Le temps des liseuses

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MERCREDI 3 NOVEMBRE 2010

fnacbook

revue d’art sérigraphie Le temps des liseuses

album photos

mediapost

par Rodolphe Pailliez

Eric Chatry est nommé DG d’Altavia Connect

En cet automne 2010, deux nouvelles liseuses font leur apparition en France. Après le temps des eBooks et autres eReaders, voici venu celui des… liseuses. On connaissait jusqu’à présent le Kindle d’Amazon lancé en novembre 2007 et disponible en version internationale depuis octobre 2009, le Sony Reader, le Cybook de Booken ainsi qu’un certain nombre d’autres produits à « consonance internationale », voici qu’apparaissent aujourd’hui successivement sur le marché français deux nouvelles liseuses selon le terme couramment utilisé dans l’Hexagone pour nommer les appareils de lecture de livres électroniques. La Fnac et France Loisirs lancent leurs liseuses Deux nouveaux « entrants » se lancent sur un secteur où on ne compte finalement que peu de références et sur un marché qui, en France notamment, ne connaît pas encore de véritable embellie. Chapitre.com et France Loisirs avec Oyo et la Fnac

avec le Fnacbook parient aujourd’hui sur le développement de ce marché face à des habitudes de lecture qui, pour l’heure, n’ont pas encore radicalement évolué. « Face à l’évolution des technologies et au lancement de nouvelles liseuses notamment, il est particulièrement important de suivre la mutation des usages en ce qui concerne les lecteurs, le Web ou bien les techniques d’enrichissement », déclare Yves Lhommée, directeur de la production au sein du groupe Flammarion. Tout en rappelant que le livre électronique ne représente que 1 % du chiffre d’affaires de l’édition en France contre 99 % pour les livres imprimés. Avec, à la clef, quelque 70 000 titres numériques commercialisés (contre 630 000 aux États-Unis) s’appuyant sur quatre plateformes de distribution et trois grandes librairies en ligne. Le 10 octobre dernier, Chapitre.com et France Loisirs (groupe Bertelsmann) ont annoncé le lancement immi-

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Âgé de 44 ans, la nouvelle fonction d’Éric Chatry sera de « favoriser la croissance des Business Units du groupe Altavia sur ses métiers actuels de print management et de marketing services ». Ce diplômé de l’Essec, qui est passé par Danone, L’Oréal et LVMH, aura également la responsabilité des achats, des outils, des systèmes d’information et du développement durable. Son périmètre d’action intègre également le marketing de l’offre, où il aura pour objectif « d’accompagner le développement des services du groupe dans une logique d’amélioration permanente de la communication opérationnelle multicanal ». Altavia Connect est une plateforme de services transversale aux différentes unités du groupe qui a réalisé un chiffre d’affaires de 486,5 millions d’euros en 2009 et compte un peu moins de 1 000 collaborateurs.

LE RDV À VENIR 4-8 novembre Salon de la photo 2010 • Rencontres, conférences, ateliers et débats avec la participation de l’ensemble des acteurs (lire en dernière page « Le boom des albums photos personnalisés »). Paris, Porte de Versailles, Pavillon 4.

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nent d’une nouvelle liseuse baptisée Oyo. Cette tablette, développée en partenariat avec le réseau Thalia regroupant 500 librairies en Allemagne, offre un écran tactile de six pouces de diagonale (15,2 cm) et fait appel à la technologie d’encre électronique, qui se rapproche le plus d’une qualité papier. Elle peut se connecter à Internet en WIFI et au réseau mobile 3G à partir du début 2011. Disponible au prix de 149 euros, elle peut stocker jusqu’à 1 500 livres. Son arrivée constitue incontestablement une nouvelle étape dans le développement de France Loisirs qui, en quarante ans, est devenu selon ses dires, « le plus grand Club de livres et de loisirs culturels au monde » avec, chaque année, la diffusion de plus de 25 millions de livres auprès de ses 4 millions d’adhérents. « Grâce à la connexion au réseau mobile 3G, l’utilisateur pourra accéder à un catalogue de plusieurs milliers de titres payants, dont certains ouvrages de la rentrée littéraire », précise-t-on chez France Loisirs. En attendant, dix grands classiques de la littérature seront offerts et préchargés sur le lecteur.

