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PORTRAIT
Déjà parus chez E-T-A-I
auto
p hilippe j acquemotte
auto
PORTRAIT
RACONTE-MOI TON CASQUE
RACONTE-MOI TON CASQUE
90 HISTOIRES
Il y a des milliers de pilotes (auto et moto), et, pourtant, aucun ne porte un casque au design identique. Le casque est en effet la seule partie de l’équipement qui appartient entièrement au pilote, la seule qu’il puisse choisir, la seule avec laquelle il fait ce qu’il veut. Chacun y met ce qui le distingue : sa personnalité, son identité à travers une couleur, un logo, un dessin, une forme qui suscite une certaine émotion. Au fil du temps et des courses, c’est au casque que le public reconnaît le pilote et, petit à petit, l’homme et son casque ne font plus qu’un. Le casque se personnifie et devient l’âme du pilote. Découvrez le récit de 90 pilotes qui confient la relation particulière qu’ils entretiennent avec leur casque, de l’idée à la course.
Retrouvez tous nos ouvrages sur notre site internet www.editions-etai.fr
ISBN : 979-10-283-0048-7
9 791028 300487
RACONTE-MOI TON
CASQUE
Journaliste au sein des rédactions de RTL TVI et de Bel RTL depuis vingt ans, Philippe Jacquemotte a toujours été présent dans le monde de l’automobile et des sports mécaniques. À son palmarès : commentateur des 24 Heures de SpaFrancorchamps de 1999 à 2012, commentateur du championnat du monde de GP2 alors que Jérôme d’Ambrosio en était un des principaux animateurs, producteur et journaliste pendant dix ans des émissions MotoGP, animateur et chroniqueur des émissions Drive In et Bel Auto sur Bel RTL. Chaque année, au Salon de l’auto de Bruxelles, Philippe Jacquemotte réalise également les émissions spéciales en radio et de nombreux reportages diffusés dans le journal télévisé de RTL TVI.
90 HISTOIRES p hilippe j acquemotte
E-T-A-I Antony Parc 2 10, place du Général de Gaulle 92160 Antony Téléphone : + 33 (0)1 77 92 92 92 Télécopie : + 33 (0)1 46 99 31 55 www.infopro-digital.com
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F1
BARRICHELLO RUBENS
Le design de mon casque date de 1980. À l’époque, je roulais en karting et j’ai dessiné mon casque moi-même dès ma troisième course parce que très vite j’ai voulu un casque qui représente mon identité et dont les couleurs le rendraient unique et personnel. Le design proprement dit vient de moi avec la partie rouge autour de la visière et le même ovale presque symétrique à l’arrière. La couleur rouge orange vient, elle, d’Ingo Hoffmann. Il a disputé quelques Grand Prix (trois) en 1976 et 1977 chez Copersucar-Fittipaldi et c’est lui qui m’a offert mon premier casque. Il était complètement orange avec juste une partie jaune sur l’avant. J’aimais beaucoup ce casque et cette couleur, je l’ai donc adoptée pour moi. De quoi me souvenir de lui tous les jours, j’ai d’ailleurs roulé avec le casque d’Hoffmann à Interlagos en 2008. Le bleu sur le sommet m’a été inspiré par Raul Boesel qui roulait chez March et Ligier en 1982 et 1983, son casque était blanc avec une bande rouge horizontale sur le côté et le sommet bleu, je trouvais cela beau et je l’ai inclus dans mon design par la suite. Ce casque est donc le mien depuis toujours et dès mes tout débuts en compétition. Je l’ai conçu moi-même dans ma chambre en commençant par faire un brouillon sur une feuille de papier. Par la suite, Sid Mosca s’en est occupé et m’a aidé à améliorer le dessin d’origine. Durant ma période Ferrari, j’ai commencé à travailler avec Jens Munser, qui était le designer de Schuberth. C’est lui qui a rendu le sommet bleu plus lumineux, c’est lui aussi qui a peint les casques de
L’orange d’Ingo Hoffmann qui m’a offert mon premier casque
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PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
1993-2011 (323 Grands Prix – record) 11 victoires, 14 pole positions, 68 podiums
