LES DÉFIS
www.industrie-technologies.com TECHNOLOGIQUES
N°915ccOcTOBRe 2009 - 11
DE LA VOITURE ÉLECTRIQUE, EN VIDÉOS ET EN IMAGES
VoitUre ÉleCtriQUe
toUt reste À inVenter ccpaGe 28
portrait ccpaGe 82
guide d’achat ccpaGe 57
L’ingénieur qui met les célibataires en réseau
12 machines qui savent tout usiner
MARC SIMONCINI, pdg-fondateur de meetic
notre sélection de 250 000 à 2,5 millions d’euros
Vous voyez une coccinelle ? Nous y voyons aussi un défi pour que le respect de l’environnement bénéficie aux industriels. Aujourd’hui 85 % des industriels considèrent le respect de l’environnement comme un défi majeur. Ils se mobilisent pour économiser les ressources naturelles, réduire les émissions de gaz à effet de serre, recycler les eaux usées et les déchets. Veolia Environnement aide les industriels à concilier performance économique et respect de l’environnement.
L’environnement est un défi industriel.
veolia.com
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edito
La voiture qui fait pschitt
B. LEVY POUR IT
Drôle d’histoire que celle de la voiture électrique. C’est celle d’une éternelle émergence. Depuis cent cinquante ans, tous les vingt ans, ses promoteurs nous promettent l’avènement de cette technologie moins bruyante et plus propre que nos automobiles à moteur thermique… Les prévisions se succèdent, optimistes, et puis elles font pschitt ! La réalité reprend ses droits. Et les handicaps, masqués jusque-là par l’enthousiasme débordant de la communauté de l’électrique, douchent toute ambition. L’autonomie limitée, des batteries coûteuses et pas très écologiques, leur coût prohibitif condamnent les voitures “zéro émission” à rester au stade de la présérie. La voiture électrique échappera-t-elle, cette fois-ci, à sa ccthibaUt de Jaegher malédiction ? La conscience environnementale accrue rédacteur en cHeF tdejaegher@industrie-technologie.com des automobilistes que nous sommes nous incitera-telle à faire le deuil de nos automobiles traditionnelles ? Accepterons-nous de délaisser nos étonnants moteurs thermiques qui nous permettent, avec 60 La voiture électrique litres d’essence, de traverser la France sans échappera-t-elle nous arrêter ? Peut-être. à la malédiction Renault y croit en tout cas. La marque au qui la frappe depuis losange a tellement foi dans le véhicule éleccent cinquante ans ? trique qu’elle a décidé – à l’inverse de tous ses concurrents – de faire l’impasse sur les hybrides, ces voitures qui combinent moteur électrique et moteur thermique. Elle aurait investi des milliards d’euros et mobilisé 2 000 ingénieurs pour réussir cette rupture technologique. Coup de poker ou coup de maître, sa stratégie est risquée. Car, comme le montre notre dossier page 28, pour rendre l’usage d’une voiture électrique acceptable aux automobilistes en termes de coût et d’autonomie, il faudra développer bien plus que de la pédagogie. cm
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www.industrie-technologies.com
sommaire
tendances
en couverture cinq défis technologiques
Métaux rares
La pénurie menace l’innovation
pour électriser les moteurs
cc PAGe 10
cc PAGe 30
Mesure
infographie
La fibre optique devient alarme anti-intrusion
Le match thermique contre électrique
cc PAGe 14
cc PAGe 34
inforMatique
interview
Le Japon intensifie sa puissance de calcul
La Mini-E en éclaireur pour BMW
cc PAGe 15
Peter Krams, chef de projet chez BMW
production
cc PAGe 35
L’irrésistible ascension des robots
Batterie
cc PAGe 16
Le réservoir de demain est encore dans les labos
le kiosque cc PAGe 17
cc PAGe 36
Bilan carBone
autoMoBile
Le road book écolo de la voiture électrique
Valeo en quête de moteurs hybrides low cost cc PAGe 18
cc PAGe 40
inforMatique
voiture électrique
Des ordinateurs sans ventilateur
Notre enquête continue sur Internet
cc PAGe 19
cc PAGe 42
Matériaux
La structure moléculaire du ciment enfin dévoilée cc PAGe 20
énergie
Nissan recharge ses voitures sans fil
cc PAGe 21
le BaroMètre cc PAGe 22
électronique
La vidéo 3D investit le salon
cc PAGe 24
l’agenda cc PAGe 25
Voiture électrique: tout reste à inventer
Si la voiture électrique roule depuis le XIXe siècle, elle ne s’est jamais imposée sur nos routes, essentiellement à cause d’une autonomie trop limitée. Industrie et Technologies a levé le capot des projets en cours pour identifier tous les défis technologiques à relever. Notre certitude : il faudra s’affranchir des frontières traditionnelles de l’automobile. ccpaGe 28
la pHoto-tecH Cinquante neutrinos, particules invisibles, sont pistés chaque jour près de la centrale de Chooz. cc PAGe 44
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N°915ccOCTOBRE 2009
sommaire
eXpériences
produits guide d’achat
12 machines d’usinage multifonctions cc PAGe 60
nouveautés
parcours les 3 diMensions de
Marc Simoncini
PDG-fondateur de Meetic cc PAGe 82
caMpus
Notre sélection de produits classés en 11 secteurs de référence Composants mécaniques cc PAGe 66
Apprentissage
Les industriels en raffolent cc PAGe 85
fiche Métier
Ingénieur réseau cc PAGe 88
électronique
cc PAGe 68
électrotechnique cc PAGe 70
enquête
Traçabilité : identifiez la techno qui vous sied cc PAGe 48
cas d’entreprise
Production
Alstom assemble ses locos comme des Lego cc PAGe 52
cas d’entreprise
Ingénierie
PSA développe ses lignes sur le terrain cc PAGe 53
pandéMie
Les mesures à prendre… et à conserver
cc Page 54
fiche Méthode
équipement de production
intelliGences
cc PAGe 72
déBat
Déchets nucléaires : la bombe à retardement
Mesure
cc PAGe 73
cc PAGe 90
Matériel informatique cc PAGe 74
paroles d’auteur
Et maintenant, la lecture augmentée
Logiciels
cc PAGe 75
Télécoms
cc PAGe 93
emballage / logistique
« Le monde du sans-fil recèle encore plein de mystères » Selina Lo
cc PAGe 76
rencontre
cc PAGe 77
BTP
cc PAGe 78
PDG de Ruckus Wireless
Chimie-matériaux
cc PAGe 94
cc PAGe 79
les Jeux
Le SMED pour changer d’outil en une minute
L’énigme
L’implacable stratégie du calendrier
cc Page 57
cc PAGe 97
Ce Numéro Comporte : uN eNCart aboNNemeNtS broChé de 4 pageS eNtre leS pageS 2 et 99 uN eNCart broChé CeNtral de 16 pageS folIoté eN romaIN : CahIer SéCurIté
Mise À nu CrédItS photoS Couverture et SommaIre : reNault ; KuKa ; Cea ;t. gogNy ; l. pereNom ; p. guIttet ; d.r.
DC30, l’aspirateur subsonique cc PAGe 98
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10, place du général de Gaulle-La croix de Berny 92768 Antony Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50
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Ensmic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Esim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Eurecat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Europ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Eurostat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 ccF-G Fastnet Invest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Fiat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 France Culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Fujitsu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Galia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Geenov. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 GMI AERO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Groupe F . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 GS Yusa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 ccH-i Hitachi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Icam. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 IEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 iFrance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Inra. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Inrets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Inserm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Institut Max Planck. . . . . . . . . . . 17 institut Meridian International . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Institut Pike research . . . . . . 30 Intelligences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iSuppli. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 cck-l Kuka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Laboratoire de réactivité et chimie des solides d’Amiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Landanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 ccM Makino . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Mandelli. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Manutan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Marks and Spencer . . . . . . . . . . . 48 Match . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Matec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Mazak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 McKinsey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 22 MCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Meetic. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Mes-Dea . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Michelin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Microsoft International . . 93 Missler Software. . . . . . . . . . . . . . . . . 60 MIT. . . . . . . . . . . . . . . 8, 17, 18, 20, 21 Mitsubishi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 36 ccN National Institue of Advanced Industrial Science and Technology. 14 Nissan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 30, 36 Nodier Emag . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
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ccO-P Orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Panasonic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 36 Peugeot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Pilkington. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Powersat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 PSA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 18, 53 ccR Realmeca. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Recupyl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Renault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 30 Renault Trucks. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Rio Tinto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Roland Berger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Ruckus Wireless . . . . . . . . . . . . . . . . 94 ccs Saft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Sagem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Saint-Gobain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Sanofi Aventis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Sanyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 SB-limotive. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 SDS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Sescoi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Sharp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Shell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Showa Aircraft Industry . 21 Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Siemens Nokia Networks. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Sion Power . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 SNCF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Snitem. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Sorhea. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Space Energy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Spring . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 SQM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 STMicroelectronics . . . . . . . . . . . . 17 STO. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Strate College . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Symop . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 ccT-u Tanaka Chemical . . . . . . . . . . . . . . . 14 Telecom ParisTech . . . . . . . . . . . . . 87 Telindus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Thermacore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Toshiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Toyota . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 19 U.S. Geological Survey . . . . . 36 UIMM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 ccV-W Valeo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 30 Valessentia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 VDI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Vivendi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Watteco. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 ccZ Zalmeca . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Paul Boursier rÉdaCtion Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (9483) Conseil éditorial Fabrice Frossard (9452) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (9424) Rédacteurs en chef adjoints ridha loukil (9480) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électroniqu, propriété industrielle, informatique) Jean-François prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre web) Rédacteurs muriel royer de véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) thomas blosseville (9481) (Energie, environnement) Jessy picard (9443) (technologies de la production) didier ragu (9435) (Nouveaux produits) ont CollaborÉ À Ce nUMÉro Christophe Bys, Mathilde Fontez, Christian Guyard, Anne Orliac, Philippe Pélaprat et Mirel Scherer. rÉalisation Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Conception graphique Rampazzo & Associés CoMMerCial Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (9472) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (9359) Directeur de clientèle Eric Talley (9578) Chef de publicité Farah El Makki (9361) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Rhône-Alpes Bernard Gillet (04-72-84-27-53) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MarKeting Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) Responsable marketing Damien Delhomme (9786) annonCes ClassÉes Directeur général Pierre-Dominique Lucas (9403) Assistante Catherine Bénézit (9412) ConFÉrenCes-eVÉneMents Directrice Anne-Carole Barbarin (9290) adMinistration-gestion Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Odile Giraud (9744) Directeur des ressources humaines Frédéric Sibille (9444) Fabrication Benoit Carlier (responsable) (9314) teChniQUe-ProdUCtion Informatique Philippe Bobo (01-46-99-24-37) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (9416) diFFUsion-abonneMents-editions Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) Directrice des abonnements Patricia Rosso (9788)Directrice des éditions Annie Zaratti (9774) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Service Clients (9292) tariFs abonneMents France (tva 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros ttc Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC
Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Paris 309.395.820. 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka
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Suivez les coups de cœur de Réagissez à notre bloc-notes en écrivant à redaction@industrie- Fabrice Frossard sur http:// twitter.com/FabriceFrossard technologies.com
le bloC-notes de la rÉdaCtion
internationale vise à lancer des centrales solaires en orbite autour de la Terre. Ce défi fou ambitionne decapterlesrayonsdu soleil 24 heures sur 24 depuis l’espace pour transmettrecetteénergie par micro-ondes jusqu’au sol terrestre et la convertir en électricité. Le Pentagone Les centrales solaires arriverontprend également part elles à faire de l’ombre au pétrole ? à ce combat : l’armée américaine espère alimenter les troupes américaines en énergie par ce biais pour se passer de pétrole. Pour l’instant, on estime à dix milliards de dollars l’envoi dans l’espace d’une station solaire expérimentale de 10 MW. Pour éviter d’avoir à bâtir une immense centrale dans le vide, Powersat privilégie un réseau de centaines de satellites propulsés par énergie solaire. Reste à chiffrer les coûts de fabrication et de maintenance d’une armée de satellites situés à 36 000 kilomètres d’altitude. cm
Carton
roUge
AU ROI DE L’INAUGURATION
L’industriel breton Vincent Bolloré n’en finit pas de lancer en grande pompe sa production de batteries lithium-polymère dans son usine d’Ergué-Gabéric, près de Quimper. Après avoir inauguré ce site une première fois le 24 janvier 2008, il vient de récidiver fin septembre. En attendant, sa voiture électrique, la Blue Car, peine à sortir des cartons…
FÉliCitations… À l’inventeur
du désormais fameux Ebly, le blé dur précuit qui a su croquer une partie du marché du riz. Joël Abécassis, chercheur à
l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Montpellier, a reçu le 22 septembre le laurier de l’Inra Joël Abécassis dans la catégorie “ingénieur”. Les technologies Que ses idées germent ! de transformation des céréales n’ont plus de secret pour ce diplômé de l’Ecole nationale supérieure de meunerie et des industries céréalières (Ensmic)… dont les bonnes idées ont toujours germé en réponse aux besoins de la filière agro. cm
MiraCle ? Vingt-trois ans après l’explosion du réacteur nucléaire ukrainien, des plants de soja se seraient adaptés à la radioactivité des sols autour de Tchernobyl. Selon l’Académie des sciences
slovaque, qui a mené l’étude, ils ont augmenté de 30 % la production d’une protéine les protégeant contre les radiations. La radioactivité, nouvelle source de biodiversité ? cm
deUdeUChe. Si je vous dis “voiture hybride”, vous pensez Prius. Si je vous dis “haut de gamme”, vous pensez
voiture allemande. Si j’ajoute “cible féminine”, vous vous tournez vers la Fiat 500 ou la Mini… et si je conclus en parlant d’un double chevron sur la calandre, là, vous êtes sec. Quelle voiture Citroën a-t-il bien pu concevoir qui correspondrait à ce portrait-robot? Réponse: la Révolte alias la nouvelle 2CV! Non, vous ne rêvez pas, la marque du groupe PSA envisage bien de ressusciter la “très petite voiture”, ancêtre des voitures low cost, en la détournant complètement. La Révolte affiche un look ravageur de 2CV agressive et un intérieur en velours rouge lui donnant un côté glamour. Objectif: en faire une voiture de luxe pour une clientèle féminine. Le succès de la Fiat 500 et de la Mini a inspiré le double chevron. cm
La Révolte? Une « 2CV » hybride pour dames bling-bling.
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PSA ; C. SLAGMULDER / INRA ;D.R.
star Wars. Une bataille technologique digne de la Guerre des étoiles est déclenchée entre le suisse Space Energy, l’américain Powersat et le japonais Mitsubishi… Cette lutte
la PensÉe dU Mois Il y a trois manières de se ruiner : le jeu, les femmes et les ingénieurs. Les deux premières sont les plus agréables, la troisième est la plus sûre. Alphonse de Rotschild, banquier du XIXe siècle
Web
REVUE Mon Œil ! Elle s’est mis une dent
dans l’œil et a recouvré la vue. Oui, vous avez bien lu,
Une dent à l’œil ?
ce miracle vient d’être réalisé par les médecins d’une patiente américaine aveugle. La dent percée, utilisée dans le cas de rejets des cornées artificielles, a pu être implantée chez cette patiente dont le nerf optique et la structure interne de l’œil étaient restés sains. L’ostéo-odonto-kératoprothèse, nouvelle discipline médicale, vient ainsi de voir le jour! cm
siMCitY.
Twit et gazouillis
Plusieurs approches de Twitter sont possibles. La première, c’est considérer comme inutile et chronophage l’envoi ou la réception de micromessages de 140 caractères. Et juger futile la pseudo-conversation en haïkus avec de parfaits inconnus. Une autre approche est d’adhérer avec enthousiasme à l’échange de ces SMS du Net qui donnent de multiples possibilités de découvertes, de conversations, voire de commerce pour un site ou une entreprise.
L’exposition universelle de Shanghai 2010 s’affichera en 3D grâce à la technologie 3DVia de Dassault Systèmes.
AFP ; D.R.
cc FabriCe Frossard
Via le site www.expo.cn, les visiteurs virtuels pourront ainsi parcourir à distance l’ensemble du site (5 km2) de l’expo, se déplacer en toute liberté d’un pavillon à l’autre grâce à quelques clics de souris, participer à toutes sortes d’activités interactives réalistes en 3D et assister, quand ils le souhaitent, à la diffusion en ligne des différentes manifestations organisées sur le site physique de l’événement. Plus de 100 millions de visiteurs du monde entier sont attendus à Shanghai. Cette version virtuelle évitera donc aux agoraphobes de se faire marcher sur les pieds. cm
dÉCoinCÉ. Internet,
les innovations peuvent lui dire merci !
C’est en tout cas ce que pensent les membres de la faculté de gestion du MIT dans un article publié en partenariat avec le Wall Street Journal. Le World Wide Web aurait, selon eux, totalement décomplexé les ingénieurs R & D des entreprises dans le développement de leurs nouveaux produits. En rendant rapides et économiques les tests de mise sur le marché de leurs innovations, Internet les inciterait à proposer encore plus de projets. cm
En France, Renault et Peugeot n’hésitent pas à relayer en direct leur actualité sur les salons, Toyota (http://twitter.com/Toyota) a sponsorisé des événements, etc. Pour suivre une entreprise, n’hésitez pas à jeter un œil sur l’annuaire dédié de Twitter : http://blog.fluentsimplicity.com/twitter-brand-index/ ou sur l’annuaire français http://twitts.fr/. Pour ne pas faire n’importe quoi, reportez-vous à ce guide du débutant http://bit.ly/22iwu8, et pour les entreprises à celui des bonnes pratiques, http://bit. ly/ONFHj. Si vous voulez suivre ce que l’on dit de votre entreprise ou sur vous (la fameuse et très en vogue « e-réputation »), vous pouvez utiliser le moteur de recherche topsy.com, qui traquera le mot clé dans tous les twits en circulation. Autre option, créer votre propre flux permanent de veille depuis le site http:// citizennet.com/. En filtrant le type d’informations recherchées, citizennet.com remonte sous forme de flux tous les messages pertinents à l’aide de mots clés. Plus classique, la recherche d’une personne ou d’un thème se fera à la source depuis l’annuaire de Twitter : http://twitdir.com/. Bientôt, une analyse en temps réel de l’information sera possible via le service http://www. insttant.com/, qui, comme son nom l’indique, fournit des statistiques et des tendances sur les conversations en cours.
ffrossard@industrie-technologies.fr
OCTOBRE 2009ccN°915
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tendances
Marqueur de Maturité it
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.
métaux rares La pénurie menace l’innovation Rares et inégalement répartis selon les pays, certains des métaux utilisés dans des domaines aussi variés que l’électronique, l’aéronautique, les télécoms ou encore l’éclairage sont périodiquement sujets à de fortes tensions. Une véritable problématique industrielle lorsque la ressource est limitée et que les alternatives manquent… Tour d’horizon des stratégies envisageables pour anticiper ce risque.
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et trouver des solutions de substitution. Toutes ces démarches ne sont pas à la portée des industriels. Reste qu’ils ont tout intérêt à se préoccuper de la question. Industrie et Technologies a dressé pour vous un panorama des principaux produits concernés… et identifié les stratégies qui peuvent être imaginées pour contourner cet obstacle. cm
ccMÉTAUX À SURVEILLER
Le rhénium, l’hafnium, le scandium, le ruthénium, le niobium, le tungstène, le molybdène, le chrome, le tantale et le titane
ccÀ QUOI ÇA SERT ?
À réaliser des superalliages à base nickel. Ces éléments, utilisés à quelques pour-cent pour des aubes ou des disques dans les parties chaudes des réacteurs, permettent notamment d’assurer la tenue en température, par exemple en stabilisant une solution solide ou encore en créant des composés définis pour bloquer les joints de grains et en évitant le grossissement des grains.
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
Le rhénium, un sous-produit du molybdène lui-même compagnon du cuivre, dont la production mondiale ne dépasse pas les 50 tonnes par an, est extrêmement coûteux : autour de 10 000 dollars le kg. Ces dernières années, le cours du tantale a flambé du fait de la demande pour les circuits intégrés des téléphones portables.
cc cHRisTiAN GuYARD redaction@industrie-technologies.com
téléphones portables ccMÉTAUX À SURVEILLER
Le tantale ccÀ QUOI ÇA SERT ?
Cet élément s’avère indispensable pour la fabrication des circuits intégrés des téléphones portables.
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
Son cours augmente avec les volumes des ventes de ces appareils et un approvisionnement aléatoire, cet élément faisant l’objet de trafics notamment en Afrique.
ccUNE PISTE POUR Y REMÉDIER
Entrer dans une logique de récupération secondaire, c’est-à-dire exploiter de nouvelles ressources minérales à faible teneur en tantale, mais exploitée d’abord pour un autre composé. D’après le BRGM, à moyen terme, de nouveaux types de gisements exploités (pegmatites, gisements granitoïdes) pourraient éviter des crises conjoncturelles et stabiliser les cours. D.R.
ls s’appellent indium, gallium, tantale… Peu connus du grand public, ces métaux s’avèrent pourtant cruciaux pour la confection de biens aussi demandés que les téléviseurs à écran plat, les téléphones portables ou encore les diodes blanches. Peu abondants dans la croûte terrestre, ces éléments sont, de plus, inégalement répartis. Ainsi, de récents échos selon lesquels la Chine envisagerait de limiter ses exportations de minerais ont fait frémir toute la planète high tech, tant l’ex-empire du Milieu se trouve, du fait des ressources de son sous-sol, en situation de quasi-monopole pour certains éléments chimiques indispensables à l’industrie électronique. D’autres événements peuvent conduire à tirer la sonnette d’alarme. « Les crises sur ces éléments sont conjoncturelles (défaillance d’un producteur, catastrophe ou accident majeur) ou structurelles par une demande massive et rapide couplée à l’incapacité à répondre par le manque d’investissement de production ou par la dépendance de production », analyse Christian Hocquard, économiste au service ressources minérales du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM). Comment anticiper ce risque? Le rapport établi en 2008 par une association d’ingénieurs allemands, le Verein Deutscher Ingenieure (VDI), esquisse quatre pistes: développer de nouveaux gisements, accroître l’efficacité de la ressource, développer des matières premières secondaires (recyclage),
réacteurs d’avion
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éclairage
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ccMÉTAUX À SURVEILLER
Le gallium et l’indium
ccÀ QUOI ÇA SERT ?
Avec la disparition programmée des lampes à incandescence en Europe, un nouveau marché va émerger : celui des diodes blanches, basées sur des composants types nitrure de gallium et d’indium.
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
L’indium est déjà très demandé pour la fabrication d’écrans plats : les deux tiers de la production mondiale (soit plus de 400 tonnes) sont consommés par la production d’ITO. Or la demande en écrans plats ne cesse de croître ainsi que… la taille de ces écrans.
Résultat : dans les superalliages où il entre à hauteur de 6 % en masse, il représente 80 % du prix ! ccUNE PISTE POUR Y REMÉDIER
Elle reste à trouver. Récupérer ces métaux, qui ne représentent qu’un maigre pourcentage de l’alliage serait trop coûteux.
ccUNE PISTE POUR Y REMÉDIER
Dans le cadre du projet Luminosurf, le CEA Léti travaille à la mise au point de nanoluminophores faisant appel à éléments chimiques rares capables d’émettre de la lumière dans des longueurs d’onde ajustables ; des encres fluorescentes sont également en développement.
télécoms ccMÉTAUX À SURVEILLER
Le germanium
ccÀ QUOI ÇA SERT ?
Le germanium est utilisé dans la fabrication des fibres optiques et de composants et circuits spécifiques pour générer les ondes dans le cadre d’applications Wi-Fi, sous forme d’alliages silicium-germanium.
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
Sous-produit du zinc, le germanium a un approvisionnement qui dépend intimement de celui de ce métal.
ccUNE PISTE POUR Y REMÉDIER
D.R.
L’électronique moléculaire, qui consiste à confier à des molécules organiques les fonctions de commutation, pourrait s’avérer une alternative efficace… à long terme.
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Batteries lithium-ion ccMÉTAUX À SURVEILLER
Le lithium, le cobalt et le gallium ccÀ QUOI ÇA SERT ?
Le lithium et le cobalt sont indispensables à la confection des batteries lithium-ion, omniprésentes dans les appareils high tech.
Piles à combustible ccMÉTAUX À SURVEILLER
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
Le platine
Le cobalt est rare dans la croûte terrestre. Le lithium devient un enjeu planétaire avec le développement attendu des batteries lithium et des voitures électriques: entre 2003 et 2008, son prix est ainsi passé de 350 dollars/t à près de 3000 dollars/t, avant de redescendre avec la crise.
ccUNE PISTE POUR Y REMÉDIER
ccÀ QUOI ÇA SERT ?
Il sert de catalyseur.
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
Dans le cadre du programme européen Bashycat, le spécialiste du recyclage des piles AFE Valdi, le régénérateur de catalyseurs Eurecat et la société L’Electrolyse ont mis au point un procédé de récupération des métaux contenus dans les catalyseurs de pétrochimie qui ne sont plus régénérables. Un procédé qui permet le recyclage matière, mais aussi la dépollution, en évitant de disperser ou de mettre en centre de déchets des composés toxiques. Les métaux récupérés, dont le cobalt, sont valorisés en métallurgie. Du côté du lithium, seule la collecte des batteries semble prometteuse.
écrans plats Lcd ccMÉTAUX À SURVEILLER
L’indium ccÀ QUOI ÇA SERT ?
À fabriquer la mince couche ITO (oxyde d’indium et d’étain), qui joue le rôle d’électrode.
Déjà utilisé à hauteur de 3 g par pot catalytique, le platine se négocie autour de 1 200 dollars l’once (soit environ 30 euros le gramme) et est soumis à la spéculation. La production actuelle, de l’ordre de 150 tonnes par an, suffirait tout juste, en 2020 à équiper 10 millions de voitures si la pile à combustible se généralisait dans les véhicules particuliers, en supposant qu’on parvienne à une technologie ne requérant que 15 grammes de platine par voiture, comme l’espère le ministère américain de l’Énergie.
ccUNE PISTE POUR Y REMÉDIER
Le recyclage est déjà une réalité industrielle. Autre piste : le remplacer en partie par du palladium… aussi rare, mais périodiquement moins cher, le jeu de l’offre et de la demande produisant des tensions alternées sur les prix de ces deux métaux. Dernière possibilité : l’optimisation. Objectif : que chaque gramme présente la surface la plus grande possible, la catalyse n’ayant lieu qu’en surface. Le CEA est ainsi parvenu, en travaillant sur les modes de dépôts en couche mince et par l’approche nanotechnologique, à un rapport de 0,2 mg/cm2, contre 0,6 jusqu’à présent.
ccOÙ EST LE PROBLÈME ?
Rare dans la croûte terrestre, l’indium est extrait de mines de zinc. Sa production mondiale totale ne dépasse guère 400 tonnes par an.
L’une des voies consisterait à privilégier les technologies ne requérant pas d’indium, comme les écrans plats au plasma ou des écrans basés sur des microlasers, en développement. Reste que dans un contexte concurrentiel, le rendu des couleurs prime sur l’anticipation d’une éventuelle pénurie… Ainsi, les écrans Oled qui arrivent sur le marché utilisent aussi l’indium. Autre moyen de limiter la flambée des prix : le recyclage. Une possibilité qui émerge depuis la directive D3E instaurant la collecte sélective. Les procédés de récupération de l’indium sont à l’étude dans les laboratoires : Sharp collabore notamment sur le sujet avec l’Université de Tokyo.
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Énergie Des batteries lithium sans cobalt
Des chercheurs japonais du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology, en collaboration avec le chimiste Tanaka Chemical, ont mis au point deux matériaux à base de fer, de nickel et de manganèse, susceptibles de remplacer le cobalt dans la cathode des batteries Li-ion. L’intérêt ? Ces composés sont plus courants et moins chers que le cobalt. Les performances restent proches de celles des batteries actuelles. L’industrialisation pourrait débuter en 2010. cm
Mesure La fibre optique devient alarme anti-intrusion On connaissait la fibre optique comme média de transmission de données. Voilà qu’elle s’impose comme détecteur de choc !
