magazine IT n°953

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N°953ccAVRIL 2013 - 16,50

www.industrie-techno.com

EXCLUSIF! NOTRE PALMARÈS ANNUEL DES ÉCOLES D’INGÉNIEURS

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

PRODUIRE LIGHT ccPAGE 24

UN HOMME, UNE TECHNO ccPAGE 4

Il a inventé le papier haute sécurité Hugues Souparis, PDG de Hologram Industries

CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

Le contrôle non destructif

Les outils pour voir à l’intérieur de la matière



www.industrie-techno.com

EDITO

De l’énergie à revendre

ccMURIEL DE VERICOURT RÉDACTRICE EN CHEF

THOMAS GOGNY POUR IT

mdevericourt@industrie-technologies.com

Âprement discuté au Parlement, le principe de la progressivité des prix de l’énergie pour les particuliers, finalement adopté par l’Assemblée, fait déjà l’objet d’un recours auprès du Conseil constitutionnel. Ses détracteurs accusent notamment le texte de créer une inapplicable usine à gaz. Qu’on l’approuve ou non, l’invention de ce système de bonus-malus est en tous cas révélateur de l’attention croissante portée à la sobriété énergétique. Pour les industriels, le fait n’est pas nouveau : au-delà de l’inflation réglementaire sur le sujet, l’envolée de leurs factures les avait déjà convaincus de longue date de l’intérêt d’opter pour la frugalité. Heureusement, les professionnels du secteur des cleantechs ont de l’énergie à revendre. Ils la déploient sans se ménager, pour inventer des solutions capables de réduire le niveau des consommations sans autre impact apparent que la diminution du montant de la douloureuse. Pour ces acteurs, vouloir à la fois protéger l’environnement et soigner la compétitivité n’est pas contradictoire : c’est leur business model. Pour eux, le développement durable, l’économie verte ou l’éco- Vouloir logie réaliste ne sont pas de douteux oxymo- à la fois protéger res, mais de fructueux marchés. Bénéfice l’environnement collatéral : à travers eux, l’industrie tout entière, trop souvent accusée de dégrader et soigner l’environnement, a pour une fois l’occasion la compétitivité de prouver que c’est d’elle que viendront les n’est pas technologies pour le préserver. Et que rien ne contradictoire. sert d’empiler les législations si l’on ne soigne pas l’innovation. Quand on n’a pas de pétrole – ou quand on veut en utiliser moins – il faut avant tout, c’est bien connu, avoir des idées. Par chance, la contrainte stimulant la créativité, elles ne manquent pas ! À vous de les découvrir. cm

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UN HOMME, UNE TECHNO

il a inventé le papier haute sécurité après un démarrage dans la publicité, la société hologram industries s’est reconvertie dans la sécurité. billets de banque, passeports et documents d’identité internationaux portent désormais la marque reconnaissable – et surtout infalsifiable – du Français.

hugues souparis, fondateur et PdG de hologram industries n temps, ils ont été la lubie des directeurs de communication, omniprésents sur les supports de communication institutionnels. Mais les hologrammes n’ont plus la cote dans la publicité. L’effondrement de ce marché a bien failli entraîner dans sa chute Hologram Industries, qui a vu son chiffre d’affaires sur ce secteur réduit à zéro en moins d’un an. Une situation à laquelle son PDG, Hugues Souparis, a brillamment fait face. Avant la crise, l’ingénieur a en effet eu le flair de se tourner vers la sécurité. Une stratégie plus que payante vingt ans plus tard, puisque l’entreprise est non seulement profitable, mais continue à conquérir de nouveaux marchés partout dans le monde.

U

L’INNOVATEUR cc Un

créateur dans l’âme

Hugues Souparis a été très tôt intéressé par la création de produits technologiques. Étudiant à l’École centrale de Marseille, il a 23 ans quand il monte avec ses

camarades Kréops, une petite société de design d’objets publicitaires innovants, qui gagne la confiance de plusieurs marques (Kickers, Radio Monte Carlo, Caisse d’Épargne). C’est par le biais d’un article de presse qu’Hugues Souparis découvre les hologrammes, au début des années 1980. Ayant accès à du matériel pour les fabriquer dans le cadre d’un cours pratique de l’École normale supérieure de Marseille, il s’y met sur son temps libre. L’élève ingénieur produit ses premières images holographiques sur des plaques de verre enduites. L’idée de monter Hologram Industries lui vient en 1984, lorsqu’il rencontre son associé Denis Lachaud, alors qu’ils sont tous deux consultants pour monter des expositions à la future Cité des sciences et de l’industrie. La start-up a dès le départ l’ambition d’exploiter tout le spectre d’application des hologrammes. C’est pourquoi Hugues Souparis regarde avec intérêt le marché de la sécurité, dès l’apparition des premiers hologrammes sur les cartes de crédit aux États-Unis, au milieu des années 1980. Le soutien de plusieurs investis-

seurs, convaincu par un plan financier de cinq millions de francs (760 000 euros), lui permet de se doter de sa propre chaîne de fabrication, élément indispensable pour s’exporter sur ce marché stratégique. Les premiers contrats en sécurité sont signés au début des années 1990 avec Cofinoga et le groupe Accor. Depuis, une soixantaine de pays dont l’Égypte, la Chine ou le Mexique ont adopté une ou plusieurs solutions du Français.

LA TECHNOLOGIE cc Des

hologrammes infalsifiables

Pour sortir du lot, Hologram Industries mise tout sur l’innovation, quitte à ce que le temps de développement dépasse la durée de vie commerciale du produit luimême. C’est cette prise de risque qui lui fait remporter, en 1998, devant des concurrents plus gros que lui, le marché des billets de 50, 100 et 200 euros auprès de la Banque centrale européenne. Ou encore celui des passeports biométriques français en 2005. Sur les documents d’identité, l’ho-

cc L’HOLOGRAMME À PERMUTATION DE COULEUR

4

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rotation 900

2 F. robert ; d.r.

produit phare d’Hologram industries, le did est inclus dans un film de protection recouvrant les données du document d’identité. impossible d’enlever ce film sans détruire l’hologramme associé. comme un miroir, il diffuse sous la lumière une marianne rouge sur une carte de France verte (1). si on tourne la pièce d’identité à 90 degrés, les couleurs s’inversent, 1 et représentent une marianne verte sur un fond rouge (2). Pour produire cet effet visuel, il combine deux phénomènes optiques : la diffraction de la lumière par un microréseau et, lorsque le passeport est pivoté d’un angle droit, par une couche mince superposée à ce microréseau. l’hologramme est ainsi contrôlable rapidement à l’œil nu par les douaniers ou les services d’ordre.


Hugues souparis

P. Guittet Pour industrie et technoloGies / tablette samsunG

ingénieur diplômé de Centrale Marseille, Hugues souparis est le pDg d’Hologram industries depuis la création de la société en 1984. en 2012, il a reçu du gouvernement le prix de l’audace créatrice, qui récompense l’action d’une pMe productive en France. Le pDg siège en tant qu’administrateur au sein d’oséo innovation. il est membre de l’association d’entrepreneurs Croissance plus.

logramme baptisé DID a la particularité de permuter ses couleurs lorsqu’on l’incline de 90 degrés. Un effet visuel a priori simple, facile à contrôler sur le terrain, mais extrêmement délicat à fabriquer. « Les technologies que cela implique ne sont pas aujourd’hui dans les mains des contrefacteurs. À ce jour, le DID est la seule technologie d’authentification visuelle à n’avoir jamais été contrefaite », se félicite Hugues Souparis. L’industrialisation a posé plusieurs défis, depuis l’invention de l’effet visuel au Centre d’électronique et de microtechnique de Neuchâtel (Suisse) jusqu’à la duplication à haute vitesse des motifs sans dégrader l’empreinte initiale sur le moule négatif, en passant par la maîtrise de la pulvérisation sous vide et de l’épaisseur des dépôts, qui ne doit pas varier de plus de 10 %.

LE SUCCÈS cc L’importance

de la première référence

«Vingt-cinq pays ont adopté notre solution DID», souligne Hugues Souparis, qui pointe l’importance de la première référence dans le domaine de la sécurité. La Slovaquie a ainsi été pionnère en adoptant le DID pour ses passeports en 2003. Sept ans plus tard, la même technologie a été sélectionnée pour protéger les billets de monnaie philippins. Un marché bien plus intéressant en volume que celui des documents d’identité. À terme, le dirigeant espère même réaliser l’essentiel du chiffre d’affaires de la société sur les billets de banque. Pour rester dans la course, la PME mise sur la R&D, en réunissant des profils pointus et variés, d’opticiens, de designers ou même de chimistes. « Il est intéressant pour une entreprise

comme la nôtre d’avoir plusieurs technologies à son arc; plus une équipe est interdisciplinaire, plus elle a de chances de faire de l’innovation de rupture». Dernière compétence acquise par Hologram Industries: l’informatique, avec le rachat en 2010 de la société hollandaise Keesing Reference Systems. Ce sont ainsi huit doctorants qui travaillent à la conception de solutions d’authentification en ligne pour les professionnels et d’applications pour le grand public. Le PDG ambitieux rêve du jour où le client lambda pourra contrôler lui-même l’authenticité et l’origine d’un produit, en lisant sur son smartphone l’hologramme qui lui est attaché. Les puces RFID n’ont qu’à bien se tenir. ccLudovic Fery lfery@industrie-technologies.com

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Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50

SOMMAIRE

Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Julien Elmaleh

TENDANCES

RÉDACTION Directeur des rédactions Thibaut De Jaegher (9483) Directrice adjointe de la rédaction Anne Debray (9251) Rédactrice en chef Muriel de Vericourt (9957) Assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) Rédacteur en chef adjoint Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Sophie Eustache (9421) (Numérique, électronique, informatique), Ludovic Féry (9482) (Biotechnologies, matériaux, chimie et qualité) Hugo Leroux (9481)(Énergie, environnement, électrotechnique et sécurité) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits)

SOUPLESSE

Des haut-parleurs flexibles cc PAGE 15

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Fabien Goubet , Eliane Kan, Emmanuelle Lesquel, Philippe Passebon et Philippe Richard RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Direction artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Infographie Florent Robert (9495) COMMERCIAL Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directrice de clientèle Flora Morel (9361) Directeur de clientèle Piero Tomassi (9578) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Allemagne/Suisse/Autriche : Thomas Hugues (9536) Benelux : Huson International Media (Rodric Leerling) +31 (0) 229 841 882 Grande-Bretagne : Huson International Media (Stuart Payne) +44 (0) 1932 564 999 États-Unis : Huson International Media +1 212 268 3344 Espagne : B2B Communication (Juan Jose Bellod) +34 91 319 8177 Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Elodie Merat (9985) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier sa décision.

QUALITÉ

Les défauts flashés cc PAGE 16

SÉCURITÉ

Automates : attention aux virus !

cc PAGE 8

Le Wi-Fi s’hybride

cc PAGE 11

Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info SAS au capital de 38628352 euros. Siège social: 10 place du général de Gaulle 92160 Antony. RCS Nanterre 442.233.417. 10. Siret: 442 233 417 00041. TVA: FR29442233417. Principal actionnaire ETAI. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info SAS. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

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INTERACTIVITÉ

RAPIDITÉ

Dix minutes pour recharger une batterie cc PAGE 12

Dynamiser la conception des moteurs

SENSIBILITÉ

cc PAGE 18 SOBRIÉTÉ

ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directrice fabrication et achats Fabienne Couderc (9314)

TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an : 149 euros TTC Etudiant 51 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) «L’Atlas des usines»: 230 euros TTC (papier) 650 euros (format xls)

Un catalyseur plus vert pour les bioplastiques cc PAGE 17

CONNECTIVITÉ

CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS (9290)

MARKETING, DIFFUSION-ABONNEMENTS Directeur Jean-Baptiste Alline (9781) Abonnements Laurence Vassor (9788) Promotion Marie-Sophie Leprince ( 9808) et Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Marketing Damien Delhomme (9786)

PRODUCTIVITÉ

La boussole 3D intégrée cc PAGE 19

Les prothèses ont le sens du contact cc PAGE 13

PERSONNALISATION

Réseaux de données à l’hôpital

cc PAGE 20

PUISSANCE

Un réseau 48 volts en voiture

cc PAGE 14

CONFORT THERMIQUE

Les vitres changent de couleur cc PAGE 21

INDUSTRIE-TECHNO.COM EXCLUSIF Interview du nouveau président de l’Académie des technologies cc PAGE 22

CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : VINCENT KESSLER / REUTERS. SOMMAIRE : H. BOUTET ; N. BAUDINET ; D.R.

CE NUMÉRO COMPORTE : - UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 67 - UN ENCART JETÉ DE 12 PAGES «LAUTERBACH», ILE-DE-FRANCE + SALON SOLUTIONS ÉLECTRONIQUES


SOMMAIRE

EN COUVERTURE

PRODUITS

INFORMATIQUE

Le décisionnel s’invite en production cc PAGE 46

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classé en 5 secteurs de référence cc PAGE 50 à 55

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

CAHIER TECHNIQUE

Produire light

Hier, on parlait de «chasse au gaspi». Aujourd’hui, c’est l’efficacité énergétique qui est sur toutes les lèvres. Bien que cette thématique ait déjà fait couler beaucoup d’encre, les professionnels du secteur continuent à réinventer les technologies dédiées à une production plus frugale, pour le plus grand bénéfice de l’ensemble de l’industrie. ccPAGE 24

TENDANCE

La transition énergétique au menu des usines cc PAGE 26

INFOGRAPHIE L’industrie à la diète c PAGE 27 PROCESS

Les outils pour valoriser les calories cc PAGE 30

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Les recettes des bons élèves

BÂTIMENTS

La sobriété gagne du terrain

Le contrôle non destructf Les outils pour voir à l’intérieur de la matière. cc PAGE 57

cc PAGE 40

cc PAGE 34

FORMATION MÉCANIQUE

Les moteurs freinent leur appétit

cc PAGE 36

L’IE4, un moteur puissant mais peu gourmand c PAGE 37

La frugalité au programme des écoles d’ingénieurs cc PAGE 42

INFOGRAPHIE Les formations spécialisées caracolent en tête c PAGE 43

LA FABRIQUE DE L’INNOVATION

APPLE Sur le divan de l’innovation cc PAGE 57

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TENDANCES

Sécurité Automates : attention aux virus !

EDR-G903

La multiplication des passerelles entre les systèmes d’information des entreprises et le Web soumet les réseaux industriels au risque de piratage informatique. La mise en place de mesures de protection est indispensable.

L

tains critères – un contrôleur particulier, notamment – pour cibler de manière sûre des machines industrielles », précise Éric Filiol, directeur du laboratoire de cryptologie et de virologie opérationnelles à l’école informatique Esiea de Laval. Ce code malveillant, un cheval de Troie difficile à repérer à cause de techniques de furtivité, a ébranlé le mythe selon lequel les systèmes industriels n’étaient pas vulnérables aux menaces informatiques.

menace potentielle

Automated Solution

8

Nombre de vulnérabilités

2

Trois ans après l’attaque par Stuxnet, aucun autre site sensible n’a été touché… officiellement. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu d’opérations similaires à celle visant l’Iran. S’il y en a eu, elles étaient suf-

CONSTRUCTEURS Emerson

Nombre de vulnérabilités

6

Schweitzer Engineering laboratoires

2

WellinTech

9

RuggedCom

2

Rockwell Automation

9

Lantronix

3

7-Technologies

Progea

3

General Electric

15

ABB

3

Invensys Wonderware

15

12

Sielco Sistemi

3

Schneider Electric

18

Iconics

5

Advantech/Broadwin

22

Ecava

5

Siemens

42

Measuresoft

6

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DÉCOUVERTE D’UNE FAILLE dans les versions antérieures à 2.11 du système Scada, permettant à un attaquant de provoquer une atteinte à la confidentialité des données. La faille a été corrigée.

cc Une

Tous les constructeurs sont touchés CONSTRUCTEURS

14 février 2013

SOURCE : ÉTUDE DE SEAN MCBRIDE- CONFÉRENCE S4 JANVIER 2012

fisamment ciblées pour rester à ce jour inconnues. Une chose est sûre : on trouve sur Internet des vidéos montrant la prise de contrôle de systèmes Scada (Supervisory control and data acquisition), dédiés au contrôle des installations techniques. « Le logiciel Scada étant principalement responsable des opérations critiques et des infrastructures nationales, une attaque de cette nature pourrait non seulement entraîner la perte de données, mais aussi causer des dommages aux actifs corporels et, dans le pire des scénarios, des pertes humaines », explique Jean-Pierre Carlin, directeur régional Europe du Sud et Benelux de LogRhythm, une société américaine spécialisée notamment dans les solutions de gestion de logs. La situation pourrait devenir plus délicate à l’avenir, car la tendance est très forte de relier les systèmes industriels avec les solutions de gestion en temps réel. « Cela entraîne une mixité qui expose très fortement les réseaux industriels », s’inquiète Gérôme

D.R.

a bête noire des systèmes Scada vient de refaire parler d’elle. Fin février, des chercheurs de l’éditeur d’antivirus Symantec ont annoncé avoir découvert l’une des premières versions du « ver informatique » Stuxnet. Créée en 2005, elle aurait été active entre 2007 et 2009, soit avant la version qui a touché la centrale nucléaire de Bouchehr en Iran, en 2010, provoquant la dégradation en série de centrifugeuses. D’origine vraisemblablement américaine, Stuxnet est un ver « relativement classique, puisqu’il a exploité plusieurs failles de Windows non corrigées. Il vise des systèmes de contrôle industriels que l’on trouve sur des sites sensibles. Stuxnet analyse les systèmes informatiques et recherche cer-


TENDANCES

LES DERNIÈRES FAILLES CONSTATÉES Unity pro 5.0 L

Siemens CP 1616

18 janvier 2013

13 février 2013

DÉCOUVERTE D’UNE FAILLE DE SÉCURITÉ concernant le système de mise à jour. Un correctif a été mis à disposition. Autres appareils concernés : Smart Widget H8035, M, S, XL, Vijeo Designer version 6.1.0.x, Vijeo Designer Opti version 5.1.0.x, Siemens

Billois, manager sécurité et gestion des risques chez Solucom.

DÉCOUVERTE DE VULNÉRABILITÉS dans les systèmes Scada, permettant notamment à un attaquant de provoquer une exécution de code arbitraire à distance. La faille a été corrigée. Autre appareil concerné : Siemens CP 1604

les faiblesses au niveau de l’architecture et de la conception des automates et des systèmes industriels. Ils utilisent des technologies standards, qui les rendent assez semblables à des PC. Et donc tout aussi vulnérables. Plusieurs types de failles peuvent exister, au niveau du système

cc Les

faiblesses des automates

Stuxnet et ses déclinaisons supposées que sont Flame et Duqu ont mis en lumière

LE NOMBRE DE FAILLES CONNUES EXPLOSE 70 60

Nombre de failles

50 40 30

cc La

réaction des fabricants et des éditeurs de logiciels

20 10

2011 Q3

2011 Q1

2010 Q3

2010 Q1

2009 Q3

2009 Q1

2008 Q3

2008 Q1

2007 Q3

2007 Q1

2006 Q3

2006 Q1

2005 Q3

2005 Q1

2004 Q3

2004 Q1

2003 Q3

2003 Q1

2002 Q3

2002 Q1

2001 Q3

2001 Q1

0

D.R.

d’exploitation, de l’antivirus, du pare-feu, ou encore des supports amovibles. Autre lacune souvent constatée : des mots de passe trop simples et non chiffrés, pouvant donc être récupérés plus facilement. « Dès que l’on peut trouver la console d’administration d’un système Scada, il y a de grandes chances pour qu’on puisse en prendre le contrôle », indique Patrick Chambet, RSSI de C2S, filiale informatique de Bouygues SA. Résultat : « 54 % des systèmes Scada accessibles sur Internet en Europe sont vulnérables », signale Thomas Houdy, expert chez Lexsi, un cabinet de conseil en sécurité informatique et de gestion des risques.

SOURCE : CRITICAL INTELLIGENCE

Quatre ans après la découverte de Stuxnet, les industriels ont réagi. « Ces dernières années, de nombreuses discussions et échanges d’informations sur la sécurité ont eu lieu dans

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TENDANCES

Publication

cc EN PRATIQUE

Comment se protéger ? cContrôler l’accès à certains équipements et à l’information. cContrôler l’usage de certains équipements et de l’information. cVeiller à l’intégrité des données, via une protection contre des modifications non autorisées. cVeiller à la confidentialité des données. cContrôler les flux de données pour éviter une diffusion non souhaitée.

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Un guide pour les professionnels L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a publié en juin 2012 un guide consacré aux systèmes industriels. Il propose une méthode de déploiement de la sécurité du système d’information en milieu industriel : sensibilisation, prévention, surveillance, traitement, plan de reprise et de continuité. Ce document est illustré par des situations réelles.

