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N° 761 Lundi 23 Mai 2016

Bayer à l’assaut de Monsanto

L

e rideau se lève. Après des semaines de rumeurs (CPH n°760), le géant allemand a officialisé le 19 mai son attirance pour le géant américain des semences. Monsanto avait confirmé la veille. La pression médiatique a sans doute fait sortir de l’ombre ce secret de polichinelle. Mais elle n’a pas encore permis de lever le voile sur les détails de la proposition de Bayer. Monsanto évoque un projet d’acquisition, non-sollicité et non-contraignant, étudié par son conseil d’administration et ses conseillers financiers et juridiques. Bayer, de son côté, a confirmé avoir rencontré les dirigeants de Monsanto pour discuter d’une acquisition négociée qui permettrait de créer un géant intégré de l’agrochimie. Une chose est certaine, cette proposition est d’envergure. Début mai, Bloomberg évoquait une opération d’au moins 40 milliards de dollars, proche de la capitalisation boursière de Monsanto. Avec une valorisation deux fois plus imposante, Bayer semble techniquement avoir les épaules assez larges pour se permettre une telle opération. Toutefois, le groupe allemand perd du terrain en Bourse depuis le début de l’année. L’action, qui dépassait les 110 € début janvier avait cédé 13,17 % au 18 mai, et a flanché de 8,2 % dans la seule journée du 19 mai. En face, le projet fait saliver les investisseurs, avec une action Monsanto qui ne cesse de se redresser. Elle évoluait en hausse de 4 à 5 % le 19 mai, au-des« La course sus du cap des 100 $ par titre. Il serait trop hasardeux d’aller déjà compiler au gigantisme » des chiffres. Monsanto a publié un chiffre d’affaires de 15 Mrds $ en 2015. Bayer a affiché 46,3 Mrds € de ventes l’an dernier, dont 10,37 Mrds € pour sa division agrochimique CropScience. Ensemble, les deux protagonistes se poseraient comme un, voire “Le” leader du secteur. De quoi contrer l’émergence prochaine du géant agrochimique issu de la fusion Dow et DuPont (CPH n°743). De quoi aussi restreindre les ambitions de leader nourries par le Chinois ChemChina en pleine phase d’acquisition du géant suisse Syngenta, pour 43 Mrds $ (CPH n°748). C’est Monsanto lui-même qui avait lancé la pagaille dans l’imposante et très statique hiérarchie de l’agrochimie, l’été dernier. Sous l’effet d’une conjoncture très défavorable pour les agrochimistes, le groupe américain s’était lancé à l’assaut de Syngenta. Mais s’y était cassé les dents. Ironiquement, de chasseur, Monsanto est devenu cible. Et a entraîné tous les grands leaders du secteur dans la course au gigantisme. Seul BASF n’a pas agi. Du moins pas au grand jour, car nombre de rumeurs l’ont dit très actif en coulisses ces derniers mois. Et même si le géant de Ludwigshafen s’est défendu en début d’année de toute volonté de grande opération de rachat, indiquant qu’il se contentait de sa taille critique dans les phytosanitaires (CPH n°751), il semble tapi dans l’ombre. Se laisser distancer sans réagir n’a jamais été dans ses gènes. Ou alors, c’est une nouvelle preuve de sagesse, à l’inverse de tous ses concurrents embarqués dans la folie des grandeurs. Car au-delà des histoires de gros sous et de leadership, les champions de l’agrochimie ne cessent de s’attirer les foudres de l’opinion publique. Dans certaines parties de l’Europe, France en tête, les ONG s’activent plus que les abeilles, tandis que les décideurs politiques hésitent. Preuve en est des débats interminables sur le glyphosate, substance phare de Monsanto (voir p.3), ou sur les néonicotinoïdes. Ces dernières années, BASF a aussi connu le revers d’Amflora, sa pomme de terre OGM. Semences et phytosanitaires ne jouent pas leur avenir que dans les grands portefeuilles mais devront aussi convaincre les politiques. Il Julien Cottineau convient peut-être de se montrer prudent. n Pour s’abonner : www.chimiepharmahebdo.com - Déjà abonné : abo@infopro-digital.com - 01 77 92 99 14

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Sommaire PANORAMA

Page 2-3

OO Lancement du réseau Increase OO Plateformes de raffinage bloquées OO Un essai clinique suspendu temporairement OO Archroma collabore avec le TIP OO Arkema fait confiance à Suez OO L’UE repousse encore sa décision pour le glyphosate

CHIMIE

Pages 5-9

OO Honeywell se sépare de Resins and Chemicals OO Air Liquide obtient le feu vert des USA pour Airgas OO Ineos voit plus grand au Texas OO Ascend repousse un projet texan OO LSB démarre une unité d’ammoniac dans l’Arkansas OO Asahi Glass booste des capacités en Indonésie OO Solvay reprend Primester OO RPM seul à bord de Carboline Dalian OO Gatefossé inaugure une filiale en Tunisie OO AkzoNobel se renforce en Indonésie OO Chemours démarre une ligne de TiO2 au Mexique OO Fermentalg confie la production de DHA à ARD OO Arkema collabore avec HP OO Flint acquiert American Inks and Coatings OO Albemarle cèderait Chemetall OO Afton Chemical renforcé à Singapour OO Metabolix envisage de céder des activités

ZOOM

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Interview de Gilles Richard, délégué général de l’UFCC

PHARMA

Pages 12-13

OO Pfizer veut s’offrir Anacor pour 5,2 Mrds $ OO Novartis réorganise ses activités OO BMS se renforce à Devens OO Ipsen noue une alliance avec l’IMCD

ÉQUIPEMENTS & SERVICES

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OO Fusion envisagée entre Technip et FMC Technologies OO Bilan satisfaisant pour Romaco en 2015

SPOT-SCOPE

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CARNET – AGENDA

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Chimie Pharma Hebdo - Lundi 23 Mai 2016

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Panorama Chimie verte

Lancement du réseau Increase associant recherche et industrie Le CNRS a donné le coup d’envoi, le 13 mai 2016 à l’université de Poitiers, du réseau collaboratif public-privé Increase, avec le soutien de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Celle-ci apportera une aide de 1,165 millions d’euros. Dédié à l’éco-conception et aux ressources renouvelables, ce réseau réunit près de 200 chercheurs issus de huit laboratoires de recherche. Ce premier cercle travaillera en synergie avec les R&D de plusieurs industriels (des grands groupes mais aussi des PME dans des secteurs comme la cosmétique, l’agroalimentaire ou la détergence). « Increase ambitionne de devenir un réseau de dimension internationale sur la recherche et les applications industrielles autour de la biomasse. Et il pourra s’appuyer à la fois sur l’expertise scientifique de ses laboratoires académiques et sur les savoir-faire des industriels », précise le CNRS. Un autre objectif d’Increase est de promouvoir l’éducation des jeunes chercheurs et la diffusion de connaissances sur les thèmes de la chimie verte, via l’organisation du congrès mondial de chimie verte (ISGC, organisé tous les deux ans) et de conférences-débats grand public. Et le positionnement des acteurs du réseau est très clair : l’objectif n’est pas de produire des molécules ou matériaux similaires à ceux existants déjà sur le marché mais de synthétiser des produits renouvelables offrant des performances supérieures à celles des produits fabriqués à base d’énergies fossiles. n S.L.

Les 8 laboratoires membres du réseau Increase - Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (IC2MP, CNRS/ Université de Poitiers) - Centre de recherche sur l’intégration économique et financière (Crief de l’Université de Poitiers) - Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université Rennes 1/ ENSC Rennes/INSA Rennes) - Biopolymères, interactions assemblages (BIA, INRA Nantes) - Laboratoire Littoral, environnement et sociétés (CNRS/Université de La Rochelle) - Institut des sciences moléculaires (CNRS/Université de Bordeaux/Bordeaux INP)

- Laboratoire de génie chimique (CNRS/ Université Toulouse III – Paul Sabatier/INP Toulouse)

Un essai clinique suspendu temporairement

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Plateformes de raffinage bloquées

Dans le cadre de la contestation sociale contre la loi Travail, des mouvements de blocus ont été observés la semaine dernière sur des sites potentiellement sensibles pour l’industrie chimique. Notamment en Normandie, plus précisément en Seine-Maritime. Au soir du jeudi 19 mai, la plateforme Total à Gonfreville-l’Orcher était bloquée depuis deux jours, sans pour autant de répercussions sur les activités de raffinage et de pétrochimie, en raison des stocks à disposition, rapporte l’AFP. Celle d’ExxonMobil à Notre-Dame-deGravenchon avait aussi été bloquée à partir du 19 mai. Enfin le Port du Havre subissait depuis le 17 mai des annulations ou des retards d’escales ou de déchargements. Ce qui fait craindre des pénuries à court-terme de carburant, ce qui pourrait toucher notamment l’activité industrielle dans la région. Dans le sud de la France, des mouvements de blocage étaient observés dans la zone de Fos-Sur-Mer (Bouches-Du-Rhône) en fin de semaine dernière. Plusieurs de ces mouvements pouvaient faire l’objet de reconduction ou de renforcement. n J.C. avec AFP

- Laboratoire de chimie des polymères organiques (CNRS/Université de Bordeaux/Bordeaux INP)

Ebola

Lancé en France, au Royaume-Uni et dans plusieurs pays africains, l’essai clinique Ebovac2, portant sur un vaccin contre le virus Ebola, a été suspendu temporairement le mois dernier. Il a été stoppé le 27 avril par mesure de précaution après la survenue chez un des volontaires d’un syndrome de Miller-Fisher, un trouble neurologique. Cet essai est notamment conduit par Janssen, une filiale de Johnson & Johnson

