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AUTOMATISATION DES FLUX

Dans les rouages

de la production NUMÉRO 343 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015 YA K & E LY X

/ IMPRIMERIES EN LIGNE

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PAGES

7 ÉDITO 8 IMPRINEWS

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Événements, nominations, récompenses… pour ne rien manquer de l’actualité des arts graphiques

LES CHIFFRES DE L’IDEP IMPRISCOPE

L’agenda pour vous aider à organiser vos déplacements sur les salons français et internationaux

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SOMMAIRE 22 ÉVÉNEMENT 30 32

38 EN COUVERTURE Dans les rouages de la production

CIP4 France 2015 Des flux de production de plus en plus automatisés

CHIFFRES CLEFS INVESTIR

Viscom Paris 2015 Des passerelles métiers confortées Consommables Nouvelles encres écosolvants grand format Design Livre imprimé et support interactif Logiciels Améliorer la qualité des images Grand format Simplifier la production Journaux Nouvelle plaquette violette Interactivité Des contenus imprimés enrichis

CRÉER

Les langages de la typo Camarade graphistes, engagez-vous ! Edition Casser les codes Emballage Un coffret prestigieux Ennoblissement Un outil de séduction

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_343 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015



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SOMMAIRE ANTICIPER

3 questions à… Léa Viale, responsable communication et développement, Pack en Scène

46 DOSSIER

Imprimeries en ligne Qui se cache derrière ces sites marchands ?

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INTERVIEW

YAK, graphiste, créateur d’Elyx : « Rien ne voyage plus aisément que le papier, et Elyx est le voyageur par excellence »

REPORTAGE

ITF Imprimeurs Un concentré de savoir-faire

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NUM.

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NUMÉRO 343 / OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

Travail Modification des relations

DANS LE RÉTRO INDEX

Entreprises et institutions traitées Glossaire Liste des annonceurs

LE PRINT AU CŒUR DU CROSS-MÉDIA

W W W. F R A N C E G R A P H I Q U E . C O M

Revue éditée par ETAI– Antony Parc 2 – 10, place du Général-de-Gaulle – BP 20156 – 92186 Antony CEDEX – Tél. 0177929292 • Directeur de la publication: Christophe Czajka • Directeur général délégué: Paul Boursier • Directeur du pôle magazines spécialistes: Pierre-Dominique Lucas • Directeur de la rédaction: Henri Saporta • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses • Rédacteur en chef adjoint: Rodolphe Pailliez (96 05); rpailliez@infopro-digital.com • Rédactrice: Bakhta Jomni (93 60); bjomni@infopro-digital.com • Secrétaires de rédaction: David Jourdan, Valérie PiquemalLacroix • Directrice commerciale pôle industrie, magazines spécialistes: Patricia Raphel (96 58); praphel@infopro-digital.com • Directeur de clientèle: Fabrice David (96 59); fdavid@infopro-digital.com • Assistante: Martine Fourment (96 56); mfourment@infopro-digital.com • Directeur studio magazines: Thierry Michel (96 30) • Rédacteur graphiste: Maxime Perlemoine • Conception graphique: Samourai.fr • Directeur marketing, diffusion, abonnements: Jean-Baptiste Alline • Directrice marketing direct et diffusion: Laurence Vassor • Marketing: Jean Lochet • Abonnements: Nadia Clément • Impression: Corlet imprimeur – ZI, route de Vire – BP 86 – 14110 Condé-sur-Noireau. • Pour s’abonner –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––  : abo@infopro-digital.com • ℡ : 33(1) 77 92 99 14 du lundi au vendredi de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures (16 heures le vendredi) •  : 33(1) 77 92 98 15 •  : Infopro digital – Service abonnements – Antony Parc II – BP 20156 – 92186 Antony CEDEX • 1 an, France : 89 € TTC (dont TVA 2,10 %) - Étudiants, étranger : nous consulter. ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– • Commission paritaire : 0714 T 81968 • ISSN : 0015-9565 • Dépôt légal : à parution • SAS au capital de 47 111 184 € • Code APE 5814Z • N° SIRET 806 420 360 00117 • Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle de la revue, par quelque procédé que ce soit, est illicite et constitue une contrefaçon. • Ce numéro est imprimé sur Sappi MagnoTM Satin 200 g/m² (couverture) et 115 g/m² (pages intérieures). • Sappi est notre producteur de papier, qui respecte les principes du développement durable. Ce numéro comprend un encart jeté Exaprint. _343 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015



ÉDITO

DE RODOLPHE PAILLIEZ

C

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WEB-TO-WIN

e n’est pas, bien évidemment, ni le premier ni le seul secteur d’activité à s’être largement emparé des possibilités et des opportunités de développement offertes par le web. Il n’empêche que les industries graphiques ont su rebondir finalement assez rapidement, avec là aussi opportunité, sur ce vecteur de communication et d’échanges à des fins commerciales. Au moment où la chose imprimée, où le print se trouvent bousculés dans leurs certitudes et leurs fondements, concurrencés comme jamais ils ne l’avaient été auparavant, il est intéressant d’observer et de constater que si des pans entiers de l’univers graphique imprimé se trouvent aujourd’hui directement impactés par les nouvelles technologies et par la dématérialisation qui les accompagne, il n’en demeure pas moins vrai qu’un certain nombre de secteurs et d’activités des industries graphiques profitent, à des niveaux différents, de ces innovations technologiques. La manifestation CIP4 France 2015, organisée dans notre pays au mois d’octobre par l’institution internationale Cooperation for the Inte-

gration of Processes in Prepress, Press and Postpress (CIP4), et les journées Pagora Automation Days qui en ont constitué l’un des temps forts (lire Des flux de production de plus en plus automatisés, p. 22) ont apporté une preuve irréfutable de ce mouvement. « Notre objectif est de favoriser le maximum de rebonds entre les différents médias que nous adressons : papier, email, SMS, web », souligne à ce propos Jean-Charles Pic, dirigeant de l’imprimerie 3.0 Dicolor. Par ailleurs, le dossier que nous consacrons aux solutions d’e-commerce initiées par les principaux acteurs français et européens de l’impression en ligne via le web-to-print, confirme toute la réalité et le bien-fondé de telles initiatives. Cependant, comme le note Thierry Guerrand, responsable marketing Production Printing de Konica Minolta, « il est indispensable d’avoir des actions commerciales et de promotion adaptées pour accompagner une stratégie web-to-print. » Ou quand le web-to-print devient web-to-win au travers de solutions gagnantes, s’appuyant toutes, à un niveau ou à un autre, sur la toute puissance d’internet. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


08 IMPRINEWS ÉDITION

Le Musée de l’illustrati

Par Rodolphe Pailliez

1. Le Musée de l’illustration jeunesse est installé en plein centre-ville, dans un hôtel particulier édifié au milieu du xviiie siècle. 2. Une exposition permanente s’attache notamment à l’histoire du livre illustré jeunesse, que certains font remonter à 1658, et à l’ouvrage Le Monde visible en images du pédagogue tchèque Comenius.

L

e Musée de l’illustration jeunesse (MIJ) de Moulins (Allier) fête son dixième anniversaire avec l’exposition « J’ai 10 ans ! », présentée jusqu’au 3 janvier 2016 et centrée sur dix personnages ayant marqué le livre illustré jeunesse depuis le début du XXe siècle, de Bécassine (1905) à Tobie Lolness (2006), en passant par Babar, Martine ou Ernest et Célestine. À cette occasion, le musée (classé au patrimoine départemental) présente près de 200 œuvres graphiques originales, des documents rares réunis pour la circonstance. Cette exposition a bénéficié de prêts d’artistes, mais aussi d’institutions comme la Bibliothèque nationale de France (BNF) ou l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (Imec).

UN CENTRE DEVENU MUSÉE La préfecture de l’Allier, capitale historique du Bourbonnais, recèle un _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

patrimoine historique de grande qualité avec la tour Jacquemart et sa famille d’automates, ou encore la tour de la Mal-Coiffée, vestige de l’ancien château médiéval des ducs de Bourbon, mais aussi de nombreux musées, dont le Centre national de l’illustration, ouvert en octobre 2005, et le Centre national du costume de scène, inauguré en juillet 2006. Le premier est devenu, en janvier 2012, le Musée de l’illustration jeunesse. À la fois lieu de mémoire, de vie, conservatoire, lieu d’apprentissage, il a vu, en dix ans, sa fréquentation passer de 3 778 à 17 720 visiteurs. Sa mission a été de constituer une collection d’œuvres graphiques de la deuxième moitié du XXe siècle, réalisées pour illustrer des ouvrages plutôt destinés à la jeunesse. Le musée a récemment ouvert une salle dédiée à sa collection permanente, et consacre une large place à l’histoire du livre jeunesse, aux maté-

riaux et aux techniques mis en œuvre (les couleurs, les impressions, etc.). Les Imprimeries réunies, créées en 1795 et présentes sur deux sites, Moulins et Digoin (Saône-et-Loire), apportent leur contribution à cette partie didactique. Participant depuis deux ans à la Foire internationale du livre de jeunesse de Bologne (Italie), le musée travaille au développement de relations avec les différentes institutions qui œuvrent à

PRATIQUE

Du mardi au samedi, de 10 h 00 à 12 h 00 et de 14 h00 à 18 h 00. Dimanche et jours fériés de 14 h 00 à 18 h 00. MIJ - Hôtel de Mora, 26, rue Voltaire, 03000 Moulins. w w w.mi j .al l i er.f r France Graphique est imprimé sur Sappi│Magno™ Satin 115 g/m².


IMPRINEWS 09

on jeunesse a 10 ans

❸ la constitution d’une mémoire de l’illustration, ainsi qu’au développement de collaborations et d’échanges avec les acteurs de la diffusion de l’information sur l’illustration et le livre illustré. Le musée est cependant aussi très attentif aux créations contemporaines : il décerne, depuis 2008, le Grand Prix de l’illustration. Et, depuis peu, il accueille une résidence d’illustrateurs de trois mois qui permet à son bénéficiaire, entre autres, de disposer de moyens techniques et d’échanger avec les acteurs territoriaux de la valorisation de l’illustration. DE BÉCASSINE À TOBIE LOLNESS L’exposition anniversaire a misé sur une scénographie et un parcours pédagogique à la hauteur de la qualité des œuvres présentées. Chaque personnage retenu, son auteur et son illustrateur bénéficient d’une salle d’exposition, selon un

ordre d’apparition chronologique : – Bécassine, premier personnage féminin des histoires en images ; – Babar, l’éléphant à la gentillesse légendaire ; – Martine, aux 100 millions d’exemplaires vendus (dont 65 en français) ; – Petit Ours brun, publié, dans un premier temps, dans le magazine Pomme d’Api ; – Motordu, le prince créé par l’écrivain et graphiste Pef ; – Mimi Cracra, toujours motivée par la curiosité et le désir de bien faire ; – Ernest et Célestine, ou la rencontre d’un ours immigré au cœur généreux et d’une petite souris qui ne craint rien moins que l’abandon ; – Marcel, petit chimpanzé timide et vulnérable apparu au RoyaumeUni et en France en 1984 ; – Tobie Lolness, enfin, illustré par François Place, diplômé en communication visuelle à l’école Estienne en 1977.

3. La Belle Lisse Poire du prince de Motordu, de Pef, écrivain et graphiste. Publié en 1980 par Gallimard, cet album s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. 4. Bécassine mobilisée, de Maurice Languereau, illustré par Joseph Pinchon. Les aventures de Bécassine sont apparues pour la première fois dans La Semaine de Suzette, le 2 février 1905.

❹ Du 24 au 27 septembre dernier, cette exposition s’est doublée de la troisième édition du Festival des illustrateurs, qui a rassemblé dans divers lieux du centre-ville de Moulins les expositions de huit illustrateurs, dont Claude Ponti et (Jean-Jacques) Sempé. À cette occasion, le Grand Prix de l’illustration a été remis à Michel Galvin pour son album La Vie rêvée, paru en 2014 aux Éditions du Rouergue. En quelques années, le chef-lieu du département de l’Allier est devenu une des vitrines de la création dans le domaine de l’illustration, que celle-ci soit à destination ou non de la jeunesse. « Rares sont encore les établissements en Europe entièrement dédiés à l’art de l’illustration, et plus spécifiquement, à l’illustration contemporaine de livres pour enfants », soulignent, à ce propos, les responsables du musée. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


10 IMPRINEWS PRESSE

Journaux, magazines : la tentation jet d’encre

S

ur le thème « Faites entrer votre presse offset dans l’ère numérique », Kodak a organisé, le 8 septembre, au siège du groupe Sego, à Taverny (Val-d’Oise) une journée d’échanges autour de l’avenir de l’impression des journaux et des magazines. Les têtes d’impression jet d’encre Kodak Prosper S20, qui équipent une des rotatives offset du groupe Sego, ont été au cœur des débats alimentés par plusieurs témoignages, dont celui de Prisma Media, client de l’imprimerie du groupe pour de nombreux titres. Comment faire entrer votre presse offset dans l’ère numérique ? Quel sera l’avenir de l’impression des journaux et magazines ? Estce que les impressions hybrides représenteront le futur de la production de journaux et magazines ? Ces interrogations ont sous-tendu la réflexion de cette journée, associant de nombreux participants et intervenants européens .

Ifra, a présenté un panorama général de l’état de la presse dans le monde. C’est en 2013, en Belgique, qu’un hebdomadaire a été entièrement imprimé en jet d’encre pour un tirage de 294 000 exemplaires et c’est en 2015 que le premier quotidien imprimé entièrement en jet d’encre a vu le jour, a-t-il indiqué. Pour Manfred Werfel, une chose est sûre : lorsque les journaux changent, le jet d’encre est à même de faire valoir son pouvoir. Évoquant les connexions entre imprimé et digital media, par exemple, dans le cas de la réalité augmentée, il ne peut que le constater : « L’imprimé devient alors une partie et une partie seulement de l’avenir des journaux. »

Sylvaine Cortada, directeur de fabrication du groupe Prisma Media depuis 1997, a présenté Flow, le nouveau bimestriel du groupe, lancé le 12 février 2015.

DU MARKETING DIRECT AU PACKAGING Dans un premier temps, le directeur monde ventes et marketing de l’activité composants jet d’encre de Kodak, Bill Schweinfurth, a rappelé les multiples atouts du jet d’encre numérique et de la technologie Stream Inkjet de Kodak, que ce soit au travers des presses Prosper 6 000 ou des têtes Prosper S5, S10, S20 et S30. Sur ces dernières, il a indiqué que plus de 1 300 installations avaient été réalisées dans le monde, rappelant aussi le vaste champ d’application de cette technologie : les documents de marketing direct, les journaux et les magazines, le packaging. IMPRIMÉ ET DIGITAL MEDIA De son côté, Manfred Werfel, directeur général adjoint de l’association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information WAN_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Têtes jet d’encre Kodak Prosper S20 équipant l’une des rotatives offset du groupe Sego. Des possibilités encore loin d’être exploitées au maximum.

FAIRE PASSER LE MESSAGE À l’occasion de la table ronde qui a clôturé la journée, des représentants internationaux du monde de la presse et des médias se sont exprimés, comme Tobias Kuhn (Axel Springer), Guy Forrester (D.C. Thomson) ou Sylvaine Cortada, directeur de fabrication du groupe Prisma Media depuis 1997. Il en ressort que les nombreuses possibilités offertes par les systèmes d’impression hybrides par le jet d’encre (les offres promotionnelles, les bons de réduction, les kits d’adhésion, les jeux, les insertions et les contenus personnalisés, etc.) sont encore loin d’être exploitées au maximum. C’est même le moins que l’on puisse dire, alors que le potentiel est énorme. Tout le monde semble en être conscient mais les réalisations tardent à venir. « Alors que nous avons mis en place ce type de solution il y a maintenant près d’un an afin de dégager des relais de croissance à valeur ajoutée, nous n’avons pas réalisé à ce jour une opération par mois », confie Frédéric Jahn, directeur général adjoint du groupe Sego. ■



12 IMPRINEWS

Fedrigoni France : place au 100 % coton Fedrigoni France a procédé, le 22 septembre à l’école Estienne, à Paris, au lancement de la nouvelle gamme de papiers Fabriano dont deux qualités 100 % coton en compagnie de la société Printmodel composée d’experts de l’image et de l’impression. Le tout sur le thème « Sublimer vos créations, embellir le papier ». C’est en 2002 que Fedrigoni a racheté l’entreprise italienne Fabriano, spécialisée notamment dans les papiers filigranés à destination des beaux-arts et des imprimés de sécurité tels que les billets de banque. Fabriano a vu le jour en 1264, « dans une petite commune qui n’est pas née avec le papier mais qui va pourtant en devenir le premier vrai centre européen », rappelle Séverine Calmus, directrice de Fedrigoni France. Cette nouvelle gamme de papiers lui tient à cœur et pour cause. « C’est une gamme qui manquait dans notre offre et, en plus, c’est un projet qui a été piloté par Fedrigoni France », souligne-telle. Cette nouvelle gamme se compose de trois qualités. Cotton Velluto White et Cotton Tradizione White sont des papiers 100 % coton, sans blanchissant et sans acide, disponibles dans les grammages 120, 240 et 300 g/m2 et dans les formats 70 x 100 et 32 x 46,4. Le premier se distingue par sa douceur et son aspect « patte de velours » tandis que le second fait la part belle au naturel, au brut et à l’authentique. De son côté, Accademia Premium White est disponible en 120, 160 et 320 g/m2 dans les formats 72 x 102 et 32 x 46,4. Fedrigoni France destine ces papiers en priorité pour les documents imprimés (en offset et en numérique) haut de gamme, à l’attention des secteurs de la mode, de la joaillerie, de la maroquinerie, etc.

Séverine Calmus, directrice de Fedrigoni France, avec, à ses côtés, Alain Touminet, directeur associé de Printmodel.

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Une soirée très « Specials » pour Papyrus Le distributeur Papyrus a organisé, le 17 septembre à Paris, dans le cadre du « Loft Bastille », une soirée de présentation des tout derniers carnets de sa collection de papiers de création Specials 1 et Specials 2, en présence de donneurs d’ordre et d’imprimeurs pour la plupart labellisés Imprim’ Luxe. Développée depuis maintenant six ans, Specials représente l’offre de Papyrus en matière de papiers de création au travers de gammes, classiques et innovantes, composées de qualité offset et numérique et où l’on retrouve les plus grands fabricants de papiers de création en Europe. « Alors que la plupart des distributeurs réduisent leur gamme de papiers de création, Papyrus, au contraire, l’élargit », se félicite Emmanuel Boussemart, directeur des ventes Graphic de Papyrus France. C’est ainsi que dans la gamme Specials 1 composée de teintes « tout en douceur », Papyrus propose deux nouvelles qualités : Distinction et Gmund Cotton, développées par le producteur allemand Gmund. Dans la gamme Specials 2 aux teintes «plus punchy et flashy », deux nouveautés émanant du même producteur sont disponibles : Gmund Action et Gmund Color System Matt. Cette soirée de présentation a été placée sous le signe du label Imprim’Luxe. « Nous avons été le premier distributeur papetier à être partenaire de cette association », rappelle Emmanuel Boussemart. De nombreux imprimeurs labellisés Imprim’Luxe étaient d’ailleurs présents à cette soirée, parmi lesquels Point 44, Escourbiac, Frazier, Imprimerie LV, Kapp Graphic… À noter que dans le domaine des cartes et cartons graphiques, Papyrus France propose de nouveaux produits avec sa gamme MultiCard.



14 IMPRINEWS EMBALLAGE

Un anniversaire de concert pour Huber et Uteco

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es 8 et 9 octobre, deux acteurs de l’emballage ont fêté leurs anniversaires respectifs, en Vénétie. Le fabricant d’encres Huber célébrait ses 250 ans d’existence tandis que le constructeur italien d’imprimeuses flexo et hélio Uteco soufflait ses 30 bougies. L’occasion pour les deux entreprises de faire visiter leurs usines aux représentants de 14 entreprises françaises du secteur de l’impression et de la transformation d’emballages, des associations Pro Hélio et ATF (Association française de flexographie) et de la presse spécialisée.