ma période Brawn GP, où Jenson Button et moi avions des casques jaune fluo et noir pour être en phase avec les couleurs de l’écurie. Le rouge était devenu jaune et le bleu transformé en noir. J’ai conservé un casque par saison, ce qui en fait beaucoup, mais aucun n’a plus d’importance qu’un autre, je les aime tous. Ils sont dans une pièce spécialement consacrée à cet effet dans la maison, de manière que tout le monde puisse les voir, les miens et ceux de mes amis pilotes, j’en ai plus de vingt-cinq ayant appartenu à d’autres pilotes. Je n’ai jamais voulu changer de design, car mon casque représente mon identité, mais je n’ai rien contre le fait que des pilotes plus jeunes changent de casque régulièrement. Pour moi, cela ne pose aucun problème. J’ai changé plusieurs fois, mais toujours pour une raison bien précise. Comme je l’ai dit, j’ai porté le casque d’Ingo Hoffmann en 2008 pour lui rendre hommage quand il a pris sa retraite à 55 ans. Autre exemple, en 2001, au Grand Prix du Brésil, j’ai remplacé l’ovale rouge par un drapeau brésilien. En 2006, j’ai échangé mon casque avec celui de Tony Kanaan pour disputer le Grand Prix de Monaco alors qu’il portait le mien pour disputer les 500 Miles d’Indianapolis, puisque les deux courses avaient lieu le même jour. L’important est que chacun se sente bien avec les couleurs de son casque en fonction de ses goûts. Personnellement, j’aime beaucoup le design du casque de Thierry Boutsen. C’est une bonne chose que tous les casques soient différents de façon que tout le monde soit identifiable, mais je ne dirais pas que les anciens designs sont plus efficaces que les modernes.
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RUBENS BARRICHELLO >>> RACONTE-MOI TON CASQUE
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F1
ALLIOT
PHILIPPE
Mon casque est blanc avec, sur le dessus, une bande bleue et une bande rouge qui se rejoignent à l’avant. Le choix des couleurs va de soi, ce sont les couleurs de la France, c’était pour moi une obligation à l’époque puisque je suis assez nationaliste. La deuxième raison qui explique le choix de ces couleurs et de ce design, c’est Chris Amon, le pilote néo-zélandais qui a roulé dans les années 1960-1970 et qui était mon idole. Son casque était blanc avec d’un côté une bande bleue qui venait s’élargir au-dessus de la visière et de l’autre une bande rouge qui avait la même forme, et j’ai identifié mon casque plus ou moins de la même manière, ses lignes étaient verticales, les miennes horizontales. J’ai gardé ces couleurs et ce design très longtemps, jusqu’en 1994, lorsque je suis allé chez McLaren, où Ron Dennis m’a dit un jour que mon casque était très vilain et plus du tout dans le coup. Il m’a demandé de lui donner mon casque parce qu’il comptait faire luimême un autre design, et effectivement il m’a fait un autre design qui s’apparentait à celui d’origine – il avait respecté les lignes et les couleurs – mais plus fin et plus travaillé, c’est donc Ron Dennis qui a réalisé la deuxième version de mon casque. Je suis certain que c’est vraiment lui qui a fait le dessin, car il m’a montré plusieurs propositions sur papier avant que nous choisissions ensemble et qu’il le fasse peindre par un professionnel. Ce casque, je l’ai toujours puisque je m’en sers
C’est Ron Dennis qui a peint mon casque
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PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
1984-1994 117 Grands Prix
encore aujourd’hui, vingt ans plus tard, pour rouler en scooter dans Paris. Mon premier casque, quand j’ai commencé la compétition en 1976 en Formule Renault, était complètement orange. C’était un prêt. Le mien, je l’ai fait en 1979 quand j’ai rejoint la Formule 3, je l’ai fait moi-même avec des stickers et de la peinture. Je ne me souviens pas à quel moment exactement, mais je sais que j’ai fait cela dans un stand puisque à l’époque on vivait sur les circuits. Si on le regarde aujourd’hui, il fait ringard bien entendu, mais c’était une autre époque et je pense qu’il représentait plutôt bien mon identité. Raison pour laquelle je n’en ai jamais changé. À l’heure actuelle, je trouve que les casques sont trop compliqués et qu’ils manquent de clarté, il devient difficile de distinguer les pilotes modernes par le design du casque, et c’est à mon avis regrettable. Tout comme le fait de changer de design à chaque nouvelle saison, ce n’est pas très sympa puisque cela complique encore plus l’identification. En course automobile, un casque c’est comme un visage, on doit pouvoir le reconnaître. Personnellement, je n’en ai plus qu’un, le dernier, celui que j’utilise encore, et je n’ai pas non plus de collection avec des casques d’autres pilotes. Je n’en vois d’ailleurs pas qui m’ont marqué particulièrement. Je ne possède pas non plus de collection de trophées puisque toutes les coupes que j’ai gagnées, je les ai fait compresser par le sculpteur César, j’ai bien fait parce que c’est une œuvre magnifique.
