www.industrie-technologies.com DÉCOUVREZ
N°918ccJANVIER 2010 - 11
LES DERNIÈRES TECHNOLOGIES PHOTOVOLTAÏQUES
INNOVATION
DOMPTER LE SOLEIL ccPAGE 24
ENTRETIEN ccPAGE 90
GUIDE D’ACHAT ccPAGE 56
«La crise a peut-être sauvé l’industrie»
12 équipements de réalité virtuelle
PIERRE GATTAZ, président de la Fédération de l’électronique
Notre sélection de logiciels, de projecteurs et d’intégrateurs
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EDITO
Précaution n’est pas raison Monsieur de La Fontaine, ce serait régalé de cette fable grippale qui a agité la scène médiatique en ce début d’année. La morale qu’il aurait pu accrocher à la fin de son histoire aurait renvoyé dos à dos gouvernement et opinion publique : La peur ne saurait être bonne conseillère Des décisions d’une nation plusieurs fois centenaire. L’excès de précaution nuit tout autant que l’imprudence la plus élémentaire. Quant au peuple qui s’estime en sûreté sans vaccin sur cette terre, Qu’il n’oublie pas qu’il priait le ciel encore hier Par crainte d’attraper ce syndrome sévère… Avec cette crise autour de la grippe A et au-delà des millions de doses qui nous restent sur les bras, c’est le printdejaegher@industrie-technologies.com cipe de précaution qui est mis en accusation. Il est presque devenu un dogme depuis son inscription dans notre constitution en 2005. Et comme tous les dogmes, appliqués à la lettre et sans esprit, il ne permet pas de prendre des décisions équilibrées. Il oblitère tout Le sacro-saint autre critère de jugement ou de discerneprincipe de précaution ment. En France, le principe de précaution oblitère est même un frein quand il s’agit d’évaluer tout autre critère la pertinence de nouvelles technologies comme les OGM ou les nanos. de discernement. Alors, en ce début d’année, je formule un vœu auprès du gouvernement. Puisque le principe de précaution – même appliqué avec zèle – ne suffit ni à protéger des polémiques ni à satisfaire l’opinion publique, remettons-le à sa juste place. Et prenons désormais les décisions plus seulement à l’aune des risques mais aussi des opportunités. cm
B. LEVY POUR IT
ccTHIBAUT DE JAEGHER RÉDACTEUR EN CHEF
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SOMMAIRE
TENDANCES
EN COUVERTURE PHOTOVOLTAÏQUE
JEUX OLYMPIQUES D’HIVER
Cinq leviers pour atteindre le zénith
L’ingénierie entre en piste
cc PAGE 26
cc PAGE 12
COMPARATIF ÉLECTRONIQUE
La France dans le système solaire
L’e-paper joue les caméléons
cc PAGE 30
cc PAGE 14
INTERVIEW TÉLÉCOMS
« Le stockage est une priorité »
Une antenne liquide !
Jean-Bernard Saulnier, directeur du programme énergie du CNRS
MATÉRIAUX
Un composite inspiré de la nacre
cc PAGE 32
cc PAGE 15
INFOGRAPHIE
ÉNERGIE
Les secrets d’une tour solaire
Des piles à combustible sans platine
cc PAGE 34
cc PAGE 16
SAVOIR-FAIRE
LE KIOSQUE
Mon usine carbure à la lumière
cc PAGE 17
cc PAGE 36
MATÉRIAUX
Un procédé cinq fois plus rapide pour les composites
ÉNERGIE SOLAIRE
Notre enquête continue sur Internet
cc PAGE 18
cc PAGE 38
CHIMIE
La nouvelle vulcanisation du caoutchouc
cc PAGE 19
CONCEPTION
Imagina mise sur l’industrie cc PAGE 20
LE BAROMÈTRE cc PAGE 21
L’AGENDA cc PAGE 22
Innovation Innovation:: dompter le soleil
L’énergie solaire est à l’aube d’innovations de rupture. Tout le monde connaît le photovoltaïque en silicium cristallin, qui arrive à maturité. Mais la conquête du soleil passe par de nouvelles technologies photovoltaïques, voire thermodynamiques. ccPAGE 24
LA XX. PHOTO-TECH cc PAGE XX
Cette gerbe chatoyante ne rassemble pas des fleurs, mais des nanofils d’oxyde de zinc, capables de s’auto-assembler en bouquets microscopiques. cc PAGE 40
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N°918ccJANVIER 2010
SOMMAIRE
EXPÉRIENCES
PRODUITS GUIDE D’ACHAT
12 équipements de réalité virtuelle
PARCOURS INGÉNIEURS DE L’ANNÉE
Le palmarès 2009 cc PAGE 74
cc PAGE 56
CAMPUS
NOUVEAUTÉS
Notre sélection de produits classés en 10 secteurs de référence Composants mécaniques cc PAGE 63
Organisation
Cartographiez tous vos projets ! cc PAGE 44
PRODUCTION
Le délicat usinage des métaux exotiques cc PAGE 48
CAS D’ENTREPRISE
Télécoms
Mesure cc PAGE 66
Logiciels
FICHE ENVIRONNEMENT
cc PAGE 53
INTELLIGENCES
cc PAGE 66
Matériel informatique
DÉBAT
cc PAGE 67
La face cachée des lampes à basse consommation
Télécoms
cc PAGE 68-69
L’ACV pour bien évaluer l’impact environnemental
Dorian Colas salué pour ses recherches sur le vent ionique.
cc PAGE 64-65
cc PAGE 50
cc PAGE 51
FICHE MÉTIER
Électrotechnique
cc PAGE 68
Les poka-yoke pour ne plus être pris en défaut
cc PAGE 80
cc PAGE 83
cc PAGE 64
Lafarge désengorge son trafic Web FICHE MÉTHODE
Le made in France s’exporte au Maghreb
Ingénieur acousticien : le dresseur de son
ÉLectronique ENQUÊTE
Ingénieurs
cc PAGE 86
Logistique / emballage BTP cc PAGE 70
Chimie / matériaux
PAROLES D’AUTEUR
Innovation
Réveillez le Google qui sommeille en vous ! cc PAGE 89
cc PAGE 70-71
RENCONTRE
« La crise est bénéfique pour l’industrie »
Pierre Gattaz Président de la FIEEC
(Fédération des industries électriques, électroniques et de communication)
et du directoire de Radiall cc PAGE 90
LES JEUX CE NUMÉRO EST ACCOMPAGNÉ D’UN SUPPLÉMENT DE 36 PAGES « GUIDE DES SALONS 2010 », RÉSERVÉ À NOS ABONNÉS
L’énigme
Un cheval pour deux cc PAGE 93
CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET95
MISE À NU CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE ET SOMMAIRE : J. LEYNSE / RÉA ; GETTY ; CNRS ; J.L. BERTINI ; D.R.
LE CYBOOK OPUS, LE NOUVEAU “ROI LIRE” cc PAGE 94
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10, place du Général De Gaulle 92160 Antony Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50
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INDEX
Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.
Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Paul Boursier RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (9483) Conseil éditorial Fabrice Frossard (9452) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (9424) Rédacteurs en chef adjoints Ridha Loukil (9480) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électronique, propriété industrielle, informatique) Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Muriel Royer de Véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) Thomas Blosseville (9481) (Energie, environnement) Charles Foucault (9443) (Technologies de la production) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Christophe Bys, Céline Lacourcelle, Eliane Kan/TCA, Mirel Scherer RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (9472) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (9359) Directeur de clientèle Éric Talley (9578) Chef de publicité Farah El Makki (9361) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) Responsable marketing Damien Delhomme (9786) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (9403) Assistante Catherine Bénézit (9412) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directeur fabrication et achats Benoit Carlier (9314) TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (01-46-99-24-37) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (9416) DIFFUSION-ABONNEMENTS-EDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) Directrice des abonnements Patricia Rosso (9788) Directrice des éditions Annie Zaratti (9774) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Service Clients (9292) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Nanterre 309.395.820. 10, place du Général De Gaulle 92160 Antony. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka
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N°918ccJANVIER 2010
Les entreprises et les établissements cités 3D Plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 ccA Accord acoustique . . . . . . . . . . . . 83 Acer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Activ-Networks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Ademe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 82, 86 Adobe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Afsset . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Agco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Agie Charmilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Airbus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Aleo Solar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Altinnova . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Amazon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 ANR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Apollon Solar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Apple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 89 Arca Iberica . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Arts et Métiers ParisTech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56, 80 Association européenne du photovoltaïque. . . . . . . . . . . . . 26 Association française de l’éclairage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Asus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Ateon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Atomic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Audi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ccB Barco. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Bionatics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 BNP Paribas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Bookeen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Bosch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 ccC California Institute of Technology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Cap Gemini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Carbone Forgé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Chrysler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Cité des sciences et de l’industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 CMEFE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Cnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 74 CNRS 14, 26, 32, 38, 40, 74 Crepib . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Criirem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 ccD Dassault Aviation . . . . . . . . . . . . . . 56 Dassault Systèmes. . . . . . . . . . . . 56 Deleage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Derbi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 DGA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Dimeco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
ccE EADS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 56 École polytechnique fédérale de Zurich . . . . . 12, 17 EdF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 EdF Énergie nouvelle. . . . . . . . 26 Efficient Innovation. . . . . . . . . . 53 EIGSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 EIGSICA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Emix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ENIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Enipower . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 ENSTA-ParisTech . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Eon Reality . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 EPF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 ESA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 ESIEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Esix Normandie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Esquad . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Exosun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ccF Fédération française de ski (FFS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 FerroPem. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 FIEEC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 First Light Imaging . . . . . . . . . . . 74 First Solar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 30 Fischer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Free Energy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 ccG Goodyear . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Google . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 17, 44, 89 ccH Haption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Helios Technology . . . . . . . . . . . . . 30 HP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 HTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Huawei. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Hyundaï Heavy Industry 30 ccI IFP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Immersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 INA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Inergy Automotive Systems . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Ines (Institut national de l’énergie solaire) . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Institut de recherche sur les métaux Max Planck . . . 15
Institut Fraunhofer . . . 40, 74 Institut Leibniz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Institut national de l’énergie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 17 Irdep . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ccK-L Kyocera. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Labomap. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Laboratoire d’astrophysique de Marseille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Laboratoire plasma et conversion d’énergie. . . . . . . . 86 Lafarge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Laval Virtual . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 LG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 LG Electronics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 List CEA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 LPICM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Lumiscaphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 ccM Makino . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Matra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Mazak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 MBDA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Mindjet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Mindmeister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 74 Mitsubishi Electric . . . . . . . . . . . . . 30 Mori Seiki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Motorola. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 ccN Nasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 74 National Science Foundation (NSF) . . . . . . . . . . . . . . . 82 Nexus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Nortel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 North Carolina State University . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Novamind . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Numonyx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Rolls-Royce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Roquette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Rossignol-DynastarLange. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 RUAG Aerospace . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ccS Saint-Gobain Recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Salm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Sanofi-Aventis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Sanyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Sharp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Siliken . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 SN Testard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Solarwatt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 SolarWorld . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Solon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Somaca . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 94 Sony Ericsson. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Spinscape . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Square Trade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Stanford Photonics research Center . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 STMicrolectronics. . . . . . . . . . . . . . . 17 Suntech Power . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Supinfo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Syndicat de l’éclairage . . . . 86 ccT T-Mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Techviz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Tenesol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 38 Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Thomson-CSF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Toshiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Total Gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Toyota . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Tri-Vallées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Tricolor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
ccO-P Osram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Palais de la découverte . . 17 Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 86 Photowatt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 PSA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 PSA Peugeot Citroën . . . . . . . . 56 PTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
ccU Université de Rochester . 17 Université Paul Sabatier . . . 86 University of Utah . . . . . . . . . . . . . 15
ccQ-R Q-Cells . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Radiall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Realtime Technology . . . . . . . 56 Recylum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Renault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
ccW-Y Worldviz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Yingli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
ccV Vertice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Virtools . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
www.industrie-technologies.com
Le Web sémantique expliqué aux débutants par Tim O’Reilly en vidéo.
LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION
l’introduction de son système d’exploitation mobile Android, le moteur de recherche vient de lancer son propre smartphone sous le nom de code Nexus One. Ce mobile, fabriqué par le taïwanais HTC, complète les terminaux sous Android déjà proposés par Motorola, LG, Samsung, Sony Ericsson, Acer ou Huawei. Il se positionne comme le challenger naturel de l’iPhone d’Apple, dont le succès reste à ce jour unique sur le marché de la téléphonie mobile. Pourtant, il n’apporte que quelques améliorations techniques comme un processeur plus rapide (1GHz au lieu Le Nexus One pourra-t-il jouer de 600MHz), un écran Oled (au l’iPhone killer ? lieu de LCD) ou une caméra plus puissante (5mégapixels au lieu de 3mégapixels). Mais pas de 3G ni de fonction MultiTouch pour son écran tactile! En plus, son prix de vente (529 dollars sur le site www.google.com/phone et 179 dollars avec un abonnement auprès de l’opérateur T-Mobile) est plutôt élevé. Google présente son portable comme le premier du marché à avoir été entièrement pensé pour tirer parti du Web. Connaîtra-t-il le même succès que l’iPhone? Ce n’est pas gagné d’avance. cm
CARTON
ROUGE
PISTE VERTE. Permettre aux vieux skis de remon-
ter la pente en gérant leur sortie de piste. C’est l’objectif que s’est fixé un spécialiste de la gestion des déchets, Tri-Vallées. Pour offrir au matériel de sports d’hiver mis au rebut une seconde vie, l’industriel récupère les métaux et transforme les polymères en confettis, qui servent de combustible dans les fours des cimenteries. Ce traitement, qui convient non seulement aux skis, surfs et monoskis mais aussi aux bâtons, casques, chaussures et luges est prometteur: chaque année, les magasins de location de skis « réforment » plus de 1500 tonnes de matériel. cm
VOYEURISME
Des scanners corporels dans les aéroports français ?
Vous permettez monsieur… que je scanne votre femme…
007. Nicolas Sarkozy va pouvoir se prendre
pour James Bond ! Thalès vient en tout cas de lui remettre un téléphone digne du héros imaginé par Ian Flemming. Baptisé Theorem (Téléphone cryptographique pour réseau étatique et militaire), ce terminal – encore à l’état de prototype – permettra de coder les communications et les SMS en cas de conversation à caractère sensible. 007 va être Un téléphone digne de la jaloux ! cm
HP, VOUS POUVEZ MIEUX FAIRE
Près d’un PC portable sur trois tombe en panne au cours des trois premières années d’utilisation. Telle est la conclusion de l’étude menée par l’assureur de produits électroniques Square Trade. La surprise vient du classement des constructeurs. Si Asus, Toshiba et Sony arrivent en tête avec les taux de panne les plus faibles, c’est HP qui occupe la dernière place. Comme quoi on peut être premier mondial dans son secteur et être un cancre de la qualité.
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L’idée fait son chemin en France. Ces équipements, déjà à l’œuvre aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas, utilisent des rayons X ou des ondes millimétriques pour « déshabiller » les passagers et montrer les objets illicites (drogues, liquides, explosifs, etc.) dissimulés sous leurs vêtements. Problème ? Ils font voir aussi les parties intimes de leur anatomie. Entre respect de l’intimité et obsession de sécurité, les autorités devront choisir. cm
section Q pour Nicolas Sarkozy! Mais sa Rolex a-t-elle un laser ou un champ magnétique ?
SIPA /PRESS ; CNES ; D.R.
CULOTTÉ. Google va tenter de concurrencer l’iPhone sans apporter aucune innovation technologique ! Deux ans après
LA PENSÉE DU MOIS La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Albert Einstein, physicien
WEB
REVUE PONCTUALITÉ. La station spatiale internationale devrait se parer d’une montre high-tech en 2013 : l’Atomic Clock Ensemble in Space (Aces). Ce chrono –le plus
précis jamais construit– ne se trompera que d’une seconde toutes les 300millions d’années. L’un des défis des concepteurs est de rendre l’objet résistant aux contraintes thermiques et électromagnétiques qui règnent en ces hauteurs. Le Cnes a ainsi opté pour une horloge à atomes de césium refroidis par laser à quelques micros Kelvin. Les scientifiques comptent sur Aces pour vérifier expérimentalement la théorie de la relativité d’Einstein. cm
Là, ce sont les Suisses qui vont être jaloux d’une telle précision !
MIRAGE ? Il faut se pincer
pour y croire tant l’avalanche de chiffres de la plus haute tour du monde dépasse l’entendement. En plein désert à Dubaï,
les spécialistes du BTP ont réussi à couler 330000mètres cubes de béton et 39000tonnes de barres d’armature en acier pour faire culminer cette œuvre monumentale à 828mètres de hauteur. Pour atteindre de tels sommets, le béton a été injecté sous 200bars de pression. 26000panneaux de verre recouvrent les parois et pas moins de 18nacelles télescopiques au rayon d’action de 36mètres maximum seront nécessaires pour nettoyer cette surface (17terrains de football) en 3 à 4 mois… seulement. Pour les habitants, 57ascenseurs dotés d’une vitesse de pointe de 100km/h leur permettront de se déplacer de la cave au sommet de cette nouvelle tour de Babel. cm
cc FABRICE FROSSARD
2010, l’année du Web sémantique
« Je voudrais lire tous les articles d’Industrie et Technologies et de L’Usine Nouvelle traitant du Web sémantique. » Dans un futur à l’orée incertaine, ce type de demande dans un moteur de recherche « sémantique » devrait apporter une réponse 100 % pertinente. C’est la fonction la plus évidente du Web sémantique (mais pas la seule). Le Web sémantique? Selon l’inventeur du Web Tim Berners-Lee, l’expression est inappropriée : « Plutôt que de parler de Web sémantique, on aurait dû l’appeler Web des données.» Ce Web s’attache en effet à lier les données entre elles pour les rendre interprétables et exploitables par des machines. Pour afficher des résultats pertinents dans une recherche, il faut que ces données soient reconnues et interprétées en fonction du contexte sémantique et syntaxique dans lesquelles elles se trouvent. Le mot livre, par exemple, est foncièrement polysémique : un livre, une livre, on livre, etc. Pour reconnaître le bon sens du mot livre, il faudra passer par un langage de description (en l’occurrence OWL fondé sur RDF) et ainsi créer une ontologie. C’est-à-dire décrire le mot et sa relation avec d’autres. À cette description il faudra localiser via un URI (Uniform Resource Identifier), les informations à mettre en relation. Vaste programme aussi ancien que le Web mais encore à la peine. Outre la standardisation des programmes, il faut aussi pour que le Web 3.0 advienne que toutes les données soient traitées via ces standards. Des outils émergents pour aider à industrialiser cette tâche (Open Calais par exemple) et les projets se multiplient à l’image de LinkedData (données liées). Pour vous familiariser avec le Web sémantique, allez faire un tour sur le blog « Les petites cases » (http://bit.ly/O86DJ) ou utilisez base DbPedia (http://bit.ly/1Eg4lw), un moteur qui s’appuie sur les données de Wikipedia, ou rajoutez l’add-on pour Firefox TrueKnowledge (http://bit.ly/wJPkq) pour vos recherches (en anglais). ffrossard@industrie-technologies.com
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TENDANCES
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.
Jeux Olympiques d’hiver L’ingénierie entre en piste L’amélioration continue des performances sportives est intimement liée aux avancées technologiques. Primordiales dans les sports mécaniques et dans la voile, sources de débat en natation, elles sont aussi omniprésentes dans les disciplines qui seront rassemblées aux jeux Olympiques d’hiver de Vancouver.
D
et talon) pour un gain de poids total de 20 %. Cette évolution permet de perdre un peu d’inertie et de gagner en maniabilité. « Ces skis vibrent moins lorsqu’ils tapent sur la neige souvent très dure dans les virages de slalom », explique Nicolas Puget, le responsable recherche et innovation de Rossignol. cc Les
skis restent solides mais sont toujours plus légers
Toujours dans une optique de gain de poids, les ingénieurs de l’autrichien Fischer ont troué les spatules en carbone laminé des skis de fond de leurs champions. En découlent une atténuation du mouvement pendulaire observé à chaque pas de patineur et une limitation de la dissipation d’énergie associée. En alpin comme en nordique, les skis allégés doivent rester solides. Les varia-
Le bobsleigh testé en soufflerie c Ancien
pilote, Christian Reich construisait des bobsleighs à l’instinct. Pour fabriquer les bolides suisses qui s’élanceront aux JO, il s’est entouré de chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich ( EPFZ) et de partenaires industriels. Sur la base de l’ancien modèle, les problèmes aérodynamiques ont été constatés L’aérodynamisme du bobsleighs a été testé en bassin et sur piste puis corrigés en bassin par les chercheurs de l’EPFZ. informatiquement. Le carénage a été testé dans les souffleries de l’EPFZ, d’Audi et de Ruag Aerospace puis sur piste. Résultat : une amélioration de 15 centièmes de seconde en bob à deux et de 12 centièmes en bob à quatre.
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Vainqueur à Adelboden (Suisse) le 10 janvier, le skieur français Julien Lizeroux confirme sa montée en puissance à quelques jours des JO.
tions d’épaisseur du noyau de bois, qui constitue la colonne vertébrale du ski, sont essentielles. Large au centre, pour assurer une certaine rigidité, il s’affine aux extrémités pour donner au ski la flexibilité nécessaire à une bonne réactivité aux mouvements des sportifs. Cette optimisation entre rigidité et flexibilité est l’un des principaux casse-tête des fabricants. Au-delà des considérations géométriques, les solutions résident dans les matériaux utilisés pour les différentes strates collées et pressées de part et d’autre de ce noyau de bois. Atomic a choisi d’ajouter deux fines couches de titane coulissant l’une sur l’autre au-dessus du noyau. Les skis sont ainsi plus rigides en torsion et plus souples en flexion. Ils restituent l’énergie développée alternativement par le skieur dans les virages. Mais le problème est complexe : pour ne pas faire « rebondir » l’athlète et diminuer sa stabilité, il faut restituer, dans le sens de la pente, une force qui y est appliquée perpendiculairement. Pour pousser ainsi les planches vers l’avant, le bois du noyau n’est pas brut mais lamellé-collé pour canaliser orthogonalement l’énergie reçue. Dans la même optique, le laboratoire de compétition de Rossignol-Dynastar a créé un matériau composite. Les skis ne font pas tout, pour aller le plus vite possible en dévalant les pistes, l’aérodynamisme joue un rôle. Comme les cyclistes, les champions de ski font des tests en soufflerie. Pour que le message passe bien entre les scientifiques et
D.R.
u 12 au 28 février prochain, les meilleurs skieurs de la planète vont en découdre sur les pistes canadiennes lors des XXIe jeux Olympiques d’hiver. Pour pouvoir se montrer aux côtés des athlètes au bas des pistes, les équipementiers sportifs mettent tout en œuvre pour proposer le matériel le plus performant. Les skis de slalom RossignolDynastar-Lange, par exemple, ont été complètement redessinés au printemps 2009 pour être allégés au maximum. Pour le slalom, les spatules sont désormais rentrées vers l’intérieur afin de pouvoir passer plus près des portes. Cela exonère du déviateur qui était d’habitude riveté ou vissé sur le ski. Réalisé avec le logiciel de CAO Unigrafix, ce design a raccourci les parties du ski qui ne touche pas la neige (spatule
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Découvrez en images les autres innovations des JO d’hiver.
TENDANCES
RENFORTS EN COMPOSITE Sur toute la longueur du ski ou seulement intégrés localement, ils optimisent sa rigidité. Certains matériaux novateurs restituent aussi l’énergie fournie par le skieur.
UN SKI AU DESIGN AFFÛTÉ
NOYAU EN BOIS Son épaisseur, variable sur la longueur du ski, permet de trouver le bon compromis entre flexibilité et rigidité.
CARRES EN ACIER Leurs courbes donnent au ski sa « taille de guêpe » : plus elles sont importantes, plus le ski tournera facilement.
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SEMELLE EN POLYÉTHYLÈNE Son interaction avec la neige crée le filet d’eau nécessaire à la glisse. Pour l’optimiser, elle est recouverte d’un fart qui diffère selon les caractéristiques des flocons.
les entraîneurs, la Fédération française de ski (FFS) a même développé un outil de traduction de la physique en termes de performance, en collaboration avec le CMEFE (Groupe de compétence en mécanique des fluides et procédés énergétiques de la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture, en Suisse). Il permet de retransmettre en direct les images d’un sauteur à ski suspendu en soufflerie et d’y superposer en continu les vecteurs de vitesse et de forces qui s’appliquent à lui. « On peut, par exemple, montrer qu’un coude trop sorti pendant 2 secondes lors de la prise d’élan d’un saut implique une perte de 3 mètres à l’arrivée, toutes choses égales par ailleurs », indique Nicolas
Coulmy, le responsable du département sportif et scientifique de la FFS. cc Une
tenue inédite pour les athlètes français de ski-cross
Pour améliorer cette pénétration dans l’air, les équipes nationales travaillent aussi sur les combinaisons des athlètes. Le règlement imposé par la Fédération internationale de ski aux disciplines historiques étant très précis à ce sujet, c’est dans les sports récents que des innovations peuvent apparaître. L’entreprise Tricolor a ainsi été sollicitée pour concevoir les tenues des athlètes français de ski-cross, discipline conviée pour la première fois aux JO cette année. Pour ces courses où les skieurs s’élancent quatre par quatre des
vêtements larges sont obligatoires. Les pantalons et vestes qu’ils utilisent à l’heure actuelle sont en Cordura, « un tissu rigide façonné par l’air lors des descentes mais qui ne flotte pas », détaille Didier Schmidt, le gérant de la société. Mais le jour des épreuves olympiques, les Français devraient porter des tenues inédites avec des pièces conçues dans un matériau à mémoire de forme et totalement étanche. « Les tests sont encore en cours », reconnaît Nicolas Coulmy, sans en dire davantage. Ça peut se comprendre. Après tout, ce sera peut-être l’atout qui permettra de décrocher la médaille d’or. cm ccCHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies .com
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TENDANCES
Découvrez en photos tout le potentiel de la technologie de Philips.
cc EN BREF
Remplacer par du LiFeSO4F les oxydes de cobalt ou de manganèse généralement utilisés comme matériau d’électrode positive dans les batteries lithium-ion : c’est ce qu’ont réussi des chercheurs français affiliés au CNRS, grâce à une synthèse passant par l’utilisation de liquides ioniques. Elle s’avère plus économique que la piste du LiFePO4, également envisagée, soulignent les scientifiques. cm
Électronique L’e-paper joue les caméléons Philips a développé une peau électronique capable de changer de couleur à volonté. De quoi donner une fonction « caméléon » aux produits portables, aux murs ou aux vitres. Cette peau électronique permettra de personnaliser son design en choisissant la couleur de son portable, de ses vêtements, ou en ajustant l’ambiance lumineuse de son domicile.
Informatique Un processeur s’offre 48 cœurs
Le prototype consomme 25 W au ralenti et 125 à plein régime.
