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INTERVIEW : DEMAIN, DES INSECTES DANS NOS ASSIETTES ASSIETTES? ?

N°962ccFÉVRIER 2014- 16,50

www.industrie-techno.com

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UN HOMME, UNE TECHNO ccPAGE 4

L’homme aux mille brevets

Jacques Lewiner, physicien, inventeur

CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

Prospection pétrolière

Les ondes électromagnétiques pour détecter sans forer


Solutions AVEVA – Design, Engineering et Enterprise Construisons votre réputation Dans le monde entier, Opérateurs, Ingénieries et chantiers navals font confiance à AVEVA™ pour créer et exploiter les Installations Industrielles les plus complexes. Nos solutions permettent à nos clients de prendre les bonnes décisions, au jour le jour tout au long du cycle de vie de leur projet. Comme eux, réduisez vos coûts et vos risques, améliorez votre productivité, résultant ainsi à un retour sur investissement élevé. Leader dans les solutions de conception, d’ingénierie et de gestion de l’information pour les industries du PPM (Power, Plant et Marine), AVEVA s’investit dans votre succès grâce à un réseau mondial de support et de vente dans plus de 40 pays. AVEVA – Vous construit une solide réputation depuis 45 ans

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EDITO

L’innovation est un sport de combat

ccMURIEL DE VERICOURT RÉDACTRICE EN CHEF

THOMAS GOGNY POUR IT

mdevericourt@industrie-technologies.com

Pour l’apprivoiser, il faut s’affranchir des représentations que l’on s’est forgées sur elle. Apprendre à distinguer en creux, dans les questions qu’elle soulève, ou même les dilemmes qu’elle provoque parfois, qui elle est vraiment. On risquerait, sinon, de la croire monolithique. À force d’entendre l’innovation invoquée par tous, recommandée par tous, des études des économistes aux revendications des chefs d’entreprises en passant par les vœux, pieux ou non, des politiques, on pourrait penser que c’est une rassembleuse. Une panacée. Consensuelle… Or rien n’est plus faux. S’il fallait une seule preuve qu’elle n’existe au contraire qu’en bousculant les idées reçues, ce serait peutêtre la gamme des réactions qu’elle provoque. De l’incrédulité, comme celle qu’a affrontée la Société des lunetiers, ancêtre d’Essilor, lors du lancement des verres progressifs. Mais ça, c’était avant que le concept ne s’impose à toutes les entreprises du secteur. Une certaine condescendance, comme celle qu’ont rencontrée les drones de Parrot, de simples gadgets… écoulés par la petite société à plus de 500 000 exemplaires, au point de lui Pour innover, valoir une aura mondiale qui en a fait l’une il faut prendre des stars du dernier salon CES à Las Vegas. De le risque l’impatience, comme celle qu’ont dû ressentir de la rupture. les financeurs du cœur artificiel Carmat pendant les trente années qui ont séparé sa mise au point de son implantation chez un patient. De l’inquiétude, comme celle que font naître le stockage de nos données numériques, les ondes électromagnétiques, les gaz de schiste, les OGM, ou les nanotechnologies. Voire une approbation de façade, qui masque mal le souci de s’assurer que rien ne change, même lorsque tout change. C’est peut-être de cette attitude qu’il faut le plus se méfier. Elle pourrait conduire à oublier que pour innover, il faut d’abord prendre le risque de la rupture. Et donc s’affranchir du désir de faire l’unanimité. cm

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UN HOMME, UNE TECHNO

Il invente des produits à haut débit Jacques Lewiner est le plus gros déposant de brevets privés. À son actif, plus de mille dossiers ! Parmi eux, celui de la Livebox, déposé au début des années 2000… Aujourd’hui, ce sont des millions de foyers à travers l’Europe qui sont équipés d’une box.

Jacques Lewiner, physicien, inventeur et créateur de start-up

S

cc La box qui simpLifie La vie Lancée par Inventel en 2002, la Livebox est un appareil qui sert de modem ADSL et de routeur Ethernet et Wi-Fi. La première version intègre aussi bien la norme 802.11 Wi-Fi que la norme Bluetooth. Depuis son lancement en 2002, la box a connu peu d’évolution, et s’est simplifiée au fil du temps. Le bluetooth disparaît de la deuxième version, car il entraîne des interférences avec le Wi-Fi. Elle intègre un routeur, un serveur DHCP et un pare-feu. Elle est dotée d’une mémoire flash de 78 Mo et d’une SDRAL de 16 Mo, ainsi que de ports pour la connexion Ethernet LAN, pour la connexion ADSL et ports USB. La box intègre aussi des composants de sécurité, grâce au pare-feu mais aussi aux exigences de l’authentification par clé de cryptage WPA, notamment.

N°962ccfévrier 2012

Roowin en chimie fine, Cytale, Cytoo en biologie cellulaire, Sculpteo –, la science est source d’idées et une idée doit se traduire en produit. Un produit qui simplifie la vie de l’utilisateur final. « Il faut fabriquer un produit simple à utiliser, pas un produit pour technophile », affirme le chercheur, assis derrière un large bureau où s’enchevêtrent un boîtier de détecteur de fumée, un téléphone au design épuré et un Tam-Tam suranné. Le passé et le futur se côtoient, preuve de la curiosité et des travaux éclectiques de cet inventeur prolifique. cc Valoriser

le fil du téléphone

Avant de devenir un tremplin pour la Livebox, la société Inventel a donné naissance au pager Tam-Tam. « Ça a été un décollage exceptionnel. On a appris à la dure le travail d’industriel, dit Jacques Lewiner. On vendait des dizaines de milliers de produits». Mais le succès de cet outil de radiomessagerie s’avère aussi foudroyant que

fugace. « On s’est vite rendu compte que le produit était fragile. La téléphonie mobile est arrivée, et les opérateurs ont compris qu’il fallait changer de business model, aller vers un téléphone peu cher, dont le prix bas est compensé par des contrats d’abonnement », explique-t-il, didactique. Il choisit ses mots avec précision, rigoureux sur la chronologie et l’enchaînement des événements. Le monde des télécommunications entre dans une course effrénée. Le Tam-Tam est relégué au placard, les téléphones perdent leur fil, Inventel, piloté par Jacques Lewiner et Éric Carreel, prend le virage de l’Internet. «On a eu cette vision: un jour il y aura une passerelle qui connectera une maison avec les objets extérieurs. Cet ensemble d’objets (télévision, téléphone, ordinateur) allait être connecté via un fil téléphonique à l’extérieur. L’idée a été de valoriser le fil du téléphone ». cc 2000 :

le Wi-Fi impose un virage stratégique

Jacques Lewiner et son équipe commencent à développer une première passerelle, au début des années 2000, autour de la norme Bluetooth. Rapidement, la montée de la norme 802.11 Wi-Fi, boostée par les États-Unis, oblige le chercheur à changer de stratégie. « On s’est dit qu’avec le bluetooth, on était en train de foncer dans le mur. Ça n’a pas été facile d’expliquer ce changement de stratégie aux ingénieurs, mais les Américains poussaient la norme Wi-Fi. On a donc décidé de prendre le virage en développant une base ADSLWi-Fi. Dans le même temps, nous avons

D.R.

on invention trône dans de nombreux foyers français. À travers la Livebox, il a apporté Internet dans toute l’Europe à des millions d’individus. Jacques Lewiner est un inventeur autant qu’un entrepreneur. La success story de la Livebox illustre bien la démarche de ce chercheur français, lauréat de l’Académie des sciences, membre de l’Académie de technologies depuis 2005 et directeur scientifique honoraire de l’ESPCI ParisTech, où il enseigne désormais la propriété intellectuelle, après avoir longtemps enseigné la physique des solides et l’électromagnétisme. C’est à l’ESPCI, au cœur du quartier du Val-de-Grâce à Paris, que l’aventure de la Livebox commence, au début des années 2000. Aux côtés d’Éric Carreel, un étudiant passionné de télécommunications, Jacques Lewiner lance la start-up Inventel. Pour cet entrepreneur, – qui au fil de son parcours a créé des sociétés comme Finsécur,


Jacques LewIner

T. GoGNy PoUR iNDUSTRiE ET TECHNoLoGiES ; D.R.

aujourd’hui directeur scientifique honoraire à l’ESPCI ParisTech, où il a enseigné pendant près de 30 ans, Jacques Lewiner est avant tout un physicien et un inventeur de génie. Il a entre autres fondé Inventel, une start-up source de nombreuses innovations (le Tam-Tam et la Livebox), qui sera revendue en 2005. Lauréat de l’Académie des sciences en 1990, membre de l’Académie des technologies depuis 2005, il a reçu en 2010 le Prix des Ingénieurs de l’Année d’Industrie & Technologies.

changé le nom de la société pour Inventel, Wireless Magic ». Basé sur Linux, le premier modem intègre un point d’accès bi-mode (à la fois bluetooth et Wi-Fi), un routeur, un pare-feu et deux ports USB. Dans la droite ligne de la politique de l’inventeur, le modem se veut facile d’utilisation. Son design est pensé pour s’intégrer dans l’habitat. Dessiné par Boris Gentine, il ressemble à un livre, posé sur la tranche ou à plat. « À côté des géants et des industriels des télécommunications, nous étions peut-être un peu moins compétents sur chaque composant technique, mais nous avions un produit cohérent. » Malgré cette cohérence, le modem ne rencontre pas aussitôt l’engouement des opérateurs. « On a eu du mal à les convaincre. Mais Xavier Niel a sorti la Freebox, et dès

le lendemain nous avons livré la première Livebox, la XTense de Wanadoo. Nous sommes alors devenus numéro 1 de la box ». Le modem est distribué en Europe et en Afrique à travers les opérateurs locaux. Fin 2009, le parc s’établit à 8,8 millions de Livebox. cc Fin

de l’aventure : la Livebox s’émancipe de son créateur

Pour Jacques Lewiner, la fin de l’aventure commence en 2005, quand les opérateurs exigent la vente des droits de propriété intellectuelle d’Inventel. « Nous avons été confrontés à un problème bien français », estime l’inventeur. « Les opérateurs ont décrété qu’Inventel était trop petite par rapport à l’importance du produit dans le marché des télécommunications ». La

société est cédée à Thomson. Pendant trois ans, Jacques Lewiner et son équipe continuent à accompagner le développement de la Livebox. Depuis son lancement par Inventel, le modem a peu évolué et s’est imposé en leader devant Sagem et la Freebox. « Tant que Sagem était notre concurrent, nos clients voulaient des box Inventel », se remémore Jacques Lewiner. Comme le font souvent les technologies révolutionnaires, la Livebox s’est émancipée de son créateur. Surveillé depuis le bord de sa fenêtre par une rangée de jouets, Jacques Lewiner continue de son côté à transformer inlassablement des idées en produits. cm cc sophie eustache seustache@industrie-technologies.com

février 2013ccN°962


SOMMAIRE

EN COUVERTURE

TENDANCES

CALCUL INTENSIF

Objectif : efficacité énergétique

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HYDROLIEN

L’exploitation du courant s’inspire des kitesurfs

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BIOMÉDICAL

Une prothèse contrôlée par la pensée

cc PAGE 12

MANUTENTION

Un outil tout en un cc PAGE 13

CONTRÔLE QUALITÉ

L’inspection des tôles par ultrasons améliorée cc PAGE 15

ÉLECTRONIQUE

Créer des circuits d’un coup de crayon

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TÉLÉCOMMUNICATIONS

Le plus petit émetteur radio en graphène

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C‘EST PAS NOUVEAU… QUOIQUE

Le formica : de l’isolant au design

PROTÉINES ALIMENTAIRES

Innovations en germe

Substituer les protéines animales par leurs analogues végétales: les industriels y pensent, à la fois pour augmenter la ration protéique des populations pauvres et pour équilibrer le contenu des assiettes dans les pays développés. Pour qu’elles s’imposent, il faudra encore améliorer leur goût, leur aspect et compléter leurs apports nutritionnels. Un défi qui devrait donner lieu à de nombreuses innovations. ccPAGE 24 SUBSTITUTION

Les recettes de l’industrie

cc PAGE 26

NOURRIR LE MONDE

INDUSTRIE-TECHNO.COM

BAROMÈTRE Recul de l’emploi en R&D cc PAGE 22

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N°962ccFÉVRIER 2014

Le défi de l’alimentation protéique

cc PAGE 30

AGRONOMIE

Produire mieux pour consommer mieux

cc PAGE 32

TRANSFORMATION

Les protéines gagnent en consistance

cc PAGE 34

FORMULATION

Les process s’adaptent aux matières végétales

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PROSPECTIVE

Demain dans nos assiettes

cc PAGE 40


SOMMAIRE

Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50 Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Julien Elmaleh

PRODUITS

VISION INDUSTRIELLE

Quand les machines ouvrent l’œil

cc PAGE 42

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 7 secteurs de référence

cc PAGE 46 à 55

RÉDACTION Directeur des rédactions Thibaut De Jaegher (9483) Directrice adjointe de la rédaction Anne Debray (9251) Rédactrice en chef Muriel de Vericourt (9957) Assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) Rédacteur en chef adjoint Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Sophie Eustache (9421) (Numérique, électronique, informatique), Philippe Passebon (9481)(Énergie, environnement, électrotechnique et sécurité) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Antoine Cappelle, Lélia de Matharel, Anne Royer, Gabriel Siméon et Valérie Van der Bos RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Direction artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Infographie Florent Robert (9495)

CAHIER TECHNIQUE

La prospection électromagnétique du pétrole sous-marin Détecter les gisements sans forage cc PAGE 57

COMMERCIAL Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directrice de clientèle Flora Morel (9361) Directeur de clientèle Piero Tomassi (9578) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Allemagne/Suisse/Autriche : Thomas Hugues (9536) Benelux : Huson International Media (Rodric Leerling) +31 (0) 229 841 882 Grande-Bretagne : Huson International Media (Stuart Payne) +44 (0) 1932 564 999 États-Unis : Huson International Media +1 212 268 3344 Espagne : B2B Communication (Juan Jose Bellod) +34 91 319 8177 Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Elodie Merat (9985) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier sa décision. CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directrice fabrication et achats Fabienne Couderc (9314) MARKETING, DIFFUSION-ABONNEMENTS Directeur Jean-Baptiste Alline (9781) Abonnements Laurence Vassor (9788) Promotion Marie-Sophie Leprince ( 9808) et Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Marketing Damien Delhomme (9786) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an : 169 euros TTC Etudiant 51 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) Annuaires (TVA 5,5 % incluse) «L’Atlas des usines»: 230 euros TTC (papier) 650 euros (format xls)

LA FABRIQUE DE L’INNOVATION

Connaissez-vous le Volkswagen Innovation System cc PAGE 66

CE NUMÉRO COMPORTE : - UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 67 - UN ENCART JETÉ DE 6 PAGES CFIA - UN ENCART JETÉ DE 4 PAGES INDUSTRIE 2014 CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : T. GOGNY ; COOK&SHOOT ; D.R. SOMMAIRE : KALRAY ; CLICSTRAL ; SICK ; D.R.

Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info SAS au capital de 38628352 euros. Siège social: 10 place du général de Gaulle 92160 Antony. RCS Nanterre 442.233.417. 10. Siret: 442 233 417 00041. TVA: FR29442233417. Principal actionnaire ETAI. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info SAS. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

FÉVRIER 2014ccN°962

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TENDANCES

Sans cesse décuplées, les performances des serveurs dédiés au calcul intensif se heurtent aujourd’hui à une barrière de taille : la facture énergétique. Les principaux fabricants de matériels en ont heureusement pris conscience et l’appétit énergétique démesuré de leurs microprocesseurs est aujourd’hui revu à la baisse.

éconnus voire ignorés du grand public, ils n’en demeurent pas moins indispensables à des pans entiers de l’industrie. « Ils », ce sont les « superordinateurs », savants assemblages de milliers de microprocesseurs entassés dans des serveurs, eux-mêmes confinés à l’abri de data centers, eux-mêmes parfois reliés à d’autres centres de calcul situés à l’autre bout de la planète… C’est un fait : aucun puits de pétrole n’est aujourd’hui creusé, aucune voiture fabriquée et aucun ADN séquencé sans passer par la case « calcul intensif », discipline grâce à laquelle toujours plus de données numériques peuvent être traitées dans des intervalles toujours plus courts. Pour ne

M

citer que lui, le plus puissant supercalculateur du monde, assemblé par une université chinoise, peut réaliser 34 millions de milliards d’opérations à virgule flottante (addition ou multiplication incluant des nombres décimaux) par seconde, soit une puissance de 34 pétaflops, 50 000 fois supérieure à celle d’un ordinateur classique. cc Calculer

plus vite à budget électrique constant

Ce n’est probablement qu’une question d’années avant que l’exaflops (1 000 pétaflops) soit atteint. Mais d’ici là, des changements radicaux en matière de microprocesseurs et de connexions informatiques devront s’imposer, préviennent

Des logiciels plus économes Et si, en plus de l’aspect matériel, les logiciels permettaient d’améliorer l’efficacité énergétique des supercalculateurs ? Une thèse soutenue en septembre par Mohammed El Mehdi Diouri, doctorant en informatique à l’ENS Lyon, va dans ce sens. L’ingénieur y propose un environnement logiciel pour consommer « moins » et « mieux » permettant de « choisir, avant de pré-exécuter l’application, les versions de services applicatifs consommant le moins d’énergie ». Baptisé Sesames,

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cet environnement a été appliqué à deux services applicatifs indispensables au calcul intensif : la tolérance aux pannes et la diffusion de données. « Des simulations ont démontré que l’ordonnanceur multi-critères des réservations de ressources proposé dans Sesames permet de réduire à la fois la consommation énergétique, le coût financier et l’impact environnemental de ces réservations, tout en respectant les contraintes imposées par l’utilisateur et le fournisseur d’énergie », conclut-il.

de nombreux experts. Car l’accroissement des performances de ces super-machines n’est pas sans poser quelques problèmes, au premier plan desquels figure la montée en flèche de leur consommation électrique et les coûts engendrés. Les plus performantes engloutissent déjà plusieurs mégawatts. Quand on sait qu’un mégawatt équivaut à la puissance électrique moyenne dissipée par un village français de 1200 habitants… on comprend qu’il y a urgence à trouver des technologies alternatives. La bonne nouvelle, c’est que les principaux fabricants de matériel destiné au calcul intensif se sont récemment saisis de la question. La tendance, aujourd’hui, est à l’efficacité énergétique. « Un grand changement est en train de s’opérer, observe Jean-Luc Gagnière, de la division « Technologies services » chez Hewlett Packard (HP). On voit arriver depuis peu des technologies différentes, avec des microprocesseurs dont le nombre de cœurs continue d’augmenter quand la puissance consommée par cœur diminue. L’idée de consommer le moins possible à la source devient réalité ». Même son de cloche du côté de Kalray, une jeune entreprise française fabriquant des processeurs nouvelle génération : « C’est une tendance qui couvait depuis un moment et on commence à rentrer dans le dur, confirme Laurent Julliard, directeur de la branche solutions et logiciels. Les clients veulent désormais des serveurs qui leur permettent de calculer plus vite à budget électrique constant. Et pour densifier le calcul, le défi consiste à simplifier, encore et toujours ». Chez Dell aussi, troisième au rang mondial du calcul haute performance derrière IBM et HP, l’innovation semble portée par cette nouvelle exigence du client. Et les idées ne manquent pas pour la concrétiser. « Tout semble indiquer qu’on se dirige

D.R.

Calcul intensif Objectif : efficacité énergétique


TENDANCES

Les processeurs MPPA visent les applications nécessitant puissance de calcul et basse consommation.

NOUS ÉCONOMISONS SUR LA MÉMOIRE CACHE, QUI CAPTE DE L’ÉNERGIE.

70%

LAURENT JULLIARD Directeur de la branche solutions et logiciels chez Kalray

vers des processeurs disposant de plus de cœurs, et des cœurs plus vectorisés, capables de traiter plusieurs données à la fois avec une même instruction », affirme Marc Mendez-Bermond, expert en solutions de calcul haute performance chez Dell. « L’autre tendance est de diminuer de manière drastique la fréquence des processeurs. » L’idée consiste à les faire tourner à moins d’un gigahertz (GHz), au lieu de plus de 2 GHz habituellement, et à augmenter leur nombre pour arriver à la même performance de calcul. Avantage : les cœurs ont moins besoin d’être refroidis et la facture énergétique s’en trouve réduite. La solution serait deux à trois fois plus efficace énergétiquement parlant, selon Marc Mendez-Bermond.

ratio performance de calcul/consommation de 25

D.R.

cc Un

La concurrence a pris les devants. HP a commercialisé en avril dernier son « Moonshot », un système qui consommerait 89 % moins d’énergie et occuperait 80 % moins d’espace par rapport aux serveurs traditionnels, pour un coût

moins élevé. « Nous nous sommes inspirés des technologies conçues pour le mobile, ce qui permet de densifier et de faire chuter la consommation », affirme Jean-Luc Gagnière. En comparaison, le made in France n’a pas à rougir. Après plusieurs années de recherche, Kalray a sorti en décembre 2012 ce qui ressemble fort à une révolution : un microprocesseur 256 cœurs avec un ratio performance de calcul / consommation (gigaflops/watt) de 25, quand les processeurs traditionnels plafonnent à 5. Le secret tient dans un choix d’architecture différent. « 70 % de l’énergie est dépensée pour maintenir la mémoire cache, explique Laurent Julliard. Sur notre technologie MPPA [processeurs multicœurs et solutions logicielles, ndrl], la mémoire n’est pas partagée, mais distribuée. Désormais, des îlots de mémoire sont vus par certains cœurs et pas par d’autres, ce qui allège les opérations de gestion de la mémoire et fait faire des économies d’énergie considérables. Le tour de force a été de faire entrer cette architecture dans un seul processeur. Et ça

marche ! » Le concept n’est pas nouveau et a déjà été testé sur les superordinateurs d’IBM, Fujitsu et Cray. Intel avait déjà sorti des processeurs similaires, mais a dû renoncer face aux demandes de ses clients de rester compatibles avec le reste de la gamme. Face aux nouvelles exigences de frugalité énergétique, la solution s’envisage à nouveau. Kalray a ainsi décroché un contrat avec HP pour équiper une de ses futures cartes simplifiées. « Les choix d’architecture qu’ont fait AMD et Intel ne leur permettent pas de faire croître le nombre de cœurs indéfiniment, alors que c’est la seule chose qu’on peut faire pour multiplier la puissance de calcul, puisqu’on ne peut plus monter en fréquence depuis quelques années, assure Laurent Julliard. La mémoire cache partagée n’est plus un paradigme qu’on peut continuer très longtemps à soutenir.» S’ils veulent atteindre le « graal » de l’exaflops, les poids lourds du calcul intensif n’auront d’autre choix que de s’adapter. cm cc GABRIEL SIMÉON redaction@industrie-technologies.com

Février 2014ccN°962

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TENDANCES

Électronique Récupérer l’énergie pour l’Internet des objets Le+ 90 % de rendement Un circuit capable de récupérer l’énergie pour alimenter tout type de batterie ou de supercondensateur pourrait trouver des applications dans l’Internet des objets. Développé par STMicroelectronics, il comprend un convertisseur connecté à un générateur thermoélectrique ou à des modules de récupération d’énergie solaire intérieur/extérieur fonctionnant dans une plage de tension d’entrée comprise entre 180 mV et 8 V. Le rendement opérationnel moyen de 90% permettrait de recharger rapidement une batterie, même sous une faible tension d’alimentation d’entrée. cm

Design Le ballon de la Coupe du Monde Le+ Aérodynamisme

Plus stable et plus aérodynamique que ses prédécesseurs, le ballon de la Coupe du Monde? C’est bien l’ambition du modèle officiel Brazuca, présenté par Adidas. Si la technologie intégrée dans la vessie et la structure interne est identique à celle du Tango 12 utilisé pour la coupe de l’UEFA 2012 et en Champions League, une structure innovante avec une symétrie unique utilisant six panneaux identiques pour plus d’aérodynamisme et une meilleure accroche a été spécifiquement développée pour l’enveloppe extérieure. cm

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Hydrolien L’exploitation du courant s’inspire des kitesurfs Le+ Même les courants marins faibles

génèrent de l’électricité

De futures fermes d’ailes sous-marines exploiteront les courants profonds.