UN GROUPE FAMILIAL EN BONNE SANTÉ Dans les locaux d’Huber Italia, à Vicenza, dans le nord de l’Italie, les visiteurs ont d’abord pu découvrir l’histoire du groupe Huber, fondé en 1765 par Michael Huber à Munich (Allemagne). Depuis 250 ans, le groupe est resté dans le giron familial et non coté en Bourse. Il dispose de 36 sociétés dans le monde et de 24 sites en Europe. Quatrième fabricant mondial et troisième au niveau français, le groupe mise autant sur la proximité avec ses clients et marchés que sur la R&D. _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

UN CENTRE DE FABRICATION POUR L’EUROPE Le site italien est l’un des trois centres de production des bases concentrées et des vernis technologiques du groupe. Sa capacité de production est de 35000 tonnes par an. Le site, classé sensible en raison de la manipulation de solvants, dispose d’un laboratoire de R&D et de contrôle qualité au sein duquel travaillent 17 personnes. La production d’Huber Italia est dédiée à 60% à l’hélio et à 40% à la flexo. LA FILIALE FRANÇAISE EN EXPANSION À l’origine de l’organisation du voyage de la délégation française, le président d’Huber France Vincent Knaub a rappelé en quelques mots le fonctionnement de sa filiale. Cette dernière, qui emploie 70 personnes dont 30 itinérants, fonctionne avec deux sites de production, l’un à Strasbourg et l’autre à Tours. Le site strasbourgeois dispose de 3500 m2 de production et de stockage, contre 3000 m2 à Tours avec une station de mélange prochainement opérationnelle pour desservir l’ouest et le sudouest de la France. Huber France génère ainsi 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

1. De gauche à droite : Gérald Messager, directeur développement d’Huber France, Matteo Lanata, directeur des ventes Europe centrale chez Uteco et vincent Knaub, président d’Huber France. 2. Devant les locaux d’Huber italia, à vicenza, près de venise.

UTECO, UNE RÉFÉRENCE POUR LE PACKAGING Fondée en 1985, la société italienne Uteco est, elle aussi, gérée par un actionnariat familial. Située à Colognola ai Colli, elle emploie 321 salariés et a installé au cours des 15 dernières années 2727 imprimeuses dans le monde, la plupart en Europe. Son premier marché est l’Italie, suivi de près par la France. À l’occasion de leur visite, les participants ont pu assister à une démonstration sur imprimeuse flexo Onyx 812 et support souple d’emballage avec l’application d’un blanc couvrant développé par le groupe Huber et apposé avant l’impression en quatre couleurs (CMJN) avec des encres à solvant du même fournisseur. Le tout à la vitesse de 400 mètres/minute. Pour faire concurrence à la flexo dans les changements rapides de travaux, Uteco a également présenté une machine hélio, la Next 450. Cette machine 10 couleurs imprime en 1300 mm de largeur d’impression avec une vitesse maximale de 450 mètres/minute. À terme, l’entreprise souhaite pouvoir se positionner comme une référence pour l’impression de packaging, qu’il s’agisse d’hélio, de flexo, voire d’offset ou de numérique. ■


IMPRINEWS 15 Norske Skog multiplie les partenariats La papeterie de Golbey (Vosges), filiale du groupe norvégien Norske Skog et leader européen de la fabrication de papier journal a accueilli, mercredi 9 septembre, quelques membres de l’association Culture Papier. L’occasion pour l’entreprise de présenter sa démarche innovante pour pallier la baisse régulière de sa production, de l’ordre de 5 à 7% par an. L’entreprise, installée depuis 1992 en Lorraine, développe plusieurs partenariats avec des sociétés complémentaires œuvrant dans des secteurs aussi divers que le revêtement de sols, les panneaux isolants à base de bois ou encore la chimie verte. L’usine a su attirer ces nouveaux partenaires, notamment grâce à ses déchets (cendres de biomasse, copeaux de bois, déchets de collecte…) qu’elle recycle par leur biais, devenant ainsi leur fournisseur principal de matières premières. Retrouvez notre reportage exclusif dans le numéro de fin d’année de France Graphique (FG 344).

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16 IMPRINEWS PRESSE MAGAZINE

Culture Papier fait le point sur la presse territoriale

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’association Culture Papier recevait, mercredi 23 septembre à Paris, Bernard Deljarrie, délégué général de Cap’Com, le réseau de la communication publique et territoriale. Tous les deux ans, Cap’Com réalise une étude pour connaître la perception des Français sur la communication locale. Ce baromètre EpiceumHarris Interactive de la communication locale 2015 a été présenté par Bernard Deljarrie, qui a fait un point sur l’état actuel des publications territoriales et donné des pistes pour améliorer leur visibilité. Si les bulletins municipaux et autres publications émanant des collectivités territoriales font rarement parler d’eux, ils totalisent pourtant 10 % de la presse magazine en France. Chaque Français reçoit en moyenne une dizaine de titres par an chez lui. Ces parutions sont réalisées grâce aux budgets communication des collectivités locales, qui représentent généralement 1 % du budget total des collectivités.

DE MULTIPLES PARUTIONS La presse territoriale s’est fortement développée au cours des 15 dernières années. Cette croissance est liée à l’émergence des intercommunalités, qui publient leurs propres magazines. Deux tiers des agglomérations ont ainsi aujourd’hui leur propre publication. Les élections municipales de 2014 ont occasionné un vrai changement, notamment en raison des contraintes budgétaires. Peu de collectivités ont cependant supprimé leurs publications à la suite de ces changements. Le baromètre 2015 apporte un regard sur le crédit que les Français accordent à la communication des différentes collectivités publiques, sur les sujets qu’ils sou_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

L’étude a été présentée en avant-première pour Culture Papier par Bernard Deljarrie (troisième à droite).

haitent voir davantage abordés ainsi que l’usage qu’ils font des différents supports d’information. DES TITRES À LA PAGE Les habitants apprécient généralement leurs publications municipales. Ils sont ainsi 82% à souhaiter continuer à les recevoir. La pagination a néanmoins baissé et certaines publications ont changé de périodicité ou bien opté pour l’impression d’un numéro sur deux, l’autre moitié des publications étant disponibles en ligne. Ce mode de lecture est toutefois peu plébiscité par les citoyens, qui sont seulement 1% à rechercher des informations sur internet. Les titres conçus par les mairies, les communautés d’agglomération ou les régions se sont nettement améliorés ces dernières années. Proposant en moyenne 24 pages par numéro et 7 numéros par an, ces publications disposent pour la moitié d’entre elles d’une maquette de moins de trois ans. Sur les 1000 couvertures passées en revue par l’étude, les sujets abordés majoritairement sont la culture, le sport et les loisirs pratiqués

sur le territoire concerné. Viennent ensuite les questions d’urbanisme, d’aménagement et les projets de travaux. Les sujets les moins traités, pourtant plébiscités par les citoyens, concernent les finances, les tarifications des services publics, l’utilisation des impôts locaux, le rôle des élus et leur action sur le terrain. CONSEILLER POUR PERDURER Afin de profiter du dynamisme de ce segment, le délégué général de Cap’Com conseille aux imprimeurs de se montrer plus présents que jamais auprès des collectivités. Les seuils des marchés publics ayant été relevés à 25000 €, il faut se positionner sur des offres plus concurrentielles. « Si nous souhaitons voir ces publications perdurer, il faut conseiller les collectivités, notamment sur le choix du papier, a préconisé Bernard Deljarrie. Il faut leur démontrer que l’on peut imprimer différemment et leur présenter des nouveautés car avec les appels d’offres, les collectivités impriment facilement ailleurs que sur leurs territoires, voire hors de nos frontières », a-t-il conclu. ■


IMPRINEWS 17 INNOVATION

Canon Expo: trois jours pour présenter l’étendue de ses compétences ports de la production feuille à feuille. L’Océ ColorStream 3000 Z avait d’abord été conçue pour le marché japonais. Mais l’aspect compact de ce système d’impression jet d’encre couleur a intéressé la clientèle européenne. La presse produit des documents tels que courriers et mailings, des ouvrages pour le secteur de l’édition et d’autres travaux graphiques à des vitesses de 48 à 127 mètres/minute. Cette presse a permis de diifuser sur le salon un quotidien d’information, Expo Actu, en partenariat avec un imprimeur équipé de cette solution.

L

a Grande Halle de la Villette à Paris a accueilli, du 13 au 15 octobre, Canon Expo, un événement qui n’a lieu que tous les cinq ans. À cette occasion, le spécialiste des systèmes et solutions de gestion de l’image et du document a présenté ses innovations destinées aux professionnels. Cette année, la manifestation devait attirer entre 10000 et 11000 visiteurs, dont la moitié de Français, essentiellement des clients et des distributeurs. Dans son discours d’inauguration, Fujio Mitarai, président-directeur général de Canon Inc., a confirmé sa volonté d’être la référence dans le monde de l’imagerie, quels que soient les secteurs concernés. « Nous continuons à nous lancer des défis dans le monde de l’imagerie et nous nous centrons sur certains aspects prometteurs. Les images soutiennent la communication de système à sys-

tème, dans le cadre de l’internet des objets. Ce sont elles qui rendent la vie plus facile et plus sûre dans ce cadre, et nous sommes bien positionnés pour cela », a-t-il déclaré. LE FEUILLE À FEUILLE ALLIÉ À LA VITESSE Canon a mis l’accent sur les applications d’impression en pleine croissance sur de nombreux marchés, notamment l’impression de livres, la décoration et le marketing direct. Pour répondre à ces besoins, plusieurs solutions étaient proposées. La VarioPrint i300 présentée sur le salon permet à Canon de se positionner désormais sur le créneau du feuille à feuille. Cette presse jet d’encre feuille à feuille couleur haut volume, destinée principalement aux acteurs de l’éditique et du marketing direct, combine les avantages de la technologie jet d’encre en terme de productivité à la flexibilité des sup-

La Grande Halle de la villette a été découpée en quatre zones d’exposition en fonction des usages proposés : Life, Professional, Work et Society.

CAP SUR LA DIVERSIFICATION Pour répondre aux demandes d’imprimeurs souhaitant se diversifier dans le secteur des albums photo, la DreamLabo 5000 était également visible dans l’espace dédié à l’impression professionnelle. Destinée à la production, cette imprimante photo jet d’encre constitue une alternative à la technologie argentique conventionnelle pour produire une large gamme de travaux photo de première qualité. Commercialisée depuis peu, l’Océ ColorWave 910 est une imprimante numérique couleur grand format atteignant des cadences de 1000 m² à l’heure. Ce système jet d’encre en un passage propose une plieuse en ligne et un bac de réception grande capacité à deux magasins.Enfin, l’impression en relief a constitué la grande attraction de cette édition 2015. Actuellement en développement, la technologie d’Océ, nommée Projet Eiger, fonctionne à l’aide de caméras haute sensibilité pour balayer et enregistrer les détails exacts des objets 3D. Elle permet d’ajouter une dimension tactile supplémentaire aux conceptions en imprimant plusieurs couches d’encre sur une surface. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


18 LES CHIFFRES DE L’IDEP ACTIVITÉ DE L’IMPRIMERIE DE LABEUR EN FRANCE

120 100 80

- 4,5%

2,5%

- 1,5%

- 4,5%

- 2,5%

- 5,5% - 2,0%

60

- 2,5% 2014

Cumul janvier-août 2015/2014 : -3%

2015

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40

MÉTHODOLOGIE

MARCHÉ DU LIVRE La baromètre Observatoire des marchés-Institut de développement et d’expertise du plurimédia (Idep)/I+C est une enquête conduite, tous les deux mois, par le cabinet I+C pour le compte de l’Observatoire des marchés de la communication graphique et de l’Idep. Les grands acteurs de chaque marché sont interrogés. Le panel de 330 entreprises de toutes tailles, interrogées sur leurs principaux marchés, inclut des imprimeries de labeur, ainsi que des routeurs et des entreprises d’éditique pour certains marchés (imprimés publicitaires adressés, imprimés de gestion personnalisés). Rappelons que cette enquête de conjoncture donne des évolutions d’activité à périmètre constant ; ainsi, si une entreprise interrogée disparaît, elle est remplacée, dans le panel, par une entreprise ayant des caractéristiques similaires. Le baromètre n’a donc pas vocation à mesurer l’évolution d’activité structurelle du secteur d’une année sur l’autre, liée à des créations ou à des disparitions d’entreprises.

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Cumul janvier-août 2015/2014 : 0 %

10%

7%

8%

Cumul janvier-août 2015/2014 : 0 %

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- 3% - 5%

- 4%

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juillet

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MARCHÉ DES PÉRIODIQUES 6%

Cumul janvier-août 2015/2014 : -3,5 % Cumul janvier-août 2015/2014 : -3,5 %

4% 2%

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- 2%

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- 4%

- 5%

- 6%

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janvier

- 3%

février

mars

avril

mai

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juillet

août


LES CHIFFRES DE L’IDEP 19 MARCHÉ DES CATALOGUES 6%

Zoom

Cumul janvier-août 2015/2014 : -3 %

4%

3%

2%

UNE BAISSE DE 3 % DE JANVIER À AOÛT 2015

1%

0% - 2% - 4% - 6% - 8%

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- 5%

avril

mai

- 2%

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janvier

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août

MARCHÉS DE L’IMPRIMÉ PUBLICITAIRE Imprimés pub. adressés (cumul janvier-août 2015/2014 : -1 %) Imprimés pub. adressés (cumul janvier-août 2015/2014 : -1 %)

8%

Imprimés pub. adressés non adressés (cumul janvier-août 2015/2014: :-1 -1 %) %) Imprimés pub. non (cumul janvier-août 2015/2014 6%

5% 4%

4%

3% 2%

2%

0% 0% 0%

- 2%

- 1%

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- 1% - 2%

- 4%

- 3%

- 3%

- 4% - 4%

- 5%

- 6%

janvier

février

mars

avril

- 5%

mai

juin

juillet

août

RÉCAPITULATIF DES DIFFÉRENTS MARCHÉS

Production – Évolution du cumul de janvier-février 2015 par rapport aux mêmes mois 2014 Global tous imprimés

- 3,0%

Livres

- 0,0%

Périodiques

- 3,5%

Catalogues

- 3,0%

Imprimés publicitaires adressés

- 1,0%

Imprimés publicitaires non adressés

- 1,0%

Imprimés de gestion personnalisés

- 0,5%

Imprimés administratifs et commerciaux non personnalisés

- 1,5%

Selon le baromètre de l’Observatoire des marchés – Institut de développement et d’expertise du plurimédia (Idep) I + C, à périmètre constant, les tonnages de l’imprimerie de labeur ont baissé de 3% en France, au cours des huit premiers mois de l’année 2015 par rapport à la même période de 2014. Pour le marché du livre, le bilan est stable (0%) d’une année sur l’autre. Juillet (+3%) et août (+1%) sont dans le prolongement du mois de juin (+<Néant> 4%), après des mois d’avril et mai dans le rouge.Avec une activité en recul de 3,5% sur la période janvier-août 2015, le marché des périodiques poursuit sa chute. Depuis le début de l’année, seul mars a présenté un léger frémissement (+1%). Avec une baisse de 5% en août, les périodiques enregistrent l’un des plus mauvais chiffres de l’année. Le marché des catalogues n’est guère mieux loti. Depuis avril, tous les résultats enregistrés sont négatifs et la baisse de 2% au mois d’août constitue un moindre mal par rapport à l’ensemble de l’année. Sur les huit premiers mois de 2015, les marchés de l’imprimé publicitaire reculent de seulement 1%. Cependant, les mois de juillet et août présentent un cumul négatif: –4% et –5% pour les imprimés publicitaires adressés, –4% et –2% pour les imprimés publicitaires non adressés. Avec des baisses respectives de 0,5% et de 1,5%, les imprimés de gestion personnalisés et les imprimés administratifs et commerciaux non personnalisés connaissent des résultats assez similaires à ceux des imprimés publicitaires. Observatoire des marchés de la communication graphique, Institut de développement et d’expertise du plurimédia (Idep)

_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


20 IMPRISCOPE

Preview

PRATiquE

La valeur ajoutée constitue une des priorités affichées par le Syndicat de l’impression numérique et des services graphiques.

SYMPOSIUM DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE 2015

Ajouter de la valeur aux produits et aux services

l

e Syndicat de l’impression numérique et des services graphiques (SIN) propose avec l’édition 2015 de son Symposium de l’impression numérique un événement qui, tant dans la forme que dans le fond, entend quelque peu se démarquer des précédentes éditions. Il est vrai qu’en cette année 2015, il s’agit de la quinzième édition de cette manifestation, «qu’une nouvelle fois, nous avons voulu tournée vers le questionnement, la remise en cause, la recherche de nouvelles solutions ou de nouvelles pratiques», souligne Pierre Picard, président du SIN. Aux changements de date et de lieu, les responsables du SIN entendent introduire cette année encore plus d’échanges entre les différents acteurs du secteur. Ce sera notamment le cas lors des deux tables rondes qui seront organisées lors de cette journée et qui tourneront toutes les deux autour de la notion de valeur ajoutée véhiculée autour des produits et/ou des services. «Cet événement, c’est une journée conviviale d’apprentissage, de témoignages et de retours d’expériences sur la réalité de notre monde gra_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

phique», précise Pierre Picard, qui rappelle que si cette manifestation n’est évidemment pas comparable à un salon professionnel, elle n’en réunit pas moins sur un Espace Partenaires plusieurs fournisseurs du secteur. L’occasion d’assister à un certain nombre de démonstrations sur les matériels présentés ou les applications mises en avant. Cette année, le «plateau» devrait être de choix avec la présence de 18 sociétés telles que Antalis, NOVEMBRE Canon, CP Bourg, Groupe 2015 Club, HP, Kodak, Konica Minolta, Konica Minolta Sensing, Kurz, Mediagraf, Oki, Papeteries de Clairefontaine, Piney Bowes, Ricoh, Riso, Scodix/Global Graphic, Trias et, enfin, Xerox qui a rejoint le SIN courant octobre. Autant dire une belle brochette d’acteurs regroupés le temps d’une journée. «Ce Symposium 2015 va permettre de mieux comprendre les évolutions de nos métiers, de saisir les opportunités pour progresser et de découvrir peut-être ainsi de nouvelles pistes qui feront décoller le chiffre d’affaires de nos sociétés», confie Pierre Picard. ■

• Dates et lieux : 18 novembre 2015, de 8 h 00 à 22 h 00 Hôtel Marriott, 70, avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris • Programme et inscriptions en ligne : www.sin.fr

ANiMATiONS

• Philippe Grange, journalisteanimateur Faits & Chiffres, depuis plus de trente ans, est spécialisé en économie et technologie de l’information. Il aura en charge l’animation de la journée du Symposium. • Jean-Christophe Iafrate, président de Futurama et directeur de création associé de Crossmédia Lab, est diplômé de l’école Estienne et de l’Ecole des correcteurs. Il animera la table ronde consacrée à « La valeur ajoutée sur l’ennoblissement du document ». • Lucien Moons, consultant indépendant, Win Win Marketing, intervient auprès des entreprises actives dans le marché graphique. Il animera la table ronde consacrée à « La valeur ajoutée, c’est le service ! ».

PAROLES D’EXPERTS

• Henri Kaufman, directeur éditorial des Éditions Kawa. Son intervention aura pour thème « De la fracture numérique à l’ubérisation ».

• Lionel Meyer, cofondateur de Luxury Attitude. Son propos portera sur « De la satisfaction à l’enchantement du client : le luxe de la dimension humaine ». • Deborah Dorosz, ambassadeur Développement durable, Antalis. Sa communication portera sur « Le papier, votre atout principal pour une communication responsable et efficace ».

TABLES RONDES

• « La valeur ajoutée sur l’ennoblissement du document » rassemblera : Christophe Bégay, PreSales Consultant, PSD (Print Systems Division), Kodak, Maxime Dumesnil, dirigeant de DLW et de Maison Lack, Jacky Gérard, dirigeant de Quick Print, Victor Madelaine, chef de marché Numérique, Antalis, Loïc Maiche, dirigeant de la société ADM (Agence Dupli Média) et Fadi Sejaan, support Avant-Vente Couleur & Wide Format, Ricoh France. • « La valeur ajoutée, c’est le service ! », réunira : Romain Dutour, directeur général adjoint de Onprint, Julien Etienne, consultant/expert Solutions arts graphiques, Anne-Sophie Janelle, chef de produit Canon Big, Canon France et Eric Villemaire, directeur général de Icônes.