Social

et l’Inserm. Environ 300 personnes au total devaient être recrutées en France dans huit hôpitaux pour participer à cet essai et près de 150 ont reçu une injection depuis décembre, date du début de l’essai dans l’Hexagone. L’Inserm a indiqué qu’un comité d’experts avait recommandé la poursuite de l’essai après avoir modifié le formulaire de consentement remis aux volontaires. n A.F. avec AFP

Formation

Archroma collabore avec l’Institut Textiles du Pakistan Archroma a signé mi-mai un protocole d’accord avec le Textile Institute of Pakistan (TIP), pour mener une collaboration prévue pour une durée initiale de trois ans. L’objectif est notamment d’accueillir et de former des étudiants du TIP au Centre d’excellence d’Archroma à Karachi (Pakistan). Des programmes de formation, de stages, de conférences, sont envisagés. Le TIP, fondé en 1994, tente de professionnaliser toujours plus le secteur des textiles au Pakistan. Secteur qui se pose comme le premier industriel dans le pays en générant 54 % des revenus à l’exportation et concentre environ 38 % de l’emploi dans le pays. Archroma a été formé en 2013 suite à l’acquisition par le fonds d’investissement SK Capital des divisions Produits pour le textile, Spécialités pour le papier, et Émulsions du groupe suisse Clariant (CPH n°633). n J.C.

Lundi 25 Mars 2013 - Chimie Pharma Hebdo

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Panorama Glyphosate

Gestion de déchets

L’Union européenne repousse encore sa décision

Arkema fait confiance à Suez Le groupe chimique français a annoncé le 18 mai avoir renouvelé pour quatre ans et étendu, début mars, son contrat avec Suez pour la gestion et la valorisation des déchets de 28 sites d’Arkema en France. Ce qui représente des volumes de 240 000 tonnes de déchets par an. Suez « développe pour Arkema des solutions d’optimisation de la gestion et de la valorisation de l’ensemble des flux de déchets industriels produits », précise le chimiste. Métaux, cartons, bois, boues, solvants et palettes seront ainsi valorisés. Chaque jour, huit collaborateurs de Suez doivent assurer l’encadrement de ce contrat. n J.C.

La Commission européenne a de nouveau repoussé le vote sur le renouvellement de la mise sur le marché du glyphosate, un herbicide controversé notamment utilisé dans le roundup de Monsanto. Des experts de l’Union européenne devaient se prononcer sur la question le 19 mai. « Puisqu’il était évident que la majorité qualifiée n’aurait pas été atteinte, le vote n’a pas eu lieu », a expliqué une porte-parole de la Commission européenne citée par Reuters. La France s’est notamment opposée au renouvellement de cet herbicide. « J’ai été en contact avec plusieurs de mes homologues européens pour leur demander de soutenir le retrait de cette proposition de règlement. D’autres pays, notamment l’Allemagne, l’Italie, la Suède, l’Autriche, le Portugal ont fait savoir qu’ils

s’abstiendraient ou qu’ils voteraient contre en cas de vote, ne permettant pas de dégager une majorité suffisante pour que la proposition de la Commission puisse être adoptée », a détaillé Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement. En avril, le Parlement européen avait demandé à la Commission européenne de renouveler l’autorisation pour sept ans, au lieu de 15 ans, et seulement à des fins professionnelles (CPH n°757). Le projet qui devait être soumis au vote des États membres le 19 mai prévoyait de prolonger la commercialisation du glyphosate pour neuf ans. L’UE devra trancher rapidement sur cette question, puisque l’autorisation de commercialisation du glyphosate expire fin juin. Elle avait déjà repoussé ce vote en mars (CPH n°752). n A.F.

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Chimie Pharma Hebdo - Lundi 23 Mai 2016

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MARDI 21 JUIN 2016 Paris

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CONFÉRENCE CHIMIE Chimie du futur : comment utiliser les nouveaux leviers de compétitivité DÉCOUVREZ LE PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE • Décrypter les implications technologiques et financières de l’Industrie du Futur sur la filière Chimie • Digital twin, pilotage à distance, construction modulaire… benchmarker les dernières avancées techniques en production • Evolution du couple produit/service : comment ouvrir votre R&D et miser sur les services pour intégrer vos clients en amont • Appréhender les nouvelles chaînes de valeur de la filière et y adapter votre production • Analyse du cycle de vie, mobilité durable, stockage de l’énergie… capitaliser sur la transition énergétique dans la filière chimie

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Chimie

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Nylon/Intermédiaires

Honeywell se sépare de son activité Resins and Chemicals et créé AdvanSix Le groupe américain fait le ménage dans son portefeuille de productions chimiques. Honeywell va sortir de son périmètre son activité Resins and Chemicals (nylon 6, caprolactame, intermédiaires), qui évoluera sous le nom d’AdvanSix et pèsera pour un chiffre d’affaires de 1,3 Mrd $ . Trois complexes de production et 1 100 salariés sont concernés.

À

l’échelle du groupe, cela n’a pas de quoi bouleverser la donne. Honeywell, géant de 38,6 milliards de dollars de ventes en 2015 notamment pour l’aérospatial et les solutions de contrôle et d’automation, va recentrer son portefeuille d’activités chimiques. Sa division Performance Materials and Technologies (9,2 Mrds $ en 2015) va conserver ses productions de spécialités, de réfrigérants, ou encore de procédés technologiques (UOP), entre autres. En revanche, l’activité Resins and Chemicals est appelée à évoluer hors du groupe. Le spin-off doit intervenir début 2017. L’activité sortira du périmètre d’Honeywell pour former une entité distincte baptisée AdvanSix. L’opération devrait être exempte d’impôts pour les actionnaires actuels du groupe américain, et doit encore recevoir l’approbation de l’Autorité boursière américaine (SEC) et du conseil d’administration d’Honeywell. Resins and Chemicals a généré l’an dernier un bénéfice net de 68 M$ pour un chiffre d’affaires de 1,3 Mrd $. Un chiffre en retrait de 26 % par rapport à 2014 en raison des baisses de prix et de certaines opérations imprévues de maintenance courant 2015.

tent en partie le complexe d’Hopewell pour la fabrication de caprolactame, d’acétone et d’autres intermédiaires chimiques comme de l’alpha-méthylstyrène, du cyclohexanone, du cyclohexanol, de l’acide sulfurique ou encore de l’ammoniac. Honeywell estime que, seule, son activité Resins and Chemicals disposera d’une flexibilité accrue pour poursuivre sa propre stratégie. Ce sera peut-être l’occasion pour AdvanSix de renforcer ses positions hors États-Unis. Ce marché a compté l’an dernier pour près de 73 % de son chiffre d’affaires. Ses ventes en Amérique latine et au Canada n’ont pesé que pour 13 %, celles en Asie pour seulement 12 %, et celles dans la zone Europe-MoyenJulien Cottineau Orient-Afrique pour 2 %. n

Les chiffres clés de l’activité Resins and Chemicals d’Honeywell Source : Honeywell

Un des grands acteurs de nylon 6 AdvanSix, qui recensera 1 100 salariés, se posera d’emblée comme un des grands acteurs de la production de nylon 6, résine polymère utilisée pour la production de plastiques, de fibres et de films, dans les industries de l’automobile, de l’électronique, des emballages industriels et alimentaires, des articles de sport ou encore des tapis et moquettes. AdvanSix sera un producteur intégré grâce à ses capacités de production de caprolactame. Lesquelles sont concentrées au sein du complexe d’Honeywell à Hopewell, en Virginie (États-Unis), présenté comme la plus grande usine mondiale de caprolactame. La moitié des volumes annuels alimente le complexe d’Honeywell à Chesterfield, également en Virginie, qui produit le nylon 6. Ce site fait d’ailleurs l’objet d’un projet de renforcement capacitaire avec la construction d’une ligne additionnelle pour la production de copolymères polyamide 6 et 6.6 (CPH n°722). L’autre moitié des volumes de caprolactame est vendue à des tiers.

Les ventes 2015, en millions $ Résines 312 Sulfate d’ammonium 351

Total : 1,3 Mrd $

Caprolactame 247

Acétone et autres intermédiaires 390

Les capacités de production, en tonnes par an

Flexibilité accrue AdvanSix dispose aussi de larges capacités de sulfate d’ammonium, co-produit du caprolactame et fabriqué à Hopewell. Honeywell parle là encore de la plus grande unité mondiale de sulfate d’ammonium. Ces productions d’engrais sont essentiellement écoulées en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, soit à des clients directs, soit à des revendeurs. Enfin, AdvanSix recensera un troisième site industriel, à Frankford en Pennsylvanie (États-Unis). Là sont produits de larges volumes de phénol, qui alimen-

500 000

Phénol

308 000

Acétone

360 500

Caprolactame

1 500 000

Sulfite d’ammonium Nylon 6

200 000 0

300 000

600 000

900 000

1 200 000

1 500 000

Chimie Pharma Hebdo - Lundi 23 Mai 2016

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Chimie Gaz industriels

Feu vert américain pour le rachat d’Airgas par Air Liquide L’opération est quasiment finalisée. Air Liquide a obtenu le 13 mai l’autorisation de l’Autorité américaine de la concurrence (FTC) pour l’acquisition de l’Américain Airgas. Ce projet de rachat d’un montant de 13,4 milliards de dollars a été annoncé fin 2015 (CPH n°739). « L’autorisation de la FTC est la dernière étape majeure en vue de la finalisation de l’acquisition », a indiqué Air Liquide, qui estime que la transaction devrait être bouclée le 23 mai 2016. Le feu vert de la FTC est assujetti à l’exécution de certaines conditions qu’Air Liquide a accepté de remplir. Cela inclut la cession de certains actifs. « Un périmètre de cessions a été défini, et le processus de désinvestissement est bien avancé », a détaillé Air Liquide. Le groupe français avait obtenu un vote favorable des actionnaires d’Airgas le 23 février 2016 (CPH n°751), avant la décision du comité des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) du 10 mars 2016. Une fois qu’Airgas aura rejoint le giron d’Air Liquide, le nouvel ensemble deviendra numéro un mondial sur le marché des gaz industriels, avec notamment une position de leader en Amérique du Nord. L’Allemand Linde, qui domine actuellement le secteur, sera ainsi relégué à la deuxième place. n A.F.