Anssi

industrie-techno.com

cès distincts peuvent être attribués à différents groupes d’utilisateurs, grâce à divers niveaux d’autorisation. « Il y a également un programme qui empêche toute manipulation de code à l’intérieur de l’automate, pour éviter des attaques de type Stuxnet », précise Jean-Christophe Mathieu. cc Les

contraintes des industriels

La situation est plus délicate avec les anciennes versions, soit la majorité du parc. « Tant qu’ils restent sur des réseaux fermés, les risques sont limités. Mais les connexions avec des réseaux externes, voire Internet, via des passerelles, se sont multipliées ces dernières années », constate Patrick Chambet. Lorsque des vulnérabilités sont découvertes, les industriels et les clients hésitent à appliquer un patch, de peur que le fonctionnement

de l’équipement ne soit plus optimisé. C’est par exemple le cas d’ABB, qui a annoncé qu’il n’allait pas corriger une faille affectant toute une gamme de produits Scada. L’industriel considère en effet que cette gamme est en fin de vie. Elle est pourtant toujours très utilisée dans l’industrie. cc Des

solutions de sécurité

« De nombreuses solutions de sécurité ont vu le jour. Elles permettent de compenser une partie des vulnérabilités des systèmes. Nous pouvons en particulier citer les pare-feu industriels, tels ceux conçus par la société Tofino ou encore Industrial Defender. Des solutions plus classiques de sécurité (pare-feu, détection d’intrusion…) peuvent également être utilisées et dans une certaine mesure adaptées aux technologies des réseaux industriels », explique Gérôme Billois, chef de projet chez Solucom et responsable du groupede travail « Sécurité Scada » au sein du Club de la sécurité de l’information français (Clusif). Une part importante des vulnérabilités constatées sur les installations résulte du manque d’application de pratiques élémentaires. « Il faut convaincre les automaticiens d’adopter les bonnes pratiques en matière de sécurité informatique. Un réflexe qui leur est moins naturel qu’aux directeurs des systèmes d’information : le choc des cultures existe toujours. Il faut en passer par des démonstrations prouvant qu’il est facile de prendre la main sur un système Scada. Dans ce cas, les industriels comprennent les enjeux et consentent à changer des paramètres ou à appliquer des mises à jour », explique Patrick Chambet. « Les entreprises doivent analyser régulièrement leur infrastructure réseau de manière proactive, afin de repérer des vulnérabilités dans leur logiciel Scada », insiste Amol Sarwate de chez Qualys. cm ccPHILIPPE RICHARD redaction@industrie-technologies.com D.R.

divers groupes industriels Scada. Un grand nombre de recherches indépendantes et des groupes de travail, parmi lesquels le Pacs Working Group (www. pacswg.org), ont également été créés », constate Amol Sarwate, responsable du laboratoire de recherche en vulnérabilités de Qualys. Pointé du doigt avec l’affaire Stuxnet, Siemens a décidé de renforcer sa politique en matière de cybersécurité en mettant notamment en place un Cert (Computer emergency response team) orienté produits d’automatisation industrielle. « Nous étions conscients de ces risques depuis très longtemps, puisque nous mettions déjà à disposition de nos utilisateurs des guides, et ce depuis environ 13 ans. Avec l’épisode Stuxnet, nous sommes passés de la prescription à l’action », explique Jean-Christophe Mathieu, Expert cybersécurité chez Siemens. Parallèlement à cette politique de sensibilisation, visant à renforcer la collaboration entre deux mondes aux cultures opposées (les informaticiens et les automaticiens), l’industriel propose depuis moins d’un an toute une gamme d’équipements très sécurisés. C’est le cas notamment avec Simatic S7-1500, pour l’automatisation des machines et des installations dans la gamme moyenne à forte puissance. La protection contre l’accès bloque toute modification non autorisée de la configuration. Des droits d’ac-


TENDANCES

Connectivité Le Wi-Fi s’hybride De plus en plus d’appareils intelligents se connectent aux réseaux domestiques via le réseau Wi-Fi. Pour ajuster le débit des

données transitant par ondes radio à ces nouveaux besoins, des chercheurs du projet européen Omega (Home Gigabit Access) ont mis au point une alternative au Wi-Fi associant quatre protocoles de transmission de données. Plus précisément, le Wi-Fi y est associé au courant porteur et à deux proto-

cc EN BREF

coles par câble, Ethernet et MoCa. Nommée IEEE P1905, la nouvelle norme permet d’additionner les débits de chaque protocole utilisé. Autre avantage : elle repose sur des technologies déjà éprouvées. Des industriels tels que Cisco, STMicroelectronics ou Qualcomm ont d’ailleurs participé à son élaboration. Ce dernier vient de mettre sur le marché de nouveaux routeurs hybrides intégrant cette norme. cc F. G.

Miniaturisation L’actine simplifie la production de circuits 3D

Ce matériau photosensible est capable de stocker du CO2.

CEA / R. gAllAnd ; d.R.

La micro-électronique en 3D est prometteuse pour densifier les composants. Seulement, la connexion entre les circuits 2D empilés reste une opération complexe. Une méthode d’auto-

assemblage des composants mise au point par des chercheurs du CEA et du CNRS pourrait la simplifier. Les chercheurs, dont l’article est publié dans Nature Materials, ont recouru à l’actine, une protéine présente dans les cellules vivantes. Glissés dans des microgravures entre les plaques, les filaments d’actine peuvent, dans certaines conditions, polymériser d’eux-mêmes pour former des piliers. La méthode pourrait s’avérer plus économique que la voie actuelle, qui consiste à percer des trous micrométriques dans les plaques superposées et d’y faire ensuite couler du métal pour assurer la connexion verticale. cc P. P.

Dépollution La lumière piège le CO2

Visualisation 3D d’un réseau de connexions réalisé à partir de micropiliers d’actine (gris).

Un dispositif destiné à rendre la capture du CO2 plus économique a été créé par des chercheurs australiens. Ces scientifiques de l’université Monash ont marié un matériau de type MOF, connu pour son extrême porosité, à des molécules d’azobenzène sensibles à la lumière. Résultat : une structure capable de stocker et déstocker de grandes quantités de gaz par simple activation à la lumière… sans avoir à la chauffer. cm

PROTECTION ANTI-CHOCS NOUVELLE PROTECTION MODULAIRE WATTELEZ, l’élastomère industriel, présente une toute nouvelle protection modulaire pour signaler et protéger les matériels. Modulable grâce à son principe d’assemblage, elle s’adapte efficacement à la géométrie du matériel à protéger. La protection modulaire fait partie de la gamme PROTECTION INDUSTRIELLE BY WATTELEZ.

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TENDANCES

Rapidité Dix minutes pour recharger une batterie

Xx

Recharger une batterie lithium-ion en dix minutes. C’est l’exploit réussi par

Ces nanoparticules de silicium (à gauche) vues au microscope (à droite) dopent l’anode de la batterie.

une équipe de chercheurs de l’université de Caroline du Sud, aux États-Unis. Les batteries classiques nécessitent plusieurs heures de recharge, mais les scientifiques ont utilisé une anode (la borne négative) en silicium, en lieu et place du traditionnel graphite. Les ingénieurs ont encore dopé ce matériau, déjà connu pour sa grande capacité à attirer les ions lithium, en choisissant une mise en forme originale. Plutôt que d’opter pour une forme en plaque, ils ont fabriqué de minuscules filaments poreux de silicium de quelques micromètres. Les pores confèrent à l’anode une élasticité qui accélère la circulation des ions. Cependant, de telles batteries sont hors service après 200 cycles de charge/décharge, contre 500 pour les modèles courants. Selon les chercheurs, le problème devrait être résolu en ajustant la structure des nanofilaments. cc F. G.

cc EN BREF

Un fil électrique pouvant être étiré jusqu’à huit fois sa longueur sans rompre vient d’être obtenu par des chercheurs américains de l’université de Caroline du Nord. Pour fabriquer ce produit, ils ont placé des canaux remplis par un alliage conducteur de gallium et d’indium liquide dans une gaine de polymère élastique. Les chercheurs ont fait la démonstration de la fonctionnalité des fils pour des oreillettes ou des chargeurs de batteries. cm

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Flexibilité Des fils électriques très extensibles


TENDANCES

INDUSTRIE

> Outils pneumatiques

Sensibilité Les prothèses ont le sens du contact La première main artificielle permettant de ressentir le contact des objets sera greffée à un patient de 26 ans dans les prochains mois. Développée par des ingénieurs de l’EPFL (Suisse), la

prothèse sera connectée au système nerveux grâce à des électrodes clipsées sur deux des principaux nerfs de la main, les nerfs médian et cubital. Cette double liaison permettra de rétablir la communication nerveuse dans les deux sens, assurant le retour des fonctions motrice et sensitive. Aujourd’hui, les meilleures prothèses ne permettent de restaurer que la première de ces deux fonctions. Le patient devrait donc appréhender les objets qu’il touche de façon réaliste et mieux s’approprier la prothèse. cc F. G.

Reliée aux deux nerfs principaux de la main, cette prothèse assurera les fonctions motrice et sensitive.

Pour métaux et plastiques

Coupe droite Coupe d'angle Coupe en bout Sertissage Cintrage Goupillage Pose de cosses nues ou isolées Poinçonnage Pliage, etc.

cc EN BREF

7 dimensions de blocs moteurs Très grand choix d'outils

D.R.

Analyse Un algorithme écoute le trafic routier

AGI-ROBUR

75, rue Saint-Denis - BP 232 93533 AUBERVILLIERS cedex FAX : 01 43 52 75 54 e-mail : info@agi-robur.com Le dispositif se compose de micros espacés ainsi que d’un ordinateur.

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Vous souhaitez recevoir notre catalogue, rendez-vous sur notre site internet

www.agi-robur.com 13

création agence execom

Utiliser le son des routes pour obtenir des renseignements sur le trafic ? Pari tenu par un doctorant de l’EPFL, en Suisse. Grâce à des micros espacés de quelques mètres au bord d’une route, les algorithmes développés par Patrick Marmaroli déduisent combien de véhicules circulent, à quelle vitesse et à quelle catégorie ils appartiennent. De quoi simplifier les méthodes d’analyse existantes, alliant sonomètres, radars et caméras. cm


TENDANCES

Puissance Un réseau 48 volts en voiture

cc EN BREF

Sécurisation Anticiper les erreurs grâce à l’usine numérique

Avec son application,

Siemens permet Pour optimiser et sécuriser de travailler en parallèle la fabrication de machines, la conception Siemens Industry et Siemens PLM et les tests d’un produit. Software ont conçu une solution baptisée « usine numérique », en fusionnant le logiciel d’automatisation TIA Portal et le logiciel CAP Mecatronics concept designer sur une même plate-forme. Cette intégration permet de travailler en parallèle sur la conception du produit, le debug et les tests. Outre son utilisation pédagogique, la solution commence à être adoptée chez des industriels allemands. cm

technologique de l’ingénieriste français intègre un réseau de bord au voltage inégalé. « Avec un réseau 48 volts, on peut avoir des actionneurs plus puissants sans augmenter Véhicule tout électrique, Link&Go est outrageusement l’intensité pascapable de se garer seul dans un parking. sant dans les câbles », explique Luc Barthélémy, chef du projet Link & Go. « Cela nous a permis de développer une suspension avant directrice novatrice. En marche courante, l’ensemble assure la suspension et la direction du véhicule, avec des angles de braquage standards, grâce à des motoréducteurs d’orientation de 200 watts. En revanche, lors des manœuvres, nous pouvons faire converger les angles de braquage ». Il suffit alors de faire fonctionner les moteurs des roues arrières en sens opposés, pour faire tourner la voiture autour d’un point se situant au milieu de l’essieu arrière. cc J.-F. P.

LEGERE, SILENCIEUSE POLYVALENTE UNIFLEX ADVANCED: Chaînes porte-câbles avec un large éventail d‘applications ■ Géométrie de la chaîne optimisée pour être plus légère ■ Design robuste pour plus d‘auto-portance ■ Silencieuse grâce au système d‘amortisseur interne ■ Très facile et rapide à ouvrir ■ Design des flancs optimisés pour une meilleure résistance à l’usure. ■ De nombreuses possibilités de séparations pour les câbles KABELSCHLEPP France Tél.: +33 (0)1 34 84 63 65 contact@kabelschlepp.fr kabelschlepp.fr

D.R.

Pour Akka Technologies, la voiture du futur s’appelle Link &Go. Le démonstrateur


TENDANCES

POMPES À INTÉGRER Souplesse Des haut-parleurs flexibles

Plus de 85% de nos pompes sont fabriquées sur mesure. Que vous cherchiez une micro-pompe ou une pompe à vide capable d’évacuer très efficacement dans des process qui demandent précision et sécurité, nous mettons toute une gamme à votre disposition. Résistantes à la corrosion, étanches, silencieuses et sans risque de contamination (100% sans huile), les pompes à membrane KNF vous garantissent des performances et une durée de vie élevée.

Enroulable, ce haut-parleur équipera les appareils dotés d’écrans souples.

Fujifilm a développé un haut-parleur flexible. Un

résultat peu intuitif. En principe, la plaque de vibration d’un haut-parleur ne peut être souple sous peine d’absorber les vibrations du signal. Pour contourner ce problème, la société a trouvé le matériau idéal : du polyfluorure de vinylidène. Ce polymère est « viscoélastique » : visqueux sur les bandes de fréquences audibles 20 Hz à 20 kHz, il devient rigide quand la fréquence augmente. Le polymère est parsemé de céramique piézoélectrique, qui vibre lorsqu’elle reçoit un signal électrique. Pour parachever le dispositif, la firme japonaise a réparti des électrodes dans ce composite viscoélastique et piézoélectrique. Quand celles-ci sont soumises à un signal électrique, la céramique piézoélectrique vibre et le polymère viscoélastique fonctionne comme un diaphragme. L’ensemble du film réagit alors comme une membrane de haut-parleur. Fujifilm n’a pas encore dévoilé d’applications commerciales pour ce dispositif. cc S. E. cc EN BREF

POMPES À VIDE, COMPRESSEURS, POMPES À LIQUIDES, POMPES DOSEUSES…

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Performance Des outils de CAO pour l’électronique en 20 nm

Une version du logiciel de conception de circuits intégrés Virtuoso Advanced Node « customs » et analogiques se destine au développement Virtuoso, destinée de puces complexes. aux technologies de gravure de 20 nanomètres et en deçà, est lancée par Cadence Design Systems. De quoi relever les défis les plus difficiles, inhérents au développement de puces complexes à signaux mixtes qui alimentent les dispositifs électroniques. cm

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TENDANCES

cc EN BREF

Efficacité Un signal optique bien polarisé

Qualité Les défauts flashés

Une équipe du CNRS a développé un dispositif permettant d’imposer une polarisation de sortie fixe à un signal se propageant dans une fibre optique, sans recours à des composants électroniques, sans perdre d’énergie, et sans ajouter de bruit. Ce système, baptisé Omnipolariseur, a été testé avec succès sur un signal télécom transportant une information cadencée à 40 Gbit/s. Il pourrait aider au développement des cartes optoélectroniques, une technologie en plein essor. cm

Autonomie La route s’électrifie

Une méthode de thermographie infrarouge active a été développée par le Centre technique des industries mécaniques (Cetim). Elle pourrait permettre de repérer davan-

Les futurs bus de Braunschweig, en Allemagne, seront alimentés par induction.

tage de défauts sur les pièces en composite. Grâce à elle, le français Duqueine a amélioré le contrôle qualité de ses capots de moteurs aéronautiques. Jusque-là, les contrôles de l’industriel par thermographie infrarouge des pièces à la sortie d’une étuve ne se révélaient pas suffisamment précis. La méthode du Cetim se distingue par son caractère actif : les composites sont exposés à un flash, une brève impulsion de chaleur qui diffuse dans toute la pièce. Si des défauts (délaminages, plis, surépaisseur…) existent, cette diffusion est perturbée et se révèle dans l’enregistrement image par image de la thermographie. La technique, qui fonctionne sans contact et sur de grandes surfaces, est applicable à tous les secteurs mettant en œuvre des composites : nautisme, ferroviaire ou automobile. cc L. F.

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Tél. 01.49.84.04.04 Fax 01.49.84.03.94 Les plastiques pour la vie sur le stand J67 dans le hall 5.

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Deux bus de la ville de Braunschweig, en Allemagne, seront alimentés directement par la route grâce à un dispositif déployé par Bombardier. Alternative aux bornes électriques, la solution repose sur du bobinage électrique enfoui sous la chaussée. Celle-ci transfère, par induction électromagnétique, son énergie à une autre bobine embarquée dans les véhicules du constructeur de bus Solaris. cm

La diffusion de la chaleur relève les défauts dans les pièces en composite.


INDUSTRIE Lyon 16 - 19 avril 2013 | Hall 5 | Stand K71

Productivité Un catalyseur plus vert pour bioplastiques

Le premier préhenseur au monde avec guidage multi-cran PGN-plus, le préhenseur universel SCHUNK

Le premier gardien de but professionnel avec des qualités de « but de la tête » Jens Lehmann, gardien de but allemand de légende

De l’acide polylactique a été

Un catalyseur a été obtenu en laboratoire à partir développé à l’unid’un catalyseur à base de zinc. versité de Strasbourg pour produire des polycarbonates et des polyesters biodégradables, comme l’acide polylactique (PLA).

À base de zinc, ce catalyseur a permis d’obtenir en laboratoire quelques dizaines de grammes de PLA, plus rapidement et avec une meilleure sélectivité que les catalyseurs traditionnels à base d’étain. La température à laquelle survient la polymérisation, autour de 100 degrés, est aussi deux fois inférieure à celle des autres procédés. Autre avantage : le zinc est biocompatible, alors que l’étain peut être source de toxicité en tant que résidu dans les effluents. Outre le PLA, ce nouveau catalyseur serait aussi adapté à l’obtention d’autres lactones et polycarbonates ouvrant la voie à la synthèse de copolymères aux propriétés intéressantes. La prochaine étape vers l’industrialisation consistera à fabriquer plusieurs centaines de grammes de biopolymères. cc L. F.

cc EN BREF

D.R.

Polyvalence La fibre optique ratisse large

Une fibre optique à large spectre a été développée par Polymicro Technologies, une filiale de Molex. Dotée d’un cœur en silice pure, la fibre « FBPI » améliore aussi bien la transmission sur les UV que sur la lumière proche infrarouge, une plage de longueurs d’onde plus étendue que les fibres actuellement disponibles. Son premier domaine d’application : la spectroscopie haute performance. cm

Superior Clamping and Gripping Fibre optique à large spectre de Polymicro est dotée d’un cœur en silice pure.

Rainer Scholl, du département système de préhension, spécialiste en opération de rectification

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© 2012 SCHUNK GmbH & Co. KG

TENDANCES


TENDANCES

Interactivité Dynamiser la conception des moteurs

cc EN BREF

Performance Le silicium noir piège la lumière

Un environnement de travail collaboratif pour les nouveaux programmes de moteurs sera prochainement mis en place par Snecma, filiale du groupe Safran.

Un revêtement en silicium noir imaginé par des physiciens de l’université d’Aalto, en Finlande, a amélioré significativement la capacité d’absorption lumineuse de panneaux en silicium, tout en les rendant plus résistants à la corrosion. C’est un procédé de déposition par couches atomiques successives qui a permis de placer efficacement ce matériau qui piège la lumière. cm

Cet outil, à la fois plus unifié et plus souple, s’appuiera sur la plateforme 3DExperience de Dassault Systèmes. Il remplacera une dizaine de systèmes existants. Snecma entend ainsi améliorer le processus de production de ses pièces de moteurs en facilitant les échanges de données entre la conception, l’ingénierie et la fabrication. Les ingénieurs de fabrication de la division méthodes disposeront ainsi d’un accès numérique aux informations de conception pour définir les processus et opérations nécessaires à la réalisation de chaque pièce constitutive d’un moteur. Snecma espère ainsi réduire le nombre d’erreurs de manière significative. cc J.-F. P.

LES SOLUTIONS DE VIDE

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Microstructures du silicium noir.


TENDANCES

Sobriété La boussole 3D intégrée Substitution du métal par les plastiques & composites

Une boussole 3D «tout intégrée», plus simple et moins énergivore a été mise au point par le laboratoire CEA/CNRS Spintec. Ce type de

dispositif repose sur l’assemblage de trois capteurs magnéto-résistifs. Dans les boussoles traditionnelles, cette opération d’assemblage provoque des défauts impliquant une surconsommation énergétique. Pour s’en affranchir, les chercheurs ont misé sur un magnétomètre conçu Le dispositif est constitué d’une pyramide en silicium en un seul bloc. Sur une pyramide et de capteurs magnétorésistifs. micrométrique gravée en silicium, l’empilement magnétorésistif est greffé par pulvérisation cathodique, puis «modelé» sous la forme de barrettes par lithographie/gravure. Selon ses concepteurs, la boussole 3D ainsi créée offre une consommation d’énergie réduite, une plus grande en compacité et une meilleure résolution. Ses applications pourraient concerner des domaines divers: la téléphonie mobile, la réalité virtuelle, l’aide au déplacement… cc P. P. cc EN BREF

Dedienne & les composites hors autoclave

Précision Un capteur de déplacement 2D à laser

Parfois copié Jamais égalé

Un instrument de mesure de profil plus précis que les standards du marché a été développé par le fournisseur d’automatismes Keyence. Ce capteur de déplacement 2D à laser s’appuie sur une double innovation : une fonction de double polarisation et un laser bleu pour une détection plus stable des défauts sur des cibles à haute température dans l’électronique, le travail du métal ou encore la fabrication des pièces plastiques et élastomères. cm

Spécialiste de l’usinage et de l’estampage des composites thermoplastiques (PA,PPS, PEI, PEEK), DEDIENNE est le 1er licencié en France de la technologie inductive ROCTOOL® pour la thermo-compression. Aux côtés de FiMaLin ® , DEDIENNE contribue au développement des é c o - c o m p o s it e s PA 1 1 renforcés lin technique. Les procédés RTM et d’infusion sont également utilisés pour transformer les matrices thermodurcissables hors autoclave.

