magazine IT N°914

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FAITES VOS PREMIERS PAS

www.industrie-technologies.com DANS L’UNIVERS

DES BIOMATÉRIAUX, EN VIDÉOS ET EN IMAGES N°914ccSEPTEMBRE 2009 - 11

Nouvelle formule

BIOMATÉRIAUX LA MATIÈRE EST DANS LE PRÉ ccPAGE 26

ENTRETIEN ccPAGE 94

ÉNERGIE ccPAGE 10

«Le changement climatique est une rupture technologique»

De l’électricité 20000 lieues sous les mers

JEAN JOUZEL, membre du GIEC, prix Nobel de la paix en 2007



www.industrie-technologies.com

EDITO

B. LEVY POUR IT

Ingénieurs, prenez la parole ! On ne s’étonne plus de rien. Nous téléphonons en cinq secondes chrono d’un bout à l’autre du monde. ArianeEspace envoie deux téléscopes à un million de kilomètres au-dessus de nos têtes dans l’univers. On profite de musiques dématérialisées grâce au format MP3. Nos écrans télé sont si fins qu’ils peuvent s’accrocher aux murs comme des tableaux… Mais tout cela n’étonne plus personne. Qui soupçonne tout le travail nécessaire pour la mise au point de ces produits ? Le nombre d’ingénieurs mobilisés ou les connaissances scientifiques qu’il faut pour sans cesse miniaturiser, réduire les coûts et la complexité de toutes ces innovations ? Peu de monde, en vérité. Vis-à-vis de la technologie et de la science, notre société est ccTHIBAUT DE JAEGHER même un peu schizophrène. L’iPhone, la Wii ou les écrans plats RÉDACTEUR EN CHEF font désormais partis de nos standards… mais nous ne supportdejaegher@industrie-technologie.com tons pas les technologies qui permettent de les faire fonctionner. Que serait l’iPhone sans les Les scientifiques antennes relais dont nous ne voulons plus sur sont étrangement absents des grandes nos immeubles (lire notre débat page 88) ? Et la Wii serait-elle aussi conviviale sans les nanotechcontroverses nologies qu’elle embarque ? L’irrationnel a clairetechnologiques. ment pris le pas sur la raison… jusqu’à l’hypocondrie parfois. La preuve avec ces familles qui étaient persuadées d’être bombardées d’ondes électromagnétiques par des antennes téléphoniques… pas encore branchées. Entre les scientifiques (notamment ingénieurs) et l’opinion, le fossé se creuse. Les responsabilités sont partagées. Si le grand public ne fait plus l’effort de comprendre “comment ça marche”, les industriels et les organismes de recherche ne rivalisent pas non plus de pédagogie pour expliquer les opportunités (et les risques) des innovations qu’ils développent. Ils sont même étrangement absents des grandes controverses technologiques qui secouent notre société, comme le note Étienne Klein, notre invité de ce mois (lire page 80). Ce sont pourtant eux, les ingénieurs et les chercheurs, qui sont à l’origine des plus grands changements de ces dernières années : Internet, téléphonie mobile, nanotechnologies… Alors, messieurs les ingénieurs, prenez la parole. Votre voix compte double. cm

LE SOMMAIRE EST EN PAGE 4 SEPTEMBRE 2009ccN°914

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SOMMAIRE

TENDANCES

EN COUVERTURE BIO-INDUSTRIE

ÉNERGIE

Le printemps du végétal

De l’électricité 20 000 lieues sous les mers

cc PAGE 28

cc PAGE 10

CYCLE DE VIE

MATÉRIAUX

Les plantes ont-elles la fibre écolo ?

Le métal pourrait cicatriser comme la peau

cc PAGE 32

cc PAGE 12

INFOGRAPHIE

INFORMATIQUE

Un chemin vert semé d’embûches

Les processeurs se dopent au parallélisme

cc PAGE 33

cc PAGE 13

L’HERBIER

ÉLECTRONIQUE

des biomatériaux

Le spatial repousse les limites des lampes LED

cc PAGE 36

cc PAGE 14

PRODUCTION

La difficile industrialisation du bio

OPTIQUE

Des lunettes qui augmentent la réalité

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cc PAGE 15

MATÉRIAUX

ÉNERGIE

Faurecia opte pour des planches de bord en lin

De la chaleur à puiser dans les égouts

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cc PAGE 42

ÉLECTRONIQUE

PROLONGEMENT

Dix fonctions photoniques sur une puce

Les stars en herbe fleurissent sur le Web

cc PAGE 17

OPTIQUE

Quand la lentille imite l’œil humain

cc PAGE 18

LE KIOSQUE cc PAGE 19

LE BAROMÈTRE cc PAGE 20

ÉNERGIE

Des piles imprimables sur substrats souples en 2010

cc PAGE 21

ÉLECTROTECHNIQUE

Un interrupteur électrique sans fil et sans pile cc PAGE 22

L’AGENDA cc PAGE 23

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N°914ccSEPTEMBRE 2009

cc PAGE 43

Biomatériaux: la matière est dans le pré

Emballages, cosmétiques, automobile, bâtiment… Si la part de marché des matériaux d’origine biologique est aujourd’hui négligeable, toutes ces industries s’y intéressent de très près, pour des applications de plus en plus variées. Industrie et Technologies vous propose de plonger au cœur de cette fi filière lière en pleine expansion. ccPAGE 26

LA PHOTO-TECH Découvrez les moteurs GEnx de GE Aviation de 24 à 34 t et 4,7 m de long. cc PAGE 44


SOMMAIRE

EXPÉRIENCE

PRODUITS

PARCOURS

GUIDE D’ACHAT

LES 3 DIMENSIONS DE

La sélection de produits de la rédaction 12 automates programmables polyvalents cc PAGE 60

Étienne Klein

Directeur adjoint du laboratoire des sciences de la matière au CEA cc PAGE 80

CAMPUS NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 11 secteurs de référence Composants mécaniques cc PAGE 66

Électronique ENQUÊTE

Apprenez à usiner l’infiniment petit cc PAGE 48

CAS D’ENTREPRISE

Process

Wolfensberger réalise ses prototypes en un clin d’œil cc PAGE 52

REPORTAGE

E2V : des projets développés deux fois plus vite

cc PAGE 54

CAS D’ENTREPRISE

Logistique

Les chariots de Hill-Rom se passent de batterie cc PAGE 56

FICHE MÉTHODE

Le QRQC pour traquer les défauts en temps réel cc PAGE 57

CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 99 UN ENCART BROCHÉ CENTRAL DE 16 PAGES FOLIOTÉ EN ROMAIN : CAHIER EAU

cc PAGE 67

Des ingénieurs made in Shanghaï

cc PAGE 83

FICHE MÉTIER

Directeur d’usine, l’homme à tout faire de l’industrie cc PAGE 85

Électrotechnique cc PAGE 68

Équipement de production cc PAGE 70

mesure cc PAGE 71

Équipement informatique cc PAGE 72

Logiciels cc PAGE 72

Télécoms cc PAGE 73

Logistique emballage cc PAGE 73

Bâtiment travaux publics cc PAGE 75

Chimie-matériaux cc PAGE 76

INTELLIGENCE DÉBAT

Ondes électromagnétiques : inévitables mais suspectes cc PAGE 88

PAROLES D’AUTEUR

Conquête spatiale

Suivez le “Guide du routard” intergalactique cc PAGE 93

RENCONTRE

« Le changement climatique est une rupture technologique » Jean Jouzel

Membre du GIEC, prix Nobel de la paix en 2007 cc PAGE 94

JEUX

L’énigme

A quoi rêvent les poètes cyclistes ? cc PAGE 97

MISE À NU CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE ET SOMMAIRE : CORBIS ; DCNS ; RÉA ; T. GOGNY ; J.L BERTINI ; D.R.

ÉOLIENNES, MOULINS À VENT DES TEMPS MODERNES cc PAGE 98

SEPTEMBRE 2009ccN°914

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12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17 Tél. : 01-56-79-41-00 Fax Rédaction : 01-56-79-45-27 Fax Publicité : 01-56-79-44-84

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INDEX

Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-56-79, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Carlo d’Asaro Biondo RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (3939) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (4160) Conseil éditorial Fabrice Frossard (4333) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (4242) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (4572) Rédacteurs en chef adjoints Mirel Scherer (4543) (Production, informatique industrielle, équipements de production, mécatronique, production automobile) Ridha Loukil (4569) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électronique grand public, propriété industrielle, informatique, électronique) Jean-François Prevéraud (4573) (Bureaux d’études, desigh, CAO, lettre web) Rédacteurs Thomas Blosseville (44 19) (Énergie, environnement), Muriel Royer de Véricourt (44 11) (Matériaux, biotechnologies), Jessy Picard (4206) (Production industrielle) Didier Ragu (42 61) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Christophe Bys, Érick Haehnsen/TCA, Philippe Pélaprat et Agathe Valentin. RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (4542), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (4210) Service Photo Bernard Vidal (4425) Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (4164) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (4479) Directrice de clientèle Valérie Dequatre (4476) Chef de publicité Farah El Makki (4362) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Rhône-Alpes Bernard Gillet (04-72-84-27-53) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (4166) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9621) Responsable marketing Damien Delhomme (4294) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (4157) Assistante Catherine Bénézit (4156) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (4358) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (4472) Responsable juridique Odile Giraud (3905) Directeur des ressources humaines Frédéric Sibille (9607) Fabrication Benoit Carlier (responsable) (4370) TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (4150) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (4431) DIFFUSION-ABONNEMENTS-EDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (4126) Directrice des abonnements Patricia Rosso (4387)Directrice des éditions Annie Zaratti (3941) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (4344) Service Clients 4133 ou 4129 TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Paris 309.395.820. 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

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N°914ccSEPTEMBRE 2009

Les entreprises et les établissements cités 3S Photonics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 ccA Actinium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Ademe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 28, 32 Afsset . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 AFT Plasturgie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Agamus Consult . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 AgieCharmilles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Agrofibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Air China . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Air Liquide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Airbus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Alcatel-Lucent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Alcimed . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Allen-Bradley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Altröm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 ANFR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Apave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Apple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Arer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Arkema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Ashelvea . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Ashelvea . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 ccB Bell Labs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Bosch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 BPR Technologie . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Braskem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Bridgelux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Bureau Veritas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 ccC Cargill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 CEA-Leti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Cegos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Cetehor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Cetim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 CIMData . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 CGL Pack . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 CNRS . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 48, 88, 93 Conductix-Wampfler . . . . . . . 56 Criirem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 CRST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 CSTB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 CTP Partners. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 ccD Darpa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Dassault Systèmes. . . . . . . . . . . . 48 Décathlon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 DisplaySearch . . . . . . . . . . . . . . 14, 22 DNCS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Dow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 36

ccE e2v . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 ENST de Bretagne . . . . . . . . . . . . . . 88 EdF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Efim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Emitech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 EMS Grivory . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 36 Epistar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Essilor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Euralis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 European Bioplastics27, 28 ccF Fanuc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23, 48 Faurecia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 42 Federec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Flexitrack . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Ford . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 ccG GE Aviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 GE Fanuc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 General Electric . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 GFK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Giec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 14 Grain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Gravit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 ccH-I Henkel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Hill-Rom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Hôpital des quinze-vingt 15 IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Icnirp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Idate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 IFP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 IF Research . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Ifremer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 In-Stat Data . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 INPI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Inrets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Inria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Institut d’astrophysique de Paris (IAP). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Institut de la vision. . . . . . . . . . . 15 Institut Femto ST . . . . . . . . . . . . . . . 48 Institut Fraunhofer . . . . . . . . . . . . 12, 13, 21 Institut national du design et du packaging (INDP) . . 28 Institut technologique danois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Interplast. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Isa France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

ccK-L Kern . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 L’Oréal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 LaBoMaP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Leroy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Lockheed Martin . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Lotus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Louis Belet SA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Luxener. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Lyonnaise des Eaux . . . . . . . . . 16 ccM Mankiewich. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Menippos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Metabolics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 54 MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 13 Mitsubishi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 60 Mori Seiki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 ccN Nasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 NatureWorks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Naturplast . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Nevisto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 NPA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 ccO Omron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Optotune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Osram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ccP Pétale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 22 Plasmor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Plastipolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 40 PMDK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Polyone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 PSA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 85 ccR RB PIM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Realization . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Realmeca. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Regina Glass Fibre . . . . . . . . . . . . . 13 Rexroth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Rockwell Automation . . . . . . 60 ccS Saint-Gobain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Salm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 28 Schneider Electric. . . . . . 22, 60 Sidel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23, 60

Snecma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Solvay . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Soprema. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 SpecialChem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Sphere . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Steec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 STMicroelctronics. . . . . . . . . . . . . . . 13 Studer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Sun Microsystems . . . . . . . . . . . . 13 Supersonic Imagine . . . . . . . . . 16 Swisscom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 ccT Texpart Technologies . . . . . . . 48 Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Total Immersion . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ccU Université d’Amiens . . . . . . . . . 36 Université de Bretagne Sud 40 Université de FrancheComté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Université de Liverpool . . . 16 Université de Roskilde (Danemark) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Université de Shanghaï. . . 83 Université de Strasbourg32 Université de Würzburg. . 16 Université Paris V . . . . . . . . . . . . . . . 88 Université technologique de Compiègne (UTC) . . . . . . . . 83 Utseus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 ccV Valagro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Varioptic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Vegetal & Mineral Water 33 Veolia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Vestas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Vinci Énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Vipa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Volvo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Voxeljet Technology . . . . . . . . . 52 ccW Watteco. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 WebEx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Wolfensberger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 WWF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 ccZ Zeiss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48



www.industrie-technologies.com

Découvrez une autre manière de voir la techno dans les blogs de la rédaction.

LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION L’économie ne se grippe pas pour tout le monde. Face

à la pandémie annoncée, les éditeurs d’outils informatiques ne manquent pas de sang-froid. Depuis cet été, les messages incitant les journalistes à se Un chat dans pencher sur tel ou tel logila gorge ? Prenez ciel se propagent plus vite que le votre souris ! virus. La recommandation faite par le gouvernement aux entreprises de plancher sur un plan de continuation d’activité (PCA) constitue de ce point de vue un argument commercial imparable. Exemples: l’outil «Secured Remote Worker», du groupe IF Research, permet des connexions sécurisées aux applications de travail depuis le domicile. Le service gestionpandemie .com, de Nevisto, propose des outils de gestion des plansderemplacement des personnels et des stocks de consommables destinés à la pandémie (gants, masques…). Quant au fournisseur d’applications collaboratives, WebEx, il offre des solutions de réunion sur la Toile. Pour ceux que la grippe empêcherait de travailler, mais qui trouveraient le temps long, nous recommandons l’univers des jeux en ligne. Notre préféré, The Great Flu, vous met dans la peau d’un responsable de santé publique chargé de lutter contre la pandémie. La meilleure alliée contre un chat dans la gorge? Votre souris! cm

CARTON

ROUGE

GÉANT ! Le plus grand écran électroluminescent à LED au monde est au stade Dallas Cowboys, aux États-Unis. Construit par Mitsubishi, ce

mastodonte de 22 x 49 m pesant 80 tonnes utilise plus de 10,5 millions de LED pour afficher des images d’une résolution de 2176 x 4864 pixels (huit fois celle de la télévision HD) au pas de 22 mm. Tout est gigantesque dans Tout est gigantesque! Même cet écran, même sa consommation. Il dévore la consommation éléctrique du plus grand écran à LED. une puissance électrique de 635 kW. cm

DÉCOLLAGE. Les eBook sont-ils enfin sur la rampe du

succès ? Depuis dix ans, ces terminaux électroniques, destinés à remplacer le papier pour la lecture de livres, journaux ou magazines, ont du mal à s’imposer. La donne semble toutefois changer. Pour preuve : l’entrée de Samsung et bientôt de Google sur ce marché. Apple devrait également venir titiller Sony et Amazon.com, les deux pionniers dans ce domaine. Selon le cabinet In-Stat Data, le marché pourrait atteindre les 29 millions d’unités en 2013 contre un petit million en 2008. Mais ce développement risque de se limiter au plus gros contenu en ligne : celui en langue anglaise. cm

ginés par le Massachusetts Institute of Technology ( M I T ) pour recueillir des informations des fonds marins, ces drôles de petits sous-marins se déplacent dans l’eau en imitant le mode de locomotion de la truite ou du thon. Originalité? Ils n’ont Pêcheurs, pas besoin d’être contrôlés par une télécommande radio, attention ! d’ailleurs inefficiente en milieu aquatique. Lancés par Tout ce qui nage horde de plusieurs centaines, ils “nagent” de façon auton’est pas nome en mesurant la pression qu’ils s’exercent mutuellepoisson! ment lors de leur déplacement. cm

ÉCOLO DANS LES BUREAUX MAIS PAS DANS LES USINES!

Fin juillet, le fabricant de produits ménagers Henkel s’est autoproclamé champion du durable face à un parterre de journalistes. Las! Descendu dans son usine de Düsseldorf, le discours n’a pas tenu. Tandis que les pastilles de lavage étaient emballées généreusement, la poudre se répandait dans l’air, baignant les opérateurs dans une poussière permanente. N’en jetez plus…

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N°914ccSEPTEMBRE 2009

PLONGÉE. Des mini-robots comme des poissons dans l’eau. Ima-

BRAVO… à l’Institut français du pétrole qui, cet été, a fait montre d’une solidarité rare envers Total. Suite à l’accident d’un vapocraqueur à Carling, l’organisme de recherche publique a refusé de fournir des informations –même basiques et neutres – sur le fonctionnement de cet équipement. Officiellement, pour ne pas jeter d’huile sur le feu. cm

REUTERS / D.R.

FÉBRILES.


LA PENSÉE DU MOIS La différence entre l’homme politique et l’homme d’État ? Le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération. James Freeman Clarke (1810-1888)

WEB

REVUE ESPIONNAGE. Se glisser dans la peau d’un agent secret de la Marine américaine est à la portée de tous grâce au logiciel TOR (The Onion Router). Développé sur ordre de l’US Navy, ce

programme permet de naviguer anonymement sur Internet en masquant son adresse IP. Au lieu de parcourir un chemin direct entre la source et la destination, le paquet d’informations parcourt un vrai labyrinthe dans les méandres du World Wide Web. Personne ne pouvant repérer d’où viennent ni où vont les données. Pour la petite histoire, les militaires américains ont mis à disposition ce programme le jour où ils se sont rendu compte qu’étant les seuls à l’utiliser… les cibles visitées les reconnaissaient facilement. cm

SERIOUS GAME ? L’affaire ressemble à un rêve de

collégien : au lieu de s’en remettre à des problèmes mathématiques ou des exercices de grammaire pour évaluer les facultés intellectuelles, pourquoi ne pas plutôt recourir à… une partie de Super Mario ? L’idée vient de deux universitaires qui ont orga-

nisé la première édition de la Mario AI Competition. Objectif : départager des logiciels d’intelligence artificielle. Les organisateurs prévoient de rééditer l’expérience en 2010. Ils espèrent notamment que leur tournoi permettra, à terme, de comparer les avantages respectifs des stratégies reposant sur un codage entièrement effectué à la main et de celles qui font intervenir des techniques d’apprentissage permettant une évolution artificielle. Les gagnants de cette première édition ont été récompensés lors d’une conférence internationale dédiée à l’innovation dans les jeux électroniques (ICE-GIC 09). cm

Super Mario, arbitre des élégances en matière d’intelligence artificielle !

cc FABRICE FROSSARD

En être ou pas ?

Les sites Web tels que nous les connaissons disparaîtront au profit des réseaux sociaux, prédisent certains experts. Évolution annoncée: après l’hypertexte, Internet crée désormais de l’hyperlien social, ce qui était la première définition du Web 2.0. Pour autant, dans un contexte professionnel, y a-t-il avantage à se dévoiler et être présent sur un réseau social ? La réponse est dans de multiples cas oui. Seul problème: lequel ? Pour notre part à Industrie et Technologies, nous avons opté pour Viadeo (http://xrl.in/2zcm). Cette plateforme est sans doute celle où se rencontrent le plus de professionnels issus de l’industrie. L’ergonomie est sans cesse repensée et donne un accès rapide à la personne recherchée en France. En quête de contacts internationaux, Linkedin est radicalement plus cosmopolite. Les profils sur ce réseau sont très disparates, mais de bon niveau. Face à Linkedin très tourné vers le monde anglo-saxon, Xing, lui, recrute nombre de ses huit millions de membres revendiqués dans une grande partie de l’Europe, dont l’Allemagne, très représentée. En perpétuelle évolution, tout comme Viadeo, Xing fait de l’emploi son atout principal. Si votre tropisme social est celui du misanthrope, rien ne vous empêche de créer votre propre groupe. Parmi la pléthore de sites offrant cette possibilité, Ning, fondé par l’ancien patron de Netscape, Mark Andresen, est sans doute le plus abouti. Il vous permet, outre la création de votre propre communauté, de personnaliser l’interface et les fonctionnalités : vidéo, graphisme, partage de fichiers etc. Dernière solution, adhérer à la centaine de services communautaires les plus populaires d’un seul coup via par exemple konwen.com, gérer vos profils depuis un seul site (pourquoi pas AtomKeep.com) et surveiller ce que font les membres de votre réseau en utilisant spokeo.com (http://www.spokeo.com/). ffrossard@industrie-technologies.fr

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TENDANCES

Énergie De l’électricité 20 000 lieues sous les mers Temps fort du Grenelle de la mer, l’appel à manifestation d’intérêt lancé cet été par l’Ademe vise à évaluer quatre filières technologiques de production d’électricité. Moins emblématique que les hydroliennes, les systèmes houlomoteurs ou les éoliennes flottantes, l’énergie thermique des océans est pourtant l’une des solutions les plus éprouvées. DCNS espère lancer la production de sa première centrale marine dès 2013 à La Réunion. Explications.

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température limite le rendement de conversion et impose de pomper de 2 à 3 m3 d’eau chaude et froide par seconde pour produire 1 MW d’énergie. Ce débit nécessite l’utilisation de tuyau de fort diamètre et impose une réflexion approfondie sur l’implantation de la centrale. Plus sécurisante, la construction terrestre est aussi plus pratique pour l’acheminement du courant mais rallonge les canalisations, ce qui baisse la pression des eaux. Plus coûteuse, une plate-forme marine est soumise aux normes de la construction navale, suppose un câble sousmarin pour l’énergie mais diminue le coût de la tuyauterie ainsi que leurs pertes de charge. «Spécialistes des structures flottantes complexes ou de la chaudronnerie nucléaire, les chantiers navals militaires, comme DCNS ou Lockheed Martin, ont une vraie carte à jouer sur ce marché», commente Frédéric Le Lidec, le directeur du développement mer chez DCNS.

ESPACE RESTREINT Le flotteur est construit selon les techniques des plates-formes pétrolières et peut résister aux ouragans. L’intégration des équipements dans un volume restreint nécessite un savoir-faire issu de la construction navale. La surface émergée peut aussi porter des éoliennes et des panneaux solaires.

RÉSISTANCE Les ancrages sont également issus de l’exploitation pétrolière offshore, technique qui résiste à la houle de la mer du Nord et aux ouragans du golfe du Mexique.

ccJaponais

et Américains à la pointe

Pionniers de l’ETM, les industriels français semblaient avoir levé le pied depuis l’abandon du projet d’Ifremer à Tahiti en 1986, laissant le champ libre aux entreprises japonaises et américaines. Mais le chantier vient d’être relancé par l’accord signé en début d’année entre la région Réunion, son agence de l’énergie (l’Arer) et DCNS. Ce partenariat a d’abord pour objet de construire un démonstrateur en mer à quelque 9 km au large du port de la Pointe des Galets. Cette “bouée” de

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RECHERCHE

DCNS.

a géniale intuition de Jules Vernes était bonne! L’écrivain avait imaginé, pour les besoins du capitaine Némo, tirer des fonds marins l’énergie nécessaire à ses aventures abyssales. Eh bien, cette vision est en passe de se concrétiser sous le nom d’énergie thermique des mers (ETM). Principe: exploiter les différences thermiques entre eaux chaudes et froides des océans pour produire de l’électricité. Si les principes de cette technologie ont été mis au point par les français Arsène d’Arsonval et Georges Claude dans les années 1930 avant qu’ils fondent l’Air liquide, l’ETM est en train de passer au stade industriel. « Le principe est relativement simple, résume un spécialiste de l’Ifremer. Il s’agit d’utiliser un différentiel de température entre des eaux froides puisées en profondeur et celles de la surface, chauffées par le soleil, pour récupérer de la chaleur et faire tourner des génératrices.» Une vingtaine de degrés minimum sont nécessaires pour faire tourner une centrale de façon rentable, ce qui privilégie les zones tropicales, et en particulier les îles dont l’approvisionnement en électricité est très onéreux. Pratiquement, on retrouve dans les usines ETM les mêmes concepts techniques que dans une centrale thermique classique: un évaporateur dans lequel un fluide (ammoniaque liquide en circuit fermé, eau en circuit ouvert) passe de la forme liquide à la phase gazeuse sous l’effet de la chaleur, un condensateur qui liquéfie la vapeur résiduelle et une turbine à vapeur qui actionne une génératrice. Le faible différentiel de

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Le fonctionnement d’une centrale marine en vidéo.

TENDANCES

Un budget conséquent

Une centrale thermique marine Offshore ou terrestre, cette centrale peut être polyfonctionnelle et produire, en plus de l’électricité, de l’eau froide pour les systèmes de réfrigération ou de conditionnement d’air, ainsi que de l’eau douce.

UPWALLING Les rejets d’eau froide en surface provoque un phénomène d’upwalling qui fait remonter les nutriments des profondeurs, favorise la prolifération des poissons mais peut contrarier l’écosystème.

DÉFI TECHNOLOGIQUE Le pompage d’eau froide en eau profonde s’effectue par le biais de tuyaux de forte section (2 à 3 m de diamètre) ou des faisceaux de conduits à section réduite. C’est l’un des défis technologiques de l’ETM, qu’il soit offshore ou terrestre.

50 à 60 millions d’euros d’investissement sur cinq ans pour 5 MW 5 à 10 m3 d’eau doivent être pompés par kilowattheure net produit 1 000 m, c’est la profondeur à laquelle se fera la captation d’eau froide Source : IT

7 000 t et de 30 m de diamètre, émergeant de 15 m, puisera l’eau froide à 1 800 m de fond pour produire 1,5 kW. Au-delà de la phase expérimentale, de futures centrales ETM industrielles devraient fournir 25% des besoins énergétiques de l’île, soit l’équivalent de 400000 t de charbon par an. Le reste proviendrait du solaire, de l’éolien, de systèmes houlomoteurs ou encore de biocarburant généré par des micro-algues, avec comme objectif l’autonomie totale en 2025. L’effort à produire est d’autant plus conséquent que la concurrence a pris vingt ans d’avance. L’américain Lockheed Martin, par exemple, n’a jamais abandonné ses travaux engagés en 1970 à Hawaii. Soutenu par l’Etat d’Hawaii et l’US Navy, son programme Otec (Ocean Thermal Energy Conversion) a encore reçu, fin 2008, un crédit de 1,2 million de dollars du département de l’énergie (DoE), rien que pour développer une technologie de fabrication de tuyau de fort diamètre nécessaire au puisage de l’eau froide en grande profondeur. «Nous avons prouvé, dès 1974, la faisabilité technique d’une centrale ETM avec notre barge Mini-Otec, commente Denise Saiki, la vice-présidente et directrice générale de Lockheed Martin’s Undersea Systems. Nous devons passer à l’étape commerciale, par laquelle Hawaii gagnera son indépendance énergétique dans moins d’une génération.» Une compétition de force 5 s’annonce sur le spot des énergies marines. cm ccPHILIPPE PÉLAPRAT redaction@industrie-technologies.com

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TENDANCES

Matériaux Le métal pourrait cicatriser comme la peau

En cas d’impact, les capsules nanométriques emprisonnées dans la carrosserie libèrent le fluide qu’elles contiennent afin de reconstituer le revêtement anticorrosion.

Des chercheurs allemands ont développé un procédé de galvanoplastie qui rend le revêtement autoréparable après un choc ou une attaque de corrosion. Applications industrielles dans deux ans. Des carrosseries capables, à l’image de la

peau humaine, de cicatriser en cas de choc ou de rayure : ce rêve d’ingénieur – et d’automobiliste – pourrait devenir réalité grâce aux travaux des chercheurs de l’Institut Fraunhofer pour l’ingénierie de la production et l’automatisation, à Stuttgart. L’équipe du Dr Metzner a réussi à modifier le process de galvanisation pour inclure dans un revêtement métallique des capsules de quelques centaines de nanomètres. En cas d’impact, elles libèrent le fluide qu’elles contiennent. Une technologie qui pourrait servir à reconstituer une protection anticorrosion abîmée, ou même à délivrer localement des ingrédients actifs. Les scientifiques évoquent par exemple des biocides, capables de lutter contre la biocorrosion liée à l’attaque de micro-organismes. D’autres produits pourraient également être inclus dans le revêtement, par exemple des lubrifiants. L’un des atouts du procédé développé par les chercheurs allemands est la petite taille des capsules, qui permet de préserver l’aspect du revêtement. Les scientifiques ont travaillé en partenariat avec des industriels du secteur de l’automobile et prévoient le dépôt d’un brevet sur le sujet. « Avant de pouvoir envisager une application industrielle, nous devrons travailler sur les capsules et étudier les différentes substances qui peuvent y être insérées et passer de la recherche de laboratoire à l’échelle industrielle », précise toutefois le Dr Claudia Beatriz dos Santos, responsable de ce projet au sein de l’Institut Fraunhofer. « Nous espérons y arriver à l’horizon de deux ans. » cm RECHERCHE

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TENDANCES

Informatique Les processeurs se dopent au parallélisme

cc EN BREF

Nanotechnologies Les nanotubes produits sans métal

La course au parallélisme des processeurs continue.

Après Intel, qui a présenté un modèle à 8 cœurs capable de traiter 16 processus parallèles (threads), IBM et Sun Microsystems placent la barre plus haut. Le Power 7, annoncé par Big Blue, contient jusqu’à 8 cœurs à 4 threads chacun. Gravée en 45 nm, la puce à 8 cœurs traite donc 32 threads. De quoi, selon IBM, quadrupler la puissance par rapport au Power 6 à 2 cœurs et 4 threads au total tout en conservant la même enveloppe thermique de 190 W maximum. Le Rainbow Falls, dévoilé par Sun Microsystems, comprend, lui, 16 cœurs offrant une capacité de traitement totale de 128 threads. Réalisée en gravure de 40 nm, la puce affiche la même taille que l’UltraSparc T2+ actuel à 8 cœurs et 64 threads au total, mais la consommation électrique grimpe de 30 % à près de 100 W. Ces processeurs se destinent aux serveurs à hautes performances. IBM compte utiliser aussi le Power 7 pour le supercalculateur téraflopique commandé par la Darpa, l’agence américaine de recherche militaire. cm

Remplacer les catalyseurs métalliques par de l’oxyde de zirconium pour la croissance des nanotubes de carbone: c’est l’exploit réussi par des chercheurs du MIT. Une manière d’évacuer le problème de la toxicité liée à l’usage de certains métaux. Le recours à cette méthode présenterait un autre avantage: éviter les réactions défavorables pouvant se produire entre métaux et matrices composites. cm

Composites L’ignifugeage s’intègre au process

Le Power 7 d’IBM. Quatre fois plus puissant que le Power 6, il se destine aux supercalculateurs.

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Les nanotubes de carbone peuvent croître en présence d’oxyde de zirconium.

