N°934ccJUIN 2011 - 11
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RETROUVEZ NOTRE RECENSEMENT COMPLET DES CENTRES DE R&D DANS L’HEXAGONE
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EXCLUSIF
LES PREMIERS CENTRES DE R&D EN FRANCE ccPAGE 26
INTERVIEW ccPAGE 30
GUIDE D’ACHAT ccPAGE 50
«Notre véritable ambition est la réindustrialisation»
8 chariots entièrement automatiques
Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Notre sélection de 55 000 à 100 000 euros.
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EDITO
J.C. BERTINI POUR IT
Pour une innovation pérenne C’est une bonne nouvelle pour les jeunes entreprises innovantes. Leur statut fiscal, raboté dans la loi de finances 2011, pourrait être rétabli. C’est du moins l’intention d’Éric Besson, ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique. Le statut de Jeune entreprise innovante (JEI) vise à favoriser le développement de start-up à fort potentiel en leur offrant des exonérations de charges sociales. Il s’adresse aux entreprises de moins de huit ans investissant plus de 25 % de leur chiffre d’affaires en R & D. Depuis sa mise en place en 2004, il aurait bénéficié à plus de 3 000 entreprises et contribué à la création de plus de 20 000 emplois. Sa remise en cause a été une erreur stratégique. D’autant ccRIDHA LOUKIL plus que les économies espérées relèvent du bout de chanRÉDACTEUR EN CHEF rloukil@industrie-technologies.com delle : 57 millions d’euros par an ! Valérie Pécresse, ministre de l’Éducation nationale et de la Recherche, que nous avons rencontrée au sujet des investissements d’avenir, le dit. Tout comme d’ailleurs le président de la République, lors du Conseil national Il nous faut du numérique, en avril dernier. une politique favorable Qu’il s’agisse du statut JEI ou du Crédit aux investissements impôt recherche, le soutien à l’innovation en R & D. s’impose comme une nécessité pour accompagner la mutation de l’industrie et préparer l’emploi de demain. Ils font de notre écosystème de recherche l’un des plus attractifs du monde, contribuant au maintien en France d’une forte base de R & D, comme le démontre la deuxième édition de notre enquête exclusive sur les sites français de recherche et développement. La R & D est un investissement de long terme. Pour y consentir, les industriels ont besoin de visibilité. La pérennité de la politique de l’innovation est donc cruciale. La changer en permanence au gré des contraintes budgétaires, c’est prendre le risque de favoriser la délocalisation de la recherche. C’est un risque que la France ne peut se permettre. cm
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SOMMAIRE
TENDANCES
EN COUVERTURE GRAND EMPRUNT
SIMULATION
Des cataclysmes plus vrais que nature
La nouvelle donne
cc PAGE 10
cc PAGE 28
AUTOMOBILE
INTERVIEW
Des composites facilement réparables
« Notre véritable ambition est la réindustrialisation »
cc PAGE 12
VALÉRIE PECRESSE,
MATÉRIAUX
ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche cc PAGE 30
Un capteur souple comme un élastique cc PAGE 13
INVESTISSEMENTS
HORLOGERIE
La recherche à l’heure de l’efficacité
Montre mécanique au millième de seconde près
cc PAGE 34
cc PAGE 14
RÉSULTATS
AUTOMOBILE
Leurs plus belles innovations de l’année
Siège anti crise cardiaque cc PAGE 15
cc PAGE 37
LE KIOSQUE cc PAGE 16
TÉLÉCOMS
Le téléphone joue l’interprète cc PAGE 17
LE BAROMÈTRE cc PAGE 18
EXCLUSIF Les 100 premiers centres de R&D
POUR ALLER PLUS LOIN
l’enquête continue sur Internet cc PAGE 38
cc PAGE 32
ÉNERGIE
Microdispositif de stockage cc PAGE 20
AÉRONAUTIQUE
Des bouées balises pour localiser les boîtes noires cc PAGE 21
MÉDECINE
Moteur pour corps humain cc PAGE 22
L’AGENDA cc PAGE 24
ROBOTIQUE
Luna, humanoïde pour toutes les bourses cc PAGE 25
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Le tour de France de la R&D
Pour la deuxième année consécutive, Industrie & Technologies présente la cartographie de la R&D industrielle en France. Les thèmes de recherche, les centres qui comptent, les entreprises qui investissent… À l’heure de la globapays?? cc PAGE 26 lisation, que reste-t-il de la R&D industrielle dans notre pays
LA PHOTO-TECH Avec l’un des plus forts ensoleillements de France, le plateau des Mées (04) accueille 200 ha de modules solaires. D’ici peu, le site produira une puissance électrique de 100 MW. cc PAGE 40
SOMMAIRE
EXPÉRIENCES
PRODUITS GUIDE D’ACHAT
Huit chariots entièrement automatiques cc PAGE 52
FICHE OUTIL
PARCOURS LES 3 DIMENSIONS DE
Bernard Ramanantsoa directeur général d’HEC cc PAGE 66
FICHE MÉTIER
Choisir un chariot automatique cc PAGE 57
L’ingénieur métrologue : il est le garant des mesures cc PAGE 69
NOUVEAUTÉS ENQUÊTE
Valorisez vos données avec un moteur de recherche cc PAGE 44
FICHE MÉTHODE
La chaîne critique
Mettez vos projets sous contrôle cc PAGE 47
ORGANISATION
ASM revisite le lean manufacturing cc PAGE 50
Notre sélection de produits classés en 6 secteurs de référence Composants mécaniques
OPÉRATION CAMPUS
Un lien plus fort avec les entreprises cc PAGE 72
cc PAGE 59
Télécoms cc PAGE 60
INTELLIGENCES
Logiciels cc PAGE 61
Bâtiments travaux publics cc PAGE 62
Électronique
DÉBAT
Faut-il exploiter le gaz de schiste ?
Au-delà des passions, la loi du gouvernement n’apporte pas de réponse définitive. Quid de la technique de fracturation hydraulique?
cc PAGE 63
Équipement général cc PAGE 64
cc PAGE 74
PAROLES D’AUTEUR
CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : RÉA. SOMMAIRE : TAG HEUER SA ; GOOGLE EARTH ; P. GUITTET ; T. GOGNY ; D.R.
Regards croisés
Humanus ex machina et ex animal cc PAGE 76
L’ÉNIGME
Le notaire géomètre cc PAGE 77
CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 79
MISE À NU
LE VENTILATEUR TOMBÉ DU CIEL cc PAGE 78
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Les secrets
www.industrie-technologies.com du record du robot
marathonien Ranger.
LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION BAS LES MASQUES
MARATHONIEN
Faute ou pas faute ? À chaque
Voilà un sportif qui ne risque pas d’être accusé de dopage.
match de foot, l’arbitre se retrouve confronté à cette question délicate et doit trancher, pour le bonheur des rouges, pour le malheur des verts. Pour l’aider dans cette tâche, la société anglaise Small Fry a inventé les protège-tibias détecteurs de choc. Leur revêtement sensible prévient lorsqu’un contact a réellement eu lieu avec la chaussure de l’adversaire. Les comédiens du ballon rond n’ont plus qu’à raccrocher les crampons pour aller jouer sur les planches. cm Parce que simuler n’est pas jouer l’antitacle a été trouvé.
Plus de 32 heures d’endurance sans un seul faux pas.
Non seulement, il est très lent (2 km/h), mais il n’a surtout rien d’humain. Ranger est fabriqué de toutes pièces par des roboticiens de l’université de Cornell. Ce qui ne l’empêche pas d’aller de record en record: avec sa dernière performance de 65,2 kilomètres sans arrêt ni recharge, il outrepasse de plus de 40 kilomètres son précédent exploit. Une autonomie exceptionnelle due à sa démarche particulière: un mouvement de balancier quasiment autoentretenu. Jusqu’où ira-t-il la prochaine fois? Pas trop loin, espèrent ses concepteurs, qui avouent avoir rêvé, après une journée de course, que leur bébé trébuche. cm
HYGIÈNE HIGH-TECH Pas facile de se laver les dents
CARTON
ROUGE
NUAGE SUR LE SERVICE CLOUD D’AMAZON
Voilà de quoi raviver les craintes envers le cloud computing: une panne du service d’informatique dématérialisée d’Amazon. Elle s’est déclenchée à l’occasion d’un changement de configuration. Amazon, qui a mis trois jours pour restaurer 99% du service, s’est excusé auprès de ses clients. Pas sûr que cela suffise à rassurer ceux qui envisagent de migrer vers l’informatique en nuage.
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Y’EN AMARRE Après la pioche
d’une grand-mère en Géorgie, l’ancre d’un bateau s’attaque à la toile. Mi-mai, le Togo, le Bénin, le Niger
et une partie du Burkina Faso et du Nigéria ont connu, pendant une dizaine de jours, d’importants problèmes de connexion à Internet. Les appels à l’international et les fax ont également été paralysés. En cause, l’ancre d’un porte-conteneurs qui a sectionné un câble optique, passant à seize kilomètres des côtes béninoises. Une manière moderne couper court à la navigation. cm
SIPA ; D.R.
La brosse à dents Misoka mise sur les matériaux high-tech pour préserver votre sourire.
trois fois par jour. Un brossage quotidien suffit désormais, avec la brosse à dents inventée par Yumeshokunin. Le revêtement en nanominéraux de ses poils nettoie les dents et les rend hydrophiles pour 24 heures. Une couche de salive recouvre ainsi constamment l’émail, empêchant les détritus de s’y accrocher. cm
LA PENSÉE DU MOIS L’histoire de l’industrie est le livre ouvert des facultés humaines. Extrait de Manuscrits de 1844, de Karl Marx (1818-1883), philosophe et économiste allemand.
WEB c www.industrie-technologies.com
MATÉRIAUX Profem va étudier la durabilité des élastomères
L’Ensta Bretagne va piloter Profem, un projet de recherche sur l’influence des procédés de production sur la durée de vie en fatigue des pièces automobiles en matériaux élastomères. Leur microstructure sera passée au crible des outils de caractérisation physiques et thermomécaniques, ainsi que de différentes approches de modélisation. cm
Construction navale Le navire du futur est lancé
Une douillette bulle pour votre véhicule.
D.R.
CAVE À V…OITURE Votre vin est bien à température et humidité constante dans votre cave.
Vos cigares aussi. Et votre voiture, y avez-vous pensé ? Sus à la poussière, la moisissure, la corrosion, ces destructrices de carrosserie ! La housse gonflable pressurisée de Carcoon est une sorte de salle blanche pour automobile, branchée sur le secteur… comme si votre bolide ne consommait pas déjà suffisamment. cm
ABRACADABRA. Oubliez votre télécommande.
Avec la baguette magique Kymera, la société britannique Wand Compagny vous propose de jouer au magicien pour piloter votre télé. Pointez l’écran et le poste s’allume. Un petit coup de doigt suffit pour zapper. En la tournant, vous réglez le volume. En la bougeant à gauche, à droite, vers le haut ou vers le bas, vous naviguez dans le menu. Un coup sec et l’écran s’éteint. Chaque commande correspond à un geste précis, reconnu à l’aide d’un détecteur de mouvement. Elle est transmise par infrarouge, comme avec une télécommande classique. Cette baguette peut apprendre à reconnaître et contrôler jusqu’à treize appareils électroniques. Pour la maîtriser, suivez les instructions du grimoire livré avec. Elle aurait séduit déjà plus de 100 000 utilisateurs. Harry Potter n’a qu’à bien se tenir. cm
Le conseil d’orientation de la recherche et de l’innovation pour la construction navale (Corican) vient d’être créé. Il va préparer le chantier du navire du futur, qui devra être plus sûr, plus propre et moins énergivore. Il amplifiera aussi la compétitivité de la filière construction navale française à l’international. cm Rubrique Recherche ou Ingénierie
Aéronautique Le trafic aérien en temps réel
Openskymap est né de la passion d’un technicien audiovisuel pour l’aéronautique, Laurent Duval. Il avait créé un site communautaire recensant les données de vols émises par les avions en temps réel. La page a eu un tel succès quand le volcan islandais Eyjafjöll s’est réveillé qu’il en a fait une start-up. Aujourd’hui, même les aéroports utilisent ses services. cm Rubrique Start-up ou Aéronautique
CHAQUE SEMAINE suivez l’actualité de l’innovation sur www.industrie-technologies.com avec nos deux newsletters:
l’Hebdo de la Techno le mardi et la Lettre de la Conception et du Design le jeudi.
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TENDANCES
Les maisons s’envolent dans le simulateur d’ouragans.
Des cataclysmes plus vrais que nature La planète est en colère? Pour trouver des réponses aux catastrophes naturelles les chercheurs ont conçu des souffleries géantes, une piscine à tsunamis, des bancs de vibrations… Ils construisent des infrastructures où il ne s’agit
plus seulement de modéliser les cataclysmes réels, mais bien de les reproduire à l’échelle du laboratoire. Immersion dans quelques-uns de ces lieux insolites où l’homme tente de dompter Mère Nature. cc L.F.
TSUNAMIS EN PISCINE
Voici la vague artificielle la plus technique du monde. Le bassin inauguré début 2011 au parc scientifique et technologique de Santander, en Espagne, produit des ondes semblables aux tsunamis, mais d’un mètre de haut maximum. Comme dans la nature, leur taille est conditionnée par la profondeur d’eau. Au lieu d’un séisme, une série de panneaux verticaux actionnés par des pistons hydrauliques déclenche la vague. Sa progression est suivie en profondeur, où la topographie des fonds marins ou océaniques est reproduite. MOYENS D’ANALYSE cAccéléromètres
c64 panneaux hydrauliques cCapteurs de pression articulés de 4,5 m de haut cCaméras c18 moteurs de 90 cm de diamètre pour recréer les courants
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EXPÉRIMENTATIONS cSimulation de séismes de subduction grâce à la fosse centrale cValidation ou perfectionnement des modèles numériques de tsunamis cTests de résistance sur des barrières expérimentales ou des équipements sensibles, comme du matériel nucléaire
D.R.
ÉCHELLE : 1/20 MATÉRIEL cBassin de 640 m2
RECHERCHE
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
TENDANCES
Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.
OURAGANS EN RAFALE
Avec plus de 200 km/h au compteur, la soufflerie du hangar (à gauche) de l’Insurance Institute for Business & Home Safety (IBHS), inaugurée fin 2010 à Richburg aux États-Unis, égale la puissance d’un ouragan de force 3. Elle met à rude épreuve aussi bien des maisons et des éoliennes, que des avions ou des semi-remorques. Le coût de fonctionnement de l’infrastructure est de l’ordre de 70 000 euros par jour. ÉCHELLE : 1/1
MATÉRIEL c105 ventilateurs alimentés par un générateur de 30 MW
MOYENS D’ANALYSE cCapteurs de mesure de la force du vent
c200 vaporisateurs reliés cÉtude des impacts à un réservoir de trois millions de litres d’eau pour reproduire la pluie
Au laboratoire central des Ponts et Chaussées de Nantes, les tremblements de terre sont enfermés dans une centrifugeuse. Les chercheurs y chargent, sur une table vibrante, des modèles réduits d’infrastructures (tunnels, talus, fondations…) et de sols. La force centrifuge impose à la maquette la gravité subie par l’édifice. Pour compenser la réduction de l’épaisseur du sol par rapport à la réalité, il faut augmenter d’autant la gravité appliquée (ex : 80g à l’échelle 1/80). La table vibrante (détail ci-contre) simule le séisme en tant que tel. ÉCHELLE 1/20 À 1/80 cSuivant la vitesse de rotation de la centrifugeuse
EXPÉRIMENTATIONS cÉtude des mécanismes de rupture
MATÉRIEL cCentrifugeuse d’une accélération maximale de 80 g
cDétermination de la charge limite acceptable pour un prototype
cDouble table vibrante d’une charge utile de 400 kg
IIB & HSRC ; D.R.
MOYENS D’ANALYSE cCapteurs de déplacement
EXPÉRIMENTATIONS cTests de résistance de nouveaux matériaux (toiture, vitrages…) ou infrastructures cUtilisation de données et de modèles numériques pour améliorer les codes de construction
SÉISMES EN BOÎTE
cTests de systèmes de lutte contre les effets des séismes (par exemple des systèmes drainants pour limiter le phénomène de liquéfaction des sols)
cAccéléromètres embarqués pour mesurer les interactions dynamiques entre l’infrastructure et le sol
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TENDANCES
Automobile Des composites facilement réparables
Les pièces, déformables, pourront être chauffées pour être réparées.
Les résines de nouvelle génération utilisées en plasturgie inspirent l’automobile. Avec des matrices ther-
moplastiques, telles que les Peek (polyétheréthercéthone), les polyamides et les PET (polyéthylène téréphtalate), plus besoin d’autoclaves. Elles rendent les composites thermoplastiques déformables à une certaine température, ouvrant la voie à une remise en forme des pièces. Ces matériaux intéressent l’industrie automobile, notamment pour des éléments exposés comme les pare-chocs ou les portes. Ils pourraient ainsi être réparés aisément, par simple chauffe. BMW a été le premier à créer une unité de recherche et de production spécifique, à Moses Lake (États-Unis), dédiée entièrement aux matériaux composites. Si la technologie est là, les procédés de fabrication en grande série doivent encore progresser. cc A. A. cc EN BREF
Transport Covoiturage dynamique
RECHERCHE
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L’application conçue par Covivo met en relation l’offre et la demande de covoiturage.
DÉVELOPPEMENT
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PRODUCTION
D.R.
Grâce au système GPS intégré dans les smartphones, Covisoft facilite le recours au covoiturage. En temps réel, l’application connecte l’offre et la demande en tenant compte de la localisation du véhicule, du passager potentiel, ainsi que de sa destination. Le partage des frais sera, par ailleurs, réalisé via un porte-monnaie virtuel. cm
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TENDANCES
Matériaux Un capteur souple comme un élastique
cc EN BREF
Batterie Le bruit, comme source d’énergie
D.R.
L’Institut Fraunhofer a mis au point un capteur capable de s’étirer de deux fois sa taille initiale. Il
se compose d’un film en élastomère recouvert sur ses deux faces d’électrodes souples. Chaque déformation produit une modification de la charge électrique du matériau qui peut être mesurée. Le capteur pourrait être intégré dans les vêtements ou encore dans les sièges automobiles. Il permettrait d’adapter certaines commandes électriques du véhicule, notamment celle de l’airbag, à la morphologie du passager. En faire une membrane souple est également envisagée dans les canalisations de gaz afin d’y mesurer la pression. cc L. F. MARQUEUR DE MATURITÉ IT
Des chercheurs coréens ont développé une batterie piézoélectrique capable de se recharger à l’aide des sons ambiants. Cette technologie utilise des filaments d’oxyde de zinc, pris en sandwich entre deux électrodes. Les ondes sonores provoquent des compressions et des relâchements de ces filaments ce qui génère de l’énergie. La marge de progression reste grande : un son de 100 décibels ne produit que 50 millivolts d’électricité. cm
Ce capteur souple est capable de se déformer de 100 %.
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
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TENDANCES
La montre au millième de seconde, une ingénierie de Formule 1.
Horlogerie Montre mécanique au millième de seconde près Le concept chronographe Mikrotimer Flying 1 000, de Tag Heuer, effectue 3,6 millions d’alternances par heure ! Soit une fréquence de 500 Hz, qui lui donne accès à la mesure du millième de seconde. Cette performance est dix fois supérieure à ce qui existait
jusqu’alors. À tel point que l’organisme de normalisation ISO le teste actuellement à l’aide d’une caméra haute vitesse, reliée à une horloge atomique, afin d’en faire éventuellement la référence pour la mesure du temps mécanique. cc C. F.
INDÉPENDANT La montre et le chronographe possèdent chacun une chaîne composée d’un ressort, d’un moteur, d’une transmission et d’un régulateur. L’embrayage qui classiquement lie le chrono au système montre disparaît, avec l’incertitude qu’impliquait la perte d’énergie de cette liaison.
LISIBLE IMPERTURBABLE Impossible de distinguer Le ressort – ou spiral – les millièmes de seconde de la chaîne sur un petit cadran annexe. chronométrique Pour pallier ce problème, est moitié plus court un système d’axe et deux fois plus raide concourant traverse que les spiraux classiques. les aiguilles des heures Il ne nécessite pas et des minutes. d’énergie Les millièmes accompagnatrice sont ainsi affichés pour revenir à sa place. sur toute la circonférence Le balancier devient de la montre. donc superflu. L’aiguille est en titane. Le système perd Rigide et légère, sa sensibilité elle peut parcourir aux perturbations dix tours par seconde. et à la dilatation.
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PONCTUEL La rigidité du ressort présente un inconvénient, il est très difficile à démarrer. Sur son axe, un lanceur a dû être ajouté. Lorsque l’utilisateur appuie sur le bouton, le lanceur vient mécaniquement aider à la première oscillation du spiral.
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
MONTRE
INFATIGABLE À 500 Hz, le contact entre l’ancre et la roue d’ancre qui sert à récupérer l’énergie du barillet ne peut être une friction, source de perte d’énergie. Un nouveau design des dents de la roue rend le contact ponctuel. L’ancre est en tungstène pour éviter toute usure.
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
TAG HEUER SA
CHRONOGRAPHE
TENDANCES
INDUSTRIE
> Outils pneumatiques
Automobile Siège anti crise cardiaque Mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour conduire. Le risque d’ac-
cident augmente de 23 % chez les automobilistes souffrant d’une maladie cardiovasculaire. Pour éviter toute défaillance, Ford travaille à l’adaptation dans les sièges de ses véhicules d’un l’électrocardiographe sans contact, mis au point par l’université d’Aix-la-Chapelle (Allemagne). Les six capteurs intégrés mesurent l’activité cardiaque du conducteur. À terme, le système l’incitera à se garer en cas de problème voire appellera luimême les secours. cc C. F.
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Pour métaux et plastiques
Six capteurs intégrés dans le dossier mesurent l’activité cardiaque.
millions de pixels
Coupe droite Coupe d'angle Coupe en bout Sertissage Cintrage Goupillage Pose de cosses nues ou isolées Poinçonnage Pliage, etc.
C’est la résolution d’image obtenue sur un écran LCD de 85 pouces (2,16 m de diagonale) développé conjointement par Sharp et NHK. Soit seize fois celle des écrans à haute définition actuels. Son développement s’inscrit dans le projet japonais de future télévision à super haute définition.cm
7 dimensions de blocs moteurs Très grand choix d'outils
cc EN BREF
Énergie Arbre éolien urbain
AGI-ROBUR
D.R.
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
Vous souhaitez recevoir notre catalogue, rendez-vous sur notre site internet
www.agi-robur.com
PRODUCTION
JUIN 2011ccN°934
75, rue Saint-Denis - BP 232 93533 AUBERVILLIERS cedex FAX : 01 43 52 75 54 e-mail : info@agi-robur.com
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création agence execom
Créé par un bureau d’étude hollandais, NL Architects, le Power Flower a été développé pour aider l’intégration des éoliennes en ville. Installé le long des rues, sur les trottoirs ou sur les toits, chaque dispositif pourrait compter jusqu’à Assemblées sous forme d’arbres, douze turbines. cm ces éoliennes se fondent dans la ville.
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TENDANCES
Visitez le concept de centrale ultraflexible de GE Energy.
LE KIOSQUE Q
Nanotechnologies Moule à nano objets
Presse Dix innovations qui vont changer nos vies
Quelles innovations de l’année 2010 auront le plus d’impact sur nos vies ? C’est la question à laquelle répond le magazine Technology Review avec sa sélection des dix inventions qui lui paraissent les plus prometteuses dans les domaines de la santé, de l’énergie et de l’informatique. Force est de constater que ce dernier est omniprésent, que ce soit par le biais d’ordinateurs qui élaborent le génome d’organismes artificiels, de modèles numériques qui prédisent le comportement des matériaux dans la batterie électrique du futur, ou d’interfaces gestuelles qui révolutionnent notre mode de communication. L’homme reste la préoccupation première des technologies: le véhicule électrique sera performant mais restera à un prix abordable, des bactéries synthétiques produiront notre carburant ou nos vaccins, et le Web s’adaptera aux goûts de l’utilisateur. cm
La biologie nous réservait un régulateur de diamètre des objets infiniment petits. Des chercheurs du CEA et
c cRÉFÉRENCES : Technology Review, mai-juin 2011, « Ten Emerging Technologies »
Vidéo Le train échappe à la gravité sans aimant
Des chercheurs japonais ont construit un prototype de train motorisé avec trois paires d’ailes. Sa particularité est de léviter à quelques centimètres au-dessus du sol grâce à la formation d’un coussin d’air entre la surface et la structure de l’appareil. Les scientifiques veulent construire, à partir de ce modèle, un véhicule capable de se déplacer à 200 km/h. Une alternative intéressante aux trains à sustentation magnétique, qui ont l’inconvénient d’être coûteux et sensibles au vent. Reste à égaler la vitesse record de ces derniers, qui s’élève à 581 km/h depuis 2003. cm
Web Les chercheurs au chevet de Fukushima
La plus influente des revues scientifiques consacre, sur son site Internet, un fil d’actualités continu à la situation japonaise. Loin d’être terminée, la catastrophe nucléaire de Fukushima mérite un éclairage permanent, ne serait-ce que pour relater les interventions héroïques des ouvriers de Tepco sur les réacteurs accidentés. Le dossier spécial de Nature est conçu autour d’une frise des événements qui se sont produits depuis le séisme qui a secoué le Japon, le 11 mars. Il comporte aussi des infographies, dont une carte mondiale recensant la population vivant à proximité des centrales, ainsi que des avis d’experts sur l’avenir du nucléaire dans le mix énergétique. cm c cRÉFÉRENCES : www.nature.com/news/ specials/japanquake « Japan earthquake and nuclear crisis »
du CNRS ont utilisé le lanréotide, un peptide qui s’assemble spontanément en tubes dans l’eau, comme moule de fabrication de la nanosilice. En modifiant chimiquement la molécule de lanréotide (remplacement d’un acide aminé), ils ont obtenu dix-sept calibres différents de tubes de silice, dont le diamètre est compris entre 10 et 36 nanomètres. Le nanomoule pourrait servir à assembler des objets dans la nanofiltration pour les fibres optiques, ou au bon positionnement de médicaments dans l’organisme. cc L. F.