Propylène

Ascend repousse son projet texan Le chimiste formé en 2009 par le fonds d’investissement SK Capital en 2009 lors du regroupement des activités Nylon de Solutia repousse son projet d’un complexe de déshydrogénation de propane au Texas, rapporte la presse américaine. Ce projet qui nécessiterait un investissement de plus de 1 milliard de dollars pour implanter des capacités de plus de 1 million de tonnes par an de propylène sur le site de Chocolate Bayou, au Texas (États-Unis, CPH n°635) ne serait pas annulé. Ascend Performance Materials chercherait un partenaire pour le mener à bien, en raison des conditions de marché plus incertaines qu’envisagées auparavant. Plusieurs options seraient à l’étude, comme une cession totale du projet ou la formation d’une coentreprise. Ascend aurait déjà finalisé les plans, et tiendrait prêts des appels pour l’ingénierie sur une base de livraison clés-en-mains. En 2013, UOP, filiale de l’Américain Honeywell avait annoncé que son procédé technologique Oleflex, destiné à la conversion de propane en propylène, avait été sélectionné pour ce projet (CPH n°635). Le projet nécessiterait trois ans de développement et de construction avant une mise en service, dès qu’un partenaire aura été trouvé. Ce projet d’Ascend doit lui permettre de sécuriser ses apports en propylène pour ses productions J.C. d’acrylonitrile et de nylon 6,6. n

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Alpha-oléfines linéaires

Ineos voit plus grand au Texas Ce ne seront finalement pas des capacités de 350 000 tonnes par an mais de 420 000 t/an. Ineos a annoncé un projet supérieur de 20 % pour renforcer ses capacités d’alpha-oléfines linéaires (LAO). Le pétrochimiste européen a officialisé le 16 mai sa décision définitive d’investir sur son site de Chocolate Bayou, au Texas (États-Unis). En novembre 2018, date fixée pour la mise en service de cette future usine de taille mondiale, Ineos affirme que sa filiale Ineos Oligomers disposera alors de capacités totales installées d’environ 1 Mt/an. Le groupe produit déjà sur ses sites de Feluy, en Belgique, et de Joffre, dans l’Alberta (Canada) où il a déjà renforcé ses capacités de LAO ces dernières années (CPH n°713). L’usine texane utilisera le procédé technologique propriétaire d’Ineos. Joe Walton, directeur général d’Ineos Oligomers parie sur une « croissance forte, supérieure à celle du PIB, pour les LAO dans les marchés que nous servons : les co-monomères du polyéthylène, les lubrifiants à base de polyoalpha-oléfines (PAO) et les fluides de

forage ». L’unité texane sera au cœur du Golfe du Mexique, nourri et dopé ces dernières années aux projets pétrochimiques faramineux lancés en raison de la manne des gaz de schiste. Ineos voit ainsi des débouchés dans les multiples capacités de production à venir dans la région pour la production de polyéthylène. Les volumes de LAO lui serviront aussi en interne, afin d’accompagner la croissance de ses capacités de production de PAO de faible viscosité. Une étude d’ingénierie a d’ailleurs été lancée pour construire une éventuelle unité de taille mondiale de PAO de faible viscosité aux États-Unis (CPH n°713). Ineos vise aussi le marché en croissance des fluides de forage dont la demande est en croissance dans le Golfe du Mexique, les Caraïbes et en Amérique latine. La future usine de LAO sera aussi directement connectée aux deux vapocraqueurs de taille mondiale qu’Ineos détient aux États-Unis, sur les complexes de La Porte, au Texas et de Chocolate Bayou. Elle sera aussi reliée au réseau de pipelines d’éthylène dans le Golfe du Mexique.n J.C.

Ammoniac

LSB a démarré son unité dans l’Arkansas Le groupe américain a annoncé le 17 mai le démarrage de son unité de production d’ammoniac sur son complexe d’El Dorado, dans l’Arkansas (États-Unis). Les premiers lots commerciaux devraient être livrés d’ici à la fin mai, et la production à pleine charge est prévue avant la fin de l’année sur cette unité d’une capacité de 375 000 tonnes par an. LSB Industries s’est félicité d’avoir pu maintenir les coûts à 830 millions de dollars, soit la fourchette basse des 831 à 850 M$ envisagés en début d’année (CPH n°750), et bien supérieurs aux 600 M$ que le groupe prévoyait d’investir à l’été 2015 (CPH n°727). L’escalade des coûts avait été due aux défaillances d’un sous-traitant, selon LSB. En plus de l’unité d’ammoniac, ces fonds ont aussi été utilisés pour la construction d’une unité supplémentaire d’acide nitrique et d’un concentrateur à El Dorado.

Le groupe américain, qui en plus de ses activités chimiques est impliqué dans les produits de contrôle climatique (comme les pompes à chaleur), dispose aujourd’hui de capacités totales de 765 000 t/an d’ammoniac. LSB recense 4 complexes chimiques, tous aux États-Unis. Celui de l’Arkansas dispose des plus importantes capacités d‘ammoniac, loin devant ceux de Pryor Chemical dans l’Oklahoma (215 000 t/an) et Cherokee Nitrogen dans l’Alabama (175  000 t/an). L’unité permet aussi au groupe de tripler ses capacités de nitrate d’ammonium haute densité, à 300 000 t/an, dans l’Arkansas, et de légèrement augmenter celles de nitrate d’ammonium basse densité, passées de 200 000 à 220 000 t/an. Le quatrième site de LSB, celui d’El Dorado Nitrogen, à Baytown au Texas, est concentré sur l’acide nitrique (410 000 t/an) à destination des marchés industriels et miniers. n J.C.

Lundi 23 Mai 2016 - Chimie Pharma Hebdo

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Chimie VCM

Asahi Glass booste des capacités en Indonésie Asahi Glass va de nouveau augmenter les capacités de chlorure de vinyle monomère (VCM) de sa filiale indonésienne P.T. Asahimas Chemical (ASC). Basée à Jakarta, celleci exploite une usine de VCM, de polychlorure de vinyle (PVC) et de soude caustique à Cilegon. Asahi Glass a déjà musclé en début d’année les volumes de cette usine (CPH n°750), passant ainsi à 550 000 t/an de PVC (au lieu de 300 000 t/an), à 800 000 t/an de VCM (au lieu de 400 000 t/an) et à 700 000 t/an de soude caustique (au lieu de 500 000 t/an). Il souhaite maintenant porter à 900 000 t/an ses capacités de VCM.

L’extension devrait être effective à l’horizon 2018. Le VCM sert de matière première dans la production de PVC. En Asie du Sud-est, le marché du PVC présente une croissance annuelle d’environ 5 %. « Dans de telles circonstances, la demande en VCM est supérieure à l’offre dans la région », a expliqué Asahi Glass, justifiant ainsi ce nouveau projet d’extension. Les nouveaux volumes de VCM seront alloués aux exportations de Phu My Plastics and Chemicals, une filiale vietnamienne d’Asahi Glass ainsi qu’à d’autres clients en Asie du Sud-est ainsi qu’à la production de PVC d’Asahi Glass. n A.F.

Revêtements

RPM seul à bord de Carboline Dalian Le groupe américain de spécialités a indiqué avoir pris l’entier contrôle de la société Carboline Dalian Paint Production, basée à Dalian, en Chine. RPM avait acquis 49 % du capital de la société en 2009 (CPH n°456), laissant les 51 % restant à son partenaire UniChemical Company. Parts qui viennent donc d’être intégralement cédées à RPM. Les modalités financières de cette transaction n’ont pas été divulguées. Carboline Dalian Paint Production a généré des ventes d’environ 11 millions de dollars l’an dernier, selon le groupe américain. Cette société produit à Dalian des revêtements pour le

contrôle de la corrosion, et des spécialités pour les marchés du pétrole et gaz, de l’électricité et de la pétrochimie. Carboline Dalian Paint Production dispose d’entités opérationnelles également à Shanghai, Tianjin, Guangzhou et Hong Kong. RPM explique que si en 2009, lors de son arrivée dans la société, il avait préféré s’allier à un partenaire pour mener ces opérations en Chine, il souhaite désormais avoir les coudées plus franches et profiter de Carboline Dalian Paint Production pour aider d’autres de ses filiales à mieux pénétrer le marché chinois. n J.C.