Le spécialiste français de la protection périmétrique Sorhea utilise cette technologie dans son système anti-intrusion Aquila. Outre sa grande vitesse de transmission, la fibre présente en effet la propriété d’être sensible aux vibrations. Le moindre choc contre un mur ou un bardage perturbe le signal lumineux transmis. Il suffit donc d’analyser ces déformations pour détecter les tentatives d’intrusion violente par découpage, arrachement, perforation ou voiture bélier. Par rapport aux systèmes traditionnels à base de détecteurs microphoniques ou sismiques, la fibre présente l’intérêt d’être insensible aux champs électromagnétiques, souvent source de fausses alarmes. Plus de problème donc sur les
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sites sensibles équipés de ventilateurs, transformateurs et autres matériels électriques émetteurs d’ondes. Selon Maxime Fournet, chef produit chez Sorhea, elle offre également l’avantage de la simplicité d’installation : « Un rouleau Grâce à la fibre de 200 mètres de fibre optique, le détecteur optique à dérouler de Sorhea est sensible autour des murs à l’in- à la moindre vibration. térieur du bâtiment à protéger tient dans la paume de la main. » Le système Aquila est destiné à la protection des entrepôts pour le même prix que les systèmes traditionnels. cm PRODUCTION
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Informatique Le Japon intensifie sa puissance de calcul Alors que les trois supercalculateurs les plus puissants actuellement en service affichent une puissance de 1 petaflops (1015 opérations en virgule flottante par seconde), le Japon se prépare à tester un système de 10 petaflops. Deux industriels
nippons participent au projet : Fujitsu pour la partie calcul et Hitachi pour la partie stockage. L’architecture hybride de départ associant des unités de calcul vectoriel à des unités de calcul scalaire est finalement abandonnée au profit d’une architecture 100 % scalaire. La mise en service est programmée pour 2010-2011. Le Japon, qui a dominé le monde entre 2001 et 2004 avec son supercalculateur Earth Simulator de 40 téraflops, espère ainsi retrouver son leadership dans le calcul intensif. Un leadership perdu ces dernières années au profit des États-Unis. cm
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Informatique Les disques durs gonflent leur densité
Une densité
La course à la densité de 528,5 Gbits par pouce carré dans les disques durs pour le Toshiba ne se dément pas. Toshiba MK6465GSX. et Western Digital viennent de lancer des disques durs d’une capacité de 640 Go sur deux plateaux de 2,5 pouces. Les disques durs disponibles jusqu’ici dans ce format se limitaient à 500 Go. La densité de stockage grimpe ainsi de 30 % pour atteindre le record de 528,5 Gbits par pouce carré. Il devient possible de disposer sur PC portable d’une capacité de stockage de 1 280 Go ! cm
Énergie Électroménager et médical au régime
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Baisser la consommation électrique de l’électroménager et des équipements médicaux d’au moins 25% en 2012: telle est la finalité du projet de recherche européen SmartPM. Avec 20 millions d’euros, dont 3,3 millions d’euros de financement européen, il associe 18 partenaires dont GE Vingmed Ultrasoud, Philips, Infineon Technologies, Kontron, STMicroelectronics et Thales.
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Consultez le rapport complet sur l’avenir de la robotique
Production L’irrésistible ascension des robots
l a fallu une quarantaine d’années aux robots pour investir les usines. En faudra-t-il autant aux robots de demain pour s’imposer dans les services ? Rassemblés en juin dernier par la Commission européenne à Bruxelles (Belgique), les experts de 130 organisations européennes de robotique qui ont réalisé l’étude « La vision de la robotique en 2020 et après » sont plus optimistes. Pour Horst Kayser, président de l’European Robotics Technology Platform (Europ) et ancien PDG de Kuka, « il ne fait pas de doute que le marché de robots de service, professionnels et domestiques, sera le principal débouché demain».
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Simple à installer et toujours plus intelligent
Cela dit, le robot industriel n’est pas menacé d’extinction. Au contraire. Le manque de main-d’œuvre provoqué dans les pays européens par le vieillissement de la population obligera les entreprises industrielles à faire de plus en plus appel à des robots. « Pour donner une idée du niveau de cette pénurie, selon les prévisions du cabinet McKinsey, il manquera en 2020 en Allemagne quelque 6 millions de travailleurs. Sans parler de la pression incessante sur les
entreprises pour accroître leur productivité… », remarque l’expert. La croissance du marché des robots de service sera cependant exponentielle: selon les prévisions des spécialistes, ils passeront de 7 millions aujourd’hui à 18 millions en 2011. Ces “assistants”, à vocation domestique ou professionnelle, impliqueront sans doute d’autres scénarios d’utilisation que ceux habituels et des solutions technologiques nouvelles seront nécessaires pour accomplir ces tâches en toute sécurité. Selon les auteurs de l’étude, des capteurs basés sur la sécurité physique verront le jour dès l’année prochaine, ainsi que les approches multiredondantes. Tout comme la logique formelle, qui améliorera le dialo-
Europ conçoit le robot de demain Créée en 2005, l’European Robotics Technology Platform (Europ) est une organisation européenne comportant 105 membres de 23 pays, des fabricants de robots et de composants d’automatismes ainsi que des laboratoires de recherche. Son objectif est de renforcer la compétitivité de l’industrie robotique européenne en améliorant la qualité de la recherche dans ce domaine. Elle fait partie des plates-formes technologiques européennes aidées par la Commission européenne.
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UN ROBOT DE SERVICE ULTRALÉGER Le robot 7 axes LWR (pour Light Weight Robot ou robot léger) imaginé par Kuka préfigure l’avenir: il ne pèse que 15 kg et peut déplacer des charges de 7 kg. Doté de capteurs d’efforts dans chaque élément de liaison entre les différents bras, ce robot se programme tout simplement à la main en lui faisant suivre la trajectoire désirée.
gue homme-machine. Il faudra également, développer à moyen terme (vers 2015) pour la robotique coopérative, des systèmes de contrôle distribués et des systèmes de communication individuels entre les acteurs. La communication sera de plus en plus du type temps réel grâce aux transferts de technologies utilisées dans l’aéronautique ou l’électronique. Les nouveaux protocoles logiciels utiliseront les modèles ontologiques, logiques, géométriques ou probabilistes… « Une chose est sûre : les robots du futur devront être plus intelligents, capables de prendre en compte leur environnement pour devenir les plus autonomes possible, pense Horst Kayser. Ils seront impérativement plus simples à installer, à programmer et à exploiter pour pouvoir s’adapter à la fabrication flexible en petite série. Ou pour produire des produits personnalisés à grande cadence. » Mais il ne faut pas s’y méprendre. Le robot, aussi intelligent soit-il, ne restera que le subordonné de l’homme. cm cc MiRel scHeReR mscherer@industrie-technologies.com
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Plus intelligents et plus autonomes, les automates vont prendre une place grandissante dans notre quotidien. Après avoir envahi les usines, ils devraient s’attaquer aux services. C’est en tout cas ce que promet une étude récente de la Commission européenne sur le sujet.
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Électronique Des microcontrôleurs hypersobres
STMicroelectronics lance la production en volume des microcontrôleurs 8 bits à ultrabasse consommation. Grâce à sa plate-forme technologique à 130 nm, il ne brûle que 150 µA/MHz. Déclinée en 26 références et 3 gammes, cette famille de puces devrait aider les ingénieurs à améliorer les performances des appareils portables et à se conformer aux initiatives en faveur des économies d’énergie telles que le programme Energy Star.
Mesure Un capteur ultraplat
le Kiosque q Presse Les créatures quantiques des labos L’étrange propriété des objets quantiques
leur permettant d’être simultanément dans plusieurs états (le fameux principe de superposition) n’est peut-être pas réservée aux ions, électrons, photons, atomes et molécules, relate un article du New Scientist. Le magazine se fait l’écho de la proposition de scientifiques de l’Institut Max Planck, qui envisagent la possibilité pour des animaux de petite taille de présenter deux états. Les chercheurs proposent une technique pour tester leur hypothèse sur le virus de la grippe en le plaçant à l’intersection de deux faisceaux laser. L’envoi d’un photon, lui-même une entité quantique, devrait induire une superposition chez le virus, en étant à la fois réfléchi et transmis à l’intersection des deux lasers. D’après les scientifiques, la même expérience serait réalisable avec un animal mesurant un millimètre à peine: le tardigrade. Elle permettrait de créer en laboratoire des créatures quantiques vivantes, mais surtout de comprendre pourquoi le phénomène de superposition n’est observé que sur de petits objets, précise le magazine. cm c c REFERENCES : New Scientist, 15 septembre 2009 www.newscientist.com (lien direct : http://url.ie/2hcx)
Presse Les entrepreneurs de demain Le PCFP25 se distingue par une forte résistance aux chocs et aux vibrations.
Avec une hauteur de seulement 8 mm sur une largeur de 28 mm, le capteur de position PCFP25, lancé par ASM, est présenté comme le plus plat du monde. Son profil facilite son intégration dans des environnements confinés ou difficiles d’accès. Deux capteurs peuvent être agencés côte à côte dans les applications sécuritaires nécessitant la redondance.
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Aéronautique Un laser pour réparer à distance
Un laser miniature portable destiné à la maintenance des avions. C’est l’objet de l’étude menée par le consortium Plaser constitué par la société française spécialisée en maintenance GMI Aero, l’université technique d’Athènes et deux allemands (CLS et le centre de recherche laser de Hanovre). Encore au stade du développement, le projet vise à remplacer l’usinage manuel chronophage (15 à 30 heures pour 30 cm de diamètre) par un système automatique de réparation laser à distance (2 à 3 heures pour la même surface).
Ce sont 35 portraits de jeunes scientifiques que nous offre
la dernière livraison du Technology Review. La revue du Massachussetts Institute of Technology (MIT) est allée chercher dans toutes les universités américaines les projets de recherche les plus intéressants. Particulièrement prometteur, celui de Kevin Fu, un informaticien de 33 ans. Il travaille sur une sorte d’antivirus destiné aux implants médicaux qui intègrent de plus en plus de logiciels. Autre portrait étonnant : celui de Pranav Mistry, 28 ans, qui a inventé un système de réalité augmentée ultraléger. Il suffit désormais d’un smartphone et d’un petit projecteur pour combiner le virtuel et la réalité en temps réel. Un Français se glisse dans ce palmarès, Adrien Treuille. Il travaille à la Carnegie Mellon University et consacre ses efforts à la mise au point de serious games. Son jeu “Fold it”, qui permet de créer virtuellement de nouvelles protéines, a attiré 90 000 joueurs. cm c cREFERENCES : Technology Review, « The next generation of technology », octobre2009, www.technologyreview.com
Vidéo Les controverses scientifiques en cinq minutes chrono
Les grands débats de société sont mis en image
par le magazine américain Science. Une vingtaine de vidéos en anglais traitent de sujets polémiques comme la déforestation, les manipulations génétiques, les tests pharmaceutiques… Le tout en quelques minutes seulement! Un reportage s’intéresse par exemple à l’intégration des nouvelles technologies dans le système éducatif. En partant du constat que les jeux vidéo passionnent les enfants, des sociologues se demandent si les technologies numériques pourraient permettre de retenir davantage l’attention des élèves. cm c cREFERENCES : Science Magazine, www.sciencemag .org/multimedia/video/
BONUS c Découvrez, en vidéo, les recherches menées par Adrien Treuille sur www.industrie-technologies.com,
rubrique Dans IT, le mag.
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Pourquoi faire les choses à moitié ?
Automobile Valeo en quête de moteurs hybrides low cost L’équipementier français Valeo, inventeur du concept d’alterno-démarreur stop and start, est en train de préparer une gamme complète d’assistance électrique au moteur thermique. Il lancera en série en 2011 un système de récupération
de l’énergie cinétique mais prépare déjà le coup d’après. Via le projet Mhygale, mené en partenariat avec PSA, il prépare un système électrique (un moteur électrique de 12 kW couplé à une batterie en nickel-cadmium ou lithium-ion) s’intégrant dans la chaîne de traction traditionnelle. Valeo travaille plus particulièrement sur la réduction des coûts de l’électronique de puissance. « Nous avons fusionné par exemple les onduleurs, le convertisseur de tension et le chargeur de batterie », note Michel Forissier, directeur de l’efficacité des motorisations chez Valeo. À la clé : un système plus compact et moins coûteux. Ce projet, mené en partenariat avec PSA, a postulé au fonds de démonstration pour véhicules décarbonés lancés par l’Ademe l’été dernier. cm cc en Bref
Matériaux Des nanotubes pour les puces
Une technique de croissance des nanotubes de carbone a été testée avec succès par des chercheurs du MIT. Les nanotubes ont été obtenus par envoi sous vide d’éthylène gazeux sur une surface métallique placée dans un tube de quartz chauffé. Un procédé proche de ceux utilisés dans l’industrie des semi-conducteurs, ce qui pourrait augurer d’une utilisation de ces nanotubes de carbone pour l’interconnexion des transistors au sein des puces. cm
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LES CHERCHEURS du MIT ont obtenu un tapis dense de nanotubes de carbone (ici, de 2 µm de haut) sur un support métallique.
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Découvrez la stratégie moteurs de Toyota.
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Informatique Des ordinateurs sans ventilateur
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Automobile Hybride pour tous chez Toyota
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Bruyants et consommateurs d’énergie, les ventilateurs d’ordinateurs ont mauvaise presse. La solution ? Les
supprimer ! C’est la piste explorée par le jeune constructeur Splitted-Desktop Systems (SDS), créé fin 2006, qui a présenté lors de la “Embedded System Conference” (du 21 au 24 septembre à Boston, États-Unis) un système complet sans ventilation forcée, basé sur un processeur AMD pour portable cadencé à 2,6 GHz. Développé en partenariat avec le concepteur de solutions thermiques Thermacore et le fabricant de composites en nidd’abeilles métalliques Alcore Brigantine, il mise sur une structure innovante améliorant l’échange thermique entre le radiateur et l’air extérieur. « Le radiateur est constitué d’un matériau composite avec de fines lamelles de quelques dizaines de microns de cuivre assemblées en nid-d’abeilles », précise le président de SDS, Jean-Marie Verdun. Les trois sociétés, qui envisagent de démarrer la production début 2010, cherchent désormais à abaisser la taille des lamelles de cuivre à 10 micromètres pour alléger le radiateur et améliorer son efficacité. cm Marqueur de Maturité it
Le constructeur japonais a annoncé, lors du salon de Francfort, qu’il allait commercialiser à terme une gamme intégrant une chaîne de traction hybride. Première étape de ce déploiement : la Toyota Auris qui devrait sortir en version semiélectrique en 2010. cm
SDS, THERMACORE ET ALCORE ont développé conjointement ce système de refroidissement passif pour processeurs x86.
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Dégrader les polluants azotés en utilisant la lumière comme catalyseur : c’est possible grâce à la photocatalyse. C’est le principe de la peinture StoPhotosan NOX, qui sera commercialisée par la société STO, spécialiste de l’isolation thermique du bâtiment, dans la foulée de sa présentation lors du salon Batimat (du 2 au 7 novembre 2009). STO vise le marché des façades, mais aussi des ponts, routes et échangeurs situés dans des zones urbaines ou polluées. cm
Largement utilisé et pourtant méconnu… Le ciment vient de livrer un de ses secrets. Aussi étonnant que cela puisse
paraître, la structure moléculaire du mélange d’eau et de ciment était restée mystérieuse. Des chercheurs du CNRS et du MIT viennent
L’ÉQUIPE CNRS-MIT a découvert que la solidité du ciment vient du désordre, et non pas d’un arrangement géométrique.
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de lever un coin du voile, en proposant un modèle réaliste. Contrairement à ce que l’on considère fréquemment, la géométrie du ciment hydraté au niveau atomique n’est vraisemblablement pas identique à celle d’un cristal, d’après les scientifiques. La structure qu’ils ont obtenue via une simulation numérique intégrant un calcul de probabilité sur l’arrangement le plus probable des atomes est à mi-chemin entre structures cristallines et amorphes. C’est au sein des petites cavités créées entre les cristaux de silice que s’adsorbent les molécules d’eau. Une hétérogénéité qui confère au matériau sa souplesse. Le modèle des chercheurs pourrait servir à évaluer l’impact en termes de propriétés mécaniques et d’impact environnemental d’une substitution de certains éléments chimiques du ciment. cm PRODUCTION
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Matériaux La structure moléculaire du ciment enfin dévoilée
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Chimie Une peinture dépolluante
Vous innovez ? Dites-le via redaction@industrie-technologies.com
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Énergie Nissan recharge ses voitures sans fil
LA PROCHAINE GÉNÉRATION de voitures électriques du constructeur pourrait se recharger par induction.
Plus besoin de se raccorder à une prise électrique pour recharger son véhicule électrique. Avec le système Hypermini,
développé par Nissan en coopération avec Showa Aircraft Industry, cette opération s’affranchit du fil. Le principe repose sur l’induction électromagnétique. Le champ magnétique créé par une bobine émettrice, enfouie au sol, induit un courant électrique dans la bobine réceptrice embarquée dans le châssis de la voiture. Ce courant alimente les batteries du véhicule via un redresseur. D’une puissance de 10 kW, Hypermini s’installe dans les zones de stationnement comme les parkings ou les stations service. Un modèle de 3 kW, utilisable à domicile, est en projet. La commercialisation est programmée pour 2010. Mais Nissan ne fournit aucune information sur le rendement électrique, point faible de ce procédé. Il précise seulement qu’il va améliorer le système pour qu’il accepte un alignement à 10 cm près sans grandes pertes d’énergie. Ce développement s’inscrit dans un projet japonais plus ambitieux qui vise la création d’autoroutes capables de recharger les véhicules électriques pendant qu’ils roulent. cm
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Innovation Un Français, patron du MIT européen
D.R.
Gérard de Nazelle vient d’être nommé à la tête de l’Institut européen d’innovation et de technologie. Cet établissement, qui regroupera en fait GÉRARD DE NAZELLE des « communautés est nommé directeur de la connaissance de l’Institut européen d’innovation et de et de l’innovation » a pour technologie. ambition de rivaliser avec le MIT américain. Ancien directeur de l’innovation globale et des technologies de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell, cet ingénieur français (Ensic) est nommé pour un mandat de quatre ans . cm RECHERCHE
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Analysez les dépenses de R&D de l’Europe
le baroMÈtre 61 543
DES DÉPENSES DE R & D TOUJOURS TROP FAIBLES
LES DIX PREMIERS PAYS EUROPÉENS EN TERMES DE DÉPENSES DE R & D EN 2007 (en millions d’euros) 39 369
36 728 16 831
Allemagne
Internet Le Web 2.0, source d’économies
France Royaume-
Italie
Uni
13 342
Espagne
11 936
9 666
Suède
PaysBas
6 946
6 263
6 243
Autriche Belgique Finlande SOURCE : EUROSTAT
229 milliards d’euros, c’est le montant que l’ensemble de l’Union européenne a consacré à la recherche et au développement (R&D) en 2007. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont dépensé, à eux trois, 60 % de ce budget. Mais les dépenses sont globalement restées stables sur un an et ne représentent que 1,85 % du PIB… loin de l’objectif des 3 % que s’était fixé l’UE dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.
Convergence Les smartphones menacent les GPS portables PRÉVISION DES VENTES MONDIALES (en millions d’unités)
305
GPS portables Smartphones avec GPS intégré SOURCE : ISUPPLI
130
114
117
128
57,8 2009
2011
2014
Les smartphones (téléphones évolués avec des fonctions de PC de poche) intègrent de plus en plus des fonctions de géolocalisation et de guidage GPS. C’est ce qui fait dire au cabinet d’études iSuppli que ces téléphones l’emporteront sur les terminaux GPS portables dès 2014. À plus ou moins long terme, ces derniers risquent même de disparaître, prédit le consultant. L’intégration des fonctions GPS dans les smartphones suit le même schéma que celle de la fonction photo qui a mis seulement cinq ans pour se banaliser sur les téléphones mobiles. Mais les appareils photos sont toujours là.
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LES BÉNÉFICES DU WEB 2.0 SUR LE FONCTIONNEMENT INTERNE DES ENTREPRISES (plusieurs réponses possibles)
Formation Les doctorants Cifre bien cotés
Le succès des conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) ne se dément pas! Dans sa dernière étude, l’Association nationale pour la recherche technique, qui gère ce dispositif, affirme que 90 % des doctorants Cifre ont trouvé un emploi six mois après la fin de leur thèse. Généralement recrutés par l’entreprise partenaire, 40 % d’entre eux font leurs premiers pas dans de grands groupes et 27 % dans un laboratoire public. TEMPS D’ACCÈS À L’EMPLOI POUR DES DOCTORANTS SOUS CONTRAT CIFRE APRÈS L’OBTENTION DE LEUR THÈSE INFÉRIEUR À 3 MOIS : 76 % 6 MOIS : 9 % 1 AN : 7 % 3 MOIS : 5 % 2 ANS : 2 % SOURCE : ANRT
Pour sept entreprises sur dix, la mise en place des technologies issues du Web 2.0 se traduit par des gains tangibles et mesurables. C’est en tout cas ce qu’affirme l’enquête « How companies are benefiting from Web 2.0 » menée par le cabinet McKinsey. Des produits et services plus innovants, des délais de mise sur le marché plus courts, un meilleur partage des connaissances, des économies opérationnelles … Les avantages sont nombreux mais ne se traduisent pas forcément par une augmentation des ventes !
SUPÉRIEUR À 2 ANS : 1 %
1
Réduction des délais d’accès aux connaissances
68%
2
Réduction des coûts de communication
54%
3
Accès plus rapide aux experts en interne
43%
4
Réduction des coûts opérationnels
35%
5
Mise sur le marché plus rapide de produit/service
25%
6
Amélioration de l’innovation
25%
7
Augmentation des ventes
14%
SOURCE : MCKINSEY
le ChiFFre
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MILLIARDS D’EUROS
C’est l’augmentation du produit intérieur brut (PIB) qui serait induite en France par l’accroissement de 10% de la pénétration de l’accès à Internet à très haut débit (fibre optique ou technologie équivalente). SOURCE : SIEMENS NOKIA NETWORKS D.R.
EUROPE
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Les secrets de la technologie 3D en vidéo.
Électronique La vidéo 3D investit le salon Sony et Panasonic vont commercialiser en 2010 les premiers téléviseurs capables d’afficher des images en relief, sans perte de qualité. est imminent, la vidéo en relief va investir le salon. Deux géants japonais de l’électronique ont décidé de transformer ce vieux rêve d’ingénieur en réalité commerciale en 2010 : Sony avec des téléviseurs LCD de sa marque Bravia et Panasonic avec des téléviseurs plasma de sa marque Viera. Avec le numérique, l’imagerie 3D connaît un fort développement dans le cinéma. En trois ans, le nombre de salles de projection en 3D aura été multiplié par 30 pour atteindre 7 000 aujourd’hui dans le monde. Et le nombre de films tournés en 3D approche la cinquantaine.
c’
stéréoscopie permet de créer l’illusion du relief
Sony et Panasonic veulent étendre cette expérience au domicile. Oubliés les écrans lenticulaires et les barrières de parallaxe. En divisant l’écran en deux parties, des pixels pour l’œil droit et des pixels pour l’œil gauche, ces procédés présentent l’inconvénient de réduire la résolution d’image de moitié.
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Les deux groupes japonais utilisent toujours la stéréoscopie pour créer l’illusion du relief. Mais ils innovent en développant l’affichage alterné des deux flux d’image : l’un pour l’œil droit, l’autre pour l’œil gauche. L’affichage sur l’écran est synchronisé avec l’obturation alternée des yeux par des lunettes actives. Le tout à une fréquence si élevée (120 Hz) que le spectateur a l’impression de voir deux flux vidéo simultanés. L’image s’affiche sur plein écran, avec une résolution de 1 080 x 1 920 pixels, préservant ainsi la
Marqueur de Maturité it
RECHERCHE
qualité vidéo, surtout pour les écrans de grande taille. Mais pour profiter de cette révolution, il faudra disposer du contenu en 3D et de lecteurs vidéo adaptés. C’est pourquoi la Blu-ray Association travaille en ce moment sur la définition d’un standard pour l’encodage et la lecture de films 3D sur disque Blu-ray. Ce standard devrait être finalisé d’ici à la fin de l’année. cm cc RiDHA lOukil rloukil@industrie-technologies.com D.R.
cc La
Au salon IFA qui s’est tenu en septembre 2009 à Berlin, Sony faisait la démonstration de ses derniers jeux vidéo en relief sur son écran 3D.
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
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Consultez notre sélection de salons et de conférences, rubrique Agenda.
l’aGenDa
LE RENDEZ-VOUS
Salon Tout sur la filière céramique
Véritable référence pour la filière céramique, le salon Ceramitec est l’occasion de faire le point sur les innovations du secteur. Celles dédiées à l’amélioration de l’efficacité matérielle, énergétique et de la matière première sont particulièrement mises à l’honneur cette année. Des conférences dédiées à l’efficacité des coûts, aux nouvelles énergies ou à la problématique d’approvisionnement sont au programme, ainsi qu’une exposition spéciale sur « l’efficacité énergétique et l’efficacité des coûts », visible pendant toute la durée du salon. cm
02 | 11
D.R.
Salon La construction verte à l’honneur
Le développement durable est le maître mot de l’édition 2009 du salon de la construction Batimat. À l’entrée, deux maisons de ville en bois, à l’empreinte écologique réduite, donnent le ton. La réduction des déperditions énergétiques et le développement des énergies renouvelables se retrouvent dans nombre d’innovations présentées par les exposants, dans l’espace
17 | 11
Le mondial de la sous-traitance industrielle
20 | 10
ccDu 20 au 23 octobre Nouveau parc des expositions de Munich, Allemagne www.ceramitec.de
tendances
Le salon de la sous-traitance industrielle, qui aura lieu à Villepinte en région parisienne, résiste à la crise.
événement, 1 700 entreprises ont répondu présent. Ce qui ne représente qu’une baisse de 2 % par rapport à 2008. Pour faire des économies, les exposants ont choisi de réduire la superficie de leur stand. Le salon occupera ainsi 15 % d’espace en moins. Le concept de pays à l’honneur est reconduit avec la Belgique qui sera mise en avant cette année. Autre événement attendu, les trophées Midest. Au moment de leur inscription sur Internet, les visiteurs pourront voter pour les entreprises de leur choix. Une vingtaine d’entreprises gagnantes recevront des récompenses dans cinq catégories : bureau d’études (nouveauté 2009), innovation, international, organisation et réalisations exemplaires. cm
Cefival leader dans la transformation des aciers spéciaux en Inox, en super alliages et en titane sera présent au Midest.
ccDu 17 au 20 novembre 2009 Paris-Nord Villepinte http://www.midest.com
Pas trop de dégâts. La crise économique n’impacte que légèrement le salon dédié à la sous-traitance industrielle. Pour cet
réservé à la gestion durable des bâtiments, lors du forum qualité et développement durable et dans la « maison des gestes et du développement durable », concentré de technologies dédiées aux économies d’énergie. cm ccDu 2 au 7 novembre à Paris Porte de Versailles www.batimat.com
17 | 11
Salon La révolution de l’Internet des objets
La 24e édition de Cartes & Identification, l’événement de référence dans la carte à puce, réserve un espace de démonstration
et d’exposition dédié à l’Internet des objets. L’occasion de faire le point non seulement sur les applications de demain (paiement mobile, domotique, télégestion, géolocalisation…) mais aussi sur les technologies de communication et sur l’évolution dans les domaines de l’authentification et de la sécurité numérique. Après les États-Unis en 2008, l’événement met cette année la Russie à l’honneur. cm ccDu 17 au 19 novembre Paris-Nord Villepinte www.cartes.com
30 | 11
Appel à propositions Réseaux et systèmes électriques intelligents
L’Ademe lance un appel à manifestation d’intérêt sur les réseaux et systèmes électriques intelligents. Il a pour objectif d’expérimenter les conditions d’insertion massive des énergies renouvelables dans les réseaux électriques de demain et de valider les nouveaux produits et services permettant d’agir sur le comportement des consommateurs. Il est financé par le « fonds démonstrateur » mis en place grâce au Grenelle de l’environnement. cm ccDate limite : 30 novembre www.ademe.fr (rubrique appels à propositions)
OCTOBRE 2009ccN°915
25
Au-delà du diplôme et d’un métier, être ingénieur aujourd’hui, c’est croire et s’engager dans la vie. Croire dans un progrès maîtrisé, qui irrigue le quotidien du plus grand nombre, et respecte notre environnement. S’engager dans une aventure et remettre en cause l’existant pour en repousser les limites. C’est s’investir dans une œuvre, approfondir la réflexion, pour que les générations futures perpétuent l’héritage. Être ingénieur aujourd’hui est un défi qui mérite attention et reconnaissance. C’est pourquoi L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies, associés au CNISF, ont créé en 2004 le « Prix des Ingénieurs de l’Année », destiné à mieux faire connaître la profession d’ingénieur en récompensant chaque année les meilleurs d’entre eux. Un grand succès depuis 6 ans. La 6e édition de ce prix aura lieu le 16 décembre 2009 à Paris. Candidature – règlement – informations pratiques sur :
www.lesingenieursdelannee.com
Ingénieur d’une vie meilleure En partenariat avec
Au-delà du diplôme et d’un métier, être ingénieur aujourd’hui, c’est croire et s’engager dans la vie. Croire dans un progrès maîtrisé, qui irrigue le quotidien du plus grand nombre, et respecte notre environnement. S’engager dans une aventure et remettre en cause l’existant pour en repousser les limites. C’est s’investir dans une œuvre, approfondir la réflexion, pour que les générations futures perpétuent l’héritage. Être ingénieur aujourd’hui est un défi qui mérite attention et reconnaissance. C’est pourquoi L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies, associés au CNISF, ont créé en 2004 le « Prix des Ingénieurs de l’Année », destiné à mieux faire connaître la profession d’ingénieur en récompensant chaque année les meilleurs d’entre eux. Un grand succès depuis 6 ans. La 6e édition de ce prix aura lieu le 16 décembre 2009 à Paris. Candidature – règlement – informations pratiques sur :
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Ingénieur d’une vie meilleure En partenariat avec
cinq défis technologiques
pour électriser les moteurs ccPAGe 30
infographie
Le match thermique contre électrique ccPAGe 34
interview
La Mini-E en éclaireur pour BMW
Peter Krams, chef de projet chez BMW
ccPAGe 35
Batterie
Le réservoir de demain est encore dans les labos ccPAGe 36
Bilan carBone
Le road book écolo de la voiture électrique
ccPAGe 40
voiture électrique
Notre enquête continue sur Internet
renault
ccPAGe 42
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Tout sur la voiture électrique dans notre dossier interactif Des volts dans le moteur
en couverture
Voiture électrique: tout reste à inventer De tous temps, les inventeurs les plus débrouillardss’ysontcassélesdents.Silavoiture électrique roule depuis le XIXe siècle, elle ne s’est jamais imposée sur nos routes, essentiellement à cause d’une autonomie trop limitée. longtemps comparée à son alter ego à essence, l’automobile à batteries n’est pas en réalité une voiture comme les autres. Son avènement passera obligatoirement par le développement d’innovations de rupture. Performances, coût, usages… Industrie et Technologies a levé le capot des projets en cours pour identifier tous les défis technologiques à relever. notre certitude : pour ne pas répéter les erreurs du passé, il faudra s’affranchir des frontières traditionnelles de l’automobile. PERCÉE Entre 3 et 6 % des voitures vendues en 2020 pourraient être électriques.
