Le livre et ledéveloppement durable

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MERCREDI 1ER DÉCEMBRE 2010

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atip

temoignage

personnalisation

Le livre et le développement durable Par Guillaume Bregeras

Le photographe Yann Arthus-Bertrand a tenu à mettre en avant le groupement ImpriFrance, réseau dans lequel son imprimeur est partie prenante. Il pose ici avec Christian Devambez, président de Soregraph et d’ImpriFrance. À l’occasion de la sortie du nouvel ouvrage* de Yann ArthusBertrand, le groupement ImpriFrance a organisé, le 18 novembre dernier, à Paris, une table ronde ayant pour thème « Le livre et le développement durable ». Laurent de Gaulle, président de Culture Papier, et Boris Patentreger, chargé de programme conversion forestière et papier au WWF l’ont rejoint pour débattre du papier, de la place du livre comme outil

de promotion des idées et du savoir, ainsi que des supports de lecture électroniques. D’emblée, Boris Patentreger a précisé qu’un tiers des papiers ou de la pâte à papier entrant en Europe provenait d’une origine à risque de déforestation (Indonésie, Russie, etc.). Un chiffre qui explose avec les livres pour les enfants puisqu’une enquête du WWF démontre que sur 40 % des exemSUITE >

chefs de fab

engagement

Jacques–Édouard Gueden est nommé président de Xerox France À compter du 1er janvier 2011, Jacques-Édouard Gueden, 45 ans, prendra la direction de Xerox France. Il succède ainsi à Philippe Martinez, lui-même nommé directeur général de Lyreco. Jacques-Édouard Gueden occupe depuis le 1er janvier dernier la fonction de vice-président, Channels Marketing de Xerox Europe. Il y chapeaute la stratégie de distribution de Xerox Europe et gère l’accompagnement des équipes opérationnelles de l’entité Channel Group Europe. Jacques-Édouard Gueden a débuté sa carrière chez Xerox en 1989 en tant que commercial, avant de devenir chef des ventes, puis directeur de la division grands comptes. Il est diplômé d’une maîtrise de gestion.

LE RDV À VENIR 8 décembre 2010 Business Tour « Développement durable » • France Graphique organise une nouvelle étape du Business Tour. Cet événement, qui aura lieu à Paris, tentera de répondre à l’optimisation environnementale au sein de la chaîne graphique.


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plaires relevés en Allemagne, le papier présente des traces de pulpe d’origine douteuse. De son côté, Yann Arthus-Bertrand observe une montée inquiétante du nombre de plantations d’eucalyptus dans certaines zones géographiques, comme l’Indonésie ou l’Amérique du Sud, qui sont utilisées pour fabriquer du papier. C’est l’une des raisons qui le pousse à imprimer en France et à lancer l’idée d’un label « made in France » qui pourrait être repris sur les ouvrages : « On peut consommer en étant responsable et faire le choix d’un produit fabriqué localement. Ce serait acheter et aider en même temps, c’est tout à fait envisageable. » Au-delà de ce constat, le photographe écologiste regrette « l’immense gâchis dans le secteur du livre et de la presse ». Dans un autre registre, Laurent de Gaulle estime que le papier est « le meilleur ami de la pensée humaine ». Il a notamment soulevé le non sens que constitue le transport du papier d’un continent à l’autre pour imprimer à moindre coût. Le président de Culture Papier a également dénoncé la démagogie des acteurs privés ou publics qui accusent le papier pour servir leurs propres propagandes. Il s’est montré particulièrement inquiet face à l’expansion de la demande papier à travers le monde et surtout de la part des pays en voie de développement. La question des nouveaux outils de lecture des livres, comme l’iPad a également été abordée lors de cette table ronde. Boris Patentreger refuse d’entrer dans la polémique des études opposant les bilans carbones des livres en papier aux e-readers. Selon lui, aucune étude dont

