EMAG N°1

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manuel scolaire est imprim

La guerre des manuels

usbek & rica

LUNDI 30 AOÛT 2010

atep

uda

par Guillaume Bregeras

Werner Moriaux prend la direction de manroland France

Le scolaire/parascolaire est le troisième secteur de l’édition avec plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, après la littérature et les beaux livres. Il représente 11,8 % du CA global. Source : SNE. « Nous alertons sur ce risque depuis début 2010, mais les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne ! » Face à la levée médiatique contre le retard de livraison d’une partie des manuels scolaires de seconde, Pascale Gélébart paraît à la fois agacée et désabusée. La présidente de Savoir-Lire, association qui regroupe six des principaux éditeurs scolaires, refuse de céder à la vindicte générale et assure que « l’ensemble des élèves de seconde auront leurs manuels d’ici à la mi-octobre ». Un message rassurant que prolonge Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, lors d’une conférence de presse le 24 août dernier : « L’ensemble des ouvrages est déjà accessible en version numérique ». Pourtant, de vives réactions continuent

Werner Moriaux est le nouveau PDG de manroland France. Âgé de 49 ans, il combine ces nouvelles fonctions avec celles de PDG de manroland Benelux qu’il occupe depuis juillet 2002. L’objectif est de faire jouer au maximum collaboration et synergie entre les deux entités. « Nous souhaitons développer notre offre printservices et printcom en France et profiter de l’expérience acquise dans ce domaine au Benelux », confie celui qui succède à la tête de manroland France à Daniel Hipp, contraint de quitter ses fonctions en début d’année pour des raisons de santé.

d’affluer, à l’image d’Hubert Tison, secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire et géographie : « C’est du bricolage, ce n’est pas sérieux ! » Cette posture démontre l’intérêt que porte la profession pour le manuel papier, toujours largement plébiscité face aux ouvrages dématérialisés. Enjeu politique « Le manuel papier est un outil d’égalité, précise Pascale Gélébart. Si le numérique suscite la curiosité, le papier permet de stabiliser la réflexion. » On comprend ici que l’enjeu de cette poussée de fièvre annuelle est autant pédagogique que politique. Derrière le retard de livraison, qui concerne en réalité la SUITE >

LE RDV À VENIR

25 SEPTEMBRE 2010 TOURNOI DE GOLF DE L’ATEP • L’association des techniciens de l’édition et de la publicité (Atep) organise son premier tournoi de golf au château d’Augerville (45). Plus d’infos sur www.atep-net.fr.


moitié des 500 000 élèves de seconde et six matières, se dissimule la réforme des programmes. Dès novembre 2009, le ministère s’est rapproché des éditeurs pour évaluer la faisabilité de nouveaux manuels pour les secondes. Ce à quoi ils ont répondu positivement en augmentant les ressources nécessaires : « Nous avons doublé les équipes rédactionnelles, iconographiques et de montage, explique la présidente de Savoir-Lire. Nous avons travaillé d’arrachepied, week-ends inclus, et le dernier ouvrage a pu être imprimé le 18 août dernier. » Par dernier ouvrage, il faut comprendre dernier spécimen qui est adressé à l’ensemble des professeurs et qu’ils reçoivent habituellement en juin... Livraison étalée C’est bien sur ce sujet que plane encore un doute. Sur la date de livraison des manuels, Pascale Gélébart prévient les professeurs et les lycées : « Si tout le monde joue le jeu et nous remonte rapidement les commandes, nous serons en mesure d’assurer la production dans les délais. » Les éditeurs restent donc sur le qui-vive, et ont anticipé la surchauffe des rotatives. Nathan Scolaire possède déjà 280 000 exemplaires en stock, Hachette entre 50 000 et 90 000, et de 10 000 à 30 000 copies pour Hatier. Comme Bréal et Magnard, ces maisons ont fait le pari de constituer des stocks de leurs nouvelles références selon un système de prévision des ventes précis. « Nous espérons que ces tirages seront trop courts », souhaite Nathalie Chappant, chef du secteur éducation à la direction technique chez Hachette. Si l’un des ouvrages qui n’a pas été anticipé

