DÉCOUVREZ EN IMAGES LES SECRETS TECHNOLOGIQUES DES EMBALLAGES ALIMENTAIRES
N°919ccFÉVRIER 2010 - 11
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AGROALIMENTAIRE
L’INNOVATION EST DANS LA BOÎTE ccPAGE 24
PORTRAIT ccPAGE 74
ENVIRONNEMENT ccPAGE 46
Le résistant est aussi un ingénieur
Les premières usines écologiques sortent de terre
Rencontre avec Raymond Aubrac, diplômé des Ponts et Chaussées
Notre enquête chez les pionniers de la production durable
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EDITO
Débat ou combat
B. LEVY POUR IT
Débattre, ce n’est pas combattre. Débattre, c’est partager son point de vue, comprendre celui de son interlocuteur, entendre les nuances, apprivoiser la complexité d’un sujet sans a priori. Sans se donner un ordre du jour à respecter ou un objectif à atteindre. Mais force est de constater que ces principes ont tout simplement été battus en brèche lors du grand débat national organisé autour des nanotechnologies. Par quatre fois au moins, la consultation a tourné court à Grenoble, Rennes, Lyon ou Orsay. Sans chercher à imputer à une partie ou à l’autre la responsabilité de ces pugilats, trois leçons sont à retenir de cet échec. 1. Dans un débat, il ne peut y avoir de vainqueur. Aucune partie ne doit imposer ses vues de manière unilatérale à l’autre. Les scientifiques, drapés dans leurs connaissances, doivent entendre les inquiétudes légitimes exprimées par les ccTHIBAUT DE JAEGHER RÉDACTEUR EN CHEF citoyens. Quant aux associations, comme les Amis de la Terre tdejaegher@industrie-technologies.com ou le collectif Pièces et mains d’œuvre (PMO), ils ne peuvent pas surfer sur cette même inquiétude pour exiger un moratoire sur ces technologies, jugées dangereuses a priori. 2. Le débat doit être libre… et non téléguidé comme le furent les consultations autour des nanotechnologies organisées en région, systématiquement encadrées par un Les nanotechnologies ordre du jour précis, mettant généralement en ont créé la polémique, valeur le savoir-faire nanotechnologique de la région hôte. là où l’on espérait 3. L’aversion au risque ne cesse de croître dans le consensus. notre pays. Pour la première fois en France, le débat sur les nanos nous donnait l’occasion d’appliquer vraiment le principe de précaution en décidant sereinement et collectivement des risques que nous acceptions de prendre au regard des opportunités que recelait la technologie. Mal compris et mal appliqué, ce principe a, au contraire, laissé penser à un nombre croissant de personnes qu’en cas de doute sur une technologie, il valait mieux s’abstenir et cesser là toute recherche. Ce malentendu pourrait s’avérer extrêmement coûteux à terme pour la capacité d’innovation de notre pays. cm
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SOMMAIRE
TENDANCES
EN COUVERTURE EMBALLAGES ALIMENTAIRES
INFORMATIQUE
Le nouveau souffle des tablettes numériques
Bien plus que de simples cartons…
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cc PAGE 26
ÉLECTRONIQUE
INFOGRAPHIE
Quand le téléviseur se passe complètement… de câble
Les technologies dans la peau cc PAGE 32
cc PAGE 14
ENVIRONNEMENT
MATÉRIAU
Trois pistes pour emballer bio
Capter l’énergie musculaire
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ÉLECTRONIQUE
L’encre qui démocratise les circuits imprimables
DESIGN
Le contenant est parfois trompeur…
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KIOSQUE
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POUR ALLER PLUS LOIN
ENVIRONNEMENT
Dessaler l’eau à domicile
Notre enquête continue sur Internet
ÉCLAIRAGE
cc PAGE 41
Premier panneau Oled sur le marché cc PAGE 17
ÉNERGIE
L’électricité éolienne stockée par air comprimé MESURE
Les L détecteurs infrarouges se font plus petits cc PAGE 18
MÉDICAL
Mieux diagnostiquer les anévrismes cérébraux BÂTIMENT
Six sites pilotes en domotique
Agroalimentaire Agroalimentaire:: l’innovation est dans la boîte
Industrie et Technologies vous dévoile ce que contiennent les boîtes à idées des inventeurs d’emballages. ccPAGE 24
cc PAGE 19
BAROMÈTRE cc PAGE 20
AGENDA cc PAGE 22
LA PHOTO-TECH Les 50000 t d’eau, XX. c c PAGE XX le fond qui tapissent de cette installation haute de 40 m, permettent d’étudier la saveur des neutrinos. cc PAGE 42
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SOMMAIRE
EXPÉRIENCES
PRODUITS GUIDE D’ACHAT
5 gammes de robots pour salles propres cc PAGE 54
NOUVEAUTÉS
Notre sélection de produits classés en 12 secteurs de référence Composants mécaniques cc PAGE 60
Électronique cc PAGE 61
PARCOURS LES 3 DIMENSIONS DE
Raymond Aubrac
Résistant et ingénieur
cc PAGE 74
FICHE MÉTIER
Ingénieur logistique, le maître des flux cc PAGE 77
CAMPUS
Dans la peau des capitaines d’industrie cc PAGE 80
Électrotechnique cc PAGE 62
ENQUÊTE
Ils ont converti leur usine à l’écologie cc PAGE 46
FICHE MÉTHODE
Standardiser le travail pour s’améliorer cc PAGE 49
FICHE ENVIRONNEMENT
La norme écoconception, un guide pour les PME cc PAGE 51
CAS D’ENTREPRISE
Informatique
Apave allège le poste de travail cc PAGE 53
Équipement de production cc PAGE 64
INTELLIGENCES
Mesure cc PAGE 65
Matériel informatique cc PAGE 66
Logiciels cc PAGE 67
Télécoms cc PAGE 68
BTP cc PAGE 68
Équipement général cc PAGE 70
Logistique cc PAGE 70
Chimie-matériaux cc PAGE 71
DÉBAT
Principe de précaution La loi du risque maximum ? cc PAGE 82
PAROLES D’AUTEUR
Créatures artificielles d’Ovide à James Cameron Jean-Claude Heudin auteur de Robots et avatars
cc PAGE 85
RENCONTRE
«Les mathématiques, c’est de la haute technologie !»
Stéphane Jaffard Président de la société mathématique de France cc PAGE 86
LES JEUX CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 91
L’énigme
Des vacances numérisées cc PAGE 89
MISE À NU CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE ET SOMMAIRE : T. GOGNY ; J.L. BERTNI ; STRATE COLLEGE DESIGNERS ; STERN / STUDIO ; D.R.
TÉLÉVISEUR LCD: LE MILLE-FEUILLE TECHNOLOGIQUE cc PAGE 90
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10, place du Général de Gaulle 92160 Antony Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50
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INDEX
Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.
Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Paul Boursier RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (9483) Conseil éditorial Fabrice Frossard (9452) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (9424) Rédacteurs en chef adjoints Ridha Loukil (9480) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électronique, propriété industrielle, informatique) Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Muriel Royer de Véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) Thomas Blosseville (9481) (Energie, environnement) Charles Foucault (9443) (Technologies de la production) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Christophe Bys et Philippe Pélaprat. RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (9403) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (9359) Directeur de clientèle Éric Talley (9578) Chef de publicité Farah El Makki (9361) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) Responsable marketing Damien Delhomme (9786) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (9403) Assistante Catherine Bénézit (9412) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directeur fabrication et achats Benoit Carlier (9314) TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (01-46-99-24-37) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (9416) DIFFUSION-ABONNEMENTS-EDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) Directrice des abonnements Patricia Rosso (9788) Directrice des éditions Annie Zaratti (9774) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Service Clients (9292) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Nanterre 309.395.820. 10, place du Général De Gaulle 92160 Antony. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka
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Les entreprises et les établissements cités 3MW. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 ccA ABB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Achats & Logistique . . . . . . . . . 77 Ademe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Adept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 AgroParisTech. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Alcan Packaging. . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Alcatel-Lucent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Alsacienne de pâtes ménagères (APM) . . . . . . . . . . . . . . 34 AMD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ANR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Apave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Apple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 16 Areva . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Artenius PET Packaging Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Association des producteurs européens d’acier pour l’emballage (Apeal) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Association HQE . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ccB BASF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 BBC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Biotec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Bouygues Telecom . . . . . . . . . . . . 82 Brandimage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Braskem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ccC Caisse régionale d’assurance maladie . . . . . . . 46 California Institute of Technology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Cantec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 18 Centre technique de la conservation des produits agricoles (CTCPA) . . . . . . . . . . . . . . . 26 Cern . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Cetim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 CGIET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Charal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Ciat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Clinique Mayo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Cnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 CNRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 86 ConAgra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Confédération nationale des Junior entreprises . . . . . 80 Conseil supérieur de la recherche et de la technologie . . . . . . . . . 82 Crebocan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Cryovac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 CSTB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
ccD Danisco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Dassault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Debic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Dekenz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Deléage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Dell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 18, 53 Delta Dore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Deutsche Forschungsgemeinschaft . . . . .10 DLR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ccE Éco Emballages . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 École nationale supérieure de biologie appliquée à la nutrition et à l’alimentation (Ensbana)26 Écoles de télécommunications . . . . . . . . 80 Écoles des mines . . . . . . . . . . . . . . . 80 EdF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 EEPI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Elipso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Emix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Enag . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Ensam de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 EPF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Eri Vallon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Évian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ccF Fanuc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Fondation Gabriel Péri . . . . . 82 France Télécom . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Fraunhofer IPA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Freescale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Fujifilm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ccG General Electric . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 GFK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Google Research . . . . . . . . . . . . . . . 86 ccH Haier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Homes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Honda. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 HP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ccI IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 19 IDC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Idea . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 IFR (International federation of robotics) . . . . 54 IM Flash Technologies . . . . . 14 Ingeneo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Inovaren . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Inpi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Inra. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Institut Fraunhofer . . . . . . . . . . 34 Institut Heinrich Hertz . . . . 16 Institut national de la recherche agronomique (Inra). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 14 Intermarché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Intermec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 IUT de Montreuil . . . . . . . . . . . . . . . . 80 IUT de Nancy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 ccK Kuka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 ccL LG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Lisotherme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Loglibris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 ccM Medicold . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Messer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Micron Technology . . . . . . . . . . . . 14 Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 16 MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 44 Motion Computing . . . . . . . . . . . . 12 ccN Nestlé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ccO Orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Osram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 ccP Packaging Automation . . . 34 Panasonic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 16 Pawi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Pêcheries Guilvinistes . . . . . . 26 Philips Lighting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 PoissonFrais.fr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ccQ Qualcomm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ccR Radiall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Rasselstein . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 RATP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Refresco France . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 RWE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
ccS Saint-Gobain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Salm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Sanofi-Aventis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 SAS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Schlumberger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Schneider Electric. . . . . . . . . . . . . . 18 Schwälbchen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Sealed Air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Seda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Sharp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 90 Sidel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Siemens Corporate Technology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 17 SIG Combibloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Sira technologies . . . . . . . . . . . . . . . 26 SNCF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Société mathématique de France (SMF). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Solvay . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Somfy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 14 Soudronic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ST Microelectronics . . . 18, 86 Standa. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Stäubli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 SVA-Jean Rozé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Systancia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 ccT Télécom ParisTech . . . . . . . . . . . . 49 Tetra Pak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Texas Instruments . . . . . . . . . . . . 12 Tiki’Labs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Tomy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Triballat Noyal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ccU Ulis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Université Princeton . . . . . . . . . 15 Urban Factory. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ccV Vegetal & Mineral Water 34 ccW Watteco. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Welience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Wieland Electric . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Wine in Tube . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 WiTricity . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ccX Xerox Research Center . . . . 15 ccZ Zueblin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
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Faites un premier tour de la voiture communicante en vidéo.
LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION SURHOMMES.
travaux de Hasan Alam, de l’hôpital général du Massachusetts à Boston. Ce scientifique a constaté que la réaction de l’organisme en cas d’hémorragie sévère variait d’une personne à l’autre et qu’une molécule utilisée dans le traitement de l’épilepsie, l’acide valproïque, augmentait de façon significative le taux de survie des rats et des cochons après une importante perte de sang. Des cochons ayant perdu 60 % de leur sang ont été 25 % à survivre pendant quelques heures après avoir reçu une simple transfusion saline. Mais le taux de survivants a été de 86 % parmi ceux qui ont reçu de l’acide valproïque. Une découverte que le chercheur aimerait appliquer à la soldatesque. Plus anecdotique, mais déterminant pour le moral des troupes, l’armée Moral d’acier et israélienne vient d’inventer chaussettes métalliques, des chaussettes contenant il ne craindra bientôt plus le plomb dans l’aile. un composant métallique destiné à maintenir les chaussettes sèches, archisèches. Même après avoir été portées pendant quinze jours. Résultat: pas de champignon sur les pieds, et pas d’odeur désagréable dans les dortoirs. Un premier pas vers la guerre propre? cm
CARTON
ROUGE
VITAMINÉ. Le plein de jus de fruit et c’est parti !
La voiture radiocommandée dévoilée tout récemment par Tomy, au Japon, fera rêver les petits gourmands… et laissera peut-être quelques motoristes songeurs. Ce prototype est équipé d’une « biobatterie », contenant des enzymes capables de générer du courant à partir du glucose. Une voiture qui roule Un générateur développé en 2007 par Sony et adapté au sirop ? OK ! aujourd’hui sur cette petite voiture, baptisée Ene Mais, c’est quoi son Pocket, permet de rouler environ une heure après bilan carbone ? Hein ! un plein de 8 cm3 d’une boisson riche en sucre à hauteur de 7 %, comme celles dédiées aux sportifs. Plus le liquide qui sert de carburant est sucré, plus la voiture roule vite… cm
INSAISISSABLE. La téléportation n’est pas l’apanage de la science-fiction. C’est aussi l’ambition
d’une communauté de chercheurs. Grâce à la physique quantique, un scientifique japonais vient de montrer comment téléporter l’énergie d’une particule à l’autre. Ses travaux font partie d’une série d’études sur le sujet. Après les photons, les atomes et les ions, les experts « téléporteurs » s’intéresseraient aux virus et aux molécules. Après la théorie, à quand la pratique? cm
AU « GREENWASHING » DES BREVETS
Sur les 5000 brevets français déposés l’an passé, l’Inpi et l’Ademe ont recensé 37 % d’éco-innovations. Mais ce sceau écolo est apposé sans modération sur la seule foi d’une réduction potentielle des émissions de CO2. Résultat: un tiers des « brevets verts » dans l’énergie portent sur le nucléaire et, dans le transport, 80 % concerne la maîtrise de la consommation des automobiles. Exit les critères liés à la pollution, aux déchets, aux ressources naturelles…
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MULOT. La souris sera-t-elle bientôt mise à l’index ?
On peut le croire grâce à l’innovation lancée par Urban Factory. Cette start-up propose de porter notre bonne vielle souris d’ordinateur au doigt comme une bague! Plus besoin de rester cloué devant l’écran, avec la Ring Mouse, vous pouvez bouger tout en contrôlant la machine jusqu’à 6 mètres de distance. Cette minisouris optique de 25 g communique sans fil avec un « dongle » branché sur le micro-ordinateur. cm Ah ! la bonne bague! L’ordinateur va enfin obéir au doigt et à l’œil ! AFP ; D.R.
Rendre les soldats invincibles est évidemment le rêve de tout état-major… et donne lieu à des salves ininterrompues de recherches. Un exemple tout récent: les
LA PENSÉE DU MOIS La vérité ne se possède pas, elle se cherche. Albert Jacquard, généticien
WEB
REVUE IN UTERO. Avis
aux mélomanes précoces : les amateurs de bon son encore en gestation ont leur baladeur MP3 !
Commercialisée aux États-Unis, cette ceinture destinée aux femmes enceintes, baptisée Ritmo Pregnancy Sound System, renferme quatre haut-parleurs. Une innovation qui ne dispensera pas les parents de devoir attendre quelques années avant de découvrir ce que leur chère tête blonde pense de leurs goûts musicaux… cm
Des enceintes pour les femmes enceintes… Fallait y penser !
cc FABRICE FROSSARD
Qui habite dans la 11e dimension?
Quel est le rapport entre la Tour de Babel de Pieter Bruegel l’Ancien et la cochlée, entre l’intérieur d’un os et le Baiser de Gustave Klimt? Ces correspondances, racontées par le biologiste Jean-Claude Ameisen, font partie des quelques bijoux vidéos mis en ligne sur le site universcience.tv, né du rapprochement entre la Cité des sciences et le Palais de la découverte. D’un design très léché, universcience.tv publie tous les jeudis de nouvelles vidéos thématisées et superbement réalisées. En outre, le journal de la semaine résumant l’actualité des sciences est à regarder absolument. Autre approche avec le site émanant de la fondation Deutsche Forschungsgemeinschaft, http://dfgscience-tv.de/en/. Il pourrait être le journal intime des scientifiques. Des scientifiques financés par la fondation et qui, en contrepartie, filment leurs expériences, leurs doutes et leurs succès régulièrement. Autant d’étapes qui sous la forme de feuilletons nous plongent dans les arcanes de la recherche et se regardent avec autant de plaisir qu’une série. Je vous conseille particulièrement, la confrontation des chercheurs à la théorie des vagues gravitationnelles de l’univers (Einstein) ou les tests sur la résistance du béton.
SIPA ; D.R.
[AUTO]MOBILE. La voiture n’aura peut-être jamais aussi bien porté son nom qu’avec la « LTE Connected Car » développée par Alcatel-Lucent et ses partenaires. Ce concept car, que certains surnomment
déjà le smartphone sur quatre roues, préfigure ce que pourrait être la voiture communicante de demain. Grâce à la prochaine technologie de communication mobile LTE, les passagers pourront accéder aux services numériques de l’Internet dans les mêmes conditions de confort qu’à la maison. Plus besoin de CD, DVD ou de cartes de navigation, le contenu sera directement disponible en ligne sur le réseau. Première communication d’ici à cinq ans. cm
Qui habite dans la 11e dimension ? En cliquant sur http://www.coverpop.com/pop/yt_science/, le premier jeu sera de trouver le sujet en question parmi les centaines de vidéos Youtube présentées sous forme de mosaïque. À cette adresse ne sont mises en exergue que les vidéos les mieux notées, souvent issues de chaînes télé, et en particulier la reine du documentaire scientifique: la BBC. Mais comment font-ils? On aimerait connaître leurs secrets de réalisation. Plus austère, vous pouvez aussi jeter un œil sur la vidéo du vendredi, petit point d’étape des chercheurs du CNRS. http://www.cnrs.fr/fr/science-direct/video/video.html. Pour des sujets plus pointus, un moteur de vidéo scientifique existe : http://sciencehack.com/ ffrossard@industrie-technologies.fr
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TENDANCES
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.
Informatique Le nouveau souffle des tablettes numériques Avec le lancement de l’iPad, Apple donne une nouvelle chance aux terminaux portables en forme d’ardoise. Ils pourraient bien s’imposer grâce à l’Internet, à la souplesse de l’écran tactile et au développement des contenus numériques.
L
Une aubaine pour la « French Touch » c L’arrivée
des tablettes numériques offre une opportunité de développement à la dizaine de start-up françaises au savoirfaire pointu dans les interfaces tactiles. Trois sociétés sont représentatives de cette « French Touch » ccSTANTUM
Créée en 2002 à Bordeaux, elle développe des interfaces tactiles multipoints à technologie résistive considérées comme plus performantes que celles à technologie capacitive utilisées par l’iPhone et l’iPad. ccSENSITIVE OBJECTS
Fondée en 2003 à Boulogne-Billancourt par essaimage du Laboratoire Ondes et Acoustique du CNRS, elle développe une technologie originale d’interface tactile multipoint à onde acoustique de surface. ccTIKI’LABS
Née en 2006 à Paris, elle propose des claviers virtuels simplifiant l’entrée de texte, comme le clavier à six touches pour l’iPhone.
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écran de 9,7 pouces, enrichi de fonctions de lecture de livres numériques. Le pari de Steve Jobs, le charismatique patron de la firme à la pomme, est pour le moins audacieux. Il vise à prolonger au domicile toute l’expérience des usages tactiles, Internet et numériques créés en situation de mobilité par les smartphones. Vieux de vingt ans, le concept de tablette numérique, sorte d’ordinateur portable réduit à une ardoise tactile, a échoué deux fois. L’un des tout premiers produits, le GridPad, a été commercialisé en 1990 par la société Grid Systems. Apple a d’ailleurs participé à cette première vague en mettant sur le marché le Newton. Trop chers, reconnaissance de l’écriture manuscrite déficiente, absence de logiciels d’application… Ces produits, bien que révolutionnaires pour l’époque, ne rencontrent pas le succès escompté. cc Le
même écosystème que l’iPhone et l’iPod
Pas plus que la TabletPC lancée, à grand renfort de publicité, par Microsoft en 2001. À l’époque, Bill Gates croit que le PC dans son format traditionnel touche à sa fin, prêt à laisser la place à la tablette. La TabletPC est conçue alors comme un terminal versatile capable de se transformer en ardoise ou PC portable selon les besoins. Tous les constructeurs informatiques suivent le mouvement avec plusieurs générations de produits. Mais le marché reste têtu, toujours imperméable à ce concept. Selon le cabinet d’études IDC, la TabletPC représente en 2009 à peine 1 % du marché des PC. Elle se cantonne aujourd’hui à des applications niches de saisie de données en position debout, sur des terminaux durcis
L’IPAD D’APPLE Produit à part, conçu avec des technologies clés propriétaires cProcesseur : A4 (développé en interne grâce à l’acquisition en 2008 de PA Semiconductor) cSystème d’exploitation Mac OS (le même que celui de l’iPhone) cÉcran : 9,7 pouces cPrix : 499 à 829 dollars
construits par des spécialistes comme Intermec ou Motion Computing. La donne semble changer aujourd’hui. Internet a envahi notre vie. De la communication électronique au commerce en ligne, en passant par la consultation d’information, la consommation de musique, la consultation de photos ou le visionnage de vidéo à la demande, les usages numériques se banalisent. « Beaucoup de gens veulent y accéder de façon simple et conviviale à la maison. L’iPad présente quelque chose de magique : par l’ergonomie de son interface, elle rend la technologie indolore. Je suis convaincu de son
D.R.
’ère des tablettes numériques a-t-elle vraiment sonné ? C’est possible. En tout cas, en introduisant l’iPad, Apple relance sérieusement le concept. Le produit n’a rien de révolutionnaire. Il se contente de reprendre les innovations de l’iPhone, le célèbre téléphone de la marque, sur un grand
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Déouvrez en vidéos les tablettes de HP, Dell et Freescale.
TENDANCES
LES TROIS TECHNOLOGIES EN LICE tiques, mais aussi les éditeurs de contenu, comme le démontre l’accord conclu avec le prestigieux The New York Times », prévoit Xavier Paulik. cc Le
succès viendra s’il y a une offre attractive de contenu
LES SMARTBOOKS Sortes de smartphones à écran plus grand comme la Mini5 de Dell cProcesseur à architecture ARM de Freescale, Qualcomm, Texas Instruments… cSystème d’exploitation Android, Chrome OS ou autre système à base de Linux cÉcran : 5 à 10,6 pouces cPrix : 200 à 300 dollars
LES TABLETTES WINDOWS Construites sur une architecture de PC comme la Slate de HP cProcesseur à architecture X86 d’Intel ou d’AMD cSystème d’exploitation : Édition Starter de Windows 7 de Microsoft cÉcran : 8,9 à 10,6 pouces cPrix : à partir de 499 dollars
succès. Elle va faire décoller les usages bénéficie de tout l’écosystème qui a numériques domestiques, tout comme fait le succès du baladeur iPod puis l’iPhone l’a fait pour l’Indu téléphone iPhone. ternet mobile », pronostiElle donne déjà accès que Xavier Paulik, le PDG aux 140 000 applicade tablettes numériques de Tiki’Labs, une start-up tions en ligne disponipourraient être écoulées parisienne travaillant sur bles aujourd’hui sur la en 2010, dans le monde selon GFK l’ergonomie des interfaces boutique AppStore (toutes marques confondues). tactiles. d’Apple. L’offre sera Un chiffre à comparer D’ailleurs, l’iPad est préenrichie par iBookStore, aux 8 millions d’iPhones vendus dans le monde lors sentée par Steve Jobs non une boutique de livres, de la première année comme une déclinaison du journaux et magazines de commercialisation. micro-ordinateur, mais en ligne. « Apple va comme un simple terminal d’accès aux entraîner dans ce mouvement non seuservices numériques à la maison. Elle lement les autres constructeurs informa-
D.R.
4 MILLIONS
Si l’iPad concentre toutes les attentions, d’autres tablettes arrivent sur le marché. Les produits se rangent en trois familles. Construite avec des technologies clés propriétaires, y compris pour le processeur, ce qui est une nouveauté pour Apple, l’iPad occupe une place à part. La deuxième famille utilise l’architecture du PC, avec un processeur d’Intel ou AMD et le système d’exploitation Windows de Microsoft. La Slate de HP, dévoilée lors du dernier CES, le grand salon de l’électronique grand public à Las Vegas, au début de l’année, en est un bon représentant. La troisième famille inaugure le format smartbook, poussé tout particulièrement par Freescale et Qualcomm. Elle s’appuie sur un processeur à architecture ARM et un système d’exploitation à base de Linux comme Andoid. Elle est illustrée par la Mini5 de Dell présentée également au CES. Tous ces produits aspirent à remplir le vide entre le smartphone et le PC portable. « Ces nouvelles tablettes offrent des caractéristiques intéressantes en termes de design, d’ergonomie et d’interface. Mais cela ne suffit pas. Pour que le succès soit au rendez-vous, il faut aussi qu’il ait une offre attractive de contenu, ce qui est loin le cas aujourd’hui », regrette François Klipfel, le directeur général adjoint de GFK, un institut d’études de marché spécialisé dans l’électronique, l’informatique et les télécoms. Cependant, les standards d’encodage et de lecteur de livres électroniques sont là. La volonté des pouvoirs publics d’ouvrir leurs bibliothèques à la numérisation aussi. Jamais les conditions n’ont été aussi propices a u décollage du livre numérique. cm ccRIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
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TENDANCES
Découvrez, en vidéo, le prototype de Haier au salon CES.
cc EN BREF
IM Flash Technologies, la société commune à Intel et Micron Technology, vient de concevoir une mémoire Flash de 25nm, la gravure la plus fine à ce jour de l’industrie des circuits intégrés. Jusqu’ici, elle se limitait à 45nm pour les processeurs et 30 à 34nm pour les mémoires Flash. cm
Énergie Une pompe solaire à hydrogène
Alimentée par l’énergie solaire, cette station produit de l’hydrogène.