« les périmètres sont suffisamment bien définis » n’est à ce jour disponible. En 2009, Carbone 4 estimait que la fabrication d’un ouvrage littéraire édité par Hachette émettait 1 kg de CO2 en moyenne, contre 280 kg pour un e-reader. Yann Arthus-Bertrand a rappelé que 2011 sera l’année internationale de la forêt et que de nombreuses actions devront en découler. Son éditeur, présent dans la salle, ne compense pas encore ses émissions de carbone, mais il a souligné que cela ne devrait plus tarder. En présentant son nouvel ouvrage, le fondateur de GoodPlanet.org renforce sa conviction d’une révolution spirituelle à venir : « J’aime cet ouvrage car il permet de mettre en avant des gens qui s’engagent. Et ces personnes là sont beaucoup plus heureuses que les autres, comme on peut le constater. C’est d’ailleurs aussi pourquoi ma prochaine émission de télé, après Vu du Ciel, s’intitulera Vu du Cœur. » Enfin, Laurent de Gaulle a une nouvelle fois insisté sur l’impérieuse nécessité de lutter contre l’idée reçue que le papier tue les arbres, tandis que Boris Patentreger a mis en valeur les efforts de la filière : « Nous ne sommes pas contre l’usage du papier, mais contre la fin du gaspillage. Les papetiers et la filière ont fait beaucoup d’efforts et il faut continuer dans cette voie. Je pense même qu’ils peuvent servir d’exemple pour d’autres n secteurs d’activité. » *« Vu du Ciel - Quand des hommes s’engagent pour la nature », éditions de La Martinière

Vidéo : l’imprimerie typographique SAIG

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Si vous n’avez jamais mis les pieds dans une imprimerie typographique, hâtez-vous de le faire en vous rendant à L’Haÿ-les-Roses (94) ou en visionnant notre reportage sur Francegraphique.com. L’imprimerie SAIG y fait en effet figure de survivante à l’heure où l’impression numérique envahit les rayons des librairies. François Huin et ses deux employés s’activent chaque jour à perpétuer un savoir-faire exceptionnel, par amour du beau et du bien fait. Mais leur métier se perdant peu à peu, l’activité de l’imprimerie est remise en question. Les éditeurs qui soutiennent François Huin et lui confient leurs manuscrits redoutent son départ en retraite et prient

chaque jour pour qu’un apprenti se présente à sa porte. Avis aux successeurs potentiels… B. J.

En bref L’EMBALLAGE EN QUESTION Le calendrier est parfois facétieux. Alors que se déroulait le Salon de l’Emballage à Paris, l’Europe célébrait quant à elle la Semaine de la réduction des déchets. L’occasion bien évidemment de faire, une fois de

plus, la traque aux emballages. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en a profité pour divulguer un certain nombre de chiffres. Le poids moyen des emballages jetés au quotidien par chaque Français est de 342 grammes. Soit, par an, un

volume de 125 kg de matériaux d’emballage (plastique, papier, carton, aluminium, verre, acier, etc). Selon l’Ademe, ces déchets représentent pour ainsi dire un tiers des ordures ménagères avec, d’un matériau à l’autre, des taux de recyclage très variables.


Des cartes personnalisées pour le monde entier L’entreprise d’impression en ligne Moo vient officiellement de lancer son site web français. Fondée en 2004, elle emploie actuellement 60 personne dans ses bureaux de Londres (Royaume-Uni) et de Providence (États-Unis) et imprime des cartes de visite et minicartes pour 180 pays. Sa particularité : la possibilité de choisir les visuels qui agrémenteront ses cartes de visite. Ce concept, dénommé « printfinity », permet d’engager plus facilement la conversation en ciblant son interlocuteur grâce à ses photos ou images. « Un photographe pourra ainsi choisir une photo de mode ou bien d’objet en fonction des circonstances. C’est une option très utile pour les personnes timides », précise Emilie Fontaine, responsable marketing France chez Moo. Les commandes

vers l’Europe et la France sont imprimées depuis Londres, celles pour les États-Unis et le Canada, le sont aux États-Unis. Dans les deux cas, l’impression se fait chez un imprimeur local possédant une HP Indigo 5000. L’utilisateur a le choix entre un 350 g blanc laminé mat certifié avec finition satin ou un 352 g 100 % recyclé blanc, non moucheté et non laminé. « Tout est imprimé en même temps, sur la même feuille. Cela fait donc une mosaïque de photos au recto et les mêmes coordonnées répétées au verso », détaille-t-elle. « La finition gloss est appliquée ensuite, puis nous faisons nous-mêmes la découpe, la finition et l’envoi.

Notre idée étant de pouvoir offrir ce concept à un prix raisonnable, sans coûts additionnels », poursuit-elle. L’entreprise prévoit d’internaliser prochainement son impression. « Ce type de travail n’est possible qu’en numérique », déclare-t-elle. Et les délais sont d’autant plus importants depuis que l’entreprise propose « l’option rush printing » pour les minicartes. Les clients qui le souhaitent peuvent, en payant plus cher, recevoir plus rapidement leur commande. B. J.

