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VIDÉO : VIDÉO: LA SÉCURITÉ DES SYSTÈMES INDUSTRIELS À L’ÉPREUVE

N°963ccMARS 2014- 16,50

www.industrie-techno.com

PRODUCTION

L’USINE 4.0 ccPAGE 24

UN HOMME, UNE TECHNO ccPAGE 4

Il a développé une technologie-clé Roland de la Chapelle, PDG de Locken

CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

Les écrans tactiles

La troisième génération des interfaces utilisateurs


PARFOIS, LES CÂBLES TRANSMETTENT BIEN PLUS QUE DE L’ÉNERGIE. ILS TRANSMETTENT LA TRANQUILLITÉ.

INNOVATION TECHNOLOGIQUE. L’ENFOUISSEMENT EN TOUTE SIMPLICITÉ

TOUS TERRAINS

Les câbles Tous Terrains® peuvent être enterrés directement en pleine terre ce qui simplifie les chantiers et participe à la protection de l’environnement. Ils sont notamment conseillés pour les applications suivantes: sols agressifs et durs, zones urbaines difficiles d’accés, zones protégées, champs d’éoliennes...

Liste des contacts commerciaux : www.sileccable.com


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EDITO

Petit éloge de la contrainte

ccMURIEL DE VERICOURT RÉDACTRICE EN CHEF

THOMAS GOGNY POUR IT

mdevericourt@industrie-technologies.com

Quelle stratégie est-il raisonnable de privilégier pour relancer l’économie ? C’est évidemment la question qui se trouve au centre du désaccord entre certains chefs d’entreprise et le gouvernement, sur fond de pacte de responsabilité. Si l’on veut bien admettre que tous partagent l’objectif de recréer de la croissance, reste la question de la méthode à adopter pour y parvenir. Est-il juste d’exiger des contreparties aux baisses de charge promises, ou vautil mieux éviter d’ajouter à un contexte économique déjà bien assez compliqué des exigences supplémentaires ? Au-delà de ses aspects pratiques, la divergence entre les uns et les autres s’avère révélatrice sur notre rapport à la contrainte. Naturellement, nous les percevons évidemment en premier lieu comme des obstacles. La pression, qu’elle soit concurrentielle, réglementaire ou fiscale, entre autres, est d’abord l’ennemie de l’entrepreneur. Et pourtant, si quelqu’un est bien placé L’esprit d’entreprise, pour connaître la fécondité de la contrainte, c’est une réponse ce sont précisément les chefs d’entreprise. C’est presque une tautologie : l’innovation est de l’imagination d’abord une rupture, une remise en cause des à une situation solutions installées… or la nécessité de cette délicate. remise en cause n’apparaît jamais aussi clairement que dans les situations délicates. Une mécanique que Navi Radjou, Jaideep Prabhu et Simone Ahuja, auteurs du désormais célèbre ouvrage de consacré à l’innovation « jugaad » ou frugale, paru il y a quelques mois et déjà incontournable, décrivent avec acuité. L’esprit d’entreprise, rappellent-ils, est avant tout une réponse de l’imagination à une situation que l’on désire changer. L’innovation naît souvent de l’émergence d’une situation nouvelle, qui constitue au choix une menace… ou une opportunité. Question d’état d’esprit. cm

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UN HOMME, UNE TECHNO

Il a développé une technologie-clé En proposant un système de reconnaissance qui n’est plus mécanique, mais électronique, Roland de la Chapelle a fait passer la clé dans le xxie siècle. Plus de 100 000 sites en Europe ont déployé cette technologie permettant de gérer les accès en temps réel.

a technologie de Locken est le genre d’idée devant laquelle on se pose la question: pour­ quoi personne n’y a pensé plus tôt? Dans la bouche de Roland de la Chapelle, le PDG de Locken et l’un des trois fondateurs de la société Loc­ ken, elle semble aussi simple qu’un tour de clé. Dans les locaux de la société, situés à Courbevoie, dans la banlieue ouest de Paris, les portes s’ouvrent à l’aide d’une petite clé cylindrique à l’allure sobre. Ce dispositif intelligent a révolutionné la serrurerie. Depuis les serrures à gorges, inventées en 1778 par l’anglais Robert Barron, le secteur n’avait plus connu d’évolution majeure; en passant d’une serrure mécanique à une ser­ rure électronique, Roland de la Chapelle et son équipe ont proposé une technologie de rupture, et délesté les trousseaux. Ce qui leur vaut en 2007 le prix de l’innovation de la sécurité privé. «Je suis monté sur scène pour faire la démonstration. J’ai posé la clé

L

contre mon téléphone portable, lequel a transmis l’autorisation d’accès en temps réel, et j’ai pu ouvrir le cadenas», raconte le dirigeant. Passionné par la technologie qu’il a vu naître, Roland de la Chapelle est avide d’en faire comprendre le fonctionnement, et quand les mots ne suffisent pas, il n’hé­ site pas à se saisir de la clé pour ouvrir la porte –équipée de la serrure électronique– qui ferme son bureau. cc Un

système de contrôle sans câblage

Fruit d’une idée et de l’analyse précise d’un besoin de souplesse et de traçabilité, la clé électronique a été massivement adoptée. Cent mille cylindres ont été mis en place en Europe, sur des sites aussi variés que le parc Astérix, les gares de Madrid, et plu­ sieurs opérateurs télécoms. « SFR nous a choisis parce que le taux d’échec de l’accessibilité de leur ancien système

cc la clé Ni piratable Ni reproductible La clé intelligente Locken est une solution de contrôle d’accès en quasi-temps réel. Dotée d’une puce infrarouge, elle communique avec d’autres dispositifs électroniques, – smartphone, tablette, PC –, pour recevoir l’autorisation d’ouvrir une serrure. Le dispositif électronique reçoit les droits d’accès par messages cryptés, et transmet à la clé les droits par communication puce à puce. « Cette clé, ce n’est que du code, elle ne peut être ni reproduite, ni piratée », souligne le cofondateur de Locken, Roland de la Chapelle. Dotée d’une batterie lithium-ion, la clé peut garder en mémoire les 3 900 derniers événements horodatés. Une fois connectée par port USB, elle transmet les informations au serveur de gestion, ce qui permet de conserver une traçabilité.

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était trop élevé et parce que les solutions mécaniques n’avaient pas de traçabilité ». La souplesse du système de Locken a fait sa force. « On peut même faire du contrôle d’accès sur des cadenas », s’enthousiasme Roland de la Chapelle. Et de renchérir : « Nous avons développé un système de contrôle qui fait abstraction d’un cer­ tain nombre de contraintes, il n’y a plus aucun câblage comme dans un système d’accès par badge, ni de problème de maintenance. Avec notre technologie, l’intelligence se trouve dans la clé, pas dans un câblage qui remonte l’informa­ tion au système. » La clé électronique est dotée d’une puce infrarouge, program­ mable à distance via un smartphone. Il s’agit d’un dialogue crypté entre deux puces. Une clé peut ouvrir une seule porte aussi bien que la totalité d’un parc. « Le système est décentralisé ». Pas de pro­ blème de perte de clé donc, ni de mainte­ nance de câble. Développée dans « un garage » par trois innovateurs, Arnaud Flecchia, Stéphane Conreux, l’ingénieur de l’équipe, et Roland de la Chapelle, un ancien de l’Ins­ titut supérieur de gestion (ISG), la clé électronique est le fruit d’une idée et d’une conjecture technologique. « Nous avons surfé sur la miniaturisation de l’électronique, sur l’explosion des outils de gestion de données et sur l’améliora­ tion de l’autonomie des batteries ». Le PDG se remémore les flottements du début. Le processus a été long et difficile, avec des difficultés financières et opéra­ tionnelles. Mais l’adoption de la techno­

D.R.

Roland de la Chapelle, PDG de Locken


RoLand de La ChapeLLe après des études à l’Institut supérieur de gestion (ISG) entre 1987 et 1990, puis à l’Institut national supérieur européen de l’administration des affaires de Fontainebleau en 2002, Roland de la Chapelle développe la société Locken en collaboration avec arnaud Flecchia, de l’essec, et un ingénieur, Stéphane Conreux.

T. GoGny PoUR inDUSTRiE ET TEChnoLoGiES

logie par SFR et Kopp marque le début d’une success story pour la petite start­up. Venu du domaine des opérateurs télé­ coms, Roland de la Chapelle connaît les problématiques côté client, il sait l’impor­ tance de pouvoir gérer avec souplesse un parc d’antennes relais souvent éclaté sur le territoire. cc Un

produit simple, fiable et communicant

Selon lui, Locken répond à ce besoin. « Ce qui coûte cher au client, c’est la non­ accessibilité d’un site. Le temps réel aussi coûte cher. Souvent, seulement quelques portes ont besoin d’une ouverture en temps réel, et sur un laps de temps court, la clé électronique permet de gérer ces accès. » En plus de travailler à la souplesse du système, l’équipe s’attelle à la fiabilité

du produit. « En amont, nous avons analysé toutes les faiblesses possibles et nous les avons concentrées dans un point facilement accessible, c’est­à­dire dans la clé. Les faiblesses mécaniques ont été sup­ primées. Par exemple, la saleté ne peut pas s’introduire dans le cylindre. » Le design du produit est simple, et c’est ce qui garantit sa fiabilité, souligne Roland de la Chapelle. Autre axe d’amélioration : la connectivité. « On travaille sur la com­ munication de la clé. Par exemple, le por­ table reçoit une autorisation d’ouvrir la porte pendant 5 minutes, et transfère aus­ sitôt cette autorisation à la clé, par une communication de puce à puce. » En octobre dernier, la société a d’ailleurs lancé une application destinée aux smart­ phones et aux tablettes. Disponible sur le Google Play ou dans l’App Store, l’appli­

cation permet de consulter la validité de la clé et la date d’expiration des droits.La tech­ nologie continue à se déployer; preuve de sa crédibilité, et du travail de plaidoyer de Roland de la Chapelle, qui défend sa clé dans toute l’Europe. Dernièrement, l’opéra­ teur Telefonica et UK Power Network ont acquis la cyber­clé pour sécuriser leurs infrastructures. De même, la société irlandaise ESB Telecoms a signé un contrat, qui sera opéré au début de l’année 2014, et qui prévoit l’équipement de quelque mille accès aux antennes relais, réparties sur quatre cents sites dispersés sur l’île. Preuve que l’amélio­ ration continue de la technologie contribue bien à ouvrir des portes! cm ccsophie eustache seustache@industrie-technologies.com

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SOMMAIRE

EN COUVERTURE

TENDANCES

SMART GRID

EDF expérimente le réseau électrique du futur

cc PAGE 8

CALCUL INTENSIF

Simulation de 1 % du cerveau

cc PAGE 10 MESURE

Un laser pour les machines-outils

cc PAGE 12

BIOMÉDICAL

Un pacemaker autonome

cc PAGE 13

CHIMIE

Michelin redonne vie aux pneus usagés cc PAGE 15 PRODUCTION

Une pile à combustible fabriquée au mètre

cc PAGE 16

MÉCATRONIQUE

Des vérins électromécaniques pour la sidérurgie

cc PAGE 18

C’EST PAS NOUVEAU… QUOIQUE

Un virus dans le frigo

cc PAGE 20

INDUSTRIE-TECHNO.COM

AUTOMOBILE Sortie de piste pour la simulation cc PAGE 22

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PRODUCTION

L’usine 4.0

Les Allemands l’appellent quatrième révolution, le gouvernement français en a fait le thème phare de son projet de réindustrialisation. L’usine du futur sera numérique. En s’appuyant sur Internet et les réseaux interconnectés, ces chaînes de production 4.0 seront le siège d’échanges de plus en plus nombreux. Des perspectives prometteuses, à condition d’adopter les bons outils et de bien gérer les problématiques de sécurité associées. ccPAGE 24 FABRICATION

RÉSEAUX

SÉCURITÉ

L’ère du cloud manufacturing

Parler la même langue pour communiquer

CONTRÔLE

INDUSTRIE

CYBERATTAQUES

QUALITÉ

La quatrième révolution

Les pirates pris les doigts dans le pot… de miel

cc PAGE 26

La Snecma mise sur le numérique

cc PAGE 32

cc PAGE 34

cc PAGE 30

INTELLIGENCE

Les outils de l’usine connectée cc PAGE 36

Les industriels contre-attaquent cc PAGE 40

cc PAGE 42


SOMMAIRE

Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50 Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Julien Elmaleh

PRODUITS

LOGISTIQUE

Les logiciels orchestrent la gestion des entrepôts

cc PAGE 42

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 6 secteurs de référence

cc PAGE 46 à 55

RÉDACTION Directeur des rédactions Thibaut De Jaegher (9483) Directrice adjointe de la rédaction Anne Debray (9251) Rédactrice en chef Muriel de Vericourt (9957) Assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) Rédacteur en chef adjoint Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Sophie Eustache (9421) (Numérique, électronique, informatique), Philippe Passebon (9481)(Énergie, environnement, électrotechnique et sécurité) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Audrey Chabal, Philippe Richard, Gabriel Siméon et Corinne Zerbib RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Direction artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Infographie Florent Robert (9495)

CAHIER TECHNIQUE

Les écrans tactiles La troisième génération d’interfaces utilisateurs cc PAGE 57

COMMERCIAL Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directrice de clientèle Flora Morel (9361) Directeur de clientèle Piero Tomassi (9578) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Allemagne/Suisse/Autriche : Thomas Hugues (9536) Benelux : Huson International Media (Rodric Leerling) +31 (0) 229 841 882 Grande-Bretagne : Huson International Media (Stuart Payne) +44 (0) 1932 564 999 États-Unis : Huson International Media +1 212 268 3344 Espagne : B2B Communication (Juan Jose Bellod) +34 91 319 8177 Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Elodie Merat (9985) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier sa décision. CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directrice fabrication et achats Fabienne Couderc (9314) MARKETING, DIFFUSION-ABONNEMENTS Directeur Jean-Baptiste Alline (9781) Abonnements Laurence Vassor (9788) Promotion Marie-Sophie Leprince ( 9808) et Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Marketing Damien Delhomme (9786) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an : 169 euros TTC Etudiant 51 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) Annuaires (TVA 5,5 % incluse) «L’Atlas des usines»: 230 euros TTC (papier) 650 euros (format xls)

LA FABRIQUE DE L’INNOVATION

SEB Dis moi ce que tu manges, je saurai comment innover cc PAGE 66

CE NUMÉRO COMPORTE : - UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 67 - UN ENCART JETÉ DE 8 PAGES AGILENT

CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : T. GOGNY ; DFKI ; D.R. SOMMAIRE : EDF ; MICHELIN ; S. SINDEU ; E. ROUY ; UTC.

Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info SAS au capital de 38628352 euros. Siège social: 10 place du général de Gaulle 92160 Antony. RCS Nanterre 442.233.417. 10. Siret: 442 233 417 00041. TVA: FR29442233417. Principal actionnaire ETAI. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info SAS. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

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TENDANCES

Smart grid EDF expérimente le réseau électrique du futur Concept Grid, la plate-forme expérimentale dédiée aux smart grids d’EDF, est désormais ouverte aux industriels et aux institutions académiques. À mi-chemin entre essais en laboratoire et expérimentations de terrain, cette installation unique au monde permet de tester équipements et solutions de gestion du réseau, pour anticiper l’avènement des réseaux électriques de demain. ptes à relever le double défi de la maîtrise des consommations et de la complexification des réseaux, notamment du fait de l’intégration des énergies renouvelables, intermittentes et délocalisées, les « smart grids » se développent tous azimuts depuis quelques années. Ces réseaux électriques dotés d’intelligence misent sur les technologies de l’information et de la communication pour offrir aux usagers une information en temps réel sur leur consommation et leur production d’électricité, et leur donner la possibilité de piloter à distance les équipements. Mais cette gestion affinée des flux d’électricité a un prix : elle exige des gestionnaires de réseaux davantage de maîtrise et de sûreté. Les fabricants d’équipements

A

électriques manquent quant à eux de recul sur le fonctionnement de leurs systèmes dans ces environnements. Nombreux, les essais existants ne leur permettent pourtant pas de tester à fond leurs équipements dans les conditions réelles du réseau. cc Un

champ d’études et d’expérimentations étendu

« En test unitaire, ils peuvent soumettre leurs équipements à de fortes contraintes, mais hors des conditions réelles du réseau. A contrario, les équipements peuvent être directement intégrés sur une maille locale d’un réseau existant, dont les usagers se sont portés volontaires pour l’expérience. C’est le cas du projet Nice Grid, dans les Alpes-Maritimes. Mais toutes les expérimentations ne sont alors pas permises, du

Les anomalies isolées en temps record c Le réseau moyenne tension est habituellement organisé sous forme de boucles ouvertes sur lesquelles se greffent des transformateurs électriques qui assurent le passage en basse tension. Lorsqu’un défaut apparaît entre deux transformateurs, les disjoncteurs en entrée de boucle s’ouvrent, entraînant la perte d’alimentation de l’ensemble des clients raccordés sur la boucle. Avec l’Automatisme de reprise de boucle (ARB) conçu par EDF,

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des calculateurs situés au niveau des disjoncteurs dialoguent entre eux via un réseau dédié de fibres optiques. Lorsque deux calculateurs ont localisé la défaillance entre eux, ils ordonnent l’ouverture des disjoncteurs associés pour n’éliminer que la section en défaut. Les autres calculateurs ordonnent alors la réalimentation de leurs propres sections. Le défaut est ainsi isolé en moins de 200 ms et l’ensemble de la boucle réalimentée en quelques secondes.

fait de leurs impacts sur les usagers et le reste du réseau », résume Benoît Puluhen, chef de projet Concept Grid. C’est pour répondre à cette double problématique qu’a été créé Concept Grid. Ce réseau modèle se veut représentatif d’une installation réelle. Installé sur le site R&D d’EDF des Renardières (Seine-et-Marne), il est constitué de 7 kilomètres de réseau basse tension (BT), alimenté par 3 kilomètres de lignes moyenne tension (HTA) aérienne et souterraine, auxquels s’ajoutent 2 micro-éoliennes et des panneaux photovoltaïques. Pour reproduire les charges, le réseau BT alimente un bâtiment de bureaux, cinq maisons modèles équipées de matériels électriques à usage domestique, des pompes à chaleur et des bornes de recharge pour véhicules électriques. Enfin, pour se placer au plus près des conditions réelles, 120 kilomètres de réseau HTA sont également simulés par des cellules RLC (des circuits linéaires contenant une résistance électrique, une bobine et un condensateur). En effet, le comportement d’un réseau en conditions perturbées dépend directement de son impédance, liée à sa longueur. « Des courts circuits sont créés sur le réseau HTA sur une, deux ou trois phases pour en observer les conséquences sur le réseau BT et les équipements électriques. Un réseau télécoms dédié à la mesure a été mis en place en partenariat avec AlcatelLucent pour accéder en temps réel et en différents points aux caractéristiques de l’onde telles que son amplitude, sa fréquence ou son spectre harmonique », détaille Benoît Puluhen. En mars 2013, cinq mois après la première mise sous tension du réseau, une équipe d’EDF remporte un premier succès. Elle valide une solution dite de « self-healing » (auto-cicatrisation) née dans les laboratoires d’EDF, l’Automatisme de


TENDANCES

Un réseau miniature pour des essais grandeur réelle

reprise de boucle (ARB), qui remet automatiquement en fonctionnement le réseau suite à une coupure (voir encadré). cc Un

lieu de rencontre privilégié pour différents acteurs

« Grâce à cet automate, les usagers privés d’électricité peuvent être réalimentés en quelques secondes, alors que le dépannage demande entre quelques minutes et une heure actuellement », détaille Benoît Puluhen. L’originalité de l’ARB réside dans la décentralisation de l’intelligence dans les calculateurs situés au niveau des disjoncteurs. En cas de défaut, chacun des calculateurs dialogue avec son plus proche voisin pour diagnostiquer l’état de la section située entre eux et agir en conséquence sur les disjoncteurs. Si la topologie du réseau se modifie, d’autres calcu-

lateurs identiques aux premiers sont rajoutés sans qu’il y ait besoin d’informer le poste central des transformations effectuées. EDF va aujourd’hui plus loin, en ouvrant les portes de Concept Grid aux professionnels du secteur. L’électricien offre des prestations de service aux industriels, distributeurs et universitaires qui veulent tester le fonctionnement de leurs systèmes électriques, qu’il s’agisse de composants du réseau tels que des transformateurs ou des disjoncteurs ou de matériel à usage domestique. En plus des courts-circuits créés sur le réseau HTA, un groupe tournant et un amplificateur de puissance permettent de perturber sur le réseau BT toutes sortes de caractéristiques de l’onde. Selon les besoins, les perturbations sont corrélées aux observations faites sur le matériel, de

manière à surveiller par exemple leur impact sur le point de fonctionnement optimal. Enfin, Concept Grid permet aussi de tester de nouveaux systèmes intelligents pour les smart grids, à l’instar du compteur intelligent Linky. Le laboratoire offre en effet la possibilité de tester en toute liberté des pratiques « d’effacement », c’est-à-dire de réduction volontaire des consommations aux heures de pointe, ou de pilotage automatique d’équipements à usage domestique. Des partenariats sur ces sujets ont d’ores et déjà été signés entre autres avec Alcatel, l’Institut de recherche du Groupe HydroQuébec (IREQ), Supelec et Derlab. cm cc PHILIPPE PASSEBON ppassebon@industrie-technologies.com

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TENDANCES

Énergie Une pile Ă combustible autosufďŹ sante Le+ Sans ventilation ni chauffage

Des produits basĂŠs sur des piles Ă combustibles ÂŤ planaires Âť, dans lesquelles les membranes ĂŠchangeuses de protons sont placĂŠes les unes Ă cĂ´tĂŠ des autres, vont ĂŞtre commercialisĂŠs cette annĂŠe par la sociĂŠtĂŠ isĂŠroise PaxiTech, issue du CEA. Cette disposition permet de se passer de chauffage et de ventilation des membranes, nĂŠcessaires pour faire fonctionner les piles Ă combustibles classiques. cm

Calcul intensif Simulation de 1 % du cerveau Un rĂŠseau de 1,73 milliard de cellules nerveuses connectĂŠes par 10 400 milliards de synapses, cor-

Le supercalculateur K a ĂŠtĂŠ assemblĂŠ par Fujitsu pour le projet Riken.

respondant Ă 1 % jamais rĂŠalisĂŠe. du cerveau, a ĂŠtĂŠ MenĂŠe dans le simulĂŠ par des cadre du projet chercheurs. Les Riken, elle a pour Le+ Une prĂŠcision inĂŠgalĂŠe, en 40 minutes scientiďŹ ques, une objectif d’amĂŠlioĂŠquipe germano-japonaise, ont utilisĂŠ l’outil de rer les capacitĂŠs de calcul du supercalculateur ÂŤKÂť simulation open-source Nest, (pour Neural Simu- et de dĂŠvelopper un nouvel outil de simulation. lation Technology), dĂŠveloppĂŠ par deux universi- Cette opĂŠration dĂŠvoile aussi le champ des possitaires allemands, Markus Diesmann et Marc-Oliver bles que promet le dĂŠveloppement de la prochaine Gewaltigsur et le supercalculateur ÂŤKÂť, assemblĂŠ gĂŠnĂŠration d’ordinateurs exascales, capables de par Fujitsu. La simulation a demandĂŠ 40 minutes mener un quintillion, soit 1030 opĂŠrations Ă virgude calcul au supercalculateur composĂŠ de 705024 les ottantes par seconde, ce qui ĂŠquivaut Ă la puiscĹ“urs et 1,4 million gigaoctets de mĂŠmoire vive. sance de calcul d’un cerveau. Intel promet une telle Cette simulation du cerveau est la plus prĂŠcise machine pour 2018. cc S. E.