Ignifuger les composites à moindre coût, sans modifier leurs procédés de fabrication : c’est ce que permet le voile de surface RECHERCHE

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FireShield®, de la société australienne Regina Glass Fibre. La société recevra à Singapour le prix JEC Asia Innovation Award dans la catégorie matières premières, lors du JEC Asia Composites Show (14 au 16 octobre). La couche carbonisée qui se forme en surface en cas de feu empêche le passage de l’oxygène et étouffe les flammes. cm

Informatique Google attaque Microsoft dans les PC

Après les smartphones, les PC. Le moteur de recherche avance ses pions en annonçant Chrome OS, un système d’exploitation à base de Linux destiné aux PC. Ce logiciel complète le logiciel Androïd, qui, au-delà des smartphones, sa cible de départ, intéresse aujourd’hui aussi les netbooks, les navigateurs GPS, les décodeurs et d’autres applications embarquées. Avec Chrome OS, Google entre en concurrence frontale avec Microsoft, qui, avec Windows, contrôle plus de 80 % du marché des PC. cm

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TENDANCES

Apprenez avec Denis CohenTannoudji comment Essilor intègre l’électronique dans ses verres.

Initiez-vous à la réalité augmentée avec notre infographie interactive.

cc EN BREF

Le papier électronique sera le support des livres, journaux et magazines de demain.

Selon le cabinet d’études DisplaySearch, le marché du papier électronique (e-paper) devrait exploser, passant de 430 millions de dollars en 2009 à 9,6 milliards de dollars en 2018. Les moteurs de croissance sont bien sûr les livres, journaux et magazines électroniques, mais aussi les terminaux portables, les étiquettes de gondole de supermarché et l’affichage public. Pour des raisons de coûts, l’e-paper en couleurs ne décollera qu’après 2011. La technologie d’écrans électrophorétiques restera en tête avec 5,8 milliards de dollars du marché. cm

Électronique Le spatial repousse les limites des lampes LED La société girondine Luxener s’inspire des techniques d’assemblage électronique dans le spatial pour booster les performances de ces nouvelles sources lumineuses. À la clé, une augmentation de 40 % du flux lumineux et un décuplement de la gamme de puissance. es lampes LED offrant un rendement lumineux de 100 lm/W et l’équivalent de 300 W en éclairage à incandescence. Ces prouesses incroyables sont obtenus, non pas par Philips, Osram ou General Electric, mais par une petite société girondine : Luxener. Son patron Hervé Finan, ven u du laboratoire d’électronique de Bordeaux, espère bientôt porter le rendement lumineux à 130 lm/W et étendre l’offre à l’équivalent de 500 W en incandescence, contre aujourd’hui au maximum 70 lm/W et 40 W pour les produits des trois ténors de l’éclairage mondial. Son secret ? L’utilisation de la technique d’assemblage de puces Gold Ball

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Télécoms Coup de pouce européen aux réseaux mobiles 4G

La Commission européenne a alloué 18 millions d’euros aux travaux de R&D sur la technologie LTE (Long Term Evolution) qui sera à la base de la prochaine génération de réseaux mobiles 4G. Cette technologie promet un débit théorique de 100 Mbit/s, contre moins de 15 Mbit/s pour les réseaux 3G actuels les plus évolués (technologie UMTS). Les premiers services commerciaux LTE sont attendus en 2010, en Suède, en Norvège et au Japon. cm

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Les puces LED sont montées nues et soudées par des billes en or et non plus par une pâte à base d’étain. À la clé, une densité plus élevée.

Bonding servant à l’élaboration de circuits électroniques pour le spatial. Les lampes LED traditionnelles sont construites à partir de puces LED encapsulées dans des boîtiers contenant un réflecteur optique. Luxener part, elle, de zéro, en utilisant des puces LED nues qu’elle soude sur le circuit par des billes en or, et non plus par une soudure à base d’étain. En s’affranchissant du boîtier, ses ingénieurs gagnent non seulement en miniaturisation mais aussi en flexibilité pour optimiser l’emplacement des puces sur le circuit et la dissipation thermique, un problème clé dans l’éclairage LED. La société utilise son propre réflecteur optique conçu pour booster les performances. Hervé Finan reste discret sur les innovations dans ce domaine, car les cinq brevets déposés sont en cours de validation par l’Inpi. « Les réflecteurs optiques, intégrés dans les puces LED en boîtier, diminuent le flux lumineux de 20 à 40 %. Avec notre technologie, nous réduisons les pertes entre 3 et 6% », affirme-t-il. Luxener, qui mène ce développement depuis 2003, se fournit en puces LED chez l’américain Bridgelux et bientôt chez le taïwanais Epistar. Ses produits, qualifiés par le CSTB, s’adressent aux collectivités locales, aux entreprises et au grand public. Leur fabrication est pour le moment sous-traitée en Chine en attendant une aide publique pour la mise en place d’une production en France. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com

D.R.

Électronique Les écrans e-paper prêts à exploser


TENDANCES

Optique Des lunettes qui augmentent la réalité

La précision reconnue de HBM …aujourd’hui jusqu’aux mégahertz

...avec Genesis HighSpeed

Acquisition de données Ultra-Rapide

Un premier prototype, mis au point par Essilor, a permis de valider le choix des micro-écrans Oled.

Imaginez une paire de lunettes équipée d’une caméra et de deux écrans miniatures qui permettraient aux personnes malvoyantes de se déplacer seules, sans l’aide d’un chien ou d’une canne blanche. Impossible, pensez-vous ? Cette

W. PARRA

innovation, digne des gadgets mis au point par Q pour James Bond, fera pourtant l’objet de premiers tests dès cet automne. Essilor et l’Institut de la vision, dépendant de l’hôpital des Quinze-Vingt à Paris, sont en effet en train d’affiner leur premier prototype. Pour ce développement, le fabricant des célèbres verres progressifs s’est appuyé sur l’expertise de Total Immersion dans le domaine de la réalité augmentée et sur la technologie des écrans Oled. « La microcaméra et les micro-écrans projettent sur la rétine, par réflexion dans des guides d’onde très fin encapsulés dans les verres de lunettes, l’environnement dans lequel se déplace le malvoyant, précise Denis Cohen-Tanoudji, le directeur des innovations de rupture chez Essilor. Le malvoyant a alors la possibilité de zoomer sur des détails qu’il ne peut voir sinon. » Cette technologie exige également la mise en œuvre de verres correcteurs pour focaliser les photons sur la rétine du malvoyant. Les premiers tests devraient avoir lieu à l’automne à Paris. cm RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

Découvrez Genesis HighSpeed sur notre nouveau site :

www.hbm.com/highspeed

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HBM France SAS Tél: 01 69 90 63 70 Email:info@fr.hbm.com


TENDANCES

Vous innovez ? Dites-le sur rédaction@industrie-technologies.com

cc EN BREF

Médical L’échographie se libère du praticien

L’échographie par ultrasons dispense de palpation ou de compression manuelle.

La start-up française Supersonic Imagine développe une technologie d’échographie par ultrasons. Basé sur l’interaction entre des ondes de compression et des ondes de cisaillement dans les tissus, son Aixplorer mesure l’élasticité des tissus et fournit en temps réel des informations quantifiables et reproductibles. Grâce à une architecture électronique et logicielle issue du monde des jeux vidéo, il améliore la qualité d’images en mode B. Pour la première fois, il fournit des informations sur la dureté ou l’élasticité des tissus, sans le besoin de palpation ou de compression manuelle.

Environnement La directive Écoconception étend ses applications

Après les équipements ménagers, les décodeurs, les produits d’éclairage,… la directive EuP impose l’écoconception à quatre nouvelles catégories de produits : les moteurs, les circulateurs, les téléviseurs et les réfrigérateurs. Ainsi, neuf mesures ont été édictées pour l’application de cette directive visant à réduire la consommation des produits utilisant l’énergie. cm

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Électronique Un semi-conducteur sans perte de courant

Conduire le courant électrique sans émission de chaleur : c’est l’étonnante performance réalisée à basse température par un semiconducteur innovant. Ce phénomène n’avait jusque-là jamais été observé en l’absence de champ magnétique. Obtenu par des physiciens de l’université de Würzburg en alternant de fines couches de quelques nanomètres d’épaisseur de tellurure de mercure et de tellurure de cadmium, le matériau capable de cette prouesse présente cette propriété à des températures inférieures à –170 °C. Les scientifiques cherchent le moyen de maintenir l’exploit à des températures plus élevées. cm

Informatique Des ordinateurs 100 % recyclables

Une coque en bioplastique à base d’amidon de maïs, des composants électroniques propres, écodesign... Ashelvea propose des ordinateurs consommant 30 % d’énergie de moins qu’un poste informatique classique. Ses prestataires, tous de la région MidiPyrénées sauf pour les composants électroniques procurés en Asie, sont triés sur le volet selon leur engagement pour l’environnement. Ces ordinateurs écolo ciblent les entreprises et les collectivités, avec une fourchette de prix allant de 500 à 1 000 euros. cm

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Énergie De la chaleur à puiser dans les égouts Récupérer de la chaleur dans des zones inexploitées comme les égouts. C’est un objectif atteint pour la

société d’ingénierie BPR Technologie qui a développé une solution “degré bleu” à partir d’un brevet déposé par un certain Urs Studer. Les eaux usées sont naturellement chaudes. Entre 10 et 20 °C. Il suffit de placer dans les canalisations souterraines un échangeur thermique constitué d’un plancher et d’un circuit d’eau fermé. Ce circuit se réchauffe au contact des eaux usées. Il transporte les calories captées à une pompe à chaleur qui peut alimenter les bâtiments enchaleur. « Avec 200 mètres de canalisation, on peut chauffer l’équivalent de 400 logements » estime Bernard Saunier, le président de BPR Technologie. L’entreprise est sur le point de signer avec la mairie de Nanterre. Une vingtaine de systèmes sont déjà installés en Suisse et en Allemagne. Selon la Lyonnaise des eaux chargée de commercialiser en France cette technologie, la mise de départ reste élevée mais les coûts d’exploitation Un circuit d’eau sont plus faibles qu’avec fermé placé dans un chauffage thermique les égouts capte classique. cm les calories des eaux usées.

Automobile Quand le laser enflamme les moteurs La bougie de nos bons vieux moteurs à combustion vit-elle ses derniers jours ? On pourrait le penser suite aux

travaux menés par l’équipe de recherche sur les lasers de l’université de Liverpool. Ses ingénieurs viennent de mettre au point, avec la collaboration de Ford, une nouvelle technique d’allumage par faisceau laser. Concrètement, ce rayon, généré grâce à l’énergie de la batterie, se démultiplie dans la chambre de combustion pour allumer de manière uniforme le carburant injecté, là où la bougie ne générait qu’une étincelle. Les tests menés sur des prototypes ont démontré, qu’à 3000 tours/ min, l’énergie consommée par le système d’allumage par laser était inférieure à sa concurrente. À ce régime, 50 tirs de laser sont effectués chaque seconde pour enflammer le combustible. Une telle technique permet, selon ses promoteurs, de booster le rendement des moteurs et d’en limiter les émissions polluantes. Les rejets en oxydes de carbone et en oxyde d’azote seraient réduits de 50 %. Prometteur… cm RECHERCHE

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KEBLOW ; LYONNAISE DES EAUX /D.R.

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TENDANCES

Électronique Dix fonctions photoniques sur une puce

cc EN BREF

L’intégration optoélectronique progresse lentement mais sûrement. En témoi-

gne le prototype de circuit photonique créé par Bell Labs, le centre de recherche d’AlcatelLucent. Sur une puce de 1,5 x 4 mm, il renferme 10 diodes laser, 10 photodétecteurs, 10 amplificateurs, 10 modulateurs optiques et 10 guides passifs. Soit les dix fonctions de base nécessaires aux systèmes de transmission optique à 100 Gbit/s sur dix canaux. Selon Hélène Sillard, responsable du projet à Marcoussis (Essonne), les circuits intégrés photoniques utilisés aujourd’hui dans les transmissions optiques se limitent à deux ou trois fonctions de base. Pour réduire les coûts et l’encombrement, les chercheurs veulent pousser plus loin l’intégration. Le développement est mené en partenariat avec 3S Photonics, spécialiste français de com-

Informatique Essayez vos lunettes en ligne

L’équipe de Bell Labs à Marcoussis observe au microscope la puce optoélectronique mise au point dans leur laboratoire.

Fitting box lance un logiciel qui permet d’essayer des lunettes en direct sur internet. La PME toulousaine utilise le principe de réalité augmentée. Une webcam filme le visage de l’internaute qui apparaît à l’écran. Ce dernier clique sur des modèles CAO de lunettes qui viennent se poser sur son nez.

posants optoélectroniques pour les télécoms. Par rapport aux dispositifs optoélectroniques disponibles aujourd’hui pour la construction de systèmes de communication optique à 100 Gbit/s, l’objectif est de diviser l’encombrement par un facteur 40. Le prototype est réalisé sur une plaque en phosphure d’indium de 2 pouces de diamètre. Chaque plaque génère environ 200 composants. La commercialisation pourrait intervenir en 2010. cm

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Vous ne pourrez plus dire, l’excellence n’a pas de prix ! Rittal a, courant 2008, engagé de forts investissements dans ses outils de production européens. Ces investissements ont permis de réaliser des gains de productivité conséquents dans la fabrication des armoires, coffrets et climatiseurs standard produits en grandes séries. Rittal souhaite aujourd'hui faire participer ses clients à ces gains de productivité, ainsi qu'à la baisse du coût de sa matière première principale - la tôle d'acier.

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Une protéine du capricorne bloque la croissance des cristaux de glace.

Abaisser le point de congélation des objets de près de neuf degrés grâce à… de l’hémolymphe (l’équivalent du sang) de capricorne.

Cette recette n’est pas issue d’un livre de sorcellerie mais d’un laboratoire de l’université de Roskilde, au Danemark. Hans Ramlov et son équipe ont identifié chez cet insecte des protéines capables de se lier aux cristaux de glace naissants dont elles bloquent la croissance. « Aux États-Unis, on inhibe déjà la recristallisation des crèmes glacées avec des protéines de ce type, mais elles sont issues de poisson et abaissent rarement le point de congélation de plus de 1,5 degré », précise-til. Menées en collaboration avec l’Institut technologique danois et des entreprises dont la compagnie de fabrication d’éoliennes Vestas et la société des peintures Mankiewich, ces recherches font l’objet d’un brevet en cours de dépôt. Les industriels espèrent pouvoir copier ces protéines pour les produire en grande quantité et les intégrer dans des revêtements destinés par exemple à des ailes d’avion. Cette découverte pourrait également intéresser les industriels du secteur de la boulangerie, via le transfert du gène pour obtenir des levures supportant la congélation. cm

Optique Quand la lentille imite l’œil humain La société suisse Optotune développe une lentille souple qui se déforme comme l’œil humain pour modifier la distance focale. réée en 2008 par essaimage de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH- Zurich), en Suisse, Optotune développe une lentille souple qui fonctionne comme l’œil humain. Cette lentille se compose de polymères électroactifs, des matériaux qui présentent la particularité de se déformer sous l’effet d’un courant électrique. En ajustant la tension électrique qui lui est appliquée, il est possible d’en modifier à loisir le rayon de courbure et donc la distance focale. Par rapport aux dispositifs traditionnels de mise au point optique à base de len-

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La lentille en polymères électroactifs du système optique d’Optotune se courbe sous l’effet d’un courant éléctrique.

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tilles en verre ou en plastique, cette technologie offre l’avantage de supprimer les pièces en mouvement et de s’affranchir de toute mécanique, ce qui améliore le temps de réponse tout en réduisant l’encombrement, la consommation de courant et les coûts. cc

Pour les téléphones mobiles à appareil photo intégré

Cette technologie vise en premier lieu l’immense marché des téléphones mobiles à appareil photo intégré, qui, pour des raisons d’encombrement, de coût et de consommation, se contentent aujourd’hui d’un système de mise au point optique souvent basique. Des applications potentielles existent aussi dans les appareils photo compacts, les microscopes, les endoscopes ou encore l’éclairage automobile. Optotune n’est pas le seul à s’inspirer de l’œil humain. Le français Varioptic le fait aussi avec sa lentille liquide. « Mais notre technologie offre l’avantage d’une tension électrique plus faible, d’une réponse plus rapide et d’un fonctionnement plus stable », affirme Manuel Aschwanden, le PDG-fondateur de la société suisse. Un prototype de zoom 3x a été développé pour un fabricant de téléphones mobiles, dont l’identité n’est pas révélée. Un autofocus sous la forme d’une pastille de 22 mm de diamètre et de 5 mm de hauteur est prêt à la livraison. Il offre une distance focale variable de 20 à 300 mm, se caractérise par un temps de réponse de 200 ms et supporte 4 millions de cycles. Manuel Aschwanden reste discret sur les coûts mais précise que sa technologie sera compétitive face aux produits traditionnels. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com D.R.

Chimie Du sang d’insecte contre le gel !

Comparez la technologie d’Optotune à celle du français Varioptic.

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TENDANCES

KIOSQUE Q Presse Contre les vents dominants Les fermes d’éoliennes sont-elles bénéfiques pour la planète? C’est la question (poil à grat-

ter) que soulève l’écrivain Paul Kingsnorth– qui se présente aussi comme un écologiste– dans le numéro du 1er août du quotidien The Guardian. En cause: les centaines de tonnes de béton nécessaires aux socles des éoliennes, elles-mêmes constituées d’acier, ainsi que les infrastructures routières qui accompagnent ces réalisations. Plus fondamentalement, l’auteur pose la question de la pertinence de s’appuyer sur une escalade de technologies et de réalisations industrielles pour lutter contre le réchauffement climatique. cm cRÉFÉRENCES : The Guardian, août 2009, www.guardian.co.uk (lien direct : http://url.ie/2b2l)

Presse La chimie moderne Où va l’industrie chimique ?

caine Discovery Channel, sous le titre « How it’s made », met en ligne des petits films de deux ou trois minutes révélant les secrets de fabrication de produits de consommation. Les internautes peuvent visionner les processus de fabrication des objets, étape par étape. Les vidéos sont classées par catégories: alimentation, transport, divertissement, équipement de la maison ou sportifs. Éducatifs et bien construits, ces films –commentés en anglais– permettent de s’initier facilement aux procédés industriels mis en œuvre. cm

Cet été, le magazine américain Science s’est penché sur cette question. Il a publié une enquête fouillée signée de chercheurs américains. Le constat n’est pas brillant. Cette vieille industrie s’est un peu reposée sur ses lauriers… en oubliant d’innover. Vieux de 50 ans, le design des réacteurs chimiques doit être revu complètement. De même pour les processus de fabrication. Les connaissances actuelles permettraient d’atteindre un meilleur niveau de productivité en mettant à profit les progrès réalisés par l’ingénierie des procédés. Dans ce dossier, deux articles sont consacrés aux matières plastiques et aux biomatériaux. Le premier donne des pistes de réduction des coûts pour les polymères synthétiques qui envahissent le marché. Le second témoigne, lui, de la complexité de la mise en production des matières végétales (lire aussi notre enquête de couverture page 40). cm

cRÉFÉRENCES : Discovery Channel, http://science.discovery.com/videos/how-its-made-videos/

cRÉFÉRENCES : Science, Vol 325, 7 août 2009, www.sciencemag.org

Vidéo Secrets de fabrication

Biscuits apéritifs, planches de skateboard, électrodes médicales… La chaîne améri-

BONUS c

Les 6 saisons de la série “How it’s made” sont téléchargeables sur iTunes stores.

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SEPTEMBRE 2009ccN°914

19


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TENDANCES

Lire le rapport complet de CIMdata : ‘’PLM Market Growth in 2008—Mid-Year Look in 2009’’

LE BAROMÈTRE ETUDE

L’INNOVATION EN MAL D’ORGANISATION EN ENTREPRISE

Informatique industrielle Le PLM rattrapé par la crise

VOTRE EFFORT EN MATIÈRE D’INNOVATION S’APPUIE SUR (plusieurs réponses possibles) : 78%

cc Des outils de collecte et d’évaluation des idées d’innovation en interne

53%

cc Des outils de collecte et d’évaluation des idées d’innovation de l’extérieur

45% cc Un responsable de l’innovation

cc Un service de l’innovation

18%

14%

13%

cc Des outils de gestion de l’innovation fournis par des tierces parties

SOURCE : FORRESTER RESEARCH

cc Une stratégie d’innovation insufflée par le management

Selon l’étude Being Innovative Means Beyond the Hype, publiée par Forrester Research, 84% des entreprises technologiques considèrent l’innovation comme une grande priorité. Et pourtant, peu d’entre elles organisent et gèrent cette fonction de manière structurée. Méconnaissance des mécanismes de l’innovation, manque de moyens, absence de mesure des résultats… Les raisons sont multiples. Or, selon Forrester Research, une stratégie efficace d’innovation ne peut pas se fonder sur le hasard.

CIMdata, le cabinet américain d’études de marché, spécialiste du PLM, revoit ses prévisions à la baisse. Alors que fin 2008, il tablait sur une croissance moyenne annuelle de 6,3 % de ce marché pour les cinq années à venir, il prévoit aujourd’hui qu’elle ne sera que de 3,5 %. Ce qui porterait le marché mondial du PLM à 31 milliards de dollars en 2013, au lieu des 36 initialement prévus. Une révision due aux baisses d’investissement qui ont impacté les revenus des acteurs du monde du PLM au 1er semestre de cette année. Ainsi, la croissance de 3,8% prévue pour 2009 devient négative à -2,1%. CIMdata prévoit toutefois une reprise dès 2010.

40

ÉVOLUTION DU MARCHÉ DU PLM EN MILLIARDS DE DOLLARS Prévision à fin 2008 Prévision à fin juin 2009

30

20

CROISSANCE DU MARCHÉ DES ÉQUIPEMENTS DOMOTIQUES EN FRANCE 12,3% 9% 7,5%

5,3%

2% 2006

2007

2008

2009

SOURCE : XERFI

2010

Concours Création d’entreprises innovantes

Le 11e concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes s’est achevé avec la sélection de 171 lauréats parmi 1161 dossiers déposés. Les heureux élus recevront une subvention moyenne de 30 887 ou 229150euros selon que projet se situe en stade d’émergence ou de créationdéveloppement. La recherche publique fournit le plus grand contingent avec 58,5% des lauréats. Depuis sa mise en place en 1999, ce concours a généré 15261 candidats, 2220 lauréats et près de 1100 entreprises créées.

Après un trou d’air en 2009, le marché des équipements domotiques en France RÉPARTITION DES LAURÉATS 2009 PAR SECTEUR devrait reprendre du tonus en 2010, Pharmacie selon le Xerfi. Favorisé par le vieillissement Biotechnologies 32,7% Génie de la population et le durcissement de la des procédés 4,7% réglementation thermique dans le bâtiment, Mécanique ce rebond concerne tout particulièrement 8,8% la gestion de l’énergie, de l’éclairage, des ouvertures et de la sécurité. Chimie Matériaux L’étude relève trois évolutions du marché : 11,1% la standardisation des protocoles Electronique de communication, l’émergence Télécoms 12,3% d’offres globales et l’arrivée d’acteurs issus du monde des télécoms. Informatique 30,4%

20

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10

0

2008 2009

2010 2011

2012 2013

LE CHIFFRE

450

MILLIONS D’EUROS

c’est sur 12 ans les retombées que devraient générer, selon le Boston Consulting Group, les programmes issus du Grenelle de l’environnement. Ils permettront la création de plus de 600 000 emplois d’ici à 2020. À la clé : une réduction de 24% des émissions françaises de gaz à effet de serre, ce qui représente environ 128 millions de tonnes équivalent CO2 par an. D.R.

Domotique Le marché français repart


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Lisez l’hebdo de la techno tous les mardis.

TENDANCES

Énergie Des piles imprimables sur substrats souples en 2010

cc EN BREF

Automobile Un système d’urgence embarqué d’ici à 2014

D.R.

Imaginer une pile aussi mince qu’une feuille de papier et facilement imprimable sur supports souples comme un motif sur un tissu ou un logo sur un T-shirt. Cette technologie

pourrait devenir une réalité en 2010. En développement à l’Institut Fraunhofer, en Allemagne, en coopération avec l’Université de technologie de Chemnitz et la société Menippos, elle ouvre de nouvelles applications. Imprimée sur une carte bancaire, par exemple, elle permettrait de disposer d’un petit écran pour afficher à chaque transaction le solde. Basée sur une anode en zinc et une cathode en manganèse, la pile fournit une tension de 1,5 V. Elle mesure moins de 1 mm d’épaisseur et pèse moins de 1 g. De par sa fabrication par impression, elle pourrait coûter moins de 10 centimes d’euro. Autre avantage : elle ne

La commission européenne demande aux États membres d’accélérer la mise en œuvre du système d’urgence e-Call embarqué dans les voitures neuves d’ici à 2014. Composé d’un GPS et d’un modem cellulaire, ce système d’environ 100 euros communique automatiquement la position du véhicule au “112” en cas d’accident. Il permettrait ainsi de réduire de moitié le délai d’intervention des secours et de sauver 2 500 vies chaque année dans l’Union européenne. cm

1mm d’épaisseur et 1 gramme, cette pile fabriquée par impression fournit une tension de 1,5 V.

comporte pas de substances chimiques dangereuses comme le mercure. Les chercheurs de l’Institut Fraunhofer affirment que la technologie est au point au niveau laboratoire et que les premiers modèles commerciaux seront prêts pour le bêta test à la fin de l’année. cm

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION


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TENDANCES

Électrotechnique Un interrupteur électrique sans fil et sans pile Courant électrique

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Bobine Aimant

Flux magnétique

L’actionnement de l’interrupteur déplace un aimant, créant par induction un courant dans la bobine.

Un interrupteur qui génère sa propre énergie ! Tel est le prototype dévoilé par Schneider Electric. Il communique

sans fil grâce au protocole radio ZigBee mais ne nécessite aucune pile pour son alimentation électrique. Il génère luimême le courant nécessaire à son fonctionnement par un procédé électromagnétique. Le fait d’appuyer sur le bouton pour commander un système d’éclairage et autres appareils électriques déplace un aimant. Ce déplacement induit dans une bobine un courant électrique utilisé opportunément par le module de communication ZigBee pour la transmission de l’ordre de commande. Il ne s’agit pas du premier produit autoalimenté en énergie chez Schneider Electric. Mais c’est le premier à combiner à la fois l’autogénération d’énergie et la communication sans fil ZigBee. Ce prototype découle du programme de recherche collaboratif européen Homes qui associe 13 partenaires, dont Schneider Electric, EdF, Philips, le CEA et Watteco, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique dans l’habitat grâce à un contrôle intelligent des appareillages électriques. cm cc EN BREF

Électronique Les écrans Oled séduisent les téléphones mobiles

Le téléphone portable tend à troquer l’écran LCD Les écrans Oled par un écran Oled, plus lumineux sur mobiles: un marché et plus sobre. Plus de 10 modèles de 2,8 milliards de dollars. bénéficiant de cette nouvelle technologie d’affichage ont été introduits sur le marché cette année. D’ailleurs, selon le cabinet DisplaySearch, le téléphone offrira le premier débouché aux écrans Oled, soit 2,8 milliards de dollars sur un marché total estimé à 7,1 milliards de dollars en 2016, contre 800 millions de dollars en 2008. cm RECHERCHE

22

DÉVELOPPEMENT

N°914ccSEPTEMBRE 2009

PRODUCTION


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Notre sélection de salons et de conférences.

L’AGENDA

LE RENDEZ-VOUS

30 | 09

TENDANCES

05 | 10

Salon Les dernières innovations de production

Congrès Trois jours 100 % batteries

Le Mondial de la machine-outil a lieu tous les six ans dans la ville italienne de Milan.

Le congrès Batteries 2009, qui réunit conférences et exposition, constitue l’événement incontournable pour faire le point sur le sujet. Tendances marché, travaux R & D, nouveaux produits, réglementation, environnement… Les conférences couvrent toutes les questions qui se posent dans le domaine. Bien sûr, les batteries Li-ion, qui équipent aujourd’hui les produits portables et bientôt les véhicules électriques, tiennent le haut du pavé. Mais d’autres technologies figurent au menu comme les batteries Ni-MH, Ni-Zn ou Zn-Air. cm

Une raison qui motive les dizaines de milliers de visiteurs de l’EMO Milan, le salon international dédié à l’usinage des métaux. Machines d’usinage, robots,

La gamme Utrasonic de Sauer conquiert le micro-usinage et l’usinage de précision.

contrôle thermique, outillages, automatismes… Quelque 1 300 acteurs du monde de la production présenteront leurs innovations technologiques. Parmi eux, des fabricants comme Bosch Rexroth, Fanuc GE, Siemens ou encore Mori Seiki. Malgré la crise économique, l’Efim, société organisatrice du salon, se veut optimiste. « Le troisième trimestre serait le bon moment pour planifier les investissements en biens d’équipement », affirme Alfredo Mariotti, le directeur de la manifestation. Afin de promouvoir une image de modernité, les organisateurs ont utilisé tous les moyens de communication actuels. Des informations sur l’événement sont disponibles sur le réseau Facebook. Une chaîne de télévision spécialement dédiée au salon a même été créée sur Youtube. cm ccDu 5 au 10 octobre 2009 à Milan (Italie) http://www.emo-milan.com

ccDu 30 septembre au 2 octobre à Cannes http://www.batteriesevent.info

08 | 10

D.R.

Salon Amélioration continue

Une grande première. Les Rencontres de l’amélioration continue et du développement durable auront lieu le 8 octobre au Cnit de Paris-la Défense. Dédié à la qualité au sens large, l’événement succède au salon Sisqual, axé sur la qualité, qui a été abandonné cette année. Une vingtaine d’acteurs exposeront leurs solutions en matière de maîtrise des risques, d’optimisation des coûts, de conduite du changement… Également au programme : deux

conférences, l’une consacrée au LeanSigma et l’autre à l’amélioration de la performance industrielle en période de crise. cm cchttp://www.salon-acdd.com

15 | 10

Appel à projets 140 millions d’euros pour la pile à combustible

La Commission européenne lance un deuxième appel à propositions dans le cadre de l’initiative technologique conjointe de recherche sur les piles à combustible et l’hydrogène. Objectif : lever les obstacles technologiques à la commercialisation dans des applications comme

les bus à hydrogène, les centrales électriques propres ou les ordinateurs portables verts. Le budget alloué s’élève à 140 millions d’euros, dont 50 % de financement européen. Les propositions se font par voie électronique. cm ccDate limite : 15 octobre https://www.epss-fp7.org

22 | 10

Salon Partenariats et transferts d’innovation La première édition du salon Grenoble Innovation Fair, organisé par le consortium de valorisation de la recherche Gravit, l’incubateur d’entreprises Grain et

l’accompagnateur de jeunes entreprises Pétale, veut stimuler les partenariats et le transfert d’innovation entre groupes industriels, start-up et laboratoires. Elle propose aux participants de découvrir 70 technologies françaises innovantes dans différents secteurs (électronique, TIC et télécommunications, énergie et environnement, technologies de la santé et biotechnologie, matériaux ingénierie et procédés industriels, transports, etc...), et d’assister à diverses conférences sur le thème de l’open innovation. cm cc22 et 23 octobre http://www.grenoble-innovationfair.com

SEPTEMBRE 2009ccN°914

23


Au-delà du diplôme et d’un métier, être ingénieur aujourd’hui, c’est croire et s’engager dans la vie. Croire dans un progrès maîtrisé, qui irrigue le quotidien du plus grand nombre, et respecte notre environnement. S’engager dans une aventure et remettre en cause l’existant pour en repousser les limites. C’est s’investir dans une œuvre, approfondir la réflexion, pour que les générations futures perpétuent l’héritage. Être ingénieur aujourd’hui est un défi qui mérite attention et reconnaissance. C’est pourquoi L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies, associés au CNISF, ont créé en 2004 le « Prix des Ingénieurs de l’Année », destiné à mieux faire connaître la profession d’ingénieur en récompensant chaque année les meilleurs d’entre eux. Un grand succès depuis 6 ans. La 6e édition de ce prix aura lieu le 16 décembre 2009 à Paris. Candidature – règlement – informations pratiques sur :

www.lesingenieursdelannee.com

Ingénieur d’une vie meilleure En partenariat avec

3-PUB PIA 2009 220x285

1

3/06/09, 15:29


Au-delà du diplôme et d’un métier, être ingénieur aujourd’hui, c’est croire et s’engager dans la vie. Croire dans un progrès maîtrisé, qui irrigue le quotidien du plus grand nombre, et respecte notre environnement. S’engager dans une aventure et remettre en cause l’existant pour en repousser les limites. C’est s’investir dans une œuvre, approfondir la réflexion, pour que les générations futures perpétuent l’héritage. Être ingénieur aujourd’hui est un défi qui mérite attention et reconnaissance. C’est pourquoi L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies, associés au CNISF, ont créé en 2004 le « Prix des Ingénieurs de l’Année », destiné à mieux faire connaître la profession d’ingénieur en récompensant chaque année les meilleurs d’entre eux. Un grand succès depuis 6 ans. La 6e édition de ce prix aura lieu le 16 décembre 2009 à Paris. Candidature – règlement – informations pratiques sur :

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bio-industrie

Le printemps du végétal

ccPAGE 28

cycle de vie

Les plantes ont-elles la fibre écolo ? ccPAGE 32

infographie

Un chemin vert semé d’embûches ccPAGE 33

l’herbier

des biomatériaux

ccPAGE 36

production

La difficile industrialisation du bio

ccPAGE 40

matériaux

Faurecia opte pour des planches de bord en lin ccPAGE 42

prolongement

Les stars en herbe fleurissent sur le Web

ccPAGE 43


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Toute l’actualité des matériaux.

