IT982983

Page 1

LOUIS GALLOIS «RENFORCER « RENFORCER L’INNOVATION, C’EST UNE AFFAIRE DE COMPORTEMENT COMPORTEMENT» »

30 TECHNOS

MADEINFRANCE ccPAGE 24

UN HOMME, UNE TECHNO ccPAGE 4

Il élève des insectes pour nourrir des animaux Antoine Hubert, président et co-fondateur d’Ynsect

CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

La fi filière lière hydrogène

Un atout pour la transition énergétique

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015 - 16,50

www.industrie-techno.com


Fait pour un environnement rude et difficile

Achetez une tablette STYLISTIC V535 de FUJITSU et obtenez Windows 10 gratuitement. Obtenez gratuitement votre mise à jour vers Windows 10 : windows.com/windows10upgrade*

FUJITSU STYLISTIC V535 Votre équipement est-il suffisamment robuste et rapide pour maîtriser votre logistique ? Dans un entrepôt, les outils automatisés doivent faire face à des conditions hostiles (exposition à la poussière, chocs, chutes, ...) tout en restant connecté. La tablette Fujitsu STYLISTIC V535 est un outil à l’aise dans les environnements difficiles. Grâce à son lecteur NFC ou à son scanner 2D, vous pouvez l’utiliser pour scanner des produits, lire des informations de suivi et tirer pleinement profit des technologies de gestion de commandes de nouvelle génération pour améliorer la rapidité, la précision et la productivité de la chaîne logistique. ■ Windows 8.1 Pro (éligible pour une mise à jour vers Windows 10 Pro) ■ Écran IPS durci de 8,3 pouces ■ Résistant à la poussière, aux projections d’eau et aux chocs ■ Connectivité : 4G/LTE, NFC, GPS et GLONASS ■ Concept Smart Shell et grande autonomie de batterie ■ Plage étendue de température (entre -10 ° et +50 °C)

Contactez-nous par téléphone au +33 (1) 4197-5598 Ou par email : hind.nefari@ts.fujitsu.com © Copyright 2015 Fujitsu Technology Solutions. Fujitsu, le logo Fujitsu et le nom de marque Fujitsu sont des marques commerciales ou des marques déposées de Fujitsu Limited au Japon et dans d‘autres pays. Les autres noms de sociétés, de produits et de services peuvent être des marques commerciales ou des marques déposées de leurs propriétaires respectifs dont l‘utilisation par des tiers à leurs propres fins peut enfreindre les droits de ces propriétaires. Les données techniques sont sujettes à modification et la livraison sous réserve de disponibilité. Toute responsabilité sur le fait que les données et les illustrations soient complètes, réelles ou correctes est exclue. *L’appareil que vous achetez est livré avec Windows 8.1 préinstallé. Quelques fonctionnalités Windows 10 ne seront pas disponibles. Pour connaitre toutes les fonctionnalités Windows 10 disponibles, consultez : www.windows.com/windows10specs

150345_FTS-Kamapgne_STYLISTIC_V535_FR_Industrie_et_Technologies_220x285_RZ.indd 1

17.09.15 11:42


www.industrie-techno.com

EDITO

Aller de l’avant

ccGUILLAUME LECOMPTE-BOINET RÉDACTEUR EN CHEF

PASCAL GUITTET POUR IT

glecompte@industrie-technologies.com

Près d’un mois s’est écoulé depuis les attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre et endeuillé toute la France. Malgré le temps qui s’écoule, ces attaques barbares nous laissent dans une profonde tristesse. Toute la rédaction d’Industrie & Technologies tient à s’associer au chagrin qu’elles ont provoqué. Nous présentons nos condoléances aux familles et amis des victimes et leur exprimons toute notre sympathie dans ce moment douloureux. Il est difficile –dans un tel contexte– de parler d’innovation, symbole d’avenir. Pour autant, il faut aller de l’avant. Nous publions ce mois-ci un numéro particulièrement riche puisqu’il propose notre dossier sur les 30 technologies «Made in France » choisies par la rédaction, et les Trophées des ingénieurs de demain –organisés conjointement avec nos confrères L’Usine Nouvelle et L’Usine Digitale– qui récompensent huit lau- En matière réats. Des logiciels aux nouveaux matériaux, d’innovation, en passant par l’environnement, les biotechs la France se classe ou la robotique, les exemples très concrets à la troisième place de transferts de technologie allant du laboratoire jusqu’à la start-up ne manquent pas. après le Japon Une preuve de plus du dynamisme de l’inno- et les États-Unis. Mais vation en France qu’on peut jeter à la face des devant l’Allemagne… théoriciens du déclin. D’ailleurs, au dernier classement Global Innovators 100 de Thomson Reuters, la France occupe une place de choix avec 10 entreprises ou labos parmi les 100 plus innovants au monde et se classe à la troisième place mondiale après le Japon et les États-Unis. Devant l’Allemagne… Comme le souligne Louis Gallois, le co-président de La Fabrique de l’Industrie, dans l’interview qu’il nous a accordée, «les efforts entrepris (pour soutenir l’innovation) commencent à payer ». Pour l’ancien patron d’EADS (devenu Airbus Group), « renforcer le flux d’innovation entre laboratoires et entreprises, c’est une affaire de comportement plus que de prime à l’invention». Il semble que ce comportement, nos jeunes ingénieurs l’ait adopté. cm

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

3


UN HOMME, UNE TECHNO

Il élève des insectes pour nourrir les animaux Les insectes sont très riches en protéines par rapport à leur masse alors, pourquoi ne pas les utiliser pour l’alimentation animale ? C’est l’idée d’Antoine Hubert, cofondateur et PDG de la start-up Ynsect. Son défi ? Industrialiser cet élevage et concurrencer les farines animales.

e qui me plaît c’est de changer les pratiques. Le ton d’Antoine Hubert est direct et il s’en dégage une franche sincérité. Changer les pratiques, oui. Mais les changer pour répondre aux défis de la gestion durable des ressources. Voilà donc à quoi ressemble le président de la start-up française qui séduit des investisseurs jusqu’en Asie. Son nom est sur tous les prix qui s’entassent dans la petite salle de réunion d’Ynsect. Mais, rappelle d’entrée de jeu Antoine Hubert, l’entreprise est le fruit de quatre amis et d’une idée. Président par la force des choses, l’ancien de chez Altran explique d’une voix calme et posée que la répartition des rôles s’est faite naturellement. « L’ingénieur à l’usine, le scientifique à la R&D, le commercial aux finances et je me suis retrouvé PDG, simplement comme ça », révèle le trentenaire en chemise de lin. Sa PME, mais il insisterait pour dire « leur PME », récolte déjà plusieurs millions d’euros

C

d’investissement et chaque centime est englouti dans la fameuse idée des quatre fondateurs : construire des usines à insectes pour nourrir, maquiller et même plastifier le monde. Résultat ? Depuis leur installation au Genopole d’Évry, en janvier dernier, il semble qu’aucun euro n’ait été gaspillé pour enjoliver les murs blancs et nus du bâtiment de trois étages. cc Des

fermes d’insectes pour produire des farines animales

Il faut dire que le lancement de l’activité de véritable société occupe à temps plein la petite équipe de trente personnes. Créée en 2011, l’entreprise a germé, gagné plusieurs concours. Elle installera finalement sa toute première usine d’élevage d’insectes l’année prochaine à Dole, dans le Jura. Avec ce premier pas vers la production à grande échelle, Antoine Hubert avance vers un rêve un peu fou : celui de tout simplement changer notre manière de consommer.

cc valoriser les protéines des vers Manger des vers de farine, l’idée n’a rien d’original dans certains pays d’Asie. En élever une tonne par jour et les transformer sur le site, est un concept bien plus singulier. La première unité commerciale d’Ynsect ouvrira début 2016. Sous le capot : un procédé tirant les vers de leur bac de culture pour les mener à leur destination finale : des granulés alimentaires destinés à l’alimentation animale. Broyage et filtrations attendent ces larves bourrées de protéines. Mais ce n’est pas tout. Les carapaces sont également séparées durant le processus et la chitine qu’elles contiennent est transformée en chitosane, un polysaccharide utilisé dans la création de bioplastiques. Dans le ver de farine, rien ne se perd tout se transforme !

N°982-983ccdécembre 2015

« Changer le monde en changeant les pratiques. » C’est une idée qui trotte dans la tête de l’ingénieur depuis longtemps. Dès son arrivée sur l’Agrocampus de Rennes, il se confronte au terrain rural et en tire des conclusions assez peu partagées il y a une quinzaine d’années. « Depuis le début de la révolution verte, l’agriculture scie la branche sur laquelle elle est assise. Labours et engrais poussent la campagne à sa perte et c’est un peu pour ça que je me suis dirigé vers l’étude de l’écologie des sols. » Repu de savoir agricole, il se tourne ensuite vers l’industrie à la sortie de ses études et s’engage chez Altran, où il sera détaché auprès de Total. « En quatre ans, j’ai vu des pratiques sujettes à caution, mais j’ai aussi rencontré des gens qui font les choses de façon raisonnées et j’y ai gardé beaucoup d’amis. » Parallèlement à ses premiers pas dans l’industrie, il lance l’association Worgamic. Grâce à cette structure, il espère promouvoir la lombriculture, cette drôle de technique qui transforme les déchets organiques en engrais, découverte lors d’un stage en Nouvelle-Zélande. « On présentait ça comme un bon moyen de rapprocher l’urbain de la nature et de ce qu’il mange. Enfin, en théorie, plaisante-t-il. En pratique, tenir des discours devant cent ou cent mille personnes ne change pas grand-chose si l’on n’apporte pas le service qui va avec. » C’est justement cette idée de service qui va le mener à rencontrer trois autres fondus d’insectes. Trois mousquetaires issus du même lycée parisien à qui il manque un d’Artagnan. Leur idée de

PHotoS : P. GuIttet Pour InDuStrIe et teCHnoLoGIeS

Antoine Hubert, président et co-fondateur d’Ynsect


AntoIne Hubert

P. GuIttet Pour InDuStrIe et teCHnoLoGIeS

PDG d’Ynsect, une start-up du Genopole d’evry, Antoine Hubert est diplômé de l’école d’agronomie de rennes puis de Paris. L’écologiste en herbe débute sa carrière chez Altran. Il y est détaché auprès de total et évolue dans différentes activités du groupe. un éclectisme qui lui apprend qu’un gobelet en plastique n’est pas toujours plus polluant u’un mug.

départ est pourtant bien loin de la production. Ils ont l’ambition d’ouvrir un restaurant d’insectes. Athos, Portos et Aramis (Jean-Gabriel Levon, Alexis Angot, et Fabrice Berro) ont dépassé le stade de la discussion sur un coin de table à refaire le monde en imaginant la reprise d’un restaurant. Mais leur business plan se heurte à un problème inattendu : impossible de trouver l’approvisionnement en insectes nécessaire pour ravitailler un restaurant ! Des structures existent pourtant en Asie. Mais en Europe, il n’y a rien d’équivalent. C’est à ce moment-là qu’Antoine Hubert ressort l’une de ses lectures qu’il avait laissée dans son cocon : une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture sur les fermes d’insectes. Au cœur de la publication, nourrir les élevages avec des farines animales issues d’insectes. Ils sont, en

effet, une source très concentrée de protéines et ils pourraient répondre efficacement aux 70 % d’augmentation des consommations de farines animales d’ici 2050. L’idée d’Antoine Hubert emballe les trois amis et ils réfléchissent ensemble à la création d’une entreprise de production d’insectes. L’objectif est d’élever des larves de Ténébrion meunier ou Tenebrio molitor (un coléoptère) et d’Hermetia illucens (une mouche) et d’en utiliser tous les composants. Chair broyée pour les farines, carapace pour la chimie et même déjections à destination de l’agriculture. cc Un

premier pilote industriel automatisé

Pour débuter l’aventure, ils s’appuient sur une structure dont Antoine Hubert est désormais président et salarié : son association Worgamic. Petit à petit, l’idée prend son envol et l’entreprise Ynsect voit

le jour. Puis des postes sont créés et, finalement tous quittent leur emploi respectif pour intégrer la jeune pousse. Dernière pierre à l’édifice, le pilote industriel. Majoritairement automatisé, il détecte les insectes impropres à la consommation lors de la sélection et sépare les différents constituants après le broyage. Et maintenant ? Une première usine. Et demain, une présence mondiale ? Pourquoi pas, mais Antoine Hubert poursuit également des objectifs personnels. « Mon prochain défi, c’est de ne plus utiliser de plastique. Je ne suis pas un Ayatollah écologiste. Jamais je n’ai essayé de transformer mon entourage en laboratoire de développement durable mais petit à petit, en ne disant rien, je vois les mentalités évoluer. » cm ccbaptiste cessieux redaction@industrie-technologies.com

décembre 2015ccN°982-983


SOMMAIRE

TENDANCES

Trophées des ingénieurs de demain MÉCATRONIQUE

Effleurer le décor pour obtenir une commande

cc PAGE 8

Omar Ben Abdelaziz Prix de l’ingénieur pour le design

Le palmarès 2015 cc PAGE 10

ÉNERGIE SOLAIRE

Le photovoltaïque au-delà du silicium cc PAGE 14

STOCKAGE

Les batteries de voitures électriques soutiennent le réseau

cc PAGE 16

BIOMÉTRIE

Le Wi-Fi pour voir à travers les murs

cc PAGE 18

SANS CONTACT

Des hologrammes acoustiques déplacent des objets

cc PAGE 19

C’EST PAS NOUVEAU, QUOIQUE…

Qu’y a-t-il au cœur de la grande pyramide ?

cc PAGE 20

POLLUTION

Une turbine piège les microparticules du freinage

cc PAGE 21

INDUSTRIE-TECHNO.COM

CONCOURS Siemens récompense deux projets d’exosquelette cc PAGE 22

6

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

30 EN COUVERTURE

TECHNOS MADEINFRANCE

Les LED servant à faire de la communication haut débit, le moteur électrique de la Renault Zoé, un robot collaboratif sans capteurs d’effort, les multiples applications offertes par les algues. Une fois encore, notre dossier annuel sur les technologies «made in France» fourmille de projets. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’ils émanent aussi bien d’un essaimage, de start-up que de groupes industriels bien établis. Preuve que l’industrie française ne manque pas de dynamisme. ccPAGE 24 INTERVIEW

LOUIS GALLOIS «Renforcer l’innovation est une affaire de comportement »

cc PAGE 26

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

PRODUCTION ROBOTIQUE

La fabrication du moteur de la Zoé monte en régime

cc PAGE 30

CONCEPTION DESIGN

La communication haut Le confort débit mise en lumière mis en équation

cc PAGE 28

cc PAGE 34

MATÉRIAUX CHIMIE

L’industrie va mettre des algues à toutes les sauces cc PAGE 36

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

La chaleur perdue transformée en électricité cc PAGE 38


SOMMAIRE

Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50 Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général Julien Elmaleh Directeur général délégué Paul Boursier Directeur du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas

PRODUITS

AUTOMATISMES

L’intelligence embarquée s’installe dans les machines cc PAGE 42

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 5 secteurs de référence cc PAGE 46 à 55

RÉDACTION Directrice adjointe des rédactions Anne Debray (9251) Rédacteurs en chef Muriel de Vericourt et Guillaume Lecompte-Boinet (9957) Assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) Rédacteur en chef adjoint Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Philippe Passebon (9481)(Énergie, environnement, électrotechnique et sécurité) Juliette Raynal (9421) (Numérique, électronique, informatique), Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Baptiste Cessieux et Sophie Eustache RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Direction artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Infographie Florent Robert (9495)

CAHIER TECHNIQUE

La filière hydrogène Un atout pour la transition énergétique cc PAGE 57

COMMERCIAL Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directrice de clientèle Flora Morel (9361) Directeur de clientèle Piero Tomassi (9578) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Allemagne/Suisse/Autriche : Thomas Hugues (9536) Benelux : Huson International Media (Rodric Leerling) +31 (0) 229 841 882 Grande-Bretagne : Huson International Media (Stuart Payne) +44 (0) 1932 564 999 États-Unis : Huson International Media +1 212 268 3344 Espagne : B2B Communication (Juan Jose Bellod) +34 91 319 8177 Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Flora Morel (9361) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier sa décision. CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directrice fabrication et achats Fabienne Couderc (9314) MARKETING, DIFFUSION-ABONNEMENTS Directeur Jean-Baptiste Alline (9781) Directrice Marketing direct et diffusion Laurence Vassor Gestion abonnements Nadia Clément Marketing Damien Delhomme (9786) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an : 169 euros TTC Etudiant 51 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) Annuaires (TVA 5,5 % incluse) «L’Atlas des usines»: 230 euros TTC (papier) 650 euros (format xls)

LA MÉCANIQUE DES RÊVES

SCULPTURE CINÉTIQUE Un artiste donne vie à un colibri en bois cc PAGE 66

CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : P. GUITTET ; RÉA ; D.R. SOMMAIRE : RÉA ; S. JAYET ; F. ROBERT ; D.R.

Numéro de commission paritaire : 0617 T 81775. Numéro ISSN: 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info SAS au capital de 38628352 euros. Siège social: 10 place du général de Gaulle 92160 Antony. RCS Nanterre 442.233.417. 10. Siret: 442 233 417 00041. TVA: FR29442233417. Principal actionnaire ETAI. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info SAS. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

10-31-1668 / Certifié PEFC / pefc-france.org

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

7


Ils sont jeunes, la tête bien faite, ils ont souvent démarré en utilisant intelligemment les nouveaux outils de communication comme Skype. Surtout, ils ont tous une passion viscérale pour l’innovation sous toutes ses formes : un tableau de bord de voiture sans bouton, un exosquelette, un procédé pour caractériser les cellules maternelles, etc. Voici la première promotion des Trophées des ingénieurs de demain (qui remplace le Prix des Ingénieurs de l’année), organisé par les rédactions d’Industrie & Technologies, de L’Usine Nouvelle et de L’Usine Digitale, et qui a été remis aux lauréats le 1er décembre dernier.

8

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

Mécatronique Effleurer le décor pour obtenir une commande Supprimer tous les boutons et se servir de l’habillage intérieur d’une voiture comme interface utilisateur. Un rêve de designer que Faurecia rend possible en intégrant des commandes piézoélectriques dans l’épaisseur des pièces de décoration.

es designers automobiles ont souvent des idées simples qui compliquent la tâche des ingénieurs chargés de les matérialiser. Ainsi chez l’équipementier automobile Faurecia cherche-t-on à transformer toutes les pièces de l’habillage intérieur d’un véhicule en commandes au service des passagers ou du conducteur, renvoyant les traditionnels boutons à la préhistoire de l’automobile. Il suffirait ainsi par exemple d’effleurer une zone de la planche de bord pour faire varier le volume sonore de la radio, modifier la climatisation ou changer l’ambiance lumineuse de l’habitacle. «Un tel projet était déjà en cours pour les pièces en matière plastique lorsque je suis arrivé, mais on m’a demandé fin 2014 d’aller plus loin en apportant ces fonctionnalités aux matériaux actuellement en vogue dans les décors automobiles tels l’aluminium, le bois ou le tissu de carbone», explique Omar Ben Abdelaziz, responsable projet innovation dans la division Systèmes Intérieurs de Faurecia. Une technologie de détection capacitive avait été utilisée, mais elle ne pouvait s’adapter aux revêtements métalliques. De plus, il fallait pouvoir rétroéclairer les zones tactiles et donner une information en retour à l’utilisateur. «Nous avons alors

L

cc

PRIX DE L’INGÉNIEUR POUR LE DESIGN

OMAR BEN ABDELAZIZ est passionné depuis l’enfance par la mécanique, il sort major de la première promotion de DUT en mécatronique automobile créée en Tunisie. Il obtient ensuite un diplôme d’ingénieur à Sousse, puis un Master 2 en systèmes mécatroniques à l’Université de technologie de Compiègne (UTC). Embauché avant la fin de son stage chez Faurecia, il devient à moins de 30 ans responsable du projet DecoControl.

envisagé plusieurs solutions, tant pour la détection que pour l’éclairage ou le retour d’information. En tenant bien entendu compte des contraintes d’intégration, d’industrialisation et de coût propres au domaine automobile.» De fait, des technologies de détection infrarouge, résistive, capacitive et piézoélectrique ont été évaluées, tout comme des micromoteurs, des solénoïdes et des actionneurs piézoélectriques pour le retour d’effort. Le piézoélectrique s’est vite imposé car capable d’assurer à la fois les fonctions de détection et d’information. Faurecia qui ne maîtrisait pas cette technologie s’est alors

S.JAYET

TROPHÉES DES INGÉNIEURS DE DEMAIN 2015


INGÉNIEURS DE DEMAIN LE PALMARÈS 2015

DR

Le module DecoControl, de 10 mm d’épaiseur, est constitué de plusieurs couches dont une piezoélectrique au centre.