RIKEN

cc EN BREF


TENDANCES

Matériaux Stockage d’hydrogène low-cost Le+ Rendement optimisé

Produire de l’hydrogène sans platine. C’est l’exploit

réussi par des chercheurs de l’EPFL. Ils ont substitué ce coûteux matériau, habituellement destiné à catalyser la Le disulfure de molybdène réaction de décomposition catalyse l’électrolyse de l’eau. de l’eau en oxygène et en hydrogène au sein des cellules photo-électrochimiques, par du disulfure de molybdène déposé sur la photocathode d’oxyde de cuivre destinée à l’électrolyse aqueuse. La technique qu’ils ont utilisée présente une efficacité comparable à d’autres catalyseurs comme le platine tout en préservant la transparence optique des surfaces qui captent la lumière. À la différence des électrolyseurs, une cellule photo-électrochimique utilise directement l’énergie du soleil pour décomposer l’eau, sans avoir à gérer le transport d’un courant électrique jusqu’au système. Elle possède en outre un meilleur rendement de conversion, aussi se présente-t-elle comme un moyen efficace pour stocker l’énergie solaire en hydrogène. cc P. P.

cc EN BREF

Électronique Simulation électromagnétique pour circuits haut-débit Le+ Une analyse plus complète

EPFL ; D.R.

SIwave est un logiciel de simulation pour circuit imprimé.

Une suite d’outils dédiée à la simulation électromagnétique, permettant d’optimiser la conception des systèmes électroniques haut-débit complexes, sera proposée par Ansys sous le nom de SIwave. Dotée d’un moteur de simulation EM hybride par éléments finis selon l’approche « pleine onde » (full-wave), la nouvelle suite SIwave permet l’analyse complète de l’intégrité du signal au sein d’une même interface utilisateur. Elle est composée de trois modules. cm

Sélectionné par le

d’Intelligence Technologique

www.industrie-techno.com/fit MARS 2014ccN°963

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TENDANCES Le+ Une prĂŠcision multipliĂŠe par dix

cc EN BREF

ModĂŠlisation Clones numĂŠriques Le+ Un double parfait en quelques heures

Mesure Un laser pour les machines-outils

Après plus de dix annÊes de recherche, ADN Digital Double Agency est en mesure de numÊriser un individu dans les moindres dÊtails. Rides, expressions du visage, pigmentation : la sociÊtÊ française crÊe de vÊritables clones numÊriques. La technologie ADNDA est opÊrationnelle pour les productions cinÊmatographiques, la publicitÊ et les jeux vidÊos.cm

rir un nouvel outil de mesure pour les dĂŠtecter et les corriger. Le laser Tracer, issu d’un partenariat entre l’organisme certificateur allemand PTB (Physikalisch-Technische BundeLe logiciel calcule toutes sanstalt) et le laboratoire britannique NPL les erreurs pour les trois axes XYZ. (National Physical Laboratory), offre une prĂŠcision de á 0,5 Âľm par mètre contre 5 Âľm par mètre avec les outils de mesure traditionnels. Il permet de rĂŠaliser des mesures sur des longueurs jusqu’à 15 mètres selon les axes XYZ. Une multitude de points est mesurĂŠe et enregistrĂŠe automatiquement. ÂŤ Ă€ partir de l’interprĂŠtation de l’Êcart de chacun des points mesurĂŠs et d’une stratĂŠgie de dĂŠplacement ĂŠvoluĂŠe, le logiciel est capable de calculer les erreurs de justesse, de perpendicularitĂŠ, de rectitude, d’angles et de parallĂŠlisme pour les trois axes XYZ. Les rĂŠsultats sortent sous forme de listing et de graphiques, rĂŠpondant Ă la norme ISO 230-2 pour les machines-outils et Ă la norme ISO 10 360 pour les machines Ă mesurer en 3D Âť, a prĂŠcisĂŠ Thierry Chaintreuil du Cetim. cc J.-F. P.

ADNDA ; D.R.

Les dÊfauts des machines-outils à commande numÊrique sont dÊsormais sous contrôle au Cetim. L’organisme vient d’acquÊ-

! ( ( ! ) & " & ( " ! ) (& ! " ! " !& " "" " & & " ) !

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TENDANCES

BiomĂŠdical Un pacemaker autonome

D.R.

Un système piĂŠzoĂŠlectrique implantĂŠ produit assez d’Ênergie pour alimenter un pacemaker. La dĂŠmonstration en a ĂŠtĂŠ faite

par une ĂŠquipe sino-amĂŠricaine qui a testĂŠ sur des vaches et d’autres animaux un système constiLe+ Pas d’opĂŠration chirurgicale tuĂŠ de rubans composĂŠs d’un pour remplacer les batteries alliage de plomb, de titane et de zirconium et recouverts par un plastique exible auquel sont intĂŠgrĂŠs un transformateur de courant et une batterie rechargeable, tous bio-compatibles. Le système est cousu directement sur le cĹ“ur, le poumon ou le diaphragme, dont le mouvement rĂŠgulier plie lĂŠgèrement les rubans, qui produisent en retour un faible courant ĂŠlectrique. Les chercheurs vont dĂŠsormais tester la longĂŠvitĂŠ du système et rechercher un substitut moins toxique au Un système piĂŠzoĂŠlectrique plomb. cc P. P. alimente le pacemaker en continu.

/DV\V $Q]B [ PPB6RXGHUB3HUFHUB)5 LQGG

Électronique Des capteurs aussi sensibles qu’un chat Le+ Une rÊaction

dès 1 Pa de pression

Ces e-moustaches sont des capteurs tactiles très prÊcis.

Quoi de plus sensible que les moustaches d’un chat ? Des

chercheurs de l’universitĂŠ de Berkeley, en Californie, ont dĂŠcidĂŠ de s’en inspirer pour dĂŠvelopper des capteurs tactiles, composĂŠs de nanotubes de carbone et de nanoparticules d’argent, capables de rĂŠagir dès une pression d’un Pascal. ConstituĂŠes de ďŹ bres ĂŠlastiques, elles sont revĂŞtues d’un ďŹ lm conducteur en nanotube de carbone et particules d’argent. Selon les chercheurs, ces e-moustaches reprĂŠsentent un nouveau type de rĂŠseaux de capteurs tactiles très sensibles, qui permettent de suivre en temps rĂŠel les changements de l’environnement. Elles pourraient d’ailleurs ĂŞtre utilisĂŠes pour cartographier de manière tactile les objets environnants, ou pour mesurer le rythme cardiaque. cc S. E.


TENDANCES

Énergie L’éolienne de tous les records Le+ Deux fois

Chaque pale de l’éolienne géante de Vestas fait près de 80 mètres de long.

plus puissante que la moyenne

Une éolienne offshore de 8 MW est testée dans le centre d’essai d’Osterild, au Danemark, vient d’annoncer le groupe danois Vestas.

C’est l’éolienne la plus puissante au monde. Son mât atteint 140 mètres de haut, tandis que sa nacelle pèse près de 375 tonnes. Chacune des pales fait près de 80 mètres. En bout de pale, la vitesse maximale pourra atteindre 374 km/h. Les dimensions de l’éolienne ont été choisies pour optimiser la production par rapport aux coûts de construction et d’installation. Selon Vestas, elle serait recyclable à 80% et d’une durée de vie plus longue de 25%, grâce à des améliorations réalisées en collaboration avec Mitsubishi Heavy Industries. Alors que la puissance moyenne des éoliennes en mer est de 4 MW, l’éolienne de Vestas sera la première à atteindre 8 MW. Une seule de ces éoliennes pourrait alimenter près de 7500 ménages, sur la base de la consommation moyenne des Européens. Les groupes Areva et Gamesa ont également prévu de mutualiser leurs efforts pour développer une éolienne de 8 MW. La production en série du modèle de Vestas est prévue pour 2015. ccP. P.

cc EN BREF

Une méthode simple et peu onéreuse de traitement du graphène par oxygénation pour en améliorer significativement les propriétés a été décrite par des scientifiques américains. Avantage principal : elle ne nécessite que des températures de 50 à 80 °C, au lieu des 700 °C requis par les méthodes classiques, et ce sans traitement chimique additionnel. cm

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Matériaux Un traitement pour booster les capacités du graphène Le+ Efficace à basse température


TENDANCES

Chimie Michelin redonne vie aux pneus usagĂŠs Pas de coup de pompe pour les pneus. Pour donner une seconde

vie aux pneus usagĂŠs et les remettre Ă neuf, deux voies innovantes seront explorĂŠes par Michelin en partenariat avec le CEA, ProtĂŠus, SDTech et les acteurs du projet Biobuttery dans le cadre du projet Trec (Tire Recycling). La première, Trec RĂŠgĂŠnĂŠration, consiste en la rĂŠgĂŠnĂŠration de mĂŠlanges de gomme pour la fabrication de pneumatiques neufs. Les pneus seront rĂŠduits sous la forme d’une poudre très ďŹ ne, avec des grains autour de 300 Ă 400 micromètres. La poudre sera ensuite dĂŠvulcanisĂŠe par un procĂŠdĂŠ innovant dĂŠveloppĂŠ avec des micro-organismes issus de la banque de ProtĂŠus, une sociĂŠtĂŠ

cc EN BREF

spĂŠcialisĂŠe dans la production de protĂŠines d’intĂŠrĂŞt industriel. Ainsi traitĂŠe, elle pourra entrer dans la fabrication des pneus neufs. Dans la seconde voie, Trec Alcool, les pneus usagĂŠs passeront après un prĂŠ-traitement par une ĂŠtape de gazĂŠification. Le syngaz produit subira ensuite une ĂŠtape de fermentation pour laquelle les protĂŠines Ă l’œuvre seront issues une nouvelle fois de la banque de ProtĂŠus. L’alcool serait ensuite exploitĂŠ par le procĂŠdĂŠ de production de butadiène dĂŠveloppĂŠ dans le cadre du projet Biobuttery. ccP. P. Deux voies de valorisation des vieux pneus sont explorĂŠes.

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Nanotechnologie Films conducteurs pour ĂŠcrans tactiles souples Le+ Transparence et exibilitĂŠ Des ďŹ lms exibles transparents souples sont commercialisĂŠs par la sociĂŠtĂŠ 3M. En PET Des nanoďŹ ls d’argent recouverts de nanoďŹ ls d’argent, rendent le support hautement conducteur. ils sont conducteurs et peuvent entrer dans la fabrication de futurs ĂŠcrans tactiles. Ces nanoďŹ ls d’argent mesurent quelques nanomètres de diamètre et quelques micromètres de long. Ils sont livrĂŠs en suspension dans une encre qu’il sufďŹ t de projeter sur une surface pour y crĂŠer un rĂŠseau hautement conducteur de forme alĂŠatoire, non perturbant pour la vision. cm

Neuro-informatique Des neurones artiďŹ ciels pour un ordinateur bio-inspirĂŠ Le+ Le fonctionnement du cerveau imitĂŠ Un neurone artiďŹ ciel a ĂŠtĂŠ dĂŠveloppĂŠ par des chercheurs de l’institut des sciences industrielles de l’universitĂŠ de Tokyo. Le neurone est une puce ĂŠlectronique de 2 cm2. Il est composĂŠ de transistors, et de circuits analogiques. Contrairement aux circuits digitaux, qui traitent les signaux ĂŠlectriques comme des ĂŠtats ďŹ xes, zĂŠro ou un, les circuits analogiques les traitent en continu, en fonction de leur puissance. L’amplitude du signal Ă la sortie de la puce varie en fonction de celle de l’entrĂŠe. Exactement comme pour les neurones du cerveau humain. D’ici cinq ans, l’Êquipe souhaite interconnecter 100 neurones artiďŹ ciels. cm

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TENDANCES

Un procédé roll to roll pour produire des piles à combustible «au mètre» a été développé par l’entreprise aquitaine Pragma Industries. Contrairement aux piles concur-

rentes, elles se présentent sous forme de bobines recyclables dont le coût de production et le poids sont réduits par deux. Les piles à combustible sont généralement produites par empilement des différentes cellules électrolytiques. Inconvénient: la production en série est impossible. Les fondateurs de Pragma Industrie ont imaginé un procédé de production au rouleau. «Nous travaillons avec une couche polymère qui contient le liquide électrochimique, recouverte d’une couche d’aluminium de 25 micromètres d’épaisseur. Nous obtenons une couche d’un millimètre d’épaisseur que nous déformons et bobinons», détaille Pierre Forte, directeur de Pragma Industries et à l’origine de l’entreprise il y a

dix ans. La bobine est enroulée autour d’un axe pour former un « rouleau » de six ou sept couches d’une cellule électrochimique continue, avec les mêmes matériaux que les piles conventionnelles. D’une puissance de 25 W, la pile pèse 150 grammes et mesure environ 8 centimètres de diamètre. « Nous n’avons pas voulu développer la meilleure pile à combustible au monde mais la plus facile à fabriquer. Alors que nos concurrents produisent entre 5000 et 10000 piles par an, nous visons pour fin 2016 une capacité de production annuelle de 150000 piles», a expliqué Pierre Forte. L’entreprise propose déjà des produits pour l’enseignement, la recherche et l’industrie, mais travaille sur des projets plus

La pile se présente sous la forme d’une bobine recyclable.

importants avec plusieurs partenaires: Cycleurope et Ventec sur un vélo à assistance électrique à pile à combustible, ou encore Nexter Electronics sur des piles modulaires portables pour applications militaires. Pragma Industries a officialisé mardi 21 janvier son partenariat avec BIC, dont elle utilise les cartouches pour stocker l’hydrogène nécessaire à la production d’électricité. ccP. P.

PRAGMA INDUSTRIES

Production Une pile à combustible fabriquée au mètre

Le+ Un coût divisé par deux


TENDANCES

Électronique Microcapteurs sensoriels intelligents Le+ Intelligence miniaturisée

Des microcapteurs sensoriels intelligents ont été développés par Alpha-MOS. Spé-

cialisée dans la numérisation de l’odorat, du goût et de la vue, la PME toulousaine a collaboré avec le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (CNRS/Université Toulouse 3/Insa Toulouse/INP Toulouse). Dans le cadre de cette collaboration, une nouvelle génération de capteurs basés sur des technologies Mems (Micro-electro-mechanical systems) a été développée et brevetée, associant les savoir-faire en termes de développement de semi-conducteurs du laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes et du traitement de données algorithmiques et applicatives d’Alpha-MOS. Les applications sont multiples et permettent d’envisager des volumes de ventes et de licensing, via France Brevets, très significatifs dans le domaine des équipements grand public (téléphones mobiles, électroménager…) et notamment dans la sécurité des utilisateurs (mesure de la qualité de l’air respiré, mesure de la fraîcheur des aliments dans un frigidaire, analyse d’haleine…). cc J.-F. P.

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Ce capteur sensoriel est basé sur la technologie Mems.

C’est la consommation à laquelle on peut ramener les appareils en veille grâce au système RWU d’allumage à distance des appareils électriques.

cc EN BREF Le+ Intuitivité

MYCESTRO ; ALPHA MOS

Ergonomie Une souris à clipper sur l’index

Déjà mise à mal par les écrans tactiles, la souris a à nouveau du souci à se faire. Mycestro, un dispositif qui prend place sur le bout de l’index, la remplace avantageusement. Ce petit élément de plastique à clipper sur le bout de l’index fonctionne par Bluetooth et se recharge grâce à une prise USB. Mycestro traduit la gestuelle du doigt en mouvement de curseur à l’écran. Sur l’un des côtés, une surface est utilisable avec le pouce pour scroller. cm

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Légère au bout du doigt, la Mycestro met la souris à l’index.

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TENDANCES

MĂŠcatronique Des vĂŠrins ĂŠlectromĂŠcaniques pour la sidĂŠrurgie Le+ PrĂŠcis en conditions extrĂŞmes

30 vÊrins ÊlectromÊcaniques ont ÊtÊ conçus par SKF pour ArcelorMittal.