Énergie Centrale ultraflexible
Dotée de turbines à gaz, la centrale complétera l’électricité produite par le solaire et l’éolien.
Baptisée FlexEfficiency 50, la nouvelle centrale à cycle combiné de GE Energy peut monter en puissance de plus de 50 MW par minute. Une flexibi-
lité jamais atteinte, permise grâce à de nouvelles turbines, inspirées de l’aéronautique et capables de changer de vitesse de rotation rapidement. Cette souplesse favorisera un meilleur équilibre du réseau ainsi qu’un déploiement accru des énergies renouvelables. cc C. C.
c cRÉFÉRENCES : spectrum.ieee.org/ automaton/robotics/industrial-robots/ ground-effect-robot-could-be-key-tofuture-high-speed-trains
BONUS c L’incroyable bibliothèque robotisée
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D.R.
de l’université de Chicago www.industrie.com/it/
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DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
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TENDANCES
Télécoms Le téléphone joue l’interprète
cc EN BREF
Éclairage Jusqu’à 60 % d’économie d’électricité
D.R.
Votre correspondant téléphonique est chinois. Vous pouvez vous comprendre
tout en parlant votre langue et lui la sienne. Avec le service WeTalk, inventé au Bell Labs, le centre de recherche d’Alcatel-Lucent, vous aurez chacun la traduction vocale de ce que l’autre dit. Vous verrez aussi la traduction s’afficher textuellement sur l’écran de votre terminal. Ce service fonctionne sur un serveur, ce qui le rend accessible à partir de n’importe quel téléphone fixe ou mobile. Le système s’appuie sur un moteur de reconnaissance vocale développé depuis vingt ans à l’université de Karlsruhe, en Allemagne. Disponible aujourd’hui en dix langues, il devrait être mis sur le marché en 2012 pour les entreprises et en 2014 pour le grand public. cc R. L.
La traduction instantanée de votre conversation avec un interlocuteur étranger s’affiche sur l’écran de votre terminal.
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
La société canadienne Richporter a mis au point un système qui évacue la chaleur produite par les LED. Grâce à ce procédé, l’efficacité de ces dispositifs d’éclairage, déjà économes en énergie, se trouve améliorée. Une économie de 60 % sur la facture électrique est avancée. Cette solution prolongerait également la durée de vie des LED. Après avoir obtenu une certification en avril dernier, cette technologie devrait être commercialisée rapidement et à grande échelle sur le marché nord américain. cm
PRODUCTION
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TENDANCES
Consultez le classement QS world university ranking par discipline scientifique.
LE BAROMÈTRE CLASSEMENT
LES 300 MEILLEURES UNIVERSITÉS DANS LE MONDE
Rang
LES ÉCOLES ET UNIVERSITÉS FRANÇAISES Le classement QS FIGURANT DANS LE CLASSEMENT world university ranking, publié par Quacquarelli Symonds, Écoles place le MIT en tête 35 École polytechnique dans le domaine des sciences 78 École normale supérieure de Paris de l’ingénieur et de la technologie. 104 Université Pierre et Marie-Curie En plus de quatre établissements 122 École des ponts Paristech 155 École centrale de Paris américains, le Top 10 comprend 156 Université Joseph Fourier – Grenoble trois universités britanniques 187 Université Paul Sabatier – Toulouse III (Cambridge, Oxford 240 École normale supérieure de Lyon et Imperial College London), 244 Université Lille 1 une université japonaise (Tokyo), 283 Université Claude Bernard Lyon 1 une école suisse (ETH Zurich) SOURCE : QS WORLD UNIVERSITY RANKING et une de Singapour. Seuls dix établissements français figurent parmi les 300classés. cm
Micro-électronique Les Mems retrouvent la forme
Le marché des Mems a renoué avec la croissance pour atteindre 8,6 milliards de dollars en 2010. Soit 25% de plus que l’année précédente. L’explication se trouve dans la reprise de l’automobile et surtout par la banalisation de ces dispositifs comme capteurs de mouvements dans les terminaux portables. Plus de trente fournisseurs se disputent le gâteau, mais les cinq premiers en détiennent 38%. cm TOP 5 DES FOURNISSEURS DE MEMS DANS LE MONDE EN 2010 Rang
Fournisseurs
1
Texas Instruments
9,95 %
2
Hewlett-Packard
9,38 %
3
Robert Bosch
7,41 %
4
STMicroelectronics
6,98 %
5
Panasonic
4,37 %
Total du top 5 : 3,3 milliards
Total du marché : 8,6 milliards
38% 62%
Selon PG Economics, la culture des plantes transgéniques aurait évité de répandre dans le monde 400000 tonnes de pesticides (baisse de 8,7%) entre 1996 et 2009. Les OGM, qui ne nécessitent pas de labourer la terre et fixent mieux le CO2 que les plantes traditionnelles, auraient soulagé l’atmosphère de quelque 17,7 millions de tonnes de gaz à effet de serre, en 2009. Mais les gains sont surtout financiers. cm
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PRINCIPALES FORCES ET FAIBLESSE DE LA FRANCE EN MATIÈRE D’INNOVATION 216
161 161 134
BASE 100 représentant la moyenne des 27 pays membres de l’Union européenne
LES FORCES Publications scientifiques internationales.
Doctorants issus de pays hors Union européenne. Revenus des brevets et licences en provenance de l’étranger. Population de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur.
LES FAIBLESSES 88 84 69 66
Publications scientifiques mixtes public-privé. Application des brevets aux enjeux sociétaux. Exportation de services à forte intensité de connaissances. Dépenses d’innovation en dehors de la R&D.
BÉNÉFICES RÉALISÉS PAR LA CULTURE DE PLANTES OGM SUR LA PÉRIODE 1996-2009 (en milliards de dollars) SOURCE : TABLEAU DE BORD DE L’INNOVATION 2010 DE L’UNION EUROPÉENNE
Coton résistant aux insectes 19,6 Total 64,7
Autres 0,2
Maïs résistant aux insectes 14,5 Maïs résistant aux herbicides 2,2
SOURCE : YOLE DÉVELOPPEMENT
Le tableau de bord de l’innovation 2010, publié par la Commission de Bruxelles, place la France dans le groupe des pays suiveurs en matière d’innovation aux côtés de l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Estonie, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et le Royaume-Uni. Ce groupe arrive derrière celui des champions de l’innovation que sont le Danemark, la Finlande, l’Allemagne et la Suède. cm
Biotechnologies Les bénéfices insoupçonnés des OGM
Soja résistant aux herbicides 25,1 Part de marché
Innovation Forces et faiblesses de la France
Coton résistant aux herbicides 0,9 Colza résistant aux herbicides 2,2 SOURCE : PG ECONOMICS
2
LE CHIFFRE
MILLIONS
Franchie, la barre des deux millions de demandes internationales de brevets enregistrées par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) depuis sa création en 1967. Le deux millionième est Qualcomm, leader américain des puces pour mobiles.
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TENDANCES
Physique Minihorloge atomique La précision d’une horloge atomique disponible dans un petit boîtier.
Pas plus grosse qu’une gomme, l’horloge de Symmetricom donne aux objets mobiles l’accès à la précision de la mesure du temps atomique. Avec ses 35 grammes et ses 16 cm3, elle ne consomme que 115 mW. Elle se base sur la fréquence des radiations d’atomes de césium excités par une diode laser à cavité verticale (VCSEL). cm
Énergie Microdispositif de stockage Les microsupercondensateurs constitueraient une réponse pertinente aux besoins énergétiques croissants de l’électronique nomade.
En partenariat avec les universités de Drexel (États-Unis) et de Toulouse 3, des chercheurs du CNRS ont intégré à une puce en silicium des nanocouches de carbone actif superposées, qui augmentent la vitesse des échanges ioniques. Ce microsupercondensateur de la taille d’un ongle allie une puissance énergétique 4 000 fois plus élevée que celle des batteries miniaturisées classiques, à une capacité de stockage importante. Son autonomie devient, par cette avancée, adaptée à des applications commerciales. cc C. C.
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
Ce supercondensateur est constitué d’une puce de silicium dopée par des nanocouches de carbone.
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
D.R.
cc EN BREF
Les défis relevés par la mini horloge atomique
TENDANCES
cc EN BREF
Santé Le portable s’occupe de votre diabète
Il s’appelle « Karada Life ». Le service que Fujitsu s’apprête à lancer au Japon affranchit le diabétique des tâches manuelles pour le suivi de sa maladie. Les informations du capteur de glycémie arrivent sur un serveur via le téléphone mobile. Elles se gèrent ensuite à partir d’une simple interface Web. cm
Aéronautique Des bouées balises pour localiser les boîtes noires
Le projet Belocopa vise à créer un système doté d’une bouée munie d’un GPS qui permettra de repérer l’épave d’un avion.
Comment retrouver rapidement un avion perdu en mer ? Les suites du crash du vol Rio-Paris
RÉA
imposent un triste constat : la récupération des boîtes noires peut s’avérer longue et coûteuse. Elle reste toutefois indispensable pour comprendre les causes d’un accident. Afin de faciliter cette opération, le projet Belocopa vise à créer un nouvel équipement, autonome et facile à mettre en place à bord des appareils. Le système devra être capable de percer une ouverture à travers la peau de l’avion pour s’éjecter. Il sera doté d’une bouée disposant d’une importante réserve d’énergie. Équipée de systèmes de radio communication et de positionnement GPS, la bouée retracera sa trajectoire de dérive à la surface de l’eau depuis son éjection lors de l’impact. L’épave d’un avion pourra ainsi être repérée avec précision et les données de vol récupérées à distance sans intervention de moyens sous-marins. cc C. C.
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
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TENDANCES
Médecine Un moteur dans votre corps
cc EN BREF
Implantée au sein d’une artère, une microturbine suffirait à alimenter en énergie un pacemaker. L’idée, déve-
Née en 2005, Watchfrog propose des tests de détection de polluants et toxiques à l’aide de têtards fluorescents. Au contact de certaines substances, des bio marqueurs intégrés aux larves des amphibiens émettent de la lumière. La firme bénéficie d’une aide à la maturation de projets innovants d’Oséo afin de diffuser sa technologie à grande échelle. cm
Ces têtards sentinelles ont reçu un gène de fluorescence qui ne s’active que lorsqu’il est affecté par un polluant.
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
loppée par des chercheurs de l’université de Berne en Suisse, est de créer une sorte de dynamo utilisant le flux sanguin comme source d’énergie. La plus efficiente des trois turbines testées produirait 800 microwatts, une énergie suffisante pour le fonctionnement de nombreux implants médicaux. Le confort des malades serait ainsi amélioré puisqu’il n’y aurait plus besoin de remplacer les batteries usées ni les câbles. Cependant, la conception des microturbines devra être revue pour éviter les phénomènes de turbulences qu’elles génèrent et source de caillots sanguins. cc C. C. RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
Cette microturbine placée dans une artère fonctionne comme un générateur hydroélectrique.
PRODUCTION
D.R.
Mesure Têtards antipollution à grande échelle
TENDANCES
Toutes les facettes de l’avion solaire à la lumière de notre dossier Solar Impulse.
L’AGENDA
LE RENDEZ-VOUS
L’aéronautique dans tous ses états
15 | 06
Convention d’affaires Parlons machines d’emballage
Les décisionnaires du secteur du conditionnement se retrouveront dans l’Aube pour la troisième édition de Packinnove machine. Autour du forum de l’innovation, les trois cents professionnels attendus trouveront des ateliers d’experts et des conférences. Mais ils viendront surtout pour les rendez-vous d’affaires personnalisés, qu’ils auront pré-programmés via Internet. Un moyen pour les donneurs d’ordres de trouver facilement les fournisseurs de machines d’emballage correspondant à leurs besoins. cm
Le Bourget accueillera, l’avion solaire Solar Impulse en tant qu’invité spécial.
Du 20 au 23 juin pour les professionnels, et jusqu’au 26 juin pour le grand public, l’aéroport du Bourget sera l’hôte du 49e Salon international de l’aéronautique et de l’espace. Des construc-
teurs aéronautiques aux plus petits fournisseurs de composants ou prestataires de services, l’ensemble de la filière sera présente dans les halls d’exposition à travers plus de 2 000 exposants internationaux. Poursuivant la tradition plus que centenaire de présenter les prototypes les plus innovants, le Bourget accueillera, pour la première fois dans un salon aéronautique, l’avion solaire Solar Impulse en tant qu’invité spécial. Les 140 000 visiteurs attendus pourront approcher cet avion électrique révolutionnaire au sol et l’admirer en vol chaque matin, si la météo le permet. Ils pourront aussi se balader parmi plus de 140 autres aéronefs et assister aux démonstrations en vol chaque après-midi. cm
cc15 et 16 juin, Espace Argence à Troyes www.packma.fr
19 | 06
Salon Les rencontres de la haute tension
Organisé tous les quatre ans, Jicable est le rendez-vous mondial sur les câbles d’énergie isolés. Cet événement permet aux professionnels du secteur de s’informer sur cette technologie, reconnue comme un moyen fiable pour le transport et la distribution de l’électricité. Pour cette huitième édition, Jicable détaillera, en particulier, l’émergence de nouvelles solutions liées à l’introduction des matériaux supraconducteurs et à la mise en place de câbles sousmarins reliant les réseaux de divers pays. cm ccDu 19 au 23 juin, à Versailles (Yvelines) www.jicable.org/2011
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20 | 06
ccDu 20 au 26 juin, aéroport Paris-Le Bourget www.salon-du-bourget.fr/fr
28 | 06
Forum Calcul intensif : des enjeux considérables
Le calcul à haute performance ne se limite plus au monde de la recherche. Il détermine aussi de plus en plus la compétitivité et la capacité d’innovation de l’industrie. C’est pourquoi des industriels seront présents aux côtés
des scientifiques au forum Teratec, sur le thème du calcul intensif et de la conception des systèmes. Objectifs : faire le point sur l’évolution technologique dans ce domaine et apporter leur témoignage en tant qu’utilisateurs. cm cc Les 28 et 29 juin École Polytechnique, Palaiseau (Essonne) www.teratec.eu
29 | 06
Symposium Le tapis rouge de l’eau
Après le cinéma et les paillettes, le Palais des festivals et des congrès de Cannes accueillera professionnels, scientifiques et décideurs politiques du secteur de l’eau. Lieu d’échanges et de rencontres, le Cannes Water Symposium se structure autour de conférences, d’ateliers techniques, de formations professionnelles et du forum des entrepreneurs. Trois thèmes seront mis à l’honneur pour cette treizième édition : la qualité de l’eau et les risques pour la santé, l’aménagement des ports propres du futur et des zones littorales, l’assainissement individuel et collectif. cm ccDu 29 juin au 1er juillet au Palais des festivals de Cannes www.cannes-water-symposium .com/
15 | 11
Appels à projets Investissements d’avenir
Dans le cadre du programme d’Investissements d’avenir, l’Ademe a publié un appel à manifestations d’intérêt (AMI) pour favoriser la réduction des émissions actuelles de CO2. Cet AMI doit contribuer à faire diminuer le coût du captage, à valider la faisabilité des techniques de stockage géologique, à concevoir des voies de valorisation du CO2 et à la maîtrise des impacts environnementaux de ces technologies. cm ccDate limite: 15 novembre 2011 www.ademe.fr/
D.R. D.R.
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TENDANCES
Robotique Luna, humanoïde pour toutes les bourses Mystérieuses, les premières images de Luna sur la Toile ont fait naître la rumeur d’un robot Apple ou Google. Il n’en est rien. L’hu-
Luna dispose d’un écran tactile, de deux caméras et d’une connexion Wi-Fi.
manoïde basé sur un système Linux est signé RoboDynamics. Autonome dans ses déplacements, il interagit avec le monde extérieur via deux caméras, un écran tactile, un micro, une connexion Wi-Fi et trois ports USB. La véritable avancée est dans son prix. Vendu 2 100 euros dès cette année en version limitée, une édition à 700 euros est prévue pour le deuxième semestre 2012. cc C. F.
Santé L’implant oculaire autonome en énergie Des minirobots pourraient demain sonder notre œil à la recherche de certaines pathologies. Le premier
D.R.
prototype du genre a été conçu à l’université du Michigan, aux États-Unis, pour surveiller l’évolution du glaucome de l’œil. Cette maladie qui touche le nerf optique nécessite de contrôler très régulièrement la pression intra-oculaire. Alors que cet examen fait normalement l’objet d’une visite médicale, le robot réalise un relevé toutes les quinze minutes et transmet les données sans fil à un dispositif externe via son antenne. Sa particularité est d’être alimenté par un minuscule film photovoltaïque : la recharge est complète après une exposition d’une heure et demie au soleil, ou dix heures à la lumière artificielle. cc L. F.
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
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GRAND EMPRUNT
La nouvelle donne ccPAGE 28
INTERVIEW
« Notre véritable ambition est la réidustrialisation » VALÉRIE PECRESSE,
ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
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EXCLUSIF Les 100 premiers centres de R&D ccPAGE 32
INVESTISSEMENTS
La recherche à l’heure de l’efficacité ccPAGE 34
RÉSULTATS
Leurs plus belles innovations de l’année ccPAGE 37
POUR ALLER PLUS LOIN
l’enquête continue sur Internet ccPAGE 38
Le centre technique de PSA à Vélizy (78), le plus grand centre de R&D en France.. France..
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Le tour de France de la
R&D
À l’heure de la globalisation de l’économie, que reste-t-il de la R&D industrielle en France ? Quelles sont les entreprises qui investissent le plus dans ce domaine ? Quels sont les centres les plus significatifs ? Sur quels thèmes planchent-ils ? C’est pour répondre à toutes ces interrogations que, pour la deuxième année consécutive, nous proposons une cartographie de la R&D industrielle en France. Nous avons recensé plus de 300 centres de recherche et développement représentant le quart des forces d’innovation des entreprises sur notre territoire. Nous vous livrons les 100 plus importants. Quant à la liste complète, elle est disponible sur notre site Web. Pour chaque entreprise, vous pouvez localiser ses sites de R&D, savoir sur quels thèmes ils travaillent et identifier pour cinq d’entre eux l’innovation marquante en 2010. Autant d’informations qui vous aideront à repérer des partenaires potentiels et monter des projets collaboratifs de recherche. cm GOOGLE EARTH
INVESTISSEMENT En 2009, les dépenses en R&D des entreprises en France s’élèvent à 26,1 milliards, en augmentation de 0,6 % par rapport à 2008. (Source : ministère de la Recherche)
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EN COUVERTURE
Découvrez les IRT Sélectionnés.
GRAND EMPRUNT
La nouvelle donne Le gouvernement veut faire tomber les barrières, souvent culturelles, qui séparent le monde économi que des laboratoires publics. Dans le cadre des « In vestissements d’avenir », autre nom pour le Grand emprunt, tout va être mis en œuvre pour valoriser les résultats de la recherche au profit des grands grou pes industriels et des PME. Au cœur du dispositif, les instituts de recherche technologique, qui émergeront d’ici à 2015, seront réso lument tournés vers le marché.
DÉPENSES L’investissement total en R&D se monte en France à 43,2 milliards d’euros en 2009. Une progression de 2 % par rapport à 2008. (Source : ministère de la Recherche)
A
u travers du Grand emprunt, l’État incite au rapprochement entre la recherche publique et privée, qui jusque-là s’ignoraient mutuellement. «Maintenant, c’est l’inverse, en tout cas à Toulouse : on ne s’est jamais autant parlé entre industriels et universitaires ! », se réjouit André Benhamou, président de Tompasse, regroupement de vingt industriels de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués, Airbus en tête. Cette association a porté le projet d’institut de recherche technologique (IRT) de Toulouse avec le pôle de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) de l’université de Toulouse, qui représentait l’ensemble de la force académique de la ville.
Dans la petite galaxie des Investissements d’avenir, les IRT sont les projets phares en matière de recherche technologique. Financés à parts égales entre les grands industriels et l’État, ils visent à créer une forte dynamique collective entre la recherche publique et privée. cc Des
bancs d’essais grandeur nature pour les entreprises
Bien entendu, la recherche partenariale existe depuis longtemps en France, mais elle ne concerne le plus souvent que des travaux en amont, proches de la recherche fondamentale. Les IRT vont plus loin en donnant aux entreprises les moyens de développer et tester des prototypes de nou-
velles technologies dans un environnement proche de l’utilisation finale. Ces centres de recherche «vont nous aider à transformer les technologies en produits », souligne André Benhamou. Pour y parvenir, des plates-formes, véritables bancs d’essais grandeur nature, seront mises à disposition des chercheurs et des ingénieurs en R&D. C’est l’une des grandes valeurs ajoutées des IRT. Conçus selon un cahier des charges spécifique, ces grands équipements répondront aux besoins de programmes technologiques transverses. Leur coût, qui peut représenter plusieurs millions d’euros, est mutualisé entre les entreprises et l’État. « Autrement, nous ne pourrions jamais nous offrir de tels outils », reconnaît André Benhamou, qui est aussi le directeur général de Liebherr Aerospace Toulouse. Un bénéfice d’autant plus important que la taille de l’entreprise est petite. « Pour nous, c’est une véritable chance », confirme Nelly Kernevez, responsable des partenariats chez Soitec, une PME grenobloise de 1 000 salariés qui porte une technologie innovante de matériaux semi-conduc-
3,5 milliards d’euros pour rapprocher la recherche publique et privée INSTITUTS DE RECHERCHE TECHNOLOGIQUE (IRT) LAURÉATS : Lille, Nantes, Metz, Lyon, Grenoble, Toulouse c Financés à parts égales par les industriels et l’État, ils visent au développement de prototypes de nouvelles technologies que les entreprises pourront facilement intégrer et mettre sur le marché. Leurs programmes et plates-formes technologiques sont mutualisés.
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SOCIÉTÉS D’ACCÉLÉRATION DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIES (SATT) LES SATT LAURÉATS : « Connectus Alsace », « Lutech » (Paris), « Midi-Pyrénées », « Ile-de-France », « Paca-Corse » c Elles vont susciter et développer le transfert de technologies en support auprès des universités, des laboratoires du CNRS, des écoles d’ingénieurs, des instituts Carnot mais aussi des entreprises. Elles financeront la maturation des technologies jusqu’au stade du prototype et géreront les brevets.
INSTITUTS CARNOT 34 LAURÉATS c Ce label est attribué à 34 laboratoires publics qui développent une collaboration poussée avec des entreprises. Ils se partageront 300 millions d’euros sur cinq ans, mais l’État a décidé d’ajouter 200 millions pour les aider à développer des partenariats avec les PME et à tisser des relations internationales.
2 MILLIARDS D’EUROS
1 MILLIARD D’EUROS
0,5 MILLIARDS D’EUROS
sUr 10 ANs
sUr 10 ANs
sUr 5 ANs
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Liebherr Aerospace mise sur l’IRT de Toulouse c Liebherr Aerospace
D.R.