Ikea témoigne au congrès de l’Atip Du 16 au 18 novembre derniers, les papetiers français se sont retrouvés à Grenoble (Isère) pour assister au 63e congrès de l’Association technique de l’industrie papetière (Atip). Après une visite de Vertaris à Voreppe, les participants ont assisté à l’inauguration de la plate-forme technologique TekLicell et de l’unité pilote de chromatogénie destinée à tester les matériaux barrières biosourcés de demain. Conçue et installée par Allimand, cette unité est le fruit de recherches menées par le CNRS, la société BT3 Technologies, et le Centre technique du papier (CTP). Elle permettra notamment de mettre en œuvre des produits ligno-cellulosiques imperméables pour donner du papier imperméable ! Au menu de 63e congrès : des ateliers de formation opérateurs, un cycle de confé-

rences, et une soirée lors de laquelle ont été remis les Trophées du progrès et les Palmes de l’innovation 2010 devant près de 250 personnes. Le grand témoin de la dernière table ronde était Joana Barata Correia, directrice développement durable d’Ikea. Un consensus s’est dégagé lors des débats : dans un monde surchargé de médias et

de messages, l’avenir de l’imprimé devrait se trouver dans la qualité du message et de sa perception, la quantité étant réservée au numérique. À ce titre, l’exemple d’Ikea est criant : son catalogue reste le premier imprimé au monde avec 200 millions d’exemplaires. Le volume ne devrait plus beaucoup évoluer. En revanche, à l’avenir, il sera mieux ciblé, mieux adapté aux souhaits des clients que l’on connaîtra mieux grâce à l’interactivité permise par les nouveaux moyens numériques. Une conclusion qui devrait permettre aux efforts des adhérents de l’Atip de voir le jour dans les années à venir. Pierre d’Allérac Retrouvez l’interview de Bernard Pineaux, directeur de Pagora sur Francegraphique.com


EN CHIFFRES Lauréate du Cadrat d’Or 2010 et de deux prix lors de la Nuit des chefs de fab’, l’imprimerie STIPA est l’une des entreprises graphiques françaises les plus en vue cette année. • 1950 : date de création. • 140 : nombre d’employés. • 22 : chiffre d’affaires consolidé en millions d’euros. • 1990 : date d’entrée dans l’entreprise de Pierre Gradenigo, président de STIPA. • 2010 : les ouvrages « L’Or des Incas » et « Structure nomade Jean Prouvé », catalogues des expositions éponymes organisées à la Pinacothèque et à la Monnaie de Paris font partie des réalisations primées.

Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vduregne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Bénédicte Hartog ; bhartog@gisi.fr • Directeur de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : MarieChristine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr •

Nuit des chefs de fab’ : l’imprimerie STIPA confirme Le 24 novembre dernier, à Paris, près de 400 professionnels des industries graphiques ont assisté à la 7e Nuit des chefs de fab’ et à la remise des trophées venant récompenser les plus belles productions imprimées réalisées en France au cours de ces derniers mois. Déjà lauréate du Cadrat d’Or 2010 décerné par la Compagnie des chefs de fabrication de l’imprimerie (CCFI) au mois de juin dernier, l’imprimerie STIPA, implantée à Montreuil-sous-Bois (93), s’est une nouvelle fois distinguée en remportant un premier et un troisième trophée. Le trophée de la catégorie « Industrielle » a été attribué à Vassel Graphique (69). Les accessits ont été remis à Sopedi Imprimerie (91) et à Graph’Imprim (94), alors que le trophée de l’originalité est revenu à l’imprimerie Filiber (21). Agoria Imprimerie (94) a raflé le trophée de la catégorie « Institutionnel ». L’imprimerie

STIPA (93) et Syncro Production (75) complètent le podium. Le Prix de la qualité a été attribué dans cette catégorie à Raynaud Imprimeurs (79). Dans la catégorie « Agence », le trophée a été attribué à nouveau à Agoria Imprimerie (94). L’imprimerie du Marais (75) et l’imprimerie BM (33) complètent le podium. Le Prix spécial du jury a été attribué à Diamant Graphic (91). Enfin, dans la catégorie « Éditeur », la première place est revenue à l’imprimerie STIPA (93). L’imprimerie Giennoise (45) et IMP Imprimerie (33) sont également montées sur le podium. Le Prix spécial dans cette catégorie a été décerné à IME (25). Cette édition 2010 des Trophées des chefs de fab’ a été l’occasion de décerner deux nouveaux prix. Le trophée « Roto » a été remis à Roto Offset (68) et celui de l’emballage à l’imprimerie du Marais (75). R. P.


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