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PHILIPPE ALLIOT >>> RACONTE-MOI TON CASQUE
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F1
PROST
ALAIN
Le design de mon casque est inspiré du logo de l’école de pilotage Winfield. Comme j’avais été pilote de l’école Winfield, l’idée était de reprendre le logo, qui était une flèche, et de l’apposer sur le casque. Le fond du casque est donc bleu, mais dans le bas et sur le haut vous avez une partie blanche qui représente l’empennage de la flèche, ces deux parties se rejoignent un peu plus loin vers l’arrière pour ne plus former qu’une seule bande blanche qui est le corps de la flèche. La petite ligne rouge, elle, vient en plus pour les couleurs du drapeau français. Ce design date de 1979, lorsque je disputais le championnat d’Europe de Formule 3 et il est devenu définitif en s’adaptant à la Formule 1, en 1980. C’est moi qui ai imaginé ce design, je m’arrangeais avec le fabricant pour qu’il le reproduise sur la coque et qu’il s’occupe de la peinture. Dans un premier temps, j’avais fait des schémas sur une feuille de papier puisque à l’époque il n’y avait pas d’ordinateur, et par la suite avec le peintre on a adapté le dessin en fonction de la forme du casque. Le premier casque n’était pas top, puis cela s’est affiné, il était plus facile de travailler avec les designers en direct, notamment les Belges qui ont toujours été très efficaces pour faire de belles choses. Mon préféré en ce qui concerne la déco était celui de 19841986, les premières années McLaren. Je n’ai jamais peint mes casques F1, mais j’ai peint mes casques de karting, ce n’était pas une réussite d’ailleurs. Mon premier casque de karting peint par mes soins était tout bleu avec trois bandes bleu-blancrouge au milieu, un peu à l’image du design de François Cevert dont j’étais fan, j’avais un peu repris ses couleurs. En karting, en Formule Renault, en Formule 3, je changeais souvent de casque et j’en ai eu plusieurs qui étaient soit tout bleus soit tout blancs. C’est quand je suis arrivé en catégorie reine que je me suis dit qu’il fallait un casque qui me ressemble, qui me plaise et qui représente mes couleurs. C’était mon identité en Formule 1. Quand j’ai disputé le trophée Andros, j’ai changé de couleur de casque parce que je ne voulais pas porter le même qu’en F1. La Formule 1, c’était ce casque-là, le reste devait être associé à un autre casque, mais je me suis rendu compte que c’était idiot parce que finalement, Alain Prost, c’est ce casque bleu et blanc. Je n’ai pas trop d’arguments contre les pilotes qui changent de couleurs chaque année. C’est vrai que le public aime bien avoir des repères et qu’il est important de pouvoir distinguer deux coéquipiers, mais, à part cela, chacun fait ce qu’il veut. Par contre, je trouve que les casques actuels sont trop compliqués. Dans les années 1980-1990, nous n’avions pas de designer, on choisissait quelque chose de plus ou moins simple, qui nous plaisait et que nous voulions garder. Aujourd’hui, c’est devenu une vraie spécialité, il y a plus de possibilités de décorations, plus de sponsors, et inévitablement on obtient des casques moins personnalisés. Button et Hamilton sont assez faciles à
La flèche
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PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
1980-1991, 1993 (199 Grands Prix) 51 victoires, 33 pole positions, 106 podiums CHAMPION DU MONDE
1985, 1986, 1989, 1993
reconnaître, mais c’est moins évident qu’à notre génération. Les anciens designs étaient faits pour être vus et reconnus, les nouveaux designs sont plus jolis à voir de près. J’ai gardé mes quatre casques de champion du monde (1985, 1986, 1989, 1993), tout le reste a été donné et vendu pour des œuvres de charité. J’ai aussi un casque d’Ayrton Senna ainsi que de Nick Heidfeld et de Luciano Burti qui étaient mes pilotes chez Prost Grand Prix. Pour ce qui est des autres pilotes, je ne regardais pas leur casque, on n’est pas envieux du casque d’un autre. Chacun ses couleurs. Chacun son style. Je n’aurais pas aimé qu’on copie mon casque par exemple, d’ailleurs cela ne se fait pas, car chacun a sa personnalité et y tient.