Le capteur LJ-V de Keyence offre une grande précision de mesure.

D.R.

Autoentretien Peinture antigivre pour les éoliennes

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Un procédé actif de détection et de dégivrage des éoliennes est actuellement testé par le groupe Valorem pour limiter les coûts de maintenance. La solution repose sur une peinture chauffante reliée à des électrodes posées sur les pales. Conçue par Rescoll, la peinture conductive convertit l’électricité en chaleur par effet Joule. Le système sera commercialisé à l’hiver 2014-2015. cm

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TENDANCES

cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

Les chiffonniers des temps modernes e la bouteille en plastique à l’automobile en passant par l’électroménager ou l’informatique… pratiquement tout peut se recycler. Une démarche entreprise sous la pression d’une véritable économie de guerre liée au développement durable. Nous prenons enfin conscience que les matières premières ne sont pas inépuisables. La hausse de leurs cours nous le rappelle tous les jours. Et la préservation de la planète nous interdit de continuer à enfouir nos objets mis au rebut dans des décharges. Une véritable industrie du retraitement s’est donc mise en place, afin de valoriser ces «gisements» de matières premières. Une démarche pas si nouvelle! Les chiffonniers passaient déjà dans nos rues pour ramasser les objets jetés afin d’en récupérer les matériaux, voire de les réparer ou de les réutiliser autrement. Recycler, oui. Encore faut-il que le jeu en vaille la chandelle! Fini le broyage puis la séparation complexe des différents matériaux, aujourd’hui on parle de collecte sélective et de déconsDès 1932, Genève-Occasion a commencé truction des produits, afin le démontage des voitures hors d’usage de séparer par démontage rue de Genève à Niort (Deux-Sèvres). les grandes familles de matériaux ou de composants: l’électronique d’un côté, les plastiques de l’autre, les différents métaux dans plusieurs bacs, etc. Tout cela à un coût, celui de la main-d’œuvre nécessaire à cette déconstruction, nos chiffonniers des temps modernes. Les industriels intègrent maintenant la notion de déconstruction dans le développement de leurs produits, qui deviennent ainsi plus faciles à démonter et les matériaux plus simples à séparer. Mais qui dit démontage, dit aussi possibilité de réparation pour faire durer un produit, ce qui répond de plus en plus aux attentes des consommateurs. Un nouvel état d’esprit pour les bureaux d’études. Concevoir durable ! Et ça, c’est nouveau! cm

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Retrouvez chaque mardi la chronique de Jean-François Prevéraud en vous abonnant à notre newsletter www.industrie-techno.com

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Personnalisation Réseaux de données à l’hôpital Un système de gestion de l’identité, destiné aux services de santé, a été développé par Orange et Morpho, filiale de Safran. Ce système établit

une liaison entre la carte SIM du terminal mobile ou de la tablette et le numéro d’identification du médecin. Pour s’authentifier, le médecin doit entrer un code d’accès spécifique. Il peut alors accéder aux fichiers des patients via un site Internet sécurisé. La technologie s’appuie sur la plate­forme de gestion d’identité de Morpho, qui intègre différentes techniques nécessaires à la sécurité, à savoir l’ICP, le CMS (Card mana­ gement system), le TSM (Trusted service mana­ gement), des signatures électroniques ainsi que des capteurs biométriques. L’objectif : faciliter la communication entre les équipes médicales et les partenaires de santé, au sein des centres hospitaliers. cc S. E.

cc EN BREF

Économies Les enzymes travaillent le bois

Des enzymes élaborées par MetGen pourraient abaisser jusqu’à 15% les consommations électriques colossales liées à la transformation du bois. La start-up finlandaise a levé 2,5 millions d’euros grâce au fonds d’investissement Sofinnova Partners, pour industrialiser ses enzymes bactériennes qui accélèrent la décomposition de la lignine, composant rigide du bois, pour fabriquer des pâtes à papier et des sucres pour la chimie verte. cm

Le laboratoire de MetGen a mis au point un procédé de décomposition enzymatique du bois.

D.R.

QUOIQUE…


TENDANCES

Confort thermique Les vitres changent de couleur

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Saint-Gobain a lancé son verre électrochrome qui se teinte lorsque la lumière extérieure devient trop intense pour le marché du bâtiment. Baptisé Sage­

Glass, il repose sur cinq nano­ couches céramiques échangeant des ions lithium en réponse à un courant. Il permet ainsi de gérer de façon dynamique, en pressant un bouton ou via la gestion centralisée du bâtiment, l’apport thermique et lumineux de l’ensoleillement. Selon Saint­Gobain, l’impact peut se mesurer dès la conception du bâtiment, avec la possibilité de réduire jusqu’à 30 % le dimension­ nement des installations de climatisation. L’équipement s’adresse avant tout aux maîtres d’œuvre, bureaux d’études et architectes de bâtiments non résidentiels, pour la conception de bâtiments à haute performance environnementale, incarnés par les labels HQE, Leed ou Breeam. cc l. f.

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Le verre SageGlass permet de gérer la luminosité et la performance énergétique.

cc EN BREF

Esthétique Un noir intense obtenu au laser

Un revêtement métallique d’un noir très pur a été obtenu par la société AlphaNOV, grâce à des lasers d’impulsion de 500 femtosecondes. La surface a ainsi pu être gravée de picots absorbant la lumière. D’abord expérimentée sur de l’Inox et du titane, la technique pourrait aussi fonctionner sur l’aluminium. Le procédé se pose en alternative aux colorations chimiques. cm

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Interactivité De la simulation à la réalité virtuelle

ESI Group présentera dans un mois au salon Laval Virtual sa technologie IC.IDO, qui veut donner vie aux prototypes virtuels en mariant la simulation numérique, spécialité de l’éditeur, avec les technologies 3D immersives interactives. Le concepteur immergé dans le projet pourra ainsi le modifier et voir instantanément l’impact sur les performances ou la résistance du produit. cm

D.R.

IC.IDO permet la visualisation 3D en temps réel du comportement des produits.

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INDUSTRIE-TECHNO.COM NUMÉRIQUE & INFORMATIQUE

PRODUCTION & ROBOTIQUE

MATÉRIAUX & CHIMIE

Exclusif Interview du nouveau président de l’Académie des technologies

Pour Gérard Roucairol, président de l’Académie des technologies depuis janvier 2013, l’innovation permettra la réindustrialisation. C’est l’analyse qu’il a livrée lors d’une interview accordée à Industrie & Technologies. Pour celui qui préside également la fondation Teratec depuis 2009, les technologies numériques joueront un rôle capital dans la relance industrielle, notamment en permettant l’intégration complète de la conception et de la production, offrant ainsi une puissance et une flexibilité Roucairol inégalées aux systèmes de fabrication. cm

ÉNERGIE & ENVIRONNEMENT

CONCEPTION & DESIGN

Fil de veille techno Algoplastique

c Un plastique à base d’algue

entièrement biosourcé a été mis au point par la société NaturePlast NaturePlast

RETROUVEZ CHAQUE JOUR

L’ESSENTIEL DE L’INNOVATION DANS NOTRE FIL D’INTELLIGENCE TECHNOLOGIQUE

Technobuzz

Le vélo patinette

Matériaux Les chiffres clés des composites

Le marché français des composites, scruté à la loupe pour la première fois par un groupement dédié à cette industrie, fait preuve de variété. L’étude du groupe JEC, dont nous présentons les principaux enseignements sous forme d’une infographie exclusive, montre la diversité du savoir-faire français. Celui-ci se décline selon le type de technologie employée et l’écosystème industriel (composites dédiés à l’aéronautique, biocomposites…). Notre dossier complet dédié à ces matériaux en plein essor contient aussi une interview de Gérart Liraut, expert en polymères chez Renault, Chiffre sur le devenir des composites dans l’automobile.

c Grâce à Philippe Stark,

les Bordelais pourront faire en même temps du vélo et de la patinette. C’est l’une des informations insolites que vous retrouverez dans notre moisson quotidienne. Technobuzz

CONSULTEZ NOTRE SÉLECTION QUOTIDIENNE DES TECHNOLOGIES QUI FONT LE BUZZ

Tribune c Plaidoyer pour les nano

Médiatisée par Stuxnet, un ver ayant servi à détériorer des centrifugeuses nucléaires iraniennes, la cyberguerre est une question tendance dans les fils d’actualité. De fait, le cyberespace est bien devenu un terrain d’affrontement entre États. Les gouvernements d’au moins douze des quinze puissances majeures prennent en tout cas la menace potentielle suffisamment au sérieux pour plancher sur des programmes de cyberdéfense. Pour autant, le vocable est également fréquemment utilisé de façon impropre, pour désigner tout type d’attaque informatique, estime Jarno Limnéll, spécialiste des politiques Cyberguerre de défense chez Stonesoft.

PHOTO-TECH

Dubouchet

DÉCOUVREZ LES AVIS D’EXPERTS SUR NOTRE SITE

Réseaux @it_technologies Industrie & Technologies hub Industrie & Technologies IndustrieTechnologies

Spectaculaires, belles ou insolites : retrouvez les meilleures photos de technos, sélectionnées par Industrie & Technologies.

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P. MARTINEZ ; D.R.

Informatique Cyberguerre et paix

Thomas Dubouchet, président de NanoThinking, estime que la réglementation doit stimuler l’adoption des nanotechnologies dans l’industrie.


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Tendance

La transition énergétique au menu des usines

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InfographIe L’industrie à la diète c PAGE 27

pRocess

Les outils pour valoriser les calories ccPAGE 30

ReTouR d’expéRience

Les recettes des bons élèves

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Mécanique

Les moteurs freinent leur appétit

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L’Ie4, un moteur puissant mais sobre c PAGE 37

BâTiMenTs

La sobriété gagne du terrain ccPAGE 40

FoRMaTion

La frugalité au programme des écoles d’ingénieurs

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InfographIe Les formations spécialisées caracolent en tête c PAGE 43


EN COUVERTURE

effIcacIté énergétIque

produire light

H. BoutEt

On estime que 70% de la consommation d’électricité dans l’industrie est due aux moteurs électriques. Source d’économie et de performance, l’efficacité énergétique s’impose aux différents acteurs.

Hier, on parlait de « chasse au gaspi ». Aujourd’hui, c’est l’efficacité énergétique qui est sur toutes les lèvres. Sur le sujet, on peut avoir le sentiment que tout a déjà été écrit, ou presque. Et pourtant, bien que cette thématique ait déjà fait couler beaucoup d’encre, les professionnels du secteur continuent à réinventer les technologies dédiées à une production plus frugale, pour le plus grand bénéfice de l’ensemble de l’industrie. Après une première vague d’innovations, d’ores et déjà adoptées dans les usines, d’autres technologies transversales arrivent tout juste à maturité. Leds, motorisation à vitesse variable, récupération de chaleur des fluides de process, même à température modérée… autant d’innovations qui ne font pas toutes parler d’elles, mais qui contribueront indiscutablement à l’avènement d’usines plus sobres. cm

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EN COUVERTURE

L’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Au-delà du seul débat sur la transition énergétique, les industriels ont de toute façon intérêt à s’emparer de cet adage pour tirer leurs coûts à la baisse. Les marges de progrès sont nombreuses, d’autant plus qu’une batterie de technologies sobres arrive tout juste à maturité.

A

u-delà de l’exercice imposé du débat, la clé de la transition énergétique sera technologique. Entre énergies renouvelables, nucléaire, et énergies fossiles, l’arbitrage devra être subtil… et s’appuyer sur les innovations déjà à portée de main. De même que les actions à mener au niveau des transports, du bâtiment et de l’industrie. Parmi les outils disponibles, l’un fait consensus: l’efficacité énergétique. Les innombrables rapports produits récemment sur ce sujet ne se sont pas trompés sur le caractère indispensable de l’innovation. «Jusque-là, on a laissé la demande se développer et on a tâché d’y répondre. Il faut changer cela», soulignait ainsi Sébastien Candel, rapporteur de l’Académie des sciences lors de la présentation du rapport «La recherche scientifique face aux défis de l’énergie ». Même constat du côté du

Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui a récemment publié une série de recommandations sur l’efficacité énergétique, décrite comme «un gisement d’économies prioritaires». cc L’industrie

adopte de plus en plus les technologies sobres

Les technologies dédiées à l’efficacité énergétique trouvent des applications dans trois secteurs : l’industrie, les transports et le bâtiment, qui pèsent respectivement pour 23, 31 et 43 % de la consommation d’énergie française. Bonne élève, l’industrie a déjà amorcé le mouvement. Dans les pays de l’OCDE, son intensité énergétique a été divisée par deux entre 1980 et 2000, selon un document de synthèse publié par l’actuel directeur scientifique d’EDF, Yves Bamberger. Désindustrialisation mise à part, cette tendance tient

Réglementation : un rôle moteur Fin 2006, l’Union européenne s’est engagée à économiser 20 % de la consommation annuelle d’énergie d’ici à 2020. PLUsieURs RégLementAtions en sont issUes : ● La réglementation thermique

française RT 2012 fixe, pour les constructions neuves, un seuil maximal de consommation d’énergie primaire de 50 kWh/m2/an, contre 120 à 220 kWh/m2/an précédemment.

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● La directive ErP (Energy related products),

aussi connue sous le nom de directive « écoconception », incite les fabricants d’appareils consommateurs d’énergie à adopter des conceptions plus sobres, en poussant progressivement les appareils peu efficaces vers l’interdiction du marché européen.

surtout au fait que, comme nul autre secteur, les investissements d’efficacité énergétique y sont répercutés en gain de performance industrielle de manière rationnelle. Une situation qui pousse les chefs d’entreprise à adopter les technologies sobres (lire page 34). Signe des temps, EDF mettait récemment en avant une expérience consistant à réunir neuf entreprises d’horizons divers pour partager leurs expériences sur l’adoption de technologies et de pratiques permettant d’économiser de l’énergie. Des démarches comme le diagnostic énergétique rentrent peu à peu dans les mœurs. Il permet d’identifier des actions concrètes avec un retour sur investissement inférieur à trois ans. À titre d’exemple, la récupération de chaleur sur les compresseurs d’air ou de froid fait office de classique. Le remplacement d’équipements dispendieux par des technologies plus efficientes peut également peser dans la balance. 20% de l’énergie industrielle part ainsi dans les fours thermiques… quand leur remplacement par des fours à induction, en métallurgie et agroalimentaire, offre un rendement jusqu’à deux fois supérieur. Dernier chiffre clé: deux tiers de la consommation électrique est englouti par les moteurs électriques. Des économies pourraient donc être réalisées grâce à des moteurs plus efficaces ou des variateurs de vitesse intégrés (lire page 36), pour faire coller la consommation à un besoin fluctuant. Au-delà de ces améliorations incrémentales, c’est l’approche énergétique traditionnelle des procédés qui pourrait connaître un bouleversement. Appuyées par des acteurs académiques comme le laboratoire Ecleer ou des structures à vocation plus industrielle comme le pôle de compétitivité Axelera, des méthodes basées sur l’appréhension du procédé dans sa globalité mettent en évidence des possibilités de récupération de chaleur « fatale » jusqu’alors insoupçonnées.

D. R.

La transition énergétique au menu des usines


EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

L’INDUSTRIE À LA DIÈTE L’industrie est à la fois un bon élève de l’efficacité énergétique… mais possède encore de nombreux gisements exploitables ! Découvrez en quelques chiffres les leviers pour atteindre l’usine sobre. cc TEXTE HUGO LEROUX hleroux@industrie-technologies.com

cc INFOGRAPHIE GÉRARD QUÉVRIN gquevrin@industrie-technologies.com

L’INDUSTRIE CONSOMME UN WATT SUR CINQ …

… ELLE EST LE SECTEUR DONT L’INTENSITÉ ÉNERGÉTIQUE DIMINUE LE PLUS VITE

Transport

Résidentiel

Intensité énergétique indice base 100 (1973) 110

32 % INDUSTRIE

44 %

Transport

100

Agriculture

90 80

Résidentiel, tertiaire Agriculture Autre industrie

70 60 50

21 %

40 30

3%

Sidérurgie

20

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

6 % Froid et air comprimé 7 % Ambiance

70 %

de l’énergie est utilisée pour des besoins de chaleur

LES GISEMENTS D’ÉCONOMIE SONT IDENTIFIÉS

8 % Matières premières 11 % Moteurs

Chaudières 29 %

Fours et sécheurs 39 %

Énergies fossiles

Électricité

Bilan énergétique

-34

-16

-50

-7

+3

-4

c Récupérer la chaleur basse température.

-31

+10

-21

c Substituer les équipements (moteurs, fours…)

-13

+8

-5

Impact annuel en Europe (consommation en TWh)

c Mieux gérer l’énergie. Utiliser les technologies éco-effi caces. c Utiliser l’induction pour la chaleur haute température.

40 % des économies d’énergie liées au bâtiment sont dues aux systèmes de chauffage.

contre

soURCe : tRAnistion-éneRgétiQUe.goUV.FR ; WoRLDoFeneRgY ; eDF ; ConnAissAnCe Des éneRgies ; Cese

Dans les usines,

13 % pour l’isolation.

L’ADOPTION DE CERTAINES TECHNOLOGIES RÉDUIT LES PERTES Isolants extérieurs

-80 %

d’énergie thermique perdue au niveau de la paroi

Ventilations mécaniques contrôlées à double flux

-70 %

par rapport aux systèmes classiques

LED

Capteurs et automatismes

50 %

-10 % à 20 %

plus de d’économie d’énergie par rapport aux lampes à incandescence.

de consommation électrique à l’échelle du bâtiment.

avril 2013ccN°953

27


EN COUVERTURE

Les stars montantes de l’efficacité

LES LED (diodes électroluminescentes) sont les remplaçantes annoncées des éclairages classiques à incandescence et à fluorescence. fluorescence. économes, ces « lumières électroniques » offrent en outre des possibilités de modulation inédites.

LES VARIATEURS DE VITESSE adaptent la consommation du moteur en fonction du besoin. De quoi générer des économies substantielles dans l’industrie ou le bâtiment.

DES CLÉS USB sont transformées en sondes de température et de luminosité. en créant ces supports facilement implantables sur les postes informatiques, la start-up Avob veut maîtriser la consommation énergétique des bâtiments de bureaux… tout en s’épargnant l’installation de capteurs.

LES P OMP ES À CHALEUR HAUTE TEMP ÉRATURE transforment un rejet tiède en une source chaude. À la clé : une efficacité efficacité accrue des procédés thermiques.

28

N°953ccavril 2013

L’intelligence collective au service de l’énergie Pour tirer parti de ces nouveaux gisements, les outils suivent. Bientôt industrialisés, les pompes à chaleur haute température redresseront une source tiède en source chaude. Les cycles organiques de Rankine transformeront un rejet chaud inutilisable en électricité (lire page 30). Impliquant une réorganisation parfois radicale des procédés, avec les problèmes de mise en œuvre que cela suppose, ces nouvelles approches ouvrent cependant des perspectives renouvelées en matière d’efficacité, sachant que pas moins de 70% de l’énergie consommée par l’industrie l’est sous forme de chaleur! cc Les

promesses des bâtiments à énergie positive

Autre vaste chantier : le bâtiment. Le secteur, qui engloutit 44 % de la consommation énergétique nationale, présente des synergies avec l’industrie. La directive « écoconception » pousse d’ailleurs, chez l’un comme chez l’autre, à l’adoption d’équipements plus efficients tels que les pompes ou ventilateurs. Une autre réglementation, la RT 2012, impose une amélioration drastique de la performance thermique des bâtiments neufs. Avec des enjeux industriels, comme un besoin sans cesse renouvelé de matériaux isolants et faciles à mettre en œuvre. Sur ce premier chantier peut se greffer un autre levier moins connu : celui de l’efficacité énergétique « active », qui pourrait générer selon les syndicats professionnels environ 20 % d’économies supplémentaires sur les consommations finales du bâtiment. S’appuyant sur l’«électronisation» continue des équipements du bâtiment, elle consiste à réguler les consommations au plus près des besoins des utilisateurs. Cette filière émergente, et donc à forte teneur en innovation, est dominée par des spécialistes de l’automatisme comme Legrand, Schneider, ou Siemens. Elle s’attache à concevoir des systèmes «intelligents», capables de piloter éclairage, ventilation et chauffage, tout en se satisfaisant d’une information limitée (lire page 40). Un équilibre difficile à trouver: pas question de truffer le bâtiment de capteurs et de câblage… et de voir ainsi exploser les coûts d’installation! Les bâtiments neufs peuvent enfin associer la double démarche d’efficacité (passive et active) au sein des fameux bâtiments à

c Que peuvent avoir en commun

une banque, une forge, une industrie pharmaceutique et une coopérative agricole ? Leurs questionnements autour des technologies éco-efficaces ! sous l’égide d’eDF, neuf entreprises bourguignonnes se sont regroupées au sein d’un « réseau de performance énergétique ». L’occasion de constater comment tel voisin a traqué les fuites sur son réseau d’air comprimé, ou comment il a installé son éclairage LeD. « entre ce que préconisent les experts énergétiques et la réalisation, il y a souvent un écart. si l’un d’entre nous a défriché cette réalité, c’est autant de soucis évités pour les autres », résume le directeur des Forges de Courcelles, Philippe Boujon, membre du réseau. Les entreprises ont ainsi engagé des actions pour économiser 10 % de leur facture énergétique globale. eDF mène actuellement une dizaine d’expériences de ce type en France.