Chimie verte Acétate de cellulose

Solvay reprend Primester Un accord a été signé entre Solvay et Eastman Chemical, autour de leur coentreprise à parts égales Primester. Le chimiste belge devient l’unique propriétaire du site de production d’acétate de cellulose de Kingsport (Tennessee, États-Unis). Cette usine était détenue dans le cadre de la coentreprise Primester créée en 1991. Cette transaction dont les termes sont confidentiels devrait être finalisée au second trimestre 2016, sous réserves de l’obtention des autorisations usuelles. Selon les termes de l’accord, Eastman continuera à fournir les services de bases et les matières premières au site de Kingsport. « Après ce partenariat de 25 ans, cet accord va permettre à Solvay de garantir sur le long terme l’approvisionnement en flocons d’acétate de cellulose pour sa propre production de câbles en Allemagne, au Brésil et en Russie, en adaptant la production à la demande », a déclaré Philippe Rosier, président de Solvay Acetow. Acetow est un producteur mondial de câble d’acétate de cellulose (produit à partir de pâte de bois bio-sourcée) pour les filtres de cigarettes, le deuxième principal composant des cigarettes. La business unit du groupe belge opère sur des marchés très spécifiques, matures et stables. Solvay utilise notamment les flocons d’acétate de cellulose pour la production de bioplastiques. L’activité Acetow a généré un chiffre d’affaires de 542 M€ en 2015 (en retrait de 16 % par A.D. rapport à 2014). n

Revêtements

Gatefossé inaugure une filiale en Tunisie

AkzoNobel se renforce en Indonésie

Le groupe lyonnais spécialisé dans les ingrédients cosmétiques et les excipients pharmaceutiques a inauguré le 18 mai 2016 sa 13e filiale, baptisée Gattefossé Méditerranée, en Tunisie. Les bureaux sont situés dans le quartier d’affaires « les Berges du Lac II » à proximité de Tunis, dans le bâtiment « les Emeraudes ». Ils accueillent une équipe composée de deux technico-commerciaux cosmétique et pharmaceutique, d’un chargé du support technique pharmaceutique et d’une assistante commerciale. Ces bureaux « marquent la volonté d’ancrage de Gattefossé au sein du monde arabe, l’ambition d’expansion géographique de ses activités et le renforcement global du groupe Gattefossé dans le monde », précise le groupe. Gatefossé explique que l’ensemble des pays

Le groupe néerlandais a finalisé la première phase d’extension de son site de Cikarang, en Indonésie. Le projet, d’un investissement de 2,5 millions d’euros, avait été annoncé début 2015 (CPH n°708). Il permettra d’accroître de 40 % les capacités de l’usine. « Nous avons installé un équipement automatisé de pointe à Cikarang, qui améliorera significativement les standards de qualité, sécurité et durabilité de nos produits », a expliqué Mauricio Bannwart, le directeur général de l’activité dédiée aux revêtements de protection d’AkzoNobel. Le groupe pourra ainsi faire face à la demande croissante locale pour les revêtements de protection et marins, notamment dans les secteurs pétrochimiques et de l’énergie. AkzoNobel est présent en Indonésie depuis 1971. Il se revendique aujourd’hui le plus grand producteur de peintures et revêtements du pays. Il y opère trois sites qui produisent à la fois des revêtements décoratifs et de performance et y emploie plus de 1 000 personnes. n A.F.

Ingrédients cosmétiques

appartenant à la région MENA a connu une forte croissance démographique en 40 ans pour atteindre près de 400 millions d’habitants en 2016. Malgré une situation politique complexe et des conflits armés qui impactent l’activité économique, la croissance de ces pays atteint une moyenne annuelle de l’ordre de 4 %. Les prévisions pour les années à venir restent encourageantes malgré les incertitudes. Gattefossé a choisi la Tunisie pour implanter sa 13e filiale, en raison de sa situation géographique à la fois proche du siège et des laboratoires d’applications de l’entreprise et au coeur du monde arabe. Cette implantation contribuera à favoriser le rayonnement de Gattefossé et à accroître le développement de ses activités dans cette zone.n S.L.

Chimie Pharma Hebdo - Lundi 23 Mai 2016

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Chimie Dioxyde de titane

Chemours démarre une ligne au Mexique The Chemours Company a mis en service une nouvelle ligne de production de dioxyde de titane (TiO2) de la marque Ti-Pure sur son site d’Altamira, au Mexique. Les travaux de construction ont été finalisés en décembre 2015 et les premiers lots commerciaux ont été récemment produits. Les capacités de production vont maintenant monter en puissance et devraient atteindre 200 000 tonnes par an d’ici à quelques années. Une fois que la ligne aura atteint son rythme de croisière, le groupe américain équilibrera les volumes de ses autres usines pour les aligner avec les besoins de ses clients. En dehors de son site d’Altamira, Chemours fabrique du TiO2 dans ses usines au Mississippi, au Tennessee (États-Unis) et à Taïwan. La société explique qu’elle dispose « du plus faible coût de production de TiO2 au monde ». Elle estime qu’elle devrait encore réduire ses coûts de production de TiO2 d’environ 20 millions de dollars par an. « En renforçant notre position de faible prix, la nouvelle ligne à Altamira nous permet de continuer de fournir nos produits de haute valeur à notre base mondiale de clients dans le futur », a expliqué Bryan Snell, le président de Titanium Technologies, la filiale de Chemours dédiée au TiO2. n A.F.

Chimie verte DHA

Fermentalg confie la production à ARD Fermentalg a signé un accord avec ARD (Agro-industrie Recherches et Développements). L’entreprise spécialisée dans les domaines du raffinage du végétal, des biotechnologies industrielles et de la chimie verte sera en charge de produire à grande échelle le DHA de Fermentalg. Cet accord de production s’inscrit dans le plan stratégique de développement présenté par la société française en mars 2016 (CPH n°759). Il vient confirmer la volonté de Fermentalg de « mettre sur le marché d’ici à la fin de l’année une nouvelle source de DHA ». L’entreprise de plus de 70 salariés prévoit également de « commercialiser à partir de 2017 du DHA+, produit très innovant sur le marché de la nutrition humaine et des compléments alimentaires qui partage tous les avantages du DHA avec une concentration plus élevée en acide gras essentiel et des concentrations plus faibles d’acides gras saturés pour des applications à très haute valeur ajoutée ». La production qui s’appuiera sur un procédé de fabrica-

tion en hétérotrophie devrait débuter au 2e semestre. Les deux partenaires prévoient ainsi des capacités de production allouées de plusieurs dizaines de tonnes pour la fin de l’année 2016. Une montée en puissance permettra de porter ces capacités à plusieurs dizaines de tonnes par an à pleine capacité. Dans le cadre de cet accord, Fermentalg investira deux millions d’euros en matériel sur le site d’ARD à Pomacle (Marne). « Ce dernier apporte son expertise dans l’exploitation industrielle d’usines de fermentation à grande échelle, la gestion de la production, et assure à Fermentalg des capacités de production suffisantes au regard de son plan de développement », précise les deux sociétés. Andrew Echatti, directeur général de Fermentalg, s’est en outre félicité : « Nous avons ainsi le complément naturel de notre Unité de Développement Industriel de Libourne qui sera consacrée aux produits à très forte valeur ajoutée et aux futurs programmes de développeA.D. ment ». n

Impression 3D

Arkema collabore avec HP Le chimiste français Arkema a noué un partenariat avec l’Américain Hewlett-Packard (HP) portant sur la nouvelle technologie d’impression 3D Multi Jet Fusion. « Ce partenariat repose sur le principe d’une Open Platform qui permettra aux fournisseurs comme Arkema de qualifier de nouveaux matériaux sur les imprimantes 3D Multi Jet Fusion de HP », a expliqué le groupe français. Arkema utilisera notamment ses poudres fines de la marque Rilsan, ses polyamides Rilsamid, les résines Kynar et les copolymères Pebax. Il a également l’intention de proposer à ses clients d’accéder au procédé de fabrication 3D de HP, tout en leur faisant utiliser ses matériaux. Les clients concernés servent différents marchés, notamment les biens de consommation, l’automobile, l’aéronautique, le sport et la santé. « Un élément essentiel de la stratégie d’HP dans le domaine de l’impression 3D est de rompre les barrières qui ont freiné le marché, notamment en multipliant les options de matériaux disponibles », a indiqué Stephen Nigro, le président de l’activité Impression 3D de HP. De son côté, Arkema rappelle qu’il « a fait le choix d’inscrire le développement de matériaux pour l’impression 3D dans ses priorités et les a inclus dans sa plateforme R&D A.F. “Allégement et design des matériaux” ». n

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Encres

Flint acquiert American Inks and Coatings Le groupe Flint a annoncé le projet d’acquisition d’American Inks and Coatings (AIC), un groupe américain basé à Pine Bluff, dans l’Arkansas, et focalisé sur les encres pour les emballages de produits liquides. Les modalités financières de cette opération, qui doit se finaliser avant la fin de l’année, n’ont pas été dévoilées. Flint explique que cette transaction va permettre de combiner deux producteurs d’encres et de revêtements servant essentiellement le marché nord-américain de l’emballage. Avec AIC, Flint estime qu’il devrait offrir à ses clients des solutions plus personnalisées et plus denses, notamment dans les domaines des emballages papiers et carton et les emballages flexibles. AIC était jusque-là détenu par Mosley Holdings et a été constitué en 2002 avec les regroupements de plusieurs sociétés, notamment Progressive Ink, fondée en 1985 par Jeff Mosley, et American