Toulouse (1000 salariés, 304 millions d’euros de chiffre d’affaires) se spécialise dans le développement de systèmes d’air aéronautiques. Filiale d’un groupe suisse, la société consacre près de 20% de son chiffre d’affaires à la R&D et mobilise une équipe de 400 collaborateurs pour concevoir des systèmes de prélèvement d’air chaud sur les compresseurs des moteurs de climatisation, de pressurisation de cabine, et d’antigivrage. L’entreprise, qui a établi depuis longtemps des relations avec des laboratoires
teurs. « L’IRT nanoélectronique va nous donner accès à de grands équipements qui vont faire progresser rapidement notre R&D. C’est un avantage concurrentiel dans notre marché, qui est très évolutif.», explique-t-elle. Au-delà des IRT, le thème de la valorisation est central dans les Investissements d’avenir. À cet égard, les cinq sociétés d’accélération de transfert de technologie (Satt) qui vont être lancées dans cinq régions vont devenir des agents essentiels des relations recherche-entreprises. Ces sociétés, dont le capital sera détenu par les établissements publics, porteront une obligation de rentabilité que l’État a fixée à dix ans. L’un des principaux apports des Satt : le financement de la maturation d’une technologie, qu’elle soit issue d’un laboratoire ou d’une PME. La valorisation de l’innovation sera contractualisée dans le cadre d’un modèle de royalties au bénéfice de la Satt qui pourra aussi devenir actionnaire des entreprises accompagnées. Ce qui ne sera possible qu’au travers d’un apport en nature, via, par exemple, un démonstrateur technologique qu’elle aura financé ou encore via une
publics (Isae, Laplace, RTRA STAE), s’est logiquement inscrite dans l’IRT AESE (aéronautique espace et systèmes embarqués) de Toulouse: «Nous sommes intéressés par plusieurs programmes technologiques notamment autour des problématiques de gestion de l’énergie à bord en vue de l’avion électrique, et aussi de l’aérothermo dynamique.», précise André Benhamou, directeur général de Liebherr Aerospace Toulouse. La société va, en outre, mettre à disposition de l’IRT une chambre anéchoïque de 80m3.
Atelier de montage d’équipements pneumatiques sur le site de LiebherrAerospace à Toulouse. Partenaires de l’IRT AESE, la société mettra à sa disposition une chambre anéchoïque.
prestation pour établir une preuve de concept. La Satt pourra alors réaliser une plus-value en sortant du capital si l’entreprise réalise un tour de table pour financer sa croissance. cc Aller
au-delà du soutien à la maturation des technologies
De surcroît, certains grands groupes industriels, comme Airbus, se montrent d’ores et déjà intéressés par les Satt. Ils envisagent de s’appuyer sur elles pour valoriser leur portefeuille de brevets vers de nouveaux marchés ou encore pour connaître les innovations technologiques venant des laboratoires, qu’elles soient en gestation ou déjà déposées. Enfin l’État a réservé un chapitre entier des investissements d’avenir aux biotechnologies. Dotées de 1,55 milliard d’euros, ces actions sont orientées vers les applications industrielles. Citons notamment les appels à projets de «démonstrateurs préindustriels en biotechnologies », qui entendent faciliter la preuve de concept industrielle, ou encore de « biotechnologies et bioressources », de « nanobiotechnologies » et de « bioinformatique ».
Tous ces dispositifs vont à l’évidence profiter aux entreprises dans un secteur fondamental de leur vie : l’innovation. « Nous ne pouvons que soutenir ce programme d’investissement. En particulier, le financement de la maturation des technologies est essentiel, mais il ne faudrait pas oublier l’étape suivante : la première commercialisation, opération toujours délicate. Sans cela, les meilleures technologies du monde ne valent rien sur le marché. Nous aurions souhaité que le Grand emprunt contribue au lancement des produits, comme les États-Unis le font avec le Small Business Innovation Research », explique François Guignot, délégué général du Comité Richelieu, qui fédère plus de 300 PME innovantes françaises. Le fait d’avoir rejeté 9 projets d’IRT prive aussi nombre d’entreprises de soutien sur les thématiques technologiques qu’ils portaient. L’État va toutefois lancer un deuxième appel à projets d’ici à la fin de l’année. L’occasion peut-être de corriger le tir. cm ccFrédéric dessort redaction@industrie-technologies.com
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Branle-bas de combat dans la R&D française au sujet des batteries.
VALÉRIE PÉCRESSE
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Notre véritable ambition est la réindustrialisation Dans le cadre des investissements d’avenir, vous avez lancé les instituts de recherche technologique (IRT). Qu’en attendez-vous ? Plus généralement, que va changer le Grand emprunt pour la recherche ? Valérie Pécresse : Les Investissements
d’avenir ont fait émerger de nombreux projets enthousiasmants sur l’ensemble des territoires. Nous commençons à avoir une vision claire des premiers résultats même si nous ne connaîtrons tous les lauréats de la première vague des appels à projets qu’en juillet. On dispose enfin de moyens pour financer ce qu’on ne savait pas bien financer jusqu’ici. Ils arrivent à point nommé pour mettre nos laboratoires au niveau des meilleurs standards mondiaux. Le premier volet concerne l’équipement scientifique. Le but est d’équiper nos laboratoires, non seulement en matériels, mais aussi en bases de données et en tout ce qui favorise leur efficacité. Le deuxième volet porte sur les laboratoires d’excellence dont l’objectif est de faire émerger des labos de rang international. Le fait d’avoir recours à un jury international, composé de chercheurs et d’industriels, pour juger et sélectionner les projets est radicalement nouveau. On s’aperçoit ainsi que les projets retenus ne sont pas nécessairement ceux qu’on attendait. Ce mode de sélection favorise l’émergence des projets les plus créatifs et originaux. Comme celui d’un laboratoire de Guyane sur la biodiversité, celui de Paris VIII sur l’art du XVIIIe siècle, ou encore celui sur la mémoire, où la France va participer au projet du musée Ground Zero, à New York, en s’appuyant sur son expérience du Mémorial de Caen.
A0
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Pour revenir aux instituts de recherche technologique, comment jugez-vous les projets sélectionnés ? V. P. : Les IRT constituent un autre dispo-
sitif stimulant. Derrière l’objectif de rapprochement entre la recherche publique et privée, il y a une véritable ambition politique : la réindustrialisation de la France. Les résultats, avec six projets sélectionnés et deux autres qui ont toutes les chances de l’être, sont extrêmement positifs. On a vu des territoires entiers se mobiliser pour rassembler entreprises et labos publics autour d’un objectif de reconquête industrielle dans un domaine à forte identité régionale : la métallurgie à Metz, le ferroviaire à Valenciennes, l’aérospatial à Toulouse, les télécoms à Rennes, etc. C’est frappant de voir l’extraordinaire optimisme que ces projets suscitent. L’accélération technologique laisse les jeux ouverts. En se concentrant sur des technologies clés, on se donne les moyens de préserver et renforcer notre base industrielle en France. Ces projets impliquent, coté industriel, plutôt des grandes entreprises. Comment en faire profiter aussi les PME ? V. P. : De deux façons. La première réside
dans le crédit impôt recherche, que nous avons réformé il y a 3-4 ans et qui permet de couvrir pour les primo-déclarants 50% des frais de recherche la première année, 40 % la seconde année, etc. Pour encourager la recherche partenariale, nous avons doublé cet avantage fiscal. Ce dispositif va jouer un rôle essentiel dans l’implication des PME, dont on connaît le retard d’investissement en innovation et recherche. Ce retard est lié à des problèmes structurels mais aussi à la méconnaissance entre le
monde de la recherche publique et le monde des entreprises. Les PME disposent donc d’un formidable outil qui leur permet de travailler avec des labos publics et de recevoir soixante centimes pour chaque euro qu’elles investissent en recherche. Second levier d’action : les Société d’accélération de transfert de technologies (Satt). Nous sommes en train d’en faire naître cinq, puis quatre autres. Dotées chacune d’un capital de 60 à 80 millions d’euros, on en comptera à terme une douzaine de façons à en avoir une par grand territoire. Elles serviront de lieu de rencontre entre PME, grandes entreprises et labos publics, afin de faire la preuve du concept et financer la maturation des technologies que les chercheurs inventent. C’est une étape clé dans la chaîne de la valorisation et aussi le chaînon manquant qu’on ne sait pas bien financer aujourd’hui. Vous découvrez un nouveau laser et vous ne savez pas quoi en faire ? La SATT vous aidera à faire la preuve du concept de votre découverte, déterminer dans quelles conditions elle est industrialisable et en identifier les applications potentielles. C’est quelque chose de complexe mais primordial dans la valorisation de l’innovation. Pôles de compétitivité, IRT, Satt… La multiplication des entrées ne risque-telle pas de compliquer encore plus l’accès des PME à la recherche publique? V. P. : Nous sommes conscients de cette dif-
ficulté. C’est pourquoi nous avons lancé le portail Internet «lemoteurdelarecherche. fr » et que nous travaillons à le rendre encore plus accessible et plus riche. Vous avez un besoin de collaboration R&D mais vous ne savez pas à quel labo public vous adresser? Vous indiquez votre demande sur
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accueille votre labo, c’est à elle de déposer le brevet. Ensuite elle en confie la gestion à la SATT qui fera la preuve du concept de votre invention et se chargera de sa valorisation : cession de licences, appui à la création de start-up, etc. Quels résultats concrets attendez-vous sur le plan industriel ? V. P. : Je suis très optimiste. Avec notre
réforme sur l’autonomie des universités, nous avons posé les bases du rapprochement de la recherche publique et du privé. Aujourd’hui, les entreprises sont présentes dans les conseils d’administration des universités et la recherche publique est de plus en plus liée au monde économique. En témoigne l’explosion du nombre de labos mixtes associant le public et le privé. C’est un phénomène méconnu. En 2010, on en compte 214, dont la moitié a été créée lors des cinq dernières années. Le dernier né est le laboratoire LINCS associant Alcatel-Lucent, le CNRS, l’Inria et l’université Pierre et Marie-Curie sur le thème de l’Internet du futur. On dispose aussi de sociétés émergentes à fort potentiel, comme Carmat dans le cœur artificiel, Supersonic Imagine dans l’imagerie médicale, ou encore Gostai dans les logiciels pour robots de service. ce site et vous attendez les réponses. Ce service offre l’avantage d’être dématérialisé. Les tests que nous avons menés avec une dizaine d’industriels ont formidablement marché. Chaque demande a reçu en moyenne dix-sept réponses. Cela prouve qu’il y a un vrai potentiel de mise en relation des entreprises avec les labos publics. Beaucoup d’industriels, notamment dans l’automobile, me disent: nous voudrions travailler avec des labos publics dans le domaine des batteries mais ne savons pas à quelle porte frapper. Une nouvelle version sera mise en ligne au début juillet.
REA
Les start-up ne parviennent pas à devenir grandes. Pourquoi ne produisons-nous pas des Google à la française? V. P. : Probablement parce qu’on ne va pas
assez vite dans le développement des innovations, en particulier du point de vue de
la propriété intellectuelle. Certains labos ont jusqu’à quatre tutelles. Le même labo peut être, par exemple, chapeauté à la fois par l’université, l’Inserm, le CNRS et le CEA. Qui doit déposer le brevet ? Rappelons-nous Albert Fert, prix Nobel de Physique. Il a découvert la magnétorésistance géante six mois avant son confrère allemand. Mais faute d’un accord entre l’université d’Orsay, le CNRS et Thales, les trois tutelles de son labo, le brevet n’a pas pu être déposé à temps. En revanche, le chercheur allemand a pu le faire. Pour éviter ce problème, nous avons délégué la responsabilité de la valorisation de la propriété intellectuelle à un établissement qui est le plus souvent celui qui héberge le chercheur. Imaginons que vous travaillez dans un labo mixte université, CNRS, Inria et une grande entreprise comme Microsoft. Vous créez un nouveau détecteur de mouvement. Si l’université
Les grandes entreprises françaises font de plus en plus de R&D à l’étranger. Comment éviter la délocalisation de la recherche? V. P. : Que des groupes français ouvrent
des centres de R&D ailleurs est parfaitement normal ! Mais tous m’assurent vouloir garder la base de leur R&D en France. C’est important, car les décisions industrielles doivent se prendre là où se déroule la recherche. Le maintien de la recherche en France est donc stratégique. Je suis confiante dans notre écosystème de recherche qui est l’un des plus attractifs au monde. Pour preuve : le nombre de projets d’implantation R&D d’entreprises étrangères est passé de 31 il y a trois ans, à 54 en 2010. cm ccProPos recueillis Par c. Foucault, l Guez, r. loukil rloukil@industrie-technologies.com
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La liste complète des centres R&D recensés, de 4 à 6 000 employés.
100 premiers centres de R&D
EXCLUSIF Les
Aux six coins de l’Hexagone, les industriels inventent et développent les produits de demain. Pour la deuxième année, Industrie et Technologies a cartographié leurs labos. Le tableau des cents plus gros centres recensés par notre enquête brosse le portrait de la R&D en France. La carte de l’innovation qu’il dessine se révèle très concentrée sur la région parisienne et fortement colorée par le secteur automobile.
CHAUVIN Sur les cent plus gros centres de R&D privés en France, seuls six appartiennent à des entreprises étrangères.
I
nnovation. Quel que soit le ministre de l’Industrie de notre pays, quel que soit le syndicat professionnel, ce mot est dans chaque discours. C’est l’innovation qui va nous faire sortir de la crise. C’est par elle que sera contrée la délocalisation. Pour la deuxième année consécutive, Industrie et Technologies s’est donc penché sur les lieux d’innovations de l’Hexagone : les centres de recherche et développement privés. Grâce au questionnaire envoyé à des centaines d’entreprises, plus de trois cents sites ont été recensés. Ils accueillent plus de 67 000 chercheurs, ingénieurs, techniciens et personnels de soutien. Soit un quart de l’activité de recherche et développement privée se déroulant sur notre territoire.
Nous avons répertorié cent sites parmi les plus importants, en termes d’effectif. Du gigantesque site de PSA Peugeot Citroën à Vélizy-Villacoublay, à ceux, plus modestes, d’Alcatel-Lucent à Brest, de Bostik à Ribécourt ou de Faurecia à Mouzon, ils mobilisent entre 6 000 et 110 employés pour la création des produits de demain. L’Île-de-France représente la terre la plus fertile en matière d’innovation avec ses quarante-trois centres. Rhône-Alpes et ses onze sites est loin derrière. Le reste est dispersé sur l’ensemble du territoire. cc Une
R&D éparse ou groupée ?
Sur notre sélection, seules cinquante-quatre entreprises sont représentées. Elles ont un peu moins de deux centres chacune en moyenne. La plus présente est Alcatel-
LE TOP 10 DES CENTRES DE R&D
L’automobile mène la danse Rang Centre
Ville (département)
Effectif
1 PSA Peugeot Citroën
Vélizy Villacoublay (78)
6 000
2 Renault
Guyancourt (78)
4 500
3 Michelin
Cébazat (63)
3 300
4 PSA Peugeot Citroën
Montbéliard Sochaux (25)
3 000
5 PSA Peugeot Citroën
La Garenne-Colombes (92)
2 500
6 Dassault Aviation
Saint-Cloud (92)
1 800
7 Sanofi-Aventis
Chilly-mazarin (91)
1 600
8 Sanofi-Aventis
Vitry-sur-Seine (94)
1 500
9 STMicroelectronics
Grenoble (38)
1 500
Montbeliard Belchamp (25)
1 300
10 PSA Peugeot Citroën
32
N°934ccJUIN 2011
cc Six ténors de l’industrie française se partagent les dix plus gros centres de R&D de l’Hexagone. Le secteur automobile accapare 6 centres du Top10, laissant derrière lui l’aéronautique, la pharmacie et l’électronique.
LES GRANDS ABSENTS DE NOTRE ENQUÊTE c Air liquide, Alstom, Bic, Legrand, L’Oréal, Infogrames, Schneider Electric, Sopra, Ubisoft et Zodiac Aerospace font partie des 100 premières sociétés qui investissent le plus en R&D. Elles ne figurent pourtant pas dans notre tableau. Malgré nos relances insistantes, elles ont refusé de répondre. Espérons que lors de la prochaine édition, ces champions de l’innovation joueront la carte de la transparence…
Lucent avec ses sept centres de plus de 110 employés, répartis au-dessus de la Loire. Sanofi-Aventis a adopté la même stratégie. Ses sept centres accueillent 6 000 chercheurs, divisés par spécialité. Faurecia a aussi fait le choix de répartir ses 1450 personnels sur sept sites. À l’inverse, Michelin a regroupé son personnel de R&D –3300 personnes – au centre de recherche et de technologie de Ladoux, à Cébazat. L’automobile est le navire amiral de la R&D industrielle sur l’Hexagone. La totalité des forces de recherche et développement des deux constructeurs automobiles français (23900 employés) compte pour 9,4% du total. Si l’effort d’innovation de leurs fournisseurs entre en jeu, les 12 % sont dépassés. Les technologies de l’information et de la communication et le mix pharmacie-biotechnologies prennent les places suivantes sur ce podium sectoriel. Des chiffres à nuancer par l’absence dans notre tableau de grands noms. Néanmoins, pour quelques-uns d’entre eux, des recherches annexes nous ont permis d’estimer leur envergure. cm ccCHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
EN COUVERTURE
D’Alcatel-Lucent à Essilor Entreprises
Ville (département)
Effectif
Activité
Nozay (91)
1 155
Vélizy (78)
745
c Radiocommunications mobiles 2G, 3G et 4G
Lannion (22)
455
c Contrôleurs GSM, BTS 3G et LTE, matériel ATCA, bases de Données
Orvault (44)
415
c 4G/LTE, solution de paiement, applications multimédia, réseaux intelligents
Illkirch (67)
240
c Télécommunication d’entreprise, terminaux, serveurs et software
Colombes (92)
160
c Solutions de communication pour les entreprises (communications unifiées, mobilité, etc.)
Brest (29)
110
Arc International
Arques (62)
260
c Verre : produits et procédés industriels
ArcelorMittal
Maizières-lès-Metz (57)
570
c Aciers pour l’automobile et l’emballage, procédés sidérurgiques, mines et traitement du minerai
Serquigny (27)
235
Pierre Bénite (69)
216
Lacq (64)
155
Crespin (59)
200
Bostik (Total)
Ribécourt (60)
110
Les-Clayes-sous-Bois (78)
300
c Serveurs et de produits de sécurité
Bull
Aix-en-Provence (13)
280
c Systèmes électroniques et informatiques
Echirolles (38)
180
c Logiciels HPC, logiciels ouverts
Palaiseau (91)
380
c Souches probiotiques et physiologie humaine
Ac Alcatel-Lucent
Arkema
Bc Bombardier transport
Dc Danone Dassault Aviation
Dassault Systemes
DCNS
Delphi Automotive LLP
Ec EADS EDF
Essilor
Saint-Cloud (92) Mérignac (33)
1 800 200
c Radiocommunications 3G et 4G, transmission optique, applications logiciels
c Télécommunications
d’entreprise. Architecture et développement d’applications Web 2.0 (centre d’appels, messagerie unifiée, applications militaires)
c Polyamides, extrusion, polymères, plasturgie, modélisation numérique des écoulements,
revêtements et adhésifs.
c Chimie du chlore et du fluore, sécurité, polymérisation en milieu dispersé, catalyse, synthèse
organique, procédés, traitement des solides, électrochimie
c Thiochimie et chimie fine, polymères de spécialité et additifs,
technologie de l’adsorption, nanotechnologies
c Ferroviaire, protections, contrôle commande, maintenance préventive, mécatronique,
logiciels embarqués
c Adhésifs
et mastics pour l’industrie, le transport et la construction
c Logiciels, avant-projets, structure, systèmes avions et systèmes embarqués c Centre de développement des filières industrielles
1 100
c Édition de logiciels
Aix en Provence (13)
160
c Édition de logiciels
Lorient (56)
450
c Sous-marins, bâtiments de surface
Toulon (83)
300
c Systèmes de combat et systèmes de communication
Cherbourg (50)
300
c Sous-marins
Nantes (44)
200
c Hydrodynamique, matériaux navals et nucléaires, propulsion navale, structures
Vélizy-Villacoublay (78)
Brest (29)
120
c Énergie
Blois (41)
549
c Systèmes d’injection Diesel, composants liés
Illkirch (67)
117
c Mécatronique
marine, sous-marins, bâtiments de surface
& optronique
Suresnes (92)
320*
Clamart (92)
900
c Mécanique, électronique, simulation, réseaux
Moret-sur-Loing (77)
600
c Matériel électrique, efficacité énergétique, matériaux
Chatou (78)
500
c Hydraulique, environnement, analyse des risques
Saint-Maur-des-Fossés (94)
300
c Physico-chimie appliquée à la lunetterie, qualité, optique
c Matériaux, inspection non destructive, protection
* Estimation Industrie et Technologies
JUIN 2011ccN°934
33
www.industrie-technologies.com
EN COUVERTURE
Le tableau de bord de la R&D européenne en 2009.
La recherche à l’heure de l’efficacité
L
’examen de l’évolution de la R&D industrielle en France donne lieu à deux lectures contradictoires. D’un côté, les investissements en recherche et développement baissent. De l’autre, les résultats d’innovation augmentent à l’image du nombre de brevets déposés à l’Inpi. Tel est l’effet paradoxal de la crise économique. Selon le tableau de bord 2010, publié par la commission
PSA, CHAMPION DE L’INNOVATION EN FRANCE
européenne, les entreprises françaises ont relâché leurs efforts d’innovation en moyenne de 4,5 % en 2009, contre 2,6 % pour l’ensemble de l’Union européenne. La situation est cependant très contrastée. Si la baisse atteint 42 % chez Technicolor, 26 % chez Renault, 24 % chez Areva, 21 % chez Valeo, 16 % chez Thales ou 14 % chez Alcatel-Lucent, nombreux sont les industriels à muscler leur effort d’innovation. GDF Suez a ainsi gonflé ses investissements de R&D de 72 %, Veolia de 44 %, Nexter de 38 %, Seb de 20 %, L’Oréal de 5 % et Safran de 3 %. Malgré une crise qui frappe tout particulièrement l’automobile, Michelin se démarque par un petit coup de pouce de 1,5 %. cc Le
nombre de brevets déposés par les PME françaises progresse
Avec son « Cave », PSA figure dans le peloton de tête dans le domaine de la réalité virtuelle. c Avec un investissement de 2,1 milliards d’euros dans le monde en 2010, PSA se situe à la troisième place du podium de la R&D derrière Sanofi-Aventis et Alcatel-Lucent. Mais avec un effectif de 12100personnes dans cette activité en France, il se hisse à la première place. Son centre technique de Vélizy s’impose comme le plus grand centre R&D en France avec 6000 personnes. PSA est également le champion de la propriété intellectuelle avec 1152 brevets publiés en 2010, soit près du double du chiffre de la marque au Losange.
34
N°934ccJUIN 2011
Globalement, en plus de l’amélioration de l’efficacité de la recherche, l’heure est à l’internationalisation avec l’implantation de sites de R&D en Chine, en Inde et dans d’autres pays émergents. Valeo, par exemple, est en train de mettre à plat l’organisation de ses activités de recherche et développement pour être davantage présent sur le marché chinois, particulièrement prometteur en automobile. Mais ce mouvement, qui répond au besoin d’être proche des marchés en fort développement, ne signifie pas délocalisation. Les groupes français conservent 70 à 80 % de leur R&D dans l’Hexagone. Avec un investissement de 4,4 milliards d’euros en 2010 dans le monde, Sanofi-Aventis reste le champion français de la R&D, devant Alcatel-Lucent, PSA Peugeot Citroën, Renault, Vivendi, France Télécom, Schneider Electric, Thales, Total et Safran.
LES TOP 10 DES BREVETS Les constructeurs automobiles en tête Rang Sociétés 1 PSA Peugeot Citroën 2 Renault 3 L’Oréal 4 Safran 5 EADS 6 Valeo 7 Thales 8 Robert Bosch 9 Saint-Gobain 10 Arkema
Brevets publiés en 2010
1 152 562 496 426 405 363 352 176 169 161 SOURCE : Inpi
cc Les industriels du Top 10 augmentent tous leurs dépôts de brevets en 2010 à l’exception de PSA, Renault, Safran et Valeo qui baissent.
Sur ses 17 000 personnes employées dans cette activité dans le monde, 6 000 sont en France. Sur le front de la propriété intellectuelle, l’année 2010 réserve une bonne surprise. Selon l’Inpi, le nombre de brevets déposés par les entreprises françaises progresse de 4,7 % à 12 400. Un résultat d’autant plus méritoire que les PME y ont fortement contribué, avec une augmentation de 10,8 %. Comme pour les investissements en R&D, la situation est aussi contrastée, avec une baisse de 38 % pour Renault, 27 % pour Air liquide ou 20 % chez Alcatel-Lucent, mais une augmentation de 49 % pour Arkema, 42 % pour STMicroelectronics ou 6 % pour L’Oréal. cm ccRIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
PSA PEUGEOT
Des investissements de R&D en baisse, des dépôts de brevets en hausse. Telle est l’évolution paradoxale de la stratégie d’innovation des entreprises en France. Dans un contexte de crise économique, la priorité est plus que jamais à l’efficacité de la recherche.