EN COUVERTURE

Biomatériaux: la matière est dans le pré Emballages, cosmétiques, automobile, bâtiment… Si la part de marché des matériaux d’origine biologique est aujourd’hui négligeable, toutes ces industries s’y intéressent de très près, pour des applications de plus en plus variées. Les défis technologiques pour assurer leur montée en puissance ne sont pas minces, mais face à la pénurie annoncée de matériaux d’origine fossile, les entreprises n’ont guère le choix. Industrie et Technologies vous propose de plonger au cœur de cette filière en pleine expansion. cm

La montée du prix du pétrole donne une impulsion aux biomatériaux. De nombreuses industries utilisent des bioplastiques, comme le PLA (acide polylactique) obtenu à partir de glucose végétal (maïs).

RÉA

CROISSANCE Le marché des biomatériaux progresse au rythme de 20 % par an, selon l’association European Bioplastics

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EN COUVERTURE

Inventaire en images des produits aux racines végétales

bio-industrie Le printemps du végétal Rêve d’écologiste, puis d’ingénieur, les biomatériaux sont aujourd’hui une réalité industrielle. Forts de la montée en puissance des préoccupations environnementales, les producteurs rêvent d’accroître encore leur pré carré en conquérant de nouveaux secteurs. Une ambition légitime, car la filière gagne en maturité. Inventaire détaillé des progrès effectués.

croissAnce Un quadruplement de la capacité de production des bioplastiques est prévu d’ici à 2011, selon l’association European Bioplastics.

C

omme toute filière encore verte, les biomatériaux ont longtemps suscité un certain scepticisme. En cause : le manque de données sur leurs caractéristiques techniques, la réticence à modifier des process bien maîtrisés ou les doutes sur la capacité des fabricants à passer en phase industrielle. Mais en mûrissant, la filière gagne en crédibilité et fait valoir ses arguments.

cc

LES CONSOMMATEURS LES CHÉRISSENT

Faire l’économie d’une réflexion sur les matériaux biosourcés ? Impossible. Si vous travaillez pour un bureau d’études ou un centre technique proposant des activités de conseil, vous êtes bien placé pour le savoir : la déferlante verte s’invite dans tous les secteurs. Et, parmi les outils à disposition des industriels pour faire valoir leur bonne volonté environnementale, les biomatériaux constituent une des rares solutions qui commencent à être bien maîtrisées. Ainsi, de Faurecia à L’Oréal en passant

La société Ashelvea est spécialisée dans la fabrication et la distribution d’ordinateurs biodégradables et recyclables.

cc

LA PRODUCTION DÉCOLLE ENFIN

S’affranchir du pétrole semble une idée lumineuse… à condition de pouvoir sécuriser ses approvisionnements avec des ressources alternatives. De ce point de vue, les récentes

Ce biopolymère entre de plus en plus souvent dans la composition de produits quotidiens.

pHA Marginale, la production des polyhydroxyalcanoates, implique des micro-organismes. Après une phase de stress, ceux-ci stockent le sucre qu’ils ingèrent sous forme de PHA. Ce thermoplastique est utilisé notamment pour fabriquer des prothèses biomédicales. D.R.

pLA L’acide polylactique est le polymère biosourcé et biodégradable le plus courant. Il est obtenu par fermentation de sucres issus d’amidon d’origine végétale, suivie d’une étape de polymérisation.

par PSA, Décathlon ou encore Samsung, pour n’en citer que quelques-uns, les grands groupes sont de plus en plus nombreux à s’intéresser de près à cette thématique. Les PME ont tout intérêt à leur emboîter le pas, surtout lorsque leur proximité avec l’utilisateur final est grande. Car c’est avant tout auprès du consommateur que l’argument écologique est valable… et qu’il peut être répercuté sur le prix de vente. Dans une vision de plus long terme, l’engouement des grands noms de l’industrie va de pair avec la volonté de réduire la dépendance aux ressources pétrolières.

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EN COUVERTURE

Jean-Christophe Boulard

Délégué général De l’InstItut natIonal Du DesIgn et Du packagIng (InDp)

Le matériau a un côté vivant Quelles innovations permettent les biomatériaux en termes de design ? Jean-Christophe Boulard. Ce qui est inté-

ressant dans notre métier, c’est que ces nouveaux matériaux peuvent avoir des touchers, des couleurs, des grammages différents. Dans la gamme de produits pour le jardin, on arrive ainsi à jouer sur la texture. Les problèmes d’homogénéité que l’on peut rencontrer entre les composants deviennent des atouts, en donnant un rendu rugueux, évoquant un produit artisanal. Le matériau a un côté vivant, avec un toucher moins technique que celui d’un produit d’origine pétrolière. Ce qui crée un rappel avec des teintes bois.

L’aspect naturel des produits est-il déterminant ? J.-C. B. Oui et non, car durable ne rime

pas toujours avec désirable, malgré les attentes dans ce domaine. Aujourd’hui,

les consommateurs souhaitent que même des produits très technologiques, avec une allure moderne, soient conformes à cette problématique environnementale. Ce qui explique d’ailleurs en partie le succès du PLA, transparent comme du polyéthylène. Leur avenir est-il prometteur ? J.-C. B. Les biomatériaux bénéficient sans

aucun doute d’une plus grande préoccupation environnementale. Ils permettent en tout cas de faire valoir l’argument d’un moindre impact sur la planète. Et, depuis un peu plus de deux ans, des solutions satisfaisantes du point de vue industriel sont disponibles. À l’inverse, la tendance en faveur des produits biodégradables s’émousse, du fait de l’absence de filières de recyclage. cm

évolutions du secteur des biomatériaux sont autant de signaux positifs. Ainsi NatureWorks (initialement un joint-venture entre Cargill et Dow, dont Dow s’est récemment désengagé), qui concentre déjà la presque totalité des capacités de production de PLA avec sa ligne de 140 000 tonnes devrait prochainement la doubler. Même enthousiasme du côté du PHA, plus confidentiel pour l’instant. « En ce moment, Metabolics construit aux États-Unis une usine de production. Je m’attends à ce que l’effet sur le marché soit le même que celui du lancement il y a une dizaine d’années de la production de PLA par NatureWorks, qui avait permis l’essor de ce matériau », analyse Cedric Dever, responsable biomatériaux au sein du centre de recherche et développement Valagro, spécialisé dans la valorisation des ressources végétales. Du côté des composites associant une matrice polymère et des fibres végétales, la montée en puissance est également une réalité, ressentie par les transformateurs. C’est par exemple le cas au sein de la société AFT Plasturgie. « Pour suivre la demande, nous allons monter une chaîne de 15 000 tonnes dédiée à ces composites pour des applications dans le bâtiment et l’automobile » indique son dirigeant, Gérard Mougin. Cette augmentation des volumes pro-

Dans cette version du Monopoly, les pions sont en polymère biosourcé.

Mitsubishi met en œuvre le polybutylènesuccinate (PBS) pour la garniture intérieure du hayon arrière de sa voiture électrique i-Miev.

pbs Le polybutylènesuccinate est un plastique

biodégradable dérivé de l’acide succinique, qui peut être obtenu par fermentation de sucres d’origine végétale.

D.R.

monomères biosourcés Remplacer des monomères déjà utilisés pour la fabrication de polymères par leur exact équivalent d’origine biologique est la solution la plus facile à mettre en œuvre pour les industriels en aval.

SEPTEMBRE 2009ccN°914

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EN COUVERTURE

ccREPÈRES

10 000 t de biopolymères

renfort s’avèrent aussi prometteurs. « Un composite avec 70 % de polypropylène et 30 % de lin est un peu plus lourd qu’un polypropylène classique, mais moins qu’un renforcé en fibres de verre. Et en termes de cc D’EXCELLENTES module, on est entre ces deux produits », PERFORMANCES indique Charlyse Pouteau, responsable de Longtemps, les propriétés techniques fai- projet R&D au sein du pôle européen de blardes des biomatériaux les ont cantonnés plasturgie (PEP). Du côté des biosourcés des fabricants de peintures à des marchés de niche. Le tableau a changé. biodégradables, PLA en tête, « les propriétés et revêtements envisagent d’utiliser des biomatériaux et 7,1 % en utilisent D’abord, les caractéristiques des polymères ont énormément progressé. On peut désordéjà depuis plusieurs années, les plus courants sont désormais mieux mais faire beaucoup de choses à partir de selon un sondage présenté en juin dernier connues. Et communiquées au plus grand ce matériau: des blends, des mélanges, des par la société de consultants SpecialChem. Dans le secteur des adhésifs, nombre, notamment sur le site www.mate- additifs », remarque Arnaud Gabenisch, resces proportions sont respectivement riautech.org, qui a intégré les données ponsable du pôle développement durable de 30,8 % et 19,8 %. recueillies sur le sujet dans le cadre d’un de la société de conseil Alcimed. projet franco-italien de mutualisation des En parallèle, les additifs permettant de pallier les faiblesses des bioconnaissances, Interplast. C’est la différence de prix que les industriels sont prêts à accepter plastiques se développent. De plus, les biomatériaux LES MATÉRIAUX entre un plastique traditionnel et son « Nous travaillons activese sont musclés sur le BIOSOURCÉS équivalent biosourcé (source SpecialChem). DISPOSENT PLUS Le surcoût des biopolymères disponibles ment à l’amélioration de la plan des performances. QUE JAMAIS actuellement oscille généralement DES ATOUTS tenue en température des Car si la biodégradabilité entre 20 et 300 %. biomatériaux, ainsi que constituait un argument POUR S’IMPOSER. leurs propriétés barrière suffisant pour des applications comme les sacs de caisse, la conquête vis-à-vis de l’eau et de l’oxygène », indique de secteurs comme l’automobile ou l’aéro- François Deleplancque, responsable markenautique impliquait de répondre à des exi- ting chez Polyone. Les innovations concergences accrues. Sur ce créneau, ce sont sur- nent aussi le process. Un exemple: « Nous tout les produits dérivés de l’huile de ricin avons développé un composite mélangeant qui sortent du lot. « Notre objectif consiste des fibres naturelles et des fibres en plastià développer des produits avec des proprié- que, qui est un thermoformable, destiné au tés fortes capables de remplacer des pièces marché de l’automobile. Ainsi, une pièce est métalliques », indique André Sturzel, chef produite en 100secondes », raconte Tristan de produit Grilamid/Grilflex chez EMS Gri- Mathieu, développeur et producteur de texvory. Les composites associant une matrice tiles techniques pour Conseil et recherche plastique classique à des fibres végétales de en substrats textiles (CRST). Les industriels de l’emballage lorgnent aussi sur cette technique. « Nous travaillons sur une solution associant une base polymère à des charges issues de matière preVous avez dit bio ? mière végétale. Déjà bien maîtrisé en injection et en extrusion, ce type de matériaux c si le terme biomatériaux équivalents traditionnels. des plastiques d’origine devrait pouvoir être adapté à la fabrication désigne souvent, dans Encore faut-il s’entendre pétrolière. Les produits d’emballages thermoformés », indique l’industrie biomédicale, sur le sens de cette biosourcés sont, eux, issus Antoine Gros, qui s’occupe du développeles matériaux ne allégation. Les produits de matière première ment de nouveaux matériaux pour le fabriprovoquant pas de rejet biodégradables sont d’origine biologique… mais cant d’emballages CGL Pack. des tissus du corps humain susceptibles d’être ne sont pas nécessairement Techniquement plus aboutis, produits en (biocompatibles), dégradés par l’action biodégradables, à l’image plus grande quantité et appréciés par les il renvoie dans l’industrie d’organismes biologiques. des dérivés de l’huile consommateurs, les matériaux biosourcés des matières premières Ils peuvent être d’origine de ricin, utilisée depuis disposent plus que jamais des atouts pour –et dans ce dossier– biologique mais il peut des décennies pour obtenir s’imposer. cm à des produits supposés aussi s’agir de produits des polymères de la famille

(dont 35 % de produits à base d’amidon et 25 % de PLA) sont consommées annuellement en France, soit une part de marché de 0,16 % du secteur des plastiques, équivalente à celle des bioplastiques en Europe. (source Ademe/Alcimed)

duits et transformés permet d’espérer une baisse des prix, condition indispensable à l’essor des matériaux biosourcés.

31,4 %

plus écologiques que leurs

30

de synthèse, comme

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des polyamides.

cc MURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com

D.R.

10 %


real power

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Décelez les pièges de l’analyse du cycle de vie du végétal

Cycle de vie Les plantes ont-elles la fibre écolo ?

L

’argument est massue. Selon l’Ademe, utiliser un polymère d’origine végétale en lieu et place de son alter ego fossile réduirait au minimum de moitié le bilan CO2 d’un produit. Et pour la consommation d’énergie, le gain est du même ordre. Pourtant, après la polémique sur les agrocarburants, le doute est permis. Les biomatériaux sont-ils vraiment écolos ? Le bois, par exemple. Cette ressource renouvelable, qui stocke le carbone de l’atmosphère, semble parée de toutes les vertus. Mais sa récolte est sujette à polémique. Dans le monde, 13 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année, selon le WWF (World Wildlife Fund). L’équivalent du quart de la France métropolitaine est chaque année victime de la déforestation. Alors comment concilier végétal et durable ? « L’écoconception devient la règle d’or. Les biomatériaux rentrent dans une approche globale. Il faut anticiper l’ensemble du cycle de vie dès la conception d’un produit », cadre Paul Colonna, le directeur scientifique adjoint de l’Inra. Parmi les faux amis de l’écologie : des couverts en plastiques dérivés du maïs, certes, mais jetables ; un intérieur de portière en lin, mais non récupérable en fin de vie ; un emballage biodégradable à 50 °C… température incompatible avec les conditions ambiantes. Pour éviter ces mauvaises surprises, se constituer un abécédaire des meilleures pratiques en matière de culture se révèle très utile. Entre autres, on apprendra que le liège, récolté sur le tronc de l’arbre, per-

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Une évaluation complexe c Calculer l’impact d’un produit d’origine végétale est une affaire de spécialistes. «La consommation en eau ou la productivité d’un champ varie selon la zone géographique», avertit Luc Averous, professeur spécialiste des matériaux à l’université de Strasbourg. Intrants, matériel agricole, coproduits: pour réaliser une analyse du cycle de vie (ACV), il faut définir précisément les frontières du système analysé et les méthodes de calcul. Au final, suivant les hypothèses retenues, des écarts du simple au double peuvent être constatés, notamment pour les émissions de CO2. En avril, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a lancé une étude pour mettre en place une méthode d’ACV simplifiée spécifique aux bioproduits. Ses premières recommandations sont attendues pour la fin de l’année.

met d’utiliser une matière proche du bois sans menacer la forêt. Ou encore que la fibre de coco n’est qu’un coproduit de la culture de la noix de coco. Les certifications “vertes” permettent aussi de séparer le bon grain de l’ivraie. L’agriculture biologique garantit une exploitation respectueuse de l’environnement. Pour le coton notamment (label GOTS, EKO...), qui se révèle très gourmand en eau et en pesticides, contrairement au chanvre et au lin. Appuyez-vous sur les associations environnementales pour défricher la jungle des écolabels. « Pour le bois, nous soutenons la certification FSC plutôt que la PEFC », évoque ainsi Julie Delcroix, chargée de l’urbanisme et de l’habitat au WWF. La FSC impose des audits annuels plus exigeants. ccBiodégradable

avec robuste

ne rime pas

Le vrai casse-tête porte plutôt sur la fin de vie des produits. Le végétal offre l’avantage de pouvoir se décomposer naturellement dans les sols. La réglementation stipule que les produits biodégradables doivent être décomposés en trois à six mois, à 60 ou 90 % selon leur catégorie, et que les résidus ne doivent générer aucune écotoxicité. « Mieux vaut recycler ces éléments naturels en les retournant au sol plutôt qu’en les brûlant », conseille Jacky Vandeputte, responsable projet au pôle Industrie et agroressources. Mais cette solution est un peu utopique puisqu’il n’existe aujourd’hui aucune filière de compostage en France. Et biodégradable ne rime pas bien avec robuste. « Comment développer un matériau qui soit résistant dans le temps, à l’eau… et assimilable tout de même par des micro-organismes ? », s’interroge Denis Bortzmeyer, directeur partenariats chez le chimiste Arkema.

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Avec les biomatériaux, la chimie du végétal annonce un bouquet de matières premières renouvelables aptes à remplacer les ressources fossiles. Mais ces jeunes pousses vertes sont-elles vraiment durables ? Oui, à condition de ne pas limiter son champ de vision au simple produit mais de se soucier de toute la chaîne de production. Petit guide pour repérer les faux amis.

ÉMISSIONS Un biopolymère réduit de 50 à 75 % le bilan CO2 d’un produit, selon l’Ademe.


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UN CHEMIN VERT SEMÉ D’EMBÛCHES Renouvelable ne signifie pas toujours écolo. Ce mois-ci, le fabricant français Vegetal & Mineral Water doit lancer la production de sa bouteille à base de maïs. Un bon point : elle est issue d’une ressource renouvelable. Mais, de la graine au compost, le chemin menant au produit vert impose d’autres défis. L’analyse du cycle de vie de cette bouteille n’a pas encore été réalisée. Décryptage des étapes clés qui distinguent encore ce produit d’origine végétale du produit 100% écolo. cc PAR THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

30% D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE Les températures d’injection et de soufflage de la bouteille devraient être réduites de 30% par rapport au standard en PET. Des économies d’énergie, à la fabrication, sont donc attendues. Mais le fournisseur de PLA a été choisi selon les propriétés requises pour le produit final, résistance et transparence de la bouteille. Pas pour ses pratiques agricoles. Les connaissances manquent sur ses consommations d’eau, d’engrais, de pesticides, de carburant…

UN SEUL INTERMÉDIAIRE La filière amont est raccourcie, par comparaison au plastique standard en PET. Plus besoin des intermédiaires raffinant le pétrole. Mais, léger bémol, le fournisseur de PLA, dont l’identité est gardée secrète, n’est pas situé en Europe. La matière première devra donc parcourir des milliers de kilomètres avant d’arriver à l’usine.

DES MILLIONS DE BOUTEILLES À terme, la bouteille est destinée à des eaux minérales de terroir, non disponibles au robinet. Mais dans l’immédiat, elle cible les débouchés dans l’événementiel, avec un design sur mesure pour des campagnes de communication. Traduction : un produit jetable, à durée de vie éphémère.

98% À BASE DE MAÏS La bouteille de Vegetal & Mineral Water et son bouchon sont constitués d’acide polylactique (PLA), issu d’amidon de maïs certifié non OGM. L’étiquette, en acétate de cellulose issue du bois, est collée par de la résine de pin maritime et son encre est sans solvant. Au final, seuls 2% d’additifs renforcent les propriétés mécaniques et de transparence de la bouteille. Une origine presqu’à 100% végétale et renouvelable.

DÉCOMPOSABLE À PLUS DE 98% En trois mois, 98% de la bouteille peut être décomposée dans un compost. Elle est aussi recyclable. Mais, en France, aucune filière n’existe pour la récupération des bouteilles en PLA. Vegetal & Mineral Water compte récupérer lui-même ses produits en fin de vie pour les broyer. Il cherche encore comment les valoriser.

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Privilégier l’agriculture locale « De nombreux industriels restreignent le développement durable à l’efficacité énergétique ou aux émissions de gaz à effet de serre de leurs produits. Mais il faut aussi réduire l’utilisation des ressources fossiles au profit de l’agriculture locale. Notre nouvel écran de sous-toiture est à 75 % en fibre de lin et à 25 % synthétique, contre 100 % de polypropylène ou de bitume auparavant. La limite actuelle des biomatériaux est le manque de données pour les analyses de cycle de vie. Mais en choisissant une matière première agricole française, nous réduisons les distances de transport et le nombre d’intermédiaires : l’agriculteur, le teilleur de lin, puis nous. Nous sommes forcément gagnants, d’autant que le lin est une culture économe en eau, en énergie et en intrants chimiques. »

à 100 % en deux à trois ans a été créé par la société Vegeplast.

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cc THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

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cc RÉMI PERRIN RESPONSABLE R & D DE SOPREMA, FABRICANT DE PRODUITS DE COUVERTURE POUR LE BÂTIMENT

Pour le recyclage, les bioma- aux ultraviolets…), les alliages sont souvent tériaux sont donc confrontés privilégiés. Leur diversité rend pourtant difaux mêmes problèmes que les ressources ficile, voire impossible, le tri des déchets. fossiles. Mais des solutions de collecte et Pour l’instant, les spécialistes raisonde tri propres aux biomatériaux restent à nent surtout par substitution des ressourinventer. Et là tout est question de ces végétales aux fossiles. « À ce jour, pour volume. Pour l’instant, 0,18 tonne de bio- nos fibres de chanvre, de lin et de bois, plastique produit chaque année dans le nous utilisons encore des résines et des monde n’est pas suffisant pour bâtir une adhésifs pétrochimiques. Dans cinq ans, filière. Selon la Fédération des entreprises nous pensons les avoir remplacés pour du recyclage, la Federec, des filières spéci- proposer des produits 100 % végétaux », fiques doivent être dédiées aux biomaté- avance Karl Gedda, le délégué général du riaux, en particulier aux bioplastiques. «Ils pôle Fibres. Mais l’enjeu écologique n’ont pas les mêmes points de fusion que ultime n’est pas là. « Seuls 4 % de la conleurs analogues fossiles. Non miscibles, ils sommation mondiale de pétrole servent ne peuvent pas être traités simultané- à fabriquer du plastique », note ainsi ment », insiste Olivier Raudin, le président Hilaire Bewa, expert bioproduits et biode la branche plastique de matériaux à l’Ademe. Les la Federec. Dans l’embal- LA RÉVOLUTION chercheurs voient donc lage, par exemple, les plas- VERTE DEVRA plus loin. « L’utilisation PASSER PAR tiques traditionnels illus- LES BUREAUX la plus pertinente pour trent déjà la complexité du D’ÉTUDES. les biomatériaux serait recyclage. Tous matériaux d’inventer de nouvelles confondus (plastique, carmatières, plutôt que de ton, verre, aluminium et acier), 61% des chercher à reconstituer celles existantes », emballages ménagers (en volume) sont assure Patrick Vuillermoz, le délégué aujourd’hui recyclés. Mais, pour les seuls général du pôle Plastipolis. L’un des objecplastiques, ce taux chute à 21%. La multi- tifs de la recherche est donc de réussir à plication des types de plastiques est mise valoriser les déchets agricoles ou alimenen cause et, avec les bioplastiques, la pro- taires. Pour les projets les plus avancés, blématique serait identique. comme celui sur l’éthanol, ces travaux ne La révolution verte devra donc d’abord se concrétiseront pas avant cinq ans. passer par les bureaux d’études industriels Se pose alors la question de la rivalité pour qu’ils anticipent le recyclage des pro- entre biomatériaux et débouchés alimenduits dès qu’ils les conçoivent. Avec un taires, voire agrocarburants. La chimie impératif : éviter les assemblages com- du végétal est encore trop jeune pour apporplexes. Pour répondre aux exigences mar- ter une réponse définitive. Mais, avant keting ou pour doper les propriétés des d’envisager la rivalité entre filières, l’appromatériaux (résistance mécanique, tenue che écologique impose une chasse au gaspillage dans chacune d’entre elles. Dans l’agroalimentaire, les milieux écolos évaluent entre 30 et 40% les pertes de matière entre le champ et le consommateur. Sont pointées du doigt les mauvaises conditions de stockage dans les pays les plus pauvres et les pratiques de la grande distribution dans les plus riches. Difficile d’y voir clair. Au moins, l’éclosion des biomatériaux aura-t-elle mis en avant la chasse au superflu et l’écoconception. Deux démarches à généraliser pour que l’industrie devienne vraiment durable. cm Ce lien de tuteur biodégradable



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Découvrez le bestiaire d’IT des biomatériaux d’origine animale.

L’herbier des biomatériaux

Véritables graines de stars, certains végétaux ont tout pour séduire les industriels. Bien vus des consommateurs, ils devraient permettre la fabrication de matériaux aussi performants que leurs équivalents traditionnels. Industrie et Technologies vous ouvre les pages de son herbier pour vous faire découvrir les plus prometteuses de ces belles plantes.

L’amidon qu’il renferme est une matière première de choix, non seulement pour une utilisation directe dédiée à des applications de type film dans le secteur de l’emballage, mais aussi, via une transformation en sucres plus courts, pour la fabrication de PLA ou d’acide succinique, lui-même transformable en PBS (lire glossaire page 28). Autre piste: valoriser directement la farine de maïs. Le pôle Plastipolis mène des recherches en ce sens pour des emballages biodégradables adaptés à l’agroalimentaire.

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Le blé renferme lui aussi de l’amidon qui peut être utilisé pour le même type d’usage que le maïs. Total réfléchirait d’ailleurs à l’implantation d’une unité de production de PLA issu du blé en France. La farine de blé peut par ailleurs servir à charger une matrice polymère. Le compounder Futuramat, créé en 2005, indique par exemple travailler à des produits 100 % biosourcés qui associeraient un biopolymère (comme le PLA) à des farines de blé.

La pomme de terre renferme de l’amidon et se prête donc à des applications de type sacs ou films. Le groupe français Sphere, leader européen de l’emballage des produits alimentaires et des déchets, commercialise par exemple des films et des sacs à base de fécule de pomme de terre, à hauteur de 50%, associée à un copolyester d’origine pétrolière. Et n’exclut pas une diversification pour des produits rigides d’emballage (pots et bouteilles), voire, à plus long terme, des pièces automobiles.

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cc PAR MURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com


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Dans le bâtiment, le chanvre est utilisé comme isolant, en remplacement de la laine de verre. Il peut également servir à fabriquer des bétons de chanvre, capables d’améliorer les propriétés thermiques et acoustiques. Enfin, ses fibres peuvent être intégrées dans une matrice polymère. Le chimiste Solvay a par exemple été sollicité par des collectivités territoriales désireuses de remplacer le bois des bancs publics, sensible aux intempéries et aux attaques bactériennes, par un composite associant une matrice en PVC et des fibres végétales, garantes des propriétés mécaniques du matériau.

Moins lourds que les produits renforcés par des fibres de verre mais disposant d’un module plus satisfaisant que ceux des polypropylènes classiques, les composites à matrice polymère renforcés par des fibres de lin ont su retenir l’attention des industriels de l’automobile, qui cherchent à faire subir un régime minceur à leurs berlines. Premier producteur mondial de lin textile, la France est bien placée pour développer ce type d’application. (Lire page 56 le cas des planches de bord de la Smart fortwo 2)

À l’image du jute, du sisal, du kenaf, du palmier, de la fibre de coco ou d’autres plantes peu familières des agriculteurs européens, le bambou offre des propriétés mécaniques remarquables qui pourraient en faire une source intéressante de fibres à intégrer dans une matrice polymère. Reste à prouver que le bilan environnemental global de cultures dédiées, voire de fibres importées, se révélerait positif.

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Dans certains bétons de bois, la pulpe de betterave peut remplacer les granulats au moment du mélange avec le ciment, selon une étude menée à l’université d’Amiens. Source de sucre, la betterave peut également être valorisée par fermentation pour obtenir du PLA. La fabrication du polyéthylène biosourcé, selon le procédé développé à l’origine pour la canne à sucre, serait également envisageable.

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Convertir l’éthanol obtenu par fermentation de la canne à sucre en éthylène permettrait d’obtenir, par polymérisation, un polyéthylène biosourcé aux propriétés identiques à celui issu de la filière pétrolière. Ce procédé, dont la faisabilité a été prouvée en laboratoire, pourrait donner lieu prochainement à une application commerciale, selon le chimiste Solvay qui travaille sur le sujet au Brésil, de même que son concurrent Dow et la société pétrochimique brésilienne Braskem.

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Pas vraiment nouveaux, les polyamides issus de l’huile de ricin s’offrent une deuxième jeunesse sous la bannière des matériaux agrosourcés. Non biodégradables, ils sont généralement produits loin des lieux de transformation, en Inde, en Chine ou au Brésil, par exemple. Le spécialiste des polymères techniques EMS Grivory a choisi de placer ceux qu’il commercialise sous le signe de l’innovation. Sa gamme comprend un polyamide haute température dont le point de fusion est légèrement supérieur à 300 °C, un polyamide 12 et un PA 1010 biosourcé à 99 %.


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Suivez l’usinage des biomatériaux en vidéo.

production la difficile industrialisation du bio Produire à partir de matière d’origine végétale se révèle bien complexe. Nouvelles machines, nouveaux outillages, nouvelles méthodes… La chaîne de production doit s’adapter à cette nouvelle donne. Pour les ingénieurs méthodes, l’écriture du déroulé opératoire est un véritable casse-tête… qui nécessite également de solides investissements.

tiCKet D’entrÉe 1 million d’euros et cinq années de développement sont nécessaires pour réussir à fabriquer des pièces à partir de biomatériaux.

E

mballage en amidon de pomme de terre, pièces d’automobiles en composite de lin, béton à base de chanvre… Les produits issus de matériaux biosourcés émergent sur le marché. Mais ils sont encore très minoritairement représentés. Les PLA (acide polylactique obtenu par transfor­ mation de l’amidon) ne représentent, par

exemple, que 0,1 % de la quantité mon­ diale de plastique consommée (soit envi­ ron 200 000 tonnes). Les industriels sont encore timides pour se lancer dans une exploitation à grande échelle de ces composants. On peut comprendre cette frilosité. Les contraintes que génère cette activité sont telles qu’elles impo­ sent de revoir tout ou partie de son pro­

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l’eXtrUSion

le MoUlaGe par CoMpreSSion

le MoUlaGe par tranSFert De rÉSine (rtM)

cessus de production. Elles obligent aussi d’assurer des investissements rela­ tivement lourds (au moins 1 million d’euros), notamment pour des entrepri­ ses de petite taille, le plus en pointe sur ce créneau. En réalité, ce ne sont pas les procédés en tant que tel qui posent problème. Les techniques classiques des plasturgistes comme l’extrusion, l’injection, le mou­ lage par compression (tableau ci­dessous) s’appliquent aux biomatériaux. Il suffit d’insérer les composants biosourcés dans une trémie ou dans un moule à la place des compounds de plastique classique pour obtenir des pièces. En revanche, le réglage et le paramétrage des machines (température, pression, vitesse d’injec­ tion…) se révèlent beaucoup plus fins et exigeants. « Chaque produit est différent, témoigne Guillaume Lebouteiller, res­ ponsable technique de la société Natur­ plast, qui fournit des granulés d’amidon de maïs. Les industriels doivent appren­ dre à modifier leurs outillages régulière­ ment et à suivre un cahier des charges très précis pour utiliser ces matériaux. »

à la variabilité des plantes

c Un procédé efficace pour les formes complexes, de quelques grammes à plusieurs kilogrammes. La matière première est introduite dans un cylindre chauffé. Elle est ramollie, malaxée par une vis, puis introduite sous pression dans un moule.