Des vÊrins ÊlectromÊcaniques seront utilisÊs par la sociÊtÊ allemande ArcelorMittal Bremen. Pour ses opÊrations d’ajuste-

ment prĂŠcis des moules sur l’une de ses installations de coulĂŠe continue d’acier, la sociĂŠtĂŠ a optĂŠ pour des vĂŠrins ĂŠlectromĂŠcaniques plutĂ´t qu’hydrauliques. Ils permettent de contrĂ´ler un mĂŠcanisme avec prĂŠcision malgrĂŠ des conditions extrĂŞmes de tempĂŠrature de l’environnement dans lequel ils doivent opĂŠrer. ÂŤ Nous avions besoin d’une solution très compacte nous permettant de rĂŠgler avec prĂŠcision et ďŹ abilitĂŠ la largeur de l’acier produit. Nous avons choisi de travailler avec SKF sur ce projet, car cette sociĂŠtĂŠ dispose d’un riche savoir-faire technique et d’une excellente comprĂŠhension de notre industrie et de l’application Âť, a justiďŹ ĂŠ Carsten Albers, chef de projet chez ArcelorMittal Bremen. Les trente vĂŠrins ĂŠlectromĂŠcaniques ont ĂŠtĂŠ spĂŠcialement conçus et fabriquĂŠs pour cette application dans la ďŹ liale française de SKF basĂŠe Ă ChambĂŠry. ccJ.-F. P.

cc EN BREF

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Le+ Aide au soin

Des lunettes permettant au personnel soignant de visualiser les veines de leurs patients à travers la peau ont ÊtÊ mises au point par la sociÊtÊ Les lunettes permettent californienne Evena. au personnel soignant Avec leur technologie d’imagerie de trouver la bonne veine. multispectrale, ces lunettes mÊdicales fournissent une visibilitÊ en temps rÊel des ux sanguins sous cutanÊs, et permettent aux soignants de trouver immÊdiatement  la bonne veine . Portables et rechargeables, elles laissent aux praticiens leur libertÊ de mouvement. L’image captÊe pourra être envoyÊe par bluetooth, 3G ou Wi-Fi. cm

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TENDANCES

Production Synthèse bactĂŠrienne de biocarburants et de mĂŠdicaments gique. Ils y ont intĂŠgrĂŠ des fragments d’ADN issus de bactĂŠries, ou encore de champignons. La bactĂŠrie peut alors fermenter diffĂŠrents types de sucres simples la fabrication de biocarburants (C5 et C6) Ă partir de matières Le+ Fabrication de deuxième gĂŠnĂŠration, mais de composĂŠs rares premières que la plupart des aussi de produits antibiotiques. autres bactĂŠries ne peuvent pas L’entreprise vient de montrer qu’une utiliser, comme les biomasses lignocellusouche dĂŠinocoque pouvait produire de losiques (cellulose, hĂŠmicellulose) et l’Êthanol Ă un titre de 9 % Ă partir de d’autres composĂŠs organiques tels que le glucose comme substrat. Pour arriver Ă glycĂŠrol et l’acide acĂŠtique. Cela lui perces rĂŠsultats, la sociĂŠtĂŠ a optimisĂŠ les met de fabriquer des composĂŠs rares capacitĂŠs des bactĂŠries en les combinant (carotĂŠnoĂŻdes, enzymes, antibiotiques, par ingĂŠnierie gĂŠnĂŠtique et bactĂŠriolo- antifongiques‌). ccP. P De l’Êthanol Ă 9 % est produit par des bactĂŠries dĂŠinocoques (DĂŠinococcus) optimisĂŠes par la sociĂŠtĂŠ française DĂŠinove. Les procĂŠdĂŠs ouvrent la voie Ă

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Un virus dans le frigo out comme la lutte sans ďŹ n du glaive contre la cuirasse, celle des virus informatiques et des antivirus n’est pas prĂŞte de prendre ďŹ n. Le premier ÂŤvirusÂť aurait ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠ en 1970 au sein de la Bell Telephone Company, sous forme de jeu dĂŠtruisant les programmes adverses en assurant sa propre prolifĂŠration, comme un ÂŤvirus biologiqueÂť. Depuis, le ludique a cĂŠdĂŠ la place au malveillant et les virus ont appris Ă se propager via Internet dont l’ancĂŞtre, l’Arpanet, a ĂŠtĂŠ infectĂŠ dès 1986 par Brain. Autre nouveautĂŠ, les objets de la vie courante, dĂŠsormais de plus en plus nombreux Ă ĂŞtre connectĂŠs, et souvent peu ou pas protĂŠgĂŠs, constituent autant de nouvelles cibles. Ainsi, en dĂŠbut d’annĂŠe, pour faire transiter plus de 750000 courriers indĂŠsirables, un malware aurait utilisĂŠ les adresses IP de plus de 100000 objets connectĂŠs, du routeur de rĂŠseau domestique au rĂŠfrigĂŠrateur en passant par le tĂŠlĂŠviseur. Plus de 25% du traďŹ c aurait ĂŠtĂŠ On a fraĂŽchement envoyĂŠ par des appareils qui ne sont pas des ordinateurs classiques ou dĂŠcouvert qu’un nomades. Les objets intelligents pourraient donc servir pour lancer de e-mail malveillant grandes attaques distribuĂŠes. avait ĂŠtĂŠ envoyĂŠ RĂŠsultat: la sĂŠcuritĂŠ de l’Internet des objets va devenir un sujet crucial par un frigo. pour leurs concepteurs. Et ça, c’est nouveau ! cm

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La simulation est précieuse pour accélérer le développement de produits innovants, mais elle ne peut pas tout. Renault Sport F1 l’a appris à ses dépens. Lors des premiers essais officiels de la saison 2014, les groupes de motorisation de l’écurie ont rencontré des problèmes, clouant les voitures au garage. Un échec à mille lieux des résultats des simulations faites en usine. Une mésaventure qui souligne l’importance cruciale de disposer des bons modèles et des bonnes conditions d’utilisation pour extrapoler à partir de résultats de simulation, qu’elle soit numérique ou physique. La simulation est toutefois à nouveau venue au secours de l’équipe de développement, qui a travaillé sur des moteurs au banc d’essais, pour enquêter sur les problèmes rencontrés en piste Formule 1 et trouver les solutions adéquates. cm

Énergie Débat enflammé autour des gaz de schiste

Examinée par Arnaud Montebourg, l’utilisation du propane, en lieu et place de la fracturation hydraulique, pour exploiter les gaz de schiste est une technologie ancienne. Présentée comme plus «propre», elle a toutefois toujours été jugée dangereuse à cause de la haute inflammabilité du propane. Elle bénéficie pourtant d’une innovation sur laquelle travaille l’entreprise Américaine Ecorpstim: du propane non-inflammable, qui relance la question de l’utilisation de techniques alternatives à la fracturation hydraulique en France. cm Propane

Veille Composites: usine XXL c En Chine, une nouvelle usine,

la plus gosse au monde pour les composites, fabriquera des coques de smatphones. Une information de notre service de veille par e-mail, le fil d’intelligence technologique. Composites

Tribune L’innovation, c’est comme l’érotisme

c C’est la comparaison qu’ose

Vincent Lafon, du cabinet Valutis, dans une analyse des facteurs humains de l’innovation. Valutis

Découverte

La mécanique des rêves c La rédaction,

Le prototypage rapide par fabrication additive, que l’on appelle désormais l’impression 3D, recouvre en fait plusieurs technologies de fabrication. Le modelage par dépôt de matière en fusion, dont le brevet a expiré, est la plus accessible d’entre elles, et c’est celle qui est utilisée dans les machines grand public. En revanche, les plus puissantes de ces technologies encore brevetées, sont nettement moins accessibles. Le récent passage dans le domaine public d’un brevet portant sur le frittage laser sélectif, qui permet d’imprimer non seulement du plastique mais aussi des poudres métalliques, ouvre la voie à son essor tous azimuts. cm Impression

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fabrication

L’ère du cloud manufacturing

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En Allemagne, un laboratoire pour imaginer l’usine du futur ccPAGE 29

contrôle qualité

La Snecma mise sur le numérique

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réseaux

Parler la même langue pour communiquer

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industrie

La quatrième révolution ccPAGE 34

intelligence

Les outils de l’usine connectée

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sécurité

Les industriels contre-attaquent

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cyberattaques

Les pirates pris les doigts dans le pot… de miel ccPAGE 42

À la Snecma, l’iPad devient l’allié des opérateurs. Il leur permet de valider l’assemblage d’une pièce étape par étape. Bientôt, il superposera à l’image photographiée la pièce virtuelle en luminescence pour localiser les éléments à contrôler.


Production

L’usine 4.0

S. SInDEu

Les Allemands l’appellent quatrième révolution, le gouvernement français en a fait le thème phare de son projet de réindustrialisation. L’usine du futur sera numérique. Parmi les 34 plans industriels du ministère du Redressement productif figurent plusieurs projets numériques et robotiques, chevilles de ces usines du futur au sein desquelles la simulation des process, des flux logistiques ou encore des crash tests sera courante, tandis que les communications se développeront tous azimuts. En s’appuyant sur Internet et les réseaux interconnectés, ces chaînes de production 4.0 seront le siège d’échanges de plus en plus nombreux entre automates, objets et produits en cours de fabrication, voire déjà sur le marché. Des perspectives prometteuses en termes de souplesse et de réactivité, à condition d’adopter les bons outils et de bien gérer les problématiques de sécurité associées. cm

MARS 2014ccN°963

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EN COUVERTURE

L’usine du futur ? Elle sera connectée. Demain, les chaînes de production communiqueront avec les robots, les automates, et les produits en cours de fabrication. Une vision que portent non seulement les industriels, mais aussi les gouvernements soucieux de ré-industrialisation, et qui commence déjà à devenir réalité.

Q

Systèmes. Objectif : intégrer des technologies de pointe en termes de robotisation, d’impression 3D, de réalité augmentée, d’intelligence artificielle et de virtualisation. cc Le

concept de la machine validé dès la conception

Certains industriels n’ont pas attendu pour installer ces technologies autour de leurs lignes de production et d’assemblage. Dès décembre 2012, la Snecma a travaillé en ce sens dans son usine d’assemblage de moteurs civils, située à Villaroche en ban-

D. R.

u’ils parlent de production 4.0, d’usine du futur, de quatrième révolution industrielle ou encore d’usine connectée, gouvernants et industriels croient aux chaînes de production intelligentes et connectées. Parmi les trente-quatre plans de ré-industrialisation du gouvernement français pour relancer la compétitivité industrielle de la France, l’usine du futur figure ainsi en bonne place. Ce plan, lancé début 2014 est piloté par Frédéric Sanchez, PDG du groupe d’ingénierie Fives et Bernard Charlès, directeur général de Dassault

lieue parisienne. « Nous avons mis en place un robot de détection des défauts, pour aider l’inspecteur. Ce dernier reçoit un rapport et demande à l’opérateur de corriger les défauts si nécessaire», raconte Nathalie Marciniak, responsable montage final CFM et banc d’essai. Au même titre que les iPad, mis en place en avril, « ces technologies réduisent les risques et les défauts liés au facteur humain» (lire notre reportage page 30). Plus d’efficacité, moins de risque, ces technologies permettent d’optimiser le travail des opérateurs, mais aussi de faciliter la collaboration entre différents intervenants. En fusionnant le logiciel d’automatisation TIA Portal et le logiciel CAP Mecatronics concept designer sur une même plate-forme, Siemens Industry et Siemens PLM Software ont ainsi conçu

snEcma ; Danfoss ; EaDs

Production L’ère du cloud manufacturing

La high TECh aU sERViCE dE L’iNdUsTRiE

LEs TabLETTEs Certains industriels équipent les opérateurs de tablettes, rendant ainsi leur poste de travail mobile.

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N°963ccMARS 2014

LEs CapTEURs Caméra, capteurs et sondes reliés en Wi-Fi permettent de surveiller notamment la température, la pression, ou la présence de gaz dans l’environnement industriel.

LEs RObOTs Dotés de capteurs et de systèmes d’intelligence artificielle, les robots peuvent collaborer harmonieusement avec les humains.


EaDs ; siEmEns

pROdUCTiON 4.0

une solution baptisée Usine numérique. « Avec cet outil, on a une virtualisation du process et de l’ensemble des outils. C’est une base de données qui permet une collaboration en parallèle des différents ingénieurs, automaticiens, électriciens… », détaille Franck Mercier, en charge de la Digital Industrie chez Siemens. Cette intégration permet de faire le lien entre la planification et le développement du produit et son automatisation. C’està-dire de travailler en parallèle sur la conception du produit, le debug et les tests. L’application MCD permet d’entrer les données physiques d’un objet, comme son poids ou son volume et de les comparer avec d’autres éléments pour en vérifier la bonne coordination. On pourra, par exemple, constater la difficulté à faire circuler sans collision des bacs d’une taille et d’un poids donnés sur un circuit de convoyeur réglé à une vitesse donnée, et jouer sur les différents paramètres pour trouver une solution adaptée. Dès le stade de la conception, on peut valider le concept de la machine. L’outil permet d’ailleurs un véritable dialogue entre l’outil d’ingénierie et l’outil d’automatisme. « Il y a une connexion bidirection-

nelle entre la partie réelle et l’outil de modélisation. Si on modifie l’automate physique, la modification est répercutée dans l’outil de virtualisation ». L’outil permet alors de minimiser les coûts R&D et de prototypage, et de gagner du temps pour passer de l’idée au produit physique. L’utilisation de l’Usine numérique a permis à Sanofi d’économiser 20 % sur le temps d’étude. Au-delà du process, cet outil PLM permet aussi de vérifier l’ergonomie d’une machine. «Si vous avez un îlot de robots, cet outil permet de tester l’interaction hommemachine», continue Franck Mercier. cc Quand

L’intégration de la robotique coopérative dans les usines est un point-clé pour l’avènement des chaînes de fabrication 4.0. Or elle pose la question de la sécurité des opérateurs qui travaillent dans l’environnement du robot, d’où de nombreux travaux sur le sujet. Ainsi, le projet ANR Icaro a pour objectif de permettre aux robots et aux hommes de travailler à proximité. Le projet, auquel participe EADS, PSA, Kineo, CNRS, LIRMM, Cnam-CRTD, est de pro-

La RéaLiTé aUgmENTéE Les outils numériques permettent de superposer à l’environnement industriel des informations sur les tâches à effectuer.

l’opérateur et le robot sont des collègues

34 plans à haute teneur en numérique c Sur

les 34 plans industriels lancés par le gouvernement en septembre dernier, la moitié concerne le domaine du numérique et des nouvelles technologies. « Les supercalculateurs et la robotique industrielle sont des briques de l’usine du futur, dans laquelle il y aura une meilleure utilisation de l’être humain et de la robotique. La réalité augmentée permettra de former les ouvriers à de nouvelles tâches», a détaillé Tahrar melliti, conseiller chargé du plan usine du futur. L’objectif de l’usine du futur est aussi de rattraper le retard accumulé par la france par rapport à ses compétiteurs.

duire des outils «permettant la perception des gestes des opérateurs, l’interférence de leurs intentions et la re-planification en temps réel des trajectoires ». Les robots seront dotés de capteurs, de laser et de caméra, et d’un système d’arrêt automatique s’ils détectent un mouvement dans la zone de sécurité.

LEs pUCEs Rfid Pour une production plus fiable et une meilleure traçabilité, les produits peuvent être équipés de puces RFID.

LEs LOgiCiELs L’optimisation des process par simulation, le contrôle des automates et l’analyse des données passent par des outils logiciels

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Intégrer plus d’intelligence et de connectivité sur les lignes de production améliore la sécurité des opérateurs, mais également l’efficacité et la traçabilité des produits. Le robot Fanuc installé par la Snecma prend 150 photos du moteur pour détecter les défauts et améliorer la traçabilité des moteurs assemblés. Les photos sont prises sous le même angle pour chaque moteur. Pour assurer la traçabilité des produits, le constructeur Siemens propose, quant à lui, une solution d’étiquetage RFID. « Au fur et à mesure que le produit avance sur la chaîne de production, la puce RFID conserve les données et en ajoute d’autres. Contrairement aux solutions optiques telles que le code datamatrix, on peut continuer à écrire de l’information dans

Vidéo

La quatrième révolution industrielle selon Siemens Siemens, constructeur d’automate et éditeur de logiciels industriels, déroule sa vision de la quatrième révolution industrielle. À savoir: une usine dans laquelle les machines communiquent les unes avec les autres. après avoir listé les technologies de l’industrie 4.0, le constructeur revient sur les différentes révolutions industrielles, depuis la machine à vapeur. «aujourd’hui chez siemens, nous sommes à l’industrie 3.8», explique franck mercier, en charge de la digital industrie. Pour atteindre l’industrie 4.0, il faut encore améliorer la cadence des imprimantes 3D, et assurer la cybersécurité. Siemens

industrie-techno.com

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L’iNdUsTRiE 4.0 pERmET UNE pROdUCTiON dE massE iNdiVidUaLiséE

FRANCK MERCIER Siemens

la puce », souligne Franck Noyaret, chef produit identification et communication chez Siemens. La solution de traçabilité par puce RFID est utilisée par exemple sur l’assemblage de véhicules, elle permet de vérifier le bon emplacement des pièces ou d’identifier les caractéristiques du produit. Les lecteurs RFID, qui peuvent être fixes ou mobiles, sont dotés d’une interface modbus et profinet, pour permettre une intégration sur les chaînes de production. « L’idée est d’avoir une modularité très forte », précise Franck Noyaret. cc Homogénéiser

le format des échanges de données

Puce RFID, tablettes tactiles, l’usine du futur s’appuiera sur des dispositifs favorisant les échanges d’informations. Cette connectivité offre plus d’efficacité aux opérateurs, et permet aussi de piloter la production à distance. À Saint-Etienne, le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) met d’ailleurs à disposition des industriels une plate-forme de production partagée et pilotée à distance. « Cette plate-forme partagée permet de répartir les risques et de tester la rentabilité de la production. Des caméras à l’intérieur et à l’extérieur des machines permettent de superviser l’environnement de production », détaille Laurent Lalliard, ingénieur du Cetim. Les données de production sont enregistrées dans un serveur, qui, en fonction des tranches horaires attribuées pour l’utilisation de la plate-forme, lance ou arrête une produc-

tion. « En dehors de ces temps d’accès, l’industriel ne peut accéder aux informations de production ni les modifier », continue Laurent Lalliard. Robots, technologies de communication, intelligence artificielle : les solutions sont déjà là, mais des obstacles à leur généralisation subsistent. « Il n’existe pas de protocoles. Chaque fois qu’on reçoit une machine, nous devons recommencer le paramétrage et la standardiser en fonction de notre propre réseau. Le dialogue entre les robots et les machines est un véritable verrou à lever. Il faut réinventer des dialogues », explique Laurent Lalliard. Dans un environnement concurrentiel, difficile d’établir des standards. « Aujourd’hui, un fournisseur n’a pas envie d’ouvrir son système, et la solution de ne se fournir que chez un seul constructeur… n’est pas une solution. La question est celle de l’indépendance », poursuit l’expert. Homogénéiser le format des échanges de données est donc l’un des points clé pour l’avènement de l’industrie 4.0. Au même titre que l’interopérabilité, la sécurité est un enjeu important de l’usine connectée. Incluse parmi les 34 plans industriels, la cybersécurité des systèmes industriels a aussi été abordée dans la loi de programmation militaire. Les industriels devront désormais se conformer à certaines exigences en termes de cybersécurité. Déjà présentes autour des lignes de production, ces technologies doivent encore être maîtrisées par les opérateurs et les ingénieurs, pour que la cohabitation des hommes et des machines soit efficace et sécurisée. Au-delà des seules technologies, cela passe aussi par l’éducation, estime Franck Mercier de chez Siemens. La Snecma a par exemple formé ses opérateurs à l’utilisation des tablettes et des robots. Quant à l’outil numérique développé par Siemens, il a été testé par un lycée français près de Nantes. Une démarche de mise à disposition des technologies pour les rendre familières qui sera déterminante pour que la production 4.0 continue à gagner du terrain. cm ccSOPHIE EUSTACHE seustache@industrie-technologies.com

D. R.

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pROdUCTiON 4.0

En Allemagne, un laboratoire pour imaginer l’usine du futur Les industriels allemands sont les pionniers de l’usine connectée. Le projet SmartFactoryKL sert de laboratoire pour développer la réalité augmentée, ainsi que des systèmes intelligents et communicants.

smaRTfacToRy KL ; DfKi

A

vec le laboratoire SmartFactoryKL, installé au sein du Centre de recherche allemand sur l’intelligence artificielle (DFKI), l’Allemagne fait ses premiers pas dans la quatrième révolution industrielle. À savoir, une réinvention des chaînes de production qui ne s’appuie ni sur la vapeur, ni sur l’électricité mais sur la réalité augmentée, les robots, l’intelligence artificielle et les technologies de communication. Cela a pour but de répondre aux exigences de flexibilité de la production et surtout rendre accessibles aux opérateurs les informations pour leur permettre de s’adapter. Le SmartFactoryKL sert de laboratoire pour ces technologies clés. Objectif de ce projet qui associe de nombreux industriels, comme Siemens, BASF, John Deere ou encore Cisco : pointer du doigt les enjeux, à savoir l’interopérabilité des systèmes de communication, des réseaux à haut débit pour l’échange de données entre un centre de contrôle commande et des capteurs, la sûreté et la sécurité des humains et des systèmes industriels. Le laboratoire travaille à intégrer de l’intelligence aussi bien du côté du produit fabriqué que des robots et des automates. Aila est un robot doté de capacités complexes. Il peut percevoir et comprendre son environnement, se déplacer et manipuler des objets.

Le technicien est guidé sur son poste de travail par le biais d’un procédé interactif basé sur la simulation de la tâche en réalité augmentée et l’apport d’instructions en temps réel.

Dotés d’une puce RFID, les produits ont en mémoire la tâche et les conditions théoriques de leur production, ce qui leur permet de contrôler le bon déroulement de leur propre fabrication. Quand le produit avance sur la chaîne de production, les informations s’actualisent. cc Faciliter

l’adaptation à des tâches par des animations 3D

Cette intégration de puces RFID et la multiplication des communications entre les différents outils de la production entraînent une recrudescence d’informations pour les opérateurs. La réalité augmentée leur permet de maîtriser le process, et d’avoir une connaissance précise de l’environnement dans lequel ils évoluent. « La réalité augmentée est une technologie prometteuse pour la visualisation de l’information. Elle offre la possibilité de réduire la complexité perçue et améliore le transfert des informations dans le monde manufacturier. Par exemple, des informations comme les paramètres d’une machine, des erreurs ou des instructions de tâches peuvent être superposées de manière interactive sur l’environ-

nement industriel », décrypte Dominic Gorecky, chercheur au centre de recherche sur l’intelligence artificielle. « En utilisant un GPS, un système de navigation en intérieur et une caméra pouvant scanner des codes-barres 2D, l’environnement dans lequel l’ouvrier travaille peut ainsi être enregistré et évalué par l’application », continue Dominic Gorecky. La réalité augmentée permet d’intégrer à l’image captée par la caméra des modèles 3D et des animations virtuelles complexes, comme des tâches non robotisées qui permettent à l’ouvrier de s’adapter facilement. Un logiciel donne aussi accès à une interface sur laquelle l’ouvrier peut discuter avec ses collègues, accéder à des informations d’aides ou des données de l’entreprise. Ces travaux très appliqués sont directement utiles aux industriels. Siemens propose par exemple d’ores et déjà des solutions d’étiquetage RFID et de lecteurs de puce pour une meilleure traçabilité des produits. cm cc S. E. seustache@industrie-technologies.com

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À la Snecma, le contrôle qualité numérisé

Le niveau de qualité qu’exigent pour leurs moteurs les grands de l’aéronautique a convaincu la Snecma de s’équiper d’outils connectés depuis l’année dernière. Sans se substituer aux opérateurs, ils limitent les risques de défaillance humaine.