mis en quête de partenaires pour l’aider à l’intégrer dans ses produits. Après étude et de multiples essais les ingénieurs de Faurecia ont créé une architecture de produit qui répond aux attentes des designers. Les modules de commande sont constitués d’une feuille de décor, microperforée pour le rétro-éclairage, correspondant à l’aspect que l’on souhaite offrir à l’utilisateur. Il peut s’agir d’aluminium ou de tout autre métal, de bois, de tissu de carbone, de plastique, etc. L’épaisseur de cette feuille varie en fonction de la nature du matériau. Elle est par exemple de 0,3 à 0,4 mm dans le cas de l’aluminium. On surmoule au dos de cette feuille de décor une couche de polycarbonate de 1 à 1,5 mm qui sert de guide de lumière pour éclairer sélectivement les touches souhaitées. Puis l’on place les composants piézoélectriques qui sont soit imprimés sur un film souple, soit constitués de disques rigides superposés. «Chacune des fabrications présente des avantages et des inconvénients, le choix sera donc très dépendant de l’application envisagée», explique l’ingénieur. Enfin une plaque de

matière plastique chargée en fibres de verre ferme le boîtier ainsi constitué et sert à l’assemblage par clipsage sur le composant que l’on souhaite équiper. Le tout mesure moins de 10 mm d’épaisseur et porte le nom de DecoControl. cc Une

planche de bord avec de multiples zones de commande

Lors de l’utilisation, le très léger enfoncement de la touche, qui nécessite un effort de l’ordre de 2 newtons, excite le composant piézoélectrique qui émet un signal électrique. Le système de commande renvoie alors à la touche un courant électrique qui génère une vibration, informant l’utilisateur de la prise en compte de son action. «L’avantage de cette technologie de fabrication est d’être directement intégrable dans une pièce telle qu’une planche de bord. Il suffit de placer la feuille de décor au fond du moule, puis de surmouler localement le guide de lumière, les composants piézoélectriques et finalement la plaque de fermeture, avant d’injecter la matière plas-

tique destinée à former la planche de bord moussée.» On peut ainsi envisager de doter une planche de bord de multiples zones de commande, en plus ou moins grand nombre en fonction du niveau d’équipement, et de les doter de décors variant suivant les niveaux de finition. L’ensemble de cette technologie et de ses process de fabrication est actuellement en cours de validation industrielle et plusieurs prototypes fonctionnels ont déjà été présentés aux constructeurs automobiles qui ont montré un fort intérêt. Outre la nouveauté technologique, leurs designers y voient une liberté supplémentaire pour concevoir des habitacles toujours plus conviviaux. «Les retours que nous avons des constructeurs nous font espérer que nous allons commencer à travailler sur des projets de véhicules destinés à être commercialiser dans les six prochains mois», conclut Omar Ben Abdelaziz. cm cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

9


Trophées des ingénieurs de demain

Portraits des lauréats

cc

prix de l’innovation nicolas simon

Un exosquelette stabilisé émarrer son entreprise dans son garage ? C’est dépassé. Nicolas Simon, lui, a commencé à monter Wandercraft sur Skype, en discutant avec ses copains de promotion de l’École polytechnique. L’idée de créer un exosquelette de jambes pour faciliter la marche des personnes à mobilité réduite est née de son goût pour la robotique – déjà cultivé à Polytechnique – et d’une sensibilité personnelle – familiale. Pas n’importe quel exosquelette : contrairement aux modèles existants, il se stabilise dans le mouvement – plus besoin de béquilles – et il autorise une marche quasi naturelle. Ce qui suppose des capteurs pour détecter les intentions de mouvement, des moteurs pour assurer douze degrés de liberté au lieu de quatre sur les exosquelettes actuels, et surtout des algorithmes de contrôle dynamique pour garantir la stabilité. Un exosquelette à douze degrés de liberté existe sur le marché, celui de l’entreprise néo-

zélandaise Rex Bionics. Mais, selon Nicolas Simon, il est trop lent (3 mètres par minute !). « C’est en misant sur les développements récents de la robotique que nous réalisons une marche plus rapide, avec la stabilité dans le mouvement », indique le jeune homme.

cc

prix pour l’international matthieu michel

Une balise à capteur solaire

A

lors que les balises classiques disposent d’une autonomie de l’ordre de 48 heures, Navsafe émet beaucoup plus longtemps. Une amélioration liée à l’intégration d’un capteur solaire et d’une électronique qui gère la consommation. Mise au point par Matthieu Michel et trois étudiants de l’ECE Paris, Benjamin Canova, Paul Chambe et Alexi Liedes, la Navsafe se géolocalise par GPS et renvoie les informations grâce au système satellitaire de détresse Cospas-Sarsat. Les informations recueillies par des capteurs de température et de pression atmosphérique permettent d’optimiser la puissance d’émission. La balise se déclenche manuellement ou à distance à l’aide d’un bracelet porté par le marin et les données fournies peuvent être exploitées sur un smartphone via Bluetooth. La Navsafe devient alors en système d’aide à la navigation et en station météo.

10

N°982-983ccdécembre 2015

Dès le début, le projet a pris une dimension internationale. « L’année dernière, dans le cadre d’un échange universitaire, j’étais au Mexique, au Tecnológico de Monterrey, avec Paul et Benjamin. Nous y avons réalisé le design de la balise. L’université disposait d’un bon équipement de fabrication additive et nous avons pu réaliser un prototype pour un faible coût. Au même moment, Alexi était en Suède et nous a accompagnés sur la conception de la partie électronique. Chaque semaine, nous faisions le point par Skype pour échanger nos idées.» Le corps de la balise a été fabriqué par une imprimante de 3D Systems et la partie logicielle a ensuite été réalisée à Paris par l’équipe, à partir de janvier 2015. cm cc PaTrice DesmeDT redaction@industrie-technologies.com

Son équipe travaille avec le Centre automatique et systèmes de Mines ParisTech, qui apporte à la jeune PME ses compétences théoriques. Mais aussi avec l’université du Michigan, où le laboratoire Control Systems du professeur Jessy Grizzle est expert en contrôle dynamique des robots. Wandercraft, qui compte aujourd’hui 17 personnes, développe lui-même toute la partie mécanique de l’exosquelette. « Les algorithmes de contrôle prennent en compte la répartition des masses et, par conséquent, guident la conception de l’exosquelette », précise le fondateur. La jeune entreprise, qui a levé 750 000 euros en 2015, expérimente actuellement son second prototype. À partir de 2017, ce sera le lancement commercial sur le premier marché visé, celui des centres de rééducation et de soins. cm cc Thierry Lucas redaction@industrie-technologies.com

P. GUIttet

D


Le paLmarÈs 2015

cc

prix de l’ingénieur engagé lucas chapeau

Désaliniser par évaporation

N

ous voulions une idée de projet qui ne soit pas seulement technique, mais qui avait aussi une dimension sociale, lance Lucas Chapeau. L’élève ingénieur à l’Institut des techniques d’ingénieur de l’industrie (ITII) Haute-Normandie a développé, avec Matthieu Peltzer et Jonas Sauvée, une unité personnelle de désalinisation de l’eau destinée aux populations défavorisées. Baptisée Grow pour Greenhouse water, l’innovation est assez simple dans son principe. Un récipient, qui reçoit de l’eau salée ou saumâtre, est laissé en plein soleil. Il est relié à un second récipient, enterré pour bénéficier de plus de fraîcheur. Sous l’effet de la chaleur, l’eau s’évapore et vient se condenser, une fois purifiée, dans la partie fraîche du dispositif. Un système à la fois simple

et peu coûteux à mettre en œuvre. Les trois porteurs de projet se sont en effet fixé des contraintes de taille. Leur désalinisateur doit coûter moins de 15 dollars (13,50 euros), ne pas contenir d’électronique et produire entre trois et cinq litres d’eau par jour. Après avoir modélisé leur dispositif, ils ont eu recours aux élèves de la formation « plasturgie » de l’école pour fabriquer un prototype. En parallèle, ils ont travaillé sur la gestion financière de leur projet, créé un logo. Il leur reste encore quelques étapes à franchir pour réussir à créer leur entreprise. S’assurer que l’eau obtenue par leur procédé est bien exempte de bactéries, par exemple. cm cc arnauD Dumas redaction@industrie-technologies.com

cc

prix pour le développement durable Frédéric pouyet

Blanchir écolo en utilisant l’ozone

P. GUIttet ; S. Jayet

L

e blanchiment de la cellulose extraite du bois – qui permet de passer de la couleur des enveloppes kraft à un papier blanc – n’est pas vraiment respectueux de l’environnement. Il nécessite l’utilisation de réactifs chimiques, des dérivés du chlore pouvant remonter dans la chaîne alimentaire. Frédéric Pouyet, un ingénieur chimiste de 28 ans, a donc préparé durant trois ans une thèse de doctorat, à l’université de Grenoble Alpes (Isère), pour se passer des composés chlorés. Son projet, Green Bleaching, financé par quatre grands acteurs du blanchiment de la cellulose (Air liquide, Arkema, Degrémont et Xylem) a permis de rendre viable une alternative déjà connue de l’industrie papetière mais jugée de qualité insuffisante : utiliser l’ozone. Frédéric a élaboré des séquences de purification industrielle propre, donnant des fibres de cellulose de haute qualité, avec un coût de production réduit et consommant deux fois moins d’eau. « Une nouvelle chimie de l’ozone a été découverte, pouvant toucher bien d’autres domaines comme le traitement des eaux », estime-t-il.

Une partie des résultats de sa thèse, publiée en 2014, a été brevetée. Dans la foulée, Frédéric Pouyet a été embauché en CDD par Suez Environnement, la maison mère de Degrémont, pour mettre sa solution en application dans l’industrie. Après un cursus d’ingénieur en école de papeterie, à Grenoble INP-Pagora, son master à Sciences Po Grenoble lui a permis de comprendre les difficultés de mise en œuvre de l’innovation. « Les projets d’ingénierie papetière, techniquement viables, ont été stoppés dans les années 2010 car ils omettaient un aspect communication avec la population qui vit autour de ces usines, inquiète des problèmes de pollution », souligne-t-il. Désormais, il espère convaincre l’industrie papetière d’appliquer ses méthodes. « La réduction de la pollution permettra de pérenniser des structures en difficulté et de créer de l’emploi par de nouveaux investissements, avec des conséquences positives », assure l’ingénieur. cm cc GaëLLe FLeiTour redaction@industrie-technologies.com

décembre 2015ccN°982-983

11


Trophées des ingénieurs de demain

Portraits des lauréats

cc

prix du digital Florian pradines

S

martCrypter est une application mobile qui permet de chiffrer des fichiers sur un smartphone utilisant Android. Elle utilise pour ce faire une combinaison de paramètres choisis par l’utilisateur au lieu du traditionnel mot de passe. Cela peut être la carte SIM, l’identifiant unique du téléphone, le réseau Wi-Fi sur lequel il est connecté, la zone géographique, un code PIN et même, bientôt, les capteurs d’empreintes digitales. C’est début 2015 que Florian Pradines a l’idée de concevoir SmartCrypter. Il constate que la plupart des problèmes de sécurité informatique sont liés à l’utilisateur. Et se dit que le meilleur moyen pour supprimer ce facteur d’insécurité, c’est de ne plus utiliser de mot de passe. Après plusieurs mois de travail, SmartCrypter sort en juillet 2015. Le logiciel utilise les standards de chiffrement AES et RSA et se démarque par sa triple approche de la sécurité, avec un côté utilisa-

teur, un côté smartphone et un côté serveur. «Ces trois phases permettent à ma solution de rester sécurisée même si le système d’exploitation est compromis», souligne-t-il. Le serveur est géré par Florian luimême. Il est tombé dans l’informatique à 12 ans, mais n’a commencé à s’intéresser à la sécurité informatique qu’à partir de 16 ans. Il débute avec le Web, mais se tourne rapidement vers les mobiles, alors en plein essor. À 18 ans, il est embauché par la société marseillaise Phonesec, spécialisée dans la prévention des risques numériques. «J’avais découvert une vulnérabilité touchant les smartphones Samsung. Je l’ai publiée sur un site et c’est comme ça qu’ils m’ont repéré», explique-t-il. En parallèle, il effectue un DUT en informatique à Aix-en-Provence (Bouches-duRhône). Il part ensuite en école d’ingé-

nieur à Polytech Nice-Sophia. Ce fan de tennis reste malgré tout actif dans la communauté globale de la sécurité informatique, en développant des projets pour l’Owasp (Open Web application security project). cm cc JuLien BerGounhoux redaction@industrie-technologies.com

cc

prix de la recherche Flore castellan

Caractériser les cellules maternelles

C

’est après la lecture d’un article d’un professeur de l’université de Tokyo que Flore Castellan a eu envie de partir s’installer au Japon pour démarrer un projet de recherche sur les cellules maternelles. Ces cellules de notre mère –des cellules entières, pas seulement de l’ADN– que nous portons dans notre sang et nos organes et dont les effets bénéfiques ou néfastes sur l’organisme sont mal connus. À 22 ans, son diplôme d’ingénieur tout juste en poche, la voilà Special international research student à l’université de Tokyo dans le laboratoire d’embryologie de l’université de Tokyo. Pour étudier le transfert des cellules de la mère vers le fœtus, et surtout leur rôle dans le déclenchement ou au contraire la prévention de certaines maladies, la jeune Française va travailler avec des lignées de

12

N°982-983ccdécembre 2015

souris. L’idée est de détecter la présence ou l’absence de ces cellules d’origine maternelle dans des organismes atteints de maladies, afin de statuer sur leur implication potentielle, bénéfique ou néfaste. Outre l’aspect fondamental de ces recherches, l’objectif est d’ouvrir la voie à des thérapies innovantes, en favorisant ou en empêchant l’expression des cellules maternelles présentes dans l’organisme. Pour mener son projet, Flore Castellan a des atouts. «Ma formation d’ingénieur me permet d’avoir une approche globale du sujet: propriété intellectuelle, gestion du budget, rédaction d’articles, statistiques…», explique-t-elle. cm cc PaTrice DesmeDT redaction@industrie-technologies.com

afP ; G. MathIeU

La sécurité sans mot de passe


Le paLmarĂˆs 2015

cc

prix entrepreneur augustin masurel

Il industrialise les planchers en bĂŠton

81( &/$66(

'(),1,( 3285

(//( 0(0(

S. Jayet

Q

uand Augustin Masurel parle de travail, ce sont les nouvelles constructions qui mobilisent l’ingĂŠnieur de l’Institut catholique d’arts et mĂŠtiers (Icam) de Lille (Nord), formĂŠ chez Bouygues. Il faut que cela aille vite, soit efficace et ĂŠconomique. Tel est l’enjeu de la sociĂŠtĂŠ, Smart Cast, qu’il a crĂŠĂŠe dĂŠbut 2015 et ÂŤ elle vise Ă industrialiser la construction des planchers en bĂŠton pour les immeubles d’habitations collectifs et les maisons individuelles Âť, affirme le jeune ingĂŠnieur. Smart Cast a fait l’objet de deux brevets dĂŠposĂŠs en avril 2015. Cinq autres sont Ă l’Êtude pour apporter des fonctionnalitĂŠs complĂŠmentaires. Alors que, traditionnellement, les coffrages des planchers en bĂŠton sont rĂŠalisĂŠs de manière artisanale, Smart Cast permet d’usiner une plaque de coffrage livrĂŠe sur mesure pour le chantier. Celle-ci allie trois intĂŠrĂŞts. D’une part, il s’agit d’une plaque de coffrage perdue qui ne se dĂŠcoffre pas. D’autre part, cette plaque sert de revĂŞtement de finition prĂŞt Ă peindre. Enfin, rĂŠalisĂŠe sur mesure en usine, elle sert de gabarit de pose pour l’ensemble des rĂŠseaux, rĂŠservations et cloisonnements.

De ces trois aspects, Augustin Masurel assure tirer un significatif gain de temps – de l’ordre de 10 % en moyenne – et de coĂťts de construction. La pose du coffrage ne ralentit pas le chantier puisque plusieurs tâches peuvent ĂŞtre rĂŠalisĂŠes en mĂŞme temps. Pour le coĂťt, Augustin Marusel affinera son estimation Ă l’occasion d’un test grandeur nature près de Rouen (SeineMaritime), au mois de janvier 2016 avec Bouygues Construction, sur un bâtiment d’habitation de deux ĂŠtages, soit une surface de 300 mètres carrĂŠs. Au regard des 300 000 logements construits chaque annĂŠe en France et des besoins gigantesques des pays ĂŠmergents, Augustin Masurel se dit sĂťr de son succès. Il vient dĂŠjĂ de faire livrer Ă Nantes la première machine qui permettra d’usiner des plaques en sĂŠrie Ă partir du printemps 2016. Insatiable, notre jeune entrepreneur a dĂŠjĂ d’autres solutions innovantes pour le BTP dans ses cartons, dont l’une est dĂŠjĂ brevetĂŠe, mais sur laquelle il garde encore le secret. cm cc LuDovic DuPin redaction@industrie-technologies.com

dÊcembre 2015ccN°982-983

13

ƒ &RPSDFW HW FRQYLYLDO LQWpJUDWLRQ VLPSOH GDQV OHV HVSDFHV GÂśLQVWDOODWLRQ UpGXLWV ƒ &RQFHSWLRQ UREXVWH GH ORQJpYLWp ƒ +DXWH SUpFLVLRQ UpVROXWLRQ ! —P ƒ 6SRW GH OXPLqUH UpGXLW ƒ 6RUWLHV DQDORJLTXHV HW QXPpULTXHV ƒ &RQFHSW GH FRPPDQGH XQLTXH YLD QDYLJDWHXU ZHE


TENDANCES

Énergie solaire Le photovoltaïque au-delà du silicium

atériaux pérovskite-hybrides, cellules sensibilisées à colorant, polymère, dans le sillage de la filière du silicium les nouveaux matériaux destinés à la fabrication de cellules photovoltaïques s’imposent peu à peu sur le marché. Technologies matures et efficaces, les cellules photovoltaïques à base de silicium et de couches minces ne suffiront cependant pas à répondre au besoin grandissant d’énergie solaire, évalué à 500 GW de capacités installées en 2020. «Il y aura un tel besoin de d’énergie photovoltaïque à l’avenir que les différentes filières qui émergent ne font pas d’ombre au silicium, elles viennent en renfort », analyse Daniel Lincot, chercheur de l’Institut de recherche et développement sur l’énergie photovoltaïque (Irdep), unité mixte de recherche CNRSEDF-Chimie ParisTech.

M

cc Rendement

prometteur pour la filière pérovskite

La filière la plus récente et la plus prometteuse, qui enflamme les recherches depuis 2012, est celle de la pérovskite. Le rendement des cellules pérovskite-hybride a quadruplé en l’espace de 5 ans, passant de 6,5% en 2010 à 20,8% en 2015. « Il y a eu un progrès très rapide de cette filière qui a bénéficié des recherches sur les cellules à colorant », remarque Daniel Lincot. Si en termes de rendement, la filière pérovskite talonne de près les cellules de première génération, il reste plusieurs verrous à lever pour en faire l’égal du sili-

14

N°982-983ccDécembre 2015

Nouveaux matériaux, nouvelles applications FLEXIBILITÉ

11,5%

Les cellules organiques à base de polymères sont souples, elles peuvent ainsi épouser toutes les surfaces. Ç En recherche depuis 2001 et déjà commercialisées

EFFICACITÉ

20,8%

ÉCOCOMPATIBILITÉ

Le colorant utilisé dans les cellules peut être synthétisé à partir de réactif tiré de la biomasse. Des chercheurs ont utilisé du furfural, issu de l’agriculture. Ç Inauguration en mai 2015 de la façade de l’EPFL en cellules à colorant

TRANSPARENCE

Les cellules pérovskite-hybrides sont presque aussi efficaces que les cellules de première génération. Couplées à du silicum ou du CIGS (cuivre-indium-gallium-sélénium) leur rendement pourrait atteindre 30% . Ç Commercialisation en 2017

DESIGN

7%

1%

Une cellule basée sur des molécules organiques a été conçue pour absorber les longueurs d’ondes invisibles à l’œil nu. Ç Recherche en cours

2%

Rendement de la cellule

Un prototype de béton photovoltaïque a été développé à partir de cellules à colorant, le béton servant de conducteur. Ç Recherche en cours

D.R.

Le besoin grandissant d’énergie solaire motive les recherches pour développer de nouveaux matériaux destinés aux cellules photovoltaïques. Si les cellules pérovskite-hybrides apparaissent comme les plus prometteuses en termes d’efficacité, d’autres trouvent leur place sur des marchés de niche, comme les cellules à colorant ou les cellules organiques.