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ALAIN PROST >>> RACONTE-MOI TON CASQUE
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F1
VETTEL SEBASTIAN
J’ai commencé à travailler avec Sebastian en 1995 pour son premier casque en karting, quand il avait 8 ans. À cette époque, je lui avais fait un casque rouge, vert et chrome. Après, je n’ai plus entendu parler de lui parce qu’il est entré dans la filière Red Bull et qu’il avait le design du sponsor. Mais lorsqu’il est devenu pilote d’essai pour BMW, en F1, il m’a demandé si nous pouvions travailler à nouveau ensemble. Bien entendu, j’ai accepté parce que je savais, en voyant ses résultats en Formule BMW et en Formule 3, qu’il serait le prochain Schumacher. Lui voulait un noir mat, moi je proposais un noir brillant, je lui ai alors peint les deux et le premier casque qu’il a porté en Grand Prix, à Indianapolis en 2007, était le noir mat. C’est comme cela que tout a commencé et que nous en sommes arrivés à réaliser un design différent pour chaque Grand Prix : nous avions deux idées et nous avons peint les deux casques. Depuis, chaque fois qu’il y a une nouvelle idée, nous réalisons un nouveau design, plus innovant et toujours particulier. Aujourd’hui, nous devons toujours intégrer le logo de la filière. Normalement, le design est celui de la cannette, gris et bleu, mais il n’y a aucune personnalité. J’ai donc dit à Sebastian de trouver une place pour son propre design et ses propres idées. Le milieu est réservé au sponsor, mais au-dessus et en dessous c’est sa partie personnelle. La signature de Sebastian, ce sont les lignes avec les trois pointes au sommet du casque, pour chaque design nous reproduisons ces lignes qui forment une sorte de trident, et ce depuis son premier casque. Pour le reste, les idées viennent de tout ce que nous voyons : des images, des affiches, des dessins que je fais moi-même ou des skateboards par exemple, qui ont toujours des designs très élaborés. J’essaie d’intégrer ces créations en sport moteur.Toutes les idées ne sont pas bonnes, parce que parfois c’est trop petit ou il y a trop de détails, et on ne les voit plus quand on est dans la voiture. En 2010, nous avons fait dix designs différents. En 2011, seize, et en 2012, quinze. Sebastian ne change pas à chaque course, mais chaque fois qu’il utilise un nouveau casque, et je ne réalise jamais deux fois la même peinture. Durant les premières années, c’était moi qui lui proposais de changer à chaque course. J’avais des idées plein la tête, c’était aussi une bonne manière de montrer mon savoir-faire. Sebastian aime consacrer du temps à réfléchir au design de son casque. Il n’aime pas les couleurs fluo et on évite de mettre du jaune sur le sommet, pour ne pas le confondre avec Mark Webber. On évite aussi le rouge à cause du logo de la filière. Ce logo peut être sur un fond gris, bleu ou blanc, mais pas sur du rouge, et chaque nouveau design doit être validé par le partenaire. Nous avons toujours quatre casques d’avance et, quand il en a utilisé deux, il me téléphone le lundi matin pour me demander d’imaginer
Tout change, sauf le trident
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PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
De 2007 à aujourd’hui 39 victoires, 45 pole positions, 66 podiums CHAMPION DU MONDE
2010, 2011, 2012, 2013
une nouvelle décoration. Beaucoup de gens critiquent cette démarche singulière, mais pour lui c’est une sorte de hobby. Il aime changer de design et il se distingue par cette manière de faire. Il ne pense pas à la fin de sa carrière et au fait qu’il n’y aura pas qu’un seul casque pour le représenter.Au contraire, il aura plein de casques différents et il pourra faire une exposition des casques de Sebastian Vettel. Il a beaucoup de casques à la maison, tous ceux de ses victoires, les autres sont distribués à ses proches. Il possède un casque de Rubens Barrichello et un de Fernando Alonso aussi. PAR JENS MUNSER