C

e n’est pas une journée porte ouverte. Et pourtant, aujourd’hui comme souvent, l’usine de production de turboréacteurs de la Snecma, située à Villaroche (Seine-et-Marne), accueille des visiteurs. Les industriels sont en effet nombreux à souhaiter visiter cette usine, où est notamment fabriqué le CFM-56, qui équipe le Boeing 737 et l’A320. Car même si la production reste relativement artisanale par rapport à celle d’une chaîne d’assemblage automobile, elle intègre depuis quelques mois des technologies de pointe pour assister les opérateurs.

le risque d’erreur humaine

Pour appliquer une force déterminée lors du serrage des pièces, une visseuse et une clé dynamométrique intelligentes ont remplacé la gamme d’outils. Chacun d’entre eux était utilisé pour obtenir une force précise. L’occasion pour la Snecma de revoir du tout au tout la disposition des postes de montage, mais aussi de collecter en temps réel les informations sur la façon dont s’est déroulé le montage, qui assurent ensuite une traçabilité record. De même, le contrôle du bon déroulement des opérations à effectuer s’est numérisé. Exit le classeur papier sur lequel il fallait vérifier étape après étape la bonne réalisation de chaque tâche. Les visuels de contrôle ont glissé sur l’iPad. Dans quelques mois, il pourra même filmer directement le moteur et afficher en surimpression à l’écran les points à vérifier. Un peu plus loin, juste avant la livraison du moteur, un robot à deux bras complète le contrôle visuel traditionnel. Il prend le moteur en photographie sous tous les angles pour en vérifier près de 150 éléments, comparés à une photo de référence grâce à des algorithmes conçus spécifiquement pour les besoins de qualité du CFM-56. Toutes les semaines, 20 à 40 points sont ajoutés : à terme, il y en aura 1 000. cm ccphilippe passebon ppassebon@industrie-technologies.com

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Le bon déroulement de chaque étape de l’assemblage est contrôlé sur iPad.

Une image en luminescence se superposera prochainement à l’image photographiée pour donner à voir les éléments à contrôler.

S. Sindeu pour induStrie et technoLogieS

cc Limiter

L’iPad remPLace Le cLasseur PaPier


PRODUCTION 4.0

des robots comPLètent Le contrôLe visueL Les deux têtes du robot fourni par Fanuc prennent des photos du moteur en noir et blanc de 30 millions de pixels. Elles pourront bientôt projeter des mouchetis – des nuages de points rouges – sur le moteur pour en obtenir une image en stéréovision (3D).

La comparaison des photographies à des images de références permet de souligner les anomalies (en rouge) et les zones validées (en vert).

Les outiLs deviennent inteLLigents HiEr

AUjoUrD’HUi

S. Sindeu pour induStrie et technoLogieS

Avec l’arrivée des outils communicants, le poste de travail a changé de visage.

La visseuse enregistre le code-barres associé à la gamme de vis à serrer. Elle adapte automatiquement le couple qu’elle va appliquer aux vis.

Pour chacune des vis, un smiley sur l’écran de la visseuse confirme que le couple reçu est bon. Sa valeur est mémorisée pour des raisons de traçabilité.

L’opérateur ne peut valider la fin de l’opération que si le nombre de serrages effectués correspond au nombre de vis de la gamme.

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Réseaux Parler la même langue pour communiquer

S

i les experts ne se sont toujours pas accordés sur le nombre d’objets connectés à l’horizon 2020. Tous conviennent que si, du bras articulé à l’opérateur, les entités capables d’échanger des informations de manière autonome veulent pouvoir communiquer avec le plus grand nombre à l’avenir – car les spécialistes s’accordent à prédire que la conversation sera mondiale– elles devront d’abord être en mesure de se comprendre. Autrement dit: il faudra s’assurer que tout le monde parle bien la même langue. Un défi de taille, vu la difficulté qu’il y a parfois à faire communiquer deux appa-

reils aux fonctionnalités différentes ! Celleci se décline à plusieurs niveaux. D’abord, celui des nombreux supports physiques (fil de cuivre, fibre optique, transmission radio…). D’autre part, celui des réseaux de partage d’informations (Internet, réseau local ou communication directe). Enfin, il faut tenir compte de la multitude de protocoles, de formats et de langages de programmation qui coexistent. Du côté des réseaux, l’une des solutions pourrait consister à connecter purement et simplement tout équipement destiné à établir une communication avec son environnement à l’Internet. Une perspective dont la pertinence est controversée, mais qui est

Les machines échangeront-elles toutes via Internet? l’EspERaNTO pOUR lEs maChINEs N’ExIsTE pas. QUaNT à la CONNExION à INTERNET, CE N’EsT pas UNE NéCEssITé.

michel simatic Télécom SudParis

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INTERNET EsT paRTOUT. JE NE VOIs pas COmmENT NE pas y CONNECTER, à TERmE, TOUs lEs ObJETs.

Patrick Guillemin European telecommunications standards institute

en tout cas envisageable, à condition d’opter pour le protocole IPv6, qui prévoit un codage des adresses IP sur 128 bits, contre 32 avec le protocole IPv4 actuellement en vigueur. L’IPv6 offre donc une solution à l’amenuisement du stock d’adresses disponibles (voir encadré). Du côté des langages, le foisonnement des formats rend le challenge conséquent. Le seul mot « langage », décrivant ici la manière dont les objets connectés se parlent, suffit d’ailleurs à mettre les spécialistes mal à l’aise. « La notion est un peu floue, car il n’y a pas un mais des langages, avec différents niveaux de langue. Un peu comme chez les humains finalement », explique Michel Simatic, enseignant-chercheur à Télécom SudParis. cc Harmoniser

les différents réseaux de l’entreprise

Car grands constructeurs et groupements d’industriels des secteurs de l’électronique et de l’informatique bataillent pour diffuser leur propre « parler ». Avec le soutien de l’organisation de standardisation Oasis, IBM a vu son bus de messagerie MQTT s’imposer comme le protocole standard des objets connectés. Les hôpitaux s’en servent ainsi pour communiquer avec les stimulateurs cardiaques et les compagnies pétrolières pour surveiller leurs pipelines. Pour autant, ses concurrents « AMQP » et autres « UPnP » vivent toujours, sans compter les protocoles propriétaires. « Il y a aussi plusieurs formats de représentations des données, Json et Xml étant parmi les plus courants », précise Michel Simatic. « Ajoutez à cela tous les langages de programmation : C, Java, Basic… », complète Patrick Guillemin, de l’European telecommunications standards institute (Etsi). Dans une telle jungle de «standards», il ne va pas de soi que deux entités soient en mesure d’échanger des informations. «Les

D. R.

La multiplication des capteurs, des automates connectés, des robots communicants et des produits intelligents décuple les possibilités d’échange d’informations. À condition que ces équipements parlent un langage commun. Les industriels y travaillent, mais l’interopérabilité totale n’est pas encore à l’ordre du jour…


pRODUCTION 4.0

La solution Unival Drive permet de piloter les robots Stäubli et de dialoguer avec tout type d’appareils grâce à des contrôleurs multi-axes via des bus Ethernet temps réel.

Hekuma gmbH ; D. R.

outils de conversion existent. Toutefois, l’idéal serait quand même d’aller vers un langage commun», lâche Michel Simatic. Dans un rapport publié en septembre dernier [1], le syndicat Gimélec ne dit pas autre chose : « Cette communication doit aujourd’hui prendre un format vraiment universel et s’étendre à la fois au cœur de la machine et vers les couches supérieures […] Les bus de communication (protocoles), via leurs différents supports physiques (réseaux) doivent donc s’harmoniser. » Avec, à la clé, des gains espérés en vitesse d’échange des données et donc en productivité. Sept ans après que le think tank français Fondation Internet nouvelle génération (Fing), dans un livre blanc coédité avec Orange et Syntec informatique, alertait sur «le foisonnement de “standards” propriétaires [qui] risquerait de fragmenter le marché et d’en ralentir le développement », organismes de normalisation et consortiums d’acteurs du secteur se saisissent lentement de la question. C’est le cas de l’oasis et de l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE) cc Les

logiciels jouent le rôle d’interprète

Une telle révolution ne va pourtant pas de soi. « On est encore au stade expérimental aujourd’hui, au tout début de la vague de l’Internet de tout. » La preuve ?

Changement d’adresses pour les objets connectés c En 2020, 96 % des objets connectés communiqueront avec Internet, prédit l’Idate. Pour faire face à cette explosion, encore faut-il pouvoir attribuer suffisamment d’adresses IP, qui permettent l’adressage des paquets de données sur Internet. Or le protocole IPv4, actuellement utilisé, n’offre que 4 milliards d’adresses. Celui censé prendre la relève, IPv6, permet de connecter jusqu’à 667 millions de milliards d’entités au réseau mondial, mais il tarde à être déployé par certains opérateurs, Orange en tête, qui rechignent à effectuer les lourds travaux requis. au risque que certains clients, dont la box est configurée en IPv4, ne puissent plus se connecter à Internet lorsque toutes les adresses auront été attribuées. aujourd’hui, seuls 3 % des internautes qui accèdent à google le font via l’IPv6.

Au Consumer electronic show (CES) [le rendez-vous incontournable des professionnels de l’électronique grand public, ndlr] de Las Vegas cette année on s’extasiait encore devant les frigos connectés, c’est dire ! », remarque Thomas Nicholls, responsable marketing chez Sigfox, opérateur français d’un réseau cellulaire bas débit dédié aux objets connectés. Autant dire que la standardisation n’est pas pour demain… » « La majorité des échanges entre équipements resteront locaux, ils communiqueront selon leurs besoins », estime Patrick Guillemin, de l’Etsi, qui doute de la pertinence d’un langage commun. Michel Simatic, de Télécom SudParis, est plus tranché : pas plus que chez l’homme, « il n’est pas possible d’arriver à un langage universel pour les machines. L’espéranto n’existe pas. » Et si la solution venait du logiciel ? S’adaptant au problème du langage, certains poids lourds du secteur proposent déjà des logiciels de supervision permettant d’ordonner et de rendre compréhensible cette conversation multilingue entre équipements, à l’instar de General Electrics et Stäubli. Loin de contraindre les machines à changer de langage, il s’agit plutôt d’introduire des logiciels jouant le rôle « d’interprète », pour faire dialoguer des équipements qui n’avaient pas été conçus au départ pour en être capables. Pour Thomas Nicholls, une standardisation des interfaces, au niveau des systèmes d’informations, pourrait suffire. cm ccGabriel Siméon redaction@industrie-technologies.com [1] «Industrie 4.0 : l’usine connectée », Gimélec, septembre 2013

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Industrie La quatrième révolution Les usines intelligentes, qu’est-ce que c’est?

1re Révolution industrielle

2e Révolution industrielle

3e Révolution industrielle

Énergie hydraulique et fossile

Énergie électrique Production de masse

Logique programmable Techniques communicantes

Convoyeur 1870

Machines à vapeur 1784

1800

4e Révolution industrielle Conception virtuelle Numérisation, Internet industriel

Logiciels de modélisation Internet industriel

Automate programmable 1969

1900

2000

2013

Après l’invention de la machine à vapeur, l’introduction de l’électricité et celle des technologies de l’information et de la communication, la virtualisation de la conception, la numérisation croissante des chaînes de production et la mise en réseaux des équipements préfigurent une quatrième révolution. Automates, robots et équipements de production dotés de capteurs sont désormais capables de communiquer entre eux et avec des dispositifs d’organisation et de contrôle de l’activité.

La production 4.0, un marché prometteur L’industrie 4.0 concerne un grand nombre de secteurs industriels, dont le poids s’élève 23 600 milliards d’euros, soit 46 % de l’économie mondiale.

PIB mondial : environ 51 000

En milliards d’euros Pays en développement 21 000 Autres secteurs économiques 13 200

Pays occidentaux 30 000

Industrie

Industrie

7 800

Autres secteurs économiques

7 000

5 000 4 000 3 000 2 000 1 000

23 000

5 000 4 000 3 000 2 000 1 000

23 600

milliards d’euros

1 600

Transport

1 200 Santé

3 800

Autres industries

4 000

Industrie manufacturière

4 400

Industrie manufacturière

2 600

2 000

Autres industries

4 000

Transport

Santé

90 % des process en fabrication industrielle mettent déjà en œuvre les technologies de l’information et de la communication. Le marché des logiciels industriels représente 8 600 milliards d’euros, en croissance moyenne de 8 % par an. 96 % des entreprises envisagent d’utiliser l’Internet des objets d’ici trois ans.

Les défis du cloud manufacturing Quels sont à votre avis les principaux défis liés à la mise en place d’une industrie 4.0 ? Standardisation Process/organisation du travail Disponibilité des produits Invention de nouveaux business models Sécurité Compétences Recherche Sondage Formation mené auprès Réglementation de 278 entreprises allemandes Nombre de réponses 0

147 129 98 85 78 70 64 42 30 10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

150

SOURCES : SIEMENS, DFKI, BANQUE MONDIALE, GENERAL ELECTRIC, IBM, INSTITUT G9, BITKOM, VDMA, ZVEI, ACATECH

ccMURIEL DE VÉRICOURT mdevericourt@industrie-technologies.com

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cc INFOGRAPHIE GÉRARD QUÉVRIN gquevrin@industrie-technologies.com



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Intelligence Les outils de l’usine connectée Terminaux mobiles, capteurs intégrés dans les objets, réseaux sociaux… La production de données ne cesse d’augmenter avec l’apparition de ces nouvelles sources. Pour stocker et analyser toutes ces informations disparates, de plus en plus d’entreprises s’appuient sur le cloud computing et sur des solutions de traitement des big data.

L

es données s’installent au cœur de la stratégie des entreprises. S’appuyant sur des réseaux de capteurs, les usines de demain produiront en permanence de l’information sur les procédés de production, la gestion des stocks, l’acheminement des lots, et elles seront même connectées en permanence avec les produits qu’elles ont fabriqués. Toutes ces données devront être stockées et analysées afin d’optimiser la maintenance et d’améliorer la qualité. Pour les entreprises, ce « data déluge » est une opportunité, mais aussi un vrai défi. Qu’on en juge plutôt : selon diverses estimations, tous les deux ans, il se crée en effet autant de données que depuis le début de l’humanité, ce qui amène les prévisionnistes à parler de 40 milliards de téraoctets pour 2020. Appliquées au

machine to machine (M to M), les applications du big data peuvent être multiples et variées. Les entreprises ont intérêt à tirer profit de cette avalanche de données… sans pour autant se laisser déborder, ou faire exploser le volume de leurs infrastructures dédiées au stockage. D’autant moins que les nouvelles données sont trop complexes et volumineuses pour pouvoir être traitées par des systèmes informatiques et des bases de données standards. cc Des

calculs pour obtenir des données à forte valeur ajoutée

Pour les valoriser, il convient de tenir compte des particularités de ces données massives, hétérogènes, à la fiabilité parfois délicate à contrôler, et nécessitant un traitement rapide (voir l’encadré sur le défi des 4V). Ce qui nécessite d’apprendre à

bien maîtriser cet univers, et de savoir choisir la solution adaptée pour répondre aux problématiques de l’entreprise. Les solutions proposées par les spécialistes de l’analyse des big data s’appuient principalement sur des moteurs de recherche professionnels, destinés aux entreprises. Ces outils sont beaucoup plus efficaces et « intelligents » que Google, dont les résultats s’appuient uniquement sur la popularité (d’un point de vue statistique) d’une information. Pour traiter ces gros volumes de données disparates, ils utilisent trois types de technologies distinctes : les bases de données In-memory, les bases de données NoSQL, ou encore MapReduce, de Google (voir encadré ci-dessous). Quelle que soit l’option retenue, l’objectif ne consiste pas simplement à interroger une base de données. Il s’agit d’effectuer des calculs d’analyses avancées pour obtenir de nouvelles informations à forte valeur ajoutée. Un univers relativement technique et spécifique, qui explique, en partie, la

TROis TEChNOs d’aNalysE dE l’iNfORmaTiON

Les bases de données In-memory

MapReduce de Google

Les bases de données NoSQL

Il s’agit de traitements effectués dans la mémoire vive de l’équipement informatique, plutôt que sur des serveurs externes. Principal avantage : le traitement est très rapide puisque les données sont immédiatement accessibles. En revanche, elles ne sont pas stockées sur le long terme.

Le traitement des données est réparti sur une multitude de machines. Il s’agit d’un modèle d’exploitation «brut» des données. Il n’y a pas d’échantillonnage et l’approche est plus statistique qu’exhaustive. L’implémentation de MapReduce la plus connue, en dehors de celle de Google, est Hadoop. Créé en 2004, il répond à deux besoins spécifiques: un traitement massif des données n’ayant pas de schéma clair et de leur transformation vers un format plus structuré.

L’un des points forts de cette solution est sa performance. Trois principaux atouts se détachent : la cohérence (visibilité par tous les nœuds d’un système des données identiques à un instant T), la haute disponibilité des données même en cas de panne et, enfin, la possibilité de partitionner tout système distribué.

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PROdUCTiON 4.0

À quoi servent les données ? Choisir un lieu de production

Gérer les pannes

La société 3Tier choisit où implanter ses centrales solaires en analysant des données météorologiques.

Améliorer sa logistique

Qualifier son fichier client

Exosun ; wD. R.

Amazon veut surveiller les pages visitées pour préparer les colis avant même que le client ne passe commande.

méconnaissance de ces solutions par de nombreuses entreprises, comme l’a démontré une étude menée par Sage avec l’hebdomadaire L’Usine Nouvelle il y a quelques mois. Mais la situation devrait évoluer favorablement avec la généralisation du cloud computing. « L’informatique dans les nuages permet d’accéder à des ressources importantes à la demande. De plus en plus d’offres proposent ce genre de services. L’exemple le plus récent est Big Query. Proposé par Google, cet outil permet de traiter de gros volumes de données. Les coûts deviennent abordables pour identifier une information intéressante. Par exemple, l’analyse de 500 Go de données par cinq machines pendant 5 heures revient environ à 200 euros. Ce nouveau modèle économique permet aux PME de disposer des avantages du big data», explique Romain Chaumais, cofondateur de Ysance, une société spécialisée dans l’intégration de solutions innovantes, et notam-

Sur les turbines de General Electric, des capteurs anticipent les pannes et minimisent les temps d’arrêts.

Target utilise 25 produits fréquemment achetés par les femmes pendant leur grossesse pour repérer les clientes enceintes.

BIG dATA: LE défI dES 4 V VoLuME. De plus en plus de données sont produites. Toute la difficulté consiste à faire le tri pour identifier et analyser celles qui peuvent fournir un avantage concurrentiel. VARIéTé. Issues d’appareils variés à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise, les données ne sont pas homogènes. VéLoCITé. À l’ère de l’information en temps réel, l’analyse doit permettre une prise de décision rapide. VéRACITé. La multiplication des sources d’informations oblige à vérifier la fiabilité des données.

ment les outils dits d’informatique décisionnelle, ou business intelligence, visant à épauler les décisionnaires en leur fournissant des éléments d’aide à la décision. cc L’analyse

prédictive opérationnelle

En devenant abordable, techniquement et financièrement, le big data ouvre de nouvelles perspectives, notamment en ce qui concerne l’analyse prédictive opérationnelle. Pour les « usines 4.0 », une étude minutieuse des paramètres recueillis par des capteurs permettra de savoir par exemple pourquoi telle machine-outil tombe en panne plus souvent que d’autres ou d’identifier les causes (vibrations, température élevée…) d’une usure prématurée de certains éléments mécaniques d’une éolienne. Dans l’usine 4.0, les machines et les terminaux les plus divers seront plus « intelligents » et plus autonomes. mars 2014ccN°963

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EN COUVERTURE

des chercheurs de donnÊes‌

on en cherche !

PÂ? GpHVSDFH

c Les ÂŤ data scientist Âť ne connaissent pas la crise. MĂŞme les profils confirmĂŠs, dont les salaires dĂŠpassent les 75 000 euros ! Rares, ces fortes tĂŞtes rapprochent les donnĂŠes brutes et les analysent. Elles doivent donc combiner les compĂŠtences d’un programmeur de logiciels et d’un statisticien, tout en faisant preuve d’à -propos pour poser les bonnes questions au système. Il existe diffĂŠrentes formations dĂŠlivrĂŠes notamment par l’Ensae et l’Ensai ainsi qu’un mastère en statistiques et ĂŠconomĂŠtrie Ă Toulouse et Paris-Dauphine et un autre mastère (big data) Ă TĂŠlĂŠcom ParisTech. Mais les experts dans ce domaine sont encore peu nombreux. Aux États-unis, McKinsey prĂŠvoit un dĂŠficit de 140 000 Ă 190 000 spĂŠcialistes en analyse de donnĂŠes d’ici Ă 2018.