Les chercheurs d’Intel ont fait la démonstration d’un processeur expérimental, regroupant quarante-huit cœurs. Soit dix à vingt fois plus que les processeurs des ordinateurs actuels. Ce prototype fonctionne comme une usine de traitement de l’information. Grâce à un réseau intégré à haute vitesse, le résultat passe d’un cœur au suivant sur le modèle des chaînes de production industrielle. Une centaine de ces puces seront fabriquées puis distribuées aux chercheurs du secteur et du monde universitaire pour les aider dans leurs travaux sur les logiciels de traitement parallèle. cm
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assé de la couleur de votre téléphone mobile? Pas besoin de changer de portable. Avec la peau électronique e-Skin que Philips vient de développer, vous pourrez en modifier la couleur à volonté en agissant simplement sur un bouton. Cette technologie vise d’abord à habiller téléphones mobiles, baladeurs MP3 et autres gadgets portables pour leur donner une peau de caméléon. À plus long terme, elle pourrait aussi tapisser des surfaces plus grandes comme les murs ou les vitrages de nos habitations. Vous pourriez ainsi jouer votre propre designer en accordant la couleur de vos terminaux électroniques nomades aux vêtements que vous portez, ou en ajustant l’ambiance lumineuse à domicile en fonction des rayons du soleil.
L
cc Des
microcapsules réagissent à un champ électrique
La peau e-Skin emprunte la technologie du papier électronique (e-paper), un type d’afficheurs électroniques qui fonctionne par réflexion de la lumière ambiante et qui ne consomme du courant que lors des changements d’affichage. Elle se présente comme un film souple formée par des
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RECHERCHE
microcapsules rouges, vertes et bleues prises en sandwich entre deux feuilles plastiques transparentes. Chargées électriquement, ces microcapsules réagissent à un champ électrique pour afficher la couleur et les motifs désirés. Pour réduire les coûts, le contrôle s’effectue, non pixel par pixel comme c’est le cas pour l’e-paper traditionnel destiné à l’affichage de texte, mais par zones entières. Le fait que cette technologie ne consomme presque rien comme courant la rend particulièrement adaptée à des terminaux portables. Les chercheurs de Philips lui prédisent d’autres applications que la personnalisation du design. Elle pourrait servir de signal d’appel, le téléphone changeant automatiquement de couleur lors de la réception. Cette peau pourrait également être utilisée sur les bouilloires électriques : elle passerait du bleu au rouge quand l’eau devient bouillante. En imagerie médicale, la technologie permettrait d’adapter la couleur pour créer une ambiance apaisante et rassurer les patients pendant l’examen. Philips se dit d’ailleurs prêt à céder des licences de cette technologie à des industriels souhaitant l’utiliser sur leurs produits. cm
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
D.R.
Énergie Un nouveau matériau pour les batteries Li-ion
TENDANCES
Télécoms Une antenne liquide ! Des chercheurs américains de la North Carolina State University et de l’University of Utah développent une étonnante technologie d’antenne.
Au lieu d’un métal dur comme le cuivre, cette antenne utilise un liquide, en l’occurrence un mélange de gallium et d’indium emprisonné dans des microcanaux à l’intérieur d’une bande polymère. Intérêt ? Elle supporte toutes sortes de tortures mécaniques sans perdre ses propriétés radioélectriques. Elle serait aussi efficace et économique que l’antenne rigide en cuivre. Les applications potentielles vont de la téléphonie mobile au militaire. Ces travaux, financés par la National Science Foundation, sont publiés sous le titre Reversibly Deformable and Mechanically Tunable Fluidic Antennas, dans la revue Advanced Functional Materials. cm
Matériaux Un composite inspiré de la nacre La nacre des coquillages est composée de cristaux d’aragonite et de conchyoline. De minces lamelles transparentes qui se superposent au fur et à mesure du temps.
getty
Imiter la nacre des coquillages pour concevoir un matériau alliant résistance et élasticité : c’est l’idée de chercheurs allemands de l’Institut de recherche sur les métaux Max Planck.
Ils ont ainsi superposé des couches de dioxyde de titane et de polymères. Intérêt : freiner la propagation des fissures par les polymères. Ces dernières n’apparaissent que sous de fortes contraintes dans le dioxyde de titane, et s’y développent très vite. De l’épaisseur des couches de polymère dépendent les propriétés du matériau. L’équipe de l’institut Max Planck a donc testé différentes épaisseurs avant de conclure que la solution la plus satisfaisante consistait à superposer 100 nanomètres de métal pour 10 nanomètres de polymères, soit un rapport semblable à celui de la nacre. Quatre fois plus résistant à épaisseur identique que du dioxyde de titane, ce composite conserve toutefois son élasticité. Il pourrait être utilisé pour protéger des couches de revêtement contre les rayures ou renforcer la résistance à la rupture de composants électroniques, voire comme revêtement d’implants médicaux. cm JANVIER 2010ccN°918
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TENDANCES
Vous innovez ? Faites-le savoir à : rédaction@industrie-technologies.com
Énergie Des piles à combustible sans platine
Cette enzyme issue d’un micro-organisme a inspiré la synthèse d’un catalyseur pour pile à combustible.
Réduire sensiblement le prix des piles à combustible en se passant de platine, un métal rare et cher utilisé comme catalyseur :
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DÉVELOPPEMENT
V. ARTERO /CEA
c’est l’espoir que permettent de formuler des résultats obtenus par une équipe de chercheurs français qui ont rendu compte de leurs travaux dans la revue scientifique Science. Ils ont réussi à remplacer le platine par un catalyseur synthétique à base de nickel, imitant des enzymes que l’on trouve au sein de micro-organismes capables d’utiliser l’hydrogène. Ces imitations ont été placées sur des nanotubes de carbone, où l’on peut disposer un grand nombre de catalyseurs par unité de surface. La pile ainsi obtenue fonctionne mais sa vitesse de catalyse est inférieure à celle obtenue avec du platine. cm PRODUCTION
TENDANCES
LE KIOSQUE Q
cc EN BREF
Biotechnologies Sanofi-Aventis partenaire du Caltech
Presse Que nous réserve 2020 ?
Développer des solutions thérapeutiques et de diagnostic : c’est l’objectif affiché conjointement par Sanofi-Aventis et le California Institute of Technology (Caltech Institute). Le groupe pharmaceutique et l’organisme de recherche ont annoncé récemment la signature d’une alliance qui financera des plates-formes de recherche en neurosciences, en biologie moléculaire et en imagerie. cm
L’alliance entre SanofiAventis et Caltech permettra entre autres de financer la recherche en neurosciences.
Électronique La mémoire à changement de phase dans les starting-blocks
C. HAWKINS ; D.R.
La mémoire à changement de phase (PCM), l’une des technologies candidates à la succession de l’actuelle mémoire Flash, s’approche de la maturité. Numonyx, société commune à STMicrolectronics et Intel, a présenté une puce de 128 Mbit en gravure de 90 nm et prévoit d’atteindre 1 Gbit en passant cette année à une gravure de 45 nm. Les premières applications sont envisagées dans les systèmes embarqués. cm
Cette puce de 128 Mbit et de 90 nm est candidate au remplacement de la mémoire Flash actuelle.
Où en seront la science et la technologie dans dix ans? C’est la question que la prestigieuse revue scientifique Nature a posée à des experts représentant dix-huit domaines, de l’industrie pharmaceutique aux lasers en passant par la médecine personnalisée ou la chimie. Pour Peter Norvig, directeur de recherche chez Google, les résultats de recherche Internet en 2020 ne seront plus de simples listes, mais des synthèses pondérant la crédibilité des informations. Pour George Church, professeur de génétique à Harvard, la production de médicaments, de produits chimiques, de carburants et d’aliments pourra être effectuée par des organismes vivants. Pour Thomas M. Baer, du Stanford Photonics Research Center et Nichols Bigelow, de l’Université de Rochester, les lasers permettront une série de révolutions, notamment dans le stockage d’informations et la production d’énergie. cm c cRÉFÉRENCES : « 2020 Vision », Nature, 7 janvier 2010, pages 26-32, www.nature.com
Presse La loi de Moore ne meurt jamais
La loi de Moore, qui prévoit le doublement de la puissance des puces électroniques tous les 18 mois, va-t-elle se poursuivre dans les 20 ans à venir alors que la miniaturisation approche les limites physiques ? Oui, répond le Scientific American mais en adoptant de nouvelles architectures comme le multicœur et en passant à des nanomatériaux comme les nanotubes de carbone ou le graphène. L’ordinateur optique, l’électronique moléculaire et l’électronique quantique constituent des alternatives de nature à rendre le traitement de l’information plus rapide. L’article présente les pistes de recherche, dont certaines en sont au stade de prototype. cm c cRÉFÉRENCES : Scientific American, RÉFÉ « The next 20 years of microchips », janvier 2010
BONUS c
Vidéo Une WebTV dédiée à la science
La Cité des sciences et de l’industrie et le Palais de la découverte ont lancé conjointement le 1er janvier 2010 une WebTV scientifique. Visant à « populariser les sciences et leurs applications », elle est enrichie chaque semaine par de nouveaux contenus : actualités scientifiques et technologiques, rencontres avec des ingénieurs, zooms sur des technologies et documentaires. Cette WebTV sera accessible courant 2010 sur iPhone et ses programmes seront également proposés sur des chaînes TV ADSL. cm
c cRÉFÉRENCES : www.universcience.tv
Consultez nos vidéos technos sur
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TENDANCES
Retrouvez toutes les technologies des composites dans notre dossier.
Pour réaliser de petites pièces complexes, à contraintes mécaniques importantes, la société Carbone Forgé a mis au point un procédé de moulage rapide de pièces en composite carbone à fibres longues. Sa presse améliorée supprime quasiment le temps et l’énergie nécessaires au drapage en amont et à l’usinage en aval d’un moulage à l’autoclave. arbone Forgé, une PME de 9 salariés de la région lyonnaise, a développé un nouveau procédé de production rapide et totalement automatisée de pièces composites complexes. En partant des fichiers 3D, il arrive, par exemple, à fabriquer des ailerons de missiles pour le compte de MBDA (filiale d’EADS) en cinq fois moins de temps que ceux actuellement utilisés. « Si on fabri-
C
que le même aileron de missile avec la technologie de Carbone Forgé, il pèse 30 % moins lourd et coûte entre 30 à 40 % moins cher que l’actuel en aluminium », s’enthousiasme Gérard Saussereau, du département Ingénierie mécanique de MBDA. cc Une
orientation précise des fibres de carbone
Pour rendre possible de tels gains, la PME joue sur plusieurs paramètres dont un essentiel : la pression. La nouvelle machine opère à 250 bars ce qui permet de « cuire » plus vite les matériaux. « Avec les méthodes classiques, si l’on dépasse les 10 bars de pression, la matrice se trouve détériorée et la qualité de la pièce est dégradée. Nos moules généralement
La technologie de Carbone Forgé permet de mouler des pièces composites complexes. En haut, élément de pédalier pour l’automobile réalisé en résine thermodurcissable. Ci-contre, jante de roue aéronautique à matrice thermoplastique carbone.
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RECHERCHE
en acier trempé résolvent ce problème car leur design intègre des jeux fonctionnels permettant l’évacuation de l’air tout en restant parfaitement hermétiques à la résine », explique Nicolas Neuville, responsable conception et développement de la PME. Autre avantage de la technique de Carbone Forgé : le temps de drapage est quasi nul. Les couches de fibres de carbone sont juste posées dans l’orientation voulue sur le moule. Après ajout de la résine thermodurcissante ou de la matrice thermoplastique, le tout part sous la presse. Simultanément au moulage, des opérations de poinçonnage, de découpe des contours et des structures creuses peuvent être réalisées. Il en ressort des pièces aux caractéristiques mécaniques proches de celles produites à l’autoclave pour un coût avoisinant celui de la fabrication par injection, qui ne peut utiliser que des fibres courtes. Le procédé permet également d’assembler plusieurs sous-ensembles, qui gardent leur propre orientation de fibres et améliorent ainsi les performances mécaniques de la pièce finale. Des produits hybrides sont ainsi créés, intégrant des inserts métalliques ou couplant différents types de fibres. La technologie a déjà été utilisée par le fabricant d’équipements pour vélo, Look, pour certains de ses cadres, et par Duc Hélice pour l’aviation légère. Prometteuse, la technologie a attiré des industriels de l’aéronautique et de la défense. Sous l’impulsion de MBDA, Carbone Forgé se retrouve au cœur d’un consortium baptisé Cristal, Carbone Forgé Improved Process for Technological Advanced Level, (5 industriels de l’aéronautique, 4 PME, 3 organismes de recherche). 5,4 millions d’euros ont été mis sur la table. Objectif? Qu’en 2012 le procédé soit qualifié pour ce secteur très exigeant. cm
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
D.R.
Matériaux Un procédé cinq fois plus rapide pour les composites
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Sans les mains ! Regardez la vidéo sur l’innovation du MIT.
Chimie La nouvelle vulcanisation du caoutchouc
cc EN BREF
Électronique L’écran LCD reconnaît les gestes de la main
Diviser par dix la quantité de zinc utilisé dans la fabrication du caoutchouc est possible, selon un chercheur allemand. Gert Heinrich, de
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TENDANCES
Plus besoin d’une coûteuse Une couche de photodiodes permet à l’écran LCD caméra 3D et d’un lourd de devenir une interface gestuelle. logiciel de traitement pour mettre en place une interface gestuelle sur un produit à écran LCD. Les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology ont inventé une technologie donnant aux écrans LCD la capacité de reconnaître les gestes de la main. Pour cela, ils proposent simplement d’ajouter à la dalle une couche de photodiodes. La technologie convient à tous les produits à écran LCD, des téléphones mobiles aux téléviseurs. cm
l’institut Leibniz de recherche sur les polymères de Dresde, propose de substituer des minéraux à l’oxyde de zinc utilisé comme catalyseur de la réaction de vulcanisation. Les hydrotalcites également appelés LDH (Layered Double Hydroxyde – double hydroxyde stratifié) pourraient ainsi remplacer cet élément qui augmente la solidité du caoutchouc ainsi que sa résistance aux écarts thermiques en conservant son élasticité. Les minéraux présentent l’avantage d’améliorer la résistance du produit fini et de permettre l’obtention d’un caoutchouc transparent. Une piste prometteuse pour limiter les problèmes liés aux impacts environnementaux du zinc. cm
Environnement Mutualiser le stockage de CO2
L’Institut français du pétrole participe à un programme de recherche européen, Cocate, destiné à mettre au point un système de transport et de stockage du CO2 partagé entre différentes entités industrielles. Doté d’un budget de 4,5 millions d’euros, ce projet durera trois ans. cm
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DÉVELOPPEMENT
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TENDANCES
Conception Imagina mise sur l’industrie
Le Truc a remporté un prix EDI 2009 pour les effets spéciaux du film institutionnel d’Audemars Piguet. Il va concourir aux Imagina Awards.
Depuis 2007, Imagina, qui aura lieu cette année du 3 au 5 février à Monaco, veut changer son image de marque.
« D’un festival de la belle image 3D pour les médias et le cinéma, nous en avons fait un véritable marché des outils et des applications 3D s’adressant aussi à l’industrie, l’architecture, l’urbanisme et l’aménagement du territoire », constate Laurent Puons, le directeur général de la manifestation. « Nos visiteurs ne viennent plus pour rêver sur le futur, mais pour trouver des solutions à leurs problèmes actuels, des outils qui les aident à prendre leurs décisions et à assurer la promotion de leurs projets. » Près de la moitié de la quarantaine d’exposants est maintenant liée à l’industrie, même si cette année la Driving Simulation Conference ne se déroule pas en même temps que la manifestation. « Malgré les effets indéniables de la crise dans le monde automobile, ce secteur reste très présent dans les conférences et auprès les visiteurs pré-inscrits. Cet ancrage dans le monde industriel est aussi illustré par le nombre de dossiers présentés dans la catégorie Industrie des Imagina Awards, qui a doublé par rapport à l’an passé. Même si l’industrie est fortement mise en avant par l’organisateur, le monde de l’architecture et de l’urbanisme n’est pas oublié avec une conférence d’ouverture de Jean Nouvel. Notons enfin un gros effort de la part de l’organisateur qui essaie de démocratiser le voyage à Monaco, en proposant des transports et des hébergements à des prix abordables. cm cc EN BREF
Un laboratoire sur les plastiques d’origine végétale devrait ouvrir ses portes en 2011, à Bruay-la-Buissière, dans le Pas-de-Calais. Porté par les collectivités locales, le Centre de recherche et d’essai de matériaux plastiques innovants biosourcés (Crepib) sera notamment soutenu par le groupe Roquette, qui devrait financer cinq postes de chercheurs et fournir la matière première biosourcée.cm RECHERCHE
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DÉVELOPPEMENT
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PRODUCTION
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Matériaux Un centre de recherche sur les bioplastiques
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Lisez l’intégralité de l’étude sur les femmes ingénieurs.
TENDANCES
LE BAROMÈTRE INGÉNIEURS
LES FEMMES MANQUENT TOUJOURS À L’APPEL 24,6 %
PROPORTION DE FEMMES DIPLÔMÉES DANS LES ÉCOLES D’INGÉNIEURS FRANÇAISES 16,8 %
21,8 %
22,6 %
24,4 %
Investissement Les budgets R&D toujours en hausse
7,1 % 4,2 % 1964
1975
1987
1995
1999
2003
2007
SOURCE : CNISF
Après trente années de croissance continue, la proportion de femmes diplômées par les écoles d’ingénieurs a subi un coup d’arrêt brutal. Leur nombre n’augmente plus depuis cinq ans selon une étude du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (CNSIF). Sans surprise, les spécialités qui attirent le plus les femmes sont l’agroalimentaire et la chimie. Elles représentent respectivement 43 % et 33 % des effectifs de ces filières. Automobile La lente ascension des voitures électriques 347 000 ESTIMATION DE LA PRODUCTION DE VÉHICULES 314 000 100 % ÉLECTRIQUES 285 000 DANS LE MONDE 238 000
126 000
7 000
36 000
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 SOURCE : PRICEWATERHOUSECOOPERS
En 2015, les véhicules à propulsion électrique pourront assurer la charge de travail d’une grosse usine automobile. C’est en tout cas ce que pense le cabinet de consultants PricewaterhouseCoopers, dans une étude publiée fin 2009, qui estime à près de 350 000 le nombre de voitures électriques à cet horizon. Le document liste les défis qu’il reste à relever pour transformer cette voiture zéro émission en blockbuster. Les bureaux d’études ont encore du pain sur la planche
Malgré la crise, débutée dès la fin 2008, les plus gros investisseurs en recherche et développement ont poursuivi la hausse de leurs budgets en 2008, selon une étude récemment publiée par le centre de recherche de l’Union européenne. Les auteurs ont ausculté les budgets de 2 000 sociétés. La dépense en R&D de ces entreprises a crû de 6,9 % en 2008, contre 9 % l’année précédente. Avec 8,1 % de hausse, les entreprises européennes ont eu tendance à préserver la hausse de leur budget davantage que les sociétés américaines, avec une augmentation de 5,7 %.
HAUSSE DES DÉPENSES EN R&D DES ENTREPRISES EUROPÉENNES SUR UN AN 10 %
Brevets La pharmacie française marque le pas
9%
La part des inventeurs français dans les demandes de brevets de médicaments déposés à l’Office européen des brevets est en recul, note le Centre d’observation économique et de recherches pour l’expansion de l’économie et le développement des entreprises (Coe-Rexcode), dans une étude sur la compétitivité de l’industrie française du médicament. Une situation qui s’explique notamment par une augmentation des dépenses de R&D inférieure à celle d’autres pays européens, notamment le Royaume-Uni. DÉPENSES INTÉRIEURES DE R&D DANS L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE (en milliards d’euros) 1995
2000
2007
2,355
3,172
4,53
Irlande
NC
0,038
0,15
France
2,861
3,349
4,8 0,505
Allemagne
Pays-Bas
0,212
0,396
Suède
0,676
1,065
0,75
Royaume-Uni
2,296
4,668
6,525
Suisse
1,333
2,054
3,071
SOURCE : EFPIA ET VFA POUR L’ALLEMAGNE
7%
6,9 %
4,8 % 1,8 % 2003
2004
2005
2006
2007
2008
SOURCE : COMMISSION EUROPÉENNE
LE CHIFFRE
450 MILLIONS
C’est le nombre de personnes qui possèdent en 2009 un terminal mobile connecté à Internet. Selon le cabinet IDC qui a réalisé cette estimation, ce chiffre pourrait dépasser le milliard à l’horizon 2013.
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TENDANCES
L’AGENDA
LE RENDEZ-VOUS
22 | 03
Salon Toute l’industrie s’exhibe à Paris
04 | 03
Salon L’heure de vérité automobile
Carton plein pour les 80 ans du salon de l’automobile de Genève. Le rendez-vous du design affiche complet pour cette édition 2010. Les grandes stars de cette édition seront sans aucun doute les constructeurs chinois et indiens qui semblent en passe de contester la suprématie des marques occidentales. Le rendez-vous suisse sera aussi l’occasion de jauger la réalité des projets de voiture électrique annoncés avec tambours et trompettes en 2009. cm
La ville lumière va réunir en un même lieu tous les stades de la fabrication industrielle.
Avec une affluence de 21000 visiteurs l’an dernier, le bilan d’Industrie Lyon était mitigé. Dans un contexte encore incertain, Industrie Paris 2010 sera-t-il symbole de sortie de crise et d’embellie? Les organisateurs le croient et comptent sur 30000 personnes pour venir rencontrer les 1500 exposants attendus dans les allées du parc de Villepinte. Répartis sur dix salons, les professionnels exposeront leurs technologies, de la conception jusqu’aux phases finales de production: des machines-outils aux mesures et contrôles de la qualité, des techniques de
De nombreux robots (ici ABB) seront exposés à Industrie Paris 2010.
soudage aux traitements de surface, de la robotique à l’informatique industrielle. Cette édition 2010 accueillera aussi, pour la première fois, le « Village énergie nucléaire » regroupant les acteurs privés et publics de conception, fabrication, contrôle et maintenance des composants des réacteurs nucléaires. cm ccDu 22 au 26 mars 2010 à Paris-Nord Villepinte http://www.industrie-expo.com/
ccDu 4 au 14 mars à Genève http://www.salon-auto.ch
Salon Toucher du bois
Rendez-vous des professionnels de la transformation du bois, le salon Expobois 2010 se tiendra en mars à Paris-Nord Villepinte, avec des exposants venus pour près de la moitié de l’international. À ne pas manquer : le forum innovation bois, plate-forme de découvertes et d’échanges avec une série de conférences visant à faire le point sur les évolutions du secteur, notamment en termes de santé/sécurité et de productivité. cm ccDu 10 au 13 mars 2010 à Paris-Nord Villepinte www.expobois.fr
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12 | 03
Appel à projets Innover dans le stockage de l’énergie
Avec la montée en puissance des énergies renouvelables, la problématique du stockage de l’énergie va devenir de plus en plus crucial afin d’exploiter au maximum ces sources fonctionnant de manière sporadique. Le programme Stock-E, lancé par l’Agence nationale de la recherche et la DGA, se propose de soutenir des ruptures scientifiques, voire technologiques, en matière de stockage d’énergie : électrochimique, thermique, mécanique, magnétique, pneumatique, magnétocalorique, hydrauliqu… cm ccDate limite : 12 mars 2010 www.agence-nationalerecherche.fr.
15 | 03
Rencontre Médecine on-line
Le partage des connaissances via l’Internet améliorera-t-il la prise en charge des patients? C’est la question qu’aborderont utilisateurs, membres des gouvernements et décideurs lors de la semaine eHealth 2010. Cette rencontre rassemblera la huitième édition d’une réunion organisée par la Commission européenne sur les technologies de l’information et de la communication appliquées au domaine médical et le salon « World of Health IT Conference & Exhibition », dédié à la présentation de fournisseurs de technologies d’e-santé et aux échanges sur le secteur. cm ccDu 15 au 18 mars 2010 à Barcelone www.worldofhealthit.org et www.ehealthweek2010.orgr
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Appel d’offres L’Ademe promeut la biomasse
Forte du succès du premier appel à projet lancé fin 2008, l’Ademe a lancé un nouvel appel à manifestation d’intérêt pour produire de l’énergie à partir de biomasse. L’objectif est cette fois de réussir à économiser 175 000 tonnes équivalent pétrole (tep) grâce à cette source d’énergie dans les domaines industriels, de l’agriculture et du tertiaire. Les projets présentés devront permettre de produire au moins 1 000 tep par an et être mis en service au plus tard le 1er septembre 2012. cm ccDate limite : 31 mars 2010 www.ademe.fr D.R.
10 | 03
photovoltaïque
Cinq leviers pour atteindre le zénith
ccPAGE 26
comparatIf
La France dans le système solaire ccPAGE 30
IntervIew
« Le stockage est une priorité »
Jean-Bernard Saulnier, directeur du programme énergie du CNRS ccPAGE 32
InfographIe
Les secrets d’une tour solaire ccPAGE 34
SavoIr-faIre
Mon usine carbure à la lumière ccPAGE 36
énergIe SolaIre
Notre enquête continue sur Internet ccPAGE 38
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EN COUVERTURE
Innovation: dompter le soleil L’énergie solaire est à l’aube d’innovations de rupture. Tout le monde connaît le photovoltaïque en silicium cristallin, qui arrive à maturité. Mais la conquête du soleil pasSource : JRC se par de nouvelles technologies photovoltaïques, voire thermodynamiques. Objectif : augmenter à moindre coût le rendement de conversion des photons en électrons. Matériaux, design, procédés… Embarquez pour découvrir le système solaire du futur. La mise au point de produits innovants ouvre la voie au développement de cellules photovoltaïques toujours plus performantes.
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ACCÉLÉRATION Les capacités mondiales de production de modules photovoltaïques pourraient croître de 50 % d’ici à 2012.
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EN COUVERTURE
Suivez en photos la fabrication d’une cellule chez Photowatt.
Photovoltaïque Cinq leviers pour atteindre le zénith
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on avenir s’annonce radieux, mais le photovoltaïque peine à s’imposer. Le rayonnement solaire représente, selon le syndicat des énergies renouvelables, 10 000 fois le besoin énergétique mondial. Pourtant l’Association européenne du photovoltaïque prévoit qu’il ne couvrira, en 2020, que 12 % de la consommation du Vieux Continent. Pour décoller, le photovoltaïque, encore sous perfusion (via les tarifs préférentiels de rachat), doit diviser par trois son prix de production. L’objectif est d’atteindre 12 centimes
d’euro le kilowattheure, contre une trentaine actuellement. Pour cela, la profession mise sur une hausse des volumes. « Les capacités mondiales de production grimperont de 13 000 MW en 2008 à 60 000 MW en 2015, selon l’Union européenne », avance André Joffre, le président du pôle de compétitivité Derbi. Du minéral à votre toit, Industrie et Technologies a remonté toute la filière photovoltaïque. Notre constat : construire des usines ne suffira pas, car 85 % du marché dépend d’une seule technologie, le silicium cristallin, qui reste à optimiser. Pour
passer à l’ère industrielle, le photovoltaïque devra d’abord corriger cinq de ses principaux handicaps.
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Diversifier les matériaux
Le silicium cristallin règne en maître sur le photovoltaïque. Principal atout, la silice dont il est issu ne craint pas la pénurie. Mais ses performances sont limitées. Son rendement record n’est que de 25 % en laboratoire. « Il peut aller jusqu’à 29 %, en théorie », nuance Gilles Cochevelou, le directeur R&D de Total Gaz et énergies nouvelles. Mais cette marge de progression n’est pas suffisante au vu des autres matériaux en lice. Parmi les rivaux, le tellure de cadmium s’impose comme la solution bon marché. Il permet de produire le watt crête (watt produit dans des conditions idéales d’ensoleillement) à moins de 0,9 dollar (0,6 euro), selon les expérimentations de l’américain
UNE INDUSTRIE EN GESTATION Le photovoltaïque fait ses premiers pas dans l’ère industrielle mais il n’est pas encore arrivé à maturité.