Un système hydrolien mobile rentable même sous de faibles courants a été déve-

loppé par une start-up suédoise, Minesto. Il ouvre des perspectives de construction de fermes d’ailes sous-marines capables d’exploiter les courants marins en profondeur. Le système, la « Deep Green technology », est composé d’une aile, d’une turbine, d’une nacelle et d’un gouvernail. Il est fixé par un câble au fond marin. L’aile est conçue pour se mettre en mouvement dans des courants de faible vitesse, inférieure à 2 m/s. À l’instar des kitesurfs, elle entraîne le système à une vitesse près de 10 fois supérieure à celui du

courant, de sorte que la vitesse de l’eau arrivant sur les turbines est assez importante pour leur faire produire de l’électricité. Un démonstrateur de 3 m d’envergure a été testé en Irlande du Nord. À terme, les modèles industrialisés pourraient faire de 8 à 14 m d’envergure et seraient dotés de rotors de 67 cm à 1,15 m de diamètre. Ils seraient capables de produire 850 kW avec des courants de 1,7 m/s. L’aile peut être fixée entre de 90 et 120 m de fond par un câble qui sert aussi transporter l’électricité produite et à transmettre les commandes du système de direction de l’aile. ccP. P.

Chimie Films conducteurs pour écrans tactiles souples portent plus de 100000 roulages sans perte de conductivité, contrairement aux écrans PET transparents, conducteurs et flexibles, tactiles actuels. Ces derniers utilisent en recouverts de nanofils d’argent de quelques effet des films à base de fragiles oxydes nanomètres de diamètre et queld’étain dont la conductivité dimiques micromètres de long. Les Le+ Flexibilité nue rapidement en fonction de la sans perte nanofils, produits par la firme cali- de conductivité distance entre le point de contact fornienne Cambrios, sont livrés en et le bord de l’écran où le signal suspension dans une encre qu’il suffit de électrique est capté. Plusieurs fabricants projeter sur une surface pour y créer un d’équipements nomades –dont certains, réseau hautement conducteur de forme comme LG, Nec et Huawei mettent déjà aléatoire, non perturbant pour la vision. Les en œuvrent les encres de Cambrios– envifilms ainsi traités restent très transparents, sageraient d’utiliser ces films tactiles. peuvent être de grandes dimensions et sup- ccJ.-F. P. 3M vise le futur marché des écrans tactiles souples. La société propose des films

ADIDAS ; MINESTO

cc EN BREF


TENDANCES

Informatique Quand les circuits analogiques miment les neurones Une puce mimant le fonctionnement d’un neurone a été développée

par des chercheurs japonais. Ce « neurone » met en œuvre des circuits analogiques. Contrairement aux circuits digitaux, qui traitent les signaux électriques comme des états fi fixes, xes, zéro ou un, les Le+ Traiter les signaux électriques en continu circuits analogiques les traitent en continu, en fonction de leur puissance. L’amplitude du signal à la sortie de la puce varie en fonction de celle de l’entrée. Exactement comme pour les neurones du cerveau humain. D’ici 10 ans, l’équipe espère interconnecter 100 000 de ces neurones artificiels pour fabriquer un neuroordinateur fonctionnant comme le cerveau humain. ccL. M.

Production Des pièces 3D fabriquées à grande vitesse Une technologie d’impression 3D

GEORGE ;AQUACEL ; MITIIIM.

dix fois plus rapide que les standards du marché et permettant de produire des pièces composites : la technologie MovingLight, pépite de la société Phidias Technologies, absorbée par le groupe Gorgé, sera développée sous la marque Prodways. Pour réussir cet exploit, les machines conçues par Phidias Technologies combinent une source de lumière à base de LED UV (365 nm) de forte puissance et des puces micro-électroniques (DLP). Ces puces, largement utilisées dans les télévisions haute définition et les vidéoprojecteurs, se composent d’une matrice contenant jusqu’à deux millions de miroirs microscopiques orientables. Chaque miroir représente un pixel de l’image à projeter et peut prendre deux orientations différentes, générant un point lumineux ou

pas à la surface de la résine liquide à polymériser. Tous les points d’une zone de la section sont ainsi polymérisés simultanément, alors qu’il faut dans les procédés classiques attendre que le faisceau lumineux ait balayé tous les points de la section. Le modèle 3D se construit ensuite traditionnellement par empilage de microcouches successives. Ces machines, dont la résolution en tout point de la section est supérieure à 35 µm, utilisent des matériaux hybrides et composites de haute performance et sont utilisables avec des matériaux biocompatibles. La polymérisation de matière composite renforcée de céramique, de métal, de fibres ou de nanoparticules ouvre la voie à la fabrication de matériaux conducteurs, résistants à la tension ou aux hautes températures. ccJ.-F. P.

La technologie Prodways combine une lumière LED et des puces microélectroniques.

Le+ Un process

dix fois plus rapide

Sélectionné par le

cc EN BREF

Énergie Une pile qui se recharge à l’eau

Le+ Longévité

Trempez-la dans l’eau pour l’activer ! La pile LR6 Aquacell, commercialisée en Suisse pour La pile Aquacell l’alimentation réagit au contact de petits appareils, d’un liquide. réagit en effet au contact d’un liquide. Une électrolyse se produit dans la pile, qui intègre une feuille de zinc et des poudres organiques non toxiques. Avantage : elle peut être conservée « indéfiniment » avant activation, puisqu’elle est sèche en sortie d’usine. cm

Travail collaboratif L’intelligence passe à table…

Le+ Intuitivité

Cette table dispose d’un large écran pour montrer et partager des documents.

Une table interactive permettant de travailler à plusieurs autour de fichiers 3D et des métadonnées associées est commercialisée par le spécialiste des technologies 3D immersives et collaboratives Immersion. Compatible avec tous les logiciels (Autocad, Catia…), la table Meetiiim, commercialisée 45 000 euros, s’interface avec les terminaux (smartphones, tablettes) des participants et enregistre leurs annotations en temps réel. cm

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TENDANCES

Biomédical Une prothèse contrôlée par la pensée

85%

Le caporal Andrew Garthwaite, blessé en Afghanistan, a désormais un bras bionique.

C’est le rendement exceptionnel sur énergie primaire obtenue dans une centrale thermique. Pour cela, la société Atoll Energy, a récupéré la chaleur habituellement perdue par les centrales thermiques, dont le rendement de production électrique est généralement proche de 35%. La solution, qui sera prochainement testée au CEA Cadarache, fait intervenir une pompe à chaleur très haute performance et l’activation d’une réaction chimique au niveau d’une solution de bromure de lithium, permettant in fine de produire du froid.

Développé au Royaume-Uni, ce bras articulé commandé par la pensée, relié au corps par une procédure chirurgicale de ré-innervation musculaire ciblée, est connecté non seulement aux muscles pectoraux Le+ La volonté par six électrodes, mais aussi de bouger mieux détectée aux nerfs de l’épaule. Une première. Les anciennes prothèses robotisées reçoivent seulement des signaux générés par les mouvements des muscles, transmis à une unité centrale de calcul qui les transcrit en mouvements du bras articulé. Capter les signaux des nerfs permet de transmettre de manière plus fidèle les commandes de mouvement de la pensée. Même si l’utilisation de cette prothèse requiert un apprentissage exigeant, l’utilisation pourra se faire de manière plus inconsciente et naturelle qu’auparavant, et supportera des mouvements simultanés tels que la rotation du poignet, la fermeture de la main et la levée de bras. ccS. E.

La prothèse est connectée aux muscles pectoraux par six électrodes et aux nerfs de l’épaule.

cc EN BREF

Le+ 50 % d’économies

Sa taille réduite rend cette pile intégrable dans les véhicules.

Des piles à hydrogène deux fois plus petites, à performances égales, ont été obtenues par le CEA Liten avec Symbio FCell. Pour ce faire, les partenaires ont joué sur les matériaux des électrodes et la conception des plaques bipolaires, qui ont pour fonction la circulation des gaz et de l’eau ainsi que la collecte du courant. Le nombre de composants et de matériaux rares est également réduit tandis que l’assemblage est facilité. Résultat : les coûts pourraient être divisés par deux, rendant l’intégration de ces piles dans des véhicules réaliste. cm

Production L’impression 3D métallique démocratisée Le+ Procédé économique Fabriquer des pièces métalliques par impression 3D? Les poudres qui permettent de le faire étant commercialisées entre 150 et 300 euros le kilogramme environ, la décision s’avérait jusqu’ici coûteuse. D’où l’intérêt de la solution alternative à bas coût de production de poudre de titane en une seule étape (contre dix habituellement), par électrolyse d’un oxyde métallique, mise au point par l’entreprise britannique Metalysis. La société envisage aussi de proposer de la poudre de tantale obtenue par le même procédé. cm

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Le+ Coller l’incollable

Assembler deux morceaux de gel en 10 secondes.

Coller des matériaux gélatineux voire des tissus biologiques ? C’est le défi relevé par des chercheurs du CNRS grâce à une solution contenant des nanoparticules de silice, des nanocristaux de cellulose ou des nanotubes de carbone. L’étalage de cette solution aboutit à la liaison par adsorption des nanoparticules avec le réseau moléculaire constitutif du gel, grâce au phénomène d’absorption. cm

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Chimie Une colle pour les tissus biologiques

CNRS ; D.R.

Énergie Piles à hydrogène ultracompacte


TENDANCES

Manutention Un outil tout en un Le+ Adaptabilité

Un chariot 6 en 1 qu’on pourrait comparer au célèbre couteau suisse.

maximale

Capable de se transformer en fonction des besoins, le prototype de chariot élévateur CubeXX a valu à la société Still une Étoile du Design 2014 à l’Observeur du Design. Sa particula-

rité? Se plier à toutes les exigences. Tour à tour chariot élévateur, tracteur, préparateur de commandes, gerbeur, transpalette ou capable de réaliser un transfert de charges sur deux niveaux, il permet d’avoir un seul chariot pour l’ensemble des zones de travail et de le transformer en fonction des besoins dans l’entrepôt. Une idée qui va à l’encontre des développements actuels dans la manutention, plutôt tournés vers des chariots très spécialisés. Côté ergonomie, la cabine se déplie pour offrir au cariste un poste de travail confortable, qui tourne de 180° lors des changements de direction pour être toujours dans le sens de la marche. En entrant dans la cabine, le cariste est identifié grâce à une puce. Le chariot personnalise alors automatiquement le réglage du siège, le programme de conduite et le choix de la langue. Un grand écran offre une utilisation simple et intuitive du flux de marchandises et permet une gestion rapide et fiable des informations. Le CubeXX peut aussi être automatisé et utilisé sans cariste. Il pourrait être commercialisé à l’horizon 2020. D’ici là, certaines de ses innovations devraient être incluses dans les nouvelles générations de matériels. ccJ.-F. P. cc EN BREF

STILL

Matériaux Du cuivre dopé au carbone Le+ Conductivité doublée Un cuivre chargé en nanoparticules de carbone, d’une conductivité deux fois supérieure à celle du matériau pur à température ambiante, sera développé dans le cadre d’un projet européen, en vue d’une production pilote à l’horizon de trois ans. Il doit permettre à terme d’améliorer le rendement , donc de réduire de moitié le poids et la taille des moteurs électriques, des transformateurs, des éoliennes et des câbles électriques.cm

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TENDANCES

Production Le fraisage marié à la fabrication additive Le+ Tout en un

La même machine alterne fraisage et ajout de matière.

Une fraiseuse 5 axes qui intègre un système de fabrication additive à frittage de poudre. L’innovation présentée au salon de Francfort par l’industriel DMG Mori, dont la commercialisation devrait intervenir en septembre 2014, permet à une même pièce d’être réalisée en alternant le fraisage et l’ajout de matière. Une association qui ouvre de nouvelles possibilités de fabrication de pièces, par exemple de moules d’injection pour l’industrie. cm

Réalité virtuelle Cloud 3D au service de l’immobilier

Le+ Visualisation

des futurs bâtiments

Bouygues Immobilier propose à ses clients d’effectuer sur Internet des visites interactives et immersives en 3D de

bâtiments en construction, grâce au cloud computing. Cette possibilité repose sur l’utilisation de la technologie grid, développée par Nvidia pour virtualiser ses cartes GPU (Graphic Processing Unit) et sur des développements spécifiques menés en commun par deux PME françaises MyCloud3D et Scalable Graphics. Tout utilisateur doté d’un PC, d’une tablette ou d’un smartphone, ayant préalablement téléchargé le logiciel de Scalable Graphics nécessaire pour la synchronisation avec les serveurs grid, pourra donc

Visite immersive d’un immeuble de bureaux.

accéder à la visite en 3D développée par MyCloud3D, en coopération avec le cabinet d’architectes JM Wilmotte & Associés et l’équipe de recherche de Bouygues Immobilier. Bouygues Immobilier devient ainsi le premier promoteur au monde à proposer la visite interactive en 3D de très vastes zones résidentielles, de plus de 15 000 m2 et sur tout type de terminal informatique, grâce au cloud. cc J.-F. P.

Énergie L’agencement des éoliennes optimisé Le+ Performance accrue d’un tiers

Télécommunications Des nano-antennes économes Le+ Sobriété Des nano-antennes en graphène peu gourmandes en énergie alimentées par de petites machines à faible puissance pourraient servir à échanger des informations. C’est ce que suppose une équipe de chercheurs du Georgia Institute of Technology, qui ont mis au point ces antennes capables d’émettre des signaux à des fréquences en moyenne deux fois plus faibles que celles d’une antenne traditionnelle, leur permettant de fonctionner avec quatre fois moins d’énergie qu’un dispositif classique. cm

Le parc éolien de Lillgrund a bénéficié d’un agencement calculé par ordinateur.

Bien agencer les éoliennes dans un parc offshore permet d’améliorer les performances de l’ensemble du parc. C’est ce qu’a prouvé une étude réalisée par une équipe de

recherche de l’université Delaware, aux États-Unis. Publiée dans la revue scientifique Geophysical Research Letters, elle a été réalisée sur le parc éolien offshore de Lillgrund, proche de la Suède, qui comprend 48 éoliennes de 2,3 MW fabriquées par Siemens. Les scientifiques ont simulé par ordinateur six configurations différentes d’étalement et d’espacement des turbines entre elles. Les simulations prennent en compte les tourbillons, les turbulences d’air instable engendrées par les pales des éoliennes et leur impact sur les turbines des éoliennes voisines. L’agencement le plus efficace, qui pourrait améliorer de 33 % la performance du parc de Lillgrund, est une combinaison de deux approches, en jouant sur l’espacement des rangées d’éoliennes et le décalage d’alignement d’une rangée à l’autre. cc P. P.

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DMG MORI ; BOUYGUES

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TENDANCES

Contrôle qualitÊ L’inspection des tôles par ultrasons amÊliorÊe

CETIM ; D.R.

Plusieurs faisceaux valent mieux qu’un. C’est ce qu’a constatÊ le groupe Constellium,

spĂŠcialisĂŠ dans la fabrication de produits en aluminium, qui travaille sur le contrĂ´le en ligne des tĂ´les par imagerie ultrasonore multifaisceau, en lien avec le Cetim. L’inspection des tĂ´les par un faisceau d’ultrasons permet de repĂŠrer dans l’Êpaisseur du mĂŠtal des dĂŠfauts pouvant atteindre quelques millimètres. Mais plusieurs minutes sont nĂŠcessaires par tĂ´le. Le centre de recherche de Constellium Ă Voreppe (Isère) teste avec le Cetim un dispositif impliquant une multitude de faisceaux ultrasons qui balayent la tĂ´le Ă haute cadence. Une fois les dĂŠfauts repĂŠrĂŠs, l’opĂŠration est rĂŠitĂŠrĂŠe Ă cadence plus faible pour les caractĂŠriser. Les tirs ultrasonores sont rĂŠglĂŠs selon l’angle et la focalisation souhaitĂŠs. Les dĂŠfauts renvoient ainsi une multitude Le+ RapiditĂŠ et ďŹ abilitĂŠ d’Êchos qui permettent d’obtenir une multipliĂŠes par dix image très prĂŠcise de la morphologie de la tĂ´le dans tous les plans. Avec cette technologie, les seuils de discrimination des dĂŠfauts sont renforcĂŠs et l’opĂŠration est rĂŠalisĂŠe plus rapidement. Le gain de performance et de temps est estimĂŠ par le Cetim Ă un facteur 10. Un atout face aux exigences de qualitĂŠ de La mĂŠthode permet de diffĂŠrencier les dĂŠfauts critiques et les petites imperfections. l’industrie aĂŠronautique. cc P. P.

cc EN BREF

BiomĂŠdical Des lunettes pour voir Ă travers la peau Le+ PrĂŠcision

Les lunettes permettent de visualiser les veines.

Des lunettes permettant au personnel soignant de visualiser les veines de leurs patients à travers la peau ont ÊtÊ mises au point par la sociÊtÊ californienne Evena. L’imagerie multispectrale des Medical eyes-on glasses permet aux soignants de repÊrer en temps rÊel des ux sanguins sous cutanÊs. L’image captÊe pourra être envoyÊe par bluetooth, 3G ou Wi-Fi. cm

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TENDANCES

Électronique Créer des circuits d’un coup de crayon

Conception Des bras de caténaire en composite Le+ Maintenace facilitée Un armement caténaire en matériaux composites (ACMC), issu de huit années de R&D, a été présenté par le Pôle i-Trans. Ces bras de suspension horizontaux fixés sur les poteaux répartis le long de la voie et qui supportent la caténaire, le fil de contact apportant l’énergie aux locomotives électriques, présentent plusieurs atouts: diminution du nombre de composants, fusion de la fonction mécanique et électrique, universalité de la pièce et facilités de réglage. cm

Matériaux Du charbon de bois pour les supercondensateurs Le+ Économie et recyclabilité Un supercondensateur à base de charbon de bois a été mis au point par des chercheurs de l’université de l’Illinois. Il pourrait générer autant d’énergie que ses homologues mettant en œuvre des microstructures de carbone destinées à augmenter la capture des ions, pour un coût beaucoup plus bas. Naturellement poreux, le charbon de bois ne nécessite pas les techniques de pointe généralement requises Ce super condensateur pour créer des pores. Résultat: des coûts à base de charbon de fabrication 5 à 10 fois plus a généré assez faibles que ceux associés d’énergie pour au charbon actif, allumer cette à performance comparable. ampoule LED. Autre avantage: une meilleure recyclabilité en fin de vie. cm

Le+ Concevoir en toute simplicité

Une simplification drastique de la conception des circuits électroniques se profile.

La start-up electroninks, qui a lancé un appel à financement participatif sur la plateforme kickstarter, propose en effet un stylo pour dessiner des circuits électroniques sur une simple feuille de papier. Baptisé Circuit Drive, il repose sur une encre conductrice contenant de l’hydroxyethylcellulose en guise d’agent de viscosité et des particules d’argent d’un diamètre de l’ordre de la centaine de nanomètres, obtenues en plusieurs étapes à la suite d’une première réaction de réduction de nitrate d’argent en milieu aqueux. Destinée aux concepteurs de circuits électroniques, même amateurs, la technologie pourrait facilement trouver d’autres applications, estiment ses concepteurs, qui imaginent le remplacement des particules d’argent par des oxydes ou des semiconducteurs. Une telle substitution pourrait ouvrir la voie à la réalisation de dispositifs médicaux ou de batteries en papier. ccM. V.

Production Des pièces industrielles peintes 3D La technologie de métallisation à froid par projection a été revisitée par General Electric. Avec pour objectif d’étendre

les applications à la transformation ou à la réparation de pièces industrielles. Le pistolet de projection développé par General Electric projette de la poudre métallique à près de 1400 m/s sur la surface à réparer ou sur laquelle un élément Le+ Réparer ou fabriquer

à grande vitesse

La projection à froid de métal évite le recours à l’usinage.

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Le stylo contient une encre conductrice à base d’hydroxyethylcellulose.

doit être fabriqué. La technologie de métallisation à froid par projection n’est pas nouvelle, mais surtout utilisée dans l’industrie électronique pour la création de circuits électroniques miniaturisés ou la fabrication de résistances ou de semiconducteurs. En améliorant la vitesse de projection, General Electric améliore la fusion des matériaux entre eux. Baptisée « peinture 3D », la technique permet de réparer ou fabriquer rapidement les pièces industrielles, quelle que soit la taille de la surface d’application, ce que ne permettent pas les machines d’impression 3D actuelles. La technologie pourrait d’abord trouver des applications sur les propres pièces de General Electric, qui nécessitent dans les domaines du pétrole ou du gaz une maintenance élevée en raison de la sévérité de leur environnement. ccP. P.

GENERAL ELECTRIC ; D.R.

cc EN BREF


TENDANCES

Traitement de surface Buse plasma pour revêtement métallique Les industriels de l’électroménager et de l’automobile devraient apprécier. Un procédé FPC (Fine powder coating, peinture en pou-

dre) a été développé par Plasmatreat France. Il permet de déposer des poudres métalliques fines, comme le cuivre, l’aluminium et l’étain, pour le revêtement de matériaux thermosensibles, tels que les matières plastiques. Selon la société, le procédé permet le pré-nettoyage et l’activation des substrats dans Le+ Précision le respect de l’environnement au millimètre près en une seule étape de travail, ainsi que la formation de couches fonctionnelles en quelques secondes. Contrairement aux procédés par injection ou par immersion, l’application s’effectue au millimètre près, grâce à une buse plasma fine robotisée qui sert au nettoyage microfin et à l’activaLe procédé forme une couche tion de la surface des matémétallique homogène. riaux avant l’application de la couche. Dans une seconde buse, le plasma fait office de moyen de transport sûr et rapide de la poudre chauffée. Les fines particules de poudre sont directement injectées dans le faisceau plasma hautement chargé en énergie. Les particules métalliques absorbent l’énergie thermique du plasma. Grâce à la densité élevée du plasma au centre du faisceau, les particules fondent et se lient pour former la couche. L’énergie cinétique du faisceau plasma transporte les particules sur le substrat pour former une couche homogène. ccS. E. cc EN BREF

PLASMATREAT

Information DCNS expérimente un système de vidéo embarquée pour la Marine

DCNS et la DGA ont testé, en rade de Toulon, un système de gestion vidéo embarqué destiné à la Marine nationale, permettant Le+ Décision ultrarapide d’accélérer la prise de décision sur une zone d’opérations. Le système intègre la dernière génération de caméras thermiques développées par Thales, une technologie basée sur un mur d’images et un logiciel de gestion de sources de tout type et de transport de vidéo sans perte en temps réel, conçue par Barco et le système Survi (Surveillance radar vidéo et infrarouge), développé par DCNS. L’exploitation de ces vidéos se fait au sein d’un poste de tenue de situation visuelle immersif multi-écrans de DCNS. cm

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TENDANCES

Télécommunications Le plus petit émetteur radio en graphène

cc EN BREF

Fabrication Passer automatiquement du 3 au 5 axes Le+ Flexibilité

Le plus petit émetteur radio FM, fabriqué à base de graphène, a été développé par

des ingénieurs de l’université de Columbia. L’émetteur a été fabriqué Le+ Miniaturisation autour d’un oscillateur en graphène, à l’échelle nanométrique. Les oscillateurs traditionnels sont généralement des résonateurs macroscopiques fabriqués en cristaux de quartz, qui nécessitent un espace important sur la puce. Les chercheurs de Columbia ont contourné ce concept en créant à l’échelle atomique des résonateurs nano-électromécaniques, qui peuvent être réglés sur une large gamme de fréquences. Le dispositif a été fabriqué en utilisant un élément de graphène suspendu dans un collier en résine photosensible SU-8. SU-8 est un polymère visqueux, qui peut être traité avec des procédés tels que la lithographie de contact. En intégrant le dispositif dans un oscillateur commandé en tension, un composant standard dans la synthèse de fréquence, ils ont démonté la stabilité de la fréquence et la bande passante de modulation suffisante pour transmettre des signaux FM. Actuellement, le prototype utilise la fréquence 100 MHz. ccS. E.