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Grâce au big data, l’entreprise pourrait ainsi rĂŠduire les frais de maintenance ou de remplacement en anticipant des pannes ou en identifiant des maillons faibles. Cette dĂŠmarche permettrait aussi d’augmenter le taux de disponibilitĂŠ du matĂŠriel, mais aussi de prĂŠacheminer les pièces de rechange nĂŠcessaires et d’Êviter ainsi des livraisons en urgence. De quoi satisfaire ĂŠgalement les clients‌ En utiliEN dEVENaNT sant des algorithmes d’autoabORdablE, apprentissage basĂŠs sur l’analyse lE big daTa OUVRE de ces donnĂŠes, des robots pourdEs PERsPECTiVEs, EN CE qUi CONCERNE ront par ailleurs amĂŠliorer leur l’aNalysE comportement et effectuer des PRĂŠdiCTiVE tâches toujours plus complexes. OPĂŠRaTiONNEllE. Toutes les activitĂŠs et tous les secteurs pourraient tirer profit du big data: de l’aĂŠronautique Ă la domotique en passant par les constructeurs automobiles, les compagnies pĂŠtrolières, la domotique, les centres d’appels, la gestion des ressources humaines‌ Ă€ une condition, toutefois : la rĂŠussite d’une dĂŠmarche big data implique de casser les cloisons entre les services et d’accepter que l’analyse des donnĂŠes remette en cause les stratĂŠgies. Un dĂŠfi au moins aussi important que le challenge technologique! cm ccphilippe richard redaction@industrie-technologies.com

7KH 1Â? &RPSRVLWHV 1HWZRUN LQ WKH :RUOG

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N°963ccmars 2014


La protection sur laquelle vous comptez. Présentation de Bussmann by Eaton.

La marque Bussmann poursuit sa longue tradition de fournir des fusibles de protection des circuits et des solutions de sécurité électrique qui protègent l’équipement et permettent une distribution fiable et efficace de l’électricité. Lorsque vous réunissez les meilleurs innovateurs du secteur en matière de technologie de fusibles et y ajoutez une expertise inégalée des disjoncteurs, vous obtenez

la protection des circuits la plus efficace qui soit. Le savoir-faire de longue date de Eaton en matière de développement de disjoncteurs combiné à la marque de fusibles numéro un Bussmann signifie qu’il n’y a plus à choisir entre fusible ou disjoncteur. Il est désormais possible de choisir fusible et disjoncteur. Plus d’expertise. Plus de solutions. Attendez-vous à plus.

Eaton.com/expectmore


EN COUVERTURE

TrendMicro a développé une clé qui permet d’analyser une machine. En cas d’intrusion ou d’activités anormales, un voyant rouge s’allume.

Cybersécurité Les industriels contre-attaquent De plus en plus interconnectés, les systèmes de contrôle-commande de l’industrie et des infrastructures d’importance vitale comme les centrales nucléaires ou les hôpitaux sont donc particulièrement exposés aux cyberattaques. Outre les solutions techniques, sans cesse affinées, les bonnes pratiques sont essentielles pour éviter le pire.

portes d’entrées pour les attaquants. « L’altération des données de mesure peut par exemple perturber la production. Ainsi, si une sonde surveillant la température du fleuve de refroidissement d’une centrale nucléaire est connectée en 3G, elle peut être piratée et indiquer une température trop élevée, provoquant l’arrêt de la centrale », détaille Cyrille Badeau. cc Cartographier

les réseaux pour détecter les intrusions

Un risque majeur, au point que la sécurisation des systèmes Scada de contrôle des automates industriels est devenue une priorité gouvernementale. « L’État aura la possibilité d’auditer ces systèmes et le niveau de sécurité des dispositifs », précise le projet de loi de programmation

LES TROIS VIRUS QUI ONT FAIT TREMBLER L’INDUSTRIE

Stuxnet cTransmis par clé USB, Stuxnet exploite quatre vulnérabilités Windows, dont trois jamais découvertes auparavant. Il vise les systèmes utilisant les logiciels Scada WinCC (en)/ PCS7 de Siemens. Il a provoqué l’arrêt de centrifugeuses dans une centrale nucléaire iranienne en 2010.

40

N°963ccMARS 2014

Shamoon

Duqu

cDécouvert en 2012, il collecte et efface des informations dans le secteur de l’énergie. Il exploite une faille de Windows, et peut se propager sur les autres ordinateurs du réseau, par l’exploitation des disques durs partagés.

cÀ l’aide d’un document Word malveillant exploitant une faille méconnue de Windows, il collecte des informations pouvant servir à l’attaque de systèmes de contrôle industriels. Découvert en 2011, il n’a été que partiellement identifié.

La machine développée par Lexsi scanne les clés USB à la recherche de virus et propose un diagnostic.

militaire, déposé début août. Avant même son exécution, industriels et experts en cybersécurité planchent sur le sujet. L’éditeur SourceFire a par exemple développé une cartographie des réseaux pour détecter les intrusions. « Snort est un réseau ouvert pour détecter les intrusions. Historiquement, on se servait de cette cartographie pour faire de la détection d’intrusion sur les réseaux informatiques. Nous l’avons déclinée pour les réseaux industriels. Toute détection d’une modification dans ces réseaux normalement figés déclenche une alerte ». D’autres solutions visent à élever le niveau de sécurité des réseaux industriels. Une clé USB, développée par TrendMicro, se propose ainsi de scanner les machines à la recherche de virus, tandis que les constructeurs réfléchissent à intégrer de l’intelligence artificielle au sein même des automates. But : déclencher une alerte en cas de comportement irrégulier de l’un

TRENDMICRO ; LEXSI

L

e spectre de Stuxnet, rendu célèbre pour avoir arrêté les centrifugeuses d’une centrale nucléaire en Iran en 2010, reste présent dans les esprits. À l’ère de l’usine connectée, la cybersécurité des systèmes industriels devient un enjeu majeur. « Pendant longtemps, les réseaux industriels ont été coupés du reste du monde. Ces dernières années, des ponts se sont faits entre les réseaux informatiques et les Système de contrôle et d’acquisition de données (Scada), pour des raisons de production, de logistique et de marketing », analyse Cyrille Badeau, directeur de la région Europe du Sud chez Sourcefire. Aujourd’hui, les industries intègrent des automates interconnectés, des tablettes et des capteurs connectés. Autant de


PRODUCTION 4.0

TROIS BOUCLIERS TECHNOLOGIQUES Vidéo

suadé que l’analyse du comportement soit le meilleur moyen. En cas d’arrêt d’urgence, l’automate enverrait une alerte (alors qu’il ne s’agit pas de cyberattaques, ndlr) », plaide Stéphane Meynet, chef du projet sur la cybersécurité des systèmes commande-contrôle à l’Anssi. L’organisme conseille notamment de bien attribuer les accès réseaux selon les fonctions des intervenants, pour éviter des accès abusifs. « Pour des questions de facilité, les comptes (applicatif, système, administrateurs) sont souvent mélangés alors qu’ils devraient être bien séparés. Un « ingénieur de procédé » n’a pourtant pas besoin d’être « administrateur système », illustre l’Anssi. cc Adopter

de bonnes pratiques pour optimiser la sécurité

SIEMENS ; D. R.

Le code de l’automate S71500 de Siemens est protégé. Il signale toute intrusion au système de supervision.

d’entre eux. C’est le cas chez Siemens, qui intègre l’aspect cybersécurité en amont du développement de ces automates. « Les protections du programme utilisateur ainsi que celles du système d’exploitation des équipements sont aujourd’hui renforcées. La bonne implémentation des fonctions de sécurité sur nos produits et nos solutions est testée par des spécialistes. En cas d’attaque les systèmes sont désormais capables de générer des messages vers les systèmes de supervision et ce via plusieurs mécanismes », détaille Jean-Christophe Mathieu, officier de sécurité des systèmes chez Siemens. Reste que c’est souvent le facteur humain qui est à l’origine des failles. Pour l’Agence nationale de la sécurité de système d’information (Anssi), ces solutions techniques doivent donc s’accompagner de bonnes pratiques, comme elle l’a expliqué début janvier dans un livre détaillant les mesures à adopter. « Je ne suis pas per-

De fait, les exemples de mauvaises pratiques sont pléthores. « Nous avons notamment des industriels de la chimie qui traduisent des documents confidentiels sur Google Translate », confie par exemple Laurent Heslault, directeur des stratégies de sécurité Symantec. Ou encore « un projet partagé sur SurveyMonkey ». Même inconséquence concernant l’utilisation des clés USB. Pour sensibiliser les opérateurs, Lexsi a développé une machine pour lire et analyser toutes les clés USB. Pour répondre à ce double besoin d’adoption de bonnes pratiques et d’optimisation de la sécurité des solutions techniques, les professionnels du secteur imaginent des solutions globales et surmesure. Thales et Schneider Electric ont ainsi signé un partenariat pour sécuriser des systèmes anciens. « Les failles varient d’un système à un autre, mais on retrouve beaucoup de protocoles ouverts, dont les sources sont publiques. De même, la télémaintenance n’est parfois pas sécurisée. À l’époque de leur mise en place, ce n’était pas le sujet », décrypte Étienne Semichon, directeur grand comptes défense & sécurité chez Schneider Electric. Alors que les systèmes d’information sont soumis à de plus en plus d’attaques

Prendre le plein contrôle d’une infrastructure Après avoir trouvé plus de 60 000 systèmes de contrôle industriels exposés sur la toile, deux experts russes en sécurité ont identifié, dans le cadre du projet Scada StrangeLove (docteur Folamour) des vulnérabilités pouvant être exploitées pour prendre le contrôle de ces systèmes, dont 150 encore méconnues, dites zero-day, sur des réseaux Scada, ICS et des automates. Lors du Chaos Communication Congress fin décembre 2013, les chercheurs ont démontré la possibilité de prendre le plein contrôle d’une infrastructure industrielle, dans les secteurs de l’énergie, du pétrole, du gaz, de la chimie et du transport. StrangeLove

industrie-techno.com

– attaques informatiques depuis le système de gestion, infection par intrusion de clés USB, accès par réseaux sans-fils – les mises en œuvre gouvernementales et les prises de position des industriels montrent l’urgence de mettre en place des solutions concrètes et de continuer à diffuser des bonnes pratiques. « Nous avons le même discours que l’Anssi. En plus des solutions, il y aura pas mal d’évangélisation », avait estimé il y a quelques mois Marc Darmon, directeur général adjoint chez Thales, dans le cadre des Assises de la sécurité de Monaco. Dans le cadre des projets d’investissements d’avenir, un appel à projet de R&D a aussi été lancé pour développer des dispositifs de protection pour les Scada, des systèmes de détection et des systèmes de supervision de la sécurité (Siem), entre autres. cm cc SOPHIE EUSTACHE seustache@industrie-technologies.com

MARS 2014ccN°963

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EN COUVERTURE

LEs piRaTEs pRis LEs dOigTs daNs LE pOT… dE miEL Pour étudier les attaques des systèmes industriels, TrendMicro a déployé sur Internet douze réseaux factices entre mars et juin 2013. Ces pièges – on parle de honeypots – reproduisent des infrastructures industrielles qui seraient basées dans huit pays.

à

quelles attaques s’expose une usine connectée? Pour le savoir, la société de sécurité informatique TrendMicro a déployé un piège, ou Honeypot (littéralement: pot de miel), simulant la partie technique du site Internet d’une société de traitement des eaux ainsi qu’un automate et son système de contrôle, dit système Scada, ainsi que l’environnement bureautique permettant de le piloter. En quatre mois, grâce au système de supervision associé à ce piège,

SyStème de SuperviSion

SyStème de SuperviSion

ccsophie eustache seustache@industrie-technologies.com

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la société a détecté 74 attaques, dont 11 attaques critiques, venues de 16 pays. Une expérience qui a permis de caractériser les attaques et d’imaginer des solutions visant à mettre les machines sous cloche en détectant toute tentative de modification. Les constructeurs travaillent aussi à sécuriser leurs automates, en intégrant des systèmes intelligents, capables de détecter un comportement irrégulier.cm

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cc infographie florent robert frobert@industrie-technologies.com


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PRODUITS

Logistique

Les logiciels orchestrent la gestion des entrepôts

ur des dizaines de milliers de mètres carrés d’entrepôts, circulent inlassablement des dizaines, voire des centaines de milliers d’articles, de toutes tailles et de toutes sortes, qu’il faut réceptionner, stocker puis venir chercher pour préparer des milliers de commandes et de livraisons chaque jour. Des commandes qui émanent de réseaux de distribution mais aussi et de plus en plus de particuliers, qui achètent un ou deux articles sur Internet. Fournisseurs, transporteurs, magasins, points de livraison, commandes unitaires… la gestion d’entrepôt se trouve au carrefour de très nombreux acteurs qu’il faut coordonner pour que le bon article arrive au bon moment au bon endroit. Et quels que soient le pro-

S

duit ou le secteur, les cadences s’accélèrent. Le monde de la logistique et plus particulièrement du stockage est en pleine effervescence. cc L’e-commerce

a bouleversé l’organisation de la logistique

Pour orchestrer l’ensemble des mouvements de marchandises et des flux d’informations associés, les Warehouse Management Systems (WMS), ou systèmes de gestion d’entrepôt, constituent désormais un module incontournable du système d’information logistique, le Supply Chain Management (SCM), qui gère l’ensemble de la chaîne. Approvisionnement, entrepôt, transport, gestion de la cour, sans oublier les indispensables indicateurs de pilotage et de reporting : si de nombreu-

ses entreprises ont développé leur propre solution en interne, l’heure est à la standardisation. Depuis quelques années, c’est l’ampleur croissante des commandes sur Internet qui a profondément modifié les pratiques et donc les besoins en termes de système d’information. « L’e-commerce a bouleversé l’organisation des sites logistiques », raconte ainsi Isabelle Badoc, chef de produit de la gamme Supply Chain chez Generix. « Dans un premier temps, les entreprises ont préféré traiter leur e-logistique à part. Aujourd’hui, l’e-commerce fait partie intégrante de la logistique. On mutualise les stocks, les ressources, les quais… et on définit un cycle logistique capable de prendre en compte les deux grands modes de préparation. »

DU LOGICIEL SAAS AU CONVOYEUR INTELLIGENT

GENERIX : EN LOCATION c Le WMS de Generix s’intègre dans une suite collaborative

qui couvre l’ensemble de la supply chain. L’éditeur a choisi de positionner l’ensemble de son catalogue logiciel en mode Saas, c’est-à-dire en location. Les fonctionnalités de la solution sont proposées à la carte. Du coup, fi nies les questions finies techniques sur les serveurs, OS, volumes… Ces questions sont en revanche stratégiques pour l’éditeur, qui s’engage à une disponibilité permanente de ses logiciels et des données clients.

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MANHATTAN ASSOCIATES : UNE PLATE-FORME UNIQUE c La «Supply chain process platform» de Manhattan Associates,

à base de SOA (architecture orientée service), est développée sur un framework J2EE. Elle s’intègre dans les environnements Linux ou Unix, et le plus souvent avec une base de données Oracle. et s’interface facilement avec tout système externe. Les développements spécifi spécifiques ques sont traités comme un service Web classique. Ce qui limite considérablement les diffi difficultés cultés lors des migrations de version.

GENERIX ; MANHATTAN ASSOCIATES

De la réception de commande à l’expédition des marchandises, l’entrepôt est le témoin de l’activité de l’entreprise. Véritables chefs d’orchestre de la chaîne logistique, les systèmes d’information, appelés SGE (Système de gestion d’entrepôt) ou WMS (Warehouse Management System), séduisent de nombreuses sociétés.


La puissance d’un site de e-commerce repose en grande partie sur sa logistique c La Fnac dispose de trois grands entrepôts, un à Massy

et deux à Wissous, dans l'Essonne. Dans celui de Massy (photo), 65000 m² sont dévolus à son activité de vente en ligne. L'organisation mise en place repose sur une très grande mécanisation de la préparation de la commande et garantit aux clients un délai d'expédition court de 24 heures.

Les WMS sont soumis à forte pression : entre la réduction des coûts – en particulier de la masse salariale – la complexité croissante des tâches à accomplir, et les délais de plus en plus courts, les nouvelles exigences du commerce imposent des technologies fiables, alertes et paramétrables facilement par l’utilisateur. Ces énormes progiciels aux fonctionnalités nombreuses et de plus en plus complexes révisent et améliorent leurs process

métier mais aussi leurs technologies afin de s’adapter aux besoins. Les deux mots clés sont « paramétrable » et « évolutif ». Ce sont en tout cas les principaux arguments qui ont convaincu 3 Suisses de troquer son logiciel maison pour la nouvelle plate-forme de Manhattan Associates. Celle-ci permet notamment à l’entreprise d’optimiser l’orientation des marchandises dès leur entrée en stock, ainsi que le taux de remplissage des réserves et le picking.

« PLUG & CARRY », LE CONVOYEUR INTELLIGENT

BOA CONCEPT ; EMILIE ROUY

c Boa Concept a développé un réseau dont le protocole permet,

grâce à sa vitesse, de connecter tous les éléments du circuit de convoyeurs, même si celui-ci comprend plusieurs milliers de blocs élémentaires. Le protocole développé permet de reconnaître automatiquement le circuit, par application de la théorie des graphes. La programmation des cartes embarquée est réalisée sous une plate-forme KEIL (langage C), la programmation du superviseur en C#.

Conséquence directe: le nouveau système a permis de réduire significativement le taux d’erreurs des commandes en le ramenant à son plus bas niveau historique. Depuis deux ans, Printemps a regroupé ses huit systèmes d’information différents sous SAP pour commander, stocker, livrer et suivre à l’unité les produits, soit 1,2 million de références provenant de 2000 marques qui transitent par le centre de distribution. C’est d’ailleurs le directeur des flux marchandises qui endosse le costume de DSI. Un signe qui ne trompe pas ! cc Des

systèmes automatisent et rationalisent les tâches

Les nombreux éditeurs de solutions ont choisi différentes solutions pour répondre à ces problématiques urgentes. D’un côté, de nombreux éditeurs fournissent leurs WMS en mode Saas, c’est-à-dire en location. Generix, jusque-là développé et fourni sur des serveurs AS400, a choisi la modularité fournie par la location et propose plus de 100 process métier utilisables – et payables – à la carte, en fonction des besoins et de leur évolution. Quant à Manhattan Associates, il a intégralement

MARS 2014ccN°963

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PRODUITS

Logistique reconstruit ses solutions sur une plateforme unique, la Supply Chain Process Platform basée sur la SOA, une architecture orientée services. Une transformation complète opérée progressivement depuis 2006 et qui a coûté plus de 300 millions de dollars de R&D à la maison mère américaine. « Cette nouvelle plate-forme permet de réduire les risques, et de minimiser les interfaces grâce à la plate-forme de communication EAI, qui effectue le mapping entre les fichiers attendus par notre outil et les autres », explique Éric Leprêtre, directeur commercial. Les autres ? Ce sont les innombrables systèmes qui communiquent avec le WMS : ERP, systèmes de mécanisation (chariots automatisés…), systèmes des partenaires (fournisseurs, transporteurs…), CRM… « Pour l’instant, les WMS ne sont pas l'objet d'une grande révolution technolo-

gique. Il s’agit plutôt de gérer une plus grande volumétrie avec plus de lignes de commandes à traiter. Il faut donc que nos outils tiennent la charge, notamment en termes de reporting », explique Isabelle Badoc. « Avant, on gérait les commandes sur une journée. Avec l’e-commerce, on travaille sur des périodes de 2 heures, on est donc presque en temps réel. » Pour ce faire, le WMS œuvre en tant que chef d’orchestre. Il dirige les convoyeurs, chariots et pilotes en organisant le stockage des produits entrants et la préparation de commande. Au cœur du dispositif, le moteur d’ordonnancement des commandes automatise et rationalise les tâches, en fonction des commandes et des aléas. Tel transporteur sera en retard ? Le moteur d’ordonnancement recalcule le planning et l’organisation des préparations de com-

mandes. Pourtant, pour l’instant, ce moteur reste fondé sur une programmation classique, reposant sur l’algorithme. Si l’intelligence artificielle a fait ses preuves dans des systèmes complexes comme le diagnostic de panne ou l’aide au pilotage d’avion, elle n’a pas encore investi la gestion d’entrepôt. « Nous y travaillons actuellement », rétorque Isabelle Badoc. cc Véhicules

et convoyeurs deviennent aussi intelligents

En revanche, ce sont les systèmes mécanisés – chariots, convoyeurs… – qui bénéficient d’une intelligence accrue. Raccordés et pilotés par le WMS, les « bras » de l’entrepôt se robotisent progressivement. À commencer par les chariots, qui depuis plusieurs années sont « laser guidés ». Mais ces AGV (véhicule à guidage automatique) requièrent une infrastructure


