Extraits Lancia Fulvia

Chapitre 1. Naissance de la Fulvia Coupé......................................................6 La berline Flavia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 La berline Fulvia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Le coupé Fulvia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Un modèle plébiscité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26

Chapitre 2. Plus performantes et plus convaincantes, les Fulvia Coupé 1,3 et 1,3 S.......................................................................... 30 La Fulvia Coupé Rallye 1,3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 La Fulvia Coupé Rallye 1,3 S. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

Chapitre 3. Les Fulvia HF de route et de course ........................................ 46 La Fulvia Coupé HF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 La Fulvia Coupé Rallye 1,3 HF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55 La Fulvia Coupé Rallye 1,6 HF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61

Chapitre 4. Les Fulvia HF et Sport en compétition .................................... 76 Chronologie de la Fulvia Coupé en compétition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78 Les victoires en Italie et à l’international de la Lancia Fulvia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96 La Fulvia en course : souvenirs d'acteurs clés de l'époque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 "Danse de la pluie". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Une voiture de course à maîtriser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Des reconnaissances très poussées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Une assistance remarquable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Pilote à la Squadra Corse HF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

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Pour les aficionados, les deux lettres “HF” ont une résonance particulière. Elles désignent les versions les plus “méchantes” de la Fulvia Coupé, lesquelles se caractérisent à la fois par leur mécanique affûtée, voire inédite, et leur carrosserie et leur intérieur allégés. Destinées à courir en rallye et dans les épreuves de vitesse, elles font l’objet de préparations plus ou moins poussées de la part du Reparto Corse Lancia comme des écuries privées. Première de la lignée, la Fulvia Coupé HF, animée par le moteur 1 200 cm3 retravaillé du coupé, secondé par une boîte de vitesses à quatre rapports, est présentée en janvier 1966. Un an plus tard, elle cède la place au coupé Rallye 1,3 HF. Toutes deux directement issues des prototypes qui ont couru au Tour de Corse quelques semaines avant leurs présentations respectives, ces HF originelles restent étroitement dérivées du coupé Fulvia standard. A contrario, la Fulvia Coupé 1

Rallye 1,6 HF, lancée à l’automne 1968 et surnommée “Fanalone” en référence à ses gros phares de route, fait l’objet d’une étude plus poussée. Son moteur, à la cylindrée augmentée, est conçu spécialement pour elle, tout comme sa boîte de vitesses à cinq rapports et sa suspension avant à la géométrie inédite.

Commercialisée pendant moins de deux ans, la Fanalone aura une carrière sportive longue et particulièrement glorieuse.

LA FULVIA COUPÉ HF Présentée en janvier 1966, la Fulvia Coupé HF (type 818.140) reprend en grande partie la préparation effectuée sur le coupé normal par le Reparto Corse Lancia à l’occasion du Tour de Corse précédent (voir chapitre IV).

1. Ce chapitre doit énormément au livre remarquable de Gianni Tonti et Emanuele Sanfront, Reparto Corse Lancia, et au témoignage irremplaçable des auteurs. Il emprunte aussi beaucoup au livre d’Enzo Altorio, Lancia Fulvia HF. En outre, M. Sanfront a suivi de très près la rédaction des deux chapitres consacrés à la compétition en traquant les erreurs et en me faisant généreusement bénéficier de son érudition hors du commun. Qu'il en soit ici chaleureusement remercié.