Design Un transpalette qui carbure au lithium-ion Le+ Allégement

et maniabilité

Un chariot de manutention équipé en série d’une batterie lithium-ion : cette première mondiale La batterie Li-ion vient de valoir a fait diminuer le poids au constructeur du chariot de 150 kg. de matériels de manutention Jungheinrich un prix Ecodesign 2013 en Allemagne pour ses transpalettes électriques à timon EJE 112i. La batterie lithium-ion offre une efficacité énergétique de 30 % supérieure par rapport aux batteries utilisées antérieurement sur ce type de matériel, tout en optimisant sa maniabilité et son ergonomie. Elle a permis de diminuer le poids total du transpalette d’environ 150 kg, en le ramenant à environ 280 kg. cm

Modélisation Une application mobile de reconstitution 3D Modéliser en 3D en temps réel: c’est ce que

signaux visuels et sonores la position qui permet une application mise au point par convient. Une fois la modélisation finie, des chercheurs de l’École polytechnique fédé- l’image peut être manipulée à 360° sur l’écran rale de Zurich. Pour réaliser une modélisation du mobile. Pour cela, les capteurs inertiels du 3D d’un objet, il suffit de viser Le+ Simplicité et rapidité smartphone (accéléromètre et l’objet avec le capteur photo de gyroscope) déterminent la son smartphone et de le déplacer lentement. vitesse angulaire et l’accélération linéaire du L’application prend automatiquement les smartphone. Les données sont ensuite croiclichés en indiquant à l’utilisateur par des sées pour réaliser une estimation du mouvement et caler l’intervalle de déclenchement entre les prises de vue successives. Le résultat s’affiche sous la forme d’un nuage de points. L’application est également capable de déterminer l’échelle ainsi que la direction verticale de l’objet scanné. Les smartphones et tablettes actuelles disposent de processeurs et de puces graphiques assez puissantes pour permettre une reconstitution 3D d’objets en temps réel. On peut imaginer par exemple coupler l’application Plusieurs clichés permettent une manipulation à 360° de l’image. à une imprimante 3D. ccP. P.

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Le résonateur est constitué d’un ruban de graphène de quelques micromètres de longueur.

JUNGHEINRICH; D.R.

Un algorithme permettant de passer automatiquement d’un parcours d’usinage 3 axes à un parcours pour machine 5 axes a été développé par l’éditeur français Sescoi. Baptisé Auto5, ce module destiné au logiciel de fabrication assistée par ordinateur WorkNC devrait intéresser les usineurs, à l’heure où ils adoptent de plus en plus les machines 5 axes. Il leur évitera de reconcevoir nombre de parcours d’usinage existants pour des pièces qu’ils usinent régulièrement. cm



TENDANCES

cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

Le formica: de l’isolant au design ymbole de la modernité des Fifties, le formica est né voici 100 ans dans l’esprit des ingénieurs américains Herbert A Faber et Daniel J O’Conor, cherchant un matériau isolant facile à fabriquer pour remplacer le papier à base de mica. Ils eurent l’idée de presser à chaud des feuilles de kraft imprégnées de résines phénoliques. Le formica était né. Après avoir créé en 1913 la société Formica pour fabriquer cet isolant, ils eurent l’idée en 1927 de placer en surface un décor lithographié imprégné de résine mélamine, transformant ce produit technique en élément de décoration. Ces stratifiés ont séduit les designers et décorateurs des années trente, qui firent de ce matériau un symbole du modernisme, ornant l’intérieur de leurs plus belles réalisations. Un modernisme qui devint, dans l’AprèsGuerre en Europe, accessible au plus grand nombre, en se déclinant sur le mobilier grâce à la variété des couleurs et des décors proposés, ainsi qu’à sa longévité et sa facilité d’entretien. Il se tailla aussi une place de choix dans les équipements techniques (mobilier pour collectivités ou magasins, décors pour autobus ou trains…). La marLa cuisine en formica que Formica devint générique et de noma fait rêver les ménagères. breux concurrents virent le jour. Depuis, la structure des plaques et les décors proposés n’ont cessé d’évoluer pour répondre à l’évolution du goût. Ainsi, Formica, pour fêter son centième anniversaire, a confié au designer Abbott Miller la création de douze décors exclusifs. Son concurrent Polyrey a demandé à trois designers, Emmanuel Gallina, Grégory Lacoua et Christian Desile, de réaliser des objets pour promouvoir ses nouveaux décors. Aujourd’hui, chacun peut devenir son propre designer. Grâce à l’évolution de l’impression numérique, on crée à la demande des décors personnalisés placés en surface des panneaux stratifiés ou mélaminés lors de leur fabrication. Et ça, c’est nouveau ! cm

S

Retrouvez chaque mardi la chronique de Jean-François Prevéraud en vous abonnant à notre newsletter www.industrie-techno.com

Informatique Rectification automatisée des engrenages Un module permettant la rectification automatisée des engrenages par meule filetée est le dernier-né de Num. Le fabricant de commandes numériques pour

machines-outils complète ainsi sa gamme de logiciels de production d’engrenages Numgear destinés aux commandes numériques Flexium+. Initialement développé en partenariat avec un fabriLe+ Précision cant de machines, de et homogénéité façon à optimiser les performances d’un prototype de rectifieuse par meule filetée, ce logiciel améliore la vitesse de rectification par rapport aux performances actuelles. La solution procure Les objectifs principaux une précision de 3,5 microns. consistaient à réduire les temps hors coupe nécessaires à l’alignement par rapport aux positions des dents du pignon préalablement trempé, ainsi qu’à améliorer la précision de la rectification des engrenages. Le cœur du système est la «boîte de vitesses électronique», qui permet de synchroniser tous les axes maîtres et la broche. Pour cela, Num a développé un algorithme prédictif de l’accélération et de la vitesse des axes, afin de minimiser le temps de synchronisation. Cette solution produit de façon homogène des dents des pignons avec une précision de 3,5 microns, largement conforme à la norme DIN Classe 3. Maintenant intégré dans la gamme Numgear, ce logiciel devrait se retrouver sur de nombreuses rectifieuses de profils d’engrenages dans les années à venir. ccJ.-F. P. cc EN BREF

Dépollution Une éponge pour filtrer les hydrocarbures Une éponge obtenue à partir Le+ Retraitement des eaux usées

de plastique extrudé, qui absorbe les hydrocarbures et rejette l’eau, a été mise au point par la société Abtech Holdings. Elle pourrait être utilisée pour traiter les eaux usées suite à une fracturation hydraulique. Il serait possible, selon la société, de filtrer efficacement plus d’un mètre cube d’eau par minute. Afin de limiter les déchets, Abtech envisage d’utiliser les éponges gorgées d’hydrocarbures comme carburant. cm

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NUM ; D.R.

QUOIQUE…


TENDANCES

Biomédical Recréer des organes pour tester des médicaments Le+ Les effets

pharmacologiques mieux prédits

Une méthode de test de médicaments reposant sur la recréation d’un organe sur une lamelle a été mise au point par une équipe du Wyss Institute, à Harvard.

Jusqu’à présent, les chercheurs effectuaient les tests de nouveaux médicaments sur des La lamelle recrée un poumon cellules humaines disposées avec toutes ses fonctions. dans des boîtes de Petri, ou sur des animaux. Pour Géraldine Hamilton, ces deux méthodes ne fournissent pas de résultats probants, car l’environnement est dans les deux cas totalement différent du corps humain. Avec son équipe, la chercheuse a entrepris d’utiliser des cellules humaines et de les conserver en dehors du corps humain. Concrètement, une lamelle recrée un poumon, à l’échelle, et avec toutes ses fonctions : souffle, fluides, cellules et muqueuses. Sur la membrane poreuse et flexible, les chercheurs injectent un globule blanc afin de visualiser son parcours dans le poumon. Cette nouvelle technologie leur permet même de relier les différentes lamelles, qui représentent différents organes, afin de prédire avec plus de précision les effets d’un médicament sur l’organisme. Pour Géraldine Hamilton, l’enjeu est de réaliser un essai personnalisé pour chaque être humain, car chaque individu réagit différemment au même traitement. Cet humain virtuel, élaboré sur des lamelles, pourra permettre aux industries pharmaceutiques, cosmétiques, mais aussi aux chercheurs en bio-terrorisme, d’analyser les effets d’un médicament sur le corps humain. ccA. C. cc EN BREF

D.R.

Énergie Quand les vagues produisent du courant Le+ 40 % de rendement Un système récupérant l’énergie des vagues avec un rendement de 40 % a été développé par Techflue, une jeune pousse milanaise. Il présente la particularité d’exploiter à la fois la poussée verticale de la vague par le mouvement vertical d’un flotteur, et la poussée horizontale de la vague par le mouvement horizontal d’une lame. Ainsi, le système, encore à l’état expérimental, exploite l’énergie de la mer quelle que soit son agitation, variable selon les saisons et les jours. cm

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INDUSTRIE-TECHNO.COM NUMÉRIQUE & INFORMATIQUE

PRODUCTION & ROBOTIQUE

MATÉRIAUX & CHIMIE

ÉNERGIE & ENVIRONNEMENT

CONCEPTION & DESIGN

Sur notre site Internet, le meilleur de la R&D en temps réel Baromètre Recul de l’emploi en R&D

Témoignage

Les activités de R&D pourraient avoir généré moins de créations que de suppressions de postes en 2013, pour la première fois depuis 2009, selon des chiffres exclusifs de l’observatoire de l’emploi et de l’investissement Trendeo pour Industrie & Technologies. L’observatoire, qui repose sur une veille media des investissements et des désinvestissements, met en évidence cette année un retournement de tendance. Alors que le solde net d’emplois était de 2 557 l’an dernier, de 1 025 en 2011, de 5 497 en 2010 et de 2 625 en 2009, il est négatif de 91 emplois en 2013. Même si les données recensées par l’observatoire ne sont pas exhaustives, elles constituent un indice notable sur l’évolution des métiers de la R&D, puisqu’elles reposent sur les mêmes définitions Emplois depuis 2009. cm

une personnalité dresse un portrait de l’innovation. Jean Botti, Christophe Aufrère, et Jean-Louis Fréchin ont été les premiers à se prêter au jeu. Innovation

RETROUVEZ LA VISION D’UN AMOUREUX DE L’INNOVATION

Dossier c La grand-messe de

L’avion solaire qui fera le tour du monde est en cours de construction, tandis que son grand frère, le premier Solar Impulse, est en passe d’être démonté. Véritable condensé d’innovations, l’avion solaire 2.0 devrait prendre son envol au printemps, et tenter le tour du monde en 2015. Avec 72 mètres d’envergure et 2 400 kg, il gagne 8 mètres et prend 800 kg par rapport à son prédécesseur, bien qu’il soit construit avec un matériau plus léger. Il intègre 17 248 cellules solaires, contre 11 268 sur le premier modèle. Leur rendement moyen est meilleur qu’auparavant, de l’ordre de 22 %. La puissance de chacun des 4 moteurs électriques passe de 9,3 kW à 13 kW. L’avion, enfin, est plus résistant aux intempéries. Solvay, Altran et Google font partie des 80 partenaires du projet. cm Solar

Robotique Un robot en éclaireur sur Mars

L’agence spatiale américaine, la Nasa, a présenté un nouveau type de robot humanoïde : Valkyrie. Il préfigure les engins que l’agence spatiale souhaiterait envoyer sur la planète Mars… avant d’y expédier ses astronautes ! Compte tenu de l’environnement hostile de la planète rouge et des faibles ressources sur place, les équipes de l’agence ont développé un robot « easy to use ». Chacun de ses composants essentiels est en effet remplaçable en 15 minutes maximum. Beaucoup de fonction, comme la batterie, les bras ou les mains, Valkyrie fonctionnent en « plug and play ». cm

l’électronique grand public, le CES, permet de prendre le pouls de l’évolution technologique. Bilan des temps forts de l’édition 2014. CES

CONSULTEZ TOUS NOS DOSSIERS THÉMATIQUES EN LIGNE

Décryptage La NSA et l’informatique quantique

c Solution prometteuse,

la cryptographie quantique intéresse la NSA. Pourquoi l’agence investit-elle sur le sujet ? Explications. NSA

AU-DELÀ DU BUZZ, L’INNOVATION DÉCODÉE SUR INDUSTRIE-TECHNO.COM

Réseaux @it_technologies Industrie & Technologies hub Industrie & Technologies IndustrieTechnologies

d’Intelligence Technologique Alternative au Wi-Fi, le Li-Fi qui consiste à coder l’information sous forme de zéros et de uns quand une LED est allumée ou éteinte, a fait son entrée dans la Peugeot 3008. C’est l’information la plus lue ce mois-ci par les abonnés de notre service de veille en ligne, le Fil d’Intelligence Technologique.

N°962ccFÉVRIER 2014

D.R.

ABONNÉS

c Chaque samedi,

Le meilleur du CES

Aéronautique Radiographie techno du Solar Impulse II

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L’innovation dans la peau


La protection sur laquelle vous comptez. Présentation de Bussmann by Eaton.

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substitution

Les recettes de l’industrie ccPAGE 26

nourrir le monde

Le défi de l’alimentation protéique

ccPAGE 30

agronomie

Produire mieux pour consommer mieux

cc PAGE 32

transformation

Les protéines gagnent en consistance ccPAGE 34

formulation

Les process s’adaptent aux matières végétales

ccPAGE 36

ProsPeCtiVe

Demain dans nos assiettes

cc PAGE 40

L’extrusion permet de reproduire au plus près la texture de la viande à partir de protèines végétales.


protéines alimentaires

Innovations en germe

clExtral

Substituer les protéines animales par leurs analogues végétales : les industriels y pensent, à la fois pour augmenter la ration protéique des populations pauvres et pour équilibrer le contenu des assiettes dans les pays développés. Sous forme de viande synthétique, le blé et le soja se sont déjà mis à table. Quant au pois et à la féverole, ils gagnent du terrain face aux produits laitiers. En parallèlle, et même si les consommateurs n’en sont pas toujours conscients, les protéines végétales se sont déjà fait une place dans les rayons boulangerie, traiteur, diététique et biscuits. Pour qu’elles s’imposent, il faudra encore améliorer leur goût, leur aspect et compléter leurs apports nutritionnels. Un défi qui devrait donner lieu à de nombreuses innovations. cm

février 2014ccN°962

25


EN COUVERTURE

Substitution Les recettes de l’industrie Comment nourrir neuf milliards de personnes en 2050? Certainement pas en généralisant les habitudes des consommateurs des pays industrialisés. Trop riche en protéines animales, dont la production pèse sur l’environnement, notre alimentation pourrait évoluer au cours des prochaines années. Pour les remplacer les industriels s’intéressent aux protéines végétales, non seulement plus durables mais aussi moins coûteuses.

L

a consommation alimentaire blé présente des propriétés viscoélastid’un Occidental moyen, et en par- ques. Quant aux propriétés émulsifiantes ticulier sa consommation de des matières protéiques végétales de pois viande, n’est pas généralisable à ou de lupin, elles permettent même de l’ensemble de la planète. La pro- faire de la mayonnaise sans œuf ! duction de protéines animales est en effet Pour l’heure, les produits développés à bien plus coûteuse en eau et en énergie. partir des protéines végétales s’adressent Elle est génératrice de plus de gaz à effet d’abord aux marchés de niches des pays de serre que l’obtention de la riches. Il s’agit notamment même quantité de protéines d’additifs alimentaires ou de ccREPÈRES végétales. Or non seulement produits superprotéinés Nous serons les habitants des pays induspour sportifs et personnes 9,1 milliards trialisés engloutissent deux d’habitants en 2050, âgées. Mais des produits de la FAO. à trois fois plus de protéines selon consommation courante Un défi posé à l’industrie que les autres habitants du agroalimentaire. existent aussi, comme les monde, mais en plus il s’agit, Les protéines animales analogues de viande ou de à hauteur de 65 %, de protéi- représentent 65 % produits laitiers. Essentiellenes animales. Or les nutri- de l’apport protéique ment à base de soja ou de des habitants des pays tionnistes recommandent un développés, gluten, ils sont déjà sur le taux de 50 %. Remplacer les contre 17 % pour marché depuis une trenpersonnes vivant protéines animales par des les taine d’années, à l’instar de dans des pays protéines végétales dans les en développement. produits Sojasun ou des bisproduits de consommation + 164 % : cuits Gerlinea. courantes s’avérerait donc c’est la progression Plus récemment, c’est la du nombre de produits judicieux. filière des protéagineux qui alimentaires contenant Le défi intéresse d’autant des matières premières a commencé à se faire une plus les industriels que ces végétales en France place sur les linéaires. Cette de 2009 à 2011. dernières sont moins coûteufamille de plantes présente ses, et présentent des propriédes atouts face au soja. Allertés technologiques intéressantes. Elles gène, souvent OGM, celui-ci vient sousont en effet susceptibles d’apporter de vent de loin, au risque que ses propriétés nombreuses propriétés fonctionnelles, technologiques ne se dénaturent en ched’optimiser la conservation des aliments min. D’où l’intérêt pour d’autres végéet d’améliorer leur « palatabilité » en taux, comme le pois ou le lupin. À partir jouant notamment sur la texture, l’onc- de la protéine de pois isolée par Roquette, tuosité, ou la rétention des jus de cuisson, Sotexpro met ainsi sur le marché des proentre autres. Les concentrés de soja ont duits à l’aspect et à la texture proches de ainsi un pouvoir gélifiant et le gluten du la viande. De son côté, Terrena lup’ingré-

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N°962ccFÉVRIER 2014

dients extrait les protéines du lupin. Pour s’imposer, ces végétaux devront toutefois faire la preuve de leur qualité nutritionnelle, un défi qui mobilise les industriels. Les profils en acides aminés de ces outsiders sont en effet moins complets que celui du soja, dont la valeur nutritionnelle s’approche de celle de la viande, ou surtout que celui du lait, l’aliment le plus complet qui soit en acides aminés. Pour y remédier, Roquette ou Tereos Syral travaillent sur des produits laitiers couplant protéines de pois et protéines de blé, présentant une valeur nutritionnelle satisfaisante. cc De

la matière sèche concentrée en protéines à la carte

Pour tous ces produits, les procédés d’extraction, qui consistent à séparer la fraction lipidique des autres composants – amidons, lipides et fibres principalement – sont bien maîtrisés par les industriels. Pour les protéagineux – pois, lupin, féverole– les farines, dont la teneur en protéines est comprise entre 45 et 65 % du poids sec, sont obtenues par le broyage de la graine puis par turboséparation : l’amidon est séparé des particules protéiques fines par le passage de la farine dans un courant d’air. C’est la voie dite « sèche ». Les concentrés, d’une teneur comprise entre 65 et 90%, sont obtenus par une turboséparation plus poussée. Pour encore augmenter la teneur en protéines, on peut aussi séparer les composants en milieux aqueux. C’est la voie dite « humide ». La solubilisation des protéines et leur séparation par précipitation ou ultrafiltration conduisent à des produits très riches : les isolés, qui contiennent en poids plus de 90 % de protéines. Le soja, un oléagineux, est quant à lui délipidé avant d’être broyé ou cuit, selon les usages souhaités. Les concentrés de soja s’obtiennent ensuite en lavant la farine avec un mélange hydroal-


PROTÉINES ALIMENTAIRES

LE MATCH BŒUF SOJA POUR LA MÊME QUANTITÉ EN PROTÉINES, QUI A LE MEILLEUR…

IMPACT ENVIRONNEMENTAL ? LE SOJA . Il nécessite moins d’hectares, moins d’eau et rejette moins de gaz à effet de serre.

APPORT NUTRITIONNEL ? ÉGALITÉ.

Si le soja possède un profil en acides aminés plus équilibré, la digestibilité des protéines de bœuf est meilleure.

ATTRAIT ? LE BŒUF.

2 Français sur 3 considèrent que les protéines animales ont meilleur goût.

COÛT DE PRODUCTION ? LE SOJA.

Logique puisqu’il sert aussi à nourrir les animaux.

coolique. Enfin, deux types de matières protéiques sont obtenus à partir du blé. Les protéines solubles sont d’abord séparées par lavage des insolubles, les protéines du gluten. Celles-ci peuvent alors être séchées pour obtenir du gluten natif utilisé pour la panification ou hydrolysée pour la fabrication de produits nutritifs. Dans ce cas, la protéine de gluten est découpée en petites molécules par des enzymes spécifiques puis l’extrait est décanté, centrifugé et évaporé pour donner un concentré d’une teneur en protéines de plus de 80 %. Si cet isolement de la fraction protéique est désormais effectué de manière routinière les industriels cherchent à présent à optimiser l’isolement sélectif des différentes protéines d’une même source végétale.

luzerne mitonnée par les laboratoires de recherche

D. R.

cc La

En parallèle, ils s’intéressent aussi à de nouvelles sources. Dernière arrivée dans les rayons : la luzerne. La société de recherche Agro-industrie recherches et développements (ARD) en propose un

concentré, pour lequel elle a reçu en 2009 l’agrément européen Novel Food l’autorisant à être utilisé comme aliment ou ingrédient. La luzerne est fauchée, hachée puis transportée à l’usine pour être rapidement broyée dans des éclateurs ou dans des broyeurs à attrition. Par passage dans une presse à vis type presse à oléagineux, la luzerne fournit un résidu fibreux et un jus de pressage à 10 % de matière sèche. Celle-ci contient environ 32 % de protéines brutes. Neutralisé, le jus subi une injection de vapeur à une température moyenne de 85 °C. Les protéines sont ainsi coagulées avec les pigments. Le coagulum protéique est ensuite séparé du reste de la solution par décantation centrifuge, puis séché dans un sécheur à lit fluidisé qui permet d’éliminer la flore bactérienne et les substances antinutritionnelles thermosensibles. « Le procédé est sensiblement le même que pour l’alimentation animale. Il a déjà été testé dans les usines d’Aulnay et de Pauvres », souligne Anthony Bresin, responsable des départements fermentation et extraction

de l’ARD. « Nous avons ainsi déjà produit quelques centaines de tonnes de concentré protéique de luzerne (CPL) et fourni des CPL à des ONG travaillant auprès de populations malnutries. » cc Jus

de pommes de terre et extraits d’algues valorisés

Les légumineuses n’ont pas pour autant le monopole des nouvelles sources de protéines valorisables en ingrédients. Depuis 2007, la coopérative hollandaise Avebe, leader mondial de la production de fécules de pommes de terre, a mis au point via sa filiale Solanic un procédé unique qui préserve toutes les qualités techno-fonctionnelles des protéines de la pomme de terre, permettant ainsi leur utilisation dans de nombreuses applications alimentaires, dont des saucisses ou des produits meringués. Les protéines sont contenues dans un « jus de pomme de terre », coproduit de l’industrie de la fécule. Les algues aussi représentent une source intéressante de protéines au profil en aciFÉVRIER 2014ccN°962

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EN COUVERTURE

Différentes algues rouges comestibles, appelées nori, sont utilisées dans la cuisine japonaise. c Manger des algues?

Nous le faisons déjà, mais en général plutôt sous forme d’ingrédients. L’agar-agar sert ainsi de gélifiant dans des préparations variées. Quant à la consommation d’algues entières, elle est pour l’instant plutôt réservée aux animaux domestiques… Pourtant, elles constituent une source de protéines intéressantes. L’algue rouge nori, utilisée pour faire les sushis, présente par exemple une teneur en protéines de 47% de son poids de matière sèche, à comparer avec celle du soja comprise entre 35 et 48%. Si leurs protéines possèdent un profil en acides aminés intéressant, leur digestibilité est limitée par des facteurs antinutritionnels, en particulier les polysaccharides qui empêchent la dégradation des protéines par les enzymes des sucs digestifs. Il est possible de casser les polysaccharides par voie mécanique — congélation/décongélation, micro-ondes ou centrifugation — ou de les dégrader par hydrolyse enzymatique. Quelques industriels se sont lancés dans l’extraction des molécules d’intérêt des algues, parmi lesquels Heliae Development ou Bioexx Specialty.

