MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011
Par Rodolphe Pailliez
À ceux qui pensaient tout savoir sur la couleur, la chromie, la colorimétrie, etc., le nombre de conférences et d’ateliers régulièrement consacrés à ce thème apporte un démenti. Encore récemment, le Business Tour de France Graphique y a dédié une matinée de réflexion et l’Association des techniciens de l’édition et de la publicité (Atep) a consacré à la chromie une soirée entière. Aujourd’hui, dans les démarches de standardisation et de conformité qui accompagnent l’ensemble de la chaîne graphique, la normalisation de la couleur constitue un fil conducteur, un dénominateur commun entre les différentes étapes. Cela va de la calibration des écrans jusqu’à l’impression des produits en passant par la gestion des flux.
CMJN vs RVB « Aujourd’hui, la majorité des images que nous utilisons sont issues d’appareils photos numériques et sont donc en RVB. Par ailleurs, les clients ne se sentent pas concernés dans leur ensemble par les contraintes techniques d’impression et ont plutôt en matière de rendu une attente RVB », indique Pascale Guinguené, responsable veille technologique au sein de l’Union nationale de l’imprimerie et de la communication (Unic). Avant de rappeler que les technologies d’impression traditionnelles et numériques utilisent le standard colorimétrique CMJN auquel viennent de plus en plus s’ajouter d’autres couleurs. Face à l’évolution des techniques, les normes se doivent également d’évoluer. De nouvelles normes sont actuellement en SUITE >
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La couleur : cœur de cible de la standardisation
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Marc Sanchez, président de la Maison des papiers et cartons Marc Sanchez est le président de la nouvelle Maison des industries des papiers et cartons (MIP). Inaugurée officiellement le 18 octobre dernier, elle regroupe, au 23 rue d’Aumale, quatorze organismes professionnels représentatifs des activités de production de pâtes, papiers et cartons ; de transformation, de distribution et d’autres activités de filière. Président de Group’Hygiène, groupement français des fabricants de produits d’hygiène, Marc Sanchez préside une filière professionnelle qui représente un ensemble significatif tant sur le plan économique que social avec un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros et un effectif de 70 000 salariés. « La volonté est d’unir nos forces, nos idées et nos moyens humains et matériels pour mieux travailler ensemble et agir collectivement sur un certain nombre de dossiers qui relèvent de l’intérêt général de la branche », précise-t-il.
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cours de mise au point pour accompagner le développement du softproofing (ISO 14861), des produits imprimés en numérique (ISO 15311-1), etc. « Aujourd’hui, toutes les presses peuvent imprimer au standard et tous les imprimeurs peuvent imprimer au standard. Le problème, c’est que les standards définis il y a une dizaine d’années sont à présent caducs, du fait notamment de l’évolution des papiers, de l’apparition de références différentes », précise Dominique Marionnet, en charge des questions de colorimétrie et de flux numérique au sein d’Heidelberg France. « Globalement, il existe aujourd’hui peu de produits au standard. C’est notamment le cas de toutes les impressions dites spéciales », ajoute-t-il. Ne pas décevoir les clients Certifiée depuis peu ISO 12647-2, l’imprimerie Nord’Imprim (59) s’est engagée dans ce processus afin de pouvoir être en mesure d’obtenir des résultats identiques sur ses différentes machines d’impression Heidelberg et Komori, reconnaît Philippe Moreau, responsable prépresse de cette entreprise de 45 personnes, traitant de 800 à 1000 dossiers par mois. « Si nous avons la responsabilité de la vérification des fichiers que nos clients nous envoient, nous demandons néanmoins à ceux-ci qu’ils nous fournissent des fichiers PDF X-3 qui autorisent une gestion de la couleur plus étendue », indique le représentant de Nord’Imprim pour lequel, bien évidemment, tout ce qui est en amont de la presse est également primordial. Parlant de « mouvement d’entreprise » à propos de la mise en place de cette norme PSO, le responsable prépresse de Nord’Imprim souligne également tout le bienfait qui peut en être retiré en interne. « À chaque fois
que nous démarrons une nouvelle norme, une réunion est systématiquement organisée pour tenir au courant l’ensemble du personnel. Tout le monde doit être intégré dans le projet. C’est aussi l’occasion de solidariser les services et de recadrer un certain nombre de choses. Cela nous permet également d’être plus sereins, d’être mieux armés pour ne pas décevoir nos clients; d’être au top », résume-t-il. Simplifier et rendre accessible Directrice technique et production d’Universel Couleurs, Caroline Neymarc préconise de renouer avec la culture de la mesure, de « standardiser sans tout réinventer » et de faire en sorte que chacun utilise industriellement son outil… industriel. Pour Pascal Grandcoin, responsable produits :Apogee au sein d’Agfa Graphics France, « La couleur est aujourd’hui présente sur x supports. Face à un monde en mutation et à une mixité d’applications, il s’agit plus que jamais d’anticiper et de pratiquer la veille technologique. » Pour lui, c’est bien la notion de flux qui doit faire office de fil conducteur tout au long de la chaîne de production. « Pour assurer la cohérence entre la création et sa reproduction, le noyau c’est le flux. Pour cela, la gestion colorimétrique doit impérativement être intégrée dans le flux », insiste-t-il. Tout en souhaitant que l’on rende les choses encore plus simples et accessibles. « Il est impératif de mettre en place des modèles collaboratifs, de faire de l’accompagnement une des clés du succès. Et face aux nouveaux challenges que constituent les presses numériques et jet d’encre grand format, de ne pas perdre de vue les enjeux de la formation », préconise ■ le représentant d’Agfa.
