MARDI 16 NOVEMBRE 2010
Par Guillaume Bregeras
Comme Imprim’Vert il y a plus de dix ans, la standardisation des bonnes pratiques en termes de colorimétrie devient l’un des sujets majeurs pour la filière graphique. C’est désormais officiel, la liste des vingt-cinq candidats au diagnostic ISO 12647-2 est arrêtée. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’action StandardisationISO12647.fr menée par l’Union nationale de l’imprimerie et de la communication (Unic), le Groupement des métiers de l’imprimerie (GMI), la Scoop de la Communication, la CFDT, l’INP-Pagora, Mediagraf et l’Association pour la formation dans l’imprimerie (AFI), à destination des PME et lancée en juin dernier. Pourtant, malgré une forte pédagogie, le trouble règne encore sur les objectifs et les moyens de cette action. « Il existe encore de la confusion entre la standardisation et la certification », explique Pascale Ginguené, responsable du projet et de la veille technologique au sein de l’Unic. La certification valide la
conformité d’un process tandis que la standardisation vise l’adoption des normes par le plus grand nombre d’acteurs possible. Ici, l’objectif principal est de favoriser l’accès à la standardisation des PME. Le moyen : des fonds territoriaux ont été débloqués pour que les diagnostics ne coûtent rien aux vingt-cinq imprimeurs retenus. Une fois sélectionnés, ils doivent remplir un questionnaire en ligne, accéder à une forme-test pour le prélèvement qu’ils renvoient à KEE Consultants, le partenaire technique retenu par l’Unic, accompagné d’un travail effectué pour l’un de leurs clients. Après le dépouillement de l’ensemble des données, un rapport avec des préconisations doit leur être adressé d’ici à la fin de l’année. SUITE >
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ISO 12647-2 : standardiser plutôt que certifier ?
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Pierre de Talancé, nouveau président de l’AFDPE L’Association française des distributeurs de papiers et d’emballages (AFDPE) vient d’élire un nouveau président suite à la démission de Nicolas Berthou. Pierre de Talancé, directeur général de Malmenayde et Nord Papier, lui succède et affirme déjà sa volonté de poursuivre les travaux engagés par son prédécesseur. Deux points lui semblent particulièrement importants : renforcer les synergies avec l’ensemble des acteurs de la chaîne graphique, notamment à travers son implication dans l’association Culture Papier ; et consolider les liens avec les distributeurs d’emballage en vue de mener des actions communes. Pierre de Talancé a démarré sa carrière dans le groupe Aussédat Rey, avant de passer par la société Condat. Il entre ensuite chez Latitude, une société de trading dans le domaine des papiers de bureaux, avant d’être engagé par le groupe Burgo.
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Une opportunité pour les PME Sélectionné au côté de vingt-quatre de ses confrères, Emmanuel Jeanpierre de l’imprimerie Prim Service (57), explique ses motivations : « Le sujet de la couleur m’intéresse depuis quelques années et j’avais déjà réalisé une formation aux Gobelins. Nous avons procédé à un investissement dans une nouvelle presse SM174 4C + vernis et nous souhaitions en exploiter les capacités au maximum. » En adoptant une démarche proactive, Prim Service fait partie des rares entreprises ayant compris la nécessité de s’appuyer sur un organisme tiers pour entrer sérieusement dans la standardisation. « L’une des principales difficultés résulte dans la méconnaissance des prérequis de la conformité aux normes, analyse Elie Khoury, à la tête de KEE Consultant et d’Alwan Color Expertise. Ils impriment le plus souvent en pensant déjà être conformes, alors que la réalité est toute autre. Il est déjà arrivé qu’un fabricant d’encre leur assure que l’utilisation d’une encre certifiée pouvait leur suffire à être normalisé… »
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Une démarche soutenue à l’international Le travail de StandardisationISO12647.fr ne se limite pas au territoire français. Les instances internationales ont compris l’intérêt d’une démarche collective. « Nous avons obtenu le soutien d’Intergraf en Europe et du Rochester Institute of Technology aux États-Unis », annonce Pascale Ginguené. Le groupe de travail n°13, récemment créé au sein de l’organisme ISO, devrait également permettre d’avancer sur les différentes interprétations qu’il peut encore exister d’un