Pour séduire l’usager et sortir réellement des bureaux d’études la voiture électrique devra lever de nombreux obstacles : rechargement , faible autonomie… Même le design. Les constructeurs planchent tous sur le sujet.
OCTOBRE 2009ccN°915
29
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en couverture
Parcourez la longue histoire de la voiture électrique en vidéos.
Les débats environnementaux relancent une nouvelle fois les projets autour de la voiture électrique. Mais, trop vite assimilée à une voiture propre, elle attend encore pour sortir des garages de vraies innovations technologiques. Et pas uniquement sous le capot. Électronique, télécoms, réseaux d’énergie… Tout reste à inventer pour mettre, enfin, en route la voiture électrique.
DIÈTE Pour s’imposer, la voiture électrique devra diviser par deux son poids actuel pour atteindre les 800 kg.
ment rivaliser avec les performances des moteurs à explosion? En l’état actuel des connaissances, c’est impossible… sauf à développer des innovations de rupture. Car la voiture électrique n’est pas une voiture comme les autres. Ses batteries (les lithium-ion sont les plus prometteuses) limitent son autonomie à 150 km, loin des 800 km, voire plus, des moteurs thermiques. Certes, les constructeurs jugent cette performance suffisante. « 80 % des usages de la voiture se font sur des trajets inférieurs à 60 km par jour », rappelle Gilles Murato, responsable de l’architecture des véhicules électriques chez Renault. Mais l’argument ne convainc pas les analystes. Selon le cabinet Roland Berger, en 2020, seuls 4 à 6 % des véhicules seront entièrement électriques en Europe de l’Ouest, aux États-Unis,
U
n boulevard s’ouvre devant la voiture électrique. Ses rivales à motorisation thermique sont responsables de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Avec les soubresauts du prix du pétrole et le débat climatique, elle a l’opportunité de concrétiser ses promesses de voiture sans émissions. Pourtant, elle bute toujours, après plus d’un siècle d’essais avortés, sur les mêmes verrous technologiques. Com-
1897
Krieger
un siÈcle d’essais avortés 1915
Depuis plus de 100 ans, les projets de véhicules électriques se succèdent mais les progrès restent insuffisants.
Detroit Electric
Vitesse de pointe
Autonomie
30
24km/h
40km/h
61km/h
80km
129km
80km
N°915ccOCTOBRE 2009
1974
Citicar
D.R.
Cinq défis technologiques pour électriser les moteurs
en couverture
au Japon et en Chine. Pas mieux pour le cabinet Oliver Wyman: 3 % dans le monde en 2025. « Jusqu’à présent les constructeurs se sont contentés d’électrifier des châssis ordinaires », estime Didier Marsacq, directeur du laboratoire sur les énergies de demain au CEA. Pour confirmer ses promesses, l’électrique devra d’abord réinventer le design automobile.
D.R.
1
Une voiture à redessiner
Quel visage aura demain la voiture électrique ? Sans verser dans les rêves de designer qui nous promettent des autos-scooters ou des motos-voitures, on peut affirmer qu’il n’aura rien à voir avec celui d’une voiture classique. Si des technologies comme le moteur dans les roues de Michelin ouvrent des possibilités pour les stylistes, plus encore, c’est le critère du poids qui modifiera sérieusement la forme de nos automobiles. « Il sera indispensable de réduire leur masse autour de 800 kg pour qu’elles atteignent une autonomie acceptable », préconise Didier Marsacq. Le défi est de taille car les constructeurs sont encore loin du compte. Les prototypes
1990
Renault Zoe et Fluence Z.E. Concept, présentés en septembre au salon de Francfort, pèsent le double. Craignant de perdre en stabilité, et donc en confort de conduite et en sûreté, les constructeurs, notamment Renault, préfèrent jouer sur l’aérodynamisme et les frottements au sol pour baisser la consommation de ses véhicules électriques. Mais, là non plus, l’argument ne convainc pas tout le monde. « Les constructeurs se focalisent sur les vitesses de pointe alors qu’en moyenne, sur toute sa vie, une voiture ne roule qu’à 50 km/h. Réduisez les vitesses de pointe. Vous pourrez ôter beaucoup d’organes de sécurité », conseille Dominique Bied, ingénieur électronicien chez Sagem. Moins de renforts, moins d’électronique et moins d’actionneurs pour la conduite assistée… Autant, au final, de kilogrammes superflus perdus. Autre solution, réduire la masse des composants. « Les technologies à courant alternatif, plutôt que continu, ont permis d’alléger les moteurs d’un facteur 2 ou 3, et de diviser leur prix par 3 à 5 », rappelle Gérard Coquery, directeur du laboratoire des technologies nouvelles à l’Inrets (Ins-
1999
GM Impact
titut national de recherche sur les transports et leur sécurité). Cela n’a pas suffi. La traque aux kilogrammess passera peutêtre par des matériaux alternatifs au standard en acier, comme les composites ou l’aluminium. Sans cette cure d’amaigrissement, le véhicule électrique sera réservé aux modèles compacts. La quête de la voiture light n’est pourtant pas anodine, car elle influera sur les prix de vente. Le surcoût à l’achat, dû à la batterie, n’est aujourd’hui pas rentabilisé sur la durée de vie de la voiture. Selon le cabinet Roland Berger, du concessionnaire jusqu’à la casse, une voiture électrique reste aujourd’hui 5 % plus chère qu’une thermique. Un frein de plus qu’un nouveau design pourrait lever.
2
Un rendement à optimiser
Le moteur électrique n’est pas sans atout. Son rendement de transmission est impressionnant. Du stockage (batterie contre réservoir) à la roue, il transmet jusqu’à 90 % d’énergie, contre moins de 40 % pour les meilleurs moteurs à explosion. Les pertes thermiques, notamment, sont drastique-
2009
Renault Zoe ZE Concept
Saturn EV1
160km/h
130km/h
140km/h
190km
140km
160km OCTOBRE 2009ccN°915
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ment réduites. Mais cela ne compense pas ses limites intrinsèques. Premier bémol, en faisant le bilan du puits à la roue, le rendement de la motorisation électrique baisse. Avec une électricité produite par des centrales thermiques, il chute même à 30 %, selon l’Association européenne pour les véhicules à batterie. Surtout, la densité énergétique des batteries reste très faible. À masse équivalente, elles embarquent – au mieux – 50 fois moins d’énergie que le carburant fossile. L’essor de la voiture électrique passera donc par la sobriété énergétique. Quand les constructeurs annoncent 150 km d’autonomie, c’est sans compter l’utilisation des auxiliaires (climatisation, chauffage, autoradio…). Avec les moteurs thermiques déjà, ces consommations supplémentaires ne sont pas négligeables. La climatisation augmente ainsi jusqu’à 25 % la soif de carburant en ville d’une voiture thermique, selon l’Ademe. Mais l’enjeu est encore plus criant pour les voitures électriques. « Avec une température extérieure de 0 °C, le chauffage peut réduire jusqu’à 65 % leur autonomie », estime Henri Trintignant, directeur des programmes électriques chez Valeo. L’automobile suit donc la direction de l’habitat, où l’efficacité énergétique devient la norme. Les solutions? Réduire la consommation des auxiliaires, remplacer les ampoules à filament par des diodes ou encore développer de nouveaux vitrages (qui par exemple capteraient ou réfléchiraient la chaleur du soleil selon la saison). En perspectives, une mine d’innovations dont les motorisations thermiques pourraient aussi profiter.
3
Des stations de recharge à déployer
« Plus que l’autonomie, le principal frein du véhicule électrique sera l’emplacement des points de recharge », prévoit Anaïs Rocci, sociologue et chargée de recherche au bureau d’études 6T. Selon l’institut Pike Research, cinq millions de points de recharge seront déployés dans le monde en 2015. Reste à trouver lesquels. La contrainte est d’abord pratique. La voiture électrique est destinée aux
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N°915ccOCTOBRE 2009
particuliers. Ce système repose sur le remplacement, dans des stations spécialisées, d’une batterie vide par une chargée, en quelques minutes. Mais il faudra créer des stocks tampons de batteries. À 10 000 euros la pièce, à combien s’élèveront les investissements nécessaires ?
4
Le parking de Google en Californie met à disposition une installation pour recharger les voitures électriques de son parc.
zones urbaines et il faudra pouvoir la recharger même si l’on vit dans un appartement au 6e étage sans garage. Deux configurations existent. La solution mature – dite recharge lente – fonctionne sur une prise classique, à partir du réseau alternatif à 220 V. Seule contrainte, il faut 6 à 8 heures pour recharger la voiture. Une autre piste est certes envisagée : une recharge rapide, en 30 minutes, qui suppose une puissance d’alimentation beaucoup plus forte de 50 kW au lieu de 3 kW en moyenne (selon les pays). Mais cette solution ne pourra être qu’occasionnelle. « Les hausses de température et de densité de courant qu’elle engendre dégradent la durée de vie des batteries, même s’il est encore trop tôt pour savoir de combien », prévient Gérard Coquery, de l’Inrets. Dans tous les cas, des bornes de recharge devront être déployées sur le territoire. Pas uniquement en France. Une standardisation, au moins européenne, s’impose. C’est alors tout le système de communication qu’il faut mettre au point pour l’authentification des clients, le paiement sécurisé, la gestion centralisée de la demande… L’échange de batteries, comme Renault veut l’expérimenter en Israël et au Danemark, simplifierait la recharge pour les
Des émissions à maîtriser
Gare au mirage vert! La voiture électrique est souvent assimilée au zéro émission. C’est faux. Comme le prouve notre tour du monde en voiture électrique (lire page 40), les émissions sont reportées sur la production d’électricité. Même avec une centrale à charbon, la plus émettrice de gaz à effet de serre, le bilan CO2 complet de la voiture électrique resterait meilleur que celui d’une thermique, selon les constructeurs. De la source d’énergie à la roue, ses émissions ne sont pas nulles pour autant. Cocorico ! Avec son parc nucléaire, la France ferait office de bon élève. Le bilan de ses voitures électriques serait “seulement” de 15 à 20 g/CO2 par kilomètre, contre 90 à 110 pour le mix énergétique européen et même 120 à 140 pour le mix mondial. Attention toutefois, même en ignorant l’épineux sujet des déchets radioactifs, à ne pas conclure trop vite. Ces données reposent sur un mix énergétique moyen. « Mais pour franchir les pics de consommation, notamment en soirée, la France est obligée
La mobilité en chiffres c 40 km
sont parcourus chaque jour par un actif, contre 3 km en 1960.
c 75 %
des actifs changent de commune pour leur trajet domicile-travail.
c 80 %
des déplacements en voiture se font avec une seule personne dans le véhicule.
c 60 %
des trajets en ville se font en voiture particulière.
SOURCES : CHRONOS, ADEME
REUTERS
en couverture
Découvrez en images les voitures électriques que l’on nous promet.
en couverture
le Glossaire de l’électriQue
d’importer de l’électricité d’Allemagne. Celle-ci est issue du charbon. Les émissions françaises sont alors triplées », alerte Stephen Kerckhove, le délégué général de l’association Agir pour l’environnement. Chez Nissan, Florian Wunsch, le responsable du développement de la mobilité électrique, va dans le même sens: « Les voitures électriques ne peuvent être vraiment zéro émission qu’avec un réseau d’énergies renouvelables. » L’essor de la voiture électrique “propre” passe donc par une refonte du système de production d’électricité. Pas seulement en quantité, mais aussi en efficacité. Pour les spécialistes, le réseau actuel suffirait pour alimenter les voitures électriques… s’il était pleinement efficace. « 25 % d’électricité peuvent être économisés en Europe et en Amérique du Nord. Avant d’espérer l’avènement de la voiture électrique, l’efficacité énergétique doit être une priorité majeure », juge William Tahil, directeur de recherche à l’institut Meridian International. Cette fois, les innovations attendues échappent à l’industrie automobile.
D.R.
5
De nouveaux usages à imposer
ccMicROHYBRiDe Au moteur thermique est associé un alterno-démarreur qui coupe le moteur lors des phases d’arrêt (embouteillage...).
Citroën C3
ccHYBRiDe Un moteur électrique autonome offre un surcroît de puissance au thermique.
Honda Insight
ccHYBRiDe PluG-iN Fonctionnant comme les hybrides, elles peuvent se brancher sur le réseau d’électricité pour recharger la batterie.
Toyota Prius
ccélecTRiQue La propulsion est entièrement assurée par un moteur électrique. C’est sur cette catégorie que porte ce dossier.
Étant donné le nombre de défis technologiques, à quoi pourra donc bien servir la voiture électrique ? Son poids la limite à des véhicules compacts. Son autonomie à des parcours urbains. Idéalement, l’utilisateur possédera son propre point de recharge, en attendant une infrastruc- l’intérêt environnemental de la voiture ture dédiée. Ses performances la desti- électrique ne sera pas pour autant garanti. nent donc plutôt à des flottes urbaines, Elle réduirait certes la pollution locale. publiques ou privées, comme des véhi- « Mais attention à ce que l’efficacité unitaire, en termes d’émissions de CO2 ou de cules de livraison ou en autopartage. consommation énergétiLà encore, des innovaque, n’encourage pas, au tions sont attendues… Gare au miraGe vert! la voiture final, à rouler plus », prédans les technologies de électriQue vient Stephen Kerckhove, télécommunications. est souvent d’Agir pour l’environne« Durant les périodes de assimilée au Zéro ment. Et donc à consompointe, la voiture, même émission. c’est fauX. mer plus d’électricité. en charge, devra fournir D’autant que la motoride l’énergie pour équilibrer le réseau. La voiture électrique devra sation électrique ne résout pas le prodonc être communicante pour informer blème d’occupation de l’espace posé par de son état de charge », prédit Florent la voiture. « Un écart de 4 % du trafic sufMoures, directeur exécutif de l’incuba- fit à passer de l’état fluide à l’état congesteur technologique Geenov, qui réfléchit tionné », note Bruno Marzloff, le présisur le déploiement de véhicules élec- dent du groupe de réflexion Chronos sur la mobilité. Industrie et Technologies a triques en Poitou-Charentes. Dans ce cadre – limité – d’applications, trouvé une piste pour que la voiture élec-
Renault Fluence
trique apporte sa roue à la mobilité durable. « Mon projet consiste à développer des flottes de taxis électriques partagés », présente Dominique Bied, l’ingénieur de Sagem. Il s’agirait d’offrir à plusieurs personnes la possibilité de partager le même taxi électrique et d’optimiser le trajet en fonction de leurs destinations respectives, grâce à un programme informatique. Seul un budget de 800 000 euros serait nécessaire pour développer l’algorithme adéquat. L’ingénieur assure être en discussion avec un équipementier et un constructeur d’automobiles français, sans préciser lesquels. Il restera ensuite à convaincre les utilisateurs de partager leur taxi. Un défi parmi d’autres sur la longue route de la voiture électrique. cm ccTHOMAs BlOsseVille tblosseville@industrie-technologies.com
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en couverture
Initiez-vous aux technologies de la voiture électrique en vidéos.
cc THOMAs BlOsseVille tblosseville@industrie-technologies.com
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N°915ccOCTOBRE 2009
Refaites le match avec notre infographie interactive.
RENAULT
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Prenez le volant de la BMW du futur en vidéo.
en couverture
Interview
La Mini-E en éclaireur pour BMW Engagé dans un ambitieux programme d’amélioration du moteur à combustion, le groupe BMW avance prudemment sur le terrain de la voiture électrique. Il mène actuellement une expérimentation grandeur nature avec la Mini-E pour évaluer la faisabilité d’un tel projet. Entretien avec Peter Krams, le patron de ce programme d’essai.. Verra-t-on demain des Mini-E dans toutes les villes ? Peter Krams Le projet que nous menons
actuellement n’a pas pour vocation de déboucher sur la production d’une voiture électrique en grande série. Notre objectif est de réaliser des tests pour accumuler de l’expérience avec ce type de propulsion. Nous avons placé en location 600 Mini-E auprès d’habitants de métropoles comme NewYork, Los Angeles, Berlin, Munich ou Londres depuis la fin du mois de septembre. Quelles informations espérez-vous recueillir à travers cette campagne d’essai grandeur nature ? P. K. Nous avons besoin de collecter des
D.R.
données d’ordre technique mais également des données issues du consommateur, le tout sous différents climats et profils topographiques. Nous voulons comprendre la manière dont les conducteurs se servent de la voiture et capter leur
La Mini-E est équipée d’un moteur électrique de 204 ch / 150kW alimenté par une batterie lithium-ion et dispose d’une autonomie de 240 km. Cette voiture sera testée en France, au second semestre 2010.
ressenti par rapport à la maniabilité de la voiture ou son autonomie. Sur le volet technique, ces essais grandeur nature vont nous permettre de récolter des données sur l’autonomie, la fiabilité des batteries, les temps de recharge, les trajets réalisés... Bref, de nous constituer un cahier des charges assez proche des besoins réels des automobilistes. Quelle sera la prochaine étape de ce projet ? P. K. Nous donnons rendez-vous dans un
an pour décider des suites à donner à la Mini-E. Ce que je peux dire c’est que les résultats, issus de cet essai, donneront le la de la politique du groupe BMW en matière de véhicules électriques.
Il y a donc d’autres projets en cours ? P. K. Nous travaillons effectivement sur
deux autres pistes. Une voiture proche de la Mini-E et un autre moyen de locomo-
tion dédié aux grandes métropoles. Sous quelle marque nous les vendrons, nous ne pouvons le dire aujourd’hui. Toutes les options sont possibles : Mini, BMW ou une autre marque.
ccPeTeR kRAMs
CHEF DE PROJET Programme Mini-E de BMW. Ingénieur de formation, il a travaillé précédemment sur plusieurs projets de véhicules zéro émission pour le groupe bavarois.
Votre Mini-E ressemble à une voiture classique. Chercherez-vous à imiter le design traditionnel des automobiles avec les futurs modèles ? P. K. Non. Les motorisations électriques
libèrent le trait du designer et nous allons en profiter pour changer le visage des automobiles. Nous ne sommes plus contraints par le moteur à combustion à positionner sous un capot. Le moteur électrique peut se placer n’importe où: dans les roues ou à l’arrière.
Ces projets sont stratégiques. Travaillez-vous seul ou en collaboration avec des équipementiers ? P. K. Sur la Mini-E, nous avons noué un par-
tenariat avec deux fournisseurs principaux, tous deux américains: A1 Moli et AC Propulsion. Le premier est doté d’une expertise solide en matière de batteries et le second nous apporte ses compétences dans le domaine du management des systèmes de traction électrique et électronique. Mais, pour la prochaine génération de véhicules électriques, nous voulons travailler avec des équipementiers européens. Nous venons d’ailleurs de signer un partenariat avec SBLiMotive, un joint-venture entre Bosch et Samsung, pour travailler sur notre voiture spéciale grande métropoles. cm cc PROPOs Recueillis PAR THiBAuT De JAeGHeR tdjaegher@industrie-technologies.com
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en couverture
Familiarisez-vous avec le fonctionnement d’une batterie lithium-ion en animation flash.
Batterie Le réservoir de demain est encore dans les labos Les capacités du lithium-ion sont censées révolutionner le monde de l’automobile à terme. Mais force est de constater que le compte n’y est pas. Pour embarquer demain en tant que réservoir principal à bord d’automobiles produites en grande série, les batteries devront sérieusement améliorer leurs performances et leur prix de revient. Les chercheurs y travaillent d’arrache-pied.
12 000 euroS. C’est le coût d’achat d’une batterie lithium-ion, selon le cabinet de conseil Roland Berger.
E
n deux siècles d’existence, elle s’est imposée comme une source d’énergie majeure ! Depuis 1800 et la mise au point de la fameuse pile à colonne par Alfredo Volta, la batterie a été mise à profit pour débrancher des générations de produits, du téléphone aux outils de bricolage en passant par les ordinateurs. Prochain défi de cette technologie ? Réussir à s’imposer comme le nouveau réservoir de nos automobiles… sans trop grever leurs performances.
Dans ce domaine, ces dernières années ont permis d’accomplir de sérieux progrès. Si les voitures hybrides roulent encore aujourd’hui avec des accumulateurs au plomb ou au nickel-cadmium, le lithium-ion est en train de s’imposer comme la voie d’avenir. Tous les constructeurs, alliés avec des spécialistes de la discipline comme GS Yusa, Saft, Sanyo ou Panasonic, misent sur cette techno pour gonfler les performances de leurs futures voitures électriques.
litHium : sept tecHnoloGies en lice tecHnoLoGie c Lithium-ion classique
mAturité
denSité énerGétiQue (Autonomie)
Commercialisé
110 à 160 Wh/kg
c Lithiummétal-polymère
Commercialisé
c Zebra (nanicl)
Commercialisé
120 Wh/kg
2011-2012
250 à 300 Wh/kg
2011-2012
250 à 300 Wh/kg
c Lithium-dioxyde de manganèse (Limno2) c Lithium-dioxyde de nickel (Linio2) à anode de silicium-carbone (haute tension)
c Lithium-air
2050
Potentiellement 1 000 Wh/kg
c Lithium-organique
2050
Inconnue, mais meilleure que les Li-ion classiques
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PArticuLAritéS
Doit être maintenue à 250 °C
Potentiellement 500 Wh/kg Électrode de lithium difficile à réaliser
2020
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cc La
100 Wh/kg (système Solide, doit être maintenue à 80° électronique et de Durée de vie : 10 ans thermorégulation compris)
c Lithium-soufre
Les effets d’annonce se succèdent... mais les ruptures tardent quand même à venir. Pour le lithium-ion comme pour les autres capacités, les difficultés commencent quand on multiplie les couples d’électrodes. Concrètement, chaque système ne peut fournir à chaque décharge qu’une quantité d’énergie limitée qui dépend directement des matériaux choisis. Pour augmenter l’autonomie du véhicule, il faut donc multiplier le nombre de cellules, au risque de voir le poids de la batterie (et son prix) monter en flèche. On pourrait également choisir des couples capables de stocker beaucoup d’énergie (dits à haut potentiel) mais cette solution n’a pas que des avantages. Plus le potentiel entre les électrodes est haut, plus l’électrolyte aura tendance à se décomposer et à recouvrir les électrodes d’un film limitant ainsi leur durée de vie.
Problèmes pour décharger la batterie Densité par unité de volume bien plus faible que pour les Li-ion
technologie Li-ion occupe l’essentiel des recherches
Et ce n’est pas fini ! L’autonomie normale d’une batterie étant relativement faible, le temps de chargement doit être assez court pour que l’usager ne se retrouve pas bloqué au milieu de son trajet. Or cette durée de charge dépend directement de la capacité de la batterie à échanger très vite de grandes quantités d’ions, autrement dit, de sa puissance. Problème : ce système très puissant aura une durée de vie limitée car les atomes s’agglutineront à la surface des électrodes sans prendre le temps d’aller s’enfouir dans leur structure, bloquant ainsi l’accès aux suivants. Un véritable casse-tête sur lequel les constructeurs et leurs partenaires travaillent d’arrache-pied. La technologie la plus en vogue, la batterie Li-ion, qui tient son nom de l’ion lithium (Li+) échangé par ses électrodes, occupe l’essentiel des recherches. Dans la grande majorité des
en couverture
Autonomie
160 km de rayon d’action (au mieux) face aux 800 km d’un moteur à combustion, le moteur électrique doit encore progresser pour espérer s’imposer.
Sécurité
Plus légères, plus souples d’utilisation, moins chères que les précédentes générations de batteries, les lithium-ion ont un inconvénient : elles chauffent beaucoup.
PoidS
Pour gonfler l’autonomie des voitures zéro émission, la seule solution consiste à embarquer plus de batteries et donc plus de poids. Un dilemme.
D.R.
Valence technology a commercialisé la première batterie au lithium phosphate pour véhicule, l’u-charge, qui soit sûre, fiable et rechargeable.
cas, notamment nos téléphones ou ordinateurs portables, elles sont constituées d’une électrode positive à base de lithium et de cobalt et d’une électrode négative en graphite (NCA). Ce couple permet de stocker de grandes quantités d’énergie, mais le cobalt est trop cher pour que l’on puisse imaginer l’utiliser pour une production en série de batteries pour voitures électriques. Des systèmes plus adaptés ont donc été imaginés. Parmi eux, les batteries avec des électrodes positives à base de lithium et de nickel (LiNiO 2 ) ou de manganèse (LiMnO2), alliées à des électrodes négatives en graphite. Ces couples sont plus sûrs et utilisent des matériaux moins coûteux que les NCA. C’est d’ailleurs sur les LiMnO2 qu’ont misé Nissan pour la Leaf ou Mitsubishi pour l’i-Miev. En tout électrique, leurs batteries offrent une autonomie de l’ordre de 150 km, avec un temps
coût
malgré la mise au point de nouvelles technologies, les batteries représentent encore un tiers du prix d’une voiture électrique.
de chargement à 100 % sur secteur d’en- de fer et de phosphate (LiFePO4). Accomviron 8 heures. Acceptable, mais encore pagnées d’une électrode négative conteun peu timide. nant du titanate, elles offriraient des perPour doper les performances des batte- formances particulièrement intéressantes ries, les recherches battent leur plein dans en puissance, plus adaptées aux voitures les laboratoires du monde entier. En hybrides. France, le laboratoire des composants pour Si les Li-ion restent sans conteste les favol’énergie (LCE) du Commissariat pour rites, elles ne sont pas les seules à entrer l’énergie atomique (CEA) dans la course. On voit en fait partie. « Nous tra- plusieurs apparaître des batteries années seront vaillons sur des couples nécessaires dites chaudes. La société d’électrodes positives pour doper Batscap, filiale du groupe à base de manganèse avec les performances Bolloré, mise ainsi sur une des électrodes négatives à des batteries. batterie lithium-métalbase de carbone et de polymère. Entièrement silicium. Grâce à elles, nous pourrions solide, elle doit être maintenue à 80 °C stocker encore plus d’énergie que les NCA, pour fonctionner mais promet de tenir la et à des coûts compétitifs », assure, enthou- route de longues années en offrant une siaste, Sébastien Martinet, le chef du LCE. autonomie de 200 km. De son côté, Autre candidat très prometteur: les cellu- la société suisse Mes-Dea travaille les à électrodes positives à base de lithium, sur une batterie aux électrodes de sodium OCTOBRE 2009ccN°915
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et de chlorure de nickel, la Zebra. Léger inconvénient : elle doit être maintenue au moins à 250 °C pour fonctionner. Plus prospectives, des recherches s’ouvrent aussi sur d’autres technologies à base de lithium. BASF et Sion Power ont ainsi annoncé travailler sur des batteries lithium-soufre. AIST (Tsukuba au Japon) a opté pour le lithium-air. Au LCE et au Laboratoire de réactivité et chimie des solides d’Amiens, les chercheurs se penchent aussi sur une batterie très verte, la lithium-organique. Les électrodes positives et négatives seraient alors fabriquées à partir de résidus de plantes. Leur faible densité pourrait cependant être un frein à l’utilisation dans les véhicules, car de telles batteries seraient très volumineuses.