EN COUVERTURE Les 100 centres de R&D qui comptent en France (suite)
De Faurecia à PSA Peugeot Citroën Entreprises
Fc Faurecia Gc GDF Suez
Effectif
Activité
Méru (60)
320
c Airbag, peinture, découpe laser
Caligny (61)
300
c Articulation et glissières de sièges
Brières-les-Scellés (91)
280
c Sièges, armature de dossier, système de basculement
Audincourt (25)
220
c Avant du véhicule, pare-chocs automobiles
Bavans (25)
160
c Dépollution, efficience énergétique, récupération de l’énergie, solutions acoustiques
Mouzon (08)
110
c Matériaux,
Saint-Denis (93)
450
c Énergies nouvelles, gaz naturel, infrastructures
composites thermoplastiques, allégement et insonorisation
GE Energy
Belfort (90)
400*
c Turbines à gaz de grande et moyenne puissance
GE Healthcare
Buc (78)
400*
c Mammographie, systèmes vasculaires et logiciels cliniques
Guerbet
Aulnay-sous-Bois (93)
199
Chalette-sur-Loing (45)
191
Sophia-Antipolis (06)
200
Cergy-Pontoise (95)
380
c Électronique automobile
Toulouse (31)
600
c Recherches en oncologie expérimentale
Castres (81)
204
c Chimie médicinale (système nerveux central, cancérologie, maladies cardiovasculaires)
Saint-Julien-en-Genevois (74)
115
c Immunologie
Laboratoires Servier
Croissy-sur-Seine (78)
210
c Biotechnologies
Lafarge SA
Saint-Quentin-Fallavier (38)
250
c Matériaux pour construction durable
Leroy-Somer
Angoulême (16)
280
c Alternateurs, moteurs électriques, motoréducteurs, variateurs de vitesse
LFB SA
Les Ulis (91)
217
c Développement préclinique et pharmaceutique
LVMH
Saint-Jean-de-Braye (45)
240
c Biologie, histochimie, matériaux (soins de la peau, parfums, maquillage)
Hc Hutchinson (Total) Ic Intel Corporation Jc Johnson Controls Lc
Ville (département)
Laboratoire Pierre Fabre
Mc Michelin Morpho (Safran)
Oc Orange Pc Parkeon SAS Parrot
PSA Peugeot Citroën
Cébazat (63)
3 300
c Produits de contraste pour l’imagerie IRM, radiotraceurs pour la médecine nucléaire,
formes pharmaceutiques
c Matériaux (élastomères, composites, thermoplastiques), simulation numérique,
vibroacoustique, métallurgie, caractérisation physique, procédés, chimie
c Développement des composants de connectivité, sous-ensemble pour téléphonie sans fil
et appareils mobiles
c Solutions techniques pour nouveaux pneumatiques,
essais en conditions réelles de pneumatiques
c Technologies de reconnaissance biométriques, solution de gestion d’identité et méthodes
Osny (95)
670
Lannion (22)
800
c Réseaux d’accès, cœur de réseau, plate-forme de services
Issy-les-moulineaux (92)
800
c Logiciels
Rennes (35)
580
c Compression vidéo, média, réalité virtuelle et augmentée
Châtillon (92)
400
c Communications fixes et mobiles, design, Internet
Besançon (25)
253
c Terminaux et systèmes de supervision pour les métiers de la monétique et de la billetique
Paris (75)
231
c Périphériques sans fil et électronique grand public
d’acquisition et de traitement d’images.
c Conception et développement des futurs véhicules des marques Peugeot et Citroën,
Vélizy-Villacoublay (78)
6 000
Montbéliard Sochaux (25)
3 000
c Conception et développement des futurs véhicules de la plate-forme 2.
La Garenne-Colombes (92)
2 500
c Conception et industrialisation des organes mécaniques du véhicule
Montbéliard Belchamp (25)
100
Carrières-sous-Poissy (78)
600
centre de design du groupe.
c Centre d’essais regroupant des pistes, des moyens d’essais et des laboratoires c Conception, développement, industrialisation
et évolution des véhicules - Moyens d’essai de motopropulseurs
* Estimation Industrie et Technologies
JUIN 2011ccN°934
35
EN COUVERTURE
Les 100 centres de R&D qui comptent en France (fin)
De Renault à Veolia environnement
Entreprises
Rc Renault
Ville (département)
Effectif
Activité
Guyancourt (78)
4500*
c Futur véhicule et organes mécaniques
Saint-Fons (69)
450
Rhodia Aubervilliers (93)
Sc Saft
Bordeaux (33)
Sagem (Safran)
Massy (91)
Sagemcom
Rueil-Malmaison (92)
Sanofi-Aventis
200 180* 1 200 622
c Matériaux de performance, intermédiaires et matériaux biosourcés,
diphénols et vanilline, nouveaux procédés,
c Solvants respectueux de l’environnement et de la santé,
silices hautement dispersibles, surfactants, additifs
c Batteries Ni-Cd, Ni-MH, Li-ion c Conception de systèmes avioniques et de viseurs aéroportés, navals et terrestres
et de systèmes d’autoprotection
c TV numérique, radio Internet, tablettes connectées, vidéo projecteurs.
Terminaux réseaux, téléphonie, compteurs d’énergie
c Sciences du vieillissement, fibrose et réparation tissulaire.
Chilly-Mazarin (91)
1 600
Vitry-sur-Seine (94)
1 500
c Oncologie immuno-inflammation et médecine régénérative
Montpellier (34)
1 000
c Développement préclinique et clinique autour des sciences du vieillissement et e-santé
Développement préclinique, clinique, pharmacovigilance.
Marcy-l’Étoile (69)
700
c Développement préclinique, clinique et activités tertiaires autour des vaccins
Toulouse (31)
600
c Développement préclinique et clinique autour des maladies infectieuses
Massy (91)
500
c Activités tertiaires
Schlumberger
Clamart (92)
300
c Outils de fond de puits, équipement de surface, logiciel
Siemens
Châtillon (92)
150
c Automatismes et matériel roulant ferroviaires urbains et suburbains
Sofradir
Veurey-Voroize (38)
380
c Imagerie infrarouge
Soitec
Bernin (38)
220
Somfy
Cluses (74)
260
Stallergenes
Antony (92)
650
STMicroelectronics
Suez Environnement
Tc Technicolor
c Circuits microélectroniques, ingénierie des matériaux composés III-V,
cellules photovoltaiques et systèmes solaires
c Électronique, électromécanique et logiciels destinés aux moteurs
et automatismes des ouvrants du bâtiment
c Immunologie
Grenoble (38)
1 500
c Puces pour décodeurs, imagerie et communications sans-fil
Crolles (38)
1 000
c Semi-conducteurs sur silicium et procédés de fabrication de circuits intégrés
Rousset (13)
400
c Microcontrôleurs et cartes à puce
Tours (37)
200
c Composants de puissance
Croissy-sur-Seine (78)
120*
c Assainissement,
valorisation matière, énergie, eau
c Maison numérique, produits d’accès, traitement d’images, production
Cesson-Sévigné (35)
550
Technip
Le Trait (76)
133
c Technologies
Thales
Palaiseau (91)
300
c Physique, électronique, logiciels, Algorithmie
Turbomeca (Safran)
Bordes (64)
800
Créteil (94)
383
c Systèmes électriques moteur, sécurité habitacle
Cergy (95)
347
c Systèmes de contrôle moteur, solutions pour véhicules électriques et décarbonés
La Verrière (78)
245
c Thermique habitacle, thermique moteur, systèmes d’essuyage
Vc Valeo Veolia Environnement
pour l’ultra profondeur et réservoirs à haute pression et haute température
c Développement de moteurs d’hélicoptères et réduction des émissions atmosphériques
(CO2 et NOx) et sonores
Maisons-Laffite (78)
250*
c Eau potable, eaux usées
Limay (78)
190*
c Gestion des déchets, énergie
* Estimation Industrie et Technologies
36
et gestion de contenus audiovisuels
N°934ccJUIN 2011
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EN COUVERTURE
Leurs plus belles innovations de l’année L’effort des centres R&D en France a produit en 2010 une moisson d’innovations. Certaines sont encore au stade de développement, d’autres déjà sur le marché. Coup de projecteur sur cinq trouvailles parmi les plus prometteuses. cc CHARLES FOUCAULT ET RIDHA LOUKIL redaction@industrie-technologies.com
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DCNS Brest (29) La société DCNS compte bien être la première au monde à mettre au point une centrale génératrice de courant à partir de l’énergie thermique des mers (ETM). Le montage du premier prototype, baptisé PAT, a été achevé fin avril, à Nantes. Les essais qui débuteront en juillet auront pour but de valider les modèles numériques établis et de tester les composants utilisés avant le grand bain: une centrale pilote de 10 MW sera installée au large des côtes martiniquaises, fin 2015. Au stade de prototype
SOFRADIR Grenoble (38) Le détecteur infrarouge Fisheye intègre toute l’optique nécessaire à la production d’images. De quoi réduire d’un tiers le nombre de composants et de moitié l’encombrement de la caméra infrarouge, tout en améliorant la sensibilité. La lentille, qui sert de fenêtre sur l’extérieur, offre une vue panoramique de 360 °C. Principale application : détection de missiles. Au stade de démonstrateur
DCNS ; D.R.
CARTE MODEM 3G/4G
ALCATEL-LUCENT Lannion (22) La carte se destine au traitement des signaux au sein des stations de base, qui constituent les nœuds des réseaux de communication mobile. Elle est compatible aussi bien avec la technologie WCDM, qui équipe les réseaux 3G actuels, qu’avec la technologie LTE de la prochaine génération de réseaux mobiles. Elle double la capacité de traitement tout en offrant une mise à jour souple pour s’adapter à l’évolution des standards. Intégrée dans des stations de base d’Alcatel-Lucent en 2010
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EN COUVERTURE
www.industrie-technologies.com
La France de la R&D Notre enquête continue sur Internet Investissements d’avenir, rapprochement de la recherche publique et privée, l’effort R&D des entreprises et sa répartition sur le territoire français… Les enjeux sont nombreux. Dans ce dossier, nous avons dressé les tendances et la cartographie de la R&D en France. Pour aller plus loin, rendez-vous sur notre site Internet: www.industrie-technologies.com (rubrique «IT, l’enquête continue).
Tableau Plus de 300 centres de R&D en France
Focus Les labos mixtes public-privé
Des multinationales aux toutes petites entreprises, la R&D en France revêt de multiples visages. Des mois d’enquête
Le phénomène est méconnu. Les labos
Rapport Place de la France dans l’Europe de l’innovation Comment se positionne la France par rapport aux autres membres de l’Union européenne ? Quelles sont ses principa-
les forces et faiblesses relatives ? Le tableau de bord de l’innovation 2010, publié par la Commission européenne en février 2011, donne les réponses. S’il classe la France au-dessus de la moyenne européenne, il la place dans le groupe des pays suiveurs, derrière le groupe des champions de l’innovation formé par le Danemark, la Finlande, l’Allemagne et la Suède. cm
CINQ PISTES POUR DÉVELOPPER PLUS VITE ET MOINS CHER Concevoir sans compter? Cette époque est révolue. L’article donne cinq pistes pour innover à moindre coût.
IT N°915, octobre 2009
38
N°934ccJUIN 2011
L’INNOVATION DOIT CRÉER DE LA VALEUR Le président du pôle de compétitivité Minalogic, Loïc Liétar, explique le potentiel des micro et nanotechnologies dans les semi-conducteurs.
IT N°923, juin 2010
Cea-Leti Sofradir
LE SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS RECONNU Comment les investisseurs internationaux perçoivent la France en matière d’innovation ? L’article fournit des repères tirés du baromètre Ernst & Young de l’attractivité de la France 2010.
IT N°931, mars 2011
D.R.
ont permis à Industrie & Technologies d’obtenir les implantations de plus de trois cents des centres qui font vivre l’innovation de notre pays. Notre tableau exhaustif condense les renseignements en termes d’effectifs et d’activité glanés pour chacun de ces sites. Peut-être vous apercevrez-vous en le consultant qu’un potentiel partenaire innovant est à quelques kilomètres de chez vous. cm
mixtes public-privé fleurissent à grande allure. Leur nombre a doublé en trois ans pour atteindre 214 en 2010. AlcatelLucent, Alstom, Areva, IBM, Microsoft, Thales, STMicroelectronics… Les grands groupes sont nombreux à joindre leur force de R&D à celle du CEA, du CNRS, de l’Inria ou des universités. Les PME et les start-up savent aussi le faire comme le démontrent les exemples de Kalray, Movea ou Sofradir. Quand allez-vous suivre leur exemple ? cm
www.industrie-technologies.com Venez découvrir, plus en détails,
le parc solaire de la commune des Mées.
PHOTO-TECH
40
N°934ccJUIN 2011
PHOTO-TECH
Photovoltaïque à grande échelle
AFP
Le solaire gagne de la hauteur. Situé à 850 mètres d’altitude, le plateau de la Colle-Les Mées (Alpes-de-HauteProvence) va devenir le plus grand parc photovoltaïque de France. Bénéficiant de conditions d’ensoleillement optimales, 200 hectares de modules solaires devraient être mis en service d’ici la fin de l’année. Au final, une capacité de 100 MW sera disponible, contre 60 MW à ce jour.
JUIN 2011ccN°934
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PHOTO-TECH
www.industrie-technologies.com Assistez à la première sortie du superbus.
Alerte aux ruptures de digue
AbAcA ; SIEMENS
À la frontière germano-hollandaise, cette structure expérimentale aide les scientifiques à mieux comprendre les phénomènes d’effondrement des digues. Trois cents capteurs mesurent ainsi plusieurs paramètres comme l’humidité, la température, la pression d’eau ou atmosphérique. Ces données enregistrées seront utilisées pour développer un système d’alerte.
Voiture et superbus Une voiture allongée pour servir de bus dans les transports urbains ! Le concept est imaginé par l’astronaute hollandais Wubbo Ockels avec l’université technique de Delft aux Pays-Bas. Ce superbus électrique à six roues et 16 portes peut accueillir 23 passagers. Sa vitesse de 155 km/h en ferait le bus le plus rapide du monde.
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PHOTO-TECH
L’apesanteur pour 9,3 secondes
AbAcA
L’étude de la microgravité est la spécialité du Zarm, centre de technologies appliquées à l’espace et la microgravité, à l’université de Brême, en Allemagne. Sa mission est de reproduire les conditions d’apesanteur de l’espace en catapultant un objet dans une tour de 146 mètres de hauteur. Son équipement, considéré comme unique au monde, offre une expérience en apesanteur de 9,3 secondes.
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www.industrie-technologies.com
EXPÉRIENCES
Présentation vidéo du projet collaboratif Spinoza du ministère de la Défense, basé sur le moteur de recherche Antidot.
ENQUÊTE
Valorisez vos données avec un moteur de recherche
80 % C’est, selon l’Aproged, l’ordre de grandeur de la quantité d’information non-structurée que l’on trouve dans une entreprise.
Avec l’augmentation de la quantité de données, les moteurs de recherche prennent de l’importance en entreprise. Ils vont aujourd’hui au-delà de leur rôle premier de recherche. Ils accèdent à l’information sous toutes ses formes, structurée ou non, et en font émerger le sens à travers des résultats organisés. Ils servent ainsi de base à d’autres applications, qu’ils alimentent en données.
ichiers clients, factures, gestion des stocks, messageries… Les entreprises ont de plus en plus d’informations à gérer, stockées dans des silos variés. Entre une base de données parfaitement structurée et un texte rédigé, tous les documents stockés ne peuvent être exploités de la même façon. «On y accède
F
généralement par la petite lucarne, en utilisant l’application d’origine», constate Olivier Astier, directeur de projet chez Exalead, fournisseur de moteur de recherche éponyme. Effectuer des recherches dans les différents silos prend du temps, et nécessite souvent de maîtriser le langage particulier des différentes applications. Des moteurs de recherche
d’entreprise peuvent fournir aujourd’hui des résultats exhaustifs et organisés à partir de toutes les sources à disposition. Les applications se batissent autour de ces outils, à destination de tous les métiers, afin d’exploiter au mieux la valeur des données de l’entreprise. Zoom sur ces outils qui autorisent la gestion transverse des données d’une entreprise.
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Identifier les données
«Que voudriez-vous faire que vous ne pouvez pas encore faire ? » C’est, pour Renaud Finaz, directeur marketing de la société de conseil Micropole, la première question à se poser. «Chaque entreprise a des problèmes de nature différente: il n’y a pas de solution clés en main», précise Olivier Astier.
D.R.
UNE SEULE INTERFACE POUR ACCÉDER À TOUTES LES DONNÉES
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Lyreco a choisi le moteur de recherche d’Autonomy. Destiné à ses clients, il leur permet de connaître la disponibilité d’un produit.
ccEric Jacqmart directeur du système d’information de Lyreco
Le client connaît la disponibilité locale de nos produits
P. GuIttEt
« Notre moteur de recherche, destiné à nos clients, sert à trouver nos produits via notre site Internet. Il est connecté à notre ERP, qui contient les informations sur nos produits, nos stocks, et nos clients. L’application est ainsi capable de connaître la disponibilité locale des produits, et de ne retourner que des réponses correspondant au périmètre d’activité du client. Pour choisir le logiciel, nous avons demandé des démonstrations de faisabilité ou prototypes à plusieurs éditeurs. Notre choix s’est porté sur Autonomy, qui correspondait à nos attentes et proposait un service complet. L’entreprise a élaboré une architecture spécifique à nos besoins. Elle assure une maintenance annuelle dans le cadre de son contrat, mais nous effectuons nous-mêmes la gestion quotidienne du moteur. »
Une fois le besoin cerné, il faut définir quelles informations sont pertinentes, et comment en démultiplier la valeur. Par exemple en les rendant accessibles à des personnes qui ne pouvaient pas les consulter.
Chaque source d’information est de nature différente. Certaines sont structurées, en tableaux, par exemple. Mais la plupart ne le sont pas : les contrats, les e-mails, les fichiers de traitement de texte, ou les
pages Web. Chaque type de données nécessite un connecteur spécifique pour être relié au moteur de recherche. Beaucoup sont standard, quand il s’agit de formats ou d’applications répandus. Il arrive que certains doivent être développés spécifiquement pour une entreprise. Mais les fournisseurs de moteurs disposent de plusieurs centaines de connecteurs, et étoffent leur liste au fur et à mesure des chantiers.
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Installer le moteur de recherche
Une fois connectés, tous les silos seront indexés par le moteur de recherche, tous les jours ou toutes les minutes, selon les besoins dictés par les applications qui l’utiliseront. Si l’étape de définition des besoins ne dure que quelques jours. L’installation en ellemême peut durer de quelques semaines à quelques mois. « Elle peut être réalisée avec le directeur informatique, directement avec les gens du métier, ou avec des intégrateurs partenaires : nous nous adaptons à la façon de fonc-
tionner de l’entreprise », explique Olivier Astier. La façon de travailler avec le fournisseur du moteur peut être un critère de choix. C’est l’un de ceux qu’a retenu Lyreco, distributeur de fournitures de bureau : « Nous souhaitions une mise en œuvre efficace et rapide, et la possibilité de nous approprier la technologie pour en garder la maîtrise. Notre choix s’est porté sur Autonomy, qui a formé nos techniciens lors de l’installation », raconte le DSI Éric Jacqmart. D’un point de vue matériel, le moteur s’installe sur de petits serveurs. Le nombre dépend du trafic et de la quantité de données à indexer, et peut varier de 1 à 50. L’application pourra être redimensionnée à tout moment, en ajoutant simplement de nouveaux serveurs.
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Rechercher et exploiter
« Pour rechercher de l’information dans des bases de données, il faut souvent être formé et connaître des langages spécifiques. Les outils du Web, JUIN 2011ccN°934
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EXPÉRIENCES
Le multimédia trouve sa place sons, vidéos : ces documents se trouvent de plus en plus fréquemment dans les entreprises. Les moteurs de recherche actuels sont capables de prendre en compte les contenus de cette nature. Dans une image, il est possible de faire de la reconnaissance de caractères. Les documents écrits, scannés et enregistrés dans ce type de formats sont souvent nombreux. D’autres éléments peuvent être
en revanche, ne nécessitent aucune formation », observe Renaud Finaz. C’est cette simplicité du Web que veulent importer dans les entreprises les applications actuelles basées sur des moteurs de recherche. Un seul champ suffit pour taper une requête : l’outil est intuitif, plus besoin de connaître la forme de l’information recherchée. La réponse rend compte d’un sujet de façon exhaustive en couvrant toutes les sources indexées. Les résultats ne seront pas une simple liste. Ces applications sont capables de donner un sens à l’ensemble. « En utilisant des probabilités et des statistiques, en analysant la co-occurrence des mots, le moteur est capable de comprendre les sens différents d’un mot selon le contexte », explique Emmanuel Mériot, directeur général France de l’éditeur Autonomy. Donner du sens pour obtenir des résultats pertinents nécessite un bon paramétrage. C’est aussi un axe important de recherche et développement pour ces logiciels.
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détectés, comme un logo, ou une couleur. En audio et vidéo, les paroles sont extraites par reconnaissance vocale. Le moteur renvoie ainsi vers la partie précise du document où est évoqué le sujet de la requête. Ce principe peut même être utilisé en temps réel : en analysant les propos d’un téléopérateur, une application peut lui proposer des informations en rapport avec sa conversation.
Les informations trouvées sont classées, et éventuellement traitées sous forme de courbes ou de tableaux. Elles peuvent être directement envoyées à une application, ou même une machine. Toute exploitation est imaginable. « Les entreprises vont créer, elles-mêmes ou avec des développeurs, les applications spécifiques à leur métier », explique Alexandre Bilger, PDG de Sinequa, éditeur de moteurs de recherche. Il peut s’agir de retrouver de façon structurée l’ensemble des données au sujet d’un client, en réunissant les contrats et les e-mails le concernant. Ou connaître la répartition des livraisons d’un produit en fonction de ses caractéristiques. Le site rueducommerce.com est un client de Sinequa : le moteur de recherche est devenu l’élément central de ce site d’e-commerce, à la fois pour les clients et pour l’entreprise. « Le moteur aide à construire des guides d’achat ou des pages de sélection d’articles autour d’un thème, en faisant remonter des informations pertinentes », détaille Yannick Simon, le directeur
Exalead a installé à l’Elysée un moteur de recherche qui prend en compte pour des recherches par mots clés (ici industrie) le contenu de certaines images.
général adjoint. « Bien utiliser un moteur de recherche est un problème mi-technologique, mi-humain : il faut bien s’approprier l’outil. »
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Faire collaborer différents métiers
Les outils collaboratifs sont une application de plus en plus fréquente pour les
ccLES PRINCIPAUX ACTEURS
Exalead de la société française éponyme. Il est associé à Mashup Builder, une application pour organiser facilement les résultats. Idol de la société anglaise Autonomy. Il sert de base à des applications capables de détecter le sens des données. Et aussi Sinequa, Antidot, Endeca... ainsi que des logiciels open-source Solr de Lucene. ccLEUR TARIFICATION
Elle dépend du nombre de connecteurs requis, d’utilisateurs, de fonctionnalités choisies… Exalead propose une tarification adaptée aux petits projets. L’installation elle-même est un service dont le prix dépend de la durée du chantier. Le contrat de licence inclut la maintenance et les mises à jours du logiciel. Certains éditeurs, comme Autonomy, proposent également une utilisation en mode cloud.
moteurs de recherche. Ces derniers facilitent l’exploitation des bases de connaissances constituées pour différents métiers. « Si quelqu’un se pose une question sur un sujet, il peut facilement trouver des documents en tous genres, des commentaires et discussions qui s’y rapportent », décrit Philippe Lionne, PDG de l’intégrateur CYO. C’est également un moyen de rechercher des experts en fonction des projets auxquels ils ont collaboré ou des documents qu’ils ont rédigés. Les sources multimédia trouvent leur place dans différentes applications : messages vocaux, images ou vidéos. Un système qui peut se décliner de la messagerie améliorée à la plate-forme collaborative de recherche et développement, en passant par un outil de formation. Quand toutes les informations d’une entreprise deviennent accessibles simplement par un même canal, il ne reste qu’à trouver comment en faire le meilleur usage. cm ccANTOINE CAPPELLE redaction@industrie-technologies.com
D.R.
c Photos,
La chaîne critique : mettez vos projets sous contrôle
OUTIL
ENVIRONNEMENT
Issue de la théorie des contraintes, la chaîne critique est un outil de management de projets et de portefeuilles de projets. Grâce à cette méthode, l’entreprise peut réduire de l’ordre de 40 % la durée de ses projets et améliorer fortement le respect des délais avec d’importants gains de productivité.
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
La division Transall de l’AIA applique la gestion de la chaîne critique pour la maintenance des gros porteurs de l’armée française.
Les trois règles de la chaîne critique.
RÉA
DIMINUER LE NOMBRE DE PROJETS
PROTÉGER LES PROJETS ET RÉDUIRE LES TEMPS DE CYCLE
PILOTER LES PROJETS PAR DES INDICATEURS PERTINENTS
L’encours de projets doit être adapté à la capacité de l’entreprise. Celle-ci est définie par la contrainte de la société, c’est-à-dire la ressource humaine ou matérielle la plus surchargée et souvent commune à tous les projets.