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RACONTE-MOI TON CASQUE >>> CAL CRUTCHLOW
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moto gp
CRUTCHLOW CAL
Mon casque est très distinctif avec ces flammes vert et jaune fluo qui partent de l’avant pour filer vers l’arrière où elles se rejoignent, ce ne sont pas réellement des flammes, mais cela y ressemble. C’est à mon avis un excellent design parce qu’il me permet d’être identifié facilement sur la piste, à la télévision et même par les mécaniciens qui travaillent dans les stands. Grâce aux couleurs de mon casque, ils savent exactement lequel des deux pilotes rentre au box. Un autre élément est l’aspect général de la coque qui a l’air inachevée, le casque ne semble pas complètement peint, le dessus et les côtés ont l’air partiellement griffés, ce qui de loin fait apparaître les couleurs noire, grise et verte, mais si vous regardez de plus près, il y a une série de détails supplémentaires qui ne se voient pas de loin dans cette partie griffée. Il y a par exemple le “3” et le “5”, ce qui fait 35, mon numéro en course, que l’on retrouve dissimulé dans les griffures et partiellement recouvert de peinture. Tout comme quelques étoiles cachées ici et là et dont on ne voit qu’une partie. Enfin il y a le drapeau britannique à l’arrière avec le “Crutchlow” parce qu’il était important pour moi de montrer d’où je viens et de signifier ma fierté d’être britannique. J’aime aussi le fait qu’il soit mat, c’est rare dans le milieu, cela lui donne une originalité supplémentaire ainsi qu’un bel aspect. Par chance les couleurs s’accordent bien avec celles de mon sponsor, mais c’est un pur hasard, je portais ces couleurs avant d’avoir le sponsoring. Ce travail est l’œuvre de mon designer qui travaille en GrandeBretagne, il date de 2009. Je lui ai laissé une totale liberté pour la conception de la décoration de mon casque, je lui ai dit : “Fais ce que tu veux”, et voilà ce qu’il a réalisé. Il ne m’a même pas montré de
PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
De 2011 à aujourd’hui 7 podiums
brouillons ou de projet, il en a peint un, il me l’a donné et quand je l’ai découvert, je l’ai immédiatement adopté. On n’a jamais rien dessiné ni couché des idées sur une feuille de papier, il l’a fait, c’est tout. Mon casque précédent était bleu, chromé, avec une bande blanche stylisée sur le côté et déjà mon nom inscrit à l’arrière, mais celui-ci me plaît beaucoup plus, je vais le garder tel quel parce qu’il plaît aux fans également ainsi qu’au public en général. Je n’ai jamais dessiné ou peint de casque moimême, même pas lorsque j’ai commencé la compétition en 1999. Je suis nul en dessin, les designers sont bien meilleurs dans cet exercice et ce qui est amusant avec Rich-Art, c’est qu’il ne travaille jamais avec un ordinateur, il dessine tout à la main et il peint directement sur le casque, c’est plus difficile, mais c’est mieux parce que c’est à l’ancienne et, cela reste une forme d’art. Personnellement, je pense qu’il vaut mieux rester fidèle à son casque. Si vous changez trop souvent, le public ne vous reconnaît plus et les amateurs ne vont pas acheter la réplique de votre casque puisqu’il devient aussitôt démodé. Le casque, c’est votre identité, c’est la marque du pilote, j’aime l’idée que les fans partagent cela avec vous. J’ai beaucoup de casques à la maison, beaucoup des miens qui retracent l’ensemble de ma carrière. J’en possède également des autres pilotes de la discipline, notamment un Lorenzo, un Casey (Stoner) et un Valentino (Rossi). J’ai construit une maison récemment où j’ai prévu une pièce spéciale pour cela. Ceux de Casey et Valentino me plaisent beaucoup, si vous regardez celui de Casey de près, il y a plein de petites choses intéressantes, celui de Valentino est un des plus beaux par ses couleurs, ses motifs, son allure.
