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N°939ccDÉCEMBRE 2011 - 11
www.industrie-technologies.com
SUR NOTRE SITE, DÉCOUVREZ LA ROUE QUI ROULE TOUTE SEULE
MÉCATRONIQUE
LA SMART MECANIQUE
ccPAGE 28
PORTRAIT ccPAGE 66
GUIDE D’ACHAT ccPAGE 54
Agnès Paillard, présidente du pôle Aerospace Valley
12 moteurs électriques synchrones et asynchrones
L’ingénieur qui anime l’industrie aérospatiale française.
Notre sélection de 7 000 à 20 000 euros.
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EDITO
1 000 brevets à prendre
J.C. BERTINI POUR IT
C’est une bonne nouvelle pour les PME en mal d’innovation. À la demande de Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le CNRS a décidé de leur ouvrir son formidable trésor d’inventions. À la clé, quelque 1 000 familles de brevets sont à saisir à des conditions particulièrement avantageuses. Ces brevets ont été soigneusement sélectionnés dans un portefeuille de 4 500 familles. Ils protègent des innovations assez matures pour être transférables rapidement aux entreprises, moyennant un travail d’adaptation de six mois à un an et demi. La cession, conditionnée par l’engagement d’un projet de R&D conjoint avec le labo du CNRS détenteur du brevet, s’effectue en contrepartie ccRIDHA LOUKIL d’une modique somme de quelques milliers d’euros, desRÉDACTEUR EN CHEF rloukil@industrie-technologies.com tinée surtout à rémunérer les chercheurs à l’origine de l’invention. Il n’y a pas de redevance à payer. L’initiative mérite d’être saluée. C’est un exemple de formule gagnant gagnant à méditer par d’autres grands centres de recherche publique. Pour le CNRS, elle répond au souci de valoriser des brevets qui dorPartenariat gagnant gagnant ment dans les coffres en monnaies sonnantes et trébuchantes. C’est parfaitement légitime, ne entre CNRS serait-ce que pour donner du sens au travail de et PME. créativité de ses 11 500 chercheurs. Mais il a aussi une réelle volonté de se rapprocher davantage des PME et des PMI qui ne représentent aujourd’hui que 10 % de ses partenariats de recherche et de transfert de technologies avec le monde de l’entreprise. Pour ces entreprises petites ou moyennes, qui ne font pas aujourd’hui de la R&D, c’est une occasion en or de goûter à moindre frais à l’innovation. Avec peut-être pour résultat de s’installer naturellement dans une démarche durable de progrès technique en partenariat avec la recherche publique. Et c’est là tout l’intérêt de l’initiative du CNRS. cm
DÉCEMBRE 2011ccN°939
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SOMMAIRE
TENDANCES MÉDICAL
Inhalez, vous êtes soigné cc PAGE 10
ÉNERGIE
Premier data center en courant continu cc PAGE 13
LE BAROMÈTRE cc PAGE 14
LE KIOSQUE cc PAGE 16
ÉLECTRONIQUE
Le microprocesseur a 40 ans cc PAGE 17
ÉNERGIE
La pile à hydrogène de série cc PAGE 18
EN COUVERTURE MÉCATRONIQUE
Mettez de l’intelligence dans vos produits cc PAGE 30
L’EXEMPLE À SUIVRE
Un actionneur trois en un cc PAGE 34
RÉALISATIONS
Les surdoués de la mécatronique cc PAGE 38
POUR ALLER PLUS LOIN
lL’enquête continue sur Internet cc PAGE 40
BIOTECHNOLOGIES
Cocktail bactérien pour acide lactique cc PAGE 19
MAINTENANCE
Diris accélère l’inspection des centrales électriques cc PAGE 20
ÉLECTRONIQUE
La loi de Moore sauvée par les nanotubes de carbone cc PAGE 21
ROBOTIQUE
Les machines se mettent à sauter cc PAGE 22
NANOTECHNOLOGIES
Les nanotubes au service de l’invisibilité
MÉCATRONIQUE La smart mécanique Prenez un produit mécanique. Ajoutez-lui une dose d’électronique et une pincée d’informatique. Et vous obtiendrez un produit mécatronique. Cette démarche d’intégration offre d’innombrables atouts. Elle dope la mécanique par l’intelligence et lui ouvre d’immenses perspectives d’applications. ccPAGE 28
cc PAGE 23
PRODUCTION
Automatiser la finition des moules cc PAGE 25
L’AGENDA cc PAGE 26
LA PHOTO-TECH Ce patch électronique est un capteur médical qui se pose sur la peau à la manière d’un tatouage ! cc PAGE 42
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N°939ccDÉCEMBRE 2011
SOMMAIRE
EXPÉRIENCES
PRODUITS GUIDE D’ACHAT
12 moteurs électriques synchrones et asynchrones cc PAGE 54
PARCOURS LES 3 DIMENSIONS DE
Agnès Paillard
présidente du pôle de compétitivité Aerospace Valley cc PAGE 66
FICHE OUTIL
Choisir un moteur électrique cc PAGE 59
NOUVEAUTÉS
Mettez du bio dans votre plastique FICHE MÉTHODE
TQM : la qualité au cœur du développement cc PAGE 49
Composants mécaniques cc PAGE 61
Mesure cc PAGE 62
CAS D’ENTREPRISE
Électronique
STI Plastics améliore la précision de ses doseurs médicaux REPORTAGE
cc PAGE 69
Notre sélection de produits classés en 5 secteurs de référence
cc PAGE 46
cc PAGE 51
Ingénieur d’études :
une imagination contrôlée
ENQUÊTE
Qualité
FICHE MÉTIER
cc PAGE 63
Équipement général cc PAGE 64
Équipement de production cc PAGE 65
BTP Le Cnit fait peau neuve
INTELLIGENCES RENCONTRE
« L’excellence industrielle, votre planche de salut » Anand Sharma, président-cofondateur de TBM Consulting Group cc PAGE 72
PAROLES D’AUTEUR
Innovation
Transformer un échec techno en réussite
cc PAGE 52
cc PAGE 76
JEUX
L’énigme
Le fabricant de dés cc PAGE 77
MISE À NU
LES 5 PLUS DE L’IPHONE 4S cc PAGE 78
CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : STÄUBLI. SOMMAIRE : RÉA ; T. GOGNY ; J.L. BERTINI ; STÄUBLI ; DR.
CE NUMÉRO COMPORTE : - UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 79
Systèmes de fixations PEM®® Les fixations PEM et la presse électrique PS3000 PEMSERTER®, unique en son genre, sont des systèmes complets de fixation, proposés par PennEngineering pour tôles de faible épaisseur. Rapides, fiables et faciles à utiliser, leur support technique est assuré par PEM European, notre centre d’ingénierie et de fabrication, et par Titanox. Les fixations et les presses PEM sont des systèmes idéaux de sertissage.
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INDEX
Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.
Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Julien Elmaleh RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Ridha Loukil (9480) Rédactrice en chef Editing Anne Debray (9251) Assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) Rédacteurs en chef adjoints Charles Foucault (9443) (Production, mécanique, organisation industrielle) Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Rédacteurs Ludovic Féry (9482) (Biotechnologies, matériaux, chimie et qualité) Hugo Leroux (9481) (Énergie, environnement, électrotechnique et sécurité) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Antoine Cappelle, Frédéric Dessort et Djamel Khames RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Infographie Florent Robert Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directeur adjoint de la publicité Éric Talley (9578) Chef de publicité Flora Morel (9361) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse/Autriche Axelle Chrismann (9259) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Elodie Merat (9985) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. WEB ET DATA Directeur commercial Antoine Valle (9513) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directrice fabrication et achats Fabienne Couderc (9314) MARKETING, DIFFUSION-ABONNEMENTS Directeur Jean-Baptiste Alline (9781) Abonnements Laurence Vassor (9788) Promotion Marie-Sophie Leprince ( 9808) et Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Marketing Damien Delhomme (9786) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Nanterre 309.395.820. 10, place du général de Gaulle 92 160 Antony. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka
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N°938ccNOVEMBRE 2011
Les entreprises et les établissements cités 3M . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ccA ABB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 59 Adidas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Aerogen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Aerospace Valley . . . . . . . . . . . . . . . 66 Airbus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 AIST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 40 Akaeno. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Akka Technologies . . . . . . . . . . . . 14 Aldebaran Robotics . . 30, 36 Alstom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 20 Altera. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Apple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 72, 78 Arkema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ARM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Artema. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Ashelvea . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Asyril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Atego . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Autodesk. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23, 40 Aztec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ccB Balancy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Balyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 BASF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Bell Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Bluenove . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Boiron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Booz & Company . . . . . . . . . . . . . . . 14 Bouygues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Bouygues Telecoms . . . . . . . . . . . . . 8 Bristol-Myers Squibb . . . . . . . 51 Brita. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Broadcom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 BT Group. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Bull. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ccC Canon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 46 Centrale Lyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Centre suisse d’électronique et microtechnique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Cern . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 CET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Cetim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 40 Chrysler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Citizen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Cnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Cnit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 CNRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Cofely. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Cosateq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
ccD Daimler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Dassault Systèmes. . . . . . . . . . . . 30 DCNS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Digilac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 dSpace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Dupont de Nemours. . . . . . . . . 26
Leister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Lenze . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 LHC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Lift Lab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Limmex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 LMS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
ccE EADS-Astrium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 École nationale supérieure de création industrielle . . 76 École polytechnique fédérale de Lausanne. . . . . . 76 Ecota . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Elpida Technology . . . . . . . . . . . . . 78 Entegrion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 ESCPI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Etas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 ez-Wheel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Maquet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Martin Technologies . . . . . . . . . 72 Materia Nova . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Mecalac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Mentor Graphics . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Michelin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 14, 36 Mitsubishi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Mitsui Chemicals . . . . . . . . 13, 21 Murata . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 21, 78
ccM
ccF Facebook. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Faculté d’ingénieurs de Tel Aviv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Ford . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Fujitsu. . . . . . . . . . . . . . 13, 14, 19, 24 Furukawa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 ccG Galileo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Gameloft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Genepac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 General Electric . . . . . . . . . . 14, 72 General Motors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Green.ch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 ccH-I Haute école d’art et de design. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Honda. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 22, 30 HP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Hynix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 66 Infineon Technologies . . . 78 Infosys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Insa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Institut Fraunhofer . . . 22, 25 Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17, 36 ITI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 iWalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
ccK-L Kansai University . 13, 21 Krupp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 L’Oréal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas) . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
ccN Nanolike . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Nanotech Institute . . . . . . . . . . . 23 National Instruments . . . . . . 30 Natureplast. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 NEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Nexter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Nokia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
ccO Omnivision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78 Orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 ccP Panasonic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Pittsburgh Corning . . . . . . . . . . . . 52 Polytech d’AnnecyChambéry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Procter & Gamble . . . . . . . . . . . . . . 14 PSA Peugeot Citroën . . . . . . . . 36 ccQ-R Qualcomm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Rac Mig Corp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Rector Lesage. . . . . . . . . . . . . . 54, 59 Renault . . . . . . . . . . . . . . 9, 14, 18, 26 Rexroth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Rexroth-Bosch. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Roquette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ccS Safran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Saft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 78 Scandia National Laboratories . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Scarpa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Seb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 76 SECC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Seiko-Epson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Seppic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Serma Technologies . . . . . . . . . 66 SEW-Usocome . . . . . . . . . . . . 30, 54 Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 54 Siemens VAI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Simrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 36 SKF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 36 SMC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Smith Optics. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 SNA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 SNR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Soitec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Somfy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Sphere . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Sprint Nextel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Stäubli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 STI Plastics. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 STMicroelectronics . . . . . . . . . . . . 78 Supmeca . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Swisscom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Symbiofcell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Symme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 ccT Tata Consultancy Services. . . 14 TBM Consulting Group . . . . . 72 Texas Instruments . . . . . . . . . . . . 78 Thales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Thesame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Toray . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Toshiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Toyota . . . . . . . . . . . . . 14, 18, 46, 72 ccU Unibail-Rodamco . . . . . . . . . . . . . . . 52 Université d’Oxford . . . . . . . . . . . . . . 8 Université de l’Illinois . . . . . . 42 Université Heriot-Watt d’Édimbourg (Écosse) . . . . . . 20 ccV Végétal & Mineral Water 46 Vinçotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Vivendi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 VSM Automation . . . . . . . . . . . . . . . . 54 ccW Weg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Withings. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 ccX-Y Xilinx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Yaskawa Electric . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Revivez
www.industrie-technologies.com le premier vol habité
du multicopter e-volo.
LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION SOS Une banale montre suisse ?
Non. Celle-ci cache un système d’appel urgence. Développée avec le Centre suisse d’électronique et de microtechnique, la montre de la société helvétique Limmex fait de la discrétion de sa fonction de sécurité son principal atout. Une simple pression sur un bouton et vous entrez en contact téléphonique avec la personne de votre choix. Vous pouvez alors demander de l’aide quand vous sentez un danger. Les applications potentielles sont autant professionnelles (agents de sécurité, travailleurs de nuit, Les secours médecins urgentistes, etc.) que grand public feront-ils montre (enfants, personnes âgées, malades souffrant de ponctualité ? d’épilepsie, de problème cardiaque, d’allergie, etc.). Une belle invention qui devient toutefois inutile quand les réseaux de téléphonie mobile font défaut. cm
ACCESSIBLE
5, 4, 3, 2, 1… impact !
Suivez les collisions de hadrons en live.
Chacun peut désormais partir à volo.
PERCHÉ E-volo deviendra-t-il la bécane à la mode des bricoleurs tendance geek ?
Ce « multicopter » alimenté par des batteries électriques assure sa force de sustentation grâce à 16 hélices montées sur un cadre rigide. Un simple joystick permet d’orienter la course de l’appareil, l’électronique interne adaptant la vitesse de chaque hélice en fonction. E-volo a fêté son premier vol habité en octobre 2011. 1 minute 46 secondes. Record à battre. cm
Les hadrons viennent de se rencontrer, les particules générées sont propulsées dans toutes les directions de l’espace. Parmi elles, peut-être le tant attendu boson de Higgs… et vous suivez cela en direct sur l’écran de votre smartphone Android, grâce à l’application LHSee, développée par un chercheur de l’Université d’Oxford. Au-delà de la visualisation live des expériences du LHC qu’elle propose, elle offre des contenus de vulgarisation sur le grand collisionneur du Cern et même un jeu : La chasse au boson de Higgs. cm La nouvelle chaussure vous aidera-t-elle à devenir une pointure ?
ROUGE
LA TNT ET LA 4G S’EMBROUILLENT
On savait la TNT plus sensible au brouillage radio que la télédiffusion analogique, dont les derniers émetteurs ont été éteints en novembre dernier. Mais on ne soupçonnait pas l’ampleur du phénomène face à la prochaine génération de mobiles. Les expérimentations menées sur la 4G révèlent de forts impacts sur la qualité de télédiffusion numérique, allant du blocage d’écran jusqu’à l’arrêt total de réception. Selon Bouygues Telecoms, le problème touchera 20 % de foyers.
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N°939ccDÉCEMBRE 2011
VIRTUOSE ? Objectif :
devenir meilleur que Lionel Messi. Le double ballon d’or argentin n’a qu’à bien se tenir. Les nouvelles chaussures de foot d’Adidas accumulent des données sur le jeu de celui qui les porte (vitesses moyenne et maximale, distance parcourue, nombre de sprints, etc.) et les transmet à une tablette, un smartphone ou un ordinateur. Il est ensuite possible de comparer ses performances avec celles mises en ligne par les champions. La marque a annoncé la sortie, en 2012, d’un jeu vidéo où les footballeurs amateurs auront leur propre avatar, créé à partir des infos collectées sur leur jeu. Au moins, Messi pourra être battu sur le Web. cm
AFP ; REUTERS ; D.R.
CARTON
LA PENSÉE DU MOIS Être l’homme le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas. Aller me coucher en me disant que nous avons réalisé des choses extraordinaires, voilà ce qui compte pour moi. Steve Jobs, PDG d’Apple (1955 — 2011)
WEB c www.industrie-technologies.com
Automobile 28 millions d’euros pour les essais électriques chez Renault
QUESTION POUR UN SHAMPOING Qui suis-je ? Désignée par un mot de treize lettres impossible à orthographier correctement, j’ai été conçue par Panasonic pour aider les personnes invalides. Après une analyse de la forme de la tête qui s’approche de moi, les mouvements de mes doigts robotisés sont calculés ainsi que le processus de séchage. Je suis, je suis… une shampouineuse automatique. cm
Un nouveau moyen, de se faire mousser.
Renault vient d’inaugurer son pôle d’essais électriques, après 3 ans de travail et 28 millions d’euros d’investissement. Situé dans l’Essonne, il s’est étendu pour occuper deux bâtiments totalisant 3 300 m² et abrite une centaine de bancs d’essais. Rubrique : Automobile ou Energie
Énergie DCNS pilote finement l’éclairage de ses ateliers Le centre de Ruelle-sur-Touvre (Charentes) de DCNS se dote d’un système informatisé de pilotage centralisé de l’éclairage unique en France. Il assure le réglage automatique de la hauteur et de la puissance d’éclairage de chaque lampe. Leur durée de vie passe ainsi de 8 000 à 18 000 heures, ce qui engendre d’autres économies sur la maintenance. Rubrique : Développement durable ou Construction navale
Start-Up Nanolike maîtrise le dépôt de nanoparticules Les nanoparticules, bien étalées en une couche unique et séparées les unes des autres, deviennent des nanocapteurs performants. Nanolike propose une technique de dépôt uniforme, issue des travaux du Laboratoire de physique et chimie de nano-objets et de Laurence Ressier, à l’Insa de Toulouse. Rubrique : Matériaux ou Start-up
CONTRASTÉ Un glacier en plein Sahara. Attention, œuvre à forte teneur
en ingénierie. Quelques condenseurs captent l’humidité de cette fournaise. Des unités frigorifiques alimentées par 200 m² de cellules photovoltaïques souples la transforment en glace. Un chaud-froid saisissant qui incarne l’optimisme de son créateur, Ap Verheggen, pour qui tout est possible face au changement climatique. Possible, mais pas immédiat. Des ingénieurs de Cofely travaillent actuellement à optimiser son système. Cahier des charges : 1 m² de glace pour 10 m² de panneaux photovoltaïques, par 50 °C. cm
CHAQUE SEMAINE suivez l’actualité de l’innovation sur www.industrie-technologies.com avec nos deux newsletters :
l’Hebdo de la Techno le mardi et la Lettre de la Conception et du Design le jeudi.
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www.industrie-technologies.com
TENDANCES
La membrane piézoélectrique d’Aerogen expliquée en vidéo.
Médical Inhalez, vous êtes soigné
Un boîtier électrique contrôle la vitesse de vibration du matériau piézoélectrique, à 130 000 pulsations par seconde.
LES LIQUIDES PASSENT À L’ÉTAT D’AÉROSOL
S’administrer des antibiotiques, des vaccins et d’autres thérapies aussi facilement qu’on respire un arôme ? L’idée, séduisante sur le papier, manquait encore d’un outil de délivrance réellement efficace. Jusqu’à ce que la physique s’en mêle.
AUTORISATION Seule une quarantaine de molécules est autorisée pour une délivrance sous la forme d’aérosols.
lacez l’embout dans votre bouche, pressez le bouton, inspirez. Ces gestes, omniprésents dans le quotidien des personnes asthmatiques, pourraient bientôt s’étendre à tous les patients concernés par des injections : personnes touchées par des infections pulmonaires, diabétiques… Même l’épreuve du vaccin deviendrait aussi peu douloureuse qu’une bouffée d’air.
p
cc Une
finesse de fabrication proche de la microélectronique
Paradoxalement, ce ne sont pas les progrès de la médecine qui vont le permettre, mais le recours à un principe bien connu de la physique, la piézoélectricité : le médicament liquide est disposé au-dessus d’une membrane qui vibre en réponse à une impulsion électrique. Percée en son centre d’une multitude de trous, elle tamise à chaque déplacement le produit en autant de fines particules. Pour la société Aerogen, l’un des pionniers de cette nouvelle génération d’appareils appelés nébuliseurs, le
cœur du dispositif est un disque de titane qui vibre 130 000 fois par seconde. Les applications concernent majoritairement l’hôpital. En unité de soins intensifs, les nébuliseurs servent à administrer, à un patient ventilé, un antibiotique ou un autre traitement pulmonaire. Voyant l’opportunité d’un développement hors des structures médicales, la société irlandaise a orienté sa recherche vers le nébuliseur jetable. Un patient peut l’utiliser plusieurs fois par semaine pendant un mois, ou plusieurs dizaines de patients peuvent être traités avec un seul appareil en une journée. Il suffit d’y adapter un masque et un disque de papier jetable. C’est une des solutions envisagées par l’Organisation mondiale de la santé pour vacciner la population des pays émergents : plus d’aiguilles, ni de problème de contamination ou d’élimination des déchets. Une firme pharmaceutique mène actuellement un essai vaccinal contre la rougeole en Inde. Son vaccin par aérosol pourrait être commercialisé dès 2013. Le savoir-faire d’Aerogen réside dans son procédé de fabrication, l’électroformage.
Liquide
LE COURANT FAIT VIBRER LA MEMBRANE
Support piézoélectrique Membrane
Au centre d’un anneau en titane, la membrane de nickel-palladium percée d’un millier de trous fractionne la solution thérapeutique en fines gouttelettes. Pore (diamètre : 1 à 5 µm)
Une résine photochimique et un masque aux emplacements des futurs trous sont appliqués à un substrat de titane. Sous l’action de la lumière, la résine non protégée par le masque est dissoute, comme dans les procédés de fabrication des cir-
DES TECHNOLOGIES CONCURRENTES PEU EFFICACES OU INADAPTÉES NÉBULISEUR PNEUMATIQUE
NÉBULISEUR À ULTRASONS
c Relié
c Un
générateurs d’ultrasons fait vibrer un quartz qui transforme la solution médicamenteuse en aérosol. Le dépôt pulmonaire est aussi important qu’avec un nébuliseur à membrane, mais certains composés sensibles peuvent être dégradés par les ultrasons. D.R.
à un compresseur ou à une bouteille de gaz comprimé (oxygène), il envoie sous pression l’antibiotique ou le bronchodilatateur dans l’arbre respiratoire. Bien que moins coûteuse, cette technique est limitée par sa faible efficacité.
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MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
TENDANCES
PRODUCTION
Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.
UNE THÉRAPIE QUI NE MANQUE PAS D’AIR LE REMÈDE PÉNÈTRE FACILEMENT Air
Alvéole pulmonaire
Molécule thérapeutique
Gouttelettes (diamètre : 1 à 5 µm)
Électronique L’interconnexion optique entre dans le serveur
Une solution flexible pour l’hôpital… Le nébuliseur à membrane peut s’adapter à des systèmes d’assistance respiratoire, dans les unités de soins intensifs. Ici, une version développée pour le respirateur Servo-i de l’allemand Maquet.
D’accoutumée, un fond de panier électronique interconnecte les différentes cartes d’un serveur. Fujitsu et Furu-
kawa ont développé son équivalent optique. Il remplace les traditionnelles inter connexions électriques en cuivre entre les cartes et les principales puces par des liaisons optiques. À la clé, un débit de transfert de données multiplié par dix, à 50 Tbit/s. Ce prototype peut gérer 2 000 liaisons à fibre optique à 25 Gbit/s chacune. Le principal défi relevé conjointement par les deux constructeurs japonais est la miniaturisation afin de faire rentrer le système dans le châssis d’un serveur. Fujitsu envisage son utilisation dans ses propres serveurs dans les années à venir. cc R. L.
… le domicile… Capillaire sanguin Avec le nébuliseur piézzoélectrique, de 13 à 17 % du médicament sont déposés dans les alvéoles, lieu des échanges avec le sang. Cela permet d’atteindre une concentration sanguine correcte pour certaines thérapies (insuline, vaccins).
La technologie a été intégrée à un inhalateur simplifié, pour un usage à domicile (asthme, diabète, etc.). Aerogen a aussi développé un nébuliseur spécial pour traiter la broncho-pneumopathie chronique obstructive via un masque.
… ou les pays émergents.
Énergie Le solaire fait coup double
Avec un nébuliseur pneumatique, seulement 3 % de l’aérosol arrivent jusqu’aux alvéoles pulmonaires.
µm)
diffusion homogène sans dégradation des molécules
D.R.
cc Une
Suivant l’application, Aerogen peut usiner des trous de diamètre variable, entre un et cinq microns. Ce calibre détermine la taille des gouttelettes nébulisées. Plus elles sont fines, plus la quantité de médicament qui rejoint les alvéoles pulmonaires, puis la circulation sanguine, est élevée. Ce qui n’est pas vraiment le cas des
technologies concurrentes. Pour les nébuliseurs pneumatiques, qui diffusent le médicament grâce à un gaz comprimé, la quantité qui atteint le tissu pulmonaire est au mieux de quelques pour-cent. Quant aux nébuliseurs à ultrasons, reposant sur la vibration d’un quartz, si l’efficacité est meilleure, ils produisent un échauffement de la solution, ce qui dégrade certaines molécules sensibles. Aujourd’hui, Aerogen vend quelque 300 000 dispositifs chaque année dans le monde, et prévoit de monter en puissance sur les solutions à domicile (asthmatiques, insuffisants respiratoires, etc.). L’entreprise a aussi conclu récemment un partenariat avec une société de biotechnologies américaine pour développer un nébuliseur adapté à l’administration de l’insuline. cc L. F.
D.R.
cuits intégrés. L’ensemble est placé dans un bain électrolytique, en présence de nickel-palladium. Sous l’effet d’un courant, les particules métalliques migrent partout où la résine a disparu. Un mélange chimique sépare enfin le tamis de nickel-palladium ainsi créé de son support. « Sans atteindre les niveaux de précision de la microélectronique, l’électroformage a une finesse nettement supérieure à la découpe laser et à la photolithogravure », explique Declan Slemon, directeur R&D de la société.