Faites le bilan carbone d’une batterie.
Le recyclage, dernier espoir des fabricants c Le recyclage pourrait bien être
la dernière solution de repli des fabricants de batteries en mal de lithium. Pour l’instant, il n’est pas rentable de récupérer et de recycler le métal mou (lire aussi p. 10), qui ne représente que 3 % du système. Mais si son marché connaît les tensions qu’on lui promet, tous les moyens seront bons pour récupérer le précieux métal. Deux méthodes sont possibles pour traiter les batteries en fin de vie : la voie thermique, qui les soumet à des températures oscillant entre 800 et 1 000 °C, et la voie hydrométallurgique qui extrait les métaux en solutions grâce à des traitements mécaniques
lithium en quantité mais à coût prohibitif
et chimiques sélectifs. Toutes deux donnent comme résidus des composés à base de lithium, qui devront subir de nouveaux traitements pour être réutilisés dans la fabrication de batteries. Mais le lithium n’est pas le seul enjeu. Avec un processus approprié, le recyclage peut donner d’autres résidus intéressants. « Grâce à notre méthode, nous pouvons récupérer les additifs qui représentent 30 à 35 % du prix de la batterie », explique Farouk Tedjar, le président de Recupyl, une société qui a développé un procédé de traitement hydrométallurgique pour les batteries à anode de lithium à température ambiante.
cc Du
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La SnAm détient un procédé industriel lui permettant d’extraire le cadmium contenu dans les accumulateurs nickel cadmium usagés ainsi que des résidus et déchets de leur production.
tion. Si le métal mou se retrouve sous diverses formes à la surface de la Terre, les deux principaux types de gisement sont les gisements en roche, exploités principalement pour l’industrie du verre, et certains lacs salés des États-Unis, du Tibet et du triangle Bolivie-Chili-Argentine. Pour l’instant, la quasi-totalité du carbonate de lithium utilisée par les batteries est issue de ces trois pays car le coût de production y est plus avantageux. Il suffit en effet de pomper les saumures, les liquides résiduels emprisonnés sous les croûtes de sel, et de les faire précipiter pour obtenir le précieux composé. Certains producteurs, pariant sur une hausse des prix du minerai, misent même sur les gisements non conventionnels, les
minéraux argileux complexes ou les saumures issus du pétrole. Les leaders du domaine, comme le chilien SQM ou l’américain Chemetall, se disent prêts à faire face à la demande. La question est: à quel coût? « Il y aura sans doute des tensions sur les prix, avertit Christian Hocquard. Tout dépendra de la capacité des industriels à développer dans les temps les gisements et les méthodes de traitements. » À moyen terme, cela ne résoudra rien pour la voiture électrique. Le lithium restant cher, l’automobile mue par la fée électricité sera plus proche du produit de luxe que de la voiture de “monsieur tout le monde”. cm cc ANNe ORliAc redaction@industrie-technologies.com
D.R.
Quoi qu’il en soit, il faudra encore des années, voire des décennies avant de voir de tels systèmes débarquer dans nos voitures. Leur émergence risque d’être d’autant plus longue que la matière première n’est pas des plus abondantes. Le fer, le manganèse, le nickel ou le phosphate sont suffisamment abondants pour couvrir la demande, même grandissante, et les procédés d’extraction sont au point. Pour le lithium, c’est une autre histoire. Une batterie Li-ion pour véhicule tout électrique contient environ 15 kg de carbonate de lithium, soit 3 kg de lithium. Or, selon des chiffres datant de 2008 de l’U.S. Geological Survey (l’office géologique américain), quelque 27000 tonnes de métal sont produites chaque année à l’échelle du globe. Trop peu pour couvrir les futurs besoins des constructeurs qui se sont lancés dans l’électrique. Bien conscients de cette urgence, Bolloré et Mitsubishi se sont déjà lancés dans des négociations avec les pays concernés, Bolivie et Argentine en tête, pour sécuriser leur investissement. Les réserves ne manquent pas. Toujours selon l’USGS, 13 millions de tonnes de lithium exploitables attendent que l’on vienne les chercher. « Le problème n’est pas la disponibilité géologique, mais la disponibilité industrielle » explique Christian Hocquard, géologue économiste au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Et le coût de leur exploita-
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Comparez en vidéo la consommation d’une voiture électrique face une thermique.
Bilan carbone Le road book écolo de la Baptisée un peu vite voiture “zéro émission”, l’automobile mue par la fée électricité déporte en fait ses émissions de CO2 en amont, vers les centrales électriques. Démonstration avec une voiture électrique dont le bilan écologique vire du vert au noir selon le mix énergétique du pays où elle circule. cc PAR THiBAuT De JAeGHeR tdejaegher@industrie-technologies.com
Toronto CO2/km
17,3g
Origine de la production électrique Hydraulique Charbon Nucléaire 58 % 18 % 13 %
Washington CO2/km
B; MARTINEZ / MICHELIN
115g
Origine de la production électrique Charbon Pétrole, Nucléaire Gaz 50,5 % 18,9 % 18,34 %
UNE ÉLECTRICITÉ PLUS OU MOINS VERTE… Émissions de CO2 en fonction de l’origine de la production électrique (g/CO2 par km) Eolien c0g Nucléaire c2g Bois c9g Gaz c57g Charbon c108 à 121g (selon sa qualité) SOURCE : IEA
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Brasilia CO2/km
19,1g
Origine de la production électrique Hydraulique Charbon, pétrole, gaz 83.7 % 10.1 %
en couverture
voiture électrique ccAVeRTisseMeNT MéTHODOlOGiQue
Paris
CO2/km
16,8g
Le bilan carbone indiqué ici va du puits à la roue. Cela veut dire qu’il inclut les émissions de CO2 faites par les centrales électriques (source Agence internationale pour l’énergie). Nous nous sommes basés sur une voiture électrique de petite taille, consommant 20 kWh pour effectuer 100 km. C’est évidemment une moyenne qui ne tient compte ni des reliefs propres à chaque pays ni du poids de la voiture. Ces deux critères, ainsi que le mode de conduite, influent positivement ou négativement sur le niveau de consommation.
Origine de la production électrique Nucléaire Hydraulique Charbon 78,5 % 9,8 % 5,3 %
Berlin
CO2/km
135g
Origine de la production électrique Charbon Nucléaire Gaz 47 % 26 % 11 %
Pékin
CO2/km
192g
Origine de la production électrique Charbon Hydraulique Pétrole 79 % 15,9 % 2,4 %
New Delhi CO2/km
196,6g
Origine de la production électrique Charbon Hydraulique Gaz 68,7 % 14,3 % 8,9 %
Jérusalem CO2/km
176,6g
Origine de la production électrique Charbon Pétrole Gaz 71,1 % 17,5 % 11,4 %
SOURCE : AIE, RENAULT
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en couverture
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Voiture électrique Notre enquête continue sur Internet Sur le Web, la voiture électrique suscite bien plus qu’un simple buzz ! Elle monopolise les débats sur l’avenir de l’automobile. Pour vous y retrouver dans cette jungle d’informations, nous avons sélectionné pour vous une série de documents (vidéos, infographies, diaporama…). Prenez le volant de notre dossier sur notre site www.industrie-technologies.com (rubrique : Dans IT, le mag) pour poursuivre avec nous notre enquête sur la voiture zéro émission.
Infographie Le match électrique contre thermique Vous vous sentez l’âme écologique et êtes prêt à acquérir une voiture électrique ? Essayez d’abord de faire le bilan
150 ans d’espérance… La voiture électrique a toujours réussi à créer l’enthousiasme mais n’a jamais réussi – pour l’instant – à transformer l’essai.
Vous êtes novice en matière de motorisation électrique ? Nous vous propo-
sons de découvrir les grands principes de fonctionnement de cette technologie. Des batteries lithium-ion aux systèmes de recharge rapide en passant par le moteur électrique, découvrez les secrets de fabrication des voitures zéro émission grâce à une série d’animations interactives. cm
Découvrez en vidéos, grâce aux archives de l’INA, cette histoire de la voiture zéro émission, l’histoire d’une éternelle émergence. La similitude des discours est étonnante d’une génération à l’autre. Et l’on ne peut s’empêcher de se demander si les mêmes arguments déboucheront sur les mêmes effets. cm
LA VOITURE ÉLECTRIQUE LA PLUS RAPIDE DU MONDE Elle s’appelle KAZ, elle est japonaise et a une vitesse de pointe de 311 km/h.
Industrie et Technologies N° 842, novembre 2002
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Animation Sous le capot des voitures électriques
COMMENT RENDRE LE MOTEUR PROPRE Le point sur tous les progrès accomplis et restant à accomplir pour rendre le moteur thermique non polluant.
Industrie et Technologies N° 861, octobre 2004
BATTERIES, LA R&D SOUS PRESSION Ce dossier fait le point sur la recherche, de l’automobile aux microbatteries.
Industrie et Technologies N° 906, décembre 2008
B. LEVY ; INA ; D.R.
Vidéo Retour vers le futur
comparé des performances d’une voiture à moteur thermique et d’une voiture à motorisation électrique. Autonomie, poids, recyclabilité, rendement, coût… nous avons tout analysé pour que vous puissiez vous faire une opinion… et passer à l’acte en connaissance de cause. cm
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Admirez tous nos diaporamas technos.
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La particule invisible
CEA
Les neutrinos, vous connaissez ? Ces particules élémentaires sont extrêmement discrètes. Si discrètes, qu’elles n’interagissent presque pas avec la matière. Les repérer et les étudier devient dès lors très compliqué. Le CEA, aidé du CNRS et d’EdF, ne désarme pas pour autant. Il vient d’installer son premier détecteur de neutrinos, à 1 km de la centrale nucléaire de Chooz dans les Ardennes. à l’aide de 400 photo– multiplicateurs, il espère pister 50 neutrinos chaque jour sur les mille milliards de milliards qu’émet la centrale.
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L’apprentissage d’Icub en vidéo.
Petit robot deviendra grand
CNRS pHOTOTHÈQUE / ISIR / B. RAJAU
Il s’appelle Icub. Il n’a que 18 mois d’âge mental, mais il devrait atteindre les capacités intellectuelles d’un enfant de 3 ans dans quelques mois. Ce bébé robot, materné par le laboratoire de l’Inserm à Lyon, est en effet capable d’interagir avec son environnement mais également d’emmagasiner de l’expérience au fil des tâches qu’on lui demande de réaliser.
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pHoto-tecH
Techno reine Des costumes sertis de milliers de LED, des batteries embarquées dans les poches et pilotées via des bornes Wi-Fi, une pyrotechnie assistée par ordinateur... La compagnie Groupe F a mis la technologie au service de la culture pour son dernier spectacle donné cet été dans les jardins du Château de Versailles, Cyrano de Bergerac et les empires du Soleil.
Cargo ferrugineux
T. NAvA ; Afp
Trois milliards de tonnes de fer. C’est la quantité de minerai que le brésilien Rio Tinto a extrait et exporté des sols australiens en exploitant 11 mines dans l’ouest du pays en trente-sept ans. Il aura fallu pas moins de 12 500 cargos d’une capacité de 240 000 tonnes, comme le Pacific Ruby, pour acheminer ce métal sur tous les continents.
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eXpériences
Le b.a.-ba de la traçabilité en vidéo avec le pôle de compétitivité Traçabilité.
enquÊte
Traçabilité : identifiez la techno qui vous sied
Suivre, identifier et localiser ses produits à tout moment devient une obligation pour de plus en plus d’industriels. Mais repérer la technologie la plus pertinente pour son activité relève du parcours du combattant. RFID, datamatrix ou code-barres, nos conseils vous permettront de ne pas vous tromper de sujet avant de vous engager dans un investissement qui peut être conséquent.
atamatrix gravé par micropercussion ? Impression d’un codebarres ? Collage d’un tag RFID ? Pas facile pour les industriels de s’y retrouver dans les multiples technologies de traçabilité ! « Quel que soit le secteur, les entreprises visent trois objectifs : identifier, localiser, authentifier », résume Jean-Michel Loubry, responsable du département missions d’intérêt général au pôle Traçabilité. Facile à dire…
d
mais pas si simple à mettre en œuvre. Pour vous aider à défricher le terrain, Industrie & Technologies a enquêté auprès des industriels et des fournisseurs. Voici notre guide de visite en cinq étapes pour vous assurer que vos produits soient bien tracés.
1
Cernez vos besoins
L’évaluation de vos besoins, étape initiale, constitue la première difficulté. Du simple marquage d’un produit au
nom du constructeur à sa localisation durant toutes les étapes de fabrication, les technologies à mettre en œuvre ne seront évidemment pas les mêmes : suivre une pièce pour activer un automate dans le process ne nécessite pas le même niveau d’information que de retracer à partir d’un produit fini le lot de matière auquel il correspond ou l’opérateur qui l’a usiné. La première question à se poser est donc : quelle quantité d’information ai-je besoin de stoc-
La RFID du futur c Le
principal frein à l’adoption de la RFID reste son coût. La RFID chipless pourrait bien être la panacée tant attendue et à même de résoudre ce problème. Cette nouvelle mouture ne comporte plus de processeur, mais se présente comme une
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impression multicouche. Elle offre l’avantage d’être directement imprimée sur les produits ou les paquets, divisant ainsi son prix de revient par 1 000 et lui permettant d’être adoptée massivement par l’industrie. « La première présentation
a eu lieu en 2008 aux Etats-Unis, précise Bernard Delattre, le gérant d’Agid. Le prix d’une étiquette pourrait être divisé par 10, atteignant ainsi 0,5 centime d’euro. Mais pour l’instant, c’est encore de la recherche… »
ker ? Ce paramètre permet de faire un premier tri parmi les technologies de traçabilité. De l’alphanumérique, qui ne contient que quelques caractères, à la radio identification (RFID), dont le stockage est illimité, en passant par le code-barres et le datamatrix (quelques dizaines de caractères), les fonctionnalités ne seront pas les mêmes. Ainsi, un industriel pourra simplement graver un numéro sur une pièce pour la relier à un lot. Pratique, il n’aura alors même pas besoin de lecteur, le code pourra tout simplement être lu. Mais, dans l’automobile, le médical ou encore l’aéronautique, le numéro de lot, la date de l’usinage, et d’autres informations doivent figurer sur les produits. « C’est le cas notamment pour les pièces de sécurité, remarque Alexandre Loire, spécialiste de la traçabilité chez Galia. En cas de malfaçon, le constructeur doit pouvoir retrouver l’origine de la pièce, le lot de matériau auquel elle appartient et même l’opérateur qui a réalisé la fabrication. Le code alpha-
D.R.
CROISSANCE. la traçabilité se développe au rythme de 15% par an.
Code-barres Le plus courant
Quantité d’informations de 13 à 30 caractères Mode de lecture Par balayage à quelques cm. Coût € € * AppliCAtions Grande distribution, alimentaire, santé pour le suivi de produits ou l’inventaire des matériels
alPhanumérique Le moins cher
Quantité d’informations quelques caractères Mode de lecture a l’œil ou lecture optique Coût € à € € * AppliCAtions industrielles, marquage de pièces dans l’automobile
datamatrix
Le standard dans la santé
Quantité d’informations Jusqu’à 3116 caractères Mode de lecture lecture optique (quelques centimètres) Coût € € * AppliCAtions identification de documents, suivi d’instrumentation chirurgicale, marquage des flacons, bouteilles, pharma
rFid
Le plus polyvalent et le plus cher
Quantité d’informations Jusqu’à plusieurs kilooctets (illimité pour la rFid active) Mode de lecture a distance (jusqu’à 100 mètres) Coût € € € à € € € € * AppliCAtions Contrôle d’accès, suivi de produits en laverie industrielle, environnement difficile, métal, eau, applications industrielles, gestion.
* échelle de coût : de €
bon marché à € € € € très coûteux.
numérique laisse alors la place au code-barres ou au datamatrix. » Enfin, s’il s’agit de tracer une pièce tout au long du process, de s’assurer qu’à chaque étape, elle est au bon endroit, un code figé ne suffit plus et seule la RFID autorise l’ajout d’informations. « Cette technologie permet de disposer d’un véritable suivi de processus : un industriel de l’agroalimentaire pourra disposer en sortie d’usine du cycle de vie complet de son produit, les informations ayant été ajoutée étape par étape, il peut par exemple s’assurer du passage par le cycle de stérilisation, de sa durée, de sa température », précise Jean-Michel Loubry. Avant d’arrêter son choix, il faut quand même s’assurer que le code pourra être lu par les autres acteurs du secteur. Voilà qui réduit le choix des industriels car progressivement, chaque secteur a opté pour une technologie, et un format de code. « Chaque filière a son standard de codage, ajoute Jean-Michel Loubry. Les paramètres de marOCTOBRE 2009ccN°915
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cc benoît landanger directeur de landanger
datamatrix: le bon compromis coût/information
quage sont définis afin que n’importe quel lecteur puisse les lire. Et que tous les systèmes informatiques puissent traiter les données. Si les industriels souhaitent fonctionner en boucle ouverte, c’est-à-dire transmettre leurs données à d’autres acteurs, ils sont obligés de s’y conformer. »
2
Faites-vous aider
« Pour les industriels, s’y retrouver est une gageure ! », avertit Gilles Rouchouse, chargé de mission au Cetim. Peu d’entre eux disposent d’un spécialiste en traçabilité. Centres techniques, associations professionnelles, sont par conséquent régulièrement sollicités par les industriels qui souhaitent mettre au point leur dispositif de traçabilité. Le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) a ainsi constitué un cahier des charges commun, avant de solliciter le Cetim pour une étude : « Ils avaient identifié un besoin : le suivi de leurs instruments durant le process, et à terme, pour la lutte contre les maladies nosocomiales à l’hôpital. Il leur manquait un organisme indépendant pour mener l’étude », relate Philippe Gue-
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gan, qui a dirigé le projet au Cetim. Le pôle de compétitivité spécialisé dans la traçabilité engage également les industriels à le consulter.
robuste. Mais en fonction du matériau sur lequel le code va être appliqué, l’une ou l’autre des technologies sera plus facile à lire avec un lecteur », détaille Jean-Michel Loubry. testez les technolo- Le laser offre l’avantage d’être sans contact et sera donc pargies cibles Une fois identifiés les besoins ticulièrement adapté aux proet élues les technologies qui y duits fragiles ou de grande prérépondent, c’est le moment du cision. Quant à la RFID, une test. Coût du procédé et tenue étude complète est nécessaire dans le temps du marquage pour l’intégrer dans un prosont les deux principaux cri- duit et s’assurer de sa tenue tères à considérer. Un code- dans le temps, optimiser le barres ou datamatrix intégré à signal pour régler la distance l’emballage d’un produit ne de lecture, s’assurer que les perturbations de coûte rien, son véritable impression s’intè- numérotation l’environnement (présence d’humigre totalement au individuelle, dité, de métal) ne procédé d’embal- le code servira nuisent pas à la lage… Mais si c’est à lutter lecture du code, le produit, lui- contre les même qu’il est contrefaçons. etc. Autre critère, la nécessaire de tracer, pas moyen d’y couper, l’in- fiabilité du code. Pour la phardustriel devra procéder à des macie, il a été déterminant. tests pour évaluer la robus- Les industriels de ce secteur tesse du code en fonction du ont en effet opté définitivematériau et des contraintes ment pour le code datamatrix, que le produit sera amené à plus robuste que le code-barsubir. En plus de l’impression, res. « Son code est redondant, deux modes de gravure sont précise Jean-Michel Loubry. alors en concurrence : la Quand il manque une ligne à micropercussion et le laser qui un code-barres, il ne peut être garantit une plus grande durée lu par le lecteur. Le datamatrix de vie du code. « Le laser a ten- est donc plus fiable. » Ainsi, dance à s’atténuer au fil du en 2010, toutes les boîtes de temps, contrairement à la médicaments seront équipées micropercussion qui est très de cette technologie de traça-
3
« Nous n’avons pas droit à l’erreur. S’il y a un souci, il nous faut pouvoir remonter au lot de matériau, à la machine… et même à l’opérateur qui a usiné l’instrument. Les besoins sont donc là mais pour l’instant, tout le monde attend les normes. Nous ne sommes que deux fabricants dans le monde (avec la société Aesculap) à nous être équipés depuis le printemps 2006. Tous nos instruments sont depuis marqués avec un numéro unique qui fait office de plaque d’immatriculation et nous permet de suivre la production jusqu’au service aprèsvente. Nous avons comparé trois technologies : le datamatrix, le code-barres et l’alphanumérique en nous appuyant sur une norme expérimentale. Notre choix s’est porté sur datamatrix : le bon compromis entre quantité d’informations stockée et coût. Nous avons procédé à des tests pour choisir le mode de marquage. Nos produits sont d’une grande précision et nous avons observé que les chocs dus à la micropercussion pouvaient présenter un risque. De plus, la lecture d’une gravure laser sur un métal couleur Inox est plus fiable. Maintenant, nous attendons une norme fixe, dans les mois qui viennent, en espérant avoir fait le bon choix. »
bilité. Le code comprendra le numéro de lot, la date de péremption… et à terme, il devrait intégrer une numérotation individuelle. « On passera ici de la localisation à la lutte contre la contrefaçon, remarque le spécialiste. Le numéro unique n’empêchera
D.R.
le code datamatrix gravé sur cette pince landanger renferme toutes les données la concernant : le matériau qui la constitue, son propriétaire, le nombre et le type d’opérations chirurgicales où elle a été utilisée, la maintenance…
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pas les fraudeurs de copier… Mais si deux boîtes qui ont le même numéro sont lues par un lecteur, cela fera office d’alerte. »
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AF / PH. DELAFOSSE ; D.R.
mesurez le retour sur investissement
« Chaque industriel procède à sa propre étude, remarque Alexandre Loire, chef de projet chez Galia. Le résultat dépend en effet énormément des besoins : pour certains produits, il s’agit seulement d’optimiser la logistique quand pour d’autre, la traçabilité a pour but de répondre à des exigences de sécurité. » Le coût du code-barres et du datamatrix est lié au mode de marquage (achat de la machine, durée du procédé) tandis que pour la RFID, il faut ajouter le prix de la puce, qui varie de quelques centimes à quelques euros en fonction des technologies. Cette dernière demeure donc plus chère et se cantonne ainsi aux produits à haute valeur ajoutée ou aux gros volumes : « Économiquement, on ne mettra pas un tag RFID sur chaque pot de yaourt. Mais sur la palette, oui », confirme Jean-Michel Loubry. « Pour les unités logistiques, on utilise de la RFID, renchérit Bernard Delattre, le gérant d’Agid, spécialiste des technologies d’identification à distance. Mais pour l’agroalimentaire, les marges ne seront pas assez importantes. Une caissière passe à elle seule 60 000 à 80 000 produits par mois… À raison de 8 à 10 centimes par étiquette. Le calcul est simple : pour une caisse, la RFID couterait 3 000 euros par mois ! » En fonction des échelles, les industriels doivent donc jongler entre toutes les technologies : la RFID devient rentable à partir de la
ccdoMiniQUe radonde direction générale des sYstÈmes d’inFormation cHeZ air France
la rFid est fiable à 99% « La RFID a l’avantage d’avoir un taux de fiabilité bien plus important. Le code-barres n’est lu que dans 80% des cas et par conséquent, dans deux cas sur dix, les bagages doivent être traités manuellement. Tandis que le taux de fiabilité pour la RFID est de plus de 99%... La saisie automatique est moins coûteuse et plus fiable. Nous avons donc commencé à nous équiper en RFID pour la gestion des bagages et du fret. Le but est de localiser un bagage de l’enregistrement jusqu’à la délivrance et de pouvoir suivre par informatique toutes les étapes sous la forme d’un statut. Nous avons mené des études de faisabilité, évalué les besoins et venons de lancer, en mars dernier, une expérimentation à l’aéroport de Roissy. Une vingtaine de portiques à l’entrée des trieurs et 9000 conteneurs et bagagères sont désormais équipés. Pour faire notre choix, nous avons tout simplement procédé par élimination: la RFID active ne peut entrer dans un avion à cause du signal qu’elle émet. Restaient donc les technologies haute, très haute (UHF) et basse fréquence. C’est la distance de lecture qui a fait la différence: la haute fréquence ne portait pas assez loin et la basse fréquence n’était pas assez précise. L’UHF, avec ses trois mètres de distance de lecture, a été le bon compromis. »
palette, pour une voiture ou un conteneur. Pour les produits, le code-barres sera roi. Et, pour le suivi des pièces dans l’industrie le datamatrix sera pertinent. Ceci, bien sûr, à quelques exceptions près : « Tout dépend de la valeur ajoutée du produit : pour les vêtements et les chaussures, ça marche très bien car les marges sont importantes. Marks and Spencer, notamment, utilise ainsi 100 millions de tags par an. »
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marquage de bagage par rFid à l’aéroport de roissy. la technologie uhF (très haute fréquence) qui nécessite une lecture jusqu’à 3 m de distance a été retenue.
déployez les technos choisies
Le plus délicat n’est pas forcément de mettre en place la technologie choisie mais de la faire cohabiter avec les autres. En effet, au sein d’une même industrie, voire d’une même entreprise, le suivi des produits met en œuvre les différentes solutions. Le plus délicat est donc de gérer les informations dans le système informatique quelle que soit leur source : code-barres, data-
matrix ou puce RFID. Le problème est d’autant plus épineux que les quantités de données sont exponentielles ! « Nous avons vite vu que les besoins étaient énormes pour tracer les bagages, gérer du matériel de maintenance, etc. Cela pouvait partir dans tous les sens…, relate Dominique Radonde, qui a dirigé le projet chez Air France. Nous risquions de gros problèmes ! » L’industriel doit donc penser en amont à la mise en place d’une architecture informatique qui permette l’intégration de toutes les données pour aboutir à une plate-forme multitechnique capable d’accueillir toutes les technologies qu’il s’agisse de RFID basse, haute, très haute fréquence, de datamatrix gravé par laser ou de simple code-barres imprimé sur l’emballage… Sans ça, les produits seront tracés mais l’information, elle, risque bien d’être perdue. cm cc MATHilDe FONTeZ redaction@industrie-technologies.com
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La conception de la Prima II vue par ses ingénieurs
Cas D’entreprise
Alstom assemble ses locos comme des Lego ProdUCtion
électrique capable de répondre à tous les modes d’exploitation. ccLA SOLUTION
ccl’eNTRePRise eN BReF
Alstom Transport 5,5 milliards de chiffre d’affaires en 2008 Effectif 26 000 salariés dont 3 000 à Belfort. Le site de Belfort est centre de compétence mondial pour les locomotives électriques, diesel électriques et les automotrices grande vitesse (AGV).
ccLE PROBLÈME
UNE DEMANDE DE PLUS EN PLUS DIVERSIFIÉE
Fini le temps où la SNCF définissait elle-même ses machines et passait commande au constructeur de son choix. L’heure est plus que jamais à la concurrence avec de nouveaux acteurs qui égrènent leurs achats au gré des ouvertures de lignes. Difficile dans ces conditions de produire de longues séries de modèles quasi identiques. Il faut savoir répondre rapidement à la demande en s’adaptant facilement aux cahiers des charges et législations les plus variés : traction marchandise, voyageurs, usage mixte, à longue ou courte distance… Dans la foulée d’une réforme radicale de son processus de production – le programme Apsys (lire IT N°909) – Alstom Transport a repensé le concept de locomotive en présentant la Prima II, une machine
Prima II. Cette locomotive s’appuie sur les technologies éprouvées d’Alstom Transport et sur une architecture modulaire capable de s’adapter aux diverses configurations d’exploitation d’un marché éclaté.