28

N°962ccFÉVRIER 2014

Interview des aminés proche du soja. Elles sont toutefois limitées par leur faible digestibilité. Plusieurs industriels et académiques travaillent sur ce sujet, à l’instar de Joël Fleurence, professeur à l’université de Nantes qui a déposé un brevet sur un procédé d’hydrolyse enzymatique capable d’améliorer la digestibilité des algues : « Nous savons réaliser des extraits d’une teneur de 50 à 60 % en protéines mais cela coûte encore cher. Ils trouveraient dans un premier temps plus de succès en Asie où les populations sont habituées à consommer des algues. » cc Séduire

et convaincre le consommateur occidental

Enfin des sources de protéines animales plus inattendues pourraient aussi se substituer à celles traditionnellement consommées dans les pays occidentaux. La société Ynsect, créée en 2011, travaille ainsi sur la valorisation des éléments contenus dans les insectes. Une première unité pilote d’une capacité de production de quelques dizaines de tonnes devrait voir le jour en 2014. « Les insectes sont élevés dans un bioréacteur puis broyés et fractionnés en différentes molécules d’intérêt. La bioraffinerie des insectes s’inspire à la fois des procédés utilisés pour produire des biocarburants et des techniques d’extraction des protéines végétales », décrit Alexis Angot, cofondateur de la société. Non encore agrémentée pour l’alimentation, la farine devrait d’abord trouver des applications pour l’alimentation animale. La société ne ferme toutefois pas la porte à l’utilisation de ses produits à l’étranger, si un marché se révélait porteur. En parallèle de ces approches de rupture, les industriels travaillent tous sur l’acceptabilité de leurs produits. Notamment en s’attaquant au goût terreux et herbacé des matières premières d’origine végétale, qui tend à se retrouver dans les produits finis, même lorsque le process inclut une phase de fermentation ou d’extrusion. Pour l’éliminer, les professionnels planchent sur la formulation. «Lorsqu’ils prennent une crème dessert à base de blé, les consommateurs cherchent à retrouver le goût d’une crème dessert

Des insectes dans l’assiette ? Les protéines des insectes ont un profil en acides aminés équivalent à la viande et sont mêmes plus digestes. Pourtant aujourd’hui en Europe, seul le carmin, un pigment issu de la cochenille, est autorisé comme ingrédient pour l’alimentation humaine note Alexis Angot, cofondateur d’Ynsect. Les autres éléments d’intérêt issus de l’insecte n’ont pas encore obtenu l’agrément européen Novel Food. Neuf laboratoires et deux industriels, Ynsect et IPV Food, travaillent depuis janvier 2013 dans le cadre du projet Desirable sur la conception d’une bioraffinerie d’insectes à destination de l’alimentation animale. En attendant de s’étendre à la nutrition humaine… Desirable

industrie-techno.com classique », décrypte Marjorie Lejeune, ingénieur application au laboratoire R&D de Téréos Syral. « Nous adaptons en conséquence le taux de protéines dans la recette. » Des arômes peuvent également être ajoutés pour masquer le goût des protéines végétales, tandis que certains procédés d’extraction ou de fermentation sont retravaillés pour modifier les propriétés organoleptiques des produits enrichis en protéines. Objectif : convaincre le consommateur occidental de se laisser séduire par ces produits, en renonçant du même coup à une partie de ses apports en protéines animales. cm ccPHILIPPE PASSEBON ppassebon@industrie-techno.com

AFP IMAGEFORUM ; D. R.

Casser les polysaccharides pour manger des algues


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EN COUVERTURE

Nourrir le monde Le défi de l’alimentation protéique Trop riche en viande, l’alimentation des habitants des pays industrialisés pourrait se diversifier à l’avenir. Les industriels de l’agroalimentaire s’intéressent notamment de près aux protéines végétales.

Les Occidentaux consomment trop

3

Il nous faudraIt planètes sI tous les habItants du monde avaIent une consommatIon comparable à celle des habItants des pays développés, dont pour nos seuls besoIns alImentaIres

1

Les Occidentaux consomment trop de protéines Évolution de l’offre et de la demande en protéines en grammes/personne/jour

72g

48g 1961

80g

53g

1961

2009

Consommation dans les pays du Sud

120g 2009

Consommation dans les pays Occidentaux

Les Occidentaux consomment trop de protéines animales Part des protéines animales dans la ration calorique

pays du sud

pays occIdentaux

2,5 %

7,5 %

apports recommandés

5,5 %

La production de viande pèse sur l’environnement

5

kilos de protéines de volailles

30

N°962ccfévrier 2014

pour obtenIr

20

kilos de protéines végétales

pour obtenIr

1

kilo

de protéines de bœuf

par jour Besoin moyen d’un adulte de 60 kg


pROTéiNEs alimENTaiREs bœuf

fromage

39,2

agneau

27 Impact environnemental de la production de différents types de protéines

13,5 12,1

lentIlles

Émissions générées après la récolte

(transport, stockage, transformation et gestion des déchets)

1,1

laIt

saumon d’élevage

10,9

dInde

1,9

harIcot sec

6,9

2

tofu (soja)

Émissions liées à la production

11,9

0,9

tomates

porc

6,1

2

brocolI

4,8

2 2,2 2,3

noIx

2,5

2,7

thon en boIte œufs

pomme de terre

2,9

yaourt

TOTaL en kg de CO2 par kg d’aliment

poulet

rIz

beurre de cacahouète

Les protéines végétales, une alternative judicieuse…

… déjà utilisées dans des aliments variés

Apport en protéines de quelques végétaux protéines (g/100g d’aliment cru) 26,12

25,80

25,38

24,55

3169

nombre de produits contenant des protéines végétales 1181 21,70

19,30

+264%

895

+262%

+263%

449

338

+326%

554

172 1197

fève

arachide

14,76

lentille

12,48

pois cassé

12,34

haricot

pois chiche

11,83 7,08

seigle

orge

blé

soja (tofu)

riz

boulangerie

viandes

+313%

97

304

+129%

106 137

petit pois

98 2009

diététique

biscuits snack céréales

estiment que les protéines végétales ont de meilleures qualités nutritionnelles.

poissons

2

3

2011

TOTaL

5

français sur avouent ne pas bien connaître les protéines végétales.

français sur considèrent que les protéines animales ont un meilleur goût que les protéines végétales.

53%

+280%

35

5,42

Mais les consommateurs restent réticents

2

traiteur

65%

8%

déclarent ne pas ignorent connaître le lupin. les fèves.

6%

ne connaissent pas le soja.

SourceS : INrA, cLeSTrAL, ewg, HreHN, gePV, euroPeAN greeN offIce, gLobAL fooTPrINT NeTwork

ccSophie euStache seustache@industrie-technologies.com

cc infographie gérard quévrin gquevrin@industrie-technologies.com

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EN COUVERTURE

Agronomie Produire mieux pour consommer mieux

C

onsommer davantage de protéines végétales ? Ce serait souhaitable, affirment en cœur agroécologistes et nutritionnistes. Et pour les industriels de l’agroalimentaire, la substitution des protéines animales par des protéines végétales peut s’avérer payante puisque leur production est moins onéreuse que la fabrication de la même quantité de protéines de bœuf. Seul hic : ni la France, ni l’Europe ne sont autosuffisantes en protéines végétales. Rien que pour l’alimentation animale, qui constitue le plus gros des débouchés, « on ne couvre que 60 % de nos besoins », indique Benoît Carrouée, chef du service technique de l’Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines (Unip). Et ces besoins sont principalement couverts par le soja, importé d’Amérique, dont la fraction protéique représente 40 % de la matière sèche. En France, et en Europe, « les légumineuses fourragères ou à graines représentent aujourd’hui moins de 3 % des grandes cultures », ajoute Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint à l’agriculture à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Et pourtant, ces plantes dont les taux de protéines varient de 23-24 % pour le pois à 30 % pour la féverole et jusqu’à 36 % pour le lupin sont capables de fixer naturellement l’azote de l’air, et sont donc économes en apports d’engrais. Certes, la sensibilité de ce processus biologique au stress thermique et hydrique lié aux changements climatiques limite les rendements, mais les améliorations variétales ont été notables au cours des 20 à 30 dernières années.

32

N°962ccfévrier 2014

Dans ce contexte, l’objectif le plus urgent pour les industriels de l’agroalimentaire consiste à sécuriser les approvisionnements et à augmenter les rendements. Par exemple pour le pois protéagineux, on développe des espèces cultivables en hiver, car celles de printemps sont sensibles à la sécheresse et aux fortes températures de juin. Des travaux ont aussi été menés en France contre un champignon qui attaque la plante au niveau des racines, surtout lorsque les taux de rotation des cultures sont élevés. « On est parvenus à une variété qui résiste assez bien, mais dont les rendements ne sont pas encore assez élevés. On en est à la deuxième phase du travail avec une sélection des variétés ayant de meilleurs rendements », raconte Benoît Carrouée. Dans le projet de recherche Peamust, qui rassemble des partenaires publics et privés (voir encadré), des critères portant sur la composition des protéines, les pro-

Cet alvéographe de Chopin permet de vérifier les qualités boulangères de différentes variétés de blé.

priétés organoleptiques et les capacités de fractionnement ont été ajoutés à l’objectif principal d’augmenter les rendements et de diminuer la sensibilité au stress. Pour les industriels, éliminer le goût herbeux est en effet important, afin d’améliorer le goût, donc l’acceptabilité du produit fini. Les capacités de fractionnement semblent en revanche difficiles à maîtriser dès l’amont, tant elles dépendent des différents procédés de transformation en aval. cc Sélectionner

les variétés de blé et maîtriser l’apport azoté

Le blé tendre, qui sert à fabriquer la farine pour le pain, est aussi utilisé dans l’industrie de l’amidon ou dans l’alimentation animale. Dans cette filière, une actualité toute récente prouve toute l’attention portée au taux de protéines, du producteur de grains à l’industriel de première transformation, en passant par les négociants en céréales. Début décembre 2013, Intercéréales, l’organisation interprofessionnelle de la filière céréales, a annoncé un accord obligeant tous ces acteurs à ajouter le taux de protéines dans les caractéristiques des lots de blé, objets de transaction. « La France présente les rendements les plus élevés du monde dans la production du blé tendre. Pourtant, ses taux de protéines sont faibles », indique Jacques Mathieu, directeur général d’Arvalis, un institut technique sur le végétal au service des agriculteurs et des filières. Le taux de protéines du blé tendre est de 11,5 % en France, contre environ 13 % en Allemagne ou aux ÉtatsUnis et au Canada, précise-t-il. Beaucoup de travaux de recherche sont menés en France pour maintenir voire augmenter ce taux de protéines qui est « quasi stable ou légèrement à la

D.R.

Nous devrions utiliser plus de protéines végétales… à condition toutefois d’en fabriquer suffisamment. Tour d’horizon des efforts pour maximiser les rendements des plantes dont elles sont extraites et leur taux de protéines.


pROTéiNEs alimENTaiREs

Peamust : objectif qualité pour le pois Objectif : développer de nouvelles variétés de pois, pour stabiliser le rendement et la qualité des graines. c Durée : 7,5 ans à partir de 2012 c Budget global : 18 millions d’euros,

dont 5,5 millions d’euros de subventions de l’agence nationale de la recherche (aNR)

c 26 partenaires ● 13

laboratoires de recherche : inra, CNRs, université de picardie, iRD

baisse ». Le premier volet de ces travaux est la sélection variétale, notamment génétique. Le second volet, et pas le moins important, concerne la conduite des cultures et notamment le juste apport d’engrais azoté. Un levier important : au Danemark, les limitations imposées sur le recours aux engrais ont conduit à une chute drastique du taux de protéines du blé tendre. Désormais inférieur à 9,5 %, il rend la farine impropre à la panification, obligeant le pays à importer. Pour surveiller ce paramètre, les agriculteurs français disposent de capteurs et d’outils d’aide à la décision et 10 % des surfaces cultivées de blé tendre font l’objet d’une surveillance par satellite. En 2015, des outils de simulation de la cinétique de

Mené par l’Inra de Dijon, le projet Peamust vise à développer des méthodes de sélection de pois protéagineux.

●3

instituts techniques : arvalis, Unip et Geves

●1

pôle de compétitivité : Vitagora

●9

entreprises privées : – 5 entreprises de sélection (RAGT, Momont, Agri-Obtentions, Limagrain et Unisigma), – 3 sociétés de biotechnologies (Biogemma, Novozymes et Welience) et – 1 entreprise de transformation (Roquette).

libération d’azote dans le sol devraient être disponibles, détaille Jacques Mathieu. cc Améliorer

la nature des protéines du blé dur

Pour le blé dur, qui sert à fabriquer la semoule et les pâtes, les professionnels travaillent plutôt sur la nature des protéines. L’objectif numéro un des sélectionneurs réside en effet dans la réduction des

sipa ; iNRa

En France, 10 % des surfaces cultivées de blé tendre sont suivies par satellite afin de surveiller le taux de protéines de cette céréale.

apports azotés, ce qui tend à limiter le taux de protéines. Pour obtenir malgré tout des pâtes à la consistance satisfaisante, les acteurs de la filière planchent donc sur la maximisation de la teneur en protéines à poids moléculaire élevé, qui influent le plus sur la consistance des pâtes, via la sélection des variétés et via l’optimisation de la fertilisation. Ce projet, qui vient de commencer rassemble, pour cinq ans, Arvalis-Institut du végétal et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Montpellier. Pour le soja, l’amélioration du taux de protéines n’est pas la préoccupation majeure même si l’on vérifie cette teneur, indique-t-on chez Monsanto. Face à l’augmentation de la demande alimentaire et son évolution dans certains pays, et alors que les surfaces cultivables ne sont pas extensibles, l’objectif principal pour cette culture est de doubler les rendements entre 2000 et 2030 sans impacter pour autant l’environnement. Cela passe par une sélection variétale, une meilleure conduite des cultures et un juste apport des produits phytosanitaires. cm cc Valérie VaN DeN BOS redaction@industrie-techno.com

février 2014ccN°962

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EN COUVERTURE

TRaNsfORmaTiON LEs pROTéiNEs gagNENT EN CONsisTaNCE La technologie d’extrusion bivis en milieu humide, développée par Clextral, permet aux industriels de reproduire au plus près la texture de la viande à partir d’une matière première végétale. Une condition déterminante pour garantir l’adhésion des consommateurs.

ccPhiliPPe Passebon ppassebon@industrie-technologies.com

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N°962ccfévrier 2014

à la matière l’apparence et la consistance en bouche de la viande. Selon l’origine des protéines, elle peut aussi bien ressembler à du blanc de poulet cuit, aux fibres longues et épaisses, qu’à de la chair de cuisse de poulet aux fibres courtes et fines. Le produit en sortie est redimensionné, puis incorporé dans des plats cuisinés. cm

cc infograPhie florent robert frobert@industrie-technologies.com

D.R.

Ces dernières années, la technologie d’extrusion bivis en milieu humide du fournisseur de lignes de production Clextral, brevetée et industrialisée dès 2001, ne cesse de monter en puissance. La fibration des protéines végétales permet d’obtenir des fibres longues de 1 à 10 cm, pour seulement 0,2 à 1 cm en milieu sec, qui donnent


botte

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EN COUVERTURE

Les industriels se penchent de plus en plus sur de nouvelles sources de protéines végétales pour la fabrication de crèmes desserts et analogues de viande. À commencer par les protéagineux, peu chers et produits localement. Pour qu’ils soient du goût des consommateurs, les scientifiques planchent sur l’évolution des propriétés des protéines au cours de la préparation des aliments.

L

es protéagineux ont la cote parmi les industriels européens. Depuis quelques années, ces végétaux s’imposent peu à peu comme alternatives à la viande, pour constituer une source d’aliments riches en protéines. Produites localement, les protéines de pois, de féverole et de luzerne ne courent pas le risque de voir leurs propriétés se dénaturer au cours de leur voyage. Elles sont de plus garanties sans OGM, à la différence du soja, qui contient en outre plusieurs allergènes recensés comme tels depuis 2003 par l’Union européenne. Parmi les différents protéagineux, le pois tient le haut du pavé. Traditionnellement utilisé pour l’alimentation ani-

male, le pois est remis à l’honneur pour l’alimentation humaine depuis quelques années. Il permet déjà de faire des pâtes alimentaires sans gluten et pourrait bientôt séduire un nombre croissant d’industriels pour des usages variés, dont le remplacement du soja présent dans certaines viandes hachées. cc Les

promesses de l’extrusion des protéines de pois

Roquette croit en tout cas à son potentiel. Le groupe a lancé en 2007 le programme Nutralys. Après avoir développé sa propre technologie de fractionnement du pois, Roquette a trouvé un moyen pour améliorer le goût des produits intégrant ses concentrés de protéines en jouant sur les Tereos Syral procède au broyage des grains de blé au moulin. C’est la première étape de transformation du blé après nettoyage.

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procédés de fractionnement. Parmi ses clients, l’entreprise française Sotexpro, qui pratique l’extrusion du pois depuis 15 ans pour l’alimentation animale et depuis 18 ans, l’extrusion de soja. À partir de la farine de pois concentrée en protéines, elle fabrique désormais des protéines de pois texturées pour l’alimentation humaine. Sotexpro s’appuie sur la technologie de cuisson-extrusion en milieu humide développée et brevetée en 2001 par Clextral, un fournisseur de lignes de production pour l’agroalimentaire spécialisé dans l’extrusion bivis. «Le concentré de protéines passe dans un extrudeur spécifiquement paramétré pour réaliser la fibration des protéines. Il y est d’abord hydraté et mélangé aux autres ingrédients, suivant la recette. Puis sous l’action de la chaleur et du cisaillement mécanique des deux vis corotatives, les protéines se déplient. Lors du refroidissement de la matière dans la filière placée derrière l’extrudeur, les protéines étirées par le flux laminaire se lient par liaisons covalentes et forment un réseau sous forme de fibres », détaille Anne Sophie Lechevin, responsable produit à Clextral (voir infographie page 34). En sortie, la matière contient en poids près de 80% d’eau et 15 à 20% de protéines. Elle a une texture fibreuse proche dans son aspect et sa consistance de celle de la viande. Elle est ensuite incorporée dans des plats cuisinés, par exemple dans des burgers ou des lasagnes végétariens. Actif depuis sept ans et leader mondial dans la production de protéines de pois pour l’alimentation humaine, le belge Cosucra incarne de son côté la réussite de la filière. Il prévoit de débourser 30 millions d’euros dans l’extension de son usine de Warcoing, au Nord-Ouest de la Belgique. Débuté en octobre 2013, l’extension du site inclut la création d’une seconde ligne de raffinage de protéines de pois, ainsi que la

SotexPro

Formulation Les process s’adaptent aux matières végétales


PROTÉINES ALIMENTAIRES

IMITER

GÉLIFIER

Les protéines de soja ou de pois ont un pouvoir gélifiant élevé.

D. r.

ÉMULSIFIER

construction d’une seconde tour de séchage et d’une ligne supplémentaire de conditionnement. La société commercialise les protéines sous la marque Pisane, qui enregistre un taux de croissance annuel de plus de 20% des ventes dans les secteurs de la nutrition médicale et l’alimentation de régime pour sportifs seniors et végétariens. Boissons chocolatées, céréales, biscuits pour enfants ou autres produits hyperprotéinés sont fabriqués à partir de leur poudre. Le succès du pois fait des émules parmi les autres protéagineux. Dernière arrivée sur le marché, la luzerne s’avère pleine de promesses pour ses qualités nutritionnelles. Contrairement au pois, elle n’avait pas l’agrément Novel Food qui autorise la mise sur le marché d’aliments ou d’ingrédients alimentaires… tout simplement parce qu’elle ne figurait pas parmi les produits de consommation humaine avant 1997! Elle est autorisée depuis 2009, à la demande du centre de recherche ARD (Agro-industrie

recherches et développement), dédié depuis 1989 au développement de produits et de procédés dédiés aux matières premières végétales. Avec deux usines qui produisent plusieurs centaines tonnes de concentré protéique de luzerne (CPL), la France se trouve à la pointe de cette toute nouvelle filière. cc Propriétés

organoleptiques des protéagineux à améliorer

Sur le marché des produits laitiers, les industriels sont également nombreux à chercher à intégrer des protéines issues de protéagineuses. Bell, leader du fromage fondu, ou encore Danone se montrent particulièrement intéressés pour le développement des produits où protéines de pois ou de féveroles s’associent ou se substituent aux protéines laitières, en partenariat avec AgroSup Dijon. « Il y a une demande des industriels pour substituer les protéines laitières par les pro-

Les progrès en matière de texturation permettent désormais de se rapprocher de la consistance d’un produit carné en utilisant comme matière première du soja, du pois ou de la féverole.

Des protéines de pommes de terre servent d’agents moussants dans des produits sucrés aérés.

téines végétales », explique Rémi Saurel, chercheur au sein de cet établissement ». Avec un coût de 9 ou 10 euros le kilogramme de protéine laitière, à 2,50 ou 3 euros le kilogramme pour le concentré de protéines de pois, le calcul est rapide. Pour autant, ce chiffre doit être relativisé, car l’extraction des protéines végétales, protéagineux en tête, s’avère bien plus complexe que celles du lait, facilement séparables de la graisse. De plus, la caséine du lait présente une qualité nutritionnelle supérieure, proche de celle de la viande, et fournit tout le panel des acides aminés nécessaires à l’organisme. Les protéines du pois ou de la féverole présentent en revanche des déficiences importantes, notamment en acides aminés soufrés, des acides aminés essentiels, que le corps humain ne peut synthétiser. Les céréales accusent aussi des déficiences en acides aminés essentiels, notamment la lysine. Aussi, industriels et cherfévrier 2014ccN°962

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EN COUVERTURE

Les qualités nutritionnelles sous contrôle c Le

PDCAAS (Protein digestibility corrected amino acid score) est un indice standard de la valeur nutritionnelle d’une protéine, ou d’un ensemble de protéines. Plafonné à 1, il se calcule en multipliant la digestibilité fécale par l’indice chimique (IC), qui traduit l’aptitude de la protéine à fournir les acides aminés essentiels, ceux que le métabolisme ne peut pas synthétiser. La palme revient à la caséine du lait et au blanc d’œuf avec un score égal à 1. La viande de bœuf arrive derrière avec un score de 0,92. Quant aux protéines végétales, le soja concentré arrive à un score de 0,99, la luzerne à 0,9, le pois concentré à 0,73 et le blé complet à 0,57.

P

cheurs se penchent-ils sur la réalisation de produits diversifiant les sources protéines végétales pour apporter un maximum d’acides aminés. C’est le cas de Roquette, qui travaille sur la formulation d’analogues aux produits laitiers associant protéines de pois et de blé. cc Les

industriels travaillent sur le découpage enzymatique

Toutefois, le défi majeur concerne les caractéristiques organoleptiques des produits à base de protéines végétales. Si les analogues de fromages fondus à base de protéines de pois ou les crèmes dessert 100 % soja existent déjà, ils se heurtent en effet à une acceptation mitigée du consommateur. Pour réussir la commercialisation de desserts 100 % végétaux à base de pois ou de luzerne dans des marchés autres que ceux de niche, encore faut-il que les consommateurs puissent y retrouver ce qu’ils cherchent dans une crème dessert classique. Or les produits intégrant en partie importante des protéines de protéagineux souffrent d’un inconvénient majeur : leur goût herbacé, terreux, amer, plus prononcé encore que celui du soja. Goût, texture en bouche, odeur et aspect visuel sont ainsi l’objet des recherches les plus actives, dans les services de R&D des grands groupes comme dans les laboratoires institutionnels.