MATÉRIAUX La suprématie du silicium cristallin, qui représente 85 % du marché mondial, limite à la source le nombre de filières.
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MACHINES La chasse au gaspillage – de temps comme de matière – pourrait réduire les coûts de production, sans rupture technologique.
RENDEMENT Les meilleures cellules commercialisées convertissent seulement 20 % de l’énergie qu’elles captent.
D.R.
Un jour, le soleil brillera sur le photovoltaïque… s’il franchit son sempiternel obstacle : son coût. Face aux panneaux en silicium cristallin, la filière reine, toute une série de nouvelles technologies s’éveillent dans les laboratoires. Parmi elles, se cache le standard de demain. Découvrez les technologies qui pourraient, enfin, rendre l’énergie des photons rentable.
DIÈTE Le prix du kilowattheure photovoltaïque devra être réduit par trois pour être compétitif.
RÉA ; D.R.
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First Solar. C’est moins du tiers du prix du silicium cristallin. Sous sa forme métallique, le cadmium est toutefois toxique. Difficile de le diffuser sur les toits des particuliers sans avoir une filière mature de récupération et de recyclage. Dans ces conditions, le matériau miracle se cache peut-être dans la famille des chalcopyrites, dont le composé de référence associe cuivre, indium et sélénium. Ces matières fournissent des rendements équivalant au silicium cristallin (autour de 20 %), mais à coût réduit. « Avec ces nouvelles cellules, l’épaisseur est réduite de 200… à 2 microns. Nous espérons une division des coûts par deux ou trois », promet Daniel Lincot, le directeur de l’Irdep (Institut de recherche et développement de l’énergie photovoltaïque). Reste toutefois à inventer les procédés de fabrication. Aujourd’hui, ces matériaux sont produits sous vide soit par évaporation, soit par dissociation des réactifs dans un champ électrique, avant de les projeter sur un substrat de verre ou de métal. Selon l’Irdep, le coût de production peut théoriquement être divisé par quatre. Le laboratoire développe à cet effet une technique par électrolyse: les réactifs sont dissous dans l’eau puis déposés sur le substrat. Début 2009, l’Irdep a créé la société Nexus commune avec EdF Énergie
nouvelle pour industrialiser ce procédé. Seul inconvénient des chalcopyrites: ces matériaux sont rares. Mais cette contrainte n’effraie pas les chercheurs. « Il n’y a aucun risque de pénurie avant vingt ans et, si elle survient, nous trouverons des matières de substitution », assure Daniel Lincot. Pour remplacer l’indium, il propose le gallium ou l’aluminium. Autre solution, utiliser du zinc et de l’étain, pour former de la castérite, « un matériau abondant », promet-il. Mais son rendement n’est encore que de 6 %. À long terme, les chercheurs misent plutôt sur des cellules solaires organiques (polymères conducteurs), « comme le polythiophène associé à un dérivé du fullerène », propose Jean-Pierre Joly, le directeur de l’Ines (Institut national de l’énergie solaire). « Mais ces matériaux ont une durée de vie limitée à deux ans. Elle les limite pour l’instant à des débouchés de niche, comme l’alimentation de l’électronique portable. » On est loin des 25 à 30 ans attendus dans le photovoltaïque résidentiel.
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Optimiser les procédés
Même sans rival, le silicium cristallin a du pain sur la planche. Sa priorité reste la chasse au gaspillage – de temps comme de matière –
Patrice Christmann CHEF DU SERVICE RESSOURCES MINÉRALES AU BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
Un accès limité aux ressources Le photovoltaïque risque-t-il une pénurie de matières premières ? Patrice Chistmann. Pas d’un point de vue
géologique. Le silicium qu’il utilise est à base de silice, le minéral le plus abondant de l’écorce terrestre. Mais il en existe de nombreuses variétés et la production de silicium requiert la silice parmi les plus pures. Les nouvelles technologies photovoltaïques en revanche utilisent du gallium, de l’indium, du tellure, du sélénium… Mais, faute de débouchés suffisants, ces sous-produits de la métallurgie n’ont pour l’instant pas fait l’objet d’études poussées. Comment s’assurer une visibilité à long terme ? P. C. Pour une entreprise européenne,
l’accès à ces matières pourrait être limité. Non pas par pénurie mondiale. Mais par dépendance à des pays, comme la Chine, qui investissent massivement dans les matières indispensables aux technologies vertes. Quels seraient les risques ? P. C. Devenir encore plus dépendant à ces
matières qu’au pétrole. À tout moment, ces pays producteurs peuvent restreindre l’accès à leur réserve. La Chine l’a déjà fait cet été pour les terres rares. En Europe, nous ne connaissons notre sous-sol qu’en surface alors qu’il faudrait l’explorer jusqu’à quatre kilomètres de profondeur. cm DESIGN L’essentiel des innovations porte sur l’intégration architecturale, mais les chercheurs préparent de nouveaux concepts de cellules.
USAGE En France, les tarifs de rachat de l’électricité photovoltaïque privilégient l’intégré au bâti. Autrement dit, l’innovation est guidée par les subventions.
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dans les usines. « Les premières machines étaient optimisées pour l’électronique, pas le photovoltaïque », remarque André Joffre, du pôle Derbi. Mais des équipements dédiés au photon commencent à apparaître avec pour objectif d’accélérer la cadence de production et de réduire les pertes de silicium. Le fabricant de blocs de silicium Emix a mis au point un procédé par coulée continue. « Nous avons réduit par trois la consommation d’énergie et par cinq le temps de production des blocs », assure Didier Lombard, le président du directoire d’Emix. Sa technologie repose sur une colonne verticale dans laquelle sont versés en continu des gravillons de silicium. À l’intérieur, ils sont fondus par un champ électromagnétique. En créant un
Saint Gobain dévoile sa vision du photovoltaïque de demain.
QUAND LE TARIF DE RACHAT PRIVILÉGIÉ CESSERA, LE PHOTOVOLTAÏQUE SE HEURTERA À SON COÛT VÉRITABLE.
vortex dans l’écoulement, il homogénéise le silicium. Après refroidissement, les blocs sont tronçonnés au pied de la colonne tous les 50 à 80 centimètres. Le chinois Yingli, lui, cherche à diminuer les copeaux de silicium perdus pendant l’étape du sciage des blocs. Autre source d’économie, la purification du silicium. À l’état naturel, il est oxydé. La méthode traditionnelle consiste à le chauffer à 2000 °C en présence de carbone, à le faire réagir avec de l’acide chlorhydrique, puis enfin à le distiller. Le projet Photosil (CNRS, FerroPem, Apollon Solar) cherche à réduire les durées de purifica-
Exosun traque le soleil Six à neuf mètres carrés de panneaux photovoltaïques installés sur un système d’engrenages classique suivent le soleil à longueur de journée.
c Pour doper le rendement du photovoltaïque, inutile d’attendre une nouvelle génération de cellule. Exosun poursuit le soleil à longueur de journée. La PME girondine a conçu un système de suivi solaire, qui repose sur deux arches (en béton pour résister à des vents de 200 km/h). La première, fixe, sert de support au sol. La seconde, mobile, est contrôlée par des automates programmables.
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L’objectif est d’orienter, avec 0,05° de précision, des panneaux photovoltaïques standards pour être en permanence perpendiculaires aux rayons du soleil. Les moteurs qui contrôlent cette opération ne consomment que 0,4 % de l’électricité produite. Au final, selon Exosun, ce système produit 30 % d’énergie en plus qu’un panneau ordinaire sur votre toit.
Les priorités technologiques de Total pour passer du pétrole au photovoltaïque.
tion en privilégiant une torche à plasma. Autre procédé inventé pour le photovoltaïque, Apollon Solar contrôle méticuleusement la solidification du silicium. En maîtrisant finement le passage de l’état liquide, après fusion, à l’état solide, l’ingénieriste assure réduire le temps dans le four de 25 %, à 48 heures. En ôtant davantage d’impuretés, cette nouvelle technique récupère aussi davantage de silicium : un taux de 90 % contre 70 % auparavant.
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Muscler le rendement
Tous les acteurs du photovoltaïque se posent la même question. Comment battre les records de rendement ? Purifier davantage le silicium risque d’augmenter le coût de production. Alors les chercheurs essaient de réinventer les jonctions des cellules. Comme pour une batterie, une cellule photovoltaïque est constituée d’une borne positive (silicium dopé au bore) et d’une borne négative (dopage au phosphore). Cette différence de potentiel génère une tension électrique. Le photovoltaïque standard fonctionne avec une simple jonction entre ces deux bornes. Mais elle n’est efficace que sur une partie du spectre lumineux. Cette contrainte limite le rendement (théorique) à 30 %. Pour gagner en efficacité, l’objectif est de multiplier les jonctions (une pour les ultraviolets, une autre pour la couleur rouge…). Une autre piste – les cellules à hétérojonction – consiste à déposer une fine couche de silicium amorphe pour empêcher les électrons de réagir avec la surface de la cellule. Ou encore, la surface des cellules est modifiée pour empêcher toute perte, par réflexion optique, de photons. L’une des géométries les plus efficaces consiste à sculpter des pyramides, à l’échelle micrométrique, sur la surface et à en optimiser les angles.
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Réinventer le design
À voir tous les verrous technologiques, pourquoi ne pas totalement réinventer la cellule photovoltaïque ? Les chercheurs y pensent sérieusement. La technologie photovoltaïque émergente est la couche mince. Son rendement est certes restreint
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LE GLOSSAIRE DES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ccSILICIUM CRISTALLIN Ce semi-conducteur est aujourd’hui le matériau standard de l’industrie photovoltaïque. Son rendement atteint, en laboratoire, 25 %.
ccCOUCHE MINCE L’épaisseur de ces cellules émergentes se compte en centaines de nanomètres. Elles sont mille fois plus fines que celles en silicium cristallin.
ccORGANIQUE Ces polymères conducteurs offrent souplesse, légèreté et transparence aux cellules… mais divisent par dix leur durée de vie.
dépôt des couches minces doit encore être réduite de la demi-heure à quelques minutes. C’est l’objectif du partenariat signé à l’automne entre le LPICM et Total. Il lui faudra aussi passer d’une cellule à l’échelle du cm2 au m2. Les couches minces ne sont pas la seule piste explorée. Des technologies changent encore plus radicalement la notion de cellules. « Une piste est de concentrer 500 à 1 000 fois les rayons du soleil, avec une lentille optique, avant qu’ils n’atteignent la cellule », évoque André Joffre. Cette cellule devra toutefois supporter une élévation de température sans perdre en rendement. Autre idée sur les paillasses : la conversion de photons. « Grâce à du verre dopé aux terres rares, l’idée est de transformer des photons dont la longueur d’onde est mal absorbée par la cellule, en d’autres mieux absorbés », explique Daniel Lincot, de l’Irdep. Il faudra d’abord prouver qu’une telle technique peut fonctionner.
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Multiplier les usages
ccCONCENTRATION
A. FOUCARAN / Y. CUMINAL / CNRS ; CEA ; D.R.
Une lentille concentre 500 fois les rayons solaires avant qu’ils n’atteignent une cellule… qui devra supporter un tel échauffement.
(10 % maximum). Mais elle est aussi 40 % moins chère, car elle requiert moins de matière. Son épaisseur se compte en centaines de nanomètres, mille fois moins que le silicium cristallin standard. Tout l’enjeu reste de développer le procédé de dépôt. Les couches minces en silicium amorphe bénéficient des retours d’expérience de la fabrication des écrans plats. Principale nouveauté : elles doivent capter les photons. Ce silicium amorphe est obtenu à partir d’un gaz précurseur, le silane, dont les molécules sont dissociées dans un
champ électrique. Les atomes sont ensuite déposés sur une plaque de verre recouverte d’une électrode transparente. L’intérêt de cette technologie ? « Des gains peuvent être obtenus en associant différents types de couches minces. Par exemple ajouter au silicium amorphe, qui n’absorbe que la lumière visible, une couche nanocristalline, qui absorbe une partie de l’infrarouge », propose Bernard Drévillon, le directeur du LPICM (Laboratoire de physique des interfaces et couches minces) de l’École polytechnique. Pour que cette technologie sorte des laboratoires, la durée de
Le photovoltaïque oui, mais pourquoi faire ? Par un tarif de rachat privilégié, la France favorise les solutions intégrées au bâti plutôt que les centrales au sol (60 centimes d’euro le kilowattheure racheté, contre 30). « Le photovoltaïque est prometteur car il décentralise la production d’énergie. Privilégier la consommation locale évite notamment les pertes en ligne », soutient Didier Jousse, le directeur Technologie et stratégie produits de Saint Gobain Solar. Mais cet avis ne fait pas l’unanimité. Le fabricant Exosun, lui, considère que les centrales solaires seront indispensables pour baisser les coûts. « Quand le tarif de rachat privilégié cessera, le photovoltaïque se heurtera à son coût véritable », prédit Frédéric Conchy, son président. En alignant les panneaux sur le sol, sa société a conçu un système de suivi solaire pour augmenter le rendement du photovoltaïque de 30 % (lire cicontre). Panneau sur le toit ou centrale au sol, l’avenir du photovoltaïque reste à inventer. cm ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblossevile@industrie-technologies.com
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Parcourez la carte mondiale de l’industrie solaire thermique.
La France dans le système solaire Décollage pour la galaxie photovoltaïque. Depuis peu, les filières historiques voient surgir des rivaux venus d’Asie… et de France. Embarquez dans le système solaire pour découvrir les principales puissances à la conquête du soleil. ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com
LE PARI AMÉRICAIN
LE GÉANT ALLEMAND c Puissance installée : 5 300 MW c Investissements publics en R&D : 60 millions d’euros c Avec 130 fabricants de cellules, modules ou composants, l’Allemagne possède, après la Chine, la plus grande capacité de production. Ses champions : Q-Cells, SolarWorld, Aleo Solar, Solarwatt, Solon…
c Puissance installée : 1 170 MW c Financements publics en R&D : 90 millions d’euros* c Les États-Unis ont pris le leadership des couches minces. Avec First Solar, ils ont parié sur les cellules en tellure de cadmium, là où leurs concurrents préfèrent le silicium amorphe ou le cuivre-indium-sélénium. *Estimation après conversion
LE MIRAGE ITALIEN c Puissance installée : 450 MW c Financements publics en R&D : 5 millions d’euros c Ses acteurs (Enipower, Helios Technology) restent loin des sommets. Si l’Italie possède une telle puissance installée, c’est grâce à des importations… et à son tarif avantageux de rachat de l’électricité : 0,40 à 0,50 euro le kWh.
LA DOUCHE FROIDE ESPAGNOLE c Puissance installée : 3 300 MW c Investissements publics en R&D : 12 millions d’euros c Le leader mondial, en puissance installée par habitant, a baissé fin 2008 son tarif de rachat de l’électricité photovoltaïque. Conséquence : une division par deux du nombre d’emplois de sa filière : 21800 prévus fin 2009, contre 42 800 en 2008.
SOURCE : EPIA, AIE, DONNÉES 2008
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LA PERCÉE SUD-CORÉENNE c Puissance installée : 360 MW c Financements publics en R&D : 35 millions d’euros* c En 2008, la Corée du Sud a multiplié par quatre sa puissance installée. Elle veut désormais construire sa propre industrie autour de nouveaux venus, comme Hyundaï Heavy Industry et LG Electronics. *Estimation après conversion
LES BALBUTIEMENTS FRANÇAIS c Puissance installée : 180 MW c Financements publics en R&D : 32 millions d’euros c Trois acteurs majeurs jusqu’en 2005 (Photowatt, Tenesol et Free Energy). Depuis, la filière française se structure et comprend aujourd’hui une vingtaine de fabricants, dont la moitié de start-up.
LE MIRACLE CHINOIS c Puissance installée : 145 MW c Financements publics en R&D : N.C. c En 2002, l’industrie photovoltaïque chinoise n’existait pas. Aujourd’hui, elle a pris le leadership mondial. Avec notamment Suntech Power, elle a doublé sa capacité de production de cellules en 2008 à près de 2,5 GW, dont 98 % d’exportations.
LE HIGH-TECH JAPONAIS
GETTY
c Puissance installée : 2 150 MW c Financements publics en R&D : 120 millions d’euros* c Sharp, Kyocera, Sanyo, Mitsubishi electric… L’électronique a fait du Japon un pionnier du photovoltaïque. Avec le réveil chinois, il se tourne désormais vers la prochaine génération de cellules (à couche mince). *Chiffre 2007, dernière donnée disponible
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Prévoyez l’évolution du coût du photovoltaïque avec Jean-Bernard Saulnier.
Jean-Bernard Saulnier Directeur du programme énergie du CNRS
Le stockage est une priorité La France, pays du nucléaire, est-elle à l’aube d’une révolution énergétique ? Elle veut se doter d’une industrie solaire apte à rivaliser avec les géants allemands, japonais, chinois… Jean-Bernard Saulnier, qui dirige le programme de recherche sur l’énergie au CNRS, fixe les priorités technologiques.
Japon, dont les champions de l’électronique se sont tournés tôt vers le photovoltaïque, la France manque d’industriels de rang mondial. Mais les positions évoluent. Les énergéticiens français, comme Total, désormais s’y intéressent. Côté recherche, avec l’Institut national de l’énergie solaire, la France s’est dotée en 2006 d’un laboratoire qui peut rivaliser avec les meilleurs spécialistes internationaux. Un outil précieux car, pour réduire le prix du kilowattheure, l’innovation va s’accélérer.
Au lieu de disperser des minicentrales sur tous les toits, pourquoi ne pas les rassembler sur de vastes centrales solaires au sol ? J.-B. S. La difficulté majeure n’est pas
l’endroit où l’énergie est produite. Mais son intermittence. Si un particulier consomme sa propre électricité, aucun problème. En revanche, si elle est massivement injectée sur le réseau, on risque de ne pas savoir gérer la suralimentation. Centraliser la production d’énergie solaire ne résoudra rien. Le stockage de l’électricité renouvelable devient une priorité de recherche urgente. Pour franchir les pics de consommation, on ne dispose aujourd’hui que du pompage de l’eau vers les lacs de montagne, trop peu
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nombreux en France, et… des centrales thermiques, un comble pour une énergie “propre”. On parle beaucoup du photovoltaïque, mais peu du thermique à concentration. Sont-ils concurrents ? J.-B. S. Ces deux filières sont totalement
différentes. Leur intermittence est leur seul point commun. Les enjeux du thermique à concentration portent sur le choix des matériaux, qui doivent résister à des températures de plus de 1 000 °C, sur l’optique, l’alignement et le nettoyage des miroirs. Quant au photovoltaïque, la fabrication des panneaux en silicium cristallin est déjà au stade industriel. Avec la hausse des volumes installés, cette technologie, encore trop chère, aura un prix compétitif dans les cinq ans. Cet essor du silicium cristallin rend-elle caduque la recherche d’autres technologies photovoltaïques ? J.-B. S. Les solutions innovantes ne pour-
ront qu’accélérer le déploiement du photovoltaïque. Il y a dix ans, la profession ne parlait que du silicium cristallin. Même s’il bénéficie encore de la maturité de ses procédés de fabrication, sa suprématie va rapidement être contestée par les cellules à couches minces. La France doit miser sur cette technologie pour bâtir sa filière solaire. Les couches minces n’ont pas besoin d’être fondues
ccL’EXPERT
Jean-Bernard Saulnier dirige au CNRS le programme énergie, qui réunit 1 000 chercheurs autour de trois objectifs technologiques : améliorer l’efficacité énergétique, produire de l’énergie à bas carbone et optimiser les vecteurs d’énergie (chaleur, électricité, hydrogène).
à 1 300 °C comme le silicium cristallin. Elles sont moins consommatrices en énergie. À plus long terme, arriveront les cellules en polymères et celles dépassant, grâce aux nanosciences, les 40 % de rendement. Mais les débouchés de chaque technologie dépendront surtout de leur fiabilité. Ainsi les cellules en polymères, dont le point faible est la durée de vie, donneront peut-être naissance à du photovoltaïque jetable ! cm cc PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com
B. LEVY
La France a-t-elle les moyens d’innover dans le solaire ? Jean-Bernard Saulnier. Contrairement au
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SOURCE INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
cc THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com
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C’est le rendement global attendu, à terme, pour la conversion des photons en électrons. Pour l’atteindre, il faudra d’abord transmettre l’énergie du soleil à la turbine avec un rendement de 65%. Puis ajouter à la turbine à gaz une turbine à vapeur.
Le projet en 4 chiffres c 2013. À cette date le projet doit déboucher sur un pilote industriel, pour une commercialisation avant 2020. c 7 personnes. C’est l’effectif travaillant sur la tour solaire. Avec les projets satellites, comme le stockage de chaleur, une douzaine de chercheurs sont mobilisés.
c1,5 million d’euros. C’est le budget investi
en trois ans. Il provient à 60% de sources publiques (CNRS, ANR, Ademe, Languedoc-Roussillon) et à 40% de sources privées (Total, EdF).
c 8 millions d’euros. C’est le montant minimum qu’il faudra encore investir pour voir le projet aboutir.
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Toyota dévoile tous les secrets de son usine verte d’Onnaing.
savoir-faire Mon usine carbure à la lumière Équiper son usine de photovoltaïque ? Pas si simple… Entre contraintes techniques et obligations administratives, la bonne volonté ne suffit pas. Mais certains industriels ont trouvé la bonne méthode. Découvrez les recettes de ces pionniers en route vers l’usine qui réduit sensiblement sa facture énergétique en produisant de l’électricité rachetée par EdF.
Patience En moyenne, comptez 15 ans pour rentabiliser une installation photovoltaïque.
S
alm, Toyota, Dimeco… Ces fabricants sionner la charpente dès les premières de cuisines, de voitures ou de machi- esquisses des plans », conseille Jeannes-outils ont un point commun. Claude Meyer, responsable de la producDepuis quelques mois, ils sont devenus tion de Salm. Avec 600 m2 de toiture phoproducteurs d’électricité. Sur le toit de tovoltaïque, le fabricant des cuisines leurs usines, des panneaux photovoltaïques Schmidt et Cuisinella produira, sur son alimentent désormais le réseau national. site de Sélestat (Bas-Rhin), 40 MWh par Préoccupation environnementale? Pas seu- an, soit 5 % de ses besoins. Ce premier pas lement. « Vétuste, notre bâtiment fuyait. a été franchi lors de l’extension de l’usine. Une remise aux normes « Si l’expérience est s’imposait. La revente L’ESSENTIEL positive, nous pouvons d’électricité remboursera EST DE CHOISIR facilement tripler la surUN PARTENAIRE des travaux qui, de toute EXPÉRIMENTÉ face équipée », prévoit façon, auraient eu lieu », QUI PUISSE PRÉSENTER Bernard Muller, le direcnote Christine Jeanney, DES RÉFÉRENCES. teur industriel de Salm. la présidente de Dimeco, Pour s’équiper, deux le spécialiste de la machine-outil. Grâce à technologies sont candidates. Les memsa nouvelle toiture, l’industriel prévoit de branes souples en silicium amorphe sont produire 130000 kWh par an, une énergie faciles à installer. « Il suffit de déposer sur qu’il revendra plus de 60 centimes d’euro le toit une couche de bandes goudronle kWh (alors qu’il l’achète à 12 centimes). nées et d’y intégrer la membrane », décrit Son retour sur investissement – quinze ans Arnaud Tison, responsable environne– n’est certes pas négligeable « mais le pho- ment de l’usine Toyota d’Onnaing (Nord). tovoltaïque est un investissement immobi- Mais d’autres industriels ont préféré les lier, pas productif », précise Christine panneaux standards en silicium cristalJeanney. Mieux vaut donc oublier toute ren- lin. D’abord parce que la membrane en tabilité à court terme si vous souhaitez vous silicium amorphe est réservée aux toits lancer dans l’aventure. D’autant que le tarif plats ou à faible pente. « Surtout, j’ai des de rachat pourrait être revu à la baisse. doutes sur la durée de vie de ses matéLe succès du projet passe d’ailleurs par riaux synthétiques. Résisteront-ils, à la prudence. La construction d’un bâti- terme, aux rayons ultraviolets ? », s’interment neuf est plus propice à l’intégration roge Bruno Boulay, le président de SN Tesdu photovoltaïque. « Vous pourrez ainsi tard. Ce spécialiste de la maintenance a anticiper la pose des panneaux et dimen- préféré des panneaux en silicium mono-
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ccArnAud Tison responsable environnement de l’usine toyota d’onnaing
37 MWh d’électricité par an « Nous avons profité de l’extension d’un bâtiment logistique pour installer, sur son toit, 1020 m2 de membrane photovoltaïque en silicium amorphe. Pour une si grande surface, notre charpente n’aurait pas supporté le poids de panneaux en silicium cristallin. Outre les rayons qui l’atteignent directement, le silicium amorphe capte la lumière diffuse. Cette particularité compense en partie le faible ensoleillement dans le Nord-Pas de Calais, inférieur de 25 % sur l’année au sud de la France. Grâce à cette installation, nous prévoyons de produire 37 MWh d’électricité par an, soit la consommation pendant six mois de nos bureaux administratifs. Mais ce n’est qu’un projet pilote. Cet essai guidera nos futurs investissements. Il faudra bien un jour rénover la toiture de nos autres bâtiments. »
cristallin, posés sur une forte pente (50 %) pour faciliter le lessivage par la pluie. « Eux au moins sont protégés par du verre, qui résiste aux UV », ajoute-t-il. Pour faire votre choix, passez par un expert. Dimeco a ainsi fait confiance à son architecte. Toyota à EdF. « L’essentiel est de choisir un partenaire expérimenté qui puisse présenter des références », préconise André Joffre, le président du pôle de compétitivité Derbi (Développement des énergies renouvelables dans le bâtiment et l’industrie). Chez SN Testard, un ingénieur a listé tous les acteurs de la
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Jouer collectif Chez Toyota, une équipe a été constituée autour des services chargés de l’environnement, de la maintenance et des nouvelles constructions du site.
filière photovoltaïque. Bruno Boulay, son président, s’est déplacé jusque chez les fournisseurs pour démasquer les simples revendeurs, qui ne maîtrisent pas parfaitement la technologie qu’ils conseillent. Il a finalement retenu l’espagnol Siliken.
bonnes questions à se poser
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L’expert devra également gérer la dimension administrative du projet mais vous devrez garder un œil sur le dossier. Parmi les points à surveiller: demandez-vous qui sera propriétaire de l’installation photovoltaïque. Chez Toyota, c’est EdF qui possédera la membrane photovoltaïque (et les équipements associés) pendant les vingt premières années d’exploitation. L’énergé-
Passer Par un exPert Le constructeur automobile s’est reposé sur le savoir-faire d’EdF, qui lui a fourni une liste de sous-traitants pour la pose des équipements.
anticiPer les contraintes Les échanges avec EdF ont duré dix mois pour éviter les problèmes techniques d’étanchéité, de câblage, de raccordement au réseau…
ticien sera donc propriétaire d’une partie du toit du constructeur automobile. Le service juridique de Toyota a suivi de près la conformité réglementaire du projet. Anticipez aussi l’enveloppe financière que vous attribuerez au projet. « Quand l’installation est inférieure à 250 kW, EdF ne règle l’électricité qu’elle rachète qu’une fois par semestre », prévient Bruno Boulay. Rien d’insurmontable, mais si vous doutez de la maturité des technologies photovoltaïques, avancez par étapes. C’est ce qu’a fait Deleage, le spécialiste du chauffage par le sol. « Nous avons, pour l’instant, renoncé à nous équiper de 530 m2 de photovoltaïque, car le retour sur investissement dépassait quinze ans », témoigne Bruno Guérin, son responsable qua-
Pour son nouveau bâtiment logistique, Toyota a préféré les membranes en silicium amorphe aux panneaux cristallins.
lité, sécurité et environnement. Mais l’industriel reste en veille. Lors de la construction de sa nouvelle usine en 2006, il a anticipé la future pose de photovoltaïque. « Dans deux ans, je pense que les rendements seront suffisants », prédit Bruno Guérin. En attendant, il axe sa politique énergétique sur la domotique. Grâce à la gestion intelligente des éclairages, aux baies vitrées et à une isolation renforcée, sa consommation énergétique a baissé en trois ans de 60 % ! Ces économies l’encourageront peut-être à investir plus rapidement que prévu dans le photovoltaïque. cm ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com
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Énergie solaire Notre enquête continue sur Internet Dans les usines ou les centrales au sol, l’essor de l’énergie solaire passe par le déploiement, à grande échelle, de procédés innovants. Nous vous proposons de découvrir en photos, vidéos ou animations leurs principaux défis technologiques. Retrouvez ces projets sur notre site Internet www.industrie-technologies.com, rubrique “L’enquête continue”.