énergie positive (Bepos). Pionnier en la matière, le siège Green Office de l’éditeur de logiciels Steria, construit par Bouygues Immobilier, vient de livrer un bilan prometteur au terme de sa première année d’exploitation. Dans tous les domaines concernés, des technologies matures ou proches de l’être existent. Reste le défi de la baisse des coûts et de leur déploiement à grande échelle. À cet égard, des politiques publiques ambitieuses et stables dans le temps sont nécessaires. Mais l’innovation a encore beaucoup à faire. C’est elle qui constituera, in fine, le véritable moteur de la diminution des consommations énergétiques. cm cc HUGO LEROUX hleroux@industrie-technologies.com

eDF ; gARnitiLeD ; LeRoY someR ; AVoB.

L’INDUCTION est la meilleure technologie disponible de chauffage de solides en agroalimentaire et en métallurgie. générant la chaleur au sein même du matériau à chauffer, elle permet l’efficacité de doubler l’efficacité énergétique d’un four industriel.


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Des outils émergents permettent de revaloriser les rejets de chaleur à basse température. Avec 70 % de l’énergie indus­ trielle consommée sous forme de calories, la mise en œuvre de ces technologies pourrait révolutionner la conception des procédés industriels.

C

apable de produire du chaud à partir de froid, la pompe à chaleur est utilisée, dans le bâtiment, pour chauffer l’eau en prélevant les calories de l’air extérieur. Toutefois, l’outil n’en est qu’à ses balbutiements. Il promet tout autant dans l’industrie, où des pompes à chaleur dites « très haute température » pourraient fabriquer du très chaud à partir du tiède. « L’industrie produit beaucoup de rejets en dessous de 90 °C, mais il est rarement économique de les exploiter avec les techniques actuelles. Tout l’enjeu de ces dispositifs est de récupérer des sources à 60 ou 70 °C pour les porter à une température comprise entre 110° et 130 °C, voire au-delà », explique Laurent Levacher, directeur du laboratoire européen Ecleer. Cet institut réunit EDF R&D, Mines ParisTech et l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) pour conduire à maturité des outils de performance énergétique à fort potentiel. Sa « cible » favorite :

les procédés agroalimentaires, grands adeptes de chauffage et refroidissements successifs, indispensables pour la chaîne de transformation des produits. Les fromageries Bel évaluent ainsi, avec l’appui de Mines ParisTech, la généralisation de pompes à chaleur haute température pour récupérer la chaleur des condensats de concentrateurs et effluents de lavage. cc Des

pompes à chaleur plus performantes

In fine, la démocratisation des pompes à chaleur industrielles dépend des plafonds de température et de la performance globale des pompes, qui ne cessent d’être repoussés. « Plus on est capable de monter haut en température, plus on touche les usages industriels, et donc plus on s’ouvre de possibilités de récupération », souligne Laurent Levacher. Certains constructeurs proposent d’ores et déjà dans leurs gammes commerciales des pompes montant à 110 °C. À titre de

L’analyse de pincement aide à traquer les joules c Longtemps réservée à la pétrochimie, l’analyse de pincement fait l’objet d’adaptations récentes à tous les procédés mettant en jeu des échanges thermiques. Elle consiste à confronter, par représentation graphique, les besoins globaux de froid et de chaud au sein du système.

30

N°953ccavril 2013

La comparaison des deux courbes permet de déterminer l’emplacement optimal des échangeurs de chaleur, de manière à dépenser l’énergie minimum requise pour fabriquer un produit. L’analyse s’applique à la modification de procédés existants aussi bien qu’à la conception de procédés nouveaux.

comparaison, les pompes à chaleur traditionnelles opèrent dans l’habitat entre une source d’eau ou d’air autour de 25 °C, pour délivrer un fluide dont la température est située entre 50 et 60 °C. « Il n’y a aucun doute sur l’intérêt énergétique et économique de la pompe à chaleur dans l’industrie. Le temps de retour sur investissement a diminué d’un facteur 2,5 entre 2002 et aujourd’hui », note l’ancien directeur d’EDF R&D Yves Bamberger dans un document de synthèse consacré au rôle de l’électricité dans l’efficacité énergétique. Outre le retour d’expérience sur les pompes classiques, le mécanisme de base de ces appareils, qui repose sur des cycles de compression et de détente d’un fluide de travail, a été revu et adapté. Le choix de ce liquide est crucial : ses températures d’évaporation et de condensation déterminent les plages de fonctionnement de la pompe. Tout aussi cruciale est sa mise en œuvre au sein d’un système compact, puisant les calories au travers d’échangeurs performants. Le projet Paco, financé par l’ANR, est révélateur de ces tendances. Son acteur principal, le fabricant Johnson Controls veut y développer un appareil capable de délivrer jusqu’à 130 °C en utilisant le fluide de travail le plus courant qui soit : l’eau. La chasse aux calories ne s’arrête pas aux pompes à chaleur. Pour les gisements plus chauds, les « cycles organiques de Rankine », ou ORC, préparent également leur petite révolution. Bien connu des ingénieurs, le cycle de Rankine se retrouve notamment au cœur des machines à vapeur pour la production d’électricité. L’évaporation d’eau y entraîne une turbine. Comme les pompes à chaleur, l’ORC a été réinventé. Objectif: récupérer les sources entre 150 et 300 °C. « Le cycle Rankine classique est idéal pour transformer la cha-

D. R.

Les outils pour valoriser les calories


EffiCaCiTé éNERgéTiqUE

DEUx TEChNOlOgiEs pOUR RéCUpéRER la ChalEUR 1. Les pompes à chaleur « haute température »

Les versions « haute température » des pompes à chaleur valorisent l’eau ou l’air rejetés par les process industriels à 50°C pour restituer de la chaleur proche de 100°C. Elles partagent donc, bien qu’à plus haute température, le principe des pompes domes­ tiques qui récupèrent l’air extérieur pour en extraire des calories.

leur en électricité… pourvu que la température soit suffisamment haute pour obtenir une eau surchauffée. Le concept est pertinent dans les centrales thermiques, mais en dessous de 400 °C, le risque de condensation peut gripper la machine. Dans un ORC, on remplace l’eau par un fluide organique dont les caractéristiques physicochimiques permettent de travailler sur des gammes de températures et sur des puissances bien inférieures, entre 50 kW et 3 MW », détaille Gilles David, le PDG d’Enertime.

la vapeur surchauffée pour produire de l’électricité

InfogRAphIE : f. RobERt

cc De

La société parisienne s’est fait une spécialité des ORC. Elle a installé un premier module dans la fonderie FMGC à Soudan (Loire-Atlantique), en Pays-de-Loire (France). Baptisé Orchid, celui-ci convertit les « vents chauds » à 200 °C en sortie d’une chambre de combustion d’un cubilot. Cette chaleur, difficile à revaloriser sur le site, sert ainsi à produire quelque 5 000 MWh d’électricité par an dans le réseau interne de l’usine. Bénéfice

2. Le cycle organique de Rankine (ORC)

L’orC est une déclinaison du cycle à vapeur des centrales électriques. À la place de l’eau, il utilise un fluide dont le point d’évaporation est plus bas et permet donc de récolter économiquement la chaleur perdue par un process, même lorsque la température est modérée.

collatéral : les tours aéro-réfrigérantes servant auparavant à la neutraliser ont pu être arrêtées. À l’instar des pompes à chaleur, les ORC bénéficient d’une démocratisation des outils de thermodynamique. « Les logiciels de conception et de simulation de procédé sont toujours plus performants. Aujourd’hui, ils permettent à une équipe réduite d’ingénieurs motivés de concevoir ce type de machines innovantes, là où les grands turbiniers historiques comme Alstom ou Siemens ne voient pas encore un marché suffisant pour engager de tels développements», estime Gilles David. En quête de chaleur à valoriser, Enertime est aussi en discussion avec des cimenteries, comme un site suisse d’Holcim, ou des incinérateurs. L’ORC peut du reste convenir à des sources de chaleur plus modestes. Renault Trucks en développe une version « light » pour doper le rendement des moteurs de camions, quand les fabricants de bateaux envisagent leur incorporation sur les systèmes de propulsion. « Malgré un rendement modéré, de l’ordre de 15 %, l’ORC peut s’avérer un très

bon outil complémentaire. La production d’électricité est pertinente lorsque l’on n’a pas la possibilité de revaloriser la chaleur sur place ou à proximité. », souligne Laurent Levacher d’Ecleer. Également à l’étude mais plus émergent, le stockage de chaleur. Reposant sur des techniques comme les matériaux à changement de phase, il pourrait jouer le rôle de « tampon » pour revaloriser au moment opportun une chaleur récupérée. cc L’analyse

énergétique réinventée

Car c’est là toute la complexité de l’équation: si récupérer les rejets thermiques à basse température est un défi, pouvoir les revaloriser dans une équation économique qui tient la route en est un autre. «Avant de déployer ces outils, il faut pouvoir analyser son procédé dans sa globalité pour se demander: où sont mes gisements? Où et quand puis-je revaloriser cette chaleur?», explique Denis Clodic. Après vingt ans passés à la tête du Centre procédé et énergétique de l’École des mines de Paris, ce chercheur est un fervent promoteur des avril 2013ccN°953

31


EN COUVERTURE

pas qUEsTiON DE DéplOyER éChaNgEURs, pOmpE à ChalEUR OU ORC saNs aVOiR aU pRéalablE éChafaUDé UN plaN RigOUREUx.

méthodes d’analyse en rupture avec l’approche énergétique traditionnelle des procédés. « L’efficacité énergétique passe chaque « utilité » au crible : air comprimé, eau chaude, etc., avec l’idée sur chaque circuit d’optimiser les machines et de réduire les pertes. C’est une approche d’optimisation: on ne repense pas réellement la consommation. À l’inverse, l’analyse de type «énergétique» consiste à envisager le procédé dans sa globalité. Cette approche permet d’identifier des stratégies d’échange autrement ambitieuses entre différents points du procédé.»

Ce type d’approche systémique n’est pas vraiment nouveau. Dès 1974, « l’analyse de pincement» (Pinch analysis) a été développée pour la conception des complexes pétrochimiques. Devant les flux thermiques colossaux qu’ils mettaient en œuvre, cette méthode permettait de placer judicieusement des échangeurs de chaleur au sein des procédés. « Aujourd’hui, avec l’intégration des enjeux énergétiques et climatiques dans la logique d’entreprise, cette méthode devient pertinente pour des industries dont la facture énergétique est plus mesurée », soutient Denis Clodic. Pour illustrer son propos, celui-ci donne ainsi l’image d’un procédé agroalimentaire où les matières premières entrent à température ambiante et les produits ressortent à température ambiante… Alors que la chaîne intermédiaire est une succession de montées et descentes en température. Ce n’est donc pas exactement un hasard si

le laboratoire Ecleer a d’abord planché sur l’adaptation et la simplification de l’analyse éxergétique pour les besoins de l’agroalimentaire. cc Des

lignes pilotes pour tester la récupération de chaleur

« Les analyses de type exergétique sont provocatrices. Elles nous disent simplement : dans un monde idéal, je pourrais réaliser des économies d’énergie drastique. Maintenant, il faut évaluer la part de ces économies que l’on peut effectivement mettre en œuvre sur les procédés existants ou sur la conception des nouvelles lignes de production », résume François Letissier, le directeur R&D de Bonduelle. Dans le cadre du programme Usine sobre, l’industriel a collaboré avec des partenaires académiques pour réexplorer de fond en comble les opérations de blanchiment et stérilisation de légu-

françois Letissier,

directeur r&d de Bonduelle

Jusqu’à 30 % d’économies grâce aux technologies émergentes

32

N°953ccavril 2013

Engagé dans le programme Usine sobre, vous annoncez vouloir réduire jusqu’à 25% la consommation d’une ligne pilote. Comment?

Nos partenaires d’Armines-ParisTech ont d’abord mené une analyse éxergétique sur nos activités. Cette démarche pose une question apparemment naïve : combien faut-il d’énergie, en théorie, pour transformer mes légumes? La réponse est surprenante: seulement 30 à 40% de l’énergie réellement dépensée. Le reste sert essentiellement à chauffer ou à refroidir l’air ambiant ou… l’acier inox de la ligne! Donc, dans un

monde idéal, une économie colossale peut-être réalisée. Comment passer de ce monde idéal à des économies ?

Nous estimons que 20 à 30 % d’économies sont réalisables en recourant à des technologies émergentes. Nous allons tester d’ici 2015 une ligne pilote capable de revaloriser les eaux entre 50 et 90 °C issues du blanchiment des légumes. Les pompes à chaleur devront surmonter quelques défis comme la variabilité des débits ou la charge organique des fluides, cause d’encrassement.

Cette démarche est-elle destinée à être généralisée au sein de vos usines ?

Il est encore trop tôt pour le dire. Rien ne garantit que la ligne pilote portera toutes ses promesses. Nous faisons simplement le constat que les technologies évoluent rapidement : fluides frigorigènes, échangeurs innovants… Cela vaut la peine de regarder si nous pourrons en tirer parti. Car le potentiel est là : partout où l’on voit une tour aéro-réfrigérante, cela veut dire que l’usine est excédentaire en chaleur !

D. R.

ccparcours

ingénieurs des arts et métiers, françois Letissier dirige depuis 2006 la R&D du groupe bonduelle. Auparavant, il a travaillé pendant trois ans au sein de la Compagnie Coca Cola à la direction des opérations fabrication en Europe et pendant douze ans au sein du groupe Unilever, dans lequel il a occupé les directions Usine et projets internationaux.


EffiCaCiTé éNERgéTiqUE

EnERtIME

mes, qui engloutissent 85 % de la consommation de ses usines. Fort de cet inventaire, l’industriel veut déployer une optimisation à deux vitesses. La première consiste à généraliser des dispositifs de récupération grâce aux techniques actuelles, avec une économie d’énergie de 5 à 10 %. La deuxième projette de reconfigurer une ligne pilote de blanchiment, en tirant parti d’outils émergents comme les pompes à chaleur haute température. L’objectif est plus ambitieux : 25 % d’économies énergétiques… de quoi abaisser de 1,5 MW la consommation d’un site de taille moyenne ! Même feuille de route chez Valenthin. Sous l’égide du pôle de compétitivité Axelera, ce programme veut créer une filière industrielle sur la récupération de chaleur à basse température, avec la participation d’Arkema et de GDF Suez. Là encore, pas question de déployer échangeurs, pompe à chaleur ou ORC sans avoir au préalable échafaudé un plan rigoureux. Sur les sites des industriels «cobayes», les chimistes Solvay et Bluestar Silicon et le groupe minier Rio Tinto, l’heure est à l’audit éxergétique. Les bénéfices de ces expérimentations sont loin d’être garantis. Et s’ils sont avérés, la reconfiguration des procédés industriels, synonyme d’investissements lourds, n’est pas pour demain. Mais c’est bien une petite révolution culturelle qui se jouera sur la conception de ces lignes pilotes. cm

enertime a équipé la fonderie fMgC à Soudan (Loire­Atlantique) d’un module oRC. L’air rejeté par le cubilot est à 200 °C. Auparavant refroidi et évacué, cet air sert désormais à produire 5 000 MWh d’électricité par an.

ccHugo Leroux hleroux@industrie-technologies.com

avril 2013ccN°953

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EN COUVERTURE

Les recettes des bons élèves Pour améliorer son efficacité énergétique, rien de tel que de carburer à la matière grise. Il s’agit de bien connaître les consommations et de ne pas hésiter à changer tout ou partie du process. Au final, ce «sur-mesure» s’avère souvent très rentable. Aperçu en quatre exemples. ccEMMANUELLE LESQUEL redaction@industrie-technologies.com

La chaleur récupérée

(Saft)

(AGC Glass Europe)

c Activité Cette usine localisée à Boussois (Nord) emploie 280 salariés qui produisent 1 500 tonnes de verre plat/jour. c Profil de consommation Pour produire du verre non recyclé, il faut travailler à 1 500 °C, d’où de fortes consommations énergétiques, de l’ordre de 1,4 MWh/tonne de verre produit. c Technologie retenue Oxycombustion et récupération de la chaleur des fumées des fours. c Mise en œuvre L’entreprise a conçu et mis en place un procédé innovant reposant sur l’oxycombustion. Au lieu de brûler le gaz en présence d’air atmosphérique qui ne contient que 21 % d’oxygène (les 79 % d’azote restant ne participent pas à la combustion et en réduisent le rendement), le procédé recourt à de l’oxygène pur. Cela permet de réduire de 15 % la consommation énergétique du four. En parallèle, la chaleur des fumées est récupérée pour préchauffer les gaz avant leur injection dans le four. Cette innovation entraîne une diminution d’énergie supplémentaire de 10 %. c Bilan énergétique Réduction de 25 % des consommations. c Bilan environnemental Réduction de 35 % des émissions d’oxydes de soufre et de plus de 80 % des émissions d’oxydes d’azote.

D. R.

c Activité Dans cette entreprise située à Bordeaux (Gironde), 550 salariés conçoivent et fabriquent des piles et des accumulateurs électriques destinés à des batteries de haute technologie. c Profil de consommation Le process exige un réseau d’eau surchauffée important. c Technologie retenue Récupération de la chaleur des compresseurs et de celle des fumées, installation d’une pompe à chaleur. c Mise en œuvre Après une démarche d’audit poussée, l’entreprise a découvert la possibilité de réorganiser avec une meilleure efficience le réseau d’eau surchauffée à l’occasion de l’adoption de nouveaux compresseurs. « Ils devaient être installés à côté d’un bâtiment alimenté par une portion du réseau d’eau surchauffée peu efficace, car très éloigné de la chaudière. En réutilisant la chaleur produite par ces compresseurs, il était possible de supprimer cette portion » explique Jean-Marie Bouyx, ingénieur méthode industrialisation de l’usine. Une pompe à chaleur réversible a également été installée. Cela a permis de supprimer du même coup les groupes froids qui assuraient la climatisation et qui allaient être interdits par la réglementation. En parallèle, un système de récupération de la chaleur des fumées, qui sortent à 190 °C de la chaudière, a été mis en place pour réchauffer l’eau du process. Une action qui a permis d’économiser 7 % d’énergie supplémentaire. c Bilan énergétique 3 200 MWh/an, soit plus de 10 % de la consommation totale du site. c Économie 33 000 euros/an. c Temps de retour sur investissement 3 ans.

La combustion optimisée

34

N°953ccAVRIL 2013


EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

Le process simplifié

(KME Brass France)

c Activité Les 330 salariés du site de Boisthorel (Orne) produisent 50 000 tonnes par an de barres métalliques, barres creuses et de fils. c Profil de consommation L’usine utilise comme matière première des déchets métalliques et notamment 80 000 tonnes de déchets cuivreux, dont une importante portion est constituée de tournures humides, c’est-à-dire de copeaux contenant un mélange d’eau et d’huile nécessitant un séchage. c Technologie retenue Suppression de l’opération de séchage préalable des tournures humides. c Mise en œuvre À partir d’une réflexion initiale sur la récupération de la chaleur issue des huiles, l’industriel a finalement entièrement repensé son process, avec la mise en place d’un nouveau procédé emmenant directement les copeaux dans le four sans passer par un séchage préalable. Les tournures humides sont amenées directement dans une hotte placée au-dessus du four. Pendant leur descente dans le creuset, elles sont traversées par les fumées du four de bas en haut, comme dans un lit fluidisé, ce qui permet leur séchage. « La suppression du séchage préalable a permis de réduire de 20 % nos consommations. Il existe aussi d’autres gains liés à la combustion des huiles dans le four mais ils sont difficilement mesurables » explique Philippe Marchal le responsable HSE France du Groupe. Le nouveau système consomme seulement 307 MWh/an d’électricité. c Bilan énergétique 7 400 MWh/an, dont 7 000 MWh/an de gaz, 321 MWh/an d’électricité et 403 MWh/an de fuel. c Économie Environ 215 000 euros/an. c Temps de retour brut sur investissement 7 à 8 ans.

Les consommations pensées au plus juste

D. R.

(Manuplast)

c Production L’usine de Fimbrune (Orne) produit des pièces techniques en plastique. c Profil de consommation Utilisation de technologies d’extrusion-soufflage et d’injection très énergivores. c Technologie retenue Optimisation des procédés. c Mise en œuvre Après un diagnostic poussé, la société a mis en œuvre une optimisation des consommations de plusieurs postes, dont celui de la mise en chauffe des machines pour une température optimale au moment où elles commencent à opérer. Le planning global a été modifié, afin de synchroniser la montée en température de l’appareil avec le besoin de production. « Nous avons réussi à réduire de 20 % le temps de mise en chauffe » se félicite Alain Le Penven, responsable du service maintenance de l’usine. En parallèle, une campagne de réduction des fuites d’air comprimé a été menée, couplée à la mise en place d’électrovannes sur les soufflettes de refroidissement des carottes en plastique, ce qui a permis une réduction de 10 à 15 % de la consommation d’air comprimé. Les moteurs hydrauliques ont également été remplacés par des moteurs électriques, avec une optimisation de la vitesse d’injection nécessaire. c Bilan énergétique 116,2 MWh/an d’économie (notamment 50 % de la consommation électrique du procédé d’injection économisée). c Économie 5 000 euros/an. c Temps de retour brut sur investissement 2 ans.