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Le Fnacbook débarque le 10 novembre Présentée officiellement le 21 octobre dernier et disponible à compter du 10 novembre prochain, la nouvelle liseuse de la Fnac répond au nom de Fnacbook et, en dehors de son prix plus élevé (199 euros), présente un certain nombre de similitudes avec celle de France Loisirs : écran tactile de 6 pouces de diagonale, recours à une encre électro-

nique… La solution proposée par la Fnac a été développée par Sagemcom. Son poids (240 g) et ses dimensions (15,3 x 12,3 cm et 1,1 cm d’épaisseur) ainsi que son autonomie de quinze jours en font résolument un produit nomade. Elle permet de se connecter à « la plus grande librairie de France », affirme Christophe Cuvillier, directeur général de la Fnac, soit à près de 80 000 ouvrages (dont 750 bandes dessinées) payants ou gratuits, dont la majorité en français. Cinquante ouvrages sont préchargés en mémoire (contre seulement dix pour France Loisirs). Ces derniers sont issus du domaine public et donc publiés il y a déjà un certain nombre d’années. À noter que l’accès à cette librairie se trouve facilité par la connexion WIFI et l’accès 3G gratuit en France métropolitaine grâce à un partenariat avec l’opérateur SFR. Ces deux nouvelles liseuses « made in France » permettront-elles de booster le marché du livre électronique en France où le décalage avec ce que l’on observe outreAtlantique est grand. « Aux États-Unis où les eReaders existent depuis maintenant trois ans, le livre électronique représente environ 8 % du marché. En 2009, les ventes d’eReaders se sont élevées à 4 millions d’unités et les prévisions pour cette année portent sur 10 à 12 millions d’unités. Un phénomène qu’accompagnent une accélération de la baisse des prix de ce type d’appareils de lecture et une expansion de leur distribution », rappelle Gilles Biscos, président de la société d’études et de n conseils Interquest.

L’imprimerie Rabet en images

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L’imprimerie Rabet, basée à Thenay (41), a été créée en 1955 par Jean Rabet, artiste de formation. Précurseur dans les techniques de sérigraphie, l’entrepreneur transmettra cet héritage à son fils. De spécialiste de la sérigraphie, l’entreprise devient « fabricant d’images ». En 1999, elle investit pour la première fois dans le numérique. Son parc machines est aujourd’hui constitué de trois lignes de sérigraphie SIAS Print, de quatre machines numériques Gandi Jeti, de deux Arizona, de deux Océ CS 9160 ainsi que de nombreuses machines de façonnage et de découpe. L’année 2010 a été marquée pour Rabet L’Image par le rachat de Ad’comm, une entreprise de Bondoufle (Essonne) spécialisée dans l’installation de salons et le décor de véhicules. Retrouvez l’imprimerie Rabet

L’Image en vidéo sur notre site ainsi que dans le prochain numéro de France Graphique. B. J.

En bref LES JEUDIS DE L’AUTOMNE L’Imprimerie Point 44, implantée à Champigny-sur-Marne (94), organise les 18 et 25 novembre prochains deux Jeudis de l’automne sur le thème « Le papier, un support résolument innovant ».

Jean-Philippe Zappa (Culture Papier) et Laure Eyssidieux (Universel Couleurs) participeront aux conférences et aux débats. Ces Jeudis de l’automne seront l’occasion de revisiter les origines et les atouts du papier et de découvrir les bienfaits de la certification

ISO 12647-2 en matière d’impression. Les participants à ces deux journées recevront en cadeau un Guide du papier écologique 2010 réalisé par Point 44 et imprimé selon la norme PSO. Pour en savoir plus : www.les-jeudis.info.com


Rosetta, régie Home Media, prise de parole sur la campagne « Zéro papier » de Leclerc, Mediapost est présent sur tous les fronts. Nathalie Andrieux, PDG de l’entreprise, fait le point sur les différentes actions menées depuis cet été. « À partir du moment où une personne fait le tri de ses courriers publicitaires et en ramène au sein de son foyer, nous considérons qu’ils font partie des médias choisis », explique-t-elle. À partir de cet instant, le concept de Home Media est né et comprend le courrier adressé, l’imprimé publicitaire, mais également les e-mails et les SMS. « L’objectif est d’apporter du contenu et des études aux annonceurs sur ce média à part entière qu’est le courrier, afin de le promouvoir et qu’il soit intégré dans leurs futurs plans. » Comptant aujourd’hui une vingtaine de per-

© André Tudela

La rentrée chargée de Mediapost

sonnes, la régie Home Media se fixe une croissance par quatre dans les quatre prochaines années, sans pour autant préciser son objectif de départ. La réflexion autour du média papier, qui reste le premier média utilisé par le courrier, s’intensifie également. Afin de poursuivre son développement et restaurer son image, Mediapost

participe activement à l’association Culture Papier, et s’engage dans ce qui est devenu l’affaire « Zéro papier ». En adressant une lettre ouverte à Michel-Édouard Leclerc (consultable sur Francegraphique.com), elle lève quelques arguments prouvant les immenses progrès de la filière en termes de protection de l’environnement. Mediapost a réalisé le bilan carbone de l’ensemble de ses sites, promeut le ferroutage et la formation continue de ses salariés. Dernière nouveauté : Rosetta. Derrière ce nom à consonance de mission spatiale, se cache une solution de gestion de campagne marketing direct dédiée aux TPE/PME. « Nous constatons que ces clients ont des besoins analogues à ceux des grandes entreprises en matière de marketing relationnel sans avoir d’offres adaptées face à elles », conclut Nathalie Andrieux. G. B.