Deux voies sont suivies pour relever ce défi, dit d’ « off flavor » : désaromatiser le produit en ajoutant des composés masquants, ou travailler sur les procédés euxmêmes. « Nous utilisons des outils physiques pour suivre le profil sensoriel des protéines végétales pendant les différentes étapes de fermentation du produit, explique Rémi Saurel. Cela permet de savoir à quel moment les profils aromatiques des différents composés sont modifiés. Une fois identifiées les étapes clés de l’évolution des profils aromatiques, nous travaillons sur l’amélioration des procédés en conséquence». Là où la perception sensorielle des consommateurs sera la dernière à juger, c’est au niveau des paramètres physico-chimiques que les chercheurs évaluent leur travail. Le comportement rhéologique du produit, comme sa rétention d’eau ou la fermeté du gel, est strictement comparé aux produits du marché auxquels il se substitue. Les conditions physico-chimiques au niveau du bioréacteur comme la température, la durée de fermentation ou encore le choix des additifs sont ensuite réévalués pour obtenir les propriétés fonctionnelles souhaitées. Improve, une société de prestation de recherche créée en juillet 2013 pour développer de nouveaux procédés et produits à base de protéines végétales travaille aussi sur le sujet. Associés à des organismes de recherche, quatre industriels, Tereos, Sofi-

Les céréales

Les protéagineux

Les oléagineux

Végétaux : principalement le blé

Végétaux : pois, lupin, féverole, luzerne

Végétaux : principalement le soja

Producteurs : téréos Syral, roquette

Producteurs : roquette, Sotexpro, Siclaé

Producteurs : Dupont, Sotexpro

Intérêt : production locale, faible prix

Intérêt : production locale

Intérêt : valeur nutritionnelle élevée

Défi : AMÉLIORER

Défi : ÉLIMINER

Défi : LIMITER LE CARACTÈRE ALLERGÈNE,

LA VALEUR NUTRITIONNELLE

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LE GOÛT TERREUX

LEVER LES CRAINTES LIÉES AUX OGM…

GettY

QUELLES SOURCES DE PROTÉINES VÉGÉTALES POUR L’INDUSTRIE ?


PROTÉINES ALIMENTAIRES

Article

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Les technologies de puriďŹ cation

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Avant d’arriver sous forme concentrÊe, les protÊines doivent être sÊparÊes des autres molÊcules, à savoir les lipides et les glucides. Le Centre de valorisation des glucides et des produits naturels (CVG) travaille sur diffÊrentes techniques, utilisÊes entre autres pour la purification de protÊines vÊgÊtales. Parmi celles-ci, les trois principales sont l’Êlectrodialyse, la filtration membranaire et la chromatographie Êchangeuse d’ions, à choisir selon les applications visÊes. explications. ProtÊines

industrie-techno.com

CGV

protĂŠol, SiclaĂŠ et In Vivo, se penchent sur l’amĂŠlioration des procĂŠdĂŠs enzymatiques. Objectif : fractionner davantage de protĂŠines vĂŠgĂŠtales mais aussi leur dĂŠcouvrir de nouvelles fonctionnalitĂŠs. Suivant la manière dont les enzymes coupent les protĂŠines, de nouvelles propriĂŠtĂŠs fonctionnelles apparaissent qui jouent un rĂ´le sur les propriĂŠtĂŠs organoleptiques finales du produit, mais aussi sur leur digestibilitĂŠ. Pour autant, quand bien mĂŞme le goĂťt et la texture du produit final seraient aussi proches que possible de son ĂŠquivalent ÂŤclassiqueÂť, l’adhĂŠsion du consommateur reste indispensable pour qu’il choisisse de prĂŠfĂŠrence ce type d’aliments. ÂŤ On peut faire les plus belles protĂŠines du monde, si les consommateurs ne comprennent pas, cela ne sert Ă rien Âť concède Denis ChĂŠreau, le directeur de la plateforme Improve. Et pour cela, la bonne formule reste encore Ă trouver. cm

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ccPHILIPPE PASSEBON ppassebon@industrie-technlogies.com

fÊvrier 2014ccN°962

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EN COUVERTURE

Prospective Demain, dans nos assiettes… S’ils cherchent avant tout à substituer les protéines animales de façon « transparente » pour le consommateur, afin d’améliorer l’acceptabilité de leurs nouvelles recettes, les industriels planchent aussi sur des solutions de rupture. Certaines pourraient ne jamais voir le jour, mais d’autres finiront peut-être par s’inviter à notre table. ccLELIA DE MATHAREL redaction@industrie-technologies.com

Du pain hyperprotéiné c Lancé en septembre 2013, G nutrition est un pain brioché hyperprotéiné, qui lutte contre la dénutrition des seniors. Le laboratoire Cérélab a choisi les variétés de blés les plus complètes après en avoir analysé 350 dont les caractéristiques nutritionnelles sont conservées grâce à un procédé de broyage proche de la mouture traditionnelle à la meule.

SOTEXPRO ; CERELAB ; D.R.

De l’omelette aux algues

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c Avec 63 % de protéines dans sa matière sèche, la spiruline est l’un des aliments les plus protéiques du monde. Produite par des industriels (Earthrise farm aux États-Unis), elle se développe dans un milieu aqueux enrichi en CO2, en nitrate de potassium, en sulfate de magnésium… Longtemps utilisée comme complément alimentaire, cette micro-algue entre dans les cuisines françaises. C’est par exemple un ingrédient des omelettes du chef Marc Foucher.

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PROTÉINES ALIMENTAIRES

Des farines à base de larves d’insectes c Larves de scarabées Ténébrio et de mouches Hermetia : ce sont les éléments de base de la farine protéinée d’Ynsect. Pour la produire à l’échelle industrielle d’ici à 2017, la start-up a créé une ferme pour élever 5 à 10 générations de larves par an. La commercialisation d’insectes destinés à l’alimentation humaine étant interdite en Europe (sauf cas anecdotiques), Ynsect vise pour l’instant l’alimentation animale, mais pourrait se diversifier à l’avenir.

De la pulpe de merlan c L’or bleu de la Compagnie des pêches de Saint-Malo ? Le merlan. Avec sa pulpe, l’entreprise produit une poudre, l’hydrolysat protéique de poisson, auquel des enzymes sont ajoutées avant centrifugation, filtration et séchage. L’entreprise vise pour l’instant la nutrition santé.

Des steaks de pois c Au rayon des steaks végétariens, les protéines de pois texturées pourraient bientôt concurrencer le soja. Sotexpro commercialise cette solution, obtenue par cuisson extrusion : une contrainte mécanique et thermique défait la structure des protéines et leur donne une nouvelle forme, en feuillet. Après réhydratation, elles ont un aspect fibreux fibreux comparable à celui de la viande, sans arrière-goût végétal.

c Le premier steak synthétique a été cultivé pendant 3 mois dans les laboratoires de l’université de Maastricht, à partir de tissus musculaires de bœuf prélevés par biopsie. À 250 000 dollars le « Frankensteak », la viande de synthèse coûte toutefois trop cher pour être commercialisée pour l’instant.

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YNSECT ; PA WIRE ; D.R.

De la viande in vitro


PRODUITS

Vision industrielle Quand les machines ouvrent l’œil

uparavant plutôt réservée à l’industrie automobile car très onéreuse, la vision industrielle s’est largement démocratisée sur les chaînes de production. «Aujourd’hui, il n’existe plus une seule usine en France où il n’y a pas de vision, observe Xavier Savin, président du groupe Vision au sein du Symop (Syndicat des machines et technologies de production) et dirigeant du groupe Visionic, spécialiste de l’intégration de solutions de vision. Les constructeurs et intégrateurs de systèmes de vision industrielle proposent aujourd’hui une large palette de solutions, pour tous les budgets et tous les besoins. Et profitent du fait que le marché est tiré à la hausse par le boom de l’identification, notamment dans les domaines médical, alimentaire ou vinicole. «Il s’agit de protéger

A

le marché de la contrefaçon et de garantir la traçabilité des produits, explique Olivier Maillot. Les fabricants ont besoin de mettre leurs clients en confiance.» Les leaders de la vision industrielle observent enfin un développement significatif du contrôle de conformité : « Il y a de plus en plus de contrôle qualité. Plus en France, d’ailleurs, que pour les productions délocalisées. On constate une légère tendance à la relocalisation. Et la qualité du made in France doit être irréprochable.» cc Une

résolution toujours plus forte pour le contrôle qualité

Pour répondre à ces nouveaux besoins, les fabricants de capteurs et de caméras de vision s’attachent à améliorer sans cesse les performances, notamment pour suivre la mise en place de lignes de pro-

duction à hautes cadences. Ce qui implique de développer des algorithmes de traitement d’images rapides et fiables. « C’est une course à la puissance, constate Xavier Savin. Les grands progrès se font principalement sur les vitesses de transmission des caméras, qui offrent une résolution toujours meilleure, pour des détections plus fines. » La tendance n’est pas nouvelle, mais s’accentue depuis quelques années. Afin de détecter des défauts de plus en plus petits, il est nécessaire d’augmenter toujours plus la résolution de produits standards comme les capteurs et caméras de vision, essentiellement destinés à l’identification et au contrôle qualité ou de conformité. Et puisque l’un ne va pas sans l’autre, il faut aussi perfectionner les technologies de transfert de données. La caméra VNP-29MC, déve-

UNE UTILISATION FACILITÉE

AUTOMATISÉ

CONNECTÉ

c Conçu pour des tâches d’inspection

c Baumer a doté sa nouvelle

et d’identification, l’In-Sight 7010 développé par Cognex bénéficie d’une mise au point automatique qui facilite l’installation du système. Intuitif, le logiciel In-Sight EasyBuilder permet à tout utilisateur novice de configurer rapidement le système de vision. Cette nouvelle génération de produits d’entrée de gamme comprend un modèle couleur capable d’identifier avec précision 16 millions de nuances.

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gamme de capteurs VeriSens d’une interface Web performante qui permet de modifier le paramétrage du produit à distance. Il suffit d’entrer l’adresse IP du capteur dans n’importe quel navigateur Web standard. Combinant des applications d’identifi d’identification cation et de contrôle de conformité, les capteurs XF200 et XC200 offrent en outre une polyvalence intéressante.

D.R.

Hier onéreux, donc réservés à certains secteurs, les systèmes de vision industrielle se démocratisent. Les fabricants s’attachent à optimiser les performances des capteurs et des caméras et à proposer des produits au paramétrage plus simple et plus intuitif. Dans le même temps, la vision 3D s’impose comme une technologie d’avenir.


Contrôle 3D pour environnements difficiles c Cette caméra intelligente IVC-3D Inox de

Sick réalise des contrôles de formes et de volume à haute vitesse grâce à un temps de réponse particulièrement court. Elle convient à une grande variété d’applications dans le monde de l’agroalimentaire comme ici où elle mesure la hauteur et la circularité des petits pains.

loppée par le sud-coréen Vieworks offre ainsi une résolution très élevée de 260 mégapixels. Auparavant réservée aux milieux scientifiques, sa technologie permet, en micromécanique par exemple, de vérifier les dimensions de pièces utilisées dans l’horlogerie ou l’électronique. Quel que soit le secteur industriel concerné, la facilité d’utilisation est devenue un autre critère majeur. «Les produits

sont toujours plus faciles à utiliser, à paramétrer, à entretenir», remarque Xavier Savin. « Les entreprises ont de moins en moins de ressources et de moins en moins de temps pour paramétrer les capteurs, analyse de son côté Olivier Maillot, responsable produit chez Baumer France. D’où l’importance de proposer des produits plus simples à programmer et très intuitifs. »

AUTODIDACTE c Avec sa fonction d’auto-apprentissage,

SICK ; D.R.

la gamme de système de vision CV-X100 développée par Keyence limite les programmations complexes tout en restant très performante. L’outil cible et mémorise les caractéristiques des pièces conformes (forme, couleur et motif) à mesure qu’elles défilent. défilent. Les menus intuitifs et le guidage étape par étape du logiciel de configuration configuration facilitent le paramétrage.

La tendance est donc à la simplification du paramétrage et de la maintenance des caméras intelligentes, ainsi qu’à la réduction des coûts, combinée à la puissance. La polyvalence des capteurs est également de plus en plus appréciée. Le suisse Baumer propose ainsi des capteurs – séries XF200 et XC200 – qui permettent de procéder à la fois au contrôle de conformité et à l’identification. Ces produits peuvent contrôler la conformité de la date de péremption, valider le code à barres et vérifier l’emplacement de l’étiquette. Autre tendance: se passer du PC. L’innovation de l’année chez Baumer, c’est d’ailleurs surtout la nouvelle interface Web. Elle permet d’accéder au paramétrage du capteur depuis n’importe quel navigateur Web standard. cc Course

à la performance

Plus performants, plus intuitifs, les outils de vision industrielle s’affinent peu à peu pour séduire les industriels. Et pendant ce temps, la prochaine génération fait doucement son chemin. À savoir ? La technolo-

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PRODUITS

Vision industrielle gie 3D. « On ne peut pas encore parler de banalisation, car elle reste complexe d’utilisation. Mais on observe une pénétration dans le domaine industriel », note Xavier Savin. En 2012, LMI Technologies présentait sa nouvelle génération de capteurs 3D compacts et intelligents, la génération Gocator 2300. Sick prépare à son tour la commercialisation d’un capteur de vision 3D, prévue pour 2014. Ce produit devrait simplifier la mesure de pièces en 3D. L’entreprise allemande, bien positionnée sur les caméras 3D, veut profiter de son expertise pour innover dans des gammes inférieures. Et rendre ainsi les solutions 3D plus accessibles. Essentiellement utilisées pour le contrôle de pièces ou de produits (dans les industries agroalimentaire, électronique, solaire, pharmaceutique, cosmétique ou

du bois, entre autres), les caméras 3D restent pour l’heure des systèmes de vision relativement onéreux. cc

Lavision 3D rend les robots plus autonomes

Toutefois, la vision 3D ouvre un champ des possibles, notamment dans le secteur de la robotique. « La robotique sans vision présente des contraintes rédhibitoires », explique Xavier Savin. « Par exemple, les pièces ont une géométrie qu’on ne peut pas prévoir : il est difficile de programmer la trajectoire du robot. La vision apporte des conditions de maintenance et une flexibilité intéressantes. » En France, des entreprises comme Visio Nerf ou Visionic développent de nouvelles applications de la vision 3D associée à la robotique. Leur produit d’appel : les

machines de dévracage destinées à alimenter les lignes d’assemblage. Les ingénieurs travaillent sur la rapidité d’exécution du geste et, là encore, sur la facilité de paramétrage. La technologie Eyesberg développée par Visio Nerf permet ainsi de préparer le programme hors-ligne et d’obtenir une définition de la pièce quelle que soit son orientation. Il suffit à l’utilisateur de fournir le fichier CAO d’une pièce pour que le système l’identifie. Outre diverses applications (recalage d’un robot ou contrôle et mesure, entre autres), Visio Nerf développe également des solutions de vision industrielle pour l’identification. L’entreprise installe actuellement un système de vision sur un process de peinture : la vision analyse et identifie les différentes pièces accrochées au convoyeur afin que le robot puisse les


PRODUITS

reconnaĂŽtre. Objectif : gagner en flexibilitĂŠ sur les lignes de peinture. C h e z Vi s i o n i c , l’Êquipe R&D a dĂŠveloppĂŠ un système de vision embarquĂŠ qui La 3D au service permet au robot de de la manutention palettiser et dĂŠpalettiCommercialisĂŠ dĂŠbut 2013, ser (des longerons ou le robot MH50 d’Yaskawa des disque,s par exempeut s’utiliser pour des opĂŠrations ple). Elle peaufine de manutention, d’emballage, actuellement une de dĂŠcoupe ou d’assemblage. solution de vision 3D Son système de vision 3D lui permet qui permettra de de dĂŠpalettiser des colis placĂŠs dĂŠcharger des camions de manière alĂŠatoire. en automatique. Le produit devrait ĂŞtre Yaskawa prĂŠsentĂŠ en 2014. AssociĂŠe Ă la robotiindustrie-techno.com que, la vision 3D s’adapte donc Ă de nombreuses applications. Bien plus complexe que la 2D, elle demande aux entreprises d’imaginer des solutions spĂŠcifiques aux problĂŠmatiques et aux contraintes des utilisateurs. ÂŤ Il n’existe pas une technologie universelle Âť, rĂŠsume Xavier Savin. Mais surtout, la vision 3D implique encore bien souvent un temps d’analyse d’image très long, qui requiert beaucoup de puissance. Les intĂŠgrateurs spĂŠcialistes en vision industrielle travaillent donc au dĂŠveloppement de solutions 3D plus simples et moins coĂťteuses. Si la vision industrielle est aujourd’hui devenue essentielle Ă la robotique, principalement pour le guidage des robots, l’utilisation de la vision peut encore ĂŞtre largement ĂŠtendue. ÂŤNous voulons repousser les limites de son application Âť, conclut le dirigeant de Visionic. Les robots dotĂŠs de systèmes de vision ne sont pas encore banalisĂŠs dans les usines, mais les industriels se montrent incontestablement sensibles Ă leurs performances et aux gains de productivitĂŠ qu’ils offrent. cm ccANNE ROYER redaction@industrie-technologies.com

FÉVRIER 2014ccN°962

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notre sélection de produits classés en 7 secteurs de référence cc bâtiment travaux publics

mesure cc PAGE 47

cc ConstruCtion Plafonds métalliques à structure aérée

électrotechnique cc PAGE 48 chimie - matériaux cc PAGE 49 composants mécaniques ccPAGE 50 équipement général cc PAGE 52 logiciels cc PAGE 54

Vous trouverez en page 55 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

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N°962ccfévrier 2014

Ces plafonds, composés de feuilles d’acier étirées, donnent une vue ajourée sur le plénum en créant des alvéoles dans quatre types de maillages et quatre couleurs. Ils se déclinent aussi en diverses versions sur mesure. Ils sont disponibles en cassettes, bacs ou bacs autoportants. Conçus pour répondre aux attentes des maîtres d’œuvre et d’ouvrages, ils s’adaptent à la spécificité des cahiers de charges des ERP et à de grandes hauteurs sous plafonds (aéroports, gares, centres commerciaux…). La gamme Metal Déployé est fabriquée en acier recouvert de zinc avec des motifs standard KD 100 (vide pour plein de 35 %), RB25 (de 50 %), RB35 (de 58 %) et RB55 (de 62 %). Elle est disponible en 4 couleurs RAL (9010, 9006, 9005 et 9007). Légère (entre 4 et 4,8 kg/m2), elle se pose sur des ossatures apparentes 24 mm (Board and Tegular 8) et 15 mm (Microlook 8). La peinture post laque est appliquée par procédé électrostatique puis séchée au four. La résistance à l’humidité est de 95 % RH et au feu de A2-s1, d0. Fournisseur armstrong building products

Blocs en béton cellulaire

Ces blocs en béton cellulaire sont constitués d’air enfermé dans des milliers de petites cellules dont les parois sont formées de 15 à 20 % de matières solides. Avec un lambda de 0,09 W/K, un mur massif atteint le niveau d’isolation U de 0,17 W/m 2K dépassant les exigences de la

RT 2012. Ils peuvent être utilisés pour la réalisation des murs porteurs à basse consommation d’énergie et même passifs, sans isolants rapportés. De grande dimension, d’une densité maximale de 35 kg/m3, ces blocs sont légers et se découpent facilement sur le chantier. Les Energiebloc existent en 40 ou 50 cm d’épaisseur. Ces blocs inertes ne perdent jamais leurs caractéristiques mécaniques ou thermiques. Un Energiebloc 50 atteint un niveau d’isolation élevé (R de 5,72 m2K/W). Avec leur résistance à la compression de 3 N/mm2, ils permettent des constructions de plusieurs étages. Les blocs sont collés, l’épaisseur du joint est au minimum de 2 mm et il n’y a donc pas de ponts thermiques et pas non plus de condensation ni de moisissures. Fournisseur cellumat

double tuile à emboîtement

Cette tuile large fabriquée dans un grand moule spécial présente une peau lisse esthétique. Disponible en trois coloris, elle est conçue pour les toits de la région Nord. Conçue dans le respect de l’environnement, elle est conforme à la norme EN 1304, elle dispose aussi d’une fiche FDES pour s’inscrire dans le cadre d’une démarche HQE. L’Opalys, inspirée de la forme de la Tempête 44, fait partie de la gamme de 38 modèles de tuiles de terre cuite Koramic. De dimensions 440 x 304 mm, elle est simple et rapide à poser grâce à un double emboîtement, un double recouvrement et un jeu de 12 mm de pureau, pour un

lattage de 257 mm. Avec 9,5 tuiles au mètre carré, cette tuile se pose à joints droits ou croisés, sur une pente de 35 %. Elle est garantie trente ans. Fournisseur Wienerberger

scellements chimiques

Ces résines de scellement assurent une bonne capacité de charge pour réaliser toutes les fixations dans le béton, les maçonneries pleines et creuses et sur tous types de matériaux. Elles assurent une capacité de charge de 45 % supérieure à celle d’une résine polyester classique dans le matériau plein. Elles bénéficient de l’agrément technique européen (ATE). Hybride Tige (FIS HT 300 T) est prévu pour l’installation des tiges filetées, tamis ou douilles taraudées nécessaires à la pose de stores, garde-corps, auvents ou structures en métal : il existe en 300 ml et 380 ml et en deux couleurs, gris et ton pierre ; hybride fers ( FIS HF 300), pour la reprise de fers à béton sur dalle ou poteaux, en 30 ml et en gris. Ces résines, résistantes aux variations de températures et aux agressions chimiques, sont classées A+ du fait de leur très faibles émissions de composés organiques volatils. Fournisseur Fischer

D. R.

bâtiments travaux publics cc PAGE 46


Produits

cc mesure

adhésifs double-face

Ces adhésifs double-face se caractérisent par un fort pouvoir de fixation sur tous les types de surfaces : métal, bois, plastique, verre. Ils peuvent assembler des matériaux de nature différente. Ils ont une forte résistance aux températures extrêmes (– 40°C à +130°C) et aux intempéries. Assurant la double fonction de collage et d’étanchéité, ils permettent d’optimiser les processus d’assemblage dans le BTP. La gamme ACX plus apporte une réponse sur mesure pour la construction modulaire qui fait face à de nombreuses contraintes et exigences en matière de finition, d’isolation et d’étan-

chéité (notamment entre l’ossature et le plancher pour éviter toute humidité). L’adhésif acrylique ACX plus 707 x, en particulier, assure une double barrière à l’humidité grâce à l’application de deux bandes de 19 mm. C’est une véritable alternative à la silicone. Fournisseur tesa

Boîte eaux pluviales

Cette boîte pour les eaux pluviales de section 60 cm x 60 cm est équipée de trois opercules plastiques (système breveté) dont la simplicité d’ouverture apporte un vrai gain de temps à

superplastifiant pour béton Caractérisé par la très faible viscosité qu’il confère au béton, cet adjuvant plastifiant haut réducteur d’eau permet de réaliser des bétons techniques prêts à l’emploi en améliorant leur comportement dynamique. Bénéficiant pour sa formulation de la dernière génération de polycarboxilates, il se destine particulièrement aux bétons fluides, autoplaçants, architectoniques. Il facilite la mise en œuvre et la pompabilité du béton. Son impact sur la qualité du parement apporte plus de durabilité à l’ouvrage. Le Glenium Sky 800 a une très bonne réactivité avec les ciments recomposés et les granulats concassés. Il permet d’utiliser les matières premières de proximité, ce qui limite les transports. Son long maintien d’ouvrabilité, sans retard de prise, permet de conserver une consistance S4 ou S5 sur des bétons à faible teneur en eau pendant plus de 90 min, mais il présente des résistances élevées au jeune âge. Marqué CE et NF, ce liquide jaune brun, exempt de chlore, est conditionné en vrac, en container de 1000 litres, en fut de 210 litres ou en bidon de 10 litres. Fournisseur basF construction

cc dEscriPtion

D.R.

Adjuvant liquide prêt à l’emploi issu de la dernière génération de polycarboxylates à effets ciblés.

cc Points forts

Superplastifiant recommandé pour les bétons fluides, autoplaçants ou prêt à l’emploi. Ce produit améliore le comportement dynamique du béton ainsi que sa mise en œuvre.

cc Capteurs sondes de température Pt100

Fournisseur groupe sebico

Ciment express en cartouche

Ce ciment gris foncé est adapté aux travaux de rénovation nécessitant l’utilisation du mortier : jointoyer le carrelage, les parpaings, boucher des fissures sur les maçonneries, les briques ou le béton, fixer des tuiles, réparer de bords de pierre détériorés. Cette pâte de réparation, présentée sous forme de cartouches avec pistolet, s’applique entre + 5 et + 40 °C. Après séchage, il est étanche à la pluie et résiste aux intempéries. Fournisseur Fischer

Cloueur de charpente sans fil

cc ConstruCtion

référence Glenium Sky 800 Caractéristique

la pose : ils sont disponibles en plusieurs diamètres (160, 210, 250 et 315 mm). Deux rehausses sont proposées, dont une munie d’un opercule, afin de remonter l’accès à la boîte directement au niveau du terrain naturel.