Quels atomes crochus entre papier et numérique ?
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La Société des lecteurs du Monde organise le 7 novembre prochain une conférencedébat en partenariat avec l’association Culture Papier. Le rapport entre le papier et le numérique et leur complémentarité seront au cœur des discussions qui rassembleront notamment Laurent de Gaulle, président de Culture Papier, Raymond Redding, auteur de « L’écrit fait de la résistance » et PDG des éditions Nouveaux Débats publics, Philippe Jannet, PDG du Monde interactif et Serge Michel, directeur adjoint des rédactions du Monde. La rencontre aura lieu à 18h30, à l’auditorium du journal Le Monde, 80 boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris. B. J.
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En bref UN NOUVEAU SALON POUR L’IMPRESSION DURABLE EcoPrint Europe LIVE 2012. C’est le nom du nouveau salon consacré à l’impression dans les secteurs de la distribution, la PLV, la décoration d'intérieur et
l’emballage. Organisé par Frazer Chesterman et Marcus Timson, deux anciens directeurs de la Fespa, EcoPrint Europe LIVE 2012 se tiendra à Berlin les 26 et 27 septembre 2012. Il sera principalement axé sur le développement durable, la réduction des déchets et
l’optimisation des coûts. Selon les organisateurs, l’introduction de normes environnementales chez les imprimeurs engendre des coûts supplémentaires là où ce green business peut créer de nouveaux revenus.
Des catalogues d’expo responsables « Cité interdite au Louvre – Empereurs de Chine et rois de France » et « Au royaume d’Alexandre le Grand – La Macédoine antique » sont deux des plus remarquables expositions proposées actuellement à Paris au musée du Louvre. Toutes deux sont accompagnées de catalogues à la hauteur et à la mesure de ces événements. À l’occasion de l’impression des catalogues français et chinois pour « La Cité interdite au Louvre », et de celle du catalogue et de l’album accompagnant l’exposition « Au royaume d’Alexandre le Grand », les Éditions du musée du Louvre et Arjowiggins Graphic, fournisseur des papiers, ont décidé de communiquer sur l’impact environnemental lié à celles-ci. Dans les deux cas, le musée du Louvre a opté pour le Satimat Green
d’Arjowiggins Graphic, un papier qualifié d’éco-responsable. Ce couché demi-mat blanc, 60 % recyclé, est également certifié FSC Mix et écolabel européen. Le service des Éditions du Louvre utilise par ailleurs le Cocoon Silk (couché demi-mat extra-blanc, 100 % recyclé, FSC recyclé et écolabel européen) pour la réalisation de ses publications. Ces papiers sont produits dans des usines françaises certifiées, à partir d’une pâte à papier recyclée produite en France également, selon des procédés sans chlore respectueux de l’environnement. Dans un souci de transparence, les responsables d’Arjowiggins Graphic et des Éditions du musée du Louvre ont quantifié la réduction de l’impact environnemental par rapport à l’utilisation d’un papier standard
non recyclé. Résultats : des économies d’énergie comprises entre 36 688 et 40 650 kWh, d’eau entre 377 398 et 500 444 litres, de CO2 entre 5 068 et 6 720 kg et une réduction des mises en décharge comprise entre 14 930 et 19 798 kg. Difficile d’être plus précis et… convaincant.R. P.