IMPRISCOPE 21

Agenda NOvEMBRE - DécEMBRE 2015 D

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29 17 NOVEMBRE

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30

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1

Euromanut CFIA propose sur près de 25000 m2 une offre COLLOQUE à l’ensemble CULTURE PAPIER* des acteurs À quelques jours de l’industrie de l’ouverture agroalimentaire et de la COP21, des professionnels le cinquième de l’équipement, colloque de Culture de l’emballage, Papier sera placé du marquage et sous le signe de la manutention, de la responsabilité toutes filières environnementale, industrielles sociale et sociétale confondues. du papier. «De la La première édition transmission orale d’Europack à la numérisation Euromanut CFIA, du savoir» en 2013, a su permettra convaincre tant de s’interroger les exposants sur le rôle ou (489 sociétés les rôles à jouer représentées) que pour le papier. les 9614 visiteurs. Deux tables rondes Europack figurent notamment Euromanut Lyon au programme, est le rendez-vous l’une sur les papiers, des professionnels la mémoire et de l’emballage, l’histoire, l’autre du conditionnement, sur la transmission du marquage et l’éducation. et de la manutention, L’occasion aussi tandis que le CFIA de délivrer trois (Carrefour coups de cœur des fournisseurs à de jeunes de l’industrie entreprises agroalimentaire) novatrices. rassemble, www.culturedepuis 19 ans, papier.com les fournisseurs 17-19 NOVEMBRE et équipementiers du secteur LYON (EUREXPO) à Rennes, Metz EUROPACK** et au Maroc. Fusion de deux www.europacksalons référents, euromanut-cfia.com Europack PARIS

25-26 NOVEMBRE

2–7 DÉCEMBRE

LA PRESSE AU FUTUR*

SALON DU LIVRE JEUNESSE*

PARIS

Rendez-vous incontournable pour les acteurs de la presse, La Presse au futur présentera les dernières solutions et les nouvelles perspectives du monde de la presse. Composée d’ateliers, d’un salon et de conférences, cette 9e édition rassemblera toutes les familles de presse (de la presse quotidienne nationale à la presse associative), ainsi que tous les supports: papier et digital. Elle va offrir l’occasion aux professionnels de se rencontrer, d’échanger et de répondre aux interrogations et motivations prospectives des éditeurs concernant l’adaptation de la presse face au tournant numérique. Une soixantaine d’exposants (éditeurs de logiciels, fournisseurs de solutions technologiques, prestataires de services innovants) participeront à cette manifestation axée autour de trois thèmes principaux: mieux produire, mieux diffuser, mieux vendre. www. lapresseaufutur.com

MONTREUIL (93)

La 31e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse en SeineSaint-Denis invite les visiteurs à passer de l’autre côté du miroir, en questionnant le rapport qu’entretiennent réalité et fiction. 150 auteurs européens sont attendus et quelque 700 rencontres, ateliers et autres conférences sont prévues.

Parmi les temps forts, mentionnons la scène graphique dédiée à l’image, qui invite le jeune public à découvrir comment la narration s’enrichit du dessin pour faire naître un jeu entre le texte et l’image et proposer plusieurs niveaux de lecture. De son côté, la scène vocale met en spectacle, contes, pièces de théatre, poésies, etc., tandis que la scène transmédia (transmédialité et hybridation

des supports) ouvre de nouvelles formes de création qui inspirent et s’inspirent de la littérature jeunesse. Quant à l’exposition «Wonderland, la logique du rêve», elle mettra à l’honneur Alice, le personnage de Lewis Carroll. www.slpj.fr

(*) Actu industries graphiques (**) Actu packaging

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22 ÉVÉNEMENT À l’occasion de la manifestation CIP4 France 2015, qui s’est déroulée courant octobre, l’Institut national polytechnique Grenoble INP-Pagora, école internationale du papier, de la communication imprimée et des biomatériaux, a accueilli les 8 et 9 octobre deux journées de rencontres autour de l’automatisation dans l’imprimerie, des applications web-to-print et cross-média.

CIP4 FRANCE 2015

Des flux de production de plus en plus automatisés Par Rodolphe Pailliez

_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


ÉVÉNEMENT 23

I

nitiées par l’organisation internationale de coopération pour l’intégration des process dans les opérations prépresse, presse et postpresse CIP4 (Cooperation for the Integration of Processes in Prepress, Press and Postpress), ces journées baptisées « Pagora Automation Days » ont été l’occasion de nombreux échanges entre fournisseurs et prestataires de services autour de retours d’expériences. Consacrés à l’automatisation des flux de production dans les environnements graphiques et numériques, ceux-ci ont permis de mieux comprendre et appréhender les enjeux économiques et techniques de l’automatisation de la chaîne graphique ainsi que les interconnexions papier-digital. ÉVOLUTION DU JDF ET NOUVELLE VERSION Ces journées animées par Bernard Pineaux, directeur adjoint de Grenoble INP-Pagora, et Lionel Chagas, enseignant-chercheur dans cet établissement, ont dans un premier temps fait le point sur les évolutions qui ont marqué les 15 dernières années en matière d’automatisation de la production graphique, au travers des activités du CIP4 créé en 2001 et des différentes versions du JDF (Job Definition Format) dont les prémisses remontent au début des années 2000. Aujourd’hui, le CIP4 compte environ 300 membres (imprimeurs, entreprises prépresse, fournisseurs de systèmes et logiciels arts graphiques, intégrateurs, distributeurs, consultants et enseignants), présents dans 37 pays à travers le monde. Membre du Comité directeur du CIP4 et par

ailleurs en charge de l’activité workflow au sein d’Heidelberg, Rainer Prosi a dévoilé à l’occasion de ces journées, la nouvelle version du JDF, baptisée xJDF. « Celle-ci vise à simplifier les interfaces, à rendre l’utilisation du JDF plus simple et à réduire tout ce qui pouvait être redondant au sein des précédentes versions », a-t-il résumé. AUTOMATISATION DES FLUX DANS L’IMPRIMERIE Que l’on évoque les solutions de type MIS (Management Information System, management du système d’information), ERP (Enterprise SUITE >

Rainer Prosi (CIP4). Rendre l’utilisation du JDF plus simple.

Les Pagora Automation Days ont été l’occasion pour Konica Minolta de présenter la presse Bizhub Press C1100.

Il s’agit d’amener les entreprises à être plus efficaces et plus réactives Patrick Vreven, EFI

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24 ÉVÉNEMENT

❶ 1. Rémy Touguay (PrintConseil). Prendre le temps d’analyser les données de production. 2. Jean-Charles Pic (Dicolor). Des solutions basées sur l’impression numérique et ses applications.

Le management du système d’information doit intégrer l’ensemble des outils d’impression, offset et numérique

Rémy Touguay, PrintConseil _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Resource Planning, progiciel de gestion intégré) ou GPAO (gestion de production assistée par ordinateur), il convient de rappeler qu’à l’origine, celles-ci ont été développées à destination d’opérations de simple devisage et à des fins de planning de production. « Dans ce domaine, la priorité des entreprises a été d’automatiser les devis et ce n’est qu’au fur et à mesure qu’ont été intégrées dans ces solutions d’automatisation d’autres fonctions qui ont débouché sur la mise en place de véritables solutions de management du système d’information », rappelle Rémy Touguay, gérant de la société PrintConseil et enseignant-formateur à l’école Estienne. Patrick Vreven, de EFI, le confirme, l’ensemble de ces outils ne sont pas uniquement dédiés aux industries graphiques et ont été développés en tout premier lieu et tous secteurs d’activité confondus, pour traiter les devis. « Le concept de management du système d’information a connu tout au long de cette période une forte évolution avec différents degrés d’intégration, pour passer de la gestion des flux administratifs à celle des flux de production », indique le représentant de EFI. Et de préciser : « Il s’est

agi progressivement de piloter dans les imprimeries les processus de fabrication de manière de plus en plus technique. » Il y a aujourd’hui un besoin grandissant d’informatisation, de la prise des commandes à leur livraison, confirme Rémy Touguay. Mais, ajoute-t-il, il convient aussi de bien prendre le temps d’analyser les données de production, de les exploiter. « L’automatisation du planning et de la production a marqué l’entrée du JDF dans l’entreprise », rappelle Patrick Vreven. Tout en soulignant que les imprimeries ont désormais à leur disposition des outils performants, il regrette néanmoins que ceux-ci soient encore souvent mal exploités. POUVOIR DISPOSER DE DONNÉES PLUS FIABLES L’automatisation, c’est désormais le « passage obligé », martèle le représentant de EFI, indiquant qu’en l’espace de vingt-cinq ans, celle-ci a permis de diviser environ par dix la taille des dossiers de fabrication. « Le fait de pouvoir disposer d’informations très rapides est d’autant plus important que les délais de fabrication sont de plus en plus réduits », indique par ailleurs Patrick Vreven. « Il faut amener les entreprises à être plus efficaces et plus réactives. Celles-ci ont impérativement besoin de données plus fiables, ce qui leur permet d’anticiper et d’être pro-actives. » En un mot, avoir une communication de l’information en temps réel et fiable à 100 % favorise un gain de temps au niveau de l’organisation de l’entreprise. Virginie Hamm-Boulard, de CPI, en est parfaitement consciente. « Le progiciel de gestion intégré dont nous sommes équipés constitue le cœur de notre système informatique. Toutes les commandes de nos clients sont intégrées en automatique dans cet ERP, qui prend en charge leur réception et permet de disposer en


ÉVÉNEMENT 25

sortie d’informations pouvant leur être transmises », indique-t-elle. « Ceci est d’autant plus important que nous imprimons à 80 % sur du papier appartenant à nos clients. Aussi ontils besoin d’avoir en retour un certain nombre d’informations relatives à la production », souligne la représentante de CPI. L’entreprise dispose à l’heure actuelle de deux flux d’informations différents, selon les quantités des commandes. « C’est là une étape transitoire, précise-t-elle. À terme, nous allons nous diriger vers un seul et même flux. » Pour Patrick Vreven et Rémy Touguay, si l’approche d’une production numérique est bien évidemment différente de celle d’une production « traditionnelle », il est néanmoins souhaitable que ce soit un même flux qui gère l’ensemble de la production au sein d’une entreprise imprimant à la fois en offset et en numérique. « Le management du système d’information doit intégrer l’ensemble des outils d’impression ; un seul outil doit être capable de prendre en compte les deux technologies », souligne Rémy Touguay. PLACE À L’HUMAIN « Nous nous devons de changer de manière de procéder et d’être plus rigoureux dans notre approche », confie Virginie Hamm-Boulard. « Si, au départ, le personnel est dans son ensemble réticent au changement de méthodes, par la suite, il ne veut plus revenir en arrière », reconnaît-elle. Ainsi que le souligne Isabelle Billeray-Rayel, de Dalim Software, il est indispensable de bien connaître son process afin de savoir où faire porter les efforts d’automatisation. « Comme dans tout projet, il y a dans ce domaine un fort besoin de rationalité. Il est indispensable de faire de ce projet un vrai projet d’entreprise », souligne-t-elle. Patrick Vreven est lui aussi convaincu de la dimension

Si l’on reste sur des processus traditionnels, il est alors difficile de développer des marges suffisantes Nicolas Etienne, XL Marketing Group

humaine de la question. « La complexité de la mise en place d’un système d’automatisation dans une imprimerie n’est rien par rapport aux changements humains générés », fait-il remarquer. « Il faut absolument intégrer l’humain dans le projet, sinon ça ne marchera pas. Il faut laisser l’humain s’adapter, il faut mettre des ressources dans une telle démarche », souligne le représentant de EFI. Celui-ci estime par ailleurs que l’introduction du JDF dans l’entreprise est plus du ressort du fournisseur que de l’imprimeur. « La mise en place du JDF est une chose très difficile à bien des égards », reconnaît Patrick Vreven. « Cela ne doit pas être le problème de l’imprimeur mais celui du ou des fournisseurs », ajoute-t-il, rejoint par le représentant de PrintConseil pour lequel également le problème n’est pas du ressort de l’uti-

Parmi les laboratoires de Grenoble INP-Pagora présentés aux participants, celui de l’électronique imprimée.

lisateur. « Pour cela, le JDF doit être un outil transparent. Lorsque vous conduisez une voiture, vous n’avez pas à être au fait de la mécanique ; tout ce dont vous avez besoin, c’est qu’elle vous permette d’aller d’un point A à un point B. Dans le cas du JDF, c’est exactement la même chose », souligne-t-il de façon imagée et explicite. LES ENJEUX DU WEB-TO-PRINT ET DU CROSS-MÉDIA Qu’il s’agisse de démarches web-toprint ou de type cross-média, l’automatisation est, là aussi, devenue un élément primordial des stratégies mises en place. Les journées Pagora Automation Days ont ainsi été l’occasion de souligner, d’une part que le succès de la vente en ligne de produits imprimés passe également par une automatisation poussée des process et, d’autre part, que cette SUITE > _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


26 ÉVÉNEMENT

même automatisation constitue un vecteur de croissance, dans le cadre de campagnes média imprimé personnalisé ou d’opérations crossmédia. Fondée en 1987, l’entreprise dijonnaise Dicolor se présente comme imprimeur 3.0 et se positionne aujourd’hui résolument comme une structure multicanal. « Jusqu’en 2010, nous avons développé en direction de professionnels une impression numérique de production avec, à la clef, quelque 600 clients », indique Jean-Charles Pic. « Depuis 2010, notre activité vise à développer des solutions basées sur l’impression numérique et ses applications du type webto-print, personnalisation, workflows automatiques, multicanal crossmédia », précise le représentant de Dicolor. Développant une activité tournée à 100 % vers les professionnels, Dicolor propose ainsi des plates-formes spécifiques à chacun de ses clients. Autant dire que l’entreprise travaille en flux tendu. « Nous archivons dans notre serveur tous nos fichiers dans un format haute définition prêt à être imprimé », indique Jean-Charles Pic. Aujourd’hui, les applications web-to-print représentent entre 10 et 20 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Chez Dicolor, la production est entièrement automatisée, sans aucune intervention humaine jusqu’aux postes impression. Pour autant, Jean-Charles Pic estime que la bonne question à se poser est la suivante : « Comment arriver à industrialiser le plus possible les process afin de raisonner non plus par rapport à un “job” mais par rapport à une file d’attente ? » Si l’activité web-to-print ne remonte qu’à la mi-2015 chez XL Marketing Group et ne représente encore de ce fait qu’environ 1 % du chiffre d’affaires de la société, Nicolas Etienne se fixe comme objectif que cette nouvelle activité entre d’ici à deux ou trois ans _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

pour moitié dans le CA de XL Marketing Group. Mais, reconnaît-il, « il faudra d’ici là réaliser les investissements nécessaires afin d’avoir un vrai accompagnement de l’offre ». Et de rappeler que le principe majeur du web-to-print réside dans les opérations d’amalgame.

DÉVELOPPER DES SOLUTIONS PÉRENNES DANS LE TEMPS Une analyse que partage également Joanny Rigollot, de Saxoprint. Travaillant essentiellement en offset, l’imprimeur en ligne d’origine allemande tire quant à lui 100 % de ses revenus du web-to-print. « Par consé-

Notre objectif est de favoriser le maximum de rebonds entre les différents médias que nous adressons Jean-Charles Pic, Dicolor

quent, toute notre activité est automatisée ; la totalité de nos commandes et de nos fichiers transitent par le web », rappelle-t-il. Et d’indiquer que si le cœur de cible de Saxoprint, ce sont les professionnels, la présence de l’entreprise sur internet incite également d’autres clients à [nous] questionner… Développant des solutions web-toprint depuis plus de dix ans avec une large palette de solutions correspondant à des problématiques différentes, Konica Minolta – par la voie de Laurent Sudres – estime que le web-to-print correspond à une logique d’instanténéité. Néanmoins, il convient d’accompagner en amont la mise en place d’une solution de ce type de temps de « réflexion, de matu-

ration et d’implication » pour reprendre ses propres termes. Et cela afin de développer des solutions pérennes. Concernant les stratégies d’automatisation, le représentant de XL Marketing Group entend également mettre en garde contre certaines dérives ou certains excès. « Si, à notre stade, nous contrôlons en automatique tous nos fichiers, il me semble en revanche difficile de vouloir automatiser l’ensemble du process », analyse Nicolas Etienne. « L’aspect humain demeure important ; il ne faut pas tuer la relation client », souligne-til, tout en reconnaissant qu’un certain niveau d’automatisation est nécessaire car « si l’on reste sur des processus traditionnels, il est alors difficile pour l’entreprise de développer des marges suffisantes ». Analysant le poids de l’automatisation dans les démarches web-to-print et cross-média, Frédéric Soulier, directeur technique de Caldera, préfère pour sa part parler de « projets », plutôt que de « produits », illustrant par là-même la démarche d’entreprise qui doit présider à de telles évolutions. « Il est indispensable d’avoir des actions commerciales et de promotion pour accompagner une stratégie web-to-print », assure de son côté Thierry Guerrand, responsable marketing Production Printing de Konica Minolta France, rappelant que 58 % des sociétés arrivées sur ce créneau de marché ont abandonné au bout de deux ans, faute notamment d’accompagnement commercial. LA PERSONNALISATION AU CŒUR DES STRATÉGIES « La force du numérique réside dans la possibilité de réaliser des documents unitaires et par voie de conséquence personnalisables », ajoute Joanny Rigollot, de Saxoprint. Néanmoins, comme le souligne pour Konica Minolta Laurent SUITE >



28 ÉVÉNEMENT

entre ces quatre médias, programmés et automatisés, dans des scénarios logiques. Notre démarche tourne résolument le dos à la communication dite en silo », précise-t-il. Dynamisme et automatisme sont les maîtres mots de cette démarche visant à une cohabitation intelligente entre chacun des médias. « L’impression numérique doit apporter de la liberté à nos clients », souligne encore Jean-Charles Pic. Interrogé sur la qualité des fichiers entrants, des fichiers clients, le dirigeant de Dicolor se veut rassurant. « Il y a une vingtaine d’années, c’était le Far West. Depuis, c’est de mieux en mieux. Nous ne sommes pas encore arrivés à 100 % de fiabilité mais il ne faudra plus encore beaucoup de temps pour y parvenir. Il est vrai que les outils sont là désormais pour aider nos clients à mettre au point des fichiers parfaitement exploitables », reconnaît-il.

Sudres, il faut un certain volume de commandes pour commencer à faire de la personnalisation et c’est souvent compliqué d’en faire dès lors que l’on sort d’un « format »… Pour Sébastien Blanchet, de Cross Média Lab, développer des campagnes marketing en one-to-one, en s’appuyant sur des outils à la fois print et digital, permet de viser à l’hyper-personnalisation. « Encore faut-il que ces campagnes crossmédia, que ces actions marketing s’appuient sur de véritables scénarios », indique-t-il. C’est d’ailleurs là tout le sens de la démarche de Dicolor. « À partir d’une base de données unique et centralisée, nous adressons des documents papier, des e-mail, des SMS, du web… le tout personnalisé », détaille Jean-Charles Pic. « Notre objectif est de favoriser le maximum de rebonds _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Cédric Caboche (5 Sept Étiquette). De l’importance de la gestion de l’information chez un fabricant d’étiquettes.