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c les pièces de grandes longueurs (câbles, tubes, films plastiques) sont réalisées à partir de cette méthode de transformation en continu. Les granulés sont introduits dans un cylindre chauffant, la matière poussée par une vis sans fin dans une filière.

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c la poudre est introduite directement dans un moule. Sous le double effet de la pression et de la température, la matière prend l’empreinte du moule.

c Cette technique permet d’obtenir des matériaux composites (mélange de fibres et de résine). Les fibres végétales sont tissées sur des métiers pour leur donner la forme d’un bout de tissu. La matrice ainsi obtenue est placée dans un moule. On injecte ensuite de la résine qui imprègne les fibres.

Taux d’humidité, densité, granulométrie… Les plantes sont par nature variables. D’une saison à l’autre, d’un champ à l’autre, les propriétés physiques des végétaux changent. Et les machines doivent s’y adapter. La gymnastique des réglages peut même se répéter à chaque fois que l’on change de lot de matière première. Diffi­ cile dans ces conditions de produire des pièces en grande série. Outre les réglages, il est aussi parfois nécessaire d’ajouter des opérations sup­ plémentaires dans le process. Les maté­ riaux à base de PLA ont une reprise d’hu­ midité plus importante que les matières en plastique. Il faut donc sécher la matière

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cc S’adapter


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Des kayaks en lin faits main c Concevoir

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prototype Cette petite embarcation de 4,5 m a été dessinée par la navigatrice Catherine Chabaud.

des bateaux en tissu. Tel est le défi que se sont lancé les équipes bretonnes du projet Navecomat. Dessiné par la navigatrice Catherine Chabaud, ce kayak a vu le jour grâce au concours de l’université de Bretagne Sud (pour les études sur moule) et de la PME bretonne Plasmor (pour le volet fabrication). Aujourd’hui, il existe un unique prototype de petit bateau de randonnée (4,5 m de long) réalisé à partir d’un composite de lin et de résine polyester classique. Le processus de fabrication restant encore plus proche de l’artisanat que de la grande Mat De lin prêt à être placé dans un moule série. Les mats de lin (feutres de fibres et enduit de polyester (au pinceau). Les plaques agglomérées), fournis par l’entreprise suédoise seront ensuite assemblées par collage. Altröm, sont d’abord placés dans un moule. On dépose ensuite la résine de polyester au pinceau avant de sécher ces plaques à l’air libre. On les assemble ensuite par collage les unes aux autres. On peut répéter l’opération plusieurs fois en fonction des épaisseurs variables dans la coque. « Nous souhaitons à terme évoluer vers une résine naturelle en PLA », explique Dominique Bourçois, le directeur de Plasmor. Mais la migration n’est pas simple car la PME devra investir dans des étuves à 200 °C, aptes à recevoir des embarcations de 4,5 m.

avant de l’utiliser. De plus, si les compo­ Les machines classiques sont parfois sites à base de résine polyester peuvent complètement inadaptées. Pour fabriquer sécher à l’air libre, les résines PLA deman­ du béton à base de chanvre, la PME gre­ dent d’atteindre des températures entre nobloise RB PIM a dû développer des 50 et 80°C. Les industriels doivent donc méthodes très spécifiques. « Les équipe­ se procurer des fours ou des étuves spéci­ ments utilisés pour mélanger le ciment fiques pour travailler correctement ces avec le sable ne fonctionnaient pas. Nous matériaux. En outre, avons conçu une ma­ « il a fallU NOUs les biosourcés n’ont déplaCER jUsqU’EN chine spécialement pas toujours les pro­ allEmagNE pOUR adaptée à ce nouveau priétés recherchées. TROUVER UNE mélange ciment­chan­ dE RéCOlTE Selon les critères vou­ maChiNE vre », explique Fabien spéCifiqUE. » Morel, le gérant de la lus comme la perméa­ société. Pendant cinq bilité, la résistance aux UV ou la durabilité, il faut parfois doper ans, les équipes ont travaillé pour permet­ les produits avec d’autres composants. Et tre d’installer cette ligne de fabrication. les lignes de production doivent répondre Aujourd’hui, la société est capable de à ces spécificités. « Les bouteilles en PLA fournir du béton pour 500 maisons de ont des problèmes de durabilité et de 100 m2. Une deuxième ligne est en cours perte d’eau. Les fabricants doivent ajouter d’installation qui permettra de fournir du une opération qui consiste à déposer une béton pour 4 000 maisons. barrière pour éviter les fuites », précise Pour la maintenance aussi, les machines Luc Desoutter, responsable du dévelop­ souffrent. « Les lignes de production met­ pement durable chez Sidel, qui conçoit tant en œuvre les procédés d’injection ou des lignes d’embouteillage. d’extrusion s’encrassent plus rapidement

avec les biomatériaux », assure Charlotte Thévenet, responsable du département innovation au sein du pôle de compétiti­ vité Plastipolis. La société toulousaine Agrofibre (filiale du groupe Euralis), qui fournit du chanvre destiné à l’isolation des bâtiments, a dû acquérir une nouvelle machine. « Lors de notre première récolte, un tracteur a été endommagé à cause du caractère fibreux de la plante. Il a fallu nous déplacer jusqu’en Allemagne pour trouver une machine de récolte spécifi­ que », raconte Eric Gazagnes, responsable R & D chez Agrofibre. La fabrication de produits à partir de matériaux biosourcés en est encore au stade des expérimentations. Pour l’heure, les seuls procédés stables mettent encore en œuvre des matières fossiles. Et il fau­ dra attendre encore quelques années avant de pouvoir utiliser et industrialiser des composants 100 % biologiques. cm cc Jessy Picard jpicard@industrie-technologies.com

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Visionnez le processus complet de fabrication des planches de bord chez Faurecia.

CAS D’ENTREPRISE

Faurecia opte pour des planches de bord en lin MATÉRIAUX

ccLE PROBLÈME

LIMITER LE PLASTIQUE DANS LES TABLEAUX DE BORD Planches de bord mi-lin, mipolypropylène. Le tout-lin est espéré pour 2011 grâce à de nouvelles méthodes d’injection.

ccL’ENTREPRISE EN BREF

Équipementier automobile spécialiste des sièges, planches de bord, pots d’échappement et panneaux de porte Siège social Nanterre (Hauts-de-Seine) Effectif 52 715 personnes Chiffre d’affaires 2008 12,01 milliards d’euros Nombre d’usines 190 dans le monde, dont 37 en France

La voiture verte est à la mode et pour les équipementiers comme Faurecia, il faut se plier aux exigences des constructeurs. L’entreprise a donc dû trouver une alternative plus écologique au traditionnel revêtement plastique utilisé pour les planches de bord. Outre leur caractère polluant, les polypropylènes utilisés subissent de fortes variations de prix liées aux fluctuations du pétrole. Et, en cas de hausse, impossible pour les sous-traitants de la répercuter sur les constructeurs. ccLA SOLUTION

UTILISER DE LA FIBRE DE LIN

Adepte des biomatériaux depuis quinze ans, Faurecia employait déjà des résines mélangées avec du bois dans les panneaux de porte de la Volvo S60, mais le lin ne s’est imposé qu’en 2002 pour remplacer la fibre plastique des planches de bord de la Smart fortwo 2. Le principal écueil à surmonter résidait dans la conception d’un processus complet de production. Faurecia – qui refuse d’indiquer le niveau de l’investissement – a

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dû en développer un nouveau pour son site de Méru (Oise), spécialisé dans l’intérieur des véhicules. « C’est le fruit d’un travail collaboratif de trois ans entre les équipes de recherche, les équipes de production et les fournisseurs de machines», explique Laurence Dufrancatel, la directrice R & D de Faurecia. L’industriel a opté pour un procédé de compression permettant de mettre en forme un composite de lin (un mélange de polypropylène et de lin) appelé PP-Flax. Les mats de lin sont stockés dans une zone dédiée en attendant l’ordre de fabrication. L’opérateur charge alors le PPFlax à l’entrée de la chaîne. Un robot place le composite sur un tapis roulant. Et le mat se dirige vers l’opération de calibration, qui consiste à chauffer et écraser la matière pour lui donner l’épaisseur voulue. Parallèlement, un deuxième opérateur charge dans la machine des morceaux de tissu (également en composite) pour fabriquer une couche textile de la couleur choisie par le client. Cette étape a imposé des contraintes qualité supplémentaires. « Il faut se montrer bien plus rigoureux sur la propreté qu’avec des planches thermogainées classi-

ques car les taches s’imprègnent dans le tissu », note Antonio Portero, le superviseur de la ligne de production des planches de bord de la Smart. Un robot muni de pinces positionne le tissu coloré sur le composite. Une opération de lamination permet ensuite de placer les deux pièces l’une sur l’autre pour les mouler et former le tableau de bord. Après quoi le tout est découpé automatiquement pour dégager la place des équipements et de l’airbag. Enfin, par un procédé de soudure vibration, il est assemblé au reste du tableau de bord, toujours constitué à partir de polypropylène. ccLE RÉSULTAT

50 % LIN, 50 % PLASTIQUE

Entièrement développé en interne avec le fabricant des machines, ce processus de production permet à Faurecia de livrer 630 pièces par jour. Les planches de bord sont encore à moitié en lin et à moitié en polypropylène, mais les équipes de développement espèrent sortir des planches de bord 100 % en lin en 2011 en travaillant sur de nouvelles méthodes d’injection. En trois ans, les “défauts qualité interne” (non visibles pour le client) ont été divisés par deux, pour descendre à 4 000 ppm. cm cc JESSY PICARD jpicard@industrie-technologies.com

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Réglementation, pression des constructeurs, marketing… Les arguments ne manquent pas pour se mettre à produire vert. L’équipementier automobile français a choisi le lin pour le revêtement des tableaux de bord destinés à la Smart fortwo 2.


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Prolongement Les stars en herbe fleurissent sur le Web Foisonnant, l’univers des matériaux issus de produits naturels intéresse une foule de secteurs industriels. Pour vous en convaincre, nous vous proposons un aperçu encore plus complet des biens fabriqués à partir de biomatériaux. Découvrez notre complément d’enquête en photos, vidéos et infographie sur www.industrie-technologies.com, rubrique « dans IT le mag ».

Infographie À moitié pleine ou à moitié vide ? Réalisée en bioplastique issu de maïs,

Vidéo Visitez les installations de Faurecia Concevoir un process pour mettre en

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forme un composite intégrant des fibres végétales peut nécessiter une adaptation des outils de production. Une démarche entreprise dès 2002 par Faurecia, qui réalise des planches de bord en composite polypropylène-lin destinées à équiper les Smart fortwo 2. Suivez toutes les étapes de fabrication en pénétrant avec nous dans l’usine de l’équipementier, à Méru (Oise). Cette visite guidée exceptionnelle sera l’occasion d’en apprendre davantage sur les solutions permettant de s’adapter à l’utilisation de matériaux issus de matière végétale. cm

LES BIOPLASTIQUES, PAS SI SIMPLE Le point sur les projets de recherche visant à améliorer les performances techniques des plastiques d’origine végétale. Industrie et Technologies N°907, janvier 2009

la bouteille du fabricant français Vegetal & Mineral Water accumule, concernant son impact écologique, les bons points… et les points d’interrogation. Pour discerner le bon grain de l’ivraie, laissez-vous guider par notre infographie interactive. Elle propose un cheminement pas à pas. À chaque étape de son cycle de vie, nous avons identifié l’intérêt environnemental par rapport à un plastique traditionnel mais aussi les bémols, pour nourrir votre réflexion sur l’écoconception. cm

LAFUMA MARIE ÉCOCONCEPTION ET DESIGN Réaliser une chaussure en lin, un argument marketing imparable pour convaincre les éco-consommateurs ? Industrie et Technologies N°898, mars 2008

Diaporama Où les biomatériaux prennent racine Tees de golf, sacs de supermarché,

dalles de terrasse, isolants pour la maison, téléphones portables, chaises ou chaussures de sport : un véritable inventaire à la Prévert ! Au fur et à mesure que la filière des biomatériaux gagne en maturité, l’éventail de ses domaines d’application se diversifie. Découvrez notre sélection en photos, avec une série de produits fabriqués à partir de matière première d’origine biologique. Autant d’exemples qui peuvent devenir une source d’inspiration pour vos propres produits. cm

L’OR VERT ARRIVE Dès 2004, nous présentions sur notre site les premières réalisations industrielles d’utilisations non alimentaires de ressources agricoles. www.industrie-technologies.com, 19 nov. 2004

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Visionnez les diaporamas technologiques d’IT


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Permis de voler

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Pesant de 24 à 34 t et mesurant 4,7 m de long, les moteurs GEnx de GE Aviation, équipés d’une carlingue en résines et fibres céramique, doivent prouver leur résistance avant d’aller se loger sous les ailes des avions de type Airbus A350 ou Boeing 787. Ils passent ainsi plus de cinq mois à Peebles, dans l’Ohio pour décrocher leur certification en démontrant qu’ils résistent notamment à des vents de travers d’au moins 42 km/h.

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Prenez le volant des concept cars du salon de Francfort à partir du 16 septembre

Avion siamois

C’est la dernière attraction des obstétriciens anglais ! Ils proposent désormais aux futures mamans de toucher du doigt le fœtus de leur enfant en concevant une “maquette” via un procédé de stéréo-lithographie, bien connu dans l’industrie. Quand le prototypage vient au secours des parents stressés !

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SIPA / VIRGIN

Attention fragile

C’est un peu la fusée Ariane des futurs touristes de l’espace. Baptisé WhiteKnightTwo, cet avion double – tout en composites – servira de rampe de lancement à la navette spatiale imaginée par le sémillant milliardaire et patron de Virgin, Richard Branson. Si tout va bien, huit personnes pourraient découvrir la planète bleue depuis l’U nivers dès 2012.


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Bolide écolo

Les concept cars ne sont pas que des esquisses! À l’occasion du salon de Francfort, BMW teste avec ce prototype une série de technologies aptes à réduire la consommation de nos moteurs à combustion. Au menu? 98 cellules lithium-polymère en guise de batterie et des essieux dopés aux moteurs électriques permettent de faire tomber la consommation à 3,7l aux 100 km.

Gros cœur

BMW / D.R.

Ça ressemble à une image d’artiste de notre bonne vieille Terre… mais c’est la représentation 3D de l’entropie au cœur d’une supernova. Les scientifiques du laboratoire d’Argonne se servent des outils classiques de simulation et des fréquences de couleur pour réussir à pénétrer au cœur de l’étoile située à plusieurs années-lumière de la planète bleue.

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EXPÉRIENCES

Visionnez notre vidéo et initiez-vous à la micromécanique

ENQUÊTE

Apprenez à usiner l’infiniment petit -6

Le micromètre est en passe de devenir le nouveau mètre étalon des sites de production ! La fabrication de micropièces constitue en tout cas une problématique inédite pour de plus en plus de secteurs industriels. Mais cette évolution technologique impose sa loi lilliputienne à toute la chaîne de production : procédé, équipement, systèmes de fixation et de contrôle…

10 MÈTRE Les procédés de microfabrication concernent tous les composants dont la taille est inférieure au micromètre.

O

cesse de s’étendre à d’autres domaines. La mutation est cependant loin d’être évidente pour les entreprises concernées. Il reste en effet délicat de trouver le procédé et l’équipement adéquats dans une discipline où de nombreuses innovations restent à inventer. Les systèmes de fixation, par exemple, se révèlent complexes à mettre en place pour des pièces qui ont la dimension d’un cheveu. Quant aux systèmes de mesure, ils doivent être totalement repensés pour contrôler ces produits lilliputiens sans endommager la pièce. Voici les trois conseils d’In-

TECHNOLOGIES : FAITES VOTRE CHOIX ! Comparaison des principales technologies de microfabrication

Procédés/ performances

Productivité

Polyvalence matériaux

Qualité de surface

Coûts

c Microfraisage

Bonne

Moyenne

Moyenne

À partir de 90 000 euros

c Usinage laser

Moyenne

Bonne

Faible

À partir de 300 000 euros

c Microélectroérosion

Moyenne

Faible

Moyenne

À partir de 400 000 euros

Source : CMM

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dustrie et Technologies pour se lancer dans l’infiniment petit… sans se prendre les pieds dans le tapis.

microstructures complexes, comme des moules de dimension réduite. L’adoption de ces différentes techniques impose souvent de Faites le tri dans revoir complètement sa stratéles technologies gie d’usinage. Il n’est pas rare Qu’il s’agisse de la découpe, du d’ailleurs de devoir associer ces perçage ou du fraisage à différentes technologies pour l’échelle du micromètre, plu- usiner à la taille du micromèsieurs technologies s’affron- tre. « Nous répartissons nos tent. Mais faire le bon choix fabrications sur différents équientre microélectropements en foncérosion, microfrai- IL FAUT tion de leurs impésage laser ou centre SOUVENT ratifs de précision d’usinage n’est pas ASSOCIER et de temps de DIFFÉRENTES aussi simple qu’il y TECHNOLOGIES cycle », confie Nicoparaît. La première POUR USINER las Tirolo, le directechnologie permet À LA TAILLE DU teur technique d’Isa France, un ainsi de fabriquer MICROMÈTRE. sous-traitant de des microstructures ou des emprein90 personnes situé tes de moules pour assurer la à Villers-le-Lac (Doubs). Après micro-injection par moulage. une analyse au bureau d’études Elle se révèle polyvalente, apte et aux méthodes à l’aide du à mener des opérations variées logiciel Catia de Dassault Sysallant de l’usinage avec un fil tèmes, la PME, intervenant fin au perçage en passant par dans la fabrication horlogère, l’usinage par enfonçage, le frai- le médical et l’automobile, sage ou la rectification. Le choisit dans son important microfraisage, lui, se réalise parc de machines la technoloavec des outils dont le diamè- gie la plus adaptée entre mitre est inférieur à 50 µm, et se crodécoupe, microperçage, révèle adapté à l’usinage de microfraisage ou injection de

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rdinateurs, téléphones portables, lecteurs MP3… Les objets de notre quotidien sont de plus en plus gourmands en composants miniaturisés. Les raisons de cet engouement sont multiples. Produits plus compacts, réduction de la consommation d’énergie et des matières premières, amélioration des performances…, ces impératifs préoccupent tous les industriels. Et les poussent à se convertir à la microfabrication. Née dans l’industrie horlogère, la fabrication de produits micrométriques ne


Microdécoupe au laser d’un stent cardiovasculaire ou d’une pièce d’un composant électronique en molybdène (rayons de 40 µ) : Steec fait du sur-mesure.

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électroérosion, usinage laser et microcontrôle : l’atelier de Steec est parfaitement polyvalent.

précision. La machine de microélectroérosion AgieCharmilles, dotée d’un fil de 0,03 mm, se charge par exemple de réaliser des outillages ultrafins. Le centre d’usinage à grande vitesse Primacom est, lui, destiné à la fabrication très précise d’électrodes avec un temps de cycle court. «Dans certains cas, pour gagner du temps et assurer la précision, nous effectuons le dégrossissage sur les centres d’usinage, suivi d’une finition sur machine d’électroérosion », poursuit le directeur technique d’Isa. PMDK, lui, fait confiance à 100 % au centre d’usinage. « Notre modèle RV-2 de Realmeca a peu de puissance à la broche mais sa vitesse de rotation est de 40 000 tr/min. La machine usine ainsi très vite des pièces complexes avec une tolérance symétrique de 6 µm », explique Pascal Artico, gérant de cette très petite entreprise de mécanique de Gentilly (Val-de-Marne) spécialisée dans le micro-usinage pour le sport automobile. Souvent, les sous-traitants ne trouvent pas chaussure à leur

pied et doivent se tourner vers les intégrateurs. Spécialiste de ces moutons à cinq pattes, Texpart Technologies a plusieurs équipements innovants à son actif pour la fabrication des microprofilés ou des microtubes de haute précision. Il a ainsi réalisé une machine laser Yag 4 axes pour la réalisation de sondes endoscopiques et de cathéters en tube Inox qui divise par 10 les coûts par rapport à une fabrication en nickel-titane. Sa particularité : le tube est fixe et c’est le laser qui se déplace, ce qui assure des découpes droites très précises.

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Ne négligez pas les équipements connexes

Choisir la machine adaptée, c’est important, mais il ne faut pas oublier les autres dispositifs qui concourent au bon déroulement de la fabrication. Les broches, les outils, les systèmes de fixation ou de chargement/ déchargement des pièces… Intégrez toutes ces composantes dans votre réflexion. D’autant qu’elles peuvent avoir un impact

Steec mixe équipement standard et sur-mesure Visitez Steec sans un œil de lynx… et vous risquez de ne rien voir du tout! «Pour découvrir notre entreprise, il faut se munir d’une loupe à fort grossissement», avertissent en souriant les responsables de cette PME atypique installée à Brindas, près de Lyon. Dans ses ateliers, entièrement climatisés, ils fabriquent, depuis une trentaine d’années, des pièces unitaires ou des petites séries dont la mesure de référence est le micromètre. Le parc comporte aussi bien des équipements standards que des machines sur mesure de microélectroérosion, de microlaser ou de micro-usinage. «Pour chaque commande, une analyse de la pièce nous permet de savoir quel moyen d’usinage choisir parmi nos spécialités», explique Olivier Jacquemet, le directeur commercial de Steec. Récemment, un investissement total de 800000 euros a permis d’accroître la flexibilité de la PME. Notamment grâce à une machine de microfabrication laser 3 axes avec table à moteur linéaire. Elle affiche une précision de répétabilité en dessous du micromètre. Conçue et fabriquée sur mesure après dix-huit mois de travaux, elle dispose de deux sources: Yag et à fibre. Ce qui lui permet d’aborder efficacement et en toute souplesse les opérations de microsoudage ou de microdécoupe…

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EXPÉRIENCES

Kern Le micron est son royaume Le constructeur de machines-outils allemand teste, grâce à son activité de sous-traitance, des solutions d’usinage hyperprécises. Qu’il intègre ensuite dans ses équipements, avec le souci permanent du bon compromis entre le prix et les performances. C’est la référence mondiale en matière de micro-usinage. Plongée dans l’univers de ce champion de l’infiniment petit.

PRÉCISION La dernière machine Kern, la Pyramid Nano, usine avec une marge d’erreur de plus ou moins 1 µm.

massif de la Zugspitze, à une cinquantaine de kilomètres de Munich, la société Kern détonne dans le monde de la machine-outil. À la fois constructeur de centres d’usinage et sous-traitant, ce champion de la précision profite de ses deux activités pour innover et peaufiner ses stratégies de micro-usinage. Deux usines ultramodernes ont succédé au petit atelier fondé à Munich en 1962 par Kurt Kern. Celle de Murnau, construite en 1983, se consacre aux activités de soustraitance. Celle d’Eschenlohe, une ancienne usine de production de fixations de ski que Kern a rénovée de fond en comble, est dédiée à l’assemblage des machines. L’industriel allemand propose une gamme complète de centres d’usinage de précision pour tous les secteurs industriels. « Du matériel le plus simple au plus sophistiquée, les aficionados du micron trouveront chaussure à leur

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pied dans la gamme Kern », indique Thomas Dirr, le directeur des ventes. S’ils cherchent une machine de précision standard et bon marché, leur choix peut se porter sur la Forty Four (174 900 euros), un petit centre d’usinage rigide (banc en granitan inventé par Studer, qui équipe d’ailleurs toute la gamme) et ergonomique (l’accès de l’opérateur à la pièce et au magasin d’outils est très facile). cc Astuces

technologiques

Plus perfectionnées, la Micro et l’Evo offrent une précision d’usinage de +/- 2 µm, pour un prix qui varie de 170 000 à 450 000 euros en fonction des options. Enfin, le nec plus ultra, la Pyramide Nano est quasi unique sur le marché avec sa précision d’usinage de +/- 1 µm. Elle se négocie 350 000 à 800 000 euros dans sa version ultra-équipée qui permet aussi de rectifier et d’usiner au laser. Une performance assurée par de multiples astuces technologiques,

cctHOMaS DIrr resPonsaBle des ventes cheZ Kern

L’environnement de la machine est essentiel Quand ils abordent les micro-usinages, les utilisateurs ignorent parfois quelques règles simples. Comme une bonne climatisation de l’atelier, qui améliore sensiblement la qualité en évitant de se ruiner dans des investissements inutiles. Dans nos équipements, n ous privilégions également le juste nécessaire en ce qui concerne les systèmes de compensation (de température ou autre) pour pouvoir proposer des prix abordables. Il faut aussi surveiller constamment la poussière dans l’atelier, pour qu’il soit le plus propre possible. Une bonne compréhension de la précision recherchée est un autre impératif pour pouvoir choisir la machine adéquate. Sans oublier l’accompagnement de l’usinage par des moyens de contrôle adaptés.

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ichée dans le pay-

N sage idyllique du


EXPÉRIENCES

au lieu de trente heures. On peut également y apprendre qu’il est possible d’intégrer dans une cellule de fabrication un robot Fanuc de chargement/déchargement de palettes et une petite machine à mesurer en 3D, la DuraMax de Zeiss. « Ce qui permet de tuer les temps morts du robot et d’éliminer les contrôles finaux des pièces », constate Thomas Dirr. Pendant que l’Evo travaille, le robot présente les pièces finies à la machine à mesurer pour valider la géométrie et la qualité de la pièce. cc Projets

personnalisés

Une gamme complète de centres d’usinage de précision pour tous les secteurs industriels.

dont des guidages et des entraînements hydrostatiques, que Kern a été parmi les premiers à adapter au fraisage. Pour ceux qui veulent vérifier sur pièce toutes ces performances, une visite s’impose de l’autre côté du chemin, à l’usine de sous-traitance de Murnau. On découvre ici que les Evo peuvent travailler sans relâche en se transformant en cellules flexibles avec des magasins de palettes System 3R ou Erowa, des robots, des stations de lavage… Et qu’on peut allier productivité et précision grâce à l’usinage à grande vitesse assuré par une broche Precise de 50 000 tr/min et des mouvements d’axes très rapides. Des systèmes de guidage de missiles sont ainsi usinés en une trentaine de minutes

L’entreprise, qui a réalisé en 2008 un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros et emploie 147 personnes (un tiers en sous-traitance), ne cesse d’innover. Grâce à une autre originalité : l’intégration dans ses locaux de Lotus, un bureau de conception indépendant qui étudie ses nouvelles machines et réalise les projets personnalisés. C’est lui qui a mis au point le système capable de percer des trous dans des fils de cuivre gros comme un cheveu (60 µm de diamètre) avec des forets de 30 µm ! Lui également qui a mis en émoi le petit monde des fabricants d’outils de coupe avec le système optique µ-View. Vendu 25 000 euros, cette petite merveille ne laisse rien passer. « Elle a démontré que 30 % des outils neufs présentent un défaut grave », constate Thomas Dirr. Quand on sait que le coût des outils de coupe avoisine les 150 000 euros par an, le système est vite amorti. cm ccm. s.

non négligeable sur le prix de revient des pièces usinées. Spécialiste des équipements de fraisage par microélectroérosion, Sarix propose une nouvelle machine SX-200 µEDM Milling avec un système adapté de chargement/déchargement d’électrodes. Confronté à la fabrication d’une pièce prototype complexe pour le médical, le soustraitant américain Aurora Micro Machine a mis en œuvre avec succès ces dispositifs pour fraiser des microélectrodes en une seule prise. Avec un gain sensible de temps et de coût – mais il préfère garder ce dernier confidentiel.

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Dénichez les bonnes compétences

Les compétences dans le domaine de la microfabrication valent de l’or ! Car le tour de main ne s’acquiert pas facilement. Et pour cause… Les spécialités sont nombreuses (microfraisage, microperçage ou microdécoupe) et les équipements extrêmement variés (machines laser, microélectroérosion ou centres d’usinage). Les bons techniciens sont donc rares et les cursus spécialisés brillent par leur absence. À une exception près, la licence professionnelle de l’université de Franche-Comté, qui propose à Besançon une formation originale de microfabrication, dont la première promotion sort ce mois-ci. En attendant, les industriels comptent sur les fabricants de machines pour se mettre à niveau. Realmeca ou Kern proposent ainsi des formations à la microfabrication. Mais ils vous imposent aussi leurs machines. cm

cc Laurent GuYOut Professeur agrégé de génie mécanique à l’université de franche-comté

un défi technologique majeur La maîtrise de la fabrication à l’échelle du micron sera l’un des défis technologiques majeurs des prochaines années. Comme le prouve la thèse que je mène actuellement sur le microfraisage d’aciers inoxydables dans le cadre d’une convention avec l’Institut Femto ST, le CNRS, le LaBoMaP, le Cetehor, le Cetim et le fabricant d’outils Louis Belet SA. Machines, outils de coupe, systèmes de fixation, moyens de contrôle : tout change. La qualité de surface affichera une rugosité égale ou supérieure à 0,2 µm, le diamètre des outils les plus petits sera de l’ordre de 0,025 mm, la vitesse de la broche pourra dépasser les 150 000 tr/min… Attention, toutefois ! Quand on travaille avec de très petits outils, l’usinage à grande vitesse devient critique. Il est donc à déconseiller. L’idéal, c’est d’usiner à basse vitesse : par exemple, 10 m/min pour l’acier Inox, c’est parfait. mscherer@industrie-technologies.com

cc mirel scherer

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EXPÉRIENCES

Consultez l’outil de cotation de Voxeljet.

CAS D’ENTREPRISE Wolfensberger réalise ses prototypes en un clin d’œil PROCESS

ccL’ENTREPRISE EN BREF

Ce moule de roue de turbine Francis en kerphalite est nettoyé à l’air comprimé. Il a été réalisé en quelques heures par superposition de couches de 0,3 mm à partir des données CAO 3D.

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Fournisseur des pièces de fonderie Située à Bauma (Suisse) Effectif Environ 200 collaborateurs Production L’entreprise coule chaque année près de 2 000 tonnes d’alliages de fonte et d’acier. Chiffre d’affaires 82,5 millions de francs suisses en 2008, dont 10% sont réalisés sur le marché de l’énergie hydraulique.

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ccLE PROBLÈME

FABRIQUER UNE PIÈCE COMPLEXE

Fournisseur, entre autres, de pièces pour la construction des centrales hydroélectriques, Wolfensberger a été confronté à un cas complexe: la fabrication de petites et moyennes roues de turbines Francis. Très peu de fonderies osent en effet s’attaquer à la géométrie complexe de cette roue, avec ses pales incurvées vers l’intérieur et s’amincissant vers les bords, soumise pendant son cycle de vie à des contraintes élevées. ccLA SOLUTION

UTILISER LE PROTOTYPAGE RAPIDE

Pour maîtriser ce défi, Wolfensberger a fait appel à Voxeljet Technology. Cette entreprise spécialisée dans la fonderie

rapide, basée à Augsbourg en Allemagne, produit des moules et des noyaux en sable pour les pièces coulées en métal, selon un procédé de fabrication par couches. Le matériau du moule est appliqué en fines couches sur un plateau, puis imprégné de façon sélective avec une résine furannique qui lie les particules. On obtient ainsi, couche après couche, les formes désirées par pilotage informatique et de façon entièrement automatisée. Grâce à ce procédé par superposition, on peut fabriquer des moules à géométrie complexe avec une très grande précision. Voxeljet dispose de six installations de type S15 pour fabriquer des éléments de moules et des noyaux pouvant atteindre 1,5x0,75x0,7 m et ce, en différents matériaux. Le matériau principal étant toutefois le sable siliceux. La production se fait “à la demande” : le client envoie les données CAO 3D du moule à construire en spécifiant le nombre de pièces. Après un délai minimum de trois jours, la fabrication est finie et le moule, prêt à l’emploi en fonderie, est envoyé au client. Dans le cas de la roue de turbine Francis, l’entreprise de fonderie a envoyé par courriel comme d’habitude les données CAO à Augsbourg. Une fois vérifiées, ces données ont été transmises à la machine S15. Les éléments de moule ont été réalisés en quelques heures en couches de 0,3 mm de kerphalite, un matériau qui se prête particulièrement bien à la fabri-

cation des moules pour les pièces en fonte et en acier. Après le nettoyage à l’air comprimé, les éléments du moule ont été livrés en Suisse par un transporteur. Il ne reste plus au fondeur qu’à les assembler et revêtir le moule à 1 650 °C d’une coulée d’acier fin résistant à la corrosion. La roue était ainsi prête. ccLE RÉSULTAT

DES DÉLAIS DE DÉVELOPPEMENT RACCOURCIS

« Le procédé Voxeljet élimine la fabrication des modèles onéreux que nécessite la méthode classique », explique Paul Stadler, responsable de la préparation du travail chez Wolfensberger. « Avec Voxeljet, les modifications se font par un simple clic et l’on peut immédiatement lancer la construction informatisée d’un nouvel élément de moule.» Le procédé assure une grande liberté de formes et permet aussi bien de grandes pièces d’un seul tenant que des contre-dépouilles. Ce qui améliore la précision des pièces moulées tout en réduisant les opérations d’ébarbage. Le procédé réduit le temps de fabrication de trois à cinq fois par rapport à une approche classique. Quant au coût, un moule composé de trois parties de 400 x 400 x 150 mm est facturé par exemple 800 euros. Un outil de cotation est disponible sur le site Voxeljet. cm cc MIREL SCHERER mscherer@industrie-technologies.com D..R.