TENDANCES

&" (* ( & # & &#

Vers l’industrialisation () "&(" # " + *& "

cium. ÂŤ Les cellules pĂŠrovskite posent un problème de stabilitĂŠ Elles ne supportent pas l’eau, il faut donc les encapsuler avec du verre ou un polymère (TMMA), mais on perd en efficacitĂŠ. Des solutions alternatives Ă l’encapsulation existent en jouant sur la structure de la pĂŠrovskite Âť, tĂŠmoigne Claudine Katan de l’Institut des sciences chimiques de Rennes et chercheuse au CNRS.

cellules Ă colorant efficaces mĂŞme verticalement

D.R.

cc Les

La pĂŠrovskite a aussi le dĂŠfaut de mal supporter les tempĂŠratures supĂŠrieures Ă 40 °C qui provoquent une dĂŠgradation des performances de la cellule. ÂŤ Une ĂŠquipe de chercheurs a ainsi constatĂŠ qu’en plongeant la cellule dans le noir, on rĂŠcupère la performance initiale Âť, explique Claudine Katan, avant d’ajouter : ÂŤ On pense que si on diminue la tempĂŠrature, on arrive Ă maintenir la stabilitĂŠ de la performance dans le temps. En comprenant la mĂŠcanique du matĂŠriau, on peut concevoir un matĂŠriau Ă composition diffĂŠrente qui n’aurait pas ce problème d’instabilitĂŠ dĂť Ă la tempĂŠrature Âť. L’autre verrou concerne la prĂŠsence de plomb. Les directives tendent vers le ÂŤzĂŠro plomb Âť, mais les cellules pĂŠrovskite-hybride qui fonctionnent le mieux en contiennent. Un projet de l’Agence nationale de la recherche est en cours pour trouver des matĂŠriaux aussi efficaces sans plomb. Moins mĂŠdiatisĂŠe que la filière pĂŠrovskite, les cellules sensibilisĂŠes Ă colorant, dites de Graetzel, s’installent sur des marchĂŠs de niche. Leur principal avantage est qu’elles sont efficaces mĂŞme verticalement. Ainsi des panneaux photovoltaĂŻques sensibilisĂŠs Ă colorant, dĂŠveloppĂŠs par Solaronix dĂŠcorent la façade de l’École polytechnique fĂŠdĂŠrale de Lausanne (EPFL) en Suisse. ÂŤ Les cellules de Graetzel sont des cellules photo-ĂŠlectro-chimiques, dotĂŠes de trois composants : une ĂŠlectrode nanostructurĂŠe, un colorant (c’est le siège du processus d’absorption de la lumière) et un ĂŠlectrolyte. Avec

() "&(" # " + & " Heliatek, start-up allemande, produit des films solaires dotĂŠs de semi-conducteurs organiques.

'$,,,

c Si les nouvelles technologies ont fait leurs preuves dans les laboratoires, il leur reste encore Ă passer l’obstacle de l’industrialisation. ÂŤ L’avantage d’utiliser des matĂŠriaux organiques, ce sont des coĂťts de production rĂŠduits. De plus, on peut utiliser des techniques d’impression de type jet d’encre ou roll to roll, donc produire Ă grande ĂŠchelle Âť, explique Renaud Demadrille, chercheur au CEA. Concernant les cellules Ă colorant, ÂŤ l’objectif est de trouver des synthèses facilement industrialisables, le colorant ĂŠtant une molĂŠcule synthĂŠtisĂŠe. Âť Quant Ă la pĂŠrovskite, avant de l’envoyer sur les chaĂŽnes de production, les chercheurs devront rĂŠsoudre le problème de son instabilitĂŠ.

&" "# ()" # ( ! " & (& & '$,,, ( " #& & ( & & # (* " ( & #& "

( (" ) " +) (" " & " # # () & & &" # # " (# # & # "& " '

Solaronix, on a dĂŠveloppĂŠ des colorants efficaces et stables. Lors d’un processus de vieillissement accĂŠlĂŠrĂŠ, les cellules ont gardĂŠ leur stabilitĂŠ pendant 9 000 heures, c’est-Ă -dire qu’elles sont viables 10 ans Âť, explique Renaud Demadrille, chercheur du CEA. Faible coĂťt de fabrication, bonne rĂŠsistance Ă la chaleur, efficace Ă faible ensoleillement, la cellule Ă colorant a plusieurs cordes Ă son arc. Reste Ă optimiser son efficacitĂŠ, qui plafonne Ă 7 % pour les solutions industrialisables. ccS. E. DĂŠcembre 2015ccN°982-983

15


TENDANCES

cc EN BREF

Énergie La membrane qui copie les poissons Le+ Idéal pour les faibles courants

Stockage Les batteries de voitures électriques soutiennent le réseau Le+ Donner une seconde vie aux

batteries de véhicules électriques

La batterie est de loin la pièce la plus chère d’une voiture électrique. Pour amor-

La membrane transforme l’énergie hydrocinétique en électricité.

Pour produire de l’électricité, la start-up EEL Energy a mis au point une membrane qui reproduit les mouvements d’ondulation des poissons. La déformation de la membrane de 15 x 15 mètres permet de générer de l’énergie hydrocinétique transformée en électricité grâce à des dynamos, avec des vitesses de courants inférieures à 1 m/s. L’hydrolienne offre ainsi mille fois plus d’emplacements potentiels qu’avec les turbines pour lesquelles le courant doit être au moins de 3 m/s. cm

tir leur coût, celles-ci peuvent trouver une seconde vie avant d’être recyclées. En fin de vie à bord, les batteries lithium-ion manquent de puissance pour démarrer les véhicules mais disposent toujours d’environ 80% de leur capacité de stockage initiale! Elles peuvent alors être utilisées sur des sites isolés du réseau ou comme «tampon» entre les systèmes de production d’énergie renouvelables et le réseau électrique. Toyota, Nissan, BMW ou encore General Motors ont lancé les premiers pilotes du genre cette année. En France, Forsee Power, une entreprise d’assemblage de batteries, a inauguré en novembre le premier démonstrateur du pays, qui sera fourni en batteries de chez PSA et Mitsubishi. L’entreprise doit maintenant mettre en place le recondition-

En fin de vie à bord d’un véhicule électrique, la batterie peut encore être utilisée.

nement des batteries (caractérisation, désassemblage, réassemblage etc.) à grande échelle, chaque modèle de batterie lithiumion étant de conçu différemment. Enfin, de tels systèmes devront pouvoir rester compétitifs face aux prix annoncés très bas des batteries lithium-ion de Tesla, Panasonic ou LG Chem directement prévues pour le stockage stationnaire. cc B. C.

Électronique Des LED flexibles à base de nanofils de nitrures Un pas de plus est franchi vers la démocratisation des écrans montres ou ampoules à LED déformables. Les cher-

cheurs du CNRS, du CEA, de l’Université

18 1 0 FLOPS

Soit un exaflops (floating point per second) : c’est l’ordre de puissance de calcul qu’aura le supercalculateur Tera 1 000 en 2020, dont une première tranche a été livrée par Atos au CEA. Celle-ci est deux fois plus puissante que le précédent supercalculateur du CEA Tera 100, tout consommant cinq fois moins d’énergie.

Les chercheurs ont utilisé l’encapsulation pour fabriquer une LED verte et flexible.

Sélectionné par le

d’Intelligence Technologique

www.industrie-techno.com/fit

16

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

Paris Sud et Joseph Fourrier ont pour cela utilisé des nanofils de nitrure encapsulés dans une couche de polymère. Ces nanofils combinent les propriétés des LED à base de nitrure, – à savoir haute brillance et durée de vie – avec celles des polymères – la flexibilité. Les chercheurs ont utilisé l’encapsulation par spin-coating et peel-off mécanique grâce à laquelle ils ont fabriqué une LED verte flexible, et une variante bleue. Ils ont aussi combiné les deux couches de nanofils de ces couleurs pour obtenir une LED capable d’éclairer en vert et en bleu. Prochaine étape : intégrer le rouge, pour obtenir une lumière blanche et afficher ainsi des vidéos. À plus long terme, les chercheurs espèrent utiliser des matériaux absorbants afin de transformer ces LED en photodétecteurs ou en cellules solaires flexibles. cc S. E.

D.R.

Le+ Allie flexibilité et durée de vie


BASCULEZ VERS DESIGNSPARK Electrical

Notre nouveau logiciel de CAO électrique, DesignSpark Electrical, permet aux ingénieurs de conception de produire la documentation pour l’étude, la présentation et l’installation des équipements électriques.

• • •

Prise en main rapide Bibliothèque de symboles et composants intégrée (notamment 80 000 produits Schneider Electric) Gestion des nomenclatures et cotations en ligne

Téléchargement gratuit. Utilisation gratuite. Sans limite. Rendez-vous sur www.designspark.com

Offert par


TENDANCES

62/87,216 '$4 ² ( 6 86% '( &217(& ‹

‹

‹

‹

Optique Doter notre quotidien d’une vision 3D + Autonomie ÊnergÊtique Le

‹

Doter tous les objets du quotidien d’une vision 3D pour les rendre plus intelligents et dÊvelopper de nouveaux services. C’est

‹ ‹ ‹

‹ ‹ ‹

l’objectif ambitieux du projet de recherche europĂŠen Eyes of things, dĂŠvoilĂŠ lors du Web Summit 2015. Les membres partenaires ont dĂŠjĂ mis au point un prototype d’une mini-camĂŠra connectĂŠe Ă clipser sur soi. DotĂŠ d’une puce Myriad 2, l’appareil est capable d’analyser en temps rĂŠel les mĂŠtadonnĂŠes de son environnement pour extraire des informations pertinentes et les envoyer dans le cloud. L’utilisateur reçoit alors, sur une application mobile dĂŠdiĂŠe, des notiďŹ cations variĂŠes, qu’il s’agisse de l’alerter sur la prĂŠsence de diffĂŠrents membres de son rĂŠseau Linkedin ou sur un monument ou un magasin susceptible de l’intĂŠresser. Myriad 2 a ĂŠtĂŠ mise au point par la start-up Movidius et est capable d’exĂŠcuter 2 trillions d’opĂŠrations 16 bits par seconde, en ne consommant que 500 milliwatts. Un langage d’abstraction associĂŠ permet aux programmeurs de dĂŠvelopper des applications qui pourront bĂŠnĂŠďŹ cier de toute la puissance du processeur. cc J. R.

BiomĂŠtrie Le Wi-Fi pour voir Ă travers les murs Le+ IdentiďŹ e les personnes

Les silhouettes des deux hommes reconstituĂŠes par les ondes Wi-Fi.

puis analyse leur rÊexion pour reconstituer la silhouette en mouvement à partir des clichÊs en 3D. En constante amÊlioration, la technologie permet de distinguer 15 silhouettes diffÊrentes à travers un mur avec 90 % d’exactitude, et même de reconnaÎtre leur rythme cardiaque ou leur cycle respiratoire. Des applications sont à trouver dans la sÊcuritÊ, l’assistance aux personnes agÊes, la maison connectÊe ou les jeux vidÊo. cc J. R.

!

!

!

SĂŠlectionnĂŠ par le

!

d’Intelligence Technologique

www.industrie-techno.com/ďŹ t

18

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

D.R.

Utiliser les variations du signal Wi-Fi pour reconnaĂŽtre les silhouettes d’humains Ă travers un mur : c’est ce que permet le routeur Wi-Fi RF-Capture dĂŠveloppĂŠ par le Massuchusset Institute of Technology. Il gĂŠnère les ondes radio


TENDANCES

Sans contact Des hologrammes acoustiques dĂŠplacent des objets Des chercheurs britanniques et espagnols sont parvenus Ă piĂŠger, soulever et manipuler des billes de polystyrène d’environ 3 mm de diamètre sans les toucher grâce Ă des hologrammes acoustiques.

Cette prouesse ĂŠvoquera sans doute aux amateurs de science-ďŹ ction le concept de

D.R.

Le+ Un contrĂ´le prĂŠcis

Des billes de polystyrène d’environ 3 mm de diamètre soulevĂŠes sans les toucher.

cc EN BREF

rayon tracteur. Dans les dĂŠtails, l’Êquipe a mis au point un rĂŠseau composĂŠ de dizaines de transducteurs, couplĂŠ Ă un logiciel qui permet de calculer et d’orienter un ensemble d’ultrasons complexes de manière Ă crĂŠer des hologrammes acoustiques pouvant reproduire l’effet de pinces, de vortex ou de goulot pour saisir l’objet et le manipuler. Les chercheurs espèrent dĂŠcliner cette approche Ă une plus petite ĂŠchelle, notamment pour dĂŠlivrer des mĂŠdicaments de manière extrĂŞmement prĂŠcise et contrĂ´ler des micro-outils chirurgicaux in vivo, mais aussi Ă plus grande ĂŠchelle pour la manipulation sans contact de matĂŠriaux dangereux sur des lignes de production. cc J. R.

Éolien Un gÊnÊrateur supraconducteur Le+ 25% de poids en moins sur la nacelle

Le gĂŠnĂŠrateur EcoSwing sera placĂŠ sur une ĂŠolienne au Danemark.

Envision Energy spÊcialisÊe dans les solutions Smart Energy va mettre en place le premier gÊnÊrateur supraconducteur sur une Êolienne au Danemark. EcoSwing est conçu pour une turbine à entraÎnement direct de la catÊgorie des plus de 3 MW. Il diminue le poids de plus de 40 % par rapport à des gÊnÊrateurs à entraÎnement direct classiques. cm

$$ 46 * ++ 2 '!+%"%6,

) ! , !% $ ) % % # & # & - $ && # % ) ! # % ) ! & & & & & ! )% ) & $ && % #!%) ) & ,# % ,# # % & & &#! &# #! & ! !/ )

'000 # & # & &)! &#! &# #! & & % !./ *0+ ) *"'

) )& )% & &#! &# #! & &)! ' 00

) ! & % ), )& %& ! %)&

& % & $!,) $!,) &,% #%! , )& #%! , )& &# ,. *000

555(-# "" 7( %#0 + 4+%' -# "" 7( %# %! $! + - + $ " )33 &38 &3& . )33 &38 &3& ./


TENDANCES

cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

Qu’y a-t-il au cœur de la Grande Pyramide ? e mystère de la Grande Pyramide sera-t-il bientôt percé ? On peut le penser car le ministère des Antiquités nationales égyptien a autorisé le lancement d’un projet égypto-international, mettant en œuvre des techniques de détection non-invasives et non-destructives pour étudier les pyramides égyptiennes. Cela pourrait-être une étape clé dans la connaissance de ces monuments vieux de 4500 ans, qui sont les survivants des sept merveilles du monde. Le projet d’exploration ScanPyramids a pour but de trouver les données et indices qui permettront aux archéologues de valider la véracité et la faisabilité des différentes théories sur l’architecture interne et le mode de construction de ces monuments. La mission scientifique initiée, conçue et coordonnée par la Faculté des ingénieurs du Caire et l’Institut HIP français (héritage, innovation, préservation), va pour cela utiliser les dernièLe projet ScanPyramids utilisera les dernières res technologies de sondage techniques de sondage non destructif. non-destructif dont on dispose. Des chercheurs de réputation internationale de trois grandes universités (Le Caire, Laval au Québec, Nagoya au Japon) vont utiliser la radiographie par muons, des particules cosmiques, la thermographie infrarouge, la photogrammétrie via des drones, le scanner et la reconstruction 3D, pour percer le mystère des pyramides sans y percer le moindre trou. « De nombreuses théories ont été proposées, à la fois pour leur construction et leurs anomalies de structure, mais nous sommes des physiciens et des ingénieurs, pas des archéologues », insiste Hany Helal, professeur de l’Université du Caire qui dirige la mission pour la Faculté des ingénieurs du Caire. « Notre objectif est d’utiliser des techniques pour obtenir des données concrètes. Charge aux égyptologues de les interpréter. » La mission ScanPyramids durera au moins jusqu’à fin 2016. Le mystère millénaire de la construction de ces pyramides pourrait alors être résolu. Et ça, c’est nouveau ! cm

L

Retrouvez chaque mardi la chronique de Jean-François Prevéraud en vous abonnant à notre newsletter www.industrie-techno.com

Aéronautique Un avion de tourisme propulsé à l’hydrogène Le+ Ni nuisances, ni pollution

L’avion zéro émission, HY4, disposera d’un double fuselage relié à son aile.

Un avion uniquement propulsé à l’hydrogène permettrait de relier des villes proches sans nuisances sonore ou polluante. Le centre de recherche aérospa-

tiale allemand entend démontrer que cela est possible avec un avion de tourisme de quatre places, dont il a présenté le projet lors du salon World of Energy Solutions. Le HY4 sera équipé d’une pile à combustible basse température PEM et d’un moteur électrique d’une puissance de 80 kW qui autorisera une vitesse maximum de 200 km/h et une vitesse de croisière de 145 km/h. Son autonomie pourra varier entre 750 et 1 500 kilomètres. En vol de croisière, la pile à combustible assurera seule l’alimentation du moteur électrique, celle-ci sera aidée par une batterie lithium pour fournir le surcroît de puissance nécessaire au décollage et à la montée en altitude. Le premier vol de cet « Electric air taxi » est programmé pour l’été 2016. cc J.-F. P.

cc EN BREF

Électronique Les batteries lithium-ion auscultées par une puce Le+ Durée de vie augmentée Une puce intelligente qui diagnostique l’état de sécurité de la batterie a été mise au point par le professeur Rachid Yazami. Elle collecte et traite trois variables: le courant, la tension et la température. Elle convertit ensuite ces données en des spectres d’entropie et d’enthalpie, caractéristiques de l’état de la batterie. Elle peut déclencher un signal d’alarme, isoler une cellule défectueuse, ou encore, communiquer l’état de santé au chargeur qui adapte sa charge en conséquence. cm

Sélectionné par le

d’Intelligence Technologique

www.industrie-techno.com/fit

20

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

D.R.

QUOIQUE…


TENDANCES

BiomĂŠtrie La signature cardiaque Le+ AuthentiďŹ cation permanente

Le+ Collecte 80%

des particules Ă la source

La start-up canadienne Nymi a dĂŠveloppĂŠ un bracelet ĂŠponyme qui identiďŹ e son propriĂŠtaire via sa signature cardiaque. Grâce Ă une connexion Bluetooth et NFC, il peut

D.R.

Pollution Une turbine piège les microparticules du freinage

communiquer avec son environnement pour remplacer mots de passe, clĂŠs et badges d’accès. Fruit de douze annĂŠes de R&D, l’objet embarque des algorithmes de machine learning qui permettent de traiter les signaux issus de l’ÊlectrocardiograLe bracelet Nymi peut phie d’une personne et remplacer un mot de passe. d’extraire des caractĂŠristiques qui lui sont propres aďŹ n de l’identiďŹ er en permanence. La start-up a rĂŠcemment nouĂŠ un partenariat avec MasterCard pour sĂŠcuriser les paiements sans contact. Elle collabore aussi avec Entertech, une entreprise spĂŠcialisĂŠe dans les contrĂ´les d’accès physiques. cc J. R.

La sociÊtÊ Tallano Technologie a dÊveloppÊ un système de rÊduction des particules dues au freinage, le système Tamic (turbine aspirante microparticules).

Avec une très faible consommation d’Ênergie, la turbine est entraĂŽnĂŠe par un galet frottant sur le disque, comme une dynamo sur une roue de vĂŠlo. Les particules aspirĂŠes sont stockĂŠes dans une chambre avec ďŹ ltre, faisant partie intĂŠgrante du système. Sa capacitĂŠ est sufďŹ sante pour contenir les poussières gĂŠnĂŠrĂŠes entre deux intervalles de rĂŠvision. Tallano a travaillĂŠ avec l’Institut national de sciences appliquĂŠes de Lyon (Insa) et mis en ĂŠvidence que l’abrasion des plaquettes de frein produit environ 20000 tonnes de poussières (microparticules dont la taille peut ĂŞtre infĂŠrieure Ă 200 nm) par an, dont 9000 se retrouveraient en suspension dans l’atmosphère. cc P. P.

Les particules gĂŠnĂŠrĂŠes par l’abrasion des plaquettes de frein sont aspirĂŠes par la turbine puis stockĂŠes dans une chambre avec ďŹ ltre.