Honda expérimente à Los Angeles une station pour la production d’hydrogène. Elle est destinée au ravitaillement à domicile des véhicules électriques à pile à combustible. Capable de produire 0,5kg d’hydrogène en huit heures, elle est alimentée par l’énergie solaire grâce à ses panneaux photovoltaïques d’une puissance de 6kW. cm
Rectificatif Didier Landaud, Emix
Contrairement à ce que nous indiquions dans notre dossier « Dompter le soleil » de janvier, le président du directoire d’Emix est Didier Landaud. Et non Didier Lombard. Emix est un fabricant français de blocs et de plaquettes de silicium, utilisés dans le solaire photovoltaïque. cm
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N°919ccFévrier 2010
Électronique Quand le téléviseur se passe complètement… de câble Les industriels cherchent à supprimer le câble d’alimentation. De quoi libérer le poste télé des contraintes d’installation dans le salon, comme le promettent les prototypes de Sony ou Haier. maginez que votre téléviseur n’ait plus besoin de câbles ni pour la réception du signal audio-vidéo ni pour l’alimentation électrique. Vous pourrez alors le placer n’importe où indépendamment de la source vidéo et des prises électriques : fini les câbles qui pendouillent! Cette perspective technologique, synonyme de liberté d’installation, pourrait devenir bientôt une réalité. Sony a joué l’éclaireur en présentant en avantpremière du dernier Ceatec, le grand salon de l’électronique au Japon, en octobre 2009, un prototype de téléviseur LCD de 22 pouces totalement affranchi des câbles. Le chinois Haier fait monter les enchères en dévoilant au CES, le salon de l’électronique grand public, à Las Vegas, en janvier dernier, un poste similaire de 32 pouces.
I
cc Transmission
d’énergie sans fil par résonance magnétique
Pour la transmission sans compression du signal audiovisuel du tuner ou de la platine Blu-ray vers l’écran plat, il existe déjà sur le marché deux alternatives radio au fil : WirelessHD à 60 GHz et WHDI à 5 GHz. Une troisième est en cours de développement sous le nom WiGig dans la bande des 60 GHz. Des téléviseurs mettant en œuvre ces technologies sont déjà commercialisés par Panasonic, Sony, Sharp ou LG. L’objectif maintenant est de supprimer également le cordon d’alimentation. Si l’induction magnétique est connue depuis longtemps pour la transmission d’énergie électrique sur des petites distan-
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RECHERCHE
Cette télévision de Haier ne comporte aucun cordon de raccordement, ni pour le signal audio-vidéo ni pour l’énergie.
ces, c’est la résonance magnétique qui semble aujourd’hui plus prometteuse. Développée par WiTricity, une spin-off du MIT, elle étend la portée de transmission en accordant l’émetteur et le récepteur sur une fréquence de résonance élevée de l’ordre de quelques dizaines de mégahertz. Sur leurs prototypes, Sony et Haier l’utilisent avec des fréquences de résonance de l’ordre de 10 MHz. La puissance transmise atteint 60 W pour Sony et 100 W pour Haier sur une distance de 1 m. La transmission du signal audio-vidéo utilise le standard WHDI. Reste la question d’efficacité énergétique. La transmission d’énergie sans fil se traduit souvent par d’importantes pertes. Sony indique un rendement de 60 à 80 % sur 50 cm. Autre problème: les effets des ondes électromagnétiques sur la santé. Mais cela, c’est une autre histoire. cm
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
REUTERS ; D.R.
Électronique Les puces gravées plus finement
TENDANCES
Matériau Capter l’énergie musculaire Peut-on récupérer l’énergie qui s’exerce sur nos chaussures lorsque nous marchons pour alimenter un téléphone portable ou une montre? Cette perspective
futuriste pourrait devenir bien réelle, grâce aux travaux des chercheurs de l’université Princeton et du California Institute of Technology, aux États-Unis. Ils ont créé des nanorubans de titano-zirconate de plomb (PZT) et les ont insérés dans une feuille de silicone, à une densité de 100nanorubans par millimètre. Or le PZT est un matériau piézoélectrique, c’est-à-dire capable de générer de l’électricité lorsqu’il est compressé. C’est même le plus efficace d’entre eux: il transforme 80 % de l’énergie mécanique qu’il reçoit en électricité. Une particularité qui permettrait d’utiliser les mouvements du corps pour faire fonctionner des appareils portables. Le silicone étant biocompatible, les scientifiques cherchent à placer ce matériau près des poumons, pour alimenter un pacemaker en utilisant le mouvement respiratoire! cm
Électronique L’encre qui démocratise les circuits imprimables Cette encre conductrice à base d’argent est destinée aux supports souples.
D.R.
Les scientifiques du Xerox Research Center, au Canada, ont développé une encre électronique conductrice susceptible de rendre plus économique et plus écologique l’impression de circuits électroniques sur des supports souples comme le papier, le plastique ou les tissus. Selon le spécialiste américain
de la bureautique, cette invention ouvre la voie à la réalisation à moindre coût d’écrans enroulables, d’emballages contrôlant la prise des médicaments, de vêtements intelligents et de bien d’autres applications utilisant des matériaux souples. L’encre, baptisée Silver Bullet, utilise de l’argent et se dépose à basse température. Sa formulation permet aux molécules de s’aligner pour offrir une conductivité électrique optimale. Les motifs du circuit électronique sont déposés sur le support par impression en continu, à l’instar des documents en papier ou des tissus. Xerox recherche des fabricants et des développeurs pour l’évaluation de son encre dans des applications potentielles. cm FévRier 2010ccN°919
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TENDANCES
Retrouvez notre dossier sur la technologie Oled.
LE KIOSQUE Q
Presse Le match Apple-Google
Ils symbolisent l’innovation et l’audace. Les deux stars des technologies de l’information sont en train de façonner l’avenir de l’Internet mobile. Jusqu’ici alliés contre Microsoft, Apple et Google deviennent de plus en plus concurrents. La rivalité est perceptible dans l’Internet mobile depuis le lancement par Google en 2007 du système d’exploitation Android à base de Linux. Elle monte d’un écran avec l’introduction par le moteur de recherche de son propre smartphone, le Nexus One, concurrent direct de l’iPhone, le célèbre téléphone d’Apple. L’article, qui fait la couverture, explique pourquoi les deux géants de la Silicon Valley suivent des modèles de développement technologique qui les amènent inévitablement vers le clash. cm c cRÉFÉRENCES : BusinessWeek du 25 janvier 2010, « Apple vs. Google : why they can’t be friends »
Presse Les promesses du nanolaser
Vidéo Orange met en scène ses innovations
Mis en ligne en 2008, le portail OrangeInnovation TV présente en vidéo les innovations d’Orange Labs, le centre de recherche et développement de France Télécom. Il a été entièrement repensé en 2009 pour offrir blogs, beta-test de nouveaux services et parcours du LabExplorer pour la découverte d’innovations encore au stade de développement. Le site, accessible en français et en anglais dans tous les pays où l’opérateur français est présent, propose neuf chaînes de télé sur le Web couvrant des thèmes allant des applications mobiles à la télévision connectée sur Internet en passant par l’e-santé. Une chaîne diffuse en direct la culture scientifique de base. cm c cRÉFÉRENCES : www.orange-innovation.tv
BONUS c Consulter nos vidéos technos sur :
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N°919ccFÉVRIER 2010
Alors que le laser, inventé il y a 50 ans, a révolutionné l’industrie, une autre révolution se profile à l’horizon: celle du spacer. Il s’agit d’un nanolaser émettant dans un spectre allant de l’ultraviolet à l’infrarouge. Son aptitude à fonctionner comme un commutateur photonique en fait un substitut potentiel au transistor dans le traitement de l’information. Du coup, l’ordinateur optique, un vieux rêve des ingénieurs, n’est plus une utopie. L’article détaille les promesses de ce développement scientifique scientifique et passe en revue les obstacles technologiques à lever pour que cette révolution se concrétise. cm c cRÉFÉRENCES : NewScientist du 23 janvier 2010, « Spasers set to stun »
cc EN BREF
Électronique Un transistor bio-inspiré
Des chercheurs du CNRS et du CEA ont mis au point un transistor mimant la plasticité d’une synapse. C’est-à-dire la capacité de ces zones d’échange d’informations entre deux neurones d’adapter le message transmis en fonction du message reçu, par exemple en l’amplifiant ou en le modulant. À base d’un semi-conducteur organique, le pentacène et de nanoparticules d’or, ce transistor pourrait faciliter la réalisation de tâches complexes comme la reconnaissance visuelle. cm
Télécoms Record de transmission de données par LED
Siemens a transmis des données sans fil via des LED à un débit de 500 Mbit/s.
Les chercheurs de Siemens Corporate Technology, qui développent une technologie de transmission sans fil des données par la lumière des lampes LED, viennent de battre leur propre record de 200 Mbit/s en obtenant un débit de 500 Mbit/s. Ce résultat, atteint en collaboration avec l’Institut Heinrich Hertz de Berlin, ouvre la voie à des d’applications utilisant les sources de lumière à LED dans la maison, les ateliers, les rues ou les transports. cm
D.R.
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TENDANCES
Éclairage Premier panneau Oled sur le marché
cc EN BREF
Électronique Les écrans plasma deux fois plus efficaces
Après avoir doublé l’efficacité de ses écrans plasma en 2008, Panasonic vient d’obtenir un autre doublement en portant le rendement lumineux à près de 10 lm/W. De quoi abaisser la consommation électrique des téléviseurs plasma de 42 pouces à 95 W! Soit au niveau des téléviseurs LCD actuels les plus efficaces. cm
SIEMENS ; D.R.
Osram commercialise le premier panneau d’éclairage Oled du marché. Développé en
coopération avec Siemens Corporate Technology, ce produit, baptisé Orbeos, se présente sous la forme d’une galette de 8 cm de diamètre et 2,1 mm d’épaisseur. Il éclaire avec une luminance de 1 000 cd/m2 et un rendement lumineux de 25 lm/W, le double des lampes à incandescence. Il offre une durée de vie de 5 000 heures, environ cinq fois celle des lampes à filament. il est proposé à 250 euros, ce qui limite son usage à des applications dans l’éclairage architectural, dans les hôtels ou dans les commerces. Le développement se poursuit chez Osram et Siemens afin d’améliorer le rendement lumineux et de réduire les coûts de production. Deux évolutions nécessaires pour mettre cette technologie dans le grand public. cm
Baptisé Orbeos, le panneau Oled se présente sous la forme d’une galette de 8 cm de diamètre. Il éclaire avec une luminance de 1 000 cd/m2 et un rendement de 25 lm/W.
Environnement Dessaler l’eau à domicile Le français 3MW développe une station de production d’eau potable à partir d’eau de mer ou d’eau saumâtre. Elle
est destinée aux particuliers, hôtels, dispensaires… pour des besoins de 1 à 1000 m3/jour. Cette technologie divise, selon le fabricant, par vingt la consommation d’énergie nécessaire au dessalement. Le procédé se déroule à 80 °C à pression ambiante, et non sous vide. L’eau salée, préchauffée par échange thermique, s’écoule à l’extérieur de plaques hydrophiles verticales. Le flux d’air montant se charge de vapeur, puis redescend sur la face interne en y déposant son humidité sous forme de buée. Cette technologie pourrait être étendue jusqu’à 100 000 m3/jour pour l’alimentation des villes et des usines. cm
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DÉVELOPPEMENT
Cette station de dessalement produit jusqu’à 1 000 m3 d’eau potable par jour.
PRODUCTION
FÉVRIER 2010ccN°919
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Mesure Les détecteurs infrarouges se font plus petits
cc EN BREF
Calcul Dell soutient le Cern
Les chercheurs qui participent à l’expérience Atlas, au Cern, bénéficieront de solutions de calculs haute performance basées sur les standards de l’industrie. Le groupe Dell, qui a pris la tête d’un consortium industriel est décidé à apporter son soutien à cette expérience visant notamment à rechercher des particules qui pourraient constituer la matière noire. cm
Matériau Les toiles d’araignée inspirent les industriels
Une toile d’araignée ressemble à un collier de perles sur lesquelles l’eau se concentre.
Pourquoi les toiles d’araignée retiennent-elles si bien la rosée? Du fait de leur structure unique, qui ressemble à un collier de perles, répondent des scientifiques chinois. L’eau glisse le long des «fils» du «collier» et se concentre au niveau des «perles» formées par des enchevêtrements de nanofibres. Les chercheurs ont fabriqué des fils synthétiques dotés des mêmes propriétés. Des travaux qui pourraient trouver des applications dans les procédés industriels nécessitant une collecte d’eau. cm
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Informatique La bande magnétique se rajeunit
À l’instar des puces électroniques, les détecteurs infrarouges, qui constituent l’œil électronique des caméras de vision nocturne, sont en train de franchir une nouvelle étape de miniaturisation. Chez Ulis, le seul fabricant européen
Fujifilm a mis au point une bande magnétique d’une densité de 29,5 Gbit par pouce carré.
En matière de stockage des données, la bande magnétique est loin d’avoir dit son dernier mot. Les chercheurs d’IBM à Zurich, en Suisse, en collaboration avec la société Fujifilm, au Japon, ont obtenu, sur un prototype de démonstration, une densité surfacique d’enregistrement de 29,5 Gbit par pouce carré, soit environ 39 fois plus que sur les produits standards actuels. De quoi conforter les avantages en coût et capacité de la bande magnétique par rapport au disque dur ou à la mémoire Flash. cm
Le détecteur infrarouge de 640 x 480 pixels se présente comme un pavé de 24 x 24 mm.
dans ce domaine, la taille des pixels passe de 25 μm à 17 μm, désormais standard mondial pour ce type de capteurs. Après un détecteur de 1 024 x 768 pixels, destiné aux applications haut de gamme, l’industriel français élargit son offre en lançant un capteur de 640 x 480 pixels. Il se présente comme un pavé de 24 x 24 mm, soit 2,5 fois plus petit que l’ancien détecteur de même résolution en 25 μm. De quoi réduire l’encombrement et le poids des caméras infrarouges (notamment portables) dans des applications comme la vidéosurveillance nocturne, l’aide à la conduite automobile la nuit (détection des piétons) ou la thermographie (diagnostic thermique des bâtiments). cm
énergie L’électricité éolienne stockée par air comprimé Offrir une alternative, en l’absence de vent, à quarante éoliennes pendant cinq heures.
C’est l’objectif du projet allemand Adele de stockage d’énergie par air comprimé. Il a été lancé en janvier par General Electric, le fournisseur d’électricité RWE, le centre spatial allemand DLR et Zueblin, un spécialiste du BTP. Prévu pour 2013, le premier prototype doit atteindre une capacité Le premier prototype prévu de 1 GWh pour le stockage et de pour 2013 devrait atteindre une 200 MW pour la production élec- capacité de stockage de 1 GWh. trique. Pour y parvenir, les quatre partenaires investiront au total 10 millions d’euros. Leur défi sera de mettre au point un procédé adiabatique. Lors de la phase de compression, la température de l’air grimpe en effet à plus de 600 °C. Cette chaleur sera récupérée puis restituée pour réchauffer l’air lors de son injection dans une turbine. cm MARQUEUR DE MATURITÉ IT
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DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
GETTY ; IBM ; D.R.
TENDANCES
Visionnez la vidéo du nouveau système de diagnostic cérébral.
TENDANCES
Médical Mieux diagnostiquer les anévrismes cérébraux Pour aider les radiologues à détecter les anévrismes cérébraux, une technologie analytique a été développée par un centre de recherche collaboratif d’IBM et de la clinique Mayo à Rochester, dans le Minnesota. La solution retenue combine une
technique non invasive d’angiographie (destinée à explorer les vaisseaux sanguins) et un traitement automatisé des images obtenues, pour détecter tout anévrisme potentiel avant étude de l’image par un radiologue. Le traitement de l’image prend trois à cinq minutes. Depuis le début du projet en juillet dernier, plus de 15 millions d’images ont été analysées, avec un taux de détection des anévrismes de 95 % contre 70 % avec les techniques traditionnelles, font valoir les inventeurs. cm
Clichés d’une angiographie par résonance magnétique non invasive d’un cerveau humain.
Bâtiment Six sites pilotes en domotique Le programme de recherche Homes sur la gestion énergétique dans le bâtiment entre dans sa phase expérimentale. Six sites pilotes ont été choisis en France
pour définir des standards de mesure et de suivi de la performance énergétique d’un bâtiment. Pour y parvenir, Homes a signé un partenariat avec la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE). Cinq adhérents de la FFIE équiperont les sites pilotes de capteurs de température, d’hygrométrie, de luminosité, de consommation électrique… En 2011, une première analyse des données sera réalisée. à terme, le programme proposera des capteurs et des contrôleurs pour optimiser la consommation d’énergie d’un bâtiment à confort équivalent. Pour les développer, Homes compte sur ses treize membres: Schneider Electric, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Ciat, le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), Delta Dore, EdF, Idea, Philips Lighting, Radiall, Somfy, ST Microelectronics, Watteco et Wieland Electric. cm
Février 2010ccN°919
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TENDANCES
LE BAROMÈTRE BREVETS
LES DIX INDUSTRIELS LES PLUS INNOVANTS
2. Samsung
4186
Formation Les écoles d’ingénieurs maintiennent leur attractivité
CLASSEMENT MONDIAL DES PLUS GRANDS DÉPOSANTS DE BREVETS VALIDÉS EN 2009
1. IBM 3. Microsoft
Une timide inflexion. Les effectifs des écoles d’ingénieurs ont légèrement progressé cette année mais la courbe reste relativement plate depuis cinq ans. Tout comme la proportion de femmes insérées dans ces filières qui peinent à dépasser le quart des inscrits. Cette stagnation demeure cependant un bon score si on la rapporte à l’évolution globale des effectifs de l’enseignement supérieur. En baisse ces deux dernières années, il s’est stabilisé l’an dernier à 2,23 millions d’élèves. cm
4. Canon
3611
5. Panasonic 6. Toshiba
2906
7. Sony 8. Intel 9. Seiko Epson 10. HP
2206 1829
1696
1680
1537
1330
1273
Pour la 17e année consécutive, Big Blue arrive en tête des entreprises les plus innovantes dans le monde. Le nombre de brevets qu’IBM a obtenu en 2009 est quasiment le quadruple du nombre de brevets délivrés au nom de HP et dépasse le nombre cumulé de brevets accordés aux sociétés Microsoft, HP, Oracle, Apple, Accenture et Google réunies. IBM dispose d’un portefeuille de 30000 brevets aux États-Unis et a publié près de 4000 inventions techniques en 2009. Au lieu de les protéger par des brevets, il les met ainsi gratuitement à disposition de tous. cm
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS EN ÉCOLE D’INGÉNIEURS DEPUIS CINQ ANS
107 219
108 057
114 427
108 846 108 773
SOURCE : IFI PATENT INTELLIGENCE
R & D Les poids moyens sont des poids lourds
Les 1100 entreprises françaises de taille intermédiaire (250 à 5000 salariés) sont un véritable réservoir d’innovations! Avec 6,3 milliards d’euros investis en R&D en 2006, elles représentaient le quart de la dépense intérieure française en la matière. Ces ETI, qui concentrent 28 % des effectifs en recherche, s’appuient d’abord sur leurs fonds propres pour financer leurs projets (à 68%). Le reste provient de « partenaires extérieurs » notamment de financement public. Elles ont récolté 888 millions d’euros par ce biais en 2006. cm
LES CINQ PRINCIPAUX SECTEURS D’INVESTISSEMENT EN R&D POUR LES ENTREPRISES DE TAILLE INTERMÉDIAIRE 1.
Pharmacie
18 %
2.
Télécommunications
15 %
3.
Chimie
9%
4.
Machines et équipements
9%
5.
Services et ingénierie
8%
SOURCE : MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION
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Marché La 3D crève le petit écran
L’image en relief, une réalité aujourd’hui dans le cinéma, s’apprête à envahir le petit écran. Selon le cabinet d’étude DisplaySearch, les ventes de téléviseurs capables d’afficher en 3D devraient démarrer cette année avec un volume de 1,2 million d’unités. En 2018, elles grimperaient à 64 millions d’unités pour représenter un marché de 17 milliards de dollars 64 dans le monde. cm
PRÉVISIONS DES VENTES DE TÉLÉVISEURS LCD EN RELIEF (millions d’unités) 15,6 10 1,2 2010
2012 2013
2018
SOURCE : DISPLAYSEARCH
2004 / 2005
2005 / 2006
2006 / 2007
2007 / 2008
2008 / 2009
SOURCE : MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION
LE CHIFFRE
128
MILLIARDS
C’est en dollars ce que devrait représenter le marché de la capture et de la séquestration du carbone à l’horizon 2030, selon le cabinet de conseil, Pike Research. Cette manne gigantesque sera notamment soutenue par la mise en place de législations limitant les rejets de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone. Selon le rapport, ils ne pourront se passer d’une solution de stockage pour respecter leur quota.
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TENDANCES
L’AGENDA
LE RENDEZ-VOUS
La convergence des technologies de l’information
04 | 03
Salon L’automobile show de Genève
Avec son thème central « Connected Worlds», le Cebit met cette année l’accent sur la convergence technologique entre l’informatique, les télécoms et l’électronique. Ce thème se décline dans
tous les secteurs d’offre mais également dans les applications comme la domotique, les transports intelligents, l’e-santé, la logistique, la production, la banque, etc. Cette édition propose de nombreuses nouveautés concernant le bureau du futur, le haut débit, la domotique intelligente, l’optimisation des processus en entreprise, les centres de données informatiques (data centers) et la prochaine génération de produits dotés de l’affichage d’images en relief. Les thèmes traités habituellement par le salon s’enrichissent de nouveaux
ccDu 4 au 14 mars Geneva Palexpo (Suisse) http://www.salon-auto.ch
12 | 03
Le salon Ecobat est organisé autour de quatre pôles: écoconstruction, performance énergétique, énergies renouvelables et formation. Un espace est dédié à la maison passive. L’exposition est complétée par un colloque sur l’efficacité énergétique du bâtiment avec Effinergie. cm ccDu 12 au 14 mars 2010 Paris Expo-Porte de Versailles http://www.salon-ecobat.com/
16 | 03
Salon Linux / open source
Le salon des solutions Linux et open source réunit pour la 12e fois les experts du domaine autour de thèmes comme l’interopérabilité, les progiciels, la virtualisation, la mobilité et les bonnes pratiques. En plus des 220 exposants et partenaires, l’événement offre
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une vision globale de l’écosystème des logiciels libres. cm ccDu 16 au 18 mars 2010 Paris Expo-Porte de Versailles http://www.solutionslinux.fr/
17 | 03
Salon Le document à l’ère électronique
Avec 120 exposants, Documation réunit les acteurs clés des technologies d’archivage, de structuration, de recherche, de partage et de diffusion de documents électroniques. Des ateliers donnent un panorama des produits et des innovations dans le domaine. Ces présentations sont complétées par des conférences thématiques, des tables rondes et des retours d’expérience. cm ccDu 17 au 18 mars 2010 CNIT Paris-la Défense www.documation.fr
Au Cebit 2010, le hall 7 accueillera le secteur du transport et de la logistique.
contenus comme les technologies vertes d’information et de communication pour la maison, l’Internet sur la télévision, le contenu mobile ou encore un espace des solutions dédiées aux PMEPMI. cm ccDu 2 au 6 mars 2010 à Hanovre (Allemagne) http://www.cebit.de
26 | 03
Appel à projets Efficacité énergétique des systèmes industriels
L’appel à projets EESI (Efficacité énergétique des systèmes industriels), est lancé par l’ANR. Le programme se décline autour de 5 axes : identification et quantification des gisements d’énergie potentiellement récupérables dans les procédés de transformation et outils associés ; production d’énergie avec réduction simultanée des émissions de CO2 et accroissement de l’efficacité de la production d’énergie ; décarbonisation, transferts/transport d’énergie calorifique ; intégration et optimisation des composants et systèmes énergétiques. cm ccDélai : 26 mars 2010 Contact : eesi.anr@cea.fr
30 | 04
Concours Honneur aux start-up de l’agroalimentaire
Le concours national de la création d’entreprises agroalimentaires, organisé par Agropole services, distinguera deux porteurs de projets et une TPE ou PME du secteur. Le jury, composé d’industriels et de professionnels de l’accompagnement d’entreprise, se rassemblera en septembre. Les prix, d’un montant total de 60000 euros, seront remis lors du Sial d’octobre 2010. cm ccClôture des inscriptions le 30 avril 2010. Inscriptions et informations : www.agropole.com
W. MAISY
Le 80e salon international de l’auto et accessoires est un rendez-vous incontournable de l’industrie automobile en Europe. C’est l’occasion de découvrir les premières mondiales en matière de design, d’innovation et d’équipement. En plus des concept cars, les véhicules hybrides et électriques devraient tenir le haut du pavé. cm
Salon L’habitat durable
02 | 03
EMBALLAGES ALIMENTAIRES
Bien plus que de simples cartons
ccPAGE 26
INFOGRAPHIE
Les technologies dans la peau ccPAGE 32
ENVIRONNEMENT
Trois pistes pour emballer bio
ccPAGE 34
DESIGN
Le contenant est parfois trompeur ccPAGE 38
POUR ALLER PLUS LOIN
Notre enquête continue sur Internet ccPAGE 41
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EN COUVERTURE
Agroalimentaire L’innovation est dans la boîte Premier marché de l’emballage, le secteur de l’agroalimentaire est fortement demandeur d’innovations. Inventer en permanence des façons de présenter les produits mais également maximiser leur durée de vie et offrir Source : Baromètre innovation SIAL, 2009 toujours plus de fonctionnalités à l’utilisateur font partie des préoccupations constantes du secteur. Des objectifs qui ont conduit à la mise au point d’une kyrielle de technologies et donnent lieu à de nombreuses recherches… Industrie et Technologies vous dévoile ce que contiennent les boîtes à idées des inventeurs d’emballages. cm
Le Strate College Designers (Sèvres) cultive l’art de bien concevoir. Conservation des produits, confort d’utilisation, environnement alimentent la créativité de ses étudiants.
D. R.
EMBALLAGE La création de formats et de packagings représente 50 % des innovations dans l’industrie agroalimentaire.
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EN COUVERTURE
Revivez pas à pas la conception numérique des emballages.
Emballages alimentaires Bien plus que de simples cartons… Protéger, mais aussi mettre en valeur, maintenir les coûts, faciliter la vie de l’utilisateur, limiter l’impact environnemental, voire communiquer: soucieux de satisfaire les attentes de leurs clients, les fabricants Source Pira International d’emballages alimentaires proposent des fonctions de plus en plus diverses. Autant d’objectifs moteurs d’innovation qui impliquent le recours à un éventail de technologies.
2,5 MILLIARDS D’EUROS Le marché mondial des emballages alimentaires actifs atteindra ce montant en 2014, avec une croissance annuelle de 7,5% en cinq ans.
Emballages innovants : quelle réglementation ? c En Europe, la réglementation
a longtemps freiné l’essor des emballages actifs. L’emballage était en effet considéré comme devant être inerte. Le règlement européen daté de 2004 relatif aux matériaux au contact des aliments précisait ainsi que les additifs alimentaires présents dans la formule des produits d’emballage ne devaient pas migrer au-delà de 60 mg par kg d’aliment, en tout. Une exigence qui bridait le largage volontaire de substances, visant par exemple à améliorer la conservation. Du coup, alors que ces produits se sont développés ailleurs, la France a surtout vu apparaître des absorbeurs (d’oxygène…). La donne a changé le 19 décembre dernier avec l’entrée en vigueur d’un texte qui autorise le dépassement de ce seuil pour les emballages dits actifs et ouvre la voie à l’explosion de ces technologies.