Ce cloueur de charpente sans fil, entraîné par un moteur sans charbon, fonctionne exclusivement avec une batterie 18 V lithium-ion. Équipé d’un magasin d’une capacité de 55 clous et doté d’une énergie de frappe de 105 joules, il effectue 600 tirs à une cadence de 2 par seconde. Compact, le DCM690M2, de 345 mm de longueur dispose d’un nez profilé et cranté. La profondeur peut être ajustée. Il peut clouer des pointes de 2,8 à 3,3 mm de diamètre dans des longueurs de 90 mm dans le bois tendre et de 70 mm dans le bois dur. Les deux batteries XR 18 V, 4 Ah fournies avec l’outil garantissent son autonomie durant une journée (1 000 clous/jour). Fournisseur DeWalt

Installées sur le process directement ou avec un doigt de gant, les sondes TR11-H sont adaptées aux fluides gazeux et liquides à contraintes physico-chimiques modérées. Elles sont proposées en classe A, avec un raccord coulissant en laiton ou Inox, en sept longueurs. Elles peuvent se compléter d’un transmetteur fournissant un signal 4-20 mA programmable par PC. Fournisseur Wika instruments

cc instrumentation

et traitement oscilloscopes multidomaines d’entrée de gamme

Complétant la série d’oscilloscopes multidomaines MDO4000, ces modèles moins onéreux incluent les fonctions d’oscilloscope et d’analyseur de spectre. Destinés aux applications RF de masse (étiquettes radio, communications sans fil, etc.), ils apportent une solution innovante pour capturer des signaux analogiques, numériques et radio corrélés dans le temps et bénéficier d’une vision complète des systèmes sous test. Pour réduire le coût, ces modèles offrent une bande passante réduite, tout en répondant aux besoins de plus de 60 % des utilisateurs d’oscilloscopes qui utilisent aussi un analyseur de spectre. Les MDO4014-3 et MDO4034-3 comportent quatre voies analogiques, seize voies numériques et une voie RF. La bande passante analogique est respectivement de 100 MHz et 350 MHz, la plage de fréquences RF s’étend de 50 kHz à 3 GHz pour les deux modèles. Fournisseur tektronix

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Produits

cc ÉLECTROTECHNIQUE

Système d’alimentation 400 V

contrôle, des racks de batteries de secours et des racks de disjoncteurs de distribution optionnels. L’intégration usine permet de réduire la période de transition sur le site, et tous les sousensembles du système sont intégrés en rack IT standards de 24 ou 42U. Fournisseur Emerson network power

Conçu pour les data-centers, les installations commerciales et les télécommunications, ce système d’alimentation DC fournit une puissance de 30 kW pour un rendement de 96 % sur une large plage de fonctionnement, et pouvant atteindre 97 %. Il convertit l’entrée AC triphasée en sortie DC de 336 à 440 V DC. Afin de convenir au déploiement de nombreuses applications, le système NetSure 4015 est constitué de trois sousensembles principaux : un rack d’alimentation principale et de

Alimentations électriques

Utilisées sur table de travail ou montées en rack 2U, ces alimentations à haute densité, de 200 ou 400 W, sont capables de générer des formes d’onde arbitraires. La possibilité de créer et de mémoriser jusqu’à quatre formes d’onde d’essai spécifiques à des applications, évite le recours à un contrôleur externe pour les activités de simulation ordinaires. Une situation d’essai typique est la simulation des caractéristiques d’autres alimentations, par exemple celles des tensions transitoi-

cc entraînements

Moteur électronique

Avec une classe de rendement IE4 permettant de réduire la consommation énergétique jusqu’à 50 %, ce moteur électronique se compose d’un moteur synchrone à aimants permanents (vitesse nominale 2000 tr/min) embarquant une électronique de puissance et de communication dédiée. En version moteur-frein, il peut aussi être utilisé sur des convoyeurs inclinés et des dispositifs de levage. Le moteur DRC est une solution d’entraînement particulièrement flexible pour l’adaptation d’un réducteur. Flasque et bout d’arbre pignon permettent le montage direct de réducteurs à engrenages cylindriques, à arbres parallèles ou à couple conique. Cette flexibilité est attractive pour des branches d’activité comme la logistique, l’industrie automobile, l’industrie agroalimentaire, et l’industrie du bâtiment. Acceptant des tensions de raccordement de 380 à 500 V sous 50/60 Hz, le DRC utilise le principe du courant porteur (technologie SNI) permettant de superposer les fonctions de communication à l’alimentation (câble quadri-filaire). Fournisseur Sew-Usocome

cc description

Référence Moteur électronique

DRC

Caractéristiques Cette solution

associe un moteur haut rendement, un variateur électronique intégré et un réducteur.

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N°962ccfévrier 2014

cc points forts

Ces moteurs permettent d’économiser jusqu’à 50% d’énergie. La fonction de sécurité intégrée STO (Safe Torque Off) est disponible dans ces moteurs.

res des batteries de voiture. Une autre application est la simulation du profil de sortie des panneaux solaires pour tester les équipements qui y sont raccordés. Les alimentations Z+ se distinguent par un traitement rapide des commandes, un séquencement des sorties et deux broches de sortie programmables. Fournisseur TDK-Lambda France

cc entraînements

Variateurs de fréquence intégrés

Conçus pour les systèmes d’entraînement décentralisés, ces variateurs de fréquence offrent une protection certifiée pour les applications jusqu’à SIL3. Ils sont pourvus de fonctions de sécurité qui, selon le dispositif de commutation, assurent des procédures d’arrêt sécurisées pour les applications à haut risque. Les modèles SK 21xE et SK 23xE sont équipés d’un dispositif certifié de blocage des impulsions, et d’entrées numériques dédiées aux fonctions « désactivation de la tension » et « arrêt sécurisé rapide ». Ces fonctions effectuent un arrêt de catégorie 1 ou 0 suivant la norme EN 60 204-1. L’alimentation de tension étant bloquée sans l’arrêt de la commande, les variateurs restent en veille et en attente de redémarrage. Fournisseur Nord Réducteurs

Variateur de vitesse à économie d’énergie

Basé sur une technologie brevetée « C-Light 4 Quadrants », ce variateur à rendement élevé et d’une grande compacité peut piloter sans capteur des moteurs synchrones ou asynchrones. Le pont d’entrée régénératif assure un freinage dynamique par renvoi sur le réseau de l’énergie produite par le moteur lors des phases de frei-

nages. Le Powerdrive FX a un taux de distorsion harmonique de courant total (THDi) indépendant de la charge et meilleur qu’un variateur six pulses avec capacité de ligne. Il est IP20 en standard et devient sous un montage en dissipateur traversant une solution IP54 compacte. Il pilote des machines à aimants sans capteur additionnel et des moteurs suivant différents modes (U/G fixe ou dynamique ou contrôle vectoriel). Il offre une option MDXKeypad pour une mise en service rapide. Une fonction de sécurité de type « Safe Torque off » la rend conforme aux normes standards. Un horodatage des dix dernières mises en sécurité apporte une traçabilité. Enfin pour la communication, les modules bus de terrain permettent de s’adapter à la plupart des systèmes de contrôle ou de commande. Fournisseur Leroy-Somer

Système d’entraînement sécurité intégrée

Pour protéger les opérateurs et les machines, ce système d’entraînement modulaire intègre la fonction de sécurité SLP permettant de surveiller les limites de la plage de déplacement de l’axe dans des applications de mouvement sans avoir recours à des fins de courses matérielles supplémentaires. Cette fonction détecte avec précisions si une machine, telle qu’une pince de préhension, fonctionne en dehors de sa plage d’action admissible, et déclenche une réaction programmée. La fonction SLP est disponible sur les formats Blocksize et Booksize du système d’entraînement Sinamics S120 pour des puissances de sortie allant jusqu’à 107 kW, et nécessite un système de mesure éligible Safety. Fournisseur Siemens SAS (Automation & Drives)

D.R.

cc énergie


Produits

cc CHImIE - maTÉRIaUx

Moteurs à micro pas avec liaison Ethernet

De construction compacte incluant moteur et contrôleur, ces moteurs à micro pas avec électronique intelligente intégrée, incluent désormais la communication Ethernet 100 Mbit/s permettant d’étendre leurs possibilités de contrôles et de mouvements et de piloter de plus en plus d’applications. Ils couvrent l’étendue de couple de 88 à 148 Ncm et de tension de 12 à 70 V. Les moteurs STM23 Ethernet combinent un contrôle de mouvement performant avec une communication Ethernet utilisable pour l’installation et la configuration, les commandes individuelles de mouvements en streaming ou en téléchargement, ainsi que la surveillance de l’état des programmes de déplacement via le langage de programmation Q d’Applied Motion. Le positionnement analogique et le suivi par encodeur dont ils sont équipés, peuvent être surveillés par Ethernet. Fournisseur Mclennan Servo Supplies

cc Composants

et appareillages Câbles en fibre optique

D.R.

Avec des délais de fabrication réduits, ces câbles optiques sont livrables rapidement et dans des longueurs personnalisées pour les clients passant des commandes de petites ou moyennes quantités. Les options proposées comprennent des câbles multifibres, des câbles monomodes et multimodes FC, SC, LC, LC industriel, et des câbles épanouis et à ruban optique MTP 12 ou 24 fils. Les câbles QTL (Quick-Turn) sont disponibles dans les longueurs souhaitées jusqu’à 100 m pour simplifier la conception des applications de télécommunication et de transmission des données. Fournisseur Molex France

Manchons fendus thermorétractables

Utilisés en particulier pour la réparation de câbles et la mise en œuvre d’épissures, ces manchons fendus s’enroulent autour de la zone à réparer, puis sont solidement fixés par une barrette de fermeture coulissante en acier. L’ensemble est ensuite chauffé pour obtenir un rétreint de la gaine et faire fondre l’adhésif intérieur pour assurer l’isolation et l’étanchéité. La gaine constituée résiste à la corrosion, à l’abrasion et aux conditions climatiques extrêmes. Les manchons RMS existent en quatre longueurs de 250 à 1 000 mm. Grâce à leur fort taux de rétreint, six tailles suffisent pour couvrir tous les diamètres de câbles de 15 à 160 mm. Les manchons sont recouverts d’une peinture thermo chromatique avec des tâches vertes disparaissant lors de la chauffe comme indicateur de rétreint optimal. Fournisseur Hellermann Tyton

Connecteurs 1,25 mm

Destinés aux applications haute sécurité comme les drones et l’aérospatial, le médical, la défense, la robotique, etc., ces connecteurs allient haute performance et boîtier miniature. Avec un pas de 1,25 mm et une densité de cinquante contacts par connecteurs, l’encombrement est réduit de 35% par rapport à des connecteurs performants comme les Micro-D. Les connecteurs bas profil série G125 supportent 2A par contact en simultané. Testés dans des conditions extrêmes, ils fonctionnent dans une plage de températures de – 65 à + 150 °C, et sous des vibrations intenses (100 g 6 ms sur l’axe des Z). Ceci grâce au contact breveté à quatre doigts en alliage de cuivre de Harwin. Ces connecteurs supportent de nombreux cycles de couplage/découplage et présentent de faibles forces d’insertion et d’extraction. Fournisseur Harwin

cc traitements

de surfaCes Traitement au plasma pour une meilleure adhérence

Le traitement au Plasma Openair permet l’adhérence sans apprêt de deux matières incompatibles, du polyuréthane (PUR) sur le polypropylène (PP). Il entraîne une augmentation appropriée et adaptable avec précision de la capacité d’adhésion et de la mouillabilité de la surface plastique non polaire. Les secteurs visés sont l’industrie automobile et l’électronique. Il convient aux surfaces difficiles à imprimer et à l’élimination des résidus organiques et des particules de poussières. Fournisseur Plasmatreat

cc plastiques Film polymère pour treillis

Le film Aptiv en polymère Peek est destiné à la production de treillis déployé particulièrement fin (e < 0,127 mm), avec des pores minuscules (25 µm). Le procédé déposé d’étiragedéploiement permet de produire un treillis avec des mailles en forme de diamant. Ses applications concernent la filtration et la protection contre les réactions galvaniques. L’homogénéité parfaite du matériau et sa géométrie en 3 D optimisent l’écoulement en améliorant le flux tangentiel et en réduisant la perte de pression. En raison de sa finesse, de sa robustesse et de ses excellentes propriétés thermiques et diélec-

triques, ce film fait barrière entre différents matériaux, carbone et cuivre ou aluminium utilisés en aéronautique, évitant la corrosion. De plus, sa résistance aux hautes températures est essentielle pour le thermo-soudage de l’adhésif sur des matériaux en fibre de carbone. Ces variations en termes de diamètre de pore, de poucentage de vide, de densité et d’épaisseur totale sont infinies. Il procure une réduction de poids par rapport à des treillis classiques. Fournisseur Victrex Europa

Poudres polyamides 6 pour frittage laser

Première gamme de poudres polyamides 6 pour frittage laser sélectif (SLS), Sinterline, autorise la fabrication rapide de pièces très complexes par addition de couches. Les pièces ainsi réalisées démontrent une résistance thermique et une rigidité similaire aux pièces en polyamides 6 injectées. Cette technologie est adaptée à la réalisation de prototypes fonctionnels ou de petites séries. Différentes applications de prototypage rapide ont été réalisées dans le domaine du sport automobile, comme des tubulures d’admission ou des réservoirs de liquide de frein. D’autres développements sont à l’étude pour l’équipement du cockpit de l’avion à énergie solaire, Solar Impulse. Fournisseur Solvay France

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&2 6$/2 03 1 /( 7

Produits

cc composants mĂŠcaniques cc Hydraulique

5(11(6 3DUF ([SR

Pompes de dosage pour robots

5HQQHV $ªURSRUW H ªGLWLRQ HQ )Š95,(5

Petites et compactes, ne pesant que 700 g, elles conviennent aux appareils de manipulation et autres robots. Avec des cylindrĂŠes de 0,1 Ă 6,0 cc/tr, des vitesses de 1 Ă 400 tr/min, une pression maximale de refoulement de 150 bar, elles acceptent des flui­ des d’une viscositĂŠ comprise entre 1 et 106 mPa.s. Il est pos­ sible de leur associer un dĂŠbit­ mètre volumĂŠtrique VSE. DiffĂŠrents matĂŠriaux sont dis­ ponibles pour les pièces en contact avec le fluide. Les paliers sont graissĂŠs Ă vie et complète­ ment isolĂŠs du fluide pompĂŠ. Ainsi, les pertes par frottement dans les paliers, l’Êchauffement du fluide pompĂŠ ou les rĂŠactions indĂŠsirables dues Ă la composi­ tion chimique du fluide sont sup­ primĂŠes.

cc MĂŠcanique

Limiteurs de couple Ă dĂŠbrayage intĂŠgrĂŠ

La gamme de limiteurs de cou­ ple EAS­HTL s’enrichit d’un ĂŠlÊ­ ment qui fait passer la plage de couple de l’embrayage intĂŠgrĂŠ, de 1 200 Ă 2 400 Nm. En cas de dĂŠpassement du couple en rai­ son d’une surcharge ou d’un choc, l’embrayage se dĂŠclenche, sĂŠparant l’entrĂŠe de la sortie en quelques millisecondes. Sa durĂŠe de vie dĂŠpend de la rigiditĂŠ de l’axe, ainsi que de la force et de la vitesse du choc. L’utilisateur dĂŠfinit lui­mĂŞme le couple sou­ haitĂŠ Ă la commande. Ces limi­ teurs, protĂŠgĂŠs contre la corro­ sion, sont dotĂŠs d’un boĂŽtier en acier trempĂŠ, ĂŠtanche Ă l’humi­ ditĂŠ, Ă l’huile et Ă diverses impu­ retĂŠs. Il permet la commande de charges en suspension. Fournisseur Mayr France

RĂŠducteur hypoĂŻde Ă arbre creux

Fournisseur Suco VSE France

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Acceptant des pressions de ser­ vice de 500 bar (7250 psi), le tuyau multispiral Dynamax EC850 est proposĂŠ en 10 (DN16), 12 (DN19), 16 (DN25) et 20 (DN31). Il bĂŠnĂŠfi­ cie d’un rayon de courbure 10 % supĂŠrieur Ă celui prĂŠconisĂŠ par la norme SAE 100R15. Grâce Ă sa souplesse, il est adaptĂŠ aux espa­ ces restreints. Il convient aux entraĂŽnements hydrostatiques, aux systèmes de direction Ă entraĂŽne­ ment direct, etc. Le Dynamax satisfait Ă la norme SEA J1176 (pression d’Êclate­ ment). Son coefficient de sĂŠcuritĂŠ est de 4:1. Il bĂŠnĂŠficie de raccords standards version 62 et de la gamme DKO S pour les pressions ĂŠlevĂŠes. Un traitement de surface zinc sans chrome est proposĂŠ en standard, et zinc­nickel pour une rĂŠsistance accrue Ă la corrosion. Fournisseur Eaton Fluid Power

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La particularitĂŠ de ce rĂŠducteur rĂŠside dans son arbre creux tra­ versant lisse, qui permet le pas­ sage en son centre de flexibles d’alimentation (air comprimĂŠ, huile‌) et de câbles ĂŠlectriques. Cette construction optimise la qualitĂŠ de la liaison mĂŠcanique avec l’ÊlĂŠment entraĂŽnĂŠ par l’utili­ sation de frettes de serrage. En standard, le rĂŠducteur est ĂŠquipĂŠ de deux sorties qui favorisent, en intĂŠgrant une frette sur chacune d’entre elles, la rĂŠpartition de la puissance Ă transmettre. Les engrenages sont de type hypoĂŻde avec un rapport de conduite important qui rend le rĂŠducteur des plus silencieux et procure un jeu angulaire faible, infĂŠrieur Ă 5 arc.min. DotĂŠ de quatre rapports de rĂŠduction, le WGN est dĂŠdiĂŠ aux applications

D.R.

Tuyau multispiral 500 bar


Produits cc Hydraulique

Cales de compensation pour paliers de laminoirs les plus pointues, nécessitant dynamisme, précision et répéta­ bilité dans des domaines d’appli­ cation qui vont de l’emballage et du conditionnement à l’industrie agroalimentaire et la manuten­ tion de vrac. Son interface d’en­ trée est compatible avec tous les servomoteurs du marché. Fournisseur Atlanta Neugart France

Courroie de transmission

Ces courroies Poly Chain GT Car­ bon Ero Joint s’assemblent méca­ niquement sur site, sans démon­ ter les poulies et les axes, et sans détendre la transmission. Le temps de montage passe ainsi de 2 heures à 15 min sur les chaînes d’assemblage automobile. Réali­ sables dans n’importe quelles longueurs et largeurs > 20 mm, elles s’adaptent à toutes les ins­ tallations. La forme de découpe des doigts de jonctions a été optimisée pour améliorer la résistance en trac­ tion et en fatigue. Deux versions sont proposées, la Poly Chain GT Carbon Ero Joint, capable de dépanner n’importe quelle instal­ lation initialement équipées de courroies HTD et sa version Ulti­ mate, qui remplace n’importe quelle courroie crantée.

Ces cales assurent la compensation des tolérances à l’intérieur des paliers et rattrapent ainsi le jeu axial des cylindres de laminage. Elles se présentent sous forme de bagues plates en acier, et sont réalisées à partir de tôles stratifiées qu’on «pèle», effeuille ou dont on colle les éléments. Elles rattrapent des jeux avec une précision allant jusqu’à 25 µm et elles simplifient également la maintenance. Trois sortes de cales, utilisant les tôles stratifiées du type M-Tech L, S ou P, sont proposées. Les M-Tech L comportent jusqu’à 64 feuillards métalliques laminés, avec des épaisseurs allant de 50 à 75 µm. En les «pelant» à l’aide d’une lame, on obtient l’épaisseur désirée. Les M-Tech S sont utilisés pour réaliser des cales pleines, usinées et autocollantes. Les M-Tech P se composent de paquets de tôles minces collées sur leur bord, de différentes épaisseurs, que l’on utilise à la manière d’un calendrier éphéméride. La géométrie des cales est définie en fonction des données du bureau d’études. Elles peuvent atteindre une épaisseur de 3,2 mm sur 1200 x 600 mm de côté.

pelable (L) ou cale séparable (M), ces produits permettent de compenser les tolérances de fabrication.

Les M-Tech P sont des cales polyvalentes Les M-Tech ont une épaisseur vérifiée au centième près.

Avec un diamètre de seulement 15 mm, ces réducteurs planétai­ res 15/10 transmettent des cou­ ples élevés, atteignant 350 mNm en continu et 500 mNm en inter­ mittent. Proposés en versions de 1 à 5 étages avec 30 rapports de réduction de 3,33/1 à 1 367/1, ils sont disponibles avec paliers frit­ tés ou roulements à billes pré­ contraints et disposent d’une sor­ tie avec un arbre plein de 3 mm de diamètre. Pesant entre 19 et 35 g, en acier inoxydable, ils sont compatibles avec différents types de micro­ moteurs, qu’ils soient à courant continu, pas à pas, sans balais, etc. Ces réducteurs acceptent jusqu’à 6 000 tr/min en vitesse d’entrée. Leur plage de tempéra­ ture s’étend de – 30 à + 100 °C en standard, ou de – 55 à + 125 °C sur demande.

Chaîne porte-câble légère pour courses longues

Table linéaire miniature

cc PneuMatique

Fournisseur Georg Martin

cc description

Référence Gamme M-Tech S P ou L Caractéristique Cale pleine (S), cale

Fournisseur Tanals

Vérins à faible course très compacts

D.R.