Le fondeur suisse a fait appel pour ses roues de turbines Francis au procédé de fabrication rapide de moules de Voxeljet Technology. Un gain de temps, d’argent, et des modifications en un clic.



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EXPÉRIENCES

Initiez-vous à la méthode et découvrez ses arcanes.

des projets développés deux fois plus vite E2V

évelopper des pro-

chère à Goldratt. Ses objectifs sont clairs: identifier les goulets ne sortent de nulle d’étranglement dans le déroulepart et sans savoir qui les a pro- ment des projets pour réussir à grammés… Tous les bureaux mieux définir le plan de charge d’études connaissent cela. Jus- et, in fine, réduire les délais (et qu’en 2007, celui d’e2v, un fabri- donc les coûts) de développecant grenoblois de convertis- ment des nouveaux produits. seurs de données et de capteurs Simplissime sur le papier, la CMOS, ne faisait pas exception méthode se révèle plus comà la règle. « De multiples pro- plexe à mettre en musique… jets cachés surL’entreprise qui gissaient sans pré- « NOUS SAVONS l’adopte peut cerDOIT venir, confirme QUI tes compter sur ACCOMPLIR Isabelle Icord, coor- QUELLE TÂCHE l’aide d’un comdinatrice des pro- ET À QUEL mando de consuljets R&D de l’indus- MOMENT » tants américains triel (ex-Thomson). et sur un logiciel Ils créaient des tensions dans spécifique baptisé Concerto nos équipes car nos ingénieurs (basé sur Microsoft Visual), ressources devaient souvent mais elle impose un engagement total de la part du top jouer les pompiers.» Avec la multiplication du management, ainsi qu’une nombre de projets, cette rela- organisation dédiée. tive anarchie n’était plus tenaActe fondateur chez e2v : la ble. La direction du site isérois constitution d’une équipe proa donc décidé de remettre à plat jet d’une dizaine de personnes toute sa gestion du développe- issues de multiples services. ment. Après un rapide bench- Pendant deux mois, cette “core mark, Isabelle Icord prend en team” a défini des standards main la refonte de l’organisa- pour ses différents projets. tion du bureau d’études. Elle a «L’exercice s’est révélé délicat repéré une méthode mise au car nous développons plutôt point par le cabinet américain des produits spécifiques », Realization, largement inspirée confie Véronique Rozan, chef de la théorie des contraintes de projet et membre de l’équipe.

D jets à la volée, qui

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« Nous luttons contre “l’effet Pavarotti” » «Dans notre ancien système de gestion de projet, nous travaillions beaucoup dans l’urgence. C’était souvent le manager le plus séduisant, celui qui chantait le plus fort qui réussissait à mobiliser les équipes pour ses besoins. Cet “effet Pavarotti” est dévastateur car les projets ne sont pas choisis sur des critères objectifs, mais sur du ressenti. Avec le logiciel Concerto, nous disposons d’indicateurs précis pour juger du caractère stratégique d’un projet. Nous regardons notamment son poids en termes de chiffre d’affaires, actuel ou futur. Son importance en termes de technologie: est-ce une rupture ou une techno connue? Ou l’engagement du client dans le projet. Nous ne pouvons tout faire mais au moins, désormais, nos priorités sont clairement définies et les équipes savent pourquoi leur projet est retardé ou au contraire prioritaire.»

Mais ce travail était nécessaire pour permettre à chacun de “normaliser” son management de projets. «Auparavant, nous définissions de manière assez vague les différentes phases, souligne Véronique Rozan. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Grâce à la méthodologie et au logiciel Concerto, nous savons précisément quelle tâche doit être accomplie par qui et à quel moment.» Le cabinet Realization leur a imposé également d’estimer “de manière agressive” le délai

idéal de réalisation des projets. Objectif : les finir plus rapidement et dans les temps. «Nous nous sommes fixé comme but de réduire de 40 à 50% le temps de développement », se souvient Isabelle Icord. cc Hiérarchiser

les demandes de projet

Pour relever ce pari, le mode de sélection des projets a été refondu. Pour décider de lancer ou non le développement d’un produit, le comité stratégique tient réunion toutes les semai-

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Le fabricant grenoblois de convertisseurs de données et de capteurs CMOS a complètement revu son mode de management de projets en R & D. En standardisant les pratiques et en imposant un logiciel de suivi, il a réussi à redonner de la visibilité et de la sérénité à ses ingénieurs.

inVesTisseMenT. Une année est nécessaire pour implanter la méthode.

cc ISABELLE ICORD COORDINATRICE DES PROJETS R & D D’E2V


spécialisaTion dans l’exécuTion des Tâches Les ingénieurs “ressources”, chargés de développer les différentes parties des produits, doivent désormais accomplir une tâche à la fois. Avant, ils menaient souvent quatre ou cinq développements de front.

MuTualisaTion des risques Plus question de se donner une marge d’erreur individuelle– comme nous avons tous tendance à nous l’accorder. e2v a mutualisé les risques pour l’ensemble d’un projet dans une zone tampon, le “buffer”.

Transparence sur le plan de charge. Le logiciel Concerto aide à planifier les projets et donne à tous les chefs de projet et à leurs équipes une vision à moyen terme du plan de charge. Quand ils lancent un projet, ils savent exactement quand celui-ci peut être bloqué à cause d’un problème de ressources.

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étape finale de la conception d’un circuit imprimé chez e2v : contrôle de la conception sur son implantation physique.

nes pour décider de manière objective quel projet est prioritaire. « Le cash généré, l’investissement nécessaire, son importance en termes de rupture technologique et l’engagement du client nous permettent de hiérarchiser les demandes », dévoile Roberto Rivoir, le directeur innovation et design de la branche semi-conducteurs d’e2v. Ce n’est qu’après cette réunion que la coordinatrice en chef des projets, Isabelle Icord, entre tout nouveau projet dans le logiciel Concerto. Cependant, le logiciel ne peut pas tout faire. S’il permet à chacun – et surtout aux responsables des ressources – de prévoir assez précisément le plan de charge de son équipe

sur plusieurs semaines, il impose aux chefs de projet de soigner la préparation. « La phase amont est cruciale, note Isabelle Icord. Elle permet de collecter toutes les données et de s’assurer que tous les éléments sont effectivement à la disposition des ingénieurs

pour mener à bien les tâches qui leur sont confiées. » Et elle exige de ces ingénieurs une concentration extrême. Chaque jour, leur responsable désigne quelle tâche ils doivent accomplir et dans quels délais. S’ils ont un problème, ils peuvent piocher

La caméra industrielle “ultimate monochrome” Aviiva contient un capteur d’image linéaire CCD conçu par l’entreprise iséroise.

Les capteurs d’images CMOS d’e2v ciblent un large éventail d’applications industrielles et médicales.

Un développement sans fausse note... en neuf mois au lieu de dix-huit. dans une zone tampon mutualisée, le buffer (lire « Mutualisation des risques » ci-dessus). « Les ingénieurs ne vivent pas toujours très bien cette transparence nouvelle, reconnaît Francis Geay, en charge des équipes CAO et conception physique. Ils doivent justifier tout usage du buffer et pas simplement se contenter de déclarer, comme avant : “C’est sous contrôle”. » Mais dans le même temps, cette transparence impose aussi aux chefs de projet d’être très clair dans leur demande. À défaut, ils s’exposent à des ratés… et menacent leur projet. cm ccThibauT De Jaegher tdejaegher@industrie-technologies.com

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EXPÉRIENCES

À découvrir : une vidéo sur des applications de la transmission d’énergie par induction.

CAS D’ENTREPRISE

Les chariots de Hill-Rom se passent de batterie LOGISTIQUE

ccL’ENTREPRISE EN BREF

En suivant le tracé orange au sol, les chariots filoguidés acheminent le mobilier en cours de fabrication devant les différents opérateurs.

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Fabricant de lits médicalisés, matelas, meubles pour hôpitaux et maisons de retraite Siège social Batesville (Indiana), États-Unis Effectif 6 500 personnes dans le monde Chiffre d’affaires 1,5 milliard de dollars au dernier exercice, clos le 30 septembre 2008 Hill-Rom est présent en France à travers l’ex-Le Coviour, société familiale rachetée en 1992 Sept usines dans le monde, dont deux en France : Pluvigner (450 personnes) et Montpellier (50 personnes) Le site de Pluvigner fabrique chaque année 45 000 lits médicalisés et 80 000 meubles

N°914ccSEPTEMBRE 2009

ccLE PROBLÈME

BESOIN D’UN CONVOYAGE FLUIDE AU SOL

Fabriquer n’importe quel produit à n’importe moment: tel est le but de Grégory Dieu, le responsable industriel de HillRom, pour la nouvelle ligne de fabrication de lits médicalisés sur le site de Pluvigner (Morbihan). Cette flexibilité impose le recours à un convoyage performant et fluide. Hill-Rom opte pour un système automatique au sol à l’aide de 20 chariots filoguidés autonomes, une solution considérée comme la seule capable de s’adapter aux variations du volume de production. Reste une question: comment fournir l’énergie aux chariots? ccLA SOLUTION

DES CHARIOTS MOBILES SANS BATTERIE

La solution, qui consiste à embarquer une batterie, est écartée d’emblée. «L’autonomie suffit à peine pour un travail en

deux huit. Pour la fabrication en trois huit, il faudrait disposer d’un parc de batteries de rechange et d’une organisation de maintenance musclée, ce qui coûterait la bagatelle de 75 000 euros sur trois ans », estime Grégory Dieu. Le “biberonnage” des batteries, un procédé qui consiste à profiter des petits arrêts des chariots pour les recharger en courant, est également exclu. Il présente l’inconvénient d’user trop vite les batteries. Finalement, le choix se porte sur une solution inédite en France: l’alimentation sans fil par induction. Bien qu’elle coûte 40% plus cher à mettre en place, elle offre le gros avantage d’éviter les batteries. Seule limite: il est difficile de modifier le tracé du parcours des chariots pour l’adapter aux changements de la ligne de production. Ce qui n’a pas empêché Hill-Rom de procéder à des modifications lors de la mise en place du système. L’intégration a été confiée à Actinium, une société du groupe Vinci Énergie. Les chariots sont fournis par Flexitrack. Ils ont été configurés pour recevoir leur énergie sans fil par la boucle inductive IPT de Conductix-Wampfler. Des tests ont été menés sur le site de Conductix-Wampler à Honfleur (Calvados) pour optimiser les rayons de courbure des tracés. Le câble, qui transmet à la fois l’énergie et les informations de guidage,

est enterré à 20 mm du sol dans une gorge de 20 x 20 mm. Deux armoires de 30 kW chacune fournissent l’énergie électrique nécessaire aux 20 chariots. Lancé en décembre 2007 – après avoir rassuré le personnel, inquiet des éventuels risques de l’induction sur la santé–, le projet représente un investissement de 2 millions d’euros, dont 650000 pour l’installation des chariots. Le premier chariot est mis en service en juin 2008, le dernier en septembre de la même année. ccLE RÉSULTAT

PAS DE FRAIS DE MAINTENANCE

Le surcoût de 150000 euros lié à l’alimentation sans fil par induction devrait être amorti par les économies de maintenance en deux ans d’exploitation. Ce choix s’inscrit dans un projet de réorganisation industrielle qui se traduit globalement par un gain de productivité de 30 %. Là où il fallait dix minutes pour sortir un lit, il n’en faut plus que trois et demie aujourd’hui. Grégory Dieu, qui s’enorgueillit d’être le seul en France à utiliser cette technologie et le premier au monde à la déployer sur autant de chariots, va maintenant se pencher sur la fabrication des meubles. Pour optimiser là aussi la production, il compte s’inspirer d’une usine qu’il vient de visiter: celle de Salm, le fabricant alsacien de cuisines (marque Schmidt). cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com D..R.

Dans le cadre de la réorganisation de son outil de production, le fabricant de mobilier spécialisé Hill-Rom a opté pour un convoyage par chariots mobiles. La nouveauté ? Sans batterie ni fil, ils sont alimentés par induction. À la clé, des économies de maintenance importantes.


FICHE MÉTHODE

Le QRQC pour traquer les défauts en temps réel

FAURECIA

Quick Response…

… Quality Control

Réponse rapide pour…

… le contrôle qualité

Le QRQC est basé sur le principe japonais du “San gen shugi”, qui signifie littéralement “la philosophie des trois réalités”. Le QRQC s’appuie sur le Gen-na (l’endroit réel), le Gen-butsu (la vraie anomalie), et le Gen-jitsu (les faits réels et mesurés). La méthode impose à ses utilisateurs de toujours travailler sur le terrain pour éradiquer les erreurs. Tous les acteurs de la résolution (opérateurs, chefs d’équipe et directeurs d’usine) devront se rendre là où est le problème afin de constater sur place les faits ayant généré l’écart.

La réactivité est l’atout numéro 1 de cet outil d’amélioration des performances très utilisé dans le secteur automobile. La boucle de résolution doit être limitée en termes de temps afin que chacun puisse être proactif. La démarche s’appuie sur une réunion quotidienne de 30 minutes maximum, à heure fixe. En cas d’incapacité à résoudre le problème sur la ligne, le sujet est traité au niveau de l’atelier, voire de l’usine. Ce processus se fait en une seule journée : le problème est traité sur la ligne à 8 heures ; s’il n’est pas résolu, il est adressé au niveau de l’atelier à midi ; faute de solution, il passe en réunion QRQC de l’ensemble de l’usine à 18 heures.

SEPTEMBRE 2009ccN°914

MÉTIER

OUTIL

MÉTHODE

Le Quick Response Quality Control (QRQC) est une méthode de résolution de problèmes qui permet de traiter un défaut sur le lieu même de son apparition. En impliquant les opérationnels dans le processus, elle permet de corriger les erreurs de manière presque définitive.

57


FICHE MÉTHODE

Le QRQC pour traquer les défauts c Le Quick Response Quality Control (QRQC) est une méthode de résolution de problèmes orientée “terrain”. Concrètement, elle permet de résoudre un défaut de fabrication très rapidement (une journée maximum), en impliquant toutes les fonctions concernées. c Les opérationnels jouent un rôle crucial dans le dispositif. Ce sont eux (opérateurs, chefs d’équipe, chefs d’atelier…), avec le support de la hiérarchie, qui identifient les causes possibles d’erreur. Ce sont eux aussi qui proposent les plans d’action à mettre en place pour corriger le tir. c La résolution du problème proprement dite se réalise à l’aide des outils classiques, comme le 8D, le DMAIC, le QQOQCP, les 5 pourquoi, le diagramme d’Ishikawa…

COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ? c Trois réunions quotidiennes. Pour se lancer dans le QRQC, il suffit d’instituer une réunion de 30 minutes tous les matins au pied de chaque ligne de fabrication, dédiée à 100 % au problème qualité. Se déroulant autour d’un paperboard, elle permet de résoudre 90 % des défauts constatés sur place. Pour les 10 % restants, deux autres rendez-vous sont prévus : le midi pour l’atelier et le soir pour l’usine. c Des standards bien définis. Les porteurs de la méthode devront avoir défini des règles de réaction précises et standardisées. La première règle étant de préserver le client en arrêtant si besoin la ligne de fabrication afin de corriger le défaut. c Un espace dédié dans l’usine. Au pied de chaque ligne, un tableau servira de camp de base au QRQC. Il permettra à chacun de prendre conscience des écarts constatés en qualité (sécurité, réclamations du client, rebuts, retouches…) et de suivre le déroulement des plans d’action décidé lors de la réunion matinale.

L’AVIS DE L’EXPERT

cc PHILIPPE LE ROUX D’AGAMUS CONSULT

« Avec le QRQC, la résolution des problèmes passe du ressenti à l’objectivité. Les équipes ne disent plus « Je pense que » mais repèrent les causes réelles de l’écart. Rapidement, leur premier réflexe sera d’ailleurs de mettre en place des actions immédiates afin de livrer des pièces parfaites au client. Quitte à arrêter la ligne. »

LES POINTS À SURVEILLER Tout se passe sur le terrain. Pour comprendre les causes d’un problème, mieux vaut être sur place que dans un bureau, loin des machines. Les causes d’un défaut se repèrent plus facilement en faisant manier la vraie pièce sur la vraie chaîne par les vrais opérateurs. De la rigueur ! Pour que le QRQC soit efficace, il faut vous astreindre à une discipline de fer. L’horaire de la réunion est défini, fixe et respecté. Les intervenants doivent donc rester ponctuels : ligne, qualité, méthodes, etc. En contrepartie, elle ne doit jamais excéder 30 minutes. Qui trop embrasse… Le nombre de sujets traités doit être limité et priorisé en fonction de l’impact pour le client. Idéalement, à J + 2 le client est protégé de tout défaut, à J + 10 la cause est identifiée, et à J + 20 elle est éradiquée. Et pour tenir ce rythme, mieux vaut ne pas s’éparpiller !

D.R.

MÉTIER

OUTIL

MÉTHODE

À QUOI ÇA SERT ?

ccCOORDONNÉ PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

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N°914ccSEPTEMBRE 2009



PRODUITS

GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction

12 automates programmables polyvalents Choisir le bon automate programmable se résume souvent à choisir le bon fournisseur : maintenance, service après-vente, formation, customisation… La palette de services que propose le fabricant aux industriels doit être complète. Dans un deuxième temps, il faut bien vérifier l’interopérabilité de l’API ainsi que son degré de standardisation afin de faciliter sa mise en œuvre dans l’atelier.

durée de vie Les API s’intègrent dans des lignes qui durent de vingt à trente ans.

éritables « bêtes à tout faire », les automates programmables industriels (API) de milieu de gamme sont doués d’une impressionnante polyvalence. « Ils embarquent plus de 3 000 blocs fonctionnels », précise Serge Catherineau, responsable marketing automatismes chez Schneider Electric. « Ils calculent des intégrales, des dérivées ou des puissances », renchérit Olivier Vallée, le responsable marketing d’Allen-Bradley (Rockwell Automation). Qu’ils soient destinés à des machines, des infrastructures ou des pro-

V

cess de fabrication, les API évoluent à un rythme effréné, celui dicté par l’électronique et les logiciels embarqués. cc

Fiabilité, le maître mot

Choisir son API revient souvent à se marier avec son fournisseur. « Une installation industrielle doit fonctionner vingt à trente ans », avertit Serge Catherineau. La pérennité du fabricant est donc primordiale pour assurer la maintenance de l’API. Mais pas seulement, puisque l’utilisateur final veut aussi faire évoluer son installation dans le temps :

Les api embarquent sans cesse plus d’intelligence c côté services

Acquisition et traitement de données, régulation, contrôle et commande d’actionneurs, calcul, automatismes, cinématique, optimisation des réglages et des procédés, communication réseaux vers les bus de capteurs actionneurs, vers les bus de terrain

60

N°914ccSEPTEMBRE 2009

et les réseaux Ethernet IP (Industrial Protocol)… les API de milieu de gamme fournissent des services très larges. c côté performances Ils embarquent des modèles mathématiques très avancés en matière de commande prédictive et de sécurité. Ces fonctionnalités

proviennent de la standardisation, à l’intérieur d’une marque, du logiciel embarqué et de l’atelier logiciel de programmation. Sous la pression des donneurs d’ordres, on voit apparaître des systèmes d’exploitation embarqués sous Linux.

rajouter des cartes électroniques dix ou quinze ans plus tard, passer d’un bus de terrain à Giga Ethernet… Tout cela demande de pouvoir compter sur un fournisseur solide. La concentration du secteur – autour de GE Fanuc, Mitsubishi, Omron, Rockwell Automation, Schneider Electric et Siemens – a de quoi rassurer les esprits sur le SAV. La réactivité et la proximité sont aussi des critères essentiels. « Dans certains process chimiques, la réaction dure dixhuit mois. Si l’API du réacteur s’arrête au dix-septième mois, l’industriel perd un an et demi de travail ! Pour éviter cette catastrophe, le constructeur doit être très réactif et physiquement proche. D’où l’importance d’une présence mondiale », fait-on valoir chez Schneider. Et cette présence mondiale n’est pas l’apanage des grands. Les petits constructeurs d’API tirent aussi leur épingle du jeu. Certains ont tissé des réseaux de partenaires internationaux, à l’instar de Vipa, présent dans une soixantaine de pays. « Nous avons notre propre centre d’appels de 20 personnes qui traite un premier niveau d’alerte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Puis le système de remontée dans l’échelle des responsabilités permet d’atteindre le service de R & D », confie Alain Sadones, le PDG de Vipa France, dont la


www.industrie-technologies.com

Tous les automates programmables sont sur l’exposition permanente.

PRODUITS

LE PLUS SÛR LE PLUS SIMPLE

LE PLUS MODULAIRE

cc GUaRloGiX d’allen-bRadleY (RocKWell aUtomation)

À l’origine, cet automate est conçu pour l’équipementier automobile canadien Quigg International pour remplacer des caristes travaillant dans des zones d’aboutement dangereuses. Cet API utilise un logiciel et un jeu de pièces de rechange unique, permettant ainsi de répondre aux critères de sécurité requis par ces types d’applications dangereuses. Autre atout, l’automate est compatible avec les servovariateurs Kinetix (6000 et 7000) d’Allen-Bradley, grâce à quoi il possède des fonctions d’arrêt de sécurité. Notamment pour désactiver la sortie du variateur afin d’annuler le couple moteur sans couper l’alimentation du variateur. ccFICHE TECHNIQUE

nombre d’entrées/sorties : 128 000 Langage de programmation : Ladder, FB, Grafcet, texte structuré Logiciel embarqué : RSLogix 5000 connexions réseaux : Ethernet IP, ControlNet, DeviceNet norme : Certification SIL3 prix : à partir de 4 000 euros

cc aGP3500T-Ca1m de pRoface

cc simaTiC s7 mEC de siemens

Le prochain lancement du Simatic S7 mEC risque bien de faire son petit effet sur le marché de l’API. Ses atouts: un degré élevé de modularité (il fait automate et PC) et l’incorporation des dernières innovations microélectroniques en matière de CPU. Il intègre notamment un processeur Intel Core Duo. Point fort: il est configuré et programmé à l’aide du logiciel Simatic Step 7, commun à toute la gamme Simatic S7. ccFICHE TECHNIQUE

nombre d’entrées/sorties : 1 024

Grâce à son écran tactile, on peut programmer des automatismes directement sur l’AGP3500T-CA1M, sans passer par un ordinateur. Il faut dire que le logiciel fourni, baptisé GP Pro EX, intègre à la fois la programmation de l’automate et l’interface hommemachine. Il permet aussi de gérer et de suivre la production. Autre atout, son port USB permet de transférer des données sans l’aide d’un PC. Cet automate possède également un port pour cartes d’extension. De quoi augmenter considérablement le nombre d’entrées/sorties. ccFICHE TECHNIQUE

nombre d’entrées/sorties: de 16 à 256

Langage de programmation : Ladder, Log, List, SFC, ST, C

Langage de programmation : Ladder

Logiciel embarqué : Windows XP Embedded

connexion réseau : RS232, Ethernet, Can, USB

connexions réseaux : Profibus/ Profinet normes : CE, UL CSA, Gost

Logiciel embarqué : OS propriétaire

normes : CE, UL prix : 2 300 euros

D.R.

prix : à partir de 2 000 euros

SEPTEMBRE 2009ccN°914

61


PRODUITS

GUIDE D’ACHAT 12 autoMates proGraMMaBLes poLYvaLents

i3C

CJ2H

lT3300s

lT200 sdK liNUX

315-2aG12

ComPaCTloGiX

aCs a

c Véritable automate

c Unité centrale avec coupleur Ethernet-IP intégré, multitâche Horloge temps réel Interface RS-232 configurable et libre de protocole, maître USB pour la programmation, lecteur carte mémoire CompactFlash

c Automate tactile Écran 5,7 pouces couleur 320 x 240

c Automate modulaire Fourreaux aluminium Rail Din ou équerres Jusqu’à 15 blocs d’entrées/sorties

c CPU 315SB/DPM Unité centrale Speed7 24Vdc, MPI, emplacement MMC, horloge temps réel Interface maître ProfibusDP, libre de potentiel, Ascii, STX/ETX, 3964R, maître Modbus, maître USS, interface Ethernet communication PG/OP

c Plate-forme adaptée aux commandes de machines

c

capacité mémoire

capacité mémoire

caractéristiQues tecHniQues

imo

E/S extensibles Support carte micro-SD Entrées analogiques Entrées PT100 Sorties analogiques Horloge temps réel Alimentation 12 à 24 Vdc

omron

proface

leroy

Vipa system 300s

Rockwell

leroy

Jusqu

capacité mémoire c 512 Ko

capacité mémoire c 6Mo +132 Ko SRam

capac

c 4 Mo utilisateur

capacité mémoire c 1 Mo extensible à 2 Mo

capacité mémoire

c 400 Ko

c de 512 Ko à 3 Mo

c

entrées/sorties c 24

entrées/sorties c 1000

entrées/sorties c 16 à 48

entrées/sorties c 15 x 32

entrées/sorties c 15 x 3000 max

entrées/sorties c de 16 à 512

en

Langage de programmation c LadderXo

Langage de programmation c Programmation en C.IDE Eclipse GCC GDB

Langage de programmation c WinPLC7 ou Step7 de Siemens, langages IEC1131 STL, FDB et LAD

Langage de programmation c Ladder, FB, Grafcet, texte structuré

Langa de

Logiciel embarqué

Logiciel embarqué c Linux 2,6

Langage de programmation c Ladder ou IEC1131Xo

Logiciel embarqué c n.c.

Logiciel embarqué

c Conforme CEI61131/3

connexions réseaux c USB, Modbus, Ethernet, GSM

c Interface Web pour le

interface HM c Écran tactile couleur 5,7 pouces intégré

c Connexion à toutes

paramétrage d’Ethernet. Série, CAN, DeviceNet, Profibus/DP, Ethernet/IP, Ethercat, Profinet

interface HM

connexions réseaux c RS232, Ethernet, Can

c 1 Ethernet + 1 USB

interface HM c Écran 6 pouces couleur

c Leds de diagnostic

connexions réseaux + 4 RS

interface HM

connexions réseaux c MPI, Ethernet PG/OP, maître Profibus-DP ou RS485

interface HM c MPI, Ethernet PG/OP

Logiciel embarqué

Logic

c RSLogix 5000

c

connexions réseaux

conn

c Ethernet IP,

c

interface HM

in

c Offre Factory Talk View

c

ControlNet, DeviceNet

+ 1 FI

À partir de 900 

À partir de 990 

À partir de 1 200 

À partir de 1 400 

À

Tout intégré Un seul logiciel gratuit pour la programmation Compact IP65 Garanti 3 ans

Compact, flexible, adapté aux différents métiers de l’automatisme avec ses nombreuses cartes spéciales Spécificité exclusive: un point de connexion avec un accès multiple

Grâce au port USB, on peut stocker et mettre à jour simplement des projets. L’acquisition du traitement et de l’archivage des dossiers se fait sans passer par un PC

Forte tenue industrielle (– 40 °C / + 70 °C, chocs, vibrations CEM) Applications militaires

Programmable avec Step7 de Siemens, ports de communication MPI, maître Profibus-DP et Ethernet intégrés, supporte les architectures mixtes composées de modules Vipa et Siemens

Moteur Logix pour les applications séquentielles, petits process, variateurs et commandes de mouvements

Ca sé po M m l’A m b sp su

c i3c

c Gamme CJ

c LTSeries

c LT

c Vipa System 300S

c Gamme Logix

c

www.imojeambrun.fr

62

www.industrial. omron.fr

N°914ccSEPTEMBRE 2009

http://www.proface.eu/

www.leroyautomation.com

À partir de 1 240 

IEC61

Les pLus

les IHM Omron (du 3 au 15 pouces)

c Linux 2,6

c

La GaMMe

À partir de 700 

connexions réseaux

Logiciel embarqué c OS propriétaire

c

www.vipa.fr

www.ab.com


www.industrie-technologies.com

Tous les automates programmables sont sur l’exposition permanente.

LE PLUS MODULAIRE

schneider electric

siemens

simaTiC s7 mEC

aGP3500T-Ca1m

QUaNTUm

GUaRloGiX

c Rack Jusqu’à 47 cartes

c Automate milieu/haut

c Automate avec cœur de PC pouvant intégrer la fonction API et la fonction IHM

c Automate tactile

c Automate

c Plate-forme

capacité mémoire

capacité mémoire c 4 Mo

capacité mémoire c 8 Mo

c 6 Mo + 320 Ko SRam

c 47 x 16

entrées/sorties c 2 040

entrées/sorties c 1 024 TOR

c 16 à 256

Langage de programmation c Programmation IEC61131-3 Isagraf V5

Langage de programmation c Operating System temps réel

Langage de programmation c Ladder, Log, List, SFC, ST, C

Logiciel embarqué

Logiciel embarqué c Ethernet, Fipio, Fipway,CanOpen, Modbus, AS-i, Interbus S, Profibus

Logiciel embarqué c Windows XP Embedded

c OS propriétaire

connexions réseaux c 1 Ethernet + 2 RS + 1 FIP

connexions réseaux c 1 Ethernet + 2 RS + 1 FIP

connexions réseaux c Profibus/Profinet

interface HM c Leds de diagnostics

interface HM c CEI/EN 61131-2, 3, CSA, UL, ABS, BV, DNV, GL, Rina, RMRS

interface HM c Profibus/Profinet

entrées/sorties

c Linux 2,6

etits

de gamme Procédés industriels performants Infrastructures

proface

schneider electric

allen-bradley (Rockwell)

Écran 10 pouces couleur 640 x 480

haut de gamme Process industriels : chimie, agroalimentaire, pharmacie, pétrole…

capacité mémoire

capacité mémoire c 7 Mo

c de 2 à 8 Mo

entrées/sorties c 64 000

c Jusqu’à 128 000

Langage de programmation c Ladder

Langage de programmation c Operating System temps réel

Langage de programmation c Ladder, FB, Grafcet, texte structuré

Logiciel embarqué

Logiciel embarqué c Ethernet, Modbus, Modbus +, Hart, Profibus

c RSLogix 5000

connexions réseaux c Compatibilité gamme Magelis

c Ethernet IP,

entrées/sorties

connexions réseaux

c RS232, Ethernet, Can,

USB

interface HM

c Écran 10 pouces

couleur

interface HM c CEI/EN 61131-2, 3, CSA, UL, ABS, BV, DNV, GL, Rina, RMRS

multidiscipline pour les applications de sécurité SIL3

capacité mémoire entrées/sorties

Logiciel embarqué

connexions réseaux ControlNet, DeviceNet

interface HM

c Offre FactoryTalk View

À partir de 1 600 

À partir de 1 750 

À partir de 2 000 

À partir de 2 300 

À partir de 4 000 

À partir de 4 000 

Cartes de sorties sécurisées. Adapté aux postes électriques. Mêmes spécifications mécaniques pour l’ACS21 et le LT160, mais l’ACS21 a deux blocs d’E/S métiers spécifiques supplémentaires

Modularité, flexibilité, communication intégrée UC, redondance Hotstandby, large catalogue de modules fonctionnels

Automate programmable avec un cœur de PC Intel Core Duo. Cet appareil robuste et performant se distingue par son degré élevé d’ouverture et de modularité

API + IHM intégrée. Grâce au port USB, il est possible de stocker et de mettre à jour des projets en toute simplicité. Acquisition du traitement et de l’archivage des dossiers sans passer par un PC

Process, régulation, redondance HotStandby, sécurité SIL3, datation à la source

Offre les avantages de la plate-forme Logix, moteur et logiciel, et d’une commande de sécurité intégrée

c ACS

c Compatibilité gamme

c Simatic S7

c AGP Series

c AGP Series

c Gamme Logix

www.leroyautomation.com

Magelis

www.schneiderelectric.fr

www.automation. siemens.com/

http://www.proface.eu/

www.schneiderelectric.fr

www.ab.com

SEPTEMBRE 2009ccN°914

D.R.