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N°919ccfévrier 2010
boîte… Revue de détail des services que nos emballages seront de plus en plus nombreux à nous rendre. Au-delà des simples fonctions de praticité, comme les ouvertures faciles ou même les boîtes, sachets et autres films qui participent à une bonne cuisson du produit, le premier graal des innovateurs cherchant à proposer des technologies de os emballages font leur mue. De rupture aux industriels de l’agroalimensimples contenants capables, au taire consiste à augmenter la durée de vie mieux, d’afficher quelques men- des produits. Un objectif que les premiers tions publicitaires ou quelques conditionnements sous atmosphère recettes, ils deviennent peu à peu modifiée, avec injection d’un gaz ou d’un des objets véritablement innovants. mélange de gaz à l’intérieur duquel l’aliSi l’Europe a longtemps fait figure de ment se conserve plus longtemps, se sont retardataire dans ce domaine par rapport attelés à remplir depuis plusieurs décennies. Mais si la techniaux États-Unis ou au que est ancienne, elle Japon, entre autres, la ccLE MARCHÉ n’en finit pas de faire donne est sur le point des emballages des émules. Deux exemde changer. La réglealimentaires pourraient recourir ples parmi d’autres. Un mentation, fondée sur le aux nanotechnologies ostréiculteur de Marensouci de limiter l’impact dans quelques années. Aujourd’hui, nes-Oléron (Charentedu contenant sur le on estime entre 400 et 500 le nombre de nano-emballages Maritime) annonce en contenu a freiné, sur commercialisés dans le monde. Source Alain Mimouni, CTCPA novembre dernier la notre continent, l’essor signature d’un contrat des technologies innomilliards d’euros avec le distributeur de vantes permettant à C’est le chiffre d’affaires du secteur l’emballage français. gaz Messer. Il pourra l’emballage d’interagir de 73% des entreprises clientes ainsi conditionner des avec l’aliment. Mais la de l’emballage plastique huîtres avec du gaz alilégislation vient d’évo- et souple sont dans le secteur de l’agroalimentaire. mentaire, jusqu’ici pluluer (lire ci-contre). La Source Elipso, 2008 tôt utilisé pour des porte est désormais fruits de mer moins fraouverte pour l’apparition d’une nouvelle génération de réci- giles. Par ailleurs, l’Institut national de la pients. Les conditionnements de demain recherche agronomique (Inra) de Saintseront capables de conserver mieux, de Pée-sur-Nivelle (Pyrénées-Atlantiques) a préserver davantage les qualités nutri- mis au point un conditionnement du filet tionnelles des produits, de faire la chasse de truite utilisant l’argon. Cela permet aux micro-organismes mais aussi de ras- une meilleure conservation que les surer le consommateur sur leur impact atmosphères modifiées traditionnelles écologique ou leur non-toxicité. Ils sont reposant sur un mélange d’azote et de déjà dans les cartons des techniciens et dioxyde de carbone. Mais la durée de conservane devraient pas tarder à sortir de leur
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LES LOGICIELS MALMÈNENT LES BOÎTES DE CONSERVE
1. CHEZ LE SPÉCIALISTE DES EMBALLAGES MÉTALLIQUES IMPRESS, le service simulation utilise le logiciel Solidworks pour modéliser les nouveaux projets de boîtes.
3. L’UN DES OBJECTIFS DE CES CALCULS consiste à estimer la résistance de la boîte aux contraintes auxquelles elle sera soumise, notamment lors du process. Grâce à ces outils, les allers et retours entre le bureau d’études et la ligne pilote sont moins nombreux et le temps de développement moyen a été réduit d’un tiers.
D.R.
2. L’OUTIL DE SIMULATION basé sur le calcul par la méthode des éléments finis de MSC Software, SimXpert, sert ensuite pour l’étape de calcul des performances.
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De la pharmacie à l’agroalimentaire c Conditionner des médicaments ou des poissons frais, mêmes contraintes, même combat? C’est en tout cas à deux entreprises également spécialistes du transport de produits pharmaceutiques que se sont adressées les Pêcheries Guilvinistes et la société PoissonFrais.fr pour livrer des poissons pêchés en mer Celtique et au large de la Bretagne. L’emballage retenu est un sachet réfrigérant produit par l’entreprise Lisotherme, contenant un emballage en carton au fond duquel est placée une mousse à cellules fermées métallisée sur deux faces de la société Medicold. Grâce à la très faible conductivité thermique de cet isolant, le vendeur garantit plus de trente heures de conservation, même à des températures allant jusqu’à 40 °C, selon une étude réalisée par un centre technique indépendant.
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Qui invente l’emballage alimentaire de demain ? Le carnet d’adresses des innovateurs.
Aux Pêcheries Guilvinistes, les poissons sont conditionnés dès la criée dans des étuis isothermes et livrés en moins de trente heures aux clients.
migration de substances issues de l’emballage dans l’aliment a conduit jusqu’ici à opter pour des alternatives visant à limiter la croissance des micro-organismes plutôt que de les détruire, par exemple par absorption de l’humidité ou de l’oxygène. Mais des exemples commerciaux existent ailleurs dans le monde, à l’instar des films Microgard du groupe Danisco, qui détruisent activement les micro-organismes. Et le sujet commence à intéresser les Européens, comme en témoignent les travaux de Fréderic Debeaufort, chercheur à l’École nationale supérieure de biologie appliquée à la nutrition et à l’alimentation (Ensbana). « Dans le cadre du réseau Propack Food (lire p.30 ), je travaille sur un projet d’insertion de substances antimicrobiennes et antioxydantes dans des protéines alimentaires associées à du papier par enduction », explique-t-il.
tion n’est pas tout. La préservation des qualités du produit jusqu’à la date limite cc L’emballage alertera de consommation constitue également l’utilisateur en cas de problème un enjeu majeur pour les industriels. Le Une autre piste liée au contrôle des microgroupe Charal et le groupe SVA-Jean Rozé, organismes consisterait à affiner l’interfiliale d’Intermarché, ont ainsi opté pour vention en détectant les contaminants le procédé Mirabella, de la société Cryo- présents dans l’aliment. L’emballage vac, destiné à préserver l’aspect des pro- devient alors intelligent, c’est-à-dire capaduits carnés (notre infographie page 32). ble de communiquer avec l’utilisateur et Le consommateur est également de plus de l’alerter en cas de problème. « En Ausen plus sensible à la conservation des tralie, le ministère de l’Agriculture s’est qualités nutritionnelles. À cet égard, les récemment fait l’écho de travaux industravaux de chercheurs montpelliérains triels visant, grâce à des nanocapteurs, à s’avèrent particulièrement prometteurs. détecter l’ADN de salmonelles et de listeIls ont constaté que le conditionnement ria, des contaminants majeurs des prodans un emballage à base de papier duits alimentaires », indique Alain imprégné de protéines issues du gluten Mimouni, responsable innovation au de blé permet de conserCentre technique de la ver du persil vert pendant LES EMBALLAGES conservation des prohuit jours, avec un taux “INTELLIGENTS” duits agricoles (CTCPA). FACILITERONT de vitamine C réduit de L’ARRIVÉE DES Avant de préciser qu’en moins de 40 %. Ce même NANOPARTICULES France, les industriels persil conservé dans un SUR LE MARCHÉ. affirment qu’aucun emballage traditionnel à emballage intégrant des base de plastique pendant la même durée nanotechnologies n’est commercialisé. devient jaune et perd plus de 70 % de sa L’expert pense pourtant que les perspecvitamine C. tives de ce secteur sont loin d’être négliAutre enjeu lié à la bonne conservation geables. « C’est principalement via les du produit : la capacité à détruire active- emballages “intelligents” que les nanoment les micro-organismes. C’est ce que particules pénétreront sur le marché, que proposent certains emballages libérant des ce soit au niveau de l’écoconception substances antimicrobiennes ou antibac- (poids, résistance physique), de la sécurité tériennes, notamment des ions argent. En et de la conservation des aliments (perEurope, la réglementation restreignant la méabilité variable aux gaz, bactéricides…)
C. LE DEVEHAT
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Laurent Dervillez
responsable du développement emballages chez Kraft foods
La fin de vie est une préoccupation dès le premier coup de crayon Dans le domaine de l’emballage, privilégiez-vous la R & D en interne ou attendez-vous de vos fournisseurs qu’ils soient moteurs d’innovation ? Laurent Dervillez. Les deux démarches
existent. Souvent, notre réflexion part de questions posées par le service marketing. Mais très rapidement, la capacité de nos fournisseurs entre en ligne de compte. C’est par exemple ce qui s’est passé il y a un an et demi lorsque nous avons cherché une rupture dans le conditionnement de nos tablettes de chocolat. Nos fabricants de machines nous ont offert la possibilité de passer à des étuis en plastique, permettant une bonne protection après ouverture.
En tant qu’industriel de l’agroalimentaire, quelles sont vos préoccupations lorsque vous choisissez un emballage ? L. D. Les contraintes concernant la fin de
D. R.
vie étant de plus en plus présentes, nous
devons désormais y penser dès la conception. C’est devenu un prérequis pour toute innovation. Outre cette démarche d’écoconception, quelles autres fonctionnalités vous semblent prometteuses ? L. D. Celles qui apportent un véritable ser-
vice au consommateur. Faire comprendre le mode d’utilisation du produit, lui être, évidemment, parfaitement approprié et offrir une véritable promesse fonctionnelle, par exemple une bonne conservation ou une facilité d’utilisation sont des axes très importants. Les emballages intelligents, permettant d’allonger la durée de vie des produits sont prometteurs, même si nous ne sommes pas directement concernés vue notre gamme de produits. Et de manière beaucoup plus prospective, si l’on pouvait imaginer un emballage qui disparaisse au fur et à mesure de la consommation du produit, ce serait idéal… cm
ou bien de la nanodétection (micro-organismes pathogènes, niveau de fraîcheur…) », estime-t-il. Avec un impact non négligeable sur le prix de ces dispositifs intelligents. « Avec le recours aux nanotechnologies, on peut s’attendre à une division du prix par dix. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour les capteurs RFID. » Bardés de dispositifs divers, les emballages qui peuplent nos supermarchés sont-ils sur le point de se transformer en
véritables mille-feuilles de technologie ? Peut-être. Reste que l’intégration de fonctions variées au sein d’un même support semble intéresser un nombre croissant d’acteurs. C’est par exemple la piste retenue par l’américain Sira Technologies, avec ses codes-barres Food Sentinel System. Leur particularité ? Ils intègrent un biocapteur capable de détecter en continu les organismes pathogènes dans l’emballage. Un anticorps spécifique à un élément pathogène donné est attaché à une
membrane qui forme ainsi une partie du code-barres. En cas d’attaque bactérienne, une barre noire se forme, rendant impossible la lecture du code en caisse. Autre exemple : les films d’emballage activés par les UV, qui contiennent une couche capable d’absorber l’oxygène, extrudée dans un film multicouche pour limiter l’oxydation liée à la lumière. Ou encore les travaux prospectifs de la société Alcan Packaging, qui s’intéresse à la possibilité d’imprimer des fonctionnalités RFID directement sur l’emballage et cherche à rendre actifs les films d’emballage. « Nous espérons pouvoir commercialiser dans quelques mois des films rendus actifs par dépôt sur la surface d’un additif, un catalyseur capable d’absorber l’oxygène et le transformer en eau », indique Jean-Claude Jammet, responsable d’un groupe de recherche et développement sur le sujet au sein de la société. cc Des
films complexes et multifonctions
Seul hic : alors que l’objectif des équipes de R & D d’Alcan Packaging consiste à contenir le renchérissement du film dans la limite de 20 % au plus, les différentes pistes étudiées par l’industriel conduiraient plutôt à un surcoût de 30 à 150 %. De plus, « les films absorbeurs d’oxygène que nous connaissons ont une vitesse d’absorption cent fois plus faible que celle des étiquettes ajoutées au produit, contenant de fines particules de fer capables de capter l’oxygène en s’oxydant », glisse Marc Legrand, le directeur général des laboratoires Standa, qui commercialisent des absorbeurs d’oxygène depuis les années 1990. La société réfléchit pourtant elle aussi à l’opportunité d’intégrer plusieurs fonctions dans un même dispositif, puisqu’elle a lancé un programme de R & D sur des produits capables de relarguer des antibactériens, « une fonctionnalité que l’on pourrait imaginer de combiner avec un absorbeur d’oxygène », note Marc Legrand. La complexification des emballages et leur tendance à faire remplir à une structure unique plusieurs fonctions fait surgir une autre interrogation : celle de la fin de vie. « Une question importante est la recyclabilité de février 2010ccN°919
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produits qui intégreraient, au sein même de l’emballage, des fonctions avancées comme le captage de molécules indésirables (par exemple des gaz) ou encore la libération d’éléments bénéfiques », reconnaît Anne Endrizzi, de la filiale de valorisation de la recherche de l’Université de Bourgogne, Welience, qui travaille à la mise au point de telles technologies. La piste de l’enduction par des substances comestibles pourrait constituer une solution intéressante : plus fragiles que les autres matériaux d’emballage, elles pourraient en effet être dégradées facilement lors d’une première étape, par exemple par chauffage ou par hydrolyse chimique ou enzymatique. Le recyclage du support s’en trouverait facilité. cc Intégrer
les préoccupations des consommateurs
La question est en tout cas cruciale, tant la durabilité des emballages s’avère un enjeu d’importance pour les consommateurs, mais aussi pour les industriels de l’agroalimentaire, engagés dans la foulée du Grenelle de l’environnement à prêter une attention croissante à cette thématique. Ce qui oblige leurs fournisseurs à s’adapter. « Nous avons abandonné le PVC et travaillons majoritairement avec des produits à base de polyéthylène, plus facilement recyclables et plus légers », témoigne par exemple Jacques Guérin, de la société Sealed Air. Une démarche largement partagée, d’une façon ou d’une autre, par l’ensemble de la filière (lire sur ce sujet notre article page 34) Au centre des préoccupations des consommateurs, comme on l’a encore constaté récemment avec la polémique autour de l’utilisation du BPA (bisphénol A) dans les biberons, figure également l’assurance de non-toxicité des matériaux appelés à se trouver en contact avec les aliments. « Dans les années 1970, les industriels auraient juré que les substances des plastiques ne migrent pas. Mais on a découvert des traces de plastifiants dans des poches de sang destinés à la transfusion et les microbiologistes ont par ailleurs constaté que la croissance des micro-organismes était perturbée sur le plastique. Ces constatations ont abouti
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L’objectif de Propack food est de vulgariser, communiquer et diffuser les avancées techniques à tous les opérateurs de l’agroalimentaire et de l’emballage.
Propack Food planche sur le conditionnement de demain c Évaluer l’impact de nouvelles technologies de conservation, par exemple le conditionnement sous atmosphère modifiée, sur la sécurité sanitaire et la qualité des aliments, développer des technologies d’évaluation du risque adaptées à l’emballage et développer des matériaux d’emballage s’appuyant sur des matériaux actifs ou biosourcés: les objectifs du réseau mixte technologique Propack Food répondent directement aux besoins des industriels du secteur. Coordonné par le laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) et rassemblant des centres techniques de l’agroalimentaire, ce réseau a été labellisé en 2008 pour trois ans par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
dans les années 1980 à une réglementation stricte des matériaux en plastique destinés à l’usage alimentaire. Depuis, les phtalates ont quasiment disparu des applications alimentaires », rappelle Olivier Vitrac, d’AgroParisTech. Ce dernier travaille à l’enrichissement d’un outil de prédiction de migration des produits de l’emballage dans l’aliment, afin qu’il soit plus facilement utilisable
par les industriels lors de la conception de nouveaux produits. Attentifs à l’intérêt des consommateurs pour cette théma– tique, les industriels ont tout intérêt à multiplier les garanties sur le sujet. À cet égard, l’alternative consistant à privilégier les matériaux d’emballage comestibles s’avère rassurante. « L’enduction de surface de films traditionnels comme du plastique par des produits comestibles, par exemple des polysaccharides végétaux, issus notamment des algues est une piste d’amélioration des performances barrières pour mieux conserver les arômes, sachant que les sachets souples traditionnels, des mélanges de polyéthylène et de polypropylène, sont de véritables éponges à arôme », indique Frédéric Debeaufort. « Les performances barrières à l’oxygène de certaines protéines sont équivalentes à celles de l’EVOH (acide polyvinylique), voire meilleures », indique-t-il. Mais ces prototypes devront faire la preuve de leur compétitivité, avec une matière première onéreuse : les protéines de blé coûtent plusieurs euros le kilogramme, alors que le polyéthylène est commercialisé à moins d’un euro le kg. Plus généralement, c’est bien la capacité des industriels de l’emballage à proposer des fonctionnalités innovantes à des prix compétitifs qui déterminera effectivement l’essor ou non de ces technologies de rupture. cm ccMURIEL DE VERICOURT mvericourt@industrei-technologies.com
P.P STOPPRA/LNE
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Comment mieux prendre en compte la toxicité des emballages ? Réponse sur notre site Internet.
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Jouez avec notre infographie animée.
LES TECHNOLOGIES DANS LA PEAU
cc MURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com
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SOURCE INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
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5 JOURS 15 peuvent être gagnés sur la conservation d’une pièce de volaille conditionnée sous atmosphère modifiée. Dans un emballage classique, le produit doit être consommé dans les 12 jours environ.
SOURCE SOCIÉTÉ ARRIVÉ
CENTIMES D’EURO PAR KILO
C’est le surcoût à consentir pour intégrer le gaz, la barquette et le film permettant un conditionnement sous atmosphère modifiée. Le coût de base de l’emballage est de quelques euros par kilogramme.
2à3ans
ont été nécessaires à la mise au point du procédé Mirabella, mis sur le marché fin fin 2008.
SOURCE SOCIÉTÉ ARRIVÉ
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En vidéo, la réinvention d’une bouteille en plastique selon les exigences du développement durable.
Environnement Trois pistes pour emballer bio Coûteuse à collecter et à recycler, la masse de déchets engendrés par les produits de l’industrie agroalimentaire est sous surveillance. Répercussion des frais comme prise de conscience écologique incitent les fabricants d’emballage Estimations : Pike Research à la mobilisation pour en limiter l’impact environnemental. Ce qui implique le recours à des technologies sophistiquées.
CROISSANCE 32 % des emballages intégreront les impératifs du développement durable en 2014, contre 21 % en 2009.
E
n nous nourrissant, nous alimentons aussi nos poubelles ! Parmi les emballages qui viennent grossir les rangs des ordures ménagères collectées en France, 69 % protégeaient initialement un produit alimentaire. Directement concernés par la disposition législative, adoptée dans la foulée du Grenelle de l’environnement, qui prévoit le recyclage de 75 % des emballages d’ici à 2012 – contre un taux actuel de 63 % –, les conditionneurs et leurs fournisseurs ont donc entrepris d’investir dans de nouvelles technologies pour employer des matériaux non polluants, diminuer les quantités utilisées et prédisposer leurs produits au recyclage ou à la dégradation naturelle. Carton, plastiques, métal, verre… Les quatre principales filières productrices de packagings alimentaires se sont converties à l’écoconception. Revue de projets.
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Opter pour des matériaux plus verts
Pour faire virer les emballages au vert, la première solution qui vient à l’esprit consiste à utiliser des matières primaires elles-mêmes obtenues en respectant l’environnement. À l’avant-garde, le secteur des plastiques tente de se sevrer de l’or noir pour adopter des bioplastiques. « Le pétrole demeure encore la source principale mais la chimie imagine des mélanges pour doter les emballages alimentaires de caractéristiques de dégradation naturelle », souligne Françoise Gérardi, déléguée générale d’Elipso, l’organisation des entreprises de l’emballage plastique et souple. Cette conversion a démarré modestement. Elle représente 0,3 % du marché en 2008 mais prend de l’ampleur. L’objectif d’Elipso est d’atteindre 5 à 10 % du marché en 2015. Malgré le surcoût de la matière première
20 ANS DE RÉGIME POUR LES EMBALLAGES PLASTIQUES Poids aujourd’hui
Réduction à la source
Pot de yaourt 125 g
5,8 g
3,5 g
c –40%
Bouteille d’eau 1,5 l
40 g
23 g
c –42,20%
Bouchon de bouteille d’eau
3,1 g
1,35 g
c –50%
Sachet de légumes frais prêts à l’emploi
20 g
3,5 g
c – 85%
Sachet de légumes surgelés de 1 kg
12,65 g
7,5 g
c – 37,50%
Barquette plat cuisiné
40 g
23 g
c –40%
Sachet d’épicerie
15 µg
9 µg
c –40%
µg = microgramme = 10 g -6
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Poids il y a 20 ans
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SOURCE : Elipso
que le groupe Sphère, l’un des premiers producteurs européens de bioplastiques, chiffre entre 10 et 100%, les premiers produits commencent à arriver en rayon. Vegetal & Mineral Water, établi à Bourbonne-les-Bains (Vosges), vient ainsi de commercialiser une eau de source dans une bouteille entièrement réalisée –bouchon compris– en acide polylactique (PLA) issu de l’amidon de maïs. Son PDG, Pascal Bastien, vise la production annuelle de 3 millions de bouteilles d’ici à 2012… ce qui reste une goutte d’eau dans l’océan des 2 millions produites quotidiennement par Évian. De son côté, le français Sphère, et sa filiale allemande Biotec produisent des sachets biodégradables depuis 2006, avec le film Alfapac composé de granules Bioplast formées à partir de fécule de pomme de terre. Quant à Tetra Pak, il a conclu un accord avec la société brésilienne Braskem afin d’incorporer dans ses produits –des mille-feuilles de carton, de polyéthylène et d’aluminium – du polyéthylène obtenu à partir de canne à sucre.
2
Réduire sa consommation de matière
Le poids idéal n’est pas seulement une obsession d’être humain ! Pour réduire leur impact environnemental (notamment en matière de transport), les fabricants d’emballage ont déclaré la guerre au gramme de trop… qui se traduit souvent par un surcoût. Le défi ? Conserver toutes les propriétés de l’emballage, en l’affinant. Un équilibre délicat que les outils de la CAO peuvent aider à maintenir. « En vingt ans, les entreprises ont ainsi réduit le poids des emballages plastiques et souples, parfois jusqu’à 70 % », fait valoir Françoise Gérardi. Principal acteur de cette cure de minceur ? La production. Selon l’Association des producteurs européens d’acier pour l’emballage (Apeal), le poids des boîtes de conserve s’est réduit de 25 % en trente ans. Pour
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La bouteille de vin en plastique recyclé
85
% plus légère qu’en verre
PET Packaging Europe (APPE, groupe Seda) fabrique depuis plusieurs mois une bouteille de 75 cl pour les vins de la marque Chamarré, produite à partir de Poly-éthylène-téréphtalate (PET) recyclé. Conçue en CAO à l’aide de Catia et dénommée “3-in-1-Wine”, elle ne pèse que 50 g (85 % plus légère qu’en verre) et sa paroi incorpore, entre deux couches de PET, une barrière active “oxygénovore” (procédé Bindox d’Amcor) évitant oxydation et réduction du vin. Sa fabrication par extrusion est économe en énergie et en matière primaire. La bouteille est dotée filtre d’un fi ltre anti-UV et d’un Ezyfill vernis antirayure Ezyfi ll qui lui vaut aussi l’appellation de verre organique. Le système de recyclage Supercycle d’Appe sépare les couches et capte l’élément perturbateur ce qui devrait faciliter le classement “vert” de cet emballage au bon bilan écologique : – 50 % en poids transporté, – 17 % en émission carbone à la production. D.R.
c Artenius
gagner encore des grammes, Rasselstein (ThyssenKrupp) et son partenaire suisse Crebocan ont introduit le soudage laser à grande vitesse pour fermer leur boîte CosmoCan. Ce procédé, mis au point avec l’Institut Fraunhofer spécialisé dans l’emballage, les fabricants de soudeuses Soudronic et d’emballeuses Cantec, a permis à l’industriel de travailler sur des tôles de 0,1 mm et de réussir une réduction de poids de 20 % pour des boîtes métalliques composées de trois pièces. cc Le
thermoformage s’est substitué au soufflage
Chasse au poids également chez Nestlé qui a diminué de 10 % en dix ans le carton et le film mince de ses emballages de céréales. Sa filiale, l’Alsacienne de pâtes ménagères (APM), a réduit le conditionnement des pâtes à tarte, en jouant sur leur grammage et leur structure. À la clé, une économie de 48 tonnes de « cellulose » par an, soit –25 %, et de 26 tonnes de film plastique, soit –20 %. Chez Triballat Noyal, la modification des suremballages des pots de Sojasun et des yaourts bio Vrai a permis d’épargner plusieurs dizaines de tonnes de carton. Dans les matières plastiques, le thermoformage s’est substitué au soufflage. Le procédé permet d’assurer une homogénéité d’épaisseur et un poids réduit tout en apportant flexibilité et mémoire de forme pour conserver de la rigidité. Le poids moyen de la bouteille en plastique de 0,5 litre est aujourd’hui descendu à 16 grammes mais Sidel, équipementier du groupe Tetra Pack, est parvenu à abaisser ce seuil à 9,9 g avec son concept No Bottle. Dans un autre registre, les operculeuses pour barquettes thermoformées Eco Cut de l’anglais Packaging Automation permettent de réduire la consommation de matière à FÉVRIER 2010ccN°919
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Découvrez le régime minceur de quelques emballages alimentaires
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LA DEUXIÈME VIE DES ORDURES Taux de recyclage
Papier /Carton
Plastiques et films souples
Métaux
Verre
55 %
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(selon la matière)
20,10 % c 21,5 %
(35% visés)
65,20 % c25% 59,50 % c55% SOURCE : Fédérations industrielles
sert, elle, à embouteiller l’eau Pristine Eco Choice de la source américaine CRB.
3
Recycler les vieux emballages
Réussir à utiliser ses produits usagés pour en fabriquer de nouveaux. Ce graal industriel, les fabricants d’emballage ont en partie réussi à le mettre en œuvre. Dans le plastique, 21,5 % des emballages
France Plastiques Recyclage, située à Limay, recycle 40 000 tonnes de bouteilles en plastique par an.
36
c 29 à 95 %
sont déjà réutilisés en production mais le secteur espère encore progresser en introduisant des plastiques à base d’acide polylactique. Bénéficiant d’un taux de recyclage déjà élevé, aciéristes et aluminiers ne cessent d’améliorer leur process pour incorporer de la matière usagée. Ils réussissent aujourd’hui à injecter jusqu’à 30 % de métal recyclé dans leur nouveau produit. Les verriers incorporent également beaucoup de matière recyclée : à 60 % dans les bouteilles teintées et à 50 % dans les bouteilles blanches. Pour sa gamme Ecova (pour écologie et valorisation), Saint-Gobain vise même l’intégration de 75 % de calcin en 2012… Rejoignant en cela les ambitions d’ÉcoEmballages qui entend atteindre ce seuil pour tous les packagings dans deux ans. Un objectif qui implique de prendre en compte la fin de vie dès la conception du produit. Et dans certains cas, de renoncer à des technologies performantes, à l’instar de la multiplication de couches de matériaux variés, permettant souvent un allégement… mais compliquant le recyclage. Autant dire que seule une réflexion poussée sur l’impact environnemental du produit tout au long de son cycle de vie permet d’introduire des innovations méritant réellement un carton vert. cm ccPHILIPPE PÉLAPRAT redaction@industrie-technologies.com
GETTY ; D.R.
la source. Les chutes baisseraient de 33 % pour une cadence en hausse, elle, de 20 %. Ces machines fonctionnent avec une large gamme de matériaux thermoformables (carton, PET, PLA, etc.) et un film à sceller d’épaisseur réduite à 14 microns. Autre atout minceur : la substitution de matériaux. Ainsi, les barquettes cartonnées de Pawi pour plat cuisiné remplacent le polystyrène, deux fois plus lourd, sans perdre en rigidité grâce à un système d’ouverture prédécoupé, scellé et… breveté. Le polystyrène, lui, notamment le BX 3580 développé par BASF, a permis à l’allemand Schwälbchen d’économiser 20 % de matière plastique sur ses nouvelles bouteilles de lait par rapport aux anciennes en PET. L’association cartonplastique se substitue de plus en plus souvent au métal ou au verre. Là aussi pour des questions de surpoids. Tetra Pak, qui a réduit le poids de ses emballages de 20 % en vingt ans place de plus en plus sa marque dans les rayons conserves et liquides. Son Tetra Recart par exemple, une brique de carton-polyéthylène-aluminium se substitue aux conserves. Une autre brique carton-polyéthylène-alu aseptique, développé par SIG Combibloc,
c Taux de retour du volume recyclé dans la filière emballage
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Dégustez d’autres emballages design en photos.