Objet artistique non identifié C’est une revue d’art et non un magazine. Un trimestriel qui n’obéit à aucune promotion. « Hey » est exclusivement distribué en librairie depuis le début de l’année. Sa maquette se réfère davantage à celle des livres d’art qu’à la presse. « Nous avons voulu un objet qui revalorise le papier, un objet précieux comme un vieux grimoire », précisent Anne et Julien, les deux concepteurs et rédacteurs en chef. Voyant le papier « se déliter avec les journaux gratuits et la culture du jetable », ces collectionneurs d’art veulent prouver que ce support a toujours sa place. Très concernés par l’écologie, ils trouvent « dommage d’imprimer n’importe quoi sur du papier ». Ils s’emploient donc à l’utiliser de diverses manières dans leur revue, par des planches à découper, des cahiers en papier bouffant (un 16 pages dans le dernier numéro)

ou bien des stickers. « Nous en voulions absolument, on en colle partout, c’est un véhicule évident », quelque peu coûteux néanmoins, tous comme les cartonnages ou pliages que le duo rêve de proposer. La maquette change en fonction des artistes présentés et aucune cible n’a été définie parmi les lecteurs potentiels. « Nous estimons que l’art existe pour lui-même et n’est pas fait pour se plier à ce type de contingence. C’est une perversion de l’art que d’essayer de se plier à un lecteur que l’on imagine », plaident Anne et Julien. Toujours dans un esprit à contre-courant, le titre de la revue n’est ni facile à prononcer ni universel. C’est une interjection de rue compréhensible dans de nombreux pays. La revue relaye d’ailleurs ce que produit la rue en termes d’énergie et de culture populaire depuis les années

1960. Éditée par Ankama, elle est imprimée par CPI Aubin, l’impression en France étant un choix appuyé par les concepteurs. Tirée à 10 000 exemplaires, la revue est bilingue et distribuée dans toute l’Europe. B. J.


EN CHIFFRES 2,1. C’est, en millions, le nombre d’albums personnalisés produits en France en 2009 dont 1,7 résultant d’une commande en ligne avec retour postal (1,5 million en 2008). 50. C’est, en pourcentage, la progression du nombre d’albums personnalisés en France en 2009. 54. C’est, en millions d’euros TTC, le poids du marché français d’albums photo personnalisés en 2009 (38 millions d’euros en 2008). 81. C’est, en pourcentage, les volumes d’albums photo personnalisés traités par les sites de services photo en ligne. (Source Futuresource Consulting, 2010)

Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vduregne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Bénédicte Hartog ; bhartog@gisi.fr • Directeur de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : MarieChristine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr •

Le boom des albums photos personnalisés Le marché de la photo est aujourd’hui en pleine mutation et évolution tant en termes d’outils, de pratiques que de produits. Il convient d’ajouter que les produits réalisés dans le domaine de la photo personnelle enregistrent une forte progression. « Les produits photographiques plus sophistiqués séduisent de plus en plus », souligne une étude récente conduite par Ipsos. Selon cette dernière, les albums imprimés (livres photos) ont enregistré un bond de 7 points en deux ans. Dans le même temps, les calendriers ont connu une croissance de 5 points et les posters au format supérieur à 50 x 70 cm, une progression de 4 points. « La possibilité de réaliser des albums imprimés est en effet mieux connue et les commandes sur Internet ont augmenté », analyse l’institut de sondage dans cette étude intitulée « 2000-2010 : le triomphe de la photo personnelle ». Si Internet reste le premier « lieu » de développement, le recours à des spécialistes ou aux bornes est de plus en plus fort : + 11 points en deux ans pour la solution « en grandes

surfaces à une borne », + 8 points chez un photographe de quartier au comptoir. Si le marché des services photo se partage aujourd’hui en trois activités principales (tirages photos, albums personnalisés imprimés et objets photographiques), il convient de souligner que l’offre s’est très largement étoffée avec l’avènement du numérique. Les albums photos personnalisés imprimés constituent dans ce domaine les best-sellers. Selon le cabinet d’études londonien Futuresource Consulting, ce sont près de 2,1 millions d’albums personnalisés qui ont été produits en France en 2009. « Par le jeu des formats, des supports d’impression et des finitions, le marché des albums imprimés s’inscrit dans une dynamique de services innovants correspondant aux besoins du public », souligne l’Observatoire des professions de l’image. Celui-ci rappelle que les solutions compactes d’impression et le déploiement de bornes self-service renforceront encore son essor en magasin. R. P.


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