Le quotidien Metro sort son guide 427000 étudiants lisent Metro chaque jour soit 18 % du lectorat du quotidien (Source EPIQ 2010). Afin de cibler davantage cette portion de sa population de lecteurs, Metro a donc édité un nouveau guide intitulé Metro Campus. Celui-ci est distribué depuis le 18 octobre de façon très ciblée dans les universités et écoles d’enseignement supérieur appartenant aux 230 points du réseau de Metro. Le guide de 24 pages a été imprimé à hauteur de 100 000 exemplaires en format pocket (148x210). Le procédé d’impression des suppléments sur des rotatives offset n’est pas le même que celui du quotidien. L’imprimeur, dont le nom reste confidentiel, est
par conséquent différent. Ce supplément est imprimé sur du papier Reprint, fabriqué par Dalum. C’est un couché FSC recyclé 80 g en intérieur et 150 g pour la couverture. L’objectif de ce guide conçu comme un magazine est d’apporter toutes les clés pour bien commencer la nouvelle année universitaire. Comment trouver la bonne formation pour poursuivre ses études? Quelles sont les entreprises qui recrutent et les secteurs en développement ? Comment améliorer son quotidien avec un budget serré? Telles sont les questions auquel Metro Campus tente de répondre. Metro envisage de renouveler cette opération avec un Metro Campus 2012. B. J.
EN CHIFFRES • 97. C’est, en milliards, le montant des recettes publicitaires des journaux à travers le monde en 2010 contre 180 milliards pour la télévision et 62 pour Internet. • 519. C’est, en millions, la diffusion quotidienne des journaux imprimés en 2010 contre 528 en 2009. • 14 853. C’est le nombre de titres de journaux dans le monde en 2010, soit 200 de plus qu’en 2009. Une augmentation en perte de vitesse en raison de la consolidation du marché. • 461 000. C’est, en exemplaires, la diffusion moyenne des journaux au Japon : un record !
Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vduregne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Jean-Baptiste Alline ; jballine@infopro.fr • Directrice de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : Marie-Christine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr
Presse : la mode des gratuits est passée L’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information a dévoilé à la mi-octobre, lors du dernier Salon WANIFRA qui s’est tenu à Vienne en Autriche, son rapport annuel sur les tendances mondiales dans ce secteur. « La courbe de la diffusion ressemble à celle du soleil. Elle monte dans le ciel à l’est et descend à l’ouest », a noté, dans un style imagé, Christoph Riess, CEO de la WAN-IFRA. Effectivement, il ressort de cette étude que les habitudes de consommation des médias diffèrent énormément d’un pays à l’autre. La diffusion des produits imprimés augmente en Asie mais s’érode sur les marchés plus matures des pays occidentaux. Dans la région Asie-Pacifique, les diffusions ont augmenté de 16 % sur les cinq dernières années alors que, dans le même temps, celles-ci ont ; par exemple, chuté de 11,8 % en Europe de l’Ouest. Cependant, le nombre de titres se maintient dans l’ensemble et ce sont les gratuits qui accusent la plus forte baisse. « La mode des gratuits est passée », risque même Christoph Riess soulignant qu’entre 2008 et
2010, leur diffusion est passée de 34 à 24 millions d’exemplaires. Cette étude montre également que pour les annonceurs, les journaux sont des supports plus rentables et efficaces que les autres médias par rapport au temps que leur consacrent les lecteurs. Si face à la progression du média Internet, le temps en minutes par jour consacré à l’écoute de la radio a chuté de 23 % depuis 2006, celui consacré à la lecture des journaux n’a enregistré une baisse que de 7 %. Et si la diffusion quotidienne des journaux a enregistré une baisse d’environ 2 % entre 2009 et 2010, en fait au point de vue lectorat, les journaux touchent 2,3 milliards de personnes chaque jour, c’est-à-dire 20 % de plus qu’Internet (1,9 milliard). S’interrogeant sur le meilleur modèle économique pour les entreprises de presse (Internet ou mobile ?), l’étude conclut en notant que chacune d’entre elles doit analyser son groupe cible et son lectorat et définir comment les toucher au mieux. Et de préciser : cette analyse est à revoir constamment. R. P.