Infographie Les secrets d’une tour à concentration Du soleil à la turbine, l’énergie des photons accomplit un parcours du combattant. Réfléchie vers le sommet d’une tour
À Font-Romeu (Pyrénées-Orientales), la centrale Themis concentre les nouveaux espoirs de la filière solaire française. Lancé en 1979, puis exploité
par des astrophysiciens, le site connaît une troisième vie depuis 2006, avec un champ photovoltaïque associé à un projet de tour solaire à concentration. Grâce aux archives de l’INA, arpentez en vidéo le “Temple du soleil” français en pleine renaissance. cm
LE PHOTOVOLTAÏQUE ENFIN RENTABLE ? Il y a dix ans, le photovoltaïque sortait de l’ombre. Pénurie de silicium, rendement, raccordement au réseau… Industrie & Technologies analysait déjà ses principaux défis technologiques. Industrie & Technologies N°793, mai 1998
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Diaporama Suivez la fabrication d’un panneau photovoltaïque Le photovoltaïque entre dans l’ère industrielle. La réduction des coûts
pousse à l’augmentation des cadences d’assemblage des cellules en silicium en minimisant les pertes dues à la casse. Avec notre diaporama, pénétrez dans l’usine de Tenesol à Toulouse. Découvrez comment l’industriel français concilie automatisation des procédés et qualité totale. cm
RENCONTRE AVEC LE RESPONSABLE R&D DE PHOTOWATT TECHNOLOGIES Gilles Goaer décrypte pour Industrie et Technologies les priorités d’innovation du fabricant français de cellules photovoltaïques. Industrie & Technologies N°903, avril 2008
LES CELLULES SOLAIRES ORGANIQUES EN QUÊTE D’EFFICACITÉ Découvrir les cellules solaires du futur. Après le silicium cristallin et les couches minces, la troisième génération devrait être organique. Industrie & Technologies N°912, juin 2009
W. PARRA ; D. R.
Vidéo La renaissance d’un temple du soleil
par une centaine de miroirs, elle produira de l’électricité… à condition de surmonter quelques freins technologiques. Percez, avec notre infographie en ligne, les secrets du projet Pégase du CNRS pour concevoir une tour solaire. cm
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Retrouvez nos diaporamas techno “Rubrique en images”.
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Le zinc est gris comme une orange
D. Zitoun / CnRS
Cette gerbe chatoyante ne rassemble pas des fleurs, mais des nanofils d’oxyde de zinc, capables de s’auto-assembler en bouquets microscopiques. Ils sont notamment utilisés dans les cellules solaires. Cette vue colorisée, obtenue en microscopie électronique à balayage, fait partie de l’exposition Paysages de science présentée en ce moment au musée de la Lunette, dans le Jura et coproduite par le musée des Confluences de Lyon et le Cnrs. Le parti pris de l’expo ? Montrer que les images scientifiques véhiculent aussi leur part de rêve… La preuve.
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Revivez en vidéo le vol du premier Boeing 787.
Chevaux ailés Cinq tonnes et quatre mètres de haut. Ce moteur géant est ce qui donnera vie au dernier-né des oiseaux d’acier – ou plutôt composites – de Boeing. Le 787 dreamliner, qui a effectué son premier vol mi-décembre, embarquera sous ses ailes ce monstre développant 1 tonne de poussée par seconde. rolls-royce, son concepteur, promet malgré tout une consommation en baisse de 4 %.
Pas de coup de chaud, même à 250 degrés : isolé par de l’oxyde de silicium, ce capteur de pression mis au point par les chercheurs de l’Institut Fraunhofer de Duisburg résiste à des températures deux fois plus élevées que les meilleurs appareils du même type. Cette innovation qui devrait permettre d’atteindre de plus grandes profondeurs, où température et pression sont élevées, est susceptible d’intéresser le secteur pétrolier, les spécialistes en géothermie, mais aussi l’industrie automobile.
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FRAunHoFER ; RoLLS RoYCE
Pression à chaud
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Increvable explorateur
D.R.
non, vous ne pourrez pas monter ce pneu sur votre voiture pour partir au ski. Il est réservé au rover de la nasa qui sera chargé de parcourir la Lune… un jour. sans air et constitué de 800 ressorts imbriqués, le spring Tire est le fruit de la collaboration entre l’Agence spatiale américaine et Goodyear. Il est capable de porter de lourdes charges sur de longues distances accidentées. sans nous donner la date du prochain grand pas pour l’humanité, ce pneu retire une grosse épine du pied de l’exploration spatiale.
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EXPÉRIENCES
Initiez-vous au mindmapping en vidéo.
ENQUÊTE
Organisation cartographiez tous vos projets ! Révolution tranquille, les outils de cartographie heuristique, ou mindmapping, gagnent l’entreprise. Que ce soit pour mener un projet, concevoir un produit ou documenter un processus, les logiciels de mindmapping apportent un gain de productivité substantiel et se placent à la hauteur de Powerpoint ou Excel.
PrOdUctivité Les logiciels de mindmapping contractent les délais de 7 %.
ne bonne carte et que les mots peuvent être v a u t m i e u x remplacés par des images, qu’un long dis- des dessins ou encore des phocours ! Exit les tos », décrit Stéphane Seuret, vieux tableaux auteur d’une thèse sur le Excel ou les fastidieuses bases mindmapping. de données Access. Désormais, Simple de prime abord, cette organiser ses idées est devenu méthode d’organisation des simple comme un dessin… idées dépasse le stade du croComment ? Grâce au mind- quis fait en bout de table. Elle mapping (littéralement carte connaît une seconde jeunesse de l’esprit). Cet outil, connu grâce à l’évolution de logiciels également sous le nom de de cartographie comme carte heuristique, s’appuie sur Xmind, Mindomo, Novamind, la cartographie mais surtout le pour permettre à CETTE MÉTHODE quasi standard PERMET D’ALLER ses utilisateurs PLUS VITE du genre, Mindd’appréhender et ET D’AVOIR manager édité par l’allemand de manager des DES IDÉES QUE N’AURIEZ Mindjet. Beauproblèmes com- VOUS JAMAIS EUES plexes. « Le prin- EN UTILISANT coup plus intuicipe est de mettre LES MÉTHODES tifs, ces outils le thème princi- CLASSIQUES ont fini par DE RÉSOLUTION pal au centre de DE PROBLÈMES. convaincre un la feuille en le nombre croisreprésentant par sant d’ingéun mot ou un dessin puis, à nieurs de les utiliser pour partir de là, de développer des mener à bien leurs tâches quobranches comportant les idées tidiennes. Alberto Martinez, forces se rapportant aux thè- ingénieur chez Siemens, utimes. L’intérêt de ces schémas lise ce logiciel pour établir est qu’ils permettent une chaque jour son planning de grande liberté de construction travail, pour concevoir un
U
ccLES 5 PRINCIPAUX ÉDITEURS DE LOGICIELS
mindJet - mindmanager 299 euros HT par an www.mindjet.com mindmeister 6 euros par mois et par utilisateur www.mindmeister.com nOvamind 120 euros HT par an www.novamind.com LOgicieL LiBre Xmind 35 euros par an www.xmind.net sPinscaPe 68 euros par an www.spinscape.com
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modèle de téléphone mobile ou pour réaliser un businessplan. Prise de notes lors d’un brainstorming ; présentation d’une activité ; description d’un processus ou d’une méthode ; création d’une base de connaissance ; gestion d’un projet ; conception d’un produit… Le mindmapping est en train de s’imposer dans tous les compartiments de l’entreprise. Des industriels comme Chrysler, BNP Paribas ou PSA se sont d’ores et déjà laissé séduire. cc Pour
réduire la durée d’un projet
Au-delà du côté ludique de la cartographie, le principal argument pour l’adoption du mindmapping est sans aucun doute le gain de productivité qu’il permet de réaliser. « Un ingénieur travaillant pour Bosch m’a confié qu’il gagnait 50 % de temps sur la phase de conception », raconte Jean Renard, le PDG de Mindjet France. En moyenne, le gain est plus faible mais loin d’être négligeable. L’utilisation de
EXPÉRIENCES
Pour illustrer son logiciel de mindmapping, Novamind a réalisé une carte des différentes utilisations de cet outil.
Les atouts du mindmapping c FaciLité d’accès La cartographie simplifie l’accès à une base de données complexes en jouant sur le visuel plus que sur l’écrit.
c gain de temPs Le mindmapping accélère le temps de développement des projets en hiérarchisant dès les premiers pas les tâches à accomplir.
c changement de PersPective En cartographiant le problème posé, les ingénieurs appréhendent différemment sa résolution, en faisant appel aux deux parties du cerveau.
Mindmanager permettrait de réduire de 7 % la durée d’un projet. En structurant les informations sous forme de cartes, cet outil oblige ses utilisateurs à structurer dès le départ leurs idées, à les hiérarchiser tout en conservant une certaine cohérence. « Pour un seul projet, vous pouvez réunir sur une carte toutes les informations de base (qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi…) et les éléments de planification (événement, réunions, avancement…) », note Serge Ariès, consultant en gestion des connaissances et systèmes d’information adepte lui aussi de la méthode.
appréhender différents problèmes
D.R.
cc Pour
Grand prosélyte de ce système d’organisation via son blog (http://mindmappingeverywhere.blogspot.com), JANVIER 2010ccN°918
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EXPÉRIENCES
Alberto Martinez chez Siemens estime que cet outil permet d’appréhender différemment les problèmes qui lui sont posés. « La cartographie fait appel aux deux parties du cerveau (gauche et droite). Ce mode de fonctionnement permet d’aller plus vite et d’avoir des idées que vous n’auriez jamais eues en utilisant les méthodes classiques de résolution de problèmes », confie-t-il. cc Bientôt
des cartes heuristiques en 3D
Mais l’utilisation des cartes peut être beaucoup plus complète. Au département R & D de PSA Peugeot Citroën (800 licences), avec Mindmanager, l’ensemble de la méthode de conduite d’un projet automobile a été mis en carte. « Le fichier comprend un thésaurus de près de 500 processus opérationnels, confie Bernard Hallais de la direction de la qualité de PSA. Déployée, cette carte, mise à jour deux fois par mois, fait 600 pages html ! Si nous
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l’avions réalisée manuellement cela nous aurait pris un temps fou. » Exportée automatiquement depuis le logiciel de cartographie sur l’intranet du groupe, l’information peut être consultée par tous à l’aide d’un moteur de recherche. L’utilité de ces cartes est d’autant plus forte que les logiciels jouent à fond l’interopérabilité avec d’autres outils informatiques standards. À chaque sujet, il est en effet possible de lier un document Word, une note, une adresse Web, une image, une base de données, etc. « Avec un outil de mindmapping, vous pouvez rapidement saisir de l’information, par essence structurée et organisée (bien qu’on puisse aussi générer un “joyeux désordre”), et des liens hypertextes de carte en carte, explique Serge Ariès. Vous pouvez organiser toute votre documentation de cette manière. » Cette solution se révèle extrêmement utile pour bâtir des organigrammes, des fiches de postes, pour classer et consulter tous les documents sur un
La R&D de PSA en a fait son couteau suisse
Au département R & D de PSA Peugeot Citroën, l’ensemble de la méthode de conduite d’un projet automobile a été mis en carte avec Mindmanager. Déployée, cette carte, mise à jour deux fois par mois, fait 600 pages html !
Chez PSA, les logiciels de mindmapping sont bons à tout faire. Cet outil de productivité personnel est très utilisé par ses ingénieurs en R&D. Pour Bernard Hallais, de la direction technique du constructeur, « le logiciel permet d’ordonner ses idées en suivant une arborescence précise. Nous avons ainsi construit une carte répertoriant tous nos référentiels : 500 processus ont été ainsi cartographiés. Cela nous permet de mettre en évidence les relations fonctionnelles entre nos différentes activités. » Via un moteur de recherche, ces cartes permettent d’accéder rapidement aux informations utiles. Mais le logiciel est également utilisé pour hiérarchiser les idées ou déployer les plans d’action. « En fait, c’est un peu notre couteau suisse, confie Bernard Hallais. Il est même parfois difficile de cibler son usage tant il peut faire de choses. »
projet, la liste des tâches à accomplir… Avec une bonne organisation, à l’image de ce qui se passe sur un site Internet, une première carte donne accès à toutes les autres. Elle devient alors le point de départ d’une base de données exhaustives et intuitives d’un projet ou d’une entreprise. Simples, intuitifs et d’un coût raisonnable, ces logiciels ont un bel avenir, promet le consultant Philippe Boukobza. « Il est probable que des outils de mindmapping seront
proposés nativement dans les prochaines suites bureautiques. Je ne serais pas étonné que Google explore cette piste », confie le spécialiste. D’autant plus que l’outil évolue sans cesse. Mindjet vient ainsi de sortir un logiciel de travail collaboratif basé sur la cartographie. Quant à Spinscape, il travaille sur une prochaine génération de cartes heuristiques… en 3D. cm ccFABRICE FROSSARD ffrossard@industrie-technologies.com
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EXPÉRIENCES
Découvrez en vidéo l’usinage des métaux exotiques.
PRODUCTION
Le délicat usinage des métaux exotiques Légers, rigides, plus résistants… Les atouts des métaux durs ont séduit de plus en plus d’industriels. Ces matériaux sont cependant difficiles à usiner. Au-delà du choix du bon équipement, les industriels doivent souvent repenser leurs stratégies d’usinage.
INCONTOURNABLE Les pièces en titane représentent 15 % du poids du futur A350-XWB d’Airbus. Elles ne représentaient que 9 % de l’A380.
onfrontés à des
C mariages technolo-
giques a priori antinomiques comme celui de la rigidité et de la légèreté, de nombreux secteurs industriels font désormais le choix des métaux durs. Ces métaux dits exotiques allient une haute résistance à une faible densité et permettent aux entreprises de répondre aux défis économiques de domaines comme l’aéronautique ou l’automobile. Ces derniers cherchent perpétuellement à diminuer le poids des avions ou des voitures, et donc la consommation de carburant. « Il est difficile d’imaginer que les niveaux actuels de performance des aéronefs, leurs rapports puissance/poids, la résistance des cellules, ainsi que d’autres fac-
cc Des
propriétés physiques incontournables
Capables de résister à des températures en dessous de 0 °C et allant jusqu’à 600 ºC, les alliages de titane, sont désormais irremplaçables dans les moteurs d’avion. « Actuellement, le titane constitue près de 10 % du poids d’un avion comme le Boeing 777 », insiste le spécialiste de Makino. Mêmes remarques pour l’inconel dont certains alliages peuvent être utilisés à des températures montant à plus de 800 °C. Ce qui explique leur
Alliage
Domaines d’application
INCONEL
c Nucléaire, aéronautique, énergie, chimie
TITANE
c Aéronautique, médical, chimie, militaire
COBALT-CHROME
c Médical, énergie, aéronautique
NICKEL
c Aéronautique, électronique
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LES OUTILS La machine doit être équipée d’une gamme spécifique.
teurs critiques, auraient pu être atteints sans le titane », considère Uwe Speetzen, le directeur général de Makino Werkzeugmaschinenfabrik à Hambourg (Allemagne).
LES MÉTAUX DE L’EXTRÊME
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LA BROCHE Puissante, elle doit opérer sans vibrations.
La machine HPM185OU d’Agie Charmilles pour l’usinage des matériaux difficiles.
utilisation dans des applications industrielles où de hautes températures sont en jeu comme les installations pétrolières ou le nucléaire. Rigides et légers, les alliages cobalt-chrome s’imposent, eux, dans le médical. Leur biocompatibilité en fait un matériau de choix pour les implants. Pour Philippe Ledoux, le responsable du centre de compétences UGV (usinage à grande vitesse) d’Agie Charmilles, « ce succès s’explique aussi par la migration des pièces à faible valeur ajoutée vers les pays à bas coût et le souhait des sous-traitants de se recentrer, sous la pression de donneurs d’ordres, sur les matériaux difficiles à usiner à plus forte valeur ajoutée ».
Si les qualités des métaux durs sont séduisantes, le revers de la médaille réside dans leur usinage difficile et leur coût élevé. Il faut donc analyser à fond ces deux aspects lors du montage d’un tel projet. « Pour répondre à ces nouvelles exigences, il faut choisir des machines particulièrement rigides et rapides, dotées de broches puissantes et d’une lubrification adaptée », conseille Philippe Ledoux. La construction de type caisson et le moteur à entraînement direct se généralise ainsi chez les spécialistes du domaine comme Mazak, Mori Seiki, Makino, Agie Charmilles… Conçu sur mesure pour l’usinage des métaux durs et
LA STRUCTURE Elle doit être à la fois rigide, statique et dynamique. LA COMMANDE NUMÉRIQUE Les programmes doivent être adaptés à l’usinage des métaux durs.
LA LUBRIFICATION Sa gestion doit être précise.
LES COPEAUX Leur évacuation doit être étudiée.
cc BERTRAND COULON INGÉNIEUR AU LABOMAP, À CLUNY (SAÔNE-ET-LOIRE)
N’oubliez pas d’étudier la structure des machines ! « L’étude approfondie des stratégies d’usinage s’impose quand on doit usiner les métaux durs comme les alliages réfractaires et autres aciers traités. Plusieurs points sont à surveiller pendant les opérations d’usinage de ces matériaux, notamment, la manière dont les outils entrent et sortent de la matière. Sans oublier la machine: sa rigidité, les systèmes connexes comme celui de fixation de la pièce. Très importante également, la lubrification, avec des approches plus économiques comme la microlubrification et l’apport d’air froid. Voire l’usinage à sec quand l’application le permet et que les outils ne s’usent pas trop vite… »
D. R.
Six points critiques pour faire le bon choix
notamment du titane, le centre que Uwe Speetzen. La moto-brod’usinage horizontal T4 de che développe une vitesse de Makino est un véritable cas rotation de 4 000 tr/min (en d’école. L’équipement conçu option 8000 tr/min), assure une par le constructeur japonais puissance de 100 kW et un coudivise par quatre le temps d’usi- ple de 1000 Nm. Tout en garannage des pièces aéronautiques tissant une très grande rigidité, en titane (alliage une dynamique Ti-6Al-4V, fraise DES QUALITÉS extrême et une SÉDUISANTES, à plaquettes de MAIS L’USINAGE rotation sans 80 mm de diamè- RESTE DIFFICILE vibration. Constitre à cinq dents, ET LE COÛT tué de glissières vitesse de coupe ÉLEVÉ. plates, le guidage de 61,6 m/min). est réalisé via un « Dans sa configuration de système qui assure une combase, la machine possède cinq pensation de la masse et un axes, autrement dit, elle s’af- excellent amortissement. « Ce franchit de la séparation clas- système breveté agit comme sique pour le titane entre une un guidage hydrostatique tout ébauche sur une machine trois en étant nettement moins comaxes et des opérations de fini- pliqué d’utilisation, affirme tion sur une cinq axes », expli- l’expert. En plus de ses qualités
d’amortissement, il améliore la commande des déplacements, ce qui se reflète dans la précision des contours, la qualité de surface des pièces, l’augmentation de la puissance limite d’usinage et la durée de vie de l’outil. » Le système d’arrosage sous pression fournit 200 l/min à 70 bars par le centre de la broche. Dirigé directement sur l’arête de coupe, le liquide forme un cône de fluide qui refroidit la zone de contact, assure l’évacuation rapide des copeaux, réduit l’usure de la plaquette et augmente la productivité. Des débits d’enlèvement de copeaux de 500 cm3/min sont réalisables et compatibles avec une durée de vie raisonnable de l’outil.
Les recherches continuent néanmoins car chaque usinage de métaux durs est un cas spécifique pour lequel il faut trouver la bonne stratégie et les équipements idoines. Les ingénieurs du Labomap de l’Ensam de Cluny (Saône-et-Loire) collaborent ainsi avec des constructeurs comme Agie Charmilles ou Mazak qui leur prêtent des machines pour les essais. « Le premier détache même des spécialistes qui participent à nos travaux », explique Bertrand Coulon, du Labomap. Coupe, équipements, environnement de la machine, FAO, outils… Tout est passé au crible. cm ccMIREL SCHERER mscherer@industrie-technologies.com
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EXPÉRIENCES
CAS D’ENTREPRISE Lafarge désengorge son trafic Web TÉLÉCOMS
ccL’ENTREPRISE EN BREF
Numéro 1 mondial du ciment Fabrique aussi des granulats, du béton et du plâtre Siège à Paris Présent dans 79 pays 84 000 collaborateurs Chiffre d’affaires en 2008 19 milliards d’euros 2 187 sites de production dans le monde 140 sites de reporting d’exploitation
Chez Lafarge, 140 sites d’exploitation répartis dans le monde (ici au Canada) doivent se connecter au site central pour effecteur leurs reportings mensuels.
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ccLE PROBLÈME
AMÉLIORER LA DISPONIBILITÉ DU SERVEUR
Lorsque Lafarge s’équipe du logiciel de gestion financière Hyperian Financial Management d’Oracle en 2004, le cimentier français opte pour une solution centralisée à Paris confiée en infogérance à Capgemini. Des 140 sites d’exploitation du groupe dans le monde, 1000 utilisateurs doivent alors se connecter au site central pour effecteur leurs reportings mensuels. Sur le poste de travail, l’application est accessible en mode Web à partir du navigateur. « Chaque mois, cette activité, concentrée sur cinq jours ouvrables, occasionne un pic de trafic sur le réseau, avec 450 connexions simultanées sur certaines plages horaires, confie Ronan Pasquer, directeur technique du système d’information financier. Résultat : le
trafic est à chaque fois multiplié par un facteur trois à quatre.» D’où le besoin d’optimiser les flux afin d’éviter les temps de latence et les retards d’affichage sur les postes des utilisateurs. ccLA SOLUTION
COMPRESSER LES FLUX DE DONNÉES
Ce fonctionnement amène Lafarge à optimiser non seulement la plate-forme des deux serveurs sur lesquels tourne l’application en redondance, mais aussi et surtout la partie réseau. La première idée qui consiste à gonfler les tuyaux de communication de façon à supporter les pics de trafic est vite écartée. Outre le coût, elle est difficile à mettre en œuvre partout. « Si elle est envisageable dans les pays développés, elle ne l’est plus dans des pays émergents pour une raison simple: les offres télécoms nécessaires à cette mise à niveau n’existent pas, explique Ronan Pasquer. Or notre groupe réalise 55 % de son chiffre d’affaires dans ses régions du monde. » Le cimentier se tourne alors vers une solution d’accélération du trafic en adoptant deux boîtiers BoostEdge du spécialiste français ActivNetworks. Disposés à la sortie des deux serveurs applicatifs, ces boîtiers analysent et compressent à la volée les données transmises. Ces opérations s’effectuent de façon transparente pour les utilisateurs sur la base du logiciel libre GZip. Sur les postes d’accès, les données sont reconstituées, sans dégradation perceptible,
par le navigateur. Le flux est formé par du texte qui transite sur le réseau comme du trafic Web au format XML et JavaScript. Les images représentent à peine un vingtième du trafic. En 2008, les choses se compliquent encore avec la migration vers une nouvelle version de Hyperian Financial Management. Lafarge opte pour la configuration la plus pointue. Une transformation du frontal Web s’impose. Elle implique de revoir l’accélération de trafic en reconfigurant les paramètres de compression. Sans changer les boîtiers BoostEdge, une mise à jour logicielle et une reconfiguration suffisent. C’est l’occasion de profiter d’une nouvelle fonctionnalité : l’équilibrage de charges entre les deux serveurs. ccLE RÉSULTAT
LE BESOIN DE BANDE PASSANTE DIVISÉ PAR TROIS
Le trafic est réduit par un facteur deux à trois, diminuant d’autant le besoin de bande passante lors des pics d’utilisation. La mise à jour logicielle en 2008 simplifie l’infrastructure et supprime le boîtier Ateon d’équilibrage de charge de Nortel. À la clé, une économie de 1000 euros par mois sur les coûts d’infogérance. L’investissement total avoisine les 50 000 euros. « Mais le gain financier est phénoménal en comparaison du coût du réseau qu’il aurait fallu installer pour absorber les pics de trafic», affirme Ronan Pasquer. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com D.R.
Sans gonfler les tuyaux de son réseau de communication, le cimentier français accélère les transferts de ses rapports d’exploitation. Sa solution ? Compresser les flux de données.
OUTIL
Poka-yoke signifie littéralement en japonais “éviter les erreurs”. Ces systèmes visuels et intuitifs, appelés également “détrompeurs” en français, permettent de limiter au minimum les erreurs commises lors de la fabrication des produits.
ENVIRONNEMENT
Les poka-yoke pour ne plus être pris en défaut
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
Les différents types de détrompeurs Les alarmes
Les interrupteurs
Les compteurs
Il s’agit de créer des asymétries dans les pièces ou les supports de manière à ne pouvoir placer la pièce que de la bonne façon (sinon, ça ne rentre pas).
Par contact ou par cellule photoélectrique, une alarme sonne ou un voyant s’allume si une condition n’est pas respectée.
Le processus ne peut démarrer si un contact confirmant le positionnement de la pièce n’est pas bon.
Les opérations répétitives peuvent être comptées, comme des tours de visseuse ou le nombre de fois qu’on prend une pièce dans un conteneur pour s’assurer que l’opération est réalisée jusqu’au bout.
D. R.
de positionnement
Les listes de contrôle À défaut de mieux, il est possible d’établir des listes de contrôle et de demander aux opérateurs de vérifier systématiquement les conditions de travail.
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MÉTIER
Les poka-yoke
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Les poka-yoke pour ne plus être pris en défaut A QUOI ÇA SERT ? c Les poka-yoke sont des systèmes qui permettent d’empêcher le mauvais travail ou de signaler sur le champ qu’il y a un souci avec une opération. c Ces détrompeurs doivent permettre un contrôle peu coûteux de chaque pièce pour limiter les erreurs plus que les défauts euxmêmes. Exemples courants de poka-yoke : une voiture automatique ne démarre pas tant qu’on n’a pas le pied sur le frein ; une alarme sonne si on ne porte pas la ceinture de sécurité ou si on a laissé les phares allumés après avoir coupé le contact. c Dans les usines, il est possible d’éliminer au maximum les sources d’erreur courantes : l’inattention, la mauvaise compréhension des consignes, la confusion (il est facile de se tromper quand des éléments se ressemblent), l’amateurisme, les erreurs délibérées et la surprise.