Design Le contenant est parfois trompeur… Séduire, surprendre, rendre service : pour marquer leur différence, les emballages sont prêts à toutes les promesses. Quitte à briser les codes ! Les concepteurs de packaging n’hésitent plus à franchir la barrière pour mettre du vin en conserve ou pour ensacher de l’eau… Revue des dernières facéties des designers. ccMURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com
SAC À VIN Vingt fois plus légère que le verre, cette poche à vin, la « Wine Pouch », qui rappelle celles utilisées à l’intérieur des “bag-in-box”, se présente comme permettant une réduction drastique du volume de déchet. Et promet une conservation du vin pendant pas moins de six semaines après l’ouverture.
CANNETTE CANON Une cannette en aluminium mat pour conditionner du vin : c’est l’idée hétérodoxe de deux designers suédois, Jens Andersson et Jonas Forsman, à qui elle a valu le prix suédois de l’emballage design en aluminium. Des industriels français, hollandais et australiens s’y sont aussi essayés.
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PAPIER BUVEUR Composée de feuilles de bambou et de palmier pressées, cette bouteille est étanche grâce à un très fin film de bioplastique d’origine végétale (PLA). Mise au point par le cabinet de design français Brandimage, elle est biodégradable. Une solution élégante pour se passer des bouteilles en PET.
MOUSSE EN DOUILLE À la fois emballage et poche à douille, cet étui de mousse au chocolat est commercialisé sous la marque Debic, à destination des professionnels de la restauration. Fabriqué en plastique souple, il est recyclable.
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PÉTRIN Spécialement conçu pour la cuisson, cet ovni danois propose de préparer du pain en cinq gestes : ôter le carton et le bouchon en plastique, verser de l’eau chaude, secouer, arracher la partie supérieure de l’emballage et mettre le tout au four. Point noir : sa non-recyclabilité.
MÉLANGEUR Ce flacon doseur d’huile et de vinaigre intègre un système de pompe et un bouchon doseur à poussoir. D’une simple pression, l’utilisateur obtient une vinaigrette dosée à son goût.
PRÉFÉRENCE ; D.R.
POÊLE INTÉGRÉE Cet étonnant emballage est bien connu des Américains amateurs de pop-corn. Commercialisée par le géant de l’alimentation ConAgra, cette barquette en aluminium est destinée à être mise sur le feu une fois le carton enlevé pour cuire le maïs. Elle est recouverte d’un film en alu qui se déploie en gonflant lors de la cuisson.
DOSE UNIQUE Ce flacon de verre étiré est fermé par une capsule en aluminium vissée et sertie. Mise en point en partenariat avec l’Inra et l’Ensam de Paris, l’innovation de la jeune société Wine in Tube garantit une préservation du vin égale à celle d’un conditionnement classique avec bouchon en liège.
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devient
DE•STA•CO
Emballages alimentaires Notre enquête continue sur Internet
NOUVELLE GAMME
pinces parallèles 2 mors RDH et 3 mors RTH
La nouvelle référence de pinces parallèles, normales ou étanches, pour toutes vos applications exigeantes.
Notre boîte à outils de technologies déjà utilisées ou qui débarqueront bientôt dans nos emballages vous a inspiré? Nous vous proposons de découvrir davantage d’informations sur le sujet en photos, vidéos ou animations. Retrouvez ce complément d’enquête sur notre site Internet (www.industrie-technologies.com), rubrique «IT, L’enquête continue ».
changeurs Vidéo Les secrets d’une démarche d’écoconception
Infographie Les technologies dans la peau Les emballages ont plus d’un tour dans leur sac ! Effeuillez,
automatiques RQC/RTP
Diaporama Encore plus de conditionnements innovants
Une gamme complète de changeurs automatiques modulaires et compacts pour changer rapidement vos outils de robot.
grâce à notre infographie interactive, une barquette de viande recouverte de plusieurs couches pour découvrir toutes les innovations qu’elle cache… cm Limiter l’impact environnemental de ses bouteilles en plastique. Pour atteindre cet objec-
tif, le groupe Refresco France (250 millions d’euros de chiffre d’affaires) a modifié leur forme, réduit leur poids, opté pour une résine recyclée et choisi des bouchons sans colorant. Découvrez en vidéo les sites de Refresco et les problématiques liées à cette démarche d’écoconception. cm
D. R.
RENCONTRE AVEC LUC DESOUTTER, CHEZ SIDEL Innover pour lancer des produits et réduire l’impact environnemental de la production: la politique de R&D de Sidel décryptée par le responsable des projets spéciaux du groupe.
Industrie et Technologies n°900, mai 2008
Les emballages de demain sont déjà dans les rayons ! Décou-
vrez encore plus de concepts novateurs, que la rédaction d’Industrie et Technologies a sélectionnés pour vous. cm
FAUT-IL ADOPTER L’EMBALLAGE ANTIMICROBIEN ? Dès 2001, Industrie et Technologies s’est fait l’écho de l’essor des emballages antimicrobiens au Japon ou aux États-Unis, alors que les Européens se sont longtemps montrés réticents.
Industrie et Technologies n°830, octobre 2001
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pinces
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La saveur des neutrinos
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Cette sphère géante a le goût des neutrinos. Ces particules élémentaires, quasi-invisibles, sont en effet le mets de choix de ce détecteur nommé SuperKamiokande et installé au Japon. Les 50 000 tonnes d’eau, qui tapissent le fond de cette installation haute de 40 mètres, lui permettent d’étudier les neutrinos et les oscillations qui les gouvernent… appellées la saveur des neutrinos en jargon de physicien.
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Robot de compagnie Cette petite tête robotisée pourrait un jour dire « auto veut rentrer maison » ! C’est en tout cas l’ambition d’un projet mené par les chercheurs du Massachussetts Institute of Technology. Ils sont en train de développer un agent de conduite affectif et intelligent. Baptisé Aida, ce compagnon devrait aider les conducteurs à prendre la bonne décision en prédigérant la masse d’informations qui arrivent au pilote.
Le côté noir de la matière
miT
Ces hexagones à la couleur cuivrée et leurs 26 congénères prospèrent au fin fond d’une ancienne mine de fer du Minnesota. Leur mission ? Comprendre le côté sombre de la matière. Constitué de germanium et de silicium, cet équipement aurait réussi à identifier par deux fois la signature des particules invisibles que les physiciens ont appelées matière noire.
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Faites connaissance avec Aida en vidéos.
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Que Shanghai brille de 10 000 LED !
image china ; D.R.
Ne l’appelez pas la Ville lumière mais la Ville diodes ! Shanghai, qui accueillera l’exposition universelle à partir du 1er mai, est en effet la première de dix villes chinoises à bénéficier du plan Lumière LED mis en place par le ministère chinois de la Technologie. Il vise à remplacer dans chacune des cités sélectionnées les anciens éclairages par la technologie des diodes électroluminescentes.
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EXPÉRIENCES
Découvrez l’ensemble des critères de certification HQE.
Apprivoisez le nouvel outil ESR pour intégrer la biodiversité à votre activité.
ENQUÊTE
Ils ont converti leur usine à l’écologie Des industriels se sont emparés de la démarche Haute qualité environnementale, inventée pour les bâtiments tertiaires, pour l’adapter à leur usine. Leur obsession ? Minimiser l’impact écologique de leurs lignes de production. Énergie, eau, déchets… Pénétrez dans l’usine modèle en matière environnementale.
limentée en eau par la pluie et en énergie par le soleil, une usine recycle ses déchets sur ses propres lignes de production. Utopie écolo ? Plus maintenant. Une poignée d’industriels s’inspire en effet de la démarche Haute qualité environnementale (HQE), inventée pour les bâtiments tertiaires, pour construire des usines vertueuses. Même si aucune certification n’existe pour les sites industriels, ces pionniers posent les premiè-
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res pierres d’une future usine HQE. « Par préoccupation environnementale, mais aussi pour anticiper de nouvelles réglementations », témoigne Didier Margerand, président d’Enag, un spécialiste en électronique de puissance et en électromécanique engagé dans cette démarche. Industrie et Technologies a poussé la porte de ces industriels précurseurs et en a retenu cinq leçons. Tour d’horizon des chantiers prioritaires pour rendre votre usine respectueuse de l’environnement.
Le HQE c’est quoi ? c L’association
HQE (Haute qualité environnementale) réunit les acteurs du bâtiment pour établir des référentiels de performance environnementale. Fondée en 1996, elle a créé des certifications pour les immeubles de bureaux, hôtels, commerces, hôpitaux, plates-formes logistiques… Pas encore pour les usines. Ses référentiels portent sur quatorze critères, répartis en quatre thématiques : écoconstruction, écogestion, confort et santé.
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Énergie : priorité à la sobriété
Solaire, éolien, pompe à chaleur… Pour débuter le chantier de l’usine HQE, les économies d’énergie constituent une entrée en matière facile à mettre en œuvre. Grand classique, la gestion intelligente des éclairages associe capteurs de luminosité dans les ateliers, et détecteurs de présence dans les vestiaires, les couloirs, les sanitaires, les salles de réunion… Encore plus simple, une autre astuce consiste à enlever les néons superflus. Mais ces mesures – nécessaires – ne suffiront pas. Le fabricant d’équipements sanitaires SAS a été plus loin et mis en œuvre un zonage thermique. Au lieu d’être homogène, le chauffage de sa nouvelle usine en construction est adapté à chaque espace de travail. Dans la zone de stockage, peu fréquentée, SAS se contentera d’une température de 13 à 14 °C. À la production, l’énergie récupérée par une pompe à chaleur (chargée de refroidir les presses à injection) réchauf-
fera les ateliers. Côté montage, des diffuseurs seront placés audessus des postes de travail et raccordés à la pompe à chaleur (PAC). Ils concentreront le chauffage sur les opérateurs. Après la diète énergétique, penchez-vous sur la source d’approvisionnement. Comme chez SAS, la PAC est souvent retenue pour sa maturité technologique. Deléage, spécialiste du plancher chauffant, a opté pour une pompe eau/eau dans ses bureaux. Mais pour ses ateliers, il a privilégié la version air/air avec soufflage par des manches perforées. « La puissance nécessaire de 400 kW était trop grande pour une pompe eau/eau, limitée par le débit de la nappe phréatique », justifie Bruno Guérin, responsable qualité, sécurité et environnement chez Deléage. Le photovoltaïque est intéressant malgré un retour sur investissement très long, de l’ordre d’une quinzaine d’années. Alors, pour s’équiper, l’idéal est de profiter de la construction d’un bâtiment neuf ou de la rénovation d’une toiture. Vous investirez dans
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IMPACT En France, l’industrie manufacturière émet 20 % des gaz à effet de serre.
EXPÉRIENCES
De larges baies vitrées apportent une lumière naturelle dans l’atelier de Deléage. En été, l’éclairage n’est allumé que 1 h 30 par jour.
60 % d’économie d’énergie
des travaux qui, de toute façon, auraient eu lieu. Choisissez un fournisseur qui puisse présenter de solides références. Et, surtout, gardez un œil sur le projet. En particulier, surveillez qui sera propriétaire de l’installation. L’eau chaude solaire est plus simple à mettre en œuvre. Chez le fabricant de mobilier de cuisine Salm, elle couvrira l’intégralité des 1000 litres de consommation quotidienne.
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Architecture : un bain de soleil
Désormais, le bâtiment contribue à la productivité de l’usine en réduisant sa soif énergétique. Le choix des matériaux de construction est un premier pas. Le béton possède une meilleure inertie thermique que le métal. Les dimensions du bâtiment ne sont pas non plus choisies au hasard. Vous
En reconstruisant son usine, détruite par un incendie en 2006, le spécialiste du chauffage au sol Deléage s’est fixé une priorité: la sobriété énergétique. Le résultat est au rendez-vous. L’industriel a réduit sa consommation de 60 % (85 kWh/m² par an contre 211 auparavant). Son secret? Exit le gaz et le fioul. Deléage a supprimé tout ce qui n’était pas électrique. Il se chauffe avec une pompe à chaleur. Pour son bâtiment de 5300 m², l’industriel a misé sur la domotique. Baies vitrées, capteurs de présence et de luminosité… « En été, entre 6 heures et 21 heures, nous n’avons besoin d’éclairer les ateliers que pendant 1h30 », évalue Bruno Guérin, son responsable qualité, sécurité et environnement. Deléage a aussi remplacé ses 800 néons par 52 lampes à iodure métallique de 250 W. Bilan global: neuf mois seulement avant retour sur investissement, 9000 euros d’électricité économisés par an et 12000 euros sur la maintenance.
pouvez minimiser son volume pour réduire les besoins de chauffage. Mais le principal objectif de l’architecte sera de capter les rayons du soleil. Tout l’enjeu consiste à trouver la proportion de surface vitrée optimale. Suffisante pour disposer d’un maximum de lumière naturelle… mais pas trop grande pour éviter d’avoir à rafraîchir les locaux, ce qui impliquerait une surconsommation d’énergie. Plus que leur surface totale, la disposition des baies vitrées s’avère essentielle. Salm a orienté ses verrières au nord pour bénéficier d’un éclairage naturel constant en hiver, sans surchauffe en été. Autre solution, chez Enag : « Notre hauteur de plafond variait d’une zone de travail à l’autre. La différence de niveau est construite avec un matériau translucide, qui laisse passer
la lumière », évoque Didier Margerand, son président.
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Eau : au comptegouttes
Comme l’énergie, l’eau est à consommer avec modération. Commencez par une analyse globale de votre process pour connaître vos consommations d’eau… et vos besoins réels. « Pour réduire sa soif, mieux vaut associer différentes solutions parmi le recyclage, le forage et la récupération d’eau de pluie », préconise Cédric Fontaine, le directeur développement d’Inovaren, spécialiste de la gestion de l’eau. C’est la nature de vos effluents qui déterminera vos possibilités de recyclage et son coût. « Tandis que les hydrocarbures et les matières en suspension sont facilement récupérables, l’ammoniaque et certains métaux FÉVRIER 2010ccN°919
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EXPÉRIENCES
ccANNE LEITZGEN PRÉSIDENTE DE SALM
« Oubliez la rentabilité à court terme »
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Rebuts : vers le zéro déchet
Dans l’usine HQE, le tri sélectif ne suffira pas. Une véritable
organisation interne doit être mise en place pour tendre vers le zéro déchet. Comprenez : 100 % de déchets valorisés. Pour y parvenir, commencez par réduire leur quantité. Pour vos achats, faites vous livrer dans des emballages réutilisables. Vos fournisseurs récupéreront les caisses vides en apportant les pleines. Pour ne pas générer de déchets sur les lignes de production, centralisez le déballage des marchandises dans le magasin de réception. Le principal défi portera plutôt sur les chutes de la fabrication. Essayez d’abord de les recycler en interne. SAS réinjecte, après broyage, ses morceaux de plastique dans ses lignes de production. Chez Salm, le chauffage est assuré par les chutes de bois issues des ateliers et valorisées dans une chaudière de 5,5 MW. « À
ccTROIS SOURCES POUR S’INFORMER
1. Un architecte spécialisé s’impose pour les spécifications techniques qui échappent au domaine de compétence de l’industriel, en particulier les énergies renouvelables.
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2. Les salons professionnels sont l’occasion de rester en veille sur l’efficacité énergétique et le niveau sonore des machines utilisées dans le process.
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3. Les retours d’expériences des autres industriels sont une mine d’astuces pour réduire les consommations d’eau, d’électricité, la quantité de déchets…
pleine puissance, en hiver, elle en consomme 30 tonnes par jour et couvre l’intégralité des besoins de chauffage », assure Bernard Muller, le directeur industriel de Salm.
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Bruit : le silence est d’or
La démarche HQE passe également par le confort et la santé des salariés, notamment pour le bruit. Dans l’usine HQE d’Enag, le revêtement intérieur des murs est microperforé. Chez Salm, des panneaux d’absorption phonique sont apposés aux murs et le bardage du plafond est conçu pour absorber les sons. Au lieu d’être réverbérés, ils sont
captés dans une chambre d’isolation. L’industriel alsacien a pris conseil auprès de la Caisse régionale d’assurance maladie pour, au final, une baisse du niveau sonore de 50 % dans ses ateliers, à 80 dB(A), soit l’équivalent d’une rue à gros trafic. « À ce niveau, l’oreille peut récupérer la nuit », garantit JeanClaude Meyer, son responsable production. Ce n’est pas encore le calme bucolique de la campagne mais les fondations d’une usine respectueuse de l’environnement… et de ses opérateurs. cm ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com
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lourds sont plus coûteux. Leur traitement est plus dangereux et/ ou énergivore », prévient William Maufroy, président du bureau d’études Ingeneo. Le forage est la solution d’approvisionnement en eau à bas coût, mais suppose des autorisations administratives. Quant à la récupération d’eau de pluie, destinée aux opérations d’arrosage ou de lavage, trois points sont à surveiller: le niveau de filtration, le pH et les conditions de stockage. Mais à la clé, les économies ne sont pas négligeables. En récupérant l’eau de pluie, Salm espère ainsi économiser 1000 m3 par an, soit 40 % de ses besoins. Deléage, lui, les a divisés par trois.
Chez Salm, fabricant de cuisines, les chutes de bois servent au chauffage des ateliers. De même l’eau de pluie est récupérée et l’eau chaude est solaire.
« Un conseil pour vous inspirer de la démarche HQE : passez par un bureau d’études spécialisé. Verrières, isolation phonique, récupération des eaux de pluie… Chaque solution doit être étudiée séparément, mais oubliez la rentabilité à court terme. On ne choisit pas le photovoltaïque pour gagner de l’argent ! La décision d’investir, dans des solutions respectueuses de l’environnement ou le confort des opérateurs, se prend d’abord par conviction personnelle. Inutile, donc, de chercher à tout quantifier. Vous ne pourrez pas prévoir exactement l’impact de l’éclairage naturel sur la facture électrique. Mais, à terme, cette démarche va globalement dans le bon sens. Celui des économies d’eau, d’énergie et d’une meilleure productivité. »
Un cadre de travail…
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Standardiser les postes de travail conduit à définir la série de gestes et d’opérations nécessaires pour réaliser un travail précis avec un minimum de gaspillage. Cette façon de faire est codifiée le plus souvent sous la forme d’un temps d’opération et d’une séquence bien définie sur une simple feuille A4.
… en constante évolution Les standards ne sacralisent pas la meilleure façon de travailler dans l’absolu, mais la meilleure manière de faire à un moment donné. Les opérateurs sont alors formés à la répéter systématiquement afin d’éviter les efforts et les mouvements inutiles. Au fur et à mesure que de nouveaux problèmes apparaissent, le travail standardisé peut être amélioré continuellement.
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MÉTIER
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Les standards sont très utilisés dans l’industrie pour définir la manière la plus efficace de travailler. Loin d’être des dogmes immuables, ils constituent une base pour améliorer de manière continue l’exécution des tâches dans les ateliers ou les bureaux.
ENVIRONNEMENT
Standardiser le travail pour s’améliorer
MÉTHODE
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Standardiser le travail pour s’améliorer À QUOI ÇA SERT ? c Les standards permettent de décrire la manière dont chaque opérateur doit effectuer son travail à un poste précis. Seconde par seconde, les gestes à effectuer, les outils à utiliser et les opérations à accomplir sont consignés, le plus souvent sur une feuille A4. c Ils permettent in fine d’améliorer la qualité et la productivité en garantissant que chaque opérateur suit la meilleure façon de travailler à chaque cycle. Le standard permet aussi de former chacun au détail de son poste. c En standardisant le travail, on découvre aussi de nouvelles pistes d’amélioration en résolvant en équipe les difficultés d’application. Tant que les façons de faire sont différentes à chaque cycle, il est difficile de reconnaître les problèmes ou les inefficacités. Le travail standardisé est la base de l’amélioration continue.
COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ? c Le travail standardisé s’élabore sur le terrain par les superviseurs avec l’aide de leurs équipes. Et non par les ingénieurs méthodistes depuis leur bureau ! c Pour réaliser le standard, le groupe de travail observe la manière dont le travail se réalise sur plusieurs cycles. Il mesure soigneusement chaque geste et en discutant longuement avec les membres d’un groupe de travail de la meilleure façon de s’y prendre pour réaliser chaque action. Il s’agit de mettre l’équipe d’accord sur une façon de faire et de former les nouveaux venus à travailler de cette manière.
L’AVIS DE L’EXPERT
ccMICHAEL BALLÉ & GODEFROY BEAUVALLET PROJET LEAN ENTREPRISE DE TÉLÉCOM PARISTECH
« Le travail standardisé est intimement lié au Kaizen. Sans standard, aucune amélioration continue n’est possible. Et, réciproquement, sans un effort de Kaizen permanent il est difficile d’impliquer les équipes dans le respect du travail standardisé.»
LES POINTS À SURVEILLER Le travail standardisé est un travail d’équipe. Il doit être défini en écoutant les problèmes de chacun, en les résolvant et en se mettant d’accord sur une façon commune de travailler. Les standards ne sont pas sources de réprimandes. Au contraire ! S’ils se révèlent difficiles à appliquer, ils doivent devenir une occasion de faire de l’amélioration continue, du Kaizen. Tout changement dans l’environnement de travail doit susciter une remise en cause des feuilles de travail standardisé. La rédaction du standard se fait sur le terrain. C’est le chef d’équipe qui en est responsable. Il se charge aussi d’en assurer la formation et sa tenue au quotidien.
H. BOUTET ; D . R.
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ccFICHE COORDONNÉE PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industie-technologies.com
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FICHE ENVIRONNEMENT
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ENVIRONNEMENT
La norme PR NF E 01-005 propose une méthode pragmatique adaptée aux PMI de la mécanique pour mettre en œuvre des démarches d’écoconception. À l’heure où les demandes des clients et donneurs d’ordres se font de plus en plus précises, elle permet de définir clairement les priorités en matière de conception de produit.
MÉTHODE
La norme écoconception, un guide pour les PME
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Elle propose une méthodologie qui prouve l’engagement dans une démarche d’écoconception de produit.
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Elle fournit des connaissances et des outils pour y parvenir.
3 Elle ne fixe pas d’objectifs quantifiés mais guide l’entreprise vers la recherche d’indicateurs pertinents correspondant à son contexte industriel.
4 Elle est basée sur l’apprentissage et sur l’amélioration continue et est aisément intégrable au processus de conception de l’entreprise.
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La norme en 4 points
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MÉTHODE
La norme écoconception, un guide pour les PME A QUOI ÇA ENGAGE ?
c Elle s’applique à tout projet de reconception de produit et par toute entreprise qui conçoit des produits mécaniques ou mécatroniques. c Pour faire valoir sa démarche, l’entreprise doit apporter des éléments concrets. c Ils sont décrits précisément dans la norme et élaborés au fur et à mesure de l’avancement du projet. On trouve un questionnaire et un algorithme visant à définir le profil environnemental du produit ou encore des listes de voies d’améliorations possibles ou d’outils pouvant être mis en œuvre. c La certification par un tiers n’est pas obligatoire puisque la démarche est volontaire. Le Cetim propose, aux entreprises qui le souhaitent, de faire vérifier leur démarche par un spécialiste et délivre une attestation de conformité «Cetim-Environnement».
L’AVIS DE L’EXPERT
c La mise en œuvre est fonction de la durée du projet de l’entreprise, puisque la démarche se déroule parallèlement aux étapes du processus de conception. Elle est aussi fonction de la complexité du produit à reconcevoir. c La mise en œuvre se fait généralement en deux temps. Un projet pilote sert d’abord à découvrir la méthode et à évaluer son potentiel. À l’issue de cette première expérience, l’entreprise fait un bilan des connaissances acquises et peut formaliser la démarche dans son processus de conception. c En général, il faut compter de quelques semaines à quelques mois pour un premier projet pilote. La durée totale dépend des attentes du marché, de la pression réglementaire, de la période d’appropriation par l’entreprise, de son propre mode de fonctionnement ; en sachant que l’apprentissage et l’acquisition des outils se font ensuite dans le cadre de l’amélioration continue.
ccFRANZ BARNABÉ INGÉNIEUR EN CHARGE DE L’INTÉGRATION DE L’ENVIRONNEMENT DANS LA CONCEPTION DES PRODUITS, AU CETIM
« La norme propose une méthode pragmatique. Elle permet aux PME de structurer une approche en tenant compte de leurs contraintes réglementaires, de leur outil et de leur marché pour définir les axes à mettre en œuvre. Elle utilise le langage des bureaux d’études assurant ainsi une appropriation plus simple et rapide. »
COMBIEN ÇA COÛTE ? c Le nombre de jours d’assistance varie selon le niveau de remise en cause de la conception et le niveau technique attendu. On distingue la partie liée à l’intégration des aspects « environnement », réalisable par une personne ayant des connaissances dans le domaine de l’écoconception, des aspects liés à la recherche et à la mise en œuvre de solutions techniques. c Dans tous les cas, il faut compter 5 à 10 jours pour un projet pilote, pour la partie écoconception et mise en place de la norme. Le coût de l’expertise est fonction du besoin de l’entreprise. c La vérification en vue de la délivrance d’une attestation par le Cetim nécessite une journée d’audit supplémentaire pour une entreprise qui aurait mené son projet de manière autonome. c Plusieurs financements existent pour ceux qui désirent expérimenter la méthode avec un expert extérieur. Ils couvrent jusqu’à 70 % du montant total de la prestation. Il faut s’informer auprès d’Oséo, de l’Ademe ou du Cetim.
PAR OÙ COMMENCER ? c Avant de se lancer, il faut d’abord identifier les enjeux pour l’entreprise. En effet, une des conditions de réussite réside dans la motivation de la direction et des équipes à s’engager dans une démarche qui peut remettre en cause les priorités de l’entreprise. Cela ne peut fonctionner que si le marché est prêt et que l’entreprise a bien cerné ses attentes. c La deuxième étape consistera à sensibiliser un groupe de collaborateurs à ces enjeux. Cela peut se faire autour d’un projet pilote qui va leur permettre de mettre leurs connaissances «métier» au service de la démarche de l’entreprise. La norme est faite pour faciliter cette approche par projet.
ccFICHE COORDONNÉE PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com
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ENVIRONNEMENT
c L’écoconception est une démarche volontaire.
EST-CE LONG À METTRE EN ŒUVRE ?
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Consulter les dossiers sur la virtualisation du poste de travail, rubrique IT, l’enquête continue.
EXPÉRIENCES
CAS D’ENTREPRISE Apave allège le poste de travail INFORMATIQUE
En centralisant les applications et les données de ses collaborateurs, le spécialiste français des contrôles techniques garantit mieux la sécurité d’information tout en réduisant les coûts d’exploitation. ccL’ENTREPRISE EN BREF
APAVE : D.R.