AUTOMATISATION ET EMBALLAGES : PARI RÉUSSI Enfin, ces Pagora Automation Days n’ont pas oublié de mettre en avant le secteur de l’emballage au travers de deux exemples réussis d’automatisation des process. Tout d’abord, celui du fabricant d’étiquettes 5 Sept Étiquette. Imprimant selon quatre techniques (offset waterless UV, flexo UV, numérique et sérigraphie UV) et transformant chaque année quelque 5 millions de mètres carrés de complexes adhésifs, l’entreprise vauclusienne a mis en place son système de management de l’information (MIS) en 2006 et obtenu, trois ans plus tard, un Award de l’Innovation remis par le CIP4 pour l’intégration du JDF dans le système MIS et les opérations prépresse avec l’aide de ses partenaires Esko et CERM. Pour Cédric Caboche, responsable prépresse et intégration des systèmes au sein de 5 Sept Étiquette, l’automatisation des

process vise en priorité quatre objectifs : satisfaire nos clients, mieux, plus vite et moins cher ; nous démarquer en augmentant notre niveau de services ; pouvoir gérer plus d’une centaine d’informations par commandes ; standardiser les échanges de données. « Chez 5 Sept Étiquette, la gestion de l’information est aussi importante que la transformation du papier », n’hésite pas à dire Cédric Caboche. Autre exemple dans le domaine de l’emballage avec la création sur le modèle du web-to-print de la solution web-to-plate au travers du site SoWebPlate.com. Cette solution mise au point par Olivier Brisson vise à proposer en ligne un service de fabrication de formes imprimantes pour le secteur de l’impression flexo. Disposant déjà d’une longue expérience dans ce domaine, Olivier Brisson s’est attaché les services de la société Esko pour créer ce service. Rappelant que la fabrication de formes imprimantes se trouve au cœur de l’activité de plusieurs acteurs de la chaîne de production d’un emballage (donneur d’ordres, agence de création, photograveur, imprimeur), il entend résoudre les questions tout à la fois de qualité, d’organisation et de rentabilité qui se posent à ces différents professionnels en offrant une solution qui privilégie rapidité et flexibilité. Démarrée au troisième trimestre 2013, celle-ci permet aujourd’hui de livrer dans ces conditions quelque 2 500 m2 de clichés photopolymères. Comme quoi, les solutions d’automatisation sont aujourd’hui de plus en plus présentes, à tous les stades et dans tous les secteurs d’activité de la chaîne de production graphique. Ce n’est pas là le moindre mérite des Pagora Automation Days que de l’avoir rappelé et souligné au travers de nombreux témoignages et retours d’expériences. ■



30 CHIFFRESCLEFS

21,5

C’est, en pourcentage, le volume de cartouches d’encre mises sur le marché français en 2014 et qui ont été collectées par les fabricants d’imprimantes, de copieurs et de multifonctions.

36000

Source: Cart’Touch, septembre 2015.

C’EST LE NOMBRE DE POSTES QUI SERAIENT CRÉÉS EN FRANCE DANS LE SECTEUR NUMÉRIQUE À L’HORIZON 2018, SELON UNE ÉTUDE FAVIEC, OPÉRATEUR PARITAIRE COLLECTEUR AGRÉÉ (OPCA) DES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE.

2

C’EST, EN MILLIONS, LE NOMBRE D’EXEMPLAIRES DU DERNIER ALBUM D’ASTÉRIX, « LE PAPYRUS DE CÉSAR » DESTINÉS AU MARCHÉ FRANÇAIS, SOIT LE PLUS GROS TIRAGE DE L’ÉDITION FRANÇAISE. TRADUIT DANS UNE VINGTAINE DE LANGUES, LE PREMIER TIRAGE PORTE SUR 4,2 MILLIONS D’EXEMPLAIRES !

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France Graphique est imprimé sur Sappi│Magno™ Satin 115 g/m².


14,6

C’est, en millions, le nombre de contribuables français qui déclarent aujourd’hui leurs revenus en ligne, soit seulement 40 % des foyers fiscaux optant pour une télédéclaration. Celle-ci devrait progressivement être obligatoire à partir de 2016.

CHIFFRESCLEFS 31

20,4 C’est, en pourcentage, le nombre de salariés français travaillant dans des micro-entreprises, soit 2,884 millions de personnes. Ces micro-entreprises sont au nombre de 3 001 329. Entre 2000 et 2014, leur nombre a progressé de 155 %. Source: Insee, Institut Think, TMO région.

346000 C’EST LE NOMBRE DE FAUX BILLETS EN CIRCULATION SAISIS EN FRANCE QUI, EN EUROPE, OCCUPE LA PREMIÈRE PLACE (42 %) DANS L’USAGE DES COUPURES CONTREFAITES. ELLE DEVANCE L’ITALIE (20 %), PREMIER PAYS DE PRODUCTION, L’ESPAGNE (12 %) ET L’ALLEMAGNE (7 %).

35

C’est, en pourcentage, la part des déchets électroniques recyclés en Europe, selon l’Organisation des Nations Unies, sur un total de 9,5 millions de tonnes générées chaque année. Un taux trop faible pour l’ONU, qui indique par ailleurs que 1,3 million de tonnes serait exportées vers l’étranger.

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32 INVESTIR VISCOM PARIS 2015

Des passerelles métiers confortées

L

a dernière édition du salon Viscom Paris, qui s’est déroulée du 29 septembre au 1er octobre, a été l’occasion pour les nombreux fournisseurs de ce secteur d’explorer de nouveaux débouchés, de dévoiler leurs applications et de concerner, par là-même, une large palette de métiers. Les fournisseurs de solutions d’impression en tête ont bien compris tous les avantages qu’il y a à créer, autour des technologies développées, des synergies avec des acteurs qui, d’emblée, n’étaient pas directement concernés par de telles applications ou par ce type de manifestation.

DES DÉCLINAISONS SUR DE NOMBREUX SUPPORTS La « palme » dans ce domaine revient sans doute à la société Epson qui, associée à la designer Sarah Amsellem, a en accompagnement de sa nouvelle gamme d’imprimantes à sublimation (SureColor _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

SC-F6200, SC-F7200 et SC-9200), exposé de façon originale et visuelle l’étendue des produits pouvant être réalisés selon cette technique, notamment dans l’univers de la décoration et des applications textiles. « Il existe de plus en plus de passerelles entre les différents métiers, et les axes de développement sont aujourd’hui nombreux », se réjouit Elisabeth Vilar-Bothin, responsable marché arts graphiques Epson France. Chez HP, qui présentait deux nouvelles imprimantes (HP PageWide XL 8000 et HP Latex 370), l’accent était, là aussi, clairement mis sur les applications. C’est ainsi que la HP Latex 370 est à même d’imprimer aussi bien sur des supports traditionnels que sur des textiles temporaires, des toiles et des papiers muraux. Concernant ces derniers, HP a présenté la version 3.0 de son logiciel Wall Art, destiné aux applications de décoration intérieure. Cette nouvelle version porte notamment sur une intégration web améliorée.

❸ 1. Hexis a développé sa gamme de films, notamment pour le total covering. 2. L’imprimante HP Latex 370, une des deux nouveautés présentées sur le salon.

Dans le même temps et dans le domaine des supports d’impression, HP a exposé plus d’une trentaine d’applications sur des matériaux très divers : canvas, textiles, films et papiers, vinyles et bannières, etc.

DES SOLUTIONS ET DES SERVICES Acteur important sur le marché de la production graphique, la société O2i Print a présenté pour sa part deux nouvelles solutions à plat 3. La sublimation au cœur des priorités Turboline, dont la HT 1610UV équipée d’une nouvelle génération de d’Epson. têtes piézoélectriques Ricoh Gen5. La démarche initiée par O2i est inté4. Zünd présentait ressante car significative de cerde nouveaux outils taines évolutions du secteur. « On voit pour ses tables à l’heure actuelle certains acteurs de de découpe. la production graphique migrer vers les créneaux du sign et du display », constate Nicolas Masson, directeur commercial. « Compte tenu notamment de la situation économique, des imprimeurs offset se montrent très attentifs au grand format. C’est l’occasion pour eux d’ajouter une


INVESTIR 33

❹ corde supplémentaire à leur arc », ajoute-t-il. « Dans le cadre des solutions et services que nous proposons à la profession, nous veillons à ce que les investissements qui sont réalisés soient raisonnables avec un amortissement relativement court et judicieux », conclut Nicolas Masson. DE NOUVEAUX OUTILS DE DÉCOUPE La marque du spécialiste suisse de la découpe Zünd était représentée par son revendeur exclusif en France, Grafitroniks. Elle a dévoilé deux nouveautés pour ses tables de découpe numérique. Sur la table modulaire G3, un chargeur d’outils automatique a été mis en avant. Le système de découpe Zünd S3 a quant à lui été présenté avec sa broche de fraisage de 1 kW. Sur le stand d’Horizon Numeric, représentant de marques d’imprimantes numériques, on a pu découvrir la nouvelle table de découpe grand format F2630 de Summa. Cette dernière dispose d’une zone

de découpe de 265 cm x 305 cm et permet l’utilisation de supports audelà de 270 cm d’épaisseur. Elle est organisée en douze zones de travail qui peuvent être activées ou désactivées automatiquement. FILMS, ADHÉSIFS ET SUPPORTS D’IMPRESSION Situé en début de salon, le stand de Spandex a permis d’avoir un aperçu des produits de différentes marques. Parmi les nouveautés visibles sur le stand, Avery Dennison a exposé son film pour le total covering. Ce vinyle adhésif MPI 1104 coulé blanc brillant a été développé pour offrir une excellente imprimabilité avec les encres UV, solvants, écosolvants et latex. Pour les mêmes applications, le fournisseur a également élargi sa gamme de couleurs disponibles sur le produit Supreme Wrapping Film avec désormais plus de 86 coloris, finitions et textures. Sur ce créneau également, Hexis a présenté trois nouveautés à l’occasion du salon : tout d’abord, le

Skintac HX500WG2 répondant aux exigences actuelles du développement durable. Ce film en polyuréthane de 50 microns d’épaisseur sans PVC, sans phtalates et sans solvant, permet de faire du total covering. Il est imprimable en latex, UV et encres à solvants et écosolvants. Autre nouveauté, le film adhésif Skintac Chrome pour un effet miroir avec sept coloris différents, conçu pour la décoration et la pose sur véhicules. Enfin, le Bodyfence est un film de protection de carrosserie transparent en polyuréthane de 150 microns auto-cicatrisant en cas de rayure. Ses propriétés pourront être intéressantes pour d’autres applications en extérieur. 3A Composites a aussi innové avec Dispa, un panneau d’affichage doté d’un noyau papier gaufré. Ce dernier, idéal pour les promotions commerciales à court terme, est composé à 100 % de fibres de cellulose et est donc entièrement recyclable. Il est adapté à l’impression en numérique aussi bien qu’en sérigraphie, convient parfaitement pour le laminage recto-verso de feuilles offset préimprimées, peut être découpé au moyen d’une cisaille-guillotine et est approprié pour l’estampage, même sans outil spécial. Enfin, exposant pour la première fois sur le salon Viscom, la société lyonnaise Waslight a mis sur son stand un véhicule recouvert de film électroluminescent. Ce produit, dont elle est le distributeur exclusif sur le territoire, a été développé par la marque The Electroluminescent Store. Outre une consommation d’énergie réduite (2.79 MW/cm2), ce film présente de nombreux avantages : son faible poids (420 gr/m2), son épaisseur (300 µm), sa durabilité (20 000 heures en continu et 30 000 heures en clignotement) ainsi que son adaptabilité à tous les types de surface. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


34 INVESTIR CONSOMMABLES

Nouvelles encres écosolvants grand format

S

un Chemical, spécialiste des encres et pigments d’imprimerie, lance sa nouvelle gamme d’encres à écosolvants Streamline ESL 2, à destination des modèles d’imprimantes grand format à écosolvants Roland Pro 4. Cette nouvelle série d’encres a été spécialement conçue pour remplacer les encres Roland Eco Sol Max II compatibles avec les modèles d’imprimantes grand format à écosolvants Roland Pro 4 (XF 640, XR 640, Versa Express RF 640 et Versa CAMM VSi). Streamline ESL 2 utilise la technologie à écosolvant HPQ-LO (High Print Quality-Low Odour, en français : haute qualité d’impression, faible odeur), avantage considérable pour les imprimantes installées dans les espaces confinés.

La gamme se compose de sept couleurs : encres CMJN avec un jaune repensé sans nickel, auxquelles s’ajoutent le cyan clair, le magenta clair et un nouveau noir clair. Les couleurs de la gamme ESL 2 s’alignent parfaitement sur celles de la

Des encres destinées aux imprimantes grand format de Roland.

série Roland Eco Sol Max II, ce qui permet d’éviter la configuration d’un profil différent de celui des encres d’origine. Les encres peuvent également être utilisées avec les cartouches Roland pour une meilleure transition et un moindre volume de déchets. La gamme ESL 2 a été conçue et fabriquée au siège de Sun Chemical à Midsomer Norton, au RoyaumeUni. La série se décline en cartouches de 440 ml et en flacons d’un litre. Ces produits sont compatibles avec les systèmes d’alimentation en encre par réservoir Streamline de Sun Chemical spécialement conçus pour les imprimantes Roland Pro. Sun Chemical continuera de proposer ses encres ESL HPQ-LO aux clients utilisant les modèles Roland Pro 2 et Pro 3. ■

DESIGN

Livre imprimé et support interactif

A

vec Sooon, la banque d’images Fotolia propose tout à la fois un guide imprimé et un site web prospectif sur le design. Réalisé avec le concours d’experts, il a pour objectif d’aider les professionnels à appréhender les innovations futures. Ce guide constitue un projet novateur, tant par son contenu que par la forme qu’il revêt. Livre de 68 pages imprimé à 50000 exemplaires par Exaprint, il constitue également un support interactif, relié par commande vocale au site web dédié, www.sooon.fr. Grâce à cette navigation par l’audio, il se présente comme une passerelle entre print et web. Afin de profiter de cette fonction, le lecteur doit se rendre sur soon.me via son navigateur Google _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Chrome. Une fois le micro reconnu, il suffit de parler à Jefffrey (le nom de l’assistant audio) en prononçant les commandes vocales présentes dans le livre. L’assistant audio amène alors le lecteur directement à la suite de

Une passerelle entre print et web et un support interactif sur les tendances du design.

l’article ou vers des contenus additionnels enrichis (vidéos, images, liens, etc.). Ce guide bénéficie d’une vingtaine de contributions de designers de renom réparties entre futur proche et futur lointain. Tant il est vrai que «la meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer» comme l’affirmait Peter Drucker dont la citation figure en quatrième de couverture. «En seulement trente ans, les créatifs ont dû s’adapter à plusieurs révolutions majeures dans leur métier. Le passage du papier à l’écran, avec l’arrivée du web et son écosystème mondial, a totalement fait évoluer les manières de communiquer », souligne dans l’édito, Karen Seror, directrice de la communication de Fotolia France. ■


INVESTIR 35 LOGICIELS

Améliorer la qualité des images

A

méliorer rapidement la qualité des images de façon entièrement automatique et réduire les coûts d’utilisation de l’encre, tout en optimisant la qualité des couleurs, tels sont les objectifs des nouveaux logiciels IntelliTune et Optilnk proposés par Agfa Graphics. Arkitex Enhance IntelliTune est destiné aux imprimeurs de journaux utilisant de grandes quantités d’images de qualité différente et provenant de sources très variées. Avec la version 5 d’IntelliTune, Agfa Graphics a introduit de nouvelles fonctionnalités dont Perceptual Image Processing (traitement perceptif des images). Utilisant un espace de travail indépendant du périphérique, il permet des résultats uniformes, après le traitement de tous types d’images (gris, RVB,

CMJN), et intègre le paramétrage USM sélectif pour l’amélioration de la netteté et le lissage. C’est ainsi que le filtrage des tons chair peut lisser ceux-ci en améliorant dans le même temps la netteté du reste de l’image. Cette nouvelle version

Lisser les tons chair en améliorant dans le même temps la netteté du reste de l’image.

favorise un traitement supérieur des tons chair et met en œuvre un lissage permettant de préserver les contours avec une protection réduisant le bruit indésirable dans les images. De son côté, Arkitex Enhance Optilnk est conçu pour les imprimeurs qui souhaitent réduire les coûts d’utilisation de l’encre, tout en améliorant la qualité des couleurs. Il offre également une meilleure stabilité sur la presse. Le nouvel USM, le filtrage des tons chair et la réduction du bruit conçus pour IntelliTune s’appliquent également à Optilnk. La nouvelle version 5 utilise en outre la technologie Dynamic Low-Ink Coverage (faible consommation d’encre dynamique), qui permet de réaliser des économies d’encre, tout en conservant la qualité des impressions. ■

GRAND FORMAT

Simplifier la production

A

près avoir lancé, en 2013, la série d’imprimantes grand format KIP 70, Konica Minolta présente une nouvelle gamme de systèmes d’impression couleur grand format, sous la référence KIP 800. Cette nouvelle série couleur comprend cinq modèles distincts équipés de deux ou quatre bobines, soit deux imprimantes KIP 850 et KIP 870 et trois multifonctions KIP 860, KIP 880 et KIP 890. Intégrant un scanner, ces différents modèles sont dotés du contrôleur KIP K permettant, selon les responsables de Konica Minolta, d’améliorer la productivité et de simplifier les processus de production. L’ensemble des modèles de cette nouvelle série s’adresse plus spéci-

fiquement aux architectes, aux ingénieurs et professionnels du bâtiment pour la réalisation de travaux tels que plans, études, etc. « Ces nouveaux modèles sont idéalement placés sur le segment CAO dans la mesure où le pilote intégré HDI AutoCAD – certifié AutoCAD – autorise l’impression directe depuis l’application », souligne le constructeur. À noter que le logiciel KIP System K dispose d’un écran de 12 pouces et d’une interface tactile KIP Touch permettant de paramétrer le système et les fonctions d’impression comme sur une tablette. Par ailleurs, les utilisateurs ont accès à diverses possibilités pour se connecter à des services de stockage de fichiers dans le Cloud. Cette série KIP 800 fait appel à un

La série KIP 800 s’adresse plus particulièrement aux architectes, ingénieurs et professionnels du bâtiment pour la réalisation de plans ou d’études.

système à encre sèche CMJN et à des cartouches toner de haute capacité. « L’utilisateur bénéficie d’une cadence de production de 268 m2 à l’heure, en couleur ou en noir et blanc, d’une fonction d’étalonnage automatique et de la technologie à commutation rapide des modèles à deux et quatre bobines », indiquent les responsables de Konica Minolta. Chacun des modèles de la série est doté de plusieurs modes de veille et de dispositifs d’économie d’énergie. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


36 INVESTIR JOURNAUX

Nouvelle plaque violette

D

estinée à la production de journaux et aux applications d’impression de labeur, la nouvelle plaque offset violette développée par Kodak est compatible avec les CtP violets ainsi qu’avec la plupart des équipements de fabrication de plaques leaders sur le marché. Cette plaque numérique, Kodak Libra VP, peut faire l’objet d’un traitement conventionnel ou d’une chimie simple rationalisée. « Les imprimeurs de journaux qui traitent les plaques de manière conventionnelle peuvent simplifier le traitement et réduire leur impact écologique, en remplaçant leur révélateur et leur régénérateur par un module de finition de rinçage à fai-

ble pH », indiquent les responsables de la division Systèmes pour l’impression de Kodak. « En utilisant le même module de finition, les imprimeurs qui souhaitent accroître leur efficacité et économiser l’eau peuvent choisir une chimie simple, qui élimine les étapes de prélavage et de post-rinçage à l’aide d’une développeuse conventionnelle modifiée ou d’une unité de rinçage dédiée. » Cette nouvelle plaque permet des longueurs de tirages comprises entre 300 000 impressions dans le cas d’utilisation de chimies simples et 350 000 impressions avec un traitement conventionnel. En termes de linéature, elle permet des finesses de trames comprises entre 60 lignes/cm (trames classiques) et

Une nouvelle plaque violette pour des tirages de journaux entre 300 000 et 350 000 impressions.

70 lignes/cm (trames hybrides). « La plaque Libra VP est destinée à rendre les processus de production plus efficaces, plus rentables et plus éco-responsables », affirme Brad W. Kruchten, président de la division Systèmes pour l’impression et vice-président directeur de Eastman Kodak Company. Cette nouvelle plaque a été officiellement dévoilée lors de la WAN-IFRA 2015, début octobre à Hambourg (Allemagne). ■

INTERACTIVITÉ

Des contenus imprimés enrichis

R

icoh Europe annonce la sortie de nouvelles fonctionnalités pour son offre Clickable Paper conçue pour rendre un contenu imprimé interactif. Objectif : permettre aux fournisseurs de services d’impression de proposer à leurs clients des prestations plus centrées et basées sur leurs besoins. À venir également, la personnalisation du logiciel permettant à ces mêmes clients d’intégrer Clickable Paper au sein de leurs propres applications. Clickable Paper fonctionne grâce à un logiciel de reconnaissance graphique basé sur la technologie Ricoh Visual Search développé par Ricoh Innovations. Grâce à elle, les documents imprimés sont réutilisables en activant des zones cliquables ou des points d’intérêts (hotspots) sans avoir à marquer, modifier ou reformater les documents sources. Une fois recon_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Dépasser la simple page statique pour offrir une valeur ajoutée significative.

nues par le téléphone de l’utilisateur, ces zones établissent une connexion avec du contenu enrichi. «La communication dépasse alors la simple

page statique pour offrir aux lecteurs une valeur ajoutée significative», soulignent les responsables de Ricoh Europe. Jusqu’à présent, Ricoh était le seul acteur impliqué dans le processus de création du contenu. Grâce à la nouvelle mise à jour disponible, les prestataires de services d’impression peuvent désormais prendre en charge eux-mêmes le processus. «Cette mise à jour permet de garantir une production plus rapide. Par ailleurs, les hotspots peuvent maintenant être gérés par plusieurs personnes en même temps pour une meilleure adaptation du contenu et plus de réactivité », indique Graham Moore, directeur du développement des ventes chez Ricoh Europe. La prochaine phase de développement portera sur l’harmonisation des hotspots avec les propres couleurs des clients. ■



38 CRÉER La Bibliothèque nationale de France (BNF) présente à Paris, jusqu’au 22 novembre 2015, l’exposition Graphisme contemporain et engagement(s), qui réunit vingt-sept graphistes travaillant en France et propose un choix de travaux réalisés depuis quinze ans dans les champs politique, social et humanitaire.