) ) &) #+ & % ) #+ ) ) & ) % ) #+ % ! % % , % )

$ .! %) & ! %)

)% #+ !) #+ )%

) % +. ) + & & +,%

) % +. ) + & % ) % & )

t %FT TUBHFT EF Ă‹ KPVST

% & !

t 6OF QĂ?EBHPHJF CBTĂ?F TVS M FYQĂ?SJNFOUBUJPO

% ) % ! &! )% & ! ! )% )% &&

& ) #+ + % .! % ) ) + ) & +% )

t %FT GPSNBUJPOT TVS MFT QMBUFGPSNFT FU JOHĂ?OJFVST EFT NFJMMFVST MBCPSBUPJSFT t 1MVT EF QSPGFTTJPOOFMT GPSNĂ?T

+,% / & &) & *0 ' &+% %& % ) " %&" % ---"

" %

$POUBDU DGF DPOUBDU!DOST GS

/ +. % ) &


INDUSTRIE-TECHNO.COM NUMÉRIQUE & INFORMATIQUE

PRODUCTION & ROBOTIQUE

MATÉRIAUX & CHIMIE

ÉNERGIE & ENVIRONNEMENT

CONCEPTION & DESIGN

Sur notre site Internet, le meilleur de la R&D en temps réel Concours Siemens récompense deux projets d’exosquelette

Siemens a distingué deux projets lors de son Grand prix de l’innovation, dont l’édition 2015 était articulée autour du thème des exosquelettes. Atlas a été désigné grand vainqueur de la compétition. Imaginé par deux étudiants ingénieurs de l’École centrale de Lille, il consiste en une ceinture lombaire active. Doté de quatre vérins, le dispositif permet de diminuer la pression sur les disques intervertébraux. Exoglove a, quant à lui, remporté le coup de cœur du jury. Il s’agit d’un gant de rééducation doté de capteurs électromyographiques et angulaires et de moteurs antagonistes. L’année prochaine, la compétition s’articulera autour du concept d’Industrie du futur. cm Siemens

Reportage Virée en véhicule autonome avec Védécom

Le temps était exécrable (pluie, vent, feuilles mortes…), la circulation dense et anarchique à souhait, les touristes indisciplinés traversant au nez de la voiture, bref tout sauf des conditions idéales et bien « bordées » pour faire circuler un véhicule autonome. Pourtant Védécom n’a pas hésité à faire circuler sa voiture autonome aux abords du château de Versailles, devant un parterre d’une trentaine de journalistes à l’œil critique. Le démonstrateur utilisé, et développé en moins de 18 mois, est une plate-forme électrique Renault Zoé sur laquelle ont été intégrés de multiples capteurs (2 caméras, 5 lasers, 2 radars, GPS, outils de connectivité locale, etc.) cm

Dossier Web Summit, le Davos des geeks

c Intelligence artificielle,

réalité virtuelle… Retrouvez les temps forts du Web Summit, la grand-messe européenne des technologies numériques. Web Summit

Recherche Le biomimétisme se jette à l’eau c Le projet Subcultron

entend créer un écosystème composé de trois populations différentes de robots sous-marins autonomes pour préserver la lagune de Venise. Venise

Védécom

Portrait chinois Makers Leroy-Merlin ouvre un fablab géant

Début novembre, l’enseigne de bricolage Leroy-Merlin a ouvert les portes du premier Techshop d’Europe. Il s’agit d’un fablab de 2 000 m2 ouvert à tous : bricoleurs, étudiants, designers, etc. Ouvert 7 jours sur 7, l’espace est composé de neuf ateliers spécialisés (textile, métal, bois, électronique, plastique et impression 3D, informatique, mécanique et peinture). Le projet regroupe 150 machines et représente un million d’euros d’investissement dans le matériel. Au menu notamment : imprimantes 3D, machine de découpe à jet d’eau sous haute pression et découpeuse laser. À l’instar des fablabs, le Techshop Atelier est avant tout un lieu de collaboration et d’échange. Des espaces de travail partagé, des salles de cours et de réunion sont donc là pour favoriser le travail collaboratif. cm

22

c Marc Carrel-Billiard,

directeur exécutif monde d’Accenture, en charge de la recherche et du développement technologique, nous livre sa vision de l’innovation. Accenture

Réseaux @IT_technologies La communauté de l’innovation hub Industrie & Technologies IndustrieTechno

d’Intelligence Technologique L’hydrolienne D 10 de Sabella, immergée en pleine mer, injecte du courant électrique au réseau de l’île d’Ouessant depuis un mois, une première en France. La turbine est équipée de nombreux capteurs pour minimiser les coûts de maintenance.

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

D.R.

ABONNÉS

Techshop

Innovation dans la peau



NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

ccPAGE 28

La fabrication du moteur de la Zoé monte en régime

CONCEPTION DESIGN

Le confort mis en équation

MATÉRIAUX CHIMIE

ccPAGE 30

L’industrie va mettre des algues à toutes les sauces

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

PRODUCTION ROBOTIQUE

La communication haut débit mise en lumière

La chaleur perdue transformée en électricité

ccPAGE 34

ccPAGE 36

ccPAGE 38

24

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

30 TECHNOS MADEINFRANCE


EN COUVERTURE

Les LED servant à faire de la communication haut débit, le moteur électrique de la Renault Zoé, un robot collaboratif sans capteurs d’effort, les multiples applications offertes par les algues. Une fois encore, notre dossier annuel sur les technologies « made in France » fourmille de projets. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’ils émanent aussi bien d’un essaimage, de start-up que de groupes industriels bien établis. Preuve que l’industrie française ne manque pas de dynamisme en matière d’innovation. L’autre point commun qu’on retrouve dans nombre de ces projets, c’est leur coloration environnementale. C’est plutôt rassurant. cm

INTERVIEW

Louis Gallois

Co-président du laboratoire d’idées La Fabrique de l’Industrie FRAUNHOFER ; D.R.

« Renforcer l’innovation est une affaire de comportement plus que de prime à l’invention. »

ccPAGE 26

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

25


EN COUVERTURE ccparcours

Louis Gallois

Co-président du laboratoire d’idées La Fabrique de l’Industrie

Renforcer l’innovation est une affaire de comportement plus que de prime à l’invention En quoi l’innovation est plus que jamais un facteur clé de compétitivité pour l’industrie française? L.G. : L’industrie française cherche

aujourd’hui à améliorer sa compétitivité sur tous les fronts. Plusieurs évolutions ont eu lieu, ces dernières années, permettant de rattraper une partie de notre déficit de compétitivité coût (baisse de l’euro, coût du travail, coût de l’énergie…), les efforts entrepris commencent à payer. Mais, pour un pays avancé comme le nôtre, une partie essentielle se joue sur les facteurs hors coût de la compétitivité: l’innovation, le design, les méthodes de management et la qualité, la réglementation et la normalisation, etc. L’innovation joue donc un rôle essentiel ; elle permet à l’entreprise de se différencier de la concurrence et, plus largement de changer la règle du jeu et ainsi permettre de rattraper des retards qui paraissaient irrémédiables. Innove-t-on suffisamment en France? L.G. : Si on évalue des entreprises compara-

bles, l’effort industriel de R&D en France et dans d’autres pays, notre industrie fait certes un effort moins soutenu qu’en Suède mais plus important et beaucoup moins connu qu’en Allemagne. Comme les secteurs dits «technologiques» représentent un poids plus important dans le PIB de ces deux pays que dans le nôtre, notre pays occupe souvent une place moins flatteuse dans les comparaisons internationales, lorsque l’on regarde les volumes globaux des recherches engagées. Cela montre que l’effort individuel des entreprises, de toute

26

N°982-983ccdécembre 2015

façon déterminé par la compétition internationale dans chaque secteur, n’est pas en cause. La question serait donc plutôt: laissons-nous suffisamment de place dans notre économie nationale aux secteurs qui réalisent l’innovation? Le nombre de dépôts de brevets est-il un critère pertinent pour mesurer le dynamisme de l’innovation? L.G. : C’est un vieux débat, mais on en

connaît la réponse. Les indicateurs ont leurs limites et leurs insuffisances, c’est vrai, mais ils sont quand même un reflet intéressant de la réalité que l’on veut mesurer. Il en va des dépôts de brevets comme du PIB ou des autres indicateurs agrégés : ce sont des outils utiles tant qu’on sait les utiliser avec discernement.

Notre pays a renouvelé ses politiques publiques, il faut maintenant qu’elles produisent leurs effets.

Diplômé d’HEC et ancien élève de l’ENA, Louis Gallois, a une solide expérience de l’industrie puisqu’il a présidé la Snecma (1989), Aerospatiale (1992), la SNCF (1996) et EADS (2006). à 71 ans, il est actuellement président du conseil de surveillance de PSA, mais aussi co-président du « think thank » La Fabrique de l’Industrie. Il est par ailleurs président du conseil d’administration de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT).

Le crédit d’impôt recherche (CIR), dans sa forme actuelle, est-il satisfaisant? L.G. : Le CIR est un outil remarquable-

ment utile et efficace pour stimuler l’innovation privée en France, pour diminuer le coût relatif des effectifs de R&D et maintenir voire attirer sur notre sol les activités de conception et d’innovation, qui correspondent aux emplois les plus qualifiés. Par ailleurs, comme plusieurs études l’ont montré, c’est un outil qui gagne en efficacité au fil du temps et qui a donc besoin de stabilité. Sur quels autres leviers jouer? L.G. : Il y a en gros trois familles de politi-

ques industrielles et cela vaut aussi pour les aides à l’innovation: celles qui ciblent des territoires (pôles de compétitivité, campus…), celles qui ciblent les secteurs et filières (programmes technologiques…) et les mesures cadres (CIR, notamment). Dans tous ces registres, notre pays a renouvelé ses politiques publiques et il faut maintenant qu’elles produisent leurs effets. Tout ceci doit permettre de dynamiser l’offre d’innovation. Côté demande, il faut également s’assurer que nos entreprises savent s’entourer de fournisseurs de biens et de services innovants et compétitifs, qu’elles adaptent leurs business models pour faire face aux ruptures brutales, induites notamment par les géants du numérique, et qu’elles aient un outil de production au top niveau. C’est tout l’enjeu de l’initiative en cours «industrie du futur», dont on trouve des équivalents dans presque tous les pays développés, Chine comprise.


EN COUVERTURE

leurs produits et services grâce à des innovations externes, mais la principale force de cet écosystème n’est pas la rupture technologique permanente. Il y a sans doute des progrès à accomplir dans le rapprochement de ces deux mondes. Quant aux grandes ETI et aux grands groupes, elles peuvent apporter aux start-up plusieurs éléments dont elles ont besoin : l’accès à un vaste marché, une maîtrise des process industriels, un réseau de fournisseurs et sous-traitants, des capitaux, etc.

t n

Nous avons accompli des progrès significatifs en matière de capital risque.

Faut-il accompagner les créateurs de start-up et jusqu’à quel stade de leur développement? L.G. : Je ne crois pas que les entrepreneurs

français soient aujourd’hui abandonnés en rase campagne. Nous avons accompli des progrès significatifs en matière de capital-risque et de capital amorçage. Mais il est vrai que pour les gros tickets, supérieurs à 50 ou 100 millions d’euros, le marché français manque d’opérateurs et de profondeur. C’est l’étage de la fusée qu’il faut encore construire pour aider nos start-up à grandir.

D. R.

Comment d’une façon générale améliorer les politiques de soutien? L.G. : Beaucoup d’initiatives ont été lan-

cées depuis dix ans. Le meilleur service à leur rendre est de ne pas les modifier et encore moins de les supprimer avant qu’elles aient pu produire leurs effets. Nous voulons toujours bien faire, et même souvent mieux faire, mais il ne faut pas oublier les vertus de la stabilité et de la simplicité.

Notamment comment peut-on améliorer l’articulation entre les universités, les écoles d’ingénieurs, les labos de recherche et l’industrie? (essaimage, spin off, dépôt de brevets…) L.G. : Je ne veux pas négliger ce problème,

mais simplement pointer qu’il est universel. Les Suédois, les Britanniques, les Américains, pour ne citer que des nations dont on jalouse souvent le talent pour amener une idée sur le marché, se posent tous la même question : comment renforcer ce flux d’innovations entre laboratoires et entreprises ? Je pense là encore que c’est une affaire de culture et de comportement plus que de prime à l’invention et donc que cela prend du temps. Nous avons lancé un certain nombre d’outils et d’institutions, laissons-les faire leur travail, si possible en leur facilitant la vie.

Avez-vous un ou des exemples de réussites? L.G. : Oui – L’Institut de recherche techno-

logique Jules Verne à Nantes sur les matériaux ou le CEA à Grenoble.

Quel rôle spécifique les industriels peuvent ou doivent-ils jouer pour soutenir des start-up? L.G. : La question se pose différemment

selon les catégories d’entreprises. Aujourd’hui, les intégrateurs de start-up sont souvent d’anciennes start-up qui grandissent par croissance externe. Les ETI familiales, elles, font le pari d’une croissance incrémentale et durable. Certes, elles renouvellent parfois fondamentalement

D’après votre expérience des grands groupes (PSA, Airbus…) ces derniers doivent-ils jouer un rôle de «grand frère» auprès des créateurs de start-up? L.G.: On sait que la rencontre entre les deux

n’est pas toujours simple. Les start-up cherchent par définition à accélérer, parfois même à bousculer les processus et les marchés sur lesquels les grandes entreprises ont calé leurs habitudes. Les grands groupes veulent parfois les absorber pour bénéficier de leur créativité. La cohabitation est forcément agitée. Cela étant, il ne faudrait pas tomber dans le piège d’une vision fermée et purement hexagonale de notre écosystème industriel. Il est normal que des startup soient rachetées par des groupes étrangers, tout comme les grands groupes français font parfois de «belles prises» à l’étranger. Ce qui importe, c’est que notre territoire et nos actifs soient attractifs à la fois pour les start-up et pour les grands groupes. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille toutes les laisser partir! Y a-t-il des domaines, ou des secteurs, où la France manque d’innovateurs ? L.G. : La France, comme d’autres pays

développés, est presque totalement sortie des marchés technologiques de masse (ordinateurs, téléphones, etc.) ce qui la prive d’un savoir faire de fabrication et de distribution mondiale qu’on ne trouve plus guère qu’en Asie aujourd’hui. Elle a cependant remarquablement consolidé ses atouts dans l’entrepreneuriat hightech, même si l’on a déjà dit que l’accompagnement financier des jeunes entreprises devait encore s’améliorer. cm ccpropos recueillis par Guillaume lecompte-Boinet glecompte@industrie-technologies.com

décembre 2015ccN°982-983

27


PRODUCTION ROBOTIQUE

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

EN COUVERTURE

La communication haut débit mise en lumière Spécialiste de l’éclairage LED, Lucibel a mis au point une technologie de Li-Fi bidirectionnel haut débit. L’entreprise francilienne a déjà entamé une phase d’industrialisation.

Le Li-Fi bidirectionnel, forme une boucle qui permet aux utilisateurs d’accéder à Internet.

POURQUOI L’ADOPTER

ans une salle de réunion du siège parisien de Sogeprom, promoteur immobilier du groupe Société générale, Edouard Lebrun, directeur du programme Li-Fi de Lucibel, échange par Skype avec un de ses collaborateurs, resté au siège à Rueil-Malmaison ( Hauts-de-Seine). La scène semble tout à fait banale… à un détail près. Cette communication ne passe pas par un réseau Wi-Fi, mais par Li-Fi, un procédé de communication qui utilise la lumière LED comme signal sans fil pour transmettre des données. Spécialiste de l’éclairage LED, Lucibel a présenté en septembre dernier son prototype de Li-Fi bidirectionnel et haut débit, testé depuis plusieurs semaines par les collaborateurs de Sogeprom. « Jusqu’ici, nous commercialisions des dispositifs Li-Fi en version unidirectionnelle bas débit. Une technologie notamment utilisée dans le commerce pour recevoir de l’in-

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

MATÉRIAUX CHIMIE

D

28

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

formation descendante sur un produit en particulier. Avec le Li-Fi bidirectionnel, on forme une boucle qui permet aux utilisateurs d’accéder à Internet », explique Frédéric Granotier, le PDG de Lucibel. cc Pour

une plus grande confidentialité des données

Concrètement, le prototype repose sur une lumière LED, branchée au réseau électrique et au réseau Ethernet du bâtiment, qui grâce à ses scintillements invisibles à l’œil nu va moduler et transmettre les données jusqu’à un récepteur branché par port USB à un ordinateur. Le signal ascendant est, quant à lui, renvoyé par infrarouge à un récepteur situé juste à côté de la lampe LED. La capacité de débit atteint 10 Mbit/s pour le débit descendant et entre 5 et 10 Mbit/s pour le débit montant. Le Li-Fi constitue d’abord une alternative aux ondes radio, qui peuvent être

nocives pour la santé ou génératrices d’interférences. Grâce à la propriété de la lumière, qui ne traverse pas les éléments solides, le Li-Fi proposerait également une plus grande confidentialité des données. La technologie offrirait par ailleurs une bande visible 10 000 fois plus large que la bande Wi-Fi. De quoi limiter les problèmes de saturation. Grâce à ces avantages, Lucibel vise à la fois les cliniques, les hôpitaux, les écoles, mais aussi les sites industriels, les centres de R&D ou encore les réseaux bancaires et le domaine de la défense. La jeune entreprise a déjà entamé une phase d’industrialisation sur son site de Barentin (Haute-Normandie). Le produit sera commercialisé dès 2016 sous la forme d’un spot. Pour une adoption massive, Lucibel espère séduire les fabricants d’ordinateurs, smartphones et tablettes afin qu’ils intègrent nativement cette technologie dans leurs appareils. cc J. R.

GETTY ; D.R.

CONCEPTION DESIGN

Le Li-Fi offre une alternative aux ondes radio


LES 30 TECHNOS DE L’ANNÉE

Un assistant personnel qui se perfectionnera au fur et à mesure de son utilisation.

Des logiciels transformés en solutions cloud LE + Le code source n’est pas modifié

LE + Son hypersensibilité de réception

L’intelligence artificielle dans la poche

Révéler les comportements anormaux LE + La cybersécurité repose sur la détection d’attaques non connues

start-up adopte une stratégie bi-mode

Des véhicules autonomes plus sûrs Reveelium permet de déceler les menaces persistantes et d’éviter l’espionnage.

Les algorithmes d’intelligence artificielle de la solution Reveelium, éditée par le toulousain Itrust, permettent de détecter les comportements anormaux. Basée sur 13 algorithmes différents, la technologie analyse les flux d’un système d’information et les modélise par apprentissage de formes, de manière à détecter les signaux faibles. Actuellement testée par un industriel, deux data centers et des banques, Reveelium permet de déceler les menaces persistantes et ainsi d’éviter l’espionnage. cc J. R.

LE + Combine traitement des données en temps réel et sûreté de fonctionnement

Soutenue par Safran, Krono-Safe commercialise un système d’exploitation en temps réel, présenté comme chef d’orchestre de tous les calculateurs électroniques liés à des fonctions critiques. Pour les véhicules autonomes, la start-up a mis au point un prototype qui combine reconnaissance de panneaux routiers et une fonctionnalité de contrôle commande habitacle sur un processeur multicœur. Elle est en discussions avec l’équipementier automobile Delphi. cc J. R.

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

Ce réseau, composé de 1 500 antennes, s’appuie en premier lieu sur un protocole propriétaire, issu de six années de R&D, basé sur la technologie de transmission radio Ultra Narrow Band, à l’image du toulousain Sigfox. La start-up entend toutefois tirer son épingle du jeu grâce à plusieurs innovations. « Toute la technologie réside dans les antennes de réception. Nos algorithmes offrent une hypersensibilité de réception et permettent ainsi d’extraire des signaux très faibles jusqu’à 60 km en zone rurale » explique Cyrille Le Floch, le président de Qowisio. Autre distinction : la start-up a choisi d’adopter une stratégie bi-mode, en intégrant également dans ses antennes la technologie Lora, dont la bande fréquence est divisée en plusieurs canaux de communication. cc J. R.

Fondée en janvier 2015, la start-up parisienne Nanocloud a mis au point une technologie de streaming qui permet de transformer des logiciels classiques en solutions cloud, sans modification ou redéveloppement du code source existant. Ses algorithmes permettent de capturer, transformer, optimiser puis transférer les pixels. La solution, d’ores et déjà utilisée par l’éditeur américain open source Talend, permet de rendre un outil immédiatement disponible mais aussi d’en mesurer les usages et d’apporter des améliorations en conséquence. cc J. R.

MATÉRIAUX CHIMIE

D.R.

cc La

La technologie fait basculer à moindres coûts un parc applicatif en solution SaaS.

CONCEPTION DESIGN

Fondée en 2009, la start-up angevine Qowisio est restée très discrète jusqu’en juin dernier, date à laquelle elle a officialisé une levée de fonds de 10 millions d’euros pour déployer dans l’Hexagone son réseau bas débit et longue portée dédié aux objets connectés.

La start-up Snips a développé une application éponyme dont la version bêta est disponible depuis novembre. Basée sur des algorithmes d’intelligence artificielle, elle permet d’ouvrir automatiquement la bonne application de transport (Uber par exemple) selon l’activité et le contexte dans lequel se trouve son utilisateur. Snips entend devenir, à terme, un véritable assistant personnel qui se perfectionnera au fur et à mesure de son utilisation. cc J. R.

PRODUCTION ROBOTIQUE

Les antennes sont compatibles avec les technologies Ultra Narrow Band et Lora.

LE + Les algorithmes tournent en local et non dans le cloud

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

Un réseau pour l’Internet des objets

29


en coUVeRtURe

NUMÉRIQUe INFORMATIQUe

La fabrication du moteur de la Zoé monte en régime

30

poURQUoI l’adopteR

Faire face à l’essor espéré du véhicule électrique.