View

LE PLUS SÛR

PREmiUm

c 4 Mo utilisateur

eaux

LE PLUS SIMPLE

aCs isaGRaF V5

leroy

daptée

PRODUITS

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PRODUITS

GUIDE D’ACHAT 12 autoMates proGraMMaBLes poLYvaLents

La ligne de production du camembert Le Rustique n’a pas été interrompue lors de l’installation des API Schneider Electric.

société mère, opérant depuis vingt-cinq ans, compte 200 personnes, basées principalement en Allemagne. cc

Le prix, un critère de choix à très forte variabilité

Le prix d’achat est évidemment un deuxième critère de choix… mais son estimation varie selon les entreprises. Du coup, la fourchette est assez large, allant de 700 à plus de 4 000 euros. Les ténors ont ouvertement tendance à en minorer l’importance. « Certes, l’acheteur peut “chipoter” sur 500 euros. Mais que fait-il si son fabricant d’API disparaît ? Quand on voit l’impact d’une panne, ces niveaux de prix ne sont pas si élevés, note Serge Catherineau. Ce qui est cher, c’est tout l’environnement de l’API. En effet, gérer un parc de 10 marques fait exploser les coûts de formation, de maintenance, de gestion de stocks de pièces de rechange. C’est le coût total de possession qu’il faut prendre en compte. » Un argument qui a des conséquences pratiques : « Nous ne sommes pas un fournisseur d’automates, mais de solutions métier (emballage, convoyage, levage, ponts roulants, sécurité…) testées, validées et packagées, qui réduisent de 30 à 50 % les coûts de développement et de maintenance, souligne Serge Catherineau. Une tendance amorcée en 2005, et les produits qui en découlent vont débarquer sur le marché début 2010. » Quant aux plus petits fabricants,

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N°914ccSEPTEMBRE 2009

Un changement d’automates “minute” «Dans notre usine de Pacé (Orne), qui produit notamment le camembert Le Rustique, nous venons d’achever notre programme d’acquisition de trois nouveaux automates programmables, les TSXP574634M de Schneider Electric. Le vieillissement des interfaces utilisateurs et la difficulté d’ajouter de nouveaux équipements de production sur nos anciens automates –faute de mémoire électronique suffisante– nous ont poussés à investir 160000 euros. Nous avons pu ainsi intégrer un retourneur de fromage et un robot de tranchage communiquant avec les nouveaux API sur réseau Ethernet –ce qui n’était pas possible auparavant. La bascule avec les précédentes machines n’a pris que quelques heures. Sans qu’il soit d’ailleurs nécessaire d’arrêter la production de l’usine! Nous avons uniquement changé les processeurs et les cartes de communication en gardant le câblage d’origine.»

cc

Des standards pas vraiment interopérables

L’interopérabilité des API permet aussi de faire le tri dans les multiples références du marché. Mais attention ! Si officiellement il n’existe plus de bus propriétaire, dans les faits, chaque catégorie de bus (bus de capteurs actionneurs, bus de terrain et bus sur Ethernet) continue de faire cohabiter des réseaux propriétaires et des réseaux ouverts. Et encore, lorsqu’ils sont ouverts, mieux vaut s’assurer que son fabricant d’API a choisi le bon standard. Plusieurs coexistent en effet. Ethernet IP, par exemple, défendu par l’ODVA, est très répandu aux états-Unis. Profinet, préconisé par le club Profibus en Europe sous l’influence de Siemens et de l’industrie automobile, s’impose, lui, sur les sites du Vieux Continent. Cette tendance à la standardisation pourrait contaminer les logiciels embarqués. Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver plusieurs langages pour une même gamme d’automates développée par un même fabricant. L’objectif étant de déployer une plate-forme logicielle commune à toute une gamme d’API. « Nous avons le même jeu d’instructions pour tous nos automates de 150 à 3 000 euros », confie Olivier Ledey, responsable produits automation chez Omron France. à savoir l’acquisition et le traitement de données, la régulation, le contrôle et la commande d’actionneurs, le calcul, les automatismes, la cinématique, l’optimisation des réglages et des procédés ainsi que la communication réseau. « Une tendance très forte. Mais le débat reste d’actualité. Car il est difficile de déployer un logiciel commun à toute une gamme. Nous en avons fait l’expérience avec notre gamme S5, qui comprenait un seul logiciel. Or celuici manquait de convivialité. Nous avons alors progressé sur ce point avec le Sima-

D.R.

cc Emilio Casado Responsable maintenance de la compagnie des fRomages & Richesmonts

ils entonnent un autre refrain : « La baisse des prix doit jouer dès maintenant. Il va falloir créer des gammes de produits de 15 à 20 % moins chères », prévoit Patrick Lalla, responsable marketing chez Leroy, qui compte 40 salariés.


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PRODUITS

un marché très concentré c Le

créneau de l’automate programmable industriel (API) s’est très fortement concentré ces dernières années autour de Siemens, le leader mondial avec 34 % de part de marché et qui a enregistré un chiffre d’affaires cumulé de 6 milliards d’euros en 2007. Très loin derrière, Allen-Bradley (Rockwell Automation) occupe la deuxième position avec 17 %, suivi par Mitsubishi (11 %). Omron et Schneider Electric s’arrogent chacun 8 %, selon une étude du Gimelec (Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés). c Les api ont de plus en plus tendance à fusionner deux disciplines : celle de l’automatisme et celle du système numérique de contrôle-commande (SNCC) opéré traditionnellement par ABB, Emerson, Honeywell, Invensys, Rockwell Automation, Siemens et Yokogawa. c de nouveaux challengers, comme Beckhoff, B + R ou Proface, tentent de bousculer la donne en vendant des API sur la base de PC industriels ou d’API dotés d’écrans graphiques ou tactiles. Après les avoir critiqués, les ténors mettent aussi ce type d’offres à leur catalogue.

tic S7-200 doté de son propre logiciel que nous avons fini par adopter pour les API suivants », se souvient Dominique Thibot, de Siemens France.

D.R.

cc

Dangers et séductions du logiciel propriétaire

Le passage à la génération Simatic S7 est trivial : il faut simplement mettre à jour les systèmes d’exploitation des API et les drivers des cartes métier. « Mais les fonctions sont plus évoluées, le matériel plus compact : on gagne 30 % de place dans les armoires, câblages compris. Et la programmation sous Microsoft Windows est plus aisée », estime Lionel Cordela, automaticien à l’usine Placoplatre (SaintGobain) de Chambéry (Savoie). Ce qui n’empêche pas les constructeurs de tout faire pour garder une clientèle captive. à cet égard, l’atelier de génie logiciel reste un puissant facteur de différenciation. « Il permet à un industriel de mettre en route une machine au Brésil de la même manière qu’en Asie ou en Europe… Avec les mêmes interfaces homme-machine, les mêmes commandes et les mêmes

Grâce au module Siemens, l’Evolubox de R & D Project Managing peut être dépannée en 24 heures.

paramétrages… », souligne Olivier Vallée d’Allen-Bradley (Rockwell Automation). Séduisant. Reste que la citadelle du logiciel propriétaire commence à se fissurer. « Nous sommes les seuls sur le marché à offrir de paramétrer et de programmer nos automates aussi bien avec l’atelier logiciel de Siemens, Step7, qu’avec le nôtre, WinPLC7 », avance Alain Sadones, de Vipa France. Une interopérabilité qui ne manquera pas d’attirer les acheteurs, toujours soucieux de diversifier leurs approvisionnements. Dans cet esprit, le fabricant Leroy mise sur le système d’exploitation Open Source Linux. «Au départ, nous l’avons fait à la demande d’un client», rappelle Patrick Lalla… qui espère bien mettre à profit sa simplicité dans ses prochaines générations d’automates. à la clé, un gain de temps en développement. Et un cheval de Troie dans la forteresse des logiciels propriétaires. cm cc LUDOVIC DE SAINT-MAIXANT, ERICK HAEHNSEN ET ÉLIANE KAN / T.C.A. redaction@industrie-technologies.com

cc maRC RosER diRecteUR techniQUe de R & d pRoJect managing, fabRicant de machines de pRodUction basÉ À dossenheim (alsace)

Nos clients veulent du siemens «Nous concevons et fabriquons des machines sur mesure pour les chaînes de production industrielles (automobile, agroalimentaire, pharmacie, mécanique...). Nos clients exigent des automates programmables Siemens sur nos machines. Il faut dire que les liens culturels et géographiques entre Siemens et nos clients sont très forts. En revanche, nous travaillons avec un distributeur agréé du géant allemand. L’intérêt? Lorsque nous subissons un arrêt de production, notre distributeur intervient en quelques heures et s’il n’a pas la pièce à changer, Siemens l’envoie en direct en 24 heures, puis il analyse l’origine de la panne.»

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6-7-8 octobre 2009

PARIS-NORD VILLEPINTE HALLS 1 & 2

Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences, du wireless, de la fibre optique et de leurs applications

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PRODUITS

cc ÉQUIPEMENT DE PRODUCTION

OUTILS-OUTILLAGES Thermorégulateurs avec système de commande intégré

cc

Les thermorégulateurs ToolTemp série 8 sont équipés en standard du système de commande MP 888, qui intègre un contrôle électronique de débit avec affichage digital. Un système à palette breveté mesure le débit réel du fluide en circulation. Le seuil d’alarme du débit est fixé par une tolérance ou sélectionné par l’utilisateur. La gamme est dotée de pompes en bronze de 75 à 200l/min. Elle comprend 3types de thermorégulateurs: à eau à 90°C; à eau surpressée à 160°C; à huile à 360°C.

Huile de taraudage

Grâce à ses additifs extrême pression, cette huile de coupe et de taraudage est bien adaptée aux opérations d’usinage sur des alliages résistants à base de nickel, tels que l’acier inoxydable. Ses propriétés de lubrification et de refroidissement procurent des températures de fonctionnement plus basses, autorisant des vitesses de travail plus élevées. Les additifs ont été développés sur la base de produits non chlorés afin de respecter l’environnement. Ils ne contiennent pas non plus de soufre libre. Équipé d’une valve à 360°, l’aérosol permet une utilisation tête en haut ou tête en bas. Le propulseur à base de CO2 ininflammable assure une teneur de plus de 97 % en produit actif. Cette huile peut être utilisée pour augmenter les performances d’huiles de coupe simples. Fournisseur CRC Industries KF

Fournisseur Tool-Temp France

ROBOTIQUE Porte-câble avec mouvements 3D pour robot cc

L’assemblage ouvert du portecâble autorise une pose rapide des câbles par simple insertion dans le conduit, ce qui évite tout enfilage fastidieux. Il facilite le contrôle des câbles et leur remplacement éventuel, réduit les coûts de montage et de maintenance. Le Robotrax est constitué de maillons en plastique, équipés d’attaches sphériques à cliquet. Des butées internes empêchent tout franchissement du seuil minimum de rayon de courbure. Un câble en acier, qui traverse chaque maillon, assure la transmission des efforts et permet au Robotrax de supporter des accélérations de 10 g et plus. Serre-câble et tendeur garantissent la fixation ainsi que le réglage et la mise sous tension du câble.

Même lieu, mêmes dates

Fournisseur Kabelschlepp France

RF&HYPER

BADGE GRATUIT sur

EUROPE

Mot de passe

en plastique spécial pourvus des 2 côtés d’attaches sphériques. disponible en diamètres extérieurs de 40 à 100 mm.

cc POINTS FORTS

Pose rapide des câbles par simple insertion dans le conduit. Chaque maillon a un perçage qui permet le passage d’un câble en acier. Le porte-câble supporte des accélérations de 10 g et plus.

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www.forum4S.com

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D.R.

cc DESCRIPTION

Référence Robotrax Caractéristiques maillons


Produits

cc MESURE

Capteurs Capteurs d’efforts miniatures cc

Offrant des plages de mesure de 0-2,5 N, 0-5 N et 0-10 N en traction et en compression, ces capteurs d’efforts peu encombrants se montent facilement. La linéarité et l’hystérésis sont supérieures à 0,1 % de la peine échelle et les efforts transverses ont très peu d’influence. Ils sont utilisables de –40 à +120 °C. Réalisés en acier Inox soudé au laser, les capteurs XF9054 sont protégés IP65 et acceptent des surcharges de 1,5 fois l’étendue de mesure. Ils s’alimentent en 10 V continu et fournissent un signal de 70 à 100 mV en pleine échelle.

cc InstrumentatIon et traItement Spectromètre NIR avec support d’échantillon

Ce spectromètre proche infrarouge à monochromateur intégré largement utilisé dans l’agroalimentaire possède un nouveau support. Avec ses adaptateurs il autorise une présentation simple et reproductible de nombreux types d’échantillons: grains entiers, pellets, poudres, produits visqueux et pâteux, produits broyés non homogènes, etc. Le système de support de spectromètre SpectraStar 2400 RTW permet d’échanger rapidement plusieurs types de coupelles à échantillons : coupelle ouverte rotative de 13 cm, coupelle rotative avec bec verseur pour poudres fluides, boîte de Pétri… Fournisseur AMS-France

Fournisseur Fgp Sensors & Instrumentation

cc InstrumentatIon et traItement Séparateurs chimiques à bride intégrée

Constitués d’une membrane flexible montée entre deux brides, ces séparateurs chimiques sont indispensables pour protéger les instruments de mesure (manomètres, transmetteurs) du fluide à mesurer lorsqu’il y a incompatibilité physique ou chimique. L’espace entre la membrane et le capteur est rempli d’un liquide chargé de transmettre la pression. La membrane des séparateurs D820, D824 et D825 est disponible en acier inox, Uranus, Hastelloy, Titane et Monel, selon les applications visées. La bride est faite du même métal. Les séparateurs acceptent des températures entre – 60 et +400°C (agroalimentaire, pétrochimie…). Ils peuvent être revêtus de PTFE, Halar ou or pour les fluides corrosifs, la rugosité maximale des membranes est de 0,8µm comme exigé dans les industries alimentaires et pharmaceutiques (FDA, EHEDG, 3A) et peut être abaissée à 0,4 µm en option. Dans le cas où le tube d’un manomètre viendrait à éclater, la membrane, protégée contre la surdétente, bloque les fuites éventuelles. Fournisseur Baumer Bourdon Haenni

cc description

Référence Séparateurs série D800

(820-824-825).

Caractéristiques les températures de process peuvent varier de –60 à +400°C.

cc points forts

Protection optimale des instruments de mesure contre les fluides agressifs. Large choix de matériaux de membrane et de liquides de remplissage.

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Produits

Retrouvez chaque semaine notre sélection de produits dans la lettre de la conception et du design.

cc EQUIPEMENT INFORMATIQUE

Cannes pyrométriques avec étalonnage in situ

Réalisées en technologies Pt100 ou thermocouples, ces cannes pyrométriques autorisent l’étalonnage in situ sans interruption du process. Le principe consiste à ouvrir la tête de raccordement du capteur, introduire un capteur étalon jusqu’au point de mesure, et contrôler la dérive du capteur par comparaison au moyen d’un thermomètre de précision. Fournisseur Chauvin Arnoux Pyro-Contrôle

Banc radio portable avec mesure de cartographie

Avec sa dernière version “Field Test 6”, ce banc radio peut relever le champ électrique en fonction de données cartographiques. Cette version améliore et automatise l’acquisition, l’analyse et l’affichage du champ en intérieur comme en extérieur, avec une extension pour les zones où les données GPS ne sont pas disponibles. Le banc portable 3500 ne pèse que 4 kg et son logiciel de cartographie est idéal pour déceler dans les bâtiments ou sur le terrain les zones où la couverture radio est insuffisante. Fournisseur Aeroflex France

Contrôle par rayons X dans les flacons en verre

Balayant simultanément avec un faisceau de rayons verticaux et trois faisceaux horizontaux, ce système détecte les corps étrangers tels que le verre, le métal ou la pierre dans les flacons de verre. Sa configuration maximise la couverture et la probabilité de détection en réduisant les angles morts dans la base, les parois et le goulot. Le GlassCheck Quad maintient une sensibilité optimale de détection à ces cadences atteignant 1 000 flacons à la minute. Fournisseur Mettler Toledo

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orDInateurs Tablette nomade haute protection

cc LOGICIELS

LoGICIeLs D’appLICatIon Solution de BPM

cc

cc

Cette ardoise PC est adaptée aux utilisateurs nomades avec un poids de 1,6 kg, un encombrement proche d’une feuille A4, une autonomie de 9 heures et une connectivité complète pour être branchée en permanence à Internet ou à la messagerie. La tablette est configurable avec un disque dur SSD de 64 Go. Dotée d’un processeur Core2 Duo, la Stylistic ST6012 est sécurisée avec un lecteur de SmartCard intégré, un lecteur d’empreintes digitales et un module TPM. La technologie spécifique ShockSensor protège les disques durs contre les chocs.

Adaptée aux PME et aux grandes entités du secteur public, cette suite logicielle de Business Project Management (BPM) couvre toutes les étapes de gestion des processus métier : modélisation, automatisation, supervision et intégration avec les autres composants du Système d’information de l’entreprise. Elle permet aux experts techniques d’optimiser ensemble tous les processus de l’entreprise. Pour prendre en charge la grande variété de formats de l’information, W4 BPM Suite version 7 propose une architecture ouverte incluant les modules fonctionnels nécessaires à la connexion avec les briques logicielles existantes, avec des systèmes de connecteurs GED (Gestion électronique de documents), des mécanismes de connecteurs Java et .Net, ainsi qu’un module de programmation graphique pour la définition des flux techniques.

Fournisseur Fujitsu Siemens Computers

pÉrIpHÉrIQues Moniteur LCD économe en énergie cc

Cet écran large de 24 pouces est l’un des plus fins du marché avec 6,2 cm à son point le plus épais. La dalle consomme moitié moins d’énergie que les autres dalles. Le taux de contraste dynamique est de 4 000 : 1 et la résolution FullHD. Le V2400W assume une conception dynamique avec une beauté cinétique réalisée avec une technologie améliorée d’injection plastique qui donne des revêtements plus lisses et solides. Fournisseur BenQ

Stockage sans disque avec mode RAID manuel

Cette solution de serveur industriel de stockage NAS, très simple à configurer, permet à la fois de stocker, partager et protéger des données à travers le réseau professionnel. Livrée sans disque, elle offre le choix à l’utilisateur d’insérer dans ses 2 baies Sata, le ou les disques durs. Elle se transforme en serveur multimédia via des services et des logiciels intégrés. Le RND2000 profite d’une nouvelle version de progiciel pour supporter la configuration du mode RAID manuel (RAID 0). Fournisseur Netgear

Fournisseur W4

Modélisation et simulation multidomaine

Modélisation plus rapide, simplification et structuration des modèles complexes, outils d’analyse puissants, tels sont les atouts de cet outil de modélisation et de simulation multidomaine basé sur le moteur de calcul Maple. L’utilisateur crée son schéma de système à l’écran aussi simplement que sur le papier et les équations sont générées automatiquement. Le logiciel de modélisation mathématique MapleSim propose des fonctions d’analyse dynamique, de conception et d’optimisation de commandes pour créer facilement des composants personnalisés et une documentation technique en direct. MappleSim applique des techniques de prétraitement symbolique aux équations générées afin de créer des modèles simplifiés dont le code pourra être exporté vers des applications en temps réel. Fournisseur Maplesoft

Reconnaissance d’objets et de formes

Développé spécifiquement pour les applications industrielles de traitement d’image, ce logiciel identifie les structures par comparaison avec des formes ou des modèles mémorisés comme, par exemple, des étiquettes de bouteilles ou des composants complexes. Ce programme temps réel s’exécute avec la précision du subpixel et à vitesse ultrarapide. Il est capable de reconnaître entre dix et cent objets par seconde à une résolution de 640 x 480 pixels. Le processus de reconnaissance n’est pas influencé par la position en rotation, la taille ou même l’éclairage des objets. VC Smart Finder est assez fiable pour reconnaître des objets recouverts jusqu’à 80% de leur surface. L’utilisateur dispose d’une interface intuitive pour ajouter des nouveaux objets. Fournisseur Vision components

Logiciel de FAO usinage

Adapté à tous les secteurs de production, du médical à l’aérospatial, ce logiciel met l’accent sur l’usinage intégré, l’utilisation du fraisage et du tournage en combinaison sur tout type de machineoutil : décolletage, multitâche, machines axes B, etc. Il offre des technologies innovantes en fraisage trois et cinq axes, reconnaissance de formes et interface utilisateur. Esprit 2009 propose vingt-deux nouveaux cycles d’usinage trois et cinq axes. Les cycles d’usinage cinq axes simultanés disponibles pour fraiseuses et tours assurent une meilleure flexibilité d’usinage et des cycles plus courts. Fournisseur DP Technology Europe

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Produits

cc logistiQUE - EmballagE

cc téléComs

Points d’accès avec fonctions de routage

Adaptés à l’industrie comme aux bureaux, ces points d’accès intègrent des fonctionnalités telles que PPPoE, VPN et NAT. Ce type d’équipement est ainsi suffisant pour connecter un site de production ou une salle de stockage au WLAN de l’entreprise. Ils supportent le protocole serially over IP (IP sans modem ou PC intermédiaire). De ce fait, les chariots élévateurs, les robots situés dans un entrepôt ou les bus seront facilement et intégrés au réseau WLAN, et donc contrôlés. Avec la version 7.8.2, le protocole IPsec peut être étendu au mode IKE. Fournisseur Funkwerk

Passerelles VoIP compatibles OpenScape

Dans le but de proposer des solutions de communications unifiées basées sur des standards ouverts, ces passerelles VoIP sont désormais compatibles avec OpenScape Voice, solution de communication IP basée sur le protocole SIP (HiPath 8000). Elles supportent l’ensemble des PABX du marché. OpenScape Voice permet d’utiliser ces passerelles Dialogic Media Gateway (DMG) et Integrated Media (IMG) pour migrer des réseaux commutés et de PBX traditionnels vers des réseaux VoIP SIP. La série DMG facilite la transition de la téléphonie traditionnelle vers des réseaux IP et des communications unifiées. La série IMG fournit des passerelles VoIP carrier grade prenant en charge dans un seul châssis le media processing et la signalisation. Fournisseur Dialogic SARL

cc Logistique

manutention Palan électrique 12,5 tonnes au brin

Ce palan à chaîne électrique, équipé d’une basse tension à la commande, a été conçu pour l’off-shore et le démontage de matériels. Il offre une capacité de 12,5 t au brin et peut être programmé sur huit positions de montée et descente. La noix de charge, ajustée avec des tolérances précises, est fabriquée en acier spécial et subit un traitement de durcissement spécifique. L’AK 10 est doté de connexions débrochables sur l’alimentation et la boîte à boutons afin de permettre un raccordement simple. Sa chaîne garantit un fonctionnement silencieux ainsi qu’une très faible usure. Fournisseur Hadef-MLI

Palan pneumatique pour l’agroalimentaire

Toutes les pièces mécaniques de ce palan pneumatique, proposé dans une version Atex z o n e 2 , s o nt conçues en bronze ou en Inox. Il est capable de lever des charges de 250 à 980 kg. Une ventilation, destinée à éliminer les risques de création de poches de gaz sous pression, a été ajoutée au moteur qui a été parallèlement mis sous carter. La mouture Atex du Palair Premium est destinée aux applications les plus exigeantes en termes d’hygiène et de sécurité. Fournisseur Ingersoll Rand


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Produits

Des idées qui font bouger Transpalette électrique 2 500 kg

Le chariot, proposé avec une plate-forme fixe ou rabattable, atteint des vitesses de pointe de 12,5 km/h (9,5 km/h avec charge) et dispose d’une capacité de levage de 2 500 kg. Il est équipé d’une direction électrique du timon afin d’assurer une manœuvre précise et sans effort. L’engin est équipé, en sus de la technologie asynchrone triphasée, d’un système de contrôle électronique de la vitesse. Le poste de conduite spacieux du ERE 225 a été adapté aux besoins du cariste. La plate-forme, montée sur amortisseurs, est protégée des vibrations et des chocs. Fournisseur Jungheinrich France

Kipp France SAS Parc Silic Bât Kentia 14-16 Avenue du Québec BP 709 · 91961 Courtaboeuf Cedex - France Tél.: 01 69 75 14 15 · Fax: 01 69 75 14 16 info@kipp.fr · www.kipp.fr

cc maRquage

Imprimantes RFID

La puce RFID de ces imprimantes, conformes à la norme de communication sans fil 802.11 b/g, est réglable afin d’offrir une flexibilité accrue. Elles sont conçues pour répondre à la demande des grands distribu-

teurs, déjà équipés de cette technologie, mais aussi pour les besoins des entreprises désireuses d’implanter des systèmes RFID dans leurs entrepôts sans augmenter les coûts de fonctionnement. Fournisseur Zebra Technologies

Système de mesure tridimensionnelle

Ce système, équipé d’un dispositif de miroir permettant la réflexion d’un laser de balayage, est capable de mesurer en dynamique un colis dans ses trois dimensions. Conçu principalement pour les transporteurs et les centres de tri, il dispose d’un écran tactile très facile à utiliser. Le PC de pilotage est incorporé dans l’armoire électrique, d’où une réduction du nombre de composants et des opérations de maintenance. Fournisseur Mettler Toledo

cc Logistique Table élévatrice à courroies

Cette table élévatrice électromécanique, conçue sur le principe d’une transmission mécanique, est prévue pour effectuer vingt cycles complets par heure en continu. Le déploiement s’effectue par l’entremise de quatre courroies qui s’enroulent autour d’un axe motorisé. Le plateau de structure mécanosoudé est équipé d’un cadre de sécurité anticisaillement. Les capacités de levage s’échelonnent de 1 200 à 3 000 daN pour des dimensions variant entre 2 000 et 2 500 mm en longueur sur une hauteur maximale de 1 700 mm. La table offre une position repliée très faible, la motorisation électrique pouvant être à l’intérieur ou l’extérieur selon la largeur (800 à 1 000 mm). Les vitesses de montée/descente sont programmables, la moindre défaillance d’une des quatre courroies entraînant l’arrêt automatique du système. Fournisseur Cefam-Atlas

cc DESCRIPTION

Référence série TC. Caractéristiques cette table

élévatrice électromécanique garantit une sécurité maximale aux utilisateurs.

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cc POINTS FORTS

Une position repliée très faible Un minimum d’entretien Une très bonne stabilité Programmation facile des vitesses de montée et de descente

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Produits

cc bÂtimENt - tRaVaUX PUbliCs cc ConstRuCtion Superplastifiants pour le béton

Ces superplastifiants sont des adjuvants à base de copolymères acryliques non chlorés, hauts réducteurs d’eau. Ils répondent aux variations des différents constituants du béton et à leur polyvalence. Ils peuvent être utilisés notamment pour la réalisation de bétons à haute et ultrahaute performance. Les Sikas Viscocrete Tempo 11 pour les bétons et Tempo 9 pour les ciments spécifiques garantissent des maintiens de rhéologie de 2 heures à 2 h 30 selon les dosages pour le premier et de 1 h 30 pour le second. Fournisseur Sika

Écran de sous-toiture

Cet écran de sous-toiture HPV assure un complément d’isolation grâce à sa structure multicouche réflective. Deux films réflecteurs, armés et microperforés, enrobent deux couches de ouate polyester entre lesquelles s’intercale la membrane étanche HPV. Le XL’Top 5, d’une épaisseur de 3 mm et d’une masse surfacique de 320 g/m2, se présente en rouleaux de 30 m2 (19,6 x 1,54 m). Il résiste à la traction et à la déchirure au clou classé R2 et son étanchéité est classée W1. Fournisseur XL Mat

Panneau laine de verre semi-rigide

Ce panneau d’isolation thermique semi-rigide, de 45mm d’épaisseur, peut être mis en place sur tous les types de parois, tant en neuf qu’en rénovation. Il est constitué de laine de verre revêtue ou non d’un surfaçage en aluminium. Particulièrement adapté pour le traitement de certains ponts thermiques, il se découpe facilement. Sa tenue mécanique est bonne, tout comme sa résistance au feu. Il conviendra à tous les travaux où l’espace est limité : isolation des joues de lucarnes, des tableaux de fenêtres, des baies à galandage.

cc ConstRuCtion Scie circulaire sans fil ergonomique

Cette scie circulaire 18 V est équipée d’une batterie lithiumion compacte et légère, qui bénéficie de la technologie Turbo Charge lui permettant d’être rechargée à 75 % après la moitié du temps de chargement. Avec un diamètre de lame de 165 mm et une profondeur de coupe de 52 mm à 90°, elle répond aux exigences des charpentiers et couvreurs. La GSK 18V-LI Professional permet un réglage continu et rapide de la profondeur de coupe grâce au levier de serrage, réglable en fonction de la pièce à travailler. Ergonomique, elle est équipée de deux poignées soft grip (avant-arrière) et d’une embase robuste en aluminium. Un adaptateur pour rail de guidage assure la précision et un capot de protection en aluminium basculant et fermé, la sécurité. Fournisseur Robert Bosch SAS

ccDESCRIPTION

Référence : GKS 18 V-LI. Caractéristiques : diamètre de

lame de 165 mm et profondeur de coupe de 52 mm à 90°. Batterie lithium-ion 18 V. ccPOINTS FORTS

Capacité de travail supérieure à celles des produits similaires. Puissance constante et toujours disponible. Outil léger, compact et robuste.

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Fournisseur Isover

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Produits

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cc CHIMIE - MATÉRIAUX

Destiné à la mesure des nanoparticules et des protéines par diffusion dynamique de la lumière, cet appareil dispose de microplaques à 96 ou 384 puits avec échantillonneur automatique. Il est entièrement programmable, ce qui garantit des mesures reproductibles, indispensables pour le suivi d’une protéine lors d’un processus de purification. L’échantillon est entièrement récupérable après la mesure. Le Zetasizer APS possède un double contrôle de température pour distinguer les exigences de la mesure et celles de la conservation de l’échantillon. Une rampe de température est disponible pour déterminer, entre autres, le point de fusion.