LES LANGAGES DE LA TYPO Par Rodolphe Pailliez

Camarades graphistes, engagez-vous !

D

ans l’ambiance feutrée de la Bibliothèque nationale de France (BNF), les murs de l’allée Julien-Cain, où se tient l’exposition Graphisme contemporain et engagement(s), résonnent de revendications et d’appels à la lutte ou à la révolte, qu’atténuent à peine le bel ordonnancement de l’accrochage des affiches aux cimaises et la présentation soignée des livres et autres documents imprimés dans les vitrines. « Oui ! au droit de vote des étrangers », « Pas d’avenir sans utopie ! », « Rêve générale », « Il n’y a pas d’étrangers, il n’y a que des gens qu’on ne connaît pas encore ! », « Liberté, fraternité, égalité », proclament ainsi les affiches exposées, signées respectivement Thierry Sarfis, Jil Daniel, Gérard Paris-Clavel, Pascal Colrat et Nous Travaillons Ensemble. Dans ce parcours d’engagement(s) qui sonne comme une somme de révoltes, de coups de gueule et de cris du cœur, reviennent comme fil conducteur des noms d’associations, d’ateliers, de groupements, de collectifs au sein desquels, un jour ou l’autre, certains des graphistes exposés ont travaillé, contribuant à nourrir une pérennité, une continuité du mouvement et des actions. _343 OCTOBRE- NOVEMBRE 2015

Citons, en premier lieu, Grapus, groupement post-soixante-huitard de graphistes créé en 1970 avec l’intention de « changer la vie ». Il perdura jusqu’en 1990, menant de front recherche graphique et engagement politique, social et culturel. Une demi-douzaine des graphistes participant à cette exposition en a fait partie : Pierre Bernard et Gérard Paris-Clavel, deux de ses fondateurs, Alex Jordan, Vincent Perrottet, Malte Martin ou encore Anne-Marie Latrémolière. DES PROJETS PARTICIPATIFS ET PLURIDISCIPLINAIRES En dehors du mythique Grapus, l’exposition met en lumière les démarches et des travaux

d’ateliers, certes moins médiatiques, mais aussi prolifiques et engagés qu’ont, un jour ou l’autre, fréquenté de nombreux artistes. À commencer par les ateliers Nous Travaillons Ensemble (NTE) – fondé, entre autres, par Alex Jordan –, Fabrication Maison – créé par Jean-Marc Bretegnier après un passage à NTE –, Formes Vives, etc. Autant de noms qui portent en leurs fondements des projets participatifs et pluridisciplinaires. La banlieue parisienne, à commencer par le département de la Seine-Saint-Denis (avec des implications dans des villes comme Aubervilliers, qui accueille, depuis 1992, le fonds Grapus, Bagnolet, Bobigny, La Courneuve, Le Blanc-Mesnil, SUITE >

Focus

Jusqu’au 22 novembre Exposition Graphisme contemporain et engagement(s), avec un choix de travaux de vingt-sept graphistes travaillant en France réalisés depuis 2000. Jusqu’au 22 novembre 2015. BNF, site François-Mitterrand, allée Julien-Cain, quai François-Mauriac, 75013 Paris. Accès libre, du mardi au samedi de 9 h 00 à 20 h 00, le dimanche de 13 h 00 à 19 h 00 et le lundi de 14 h 00 à 20 h 00. Fermé les jours fériés. w w w.b n f .f r France Graphique est imprimé sur Sappi│Magno™ Satin 115 g/m².


CRÉER 39

Focus

MALTE MARTIN: FAIS-MOI SIGNE!

Vier 5

Vincent Perrottet

Les Éditions de l’Œil publient Fais-moi signe !, un livre qui relate l’intervention du graphiste Malte Martin au pôle Molière des Mureaux (Yvelines), à une trentaine de kilomètres de Versailles et une vingtaine de Mantes-la-Jolie. Après la destruction, en octobre 2010, de la tour Molière et celle des tours Iris et Nénuphar, en 2012, un nouveau pôle Molière a vu le jour, inauguré le 13 février 2015. Celui-ci regroupe, dans un quartier en rénovation, un ensemble de services publics : crèche, maternelle, école primaire, salles multifonctions, restaurant, café des parents, etc. Dans le cadre du 1 % artistique, Malte Martin a réalisé la signalétique de ce nouveau quartier avec le souci que ce 1 % artistique ne porte pas seulement sur le bâti, mais aussi sur l’appropriation des signes et des lieux par les habitants. Au cours du chantier, différents ateliers jeux visuels ont été organisés auprès des adultes et des enfants sous le titre Fais-moi signe !

Elsa Maillot

Bruno Souêtre

Ronald Curchod

Gérard Paris-Clavel

Malte Martin a proposé, à cette occasion, un vocabulaire simple où chaque bâtiment du pôle a sa couleur et sa forme, sans passer par les mots. Au lieu d’être pensé comme un objet ou comme un mobilier qu’on rajoute, cette signalétique-signe a été conçue en interaction avec le geste architectural.

Fai s -m o i si g n e ! , L es Éd i t i o n s d e l ’ Œi l , t ex t es Séb as t i en Th i ér y et Pi er r e Ou d ar t , 14,5 x 21 c m , 96 p ag es , 15 €.

Vanessa Vérillon

Ruedi Baur

Sébastien Marchal


40 CRÉER

Dugudus (Régis Léger)

Malte Martin Nous Travaillons Ensemble

Montreuil, etc.) se distingue aussi comme terre d’engagements privilégiés, même si la province n’est pas en reste. Si l’engagement prend souvent des connotations locales, de proximité, les champs politique, social et humanitaire explorés, dépassent, la plupart du temps, ce type de clivages. Auteur d’affiches pour le Parti socialiste, pour des syndicats (la Confédération générale du travail, CGT), pour des organisations sociales (le Centre national du livre, CNL) ou des municipalités (Bagnolet, Montreuil), Claude Baillargeon résume le sens et la portée d’un graphisme engagé : « L’image est une rencontre qui interroge et dérange. Il m’est impossible de parler de mes images sans parler de mes idées, pour la bonne raison que mes images sont l’expression de ce que je pense. Je me considère comme affichiste et comme photographe. En un mot, on pourrait dire photographiste. » POLITIQUE, SOCIAL ET HUMANITAIRE L’engagement est pluriel, même si les frontières entre engagement politique, social et humanitaire sont ténues et poreuses. Comme le souligne un texte présenté en marge des travaux de Thierry Sarfis dans les domaines de la communication sociale et institutionnelle, les affiches rassemblées lors de cette exposition ont une double caractéristique. « D’une part, elles informent sur des actions liées à la lutte contre des aspects de la ségrégation urbaine. D’autre part, elles forment nos regards grâce à la diversité des formes utilisées. » Et plus précisément : « D’un point de vue politique, la pluralité des solutions retenues favorise l’ouverture démocratique : la variété des styles participe à la formation du goût et l’ensemble constitue un moment d’éducation populaire. » _343 OCTOBRE- NOVEMBRE 2015

Guillaume Lanneau, graphiste né en 1970, a très vite fait le constat d’un appauvrissement de la commande politique et s’est impliqué dans le syndicalisme en devenant cosecrétaire général du Syndicat national des artistes plasticiens CGT (SNAP-CGT). C’est faute de parvenir à faire exister ses images dans une relation d’échange et de diffusion qu’il a fait sien cet engagement, participant notamment à la réalisation de L’Atelier, journal du syndicat. Celui-ci défend, depuis 1977, l’ensemble des auteurs des arts visuels (peintres, sculpteurs, graphistes, photographes, céramistes, installateurs, vidéastes, etc.) dans une « logique de solidarité interprofessionnelle ». Collaborant depuis une vingtaine d’années avec la municipalité d’Aubervilliers, l’atelier Nous Travaillons Ensemble a choisi, pour le 14 juillet 2007, de rappeler l’origine de la fête en mettant en avant la devise républicaine légèrement remaniée « Liberté, fraternité, égalité », et surtout en proposant – dans une version refusée –, d’y ajouter les questions « Pour qui ? » et « Pour quand ? ». Bien avant de rejoindre l’atelier Nous Travaillons Ensemble et de créer Fabrication Maison, Jean-Marc Bretegnier s’est engagé, à partir de 1989, dans un graphisme à caractère social, avec des ateliers pour enfants, puis auprès d’un public varié rencontré lors de résidences d’artiste. Avec Fabrication Maison, Virginie Legrand et Magali Ohlmann, il a poursuivi dans cette voie par l’intermédiaire d’ateliers participatifs et de projets de développement local au sein d’écoles, d’associations, de collectivités, de quartiers, etc. Au travers de la structure Agrafmobile, Malte Martin (lire focus, p. 39) multiplie les interventions graphiques et artistiques dans l’espace public. Attentif à l’environnement visuel, aux politiques publiques et

sociales, il anime aussi des ateliers de création graphique au sein de quartiers ou d’écoles. Dans le cadre de cet engagement social, l’exemple du Secours populaire français est assez exemplaire. L’accompagnement graphique de l’association a commencé, en 1981, au sein de Grapus, avec la création de la main ailée devenue logotype. Après avoir été confié à l’atelier Nous Travaillons Ensemble, cet accompagnement graphique est, depuis 2000, entre les mains de l’Atelier de création graphique. Est-ce dans cette rubrique – mais qu’importe – qu’il faut placer l’œuvre graphique monumentale réalisée par Pierre di Sciullo, avec l’inscription des 600 000 noms de soldats de la guerre de 1914-1918 au mémorial international Notre-Dame-de-Lorette, dit Anneau de la Mémoire, dans le Nord – Pasde-Calais ? FONCTION CULTURELLE ET D’UTILITÉ PUBLIQUE C’est « avec la conviction que le graphisme a une fonction culturelle et d’utilité publique » que Pierre Bernard a créé, en 1990, l’Atelier de création graphique après avoir été, vingt ans plus tôt, l’un des trois fondateurs de Grapus. Cette double fonction, ils sont nombreux à la revendiquer. À commencer par Gérard Paris-Clavel qui, avec l’association d’éducation populaire et pluridisciplinaire Ne Pas Plier, milite « pour qu’aux signes de la misère ne vienne s’ajouter la misère des signes ». Même préoccupation pour Bruno Souêtre qui, chaque mois, met à disposition une fenêtre de son atelier au service de l’image d’un(e) invité(e) comme « une alternative à la médiocrité des images qui parsèment l’espace public ». ■



42 CRÉER ÉDITION

Casser les codes

Depuis trois ans, l’éditeur Lexis Nexis propose ses Codes bleus sous des jaquettes originales ornées de créations contemporaines. Cette année, elles sont l’œuvre de YAK, et mettent en scène son personnage fétiche, Elyx. Objectif : casser les codes ou les rendre plus accessibles...

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Focus LE CONTEXTE

Éditeur juridique de référence, Lexis Nexis est un acteur majeur dans les services d’information et les solutions de gestion pour les professionnels. L’entreprise s’appuie sur une expertise éditoriale centenaire et sur une technologie de pointe pour apporter aux professionnels une vaste gamme de produits et de services. Parmi ces produits, figure la collection des Codes bleus (civil, pénal, procédure pénale, procédure civile, commerce) que Lexis Nexis a décidé, il y a trois ans, de doter de jaquettes originales en confiant leur réalisation à un artiste contemporain. Objectif : innover à chaque rentrée, casser les codes et apporter de la fraîcheur et un regard neuf sur ces codes fondateurs et structurants pour la société française.

LA RÉALISATION

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Collection. Cinq Codes bleus 2016, « illustrés en couverture » et en édition limitée, sont concernés par cette opération : le Code civil, le Code pénal, le Code de procédure pénale, le Code de procédure civile et le Code de commerce. _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

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Réalisation. Le traitement informatique et la composition des Codes sont réalisés par Maury Imprimeur, à Malesherbes (Loiret) et l’impression est effectuée par Normandie Roto Impression, à Lonrai (Orne).

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Couverture. Né en 2011 sous la plume de YAK, le personnage d’Elyx a rapidement été projeté dans l’ère post-digitale par l’intermédiaire des réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Twitter), mais aussi dans la presse, et désormais en édition.

Le lancement du millésime 2016 des Codes bleus de Lexis Nexis s’est déroulé le 10 septembre, à Paris, en présence de l’auteur des couvertures, YAK (Yacine Ait Kaci). Chacune des cinq couvertures reprend son petit personnage virtuel Elyx dans des positions et des attitudes différentes. Se promenant à travers le monde avec un regard espiègle et un sourire communicatif, Elyx défend la bonne humeur comme valeur. Pour les responsables de Lexis Nexis, il s’agit d’une alliance audacieuse entre une mascotte virtuelle et des codes fondateurs. Une collaboration inattendue, mais rafraîchissante.

QUI A FAIT QUOI ? Éditeur : Lexis Nexis (Paris) Traitement informatique, composition : Maury Imprimeur Impression : Normandie Roto Impression


EMBALLAGE

Un coffret prestigieux

Focus LE CONTEXTE

Distributeur de nombreux supports (des plaques, des bâches, des vinyles, des papiers, etc.) destinés aux secteurs de la publicité sur lieu de vente (PLV), de la communication et des arts graphiques, Igepa Forum – nouvelle filiale française d’Igepa Group, résultant de la reprise de la société Forum Distribution – souhaitait, pour se faire mieux connaître, réaliser une opération à la fois créative, originale et innovante. À l’occasion du salon Viscom Paris où il était exposant, Igepa Forum a présenté un coffret d’échantillons de plaques édité à 60 exemplaires numérotés et signés.

LA RÉALISATION

Ce coffret lancé par Lulu Productions, agence de communication par l’art spécialisée en conseil et en stratégie artistique, renferme les œuvres de quatre artistes ayant chacun travaillé des matières issues de la collection d’Igepa Forum, telles que l’aluminium, le polyester, le plexiglas, le polystyrène, etc. Abordées à travers des photographies, des sculptures ou des dessins, ces matières apparaissent sous un nouvel angle. Sublimées, elles prennent une autre dimension. « Nous voulons nous faire connaître en France et établir une offre de produits séduisante pour les métiers graphiques. En tant que challenger, nous voulons nous différencier par notre approche créative, novatrice et de services », indique Michael Buvens, directeur France d’Igepa Forum. _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


44 CRÉER ENNOBLISSEMENT

Focus

Un outil de séduction

LE CONTEXTE

« Imprimer sur des papiers de création en numérique n’est pas compliqué, mais connaître la palette des possibilités d’effets créatifs avec la multiplication des machines d’embellissement est un peu moins simple », prévient Victor Madelaine, chef de marché impression numérique chez Antalis. Ce dernier a donc imaginé une pochette d’échantillons de papiers de création ennoblis. « L’objectif de cet outil est d’inciter les prestataires d’impression à vendre de la valeur ajoutée », poursuit-il.

Volume Graphic est le nom de l’outil conçu par Antalis pour mettre en avant les possibilités d’ennoblissement pour l’impression numérique. La pochette composée de 22 cartes illustrées autour du thème de Paris a été réalisée en partenariat avec le constructeur français MGI avec les papiers de la gamme Arjowiggins Creative Papers Digital.

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LA RÉALISATION

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La totalité des impressions s’est faite à travers un partenariat entre Antalis et le nouveau show-room du constructeur français MGI, à Fresnes. Une impression quadri a été réalisée sur presse numérique multi-substrats MGI Meteor DP8700 XL+. Puis l’ennoblissement avec un vernis sélectif UV a été appliqué par l’équipement MGI JETvarnish 3D dans des épaisseurs entre 3 et 100 µm. Le façonnage, la confection et le collage de la pochette ont été réalisés chez Printvallée.

QUI A FAIT QUOI ?

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Le public visé. Cet outil est distribué de façon ciblée à des imprimeurs numériques laser petit format ainsi qu’à leurs clients finaux (PME, TPE, agences de communication, annonceurs).

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Le tirage. 1 000 volumes de pochettes contenant chacune 22 cartes ont été imprimés.

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Les papiers utilisés. Les cartes ont été imprimées sur les papiers Conqueror CX22, Vélin et Bamboo, Rives Design Extra-Blanc et Sensation Matt Tactile, Curious Metallics, Skin Curious Collection et Pop’Set vendus au format SRA3 (45x32 cm).

Conception : Victor Madelaine Graphisme : Jérôme Bessone Impression : MGI à Fresnes (92) Façonnage : Printvallée à Clichy (92) Papiers : Arjowiggins Creative Papers Digital Distribution : Antalis

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Les créations graphiques. Les illustrations ont été créées par le graphiste Jérôme Bessone, qui avait découvert les possibilités créatives du numérique lors d’une porte ouverte organisée chez Colorprint Numérique, à Paris.


ANTICIPER 45

3 QUESTIONS À…

Léa Viale

Responsable communication et développement Pack en Scène Par Rodolphe Pailliez

Pack en Scène se présente comme le (futur) premier centre national et européen, dédié aux professionnels de l’impression d’emballages et d’étiquettes. Axée sur la formation, l’innovation et la recherche ainsi que sur les services, son ouverture complète est prévue pour fin 2017 mais sera précédée de formations intra-entreprises.

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Lancé officiellement en octobre 2013, ce projet ambitieux qui verra le jour au Mans (Sarthe) est désormais «sur les rails». Qu’en est-il aujourd’hui du programme ? C’est officiel : la SAS (Société d’actions simplifiées) Pack en Scène va être créée d’ici au mois de décembre 2015 par les partenaires du projet. À savoir, les associations techniques professionnelles Prohélio (association pour la promotion de l’héliogravure, ATF Flexo (Association technique française de flexographie), UNFEA (Union nationale des fabricants d’étiquettes adhésives), le syndicat professionnel UNIIC (Union nationale des industries de l’impression et de la communication), des collectivités locales regroupées dans Sarthe Développement, agence départementale de développement économique et touristique de la Sarthe auxquels vient s’ajouter l’Idep (Institut de développement et d’expertise du plurimédia), ainsi que les partenaires sociaux de l’imprimerie et des industries graphiques qui soutiennent Pack en Scène.

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Quels seront à terme les objectifs, les moyens et les domaines d’application de Pack en Scène? L’objectif est de présenter un plateau technique unique en France et en Europe avec un atelier complet, comprenant notamment deux rotatives hélio et flexo 8 couleurs, une bobineuse, une complexeuse, une machine flexo 8 couleurs pour la production d’étiquettes, etc. Ce centre s’articulera autour de trois pôles d’excellence. Tout d’abord, un pôle formations avec des « prestations » sur machines, inter-entreprises et intra-entreprises. Ensuite, un pôle innovation et recherche, qui comprendra, entre autres, un showroom Emballageothèque et un centre de test indépendant. Enfin, un centre de services associé qui interviendra dans différents domaines tels que les prototypages ou l’aide au recrutement. Pack en Scène entend être un outil du décloisonnement inter-sectoriel en aidant et mettant en œuvre la formation professionnelle des employés et en accompagnant les reconversions professionnelles pertinentes entre les secteurs de l’imprimerie traditionnelle et du packaging.