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N°915ccOCTOBRE 2009
UNE CONCEPTION MODULAIRE
La famille Prima II s’appuie sur une plate-forme unique à partir de laquelle sont déclinés plusieurs modèles en termes de puissance de traction, d’application et donc de vitesse d’exploitation. La conception modulaire de l’engin permet d’intégrer trois types d’éléments. Le premier type recouvre les composants de référence indispensables au fonctionnement de la machine. Ce sont des équipements développés par Alstom pour toutes ses motrices de l’AGV (automotrice grande vitesse) au New Pendolino en passant par le trainmétro Metropolis et le TER Coradia. Le module de puissance Onix est par exemple utilisé sur les AGV ou les locomotives chinoises EMU. La seconde série d’éléments concerne les spécificités nationales comme la signalisation: la Prima II peut accueillir trois systèmes différents pour circuler sur les corridors de l’Union européenne. Au cours de son cycle de vie, la Prima II peut d’ailleurs être modifiée pour passer d’une version à l’autre sans grand investissement. Enfin, il reste de la place disponible pour accueillir des aménagements spécifiques comme des toilettes ou une douche, un coin cuisine avec réfrigérateur et four à microondes. Tous ces équipements
sont installés de part et d’autre d’un large couloir de circulation qui rend accessibles de l’intérieur tous les organes et relie les deux cabines de pilotage. Pour finir, une attention particulière est donnée au design, créé par un service intégré dirigé par l’ex-chef designer de Renault Trucks. ccLE RÉSULTAT
DES DÉLAIS DE FABRICATION RÉDUITS DE 40 %
Déjà commandée par le Maroc à 20 exemplaires, la Prima II se veut un outil de conquête. «La Prima I était trop française, la Prima II est aisément adaptable aux autres marchés », explique François Lacôte, senior vice-président en charge de la technique chez Alstom Transport. Sa conception modulaire lui offre de nombreux atouts avec un coût de production serré et des délais de fabrication ramenés de 15 à 9 mois. « Pour répondre aux critères de rentabilité de plus en plus exigeants, nous visons un taux de disponibilité supérieur à 98 % avec un coût de possession maîtrisé grâce à une maintenance prédictive et la mise en place de sites d’entretien décentralisés et d’équipes mobiles », explique Pierre Chanal, chef de projet Prima II. Économique, flexible, évolutive et recyclable, la Prima II semble largement de taille à affronter ses concurrentes: les Traxx de Bombardier et les Eurosprinter de Siemens. cm cc PHiliPPe PélAPRAT redaction@industrie-technologies.com D..R.
Le constructeur ferroviaire lance la Prima II à la conquête d’un marché où les opérateurs historiques ne sont plus les interlocuteurs privilégiés. Sa conception modulaire permet de répondre rapidement aux différents profils d’exploitation de clients très différents.
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Initiez-vous en vidéo à la technologie hybride de PSA.
eXpériences
Cas D’entreprise PSA développe ses lignes sur le terrain ingÉnierie
Devenu un disciple zélé de la méthodologie lean, le constructeur automobile fait désormais développer ses lignes de fabrication directement dans les usines. À la clé : des gains de temps grâce à une montée en cadence presque sans accroc. cc l’eNTRePRise eN BReF
J.L. KIEN / PSA
54,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. 201 000 salariés dans le monde dont 8 877 personnes sur le site de Mulhouse. L’usine de Mulhouse comprend, outre une unité de mécanique, une unité terminale complète qui assemble les Peugeot 206+, 308 et Citroën C4
ccLE PROBLÈME
UN AN POUR CRÉER UNE LIGNE DE FABRICATION
En juin 2008, le site de Mulhouse (Haut-Rhin) décroche le contrat de l’industrialisation de la nouvelle chaîne de traction hybride du groupe PSA. C’est un type de motorisation totalement inédit pour le constructeur qui l’intégrera sur son crossover Peugeot 3008. Cette technologie imposait d’inventer un outil de travail tout en maîtrisant les coûts au plus juste, et cela en un an seulement. Le lancement de la production est prévu pour l’été 2009.
Les maquettes en carton ont aidé à définir l’emplacement des outils nécessaires à l’exécution du travail sur la ligne.
ccLA SOLUTION
UNE CONCEPTION AU CŒUR DES ATELIERS
Contrairement aux anciennes générations de lignes de fabrication, pas question de laisser les ingénieurs décider de tout derrière leur bureau. La stratégie lean, déployée dans toutes les usines du groupe PSA depuis 2007, impose de pratiquer au maximum le “gemba” (le terrain en japonais)… même quand il s’agit des phases de conception. L’objectif ? Déminer au maximum les projets en testant sur le terrain les solutions proposées par le département ingénierie ou les fabricants de machines. « Nous ne voulions plus découvrir les défauts lors du lancement de production », insiste Philippe Coene, le directeur de l’unité mécanique de Mulhouse. L’équipe projet a impliqué des ergonomes, des logisticiens (pour l’approvisionnement), des ingénieurs du bureau d’études et des opérateurs qui travailleront sur la ligne. Après une réunion de lancement au centre de développement de Velizy (Yvelines) en 2008, ce commando multidisciplinaire, qui s’est réuni quatre fois en un an, est allé chercher l’inspiration sur d’autres sites du groupe, notamment à Caen (Calvados). But de la manœuvre : identifier les meilleures pratiques. Dès la troisième semaine de regroupement, l’architecture générale de la ligne est connue (chacun ayant eu le temps de travailler sur le projet entre les deux chantiers) mais
il reste à régler tous les détails. « Au début de chaque chantier, nous nous fixions des objectifs précis à mener à bien en quatre jours », confie Philippe Coene. Au fil des séances, le projet s’est affiné jusqu’à se concrétiser sous la forme de machines en carton. À l’aide de prototypes en stéréolithographie, les opérateurs ont alors pu tester les vraies-fausses machines et modifier l’emplacement des outils nécessaires à l’exécution de leur travail. « Nous pouvions ainsi affiner notre équipement en allant jusqu’à décaler de quelques centimètres un bouton mal placé ou la position d’un outil », confie le directeur de l’unité de mécanique. ccLE RÉSULTAT
DES DÉLAIS RACCOURCIS
Ce développement sur le terrain a permis d’accélérer le développement des produits en limitant le nombre d’itérations entre les différents services. « Nous recherchons la meilleure solution possible en tenant compte des contraintes de tous sur le terrain », précise encore Philippe Coene. L’implication des opérateurs facilite clairement l’appropriation des outils de travail. La montée en cadence en cours devrait donc être plus souple. Mais sur ce raccourcissement des délais –tout comme sur les coûts d’une telle démarche–, PSA préfère rester très discret. cm cc THiBAuT De JAeGHeR tdejaegher@industrie-technologies.com
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eXpériences
Découvrez ces technologies qui permettent de limiter la pandémie, rubrique Dans IT, le mag.
pandémie
Les mesures à prendre… et à conserver Plan de continuité d’activité, achat d’équipements de protection individuelle ou de désinfectants, réaménagement des locaux et de la production : la facture de la préparation à une éventuelle une pandémie de grippe peut s’avérer salée… Que la catastrophe annoncée se produise ou non, voici nos conseils pour que les efforts consentis dans un contexte menaçant profitent à plus long terme à votre entreprise.
ÉVALUATION Le coût de la préparation à la menace pandémique pour les entreprises va de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs millions d’euros.
ccMuRiel De VeRicOuRT, JessY PicARD eT RiDHA lOukil redaction@industrie-technologies.com
apprivoiser les outils de travail à distance Mesure phare des plans de continuité d’activité (PCA) dans la majorité des entreprises, le télétravail est envisageable pour environ 5 à 10 % du personnel en moyenne, estime Éric Bernouis, consultant au sein de la SSII Telindus. Encore faut-il s’assurer que les salariés disposent des outils et documents nécessaires. Outre l’équipement du télétravailleur (PC, accès Internet, clé 3G…), il faut revoir le système d’information et permettre à chacun de s’approprier les outils de travail à distance. Autre point crucial : le trafic de données entre l’entreprise et l’extérieur risque de doubler, voire tripler. Le tuyau de communication doit donc être éventuellement redimensionné et le serveur d’accès distant, reconfiguré. Il faut définir les priorités d’accès, les règles de sécurité et les droits de chaque collaborateur. Enfin, il faut mettre en place et former le personnel à l’utilisation des conférences téléphoniques ou Web, chatrooms, wikis, partage de documents, etc. Une occasion idéale pour expérimenter ces outils et instaurer, au-delà de la pandémie, des méthodes de travail plus efficaces et susceptibles de générer des économies en évitant les déplacements inutiles.
apprendre à maintenir l’activité en effectif réduit S’organiser en vue de l’éventualité d’un absentéisme massif est une bonne occasion pour identifier les postes clés et dénombrer les collaborateurs possédant les compétences associées. « Dans de nombreuses entreprises, personne ne s’était demandé ce qui se produirait en cas d’indisponibilité majeure des salariés », souligne le docteur Guibert, directeur médical des programmes de santé d’International SOS, qui conseille notamment ses clients sur la mise au point de PCA. Sur un site de production, où le travail à distance n’est évidemment pas envisageable, la meilleure option consiste à mettre en place des formations croisées afin de disposer de suppléants. Une préparation qui peut s’avérer utile en d’autres occasions, ne serait-ce que dans le cas d’une grève ou d’une banale attaque de grippe saisonnière ou de gastroentérite. Et peut faciliter la gestion de la mobilité interne des salariés.
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eXpériences
gérer l’information de ses collaborateurs Gérer le risque ne suffit pas. Encore faut-il informer ses collaborateurs des précautions prises et du rôle qu’ils auront éventuellement à tenir. Ce qui implique de trouver les canaux d’information adaptés. « Nous venons d’ouvrir sur notre Intranet une rubrique “santé et sécurité”, appelée à perdurer. Nous y avons notamment renseigné la liste des sauveteurs secouristes ou la localisation des armoires à pharmacie », raconte Gersende Boulnois, le DRH de la société Manutan, spécialisée dans la fourniture de matériel aux entreprises. Autre piste: l’e-learning, avec des tutoriels sur la grippe. Une solution d’autant plus indiquée qu’elle est l’occasion de tester un outil permettant, en cas de situation critique, d’assurer les formations indispensables à la bonne marche de l’entreprise sans regroupement propice à la propagation du virus. « Nous enregistrons une hausse de 20 % des demandes d’e-learning par rapport à l’an dernier », rapporte d’ailleurs Joël Nicolas, directeur opérationnel de la formation chez Dekra.
Contrôler la fiabilité de ses fournisseurs Maillons essentiels de la chaîne de production, les fournisseurs ne doivent pas être oubliés en situation de branle-bas de combat. La préparation du PCA est l’occasion de faire le tour de ses partenaires et de vérifier leur fiabilité. Sanofi Aventis a ainsi contrôlé la capacité de ses prestataires à accompagner la montée en cadence associée à la production de vaccins. « Nous avons contrôlé tous nos fournisseurs critiques de seringues, de flacons et d’œufs. En amont, nous devons nous assurer que tous répondent à nos demandes en temps et en heure », explique Pascal Barollier, porte-parole du géant pharmaceutique. Pour d’autres sociétés, c’est l’occasion de faire une revue de l’hygiène des partenaires et éventuellement de procéder à des aménagements qui, la menace passée, n’ont pas vocation à être remis en question.
Flexibiliser l’outil industriel
D. R.
Représentation 3D du virus de la grippe A H1N1.
Pour les fabricants de masques ou de vaccins, la situation actuelle s’accompagne d’une montée en charge brutale mais transitoire de la production. Ces fluctuations sont l’occasion de réorganiser et d’optimiser la gestion des flux. L’unité de 3M qui fabrique des masques a ainsi accéléré l’investissement dans une nouvelle machine. « Cet outil va nous servir pour d’autres productions. Nous pourrons diminuer le temps de cycle et être plus productif », témoigne Stephen Murray, le directeur du site de 3M à Aycliff en Angleterre. La crise peut être un bon moyen pour expérimenter les principes de production à flux tiré, des méthodes initiées par les gourous du lean manufacturing.
OCTOBRE 2009ccN°815
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ficHe métHode
Le SMED pour changer d’outil en une minute
RÉA
métier
outil
métHode
Le SMED (Single Minute Exchange of Die) est une méthode japonaise qui permet de réduire à la portion congrue le temps nécessaire au changement d’outil entre deux séries. Créée par Shingeo Shingo, elle évite d’immobiliser les machines trop longtemps en anticipant un certain nombre d’opérations en amont et en aval de l’arrêt.
1. Identifier
2. Regrouper
3. Externaliser
4. Réduire
Il s’agit de reconnaître les opérations nécessitant un arrêt de la machine (internes) et les opérations réalisables pendant le fonctionnement de la machine (externes).
En regroupant les opérations externes avant et après l’arrêt de la machine, le temps total d’arrêt est réduit, et cela sans aucun investissement.
Moyennant quelques adaptations, il est possible de transformer une opération interne en une opération externe. Le temps d’arrêt de la machine est donc encore réduit.
En optimisant les moyens ou l’organisation nécessaires à la réalisation des opérations internes, les temps d’arrêt de la machine continuent de baisser.
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ficHe métHode
Le SMED, changer d’outil en une minute c Le SMED (Single Minute Exchange of D ie ou changement de série dans la minute) permet de réduire le temps consacré à un changement de série. c Cet outil doit toujours être au service d’objectifs plus vastes : rendre possible le nivellement de la production par la mise en œuvre de petits lots de fabrication afin d’accroître la capacité de production et réduire les stocks. c En rendant du temps disponible sur la machine goulet, il permet d’intégrer un accroissement de la demande sans investissement d’équipements. Autre façon d’accroître cette capacité, réduire la taille des lots de fabrication et niveler la production (produire un peu de tout tout le temps). Grâce à la production nivelée, cette usine pourra réduire considérablement ses stocks en fabriquant et livrant ses produits à ses clients au plus près de leur demande.
CoMMent le Mettre en ŒUVre ? c La mise en œuvre du SMED commence généralement par filmer la réalisation d’un changement de série et par la désignation d’un groupe de travail pour traiter le sujet. Après une formation aux principes du SMED, ce groupe va travailler sur cette vidéo pour mener les différentes étapes. c La clé du succès reste le standard. Le groupe doit standardiser tant l’organisation que les modes opératoires ou encore le rangement des outils afin de pérenniser les gains de temps. Ensuite, grâce aux standards rédigés, les acteurs concernés, y compris le management, doivent être formés à la nouvelle organisation. Le management s’assurant du respect de ces standards.
l’aVis de l’eXPert
ccYann giMMig DE VALESSENTIA
« Qui fait du SMED n’est pas forcément lean! Appliqué isolément, cet outil a toutes les chances d’augmenter les stocks! Il faut être clairvoyant. En cas de croissance de la demande, cet outil libérera de la capacité de production. Dans le cas contraire, il est faudra réduire la taille des lots afin de les produire plus souvent. Cela permettra d’augmenter la capacité de production et de réduire les stocks. »
les Points À sUrVeiller Ne pas se précipiter ! Classiquement, on va tout de suite chercher à réduire le temps de toutes les opérations réalisées pendant l’arrêt de la machine alors que ce n’est que la 4e étape. Cette attitude conduit à une dépense d’énergie inutile (ressources humaines et financières) puisqu’on réduit alors des temps qui sont potentiellement des opérations externes. L’atteinte rapide du résultat s’en trouve alors ralentie. Ne pas l’utiliser seul ! Le pire est de faire du SMED pour améliorer le TRS (taux de rendement synthétique). En effet, les managers améliorent alors la disponibilité d’une installation mais sans avoir prévu quoi en faire. La conséquence directe est une augmentation des stocks et des encours.
D. R.
métier
outil
métHode
À QUoi Ça sert ?
cccOORDONNé PAR THiBAuT De JAeGHeR tdjaegher@industrie-technologies.com
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produits
GuiDe D’aCHat La séLection de produits de La rédaction
12 machines d’usinage multifonctions 3 en 1 Investir dans une machine multifonction coûterait 30% moins cher que d’acquérir 3 machines classiques.
Recherchées pour leur capacité à concentrer dans un seul équipement un nombre important d’opérations d’usinage différentes, ces machines doivent être apprivoisées correctement. Faut-il choisir un centre de tournage marié avec un centre d’usinage ou un centre d’usinage polyvalent ? Voici nos conseils pour réussir cet investissement important, en termes financier mais aussi humain.
éritables mini usines, les machines d’usinage multifonctions séduisent plus d’un chef d’atelier. Capacité de finir la pièce en un seul serrage, moins de surface occupée dans l’atelier, souplesse d’utilisation… La liste de leurs atouts est longue. Vieux routier de la machine-outil, Michel Huon, conseil en usinage, estime la réduction de l’investissement qu’apporte une telle machine
v
à au moins 30 %. « L’utilisateur paye une machine et demie au lieu de trois », indique l’expert. cc
Bien cerner ses besoins pour choisir la bonne configuration
Si les avantages sont alléchants, il ne faut pas oublier cependant qu’un équipement capable d’assurer plusieurs opérations différentes est forcément plus complexe à maîtriser. Traduction immédiate de
L’essentiel c Les
machines multifonctions sont par définition extrêmement complexes et existent en de nombreuses variantes chez chaque constructeur. Il faut donc analyser plusieurs éléments primordiaux avant de faire son choix. c La pièce à usiner dictera ainsi l’architecture de la machine idoine et le choix des
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N°915ccOCTOBRE 2009
caractéristiques techniques. Le rapport entre les opérations de fraisage et de tournage dans la fabrication de cette pièce constitue un paramètre essentiel. c L’existence d’une offr e modulair e que l’on peut personnaliser facilite l’adéquation entre l’offre et l’application.
c Le logiciel de pr ogr ammation doit comporter des fonctionnalités adaptées à ce type de machines. c La
for mation des opér ateur s est à prévoir. Le choix d’une machine équipée d’une commande numérique conversationnelle de dernière génération permet de mieux exploiter le savoir-faire des opérateurs moins aguerris.
cette constatation : le projet d’achat d’une machine multifonction ne s’improvise pas. Trois éléments essentiels doivent faire l’objet d’une analyse approfondie et être au centre de tout cahier des charges : la machine, le logiciel de programmation et les opérateurs aptes à les piloter. La machine d’abord. L’offre est tellement vaste qu’il faut avant tout bien faire le tri pour trouver la bonne chaussure à son pied. Partis d’un centre de tournage auquel ils ont ajouté au fil du temps d’autres fonctions, les constructeurs de machines-outils ont ensuite pris le chemin inverse. Des fabricants comme Makino ou Mandelli proposent ainsi des centres d’usinage qui assurent aussi des opérations de tournage ou de rectification. Que choisir donc entre un centre de tournage doté de fonctions de fraisage, perçage… et un centre d’usinage capable de réaliser des opérations de tournage ou rectification ? « L’acheteur d’une telle machine doit se poser les bonnes questions avant de trancher », conseille Michel Huon. « Il faut savoir, par exemple, quels sont la fréquence et le nombre d’opérations de fraisage et de tournage ou quel est le type de pièce à usiner pour pouvoir choisir la configuration adaptée. » D’autres questions sont à poser au constructeur de la machine.
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Toutes les machines d’usinage multifonctions sont sur l’exposition permanente.
produits
la plus polYvalente
la plus Grande la plus productive
ccla VsC 250 de nodier eMag toutes les opérations en un seul serrage
cc l’integreX e-1850V/12ii de MaZaK elle usine plus vite les piÈces compleXes
Fusion complète d’un centre de tournage et d’un centre d’usinage, la machine multifonction du constructeur japonais s’adapte à la production par petits lots d’une grande variété de pièces. Sa broche de fraisage, orientable et très productive grâce à sa forte puissance, fabrique de A à Z les pièces les plus complexes. La machine réduit sensiblement les temps d’usinage des pièces volumineuses. Cet équipement palettisable permet de travailler longtemps et se transforme en fonction des besoins des utilisateurs en une cellule flexible. cc FicHe TecHNiQue
Tournage dur, perçage, alésage, taraudage, rectification… Le centre de tournage vertical du constructeur allemand assure des opérations multiples avec l’objectif de terminer la pièce en un seul serrage. La conception de la machine avec la broche suspendue facilite les opérations d’usinage à sec, tournage dur notamment. La rectification intérieure et extérieure élimine la finition sur un autre équipement avec des rugosités de l’ordre de 0,15 Ra. des systèmes d’alimentation de pièces en temps masqué et des automatismes divers permettent à cet équipement de fonctionner un maximum d’heures sans surveillance. Compactes, les machines de la famille VSC s’intègrent aisément dans une cellule flexible ou en ligne. ccFicHe TecHNiQue
cour ses : X = 680 mm ; Z = 200 mm
dimensions maximales de la pièce diamètre 2350 x 1800 mm (pour palette carrée à trous taraudés de 1250 mm)
diamètr e du mandr in : 250 mm
cour ses X/Y/Z 3 055 / 1 850 / 1 800 mm
Br oche pr incipale
cour ses B/c : 150°/360 °
Vitesse : 6 000 tr/min
avance r apide : 40 m /min
avance r apide : X/Z : 45/30 m/min
Br oche de tour nage : puissance 45 kW, vitesse 250 tr/min
pr ix : 250 000 et 350 000 euros
puissance : 39 kW
Spécialiste des centres de tournage/ fraisage de grandes dimensions, le constructeur autrichien WFL propose une machine multifonction capable d’usiner les pièces les plus imposantes. Le socle de cet équipement a même été agrandi de 6,5 à 8 m pour pouvoir usiner des pièces de 1,5 m de diamètre et dont le poids peut aller jusqu’à 15 tonnes. Objectif: s’adapter aux nouveaux besoins dans le domaine de l’énergie et notamment l’usinage des pièces pour les éoliennes, mais aussi l’usinage des vilebrequins pour les moteurs de bateaux. La rigidité de la machine autorise des opérations de fraisage puissantes sans vibration. La tête de fraisage est actionnée par un système à courroie et pignon qui autorise, en effet, un couple puissant. ccFicHe TecHNiQue
entr e-pointes 2 000/3 000/5 000/6 500/8 000 mm Br oche de fr aisage Puissance 55 kW, vitesse 3 200 tr/min Br oche de tour nage : puissance 100 kW, vitesse 1 600 tr/min cour ses X/Y/B 1 120 mm / 800 mm / –110°/+90° pr ix : de 2 à 2,5 millions d’euros
d.R.
Br oche de fr aisage : puissance 37 kW, vitesse 10 000 tr/min pr ix : N.C.
diamètr e de passage de la pièce 260 mm
ccla M150 de WFl elle usine les piÈces imposantes
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produits
GuiDe D’aCHat 12 machines d’usinage muLtifonctions la plus productive
realMeCa caractéristiQues techniQues
rm7H
opér ations d’usinage c fraisage, perçage, taraudage, tournage, filetage, tronçonnage
Mori seiKi nt6600
MaZaK
integrex e-1850v/12ii
opér ations d’usinage
opér ations d’usinage
c fraisage, tournage,
c fraisage, tournage,
perçage, taraudage
perçage, taraudage
cour ses des axes
cour ses des axes
cour ses des axes
c X,Y,Z :
c X=1040 mm;Y=660
c X=3055,
c B : +/- 110000x0,001° c A1 et A2 :
c B = +/-120°
c B/C : 150°/360°
500/510x300x440 mm
mm Z = 3150 mm
Y=1850,Z=1800 mm
la plus polYvalente
WilleMinMaCodel
nodier-eMag
indeX
opér ations d’usinage c fraisage, tournage, perçage, taraudage, filetage, tronçonnage
opér ations d’usinage c tournage dur, fraisage, perçage, rectification, taraudage, alésage
c fraisage, tournage,
cour ses des axes c XYZ 800x500x630 mm c B/C : 110°/360°
cour ses des axes c X=680 mm Z=200 mm
avance r apide c 40 m/min
avance r apide c X/Z : 45/30 m/min
avance r apide
Vitesse (tr /min) c 8000 (en option : 12000 et 32 kW)
Vitesse (tr /min)
Vitesse (tr /min) c 12000/18000 (broches 1 et 2)
W-528s
vsc 250
g400
opér ations d’usinage perçage, taraudage
cour ses des axes
c diamètre
630x1250/2000 mm
360000 x 0,001°
avance r apide c 30 m/min
avance r apide
avance r apide
c 32 m/min (axe Z)
c 40 m/min
Vitesse (tr /min)
Vitesse (tr /min)
Vitesse (tr /min)
c 30000
c 8000
c 10000
puissance kW
puissance kW
puissance kW
c 22
c 37
puissance kW c 15
puissance kW
c 10
Br oche pr incipale
Br oche pr incipale c vitesse (tr/min) 6000 c puissance (kW) 39 (couple : 460 Nm)
Br oche pr incipale
Br oche pr incipale
Br oche pr incipale
c vitesse (tr/min)
c vitesse (tr/min)
c vitesse (tr/min)
c puissance (kW)
c puissance (kW)
c puissance (kW)
0 à 6000 18,5
1000 37
250 45
magasin d’outils
magasin d’outils
magasin d’outils
c 30 outils de fraisage,
c 50 (en option :
c 40 (en option :
300 000
80,120,160,240,330)
57/67
magasin d’outils
c tourelles 1/2/3 : 12/10/12
nc
nc
une br oche de fr aisage gr ande vitesse, inclinable, qui se déplace linéair ement en hauteur et sur les axes longitudineaux et tr ansver saux.
Les technologies dcg (entr aînement au centr e de gr avité), ddm (moteur à entr aînement dir ect) et orc (four r eau octogonal) br evetées par mor i seiki offr ent un usinage de haute pr écision à gr ande vitesse.
La br oche de fr aisage peut pivoter jusqu’à 150° pour assur er des opér ations d’usinage hor izontal et ver tical ainsi que pour l’alésage oblique et le fr aisage sur plusieur s faces.
un diviseur à plateau r otatif de haute pr écision entr aîné par l’axe c ainsi qu’un magasin d’outils de gr ande capacité en option (180 outils).
une machine extr êmement r igide et pr écise gr âce à son bâti en béton polymèr e miner alit et à la br oche por tepièce qui se déplace dans des guidages hydr ostatiques.
L’utilisateur peut constituer lui-même la configur ation la plus adaptée à son application en puisant par mi les composants pr oposés par le constr ucteur .
c RM
c NT
c Integrex e
cW
c VSC
cG
www.r ealmeca.com
62
www.mor iseiki.fr
N°915ccOCTOBRE 2009
www.mazakeur ope.com
nc
3500
c puissance (kW)
Les pLus
100,140,180)
magasin d’outils c tourelles avec 12 outils
Br oche pr incipale
c vitesse (tr/min)
La gamme
deux fois six outils de tournage
magasin d’outils c 24
puissance kW
c 27,5
250 000 à 350 000
www.nodier .com
nc
www.index-wer ke.de
www.industrie-technologies.com
Toutes les machines d’usinage multifonctions sont sur l’exposition permanente.
produits
la plus Grande
doosan
dMg
WFl
Kern
opér ations d’usinage c tournage, fraisage, perçage, taraudage
opér ations d’usinage
c fraisage, tournage,
opér ations d’usinage c fraisage, tournage, perçage, taraudage
puma mX3100
ctX beta 1250tc
perçage, taraudage
cour ses des axes
cour ses des axes
c X1/Z1 : 630/1585 mm c Y=230 (±125) c B=240° (±120) c X2/z2=220/1535 mm
c Y/B : +/-100 mm/
avance r apide c X1/Y/Z1/A : 36/26/36/30 m/min
+/- 110°
avance r apide
Vitesse (tr /min)
c 12000 (option : 18000)
puissance kW c 22
c 22
magasin d’outils c 40 (80) diamètre d’outil maximum : 90 mm
cour ses des axes c entre pointes : de 2000 à 8000 mm c X=1120 mm, Y=800 mm, B : -110/=90° avance r apide
c 30 m/min
Vitesse (tr /min) c 12000
Br oche pr incipale c vitesse (tr/min) 3000 c puissance (kW) 30
m150
puissance kW
Br oche pr incipale
c vitesse (tr/min) 5 000
c puissance (kW) 34
magasin d’outils
c 24
Vitesse (tr /min) c 3200 puissance kW c 55 Br oche pr incipale c vitesse (tr/min) 1600 c puissance (kW) 100 magasin d’outils c 36/72/108
système 7 (mc 726)
staMa
oKUMa
opér ations d’usinage
c fraisage, perçage,
opér ations d’usinage c fraisage, tournage, perçage, taraudage, contournage…
c fraisage, tournage,
cour ses des axes
cour ses des axes
taraudage, rectification, usinage laser…
vtm-100
opér ations d’usinage perçage, taraudage
cour ses des axes
c XYZ :
c X=650,Z=840
500x500x400 mm
c rotation : 360°
pivotement : -20° à +110°
avance r apide c 30 m/min
avance r apide
avance r apide c X=16 m/min, Z= 26 m/min
Vitesse (tr /min)
Vitesse (tr /min) c 9000 à 20000
Vitesse (tr /min)
c 50000/36000 puissance kW
Br oche pr incipale
c vitesse (tr/min) 36 000/50 000
c puissance (kW) 6,4/11
magasin d’outils
c 25/50/75
puissance kW
c 30/22
Br oche pr incipale c vitesse (tr/min) 4000/5000 c puissance (kW) 42
Br oche pr incipale
c vitesse (tr/min 13 à 1250)
c puissance (kW) 7,5/5,5
magasin d’outils c 42/48/60/64
nc
à par tir de 231900
nc
nc
montant mobile tr ès r igide, contr ebr oche disponible en option pour l’usinage automatique.
pour assur er une stabilité maximale lor s de gr osses passes d’usinage l’axe B est bloqué mécaniquement tous les 2,5 ° sur le char iot Y.
une pr écision d’usinage de +/- 1 µm (sur les tr ois axes), système de mesur e de la pièce avec palpeur infr a-r ouge, système de mesur e de l’outil par laser guidages et entr aînements hydr ostatiques.