Pour garantir davantage de confidentialité à ses clients, l’Apave remplace le PC par un terminal léger pour l’accès aux données centrales via le logiciel Applidis.
Prestataire de services de vérification et de contrôle de conformité des installations techniques, équipements et process par rapport à la réglementation Siège social à Paris 130 agences, 143 centres de formation et 31 labos d’essai en France 40 filiales à l’étranger 9 600 collaborateurs, dont 7 000 ingénieurs 670 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008 Plus de 200 000 entreprises clientes en France et à l’étranger
ccLE PROBLÈME
LA SÉCURITÉ DES DONNÉES DES CLIENTS
Le métier d’Apave impose une sécurité et une confidentialité absolues des données des clients. Or lors de leurs missions de vérification et de contrôle sur le terrain, ses experts doivent se connecter à distance au système d’information de l’entreprise pour accéder à leurs applications métiers et transmettre leurs rapports d’inspection. « L’accès s’effectue en mode client-serveur à partir d’un PC portable lourdement chargé en logiciels et données, ce qui entraîne souvent des lenteurs d’affichage », note Christophe Corne, le président du directoire de l’éditeur français
de logiciel Systancia. Mais le plus problématique est l’absence de garantie de sécurité informatique. Car toutes les données sensibles des clients résident dans le PC qui risque d’être perdu, volé ou utilisé par d’autres personnes mal intentionnées. ccLA SOLUTION
LA VIRTUALISATION DU POSTE DE TRAVAIL
Apave s’oriente alors vers la virtualisation des postes de travail, un procédé informatique qui consiste à centraliser les applications métiers et les données des collaborateurs dans la salle informatique. Le poste de travail devient un client léger, un simple terminal d’accès aux ressources du système d’information central. Sa perte ou son vol n’entraîne aucun risque, puisqu’il ne stocke pas les données mais ne fait qu’y accéder. « Cette centralisation offre aussi l’avantage de simplifier la mise à jour, de diminuer la consommation de courant et de réduire les coûts d’exploitation du système d’information », estime Christophe Corne. Apave a opté pour le logiciel de virtualisation Applidis de Systancia. L’intégration a été confiée à Dell. En contrepartie du report des fonctions des postes de travail vers la salle informatique, il a fallu conforter la capacité de traitement et de stockage centralisée en s’équipant notamment de dix nouveaux serveurs à lame M600 de Dell. Le logiciel Applidis tourne sur le serveur d’administration au-dessus du système
d’exploitation Windows 2003 Entreprise. Dès la première connexion au système central, il installe automatiquement un logiciel client qui donne au terminal léger accès aux applications et données autorisées. Le projet a démarré début 2006 à titre pilote sur un parc de 1 000 postes de travail répartis sur 45 sites. Onze applications, dont une critique, ont été virtualisées. Pour le moment, les utilisateurs concernés n’ont pas changé de matériel. Ils continuent à utiliser leurs PC. Mais dès que ce matériel sera amorti, il sera remplacé par un terminal léger bon marché (à partir de 99 euros). La licence du logiciel Applidis coûte 190 euros par utilisateur, maintenance incluse. Apave reste discret sur le montant global d’investissement, qui comprend aussi les coûts des serveurs et des services d’intégration. ccLE RÉSULTAT
RÉDUCTION DE PLUS DE 40 % DES COÛTS
Parce que les données sensibles et les applications résident dans le système central et non plus dans les postes de travail, elles risquent moins d’être volées, modifiées ou détruites. Les utilisateurs gagnent aussi en temps d’affichage. « Sur le plan financier, l’opération devrait se traduire par des économies de plus de 40 % sur le coût global d’exploitation informatique », promet Christophe Corne. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
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PRODUITS
GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction
5 gammes de robots pour salles propres Grains de sable dans les rouages de la fabrication de produits à haute valeur ajoutée, les microparticules en suspension mettent en péril la qualité. La propreté des environnements de production est devenue une priorité. Dans les salles dites propres, l’intervention humaine est un risque de contamination à éviter au maximum. Devant l’ouverture de ce marché, les fabricants de robots ont adapté leurs gammes pour qu’elles répondent aux exigences imposées par les normes.
niche Les robots pour salles propres sont surtout destinés à l’industrie pharmaceutique et à la production des semi-conducteurs.
’expression « salle blanche » est encore beaucoup entendue mais, à part dans le spatial, les normes utilisent désormais le terme « salle propre ». Depuis novembre 2001, l’Iso 14644-1 a remplacé le Federal Standard 209E, elle définit la salle propre comme une pièce où la concentration de particules en suspension est maîtrisée. Classée en neuf catégories, Iso 1 à 9, la propreté des salles dépend des quantités maximales de particules de diamètres 0,1 à 5 µm qui y sont admissibles par mètre cube d’air. Préoccupation originelle des militaires américains et de la recherche spatiale, la chasse à la poussière s’est développée avec l’avènement de la microélectronique et l’utilisation des semiconducteurs. Les salles propres se sont multipliées dans les usines de production de dalles d’écrans plats, de téléphones portables et autres gadgets électroniques depuis la fin des années 1990. Les industries pharmaceutique, cosmétique, photovoltaïque, agroalimentaire et le nucléaire ont suivi le mouvement. Aujourd’hui, même la plasturgie et l’automobile s’y mettent. L’homme étant le principal vecteur de contamination, sa présence doit être limitée en salle propre. L’automatisation d’un maximum d’opérations est donc néces-
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saire. Pour cela les constructeurs de robots ont dû, à leur tour, répondre aux critères imposés par la norme. cc Repenser
la conception et modifier la fabrication
Les marques déclinent désormais tout ou partie de leur gamme en « robots pour salles propres ». Tous sont des adaptations de robots standards pour lesquels la conception a été repensée pour limiter la rétention et la création de particules. Un effort de design vers des lignes fluides permet d’éviter les angles, si propices à l’accumulation de poussière, et facilite le nettoyage. Les matériaux sont également différents : « Les pièces critiques, apparentes, sont en Inox à rugosité contrôlée pour
la plupart », explique Jean-Baptiste Mayon, ingénieur développement de l’intégrateur EEPI. Même combat pour les joints d’étanchéité, en caoutchouc NBR pour la gamme standard Fanuc, ils sont en caoutchouc CR ou en caoutchouc fluor pour la série salle propre. Des spécificités apparaissent aussi dans la fabrication et le montage. Certains sous-ensembles doivent eux-mêmes être assemblés en salle propre et des opérations de nettoyage sont ajoutées tout au long de la chaîne de production. Étapes supplémentaires de la lutte contre les aspérités : les câbles et moteurs sont carénés le plus possible et les pièces de fonderie sont polies avant d’être peintes. Élément primordial
des normes aux changements c pour répondre aux besoins
de la production en salles propres, les constructeurs de robots ont lancé des gammes dédiées. Ils ont revu la conception, la fabrication et le montage de leurs bras automatisés pour diminuer la quantité de particules émises. Selon le niveau de propreté atteint, ils sont estampillés d’Iso 1 à 9,
d’après les catégories définies par la norme Iso-14644-1. Pour intervenir sur les plaques de silicium de l’industrie des semi-conducteurs, les classes les plus propres sont exigées. Ce marché, presque exclusivement asiatique, est moins porteur en Europe que l’industrie pharmaceutique qui accepte des robots de classe 4 mais ajoute des contraintes.
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PRODUITS
LE PLUS IMPOSANT
LE PLUS SIMPLE
LE PLUS SPÉCIFIQUE
ccKR 500 - 2CR De KuKa
Né d’une collaboration entre Kuka et Samsung, le KR 500-2 CR est le mastodonte du marché. Son poids de 2 350 kg le cantonne à de gros sites de production. On le retrouve surtout en Asie et particulièrement en Corée chez Samsung SDI et LG Electronics. Ses 6 axes lui permettent de réaliser des opérations de manutention sur des dalles d’écrans plats après leur fabrication. N’intervenant que dans le secteur du contrôle, sur des dalles fermées, il n’a pas besoin d’être Iso 3. Mais il peut intervenir malgré tout en salle propre et est certifié Iso 6. Dernière originalité : il est noir. C’était une demande du premier client qui s’est transformée en marque de fabrique. ccFIChe teChNIQue
nombre d’axes 6 charge nominale 500 kg rayon d’action 2 350 mm
ccCoBRa S350 CR/eSd D’aDePt ccSTeRIClean De StÄubLi
En se spécialisant dans les robots destinés à la pharmaceutique, Stäubli est devenu l’entreprise la plus performante et la mieux placée en Europe dans ce domaine. Pour les opérations les plus proches des médicaments dans la production industrielle, dans les laboratoires ou en préparation médicale, une décontamination du matériel au peroxyde d’hydrogène est exigée. Stäubli a sorti la série Stericlean qualifiée GMP (Good Manufacturing Processes) de par sa résistance à ce nettoyage drastique. Les connexions systèmes et utilisateurs sont protégés sous la base du robot. Souvent installés dans un isolateur, ces robots offrent une faible emprise au sol pour une large enveloppe de travail. ccFIChe teChNIQue
classe de salle propre Iso 6
nombre d’axes 6
répétabilité ± 0,15 mm
charge nominale 1,7 à 7 kg rayon d’action 515 à 1 450 mm classe de salle propre Iso 4
ccFIChe teChNIQue
nombre d’axes 4 charge nominale 5,5 kg rayon d’action 350 mm classe de salle propre Iso 4 répétabilité ± 0,015 mm (XY), ± 0,010 mm (Z)
D. R.
répétabilité ± 0,02 à ± 0,04 mm
D’une hauteur de 798 mm pour un rayon d’action de 350 mm, le Cobra s350 est minimaliste mais efficace. De type Scara, ce robot 4 axes de 20 kg peut être intégré dans un espace confiné. Il est notamment utilisé à différents stades de la fabrication de disques durs, tels la mise en place des disques, le vissage, l’assemblage des têtes, ou la certification. Il est validé pour salle blanche Iso 4 et dispose d’une surface de dissipation électrostatique empêchant la formation d’électricité statique, susceptible d’attirer des particules, durant l’opération. En option il peut bénéficier de la capacité de vision d’Adept qui permet une adaptation du mouvement en temps réel et sans temps d’arrêt.
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PRODUITS
En vidéo quelques exemples de ces robots à l’œuvre
GUIDE D’ACHAT 5 gammes de robots pour saLLes propres
ccFRanÇoIS RICHaRd reSPONSabLe iNtÉGratiON DeS NOuVeauX ÉquiPemeNtS eN PrODuctiON cHeZ triXeLL
«Nous fabriquons des détecteurs numériques qui remplacent les films à rayons X de radiologie. Pour répondre aux règles strictes qui encadrent la fabrication d’applications médicales et pour éviter les défauts sur les clichés, toutes les étapes de production des détecteurs sont faites en salles blanches. Deux robots Stäubli RX 170 HPCR (Iso 5) sont dans la salle de couplage. Ils se relaient pour effectuer les opérations de passage d’une dalle équipée de circuits intégrés et de photodiodes en silicium d’un poste à un autre, jusqu’au scellement avec le scintillateur. Nous avons aussi un robot Fanuc (Iso 7) en fin de chaîne. Le choix des robots a été fait par les fournisseurs qui ont construit les salles propres. Nous serons plus regardants quant aux marques de robots à l’avenir. En avoir plusieurs complexifie la maintenance. »
de par son importante surface de contact avec le milieu extérieur, la peinture doit montrer patte blanche. Tout craquellement est inenvisageable et l’aspect doit être lisse, facilitant un nettoyage parfois réalisé à l’alcool auquel la peinture doit donc résister. Elle est blanche dans la grande majorité des cas pour que toute
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Installé dans une salle propre chez trixell, ce robot Stäubli est blanc pour que toute salissure soit facilement repérable.
salissure soit facilement repérable. ABB appliquons des traitements spéciaux sur et Stäubli ont opté pour une peinture les éléments extérieurs comme les engrepolyuréthane. Kuka en a choisi une de nages des axes 3 et 4, les roulements à type bicomposant époxy recouverte de rouleaux de l’axe 5 ou la visserie », indivernis et s’offre l’originalité de la propo- que Florence Bertaux, la responsable ser en noir. Si la prédéveloppement et marPOUR ÉVITER sence dans l’air de subs- TOUTE keting de Fanuc RoboCRÉATION t a n c e s c h i m i q u e s DE PARTICULES, IL N’Y A tics France. Des inserts spécifiques est un ris- PAS DE PEINTURE plastiques sont que pour le produit, les SUR LES PIÈCES d’ailleurs ajoutés sur les QUI PEUVENT ÊTRE peintures subissent un DÉMONTÉES DURANT têtes de vis, véritables test de dégazage de com- LA MAINTENANCE. nids à poussière. Les posés organiques volacâbles qui ne peuvent tils. La norme Iso 14644-8 être intégrés dans les régit la présence dans l’air de ces molécu- bras sont regroupés dans des gaines pour les et définit le protocole à utiliser pour éviter les frottements lors des mouveles mesurer. ments de l’appareil. « Nous ne peignons pas les pièces qui Ces modifications impliquent des opépeuvent être démontées durant la main- rations manuelles supplémentaires. tenance pour éviter toute création de par- D’autre part, des tests de qualité jalonticule. Il nous faut donc réaliser manuel- nent la fabrication. Le temps de produclement des épargnes de peinture pour nos tion s’allonge par rapport à celui des robots destinés aux salles propres », robots standards. Il en résulte qu’un robot ajoute Philippe Charles, responsable pro- pour salle propre est 5 à 20 % plus cher duits chez ABB, qui traite la bride de ses que son homologue classique. robots au nickel pour lutter contre une Le principal organisme de validation de autre source de contamination : la corro- la qualité Iso 14644-1 en Europe est le sion. « Chez Fanuc, pour l’éviter, nous Fraunhofer IPA (Institut Produktion und
D.R.
« l’entretien se complexifie avec plusieurs marques »
PRODUITS
5 gammes de robots pour saLLes propres
adePT
aBB
FanUC
nombre d’axes c 4 ou 6
nombre d’axes c6
c6
charge nominale c 5 à 5,5 kg
charge nominale c 6 à 235 kg
c 5 à 50 kg
rayon d’action c 350 à 854 mm
rayon d’action c 800 à 3 200 mm
c 704 à 2 050 mm
répétabilité c ± 0,003 à ± 0,03 mm
répétabilité c ± 0,03 à ± 0,07 mm
c ± 0,02 à ± 0,07 mm
classe c Iso 3 et 4
classe c Iso 5 et 6
c Iso 5 ou 4 en option
Les pLus
caractéristiQues techniQues
5 robots Viper s650 et s850 ; cobra s350, s600 et s800
13 robots irb 140, irb 140t, irb1600 (4 tailles), irb6640 (7 tailles) 2 de plus mi-2010 : irb120 et irb4600
KUKa
STÄUBlI
4 robots Lr mate 200ic/5c, 200ic/Lc ; m-6ib/6c ; m-710ic 50
11 robots Kr : 5 sixx r650cr, r850cr, 16cr, 16 L6 K-cr, 30-3 cr, 60-3 cr, 180-2 cr, 180 L130-2 cr, 210 L150-2 cr, 240 L180-2 cr, 500-2 cr
14 robots tX : 40 cr, 60cr/Scr, 60 Lcr/Scr, 90 cr/Scr, 90 L cr/Scr, 90 XL cr/Scr, 200 cr ; rX : 130 cr, 160 cr, 160 L cr, 170 cr, 170 L cr, 170 HP cr ; tX Stericlean
nombre d’axes
nombre d’axes c6
nombre d’axes c6
charge nominale c 5 à 500 kg
charge nominale c 1,7 à 100 kg
rayon d’action c 650 à 3 101 mm
rayon d’action c 515 à 2 194 mm
répétabilité
répétabilité c ± 0,02 à ± 0,15 mm
répétabilité c ± 0,02 à ± 0,06 mm
classe
classe c Iso 3 à 6
classe c Iso 2, 4
charge nominale rayon d’action
20 000 à 50 000
27 000 à 51 000
30 000 à 40 000
30 000 à 75 000
20 000 à 50 000
En option, une caméra peut être ajoutée. Elle permet au robot de repérer en temps réel la manière dont il faut saisir la pièce.
Le pupitre de commande peut être totalement configuré par l’acquéreur. Le pupitre fonctionne sous Windows CE.
À contre-courant de la multiplication des sous-traitants, Fanuc construit lui-même 98 % de tous les composants de ses robots.
Kuka a développé son SAV en même temps que sa gamme : en France, un technicien a été formé aux spécificités des salles propres et est dédié au suivi des robots que Kuka y installe.
Stäubli propose une série baptisée « Plastics » dédiée à la plasturgie qu’elle ne qualifie pas de Cleanroom ou Supercleanroom (CR/ SCR) mais qui est tout de même Iso 5.
www.adept.com
www.abb.fr
www.fanucrobotics.fr
www.kuka-robotics.com
www.staubli.fr
Automatisierung). Il mesure en différents points du robot et à différentes vitesses de fonctionnement l’émission de particules dans l’air. Selon la quantité émise, le robot reçoit ou non un certificat IPA indiquant la classe de propreté (Iso 1 à 9). cc Préserver
la salle propre et définir le besoin
De leur lieu de production à l’endroit où ils seront implantés, ces engins sortent couverts. Et plutôt deux fois qu’une : « Nous livrons les robots dans une double
enveloppe de protection pour qu’ils soient installés directement après avoir été déballés. La seconde, ajustée aux dimensions de la machine, est enlevée juste avant d’entrer dans la salle blanche », précise Philippe Charles. Pour limiter la présence de l’homme en zone propre, l’armoire de commande du robot est en général placée à l’extérieur. Dans le même but, les constructeurs utilisent des composants plus résistants que pour les robots standards, pour que les opérations de maintenance, mêmes pré-
ventives, reviennent moins souvent. « Nous utilisons une huile de synthèse particulière dans les réducteurs d’axe 1, 2 et 3. Elle est plus chère mais dure plus longtemps », prend pour exemple JeanFrançois Germain, le directeur commercial de Kuka. Comme pour un robot classique, la première chose à établir pour une entreprise voulant se munir d’un robot pour salles propres est le cahier des charges des tâches qu’il devra accomplir. Ce robot devra-t-il déplacer
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PRODUITS
GUIDE D’ACHAT 5 gammes de robots pour saLLes propres un marché plutôt asiatique c en 2007 et 2008, le marché global des robots a pesé respectivement 5,9 et 6,2 milliards de dollars, d’après le département statistique de l’IFR (International Federation of Robotics). Sur ces deux années, 12 % des robots vendus dans le monde étaient des robots pour salles propres. Sur les 11000 bras automatiques que cela représente, 82 % sont désormais en Asie, 17 % aux États-Unis et 1 % en Europe. Cela s’explique par la mainmise de l’Asie sur la production de semi-conducteurs et de disques durs. La répartition des robots pour salles propres pourrait s’équilibrer si l’Europe prend à temps le train du photovoltaïque et des nanotechnologies, sans se laisser dépasser par l’Orient express.
des objets ? En remplir ? En marquer ? Quels poids feront ces objets ? Quel rayon d’action devra couvrir son bras ? Le mouvement qu’il effectuera sera-t-il complexe ? Se fera-t-il dans des zones exiguës ? Devra-t-il le réaliser vite ? Avec quelle précision ? cc Un
robot Iso 4 doit supporter le processus de décontamination
Une fois ces besoins purement robotiques définis, le futur utilisateur peut, avec l’intégrateur, choisir le robot adéquat en fonction de la classe de la salle propre dans laquelle il évoluera. Ici, la fidélité est la règle : « Les entreprises achètent en général des robots pour salles propres de même marque que ceux qu’elle a déjà en environnement non contrôlé. C’est à la fois plus simple pour la programmation et pour un
besoin éventuel de pièces de rechange », constate Norbert Albalat, intégrateur chez Eri Vallon, concepteur et constructeur de machines spéciales. Dans le domaine des semi-conducteurs, l’utilisateur final ne choisit ni ne gère les robots de classe Iso 1 à 3 qui manipulent les plaques de silicium. Ils sont intégrés dans les machines-outils. Moins exigeants que les semi-conducteurs, les environnements de production pharmaceutique et cosmétique ont des contraintes particulières et disposent de leurs propres recommandations: les BPF (bonnes pratiques de fabrication). Pour obtenir le grade A des environnements stériles, un robot peut être Iso-4 mais il doit être capable de supporter le processus de décontamination VHP (peroxyde d’hydrogène vaporisé). C’est pour répondre à ces spécificités sectorielles que Stäubli a conçu
PRODUITS
ccReymond Clavel Directeur Du LSrO (LabOratOire De SyStèmeS rObOtiqueS De L’ePFL)
« des minisalles ultrapropres »
Mecartex, spin-off de l’EPFL, a collaboré avec Agie Charmilles, pour adapter ce micro-robot aux besoins de l’électro-érosion.
« Pour assurer la propreté d’une salle blanche, il faut éviter que l’homme y entre. Dans ce but, nous travaillons sur des “microfabriques” qui sont des minisalles blanches ultrapropres de 12 centimètres de côté. A l’intérieur, un petit robot est intégré, son mécanisme est en dehors de l’espace utile pour éviter toute contamination. Il peut être utilisé pour l’assemblage de petits éléments en microélectronique ou en pharmaceutique. On peut imaginer qu’il dessine les motifs sur les circuits intégrés, dont la résolution est déjà inférieure à 35 nm, ou même qu’il travaille directement sur les cellules en biomédical et sur les nanoparticules. La température, l’humidité et la pression sont des paramètres très importants quand on parle en nanomètres. Dans nos petites boîtes, ces variables sont faciles à gérer. »
D.R.
le Stericlean. Au-delà de sa résistance au H2O2, le fût qui sert à fixer le robot dans les autres gammes et présente des œillets de moulage pour les vis est remplacé par un tronc de cône, vissé depuis l’extérieur de la zone. C’est d’ailleurs en ciblant ces marchés de niches que, depuis la Suisse, Stäubli a su s’imposer face aux géants américains et japonais. « Les robots salles propres et Stericlean représentent 30 à 50 % de notre production », indique Sylvie Algarra, responsable activité science de la vie chez Stäubli. La barre des 5 % de la production totale est rarement dépassée chez leurs concurrents. Avec l’arrivée des nanotechnologies, les constructeurs devront encore faire évoluer leurs gammes pour répondre aux spécificités de ce domaine. Même si aujourd’hui il s’agit davantage de protéger les hommes des nanoparticules que le contraire. cm cc Charles FouCault cfoucault@industrie-technologies.com
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Produits
cc ÉQuIPeMeNT De PrODuCTION
Cette gamme de machines six axes de quatrième génération comprend deux modèles à bras court de 2,05 m (charges de 45 ou 60 kg) et deux à bras long de 2,50 et 2,55 m (charges de 20 ou 40 kg), avec un volume de travail pouvant atteindre 1,73 m sous la base. Dotés d’une répétabilité de position de 0,003 à 0,10 mm et de trajectoire de 0,11 à 0,56 mm, ils pèsent entre 412 et 435 kg. La famille IRB 4600 est adaptée aux environnements difficiles (protection IP67). Une version renforcée destinée à la fonderie /métallurgie est disponible. Disposant des logiciels TrueMove (contrôle de mouvement et précision de trajectoire) et QuickMove (réduction du temps de cycle), ils affichent des gains de 10 à 25 % sur ces critères par rapport à leurs prédécesseurs. Ils couvrent un vaste champ d’applications ; découpe, assemblage, soudage, manutention, palettisation, injection ou encore extraction de pièces moulées. Fournisseur ABB France - Division robotique
Robots cartésiens de positionnement en T
Dérivés des platines de positionnement linéaire PRO115, PRO165 et PRO225, les robots cartésiens de la gamme Cartesius constituent un système de positionnement en T très évolutif. Il comporte une embase mono-axe et une zone de charge ouverte adaptée à de nombreuses applications d’automation : insertion de composants ; montage ; tests automatiques ; postes de distribution. Cette gamme se décline dans de nombreuses configurations XY, XZ, XYZ, avec des courses atteignant 1,5 x 0,5
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x 0,3 m et des charges allant jusqu’à 25 kg sur 3 axes. Les robots sont équipés du système de gestion chaînée des câbles. Les connecteurs des moteurs et des encodeurs facilitent une intégration rapide dans les applications des clients. La gamme Cartesius comporte de nombreuses options concernant les courses, les charges et les vitesses (jusqu’à 1,4 m/s). Il existe une trentaine de platines linéaires standard. Le constructeur propose également des versions personnalisées avec des axes supplémentaires, ainsi que des systèmes clé en main. Fournisseur Aerotech
cc outILs-outILLaGe
Outil de perçage avec évacuation optimisée de copeaux
cc outILs-outILLaGe Meuleuses pneumatiques prêtes à l’emploi
Avec leur corps entouré d’un grip en caoutchouc Greptile, ces meuleuses pneumatiques améliorent la prise en main. Le moteur intégré dans leur corps et non dans leur tête leur donne un excellent rapport poids/puissance et réduit bruits et vibrations. Ces machines réunissent deux gammes, les meuleuses droites et celles à renvoi d’angle. Les meuleuses droites, avec quatre modèles, et des vitesses allant de 8 000 à 20 000 tr/min, offrent des performances optimales avec les outils sur tige 3M tels que les brosses et roues Scotch Brite, les disques Bristle ou les roues de décapage Clean & Strip. Équipées d’un échappement d’air orientable, elles évitent aux utilisateurs un souffle d’air froid sur les mains. Les meuleuses à renvoi d’angle comportent trois modèles, avec des vitesses allant de 15000 à 20 000 tr/min, tous équipés du système Roloc. Leurs têtes sont inclinées à 97°, ce qui autorise un meilleur contrôle de la pièce à travailler. Fournisseur 3M France
cc DESCRIPTION
Référence Meuleuses
pneumatiques
Caractéristiques
Robustes et performantes, les meuleuses 3M résistent à une utilisation industrielle intensive.
Cet outil de perçage amovible, DRX Magic Drill, procure une excellente évacuation des copeaux. Le porte-outil, avec ses deux trous vrillés d’alimentation en fluide, dissipe la chaleur due aux frottements. Il comporte une goujure interne 60 % plus grande que celle du modèle classique. Ainsi les copeaux circulent plus facilement. Enfin, trois brise-copeaux de tailles et formes différentes contribuent à la bonne réalisation du perçage. Un revêtement de substrat en carbure Megacoat PVD renforce la résistance à l’usure et à l’oxydation. Trois qualités sont disponibles : PR 1230 pour l’acier, PR 1225 pour l’acier inoxydable et PR 1210 pour la fonte. Fournisseur Kyocera Fineceramics
Clé à chocs et perceuse avec batteries Li-ion
La gamme Cordless, clé à chocs 0,5 pouce et perceuse 13 mm, 19,2 V - 2,9 Ah, adopte les batteries lithium-ion. La clé à chocs fournit un couple de serrage de 500 Nm, soit plus de 50% par rapport à l’ancienne génération. Sa capacité de vissage est de 500 vis de 19 mm sur plat. La perceuse comporte un mandrin métallique autoserrant, réglable d’une seule main grâce au frein sur le moteur. Elle dispose de deux vitesses de rotation, d’un inverseur du sens de rotation réglable d’une seule main et de 25 positions de vissage et perçage. Fournisseur Facom
cc POINTS FORTS
Ces meuleuses sont vendues prêtes à l’emploi, dans des packs machine + accessoires, offrant ainsi un gain de temps et coût.