Lors de la planification, les marges de temps accordées à chaque tâche sont mutualisées et mises à la fin du projet. Ce qui se traduit par une diminution de la durée du tampon de protection du projet (marge globale) et une amélioration de la tenue contre les aléas.
La chaîne critique définit un nouvel indicateur que le chef de projet utilise pour mieux appréhender l’avancement de son projet et les risques de dépassement de délai. Cet indicateur mesure le pourcentage de consommation du tampon de protection du projet par rapport à l’avancement de la chaîne critique du projet.
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MÉTIER
Elle désigne d’abord une méthode de gestion de projets. Elle représente aussi l’enchaînement le plus long qui prend en compte l’interdépendance entre les tâches et les ressources ainsi que les contraintes de capacité.
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La chaîne critique À QUOI ÇA SERT ? c La chaîne critique s’applique à tout type de projet: développement de produits ou process, BTP, informatique, maintenance et rénovation… c Rationaliser la durée surestimée des tâches. Les expériences négatives du passé et les exigences de la hiérarchie poussent les ressources à ajouter une marge de sécurité à chaque tâche. En mutualisant ces marges à la fin du projet, la chaîne critique réduit la durée totale du projet. c Limiter le multitâche. La multiplication des projets incite les ressources à réaliser plusieurs tâches en même temps. Cette habitude ralentit la réalisation de chaque tâche. La chaîne critique limite d’une part le nombre de projets en cours et d’autre part le nombre de tâches à exécuter en parallèle sur un même projet. c Éviter le démarrage des travaux au dernier moment. Avec la chaîne critique, une courte durée des tâches incite les ressources à commencer au plus tôt. c Supprimer l’effet Pavarotti. Il devient possible de prioriser les projets et d’affecter les ressources sur des bases factuelles et non en fonction de celui qui «crie le plus fort ».
COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ?
L’AVIS DE L’EXPERT
c Avoir un soutien sans faille de la direction. Pour réaliser un changement de culture important il faut, par exemple, admettre que l’optimum global n’est pas la somme des optimums locaux. c Nommer le garant de la méthode. Il sera en charge de la mise en place de la chaîne critique puis du pilotage du portefeuille de projets (indicateurs, avancement, etc.). c Faire adhérer l’ensemble du personnel à la démarche. Préciser les rôles et responsabilités de chaque acteur du projet, ainsi que la nouvelle façon de manager les projets. c Identifier la ressource goulot ou la contrainte. Comme toute la théorie des contraintes, une des clés est l’identification et la gestion de deux types de ressources distinctes : les goulots et les nongoulots. c Créer l’ensemble des indicateurs/ plannings selon la méthode et installer un logiciel de gestion de la chaîne critique. c Tester la méthode sur un projet pilote. L’étendre dès que possible à l’ensemble du portefeuille de projets.
LES PIÈGES À ÉVITER Critiquer une ressource qui est « en retard » par rapport aux durées prévues. C’est désormais normal ; ce qui compte c’est le délai du projet dans son ensemble.
ccPHILIP MARRIS DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MARRIS CONSULTING
«Boeing Dreamliner, tunnel sous la Manche, Bibliothèque nationale… Nous avons pris l’habitude de voir régulièrement échouer les projets: délais non tenus, dépenses très supérieures au budget initial, etc. Même si cette approche a fait ses preuves aux États-Unis ces 15 dernières années, il n’y a que quelques mises en œuvre en France à ce jour. Il ne faut pas craindre d’être pionnier. »
Ignorer la gestion des risques. Il faut compléter la démarche par une gestion des risques car la chaîne critique se concentre sur la synchronisation des tâches et le respect du délai final. Ne pas oser une très forte réduction des délais (>40 %). Les durées prévues des projets sont redéfinies presque arbitrairement lors du basculement : il faut avoir le courage d’opérer une rupture sinon les résultats ne seront pas au rendez-vous. Ne pas oser réduire fortement le nombre de projets en cours. Retourner dans les travers du management de projets traditionnels. La tentation est grande d’augmenter la durée des tâches ou le nombre de projets en cours dès les premiers résultats obtenus. Pour aller plus loin : www.chaine-critique.com
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MÉTIER
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ENVIRONNEMENT
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
ccFICHE COORDONNÉE PAR RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
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EXPÉRIENCES
Voir le schéma d’implantation de l’usine d’ASM à Munich.
ccasM assEMbly systEMs
Ex-Siemens Electronics Assembly Systems Création 1983 Situation Munich (Allemagne) 14 000 machines installées 1 100 employés Ce site est présenté comme LE centre d’excellence pour les machines Siplace. Il est la principale usine d’assemblage et notamment des modèles de la série haut de gamme Siplace SX.
ORGANISATION
ASM revisite le lean manufacturing Amélioration continue chez ASM Assembly Systems qui ne cesse d’optimiser toutes les étapes de production de son usine allemande. résultat : un temps d’assemblage et une surface de production réduits. Les caractéristiques de ses ateliers s’alignent dans une même optique : flexibilité et vitesse. Visite guidée. ès le seuil, une triimpression s’impose : efficacité, clarté, propreté. L’usine munichoise du fabricant de machines de report de composants électroniques ASM Assembly Systems est propre, inondée par la lumière du jour, et tourne à une cadence élevée. Toutes les 2 h 30, une nouvelle machine de sa gamme Siplace sort de la ligne. Mieux : les défis, elle sait les relever. Une réorganisation globale du process d’assemblage effectuée sur trois ans lui avait déjà permis de rafler nombre de prix d’excellence en 2006. Dans un contexte économique difficile marqué par le déplacement de la demande vers l’Asie et la concurrence des pays à bas coûts salariaux, une usine
D ple
européenne ne peut toutefois rester compétitive qu’au prix d’une amélioration continuelle. En appliquant tous les principes du « lean manufacturing » (pull, juste à temps, build to order, gestion des flux avec des Kamban, etc.) agrémentés à une sauce maison, l’usine a réussi à diviser par cinq les délais d’assemblage, de 52,5 jours en 2006 à 10,8 jours aujourd’hui. Elle a également diminué de 81 % la surface de production, et réduit ses coûts d’approvisionnement de 45 %. cc Des
cycles de fabrication raccourcis
Depuis 2009, le processus de la chaîne d’assemblage installée dans la capitale bavaroise a été optimisé à toutes les étapes de la fabrication selon le
principe du « stream value design ». Répartie auparavant sur les deux usines de Bruchsal et de Munich, distantes de quelque 300 km, l’entreprise a été regroupée sur un seul site, à Munich. Expérimenté et motivé, le personnel s’est impliqué dans cette mutation menée en seulement quatre mois grâce à sa participation proactive. « L’usine a été complètement réorganisée selon les principes du lean manufacturing non pas tels qu’ils sont décrits dans un manuel standardisé mais redéfinis en fonction de nos besoins et adaptés selon nos expériences vécues. Nous avons ainsi créé des îlots indépendants pour la réalisation des sous-ensembles selon un flot spécifique, qui alimentent un flot principal sur lequel circule le châssis de la machine. Parallèlement, nous continuerons à expérimenter de nouvelles méthodes », souligne Franck Zimmermann qui se voit lui-même comme « l’architecte » du site.
Chaque îlot correspondant à un sous-ensemble fonctionnel des modèles Siplace a été soumis au même processus d’optimisation. Les machines de report, spécialement adaptées à la pose de composants électroniques de type CMS (montage en surface) figurent parmi les plus modulaires disponibles sur le marché, un concept que la firme allemande avait introduit dès 1990. Elles sont conçues sur la base de platesformes configurables (presque) à volonté. Les modèles des séries Siplace D, X, et SX – la plus rapide peut poser 120 000 composants à l’heure – peuvent être équipés d’une à quatre têtes de report montées sur un ou deux portiques. Cette modularité distingue aussi chaque sous-ensemble. Ainsi, le département de R&D se focalise sur les sous-ensembles apportant la plus grande valeur ajoutée. Il a également concentré une partie de ses efforts à réduire le nombre de têtes de report différentes
le temps d’assemblage divisé par cinq en cinq ans 2006
A2 jours
c Roulement
du stock de pièces : + 120 % de la commande à la livraison : - 48 % c Productivité : + 36 % c Capacité d’assemblage : + 35 % c Délai
A0
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2008-2009
28 jours
c Coûts
de l’approvisionnement : - 45 % de production : - 80 % c Tampon pour la flexibilité d’approvisionnement : 12 jours c Délai
2011
AA jours
c Délai
de la commande à la livraison : - 80 % d’assemblage des têtes de report : - 71 à - 94 % c Suppression du tampon d’approvisionnement c Temps
4 ilots de pré-assemblage optimisés
7A à 94 %
de réduction des temps d’assemblage des têtes de report
La modularité des têtes de report réduit leur délai d’assemblage de 71% pour le modèle CPP, qui combine les modes pick & place et collect & place, à 94% pour la Twin-Head dédiée aux composants exotiques et aux connecteurs.
0
temps mort
Pour les modules caméras nécessaires au report de composants à haute vitesse, le recours à des sous-ensembles préfabriqués et standardisés permet de quasiment supprimer les temps d’attente.
AA %
de diminution des temps de montage des portiques La simplification mécanique des portiques sur lesquels sont montées les têtes de report facilite le montage/démontage. Un portique se change en 30 minutes chrono.
3A %
plus rapide pour la configuration finale
S. SAhM / LAIf / réA
Figée six jours avant la livraison, la configuration finale d’une machine est 35 % plus rapide grâce à des modules logiciels standardisés. Elle occupe une surface au sol réduite de moitié.
en augmentant leur polyvalence, d’une part, puis à concevoir un maximum de pièces identiques, d’autre part. Idem pour les autres sous-ensembles comme les caméras qui viennent se greffer sur les têtes de report et/ou sur les portiques. Résultat : des cycles de fabrication raccourcis, mais aussi des délais plus rapides depuis la commande jusqu’à la livraison. En réel, une commande est exécutable en trois semaines si elle a été programmée à l’avance avec réservation d’un « slot » spécifique. De 6 mois il y a encore quelques années, ce délai de réservation de slot a été ramené à 6 semaines. Aujourd’hui, l’usine affiche une cadence d’assemblage de
1 000 machines par an, avec une seule équipe d’opérateurs soit un effectif fixe de 160 opérateurs. En mars 2011, ce sont 136 machines qui sont sorties de la ligne. Un chiffre qui est loin du pic de production de 200 machines en un mois au plus fort de la bulle télécoms en 2000, mais qui confirme le retour d’une conjoncture plus favorable dans l’assemblage des cartes électroniques. « Nous voulons prendre la place de leader mondial dans le secteur, aujourd’hui encore l’apanage de Fuji et Panasonic mais de très peu », signale Ray Bruce, vice-président responsable marketing et ventes. Avec 160 emplois fixes en production, auxquels peuvent venir s’ajouter jusqu’à 90 inté-
rimaires pour absorber les pics de demande, le site munichois d’ASM Assembly Systems tire son épingle du jeu. cc Le
site européen pour le haut de gamme
La reprise par un groupe asiatique pouvait laisser craindre une concurrence au niveau des coûts salariaux. Mais, aujourd’hui, pour Wai Kwong Lee, PDg d’ASMPT, le site de Munich s’est établi comme LE centre d’excellence pour les machines Siplace, chargé de la R&D, du test et de la production pilote pour les nouveaux modèles. Munich se maintient aussi comme la principale usine d’assemblage des machines, et notamment des modèles de la série haut de gamme
Siplace SX. L’usine de Singapour, de dimensions réduites, est réservée au marché asiatique et à l’assemblage exclusif des machines de la série Siplace D. Pour autant, rien n’est figé. « En coopération avec les opérateurs de l’îlot des têtes de report, nous sommes en train de refondre cette partie en une ligne mixte. D’une structure réalisant entièrement une tête par poste de l’îlot, nous passerons à cinq variantes de base par tête, personnalisée ensuite en six étapes successives par un seul et même opérateur », indique Franck Zimmermann. cm De notre envoyée spéciale ccElisabEth FEDEr redaction@industrie-technologies.com
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ProDUITS
8 minutes pour comprendre le fonctionnement et les avantages d’un chariot automatique.
GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction
8 chariots entièrement automatiques Vous avez aimé les chariots élévateurs ? Vous adorerez leurs récents cousins : les AGV (Automatic guided vehicule). Plus intelligents, plus productifs, plus endurants, ils s’adressent spécifiquement aux industriels gérant leur propre logistique. Quand les opérations de manutention sont répétitives et systématiques, les AGV entrent en piste.
24 heures sur 24 Les industries dont les flux de production sont très tendus se tournent vers l’automatisation intégrale de la manutention par AGV.
lus endurant, plus régulier, plus fiable que le chariot de manutention classique conduit par l’homme, l’Automatic guided vehicule (AGV) est autonome. Il est piloté par de l’informatique embarquée, qui en gère les fonctions internes telles que la communication, le guidage, le contrôle des outils et la sécurité. Mais l’AGV n’est pas un robot. Il ne manipule rien, il transporte. Il est programmé pour suivre un parcours, pour évoluer sur un circuit flexible qui peut être facilement modifié ou agrandi. Dix fois plus cher qu’un « simple » chariot, le coût d’un AGV se chiffre en dizaines de milliers d’euros. Mais les spécialistes l’affirment : le retour sur investissement est réel pour les entreprises travaillant en flux continu, de 16 à 24 heures sur 24 et de 5 à 7 jours sur 7. « Le prix d’un petit gerbeur de palettes automatique démarre à 50 000 ou 60 000 euros, indique Romain Demay, ingénieur commercial du constructeur JBT. Un AGV frontal coûte le double, et un convoyeur embarqué, environ 70 000 euros. Mais il remplace 5 postes de travail dans une usine fonctionnant la semaine et le week-end, et ne tombe pas malade ! Le gain de productivité et sur la masse salariale est énorme, et le risque de casse de produits, quasi nul. » D’où l’inté-
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rêt notable des grands noms du luxe – Chanel, Bourgeois – qui manipulent leurs précieux flacons avec des AGV.
la logistique est parfaitement huilée, cadencée par un rythme régulier de mouvements de palettes ou d’autres produits homogènes. cc Une offre large qui répond à Choisir un AGV, c’est d’abord opter pour un type de chariot élévateur : gerbeur, de nombreuses fonctionnalités « La durée de vie d’un AGV industriel est transpalette, frontal, tri directionnel, de 40 000 à 50 000 heures de travail, soit convoyeur… et comme pour les chariots, environ 2 000 à 5 000 heures par an, selon le principal critère est la nature, les les utilisations, pendant 7 à 20 ans », dimensions et le poids de la charge transajoute Jean-Luc Thomé, président de BA portée, qui va de quelques kilogrammes Systèmes, qui distingue les chariots auto- (bacs) à plusieurs tonnes (containers, matiques adaptés à l’industrie de ceux bobines). Le niveau de prise ou de dépose dédiés à la logistique. Les premiers peu- peut s’élever jusqu’à dix mètres en entrevent satisfaire une utilisation plus inten- pôt. Les AGV servent aussi à charger et sive, mais coûtent trois à quatre fois plus décharger des véhicules. Le petit gerbeur cher. « L’AGV industriel à longerons est le plus coupermet un retour sur L’aGv S’aDreSSe rant des chariots automatiinvestissement rapide, de aUX enTrePrISeS ques. Polyvalent et de petite DonT La taille, son faible encombre18 à 36 mois en moyenne, LoGISTIQUe eST grâce à la réduction des ParfaITeMenT ment lui permet d’évoluer coûts d’exploitation et de HUILée. avec aisance au sein des maintenance, ainsi que lignes de productions, au plus proche des opérateurs. des frais d’entretien des bâtiments et des stocks parasites. En Il affiche une hauteur de levage d’environ outre, il peut bénéficier d’options spéci- trois mètres et une charge utile de moins fiques, telles que des outils de retourne- de deux tonnes. Il existe en deux varianment de conteneurs, pour l’industrie tes : avec des longerons sous fourches agroalimentaire, ou encore des presseurs (palettes de type Euro) ou des longerons pour stabiliser une charge », poursuit le dits « encadrants » (palettes à plancher spécialiste. Les chariots automatiques périphérique). Son grand frère, le gerbeur sont donc de véritables outils de produc- frontal, est à contre poids. La charge qu’il tion. Ils s’adressent aux entreprises dont porte est équilibrée par la masse du cha-
ProDUITS
Le PLUS InDéPenDanT Le PLUS PoLyvaLenT
ccLe transpaLette pick-n-Go de BT
L’automatisation pick-n-go peut être utilisée sur tous les modèles de chariots BT. La machine de base est standard. Le fabricant promet 60 à 100 % d’augmentation de la productivité et 30 à 40 % d’économie sur les activités d’entreposage, pour un retour sur investissement de 12 à 24 mois. L’AGV est équipé d’une mise à niveau des fourches automatique et d’une fonction de réduction de la vitesse dans les courbes, par mesure de sécurité. ccFICHE tECHnIquE
capacité 2 000 kg Levée 1 790 mm
Le PLUS ProDUcTIf
ccLe chariot automatique à mât rétractabLe bL-mr14 de Balyo
Cet AGV est facile à installer et à utiliser, la technologie du géoguidage ne nécessitant aucune infrastructure. Les tâches à réaliser et les circuits paramétrés, peuvent changer autant que nécessaire. L’ensemble des opérations de transport de palettes, de bobines ou de stockage temporaire sont sauvegardées dans une base de données. La traçabilité des mouvements est disponible plusieurs années. ccFICHE tECHnIquE
capacité 1 400 à 2 500 kg
ccLe convoyeur motorisé deux pLaces cm2 de Ba SySTèmeS
Le CM2 dispose de deux convoyeurs motorisés qui viennent se placer en bout de tapis roulant pour assurer le transport des palettes de produits finis. Il est lié au logiciel AGV Manager, qui permet de gérer une flotte de chariots et de faire évoluer la cadence des véhicules, et donc le nombre de palettes traitées par heure. Le CM2 peut être adapté selon la hauteur de dépose voulue et le nombre de palettes à convoyer, 2, 3, ou 4. ccFICHE tECHnIquE
Levée 12 152 mm
capacité 2 x 1 200 kg
navigation Géoguidage
Levée 600 mm
prix 900 à 2 000 euros/mois
navigation Laser, magnétique, odométrie, télémétrie
navigation Laser
prix à partir de 62 000 euros
d.R.
prix 60 000 à 90 000 euros
riot. Muni d’un mât inclinable face au poste de conduite, il peut s’emparer des objets dans de multiples configurations : au sol (stock de masse, préparation de camions), sur un convoyeur ou dans des racks. Il lève plus haut que le gerbeur, jusqu’à environ six mètres, et convient pour des applications de transport de charges jusqu’à 4 000 kilogrammes. Il peut être enrichi d’outils complémentaires: quadruples fourches, écarteurs, presseurs… Pour monter encore plus haut, l’outil de magasinage par excellence est le chariot AGV à mât rétractable. Il est équipé d’un mât de levage hydraulique et peut gerber
jusqu’à dix mètres des palettes d’une à deux tonnes. Pour le stockage en allées étroites, une autre version à chargement latéral est utilisée. «Ce type de chariot a été développé pour répondre au besoin d’automatisation des stocks haute densité. Il peut être en liaison directe avec les zones de production, de réception ou d’expédition », précise Romain Demay de JBT. Pour faire le lien entre deux zones de production, le chariot à convoyeur motorisé manutentionne des palettes et des plateaux de chargement depuis et vers des convoyeurs. Un moteur à vitesse variable commande la rotation des rouleaux qui transfèrent en douceur la
charge sur le convoyeur. La vitesse des rouleaux est synchronisée, grâce à des détecteurs placés sur le tapis. Les charges standard peuvent atteindre trois à quatre tonnes. Enfin, il existe des chariots tracteurs, conçus pour tirer un ensemble de chariots ou des armoires sur roulettes. Un système d’attelage hydraulique prend alors en charge des trains de chariots jusqu’à vingt tonnes. Au-delà de ces standards, tout un éventail d’AGV spécifiques a trouvé un marché. Le modèle «phare» est le porte-bobines pour l’imprimerie, l’une des premières industries utilisatrice de ces
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www.industrie-technologies.com
ProDUITS
GUIDE D’ACHAT 8 chariots automatiques - aGV
Le PLUS InDéPenDanT
baLyo
ba systÈmes
ba systÈmes
bt
Jbt
type c Transpalette
type c Chariot à mât rétractable
type c Gerbeur à longerons
type c Convoyeur motorisé 2 places
type c Transpalettes
ty
capacité c 2 000 kg
capacité c 1 400 à 2 500 kg
capacité c 1 200 kg
capacité c 2 x 1 200 kg
capacité c 2 000 kg
ca
dimensions (l x L) c 780 x 739 à 829 mm
dimensions (l x L) c 1 270 x 1 200 à 1 400 mm
dimensions (l x L) c 800 x 2 000 mm
dimensions (l x L) c 1 000 x 3 500 mm
dimensions (l x L) c 790 x 2 297 mm
dim
poids c 950 kg
poids c 3 000 à 3 900 kg
poids c 1 000 kg
poids c 2 000 kg
poids c 1 565 kg
po
Levée c 130 mm
Levée c 12 152 mm
Levée c 3 000 mm
Levée c 600 mm
Levée c 1 790 mm
Le
Garde au sol c 30 mm
Garde au sol c 75 mm
Garde au sol c 30 mm
Garde au sol c 30 mm
Garde au sol c 55 mm
Gar
Vitesse à vide c 3,3 m/s (manuel) 1,4 m/s (automatique)
Vitesse à vide c 3,3 m/s (manuel) 1,4 m/s (automatique)
Vitesse à vide c 2,2 m/s
Vitesse à vide c 2,2 m/s
Vitesse à vide c 1,7 m/s
Vite
rayon de braquage c 1 743 à 1 833 mm
rayon de braquage c 1 700 mm
rayon de braquage c Rotation sur place
rayon de braquage c Rotation sur place
rayon de braquage c 1 978 mm
ra
navigation c Géoguidage
navigation c Géoguidage
navigation c Laser, magnétique, odométrie, télémétrie
navigation c Laser, magnétique, odométrie, télémétrie
navigation c Laser
na
à partir de 55 000 euros*
à partir de 62 000 euros*
caractéristiques techniques Les pLus
700 à 1 300 euros / mois* Navigation sans infrastructure. Changements de trajectoires illimités. Longues fourches prise de palettes ouvertes/fermées. www.balyo.com
Bl-mr14
900 à 2 000 euros/mois* Navigation sans infrastructure. Changements de trajectoires illimités.
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gl
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cm 2
Fiabilité et durée de vie. Équipe dédiée SAV. Maîtrise des logiciels embarqués et supervision de la mécatronique.
Les adaptations possibles : hauteur de dépose ; nombre de palettes emportées (2, 3, 4) ; capacité d’emport ; type et taille de batterie.
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* Prix HT indicatif (hors engineering et accessoires périphériques.)
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Le PLUS PoLyvaLenT
baLyo Bl-Te09
d.R.
Le PLUS ProDUcTIf
pick-n-go
60 000 à 90 000 euros* Machine de base standard. Sécurités multiples. Mise à niveau des fourches automatique. Réduction de la vitesse dans les courbes. www.bt-forklifts.fr
SgV
c
c
c
c
c
c
c
c
c
à par
Ro mo Co Hau séc Fa d’e
ProDUITS
Jbt
Jbt
type c Gerbeur
type
type
c Gerbeur à longerons
c Chariot à fourches
SgV Fc
capacité
capacité
c 1 500 kg à 4 000 kg
c 1 000 kg
dimensions (l x L)
dimensions (l x L)
dimensions (l x L)
c 900 x 2 700
c 1 200 à 1 600 mm
c 828 x 2 170 mm
x 2 700 à 4 000 mm
poids
poids
poids
c 2 700 à 5 000 kg
c 2 500 kg à 4 500 kg
c 1 100 kg
Levée
Levée
Levée
c 8 000 mm
c 8 000 mm
c 1 000 mm
Garde au sol
Garde au sol
Garde au sol
c 45 mm
c 45 mm
c NC
Vitesse à vide
Vitesse à vide
Vitesse à vide
c 1,65 m/s
c 1,65 m/s
c 1,5 m/s
rayon de braquage
rayon de braquage
rayon de braquage
c Pivot avant/arrière :
c Pivot avant/arrière :
c NC
1 900/1 100 mm
navigation
navigation
navigation
c Laser, magnétique,
c Laser, magnétique,
c Laser, magnétique, fil,
suivi de contour, filoguidage
r
FlV1010
capacité
1 600 à 2 100 / 1 600 mm
esse
eGemin
c 1 000 à 4 000 kg
à 3 300 mm
ros*
SgV F
à partir de 80 000 euros* Robustesse. modularité. Compacité. Haut niveau de sécurité embarquée. Faible coût d’entretien.