Les machines de cette gamme s’adaptent aussi bien aux fabr ications en petite sér ie qu’en gr ande sér ie.
Le système por tebr oche est fixé à la base de la machine ce qui limite l’influence de vibr ations et des effets ther miques sur la pr écision d’usinage.
c Puma
c CTX
cM
c Forty Four, Evo, Micro
Système 7 et 8
c VTM
www.wfl.at
www.ker nmicr otechnic.com
www.stama.com
www.okuma.com d. R.
www.gildemeister .com
de 350000à800000
puissance kW
c 18,5 à 60
La conception or iginale de br oches d’usinage r éduit sensiblement les effets ther miques.
www.doosan.com
de 2 à 2,5 millions
pyramid nano
OCTOBRE 2009ccN°915
63
produits
GuiDe D’aCHat 12 machines d’usinage muLtifonctions
« bien cibler la famille de pièces à usiner »
Halgand dispose d’un parc de machines de pointe qui sont autant d’atouts pour prendre en charge la demande des donneurs d’ordres.
Un exemple : « Quelle est la capacité entre-pointes de la machine ? » L’équipement peut certes, terminer la pièce en un seul serrage réduisant ainsi sensiblement les cycles d’usinage. Mais il élimine aussi le passage, dans l’approche classique, d’un équipement à l’autre. Un transfert qui peut provoquer volens nolens une perte de qualité et prolonge toujours le temps de cycle. Encore faut-il pouvoir contrôler sur une machine multifonction les pièces fabriquées. Pour Michel Huon, l’installation d’un palpeur de mesure sur la machine pour contrôler les pièces en temps réel s’impose. À ne pas oublier donc parmi les bonnes questions à poser. Enfin, toujours côté équipement, le choix des outils doit faire l’objet d’une étude attentive car ils peuvent limiter le nombre ou la nature des usinages. Autre élément à analyser, si on effectue des opérations de fraisage importantes : la puissance de la broche de fraisage. Pour y répondre, les constructeurs proposent des vraies broches de fraisage qui offrent des vitesses et des puissances importantes. Ces caractéristiques se marient maintenant avec l’usinage à grande vitesse, ce qui améliore encore plus la productivité.
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N°915ccOCTOBRE 2009
« Les machines multifonctions sont des équipements complexes et pour ne pas rater son choix, il faut d’abord analyser à fond la pièce à fabriquer et ensuite, consulter un nombre important de fournisseurs. Nous envoyons toujours notre cahier de charges à une quinzaine de constructeurs. Restent en course trois offres, les plus adaptées à la famille de pièces à fabriquer, parmi lesquelles nous ferons le choix final. Les caractéristiques techniques comme la vitesse de rotation des broches, leur puissance ou les vitesses d’avance sont des éléments de décision importants. Tout comme la commande numérique de la machine pour ne pas multiplier le nombre de références différentes dans l’atelier et être confrontés à un souci d’entretien et de formation. Sans oublier bien sûr, le juge suprême, celui de l’usinage réussi d’une pièce d’essai. »
cc
La simulation de l’usinage une fonction indispensable
Si le choix de la machine est essentiel, celui du logiciel de programmation doit faire également l’objet d’une attention particulière. Le plan d’usinage peut-il être représenté sous la forme d’une arborescence claire, avec toutes les informations importantes ? La question, à laquelle répondent des logiciels comme TopSolid’Cam (Missler Software), WorkNC (Sescoi), Esprit (DP Technology)… par exemple, est d’importance car il est possible ainsi de visualiser l’essentiel d’un seul coup d’œil. Les systèmes de fixation de la pièce doivent être bien détectés grâce au logiciel de FAO (fabrication assistée par ordinateur), les machines multifonctions
d.R.
ccPhiliPPe lebris responsable des investissements de la société Halgand spécialisée dans la mécanique de précision
Realmeca offre, dans la catégorie de petites machines, une solution de ce type sur sa machine multifonction RM7H. L’équipement qui assure des opérations de fraisage en 5 axes simultanés, de perçage et de taraudage ainsi que de tournage, filetage et tronçonnage dispose d’une broche inclinable adaptée à l’usinage à grande vitesse. Une démarche que l’on retrouve chez d’autres constructeurs comme l’italien MCM qui suit avec sa famille Clock une des tendances importantes du marché : associer sur une même machine des opérations de tournage, de fraisage et de rectification. Ou Matec qui commercialise le centre de fraisage/tournage à double broche FDZ DUO, une machine sept axes. Polyvalente, cette dernière assure l’usinage de pièces (300 mm de diamètre) sur six faces à partir de lopins ou hors-bar. Un équipement qui peut, lui aussi, être conçu sur mesure, avec une capacité de 100 outils, une broche de 30 ou 68 kW et des vitesses jusqu’à 42 000 tr/min. Sept axes aussi pour le centre d’usinage Mill 800 de Chiron. Équipée d’une tête pivotante CN, d’un chariot CN avec système de retournement de la pièce et d’une unité de tournage puissante, cette machine multifonction offre les conditions pour un usinage complet et de haute précision sur les six faces de la pièce.
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produits
L’état du mar ché c selon
les données four nies par le symop (Syndicat des entreprises de technologies de production), le marché français de la machine-outil a continué à croître en 2008, aussi bien en ce qui concerne la production que la consommation. La production, chiffrée à 872 millions d’euros, a été en progression de 4 % par rapport à 2007. La consommation, plus faible
étant par définition, de plus en plus complexes. Un souci qui peut être évité grâce à la simulation de l’usinage avec des programmes comme NCSimul de Spring ou Vericut de CG Tech. Ou avec les modules que proposent les éditeurs de FAO. Des solutions qui s’imposent pour tenir compte des mouvements de la table, de la pièce, etc. et vérifier l’absence de collision. En effet, les machines multitâches ont de nombreuses tourelles et broches qui bougent simultanément. « Pouvoir visualiser la machine, la broche, les outils, les porte-outils et la pièce à usiner permet d’effectuer tous les tests et le débogage au poste de FAO puis d’envoyer directement le programme à la
en fin d’année 2008, a affiché un chiffre d’affaires de 1,162 milliard d’euros, en croissance de 0,9% par rapport à 2007. Les machines évoluées (multifonction, 5 axes et cellules robotisées) connaissent un succès de plus en plus important, surtout dans les petites entreprises qui cherchent à réduire leurs coûts de production et à exploiter à fond le potentiel de leur équipement. cm
machine-outil sans aucune modification », expliquent les spécialistes de DP Technology, éditeur du logiciel Esprit. Mais la technique seule n’est rien sans des ouvriers spécialisés et compétents. Le maniement des machines multifonctions et la production des pièces complexes requièrent une très grande imagination et beaucoup de concentration. Il ne faut donc pas oublier de regarder de près le programme de formation que proposent les constructeurs de telles machines. Et la qualité de son service après-vente… cm cc MiRel scHeReR mscherer@industrie-technologies.com
« Je conseille vivement aux ateliers de mécanique de s’équiper de machines multifonctions, si leur type de fabrication s’y prête. Ils profiteront ainsi d’avantages comme l’amélioration de la qualité, la diminution des encours ou la réduction sensible des temps de production. Notre expérience démontre que l’on peut gagner jusqu’à 20 % en ce qui concerne le temps de cycle. Et la crise ne fait que nous conforter dans ce choix : ce sont les machines multifonctions qui travaillent plus que les autres dans notre atelier car elles correspondent mieux à la demande. À condition bien sûr, de prévoir les solutions adaptées, comme les outillages de prise de pièce, plus complexes que sur les équipements classiques. À regarder également de près, la commande numérique. Nos quatre machines multifonctions Mazak sont dotées d’une CNC Mazatrol conversationnelle et donc plus simple à programmer. Résultat : on peut faire appel à des opérateurs moins expérimentés. »
d.R.
Certains constructeurs facilitent le choix grâce à des équipements modulaires. Index par exemple, propose pour son centre de tournage/fraisage G400 une série de modules qui permet à l’utilisateur de construire une solution sur mesure.
cc laUrent ZanFonato directeur des sociétés cabanes (55) et Zalmeca (55) spécialisées dans l’usinage de piÈces compleXes de petites et grandes dimensions
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produits
cc équipeMent de production
Cet axe rotatif est destiné à tous les centres de découpe au jet d’eau du constructeur, pour la réalisation de pièces complexes en 3 D (ronds, tuyaux pleins, circulaires ou carrés…) sans affectation thermique. La tête tournante accepte de nombreuses fixations. Entièrement submersible, l’axe rotatif s’installe, selon les besoins, à divers endroits dans le réservoir d’eau de la machine. La position horizontale autorise une grande adaptabilité de découpe dans le sens de l’axe Z et multiplie les options de hauteur. Contrôlé par le logiciel, l’axe rotatif est équipé d’un capteur intégré avec alarme lumineuse et arrêt automatique. Les parties à graisser sont situées à l’extérieur, ce qui facilite l’entretien.
Système de tri pondéral, marquage par vignette
Se positionnant en fin de ligne de conditionnement pharmaceutique, la XS2 Pharma assure: le tri pondéral très précis (±0,1g à 400p/min); le marquage jet d’encre ou laser avec vérification par caméras; la dépose et le contrôle de la vignette. L’ensemble est documenté pour une validation globale (QI/QO) conforme aux prescriptions GAMP4. La XS2 Pharma satisfait à toutes les exigences pharmaceutiques actuelles et prend en compte les évolutions futures.
cc outIls-outIllaGes Manipulateur hydraulique multimouvement
Le manipulateur hydraulique Rotolift effectue rotation, inclinaison et élévation. Destiné aux opérations d’assemblage, soudage et montage, il est disponible dans des capacités de 1250 à 11000 kg. Sa couronne de rotation, mue par un motoréducteur hydraulique de puissance, autorise la rotation infinie de la pièce à travailler. La plaque porte-pièce comporte des fentes et des trous positionnés de façon à obtenir une fixation sûre de la pièce. Les opérations d’inclinaison et d’élévation s’accomplissent à l’aide d’un groupe oléohydraulique très compact. Fournisseur Enomax
Fournisseur Mettler Toledo
Fournisseur Omax Corporation
Pâte de décapage
Cette pâte dégraisse, nettoie et décape les surfaces de la zone de soudure sur les aciers austénitiques et inoxydables 303, 304 et sur l’aluminium. Elle élimine tous les effets de la couleur dus au traitement thermique. La formule n’abîme pas la soudure et agit rapidement, le temps de contact variant de 30 minutes à deux heures. Sa texture gel ne coule pas sur les surfaces inclinées. La pâte de décapage ne contient pas d’acide fluorhydrique, de silicone, de soufre ni de chlore. Les tensioactifs utilisés sont biodégradables à 90 %. Des effets d’optique peuvent être obtenus en jouant sur le temps de décapage, de concentration et sur la température. Le processus de passivation se produit automatiquement après un rinçage à l’eau clair. Fournisseur CRC Industries KF
D.R.
maCHInes Axe rotatif pour découpe complexe au jet d’eau
cc
Vous ne pourrez plus dire, l’excellence n’a pas de prix ! Rittal a, courant 2008, engagé de forts investissements dans ses outils de production européens. Ces investissements ont permis de réaliser des gains de productivité conséquents dans la fabrication des armoires, coffrets et climatiseurs standard produits en grandes séries. Rittal souhaite aujourd'hui faire participer ses clients à ces gains de productivité, ainsi qu'à la baisse du coût de sa matière première principale - la tôle d'acier.
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cc Mesure cc InstrumentatIon et traItement Testeurs d’installations électriques
Ces testeurs vérifient la conformité des installations électriques aux normes internationales IEC60364 et HD384 et françaises NF C 15-100 et XP C 16-600. Un bouton rotatif donne accès aux fonctions en évitant les menus complexes, les résultats se visualisent sur un afficheur rétro-éclairé et des voyants bon/mauvais. Grâce à son double affichage, le 1650B peut réaliser deux mesures simultanées. Un test de boucle rapide en courant fort permet d’effectuer des mesures sur des circuits n’utilisant pas de différentiels. La mesure de tension rapide entre L-N, L-PE et N-PE avec le cordon d’alimentation secteur évite tout changement de connexion pour la mesure. La mémoire intégrée stocke les résultats. Fournisseur Fluke France
cc Contrôle
des proCess Carte pour le test de calculateurs
Équipée de six DSP de nouvelle génération, cette carte réalise la génération rapide et souple de formes d’ondes pour la simulation d’environnements de calculateurs et la mesure des signaux. La carte supporte les fonctions en langage C établies ou composées par l’utilisateur et les paramètres peuvent être modifiés à la volée à partir du processeur hôte. La nouvelle version de la carte de synthèse numérique directe DS2302 bénéficie d’une refonte de l’interface de l’APU (Angular Processing Unit) esclave, désormais utilisable sur chaque voie, et d’une extension optionnelle. Par rapport à la version précédente, l’utilisation de DSP TMS320VC33 multiplie la vitesse par 2,5. Fournisseur Dspace
Capteurs Capteur de position de 1,5 à 15 m cc
Relié mécaniquement à un objet mobile, le capteur WS17KT permet d’en mesurer la position sur une plage allant de 1,5 à 15 mètres. La mesure est disponible sous forme d’une valeur résistive variant de 0 à 1 kΩ, d’une tension 0 – 10 V ou d’un courant 4-20 mA (2 ou 3 fils). Une interface numérique absolue synchrone SSI offrant une résolution atteignant 16 bit est également disponible. La clé du capteur réside dans un câble très flexible en Inox qui s’enroule en une seule couche autour d’un tambour de précision, et qui est maintenu tendu par un ressort de rappel. Fixé à l’objet mobile, ce dispositif transforme le mouvement linéaire en mouvement angulaire. L’acquisition en est réalisée au moyen d’un potentiomètre de précision et/ou divers convertisseurs. Le WS17KT se caractérise par une forme compacte, un montage simple et rapide et la possibilité de réaliser des mesures dans des endroits peu accessibles à l’aide de poulies de renvoi. Il ne nécessite pas de guidage linéaire. Fournisseur ASM France
cc DescRiPTiON
Référence Capteur WS17KT Caractéristiques L’élément clé du
capteur est un câble spécial en acier Inox hautement flexible qui s’enroule sur une seule couche autour d’un tambour de précision et qui reste tenu en traction par un ressort de rappel. cc POiNTs FORTs
Il est carrossé d’un boîtier aluminium résistant à la corrosion et offre un indice de protection élevé IP64.
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Nouvelle formule
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Ce contrôleur compact intègre une édition en ligne, une connectivité EtherNET/IP et un écran LCD embarqué. En complément, il administre 38 entrées/sorties intégrées, 7 modules additionnels d’entrées/sorties et jusqu’à 6 compteurs haute vitesse 100 kHz. Il accepte des programmes de 10 000 mots et donne accès à un module mémoire pour la sauvegarde. Avec ses trois ports de communication, le MicroLogix 1 400 dispose de capacités de communication avancées. Il se programme sous le logiciel RSLogix 500/Micro. Il est disponible en 6 modèles : 3 modèles sans entrées/sorties analogiques et trois modèles avec entrées/sorties analogiques intégrées.
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Cette presse numérique est adaptée à des volumes mensuels élevés (long tirage ou production en continu). Elle imprime à une vitesse de 55 pages par minute en couleur comme en noir et blanc. Elle offre une grande précision de registration pour réaliser des impressions en recto verso. Elle peut être pilotée par 2 contrôleurs d’impression externes (IC-305 d’EFI ou IC-304 PLUS de Creo). L’ineo +5501 supporte les formats variés (A5 au SRA3+). Elle prend en compte les papiers jusqu’à 300 g/m². Elle gère jusqu’à 4 250 feuilles en entrée et 3 100 feuilles en sortie. En termes de finitions, elle effectue diverses tâches comme le tri, l’agrafage, le pli, les perforations et les livrets. Fournisseur Konica Minolta Business Solutions
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Multifonction couleur A3 de format A4
Ce multifonction 4 en 1 permet de numériser, d’imprimer, de faxer et de copier des documents de qualité professionnelle au format A3 (ou A4). Il est doté d’un écran tactile de 14,5 cm facile d’utilisation, d’une capacité papier jusqu’à 1 460 feuilles de 80 g/m² et d’un chargeur automatique de documents à scanner en recto verso de 50 feuilles. Le MC860 propose une vitesse d’impression et de copie en A3 de 15 pages/min (ppm) en couleur et 17 ppm en monochrome. Il gère le mode recto verso en standard. Fournisseur OKI Printing Solutions
Imprimantes polyvalentes pour groupe de travail
Ces imprimantes laser monochrome s’intègrent aisément dans tous les environnements de travail grâce à une taille compact et un niveau sonore très faible. Elles disposent d’une capacité papier très élevée pouvant atteindre jusqu’à 4 300 feuilles en alimentation et 2 850 feuilles en sortie pour une gestion optimisée des besoins de groupe de travail. La série T650 propose des vitesses d’impression, selon les modèles, variant de 43 ppm à 53 ppm. Le temps de sortie de la première page est de 7,5 secondes. La mémoire embarquée est de 128 Mo ou 256 Mo associé respectivement à un processeur 500 MHz ou 600 MHz. L’impression du recto verso est intégrée en standard. Fournisseur Lexmark International
D.R.
cc automatIsmes et Contrôle Automate programmable à performances étendues
produits
cc logiciels cc LogicieLs d’appLication Suivi de fabrication
Adaptée aux industries de la mécanique, l’aéronautique, la plasturgie, l’agroalimentaire, la parfumerie, le bois, etc., cette solution de MES (suivi de production en temps réel, pilotage d’ateliers) bénéficie de la technologie Java. S’appuyant sur le serveur d’applications Tomcat, elle est accessible via une page Web depuis n’importe quel navigateur Internet. Quartis Optima Web 2.0 offre des écrans simplifiés personnalisables sur la base d’une charte graphique unifiée. Au suivi des performances des équipements et du personnel, s’ajoutent les fonctionnalités de suivi de la traçabilité-qualité des processus de production, et de l’état d’avancement des commandes par rapport aux stocks.
cc LogicieLs systèmes NetMotion Wireless
Mobile XE est une solution conçue pour les travailleurs mobiles ayant besoin d’accéder de manière fiable et sécurisée à des informations et à des applications internes à l’entreprise. Afin d’optimiser la productivité de ce personnel mobile, cette solution s’est enrichie du nouveau module Mobile Analytics permettant la gestion proactive et la visibilité complète des déploiements mobiles. Il fournit des informations historiques et détaillées sur l’état des déploiements mobiles sur tous les réseaux filaires ou sans fil. Constitué d’une vingtaine de rapports préconfigurés et personnalisables, Mobile Analytics identifie les applications, les matériels et les utilisateurs qui consomment le plus de bande passante, ainsi que les problèmes de connexion ou de couverture. Fournisseur NetMotion Wireless
Protection de bases de données Oracle
Fournisseur OSYS Orga Système
Mise en œuvre des réseaux sans fil
Dédié aux bureaux d’études d’automatisme pour la spécification et le dimensionnement des réseaux de communication sans fil, ce logiciel s’adresse à des nonspécialistes des radiofréquences. Via une interface intuitive, il donne une vue d’ensemble du réseau sans fil, et les différentes fenêtres guident l’utilisateur pour décrire et spécifier les paramètres clés de son réseau. ProSoft Wireless Designer évalue la qualité de la transmission des signaux pour chaque lien individuel entre radios, selon la distance qui sépare les équipements et les accessoires mis en œuvre. Fournisseur Prosoft Technology
Depuis une interface graphique conviviale et des processus de workflow automatisés, cette solution de sauvegarde/restauration d’entreprise permet aux administrateurs de bases de données autres qu’Oracle, de gérer facilement et intégralement la protection de bases de données Oracle 11g sans devoir connaître les contrôles internes d’Oracle ou écrire des scripts. La solution NetVault Backup APM for Oracle 5.5 procède à des récupérations granulaires pour accélérer les restaurations et fiabiliser les tâches de récupération. L’intégration automatique des périphériques de sauvegarde réduit les interruptions systèmes. D’importants volumes de données sont sauvegardés soit sur bande, VTL ou FRA, soit à la fois sur bande et FRA.
cc LogicieLs d’appLication Agroalimentaire et surveilance des emballages
Destiné aux industriels de l’agroalimentaire, ce logiciel de supervision a pour but de gérer de façon globale toutes les trieuses pondérales (jusqu’à 100 unités) d’une entreprise afin d’obtenir la traçabilité de l’ensemble des cycles et d’optimiser la production. la base des données de production est consultable en temps réel depuis tout PC, même à distance. le logiciel IDCS conserve l’historique et fournit des analyses sous forme de courbes, rapports journaliers… qui permettront de mettre en évidence et de résoudre rapidement d’éventuels problèmes de surdosage, gaspillage de film, etc. IDCS contrôle aussi les réglages/installations des trieuses et la configuration des équipes, planning et alertes de l’usine. Fournisseur Ishida Europe
cc DescRiPTiON
Référence IDCS Caractéristiques l’IDCS saisit les
informations spécifiques, telles que les arrêts machines, les produits excédentaires jusqu’aux performances d’équipe ou de l’opérateur. cc POiNTs FORTs
Développé par les experts des lignes d’emballag, le logiciel optimise les opérations. Permet de brancher jusqu’à 100 trieuses pondérales avec un nombre illimité de PC Facile à paramétrer Sauvegarde sécurisée transfert des données sous excel.
Fournisseur BakBone Software
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produits
cc télécoMs
RÉseaUX Encodeur vidéo H.264 miniature cc
Cet encodeur vidéo à canal unique, extrêmement compact, exploitant la compression vidéo H.264, est une solution pratique pour intégrer un nombre évolutif de caméras de surveillance CCTV analogiques dans un système de vidéosurveillance sur IP. Il peut être utilisé dans les caissons de protection grâce à sa taille inférieure à un téléphone portable actuel. Le M7001 fournit 2 flux vidéos simultanés, un flux en H.264 et un flux en Motion JPEG dans des résolutions allant jusqu’à D1 (NTSC et PAL). Il offre des fonctions d’ajustements de l’image comme la luminosité, le contraste et la saturation. La détection de mouvement est prise en charge. Il est alimenté par Ethernet via le même câble que la transmission des données et même alimente la caméra incluse dans le kit de surveillance. Fournisseur Axis Communications
Modem industriel haute fiabilité
Commutateur haut débit pour transmission temps réel
Ce commutateur full Gigabit ethernet supporte jusqu’à 9 ports Gigabit avec 5 ports fibres optiques. Il permet la transmission en temps réel des informations (vidéo, voix et données) assurée par une gestion avancée incluant les paramètres QoS, VLAN, LACP et RMON. Polyvalent, il s’adapte à des scénarios différents : multimode, monomode et longue distance. L’EDS-G509 a été conçu pour les environnements industriels exigeants. La plage de fonctionnement en température est de -40°C à +75°C. Il accepte des tensions de 12, 24 et 48 Vc ou des doubles entrées redondantes de 24 Vac. Il est conforme avec les certifications Classe I Division 2 et DNV. Fournisseur ADM21
Commutateur fixe 10 GB pour centre de données
Fournisseur Westermo Teleindustri
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Fournisseur Extreme Networks
D.r.
Ce modem analogique V.34, proposé avec son rack, convient à des environnements présentant des interférences électromagnétiques. Il garantit des niveaux de sécurité optimaux (mot de passe, réponse sur l’identification). Il a été conçu pour faire face à des défaillances imprévues. Il apporte aussi une solution alternative pour les connexions à distance qui utilisent des lignes de cuivre existantes. Le TR-36B supporte des débits de données jusqu’à 115,2 kbits/s et des vitesses de modulation jusqu’à 33,6 kbit/s. Il peut être alimenté par un ou deux systèmes d’alimentation interne ou externe (de 12 à 48 VCC). Il possède une protection contre les transitoires. Il se configure via un logiciel d’émulation standard.
Ce commutateur propose une configuration fixe en ports 10 Gigabit pour optimiser les performances des centres de données. Il fonctionne sous un OS modulaire et se gère dans n’importe quelle configuration d’empilement. Sous forme 1RU, il s’adapte aux configurations existantes avec une forte concentration de serveur. Il permet d’avoir jusqu’à 32 ports par système. Le Summit X650 est compatible avec le standard SFP+, ce qui permet aussi bien la connectivité fibre que cuivre. Les câbles cuivre SFP+ assurent une connexion jusqu’à 10 mètres et les modules SFP+ gère la connectivité fibre jusqu’à 300 mètres et 10 kilomètres.
produits
devient
cc eMBallage / logistique
LogistiQUe manUtention Tables élévatrices à plateau tournant
cc
pouvant être installés sur site : lecteurs de codes-barres, imajeurs, modules RFID, radio LAN et WAN sans fil. Il fonctionne à la fois comme un appareil de saisie et comme un téléphone cellulaire. Fournisseur Vocollect
Cette table tournante, idéale pour la manutention des charges et matériels en tous sens, s’adapte tout particulièrement aux postes de palettisation et de préparation de commande ou ende picking. Posée sur le sol ou enterrée, elle lève jusqu’à 1500 kg et pivote de 360° en assurant à l’utilisateur une position ergonomique et une sécurité maximale. Fournisseur Hymo
Gerbeur électrique à levée libre totale
Ce gerbeur, d’une capacité nominale de 1200 kg, permet de lever les fourches jusqu’à 1562 mm sans que le mât ne se déploie. Il autorise ainsi le passage de portes basses ainsi que le travail sous mezzanine grâce à un encombrement minimum de 1972 mm. Cet engin tout électrique, à conducteur accompagnant, atteint jusqu’à 2800 mm en élévation. Le Lifter GX12-28 Levée Libre dispose d’un indicateur de décharge batteries et d’un accélérateur électronique ergonomique. Ce dernier garantit un contrôle précis de la vitesse et facilite la conduite dans les milieux exigus. Fournisseur Pramac France
Casque sans fil pour reconnaissance vocale
Ce modèle, développé pour le terminal Workabout Pro Speech, garantit une plus grande liberté de mouvements et une sécurité accrue pour les opérateurs. Ils pourront ainsi, via cette combinaison, appeler les clients, télécharger des cartes d’itinéraires et renvoyer leurs informations au siège de l’entreprise à partir d’un unique dispositif mobile. Le Workabout prend en charge de nombreux modules d’extention
Terminaux embarqués pour environnements difficiles
Ces terminaux embarqués sont équipés d’un boîtier aluminium hermétiquement clos afin de résister aux chocs et aux vibrations souvent présents à bord des chariots élévateurs. Ils peuvent fonctionner entre -30 et +50°C, grâce à leur option chauffage qui les protège dans des environnements à très basse température, et supportent la poussière, la pluie ainsi que les nettoyages à grandes eaux. Les modèles de la R Series, disponibles en 3 tailles, disposent de 25 touches réparties autour de l’écran afin de faciliter la saisie directe. Leur logiciel de navigation s’adapte à la plupart des applications, des lecteurs de code-barres et des claviers externes pouvant être rajoutés en option.
DE•STA•CO
Terminaux embarqués sous Windows XP
Ces terminaux, conçus pour être embarqués dans des environnements exigeants, sont des PC mobiles robustes sans fil fonctionnant sous Windows XP. Ils offrent des affichages tactiles de 10,4 et 12,1 pouces et sont disponibles avec les radios WWAN, WLAN et Bluetooth. Conçus pour résister à la poussière, aux chocs et aux vibrations, les 2 modèles acceptent des températures de -30 à +50°C. Le terminal compact (279 x 229 x 77 mm) VX8 est idéal pour les applications nécessitant une informatique de haute performance dans un petit volume. Léger (2,9 kg) il bénéficie d’un indice de protection IP 65. Le VX9, équipé d’un boîtier magnésium, assure un grand confort d’utilisation pour l’opérateur.
NOUVELLE GAMME
pinces parallèles 2 mors RDH et 3 mors RTH
La nouvelle référence de pinces parallèles, normales ou étanches, pour toutes vos applications exigeantes.
changeurs
automatiques RQC/RTP
Fournisseur LXE France
Une gamme complète de changeurs automatiques modulaires et compacts pour changer rapidement vos outils de robot.
Fournisseur Datalogic
emBaLLage Remplisseuse pour vins et spiritueux cc
Cette remplisseuse, conçue pour répondre aux attentes des œnologues en matière de préservation du produit embouteillé, est équipée d’un dispositif de remplissage à détecteur de niveau. Il pilote directement le système de fermeture du bec, exempt de joint, en assurant un niveau constant sans risque d’ajout d’oxygène dissous via l’élimination de l’étape de ré-aspiration et de retour de produit à la cuve. l’entraînement synchronisé par arbre électronique de l’Optimo Fill simplifie la construction mécanique de la transmission grâce à la suppression des renvois d’angle et des cardans. la machine, qui fonctionne sans nécessiter la création de vide partiel dans la cuve, élimine tout risque de pollution par retour de liquide.
pinces
angulaires de puissance RUA
Une gamme universelle & polyvalente de pinces angulaires, 2 ou 3 mors.