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LA NAISSANCE CORSE HF

DE LA

SQUADRA

Après la dissolution en 1955 de la Scuderia Lancia qui, du temps de Gianni Lancia, a fait courir les fabuleuses D24 et D25 et la monoplace D50, Lancia cesse de participer directement à la compétition. Sa présence se perpétue toutefois dans les épreuves sportives par le biais des pilotes privés. Courant sur Aurelia puis Flaminia, ces derniers s’illustrent plus encore au volant de l’Appia GT Zagato, régulièrement victorieuse en Grand Tourisme dans la classe 1150 ; en 1961, c’est ainsi un certain Cesare Fiorio qui remporte le championnat d’Italie. À cette époque, Lancia commence à s’impliquer davantage en compétition en accordant à certains pilotes des remises sur les pièces, voire sur les voitures, tout en participant de manière discrète à l’assistance. Une étape décisive est franchie à la mi-février 1963, avec la création de la Squadra Corse HF par Cesare Fiorio, Luciano Massone et Dante Marengo. S’il s’agit dans un premier temps d’une écurie privée, elle se situe directement dans l’orbite de Lancia. Les lettres HF (pour High Fidelity) symbolisent l’attachement à la marque. On les retrouve dans le nom du club (HiFi) qui réunit les clients fidèles ayant fait l’acquisition d’au moins sept Lancia neuves, tandis qu’elles ornent la plaque que Sandro Fiorio, responsable des relations publiques de Lancia (et père de Cesare), a conçue pour ces fidèles. Outre les lettres HF, la Squadra adopte comme symbole l’éléphant, apparu sur les Aurelia spéciales dix ans plus tôt2. La création de l’écurie coïncide avec les débuts en compétition de la Flavia Coupé, bientôt suivie par la Flavia Sport Zagato. C’est cependant avec le lancement du coupé Fulvia, deux ans plus tard, que l’on va assister à une montée en puissance de la Squadra.

2. Cet éléphant serait inspiré d’un coupe-papier possédé par Gianni Lancia, lequel aurait dit : “Quand un éléphant court, rien ne l’arrête.”

Cf. Enzo Altorio, op.cit

Ci-dessus et page précédente : une Fulvia HF de présérie. Présentée dans l’édition du 13 janvier 1966 de l’hebdomadaire Auto Italiana, on la voit à la fois en dessin et en photo. On remarquera les enjoliveurs de roue et l’absence d’autocollant HF sur le panneau arrière. Le bouchon de réservoir d’essence à ouverture rapide ne sera pas retenu sur le modèle de route définitif. Remarquons encore l’écusson Lancia de calandre décalé vers le bas, l’absence de motif de capot, les autocollants HF des flancs plus gros que sur le modèle de série et les supports d’éclairage de la plaque de police de forme ronde. Enfin, l’intérieur se distingue de celui du modèle définitif, notamment avec son volant à jante en cuir et branches ajourées.

(Archives Fiat et Quattroruote)

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Sensiblement allégée, la HF se caractérise par son absence de parechocs, d’enjoliveurs de roue et de baguettes de bas de caisse, son rétroviseur extérieur et à sa livrée de couleur Amaranto Montebello, agrémentée d’une bande longitudinale jaune et bleu (les couleurs de la ville de Turin). Ses autres signes distinctifs sont les autocollants “HF” apposés sur le sommet des ailes avant et le panneau arrière et l’absence de jonc chromé de pare-brise et de lunette arrière. Les ouvrants sont en alliage léger (Peraluman), tandis que certaines tôles sont plus fines et que les vitres latérales et la lunette arrière sont en Plexiglas, même si, sur nombre de voitures commercialisées, les vitres avant restent en verre. L’intérieur a également été

allégé sous l’égide de la Carrozzeria Zagato. Si la planche de bord et le volants restent identique, les sièges de la version standard sont remplacés par des baquets tubulaires ajourés, plus légers.

Notons que seul le siège passager est muni d’un dossier rabattable. Les contreportes sont également simplifiées, les accoudoirs étant remplacés par de simples poignées, tandis que les tapis de sol sont plus fins et que les lampes rouges présentes dans la tranche des portières sont supprimées. L’isolant acoustique est également supprimé. Par rapport au coupé standard, le gain de poids atteint officiellement quelque 125 kg.

La Fulvia Coupé HF en version définitive. Le chiffre sur le pare-brise indique qu’il s’agit du seizième exemplaire produit (numéro de châssis 1016).

(Archives Fiat)

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LA FULVIA COUPÉ SECONDE SÉRIE ET LA FULVIA 3

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LA FULVIA 1,3 S SECONDE SÉRIE

Durant ses premières années, la Fulvia Coupé, qui manquait initialement de puissance, a gagné quelques précieux centimètres cubes, chevaux-vapeur et kilos, tandis que les versions HF étaient sensiblement allégées, tout en bénéficiant de mécaniques plus poussées pour affronter leurs rivales en rallye ou sur circuit. La 1,6 HF Fanalone marque une nouvelle étape avec son importante augmentation de cylindrée, sa boîte de vitesses à cinq rapports, ses trains roulants optimisés et ses performances élevées.