’usine Renault de Cléon près de Rouen, inaugurée en 1958, produit pas moins de 450000 boîtes de vitesses et 600000 moteurs thermiques par an pour équiper des véhicules de l’Alliance Renault-Nissan, mais aussi de Daimler-Mercedes et GM. Plus de 50% de la production est exportée. Renault, qui parie sur le développement des véhicules électriques, a décidé de maîtriser la totalité du groupe motopropulseur électrique (GMPE) qui les équipe et d’en confier la réalisation à cette usine. Ce qui a imposé la mise en place de nouvelles lignes de production, notamment pour le moteur électrique, jusque-là fourni par un constructeur spécialisé. Le GMPE R240 qui équipe la Zoé est constitué de trois sous-ensembles : la machine électrique (un moteur synchrone avec stator et rotor bobinés), le réducteur mono-étage avec différentiel et l’ensemble électronique de contrôle du moteur et de la charge des batteries. C’est bien évidemment la partie électrique, nouvelle pour Renault, qui a demandé le plus de mise au point. «Mais nous avons bénéficié des savoir-faire de l’Alliance, notamment de l’usine de Yokohama qui produit le moteur électrique de la Nissan Leaf», explique Mendi Ammad, directeur de l’usine de Cléon. Si la fonderie sous pression et l’usinage des différents carters en aluminium, ainsi que l’usinage des pièces mécaniques en acier (axes, pignons…) utilisent les mêmes machines et chaînes de fabrication que les

l

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

Le cœur du process repose sur l’insertion des bobinages dans le stator.

groupes thermiques, avec des outillages spécifiques, le bobinage électrique et l’assemblage du GMPE ont imposé le développement de chaînes totalement nouvelles. cc 200

moteurs par jour sortiront de la chaîne de production

Le cœur du process repose sur l’insertion des bobinages dans le stator. Il faut faire passer en trois opérations les 1 900 mètres de fil électrique isolé par un vernis, regroupés en 12 bobines, dans les 48 encoches du stator préalablement garnies d’un isolant. Pour cela, outre les savoir-faire de Nissan, les ingénieurs de Renault ont visité des chaînes de production chez Continental, Newtech, Tecnofirma et Tecumseh pour affiner leur vision des process à mettre en

place, tant pour l’imprégnation de résine isolante que pour la réalisation et la mise en place des bobinages. Autre point important de la production, la réalisation des quatre bobinages du rotor. Mais là, enrouler les 400 mètres de fil électrique isolé est presque un jeu d’enfant ! Ce projet a demandé les efforts d’industrialisation de 200 personnes à temps plein pendant près de deux ans, pour concevoir et mettre au point les 6 lignes de fabrication, ce qui représente un investissement global de 50,4 millions d’euros. La chaîne de production est prévue pour assembler 50000 GMPE par an (200 unités/jour), mais il a été imaginé de pouvoir la doubler très rapidement afin de faire face à l’essor espéré du véhicule électrique. cc J.-F. p.

P. GUITTET

ÉNeRGIe eNVIRONNeMeNT

MATÉRIAUX CHIMIe

CONCePTION DeSIGN

PRODUCTION ROBOTIQUe

Renault prépare la fabrication en grande série des moteurs électriques qui équipent ses véhicules Zéro émission. Il a pour cela adapté une partie des lignes de production de l’usine de Cléon.


les 30 technos de l’année

Un outil de programmation flexible des machines-outils Le + Changer de machine en quelques clics

à un résultat satisfaisant. De plus, lors du changement de machine-cible, il faut tout reprogrammer. cc Générer

automatiquement des programmes CN

Fort de 30 ans de maîtrise de tous ces domaines, Spring Technologies bouscule tout cela avec sa nouvelle version de NCSimul CAM qui génère automatiquement des programmes de commande numérique (CN) vérifiés et optimisés pour toutes machines. Elle tient compte des moyens physiques de l’atelier (outils, conditions de coupe,

cinématique et contrôleur des machines…). Elle accepte en entrée les données CAO 3D natives, FAO (APT, CL-data) et les programmes CN ISO existants (Fanuc, Siemens, Heidenhain, Num…). Il est alors facile de changer en quelques clics de machine-cible en partant d’une programmation existante, en cas d’indisponibilité, d’arrivée d’une nouvelle machine ou de ré-industrialisation du processus d’usinage. Les industriels disposent ainsi d’un moyen pour augmenter fortement la flexibilité de leur outil de production. cc J.-F. p.

PRODUCTION ROBOTIQUe

Le passage d’un modèle CAO 3D à une pièce usinée est très dépendant des machines-outils qui seront utilisées. Le préparateur définit via un outil de FAO les opérations d’usinage, les stratégies à employer et au final les parcours d’outils. Le fichier APT ainsi généré est ensuite repris par un post-processeur, spécifique à la machine retenue, qui le convertit dans du code ISO pouvant la piloter. Il est alors possible de simuler l’usinage pour vérifier l’exactitude du programme et l’absence de collisions. Cette chaîne numérique hétérogène (multi-éditeur, multi-format) demande généralement plusieurs itérations pour arriver

NUMÉRIQUe INFORMATIQUe

Complémentaire aux logiciels FAO, NCSimul CAM adapte les programmes aux évolutions des parcs machines.

CONCePTION DeSIGN

Un robot purificateur d’air neuro-inspiré ne doit identifier qu’une dizaine de points invariants pour se repérer. cc Une

plateforme ouverte

Par ailleurs, le robot consomme très peu d’énergie, dispose d’une autonomie de 10 à 13 heures et peut se passer d’équipements coûteux, comme le Lidar, un système de télédétection qui utilise les réflexions d’un laser pour mesurer les distances. La jeune pousse, dirigée par Ramesh Caussy, a noué un partenariat avec Cofely, filiale du groupe Engie, pour

développer son offre BtoB. « Diya One est une plateforme ouverte, on peut changer le design et ajouter de nouvelles fonctionnalités, comme des services d’efficacité énergétique, de surveillance ou d’interactions avec les humains », détaille Ramesh Caussy. Partnering Robotics entend également proposer une offre à destination des particuliers d’ici 12 à 18 mois. « L’idée serait d’imaginer une plate-forme plus petite, plus appropriée à la taille des foyers » commente le fondateur.

ÉNeRGIe eNVIRONNeMeNT

Diya One est doté d’intelligence artificielle inspirée du système nerveux du rat.

Tout au long de l’année, la start-up Partnering Robotics a multiplié les prix aux différents concours d’innovation. Ce succès, elle le doit à son robot Diya One. Doté d’algorithmes d’intelligence artificielle inspirés du système nerveux du rat, l’engin est capable de se déplacer en toute autonomie, d’éviter les obstacles et de cartographier un espace intérieur pour détecter les zones les plus polluées. Ses capteurs et son système de filtre lui permettent ensuite de purifier l’air intérieur. Grâce à cette approche bio-inspirée, Diya One

MATÉRIAUX CHIMIe

SPRING ; D.R.

Le + Économe en énergie

cc J. R.

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

31


en coUVeRtURe

NUMÉRIQUe INFORMATIQUe

Produire des cellules médicaments

Les cellules sont cultivées puis purifiées dans des cuves de 200 à 400 litres.

CONCePTION DeSIGN

PRODUCTION ROBOTIQUe

Le + La production permet huit tests cliniques par an

Au centre de production Généthon BioProd, 70 personnes spécialistes de la bio-production se relaient dans un bâtiment de 5 000 m² dédié à la fabrication en série de médicaments de thérapie génique. cc Des

gènes-médicaments produits à grande échelle

«Nous sommes les seuls au monde à faire cela. Les plus gros laboratoires pharmaceutiques viennent nous visiter» s’exclame Frédéric Revah,

le directeur général du laboratoire. Les premiers succès de la thérapie génique ont déjà quinze ans mais la production à grande échelle, elle, en est encore à ses balbutiements. Les quatre cuves de 200 à 400 litres où sont cultivées puis purifiées les cellules productrices de «gènes-médicaments» préfigurent l’industrialisation sans cesse plus proche. Pour y parvenir, le laboratoire, qui appartient à l’AFMTéléthon, multiplie l’utilisation de nouveaux processus. Mesures

de sécurité drastiques, air renouvelé toutes les deux minutes, techniques de chromatographie par affinité d’anticorps ou par résines échangeuses d’ions pour séparer et purifier les produits (l’ultracentrifugation est impossible pour les gros volumes). Des innovations nécessaires qui assurent la qualité des 20 à 30 lots de médicaments produits chaque année sur le site. Prochain objectif: passer la taille du site à 13000 m² d’ici 2019. cc B. c.

MATÉRIAUX CHIMIe

La start-up Sybot entend bien surfer sur la vague de la robotique collaborative (cobotique). Spin-off du CEA-List, l’entreprise compte tirer son épingle du jeu grâce à une technologie issue de dix années de recherches.

Lors du salon Innorobo 2015, la jeune entreprise a présenté pour la première fois un cobot éponyme extrêmement sensible aux efforts alors même qu’il n’est pas doté de capteurs d’effort. « Nous avons remplacé

ÉNeRGIe eNVIRONNeMeNT

Le + Une grande sécurité à un prix compétitif

Ce cobot est sensible aux efforts alors même qu’il n’est pas doté de capteurs.

32

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

les engrenages traditionnels par des actionneurs composés de câbles et de vis à billes. Grâce à cette approche, le courant du moteur donne une excellente image de ce qui se passe en sortie, ce qui rend notre machine réversible », explique Yvan Measson, le PDG de la start-up. Résultat : même une légère pression permet de stopper immédiatement le robot. De quoi assurer une très grande sécurité dans la collaboration homme-machine à un prix compétitif. Grâce à cette innovation de rupture, la jeune pousse compte séduire toutes les industries où il y a des opérateurs humains. « Ce robot a été conçu comme un assistant », rappelle Yvan Measson, qui confie avoir déjà identifié des opportunités dans les domaines du luxe, de l’aéronautique, de la construction navale et de l’agroalimentaire.cc J. R.

D. R.

Sybot, un robot collaboratif sans capteurs d’effort


*YtKP[ WOV[V ! * *HSJHNUV Âś -V[VSPH L[ , 7LYK\

les 30 technos de l’annÊe

Des tissus vivants imprimÊs par laser Le + Une impression en très haute rÊsolution

10000 gouttelettes de cellules imprimĂŠes par seconde.

Imprimer des tissus vivants avec une approche  haute couture . Voici le challenge ambitieux de la start-up Poietis. Issue de nombreuses annÊes de recherche menÊes au sein de l’Inserm Bordeaux, elle a mis au point une technologie de bio-impression par laser qui permet d’imprimer 10 000 microgouttelettes de cellules par seconde avec une prÊcision micromÊtrique. Cette annÊe, la start-up a signÊ un accord de R&D avec le gÊant allemand BASF pour tester des nouvelles molÊcules dans le domaine de la cosmÊtique. À terme, Poietis entend se diriger vers la mÊdecine rÊgÊnÊratrice et personnalisÊe. cc J. R.

Un drone qui fait l’inventaire des entrepôts Le + Remplace les nacelles ÊlÊvatrices

*VUJLU[Yt KL WYVK\J[P]P[t

D. R.

^^^ Z[H\ISP JVT

Grâce Ă une camĂŠra, un système de cartographie et de gĂŠolocalisation indoor, le drone Eyesee relève les informations Ă traiter pour rĂŠaliser l’inventaire, associe l’image Ă sa position dans l’entrepĂ´t et traduit automatiquement sa position 3D en adresse logistique. Les informations collectĂŠes par Eyesee sont ensuite exploitĂŠes par n’importe quel logiciel de gestion d’entrepĂ´t (WMS) du marchĂŠ. La SSII Hardis Group cherche Ă prĂŠsent Ă mettre au point une nacelle qui pourra s’accrocher sous plusieurs modèles de drone. cc p. p.

Le drone relève les informations qui seront exploitĂŠes par un logiciel de gestion d’entrepĂ´t.

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

3LZ ZVS\[PVUZ 4*: 4\S[P *VUULJ[ :`Z[LT :[p\ISP H\NTLU[LU[ SLZ WLYMVYTHUJLZ KL ]VZ WYVJLZZ L[ SH WYVK\J[P]P[t KL ]VZ tX\PWLTLU[Z ,U VW[HU[ WV\Y JLZ ZVS\[PVUZ WLYZVUUHSPZtLZ L[ WHYMHP[LTLU[ ZtJ\YPZtLZ ]V\Z JVUULJ[La ]VZ KPMMtYLU[LZ ZV\YJLZ KÂťtULYNPL ZPT\S[HUtTLU[ :VS\[PVUZ T\S[PJVUUL_PVU THU\LSSLZ V\ H\[VTH[PZtLZ ! [V\[L SH MPHIPSP[t L[ SÂťLMMPJHJP[t :[p\ISP LU \U ZL\S TV\]LTLU[ *VUULJ[La ]V\Z n UVZ ZVS\[PVUZ Z\Y ^^^ Z[H\ISP JVT

*655,*;69:

33

:[p\ISP 9HJJVYK -YHUJL ;tS !

, THPS ! JVUULJ[VYZ MY'Z[H\ISP JVT


EN COUVERTURE

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

Le confort des sièges mis en équations

PRODUCTION ROBOTIQUE

L’éditeur français, ESI Group, propose aux fabricants de sièges une suite logicielle leur permettant d’évaluer l’impact de leurs choix technologiques sur le confort du passager. Un vrai outil d’aide à l’innovation. POURQUOI L’ADOPTER

34

e confort ressenti par les passagers est de plus en plus important pour les constructeurs automobiles et aéronautiques. Dans ce contexte, les fabricants de sièges sont confrontés à un défi de taille : assurer une assise confortable, tout en renforçant la sécurité des occupants, en diminuant la masse du siège, en respectant les contraintes de fabrication et en réduisant les prix. Pour le confort d’assise, le travail sur la fonction de transfert des sièges occupés et l’analyse thermique font partie des aspects primordiaux à prendre en compte dans le développement d’un siège. C’est pour aider les fabricants dans ces domaines que l’éditeur français ESI Group a développé la suite Virtual Seat Solution. À partir de la maquette numérique du siège et de son occupant, la suite prédit le confort ressenti du passager en fonction du temps d’utilisation et des caractéristiques détaillées relatives aux concepts retenus, aux matériaux (mousses, tissus, matières plastiques) et à leur mise en œuvre, ainsi qu’aux interfaces (entre le soutien lombaire et la mousse,

L

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

La suite Virtual Seat Solution permet de renforcer la sécurité et le confort des sièges d’une voiture.

entre la mousse et la coiffe, entre la coiffe et l’occupant). Par exemple, la simulation des processus de couture permet de détecter très en amont d’éventuels défauts de fabrication pénalisants pour le confort, tels des plis, des rides ou des manques dans les coiffes. cc Pour

faire certifier du premier coup un siège d’avion

Les paramètres physiques résultant de chaque étape de la chaîne (positions, déviations, déformations et contraintes) sont utilisés comme entrée pour l’étape suivante, afin de garantir un niveau élevé de précision, quels que soient le siège et

l’occupant. Pour cela, Virtual Seat Solution utilise le solveur PAM-Comfort qui permet de prendre en compte tous les types d’occupants en termes d’anthropométrie et de populations, qu’il s’agisse de valider le confort ou la résistance au crash. Virtual Seat Solution assure un chaînage virtuel complet du concept à la fabrication du siège, évalue le confort du siège fini, tout en l’optimisant. Il a ainsi été utilisé par Expliseat pour développer et faire certifier du premier coup son siège d’avion qui est 50 % plus léger que ses concurrents tout en étant plus confortable. « Le prototypage virtuel est une approche industrielle avérée pour pré-certifier le procédé de fabrication et la performance d’un produit innovant, tel notre Titanium Seat. L’usage de Virtual Seat Solution nous a permis de réduire considérablement le temps de développement habituellement nécessaire pour concevoir un produit, et d’augmenter la valeur commerciale de notre société en un temps record ! », explique Vincent Tejedor, directeur technique d’Expliseat. cc J.-F. P.

S. SINDEU

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

MATÉRIAUX CHIMIE

CONCEPTION DESIGN

L’outil réduit considérablement le temps de développement.


LES 30 TECHNOS DE L’ANNÉE

LE + Mobilité

Le Peugeot Design Lab a présenté à l’Exposition universelle de Milan, un Food-Truck original. Le bistrot du lion allie les savoir-faire du groupe en termes de mobilité et d’art de la table. Cet objet mobile sait solliciter les cinq sens, lorsqu’il déploie ses ailes et se métamorphose en un véritable amphithéâtre ouvert composé d’espaces de préparation, de restauration et de rafraîchissements où le convive ne perd rien de la cuisine grâce à un système vidéo. Le tout en gérant les déchets. cc J.-F. P.

Réalité virtuelle et HD associés LE + Simplicité d’utilisation

Co-Design to Target permet à Hispano-Suiza de disposer d’un socle numérique global.

Une plate forme collaborative et sociale LE + Accessible depuis n’importe quel poste

Beau programme pour Moovapps de l’éditeur lyonnais Visiativ. L’enjeu est de proposer une plate-forme collaborative, résolument sociale. Celle-ci, accessible depuis n’importe quel poste (PC, smartphone, tablette), n’importe où et n’importe quand, permettra aux PME / ETI de déployer rapidement des applications collaboratives répondant à leurs enjeux métier (PLM, ERP, BPM, GED…), tout en intégrant plus facilement les consommateurs dès la conception des produits et services. cc J.-F. P.

Le spécialiste français de la simulation haute définition Optis a développé avec Airbus et Renault la technologie de réalité virtuelle HIM permettant à n’importe quelle personne équipée de lunettes, d’un casque de réalité virtuelle ou utilisant un avatar, d’explorer dans les moindres recoins un environnement 3D avec un très grand réalisme. Elle permet la simulation d’interventions sur des systèmes d’une grande complexité, tant pour l’assemblage que pour l’utilisation ou la maintenance. cc J.-F. P.

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

Le fichier CAO est prévisualisé en quelques secondes sur un smartphone.

cc J.-F. P.

Un Food-Truck pour les cinq sens

MATÉRIAUX CHIMIE

cc J.-F. P.

La conception va bien au-delà de la géométrie. C’est pourquoi Dassault Systèmes propose autour de sa plate-forme 3DExperience, l’environnement numérique unifié collaboratif Co-Design to Target. Il englobe la totalité des données et des processus de l’entreprise et de ses partenaires autour d’un projet, permettant d’accéder et de tracer en temps réel les informations les plus récentes pour réduire les risques d’erreur. Parmi les premiers utilisateurs l’équipementier Hispano-Suiza.

Le bistrot du lion conçu par Peugeot allie mobilité et art de la table.

CONCEPTION DESIGN

L’éditeur lyonnais TFTLabs utilise son savoir-faire en conversion de données CAO pour proposer un outil de conversion locale à la volée, toujours à jour et facturé en fonction de la consommation. La conversion de données freine la «numérisation» des entreprises. «Cela prend du temps, il y a des risques d’erreurs, tous les types d’information ne peuvent être transcrits d’un système dans l’autre, il faut sans cesse remettre à jour les convertisseurs et la sécurité des données n’est pas toujours assurée», constate Jean-Luc Brocard, directeur général de l’éditeur lyonnais TFTLabs. En réponse, il propose aux éditeurs d’inclure dans leurs logiciels sa technologie de conversion. Lorsque l’utilisateur reçoit un fichier CAO, il appuie sur le bouton conversion de son application. Il est alors connecté au site de TFTLabs, qui envoie dans le cache du navigateur Web un outil de conversion. Celle-ci, faite en local sans transfert de données, est prévisualisée en quelques secondes. Si l’utilisateur est satisfait, il paie 20 euros via Paypal, quelle que soit la taille du fichier (pièce seule ou assemblage), et a accès au modèle converti, qu’il utilise alors à sa guise. Première application, Open Mind qui utilise ce service dans son logiciel de FAO HyperCAD-S pour convertir à la volée des fichiers Catia V5.

LE + Accéder et tracer en temps réel les informations les plus récentes

PRODUCTION ROBOTIQUE

GETTY ; D.R.

LE + Convertir à la volée des fichiers Catia V5

Environnement unifié de co-conception

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

Conversion CAO en pay per use

La réalité virtuelle HIM permet d’explorer un environnement 3D.

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

35


EN COUVERTURE

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

L’industrie va mettre des algues à toutes les sauces

Du bitume au carburant, en passant par l’alimentaire et la chimie fine, la fièvre des algues arrive de l’Ouest. Une plateforme industrielle accompagne tous ces algotoqués.

PRODUCTION ROBOTIQUE

POURQUOI L’ADOPTER

30 souches sont utilisées sur les 100 000 référencées.

es algues sont une ressource dont l’éventail d’utilisation se densifie année après année. En 2015, plusieurs produits ont émergé en France. Un cosmétique antioxydant a été breveté par BiotechMarine. Une alimentation enrichie en Oméga-3 a été mise sur le marché par Fermentalg. L’association France Microalgues regroupe industriels et laboratoires pour développer des matières premières de substitution au pétrole. Les exemples ne manquent pas et témoignent d’un engouement pour les plantes marines. Le biocarburant, dit de troisième génération, reste l’objectif ultime mais sa faisabilité est encore lointaine. « Pas avant une vingtaine d’années », pronostique Pascal Jaouen, directeur adjoint du laboratoire de Génie des procédés environnement agroalimentaire (Gepea).

démonstrateur industriel de 3 000 m2

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

cc Un

La substitution aux énergies fossiles passe également par les plastiques et le bitume. Les objets en plastique à base d’algues ont ainsi été très médiatisés cette année. Pourtant, ils étaient généralement les résultats de partenariats entre divers fabricants et Algopack, une start-up de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) qui produit des polymères depuis déjà quatre ans. Les

36

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

Le bitume obtenu à partir des micro-algues présente les mêmes propriétés qu’un revêtement classique.

revêtements routiers, en revanche, ont vu cette année l’arrivée d’un bitume fabriqué à partir de résidus industriels de microalgues et développé par l’entreprise Algosource. Cet enrobé présente les mêmes propriétés qu’un bitume classique : il est viscoélastique de – 20 à 60 °C et convertit 55 % des algues consommées. Il est surtout l’un des premiers projets à intégrer le site d’AlgoSolis, un démonstrateur industriel de 3 000 m2 cultivant et transformant des algues en intérieur et en extérieur sur une vingtaine de lignes modulables. Un changement d’échelle bienvenu qui, à la manière des pôles de compétitivité, devrait accélérer les recherches et le transfert technologique vers l’industrie.