Un nébuliseur jetable, un masque en papier, et un seul dispositif peuvent vacciner jusqu’à cent individus dans la même journée.
Électricité ou chaleur ? Dans les actuelles centrales solaires, il faut choisir. Les chercheurs du MIT veulent les deux. Leur point de départ : une centrale solaire thermique, dans laquelle un fluide est chauffé grâce à des miroirs concentrateurs. Leur atout : le tube central transportant le fluide. Il est tapissé de matériaux thermoélectriques qui produi- Ce tuyau produit l’électricité à partir sent de l’électricité de du fluide chauffé au soleil. à partir du gradient de température entre la face intérieure du tube, plus froide, et sa face externe ensoleillée. En optimisant la recirculation du fluide, les scientifiques ont amélioré le refroidissement de la face interne et donc la production d’électricité. Malgré tout, cette production reste bien moindre que la production thermique. L’équipe américaine y voit une application pour l’habitat individuel, bien plus gourmand en chaleur qu’en électricité. cc H. L.
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TENDANCES
Éclairage La LED rattrape la lampe à mercure de 300 watts
Citizen a choisi de placer ses modules à LED blanches en cercle sur leur substrat en aluminium.
Pour la première fois dans le monde, le flux lumineux d’un module à LED blanches franchit la barre des 10 000 lm. Le japonais Citizen atteint
17 675 lm, soit quatre fois la luminosité de ses anciens modules les plus puissants. De quoi remplacer la lampe à mercure de 300 watts, utilisée dans l’éclairage public, par un seul de ces modules de 38 millimètres de côté. Pour obtenir ce résultat, Citizen a revu leur conception. Au lieu de disposer les diodes bleues en carrés, comme cela se faisait jusqu’ici, l’entreprise a choisi de les placer en cercles sur leur substrat en aluminium. Une disposition qui optimise la diffusion optique. L’assemblage est ensuite couvert d’un capot en phosphore jaune qui convertit les rayons bleus en lumière blanche. Ce module se contente d’une puissance électrique de 183,9 W pour fournir le même éclairement que la lampe à mercure de 300 watts. cc R. L. cc EN BREF
Électricité Alstom s’attaque à l’ultra haute tension
RECHERCHE
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DÉVELOPPEMENT
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Test de convertisseur à ultra haute tension chez Alstom.
PRODUCTION
D.R.
Les transformateurs convertisseurs sont les points névralgiques des réseaux à haute tension (HVDC), autoroutes qui transportent l’électricité sur des centaines de kilomètres en limitant les pertes. Pour répondre au défi des futurs réseaux chinois, qui visent l’ultra haute tension (UHVDC), Alstom et la société CET vont développer des transformateurs convertisseurs de 1 100 kV. Les réseaux actuels plafonnent à 800 kV. cm
TENDANCES
23,2
PÉTAFLOPS
C’est la puissance théorique du supercalculateur PrimeHPC FX10 construit par Fujitsu, au Japon. Combinant 98 304 processeurs Sparc 64 à 16 cœurs, il double la capacité de calcul par rapport au supercalculateur K du même constructeur, actuellement le plus puissant en service dans le monde. Sa livraison devrait débuter en janvier 2012.
Énergie Premier data center en courant continu Équipé du système de distribution d’ABB, le data center de green.ch consommera moins d’énergie.
L’équipementier ABB a développé une architecture en courant continu pour le data center suisse de green.ch. Son
module de tête convertit le courant alternatif en provenance du réseau en courant continu, dès l’entrée du data center. « Traditionnellement, les réseaux des data centers sont basés sur le courant alternatif. Pourtant, les batteries, qui garantissent la sécurité du système en cas de défaillance du réseau, et les équipements informatiques fonctionnent en courant continu. D’où des étapes de reconversion inutiles », constate Pierre Amouyal, responsable développement chez ABB. Fonctionnant à 100 % en courant continu, la nouvelle installation, s’épargne l’emploi des convertisseurs et onduleurs classiquement indispensables, en plus de réduire les pertes en ligne. Économie annoncée sur la facture électrique : entre 10 et 20 %. cc H. L. cc EN BREF
Métallurgie Rouleaux de laminoir amovibles
D.R.
Changer des rouleaux de laminoir devient presque aussi facile que de changer une cartouche d’encre sur une imprimante. Siemens VAI a développé une nouvelle cassette contenant les deux cylindres entre lesquels est écrasé le métal. Selon l’entreprise allemande, elle peut être remplacée en dix minutes, contre huit heures pour les systèmes classiques. cm
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
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TENDANCES
Consultez le classement complet des 500 entreprises les plus vertes de la planète.
LE BAROMÈTRE INNOVATION
PERFORMANCE NE RIME PAS AVEC DÉPENSE
R&D Les investissements repartent à la hausse
LES ENTREPRISES PERÇUES COMME LES PLUS INNOVANTES Rang
Investissement en R&D en 2010 en milliard de dollars
Entreprise
Pourcentage du CA
1
Apple (informatique)
2
Google (informatique)
3
3M (matériaux)
4
General Electric (électricité)
5
Microsoft (informatique)
6
IBM (informatique)
1,8 3,7 1,4 3,9 8,7 6
7
Samsung (électronique)
7,8
5,9
8
Procter & Gamble (grand public) Toyota (automobile)
1,9 8,5
2,5
9
Facebook (informatique)
Nc
10
Selon l’édition 2011 du « Tableau de bord de l’Union européenne sur les investissements en R&D industrielle », les dépenses en recherche et développement des entreprises repartent à la hausse. Après une baisse de 1,9 % en 2009, elles augmentent de 4 % dans le monde en 2010. En Europe, le bond atteint 6,1 %, après une chute de 2,6 % en 2009. Avec une augmentation de 3,8 %, la France fait moins bien que l’Allemagne (8,1 %) ou la Grande-Bretagne (5,8 %). cm
2,7 12,8 5,4 2,6 14 6
3,9 Nc SOURCE : BOOZ & COMPANY
Google et Facebook font leur entrée dans le Top 10 des entreprises les plus innovantes au monde. Tel est le principal enseignement relevé dans l’édition 2011 de l’étude « Global innovation 1000 », publiée par le cabinet Booz & Company. Apple conserve la tête de ce classement réalisé en interrogeant 600 patrons de R&D. Paradoxalement, des dix entreprises qui investissent le plus en R&D, seules trois figurent dans le palmarès : Microsoft, Samsung et Toyota. Comme quoi innovation ne rime pas avec dépense. cm
Partenariat Vos données intéressent les autres
IBM est le grand gagnant du classement 2011 de Newsweek des 500 entreprises les plus vertes de la planète. Trois familles de critères sont pris en compte : l’impact sur l’environnement, l’intégration de l’écologie dans le management et la transparence de l’entreprise dans ce domaine. 32 industriels français y figurent : Peugeot (38e), AlcatelLucent (40e), France Télécom (42e), Thales (79e), Renault (87e), Vivendi (95e) et L’Oréal (100e). cm
Après l’Open Innovation, voici l’Open Data. Un concept qui consiste à mettre en accès libre tout ou partie de ses données. Développée dans le secteur public, cette pratique va toucher les entreprises. Selon le MIT, le monde dispose de près de 300 exaoctets (1018) de données numériques. Un trésor qui gagne à être exploité par le plus grand nombre, selon le livre blanc publié par Bluenove.cm
LES 10 INDUSTRIELS LES PLUS VERTS DU MONDE
CE QUE LES ENTREPRISES FRANÇAISES ATTENDENT DE LA RÉUTILISATION DES DONNÉES PUBLIQUES
Rang
Environnement Les entreprises les plus vertes
Score sur 100
Entreprise
1 IBM (États-Unis)
82,5
2 BT Group (Grande-Bretagne)
80,5
3 Tata Consultancy Services (Inde)
79,1
4 Infosys (Inde)
77,3
5 Philips (Pays-Bas)
77,2
6 Swisscom (Suisse)
77
7 Bell Canada (Canada)
76,5
8 Fujitsu (Japon)
76,1
9 HP (États-Unis)
75,8
10 Sprint Nextel (États-Unis)
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Développer de nouveaux produits/services Améliorer la satisfaction des clients Développer sa notoriété
69 %
65 %
Se différencier des concurrents
55 %
51 %
75,6
SOURCE : Green Rankings 2011, de Newsweek
14
Améliorer son offre
70 %
Gameloft (jeux vidéo) Boiron (pharmacie) Nexter (défense) Soitec (semiconducteurs) Vivendi (communication)
+78 +66
+75
+50
+43,5 +39 +27
+25
Parmi les plus fortes baisses (en%)
0
Enrichir les analyses et les études
70 %
DÉPENSES DE R&D EN FRANCE EN 2010 Parmi les plus fortes augmentations (en%)
-25
-11 -14 -20
-42 -50
-62
Renault (automobile) Safran (aéronautique) Bouygues (BTP) Akka Technologies (ingénierie) Bull (informatique)
SOURCE : Commission européenne
LE CHIFFRE
61%
C’est le pourcentage d’entreprises françaises qui déclarent avoir subi une attaque informatique en 2011, contre 39 % en 2009. En trois ans, le niveau de confiance dans la sécurité de leur système d’information a baissé de 87 à 55 %. SOURCE : PWC
SOURCE : Enquête Bluenove / BVA
PUBLIREPORTAGE
Avec la recommandation technique de Gaz de France Provalys, j’ai gagné 4 % de rendement supplémentaires ! Philippe Sayet, Directeur technique I.B.E. Textiles Colors, industrie d’impression sur textiles, fait le point sur les bénéfices de l’opération menée en collaboration avec Gaz de France Provalys. Quel était votre besoin au départ ? Il y a deux ans, nous réalisions de gros investissements pour améliorer notre productivité, avec une part budgétaire réduite pour notre chaudière. Notre interlocuteur commercial Gaz de France Provalys nous a proposé un projet « clés en main » pour augmenter notre gain en écoefficacité et nous faire réaliser des économies sur la facture énergétique. Il s’agissait d’installer un économiseur nouvelle génération et un compteur de chaleur récupérée. Ce dispositif nous a vite apporté un gain conséquent sur nos consommations d’énergie.
Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?
Avez-vous gagné en performance ?
Sur cette opération, GDF SUEZ s’est engagé sur un rendement de la chaudière de 4 % supplémentaires.
Oui, depuis la mise en œuvre il y a deux ans. Et c’est une vraie satisfaction pour moi. Dès la 1re année nous avons atteint les 4 % d’économie sur la facture énergétique confirmant ainsi les estimations faites au départ par GDF SUEZ.
Leurs équipes nous ont également accompagnés sur la prise en charge du projet : étude technique, conseil sur les modèles de compteur de chaleur, jusqu’à la mise en œuvre et le financement. J’avais tout à y gagner, cela a été décisif pour moi.
Quels bénéfices en retirez-vous ? Le premier, c’est d’augmenter la performance de la chaudière et de réduire ainsi nos consommations de gaz naturel. Le second, c’est l’éligibilité au dispositif des Certificats d’Économie d’Énergie. Et surtout, la redevance de l’économiseur, intégrée dans notre facture mensuelle de gaz naturel est totalement financée par les économies d’énergie générées par son installation… C’est une opération blanche !
En plus, cette technologie, préconisée par notre interlocuteur, ne nécessite pas de maintenance. C’est un avantage conséquent.
Au final, c’est une opération réussie ? Oui, le partenariat avec les équipes de Gaz de France Provalys (interlocuteur commercial et experts techniques) est parfait.
GDF SUEZ via sa marque Gaz de France Provalys® accompagne ses clients industriels dans leur démarche d’efficacité énergétique. Véritable intégrateur de solutions, Gaz de France Provalys pilote toutes les étapes d’un projet d’amélioration de la performance. Les 3 étapes clés d’une opération réussie sur chaufferie vapeur : 1 • Évaluer l’existant > Visite conseil d’expertise, associée à un compte-rendu et des préconisations chiffrées
2 • Décider et Agir - Des travaux réalisés dans les meilleurs délais avec des prestataires qualifiés. - Un accompagnement financier (économies d’énergie et dispositifs des CEE). > Offre Clés en Main d’installation d’un économiseur sur chaudière vapeur
3 • Piloter la performance énergétique > Relève périodique de la performance de l’installation de production de vapeur
Elles répondent à nos attentes avec des solutions sur mesure, suivent le contrat et essayent d’obtenir le meilleur prix.
Compteur de chaleur récupérée.
GDF SUEZ, S.A. au capital de 2 251 167 292 € - 542 107 651 RCS Nanterre - Siège social : GDF SUEZ Énergie France - 1, place Samuel-de-Champlain - Faubourg de l’Arche - 92390 Paris La Défense Cedex. Crédits photos : © Didier Fournet - Réalisation : www.tempsreel.info - Document non contractuel - Septembre 2011.
Chaudière vapeur de la société I.B.E. Textiles Colors à Beaumont-lès-Valence (Drôme)
Pour en savoir plus : http://provalysgdfsuez.gazdefrance.fr
L’énergie est notre avenir, économisons-la !
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TENDANCES
LE KIOSQUE Q
Matériaux Des polymères malléables comme le verre
Presse L’ère des robots mous
Après les ordinateurs personnels, apparus en 1980, ce sont les robots qui vont envahir nos foyers dans les décennies à venir. Mais ils ne ressembleront pas à des humains. Les roboticiens remettent en question l’intelligence artificielle : la clé ne serait pas dans une grosse capacité de calcul centralisée mais plutôt dans l’aptitude à interagir avec l’environnement (voir IT n° 937). Pour qu’un actionneur puisse autant saisir un verre en cristal qu’un couteau, mieux vaut qu’il soit mou et adaptable à la géométrie de l’objet. La souplesse d’un tentacule de pieuvre est ainsi plus appropriée que la rigidité de doigts mécaniques. Loin des humanoïdes, les robots domestiques présenteront donc des formes et des textures inattendues affirment NewScientist. cm
Ni soluble, ni permanente. La résine époxyde obtenue par le laboratoire Matière molle et chimie, du CNRS, n’a pas son pareil dans le monde organique. Comme le verre, elle a l’avantage de passer très progressivement de l’état liquide à l’état rigide. Ce qui laisse une fenêtre de liberté pour donner à la matière la forme voulue, en la chauffant localement. Et, alors que les résines époxydes traditionnelles sont irréversibles après polymérisation, celle-ci peut repasser plusieurs fois à un stade plus lâche : « le matériau peut À 400 °C, être réparé cinq on peut façonner fois sans perdre ce matériau ses propriétés, et organique et lui subir sans problème donner une forme d e u x c y c l e s d e complexe. broyage-moulage », détaille Ludwik Leibler, à l’origine de ces travaux. La prochaine étape est d’associer cette résine à des fibres organiques, pour obtenir des composites résistants comme les thermodurcissables, mais recyclables comme les thermoplastiques. cc L. F.
c cRÉFÉRENCES : NewScientist, 12 novembre 2011, « Squishybots »
Publication Quelle technologie pour stocker nos watts ?
La mission Mars 500, achevée début novembre, apporte la preuve qu’un voyage vers la planète rouge est faisable, au moins sur le plan humain. Les six hommes sont sortis indemnes de leurs 520 jours d’isolement dans le fac-similé de navette spatiale. Comme le raconte le site du magazine Wired, les pseudo-astronautes se sont vraiment crus sur Mars, en particulier lorsqu’ils ont émergé de la capsule pour rejoindre le petit lopin de terre mimant la planète. Les cent expériences auxquelles ils ont été soumis n’ont pas encore livré tous leurs secrets. cm c cRÉFÉRENCES : « 6 guys in a capsule : 520 days on a simulated mars mission » http://www.wired.com/ magazine/2011/10/ff_marsmission
Batteries sodium-soufre, sodium-chlorure, lithium-ion, piles à combustible… Les candidates ne manquent pas pour stocker l’énergie des centrales électriques. Un stockage incontournable pour pouvoir s’appuyer davantage sur les énergies renouvelables (éolien, solaire), hélas intermittentes. La revue Science publie deux points de vue sur cette problématique qui divise les énergéticiens. D’un côté, certains pensent qu’il faut favoriser les technologies existantes, à savoir les batteries au sodium, en s’efforçant d’améliorer leur capacité de stockage. Pour eux, la pile à combustible, malgré ses promesses d’efficacité, est loin d’être mature. En face, d’autres chercheurs affirment qu’il n’y a pas lieu d’attendre, les piles à oxygène solide pouvant déjà fonctionner avec n’importe quelle source de carburant, gaz naturel ou hydrogène. En stockage comme en production d’énergie, la réponse pourrait être d’emprunter non pas un mais plusieurs chemins. cm c cRÉFÉRENCES : Science du 18 novembre 2011, « Electrical energy storage for the grid : a battery of choices »
BONUS c Robot mou. Le préhenseur de l’université de Chicago est un sac rempli de café qui attrape tous les objets. http://minilien.fr/a0ms5e
16
N°939ccdécembre 2011
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
cc EN BREF
Aéronautique Simulateur 3D à partager
CNRS PHOTOTHÈQUE / C. FRESILLON ; D.R.
Vidéo 6 hommes et une capsule
Les thermodurcissables remodelables à l’envi.
Au Dubai Air Show, qui s’est déroulé du 13 au 17 novembre, l’entreprise russe Rac Mig Corp a présenté un simulateur de vol 3D simple et économique. Il offre un compromis entre les images 2D projetées sur un dome, peu réalistes, et les encombrants systèmes 3D existants, avec lesquels seule une personne peut voir l’image. Ce nouveau simulateur nécessite uniquement le port de lunettes identiques à celles portées au cinéma. cm
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
TENDANCES
PARlS 27, 28, 29 MARS 20l2
lN EUROPE & lN THE WORLD
Porte de Versailles
Électronique Le microprocesseur a
40 ans
AERONAUTlQUE
AUTOMOBlLE
AUTOMATlSATlON
FlBRE CARBONE
ENERGlE
RECYCLAGE
1971 Intel 4 004 2 300 transistors c Fréquence d’horloge
740 kHz c Puissance de traitement 60 000 instructions par seconde c Finesse de gravure 10 µm c Taille de la puce 10,6 mm2 c Prix 200 dollars
C’est en novembre 1971 qu’Intel lance le premier microprocesseur commercial : le 4 004. Au départ, ce
circuit logique à 2 300 transistors est créé à la demande spécifique de la société japonaise Busicom pour ses calculatrices. Intel décide d’en ouvrir les applications en le mettant sur le marché. Depuis, que de chemin parcouru ! Conformément à la loi de Moore, le microprocesseur double sa densité tous les 18 mois grâce au passage à une gravure plus fine. La dernière génération intègre jusqu’à 2 milliards de transistors gravés en 32 nm. Et l’on se prépare à passer en 2012 à une gravure de 22 nm. Si le dernier microprocesseur Core i7 d’Intel avait été construit avec les technologies du 4004, il mesurerait 21 m2. Chacun de ses transistors consommerait 5 000 fois plus d’énergie et coûterait 50 000 fois plus cher. cc R. L.
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2011 Intel Core i7 Jusqu’à 2 milliards de transistors c Fréquence d’horloge
jusqu’à 3,8 GHz c Puissance
de traitement 20 milliards d’instructions par seconde c Finesse de gravure 32 nm c Taille de la puce 216 mm2 c Prix jusqu’à 990 dollars
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TENDANCES
Genepac dévoile les entrailles de la voiture à hydrogène.
Véhicules La pile à hydrogène de série
cc PRINCIPE
DE L’HYDROGÈNE À L’ÉLECTRICITÉ
Symbiofcell lancera, début 2012, le premier site de production industriel de piles à hydrogène pour la mobilité électrique. Pour les optimiser, la société savoyarde a développé une architecture modulaire et repensé la couche logicielle.
B
Dès 2012, des flottes de Kangoo ZE hybrides, batterie-hydrogène, arriveront sur les routes.
Cette dameuse Aztec a été convertie à l’hydrogène pour travailler en silence.
Symbiofcell compte augmenter l’autonomie des bus électriques.
18
us, engins de travaux ou véhicules utilitaires s’alimenteront peut-être demain avec des piles à hydrogène made in France. Début 2012, Symbiofcell inaugurera la première ligne d’assemblage industriel de ce type en Europe, sur le site grenoblois T&D de Siemens. La start-up savoyarde vise le marché émergent des piles à hydrogène de fortes puissances, pour les transports. L’industriel allemand lui apportera son expertise en matière de logistique et d’industrialisation de procédés. La pile à hydrogène, qui produit de l’électricité à partir d’oxygène et d’hydrogène, est longtemps restée une chimère de l’industrie automobile par manque de viabilité technico-économique. Avec l’électrification des véhicules, les constructeurs l’envisagent de plus en plus comme un palliatif à l’autonomie limitée de la batterie lithium-ion. « 5 kg d’hydrogène peuvent fournir 500 km d’autonomie à une voiture moyenne, contre 150 km avec une batterie », estime Renaud Signoret, ingénieur chez Symbiofcell. Depuis sa création en 2010, la société conçoit et réalise des piles à hydrogène pour des chaînes de traction électriques, comme alimentation principale ou en complément d’une batterie. Elle compte plusieurs prototypes à son actif : une dameuse, deux voitures Kangoo ZE de Renault, ou encore une voiture de course. Avec cette ligne d’assemblage, Symbiofcell passe la vitesse supérieure et vise des petites séries, de 200 à 2000 pièces par an.
N°939ccDÉCEMBRE 2011
c La technologie de piles à hydrogène dite PEM (membrane échangeuse de protons), choisie par Symbiofcell, met en contact de l’hydrogène, stocké dans un réservoir à haute pression, et de l’oxygène puisé dans l’air ambiant, à travers une membrane. Pendant la réaction, les protons circulent à travers la membrane, tandis que les électrons la contournent, créant un courant. Seul dégagement : de la vapeur d’eau. Une pile à hydrogène comprend donc un ensemble de cellules PEM, mais également des circuits d’hydrogène, d’oxygène et de refroidissement.
Niveau production, Symbiofcell parie sur une approche entre sur-mesure et séries standardisées : la référence design, qui consiste à adapter des architectures types par tranche de puissance, de 5 à 300 kW, au besoin du client. Elle assemblera les modules de cellules électrochimiques aux circuits d’oxygène, d’hydrogène et de refroidissement. Elle assurera d’autre part la compatibilité de l’ensemble avec le réservoir d’hydrogène et la chaîne de traction. Deux pans de l’ingénierie de Symbiofcell qui ont permis de réduire l’encombrement du système. L’entreprise a aussi repensé la couche logicielle pilotant l’électronique embarquée. « Une partie de l’équipe vient des télécoms, ce qui nous a donné une approche nouvelle. Notre technologie régule les cycles de fonctionnement et d’arrêt de la pile en temps réel. On gagne beaucoup en rendement et en longévité », explique Renaud Signoret. Si la sécurité et les bénéfices environnementaux de la pile à hydrogène suscitent le débat, des constructeurs comme Daimler, Toyota et Honda ont déjà annoncé des programmes de commercialisation à moyen terme. En osant l’industrialisation des piles pour les flottes captives, Symbiofcell fait un pas technologique vers la concrétisation de la mobilité hydrogène. Première série prévue pour 2012 : des Kangoos ZE équipées de prolongateurs d’autonomie. Elles pourront parcourir 300 km. cc H. L.
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
Équipée d’une pile de 300 kW, la Green GT concourra sur le circuit des 24 heures du Mans en 2012.
PRODUCTION
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TENDANCES
Biotechnologies Cocktail bactérien pour acide lactique kader Guellil, directeur de la division biotechnologies. Fin octobre, l’industriel a sélectionné 30 souches capables de produire lactique obtenu par l’acide organique, fermentation bactéparmi sa banque de rienne trouve déjà de 500 microorganismes. nombreuses applicaComme elles se dévetions. Le français loppent en présence Akaeno a opté pour d’oxygène, une culture Akaeno a sélectionné 30 souches de microune matière première organimes en milieu ouvert (en capables de produire de l’acide lactique. un peu différente des bassins par exemple) ressources alimentaires généralement utilisées est envisagée à terme. Néanmoins, la prochaine par ses concurrents. « Nous nous concentrons étape est le démarrage, mi-2012, d’un biosur les effluents biodégradables de l’industrie réacteur fermé d’une capacité de quelques agroalimentaire et chimique », précise Abdel- tonnes par an. cc L. F.
D.R.
Conservateur ou acidifiant alimentaire, agent hydratant des crèmes cosmétiques, monomère pour la plasturgie… L’acide
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
cc EN BREF
Énergie La chaleur des puces, source de fraîcheur Utiliser les calories dissipées par les microprocesseurs pour refroidir les serveurs informatiques ! Fujitsu a démontré la faisabilité de cette idée en développant une technologie capable de produire de l’eau glacée à partir de la chaleur dégagée par les puces. Elle peut ensuite alimenter le circuit de climatisation des data centers pour en réduire la consommation électrique de 20 %. Le procédé, dont le déploiement est prévu en 2014 dans les data centers, pourrait trouver aussi des applications dans les bureaux ou les usines. cm
PRODUCTION
IndustrieTech-1-2p_Mise en page 1 19/05/10 11:34 Page1
TENDANCES
INDUSTRIE
> Outils pneumatiques
Maintenance Diris réduit le temps d’inspection des centrales électriques L’arrêt d’une centrale électrique peut coûter de quelques dizaines de milliers d’euros, pour une turbine à gaz, à un million d’euros pour une tranche nucléaire. L’inspection de ces installations doit donc
impliquer une immobilisation minimale. En réponse à cette problématique, le département Service de la division énergie thermique d’Alstom, à Belfort, a mis au point le robot Diris et l’utilise depuis l’automne. Cet engin est capable d’inspecter, en trois ou quatre jours, le rotor et le stator de l’alternateur (pièce maîtresse transformant l’énergie mécanique en énergie électrique) sans le démonter. Diris permet de vérifier le calage radial du stator (un mauvais calage provoque des vibrations dommageables), de visualiser à l’aide d’une caméra le bon état du rotor et du stator et de procéder à des essais de magnétisation pour s’assurer de l’absence de point chaud sur les tôles du circuit magnétique (qui pourrait être cause de fusion). S’affranchir ainsi de l’étape de démontage de l’alternateur réduit Placé entre le rotor et le stator, de trois à cinq jours l’immobilile robot Diris inspecte l’alternateur sation, selon la technologie de la sans nécessiter de démontage. centrale électrique. De plus, l’extraction du rotor, qui peut peser plusieurs tonnes, est une opération délicate. Une mauvaise manutention peut rapidement se transformer en lourde facture. D’autres robots existaient déjà mais ils nécessitaient d’ouvrir l’alternateur des deux côtés. Diris peut, lui, être introduit par un seul côté. cc D. K.