Casque inachevé
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F1
GROSJEAN
ROMAIN
Ce n’est pas moi qui ai fait ce design, c’est un designer, avec qui je travaille depuis 2009. Pourquoi l’orange ? Parce qu’il y en a toujours eu sur mes casques, depuis le premier, normalement il y a du bleu aussi, mais avec le noir de la voiture (Lotus) ce n’était pas très heureux et puis il y a également du jaune-doré pour coller avec les couleurs de l’écurie. L’orange, le bleu et le jaune sont mes trois couleurs de prédilection. J’aime bien les designs assez recherchés et travaillés et celui-ci me plaît beaucoup, mais il change en cours de saison puisque j’ai prévu plusieurs variantes en cours d’année. Il y en avait eu cinq au cours de la saison 2012, les formes ne changent pas, ce sont toujours les mêmes lignes, mais les couleurs varient en fonction des courses. J’aime bien passer d’un design à un autre, j’apprécie le fait d’avoir différents casques à la fin de l’année, de quoi pouvoir en offrir à certaines personnes en fonction des résultats que l’on a obtenus ou des événements pour lesquels on a porté le casque.Au final, c’est un peu comme les téléphones portables, la nouvelle génération en change tous les six mois, moi j’aime bien faire évoluer mon casque, mais en restant dans le même état d’esprit. Si on compare mon casque 2012 avec le 2013, on le reconnaît malgré tout. Mon tout premier casque, je l’ai dessiné moi-même, c’était un Stand 21. Il y avait un drapeau à damier à l’arrière, une bande bleue sur le côté, un peu de jaune sur l’avant, une bande orange et le sommet bleu également, dès le début ces couleurs étaient déjà présentes. Je me souviens l’avoir dessiné dans ma chambre d’enfant quand j’avais 11 ou 12 ans et depuis les couleurs m’ont suivi. Pour ce qui est de l’identité du pilote véhiculée par le casque, il faut que soit les couleurs soit le design restent inchangés, mais j’aime bien faire évoluer l’un ou l’autre. Je n’ai pas de logo particulier, mais peutêtre qu’à ma première victoire on fera quelque chose de spécial sur le casque. Je n’y ai pas encore réfléchi, on verra cela le moment venu, ce sera sous l’impulsion du moment. À l’heure actuelle, mon designer sait faire évoluer le look du casque dans le sens qui me plaît, en général il me propose trois ou quatre modifications en début d’année et je lui dis laquelle je préfère, de temps à autre je lui demande même une combinaison des différentes propositions. Je n’ai qu’un seul casque à la maison, le dernier que j’ai porté chez Renault F1 en 2009, celui du Grand Prix d’Abu Dhabi. Je l’ai conservé parce que je le trouvais assez sympa et puis il me permet aussi d’entraîner ma nuque quand je suis chez moi. Pour le reste, à la maison, il n’y a rien qui rappelle le sport automobile, c’est ma vie privée et cela reste différent du milieu de la F1. En revanche, mon père garde un casque de chaque saison, donc je sais où je dois aller si c’est nécessaire, c’est un deal que nous avons entre nous, chaque fin d’année je lui offre un de mes casques. Parmi les casques des pilotes actuels, j’apprécie beaucoup ceux de Sebastian Vettel, j’aime bien celui d’Hamilton également.