Associé au Gepea, le site AlgoSolis bénéficie de dix ans de recherches sur l’ensemble des étapes de production. La culture peut ainsi avoir lieu dans des bioréacteurs conventionnels (raceways) ou sur des cuves brevetées apportant cinq à vingt fois plus de rendement tout en protégeant des contaminations extérieures. Récolte, extraction et raffinage profitent également de l’expertise des laboratoires nazairiens et nantais du CNRS. Selon Pascal Jaouen, associé au projet, le site est « l’un des mieux équipés au monde pour passer de la paillasse à l’échelle industrielle ». Pour l’instant, une petite dizaine de projets sont menés sur le site inauguré en juin, mais il pourrait en mener une quinzaine simultanément selon les responsables. De quoi faire patienter avant de voir les algues remplir nos réservoirs. cc B. C.

ALGOROUTE

MATÉRIAUX CHIMIE

CONCEPTION DESIGN

L


LES 30 TECHNOS DE L’ANNÉE

Créer un nouvel aimant à partir d’un ancien

La micro-puce de silicium réinvente la biopsie

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

Les chercheurs ont réussi à implanter 30% de matière recyclée dans la fabrication d’un aimant neuf de qualité.

LE + Une approche non lésionnelle contrairement à la biopsie La micro-puce capture les cellules d’une tumeur grâce à une pression intracrânienne.

LE + Éviter le coûteux recyclage des terres rares

Réduire la taille des microprocesseurs

« La star de notre appareil est le silicium » explique d’emblée Affif Zaccaria, PDG de la start-up Medimprint à l’origine du concept d’empreinte tissulaire cérébrale. Son outil, testé sur 15 patients, repose sur une micro-puce de silicium chimiquement modifiée et structurée qui sert de surface de capture pour récupérer et analyser les cellules et molécules présentes sur les tissus qui entourent une tumeur. cc J. R.

CONCEPTION DESIGN

trois techniques en fonction des produits recyclés. Les aimants de grosses tailles, comme ceux des éoliennes, peuvent être broyés et pulvérisés sous atmosphère contrôlée ou fondu avant d’être mélangés au processus de fabrication, respectivement à hauteur de 25 et 30 %. Le broyage nécessite des aimants de même composition lorsque la fusion permet d’en utiliser des différents. Et pour les petits aimants contenus dans nos appareils nomades ? Le recyclage n’est pas encore très efficace. L’enrobage des électro-aimants est trop important et ils doivent être dissous dans l’acide afin d’extraire les terres rares une à une… cc B. C.

PRODUCTION ROBOTIQUE

Le recyclage peut réduire fortement les capacités d’un nouvel aimant. Ce problème, dû à l’oxydation des terre rares lors des procédés de recyclage, est en passe d’être résolu par un programme conjoint du laboratoire Liten du CEA et de l’Institut Fraunhofer. En contrôlant les points clés du processus, les chercheurs ont réussi à implanter 30 % de matière recyclée dans la fabrication d’aimant neuf de qualité. Pour obtenir une matière brute de même concentration d’oxygène que les standards de fabrication (1 000 ppm), les chercheurs ont utilisé

Un revêtement antibactérien LE + Il s’applique partout

LE + Diminue le nombre d’étapes de fabrication

D.R.

Les propriétés antibactériennes du cuivre pour un prix 5 à 20 fois inférieur. C’est ce que propose le revêtement de l’entreprise Meto&Co. Ce métal-composite est un alliage à base de cuivre, augmenté de résines en plastique, de manganèse et de phosphore. Appliqué en fine couche d’environ 200 microns sur n’importe quels matériaux, l’alliage peut protéger des endroits publics sensibles aux contaminations ou équiper les canalisations, pour améliorer l’écoulement des hydrocarbures. cc B. C.

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

En une étape après le passage du laser, les motifs gravés dans le silicium sont espacés de 30 nm .

Le revêtement antibactérien de Meto&Co est une alternative au cuivre massif.

MATÉRIAUX CHIMIE

Pour augmenter la puissance de nos circuits électroniques, il faut réduire sans cesse la taille de leurs composants. Problème, les lasers ne peuvent atteindre un diamètre inférieur à 180 nanomètres. La limite a été ramenée à 30 nm, au prix d’une multiplication des étapes de lithographie. « Du bricolage », pour Ian Cayrefourcq, du département d’électronique d’Arkema. Son équipe, en partenariat avec le Leti du CEA, développe une technique qui atteint les mêmes résultats en une étape après le passage du laser : l’assemblage automatique et dirigé (DSA). Les motifs gravés dans le silicium sont recouverts de polymère à bloc (PSP et PMMA) en réseaux laminaires (50/50) ou cylindriques (30/70). Dirigés par leurs caractéristiques, ils vont s’étendre et permettre d’atteindre des espacements périodiques de seulement 30 nm entre deux motifs. Pour Arkema, cette technologie devrait être utilisée pour les deux prochaines générations de microprocesseurs. cc B. C.

37


EN COUVERTURE

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

La chaleur perdue transformée en électricité

PRODUCTION ROBOTIQUE

Vieux de 160 ans, le moteur d’Ericsson retrouve une nouvelle jeunesse! Grâce aux nouvelles technologies, Assystem rend prometteur ce moteur à air chaud pour récupérer la chaleur fatale des procédés.

POURQUOI L’ADOPTER

e fonctionnement du moteur d’Ericsson est connu depuis 160 ans! C’est pourtant bien un moteur de ce type, Energine, conçu par Assystem, qui a remporté le grand Prix national de l’ingénierie 2015 lors du salon World Efficiency, en octobre. Le principe de fonctionnement de ce « moteur à air chaud» est simple. De l’air en provenance de l’extérieur est comprimé dans une première enceinte avant de passer dans un échangeur où il est chauffé par une source de chaleur externe, pour arriver chaud dans une enceinte de détente. Cette détente pousse un piston et entraîne mécaniquement la compression d’air froid situé dans l’autre enceinte, ainsi que la mise en mouvement d’un alternateur qui convertit l’énergie mécanique en électricité. «Le principe est simple mais plusieurs sociétés ont essayé de reproduire le moteur d’Ericsson et s’y sont cassé les dents », explique Mathieu Doubs, doctorant au Femto-ST,

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

MATÉRIAUX CHIMIE

L

38

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

Le prototype du moteur à air chaud mis au point par Assystem .

en partenariat avec Assystem sur le projet. Le plus difficile étant de donner un rendement suffisant au moteur. Pour cela, les ingénieurs ont innové sur plusieurs points. Tout d’abord, ils ont remplacé les pistoncylindres par des soufflets métalliques qui ne nécessitent pas de lubrification, toujours délicate à haute température. Ensuite, c’est le mouvement linéaire des tiges qui relient les enceintes qui permet de produire l’électricité en passant dans une bobine. cc Bientôt

testé sur la cheminée d’une chaufferie

Des électrovannes basées sur un nouveau système de contrôle commande permettent de commander précisément l’arrivée et la sortie d’air desquelles dépend le mouvement des tiges. « Ainsi si on le souhaite, on peut ne faire monter et descendre les tiges qu’à mi-course, de manière à donner au moteur une « cylindrée variable », pro-

duisant juste la puissance que l’on souhaite obtenir, sans en dégrader le rendement », complète Matthieu Doubs. Résultat, Energine peut fonctionner sous des températures de 150 °C à 800 °C, et convertir 90% de la chaleur fatale en énergie thermique utile et en énergie électrique. Il devrait trouver des applications dans les industries fortement émettrices de chaleur, telles que la sidérurgie ou la cimenterie. Un prototype sera bientôt testé sur la cheminée d’une chaufferie. Ensuite, le système pourrait être installé sur les chaudières des particuliers pour faire de la microcogénération. Enfin, le système, miniaturisé, pourrait être installé sur les pots d’échappement des camions ou des trains, voire des deux-roues! «Nous allons faire rouler une moto équipée de ce moteur sur le lac salé aux États-Unis en août 2016. Une première mondiale », conclut Thibaut Cartigny, responsable du projet Energine. cc P. P.

ASSYSTEM

CONCEPTION DESIGN

Le moteur Energine convertit 90% de la chaleur perdue en énergie thermique utile et en énergie électrique.


LES 30 TECHNOS DE L’ANNÉE

millions de cycles charge/ décharge sans se dégrader et voir leurs performances diminuer. cc Six

Bluetram rouleront pendant la COP21

Chaque Bluetram est équipé de 30 modules de 20 supercapacités de 3 000 farads chacune, installés sur le toit pour stocker l’énergie de propulsion. Il peut ainsi parcourir environ

deux kilomètres par « plein » d’électricité. Le tramway électrique se recharge alors à chaque station en à peine 20 secondes, grâce à une perche télescopique de recharge, profitant de la montée et de la descente des passagers. Bolloré a inauguré en janvier 2015 l’usine qui devra lui permettre de produire 100 Bluetram par an,

et 3 000 modules électriques. Une première version de 6 mètres de long, qui peut transporter 25 personnes a été livrée fin 2015, tandis qu’une version de 12 mètres est prévue pour 2016. À l’occasion de la COP21, six Bluetram seront testés sur les Champs Élysée, du 15 novembre 2015 au 15 janvier 2016. cc P. P.

PRODUCTION ROBOTIQUE

Après la Bluecar, Bolloré récidive avec le Bluetram, dont la sortie sera suivie du Bluebus. Le Bluetram n’a, en fait, rien d’un tramway puisqu’il n’utilise ni rails ni caténaire. Il a toutes les apparences d’un bus avec la particularité d’embarquer des supercondensateurs qui allient une très bonne capacité et une charge ultrarapide. Les supercondensateurs sont capables de résister à plusieurs

LE + Pas d’infrastructures lourdes

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

Un tramway qui carbure aux supercondensateurs

Le tramway électrique se recharge à chaque station en à peine 20 secondes.

CONCEPTION DESIGN

Du CO2 capturé grâce au froid LE + Le procédé est intégré dans le bassin industriel

à 50 bars et porté à – 50 °C pour être liquéfié. Puis il est détendu de manière à ce que le CO2 reste le dernier sous forme liquide, en bas de la colonne, tandis que les autres constituants se vaporisent vers le haut. cc Le

Cryocap permet d’atteindre une pureté supérieure à 99,99%

Ce gaz constitué à 99 % de CO2 passe ensuite par une série d’épurateurs pour atteindre une qualité d’une pureté supérieure à 99,99 %. Finalement, il est stocké sous forme liquide à – 26 °C dans des citernes.

Il est ensuite transporté par camion pour être valorisé pour des cultures sous serre, des applications agroalimentaires, surgélation notamment, et la carbonatation de boissons gazeuses. 100 000 tonnes sur les 300 000 émises à Port-Jérôme sont ainsi récupérées. Elles correspondent au volume des débouchés dans la région. Le procédé permet en outre de récupérer l’hydrogène encore présent dans l’offgaz, augmentant ainsi de 20 % la production d’hydrogène, selon les configurations. cc P. P.

AIR LIQUIDE ; D.R.

DÉCEMBRE 2015ccN°982-983

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

Installation Cryocap sur le site de production de Port-Jérôme.

MATÉRIAUX CHIMIE

Pour la première fois, Air liquide capte puis valorise le CO2 émis sur une unité de production d’hydrogène : celle de Port-Jérôme en Seine-Maritime, le plus grand site de réformage en France (50 000 m3/h). Il a investi pour cela 30 millions d’euros dans Cryocap, un procédé cryogénique qui a nécessité dix ans de R&D. La production d’hydrogène à partir de la réaction du gaz naturel et de la vapeur d’eau s’accompagne de la synthèse d’un « offgaz », un gaz riche en CO2 à hauteur de 40 %. Cet offgaz est comprimé dans Cryocap

39


EN COUVERTURE

NUMÉRIQUE INFORMATIQUE

Une chaudière au CO2

Des microturbines pour capteurs de débit LE + Rendement de 90 %

PRODUCTION ROBOTIQUE

Le compresseur fonctionne 50000 heures sans entretien.

CONCEPTION DESIGN

La nouvelle devrait réjouir les frileux. La start-up BoostHeat a développé un système de chauffage au rendement étonnant, fusionnant une chaudière à condensation et une pompe à chaleur utilisant le CO2 comme fluide.

CO2 comprimé aux alentours de 700 °C

ÉNERGIE ENVIRONNEMENT

MATÉRIAUX CHIMIE

cc Le

40

La machine thermodynamique imaginée par BoostHeat est le fruit des deux projets Apache et Commanche soutenus par BPI France et l’Ademe, rassemblant BoostHeat, Gaz réseau distribution France GrDF, l’École des mines d’Albi Carmaux et le Laboratoire de thermique énergétique et procédés (Latep). Le cœur des développements porte sur la mise au point d’un compresseur thermique à très haute efficacité. Pour cela, le compresseur utilise la chaleur du brûleur à gaz pour comprimer efficacement du CO2 d’environ 700 °C. La compression se fait sans transmission mécanique de puissance, car elle est juste le résultat d’un cycle thermique. Il n’y a pas de pièces

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

mécaniques en mouvement, donc pas d’usure. Le compresseur peut fonctionner 50 000 heures sans huile et sans entretien. Des essais en laboratoire ont permis de valider les performances espérées et les premiers tests en conditions réelles viennent de débuter. Les chaudières BoostHeat devraient permettre, d’ici deux à trois ans, de répondre aux besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire de tout type de logement (résidentiel, collectif et tertiaire) avec un très haut rendement. Soutenue par GRDF, la green-tech construit une unité de production dotée d’un objectif ambitieux de 100 000 chaudières par an à l’horizon 2020 ! Soit environ de 1 % à 2 % du marché européen d’installation et de remplacement de chaudières en Europe, estime BoostHeat. cc P. P.

La turbine mise au point par la start-up Save Innovations peut produire de l’énergie à partir de flux d’eau ou d’air de seulement 0,5 m/s ! Contre un minimum de flux d’eau de 3 m/s et de flux d’air de 6 m/s pour les technologies classiques. Dans ces turbines de 3 W à 1 kW, les pales constituent le cœur du rotor, le générateur est sous forme de disque, et un système d’induction à base de cuivre constitue les bobines. Elles pourraient alimenter des capteurs de débit ou des systèmes de contrôle dans le nautisme, les réseaux d’eau ou de chaleur ou encore les canaux d’irrigation. cc P. P.

Une route qui produit de l’électricité

Ce générateur avec les pales de turbine intégrées au rotor fonctionne à faible vitesse.

LE + Un kilomètre éclaire une ville de 5 000 habitants.

Les dalles Wattway peuvent s’adapter à tous les types de routes.

Wattway, le revêtement routier photovoltaïque conçu par Colas avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines) a l’avantage d’utiliser une surface au sol de toute façon déjà condamnée, pour produire de l’électricité. Les cellules solaires polycristallines classiques sont encapsulées dans un substrat multicouche sur lequel des grains de verre assurent les mêmes qualités qu’un bitume classique. Les panneaux, légèrement flexibles et résistants même à des passages de camions, sont ensuite collés sur la route, pour alimenter éclairage public, parkings, feux tricolores, etc. cc P. P.

GRDF ; J. BERTRAND ; D.R.

LE + Divise par deux les consommations


iX IHM Solutions

iX IHM Solutions Apportez un élément sensationnel dans l’atelier

iX IHM est une interface opérateur évoluée et conviviale qui regroupe tout ce que vous pouvez espérer et plus encore. Il conjugue des plateformes fiables de qualité industrielle au logiciel intuitif iX au graphisme moderne. Facile à concevoir, facile à utiliser et facile à personnaliser. Un choix parfait pour toute application industrielle.

www.beijerelectronics.com | Tel : 01 69 10 22 42 | info@beijerelectronics.fr

Choisissez dans notre gamme industrielle de 4 à 21 ou dans les gammes spécialisées robuste ou marine. Vous pouvez aussi choisir parmi les modèles SoftControl, avec runtime CODESYS intégré.


ProDUITS

automatismes

L’intelligence embarquée s’installe dans les machines La course à la performance n’est plus le sujet central. Les automates d’aujourd’hui et de demain devront être plus polyvalents, connectés, et générer eux-mêmes du code à partir d’une base de données. Avec toutefois un impératif, la cybersécurité.

F

Dans ce contexte, les automatismes vont – comme les robots ou les usinages 5 axes – profiter à plein des technologies développées dans le monde du Web et des smartphones. Ils vont être beaucoup plus polyvalents, en étant capables d’intégrer de nouvelles applications sans être reprogrammés un par un localement, mais au contraire, de façon simple et à partir d’un système central. « On augmente leur capacité de traitement de sorte qu’une même plateforme est désormais capable d’effectuer différentes tâches ; alors qu’avant, il aurait fallu un automate par tâche », explique Olivier Vallée, responsable marketing France de Rockwell Automation. Par exemple, ce type de plateforme pourra désormais être transféré d’un atelier en amont où sont effectués du mélange, ou de la pasteurisation, à un

autre endroit de l’usine, à l’emballage par exemple, en fonction des besoins. cc Une

configuration actualisée de l’automatisme en temps réel

Deux grandes familles de technologies participent à cette évolution. Les processeurs et les cartes mémoires bien sûr, mais surtout, l’évolution des logiciels qui permet d’intégrer de la régulation avancée à base d’algorithmes complexes, de la commande d’axes, du contrôle, des tâches parallélisées et non plus séquencées. Ces automatismes qui profitent des progrès du numérique, sont désormais intégrés dans un ensemble plus vaste qui comprend la conception 3D du process de production, la simulation et l’ERP de l’usine. «Alors qu’auparavant, tout était séparé, désormais, tout sera intégré et connecté», explique Alain Greffier, direc-

D.R.

ini l’automate de « papa » ! Ces petites machines programmables qui sont apparues dans les années 80 et dont les performances ont décuplé entrent désormais dans l’ère du big data, des objets connectés et de l’usine 4.0. « Pendant des années, les automates ont développé plus de puissance, plus de mémoire. Mais cette course à la performance ne correspond plus tellement aux besoins des industriels », explique Serge Catherineau, directeur marketing du secteur manufacturier de Schneider Electric. Avec le développement du lean manufacturing et de la production en flux tendus, ce n’est pas tant de produire plus qui est important mais de produire au plus juste, en évitant les goulets d’étranglement et les stocks intermédiaires. AUToMATES 4.0

ULTRACOMMUNICANT

TOTALEMENT INTÉGRÉ

c Le Modicon M580 de Schneider Electric est le premier

c Siemens a mis au point un système d’interopérabilité

automate programmable à intégrer la technologie tout Ethernet. Il communique ainsi dans un environnement ouvert, grâce à des composants « intelligents » qui lui permettent d’être connecté tout en intégrant des fonctions de cybersécurité et une garantie de connexion sans interruption.

42

N°982-983ccDéCEMBRE 2015

entre les automates d’une usine, le Total Integrated Automation (TIA), où les modes de programmations sont défi nies dès la phase définies de conception (CAO). Agila, un fabricant belge de machines a conçu un système de mélangeur avec le TIA.


Un logiciel pour le suivi du cycle de vie d’une installation

c Siemens propose sa technologie d’interface homme-

D.R.

machine Simatic HMI. Son logiciel permet de suivre le cycle de vie d’une installation –depuis les études préliminaires et la conception jusqu’à l’exploitation en passant par la programmation. Son intégration dans le portail Totally Integrated Automation permet d’obtenir une efficacité maximale de l’ingénierie.

teur de la business unit Factory automation & control products chez Siemens France. Cela permettra d’améliorer les flux dans l’usine. Par exemple, une solution assez simple a été testée chez PSA au niveau du ferrage, où l’automate mesure lui-même la résistance du point de soudure grâce à un capteur. L’information remonte dans le système et l’automate corrige le défaut sans qu’il y ait d’arrêt de la chaîne. De plus, le logiciel est apprenant c’est-à-dire qu’il s’enrichit au fur et à mesure.

Les automatismes utilisent indirectement les technologies du big data et du cloud pour générer des documentations numériques stockées sur un serveur dans le cloud, dans le domaine de la maintenance par exemple. Du coup, l’opérateur peut disposer en temps réel de la configuration actualisée de l’automatisme, au lieu de d’aller à la pêche aux informations en faisant des allers et retours avec les équipes de la gestion de la production. D’où un immense gain de temps et de simplicité.

MULTIFONCTION c La plateforme Control Logix développée par Rockwell Automation

comporte un cœur commun (moteur automate, logiciels) qui permet de mener plusieurs fonctions sans changer d’automate : mélangeur, pasteurisation, convoyage, packaging, etc. Cette plateforme est bien adaptée aux PME des industries de process, comme l’agroalimentaire ou la pharmacie.