AVRIL 2013ccN°953

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EN COUVERTURE

Les moteurs freinent leur appétit Les moteurs consomment 70 % de l’électricité dans l’industrie. Le recours à des modèles plus efficaces ou des variateurs de vitesse peut limiter cet appétit énergétique. La facture électrique justifie ces solutions. À moyen terme, la réglementation « écoconception » les rendra obligatoires.

P

ompe, compresseur, ventilateur : ce trio de machines dites centrifuges incarne l’omniprésence des moteurs électriques. Production d’air comprimé, de froid ou systèmes d’entraînement dans l’industrie, eau chaude sanitaire ou ventilation dans le bâtiment… aucun usage n’échappe à leur hégémonie. Avec une répercussion sur la facture électrique. Les moteurs électriques consomment ainsi deux tiers de la consommation électrique industrielle en Europe. La situation n’est pas irréversible : il existerait un potentiel total d’amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes à moteur électrique de l’ordre de 20 à 30 %. Avec à la clé, un gain sur la facture énergétique. Ce potentiel repose sur deux piliers essentiels : un moteur plus

économe, ou le recours à un variateur de vitesse. « Le coût global d’une pompe est constitué à 85 % de sa consommation énergétique », souligne Alexandre Étienne, responsable des ventes bâtiment chez le fabricant Salmson. « Sur toute sa durée de vie, un équipement dont la consommation est bien adaptée à l’usage peut coûter deux fois moins cher qu’une solution lambda ». Si cette efficacité représente un investissement, préférer une machine bon marché à l’acquisition peut donc revenir à se coller un boulet énergétique ! « Pour qu’une solution soit viable, nous visons des retours sur investissement inférieurs à deux ans : c’est la norme généralement retenue dans l’industrie », renchérit Alexandre Étienne. Première piste d’optimisation : les variateurs de vitesse. Intégrés sur la machine

Ce que dit la directive écoconception À travers la directive ErP (Energy Related Products), la commission européenne a mis en place un calendrier visant à imposer progressivement des moteurs de plus en plus efficients. Pendant l’élaboration de la norme IE4, le compte à rebours est déjà lancé: c 16

juin 2011, tous les nouveaux moteurs sur le marché entre 0,75 et 375 kW doivent remplir les exigences d’efficacité de la norme dite IE2.

36

N°953ccavril 2013

c 1er janvier

2015, tous les moteurs entre 7,5 et 375 kW doivent remplir les exigences d’efficacité IE3, ou, selon les usages, IE2 avec variateur de vitesse.

c 1er janvier

2017, ces exigences seront aussi valables pour les moteurs avec une puissance de sortie nominale comprise entre 0,75 et 375 kW.

ou déportés dans l’armoire électrique pour les plus gros systèmes, ces dispositifs électroniques adaptent la vitesse de rotation du moteur, et donc sa consommation électrique, en fonction du besoin. Le « ticket d’entrée » pour cette régulation doit être soigneusement évalué : elle repose sur un ensemble de capteurs qu’il faut installer. « L’investissement se justifie partout où des appareils centrifuges doivent répondre à un besoin variable et soutenu. Le pompage d’eau chaude dans un bâtiment sanitaire en est un exemple. Pour ce type d’application, le gain par apport à la vitesse fixe peut atteindre 20 % », explique Alain Escrig, directeur des ventes chez Leroy-Somer. cc L’électronisation

de variateurs de vitesse est un atout

Industrialisés dans les années 1980, les variateurs de vitesse n’ont pas fini d’évoluer. Alors que les premiers modèles étaient déportés, la miniaturisation de l’électronique permet leur intégration aux moteurs dès la fin des années 1990. À présent, les constructeurs intègrent des fonctionnalités « personnalisées » par segment de marché : « Grâce aux capacités de l’électronique embarquée, nous développons au sein des variateurs des applications métier qui étaient auparavant déportées dans un automate extérieur. Cela apporte aussi un gain en compacité ou en économie d’autres appareils. Sur un système de ventilation, l’analyse des données de température extérieure et intérieure permettant d’ajuster le débit d’air à souffler peut maintenant se faire directement dans le variateur », affirme Edouard Van Den Corput, responsable de l’offre variation de vitesse et démarreurs chez Schneider Electric. Conséquence de cette « électronisation » : le variateur devient également une passerelle de communication. Il


EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Ce moteur synchrone à aimants permanents, à la mécanique optimisée, associé à un variateur de vitesse, offre un compromis entre performances et rendement énergétique. Voyage au cœur d’un moteur IE4; la norme actuellement en préparation réduira les pertes d’environ 30% par rapport à l’actuelle IE2.

PUISSANT MAIS PEU GOURMAND ccFICHe TeCHNIQue

Marque Leroy-Somer Type Moteur synchrone à aimants permanents IE4 Modèle Dyneo — Série LSRPM Puissance de 0,75 à 400 kW Couple de 1 à 1 400 Nm Vitesse de 1 à 5 500 min-1 Hauteur d’axe de 90 à 315 mm. Construction IP 55 selon CEI 60 034

UN VENTILATEUR ROGNÉ Les faibles pertes du moteur ont permis de réduire le diamètre du ventilateur, en plastique ou en aluminium suivant la puissance, pour ajuster son débit au besoin tout en limitant la puissance absorbée. Le capot de ventilation guide le flux d’air tout en assurant une protection IP 55.

ccJeAN-FrANÇoIS PreVÉrAuD jfpreveraud@industrie-technologies.com

Boîte à bornes

DES CHIGNONS RACCOURCIS Les bobinages venant s’insérer dans des encoches du stator sont réalisés en fils de cuivre. Leur parcours a été optimisé pour réduire les parties inactives (chignons). Les fils sont revêtus d’un émail de haute qualité grade 2+ pour supporter les pics de tension inhérents aux variateurs.

Planchette à bornes

Vis de fixation du capot

UN DIALOGUE PERMANENT Un codeur placé en bout d’arbre assure la communication avec le variateur.

UN GUIDAGE RIGIDE Les flasques en fonte assurent la rigidité des paliers et le guidage précis de la ligne d’arbre. Les roulements, isolés par un film de céramique, et leur graissage, sont adaptés à la nature des efforts à supporter et aux conditions d’emploi.

UNE CLÉ DE VOÛTE BREVETÉE Le rotor comporte un arbre en acier sur lequel est emmanché un moyeu en aluminium. Des queues d’arondes y assurent la retenue des paquets de tôles magnétiques au silicium à faibles pertes de 5/100 mm (en gris) entre lesquels sont insérés les aimants permanents en néodyme fer bore (en noir). Une géométrie en clé de voûte, associée à des jeux de montage de quelques dixièmes de millimètres, permet un blocage mécanique par centrifugation de l’ensemble sans recours à des adhésifs qu’il faudrait polymériser à chaud.

avril 2013ccN°953

LEROY-SOMER

UN CARTER DANS LE VENT Le carter à ailettes en aluminium garantit la tenue mécanique de l’ensemble et une bonne dissipation thermique par convection.

37


EN COUVERTURE

haut de gamme, les moteurs synchrones à aimants permanents devraient se banaliser à mesure que la réglementation bannit les concepts les moins efficaces. Décrits par de nombreux acteurs comme une future norme au-delà de 2020, ils livrent déjà un bilan acceptable sur certaines applications intensives.

Le pompage de l’eau chaude sanitaire dans un immeuble collectif répond à une demande très variable. Avec une pompe à haut rendement IE2 de 8 m3 associée à un variateur de vitesse, le coût global du système peut être divisé par deux, soit 20 000 euros contre 40 000 au préalable.

cc Des

moteurs plus efficaces

Reste que, dans un bâtiment ou une usine, nombre d’usages sont constants. C’est par exemple le cas du débit de refroidissement continu ou des circuits de chauffage de l’habitat. Plutôt qu’un variateur de vitesse, l’adoption de moteurs plus efficaces peut alors s’avérer plus judicieuse. Les classes IE1, IE2, IE3 désignent les rendements croissants intégrés par les fabricants de moteurs dans leurs gammes. À terme, l’adoption des moteurs IE2 puis IE3 est inévitable, car la directive ErP (Energy related products), aussi appelée « directive écoconception », pousse les solutions les moins efficientes, type IE1 et antérieur, vers la sortie du marché (voir encadré page 36). « Le passage aux catégories IE2 puis IE3 implique un important effort d’innovation. C’est une contrainte, car elle nous oblige à bousculer notre conception. Mais

38

N°953ccavril 2013

ses performances en investissant dans un moteur IE4

aussi une opportunité, car c’est à nous de faire les meilleurs choix industriels pour répondre aux besoins des clients », remarque Alain Escrig, de Leroy-Somer. Pour l’instant, l’amélioration des rendements sur les moteurs asynchrones est obtenue par l’ajout, à volume égal, de cuivre dans le bobinage et de tôle magnétique au cœur du moteur. Ces ajouts ont pour effet d’élever le champ électromagnétique, et donc la force qui fait tourner le rotor. À plus long terme, les constructeurs anticipent un saut technologique : les moteurs IE4. « Pour parvenir à ce niveau d’exigence, on ne peut pas compter sur une innovation incrémentale : il faut changer de concept de moteurs », constate Alain Escrig. Candidat tout désigné : le moteur synchrone à aimants permanents. Cette véritable « Rolls » affiche une efficacité dopée par une série d’aimants permanents insérés sur le rotor. Le champ magnétique émis par le rotor s’additionne à celui de l’électroaimant positionné sur le stator. En dépit du prix élevé des aimants à base de terres rares, les moteurs IE4 bénéficient d’un rapport couple/masse et puissance/masse inégalé. Selon le fabricant Salmson, ses pompes IE4 seraient jusqu’à 40 % plus efficaces que ses modèles IE2 ! Encore

La société Semea, qui gère la production et la distribution d’eau sur l’agglomération du Grand Angoulême, a obtenu un retour sur investissement de quatorze mois en remplaçant un groupe de pompage par une solution IE4. Après une étude approfondie de ses profils d’utilisation, menée avec un fabricant de pompe et de moteur, elle a finalement choisi de remplacer les deux moteurs à vitesse fixe par un unique moteur synchrone à aimants permanents, assisté d’un variateur pour gérer au mieux les régimes variables. Outre une consommation énergétique réduite de 10 % par mètre cube d’eau transféré, la puissance de cette technologie a permis d’assouplir le fonctionnement des installations : « La pompe assure un débit en eau supérieur de 15%, ce qui nous permet de mieux profiter des 8 heures d’électricité en tarif de nuit. Nous économisons ainsi deux heures de tarif de jour », constate Michel Labet, responsable de production au sein de Semea. Une puissance optimisée peut également être synonyme d’un nombre d’équipements réduit. Exemple aux abattoirs de Cooperl, à Lamballe (Côtes-d’Armor). Au moment de moderniser la capacité de surgélation de 1300 kW de sa chambre froide, cet abattoir industriel a équipé l’un des trois groupes de froid d’un compresseur IE4 à vitesse variable. Avec 23 % d’efficacité supplémentaire, cet apport a permis de supprimer le troisième groupe de froid, devenu superflu. Fonctionnant à deux groupes, la chambre froide repose maintenant sur un ancien moteur à vitesse fixe tournant à plein régime et le moteur IE4 assurant le besoin variable de froid résiduel. cm ccHugo Leroux hleroux@industrie-technologies.com

D. R.

peut faire remonter des informations sur le moteur et son environnement via des liaisons filaires ou non. « Exploitées dans un système de supervision, ces informations peuvent servir à détecter des anomalies de fonctionnement ou à optimiser la consommation globale du procédé. »

cc Améliorer


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EN COUVERTURE

Bâtiment La sobriété gagne du terrain Aiguillonnés par l’alourdissement de leurs factures et par la réglementation, les industriels cherchent à limiter la consommation énergétique de leurs locaux. Avec la RT 2012, c’est une obligation pour les nouveaux bâtiments tertiaires. Une démarche qui peut être intégrée dans une réflexion plus large, avec la mise en place d’un système de gestion de l’énergie.

L

imiter la consommation énergétique des bâtiments tertiaires à 50 kWh par an et par mètre carré, contre une moyenne de 417 actuellement. L’obligation imposée par la réglementation thermique 2012, fruit de l’article 4 de la loi Grenelle 1, n’est pas une mince affaire. Poussés de longue date sur la voie de la sobriété par l’envol progressif de leur facture énergétique, les industriels font figure de pionniers dans la mise en œuvre des technologies frugales. Une démarche qui devrait affecter la répartition des consommations. Aujourd’hui, les postes classiques (chauffage, climatisation, eau chaude) représentent deux tiers des consommations dans le bâtiment,

contre un tiers pour la bureautique. Énergivores, les équipements informatiques et télécoms apparaissent comme un défi pour le service de gestion technique des bâtiments (GTB). cc Contrôler

la consommation à tous les niveaux

« L’informatique seule représente 10 % de la consommation. C’est un sujet de préoccupation », analyse Thierry Djahel, directeur du développement et de la prospective au sein de la division Buildings. En début de journée, par exemple, un véritable pic de demande survient, du fait du démarrage de l’ensemble des ordinateurs. « L’idéal serait de pouvoir les allumer un par un. Des applications proposent cette

Conçu par Bouygues Immobilier pour la société de conseil et de services IT Steria, le bâtiment Green Office à Meudon intègre une palette de solutions dédiées à la frugalité.

solution. C’est le cas de Wake-On-Lan de Joulex, un standard des réseaux Ethernet qui permet à un ordinateur éteint d’être allumé à distance, permettant ainsi d’échelonner les démarrages. » Pour les autres postes de consommation, des solutions susceptibles de conduire à des réductions plus drastiques existent. Au-delà des solutions passives, comme l’amélioration de l’isolation, ou de la simple substitution d’équipements existants, par exemple en optant pour des

Faut-il un esperanto pour les automates ? Pour réguler au plus juste la consommation via un «cerveau» centralisant les informations issues des différents capteurs, ceux-ci doivent être capables de communiquer entre eux. Mais les fournisseurs d’automates proposent fréquemment des langages «propriétaires». Au contraire, les équipementiers tendent à préférer la standardisation, quitte à passer par l’Internet des objets.

L’interopérabilité requiert des protocoles ouverts, ou mieux encore, des standards. Nous travaillons ainsi à la standardisation de notre protocole auprès d’un organisme normalisateur de l’Internet. Olivier Seznec

Directeur technique, Cisco

40

N°953ccavril 2013

Pour gérer un périmètre bien déterminé, comme le contrôle de luminaires ou de stores, mieux vaut un protocole indépendant d’Internet, peu coûteux et qui limite les liaisons filaires. Thierry Djahel

Directeur du développement et de la prospective au sein de la Division Buildings, Schneider Electric


EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Des panneaux phono-absorbants composés de deux couches de métal perforé remplacent les faux plafonds, ce qui permet de profiter de l’inertie thermique du béton des plateaux. Électroluminescent, l’éclairage est plus économe que les ampoules classiques. Il est régulé en fonction de la lumière naturelle et du nombre de personnes présentes. Les fenêtres sont munies d’ouvrants motorisés, qui sont activés en fonction de la température extérieure et assurent la ventilation et la climatisation. Le logiciel de gestion de l’énergie régule le fonctionnement du système et offre un suivi quotidien des consommations.

4 200 m2

de panneaux photovoltaïques et une chaudière à cogénération produisent

64 kWh/m2/an, soit 2 kWh/m2 /an

BOUYGUES

de plus que la consommation du bâtiment

LED au lieu des ampoules classiques, les solutions dites « intelligentes » font florès. Capteurs, plates-formes de gestion des énergies, applications pour smartphones : la rencontre entre le numérique et le monde de la construction permet désormais un contrôle précis de la consommation énergétique des bâtiments. « À partir de notre plate-forme Energy Wise, on peut par exemple interroger l’ensemble du système, pour remonter l’information et contrôler ainsi la consommation. On associe au système des attributs (lieu, type d’appareils, puissance) et on interroge les consommations de chaque attribut. Par exemple : combien consomme le département vente ? Ou

encore : combien consomment les téléphones ? », précise Olivier Seznec, directeur technique chez Cisco. Certaines plates-formes de gestion vont plus loin. Au lieu de se contenter des informations internes, elles analysent aussi les données externes, comme la météo, afin de mettre en place un scénario approprié de consommation. cc Analyser

le besoin énergétique et l’adapter en temps réel

Grâce aux objets connectés et à l’Internet, la gestion de l’énergie devient ainsi une interaction entre différents acteurs : les équipements, le service GTB mais aussi les utilisateurs. Pour gérer l’énergie par pièce, en fonction du nombre d’occupants

au sein du bâtiment, Schneider Electric a ainsi équipé le badge des employés d’une puce RFID, qui communique avec les capteurs. Ainsi, le besoin énergétique est analysé et adapté en temps réel. Les experts de l’effi l’efficacité cacité énergétique estiment que de nombreux autres logiciels et applications devraient faire leur apparition prochainement. Une démarche qui peut être intégrée dans une évolution plus globale du profil profil de consommation. «Améliorer « Améliorer en continu le management de l’énergie », voilà le credo de la réglementation ISO 50001, 50 001, sur laquelle s’appuient les industriels. Une norme qui a stimulé l’apparition de ««Smart Smart green factories», factories », organisées autour d’un système de gestion d’énergie, le Factory energy management system (Fems). Celui-ci prend en compte non seulement la consommation liée au bâtiment, comme l’éclairage ou la ventilation, mais aussi celle du process, ainsi que l’énergie produite par des sources d’énergies renouvelables, par exemple des panneaux photovoltaïques ou des pompes à chaleur. Le système analyse et contrôle les consommations classiques et optimise les process industriels. Le groupe Total a ainsi indiqué avoir réduit de 2 % la consommation annuelle des sites sur lesquels il a mis en place un système de gestion énergétique (voir encadré). Une évolution qui permet non seulement de se plier à la réglementation en vigueur mais aussi de réaliser des économies et devrait donc continuer à faire des émules. cm ccSOPHIE EUSTACHE seustache@industrie-technologies.com

avril 2013ccN°953

41


EN COUVERTURE

La frugalité au programme des écoles d’ingénieurs L’énergie devient une thématique de plus en plus importante dans les formations d’ingénieurs françaises, qu’elles soient généralistes ou spécialisées. L’activité de recherche interne aux écoles est également touchée, comme le prouve l’édition 2013 de notre classement annuel des écoles d’ingénieurs.

Une application pour bâtiment à énergie positive

l’avance le schéma de consommation, suivant différents critères, comme la météo. Canopea a permis à Vesta-System de perfectionner son logiciel de supervision énergétique, VestaEnergy. Depuis le Solar Decathlon, la start-up et les chercheurs se sont fixé une feuille de route pour industrialiser la solution d’ici 2020.

ccArts et Métiers ParisTech

Un simulateur à l’appui de l’électricité offshore Canopea : c’est le nom d’une maison solaire qui a remporté la compétition du Solar Decathlon en 2012. Imaginé par des élèves de Grenoble INP associés à des étudiants de l’école d’architecture de Grenoble, ce bâtiment prototype est notamment remarquable du fait de ses outils de monitoring, réalisés avec l’appui de deux laboratoires de Grenoble INP et d’une startup, Vesta-System. « Il a fallu développer de nouveaux outils et de nouveaux langages informatiques pour gérer la complexité des équipements », souligne Frédéric Wurst, chercheur au G2Elab, un des laboratoires partenaires. Stockage de la chaleur, gestion du système de ventilation, de l’électricité issue des panneaux photovoltaïques, des appareils ménagers… Tout a été intégré au modèle numérique de la maison. Une application pour tablette numérique a aussi été développée, afin de programmer 24 heures à

42

N°953ccavril 2013

ccINP Toulouse

Un amplificateur pour réduire les pertes du ferroviaire Le démonstrateur installé sur la plateforme technologique Énergies réparties des Arts et métiers ParisTech de Lille prépare l’énergie du futur. Conçu en partenariat avec l’entreprise RTE, il simule l’infrastructure électrique qui doit rallier les énergies marines (éoliennes, hydroliennes) au continent. Sa puissance de 10 kilowatts et 250 volts est éloignée de celle prévue pour les parcs industriels – jusqu’à 2 000 mégawatts et plus de 600 kilovolts de courant. Pourtant, il doit livrer mi2013 des outils de contrôle de tension et un algorithme de protection qui seront

Avec 7 térawatts-heure consommés  chaque année en France pour la traction  électrique, le ferroviaire représente  un gisement important  d’éco­nomie d’énergie. C’est

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ccGrenoble INP

indispensables à leur essor. « Le principal défi pour l’offshore vient du fait que l’électricité sera acheminée sur de longues distances en courant continu », explique Frédéric Colas, responsable de la plate-forme Énergies réparties. Or, actuellement, les connexions marines sont en courant alternatif, ou  en courant continu point à point. Pour une gestion intelligente de cette énergie en réseau interconnecté de type smart grid, il faudra obligatoirement passer  par un maillage en courant continu. Par leurs calculs, les chercheurs s’assurent que la tension délivrée à travers les  câbles reste optimale. Mais aussi que les défauts éventuels, comme un court-  circuit, seront identifiés rapidement, afin que les équipements (câbles, composants de puissance) soient mis en sécurité  et que les futurs disjoncteurs, qui n’existent pas encore au stade industriel,  soient actionnés.


EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

LES FORMATIONS SPÉCIALISÉES CARACOLENT EN TÊTE Hormis quelques grandes comme Grenoble INP ou Polytechnique, les écoles spécialisées sont encore la voie royale pour accéder aux métiers de l’énergie, malgré une force d’enseignement et de recherche plus modeste. Notre enquête annuelle exclusive auprès des écoles d’ingénieurs le prouve.

1. ENSEIGNEMENT Nombre d’heures de cours cumulées liées à l’énergie au niveau de l’ensemble de l’établissement Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

Lundi

11 118 heures Grenoble INP

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

Lundi

4 257 heures Supélec

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

3 730 heures Ensi de Bourges

2. EMPLOI Taux d’insertion dans le secteur de l’énergie, en pourcentage de l’ensemble des diplômés recrutés

55%

41%

Eost

Ensip (Poitiers)

(Strasbourg)

40%

35%

Ensic

33%

Polytech Orléans

(Nancy)

Mines Nantes

33%

33%

(Sceaux-TroyesMontpellier)

(Cergy)

EPF

EPMI

32 %

32%

31%

(Lanvéoc)

(Nancy)

(Bourges)

École navale

ENSG

ENSI

3. RECHERCHE Nombre d’enseignants-chercheurs travaillant sur l’énergie et pourcentage sur l’ensemble des enseignants-chercheurs

Grenoble INP

UTBM (Belfort Montbéliard)

Insa Lyon

Polytechnique (Palaiseau)

188

50

91

80

38 %

34 %

21 %

12 %

4. PUBLICATIONS

607

Nombre d’articles consacrés à l’énergie publiés dans des revues scientifiques et pourcentage sur l’ensemble des publications de 2012

35%

200 45%

Grenoble INP

Ensi Caen

(Caen)

200 80%

Isae-Ensma (Chasseneuildu-Poitou)

cc teXte luDoVIc FérY lfery@industrie-technologies.com

141

37,5 %

Ensip

(Poitiers)

135 12 %

Polytechnique (Palaiseau)

129 20 %

INP Toulouse

124 32 %

Insa Toulouse

100 18 %

Ensic

(Nancy)

100

81

67 %

24 %

Insa Lyon

CPE Lyon

cc InFoGrAPhIe GérArD QuéVrIn gquevrin@industrie-technologies.com

avril 2013ccN°953

43


EN COUVERTURE

notamment vrai pour les lignes alimentées en courant continu à 1 500 volts, soit  40 % du réseau national. La tension étant  relativement basse, une hausse du trafi c  ou le passage de wagons de marchandises   lourds (Fret) nécessite plus de puissance.  « Comme il n’est pas possible de changer  la tension d’alimentation des trains, il  faut obligatoirement modifi er la façon de  transporter  l’énergie  électrique  sur  la  ligne », explique Philippe Ladoux, professeur au laboratoire Laplace. L’unité de  recherche mixte de l’INP, du CNRS et de  l’université de Toulouse III a conçu pour  le compte de la SNCF un amplifi cateur  de  tension  conçu  pour  répondre  aux  demandes  accrues  de  courant.  « Notre  système  peut  réduire  jusqu’à  40 %  les  pertes électriques, pour une économie  d’énergie globale de 4 à 5 % », détaille le  chercheur.  Au  point  d’installation,  le  matériel déporte la consommation d’électricité de la ligne 1 500 volts sur une ligne  3 000 volts,  d’où  son  nom  de  « 2  fois  1 500 V ». Le principe en a été validé au  stade prototype sur un circuit test. Un  premier pilote pourrait être installé en  2014 sur la ligne Toulouse-Foix.

ccMInes PArIstech

Un logiciel pour concevoir les systèmes thermiques

Pour profi ter de la chaleur résiduelle dissipée par les panneaux photovoltaïques  en  journée  afi n  d’augmenter  le  rendement des pompes à chaleur, le fabricant  de pompes à chaleur Ciat et le bureau  d’études Cythelia ont fait appel au logiciel de simulation thermique du bâtiment  Comfi e, et à son propriétaire, le Centre  énergétique et procédés (CEP) de Mines  ParisTech. La simulation élaborée par ce  dernier a pris en compte les aspects dynamiques  liés  notamment  aux  cycles  de

marche/arrêt  de  la  pompe  à  chaleur  et a simulé aussi bien l’utilisation d’un  ballon  de  stockage  de  chaleur  qu’un  ballon  d’eau  chaude  sanitaire.  Il  a  été  également possible de fi xer un objectif  atteignable en termes de gain de performance sur la pompe à chaleur. Des mesures sur un banc de tests, puis en situation  réelle sur une maison à énergie positive  près de Chambéry (Savoie), ont permis  de valider la cible de 20 % de réduction  des  besoins  en  chauffage  sur  un  an.  Les partenaires industriels ont depuis breveté  le  module  innovant.  Selon  Alain  Guiavarch,  ancien  coordinateur  du  projet au sein du CEP, celui-ci est déjà  commercialisable.  Il  repose  en  effet  sur  des  composants  du  marché.  « La  solution représentant un surinvestissement par rapport à une pompe à chaleur  classique. Il faut donc un certain dimensionnement pour que l’économie d’énergie  soit  intéressante »,  précise  le  chercheur. Pour lui, la technologie devrait  d’abord s’imposer dans le secteur du bâtiment tertiaire. cm cc luDoVIc FérY lfery@industrie-technologies.com

Palmarès Notre classement annuel exclusif des écoles d’ingénieurs 576

Somme des contrats de recherche des cent premières écoles du palmarès.

487

481

464

En millions d’euros 2009

2010

2011

Forte augmentation des contrats de recherche

2012

2 477 2 351 1 945

1 953

Nombre de brevets déposés par les cent premières écoles.

Nombre de brevets

2009

2010

La hausse des brevets se poursuit

2011

2012

14 629

14 570

14 168

Nombre de doctorants

La baisse du nombre de doctorants 12 587 continue Nombre de doctorants dans les cent premiers établissements.

2009

2010

2011

2012

Source enquête Industrie et Technologies 2010, 2011, 2012, 2013

prenant en compte les efforts de recherche et d’innovation tous secteurs confondus, via une comparaison du nombre de brevets déposés depuis cinq ans, Écoles d’ingénieurs du chiffre d’affaires généré par les contrats de recherche en 2012, industrie-techno.com et du nombre de doctorants et post-doctorants.

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N°953ccavril 2013

D. R.

c Retrouvez sur le Web l’intégralité de notre classement annuel des écoles d’ingénieurs,


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PRODUITS

INFORMATIQUE

Le décisionnel s’invite en production Qu’ils soient généralistes ou dédiés à l’industrie, les logiciels décisionnels, déjà utilisés en finance, marketing et commercial, trouvent leur place en production. Ils épaulent la prise de décision grâce à des indicateurs clés délivrés par une plate-forme connectée à l’ensemble des applications métiers de l’entreprise.

A

production ne date pas d’hier. L’EMI (Enterprise manufacturing intelligence), ou décisionnel industriel a démarré il y a une dizaine d’années, avec l’ajout d’une couche décisionnelle au-dessus des solutions métiers. «Il s’agit soit de fonctionnalités développées par des éditeurs de PLM (Product lifecycle management), MES (Manufacturing execution system) ou EAM (Enterprise asset management), soit de briques décisionnelles additionnelles fournies par des acteurs spécialisés», explique Laurent Pasquette, responsable de l’offre Enterpriseperformance-management chez EuriwareAreva. Parmi les spécialistes du BI généraliste, citons IBM (Cognos Business Intelligence), SAP (Crystal Report) ou encore Qlik Technologies (Qlickview), qui s’intègrent dans des logiciels de maintenance ou de planning. Comme ses concur-

rents, ce dernier propose une plate-forme décisionnelle «intégrée», qui aide à détecter des corrélations entre les données stockées dans le système d’information industrielle et celles provenant des autres applications, comme la gestion commerciale, la finance, la qualité, la maintenance ou la logistique. «Ces corrélations aident les industriels à valoriser les activités et à produire des indicateurs physico-financiers», explique le consultant, «Ils permettent aussi de se comparer avec d’autres entités ou avec l’extérieur». cc Intégration

de données publiques

Ces évolutions sont rendues possibles notamment par la technologie « In Memory ». Laquelle consiste à stocker les données non sur le disque dur, mais dans

d.R.

près s’être imposée auprès des directions financières, et des services marketing et commerciaux, l’informatique décisionnelle, ou business intelligence (BI), s’attaque désormais à la production. En vue, l’amélioration du pilotage de l’activité afin de gagner en productivité et en rentabilité grâce à des indicateurs de rendement, de qualité ou de maintenance calculés en temps réel. Les directeurs d’usines ne sont d’ailleurs pas les seuls concernés. Ces technologies de collecte, d’analyse et de mise en scène des données pour analyser des tendances, pointer des corrélations et détecter des anomalies intéressent toute la chaîne de production, depuis les responsables de sites jusqu’aux techniciens de maintenance. Bien sûr, l’exploitation des indicateurs de

TROIS TENDANCES DANS LE PILOTAGE DE L’ACTIVITÉ

1. TRAITER UNE QUANTITÉ CROISSANTE DE DONNÉES c Le logiciel Wonderware EMI Software Solution d’Invensys traite

c Les tableaux de bord conçus par les utilisateurs Excel

avec la version 7 de BiXAnalytics de BiX Software seront déployés en un clic sur des tablettes, via un serveur web. Les utilisateurs pourront même les partager à distance. La licence sera vendue au prix indicatif de 2 000 euros. d.R.

en temps réel un grand volume de données issues de la production provenant de différentes sources : automates, superviseurs, bases de données techniques (datahistorian). Ce qui permet aux utilisateurs d’accéder à des niveaux détaillés d’informations et de naviguer dans le temps avec plus ou moins de finesse. finesse.

2. ACCÉDER À SES INFORMATIONS SUR TABLETTE

46

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c 100 %

paramétrable, Productys web Explorer permet à l’utilisateur de créer, analyser, publier de façon autonome des indicateurs dynamiques et statistiques.

les mémoires « vives » des serveurs. « Résultat : les temps de réponse sont divisés a minima par 10. Et parfois beaucoup plus », commente Laurent Pasquette. Ces performances techniques permettent de traiter rapidement un grand volume d’informations. Grâce à quoi, les platesformes décisionnelles peuvent se combiner à de grandes bases de données publiques, afin d’intégrer certaines infor-

mations clés. Comme des seuils réglementaires ou des règles de calcul « normalisées » pour la construction d’indicateurs. cc Exploitation

en temps réel

L’offensive des grands éditeurs de BI dans le monde de l’industrie n’effraie pas forcément les éditeurs de MES et de superviseurs d’automatismes Scada

3. MISER SUR LE CLOUD

N. BAUdINET ; d.R.

c Proposé en mode cloud, le logiciel de Productys Explorer permet

aux utilisateurs de créer à distance leurs propres tableaux de manière autonome, sans recourir à la dSI. Ils peuvent visualiser en temps réel les indicateurs de production et les comparer d’un site à un autre. disponible depuis un an, la version complète du logiciel est proposée au prix indicatif de 7 500 euros.

(Supervisory control and data acquisition). À l’instar de Invensys, Siemens, Rockwell Automation qui ont ajouté une brique décisionnelle à leurs solutions. Baptisée EMI (Enterprise manufacturing intelligence, en français décisionnel industriel), elle sait exploiter en temps réel les données industrielles issues des systèmes qui pilotent les automates, machines et autres équipements. « Très peu de logiciels de BI généralistes savent traiter ce type de données », fait valoir Jérémy Saada, responsable commercial de l’activité logiciels d’Invensys en France, un des acteurs historiques du décisionnel industriel. « En outre, les liens qui relient les systèmes d’informatique industrielle avec les ERP sont souvent issus de développements spécifiques ou avec des outils bureautiques de type Excel ou Access », ajoute de son côté Fabrice Marc, responsable de l’offre MES/EMI chez Invensys en France. L’éditeur de la solution Wonderware EMI Software Solution joue pour sa part sur sa capacité à absorber les

AVRIL 2013ccN°953

47


PRODUITS

INFORMATIQUE flux de données dans un temps très court et à les combiner avec des informations provenant d’autres applications métiers. À commencer par les ERP de SAP et Microsoft Dynamics. De quoi séduire le marché, sachant que pour l’heure moins d’un tiers des industriels sont équipés de EMI. Pour favoriser l’expansion du BI à tous les collaborateurs de l’entreprise, les éditeurs font l’effort de rendre les logiciels plus intuitifs. De sorte que chacun puisse créer ses propres indicateurs et tableaux de pilotage, de manière autonome en limitant l’intervention de la DSI. C’est notamment le cas de Productys dont le logiciel « Productys Explorer » se connecte à tous les MES et ERP du marché. Utilisé notamment par Schneider Electric, il permet à ses utilisateurs de partager la même information d’un site à l’autre. De sorte que tous les services travaillent avec les mêmes données. On comprend pourquoi les logi-

Analyse

Des technologies en plein essor

13,8 milliards de dollars

C’est le montant que devrait atteindre le chiffre d’affaires mondial des logiciels de business intelligence cette année, selon une étude récente de la société de Conseil américaine Gartner. Cela représente une augmentation de 70%. Les dix entreprises considérées comme les plus performantes sont IBM, Oracle, Microsoft, SAP, SAS, Information Builders, Microstrategy, Qlik Tech, Tableau Software et Tibco Spotfire. Business intelligence

industrie-techno.com

ciels décisionnels tendent à intégrer des fonctionnalités collaboratives. « Les utilisateurs peuvent ainsi partager l’information et commenter leur reporting et chacun des indicateurs essentiels, notamment sur le rendement, la qualité ou la maintenance, par exemple à travers des fils de discussions et de workflow de validation », souligne Laurent Pasquette. cc Des

logiciels adaptés aux terminaux tactiles

Une autre évolution notable des logiciels de BI et d’EMI porte sur les nouveaux modes d’interactivité. D’une part pour s’adapter aux situations de mobilité, à travers des terminaux tactiles de type tablettes ou smartphones, d’autre part en jouant sur des représentations graphiques aisément compréhensibles (data visualisation). « Dans ce contexte, la façon de présenter l’information et le choix de

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PRODUITS

ccJean-Marie Messager Directeur consulting inDustrie-service, leaDer De la communauté Bi chez sopra consulting

«Les logiciels de big data favoriseront la compression du cycle décisionnel » Grâce aux logiciels de big data, les entreprises peuvent stocker des données sans limite de volumétrie et de détail. Elles peuvent ainsi modéliser leur fonctionnement sur un système décisionnel unique, connecté à des sondes et des capteurs pour contrôler, analyser et piloter leur activité en temps quasi réel. On parle de compression du cycle décisionnel. L’autre tendance consistera à y intégrer des données non structurées, collectées par exemple sur des forums ainsi que d’autres données structurées, issues par exemple de l’Internet des objets. L’automobile et l’énergie sont déjà très avancées, avec la voiture connectée et les compteurs intelligents, qui nécessitent de manipuler de plus en plus de données.

d.R.

la représentation graphique devient cruciale pour aboutir à une compréhension commune et rapide de la situation », observe Laurent Pasquette. Qlik Technologies expérimente d’ailleurs une nouvelle interface qui permet aux utilisateurs d’accéder à des informations sans se servir d’un clavier ou d’une souris, en utilisant un capteur Kinect. Ce qui intéresse de près les opérateurs travaillant en combinaisons de protection dans des salles blanches ou des laboratoires ou dans des entrepôts. Ces derniers se connectent à l’application et font leur sélection dans des listes ou sur des graphiques par un simple mouvement de la main ou des doigts. cm ccElianE Kan redaction@industrie-technologies.com

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notre sélection de produits classés en 5 secteurs de référence Équipements de production cc PAGE 51 composants mÉcaniques cc PAGE 52

cc mesure cc InstrumentatIon et traItement modules d’entrées-sorties intelligents

LogicieLs cc PAGE 53 embaLLage Logistique cc PAGE 54

Capables d’acquérir, de conditionner et de traiter la plupart des signaux, ces modules compacts de deux à huit voies en liaison CAN peuvent être regroupés ou déportés et fonctionner de manière autonome ou comme frontal d’un PC. Capables d’échantillonner jusqu’à 1 kHz par voie avec une résolution de 16 bits ils réalisent le traitement en temps réel par DSP. Les modules de la série Cansas disposent d’entrées tension/courant, température, jauges, pression, d’entrées/sorties numériques et ne consomment que 2,5 W sous 12 V. En autonome, ils peuvent servir de convertisseur CAN ou simplement commander un module de sortie. En frontal, ils forment de petits systèmes performants via un convertisseur CAN/USB et le logiciel Cansas Pro 1.0. Programmables à l’aide de Cansas 1.7, ils existent en version durcie et en version miniature. Fournisseur Johne + reilhofer

thermo-hygromètres de poche Vous trouverez en page 55 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

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Économiques, ces deux appareils de poche s’utilisent d’une seule main et effectuent en quelques secondes des mesures précises de température et d’humidité de l’air ambiant. Ils s’utilisent dans les bâtiments d’habitation ou industriels ou dans les secteurs agricole et horticole. L’un est simple et l’autre possède des fonctions plus étendues. Simple d’utilisation, le thermohygromètre BC05 mesure température et humidité relative. Son

double affichage LCD rétroéclairé présente la valeur de mesure actuelle et, au choix, le minimum ou le maximum afin de quantifier des variations. Le BC20 dispose d’une gamme de mesure étendue de – 30 à + 100 °C et d’une précision de ± 1°C. Il offre également diverses fonctions comme la mesure du point de rosée et de la température de saturation, facilitant le réglage des installations de climatisation. Fournisseur tKL France

mesure d’épaisseur par ultrasons

Destiné aux plongeurs professionnels, ce dispositif porté sur l’avant-bras mesure les épaisseurs de métaux au travers de revêtements en exploitant le temps de propagation d’échos multiples d’ultrasons émis par une sonde. Mesurant de 1 à

250 mm, il résiste aux environnements de plongée (–10 à + 50 °C, IP68 jusqu’à 300 m) et dispose d’une autonomie atteignant 10 heures (batterie Li-ion). Le mesureur Cygnus Dive dispose d’un grand écran LCD lumineux en couleur. Il peut afficher un graphique de l’écho. Des options sont disponibles comme l’enregistrement des données jusqu’à 5 000 points de mesure, un écran déporté sur le casque de plongée, des câbles ombilicaux jusqu’à 500 m. Un logiciel Divelink affiche les mesures à distance sur un ordinateur via la liaison de données. Selon la résolution choisie, la précision est de ± 0,05 mm ou ± 0,1 mm. Fournisseur engineering mesures

ccInstrumentatIon et traItement Pyromètre pour environnements sévères

Conçu pour effectuer des mesures de température entre 700 et 1800 °C, ce pyromètre bichromatique (exploitant deux longueurs d’ondes infrarouges) fournit des mesures précises même si le champ de visée est perturbé, par exemple par des fumées. Relié par fibre optique multifibres (jusque 22 m de longueur), il supporte des températures ambiantes atteignant 200 °C. Grâce au principe mis en œuvre, le pyromètre CTratio 1M est peu sensible aux poussières, fumées et fenêtres d’observation sales à plus de 90 %. Son temps de réponse est de 5 ms seulement. Un laser de visée intégré repère la taille réelle du spot. La mesure reste fiable même lorsque la cible ne remplit que 5 % du spot. Les données sont sous forme analogique en standard et six interfaces TOR sont disponibles en option (USB, RS-232, RS-485, CAN, Profibus DP et Ethernet). Fournisseur optris

cc dEscriPtion

référence CTratio 1M Caractéristique Ce pyromètre

bichromatique est très peu sensible aux poussières, fumées et fenêtres d’observation sales. Il permet de mesurer des températures élevées sur les métaux ou de surveiller les process rapides.

cc Points forts

- Large domaine de température allant de 700 °C à 1800 °C - Réponse spectrale : de 0,7 à 1,1 µm - Laser de visée intégré pour marquage précis du spot de mesure à toute distance D. R.

mesure cc PAGE 50


Produits

cc équipements de production cc machInes module d’assemblage de précision

D.R.