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Comment se passer de gluten? Ce liant agroalimentaire, malheureusement allergène, protège les préparations alimentaires de l’aération. Une équipe de l’université Heriot-Watt d’Édimbourg (Écosse) propose un procédé capable de briser les bulles d’air par ultrasons. La méthode, en développement industriel, pourrait remplacer à terme d’autres agents de texture. cm
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RECHERCHE
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DÉVELOPPEMENT
N°939ccDÉCEMBRE 2011
PRODUCTION
D.R.
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Process Sans gluten et sans air
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TENDANCES
Électronique Les nanotubes de carbone au secours de la loi de Moore
D.R.
Le cuivre n’est plus en phase avec la miniaturisation des processeurs. Actuellement,
les connexions entre les milliards de transistors sont toujours réalisées avec ce métal. Mais, à l’échelle nanométrique, le matériau montre ses limites : il n’est plus capable de transporter une grande densité de courant sans se dégrader. Les nanotubes de carbone pourraient remédier à ce problème. Ils peuvent supporter une densité de courant mille fois plus importante que le cuivre. La difficulté est de les intégrer sur les circuits. Une équipe du Laboratoire d’analyse
Les nanotubes de carbone (en vert) sont orientés grâce aux électrodes situées en haut et en bas (en blanc).
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
cc EN BREF
et d’architecture des systèmes (Laas), à Toulouse, y est parvenue à partir de nanotubes en suspension dans un solvant. Déposés sur un wafer, ils sont d’abord concentrés aux endroits voulus, en contrôlant les flux de solvant par capillarité, puis orientés grâce à la différence de champs électrique générée par des électrodes implantées dans le wafer. Des connexions de 2 à 12 micromètres de long ont ainsi été créées, pour 5 à 10 nanomètres d’épaisseur. Une dizaine d’années semblent toutefois encore nécessaire avant une éventuelle industrialisation de ce procédé. cc A. C. DÉVELOPPEMENT
Mesure Le film plastique se transforme en capteur Un film plastique qui produit un courant électrique lorsqu’il est pressé, étiré, tordu ou courbé. C’est ce que Murata a développé en coopération avec Kansai University et Mitsui Chemicals. Basé sur un polymère piézoélectrique, il se distingue par l’absence de pyroélectricité (sensibilité à la variation de température). Ainsi, il peut servir de capteur de pression et de déformations dans les écrans tactiles, les télécommandes et autres interfaces homme-machine. cm
PRODUCTION
La mesure d’isolement jusqu’à 15 kV, un métier d’experts C.A 6550 10 kV / C.A 6555 15 kV
Contrôleurs d’isolement
■ Large étendue de mesure de 10 kΩ à 30 TΩ ■ Courant de charge de 5 mA ■ Modes de tests multiples : rampe et step de tension, mode brûlage, «early break» et I limit ■ Calcul automatique des ratios DAR/PI/DD
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TENDANCES
Conception Autodesk simplifie le PLM Autodesk, fidèle à sa politique du juste à temps, lance son offre PLM (gestion du cycle de vie du produit), au moment où le marché des PME lui semble mature. Il bouleverse cependant les conventions en proposant une offre en ligne, complète, économique (1000 euros/an/ poste), facile à installer et à configurer. Cette plate-forme inclura des retours d’expériences utilisateurs et pourra être complétée par des applications développées par les partenaires intégrateurs. Elle devrait être disponible au printemps. cm
Robotique Les machines se mettent à sauter Difficile de ne pas se prendre d’affection pour lui tellement il semble… humain. Le naturel des gestes de
l’Asimo nouvelle génération en fait un Pinocchio des temps modernes. Révélé le 8 novembre dernier par Honda, à Tokyo, l’humanoïde d’un mètre trente est désormais doté de 57 degrés de liberté. Il marche sans encombre sur terrain accidenté, shoote dans un ballon de foot, court à 9 km/h, débouche un thermos et se sert une tasse... Il prend en compte son environnement en combinant les informations collectées par ses capteurs visuels, auditifs et tactiles. Ainsi, il s’adapte à la trajectoire d’une personne qu’il croise pour ne pas la heurter. Il peut également écouter plusieurs interlocuteurs simultanément et associer des gestes signifiants à ses propos. Lors de sa présentation, il s’est même mis à sauter, à pieds joints puis à cloche pied, laissant béat son auditoire. Heureusement, son éternelle démarche genoux pliés et le bruit de ses articulations à chacun de ses mouvements nous rassure : Asimo ne deviendra pas un petit garçon ! cc C. F.
MARQUEUR DE MATURITÉ IT
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
PRODUCTION
Et hop ! Asimo saute à pieds joints en saluant de la main.
D.R.
cc EN BREF
Asimo fait son one-robot show.
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Invisible grâce aux nanotechnologies.
Nanotechnologies Les nanotubes au service de l’invisibilité
cc EN BREF
Logistique Vision en 3D pour les chariots autonomes
D.R.
Un aérogel de nanotubes de carbone constitue la tenue de camouflage idéale. L’équipe de Ray H Bau-
ghman, du Nanotech Institute à l’Université du Texas, a démontré qu’une feuille de ce matériau pouvait disparaître quasi instantanément en lui appliquant un courant. En cause, le phénomène de mirage optique : les nanotubes de carbone, du fait de leur extrême conductivité, chauffent le milieu très rapidement et y produisent un gradient de température qui courbe la trajectoire des ondes lumineuses. L’observateur ne voit alors plus le dispositif, ni un objet placé immédiatement derrière, mais ce qui se trouve au-delà. Le phénomène est identique à celui qui fait apparaître une portion du ciel à la place d’un tronçon de route en période de grande chaleur. Le concept de cette cape d’invisibilité a pour l’instant uniquement été démontré dans l’eau. cc L. F. MARQUEUR DE MATURITÉ IT
TENDANCES
Dans ce récipient rempli d’eau, les chercheurs ont provoqué un mirage autour d’une feuille de nanotubes, la faisant ainsi disparaître.
RECHERCHE
DÉVELOPPEMENT
Les transpalettes de la société Balyo ne nécessitent plus l’importation d’un plan 2D, de type Autocad, dans l’intelligence artificielle qui les dirige. Ces AGV (Automatic guided vehicles) créent une cartographie en 3D de leur environnement en le parcourant. Ils réalisent ensuite leurs itinéraires automatiquement. Chaque chariot peut prendre en compte une modification dans l’entrepôt dans lequel il évolue et la communiquer par Wi-Fi aux autres chariots de sa flotte. cm
PRODUCTION
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TENDANCES
Électronique La puce à 7 milliards de transistors Le Virtex-7 rassemble quatre puces. Il est gravé en 28 nm.
Les circuits logiques programmables (FPGA pour Field-programmable gate array) mènent la course à l’intégration électronique. En témoignent les circuits
Virtex-7 en cours d’échantillonnage chez le numéro un mondial du secteur, l’américain Xilinx. Dans un composant, ils réunissent 6,8 milliards de transistors. Soit près de deux fois plus que les Stratix-5 d’Altera, qui détenaient jusqu’ici le record de densité avec 3,9 milliards de transistors. Gravés en 28 nm, les Virtex-7 sont obtenus par assemblage de quatre puces, disposées côte à côte sur un substrat en silicium puis interconnectées via des trous métallisés enterrés. Chaque puce est reliée aux autres par 10 000 connexions de ce type. cc R. L.
cc EN BREF
Santé Du sang desséché pour les situations d’urgence
RECHERCHE
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DÉVELOPPEMENT
N°939ccDÉCEMBRE 2011
PRODUCTION
D.R.
Zones de conflits armés, pays émergents… L’accès au sang Du plasma déshydraté, n’est pas toujours possible, faute permet de préparer d’une chaîne du froid satisfaisante. une poche de transfusion. La société américaine Entegrion propose de s’en passer en utilisant du plasma sanguin déshydraté avec du nitrogène chaud. La poudre, obtenue en quelques millisecondes, est conditionnée dans une poche reliée par un tube à un liquide de reconstitution. Les 32 millions d’euros versés récemment par le département de la défense américain vont permettre à la biotech d’expérimenter le produit chez l’homme dès la fin 2012. cm
TENDANCES
50 000
C’est le nombre de cycles de charge et de décharge que devront endurer les batteries des satellites de télécommunication Iridium Next. Issues de la technologie Li-ion de Saft, elles fonctionneront en complément des panneaux solaire, 14 fois par jour, pendant 12 ans. En effet, chaque satellite effectuera quotidiennement, à partir de 2015, 14 révolutions autour de la Terre.
Production Automatiser la finition des moules
LA PINCE DE PRÉHENSION UNIVERSELLE
Le robot équipé d’une meule fait disparaitre les traces de fraisage.
Les opérations de finition et de polissage des moules sont très coûteuses car encore fortement manuelles. Poussé par les besoins d’une industrie auto-
mobile qui veut voir les prix de ces pièces et des outils de formage diminuer, l’institut Fraunhofer pour les technologies de production (IPT) a mis au point un robot équipé d’une meule qui fait disparaitre les traces de fraisage sur les outils de formage et les moules. Entre le robot et l’outil abrasif, un système pneumatique ajuste les forces appliquées à la pièce, guidé par un module de fabrication assistée par ordinateur du logiciel CAx-Framework, développé par l’IPT. La solution automatisée trouve aussi le meilleur chemin à emprunter. Elle était présentée à l’Euromold, qui s’est déroulé du 29 novembre au 2 décembre à Francfort (Allemagne). cc C. F.
D.R.
DÉVELOPPEMENT
Couples admissibles élevés pour une longueur de doigts de préhension de +20% Guidage multi-crans robuste pour une manipulation très précise Piston ovale pour une force de serrage de +35% Nombreuses options et accessoires pour toutes les applications Protection IP64, certifiée salle blanche classe ISO 5 en standard, version ATEX SCANNEZ LA COMPETENCE! Simplement avec le code barre sur votre smartphone ou accédez directement sur www.schunk.com/ efficient-gripping
DEUX SOLUTIONS À L’ÉTUDE Polissage automatisé, le match entre le laser et le robot. IT N° 926, octobre 2010
RECHERCHE
PGN-Plus - la seule pince de préhension avec guidage multi-crans
PRODUCTION
DÉCEMBRE 2011ccN°939
25 L‘ULTIME PRECISION DU LEADER DE COMPETENCE EN TECHNIQUES DE SERRAGE ET S YS TEMES DE PREHENSION.
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TENDANCES
L’AGENDA 17 | 01
Salon L’éclosion de l’innovation végétale Productions céréalières, fruitières ou légumières, viticulture… toutes les filières du végétal seront représentées lors de la deuxième édition du Sival, qui prévoit de réunir 600 exposants et 20 000 visiteurs. En parallèle des conférences axées sur les enjeux économiques, l’utilisation de produits phytosanitaires et l’impact du changement climatique sur l’activité, le salon fait la part belle aux développements récents. Outre son concours de l’innovation, un prix récompense une initiative européenne en matière de semence, de plantation ou de pépinière. cm cc Du 17 au 19 janvier 2012, Parc des expositions à Angers www.sival-angers.com
19 | 01
Congrès En route vers la voiture électrique Les expérimentations de véhicule électrique se développent dans des flottes d’entreprises ou de collectivités locales. Cependant, de nombreux points restent en suspens pour garantir une véritable maturité du marché : Infrastructures de charge, normes, cycle de vie des batteries… Pour les clarifier, Development Institute International réunit tous les acteurs industriels, les collectivités et les entreprises utilisatrices
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Conférence Tirer le meilleur parti de Reach Dans le cadre de Reach, l’Europe pourrait interdire des substances jugées à très haut risque comme elle l’a fait pour le BPA dans les biberons.
La première phase d’enregistrement de la procédure Reach terminée, quel bilan tirer pour l’industrie chimique ? D’ores et déjà, l’Agence européenne en charge de l’évaluation des produits chimiques, l’Echa, relève un manque de 1 500 substances candidates à une déclaration (volume fabriqué ou importé supérieur à 1 000 tonnes par an), qui n’étaient toujours pas enregistrées au moment de la première échéance. La sixième rencontre annuelle Reach sera l’occasion de rappeler l’organisation à mettre en place en vue des prochaines dates butoir, mi-2013 puis mi-2018. Autre point important abordé, celui des substances jugées à très haut risque, qui seront normalement interdites dans l’Union européenne d’ici à 2014 : des représentants d’autorités sanitaires expliqueront comment les identifier, et comment les déclarer à l’Echa. Des orateurs de l’industrie des polymères (BASF, Seppic, Dupont de Nemours, Renault, Michelin…) seront également au rendez-vous. cm cc25 et 26 janvier 2012, Hôtel Régina à Paris http://www.development-institute.com/article/10219/ reach_2012
lors de la réunion annuelle de la voiture électrique. L’occasion d’échanger des témoignages de terrain et de faire germer des partenariats. cm cc 19 et 20 janvier 2012 à Paris www.development-institute. com/article/10214/vehicules_ electriques_2012
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Appel à projets Les nanotechnologies entrent en production Pas une semaine ne passe sans de nouvelles découvertes sur les nanomatériaux. Pour sortir un jour des laboratoires, il leur manque des outils de fabrication efficaces afin
de rendre la technologie compétitive. La Commission européenne, dans le cadre du 7e programme-cadre de recherche et développement, débloque 10,5 millions d’euros pour des projets innovants en termes de standardisation des nanomatériaux, mais aussi de sources de matières premières économiques en vue de la production à grande échelle. cm cc Date limite de rendu des dossiers : 24 janvier 2012 http://cordis.europa.eu/fp7/ cooperation/nanotechnology_ en.html
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Salon Les industriels se jettent à l’eau C’est l’événement de référence dans le domaine de l’eau. Le 13e carrefour des gestions de l’eau réunit entreprises, techniciens, et élus autour de thématiques locales : réduction de la consommation sur un territoire, gestion des eaux pluviales… Nouveauté cette année, des préoccupations plus industrielles seront de la partie : eau et énergie, performance des réseaux, gestion des eaux de procédé. Avec quelque 200 exposants et 5 300 participants, les collectivités ne demandent qu’à rencontrer des solutions sur mesure. cm cc25 et 26 janvier 2012, Parc des Expositions à Rennes www.carrefour-eau.com/2012/ co/Edito-13e-carrefour-gestionseau.html D.R. RÉA
LE RENDEZ-VOUS
MÉCATRONIQUE
Mettez de l’intelligence dans vos produits ccPAGE 30
L’EXEMPLE À SUIVRE
Un actionneur trois en un ccPAGE 34
RÉALISATIONS
Les surdoués de la mécatronique ccPAGE 38
POUR ALLER PLUS LOIN
L’enquête continue sur Internet ccPAGE 40
Avec ses compsants électriques et pneumatiques intégrés dans son bras, le robot 6 axes TX90 de Stäubli est l’exemple type de produit mécatronique complexe.
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MÉCATRONIQUE
La smart mécanique
Prenez un produit mécanique. Ajoutez-lui une dose d’électronique et une pincée d’informatique. Et vous obtiendrez un produit mécatronique. Cette démarche d’intégration offre d’innombrables atouts. Elle dope la mécanique par l’intelligence et lui ouvre d’immenses perspectives d’applications. Platine DVD, appareil photo numérique, disque dur, Airbag, boîte de vitesse automatique, système de freinage ABS… Autant d’innovations nées de cet heureux mariage et qui ont transformé la vie de chacun. Dans un contexte de banalisation des composants mécaniques, jouer cette carte constitue un bon moyen de monter en gamme et de se différencier de la concurrence. D’autant que les progrès dans les technologies de l’information étendent le champ d’innovation. Et l’apparition de logiciels d’aide à la conception adaptés simplifie la démarche d’intégration. Industrie et Technologies vous invite à entrer dans la smart mécanique. cm
STÄUBLI
DÉPART Le terme mécatronique est apparu en 1969 au Japon.
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Familiarisez-vous avec le vocabulaire normalisé de la mécatronique.
Mécatronique
Mettez de l’intelligence dans vos produits Optimisation de l’encombrement, des performances, de la consommation, des coûts… Les avantages de l’intégration des fonctions électronique, informatique et automatique dans la mécanique sont nombreux. Les progrès technologiques rendent cette démarche encore plus attractive. Reste à en répercuter les impacts aux niveaux de l’assemblage du produit final, de sa maintenance et de sa gestion après-vente.
PoTenTIeL Le chiffre d’affaires des industries mécatroniques en France devrait croître de 10 % en 2011 pour atteindre 5,2 milliards d’euros. (Source : Artema)
Q
uel est le point commun entre le roulement instrumenté de SNR, le distributeur pneumatique miniature à commande électrique de Rexroth-Bosch, le système d’entraînement électrique Movigear combinant moteur, réducteur et électronique de commande de SEW-Usocome, ou encore le correcteur automatique d’assiette pour engins de travaux publics de Mecalac ? Ils sont tous des produits mécatroniques, témoins du mariage intime entre mécanique, électronique, informatique et automatique. Ce concept, qui transforme de vulgaires produits mécaniques ou électromécaniques en systèmes « intelligents » capables de percevoir leur environnement, de trai-
ter l’information et d’agir en conséquence sur leur milieu, est ancien. Il a été inventé en 1969 par Tetsuro Mori, directeur général de la société japonaise Yaskawa Electric. « Mais on est loin d’en avoir épuisé tout le potentiel tant en développement de produits qu’en diffusion dans des applications », affirme Laurence Cherillat, déléguée générale d’Artema, le syndicat des industriels de la mécatronique. cc La
mécatronique est avant tout une démarche d’intégration
Augmenter les fonctionnalités, et donc la valeur ajoutée, de produits comme les réducteurs, les freins, les vérins, les valves, les pompes ou les moteurs électriques : telle est sa finalité. Mais par rapport
à la solution juxtaposant des éléments discrets, l’idée est d’optimiser l’encombrement, le poids, les performances, le coût, la consommation électrique, la mise en œuvre et la maintenance du système complet. Car « la mécatronique est avant tout une démarche d’intégration. En concevant les différents éléments ensemble, elle vise à aboutir à une solution complète optimale », explique Philippe Lubineau, expert mécatronique au Cetim. La mécatronique ne signifie ni électronisation, ni électrisation, ni capteurisation de produits. La voiture, par exemple, embarque de plus en plus d’électronique et d’informatique. Mais elle ne constitue pas un produit mécatronique. En revanche, certains de ses composants comme le système de freinage ABS, la boîte de vitesse automatique ou l’Airbag le sont. Le PC n’est pas, non plus, un produit mécatronique. Mais son disque dur et son lecteur-graveur de DVD le sont. A contrario, il existe des produits qu’on ne soupçonne pas d’être mécatroniques comme le joint d’étanchéité instrumenté. La société Simrit y a intégré un capteur qui
DU PLUS SIMPLE… AU PLUS COMPLEXE
Le rouLeMenT InSTruMenTÉ
c Il représente le niveau d’intégration le plus poussé entre mécanique de précision, électronique embarquée, logiciel de traitement et automatismes. L’ensemble est conçu dans un objectif de miniaturisation extrême. L’intégration physique se double d’une intégration fonctionnelle totale, puisqu’il fonctionne de façon autonome.
D.R.
c Il représente le premier niveau d’intégration mécatronique. Il se contente d’incorporer des capteurs pour fournir des informations de vitesse, sens de rotation, position et efforts subis. Mais il manque d’intégration fonctionnelle puisque le traitement de ces informations à des fins de régulation-contrôle est assuré par un dispositif séparé.
L’aPPareIL PHoTo nuMÉrIQue
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Jean Tournoux
D.R.
Président d’Artema, le syndicat des industriels de la mécatronique
contrôle la qualité de l’étanchéité et signale les dégradations avant que la fuite n’arrive. Une information précieuse dans le cadre d’une maintenance prédictive visant à anticiper les pannes et à en limiter l’impact négatif sur l’exploitation. Selon Philippe Lubineau, il existe plusieurs degrés d’intégration mécatronique. Le premier niveau réside dans l’incorporation de capteurs pour des fonctions de mesure-contrôle, comptage, identification, diagnostic, surveillance ou aide à la conduite. Les roulements, réducteurs et joints instrumentés en sont des exemples. Le niveau le plus complexe se trouve dans les robots autonomes comme le Nao d’Aldebaran Robotics ou l’Asimo de Honda. Cette démarche oblige souvent à revoir la conception du produit mécanique, ne serait-ce que pour dégager de la place au capteur. Elle ne signifie pas toujours plus d’électronique, d’informatique ou d’automatisme. Dans certains cas, elle implique plus de mécanique. Le capteur inertiel développé par la faculté d’ingénieurs de Tel Aviv, en Israël, en témoigne. L’amplification électronique a été remplacée par une amplification mécanique, avec l’avantage de booster la sensibilité sans augmenter le bruit. L’exemple du système de récupération d’énergie sur les bus va dans le même sens. Des moteurs hydrauliques sont rajoutés sur les roues pour récupérer l’énergie de freinage sous forme de pression dans une bombonne d’huile. Ils sont associés à des capteurs sur les roues et à une électronique de traitement et de régulation. La mécatronique augmente en général les prix. Mais à en croire Laurence Cherillat, elle revient souvent moins cher à l’utilisation en raison des gains qu’elle procure en mise en œuvre, exploitation et maintenance. Dans certains cas, il est même possible de baisser le coût de revient du produit, hors frais d’études et de développement. L’équation consiste à mettre plus de logiciel et moins de mécanique. Sur les lave-linge modernes, cette formule réduit le nombre de capteurs à un seul. Les informations des autres capteurs auparavant nécessaires sont déduites par calcul à l’aide d’algorithmes appelés capteurs virtuels. Cette démarche conduit à l’utilisation d’un moteur élec-
ccParcours
Nous exigeons la même fiabilité qu’en mécanique La mécatronique est-elle devenue « le » levier d’innovation de la mécanique ? Jean Tournoux Le seul, non, il reste
d’autres champs d’exploration, comme les matériaux. Mais il est important. La preuve : la discipline représente 20 % du budget R&D de SKF alors qu’elle pèse moins de 5 % des ventes du groupe. L’exploration fondamentale de la mécanique est achevée. La mécatronique ouvre de nouveaux horizons… mais nous restons mécaniciens : la fiabilité exigée est totale. Avec seulement 1 % des incidents de l’informatique, on deviendrait fou ! Le domaine est donc encore balbutiant, selon vous ? otalement. Et son développement n’a T
rien de la course tous azimuts. Les besoins viennent en marchant. Beaucoup de solutions mécaniques sont robustes, elles fonctionnent. Pourquoi les changer ? Le
trique plus petit, et donc moins cher. « Globalement, le coût de revient du lavelinge est réduit de 2 % », estime Olivier de Gabrielli, directeur associé de Thesame, centre de ressources en mécatronique, basé à Annecy (Haute-Savoie). cc Transformer
les machines en objets communicants
Les progrès continus en électronique et en informatique amplifient l’attractivité de la mécatronique. Ils donnent accès à des composants toujours plus performants, plus compacts, moins chers et plus faciles à intégrer. Une évolution
Jean Tournoux, Ses diplômes Science Po Paris et Insead Sa carrière Pricewaterhouse, la Compagnie générale d’électricité, Rank Xerox, Carrier SA et enfin directeur général de SKF France.
rapport coût-bénéfice doit être évident. La sécurité, la demande de remontées d’informations pour la maintenance et celle de pilotage à distance ainsi que les préoccupations énergétiques sont les principales contraintes qui poussent l’innovation mécatronique. Quels sont les secteurs les plus demandeurs ? a prise d’information et son traitement L
apportent de la valeur à un produit mécanique. La mécatronique, ce n’est pas juste mettre un pilotage électrique, il faut de l’intelligence derrière. Dans ce cadre, l’automobile, déjà très concernée, le sera de plus en plus, notamment parce qu’elle sera de plus en plus électrique. Ensuite viennent le transport ferroviaire et les machines-outils dont les sous-ensembles intégreront davantage de capteurs facilitant le pilotage des installations industrielles. ccC. F.
favorable à une diffusion plus large de la mécatronique. Le développement des technologies de communication sans fil et d’Internet ouvre de nouvelles perspectives, avec la possibilité de transformer les machines en objets communicants connectés via le Web. Le pèse-personne de Withings illustre cette tendance. Elle traite l’information de pesée et la transmet via Wi-Fi à un iPhone. Sur un site Web, l’utilisateur peut ensuite suivre et gérer son poids. Le développement de capteurs autonomes sans fil constitue un autre domaine porteur. En se nourrissant de l’énergie environnante (lumière, vibra-
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Les logiciels d’aide à la conception s’adaptent enfin technologies, la conception mécatronique nécessite une approche transverse, au niveau système, capable de prévoir et de gérer les interactions entre mécanique, électronique et informatique. C’est ce que tous les grands éditeurs de CAO mettent en avant dans leurs approches PLM. Bien souvent, ils se contentent de gérer l’électronique comme une simple boîte noire. Pour aller plus loin, les ingénieurs disposent d’outils tels MatLab et Simulink (langage de modélisation graphique de systèmes dynamiques multiphysiques) capables de générer du code. On retrouve des possibilités similaires avec l’outil SimulationX de ITI,
qui est basé sur le langage de description Modelica, ainsi que dans différents environnements comme ceux d’Atego (Artisan Studio), Cosateq (Scale-RT), de dSpace, de Etas, de National Instruments (LabView). On commence à trouver aussi des modules «mécatroniques » chez les grands éditeurs de CAO ou d’outils de calcul tels SystemVision chez Mentor Graphics basé sur le langage VHDL-AMS ; Dymola, basé sur Modelica chez Dassault Systèmes ; Imagine.Lab SysDM chez LMS… Certains de ces outils permettent même d’intégrer du matériel réel dans la boucle de simulation pour valider son comportement ou pour optimiser le logiciel pilote. Il devient alors facile de réaliser rapidement
tions, chaleur…) et en transmettant leurs informations sans fil, ils poussent plus loin l’instrumentation et l’intelligence au cœur des mécanismes. cc La
mécatronique modifie le processus de fabrication
La conception mécatronique tend à se simplifier avec l’arrivée de bouts de logiciels de CAO, simulation et prototypage virtuel capables de prendre en charge le système dans sa globalité. Reste à faire tomber les frontières entre les disciplines impliquées et à faire cohabiter des approches différentes de travail. C’est une question d’organisation mais aussi de compétences. Des profils capables de mener des projets mécatroniques et de faire le lien entre les différents spécialistes commencent à se développer via les formations d’ingénieurs. Mais des questions se posent encore en production, maintenance et après-vente. « La mécatronique modifie
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des prototypes fonctionnels. Enfin, le Pôle Mov’eo termine un projet sur le sujet, O2M (outils de modélisation et de conception mécatronique). ccJ-F. P.
cc LEs 7 ErrEurs À ÉVITEr
1. ne pas faire appel aux compétences nécessaires à l’extérieur et engager l’entreprise dans une démarche exclusivement interne.