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suivi de contour, filoguidage
à partir de 80 000 euros* Robustesse. modularité. Haut niveau de sécurité embarquée. Faible coût d’entretien.
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caméra, GPS
50 000 à 100 000 euros* Précision de positionnement de 10 mm. Gestion de trafic et navigation performante. Application de chargement de camions. www.egemin.com
ProDUITS
GUIDE D’ACHAT 8 chariots automatiques
chariots. Il fournit des rotatives ou des découpeuses, en détectant le diamètre de bobines à présenter. cc Choisir
son mode de guidage
Plusieurs technologies de guidage existent. Le filoguidage nécessite l’intégration de câbles dans le sol. Parcourus par un courant électrique, ils génèrent des champs électromagnétiques sur le trajet du chariot équipé de capteurs. La variation du courant envoyé dans les fils modifie l’amplitude du signal et fait tourner le véhicule. Ce système est robuste, car il résiste aux passages d’autres véhicules, ou aux intempéries. En alternative, le guidage optique fonctionne avec une caméra à reconnaissance de couleurs fixée sur le véhicule. Elle repère les bandes autocollantes ou peintes au sol. L’avantage est la flexibilité de mise en place du circuit. Il suffit d’amener l’AGV à proximité d’une bande de couleur pour qu’il s’y retrouve.
En troisième lieu, le guidage laser évite toute intervention sur le sol. Les AGV circulent par odométrie (mesure du déplacement des roues via des encodeurs) et par l’intermédiaire d’un capteur laser équipé d’un faisceau horizontal. Le système de navigation détermine la position de l’AGV grâce à l’angle du laser réfléchi par des réflecteurs. Enfin, le géoguidage fonctionne par apprentissage, grâce à une cartographie des lieux. C’est la spécialité de Balyo. «Nos chariots ne sont pas dépendants d’une entité externe (balises, réflecteurs…) souligne Raul Bravo, directeur général de la société. Ils calculent seuls leurs trajectoires, avec une précision au millimètre, grâce à un puissant logiciel de navigation.» Pour les plus frileux, la marque propose des chariots hybrides permettant un usage manuel. cm ccWIlFrIEd MaIsy redaction@industrie-technologies.com
ccdamien maLoine direcTeur Supply chain de ceiSa packaging
«donner aux salariés, les tâches à valeur ajoutée» « Nous sommes en phase de déploiement d’un projet de mise en place de chariots automatiques géoguidés Balyo au sein de notre usine de Bernay, en Normandie. L’objectif est de concentrer nos salariés sur les tâches à valeur ajoutée et d’automatiser les transports de charges. Et donc de diminuer les coûts de manutention sans investir dans des infrastructures supplémentaires. deux types de machines sont utilisés : le transpalette automatique BL-TE09, qui réalise la liaison entre les postes de travail et le stock, pour les flux aval de la production, ainsi que l’évacuation des déchets. Pour sa part, le chariot à mât rétractable BL-MR14, équipé d’un éperon, sert à la manutention des bobines sans support de charge. Ces équipements sont utilisés pour la dépose de bobines de 300 à 1 400 kg à 7,5 m de hauteur. »
FICHE OUTIL
MÉTHODE
Choisir un chariot automatique
BA Systemes a conçu pour les papeteries Clairefontaine une solution constituée entre autres de 8 AGV de type gerbeur qui assurent les mouvements des palettes.
À QUOI ÇA SERT ? c Moins de dégâts Le déplacement est contrôlé: l’AGV s’arrête avec une précision de plus ou moins 10mm. Le positionnement de la charge est précis. Cela permet de supprimer les dégâts sur les palettes et les produits habituellement causés par des manutentions manuelles.
c Sécurité Les accidents sont réduits parce que les véhicules fonctionnent selon des circuits programmés pour rencontrer peu d’opérateurs. Les AGV sont équipés de systèmes de sécurité afin d’empêcher les collisions et de vérifier les mouvements des produits.
D.R.
c Infatigables porteurs Les AGV sont des véhicules sans conducteur programmés pour suivre un circuit, que l’on peut faire évoluer. Ces chariots automatiques peuvent fonctionner en 3 x 8, 7 jours sur 7.
MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
Les véhicules à guidage automatique (AGV) transportent des palettes, des bobines et des containers dans des usines et des entrepôts. Un système AGV commande plusieurs chariots. Il peut gérer des prises et des déposes de palettes basiques jusqu’aux installations complexes pouvant s’interfacer automatiquement avec d’autres machines de fabrication automatisées : convoyeurs, transstockeurs, etc.
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FICHE OUTIL
MÉTHODE
Choisir un chariot automatique COMMENT FAIRE SON CHOIX ?
c Navigation Guidage au laser, par magnétisme, par des fils, ou par géoguidage… les fabricants proposent souvent plusieurs modes de conduite des AGV. Reste à choisir en fonction des contraintes de manutention et d’environnement de son site (humidité, froid, interaction avec l’homme). c Précision C’est un point essentiel de concurrence. Les AGV doivent se placer au millimètre pour poser leur charge. Rien de tel qu’un test en situation réelle. c Financement Les AGV peuvent être acquis à l’achat ou en location mensuelle « full service ». Dans tous les cas, il s’agit d’évaluer le retour sur investissement.
c Logiciels Attention aux «tours de contrôle» qui commandent les flux de trafic des chariots autoguidés dans l’aire de production. Ces plates-formes logicielles calculent les trajets optimaux et transmettent les instructions en continu aux chariots individuels par radio ou par Ethernet sans fil. Ergonomie oblige! c Interfaces Un système AGV s’inscrit dans un ensemble logistique automatisé. Vérifiez les interfaces possibles avec les ERP (enterprise ressource planning) ou WMS (warehouse management system) déjà en place. c Flexibilité Un fabricant doit pouvoir s’engager sur l’évolutivité (et les coûts!) de son système AGV, si des modifications du circuit s’imposent, suite à l’augmentation des cadences ou à l’implantation de nouveaux points de dépose en stock. c Sécurité Un AGV peut, en option, être équipé de capteurs lui permettant de s’arrêter face à un obstacle, ou de dispositifs sonores et visuels de signalisation.
L’AVIS DE L’EXPERT
ccOLIVIER FRANÇOIS SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT DU PÔLE TECHNIQUE DU CISMA
«Les AGV sont assez lents, mais ils fiabilisent des processus logistiques parfaitement au point, en flux continus. Lorsqu’on gère sa propre production et que l’on est capable de prévoir tous les mouvements de marchandises au sein d’un site, l’AGV est très pertinent. Il ne génère quasiment pas d’accident ni de casse. En revanche, si l’on est soumis aux aléas de flux externes, comme les arrivées de camions, mieux vaut opter pour des chariots classiques.»
LES PRINCIPAUX ACTEURS c Tous les ans, environ 150 AGV sont vendus en France alors que le parc des chariots de manutention classiques dépasse les 300000 unités, estime Raul Bravo, directeur général de la société Balyo. «Pour nous, cet écart s’explique par le fait que les solutions automatiques ne sont pas parvenues à apporter la rentabilité et la flexibilité recherchées par les entreprises. D’où la nécessité de simplifier l’usage des AGV en éliminant les contraintes habituelles d’infrastructures de guidage», ajoute-t-il. Les constructeurs de chariots traditionnels –Still, Hyster, Fenwick, etc.– dont plusieurs s’associent déjà aux spécialistes des AGV pour automatiser leurs véhicules, prévoient que le marché évoluera très vite vers l’automatisation de la manutention. Les AGV pourraient ainsi représenter 50% des ventes de chariots d’ici à 2025, contre 1 à 3% aujourd’hui.
D.R.
MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
c Standard ou spécifique Un AGV standard sera moins cher et plus facile à entretenir par un prestataire autre que le constructeur lui-même. Les fabricants affichent un choix plus ou moins large d’AGV standard, cependant, pour transporter des charges lourdes ou spéciales à de grandes hauteurs, du sur-mesure s’impose.
LES POINTS À SURVEILLER AVANT D’ACHETER
ccWILFRIED MAISY redaction@industrie-technologies.com
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Notre sélection de produits
classés en 6 secteurs de référence composants mécaniques cc PAGE 59
cc Composants méCaniques
télécoms cc PAGE 60
cc Hydraulique Écluses rotatives démontables
logiciels cc PAGE 60 bâtiments travaux publics cc PAGE 62 électronique cc PAGE 63 équipement général cc PAGE 64
Les écluses rotatives DR, DT et BT sont désormais proposées dans des versions démontables. En quelques minutes, on sort le rotor et le flasque de l’écluse grâce à des douilles à billes, ce qui permet un nettoyage interne et une inspection poussée. Différentes versions (sanitaire, avec barrière à flamme et à explosion ou certifiés Atex 94/9/CE) sont disponibles dans les tailles, 6, 8, 10 et 12. Pour la version sanitaire, la surface de contact est polie (Ra > 0,8 µm), les pales du rotor chanfreinées sur les 3 côtés sans renfort interne et le joint pour l’arbre agréé FDA. La version avec barrière à flamme et à explosion pour poussière St2 résiste à 10 bar. Elle est conforme à EN 15 089 (système d’isolation d’explosion). Fournisseur pm Filtration
Pompes à cylindrées variables
Vous trouverez en page 64 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.
Vous PouVez adresser Vos iNformatioNs de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com
La série P1/PD de pompes à cylindrées variables pour moyennes pressions s’agrandit avec des cylindrées de 18, 28, et 45 cm3/tr. Sa pression de fonctionnement est de 280 bars en continu. Les possibilités de configuration et de montage sont multiples, grâce à des brides de montage et des orifices d’entrée et de sortie conformes aux normes SAE et Iso. Plusieurs options de commande sont proposées au choix: limiteur de pression avec réduction de débit; load sensing et limiteur de pression; commande pilotée avec plan de pose Iso 4401; commande pilotée avec réglage mécanique et orifice de purge, etc. Fournisseur parker Hannifin ipD
robinets à tournant sphérique
La gamme Ultra-Seal série 300 se compose de robinets à tournant sphérique deux pièces à passage intégral, incorporant des dimensions de montage conformes à la norme BS EN 15 081. Les robinets sont conçus en conformité avec les normes Asme B16.34 - BS EN Iso 17 292 - Iso 14 313/Api 6D. Ils sont dotés de sièges souples, en graphite, en métal ou PTFE. Le PTFE offre une compatibilité chimique maximale et un coefficient de frottement minimum. Différents matériaux sont disponibles pour le revêtement de la sphère et du siège : carbure de tungstène ; alliage de nickel ; carbure de chrome. Fournisseur tyco valves and controls
cc Mécanique roulements avec isolation électrique intégrée
Avec leur isolation électrique intégrée, ces roulements de la famille SQ77 offrent une protection fiable contre les passages de courant et la corrosion électrique. Trois versions sont proposées : avec revêtement isolant en céramique oxyde déposé par projection plasma (sur la bague extérieure ou sur la bague intérieure) ; avec le corps en céramique oxyde (SQ77B). Fournisseur nKe austria
cc Hydraulique Pompe à lobes pour produits fragiles
Les pompes à lobes de la série MDL aspirent en douceur et sans les abîmer les produits fragiles, sensibles au cisaillement ou chargés de particules molles ou solides. Acceptant des viscosités de 1 à 10 000 cpo, entre – 10 et + 90 °C, elles offrent des débits de 0,1 à 80 m3/h, jusqu’à 10 bar. La série MDL est proposée avec 4 positions de montage, avec orifices horizontaux ou verticaux. Le bâti est en fonte et les arbres sont guidés par deux roulements graissés. Destinées à l’agroalimentaire, ces pompes en acier Inox 316 L sont nettoyables en place (corps entièrement drainable). Le carter lubrifié est séparé physiquement de la zone produit. L’étanchéité est garantie par des garnitures mécaniques simples ou doubles. Elles sont proposées avec des connexions standard en Clamps ou DIN 11851. Elles sont réversibles et peu bruyantes, ne présentant aucun contact métal/métal. Équipés d’une garniture double, ces appareils sont capables de fonctionner à sec sans dommages. Fournisseur axFlow
cc dEscriPtion
référence Waukesha série MDL Caractéristiques Pompe à lobes
pour les applications alimentaires et cosmétiques
cc Points forts
Ces pompes offrent des débits élevés (plage de débit de 0,1 à 80 m3/h), à des pressions jusqu’à 10 bar.
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Produits
cc TÉLÉCOMS
Adaptateur CPL Wi-Fi
Parce que de plus en plus d’appareils nécessitent une connexion Internet (ordinateurs, télévisions, consoles de jeux…), cet adaptateur CPL à 200 Mbit/s relie au réseau domestique des appareils filaires via ses 3 prises réseaux classique RJ45 et des appareils sans fil via son point d’accès Wi-Fi 802.11 n à 300Mbit/s intégré. Branché sur une prise de courant électrique, le CPL Dlan 200 AV Wireless N est immédiatement actif. La sécurité lors de la transmission des données est assurée par le cryptage avec WPS et AES. Pour une sécurité optimale, le point d’accès WiFi se désactive facilement par un bouton ON/OFF situé en face avant du boîtier et il est possible de configurer des plages horaires pendant lesquelles le WLAN sera inactif.
cc LOGICIELS cc RÉSEAUX
Convertisseur de média
Proposant des vitesses Fast Ethernet sur un réseau coaxial en cuivre, ce produit cible les installations où il est possible de remplacer les câbles coaxiaux existants par de la fibre optique ou un câblage en cuivre, et où il est nécessaire de transmettre des données entre des points haut débit, comme des caméras de vidéosurveillance. L’AT-MC606 est un convertisseur de média autonome doté de 2 connecteurs en face avant pour faciliter l’installation et la gestion : 1 connecteur RJ45 avec 10/100T Fast Ethernet et 1 connecteur coaxial BNC pour raccorder un câble de 50 ou 75 ohms. Il fournit jusqu’à 100 Mo/s en mode asymétrique et jusqu’à 85 Mo/s en mode symétrique sur des distances jusqu’à 200 m. Le mode asymétrique est particulièrement utile pour la surveillance sur IP. Fournisseur Allied Telesis France
Extender HDMI
cc INTERNET Passerelle de sécurité
Cette passerelle de sécurité assure un débit de 1,5 gigabits et s’appuie sur l’architecture Software Blade. Cette appliance comprend plusieurs lames logicielles, dont un parefeu, un dispositif de prévention d’intrusions, un VPN, un antivirus, un antimalware, le filtrage d’URL et la protection de messagerie. Avec ses 10 ports GbE, elle permet de gérer un réseau local sur une seule appliance. Proposée dans un format réduit de type bureau, l’appliance Series 80 s’active d’un simple clic par le service informatique de l’entreprise, pour être ensuite déployée localement en quelques minutes. Les administrateurs définissent les règles de sécurité depuis une console d’administration centralisée, applicables à toutes les passerelles des sites distants. Fournisseur Check Point Software Technologies
cc DESCRIPTION
distants et aux succursales ce produit offre une sécurité et une souplesse identiques à celles dont profitent les grandes entreprises.
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Ces équipements établissent une passerelle entre les réseaux avec fils de cuivre et les réseaux en fibre optique. Les ports fibre encastrables permettent une configuration flexible du réseau en utilisant les transmetteurs SFP de Perle, Cisco ou autres fabricants de SFP compatibles MSA. Les convertisseurs Ethernet vers fibre connectent des équipements UTP en cuivre via la fibre optique pour tirer parti des avantages de celle-ci, notamment l’extension des liens sur des distances plus importantes via un câblage fibre optique, la protection des données contre le bruit et les interférences, l’accroissement de la bande passante réseau pour anticiper les besoins futurs. Fournisseur Perle Systems
Fournisseur Devolo
Référence Appliance Séries 80 Caractéristiques Dédié aux sites
Convertisseurs de médias SFP
cc POINTS FORTS
Parefeu intégré VPN IPSec pour la connexion de site à site sécurisée et l’accès à distance Gestion centralisée avec rapports et mises à jour. Configuration matérielle intuitive.
Grâce à sa technologie HDBaseT faisant transiter des flux vidéo non compressés en haute définition, cet extender HDMI convient aussi bien à une présentation qu’à une vidéo. Les signaux non comprimés sont transférés sans perte de qualité jusqu’à 100 mètres en configuration de base et jusqu’à 800 mètres avec une configuration en cascade. L’extender HDMI High Speed cat.6 Digital Signage 100 m utilise une connexion simplifiée en HDMI de la source à l’émetteur, ainsi qu’entre le récepteur et l’écran ou le projecteur. L’émetteur et le récepteur sont quand à eux reliés par un câble réseau blindé RJ45 cat.6 (lien Gigabit). L’extender permet aussi la transmission des signaux RS232 pour le contrôle d’écrans d’affichage dynamique en toute fluidité quelle que soit la distance. Fournisseur Lindy France
cc LOGICIELS D’APPLICATION Solution pour la gestion des outils coupants
La principale évolution de cette solution de gestion d’outils concerne la notion de CBN (Calcul du Besoin Net) dont le principe consiste à établir un planning des besoins en outils de base à partir des dates prévisionnelles, des dates de début et de fin de fabrication, des durées de vie des outils et du type d’outils. Parmi les autres nouveautés de Tool Expert 2.2, citons l’approvisionnement des outils en fonction du plan de production, les interfaces Catia et Siemens NX pour la génération des outils au format natif, l’interface Topcam améliorée pour les outils de tournage, l’interface Toolsimul pour le calcul des meilleures conditions de coupe d’un assemblé et l’interface Zoller XM pour le transfert complet des paramètres outils au banc de marque Zoller. Fournisseur Spring Technologies
Logiciel de cartographie terrain
Étudié pour la collecte et la mise à jour des informations, ce logiciel de cartographie permet le suivi des interventions sur le terrain. Il s’agit d’un outil multiformats conçu pour un travail rapide et précis avec ou sans GPS. Son interface de préparation des projets possède des fonctions étendues sans nécessité de programmation spécifique. Dans sa version 2, CartoLander fournit une interface ergonomique avec entre autres, la création automatique de listes par la recherche des occurrences dans un champ, la vision synthétique de l’ensemble du projet, des nouveaux formats d’échanges… Sur le terrain, l’opérateur dispose d’outils tels que la gestion des télémètres… Fournisseur Géo.RM
D.R.
cc INTERNET
Produits
Solution de BPM
Cette solution de BPM (business process management) facilite le partage des informations entre la direction IT et les équipes sur le site. Les industriels intègrent et partagent plus rapidement tout changement de processus de fabrication et introduisent plus facilement un produit dans la chaîne de fabrication. Le FlexNet 9.5 se distingue entre autres par ses fonctionnalités avancées de prototypage, de modélisation et de MPM (manufacturing process management), une visibilité améliorée et un contrôle plus pointu des processus pour les déploiements multisites. Fournisseur Apriso SAS
Logiciel d’éditions de repères
Fonctionnant sous Windows, ce logiciel professionnel optimise le processus de repérage des équipements électriques. Simple et intuitif, son utilisation est proche des logiciels Word Et Excel, et une passerelle directe vers Excel est disponible. M-Print Pro conçoit, met en page et imprime tous les supports d’identification avec des textes, logos, graphiques, code à barres, numéros de série, photos… Il repère l’ensemble des blocs de jonction du marché, et remplace le gravage de repères de boutonnerie, plaques d’identification et autres câbles. Le processus de repérage est simple: il suffit d’importer les données du logiciel de schématique électrique vers MPrint Pro pour imprimer les repères sur n’importe quelle imprimante. Fournisseur Weidmüller
Plate-forme logicielle
S’adressant aux débutants comme aux professionnels, cette plate-forme logicielle réunit les langages de programmation CEI 61131-3 et les blocs logiciels. Elle offre une solution pour toutes les tâches d’automatismes, de la commande de machines au «Motion Control», en passant par les techniques de sécurité, y compris le diagnostic. La plate-forme PAS4000 est basée sur le système d’automatismes PSS 4000 modulaire et décentralisé. Les éléments sont créés à partir des fonctions de base, les modules à partir d’éléments, et les machines et installations à partir des modules. Tout s’effectue par un emboîtement hiérarchique des blocs logiciels. Fournisseur Pilz France Electronic
Progiciel d’ERP transport
Flexible et paramétrable, ce progiciel propose tous les modules nécessaires à la gestion quotidienne d’une PME de transport. Il intègre à la fois la nouvelle bourse B2PWEB et le pilotage de l’exploitation en temps réel par l’informatique embarquée. En local ou en réseau, il s’adapte facilement aux besoins de chacun grâce à sa puissance de paramétrage. R2000W gère les fonctions administratives et commerciales, l’entretien du matériel, la consommation de carburant, l’exploitation et l’organisation des transports. Il fournit aussi des statistiques commerciales et le contrôle de rentabilité. Pour aller encore plus loin, R2000W s’interface avec des produits de gestion de temps (TIMEDISC), d’informatique embarquée, de stockage (ISTOCK), de comptabilité et de paie. Fournisseur IT2000
Hyster et Manuloc associent leurs forces pour une offre produits et services imbattable
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cc BÂTIMENT TRAVAUX PUBLICS cc CONSTRUCTION Nacelle pour chariots télescopiques
Cette nacelle élévatrice est destinée aux chariots télescopiques fixes et rotatifs. Avec une largeur de 970 mm et une longueur allant de 2 515 mm, en position rétractée, à 4 625 mm en position déployée, elle peut lever jusqu’à 3 personnes et leurs outils (jusqu’à 700 kg). Très maniable, elle intègre 4 positions d’extension et une rotation hydraulique de deux fois 90 °gauche/droite. Une fois rattachée au chariot, la nacelle REM 4400 3P700 est détectée par son système de commande qui calcule les capacités de levage, de portée et de capacité de l’ensemble. Elle est équipée d’un cadre galvanisé contre la corrosion, de fourreaux pour fourches de chariot élévateurs, de composants de nacelles de remplacement et de marchepieds latéraux. Fournisseur Genie France
Vitrages résistants au feu
Ce verre pareflamme de 7 mm d’épaisseur et de grande taille permet de réaliser des écrans, cloisons et portes pareflamme de grandes dimensions. Classé EW 30, il procure un contrôle efficace de la chaleur radiante passant au travers du vitrage et conserve son intégrité pendant au moins trente minutes. Il se coupe sans équipement spécial. Le Pyroguard Impact 30 en plus de ses qualités de résistance au feu, présente l’avantage de s’entreposer facilement, d’être compatible avec les mastics et stable aux UV. Il est utilisable à l’extérieur et à l’intérieur. Des tests sur des panneaux standards (de 2 750 mm de hauteur) bénéficient de la classification 2B2 qui correspond aux normes CE. Fournisseur CGI International
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Marteaux perforateurs de puissance de 5 à 6 kg
Ce marteau perforateur propose une puissance décuplée avec moins de vibrations. Il développe 1 100 W, atteint 400 tours par minutes, avec une puissance de frappe de 11 joules. Cela représente 20 % de puissance en plus par rapport au modèle précédent. Les vibrations sont significativement atténuées avec seulement 9,2 m/s2 (contre 19 m/s2 auparavant). Le D25601K est un perforateur burineur 5 kg qui profite d’un design profilé résultant d’une étude poussée de l’ergonomie. Pour une durée de vie plus importante, les pièces sensibles ont évolué comme c’est le cas pour la transmission qui est désormais assurée par une chaîne. Fournisseur DeWalt
Lanterneau à surface éclairante
Ce lanterneau à fixer sur costière métallique se caractérise par une surface éclairante inclinée à 45°. Pour l’optimisation d’un éclairage homogène, une orientation Nord/Nord-Est des surfaces est recommandée. Le rayonnement limité du soleil ne procure pas d’effet de serre et de phénomènes d’éblouissement dans le bâtiment. HEXASteel Shed évite les tâches de lumière directe au sol. Il réduit aussi les bruits d’impacts de la pluie et diminue sensiblement la prise au vent pouvant déclencher des risques d’arrachement. Une configuration en batterie est équivalente à une utilisation de lanterneaux filants. Il est disponible en 2 versions pour un éclairement zénithal ou en ouverture à 90°. Fournisseur Hexadome
cc ENGINS DE TP Chargeuses compactes sur pneus et chenilles
Ces chargeuses sur chenille procurent une hauteur de levage de 3 657 mm utile pour le chargement des camions bennes à hautes parois latérales. Conçues pour faire fonctionner des outils comme les scies à roche de creusement de tranchées ou les débroussailleuses forestières, elles peuvent aussi servir à l’émondage, le nivelage, la démolition, le levage ou encore le rabotage. Confortable, la cabine à vision panoramique est bien pressurisée et son niveau sonore a diminué de 60 %. Le conducteur dispose d’un écran à cristaux liquides de 127 mm en couleur. Ces engins ont une puissance de 68,6 kW pour la S850 qui, avec un poids de 4 549 kg, bénéficie d’une capacité opérationnelle de 1 760 kg et de 74 kW, pour la chargeuse sur chenilles T870, qui pèse 5 751 kg, pour une capacité de 1 508 kg. Ils sont dotés de performances hydrauliques importantes (débits de 87 et 90 l/ min). Leur force de cavage est améliorée (de 26 % pour l’une et de 12 % pour la seconde) par rapport aux modèles à grands châssis. Les vitesses de translation sont d’environ 18 km/h. Fournisseur Bobcat Europe
cc DESCRIPTION
Référence S850 et T870 Caractéristiques Chargeuses
compactes sont un condensé de puissance et de performance. De plus elles disposent d’une hauteur de levage importante. cc POINTS FORTS
Ces chargeuses peuvent soulever et transporter des palettes pesant plus d’une tonne et demie. Une grande vitesse (de série sur la S850) permet de se déplacer plus rapidement : 20 km/h pour la S850 et 18 km/h pour la T870.