PRODUITS

VidĂŠo

SAP accĂŠlère la prĂŠparation des commandes Pour son entrepĂ´t situĂŠ en rĂŠgion parisienne, le fabricant d’articles de papeterie Exacompta a choisi un système de Warehouse Management signĂŠ SAP. InterfacĂŠ avec les systèmes des automates, il permet un contrĂ´le global des opĂŠrations. Bilan: un temps de prĂŠparation des commandes ramenĂŠ de plus de trois jours Ă 24 heures. Exacompta

industrie-techno.com

importante de balises dans l’entrepĂ´t et ne permettent pas de prise en main Ă distance. ÂŤ La Movebox est un ensemble de composants et de dĂŠtecteurs lasers qu’on installe sur n’importe quel chariot Âť, explique Mehran Bachan, vice-prĂŠsident Ventes & Marketing Europe de Balyo, concepteur de ce dispositif reposant sur le gĂŠoguidage. Une première cartographie 3D de l’entrepĂ´t est effectuĂŠe par un chariot dĂŠdiĂŠ. ÂŤ On la transforme en 2D, on l’injecte dans le cerveau du robot MoveBox qui, ĂŠquipĂŠ du mĂŞme laser, superpose ce qu’il voit en temps rĂŠel par rapport Ă la cartographie d’origine et se repère par rapport Ă ce qu’il voit Âť. Les convoyeurs eux aussi deviennent intelligents: le convoyeur modulaire intelligent ÂŤ Plug and Carry Âť de Boa Concept propose ainsi des ĂŠlĂŠments de convoyeurs très simples Ă installer, ĂŠquipĂŠs de cartes ĂŠlectroniques et reliĂŠs Ă un superviseur. ÂŤ Non seulement le superviseur reconnaĂŽt tout seul la topologie du circuit, mais il est capable de rechercher tout seul le meilleur chemin pour amener une charge d’un point Ă un autre, en tenant compte de la topologie mais aussi des saturations Âť, explique Chantal Ledoux, directeur gĂŠnĂŠral de Boa Concept. Le WMS dĂŠpassĂŠ par ses bras ? cm

180e5,6$7,21 75Ă‹6 3(5)250$17( /H QRXYHDX )$52Š (GJH 6FDQ$UP (6 RIIUH GHV SHUIRUPDQFHV pOHYpHV GH QXPpULVDWLRQ GH SLqFHV \ FRPSULV SRXU OHV VXUIDFHV EULO ODQWHV RX VRPEUHV /H QRXYHDX PRGH +'5 +LJK '\QDPLF 5DQJH SHUPHW DX[ XWLOLVD WHXUV GH JDJQHU GX WHPSV HQ SHUPHWWDQW GH QXPpULVHU HQ XQ VHXO EDO\DJH GHV VXUIDFHV DX[ FRXOHXUV WUqV FRQWUDVWpHV &RQWDFWH] QRXV DX SRXU SURĂ€WHU G¡XQH GpPRQVWUDWLRQ JUDWXLWH RX UHQFRQWUH] QRXV VXU OH VDORQ ,QGXVWULH 3DULV DX VWDQG Qƒ 7

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ccCORINE ZERBIB redaction@industrie-technologies.com

MARS 2014ccN°963

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notre sélection de produits classés en 6 secteurs de référence logistique emballage cc PAGE 50

cc Composants méCaniques cc Mécanique rondelles à rampes autobloquantes

équipement général cc PAGE 52 équipements de production cc PAGE 53 bâtiments travaux publics cc PAGE 54 électronique cc PAGE 55

Destinées à assurer la tenue des vis et écrous, avec préservation de la précontrainte dans les assemblages, les rondelles à rampes Ring Lock garantissent un montage correct. Pour cela, les paires de rondelles autobloquantes sont clipsées dans une bague en plastique. La gamme s’étend de M4 à M24, avec des rondelles en acier ou en Inox, en versions standard ou large. De dimensions équivalentes et de mêmes performances, les Ring Lock sont substituables aux rondelles à rampes habituelles. Ce système autobloquant augmente la sécurité des assemblages devant être démontés puis remontés lors d’opérations de maintenance. Fournisseur Heico France

Petits axes linéaires

Vous trouverez en page 54 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

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N°963ccMARS 2014

Caractérisés par une faible inertie de masse, ces petits axes linéaires RK DuoLine Z 60 à entraînement par courroie crantée atteignent des cadences élevées. En néoprène de haute qualité, ces courroies robustes et précises autorisent des charges dynamiques élevées. Parmi les autres caractéristiques de ces axes, notons la faible durée de cycle, la répétabilité et la fiabilité élevées. Les unités linéaires RK DuoLine sont équipées, dans leur version standard, d’un graisseur vissé, ce qui espace considérablement les intervalles entre les lubrifications par rapport aux guidages classiques. Le feuillard en acier inoxydable, livrable en option, confère aux installations la classe de protection IP40. Fournisseur phoenix mecano

Vis à tête hexagonale fendue avec embase

Cette vis à tête hexagonale fendue est proposée avec une embase en Nylon ou en Plastomet avec insert métallique. La version Nylon, PLAS 182, est disponible en M4, M5, M6, M8 et M10 avec des longueurs variant entre 6 et 80 mm. La matière standard est le Polyamide 6,6 ou sur demande les PVDF, PE, PC ou PP. Toutes les couleurs du nuancier RAL sont réalisables. La version Plastomet, BPF 182, est proposée en taille M4, M5 et M6 avec des longueurs comprises entre 8 et 30 mm. Les matières standards utilisées sont le Polyamide 6 noir et l’acier zingué. Des versions avec insert en laiton ou en acier Inox sont réalisables sur demande. Fournisseur bülte plastiques France

nano-positionneurs verticaux

La gamme ANT-L-Z de platines de positionnement vertical offre des performances nanométriques pour des courses de 25, 35, 50 et 60 mm : résolution (2 nm) ; répétabilité du positionnement (75 nm) ; précision (300 nm) ; stabilité en position (< 2 nm). Elle se décline suivant deux modèles, ANT95-L-Z et ANT130-L-Z de charge utile de 5 ou 10 kg et en deux classes de précision. Pour atteindre un positionnement à haute vitesse fiable, ces

cc Mécanique réducteurs avec carter étanche

Avec un couple maxi de 427 Nm, ces réducteurs SMI à roues et vis sans fin sont disponibles en 5 tailles. Ils sont dotés d’un robuste carter monobloc. Grâce à l’utilisation en sortie du réducteur, de roulements de plus grande taille que ceux des séries précédentes, des diamètres d´arbre plus important sont proposés. Le procédé de coulée de l´aluminium qui a été optimisé, donne une surface extrêmement lisse empêchant l´accumulation de saletés et poussières. Ces carters peuvent aussi subir un traitement de surface, qui augmente leur dureté (7 fois supérieure à celle de l’aluminium de base utilisé pour les carters). Il en résulte une plus grande longévité et une excellente protection contre les solutions acides et alcalines. Les réducteurs SMI ne nécessitent aucun entretien durant toute leur durée de vie, grâce à l’utilisation d’une huile synthétique. Ils sont également adaptés à une utilisation en atmosphère explosive. Enfin, ces réducteurs disposent de carters étanches. Ils peuvent donc être traités comme les autres matériels lors des opérations de lavage. Fournisseur nord réducteurs

cc dEscriPtion

référence Réducteurs à roue et vis

sans fin série SMI Caractéristiques Réducteurs à roue et vis sans fin avec un carter monobloc robuste, en cinq tailles, avec un couple maxi de 427 Nm.

cc Points forts

Une longévité élevée du produit. Une surface particulièrement lisse empêche l´accumulation de saletés et poussières. Une excellente protection contre les acides et les solutions alcalines. D. R.

composants mécaniques cc PAGE 48


Produits

platines sont dotées d’un entraînement direct sans contact. Elles utilisent aussi un mécanisme de contrepoids réglable de 0 à 10 kg selon le modèle, à faible frottement, qui minimise en plus l’échauffement du moteur. Fournisseur aerotech

D.R.

raccords rapides en inox

Ces raccords rapides en acier inoxydable 316L, de la série MLDB Gromelle, sont dédiés aux transferts de fluides. Résistants à la corrosion, nettoyables et démontables, ils supportent des pressions allant jusqu’à 25 bars (360 PSI). Ils sont disponibles en tailles 1/4 pouce (6 mm), 1/2 pouce (12,5 mm), 3/4 pouce (19 mm) et 1 pouce (25 mm). La version 1/2 pouce peut être fournie avec une bague de couleur pour les parties mâles et femelles (rouge, vert, bleu ou jaune en standard ; autres cou-

leurs sur demande). Un système de sécurité intégré empêche toute déconnexion accidentelle. Ces raccords satisfont à la directive européenne des équipements sous pression (PED) 97/23 CE. Fournisseur eaton Fluid power

cc Hydraulique

Gamme élargie de pompes à eau

res, notamment pour les petits débits, ont augmenté le nombre de variantes. Grâce à leur hydraulique à haut rendement, ces pompes anticipent les normes européennes 547/2012/UE qui entreront en vigueur en 2015. Un faible NPSH requis garantit un bon comportement à l’aspiration et réduit le risque de cavitation. L’étanchéité entre le corps de pompe et le couvercle du corps a été renforcée par l’utilisation de joints encastrés. Les Etanorm sont disponibles en fonte grise, bronze, fonte à graphite sphéroïdal et acier Inox. Fournisseur Ksb

La dernière génération de pompes à eau de la gamme Etanorm comprend désormais 43 tailles différentes, dotées de moteurs à 2 ou 4 pôles. Des tailles supplémentai-

cc PneuMatique

Plate-forme de distribution

Destinée au pilotage automatisé de vannes et de vérins pneumatiques, cette plate-forme comprend: des distributeurs de la série 503, des embases, des embouts, des modules connectiques et divers accessoires. Ces distributeurs, qui intègrent connectique et carte électronique, offrent un débit allant jusqu’à 1400 l/min, quelle que soit leur fonction. Ils sont proposés dans deux technologies compatibles sur le même îlot, garantissant jusqu’à 200 millions de cycles. Fournisseur asco numatics


Produits

cc Logistique embaLLage

Ce contrôleur placé sur un engin de manipulation, contrôle tous les chocs sur le plan vertical ou horizontal, avec plusieurs sonneries d’alarme possibles. À un choc faible de 0, 8 G succède une sonnerie de 10 secondes pour prévenir le cariste, un choc fort de 1,5 G, provoque une coupure du moteur car la sécurité du chariot est remise en cause. La configuration est programmable à distance via la borne radio Ethernet. L’Impact Manager RF3 permet d’améliorer la sécurité dans les entrepôts, d’allonger la durée de vie des chariots et de localiser parmi les caristes ceux qui auraient besoin d’une formation supplémentaire. Fournisseur Tilt-Import

Convoyeurs de fin de ligne

mant, c’est-à-dire simplifier les process du concept à l’installation, l’utilisation et jusqu’à la maintenance sur place. En un mot, améliorer la logistique interne d’une entreprise et l’ensemble des opérations permettant le convoyage, le transfert et la manutention. Fournisseur Peintamelec

Cette solution intégrée pour la manutention de palettes au standard Europe propose des produits paramétrables et personnalisables destinés à la manipulation de charges lourdes isolées: convoyeurs à chaîne ou à rouleaux commandés, table tournante, module de transfert, navette de distribution… Elle convient aux entreprises de secteurs manufacturier, agroalimentaire et grande distribution. La S’Pal est la première gamme de la marque générique S’link qui, grâce à des plus technologiques, entend composer un système de « transitique » complet et perfor-

cc embaLLage

Ensacheuse verticale trois soudures

Développée par PKT, l’ensacheuse verticale FPK 44 est destinée aux grandes cadences de production, de produits en vrac multi-usages. Elle traite divers

produits : les pellets de bois, les céréales, les aliments pour animaux, les pâtes alimentaires, la farine, le sable, les terreaux, les écorces, ou encore les engrais. Elle est conçue pour permettre l’utilisation d’une large variété de films tels que PE, PPDE, EVA, Cellophane, Coex, ou encore des films accouplés de type Aluminium + PE, Nylon + PE, Papier + PE… La structure de la machine peut être réalisée en acier peint, mais aussi entièrement en Inox afin de pouvoir ensacher les produits les plus corrosifs, comme le sel, les fertilisants chimiques, la soude caustique. L’Inox est aussi un matériau particulièrement indiqué pour les produits alimentaires, ou les produits humides. La FPK 44 peut être dotée d’un cône formateur asymétrique qui permet à n’importe quel produit une chute rapide à l’intérieur du sac. Fournisseur Bag Line

D.R.

cc Logistique manutention Contrôleur de chocs avec accéléromètres


Produits

Maniables, ces gerbeurs robustes ont un châssis renforcĂŠ en acier ĂŠpais et des capots en acier pour protĂŠger les composants essentiels. Le système de freinage rĂŠgĂŠnĂŠratif ĂŠlimine pratiquement l’entretien des freins alors que le rĂŠducteur en fonte et le moteur AC garantissent une traction fiable. Le timon de commande X10 contrĂ´le toutes les fonctions avec prĂŠcision: sa position centrale garantit une vision ĂŠquilibrĂŠe des deux cĂ´tĂŠs du chariot. Avec la fonction de neutralisation des freins brevetĂŠe, on peut manĹ“uvrer le chariot au ralenti dans des espaces restreints. Les gerbeurs se dĂŠclinent en deux modèles, les ES 4000 sont conçus pour les espaces et dĂŠveloppement limitĂŠs et les ET 4000 pour les applications intensives et les longues distances avec une plate-forme rabattable suspendue Flexride qui permet d’obtenir une rĂŠduction de 80% des impacts et des vibrations. Tous deux sont ĂŠquipĂŠs de technologies avancĂŠes telles que le système de commande Crown Access 1 2 3 avec accès sĂŠcurisĂŠ et code PIN: un système de diagnostic complet et intĂŠgrĂŠ donnant des informations sur l’Êtat du chariot et permettant de tester les composants sans enlever les capots. Fournisseur Crown Equipment Corporation cc description

RĂŠfĂŠrence SĂŠrie ES 4000 et ET 4000 CaractĂŠristiques Ces gerbeurs

proposent robustesse et prĂŠcision dans les espaces restreints.

cc marquage

D.R.

CamĂŠra Ă balayage linĂŠaire

Cette camĂŠra haute performance Ă balayage linĂŠaire s’appuie sur la technologie Cmos qui associe un signal-bruit de pointe par pixel individuel ainsi qu’une architecture multiligne permettant d’atteindre une sensibilitĂŠ supĂŠrieure grâce Ă l’intĂŠgration sĂŠquentielle d’une ligne d’un mĂŞme objet, avec contrĂ´le total de la durĂŠe d’exposition. Elle atteint une frĂŠquence de 100000 lignes tout en conservant une sensibilitĂŠ ĂŠlevĂŠe avec une consommation infĂŠrieure Ă 7 W. Elle est destinĂŠe au contrĂ´le

cc points forts

Capable de lever 650 kg à 5,4 m Positionnement des fourches au millimètre près Vitesse de dÊplacement : 9 km/h, capacitÊ 1,6 t

des matĂŠriaux, de la surface des matières premières, des ĂŠcrans plats, des cartes de circuits imprimĂŠs et au tri des colis‌ Très compacte, l’EliiXA + 8k/4k propose deux rĂŠsolutions sur le mĂŞme appareil: 8192 pixels, avec une pixellisation de 5 x 5 Âľm, et 4 096 pixels, pixellisation de 10x10 Âľm. Elle est ĂŠquipĂŠe d’un capteur actif de 41 mm qui fonctionne en mode 8 k ou 4 k pixels en fonction des rĂŠglages dĂŠfinis par l’utilisateur. Disposant d’une interface Camera Link, elle est compatible avec les objectifs de type F standard. La profondeur va jusqu’à 12 bit. La camĂŠra 16 kpixels est destinĂŠe aux applications avancĂŠes de vision artificielle. Fournisseur e2v

Mars 2014ccN°963

51

5HQFRQWUHV ,QWHUUÂŤJLRQDOHV GH 6RXV 7UDLWDQFH GX 6XG (VW 5HQFRQWUHV ,QGXVWULHOOHV GHV 6HUYLFHV HW GH OD )RXUQLWXUH

cc Logistique - manutention Gerbeurs Ă conducteur accompagnant et portĂŠ

G«GL«V ¢ OD VRXV WUDLWDQFH LQGXVWULHOOH DX[ IRXUQLWXUHV HW VHUYLFHV ¢ O૷LQGXVWULH OL«V ¢ OD SURGXFWLRQ

HQ PFDQLTXH WœOHULH SODVWLTXHV WUDLWHPHQWV HW UHYWHPHQWV PDFKLQHV VSFLDOHV OHFWURQLTXH IRXUQLWXUHV HW VHUYLFHV OLV ¢ OD SURGXFWLRQ

ZZZ ULVW RUJ

LQIR#VDORQ ULVW FRP 7ÂŤO


Produits

cc ĂŠquipement gĂŠnĂŠral cc SĂŠcuritĂŠ

Disques de rupture

Permettant, Ă l’instar d’une soupape, de relâcher une ĂŠventuelle surpression due par exemple Ă un incident dans un process, ces disques de rupture ĂŠtendent la gamme de pression disponible. Ils couvrent maintenant des pressions de 4 Ă 95 bar selon le matĂŠriau (Inox 316/316L SST ou Hastelloy C276) et le diamètre (25 Ă 100 mm). Le support garantit un serrage optimal et ĂŠvite toute erreur de montage. Ils se destinent notamment aux rĂŠacteurs chimiques, afin d’Êviter les consĂŠquences d’une rĂŠaction imprĂŠvue ou d’un emballement thermique. Les disques de rupture rĂŠsistent Ă 50 000 cycles (du vide total Ă 95 % de la pression d’Êclatement) sans rupture prĂŠmaturĂŠe et acceptent des tempĂŠratures atteignant 480 °C. Ils supportent

les fluides agressifs, liquides, vapeurs ou gaz, et l’Êclatement ne provoque aucune fragmentation. Lisses et bombÊs, rÊalisÊs d’un seul tenant, ils ne comportent aucune zone de rÊtention. Fournisseur Fike France

Tapis de travail pour zones humides

AdaptĂŠs aux milieux industriels humides, huileux, avec copeaux ou soumis Ă des normes d’hygiène strictes, ces tapis antifatigues sont destinĂŠs aux personnes qui travaillent en station debout

cc ĂŠquipement Perceuses visseuses compactes et sans fil

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Fournisseur Bosch

cc description

RĂŠfĂŠrence

GSR 14,4-2-LI et GSB 14,4 V-LI Professional CaractĂŠristiques

Perceuse-visseuse sans fil et perceuse-visseuse Ă percussion sans fil

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N°963ccmars 2014

cc points forts

- Jusqu’à 317 vissages par charge. - Fonction perçage Ă percussion intĂŠgrĂŠe pour le perçage dans la maçonnerie, jusqu’à 13 mm. - Éclairage par LED intĂŠgrĂŠ pour une meilleure visibilitĂŠ mĂŞme dans les endroits sombres. - Frein-moteur pour un travail prĂŠcis sur des vissages en sĂŠrie.

D.R.

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Avec un poids de 1,2 kg (GSR 14,4-2LI) et 1,3 kg (GSB 14,4-2-LI) et un mandrin ÂŤAutolockÂť de 10 mm, ces perceuses-visseuses et perceuses-visseuses Ă percussion sans fil ÂŤlightseriesÂť facilitent le travail dans les espaces restreints ou en hauteur. Elles sont plus lĂŠgères, plus compactes et 10 Ă 15% plus courtes que les modèles prĂŠcĂŠdents. Avec le mandrin ÂŤAutolockÂť la longueur de tĂŞte atteint seulement 169 et 187 mm. Pour une grande puissance de perçage et de vissage, elles disposent ainsi d’une vitesse de rotation de 0 Ă 400 tours par minute en première vitesse, et de 0 Ă 1300 tours en deuxième vitesse. Elles sont dotĂŠes d’un frein moteur pour un travail de prĂŠcision lors de vissages en sĂŠrie, d’une lampe Ă LED intĂŠgrĂŠe pour ĂŠclairer les zones de travail sombres et d’un clip de ceinture pour accrocher la machine de façon confortable. Elles assurent un perçage jusqu’à 30 mm dans le bois et 10 mm dans le mĂŠtal. La fonction de perçage avec percussion de la GSB 14,4-2-LI procure un perçage jusqu’à 10 mm dans la maçonnerie. Le diamètre maximal de la vis est de 7 mm.


Produits

cc ĂŠquipement de production prolongĂŠe ou en piĂŠtinement. Leur surface antidĂŠrapante souple et irrĂŠgulière provoque une activitĂŠ musculaire favorable au retour veineux et protège la colonne vertĂŠbrale. FabriquĂŠs en caoutchouc nitrile, les tapis Hydrofit rĂŠsistent Ă des tempĂŠratures de –18 Ă +120 °C et aux fluides corrosifs. AntidĂŠrapants, ils restent stables sur un sol poli et huilĂŠ inclinĂŠ de 22°, ne glissent pas et permettent le dĂŠplacement d’un opĂŠrateur. Leur pourtour bordĂŠ de chanfreins biseautĂŠs ĂŠvite de trĂŠbucher. Ils sont proposĂŠs en versions antistatique, ignifugĂŠe ou perforĂŠe. Fournisseur ErgoFrance

Tunnel cryogĂŠnique

D.R.