COMMENT LES METTRE EN ŒUVRE ? c Mettre en œuvre les poka-yoke nécessite avant tout de bien connaître la pièce et de bien comprendre les conditions de travail. L’erreur est le résultat d’une inattention humaine lors de la conjonction d’un problème technique et d’une situation particulière. c La plupart des opérations de travail ne nécessitent pas de poka-yoke, et il faut donc choisir celles qui seront équipées de cet outil. c Pour mettre en œuvre un poka-yoke, il faut commencer par lister les défaillances possibles dans le produit, puis observer le processus pour en connaître les ambiguïtés. Une fois qu’on a identifié les étapes du processus qui nécessitent un pokayoke, il faut ensuite en choisir le type – en préférant toujours le plus simple et en impliquant les futurs utilisateurs –, le mettre en œuvre et le tester.
L’AVIS DE DEUX EXPERTS
ccMICHAEL BALLÉ ET GODEFROY BEAUVALLET SPÉCIALISTES DU LEAN
« Dans tout travail répétitif, les erreurs sont inévitables. En revanche, il est possible d’éliminer au maximum les sources d’erreurs courantes. Pour cela, il ne faut pas commencer par mettre en place des systèmes de contrôle mais par comprendre les principaux types d’erreurs rencontrées. »
LES POINTS À SURVEILLER Ne cherchez pas à tout contrôler ! Le principal piège des poka-yoke est de demander aux ingénieurs de tout garantir lors de la conception. Le résultat est souvent un processus cher, très alourdi, et avec de nombreux modes de détections qui fonctionnent mal en pratique (les caméras, par exemple).
Veillez à son accessibilité. Pour être efficace, le poka-yoke doit avoir un sens pour l’opérateur : il doit pouvoir se rendre compte que la situation est anormale de manière visible et intuitive. Dans de nombreux cas, les systèmes de poka-yoke mal conçus peuvent être peu fiables ou tellement encombrants que les gens préfèrent les débrancher pour pouvoir travailler efficacement. Les meilleurs poka-yoke sont ceux qui ont été réalisés par les opérateurs eux-mêmes pour parer à des défaillances courantes.
D. R.
MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
ccFICHE COORDONNÉE PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com
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L’ACV pour bien évaluer l’impact environnemental
AFP
L’ACV est un outil d’évaluation qui tient compte de l’ensemble des paramètres environnementaux sur tout le cycle de vie. La réalisation de l’ACV se fait par des spécialistes et peut faire appel à une revue critique.
2 Outil normé La norme Iso 14 040, reconnue internationalement, donne le cadre pour réaliser ses ACV dans les règles de l’art.
3 Amélioration continue L’ACV permet d’évaluer l’impact d’un produit sur le plan environnemental. La méthode permet également d’améliorer son bilan en identifiant clairement le poids de différents paramètres.
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MÉTIER
1 Méthode complète
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En procédant à une analyse du cycle de vie des produits (ACV), les industriels peuvent prendre conscience de l’impact environnemental de leur activité et des conséquences de leur choix.
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MÉTHODE
L’ACV pour bien évaluer l’impact environnemental c L’ACV permet de quantifier les impacts environnementaux d’un produit ou système durant toutes les phases de son cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d’utilisation. c Cette méthode est normalisée. La norme Iso 14040 « Management environnemental–Analyse du cycle de vie– Principes et cadres » définit la démarche de réalisation d’une ACV et les bonnes pratiques à prendre en considération dans ce type d’étude. c L’ACV est un outil d’aide à la décision pour les responsables industriels (choix de conception de matières et procédés…) ou publics (choix de filières de valorisation, critères d’écolabellisation…). Elle représente aussi un outil intéressant de communication environnementale.
COMMENT S’ORGANISE UNE ACV ?
L’AVIS DE L’EXPERT
L’analyse de cycle de vie est articulée en cinq étapes
c Les coûts et durées de réalisation sont très variables d’une ACV à l’autre. Ils dépendent de l’objectif, de l’étendue du champ à étudier ainsi que de l’existence et de l’accessibilité de données.
c Étape 1 Définition des objectifs, de l’unité fonctionnelle et du champ de l’étude c Étape 2 Inventaire des flux matières et énergies rapporté à l’unité fonctionnelle retenue c Étape 3 Évaluation des impacts potentiels à partir des flux matières et énergies recensés c Étape 4 Interprétation des résultats obtenus et détection des sources de pollution c Étape 5 Application: déterminer les voies d’amélioration potentielle, planifier les stratégies de développement industriel, orienter les politiques publiques…
COMBIEN ÇA COÛTE ?
ccWASSIM DAOUD EXPERT EN ÉCOCONCEPTION CHEZ EFFICIENT INNOVATION www.efficient-innovation.fr
« L’ACV est un outil puissant qui peut se révéler complexe dans sa réalisation. Il est donc nécessaire de garder un regard critique par rapport aux résultats obtenus. Toutefois, c’est le seul outil d’évaluation environnementale quantitative qui soit reconnu et normalisé à l’échelle internationale. »
c La facture s’échelonne de 10000 à 50000 euros. Si les données sont particulièrement spécifiques, l’ACV peut dépasser la centaine de milliers d’euros. Il est à noter que l’Ademe propose des subventions allant jusqu’à 15000 euros pour accompagner ce type de démarche. c Les délais de réalisation varient de quelques semaines pour les cas simples et peuvent dépasser l’année pour les études plus complexes où les données sont inaccessibles et la définition des hypothèses est plus difficile.
PAR QUOI COMMENCER ? c Le premier travail à faire est de convaincre la direction dès le début de l’étude pour un meilleur déroulement de l’action. c Prendre contact avec un cabinet de conseil en ACV qui pourra vous accompagner dans la réalisation et trouver les financements potentiels. c Estimer la charge de travail en interne, évaluer les ressources financières et humaines à mettre en place et construire le groupe de travail. ccFICHE COORDONNÉE PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com
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MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
QU’EST-CE QU’UNE ACV ?
notre sélection de produits classés en 10 secteurs de référence
composants mÉcaniques cc PAGE 63 ÉLectronique cc PAGE 64
cc Composants méCaniques cc Mécanique Corps de palier à semelle
ÉLectrotechnique cc PAGES 64-65 mesure cc PAGE 66
bâtiment travauX-pubLics cc PAGE 70
Ces corps de palier à semelle en deux parties sont à entretien réduit et prêts au montage. Dans de nombreuses applications standard, elles évitent des exécutions de corps de palier spéciales. La tolérance des cotes est G7 pour un déplacement plus facile du roulement pour la fonction palier libre et un positionnement plus précis. Le palier SNV est disponible en versions SNV052-F à SNV340F. Deux taraudages sont prévus pour la lubrification à la graisse et un seul pour son évacuation. Il est équipé de graisseurs à tête plate ou sphérique avec couvercles de protection. La matière du corps peut être en fonte ou en fonte à graphite sphéroïdal.
chimie-matÉriauX cc PAGES 70-71
Leviers à came tout inox
LogicieLs cc PAGE 66 matÉrieL inFormatique ccPAGE 67 tÉLÉcoms cc PAGE 68 Logistique embaLLage cc PAGES 68-69
D.R.
Vous trouverez en page 71 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.
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actionneur linéaire captif compact
Cet actionneur convient parfaitement aux applications nécessitant un positionnement précis et un déplacement rapide, typiquement l’instrumentation médicale, les semi-conducteurs, les instruments portables. Son fonctionnement est silencieux et sans maintenance avec une durée de vie de plusieurs millions de cycles. Les courses disponibles sont comprises entre 12,7 et 63,5 mm. Le modèle double stack pour la série 28 000 (taille 11) est d’un format compact avec 28 mm de côté. Différentes options apportent des capacités très larges. La plage de résolution est de 3,2 à 51 µm par pas avec des poussées allant jusqu’à 133 N. Fournisseur haydonKerk motion
doigt d’indexage tout inox
Fournisseur schaeffler France ina-Fag
Le serrage d’une pièce à usiner doit être rapide et précis. Ces leviers à came permettent de trouver facilement la force de serrage correcte, suffisante et sans excès dommageable pour la pièce. Leur facilité d’emploi apporte un gain de productivité. Ils s’utilisent sans outil particulier pour le serrage. Ils sont réalisés en aluminium ou en Inox pour les environnements difficiles. Les leviers sont réalisés en fonte d’aluminium laquée, avec rondelle de butée en plastique renforcé verre. La force de serrage obtenue est de 4 à 8 kN. Ils sont disponibles avec filetage ou taraudage. Fournisseur Kipp France
L’agroalimentaire, l’équipement médical et hospitalier, et le traitement des eaux sont des secteurs où les exigences en termes d’hygiène sont particulièrement strictes. Les composants doivent donc résister à la corrosion. D’où une fabrication intégralement en Inox pour ce doigt d’indexage, tête comprise. Deux modèles sont disponibles l’un entièrement fileté, l’autre avec dispositif de blocage. Le doigt est conçu pour absorber les forces axiales en fin de course. La version avec blocage dispose d’une encoche qui empêche tout désenclenchement accidentel sous l’effet des vibrations.
cc Mécanique accouplements flexibles pour micro-entraînements
Techniques médicales, applications de précision avec encodeurs, moteurs pas à pas… bénéficieront de ces accouplements. En aluminium ou en Inox, ils sont sans jeu et conçus pour accepter des désalignements angulaires jusqu’à 3 ° et radiaux jusqu’à 0,2 mm. Des versions particulières de faible encombrement sont disponibles. La plage de couple maximal s’étend de 0,62 à 0,9 Nm. Ces accouplements sont disponibles avec des diamètres extérieurs de 9,5 et 12,7 mm et un diamètre d’alésage de 3 mm. Ils sont monoblocs avec spires hélicoïdales imbriquées. Ils existent en version avec vis pointeau et en version avec serrage circonférentiel. Ils sont conçus pour des applications particulières nécessitant une haute résistance à la corrosion. Fournisseur ruland manufacturing
cc dEScriPtion
références Série P Caractéristiques Accouplements
flexibles miniatures pour des micro-entraînements. cc PointS fortS
Petits mais robustes, ces accouplements, en aluminium ou en acier inoxydable, sont réalisés en monoblocs avec spires hélicoïdales imbriquées.
Fournisseur emile maurin
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Produits
cc éleCtronique
frontal analogique pour clavier tactile
Destiné aux applications de commande tactile inductive libres de royalties, ce circuit analogique inclut un multiplexeur, un mélangeur de fréquences, un amplificateur et une référence interne. Directement compatible avec les microcontrôleurs PIC à 8, 16 et 32 bit, il réduit le nombre de composants et le coût de ces applications. Compatible avec les microcontrôleurs PIC et les contrôleurs de signal numérique dsPIC, le MCP2036 met en œuvre la technologie tactile inductive à l’aide d’un logiciel libre de droits. Complétant la technologie capacitive, elle s’adapte à toute une catégorie de matériaux (plastique, acier, aluminium) et fonctionne même avec une personne portant des gants épais ou sur des surfaces couvertes de liquide. Elle s’applique à l’électroménager et aux usages industriels et automobiles. Fournisseur microchip
régulateur de forte puissance vertical
Fournissant jusqu’à 650 W avec un rendement de 95 %, ce module assure l’isolement et la conversion de 380 V à 12 ou 48 V pour la distribution au point de charge. Le montage vertical occupe une surface de moins de 13 cm2 dans un boîtier de 2 U de hauteur et assure une meilleure orientation du dissipateur intégré par rapport au flux d’air du système. Idéal pour les applications avec un étage d’entrée incluant la correction du facteur de puissance (PFC), ce VI Brick BCM Array met en œuvre un bus sous tension élevée bénéficiant de faibles pertes de distribution. Fournisseur vicor France
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cc éleCtroteChnique cc cOMPOSanTS
Contrôleurs pour chargeur de batterie 4 a
Capable d’assurer la charge rapide sous 4 A de divers types de batteries, ces contrôleurs sont fournis dans un boîtier de QFN à 20 broches de 4 x 4 mm et ne nécessitent pas de diode de blocage. L’alimentation peut varier de 2 à 28 V et leur topologie à découpage en mode abaisseur avec redressement synchrone assure un rendement supérieur à 90% à 3A. Les LTC4012 convient aux batteries à un ou plusieurs éléments de type Li-ion, polymère, NiMH, NiCd et au plomb étanche. Il possède une tension de fin de charge programmable. Le LTC4012-1 et le LTC4012-2 utilisent un diviseur de tension interne programmable pour charger de 1 à 4 éléments au lithium en série à des tensions multiples de 4,1 et 4,2 V. La tension flottante finale est précise à ± 0,5 % et le courant de charge programmable à ± 0,4 %. Le découpage à 550 kHz utilise l’emploi de petits condensateurs et inductances. En l’absence de tension continue à l’entrée, les LTC4012/-1/-2 consomment moins de 30 µA, ce qui augmente l’autonomie des applications portables. Fournisseur Linear technology
cc dEScriPtion
référence LTC4012 et LTC4012 Caractéristiques
Ces contrôleurs de chargeur de batterie, à découpage, de fort rendement, peuvent assurer une charge rapide à 4 A, pour plusieurs types de batteries. cc PointS fortS
Les LTC4012 /-1/-2 sont encapsulés en un boîtier compact QFN de 20 broches, 4 x 4 mm, de faible profil (0,75 mm). Ils sont garantis pour fonctionner à une température de 0 à 85 °C.
atténuateurs rf programmables à commande série
Alimentés sous 3,3 ou 5 V, ces atténuateurs en technologie silicium sur saphir fonctionnent dans les systèmes à 50 Ohms des très basses fréquences jusqu’à 6 GHz. Ils couvrent une plage d’atténuation de 7,75 dB et 15,75 dB par pas de 0,25 dB et disposent d’une programmation série. Leur rapidité les destine aux radiocommunications LTE, Wimax, TD-CDMA, etc. Les atténuateurs PE43501 et PE43601 ont une excellente linéarité (IP3 supérieur à + 60 dB à 3 GHz), une précision d’atténuation exceptionnelle et une perte d’insertion faible. Par ailleurs ils offrent une grande immunité au bruit et une tolérance aux décharges électrostatiques de 500 V HBM. Ils sont fournis en boîtier QFN à 32 broches de 5 x 5 x 0,85 mm conformes RoHS. Fournisseur peregrine semiconductor europe
Commutateurs d’alimentation usB
cc cOMPOSanTS
eT aPPaReiLLaGeS Pièces moulées thermorétractables
Ces pièces moulées thermorétractables sont fabriquées en différentes matières (polyester élastomère, polyoléfine ou fluoroélastomère réticulés). Les pièces de dérivation sont utilisées pour isoler le point d’épanouissement et garantir l’étanchéité d’un câble à l’endroit où il se sépare en plusieurs conducteurs, mais aussi pour répartir les contraintes mécaniques imposées au faisceau. Elles existent en forme de T ou de Y, à encombrement réduit et à sorties multiples (jusqu’à 6). La gamme HellermannTyton est composée de plusieurs centaines de références. Résistant aux UV et à la plupart des agressions chimiques, les pièces peuvent être utilisées dans des plages de température de – 55 °C à + 200 °C. Elles offrent une rigidité diélectrique de 9 kV/mm à 20 kV/mm et répondent aux exigences et aux homologations telles que VG, Mil ou Nexter. Certains modèles concilient une fabrication à la fois sans halogène et autoextinguible (à faible dégagement de gaz et de fumée). Fournisseur hellermann tyton s.a.s
Présentant une empreinte plus petite, une résistance passante améliorée et une meilleure dissipation, ces doubles commutateurs d’alimentation sont destinés aux applications USB et à d’autres applications à insertion sous tension. Ils fonctionnent de – 40 à +85 °C et sont conformes aux normes de sécurité UL R233275 et IEC 60950-1 CB. Les commutateurs de la famille AP21x6 s’appliquent notamment à tous les produits USB dotés d’une alimentation propre ou autoalimentés par le bus. Ils assurent la protection du port USB, la protection contre les courts circuits, les courants excessifs et les charges fortement capacitives. Ils sont compatibles avec les produits standards de l’industrie. Fournisseur Diodes incorporated
télécommande ultrarésistante
Cette télécommande au design ergonomique et personnalisable est fabriquée dans un mélange de caoutchouc et d’ABS qui la rend très résistante aux chocs (TUV IK 09). Étanche (homologation TUV en cours), elle s’accroche sur tout support métallique grâce à un aimant intégré (d’une force de maintien de 9 kg). Conforme à la directive européenne RoHS, elle bénéficie d’une sécurité renforcée avec le verrouillage électrique des fonctions simultanées.
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cc cOMPOSanTS
Produits
Cette télécommande de dimensions (171,5 x 77 x 45 mm) est adaptée à de fortes amplitudes thermiques (– 40 °C à + 90 °C). Elle a une longue durée de vie (plus de 500 000 cycles). Fonctionnant sous une tension de 250 V, son calibre nominal est de 5 à 10 A, et thermique de 6 à 12,5 A. La résistance au feu est classée HB selon la norme UL94. Le degré de protection IP est en cours d’examen (IEC et NF EN 60 529). Fournisseur electro-maintenance
systèmes de commande multifonctions
Connecteur de câble mâle idC
Ces connecteurs de câble avec terminaisons par déplacement d’isolant pour fils discrets d’AWG 28/30 supportent un diamètre de 0,5 à 0,9 mm. Les 12 modèles de connecteurs complets sont compatibles avec tous les capots plastiques avec inserts métal existants 60 13 OXX 0153, avec les nouveaux capots 60 13 0XX 0153351. Le 14 points har-mik IDC Harting est un complément à la gamme actuelle procurant la référence de câble nécessaire au har-mik bellow SMC 14 points : 60 11 014 5740 710. Les 26 et 36 points IDC remplacent les versions 6013 026 5200 et 6013 036 5200. Ils sont compatibles avec tous les outillages Harting IDC. Fournisseur harting
Ce boîtier de télécommande compact (de 45 mm de large) permet la surveillance de fonctions de sécurité telles que les appareils de coupure d’urgence, les protecteurs mobiles, les barrières immatérielles ou les commandes bimanuelles ; il couvre également des tâches de commande standard de la machine. Il dispose d’un écran pour l’affichage d’informations et le diagnostic. Le PNOZmulti Mini dispose de 20 entrées de sécurité, 4 sorties statiques et 4 sorties impulsionnelles. Il se configure avec l’outil logiciel PNOZ multi Configurator. Le programme utilisateur est enregistré sur la carte à puce et peut être transféré facilement d’un appareil à un autre. L’appareil est livré avec 2 kits de démarrage (bornier ou à vis) qui contiennent chacun le relais de sécurité, un câble USB, une carte à puce (8 Ko) et la licence du Configurateur. Fournisseur pilz France electronic
Contact haut débit
Grâce à la technologie de contact hyperboloïde, Le Twinax de Sabritec a subi des tests de plus de 25 000 cycles d’accouplement sans dégradation de contact. En effet, il offre de très faibles impédances de contact, force d’insertion/extraction et résistance de contact ; et sa résistance à l’accouplement/désaccouplement est excellente. Il peut être intégré dans des cavités de taille 5 pour être utilisé dans des boîtiers de connecteurs standards. Conçu pour répondre aux exigences du protocole de communication Sata 1.0, son impédance caractéristique et sa réponse haute fréquence ont été optimisées pour accepter des taux de données de 1,5 Gbit/s. Et ceci, à l’aide d’une modélisation et une simulation à haut débit faisant appel à un logiciel spécifique. Cette technologie a été utilisée dans le cadre d’un système de transmission Sata-1.0a destiné à l’aéronautique. Elle sera bientôt étendue aux contacts coax, triax et quadrax. Fournisseur hypertac
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Produits
cc loGiCielS
cc meSure
Inclinomètre à deux axes immergeable Atex
Destiné aux secteurs de l’énergie et de la marine, ce servo-inclinomètre est construit en acier Inox 904L avec un indice de protection IP67. Il est adapté aux atmosphères explosives gaz, poussières et des gaz listés en IIA, IIB et IIC. Les gammes de mesure vont de ± 1° (0,05 g) à ± 90° (1 g) sur les deux axes. L’inclinomètre SX41600 est stable en température et fonctionne dans la gamme de – 40 à + 85 °C. Immergeable, résistant aux chocs, à la corrosion et aux vibrations, il effectue les mesures de roulis et tangage sur les navires. Fournisseur Sensorex
Capteurs de couleurs
Adaptés au contrôle et à la séparation des couleurs, ces capteurs disposent de trois canaux avec des sorties indépendantes. L’apprentissage offre cinq niveaux de tolérance, depuis les différences très minimes jusqu’à l’acceptation de variations sensibles de couleur. La détection dans une plage de 30 à 40 nm est pratiquement indépendante de la distance. Intégrés dans des boîtiers en PBTP et fibres de verre de 40 x 50 x 15 mm, les capteurs de couleurs répondent aux normes d’isolation de classe II. Ils disposent d’une fenêtre en verre, d’un connecteur ajustable à 0°, 45° et 90° et d’une fixation par équerres ou support à queue d’aronde. Ils offrent une fréquence de détection élevée (jusqu’à 4 kHz) et une temporisation réglable à la montée et à la descente du signal. Fournisseur Contrinex
cc instrumentAtion et trAitement Mesure de champ électromagnétique pour la protection des personnes
Développé pour la mesure des champs électromagnétiques dans le cadre de la protection de l’environnement et la sécurité des personnes, l’ensemble SRM-3006 comporte un appareil de base et une antenne de mesure. Robuste et protégé des projections d’eau, il fonctionne sur pile (échangeable sur site) et effectue des mesures sélectives en fréquences, de 9 kHz à 6 GHz. Des antennes de mesures isotropes fournissent des résultats indépendants du rayonnement du champ. La plage de fréquences est couverte à l’aide de trois antennes isotropes: champ E de 800 MHz à 6 GHz pour les nouvelles technologies sans fil, champ E de 27 MHz à 3 GHz pour la téléphonie mobile et champ H de 9 kHz à 250 MHz pour la mesure du champ magnétique à proximité d’émetteurs de radiodiffusion/télévision et de sites industriels. Le constructeur propose aussi une série d’antennes de mesure uniaxiales en champs E et H étalonnées conformément aux normes nationales et internationales. Fournisseur Narda Safety Tests Solutions
cc description
Référence SRM-3006 Caractéristiques Avec des
antennes de mesure isotropes de 9kHz à 6 GHz, l’appareil couvre même les ondes liées à la téléphonie mobile.
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cc points forts
L’affichage se fait en champ (A/m, V/m), densité de puissance (W/m2, mW/cm2), grandeurs logarithmiques (dBµV) ou en pourcentage de la valeur limite autorisée.
Pressostats ultracompacts
Mesurant seulement 9,8 mm de large, ces pressostats disposent d’un affichage numérique lumineux, multiangle, à 4 chiffres, et réduisent l’espace de moitié par rapport aux modèles précédents. Leur fonction de copie reproduit les réglages sur 10 capteurs esclaves simultanément, réduisant le temps de réglage et évitant les erreurs de saisie. Les pressostats ZSE10(F)/ISE10 sont disponibles avec diverses options de montage (direct, panneau, rail DIN) avec raccordements latéraux ou arrière. Par rapport aux modèles ZSE30A/ISE30A, ils offrent une économie d’espace et consomment 20 % d’électricité en moins grâce à leur fonction d’économie d’énergie intégrée.