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D’ici à l’ouverture du centre, quel va être le calendrier des deux prochaines années ? Tout d’abord, il va y avoir, échelonné sur ces deux années, la construction du bâtiment selon les plans du cabinet d’architectes DRLW, soit un centre moderne, un lieu d’échange et de rencontre des professionnels sur une superficie de 4500 m2. Mais avant cela et dès le début 2016, vont être réalisées les premières missions de formation intra-entreprises. Pack en Scène va ainsi être en mesure très rapidement de faire venir dans les entreprises des formateurs qualifiés pour accompagner la formation des salariés sur les machines et les process desdites entreprises. Ensuite, à la mi-2016, va démarrer le processus de recrutement des conducteurs/formateurs de Pack en Scène. Avant effectivement l’ouverture complète du centre prévue à l’heure actuelle pour le mois de décembre 2017, il sera procédé, au mois de juin précédent à la réception de l’atelier, à l’installation des différentes machines et aux premières formations. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


46 DOSSIER

IMPRIMERIES EN LIGNE

Qui se cache derrière ces sites marchands ? Par Bakhta Jomni

On peut les appeler imprimeries en lignes, sites web-to-print ou d’e-commerce. Ces nouveaux acteurs prennent de l’ampleur. Peut-on tous les ranger dans une même catégorie ? Quels hommes se cachent derrière ces entreprises ? Quelles structures les supportent ? Tour d’horizon de sept enseignes françaises ou européennes incontournables.


DOSSIER 47

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anger les imprimeries en ligne selon des catégories est un exercice périlleux. En effet, les modèles économiques de ces entreprises sont en général clairs sur le papier mais, dans la réalité, les frontières entre types de clientèles visées semblent assez poreuses. QUELLE SEGMENTATION DES ACTEURS ? « Il n’y a pas de B to B ou de B to C dans le web-to-print, estime Yves d’Avieu de Ternay, ingénieur-conseil en stratégie. Cette segmentation traditionnelle ne fonctionne pas. » Il préfère une segmentation selon trois catégories, une approche « B to all », une « B to clients » et une dernière approche « B to trade ». La première catégorie peut toucher aussi bien les petites et moyennes entreprises que les architectes, les très petites entreprises ou les particuliers. C’est notamment le cas de Vistaprint, site auquel les clients accèdent par les moteurs de recherche sans difficultés. C’est le cas aussi du Français Rapid-Flyer : « Notre clientèle se compose à 80 % de professionnels et à 20 % de particuliers, détaille Nicolas Perrier, PDG. Nous visons à la fois les petites entreprises, créateurs d’entreprises, TPE, PME qui trouvent dans notre offre toute la panoplie d’imprimés dont ils ont besoin pour développer leur stratégie de communication ou stratégie commerciale, à des prix compétitifs et une qualité d’impression et de finition professionnelle. Et les professionnels de la communication, agences, graphistes… qui audelà de la qualité et des tarifs pratiqués apprécient notre fiabilité, la rapidité d’impression et la possibilité d’expédier l’ensemble des impressions directement chez leurs clients en marque blanche. » « Le B to C n’est pas ce que nous visons forcément avec Flyerzone, France Graphique est imprimé sur Sappi│Magno™ Satin 115 g/m².

note Fabrice Sciangula, directeur général de Grafenia France, filiale du groupe britannique du même nom et détentrice des enseignes Flyerzone, imprimerie en ligne et Printing.com, réseau de revendeurs de produits imprimés. Mais comme nous avons de très bons prix, cela nous arrive. Ce qui nous intéresse davantage, c’est de travailler avec des entreprises plutôt qu’avec du client individuel. Le secret de la réussite réside alors dans le référencement. « Vendre du web-to-print en B to all est assez simple, estime Yves Avieu de Ternay : il suffit d’être très bien référencé. Il faut miser sur des outils de référencement, sur une présence sur les réseaux sociaux et sur un aspect visuel travaillé. On est alors dans une approche globale de site marchand. » La seconde catégorie, « B to clients » vise des clients du type collectivités territoriales, secteur public ou grandes organisations. « Ces entreprises ne passent pas par un moteur de recherche mais disposent de microsites installés leur permettant d’imprimer directement par ce biais, précise Yves Avieu de Ternay. Le B to client se vend par pitch. Il faut préparer ses équipes à cela. Pour pouvoir vendre une plate- SUITE >

Focus EXAPRINT

Localisation : Montpellier (Hérault) Date de création : 1998 Dirigeant actuel : Nicolas Dematté Nombre de salariés : 85 en France et en Europe Chiffre d’affaires : non communiqué Certifications : PEFC, ISO 9001, ISO 14 001, ISO 12 647-2, Imprim'vert, Règlement bois de l’Union européenne Nombre de sites de production et superficie : un site de 10 000 m2 à Montpellier et plus de 90 ateliers partenaires. Nombre de commandes par jour : environ 3 000

PRINT 0’CLOCK

Localisation : Toulouse, et un bureau commercial à Paris Date de création : 2008 Dirigeant actuel : Antoine Roux Nombre de salariés : 32 Chiffre d’affaires : 7,5 millions d’euros Certifications : en cours Nombre de sites de productions et superficie : un site de production de 2 400 m2 et 400 m2 de bureaux Nombre de commandes par jour : 500 en moyenne

François Potier, Directeur Général d’Exaprint.

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forme à un donneur d’ordres, il faut vraiment que cela apporte des solutions à ses problèmes. » Enfin, la catégorie « B to trade » renvoie à une configuration de revente aux imprimeurs. Exaprint en a longtemps été le principal représentant en France. « La clientèle que nous visons est composée de tous les professionnels des arts graphiques : graphistes, directeurs artistiques, designers, chefs de publicité, agences de communication mais aussi les imprimeurs, reprographes, sérigraphes, enseignistes », détaille François Potier, directeur général d’Exaprint. Pure players pour les uns, imprimeurs traditionnels pour les autres, les enseignes d’impression en ligne ont des origines très diverses. DES ACTEURS VENUS D’AUTRES HORIZONS Certains acteurs ont débuté en tant qu’intermédiaires. C’est le cas du Français Rapid-Flyer, né en 2000 avec les clients historiques de l’agence de publicité Kali Communication, qui avaient des besoins simultanés et récurrents de flyers et d’affiches. « Avec l’avènement d’internet, la mutualisation des commandes pour optimiser les coûts fixes, sur une offre _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Antoine Roux, dirigeant de Print O’Clock.

Flyeralarm possède 26 machines d’impression offset.

restreinte, le concept a marché tout de suite, et Rapid-Flyer a grandi comme une success story de Startup, d’abord avec des clients locaux dans le Nord de la France et la Belgique, puis sur tout le territoire français », raconte Nicolas Perrier, le PDG de l’enseigne. Au départ simple intermédiaire qui achetait l’impression auprès d’acteurs sérieux, RapidFlyer est devenu son propre imprimeur en achetant ses premières presses numériques en 2006, tout en gardant une part de sous-traitance sur l’offset. L’offre s’est ainsi étendue à l’impression numérique pour les petites séries, puis le numérique grand format, en suivant les demandes des clients. La maison mère de Flyerzone a également fait ses débuts grâce à l’amalgame. À l’origine, Tony Raferty, créateur du groupe britannique Grafenia, a commencé par sous-traiter de l’impression pour des flyers de boîtes de nuit à bas prix. « Il regroupait plusieurs commandes en achetant des amalgames, raconte Fabrice Sciangula. Quand il a vu qu’il y avait un gros besoin de création graphique. Il a créé la première boutique physique, ancêtre du réseau Printing.com. Quand il a vu que cette boutique avait un succès colossal, il a créé une seconde boutique puis après une levée de fonds, acheté un

outil de production, lancé le réseau et créé le concept de partenariat. » Le groupe, qui dégageait une marge confortable a vu avec la crise les pure players récupérer ses parts. Le rachat du pure player néerlandais Flyerzone en 2012 a donc permis de trouver un relais de croissance et se développer sur le créneau de l’impression en ligne et de se mettre à niveau sur des aspects tels que le référencement ou l’interfaçage utilisateurs. La success story de Flyeralarm est également dans cette veine. « Thorsten Fischer, éditeur d’un journal local de Wurzbourg répondit un jour à la demande d’un annonceur de son journal de lui imprimer des flyers, raconte Christian Maass, membre du comité de direction de Flyeralarm et en charge des boutiques en ligne. Le tarif intéressant lié à l’amalgame sur une même planche d’impression poussa l’annonceur à réitérer sa demande. Thorsten Fischer collectait les ordres avec un format standard et les imprimait les week-ends en passant par des prestataires. » C’est ainsi que ce dernier abandonna l’édition pour l’imprimerie. L’entreprise s’est ensuite développée à travers l’Europe par le biais de boutiques en ligne, sans s’implanter localement. L’enseigne Print O’Clock est, elle aussi, née sans machines, au départ


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en totale sous-traitance. « Nous faisions du marketing, de l’acquisition et de la production prépresse », détaille Antoine Roux, le dirigeant. « Nous traitions les fichiers et les amalgamions, raconte-t-il. Nous avons commencé à faire rentrer des machines en 2010. » C’est également cette année-là que Realisaprint achète son premier plotter de production grand format. Ses dirigeants, Rafael Mari et Rémy Barelli, ont débuté à 23 ans en vendant des logiciels et des sites internet. Ils se sont lancés il y a cinq ans dans l’imprimerie en ligne après avoir vendu les deux activités de leurs débuts. « Notre métier, à la base était la gestion de production, raconte Rafael Mari, codirigeant de Realisaprint, qui ne travaille qu’avec des revendeurs. Mais les gens nous demandaient sans cesse si on vendait de l’imprimé. Alors que nous sous-traitions au début, nous avons donc finalement franchi le pas en 2010 puis acheté une machine tous les trois mois. » Créée en 1998 par Philippe Dupuy, formé dans une école de commerce, l’enseigne des revendeurs Exaprint s’est adossée à trois imprimeries seulement dix ans plus tard, en 2008 pour former Exagroup. L’entité a été rachetée le 2 mars 2015. DE GRANDS GROUPES EN ARRIÈRE-PLAN Exagroup a été racheté par Cimpress NV, société néerlandaise spécialisée dans la personnalisation de masse, dont le portefeuille de marques comprend notamment Vistaprint, Albelli, Drukwerkdeal, Printdeal et Pixartprinting. Nicolas Dematté, directeur général d’Exagroup, estime que ce rapprochement va permettre de mieux contribuer à la réussite des clients de l’entreprise. « Nous avons trouvé un partenaire qui renforcera notre développement à l’international avec une solidité financière et des

avantages significatifs en matière de technologie et d’exploitation », ajoutet-il. En intégrant le groupe Techniphoto en 2012, Rapid-Flyer a trouvé, pour sa part, des partenaires puissants et fiables et s’appuie désormais sur les différents sites de production du groupe pour répondre à la demande grandissante. « Les sites sont spécialisés par type de production, cela permet d’optimiser les investissements, les délais de production, la qualité, la gestion des stocks, etc. »,

Focus FLYERALARM

Localisation : Wurzbourg (siège social), région de Wurzboug (production) et de Dresde (production), en Allemagne Date de création : 2002 Dirigeant actuel : Thorsten Fischer Nombre de salariés : Environ 2000 Chiffre d’affaires : non communiqué pour la France (plus de 300 millions d’euros pour le groupe) Certifications : ISO 12 647-2, PSO, Trusted Shops Nombre de sites de productions et superficie : Superficie totale 60,000 m², dont sites sites (40 000 m²) de production. Nombre de commandes par jour : non communiqué pour la France (plus de 20 000 par jour pour le groupe).

RAPID-FLYER

Localisation : Wambrechies (Nord) Date de création : 2000 Dirigeant actuel : Nicolas Perrier Nombre de salariés : 23 (400 pour le groupe Techniphoto) Chiffre d’affaires : 9,5 millions d’euros (70 millions pour le groupe) Certifications : Imprim'vert, (FSC, PEFC, ISO 9001, ISO 26 000, Imprimluxe, pour le groupe) Nombre de sites de productions et superficie : onze sites de production, superficie totale de plus de 30 000 m² Nombre de commandes par jour : 250

précise Nicolas Perrier. Les fournisseurs de l’enseigne sont les partenaires du groupe Techniphoto. « Ils font 95 % des produits proposés par Rapid-Flyer, détaille Nicolas Perrier. Le reste est marginal. Nous travaillons actuellement avec huit sites de production du groupe, le reste ce n’est qu’une question de temps. » Émanant de Grafenia France, ellemême filiale du groupe anglais du même nom, l’enseigne Flyerzone jouit des avantages d’un centre de production de pointe, « d’une petite avance grâce à la recherche-développement de Grafenia, avec plus de 8 000 gabarits en ligne éditables classés par secteurs professionnels, pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un graphiste », raconte Fabrice Sciangula. L’enseigne n’a pour l’instant pas les moyens de nourrir un atelier de production. « Imprimer au Royaume-Uni nous coûte plus cher, mais notre projet est bien d’ implanter l’usine de production en France. FAIRE EXPLOSER L’ÉVENTAIL DE PRODUITS Deux tendances semblent prédominantes sur ce marché : davantage de personnalisation et des gammes de produits toujours plus larges. « Nous étions plutôt dans un marché de production de masse jusque dans les années 1990, avec une stratégie de pushed marketing, alors qu’on arrive maintenant davantage dans une personnalisation de masse », note Yves d’Avieu de Ternay. Ces deux tendances sont notamment visibles dans le déploiement du groupe hollandais Cimpress NV. En avril 2015, ce dernier s’est porté acquéreur de l’entreprise orléanaise Easyflyer, spécialisée dans la personnalisation de masse. Peu à peu le groupe se constitue un portefeuille prestigieux de marques liées à l’imprimerie en ligne. Ces différentes acquisitions SUITE > _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


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s’inscrivent dans une stratégie consistant à mettre place une plateforme opérationnelle optimisant à grande échelle la logistique et la production de produits de communication personnalisés tels que les imprimés, la signalétique, les vêtements et les articles promotionnels. Ce portefeuille doit permettre de répondre aux besoins de différents segments de clients grâce à des outils de personnalisation en ligne adaptés. Cimpress personnalise ainsi chaque année, au sein de son réseau de production, plus de 80 millions de produits uniques. « Une partie de l’objectif de cette plateforme de personnalisation de masse est de faire exploser l’éventail de produits grâce à des millions d’options disponibles, remarque Yves d’Avieu de Ternay. Quand je regarde Vistaprint, en trois ou quatre mois, cela a beaucoup changé. » Ce que confirme Nicolas Perrier, chez RapidFlyer : « Aujourd’hui nous commercialisons plus de 100 000 références réparties dans 90 catégories de produits. » Chez Flyeralaram, les gammes atteignent le nombre de 3 à 4 000. Chez Realisaprint, entreprise de plus petite taille, le portefeuille est de 85 gammes mais, pour le compléter, l’imprimerie vient de lancer l’enseigne lumineuse avec option de pose. « Nous avons 170 poseurs sélectionnés en France selon une charte », détaille Rafael Mari. COMMENT SORTIR DU LOT ? Tarifs compétitifs, livraisons ultrarapides, impressions de qualité. En permanence au coude à coude sur ces aspects-là, les imprimeries en lignes cherchent à se démarquer d’une façon ou d’une autre. « Nous faisons régulièrement des benchmarks des produits et tarifs de nos concurrents », note Antoine Roux, dirigeant de Print 0’Clock. Ce dernier mise notamment sur le made in France. « Nous avons lancé une opé_343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

Trente-cinq machines de découpe et 52 de reliure composent notamment le parc de finition de Flyeralarm.

ration intitulée Les Gaulois du print sur les réseaux sociaux », raconte-t-il. Un argument de vente également partagé par Rapid-Flyer, dont 100 % des impressions sont réalisées en France et 95 % par les imprimeries du groupe Techniphoto auquel l’enseigne appartient. Les certifications et labels sont également un argument de poids pour l’enseigne qui profite ainsi de l’effet groupe sur cet aspect. Il faut aussi « avoir une offre bien ficelée, ni trop large ni trop étroite et ne pas hésiter à investir beaucoup d’argent dans la publicité pour se faire une place, sinon le flux de commandes est trop faible pour être rentable », ajoute Nicolas Perrier. Pour Fabrice Sciangula, directeur général de Grafenia France, pour sortir du lot aujourd’hui, il faut se tourner davantage vers des outils d’automatisation et vers la partie logicielle du web to print. « Nous avons par exemple mis en place une interface pour tous nos produits, en aiguillons certains vers la concurrence ou vers une production interne grâce à un moteur que nous développons et mettons à disposition, précise-t-il.

Une commission est versée chaque fois que cela passe par notre système. » La business intelligence et la gestion des données sont le cœur de la réussite, pour Flyeralarm. « La standardisation des processes est également une clé pour offrir au client une expérience concluante », note Christian Maass, dont l’enseigne bénéficie, il faut le noter, de boutiques physiques en Allemagne permettant des livraisons de commandes le jour même. La proximité compte aussi pour Realisaprint. « Nous misons beaucoup sur le contact humain pour évoluer et étions par exemple présents sur les salons CPrint, Viscom et Graphitec, ce qui n’est pas forcément le cas de nos confrères », se félicite Rafael Mari. Ce dernier se montre néanmoins assez agressif sur les prix : « Nous nous distinguons par nos prix car nous travaillons exclusivement en interne. Nous avons d’ailleurs présenté sur ces salons un tableau comparatif de nos tarifs face à ceux de nos concurrents. » Print O’Clock, qui vise le même public, mise elle sur l’innovation.