Inks and Coatings, acquise en 2002. En 2012, AIC a acquis Graphic Sciences, un producteur américain d’encres d’imprimerie, et en 2013 Color Resolutions International. AIC recense 5 unités de production principales, toutes implantées aux États-Unis. Flint Group se présente de son côté comme l’un des plus importants fournisseurs mondiaux pour les industries de l’imprimerie et de l’emballage. Le groupe, détenu aujourd’hui par le fonds Goldman Sachs et Koch Industries, a généré un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2015 et recense 7 900 salariés dans le monde. Le groupe est issu de la société américaine Flint Ink, fondée en 1920, spécialisée dans les encres d’imprimerie et les colorants. En 2005, elle a été fusionnée avec XSYS Print Solutions, une entreprise constituée en 2004 par la fusion d’ANI et de BASF Printing J.C. Systems. n

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Chimie Traitement de surface

Albemarle cèderait Chemetall Le groupe américain chercherait à céder sa filiale Chemetall, rapporte Bloomberg citant des sources proches du dossier. Albemarle aurait mandaté Bank of America pour se faire conseiller, mais n’aurait pas encore pris de décision définitive et aucun projet de cession ne serait déjà enclenché avec un tiers. Cette éventuelle opération pourrait atteindre une valorisation de 3 milliards de dollars (environ 2,7 Mrds €), et servirait à alléger le poids de la dette d’Albemarle suite à l’acquisition de Rockwood en 2014 (CPH n°684). Chemetall est un héritage de Rockwood. Basée à Francfort, en Allemagne, cette filiale a généré un chiffre d’affaires de 824,9 M$ en 2015, pour un Ebitda ajusté de 202 M$, recense 2500 salariés et dénombre 22 sites de production dans le monde. Notamment deux en France  : à Sens (Yonne) pour des productions de spécialités de traitements de surface dans l’automobile, et à Soissons (Aisne) pour des spécialités de traitements de surface destinées à l’aéronautique. Chemetall est un spécialiste des produits chimiques pour les traitements de surfaces métal-

liques. Ses spécialités chimiques servent au nettoyage, à la protection contre la corrosion, à l’étanchéité, à l’amélioration de l’adhésion des peintures, et à faciliter la formation et le traitement de surfaces métalliques. L’acquisition de Rockwood avait représenté une opération de 6,2 Mrds $. Entre fin 2014 et fin 2015, en conséquence, la dette à long-terme d’Albemarle avait significativement augmenté, en étant passé de 2,22 à 3,17 Mrds $. Ce qui représente presque le chiffre d’affaires généré par le groupe américain en 2015 (3,65 Mrds $). L’an dernier, Albemarle a entamé un grand plan de réorganisation de ses activités et a notamment conclu, en décembre 2015, un accord avec son compatriote J.M. Huber pour lui céder son activité Retardateurs de flammes minéraux et certaines activités de chimie de spécialités (CPH n°743). En revanche, Albemarle n’aurait pas déniché d’offre suffisante pour son activité de chimie fine. Le groupe aurait ainsi décidé début mai de conserver sa chimie fine comme une activité isolée dans son périmètre, rapporte Chemical Week. n J.C.

Additifs

Afton Chemical renforcé à Singapour Le chimiste américain spécialisé dans les additifs pour carburants a annoncé la mise en service de son usine de Singapour, sur l’île de Jurong. Lancé en 2012 (CPH n°601) puis musclé en 2015 (CPH n°728), ce projet va permettre à Afton Chemical, filiale du groupe américain NewMarket Corporation, de fabriquer et surtout garantir que ses additifs de spécialités commercialisés en Asie sont désormais intégralement produits sur le continent. L’objectif est de garantir à ses clients que ses produits fabriqués localement sont parfaitement adaptés aux besoins locaux, et développés aussi en conséquence. L’usine, dont la construction a démarré en 2014, doit aussi répondre à la demande asiatique croissante en additifs pour carburants. À Singapour, Afton détient ainsi son plus grand site de production d’additifs en Asie, lequel vient compléter des usines installées à Suzhou, en Chine et à Hyderabad, en Inde. L’usine singapourienne pourrait bénéficier d’extensions à l’avenir si nécessaire. Afton pourrait également ajouter sur place des unités, notamment pour la production de dispersants de spécialité. Le chimiste est focalisé sur les additifs pour carburants et les produits chimiques de raffinerie, dont des additifs pour essences, des additifs diesel, des agents anti-mousse et des agents d’amélioration de l’écoulement à froid, des huiles pour boîtes de vitesse et des additifs pour fluides de transmission automatique, des additifs d’huiles de moteur, ou encore des additifs pour produits industriels comme les huiles hydrauliques antiusure, des huiles pour engrenages industriels, des graisses et des produits chimiques indusJ.C. triels spécialisés. n

Chimie verte PHA

Metabolix envisage de céder des activités L’Américain Metabolix a annoncé qu’il explorait des alternatives stratégiques pour ses biopolymères à base de polyhydroxyalkanoates (PHA) de la marque Mirel et son programme d’agrochimie Yield10. Il explique avoir reçu des marques d’intérêt pour son activité dédiée aux biopolymères, qui fait face à un environnement financier difficile. « Metabolix a engagé des discussions avec des tiers intéressés par la vente potentielle de notre activité dédiée aux biopolymères de spécialité et pourrait engager des discussions avec d’autres tiers à mesure qu’il pro-

gressera dans sa revue stratégique », a expliqué la société. Concernant son programme Yield10, qui vise à améliorer le rendement des cultures, le groupe prévoit de recentrer les ressources sur le développement et la commercialisation. Il n’exclut également pas la possibilité d’une vente auprès d’acteurs de l’industrie agricole et d’investisseurs. « Il y a de nombreux risques et d’incertitudes associées à l’étude par la société d’alternatives stratégiques et il n’est pas assuré que ces efforts aboutissent », a tenu à A.F. préciser Metabolix. n

EN BREF ADM acquiert Amazon Flavors Archer Daniels Midland (ADM) a mis la main sur la société brésilienne Amazon Flavors, spécialisée dans la production d’extraits naturels, d’émulsions et de composés. ADM détenait déjà 40 % du capital de cette entreprise. Amazon Flavors exploite des usines de production à Manaus, au nord-ouest du Brésil, et des laboratoires à Manos et São Paulo.

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Zoom Commerce chimique

UFCC

Gilles Richard, délégué général de l’Union française du commerce chimique (UFCC).

« Une reprise en 2015, qui semble se confirmer pour 2016 » À la suite d’une année 2014 plus difficile qu’escompté, le secteur du commerce chimique en France a enregistré un rebond en 2015 et attend une confirmation pour cette année. Tour d’horizon avec Gilles Richard, délégué général de l’Union française du commerce chimique (UFCC). L’exercice 2014 s’est conclu en baisse de 2,4 % alors que vous tabliez sur une légère hausse. Cela vous a-t-il surpris ? Oui, 2014 a été un net frein, en raison du prix des matières premières mais aussi du tassement de l’activité. L’ampleur nous a surpris. Nous attendions plutôt une légère hausse, comme sur la tendance des années post-crise passées. Après 2009, cela a remonté tous les ans jusqu’en 2013. À l’export, nous avons trouvé un pourcentage habituel, autour de 16 %. Mais le chiffre d’affaires a fléchi de 3 à 2,9 Mrds €, pour un chiffre à l’export, toutes destinations confondues, de 468 M€. Quel est le bilan provisoire pour 2015 ? D’après les premiers sondages, nous devrions avoir une croissance comprise entre 1 et 2 %. Il y a eu une reprise en 2015, qui semble se confirmer pour 2016. Ce premier trimestre a été correct ; cette année sera peut-être meilleure. Comment expliquer ces évolutions ? Cela semble plus conjoncturel que structurel. Depuis 2010, il y a une reprise douce, malgré le fait que ce qui a été perdu depuis la crise le restera. Mais je ne vois pas d’explication liée à un secteur ou un événement clé. Il y a souvent un croisement entre les producteurs et nous. Quand ils vont bien, nous allons un peu moins bien et vice-versa. 2013 et 2014 ont été de bonnes années pour eux, moins pour nous. S’il y a un décalage habituel pour la distribution, vous attendez donc un rattrapage ? Nous l’espérons en effet. En 2015, le pétrole avait baissé de 50 %, l’euro de 16 % sur l’année, mais ce que nous exportons est surtout à destination de l’Europe, donc cette baisse de l’euro ne nous avantage pas. L’impact est surtout à l’exportation. La baisse du pétrole a été partiellement amortie par la baisse de l’euro, d’où cette reprise en 2015. Les entreprises en profitent donc différemment. Nous avons heureusement bénéficié de la baisse des matières premières en parallèle.

Que pensez-vous de la loi travail ? Plus de souplesse est une bonne chose pour les PME. Dans notre secteur, les effectifs sont stables et nous avons moins de besoins de réactivité en comparaison avec une activité industrielle, par exemple, où les PME de la production, en cas de commandes, ont besoin de réagir très rapidement. Nous sommes favorables à tout ce qui va vers plus de flexibilité.

Y a-t-il des consolidations dans le secteur ? Il y a toujours une ou deux opérations par an. Cela concerne souvent les grands acteurs, avec des rachats dans le monde entier. Au niveau français, cela s’est bien stabilisé. Il n’y a pas eu de mouvement notable. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas. Peut-être qu’avec l’échéance 2018 de Reach, il y aura des regroupements. Sur 20 ans, le nombre d’entreprises a baissé, mais cela n’a pas forcément eu un impact négatif sur l’activité. Ce n’est pas forcément mauvais signe qu’il y ait des consolidations.