Physiquement, ces machines ne changent pas beaucoup d’aspects. On est arrivé à un palier en matière de miniaturisation, c’est leur «intelligence» embarquée qui fait la différence. Connecté à une base de données centrale, via le Web, l’automatisme n’est plus programmé localement, par un automaticien, mais dès la phase de conception. On peut alors charger des librairies de données résidentes lui permettant de multiplier les fonctionnalités: autodiagnostic, optimisation de la consommation d’énergie… «C’est un peu l’équivalent de l’iPhone et des applications qu’on télécharge », ajoute Serge Catherineau. cc Une

simulation virtuelle pour valider une programmation

Surtout, il est désormais possible de réaliser de la génération automatique de code. Cette opération consiste à automatiser la production de code source basique et répétitive, donc de minimiser les risques d’erreurs. Ainsi, les programmeurs peuvent se concentrer sur l’écriture de codes à plus grande valeur ajoutée. Il faudra toutefois créer un lien entre le virtuel (CAO du process de production, simulation) et le réel,

DéCEMBRE 2015ccN°982-983

43


ProDUITS

Étude

sur la chaîne de fabrication. Siemens, comme ses concurrents du secteur, y travaille activement. «C’est encore le chaînon manquant, mais pas pour longtemps: dans un an ou deux, on parviendra à créer un lien numérique entre la génération automatique de code et la gestion de production», explique Alain Greffier. cc Prochain

défi : la cybersécurité des automatismes

Ces fonctionnalités offrent plus de souplesse aux industriels pour reprogrammer facilement les automatismes au gré des aléas de la production. Autre avantage: le numérique permet aux automaticiens de faire de la simulation virtuelle avant de lancer une programmation. Surtout, cette flexibilité va de pair avec l’usine du futur, où les chaînes mobiles vont se généraliser. Au lieu de préparer des pièces, qui sont mises dans des chariots, puis amenées à un poste fixe,

des leviers de l’industrie 4.0 En septembre 2014, le Gimélec a réalisé, en partenariat avec la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services et le Syndicat des machines et technologies de production, une étude pour identifier les leviers de la transformation numérique. Gimélec

industrie-techno.com

là, c’est le poste lui-même qui va avancer. Il faudra donc des automatismes capables de répondre à cette logistique mobile. Big data, numérique. Tout cela n’est possible que si des protocoles de communication ouverts sont mis en place. «Aujourd’hui, avec le tout numérique, on doit déployer du standard Ethernet à l’échelle de l’usine», explique Olivier Vallée. Outre le fait qu’un standard «maison» ne permettrait pas forcément de connecter les automatismes au Web, le réseau Ethernet permet d’avoir plus de bande passante. Les réseaux locaux sont rapides mais très limités en bande passante. Pour y parvenir, les fabricants utilisent les dernières technologies en matière de processeurs. Schneider Electric a, par exemple, développé le composant Spear avec STMicroelectronics où il a intégré des cœurs dans un microprocesseur. Ce composant permet de faire de la communication internet native.

D.R.

automatismes


ProDUITS

ccLaurent Siegfried responsable du secteur IndustrIe au Groupement des IndustrIes de l’équIpement électrIque, du contrôlecommande et des servIces assocIés (GImélec)

« Les automatismes nécessitent de plus en plus de sécurité embarquée » «On vit une période de profonde mutation. L’automatisme n’est plus une machine déconnectée du reste du système productif. Il devient partie intégrante des outils de conception en 3D. De plus en plus, les automatismes vont être des «boîtes noires» dont le code sera généré directement par le logiciel de CAO, au lieu d’être programmés par un automaticien. Naturellement, cela va changer la fonction des responsables automaticiens: leur intervention aura lieu en amont du cycle et non plus au niveau de l’automatisme. Autre conséquence, étant connectés, les automatismes nécessitent de plus en plus de sécurité embarquée, de façon native. Parmi les autres tendances que l’on voit, il y a naturellement un besoin de simplicité d’utilisation, d’une meilleure ergonomie. Sans oublier la miniaturisation et l’augmentation de la puissance embarquée.»

D.R.

Enfin, et ce n’est pas le moindre des impératifs: les automatismes vont être soumis à un nouveau défi, celui de la cybersécurité. «Étant connectés, les automatismes nécessitent de plus en plus de sécurité embarquée», lance Laurent Siegfried, responsable délégué du secteur industriel au Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés (Gimélec). C’est le point de vulnérabilité : avec la connexion via des architectures ouvertes, la barrière qui existait entre l’ERP et les machines a été brisée. Un hacker pourrait ainsi dérégler les paramètres de programmation des automatismes. «Il est donc nécessaire de déployer un plan de cybersécurité spécialement pour les automates», estime Alain Greffier. cm ccGuillaume lecompte-Boinet redaction@industrie-technologies.com

DéCEMBRE 2015ccN°982-983

45


notre sélection de produits

classés en 5 secteurs de référence cc Composants méCaniques cc mécanique

Batiment travaux puBlics cc PAGE 48

Bandes à clipser pour pistons

électrotechnique cc PAGE 50 électronique cc PAGE 52 équipement général cc PAGE 54

Disponibles dans plus de 40 matériaux, configurables par les clients, sans graissage externe, les bandes Iglidur se clipsent sur les pistons ou leur axe. Elles supportent les mouvements linéaires et/ ou rotatifs ainsi que les oscillations. Elles conviennent aussi bien aux applications propres, comme celles des secteurs de l’emballage et du médical qu’au machinisme industriel ou agricole. Leur faible coût et leur longue durée de vie en font une alternative économique aux bandes en PTFE. Les matériaux Iglidur les plus conseillés sont le J350 pour les applications à températures élevées, le A180 conforme aux exigences FDA et le J polyvalent et résistant à l’usure. Fournisseur igus

manchettes flexibles

Vous trouverez en page 55 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

46

Résistantes à des températures de 110 °C, ces manchettes sont disponibles dans des diamètres allant de 100 mm à 650 mm, en 150 ou 200 mm de long en standard, ou plus sur commande. Elles sont disponibles en kevlar ou bien en polyuréthane alimentaire translucide légèrement chargé de carbone, ce qui assure la conductivité nécessaire pour la manipulation de poudres ayant une énergie d’ignition < 3 mJ. Le dispositif comporte deux tubulures rigides spécifiques, en acier ou en Inox, à souder aux deux parties qui vont recevoir la manchette. Munie à ses extrémités de bandes d’acier à ressort surmoulées dans l’élastomère, la manchette s’insère aisément dans les tubulures. Elle se monte et se démonte sans effort. Fournisseur gericke

N°982-983ccdécembre 2015

tuyaux pour applications intensives

Cette gamme de tuyaux de grand diamètre résiste aussi bien aux pressions de service élevées et aux hauts débits, qu’à une importante abrasion. Disponibles dans les modules - 40 et - 48, ils sont utilisables à la fois pour les lignes de pression et celles de retour. Leurs caractéristiques excèdent les performances de la norme ISO 11237 en termes de pression, de cycles d’impulsions et de débit. Dotés d’une robe renforcée tough-cover, ces tuyaux offrent une résistance extrême à l’abrasion. Ils sont homologués aux États-Unis par la MSHA, organisation pour la sécurité dans l’industrie minière. Fournisseur parker hannifin

servo-accouplements sans jeu

Destinés à compenser les problèmes d’alignement des arbres, les servo-accouplements Roba-DS à moyeux demi-coquilles, sont adaptés aux tailles 3 à 15. Acceptant jusqu’à 3000 tr/min, ils transmettent des couples allant de 35 à 150 Nm, sans jeu, avec une rigidité en torsion élevée, pour des diamètres d’arbre compris entre 45 et 79 mm. Inusables, ils ne nécessitent aucun entretien. Ils sont adaptés aux distances importantes entre les arbres. Les

cc Hydraulique

Pompe à étanchéité absolue pour liquides difficiles Cette pompe à rotor noyé à étanchéité absolue, est destinée au pompage de liquides dangereux, agressifs, inflammables, explosifs, toxiques, très chauds ou très froids, volatils ou précieux, ainsi que des gaz liquéfiés. L’Ecochem Non-Seal est équipée de paliers hydrodynamiques, lubrifiés par le fluide pompé, en carbure de silicium ou en composite carbure de silicium/graphite. Ce qui garantit leur adéquation optimale aux différents modes de fonctionnement des pompes et aux types de fluides véhiculés. La puissance atteint jusqu’à 75 kW, le débit jusqu’à 690 m3/h, la hauteur manométrique jusqu’à 236 m et la pression de refoulement jusqu’à PN 40. Elle satisfait à la norme ISO 2858 et aux exigences des normes DIN/EN/ISO 15783 et API 685. Ses moteurs, protégés contre l’explosion II 2 G c Ex de IIC suivant Atex, TR et IEC Ex, sont conçus pour les classes de température T1 à T5 ainsi que pour des températures de fluide sur une plage allant de – 40 °C à +400 °C. Suivant l’application, quatre variantes sont disponibles: chimie-pétrochimie, fluides caloporteurs, fluides polymérisant ou à teneur en ferrite, fluides à bas point d’ébullition / gaz liquéfiés. Fournisseur KsB

cc dEscriPtion

référence Ecochem Non-Seal Caractéristiques Cette pompe à

rotor noyé est destinée aux liquides dangereux, agressifs, inflammables, explosifs, toxiques, très chauds ou très froids, volatils…

cc Points forts

La pompe surveille la température, le niveau de remplissage, les paliers et le sens de rotation, la chambre statorique et, enfin, contrôle la puissance. D. R.

composants mécaniques cc PAGE 46


Produits

moyeux demi-coquilles garantissent une installation simple et rapide de l’accouplement, même dans des conditions difficiles. Ils s’utilisent dans les applications oÚ les dispositifs d’entraÎnement ne bougent plus une fois le positionnement et l’alignement de l’accouplement effectuÊs. Fournisseur mayr France

VĂŠrin ĂŠlectrique linĂŠaire de haute protection

nue de 44,5 kN, comblant l’Êcart entre les modèles FT35 et FT60. Sa gamme de courses varie de 150 Ă 1200 mm et celle des vitesses de 200 Ă 580 mm/s. Ce vĂŠrin bĂŠnĂŠficie d’un indice de protection IP65 dans toutes les versions et configurations de montage. D’importantes amĂŠliorations ont ĂŠtĂŠ apportĂŠes: l’installation du moteur et la tension de la courroie ont ĂŠtĂŠ simplifiĂŠes grâce Ă un galet tendeur, le remplacement du joint avant, ainsi que les opĂŠrations de maintenance sont facilitĂŠs grâce Ă une bague d’ÊtanchĂŠitĂŠ frontale amovible. Enfin, la lubrification s’effectue sans dĂŠmontage grâce au graisseur Zerk.

D.R.

Fournisseur exlar

La sĂŠrie FT45 complète la gamme des actionneurs FT sĂŠrie TM du constructeur ĂŠquipĂŠs d’une vis Ă rouleaux. Robuste et compacte, elle dĂŠlivre une force conti-

Lentilles industrielles en saphir

Ces lentilles en saphir sont transparentes pour tout le domaine visible ainsi qu’aux infrarouges et aux rayons X. Elles conservent toutes leurs propriĂŠtĂŠs mĂŠcaniques sur une large gamme de tempĂŠratures, de –150 °C Ă +2000 °C, avec un point de fusion Ă environ 2040 °C. Elles sont livrĂŠes, soit prĂŠmĂŠtallisĂŠes pour ĂŞtre assemblĂŠes par brassage chez le client, soit avec un boĂŽtier en mĂŠtal fabriquĂŠ sur-mesure. Ce boĂŽtier procure une ĂŠtanchĂŠitĂŠ adaptĂŠe aux applications sous ultravide, et supporte des cycles thermiques rĂŠpĂŠtĂŠs, tout en conservant un taux de fuite

d’hĂŠlium ≤ 1 x 10-9 mbar l/s. Elles sont disponibles en version plate ou bien avec une ou deux faces convexes. Elles sont ĂŠgalement utilisables pour la rĂŠalisation de fenĂŞtres optiques pour la dĂŠtection de chaleur par infrarouge, de fenĂŞtres de marquage au plasma ou aux produits chimiques, ainsi que de fenĂŞtres de fours industriels, pyromètres et autres procĂŠdĂŠs Ă haute tempĂŠrature. D’une rĂŠsistance et d’une duretĂŠ très ĂŠlevĂŠe, venant juste après celle du diamant, le saphir ne subit ni dommage de surface ni dĂŠvitrification lors de cycles thermiques extrĂŞmes. Il rĂŠsiste Ă la plupart des produits courants ainsi qu’à la solarisation. Fournisseur morgan advanced materials


Produits

cc bâtiment travaux publics

VMC double flux individuelle

Ce système de VMC double flux individuelle, comprenant une centrale et un rĂŠseau de distribution, vise les appartements de type T2/ T3, d’air. Grâce Ă ses dimensions compactes (680 x 560 x 280 mm), ComfoAir 180 ne nĂŠcessite pas de local technique et optimise l’espace en s’intĂŠgrant facilement dans des placards. Pour faciliter la maintenance, la centrale peut mĂŞme ĂŞtre incorporĂŠe dans un placard coupe-feu situĂŠ sur le palier de l’appartement. Un caisson de distribution extra-plat

composĂŠ des gaines de ventilation ComfoFlat 51 et de bouches d’aĂŠration longue portĂŠe LongFlow permettent de rĂŠduire la longueur du rĂŠseau et d’Êviter le recours aux faux plafonds dans les pièces Ă vivre. L’air viciĂŠ et l’air neuf sont vĂŠhiculĂŠs par une seule grille extĂŠrieure combinĂŠe en façade. Le rĂŠseau de distribution ComfoPipe Plus Twin est constituĂŠ de modules ĂŠtanches pour l’entrĂŠe et la sortie d’air. En polypropylène, ces modules s’assemblent rapidement, sans outil et sans adhĂŠsif par simple emboĂŽtement, permettant ainsi de simplifier le montage et s’adapter Ă toutes les configurations d’installation. Le dĂŠbit d’air va de 40 Ă 180 m3/ h. L’efficacitĂŠ de l’Êchangeur Ă plaque dĂŠpasse 90 %. Fournisseur Zehnder

Protection contre le feu des structures en acier

Cette peinture mono-composant, constituĂŠe d’une ĂŠmulsion en suspension aqueuse d’une rĂŠsine synthĂŠtique, permet de traiter les structures en acier comme les poteaux ou poutres rĂŠalisĂŠes avec des profilĂŠs tubulaires, rectangulaires, circulaires ou usuels en I ou H. Elle forme une couche isolante qui s’expanse d’environ 25 fois l’Êpaisseur appliquĂŠe Ă partir de tempĂŠratures avoisinant 300 °C. La Promapaint SC4 s’applique Ă la brosse, au pistolet ou par galvanisation en intĂŠrieur, en milieu avec humiditĂŠ ĂŠlevĂŠe et en extĂŠ-

rieur sous abri. Elle rÊsiste au feu jusqu’à 90 minutes selon des tests europÊens et procure une bonne stabilitÊ au feu entre 30 et 60 minutes. Elle est facile d’utilisation malgrÊ les exigences contraignantes des chantiers (propretÊ, rapiditÊ). Il est possible d’amÊliorer la mise en valeur par l’application d’une peinture de finition. Elle offre un temps de sÊchage entre 6 et 10 heures. Le nettoyage se rÊalise à l’eau. La conformitÊ à la rÊglementation europÊenne a ÊtÊ validÊe. Une dÊclinaison nommÊe SC3 est prÊvue pour les planchers et structures en bÊton des ouvrages souterrains et pour des durÊes plus importantes sur les structures acier. Fournisseur Promat

D.R.

cc construction

:(* IDEULTXH GHV PRWHXUV GH SOXV HQ SOXV HIILFDFHV WHOV FHX[ GH OD JDPPH ¢ DLPDQWV SHUPDQHQWV : 0DJQHW OLJLEOH ¢ OD IXWXUH FODVVH GH UHQGHPHQW ,( )LGªOH ¢ VD SROLWLTXH G LQQRYDWLRQ :(* ODQFH VRQ QRXYHDX YDULDWHXU GH YLWHVVH OH SOXV SHWLW GX PDUFK OH &): 3HWLW PDLV SXLVVDQW OH &): HVW SDUIDLWHPHQW DGDSW ¢ O LQGXVWULH DJURDOLPHQWDLUH R LO SLORWH GHV PRWHXUV SRXU FRQYR\HXUV SRPSHV GRVHXVHV DJLWHXUV HW DXWUHV 3RXU WRXWH GHPDQGH GH GRFXPHQWDWLRQ HW G LQIRUPDWLRQ LQIR IU#ZHJ QHW

ILDELOLWÂŤ


Produits

Système de protection évolutif

Cette centrale d’alarme combinée avec un clavier de pilotage et de commande transmet les données codées à un centre de télésurveillance qui analyse les situations et peut alors effectuer un appel direct aux forces de l’ordre. Avec de nouvelles applications gratuites e-Daitem sur tous les terminaux mobiles, l’utilisateur garde à distance et en permanence la main sur le système. La gamme e-sens se compose d’un clavier à synthèse vocale, de sirènes, de transmetteurs et de détecteurs intérieurs. De conception dépouillée, elle peut actionner des automatismes de confort et des capteurs d’information pour des garages de volets, d’éclairage ou de chauffage. Fournisseur Daitem

D.R.

Joints pour sols industriels

Ce système de joint en polymère préfabriqué renforcé de fibres de carbone est destiné aux sols dans les secteurs industriels (sols d’entrepôts, halls de montage ou de stockage, ateliers) et hospitaliers, souvent équipés de profilés métalliques traditionnels et soumis quotidiennement à de fortes sollicitations lors des passages des chariots élévateurs. Le système FloorJoint S s’insère au même niveau que le revêtement de sol. Il s’adapte, sans raccord, et de manière pratiquement invisible aux revêtements de sols en résine. Il permet ainsi d’éviter l’effet palier et offre un passage sans bruit et sans vibration aux engins de tout type, limitant l’usure des roulements. Il présente une résistance mécanique et une résistance aux agents chimiques, élevées. Utilisé en neuf comme en rénovation, il autorise une mise en place des joints dans un court laps de temps.

Tubes pré-isolés compacts

cc construction

Appuis de fenêtre isolants Ces appuis isolants en béton cellulaire sont totalement hermétiques. Barrière à l’eau et à l’air, ils sont hydrofugés et teints avec une protection résine, ce qui les rend 100 % imperméables. Les appuis sont ininflammables, ne se déforment pas et ne dégagent aucune fumée ni gaz toxiques en cas d’incendie. Adaptés à tous les modes constructifs, ils peuvent être posés sur des murs avec doublage (ITI et ITE) et sur des murs à isolation répartie (sans doublage). Ils sont disponibles en plusieurs teintes : blanc, ton pierre et gris anthracite. Faciles à mettre en œuvre, ils sont légers. Pour un appui de 36 cm, le poids est de seulement 20 kg. Conformes aux réglementations DTU 20.1/36.1/37.1, les appuis de fenêtres Cellumat se fixent rapidement par collage sur un mur en blocs de béton cellulaire ou sur briques ou blocs de béton. Pour une compatibilité totale avec tout type de fenêtre et pour pouvoir s’adapter à des murs de différentes épaisseurs, ils sont disponibles en 4 largeurs : 36 cm/43 cm/46 cm/56 cm et 19 longueurs pour des ouvertures entre tableau de 0,40 et 2,90 m. Pour autant, les blocs se découpent facilement aussi bien en longueur qu’en profondeur, s’il faut en modifier les dimensions sur le chantier. Fournisseur Cellumat

cc description

cc points forts

Référence Appui de fenêtre Caractéristiques

- 100% imperméables - Parfaitement adaptés à tous les modes constructifs - Disponibles en plusieurs teintes - Produit fini, prêt à poser

La réalisation s’effectue aisément grâce à l’utilisation de colles à base de résines synthétiques. Ce système permet une remise en circulation au bout de 24 heures, minimisant ainsi le temps d’interruption de l’activité. Afin d’obtenir une planéité absolue, FloorJoint S est également ponçable.

L’isolation a été renforcée avec un dormant doté d’un bouclier thermique additionnel, un ouvrant équipé d’un double vitrage et combiné à une isolation complémentaire et une triple barrière de joints. La fiabilité se base sur différents niveaux de joints pour l’étanchéité et de points de verrouillage par crochets et de gâches pour l’effraction. Le C70IR n’oublie pas de valoriser l’habitat avec des menuiseries adaptées pour des larges baies vitrées, raffinées et colorées. Tout devient possible avec la bi-colorisation pour donner libre cours à l’imagination et à l’harmonisation d’ensemble de la maison.

Totalement hermétique cet appui isolant en béton cellulaire garantit une isolation thermique optimale.

Fournisseur Sika

Coulissant aluminium à isolation renforcée

Fournisseur AMCC-Atrya

Ce coulissant aluminium est adaptable à tout type d’architecture en neuf ou en rénovation.