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« Nous avons lancé par exemple une plateforme de cartes de visite avec de la réalité augmentée. Nous ne poussons pas commercialement cette plateforme lancée au printemps 2015 car nous pensons que le marché n’est pas encore mur. Mais c’est une vitrine technologique pour nous », note Antoine Roux. Ce dernier a d’ailleurs été récompensé cette année par le Prix Ernst & Young de l’entrepreneur en région Sud-Ouest dans la catégorie disruptive, c’est-à-dire qui change les modèles. QUELLE ÉVOLUTION POUR CES ENTREPRISES ? « On s’aperçoit qu’il y a une consolidation », note Yves d’Avieu de Ternay. Un constat également fait par Fabrice Sciangula : « Les enjeux de l’imprimerie en ligne dépassent largement des parts de marché pour l’imprimé. Nous sommes en pleine mutation, la dernière tranche de route c’est celle qui va nous amener directement vers le web. Il y aura toujours de la place pour le print mais il y aura un jeu de poupées russes avec des rachats. Le réseau est désormais européen. » Chez Realisaprint, l’objectif est en effet d’aller encore plus vers le cross media. « Nous avons fait l’acquisition de notre deuxième presse numérique il y a un mois car l’impression à la demande se développe de plus en plus avec du repiquage et de la personnalisation, espère Rafael Mari. Plus tard, on proposera peut-être du mailing et de la communication. » Rapid-Flyer est, quant à lui, redevenu un pure-player. « Nous n’imprimons plus sur place même si nous continuons à gérer la vérification des fichiers et les amalgames en interne via nos services de publication assistée par ordinateur et computer to plate intégrés, détaille Nicolas Perrier. Notre production se fait désormais chez nos confrères du même groupe, et les liens sont tels

que c’est comme si nous faisions nous-mêmes. Les clients bénéficient donc des prix du web, mais de la garantie d’imprimeurs qui ont leurs marchés, leurs clients, et leurs réputations. » UNE MENACE POUR LES IMPRIMEURS TRADITIONNELS ? « On me demande souvent si un imprimeur traditionnel peut aller sur le marché du B to all, raconte Yves d’Avieu de Ternay. Or, il faut savoir

Focus REALISAPRINT

Localisation : Nice Date de création : 2007 Dirigeant actuel : Rafael Mari et Rémy Barelli Nombre de salariés : 20 Chiffre d’affaires : 4,5 millions d’euros Certifications : non Nombre de sites de productions et superficie : deux sites de 1 500 m2 chacun Nombre de commandes par jour : 400 par jour en moyenne

FLYERZONE

Localisation : Paris (Holding Grafenia, maison mère à Manchester, au Royaume-Uni) Date de création : 2013 en France (1998 en Grande-Bretagne pour le groupe Grafenia et 2009 pour sa filiale, Grafenia France) Dirigeant actuel : Fabrice Sciangula Nombre de salariés : moins de dix (plus d’une centaine à Manchester) Chiffre d’affaires : non communiqué pour la France (plus de 22 millions d’euros pour le Royaume-Uni) Certifications : ISO 9 001 et ISO 14 001 pour la holding Nombre de sites de productions et superficie : un site de 4 000 m2 à Manchester, des ateliers à Rotterdam (Pays-Bas) et à Montpellier (Hérault) Nombre de commandes par jour : non communiqué pour la France (en moyenne, 1 500 pour la holding)

que le moteur de recherche Google utilise la localisation et considère que la recherche est beaucoup plus pertinente avec prise en compte de ce critère. Il existe donc de nombreuses possibilités pour ces imprimeurs de se positionner en B to all au niveau local. » Chez Flyeralarm, on considère cependant que « les imprimeurs en ligne vont grossir, miser sur davantage encore de qualité et croître au détriment des imprimeurs traditionnels », déclare Christian Maass, dont l’enseigne travaille néanmoins avec des imprimeries traditionnelles spécialisées pour les impressions de produits spécifiques. « Pour nous, l’imprimé papier est un marché de croissance qui devrait se développer », poursuit-il. Fabrice Sciangula émet quelques craintes sur les effets des rachats d’enseignes revendeurs par de très gros acteurs et aux changements de politiques que cela peut entraîner. « Le fond de commerce des clients revendeurs, ce sont leurs bases de données, constate-t-il. Mais, si vous faites directement livrer leurs commandes chez le client final, vous donnez cette base aux pure players. D’où la peur de certains revendeurs de se faire un jour court-circuiter par ceux en qui ils ont eu totalement confiance jusqu’ici. » Rafael Mari envisage, pour sa part, un avenir basé sur le partenariat. D’abord avec les imprimeurs spécialisés auxquels il fait appel de temps en temps pour des finitions spéciales de type dos carré collé. Ensuite pour des imprimeurs. « Notre objectif avec l’exclusivité revendeurs est de récupérer du flux et faire des effets de volumes, conclut-il. Avec notre nouveau service webprint, nous souhaitons pouvoir fournir à un imprimeur par exemple offsettiste, la possibilité de vendre de tout, y compris ce qui sera réalisé chez nous. Il pourra ainsi avoir de bons prix et faire des marges. » ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


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PORTFOLIO

Visite en images chez un acteur de taille

T

out a commencé pour Saxoprint en 1999 avec Thomas Bohn un imprimeur numérique situé à Dresde (Allemagne), positionné sur des produits tels que les cartes de visite et les dépliants. L’entrepreneur, qui achète sa première presse offset en 2001, est un des premiers du pays à créer un site de commerce en ligne, en 2006. La croissance à l’international débute en 2008, notamment en France. Ces extensions, qui s’appliquent désormais à sept pays, concernent uniquement l’accessibilité des plates-formes internet. En 2012, Thomas Bohn réalise une belle opération en vendant son entreprise au groupe Cewe Stiftung & Co. KGaA côté en bourse. Ce dernier, spécialisé dans les livres photo et _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

dans la vente d’appareils photo à destination du grand public recherchait une entreprise déjà bien positionnée sur l’impression en ligne. Saxoprint, qui compte 50 gammes de produits et plus de 730 millions de produits imprimés, mise, pour sa part, sur un public de professionnels. « Notre modèle économique repose sur une réduction des coûts par le biais de l’amalgame grâce à l’impression de plusieurs commandes, note Daniel Ackermann, l’un des trois dirigeants de l’imprimerie en ligne. Mais il nous faut des données professionnelles car nous ne disposons pas de designers graphiques dédiés à la retouche ou de gabarits en ligne. Avec le grand public, il faut du numérique et des plus petites séries. » Les clients avec lesquels travaille Saxoprint sont donc principalement

1 - La préparation des commandes pour l’expédition avant chargement dans les camions des transporteurs. 2 - Saxoprint fait appel à deux transporteurs, DPD et UPS, pour une livraison rapide dans toute l’Europe. 3 - Vue sur le pincepapier de trois Heidelberg Speedmaster Xl 162. 4 - Entrée des couleurs sur l’encreur de la presse Heidelberg Speedmaster XL162.

des agences de marketing ou de communication, des entreprises de taille moyenne ou des entreprises publiques disposant d’un designer graphique. Environ 99 % des réalisations imprimées concernent de l’offset, et 95 % sont réalisées en interne. « Nous pourrons faire appel à des partenaires, par exemple pour de l’emballage, des produits imprimés sur du Dibbond ou en acrylique numérique », précise Daniel Ackermann. L’imprimerie utilise avant tout l'impression offset à feuilles et est équipée par Heidelberg et KBA de presses Speedmaster XL 162 8 P et Rapida 105. Elle dispose d’un parc de finition complet avec des plieuses Mathias Bäuerle Prestige Fold Net 52, des vernisseuses UV Steinemann Colibri 74 ou encore des encarteuses-


DOSSIERS 53

piqueuses Heidelberger Stitchmaster ST450. Deux prestataires de livraison, UPS et DPD lui permettent des expéditions en toute sécurité. « Il est difficile de se distinguer, car tout le monde pratique les mêmes méthodes concernant la qualité, les coûts où les délais », remarque Daniel Ackermann. Nous misons donc sur la human touch, avec un maximum de service, un personnel dédié et qualifié, y compris à l’assistance téléphonique avec des designers graphiques au bout du fil. » L’entreprise mise sur la nouvelle génération pour assurer la relève. Elle compte, à ce jour, dixhuit apprentis dans son atelier de production. ■ EN VOIR PLUS SUR :

www.francegraphique.com

5 - Positionnement des plaques offset dans le groupe d’encrage Heidelberg Speedmaster XL162. 6 - Une KBA Rapida 105 huit couleurs pour une impression CMYK recto/verso. 7 - L’entreprise dispose d’un parc de finition, avec des outils de découpe comme cette Perfecta 132. 8 - Les machines de pliage réalisent des plis simples, mais aussi produits vernis et pliés de plusieurs pages.

Focus Saxoprint

Localisation : Dresde (Allemagne) pour la production et Londres pour les services internes et la relation clients Date de création : 1999 (rachat en 2012) Dirigeant actuel : Cewe Group Nombre de salariés : 550 (510 sur le site de production) Chiffre d’affaires : Plus de 70 millions d’euros (non communiqué pour la France) Certifications : FSC, Impression climatiquement neutre Climate Partner, SSL (sécurité des données), Trusted Shops Guarantee (certidicaton e-commerce), Total Zero (DPD), Imprim’vert (en cours). Nombre de sites de productions et superficie : un site de 18 000 m2. Nombre de commandes par jour : plus de 3 500 commandes par jour.

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54 INTERVIEW Elyx – le personnage créé il y a quatre ans par Yacine Aït Kaci, alias YAK – est aujourd’hui présent sur les réseaux sociaux, en couverture de guides juridiques, en illustration de la dernière version de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, etc. Et ses aventures d’« ambassadeur du sourire » se poursuivent aujourd’hui à travers un livre, rafraîchissant et engagé, publié aux éditions du Chêne.

YAK

Graphiste, créateur d’Elyx Propos recueillis par Rodolphe Pailliez Photo : Rodolphe Pailliez Dessin original : YAK

France Graphique : Ambassadeur virtuel des Nations Unies, Elyx a connu son heure de gloire le 24 octobre à New York, aux termes d’un voyage à travers le monde en 70 jours… YAK : Effectivement. Elyx, le personnage que j’ai présenté pour la première fois sur les réseaux sociaux en 2011, a été choisi par les Nations Unies pour être en 2015 son ambassadeur virtuel. Tout au long de ces 70 jours, il a travaillé avec la famille des Nations Unies pour passer le mot sur les questions mondiales, sensibiliser sur les Journées internationales et enfin, porter les nouveaux objectifs de développement durable récemment votés à New York. Ce voyage s’est achevé le 24 octobre, à l’occasion des 70 ans de l’ONU, et le fruit de ce travail a été officiellement présenté ce jour-là au secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

F.-G. : Comment est né ce personnage qualifié d’ambassadeur du sourire et présent au quotidien sur les réseaux sociaux depuis maintenant plusieurs années ? YAK : Pendant mes études en communication visuelle aux Arts déco de Paris, j’ai remporté un concours qui m’a permis de créer la mascotte d’un magazine pour adolescents, XL. Le personnage que j’ai alors conçu, Ixel, en a animé les pages pendant plusieurs années. Il était très proche de ce qu’a été plus tard Elyx. Ensuite, après avoir terminé mes études dans la première section numérique des Arts déco, je me suis tourné vers la création multimédia et la réalisation audiovisuelle en signant de nombreuses installations, spectacles et innovations qui tournaient pour l’essentiel autour des rapports entre réalité et imaginaire. Pendant cette période, il y a eu plusieurs ersatz

Avant d’être un projet narratif, Elyx est un projet graphique _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

d’Elyx sous forme de personnages filaires, notamment pour accompagner des scènes vidéo. Une version a, entre autres, été présentée au Centre Georges-Pompidou, à Paris, en 2003.

F.-G. : Elyx constitue depuis maintenant deux ans votre activité principale. Dorénavant, ses apparitions commencent à sortir du cadre des réseaux sociaux pour s’immiscer, dites-vous, « discrètement et doucement dans le monde réel ». Aujourd’hui, quelle est son implication au quotidien ? YAK : Depuis maintenant quatre ans, Elyx est effectivement projeté dans l’ère post-digitale via les réseaux sociaux : internet, Instagram avec 1,2 million de likes, Twitter ou encore Facebook (*). La mise en ligne de ses «aventures» se présente sous forme de «chroniques» qui, dans la forme, peuvent s’apparenter à la tradition du feuilleton, telle qu’on la concevait au XIXe siècle. Elyx s’inscrit dans la vie de son public. Ses lecteurs ont la possibilité de le retrouver plusieurs fois par jour. Il rythme leur quotidien avec un point de vue toujours souriant et positif. Il se présente comme un immuable symbole de fiction. France Graphique est imprimé sur Sappi│Magno™ Satin 115 g/m².


« Rien ne voyage plus aisément que le papier et Elyx est le voyageur par excellence »

CV express 1973 : naissance à Paris. 1999 : création d’un DVD-rom du Louvre. 2000 : cofonde le groupe artistique Electronic Shadow. 2003 : invention du vidéo-mapping dans le cadre d’Electronic Shadow. 2005 : Grand Prix du Japan Media Art Festival. 2011 : présentation pour la première fois d’Elyx sur les réseaux sociaux. 2013 : Elyx devient son activité principale. 2015 : illustration de la dernière version de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Elyx devient le premier ambassadeur virtuel des Nations Unies. 2015 : création des couvertures des Codes bleus 2016 de l’éditeur juridique Lexis Nexis (lire p. 42). 2015 : parution du livre Elyx, ambassadeur du sourire, aux éditions du Chêne.


56 INTERVIEW F.-G. : Comment travaillez-vous ? Quels sont vos outils ? Quelle est la réalité, l’identité graphique propre de votre personnage ? YAK : Mes outils? Un carnet et un feutre. Que ce soit à Paris, New York, Tokyo ou Rio, la démarche que je mets en œuvre permet de redécouvrir le motif, de faire en sorte que la main redevienne l’outil. Dans la rue, le réel devient un terrain de jeu. Dans le cadre de mon travail, le rapport au réel, à la réalité est très important, de même que les légendes qui accompagnent chacune des mises en scène d’Elyx. Celles-ci sont photographiées par mes soins puis ensuite expédiées sur les réseaux sociaux. Avant d’être un projet narratif, Elyx est un projet graphique. Au moment de sa création, toute la question a été de savoir comment générer un maximum d’expressions – du corps, du visage – avec un minimum de traits, de lignes. Elyx utilise un langage non verbal et son dessin est pratiquement celui d’une lettre. Cependant, Elyx, ce n’est pas que du dessin. La mise en scène, le cadrage, la lumière participent pleinement du résultat. La force du dessin fait néanmoins que l’on oublie que ce que l’on voit est une photo. Il existe un rapport pour ainsi dire enfantin avec le dessin que l’on ne peut avoir avec une image. Il jongle avec l’image et le sens. Il dit sans parler. F.-G. : Quelles sont les « situations » qui vous inspirent à propos de ce que l’on pourrait qualifier de chroniques souriantes d’un quotidien plein d’humour ? YAK : Il n’y a, au préalable, ni repérage, ni scénario, mais il existe en revanche ce que je qualifierais de protocoles. Tout ou presque est digne d’intérêt lorsqu’on apprend à regarder. Allons cueillir dans la réalité les fruits quotidiens de la poésie gratuite et abondante, ai-je l’habitude de dire.

Il y a une infinité de situations qui sautent aux yeux, d’occasions de converser avec le réel. Elyx a un côté « reporter », c’est un Tintin à l’heure des réseaux sociaux. Il ne parle pas mais on le comprend. Il est très bienveillant et véhicule en partage des symboles émotionnels. Il procède d’une recherche d’universalité. Personnage épuré, ne présentant aucune caractéristique, sa réalité, c’est d’être un dessin. Il renvoie à des signes compréhensibles à tous et par tous.

Un livre qui se présente comme une création en soi.

F.-G. : En associant étroitement le support de création qu’est le papier et celui de diffusion que sont les réseaux sociaux, avezvous trouvé la solution, la « recette » la plus appropriée au(x) message(s) que vous souhaitez faire passer ? YAK : Rien ne voyage plus aisément que le papier et Elyx est le voyageur par excellence. De leur côté, les réseaux sociaux constituent aujourd’hui les médias de prédilection. Ils permettent de faire du monde un immense terrain de jeu. Depuis quelques

Elyx a un côté «reporter», c’est un Tintin à l’heure des réseaux sociaux _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

années, le curseur de la création numérique s’est déplacé. Le numérique n’est plus réservé aux seuls producteurs de contenus; il est devenu un véritable outil de consommation. En l’espace de dix ou quinze ans, il est passé des mains de professionnels à celles du grand public. Mais la question essentielle réside dans le fait de savoir quels signes on entend produire et véhiculer. Elyx, c’est du papier sur les réseaux sociaux. Pouvoir associer création graphique papier et diffusion numérique, voilà aujourd’hui le jackpot ! Elyx est devenu le personnage qu’il est grâce aux réseaux sociaux mais cela ne l’empêche pas de sortir de plus en plus de ce cadre pour s’inviter désormais dans les médias traditionnels tels que journaux, télé, affiches, etc. et faire depuis peu l’objet d’un premier livre aux éditions du Chêne.

F.-G. : Elyx n’a pas été choisi par hasard par les Nations Unies. De par les valeurs qu’il véhicule et qui vous sont chères, il est non seulement un « ambassadeur du sourire » mais également l’ambassadeur d’un certain nombre de causes justes et fortes. YAK : De par son aspect universel et son souci de mettre en œuvre des forces positives, notamment via son sourire, Elyx est un personnage bienveillant qui n’a pas de nationalité et dont l’ADN est celui de tous. Il est au service de causes qui me tiennent à cœur telles que la paix, la tolérance, le respect et la préservation de l’environnement, l’égalité, la fraternité, l’inclusion, la culture. Il s’adresse à tout le monde et s’inscrit résolument dans l’écosystème économique, citoyen et responsable qui tend à se développer et au sein duquel de nouveaux modèles émergent, collaboratifs et coopératifs. Il est partie prenante dans la scène de l’économie sociale et solidaire, d’un éco-système où l’objectif est de gagner en force et non en puissance. ■ (*) Sur internet : www.elyx.net Sur Instagram et Twitter : @elyxyak Sur Facebook : facebook.com/elyxyak



58 REPORTAGE Implantée à Mulsanne (Sarthe), sur le mythique circuit des 24 Heures du Mans, la société ITF Imprimeurs a fêté, en 2015, son quarantième anniversaire avec la mise en service d’une nouvelle presse numérique incorporant la possibilité d’imprimer avec de l’encre blanche. Après le regroupement de ses activités, ITF Imprimeurs est à même de proposer, sur un seul site, trois techniques d’impression – offset, numérique et sérigraphie – à destination d’une vaste palette de produits. Par Rodolphe Pailliez

ITF IMPRIMEURS

Un concentré de

L

a société ITF Imprimeurs a passé la vitesse supérieure et poursuit, à un rythme soutenu, sa politique de développement. L’entreprise que dirige Gilles Fouquet, fils du fondateur, a multiplié, ces dernières années, les acquisitions et les investissements. Les acquisitions, ce sont celles de trois entreprises locales venues étoffer l’offre d’ITF. « Acteurs économiques, reconnus et très complémentaires, les quatre entreprises ont décidé d’unir leurs forces et de mutualiser leur outil de production,

afin d’offrir une palette de services de plus en plus riche », soulignait, dans un communiqué daté de juin 2014, la direction de l’entreprise, membre du réseau Imprifrance. Le regroupement des activités sur un même site ultramoderne a encore permis de conforter la synergie entre les savoir-faire. Côté investissements, après avoir, pendant longtemps, privilégié l’offset et le façonnage, ITF Imprimeurs a décidé de miser sur le numérique. Après une première expérience qui ne s’est pas révélée pleinement concluante, ITF a investi, il y a cinq ans, dans une première presse

FICHE D’IDENTITÉ •Date de création: 1975 •Effectif: 85 salariés •Chiffre d’affaires annuel: 9 millions d’euros •Marchés: plaquettes, dépliants, panneaux, publicité sur lieu de vente (PLV), affiches, étiquettes, produits de papeterie, etc. •Territoire commercial: local, Grand Ouest et Bassin parisien •Certifications et labels: PEFC, FSC

Regroupement d’activités La réception, organisée le 26 juin 2015, à l’occasion des 40 ans d’ITF Imprimeurs, a permis de découvrir le magnifique nouveau bâtiment dont dispose l’entreprise à Mulsanne, à quelques kilomètres au sud du Mans (Sarthe). C’est là que sont désormais regroupées les activités d’ITF après le rapprochement avec les sociétés Impri’Ouest, Imprimerie Pellé et CIS Sipod. Depuis ce regroupement effectué en juin 2014, ITF propose, sur le même site de production, trois techniques d’impression : l’offset, le numérique et la sérigraphie.

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France Graphique est imprimé sur Sappi│Magno™ Satin 115 g/m².


REPORTAGE 59

savoir-faire HP Indigo 5500, avant de procéder, en 2015, à son remplacement par une presse du même constructeur mais en version 7500, avec la possibilité d’imprimer avec de l’encre blanche sur une large palette de supports. « Même chez les imprimeurs dits traditionnels, l’image du numérique a changé », souligne Gilles Fouquet. Il fait remarquer, par ailleurs, que cette technologie d’impression est aussi l’occasion de valoriser les opérateurs. « Lorsque l’entreprise connaît des périodes d’activité moins soutenues, la part du numérique demeure toujours constante », indique-t-il, tablant

sur une rapide montée en volume de l’activité numérique. Ce ne sont pas les opérateurs affectés à cette technologie qui vont s’en plaindre, comme le confie l’un d’eux, présent dans l’entreprise depuis trente ans : « Alors qu’il y a encore quelque temps, on ne se bousculait pas pour venir travailler à l’atelier numérique, aujourd’hui, c’est tout juste si l’on ne se bat pas pour le rejoindre ! » Quant à Gilles Fouquet, il a déjà programmé, pour 2016, un nouvel investissement important, a priori dans le domaine du grand format. De nouvelles surprises en perspective. ■

De père en fils L’imprimerie ITF a été créée en 1975 par Raymond Fouquet, père de Gilles Fouquet, actuel dirigeant. Depuis vingt-cinq ans, l’entreprise a connu un développement croissant. Après avoir fait évoluer le parc machines offset dans les années 1990, et renforcé ses compétences en façonnage, Gilles Fouquet a décidé, dans les années 2000, de suivre l’évolution du métier en investissant notamment dans le numérique, afin d’améliorer la réactivité et de réaliser des documents personnalisés. Sans oublier l’offre d’un service global et transversal.

Une nouvelle presse numérique La nouvelle presse HP Indigo 7 500 en six couleurs, dont une encre blanche, dispose, en outre, du système Vision System fondé sur l’intégration d’un scanner et d’une webcam. Il permet d’automatiser entièrement les calibrages, donc de gagner du temps et d’accroître les possibilités de la presse. Concrètement, ce système permet, selon les responsables de HP, de consommer 10 % d’énergie en moins par page imprimée. Cette nouvelle presse intègre aussi l’option Enhanced Productivity Mode (EPM) permettant d’optimiser la productivité.