Les vérins de la série G441 sont destinés à équiper les machines exécutant des mouvements de faibles amplitudes, rapides et répétitifs. Simple ou double effet, extrêmement compacts, sans pièce saillante, ces vérins se décli­ nent dans des diamètres de 8 à 100 mm, pour des courses allant de 4 à 100 mm en standard, et pour d’autres courses en option Deux rainures standards C et T permettent de recevoir différents modèles de détecteurs magnéti­ ques. La gamme offre plusieurs configurations : simple tige, dou­ ble effet ; tige rentrée, simple effet ; tige traversante, double effet; antirotation de tige pour les diamètres de 20 à 100 mm. Fournisseur Asco Numatics

Réducteurs planétaires Inox

Issue de la E2/000, cette chaîne porte­câble à roulettes, 3500R, est légère et économique. Elle permet des courses jusqu’à 250 m, à des vitesses allant jusqu’à 4 m/s, avec des charges supplémentaires fai­ bles. Le système à roulettes basse friction offre une solution particu­ lièrement efficace en termes éner­ gétiques par rapport aux solutions glissantes. Ouvrable dans le rayon externe, la 3500R offre une grande varia­ bilité grâce à sa division interne modulaire. Elle autorise ainsi l’uti­ lisation de toutes les largeurs de la série 3500 normale. Enfin, elle possède les atouts de la série E2/000, à savoir sûreté, longue durée de vie et résistance à l’abrasion.

cc points forts

Les M-Tech S se manipulent

facilement

D’une compacité inégalée (60 x 50 x 9 mm), ne pesant pas plus de 130 g, la LAT3 est une table linéaire miniature électrique. Le guidage, l’effort de poussée et les systèmes de mesures de la lon­ gueur ont été miniaturisés grâce à l’utilisation d’un moteur linéaire. La LAT3 est facile à paramétrer, il suffit d’entrer seulement trois données : temps de positionne­ ment, position cible, charge de travail. Dès que l’utilisateur saisit le temps de positionnement en secondes ainsi que la position cible, pendant que la table se déplace, le contrôleur calcule automatiquement la vitesse, l’ac­ célération et la décélération. Notons les temps de cycle réduits et la fréquence de fonctionne­ ment maximale de 500 cpm. Fournisseur Smc pneumatique

Fournisseur Faulhaber France

Ventouses pour surfaces chaudes

Les ventouses piGrip sont désor­ mais proposées en HNBR, matière connue pour sa tenue en tempé­ rature et ses propriétés mécani­ ques. Sans silicone PWIS, ces ven­ touses sont adaptées à la manipulation de pièces avant leur mise en peinture. Ne laissant pas de trace, elles s’utilisent pour la manutention de surfaces sensi­ bles (verre, miroir, porcelaine, car­ relage, poterie, etc.). Les quatre tailles de ventouses piGrip, allant de 29 à 79 mm, sont proposées dans cette nouvelle matière, ainsi que les petits modè­ les à soufflet B et universelles U, dans des tailles de 10 à 20 mm. Fournisseur Piab

Fournisseur Igus

février 2014ccN°962

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Produits cc Sécurité

cc Sécurité Caméras dômes à vision 360°

Ces caméras dômes à vision panoramique sont capables de filmer à 360 degrés et possèdent plusieurs modes de transmission qui permettent d’effectuer des enregistrements précis dans les zones désignées. Des fonctionnalités spécifiques améliorent la qualité d’image et réduit le trafic réseau. Elles enregistrent en HD 1080 pixels avec un maximum de 30 IPS. Les séries WV-Sx400 transmettent simultanément des flux H.264 et JPEG assurant la surveillance en temps réel tout en enregistrant en Full HD. Un flux prioritaire peut être désigné. L’identification s’effectue à travers la détection de visages et la technologie dédiée de netteté des visages. La fonctionnalité de reconnaissance faciale peut générer une alarme, ainsi que la fonction VMD qui permet d’envoyer automatiquement des messages électroniques d’alerte. Fournisseur Panasonic France

Clapets coupe-feu Vector

Ces clapets coupe-feu sont conformes à la directive européenne sur les produits de construction et à la norme produit EN 15 650. Ce marquage CE reprend les valeurs déclarées des essais (étanchéité et résistance au feu, isolation thermique, pression d’essai et type d’utilisation) qui est indispensable sur le marché européen. La gamme Vector est composée de clapets circulaires et rectangulaires scellés dans la paroi ou en traversée de dalle ou fixés sur ossature métallique ou en applique sur la paroi. Classés EI 90S ou EI 120 S, ils sont équipés de composants modulaires, avec en standard un fusible thermique. Fournisseur Panol

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N°962ccfévrier 2014

Équipement respiratoire contre l’amiante

Système antichute ultraléger

Pesant seulement 725 g, ce dispositif antichute à rappel automatique en sangle peut être connecté à un point d’ancrage au sol pour une capacité de 141 kg. Alternative sécurisante à une longe antichute, il se bloque rapidement, stoppe la chute en quelques centimètres et réduit la distance de chute avec une force d’impact de moins de 6 kN. 15 % plus léger et 30 % plus petit que les dispositifs concurrents, le système antichute NanoLok se connecte directement à la plupart des harnais. La sangle reste toujours tendue et à l’écart de l’utilisateur, ce qui réduit les risques de trébuchement et enchevêtrement. Il existe en plus de 10 modèles qui couvrent la plupart des applications possibles. Fournisseur Capital safety Group

Dôme plat de 1,3 Mpixel

Ce dôme plat très compact (100x115x42 mm) peut fournir une solution de vidéosurveillance HD économique pour les environnements limités comme les ascenseurs, les cages d’escalier ou les halls d’entrée. Il est conforme à la norme Onvif supportant les compressions H.264 et MJPEG pour la diffusion simultanée des images vers plusieurs sites à des résolutions allant jusqu’à 1,3 mégapixel (1280x1024). Le SND-5010 supporte l’affichage HD 16:9 (1280x720). Il est équipé d’un objectif fixe de 3 mm avec une fonctionnalité de détection des changements de scène abusifs qui déclenche une alerte lorsqu’il est, par exemple, aspergé de peinture. Il intègre aussi une alimentation via Ethernet PoE, une fonction jour/ nuit et un filtre de super réduction de bruit de 3e génération. Fournisseur Samsung Electronics France

Gant de protection anticoupure

La législation entrée en vigueur en juillet 2012 impose une réduction de la valeur limite d’exposition professionnelle et des mesures plus précises des différents types et tailles de fibres d’amiante auxquelles les travailleurs sont exposés. Cet équipement de protection respiratoire à adduction d’air à pression positive constante garantie vise la conformité à ces nouveaux standards. Confortable et étanche, le RAS Amiante est réalisé en silicone hypo-allergisant avec une visière en polycarbonate. Sa soupape à la demande de forme ergonomique apporte un facteur de protection de 2000. Il permet d’entrer et sortir du lieu de travail grâce à un filtre à pression négative adaptable sur le masque. Il suffit de le connecter à une source d’air dès que le niveau de contamination augmente. Le filtre soudé en ligne sur le branchement de l’adduction d’air garantit l’élimination des fibres éventuellement introduites lors du branchement. Une alarme avertit le porteur en cas de débit d’air insuffisant. Le harnais en polyuréthane se décontamine facilement grâce à sa surface lisse qui réduit le nombre de fibres d’amiante qui s’y accrochent. Fournisseur Tyco Fire & Security cc description

Références RAS Amiante Caractéristiques Appareil à

pression positive qui apporte les niveaux les plus élevés de protection respiratoire. cc points forts

Facteur de protection assigné de 2000. Sangle unique polyester avec revêtement PU. Décontamination améliorée.

Cet équipement est un gant fin tricoté en fibres Zirnium lui procurant une exceptionnelle résistance aux coupures tout en gardant une excellente dextérité. L’enduction est réalisée sur base polyuréthane ce qui lui garantit un bon grip et un port confortable. Non-salissant, particulièrement adapté aux secteurs de l’industrie, il est présenté dans un coloris entièrement noir. Cette couleur permet de le différencier aisément des autres modèles moins résistants à la coupure. Le gant BlackTactil offre un niveau de dextérité et de finesse encore jamais atteint à ce niveau de résistance aux coupures de 33,4 newtons selon la norme ISO 13 997. Cela permet de manipuler des pièces particulièrement fines dans des environnements des plus coupants. Son tricotage, fin et ergonomique, permet un port de longue durée. Ces performances selon la norme EN 388 sont de niveau 4 (en abrasion/4) – 5 (en coupure/5) – 4 (en déchirure/4) et 2 (en perforation/4). Il vise notamment les secteurs de la tôlerie, de la verrerie et de la plasturgie. Fournisseur Rostaing

Clapets coupe-feu

Installés dans les réseaux aérauliques au niveau des traversées de parois coupe-feu, ces clapets rétablissent la résistance de la paroi pénétrée et empêchent la propagation du feu par les conduits de ventilation. La gamme complète offre une étanchéité à l’air de classe B ou C et est disponible en dimensions réduites à partir de 100 mm. Testée et certifiée pour tous types de paroi, cette gamme de clapets coupe-feu, la plus complète du marché, bénéficie du marquage CE et de la certification NF pour les projets de construction

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Produits

Casque de protection contre les arcs électriques

et de rénovation des ERP (Établissements recevant du public), IGH (Immeubles de Grande Hauteur) et logements collectifs. Elle est désormais commercialisée par l’intermédiaire de distributeurs sous la marque du fabricant.

Barrières immatérielles multifaisceaux

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Destiné aux électriciens industriels, ce casque doté d’un écran teinté en polycarbonate injecté de 1,5 mm de classe optique 1 protège contre les arcs électriques de court-circuit de 7 000 ampères durant 0,5 seconde selon la norme GS ET-29 Classe 2. L’écran escamotable permet le port de lunettes de vue. Le casque E-MAN 7000 comporte une calotte équipée d’une crête d’absorption d’énergie cinétique en cas de choc. L’écran protège la totalité du visage et a subi un traitement de surface résistant aux rayures.

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Cette gamme de serrures est dotée d’un bouton à cadenas débrayable dédié au mobilier bois et composite. Verrouillé, l’ensemble tourne sur lui-même en cas de manipulation, n’offre aucune prise et se dérobe sous l’action d’un objet. Disponible en trois versions, le bouton est composé de nickel et disponible en finition chromée. Les applications possibles sont dans les établissements scolaires et les centres sportifs. Fournisseur Ronis

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Les capteurs de sécurité MLD/ AS-i peuvent à présent être insérés directement, sans module de couplage supplémentaire, au réseau AS-Interface. Lors de l’inhibition, la liaison directe AS-i offre des solutions pratiques de sécurisation d’accès. Le moniteur de sécurité prend en charge la commande de procédure et le témoin lumineux d’inhibition est commandé via AS-Interface. Il devient alors possible d’insérer un nombre plus important d’esclaves AS-i dans une configuration élémentaire. Fournisseur Leuze Electronic

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Apportant une visibilité maximale aux personnels travaillant en l’absence partielle ou totale d’éclairage, ces vêtements de protection Haute Visibilité incorporent des textiles fluorescents et photoluminescents. Ils se chargent d’énergie à la lumière et la restituent sous forme de luminescence pendant environ 8 heures. Les vêtements de protection Fluo Tech associent des bandes rétroréfléchissantes et des textiles tissés techniques dotés de propriétés de photoluminescence. Fournisseur Le Cèdre (Cepovett)


Produits

cc LOGICIELS

Solution de sécurité pour les data-centers

Basée sur l’architecture software blade, cette passerelle de sécurité au format 2U offre une disponibilité et une sécurité maximales pour les applications essentielles, avec un débit de parefeu de 75 à 110 Gbit/s. En option, la carte d’accélération de la sécurité permet une latence inférieure à 5 µs. Passerelle de sécurité unique multifonction destinée aux grandes entreprises et data-centers, l’appliance 21600 sécurise facilement des environnements de réseaux très segmentés du fait de sa forte densité de ports et assure un indice SecurityPower de 3300. Elle est préconfigurée pour un déploiement rapide, ou à configurer avec une sélection personnalisée de software blades selon des besoins de sécurité spécifiques.

Solution box et cloud

Destinée aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, cette solution hybride mixe matériel (box locale) et service en ligne (cloud) pour répondre aux besoins grandissant de partage, de travail collaboratif et de traçabilité de documents depuis l’Explorateur Windows. Il s’agit d’une solution de gestion de documents simple performante et sécurisée en environnement Windows. Avec Audrosbox, les documents restent au sein de l’entreprise, seules les versions modifiées sont sauvegardées dans le cloud, et tous les accès en consultation par Internet sont cryptés. Côté performances, la Box agit comme un cache local et les accès sont jusqu’à 100 fois plus rapides qu’avec une solution en ligne. Il s’agit d’une solution plug and play, et trente minutes suffisent pour brancher et configurer la box sur le réseau. Fournisseur Audros Technology

Fournisseur Check Point Software Technologies

Administration de parc de clients légers

Outre l’ergonomie revue avec l’ajout d’un ruban similaire à celui de la suite Office, ce logiciel d’administration de parc de clients légers Itium propose une plus forte automatisation des tâches courantes sans intervention sur les postes de travail, et des nouvelles fonctionnalités comme la gestion de la mémoire ou des batteries des clients légers mobiles. Dès qu’un nouveau poste de travail est branché, Itium Admin Services 2.0 lui applique sa configuration. Si un terminal existant se connecte, IAS vérifie s’il dispose de la dernière mise à jour et le met à niveau si besoin. À partir des informations temps réel sur l’état de charge des batteries des clients mobiles et le taux d’occupation mémoire de chaque client, le DSI peut anticiper les besoins. Fournisseur Impact Technologies

cc LogicieLs d’appLication

Logiciel de capture d’images

Avec un menu simplifié et de larges icônes, ce logiciel de capture d’images, d’annotations et de mesures de composants, a été développé pour les microscopes stéréo d’inspection. Il utilise la technologie tactile et une interaction smartphone. Il est idéal pour les rapports industriels et la communication de caractéristiques clés ou de mesures précises. DimensionOne offre un large éventail de couleurs pour obtenir un meilleur contraste entre les annotations et l’image observée. Le contraste entre l’image capturée, les annotations et les mesures peut aussi être ajusté avec l’outil de variation de l’opacité de 0 à 100 %, le minimum faisant ressortir les annotations et les mesures, le maximum montrant uniquement l’image. Cercles, lignes, points, angles et distances se mesurent aussi via les icônes simplifiées. Fournisseur Vision Engineering

cc description

Références DimensionOne Caractéristiques Logiciel de

capture d’images et d’annotations, alliant puissance et convivialité.

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N°962ccfévrier 2014

cc points forts

Utilisation de la technologie tactile et interaction smartphone possible. Cet outil est bien adapté pour les rapports industriels et la communication de caractéristiques clés ou de mesures précises.

cc LogicieLs d’appLication Logiciel de visualisation

Convivial et intuitif, fonctionnant sur tous les terminaux WinCE, ce logiciel est compatible avec bon nombre d’automates. Il intègre de nombreux objets graphiques à partir desquels est définie l’interface utilisateur. Grâce à divers styles d’interface, l’utilisateur positionne les objets sur différents niveaux et crée des types de données personnalisés. Le logiciel Galileo 8.0 est disponible en plusieurs langues. Tous les caractères Unicode sont pris en charge. La langue et les échelles de valeur sont modifiables en cours d’exécution. Galileo supporte près de 150 protocoles de communication, dont les protocoles courants Siemens Simatic, Rockwell PLC et ControlLogix, Omron, CoDeSysV2/ V3, Eaton Easy, etc. Il supporte 8 canaux de communication en parallèle avec synchronisation des données. Fournisseur Eaton secteur électrique

Accélération du trafic réseau

Système d’exploitation pour appliances Fortigate

Pierre angulaire de toutes les plates-formes de sécurité intégrées Fortigate, ce système d’exploitation offre dans sa nouvelle version plus de sécurité, d’intelligence et de contrôle, pour lutter contre les menaces les plus sophistiquées et sécuriser les appareils mobiles et les environnements Byod. FortiOS 5.0 intègre des nouvelles fonctions de contrôle pour les téléphones mobiles et les environnements Byod, qui identifient les appareils et leur appliquent des politiques d’accès et des profils de sécurité propres aux types d’appareils, à leur localisation et à leur utilisation. Fournisseur Fortinet

Constituée d’une technologie brevetée d’accélération de paquets et d’un accélérateur logiciel d’analyse de trafic réseau pour le plan de données, cette plate-forme est fournie avec Linux et une suite complète d’outils. Elle est adaptée à la conception d’applications sans fil 4G/LTE, de solutions de parefeu et d’équipements d’analyse pour les réseaux intelligents. Sans modifier les applications existantes, la technologie Wind River Intelligent Socket Layer améliore le débit de 300 % pour les applications UDP par rapport à la couche réseau Linux. Le moteur logiciel est un ensemble de bibliothèques et d’outils capables d’approfondir la visibilité dans les flux de trafic de niveaux 4 à 7. Fournisseur Wind River

D.R.

cc LogicieLs systèmes


Produits

Solution d’optimisation des coûts

des équipements, les quantités produites en temps réel, les taux de performances, etc. Fournisseur Osys Orga Système

Contrôle des silos céréaliers Conçu pour aider les entreprises à identifier la problématique des coûts, ce logiciel procure aux experts en conception, en ingénierie, en approvisionnement et en production des informations et une technologie pour déterminer avec rapidité et précision le coût d’une pièce ou d’un produit fini. Il exploite au mieux les outils de modélisation 3D et d’analyse intelligente des coûts pour fournir rapidement des études de production et des estimations. Avec aPriori 2012r2, chaque client peut exploiter des données provenant d’autres applications telles que les systèmes ERP et PLM, et diffuser l’information relative au coût des produits à toutes les unités fonctionnelles participant à la définition et à la fabrication du produit. Parmi les nouveautés de cette version, citons l’importation de nomenclatures d’ingénierie complexes provenant d’autres applications et la récupération des données matières et machine dans des environnements virtuels de production (VPEs).

Dédié au contrôle et au pilotage automatisé des silos céréaliers, ce logiciel s’enrichit d’un module indépendant de gestion de la thermométrie. Ce dernier gère toutes les données de thermométrie pour le respect de la réglementation en vigueur et l’optimisation des coûts d’énergie et de maintenance. Le module Thermo du logiciel Mesbox Silo 2013 apporte à l’exploitant des atouts significatifs tels que la conservation de la qualité du grain, la prévention des risques d’inflammation, le taux d’humidité constant entre 5 et 20%, la température entre 0 °C et 20 °C, etc. Les principales nouveautés sont la gestion des lots matières, l’affectation lot/cellule, l’ajout dynamique d’origine avec nébulisation, et le paramétrage dynamique du seuil de pré-alarme. Fournisseur Ordinal Software

Numérisation 3D

Fournisseur aPriori

D.R.

Module de traçabilité

Destiné aux secteurs agroalimentaire, pharmaceutique et cosmétique, ce module de traçabilité présente deux facettes. D’une part, une fonction «suivi des recettes» dont l’objectif est de maîtriser la phase d’incorporation des ingrédients, de mélange, de cuisson et de conditionnement des productions, et d’autre part, la fonction «supervision». Le module «traçabilité process» affiche la liste des ingrédients, calcule les quantités et contrôle chaque composant (ordre d’incorporation, quantité), les allergènes et les dates limites d’utilisation. Un écran de visualisation global de la ligne de production permet aux responsables de connaître l’état

Simple et puissant, cet outil de rétro ingénierie et de conception 3D, mis au point à partir de la plate-forme Rapidform, fonctionne avec le scanner portable Go!Scan 3D. En combinant les deux, les utilisateurs peuvent numériser des objets physiques et les modéliser en 3D dans le but de créer des rendus réalistes, de les concevoir ou de les imprimer en 3D. Go!Model offre des fonctionnalités de maillage faciles à maîtriser, abordables et de qualité professionnelle, ainsi qu’un utilitaire de création automatique de surface Nurbs, spécifiquement développé pour être utilisé avec le scanner Go!Scan 3D. Fournisseur 3D Systems France

Environnement de conception

Cet environnement unifié d’ingénierie et de conception ouvre la voie au logiciel standard unique pour tous les besoins en matière de commande d’automatismes. Les nouveaux outils de conception permettent aux ingénieurs de ne saisir qu’une seule fois les informations de configuration et de programmation, pour les utiliser à tous les niveaux de l’architecture de leur système de commande. La version initiale de l’environnement Studio 5000 comprend le logiciel Logix Designer pour la programmation et la configuration des contrôleurs d’automatisme programmable ControlLogix 5570 et CompactLogix 5370. Les versions ultérieures fourniront des applications pour d’autres tâches d’ingénierie comme le développement d’interfaces hommemachine, la gestion de bibliothèques de composants réutilisables, l’intégration d’informations, etc. Fournisseur Rockwell Automation

cc LogicieLs

de bureautique Gestion de la mobilité dans l’entreprise

La solution de gestion de périphériques mobiles XenMobile MDM répond au besoin croissant des utilisateurs de pouvoir choisir euxmêmes leurs périphériques pour accéder de n’importe où à leurs applications professionnelles y compris la messagerie, ainsi qu’à leurs documents, tout en garantissant sécurité et conformité aux directions informatiques. Les utilisateurs accèdent en un seul clic à toutes leurs applications mobiles, SaaS et Windows à partir d’une librairie applicative unifiée en toute transparence. La gestion, la configuration et la sécurisation des périphériques personnels et d’entreprise sont basées sur le profil de chaque utilisateur. XenMobile MDM intègre directement Microsoft Active Directory, les systèmes d’infrastructure à clé publique, les informations de sécurité et les outils de gestion d’événements. Fournisseur Citrix

Les unités de mesure système internAtionAL A.................................................................... ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute N ................................................................... newton nm .................................................... nanomètre Pa ..................................................................... pascal rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde ps ................................................... picoseconde T .............................................................................tesla V ................................................................................ volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm Autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr.........................................................................................................................tour tr/min ............................. tour par minute

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N°962ccFéVRIER 2014

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cahier technique

La prospection électromagnétique du pétrole sous-marin ccréalisé par

ccStéphane SainSon IngénIeur-conseIl

D. R.

Géophysicien et ingénieur conseil, spécialiste en instrumentation, acquisition et interprétation de données en milieu hostile, Stéphane Sainson a débuté ses recherches au Laboratoire de géophysique appliquée de l’École normale supérieure de Paris et les poursuit ensuite dans l’industrie du pétrole. Les résultats de ses travaux ont de nombreuses applications dans les domaines de la prospection pétrolière offshore, de l’auscultation et la sécurité des puits profonds d’extraction d’hydrocarbures, et enfin de l’inspection automatique des pipelines sous-marins. Membre de l’Association des consultants pétroliers, il est l’auteur de trois ouvrages sur le sujet.

ongtemps basée sur les seules méthodes d’exploration sismiques, la recherche du pétrole sous-marin n’était couronnée de succès que dans 20 % des cas. Pour améliorer ces scores, les prospecteurs pétroliers ont développé des méthodes électromagnétiques permettant d’évaluer la conductivité électrique du fond marin, dont les modifications trahissent la présence d’un réservoir d’hydrocarbures. Les mesures sont exploitées dans des logiciels de simulation facilitant l’interprétation géologique de la zone explorée. Ces techniques permettent aux géologues d’arriver à un taux de réussite de près de 90 %, réduisant à la fois significativement les coûts d’exploration et l’impact sur l’environnement. cm

L

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cahier technique

Fig. 1

a prospection offshore représente plus d’un tiers du marché de l’exploration pétrolière mondiale et ne cesse de croître. La méthode dite « sismique réflexion » est l’une de ses principales activités. Cette technique de « prospection indirecte », qui passe par l’analyse de la propagation d’ondes sismiques dans le sol, permet de découvrir des « pièges », c’est-à-dire des structures géologiques susceptibles de contenir des hydrocarbures, tels les anticlinaux. Pour affirmer la présence de pétrole ou de gaz, il est ensuite nécessaire de forer et d’effectuer des mesures en fond de puits (diagraphies). Ces opérations représentent près de 80 % du coût global d’une campagne d’exploration, car quatre forages sur cinq sont en réalité secs, et donc non amortissables. Pendant près d’un siècle, l’exploration pétrolière s’est appuyée sur cette prospection indirecte des hydrocarbures. C’est pourquoi la « prospection directe », qui permet de déceler la présence d’hydrocarbures sans avoir recours aux forages, a toujours suscité un intérêt très compréhensible qui s’est souvent traduit au cours du temps par des débats houleux et passionnés, pas toujours objectifs. Un débat amplifié par le fait que le point commun à ces techniques directes fut le recours systématique à l’emploi plus ou moins à bon escient d’ondes électromagnétiques, voire radioélectriques, dont l’interprétation pour la détection et la localisation des gisements de pétrole sortait très souvent du cadre de la physique « démontrée ».

L

1. Forer directement au bon endroit Cette idée de détecter directement le pétrole sans avoir recours aux forages exploratoires n’est pas à proprement parler nouvelle. Cependant, c’est seulement dans les années 2000 que de véritables avancées techniques

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L’électrographie de fond de mer consiste à mesurer, à travers un réseau de capteurs posés sur le fond, les modifications spatiales des champs électriques et magnétiques du sous-sol dues à des ondes électromagnétiques émises par une source contrôlée ou naturelle. L’analyse de ces mesures permet de déterminer la conductivité locale du sous-sol, mettant en avant la présence d’un réservoir d’hydrocarbures de conductivité plus faible que celle de l’encaissant.

reposant sur des concepts physiques bien établis ont pu voir le jour, permettant de proposer un indice de présence d’hydrocarbures fiable. Après dix années d’exploitation et plus de 500 opérations, les méthodes électromagnétiques marines utilisées en complément de la sismique présentent un taux record de découverte de près de 90 % et semblent aujourd’hui bouleverser la donne en matière de recherche pétrolière offshore, en limitant ainsi considérablement les risques liés à l’exploration. En général, on peut qualifier ces méthodes de prospection électromagnétiques spécifiques du sous-sol marin d’électrographies de fond de mer, en réponse à la nomenclature anglo-saxonne très générique de seabed logging (SBL). Elles peuvent être à source contrôlée (marine controlled source electromagnetic) ou à source naturelle (marine magnetotellurics). De manière plus restrictive, on peut aussi utiliser cette terminologie pour toute représentation graphique des variations d’une propriété électromagnétique du sous-sol marin et plus particulièrement celles de la conductivité électrique.