Fournisseur Newtec packaging
cc DescRiPTiON
Référence remplisseuse Optimo Fill. Caractéristiques le système de
remplissage est doté d’un détecteur de niveaux. la fermeture du bec s’effectue sans joint.
cc POiNTs FORTs
Ce système assure un niveau constant de remplissage. le procédé travaille sans utiliser de vide partiel dans la cuve.
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Bât. Aristote - 9,- av. dudu Marais Bâtiment Aristote 9, av. Marais 95108ARGENTEUIL ARGENTEUIL Cedex 95108 Cedex Tél: : 01 0139 3996 9650 50 00 00 -- Fax Fax : 01 39 Tél 39 96 96 50 50 10 10 E-mail: :france@destaco.com france@destaco.com E-mail
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3dimensionsDE
LES
Marc Simoncini PDG-FONDATEUR DE MEETIC
’est un curieux paradoxe qu’incarne Marc Simoncini. Le PDG-fondateur de Meetic se plaît à jouer l’entremetteur en faisant se rencontrer des milliers de célibataires sur Internet… mais il ne semble pas apprécier que les journalistes viennent à sa rencontre. Nous avions rendez-vous avec lui, dans son bureau à Boulogne-Billancourt, près de Paris, pour un entretien d’une heure et demie. Finalement, l’exercice est expédié en moins d’une heure. Peu disert sur luimême, il s’excuse: « Je suis très pris. » Entre la gestion des affaires de Meetic, le pilotage de ses participations dans une dizaine de start-up de l’Internet et sa famille, il est en effet un homme très pressé. Créateur d’entreprises en série (il en a fondé quatre), le patron de Meetic semble infatigable, menant de front son métier de manager et son rôle de business angel. S’il savoure aujourd’hui son succès, il n’oublie pas ses périodes de vaches maigres et la joue modeste. Il avoue détester parler de lui-même. Et s’il accepte de jouer le jeu à de rares occasions, c’est surtout par devoir vis-à-vis de ses fonctions. Une autre raison plus profonde explique sa réticence à se dévoiler : sa nature d’homme extrêmement réservé, voire timide. Un symbole en dit long sur sa dis-
c
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Télécoms hérite d’une passion pour la lecture. Quand il est petit, ses parents lui interdisent la télévision. Alors il occupe son temps à lire les poètes français et la littérature classique des XIXe et XXe siècles. Il continue aujourd’hui à vénérer des romans comme Voyage au bout de la nuit et Belle du Seigneur. « Pendant des années, durant lesquelles je travaillais énormément, j’ai très peu dormi. J’essayais de ratcrétion. L’immeuble qui abrite le siège traper la nuit ce que je ne pouvais pas faire de Meetic à Boulogne-Billancourt est le jour. Aujourd’hui, je dors beaucoup et complètement anonyme. Aucune signa- je parviens plus facilement à trouver du létique, aucun nom de société, juste un temps libre pour mes loisirs », confie ce numéro comme sur un immeuble banal. sportif qui vient de se découvrir une pas« Pourquoi s’afficher ? sion pour le vélo. Nous faisons par ailleurs « Je ne savais Le succès professionnel pas Que beaucoup de publicité l’informatiQue ne semble pas altérer la pour nous faire connaître avait simplicité de ce quadraet recruter de nouveaux un rapport avec génaire marié et père de abonnés. Nous dépen- l’ordinateur. » deux enfants. Son bureau sons la moitié de notre est à son image : un mobichiffre d’affaires dans ce domaine », expli- lier blanc sobre et un design épuré. Ceux que-t-il. La vérité, c’est qu’il n’a pas non qui le côtoient apprécient l’homme. plus spécialement envie que ses abonnés « C’est très agréable et désinhibant de viennent sur place. Alors autant rester travailler avec lui. Il donne des conseils incognito. quand on lui demande, mais n’impose rien. Il est toujours disponible quand on a besoin de lui », relate Yseulys Costes, l’Homme PDG-fondatrice de 1000mercis, un site cc Simple malgré la fortune de marketing et de publicité dans lequel Né à Marseille en 1963, Marc Simoncini Marc Simoncini a investi de l’argent. tient à ses origines. « Avec mon nom, on « Nous avons vécu ensemble l’aventure me pense souvent Corse », se plaint-il, iFrance, une société d’hébergement grafort agacé par cette méprise. Mais de la tuit de messagerie, sites Web personnels cité phocéenne, il ne garde que le souve- et blogs. Après sa vente à Vivendi en 2000, nir. L’accent a disparu et, en lieu et place nos chemins se sont séparés. Mais nous du HLM avec vue sur la mer où il a été continuons à nous voir à Paris ou à l’Île de élevé, il s’est offert une résidence secon- Ré en tant qu’amis, témoigne Thierry de daire à Ars en Ré, où il aime à s’oxygéner. Passemar, aujourd’hui à la tête de Fastnet De son enfance passée au bord de la Médi- Invest, un fonds d’investisseterranée, ce fils d’un employé de France ment basé à Bruxelles. Marc
t. gogNy
le roi des rencontres en ligne est l’un des symboles du Web à la française. S’il savoure aujourd’hui son succès, il garde solidement les pieds sur terre, toujours prêt à rebondir si nécessaire. gros travailleur, fonceur, il sait se montrer disponible et à l’écoute des autres. Il sait aussi se battre pour préserver son indépendance et sa liberté d’action. peu disert sur lui-même, il cultive même la discrétion jusqu’à l’excès. portrait de cet autodidacte timide devenu l’une des icônes de l’Internet en france.
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cc ses 3 DATes clés
1982 Il entame ses études d’ingénieur à l’ecole supérieure d’informatique. 1985 Il crée sa première entreprise, Ctb, pour développer des services télématiques pour le minitel. 2002 Il fonde meetic, le site de rencontres en ligne.
VIDÉO c découvrez les cinq critères qui font le succès d’un site Web selon marc Simoncini sur www.industrie-technologies.fr OCTOBRE 2009ccN°915
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L’I-PHONE C’est un peu son fil d’ariane. marc Simoncini conserve, grâce à son smartphone, le lien avec sa famille et ses contacts professionnels.
LA MACHINE À CAFÉ pour tenir son rythme de travail (des journées de 15 heures), il se dope au café expresso. alors autant avoir la machine à café à portée de main.
est quelqu’un de très gentil. Il fait toujours confiance aux gens. Un peu trop parfois, ce qui peut poser problème. »
l’inGénieur cc
L’école du terrain
Marc Simoncini n’est pas un ingénieur ordinaire. Quand il intègre l’École supérieure d’informatique, c’est la surprise. « Je ne savais pas que l’informatique avait un rapport avec l’ordinateur. Je m’en suis rendu compte après l’inscription, ce qui m’a inquiété car je n’étais pas très bon en maths », confesse-t-il. Mais il se découvre très vite une passion pour l’informatique. « J’ai acheté presque tous les micros sortis à l’époque et je me suis mis à écrire des programmes. » Un stage dans une start-up qui développe des services télématiques pour le Minitel lui sert de déclic. Après deux ans d’études, il ne reviendra plus à l’école. Il préfère créer sa propre entreprise. Il se forgera la stature d’ingénieur sur le tard en travaillant pour lui-même et en faisant du Minitel sa spécialité. L’un des produits dont il reste fier est un boîtier électronique qui se connecte au Minitel et transforme ce dernier en micro-ordinateur. Du Minitel à Internet, le pas est vite franchi. Dès 1998, il se met dans l’air du temps en ouvrant un portail pour entreprises. Avec la création la même année de iFrance, en association avec Thierry de Passemar, un ancien cadre commer-
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BELLE DU SEIGNEUR privé de télé quand il était petit, le patron de meetic s’est transformé en lecteur averti. Il dévore les classiques de la littérature. en ce moment, c’est Belle du Seigneur, d’albert Cohen.
cial chez IBM, il tourne définitivement la page du Minitel et prend résolument le virage du Net. Aujourd’hui davantage manager, il fait de sa maîtrise technique un atout dans la conduite de ses affaires. « Quand on me parle de délais ou de problèmes de développement informatique, j’arrive encore à faire la part des choses, je sais à peu près estimer les ressources nécessaires à un projet. »
le manaGer cc
L’esprit de start-up
Meetic offre à Marc Simoncini la consécration. Avec 450 personnes, 16 sites en 13 langues dans 10 pays, et un million d’abonnés, la société s’impose, sept ans après son lancement, comme le numéro un de la rencontre en ligne en Europe, au coude à coude dans le monde avec l’américain Match. Les raisons du succès ? Du flair et beaucoup de travail. L’idée de Meetic naît d’un constat : « J’avais des amis divorcés qui avaient du mal à rencontrer des femmes. J’ai décidé alors de créer un service Internet pour aider les gens comme eux », raconte Marc Simoncini. iFrance était financée par la publicité. Meetic le sera par les abonnements. Le modèle économique choisi s’avère le bon. Le fondateur découvre la frilosité de la finance. Pour monter son affaire, il doit racler les fonds des tiroirs et mobiliser ses amis. Les banquiers et les investisseurs ne croyaient pas trop à son pro-
jet. L’entrée en bourse en 2005 lui offre la revanche et lui permet de lever 80 millions d’euros. Pour gérer une société au développement rapide, il improvise. « Ce n’est pas évident. Avec Meetic, c’est comme si j’étais passé de la moto à une fusée », confesse-t-il. Mais « c’est un travailleur fou qui fonctionne comme une éponge capable de tout absorber rapidement », rapporte Thierry de Passemar. « Il va toujours très vite, ce qui, d’ailleurs, peut poser des problèmes pour ceux qui ne suivent pas », renchérit Yseulys Costes. Au risque aussi de faire des erreurs. Il admet en avoir commis beaucoup. Mais il sait en tirer des leçons. C’est sa façon de progresser. Il accepte que les autres se trompent aussi. À condition de ne pas commettre la même erreur deux fois. Son management privilégie l’écoute et le dialogue. Le tout dans un style décontracté. Le défi est de conserver une atmosphère de start-up dans une société d’une taille importante. Aujourd’hui, Marc Simoncini songe à prendre de la distance et se prépare, au moins dans sa tête, à céder son poste. « Je suis maintenant entouré par de bonnes équipes sur lesquelles je pourrais, le cas échéant, m’appuyer. Si je quittais Meetic, je laisserais l’entreprise entre de très bonnes mains », affirme-t-il. Une nouvelle idée de business derrière la tête, monsieur Simoncini? cm cc RiDHA lOukil rloukil@industrie-technologies.com
t. gogNy ; b. levy
ccses 3 OBJeTs FéTicHes
J’ai commis et je commets encore beaucoup d’erreurs. J’accepte donc que les autres se trompent aussi, à condition qu’ils ne fassent pas deux fois la même erreur.
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Consultez la liste des formations d’ingénieurs accessibles par l’apprentissage.
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CaMpus Apprentissage Les industriels en raffolent L’offre d’apprentissage s’étoffe et investit les diplômes du supérieur. Les écoles d’ingénieurs sont notamment de plus en plus nombreuses à proposer des cursus reposant sur une alternance entre vie professionnelle et formation au sein de l’établissement. Une formule qui séduit industriels et étudiants.
CURSUS 10 % des ingénieurs nouvellement diplômés en 2009 l’ont été par la voie de l’apprentissage.
es formations d’ingénieurs par apprentissage se développent tous azimuts. À côté des pionniers comme les 23 Instituts des techniques d’ingénieur de l’industrie (ITII) de l’UIMM, qui ont proposé des filières de ce type dès les années 1990, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ou encore l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam), les grandes écoles sont de plus en plus nombreuses à se positionner sur ce créneau. Exemple symbolique : l’École centrale de Paris vient de recevoir une accréditation pour son cursus en apprentissage. Et 86 des 205 écoles d’ingénieurs proposent désormais l’obtention de 137 diplômes par cette voie. En 2009, ce sont près de 3 000 ingénieurs, soit le dixième des troupes de nouveaux diplômés, qui sont passés par la double école de l’entreprise et d’un établissement scientifique, généralement après un DUT ou un BTS. Un essor porté notamment par la forte demande des industriels. Ces derniers
cc La
spécialisation est un atout pour une insertion rapide
l
L’Icam a mis en place une filière qui conjugue formation d’ingénieur à l’école et missions en entreprise : principe pédagogique de base de l’apprentissage.
voient dans ces filières un vivier de recrutement alors que l’attrait pour les études scientifiques bat de l’aile et que les ingénieurs traditionnels tendent à bouder les PME et à délaisser certains secteurs, comme la production. Pari gagné : les anciens apprentis de l’Icam se retrouvent,
Apprentis-ingénieurs, mode d’emploi
D. R.
cL’apprentissage est un contrat
à durée déterminée, avec une période d’essai de deux mois. Cette formule est réservée, sauf dérogation, aux jeunes âgés de moins de 26 ans. La rémunération dépend à la fois de l’âge de l’apprenti et de son
par exemple, à 54 % dans la production et ses fonctions connexes, contre seulement 45,8 % de leurs condisciples issus de la filière classique. L’institut a pourtant fait le choix de ne pas différencier le diplôme qu’il délivre.
avancement dans la formation. Pour un jeune de 18 à 20 ans, elle correspond par exemple à 41 % du Smic (ou du minimum conventionnel s’il est plus favorable) en 1re année et à 65 % en troisième année. Un jeune âgé de 21 ans et plus reçoit 78 % du Smic en fin de cursus.
À l’inverse, certaines écoles choisissent de spécialiser davantage leurs apprentis, pour répondre à un besoin industriel. « Dans ce cas de figure, la Commission des titres d’ingénieur (CTI) est là pour dire : attention ! Cet ingénieur exercera pendant quarante ans, il ne faut donc pas que son diplôme soit trop spécialisé », avertit Bernard Remaud, le président de la CTI. Reste que cibler une demande des entreprises est le gage d’une insertion rapide. « La majorité des entreprises chez qui nos jeunes sont en apprentissage souhaitent les garder à l’issue de leur formation », témoigne ainsi Rémy Rogacki, directeur adjoint des études et responsable des formations sous statut salarié à l’École des mines d’Alès. L’établissement a créé en 2008 deux diplômes spécialisés accessibles par l’apprentissage : « Informatique et réseaux » et « Conception et management de la construction ». « Notre objectif était aussi de jouer pleinement notre rôle d’ascenseur social, alors que le recrutement considéré comme élitiste des écoles d’ingénieurs est souvent pointé du doigt », indique Rémy Rogacki. De fait, d’après une enquête menée en 2005, les ingénieurs ITII sont deux fois plus nombreux à avoir un père ouvrier ou employé que l’ensemble des ingénieurs. A près la formation, comment se déroule la carrière de ces diplômés ? Qu’ils restent ou non dans l’entreprise d’apprentissage – c’est le cas d’un apprenti sur deux – ils trouvent du travail un peu plus vite que les autres. Encore
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Le Strate College affiche sa vision du design comme l’art de bien concevoir, c’est-à-dire dessiner des objets pour des hommes.
ccPierre MeYnaUd ingénieur d’étude cHeZ Watteco
« Un bon moyen de percer sur le marché du travail » À l’issue de mon BTS d’électrotechnique, mes professeurs m’ont suggéré d’intégrer une école d’ingénieurs. J’ai passé et réussi deux concours, dont celui de l’Esim pour la formation avec l’Institut des techniques d’ingénieur de l’industrie (aujourd’hui en partenariat ITII/ Mines de SaintEtienne). J’ai préféré opter pour ce cursus par apprentissage, sur les conseils de mon père qui considérait qu’il s’agissait d’un bon moyen de mettre un pied dans le marché du travail. Je ne l’ai pas regretté : je travaille toujours dans la société dans laquelle j’ai été formé. Mon conseil aux candidats ? Ne boudez pas les petites entreprises, où l’on vous confiera des tâches plus variées, souvent plus intéressantes et qui ont davantage tendance à garder leurs anciens apprentis. Et faites tout pour montrer votre motivation.
parcellaires, les données à long terme ne permettent pas de déceler de spécificité notable de salaire ou de trajectoire. « On leur confie peut-être plus vite des responsabilités, notamment en termes de management d’équipes », relève Maurice Pinkus, chargé de la formation au sein de l’UIMM. N’en déplaise à certaines associations d’anciens qui ont du mal à accepter que leur diplôme soit délivré par apprentissage, cette formule qui fait ses preuves devrait poursuivre son essor. cm cc MuRiel De VéRicOuRT mvericourt@industrie-technologies.com
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Design Les amphis écolos du Strate College L’école de design parisienne vient de se doter d’un bâtiment écoconçu minimisant la consommation d’énergie. Structure acier, chauffage par géothermie, verres lumineux très isolants : elle a mis la haute technologie au service de l’enseignement. Les 450 élèves et la centaine de professeurs du Strate College vont bientôt déménager pour rejoindre un bâtiment tout neuf de 3 000 m2 sur les hauteurs de Sèvres (Hauts-de-Seine), surplombant le nouveau quartier des anciennes usines Renault de Billancourt. Sept années de travail et six millions d’euros ont été nécessaires pour voir aboutir le projet. «Nous avons bâti l’école dont tout élève-designer et tout professeur rêve. Tous ont été largement consultés au début du projet pour exprimer leurs besoins et ce projet en est la synthèse», se réjouit Jean-René Talopp, le président du Strate College. L’école de design va doubler sa superficie et disposer maintenant d’une dizaine de salles de cours, de trois laboratoires informatiques, de cinq ateliers et d’un amphithéâtre modulable de 160 à 220 places. Le tout dans un immeuble entièrement câblé. cc
Un juste équilibre entre bardage et vitrage
L’équipe du Strate College, qui met largement en avant l’écoconception dans son enseignement, a voulu rester fidèle à ses principes jusque dans ses choix architecturaux. La structure est en acier, car c’est un matériau 100% recyclable en fin de vie, qui présente de plus un faible coût. « Au
niveau architectural extérieur, nous avons essayé de trouver un juste équilibre entre une surface maximum de bardage isolant, garantissant une moindre consommation énergétique, et une surface vitrée qui laisse entrer un maximum de lumière. » Des planches de verre Profilit de Pilkington, en verre recuit armé par des fils métalliques, ont été utilisées pour réaliser les murs rideaux éclairant les salles de cours. Les fenêtres font appel au Planistar de SaintGobain, un verre sur lequel est déposé, par pulvérisation cathodique sous vide, une très fine couche de matériaux d’origine métallique, qui réfléchit le rayonnement infrarouge dû au chauffage et contrôle le rayonnement solaire. Pour la climatisation, « nous avons misé sur la géothermie. Nous avons eu recours à un réseau de 16 puits de 100 mètres de profondeur, répartis sur les 5 800 m2 du terrain, dans lesquels un circuit étanche véhicule de l’eau glycolée à 12°C. Celle-ci alimente des pompes à chaleur qui réchauffent ou refroidissent le bâtiment suivant la saison». Cet investissement de 600000euros devrait être rentabilisé en une quinzaine d’années. cm cc JeAN-FRANÇOis PReVéRAuD jfpreveraud@industrie-technologies.com
ficHe métier
Ingénieur réseau : il vous permet de communiquer sa Mission
métHode
Au cœur de la révolution numérique, l’ingénieur réseau développe les outils de transformation de l’entreprise. Doté de solides connaissances théoriques, il veille à ce que le réseau fonctionne bien, au bénéfice de tous.
c Comme son nom l’indique, c’est un homme de réseaux : informatique, télécoms mais aussi humain. Le goût du dialogue est un plus. c Les réseaux sont partout. Il les imagine et les conçoit. Il veille également à leur installation et à leur entretien. L’agilité de l’entreprise est entre les mains de ce chef de projet.
outil
c Il veille à la sécurité des réseaux et gère les incidents. Mieux vaut avoir des nerfs solides.
ccdidier CarraYroU DIPLÔMÉ DE L’UNIVERSITÉ PARIS 7 (MATHS, INFORMATIQUE ET PHYSIQUE) IT MANAGER CHEZ LOGICA
B. LEVY
le Conseil dU Pro
«a l’embauche, mieux vaut avoir un bon niveau technique. si le jeune diplômé ne l’a pas, il pourra toujours l’acquérir en formation. a moyen terme, pour évoluer, la maîtrise des outils de communication est indispensable. savoir parler, pouvoir communiquer par écrit sont des plus. de même, les candidats qui parlent anglais sans difficulté ont un avantage indéniable. les métiers des réseaux sont devenus internationaux.»
et le salaire dans toUt Ça ?
métier
c Dans un secteur où tout change très vite, l’ingénieur réseau est un homme de veille. Il doit suivre les technologies émergentes et anticiper leur impact sur l’entreprise.
La qualification d’ingénieur réseau renvoie à de multiples métiers. Pour un débutant, le salaire annuel brut oscille entre 35 000 et 40 000 euros. Avec de l’expérience et des compétences pointues, le salaire peut atteindre, voire dépasser 80 000 à 90 000 euros.
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ficHe métier
Ingénieur réseau QUelles CoMPÉtenCes ?
métHode
c Curiosité intellectuelle requise. Les outils utilisés aujourd’hui par l’ingénieur réseau étaient marginaux ou inexistants il y a dix ans. Les bons professionnels s’adaptent. Ils doivent anticiper les changements technologiques et faire les bons choix.
c Connaître son entreprise. « D’une entreprise à l’autre, les gisements de données ne sont pas les mêmes », explique-t-on au Cigref (club informatique des grandes entreprises françaises). Il faut employer la bonne technologie dans un contexte donné. c Avoir un vrai goût pour l’économie et même pour le marketing. Si les entreprises paient des ingénieurs pour améliorer les performances des réseaux, leurs innovations doivent rapporter sur le marché.
c De nombreuses écoles d’ingénieurs proposent des formations spécialisées. On peut citer Telecom ParisTech. Jean-Louis Rougier, qui y est enseignant-chercheur, résume la formation que reçoivent les étudiants : « de la physique, de l’électronique, des réseaux, de l’économie et de l’informatique. »
Telecom Paris Tech propose des formations spécialisées.
c Il existe aussi des formations universitaires. Visez un titre de master professionnel et multipliez les stages au cours de vos études. c Après un BTS et une expérience de technicien réseau, vous pouvez accéder à une formation d’ingénieur. Certains cursus – universitaires ou en école – peuvent être suivis en alternance. Avantage : votre formation comprend des cours théoriques et un apprentissage dans une entreprise. Vous percevrez une indemnité mais vous aurez un emploi du temps serré.
oÙ eXerCer ses talents ?
et aPrÈs ?
c Les entreprises high tech (les opérateurs de téléphonie fixe et mobile, les fournisseurs d’accès à Internet et tous les pros de l’IP) aiment les ingénieurs réseaux. Ce sont eux qui conçoivent l’infrastructure, développent techniquement les services… c Développement de l’économie numérique oblige, toutes les entreprises d’une certaine taille ont besoin d’ingénieurs réseau. Pour concevoir un intranet, ou un extranet, unifier les messageries, prévoir des accès nomades. c Les sociétés de service et autres SSII sont aussi à la recherche d’ingénieurs réseau. Ceux-là doivent s’adapter : comprendre rapidement la problématique de l’entreprise où on les envoie pour une mission. Ce sont de véritables consultants, avec la grandeur et les servitudes de ce métier. c Sans oublier les universités et les laboratoires de recherche où les réseaux de demain sont inventés.
c Tout est possible. L’ingénieur réseau qui travaille dans une entreprise moyenne pourra rejoindre une entreprise de plus grande taille. Il y traitera des questions plus complexes ; il y animera une équipe plus large. c Un administrateur réseau pourra aussi devenir expert. C’est une voie d’évolution assez répandue. Le périmètre de son expertise dépendra de son rayon d’action précédent. L’expert est reconnu dans l’entreprise mais aussi à l’extérieur. Il prend la parole au nom de l’entreprise dans des colloques. c Devenir architecte réseau est une suite de carrière prisée des administrateurs. Pour bien gérer un réseau, il faut le connaître de fond en comble. Un atout pour être ensuite architecte. c Certains attrapent le virus du business et rejoignent le marketing. Leurs connaissances techniques sont une vraie valeur ajoutée : ils savent ce que permet la technologie, ses atouts mais aussi ses limites.
D.R.
métier
outil
c Être un bon communicant. Vos interlocuteurs ne seront pas tous ingénieurs et ne possèdent pas le vocabulaire technique. Après avoir écouté, le bon ingénieur réseau trouve la meilleure solution pour… l’utilisateur.
QUelles ForMations ?
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cccHRisTOPHe BYs cbys@industrie-technologies.com (emploi-pro.fr)
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ccles cHiFFRes De BuRe
15 milliards d’euros. C’est le coût estimé des cent premières années de fonctionnement du stockage géologique, en cours de développement près de Bure pour les déchets les plus radioactifs. Le financement sera assuré par edF (78 %), le CeA (17 %) et Areva (5 %). 700 à 1 000 emplois. Ce sont les prévisions d’embauches de l’Andra pour faire fonctionner cette installation de stockage géologique. 10 à 15 km². C’est la surface que couvrira le projet, à une profondeur de 500 mètres.
DÉbat
Déchets nucléaires : la bombe à retardement Après cinquante ans d’existence, la filière nucléaire doit gérer des volumes croissants de déchets radioactifs. Stockage en profondeur, recyclage de l’uranium, réacteurs du futur… Toutes les pistes sont explorées. Mais l’atome bute encore sur de nombreux verrous technologiques pour avoir le droit de finir sa vie dans l’anonymat. Plongée au cœur d’un défi surhumain…
n million de mètres cubes de déchets radioactifs répartis sur un millier de sites… Voilà ce que la France a accumulé, en cinquante ans d’exploitation nucléaire. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. D’après l’Andra, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, ce volume aura doublé en 2030. Dangereux pour la santé et l’environnement, ces encombrants ont la vie longue. Ils doivent rester confinés pendant des siècles, voire des millions d’années, avant d’être déclarés totalement sans danger. Dans un état énergétique instable, les éléments radioactifs émettent en effet des rayonnements pour se stabiliser. L’irradiation pourrait être faible en tant que telle, mais diffuse dans le temps. Avec à la clé des risques de pathologies cardiaques, rénales ou immunitaires. « Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ont montré qu’une exposition externe à la radioactivité provoquait des cancers et des malformations génétiques », alarme Roland Desbordes, le président de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité). Mais les scientifiques cherchent encore à évaluer l’étendue réelle des risques. Cette menace a été prise au sérieux, mais tardivement, par l’État. La prise de
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Découvrez la France du nucléaire.
conscience d’une gestion organisée des déchets est même récente. Les tout premiers déchets furent laissés sur leur site de production… ou jetés en mer (jusqu’en 1982). L’Andra, elle, n’a été fondée qu’en 1991. Et il aura fallu attendre treize ans avant que son inventaire des déchets ne précise les matières exactes concernées. S’il permet désormais d’anticiper les futurs volumes à stocker, son décompte n’est pas sans susciter la polémique.
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Une ClassiFiCation ContestÉe
Pour publier son inventaire des déchets radioactifs tous les trois ans, l’Andra mobilise trois personnes à temps plein et se base sur les déclarations des producteurs de déchets (principalement EdF, Areva et le CEA). Mais, pour Roland Desbordes du Criirad, « l’inventaire est incomplet. Le million de mètres cubes annoncé ne tient compte ni des résidus des anciennes mines d’uranium françaises ni des rejets des centrales ». C’est en partie vrai. Après vérification, la dernière version mentionne bien les 19 anciennes mines françaises (50 millions de tonnes de déchets très faiblement actifs) mais pas dans la catégorie “déchets radioactifs”. L’Andra les a rangés sous le vocable “déchets du passé”. Ces questions de classification alimen-
tent la polémique à tous les niveaux. « L’Andra entretient la confusion sur la durée de vie des déchets », reproche Chantal Cuisnier, administratrice du réseau Sortir du nucléaire. À sa décharge, la très grande disparité de déchets (lire cicontre) complique encore plus sa tâche. Il n’est pas facile de s’y retrouver entre les déchets dits “à vie longue”, qui ont une période radioactive (le délai au bout duquel un élément perd 50 % de sa radioactivité) supérieure à 30 ans, et ceux dit à vie courte, comme le cobalt 60 des cuves de réacteurs, qui a une période de 5 ans. Quoi qu’il en soit, pour considérer qu’un déchet n’est plus dangereux, on attendra dix périodes, soit au moins 300 ans pour les vies longues. Et même 240 000 ans pour le plutonium. La palme en la matière revient à l’uranium 235 qui affiche une période de 700 millions d’années ! Passé ce délai colossal, la radioactivité de l’uranium 235 n’aura pourtant diminué que de moitié.