Emporte-pièce pour découpe précises et sans bavure
Les emportes-pièces E-Volution 3 effectuent des découpes précises, sans bavure, sans déformation en pleine tôle jusqu’à 3 mm d’épaisseur. Ils sont faciles d’utilisation grâce aux 3 arêtes radiales qui tranchent la débouchure en morceaux dès le début du perçage. Trois modèles sont disponibles : E-VO3+, E-VO3X et E-VO3. Ils s’utilisent manuellement ou avec un appareil hydraulique. Le E-VO3+, destiné à l’acier doux, existe en 22 tailles PE et ISO, dans des diamètres de 15,2 à 63,5 mm. Le E-VO3X, pour l’acier inox, est disponible en 16 tailles PE et ISO, dans les mêmes diamètres. Le E-VO3 est un modèle économique pour l’acier doux. Il existe en 52 tailles PE et ISO, dans des diamètres de 12,7 à 120 mm. Fournisseur AGI S.A.
D.R.
cc roBotIQue Robots industriels polyvalents
Produits
cc Mesure cc InstrumentatIon
et traItement Banc de poste pour le test avionique
Compact, léger (3,6 kg) et étanche, ce banc de piste réalise le test des fonctions DME, transpondeur modes A/C/S, ADS-B, TIS, TCAS I, II et des modes militaires E-TCAS et TACAN. Son grand écran est lisible en extérieur dans toutes les conditions et affiche en permanence l’autonomie (supérieure à 6 h). Chaque mode de test est l’objet d’un écran principal. L’IFR6015 fournit la mesure précise de la fréquence te de la puissance du transpondeur et la sensibilité du récepteur. La plupart des tests s’effectuent sans quitter l’écran principal. L’appareil peut être connecté à l’unité sous test par un câble coaxial ou fonctionner avec l’antenne directive détachable, tenue à la main ou montée sur le testeur ou sur un trépied. Fournisseur Aeroflex France
Bornes pour mesures d’accélération par PC
Compteurs divisionnaires sans fil
Associant le standard de liaison sans fil IEEE 802.15.4 et une puissance augmentée de 1 à 10 mW, ces nouveaux compteurs offrent une communication fiable avec une portée augmentée. Ils mesurent les courants jusqu’à 2000 A eff. Les nouveautés sont un compteur transmetteur à deux entrées et un capteur surveillant les conditions ambiantes des locaux. Deux nouveaux modules alimentés par batterie et dotés d’une antenne intégrée sont disponibles : Le Wi-Pulse dispose de deux entrées et compte et transmet les impulsions des compteurs d’énergie ou autres. Le WiZone est un capteur de température et d’humidité qui surveille les conditions ambiantes d’un local. La gamme des compteurs d’énergie a été étendue jusqu’à 2000 A et mesure l’énergie active, réactive et apparente, le courant maximum et la tension minimale. Fournisseur LEM France
Acceptant les capteurs d’accélérations dotés d’interfaces IEPE ou ICP, ces bornes permettent d’intégrer les mesures d’accélérations ou de vibrations dans le système d’entrées/sorties Ethernet temps réel EtherCAT. L’analyse se fait dans le PC par le logiciel d’automation TwinCAT ou par un logiciel d’application, sans ajout de matériel supplémentaire. Fournisseur Beckhoff
Thermomètres à sonde rapide
Ces deux thermomètres répondent à la nouvelle réglementation européennes sur le contrôle de températures pendant le transport et le stockage des produits alimentaires surgelés. Ils permettent de prouver que les critères de température sont bien respectés. Ils offrent une plage de -50 à +150°C et une protection IP 65. Ils sont équipés d’une sonde de température à temps de réponse rapide permettant de mesurer la température à cœur du produit mais aussi la température ambiante. Fournisseur Comark Limited
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PRODUITS
cc MATÉRIEL INFORMATIQUE cc ORDINATEURS Console LCD en rack pour centres informatiques
Pour dépanner les serveurs ou intervenir sur des équipements défaillants, cette console LCD 19 pouces est une solution efficace. Elle permet de brancher facilement et directement des périphériques USB pour procéder à des diagnostics et à la mise à niveau des centres informatiques. Basé sur un espace standard de 1U, ce modèle possède un commutateur KVM intégré et opérationnel. Fournisseur Avocent
interne. Le ratio consommation/ puissance est très bas (TDP = 10 W). En option, l’écran TFT haute résolution (1 024 x 768) qui est fourni permet la lecture en extérieur. Le RTC-X10D est équipé d’un disque dur 2,5 pouces Sata 80 Go ou d’une mémoire Flash SSD. Il offre en standard 2 ports série et une multitude de ports de communication (Wi-Fi 802.11 a/b/g, Bluetooth, 2 ports USB 2.0, un port Ethernet 10/100/1000, un port audio, un GPS et un modem GPRS/3G/3,5G en option). Il est certifié MIL-STD 810F/MIL-STD 461E. Fournisseur Beltronic Industrial Technology
cc PÉRIPHÉRIQUES
Serveur NAS à quatre disques durs
PC industriel pour applications de paiement de transport
Fournisseur Nexcom
Tablette PC durcie et lisible en plein soleil
Cette tablette industrielle a été conçue pour opérer dans des environnements sévères (- 20 °C à + 60 °C). Avec son processeur basse consommation, elle ne nécessite aucune ventilation
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N°919ccFÉVRIER 2009
Ce serveur de stockage NAS à 4 disques fournit une capacité mémoire en réseau pouvant atteindre 8 To facilitant le partage et la sauvegarde des données critiques. Il offre une réplication disque à disque pour la continuité du service et une protection maximale des données à travers des configurations RAID multiples. Il dispose d’une double connectivité Gigabit Ethernet. L’ix-200d NAS s’administre à distance. Il prend en charge Windows Active Directory. Il peut contrôler des caméras de vidéosurveillance sur IP. En une seule touche, l’utilisateur duplique facilement des fichiers sélectionnés. Il a obtenu la certification VMware des installations de modèles virtuels. Fournisseur Iomega International
D.R.
Ces calculateurs industriels réalisent toutes les tâches spécifiques de paiement dans les transports. Ils délivrent des tickets, commandent des barrières à entrée et sortie de parkings et effectuent le contrôle d’accès. Compacts et sans ventilateur, ils se distinguent par de nombreux ports de communication intégrés sur la carte CPU (4 USB, 12 RS232, 2 RS-422/485 et 1 port Gigabit Ethernet). La puissance des NISE est basée sur un processeur Pentium M/ Celeron M avec 1 Go de mémoire DDR2. Chaque modèle dispose d’un disque dur 2,5 pouces, d’une carte CompactFlash et d’emplacements pour recevoir une mémoire non volatile. Ils tournent sous Windows XP/XPe/CE et Linux.
Produits
cc logiciels cc PériPhériques Lecteur SSD en disque dur externe
Léger (97 g), ce lecteur SSD (solid state drive) de 2,5 pouces a été conçu pour remplacer un lec teur externe. Il se décline en plu sieurs capacités: 64 Go, 128 Go et 256 Go. Bien sûr, il est ultrasilen cieux car dépourvu de modules mécaniques. En l’absence de piè ces mobiles, il résiste également beaucoup mieux aux chocs. Il se différencie surtout grâce à son port miniature USB en complé ment du port Sata, qui lui permet une connexion immédiate à une unité centrale pour devenir un véritable disque dur externe avec les avantages du SSD. La consommation du MLC est de 2,25 W en activité et 0,55 W en veille, bien inférieure à un dis que traditionnel. Il est autoali menté par le câble USB ce qui réduit considérablement les émissions de chaleur et donc ne nécessite plus le recours à un ventilateur. Intégré dans un poste ou un serveur, ce disque accède très rapidement aux fonc tionnalités du système et aux applications. C’est un gain de temps, notamment lorsque plu sieurs personnes sont connectées simultanément à un serveur. Fournisseur Integral Europe
cc description
Référence MLC. Caractéristiques Lecteurs SSD (Solid
State Drive) MLC 2,5 pouces polyvalents avec ports Sata II et USB disponible en 64, 128 et 256 Go. cc points forts
Aspect luxueux accentué par une coque de protection en métal brossé résistante aux impacts et aux chutes. Consommation électrique beaucoup plus réduite qu’un disque dur traditionnel.
cc logiciels
d’aPPlication Environnement pour tests en ligne
Mapple T.A 5.0 possède une connectivité avancée avec le logi ciel Blackboard et supporte Black board Vista/CE. En utilisant le Blackboard Connector, il est pos sible d’intégrer Mapple T.A au sys tème de gestion de cours de l’éta blissement. Parmi les nouveautés, citons l’interface d’administration de système, un accès à la puis sance de calcul de MappleTM 13. Déjà utilisé dans de nombreux établissements universitaires, cet environnement en ligne permet de construire des banques d’exer cices, de publier des examens et devoirs et d’évaluer les réponses et la performance des étudiants. Fournisseur Maplesoft
cc logiciels systèmes
Accélération et sécurité des applications Web
BoostEdge est une appliance qui accélère et sécurise les appli cations Web. Grâce à la techno logie brevetée “Plug’n Activ”, elle s’installe et est opérationnelle en moins de deux heures, de façon non intrusive et sans aucune modification ni des applications, ni des serveurs, ni des postes clients. Cette caractéristique est un atout majeur comparé au mode proxy traditionnel qui demande une réorganisation des réseaux et/ou des applications, ainsi que des postes clients. BoostEdge V3 Ultimate est à la fois un équipement réseau d’ac célération, un loadbalancer appli catif, un point de terminaison SSL pour tous les sites et applications Web. Grâce à des techniques bien supérieures aux méthodes de compression usuelles, BoostEdge accélère les temps de réponse d’un facteur 10 et en moyenne de trois, et divise le volume de don nées Web par un facteur 6 cou ramment et jusqu’à plus de 30. Fournisseur ActivNetworks
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Produits
cc BtP
cc téLéCOmS
Ce module supporte les modes client/serveur TCP, Telnet RFC2217, redirection de port COM, serveur Telnet, “Raw”, point à point et passerelle Modbus/TCP. Basé sur la norme IEEE 802.11 a/b/g/h (Ethernet sans fil 2,4/5 GHz), il dispose d’une interface série haut débit (250 Kbit/s) RS232 sur un connecteur SUB D9 mâle ou TTL sur un connecteur HE10 16 points. La liaison radio est sécurisée par les accès protégés WEP, WPA, WPA2, IEEE 802.11x/Radius, et la portée nominale est de 300 m en champs libre pour une puissance de +20 dBm en émission et de – 90 dBm en réception.
Interfaces pour plateforme Logix-XT
Ces modules de communication sont destinés à la plate-forme de contrôle Logix-XT conçue pour les applications d’automatismes en conditions extrêmes et dont l’objectif est de supprimer ou réduire le besoin d’adjoindre des équipements de chauffage ou de refroidissement dans les armoires de contrôle. Deux modules, dont le MVI56E-XT, sont disponibles pour le Modbus maître/esclave et le Modbus TCP/IP. Ils sont conformes aux standards EN60079-0 et EN60079-15 pour la résistance aux environnements caustiques et extrêmes. Ils opèrent entre – 25 et + 70 °C et disposent de revêtements normalisés. Fournisseur Prosoft Technology
Routeurs cellulaires quadribande GSM/GPRS
Combinant les fonctions de routeurs sans fil, pare-feu et commutateur dans un seul appareil, ces équipements opèrent dans les bandes GSM/GPRS 850/900MHz et 1800/1900MHz. Ils disposent de 4 ports Ethernet 10/100TX et d’un port WAN 10/100TX pour le backup, disposant d’une protection contre les décharges électriques jusqu’à 1,5 kV. Le modèle OnCell 5104 se distingue du modèle 5004 par sa sortie relais configurable permettant de prioriser les évènements d’avertissement et ses deux entrées numériques destinées à connecter des équipements tels que des capteurs au réseau sans fil. Le OnCell 5004 se place sur un bureau ou se fixe au mur, tandis que le OnCell 5104 se monte sur rail DIN. Les deux produits utilisent une alimentation redondante 12-48V DC. Fournisseur ADM21/Moxa France
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Ce panneau isolant thermique en mousse de PIR TAUfoam est parementé d’un revêtement composite étanche en aluminium de 50 µm d’épaisseur. Il apporte des performances thermiques élevées (avec un coefficient thermique certifié à 0,024 W/mK) et un bon comportement au feu. Ce panneau est classé Acermi et NF EN 13165. Léger (32 kg/ m³), le Powerall se pose facilement en un ou deux lits, jusqu’à une épaisseur de 240 mm, soit jusqu’à un RD de 10 m2K/W. Il est marqué CE (certification niveau AOC1). Il est fabriqué sans CFC ni HFC selon la norme EN-ISO9001. Fournisseur Recticel
Trappe d’accès amovible
Solution radio à ondes millimétriques pour opérateurs mobiles
Commutateur Gigabit en couche 2
Fournisseur Allied Telesis France
Pour empêcher les attaques à partir des navigateurs de poste client, cette solution sépare les postes de travail et les serveurs internes sur différents segments de réseau. Il se compose d’un pare-feu qui sépare les réseaux et des systèmes de prévention des intrusions qui opèrent une protection transparente ne nécessitant aucun changement dans la structure du réseau existant. Les serveur IPS-1060 et FW1060 apportent un système proactif de défense avec l’analyse des paquets malveillants et empêchent les intrusions dans le trafic réseau quotidien. Ils contrôlent aussi le trafic Internet chiffré et ainsi assurent une protection contre les attaques dissimulées.
cc cOnstructiOn Panneau isolant thermique
Fournisseur Stonesoft
Fournisseur Acksys
Basé sur la technologie ECO pour pouvoir fonctionner en mode basse consommation et sur un nombre de composants et de connexions réduit, ce commutateur autonome géré est aussi capable d’adapter la puissance de transmission en fonction de la longueur des câbles auxquels il est relié. Sa consommation maximale est de 47 W. L’AT-9000/52 est équipé de 48 ports Gigabit sur cuivre et de 4 ports SFP et les 52 ports sont utilisables en même temps pour plus d’efficacité et d’économie. Son alimentation dispose d’un rendement élevé de 80 % environ afin de diminuer l’utilisation de la climatisation pour évacuer la chaleur.
Serveurs de protection Intranet
Ces systèmes radio à ondes millimétriques de classe transporteur à faible encombrement offrent aux opérateurs mobiles un moyen de migrer de façon fluide et économique vers l’IP en supportant l’évolution des réseaux 3G vers HSPA/43G/LTE. Ils proposent des capacités de 20 à 365 Mbit/s par transporteur, avec un codage adaptatif, qui maximisent l’exploitation du spectre radioélectrique. Les radios EX-S GigE supportent la capacité d’agrégation multi radio et multi bandes qui permet à un maximum de 4 systèmes de fournir un débit allant jusqu’à 4 Gbit/s full duplex via un port unique Gigabit Ethernet. Ils supportent SNMP v1, v2c et V3. La sécurité des données est assurée par un chiffrement AES 128 et 256 bits FIPS-197 sans aucune latence.
Cette trappe amovible à fermeture automatique s’adapte à tous les parcs d’échafaudages. Associée à un joint de sécurité, elle évite toute surépaisseur pouvant présenter un danger. Quel que soit son positionnement au milieu des planchers acier ou combinés, elle assure une charge de service minimale de 200 daN/m2. La trappe Layher est proposée dans une taille unique qui s’intègre dans les accès en 2,57 m comme en 3, 07 m, en utilisant le parc des planchers de longueurs 1,57 m et 2,07 m. Cette version aluminium pesant 10,4 kg complète la gamme « sans bois ». La version combi pèse 9,4 kg. Fournisseur Layher
Fournisseur Exalt Communications Inc.
D.R.
réseau Module OEM série vers ethernet sans fil
cc
Produits
Fosse rectangulaire pour toutes eaux
Ces fosses septiques toutes eaux rectangulaires en polyéthylène, équipées d’un préfiltre à cassette et d’un raccordement étanche, reçoivent toutes les eaux usées domestiques dont elles assurent le traitement. Elles collectent et décantent les effluents par séparation, puis elles liquéfient par fermentation une partie des matières organiques biodégradables qu’ils contiennent. La gamme Sebico est marquée CE (selon la norme 12566-1). Elle est proposée en 3 000, 4 000 et 5000 litres. Lors de la décantation, les boues se déposent au fond et les graisses et les particules légères s’accumulent en surface pour former le « chapeau ». Les eaux usées prétraitées sont évacuées par trop plein, les boues et le chapeau, lors des vidanges périodique. Fournisseur Groupe Sebico
Écrans de sous-toiture
Cet écran étanche à l’eau protège les sous-toitures des dégradations. Très léger (10 kg pour 75 m2), il est également très perméable à la vapeur d’eau, limitant la condensation. Marqué CE, il assure la protection des toits inclinés et ventilés. Le Perm easy H est formé d’un complexe de 3 couches 100 % polyoléfine/non-tissé et d’un traitement hydrophobe. Entièrement recyclable, il peut être mis en contact avec l’isolant ou le bois traité, ce qui évite la lame d’air de ventilation de 20 mm exigée en sous-face des écrans non respirants. Le film polyéthylène est protégé des agressions mécaniques sur chaque face par un voile non tissé en polypropylène traité anti-UV. La version SK est recouverte d’une bande adhésive. La pose se fait sur entraxe de 45 ou de 60 cm. Fournisseur Klöber HPi France
Lasures de protection
rant un séchage rapide. La formule gélifiée de la LX530 permet une application agréable et sans coulure. Idéale pour l’écoconstruction, la LX545, renforcée en agents UV, est formulée en phase aqueuse et donc sans solvants. Fournisseur Cecil Professionnel
Cette gamme de lasures, conformes à la directive COV 2010, assure un niveau de performances basé sur la prise en compte de l’indice de protection UV en fonction de l’exposition des bois. Sur les revêtements neufs la mise en œuvre s’effectue conformément au DTU 59.1, en nécessitant l’application d’une couche d’imprégnation, suivie de 2 couches de finition. La lasure LX500, dont la formulation intègre un agent bloqueur de tanins, a été étudiée pour imprégner tous les bois neufs en profondeur. La LX515 procure un grand confort d’utilisation en assu-
Burineur pour la démolition au sol
Doté d’un système de percussion électropneumatique alimenté par un moteur à induction, ce burineur délivre une force de 22 J. D’une puissance de 1 600 W pour un poids de 11,8 kg, il est utilisé pour les travaux de démolition lourde et le burinage intensif. Le T1000-AVR réduit de moitié les vibrations dans les mains grâce à la technologie AVR. Le système Hilti DRS-B permet de récupérer 95% des poussières émises pendant les percussions. Fournisseur Hilti Franc
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Produits
cc éQuiPemeNt GéNéraL
Traitement préventif de la légionellose
Ces solutions produisent in situ et sans contrainte du. Il est généré à partir de production diluée, stable et sans danger de chlorite de sodium et d’acide chlorhydrique. Ses capacités de production de 5 g/h et 10 g/h permettent de lutter efficacement contre les légionelles et les biofilms. Ce dosage suffit pour traiter jusqu’à 50 m3/h d’eau potable avec une concentration de 0,2 mg/l de ClO2. L’Oxiperm Pro peut être installé dans de petits espaces car l’utilisation et la maintenance sont réalisées à partir de la face avant. Il peut se raccorder à l’installation sans couper l’eau. Le contrôle de la désinfection se configure soit en mode proportionnel, pour les conduites d’eau potable à paramètres variables, soit en se fixant sur une valeur mesurée en amont, pour des installations à paramètres constants. Fournisseur Grundfos
cc sécurité
Éclairage pour atmosphères explosibles
La directive Atex définit des zones et des niveaux de protection pour les matériels utilisés dans les environnement explosibles (gaz, solvants, poussières...). L’éclairage n’échappe pas à ces exigences. Toute intervention en zone Atex demande une préparation rigoureuse d’où l’intérêt de limiter leur nombre. C’est dans cette préoccupation que ce luminaire a été conçu : une fois monté, il suffit d’un simple examen pour constater son bon état. Son montage sur rail DIN est facile et rapide y compris le réglage du positionnement du corps lumineux. Selon les conditions d’utilisation sa durée de vie
cc sécurité
Caméra de surveillance jour et nuit Cette caméra garantit un système complet de vidéosurveillance via Internet. Elle permet de visionner à distance des vidéos sonorisées grâce à un microphone intégré (mode de compression motion-jpeg). Équipée d’un zoom numérique 2x, elle détecte des mouvements et envoie des courriels d’alerte (en mode Header Court). Le modèle IPcam P2000 AR dispose de fonctions infrarouges (8 LED d’une portée de 5 m) pour la surveillance nocturne. Contrairement aux images de nuit en noir et blanc, les images de jour sont en couleurs, et d’une grande précision grâce à un capteur couleur CMOS en 0,25 pouce et à une lentille de haute qualité avec un grand angle de 63°. La résolution vidéo est de type VGA (640x480) jusqu’à 15 images/s, CIF (320x240) et QCIF (160x120) jusqu’à 30 images/s. La caméra est connectée via une interface Fast Ethernet 10/100 Mbit/s et requiert un navigateur Internet Explorer V6/v7 et un PC avec processeur Pentium II ou supérieur. L’application Program permet de visualiser jusqu’à 4 caméras. Fournisseur Plustek Electronics
cc DESCRIPTION
Références Caméra IPcam 2000R Caractéristiques Vidéo-surveillance
jour et nuit grâce à ses LED infra rouge.
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cc POINTS FORTS
Connectée à un réseau ou Internet, elle procure des images de très grandes qualités. La caméra prévient automatiquement par e-mail de l´intrusion dans les locaux surveillés.
cc LOGiStiQue atteint dix ans. Le luminaire TNAML est disponible en versions 2x18 W, 2x36 W et 2 x 58 W avec lampes à très longue durée de vie. Fabriqué avec un corps aluminium anodisé, un verre trempé, il est entièrement scellé ce qui garantit une étanchéité IP66/67. Son fonctionnement est possible jusqu’à une température de +55 °C. Une version LED secourue par batterie est aussi proposée. Fournisseur Techno Atex
Poignée à signalisation lumineuse
Cette poignée lumineuse signale si une pièce est libre ou occupée en émettant différents signaux lumineux : rouge, jaune, vert, bleu. Elle peut aussi renseigner sur les portes d’évacuation quand elle est reliée à un système de contrôle d’accès. Elle trouve son utilité dans les toilettes publiques, les salles de conférence ou de réunion, mais aussi dans tous les lieux plongés dans la pénombre. Fournisseur JPM S.A.S.
Refroidissement pour armoires de câblage et salles serveurs
Ce système de refroidissement assure une température d’entrée adéquate au niveau du serveur grâce à un rack de 600 mm, une capacité de refroidissement (de 7 kW maxi) et un confinement thermique à l’avant et à l’arrière. Équipé de composants intelligents, il dispose d’une fonction d’autosurveillance et peut fonctionner en réseau. Les unités autonomes InRow SC, faciles à installer, sont constituées avant tout d’une solution de climatisation InRow SC qui assure un refroidissement prévisible pour la salle serveur et les armoires de câblage dans une architecture par rangée. Ils comprennent aussi un rack NetSchelter SX et l’option Rack Air Containment éliminant les flux d’air froid et chaud.
cc LOGistiQue -
manutentiOn Chariot électrique trois roues à contrepoids
Ce chariot électrique compact de 1,6 t a été conçu pour offrir une maniabilité optimale dans les espaces réduits. Le compartiment opérateur offre un espace de travail généreux. L’afficheur d’informations et le système de diagnostic sont placés en haut à droite. Toutes les fonctions du mât et les commandes de direction sont gérées par des minileviers placés sur l’accoudoir. Le J1.6XN est équipé d’une direction synchronisée, la position décentrée du siège améliorant la visibilité et le confort de travail. Un frein de parking s’enclenche automatiquement à la descente de l’opérateur. Le chariot est doté d’un moteur à courant alternatif étanche et de freins à bain d’huile. Il offre 2 niveaux de performances qui comportent chacun 4 modes de fonctionnement. Fournisseur Hyster France
Terminal mobile plat
Ce terminal élégant est destiné aux points de vente et autres applications légères de l’industrie. Il est doté de fonctionnalités avancées de communication, de collecte de données et de lecture. Sa batterie longue durée couvre une journée de travail complète en évitant ainsi les interruptions d’activité. L’appareil intègre un clavier alphanumérique de 28 touches ainsi que des touches scan. Fournisseur Honeywell Imaging and Mobility
Fournisseur APC
D. R. D.R.
cc enVirOnnement
Produits
cc Chimie - matériaux cc matériaux
Matériau absorbeur de vibrations
Présenté en feuille mince, ce matériau viscoélastique s’intègre à la plupart des matériaux composites pour les rendre absorbeurs de vibrations et de bruits. Il amortit les modes propres de vibration des structures pour une masse ajoutée très réduite. Pour étudier les propriétés sur leur cas propre les entreprises peuvent demander des échantillons en largeur de 65 mm. Le Smacwrap est livré en épaisseur de 0,15 mm pour une masse surfacique de 18 g/m2. Fournisseur SMAC
cc traitements
de surface Torche plasma de nettoyage
La bonne adhésion d’une colle ou d’un traitement de surface dépend étroitement de la propreté du substrat et de la reproductibilité de cet état de surface. De nombreux moyens existent faisant appel à des produits chimiques forcément agressifs. Cette torche plasma à pression atmosphérique s’affranchit des problèmes de pollution : elle produit un jet nettoyant adapté à toute surface. S’intègrant facilement dans l’outil de production, la torche PFW 10 utilise simplement l’air comme gaz support et de l’électricité pour générer le plasma. Différentes buses sont disponibles pour couvrir les différentes configurations. Le plasma peut également servir à déposer des couches ultraminces. Fournisseur Plasmatreat
Les unités de mesure système internationaL A....................................................................Ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T ............................................... tesla V ................................................. volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme G.......................................................................... gauss cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr ..............................................................................tour tr/min ............................. tour par minute
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PARCOURS
3DIMENSIONSDE
LES
Raymond Aubrac
On connaît Raymond Aubrac pour son engagement dans la Résistance, pour les spectaculaires interventions de son épouse Lucie qui l’a délivré à trois reprises des mains de l’armée allemande, de la police française et de la Gestapo, voire pour les responsabilités politiques qui lui ont été confiées après-guerre. On sait moins que ce diplômé de l’Ecole des ponts a longtemps exercé son métier d’ingénieur, a toujours gardé le contact avec les sciences et les techniques et a créé un bureau d’études qui existe toujours. a scène se déroule dans un amphithéâtre bondé, rempli d’étudiants des Ponts et Chaussées. Entre Raymond Aubrac. Pendant plus d’une heure, le vieux monsieur, ancien résistant, fonctionnaire et ingénieur, va tenir à 95 ans son jeune auditoire en haleine et l’exhorter à faire preuve de vitalité, d’enthousiasme, d’optimisme. Bref, donner une leçon de jeunesse à ces jeunes gens. Dans sa bouche, une expression revient sans arrêt : élan vital. « Il y a une chose qu’on n’entend pas assez souvent sur les résistants : c’est que tous étaient de grands optimistes, qui pensaient que ce qu’ils faisaient pouvait changer quelque chose », insiste-t-il. Et de regretter le manque d’allant de la société du XXIe siècle et de sa jeunesse pour qui l’avenir semble n’être qu’un vaste point d’interrogation. Propos empreint de nostalgie au soir d’une vie bien remplie ? Pas vraiment : Raymond Aubrac sait de quoi il parle. Car malgré le poids des ans, il consacre toute son énergie à honorer un agenda de ministre, donnant des conférences non seulement à Paris mais partout en France ou même à l’étranger. C’est au contact des jeunes, dans les salles de classe, qu’il passe le plus clair de son temps pour y témoigner de son expérience exceptionnelle. En essayant de faire passer un message :
L
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« Devant les difficultés de la vie, il est important d’avoir confiance en soi et d’être persuadé que les combats que l’on va mener, même s’ils sont durs, seront utiles. »
L’HOMME cc
Engagé mais discret
Devant les classes qui l’invitaient à témoigner, comme elle l’a fait quasiment jusqu’à son décès en 2007, son épouse Lucie Aubrac délivrait, elle, le message suivant : « Le verbe résister se conjugue au présent. » C’est peut-être cette exhortation, qu’il a toujours pris soin de mettre en pratique, qui permet le mieux de cerner Raymond Aubrac. Tapez son nom sur un moteur de recherche et, outre les références à l’Histoire, vous trouverez facilement trace de son soutien aux instituteurs engagés contre les réformes de l’éducation nationale ou aux vétérans des essais nucléaires français, ainsi que celle de sa signature apposée sur des pétitions contre la tenue du débat sur l’identité nationale ou encore pour « une paix juste et durable au Proche-Orient ». Mais de ces engagements personnels récents, cet homme discret ne parle pas volontiers, même en privé, préférant témoigner sur la Seconde Guerre mondiale. Tout au plus glisse-t-il avec un demi-sourire : « Si,
à mon âge, on ne dit pas ce qu’on pense, quel âge faut-il attendre ? » À vrai dire, Raymond Samuel (son nom de naissance) n’a guère attendu. Il raconte par exemple dans ses mémoires comment, lycéen de sensibilité antimilitariste, il fut convoqué à la caserne de Dijon pour avoir crié « à bas l’armée » au passage d’un bataillon de fantassins. Quelques années plus tard, il fait partie d’un cercle informel d’étudiants intéressés par les thèses communistes. Engagé dans la Résistance à partir d’octobre 1940 au sein du groupe Libération, il participe activement aux réflexions sur les orientations du mouvement. Invité par le général de Gaulle à endosser des responsabilités politiques et administratives, il deviendra effectivement serviteur de l’État… non sans décliner un certain nombre de nominations, à des postes qu’il considère comme des placards dorés. Ayant lié amitié avec Hô Chi Minh, il refuse à deux reprises, pendant la guerre d’Indochine, de jouer le rôle d’émissaire pour la France, considérant que le message qu’on lui demande de porter n’est pas sincère. Accusé dans un document posthume de Klaus Barbie d’avoir trahi Jean Moulin, il ne s’enfonce pas dans le silence, mais choisit au contraire de réfuter point par point ces allégations, soutenu par de nombreux résistants.