Étuves à vide

Ces étuves conviennent pour les applications de séchage doux de produits sensibles et le traitement thermique de matériaux risquant de s’oxyder, pour le séchage de granulés et poudres dans les secteurs pharmaceutique, cosmétique, chimique et agroalimentaire. La gamme dispose de quatre modèles de 20 à 240 l. Fabriquées en Inox, elles sont d’un entretien facile. Les niveaux d’accrochage internes sont nombreux pour optimiser le chargement. La régulation de température est PID. Les étuves de la série XF présentent un bon rapport qualitéprix. Les caissons intérieur et extérieur sont séparés pour éviter les ponts thermiques. La pression intérieure est indiquée par un vacuomètre gradué de 0 à – 1 bar avec option de capteur piézoélectrique pour afficher le millibar. Fournisseur France Etuves

Analyseur de la forme des particules

Fournisseur Malvern Instruments

Polymère pour articles médicaux

Ce polymère SAN a été développé pour les articles médicaux, comme les dispositifs d’analyse à puits, les flacons de prélèvement, les bouteilles à vide et les dispositifs d’inhalation. Il est stérilisable aux rayonnements bêta/ gamma et stable aux microondes. Il est plus résistant aux produits chimiques, aux chocs thermiques et plus rigide que les autres matériaux utilisés et ce, pour un prix inférieur. Le Luran HD SAN styrène acrylonitrile s’intègre à la gamme médicale de ce fabricant, qui comprend déjà de l’ABS, du MABS et du POM. Il s’engage à ne pas modifier la formulation pour ne pas entraîner de nouvelles demandes d’autorisation des matériels. Fournisseur BASF France

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La précision des informations données par cet analyseur intéresse les structures de R & D, mais aussi le contrôle de production en pharmacie, chimie, agroalimentaire, biologie et le secteur des matériaux de construction. L’ana–lyseur est composé d’un microscope optique inversé, associé à une caméra CCD branchée sur un port USB pour la capture des images. Le traitement des images par le logiciel intégré et intuitif permet une automa– tisation totale du calcul des

paramètres de forme (facteur de forme, calcul d’aspect). Grâce à son design spécifique, on peut déterminer, sur le même échantillon, la taille des particules par diffraction laser et leur forme grâce au microscope optique. La poudre analysée circule à la fois dans un granulomètre et dans une cellule d’analyse. Le Cilas Shape Analyzer avec le logiciel Expert Shape et les optiques spécifiques Long Work Distance, aux grossissements x 4, x 10, x 20 et x 40, permet d’observer avec une netteté, une luminosité et un contraste rares des particules dont la taille varie entre 1 et 300 microns. Fournisseur Cilas

cc PLasTiQues Vitrage organique multiparoi

La performance d’isolation thermique dans les bâtiments et les maisons devient primordiale et doit se concilier avec un apport de lumière suffisant. C’est ce que réalise cette feuille polycarbonate qui dispose de neuf parois. Elle peut équiper des solariums, jardins d’hiver, mais aussi des bureaux et lanterneaux pour des usages plus professionnels. La valeur de conductivité thermique est inférieure à 1,0 W/m2/K dans son épaisseur maximale disponible. La légèreté de ces feuilles rend leur manipulation plus facile que le verre. Les feuilles Lexan Thermoclear à structure en X à neuf parois sont disponibles en épaisseurs de 35 à 50 mm (par 5 mm d’intervalles). Leur conduction s’échelonne de 1,187 W/m2/K à 0,985 W/m2/K. Elles sont résistantes aux UV. Fournisseur Sabic Innovative Plastics

Film pour obturation d’orifices

Nombre de composants mécaniques ont des trous qui doivent être protégés lors des expéditions et manutentions. Ce film enrobant vient en remplacement des traditionnels bouchons et permet de gagner du temps lors de la protection. Il apporte d’autres avantages significatifs sur l’espace de stockage et la rapidité d’application. Des informations spécifiques peuvent être imprimées à la demande sur le film. Le film permet de boucher plusieurs orifices à la fois et s’affranchit de leur taille, ce qui diminue les référencements. Comme le film enveloppe la pièce, d’autres parties sont aussi protégées. Fournisseur Schreiner ProTech

cc adHésifs

Kits de collage

Le choix d’une colle et le procédé d’application sont décisifs pour la qualité finale de l’assemblage. C’est pour répondre à cette préoccupation que cette société a développé une gamme de cinq kits de collage. Chaque kit contient l’adhésif spécifique au type de matériaux à coller, le matériel d’application, des équipements de protection et un manuel d’instruction sur la préparation des surfaces et les conditions d’application. Pour l’instant, cinq kits sont proposés pour répondre au collage multi-usage : à longue durée d’utilisation, à séchage et durcissement rapide, collage flexible, utilisation courante à collage rapide, usage général. Les matériaux concernés sont de tout type : métaux, céramique et verre, bois, mousses, plastiques de toute nature. Fournisseur Goodfellow

D.R.

cc éQuiPemenTs de LaBOraTOire Mesure dimensionnelledes nanoparticules


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Produits

TraiTemenTs de surfaces Machines d’usinage électrolytique pour ébavurage

cc

Fournisseur Kennametal

cc méTaux Plaquettes pour le tournage léger

Deux plaquettes à arêtes vives sont proposées pour le tournage sur Inox ( nuance GC1125) et classiques (GC 1515). Elles sont dédiées au décolletage pour des engagements courts : coupes discontinues, usinage d’épaulement et finition intérieure. La qualité des arêtes et leur résistance procurent des états de surface de qualité et une longue durée de vie d’outil, même sous faible avance. Les deux nuances intègrent les derniers développements des carbures cémentés et des revêtements. Leur fonctionnement est constant et procure une qualité régulière sur de longues périodes.

A....................................................................Ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T ............................................... tesla V ................................................. volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme G.......................................................................... gauss cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit ................kilobit (1Kbit=1 024 bit) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr ..............................................................................tour tr/min ............................. tour par minute

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PARCOURS

3DIMENSIONSDE

LES

Étienne Klein

DIRECTEUR ADJOINT DU LABORATOIRE DES SCIENCES DE LA MATIÈRE AU CEA

trange Monsieur Klein. Vous venez rencontrer un scientifique ? Vous découvrez un bureau aux murs tapissés de peintures plus ou moins abstraites (« J’en peins une après chaque livre ») et de posters des Rolling Stones. Vous voulez lui parler de lui, de sa carrière ? Il vous installe derrière une petite table ronde, flanquée d’une bibliothèque et d’un vélo, en dissertant. Étienne Klein n’est décidément pas banal. Sous le regard de Keith Richards et Mick Jagger, il s’inquiète : « Qu’attendez-vous de moi ? » Le mail était pourtant précis mais visiblement il n’a pas la mémoire des détails qui ne comptent pas. Il revient à lui et poursuit: «Nous nous sommes déjà vus, non?» Exact. La dernière fois, nous nous sommes rencontrés près de l’Observatoire de Paris, autour d’un café. Nous avons discuté de la place de la science dans la société à l’occasion des lancements des travaux de la stratégie nationale de recherche et d’innovation. Étienne Klein est décidément étrange. Il a l’air dans la lune, mais les idées de ce physicien du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) fusent, aussi précises que des flèches. Et dès qu’on ne parle pas directement de lui, l’homme se révèle intarissable. Il peut soliloquer des heures sur la nature quantique des solos de guitare des Rolling Stones lors de leur dernier concert

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visages déchirés des cyclistes – dopés ou pas– après les grandes étapes de montagne du Tour. On apprend beaucoup sur les ressources de l’homme dans ces instants de douleur. » Il affirme même que son âge (51 ans) lui permet d’apprécier ces efforts solitaires à leur juste valeur. Cadet d’une fratrie de sept enfants, dont le père était aussi ingénieur, il a d’ailleurs écrit la pluparisien. « La manière dont Keith part de ses livres à Chamonix, le soir, après Richards et Ronnie Wood se parlaient par avoir vidé son corps de tout superflu dans guitares interposées ressemblait furieu- des courses en montagne. Sans qu’il étale sement au phénomène d’intrication en ses doutes ou ses vagues à l’âme, on perphysique quantique. » çoit dans son regard des L’interlocuteur dérouté « PEUT-ON RÉUSSIR fêlures. De celles qui tente de suivre. Et de com- SANS MAÎTRISER vous font changer de cap. LE FRANÇAIS prendre comment cet OU L’EXPRESSION « Je suis fasciné par ces ingénieur (centralien) de- ORALE ? » gens qui, passés 50 ans, venu physicien a réussi à changent complètement se transformer en un vulde vie pour embrasser garisateur de génie, pour reprendre la for- enfin leur vocation. Ils n’ont pas forcémule du journal Le Monde. Portrait de cet ment de talent dans la voie qu’ils choisisexégète des sciences en trois facettes. sent mais c’est là qu’ils estiment trouver leur bonheur. » Étienne Klein ne dira pas si son métier de chercheur en physique L’HOMME lui apporte la plénitude. Tout juste confescc Le goût de l’effort sera-t-il qu’il a connu une certaine frusAvec son look de rocker filiforme, Étienne tration au tournant de la quarantaine, Klein est loin de ressembler à l’image clas- une période de sa vie marquée aussi par sique que l’on se fait du chercheur. Si la maladie. Puisque la physique ne lui sufl’homme n’aime pas parler de lui (il ne dira fisait plus, il s’est lancé dans un doctorat rien de ses deux enfants), il devient bien en philosophie des sciences. plus disert dès que l’on évoque ses passions. Alpiniste, coureur de fond et amateur d’ultra-trail, il aime éprouver les limi- L’INGÉNIEUR tes de son corps. En ce début juillet, il se cc Une vocation éphémère préparait pour courir, fin août, la CCC, une Autant l’avouer tout de suite, Étienne course à pied de 98 km qui va de Cour- Klein ne s’est jamais senti ingénieur dans mayeur à Chamonix en franchissant sept l’âme. Ses années passées dans les amphis cols. Au programme: 5600 mètres de déni- et les labos de l’École centrale de Paris ne velé positif ! Étienne Klein apprécie les l’ont pas réellement enthouexpériences extrêmes. « J’aime voir les siasmé. Il faut dire qu’après

T. GOGNY

Ce n’est pas le physicien le plus connu de France mais c’est sans aucun doute l’un des plus brillants apôtres de la science auprès du grand public. Ingénieur, docteur en physique et en philosophie, écrivain, alpiniste... Étienne Klein est un homme insaisissable. Un peu à l’image de ces particules quantiques (sa spécialité) qui ont la particularité de pouvoir prendre plusieurs positions au même instant. Rencontre avec ce physicien au look de rocker, fasciné par l’atome… et les Rolling Stones.


PARCOURS

cc SES 3 DATES CLÉS

1983 Il entre au CEA après avoir obtenu un DEA de physique théorique et un diplôme d’ingénieur de Centrale Paris. 1991 Il publie ses premiers ouvrages de vulgarisation scientifique. 1999 Il décroche un doctorat de philosophie des sciences.

VIDÉO c Le temps sous toutes ses formes expliqué par Étienne Klein sur www.industrie-et-technologie.com SEPTEMBRE 2009ccN°914

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PARCOURS

Les ruptures technologiques ne surgiront pas dans le champ de la physique traditionnelle mais de la physique quantique. LE PIOLET Il a fait de cet objet (acheté à Chamonix) le partenaire indispensable de ses courses en montagne. Avec lui, il s’est attaqué aux cimes du Népal et au Cervin en Suisse.

LE VÉLO Passionné par la petite reine, il se sert de Bécaline (c’est son petit nom) pour se déplacer sur l’immense campus scientifique du CEA à Saclay.

une scolarité sans accroc à Orsay (Essonne) puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, son premier contact avec les grandes écoles s’est révélé extrêmement frustrant. « J’ai été viré du concours d’entrée à Polytechnique à cause d’un tympan percé, se souvient-il, laissant un instant parler l’adolescent blessé. Ce handicap m’empêchait de passer les épreuves de natation et de devenir officier. » De cette déconvenue naîtra son besoin de comprendre où il va. Après quelques mois d’études à Centrale, il sent que la vie d’ingénieur qu’on lui destine n’est pas faite pour lui. Il cherche alors sa voie en dévorant tout ce qui passe: romans, essais, films, « pour donner du sens à ma vie ». Il se cherche… et trouve par hasard sa vocation en effectuant un stage au Cern à Genève (Suisse). C’est là qu’il découvrira le monde de l’infiniment petit et des particules. Il en fera sa spécialité. Avec le recul, il juge sa formation d’ingénieur pas si mauvaise. Plus complète que celle des jeunes d’aujourd’hui en tout cas. « J’ai l’impression qu’on a obligé les étudiants actuels à faire des choix, très tôt, entre sciences dures et sciences molles et qu’ils considèrent ces choix comme irréversibles. » Ce professeur à Centrale (il y enseigne l’épistémologie) s’inquiète notamment de voir une majorité de ses élèves considérer comme secondaire tout ce qui n’est pas maths, physique ou chimie. « Le rapport a la connaissance a changé. Pour cette génération, habituée à cliquer d’une page à l’autre, lire un livre est devenu fastidieux. Ils pensent même qu’on

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LE LIVRE CONSACRÉ AUX ROLLING STONES Même s’il assure ne pas être un fan au sens propre, il reste fasciné par le caractère “quantique” du groupe. La chanson Sympathy for the Devil, par exemple, serait construite par l’agrégation de différents morceaux. Un phénomène que l’on retrouve en physique quantique.

peut réussir sans maîtriser le français ou l’expression orale, se lamente-t-il. Et ils ont raison puisque désormais on paye aux grands patrons des coaches en orthographe. » Plus inquiétant, Étienne Klein estime qu’on enseigne dans les écoles une physique dépassée. Et c’est ennuyeux à l’heure où l’on demande à ces jeunes de se muer en entrepreneurs inventifs. « Les innovations ne surgiront pas dans le champ de la physique traditionnelle mais dans celui de la physique quantique. »

LE CHERCHEUR cc

Un défricheur discret

Derrière le vulgarisateur se cache (soigneusement) le chercheur. Étienne Klein est plus connu pour ses livres que pour ses travaux de physicien. Il a pourtant un pedigree scientifique aussi bien étoffé que son palmarès littéraire. Actuel directeur adjoint du laboratoire des sciences de la matière qu’il a fondé au sein du CEA en 2002, il a piloté (de 1996 à 2000) le projet Silva, dont le but était de mettre au point un procédé de séparation isotopique par laser de l’uranium. Des manips de cinquante heures, avec 40 personnes impliquées. «Après ce projet, j’ai souhaité prendre un peu de champ», confie-t-il. C’est à cette époque qu’il commence à écrire beaucoup et qu’il se lance dans une thèse de philo. Imperceptiblement, il délaisse la physique pure pour s’attaquer aux questions philosophiques que pose sa discipline. Logiquement, il fait du temps l’un de ses champs de

recherche favori. Mais Étienne Klein veut aller plus loin et vulgariser ses connaissances. Le grand public l’intéresse mais il tente aussi d’élargir l’horizon de ses collègues du CEA. «Ils restent trop concentrés sur leur territoire de recherche, déplore-t-il. Tout ce qui ne leur est pas directement utile ne les intéresse pas. » Un peu à l’image des élèves ingénieurs… Cette tendance à la spécialisation l’inquiète. «Elle facilite trop la vie des scientifiques», estime-t-il. Le physicien préférerait voir les ingénieurs se muer en «intellectuels de la technique», les entendre prendre la parole dans les grands débats publics actuels, comme celui sur les nanotechnologies. «C’est quand même incroyable: les ingénieurs changent nos modes de vie comme jamais auparavant mais aucun d’entre eux n’accepte de s’exprimer sur la place publique pour donner le point de vue de la technique.» Modestie? Incompétence ? Étienne Klein n’a pas la réponse mais plaide pour que les scientifiques (ingénieurs et chercheurs) retrouvent le chemin de la politique. « Les chercheurs se plaignent souvent de l’inculture des hommes politiques en matière de sciences, mais on pourrait leur retourner l’accusation: pourquoi les scientifiques ne font-ils pas de politique?» Et vous, M. Klein, vous y pensez? La réponse se fait attendre mais son sourire et ses yeux pétillants l’ont trahi. Il n’y pense pas qu’en se rasant. cm cc THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

T. GOGNY

ccSES 3 OBJETS FÉTICHES

Visionnez la présentation du labo d’Étienne Klein par lui-même.


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Toute l’actualité des écoles d’ingénieurs.

PARCOURS

CAMPUS Les trois universités de technologie françaises ont signé un partenariat avec l’université de Shanghaï pour former ensemble de jeunes ingénieurs ayant une ouverture internationale. À l’heure des premières soutenances de stage, quel bilan tirer de cette expérience au cœur de l’ex-empire du Milieu ?

27 ANS C’est, d’après le consulat, l’âge moyen de la population venue de l’Hexagone à Shanghaï.

e vastes pelouses, des bâtiments flambant neufs, un stade à faire pâlir le maire d’une ville moyenne, bienvenue sur le campus de Bao Shan, à Shanghaï. Sur place, 40 000 jeunes vivent et étudient, loin des bruits de la ville chinoise qui ne s’arrête jamais. En ce début juillet, le campus a des allures d’oasis de sérénité, car les cours ici aussi sont finis pour tout le monde… ou presque. Dans un bâtiment climatisé, une petite vingtaine d’étudiants français soutiennent leur rapport de stage. C’est la première promotion de l’Utseus – l’université de technologie sino-européenne de l’université de Shanghaï – un projet commun développé par l’université de Shanghaï et les trois universités de technolo-

D

gie françaises (Compiègne, Troyes et Belfort-Montbéliard). cc Un

vrai cours de management interculturel en trois dimensions

Pour le président de l’université technologique de Compiègne (UTC), Ronan Stephan, cet échange est au cœur de ce que doit être l’ingénieur de demain : un spécialiste en sciences bien sûr, mais pas seulement. « Un bon scientifique doit savoir décider dans un environnement complexe. C’est aussi ce dont les entreprises ont besoin. » Pour atteindre cet objectif, le président insiste sur l’importance de la formation en sciences humaines, un des piliers des universités de technologie. Et l’année passée en Chine, à l’instar du tour d’Europe du savant de la Renaissance, participe de cette formation humaniste.

Imaginez le dépaysement. Sur la poignée de volontaires retenus, la plupart ne parlaient pas un mot de chinois à leur arrivée. Un an plus tard, à l’heure de la soutenance, ils sont devenus familiers de l’ex-empire du Milieu et de ses particularismes. L’un vous racontera à quel point il n’est pas simple d’obtenir des ouvriers l’engagement qu’il souhaitait. Un autre confie à mi-voix que le meilleur fournisseur n’est pas forcément retenu… corruption oblige. Ainsi, Florian, Marie, Bastien, Florence et les autres ont vécu une année loin de leurs repères habituels. Un vrai cours de management interculturel en trois dimensions. C’est l’une des spécificités de l’Utseus. Si des étudiants français viennent en Chine, l’apprentissage des jeunes UTC ne se fait pas sur les bancs de l’université de Shanghaï. Les élèves ingénieurs qui sont partis sont plutôt de bons éléments. Tous avaient validé la totalité ou presque de leurs UV à la fin de leur quatrième année d’études. Il est difficile de partir à l’autre bout du monde quand on doit repasser des matières.

ET MAINTENANT LA RECHERCHE ! c Les universités de technologie et l’université de Shanghaï vont créer un laboratoire de recherche commun sur le thème de la ville. L’objectif est de créer un pôle de recherche de référence mondiale. «La ville comme lieu où une meilleure vie est possible»

est justement le thème de la prochaine exposition universelle de Shanghaï. c Ronan Stephan, le président de l’UTC annonce qu’on y travaillera sur des thèmes allant de la gestion de l’eau au traitement des déchets, avec une approche

pluridisciplinaire. Les deux universités prévoient de travailler avec des entreprises présentes sur place, notamment les géants français du secteur. Les deux partenaires souhaitent réunir un budget de 1 million d’euros par an dans un premier temps.

Sur le campus de Bao Shan, à Shanghaï, 40 000 jeunes vivent et étudient, loin des bruits de la ville.

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D. R.

Des ingénieurs made in Shanghaï


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PARCOURS

CAMPUS

La future école qui devrait porter le nom de Jacques de Vaucanson travaillera en étroite collaboration avec le Cnam.

ccGUILLAUME ETCHETTO STAGIAIRE AU SEIN DE LA SNECMA DANS LA PROVINCE DU SICHUAN

Une immersion totale « Très vite j’ai eu envie de partir étudier à l’étranger. Je ne serai jamais allé seul à Shanghaï. Savoir que nous étions 22 élèves de l’UTC m’a rassuré. Ici, c’est un véritable choc. On est plongé dans une ville qu’on ne comprend pas, on ne peut rien lire. J’ai malgré tout été faire un stage à 2 300 kilomètres de là, dans un joint-venture de Snecma et d’Air China. J’ai dû me débrouiller pour louer une chambre et travailler avec des équipes 100 % chinoises. À la fin de mon stage, la direction de l’entreprise m’a proposé de continuer la mission. J’ai accepté. Après ? Je pense revenir en France, même si j’ai apprécié la grande facilité des rapports humains ici. Mais s’il est aisé de nouer des contacts, le fossé culturel demeure et c’est souvent difficile. »

Une grande école spéciale bac pro Une grande école supplémentaire verra le jour en 2010. Sa particularité ?

Elle sera réservée aux bacheliers des filières professionnelles. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, l’a confirmé au début de l’été. La nouvelle grande école porte, pour l’heure, le nom de Jacques de Vaucanson, un horloger du XVIIIe siècle, roi des automates qui faisait alors fureur grâce à son canard mécanique qui digérait un aliment et nageait ! Les enseignements de l’école, qui portera peut-être son nom, seront dispensés en étroite collaboration avec le Conservatoire national des arts et

métiers. Autre particularité de l’établissement : il possèdera quatre sites répartis sur le territoire (Paris, Troyes, Lyon et Nantes). En l’état actuel du projet, l’école devrait former des managers et des ingénieurs par apprentissage. Une centaine d’élèves devrait être recrutée dès la première année. Sachant que chaque année on compte environ 120 000 bacheliers issus des filières professionnelles, la sélection n’aura rien à envier à celle prévalant déjà dans les grandes écoles. cm cc CHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com (emploi-pro.fr)

cc EN BREF

cc CHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com (emploi-pro.fr)

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Enseignement

Rapprochement

16 millions d’euros pour les podcasts

Les Ponts et Chaussées trouvent un allié

Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté un plan en faveur du développement du numérique à l’Université. La ministre a annoncé que le gouvernement s’engageait à achever la couverture Wi-Fi des campus et à impulser le développement des équipements nécessaires à la diffusion des cours et supports de cours en podcast. 16 millions d’euros seront investis, principalement pour doubler le nombre de bornes Wi-Fi existantes. cm

L’École nationale des ponts et chaussées et l’École d’ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP) ont décidé de mutualiser leurs forces pour peser sur la scène française et mondiale. Les deux établissements franciliens feront d’abord recherche commune. Ils espèrent ainsi pouvoir répondre à des appels d’offres de manière conjointe. L’EIVP intègrera également le pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Paris Est, dont font déjà partie les Ponts. cm RÉA / D. R.

À Shanghaï, ils ont reçu durant un semestre des cours de langue chinoise et participé à des visites régulières d’entreprises. Le second semestre est consacré au fameux stage: un apprentissage sur le terrain conforme à la philosophie des universités de technologie. D’ailleurs, Zhou Zewei, le vice-président de l’université de Shanghaï, se montre très intéressé par le savoir-faire déployé dans les relations avec les entreprises. Ce dernier estime que « 400 des 500 plus importantes du monde selon le classement de Fortune sont présentes à Shanghaï ». Rien d’étonnant, dans ces conditions, si plusieurs des étudiants français venus pour une année, restent quelques mois de plus. cm


FICHE MÉTIER

Directeur d’usine, l’homme à tout faire de l’industrie MÉTHODE

À QUOI ÇA SERT ? c À la tête d’une unité de production, le directeur d’usine a pour mission de transcrire sur le terrain les objectifs de sa direction, en faisant adhérer le personnel. Une mission qui est loin d’être facile. Laurent Maimi, qui anime des sessions de formation pour les directeurs d’usine à la Cegos, est formel : « Un bon directeur d’usine est un homme de synthèse. » Il doit analyser les informations venant de son environnement, être une vigie, anticiper et négocier les objectifs.

OUTIL

Un amour inconditionnel de l’industrie, de la production, une résistance sans faille à la pression, une formation d’ingénieur, des connaissances en droit social, gestion, sécurité, de bonnes capacités de décision et de motivation des troupes : le directeur industriel serait-il un surhomme ?

c C’est un métier parfois dur. Surtout quand il s’agit de réduire la masse salariale pour maintenir la compétitivité de l’entreprise. Il peut même arriver qu’il soit nommé dans un site uniquement pour le fermer. cc JEAN-MICHEL OBADIA DIPLÔMÉ DE L’ENSI CAEN, DIRECTEUR INDUSTRIEL DE GENERAL ELECTRIC HEALTHCARE

B. LEVY

LE CONSEIL DU PRO

« Au-delà des compétences techniques, animer des équipes et motiver ses collaborateurs sont des qualités essentielles. Organiser une croisière ou encore gérer un centre de vacances, comme je l’ai fait, sont d’excellentes bases pour se préparer au management des hommes, pour développer sa capacité décisionnelle. Dans les deux cas, il faut savoir se montrer directif à certains moments et moins à d’autres. Je n’ai jamais deux journées identiques. On ne devient pas directeur d’usine par hasard. C’est toujours un choix délibéré. »

ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇA ? c Tout dépend de l’âge du “capitaine”, de son expérience, et surtout de la taille de l’entreprise. Pour une usine de taille moyenne, comptez 90 000 à 110 000 euros bruts par an. Pour un directeur international multisite, le salaire peut atteindre 170 000 euros annuels. À cela, il faut ajouter tous les éléments qui se greffent sur le salaire brut (intéressement, bonus, stock-options…).

MÉTIER

c Il a les mains dans le cambouis. Son métier n’est pas d’élaborer des cathédrales théoriques. C’est un opérationnel qui résout des problèmes concrets et qui aime ça. Sa plus grande joie : voir le produit fini sortir d’une chaîne de production.

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FICHE MÉTIER

Directeur d’usine QUELLES COMPÉTENCES ?

MÉTHODE

c Pour être un bon directeur d’usine, mieux vaut aimer l’industrie, se sentir une âme d’industriel. Si la vue d’une machine-outil vous fait bâiller, si le cours de procédures industrielles vous donne des sueurs froides, passez votre chemin.

c Des nerfs d’acier. Ce n’est pas un hasard si on trouve souvent des amateurs de sport à la tête des usines. Le directeur, comme le sportif de haut niveau, doit être capable de “résister à la pression”. À la tête de son unité, il doit répondre aux désirs de la direction générale qui peuvent généralement se résumer par un “faire toujours plus avec des moyens réduits”. Sans parler des séquestrations, à la mode en temps de crise…

c Même s’il existe des exceptions, le directeur d’usine reste le plus souvent un ingénieur. Cette formation initiale est quasi inévitable pour comprendre tous les enjeux techniques, mais reste insuffisante. En effet, le directeur doit articuler ces enjeux avec toutes les autres dimensions de l’usine.

Arts et Métiers. Le directeur d’usine est souvent un ingénieur.

c En appui de ces savoirfaire techniques, il faut de solides connaissances en droit social et en matière de sécurité. Il est aussi indispensable de maîtriser les règles de la gestion. « L’écoute et le savoir-faire en matière de dialogue social sont essentiels. Dans un recrutement, cela peut faire la différence entre deux candidats », explique Fabienne Delorme, Partner Industry & Services au cabinet de recrutement CTP Partners.

OÙ EXERCER SES TALENTS ?

ET APRÈS ?

c On ne s’improvise pas directeur d’usine du jour au lendemain, surtout sur un gros site de production comme ceux de l’industrie automobile, par exemple, qui peuvent réunir plusieurs milliers de personnes. La carrière type d’un directeur commencera dans une petite unité (entre 200 et 300 personnes). Sa progression dans le métier se traduira par l’évolution du nombre de personnes sous ses ordres. c Avec le développement des marchés internationaux, le métier de directeur d’usine n’est plus synonyme de carrière hexagonale. Candidats à l’expatriation, préparez votre passeport, à condition de parler parfaitement l’anglais (et éventuellement une langue plus exotique, comme le russe ou le chinois). En outre, ce séjour à l’étranger, à la découverte de méthodes différentes, se révélera un bon moyen de booster votre carrière par la suite.

c Diriger une usine est un métier où il faut répondre à de nombreuses sollicitations. La jeunesse est un atout. Un premier poste peut être décroché aux alentours de la trentaine. Après quoi plusieurs carrières s’offrent au jeune directeur : il pourra rester ou non dans la même entreprise, ou bien changer d’usine pour diriger une unité plus importante. Certains passionnés font toute leur carrière dans l’industrie. c D’autres quittent cet univers et rejoignent la direction industrielle d’un grand groupe. À ce poste, le responsable supervise plusieurs usines. Il décide aussi ce qui est produit par les unités ou sous-traité à des partenaires extérieurs. c Certains directeurs d’usine dont les qualités ont été repérées accèdent à des postes de direction. Ainsi, Didier Martin, le nouveau DRH de PSA, a fait ses classes en dirigeant l’usine de Rennes.

c Votre embauche dépendra davantage de ce que vous savez faire que de vos diplômes. Une expérience réussie de directeur technique prime.

RÉA

MÉTIER

OUTIL

c Cet amour de l’industrie doit être inconditionnel. Sachez que le directeur doit impérativement vivre à proximité de son usine. Autant dire que les amateurs de centreville ou les Parisiens exclusifs feraient mieux de renoncer au métier.

QUELLES FORMATIONS ?

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ccCHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com (emploi-pro.fr)



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INTELLIGENCES

Faites le point sur les ondes électromagnétiques a vec l’OMS.

cc LES ENJEUX

DÉBAT

Ondes électromagnétiques : inévitables mais suspectes

Le téléphone mobile et l’accès sans fil à Internet ont conquis tant les entreprises que le grand public. Synonymes d’ubiquité et de praticité, ils nous ont fait entrer dans l’ère de l’information continue. Mais ce développement soulève des inquiétudes légitimes quant aux conséquences des ondes sur la santé. Les études s’enchaînent, sans réussir à mettre d’accord la communauté scientifique.

aux de tête, fatigue, étourdissements, nausées, troubles de la vision, sensibilité cutanée, stress… Non, il ne s’agit pas des symptômes d’une maladie exotique. Ce sont les manifestations du syndrome d’intolérance aux ondes électromagnétiques émises par les antennes relais du téléphone mobile, les bornes Wi-Fi ou encore les lignes électriques à haute tension. Dans le langage médical, les personnes qui en souffrent sont électrohypersensibles. Elles représenteraient 2 % de la population en France et jusqu’à 10% en Europe. La grande majorité de la population semble épargnée par ce handicap des temps modernes. Mais qu’en est-il des risques sanitaires à long terme? L’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) donnera la réponse officielle en septembre sur les radiofréquences et à la fin de l’année sur les basses fréquences. L’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques en fera de même en novembre. Après le Grenelle des ondes organisé par le gouvernement du 23 avril au 25 mai et la commission citoyenne mise en place en mars par la Ville de Paris, le transfert du pro-

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blème à la sphère politique permettra-t-il de mettre fin au débat? Pas si sûr. On recense aujourd’hui pas moins de 1700 études sur le sujet, dont 400 sur la téléphonie mobile. La plupart concluent à l’absence de preuves scientifiques des effets négatifs sur la santé. Mais aucune ne fait l’unanimité. La question est particulièrement sensible en téléphonie mobile. Et pour cause: tout le monde est concerné par l’exposition aux ondes des antennes relais. Le débat prend d’autant plus d’ampleur que la justice s’en mêle désormais. A nom du principe de précaution, elle vient d’interdire à Orange l’installation d’une de ses antennes relais à Paris. Il y aurait actuellement une quinzaine de litiges en cours. Au-delà du débat passionnel qui agite associations, écologistes, opérateurs télécoms et scientifiques, la question révèle une problématique complexe où les doutes l’emportent. Les discussions tournent autour des effets sanitaires, des seuils d’émission radioélectrique et des mesures du champ électrique.