venait à rencontrer un immense succès auprès des professeurs, le discours rassurant pourrait évoluer dans le landerneau des éditeurs : « On pourrait rencontrer un phénomène de rupture sur un titre que l’on attend pas, prévient Pascale Gélébart. Mais tout cela devrait se lisser sur le mois de septembre. » Production adaptée En bout de chaîne, ce sont aux imprimeurs d’absorber l’urgence. Prévisions revues toutes les semaines, planning très souples, aucun d’entre eux ne peut se permettre de rater cette année spéciale, mais cruciale pour solidifier leur relation avec leurs clients éditeurs. Principalement basés en Italie, ils cherchent à abaisser le délai de livraison par tous les moyens. « Nous réalisons des ozalides en une journée contre cinq jours pour les plus lents, explique Franco Augusto, responsable commercial France de Europrinting. Nous avons également optimisé le parcours entre l’impression, la couture et l’emboitage. » Tout réaliser en interne est l’une des spécificités pour cet imprimeur qui travaille avec tous les géants de l’édition scolaire hexagonale. Dernière contrainte : la multiplication des formats. Pour alléger le poids des cartables, les éditeurs ne se contentent plus de réduire le grammage des papiers jusqu’à 70 grammes, mais proposent désormais un petit format homothétique, à l’image de la presse féminine. Que les parents se rassurent, pour la suite de la réforme des programmes et l’élaboration des nouveaux manuels de premières et terminales, le ministère garantit le retour « à un timing normal ». n

Le bout du monde façon écolo Les Éditions Viatao proposent depuis deux ans des guides touristiques pour voyager autrement. L’objectif est de développer l’accompagnement et la mise en place de bonnes pratiques vers un tourisme plus durable. L’engagement de l’entreprise se traduit bien entendu par des ouvrages fabriqués le plus respectueusement possible de l’environnement. Éléonore Devillers nous explique ainsi comment choisir parmi les acteurs de la chaîne graphique, pour coller au mieux à une approche « responsable ». Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le numéro de rentrée de notre magazine ainsi qu’un extrait vidéo sur notre site internet. B. J.

En bref AXEL KAUFMANN EST NOMMÉ DIRECTEUR FINANCIER DE KBA À compter du 1er octobre, Axel Kaufmann, membre du directoire de KBA, occupera la fonction de directeur financier du groupe. Le poste, était

précédemment occupé par Helge Hansen, lui-même président du directoire de l’entreprise. « Cela ne présage pas d’un changement de stratégie mais fait simplement partie de la vie d’un groupe », a commenté Michel Faust, directeur général de KBA France. « M. Hansen était responsable

financier depuis 2009, et était parallèlement à la tête du directoire. Il a donc préféré céder ce poste à un confrère du directoire pour se consacrer plus intensément à la tâche », a-t-il précisé. Axel Kaufmann, âgé de 40 ans, a précédemment travaillé pour la Deutsche Bank, Siemens et Nokia.


Petit-déjeuner du numérique chez Estimprim (25) Depuis sa création (septembre 2008), la société Estimprim fait preuve d’un dynamisme qui, en cette rentrée, va une fois de plus se manifester sur ses quatre sites de production implantés dans le Doubs (25) et le Jura (39). En effet, le 10 septembre prochain, un petit-déjeuner du numérique se déroulera sur le site de Roche-lez-Beaupré (25) autour de la presse HP Indigo 5000. Au programme : présentation des applications les plus variées telles que la personnalisation. Placé sous la responsabilité de Pierre-Yves Sarbacher, ce pôle numérique connaît un fort développement. Ainsi, en l’espace de dix-huit mois, « la production de la presse Indigo 5000 a été multipliée par six », précise Philippe Berteaux, dirigeant de l’entreprise avec Stéphane Béra. Celui-ci se dit d’ailleurs très attentif aux évolutions technologiques

dans le domaine du numérique et du jet d’encre. « Nous nous devons d’être encore plus attentifs et sans cesse en veille technologique de façon à se préparer à la nouvelle révolution en cours dans les arts graphiques », écrit-il dans le dernier numéro de « La prise de

pinces », journal sur l’actualité d’Estimprim. L’autre actualité de rentrée sera constituée par une journée portes ouvertes qui aura lieu le 8 octobre prochain sur le site de Montbéliard (25). Après avoir investi dans une presse Komori 4 couleurs + vernis (Lithrone LS440), ce site vient tout juste de rentrer un nouveau CtP Magnus 800 (Kodak), un nouveau massicot Polar 137XT, une plieuse MBO T800 et une nouvelle encarteuse piqueuse Primera A110 (Müller Martini). Déjà labellisé Imprim’Vert et disposant des certifications PEFC et FSC, Estimprim devrait également obtenir la certification ISO 14001 à l’automne. Estimprim est membre du groupement ImpriClub et Philippe Berteaux est, depuis la dernière assemblée générale de juin 2010, l’un des quatre nouveaux administrateurs. R. P.