Quels sont les points réglementaires auxquels vous êtes attentifs actuellement ? Nous faisons très attention, avec les producteurs comme avec les secteurs aval à la loi Roumégas qui ambitionne d’une certaine manière de créer un Reach bis à la française (CPH n°745). Il s’agit d’un doublon réglementaire totalement inutile. Nous sommes tous vent debout contre, même si les dernières informations indiquent une suspension éventuelle du projet. L’objectif pour nous tous est de la supprimer. Personne n’a compris sa réelle motivation. Son fondement idéologique et sa dimension politique semblent évidents, du fait des échéances électorales, mais ce n’est pas aux PME d’en faire les frais. Elles devraient déjà en être exemptées, ne serait-ce qu’au titre de la simplification réglementaire dont le gouvernement se fait lui-même le défendeur. Il n’y a eu aucune étude d’impact pour ce projet. Tout existe déjà, tant du fait de Reach que du Code du travail, pourquoi faire un doublon au niveau national ? Il y a une ignorance réglementaire chez des élus qui est hallucinante. Il s’agit ici plus d’obligations administratives qu’autre chose car il n’y aura pas d’information supplémentaire sur les substances utiles pour la protection de la santé ou de l’environnement. C’est le dossier clé que l’on suit. n Propos recueillis par Julien Cottineau

Vous parliez de Reach, que peut-il se passer avec cette troisième phase ? Certains vont se concentrer sur des substances phares, pour lesquelles ils pourront amortir les frais d’enregistrement. Pour beaucoup, ce sera difficile d’avoir des gammes trop élargies ; compte tenu des coûts qui s’échelonnent de 20 000 à 600 000 € par substance, il y aura des choix à faire. Il s’agira plus de refontes de stratégies commerciales. Il reste deux ans et pour l’instant tout le monde se regarde un peu en chien de faïence car indiquer d’ores et déjà à son client que l’on n’enregistrera pas signifie le perdre à court terme. Tout le monde est aux aguets. Il faut compter 18 mois pour monter un dossier. Aujourd’hui, il y a une grande vague d’incer­ti­tu­des. Même si Reach date de 10 ans, il subsiste des inquiétudes. L’information ne manque pas mais certaines entreprises ou secteurs sont toujours

Les chiffres clés du commerce chimique en France - Source : UFCC (*2015 : estimations) 3,0

Par secteur, avez-vous constaté des différences marquées ? Le secteur de l’automobile a repris mais toujours pas celui de la construction. La chimie fine, dont les spécialités pour la cosmétique et la pharmacie, a affiché des résultats satisfaisants. Il y a toujours un delta avec les commodités. Les entre­ pri­ses qui y évoluent ont des investissements plus conséquents à rentabiliser.

en retard. On s’attend à des souplesses d’application, mais pas à un changement de texte.

Comment évolue l’emploi dans le secteur ? Il y a une stabilité déconcertante de l’emploi (3 250 salariés). Hormis les flux naturels de départs et d’arrivées, il n’y a pas de suppression d’emplois, tant mieux, mais il n’y a pas d’embauches majeures non plus. Être un contributeur net d’emplois serait l’indicateur d’une activité en fort développement.

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0,46 2014

0,47 2015*

Chiffre d'affaires Export (Union européenne et pays tiers)

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Pharmacie Immunologie/Inflammation

Pfizer veut s’offrir Anacor pour 5,2 Mrds $

Pfizer a lancé une offre sur la société californienne Anacor, spécialisée dans l’immunologie et l’inflammation. L’opération s’élève à 5,2 Mrds $ .

Pfizer bloque l’utilisation de ses produits dans les injections létales Pfizer ne veut plus être un acteur indirect de la peine de mort. Il a annoncé avoir mis en place des mesures pour restreindre l’utilisation de ses produits dans les injections létales. Sept produits sont concernés : le bromure de pancuronium, le chlorure de potassium, le propofol, le midazolam, l’hydromorphone, le bromure de rocuronium et le bromure de vécuronium. De fait, le géant américain a décidé de limiter la vente de ces produits à un groupe restreint de grossistes, distributeurs et d’acheteurs directs, à condition qu’ils s’engagent à ne pas les revendre aux institutions correctionnelles pour une utilisation dans les injections létales. D’après le New York Times, une vingtaine de groupes européens et américains ont déjà pris des mesures similaires.

EN BREF

Pfizer

L

e géant américain a signé un accord pour mettre la main sur son compatriote Anacor. Refroidi par l’échec de sa gigantesque fusion à plus de 160 milliards de dollars avec Allergan (CPH n°756), Pfizer semble désormais se focaliser sur des cibles plus petites. L’opération dépasse tout de même le milliard de dollars. Pfizer propose 99,25  $ (88,7 €) par action en numéraire, soit une transaction estimée à un potentiel d’environ 5,2 Mrds $. Il prévoit de boucler l’acquisition au troisième trimestre 2016. Basée à Palo Alto, en Californie, Anacor est spécialisée dans le développement de petites molécules dans le domaine de l’inflammation et de l’immunologie. Elle a déjà mis sur le marché un produit, le Kerydin (tavaborole), qui a été approuvé par la FDA en juillet 2014 pour le traitement topique de l’onychomycose des ongles. Cet antifongique est distribué et commercialisé aux États-Unis par Sandoz (une filiale de Novartis), avec qui Anacor a signé un accord exclusif. Les droits du Kerydin restent tout de même détenus par Anacor. La société biopharmaceutique développe également le crisaborole, son composé phare. Il s’agit d’un inhibiteur PDE4 non stéroïdien présentant des propriétés anti-inflammatoires. Il est actuellement en cours de revue par la FDA pour obtenir une NDA (New Drug Application) dans le traitement de la dermatite atopique légère à modérée. Environ 18 à 25 millions de personnes souffrent de cette maladie aux États-Unis. Si le crisaborole obtient le feu vert des autorités sanitaires amé-

ricaines, Pfizer estime qu’il pourrait générer des ventes de plus de 2 Mrds $ et obtenir ainsi le statut de blockbuster. En dehors de ce composé, Anacor développe aussi l’AN3365, un antibiotique en phase II d’essais cliniques pour le traitement des infections causées par des bactéries à gram négatif. Il dispose également de deux autres programmes en phase précoce de développement. « Anacor est en complète adéquation avec les activités innovantes de Pfizer, et soutiendra davantage notre orientation stratégique vers l’inflammation et l’immunologie. Elle devrait améliorer la croissance de nos ventes à court terme de nos activités innovantes. Notre filiale dédiée à l’inflammation et à l’immunologie dispose de fortes franchises mises sur le marché avec Enbrel et Xeljanz, ainsi qu’un pipeline robuste », a expliqué Albert Bourla, le président des vaccins et des produits innovants de Pfizer au niveau mondial. En 2015, Enbrel (etanercept) a généré des ventes de 2,4 Mrds $, en léger retrait par rapport à 2014 suite à la perte d’exclusivité de son brevet. Ce médicament est indiqué dans le traitement du psoriasis, de la polyarthrite rhumatoïde, de la spondylarthrite ankylosante et de la polyarthrite psoriasique. De son côté, le traitement de la polyarthrite rhumatoïde Xeljanz a dégagé un chiffre d’affaires de 523 M$ l’an dernier. n Audrey Fréel

Sanofi renouvelle son offre sur Medivation

Enterome ouvre un bureau aux États-Unis

Sanofi a déposé le 12 mai un dossier de notification pour son offre d’acquisition de Medivation auprès de la division de la Concurrence du Département de la Justice Américaine et de la Federal Trade Commission. Comme annoncé fin avril (CPH n°759), l’offre s’élève à 52,50 $ par action, soit une opération d’environ 9,3 Mrds $ exclusivement en numéraire.

La jeune entreprise française spécialisée dans le microbiome intestinal a ouvert un bureau à Cambridge, dans le Massachusetts. Il lui permet d’être plus proche de ses partenaires américains, notamment J&J et AbbVie, et lui offre la possibilité de développer ses activités sur ce marché.

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Une alliance Almirall/Bicosome Almirall a signé un accord de partenariat et de licence avec la start-up Bicosome, spécialisée dans les produits cosmétiques de performance et les ingrédients dermopharmaceutiques. Il porte sur le développement de produits dermatologiques topiques. Bicosome sera responsable des activités de recherche jusqu’au stade préclinique et Amirall prendra en charge les essais cliniques, la production et la commercialisation des produits.

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Pharmacie Recherche

Stratégie

Ipsen noue une alliance avec l’IMCB

Novartis réorganise ses activités été finalisée début 2015 (CPH n°709). À partir du 1er juillet 2016, Novartis sera composé de trois divisions : Innovative Medecines, Sandoz (la division dédiée aux génériques et aux biosimilaires), et Alcon, spécialisé dans les dispositifs médicaux ophtalmologiques. Cette réorganisation s’accompagne également de changements au niveau de la direction (voir page 16). n A.F.

Le laboratoire français a signé un partenariat avec l’Institut de biologie cellulaire et moléculaire (IMCB), un institut de recherche sous l’égide de l’Agence pour la science, la technologie et la recherche (A*STAR) à Singapour. La collaboration de recherche vise à étudier le trafic intracellulaire des neurotoxines botuliques (BoNT) dans les neurones. Ces travaux pourraient potentiellement faciliter la conception de nouvelles toxines thérapeutiques pour traiter les troubles neurologiques. « Cette collaboration met en évidence la façon dont les capacités de recherche de l’IMCB dans le domaine de la biologie systémique du trafic membranaire peuvent être exploitées par de grandes entreprises pharmaceutiques telles qu’Ipsen pour développer de nouvelles thérapies. Je suis convaincu que cette collaboration mènera à d’autres partenariats importants entre Ipsen et l’IMCB », a expliqué Hong Wanjin, le directeur général de l’IMCB. n A.F.