Le tunnel de refroidissement et surgĂŠlation cryogĂŠnique Cryospeed est dĂŠsormais ĂŠquipĂŠ d’un système d’extraction par le bas, qui optimise l’Êvacuation des gaz issus de la vaporisation des fluides cryogĂŠniques (azote ou gaz carbonique) hors de l’atelier. Ce système amĂŠliore la sĂŠcuritĂŠ des opĂŠrateurs ainsi que la productivitĂŠ des tunnels. Le Cryospeed est ĂŠgalement dotĂŠ d’un système d’extraction axial avec prise d’air ambiant. Ce système permet d’Êviter la formation de givre sur la tuyauterie situĂŠe au-dessus de l’extracteur. Ainsi, on diminue les arrĂŞts et on renforce encore la sĂŠcuritĂŠ des opĂŠrateurs.

ClĂŠ et serrure ĂŠlectroniques

Susceptible d’Êquiper tout type de porte, des bâtiments vacants aux chantiers en passant par les installations nĂŠcessitant un contrĂ´le prĂŠcis des visiteurs, cette serrure robuste est mue par l’Ênergie cinĂŠtique et ne nĂŠcessite ni pile ni alimentation ĂŠlectrique. Le propriĂŠtaire peut dĂŠfinir pour chaque clĂŠ et chaque serrure la durĂŠe de fonctionnement et les horaires autorisĂŠs. Avec Sitylock, l’utilisateur peut paramĂŠtrer et gĂŠrer Ă distance un parc de clĂŠs et de serrures sous forme optionnelle d’une conciergerie en ligne. Le système ne reproduit pas le système conventionnel d’une clĂŠ pour une serrure, mais d’une clĂŠ programmĂŠe pour fonctionner dans telle ou telle serrure. Fournisseur Sitex

Fournisseur Messer France

cc machineS

Doseurs pondĂŠraux Ă perte de poids

SpĂŠcialement dĂŠveloppĂŠs pour l’industrie agroalimentaire, ces doseurs pondĂŠraux Ă perte de poids sont capables de doser de quelques centaines de grammes Ă plusieurs dizaines de tonnes de poudres ou granulĂŠs en lots ou en continu. La tare du doseur est compensĂŠe mĂŠcaniquement, ce qui laisse disponible toute l’Êchelle de pesage et augmente la prĂŠcision. Le capteur de poids est protĂŠgĂŠ par des butĂŠes mĂŠcaniques, ce qui est particulièrement apprĂŠciable sur des petits doseurs. La commande de dosage est embarquĂŠe sur le châssis du doseur qui est pilotĂŠ Ă partir de l’interface opĂŠrateur de la commande ou via une liaison sĂŠrie type Modbus, Profibus ou Devicenet. Fournisseur Gericke

Mini-machine d’assemblage à cames

Avec une emprise au sol de moins de 1 m2, la PicoCell est une mini-machine Ă cames destinĂŠe Ă l’assemblage, mono ou multiposte, de deux Ă quatre composants. Elle assure plus de 3 600 cycles par poste, soit plus de 14 000 cycles pour une machine Ă quatre postes. La PicoCell est aussi adaptĂŠe au contrĂ´le des produits assemblĂŠs. Elle offre un accès aisĂŠ aux postes de travail. Pour rĂŠpondre Ă des besoins

spÊcifiques, divers process sont intÊgrÊs dans des modules standard : dÊcoupe de membranes, de joints ou de tubes ; microdosage de colle ou de silicone ; soudure par laser ; contrôles de dÊbit ou d’ÊtanchÊitÊ ; contrôles par camÊra, etc. Fournisseur UTZ

Trieuse pondĂŠrale

La trieuse pondĂŠrale CKW710 accepte des produits pesant entre 3 et 10 kg, avec une prĂŠcision de 1 g, Ă une cadence de 120 produits/min. C’est aussi un outil de traçabilitĂŠ qui analyse les lots de production pour : l’analyse statistique des processus de production ; le contrĂ´le rĂŠglementaire des produits ; l’asservissement des dispositifs de fabrication ou de conditionnement. La CKW710 intègre un ensemble de mesure basĂŠ sur l’indicateur I400 et une interface graphique repensĂŠe. La partie convoyage a ĂŠgalement ĂŠtĂŠ perfectionnĂŠe. Plus rigide et moins lourde, elle amĂŠliore Ă la fois les transferts de charges et la mesure. Fournisseur Precia Molen

6833257 $0257,66(85 6833257 $0257,66(85 $872 6&(//$17 *5,362/Š 3285 0$&+,1( 3RXU SUpVHUYHU OHV KRPPHV HW OHXUV RXWLOV GH SURGXFWLRQ :DWWHOH] O¡pODVWRPqUH LQGXVWULHO SURSRVH OHV VXSSRUWV DPRUWLVVHXUV DXWR VFHOODQWV *5,362/Š 8QH ODUJH JDPPH GH *5,362/Š GpYHORSSpV SRXU UpGXLUH OHV YLEUDWLRQV 3RXU FKDTXH DSSOLFDWLRQ LO H[LVWH XQ *5,362/Š VSpFLDOHPHQW DGDSWp /H VXSSRUW DPRUWLVVHXU DXWR VFHOODQW *5,362/ $(52 IDLW SDUWLH GH OD JDPPH e6 $17,9,%5$72,5( %< :$77(/(= )$%5,48 &( 1 $ 5 ) OH 1 S ::: :$77(/(= &20 ( P 7HFKQRSDUF UXH &KDUOHV (GRXDUG -HDQQHUHW 3RLVV\ ‡ )UDQFH 7pO

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Produits

cc btp

A.................................................................... ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute N ................................................................... newton nm .................................................... nanomètre Pa ..................................................................... pascal rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde ps ................................................... picoseconde T .............................................................................tesla V ................................................................................ volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm Autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr.........................................................................................................................tour tr/min ............................. tour par minute

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N°963ccMARS 2014

cc Engins dE chantiEr Pelle sur chenille gros tonnage

La pelle DX420LC-3 est propulsée par le moteur diesel turbo Isuzu AL-6UZ1X «Common rail» 6 cylindres, conforme aux normes antipollution Phase IIIB grâce aux technologies EGR et DPF. Ce nouveau moteur développe une puissance supérieure de 19 % à 2 000 tr/min et un couple accru de 6 %. Le nouveau réducteur de translation contribue à accroître la force de traction de 10 %, le couple de rotation de 5 % et la vitesse de translation de 10 %. Les clapets et pompes hydrauliques ont permis d’augmenter le débit de la pompe principale de 6 %. La pression hydraulique du circuit atteint 350 bars, gage de capacités de levage supérieures et de forces d’arrachement plus grandes. La force d’arrachement au godet est de 25,2t et la hauteur de fouille de près de 11m. Le poids opérationnel de la DX420LC-3 s’établit à 41900 kg et le contrepoids atteint 8200 kg, en hausse de 200 kg. Fournisseur Doosan Infracore

Accessoires de nivelage

Ces niveleuses sont dotées d’une lame à commande hydraulique à six voies avec un déport latéral de 33 cm. La précision de la pente est de 6,4 mm et la plage de détection du dispositif de guidage à ultrasons varie de 200 à 1300 mm. Ce dernier est installé sur les lames des accessoires de la HD Grader 108bt pour travaux difficiles où il permet un contrôle automatique de la pente. Il est homologué pour les modèles de chargeuses sur pneus S770 et S850, ainsi que les modèles sur chenilles T 770 et T870 et à quatre roues directrices A770. La HD Grader 96 convient davantage à la chargeuse sur chenille T650, de petit gabarit. Fournisseur Bobcat Europe

D.R.

Les unités de mesure système internAtionAL


Produits cc composants

cc ÉLECtRONIQUE cc composants

Régulateurs à découpage 500 mA

Avec un rendement de 95 % pour la tension d’entrée maximale de 32 V, ces régulateurs à découpage non isolés se substituent directement aux modèles linéaires LMXX78 et LMXX79, en éliminant le dissipateur thermique. Les tensions disponibles sont de 1,5, 1,8, 2,5, 3,3 5, 6,5, 9, 12 et 15 V pour une entrée de 4,75 à 32 V. Les régulateurs P7805-S sont en boîtier compact TO-220 à trois broches compatible SIP de 11,6 x 7,5 x 10,20 mm. Ils fonctionnent de –40 à +85 °C, incluent une protection contre les courts circuits et les températures excessives et fournissent un MTBF de 2 millions d’heures.

D.R.

Fournisseur CUI Inc

Microcontrôleurs pour applications automobiles Disponible avec diverses capacités mémoires (256 Ko à 8 Mo) et options de boîtier (du QFP à 48 broches au BGA à 272 billes), la série de microcontrôleurs à 32 bits RH850/F1 se distingue par de hautes performances et une consommation ultra-faible. Destinés aux applications automobiles, ils embarquent une mémoire flash Monos en technologie avancée 40 nm. La famille regroupe plus de 50 modèles répartis en trois groupes, compatibles au niveau logiciel, utilisant la même structure de cœur, le même choix de périphériques et un module de gestion de l’alimentation. Le groupe RH850/F1L, disponible en boîtier compact QFP à 48 broches et plus, peut fonctionner jusqu’à 80 MHz et fournir une puissance supérieure à 2 DMIPS/MHz avec une consommation de 0,5 mA/MHz seulement. Le groupe RH850/F1M fonctionne à 120 MHz et intègre une unité de calcul en virgule flottante. IL est disponible avec 1,5 à 4 Mo de mémoire et 100 à 208 broches. Le groupe RH850/F1H fait appel à une configuration à double cœur fonctionnant à 120 MHz pour de hautes performances. Fournisseur Renesas Technology Europe

cc description

Référence RH850 Caractéristiques Ces micro-

contrôleurs pour l’habitacle automobile. Ils bénéficient de la technologie de production Cmos 40 nm.

cc points forts

- Les F1L sont cadencés à 80 MHz et délivrent plus de 2 DMips/MHz. - Les F1M tournent à 120 MHz et ont 4 Mo de mémoire flash. - Les F1H embarquent un double cœur 32 bits.

Générateurs d’horloge PCI Express

Offrant une petite empreinte et une faible consommation, ces horloges PCI Express à une ou deux sorties s’adressent aux applications grand public, embarquées, de communication et d’entreprise. Encapsulés en boîtier TDFN de 3x3 mm à dix broches, ils consomment moins de 15 mA et respectent les spécifications de gigue avec une marge atteignant 50 %. Utilisant des étages de sortie en push-pull et intégrant toutes les résistances de terminaison et de référence nécessaires, les Si52111 et 52112 éliminent le besoin de composants externes. Fournisseur Silicon Labs


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N°963ccmars 2014

17/02/14 10:07


cahier technique Les écrans tactiles

ccréalisé par

ccPierre-Sylvain rooS Directeur Marketing technique Du groupe ausy

Concepteur, directeur de projet puis consultant en organisation et en méthodologies informatiques, il se tourne vers le conseil et l’ingénierie des hautes technologies en 2004. Après une expérience chez Aptus, il met en place en 2011 chez Ausy une direction marketing technique.

cclaurent aCHarD

responsable technique pôle innovation et D’ingénierie tactile ausy touch

Spécialiste de l’électronique et du traitement du signal, il rejoint Ausy en 2009 et y monte le pôle d’expertise et d’innovation Ausy Touch, dédié à l’étude et au développement de solutions applicatives et d’interfaces homme machine, autour des technologies tactiles grandes surfaces.

UTC ; D. R.

Remerciements à Sébastien Koenig et Anne Delesse

es technologies tactiles ont plus de 60 ans, mais leur utilisation à grande échelle, qu’elle concerne les particuliers ou les professionnels, est récente. Elle est le fruit de l’évolution conjointe des technologies matérielles et de la mise au point de bibliothèques de gestes qui ont révolutionné la relation de l’homme avec la machine. Au-delà des usages grand public, certains industriels commencent à intégrer ces outils dans leur processus, afin de les rendre plus collaboratifs et plus efficaces. À long terme, ces technologies promettent de transformer toute surface d’un objet en un moyen de communication. L’utilisateur pourra alors interagir directement avec tout son environnement d’une manière naturelle… et la barrière informatique aura définitivement disparu. cm

L

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57


cahier technique

Fig. 1

Le tactile, troisième génération des interfaces utilisateurs L’informatique connaît une véritable révolution avec la mise au point des interfaces tactiles. Elles simplifient l’interaction de l’homme avec la machine, tandis que l’évolution rapide des différentes technologies mises en œuvre ouvre la voie à de nouvelles applications où les objets eux-mêmes pourront dialoguer facilement avec l’utilisateur.

a révolution du tactile a commencé. Rupture majeure, elle s’inscrit toutefois dans la continuité de l’évolution des interfaces hommemachine. Depuis la création des ordinateurs, les moyens d’interagir avec eux n’ont en effet cessé d’évoluer, en parallèle de la complexification de notre environnement numérique. Dans les années soixante et soixantedix, les interfaces à commande en ligne (CLI) dominaient. À partir des années quatre-vingt, la généralisation de l’écran et du clavier a conduit à l’essor des interfaces graphiques (GUI) personnifiées par la souris. Désormais, nous entrons dans l’ère des interfaces naturelles (NUI) vers toujours plus de facilité d’usage, de fluidité et de performance. L’introduction du geste marque toutefois une évolution radicale (Fig. 1). Il permet en effet un dialogue avec la machine plus direct, plus intuitif et plus accessible. Il offre en outre la possibilité de médiatiser le travail collaboratif à travers des interfaces réellement multiutilisateurs.

L

1. hiStOrique 60 ans d’expérience Aujourd’hui monnaie courante dans notre vie quotidienne, les technologies tactiles progressent rapidement en termes d’économie, de robustesse et d’ergonomie. Un travail de longue haleine, puisqu’elles sont nées il y a plus de 60 ans.

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F. RoBERT

Le principe du tactile

La liaison entre l’action du doigt sur l’écran tactile et la modification de l’affichage est le fruit d’un enchaînement d’actions au niveau de l’écran, de l’ordinateur et des logiciels. La détection du toucher est transmise via un port USB, elle est convertie, via un driver spécialisé, en données exploitables par le système et la librairie de gestures, qui reconnait les points de toucher et les gestes fait sur l’écran, et les transmet au logiciel applicatif. Celui-ci détermine ce qu’il faut modifier sur l’affichage de l’écran qu’il pilote via la carte graphique et son driver.

En 1953, le physicien canadien Hugh Le Caine invente un système de capteurs capacitifs sensibles à la pression des doigts pour contrôler le timbre et le volume d’un synthétiseur électronique. Dix-huit ans plus tard, Sam Hurst, de l’Oak Ridge National Laboratory, réalise le premier écran tactile résistif pour la saisie de coordonnées de graphiques sur ordinateur. Dès 1972, le tactile gagne en visibilité avec le Plato IV (Programmed Logic for Automated Teaching Operations) distribué par IBM. Imaginé à la fin des années soixante par des chercheurs de l’université de l’Illinois, c’est le premier écran tactile à infrarouge avec une surface de 16 x 16 zones sensitives. D’abord utilisé pour permettre aux étudiants de répondre à des questionnaires directement en touchant l’écran d’un ordinateur, le système ne reconnaissait qu’un seul point de contact. En 1982, Nimish Mehta, chercheur à l’université de Toronto (Canada), crée le premier système « multitouch», c’est-à-dire capable de reconnaître au moins trois points de contacts simultanément. C’est un simple touchpad. En 1983, le HP-150 est le premier ordinateur commercialisé muni d’un écran tactile uni-point (écran CRT Sony de 9 pouces). Et en 1984, les laboratoires Bell Labs sortent le premier écran CRT multi-touch avec un dispositif tactile couplé à un dispositif d’affichage. En 1986, l’université de Toronto met au point le premier système contrôlé par les deux mains : l’une effectue les tâches de disposition et de mise à l’échelle, l’autre se charge de la sélection et de la navigation. Ces interfaces tactiles servent d’abord dans l’industrie lourde, pour des bornes interactives dans les musées, des distributeurs automatiques, ou encore pour l’instrumentation médicale. C’est à partir des années qua-


LeS écranS tactiLeS

cc Ce qu’il faut retenir

tre-vingt-dix qu’elles se perfectionnent et se diffusent massivement, en parallèle de l’évolution des technologies d’écrans. En 1991, Bill Buxton apporte la technologie bidirectionnelle qui intègre le pointage tactile et l’affichage (écran LCD pouvant recevoir les touchers des utilisateurs). En 1997, Palm Pilot, le premier PDA fait son apparition, suivi de près par le Newton d’Apple sorti en 1998. Ces agendas électroniques sont un premier pas vers le tactile pour tous. En 2001, Mitsubishi Research Labs propose le Diamond Touch, un écran capable d’interpréter une suite de touchers comme un seul geste complexe. En 2003, le premier écran multi-utilisateur naît à l’université de Toronto. Enfin en 2005, Jefferson Han de l’université de New-York invente la technologie FTIR (Frustrated Total Internal Reflection) pour interpréter les événements tactiles. Elle permet de mettre au point un mur tactile à très bas coût, le Magic Wall, popularisé par CNN en 2008 lors de la couverture des élections présidentielles aux États-Unis.

Fig. 2

La technologie résistive

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L’appui sur la membrane flexible extérieure, placée devant l’écran en verre, la déforme et modifie localement le champ électrique entre deux conducteurs. Le système de contrôle détecte cette modification.

Fig. 3

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La technologie capacitive projetée Le toucher modifie la valeur du condensateur formé entre l’extrémité du doigt et une électrode de la grille d’électrodes de détection. Celle-ci transmet au système de contrôle la position du toucher.

c De multiples technologies d’écrans tactiles cohabitent. Les industriels choisissent les unes ou les autres, selon les utilisations envisagées. c L’évolution des technologies matérielles et des supports physiques, ainsi que des gestuelles d’utilisation entraînent l’apparition de nouveaux usages. c Le tactile n’est qu’une étape avant la reconnaissance gestuelle, qui permettra de dialoguer sans contact avec les objets.

C’est en 2007 qu’Apple annonce l’iPhone, doté d’un écran tactile multi-touch accompagné d’une interface graphique ergonomique révolutionnaire. Très rapidement, l’iPhone démocratise l’utilisation du tactile. Peu après, Microsoft dévoile Surface, une table interactive multipoint. En 2009, ThinSight est le premier écran LCD doté de capteurs optiques sur toute sa surface ; dans un même temps, on voit apparaître des trackpads multitouch sur les Macbooks. Aujourd’hui, les écrans tactiles multi-touch sont devenus matures et abordables. Pourtant de multiples approches technologiques restent en lice.

2. technOLOGieS Deux grandes familles : optiques et électriques Parmi les technologies électriques, on distingue la technologie résistive et la technologie capacitive projetée. Dans la première, un champ électrique est maintenu entre une plaque de verre et une membrane plastique flexible, surfaces rendues conductrices par un revêtement de fils d’oxyde métallique et maintenues séparées par de minuscules patins isolants. La pression exercée par le doigt crée un contact entre le film et le verre, perturbant le champ électrique. (Fig. 2) Cette variation est retransmise et traitée par l’algorithme de calcul intégré dans l’appareil. Cette technologie précise a l’avantage de fonctionner quel que soit le type de pointeur utilisé et n’est pas perturbée par la présence de poussière ou d’eau à la surface de l’écran. Cependant, l’ensemble des couches tactiles absorbe environ 15 à 20% de la luminosité de l’écran. De plus, la simple plaque de verre ne résiste pas aux chocs. Conséquence: le système ne fonctionne plus en cas de fissures. Ce type d’écran est plutôt dédié aux PDA, smartphones, navigateurs GPS ou consoles de jeux. Dans la technologie capacitive projetée, une grille d’électrodes à base d’indium est placée sur une plaque en verre et accumule les charges électriques. L’approche du doigt crée un déficit de charge, repéré et mesuré par un système de contrôle intégré aux quatre coins de la couche d’indium (Fig. 3). Le traitement de l’information se fait au MARS 2014ccN°963

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cahier technique

Fig. 5

Fig. 6

La technologie infrarouge (IR)

La technologie FTIR (Frustrated Total Internal Reflection)

La technologie DI (Diffused Illumination)

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Fig. 4

Le doigt interrompt des faisceaux lumineux suivant deux directions. Cette perturbation est détectée par des récepteurs infrarouges et envoyée au système de contrôle. Cette barrière lumineuse est totalement indépendante de l’écran qu’elle contrôle.

Les LED infrarouges émettent un rayonnement qui devient uniforme dans l’épaisseur de la plaque tactile. Le toucher de la plaque traitée spécifiquement en surface perturbe fortement le rayonnement infrarouge. Cette perturbation est détectée par une caméra placée derrière la plaque.

moyen d’un algorithme de calcul intégré directement dans le périphérique. La technologie capacitive projetée ne nécessite pas un toucher direct pour créer cette variation de charge. Il est donc possible de recouvrir la dalle d’un verre blindé. Elle est ainsi plus résistante, mais le toucher ne peut se faire qu’avec un pointeur conducteur. Cette technologie est précise, stable et lumineuse. De plus elle est adaptable à toute taille d’écran. Ce type d’écran est essentiellement utilisé dans l’industrie (sans port de gant), pour les bornes d’informations placées en extérieur et les distributeurs de tickets ou billets.