L’INGÉNIEUR cc Bâtisseur
dans l’âme
Au moment de choisir une profession, Raymond Samuel songe à la médecine. Mais « l’idée de passer ma vie à fréquenter des corps malades m’a fait reculer », avoue-t-il. Le jeune
T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
RÉSISTANT ET INGÉNIEUR
PARCOURS
cc SES 3 DATES CLÉS
1934 Il entre à l’École nationale des ponts et chaussées 14 décembre 1939 Il épouse Lucie Bernard Janvier 1942 Il rencontre Jean Moulin, avec qui il sera arrêté un an et demi plus tard. Lucie organise son évasion en octobre 1943. C’est la troisième fois qu’elle le délivre en trois ans !
AUDIO c Écoutez Raymond Aubrac évoquer son parcours de résistant et d’ingénieur. FÉVRIER 2010ccN°919
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PARCOURS
La loupe. Elle lui permet de lire : des policiers, que sa fille lui conseille, des romans et des livres d’histoire.
Il est important d’avoir confiance en soi et d’être persuadé que les combats que l’on va mener, même s’ils sont durs, seront utiles.
La règle à calcul. Pour celui qui a toujours gardé le contact avec l’ingénierie, cet ancêtre des calculatrices de poche, qu’il utilisait à l’École des ponts, représente sa profession.
La pipe. Grand fumeur de pipe, il en possède des dizaines et des dizaines, synonymes d’amitié car la plupart lui ont été offertes.
homme opte finalement pour une carrière amis le Bureau d’études et de recherches qu’il juge plus réjouissante : celle d’ingé- pour l’industrie moderne, Bérim, qu’il dirige nieur. « C’est un métier optimiste : on pendant dix ans. Ce qui l’amène à se déplaconstruit des choses, on est dans la vie et cer non seulement en France mais aussi au Tchad, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en on travaille en équipe. » Après des études à l’École nationale des Roumanie, en Bulgarie ou en Chine, pour ponts et chaussées, au MIT et à Harvard, il des affaires allant de la construction de logements à la participation effectue son service mili- LES QUALITÉS taire dans le génie, à Stras- PROFESSIONNELLES à des chantiers de travaux publics en passant par l’exbourg. C’est là qu’il ren- DE L’INGÉNIEUR, CAPACITÉ pertise technique lors de contre son épouse Lucie, LA D’ORGANISATION transactions commerciales. qui l’aide une première ET LE CONTACT fois à s’évader quelques HUMAIN, M’ONT ÉTÉ Les objets rapportés de ses nombreux voyages ornent mois après leur mariage, TRÈS UTILES DANS LA RÉSISTANCE. aujourd’hui une vitrine alors qu’il a été fait prisonbien remplie dans son nier de guerre. Passé en appartement parisien. zone libre, il exerce En 1958, il décide de s’engager dans la coocomme représentant d’un cabinet d’ingénieurs conseil en propriété industrielle, pération Nord Sud. Sans faire l’impasse, là avant de coordonner deux chantiers de tra- non plus, sur son bagage d’ingénieur, puisque c’est à la valorisation des équipements vaux publics. Devenu un personnage important de la hydroélectriques marocains qu’il travaille IVe République, il aurait pu opter pour une alors. Un peu plus tard, au sein de l’Organicarrière d’homme politique ou de haut sation des Nations unies pour l’alimentafonctionnaire. Mais malgré des incursions tion et l’agriculture, la FAO, c’est de docudans l’administration, il décide avec mentation scientifique et technique qu’il constance de continuer à exercer le métier choisit de s’occuper, mettant là encore à qu’il a choisi, en privilégiant les postes où profit sa formation d’ingénieur. ses compétences techniques s’avèrent utiles. Ainsi, en 1945, il se voit chargé d’organiser le déminage de la France. « Peu de LE MENEUR gens savent qu’on a retiré 13 millions de cc Il aime travailler en équipe mines et que sur nos chantiers, 2 500 per- Raymond Aubrac le confesse volontiers : sonnes ont été tuées et des milliers, bles- il supporte difficilement la solitude et apprécie notamment, dans sa profession, sées », insiste-t-il aujourd’hui. Quelques années plus tard, il crée avec des le travail en équipe dont elle est presque
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toujours synonyme. Son apprentissage de la « gestion de crise » remonte à son service militaire, lorsqu’il a su réagir avec sang-froid et autorité face à ses hommes, qui s’étaient enivrés en son absence. Mais c’est dans la Résistance puis, après la guerre, lorsqu’il est nommé commissaire de la République à Marseille, qu’il fait ses véritables « classes » de dirigeant et d’administrateur. « À l’époque, je ne savais pas déléguer, avoue-t-il. Voilà une chose que j’ai apprise dans la vie. » Pour autant, celui qui a dirigé un groupe de trente hommes tous plus âgés que lui dès son service militaire, coordonné la création du groupe armé du mouvement de résistance Libération, administré la région de Marseille et dirigé un bureau d’études parle plus volontiers de coordination ou d’organisation que d’autorité ou de direction. « La capacité d’organisation et le contact humain, qualités professionnelles de l’ingénieur, m’ont été très utiles dans la Résistance, remarque-t-il à ce propos. À l’inverse, avoir été résistant m’a servi, en tant qu’ingénieur, notamment parce que j’ai appris à me faire assez vite une idée sur mes interlocuteurs. » Une autre qualité essentielle du dirigeant, qu’il essaie aujourd’hui d’utiliser face aux jeunes qu’il rencontre, pour mieux comprendre leurs préoccupations et adapter son message. cm ccMURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com
T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
ccSES 3 OBJETS FÉTICHES
FICHE MÉTIER
SA MISSION c L’ingénieur logistique gère les flux de marchandises qui entrent et qui sortent de l’entreprise. C’est une fonction qui monte, car elle participe de la maîtrise des coûts et de l’optimisation des circuits de production et de distribution.
ENVIRONNEMENT
« Avant l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure », telle est la devise de l’ingénieur logistique. En flux tendu, il veille à l’approvisionnement des intrants, au bon remplissage des rayons d’hypermarché ou à l’écoulement de la production quotidienne. La fonction est stratégique, car un stock optimisé, c’est de la trésorerie en plus.
MÉTHODE
Ingénieur logistique, le maître des flux
c Choix des modes de transport, du lieu d’implantation d’un entrepôt, taille du stock de pièces détachées ou sélection des prestataires sont quelques-uns des problèmes que doit résoudre le département logistique.
OUTIL
c Il exerce son art partout : de l’industriel aux entrepôts de la grande distribution, en passant par des distributeurs spécialisés. Chez un industriel, il réduira les coûts ; sur une plate-forme logistique multiclient, il devra veiller au respect des délais.
ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇA ?
B. LEVY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
cc FRANÇOIS LEMARCHAND RESPONSABLE D’INGÉNIERIE LOGISTIQUE, RATP, DIPLÔMÉ DE L’EIGSI DE LA ROCHELLE
LE CONSEIL DU PRO
«Un bon logisticien a un esprit pratique. Il doit comprendre les différents métiers avec lesquels il travaille, et les convaincre parfois de la nécessité de changer leurs habitudes pour une plus grande performance globale. La force de persuasion est nécessaire pour ce métier transversal qui offre une vision d’ensemble de l’entreprise.»
Au bout de quinze ans de carrière, il pourra percevoir de 38 000 à 60 000 euros dans une PME et de 45 000 à 65 000 euros chez un plus grand compte.
MÉTIER
Avec une expérience de deux à trois ans, un ingénieur en logistique peut gagner de 32 000 à 40 000 euros par an dans une PME et de 33 000 à 45 000 euros dans une entreprise plus grande.
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FICHE MÉTIER
QUELLES COMPÉTENCES ?
ENVIRONNEMENT
c La rigueur de l’ingénieur est un vrai atout pour réussir dans ce métier. Ce dernier consiste avant tout à organiser des flux de matières premières ou de marchandises. Pour cela, avoir une tête bien faite, capable de comprendre et de mobiliser les enjeux d’un problème, voire de le modéliser, est un atout incomparable. « Une formation d’ingénieur donne les clés pour s’adapter à tous environnements », résume Timothée Joubert, consultant Michael Page Achats & Logistique. Autre atout de l’ingénieur: la connaissance des méthodes.
MÉTIER
OUTIL
c La capacité d’adaptation permettra de comprendre les spécificités du secteur ou de l’entreprise où le logisticien exercera ses talents.
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c Savoir négocier fait aussi partie du bagage. Dans un centre logistique, on ne croise pas que des ingénieurs. Pour emporter l’adhésion, la seule expertise de l’ingénieur suffit rarement. Le bon logisticien écoutera les revendications des uns et des autres et aura à cœur de les convaincre.
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QUELLES FORMATIONS ? c C’est un métier jeune qui manque parfois de professionnels compétents. Un bac +2 ou un bac +3 spécialiste de la logistique avec quelques années d’expérience peut très bien devenir ingénieur logistique grâce à la formation continue. c Une école d’ingénieurs généralistes peut aussi ouvrir les portes de ce métier, d’autant qu’un certain nombre d’entre elles propose des cours de logistique. Pour décrocher un poste de logisticien, un intérêt pour le sujet est bien sûr indispensable.
Une formation en logistique et supply-chain est dispensée à l’Isel au Havre.
c Il existe des formations spécialisées en logistique et supply-chain. L’Institut supérieur d’études logistiques (Isel) au Havre dispense un diplôme d’ingénieur spécialiste de la logistique. D’autres formations, notamment l’Institut supérieur de logistique industrielle de Bordeaux Ecole de management, l’école supérieure de logistique industrielle de Redon, sont très réputées. Elles peuvent compléter une formation initiale d’ingénieur.
OÙ EXERCER SES TALENTS ?
ET APRÈS ?
c Tout le monde ou presque veut avoir un ingénieur logistique. Autant dire que les débouchés ne manquent pas. La logistique est devenue une compétence critique avec des entreprises de plus en plus étendues. Être bien organisé revient à gagner du temps et de l’argent. c L’industrie automobile adore les ingénieurs logistiques. C’est de ce secteur qu’est partie la révolution organisationnelle du juste-à-temps. Constructeurs, soustraitants, sous-traitants des sous-traitants, tous ont besoin de logisticiens pour réduire au minimum les stocks intermédiaires en évitant les arrêts de production. c Désormais, l’industrie tout entière s’est convertie au zéro stock. La chimie, l’agroalimentaire, la métallurgie recrutent des logisticiens pour optimiser les processus. c Il peut aussi travailler dans une entreprise de service, à commencer par les entreprises de transport: RATP, SNCF… c Même les associations humanitaires comptent des ingénieurs logistiques pour préparer leurs interventions.
c Les métiers de la supply-chain sont des débouchés naturels. La progression dans le métier conduira un junior à superviser des flux de plus en plus importants, à encadrer des équipes plus nombreuses. c Ceux qui sont tentés par l’air du grand large peuvent réaliser une jolie carrière internationale. Les grands groupes et toute entreprise possédant des implantations dans plusieurs pays, doivent optimiser leur logistique. Après quelques années d’expérience sur le terrain, un ingénieur logisticien peut sillonner le monde pour apporter son savoir-faire. c Pour peu qu’il possède un profil général, un logisticien peut devenir directeur d’une unité de production. Après tout, il sait comment maîtriser les coûts d’approvisionnement. c Voulu ou subi par des quinquas qui ne retrouvent pas d’emplois, le métier de consultant spécialiste constitue aussi un débouché important. Pour en savoir plus c Une étude de Michael Page sur les métiers de la logistique est disponible à cette adresse http://bit.ly/5M7osR c Le site de l’association française pour la logistique (http://www. aslog.org/fr/index.php) donne de nombreuses informations sur la formation et les métiers.
ccCHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com
DENIS / RÉA
MÉTHODE
Ingénieur logistique
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PARCOURS
La confédération nationale des Junior entreprises souffle ses 40 bougies.
CAMPUS Dans la peau des capitaines d’industrie
es actionnaires sont ravis. L’entreprise Dekenz a rempli ses objectifs ! Même plus : avec 270 stylos conçus et produits (dont 220 vendus) pour un chiffre d’affaires de 7250 euros, elle réalise une marge de 20 %. Rare en ces temps de crise, la performance est d’autant plus originale que les 24 individus qui font tourner l’affaire ne sont pas rémunérés! Ils sont étudiants à l’EPF, une école d’ingénieurs implantée à Sceaux (Hauts-de-Seine) Depuis onze ans, les élèves en dernière année de l’option « Ingénierie industrielle et logistique » jouent ainsi aux apprentis industriels. Ils s’organisent pour concevoir l’organigramme et gérer l’activité de Dekenz pendant six mois. Les promotions se passent ainsi les clés d’année en année. Au mois de mai, le PDG est élu par les étudiants. À lui
L
Marketing, achats, production, toutes les fonctions sont présentes dans cette entreprise à but pédagogique.
Les Junior entreprises à petits pas dans la cour des grands c Pour toucher
du doigt les réalités professionnelles, les étudiants de formations bac+4 ou plus, reconnues par l’État, peuvent s’investir dans une Junior entreprise (JE). Des professionnels feront alors
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appel à eux pour des missions pouvant aller de la réalisation d’un site Web à celle d’un business plan ou d’une étude de faisabilité. La confédération nationale des Junior entreprises impose
que ces missions soient en rapport avec l’enseignement théorique reçu par l’étudiant. Les 138 JE réparties sur 40 villes en France sont des associations à but non lucratif. Les étudiants, eux, sont rémunérés.
de nommer ses directeurs et de constituer ses équipes pour le semestre à venir en fonction des vœux et motivations de chacun. Du marketing aux achats en passant par la conception ou la production, toutes les fonctions d’une entreprise sont présentes. Avant la pause estivale, la nouvelle organisation réalise un audit de la promotion précédente et la définition des objectifs. De septembre à décembre, une demi-journée à deux jours par semaine sont dédiés à la gestion de Dekenz. « En réalité, la plupart des étudiants y passent bien plus de temps, constate Marc Thery, consultant en conduite de projet et coach pour ces élèves ingénieurs. Ils s’investissent et les évolutions sont visibles: on les fait passer d’un statut d’étudiant à celui de professionnel. » Les phases de bureaux d’études et de bureaux des méthodes aboutissent à un prototypage rapide des stylos. Une fois les maquettes validées, certains élèves se font opérateurs sur la ligne de production installée à l’IUT de Montreuil. cc Le
travail d’équipe et la gestion humaine sont essentiels
Marc Lafond, consultant en logistique internationale, joue le rôle de l’un des quatre actionnaires que les étudiants doivent convaincre de leur capacité à réaliser leurs objectifs. « Nous les poussons à innover », insiste-t-il. Chaque année, les étudiants tentent de faire mieux que leurs prédécesseurs. Ils proposent par exemple de n’obtenir que 2 % de rebuts contre 8 %. « Souvent ils tentent de négocier davantage de qualité sur le produit fini contre moins d’heures de cours formels mais c’est refusé. Il y a des objectifs pédagogiques à ne pas oublier malgré le jeu », rappelle Léandra Muller-Ségard, responsable d’option Ingénierie industrielle et logistique de l’EPF. Au-delà de la rentabilité, le travail en équipe et la gestion humaine est une des clés de voûte de cette expérience. « Il y a
D. R.
Chaque année, l’entreprise Dekenz, créée en 1998 par l’école d’ingénieurs EPF, est gérée par les étudiants en fin de cycle. Mis sous pression par des actionnaires, ils apprennent dans ce jeu de rôle plus que réaliste à prendre et assumer des décisions pour remplir les objectifs fixés au début de l’exercice. Une immersion concrète dans la complexité de la fonction d’ingénieur.
11e GÉNÉRATION 270 étudiants ont vécu l’expérience Dekenz depuis la création de l’entreprise pédagogique en 1998.
PARCOURS
ccLydiane ThivoLLe Chef de projet logistique Chez loglibris, ex-direCtriCe industrielle de dekenz
« Une prise de conscience des réalités professionnelles » En tant que directrice industrielle de Dekenz de juin à décembre 2008, six personnes étaient sous ma responsabilité. C’était une très bonne expérience. J’ai trouvé particulièrement intéressants les aspects décision, stratégie et management. Ce que j’en retiens, c’est la prise de conscience que la réalité professionnelle est loin de la théorie. On a beau définir des objectifs, faire des plannings, des problèmes surgissent et il faut réagir. La fabrication du stylo est un prétexte qui nous permet d’apprendre à être productif, à trouver les informations et prendre la bonne décision, à faire les choses vite et bien. Ce sont de réels acquis professionnels qui nous donnent un temps d’avance, ils nous évitent de faire des erreurs quand on arrive en entreprise.
Membre de l’Institut Télécom, Télécom ParisTech est un acteur majeur de la recherche dans le domaine des technologies de l’information.
Rapprochement Mines et Télécoms se font la cour Un institut regroupant les écoles des mines et de télécommunications devrait bientôt voir le jour. Avec pour objectif de renforcer la visibilité des écoles notamment à l’international.
Leurs ingénieurs font partie du même corps d’État depuis 2009. Bientôt, les Écoles des mines et les Écoles de télécommunications, sous tutelle du ministère de l’Économie, seront elles aussi réunies sous une même bannière. cc Douze
écoles sont concernées par le projet
une DRH, de réelles étapes de recrutement et de formation du personnel avec des évaluations régulières. Il ne s’agissait pas uniquement de produire un maximum de stylos dans le temps imparti », assure Kevin Dubois, le responsable de la communication externe de Dekenz pour la promotion 2010. Et la formule semble fonctionner : seuls 3 % des diplômés issus de cette filière sont en recherche d’emploi un an après leur sortie tandis que plus de 65 % se font embaucher dans les deux mois qui suivent la fin de leurs études, pour un salaire annuel moyen de 35 827 euros. cm
D. R.
ccCharles FouCault cfoucault@industrie-technologies.com
Le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET), créé en février 2009 par la fusion du corps des mines et du corps des télécoms, planche sur la création d’une nouvelle entité chargée d’impulser une stratégie commune aux établissements et d’améliorer leur visibilité. Un rapport sur les modalités de sa création a été remis fin janvier à Christine Lagarde, la ministre de l’Économie. Pas question de parler de fusion pour autant ! « Nos grandes écoles, telles qu’elles sont organisées, nous semblent une bonne base sur laquelle il faut s’appuyer », assure Christophe Digne, le chef de la mission de tutelle des écoles au
CGIET. Pour ménager les susceptibilités et, surtout, pour emporter leur adhésion, un comité de pilotage réunissant les directeurs des douze écoles concernées par le projet * participe activement à l’élaboration du futur organisme. L’exemple de l’Institut Télécom les inspire largement. « Le fait de créer un institut unique permet de synthétiser toutes les connaissances, confie Christophe Digne. C’est grâce à cela que l’Institut Télécom a pu faire partie du consortium Allistène (Alliance des sciences et des technologies du numérique, créée en décembre dernier). » Développer les projets de recherche, des formations croisées et améliorer les transferts de technologies feront ainsi partie du programme du nouvel institut. Sa création ne devrait toutefois pas intervenir avant 2012. Mais Christine Lagarde a demandé qu’un calendrier « ambitieux » lui soit proposé. cm ccarnaud dumas redaction@industrie-technologies.com
*Les Mines d’Albi, Alès, Douai, Nantes, Paris, Saint-Étienne, et les écoles de l’Institut Télécom : Télécom ParisTech, Télécom Bretagne, Télécom SudParis, Télécom Ecole de management, Télécom Lille 1 et Eurecom.
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INTELLIGENCES
Découvrez l’analyse de la grippe A par Jacques de Gerlache, de Solvay.
ccLES ENJEUX
plusieurs technologies se retrouvent dans l’œil du cyclone du principe de précaution. Les nanotechnologies encore en développement dans les labos, elles sont considérées comme suspectes. un moratoire est exigé. Les antennes-relais Plusieurs tribunaux ont imposé la dépose de certaines antennes pour téléphone mobile jugeant que les ondes qu’elles émettaient faisaient courir un risque aux populations environnantes. Les cellules souches Certains chercheurs réclament un cadre juridique pour mener des recherches à partir de ce matériau vivant. Les organismes génétiquement modifiés (ogm) en vertu du principe, certaines associations réclament leur interdiction.
DÉBAT
principe de précaution La loi du risque maximum ? La polémique née autour de la grippe A et des 94 millions de doses de vaccins commandées l’a montré. L’application extrême du principe de précaution peut frôler le ridicule. Profitant de la jeunesse de ce concept juridique, constitutionnalisé depuis 2005, citoyens et État le brandissent à tout va. Insidieusement, cette évolution a contribué à l’émergence d’une loi du risque maximum dans une société où l’aversion au risque ne cesse de croître. une évolution qui impose aussi à la science et aux technologies de prouver a priori leur innocence.
e doute doit toujours profiter à l’accusé. Mais, en matière de nouvelles technologies, la charge de la preuve semble s’être inversée. En cause ? Le principe de précaution. Ce concept, constitutionnalisé depuis 2005 en France, consiste à mettre « en œuvre des procédures d’évaluation des risques et à adopter des mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation d’un dommage », pour reprendre les propres termes de la loi. Mais force est de constater que ce principe de prudence ne s’applique pas tout à fait comme il le faudrait. Bisphénol A, nanotechnologies, organismes génétiquement modifiés… La liste des substances ou des technologies jugées douteuses – au nom du principe de précaution – ne cesse de s’allonger. Menant la fronde, des associations tentent de le faire appliquer de manière orthodoxe. Elles le brandissent pour interdire toute nouvelle technologie qui n’aurait pas fait la preuve formelle – et scientifique – de son innocuité. « Jusqu’à maintenant, l’innovation était présumée “innocente”, il revenait aux experts de prouver l’existence des dangers potentiels qu’ils pouvaient supposer. Maintenant, toute nouveauté est supposée cou-
L
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UN CONCEPT JEUNE Le principe de précaution est d’abord un principe philosophique qui a émergé dans les années 1960 en allemagne. Il entendait interdire toute technologie qui aurait la capacité de détruire l’humanité. Principe de bon sens théoriquement, il est, dans la pratique, difficile à mettre en œuvre sans freiner le progrès humain. en France, il fait son apparition dans le corpus législatif environnemental en 1995, dans la foulée du sommet de la terre à Rio qui l’inscrit dans les textes internationaux en 1992. Il est entré depuis 2005 dans notre Constitution avec l’adoption de la Charte de l’environnement.
pable, il faut prouver son innocence », notait Claude Aufort, ingénieur, membre du Conseil supérieur de la recherche et de la technologie, dans une tribune publiée par la Fondation Gabriel Péri. Là où le bât blesse, c’est que la science ne
peut prouver l’absence de phénomène. Lui demander de démontrer qu’une innovation est sans risque est totalement antinomique à la démarche scientifique. Paradoxale, cette demande n’en est pas moins réelle. Le débat sur les nanotechnologies, qui devait s’achever le 23 février, l’a prouvé. À Grenoble, à Rennes ou à Lyon, la possibilité même de dialogue a été contestée par les jusqu’au-boutistes du principe de précaution. « C’est dommage car pour la première fois en France, ce débat permettait, très en amont de la mise sur le marché des produits, de peser le pour et le contre d’une technologie pour décider, finalement quel risque nous étions prêts à prendre collectivement », regrette Denis Grison, enseignant à l’IUT de Nancy et auteur d’une thèse sur le principe de précaution. Occasion ratée ou pas, le principe de précaution fait figure d’épée de Damoclès au-dessus de la tête des chercheurs et des ingénieurs. Ces derniers vont donc devoir apprendre à développer leurs projets ou leurs produits autrement. Et cela même si le champ d’application de ce jeune concept juridique se révèle finalement assez flou. Tout le défi qu’ils auront à relever – et à accepter – sera d’évaluer les dangers inhérents à leur découverte. Il ne leur reviendra pas de décider quels risques la société accepte d’assumer mais ils devront en revanche permettre à ses
INTELLIGENCES
La Charte de l’environnement est, en France, un texte à valeur constitutionnelle.