Novartis

Pfizer

Le laboratoire bâlois réaménage ses divisions. Le segment Pharmaceuticals va être scindé en deux business units (BU) : Novartis Pharmaceuticals et Novartis Oncology. Ces deux BU formeront une nouvelle division : Innovative Medecines. Novartis Pharmaceuticals comprendra les franchises Neuroscience, Ophtalmologie, Immunologie et Dermatologie, Respiratoire, Cardio-métabolisme et Produits matures. « La nouvelle structure reflète l’importance de l’oncologie pour Novartis suite à l’intégration réussie des actifs oncologiques de GSK », a expliqué Novartis. Le groupe suisse avait annoncé en avril 2014 son intention de reprendre des produits oncologiques de GSK pour 14,5 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent des paiements d’étape d’une valeur potentielle d’1,5 Mrd $ (CPH n°674). L’opération a

Bioproduction

BMS se renforce à Devens

Bristol-Myers Squibb

Bristol-Myers Squibb a célébré l’extension de son complexe de bioproduction de Devens, dans le Massachusetts (ÉtatsUnis). Le groupe américain a mis en service deux bâtiments d’environ 18 580 m2 dédiés au développement précoce et clinique de produits biologiques. Les travaux de construction ont démarré en janvier 2014 et l’investissement se porte à 280 millions de dollars (250,1 M€). Le campus de Devens s’ouvre ainsi aux activités de recherche puisqu’il se concentrait uniquement sur la production à large échelle de médicaments

biologiques. « Réunir le développement et la production à l’échelle clinique et commerciale de produits biologiques sur un campus nous aidera à accélérer le développement de ces médicaments innovants pour les patients au niveau mondial », a expliqué Lou Schmukler, le président de la distribution et de la production de BMS au niveau mondial. Cette expansion permet la création de 200 nouveaux postes, qui viennent s’ajouter aux 350 salariés du site. D’une superficie de 55 742 m2, le campus de Devens est désormais composé de huit bâtiments majeurs. Inauguré en 2009, ce site a fait l’objet d’un investissement initial de 750 M$ (CPH n°383). Cette nouvelle extension porte l’enveloppe globale à plus d’1 Mrd $. n A.F.

Le site de Devens abrite désormais des activités de développement et de bioproduction.

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Équipements et services EN BREF Endress+Hauser renforce son implantation en Italie Le spécialiste suisse de l’instrumentation a annoncé l’ouverture de bureaux pour sa filiale italienne près de Milan. Ce bâtiment abrite un showroom, un centre de formation, un auditorium et un restaurant, pour un effectif de 130 salariés. Ayant coûté 14 millions d’euros, cette installation permettra de réduire de 60 % sa consommation énergétique par rapport à l’ancien site. Et 75 % de la consommation du site est issue d’énergies renouvelables produites sur place (géothermie, panneaux photovoltaïques).

Eurofins acquiert des actifs d’Exova Le spécialiste de la sous-traitance analytique a déboursé 18 millions de livres sterling (environ 23 M€) pour s’emparer d’activités de son homologue britannique Exova. L’opération, qui doit être finalisée en juillet prochain, comprend l’acquisition par Eurofins de 10 laboratoires d’analyses au Royaume-Uni et en Irlande. Des actifs qui représentent des ventes de 20 M€ par an et un effectif de 300 personnes. Parmi les sites repris, deux sont dédiés à l’analyse de produits pharmaceutiques.

Jacobs signe avec Satorp L’ingénieriste américain a paraphé un contrat avec Satorp, coentreprise entre Total et Saudi Aramco. L’accord prévoit que Jacobs fournisse pour une durée de deux ans des services d’étude faisabilité, de conception et d’ingénierie détaillée sur la raffinerie de Satorp à Jubail (Arabie Saoudite).

Siemens acquiert NEO New Oncology La division santé du conglomérat allemand a annoncé le rachat de son compatriote NEO New Oncology, spécialisée dans les technologies de diagnostic moléculaire en oncologie. Cette opération permet à Siemens d’étendre son portefeuille de produits pour les analyses moléculaires à destination de la génomique et de l’oncologie. Par la même occasion, le conglomérat a annoncé le changement de nom de sa filiale Siemens Healthcare en Siemens Healthineers.

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Ingénierie

Fusion envisagée entre Technip et FMC Technologies Un leader du secteur parapétrolier valorisé en Bourse à plus 13 milliards de dollars (environ 11,6 Mrds €). C’est ce qui pourrait résulter d’une fusion entre l’ingénieriste français Technip et son homologue britannique FMC Technologies qui viennent de signer un protocole d’accord pour ce projet. Approuvée à l’unanimité par les conseils d’administration des deux groupes, l’opération pourrait être effective début 2017 sous réserve de l’approbation des actionnaires et des autorités compétentes. Selon cet accord, chaque action Technip donnerait droit à deux actions de l’entité fusionnée TechnipFMC, tandis que chaque obligation FMC Technologies pourrait être échangée contre un titre TechnipFMC. Détenu à parts égales par les deux sociétés, le nouveau groupe afficherait un chiffre d’affaires proforma de 20 Mrds $ en 2015, un Ebitda de 2,4 Mrds $, et un carnet de commandes combiné de plus de 20 Mrds $ (au 31 mars 2016). Avec 49 000 collaborateurs dans 45 pays, la société fusionnée permettrait de générer des synergies de coûts à hauteur de 400 M€ par an d’ici à 2019, « principalement liées aux gains d’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, à l’immobilier, à l’optimisation des infrastructures et d’autres gains de performance liés à l’organisation et à l’entreprise ». TechnipFMC proposerait une offre complète de solutions « permettant de réduire significativement les coûts de production et de transformation des hydrocarbures ». « Nous disposons de compétences, technologies et capacités complémentaires dont nos clients peuvent profiter séparément ou de façon intégrée, comme ils le souhaitent. Ensemble, TechnipFMC créera

plus de valeur dans le Subsea, la Surface et l’Onshore/Offshore, nous permettant ainsi d’accélérer notre croissance », a déclaré Thierry Pilenko, p-dg de Technip et futur président exécutif du conseil d’administration de TechnipFMC. Concernant la gouvernance, le président de FMC Technologies Doug Pferdehirt occuperait le poste de directeur général de l’entité combinée. Quant à l’organisation des activités du groupe, il y aurait trois Business Unit : Subsea, Surface (systèmes pour les puits et le contrôle de fluides) et Onshore/Offshore. Leurs sièges opérationnels seraient localisés à Paris, à Houston (Texas, ÉtatsUnis) et à Londres (Royaume-Uni). Concernant la R&D, TechnipFMC précise que son centre mondial serait situé en France. Dans le détail des activités liées à la chimie, la fourniture de technologies et services pour la pétrochimie serait gérées par la division Onshore/Offshore. La commercialisation d’installations fluidiques (pompes, procédés de séparation) et d’instruments de mesure serait D.O. rattachée à la division Surface. n La répartition du chiffre d’affaires de l’entité TechnipFMC - Sources : Technip/FMC Technologies Onshore/Offshore (dont pétrochimie) 35 % Subsea 56 %

CA prévisionnel/an : 20 Mrds $

Surface 9%

Emballage pharmaceutique

Bilan satisfaisant pour Romaco en 2015 Le spécialiste allemand des équipements de conditionnement et d’emballage principalement pour la pharmacie affiche des résultats positifs en 2015. Romaco a enregistré sur cette période une hausse de son chiffre d’affaires de 12,6 % par rapport à 2014, atteignant 126,3 millions d’euros. La société a vu ses ventes d’équipements « originaux » (personnalisés) progresser de 19,2 %. Le carnet de commandes a bondi de 15,1 % comparé à l’année précédente. Une tendance portée notamment par le segment « Nouvelles machines », qui affiche un essor des ordres de 24,2 % en 2015. « La croissance significative des commandes reçues et l’augmentation de nos ventes sont le reflet de notre stratégie actuelle “Beyond Technology“, qui se focalise sur le cycle de vie du client », commente Paulo Alexandre,

p-dg de Romaco. Avant d’ajouter : « Garantir le succès des activités de nos clients est une priorité pour Romaco qui entraîne notre croissance future ». Le groupe justifie sa progression par les investissements qu’il a consentis depuis plusieurs années. D’une part, au niveau de son réseau commercial, en particulier en Chine, en Russie, au Brésil et aux États-Unis. D’ailleurs, Romaco profite de l’annonce de ses résultats pour indiquer qu’une succursale est en cours d’ouverture en France. D’autre part, du point de vue de la croissance externe notamment au travers des acquisitions en 2015 d’Innojet (CPH n°708) et de Medipac (CPH n°741). Employant environ 500 collaborateurs, la société Romaco revendique plus de 12 000 installations actives dans plus de 180 pays. n D.O.