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le stoCKage, seUle issUe À CoUrt terMe
Pour les déchets les plus radioactifs, comme l’uranium et le plutonium, le stockage est un interminable casse-tête…
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Où sont les déchets ? c Le dernier inventaire comptabilise plus d’un million de mètres cubes
de déchets radioactifs en France, en 2007. Leurs origines sont multiples. Les déchets sont majoritairement issus de l’industrie électronucléaire (62 %). Viennent ensuite la recherche et la défense (17 % chacun), puis l’industrie non électronucléaire (3 %) et le secteur médical (1 %).
AreVA
Plus de 70 % d’entre eux, en volume, ont déjà rejoint leur lieu de fin de vie, à Montvilliers et Soulaines, dans l’Aube. Ce sont uniquement des déchets à très faible activité ou à vie courte, les moins dangereux. Les déchets hautement radioactifs et/ou à vie longue, dont font partie les combustibles, attendent encore leur destination finale. Ils sont pour l’instant entreposés à La Hague, dans la Manche. S’ils ne représentent que 4 % du volume total, ils concentrent 95 % de la radioactivité. Leur durée de dangerosité peut atteindre des centaines de milliers, voire des millions d’années.
et un défi technologique coûteux qui impose d’énormes investissements. En quinze ans, un milliard d’euros a été dépensé sur un projet de stockage géologique, à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Financés par EdF, Areva et le CEA, les travaux de recherche mobilisent aujourd’hui la moitié des effectifs de l’Andra, soit 200 personnes, et un budget de 100 millions d’euros par an. Tout ça pour attendre… Attendre que le taux de radioactivité des déchets baisse. « Tôt ou tard, l’humidité dégradera les fûts. L’enjeu consiste donc à retarder les fuites pour minimiser le risque de remontée à la surface », résume Thierry Charles. Problème : avec les déchets les plus dangereux, les délais d’attente – jusqu’à plusieurs millions d’années – dépassent les capacités humaines de surveillance. D’où l’idée de stocker les déchets à 500 mètres de profondeur.
Un site à cheval sur la Meuse et la Haute-Marne a été identifié. Selon l’Andra, il correspond aux multiples exigences de sûreté. La couche géologique est suffisamment sèche, imperméable et épaisse (au moins 140 m) pour protéger des écoulements d’eau. Sa composition absorbera les éléments électropositifs rejetés, tel l’uranium et le plutonium. Autre assurance, le bassin sédimentaire, sans faille, est stable pour se prémunir des tremblements de terre. Les opposants à l’enfouissement doutent cependant de la capacité de l’Andra à anticiper l’évolution géologique du site sur plusieurs millénaires. En 2025, le site devrait accueillir ses premiers fûts. Il est encore loin d’être prêt. Seule certitude : les déchets seront emprisonnés dans du silicate borée (du verre), enveloppés dans de l’acier inoxydable, puis du béton ou de l’acier noir, selon leur
La piscine de stockage de combustibles nucléaires à La Hague.
niveau de radioactivité. Ils seront ensuite empilés par rangées ou enfilés dans des tubes horizontaux, toujours selon leur radioactivité. Pour garantir l’étanchéité, ces cellules de stockage seront fermées par des bouchons de ciment et de bentonite, un matériau qui se gonfle en absorbant l’eau. Si les grandes lignes sont connues, les détails de sa mise en œuvre restent encore à définir. Comment acheminer des colis de 2 à 20 tonnes à 500 mètres de profondeur ? Après avoir envisagé un ascenseur vertical, l’Andra privilégierait, par crainte des chutes, une descente inclinée entre 10 et 12 % et des véhicules à radioguidage. Comment creuser les galeries sans endommager la protection géologique ? Et, surtout, comment surveiller à long terme les conditions de stockage ? « Nous n’avons pas encore figé de stratégie de contrôle », reconnaît Patrick Landais, le directeur scientifique de l’Andra. Il y aura des alvéoles de stockage témoins, suréquipées de capteurs de température, d’humidité, de pression, de détecteurs de gaz, de mouvements de terrain… Mais leur autonomie reste largement insuffisante. Le seul retour d’expérience en la matière (les capteurs de déformation des barrages EdF) font état d’une durée de vie de 50 ans tout au plus. OCTOBRE 2009ccN°915
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Les autres projets de l’Andra pour confiner les déchets.
ccPatriCK landais directeur scientiFique de l’andra
cc MiChel Marie animateur du collectiF cedra
« les fuites du stockage resteront inférieures aux normes »
« la science n’offre aucune garantie sur l’avenir »
La géologie fournit de précieuses informations sur l’histoire des bassins sédimentaires depuis 25 millions d’années. Le bassin parisien, où sera situé le stockage à grande profondeur, est stable. Pourquoi les contraintes tectoniques changeraient-elles avant des millions d’années ? Il faut arrêter d’espérer un coffre-fort géologique. Des produits finiront certes par sortir, mais en très faibles quantités diffuses dans le temps. Ce seront des produits solubles, comme l’iode. L’uranium et le plutonium, eux, ne le sont pas. Au pic d’émissions, dans 300 000 à 500 000 ans, les rejets resteront trois fois inférieurs aux normes actuelles.
L’enfouissement géologique est un pari sur l’avenir. Les scientifiques ne peuvent pas garantir ce qui va survenir durant des siècles, voire plus. Le bassin parisien est certes stable, mais autour de Paris seulement. Là où le stockage est prévu, près de Bure, dans la Meuse, le nombre de séismes détectés depuis trente ans est 100 fois supérieur. Le sous-sol devrait y être sec. Mais la couche surplombant celle du stockage a des failles et des poches d’eau. en cas de séisme, la masse d’eau va s’y s’engouffrer. ensuite, la pente naturelle mène vers l’ouest et la vallée de la Marne. Si l’on détecte une trace radioactive dans la nature, à des kilomètres du site de stockage, comment saura-t-on exactement d’où elle vient ?
Restera à convaincre les populations locales. « En réponse aux craintes sociales, les pouvoirs publics ont imposé, par la loi, que cette installation de stockage géologique soit réversible. À nous de comprendre ce que cette notion signifie techniquement », commente Marie-Claude Dupuis, la directrice générale de l’Andra. En théorie, pendant cent ans, les prochaines générations devront pouvoir modifier le déroulé du projet et même récupérer les déchets. En pratique, pour les concep-
LA QUÊTE D’UN NOUVEAU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE En 2040, doit démarrer la quatrième génération de réacteurs nucléaires, à condition de trouver avec quels combustibles. Industrie et Technologies, juillet 2009, n°913
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teurs du site, le cahier des charges est contradictoire. Comment enterrer des fûts à 500 mètres de profondeur dans des alvéoles étanches pour des millions d’années… en laissant une possibilité de réouverture durant le premier siècle ?
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des teChnologies inCertaines PoUr l’aVenir
« Pour ne pas constituer de stocks considérables de déchets, une logique de recy-
COMMENT DÉMANTELER LES CENTRALES NUCLÉAIRES Les enjeux et défis du démantèlement des centrales nucléaires, plus que jamais d’actualité. Industrie et Technologies, juillet 1999, n°806
clage doit être mise en place le plus rapidement possible », avertit Bernard Boullis, directeur des programmes sur le cycle du combustible au CEA. La France recycle son plutonium en l’ajoutant à de l’uranium pauvre. Mais seul un tiers des réacteurs français est aujourd’hui capable d’utiliser ces combustibles “recyclés”. Surtout, les technologies actuelles ne permettent qu’un seul cycle de recyclage, dont le bilan est loin d’être suffisant. « Seuls 20 % des déchets réintroduits dans les réacteurs sont vraiment valorisés en électricité », note Michel Spiro, directeur au CNRS de l’Institut de physique nucléaire et des particules. Pour faire mieux, il faudra attendre au moins 2050 et l’éventuelle quatrième génération de réacteur nucléaire, à neutrons rapides. Depuis des décennies, les chercheurs essaient de la mettre au point. Mais ils butent encore sur la tenue des matériaux aux neutrons hautement énergétiques. Et sur le choix du fluide caloporteur. Pour remplacer l’eau, utilisée actuellement, l’hélium gazeux, le sodium liquide ou le plomb fondu sont candidats. Pour concilier performances et sûreté, l’heureux élu devra refroidir le réacteur, mais pas les neutrons. Ultime espoir de la filière, la transmutation doit diminuer la radioactivité des déchets. Il s’agit, par réactions chimiques, d’extraire certains éléments, les actinides. Si, un jour, la transmutation est maîtrisée, les réacteurs de quatrième génération seront nécessaires pour une pleine efficacité. Dans le meilleur des cas, la radioactivité baisserait alors de quelques millions d’années à quelques siècles. Le balbutiant stockage géologique resterait d’actualité… avec les incertitudes qui l’accompagnent. cm cc THOMAs BlOsseVille tblosseville@industrie-technologies.com
PHÉNIX RENAÎT... POUR LA TRANSMUTATION Il y a dix ans, les chercheurs ambitionnaient déjà de réduire la radioactivité des déchets, par transmutation. Industrie et Technologies, juillet 1998, n°795
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Plongez dans les secrets de fabrication de l’hyperlivre en vidéo.
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paroles D’auteur Et maintenant, la lecture augmentée
Au départ, ce sont des émissions de radio couchées sur le papier. À l’arrivée, une mini-révolution dans la lecture. Le dernier opus de Jacques Attali n’est pourtant pas électronique et se vend en librairie. Mais il propose à ses lecteurs d’augmenter leur plaisir par des compléments multimédias, accessibles depuis leur téléphone portable. Avec un outil simple : le flashcode.
les lecteurs de flashcodes, vous envoyez un SMS au 31014 (LSDC, comme les initiales du titre du livre, suivi du numéro de la page concernée) et recevez aussitôt un lien cliquable, pour accéder au contenu ous connaissiez la réalité aug- associé. Sur le fond aussi, Le sens des choses ouvre mentée ? Eh bien, voici le premier livre à lecture augmen- un horizon large comme la toile. Tous les tée… De quoi s’agit-il ? Le sens des choses est livres d’Attali reflètent l’éclectisme de leur un ouvrage traditionnel, fait de papier et géniteur mais celui-ci l’est par sa construction même. Il réunit les d’encre, mais qui propose c’est une points de vue de 32 personau lecteur de prolonger son minirévolution nalités, dont quelques scienplaisir en regardant des dans l’acte tifiques et technologues, que images, en écoutant des de lecture Jacques Attali et Stéphanie sons, en se promenant dans Bonvicini ont reçues dans d’autres textes. Selon ses promoteurs – Jacques Attali, l’auteur, l’émission qu’ils animent sur France Robert Laffont, l’éditeur, et Orange, leur Culture. Le biologiste Henri Atlan expose partenaire technologique –, le premier sa théorie de l’utérus artificiel, étape qui “hyperlivre” est né. « L’hyperlivre marie suivra selon lui la fécondation in vitro. Le deux objets nomades : le plus ancien, le président de Microsoft International, Jeanlivre, et le plus récent, le téléphone porta- Philippe Courtois, analyse les effets des technologies de l’information sur le trable », explique Jacques Attali. vail, rendu plus passionnant par la messacc Une nouvelle façon de mettre gerie, l’intranet et les outils de workflow. Le géologue et ancien ministre Claude des notes en bas de page Pour marier ainsi papier et numérique, Allègre s’interroge sur l’avenir de la science, l’ouvrage est parsemé de “flashcodes”, 83 qu’il imagine hélas loin de l’Europe. Ce best-of d’intelligences se prête bien en tout. Ces codes-barres à deux dimensions renvoient vers des contenus multi- à la technologie mise en œuvre. « En réalité, médias : infographies, plages musicales, le flashcode est une nouvelle façon, plus vidéos, extraits d’autres ouvrages… Ces riche, de mettre des notes en bas de page, petits carrés noirs et blancs permettent explique Jacques Attali. Souvent, elles aussi de répondre à un sondage en ligne, sont nombreuses et fastidieuses, notamou de réagir à un chapitre, comme on le fait ment lorsqu’elles figurent en fin en déposant un commentaire sur un site d’ouvrage. » Une minirévolution dans l’acte Web ou sur un blog. La technologie, peu de lecture, moins passif peut-être, mais utilisée, est néanmoins connue. Pour l’uti- aussi moins concentré sur le récit et sa lisateur, c’est simple: il vous suffit de pho- dynamique. On ne tourne plus seulement tographier le code avec votre smartphone, les pages, on navigue ici et là, de la feuille à si ce dernier est déjà équipé d’un logiciel l’écran, et vice versa. Et si c’était le sens de de lecture; sinon, vous pouvez en téléchar- l’histoire? cm ger un, facilement et gratuitement, sur certains modèles de mobile. Autre solu- cc lAuReNT GueZ tion, si votre appareil refuse obstinément lguez@industrie-technologies.com
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ccJaCQUes attali écrivain
Écrivain. Mais aussi consultant d’entreprise, économiste, haut fonctionnaire, banquier, patron d’ONG… Jacques Attali, ccle liVRe 66 ans, qui signe ce “premier LE SENS DES CHOSES hyperlivre” avec Stéphanie 320 pages Robert Laffont, en Bonvicini, est finalement collaboration avec lui-même un hyperauteur. Stéphanie Bonvicini Cliquer au hasard de son et en partenariat avec Orange œuvre, c’est se glisser dans 21 euros les secrets de la République (Verbatim, 9 volumes, 1986 cceT Aussi 1995), dévorer des romans Un libraire brestois à clés (Le premier jour après lance en ce moment une initiative moi, 1990), s’immerger dans qui rappelle celle les sagesses et les croyances de Jacques Attali, Robert Laffont (Raison et foi, 2004; et Orange. Charles Dictionnaire amoureux Kermarrec, le patron de la librairie Dialogues, du judaïsme, 2009); ce sont a eu l’idée d’éditer aussi des textes qui éclairent des livres équipés, eux le présent (La crise et après, aussi, de flashcodes. 2008) et le futur (Une brève Mais contrairement au “Sens des choses”, histoire de l’avenir, 2006). ses ouvrages seront Les technologies, de l’horloge à déguster soit en format papier, soit au Walkman, nourrissent en format électronique. depuis 35 ans les réflexions Pas les deux du meilleur touche-à-tout de simultanément. Le code servira France.
D.R.
ainsi à télécharger le texte sur un e-book ou sur un ordinateur.
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cc ses 6 DATes clés
1959 Naissance à Hongkong, en Chine 1982 Sortie de l’University of California, à Berkeley, avec un Bachelor of Sciences en informatique 1996 Vice-présidente marketing d’Ateon WebSystems (société spécialisée dans l’équilibrage de charge des commutateurs Web) 2000 Vend Ateon WebSystems à Nortel pour 7,8 milliards de dollars 2003 Co-fonde Centillion Networks (société spécialisée dans l’optimisation des réseaux locaux d’entreprises) 2004 Fonde Ruckus Wireless
ccRuckus WiReless
Basée à Sunnyvale en Californie, la société développe des technologies de radio “intelligentes” qui améliore la stabilité, le débit, la portée et la robustesse des transmissions Wi-Fi. Elle compte 160 personnes et dispose de centres de R&D à Sunnyvale, à Taipei (Taïwan) et à Shenzhen (Chine).
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Le Wi-Fi 802.11n expliqué par Sélina Lo en vidéos.
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ccselina lo PDG DE RUCKUS WIRELESS
Le monde du sans-fil recèle encore plein de mystères Les technologies de communication par ondes radio sont engagées dans une course-poursuite des technologies de communication filaires. Chaque avancée se traduit par une augmentation des débits, une extension de la portée et une amélioration de la qualité de transmission. La technologie Wi-Fi vient ainsi de multiplier son débit par un facteur 6 à 30. Le sans-fil va-t-il enfin rattraper des technologies filaires comme la fibre optique ? Rencontre avec la spécialiste américaine du sujet.
LUC PERENOM
Malgré de nombreuses améliorations, les performances de la fibre optique surpassent celle du sans-fil. Cette technologie est-elle condamnée à rester à la traîne ? Selina Lo Les technologies sans fil pro-
gressent à pas de géant ! Rappelez-vous les premières versions de Wi-Fi : le débit se limitait à 1 Mbit/s. Il grimpe aujourd’hui à 300 Mbit/s et bientôt à 600 Mbit/s. Et avec les technologies de radio “intelligentes”, nous parvenons aujourd’hui à en atténuer les défauts. Les progrès sont prodigieux. Cependant, je dois reconnaître que le sans-fil restera toujours en retrait sur le fil même si l’écart entre les deux tend à se réduire. La transmission de données par ondes radio est autrement plus complexe à gérer dans l’air que dans le câble. Si vous ouvrez une porte, faites entrer quelqu’un, ou mettez en route un appareil électronique, vous changez immédiatement l’environnement électromagnétique de la pièce. Sans compter l’effet climatique – changement de l’humidité –, la distance par rapport à la borne ou encore les obstacles physiques (murs…) surtout s’ils contiennent de l’acier. Autant d’aléas, difficiles à maîtriser et qui expliquent toute la différence entre la promesse et la réalité. Mais,
ceci étant, le sans-fil apporte mobilité, praticité et ubiquité. Des avantages que ne pourra jamais offrir le fil. Le monde du sans-fil ressemble à une jungle où il est difficile de se retrouver. A-t-on besoin d’un aussi grand nombre de technologies ? S. L. L’inflation des technologies radio est
perceptible dans le domaine des communications à courte portée. Chaque technologie répond en fait aux contraintes spécifiques d’une application en termes de consommation, de fiabilité ou d’autonomie de batterie. Pour les communications à plus ou moins longue distance, trois technologies cohabitent : Wi-Fi, Wimax et les réseaux cellulaires. Personnellement, je ne crois pas trop en Wimax, sorte de Wi-Fi à portée étendue. Cette technologie avait un sens il y a cinq ans quand il n’existait pas d’alternative pour les systèmes mobiles 4G. Aujourd’hui, on dispose d’une meilleure option pour la succession aux systèmes mobiles 3G actuels : la technologie LTE (Long term evolution). Avec Wi-Fi à domicile, au bureau et dans les lieux d’accès public au Net, et les réseaux LTE ailleurs, il sera possible d’accéder à l’Internet mobile partout.
Après plusieurs années d’attente, la version turbo de Wi-Fi, connue sous la norme 802.11n, vient d’être ratifiée par l’organe de normalisation IEEE. Quels bénéfices apporte-t-elle ? S. L. L’astuce consiste à utiliser plusieurs
antennes simultanément pour repousser les limites actuelles de Wi-Fi. Grâce à la technologie Mimo (Multiple input multiple output), les produits utiliseront, dans un premier temps, deux antennes à l’émission et autant à la réception. À l’émission, le même flux d’informations est transmis en double sur deux voies simultanées à travers deux antennes. À la réception, il est reconstitué en croisant les données captées par deux antennes. Cette technologie porte le débit nominal à 300 Mbit/s, contre 11 ou 54 Mbit/s pour les versions précédentes de Wi-Fi. À terme, la norme prévoit de passer à quatre antennes pour atteindre un débit de 600 Mbit/s. Mais pour cela, il faudra attendre que l’intégration électronique progresse et que les prix des jeux de puces baissent. Car avec quatre antennes, le traitement de signal devient plus complexe, plus lourd et donc plus onéreux. Concernant la portée, il faut s’attendre à un gain de 10 à 15 % pour la bande de fréquence de 2,4 GHz mais à peu de progrès pour la bande de 5 GHz. Ce sont des performances théoriques. Qu’en sera-t-il dans la réalité ? S. L. La norme 802.11n prévoit différentes
options technologiques pour accroître le débit et améliorer la qualité de la transmission. Les débits réels dépendent non seulement des options implémentées, OCTOBRE 2009ccN°915
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Ruckus Wireless a mis au point une antenne en étoile à 6 éléments offrant 64 combinaisons et donc autant de routes radio possibles pour l’acheminement des données dans l’air.
Contrairement aux solutions sans fil traditionnelles, qui utilisent la même route pour transmettre les données, les technologies de radio “intelligentes” modifient en temps réel le chemin de transmission pour éviter les “embouteillages” créés par les perturbations électromagnétiques dans l’air. Pour cela, Ruckus Wireless propose une antenne en étoile à 6 éléments offrant 64 combinaisons et donc autant de routes radio possibles pour l’acheminement des données dans l’air. Pour chaque paquet à transmettre, le logiciel analyse l’environnement électromagnétique et détermine la meilleure route de transmission. Ainsi, on réduit les fluctuations des performances, on augmente le débit réel et on étend la portée de transmission.
c
mais aussi de la conception de la partie radio, de la fabrication électronique et surtout de l’environnement radioélectrique sur le lieu d’utilisation. Les tests que nous avons réalisés sur des produits conformes aux spécifications préstandard Draft 2.0 de la norme et certifiés par le consortium Wi-Fi, donnent des débits de 36 à 102 Mbit/s à une distance de 15 m de la borne. Les tests comparatifs effectués par le site Web de référence Tom’s aux États-Unis dans des conditions plus sévères (une distance de 30 m de la borne à travers cinq murs) indiquent des débits de 11 à 37 Mbit/s. D’un produit à l’autre, les performances varient dans un rapport de 1 à 3, ce qui souligne le rôle clé de la conception.
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On est loin des promesses du standard. Pourquoi cette différence ? S. L. Le monde du sans-fil recèle encore
plein de mystères. Mais nous savons que la transmission par ondes radio est très sensible aux perturbations électromagnétiques. Or notre environnement électromagnétique change en permanence. La capacité de transmission de données varie donc tout le temps et dans des proportions importantes. Cette volatilité constitue le défaut majeur de toutes les technologies de radiocommunication. C’est aussi un frein important à la diffusion sur Wi-Fi de la vidéo et de la télévision, des applications qui réclament au contraire un mode de transmission stable. Beaucoup pensent que la norme 802.11n
résout ce problème. C’est faux. D’abord
parce que les produits ultrarapides à 600 Mbit/s n’arriveront pas sur le marché avant 2012. Ensuite parce que les perturbations électromagnétiques dans l’air engendrent presque autant de fluctuations de débit qu’avant. Avec les produits à 300Mbit/s, il semble toujours difficile de transmettre la télévision sur IP, de la passerelle domestique d’accès à Internet vers le téléviseur. Ce défaut peut-il être corrigé demain ? S. L. Oui, à l’aide des technologies radio
“intelligentes”. Nous proposons ainsi une technologie d’antennes autoreconfigurables en temps réel par logiciel. À chaque perturbation électromagnétique, le système réagit en orientant la transmission vers des chemins moins embouteillés garantissant la meilleure qualité de transmission. C’est comme si, à chaque incident sur une autoroute, vous parvenez toujours à emprunter une voie où la circulation reste fluide. Ainsi, nous parvenons à réduire les fluctuations et à augmenter le débit réel à 170 Mbit/s selon nos tests et à 77 Mbit/s selon les tests de Tom’s. Les effets des ondes radio sur la santé font l’objet d’un débat qui divise aujourd’hui la communauté scientifique. Quelle est votre position à ce sujet ? S. L. Les gens qui se posent aujourd’hui
cette question oublient que nous sommes exposés en permanence et partout aux émissions des antennes-relais, et ceci depuis de nombreuses années. Mais je comprends que, du fait de son utilisation à proximité de la tête, le téléphone puisse soulever tant d’inquiétudes. D’ailleurs, je pense que le donner aux enfants est une erreur. Concernant Wi-Fi, la puissance d’émission radioélectrique est infiniment plus faible et l’exposition n’est que transitoire. Surtout si on utilise une technologie de radio “intelligente” qui modifie en permanence l’orientation du faisceau radio. Mais est-ce que vous en avez peur ? S. L. Pas spécialement. Je crains davantage
le changement climatique et ses conséquences sur notre planète. cm ccPROPOs Recueillis PAR RiDHA lOukil rloukil@industrie-technologies.com
D.R.
Les “embouteillages” radio évités en temps réel
les JeuX
ccl’éniGme
L’implacable stratégie du calendrier proposée par cc PieRRe BeRlOQuiN
Voici un jeu idéal pour jouer n’importe où, dans n’importe quelles conditions. Il ne nécessite ni damier ni papier ni crayon. Il peut se jouer assis, debout, ou même en faisant du sport. Enfin, ses règles sont très simples: il suffit de savoir que l’année se compose de douze mois et quels mois ont 31 jours, lesquels ont 30 jours et lequel en a 28 (pour simplifier, on ne tiendra même pas compte des années bissextiles). On voit donc qu’il suffit de savoir compter jusqu’à 31. On joue à deux, en pensant à une année de 365jours. Le premier joueur choisit une date quelconque, située entre le 1er janvier et le 30 décembre inclus, et la dit à son adversaire. L’adversaire lui répond par une date plus tardive dans l’année, qui a soit le même numéro un mois plus tard, soit le même mois, avec un numéro plus loin dans le mois. Par exemple, si le premier joueur a choisi le 14 février, le
second peut répondre 15 février, ou 16 février, ou 28 février s’il reste en février. Il peut aussi garder le 14 et répondre 14mars, 14 juin ou 14 décembre. En fait, il évitera le 14décembre, parce que ce serait servir la victoire au premier joueur sur un plateau : il aurait beau jeu, puisqu’il pourrait dire 31 décembre et gagner ! En effet, le premier à atteindre la date du 31 décembre gagne la partie. Facile et passionnant ? Oui, mais attention! Avant de commencer à jouer et à parier que vous allez gagner, sachez qu’il y a une grosse faille. Un des deux joueurs a un énorme avantage sur l’autre: il peut gagner à coup sûr s’il suit une bonne stratégie. Le premier, (ou le second joueur, à vous de trouver) peut battre l’autre implacablement s’il suit une règle simple. Quelle est donc cette règle et quel joueur est l’implacable gagnant?
La solution dans le prochain numéro
ccpHoto-QuiZZ Que se cache-t-il derrière ces photos surprenantes ?
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A. Un aimant en lévitation B. Une inflammation spontanée de méthane C. La sonde Explorer à l’approche de Mars
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A. Une rétine artificielle B. Un puce électronique imprimée C. Un ensemble de micro-aiguilles pour l’injection de médicaments
A. Un ovaire de souris observé au microscope B. Une IRM d’un dodo C. Une simulation d’un échauffement sur un matériaux biomimétique
SOLUTION : 1-A ; 2-C ; 3-A CNRS ; D.R.
RÉPONSE de l’énigme du n° 914, « A quoi rêvent les poètes cyclistes ? » c Le poète pratique la ponctuation, donc la logique, donc une pensée rigide, donc des conflits. Si le poète était cycliste et rêveur, il aimerait les fleurs, donc aussi les
oiseaux, ce qui le porterait à la musique et le mènerait à la relaxation. Comme la relaxation exclut les conflits, le poète ne peut envisager sérieusement d’être à la fois cycliste et rêveur.
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mise à nu
Les principes de fonctionnement du nouvel aspirateur Dyson en vidéo.
S’il ne passe pas encore le mur du son, le dernier-né de la gamme Dyson affiche des performances dignes d’un avion à réaction avec une vitesse de pointe de 965 km/h ! Explications en images de cette prouesse technique.
DC30, l’aspirateur subsonique ccFicHe TecHNiQue
LA TURBINE Cinq fois plus rapide qu’un moteur de Formule 1 ! La turbine du nouveau Dyson tourne à 104 000 tours/minute, soit 965 km/h. Ce tour de force est réalisé grâce à des sortes de turbo, des aimants au néodyme. Dix fois plus puissants que des aimants classiques, ils sont plus courants dans les disques durs des ordinateurs ou les moteurs de voiture électrique.
Nom : Dyson DC30 Type : aspirateur à main Batterie : lithium-ion Autonomie 6 à 10 minutes Vitesse de pointe 965 km/h Prix De 169 à 239 euros
LE STATOR Régulé par le microprocesseur, le stator génère un champ électromagnétique capable d’entraîner les aimants au néodyme en réalisant rapidement des inversions de polarité.
LE RÉGULATEUR DE VITESSE Le DC30 embarque un microprocesseur capable de réaliser 3 000 ajustements par seconde en analysant le débit d’air qui sort de l’appareil. Il permet d’optimiser l’effet tourbillon qui a fait le succès des aspirateurs sans sac de Dyson. Il régule également la puissance électrique délivrée par la batterie lithium-ion en fonction des besoins de l’utilisateur.
LA BATTERIE Appareil miniature oblige, les accumulateurs sont en lithium-ion. Ils alimentent le moteur de 200 watts.
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N°915ccOCTOBRE 2009
D. R.
UN POIDS PLUME Dimensions mini et matériaux composites rendent le DC30 ultraléger. Le moteur électrique V2 affiche 139 g pour 55,8 mm de diamètre. Et la turbine du moteur est en polymère renforcé en fibres de carbone.