2. évaluer la conductivité électrique du sous-sol marin Des propriétés physiques des roches, la conductivité électrique est de loin celle qui présente la plus grande variabilité. Elle est de plus la seule qui permet de fournir des informations précises sur la nature pétrographique des roches (faciès et lithologie), et elle a été d’ailleurs largement utilisée dans le domaine des diagraphies. En fond d’océan, les sédiments marins

D. R.

Le Graal de tout géophysicien pétrolier ? Forer du premier coup au cœur d’un réservoir d’hydrocarbures. Pour réaliser ce rêve, les prospecteurs ont développé des méthodes électromagnétiques, alliant mesures de précision et traitements numériques sophistiqués. Les chances de succès frôlent désormais les 90 %. Impensable il y a encore une dizaine d’années !

F. RobeRt

Détecter le pétrole sans forage

Principe de l’électrographie de fond de mer


La prospection éLectromagnétique

Fig. 2

Effet de la conductivité et de la fréquence sur la pénétration d’un signal dans un milieu

cc Ce qu’il faut retenir

cL’électrographie de fond de mer est la première méthode de prospection directe des hydrocarbures donnant un indice de présence fiable dans près de 90 % des cas. cLa mesure des champs électriques et magnétiques permet par calcul de localiser les réservoirs dont la conductivité diffère de celle du sous-sol.

F. RobeRt

cCes méthodes limitent les puissances émises et le nombre de forages d’exploitation, elles sont donc plus respectueuses de l’environnement.

L’augmentation de la conductivité électrique (σ) d’un terrain considéré comme homogène et isotrope réduit rapidement la profondeur de pénétration des lignes de champs électriques et magnétiques, en atténuant l’amplitude de l’onde excitatrice. De même, l’augmentation de la fréquence de l’onde excitatrice réduit la profondeur de pénétration des lignes de champs électriques et magnétiques.

Fig. 3

Rôle des courants de Foucault dans la détection des réservoirs

F. RobeRt

3. exciter le Fond marin

Les courants de Foucault créés dans le sous-sol par les variations de flux électromagnétiques s’opposent à la pénétration des ondes excitatrices. La présence d’un réservoir d’hydrocarbures crée une singularité qui atténue plus faiblement la pénétration des ondes.

D. R.

composantes vectorielles (Fig. 1). Il devient alors possible de détecter et de localiser latéralement des anomalies de conductivité, ce qui est impossible par exemple avec les méthodes à courant stationnaire, qui ne permettent qu’une exploration verticale. La présence de courants électriques variables dans un milieu géologique quelconque crée plus ou moins des courants secondaires produits par les flux magnétiques primaires, en vertu de la loi de Faraday et du théorème d’Ampère. Ces courants secondaires, également désignés sous le nom de courants de Foucault, s’opposent au courant primaire qui les a engendrés d’autant plus fortement que la fréquence d’émission et la conductivité électrique des milieux traversés sont élevées (Fig. 2). Ceci a pour conséquence d’une part de limiter la profondeur d’investigation de la méthode par « effet de peau » et d’autre part d’atténuer de manière différenciée les champs électromagnétiques dans un milieu géologique hétérogène (Fig. 3). Ainsi la présence d’un réservoir d’hydrocarbures est décelable par une plus faible atténuation des champs électromagnétiques.

imprégnés d’eau de mer présentent une conductivité (~ 0,03 siemens par mètre S/m) contrastant avec celle de la roche réservoir plus résistante (~ 0,003 S/m). Malheureusement, les variations spatiales des conductivités électriques représentatives du sous-sol marin ne sont pas directement accessibles à la mesure. En revanche, les enregistrements en fond de mer des champs électromagnétiques (électrique, E et magnétique, H) générés à distance par des sources naturelles ou artificielles et modifiés localement peuvent en donner précisément la distribution, si tant est que l’on puisse mesurer simultanément par des dispositifs séparés leurs

Pour recueillir ces informations, le dispositif de prospection comprend une source électromagnétique (dipôle électrique horizontal) et une pluralité de capteurs automatiques posés sur le fond de la mer formant un réseau au-dessus du « prospect », la zone à prospecter délimitée préalablement par une méthode sismique. Les sources utilisées peuvent être artificielles ou naturelles émettant dans la bande des 0,01 Hz à 5 Hz (en moyenne 1 Hz). Les sources artificielles immergées et mobiles, appelées poissons, sont tractées par un navire de surface. Elles comportent un émetteur de puissance immergé et contrôlable d’environ 50 kW, complété par une antenne d’émission de plusieurs centaines de mètres de long (Fig. 4). Les sources naturelles sont d’origine tellurique, induites soit par les orages magnétiques, interaction du vent solaire avec le champ magnétique terrestre, soit par les orages atmosphériques (résonance de Shumann). Ces sources de plus basses fréquences sont réservées pour des profondeurs d’investigation plus importantes. Les récepteurs fixes placés sur le fond marin février 2014ccN°962

59


cahier technique

Fig. 4

Fig. 5

Une antenne remorquée

Un réseau de capteurs immergés

La source électromagnétique remorquée comporte un émetteur de puissance contrôlable (poisson), vu ici en surface, pouvant dissiper dans le milieu marin, via une antenne remorquée de plusieurs centaines de mètres, une puissance d’environ 50 kW avec des intensités de plus de 1 500 A à une fréquence de 1 Hz.

sont des électromètres et magnétomètres vectoriels submersibles capables d’enregistrer séparément et simultanément les composantes horizontales et verticales des champs électriques et magnétiques (Fig. 5). Les électromètres sont à différence de potentiel et électrodes impolarisables ou à densité de courant (actuellement en développement). Ils opèrent sur une bande de fréquences plus ou moins large selon la méthode utilisée (tellurique ou contrôlée). Les magnétomètres sont à vanne de flux. Grâce à une électronique à très faible bruit (quelques pV/m), leurs précisions respectives sont de l’ordre du nV/m et du nT.

L’arrivée sur zone s’effectue par un repérage au GPS et par l’immersion de transpondeurs acoustiques pour le balisage automatique de la zone d’étude après vérification du bon fonctionnement de leurs liaisons acoustiques et hertziennes. Après vérification et calibration, les capteurs contenant les électromètres et magnétomètres sont ensuite immergés. Leur flottabilité négative les fait descendre et se positionner sur le fond à des intervalles (250 à 500 m) aussi réguliers que possible en fonction de la géométrie d’acquisition choisie. On crée ainsi un réseau de mesure pouvant comprendre plusieurs dizaines de capteurs répartis sur plusieurs kilomètres carrés. S’effectue ensuite l’opération proprement dite d’acquisition des données. Tout d’abord par des mesures de bruits de fond, puis par des passages successifs de la source au-dessus des capteurs de champ selon les profils prédéterminés. La mise en place du réseau de capteurs et la campagne de mesure effectuée constituent ce que les professionnels appellent un « survey ». Les capteurs sont alors détachés de leur lest et leur flottabilité positive les fait remonter pour être récupérés en surface. Les lests en béton inerte qui restent au fond sont solubles, assurant ainsi une empreinte éco-

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Fig. 6

Ordres de grandeur moyens des signaux et bruits électriques sous-marins

F. RobeRt

4. mettre en place le survey

logique quasi nulle. Toutes ces opérations doivent s’effectuer sous des conditions océano-météorologiques aussi bonnes que possible, afin de ne pas endommager ni perdre le matériel. Par ailleurs, il est possible voire recommandé d’effectuer une électrographie conjointement avec une acquisition sismique haute résolution (job combiné). L’ensemble des données, comprenant les valeurs de champs (électriques et magnétiques), leurs positionnements, les mesures relatives aux conditions d’intervention (attitude, résistivité de l’eau de mer, etc.) sont déchargées des systèmes d’acquisition sur les calculateurs de bord pour y être ensuite traitées automatiquement (processing et interprétation rapide).

D.R.

La détection se fait via un réseau de capteurs immergés et posés sur le fond marin, équipés d’électromètres et de magnétomètres vectoriels. Ces instruments sont composés pour la mesure des composantes horizontales et des champs électriques de deux antennes perpendiculaires entre elles, d’une dizaine de mètres de longueur munies à leurs extrémités de deux électrodes impolarisables (Ag/AgCl).

Les capteurs reçoivent le signal émis par l’antenne, pouvant être à 10 km, sous plusieurs formes : de manière directe et indirecte (a), cette partie du signal (<15 nV/m) est filtrée à 10 nV/m. Ils reçoivent également le bruit de fond émis par le champ tellurique (b) qui est très faible (>5 pV/m). enfin, le champ réfracté par l’éventuel réservoir d’hydrocarbures (c), qui se situe dans une plage de 1 à 7 nV/m.


La prospection éLectromagnétique

Atténuation et déphasage de la propagation d’une onde excitatrice dans le sous-sol

Méthode de détection d’un réservoir en fonction de l’atténuation du signal

F. RobeRt

Fig. 8

F. RobeRt

Fig. 7

L’amplitude du signal est atténuée de façon décroissante exponentielle plus ou moins rapidement en fonction de la conductivité électrique du terrain. Dans le même temps, elle est déphasée par rapport à l’onde de référence émise par la source.

D.R.

5. traiter le signal Dans la grande majorité des cas, en fond de mer, le rapport signal sur bruit (S/B) est en général excellent et peut atteindre un facteur 1 000. Néanmoins, dans les zones à forte activité anthropique et en faible profondeur d’eau, ce dernier peut chuter fortement et rendre ainsi l’opération impraticable. Le traitement des signaux captés est fait en plusieurs étapes (Fig. 6). Les ondes directes issues de la source et celles provenant par réflexion de la surface de l’océan, toutes deux descendantes et généralement les plus intenses, sont tout d’abord filtrées et ensuite éliminées. Les ondes montantes provenant du sous-sol, les seules intéressantes pour la prospection, sont alors amplifiées, les amplitudes et phases sont enregistrées pour chaque récepteur (Fig. 7). Ces informations confrontées entre elles, en tenant compte de la géométrie du «survey» et de la position relative des capteurs et de la source, permettent, après calculs, la détection et la localisation du réservoir éventuel (Fig. 8). Ces informations alimentent les modèles de simulation mathématique servant à l’interprétation des données d’acquisition électromagnétique. Ces simulations s’appuient en général à la fois sur des modèles numériques, voire analytiques (résolution du problème direct établi à partir des équations de Maxwell, complétées par la loi d’Ohm) pour l’obtention des conductivités apparentes tirées des mesures du champ électrique et magnétique et sur des algorithmes d’inversion comme celui de Levenberg-Marquard pour l’obtention des conductivités inversées correspondant aux conductivités spécifiques des roches (Fig. 9). Pratiquement, le processus d’inversion s’effectue autour d’une minimisation des écarts entre les grandeurs mesurées et les grandeurs calculées théoriquement. Ce processus d’itérations successives et de tests de vraisemblance s’effectue à l’aide des données sismiques qui fournissent

Représentation en coordonnées polaires de l’amplitude (information sur la position latérale) et de la phase Φ (information sur la profondeur) des signaux (champs électriques) réfractés par les couches géologiques avec et sans hydrocarbures, qui dépendent de l’éloignement à la source (offset).

avec une très bonne résolution, de l’ordre de 30 m, une représentation géométrique de la structure géologique du sous-sol et plus particulièrement du piège à hydrocarbures. Pour l’obtention d’images 3D, il est également possible après migration des données électromagnétiques d’obtenir des images holographiques.

6. qualiFier les mesures Un contrôle de la qualité des mesures est indispensable à tous les stades de l’acquisition et du traitement des données. En opération, ce contrôle est assuré par plusieurs procédures et dispositifs. Au début du survey, avant immersion, les électromètres sont vérifiés et calibrés (calibrage de surface) dans une cuve instrumentée située en soute. Pendant le survey, l’acquisition est contrôlée in-situ en bout de profil par un électromètre de référence immergé (calibrage in-situ) dont les données assureront a posteriori l’opération de normalisation de l’ensemble des mesures. En fin de survey, les données sont contrôlées, et le cas échéant, les électromètres calibrés une deuxième fois pour assurer les corrections et plus particulièrement celles concernant les dérives instrumentales, électroniques notamment. Pendant toutes les phases de traitement, les données sont analysées et vérifiées en permanence par des tests de convergence et certifiées à chaque nouvelle étape du processus d’acquisition (tri), jusqu’à la phase finale d’interprétation.

7. interpréter les données géologiques Vient ensuite l’interprétation géologique de ces simulations. Sommairement, la technique d’interprétation géologique consiste en pratique à créer un modèle réaliste de février 2014ccN°962

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cahier technique La prospection éLectromagnétique

Fig. 9

F. RobeRt

Cycles de simulation et d’interprétation des données d’acquisition

Les théories et les données génériques sur la géophysique permettent de calculer les conductivités spécifiques théoriques de la zone étudiée. La méthode du problème direct, qui compare les données d’acquisition avec des valeurs synthétiques calculées à partir de modèles théoriques préétablis, fournit par le calcul les conductivités apparentes. Dans un second temps, à partir des conductivités apparentes issues des mesures des champs réels, la méthode du problème inverse détermine par le calcul les conductivités spécifiques de la zone étudiée. La comparaison des deux valeurs des conductivités spécifiques renseigne sur la probabilité de présence d’hydrocarbure.

la structure géologique à partir des mesures de champs, à résoudre le problème direct par un code d’éléments finis, puis à effectuer une inversion des données grâce aux informations géologiques et géophysiques acquises antérieurement. La haute résolution de la sismique permet ainsi d’accéder à des modèles précis de la répartition latérale et en profondeur des conductivités électriques, et ainsi de déterminer la présence ou non d’hydrocarbures dans le piège structural (Fig. 10). Depuis le début des années 2000, l’électrographie de fond de mer a montré son efficacité à travers le monde dans les golfes de Guinée (bassin angolais), du Mexique, en Mer du Nord (champs de Troll et de Frigg), en Mer de Barents, en Mer de Chine, en Malaisie (champ de Sabah), sous toutes latitudes et profondeurs d’eau. Sur le plan de l’investigation géophysique pure, la méthode électromagnétique paraît être aujourd’hui plus un moyen de détection, voire de localisation de gisements d’hydrocarbures, qu’un moyen précis de description structurale, lithologique, voire faciologique de pièges géologiques tels qu’on l’entend dans le cadre de la prospection sismique voire de l’exploration diagraphique. Toutefois, cette méthode paraît être un bien meilleur indicateur de saturation en hydrocarbures que la sismique, notamment grâce aux valeurs caractéristiques de résistivité (Fig. 11).

8. protéger l’environnement Parmi les techniques amont d’exploration pétrolière marine, l’investigation électromagnétique est de loin celle qui présente l’empreinte écologique la plus faible. La quan-

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N°962ccfévrier 2014

tité d’énergie électrique transmise au milieu est nulle pour les méthodes à sources naturelles, insignifiante pour celles utilisant des sources contrôlées. Pour ces dernières, l’énergie se dissipe très vite dans l’eau de mer pour se confondre très rapidement avec celle des activités anthropiques normales. C’est surtout ensuite par la limitation drastique des forages d’exploration que ces méthodes sont les plus respectueuses de l’environnement. Après le rapprochement ou le rachat de start-up comme la firme britannique OHM et la compagnie américaine AOA Geomarine, trois sociétés se partagent actuellement le marché international: deux norvégiennes, EMGS (ElectroMagnetic Geo-Services) leader mondial et PGS (Petroleum Geo-Services), et la société américaine Schlumberger avec sa filiale WesternGeco. Le chiffre d’affaires mondial annuel, en forte croissance depuis ces dernières années, est d’environ 700 millions de dollars mais ne représente pour l’instant qu’un faible pourcentage du total des activités d’exploration offshore.

9. bilan et perspectives La probabilité de découvrir un gisement en utilisant uniquement les données sismiques est restée jusqu’ici relativement faible (20 à 25% de chance de succès). En complétant cette investigation par des informations électromagnétiques, les chances de succès sont alors considérablement augmentées si tant est que la conductivité électrique du réservoir tranche franchement avec celle des sédiments et que les dimensions du gisement soient suffisamment grandes pour qu’à distance l’action perturbatrice soit significative pour être mesurable. Fig. 10

Interprétation géologique des données issues de la simulation Amplitude Champ

Capteur

Coupe sismique

Les amplitudes des champs sont mesurées pour chaque capteur servant à l’acquisition électromagnétique. La coupe sismique facilite, elle, la localisation verticale du piège. La superposition de ces deux cartes, complétées par celle des conductivités calculées (dégradé de couleurs du vert au rouge), mettent en valeur le réservoir d’hydrocarbures, sensiblement plus résistant que son encaissant sédimentaire gorgé d’eau de mer.


Fig. 11

F. RobeRt

Comparaison des méthodes sismiques et électromagnétiques

Les signaux collectés par la méthode sismique (vitesse et amplitude, courbes en jaune), ne permettent pas de quantifier précisément la richesse d’un gisement en hydrocarbures, contrairement à la méthode électromagnétique (courbes en rose).

Dans ces conditions favorables, a priori, la sismique réflexion renseigne sur la forme et la structure du soussol, a posteriori, l’électrographie donne des indications sur l’évolution horizontale et latérale des propriétés des diverses strates géologiques, c’est-à-dire des faciès. On peut admettre que le couplage des deux techniques forme une méthode directe de prospection ou tout au moins fournit un indice de présence des hydrocarbures suffisamment fiable pour être considérée comme telle. Sur le plan technologique, l’électrographie de fond mer s’est développée rapidement grâce à l’évolution des performances de l’électronique faible bruit, des modèles numériques d’interprétation à plusieurs dimensions et des algorithmes d’inversion de données, suivant l’évolution des capacités des super-calculateurs pouvant effectuer aujourd’hui plus de 100 trillions d’opérations à la seconde. Les techniques électrographiques de fond de mer sont perçues aujourd’hui comme des technologies de rupture et marquent une étape fondamentale dans la prospection pétrolière offshore. Elles auront probablement bientôt une incidence importante sur l’économie mondiale de l’énergie, notamment sur les activités de forages en mer et de diagraphies. L’avenir passera inévitablement par la miniaturisation des capteurs de champ avec une augmentation concomitante de leur précision, leur permettant par exemple d’être intégrés directement sur des flûtes sismiques (système combiné d’acquisition), et par le développement des systèmes interprétatifs 3D donnant ainsi l’accès direct voire immédiat à l’information géologique qui pourraient aller jusqu’à estimer les gains potentiels. Enfin, on peut d’ores et déjà imaginer d’autres applications industrielles comme l’évaluation et le monitoring de gisements ou de sites de stockage, ou bien la recherche d’hydrocarbures non conventionnels, d’hydrates de gaz ou encore de minerais (métaux stratégiques). cm février 2014ccN°962

3

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cahier technique La prospection éLectromagnétique

POUR ALLER PLUS LOIN Parmi toute la littérature attachée à la prospection pétrolière, citons en premier le livre de Stéphane Sainson, Electrographies de fond de mer. Une révolution dans la prospection pétrolière, paru aux éditions Lavoisier. Synthèse unique, cet ouvrage abondamment illustré, le premier et seul ouvrage traitant uniquement du sujet, décrit les principes, les méthodes, les techniques et les matériels utilisés dans l’industrie. Il constitue également un véritable outil de réflexion sur l’utilisation en prospection de l’énergie électromagnétique en milieu conducteur (eau de mer), fixant ainsi les limites théoriques et pratiques de ces nouvelles investigations. On pourra consulter par ailleurs The Magnetotelluric method : theory and practice, écrit par Alan D. Chave, consultable sur le site http://ebooks.cambridge.org, qui dresse un panorama de toutes les méthodes magnéto-telluriques utilisées en prospection pétrolière et Element of petroleum geology de R C Selley paru en 1997 chez Gulf publishing. cm

Rendez-vous Congrès et publications

Trois grands congrès annuels organisés par des sociétés savantes rassemblent les géophysiciens et les ingénieurs spécialisés en prospection pétrolière : Eage : European Association of Geoscientists and Engineers (http://www.eage.org) ; SEG : Society of Exploration Geophysics. (http://www.seg.org) ; SPE : Society of Petroleum Engineers (http://www.spe.org). Ils sont complétés par une multitude de mensuels et bimestriels, le plus généralement disponibles sur le Web, dont Geophysical prospecting, aux éditions Wiley, Journal of applied geophysics et Marine and petroleum geology, aux éditions Elsevier, ou encore Applied geophysics et Surveys in geophysics aux éditions Springer. cm

Vocabulaire professionnel c

Valeur moyenne intégrant localement les conductivités spécifiques d’un ensemble de roches traversé globalement par un courant électrique.

c

PIÈGE

c

ROCHE RÉSERVOIR

c

FACIÈS

c

LITHOLOGIE

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RÉSONANCE DE SHUMANN

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PROFONDEUR D’INVESTIGATION

Embarquez à bord de l’un des Supply Ship de la compagnie d’exploration EMGS et découvrez tous les dessous d’une campagne de prospection électromagnétique. EMGS

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N°962ccfévrier 2014

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Structure géologique pouvant receler des hydrocarbures. Lorsque c’est le cas, c’est un gisement. Roche contenant des hydrocarbures.

Aspect et disposition des roches.

Nature des roches.

Fréquence correspondant au piégeage des ondes électromagnétiques issues des orages atmosphériques (électriques) dans la cavité formée par les surfaces terre/ ionosphère.

Profondeur à laquelle la technique est efficace. elle dépend des qualités intrinsèques de la méthode utilisée et des propriétés du sous-sol.

c

PROSPECTION INDIRECTE

c

PROSPECTION DIRECTE

Vidéo

À la recherche de l’or noir

CONDUCTIVITÉ APPARENTE

elle s’attache uniquement à décrire la forme et les structures des terrains sous-jacents, basée sur des critères objectifs régis par les lois naturelles de la géologie de gisement. elle décèle la présence des hydrocarbures sans avoir recours aux forages.

D.R.

Bibliographie Prospection pétrolière


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LA FABRIQUE DE L’INNOVATION ccTHIBAUT DE JAEGHER DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

tdejaegher@industrie-technologies.com

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S

i Volkswagen (1) était un pays, il aurait une population de 600 000 salariés comme le Cap Vert, un PIB de 192 milliards d’euros comme la Roumanie et une capacité d’investissement en recherche et développement de plus de 20 milliards d’euros par an, presque comme… la France et son grand emprunt. Si l’on en croit les ambitions annoncées par Volkswagen, le groupe automobile allemand va investir plus de 102 milliards d’euros entre 2014 et 2018 pour mettre à niveau ses produits, ses usines et ses technologies. Cette masse financière a fait du premier constructeur européen l’un des groupes les plus innovants de la planète. L’allemand rivalise ainsi avec Samsung, Apple ou Toyota dans les classements mondiaux des champions de la R&D. Cette position n’est pas qu’une histoire d’argent ; elle est la conséquence directe de la volonté du groupe de devenir le leader mondial de l’automobile en 2016. Pour arriver à ses fins, le constructeur s’ingénie à mutualiser un maximum de composants et de services entre ses marques, tout en préservant à chacune sa personnalité. Technologiquement, cela se traduit par le développement de quatre plateformes modulaires pour partager le «back-office» des neuf marques en préservant leur style via les finitions.

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En termes de gains, cette stratégie permet: 1. de développer plus vite les voitures. En simplifiant, les ingénieurs les créent en utilisant différents modules dont le comportement est connu et éprouvé (2). 2. de réduire les coûts de revient en partageant 60% de composants (en termes de valeur) entre des modèles très différents chez Audi, Skoda, Seat ou VW (3). 3. de simplifier le casse-tête de la charge de travail des usines, puisque chaque ligne –adaptée pour une plateforme– peut produire plusieurs modèles issus de différentes marques (4). 4. et d’augmenter la puissance d’achats, puisqu’il ne s’agit plus, pour un fournisseur, lorsqu’il gagne un appel d’offres, de fournir un seul modèle mais une famille complète de véhicules (5). Forts du succès de Volkswagen, tous les constructeurs tentent aujourd’hui d’imiter ce système modulaire. Mais il n’est pas sans risque. Notamment en termes de qualité. Lorsqu’un défaut est décelé, ce sont des millions de voitures qui sont touchées ! D’ailleurs, certains fournisseurs, conscients de cette faiblesse, commencent à se demander si le niveau de qualité standard de l’automobile (on compte en PPM, en parties par million) est encore adapté… À demi-mot, ils reconnaissent que le PPB (parties par billion, milliard en anglais) serait peutêtre moins… risqué ! cm

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