2. Se lancer sans préciser au préalable les objectifs à atteindre en termes de fonctionnalités, de coûts, etc.
3. omettre de faire une étude du projet en amont pour identifier les besoins du client et la façon la plus optimale de les satisfaire.
4. ne pas développer les différents
éléments du système en même temps.
5. ne pas désigner un chef d’orchestre
capable de chapeauter les spécialistes mais choisir comme chef de projet un expert d’une seule technologie.
6. ne pas préparer l’atelier
à l’assemblage du produit.
7. oublier de former les forces de vente
et les agents de réparation après-vente.
Mepax utilise les fonctionnalités 3D d’Eplan Pro Panel pour définir les implantations de ses tableaux électriques ou fluidiques.
l’assemblage, le test et la réception de matériels, surtout lorsque ces opérations sont automatisées. Il faut donc adapter le processus de fabrication en conséquence », conseille Laurence Cherillat. Il faut aussi former les agents de maintenance et de réparation après-vente. Ce qui est loin d’être simple car ceci implique la maîtrise de plusieurs technologies. Reste enfin l’épineuse question de la fiabilité. On sait l’évaluer pour chaque composante d’un produit mécatronique mais pas pour celle du système complet. La problématique est complexe. Elle fait l’objet de recherches notamment au laboratoire de systèmes et de matériaux pour la mécatronique (Symme) de Polytech d’AnnecyChambéry, et au Cetim. Une lacune qui ne doit pas cependant faire oublier les innombrables atouts de la mécatronique. cm ccrIDHa LouKIL rloukil@industrie-technologies.com
D.R.
c À la croisée de plusieurs
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UN ACTIONNEUR TROIS EN UN Afin d’imprimer des pages comme celles que vous êtes en train de lire, l’erreur de positionnement des rouleaux (cyan, magenta, jaune et noir) des rotatives d’imprimerie ne doit pas dépasser 0,01 millimètre. Une gageure, à 60 000 pages par heure. Le système de positionnement, développé par MDP, relève le défi grâce à l’alliance de la mécanique, de l’électronique et de l’informatique.
INFORMATIQUE
Le cerveau
ÉLECTRONIQUE
L’interprète
Le logiciel embarqué (firmware) sur le microcontrôleur comporte 24 000 lignes de code. En fonction des données de position de la vis, de l’automate central et du système de vision qui détecte les repères imprimés dans la marge (et coupés ensuite), il envoie les ordres au moteur afin qu’il ajuste la position du rouleau. Le firmware compense aussi le jeu qu’implique un changement de sens de translation du rouleau de manière beaucoup moins onéreuse qu’une solution mécanique.
À l’interface entre les parties mécanique et informatique, l’électronique joue l’interprète. Dans un sens, elle convertit les signaux analogiques en provenance des capteurs en données numériques interprétables par le firmware. Dans l’autre, elle transforme les ordres issus du logiciel en impulsions électriques aptes à faire tourner le moteur. L’électronique apporte également la puissance électrique nécessaire au microcontrôleur et à chaque composant.
Microcontrôleur (avec 156 Ko de mémoire)
Alimentation (48 V) et conversion de puissance Convertisseurs à seuil reliés aux capteurs inductifs
Connecteurs CAN vers le système de vision, dit système couleur Par ces connecteurs CAN transitent les ordres de l’automate dans un sens et l’état de l’actionneur dans l’autre
Capteurs inductifs
Moteur pas à pas
MÉCANIQUE
Pignon Roue dentée
Écrou
La vis avance ou recule en fonction du sens de rotation du moteur
Les composants mécaniques transforment les mouvements de rotation du moteur pas à pas de 200 W en une translation. La vis pousse ou tire le rouleau qui supporte la plaque offset de la rotative d’imprimerie avec une force pouvant atteindre 1,3 tonne. La vis impose un déplacement de 12 millimètres maximum, à 0,1 millimètre par seconde, sans jamais dépasser 0,01 millimètre d’erreur. La variation du champ magnétique généré par le passage des dents du pignon devant les capteurs inductifs permet de suivre cette translation. ccCHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com D.R.
Pièce d’accouplement au rouleau
Les muscles
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La start-up ez-Wheel a inventé la roue qui roule toute seule.
Les surdoués de la mécatronique De l’automobile à la domotique, la mécatronique a déjà conquis de nombreux secteurs d’application. Elle en a même favorisé l’émergence de nouveaux, comme la robotique de service. Et elle se cache dans des produits où on ne soupçonne pas son utilisation. Tour de six domaines clés d’application, métamorphosés par la mécatronique.
cc DANS L’AUTOMOBILE
Ils portent les innovations
Le moteur DW12 de PSA, 2,2 l et 160 ch
Le turbocompresseur embarque de l’intelligence sur son système de contrôle.
sur les moteurs Diesel, en sont un exemple. Tout comme le système de régulation de l’admission d’air dans les moteurs à essence qui passe, non plus par un câble relié à la pédale, mais par des capteurs de position et de force sur celle-ci. De ce développement sont également nées les technologies de démarrage rapide après arrêt dites stop and start. Cependant, la plupart de ces systèmes n’intègrent pas l’intelligence de commande qui reste concentrée dans le calculateur de contrôle du moteur central, pour des raisons
tant économiques que techniques (vibration, température, saleté). « Le turbo électrique du moteur de la 4 007 et du C-Crosser dispose d’une intelligence intégrée mais il fait figure d’exception », confirme Marc-Alain Daumas, spécialiste de la filière mécatronique chez PSA Peugeot Citroën. L’avenir sera certainement dans le positionnement de direction sans transmission mécanique, qui existe déjà dans les chariots élévateurs, dans certains engins de BTP et tracteurs et dans la voiture automatisée. D.R.
c Il y a 15 ans, avec l’invention des roulements capteurs par SNR, la mécatronique sortait des laboratoires pour devenir un objet de production de grande série. De cette technologie, placée sur l’axe de la roue, est né le système de freinage ABS, aujourd’hui de série sur 90 % des voitures en Europe. Depuis, les systèmes mécatroniques se sont multipliés, notamment au service de l’efficacité du moteur et de la dépollution. Les vannes EGR, qui renvoient une partie des gaz d’échappement vers l’admission à vitesse stable (peu besoin d’oxygène),
Le système stop and start met en relation le moteur, le frein et l’embrayage et redémarre le véhicule automatiquement.
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cc MINIATURISATION
Usines de poche cc DANS LES TECHNOLOGIES DE PRODUCTION
Ils régissent la précision c En intégrant la partie commande et la partie entraînement, la mécatronique a simplifié le paramétrage des actionneurs linéaires que l’on retrouve notamment sur les machines d’assemblage, pour le transfert de pièces. Aussi simples de mise en œuvre que les vérins pneumatiques, les actionneurs électriques comme ceux de la série E-MY2 de SMC, CSAM de SKF ou EMC de Rexroth, peuvent faire des arrêts intermédiaires. Les réglages de la vitesse et de l’accélération gagnent aussi en précision. L’intégration de capteurs de charge sur les axes des machines outils permet de repérer et caractériser un éventuel balourd via l’amplitude des efforts subis lorsqu’une pièce
est en rotation. La société Siam Ringspann a, de son côté, développé des freins à disques pour l’arrêt d’urgence de l’inertie des machines tournantes. Des capteurs remontent des informations d’ouverture et de fermeture, d’autres indiquent l’état d’usure de freins. Une alarme électrique est lancée lorsqu’ils sont usés. Digilac, petite entreprise savoyarde d’ingénierie en mécatronique créée en 2003, a, elle, développé un motoréducteur avec limitation de couple informatique. « La solution est répétable et n’implique pas d’embrayage ni aucune pièce d’usure, son coût est donc infiniment réduit », explique Pascal Bultel, dirigeant de l’entreprise.
Ce vérin mécatronique de SMC adapte course, vitesse et accélération à sa fonction.
Asyril réunit un robot, un système de vision et une alimentation en pièces. Avec la mécatronique apparaissent des usines de la taille d’une imprimante appelées desktop factories, ou micro factories au Japon. La start-up suisse Asyril, essaimée en 2007 du Centre suisse d’électronique et microtechnique, propose par exemple un système de distribution de petits composants en vrac de moins d’un demi-mètre cube. Les petites pièces arrivent sur une plaque par vibration. Statistiquement quelques pièces seront dans le bon sens pour être aspirées par le mini-robot delta. Un système de vision les repère et donne l’ordre au préhenseur d’en récupérer une. Si aucune n’est bien orientée, l’intelligence refait vibrer la plaque. La technologie, arrivée déjà dans l’horlogerie et le médical, intéresse l’industrie des semiconducteurs. Dans ce domaine, l’Institut national japonais des sciences et des technologies industrielles avancées (AIST), à Tsukuba (Japon), est en charge du projet Minimal fab. Quinze équipements d’une taille maximale de 30 x 30 x 140 cm seront mis bout à bout pour fabriquer, automatiquement, des circuits intégrés en petites séries, répondant à des besoins spécifiques.
cc DANS L’ÉNERGIE
Ils optimisent le rendement
D.R.
c Pour pallier l’absence d’opérateur à proximité, les turbines d’éoliennes ont besoin de systèmes de maintenance prédictive. Ainsi, l’entreprise Simrit a développé pour ce secteur un joint d’étanchéité mécatronique à placer autour de l’arbre du réducteur. Une sorte de buvard inséré entre les deux lèvres d’étanchéité change de couleur en cas de sortie d’huile ou d’entrée d’eau. Un capteur colorimétrique intégré décèle cette modification et envoie une alerte par SMS ou e-mail en cas de fuite. De son côté SKF travaille sur deux composants visant à optimiser automatiquement le fonctionnement des éoliennes : un frein à disque qui bloquerait les pâles par grand vent et un vérin électrique capable de les orienter afin d’avoir plus ou moins de prise à l’air. Dans le solaire aussi, la mécatronique a le vent en poupe : l’intelligence embarquée dans les trackers portant les panneaux solaires de Soitec prédit en continu la position optimale en fonction de la course du soleil et de la puissance électrique de sortie. Elle envoie les ordres au moteur qui génère Un capteur repère un changement une rotation plaçant les panneaux avec une précision de 0,1 degré. de couleur du joint en cas de fuite.
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Sew Usocome réunit moteur, réducteur, variateur de vitesse et convertisseur de fréquence.
cc DANS LA ROBOTIQUE
cc DANS LES PROTHÈSES
Ils se plient aux ordres
Ils font triompher l’autonomie
Le bras du robot Nao d’Aldebaran Robotics.
c Le boom annoncé des robots domestiques est intimement lié à la progression de la mécatronique, surtout au niveau des articulations. À travers les genoux, les coudes et tout ce qui se meut, il faut pouvoir faire passer des données et de la puissance. Aldebaran Robotics, la société française à l’origine du petit robot humanoïde Nao, a opté pour des circuits imprimés (PCB) flexibles pour relayer ces signaux de carte électronique en carte électronique. Pour animer les 25 degrés de liberté de Nao, une cinquantaine de cartes électroniques possèdent chacune un système embarqué en plus du microprocesseur général Intel Atom à 1,6 GHz situé dans la tête du robot. Le programme en charge, par exemple, du déplacement de l’avant-bras commande le servomoteur qui entraîne une chaîne d’engrenage planétaire agissant directement sur la coque en plastique du bras, pourvue de dents. Il prend en compte les points de départ et d’arrivée, le temps de déplacement, la masse du bras et de celle de la charge qu’il porte. « En envoyant des petites impulsions plutôt que du courant continu, on peut diviser par deux l’échauffement et multiplier d’au moins autant la durée d’utilisation du moteur », explique Vincent Clerc, responsable mécatronique de la start-up. Les perturbations électromagnétiques, dues au courant pulsé, sont aussi prises en compte dans le calcul. Les actionneurs ainsi développés sont spécifiques. Ils ont la forme d’un bras, d’une jambe…
cc DANS LES ÉQUIPEMENTS DOMESTIQUES
Ils se surpassent dans les réglages c En plus des anémomètres classiquement utilisés, Somfy a incorporé un accéléromètre au bout Les timers de l’autocuiseur de ses stores. Il mesure leur mouvement de Seb dans les trois dimensions et envoie ces données par radio. régulent la pression Un récepteur et un microcontrôleur adjoints au moteur électrique en fonction traitent ces informations et donnent l’ordre de remontée si nécessaire. du programme choisi. À l’intérieur de la maison, la mécatronique c’est plutôt de la mécanique qui contrôle l’électronique. Ainsi, les timers des derniers autocuiseurs de Seb sont régulés mécaniquement : le réglage d’un programme correspond à la compression plus ou moins importante d’un ressort qui va se détendre avec la montée en pression. Un capteur magnétique de position sur ce ressort et un capteur de température, sont reliés au microcontrôleur qui gère le temps de cuisson et l’affichage utilisateur.
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Le pied artificiel d’iWalk est actif et rend la démarche naturelle.
c Secteur très avide de mécatronique, le médical en a même fait une discipline : la biomécatronique. Le docteur Hugh Herr, directeur du groupe biomécatronique du Media Laboratory du MIT, fondateur et directeur de la technologie de l’entreprise iWalk, en est l’égérie. Le PowerFoot Biom, développé par sa société remplace le pied, la cheville et le mollet. Un moteur électrique, alimenté par l’énergie récoltée lors du mouvement du patient, actionne des ressorts. Il est asservi à un microprocesseur. En fonction des 250 informations envoyées par une douzaine de capteurs, ce dernier calcule la position et la vitesse du pied. Capable de déceler la trajectoire désirée ainsi que l’instabilité et la pente du sol, il applique, lorsqu’il le touche, une poussée offrant une démarche naturelle à une personne amputée. Hugh Herr lui-même fut le premier cobaye.
ccCHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
D. R.
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Mécatronique Notre enquête continue sur Internet La mécatronique est loin d’avoir atteint sa maturité. L’évolution dans les composants électroniques, les capteurs, les technologies de communication sans fil et les logiciels d’aide à la conception lui ouvrent sans cesse de nouvelles perspectives. Tous ces avantages invitent les industriels de la mécanique et leurs clients à prendre ce virage. Pour en sovoir plus, rendez-vous sur notre site : www.industrie-technologies.com (rubrique « IT, l’enquête continue »).
Livre blanc Cap sur le prototypage virtuel
Présentation Une usine de puces de la taille d’un bureau
La conception de produits mécatroniques bénéficie de logiciels d’aide de plus en plus adaptés. Parmi ces outils,
Depuis longtemps, le Japon développe un savoir-faire pointu dans les miniusines, ces unités de production de la taille d’un bureau connues sous le nom Desktop Factories. Canon et Seiko-
Vidéo Relever le défi de la modélisation L’hétérogénéité entre les différents éléments composant un produit mécatronique soulève des difficultés de modélisation. Ce problème a fait l’objet
d’une thèse de doctorat soutenue en mars 2011 à Supmeca sous le titre : « continuité et cohérence d’une modélisation de systèmes mécatroniques basée sur une structure topologique ». Le thésard propose d’abandonner l’approche classique par métier au profit d’une approche système. cm
Epson, par exemple, les exploitent pour fabriquer, avec davantage de flexibilité, de pièces de précision. Un consortium autour de l’institut de recherche nippon AIST développe une mini-usine pour la fabrication de puces électroniques à la demande. Découvrez les enjeux de ce projet. cm
L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION DE LA MÉCATRONIQUE L’arrivée en force du logiciel relance l’intérêt pour la mécatronique et lui ouvre d’immenses perspectives.
MÉCATRONIQUE ET AUTOMOBILE : PAS SI SIMPLE Une étude du Cetim révèle le potentiel de la mécatronique dans l’automobile mais souligne les obstacles à sa diffusion.
MÉCATRONIQUE : UNE COMPLEXITÉ À MAÎTRISER Compte-rendu des rencontres européennes de la mécatronique en 2008. Il présente les défis en matière de compétences, outils et méthodes.
IT N°816, mars 2003
IT N°887, mars 2007
IT N°903, avril 2008
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N°939ccDÉCEMBRE 2011
D.R.
le prototypage virtuel permet aux différents intervenants au projet de travailler à partir de la même maquette numérique. À la clé, une réduction du nombre de prototypes physiques, un raccourcissement des délais de développement et une baisse des coûts. Dans ce livre blanc, Autodesk, l’un des éditeurs dans ce domaine, fait le point sur le sujet. cm
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29/07/11, 11:19
www.industrie-technologies.com Présentation vidéo du projet de patch électronique.
PHOTO-TECH
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PHOTO-TECH
La puce dans la peau
réa
Un patch électronique qui se pose sur la peau à la manière d’un tatouage ! Tel est le concept de ce capteur médical développé par des chercheurs à l’université de l’Illinois, aux États-Unis. Truffé de senseurs, il peut servir à contrôler l’activité musculaire. Il intègre même des cellules solaires pour son alimentation en énergie. Ses éléments sont extensibles comme des ressorts, ce qui lui donne la souplesse nécessaire pour absorber les déformations de la peau.
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www.industrie-technologies.com Le robot Gemini-Scout
PHOTO-TECH
Drones invisibles L’armée américaine, qui dispose aujourd’hui de 7 000 drones, envisage des engins volants plus petits inspirés du faucon, du papillon de nuit, de la mouche ou de la libellule. Parce qu’ils se fondent dans la nature, ils peuvent voler plus près de la cible sans se faire repérer. Dans le laboratoire de test, sur la base aérienne de Wright Peterson, 60 caméras sont combinées pour suivre les mouvements de ces microdrones dont le vol est programmé par ordinateur.
Un œil sur les satellites
réa
Le centre aérospatial allemand DLR prépare le site de Weinheim, en Allemagne. Il servira de station de surveillance de Galileo, le futur système européen de positionnement, de géolocalisation et de navigation par satellites. Après rénovation, les antennes géantes de 30 mètres de diamètre (en cours d’inspection sur l’image) seront utilisées pour contrôler la qualité des signaux émis. Elles ont été fabriquées par Krupp en aluminium.
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en action dans une mine.
PHOTO-TECH
Robot sauveteur
Physorg
Il s’appelle Gemini-Scout. C’est un robot spécialement développé par les ingénieurs du Scandia National Laboratories, aux États-Unis, pour secourir plus rapidement les mineurs victimes d’un coup de grisou. Mesurant environ 10 x 5 cm, il sait se faufiler entre les obstacles, naviguer à travers 50 cm d’eau et ramper sur des décombres, pour détecter des informations utiles aux opérations de secours. Il est équipé de capteurs de gaz et caméras infrarouges pour voir à travers la fumée et la poussière, et localiser ainsi les survivants.
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www.industrie-technologies.com
EXPÉRIENCES
Consulter le rapport d’Alcimed sur les résines biosourcées.
ENQUÊTE
Mettez du bio dans votre plastique Longtemps réservés au secteur de l’emballage, les bioplastiques commencent à trouver des applications plus complexes, de l’automobile aux produits électroniques. Pour autant, la reconversion ne peut se faire du jour au lendemain, et nécessite quelques compromis. Voici quelques conseils pour ne pas rater le décollage.
CROISSANCE VERTE La capacité de production mondiale des bioplastiques devrait doubler d’ici à 2013 pour atteindre 1,6 million de tonnes.
C
la balance penchera bientôt en faveur des « plastiques bio ». Mais, au fait, de quoi parle-t-on au juste ? « C’est un terme qui peut recouvrir de nombreuses réalités : matériau biosourcé, biodégradable ou biocompatible. Pour éviter toute confusion, il est plus juste de parler de plastiques dérivés de végétaux », précise Léon Mentink, responsable produit chez Roquette, l’un des plus importants producteurs spécialisés en France.
1
Choisir avec soin la matière première
Outre leur définition aléatoire, les bioplastiques peuvent présenter d’autres écueils qu’il faut savoir éviter. En particulier au niveau de la matière première. « 90 % de la production de PLA est assurée à partir de ressources alimentaires », indique Vincent Berthé, chargé de recherche au centre de R&D sur les biomatériaux Materia Nova. Une certaine volatilité des prix n’est donc
LES CINQ PRINCIPAUX BIOPLASTIQUES Gamme
Ressources
PLA (acide polylactique)
Amidon (maïs), betterave sucrière, tapioca…
PHA (polyhydroxy alkanoates)
Amidon (maïs), sucre (canne à sucre, betterave), biomasse
Aperçu des avantages
Aperçu des inconvénients
Prix au kg
Production mondiale
1,80 à 2 €
115 000 t
Opaque, prix élevés
4 à 7€
90 000 t
Non transparents
4 à 6€
en R&D
Non biodégradable, ne règle pas les problèmes de fin de vie
Environ 2€
200 000 t
Non 100 % biosourcé, non biodégradable, prix élevé
Supérieur à 7€
35 000 t
Faible résistance thermique, cristal, facilité de mise en œuvre (thermoformage, peu de souplesse, faibles propriétés barrières injection moulage et soufflage) c Le plus économique, transparence proche
c Résistance thermique, souplesse et propriétés
barrières les plus performantes
Biopolyesters Céréales biodégradables
c Souple, biodégradation contrôlée, facilité
Polyéthylène biosourcé
Canne à sucre
c Non biodégradable, propriétés équivalentes
PA (polyamide) biosourcé
Huiles végétales
de mise en œuvre (extrusion, injection)
au PE conventionnels c Non biodégradable, très bonnes tenues
mécaniques, thermiques, chimique
SOURCE : NATUREPLAST
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pas exclue. Sauf si les industriels développent, comme pour les biocarburants, des sucres issus de déchets agricoles. L’autre donnée à prendre en compte concerne le recours au génie génétique. Pour certaines applications, comme les emballages ménagers, l’utilisation de plants OGM peut constituer un frein à la commercialisation. « Nos bioplastiques sont à 100 % non-OGM, ce qui était un prérequis pour pouvoir les vendre en France », assure John Persenda, président du groupe Sphère, qui produit films étirables, sachets de congélation et sacs poubelles à partir de matière renouvelable.
2
Bien définir le cahier des charges
Il existe deux types de bioplastiques. D’un côté, ceux destinés à remplacer des molécules obtenues par pétrochimie : c’est le cas du biopolyester et du biopolyéthylène, de structure moléculaire identique aux polymères dérivés du pétrole. Il existe aussi d’autres molécules, comme le PLA,
D.R.
hers, les bioplastiques ? Peut-être plus pour longtemps : « il y a quelques années, le PET était à 1 euro le kilogramme, il coûte aujourd’hui autour de 1,60 euro, alors que le kilogramme d’acide polylactique (PLA) se situe aux alentours de 1,80 euro », constate Guillaume Lebouteiller, du bureau de conseil en bioplastiques Natureplast. Avec l’envolée des prix des dérivés fossiles,
EXPÉRIENCES
Canon et Toray ont développé un plastique à partir de matière végétale qui offre une haute résistance au feu. Il est utilisé pour des pièces de copieurs multifonctions.
ccJEAN-PIERRE EXPOSITO RESPONSABLE QUALITÉ ET ENVIRONNEMENT DE CANON FRANCE
« Une tenue au feu compatible avec l’électronique »
D.R.