Le module NCFT type 2157B est destiné à l’assemblage de précision mettant en jeu de faibles efforts. Il garantit une vitesse 400 mm/s et une répétabilité de 0,002 mm. Homologué ISO8 ou ISO7 avec quelques adaptations, il est utilisable en salles blanches. Il se distingue par l’utilisation d’un capteur piézoélectrique, couvrant des efforts de 50 à 1 500 N, particulièrement adapté aux cycles courts. Le capteur est monté au plus près de l’outillage, afin de mesurer avec une grande précision des efforts de très faible intensité. La transmission de la mesure s’effectue sans fil. Le NCFT s’utilise avec des moniteurs de contrôle de type DMF-P A310 ou DMF-P A300. Fournisseur Kistler

cc outIls-outIllages

système de réglage de concentricité de pinces

Applicable sur toutes sortes de pinces et de machines différentes, le système de réglage de concentricité de pinces SRS permet d’obtenir un battement inférieur à 0,002 mm sur la pièce à serrer dans la position voulue. La pince est montée après avoir vérifié que le porte-pince est concentrique. Le réglage final s’effectue avec une pièce serrée ou une jauge appropriée. En tournant les vis différentielles du système de réglage, on arrive à améliorer facilement la concentricité de la pièce à serrer. Le SRS est adapté à la fabrication et à l’affûtage des outils de coupe, à la rectification, aux opérations de reprises de précision ainsi qu’au contrôle. Fournisseur schaublin

dégrippant lubrifiant polyvalent

En une seule application, le CRC 5-56 + PTFE, dégrippe, chasse l’humidité et la condensation, lubrifie et protège les surfaces des salissures et de la corrosion. En diminuant frottements et échauffements, sa lubrification propre et sèche assure une meilleure longévité à toutes les pièces, qu’elles soient en métal, plastique, alliages divers ou caoutchouc. Notons son excellente adhérence sur le métal. Le gaz propulseur, du CO2 de grande pureté, garantit au moins 97 % de produit actif dans l’aérosol. Ce produit peut être utilisé comme film protecteur lors du stockage de pièces de métal usinées ainsi que pour améliorer la conductivité électrique. Fournisseur crc industries

mandrin expansible de bridage de forme

Ce mandrin expansible est destiné au bridage de pièces complexes. Développant une force de 30 kN, très précis et rapide, il bride sans difficulté des pièces dès 1 mm de talon. Il est proposé avec serrage concentrique externe ou interne. Le serrage interne permet à une machine cinq axes d’accéder à la globalité de la pièce à usiner, laissant le pourtour libre, ce qui est avantageux dans le cas des séries répétitives ou d’usinages dans la masse. Fournisseur norelem


Produits

NOUVELLE FORMULE

cc composants mécaniques cc Hydraulique

Pompes normalisées en Inox

Le Fil d’Intelligence Technologique

NOUVEAU

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Assurant jusqu’à 1 500 m3/h de débit, cette gamme de pompes monocellulaires normalisées NB/NK/NBG/NKG en Inox compte désormais 42 modèles, avec de nombreuses options. Elle est conforme aux normes EN733 et ISO 2858 et supporte des tem­ pératures entre –25 et + 180°C. Cette gamme intègre des moteurs IE2 ou IE3, ainsi que les dernières avancées en termes de calcul des flux. Sa géométrie a été optimisée. Trois types de paliers sont pro­ posés, avec des variantes d’étan­ chéité (double tandem, double dos­à­dos, cartouche) toutes conformes à la norme DIN EN 12756. Leur durée de vie atteint 100 000 h avec la version à grais­ seur automatique. Les éléments de pompe sont en acier Inox 1.4408 ou 1.4517, en plus des arrangements fonte et bronze. Fournisseur Grundfos

Pompe hydraulique à pression continue

En fournissant un flux continu, deux fois plus rapide que celui des pompes classiques bi­étagées, la pompe hydraulique PE 45 aug­ mente considérablement la vitesse de travail. Pesant 32,2 kg, elle se transporte aisément. Une télécom­ mande de contrôle avec un câble de 5 m facilite l’utilisation du maté­ riel. Grâce à un échangeur très per­ formant, la PE 45 travaille de – 25 à + 50°C. Une filtration d’huile améliorée et un moteur Universal Motor de 1,8 CV autorisent jusqu’à 20 % de diminution de la puissance nomi­ nale, ainsi qu’un travail efficace même avec une très longue ral­ longe électrique. Une valve inté­ grée au collecteur déclenche l’ar­ rêt d’urgence lorsque la pression dépasse 700 bar. Fournisseur SPX Hydraulic Technologies

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N°953ccAVRIL 2013

cc Mécanique

Accouplements à lamelles sans jeu

Ces accouplements à lamelles, à simple ou double articulation, sont destinés aux appareils de haute précision, sans jeu atteignant 10000 tr/min. Ils se composent de deux moyeux en aluminium ano­ disé noir et d’un ou deux disques élastiques (lamelles) en acier Inox, qui compensent les désaligne­ ments entre les arbres tout en résistant à la torsion. Les accouple­ ments à articulation simple conviennent aux systèmes com­ pacts. Ceux à double articulation compensent des désalignements importants. Ils sont disponibles avec des alésages de 3 à 30 mm avec moyeu de serrage ou vis de réglage. Fournisseur Michaud Chailly (Ruland)

Modules de guidage linéaires tout Inox

Cette gamme de modules de guidage linéaires en acier inoxy­ dable est dotée d’un moteur linéaire très dynamique dévelop­ pant jusqu’à 888 N. Ces modules atteignent des vitesses de 5 m/s et des accélérations de 150 m/s2, pour des courses allant jusqu’à 1 830 mm. Conformes à la norme de protection IP69K, ils sont adaptés aux domaines agro­ali­ mentaires et pharmaceutiques. Le capteur de mesure intégré au moteur autorise une précision de positionnement de ± 0,05 mm. Les variateurs sont alimentés en 48 ou 72 VCC. Ils communiquent avec tous les bus usuels du mar­ ché (CanOpen, Profibus, Ethercat, Sercos III, Ethernet IP, Profinet). Fournisseur Transtechnik

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Le service d’information et de veille technologique pour l’industrie


Produits

3 CENTRES DE MONTAGES MOTOREDUCTEURS

La solution à vos dépannages

cc LOGICIELS cc LogicieLs

d’appLication Prototypage de mécanismes industriels

Cette solution fournit un ensemble d’outils métier utiles aux concepteurs lors des étapes de prototypage et d’essais virtuels de mécanismes industriels (robots, convoyeurs, matériel agricole et industriel). Elle aide les constructeurs à concevoir, modéliser et évaluer facilement la performance de composants mécaniques en environnement IAO de haut niveau. Les caractéristiques notables de cette première version d’Adams/ Machinery 2012 sont la simulation réaliste de composants mécaniques tels que les engrenages, les courroies et les chaînes, et l’amélioration de la productivité de modélisation/simulation. À noter la génération de rapports et les processus de création de modèles automatisés facilités par des assistants. Fournisseur MSC Software

Optimisation statistique en CAO mécanique

D.R.

Utilisé en avant-projet, ce logiciel utilise les variations statistiques et les aspects complexes d’une conception pour en effectuer l’optimisation préliminaire. En plus des analyses de tolérances sur les aspects géométriques et dimensionnels, il inclut dans ses analyses les aspects physiques. L’optimisation pré-CAO supprime les changements tardifs d’outillages, réduit le temps de cycle de conception et justifie très tôt de la robustesse d’une conception. La modélisation des points de contact exacts entre les pièces, des forces normales et des forces de friction au niveau des contacts complexes, est un atout majeur. Fournisseur Enventive

Connecteur Copilot Pro/ Quasar

S’adressant plus particulièrement aux métiers du décolletage, le connecteur Copilot Quasar est l’association de deux logiciels : le superviseur Copilot Pro CTDEC et le module SPC de la suite logicielle Quasar. Il fournit une assistance aux opérateurs pour le réglage des outils au démarrage ou en cours de production. Outre l’avantage d’une interface unique, l’association de Copilot Pro et Quasar contribue aussi à une amélioration importante des performances de production grâce à des temps de réglage et des rebuts diminués. Dès les premières mesures des cotes de fabrication de la pièce usinée, le système est capable d’informer l’opérateur des réglages à effectuer pour que la prochaine pièce soit conforme.

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Plate-forme universelle de télérelève et de supervision

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Sans oreilles qui interfèrent

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Chaînon manquant aux systèmes traditionnels de télérelève, la plate-forme E3 vient s’interfacer entre les équipements existants qui collectent les mesures et le logiciel utilisé pour traiter ces données. Son rôle est de collecter les mesures, les filtrer et surtout les traiter pour les rendre plus facilement exploitable par le logiciel métier auquel elle les envoie. Au service des acteurs de l’efficacité énergétique, E3 agit en temps réel sur la maîtrise de la consommation grâce à une transmission rapide des informations, une optimisation de la fréquence d’envoi des informations du capteur et une sollicitation du capteur selon les besoins du terrain. Pour fiabiliser la conservation et la transmission des données, E3 les stockent dans des data stations autonomes. Les données sont cryptées avec le protocole E3 link. Fournisseur Cube Technologies

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Produits

cc emballage - logistique

Conçus pour des applications intensives, ces transpalettes électriques ont des capacités de 1,6, 1,8 et 2 tonnes. Très stables grâce à un centre de gravité bas et des roues montées sur une barre antiroulis, ils ont une hauteur de levée de 220 mm qui les rend maniables sur des surfaces inégales, des rampes raides ou des quais de chargement. Les Premia ES à conducteur accompagnant peuvent travailler en extérieur, leurs châssis et circuits électriques étant protégés contre la pluie. Le cariste peut travailler sur de courtes distances ou faire des trajets portés debout sur des distances plus longues. Un timon protège ses mains et il peut atteindre aisément les commandes. Le variateur permet une conduite souple et fluide. Fournisseur Mitsubishi - Aprolis

Chariot à moteur diesel

Ces chariots élévateurs de 8 à 16 tonnes sont équipés de moteur diesel développant 116 kW à 2 300 tr/min conçu pour de longues périodes d’utilisation à pleine puissance. Ils sont conformes à la législation Stage IIIA sur les émissions des engins mobiles non routiers. Les séries DC et EC bénéficient d’un circuit hydraulique à détection de charge utilisant des pompes hydrauliques à débit variable. Ainsi, les économies de carburants atteignent 5%, et jusqu’à 10%, avec la configuration Value. Cette version est dotée de deux pompes à débit variable autorisant des vitesses de levage jusqu’à 20% plus rapides. Fournisseur Yale France Manutention

Système de stockage de produits surgelés

Des rayonnages de 11 m de hauteur et 38 m de long. Il en faut 22 avec ce système conçu pour le stockage de 9700 palettes de produits surgelés de 1000 kg chacune dans des chambres froides de réfrigération ou de congélation. Installé dans des bâtiments allant jusqu’à 3000 m2, ce système peut centraliser dans un seul centre logistique toute la production d’un groupe agroalimentaire. Le rayonnage Movirack permet de compacter l’espace occupé par la marchandise car les allées de service ne sont plus nécessaires. Les rayonnages sont installés sur des bases mobiles, qui se déplacent latéralement sur des pistes de guidage grâce à des moteurs et des roues. Fournisseur Mecalux

Portique avec potence sur mesure

Ce portique d’une capacité de 6300 kg, doté d’une potence sur mesure, s’utilise à l’intérieur comme à l’extérieur. Le pont permet de monter et démonter les grosses machines électriques. La variation de vitesse et la précision des déplacements en translation et en levage sont un atout considérable. Le temps de manipulation est réduit par deux. Avec le portique Verlinde, des contraintes d’encombrement très strictes peuvent être contournées grâce à un palan électrique à câble type Eurobloc et un mouflage à 4 brins. Fournisseur Verlinde

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Petites imprimantes pour reçus

Petites, légères et durables, ces imprimantes 2 et 3 pouces assurent le confort des équipes mobiles sur le terrain, aussi bien pour les tournées de livraison directe au magasin, le service aprèsvente ou les points de vente mobiles. Elles sont équipées d’un logiciel de chiffrement MSR ou EAS qui permet de réaliser des paiements sécurisés sur le terrain. Les PR2 et PR3 peuvent se porter à la ceinture avec un clip fourni, une boucle ou une sangle. Elles complètent la gamme d’ordinateurs d’Intermec avec partage du dispositif de charge, du socle d’accueil FlexDock, des accessoires et des capacités de gestion à distance MDM (via des connexions Bluetooth 2.0, USB ou lrDA). Elles ont aussi un temps d’impression très rapide. Fournisseur Intermec Technologies

Imprimante mobile

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Cette imprimante permet d’imprimer des étiquettes d’un format 2 pouces. Avec l’intégration des fonctions Zebra Programming langage et Unicode, elle répond aux besoins d’internationalisation des clients en déployant une solution unifiée à travers les différents points géographiques. La QLn220 dispose d’un socle en connexion Ethernet permettant de gérer et diagnostiquer les éventuels dysfonctionnements à distance. Par ailleurs, pour des volumes importants, l’imprimante-encodeur R110Xi4 permet d’harmoniser les applications de gestion tout au long de la chaîne d’approvisionnement telles que l’identification d’articles par l’étiquetage, la vérification d’emballage, la gestion d’inventaire pour le transport et la logistique. Fournisseur Zebra Technologies

Les unités de mesure système internAtionAL A.................................................................... ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute N ................................................................... newton nm .................................................... nanomètre Pa ..................................................................... pascal rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde ps ................................................... picoseconde T .............................................................................tesla V ................................................................................ volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm Autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr.........................................................................................................................tour tr/min ............................. tour par minute

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N°953ccAVRIL 2013

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cahier technique Le contrôle non destructif ccréalisé par

ccHENRI WALASZEK

ExpErt référEnt du CEtIM pour lE ContrôlE non dEstruCtIf

D. R.

Après avoir étudié la physique des ultrasons, Henri Walaszek a travaillé pendant dix ans dans l’industrie. Il s’est d’abord consacré au développement d’appareils de contrôle automatique d’oléoducs par l’intérieur, avant de s’intéresser aux applications des ultrasons et des courants de Foucault chez un constructeur de matériel de contrôle non destructif. Il a rejoint le Cetim il y a vingt ans. Il y est actuellement responsable du développement de techniques de contrôle non destructif innovantes.

ompte tenu du contexte économique et de la demande de qualité croissante, les industriels ont besoin de fiabilité et de traçabilité accrues dans les process de production de leurs composants, sans que cela n’affecte leur prix de revient! C’est pourquoi les contrôles non destructifs trouvent naturellement leur place, pour peu qu’ils soient rapides et précis. Encore faut-il choisir la bonne méthode, d’autant que le renforcement des exigences relatives à la sécurité des personnes pousse les industriels à chercher des alternatives aux techniques de radiographie par rayonnements ionisants, de moins en moins bien tolérées. C’est pourquoi les différentes méthodes basées sur l’utilisation des ultrasons, la thermographie et l’émission acoustique sont en forte progression. cm

C

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Cahier teChnique

Les méthodes de contrôle non-destructif

Voir à l’intérieur de la matière Ultrasons multi-éléments, ultrasons TOFD, ondes guidées, thermographie infrarouge active, émission acoustique: les technologies de contrôle non destructif évoluent vers une meilleure efficacité. Il est important de choisir la bonne méthode en fonction des matériaux et de la configuration des composants et structures à contrôler. La montée en puissance de la simulation numérique de ces contrôles permet de mieux les préparer et de les optimiser.

es contrôles non destructifs font aujourd’hui partie intégrante des processus de production industriels pour garantir la qualité des structures et composants produits. On leur demande d’être à la fois rapides, simples à utiliser, précis et fiables, sans impacter le prix de revient des produits. Une quadrature du cercle qui a imposé aux fabricants de matériels spécialisés d’innover pour faire face à ces demandes récentes. Leurs nouveaux produits sont souvent dérivés des techniques médicales, qui évoluent plus vite que le contrôle industriel, grâce à un marché d’un volume beaucoup plus important et homogène à l’échelle planétaire. Ainsi, le développement de détecteurs à capteurs multi-éléments, combinés à des numériseurs rapides et à la disponibilité de mémoires numériques de volume considérable a permis de créer des scanners à rayons X et des échographes ultrasonores pour l’industrie médicale, et ceci depuis près de trente ans… Des technologies équivalentes sont désormais disponibles en contrôle non destructif. Elles sont en cours de diffusion auprès des professionnels du secteur. Ceci se traduit par une offre importante, notamment en radiographie numérique et en systèmes de contrôle par ultrasons multi-éléments. D’autres applications bénéficient également de ces développements « numériques », tout en exploitant des capteurs analogiques. C’est par exemple le cas de la méthode ultrasonore de dimensionnement de fissure par mesure du temps de vol de l’onde diffractée (Time-of-Flight Diffraction - TOFD). Les exigences de fiabilité et de sécurité rendent de plus en plus nécessaire l’utilisation de méthodes non destructives de contrôle pour «voir » à l’intérieur de la matière, c’est-à-dire examiner son hétérogénéité, vérifier sa santé, qualifier ses composants et déterminer son aptitude au service. En effet, les composants mécaniques sont poten-

L

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N°953ccAvril 2013

MétHodE SuRfAcIquE Contrôle visuel Ressuage Magnétoscopie Courants de Foucault Thermographie Thermographie infrarouge Bruit ferromagnétique

MétHodE VoLuMIquE Radiographie

Ultrasons

MétHodE gLobALE émission acoustique Les contrôles non-destructifs regroupent une multitude de méthodes. Nous avons rassemblé dans ce dossier celles qui ont connu récemment le plus d’avancées. Elles sont indiquées en rouge.

tiellement l’objet d’anomalies et de dispersion de caractéristiques de natures diverses. Ces anomalies peuvent consister soit en la présence de défauts ou d’impuretés dans la matière, soit dans en écarts métrologiques (perte d’épaisseur). Les méthodes de contrôle non destructif permettent de diagnostiquer l’état des composants à différents stades : en fabrication, en cours d’utilisation, ou enfin au cours d’expertises quand survient une avarie. Ces méthodes sont indirectes, c’est-à-dire qu’elles ne donnent pas accès, comme la métrologie, aux caractéristiques dimensionnelles des anomalies. Le dimensionnement des anomalies dans la matière peut donc se faire selon des pratiques qui font l’objet de normalisation. Ainsi les méthodes de contrôle non destructif représentent un outil important pour aider les industriels à qualifier leurs composants mécaniques et leurs équipements et déterminer leur aptitude à l’emploi. On les classe en différents groupes, selon que l’on inspecte la surface du composant, son volume, ou que l’on recherche un contrôle global de la structure. Elles permettent de détecter une signature appelée « indication », qui révèle des anomalies du composant (fissure, corrosion, inclusion, délaminage…). La mise en regard des caractéristiques, notamment géométriques ou dimensionnelles, avec les critères d’acceptation normalisés permet ou non de qualifier l’indication en défaut. Certaines de ces méthodes ont fait l’objet d’avancées notables dernièrement, que nous avons positionnées dans le paysage des contrôles non destructifs.

1. La radiographie Pour détecter et positionner en 3D une anomalie La radiographie permet, comme en médecine, de détecter par transparence les anomalies dans les composants contrôlés. L’information est restituée sous forme de projection plane, sur un film radiographique, ou sous forme d’image numérisée. La méthode permet de dimensionner dans une certaine mesure les indications, mais ne permet pas de positionner facilement ces indi-


ContrôLe non-destruCtiF

cc Ce qu’il faut retenir

cations en profondeur. La tomographie, quant à elle, est une évolution de la radiographie, qui permet de positionner les indications en trois dimensions dans la structure de la pièce. Ces techniques trouvent leur limitation dans les épaisseurs inspectables dans le cas des métaux denses, tels que l’acier.

2. Les uLtrasons Pour dimensionner les défauts dans la matière Les ultrasons permettent de contrôler les matériaux jusqu’à plusieurs centaines de millimètres d’épaisseur et transparents acoustiquement, tels que la plupart des métaux, ainsi que de nombreux plastiques et composites. Ils permettent de dimensionner les indications et de les positionner dans le volume de la pièce. La limitation des ultrasons réside dans la nécessité d’avoir

Fig. 1

Le principe du capteur multi-élément

INFOgRApHIE : F. RObERt ; CEA ; D.R.