Changer souvent, comme de téléphone portable
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PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
De 2012 à aujourd’hui 9 podiums
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ROMAIN GROSJEAN >>> RACONTE-MOI TON CASQUE
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RACONTE-MOI TON CASQUE > > > DANI PEDROSA
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moto gp
PEDROSA DANI
PALMARÈS ANNÉES D’ACTIVITÉ
De 2001 à aujourd’hui 49 victoires
CHAMPION DU MONDE 125 CM 3
2003
CHAMPION DU MONDE 250 CM 3
2004, 2005, 3 titres Le design de mon casque est similaire et stable depuis de nombreuses années, les couleurs dominantes ont toujours été le bleu et le blanc, mais auparavant il était assez foncé, pas fort joyeux, alors qu’aujourd’hui il est plus clair. Ce design a toujours été en relation avec ma personnalité, sérieuse et concentrée sur la course. Mais ces dernières années j’ai un peu changé, je suis plus mûr, plus relax, ma personnalité est la même, mais mon attitude est plus ouverte, je suis plus souriant avec mes amis et les membres de mon team. Par conséquent, j’ai décidé d’adopter des couleurs plus brillantes avec un bleu plus lumineux et plus de rouge.
Le logo à l’arrière date également de mes débuts, il n’a jamais changé, c’est toujours le même, mais il change de tenue. Parfois, c’est un samouraï, parfois c’est un autre guerrier. Il vient de mon attachement au cinéma et plus particulièrement au film Le Dernier Samouraï, qui est sorti quand j’avais 18 ans. C’est aussi un clin d’œil à la culture japonaise qui me plaît beaucoup. Dès mes débuts en compétition, mes casques ont été dans la même gamme de couleurs qu’aujourd’hui, gris argenté et bleu, parce que j’aime ces couleurs. Mon tout premier casque était blanc avec une bande bleue qui faisait le tour du sommet. Ensuite, il a été bleu avec deux bandes grises qui partaient des bords de la visière pour se rejoindre vers l’arrière. Par la suite, il y a eu également le casque de légionnaire et puis l’actuel avec quelques variantes. J’ai dessiné tous mes casques moimême, sur une feuille de papier : aujourd’hui encore, c’est quelque chose que j’adore faire. Le premier, je ne me souviens pas exactement de la situation, mais cela devait être chez mes parents, sur mon bureau, par contre l’actuel je l’ai dessiné dans l’avion en allant sur un Grand Prix. Cela me permet de passer le temps. J’ai un designer mais il ne fait que peindre le casque, c’est moi qui dessine. J’en possède plusieurs à la maison, notamment un de chaque saison avec les designs différents.Tous les autres, je les ai donnés aux mécaniciens et aux sponsors qui généralement aiment bien avoir un casque de leur pilote. Dans ma collection, il y en a qui n’ont jamais vu la lumière du jour ni un circuit puisqu’ils ont été faits pour célébrer un titre, mais je n’ai pas eu le temps de les porter. Celui du titre mondial de 2004, mon deuxième titre, le premier en 250 cm3, me tient beaucoup à cœur. Pour le reste, j’ai également un casque d’Hiroshi Aoyama, mais pas d’autres pilotes. Effectivement, j’aimerais faire des échanges avec les autres, je vais m’y mettre un jour. Sur la grille, je trouve que certains autres casques sont très beaux, d’autres sont plutôt moches. Celui de Casey Stoner me plaisait bien, Valentino Rossi aussi a généralement de bons designs.
Le Dernier Samouraï
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PORTRAIT
Déjà parus chez E-T-A-I
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RACONTE-MOI TON CASQUE
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Il y a des milliers de pilotes (auto et moto), et, pourtant, aucun ne porte un casque au design identique. Le casque est en effet la seule partie de l’équipement qui appartient entièrement au pilote, la seule qu’il puisse choisir, la seule avec laquelle il fait ce qu’il veut. Chacun y met ce qui le distingue : sa personnalité, son identité à travers une couleur, un logo, un dessin, une forme qui suscite une certaine émotion. Au fil du temps et des courses, c’est au casque que le public reconnaît le pilote et, petit à petit, l’homme et son casque ne font plus qu’un. Le casque se personnifie et devient l’âme du pilote. Découvrez le récit de 90 pilotes qui confient la relation particulière qu’ils entretiennent avec leur casque, de l’idée à la course.
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