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Spot-scope Cotations du 13/05/2016 au 18/05/2016

P

our la deuxième semaine consécutive, les marchés pétrochimiques en Europe du NordOuest se sont montrés plutôt calmes. En revanche, les prix des polymères se sont considérablement renforcés. Les conditions semblent réunies pour une volatilité grimpante pour les prix des commodités pétrochimiques. Le prix du Brent a rebondi de 4 $/baril à 49,42 $/b. Si ce niveau se maintenait encore une semaine, les vendeurs pourraient tenter de répercuter en aval cette hausse de prix. En réaction à l’appréciation du prix du pétrole brut, le prix spot du naphta en Europe du Nord-Ouest a forci de 30 $/t. Les prix spot des oléfines ont progressé de manière moindre. Ceux de l’éthylène et du

butadiène se sont musclés de 20 €/t, celui du propylène de seulement 10 €/t. Sur une base comparative en pourcentage, cela correspond à des hausses de 2 à 3 % contre des hausses de 8 à 9 % pour les prix du naphta et du brut. Du côté des aromatiques, les prix du benzène et du styrène ont fléchi de 20 $/t. Une réaction surprenante face à la remontée des prix du brut, mais les observateurs du marché suggèrent que ces prix en retrait sont la conséquence d’un retour prochain à l’équilibre pour les volumes de styrène, après des semaines d’offres limitées. À l’approche de la saison estivale et de l’essor des trajets routiers, la demande en MTBE s’est accrue, provoquant une hausse de 40 $/t du prix

spot. Celui du méthanol a aussi enregistré un regain, de 30 €/t. Le marché des polymères a été agité du côté des prix spot. Les hausses avaient été envisagées en raison des prix contrats croissants la semaine précédente. Le polyéthylène (PE) basse densité et le PE basse densité linéaire ont vu leurs prix augmenter de 90 $/t. Le prix spot du PE haute densité a progressé de 70 $/t, tout comme celui du polypropylène (PP) de grade copolymère. Celui du grade homo injection a forci de 50 $/t. Le prix spot du polystyrène a bondi de 100 $/t. Mais le grand gagnant de la semaine a été celui du PVC, en hausse de 150 $/t.

Prix des monomères et intermédiaires en Europe du Nord-Ouest Naphta

Spot (dollars)

Spot (euros)

Contrat (euros)

410 - 420 (4)

-

-

1 030 - 1 040 (4)

910 (mai) - 860 (avril) - 810 (mars) - 830 (fév.)

Éthylène Propylène

-

640 - 650 (1) (4)

635 (mai) - 620 (avril) - 560 (mars) - 560 (fév.)

Butadiène

-

630 - 640 (3)

620 (mai) - 585 (avril) - 495 (mars) - 495 (fév.)

Benzène

650 - 660 (3)

-

599 (mai) - 616 (avril) - 523 (mars) - 550 (fév.)

Toluène

570 - 580 (3)

-

537 (mai) - 522 (avril) - 517 (mars) - 500 (fév.)

Xylènes

600 - 610 (3) (6)

-

-

Paraxylène

680 - 690 (3) (6)

-

750 (mai) - 750 (avril) - 690 (mars) - 680 (fév.)

Orthoxylène

640 - 650 (3) (6)

-

665 (mai) - 635 (avril) - 600 (mars) - 615 (fév.)

Styrène

1 070 - 1 080 (3)

-

1120 (mai) - 1 120 (avril) - 1 025 (mars) - 925 (fév.)

-

200 - 210 (3)

225 (3) (Q2) - 275 (3) (Q1) - 295 (3) (Q4) - 369 (3) (Q3)

600 - 610 (3)

-

-

-

780 - 790 (4) (6)

770 (mai) - 795 (avril) - 711 (mars) - 700 (fév.)

1 120 - 1 130 (4)

-

1 020 (avril) - 950 (mars) - 960 (fév.) - 1 000 (janv.)

Méthanol MTBE Éthylène glycol Acrylonitrile

Prix des grands polymères en Europe du Nord-Ouest PEbd

grade film

1 550 - 1 570 (3)

-

1 540 - 1 560 (avril)

PEbdl

base butène

1 500 - 1 520 (3)

-

1 560 - 1 580 (avril)

PEhd

soufflage injection

1 320 - 1 340 (3) 1 300 - 1 320 (3)

-

1 490 - 1 510 (avril) 1 450 - 1 470 (avril)

PP

homo injection copolymère

1 100 - 1 120 (3) 1 280 - 1 300 (3)

-

1 200 - 1 220 (avril) 1 270 - 1 290 (avril)

PS

standard choc

1 660 - 1 680 (3) 1 760 - 1 780 (3)

-

1 730 - 1 750 (avril) 1 810 - 1 830 (avril)

PVC

standard

920 - 940 (3)

-

1 110 - 1 130 (avril)

Cotations relevées dans le nord de l’Europe pour Chimie Pharma Hebdo entre le 13/05/2016 et le 18/05/2016. En tonnes métriques, franco livré (FD), sauf mention contraire : (1) qualité chimique ; (2) qualité polymère ; (3) fob ; (4) cif ; (5) cotations mensuelles et (6) cotations des semaines précédentes. (Q1) contrats du premier trimestre 2016, (Q2) contrats du deuxième trimestre 2016 ; (Q3) contrats du troisième trimestre 2015 ; (Q4) contrats du quatrième trimestre 2015. Source : Chimie Pharma Hebdo

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Carnet DOW CORNING

NOVARTIS

Des changements à la direction

Des remaniements au sein des divisions

La coentreprise entre Dow et Corning a annoncé des changements à sa direction, en ligne avec la reprise de la totalité des parts par Dow, qui devrait être effective au 1er juin 2016 (CPH n°743). En premier lieu, Robert Hansen, le p-dg, a annoncé son intention de quitter Dow Corning une fois l’opération finalisée. R. Hansen travaille depuis 34 ans pour Dow Corning qu’il a rejoint en 1982. Il y a occupé plusieurs fonctions dans le domaine de la finance, du commerce et de la direction d’activités. Il a notamment été directeur des opérations de Dow Corning en Europe. Il a été nommé président de Dow Corning en 2010, puis directeur général en 2011. Il a ensuite été élu président du conseil d’administration en 2013. Pour le remplacer, Dow a nommé Howard Ungerleider à la présidence de cette filiale. Il conservera ses responsabilités actuelles de vice-président et directeur financier de Dow. Mauro Gregorio a, lui, été nommé directeur général de Dow Corning. En parallèle, Dow Corning a annoncé la nomination d’Andrew Tometich en tant que président de l’activité dédiée aux silicones. Il prendra cette fonction en juin 2016, une fois que Dow aura pris le contrôle de la coentreprise. Il travaille depuis 27 ans chez Dow Corning, où il a occupé plusieurs postes dans le domaine commercial, du business développement et exécutif en Europe et aux États-Unis. FIRMENICH

Satish Rao, p-dg en Inde

Le groupe suisse a accueilli Satish Rao en qualité de président et directeur général de sa filiale indienne. Il occupera ce poste à compter du 4 juillet 2016. Il sera basé à Bombay et reportera à Armand de Villoutreys, le président de l’activité parfumerie et membre du comité exécutif. Il travaillait jusqu’alors chez McCormick & Company USA en tant que vice-président des marchés émergents. ALK

Carsten Hellman, p-dg

Carsten Hellman a été nommé p-dg du laboratoire danois spécialisé dans le traitement de l’allergie. Il est actuellement p-dg de Merial, la division santé animale de Sanofi, et vice-président exécutif et membre du comité exécutif de Sanofi. Avant de rejoindre ALK, C. Hellman va mener à bien la cession de Merial à l’Allemand Boehringer Ingelheim, qui devrait être effective d’ici à la fin de l’année (CPH n°743). Il deviendra p-dg d’ALK au plus tard le 1er janvier 2017. Steen Riisgaard, le p-dg actuel d’ALK, continuera à assumer ces responsabilités jusqu’à l’arrivée de C. Hellmann.

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Suite à la réorganisation de ses activités (voir page 13), Novartis a annoncé plusieurs nominations au sein de ses divisions. Paul Hudson rejoindra le groupe suisse pour prendre la direction générale de la nouvelle business unit Pharmaceuticals (qui fait partie de la division Innovative Medecines). Il est actuellement vice-président exécutif en Amérique du Nord d’AstraZeneca et membre du comité exécutif. Il remplacera David Epstein, l’actuel directeur de Novartis Pharmaceuticals, qui quittera le groupe pour explorer de nouvelles opportunités professionnelles aux États-Unis. De son côté, Bruno Strigini, l’actuel directeur de Novartis Oncology, restera à la tête de la nouvelle business unit dédiée à l’oncologie (intégrée à la division Innovative Medecines). Il a rejoint Novartis en 2014 pour diriger l’activité oncologique du groupe et travaillait auparavant pour l’Américain Merck. AFFSSI

Xavier Morge, président

Lors de l’Assemblée générale de l’Association française des sociétés de services et d’innovation pour les sciences de la vie (Afssi), Xavier Morge, le directeur général de Bertin Pharma, a été élu président pour la mandature 2016-2019. Il était jusqu’à présent vice-président et cofondateur de cette association. Il prendra la suite de Philippe Genne, le président-fondateur, qui a été nommé président d’honneur. P. Genne est par ailleurs le p-dg d’Oncodesign.

Agenda

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n 1er-2 juin, La Rochelle 1re édition du Rendez-vous SFSTP de l’amélioration continue www.sfstp.org

n 1er - 2 juin, Cologne, Allemagne ChemSpec Europe 2016 : salon de la chimie fine, des spécialités et des intermédiaires organiques

n 7-9 juin, Lille Preventica Lille : rendez-vous annuel des acteurs de la maîtrise de risques

www.chemspeceurope.com

www.preventica.com

n 6-9 juin, Amsterdam, Pays-Bas

n 14 juin, Nanterre

EUBCE 2016 : 24e édition de la conférence et exposition européennes sur la biomasse

Conférence « La Chimie dans tous ses états de l’innovation au développement durable »

www.eubce.com

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