cc logiciels
d’APPlicAtion Solution de mesure et d’inspection
Cette solution de métrologie est constituée d’un ensemble de logiciels regroupés sous l’appellation d’Entreprise Metrology Solutions (EMS). Elle contient des versions améliorées des logiciels PC-DMIS CMM et PC-DMIS Vision Software, et introduit des nouveaux produits comme PC-DMIS Planner et PCDMIS Reporting Suite. Parmi les nouveautés du logiciel PC-DMIS CMM, on trouve une interface graphique améliorée et le mode de fonctionnement protégé par mot de passe particulièrement intéressant pour le respect de certification du domaine médical. PC-DMIS 2009 dispose de formats GD&T compatibles avec toutes les méthodes de calcul. Fournisseur Hexagon Metrology
Conception et fabrication des moules et outils
Fournisseur SMC pneumatique
cc instrumentAtion
et trAitement Débitmètres massiques thermiques
Mesurant le débit massique d’air ou de gaz (azote, argon, CO2) sur une large plage, ces débitmètres exploitent la variation de température d’une thermistance au passage du fluide. Une sonde de température associée rend la mesure indépendante de la température du fluide. Ils fonctionnent jusqu’à 50 °C et 7,5 bar. Alimentés en 24 V continus, les débitmètres de la série PFM disposent de sorties 4-20 mA ou 1-5 V et d’un affichage local ou déporté. Ils sont construits en polybutylène téréphthatale (PBT) avec des raccordements de 1/8 pouce à 1/4 pouce NPT ou G. La plage de mesure s’étend de 0,02 à 100 l/min selon le diamètre. Fournisseur Engineering Mesures
Côté conception, ce logiciel se distingue par ses fonctionnalités d’analyse des épaisseurs dans un modèle et de positionnement dynamique de composants intelligents et annotations, ainsi que par ses améliorations dans la gestion de la mise en plan et du travail collaboratif. Côté FAO, la reconnaissance des features a été enrichie. Le moteur FAO affiche une réduction de temps de calcul de plus de 80 % sur les stratégies comme “pas constant 3D” et “finition combinée”. La collaboration de spécialistes AMD et Nvidia a permis d’améliorer la gestion graphique de Visi 17 au point que des utilisateurs apprécient des réactions 20 fois plus rapides avec des cartes graphiques ATI FirePro et Nvidia GeForce. Fournisseur Vero France
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cc cAPteurs
Produits
cc matériel informatique cc AutomAtismes
et contrôle IHM ouverte et flexible
Cette solution IHM est proposée sous forme matériel + logiciel ou logiciel uniquement. L’intégration et la communication dans l’environnement d’exploitation sont instantanées grâce à la large librairie d’interfaces préparamétrées. L’ergonomie de programmation est Microsoft .NET. Elle promet de réaliser une application en 2 minutes dans une excellente qualité graphique. Avec le système vectorisé WPF, l’iX garde des images avec la même résolution quel que soit le grossissement. Il est aussi conforme à la norme Microsoft Rubans. Il assure des travaux simples comme complexes avec la conception souhaitée. Fournisseur Beijer Electronics AB
cc BureAutique
Presses numériques haut de gamme
Ces presses numériques génèrent des impressions de haute qualité. Le toner faible brillance apporte une finition mate. Un diagramme de flux couleur automatisé facilite la procédure. Un spectrophotomètre, disponible avec d’autres fonctions en ligne, optimise la couleur des impressions. Le logiciel AQS associé améliore la précision, la calibration ou la correspondance des travaux. Le DocuColor 7002/8002 peut aussi compter sur des fonctions de finition comme un module de reliure pour la réalisation de brochures et de livres à couverture. Il imprime jusqu’à 70 et 80 pages par minute, en recto verso, jusqu’à un grammage de 300 g/m². Il dispose de la suite logicielle dédiée qui élimine certaines étapes et accélère la création d’applications à valeur ajoutée. Fournisseur Xerox
Multifonctions monochromes A4 entrée de gamme
Ces multifonctions monochromes A4 s’exploitent dans des espaces de travail réduits comme à domicile, dans des cabinets de profession libérale ou des locaux de TPE. Ces modèles d’entrée de gamme offrent une vitesse d’impression et de copie de 20 ppm. Ils permettent de scanner et imprimer directement à partir d’une clé USB. En réseau, ils conviennent pour 5 utilisateurs. Les modèles de la série MB200 disposent d’une capacité papier pouvant atteindre jusqu’à 250 feuilles. La résolution de 600 x 600 dpi procure des impressions précises. Les logiciels intégrés, tels que Template Manager 3.0, assurent la réalisation de documents professionnels. Fournisseur OKI Printing Solutions
cc ordinAteurs
Ventilateur ultraéconome et silencieux
Destiné aux équipements de communication, serveurs ou d’alimentation, ce ventilateur de refroidissement de type AG assure des économies d’énergie de 30 % et un niveau sonore inférieur de 6 dBA par rapport un modèle traditionnel. Il dispose d’une fonction de contrôle de vitesse de rotation du ventilateur extérieur. Les débits d’air sont proportionnels et adaptés à la vitesse de rotation. Le San Ace se décline en 4 modèles. Il s’utilise sous des tensions d’exploitation différentes (de 10,8 à 13,2 V). La durée de vie moyenne est de 40 000 heures sous une tension nominale et un fonctionnement continu à l’air libre. Le poids est d’environ 53 grammes. Fournisseur Sanyo Denki Europe
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Produits
cc téléComS
Transport des signaux HDMI jusqu’à 250 m
Pour palier le fait que la source de diffusion des images se trouve rarement à proximité directe de l’écran ou du projecteur, le module extender HDMI Lindy est capable de transmettre un signal HDMI sans déperdition à une distance allant jusqu’à 250 m grâce à deux câbles réseaux STP RJ 45 cat.5 ou 6. Il est idéal aussi bien pour équiper un studio professionnel ou une salle de projection que pour parfaire l’installation du home cinéma d’un particulier. L’extender HDMI est composé de deux boîtiers (un émetteur et un récepteur) communiquant entre eux via des câbles RJ45 et permettant l’amplification et l’égalisation au niveau du boîtier émetteur si la distance n’excède pas 100 m. Pour l’installer, il suffit de connecter l’émetteur à la source HDMI et le récepteur à l’écran ou au projecteur, puis de brancher les éléments ensemble pour profiter de l’image HD et FullHD. Fournisseur Lindy France
Modem radio UHF
Avec une puissance jusqu’à 4 W et une sensibilité de – 117 dBm, ce modem radio UHF atteint une portée de 50 km. Il convient aux domaines nécessitant une transmission longue distance comme le contrôle des systèmes d’irrigation ou la gestion d’éclairage public, ainsi qu’aux applications de communications en environnement perturbé. Le modem ARF73 offre un lien radio sécurisé. Notons la bande professionnelle sous licence de 400 à 470 MHz, la stabilité en fréquence de ± 1 kHz, les 16 canaux préprogrammés, et la puissance de sortie sélectionnable par logiciel : 0,5 W(27 dBm) ; 2 W (33 dBm) ; 4 W(36 dBm). Fournisseur Adeunis-RF
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cc loGiStique
Point d’accès sans fil “invisible”
D’une discrétion absolue, ce point d’accès sans fil a/b/g à double radio ressemble à une plaque électrique murale. Intégrées dans la plaque de protection, les antennes planaires sont parfaitement invisibles. Discret et robuste, cet équipement est idéal pour les chambres d’hôtel, les salles de conférences, les hôpitaux ou tout autre endroit public. En fonction des logiciels téléchargés, le AP-65WB peut s’utiliser comme point d’accès standard, un détecteur d’intrusion, un point d’accès mesh ou un point d’accès distant. L’absence d’antennes externes ou de tout autre signe particulier de sa vraie nature le rend également moins vulnérable au vandalisme et au vol. Fournisseur Aruba Networks
Concentrateur VPN
Commutateur Ethernet durci haute densité
Destiné aux applications critiques fonctionnant dans des environnements sévères, ce commutateur Ethernet se caractérise par des fonctions de gestion de commutation Ethernet avancées et de cyber sécurité intégrées, jusqu’à 32 ports Fast Ethernet (24 en cuivre + 8 en cuivre ou 8 en fibre), et des configurations jusqu’à 4 ports Gigabit, cuivre ou fibre. Fonctionnant dans la plage de température –40 °C à +85 °C sans ventilateur, le RSG2300 offre un haut niveau d’immunité aux interférences électromagnétiques et aux surtensions électriques. Il peut être alimenté depuis différentes sources et configuré avec une double alimentation en parallèle pour répartir la charge afin d’augmenter la fiabilité du réseau et réduire le temps d’inactivité. Fournisseur ADM21
Offrant une connexion simple et sécurisée aux installations de périphériques cellulaires ou filaires distants, ce concentrateur VPN convient aux applications “point de vente”, financières/GAB/ DAB, de loterie et de télémétrie. Associé à des routeurs cellulaires compatibles VPN installés sur des sites distants, il facilite la mise en place d’une solution VPN intégrée sécurisée et fiable. Le Digi Transport VC7400 prend en charge jusqu’à 3 000 clients simultanés. Il intègre un port Ethernet 1 Go/s, un commutateur Ethernet 10/100 Mo/s, quatre ports (plus un port DMZ) et un écran LCD couleur en façade. Cet équipement offre des fonctionnalités de sécurité VPN IPSec et SSL reposant sur un cryptage DES/3DES et AES avec des clés allant jusqu’à 256 bit. Fournisseur Digi International France
Routeurs haut débit
Concentrés de technologies, ces routeurs haut débit gèrent la répartition et la priorisation des flux, les back-up automatiques entre connexions, les options de routage avancé (VPN), la téléphonie et la sauvegarde externalisée des données. Les routeurs StarQos sont respectueux de l’environnement grâce à l’utilisation de matériaux peu énergivores et légers. En outre, une fois ce type d’équipement installé, tout changement de configuration ne nécessite plus le remplacement du matériel engageant des frais de transport importants, mais seulement l’envoi d’une clé USB contenant la configuration souhaitée. Fournisseur Celeste
cc emBAllAge
Caisses universelles en aluminium
Ces caisses en aluminium ont été conçues en deux parties (supérieure et inférieure) pour le transport d’appareils lourds : radars, imprimantes, appareils de mesure. Ceux-ci sont utilisés, de préférence, directement dans la caisse. Si malgré tout l’appareil doit être sorti, la partie supérieure, amovible, peut être retirée. La K470 Plus est disponible en deux dimensions : 550 x 350 mm et 750 x 550 mm. Elle est équipée d’un couvercle à charnière en acier Inox avec joint intégral. Les coins d’empilage sont en fonte d’aluminium, les joints de profilés soudés. La sécurité des fermetures est garantie grâce à la serrure, aux plombs, au ressort antiouverture et aux cadenas. Les poignées à ressort tombantes supportent un poids élevé. Fournisseur Zargal
cc logistique -
mAnutention Système de convoyage silencieux
Le bruit de ces convoyeurs a été diminué par trois. Tous les éléments mécaniques ont été repensés pour limiter au minimum les frottements et les résistances et surtout les transferts qui réorientent les bacs et les cartons ainsi que les stoppeurs qui arrêtent les produits. Les convoyeurs de SSI Schaeffer améliorent les éléments du système de convoyage pour permettre aux cartons, conteneurs, tablettes de circuler silencieusement dans l’entrepôt. Une grande importance est accordée aux postes de travail pour protéger les ouvriers de la dégradation des capacités auditives, ou bien d’accidents du travail causés par une exposition répétée ou trop forte au bruit. Fournisseur SSI Schaefer
D.R.
cc réseAux
Produits
Chariot haute capacité à mât rétractable
Ce chariot très grande hauteur est capable de lever une charge de 1 250 kg à 12,10 m. Le mât rétractable, dont la structure a été modifiée, a été renforcé avec 400 kg d’acier par rapport au modèle conventionnel. La garde au sol des cales de stabilité a été, par ailleurs, réduite de 15 mm. L’engin, équipé d’un moteur silencieux, atteint une vitesse de 12 km/h à vide. Le Tergo Forte est équipé d’une cabine aux dimensions généreuses, le système d’inclinaison du siège procurant au cariste une vue dégagée lors des gerbages à grande hauteur. L’accoudoir flottant et la mini-commande de direction réduisent les contraintes musculaires. Les amortisseurs, montés sur le mât, assurent la manutention en toute sécurité des palettes. Fournisseur Atlet France
Préhenseur magnétique sous vide
Ce dispositif de levage se compose d’un système de levage sous vide que vient compléter une force portante magnétique. L’ensemble augmente la vitesse de manipulation du robot tout en raccourcissant les temps de production. Ce préhenseur est capable de saisir des tôles d’acier, d’aluminium ou d’Inox, d’une épaisseur maximale de 12 mm. Le Combigripper peut traiter plusieurs types de produits sans nécessiter de changement d’outils. L’aimant attire la tôle sur la ventouse à dépression en éliminant tout risque de pénétration d’air sous le bord. Fournisseur Goudsmit Magnetic Systems
cc logistique - mAnutention Chariot pour entrepôt frigorifique
Le chariot ESR 5000 a été optimisé pour les environnements très basses températures de type surgélation rencontrés dans l’agroalimentaire, allant jusqu’à –30 °C. Les soudures et les goujons du châssis sont recouverts d’un composé anticorrosion à base de cire. Toutes les connexions électriques exposées sont, quant à elles, protégées par un produit d’étanchéité à base de silicone. Le compartiment moteur reçoit des couches de peinture supplémentaire ainsi qu’un film de vernis transparent. La cabine est totalement intégrée à la machine afin de faciliter et simplifier, autant que possible, le travail dans des conditions extrêmes. De grandes fenêtres hermétiques chauffantes, munies d’essuie-glaces, assurent une visibilité optimale dans toutes les directions. La porte est de type automobile, dotée de charnières à l’avant. Fournisseur Aprolis
cc description
Références ESR 5000 Caractéristiques Le chariot à mât
rétractable Crown ESR 5000 est idéal pour les opérations intensives de stockage et de déstockage de palettes dans l’entrepôt.
cc points forts
Diminution de la consommation d’énergie. Capacité : 1 400 kg, 1 600 kg, 2 000 kg Hauteur de levée : 12 000 mm Alimentation : 48 volts
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Produits
cc construction
Traceur de chantier écologique
Ce traceur de chantier, développé en phase aqueuse sous forme d’émulsion, ne contient pas de xylène, chlorure de méthylène, méthanol ou glycol. Il est doté d’un capot de sécurité ergonomique. La peinture, très résistante et très lumineuse, assure un fort pouvoir couvrant en marquant tous les types de supports : goudron, macadam, bitume, graviers, sables, métaux, bois ou béton. Le jet bâton du TOP H20 offre une puissance de 6 bars. Il permet de réaliser des signalisations et des marquages extrêmement précis, alors que sa formule spécifique autorise le traçage sur des surfaces sèches ou humides. Fournisseur ITW Spraytec
Logiciel de calcul automatique du vent
Conçu pour répondre aux problématiques liées au vent dans l’aménagement urbain, ce logiciel de calcul automatisé évalue le confort climatique ainsi que le productible éolien des petites installations. Il fournit, à partir de cartographies et de projets en modélisation 3D, des résultats rapides et fiables, tout en étant compatible avec les autres logiciels utilisés par les architectes et BE. UrbaWind permet de repérer les endroits sensibles au vent et de cartographier la densité énergétique du vent. Il contribue également à assurer une protection maximale des chantiers, les principales caractéristiques du vent étant déterminées à partir de plus de 120 stations météo référence en France. Des options multiprocesseurs sont proposées pour augmenter les vitesses et/ou la taille des calculs. Fournisseur Meteodyn
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Lanterneau de toiture
Ce lanterneau offre une protection solaire largement dissociée du vitrage à l’extérieur du bâtiment. Il récupère de l’énergie grâce au panneau photovoltaïque polycristallin. Fabriqué en aluminium 16 mm SP (hormis les costières en acier galvanisé), il est équipé de profils à rupture de ponts thermiques et de remplissage polycarbonate. Conforme à la norme NF P 37-418, il est garanti dix ans. Les tailles vont de 0,8 à 2 m². Fournisseur SIH Groupe
Isolant en laine minérale
Fruit d’une R & D de cinq ans, cet isolant en laine minérale, fabriquée à partir de matière premières naturellement renouvelables et/ou recyclées, utilise une technologie de liant à base végétale ne contenant pas de formaldéhyde, de phénol ou d’acryliques. Il est certifié Acermi. Douces au toucher, d’une couleur naturellement brune, sans odeur, peu irritantes, ces laines minérales génèrent peu de poussières. Associées avec le procédé de liant Ecose (Ecological sustainable et environmental), elles réduisent jusqu’à 70 % l’énergie nécessaire à la fabrication. Elles résistent à l’eau, à la vapeur d’eau et aux moisissures. Elles sont incombustibles (Euroclasse A1, selon EN 13501) et leurs propriétés mécaniques, leur résistance thermique et leur absorption acoustique sont inchangées. Fournisseur Knauf insulation
cc Chimie - matériaux cc équiPements
de lABorAtoire Balance de laboratoire robuste
Cet entrevous breveté repose sur des éléments de coffrage fabriqués par moulage en matériau isolant (PSE) qui viennent directement en appui sur la structure. Lors de la pose, les planchers peuvent faire l’économie de rupteurs thermiques tout en respectant la RT 2005. La pose est facilitée par des chicanes d’emboîtements latérales et des pattes d’emboîtement symétriques qui améliorent la résistance et rendent le sens indifférent. Ce dispositif de jonction forme un système « stop gouttes » destiné à éviter toutes traces de laitance en sous-face. Le Hourdis Secure M1 est fabriqué selon le procédé technique de complexage permettant l’adhérence d’un film de renfort en sous face du polystyrène. Associé à un profil en créneau (avec un pas de 10 cm en 10 cm), ce film renforce la rigidité sur toute la longueur. Sa finition impeccable, de couleur beige clair, peut rester apparente. Grâce à son profil qui fait office de piège à son, le plancher a une bonne qualité acoustique. Classé M1 au feu, il est disponible en 120 cm de longueur sur 60 cm de largeur. Fournisseur Bonna Sabla Nive
cc description
Référence Hourdis Secure M1. Caractéristiques Ce produit dispose
des éléments de coffrage permettant une pose optimisée des planchers. Cet entrevous est fabriqué selon le procédé technique de complexage qui facilite l’adhérence d’un film de renfort en sous-face du polystyrène. cc points forts
Rigidité renforcée sur toute la longueur. Finition impeccable et colorée en beige clair laissant apparente la sous-face. Bonne qualité acoustique.
Cette balance répond aux besoins des laboratoires de développement par sa grande amplitude de pesée, sa précision et sa facilité de nettoyage. Pour faciliter encore l’utilisation, des touches programmables offre un accès direct aux applications fréquentes. Les données de pesage sont enregistrées facilement au travers d’un port USB ou RS232. Le calibrage est automatique. Les balances NewClassic ont une portée de 120 g jusqu’à 30 kg avec une précision d’affichage de 0,1 mg à 2 g. Le nettoyage est facile puisqu’il suffit de 30 s pour démonter le pare-brise. Fournisseur Mettler Toledo
Laser terawatts et femtoseconde
Cet amplificateur dispose d’une sortie double optimisée pour les expériences simultanées à haute énergie et résolues en temps. Les impulsions fournies sont très stables en énergie. Ces caractéristiques ouvrent des possibilités en spectroscopie VUV haute énergie, en fonctionnement de pompe sonde, pour l’ionisation multiphoton, etc. Le système est modulaire et s’adapte facilement aux différentes applications. L’amplificateur Unison fournit des impulsions de plusieurs terawatts à la fréquence de 10 Hz et des énergies de l’ordre du millijoule à des fréquences de l’ordre du kilohertz. Il est compatible avec les autres produits du constructeur comme l’amplificateur Spitfire qui peut être transformé en Unison. Fournisseur Micro-Controle
D.R.
cc BÂtiment - traVaux PuBliCS
cc construction Plancher en béton préfabriqué
Produits
ux cc PlAstiques
Matériau pour vitre d’afficheur blindée
Ce matériau sert à réaliser des vitres blindées pour écran d’affichage. Matériau moulé il est très résistant tout en ayant une clarté optique très élevée. Il est destiné aux équipements de test, à l’instrumentation médicale, aux écrans d’information publique et appareils militaires. Il est utilisable en conditions dures et notamment de – 60 °C à + 100 °C et est peu sensible aux rayures et impacts. Le Winshield C s’emploie aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Il dispose d’un busbar en argent et est utilisable pour des écrans avec des graphiques appliqués par sérigraphie avec encres de deux couleurs. Fournisseur Chomerics
cc mAtériAux Nanotubes de carbone calibrés
Les nanotubes de carbone ne sont pas encore des matériaux normalisés ; ils varient d’un producteur à l’autre et rendent les essais difficiles à interpréter. Ceux-ci sont produits par une méthode qui fournit des matériaux très bien définis et sans résidus de catalyseurs de fabrication. La constance de pureté et de performance des différentes qualités proposées facilitera les développements de composites aux propriétés spécifiques et reproductibles. Ces nanotubes de carbone sont présentés en nanoclusters de 50 à 100 nm, des clusters de 1 µm et 2 µm, de whiskers de 200 nm de diamètre sur 20 µm. Les utilisateurs peuvent aussi commander un nanokit disposant des trois catégories pour réaliser leurs essais. Fournisseur Goodfellow
Les unités de mesure système internationaL A....................................................................Ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T ............................................... tesla V ................................................. volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme G.......................................................................... gauss cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr ..............................................................................tour tr/min ............................. tour par minute
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PARCOURS
Retrouvez l’ensemble du palmarès et les nominés dans chaque catégorie.
INGÉNIEURS DE L’ANNÉE
Le palmarès 2009
ccLE JURY DU TROPHÉE
Des patrons de R & D et des scientifiques ont constitué notre jury c Jean-Claude Lehmann Académie des technologies c Benoît Maistre Alten c Hubert Chameaud Association des instituts Carnot c François Blin CNISF c Xavier Fouger Dassault Systèmes c Bertrand Dupont DBV Technology c Roberto Rivoir E2V c Bernard Maillard EdF c Christophe Aufrère Faurecia c Gilles Vourc’h Ford Motor Company c Martine Planche Inpi c Jean-François Laval Jacobs c Nicolas Vermersch Michael Page c Jean-Michel Vacherand Michelin Technology Center Ladoux c Louis Berreur Nodal c Laure Reinhart Oséo c Ginès Martinez Réseau CTI c François Gerin Siemens c Bruno Bachimont UTC c Guillaume Devauchelle Valeo
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L’économie a besoin d’eux et pourtant la pénurie menace. Eux ? Ce sont les ingénieurs ! Les lauréats du Prix organisé par Industrie et Technologies, L’Usine Nouvelle, et le CNISF (Conseil national des ingénieurs et des scientifiques de France) prouvent pourtant que la France est encore un incroyable réservoir de talents. our relever les défis économiques des prochaines années, de qui aurons-nous le plus besoin ? Des ingénieurs. Écart de compétitivité face aux pays émergents, rareté des ressources naturelles, nécessité d’innover pour s’imposer, allongement de l’espérance de vie, respect de la planète… Leur savoir-faire est au cœur de nos problèmes d’aujourd’hui, ils sont donc au cœur de nos solutions de demain. Alors, quand des spécialistes annoncent une prochaine pénurie dans notre pays, qui ne produit que 30 000 diplômés par an, à comparer aux 250 000 ingénieurs formés chaque année dans les universités indiennes ou aux quelque 500 000 à 600 000 ingénieurs et techniciens chinois, il y a de quoi s’inquiéter.
P
cc Des
dizaines de candidatures étudiées avec soin
Ingénieur est pourtant un métier passionnant. C’est justement ce qu’illustre, pour la sixième fois consécutive, le Prix des ingénieurs de l’année, remis le 16 décembre dernier, en présence du ministre de l’Industrie Christian
Estrosi. Le palmarès 2009 (lire pages suivantes) se révèle une nouvelle fois surprenant, émouvant, enthousiasmant. Sont ainsi primés les inventeurs d’une fibre indéchirable, d’un robot capable d’inspecter des zones à forte radiation, d’un revêtement mural dépolluant ; le concepteur d’une technologie pour insérer des composants dans un réservoir automobile thermoformé ou encore la créatrice de stations de lavage et de réparation de VTT. La rédaction de votre magazine a reçu des dizaines de candidatures, qu’elle a épluchées et expertisées avec soin. Puis un jury, constitué de patrons de R & D et de scientifiques (lire ci-contre), s’est réuni le 28 octobre à Paris pour débattre et élire les lauréats. Ces ingénieurs de l’année 2009 sont pr imés pour leurs découvertes scientifiques, leurs développements astucieux ou un sens du service rarement reconnu à ces ambassadeurs du génie français. Formons donc ici un espoir : que leur exemple suscite des milliers de vocations. cm ccLAURENT GUEZ lguez@industrie-technologies.com
PARCOURS
cc
POUR UN JEUNE INGÉNIEUR DORIAN COLAS
Il fait souffler le vent ionique
out ce qui vole l’intéresse ! « Des ingénieurs qui travaillent autour d’une fusée, pour moi, c’est ça, le métier d’ingénieur », lance Dorian Colas. Entré à l’École centrale de Paris à la rentrée 2007, ce jeune passionné d’aéronautique s’accroche à son idée et, dès que l’occasion se présente, choisit de travailler dans son domaine de prédilection. Il est ainsi étudiant en deuxième année lorsqu’il décide, avec deux de ses camarades, Antoine Ferret et Ignazio Sciacca, de s’intéresser aux vents ioniques, une technologie qui permet de maîtriser les flux d’air sans l’intervention d’une machine. « Je me baladais avec Antoine dans les labos de recherche de l’école pour voir ce qui s’y faisait et Christophe Laux, enseignant-chercheur au laboratoire Énergétique, moléculaire, macroscopique et combustion de l’école, nous a proposé de nous frotter à cette technologie dans le cadre d’un LA TECHNOLOGIE projet imposé, raconte-t-il. Tout en c Le vent ionique nous prévenant qu’un thésard avait permet de maîtriser les flux d’air autour déjà travaillé dessus et que le projet des matériaux en générant avait été un peu laissé au repos… » des courants électriques. Le défi ne les effraie pas. Toute l’année LES DÉBOUCHÉS scolaire 2008-2009, les trois étudiants, c L’aéronautique, soutenus par Christophe Laux, vont la microélectronique. s’affairer pour mettre au point une configuration d’électrodes permettant de générer les vents ioniques. Avec, à la clé, la possibilité de développer des technologies qui réduisent la consommation des avions. « En très peu de temps, nous avons obtenu des résultats expérimentaux qui dépassaient toutes nos espérances », s’enthousiasme l’élève ingénieur, leader du groupe. Dorian Colas se passionne tellement pour ses recherches, qu’il n’hésite pas à travailler sur son projet même pendant ses vacances d’été, alors qu’en parallèle, il effectue un stage chez Dassault Aviation.
J. LEYNSE / RÉA
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À 23 ans, Dorian Colas a mis au point une configuration d’électrodes permettant de générer les vents ioniques.
Encore aujourd’hui, alors qu’il est passé haut la main en dernière année de Centrale, les vents ioniques demeurent au centre de ses préoccupations. « Je compte travailler sur le sujet pendant mes vacances, affirme-t-il. C’est uniquement par intérêt scientifique, c’est juste de la passion. J’ai vraiment été grisé par ce projet, car tout a tout de suite très bien marché. » Il est pourtant loin d’être inactif le reste du temps. À 23 ans, cet originaire de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, dans les Yvelines, a été reçu au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston, aux États-Unis, pour y faire un master of science en deux ans. Toujours en lien avec l’aéronautique. Cette fois, il va travailler sur un projet de nouvelle génération d’avions, financé par Boeing et la Nasa, dont l’objectif est d’intégrer les turboréacteurs dans l’avion et non plus sous les ailes. De quoi faire, une fois encore, briller les yeux de ce jeune ingénieur en herbe. cm ccARNAUD DUMAS redaction@industrie-technologies.com
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PARCOURS
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POUR UN PROJET INDUSTRIEL JEAN-FRANÇOIS BÉRARD
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POUR UN ENTREPRENEUR CHRISTIAN VAL Christian Val, le père de la miniaturisation des modules électroniques par empilage des composants.
Jean-François Bérard, le chef d’ochestre de trois équipes qui ont travaillé en harmonie.
e ne suis que le modeste animateur de tout ça. » Ça ? C’est la conception, l’industrialisation et la production du TSBM, un réservoir à carburant thermoformé très innovant. Doté de peu d’ouvertures techniques, il limite les émissions d’hydrocarbures. Pour ce projet, Jean-François Bérard, le vice-président chargé de la R&D, de la stratégie, du marketing et de l’industrie d’Inergy Automotive Systems a dû gérer pas une, mais trois équipes. Et dans trois pays différents : la Belgique, la France et l’Allemagne. Les qualités de management et surtout le tempérament de Jean-François Bérard ne sont pas étrangers à la LA TECHNOLOGIE réussite du projet. « Il sait féliciter c Un réservoir quand le travail est bien fait, reconnaît à carburant thermoformé Pierre-François Tardy, le chef de projet intégrant industrialisation, son collaborateur les composants dès sa production. depuis quatorze ans. Il booste les équipes, leur insuffle son énergie, sa motiLES DÉBOUCHÉS c L’automobile vation. » Jean-François est un homme essentiellement. de passion. Quand il évoque ses premiers contacts avec l’industrie dans l’usine de textile de son grand-père, il parle, avec le geste de celui qui tâte l’étoffe, de l’odeur de l’huile, de la laine… Il était fasciné par les cadres accrochés aux murs de la maison familiale, qui contenaient les brevets déposés par son grand-père paternel. Aujourd’hui, c’est lui, avec ses équipes, qui en dépose. cm
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ccCAROLE LEMBEZAT redaction@industrie-technologies.com
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Ses composants miniatures sont en orbite 68 ans, Christian Val n’envisage pas la retraite. Ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure de céramique industrielle de Sèvres, auteur d’une thèse de doctorat sur la physique des matériaux, ancien de Thomson-CSF, le PDG de 3D Plus n’entend pas raccrocher ses gants. Avec 97 brevets à son actif, LA TECHNOLOGIE dont une vingtaine chez 3D Plus, il contic Mise au point nue d’aller de l’avant pour faire croître de modules électroniques son entreprise lancée en 1996 avec deux miniatures par collègues, Pierre Maurice et Michel empilage des composants. Leroy. « J’aurais pu rester tranquillement chez Thomson, mais les composants 3D LES DÉBOUCHÉS c Le médical sur lesquels je travaillais n’auraient alors et le spatial. pas été développés industriellement. » L’atout de l’entreprise? Une technologie de miniaturisation des modules électroniques par empilage des composants. Sans connaître une seule défaillance, 30000 modules tournent ou ont tourné autour de la Terre dans des satellites du Cnes (France), de l’ESA (Europe), ou de la Nasa (États-Unis). Pour tenir sa place, l’entreprise a établi des partenariats avec de grands laboratoires (CEA, CNRS, Fraunhofer…) et a débuté en 2002 les recherches sur une nouvelle technologie d’empilage qui réduit la taille des systèmes d’un facteur 20. Celle-ci est actuellement en phase de qualification. Elle trouvera des débouchés en particulier dans le médical. cm
A
ccPATRICE DESMEDT redaction@industrie-technologies.com
R. DAUTIGNY
Les réservoirs innovent aussi !
PARCOURS
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POUR LA SCIENCE EX ÆQUO JEAN-LUC GACH
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POUR LA SCIENCE EX ÆQUO DELPHINE KELLER À 32 ans, elle a relevé le défi. Delphine Keller a donné vie à un robot long de 10 mètres, capable de se glisser dans les entrailles d’Iter.
La caméra de Jean-Luc Gach mesure la lumière qui arrive des planètes lointaines pour piloter la déformation du miroir du télescope.