L’article 5 de la Charte de l’environnement Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution, et dans leur domaine d’attribution, à la mise en œuvre des procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation d’un dommage. » c
Dommage inCertain mais grave Le principe ne demande pas de prouver scientifiquement l’innocuité d’une technologie. Il entre en action quand il y a une suspicion argumentée de danger.
c
évaLuation Des risques Le principe de précaution n’exige pas la mise en place d’un moratoire mais il impose de poursuivre l’évaluation des risques par tout moyen.
c mesures
proportionnées Pour préserver la santé ou l’environnement, le principe ne dicte pas de loi du risque maximum. Il impose plutôt de réagir de manière pondérée vis-à-vis de la menace identifiée.
représentants de peser le pour et le contre en toute connaissance de cause.
cc
P. GuItet
Un champ d’application floU
Autant le dire d’emblée, le principe de précaution est là pour longtemps. Inscrit récemment dans les principes constitutionnels, il n’y a aucune velléité de réformer ce principe ou même de le fragiliser. Il
n’en reste pas moins que son champ d’application demeure assez flou. Juridiquement concentré dans le domaine environnemental (il est inclus dans la Charte de l’environnement), l’expression permet d’englober une grande partie des problèmes qu’un juge a à traiter. Il peut donc brandir le principe pour toutes questions dès lors qu’elles impactent la santé publique ou notre milieu de vie.
Problème: « Les juges s’en servent pour prendre des décisions contraires », note même Jean-Michel Besnier, le directeur du jeune département science et société au ministère de la Recherche. Exemple: alors que le principe de précaution ne peut s’appliquer normalement qu’à l’administration, le 20 mars 2006, le tribunal de grande instance de Toulon, imité par celui de Toulouse en février 2009, s’en est servi pour condamner Bouygues Telecom à enlever ses antennes-relais pour téléphone portable. Et cela, alors même que le danger n’était pas scientifiquement prouvé. « Si rien dans les différentes études réalisées à ce jour ne permet d’établir un risque pour la santé lié aux stations de base de la téléphonie mobile compte tenu des niveaux d’exposition constatés, rien ne permet non plus d’établir une absence totale de risque », a argumenté le tribunal. À l’inverse, d’autres tribunaux, invoquant ce même principe, ont rendu des jugements diamétralement opposés. Le concept demande donc à être affiné car il fait peser une incertitude juridique forte sur un certain nombre d’innovations et de travaux de recherche. C’est en tout cas ce que pense Jean-Claude Étienne, sénateur et organisateur d’un colloque dédié au principe de précaution en fin d’année dernière. L’élu plaidait alors pour que le législateur reprenne son travail « pour affiner le dispositif et surtout l’expurger des dangers qu’il fait courir à notre volonté d’innovation et de recherche ».
cc
Un principe qUi grossit le trait
Mal dégrossi, le principe de précaution a institué une sorte de loi du risque maximum. De peur de passer à côté d’un scandale sanitaire ou environnemental (comme l’amiante ou l’affaire du sang contaminé), les gouvernants abusent de ce principe en exagérant les menaces à tous crins. Ce fut exactement le cas dans l’affaire de la grippe A H1N1. Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, afin de ne pas être taxée d’imprévoyance, a dramatisé le tableau. « Si le danger de pandémie était réel, les mesures prises pour le contrer étaient, elles, disproportionnées », note Denis Grison. Tellement disproportionnées que l’opinion publique Février 2010ccN°919
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INTELLIGENCES
le principe de précaution s’applique au cas par cas « Il faut évaluer les risques à la mesure de chaque particule. Parler de nanotechnologies ou d’organismes génétiquement modifiés globalement, c’est un non-sens. Chaque nanoparticule ou OGM a ses propriétés propres. Leur appliquer le principe de précaution unilatéralement est une simplification abusive. Si on le met en œuvre rigoureusement, il doit être appliqué composant par composant en s’appuyant sur des études précises pour prendre d’éventuelles mesures conservatoires. et encore, ces mesures doivent être prises de manière proportionnée par rapport au risque identifié. en tant que chimiste, nous documentons systématiquement les produits chimiques que nous mettons sur le marché. Notre vraie difficulté réside dans l’usage qu’en font nos clients. Jusqu’à la mise en place du règlement Reach, nous ignorions totalement comment ils les utilisaient. »
ccdenis grison PROFESSEUR À L’IUT DE NANCY ET AUTEUR D’UNE THÈSE SUR LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
assujettir les produits à des autorisations de mise sur le marché
Industrie et Technologies n°914 – septembre 2009
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cc
rÉtaBlir la confiance
« On ne peut pas demander aux industriels de produire la preuve formelle que leur produit ne fait courir aucun risque à ses utilisateurs. Mais il serait bon qu’ils soient assujettis à des autorisations de mise sur le marché, un peu à la manière de ce qui se passe pour les médicaments. Cela les obligerait à lancer un maximum d’études en amont pour prévenir les effets toxicologiques de leurs innovations. Certains disent que cela ferait peser une incertitude juridique absolue sur les industriels. Je ne le pense pas. Le principe de précaution n’est pas antiscience. C’est un principe d’interrogation dont le but est de faire courir des risques acceptables à la société en toute connaissance de cause. »
y a vu un effet direct d’un probable lobbying mené par les laboratoires pharmaceutiques. « Aujourd’hui, le principe de précaution induit un certain catastrophisme », reconnaît de son côté Jean-Michel Besnier, du ministère de la Recherche. Faute d’un champ d’application suffisamment restreint, le risque se retrouve surreprésenté dans les décisions prises en vertu du principe de précaution. « Ce
onDes éLeCtromagnétiques : inévitaBLes mais suspeCtes Le point sur cette polémique qui s’étend du téléviseur aux téléphones mobiles.
garde, complète Jean-Michel Besnier. Alors qu’il devrait susciter recherches et expérimentations. »
dévoiement est dangereux parce qu’il constitue une supercherie intellectuelle. Il tient le décompte des effets négatifs imputables aux technologies nouvelles. Mais il n’accorde aucune attention aux avantages potentiels apportés par les progrès des savoirs », écrit Claude Aufort, dans sa tribune de la Fondation Gabriel Péri. « Aujourd’hui, il n’est appliqué que dans un objectif d’alerte et de mise en
nanoteCHnoLogies, maXirisques ? Les nanos nous fascinent autant qu’elles nous font peur. Cet article tente de dédramatiser l’émergence de cette technologie.
Industrie et Technologies n°912 – juin 2009
Au final, pour les chercheurs et les ingénieurs, c’est un peu un principe d’ouverture et de pédagogie. Ce concept les oblige à communiquer beaucoup plus autour de leurs travaux et des risques qu’ils induisent. Ce pas sera certainement le plus douloureux à franchir pour ces experts, plus habitués à travailler dans un relatif anonymat. « Ils devront penser à la finalité de ce qu’ils font et ne plus se soucier uniquement de la découverte », souligne JeanMichel Besnier. Industriels ou organismes publics devront s’ouvrir aux citoyens dans leur processus de développement. « La société n’accepte plus d’être confrontée de but en blanc à une technologie, avertit Denis Grison. Elle nourrit des suspicions envers les innovations, surtout quand les experts leur disent : circulez, il n’y a rien à voir. » Les chercheurs devront donc donner un peu de pouvoir aux utilisateurs pour retrouver leur confiance. La mise en place de règlements, comme Reach pour les produits chimiques, participent de cette ouverture. L’instauration de débats citoyens aussi, malgré l’échec de celui sur les nanotechnologies. « Sans un climat de confiance, nous ne reconstruirons pas les éléments prometteurs d’un avenir meilleur. Il nous faut compléter le principe de précaution par une volonté et un devoir d’innovation », pense le sénateur Jean-Claude Étienne. Ira-t-on jusqu’à obliger les industriels à répondre à un règlement de mise sur le marché ? Certaines voix s’élèvent dans ce sens. cm ccTHIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com
maniFeste pour une teCHnoLogie au serviCe De L’Homme une réflexion philosophique sur les relations entre l’ingénieur, la technologie et le citoyen.
Industrie et Technologies n°857 – avril 2004
D.R.
ccJacqUes de gerlache TOXICOLOGUE CHEZ LE CHIMISTE SOLVAY
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INTELLIGENCES
PAROLES D’AUTEUR Créatures artificielles d’Ovide à James Cameron Avatar fait un carton en 3D sur grand écran. La biologie et les technologies s’imbriquent. Les intelligences artificielles sont autant sources de rêves que de peurs. Dans ce contexte, Jean-Claude Heudin propose une typologie des créatures artificielles matérielles et virtuelles. Cette analyse culturelle et historique de leur apparition éclaircit les frontières qui séparent encore science et fiction.
artificielle rappelle, par exemple, l’engouement et les craintes illégitimes, suscités par la victoire de l’ordinateur Deeper Blue d’IBM sur le champion d’échecs Garry Kasparov. l était une fois Pygmalion, Si les définitions de statues et d’automates un sculpteur chypriote qui sont évidentes, ce livre permet de découvrir fuyait la gente féminine, « sexe d’autres créatures, moins connues, comme enclin au vice ». Pour rompre sa les méchas ou les ghosts. Les méchas sont solitude, il décida de tailler une statue issus de la culture japonaise. Dans les mand’ivoire qu’il baptisa Galatée. Une fois gas des années 1970, ces robots gigantesl’œuvre achevée, l’artiste en tomba amou- ques étaient conduits par un humain dans reux et se mit à désirer une épouse sem- une cabine. Le pilote, en général un enfant, blable. La déesse Vénus, émue par cet représentait l’espoir après la défaite de la Deuxième Guerre mondiale. L’humain amour, donna vie à Galatée. fonctionnant en symbiose avec la machine cc La rencontre de l’imagination a ensuite permis, dans les années 1980, l’apparition du concept de cyborg, hybridation et des progrès technologiques En partant de ce mythe antique signé Ovide, entre l’homme et le robot. L’ouvrage est richement illustré, plusieurs Jean-Claude Heudin déroule l’histoire des créatures artificielles issues de l’imagina- pages sont réservées aux images en fin de tion humaine. À la croisée des arts graphi- chaque chapitre. On y retrouve de nomques, plastiques, littéraires, cinématogra- breuses interprétations du mythe de Pygmalion et des personnaphiques, informatiques ges, souvent féminins, et de la science, les des- LES INNOVATIONS ONT TOUJOURS créés par la science-ficcendants de Galatée sont ÉTÉ ACCOMPAGNÉES tion. Les créatures les plus dépeints au fil des chapi- D’ESPÉRANCES tres : statues vivantes, OU DE PEURS, SOUVENT célèbres font partie du lot: HAL, l’ordinateur de 2001 automates, cyborgs, clo- PEU RÉALISTES. l’Odyssée de l’espace, nes, robots, avatars, l’agent Smith de Matrix, ghosts… Tous sont mis en perspective dans un contexte historique la brebis Dolly, Frankenstein… Des sujets parfois anxiogènes mais qui et culturel qui permet de comprendre l’évolution des efforts que l’homme fait pour sont traités avec le discernement d’un mimer ou transformer le vivant. La morale expert en matière de biomimétisme, d’indu créateur qui doit être puni parce qu’il a telligence artificielle et de mondes virtuels. outrepassé ses droits est également omni- Si Jean-Claude Heudin souligne qu’un individu portant des lentilles est déjà un cyborg, présente. Les concepts décrits sont issus d’un il assure que « nous sommes encore très vocabulaire né de la rencontre de l’ima- loin d’être capables de reproduire le cerveau gination des auteurs et des innovations humain ». Terminator will be back, mais seutechnologiques. Des avancées toujours lement au cinéma. cm accompagnées des espérances et des ccCHARLES FOUCAULT peurs, souvent peu réalistes, qu’elles laiscfoucault@industrie-technologies.com sent entrevoir. Le chapitre Intelligence
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ccJEAN-CLAUDE HEUDIN DIRECTEUR DE L’IMEDIALAB, PÔLE UNIVERSITAIRE LÉONARD DE VINCI
D.R.
Titulaire d’une thèse en informatique ccLE LIVRE pour laquelle il a conçu ROBOTS ET AVATARS 157 pages un microprocesseur pour 29,90 euros l’intelligence artificielle, Éditions Odile Jacob Jean-Claude Heudin a d’abord mis ccET AUSSI ses connaissances PROGRAMMER L’INTELLIGENCE au service de l’industrie ARTIFICIELLE et de la défense. Pour les professionnels En recevant l’habilitation et les étudiants du domaine, le Manuel à diriger des recherches d’intelligence artificielle en sciences en 1996, propose un contenu aussi théorique que il prend la tête pratique. Louis Frécon, de l’Interactive Media Lab. professeur à l’Insa Lyon, En collaboration et Okba Kazar, maître de conférences avec des scientifiques, au département des artistes et les étudiants, informatique de Biskra, il y mène des recherches en Algérie, ont compilé leurs savoirs dans ce sur les créatures artificielles, manuel à vocation la complexité pédagogique. Illustré de nombreux exemples, et les interfaces 3D. il expose les moyens Auteur de plusieurs de doter les systèmes ouvrages, le chercheur informatiques de capacités intellectuelles est aussi à l’origine comparables à celles d’un cycle de conférences des êtres humains. internationales sur les mondes virtuels.
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cc ses 4 dates cLés
1986 Dans la foulée de sa scolarité à l’École polytechnique, il entame une thèse sur la conception et les propriétés des bases d’ondelettes. 1992 Il obtient l’habilitation à diriger des recherches en mathématiques, après une soutenance à l’université Paris Dauphine. 1995 Il est nommé professeur à l’université Paris XII. 2007 Il devient président de la Société mathématique de France. ccLa société mathématique de France
Fondée en 1872, la Société mathématique de France (SMF) est l’une des plus anciennes sociétés savantes de mathématiciens au monde. Elle vise « l’avancement et la propagation des études de mathématiques pures et appliquées ».
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INTELLIGENCES
ccSTÉPHANE JAFFARD PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ MATHÉMATIQUE DE FRANCE
Les mathématiques, c’est de la haute technologie! De l’algorithme de recherche de Google à la modélisation des crashs d’avion en passant par la conception de composants électroniques, les mathématiques sont partout… mais restent souvent discrètes. Or, la coopération entre chercheurs et industriels est une équation gagnante pour les deux parties. Une idée qui monte en puissance, comme en témoigne le représentant de l’une des plus anciennes sociétés savantes dédiées à cette discipline.
J.L BERTINI POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
Les mathématiques sont plus souvent perçues comme une discipline de pure abstraction que comme une matière utile à l’industrie. Elles sont pourtant au cœur de plus en plus de projets industriels… Stéphane Jaffard. Les rapports entre
mathématiques et industrie s’élargissent de façon spectaculaire. En France, l’essor des mathématiques appliquées date des années 1970, notamment grâce à l’impulsion du mathématicien JacquesLouis Lions, qui a beaucoup œuvré pour le développement de la modélisation, en particulier dans l’aérospatial. L’industrie nucléaire, l’aviation, la météorologie sont aussi grosses consommatrices de mathématiques. Ainsi que les télécoms, qui ont contribué au développement des travaux sur le traitement du signal. Eux-mêmes ont irrigué la transmission sécurisée d’informations, le codage, qui repose notamment sur la théorie des nombres. L’imagerie a également explosé, avec l’essor d’Internet. Et de nouveaux domaines continuent à apparaître. Cet élargissement du champ des mathématiques appliquées est sans doute dû à l’explosion de la haute technologie, cantonnée il y a quelques années à quelques industries de pointe comme l’aérospatial, mais aujourd’hui omnipré-
sente. En conséquence, certaines parties des mathématiques qui jusqu’ici n’avaient pas d’application concrète sont désormais mobilisées par l’industrie. La modélisation, les statistiques ou les mathématiques financières sont des applications auxquelles on pense spontanément. Quels autres champs de recherches pourraient intéresser les industriels à l’avenir ? S. J. Le traitement du signal et le traite-
ment d’images devraient poursuivre leur montée en puissance. Par exemple pour développer des algorithmes visant à améliorer la qualité d’une photographie. Ou sous forme de travaux sur la transmission de l’information qui permettraient l’affichage instantané d’une image grâce à des méthodes de compression des données. Dans le monde de l’aéronautique, des progrès fulgurants ont déjà permis de limiter le nombre d’essais en soufflerie. C’est le cas aussi dans l’industrie automobile, alors qu’il y a peu de temps, on dépensait des fortunes pour écraser des voitures contre un mur ! Ce qui ne veut pas dire que l’expérimentation est appelée à disparaître, évidemment. Mais le numérique assiste et optimise de plus en plus l’expérimentation.
Les industriels ont-ils toujours conscience des limites des modèles mathématiques qu’ils utilisent ? S. J. C’est un reproche qui a été fait aux
mathématiciens, notamment dans le cas des mathématiques financières. La construction de modèles beaucoup trop compliqués, dont, en aval, on maîtrisait mal les pièges, a été pointée du doigt. Les utilisateurs ont oublié le maillon faible, en amont : le modèle lui-même, une réduction de la réalité. On a critiqué la faible robustesse de ces modèles complexes. D’où un retour en arrière paradoxal, avec une réorientation vers des algorithmes plus simples, faisant appel à des mathématiques plus pauvres, l’effort portant sur l’optimisation de la partie informatique, pour réagir vite. Les mathématiciens ont pu se sentir en porte-à-faux dans cette affaire… Plus généralement, sont-ils demandeurs de collaborations avec l’industrie ? S. J. Oui. Première raison: l’avancée de la
recherche en mathématiques vient très souvent de la résolution de problèmes venus de l’extérieur. Pour beaucoup de matheux, il est important que des gens viennent leur soumettre leurs questions. Seconde raison: les mathématiciens sont de plus en plus conscients que s’ils veulent maintenir leurs filières d’enseignement et attirer des étudiants, il faut diversifier les débouchés, audelà de l’université. La France est un peu en retard sur le passage entre entreprise et recherche. En Allemagne ou en Angleterre, les frontières sont plus perméables. FÉVRIER 2010ccN°919
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INTELLIGENCES
Que peuvent les mathématiciens pour l’industrie ? Réponse en vidéo sur notre site Internet.
Lors de “Maths à venir”, Corinna Cortes, la patronne de Google Research, expliquait les mathématiques qui se cachaient dans le moteur de recherche Google.
national pour la recherche scientifique) d’un institut des sciences mathématiques va dans la bonne direction. Pour l’instant, les rencontres entre les mathématiciens et les chercheurs dans d’autres disciplines se font souvent par l’intermédiaire des laboratoires ou des instituts de recherche appliquée, ou lors de colloques. Comment la politique de financement de la recherche affecte-t-elle les mathématiques appliquées ? S. J. L’Agence nationale de la recherche
c Le temps des chercheurs n’est décidément pas celui de l’industrie. Pas moins de… vingt-deux ans se sont écoulés entre la première édition du colloque “Mathématiques à venir” et la deuxième rencontre, “Maths à venir 2009”, en décembre dernier. Cet événement aux allures d’états généraux des mathématiques a rassemblé à la Maison de la mutualité, à Paris, d’éminents mathématiciens (dont les trois lauréats de la médaille Fields:
Wendelin Werner, Pierre-Louis Lions et Jean-Christophe Yoccoz), mais aussi des personnalités du monde industriel, de Schlumberger à Google Research en passant par Areva, ST Microelectronics, Alcatel-Lucent et Sanofi-Aventis, entre autres, pour deux jours de tables rondes, de conférences, d’expositions et d’animations. Objectif: réfléchir à la place des mathématiques dans la société… et communiquer sur le sujet.
À qui peut s’adresser un industriel qui désirerait collaborer avec des mathématiciens ? S. J. C’est une question que les entreprises
se posent. D’une part, les industriels ont de plus en plus conscience que la haute technologie a besoin de mathématiques pointues, d’autre part les ingénieurs ne répondent pas forcément à ce besoin, car les cursus ont évolué. Beaucoup d’écoles ont voulu faire un peu concurrence à HEC et leur formation scientifique s’est “superficialisée”. Les mathématiques financières sont celles qui ont le mieux résisté, mais ce n’est pas la formation dont on a besoin pour être ingénieur chez Dassault
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ou au Cnes (Centre national d’études spatiales). Pour répondre à ce manque, certaines entreprises choisissent de recruter des mathématiciens. Nous nous efforçons d’ailleurs de convaincre les industriels de la valeur d’une formation en thèse. Mais en France, les scientifiques en entreprise sont souvent confrontés à un dilemme en milieu de carrière : pour continuer à progresser, ils sont invités à cesser la recherche. L’autre solution pour les entreprises consiste à établir des collaborations avec des universitaires. Si Dassault a un problème, il sait à quelle porte frapper… mais ce n’est pas forcément vrai pour une PME. La création au sein du CNRS (Centre
La réforme de l’université est-elle une bonne nouvelle pour les mathématiciens ? S. J. Une des difficultés que nous avons
– et c’était un peu l’objet du récent colloque Maths à venir (lire ci-contre) – est d’expliquer l’utilité de nos travaux. Si vous travaillez sur le sida ou le réchauffement climatique, la question ne se pose pas. Nous nous situons en amont de ces travaux-là. Ce message est passé au ministère de la Recherche. Pour nous, tout l’enjeu de l’autonomisation des universités sera de le faire passer dans chaque établissement. Le bon côté des choses, c’est que cette nécessité poussera peut-être les mathématiciens à interagir avec les autres laboratoires. Mais le risque, c’est que le tissu en mathématiques se concentre sur quelques gros centres, avec une perte des savoirs liés à des centres plus petits. cm cc ProPos recueiLLis Par murieL de Véricourt mvericourt@industrie-technologies.com
FCMP
Un colloque sous le signe de la synergie entre recherche et industrie
(ANR) joue un rôle de pilotage en distribuant les crédits. Mais en misant souvent sur le court terme. Un exemple : la France est en pointe dans les mathématiques financières parce qu’elle avait développé une expertise en stochastique [l’étude des phénomènes aléatoires dépendant du temps, extension de la théorie des probabilités, ndlr] dont personne n’aurait pu dire il y a vingt ans qu’elle trouverait cette application ! L’ANR a toutefois un peu rectifié le tir en augmentant les financements « en blanc », auxquels on peut prétendre tous secteurs de recherches confondus.
LES JEUX
ccL’ÉNIGME
Des vacances numérisées proposée par cc PIERRE BERLOQUIN
Le président de la société a décidé que cette année, les vacances des quatre vice-présidents seraient étalées sur quatre mois. Chacun partira un mois plein différent : juin, juillet, août ou septembre. On recueille donc les désirs de chacun ainsi que les conditions à respecter en fonction des impératifs de production. Cela donne : Monsieur André souhaite partir le premier. Monsieur Claude doit partir le mois suivant celui de Monsieur André. Monsieur Didier ne doit pas partir le dernier.
Monsieur Bernard doit partir le mois suivant celui de Monsieur Claude. Monsieur Claude ne peut pas partir le dernier. Monsieur Bernard doit partir avant Monsieur Didier. On s’aperçoit rapidement qu’il est impossible de respecter les six conditions à la fois mais que, par contre, il suffit d’en supprimer une pour que les autres se complètent et soient compatibles. Quelle est donc la condition à supprimer et quand partira chaque vice-président ?
La solution dans le prochain numéro
ccPHOTO-QUIZZ Que représentent ces photos surprenantes ?
1 A. Un sofa en fibre fibre de verre B. Un nouveau type de tube à basse consommation C. Un plasma radio généré dans un mélange gazeux
2 A. Un test de diodes électroluminescentes B. La mesure de l’échauffement d’une ampoule C. Un système de production d’hydrogène sous irradiations lumineuses
3 A. Des microcavités pour semi-conducteurs B. Une vue 3D de bracelets de montre C. Un système de fixations manométriques
SOLUTION : 1-C ; 2-C ; 3-A V. VRIGNAUD / A. IZO / CNRS ; CEA
RÉPONSE de l’énigme « Un cheval pour deux », parue dans le n° 918 c À la lecture de l’énoncé, on est tenté de calculer que le père fait une certaine portion L du trajet à 6 km/h et le reste à cheval à 12 km/h, d’où un temps total de L / 6 + (60 - L) / 12. Pour le fils, qui monte quand son père marche et réciproquement, on trouve L / 12 + (60 - L) / 6. En égalant: 12L + 360 - 6L = 6L + 540 - 9L. Donc 9L = 180 et L = 20. Dans cette optique, le père fait 20 km à pied, ce qui lui prend 20 / 6 heures, soit 3 h et 20 min et 40 km à cheval, soit 40 / 8 = 5 h. Le trajet total prendrait ainsi 8 h 20 min. Mais est-ce bien tenir compte de la réalité ? Que se passe-t-il en fait ? Supposons que le père parte le premier sur le cheval et que le fils suive à pied. Quand le père fait une pose au bout de 5 km et souhaite passer le cheval à son fils, celui-ci est loin derrière
et le père doit attendre. Son temps passé jusqu’à l’échange dépend de la vitesse du fils à pied. De même, plus tard, quand le fils passera le cheval à son père, il devra attendre que celui-ci le rejoigne à pied. On s’aperçoit que le cheval est un élément de confort mais n’améliore pas la performance générale. Les données du problème ne permettent pas de dire qui marche combien de kilomètres. Tout est possible entre deux extrêmes. Soit le père fait tout le trajet à pied et son fils à cheval, ce qui prend 10 h, soit, au contraire le père reste à cheval et le fils à pied, ce qui prend 7 h 30 min. Dans ces conditions, il est impossible pour le père et le fils d’arriver au but ensemble, comme le demande l’énoncé, puisqu’ils doivent constamment s’attendre… Comme prévu, l’énoncé contient réellement des pièges.
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MISE À NU Un téléviseur LCD est plus qu’un écran plat ! C’est un système complexe formé par l’empilement d’une bonne dizaine de couches électroniques, optiques et mécaniques. Si la dalle LCD en constitue le composant clé, d’autres éléments déterminent aussi les performances globales.
TÉLÉVISEUR LCD : LE MILLE-FEUILLE TECHNOLOGIQUE Modèle Sharp LC40LE600E Taille écran 40 pouces (102 cm de diagonale) Résolution d’image 1920 x 1080 pixels
ALIMENTATION ET TUNER L’alimentation distribue le courant aux circuits électroniques et LED, tandis que la carte tuner décode les signaux audiovisuels reçus par antenne hertzienne, câble ou satellite. Le signal vidéo est décodé au format Mpeg-2 pour les images standard et Mpeg-4 pour les images HD.
LE TRAITEMENT VIDÉO Associant électronique et logiciel, il analyse l’image reçue et l’adapte à l’écran. L’une de ses fonctions est la mise à l’échelle qui consiste à afficher en HD des images standard. Il se charge aussi de l’optimisation de la qualité d’affichage : réduction du bruit, suppression des saccades, lissage des diagonales, amélioration du contraste...
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Luminosité 450 cd/m2 Contraste dynamique 2 000 000 : 1 Angle de vue 176 ° Consommation de courant 133 W Prix 1 399 euros
LA DALLE LCD Elle est formée par deux plaques de verre prenant en sandwich une fine couche de cristaux liquides. La face avant est couverte d’un filtre de couleurs, tandis que la face arrière comprend un film optique polariseur et un réseau de 6 millions de transistors transparents correspondant à une matrice de 6 millions de sous-pixels. Selon la commande des transistors, les cristaux liquides s’orientent pour laisser passer plus ou moins la lumière.
LES DIFFUSEURS OPTIQUES Un ensemble de films optiques répartit uniformément la lumière en provenance du système de rétroéclairage sur la surface de la dalle LCD. Ils sont choisis pour limiter les pertes de lumière par absorption.
LE RÉTROÉCLAIRAGE Une plaque comprenant un millier de LED blanches fait office de rétroéclairage. Contrairement à un tube cathodique ou un écran plasma, un écran LCD ne produit pas sa propre lumière. Le rétroéclairage représente 80 % de la consommation de courant du téléviseur. En remplaçant les traditionnels tubes néon, les LED réduisent cette consommation.
STERN /STUDIO
ccFICHE TECHNIQUE