pays à l’autre. Trois niveaux de référentiels ont déjà été déterminés : les outils, les process et le contrôle qualité. Et la responsable de l’action française de confirmer d’autres soutiens : « Nous échangeons avec la fédération belge et l’équivalent de l’Unic aux États-Unis qui souhaitent également promouvoir la standardisation. » Et après ? Une fois que les vingt-cinq imprimeries auront réalisé leur diagnostic, quelle sera la suite ? En fonction des besoins et des priorités, ils mettront en place ou pas les moyens nécessaires pour entrer en conformité avec les préceptes de la standardisation. Chez Prim Service, aucune urgence : « Le planning de mise en place va dépendre du budget qui découle du diagnostic, détaille son dirigeant. Nous connaissons déjà nos faiblesses, et je pense qu’il faudra une enveloppe comprise entre 30 et 50 000 euros. Cela comprend notamment un densitomètre à lecture automatique, un système d’épreuvage, une mise à jour de logiciels et des heures de formation. » « Nous mettons à disposition des imprimeurs et des formateurs des boîtes à outils, mais ce sont les utilisateurs qui choisissent d’être accompagnés ou pas », précise Pascale Ginguené. La responsable prépare une liste de consultants jugés compétents qui sera prochainement à disposition sur le site internet StandardisationISO12647.fr. D’ici là, Pascale Ginguené prépare déjà la suite en rédigeant un lexique et en réunissant de nouvelles aides pour « permettre à vingt-cinq nouveaux imprimeurs de bénéficier n de cette opération de diagnostic. »
L’imprimerie Alpha (07) en images
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L’imprimerie Alpha de Peaugres (Ardèche), créée en 1989, a accueilli, le 5 novembre dernier, la journée du fabricant organisée par le groupement ImpriFrance. Cet événement, dédié aux vernis et à leurs applications, a permis à l’imprimerie de présenter ses impressions réalisées grâce à la technologie du « drip off » sur une Heidelberg XL 105 5 couleurs + vernis avec Inpress Control acquise en avril 2010. Ce vernissage partiel, qui peut être produit en un seul passage, donne un effet mat/brillant considéré comme une alternative économique au vernis sélectif. Retrouvez l’imprimerie Alpha en images sur notre site francegraphique.com. B. J.
En bref LA NUIT DES CHEFS DE FAB C’est le 24 novembre prochain, au Cercle national des armées, place Saint-Augustin, à Paris, que se déroulera la 7e Nuit des chefs de fab. À cette occasion, quatorze trophées seront attribués aux plus belles
réalisations imprimées en France au cours de ces derniers mois en impression offset et numérique. Les domaines d’application retenus sont : la communication institutionnelle, la communication industrielle, les impressions offset rotatives,
l’emballage, les agences et les éditeurs. Selon Serge Morell, organisateur de cette manifestation, 200 travaux ont été envoyés. Après une première sélection, quarante d’entre eux devaient être soumis aux membres du jury le 15 novembre.
Comment nettoyer ses cylindres ? Les cylindres tramés ou Anilox utilisés pour l’impression et le vernissage sont fabriqués sur la base d’une structure en acier dont le revêtement en céramique à base d’oxyde de chrome pur est réalisé par projection plasma. La céramique est ensuite gravée par procédé laser pour l’obtention de cellules précises, dites trames, qui permettront de transférer au cliché le volume d’encre ou de vernis désiré. Les cylindres sont conçus pour être très résistants à l’abrasion. Ils sont en revanche sensibles au moindre choc. Leur nettoyage, généralement pris en charge par un prestataire, est donc relativement délicat. Quatre possibilités s’offrent à l’imprimeur pour débarrasser ses cylindres de toute impureté. La première, le nettoyage chimique, peut être réalisé sur ou hors machine par l’imprimeur
lui-même. Elle dépend du détergent utilisé et n’engendre généralement pas de coûts trop importants. Un risque d’attaque par corrosion est néanmoins toujours envisageable et l’impact sur l’environnement est plutôt négatif. Le nettoyage par ultrasons n’est pas plus écologique. Il est systématiquement effectué hors
machine par un prestataire. Son coût reste relativement élevé et le cylindre n’est pas à l’abri d’endommagements. Le nettoyage laser, plus coûteux encore, suppose une attention toute particulière pour les gravures fines. Mais il est sûr et non nocif pour l’environnement. La dernière option, le média blast, est également non polluante. Elle permet de nettoyer ses cylindres à l’aide d’un média projeté, généralement du sable ou du bicarbonate de soude. Réalisée hors machines, sans risques pour la sécurité du personnel, elle peut parfois provoquer une érosion des gravures fines. Pour trancher entre les différents procédés, l’imprimeur devra prendre en compte ses possibilités d’investissement mais aussi l’espace disponible dans son atelier de production et la finesse de ses trames. B. J.