Jusqu’ici plusieurs obstacles technologiques limitaient l’utilisation des bioplastiques dans l’électronique, principalement la difficulté de moulage du matériau, sa résistance mécanique et ses performances insuffisantes en tant que retardateur de flammes. Avec Toray, nous sommes parvenus à concevoir un polymère capable de s’intégrer dans les imprimantes sous la forme de petites pièces externes et de boutons, ou de grandes pièces, comme des parties du capot. Les tests ont permis d’atteindre la classification 5V, soit le plus haut grade existant pour un plastique retardateur de flammes. Nous poursuivons actuellement les développements avec Toray pour étendre le spectre d’applications des bioplastiques.
sans équivalent pétrochimi- tir l’ensemble de sa producque. Dans les deux cas, l’indus- tion : mieux vaut se lancer triel doit adapter son cahier sur une gamme, voire un seul des charges au bioplastique produit, pour commencer », retenu. « Chacun a ses propres explique Guillaume Leboulimites : le PLA, par exemple, teiller. a une tenue à l’eau et au feu assez limitée », explique VinÉtablir des tests cent Berthé. Plus l’application comparatifs est technique, plus le temps de Le remplacement d’un dérivé développement sera long. Il a du pétrole par une molécule fallu ainsi plusieurs années à biosourcée ne doit pas s’acCanon pour créer, avec le compagner d’une baisse de chimiste Toray, un bioplasti- performances. Pour cela, des que assez résistant pour s’inté- essais comparatifs sont nécesgrer aux imprimantes. Par saires à l’issue de la fabrication ailleurs, il est pour vérifier a u j o u r d ’ h u i AVEC L’ENVOLÉE que l’on obtient i m p o s s i b l e DES PRIX DES bien les mêmes d’avoir un pro- DÉRIVÉS FOSSILES, propriétés que BALANCE duit 100 % bio- LA le matériau que PENCHERA BIENTÔT s o u r c é . D e s EN FAVEUR DES l’on cherche à emballages peu- « PLASTIQUES BIO ». remplacer. Le vent contenir cas échéant, une plus de 90 % de phase d’optimibioplastiques. En général, le sation peut suivre, soit pour taux se situe plutôt autour de ajouter des additifs au bio30 ou 40 %. La disponibilité plastique, soit modifier le des bioplastiques est encore procédé de production. Même limitée, et on ne maîtrise pas s’ils s’intègrent à une chaîne la fabrication de certains classique (moule d’injection, monomères cruciaux de la extrudeuse, thermoformeur…), pétrochimie à partir de végé- les bioplastiques nécessitent taux. « Il est difficile de conver- souvent de paramétrer les
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EXPÉRIENCES
Des bioplastiques qui durent dans le temps
Le Rilsan issu du ricin pour ces lunettes Smith Optics. Sellerie en Bio-Pet issu de la canne à sucre pour ce véhicule Toyota.
Claviers d’ordinateurs, aspirateurs, pare-chocs, chaussures de ski… Les bioplastiques peuvent durer au-delà de la dizaine d’années. Qu’il s’agisse de Toyota qui recouvre 80 % de l’habitacle de ses voitures de biopolyéthylène, ou de NEC qui s’intéresse au PLA pour ses coques de téléphones portables, la tendance s’affirme. Même les applications où un haut niveau de performances est requis, sont à la portée des végétaux. Ainsi, les polyamides à longue chaîne que le français Arkema tire du ricin, c
machines. « Les procédés sont les mêmes que pour la fabrication de plastique traditionnel, en revanche, les facteurs externes tels que la température, la cadence, le refroidissement, l’humidité, jouent un rôle important dans l’adaptation », confirme Li Cheng, directeur France du plasturgiste mondial Ecota.
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Adapter la fin de vie à l’utilisation
Un bioplastique n’est pas forcément recyclable ni biodégradable. Cette dernière caractéristique serait d’ailleurs rédhibitoire pour un grand nombre d’applications en plein essor actuellement (bouteilles, revêtement d’habitacles…). La fin de vie du matériau dépend donc avant tout de son usage. Pour des produits à cycle court, comme les emballages, la biodégradabilité a de l’intérêt. Mais il
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faut dans ce cas s’assurer que le matériau puisse être dégradé à basse température, dans des composts individuels. Beaucoup de plastiques biodégradables ne le sont en réalité que dans des conditions industrielles, où les températures dépassent 60 °C. Or il existe encore très peu de ces installations en France, et l’essentiel des déchets est tout simplement incinéré. Le recyclage, quant à lui, n’a d’intérêt que pour les bioplastiques les plus coûteux. C’est le cas des polyamides longue chaîne, vendus autour de dix euros le kilogramme. Le chimiste français Arkema a mis en place sa propre filière de récupération et de recyclage du bioplastique usagé, à la demande de ses clients qui le réintègrent à certains produits (coques de téléphones, équipements de sport…). Dans tous les cas, l’analyse de cycle de vie (ACV) réalisée par
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Du PLA de Végétal & Mineral Water pour la bouteille de Brita.
une plante oléagineuse, peuvent prendre la place des métaux ou des caoutchoucs dans des pièces automobiles très techniques (conduits d’essence entre le réservoir et le moteur, câble de remorque pour camions…), ou encore dans les pipes offshore d’extraction… du pétrole ! Les chaînes des polyamides biosourcés, plus courtes d’un atome de carbone comparées à leurs équivalents pétrochimiques, aboutissent en effet à de meilleures propriétés thermomécaniques, ou de résistance à l’abrasion.
un organisme indépendant doit justifier le recours à un bioplastique. Parfois, utiliser un plastique conventionnel recyclé peut apparaître plus favorable pour l’environnement que partir d’une matière végétale vierge.
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Faire certifier son bioplastique
Après l’ACV, vient l’étape de la certification. Si un grand nombre de labels existent,
ccLES LABELS CERTIFIÉS SANS « GREENWASHING »
OK COMPOST : ce label certifie que le bioplastique peut être dégradé dans des composts industriels (au moins 60 degrés). OK COMPOST HOME : ce label indique que le bioplastique peut être dégradé au sein de composts individuels. OK BIOBASED : selon le nombre d’étoiles, ce label reflète la quantité de carbone renouvelable (de 20 à plus de 80 %) contenue dans le bioplastique, suite à un test de datation carbone.
seuls trois critères ont de la valeur au regard de la réglementation européenne. L’ACV, conformément aux normes Iso 14 040-43, permet d’afficher la réduction de la quantité d’énergie fossile utilisée et d’équivalents CO 2 émis. La norme NF EN 13 432, quant à elle, est liée au caractère biodégradable du matériau. Enfin, la norme ASTM D6866 valide différentes méthodes capables de mesurer avec précision la quantité de carbone renou velable contenue dans le bioplastique. En Europe, quelques organismes certificateurs réalisent ces tests et décernent les labels correspondants. Chez Vinçotte, bien que le coût varie en fonction de la demande, on indique des tarifs de certification autour de 4 000 euros. cm ccLUDOVIC FERY lfery@industrie-technologies.com
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Coque 100 % biodégradable Le Pebax, d’Arkema dans pour le micro d’Ashelvea. la chaussure de Scarpa.
TQM : la qualité au cœur du développement
OUTIL
ENVIRONNEMENT
Le Total quality management (TQM) est un mode global de management qui met la qualité au centre de la stratégie de développement de l’entreprise. Il permet de faire évoluer, ou de stabiliser, tous les échanges de la société avec son environnement, en utilisant la qualité, pour en retirer durablement le maximum de profits.
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
Les grandes étapes de la démarche
P. GUITET
Les catégories d’acteurs économiques et sociaux avec lesquels l’entreprise doit créer et entretenir des relations d’échanges pour survivre ou se développer (parties prenantes) doivent être clairement identifiées.
2. Caractériser 3. Définir Il s’agit ensuite de caractériser les ressources qu’elle doit puiser auprès de ces parties prenantes pour réaliser sa politique.
Un soin particulier doit être porté à la définition de la qualité des prestations qu’elle doit fournir à ces parties prenantes pour les inciter à lui fournir ces ressources conformément à ses attentes.
4. Appliquer Pour obtenir des résultats conformes aux prévisions, il faut alors appliquer les mécanismes de régulation dynamique du management de la qualité dans les processus d’échanges avec chaque catégorie de parties prenantes.
5. Capitaliser Enfin, il est important de capitaliser les retours d’expérience et de s’en servir pour progresser et s’adapter aux évolutions de l’environnement.
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MÉTIER
1. Identifier
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TQM : la qualité au cœur du développement A QUOI ÇA SERT ? c Le TQM vise à faire naître une culture d’entreprise. Elle se base sur la recherche permanente d’un jeu « gagnant-gagnant » avec ses investisseurs, ses clients, ses fournisseurs, son personnel, et toutes les institutions publiques ou privées sur lesquelles elle a besoin de s’appuyer, ou avec lesquelles elle doit obligatoirement entretenir des relations. c L’objectif est d’en obtenir des profits par le bon choix des tactiques de jeu. c Cette culture repose sur l’application des principes méthodologiques classiques du management de la qualité. Elle s’enracine petit à petit dans l’entreprise, en s’étendant systématiquement dans ses secteurs d’activités.
MÉTIER
c Elle devient progressivement le principal facteur de compétitivité de l’entreprise.
COMMENT LA METTRE EN ŒUVRE ?
L’AVIS DE L’EXPERT
c S’appuyer sur l’existant. Une démarche TQM doit s’appuyer sur les germes de culture TQM qui existent toujours à l’état naturel dans l’entreprise. Elle s’inscrit dans le long terme. c Définir une tactique de jeu de la qualité dans toutes les relations avec ses parties prenantes. (Ces tactiques existent toujours à l’état implicite). c Communiquer ces tactiques par les managers à l’ensemble du personnel. Les salariés doivent constituer de véritables coalitions d’intérêts. c Définir et réaliser les transformations internes nécessaires. Cela afin d’avoir les moyens de mettre en œuvre ces tactiques en introduisant une véritable conduite de projet piloté par le service qualité, et en les justifiant par les profits attendus. c Mettre en place les systèmes de valorisation, de surveillance de la mise en œuvre réelle des tactiques et d’évaluation des résultats. c Capitaliser les retours d’expériences. c La démarche doit évoluer par étapes. c Elle ne doit pas être le nouveau dogme managérial à la mode.
ccPIERRE MAILLARD CONSULTANT
« Une démarche TQM ne se décrète pas. Elle doit se justifier par des espérances de gains pour l’entreprise. Il faut que les managers montrent en permanence qu’ils essaient de progresser eux-mêmes dans l’acquisition de cette culture d’entreprise, et qu’ils acceptent de se considérer comme étant constamment en phase de découverte et d’apprentissage. »
LES PIÈGES À ÉVITER Abandonner la démarche en période de crise sans l’annoncer. À tout moment l’entreprise peut être soumise à des ruptures dans l’évolution de son environnement (crise économique) qui peuvent inciter les managers à oublier la culture TQM qu’ils ont acquise et à avoir recours à de vieux réflexes qu’ils pensent mieux adaptés à la situation. Si c’est le cas, il faut annoncer que l’entreprise suspend provisoirement sa démarche TQM pour aborder la crise dans de meilleures conditions. Faire l’impasse sur les échecs. Tout échec dans cette démarche doit faire l’objet d’un diagnostic rapide et d’une large communication sur les résultats. Éviter toute chasse aux sorcières dans la recherche des causes d’un échec. Tout échec doit être présenté comme une source de progrès. Prendre le pouvoir sur les parties prenantes. Ne pas jouer au jeu de la qualité avec une partie prenante qui joue à un autre jeu car on est toujours perdant. Une entreprise peut tirer profit du jeu de la qualité sans prendre le pouvoir dans la relation d’échanges avec sa partie prenante. (Exemple : relations donneurs d’ordres, sous-traitants)
ccFICHE COORDONNÉE PAR RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
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ENVIRONNEMENT
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
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EXPÉRIENCES
CAS D’ENTREPRISE
STI Plastics améliore la précision de ses doseurs médicaux QUALITÉ
Les ustensiles de délivrance médicamenteuse, qui constituent avec les piluliers le cœur de métier de STI Plastics, doivent répondre à des normes de qualité très strictes. Pour garantir une précision encore plus élevée du dosage, le plasturgiste français a construit une ligne de contrôle entièrement automatisée. ccSTI PLASTICS
L. FERY
Le contrôle des graduations est réalisé sur une table lumineuse par une caméra qui prend un cliché simultané de 4 cuillères amenées par un robot Mitsubishi.
PME spécialisée dans les dispositifs à base de matière plastique injectée destinés au secteur de la santé, du bien-être et du sport de compétition. Premier fabricant de piluliers en Europe. Effectif : 70 personnes Chiffre d’affaires en 2010 : 12,2 millions d’euros Usine de Beauvoiren-Royans (Isère) : 2 000 m2 Production de 12 millions de cuillères Spoonbox par an.
ccLE PROBLÈME
MONTÉE DES EXIGENCES DE PRÉCISION SUR LES DOSEURS
Les cuillères et gobelets doseurs médicaux respectent les normes déjà strictes de la pharmacopée européenne, le texte s’assurant de la qualité des médicaments dans l’Union européenne. Mais STI Plastics, qui en fabrique principalement pour les laboratoires pharmaceutiques, doit satisfaire des exigences encore plus élevées : celles de ses clients. Ainsi, Bristol-Myers Squibb (BMS), qui absorbe la majorité de sa gamme de cuillères graduées Spoonbox pour la délivrance de
son antalgique pédiatrique en solution buvable, réclame une marge d’erreur sur le dosage inférieur à ÷ 5 %, alors que la pharmacopée européenne impose ÷ 10 %. Son objectif est d’éviter tout risque de surdosage, qui peut conduire à des atteintes du foie, du rein, voire du cerveau. ccLA SOLUTION
CONTRÔLE AUTOMATIQUE PAR VISION INDUSTRIELLE
Les graduations des cuillères Spoonbox sont réalisées sur un poste de tampographie séparé de la chaîne de production. Jusqu’en 2009, le chargement dans l’encreur était manuel, tout comme le contrôle visuel du marquage. Un contrôle qualité réalisé de façon périodique permettait quant à lui de vérifier que les doses indiquées étaient bien celles présentes réellement dans le flacon. Avec cette organisation, le taux de cuillères avec un marquage défectueux était assez élevé, autour de 4 %. Depuis, STI Plastics a investi plus de 100 000 euros dans une ligne automatisée qui intègre un système de vision industrielle : sur un plateau tournant, deux robots Mitsubishi respectivement de 4 et 6 axes assurent un flux continu entre le poste de marquage et la table lumineuse de contrôle des graduations. À ce niveau, une caméra prend un cliché simultané de quatre cuillères, lequel est transmis à un logiciel de traitement d’image. L’algorithme, qui a
été programmé en interne, permet de s’assurer de la présence de l’ensemble des graduations, ainsi que de leur bon positionnement sur le flacon. Les cuillères qui présentent un marquage incorrect sont considérées comme des rebuts et jetées par le robot 6 axes muni de quatre pinces indépendantes dans un bac séparé. Ces rebuts seront broyés pour être revendus à des sociétés spécialisées dans la valorisation des déchets plastiques. Les autres Spoonbox rejoignent le poste de séchage sous lumière infrarouge, puis de conditionnement. ccLE RÉSULTAT
QUATRE FOIS MOINS DE REBUTS
Le logiciel, plus discriminant que l’œil humain, a réduit le taux de rebuts de 4 à 1 %. L’automatisation a eu aussi pour effet d’augmenter la cadence de 11 %. « Nous n’avons plus de retours de produits de la part de BMS concernant des marquages défectueux », atteste Kristen Le Nouy, responsable des méthodes industrielles chez STI Plastics. « Il y a en revanche des améliorations à apporter au système pour contrôler d’autres défauts du flacon, comme des microfissures ou des manques locaux de matière ». C’est pourquoi une caméra plus puissante va être installée dès la rentrée. cm ccLUDOVIC FERY lfery@industrie-technologies.com o
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EXPÉRIENCES
Diaporama du chantier de la voûte du Cnit.
1958
BTP
Le Cnit fait peau neuve La mise en place d’une nouvelle étanchéité sur la voûte du Cnit clôt 11 ans de travaux de restructuration au cœur du quartier d’affaires de La Défense. Matériaux, équipements de réalisation, engins de manutention… Les technologies mises en œuvre sont à hauteur des défis à relever. Zoom sur les points clés de ce chantier hors du commun.
STABILITÉ La mousse de verre va isoler thermiquement la voûte et réduire de 40 % ses déplacements verticaux.
nauguré en 1958, le Centre national des industries et technologies (Cnit) est depuis l’origine le cœur et le symbole du quartier d’affaires de La Défense aux portes de Paris. Au fil des rénovations, il est passé de
I
ccLA VOÛTE EN CHIFFRES
46 m DE HAUT 218 m DE CÔTÉ 22 500 m2
DE SURFACE DÉPLOYÉE c La voûte est constituée de deux peaux de 6 cm d’épaisseur maintenues par des cloisonnements verticaux et longitudinaux, formant des caissons où des trous d’homme permettent la circulation pour inspection.
D. R.
c Son poids total est de 5 600 tonnes, soit une moyenne de 400 kg/m². La poussée sur chacune des 3 culées est de 8 400 tonnes et celle au niveau du tympan est de 2 000 tonnes. Des tirants en câbles métalliques évitent l’écartement des culées de 14 m de profondeur.
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simple hall d’exposition de 100 000 m2 à un complexe moderne accueillant sur 240 000 m2, un centre de congrès et d’expositions, un centre d’affaires, un hôtel de 150 chambres, des bureaux et des services (commerces, restaurants…), et un parking de 1 135 places. La dernière restructuration, qui a duré 11 ans, s’achève par un chantier exceptionnel, celui de l’étanchéité de la voûte. cc Des
plaques de verre épousent la voûte
Elle se compose de deux voiles minces de béton (6 cm d’épaisseur) caissonnées, dont la surface extérieure développée de 22 500 m2, originellement laissée brute, a reçu divers revêtements de protection au fil des entretiens (peintures, résines…) qui s’érodaient vite. Cette fois, Unibail-Rodamco, le maître d’ouvrage, a demandé qu’une solution définitive soit apportée, tant pour assurer l’étanchéité (en cas de gros orage, la voûte reçoit jusqu’à 33 m3 d’eau par minute) que pour garantir la pérennité même de l’ouvrage. « Plusieurs contraintes spécifiques à ce chantier ont guidé
nos études », explique Gilles Delpuech, responsable de SECC, le bureau d’études techniques spécialisé en couverture et étanchéité responsable du chantier. « Tout d’abord, le poids ajouté devait être minimum. Ensuite nous ne pouvions faire aucun trou dans le béton. Enfin l’aspect extérieur devait être conservé ». Un problème d’autant plus complexe que la surface évolue en 3D. « Des paramètres qui nous ont poussés à utiliser des plaques de verre cellulaire FoamGlass de Pittsburgh Corning de 6 cm d’épaisseur, incisées pour suivre la forme, puis collées en plein sur le béton et jointoyées à l’aide de bitume chauffé à 210 °C. Le tout étant recouvert d’une feuille PVC blanche de 1,2 mm, vitrifiée en surface et autonettoyante fixée par une colle polyuréthane. » Le verre cellulaire a été retenu car il présente un coefficient de dilatation thermique proche de celui du béton (9 x 10-6), ce qui est important vu les portées. En effet sous l’action de la chaleur, le tympan se déplace verticalement de 40 cm au fil des saisons. Des déplacements qui seront réduits de 40 % avec l’isolation apportée par le verre cellulaire. Celui-ci est de plus résistant à la compression (7 à 9 daN. cm2), étanche à l’eau, léger, facile à mettre en œuvre et écologique, car composé à plus de 60 % de verre recyclé. Reste que la mise en œuvre a été, elle aussi, un véritable défi. « Les pentes et les formes inha-
bituelles de cette toiture nous ont empêchés de prévoir avec exactitude la méthodologie quasi-industrielle à mettre en œuvre pour améliorer la productivité et garantir la qualité d’exécution, ainsi que les cadences des équipes de pose, sur ce qui restera l’un des plus gros chantiers d’étanchéité de couverture de France », constate Jean Passini, PDG de SNA, entreprise qui a réalisé l’étanchéité. cc Veiller
à la sécurité du personnel du chantier
Pour s’adapter à la forme de l’ouvrage et à la nature des travaux à réaliser, il a fallu développer des installations de chantier et d’accès aux zones de travail spécifiques. Ce sont par exemple des nacelles élévatrices à géométrie variable. Autre point fort, la sécurité du personnel, qui a compté jusqu’à 30 personnes présentes simultanément. « Les intempéries ont handicapé le chantier, puisque la forme de la voûte interdit pour des raisons de sécurité le travail en cas de pluie, de givre ou de neige. Cela a conduit à 160 jours d’arrêt sur les deux années qu’a duré le chantier ». Le coût total de l’opération est de l’ordre de 10 millions d’euros, alors que celui de l’ensemble de la restructuration du Cnit se situe aux alentours de 250 millions d’euros. cm ccJEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com
La plus grande voûte autoportante en béton 2011 Conçue par les architectes Robert Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss, tous trois Prix de Rome, et calculé par l’ingénieur Nicolas Esquillan, la voûte du Cnit a demandé 3 ans de travail, de 1955 à 1958, dont 12 mois pour sa réalisation par l’entreprise Balancy.
1
2
LE ROBOT SOUDEUR Les lés de PVC sont soudés à l’aide d’un jet d’air à 450 °C généré par l’automate Leister Uniroof E. Il se déplace le long du joint qu’il suit à raison de 3 m/min. Ses 13 kg garantissent une soudure efficace.
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LE VE Le ve recyc trans refroi 120x LE SA Le bé verre comb Ce sa
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LE SANDWICH D’ÉTANCHÉITÉ. Le verre cellulaire (1) est formé par mélange de verre neuf avec plus de 60 % de verre recyclé issu de vitres et de pare-brise transformé en mousse aux alvéoles hermétiquement closes après ajout de carbone. Il se présente en panneaux de 60 x 45 ou 120 x 60 cm dont la densité est de 115 kg/m3. Le béton de la voûte mis à nu (2) est enduit de bitume à 210 °C (3), qui assure le collage en plein des plaques de verre cellulaire incisées pour suivre la forme. Du bitume chaud vient combler les incisions. Le tout est recouvert d’un film de PVC blanc (4) de 1,2 mm pour conserver l’esthétique. Ce sandwich pèse 22 kg/m².
P. GUITET POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
Regard vers l’extérieur
Regard vers l’intérieur DES NACELLES SUR MESURE Pour monter les matériaux sur leur lieu d’utilisation et accueillir les fondoirs à bitume, des passerelles spécifiques ont été réalisées. Elles suivent la géométrie évolutive de la voûte (jusqu’à 35° de pente). Ces nacelles s’auto-équilibrent deux à deux de chaque côté de la voûte.
LES GALERIES INTERNES DE LA VOÛTE. La voûte du CNIT est composée de deux peaux en béton armé de 6 cm d’épaisseur. Celles-ci sont maintenues par des cloisonnements verticaux et longitudinaux formant des caissons où des trous d’homme permettent la circulation pour inspection.
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ProDUITS
Animation montrant le fonctionnement d’un moteur électrique.
GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction
12 moteurs électriques synchrones et asynchrones dans l’industrie, les moteurs électriques sont partout. Tous les mouvements sont alimentés par l’électricité. Toutes les machines en contiennent au moins un, pour tourner, pousser, ouvrir, positionner… Certains fonctionnent en continu, à vitesse constante, d’autres ont des usages plus dynamiques. bien que le principe de base reste le même, les variantes possibles sont nombreuses.
Mesure La nouvelle classification du rendement des moteurs est soumise à une méthodologie de mesure plus stricte que la précédente.
ant par leur taille que par leurs fonctions, les moteurs électriques sont très diversifiés. Bien que tous basés sur le même principe physique, de nombreux paramètres interviennent dans le choix d’un tel produit. On distingue deux principales technologies de moteurs : synchrones et asynchrones. Leurs caractéristiques les destinent à des usages différents. Les moteurs asynchrones sont généralement utilisés pour des fonctions simples, où ils doivent tourner de façon continue, en variant peu leur
T
vitesse. C’est avec cette technologie que sont la plupart du temps motorisés les convoyeurs ou les systèmes d’aération. « Les asynchrones représentent 70 % des moteurs dans l’industrie », estime Fabrice Vandenbrouck, chef de produit pour les moteurs synchrones chez Siemens. cc Le
choix de la technologie est fonction des contraintes
Les machines-outils, en revanche, ont des mouvements plus rapides, et nécessitent une excellente précision. « Pour répartir les bouteilles sur nos chaînes de
synchrone ou pas ? c dans
un moteur asynchrone, le rotor et le stator sont constitués par des bobinages. Quand ils sont traversés par un courant électrique, un champ magnétique se crée, et fait tourner le rotor. Mais l’apparition du champ magnétique prend quelques microsecondes, voire millisecondes selon la taille du bobinage. À l’inverse, dans un moteur synchrone, le rotor contient des aimants.
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ainsi, une partie du champ magnétique est permanent. Les moteurs synchrones sont donc plus dynamiques. on les qualifie également de brushless, car ils remplacent aujourd’hui la plupart des moteurs à courant continu. Ces moteurs, également dynamiques, nécessitent plus de maintenance car ils contiennent des balais métalliques qui doivent être régulièrement changés.
convoyage, nous avons besoin de moteurs capables de donner des impulsions de 50 millisecondes toutes les secondes », détaille Stéphane Meyer directeur de VSM Automation. Pour ces applications, les moteurs synchrones, plus dynamiques, sont tout indiqués. La frontière entre ces deux technologies est poreuse. Souvent, plusieurs solutions sont possibles. Le choix de la technologie revient au fabricant, selon ses contraintes de coût et de précision. C’est un problème d’ingénierie. Les moteurs ne fonctionnent pas seuls : ils sont une partie du système d’entraînement. On peut y trouver également des variateurs, des réducteurs et de l’électronique. Le choix de ces éléments se fait conjointement à celui du moteur. Le variateur alimente le moteur en courant alternatif. Il sert à faire varier la vitesse en changeant la fréquence du courant. Dans certains cas, les moteurs asynchrones peuvent s’en passer : un variateur est inutile pour un convoyeur fonctionnant toute la journée à la même vitesse. Les moteurs synchrones, en revanche, sont toujours pilotés par un variateur. Cet élément peut être programmable et associé à des capteurs, pour réagir en fonction des paramètres extérieurs. Pour une application mobile, le moteur peut ainsi auto-
Le synchrone le plus spécialisé
ProDUITS
Le plus atypique Le plus petit asynchrone
ccWquattro de Weg ccMovigear de SEW-Usocome
Movigear est un système d’entraînement comprenant un moteur, un réducteur et l’électronique associée. Il se destine à tout type de convoyeur : pour bacs, fûts, palettes, à bande, à rouleaux ou aérien. Généralement, des moteurs asynchrones sont utilisés pour ce type d’application. Movigear utilise un moteur synchrone, ce qui confère au système un meilleur rendement énergétique. De taille réduite, il convient aux installations où l’encombrement est une contrainte importante. Il est adapté aux environnements aseptiques, et évite les projections de germes et poussières. ccFICHE technique
d.R.