L’œil des grands télescopes, c’est lui n appelle ça une vocation. À 12 ans, Jean-Luc Gach visite l’Observatoire de Haute-Provence avec son père. Fasciné, il décrète que son avenir s’écrira dans l’astronomie. Et vingt-six ans plus tard, sa caméra équipe le plus grand télescope du monde (Grantecan aux îles Canaries). « Pour développer cette caméra, capable de prendre 1500 images par seconde avec une sensibilité extrême, nous sommes partis du besoin des astronomes », rappelle Jean-Luc Gach, chercheur au LE PROJET laboratoire d’astrophysique de Marseille. c Le développement La caméra Ocam devrait équiper Sphere, d’une caméra à lumière faible. l’instrument d’observation de deuxième génération du Very Large Telescope LES DÉBOUCHÉS c L’astronomie, (VLT) européen, installé au Chili. Il la recherche devra, à partir de 2011, prendre des imaet la sécurité. ges de planètes hors du système solaire, en orbite autour d’étoiles proches. « Pour obtenir des images de qualité, il faut corriger les défauts dus aux turbulences de l’atmosphère. C’est l’objectif d’un miroir déformable du VLT, qui réalise en temps réel les corrections optiques. Et c’est le rôle de la caméra de mesurer la lumière qui arrive pour piloter la déformation du miroir. Elle effectuera ces corrections des milliers de fois par seconde, au lieu de quelques centaines de fois. Et surtout, en très faible luminosité, puisqu’elle détecte des photons isolés. » Six prototypes sortiront du LAM et une entreprise de production, First Light Imaging, est en cours de création. cm
G. MATHIEU ; R. DAUTIGNY
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La charmeuse du serpent vec ses deux collègues du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) Yann Perrot et Laurent Gargiulo, Delphine Keller, du laboratoire List CEA, a donné vie à un robot de 10 mètres de long, capable de se glisser dans les entrailles irradiées d’Iter… L’AIA – comprenez Articulated Inspection Arm – est un robot serpent qui explore des enfers technologiques inaccessibles à l’homme… Un véritable défi car pour ce type de projet, il n’existe aucun composant prêt à l’emploi. Il faut adapter, inventer, tester, LE PROJET c Conception réaliser l’électronique embarquée, d’un robot de mettre au point un système de 10 mètres de long contrôle commande en temps réel. capable d’inspecter des réacteurs « Dotée d’un caractère bien trempé, nucléaires comme Iter. Delphine Keller avait les qualités LES DÉBOUCHÉS humaines et scientifiques pour mener c La sécurité nucléaire. à terme ce projet, juge Yann Perrot. Il fallait des connaissances solides en mécanique et en modélisation, car les défis de conception d’un tel engin sont nombreux. » À 32 ans, elle a relevé le défi. Après avoir hésité un temps à lancer la phase de tests, l’opération a été maintenue et couronnée de succès. Delphine Keller a quitté son labo de Fontenay-aux-Roses pour d’autres aventures technologiques. Elle a intégré un autre bureau d’études: celui du CEA à Cadarache. cm
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ccMIREL SCHERER redaction@industrie-technologies.com
ccTHIERRY LUCAS redaction@industrie-technologies.com
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PARCOURS
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POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE CORINNE VERDIER
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POUR UN DÉBUT PROMETTEUR KATARZYNA CHUDA Katarzyna Chuda piège les molécules nocives grâce à une toile en fibre de verre.
Corinne Verdier crée Altinnova déjà installée à Lyon Strasbourg et Dijon.
Le vélo dans la tête ne jeune femme née à Varsovie est parvenue à s’imposer dans l’une des entreprises du CAC 40. Comment ? En développant un revêtement mural innovant. À 33 ans, et en étroite collaboration avec son collègue Benjamin Blanchard, Katarzyna Chuda vient de mettre la touche finale à… une toile à peindre en fibre de verre, capable de piéger les formaldéhydes, des molécules nocives contenues dans l’air intérieur des bâtiments. Deux années de travail ont LA TECHNOLOGIE été nécessaires à cette ingénieure c Une toile enthousiaste de Saint-Gobain Recherà peindre capable de capturer che, mordue de science dès son plus les formaldéhydes, jeune âge. Après cinq années d’études des molécules nocives contenues supérieures en chimie à l’université de dans l’air intérieur Lublin (Pologne), elle gagne la France des bâtiments. et décroche un mastère de l’École LES DÉBOUCHÉS nationale supérieure de chimie de c Le bâtiment neuf Lille. Suivront trois années de thèse et en rénovation. sur les polymères, toujours à Lille. « Je l’ai alors fait entrer dans notre équipe en 2005, explique Catherine Langlais, la directrice générale de SaintGobain Recherche. J’ai tout de suite été marquée par son leadership. Elle est exigeante avec les autres et avec elle-même. » Et les résultats sont là. cm
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ccOLIVIER JAMES redaction@industrie-technologies.com
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ccADRIEN CAHUZAC redaction@industrie-technologies.com
R. DAUTIGNY ; C. MOULIN
Une toile de maître
on rêve d’adolescente, elle l’a concrétisé dès qu’elle a eu son diplôme en poche. Corinne Verdier, 30 ans, s’est lancée en 2003 avec trois camarades de promotion, dont son futur mari Julien Lefebvre, dans la création d’entreprise. Objectif ? Développer et industrialiser des stations-service pour vélos toutterrain. Lancé pendant ses études à l’École centrale de Lille, le projet (au départ un simple poste de lavage, de gonflage et de réparation) s’est matéLE PROJET rialisé sous la forme d’équipements c Concevoir écoconçus faits d’acier galvanisé, de et industrialiser des stations-service peinture sans solvant et d’éclairage à pour vélo. LED. Les deux premières années sont LES DÉBOUCHÉS dures et le déclic intervient avec l’arric Les gares, les vée des vélos en libre-service à Lyon en collectivités locales. 2005. « Tout le monde s’est mis à s’intéresser aux services autour du vélo », se souvient cette cycliste avertie. Altinnova développe alors son offre de produits et s’installe dans les centres-ville de Paris, Lyon, Strasbourg ou Dijon avec ses stations Altao. Depuis Altinnova est en croissance. Elle a recruté trois personnes (huit salariés au total) et devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros, contre 450 000 euros en 2008. Et va équiper 50 gares TER SNCF de Rhône-Alpes et Valence (Drôme) en mobilier urbain spécial cycle. cm
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PARCOURS
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POUR L’ENSEMBLE DE SA CARRIÈRE DANIEL FERBECK
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POUR L’INNOVATION PASCAL MONTÈS Le projet VAL sera l’aventure de la vie de Daniel Ferbeck et sera couronné de succès partout dans le monde.
La fibre indéchirable de Pascal Montès est saluée par tous.
Le père du métro automatique Sa fibre de jean est très spatiale ascal Montès a deux passions, la mode et la moto. Mais ce Bordelais a toujours regretté que les tenues de motard soient aussi peu « fashion ». C’est en creusant cette idée, qu’avec un ami, PierreHenry Servajean, il va développer une fibre indéchirable en tissant du jean et des tissus techniques utilisés dans Ariane 5. En 2005, l’Armalyth est officiellement brevetée et couronnée du prix de l’inLE PROJET novation de l’année par Oséo. Dans la c Développer foulée, les deux associés montent un jean ultrarésistant Esquad, concepteur d’articles vestimenà partir d’une fibre taires pour la moto et plus largement utilisée dans la pratique des sports à risques. Le sucle spatial. cès est fulgurant. Les écrans se régalent LES DÉBOUCHÉS des images de ce Hummer de quatre c Les motards, les tenues tonnes suspendu à dix mètres du sol de travail pour par une armature en jean. Mais avec un environnements sévères. chiffre d’affaires encore inférieur à un million d’euros, l’entreprise manque de moyens. Elle a brûlé le cash injecté à la création, déjà mené une première restructuration et cherche d’urgence d’autres actionnaires… pour rester en piste. cm
U. LEBEUF ; R. DAUTIGNY
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ccSYLVIE ANDREAU redaction@industrie-technologies.com
ssis dans son fauteuil, il raconte sa vie professionnelle en distillant ses anecdotes. Comme ce censeur qui en Math Sup lui conseillait d’abandonner… En 1963, il était reçu dans plusieurs écoles LE PROJET dont Sup Aéro qu’il choisira. Sorti des c Conception et amphis, il a le choix. À cette époque, il installation du VAL, est très facile de trouver un poste d’ingéle métro nieur. Il refuse Nord-Aviation et Sud- automatique lillois. La technologie Aviation, des « grosses entreprises, où les essaimera un peu gens semblaient s’ennuyer ». Et opte en partout en France et dans le monde. 1965 pour Matra « une PME dynamique, où son patron Jean-Luc Lagardère recrute de jeunes ingénieurs ». Il travaille un peu dans l’aérospatiale, un peu dans l’exploitation pétrolière offshore et fin 1971, Matra participe à un appel d’offres pour le métro automatique de Lille. Il devient chef du projet VAL à 33 ans. Ce sera l’aventure de sa vie. « Au départ il ne s’agissait que de relier la ville nouvelle et le centre de Lille, mais le très énergique président de la communauté urbaine, Arthur Notebart, m’avait dit: “Si vous pouvez me démontrer que cela marche, vous êtes capable de faire un vrai métro”. » En 1982, l’exploitation commençait… Daniel Ferbeck enchaîne les succès à Chicago, à Taipei, ou à Toulouse. En 1991, c’est au tour d’Orlyval. « Ce fut une réussite technique, mais le bourgeois parisien n’aime pas être mélangé avec les banlieusards dans le RER! » cm
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ccOLIVIER COGNASSE redaction@industrie-technologies.com
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PARCOURS
CAMPUS Ingénieurs Le made in France s’exporte au Maghreb
l est des endroits où il faut être. Début 2000, il y a eu la Chine et l’Inde. Aujourd’hui, tout se joue au Maghreb et plus précisément au Maroc et en Tunisie. Les entreprises s’y bousculent. Et, dans leur sillage, les écoles d’ingénieurs françaises. « Le Maroc s’est engagé dans un plan visant à former 30 000 ingénieurs sur trois ans », présente Sylvain Orsat, le directeur général du groupe EIGSI (École d’ingénieurs en génie des systèmes industriels), qui a ouvert en 2006 une école à Casablanca (Maroc), visant la sortie de 50 diplômés par an. Au soutien des autorités nationales, s’ajoute l’encouragement d’entreprises françaises désireuses de recruter des profils proches des standards européens. Jean-Michel Nicolle, le directeur de l’EPF (ex-École polytechnique féminine), en passe de concrétiser un projet à Tanger (Maroc) en association avec une université locale, voit aussi dans
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cette zone géographique l’opportunité d’avoir accès à tout un continent. « Les étudiants des pays d’Afrique francophones, en intégrant un établissement au Maroc, peuvent obtenir un diplôme de qualité sans connaître les problèmes de visa ni les coûts de scolarité et d’hébergement en vigueur en France. » cc Des
écoles calquées sur le modèle français
Installations de campus en propre ou partenariats divers, les initiatives développées par les écoles d’ingénieurs françaises varient. Mais elles ont toutes un point commun: celui d’exporter le modèle hexagonal. C’est le cas de la filière commune initiée par l’ENSTA-ParisTech (École nationale supérieure de techniques avancées) et l’École nationale d’ingénieurs de Tunis, qui devrait accueillir ses premiers élèves en septembre 2010. « Elle est totalement calquée sur notre formation tant en termes de contenu, de
Les industriels en éclaireurs cAttirées par une main-d’œuvre
bon marché et une proximité tant culturelle que linguistique, les entreprises industrielles françaises tissent leur toile sur cette partie du nord de l’Afrique. La Tunisie demeure ainsi aujourd’hui la première destination des entreprises hexagonales avec 1150 entreprises tunisiennes
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comptant une participation française dans leur capital. Au Maroc, ce sont près d’un millier d’entreprises et pratiquement l’ensemble du CAC 40 qui s’y sont installés. Moins spectaculaire, la présence française en Algérie n’en est pas moins conséquente. Avec, à la clé, plus de 200000 emplois directs générés dans l’ensemble du Maghreb.
progression pédagogique que d’organisation », explique Yves Demay, son directeur. Même approche de la part du groupe ESIEA (École supérieure d’informatique, électronique, automatique): « Lorsqu’un groupe d’enseignement privé marocain nous a sollicités pour l’aider à créer une école dans son pays, nous avons amené l’ensemble de notre ingénierie pédagogique, soit nos programmes, nos règles de sélection des enseignants et des étudiants, notre support informatique, nos documentations… », énumère Gérard Santité, le directeur général. Quant à la structure de Sylvain Orsat à Casablanca, elle est en tout point identique à l’établissement de La Rochelle, elle en porte même le nom: EIGSICA (pour les deux dernières lettres de la ville). Cette uniformité de fond et de forme facilite les passerelles entre les deux rives de la Méditerranée. Dans le cadre d’une mission pilotée par un groupe de travail franco-tunisien, une école nationale d’ingénieurs, l’ENIB, a été créée en Tunisie en août 2009. « Il est prévu qu’Arts et Métiers-ParisTech forme les enseignants-chercheurs tunisiens », précise Pierre-Jean Barre, le directeur du centre d’Aix-en-Provence, chargé des relations avec le Maghreb. Ces échanges
À Casablanca, l’usine Somaca est chargée de l’assemblage des Logan 1,4 litre.
RÉA
L’Eldorado économique marocain et tunisien n’attire pas que les entreprises. Les écoles d’ingénieurs sont également du voyage avec, dans leur bagage, un modèle pédagogique en phase avec les besoins locaux. À la clé, des diplômes identiques de part et d’autre de la Méditerranée.
PLANIFICATION Le Maroc prévoit de former 30 000 ingénieurs d’ici à 2012.
PARCOURS
ccOlivier COmes directeur général adjoint en charge du développement de Supinfo
Une opportunité pour les entreprises locales « Deux phénomènes nous attirent au Maroc et en Tunisie. Il y a, tout d’abord, une jeunesse dotée d’un background scientifique intéressant, acquis lors d’un enseignement secondaire de qualité, qui ne demande qu’à monter en puissance. Ceci s’accompagne de l’émergence d’une middle class capable de s’offrir un enseignement privé et donc payant. D’où l’installation d’établissements –neuf d’ici à cinq ans pour Supinfo dans ces deux pays– pour accueillir cette population, la former et lui donner l’opportunité de fournir à son pays les compétences techniques et managériales manquantes, nécessaires pour tirer les industries vers le haut. »
D. R.
concernent aussi les élèves. Le programme développé par l’ENSTA-ParisTech prévoit ainsi la venue en France de certains inscrits à l’issue des dix-huit premiers mois d’enseignement, en cours et/ou en stage de fin d’études. C’est déjà le cas pour ceux de l’EIGSICA qui peuvent finir leur scolarité à La Rochelle. Et cela marche. Ces écoles made in France font le plein. Pour preuve, la réussite marocaine de Supinfo. Lancé à Casablanca, l’établissement accueille après un an d’existence quelque 200 étudiants, inscrits en 1ère et 3e année. Depuis, il y a eu une ouverture à Rabat et bientôt à Marrakech, Tanger, Agadir, sans oublier la Tunisie. L’offre est encore juste mais la demande est là… cm cc Céline laCourCelle rédaction@industrie-technologies.com
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www.industrie-technologies.com
PARCOURS
Pour bénéficier de l’aide de l’Ademe, les doctorants devront travailler sur un projet associant un laboratoire d’accueil et un cofinanceur.
cc EN BREF
Financement
Les très riches universités américaines
Agroalimentaire
Une école d’ingénieurs normande
L’Esix Normandie, née de la fusion de la formation d’ingénieurs en agroalimentaire de l’université de Caen Basse-Normandie et de l’École d’ingénieurs de Cherbourg, vient de voir le jour. Elle formera, en trois ans, des ingénieurs en production industrielle sur trois sites : Caen, Cherbourg et Saint-Lô. cm
Bourse L’Ademe soutient les thésards Vous avez moins de 30 ans et un projet de recherche en matière d’environnement à mener à bien ?
L’Ademe, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, peut vous aider. Elle vient de lancer un nouvel appel à candidatures pour son programme de formation par la recherche. Depuis le 1er janvier, les doctorants peuvent déposer leur dossier sur le site www.thesenet .ademe.fr afin de décrocher une bourse de 1 817 euros par mois. cc Soixante
projets financés chaque année
Les doctorants sélectionnés devront travailler sur un projet associant un laboratoire d’accueil et un cofinanceur. En outre, les résultats des travaux de
recherche doivent contribuer à l’innovation technologique dans le secteur de l’énergie et de l’environnement. Chaque année 60 projets (sur 250 déposés) sont ainsi financés. Il est toutefois fortement recommandé, lors du montage du projet, de prendre contact avec un ingénieur Ademe spécialiste du domaine concerné. Quelque 1 500 étudiants ont déjà bénéficié de ce dispositif. Ils se sont ensuite insérés professionnellement en tant que chercheurs dans les établissements publics, dans les entreprises, dans les métiers de service, voire en créant leur propre entreprise. cm ccTHiBauT De JaeGHer tdejaegher@industrie-technologies.com
de compression Ressorts du stock de torsion de traction www.ferroflex.fr Catalogue de ressorts
Données CAO
Calcul des ressorts
Ferroflex Gutekunst Ressorts · 12, Route d´Aubepierre · 52210 Arc-en-Barrois Téléphone 03 25 02 28 50 · Téléfax 03 25 02 28 55 · ferroflex@wanadoo.fr
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D. R.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les laboratoires des établissements américains ne connaissent pas la crise. En 2008, 51,9 milliards de dollars ont été injectés dans la recherche universitaire, contre 49,5 milliards de dollars en 2007 selon un bilan publié par la National Science Foundation (NSF). Premier contributeur ? Les fonds fédéraux (60,2 %) suivi des financements provenant des fondations ou de l’autofinancement (20 %) et des dotations locales assurées par les États et les municipalités (6,5 %). Les financements issus des entreprises ne représentent que 5,5 % du total. cm
FICHE MÉTIER
SA MISSION c C’est l’ennemi du bruit. L’ingénieur acousticien a plusieurs missions : mesurer, analyser et mettre en place un plan d’action pour réduire les sons qui sifflent sur vos têtes.
ENVIRONNEMENT
Spécialiste des ultrasons, professionnel des vibrations ou des bruits en tout genre… L’ingénieur acousticien est un expert des ondes qui aime régler le bruit d’une porte qui claque ou la résonance d’une salle de concert.
MÉTHODE
Ingénieur acousticien : le dresseur de son
c Son rôle est préventif. Il participe à la conception des produits, des véhicules ou des bâtiments pour réduire la pollution sonore. Le claquement d’une portière, le rendu d’une enceinte stéréo, la diffusion du bruit au sein de la cantine d’entreprise ou d’une salle de concert sont son œuvre. Pour cela, des logiciels de simulation de la propagation des sons sont de plus en plus utilisés.
B. LEVY
LE CONSEIL DU PRO
« Il faut être curieux et polyvalent. Un bon acousticien doit maîtriser de nombreuses techniques et savoir gérer la relation commerciale avec le client. La pratique de la musique peut être un atout : on y apprend que si la technique est importante, elle ne fait pas tout. Bien écouter, c’est être disponible à l’autre. »
INSOLITE c Moins de CO2 ne doit pas signifier plus de bruit. Un grand cabinet de chasseurs de têtes proposait récemment un emploi pour un poste en Corée du Sud. Sa mission : étudier le bruit des éoliennes pour ensuite le réduire. Pour ce poste, c’est le lien entre vibrations et acoustique qui est mis en avant.
MÉTIER
cc JACQUES MILLOUET DIPLÔMÉ EN ACOUSTIQUE ET VIBRATIONS, GÉRANT ET FONDATEUR D’ACCORD ACOUSTIQUE
OUTIL
c Le monde du silence est aussi le sien. En effet, « l’acoustique ultrasonore est une des deux branches de l’acoustique », précise Catherine Potel, professeur et chercheuse au laboratoire d’acoustique de l’université du Mans. Autrement dit, l’acousticien peut aussi travailler aux outils nécessaires à l’imagerie médicale, étudier la propagation des ondes sismiques ou perfectionner les radars et autres sonars.
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FICHE MÉTIER
MÉTHODE
L’acousticien : le dompteur de son QUELLES FORMATIONS ?
c Curiosité et créativité sont nécessaires pour être un bon acousticien. Bertrand Dubus, directeur de recherche à l’Institut supérieur de l’électronique et du numérique (CNRS) confie: « On trouve souvent, dans ces métiers, des passionnés, des gens qui veulent comprendre comment ça marche. » Mais ce n’est pas suffisant. L’acousticien est un ingénieur: de solides connaissances théoriques sont aussi importantes.
c L’oreille musicale ne suffit pas. Un ingénieur acousticien doit avoir de solides connaissances en mathématiques, en traitement du signal, ou en physique des matériaux… Ainsi, le portefeuille de compétences nécessaires dépendra beaucoup du secteur où l’on veut exercer son métier. Entre l’acousticien spécialiste ès instruments de musique et l’ingénieur du bureau d’études d’un constructeur automobile, l’écart est grand.
c Une bonne capacité d’adaptation est préférable. Un seul exemple: les métiers de l’électroacoustique ont été complètement bouleversés par l’irruption du numérique. Aujourd’hui, on fait des simulations informatiques avant de construire. Mieux vaut savoir manier les logiciels idoines.
c Une formation initiale d’ingénieur généraliste est recommandée. Une spécialisation en acoustique en fin d’études complètera le parcours du candidat. Après ces études d’ingénieur, un doctorat apportera une expertise fort appréciée sur le marché du travail, pour peu que le sujet de la thèse rencontre quelque écho chez le futur employeur.
c C’est un métier où il faut aussi savoir écouter les personnes! En effet, les interventions de l’acousticien se font pour un public dont il faut comprendre les demandes et les attentes. Ainsi, la « psychoacoustique » étudie comment le psychisme perçoit les sons: le même nombre de décibels n’est pas toujours ressenti de la même façon selon le contexte.
c Le doctorat peut être aussi le moyen d’entamer une carrière de chercheur dans un laboratoire. c Le site de la société française d’acoustique recense les principales formations. https://intranet.sfa.asso .fr/bin/enseignement /showlist?#niv7
OÙ EXERCER SES TALENTS ?
ET APRÈS ?
c Aujourd’hui, la lutte contre le bruit a le vent en poupe, notamment sous l’influence des réglementations. Conséquence : le marché de l’emploi est plus important pour ces métiers. L’industrie automobile recrute ainsi des spécialistes. Tous les constructeurs (comme Airbus) ou les exploitants de transports publics (la RATP ou la SNCF) sont aussi des employeurs potentiels. Sans oublier, les professionnels du bâtiment et des travaux publics.
La chambre anéchoïde est un outil de l’acousticien.
c L’industrie électronique compte dans ses laboratoires de R&D des acousticiens. Sans parler des concepteurs d’instruments à ultrasons. c Les bureaux d’études spécialisés dans le bruit emploient des ingénieurs acousticiens. Parmi leurs clients, on trouve les entreprises du transport ou du BTP mais aussi des collectivités locales acheteuses d’études d’impact avant de décider d’un investissement.
c Après un premier poste, la progression dans l’entreprise passe par l’encadrement d’une équipe. Aux connaissances techniques s’ajouteront alors des compétences managériales. À commencer par la préparation et la planification du travail de l’équipe. c Une autre orientation possible est de devenir un expert de son domaine. Spécialiste en psychoacoustique, professionnel des vibrations en milieu hostile : tout ou presque est possible. c Ceux qui ont envie d’entreprendre pourront, après une première expérience plus ou moins longue, créer un bureau d’études. Aux compétences techniques, il faudra adjoindre des talents commerciaux et gestionnaires. Ou trouver des associés qui les possèdent. c Pour en savoir plus, un seul site : www.sfa.fr Cette société savante revendique 800 membres et propose sur son site un ensemble de ressources pour mieux connaître les métiers de l’acoustique. À bon entendeur, salut !
D.R.
MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
QUELLES COMPÉTENCES ?
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ccCHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com
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INTELLIGENCES
Consultez les avis sur le sujet : de l’Ademe, de l’AFE et du Criirem.
ccLES ENJEUX
Selon le syndicat de l’éclairage, il s’est vendu 180 millions de lampes à incandescence, 30 millions de lampes fluocompactes et 16 millions de lampes halogènes sur le marché domestique français en 2008. D’ici à 2012, la lampe à incandescence devra disparaître. Selon l’Ademe, l’éclairage représente en moyenne 9 % de la facture d’électricité des ménages, soit une consommation électrique 350 kWh par an. Le remplacement des lampes à incandescence par des lampes fluocompactes entraînerait en France une économie d’énergie de 8 tWh et une réduction des émissions de CO2 de près de 1 million de tonnes.
DÉBAT
La face cachée des lampes à basse consommation La mort programmée de la lampe à incandescence profite à la lampe fluocompacte, actuellement principale source lumineuse de substitution. À la clé, des économies d’énergie et une durée de vie allongée. Présentée souvent comme une solution “écolo”, la lampe à basse consommation est cependant perçue par certains comme un danger pour l’environnement et la santé. Mercure, émissions électromagnétiques, rayonnements UV… Autant d’aspects polémiques qui sont souvent occultés au profit des économies d’énergie.
a lampe fluocompacte est présentée comme la source d’éclairage “écolo” par excellence. Et pour cause : elle consomme cinq fois moins d’énergie et dure dix fois plus longtemps que la lampe à incandescence. Voilà pour la partie visible, martelée tant par les fabricants que par des organismes publics comme l’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie). Au point que, dans le langage courant, elle est aujourd’hui plus connue sous le nom de lampe à économie d’énergie ou de lampe à basse consommation. La partie cachée semble moins réjouissante. Cette source lumineuse ne remplace pas à l’identique la lampe à incandescence en termes de confort, de qualité et de souplesse d’utilisation. Elle contient du mercure, génère des ondes électromagnétiques et émet des rayonnements ultraviolets. Faut-il en craindre les dangers pour la santé et l’environnement, comme certains scientifiques le pensent ? L’enjeu est de taille à l’heure où la France a entamé le retrait de la lampe à incandescence du marché. Conformément à la directive européenne EuP sur l’écoconception et au Grenelle de l’environnement, la traditionnelle lampe à filament doit disparaître à
L
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l’horizon 2012. Or à ce jour, la lampe fluocompacte reste la principale solution de substitution crédible. D’ailleurs, depuis le retrait des lampes à incandescence de 75 W et plus en septembre dernier, elle domine les rayons d’éclairage dans la distribution. Faisons la lumière sur les trois questions qui font débat.
cc
Les Limites d’utiLisation
La lampe fluocompacte présente des limites. Le consommateur (tout comme les vendeurs encore mal formés à cette technologie) les méconnaît, il les découvre à l’utilisation. La première surprise est le délai d’allumage. Ce défaut est inhérent au principe de fonctionnement de la lampe. Les produits actuels des grandes marques mettent deux à trois minutes pour atteindre 100 % de leur flux lumineux. « Les délais vont diminuer. Mais pas la peine de se bercer d’illusion: la lampe fluocompacte n’aura jamais un allumage aussi instantané que la lampe à incandescence », avertit Georges Zissis, professeur à l’université Paul Sabatier et directeur adjoint du Laboratoire plasma et conversion d’énergie à Toulouse. La deuxième surprise concerne la qualité de la lumière, définie par l’indice de rendu des couleurs (IRC). La lampe à incandescence, dont l’éclairement est le plus proche de la lumière naturelle du soleil, est considérée comme la référence avec une valeur
100. Pour la lampe fluocompacte, cet indice tombe entre 80 et 85. Un autre indicateur détermine la perception de la qualité de lumière: la température de couleur exprimée en kelvin (K). Paradoxalement, plus la température est élevée et plus la lumière est perçue comme froide. En jouant sur la nature du revêtement fluorescent, les fabricants proposent aussi bien la teinte chaude à 2700 K (équivalente en théorie à celle de la lampe à incandescence) que la teinte froide à 4000 K. La durée de vie, point fort de cette technologie, peut s’avérer moins longue que prévue. Cette lampe n’aime pas les allumages-extinctions répétés. Un défaut qui lui interdit l’utilisation sur minuterie. La durée de vie promise par les fabricants est valable pour cinq allumages espacés par jour. Elle est divisée par deux lorsque la fréquence d’allumage est triplée. Et la baisse est d’autant plus rapide que les allumages sont consécutifs. Tout cela restreint l’utilisation. « La lampe fluocompacte convient aux lieux de vie comme le salon ou les chambres. Mais pas aux lieux de passage comme les escaliers, les couloirs ou les toilettes », concède Luc Soitel, chef produit chez Osram France. Très sensible au froid, elle est aussi inadaptée à l’éclairage extérieur. Enfin, elle ne fonctionne pas avec un variateur de lumière. Des produits supportant un nombre de cycles illimités ou la variation de lumière commencent à arriver. Mais ils restent encore anecdotiques et réservés à un usage professionnel.