Pour une bonne gestion de la couleur Spécialiste de la gestion de la couleur, expert certifié Ugra, consultant indépendant, Gérard Niemetzky publie deux nouveaux ouvrages permettant d’appréhender l’ensemble des problématiques de la couleur dans des environnements standardisés. « La bonne couleur » se présente sous la forme d’un guide pratique pour l’impression dans de bonnes conditions des documents en offset ou en numérique. Il s’adresse en priorité aux acheteurs d’imprimés, aux donneurs d’ordres et aux services de communication. « Les contrôles deviennent quotidiens. Les standards sont adoptés par un nombre de plus en plus grand d’acteurs compétents tout au long de la chaîne graphique. La qualité globale du travail de chacun s’améliore dans l’intérêt de tous », souligne celui qui préside depuis peu l’association France PSO.
Le second ouvrage intitulé « Point sur les PDF/X : » liste les aspects les plus importants de l’utilisation, de la création et du contrôle des PDF dans le cadre de l’impression selon les normes du Procédé Standardisé Offset. « C’est parce qu’il est facile de créer un PDF à l’aide de n’importe quel logiciel, avec des paramétrages non maîtrisés ou mal compris, que ce type de fichier peut inclure de nombreux pièges pour l’imprimeur, ou à l’opposé, ne pas contenir des informations cruciales pour la réalisation d’un imprimé de qualité », souligne Gérard Niemetzky qui rappelle que 80 % des documents reçus par les imprimeurs de la part des donneurs d’ordres sont aujourd’hui sous forme de PDF. R. P. www.diagnostic-pso.com
EN CHIFFRES 19. C’est, en milliards d’euros, le chiffre d’affaires de l’activité de la filière emballage en France. 90. C’est, en milliards d’unités, le nombre de produits emballés mis chaque année sur le marché français. 33,65. C’est, en pourcentage, la part des papiers et cartons dans le chiffre d’affaires (HT) de la filière emballage en France. 30. C’est, en pourcentage, la progression des ventes de produits bio en France en 2009. Une croissance qui ne manque pas d’impacter l’évolution même des emballages.
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Quand le design packaging rime avec différenciation ! Alors que se profile l’édition 2010 du Salon international de l’emballage de Paris (*), une enquête sur le design packaging apporte un certain nombre de réponses quant à la place du design dans la création d’un emballage et la valeur ajoutée pouvant être apportée. Cette enquête a été réalisée au cours du premier semestre 2010 auprès d’un échantillon de 170 industriels et fabricants d’emballages représentant des sociétés de plus de 20 salariés. En premier lieu, il ressort que 90 % des personnes interrogées sont convaincues que le design renforce l’efficacité de l’emballage dans l’ensemble de ses fonctions. « Il aide à se différencier de la concurrence » est, à ce titre, le premier argument mis en avant. Dans ce contexte, le rôle du designer est perçu à la fois comme important et complexe. Complexe dans la mesure où il doit tenir compte de différents enjeux relevant de la création, du marketing et de la technique. Il travaille notamment avec les services marketing et la direction générale, principaux décisionnaires en matière d’évolution du packaging. Concernant le choix
des agences et prestataires de design, il convient de noter que la recommandation ou le bouche à oreille sont plébiscités. Si la réputation des interlocuteurs est également un facteur pris en compte, il faut néanmoins souligner que les appels d’offres n’arrivent qu’en cinquième position par rapport aux critères de sélection. 52 % des répondants à cette enquête disent ne pas pratiquer la mise en compétition d’agences. Et parmi ceux qui y ont recours, 55 % ne la rémunèrent pas. La conception/création du design des emballages se réalise dans la majorité des cas en interne, via un service dédié (à 40 %) ou par le biais d’une agence de design graphique (à 36 %). Enfin, il est à relever que plus de la moitié des industriels et fabricants d’emballages interrogés estiment ne pas disposer de suffisamment d’informations concernant les nouvelles tendances. Pour autant, le renouvellement du design packaging des produits est fréquent : 76 % des répondants déclarant faire évoluer leurs packagings tous les un à quatre ans ! R. P. (*) Du 22 au 25 novembre, Parc des expositions, Paris Nord Villepinte, Halls 4, 5a et 6.