Les six technologies multi-touch matures Dans la technologie infrarouge –la seule à ne pas reposer sur une dalle ou un substrat pour enregistrer un toucher– la partie électronique de l’écran contient des diodes infrarouges. Des récepteurs sont installés en face, à la périphérie de l’écran. La détection du contact se fait par l’interruption des faisceaux du maillage lumineux. Les récepteurs privés de lumière infrarouge détectent le point d’impact et transmettent les coordonnées au système de contrôle (Fig. 4). Le verre de l’écran n’intervient pas dans la fonction tactile. Ses performances optiques et sa robustesse en font une solution idéale, quoique coûteuse, pour les environnements industriels rudes ou le domaine militaire. La technologie FTIR (Frustrated Total Internal Reflection) repose sur le principe de réflexion totale dans un composant réfléchissant. Une rangée de LED placée le long des bords émet un faisceau lumineux infrarouge dans l’épaisseur de la dalle de plexiglas ou d’acrylique, de manière à couvrir de façon homogène toute sa surface.

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Les LED infrarouges sont placées derrière l’écran qui est doté d’un diffuseur de lumière. Une caméra détecte les variations de lumière produites par un toucher.

Lors du contact, la propagation du faisceau infrarouge est perturbée. Les faisceaux déviés sont captés par une caméra infrarouge placée derrière l’écran. Un logiciel analyse la provenance du faisceau et détermine le point de contact initial (Fig. 5). Cette technologie est facile à mettre en œuvre et peut être touchée avec n’importe quel matériau opaque. Cependant, la surface doit être en parfait état pour que les propriétés de réflexion ne soient pas altérées. Dans la technologie DI (Diffused Illumination), une multitude de projecteurs infrarouges éclairent l’envers de la surface tactile, dotée d’un diffuseur placé sur la face inférieure ou supérieure. Une caméra infrarouge située derrière la surface analyse la lumière infrarouge réfléchie et détecte la variation de lumière créée par un toucher. Tous les mouvements sont ainsi détectés, puis interprétés par le logiciel intégré à l’appareil (Fig. 6). La technologie PSD (Planar Scatter Detection) repose sur l’analyse de la propagation de la lumière guidée dans la plaque de verre. Lorsqu’une fraction de cette lumière rencontre un objet, elle ne suit plus le guide imposé. Une caméra et des algorithmes permettent de localiser précisément le point de contact (Fig. 7). La PSD, spécifique aux écrans de la société Flatfrog, permet de gérer de multiples points de contact en même temps et de détecter la forme des objets, même courbes. Elle supporte n’importe quel type de pointeur et peut être installée sur de grandes surfaces. Son niveau de précision est surprenant puisqu’il identifie le plus petit mouvement de doigt et jusqu’à 40 touchers simultanés. La PSD est idéale pour des applications ludiques ou collaboratives. Dans la technologie DSI (Diffused Screen Illumination), une plaque acrylique Plexiglass Endlighten contient des petites particules qui agissent comme des milliers de petits miroirs, diffusant uniformément la lumière émise par des


LeS écranS tactiLeS

Fig. 8

Fig. 9

La technologie PSD (Planar Scatter Detection)

La technologie DSI (Diffused Screen Illumination)

La technologie Optical imaging

F. RoBERT

Fig. 7

Les LED infrarouges émettent un rayonnement qui devient uniforme dans l’épaisseur de la plaque tactile en verre. Le toucher de la plaque provoque une perturbation du rayonnement infrarouge. Cette perturbation est détectée par une caméra placée derrière la plaque. Cette technologie précise permet de détecter jusqu’à 40 touchers simultanés.

La plaque de Plexiglass Endlighten de Evonik Industries contient en suspension des microbilles qui diffusent la lumière infrarouge à travers la surface de la plaque. Un toucher occulte localement cette émission, ce qui est détecté par une caméra placée à l’arrière de la plaque. Cette technique permet de détecter un objet posé sur la plaque.

LED infrarouges sur l’ensemble de cette plaque. Un toucher modifie localement l’incidence des rayons infrarouges. Une caméra infrarouge, placée derrière la plaque de plexiglas, détecte la perturbation locale (Fig. 8). La DSI permet aussi de détecter un objet posé. Dans la technologie Optical Imaging, plusieurs caméras sont placées autour des bords de l’écran, principalement des coins. Chaque caméra est surmontée d’une diode infrarouge et l’écran est entouré d’un rebord de quelques millimètres recouvert de bandes rétro-réflechissantes. La lumière émise par les diodes est réfléchie par les bandes et un pointeur apparaît comme une ombre sur chacune des caméras. Une simple triangulation permet de retrouver la position et la taille du pointeur (Fig. 9). Un dispositif avec plus de deux caméras est capable de traiter de multiples touchers.

3. LOGicieL Du toucher aux « gestures » Quelle que soit la technologie utilisée, un écran tactile comporte une sortie spécifique, généralement sur un port USB, de façon à fournir les données concernant la ou les positions du ou des points de contacts sur la surface tactile. La première étape, afin de permettre l’interprétation bas niveau des interactions avec les écrans tactiles, est l’installation des drivers. Se pose alors la question du référentiel : suivant le type de détection du contact, lié à la bordure ou à l’écran lui-même, les éléments associés à cette localisation varient. Le rôle du driver est non seulement de récupérer les informations de l’écran, mais aussi de les convertir, sans considération de la technologie concernée, en coordonnées écran direc-

Deux caméras analysent en permanence le faisceau émis par des émetteurs infrarouges. Toute présence d’un doigt ou d’un pointeur provoque une zone d’ombre détectée par les caméras. La position est calculée par triangulation. En multipliant les caméras, on peut détecter des touchers multiples.

tement utilisables par le système d’exploitation de l’ordinateur. Suivant la technologie tactile employée, le comportement de différents exemplaires d’un même modèle d’écran peut varier. Une étape de calibrage est alors nécessaire. Elle consiste à sélectionner une suite de points précis à l’écran. Cette étape concerne autant les coordonnées des points de contact que la prise en compte de ces contacts : notamment le seuil de pression, la sensibilité des faisceaux et le voltage minimum. Cette étape peut être menée entièrement manuellement, afin d’optimiser l’utilisation et le ressenti utilisateur. Une fois les événements matériels récupérés et convertis, plusieurs bibliothèques assistent les systèmes d’exploitation, en interprétant intelligemment ces informations. En effet, c’est en factorisant les interactions que la technologie prend tout son potentiel. Le zoom, par exemple, correspond à deux contacts s’éloignant plus ou moins linéairement l’un de l’autre (pinch). D’où l’intérêt d’une grammaire gestuelle découpée en gestes élémentaires symbolisant les potentielles interactions réalisées par l’utilisateur sur l’écran – on parle de « gestures ». Ainsi, le développeur d’application tactile n’a plus à se soucier d’analyser les interactions physiques enregistrées par l’écran. Il lui suffit d’associer des gestures à des fonctionnalités. Le catalogue des gestures s’est considérablement enrichi au cours des dernières années: drag & drop, pinch, glissé à 1,2 ou 3 doigts, rotation fixe ou glissante, lettres, chiffres. Il faut y ajouter la combinaison de gestures et la possibilité de prendre en compte leur vitesse d’exécution ou la pression exercée. Au final, les possibilités ne sont guère limitées que par les capacités cognitives et psychomotrices des utilisateurs. MARS 2014ccN°963

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cahier technique LeS écranS tactiLeS

Aujourd’hui, les différents constructeurs et éditeurs cherchent chacun à imposer leurs propres standards. Pour aller vers une homogénéisation, certains experts commencent à proposer des référentiels de gestures. D’autres acteurs du marché proposent des bibliothèques d’interactions tactiles que le développeur peut directement importer dans ses applications, par exemple GestureWorks de Open Exhibits. La reconnaissance des gestures est alors grandement simplifiée par l’utilisation de fichiers de configurations au format GML (Gesture Markup Language), interprétés sans avoir à modifier quoique ce soit dans l’application elle-même. De la même manière, Microsoft a intégré nativement, depuis Windows 7, l’interface de programmation Windows Touch. Celle-ci permet de récupérer sous forme de messages (WM_Touch, WM_Gesture) tous les événements enregistrés sur la surface tactile utilisée. Libre à l’application en cours d’exécution d’en faire bon usage. Quant aux OS Android et iOs, ils embarquent nativement des interfaces de programmation permettant de détecter, d’interpréter et de renvoyer à l’application les gestures de l’utilisateur. Enfin, plusieurs librairies et frameworks Javascript ont fait leur apparition. Ils peuvent être utilisés très facilement pour renforcer l’expérience tactile d’une application Web ou hybride sur terminal nomade. C’est notamment le cas de Hammer JS, Quo JS et de JGestures. Ces librairies sont en constante évolution afin de s’adapter aux nouveaux usages, et surtout aux avancées technologiques des constructeurs qui, dans ce domaine, rivalisent d’ingéniosité.

Fig. 10

Utilisation du tactile IR chez un constructeur aéronautique

4. aPPLicatiOnS Un exemple d’utilisation dans l’industrie Grâce à l’ensemble de ces technologies, la plupart des constructeurs proposent aujourd’hui des écrans qui gèrent de 6 à 10 points de contacts, les matériels les plus avancés allant de 32 à 64 points. Beaucoup plus que ce que génère un utilisateur unique! Mais ces équipements trouvent tout leur intérêt pour le travail collaboratif et les applications multi-utilisateurs. C’est par exemple le cas chez un constructeur aéronautique, qui s’est doté d’une solution de Data Visualisation avancée sur grands écrans et terminaux tactiles pour l’analyse, l’exploration et l’exploitation du référentiel de l’ensemble des documents techniques, soit plus de 10000 références indexées et maintenues par le service technique (Fig. 10). Le tactile permet un confort d’utilisation inégalé et une immersion plus importante de l’analyste dans ses données. Les séquences de gestes (dits «gestures») facilitent la navigation et permettent aux analystes de s’affranchir des contraintes liées aux interfaces et aux périphériques de pointage, pour se concentrer sur les informations qu’ils manipulent. L’écran de grandes dimensions offre, lui, une réelle possibilité de mise en commun et de partage de l’information. Il favorise les prises de décision concertées. À travers différentes représentations, l’opérateur visualise en temps réel l’organisation des données et les liens qui existent entre les différents objets, comme les références entrantes et sortantes entre les documents. L’interface permet de parcourir les objets du référentiel en rebondissant de lien en lien sur tous les niveaux de profondeurs par simple toucher sur les éléments graphiques affichés. À terme, ce système sera déployé sur plusieurs supports tactiles et disponibles pour les clients du constructeur aéronautique sur des terminaux tactiles durcis afin de faciliter leurs opérations de maintenance : gestion des plannings, visualisation de l’enchaînement des tâches à réaliser pour une intervention, gestion de l’outillage et des matériaux…

Un constructeur aéronautique utilise une solution de Data Visualisation sur écrans tactiles de 65 pouces qui permet à plusieurs personnes de naviguer simultanément dans l’ensemble de la documentation technique attachée à un appareil, soit plus de 10000 items. La technologie IR a été retenue pour sa fiabilité, son faible coût et sa disponibilité sur étagère.

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Au-delà de ces technologies déjà commercialisées, les équipes de chercheurs travaillent sur d’autres approches novatrices, notamment pour transformer toute surface, quelle qu’elle soit, en support tactile. Une première technique permet de conférer à n’importe quel grand écran ou surface des propriétés tactiles multi-touch en y détectant et analysant la propagation des ondes vibratoires générées par un toucher. Cela fonctionne avec le verre et certains plastiques, mais également le bois et certains métaux. Une autre technique à l’étude repose sur des capteurs de pres-

D.R.

5. PrOSPective Rendre tout objet interactif


Les ĂŠcrans tactiles, combien ça coĂťte ? ĂŠcran capacitif jusqu’à 25 pouces

moins de 1 500 euros

ĂŠcran IR ou optique de 42 pouces

de 1 800 euros Ă 4 500 euros pour 6 Ă 32 points de contact

ĂŠcran capacitif 42 pouces

de l’ordre de 4 000 euros

ĂŠcran IR ou optique de 55 pouces

2 000 euros Ă 7 000 euros pour 4 Ă 32 points de contact

ĂŠcran IR ou optique 65 /75 pouces

3 000 euros Ă 8 000 euros pour 6 points de contacts

Table tactile pixel-sense

de l’ordre de 6 500 euros

Mur tactile de 7 m²

de l’ordre de 80 000 euros Prix revendeur indicatifs

sion ultraprĂŠcis placĂŠs sur une feuille sensible, rendant toute surface tactile. Ces capteurs ont la particularitĂŠ de s’allier pour accroĂŽtre la sensibilitĂŠ. Ils sont ainsi capables de mesurer la position d’un doigt au millimètre près et de ressentir jusqu’à 4096 niveaux de pression. Pour optimiser la perception tactile, des interfaces haptiques Ă retour de force peuvent complĂŠter les ĂŠcrans en simulant la gĂŠomĂŠtrie 3D des objets virtuels et des images affichĂŠes. Elles prĂŠsentent un grand intĂŠrĂŞt pour les personnes en situation de handicap : clavier tactile faisant ĂŠmerger des petites pastilles au niveau de chaque touche lorsque l’utilisateur a cliquĂŠ dessus, ou encore frictions gĂŠnĂŠrĂŠes Ă la surface d’un ĂŠcran grâce Ă des ĂŠlectro-vibrations permettant Ă l’utilisateur d’imaginer la matière et la texture de ce qu’il touche. En parallèle, les technologies d’impression de capteurs sur film souple transparent avec une encre mĂŠtallique s’amĂŠliorent. Au point que les actuels ĂŠcrans plats rigides pourraient bientĂ´t laisser place Ă des ĂŠcrans courbĂŠs souples et redynamiser ainsi le monde de l’affichage numĂŠrique. La diffusion massive des technologies tactiles rend rĂŠaliste la prĂŠdicition de Mark Weiser en 1991: celle de la disparition progressive des ordinateurs au profit d’objets intelligents, interactifs et communicants. AudelĂ , l’interaction peut mĂŞme se faire sans contact, voire avec des objets virtuels holographiques. Les dĂŠveloppements les plus aboutis et les plus notoires sont pour l’instant la Kinect sortie en 2010, et qui fait dĂŠjĂ figure de vĂŠtĂŠran, ainsi que le Leap Motion. Mais on peut d’ores et dĂŠjĂ miser sur le perfectionnement Ă venir de prototypes dĂŠjĂ dĂŠmontrĂŠs. La technologie tactile 3D de STMicroelectronics, basĂŠe sur une puce Fingertips, permet de dĂŠtecter la position des mains jusqu’à cinq centimètres de la surface de l’Êcran, mĂŞme avec des gants. Des ĂŠcrans holographiques 3D tactiles dĂŠveloppĂŠs par Samsung ont ĂŠtĂŠ prĂŠsentĂŠs en 2012. L’Holodesk permet de manipuler des objets 3D virtuels avec une Kinect. Enfin, plus ĂŠtonnant encore, le dĂŠmonstrateur Vermeer de Microsoft, prĂŠsentĂŠ en 2012, consiste en une figurine animĂŠe virtuelle en 3D avec laquelle on peut interagir en la ÂŤ touchant Âť. Les nouvelles modalitĂŠs d’interactions avec les objets intelligents n’ont pas fini de nous surprendre. cm MARS 2014ccN°963

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cahier technique LeS écranS tactiLeS

POUR ALLER PLUS LOIN En dehors des nombreux travaux académiques, souvent difficiles d’accès, de l’information sur les technologies tactiles est disponible chez plusieurs fournisseurs historiques dont EloTouch Systems, entreprise pionnière dans ce domaine et aujourd’hui un des leaders mondiaux (http://www.elotouch.fr/) ou encore Perceptive Pixel, qui a développé la technologie FTIR aujourd’hui dans le giron de Microsoft (http://www.microsoft.com/office/perceptivepixel/). Open Exhibits, propose de son côté la librairie GestureWorks, disponible pour les langages C++, C#.Net, Java, Python et ActionScript (http://wiki.gestureworks.com/index.php/Gesture_Library ). Enfin, Luke Wroblewski, a publié le référentiel de gestures Touch Gesture Reference Guide (http://www.lukew.com/ff/entry.asp?1071). cm

Bibliographie La conception et l’ergonomie des interfaces

De nombreux ouvrages traitent de la conception et de l’ergonomie des interfaces homme-machine, en rapport avec les technologies tactiles. On pourra ainsi consulter : c Usability of iPad Apps and Websites Principles and guidelines in software user interface design c Évaluation des systèmes d’information et critères ergonomiques c Designing the user interface : Strategies for effective human-computer interaction c Apple iOS Human Interface Guidelines c Windows Phone 7 Series UI Design and Interaction Guide c UI Guidelines for mobile and tablet Web app design c Ergonomie des interfaces - Guide pratique pour la conception des applications Web, logicielles, mobiles et tactiles. Sans oublier l’ouvrage fondateur de la DataViz par Edward Tufte : c The visual display of quantitative information. cm

Vocabulaire professionnel c

GESTURE Suite de touchers

c

PINCH Gesture la plus

c

ONE-TOUCH, SINGLETOUCH OU UNI-POINT

popularisée, reposant sur l’éloignement ou le rapprochement de deux points de contact pour zoomer ou dé-zoomer.

désigne un système tactile qui ne reconnaît qu’un seul point de contact à la fois. Pour les systèmes reconnaissant deux points, on parle de dual-touch.

c

MULTI-TOUCH OU MULTI-POINT

Capacité d’un système tactile à reconnaitre trois points de contacts ou plus simultanément. Dans les systèmes avancés, cette capacité s’étend à la reconnaissance de plusieurs gestures effectuées par plusieurs utilisateurs en même temps.

c

LATENCE TACTILE Temps

c

AFFORDANCE Capacité

les sensations du toucher via l’écran

c

HAPTIQUE Désigne

Les écrans tactiles du futur reproduiront les textures à l’aide de pixels tactiles, les Tixel. Découvrez ces dispositifs développés par Senseg en vidéo.

c

POINTEUR Dispositif utilisé

Vidéo

Tixel

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assimilables à un seul geste, interprétable comme une commande.

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industrie-techno.com

de réaction entre le toucher et la réponse de l’écran. Elle dépend non seulement de la vitesse de l’écran, mais également du temps de réponse du driver, du système d’exploitation, de la performance de l’application et, in fine, de la carte graphique.

d’une interface à auto-suggérer sa propre utilisation. on parle aussi d’interface intuitive. le domaine de la perception relatif à la sensation du toucher.

pour interagir avec la surface tactile, tel un doigt ou un stylet.

D.R.

Web Les entreprises, première source d’informations


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is-moi ce que tu manges, je te dirai quel produit inventer. Cette maxime (détournée) de Brillat-Savarin résume la stratégie d’innovation tous azimuts du groupe SEB. L’inventeur de la cocotte-minute (1), ou plus récemment de l’Actifry (2), a réussi à s’internationaliser fortement tout en préservant une grande partie de sa production en France (3). Pour cela, le groupe s’est donné pour « mantra » de lancer 200 produits chaque année en moyenne, dont 3 blockbusters capables de réaliser 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Bilan : 60 % des ventes réalisées avec des produits qui n’existaient pas il y a trois ans. cc Décentraliser

son processus d’innovation pour se rapprocher du terrain

Performance remarquable, pour un groupe qui produit du banal petit électroménager, allant de la poêle à frire au fer à repasser en passant par les robots de cuisine ou autres cuit-vapeur ! Pour les réinventer, le groupe d’Ecully a décentralisé son processus d’innovation pour se rapprocher du terrain, sortir des sentiers battus et se démarquer de la concurrence à bas coût venue d’Asie. Sur 25000 salariés, 1300 se consacrent à l’innovation, dont… une trentaine seulement au siège français. L’essentiel des forces vives est ailleurs : en France,

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en Chine, ou en Colombie, entre autres. Le terrain pour SEB, c’est aussi la maison de monsieur-tout-le-monde aux quatre coins du monde. C’est par exemple en observant les femmes japonaises repasser à genou (4) que l’idée du fer à repasser sans fil a vu le jour. Un anthropologue, intégré à l’entreprise, est particulièrement chargé de décrypter ces us et coutumes pour alimenter le moteur des idées. L’autre originalité de SEB en matière d’innovation, c’est son management de projet. L’entreprise associe le marketing stratégique, le design et la R&D à tout développement produit. Ils sont garants de l’équation SEB : inventer des produits répondant aux besoins des clients (le rôle du marketing stratégique), faciles et agréables à utiliser (le design) et technologiquement innovants (la R&D)… le tout à des coûts acceptables ! Pour préserver son avance, le groupe aux 24 marques (Rowenta, SEB, Moulinex, Tefal…), qui a su faire pièce au diktat du low cost, pense déjà au coup d’après, c’est-à-dire qu’il s’efforce de repenser la cuisine à l’heure numérique (5) … D’une certaine manière, SEB reste fidèle à la maxime de Brillat-Savarin, en l’amendant encore : « Dis-moi ce que tu cherches sur Google quand tu as faim, je te dirai quel produit je vais inventer ». cm

BRUNO LEVY POUR IT ; AFP ; GETTY ; D. R.

SEB Dis-moi ce que tu manges, je saurai comment innover


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