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DES DOUTES CONCERNANT LES EFFETS SANITAIRES

Cancer du cerveau, leucémie, Alzheimer, Parkinson, altération irréversible de l’ADN, perturbation du système immunitaire… Le rapport BioInitiative, publié en août 2007

par 14 experts mondiaux, dresse un tableau apocalyptique des dangers des ondes électromagnétiques. L’étude Reflex, menée en Suède sur un échantillon de 2200 personnes, se veut plus précise. En 2007, elle conclut que l’utilisation intensive du téléphone mobile (plus d’une heure par jour) augmente de plus de 240 % le risque de cancer du cerveau, tout particulièrement chez les personnes de moins de 20 ans. Et sans surprise, elle constate que la tumeur apparaît du côté de la tête où l’on tient le téléphone. Ces résultats sont toutefois contestés tant par des scientifiques que par les autorités sanitaires publiques. L’ é t u d e Interphone, menée dans 13 pays sur 6 400 cas et 11000 témoins, ne semble pas établir de liens clairs entre téléphonie mobile et cancer du cerveau, du système auditif, des mâchoires ou de la parotide. Les conclusions définitives pour la France sont attendues fin 2009.

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900 milliards de dollars : c’est le marché mondial de la téléphonie mobile en 2008, selon une étude de l’Idate. Ces revenus proviennent à 80 % des services, à 15 % des terminaux et à 5 % des équipements d’infrastructure. 27 milliards d’euros : c’est le chiffre d’affaires réalisé par la filière de la téléphonie mobile en France en 2008, dont 22,7 milliards d’euros par les opérateurs, 2 milliards d’euros par les fabricants de terminaux et 2,4 milliards d’euros par les équipementiers télécoms (chiffres Idate, GFK et NPA Conseil). 1,2 milliard de téléphones mobiles vendus dans le monde en 2008 selon Gartner (23,5 millions d’unités en France selon GFK). Plus de 4 milliards d’utilisateurs de téléphone mobile dans le monde selon l’association GSMA.


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INTELLIGENCES

Les conclusions dépendent des hypothèses émises par les chercheurs, mais aussi du mode d’expérimentation, des conditions d’étude, de l’interprétation des résultats, etc. « Pour les expériences épidémiologiques, on travaille sur des animaux, souvent des souris génétiquement modifiées, pour accélérer les effets étudiés. Donc ce ne sont pas les conditions de vie normales de tout le monde. Menées d’une certaine manière, de nombreuses études se révèlent positives. Mais elles redeviennent négatives quand elles sont refaites dans des conditions normales », explique Martine Hours, chargée de recherche à l’Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et présidente du conseil scientifique de la fondation de recherche Santé et radiofréquences. L’interprétation des résultats appelle à la prudence. «Un cancer qui se déclare à la suite d’une exposition aux ondes radiofréquences ne signifie pas nécessairement qu’elles en sont la cause. Peut-être que la personne a déjà contracté des éléments cancérigènes, auquel cas le champ radioélectrique n’a fait que jouer un rôle promoteur en réveillant une maladie existante», suppose Martine Hours. Les liens de cause à effet sont d’autant plus délicats à établir que d’autres facteurs à risque interviennent: tabac, alcool, pollution, alimentation, mode de vie… L’exemple de la stérilité masculine est un cas d’école. Le téléphone mobile est soupçonné d’en être la cause car les hommes le portent souvent à la ceinture. Mais des études récentes en attribuent également la cause aux pesticides et aux produits chimiques. La science manque surtout de recul. « Pour voir apparaître un cancer, il faut plus de cinq ans d’exposition à une certaine dose », estime Martine Hours. Aucune étude n’a été menée jusqu’ici dans ces conditions. C’est encore plus vrai pour les maladies dégénératives cérébrales (Alzheimer, Parkinson…), qui se déclarent

Elles sont partout Le débat se focalise sur les technologies modernes de communication sans fil (téléphonie mobile, réseaux radio locaux Wi-Fi, réseaux radio étendus…). Or le panorama radioélectrique auquel nous sommes exposés est bien plus vaste. Il recouvre les outils suivants. c Radios FM c Télévisions analogiques et numériques c Radiocommunications professionnelles (utilisées par les pompiers, la police, la SNCF…) c Faisceaux hertziens (reliant des éléments d’un même réseau) c Lignes électriques à haute tension c Postes de transformation électrique c Radars… On l’ignore souvent, mais on est aussi exposé aux ondes électromagnétiques émises par les équipements à domicile lors de leur utilisation. c Four à micro-ondes (lorsqu’il est mal isolé ou ancien) c Plaques de cuisson à induction c Téléphone sans fil DECT c Lampes fluorescentes et tubes au néon c Gradateurs de lumière c Écrans plats…

généralement à un âge avancé. Autant d’interrogations qui demandent encore beaucoup de recherche et d’investigation. En attendant, les doutes demeurent entiers. Prudence, donc.

cc

LES SEUILS D’ÉMISSION EN QUESTION

De la radio à la téléphonie mobile, les émetteurs obéissent à des seuils d’émission radioélectrique précis : 28 à 61 V/m (volt par mètre) selon la fréquence. La France se conforme strictement aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et du conseil européen du 12 juillet 1999. Ces limites ont été définies en 1998 par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (Icnirp) en appliquant un coefficient de sécurité de 50 aux seuils sanitaires constatés sur les animaux. Paris bénéficie d’une exception. La charte signée en 2003 avec les opérateurs limite la moyenne d’émission sur une journée à 2 V/m dans les lieux de vie où les gens passent plus de quatre heures par jour. Faut-il revoir ces seuils ? Beaucoup le demandent avec insistance. D’autant plus

que certains pays européens appliquent des chiffres plus bas : 20 V/m en général et 6 V/m dans les lieux de vie en Italie, 6 V/m partout en Pologne, 6 V/m dans les zones urbaines en Bulgarie, 4 à 6 V/m dans les lieux sensibles en Suisse, 3 V/m pour le grand Bruxelles… Pour certains scientifiques, les normes définies par l’Icnirp sont devenues obsolètes. Il est temps de les réviser à la baisse pour tenir compte de l’évolution des connaissances sur le sujet. Les associations, les écologistes et des scientifiques proposent le nouveau seuil de 0,6 V/m pour chaque type d’émetteur, de façon à ce que la résultante efficace de tous les champs électriques ne dépasse pas 1 V/m. Cette demande s’appuie sur les travaux de chercheurs autrichiens, établissant la limite de sécurité à 0,6 V/m. Le Liechtenstein s’est d’ailleurs laissé convaincre en votant, le 29 mai 2008, une loi imposant ce seuil dès 2012. Orange et Swisscom, les deux opérateurs locaux, menacent de se retirer de la principauté si la disposition est maintenue. Pour les opérateurs mobiles, la mise en place du seuil de 0,6 V/m n’est possible ni techniquement ni économiquement. À réseau identique, elle se traduirait par une SEPTEMBRE 2009ccN°914

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INTELLIGENCES

cc BERNARD VEYRET DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS

Aucun risque avéré à ce jour pour une utilisation normale

Les écologistes et les associations focalisent leur attention sur les antennes relais de téléphonie mobile. C’est une erreur, car les niveaux d’émission radioélectriques en jeu sont très largement en dessous des seuils de sécurité. Les incertitudes quant aux effets sanitaires concernent plutôt le terminal, dont la moitié de l’énergie radioélectrique émise lors de l’utilisation est absorbée par la tête. Mais ici, les risques sont davantage liés aux usages qu’à la technologie ellemême. Pour une utilisation normale, les études menées en laboratoire ne montrent aucun effet biologique particulier. Des interrogations portent sur les populations sensibles, comme les enfants. Dans notre laboratoire, nous soumettons de jeunes animaux à un champ électromagnétique de 12 W/kg, puissance absorbée 150 fois supérieure à la limite fixée pour le téléphone mobile. Au bout de cinq semaines d’exposition –l’équivalent de quatorze ans pour l’homme–, les tests pratiqués jusqu’à présent montrent qu’ils se portent toujours aussi bien, mais il faudra attendre la fin de l’analyse pour conclure. Quant aux personnes électrohypersensibles, leurs réactions relèvent davantage de la peur que d’une vraie pathologie.

LE RÉSEAU DANS LA PEAU Un point sur une technologie étonnante de communication sans fil qui utilise le corps humain. Industrie et Technologies, juin 2008, N°901

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N°914ccSEPTEMBRE 2009

Téléchargez le rapport du Grenelle des ondes radio.

cc DOMINIQUE BELPOMME PROFESSEUR DE CANCÉROLOGIE À L’UNIVERSITÉ PARIS V

La dangerosité des ondes ne fait aucun doute

Les personnes électrohypersensibles sont de vrais malades. Nos tests mettent en évidence les manifestations de ce syndrome en deux temps: une phase inaugurale (maux de tête, troubles de sensibilité cutanée et troubles de l’attention) et une phase d’état (insomnies, fatigue chronique et dépression). À ces deux phases correspondent des signes biologiques objectifs. En phase inaugurale, des troubles cérébraux fonctionnels mis en évidence par écho Doppler pulsé, éventuellement associés à des signes de souffrance cérébrale en raison de l’apparition de certains marqueurs biologiques dans le sang. En phase d’état, on constate principalement une baisse de mélatonine dans les urines. En soumettant ces sujets à un champ électrique de 3 à 4 V/m, on observe l’apparition d’anomalies des ondes alpha à l’électroencéphalogramme. Chez les personnes exposées de façon prolongée, ces troubles deviennent chroniques et peuvent provoquer un syndrome de confusion cérébrale avec perte de mémoire, voire une maladie d’Alzheimer chez des sujets jeunes. Les enfants apparaissent très vulnérables. À distance, le risque de cancer ne peut être écarté.

LE TÉLÉPHONE MOBILE À L’HEURE DU HAUTDÉBIT Montée du débit du téléphone mobile UMTS pour mettre l’Internet mobile au niveau d’accès filaire par ADSL. Industrie et Technologies, mars 2006, N°876

réduction sensible de la couverture et de la qualité du service, privant une bonne partie de la population du téléphone, notamment à l’intérieur des bâtiments. Le signal radioélectrique s’affaiblit très fortement avec la distance. Selon les calculs de Xavier Lagrange, responsable du département réseaux à l’École nationale supérieure des télécoms de Bretagne, il faudrait multiplier par quatre le nombre d ’ a n t e n - nes relais pour assurer la même couverture. Une option coûteuse, surtout en location de sites et en maintenance.

cc

LES MESURES OFFICIELLES DES CHAMPS ÉLECTRIQUES CONTESTÉES

Pour faire respecter les limites d’émission, il faut procéder à des contrôles en mesurant le champ électrique émis. Cette mission incombe à l’Agence nationale des fréquences (ANFR) qui autorise l’installation des émetteurs de plus de 5 W. Aujourd’hui, l’agence recense 155 000 antennes (hors militaire et sécurité nationale), dont 58000 pour le téléphone mobile. Chaque année, elle fait réaliser environ 2000 mesures par des laboratoires accrédités (Apave, Bureau Veritas, Emitech…) selon un protocole précis, revu en 2003 pour se conformer aux recommandations européennes. Les 15 000 mesures relevées à ce jour sont publiées sur le site Internet Carteradio. Seulement voilà: cette volonté de transparence ne convainc pas tout le monde. La synthèse des 10000 mesures réalisées entre 2004 et 2007 fait état d’une moyenne de 0,7 V/m. Un chiffre jugé étonnamment bas par rapport aux seuils des émissions réglementaires de 28 à 61 V/m. Comme par hasard, il est proche de la limite de 0,6 V/m réclamée par les associations, les écologistes et certains scientifiques.

JUSQU’OÙ IRA LE WI-FI ? Le développement fulgurant de cette ancienne technologie pour l’accès sans fil à Internet et les menaces qu’elle représente pour l’UMTS. Industrie et Technologies, juin 2003, N°849

T. PARIS / RÉA / D.R.

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GETTY/RÉA

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En réalité, les valeurs affichées ne sont pas celles mesurées sur le terrain. Elles sont calculées par extrapolation pour tenir compte des fluctuations du trafic. Elles sont censées refléter les niveaux maximums d’émission. Or « quand on voit de nombreuses mesures faisant état d’une valeur de 0,1 V/m pour la résultante de tous les champs électriques sur place, on a du mal à le croire », remarque Myriam Galbrun, technicienne de mesure au Criirem (Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques), au Mans (Mayenne). D’autant que la marge d’erreur des dosimètres ordinaires utilisés pour les mesures est de l’ordre de 0,5 V/m. « D’ailleurs, quand nous passons derrière

le laboratoire mandaté par l’ANFR, nous relevons des valeurs souvent bien supérieures, jusqu’à 20 V/m. » Les opérateurs mobiles sont accusés de trafiquer les mesures en baissant le niveau d’émission pendant que les relevés sont effectués. « Comme ils financent ces contrôles, ils sont prévenus de la date et de l’heure des interventions », explique Étienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des toits. Les méthodes et le protocole des mesures de l’ANFR sont également contestés. Le relevé dépend énormément du point et de l’orientation choisis. L’émission varie selon qu’on est dans l’axe de l’antenne ou sur le côté. Enfin l’interprétation des mesures est elle aussi critiquée. « Une

moyenne ne signifie pas grandchose, estime Myriam Galbrun. Elle masque les points qui posent problème. Nous le vérifions à Paris, où une charte entre la ville et les opérateurs fixe une moyenne de 2 V/m sur 24 heures. Nous avons pu relever dans le même appartement une valeur de 0,8 V/m dans une pièce et 12 V/m dans la pièce voisine. » La solution pourrait résider dans l’utilisation d’un dosimètre de mesure en continu. Le gouvernement prévoit d’ailleurs de réformer le système de mesure. Tout comme le financement de la recherche sur ce sujet délicat. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com



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Lisez notre entretien complet avec Alfred Vidal-Madjar.

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PAROLES D’AUTEUR

Conquête spatiale Suivez le “Guide du routard” intergalactique Aiguillonnés par la curiosité, talonnés par une démographie galopante, épaulés par les progrès technologiques, nos descendants partiront vivre sur d’autres planètes. Du moins Alfred Vidal-Madjar le soutient-il avec un tranquille aplomb. L’astrophysicien propose même une promenade dans l’univers à la découverte de possibles résidences secondaires outre-Terre.

l’Homme parvienne un jour à s’installer ailleurs dans l’espace ? Pas lui. Et le chercheur d’inviter à se mettre dans la peau d’un homme du XIe siècle. En plein MoyenÂge, pouvait-on seulement imaginer les igration interstellaire. Asso- moyens technologiques dont on disposeciez ces deux mots et vous rait mille ans plus tard ? Donc, aux yeux passerez vraisemblablement d’Alfred Vidal-Madjar, pas de doute. Les pour un esprit puéril, un auteur de verrous technologiques ont beau nous science-fiction ou un illuminé. Ce qui paraître insurmontables, ils sauteront un n’a pas l’air d’inquiéter outre mesure à un. Il balaie même les arguments contraiAlfred Vidal-Madjar. res du revers de la main : « On peut parfaite- « QUAND ON SAURA « Il faudra sûrement des ment faire de la futu- SE RENDRE SUR MARS, piles à combustible qui IL N’Y A AUCUNE rologie en s’amusant, CHANCE POUR QU’ON marchent mieux, plus même si on sait qu’on Y RENONCE, C’EST longtemps, ou encore dit sans doute des bêti- TROP TENTANT ! » des panneaux solaires ses », affirme-t-il tranplus grands et plus effiquillement, installé caces… Bref, rien d’infaidans son bureau de l’Institut d’astrophy- sable, reprend-il. Et quand on saura se rensique de Paris. À l’entrée de cet antre, le dre sur Mars et au-delà, il n’y a aucune visiteur peut admirer non pas un poster chance pour qu’on y renonce, c’est trop scientifique, mais une œuvre d’art repré- tentant ! » sentant une étoile sur laquelle il traLe spécialiste de l’observation des planèvaille. Sur la table trônent, entre des tes a donc entrepris sans complexe de dresécrans d’ordinateur, d’impressionnantes ser l’inventaire des lieux où nous pourpiles de livres et de revues. Sans oublier rions établir domicile à l’avenir. Il en a tiré quelques instruments optiques pour un carnet de route, presque un Guide du satellites, souvenirs de précédentes cam- routard intergalactique à destination des pagnes d’observation dans l’espace. générations futures… À l’heure où l’Agence spatiale américaine s’interroge sur l’opcc Les verrous technologiques portunité de renvoyer des vols habités sur vont sauter un à un la Lune à l’horizon 2020 et de chercher à «Il faut le savoir: la recherche et la science atteindre Mars une trentaine d’années consistent à énoncer des choses fausses, plus tard, le propos est peut-être moins mais le plus proches possible de ce qu’on fantaisiste qu’il ne semble. D’ailleurs, pour peut imaginer d’après l’état de nos Alfred Vidal-Madjar, le fait que ses prédicconnaissances. De toute façon, c’est en se tions se réalisent en 2100, en 2500 ou en trompant qu’on progresse ! » Mais le cher- 3000 ne change pas grand-chose, un tel cheur garde une conviction : ce qu’on ima- intervalle restant dérisoire à l’échelle des gine se révèle en général en deçà de la réa- temps cosmiques… cm lité, tant les progrès technologiques de l’humanité sont rapides et déroutants. Cer- cc MURIEL DE VÉRICOURT tains de ses collègues doutent que mvericourt@industrie-technologies.com

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ccALFRED VIDAL-MADJAR ASTROPHYSICIEN

Directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’Institut ccLE LIVRE d’astrophysique de Paris Où allons-nous (IAP), Alfred Vidal-Madjar vivre demain ? Éditions Hugo & Cie est spécialiste 170 pages de l’observation 14,95 euros des planètes. Il a commencé sa carrière ccET AUSSI en traquant l’hydrogène Surviving 1 000 Centuries : émis par la Terre, avant Can we Do it ? de s’intéresser Malgré un constat aux planètes extrasolaires de départ similaire, les conclusions de qui se situent aujourd’hui Roger-Maurice Bonnet et Lodewyk Woltjer sont au cœur de ses travaux. diamétralement Il est l’auteur de deux opposées à celle d’Alfred autres ouvrages destinés Vidal-Madjar. Comme leur confrère, les auteurs au grand public : soulignent que notre Il pleut des planètes, mode de vie risque aux éditions Hachette de rendre la Terre Littératures (1999), invivable. Mais s’ils évoquent et Sommes-nous seuls la colonisation d’autres dans l’univers ?, planètes, c’est pour en souligner la difficulté. chez Fayard (2000).

D.R.

Avant de lancer un appel à s’appuyer sur les progrès technologiques pour s’occuper avant tout de la santé de notre Terre natale, pas si facile à remplacer.

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cc SES 5 DATES

1968 Début d’une thèse sur les grêlons. 2001 Nommé directeur de l’Institut PierreSimon Laplace (IPSL), fédération de six laboratoires publics de recherche en sciences de l’environnement (climat, pollution et planétologie). Il effectue deux mandats de quatre ans. 2002 Médaille d’or du CNRS. 2007 Vice-président du Giec, il reçoit le prix Nobel de la paix. Il est notamment l’auteur de la synthèse à destination des décideurs politiques du quatrième rapport du Giec. 2012-2013 Le prochain rapport du Giec portera sur les phénomènes climatiques extrêmes régionaux. cc GIEC

Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat Fondé en 1988, le Giec est chargé de porter un diagnostic sur le changement climatique. Auteur de quatre rapports en vingt ans, il couvre les enjeux technologiques, économiques et sociaux. Le Giec est composé de plus d’un millier d’experts.


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ccJEAN JOUZEL MEMBRE DU GIEC, PRIX NOBEL DE LA PAIX EN 2007

Le changement climatique est une rupture technologique Chercheur sur l’évolution du climat depuis quarante ans, Jean Jouzel a traqué l’histoire de l’atmosphère terrestre jusque dans les glaces polaires. Du Giec à la taxe carbone en passant par le Grenelle de l’environnement, le glaciologue multiplie les débats sur le changement climatique. Convaincu de l’opportunité économique et sociale pour l’industrie, il décrypte les conditions d’un développement technologique vertueux. Les préconisations du Giec dépassent l’entendement. Stabiliser le climat à l’échelle planétaire, ce n’est pas de la science-fiction ? Jean Jouzel. C’est un défi considérable

J.L. BERTINI

mais nous n’avons pas d’alternative. Peu de monde mesure d’ailleurs l’ampleur de l’effort à accomplir. Si nous ne faisons rien, à la fin du XXIe siècle, la température moyenne sur Terre aura augmenté de 2 à 4 °C par rapport au climat préindustriel. C’est presque l’équivalent du réchauffement de 5 à 6 °C intervenu sur des millénaires, entre les périodes glaciaires et interglaciaires. Pour limiter ce réchauffement à 2 °C – soit 1,5 °C de plus qu’aujourd’hui –, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront avoir chuté de 85 % en 2050. Elles devront même être stabilisées dès 2015. Ces objectifs sont techniquement réalisables à coût modeste, moins de 0,1 % du PIB mondial chaque année. À condition de faire dès maintenant les bons choix technologiques. Pour y parvenir, les climatologues vont-ils investir les bureaux d’études industriels ? J. J. Industriels et climatologues doivent

effectivement se rapprocher. La recher-

che académique peut aider à comprendre les sources d’émissions de gaz à effet de serre et leurs interactions avec le climat. Mais c’est aux industriels de trouver les réponses technologiques adéquates. Nous n’allons pas mettre un climatologue derrière chaque ingénieur. De plus en plus de grands groupes, comme Thalès ou Veolia, s’impliquent et les start-up spécialisées se multiplient. Il y a de vraies opportunités à saisir dans le suivi satellitaire des émissions de gaz à effet de serre. Dans les transports, l’agriculture ou l’urbanisme, l’innovation passera par des approches systémiques. La France vient de répondre à un appel d’offres de l’Institut européen de technologies pour des projets sur les transports urbains, les réseaux d’électricité intelligents, les outils de prédiction du climat… Attendus pour début 2010, les résultats pourraient déboucher sur un financement de 100 millions d’euros sur quatre ans. La solution au défi climatique passe forcément par des innovations. Le nucléaire, qui émet peu de CO2, est-il la solution miracle ? J. J. Les deux grands défis du changement

climatique concernent l’agriculture, responsable de 20 à 25 % des émissions de

gaz à effet de serre, et notre approvisionnement énergétique. Le nucléaire aura donc un rôle à jouer. Mais, en pratique, forcément limité. Les centrales sont trop longues à construire. En 2030, l’atome fournira tout au plus 20 % de l’électricité mondiale, soit 10 % des besoins énergétiques. Quelles solutions reste-t-il ? J. J. L’urgence climatique impose le

déploiement des énergies renouvelables, non émettrices de gaz à effet de serre. Parmi les ressources fossiles, le gaz doit être privilégié. À émissions équivalentes, il produit deux fois plus d’énergie que le charbon, le pétrole se situant entre les deux. Pour avoir trop longtemps ignoré les défis et opportunités du changement climatique, l’industrie française a pris des années de retard dans l’automobile, l’éolien, le solaire… Désormais, le train à prendre est celui des énergies marines, du stockage de CO2 et de l’urbanisme durable, où tout reste à faire. De quoi susciter des vocations… J. J. Toute innovation doit désormais

intégrer la lutte contre le changement climatique pour être porteuse et conforme aux normes des vingt prochaines années. Les changements de comportement individuel et les incitations économiques ne suffiront pas. La solution passe forcément par des ruptures technologiques comme le stockage à grande échelle de l’électricité. Il faut donc former les élèves ingénieurs aux enjeux environSEPTEMBRE 2009ccN°914

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Découvrez les technologies anti-CO2 du pôle Capénergies

rait de 0,5 °C d’ici à 2100, simplement par inertie climatique. Mais de là à accuser l’activité humaine… J. J. En analysant la composition chimi-

Voyage dans des temps immémoriaux c Les

glaces polaires offrent des voyages à des échelles de temps qui dépassent l’imagination. Les poches d’air qu’elles emprisonnent renseignent sur la composition passée de l’atmosphère terrestre. En étudiant les carottes polaires, les glaciologues remontent 800 000 ans d’événements climatiques. Une durée toute relative en comparaison des 4,5 milliards d’années de

l’histoire de la Terre, mais largement suffisante pour observer près d’une dizaine de périodes glaciaires. Elles se sont succédé à un rythme d’une tous les 100 000 ans. À la fin de ces glaciations, le réchauffement moyen de la Terre atteignait 5 à 6 °C et se déroulait sur plusieurs millénaires. À comparer à la hausse de 2 à 4 °C prédits par les climatologues entre le XIXe siècle et la fin du XXIe.

nementaux. En France, la moitié d’entre eux seraient sceptiques vis-à-vis du changement climatique. Toute science est sujette à hypothèses et rectifications. Pourquoi se laisser guider par la climatologie ? J. J. Nous avons deux certitudes, issues

de mesures incontestées. D’abord, la composition de l’atmosphère s’est considérablement modifiée au cours des deux derniers siècles. Le taux de CO2 a grimpé de 35 %. Celui de méthane, de 150 %. Conséquence immédiate : la chaleur

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des rayons solaires est piégée dans les basses couches de l’atmosphère, sous les 5 km d’altitude. Deuxième certitude, le réchauffement est sans équivoque au cours du XXe siècle. La température moyenne sur Terre a augmenté de 0,75 °C. La dilatation thermique des océans et la fonte des glaciers continentaux ont provoqué une hausse du niveau de la mer de 15 à 20 cm. Le processus de réchauffement a déjà démarré. Même si l’on stoppait instantanément l’intégralité des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Terre se réchauffe-

Les solutions technologiques sont multiples. Par quoi commencer ? J. J. Attention à ne pas se focaliser uni-

quement sur le CO2. Hors déforestation, il est responsable de 60 % des 2,5 W/m2 de hausse de l’effet de serre. Mais il n’est pas le seul gaz en cause. Le CO2 reste durant des siècles dans l’atmosphère, contre seulement dix ans pour le méthane, qui est impliqué à hauteur de 14 %. Le valoriser énergétiquement, lors de la décomposition des matières organiques, permettrait de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Sur le long terme, on ne pourra toutefois pas oublier le CO2. Certains pensent à son pompage dans l’atmosphère, couplé à l’énergie solaire pour fabriquer des minéraux. Mais là, ce n’est encore que de la science-fiction. ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

AFP.

L’ampleur de la fonte des glaces polaires est nettement visible sur cette image satellite de la Nasa (ancien tracé en jaune). Une route a été libérée entre l’Atlantique et le Pacifique.

que de l’atmosphère, nous remontons à l’origine des émissions en distinguant ressources fossiles, océans et végétation. Pour chaque élément chimique, il suffit de repérer quels isotopes sont présents. Le carbone, par exemple, est essentiellement constitué de carbone 12, avec un peu de carbone 13 et de carbone 14, ce qui correspond à la composition de ressources fossiles comme le charbon. Nous savons donc que sa combustion a modifié l’état de l’atmosphère. Là où il y a débat, c’est pour savoir si les effets de l’activité humaine sont déjà visibles. Dans son premier rapport, en 1990, le Giec était resté prudent. Mais dans le quatrième, en 2007, la preuve de la responsabilité humaine a été faite. Les simulations montrent que les phénomènes naturels – éruptions volcaniques et activité solaire – ne suffisent pas à expliquer le réchauffement des 50 dernières années. En intégrant les émissions humaines aux modèles, les calculs sont conformes aux mesures.


LES JEUX

ccL’ÉNIGME

À quoi rêvent les poètes cyclistes ? proposée par cc PIERRE BERLOQUIN

À l’occasion du Tour de France, des vacances et des loisirs en général, une enquête très ambitieuse a été réalisée sur un ensemble de questions très variées. Un vaste éventail de sujets a été interrogé. Après dépouillement, les statisticiens se sont emparés des résultats pour remettre en ordre, avec leurs outils mathématiques, ce que l’échantillon aurait pu biaiser. Les données auxquelles ils ont finalement abouti ont permis d’acquérir des certitudes sur un certain nombre de points essentiels. On remarque ainsi que : Les cyclistes rêveurs aiment les fleurs.

Une pensée sans souplesse mène invariablement aux conflits. Aucun poète ne peut ignorer l’art de la ponctuation. La musique calme les nerfs et induit la relaxation. Qui apprécie les fleurs ne peut détester les oiseaux. La logique implique une pensée rigide. Aucun conflit n’est envisageable en état de relaxation. La ponctuation est une des formes de la logique. L’amour des oiseaux porte irrésistiblement à la musique. Si l’on se fonde sur ces résultats de base, peut-on envisager qu’un poète soit cycliste et rêveur ?

La solution dans le prochain numéro

ccPHOTO-QUIZZ Quelles technologies se cachent derrière ces photos surprenantes ?

1 A. Une image fractale B. Une simulation de l’échauffement de fibres optiques C. Une image par résonance magnétique d’un cœur de porc

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A. L’étirement d’une goutte d’eau B. Un foret pour des opérations de micro-usinage C. L’extraction d’une fibre de nanotube de carbone.

A. Un robot araignée B. Un capteur de maturité pour les fruits et légumes C. Une bague en or intégrant des microphones

SOLUTIONS : 1-C ; 2-C ; 3-B FRAUNHOFER / D.R.

RÉPONSE de l’énigme du n° 913, « Trois hommes et des courriers » c Pierre ne peut livrer « un objet de plus » que s’il livre les deux paquets et il va soit à Vincennes soit à Paris. Jean, « moins encombré que Luc », porte la lettre, ce qui laisse le paquet seul à Luc. On a donc Pierre = 2 paquets, Jean = lettre, Luc = 1 paquet.

Puisque ni Jean ni Luc ne sont en voiture, Pierre = voiture et, n’allant pas à Vincennes, va à Paris. Puisque Luc = Créteil, Jean = Vincennes. Il reste que Jean (qui livre la lettre) ne se déplace pas en scooter. Il est donc en mobylette et Luc en scooter.

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MISE À NU

Découvrez le prochain colosse des airs du leader mondial Vestas.

Elles poussent partout. Parmi les énergies renouvelables, les éoliennes terrestres de grande puissance sont les premières arrivées à maturité. Leur défi ? Fournir de l’électricité de manière continue à partir d’une ressource intermittente.

ÉOLIENNES, MOULINS À VENT DES TEMPS MODERNES ccFICHE TECHNIQUE

Puissance : supérieure à 2 MW. Dimensions : un mât de 80 à 120 m de haut, des pales formant un diamètre de 80 à 110 m. Masse : jusqu’à 7 t pour une pale, 70 t pour la nacelle et 225 t pour le mât. Fondation : jusqu’à 420 m3 de béton. Durée de vie : 120 000 heures, sur une durée de vingt ans.

LES PALES SONT EN FIBRE DE VERRE OU DE CARBONE Elles transforment l’énergie cinétique du vent en un couple mécanique. Pour démarrer, le vent doit au minimum souffler à 10 km/h, mais la vitesse optimale est de 50 km/h. Un nombre impair de pales garantit la stabilité de l’éolienne.

LE ROTOR ENTRAÎNE UN ARBRE “LENT” ENTRE 15 ET 20 TOURS/MINUTE Un multiplicateur élève la vitesse à plus de 1 500 tours/min. En sortie, l’arbre “rapide” est relié à une génératrice, souvent asynchrone, qui produit un courant alternatif (généralement triphasé) à basse tension (jusqu’à 700 V).

LE CONTRÔLE DES ÉOLIENNES EST HAUTEMENT STRATÉGIQUE La hausse des rendements passe par le suivi de plusieurs centaines de paramètres : température, pression, orientation des pales, vitesses du vent, et de rotation du rotor, tension et intensité électriques… Les systèmes de contrôle-commande se multiplient : au pied du mât, dans la nacelle, dans le moyeu du rotor… La température de la génératrice est régulée par un échangeur de chaleur à air ou à eau.

KENERSYS

LE COURANT ÉLECTRIQUE EST FILTRÉ GRÂCE À L’ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE (inductances, condensateurs…) pour compenser les variations du vent. Situé à l’intérieur du mât ou à proximité, un transformateur élève la tension aux conditions du réseau (20 kV, 50 Hz).

UN SYSTÈME DE FREINAGE PROTÈGE DE LA SURVITESSE Il doit stopper l’éolienne en cas de défaillance de l’un des principaux composants, comme la génératrice, ou quand la vitesse du vent dépasse 90 km/h. Le freinage aérodynamique consiste à pivoter les pales de 90° autour de leur axe longitudinal. Un frein mécanique est utilisé en complément.

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