INTELLIGENCES
Du tube néon à la lampe fluocompacte c Inventée
en 1982 par Philips, la lampe fluocompacte est une déclinaison compacte du tube “néon”. Disponible en trois designs selon que le tube est torsadé, plié ou caché par un globe, elle fonctionne selon le même principe : une décharge électrique dans un gaz contenant de la vapeur de mercure entraîne l’émission de rayons UV convertis ensuite en lumière blanche par un revêtement interne fluorescent. c Le
grand public est exposé à cet éclairage fluorescent depuis longtemps dans les rues, les bureaux, les usines et les commerces. Sans se rendre compte, il l’utilise aussi presque tous les jours à domicile à travers des produits multimédia. En effet, les tubes néon se dissimulent dans les moniteurs informatiques, les PC portables et les téléviseurs LCD où ils servent au retroéclairage de l’écran. Un téléviseur LCD de 32 pouces cache ainsi entre 8 et 12 tubes néon.
cc
gEtty
La question du mercure
Le débat autour de l’impact environnemental se cristallise sur un constituant essentiel mais toxique: le mercure. Selon la puissance, une lampe fluocompacte en contient entre 3 et 5 mg, soit cinq fois moins qu’une pile de montre et cent
fois moins qu’un vieux thermomètre. La présence du mercure rend le recyclage de ces lampes obligatoire. C’est la responsabilité de l’éco-organisme Recylum mis sur pied en 2006. Mais en 2008, seulement 32 % des lampes concernées sont collectées et traitées. Et encore ce résultat provient essentiellement des professionnels. Le grand public, peu sensibilisé sur la question, a rarement le réflexe d’amener ses lampes usagées aux points de collecte disponibles sur certains lieux de vente. Donc l’essentiel du mercure contenu par ces lampes se retrouve dans la nature après un passage par les incinérateurs d’ordures ménagères. Pour Pierre Lafitte, spécialiste de l’éclairage à l’Ademe, l’impact sur l’environnement reste malgré tout favorable. Et pour le démontrer, il n’hésite pas à user sa calculette : « Les 50 millions de lampes fluocompactes, vendues en France sur les marchés domestique et professionnel en 2008, entraînent le rejet 150 kg de mercure. Mais grâce aux 31,2TWh d’électricité économisée par an, elles évitent le rejet dans l’atmosphère de 156 kg de mercure par les centrales thermiques. » Qu’en est-il des risques sur la santé ? « Aucun, répond Luc Soitel d’Osram. Il suffit d’avoir à l’esprit quelques précautions de bon sens : si une lampe casse, surtout éviter de passer l’aspirateur, bien aérer la
pièce, ramasser le mercure avec une pelle et un balai et le jeter à la poubelle. » Georges Zissis va dans le même sens : « Le mercure n’est pas en soi dangereux pour l’homme. Pas plus que celui de nos vieux thermomètres. De par le différentiel de pression avec l’air, il se volatilise très peu. D’après nos tests, la concentration de mercure dans l’air d’une pièce de 25 m3 lorsqu’on casse une lampe se limite à 0,5 µg/m3 à la température ambiante de 19 °C et 0,8 µg/m3 à 25 °C, des valeurs inférieures de trois ordres de grandeur aux normes sanitaires. » Ces affirmations ne rassurent pas pour autant Pierre Le Ruz, docteur en physiologie animale et président du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques) au Mans. « Les conseils des fabricants sont au contraire inquiétants. Comment ramasser le mercure sans prendre le risque de l’inhaler ? Or ce métal reste extrêmement toxique même à très faible dose. »
cc
Les rayonnements
Contrairement à la lampe à incandescence, un produit purement électrique, la lampe flucompacte cache une électronique dans son culot, source d’émissions électromagnétiques. D’autant plus qu’elle fonctionne par décharges électriques, des impulsions JANVIER 2010ccN°918
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INTELLIGENCES
ccPierre Le ruZ PRÉSIDENT DU CRIIREM
« mieux vaut éviter de l’utiliser » Les lampes fluocompactes actuellement sur le marché ne respectent pas la réglementation. Elles émettent trop d’ondes électromagnétiques au point de menacer la sécurité des personnes portant des implants comme les pacemakers. En effet, l’électronique utilisée sur ces lampes s’apparente à une usine à gaz avec souvent des composants de mauvaise qualité. Pas de vernis sur les connexions ni de filtre sur le ballast électronique ni de blindage électromagnétique dans le culot pour réduire les émissions de champ électrique en deçà des seuils réglementaires. Ces lampes contiennent en plus 3 à 5 mg de mercure. Ce n’est pas rien sachant que la dose d’intoxication est de l’ordre du microgramme. Il serait prudent de retirer du marché les produits qui émettent un champ électrique supérieur à 1 V/m. Le consommateur a intérêt à éviter l’usage de ces lampes. Mieux vaut attendre le développement de produits respectueux de la santé comme les lampes à LED.
ccGeorGes Zissis DIRECTEUR ADJOINT DU LABORATOIRE LAPLACE
« Les risques invoqués ne sont pas fondés » Les lampes fluocompactes ne présentent aucune présomption de dangerosité. Les risques sanitaires brandis ici et là relèvent davantage du fantasme que de la raison. Les émissions électromagnétiques restent largement en dessous des seuils réglementaires. D’ailleurs, jusqu’à 30 cm de la source, elles ne sont pas mesurables puisqu’à cette distance le champ électrique n’est pas encore formé. Et puis à quoi cela servirait-il? On ne dort pas avec une lampe sous l’oreiller. On parle beaucoup aussi du mercure. Or ce n’est pas le mercure, mais l’oxyde de ce métal, qui est dangereux. À température ambiante, le mercure reste liquide et s’évapore très peu. On ne risque pas de l’inhaler si, par mésaventure, la lampe casse. La lampe fluocompacte constitue une bonne solution de substitution à la lampe à incandescence, utilisable en toute sécurité. À condition de savoir la choisir et la recycler.
de courant répétées à fréquence atteignant 100 kHz pour éviter le scintillement. En 2007, le Criirem a tiré la sonnette d’alarme en publiant les résultats des tests effectués au laboratoire Arca Iberica de l’université de Valence, en Espagne. Ces tests font état d’un champ électrique
LE TUBE FLUORESCENT VEUT PASSER AU VERT Un coup de projecteur sur un projet de recherche au CNRS visant le développement d’un tube néon sans mercure. Industrie & Technologies - juillet 2006 - N°880
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de 180 V/m à 5 cm de la source pour une lampe allumée de 20 W. « Le champ atteint des pics de 300 à 380 V/m lors des allumages, constate Pierre Le Ruz, ce qui fait craindre de sérieux risques pour les personnes portant des dispositifs d’assistance médicale comme les pacemakers, les
REMPLACEMENT DES LAMPES À INCANDESCENCE: UN DÉFI INDUSTRIEL Analyse des challenges posés à l’industrie par la suppression de cette lampe à l’horizon 2012. Industrie & Technologies - décembre 2007 - N°895
pompes à médicaments ou les prothèses auditives. » Mais ces résultats sont contestés par l’Ademe, l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) et le Syndicat de l’éclairage. Les normes sanitaires en vigueur fixent le seuil des émissions électromagnétiques à 87 V/m à 30 cm de la source. Cette limite est respectée puisque les mesures du Criirem relèvent un champ électrique de 3,80 V/m à cette distance pour la lampe de 20 W en fonctionnement. Mais qu’en est-il en dessous de 30 cm? Les normes restent muettes! « Prendre des mesures à ces distances n’a aucun sens pour une raison toute simple : le champ électrique n’est pas encore formé », justifie Georges Zissis. Pour éclaircir le débat, l’Afsset a mis au point un protocole de test accepté par l’Ademe, le Criirem, le Syndicat de l’éclairage et l’Association française de l’éclairage. L’Ademe l’utilisera pour faire tester 100 lampes du marché dans les semaines qui viennent. Mais ces tests ne s’appliqueront pas en dessous de 30 cm. L’autre problème des émissions porte sur les rayons ultraviolets. Des spécialistes de la santé craignent qu’ils ne favorisent les cancers de la peau et la dégénérescence maculaire de la rétine. Des risques écartés par Georges Zissis : « Les UV représentent à peine 4 % des émissions totales, soit moins que dans le soleil. Vous pouvez vous exposer à la lampe autant que vous voudrez, je vous garantis que vous ne bronzerez jamais. » Devant ces risques, une précaution de bon sens s’impose: évitez d’utiliser la fluocompacte comme lampe de chevet ou de bureau, privilégiez plutôt une lampe halogène à économie d’énergie ou une lampe à LED. Sur ce point au moins, tout le monde est d’accord. cm ccRIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
MISE À NU DE LA LAMPE FLUOCOMPACTE Toute la lumière sur une lampe à basse consommation permettant d’en comprendre le principe de fonctionnement. Industrie & Technologies - juillet 2009 - N°913
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INTELLIGENCES
PAROLES D’AUTEUR Innovation Réveillez le Google qui sommeille en vous ! Adulé, décrié mais jamais ignoré. Google, le petit moteur de recherche devenu en dix ans un mastodonte est en train de révolutionner l’ensemble de l’économie. Jeff Jarvis tente de comprendre pourquoi et surtout comment cette start-up a construit son succès et assuré sa rentabilité.
découvertes sur son cœur de métier… qui n’est pas toujours là où on le pense. Deuxième leçon : il ne faut plus parier sur les marchés de masse, ils sont morts ! u passé, faites table rase car L’avenir appartient désormais à une Google est en train de révolu- masse de marchés de niche… aptes à génétionner tous les secteurs de rer autant de revenus que l’ancien mass l’économie où il s’est engagé. C’est en market. Reste à identifier les niches les substance le message du journaliste, blo- plus rémunératrices. Troisième leçon : il ne faut pas chercher gueur et enseignant Jeff Jarvis dans son dernier opus, récemment traduit en Fran- à contrôler un marché. Mieux vaut l’acçais : la méthode Google. Écrit à l’améri- compagner, le servir au juste coût pour justement rester dans le caine (l’auteur rabâche coup. Voire à lui offrir dix fois la même idée IL NE FAUT PAS gratuitement des servipour se faire compren- CHERCHER ces pour se payer par des dre), son livre fait l’apo- À CONTRÔLER MARCHÉ. voies détournées. « Goologie du moteur de UN MIEUX VAUT gle et Apple gagnent de recherche et de son L’ACCOMPAGNER, l’argent en donnant graapproche du business. LE SERVIR tuitement accès à des « Google n’est pas l’en- AU JUSTE COÛT POUR JUSTEMENT nemi. Google est la clé RESTER DANS LE COUP. pans entiers de leurs activités, et en se rémude la compréhension nérant ailleurs », soulide la nouvelle économie et du nouveau monde qui s’ouvre », gne ainsi l’auteur. Pour Google, la publiaffirme même l’auteur avec des incanta- cité est la vache à lait. Le moteur se tions que ne renierait pas un gourou du finance en vendant une multitude de micro-annonces. management. Le livre ne serait qu’un pavé de plus cc Les trois enseignements dans la mare des manuels de management si l’auteur ne s’était pas jeté un peu de la méthode Google En procédant à une sorte de “rétro-engi- à l’eau en tentant dans une seconde parneering” de Google, le journaliste tie de transférer ces leçons à d’autres secdécrypte et analyse les lois qui ont fait de teurs d’activité. Jeff Jarvis s’est amusé à l’entreprise le roi incontesté de l’Internet. renverser complètement le regard classiIl ne se contente pas de pister les bonnes que que nous pouvons porter sur des idées, il tente de fixer les grandes lois qui entreprises traditionnelles et sur leurs ont fait le succès de cette start-up. Cha- sources de revenus. Google presse, Goocun fera son marché dans cet ouvrage gle cola, Google télécom… Tous les grands riche d’enseignements bien que parfois secteurs passent ainsi par la moulinette brouillon. Mais je vous livre ici les trois de la méthode Google. L’exercice est parfois cruel mais constructif. Et vous, que idées majeures de ce livre. Première leçon : il faut oser donner le feriez-vous si vous étiez Google ? cm pouvoir à ses clients. Eux seuls savent ce dont ils ont besoin ! Adopter cette démar- ccTHIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com che permet d’ailleurs de faire d’étonnantes
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ccJEFF JARVIS JOURNALISTE ET ANCIEN CRITIQUE TÉLÉ
ccLE LIVRE
LA MÉTHODE GOOGLE Que ferait Google à votre place ? Éditions Télémaque 391 pages 22 euros ccET AUSSI
D.R.
FREE ! L’air de rien, le gratuit pèse 300 milliards de dollars… et peu d’entreprises peuvent se permettre d’ignorer ce marché en croissance forte. Pour les aider à appréhender cette nouvelle donne, Chris Anderson a écrit ce livre. Free! analyse ainsi comment des pans entiers de l’économie vont devoir se repositionner pour trouver de nouvelles sources de revenus. Un peu à l’image de Jeff Jarvis, il s’amuse à réinventer les industries traditionnelles (et leur rentabilité) à la lumière de la gratuité.
Ce journaliste américain est devenu une des icônes du Web. Il tient d’ailleurs un blog (www.buzzmachine.com) assez populaire outre-Atlantique. Il collabore notamment au quotidien anglais The Guardian et enseigne le journalisme à l’université de New York.
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ccSES 5 DATES
1984 Diplôme d’ingénieur de Sup’Telecom 1992 Président du directoire de Radiall 2 007 Président de la FIEEC
(Fédération des industries électriques, électroniques et de communication)
2 008 Rédaction d’un rapport de propositions au gouvernement intitulé « Une stratégie industrielle pour les marchés du futur » 2 009 Publication du livre « Le printemps des magiciens – La révolution industrielle, c’est maintenant ! » ccSITUATION
Radiall Basée à Rosnysous-Bois (Seine-SaintDenis), Radiall est l’archétype de l’entreprise de taille intermédiaire, industrielle et patrimoniale. Fondée en 1952 par Lucien et Yvon Gattaz, la famille détient encore 73 % du capital de l’entreprise. Les 2500 personnes qu’elle emploie fabriquent des composants électroniques.
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INTELLIGENCES
ccPIERRE GATTAZ PRÉSIDENT DE LA FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication) ET DU DIRECTOIRE DE RADIALL
La crise est bénéfique pour l’industrie L’industrie française n’est pas morte. Elle a besoin de nouveaux objectifs ambitieux vers lesquels grandes entreprises, PME-PMI et entreprises de taille intermédiaire doivent avancer ensemble pour créer des domaines d’excellence. C’est ce que pense Pierre Gattaz qui compte énormément sur les états généraux de l’industrie pour stopper la chute. Le président de la Fédération de l’électronique milite pour le développement de trois grandes filières industrielles : la sécurité, la santé et le développement durable.
J.L. BERTINI POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
Les trois quarts des emplois sont générés aujourd’hui en France par les services et représentent près de 80 % du PIB. L’industrie est-elle morte ? Pierre Gattaz. L’industrie française a beau
aller mal, elle emploie directement 17 % des travailleurs français, 33 % si l’on adjoint les services connexes à ses activités. On ne peut pas imaginer un pays vivant uniquement sur les services. On prendrait le risque de tout faire partir et de voir l’emploi et la richesse décliner irrémédiablement. L’industrie demeure la locomotive du pays. Un emploi industriel crée plusieurs emplois de gardiennage, de maintenance, de restauration, sans oublier les fournisseurs, les consultants… Ce secteur a un effet d’entraînement considérable, ce n’est pas le cas des services. La crise ne lui a-t-elle pas malgré tout porté un coup fatal ? P. G. La crise a eu un effet bénéfique : le
gouvernement, la population, les économistes se sont rendu compte du problème d’une mondialisation sans contrainte. Des périodes de croissance et de crise vont se succéder. L’éclatement d’une bulle
détruira systématiquement des emplois qu’on a beaucoup de mal, en France, à recréer. Le code du travail français est trop complexe pour un monde qui change aussi vite. Alors que faire ? C’est la question que la crise a posée. Comment lutter contre ces dysfonctionnements locaux et l’ultralibéralisme qui anéantissent peu à peu notre industrie ? La Fédération de l’électronique que je préside propose de recréer une stratégie industrielle basée sur de grands projets. Sur quelles innovations peut se fonder cette stratégie ? P. G. La proposition de la filière électroni-
que est originale : nous proposons de prévoir les besoins sociétaux pour identifier les marchés futurs sur lesquels l’industrie française pourrait prospérer. Nous en avons relevé trois : la sécurité, la santé et le développement durable. Prenons l’exemple de la sécurité dans le domaine routier : il faut se concentrer sur le développement de la route intelligente, des outils de régulation de trafic, bien plus utiles et sympathiques que nos routes coercitives. Ces nouvelles technologies
nécessitent des capteurs, de l’optique, du sans-fil… Un gros effort dans ce sens relancerait tout un pan de l’industrie. De l’autre côté ces innovations seraient bénéfiques pour l’environnement. Elles diminueraient le nombre de morts sur les routes et ainsi le coût pour la société : 12 milliards d’économie par an pourraient être générés dans ce domaine selon nos estimations. Et quelles sont vos propositions pour la santé ? P. G. La France dispose d’une grosse exper-
tise dans les technologies d’information et de communication (TIC) et d’excellentes formations en télécommunications. Si elle s’en donne les moyens, elle est capable de devenir le leader mondial de la télésanté. Aujourd’hui, le malade qui habite loin du centre de santé qui le prend en charge doit faire des allers-retours en ambulance et parfois même passer une nuit à l’hôpital. Avec des capteurs et des dispositifs de contrôles automatisés à domicile, il pourrait être suivi sans avoir à bouger de chez lui. On imagine même des sondes mesurant et envoyant en continue les données d’un patient depuis l’intérieur du corps. Un système qui éviterait des analyses aujourd’hui intrusives et serait capable de donner l’alerte immédiatement en cas de problèmes. La télésanté permettrait de faire faire des économies à la sécurité sociale tout en relançant l’industrie. JANVIER 2010ccN°918
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Consultez le rapport de la FIEEC sur les marchés du futur pour l’industrie.
Le monde merveilleux de l’industrie c « Un
livre sur l’industrie ? Pouah ! Mais quelle horreur ! », ainsi commence Le printemps des magiciens, le livre de Pierre Gattaz. Par provocation, car l’ouvrage dresse un élogieux portrait de l’industrie manufacturière que l’auteur entend « faire aimer » de tous. Il y milite contre la mauvaise image que traîne le secteur secondaire. « Traîne » ? Pierre Gattaz dirait plutôt « se coltine ». Car l’homme né dans l’industrie et devenu industriel n’a pas voulu faire un livre de spécialiste pour spécialistes. Le ton est désinvolte, le vocabulaire familier et les métaphores filées pour un résultat très (trop ?) vulgarisé. Nous ne saurions le blâmer, nous qui exhortions les industriels à faire preuve de pédagogie envers le grand public dans notre édito de septembre dernier. Au-delà de l’apologie, l’auteur dénonce les dysfonctionnements et propose les solutions qui permettraient, selon lui, d’empêcher la « disparition » de cette industrie qui lui est si chère.
Les entreprises françaises peuvent développer ces activités depuis l’étranger, cela ne règle pas le problème de l’emploi… P. G. Faux. Notre stratégie de relance
basée sur l’innovation permet aux entreprises de conserver 30 % de leur production en France : la part à forte valeur ajoutée. Pourquoi ? Parce que l’innovation passe également par la créativité dans les procédés de fabrication, par le lean manufacturing notamment. Aujourd’hui, les acheteurs veulent un service client réactif et l’excellence opérationnelle en plus d’un prix bas. Cependant, la différenciation est difficile à traiter sur de grands volumes. Il faut donc impérativement que la méthode et la qualité soit parfaitement réglées en France, sur des volumes plus petits. Ensuite seulement, l’entreprise pourra envisager de délocaliser. Mais elle doit continuer d’innover pour garantir sa pérennité et donner de l’activité à son usine française.
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Cela rendra le marché du travail encore plus fluctuant, non ? P. G. Peut-être, mais la relation employeur-
employé doit aussi changer. Fini le temps où le salarié fait la même chose dans la même boîte toute sa vie. En contrepartie, l’entreprise doit le former. C’est la « flex sécurité » du modèle danois : la possibilité de retrouver du travail facilement évite les problèmes de gestion de ressources humaines français. L’entreprise idéale sera aussi présente à la fois à l’export dans une mondialisation susceptible de variations importantes, et sur le marché intérieur, plus stable grâce aux plans français et européens à mettre en place. Que doivent faire les institutions pour que l’industrie prenne le chemin que vous décrivez ? P. G. Le gouvernement a constaté l’impor-
tance de l’industrie. Les états généraux et le grand emprunt le prouvent. Mais il s’agit maintenant d’aboutir à des solutions. Nous devons nous fixer des objectifs
concrets, réalistes mais ambitieux. Et réfléchir aux moyens d’impliquer les entreprises de toutes tailles. Début février, un grand colloque devrait réunir autour d’une table tous les acteurs du secteur. Nous déciderons ensemble de grands projets sur cinq, dix ou vingt ans. Ce qui en sortira doit nourrir la réflexion autour de la répartition du grand emprunt pour éviter un saupoudrage stérile. On pourrait par exemple prêter 1 milliard d’euros à une grande entreprise pour développer le projet de route intelligente mais en l’obligeant à redistribuer 35 % de cette somme à son écosystème de PME-PMI françaises. L’important c’est de chasser en meute ! C’est-àdire d’impliquer les pouvoirs publics, les universitaires, les industriels et la formation de jeunes vers un but commun. Le gouvernement vous entend-il ? P. G. Je crois. De toute façon nous n’avons
plus le choix. En ne faisant rien, nous nous enfoncerions dans la crise et dans le stress social. Ceci dit, cela ne fonctionnera que si cet effort global est approuvé par l’ensemble du gouvernement et impulsé par le chef de l’État. Ensuite, j’espère qu’il ne s’agira pas que d’effets d’annonce. Enfin, je pense qu’un changement de gouvernement serait fatal car il reporterait toute avancée à une date indéterminée. L’enseignement supérieur n’a-t-il pas également un rôle à jouer pour que les jeunes participent à la construction de cette nouvelle industrie ? P. G. Bien sûr ! Mais on ne peut pas forcer
les jeunes à aller là où ils ne veulent pas. Il faut d’abord rendre l’industrie attractive, leur expliquer que tous les objets géniaux qu’ils utilisent à longueur de temps sortent de l’industrie, ce qui n’est pas évident pour eux aujourd’hui. Si on les fait rêver, ils viendront d’eux-mêmes postuler. Il suffit de faire le premier pas dans le cercle vertueux innovation, exportation, croissance, innovation… et les écoles d’ingénieurs et de techniciens entreront dans la danse, c’est sûr ! cm cc PROPOS RECUEILLIS PAR CHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com.
LES JEUX
ccL’ÉNIGME
Un cheval pour deux proposée par cc PIERRE BERLOQUIN
Un père et son fils ont 60 kilomètres à parcourir. Le trajet est un peu long mais, heureusement, ils disposent d’un cheval pour les aider. Comme l’animal peut assurer une moyenne de 12 kilomètres à l’heure, si celui-ci pouvait porter deux personnes en même temps, le trajet se ferait en cinq heures. Malheureusement, le cheval ne peut porter plus d’une personne à la fois. Les deux voyageurs sont donc obligés d’alterner les temps où l’un est monté et où
l’autre marche. Comme le terrain parcouru est relativement plat, le père et le fils atteignent ensemble leur but. Combien de temps leur faut-il pour accomplir le parcours si le père marche à une moyenne de 6 kilomètres à l’heure et si le fils, du fait de sa jeunesse, marche à 2 kilomètres à l’heure de plus que son père ? Attention : ce problème n’est peut-être pas aussi simple qu’il semble à première vue. Il peut contenir des pièges.
La solution dans le prochain numéro
ccPHOTO-QUIZZ Que représente ces photos étonnantes ?
1 A. Un propulseur électrique B. Un arc électrique dans une chambre sous vide C. Un test de lampes à économie d’énergie
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A. La structure des polymères d’une chaussure B. La modélisation des vaisseaux sanguins dans notre organisme C. La structure d’un textile technique à l’échelle nanométrique
A. Une pellicule cinématographique B. Une bobine de composants électroniques C. Un matériau protégeant contre les microradiations
SOLUTION : 1-A ; 2-A ; 3-C SNECMA ; D.R.
RÉPONSE de l’énigme « La logique des chiffres », parue dans le n° 917 c Les chiffres sont en ordre alphabétique dans chaque langue: cinq-deuxhuit-neuf-quatre-sept-six-trois-un-zéro; eight-five-four-nine-one-sevensix-three-two-zero (anglais); acht-drei-ein-fünf-neun-nichts-sechs-siebenvier-zwei (allemand); cero-cinco-cuatro-dos-nueve-ocho-seis-siete-tres-uno (espagnol). La suite 1 6 0 3 4 17 est formée du plus petit nombre composé de deux lettres, trois lettres, quatre lettres, cinq lettres, six lettres et sept lettres. Le plus petit nombre composé de huit lettres est 14. Pour 1
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14 15 17 19, le nombre suivant est 20 car on a éliminé tous les nombres où une lettre est répétée dans leur écriture. Ainsi, 21 ne sera pas retenu, etc. La série 10 13 16 17 23 25 26 27 retient les nombres de deux chiffres où ces deux chiffres n’ont pas de lettre commune. 11 (un-un) et 12 (un-deux), par exemple, ont donc été éliminés. Le nombre suivant est par conséquent 31 (trois-un) puisque 28 (deux-huit), 29 (deux-neuf) et 30 (trois-zéro) sont impossibles.
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Afficheur
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cc CHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
P. GUITTET POUR IT
VOYAGE AU CENTRE DU LOGICIEL Conçu à partir d’un système d’exploitation Linux, le firmware permet la lecture de différents formats numériques : ePub, PDF, HTML, TXT, JPG, GIF, PNG. Si l’ePub d’Adobe tend à s’imposer aujourd’hui, un autre standard appelé Mobipocket existe. Mais les deux ne peuvent cohabiter sur un seul et même appareil.