Mortier polyvalent à haut pouvoir adhérent
Ce mortier évolue dans sa formule avec un pouvoir adhérent encore supérieure. L’adhérence est renforcée de 10 à 40% selon les supports. Il permet ainsi de réduire sa consommation de 5 à 10 % sans changer les habituels mélanges et poses dans tous les usages. La mise en œuvre est rapide et ne demande pas une manipulation spéciale de la pâte. MAP Formule+ se destine à 4 fonctions principales. Il colle les complexes de doublages isolants et les plaques de plâtres sur les supports lisses sans traitement préalable. Il scelle les boîtiers électriques. Il rebouche les trous avec une grande finition et finesse. Il corrige les irrégularités jusqu’à 15 mm grâce à une excellente onctuosité. Fournisseur Placoplatre
Système constructif de plafonds extérieurs sous abri
Ce système de plafonds extérieurs sous abri peut s’appliquer en sous face de toiture, loggias, préaux, appentis ou halles. Il présente plusieurs qualités: aucune déformation, plaques imputrescibles, résistance aux pressions, ultraviolets, températures extrêmes et vieillissement. Il est dimensionné pour répondre aux exigences et réglementations climatiques comme les règles NV65. Masterimpact-RH est constitué de 3 composantes indissociables : une série de plaques de 9 mm d’épaisseurs avec classement A2, une ossature de fixation en acier galvanisé et surprotégé par une couche de peinture et des éléments de finition pour les joints. Fournisseur Promat
D.R.
PRODUITS
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Produits
cc éleCtrOnique cc ComPoSAntS Circuits logiques programmables CPLD à faible consommation
D.R.
Tout en conservant un démarrage rapide grâce à leur mémoire de configuration non volatile, ces circuits CPLD utilisant deux fois moins de puissance que les produits concurrents (seulement 45 µW en statique) ; Ils incluent entre 40 et 2 210 éléments logiques et ils offrent aussi plus d’entrées/sorties que leurs concurrents. La famille de CPLD MAX V comprend 7 membres dans un choix de boîtiers (EQFP, TQFP et MBGA). Ils intègrent un modulateur de largeur d’impulsions qui permet de contrôler des circuits analogiques sans passer par un convertisseur. Ils sont pris en charge par la version 10.1 du logiciel de conception Quartus II. Fournisseur Altera France
Capteur miniature pour souris optique USB
Destiné aux souris et autres dispositifs d’interface hommemachine, ce capteur optique sur une puce est celui qui est doté du plus faible nombre de broches du marché. Il contient un système d’acquisition d’images, un processeur de signaux (DSP) et une sortie USB, éliminant ainsi tout processeur externe et réduisant le nombre de composants passifs. Le capteur ADNS-2700 offre une résolution programmable de 250 à 1 250 mesures par minute, une détection de mouvement atteignant 30 pouces/s et une détection d’accélération de 8 g. Fournisseur Avago Technologies
Régulateur isolé à récupération d’énergie
Fonctionnant entre 4,5 et 100V, ce régulateur à découpage isolé ne nécessite ni photocoupleur ni transformateur d’isolement dans la boucle de retour. Son fonctionnement en conduction critique (CCM) permet l’emploi d’un transformateur plus petit. Il fournit une puissance de 2,5 W avec une régulation typique de ±5 % sur toute la plage de tension d’entrée. Le LT3511 est disponible en boîtier MSOP-16 modifié pour la haute tension (4 broches en moins). Il inclut un transistor de puissance 150 V/240 mA et un régulateur à faible chute de tension. La tension de sortie est fixée par deux résistances externes. Il est protégé contre les sous-tensions, inclut une compensation de température pour la tension de sortie et fonctionne entre –40 et +125°C. Fournisseur Linear Technology
Convertisseur AC/DC isolé à correction du facteur de puissance
Épais de 9,5 mm seulement, ce convertisseur isolé fournit 330 W sous 48 V à partir de toutes les alimentations secteur du monde entier. Contrairement aux systèmes conventionnels à PFC (correction du facteur de puissance), il utilise une commutation haute fréquence avancée pour réaliser la conversion en une seule étape dans un boîtier brique thermiquement amélioré. Fournisseur Vicor France
Produits
ccéquipement général
Solution d’enrobage de puces
Répondant aux exigences de la fabrication des cartes à puces, cette solution d’enrobage à durcissement par UV satisfait les contraintes de résistance mécanique et de tenue à l’humidité. Toutes les colles et les résines répondent aux directives internationales et aux normes environnementales. La société fournit les équipements de production (prétraitement des surfaces, matériels de dépose et de dosage, convoyeurs, fours thermiques…). Fournisseur Syneo
cc EnvironnEmEnt Absorbants pour produits dangereux
Ces absorbants hydrophobes sont composés de huit fines couches textiles liées entres elles qui forment un réseau de fibres très serré. Cette texture ne génère aucune peluche. Avec une capacité d’absorption bien supérieure (133 %) à celle d’un absorbant classique, cette structure multicouche garantit une résistance six fois supérieure et se manipule très facilement, même en état saturé. Des sets d’urgence sont disponibles. Les Densorb sont proposés en version universelle, pour les huiles, les solvants et les réfrigérants et, en version spéciale, pour les renversements et les fuites accidentelles de produits acides ou basique. Fournisseur Denios
Les unités de mesure système internAtionAL V .................................................................................. volt VA ....................................................... voltampère W ............................................................................. watt Wb .....................................................................weber Ω .............................................................................. ohm Autres abréviations Å ................................................................ angström atm ................................................. atmosphère bar ............................................................................. bar dB..................................................................... décibel dpi ......................................... point par pouce g.....................................................................gramme cal..................................................................... calorie ch .................................................cheval vapeur c/s .................................... cycle par seconde eV.......................................................électronvolt Go .......................................................... giga-octet gr .......................................................................... grade Kbit ............. kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h ........................kilomètre par heure Ko.............................................................. kilo-octet kWh ........................................... kilowattheure l.....................................................................................litre Mo ..................................................... méga-octet Mx................................................................ maxwell Po .......................................................................... poise t ..............................................................................tonne tr.............................................................................................................................tour tr/min ................................ tour par minute D.R.
A.................................................................... ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T .............................................................................tesla
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cc SÉCUritÉ Alarmes sonores et lumineuses pour zones dangereuses
Ces dispositifs de signalisation pour les zones dangereuses comportent un boîtier aluminium IP 66 avec joints antidéflagrants assurant une protection anti-inflammation. Homologués Atex et CEI Ex pour une utilisation dans les zones 1,2, 21 et 22 pour les atmosphères chargées en gaz ou en poussières, ils satisfont aux normes européennes, nord-américaines et russes. En option, ils peuvent être activés par téléphone. La sirène Y06 d’une puissance maximale sonore de 110 dB à un mètre possède une gamme de
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32 tonalités reconnues sur le plan international qui peuvent être programmées à l’aide d’un commutateur DIL à 5 voies. La lampe à éclats fournit un flash haute intensité d’une puissance de 5 joules à une fréquence de 1 Hz, disponible en 7 couleurs différentes. Quant à l’unité combinée YL6, ultra légère, elle associe une alarme sonore et une lampe à éclats dans un même boîtier. La calotte est en polycarbonate retrardateur de flamme, protégée par une grille métallique. Fournisseur R.Stahl
Unité autonome d’envoi d’alarmes par SMS
Cet appareil à faible consommation peut envoyer des alarmes par SMS. Qu’il fonctionneme sur secteur ou sur batterie lithium Thionyle (environ dix ans d’autonomie), le microcontrôleur commute le modem quadruple bande GSM/
GPRS en cas d’alarme ou pour l’envoi périodique d’un message défini. Cette unité peut être utilisée dans les réseaux de surveillance de défaut d’alimentation, la télémétrie environnementale, la gestion des eaux usées etc. L’Infinite BSC-50 est doté de 4 entrées numériques et de 2 analogiques : il existe en version EP3, avec un courant d’excitation de 3,6 V, et EP12, avec un courant de 12V, afin d’alimenter les capteurs externes (3,6V/400 mA ou 12V/80mA). Les entrées numériques sont scannées en boucle fermée pour détecter une condition d’alarme définie par l’utilisateur. Programmé sur le port-série ou à distance via SMS (en code ASCII), cet appareil permet la configuration des paramètres d’entrée, de mise à échelle, de limites d’alarmes, de synchronisation et de définition des groupes utilisateurs. Fournisseur QL3D
Produits
Lunettes de protection pour cariste
Ces lunettes protègent contre les risques d’impacts et de projections, mais aussi contre la réverbération. L’oculaire en polycarbonate miroité or leur permet de s’adapter rapidement aux changements de lumière lors des passages entre l’intérieur et l’extérieur. Enveloppantes, elles assurent un large champ de vision et suppriment la gêne visuelle latérale lors des manœuvres délicates. Les « Terminator in-out » sont très légères (28 g). Équipées de branches latérales fines et réglables, elles s’adaptent à tous les visages et acceptent des verres correcteurs. Fournisseur Infield
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PARCOURS
3DIMENSIONSDE
LES
Bernard Ramanantsoa DIRECTEUR GÉNÉRAL D’HEC
« J’aime bien être le meilleur. » Bernard Ramanantsoa l’assume. Il en a les moyens. Multidiplômé par plaisir d’apprendre, il est passé de l’ingénierie à l’enseignement, puis du métier de professeur à celui de directeur général d’HEC avec une aisance déconcertante. Fin stratège, il a su amener l’école de commerce française tout en haut des classements internationaux les plus reconnus. Sous une apparente décontraction, il maîtrise sa communication. Impossible de lui en vouloir, en plus il est sympathique.
a Mobylette bleue, cadeau pour son bac, il l’a depuis 1965. Un rapide calcul. Il a 62 ans. Il en fait vingt de moins. Ce fut le premier étonnement d’une longue liste, écrite au cours des deux heures passées avec Bernard Ramanantsoa. Souriant, drôle, le directeur général d’HEC conquiert avec subtilité son public. Il ne se livre pas pour autant. «Il a un réel charme dont il tire un certain ascendant. Il mène les gens avec humour et finesse », le décrit Jean-Louis Lafon, ami de « Rama » depuis la prépa. Naturellement, « stratégie et politique de l’entreprise» est devenu son domaine d’excellence. Ses atouts relationnels alliés à une capacité de travail hors norme ont permis à Bernard Ramanantsoa de propulser HEC au tout premier rang des écoles de commerces mondiales.
S
L’HOMME cc Un
insatiable curieux
Son père fut l’un des premiers malgaches naturalisés français. Il est alors médecin militaire entre la France et les colonies puis entre la France et l’outre-mer. C’est ainsi que Bernard Ramanantsoa partage son enfance entre Marseille et Madagas-
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quer la voile avec son fils. « Le week-end, il faut se forcer à faire autre chose, c’est une question d’hygiène de vie. »
L’INGÉNIEUR cc Un
matheux au service marketing
L’excellence jalonne son parcours. Bernard Ramanantsoa obtient la mention très bien car. « Là-bas, je servais d’interprète entre au baccalauréat et entre en prépa. Pourma grand-mère malgache et ma mère quoi? «C’était comme ça», se contente-t-il alsacienne », se souvient-il. Ses parents se de répondre. Il fait math sup à Marseille et sont rencontrés en Indochine. Bernard deux années de math spé à Sainte-GeneRamanantsoa est ainsi le fruit d’une viève à Versailles. Il ne parvient pas à obte« mondialisation avant l’heure », dit-il en nir l’X. Il intègre alors Supaéro, nouvelleriant. La navette entre les deux pays ne ment installée à Toulouse. Il s’amuse en perturbe pas cet excellent élève. De toute mécanique, en math et en thermodynamifaçon il n’a pas le choix. Ses parents sont que, autant qu’après les cours. «Il a été élu intransigeants sur les président du bureau des éturésultats scolaires. Une « IL FAUT diants », se rappelle Alain QU’HEC PARTICIPE exigence qu’il a trans- À LA COMPÉTITIVITÉ Godard, camarade de classe formée en appétit et NATIONALE. » qui lui a présenté sa femme. matérialisée en une colLorsqu’il sort major de l’oplection de diplômes. tion « propulsion », une Major de Supaéro, il le devient ensuite à dizaine de portes s’ouvrent à lui. Il refuse le HEC pour décrocher son MBA. Il enchaîne poste d’enseignant chercheur que lui proavec un doctorat en science de la gestion, pose Supaéro. Les anciens lui conseillent et termine par deux DEA (sociologie et d’acquérir «une expérience dans la vraie histoire de la philosophie). « Il y a vingt vie.» Il accepte le défi de la SNCF. La société ans, il était vexé de ne pas pouvoir se lan- ferroviaire change de technologie pour le cer dans des études de théologie sans TGV: la traction électrique remplace la turreprendre depuis le début, car les équiva- bine à gaz qui équipait le premier protolences n’existent pas », s’amuse Jean-Louis type. En parallèle, elle recrute des ingéLafon. L’ampleur de la curiosité du per- nieurs pour muscler son service marketing. sonnage semble sans limite, comme sa Pour «Rama», cela commence par un an de capacité de travail. « ça s’entretient, stage ouvrier, à partager le quotidien des assure-t-il, mais je ne sais pas si ça s’ap- cheminots. Ensuite, il est chargé des préviprend. » Et avec un travail l’occupant de sions de trafic du tunnel sous la Manche. 8 heures à 22 heures, il trouve tout de Sa première rencontre avec même le temps de bouquiner et de prati- HEC date de 1976. La SNCF
PARCOURS
cc SES 3 DATES
1979 Il quitte l’ingénierie et entre à HEC comme professeur de stratégie 1995 Il devient directeur général de l’école de commerce 2005 HEC est classée première école européenne de business par le Financial Times
CLASSEMENTS c Le Financial Times sacre HEC meilleure école de commerce européenne et première mondiale pour la formation continue des cadres et des dirigeants.
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PARCOURS
Le directeur d’Harvard me parle différemment depuis qu’HEC est la meilleure business school européenne.
propose à Bernard Ramanantsoa d’y faire un MBA. Une fois ce diplôme en poche et de retour à la SNCF, il s’occupe des prévisions de trafic sur le TGV sud-est et se voit offrir le poste de chef de la division marketing « voyageurs grandes lignes ». « Une position incroyable! À 30 ans, j’étais placé sur la courbe à haut potentiel », analyse-til aujourd’hui. Mais les sirènes de l’enseignement chantent de plus en plus fort à ses oreilles. Depuis son passage à HEC, il donne un cours de stratégie une fois par an, en tant que vacataire. Trois ans plus tard, l’établissement lui propose un poste de professeur titulaire en « stratégie et politique de l’entreprise ». Le dilemme est grand. À la surprise générale, Bernard Ramanantsoa abandonne une carrière toute tracée pour devenir enseignant. Ingénieur, il ne le sera plus. Il recroisera le métier quelques années plus tard, une fois devenu « le prof de stratégie à la mode », lors d’une mission de consulting pour McKinsey chez Merlin Gerin.
LE DIRECTEUR
UNE RÈGLE DE CALCUL Souvenir de la prépa et de son passé d’ingénieur, elle lui rappelle l’importance du calcul numérique.
LA MONTRE DE SON PÈRE Il la lui a donnée « dans ses dernières années de vie », il l’a à son tour transmise à son fils il y a deux ans.
cc Un
professeur aux larges épaules
S’il a quitté l’ingénierie, il en garde les automatismes: «je n’ai aucun complexe sur tout ce qui est quantitatif et je déteste ne pas savoir si une donnée est approximative ou pas.» Il s’avoue tout de même «un peu trop rigoureux», arguant que «si dans la vie on ne fait que les trucs sûrs à 100%, on ne fait rien.» Quand il y arrive en 1979 en tant que professeur, le groupe HEC qu’il dirige aujourd’hui n’existe pas. La grande école est séparée du MBA, lui-même séparé de la formation continue et les profs sont transversaux. Sa nouvelle fonction le passionne. «Déjà en terminale, ce métier me faisait rêver. J’expliquais à mes copains les problèmes de maths. J’aimais ça.» Pendant ses études, il a enseigné au Cnam, puis a fait son service militaire en tant que professeur assistant en mécanique et mécanique du vol à Supaéro. Il aurait voulu faire Normale Sup «mais c’était hors de portée. Les normaliens sont des sur-êtres.» Finalement,
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SON PREMIER LIVRE Sa femme a relié en cuir un exemplaire de son premier ouvrage, sorti en 1983. C’était « comme une naissance ». Il était devenu prof.
quand on ne l’attendait plus, il est devenu «Le» prof de stratégie. «Ce métier lui va bien, c’est un métier de théâtre dans lequel il faut manier la parole», commente JeanLouis Lafon. Mais Bernard Ramanantsoa est un homme de défis. Il a donc accepté le poste de doyen, attaché à la gestion des professeurs, puis
celui de directeur général en 1995. Là aussi, il excelle puisqu’il occupe toujours ce poste actuellement. Son secret? La diplomatie. «C’est un garçon suffisamment observateur pour éviter de dire ce qui pourrait faire de l’ombre à son patron… ce qui est une qualité», sourit Alain Godard. Mais pourquoi sa tutelle, la chambre de commerce et de l’industrie, remplacerait-elle celui qui a porté HEC à la première place des écoles de commerce européenne? Une place qu’il a su conserver depuis cinq ans. Il a même hissé l’établissement au premier rang mondial pour la formation continue des managers et dirigeants, d’après le classement du Financial Times, publié le 9 mai. Bernard Ramanantsoa a encore d’autres sources de satisfaction, moins visibles, comme la reconnaissance croissante en matière de recherche dont bénéficie l’école. Cette montée en puissance est due à la mobilisation financière des anciens. Une mission essentielle pour Bernard Ramanantsoa. Il passe beaucoup de temps à discuter avec « la chambre», les donateurs, la presse… Il a aussi entamé un autre chantier, qui le fait renouer avec ses premières amours : en 2008 HEC est entré dans ParisTech, le réseau d’écoles d’ingénieurs. Des accords de doubles diplômes dans les deux sens ont été passés avec les Mines et AgroParisTech. Des partenariats existent aussi avec Supaéro (devenue l’Isae) et Télécom. Ces ententes sont un moyen d’orienter plus d’élèves vers l’industrie, qui souffre selon lui d’un déficit d’image. Il favorise aussi les initiatives de communication dans ce sens. «Pour cela il faut des modèles, car les entreprises, elles, ont des images». Une affaire qui marche, ses étudiants ont, par exemple, choisi JeanDominique Sénard, le nouveau gérant du groupe Michelin, comme invité du débat qu’ils ont organisé en février. Ses étudiants, il ne les oublie pas. Il tient d’ailleurs à rester à leur contact. Il répond présent à leurs invitations et donne encore des cours de doctorat. Et il est ravi de savoir qu’eux aussi l’appellent Rama. cm ccCHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
T.GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
ccSES 3 OBJETS FÉTICHES
FICHE MÉTIER
SA MISSION c Ancré dans le management de la qualité, il a souvent un rôle d’assistance auprès des opérationnels. Il les aide sur les méthodes de contrôle du produit. Son territoire: toute infrastructure qui permet d’avoir confiance dans les outils de mesure.
ENVIRONNEMENT
Le contrôle est un point de passage obligé des produits manufacturés. Pour cela, des mesures diverses doivent être réalisées, à l’aide d’instruments souvent réglementés par l’État. L’ingénieur métrologue œuvre au quotidien pour éviter les erreurs de mesure, et en circonscrire l’incertitude.
MÉTHODE
L’ingénieur métrologue : il est le garant des mesures
c Il peut être appelé à concevoir une chaîne de mesures. À l’aide d’un travail de veille technique et scientifique, il met en place un process pour mesurer une donnée physique, avec une instrumentation précise. c Il prend aussi en charge la traçabilité des mesures. Il vérifie que les outils sont étalonnés, que les méthodes ont été validées avant d’être mises en service.
OUTIL
c Son rôle gagne en poids dans l’industrie : aujourd’hui, les entreprises n’ont plus accès à des marchés industriels sans certification Iso. Sans métrologue, point de salut! À performances égales, un donneur d’ordres choisira toujours son soustraitant certifié par une tierce partie digne de confiance.
cc MARC HIMBERT PROFESSEUR TITULAIRE DE LA CHAIRE MÉTROLOGIE DU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS
B. LEVY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
LE CONSEIL DU PRO
« Même la pompe à essence montre par une étiquette verte qu’elle est vérifiée périodiquement par un prestataire. Avoir confiance dans la mesure du volume acheté permet d’éviter tout contentieux sur le prix, et de garantir la loyauté des échanges. Pour être un bon métrologue, il faut rester curieux de tout, ne rien prendre pour argent comptant et ne pas cesser de se poser des questions. Le mot-clé est l’incertitude. Un résultat et son incertitude estimée permettent de prendre une décision. »
Le salaire est équivalent à celui d’un ingénieur de production, souvent sans les primes d’intéressement. Le métrologue donne le feu vert et libère les produits : une responsabilité valorisée en termes d’expertise. Sachant qu’une expérience préalable est nécessaire avant de devenir métrologue, son salaire tourne en général entre 45 000 et 50 000 euros bruts annuels.
MÉTIER
ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇA ?
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MÉTHODE
FICHE MÉTIER
L’ingénieur métrologue QUELLES COMPÉTENCES ? c Le goût du concret. Apprécier les démarches expérimentales est incontournable.
ENVIRONNEMENT
c De la méticulosité. Avoir un vrai sens de la rigueur et accepter de se remettre en cause. L’ingénieur métrologue se pose beaucoup de questions, mais il inspire confiance.
c Un premier métier est souvent de mise. Le centralien qui démarre dans la vie active en étant métrologue n’existe pas. Beaucoup d’électroniciens, de mécaniciens acquièrent cette compétence en sus de leur métier de base.
c Quelques écoles d’ingénieur disposent d’une spécialisation en métrologie. Polytech’Lille propose, elle, une spécialisation «instrumentation scientifique» en trois ans. Un bac +2 minimum en est le sésame. Le Cnam délivre un diplôme d’ingénieur ouvert aux bac +2 scientifique ou technique dans une spécialité voisine.
Travaux pratiques sur des oscilloscopes à Polytech’Lille.
c Un diplôme d’ingénieur spécialisé peut être préparé en un an au sein de l’École supérieure de métrologie de Douai, après un cursus ingénieur ou universitaire de troisième cycle scientifique. c À l’université, plusieurs masters pro (sciences de l’ingénieur spécialité capteurs, mesures et instrumentation à Paris VI par exemple) ou de recherche (mesures, instrumentations, procédés spécialité instrumentation, mesure, qualité à Villeneuve d’Ascq par exemple) existent.
OÙ EXERCER SES TALENTS ? c Premiers débouchés possibles : les secteurs productifs. Automobile, énergie, transport ferroviaire… Les lignes de production de moteurs de satellite par exemple, où la fiabilité est primordiale, sont des nids à métrologues. c Plus abstraits, les secteurs de la recherche et du développement sont recruteurs. Mettre au point des méthodes de mesure, voir si en faisant différemment, la mesure est plus précise… C’est le royaume de l’expérimentation. c Cadre technique dans une entreprise, prestation de services auprès de plusieurs clients, laboratoire d’analyses médicales de ville, service de contrôle d’État… Même la sécurité routière est concernée: les cinémomètres (autre doux nom des radars) et les éthylomètres doivent aussi être étalonnés. c Après quelques années d’expérience, nombre d’ingénieurs métrologues montent leur propre entreprise de vérification accréditée.
ET APRÈS ? c Pourquoi ne pas devenir capitaine d’industrie en étant directeur d’usine ? Après avoir été ingénieur de production puis ingénieur métrologue, c’est l’une des évolutions de carrière logique. c En accompagnement et en appui des lignes de production, un ingénieur métrologue peut aussi créer sa petite structure : entreprise de conseil ou prestation de contrôle, suivi d’instruments… c Autre possibilité: se diriger du côté du système de management de la qualité et devenir directeur qualité. Enfin, le métier se mêle de plus en plus au métier d’automaticien, avec les capteurs permettant de prévoir la maintenance sur des installations industrielles. En savoir plus ? c http://itec.polytechlille.net : Le département IC2M de Polytech’Lille est une des seules formations françaises d’ingénieur à offrir la double compétence scientifique et commerciale sur le sujet. c www.cfmetrologie. com : Le Collège français de métrologie. c www.metrologiefrancaise.fr : La métrologie française présente ses activités d’études et recherches en métrologie scientifique et industrielle. D.R.