Puissance non applicable Couple 200 Nm ou 400 Nm Vitesse 2 000 tr/min
matiquement ralentir, s’arrêter ou redémarrer en sens inverse en fonction de l’avancement du trajet. Cette intelligence peut servir à faire communiquer entre eux plusieurs variateurs, dans les cas où une même machine utilise différents moteurs. Le variateur est soit placé dans une armoire électrique éloignée parfois jusqu’à plusieurs dizaines de mètres, soit il est décentralisé, c’est-à-dire rapproché du moteur, voire installé sur le moteur lui-
Ce moteur est une technologie hybride : son rotor est équipé à la fois d’un bobinage de moteur asynchrone et d’aimants permanents. Il peut démarrer sans variateur de vitesse, en étant alimenté par le réseau, comme un asynchrone. Mais une fois sa vitesse nominale atteinte, il tourne en utilisant ses aimants : cela réduit les pertes énergétiques induites par le bobinage. Le moteur bénéfice donc d’un rendement élevé, qui devrait être supérieur à celui défini par la future classe IE4. Il est interchangeable avec un asynchrone classique, car son ratio entre puissance et taille de la carcasse est le même. Utilisé avec un variateur de vitesse, il se comporte comme un moteur synchrone habituel.
ccL-Force MF de Lenze
Ce moteur asynchrone fonctionne à une fréquence de 120 Hz, au lieu de 50 habituellement. Il doit ainsi obligatoirement être couplé à un variateur de vitesse. Mais il est jusqu’à deux fois plus compact, à puissance équivalente, que les moteurs asynchrones ordinaires. De par sa taille réduite, l’inertie de son rotor est plus faible : il est donc plus dynamique et mieux adapté aux changements de vitesse. Ce moteur est un intermédiaire entre moteurs asynchrones classiques, et moteurs synchrones, plus compacts et plus dynamiques. ccFICHE technique
ccFICHE technique
Puissance 0,55 à 7,5 kW Couple 47,8 Nm à pleine charge, pour 7,5 kW Vitesse 1 000 et 1 500 tr/min
même dans certains cas. L’intérêt d’une solution décentralisée est qu’elle réduit la taille de l’armoire électrique, et ainsi son échauffement, ce qui peut engendrer « Les asynchrones représentent 70 % des moteurs dans l’industrie. » Fabrice Vandenbrouck Siemens
Puissance 0,25 à 22 kW Couple Jusqu’à 240 Nm Vitesse Jusqu’à 3500 tr/min
des économies sur le système de refroidissement. Le réducteur est l’équivalent d’une boîte de vitesse, avec une vitesse unique. « Dans 95 % des cas, on utilise un réducteur en sortie du moteur pour optimiser la puissance », estime Olivier Anacker, responsable du support client chez Sew Usocome. Par un jeu d’engrenages de différents diamètres, ce composant transforme le mouvement de rotation du moteur en un mouve-
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GUIDE D’ACHAT
12 Moteurs éLectriQues sYncHrones et asYncHrones La PLUS PeTIT aSynchrone
L-Force MF de Lenze
Le PLUS aTyPIqUe
Wquattro de Weg
BMH1003P
de Schneider electric
L-Force McS de Lenze
1FN3
de Siemens
LSeS
de Leroy-Somer
LSrP DYNe
Les pLus
caractéristiQues tecHniQues
de Ler
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technologie c asynchrone
technologie c Hybride
technologie c Synchrone
technologie c Synchrone
technologie c Synchrone à aimants permanents
technologie c asynchrone
techn c Syn perm
applications ciblées c Vitesse variable
applications ciblées c besoin de rendement élevé à vitesse constante
applications ciblées c assemblage, manutention, emballage, travail des matériaux, textile, impression…
applications ciblées c Motorisation embarquée (palettiseurs, intralogistique…)
applications ciblées c Tour excentrique, manutention et portique…
applications ciblées c Usage général
appli c Com com pom
puissance c 0,25 à 22 kW
puissance c 0,55 à 7,5 kW
puissance c 2,7 kW
puissance c 0,25 à 60 kW
puissance c 1,3 kW à 15 kW
puissance c 7,5 kW
puiss c 12 k
Vitesse c Jusqu’à 3500 tr/min
Vitesse c 1 000 ou 1 500 tr/min
Vitesse c 5 000 tr/min
Vitesse c 2 000, 4 000 ou 6 000 tr/min
Vitesse c Jusqu’à 1 280 m/min
Vitesse c 1 465 tr/min
Vites c 4 50
couple c Jusqu’à 240 Nm
couple c 47,8 Nm à pleine charge, pour 7,5 kW
couple c 5,17 Nm
couple c Jusqu’à 1100 Nm
poussée (moteur linéaire) c Jusqu’à 5 000 N
couple c 48,5 Nm
coupl c 25 N
rendement c > IE2
rendement c > IE3
rendement c 98,00 %
rendement c Équivalent > IE2
rendement c NC
rendement c IE3
rende c Équ
nombre de pôles c4
nombre de pôles c 4 ou 6
nombre de pôles c 10
nombre de pôles c4
nombre de pôles c NC
nombre de pôles c4
nomb c8
protection c IP 55
protection c IP55
protection c IP54, IP65 ou IP67
protection c IP 23, 54 ou 65
protection c IP65
protection c IP55
prote c IP55 aut
Mode de refroidissement c autocirculation ou motoventilé
Mode de refroidissement c IC411 (auto circulation)
Mode de refroidissement c Convection naturelle
Mode de refroidissement c Par la carcasse, ou ventilation forcée
Mode de refroidissement c À eau (naturel avec déclassement)
Mode de refroidissement c IC411 (auto circulation)
Mode de re c IC4 (aut en s aut
À partir de 198 euros pour 1,1 kW
environ 600 euros Ht pour 7,5 kW
750 à 1 300 euros selon options
À partir de 793 € pour 1,1 kW
Grande puissance massique. Possibilité d’embarquer un variateur, codeur ou résolveur.
Fonctionne comme un moteur synchrone tout en étant alimenté sur le réseau
Capteur intégré SinCos Hiperface mono ou multitours
Possibilité de codeurs absolus sécurisés
Moteur linéaire à forte poussée et dynamique extrême
www.lenze.fr/
www.weg.net/fr
www.lenze.fr/
www.siemens.fr/
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www.schneiderelectric.fr/
a partir de 900 euros
1 250 euros (exemple de prix) En avance sur les prochaines obligations de rendement.
www.leroy-somer.com/
(ex
Puissa rédui à la te à aim
www.l
es
ment
on)
s prix)
nes
er.com/
Le Synchrone Le PLUS SPécIaLISé
LSrPM gaMMe DYNeo
Movigear
cMS
1FW6
M4BP 160 MLa2
W22
technologie c Synchrone à aimants permanents
technologie c Synchrone
technologie c Synchrone
technologie c Synchrone
technologie c asynchrone
technologie c Synchrone à aimants permanents
applications ciblées c Compresseur froid, compresseur air, pompes, ventilation…
applications ciblées c Convoyage
applications ciblées c Vérin électrique
applications ciblées c Extrudeuse, entraînement à rouleau…
applications ciblées c Tous types d’application Process
applications ciblées c besoin de couple élevé à basse vitesse
puissance c 12 kW
puissance c Non concerné
puissance c Non concerné
puissance c 1,7 à 15 kW
puissance c 11 kW
puissance c 0,12 à 400 kW
Vitesse c 4 500 tr/min
Vitesse c 2 000 tr/min
Vitesse c 2 000, 3 000, ou 4 500 tr/min
Vitesse c Jusqu’à 200 tr/min
Vitesse c 3 000 tr/min
Vitesse c de 240 à 1500 ou 3 000 tr/min
couple c 25 Nm
couple c 200 Nm ou 400 Nm
poussée (moteur linéaire) c de 5 300 à 20 000 N
couple c 100 à 350 Nm
couple c 35,6 Nm
couple c 47,7 Nm pour 15 kW
rendement c Équivalent > IE3
rendement c NC
rendement c NC
rendement c 93 %
rendement c IE3
rendement c Équivalent > IE3
nombre de pôles c8
nombre de pôles c NC
nombre de pôles c NC
nombre de pôles c 44 à 98
nombre de pôles c2
nombre de pôles c 2 et 4
protection c IP55 en standard, autre sur option
protection c IP65, IP66 en option
protection c IP65
protection c IP54
protection c IP55 en standard, tout autre type envisageable
protection c IP55
Mode de refroidissement c IC411 (auto circulation) en standard, autre sur option
Mode de refroidissement c Convection naturelle
Mode de refroidissement c Convection naturelle
Mode de refroidissement c À eau, convection naturelle avec déclassement
Mode de refroidissement c IC411 (auto circulation)
Mode de refroidissement c IC411 (auto circulation)
1 400 euros (exemple de prix)
À partir de 1 770 euros (prix indicatif)
À partir de 1 940 euros (prix indicatif)
Puissance massique réduite grâce à la technologie à aimants radiaux
Unité d’entraînement contenant un réducteur intégré. Système anticorrosion Modulable
Vis à bille intégrée au moteur.
de SeW-Usocome
de SeW-Usocome
de Siemens
de ABB
de Weg
de Leroy-Somer
www.leroy-somer.com/
www.usocome.com/
www.usocome.com/
À partir de 2 500 euros
2 621,00 euros
Fort couple et dynamique extrême à basse vitesse.
Toutes les formes de montages sont possibles
www.siemens.fr/
www.abb.fr/
environ 3 000 euros Ht pour 15 kW Puissance massique élevée, couple constant sur une large plage de vitesse
www.weg.net/fr d. R.
blées
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ProDUITS
GUIDE D’ACHAT
12 Moteurs éLectriQues sYncHrones et asYncHrones
« choisir un moteur synchrone est plus technique »
Mis au point VSM-Automation, ce système utilise l’unité d’entraînement Movigear de Sew-Usocome.
ment plus lent. La vitesse de rotation en sortie peut ainsi être divisée, par deux ou plusieurs milliers, selon le réducteur. Enfin, pour mieux le piloter, on peut adjoindre au moteur un codeur, destiné à calculer la position de la partie en mouvement du moteur, l’arbre. Selon les applications, il existe différents types de codeurs offrant plus ou moins de précision. cc L’efficacité
énergétique, un argument à prendre en compte
Depuis le 16 juin 2011, en application d’un règlement européen, une nouvelle norme est entrée en vigueur au sujet de l’efficacité énergétique. Elle définit trois classes de rendement : IE1, rendement standard ; IE2, haut rendement ; et IE3, rendement premium. Ces chiffres sont définis selon la puissance et le nombre de pôles des moteurs. Les asynchrones sont concernés par ce changement : « De par leur conception, les moteurs synchrones ont des rendements plus élevés. Tandis que pour les asynchrones, c’est d’abord le prix qui était mis en avant », explique
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« Nous fabriquons des chaînes de convoyage pour bouteilles. Chaque fonction, faire avancer la chaîne ou dévier les bouteilles par des impulsions, nécessite un moteur différent. Pour les mouvements continus, nous utilisons des moteurs asynchrones. La puissance est choisie en fonction de la taille et de la quantité des objets à convoyer. Nous avons parfois besoin de modèles avec frein. Pour les mouvements plus rapides et précis, nous utilisons des moteurs synchrones. dans ce cas, les critères de choix sont plus vastes et plus techniques. Ils concernent notamment les contraintes d’accélération et de décélération. de façon générale, dans le secteur agroalimentaire, il faut que les moteurs soient faciles à nettoyer. Enfin, le service est important : le fournisseur doit pouvoir nous livrer rapidement si nous devons remplacer des pièces. »
ccAntOInE CAPPELLE redaction@industrie-technologies.com
d.R.
ccStÉPHaNe MeYer dIRecTeUR de VSm AUTomATIon
Fabrice Vandenbrouck. De plus, les applications fonctionnant en continu offrent le plus gros gisement d’économies. Cette nouvelle contrainte peut être vue comme une opportunité : les moteurs les plus avancés technologiquement pourront faire valoir leur rendement face à l’argument du coût. Aujourd’hui, une partie des moteurs électriques mis sur le marché doit correspondre à la classe IE2. En 2015, puis 2017, le champ d’application sera étendu, et certains moteurs auront l’obligation de répondre aux rendements de la classe IE3. « Nous avons depuis quelques années une équipe qui travaille sur les économies d’énergie, témoigne Stéphane Meyer. Nous convainquons parfois les clients de choisir des machines dotées de moteurs plus performants, mais cela représente un plus gros investissement pour eux. » L’argument pour cela : calculer le retour sur investissement en estimant le gain sur la facture d’électricité. « Nous avons des calculs théoriques, mais la mesure est primordiale, ajoute Francis Broglé, responsable de l’achat des machines chez Rector Lesage, fabricant d’éléments de construction en béton. Nous commençons à installer des systèmes de mesure capables de donner la consommation des différentes machines, pour analyser les possibilités d’économies. » Les paramètres à prendre en compte pour le choix d’un moteur sont nombreux, ce qui en fait une question complexe à étudier dès la conception d’une machine. Les vendeurs doivent dialoguer avec le client, et parfois avec l’utilisateur final, pour cerner leurs besoins et évaluer le produit le plus adapté. Car les moteurs électriques ne sont pas des produits standards, et sont généralement assemblés avec tout le système d’entraînement en fonction des applications particulières de chaque client. cm
FICHE OUTIL
MÉTHODE
Choisir un moteur électrique
Des moteurs électriques ABB ont été choisis pour actionner le pompage de cette station d’eau potable.
OUTIL
ENVIRONNEMENT
Dans les usines, l’électricité fait tourner les machines. Les moteurs électriques sont partout, ils animent la mécanique. Des mouvements les plus endurants aux plus rapides et précis, chaque application nécessite une technologie particulière.
c Tourner en continu Les moteurs asynchrones sont adaptés au fonctionnement en continu, pour des applications comme les convoyeurs, les pompes ou les ventilateurs. Ils peuvent également être utilisés avec une vitesse variable dans des systèmes ne nécessitant pas une grande précision.
c Entraîner avec précision Les moteurs synchrones sont précis et rapides. Grâce à leur rotor à aimants permanents, ils sont adaptés à des utilisations dynamiques, dans des robots, des machines-outils ou des ascenseurs, notamment pour des fonctions de positionnement. Leur précision peut être affinée par des systèmes de calcul.
D.R.
c Créer le mouvement Un moteur électrique sert à convertir de l’électricité en mouvement. Le courant crée un champ magnétique, afin que les pôles du stator, fixe, attirent ceux du rotor. Le rotor tourne grâce à l’alternance de la polarité. La vitesse du mouvement est contrôlée en amont avec un variateur, et la force en sortie est ajustée par un réducteur.
MÉTIER
À QUOI ÇA SERT ?
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FICHE OUTIL
MÉTHODE
Choisir un moteur électrique COMMENT FAIRE SON CHOIX ?
c Le mouvement voulu détermine la puissance et le couple à déployer. Quelles doivent être la force et la vitesse en sortie du moteur ? Le mouvement doit-il être linéaire ou rotatif ? Cela s’ajuste à l’aide d’un réducteur, qui transforme le mouvement. c L’environnement définit les caractéristiques d’encombrement et de solidité. À puissance égale, la taille des moteurs est variable. Pour les environnements difficiles, il existe des carcasses renforcées, étanches, faciles à nettoyer, adaptées aux risques de chocs, de projections ou d’encrassement.
c Le rendement Depuis juin 2011, de nouvelles normes de rendement sont en vigueur. Elles seront renforcées en 2015 puis en 2017. Certains fabricants proposent des moteurs en avance sur ces normes. Pour économiser de l’électricité, il peut également être intéressant de choisir un moteur de plus forte puissance, afin qu’il soit moins sollicité à l’usage. c Le variateur Cet élément modifie la fréquence du courant pour ajuster la vitesse. Certains sont programmables et dotés de capteurs pour s’adapter au mouvement. Ils peuvent être centralisés dans une armoire, ou situé au plus proche du moteur, ce qui implique un échauffement pour ces éléments. Bien étudier ce point peut entraîner des économies sur le système de refroidissement. c L’approvisionnement Le service de distribution est important dans le cadre du partenariat avec un constructeur. Si celui-ci n’est pas capable de fournir rapidement une pièce en cas de besoin, le client peut être pénalisé.
L’AVIS DE L’EXPERT
L’ÉTAT DU MARCHÉ c Les moteurs asynchrones sont les plus utilisés dans l’industrie. Depuis l’entrée en application des nouvelles normes européennes de rendement, l’offre évolue vers des moteurs plus économes en énergie.
ccFRANCIS BROGLÉ CHEF DE PROJET SUR LES MACHINES DE PRODUCTION CHEZ RECTOR LESAGE
« Les premiers critères à prendre en compte sont mécaniques : le couple que peut déployer le moteur, la tenue dans le temps et la fiabilité du matériel. Mais l’électronique a son importance, notamment les codeurs mesurant la position de l’arbre du moteur. On les trouve de plus en plus décentralisés, c’est-à-dire près du moteur. Cela facilite le calibrage du système de positionnement. »
c Les moteurs à courant continu sont de moins en moins vendus pour les applications industrielles. Remplacés par les moteurs synchrones, nécessitant moins de maintenance pour des usages équivalents, ils restent néanmoins intéressants pour des fortes puissances (10 000 kW). c Les fabricants de moteurs proposent souvent des systèmes d’entraînement complet. Ils peuvent inclure un variateur de vitesse, un système électronique de calcul de position, un réducteur pour adapter la force du mouvement en sortie, parfois même la commande numérique des machines. Les moteurs font donc partie d’une offre commerciale plus large.
D.R.
MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
c Le type d’application oriente le choix de la technologie. Si le moteur doit fonctionner en continu, avec peu de changements de vitesse, un moteur asynchrone est suffisant. Pour des applications dynamiques, un moteur synchrone est plus indiqué. Dans certains cas, les deux technologies peuvent convenir : le choix se fait alors selon un compromis entre coût et précision.
LES POINTS À SURVEILLER
ccANTOINE CAPPELLE redaction@industrie-technologies.com
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Produits
Notre sélection de produits classés en 5 secteurs de référence COMPOSANTS Mécaniques cc PAGE 61
cc Composants mécaniques cc Mécanique
Kit de jeu de bagues pour presse-étoupe
mesure cc PAGE 62 Électronique cc PAGE 63 Équipement général cc PAGE 64
LattyGraf 6995 NG + LattyGraf EF NG est un kit de jeu de bagues pour presse-étoupe destiné à maîtriser les émissions fugitives de la robinetterie industrielle (norme Iso 15 848, classe BH) utilisée en pétrochimie. Ces bagues résistent à des températures de -200 à + 450 °C, à des pressions atteignant 300 bar, à des vitesses de 12 m/s et à un pH allant de 0 à 14. Ces bagues sont constituées de tresses de fils de graphite expansé de haute qualité. Elles sont enduites d’un mélange de graphite dopé d’un agent réduisant le frottement, ainsi que d’un inhibiteur de corrosion protégeant la tige et le logement des garnitures.
Équipement de production cc PAGE 65
Fournisseur Latty International
Extension du système modulaire de profilés KBK
Le KBK II-H vient enrichir le système modulaire KBK composé de 6 profilés en acier et 2 en aluminium qui offrent des charges de 125 à 3 200 kg. C’est un profilé creux en acier adapté à la réalisation de monorails et de ponts suspendus pour des charges allant jusqu’à 2 000 kg. Il est conçu pour de grandes portées et des écartements entre les suspensions de plus de 6 m. Grâce à son système de jonction très résistant à la flexion, ce profilé qui privilégie un faible poids mort, supporte la charge admissible quelle que soit la position de la suspension. Les suspensions et les éclisses des poutres peuvent être positionnées à n’importe quel endroit du profilé, ce qui simplifie les études et facilite le montage.
Vous Pouvez adresser vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com
D. R.
Vous trouverez en page 65 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.
Fournisseur Demag Cranes & Components
Surpresseurs pour transport pneumatique
Avec un débit d’air pouvant aller jusqu’à 4 380 m3/h, les surpresseurs Tyr conviennent aux machines à cadences élevées. Cette gamme Tyr comprend six modèles de tailles et de puissances différentes. La pression maximale de fonctionnement de chacun de ces modèles va jusqu’à 500 mbar en vide et 1 000 mbar en surpression. Grâce à leur insonorisation soignée, un silencieux est monté en amont de la chambre de compression et un autre au niveau de l’échappement, les Tyr émettent de 4 à 5 dB(A) de moins que les équipements comparables. De plus, un caisson d’insonorisation permet de réduire encore le niveau sonore de 15 à 20 dB(A) supplémentaires. Fournisseur Busch France
Vis d’assemblage pour pièces en plastique
N’exigeant ni écrou ni insert et créant leur propre filetage, les vis Remform réduisent les coûts d’assemblage des pièces en plastique, tout en garantissant une fixation totalement fiable. Les couples de serrage sont jusqu’à 30 % supérieurs à ceux des vis à filetage incliné de 30°. La structure asymétrique du filetage garantit une répartition adéquate des efforts lors de sa mise en œuvre. Pour optimiser le flux de matière autour de la vis, le flanc du filet orienté à l’opposé de la tête de la vis est de forme arrondie. Le flanc du filet fortement incliné qui fait face à la tête de la vis reçoit le plastique déplacé et renforce le recouvrement du flanc du filet, d’où un effort de rupture à la traction élevé. Fournisseur Arnold Technique France
cc Mécanique Systèmes de centrage et de bridage au point zéro
Avec ces systèmes de centrage on équipe une machine à commande numérique en quelques minutes. Plusieurs types de palettes sont disponibles : en fonte minérale coulée avec commande manuelle ; en acier avec mécanisme latéral commandé par un tournevis électrique ; en aluminium, pour une commande automatisée très rapide, tout en étant économe en énergie. Ce système de positionnement et de centrage Centrex repose sur des cônes comportant des billes dans une bague en caoutchouc. Ils autorisent une mise à zéro absolue et un autocentrage même en cas de dilatation. La fixation indépendante du système procure une grande précision, même avec des efforts de tirage élevés. La répétabilité est < 0,003 mm. Fournisseur Hainbuch cc description
Références Système de centrage
Centrex
Caractéristiques Solution de
centrage avec système compact de mise à zéro qui permet aux machines et aux outils de fonctionner avec précision.
cc points forts
Plaque d’assise universelle en fonte minérale. Palettes montables avec une précision et une répétabilité supérieure à 0,003 mm. Composants robustes, faciles à nettoyer par une technique simple.
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Produits
cc MESURE
Capteurs d’images couleurs à grande dynamique
Utilisant une technologie dans laquelle des photodiodes présentent une réponse logarithmique, ces capteurs fournissent des images couleurs nettes avec une dynamique supérieure à 140 dB, sans aucune configuration ou balance des blancs. Les algorithmes de traitement spécifiques tiennent compte de la réponse logarithmique des cellules. La réponse photoélectrique des photodiodes NIT est prévisible et modélisée avec une extrême prévision, ce qui simplifie le processus de calibration et améliore d’autant la stabilité de la couleur. Réalisée pour la première fois sur un détecteur D1 de 768 x 576 points, la structure est composée de cellules de 5,6 µm de côté pour vues de microlentilles et de filtres de couleur Bayer. Fournisseur New Imaging Technologies (NIT) cc instrumEntation
Et traitEmEnt Diagnostic sur site de vannes de régulation
Constitué autour d’un microordinateur durci équipé de toute l’instrumentation nécessaire, cet outil de diagnostic avancé sur site facilite le test et la maintenance des vannes de régulation et équipements associés. Il est compatible avec les communications analogiques, Hart et Fieldbus Foundation et s’installe facilement sur toute vanne de régulation. Le ValScope-PRO teste les vannes et positionneurs en fonctionnement. Il anticipe l’approvisionnement de pièces de rechange afin de ne démonter que les vannes qui le nécessitent. Il fournit des diagnostics complets à travers l’analyse de 35 données. Fournisseur Masoneilan Dresser flow control
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Système de détection de fuites
Très polyvalent, ce système détecte les fuites par recherche acoustique et au gaz traceur hydrogène, et localise aussi les conduites non métalliques, notamment de distribution d’eau potable. Fondée sur un algorithme unique au monde, la détection acoustique présente les bruits sur un diagramme à double barre qui détecte rapidement les fuites. Outre le mode fréquence/ volume (F&L) pour voir et entendre les fuites, le LD6000 propose une mesure acoustique en continu qui détermine de façon rigoureuse l’existence de fuites à partir d’un enregistrement sur 60 min. La localisation des conduites non métalliques s’effectue en liaison avec l’émetteur d’ondes LD-PULS. Les conduites sont repérées jusqu’à deux mètres et suivies avec le micro. Avec le capteur d’hydrogène LD6000 H2, l’appareil détecte les fuites au gaz traceur. Notons que l’hydrogène traverse la terre, le béton, etc. Fournisseur TKL France (Trotec)
Localisation de sources sonores in situ
Combinant un système Scan & listen et un Microflown, ce produit simple, rapide et portatif permet d’entendre la vitesse particulaire, inaudible à l’oreille humaine. Un simple balayage donne alors de bien meilleurs résultats qu’une analyse FFT complexe pour la localisation in situ de sources non stationnaires, de bruits transitoires, de grincements et de craquements. Le système Scan & listen est conçu pour rendre audibles les signaux des sondes PU ou Scanning et dispose d’une bande passante de 20 Hz à 20 kHz. Un commutateur choisit entre l’écoute de la pression acoustique ou de la vitesse particulaire. Un écouteur avec un amortissement passif du bruit de 45 dB est fourni. Une sortie ligne est destinée à enregistrer les signaux, un câble terminé par deux prises BNC se raccorde à la plupart des systèmes d’acquisition. Fournisseur Johne + Reilhofer
Scanner laser 3D
Permettant l’acquisition rapide d’images tridimensionnelles riches en détail de bâtiments, de scènes, d’objets et de structures diverses de géométrie complexes, ce scanner laser 3D est le plus petit et le plus léger jamais réalisé. Mesurant seulement 24 x 20 x 10 cm pour un poids de 5 kg, le Focus3D réalise l’acquisition de 970 000 points par seconde. Il fonctionne de manière autonome, et ne nécessite aucun périphérique supplémentaire ni ordinateur dédié.