Oser le blanc Sur le thème «Pour marquer votre différence, osez le blanc», les responsables de l’atelier numérique d’ITF mettent en avant la possibilité d’utiliser une gamme étendue de supports papiers, que ceux-ci soient transparents, métalliques ou de couleurs: «L’impression blanc consiste à réaliser une impression blanche sur un fond noir ou de couleurs. Elle permet de donner de la profondeur et du relief aux impressions.» Ces mêmes responsables rappellent aussi la possibilité d’associer l’impression blanche à du pelliculage.

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60 REPORTAGE La diversité en sérigraphie L’activité sérigraphique d’ITF résulte du rapprochement avec la société CIS Sipod. Équipé de cinq machines, dont trois pour les encres UV jusqu’au format 80 x 120 cm, l’atelier fait appel non seulement à une gamme d’encres étendue (encres à gratter, vernis UV brillant, fluo, argent brillant, etc.), mais aussi à des supports très variés tels que l’Akilux, l’adhésif vinyl, le polychlorure de vinyle (PVC) expansé, le bois, le verre, etc. Le tout à destination de nombreux produits comme des panneaux de chantier, des plaques d’identification, des autocollants pour l’extérieur, etc.

L’offset, cœur de métier

Sur les chapeaux de roue Parmi les clients de l’imprimerie ITF, figure notamment un certain nombre de sociétés, d’institutions et d’entreprises liées au monde du sport et de l’automobile, dont l’Automobile Club de l’Ouest (ACO). Lors de la journée organisée à l’occasion des 40 ans de l’entreprise, en partenariat avec l’ACO, plusieurs animations et démonstrations ont été organisées sur le thème de Michel Vaillant, personnage de la bande dessinée créée par Jean Graton en 1957 campant un pilote automobile français.

Quatre presses offset feuilles, en petit, moyen et grand formats, à calage rapide et à encrage automatique (dont deux Komori Lithrone) occupent le cœur de l’atelier de production d’ITF Imprimeurs. Elles permettent de couvrir une large gamme de formats, de la carte de visite à l’affiche 70 x 100 cm, en passant par de nombreux produits imprimés tels que des brochures, des journaux, des catalogues, la publicité sur lieu de vente (PLV) de vitrine ou sur socle, des chemises, des classeurs, des cartonnages, etc. C’est dans les années 1990 que l’imprimerie a fait évoluer son parc vers les grands formats, les groupes cinq couleurs et les groupes vernis.

Façonnage sans limite Il suffit d’aller sur le site internet de l’imprimerie pour découvrir, dans la rubrique portfolio/galerie, non seulement l’étendue des travaux réalisés, mais aussi les multiples possibilités offertes en façonnage : les simples liasses, les carnets et les blocs aux dos carrés-collés avec ou sans couture, les opérations de découpe, de rainage et de gaufrage, etc. ITF Imprimeurs dispose notamment, dans ce domaine, d’une encarteuse-piqueuse Müller Martini, d’une platine de découpe Varimatrix de Heidelberg, et est à même de réaliser la dorure à chaud en petit format, le pelliculage ou encore le vernis sélectif sérigraphique.

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GÉRER 63 TRAVAIL

Modification des relations

Les lois Macron et Rebsamen ont apporté un nombre considérable de modifications en matière de relations individuelles et collectives de travail, souligne le service juridique du Groupement des Métiers de l’Imprimerie (GMI), qui en résume les nouvelles dispositions.

L

es lois initiées par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, et par l’ancien ministre du Travail François Rebsamen, entrées en vigueur les 8 et 19 août 2015, font l’objet d’un récapitulatif initié par le GMI. - Réforme de la Délégation unique du personnel (DUP) Celle-ci concerne l’extension de la DUP aux entreprises dont l’effectif est compris entre 200 et 299 salariés et l’élargissement de son périmètre au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Sa mise en place est à l’initiative de l’employeur après consultation des instances représentatives du personnel (IRP), lors de la constitution ou du renouvellement de l’une des instances. Elle est instituée au niveau de l’entreprise ou en cas d’établissements multiples, au sein de chaque établissement distinct. - Fonctionnement du CHSCT Dans les entreprises d’au moins 50 salariés ne comportant que des établissements inférieurs à 50 salariés, un CHSCT doit être mis en place dans au moins l’un d’entre eux. La durée du mandat des membres du CHSCT est portée à quatre ans, au lieu de deux. - Fonctionnement du CE Dorénavant, dans les entreprises de moins de 300 salariés (contre un seuil de 150 auparavant), le comité d’entreprise (CE) se réunit au moins une fois tous les deux mois. Les délais impartis au CE pour rendre un avis vont être dorénavant négociés avec les délégués syndicaux dans le cadre d’un accord d’entreprise. Le CE ne négociera qu’en l’absence de délégués syndicaux.

- Élections professionnelles En plus de transmettre les procèsverbaux des délibérations du CE à l’Inspecteur du Travail et au prestataire retenu par le ministère du Travail, l’employeur doit désormais également en envoyer une copie aux organisations syndicales qui ont présenté des listes de candidats au scrutin et à celles qui ont participé à la négociation du protocole d’accord préélectoral. - Extension de la possibilité de renouvellement d’un CDD Le contrat à durée déterminée (CDD) peut être renouvelé deux fois au lieu d’une fois mais les durées maximales demeurent. Cette disposition s’applique aux contrats en cours au 19 août 2015. - Congé supplémentaire pour préparation des examens Un étudiant salarié justifiant d’une inscription dans l’enseignement supérieur aura droit à un congé supplémentaire non rémunéré de 5 jours ouvrables par tranche de 60 jours ouvrables travaillés. Il doit être pris dans le mois qui précède les examens. - Dispense de recherche de reclassement en cas d’inaptitude d’origine professionnelle Cette dispense ne vaut que dans le cas où l’avis du médecin du travail mentionne expressément que le maintien du salarié dans l’entreprise serait gravement préjudiciable à sa santé. Cette disposition ne vaut pas pour les inaptitudes d’origine non professionnelle où l’obligation de reclassement demeure. - Licenciements collectifs pour motif économique L’annulation de la décision de validation ou d’homologation du plan de

Le Groupement des métiers de l’imprimerie (GMI) est l’organisation patronale représentative de l’ensemble des entreprises de la filière graphique. À travers son puissant réseau professionnel, le GMI affirme, depuis 1924, son rôle de porte-parole et de défenseur des professionnels du secteur.

sauvegarde de l’emploi (PSE) pour insuffisance de motivation ne permettra plus au salarié d’obtenir la réintégration ou l’indemnisation si la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), dans les 15 jours qui suivent le jugement, prend une nouvelle décision motivée. Il reviendrait à l’employeur d’informer les salariés de la nouvelle décision prise. - Assouplissement des conditions de recours aux accords de maintien de l’emploi La durée maximale de ces accords est portée de deux ans à cinq ans et un bilan de l’application de l’accord doit être réalisé deux ans après son entrée en vigueur. - Instauration d’un entretien individuel en début de mandat pour les représentants des salariés Cet entretien concerne les représentants du personnel titulaires, les délégués syndicaux ainsi que les titulaires d’un mandat syndical. Il a lieu à la demande du salarié. - Simplification du fonctionnement du compte pénibilité L’employeur n’est plus tenu d’établir une fiche pénibilité pour chaque salarié exposé au-delà des seuils. Cette fiche est remplacée par une déclaration aux caisses de retraite, via la DADS (Déclaration annuelle des données sociales) puis la DSN (Déclaration sociale nomi■ native). PLUS D’INFOS SUR :

www.gmi.fr

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64 DANS LE RÉTRO

Septembre-octobre 2015 1ER SEPTEMBRE

Le consultant Patrick Cahuet, désormais ancien directeur de 1Prime Concept, intègre l’équipe de HP France en charge de l’activité presses numériques. Il succède à Jürgen Freier. Celui-ci retourne en Allemagne, après six mois passés en France et devient responsable HP Presses numériques pour l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche.

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Avec le numéro daté de ce jour, l’imprimerie du Monde à Ivry-surSeine (Val-de-Marne) cesse son activité, débutée en 1989. Au fil des années, elle avait perdu un certain nombre de ses clients extérieurs tels que Les Échos, Le Journal du Dimanche ou bien encore le gratuit Direct Matin et le quotidien britannique The Guardian. Parallèlement, l’outil de production avait dû réduire la voilure, passant de trois rotatives offset à une seule.

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Sur le thème « Faites entrer votre presse offset dans l’ère numérique », Kodak organise au siège du groupe Sego à Taverny (Val-d’Oise) une journée d’informations et d’échanges autour du futur de l’impression de journaux et de magazines. Les têtes jet d’encre Kodak Prosper S20 qui équipent une des rotatives offset du groupe Sego sont au cœur des débats.

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L’association Culture Papier et quelques-uns de ses membres visitent la papeterie de Golbey dans les Vosges, filiale du groupe norvégien Norske Skog et leader européen de la _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015

fabrication de papier journal. Ce site de production développe de plus en plus les partenariats locaux afin de pallier la baisse régulière de sa production, de l’ordre de 5 à 7 % par an.

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LexisNexis, éditeur juridique de référence, lance sa collection 2016 de Codes bleus (civil, pénal, etc.) agrémentés de jaquettes originales mettant en scène Elyx, le personnage – libre et joyeux – imaginé par l’artiste Yak. Objectif : casser les codes et rendre ceux-ci plus accessibles.

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Papyrus présente lors d’une soirée organisée à Paris les tout derniers carnets de ses collections Specials. Constituée de papiers de création, la gamme a été lancée il y a six ans et est depuis régulièrement actualisée. Donneurs d’ordre et imprimeurs honorent de leur présence cette présentation à laquelle participe également le directeur général d’Imprim’Luxe, Pierre Ballet ; Papyrus ayant été le premier distributeur de papiers à être partenaire de cette association.

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L’idée était dans l’air depuis maintenant déjà un certain temps. Après des tests effectués en interne et auprès d’un panel de lecteurs et après le test grandeur nature du 10 juin dernier, le quotidien sportif L’Équipe opte définitivement pour le changement de format, passant du grand format broadsheet au format tabloïd. Ce changement s’accompagne en outre d’une nouvelle formule.

17 septembre – Entourant Emmanuel Boussemart, directeur des ventes Graphic de Papyrus France, Pierre Ballet, directeur général d’Imprim’Luxe (à g.) et Christian Devambez, dirigeant de l’imprimerie Kapp Graphic (à d.).

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Le décret n° 2015-1163 du 17 septembre 2015 publié ce jour fixe à 25 000 € HT le seuil obligeant à passer par la procédure de l’appel d’offres, contre 15000 €HT auparavant. Pour le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, ce relèvement constitue une étape importante dans la politique de simplification du droit des marchés publics et d’amélioration de l’accès des PME à la commande publique. La mesure est effective à compter du 1er octobre 2015.

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À deux mois et demi de la tenue de son congrès annuel qui se déroulera le 10 décembre à Chamonix (HauteSavoie), l’Association technique française de flexographie (ATF Flexo) fait le point sur son activité, au cours d’une réunion presse organisée à Paris. L’occasion pour le président Jean-Pierre Bonnet d’évoquer la fusion entre l’ATF et l’association Pro Flexo donnant naissance à l’ATF Flexo.

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Fedrigoni France procède à l’école Estienne au lancement de la nouvelle


DANS LE RÉTRO 65

à Paris. Dans son discours d’inauguration, Fujio Mitarai, PDG de Canon Inc., a confirmé sa volonté de faire du groupe la référence dans le monde de l’imagerie, quels que soient les secteurs concernés.

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gamme de papiers Fabriano dont deux qualités 100 % coton, en compagnie de la société Printmodel composée d’experts de l’image et de l’impression. Le tout sur le thème « Sublimer vos créations, embellir le papier ».

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L’association Culture Papier reçoit lors d’un petit déjeuner à Paris, Bernard Deljarrie, délégué général de Cap’Com, le réseau de la communication publique et territoriale. L’occasion de faire le point sur l’état actuel des publications territoriales et de donner des pistes pour améliorer leur visibilité.

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La 27e édition du salon Viscom Paris ouvre ses portes pour trois jours à la porte de Versailles avec pas moins de 164 exposants dont un tiers de nouveaux et 331 marques représentées. La part d’exposants internationaux pour cette édition 2015 représente 24% du salon avec 14 pays différents. Le salon est un succès avec une fréquentation de 11838 professionnels dont 13% de visiteurs étrangers issus de 65 pays.

3 OCTOBRE

L’imprimerie de Saint-Ouen (SeineSaint-Denis) du quotidien Le Parisien ferme ses portes à la suite d’une réorganisation des sites d’impression du groupe. Les rotatives de cette imprimerie (SN Sicavic) avaient été inaugurées en 1998, à l’occasion de la Coupe du monde de football. Le journal reste imprimé en Ile-de-France et plus précisément en Seine-et-Marne, à MitryMory, au sein de l’entreprise CINP où une partie du titre était déjà produite.

8

À l’occasion de la manifestation CIP4 France 2015 organisée courant octobre en France, l’Institut national polytechnique Grenoble INP-Pagora organise durant deux jours des rencontres autour de l’automatisation dans l’imprimerie, des applications web-to-print et cross-média. L’occasion de nombreux échanges entre fournisseurs, imprimeurs et prestataires de services autour de retours d’expériences.

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Pendant trois jours, Canon Expo investit la Grande Halle de la Villette,

20 octobre – En visite sur les sites du groupe Paprec à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), le président de la République François Hollande évoque le « faire vivre dans la diversité et le respect » qui caractérise l’entreprise de recyclage.

Le président de la République, François Hollande, reçoit à l’Élysée les 45 membres de l’Equipe de France des Métiers qui, lors de la dernière compétition internationale des 43es Olympiades des Métiers, organisée au mois d’août 2015 au Brésil, a remporté 9 médailles et 18 médaillons d’excellence.

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Pendant trois jours, plus de 500 personnes participent à l’inauguration du nouveau Komori Graphic Center à Utrecht, aux Pays-Bas, en présence de Satoshi Mochida, président et Chief Operating Officer de Komori Corporation. Quatorze partenaires fournisseurs, tous leaders dans leurs domaines respectifs, présentent à cette occasion leurs solutions telles que rouleaux anilox, blanchets, équipements prépresse, encres, etc. Quatre presses sont exposées, illustrant les technologies d’impression conventionnelles, UV et H-UV.

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En visite à La Courneuve (SeineSaint-Denis) pour le lancement officiel de l’Agence nationale de développement économique, le président de la République, François Hollande, visite les trois sites de recyclage du groupe Paprec situés à La Courneuve : Confidentialys, La Corbeille Bleue et Paprec IDF Nord. ■ _343 OCTOBRE - NOVEMBRE 2015


66 INDEX ■ Entreprises et institutions traitées

Agfa Graphics . . . . . . . . . . . . . .35 Antalis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 ATF Flexo . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Bibliothèque nationale de France . . . . . . . . . . . . . . . . .38 Canon Expo . . . . . . . . . . . . .17, 65 CIP France 2015 . . . . . . . . . . . .22 CIP4 France . . . . . . . . . . . . . . . .65 Culture Papier . . . . .16, 21, 64, 65 Elyx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54 Équipe de France des métiers . . . . . . . . . . . . . . . .65 Europack . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 Exaprint . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 Fedrigoni France . . . . . . . . .12, 64 Flyeralarm . . . . . . . . . . . . . . . . .46 Flyerzone . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 Fotolia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34

■ Glossaire

TERMES USUELS

3D : trois dimensions Cloud computing : informatique en nuage Code QR (Quick Response) : code à réponse rapide Cross-canal (« canal croisé ») : évolution du multicanal utilisant plusieurs canaux de distribution (magasin, internet, téléphone) en relation les uns avec les autres CTP (Computer to Plate) : système de plaque « de l’ordinateur à la plaque » DPI (Dots Per Inch) : points par pouce (PPP) ERP (Enterprise Resource Planning) : progiciel de gestion intégré Fogra : principal organisme allemand de normalisation de l’industrie graphique H-UV (High Sensitivity UV Ink Curing System) : dispositif de séchage instantané à ultraviolets LED (Light-Emitting Diode) : diode électroluminescente PDF (Portable Digital Format) : format portable numérique PSO (Processus standard offset) : certification industrielle pour l’impression RIP (Raster Image Processor) : logiciel de conversion avant impression SCOP : Société coopérative et participative UV : ultraviolets Web-to-print : webimpression Workflow : flux de production

GMI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63 HP France . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Huber . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Idep . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 Igepa Forum . . . . . . . . . . . . . . .43 Imprimerie du Monde . . . . . . . .64 ITF Imprimeurs . . . . . . . . . . . . .58 Kodak . . . . . . . . . . . . . .10, 36, 64 Komori . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65 Konica Minolta . . . . . . . . . . . . . .35 L’Equipe . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Lexis Nexis . . . . . . . . . . . . .42, 64 Musée de l’illustration jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Norske Skog . . . . . . . . . . . . . . .15 Pack en scène . . . . . . . . . . . . . .45 Paprec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65 Papyrus . . . . . . . . . . . . . . . .12, 64

ORGANISMES

Acidd : Association communication et information pour le développement durable AFDPE : Association française des distributeurs de papier et d’emballage Agefos PME-CGM : Association pour la gestion de la formation des salariés des petites et moyennes entreprises de la communication graphique et du multimédia Atep : Association des techniciens de l’édition et de la publicité ATF : Association technique française de flexographie CCFI : Compagnie des chefs de fabrication de l’imprimerie CIP4 (International Cooperation for the Integration of Processes in Prepress, Press and Postpress) : organisation internationale de coopération pour l’intégration des process dans les opérations prépresse, presse et postpresse CNAP : Centre national des arts plastiques Cofepac : Comité français de l’emballage papier carton Comité 21 : Comité français pour le développement durable Copacel : Confédération française de l’industrie des papiers, carton et celluloses CTP : Centre technique du papier Fespa (Federation of European Screen Printers Association) : Fédération européenne de l’impression numérique

■ Table des annonceurs

Asahi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 C!Print . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41 Clip . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31 Duplo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Ecofolio . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37 Emballage Magazine (abonnement) . . . . . . . . . . . . . .61 _343 OCTOBRE-NOVEMBRE

Exaprint . . . . . . . . . . . .Encart jeté Fespa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 France Graphique (abonnement) 57 France Graphique (site internet) .62 GSF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Idep . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 MMS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43

Presse au futur (La) . . . . . . . . . .21 Print O’Clock . . . . . . . . . . . . . . .46 Rapid-Flyer . . . . . . . . . . . . . . . .46 Realisaprint . . . . . . . . . . . . . . . .46 Ricoh Europe . . . . . . . . . . . . . . .36 Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis . . . . . . . .21 Saxoprint . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 SN Sicavic (imprimerie du Parisien) . . . . . .65 Sun Chemical . . . . . . . . . . . . . .34 Symposium de l’impression numérique 2015 . . . . . . . . . . . . . . . .20 Uteco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Viscom Paris 2015 . . . . . . .32, 65

Finat : Fédération internationale des fabricants et fournisseurs d’étiquettes adhésives FSC (Forest Stewardship Council) : Conseil de sauvegarde de la forêt (éco-label) GMI : Groupement des métiers de l’imprimerie Grafipolis : école des métiers graphiques et plurimédia, à Nantes (Loire-Atlantique) Grenoble INP Pagora : branche de l’Institut national polytechnique de Grenoble (Isère) consacrée au papier, à l’impression, à l’emballage et à l’environnement Idep : Institut de développement et d’expertise du plurimédia MIP : Mouvement de l’intersecteur papier carton PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes) : Programme de reconnaissance des certifications forestières (éco-label) Revipap : Groupement français des papetiers utilisateurs de papiers recyclables SIN : Syndicat de l’impression numérique et des services graphiques SIPG : Syndicat national des fournisseurs d’équipements pour les industries papetières et graphiques SNE : Syndicat national de l’édition UNFEA : Union nationale des fabricants d’étiquettes adhésives Unic : Union nationale de l’imprimerie et de la communication WWF (World Wide Fund) : Fonds mondial pour la nature

Online Printers . . . . . . . . . . . . . . .4 Pixartprinting . . . .2e de couverture Portucel Inaset . . . . . . . . . . . . . .6 Saxoprint . . . . . . .4e de couverture SwissQPrint . . . . .3e de couverture Viscom . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13




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