« L’enfant rebelle de XXI » XXI avait ouvert la voie du livre-magazine il y a deux ans. Depuis, aucun autre éditeur ne s’y était risqué malgré un double succès d’estime et commercial. C’est Jérôme Ruskin, 26 ans à peine, qui s’est lancé au début de l’été avec le titre Usbek & Rica, dans une forme à peu près similaire, mais avec un ton plus irrévérencieux. « L’exemple de XXI a été une aubaine lors de la levée de fonds, ils ont prouvé que le modèle de distribution d’un magazine dans le réseau du livre était possible », précise le jeune chef d’entreprise. Le premier numéro de ce trimestriel a été imprimé par Aubin à 40 000 exemplaires. « Mes actionnaires m’avaient mené chez CirclePrinters qui nous a aiguillé vers le groupe CPI pour sa

compétence dans le domaine du livre », ajoute-til. Peu rompu au métier d’imprimeur, Jérôme Ruskin se souvient de son premier BAT au sein de l’imprimerie : « J’étais très impressionné ! Les ouvriers font preuve de compétences très spécialisées et ont une vraie passion pour leur travail. » C’est l’heure du premier bilan en cette fin de période estivale. 15 000 revues ont été écoulées dans le réseau des partenaires participants : « Notre point mort est aux alentours de 21 000, précise l’éditeur, et le second numéro sera imprimé à 30 000 unités. » Le succès d’estime ne s’est pas fait attendre et de nombreux projets rythment déjà la vie du titre qui puise son nom dans un roman épistolaire de Montesquieu. « Nous tra-

vaillons notamment sur un magazine en kiosque tiré à 300 000 exemplaires pour mars 2011. » À 26 ans, le fondateur d’Usbek & Rica peut donc poursuivre son rêve de « démocratisation du monde des idées ». G. B.


INVESTISSEMENTS EN MARKETING DIRECT ET RELATIONNEL Autres éditions publicitaires 8,4 %

Imprimés sans adresse 21,3 %

Internet (achat d'espace + liens sponsorisés) (1) 7,8 %

E-mailings 1,2 %

Autres (marketing téléphonique...) 5,8 % Presse 8,4 % Radio 3,2 %

Mailings papier 32,8 %

Télévision 11,1 %

Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vdurègne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Bénédicte Hartog ; bhartog@gisi.fr • Directeur de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : MarieChristine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr •

UDA : agir ensemble pour une communication efficace et responsable L’assemblée générale de l’Union des annonceurs (UDA) s’est déroulée le 15 juin dernier. Son rapport d’activité pour la période 2009-2010, intitulé « Réfléchir et agir ensemble pour une communication efficace et responsable », fait notamment le point sur un certain nombre d’actions clés menées ces derniers mois. La mise en œuvre d’une communication responsable y figure en bonne place. De la charte « pour une publicité éco-responsable » (2009) à la rédaction du rapport « Publicité ciblée et protection des internautes », l’Union des annonceurs a multiplié les actions visant à « bâtir la confiance des consommateurs et des différentes parties prenantes sur des engagements et des bonnes pratiques. » Toujours au cours de cette même période, l’Union des annonceurs s’est impliquée au niveau d’un certain nombre de tech-

niques. La maîtrise des outils horsmédias constitue une des priorités d’autant plus que celles-ci représentent déjà aujourd’hui les deux tiers des investissements des annonceurs. Cela s’est traduit par la mise en place d’une veille sur l’avenir des techniques (évolution du cadre juridique, tendances, intégration des nouvelles technologies telles que l’e-couponing ou le m-couponing, etc.). Enfin, l’UDA a mené un certain nombre d’actions auprès des annonceurs au niveau des nouveaux supports numériques. « Le développement du numérique et de ses opportunités pour la communication des entreprises (Internet, téléphonie, télévision mobile ou différée, nouvelles formes d’affichage ou de PLV, etc.) est l’une de nos priorités de réflexion et d’action », souligne le rapport. Plus d’infos sur www.uda.fr. R. P.


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