Les images sont stockées sur une carte SD et peuvent être transférées ultérieurement en toute sécurité. La batterie Li-ion assure une autonomie de cinq heures. Le Focus3D est équipé d’un appareil photo numérique intégré grâce auquel il assure automatiquement la superposition des couleurs pour obtenir un rendu 3D photoréaliste. Il est compatible avec les logiciels les plus courants. Le logiciel fourni avec l’appareil, Scene, dispose d’interfaces flexibles communiquant avec Autocad et de nombreuses applications de CAO (Rhino, Microstation, Geomagic, etc.). Fournisseur Faro France
cc instrumEntation Et traitEmEnt
Caméras thermiques pour l’inspection des bâtiments Destinée à l’inspection des bâtiments, la série Ebx comporte trois caméras thermiques. Elle permet de rechercher les pertes d’énergie (ponts thermiques, défauts d’isolant), les zones d’humidité, les moisissures, les fuites dans les toitures, la recherche des structures internes, des canalisations de chauffage, etc. Les trois modèles sont dotés d’un capteur à microbolomètre non refroidi, avec des résolutions de 160 x 120 (E30bx/E40bx), 240 x 180 (E50bx) et 320 x 250 (E60bx). Selon les modèles, elle peut réaliser des mesures jusqu’à 120 °C et détecter des écarts de température aussi faibles que 0,045 °C. Tous les modèles comportent un pointeur laser et un écran LCD de 3,5 pouces. Les modèles E40bx, E50bx et E30bx intègrent une caméra visible produisant des images de 3 Mpixels, assistée d’une puissante LED pour les endroits sombres. Cela facilite l’identification des défauts grâce aux fonctions d’image dans l’image et de fusion d’image. Les caméras disposent aussi de plusieurs points de mesure, de marqueurs de détection automatique, d’analyse isotherme et du calcul automatique de l’écart de température entre deux points. Fournisseur Flir Systems ccDESCRIPTION
Références Caméras Flir E30bx -
E40bx - E50bx - E60bx
Caractéristiques Les caméras
thermiques sont compactes et légères. Elles s’adressent à ceux qui ont besoin d’une résolution d’image élevée.
ccPOINTS FORTS
L’écran tactile LCD 3,5 pouces produit des images thermiques claires et indique les valeurs des températures. Fonction d’annotation vocale et texte permet des rapports immédiats transférables vers une clé USB.
D.R.
cc CaptEurs
Produits
cc ÉLECTRONIQUE cc Composants
Convertisseur de bus mil/aéro
Fournissant une puissance de 270 W dans un boîtier miniature, ce convertisseur fonctionne sur un bus de puissance MIL-STD-704E/F avec une tension typique de 270 V continus. La sortie isolée a une tension nominale de 45 V et peut piloter des charges pulsées. Avec son boîtier léger de 7 mm d’épaisseur pesant seulement 14,5 g, le convertisseur MBCM270F450M270A00 offre un gain d’encombrement de 60 % et un gain de masse de 66 par rapport aux solutions précédentes. Le rendement est supérieur à 96 %, soit 3 % d’amélioration. Comme son compagnon à sortie 28-33 V, il est disponible en boîtier VI Chip thermiquement amélioré pour montage en surface ou traversant ou en version VI Brick.
Capable de commuter des courants atteignant 2 A, ce double transistor Mos 40 V à canal N fonctionne en continu dans la gamme de température de – 55 à + 225 °C. À 225 °C, le courant de fuite de grille est inférieur à 100 nA et le courant drain en mode bloqué n’excède pas 3,5 A. La puce est encapsulée dans un boîtier CMS hermétique à 16 broches en céramique. Le transistor Moon fait partie de la famille Planet de composants à haute température et haute fiabilité. Fournisseur Cissoid
Unités centrales 32 bit à cœur ARM Cortex-M3
Complétant la famille de microcontrôleurs FM3, ces 52 nouveaux composants s’intègrent dans la gamme Basique MB9A310 et MB9A110. équipés de 64 à 512 Ko de mémoire Flash et alimentés entre 2,7 et 5 V, ils offrent de nouvelles options de broches, de mémoire et d’interface. Une macro réalise les interfaces maître et esclave USB2.0 à pleine vitesse. Les composants disposent d’une mémoire Flash NOR conçue pour 100 000 cycles d’écriture, retenant les données jusqu’à 20 ans, fonctionnant sans cycle d’attente jusqu’à la fréquence d’horloge de 40 MHz. Ils intègrent 3 convertisseurs A/N à 12 bit (±1/2 LSB en 1 µs) et des décodeurs en quadrature pour la commande de moteurs. Fournisseur Fujitsu Semiconductor Europe
cc Equipements
de production Inspection automatique de pads de jonction
Constitués d’une caméra ayant une résolution de 3 µm, d’un système d’illumination et d’une fonction d’inspection spécialement développée, les systèmes AOI peuvent contrôler automatiquement les pastilles de jonction, les éclaboussures, les déformations et les impuretés microscopiques. Ils s’appliquent à différents stades de la production de circuits imprimés. Les systèmes AOI s’installent parallèlement à d’autres modules d’inspection dans les systèmes en ilot ou en ligne, par exemple avant et après le processus de refusion. Ils détectent, par exemple, les défauts sur les joints de soudure et les mauvais placements de composants. Fournisseur Göpel Electronic
Liste au 14/09/2011
Fournisseur Vicor France
Transistor NMos double pour hautes températures
IMA Events
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Produits
cc ÉQuiPeMeNt
Filtres à air comprimé
Ces.fi.ltres.à.air.comprimé.ont. relevé.les.défi.s.de.la.norme.Iso. 12.500.et.8.573.en.introduisant.le. management.de.fl.ux.d’air.qu’ils. prennent. intégralement. en. charge,.de.l’entrée.à.la.sortie.du. fi.ltre..Les.corps.de.fi.ltre,.recouverts.d’une.mousse.coalescente. résistant.aux.contraintes.thermiques.et.chimiques,.sont.garantis. dix.ans.anticorrosion..Les.GL.ont. une. entrée. en. forme. de. coude. courbé. comportant. des. déflecteurs.qui.canalisent.le.fl.ux.en.le. répartissant.sur.toute.la.surface.fi.ltrante.. Les. GL. sont. disponibles. dans.11.tailles.pour.un.débit.de.36. à.2.232.m3/h,.avec.une.pression.de. service.allant.jusqu’à.20.bars.
Arrêt d’urgence à câble ZS90
Cet.arrêt.d’urgence.à.câble.haute. robustesse. est. conçu. pour. un. usage.extérieur.sur.des.lignes.de. convoyage.de.longue.distance..Il. garantit.un.fonctionnement.optimal. même. dans. les. conditions. extrêmes.:. -.40.°C. à. +.85.°C.. Son. corps.en.thermoplastique.durci.et. son.étanchéité.IP67.lui.confèrent. une.excellente.durée.de.vie. Le. ZS. 90. dispose. de. plusieurs. fonctions.de.sécurité.:.le.contact. 2NO+2NF. à. ouverture. positive,. l’actionnement.latéral.droite/gauche.etc..En.cas.de.traction.et.rupture.de.câbles,.les.contacts.électriques.basculent.et.se.verrouillent. en.position.de.sécurité,.jusqu’au. réarmement.par.commutateur.en. façade..Le.ZS90.peut.être.activé.en. n’importe.quel.point.du.câble.jusqu’à.100.m.de.distance.. Fournisseur Steute France
Surchaussure antiglisse étanche
Fournisseur Parker Hannifin IPD cc sÉCuRitÉ
Barrières de sécurité
Ces.barrières.de.sécurité.certifi.ées.IP.69.K.protègent.les.personnes.dans.les.conditions.les.plus. extrêmes,.telles.que.l’exposition.à. l’humidité.et.aux.poussières..Particulièrement.indiquées.pour.l’industrie. alimentaire. dont. les. règles. d’hygiène.sont.très.strictes,.elles. offrent. une. étanchéité. absolue. même.en.cas.de.nettoyage.sous. haute.pression.à.l’eau.chaude. Les.rideaux.immatériels.de.sécurité.et.la.barrière.périmétrique.de. sécurité.Safetinex.protègent.l’accès. des. zones. dangereuses. des. machines.grâce.à.leur.sécurité.de. type.4.catégorie.4..Ils.fonctionnent. sur.le.principe.des.rayons.infrarouges..La.détection.d’une.partie.du. corps.occultant.les.rayons.déclenche.l’arrêt.immédiat.de.la.machine. ou.la.rend.inoffensive.. Fournisseur Contrinex France
Noire. ou. gris. clair,. cette. surchaussure,.disponible.en.six.pointures.du.35.au.47,.s’enfi.le.simplement.grâce.à.une.tirette.de.mise. en.place.et.de.retrait.sur.le.talon.. Conforme. à. la. norme. EN. Iso. 203.476/2007.pour.la.résistance. à. la. glisse. de. niveau. SRC,. elle. adhère.sur.des.sols.lisses,.humides.et.gras..Ses.tests.d’adhérence. obtiennent. des. résultats. 2. fois. supérieurs.à.la.norme.CEE. L’Overgrip.peut.servir.pour.des. visiteurs. de. passage. ou. en. cas. d’intempéries,.de.sols.maculés.ou. de. contrôles.. Sans. ouvertures. latérales,.elle.est.étanche.aux.fl.aques. et. projections. basses. et. résiste. aux. hydrocarbures. et. à. l’abrasion..Fabriquée.en.thermopolyuréthane.(TPU).d’origine.CEE,. elle.est.équipée.d’une.semelle.peu. marquante. et. d’un. patin. antiencrassement..Elle.s’utilise.de.25.°C.à.+80.°C..Lavable.et.réutilisable.à.volonté,.elle.se.recycle.par. simple.broyage.et.réinjection. Fournisseur Gaston Mille
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cc ÉQUIPEMENT DE PRODUCTION cc MaCHiNes
Mélangeurs magnétiques à fort rendement
La.conception.à.huit.pales.de.ces. mélangeurs.magnétiques.apporte. une.agitation.effi.cace,.même.aux. vitesses.les.plus.faibles,.tout.en. étant.la.plus.douce.possible..Ces. mélangeurs.fonctionnent.de.10.à. plus.de.600.tr/min,.ce.qui.constitue. un.avantage.pour.les.mélanges. lourds.requérant.un.vortex..La.turbine.est.en.lévitation.permanente. grâce.à.un.fort.champ.magnétique,. de. sorte. qu’il. n’y. a. pas. de. contact.direct.avec.les.surfaces. des.paliers,.ce.qui.évite.toute.stagnation.des.produits..La.transition. du.traitement.au.nettoyage.se.fait. sans.heurt.et.le.mélange.continu. à.s’effectuer.en.toute.sécurité.jusqu’à.ce.que.la.dernière.goutte.soit. vidangée. Le.rendement.du.traitement.par. lots. est. ainsi. maximisé. et. les. cycles.de.nettoyage.peuvent.commencer.sans.qu’il.soit.nécessaire. d’arrêter.le.mélangeur..On.arrête. le.mélangeur.uniquement.dans.le. cas.des.cycles.de.stérilisation.et.le. fl.uide.de.nettoyage.s’écoule.alors. sur.les.surfaces.des.paliers,.qu’il. suffit. de. nettoyer. avec. un. jet. d’eau.. Tous. les. composants. du. mélangeur.sont.conformes.aux. normes.USP.Class.VI. Fournisseur Alfa Laval SAS
Machine de fabrication de conduits d’air et pièces 3D
Cette.machine.électrique.cible. la.fabrication.de.conduits.d’air.et. de.sorties.de.turbo,.en.remplacement. des. conduits. en. caoutchouc.et.en.acier,.ainsi.que.des. conduits. 3D. complexes. sous. tableau.de.bord.et.habitacle..Le. procédé. utilisé,. extrusion. par. aspiration-soufflage,. autorise. l’utilisation.d’une.ou.deux.matières.compatibles.(plastiques.souples.ou.rigides.à.haute.résistance. thermique),.en.séquentiel.ou.en. double.couche,.à.l’intérieur.ou.à.
l’extérieur.du.conduit,.afi.n.d’obtenir.des.caractéristiques.mécaniques,.chimiques.ou.thermiques. spécifi.ques. Cette.machine.réduit.de.50.à. 75.%. la. quantité. de. matière. transformée,.par.rapport.au.process.de.souffl.age.traditionnel,.et. de.30.%.le.besoin.énergétique,. par.rapport.aux.presses.3D.à.pilotage.hydraulique..Elle.est.capable. de.produire.des.pièces.3D.allant. jusqu’à.1,40.m.de.longueur,.de. haute.résistance.thermique.(jusqu’à.250.°C)..Enfi.n,.le.poids.des. pièces. est. optimisé. par. un. meilleur.contrôle.de.la.répartition. des.épaisseurs.durant.la.transformation. Fournisseur Manuplast
Centre d’usinage horizontal à grande vitesse
Le.HMC.450.est.un.centre.d’usinage.horizontal.de.haute.précision. (course. XYZ.:. 630.x.600.x. 600.mm)..Il.est.équipé.en.standard.d’une.table.rotative.(axe.B). à. moteur. puissant. et. d’une. broche. de. 26.kW,. 125.Nm. et. 12.000.tr/min..Le.chargeur.d’outils. automatique.standard.est.composé. d’un. bras. double. et. d’un. magasin. à. chaîne. de. 40. outils,. allant.des.grosses.fraises.d’ébauche.jusqu’aux.petits.forets. Des. versions. avec. 60,. 90. ou. 120.outils. sont. disponibles. en. option.. Le. changement. d’outil. prend.2,5.s.et.le.temps.de.copeau. à.copeau.est.de.6,5.s..Le.HMC.450. est.équipé.d’un.chargeur.hydraulique.bi-palettes.rotatif.avec.un. temps.de.10.s.de.chargement.de. palette. (400.x.500.mm/400.kg).. Un.palettiseur.6.postes.est.proposé.en.option. Fournisseur Huron
D.R.
cc ÉQUIPEMENT GÉNÉRAL
LP-117-A Titanox.ai 1 3/10/2011 7:38:42 AM
Produits
cc Outils-Outillages
Électrodes à double enrobage
es unités de mesure L Système internationaL
A.................................................................... ampère A/m............................. ampère par mètre Bq........................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C.................................................................. coulomb cd................................................................ candela cd/m2....................... cd par mètre carré F............................................................................ farad Spezial est une gamme d’élec- h........................................................................... heure trodes à double enrobage d’utili- H.......................................................................... henry sation universelle pour tous tra- Hz......................................................................... hertz vaux de mécano-soudure en J. .............................................................................joule atelier ou sur chantier. De compo- K........................................................................... kelvin sition chimique complémentaire, kg..................................................... kilogramme ces deux enrobages optimisent le lm..................................................................... lumen compromis entre souplesse, faci- lx. ................................................................................ lux lité d’emploi et qualité de sou- m....................................................................... mètre dure. Les électrodes sont utilisa- m2.................................................... mètre carré bles avec tout courant continu m3..................................................... mètre cube (polarité + à l’électrode). m/s............................ mètre par seconde La soudure présente une très m/s2.................................m/s par seconde bonne ténacité. L’amorçage et le min...............................................................minute désamorçage sont aisés. Les. mol..................................................................... mole soudures sont saines dès l’amor- N.................................................................... newton çage. Le laitier noir vitrifié brillant, Pa..................................................................... pascal compact et auto détachable,. Pl.............................................................. poiseuille est adapté aux chanfreins conven- rad................................................................... radian tionnels et aux soudures. s. .................................................................. seconde d’angles. T..............................................................................tesla Fournisseur V................................................................................... volt Oerlikon VA........................................................ voltampère W. ............................................................................ watt Coffret cliquet porteWb......................................................................weber embouts ultra-compact Ω............................................................................... ohm Mesurant 124 x 34 x 64 mm, ce coffret de 31 pièces est destiné Autres abréviations aux opérations de vissage les Å................................................................. angström plus courantes en maintenance atm. ................................................ atmosphère générale et automobile. Un cli- bar.............................................................................. bar quet ultracompact a été déve- dB..................................................................... décibel loppé. Il permet d’emboîter l’em- dpi.......................................... point par pouce bout de serrage dans le g.....................................................................gramme mécanisme et ainsi de réduire de cal..................................................................... calorie 52 % la hauteur et de 35 % le dia- ch..................................................cheval vapeur mètre par rapport à un cliquet c/s. ................................... cycle par seconde classique. Il supporte 100 Nm. eV.......................................................électronvolt Ce cliquet possède une tête Go........................................................... giga-octet moletée pour approche rapide gr........................................................................... grade offrant un angle de reprise de 6° Kbit. ............ kilobit (1 Kbit=1 024 bits) et un clip pour le maintien des km/h. .......................kilomètre par heure embouts. Il est fourni avec une Ko.............................................................. kilo-octet rallonge de 100 mm donnant la kWh. .......................................... kilowattheure même accessibilité qu’une clé l.....................................................................................litre mâle. Le coffret intègre 28 Mo...................................................... méga-octet embouts de 0,25 pouces de Mx................................................................ maxwell 6 empreintes différentes incluant Po........................................................................... poise les embouts Torx (taille 6 à 40) et t..............................................................................tonne hexagonaux (taille 1,5 à 8 mm). tr.............................................................................................................................tour Fournisseur tr/min. ............................... tour par minute Facom
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PARCOURS
3DIMENSIONSDE
LES
Agnès Paillard
PRÉSIDENTE DU PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ AEROSPACE VALLEY
gnès Paillard est devenue une femme de premier plan, un décideur. Son bureau permanent se situe à Bordeaux, chez EADS-Astrium, où elle officie en responsable des partenariats institutionnels et de R&D. Mais c’est dans un modeste bureau d’Aerospace Valley, sur le campus scientifique de Toulouse qu’elle me reçoit en toute simplicité. Directe, elle se montre accessible et désireuse d’évoquer son parcours. Cette femme de cœur est aussi, à l’évidence, une femme de tête, au sens managérial comme intellectuel. Déjà 20 ans qu’elle n’est plus ingénieur, mais sa connaissance et sa passion pour la science demeure intacte. Elle est même encore capable de détailler son mémoire de DEA de chimie analytique soutenu en 1984, à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESCPI). Un atout indéniable dans sa mission actuelle, où se confondent technologies, gestion humaine et politique.
A
LA FEMME cc Droiture
et ouverture sur le monde
Agnès Paillard confesse avoir été « polarde » durant ses années d’adolescence, à Villefranche-sur-Saône. Avec un père médecin et une mère infirmière, elle envisageait de mener des études de médecine. « En fait,
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ma famille m’en a dissuadé, en me prévenant du caractère ingrat et très long de ce cursus », explique-t-elle. Son bac C en poche, mention très bien (avec un 20 / 20 en maths, excusez du peu), Agnès Paillard obtiendra son diplôme d’ingénieur en 1984. Elle sera embauchée chez IBM dans la foulée. « Si Agnès est connue pour être une grosse travailleuse, en privé elle peut être très drôle ! », souligne son amie et ancienne camarade de promo Isabelle Wuest, aujourd’hui adjointe au directeur de la recherche du groupe Saint-Gobain. Elle s’évade de son quotidien en cinéphile, deux à trois séances par semaine. Pedro Almodovar ou Lars Von Trier font partie de ses réalisateurs préférés. Elle est tout autant grande lectrice, et cite notamment Michel Houellebecq et John Irving dans ses références. Son équilibre se trouve aussi dans le sport. Mens sana in corpore sano. Elle est passionnée de ski et de tennis. Si une blessure l’en a récemment écartée elle continue assidûment son footing, au contact d’une nature qui la ressource. Un enthousiasme pour les activités physiques qu’elle partage avec ses enfants, aujourd’hui âgés de 20, 24 et 27 ans, qui ont une prédilection pour les sports de glisse. Ses valeurs ? « La droiture et l’honnêteté sont pour moi très importantes, de même que la tolérance et la justice », résume Agnès Paillard. A-t-elle été victime d’injus-
tice liée à sa condition de femme ? Non, Ça n’a globalement pas été le cas chez IBM. Mais dans la deuxième partie de sa carrière, dans ses fonctions de dirigeante commerciale, elle a eu à affronter des regards parfois incrédules. Aujourd’hui, elle est consciente d’une forme de responsabilité face à un problème toujours d’actualité dans les entreprises. « Lorsque le management d’Airbus a suggéré ma candidature à la présidence du pôle Aerospace Valley, j’ai reçu beaucoup d’encouragements de femmes cadres », témoigne-t-elle.
L’INGÉNIEUR cc Production
et qualification de semi-conducteurs
Après les classes prépas au lycée du Parc à Lyon, en 1980, Agnès Paillard aurait pu intégrer Centrale Lyon. Mais c’est l’ESPCI qu’elle choisira : « Ce qui me plaisait, c’était son approche généraliste des sciences de l’ingénieur qui ne prédestinait à rien. J’y voyais une grande ouverture. En outre, je la préférais à d’autres grandes écoles, un peu trop arrogantes », explique-t-elle. Pierre-Gilles de Gennes en est alors le directeur. La rencontre avec ce dernier sera très importante pour la jeune aspirante ingénieur. « Ce que j’ai trouvé fascinant chez lui, c’est que d’emblée, il nous a dit : “ayez toujours des doutes, car ainsi vous serez curieux !” ou encore “la certitude vous prive d’écouter” », se remémore Agnès Paillard. Après un mémoire de DEA en chimie analytique, son cursus se termine en 1984. Elle sera rapidement embauchée dans le cadre du laboratoire de photolithographie de la grande usine d’IBM à Corbeil-Essonnes. Elle se passionne vite pour son nouveau métier, la
T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
Les compétences d’Agnès Paillard sont aussi complémentaires que différentes. Elle a été tour à tour ingénieur chez IBM, dirigeante d’une PME qu’elle introduira en Bourse, directrice d’un grand service au Conseil régional d’Aquitaine. De multiples facettes qui lui ont permis d’accéder à la présidence du pôle de compétitivité Aerospace Valley, le 28 septembre. Rencontre avec une femme étonnante au regard bleu électrique, qui aime la mer, le cinéma et… le développement économique.
PARCOURS
cc SES 3 DATES
VIDÉO c Présentation d’Aerospace Valley, pôle de compétitivité mondial sur www.industrie-technologies.com
1984 diplômée de l’ESCPI, elle est rapidement embauchée par IBM, dans son usine de Corbeil-Essonnes. 1995 Elle devient directrice commerciale de Serma Technologies, une spin-off d’IBM. 2011 Le 28 septembre, elle est élue présidente du pôle de compétitivité Aérospace Valley.
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PARCOURS
UN TAPIS DE SOURIS EN FORME DE PIERRE DE ROSETTE 20 ans qu’elle l’utilise et il revêt toujours une force symbolique, un sésame qui donne accès à de nouveaux mondes.
Ne pas s’installer dans un fauteuil : le plus grand plaisir, c’est de progresser.
SA CARTE D’ABONNEMENT UGC Son usage, a minima hebdomadaire, lui permet de s’évader où qu’elle soit, en déplacement ou pas.
production de composants électroniques, déjà sur fond de loi de Moore. « À l’époque, le niveau d’intégration des composants n’était que de 4 microns et ils n’étaient pas encapsulés dans du plastique. Nous développions l’approche du flip-chip. » Repérée comme manager à haut potentiel deux ans plus tard, elle dirigera une équipe d’une vingtaine de personnes jusqu’à 1992. Elle quitte alors l’usine parisienne pour rejoindre son mari, muté à Bordeaux où sont implantés d’autres sites de production d’IBM. Pendant trois ans, elle y pratiquera un nouveau métier : les achats. Elle aura notamment pour mission de valider les technologies des fournisseurs, ce qui l’amènera à voyager aux quatre coins de l’Europe. Aujourd’hui, sa connaissance technique reste un atout au sein du pôle de compétitivité Aerospace Valley dont l’enjeu est de faire émerger des innovations technologiques… en particulier dans le domaine de l’électronique embarquée.