MÉTIER
OUTIL
c Ne pas être allergique aux procédures. Il s’insère dans un système de management de la qualité souvent vu comme contraignant. Ce système repose sur un certain nombre de listes de contrôle, d’actions correctives à mettre en place, de validations de procédés… Mieux vaut mettre de côté la désagréable sensation qu’il s’agit de formalisme inutile! Le métrologue y voit plutôt le chemin de l’amélioration continue.
QUELLES FORMATIONS ?
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ccANA LUTZKY redaction@industrie-technologies.com
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PARCOURS
Les douze futurs grands campus en images.
CAMPUS Opération Campus Un lien plus fort avec les entreprises En lançant l’Opération Campus en 2008, l’État entendait faire émerger douze grands projets immobiliers de sites universitaires. Au cœur de ces campus, dont les nouvelles constructions sont prévues entre 2012 et 2016, des services de proximité vont se développer, et les entreprises sont appelées à s’implanter. Avec quels bénéfices pour les étudiants? ur l’Hexagone, douze grands projets de campus ont été sélectionnés dans l’Opération Campus, lancé par le gouvernement en 2008. Un programme doté de cinq milliards d’euros qui a permis aux lauréats de concevoir des projets ambitieux. Une part majeure de cet investissement sera dédiée à la rénovation de bâtiments, qui en avaient souvent bien besoin. Mais il ne s’agit pas que de travaux.
S
Ces projets sont conçus à l’échelle d’une métropole et regroupent des campus qui y sont déjà implantés. Le but est de les intégrer à la ville qui les accueille, d’en faire de grands ensembles porteurs de l’attractivité d’un territoire. Pour cela, des services de proximité interuniversitaires vont se développer: bureaux d’aides à l’insertion professionnelle, logements modernes pour les étudiants, installations sportives, locaux associatifs, transports en commun ou meilleure desserte routière. cc Jouer
la carte du public-privé
Au-delà de ces développements structurels, l’un des enjeux se situe dans le lien physique à créer entre les laboratoires de recherche, les universités, les écoles d’ingénieurs
D. R.
ENVERGURE Près de 1,4 million de mètres carrés de bâtiments vont être créés par l’Opération Campus.
La carte de France des grands campus de demain Quelques données donnant les périmètres des projets, site par site, à partir des forces qui les composent aujourd’hui.*
Universités de Paris c Étudiants : 300 000 c Enseignants et chercheurs : 95 000
Campus Condorcet c Étudiants : 11 500 c Enseignants et chercheurs : 2 700 c Laboratoires : 100
Campus Grand Lille c Étudiants : 60 000 c Enseignants et chercheurs : 3 600 c Laboratoires : 105
Université de Strasbourg c Étudiants : 42 760 c Laboratoires : 77 c Enseignants et chercheurs : 2 672
Campus du plateau de Saclay c Étudiants : 23 000 c Enseignants et chercheurs : 10 000
Université de Bordeaux c Étudiants : 63 000 c Enseignants et chercheurs : 3 100 c Laboratoires : 110
*SOURCES : MESR
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Université de Toulouse c Étudiants : 75 000 c Enseignants et chercheurs : 3 500
Campus Montpellier Sud de France c Étudiants : 53 000 c Enseignants et chercheurs : 3 650
PARCOURS
ccALAIN AYACHE PRÉSIDENT DU RÉSEAU D’ÉCOLES D’INGÉNIEURS N+I
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«Gagner une visibilité internationale » et les entreprises. Une synergie voulue mais différente d’un projet à l’autre. Certains campus profitent d’une politique déjà bien présente en matière de transfert de technologie. C’est le cas par exemple de Grenoble. Déjà surnommée la « Silicon Valley française », cette ville joue la carte du public-privé dans le sillage du CEA et de Minatec. Le projet de campus va venir alimenter cette dynamique. « Ainsi, le Pilsi (Pôle d’innovation logiciels et systèmes intelligents) accueillera 900 chercheurs de très haut niveau. Situé au cœur du campus, il sera aussi à une centaine de mètres d’une zone d’activité d’environ 5 hectares sur laquelle devraient s’implanter des locaux de recherche appliquée, de production préin-
dustrielle, de services à la recherche et diverses PME », précise Claude Schwartzmann, directeur du développement et de l’aménagement de l’université de Grenoble. Il faut aussi compter sur la construction d’« hôtels à projets », qui visent à réunir des équipes de chercheurs de laboratoires publics et privés autour de projets communs. Sur le campus Lorrain, un local de 500 mµ sera ainsi dédié à de la R&D partenariale dans le domaine de la biologie et de la santé. À Lyon, ce sont 10 000 mµ qui sont réservés pour l’installation de trois de ces hôtels à projets. Cinq des six instituts de recherche technologique (IRT) retenus le 9 mai viendront s’intégrer à des projets de campus. Ces platesformes technologiques financées par le Grand emprunt ont aussi pour vocation d’impulser une dynamique dans le triangle recherche-innovation-formation. cc Accueillir
Campus Lorrain c Étudiants : 45 000 c Enseignants et chercheurs : 3 000
Lyon Cité Campus c Étudiants : 70 000 c Enseignants et chercheurs : 3 700 c Laboratoires : 550
Grenoble Université de l’Innovation c Étudiants : 51 000 c Enseignants et chercheurs : 3 100 c Laboratoires : 93 Aix-Marseille Université c Étudiants : 72 000 c Laboratoires : 150
des entreprises
Étudier dans une école d’ingénieurs ainsi entourée devrait permettre de faciliter les échanges avec les laboratoires de recherche, mais aussi avec les entreprises. Les promoteurs des projets de campus comptent sur leur implantation auprès des écoles rénovées. Là encore, tous les sites ne sont pas logés à la même enseigne. Le considérable projet de Campus de Paris-Saclay vise à créer 900000 mµ de bâtiments universitaires, afin notamment d’y relocaliser vingt-trois acteurs majeurs de la recherche et de l’enseignement supérieur français, jusque-là plutôt éparpillés. Alors, même si ce plateau technologique ne doit sortir de terre qu’en 2015, Thales, Danone, Horiba et EDF envisagent déjà d’y installer leur R&D. À Aix-en-Provence, la création d’un « cœur de campus » est à l’origine d’une bonne surprise. « Alors que le site universitaire est spécialisé dans les sciences humaines, nous avons imaginé pouvoir y accueillir des entreprises.
À l’étranger, les campus français souffrent de la comparaison avec des sites comme ceux de Séoul, Shanghaï, Mexico… Ils disposent de moyens parfois sans commune mesure en termes de logements étudiants, d’accueil de chercheurs étrangers, de structures de recherche publique et privée. À Séoul, par exemple, la R&D de LG et Samsung y est naturellement intégrée. La France est aussi pénalisée à l’international par l’image confuse d’une mosaïque d’instituts, d’écoles, de laboratoires… Un constat que j’ai tiré récemment dans un salon de l’éducation à Shanghaï: comment un étudiant chinois peut-il avoir envie de venir en France devant un tel écheveau? Plus clairs, les Américains valorisent les universités avant les structures qu’elles chapeautent. La politique actuelle de fédération portée par l’Opération Campus devrait améliorer notre visibilité.
Eurocopter se dit intéressée pour s’y implanter et mener des projets de recherches en psychologie et sociologie ! », se réjouit Bernard Coupet, vice-président du pôle de recherche et d’enseignement supérieur d’Aix-Marseille. Si nous n’en sommes qu’aux ébauches, l’optimisme semble plutôt de mise sur ces douze futurs campus. Espérons qu’ils parviennent à boucher les fossés franco-français qui séparent universités et écoles d’ingénieurs ainsi que recherche privée et recherche publique. cm ccFRÉDÉRIC DESSORT redaction@industrie-technologies.com
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INTELLIGENCES
Retrouvez le rapport final sur le gaz de schiste.
ccL’ENJEU
Adoptée par l’Assemblée nationale le 11 mai dernier, la proposition de loi Jacob ne ferme pas la porte à une exploitation à terme du gaz de schiste, mais interdit l’utilisation de la fracturation hydraulique. Les industriels auront, après validation définitive de la loi par le Sénat, deux mois pour trouver une technique alternative au risque de voir leurs permis de recherche abrogés. Par ailleurs, un article de cette proposition prévoit que, chaque année, le Gouvernement publie un rapport sur l’évolution des techniques d’exploitation et la connaissance du sous-sol français.
DÉBAT
Faut-il exploiter le gaz de schiste ?
Économie versus environnement. Débuté en 2011, le débat concernant l’exploitation du gaz de schiste déchaîne les passions. En position de juge-arbitre, le gouvernement avec sa proposition de loi n’apporte pas de réponse définitive. Tout juste interdite, la technique de la fracturation hydraulique pourrait même voir son statut de nouveau modifié.
ccL’AVIS DE AVANT DE STATUER DÉFINITIVEMENT, IL FAUDRAIT EXPLORER AFIN D’ÉVALUER AVEC PRÉCISION LE POTENTIEL FRANÇAIS. PIERRE SALLIBARTANT PRÉSIDENT DE L’AMICALE DES FOREURS ET DES MÉTIERS DU PÉTROLE
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tre une partie des critiques d’associations et de politiques qui en dénoncent les conséquences environnementales. «Les produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique ainsi que les hydrocarbures récupérés risquent de contaminer les nappes phréatiques et de s’infiltrer également dans la terre», explique Maryse Arditi, responsable du réseau énergie de France nature environnement. Pourtant, selon l’Union française des industries pétrolières (Ufip), qui regrette la décision du gouvernement, la fracturation hydraulique, employée de longue date, est aujourd’hui une technique maîtrisée par les opérateurs. «Les Américains l’ont améliorée de façon cc UNE TECHNOLOGIE QUI DÉCHAÎNE continue depuis le début des années 2000. LES PASSIONS Il faut donc laisser aux industriels français Une tâche compliquée par l’interdiction de la possibilité de la tester, et même de la faire la fracturation hydraulique. Seule techni- évoluer», ajoute Pierre Sallibartant, présique existante pour le moment, elle concen- dent de l’Amicale des foreurs et des métiers du pétrole. De plus, le secteur minier souligne que les ccL’AVIS DE exemples de contamination apparus aux États-Unis sont L’EXPLOITATION davantage dus à leur régleDE GAZ mentation. « La situation DE SCHISTE française ne peut être comDOIT ÊTRE parée à celle outre-AtlantiDÉFINITIVEMENT que. Là-bas, le sous-sol ABANDONNÉE appartient aux propriétaires QUELLE QUE SOIT qui souhaitent avant tout LA TECHNIQUE s’enrichir. En France, le code UTILISÉE. minier, même s’il a besoin d’être réformé, empêchera MARYSE ARDITI RESPONSABLE DU RÉSEAU ÉNERGIE ce type de dérive», explique DE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT Pierre Sallibartant.
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epuis plus de trois mois, le gaz de schiste est au centre de nombreux débats et polémiques en France. Des manifestations sont organisées, chaque semaine, pour demander l’interdiction d’exploitation de cette ressource fossile qui aurait des impacts négatifs sur l’environnement. L’Hexagone qui souhaite diversifier son mix énergétique et réduire sa dépendance en hydrocarbures, peut-il réellement se passer de cette énergie? Car, avec un gisement potentiel de 5 milliards de mètres cubes de schiste, le sous-sol français contiendrait de quoi subvenir à la consommation du pays pendant plusieurs décennies. Une manne énergétique difficile à refuser.
Cet argument est souvent avancé par les industriels du secteur minier et pétrolier qui espèrent, en premier lieu, vérifier ces chiffres. «Les estimations des quantités de gaz de schiste ont été réalisées de façon très superficielle en fonction de la localisation des roches mères, zones très favorables à la formation de gaz. Les détenteurs de permis devront donc entreprendre des explorations stratégiques pour s’assurer de ce potentiel avant d’engager une phase d’exploitation», précise Didier Bonijoly, chef du service géologie au Bureau de recherche géologique et minière (BRGM).
INTELLIGENCES Injection d’eau, sable et substances chimiques à haute pression
Pompage du liquide de fracturation
Récupération du gaz de schiste
Les impacts
Nappe phréatique / aquifère
Contamination de la nappe phréatique
Infiltrations
Pollution du sol par infiltration
Pierres de grès et de calcaire
Remontée des métaux lourds
Forage vertical
Gaine de ciment
Accumulation de substances chimiques
Faille géologique
Fuites de gaz par les failles géologiques existantes
Gaz de schiste
Pollution visuelle
Création de microfailles
Métaux lourds
Roche mère 2 000 à 3 000 m de profondeur
Forage horizontal
La fracturation hydraulique, une technique à forts impacts environnementaux fracturation hydraulique est la seule technique disponible à ce jour pour l’exploitation de gaz de schiste. Elle consiste en un forage vertical jusqu’à la couche de roche mère, suivi d’un forage horizontal. Après cimentation du puits pour en assurer l’étanchéité, un mélange d’eau, de sable et d’additifs est injecté à haute pression afin de créer des microfailles dans la roche. Une fois ce liquide pompé partiellement, le gaz de schiste remonte à la surface par migration le long des fractures et du puits. L’eau récupérée devra ensuite être traitée.
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Même si la fracturation hydraulique est davantage maîtrisée, les anti-schistes mettent également en avant d’autres impacts environnementaux, difficilement prévisibles. Le liquide de fracturation (un mélange eau, sable, et substances chimiques) n’étant qu’en partie récupéré, quelle serait, par exemple, la conséquence de l’accumulation de produits toxiques ? «Ce liquide peut, par ailleurs, dissoudre et lessiver les métaux lourds ou encore des éléments radioactifs comme l’uranium et le radium contenus dans la couche de roche mère », souligne Pierre Toulhoat,
directeur scientifique de l’Ineris. Le manque de données sur la présence de failles géologiques naturelles peut aussi aboutir à des situations problématiques, rencontrées à plusieurs reprises par les Canadiens et Américains. « Créées par la fracturation hydraulique, les microfailles peuvent interagir avec des failles géologiques déjà présentes, ce qui provoquerait la fuite de gaz vers la surface. Dans ce cas, il n’y a aucun moyen d’empêcher la dissémination du gaz vers les nappes phréatiques », précise maître Muriel Bodin, avocate spécialisée dans l’environnement.
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MÊME TECHNIQUE MAIS NOUVEAU NOM ?
Pour conserver leur permis de recherche, les actuels titulaires sont donc dans l’obligation de mettre au point une nouvelle technologie. Mais, ils tentent avant tout d’améliorer la fracturation hydraulique en diminuant la quantité d’eau injectée, en utilisant un autre liquide que l’eau ou encore en substituant les produits chimiques par des additifs moins agressifs. « Le risque est que les industriels modifient légèrement la technique mais en changent le nom pour contourner la loi. C’est pourquoi nous aurions souhaité une abrogation immédiate des permis et une interdiction totale de l’exploitation des gaz de schiste, quelle que soit la technique », précise Maryse Arditi. Considérant l’amendement voté comme un retour en arrière par rapport aux premières versions, les associations environnementales auraient aussi voulu la mise en place d’enquêtes publiques avant toute délivrance de permis. Du côté des professionnels, l’Ufip espère que le rapport annuel remis par le gouvernement au Parlement mettra en évidence les nouveaux progrès accomplis et qu’ainsi pourront être autorisés les travaux utilisant la fracturation hydraulique. Un espoir pour le secteur minier mais une peur pour les opposants qui considèrent que l’énergie et l’économie seront toujours privilégiées sur l’écologie. cm ccCLÉMENT CYGLER redaction@industrie-technologies.com
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INTELLIGENCES
Frédéric Kaplan développe sa vision de la métamorphose des objets.
PAROLES D’AUTEUR
Regards croisés Humanus ex machina et ex animal
« L’homme est issu de l’animal alors qu’au contraire la machine est issue de l’homme. » À partir de cette vérité (qu’on attribuerait volontiers à La Palice), deux scientifiques cherchent la spécificité de l’être humain. Le neurobiologiste et l’expert en intelligence artificielle prennent pour grille de lecture les dernières avancées dans leur domaine respectif.
question suivante : les machines remplaceront-elles l’être humain ? Non, répond le spécialiste en intelligence artificielle. « L’évolution des techniques montre que, dans l’histoire, la tendance des machines ue font un neurobiologiste phi- vers l’autonomie est compensée par la tenlosophe et un chercheur en dance vers la symbiose.» Nous fabriquons intelligence artificielle quand plutôt des objets avec lesquels nous inteils se rencontrent? Ils trouvent un terrain ragissons plus facilement que des appad’entente pour discuter: l’homme. Le pre- reils autonomes, ce qui contrarie leur évomier le compare à l’animal, l’autre à la lution. Les seules machines qui se diffusent machine. La conversation allant, une idée sont celles qui s’adaptent à l’homme. Les émerge. Une idée de scientifiques : une autres meurent prématurément. En fait ce question. «Existe-t-il, chez l’être humain, que nous craignons vraiment, plus que des spécificités irréductibles?» Alors ils «des légions de robots militaires qui prendécident de passer en revue toutes les facul- draient le pouvoir sur la Terre […] c’est de tés exceptionnelles qui caractérisent voir notre définition de nous-mêmes chanl’Homo sapiens et de les confronter à ce ger à leur contact. » dont sont capables les bêtes et les divers Car là est l’enjeu de cet ouvrage. Le mesappareils qui nous entourent. La culture, la sage est d’ailleurs limpide très rapidement: conscience, l’identité, l’apprentissage, l’ima- les avancées dans l’étude des autres êtres ginaire, la morale, la sexualité… Naissent vivants et les progrès des machines sont ainsi vingt et un chapitres les outils qui permettent qui explorent les méandres «EXISTE-T-IL, d’affiner notre connaissance de la nature humaine à CHEZ L’ÊTRE de nous-mêmes. Sujet pasHUMAIN, l’aune des dernières avan- DES sionnant. Mais l’anthropoSPÉCIFICITÉS cées de la science. Georges IRRÉDUCTIBLES?» centrisme a ses limites. Pour Chapouthier s’exprime toucertains thèmes, la compajours le premier. Ses raison n’est pas à propos. connaissances en zoologie battent en brè- Aux dépens de leurs discours, les auteurs che des certitudes telles que «le rire est le s’évertuent à entrer à tout prix dans le propre de l’homme». Frédéric Kaplan pose cadre qu’ils ont défini. «Les animaux sontensuite son expertise en intelligence artifi- ils des personnes ? » « Les machines ontcielle sur la même question. elles des droits?» Frédéric Kaplan finit par Alors messieurs, les animaux remplace- l’avouer : « Est-il pertinent d’anticiper ces ront-ils l’être humain ? Oui, pour le neu- questions avant qu’elles ne se posent de robiologiste. Les hommes pourraient dis- manière concrète dans notre société ? » paraître comme ont disparu les dinosaures. L’alternance systématique du neurobioloD’autres organismes survivraient. Quoi- giste et du roboticien dessert finalement que… « l’homme, par sa technique, pour- le livre. Retranscrire leur conversation rait […] court-circuiter l’évolution biologi- aurait sans doute été plus judicieux. Mais que, l’évolution darwinienne. » Les se sont-ils vraiment rencontrés ? cm artifices techniques ont déjà largement fait augmenter notre espérance de vie. Darwin ccCHARLES FOUCAULT n’a rien à voir là-dedans. Ce qui mène à la cfoucault@industrie-technologies.com
ccGEORGES CHAPOUTHIER DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS
ccLE LIVRE
L’HOMME, L’ANIMAL ET LA MACHINE Georges Chapouthier et Frédéric Kaplan CNRS Éditions 220 pages, 19 euros
Directeur du Centre émotion-remédiation et réalité virtuelle, le scientifique mène de front ses études de neurobiologie et de philosophie. Il s’intéresse autant à l’anxiété et à la mémoire chez la souris qu’il étudie les ressemblances et différences entre animaux et êtres humains en tant que philosophe.
ccET AUSSI
DE L’ANIMALMACHINE À L’ÂME DES MACHINES : querelles biomécaniques de l’âme (XVIIe - XXIe siècle) Scientifiques, historiens, philosophes, littéraires, examinent les enjeux de la «querelle de l’âme des bêtes». Au cœur de ce débat, l’animalmachine de Descartes, qui définit l’homme comme une machine dotée d’une âme et s’interroge sur son existence chez l’animal. Cette querelle trouve son prolongement dans les débats autour des machines de nouvelle génération, porteuses d’ambiguïtés pour l’homme qui les crée et s’y réfléchit.
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ccFRÉDÉRIC KAPLAN CHERCHEUR À L’ECOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE
Spécialiste des interfaces homme-machines et de l’intelligence artificielle, Frédéric Kaplan est autant chercheur qu’entrepreneur. Il consacre son temps à réinventer les interactions avec les objets de tous les jours.
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LES JEUX
cc L’ÉNIGME
Le notaire géomètre proposée par cc PIERRE BERLOQUIN
Un aspect méconnu de l’activité des notaires est le partage équitable des héritages entre les ayants droit. Le problème devient crucial quand il s’agit de partager un terrain auquel plusieurs héritiers sont très attachés, sans en léser aucun.
Un exemple classique est le partage entre quatre héritiers d’un terrain carré dont il manque déjà un quart. La solution est d’ailleurs d’autant plus intéressante qu’elle se réalise avec des lots ayant la même forme mais d’une taille deux fois inférieure au terrain total. Le problème devient plus complexe si le quart amputé du grand carré n’est plus un carré mais un triangle. Comment diviser ce qui reste en quatre lots équivalents de même superficie ?
RETROUVEZ LA RÉPONSE DE CETTE ÉNIGME sur notre site Internet www.industrie-technologies.com, en tapant dans le champ de recherche le titre de l’énigme
ccPHOTO-QUIZZ Que représentent ces photos étonnantes ?
A. Une nanomachine construite dans le silicium B. Un transistor de puissance en carbure de silicium C. Un microsystème électromécanique
2 A. Un cache de prise électrique pour chambre d’enfant B. Un élément d’un jeu de construction C. Une coque de téléphone mobile réalisée par prototypage rapide
3 A. Une source de rayons X à faible énergie B. La modélisation de la lumière émise par une LED C. La modélisation du foyer d’un bruleur à gaz
SOLUTION : 1-B, 2-C, 3-A
ANDREAS ALT / ETH ; . HAJD /UPPSALA UNIVERSITY ; D.R.
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MISE À NU
Visionnez la simulation numérique des écoulements d’air sur le ventilateur de Dyson.
Après l’aspirateur sans sac, voici le ventilateur sans pale. Pour l’inventer, Dyson a trouvé son inspiration dans l’aéronautique. Le résultat : un appareil plus efficace, plus sûr et plus ergonomique, en rupture totale avec les ventilateurs classiques.
LE VENTILATEUR TOMBÉ DU CIEL Flux d’air sur le profil de l’anneau
ccFICHE TECHNIQUE
Référence AM-01 de Dyson Taille : 152 x 356 x 547 mm Diamètre de l’anneau : 30 cm Poids : 1,8 kg Puissance électrique : 40 W Inclinable de 10 degrés de chaque côté Durée de vie annoncée : 10 ans Disponible en blanc et gris Prix : 299 euros
JET DE HAUT VOL L’air est comprimé à l’intérieur de l’anneau avant d’être expulsé à travers une fente annulaire de 1,3 millimètre d’épaisseur. Le jet d’air suit alors une rampe aérodynamique au profil d’aile d’avion, inclinée de seize degrés par rapport à l’horizontale. Des centaines de simulations numériques ont été nécessaires pour déterminer ces dimensions optimales.
Entraînement de l’air ambiant
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ZONE DE TURBULENCES En s’écoulant à grande vitesse le long de la rampe aérodynamique, l’air expulsé entraîne, par un phénomène naturel d’aspiration, l’air environnant. Le flux d’air à travers l’anneau se voit ainsi multiplié d’un facteur dix à quinze selon la puissance d’utilisation. P. GUITTET
ASPIRATION À RÉACTION Un turbocompresseur, dissimulé dans la base, aspire jusqu’à 27 litres d’air par seconde à travers ses orifices et le propulse à l’intérieur de l’anneau de 30 centimètres de diamètre. Inspiré des moteurs d’avion, il dispose de neuf pales asymétriques et percées pour éviter les frictions entre les flux d’air et donc l’échauffement. Il est formé de deux pièces en polypropylène et fibre de verre soudées par ultrasons.
Nous sommes à l’aube d’un nouveau monde : 1 200 composants d’automatisme regroupés en une offre
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