Chaque capteur est constitué d’une série d’éléments actifs – piézoélectriques ou piézocomposites – électriquement et acoustiquement indépendants. En jouant sur le moment d’envoi du signal par chaque élément et son intensité (en haut), on peut faire varier l’angle de réfraction et modifier la distance focale du capteur. On dispose ainsi virtuellement d’un grand nombre de capteurs mono-éléments, ce qui accélère le contrôle. L’arrangement des capteurs multi-éléments peut prendre de multiples formes (en bas) suivant le type de contrôle et la configuration de la zone à contrôler. Ils sont caractérisés par leur nombre, leurs dimensions et leur espacement.

cLes évolutions technologiques dans les domaines des capteurs, de l’acquisition des mesures, et de leur traitement ont profondément modifié l’offre en matière de contrôle non destructif. Elles permettent d’imager les composants contrôlés. cLes capteurs multi-éléments affinent les investigations et offrent des possibilités innovantes de contrôle, avec des prix qui baissent et des capacités mémoires qui explosent. cLe développement du numérique facilite l’apparition d’une offre de simulation permettant d’optimiser la préparation des contrôles dès la phase de conception des équipements.

de bons états de surfaces pour appliquer les sondes ultrasonores, et celle d’utiliser un gel de couplage pour transmettre les ultrasons au composant inspecté. Les géométries complexes des pièces peuvent représenter une limitation d’usage plus forte qu’en radiographie. a. Les multi-éléments cartographient les formes complexes

La technique des ultrasons multi-éléments (en anglais Phased Array), qui est une évolution des ultrasons conventionnels, permet de réduire les temps d’inspection et d’améliorer la traçabilité des données grâce à la réalisation de cartographies. Les ultrasons multi-éléments sont utilisés plus particulièrement pour le contrôle de structures de formes complexes, ou de zones difficilement accessibles, à la fois en fabrication et en maintenance. La technique trouve notamment des applications dans le contrôle de soudures, de tubes, d’arbres à sections multiples ou encore la cartographie d’épaisseur (recherche de corrosion). c PRinCiPe dU ConTRôLe (Fig. 1)

L’examen ultrasonore par capteurs multi-éléments repose sur les mêmes principes physiques que le contrôle par ultrasons conventionnels. Il consiste à mettre en évidence et à exploiter les signaux renvoyés par des discontinuités dans la pièce contrôlée. La particularité de l’examen, par rapport à un examen ultrasonore conventionnel, repose sur l’utilisation de capteurs ultrasonores multi-éléments. Ainsi, grâce à l’électronique, la technologie multi-éléments permet notamment, de faire varier l’angle de réfraction et de modifier la distance focale du capteur en appliquant différentes lois de retards au réseau d’éléments. Elle permet donc, avec un seul capteur multi-éléments, de disposer virtuellement d’un grand nombre de capteurs mono-élément. Les capteurs multi-éléments sont définis selon l’agencement des éléments constituant le réseau, par exemple linéaire, matriciel, annulaire ou Avril 2013ccN°953

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Cahier teChnique

Fig. 2

Le principe de ToFd encerclant. L’arrangement le plus courant est le traducteur à réseau linéaire, pour lequel les éléments sont agencés selon une ligne droite. B. LestOFD repérent des fissures sur des pièces en acier de 6 à 300 mm

La méthode ultrasonore de dimensionnement de fissures par mesure du temps de vol de l’onde diffractée (Time-of-Flight Diffraction - TOFD) permet le dimensionnement et la caractérisation des anomalies dans un matériau. La technique repose sur l’exploitation des signaux diffractés. Elle est moins sensible que les ultrasons traditionnels au type, à l’emplacement, à la géométrie et à l’orientation des anomalies. Cette technique peut être mise en œuvre sur tous les aciers au carbone faiblement alliés. Elle s’applique aux pièces d’épaisseur comprise entre 6 et 300 mm, pour lesquelles son efficacité a été prouvée. En dehors de cette plage, une démonstration est nécessaire. Les deux principales applications du TOFD sont le contrôle de soudures et la recherche de corrosion. Néanmoins, l’application du TOFD la plus usuelle aujourd’hui concerne le contrôle de joints soudés à pleine pénétration de géométrie simple sur plaques, tubes et récipients. Le stockage des données sous forme de cartographies B-Scan est un avantage indéniable du contrôle TOFD, puisqu’il permet une bonne traçabilité des données.

Le contrôle tOFD est effectué avec un émetteur et un récepteur piézo-électriques à ondes de compression et à faisceau de grande ouverture placés symétriquement par rapport au cordon de soudure. Lorsque l’onde ultrasonore rencontre un défaut (en pointillé), une partie de l’énergie incidente est réfléchie tandis qu’une autre partie de l’énergie, beaucoup plus faible, est diffractée par les bords de la discontinuité. C’est cette partie diffractée qui est exploitée dans la technique tOFD. L’émetteur et le récepteur, solidarisés par un mécanisme qui maintient une distance et un alignement constant entre eux, sont déplacés parallèlement à l’axe de la soudure. Les pics sur la courbe indiquent la présence d’un défaut.

c PRinCiPe dU ConTRôLe (Fig. 2)

C. Les ondes guidées contrôlent les structures de grande longueur

La technologie des ondes guidées permet de réaliser l’inspection complète de tubes, pipes, câbles ou plaques de grandes dimensions. Cette technique est plus dédiée au contrôle en maintenance quand les défauts détectés sont dus à la corrosion ou à l’érosion. La mise en place du système est rapide. Cela permet, par exemple, de contrôler un tube de 60 mètres en quelques minutes seulement. Les sondes sont placées en contact sur toute la circonférence du tube et émettent sur 360°. La direction de

détection de défauts de surface sur un moyeu forgé par thermographie infrarouge active

a.

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N°953ccAvril 2013

b.

c.

a. Avec excitation par lampe flash - défaut sur la face plane b. Avec excitation par induction - défaut sur la face plane c. Avec excitation par lampe flash - défaut dans le congé de raccordement

INFOgRApHIE : F. RObERt ; D.R.

L’examen ultrasonore TOFD utilisant la diffraction ultrasonore comme méthode de détection de défauts consiste à mettre en évidence et à exploiter les signaux diffractés par des discontinuités dans la pièce contrôlée. Lorsque l’onde ultrasonore rencontre une discontinuité (fissure par exemple), une partie de l’énergie incidente est réfléchie, tandis qu’une autre partie de l’énergie, beaucoup plus faible, est diffractée par les bords de la discontinuité. C’est cette partie diffractée qui est exploitée dans la technique TOFD. Généralement, un contrôle TOFD est effectué avec deux traducteurs piézo-électriques à ondes de compression et à faisceau de grande ouverture: un émetteur et un récepteur placés symétriquement par rapport au cordon de soudure.


ContrôLe non-destruCtiF

Fig. 3

Le principe des ondes guidées propagation des ondes est choisie par l’opérateur. Concéquence : pour une position de sonde donnée, le contrôle peut se faire dans deux directions. Le contrôle est effectué en mode pulse-écho, c’est-à-dire par analyse des échos provenant de la réflexion, comme en ultrasons classique). c PRinCiPe dU ConTRôLe (Fig. 3)

Les ondes ultrasonores guidées sont générées par effet piézoélectrique ou par effet magnétostrictif et se propagent suivant l’épaisseur (entre les parois) de la canalisation ou de la plaque. La gamme de fréquences utilisée pour ce type d’ondes va de quelques dizaines à quelques centaines de kilohertz.

3. La thermographie inFrarouge aCtive Pour révéler des défauts surfaciques ou sub-surfaciques Parmi les méthodes de contrôle non destructif avancées, on retrouve également la thermographie, qui est une méthode surfacique permettant un contrôle global et sans contact sur des matériaux métalliques ou composites. La thermographie infrarouge s’est imposée comme la méthode de référence dans de nombreuses applications telles que le contrôle d’installations électriques ou encore le contrôle de l’isolation thermique des bâtiments. Ces dernières années, les évolutions du matériel et des outils informatiques ont permis également le développement de la thermographie en tant que méthode de contrôle non destructif à part entière. c PRinCiPe dU ConTRôLe (Fig. 4)

En soumettant l’élément à contrôler à une excitation extérieure maîtrisée et en analysant la propagation de la chaleur dans la zone examinée, il est possible de mettre en évidence des défauts surfaciques ou sub-surfaciques telles que des fissures, des délaminages ou de la corrosion. On parle alors de thermographie infrarouge active.

INFOgRApHIE : F. RObERt ; D.R.

4. L’émission aCoustique Pour suivre la progression de l’endommagement en temps réel Enfin, on retrouve dans les méthodologies avancées les méthodes dites globales telle l’émission acoustique (EA). Elle est bien adaptée aux applications de vérification de l’intégrité des grandes structures en minimisant fortement les temps d’intervention et les arrêts coûteux. C’est une technique passive, qui permet de suivre la progression de l’endommagement en temps réel d’un composant en fonctionnement ou soumis à une sollicitation mécanique.

Un collier portant les sondes vient entourer l’élément de tuyauterie à contrôler. Les ondes ultrasonores, générées par effet piézoélectrique ou magnétostrictif, se propagent dans l’épaisseur de la canalisation. La présence d’une perte d’épaisseur induit une réflexion de l’onde. L’analyse des signaux reçus (temps de parcours et amplitude) permet de repérer les zones suspectes. La courbe ci-dessous montre ainsi une perte d’épaisseur de moins de 1 % de la section d’un tube (12,75 pouces, epaisseur 7,1 mm) à 17 mètres de la sonde.

c PRinCiPe dU ConTRôLe (Fig. 5)

La technique consiste à appliquer des sondes acoustiques ultrasonores à la surface du composant inspecté, avec un écartement dépendant de la propagation acoustique dans le composant. La mise en contrainte de la structure provoque l’émission d’ultrasons par les défauts « évolutifs ». Ces ultrasons sont détectés par les sondes qui maillent la surface du produit et un calcul par triangulation va permettre de repérer les zones émissives.

5. Le déveLoppement de La simuLation Pour prévoir dès sa conception le contrôle adapté à un composant L’évolution des méthodes de contrôle vers le « numérique » se traduit également par le développement d’une offre en matière de simulation. Objectif : prévoir la réponse du composant contrôlé à la méthode de contrôle envisagée. La simulation s’est beaucoup développée. Elle existe désormais au stade industriel, notamment en courants de Foucault, ultrasons et radiographie X. Avril 2013ccN°953

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Cahier teChnique ContrôLe non destruCtiF

Fig.4

Le principe de la thermographie infrarouge

Un flux de chaleur généré par méthode optique, acoustique, électrique ou par déformation mécanique « éclaire » l’élément à contrôler. L’analyse de la propagation de la chaleur dans la zone examinée met en évidence des défauts surfaciques ou subsurfaciques telles que fissures, délaminages ou corrosion. La méthode d’échauffement choisie, le positionnement de la source et la durée de l’échauffement sont fonction du matériau à inspecter, de son épaisseur ainsi que de la nature, de la position et de l’orientation du défaut attendu. Les photos mettent en évidence des fissures vues par magnétoscopie sur la face plane d’un moyeu forgé et dans le congé de raccordement.

On peut citer le logiciel Civa, développé par le CEA- List et commercialisé par Extende. Il permet la simulation des principales techniques de contrôle non destructif et sera aussi bientôt utilisable pour les techniques des ondes guidées et de l’émission acoustique. Ces deux modules permettent les calculs de champs ultrasonores (visualisation du faisceau émis par un traducteur, de la couverture de zone lors d’un contrôle) et la réponse des défauts (étude de l’interaction du faisceau avec des défauts, prédiction numérique des résultats d’un contrôle). La simulation permet notamment les gains en termes d’optimisation de la préparation des contrôles, de réduction ou de suppression de la nécessité de maquettes représentatives de la pièce et d’intégration du contrôle dans la phase de conception.

6. Les évoLutions teChnoLogiques attendues La compréhension des résultats des contrôles à portée des non-spécialistes Les efforts de normalisation et de certification des opérateurs actuellement en cours devraient contribuer à la généralisation du recours aux technologies de contrôle non destructif. Les méthodes de contrôle utilisées couramment dans l’industrie telles que la magnétoscopie, le ressuage, les ultrasons « traditionnels » sans imagerie, la méthode ultrasonore TOFD, et la radiographie sont normalisées au niveau Européen. Des travaux sont en cours au niveau européen pour normaliser le contrôle ultrasonore « multi-élément », ce qui aura pour effet d’augmenter son attractivité, notamment pour le contrôle des appareils à pression. On citera dans ce contexte le rôle

a. Défaut de collage dans une structure nid d’abeilles ou nid d’abeilles écrasé.

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b. Manque de résine dans un composite à renforts en fibres de carbone (CFRp).

c. Infiltration d’eau dans une structure nid d’abeilles en Nomex méta-aramide de Dupont.

d. Délaminage dans un composite à renforts en fibres de carbone (CFRp) après impact.

INFOgRApHIE : F. RObERt ; D.R.

Application de la thermographie infrarouge pour le contrôle de matériaux composites


Fig. 5

Le principe de l’émission accoustique

16-19 AVRIL 2013 - EUREXPO LYON

INFOgRApHIE : F. RObERt ; D.R.

Un ensemble de capteurs placés à la surface de la structure à contrôler «écoute» en permanence les émissions acoustiques au sein de la matière. Elles correspondent à la libération d’énergie sous forme d’ondes élastiques transitoires résultant des micro-déplacements locaux internes au matériau (fissures, inclusions, corrosion, délaminage…), dus aux sollicitations externes d’origines mécaniques, thermiques ou chimiques. Cette technique passive permet de suivre la progression de l’endommagement en temps réel d’un composant en fonctionnement. Ci-dessous, la courbe représente la détection d’un défaut évolutif par l’émission acoustique.

important de l’Afnor et de la Cofrend, qui sont des relais indispensables entre les instances européennes et les industriels. De manière corollaire, la certification des opérateurs porte sur les méthodes de contrôle normalisées et permet d’attester de leur aptitude à réaliser les opérations de contrôle, en conformité avec les normes en vigueur. Les évolutions technologiques observées dans le domaine des capteurs, de l’acquisition des mesures, et de leur traitement continueront à modifier profondément l’offre en matière de contrôle non destructif. Ainsi, les techniques de microélectronique permettent de concevoir des capteurs offrant des possibilités très riches et innovantes tels que les capteurs ultrasonores multi-éléments matriciels. Il n’est que de voir la courbe d’évolution des performances des matériels médicaux pour s’en persuader. Cela se traduira par de nouvelles possibilités offertes à des coûts de plus en plus abordables en matière de contrôle, tant pour les produits métalliques que pour les composites. Le contrôle gagnera ainsi en rapidité, via la numérisation, et en traçabilité, via l’imagerie. Une imagerie qui facilite la compréhension des résultats des contrôles par les non-spécialistes, ce qui est un plus pour la clarté des rapports de contrôle ! cm Avril 2013ccN°953

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Cahier teChnique ContrôLe non-destruCtiF

PoUR ALLeR PLUS Loin Parmi les nombreux ouvrages de référence traitant des contrôles non destructifs dont la « Bible » Ultrasonic testing of materials de J. & H. Krautkrämer (Springer-Verlag), épuisée pour le moment, en voici deux qui pourront être utiles. Le TOFD en pratique. Ce guide (Cetim-SNCT) présente la mise en œuvre de la méthode TOFD, principalement sur les appareils à pression. Outre le rappel des principes de cette méthode ultrasonore, il donne aux industriels devant réaliser ou faire réaliser ce type d’examen les éléments nécessaires pour tirer parti au mieux de ces possibilités. Il montre notamment que l’examen ne peut se substituer à la radiographie qu’à la condition de respecter certaines dispositions qui y sont explicitées. Dans la série des cahiers techniques de la Cofrend, l’association professionnelle française de référence pour le contrôle non destructif, celui sur la démarche de la justification de la radiographie Gamma aide les industriels à argumenter l’utilisation des rayonnements ionisants gamma, dans le cas où aucune autre méthode n’est applicable. cm

Vocabulaire professionnel c

Examen ne conduisant pas à la destruction de la pièce, permettant d’évaluer sa santé sans intrusion. Il peut intervenir en aval, lors de la production, ou en amont, lors de la maintenance, ou en cas de défaillance pour essayer d’en comprendre les causes.

c

SAnTé d’Une PiÈCe

c

indiCATion

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non-ConFoRMiTé

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CeRTiFiCATion

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ToFd

Sites Web deux adresses de référence

On retrouve sur le Web une multitude de sites traitant de contrôles non-destructifs. Celui de la Cofrend (www.cofrend.com), donne des explications sur les différentes méthodes, sur la certification des opérateurs, ainsi que la liste des manifestations nationales et internationales sur le contrôle non destructif. Pour les anglophones, le site de la revue Independent Non destructive Testing & Evaluation (www.ndt.net) est l’un des plus complets, avec plus de 12 000 articles en ligne. Il permet des recherches documentaires dans sa base de données via des mots clés. Les actes de nombreux congrès y sont accessibles. Il répertorie également les fournisseurs et abrite des forums relatifs au contrôle non destructif. Enfin, il dispose d’une rubrique actualité suivant l’évolution de la normalisation, du marché ainsi que des offres des fournisseurs. cm

Article

Solution primée découvrez la présentation d’une solution de contrôle non destructif du traitement thermique des vannes moulées en acier au carbone utilisant les ultrasons, qui a valu en 2012 au Cetim le prix total de la technologie. Trius

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ConTRôLe non-deSTRUCTiF

Elle est déterminée par l’absence ou la présence de défectuosités susceptibles d’altérer la disponibilité, la sécurité, la qualité ou la conformité d’un composant.

Réponse du matériau présentant une hétérogénéité ou une discontinuité en son sein.

Elle est déclarée par rapport à un référentiel précisant les critères d’acceptation d’une hétérogénéité (norme, code, procédure, mode opératoire).

Valide la qualification des opérateurs pour réaliser des opérations de contrôle non destructif. (time-of-Flight Diffraction). Cette méthode ultrasonore de dimensionnement de fissures par mesure du temps de vol de l’onde diffractée permet le dimensionnement et la caractérisation des anomalies dans un matériau.

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LA FABRIQUE DE L’INNOVATION ccTHIBAUT DE JAEGHER DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

tdejaegher@industrie-technologies.com

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APPLE sur le divan de l’innovation

cc Toute

entreprise doit relire jour après jour sa mission originelle

Une explication intéressante mais pas très éclairante sur ce qu’Apple devrait faire de son formidable magot. Tim Cook le sait : toute entreprise apparaît pour accomplir une vocation précise sur un marché donné. Pour Ford, ce fut de permettre à chaque Américain de se déplacer en toute liberté. Pour Danone, c’est de nourrir sainement des millions de personnes. Pour Kodak, ce fut de rendre la photo accessible à tous.

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N°953ccAVRIL 2013

Cette mission originelle, toute entreprise doit la relire jour après jour pour être sûr que les innovations et les produits développés y répondent bien. cc Quelle

technologie simplifier avec 137 millards de dollars ?

Qui peut dire quelle est la mission d’Apple aujourd’hui ? De mettre des « i » devant de plus en plus de produits ? De produire des smartphones et des tablettes un peu plus smart que les autres ? De vendre des livres et des produits culturels dématérialisés ? Évidemment non. Pour retrouver sa mission originelle, Apple doit opérer un retour aux sources. Même si Steve Jobs (2) n’a jamais annoncé « pourquoi il avait créé Apple », les premiers pas de la compagnie californienne affichent en filigrane une obsession : celle de la simplicité. La mission que Steve Jobs s’était donnée, et avait impulsé à Apple, c’était de simplifier l’usage de technologies éprouvées mais compliquées. Il simplifia l’usage de l’ordinateur lorsqu’il créa le Mac (3). Il simplifia l’accès à la musique dématérialisée avec l’iPod (4). Il simplifia et étendit l’usage du téléphone mobile avec l’iPhone (5). Il simplifia l’usage de la tablette avec l’iPad (6). Finalement, la question que doit se poser Tim Cook, c’est : quelle technologie je peux simplifier avec 137 milliards de dollars ? cm

BRUNO LEVY POUR IT ; D. R.

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he only religion that we have: we must do something great. Étonnante, cette phrase lâchée par Tim Cook (1), le patron d’Apple! Pour répondre aux attaques sur la manière dont il gère l’énorme matelas de cash de la firme à la Pomme (plus de 137 milliards de dollars!), il botte en touche en affirmant que la seule mission d’Apple est de faire «quelque chose de grand». On a vu vision stratégique plus pointue… Cela n’a d’ailleurs pas plu aux actionnaires. L’un d’entre eux a même été jusqu’à « analyser » (au sens psychologique du terme) cette attitude. Pour ce (psych-)analyste d’un jour, c’est le traumatisme des crises passées qui frappe de pusillanimité la firme. Selon lui, Apple considérerait cet amas de liquidités comme son assurance-vie en cas de coup dur…


Un événement pour partager les pratiques d’excellence Comment créer de la valeur et quels gisements de productivité sont accessibles ? Les atouts du « Made in France » Souplesse et modularité : une nouvelle approche métier Plastique du futur : nouvelles matières et bio-plastiques Plastique et santé Donneurs d’ordres-sous traitants : pour une relation durable Automobile, cosmétique, agro-alimentaire, aéronautique, bâtiment,... : leurs stratégies, influences et politiques d’achat Panorama mondial des stratégies industrielles Des plasturgistes créateurs de valeur : comment s’inspirer de leur expérience ? Et d’autres thèmes en relation avec le fil rouge : « Nouvelle donne industrielle ? Une aubaine pour la plasturgie ! »

Organisé en collaboration avec La Fédération de La Plasturgie et ses syndicats membres

et

Laurent BureLLe, PDG - Plastic Omnium Bertrand CHAMMAS, PDG - GerflOr Serge DeLLuS, expert composites - Dassault Patrick FINDeLING, PDG - PlastivalOire Pierre GATTAZ, Président du Gfi et PDG de raDiall Gwennaël GAuTIer, PDG - l’Océane Des Plastics emmanuelle GeLArD, Directrice achats - fleury michOn Julien HANS, responsable de la division environnement - cstB Jean-Luc IMHOF, DG - KuKa Korbinian KIeSL, PDG - BilliOn Thomas Le PAuL, DG - smOBy tOys Gérard LIrAuT, expert leader Polymères - renault

Michel LOuBrY, Délégué Général - Plastics eurOPe Christian LOZe, Directeur Général - sumitOmO DemaG et Président de l’acDi Bruno MACHeT, PDG - cOmPOse tOOls et Président fim mOules et PrOtOtyPes Thierry MAuGIS, responsable de la stratégie et du Développement - airBus eric MAZIerS, rotomolding technologies technical manager - tOtal Arnaud MONTeBOurG, ministre du redressement Productif Nicolas OrANCe, vP strategy & Business Development - Daher et Président du Pôle emc2 Pierre PeLOuZeT, médiateur des relations inter-entreprises ainsi que d’autres grands noms de l’industrie…

Programme complet et inscriptions sur www.forum-plasturgie-composites.com

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