LA DIRIGEANTE cc L’art
de repartir de zéro
En 1995, IBM connaît une crise sans précédent et ferme toutes ses usines, les unes après les autres. Le laboratoire d’analyse alors dirigé par Agnès Paillard est externalisé et fusionné avec deux sous-traitants : c’est la naissance de Serma Technologies, spécialisée dans l’analyse des
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UNE PHOTO DE BORD DE MER DANS LES LANDES Cette représentation du courant d’Huchet s’écoulant entre bord de mer et forêt landaise est un appel aux grands espaces et à la nature.
composants électroniques. Cette opéra- la recherche. Cette fois-ci, le passage de tion est l’œuvre d’un entrepreneur et l’autre côté de la barrière ne se fait pas investisseur, Claude Cizeau, qui se sou- aussi facilement. « Pendant un temps, j’ai vient : « Pour l’ensemble des salariés, eu l’impression de faire de la plongée sousc’était un changement culturel impor- marine », avoue-t-elle. Mais elle imposera tant, car nos clients devenaient les clients vite sa marque en bousculant les rouages finaux d’IBM, des grands bureaucratiques de son comptes. Et Agnès service : « J’ai demandé à ELLE A LA CAPACITÉ Paillard accepta de deve- À FÉDÉRER, mes collaborateurs d’aller nir notre directrice com- À SUSCITER sur le terrain, de trouver merciale ». Un véritable L’ADHÉSION DANS des solutions avec les resCONTEXTE challenge pour elle : « Je UN ponsables des entreprises COMPLEXE n’avais jamais vu un qui recherchaient une client de ma vie ! », reconaide publique. » Ce nounaît-elle sans détour. Elle découvre alors veau cycle professionnel de sept ans la un nouvel environnement, très masculin, conduira à prendre, en 2009, la direction au sein duquel elle aura à convaincre. générale du pôle de compétitivité Aeros« Elle avait une volonté farouche de réus- pace Valley. Au mois de septembre 2011, sir. Très vite, elle s’est imposée. Par sa elle en est devenue la présidente. Marc compétence bien sûr, mais aussi par sa Fontaine, secrétaire général d’Airbus, loue force de caractère, parfois entier », raconte son « pragmatisme », mais bien plus, « sa Claude Cizeau, qui présidera le conseil de capacité à fédérer, à susciter l’adhésion surveillance du groupe Serma jusqu’à dans un contexte complexe ». Ce retour 2011. aux sources, plus proche du monde indusSept années passent, la société se déve- triel, est aussi une forme de synthèse de loppe : croissances externes, entrée en son parcours : les pôles de compétitivité Bourse, embauches nombreuses. En 2002, sont un carrefour de la recherche, de la c’est l’heure de la séparation, en bons ter- technologie et de l’économie. « Les noumes, suite à des divergences de vue straté- veaux horizons se trouvent toujours entre gique. Agnès Paillard ne sait pas encore deux mondes » disait Pierre-Gilles de Genque cette étape marquera, pour elle, un nes. Un aphorisme qu’Agnès Paillard a fait changement radical de milieu. Au mois de sien tout au long de sa carrière. cm mars, Alain Rousset, président de la région Aquitaine, lui propose de prendre la direc- ccFRÉDÉRIC DESSORT redaction@industrie-technologies.com tion du développement économique et de
T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES ; D.R.
ccSES 3 OBJETS FÉTICHES
FICHE MÉTIER
cc ÉDOUARD VIVET INGÉNIEUR DÉVELOPPEMENT LOGICIEL EMBARQUÉ CHEZ SORIN GROUP
SA MISSION c La dernière génération d’ABS, c’est lui. Le moteur du futur avion Airbus, c’est encore lui. L’ingénieur d’études donne naissance à des produits, à des procédés de fabrication, ou les améliore en fonction d’un cahier des charges très précis. Dans le dur monde concurrentiel de l’industrie, l’ingénieur chargé d’études occupe un poste éminemment stratégique.
ENVIRONNEMENT
L’ingénieur chargé d’études conçoit et améliore des produits et procédés de fabrication. Loin du savant fou enfermé dans son laboratoire, il prend en compte les contraintes et les demandes des nombreux interlocuteurs impliqués.
MÉTHODE
Ingénieur d’études : une imagination contrôlée
c Il assure une veille scientifique et technologique, coordonne les études liées au développement de nouveaux produits. Il crée des prototypes, les teste, et contrôle les différents composants. Enfin, il participe, en collaboration avec les services concernés, à la phase d’industrialisation.
OUTIL
c Ses missions sont très encadrées. Il doit non seulement respecter les coûts et les délais de fabrication, prendre en compte les moyens techniques dont dispose son entreprise et enfin ne pas dépasser le cadre juridique : respect des lois, règlements et brevets.
B. LEVY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
LE CONSEIL DU PRO
« Je travaille sur les implants cardiaques. À partir d’un cahier des charges clinique, j’établis ce qu’il est techniquement possible d’intégrer dans l’implant, et je dresse un inventaire de tests à réaliser. Au départ, plein d’idées jaillissent. Après réflexion, 5 % d’entre elles sont réellement réalisables. Il faut être rigoureux, et aussi avoir en tête un ensemble très large d’informations sur le produit : comment fonctionne le cœur, comment fonctionne un implant… »
Sa rémunération s’étale entre 2 500 euros brut par mois pour un débutant et 6 000 euros pour un chef de projet.
MÉTIER
ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇA ?
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FICHE MÉTIER
MÉTHODE
Ingénieur d’études : une imagination contrôlée QUELLES COMPÉTENCES ?
ENVIRONNEMENT
c Créatif et rigoureux à la fois. Il ne faut pas s’y tromper, l’ingénieur chargé d’études n’est en aucun cas un savant à l’imagination vagabonde. Certes, il doit être créatif pour être moteur d’innovation dans son secteur. Mais chacun de ses projets intègre des contraintes industrielles et commerciales définies dans le cahier des charges. La rigueur est de mise.
c Gestionnaire, pour évaluer les délais et les coûts de fabrication, mais aussi pour planifier la mise en œuvre de projets.
c Dans le milieu, les grandes écoles d’ingénieurs de tradition industrielle, accessibles après une prépa ou un bac + 2, comme Polytechnique, Arts et Métiers, Centrale Paris, les Mines ou encore Supélec jouissent d’un certain prestige. Pour ceux qui veulent s’orienter dans le secteur aéronautique, l’Ensma de Poitiers, avec ses grands laboratoires, a une excellente réputation.
Spécialisée en aéronautique, l’Ensma offre une formation de qualité.
c Compléter son diplôme d’école d’ingénieur moins coté par une spécialisation de type master recherche constitue une autre alternative qui attirera tout autant l’attention des recruteurs. c À l’université, mieux vaut viser les masters pro, spécialisés dans des secteurs particuliers comme l’automatisme, l’électronique, les matériaux ou pousser jusqu’au doctorat. C’est à ce niveau que s’effectue le recrutement pour les spécialisations plus pointues.
OÙ EXERCER SES TALENTS ? c Comme son nom l’indique, l’ingénieur d’études exerce ses talents dans un bureau d’études : l’une des cellules de recherche et développement d’une société. En son sein est réunie une équipe d’ingénieurs et de techniciens qui collaborent à la conception d’un produit. c Il travaille là où l’innovation l’appelle. Autrement dit dans beaucoup de secteurs notamment industriels. L’industrie concentre près de 40 % des postes proposés en recherche et développement. Certains secteurs de pointe en matière d’innovation comme l’aéronautique, l’automobile ou encore l’énergie sont les plus grands pourvoyeurs en la matière. c Le profil requis change avec la taille de l’entreprise. Quand les grands groupes cherchent des spécialistes, les PME et PMI recrutent des candidats plus polyvalents.
ET APRÈS ? c L’ingénieur d’études peut gravir les échelons au sein du bureau d’études et en devenir le directeur. Mais pour atteindre les cieux de la direction, patience. Il faut souvent plusieurs années d’expérience, le temps de prouver ses capacités en gestion. c À l’ascension verticale, s’ajoutent des voies plus transversales. Rappelons-le, l’ingénieur d’études a un rôle d’intermédiaire, et est en relation constante avec les autres acteurs du projet. Cette expérience lui sert. Il peut ainsi passer du côté de la fabrication ou de la production ou encore se réorienter vers des fonctions d’ingénieur qualité, d’ingénieur méthodes ou commercial. Pour en savoir plus Un livre La conception mécanique : méthodologie et optimisation, de Philippe Boisseau, paru chez Dunod Des sites Celui de l’office européen des brevets (www.epo.org) et celui de l’Inpi (www.inpi.fr), pour connaître la démarche à suivre en vue de l’obtention d’un brevet.
D.R.
MÉTIER
OUTIL
c Bon communicant. Quotidiennement, il travaille en collaboration avec les services commerciaux, ceux de la production et de la direction générale afin de bien comprendre les contraintes techniques, d’adaptation au marché et la ligne stratégique suivie par l’entreprise. Autant d’informations récoltées qu’il doit ensuite savoir transmettre à son équipe.
QUELLES FORMATIONS ?
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ccLUCILE CHEVALIER redaction@industrie-technologies.com
cc SES 4 DATES
1977 Obtient un MBA de Boston University, aux États-Unis, en plus de son diplôme d’ingénieur mécanique de Roorkree University, en Inde 1982 Nommé vice-président d’exploitation de la société American Standard 1987 Devient viceprésident exécutif de la société Productivity 1991 Cofonde le cabinet TBM Consulting Groupe dont il est PDG depuis sa création ccTBM Consulting Group
Fondé en 1991, TBM Consulting Group est un cabinet de conseil en organisation industrielle. Il accompagne les entreprises en préconisant la démarche LeanSigma qui associe les principes du Lean (de Toyota) et la méthode Six Sigma (de General Electric). Le cabinet compte 150 consultants, il est basé en Caroline du Nord (États-Unis).
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Regardez comment Thales applique le lean dans le développement de logiciels avioniques.
INTELLIGENCES
ccANAND SHARMA PRÉSIDENT-COFONDATEUR DE TBM CONSULTING GROUP
L’excellence industrielle, votre planche de salut Depuis longtemps, le lean n’a plus de secret pour l’industrie en France. Presque tous les grands industriels ont goûté à ses préceptes pour booster la productivité, maîtriser la qualité, raccourcir les délais… en chassant les gaspillages. Quel en est le bilan aujourd’hui ? Quelle en est la pratique réelle sur le terrain ? Avec quels résultats et quelles limites ? Et en quoi ce modèle d’excellence industrielle, inspiré par Toyota, peut-il aider nos entreprises à traverser la crise puis à rebondir ? Rencontre avec l’un des gourous du sujet.
J.L. BERTINI POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
Le lean est connu en Occident depuis 20 ans. Quel est aujourd’hui le bilan de sa pratique ? Anand Sharma Dans les études que nous
menons régulièrement en Europe, 60 à 70 % des entreprises disent pratiquer le lean. Mais quand nous les interrogeons sur les résultats, seulement 10 % d’entre elles affirment constater des gains significatifs. Pour la plupart, cela n’a rien changé. En réalité, il n’y a que 60 à 70 entreprises dans le monde qui appliquent en profondeur le lean et qui en récoltent des bénéfices tangibles. En les examinant dans la durée, on constate qu’elles deviennent non seulement plus performantes, mais aussi plus solides, capables de traverser une crise économique, puis de croître plus vite que la concurrence. Pourquoi si peu de succès ?
Beaucoup font du lean pour de mauvaises raisons. Ils pensent surtout réduire les coûts, ce qui lui donne immédiatement une connotation négative auprès du personnel. Or le projet de mise en place du lean doit être un message positif. Pour cela, il doit viser la règle des 5R. Le premier R est relatif à la réactivité : il faut répondre plus vite à la demande du client.
Le deuxième R provient de fiabilité (Reliability en anglais) : il faut tenir les engagements de coût, de qualité et de délais. Le troisième appartient à rythme : il faut ajuster la cadence à la demande du client de façon à éviter les gaspillages. Le quatrième est associé à responsabilité : il faut apporter aux collaborateurs les moyens de faire plus avec moins. Le cinquième est lié à pertinence (relevance en anglais) : il faut être proche du client et suivre l’évolution de ses produits afin d’anticiper ses demandes. Est-ce que le produit de votre client rencontre des problèmes ? Est-ce que ses utilisateurs sont satisfaits ? Ce suivi vous donne une idée de la pertinence de votre offre et vous aide à garder une avance sur les concurrents. Toyota est le père du lean. Ceci ne l’a pas empêché de connaître un sérieux problème de qualité en 2010. Comment l’expliquez-vous ?
C’est simple. À la fin des années quatrevingt-dix, Toyota a adopté un management extérieur à la famille fondatrice qui l’avait dirigé jusqu’alors. Ce remaniement s’est traduit par un changement profond de stratégie. Le groupe n’était plus focalisé sur la qualité et le client. Le nouveau management était surtout obsédé par la
croissance, avec un seul objectif en tête : prendre la place de numéro un mondial de General Motors sur le marché automobile. Il y est parvenu en 2010, mais la même année, il a connu le pire problème de qualité de son histoire. On savait que ceci allait arriver mais on se demandait juste quand. Le groupe a tiré les leçons de cette crise en rappelant l’un de ses anciens vice-présidents membre de la famille fondatrice. Histoire de revenir aux sources. Le tsunami, qui a frappé cette année le Japon, a mis en évidence les conséquences négatives du juste-à-temps sur la chaîne logistique. Le lean n’est-il pas un facteur de vulnérabilité en période crise ?
Au contraire, le lean est la meilleure antidote à la crise. Nous avons un exemple d’entreprise, aux États-Unis, qui a vu son chiffre d’affaires divisé par deux à la suite de la crise de 2009. Avec des stocks importants comme cela est le cas dans une organisation traditionnelle, aucune société n’aurait résisté à un tel choc. Grâce au lean et au zéro stock, l’entreprise en question a survécu. Mieux : elle s’est mise en bonne posture pour rebondir quand la croissance sera de retour. Pour comprendre la philosophie du zéro stock, il faut revenir à l’époque où Toyota regardait General Motors, Chrysler et Ford comme modèles. Le constructeur japonais cherchait la façon de faire aussi bien sans dépenser plus d’argent. Il a trouvé la réponse dans la qualité. La
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INTELLIGENCES
Le programme détaillé du lean manufacturing chez Martin Technologies.
Martin Technologies, une PMI séduite par le lean c Le lean, une affaire
de grande entreprise ? L’exemple de Martin Technologies montre le contraire. Spécialisée dans le marquage industriel, la tôlerie et les claviers à membranes, cette PMI de 115 personnes l’applique avec succès. Dans son usine à Lézigné, près d’Angers (Maine-et-Loire), elle a commencé en 2009 par le tester en utilisant sur certains postes des outils Fifo et Kanban. Il en a résulté une fluidification de la production. Ce qui a convaincu
la direction d’amplifier la démarche en lançant cette année trois chantiers 5S et un chantier Smed (Single minute exchange of die). Sur le poste de sérigraphie, le temps de changement de série a été ainsi réduit de moitié à 15 minutes en mettant en place juste 20 % d’actions d’amélioration répertoriées. La société vise une réduction de 20 % des délais de production en six mois et un gain de 10 à 15 % de productivité en un an.
réduction des stocks n’était pas un objectif en soi. Elle a été la conséquence de cette démarche. Quant aux catastrophes naturelles, elles sont par définition imprévisibles. Il n’existe pas de moyen pour parer à 100 % à ce risque. Faut-il, pour chaque usine, en construire une seconde dans un autre endroit juste au cas où ? Ce serait économiquement absurde. Avec la tendance à l’externalisation de la production, l’application du lean a-t-elle encore du sens ?
Penser que le lean se limite à la production est une erreur. Il s’applique aussi au développement de produits et à tous les autres services de l’entreprise : ressources humaines, administration, finance, ventes, etc. D’ailleurs, les gisements de gain les plus importants ne se situent pas nécessairement dans la production. La main-d’œuvre compte pour 7 à 10 % dans le coût du produit fini. Si vous réduisez ce poste de 30 % en externalisant la fabrication dans un pays à faible coût de main-d’œuvre, vous ne baissez le coût total que de 2,5 à 3 %.
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Martin Technologies initie la seconde phase d’un programme de lean manufacturing qui a démarré en fin 2009.
Vous pouvez gagner bien davantage en optimisant la conception du produit. La plupart des produits sur le marché comportent un énorme gaspillage. On en utilise à peine 10 % des fonctions. À l’aide du lean, on pourrait les simplifier en proposant juste les fonctions demandées par l’utilisateur. Une autre piste est d’optimiser la phase de mise au point grâce au Process 3P (product & production preparation). Ceci consiste à développer un prototype, à le confronter aux utilisateurs puis à répercuter leurs réactions sur la conception du produit avant sa mise en production. Enfin, la montée de régime de la fabrication doit suivre le rythme de progression des ventes afin d’éviter tout investissement inutile. L’expérience montre que seulement 2 à 10 % des nouveaux produits sont des succès. Apple est l’exemple type d’entreprise qui sous-traite toute sa production. Le succès de ses produits est-il dû au lean ?
À ma connaissance, Apple n’applique pas le lean. Il faut voir cette firme comme un
cas unique dans l’industrie. Ce n’est pas une entreprise de production. C’est une entreprise de design et d’innovation. Apple, c’est Steve Jobs. Un homme qui a le génie de créer des produits que les gens n’attendaient pas. Son idée est simple : proposer des produits qui suppriment les frustrations rencontrées souvent par les utilisateurs d’appareils high-tech. Prenons l’exemple des baladeurs numériques. Avant l’iPod, il y avait près de 300 produits différents sur le marché. Mais aucun ne convenait. Ils étaient trop compliqués à utiliser et manquaient d’applications adéquates. Avec l’ergonomie de son interface, l’iPod a rendu le baladeur accessible à tout le monde. Et il a apporté avec lui une foule d’applications. Ce qu’Apple a réussi à faire grâce à l’intuition et au génie de Steve Jobs peut être obtenu de façon méthodique en appliquant le lean dans la conception de produits. cm ccpropos rECuEillis pAr riDHA louKil rloukil@industrie-technologies.com
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INTELLIGENCES
PAROLES D’AUTEUR Innovation Transformer un échec techno en réussite Les exemples d’innovations annoncées comme des révolutions et qui n’ont pas réussi à s’imposer sur le marché sont légion. L’analyse des raisons de leurs échecs est riche d’enseignements et donne les clés pour rebondir.
reviennent aujourd’hui à des idées plus modestes privilégiant la régulation de la température, l’optimisation énergétique ou la détection des aliments périmés. ’échec est un sujet tabou en Le visiophone est l’exemple type de ratage entreprise. Nicolas Nova, cher- qui se transforme en un succès différent du cheur au Liftlab, a choisi de le projet de départ. Il n’a pas remplacé le télébriser en procédant à l’autopsie des grands phone chez monsieur tout le monde. En flops technologiques. Non pas pour stigma- revanche, il a préparé les réseaux téléphotiser les géniteurs de ces inventions aux niques au transport des flux multimédia promesses non tenues. Mais pour donner à sur Internet et donné naissance à deux tous ceux qui sont impliqués dans le pro- déclinaisons : la visioconférence chez les cessus d’innovation, des clés pour rebondir. professionnels et la messagerie vidéo de « L’enjeu est de déconstruire un flop pour type Skype sur Internet. voir si, après un échec récurrent, une techLe livre électronique est l’exemple type nologie peut trouver finalement une voie d’échec qui vire vers le succès à la faveur de succès différente, dans certains cas, de d’une évolution du marché et des habitudes celle prévue au départ », explique-t-il. des utilisateurs. Son retour est favorisé à En travaillant sur les la fois par l’éclosion de services géolocalisés sur « L’ENJEU EST l’offre de livres numériDE DÉCONSTRUIRE smartphones, l’auteur UN FLOP POUR VOIR ques et la banalisation est frappé par un SI UNE TECHNOLOGIE des habitudes de lecture constat : ces services ont PEUT TROUVER sur écran. du mal à décoller. UNE VOIE DE SUCCÈS Technologie mal ficeDIFFÉRENTE. » « L’idée de s’échanger lée ? Prix trop élevé ? Marautomatiquement sa ché immature ? Non, les position par smartphone est pourtant vraies causes des flops sont ailleurs. Elles séduisante. Alors pourquoi ne convainc-t- résident dans l’inadéquation de l’innovaelle pas les utilisateurs ? », s’interroge-t-il tion par rapport aux usages. « Dans le cas avant de généraliser la question à d’autres du visiophone, les opérateurs télécoms innovations victimes de ratage. Il se lance n’ont pas perçu la pudeur du grand public alors dans l’analyse sans concession des vis-à-vis de la vidéo, note Nicolas Nova. causes d’échec. À l’aise dans les technolo- L’image gêne moins dans le cadre profesgies de l’information et de la communica- sionnel et sur Internet. » La notion d’usage tion, il se penche tout particulièrement sur est d’autant plus difficile à cerner qu’elle les cas du visiophone, du frigo intelligent évolue dans le temps. On le voit dans et du livre électronique, trois innovations l’exemple du livre électronique. qui illustrent trois formes de flop aux issues Faut-il alors freiner les ardeurs des innodifférentes. vateurs ? « Au contraire, il faut accepter Le frigo intelligent, qui se charge des cour- l’échec comme une opportunité pour ses lorsque les produits sont épuisés, est rebondir ensuite. À condition d’en tirer les l’exemple type d’échec persistant. Car les leçons à temps. » cm fonctions d’automatisation des tâches qu’il propose vont à l’encontre des habitudes et ccRIDHA LOUKIL des besoins des utilisateurs. Les fabricants rloukil@industrie-technologies.com
ccNICOLAS NOVA CHERCHEUR AU LIFT LAB
ccLE LIVRE
LES FLOPS TECHNOLOGIQUES Comprendre les échecs pour innover Nicolas Nova Fyp éditions 220 pages 23,90 euros ccET AUSSI
LES GRANDS PROJETS ABANDONNÉS Biologiste, historien et journaliste, Nicolas Chevassus-au-Louis revient sur les grands échecs technologiques de 1945 à nos jours. Il se penche sur plusieurs grands projets qui se sont avérés être des « soufflés technologiques » comme l’aérotrain de Bertin ou la voiture à propulsion nucléaire. L’abandon de ces projets est lié plus à des considérations politiques ou économiques, que techniques. Un Iceberg dans mon Whisky Nicolas Chevassusau-Louis Édition Seuil 17 euros
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Avec un doctorat de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Nicolas Nova travaille comme chercheur et consultant au Lift Lab, une agence genevoise spécialisée dans les problématiques d’usage des technologies numériques. À ce titre, il conseille des entreprises telles que Nokia, Seb ou Orange. Il enseigne également ces thèmes à la Haute école d’art et de design (Head) à Genève, et à l’École nationale supérieure de création industrielle (Ensci) à Paris.
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D.R.D.R.
L
LES JEUX
ccL’ÉNIGME
Le fabricant de dés proposée par cc PIERRE BERLOQUIN
Un fabricant de jeux et d’accessoires de jeux se lance dans un nouveau produit. Il souhaite vendre des dés. Au moment de créer ses moules de base, il s’aperçoit qu’il y a plusieurs manières de les concevoir. Les points de 1 à 6 peuvent se disposer d’un grand nombre de manières différentes sur les 6 faces d’un cube.
En fait, le nombre de combinaisons est plus restreint que le fabricant ne le craignait au départ car il y a une règle fondamentale dans la structure des dés traditionnels : les nombres portés par des faces opposées ont pour somme 7. Le 1 s’oppose au 6, le 2 s’oppose au 5 et le 3 s’oppose au 4.
Dans ces conditions, combien le fabricant peut-il concevoir de dés différents ?
RETROUVEZ LA RÉPONSE DE CETTE ÉNIGME sur notre site Internet www.industrie-technologies.com (en tapant énigme dans le champs de recherche)
ccPHOTO-QUIZZ Que représentent ces photos étonnantes ?
1
A. La modélisation d’un système de déposition de gouttelettes B. La modélisation d’une buse d’impression jet d’encre C. La modélisation du formage d’un flacon de parfum
3 A. Une balance électronique de précision B. Un robot domestique pour applications de divertissement C. Une machine de test mécanique de pièces à la compression
SOLUTION : 1-C, 2-A, 3-B
PHYSORG
A. Un implant médical articulaire B. Une membrane de filtration d’eau C. Une feuille de graphène
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MISE À NU Depuis octobre, le dernier modèle de l’iPhone est disponible dans cinq pays, dont la France. Premier smartphone d’Apple à tourner avec le nouveau système d’exploitation iOS 5, il bénéficie d’améliorations qui le mettent au top niveau du marché. Revue des évolutions par rapport au modèle précédent.
LES 5 PLUS DE L’IPHONE 4S ccFICHE TECHNIQUE
iPhone 4S d’Apple Longueur : 115,2 mm, largeur : 58,6 mm Épaisseur : 9,3 mm Poids 140 g Écran tactile LCD de 3,5 pouces à résolution de 960 x 640 pixels
SON DOUBLE CŒUR Le processeur d’application A5, qui équipe également l’iPad 2, associe deux cœurs Cortex-A9 d’ARM cadencés à 800 MHz, au lieu d’un seul Cortex-A8 pour le A4 qui propulse l’iPhone 4S. Entièrement développé par Apple, il serait fabriqué en sous-traitance auprès de Samsung avec une finesse de gravure de 45 nm.
Puce de contrôle de l’écran tactile de Texas Instruments
Gyroscope à 3 axes de STMicroelectronics
Accéléromètre à 3 axes de STMicroelectronics
Mémoire flash 16, 32 ou 64 Go Caméra à 8 mégapixels Connectivité sans fil GSM, 3G, Wi-Fi et Bluetooth Prix hors abonnement 629 euros pour 16 Go, 732 euros pour 32 Go et 849 euros pour 64 Go
Module sans fil de Murata intégrant les circuits Wi-Fi (version N), Bluetooth et Radio FM de Broadcom Mémoire flash de 16, 32 ou 64 Go, fournie par Toshiba, Samsung ou Hynix DESSOUS
SON ŒIL 8 MÉGAPIXELS Les fonctions caméra et appareil photo bénéficient d’un capteur d’image Cmos à 8 millions de pixels, contre 5 mégapixels pour le modèle précédent. Apple se fournit auprès de Sony et d’Omnivision.
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DESSUS
SON TRANSMETTEUR INDÉPENDANT Auparavant intégré avec le processeur de bande base, l’émetteur/récepteur radio multibande devient un composant séparé, fourni également par Qualcomm. Cette configuration a rendu possible l’intégration de l’ensemble des standards de téléphonie mobile du monde dans le même circuit processeur de bande de base. ccRIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
IFIXIT ; D.R.
SA MÉMOIRE MODESTE ET SUFFISANTE La plupart des smartphones concurrents nécessitent une mémoire vive de 1 Go. L’iPhone 4S se contente de 512 Mo. Ceci témoigne de l’efficacité de l’iOS 5, le système d’exploitation d’Apple. Fournie par Elpida Technology ou Samsung, la mémoire appartient à la famille à faible consommation DDR2. Elle est encapsulée dans le même boîtier que le processeur A5.
SA PUCE MULTILINGUE Le processeur de bande de base (circuit traitant les signaux du réseau), signé Qualcomm, est universel. Il prend en charge tous les réseaux mobiles et fonctionne donc dans le monde entier. Ce qui autorise une grande rationalisation industrielle. Auparavant, l’iPhone se déclinait soit avec une puce de Qualcomm pour les réseaux CDMA, soit avec une puce d’Infineon Technologies pour les réseaux GSM.