Désormais, pour les Fulvia de série, la course à la puissance et à la légèreté est terminée. Parvenu à maturité sur le plan des performances, le Coupé continue cependant à progresser en matière de sécurité, d’agrément de conduite et de confort, tout en étant remis au goût du jour. Présentées à l’automne 1970, les 1,3 S et 1600 HF de seconde série font l’objet d’un restyling important, tandis que l’embrayage et le système de freinage sont améliorés et que la boîte cinq est généralisée. Après la retentissante victoire de Munari au Monte-Carlo, une série spéciale de la 1,3 S portant le nom du rallye est lancée, en mars 1972. Enfin, alors que la 1600 HF prend sa retraite, la 1,3 S connaît une ultime évolution, fin 1973, avec la sortie de la Fulvia 3, toujours déclinée en version Monte-Carlo, puis en série spéciale Safari.

Fin septembre 1970 est présentée la Fulvia 1,3 S seconde série (type 818.630) au visage totalement remanié, avec une calandre moins haute et plus large, qui se prolonge sur la platine des doubles phares. Les pare-chocs, recouverts d’une bande de caoutchouc, sont également inédits. Preuve de l’élégance de son dessin, la poupe n’est guère modifiée, même si de nouveaux monogrammes apparaissent.

La Fulvia reçoit aussi de nouvelles roues, dépourvues d’enjoliveurs et chaussées de pneus plus larges (165 x 14), tandis que la garde au sol est augmentée de 2 cm. On note encore quelques différences cosmétiques (rétroviseur extérieur, décoration de capot, etc.). Enfin, modification invisible, passée pudiquement sous silence par la littérature officielle, les ouvrants sont à nouveau en acier. À l’intérieur, si la forme générale du tableau de bord reste inchangée, les commandes de chauffage et ventilation sont nouvelles, tandis qu’une console centrale fait son apparition. Elle héberge deux aérateurs rectangulaires (en remplacement des aérateurs circulaires situés auparavant à chaque extrémité) et un porte-cartes. On trouve aussi deux Commodos supplémentaires, un nouveau volant à branches ajourées et jante en faux bois et un levier de vitesses plus court et placé en retrait. Enfin, l’équipe-

La Fulvia Coupé 1,3 S de seconde série (ici de couleur Beige Mirabello) se caractérise par sa face avant remaniée, qui comporte une calandre moins haute et plus large, laquelle intègre désormais les platines des doubles optiques. Calandre et platines sont en plastique chromé. Les pare-chocs sont recouverts d’une bande de caoutchouc et hébergent maintenant les combinés feux de position et clignotants. Leur dessin est simplifié, surtout à l’avant, où ils ont perdu leur forme en V caractéristique.

(Archives Quattroruote)

La nouvelle face avant est peut-être moins originale que la précédente, son regard reste néanmoins très expressif, mais aussi perçant, puisque les phares sont désormais à iode ! Très féminine (voire trop, pour certains…), la Fulvia Coupé n’en garde pas moins, suivant les angles, un aspect piquant.

(Archives E-T-A-I)

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LA FULVIA COUPÉ SECONDE SÉRIE ET LA FULVIA 3

La Fulvia Coupé reçoit de nouvelles jantes en acier, au dessin un peu tarabiscoté. De dimensions inchangées, elles sont chaussées de pneus plus larges (165 SR 14). Un nouveau rétroviseur extérieur, replacé sur la portière et réglable quand on est au volant apparaît. Le capot a perdu son jonc chromé longitudinal et gagné une plaquette rectangulaire “1,3 S” au niveau du pli de tôle transversal. La garde au sol est augmentée de 2 cm pour se conformer aux réglementations internationales en matière de hauteur des projecteurs. (Archives E-T-A-I)

À la différence de sa proue, la poupe du coupé Fulvia a très peu évolué.

Remarquons les nouveaux monogrammes “Lancia” et “Fulvia” en lettres capitales et en caractères plus classiques qu’avant, placés de chaque côté du support de plaque de police, la référence à la cylindrée étant supprimée. En option, la Fulvia Coupé peut recevoir une lunette arrière dégivrante. (Archives E-T-A-I)

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