Élaborés à partir de la silice amorphe qui est un isolant minéral thermique inerte et souple, ces tubes compacts pour les réseaux de distribution offrent une résistance de +200 °C à -200 °C et un vieillissement proche de celui du verre. Ils sont utilisés pour connecter les sources de chaleur (panneaux solaires ou chaudières) vers les ballons d’eau chaude et les points de diffusion (radiateurs, chauffage en sol). Les TWINTOOB et 2INTOOB, faciles à poser, sont composés respectivement de tubes annelés inox 316 ou de multicouche PexAl-Pex. Disponibles avec un isolant de 5 ou 10 mm, ils se déclinent de DN12 pour relier les petits appareils à DN40 pour les conduites principales à fort débit. Fournisseur PIB Isolation

Marchepieds extralarges

Cette gamme de marchepieds couvre l’ensemble de besoins des professionnels, allant de l’intensif au modéré, fixe, pliant ou pour la maintenance. Très confortables, ils disposent de repose-pieds grande surface, de marches généreuses (200 mm), de gardecorps grande hauteur pour des modèles avec 3 ou 4 marches. Ils permettent d’accéder à une hauteur de travail de 3 mètres. Leurs poids très faibles apportent de la mobilité. Avec leurs conformités à la norme EN 14 183 et une garantie de 5 ans, ils rassurent l’utilisateur en termes de sécurité. Fournisseur Tubesca-Comabi

décembre 2015ccN°982-983

49


Produits cc Composants Et apparEillagEs

cc ÉLECTROTECHNIQUE cc EntraînEmEnts

Entraînements résistants à la corrosion

Bénéficiant d’un traitement de conversion de surface, ces motoréducteurs, moteurs à surface lisse et variateurs embarqués en aluminium résistent aux environnements agressifs. Ils ne causent aucune contamination et, contrairement à la peinture sont insensibles aux chocs ou éraflures qui causent des dégâts locaux, s’étendent et annihilent la protection. Les entraînements à carter en en aluminium traités au nsd tupH sont certifiés résistants au cloquage, à la corrosion et aux rayures conformément à la norme DIN EN ISO 2409. Ils sont conformes à la réglementation US FDA Titre 21 CFR 175.300 pour les applications alimentaires et résistent donc aux agents de nettoyage.

PumpDrive Eco peut être équipé d’une carte Bluetooth pour communiquer avec un Smartphone afin de gérer les informations et procéder à divers réglages à distance. L’application téléchargeable gratuitement facilite la mise en service et la maintenance de la pompe et donne accès aux jeux de paramètres spécifiques au process. Lorsque le variateur est connecté à une unité de surveillance des pompes PumpMeter via le bus existant, celle-ci enregistre les pressions d’aspiration et de sortie, la pression différentielle et la hauteur manométrique, ce qui permet de déterminer si la pompe fonctionne de manière efficace en termes d’énergie. Fournisseur KSB

cc énErgiE

Module ultracondensateur 48 V amélioré

Connecteur pour éclairage urbain

Particulièrement adapté aux éclai­ rages à LED, le connecteur UTL Power+Control est destiné aux éclaira­ ges urbains (lampadaires, stades, aéroports, scènes de spectacles, tunnels, etc.). Conforme aux normes UL et IEC, il assure la transmission de l’ali­ mentation et de l’information (RS 485 ­ protocole DMX). Ce connecteur est équipé de 3 contacts de puissance et 3 de signal. Son surmoulage est possible en option. Il résiste à des températures de – 40 à + 105 °C, est conforme aux normes feu/fumée et a une tenue au brouillard salin de plus de 1 000 h. Donné pour supporter 1 000 assemblages ou désas­ semblages, sa tenue aux vibrations de 10 à 2 000 Hz, est conforme à la norme IEC 60512­4 et son étanchéité est de niveau IP68/69K. Le UTL Power+Control est garanti 5 ans en utilisation extérieure soumise aux UV. Robuste et simple de mise en œuvre, ce connecteur est également sécurisé. Avec son dispositif de verrouillage ergono­ mique et son loquet push­pull tactile, il peut être accouplé facile­ ment, même en aveugle. Un click audible confirme le verrouillage. Il dispose aussi d’un fort pouvoir de coupure avec une accessibilité des parties sous tension très difficile. Inviolable, il ne peut pas être désac­ couplé sans outillage spécial. Fournisseur Souriau

cc description

Référence connecteur UTL

Power+Control

Caractéristiques Ce produit est

destiné aux luminaires et éclairages urbains, en extérieur et dans les bâtiments, il est adapté aux éclairages à LED.

cc points forts

C’est l’un des rares connecteurs à assurer à la fois la transmission de puissance et de l’information RS 485 telle que le protocole DMX (pour le contrôle de l’éclairage), et ce, même en environnement sévère.

Fournisseur Nord Réducteur

Destiné aux moteurs fournissant jusqu’à 11 kW, le variateur de fréquence intelligent PumpDrive Eco peut s’installer au mur, dans une armoire, ou directement sur le moteur de pompe centrifuge. Il commande aussi bien des moteurs synchrones à reluctance que des moteurs asynchrones. Destiné aux applications de chauffage et de climatisation, il adapte la puissance de la pompe aux besoins réels de l’installation et permet donc de réaliser d’importantes économies d’énergie.

50

N°982-983ccdécembre 2015

Destiné aux véhicules hybrides exploitant le freinage à récupération d’énergie, ce module de stockage d’énergie à ultracondensateurs est testé pour les chocs et vibrations selon les critères les plus exigeants pour les transports en commun (chocs selon CEI 60068-2-27 et 2-29, vibrations selon ISO 16750-3, tableaux 12 et 14). La technologie DuraBlue de résistance aux chocs et aux vibrations mise en œuvre sans le nouveau module ultracondensateur associe un procédé exclusif de formation des électrodes à sec et une conception de structure de cellule originale. L’immunité aux vibrations est augmentée de 300 % et la résistance aux chocs de 400 % par rapport aux offres similaires. De plus, le module intègre des options de gestion de condensateur et des améliorations de sécurité. Fournisseur Maxwell Technologies

cc Composants

Et apparEillagEs Système d’entraînement intégré

Le système d’entraînement intégré IDS combine un variateur Sinamics G110M avec un motoréducteur Simogear. Ce variateur intégré au moteur est livré complètement préconfiguré. Modulaire, avec des connexions enfichables pour toutes les E/S, il est aussi simple à installer qu’à mettre en service et à utiliser. Il dispose des protocoles de communication USS/Modbus RTU et Profinet/Ethernet IP. Grâce à de nombreuses fonctions, dont « arrêt rapide » et « fin de course », il convient aux applications de manutention et de convoyage. Des fonctions de diagnostic et de sécurité sont également disponibles. Le repiquage du 400 VAC, du 24 VDC et des signaux de communication minimise les opérations de câblage. Fournisseur Siemens Industry Automation

Connecteur miniature haute performance

La gamme de connecteurs MiniMax s’élargit avec une version «pin socket». Cette solution miniature très haute densité (moins de 7 mm à l’intérieur du boîtier), à 19 et 24 contacts, combine contacts de signal et d’alimentation. Le « pin socket» est disponible sous 3 formes, connecteur indépendant pouvant être monté sur un câble électrique, câblé par l’utilisateur, ou encore précâblé. La configuration à 24 contacts offre 4 contacts d’alimentation et 20 de signal, et celle à 19 contacts, 4 d’alimentation et 15 de signal, avec la possibilité d’augmenter le nombre de contacts d’alimentation en fonction du câble utilisé. Deux contacts de pointe pour le raccordement USB sont disponibles en option. Fournisseur Fischer Connectors

D.R.

Variateur de fréquence pour pompe en génie climatique


13

› 15 septembre 2016

Palais des congrès, Paris www.esope-paris.com

L’unique événement dédié aux équipements sous pression

Vous êtes prestataires d’esp fixes et transportables ? Offrez un panorama de vos solutions pour répondre aux nouveaux enjeux techniques et règlementaires dans les EPS et la chaudronnerie Venez rencontrer plus de 1000 fabricants et détenteurs d’EPS en quête d’innovations et d’optimisation des coûts

Réservez votre stand dès aujourd’hui

Esope 2016 Pub 220X285 IT.indd 1

Cyril LADet +33 (0)1 77 92 96 84 shailana eLLAyAh sellayah@infopro-digital.com

23/11/15 17:10


Produits

cc ÉLECTRONIQUE

MicrocontrĂ´leurs pour applications de capteurs

DotĂŠs de fonctions analogiques ciblĂŠes vers les applications de capteurs fonctionnant sur batterie (dĂŠtecteurs de fumĂŠe, etc.) ces microcontrĂ´leurs ont une consommation extrĂŞmement rĂŠduite Ă la frĂŠquence de 1 MHz. Ils disposent d’un mode basse consommation et d’un temps de rĂŠveil très court. Comprenant 13 rĂŠfĂŠrences en boĂŽtiers de 20 Ă 48 broches avec 8, 16 et 32 ko de mĂŠmoire flash interne, les microcontrĂ´leurs de la sĂŠrie RL78/I1D intègrent des amplificateurs opĂŠrationnels, un convertisseur A/N et deux comparateurs analogiques. Divers systèmes pĂŠriphĂŠriques intĂŠgrĂŠs opèrent sans intervention du cĹ“ur, ce qui rĂŠduit la consommation dans les applications Ă fonctionnement intermittent. Fournisseur Renesas Technology Europe

Circuits intĂŠgrĂŠs pour stations de base

est un dÊmodulateur I/Q fonctionnant entre 695 MHz et 2,7 GHz. L’ADRF6612 est un convertisseur abaisseur de frÊquence à double voie avec amplificateur FI intÊgrÊ.

Circuit de conversion de donnĂŠes combinĂŠ

Fournisseur Analog Devices

MosFET de puissance SiC

Offrant un niveau d’intĂŠgration ĂŠlevĂŠ, ces circuits intĂŠgrĂŠs RF simplifient la conception des stations de base multi-bandes et des radios point Ă point. Ils intègrent un synthĂŠtiseur Ă faible bruit de phase, un symĂŠtriseur (balun), un commutateur RF, un attĂŠnuateur Ă commande numĂŠrique et une optimisation programmable de la linĂŠaritĂŠ. L’ADRF6720 est un modulateur en quadrature qui fonctionne entre 700 MHz et 3 GHz. IL dispose d’une programmation numĂŠrique pour la rĂŠjection des frĂŠquences image, la fuite de porteuse et la linĂŠaritĂŠ. L’ADRF6820

DestinÊs à la conversion d’Ênergie, ces MosFET au carbure de silicium à grille en tranchÊe prÊsentent une rÊsistance passante diminuÊe par rapport aux MOSFET classiques et une fiabilitÊ amÊliorÊe tout en conservant des dimensions compactes. Les tenues en tension vont de 650 à 1 200 V (VDSS) et les rÊsistances à l’Êtat passant de 18 à 40 milliohms. Fournisseur Rohm Semiconductor

Permettant de rĂŠaliser des ĂŠconomies d’encombrement spectaculaires (jusque 85 %), ce circuit intĂŠgrĂŠ rassemble, dans un boĂŽtier Ă 16 contacts WLCSP de 2 x 2 mm ou TSSOP de 3 x 3 mm, 8 voies Ă 12 bits comprenant convertisseur analogique/numĂŠrique Ă 400 kĂŠch/ s, convertisseur numĂŠrique/analogique (6 Âľs de temps d’Êtablissement) et interface numĂŠrique d’usage gĂŠnĂŠral (GPIO). Il peut ĂŞtre configurĂŠ dans n’importe quelle combinaison comptant jusque 8 ĂŠlĂŠments et donc exĂŠcuter plusieurs fonctions de surveillance et de contrĂ´le de niveau système. Le

56 $ 0

&UpGLWV SKRWRV ‹ 7H[WR ‹ DGLPDV )RWROLD

cc Composants


Produits cc Composants

Circuits logiques programmables FPGA circuit combiné intègre, de plus, une référence de tension interne (2,5 V, 25 ppm/°C), une fonction de démarrage sécurisé évitant tout conflit en cas d’installation incorrecte et in indicateur de température numérique avec alarme qui signale toute anomalie et permet l’arrêt du système. Le composant est spécifié dans la plage de température de -40 à +105°C. Fournisseur Analog Devices

Capteur d’indice UV

D.R.

Destiné aux appareils portés, aux Smartphones, tablettes et stations météo, ce capteur numérique ultra-compact détecte les rayonnements UVA (315-400 nm) et UVB (280-315 nm) et fournit une valeur numérique directe de l’indice UV (développé par l’OMS pour évaluer l’exposition aux rayonnements solaires nocifs). Le résultat est compris entre 0 et 15 avec une résolution de 1/16. Fourni dans un boîtier moulé transparent LGA-10L de 2,5 x 2,5 x 0,76 mm, le capteur d’indice UV UVIS25 fonctionne sur alimentation comprise entre 1,7 et 3,6 V et dispose d’interfaces SPI et I2C. La valeur de l’indice fournie peut être actualisée toutes les secondes. Fournisseur STMicroelectronics

Systèmes sur puce programmables en 20 nm

Intégrant une mémoire flash réalisée en technologie 55 nm, les circuits programmables FPGA non volatils MAX 10 disposent de fonc­ tions analogiques et de capacités de traitement embarquées. Com­ parés aux autres composants de même catégorie, ils assurent une réduction de taille de plus de 50 % en rassemblant sur une puce jus­ qu’à 50000 éléments logiques, des blocs de mémoire flash, des conver­ tisseurs analogique/numérique, une mémoire embarquée et des blocs de traitement de signal, des interfaces de mémoire DDR3, des processeurs soft­core Nios II, un régulateur de puissance et jusque 500 E/S utilisateur. Ils se mettent à jour sans échec et se configurent en 10 ms. Fournisseur Altera France

cc description

Référence Max 10 Caractéristiques Ces FPGA offrent

des capacités avancées de traitement dans un dispositif logique programmable cc points forts

Configuration double, blocs analogiques, démarrage instantané, blocs DSP

Succédant à une famille de systèmes sur puce (SoC) en technologie 28 nm, ces composants sont les seuls du marché qui intègrent des processeurs ARM avec une matrice logique programmable (FPGA) en 20 nm. Il en résulte un gain atteignant 50 % en performance avec une réduction de 40 % de la consommation, avec une compatibilité logicielle totale.

incendie IEC 60335-1. Pour une parfaite stabilité mécanique, chaque pôle est équipé de deux pattes de soudage. Elles supportent des sections de 1,5 mm2 pour des courants de 17,5 A. Fournisseur Weidmüller

cc sous-systèmes

Codeurs modulaires précis et robustes

Fournisseur Altera France

cc équipements

de produCtion Bornes pour circuits imprimés

Disposant de broches à plat, ces bornes pour circuits imprimés conviennent pour un montage en surface totalement automatisé avec brasage au four à refusion, dans le même processus d’assemblage que tous les autres composants CMS. Elles offrent un pas de 3,5, 5,0 ou 7,5 mm et trois angles d’orientation du conducteur. Les bornes LSF-SMD sont fabriquées en LCP, isolant résistant aux températures élevées et conforme aux normes de sécurité

Utilisant un système capacitif, ces codeurs incrémentaux s’adressent aux applications sujettes aux vibrations et aux contaminants divers. Ils offrent 20 résolutions de 48 à 4096 positions par tour, programmables en usine ou via AMT Viewpoint et une précision de 5 mn d’angle. Ils mesurent 28,5 x 37,2 x 10,3 mm, fonctionnent dans la plage de -40 à +105°C. Les codeurs AMT11 consomment 10 mA sous 5 V. Ses options incluent une orientation radiale ou axiale du connecteur, 9 manchons de raccord de 2 à 8 mm de diamètre et des plaques de base avec diverses configurations de montage. Le système de diagnostic intégré est accessible sur site via le logiciel AMT Viewpoint. Fournisseur CUI Inc

décembre 2015ccN°982-983

53


Produits cc sécurité

cc équipements

Groupes de production réversibles d’eau glacée

Conçus pour les bâtiments tertiaires neufs ou en rénovation, ces groupes de production d’eau glacée réversibles air/eau à implantation intérieure se déclinent en 32 modèles. Ils couvrent des puissances frigorifiques nettes de 18 à 195 kW et des puissances calorifiques nettes de 22 à 215 kW. Ils sont disponibles en version standard ou HEE (Haute Efficacité Énergétique). Certifiés «Eurovent», ils sont classés en haut du tableau des classes énergétiques avec un EER jusqu’à

2,86 en classe A. En fonctionnement pompe à chaleur, 80% des modèles sont en classe A. La gamme CIATCooler LP/ILP peut couvrir des surfaces allant jusqu’à 4000 m². Elle se décline en 4 versions. La série LP pour le froid seul, la LPC combine froid et l’hydraulique avec ou sans ballon tampon, l’ILP est réversible et l’ILPC est réversible et hydraulique avec ou sans ballon tampon. Faciles d’installation, les raccordements entrée/sortie sont situés sur le dessus du groupe pour s’exonérer des contraintes du sol. Fournisseur CIAT

Barrières de sécurité en polymère à mémoire de forme Ces barrières de sécurité sont destinées à canaliser les flux de personnels et d’engins et à protéger les racks en entrepôts et les infrastructures. Elles sont réalisées dans un matériau breveté, le Mémaplex, un polymère à mémoire de forme. Il se déforme en absorbant les impacts, avant de reprendre sa forme initiale. C’est un matériau non corrodable, teinté dans la masse dont la couleur résiste aux UV. La barrière ne s’oxyde pas et est inerte chimiquement. Sa finition lisse ne retient pas la saleté ni les bactéries. Elle peut ainsi être utilisée en agroalimentaire et dans l’industrie pharmaceutique. 100% recyclable, ce matériau peut être utilisé à l’intérieur comme à l’extérieur. Sa bonne résistance à l’impact lui permet d’encaisser des chocs de chariots élévateurs jusqu’à 5 tonnes en charge, à une vitesse de 10 km/h. La modularité des barrières Traffic Plus a été améliorée grâce à une fonction multidirectionnelle qui permet de fixer les rails sur les poteaux à l’angle souhaité. Elle élimine les angles aigus qui entraînent souvent les chocs de véhicules. Fournisseur A-Safe

cc description

Référence Traffic Plus Caractéristiques Ces barrières de

sécurité peuvent encaisser des chocs de chariots élévateurs puis reprendre sa forme initiale.

cc points forts

- Elles sont en Memaplex, polymère à mémoire de forme. - Elles ne s’oxydent pas et ne réagissent pas aux agressions chimiques. D.R.

cc équipement général


Produits

Éclairage basse consommation pour zones dangereuses

C’est une alternative ingénieuse aux luminaires linéaires classiques qui est proposée avec ces tubes LED utilisables en zones Ex 1/21 et 2/22. Ils prennent moitié moins d’espace (diamètre de 55 mm) et sont deux fois plus légers, se rendant pratiques pour des endroits difficiles d’accès. Ils sont adaptés à des fins d’éclairage général ou comme lampes pour machines. Très efficaces, 30 luminaires LED de 122 cm donnent un éclairement d’environ 500 lux. Ils consomment seulement 1,5 W/m² pour 100 lux ce qui représente une économie pratique de 20 à plus de 50 % par rapport un système classique. Leur plage de températures de fonctionnement s’établit entre -40° à +60 °C. Aucune maintenance n’est nécessaire. Leur durée de vie est de 80 000 heures. Ces modèles qui résistent aux vibrations et avec un indice de protection IP66/67 seront appréciés dans beaucoup d’applications maritimes. Ils sont certifiés Atex et IECEX et bénéficient d’autorisations sur des grands marchés (GOST, Gazpromnadzor, UL do Brazil, GL). Fournisseur R.Stahl

Boîtiers industriels de commandes

machine compose lui-même le boîtier avec des boutons poussoirs lumineux ou non, des voyants de signalisation et un bouton d’arrêt d’urgence. Les utilisateurs de boîtiers industriels BDF200 qui auraient des exigences particulières comme l’intégration d’interrupteurs à clé peuvent obtenir des modèles standards « prêt à l’emploi ». Fournisseur Schmersal

Cale de compensation haute précision

Avec une densité de 1,38 g/cm3, cette cale multicouche en polyester est plus légère que l’aluminium. Elle est anticorrosion. Les propriétés mécaniques sont excellentes et leur résistance aux températures peut atteindre +85 °C et plus sur une courte durée. L’avantage pratique se situe dans une haptique meilleure que le métal. Les fines couches de la cale peuvent être pelées sans risque de lésion car elles ne comportent aucune arête vive. Les M-Tech L PET sont recommandés comme élément de compensation et de réglage dans l’assemblage de sous-ensembles dans la construction de transmissions industrielles ou dans l’automobile. Les épaisseurs sont de 0,05 mm et de 0,1 mm et peuvent atteindre 3 mm par pas de 0,5 mm.

D.R.

Fournisseur Georg Martin

Ces boîtiers de commande et de visualisation, minces et robustes, permettent un montage simple et peu encombrant sur les profilés utilisés pour les carters de machine. Dans la version la plus flexible, le constructeur de

cc sécurité

Caméra de sécurité 360°

Cette caméra intelligente de surveillance couvre un champ de 360° tout en bénéficiant d’une image ultra haute résolution. Elle est destinée à être utilisée au sein du secteur bancaire ou de la logistique en condition jour/nuit pour une solution 24 heures/24 et 7jours/7. Avec son capteur 1/1,7pouce fonctionnant jusqu’à 0,05 lx en mode noir et blanc, elle offre une reproduction des couleurs nette et naturelle. La caméra WV-SF481 permet avec cette résolution 4K d’obtenir d’une grande clarté, au centre comme en bordure. Les performances sont vraiment excellentes dans des conditions de faible luminosité. Les fonctionnalités de cartographie thermique et de comptage des individus apportent des nouvelles perspectives dans la sécurité et le marketing. Fournisseur Panasonic France

Protection textile multirisque

Ce tissu représente une nouvelle génération de protection contre la chaleur, les flammes, l’arc électrique et les petites projections de métaux en fusion dans le secteur de l’industrie. C’est un mélange textile qui respire grâce à la fibre Nomex et obtient de la résistance et de la durabilité via des fibres de Kevlar. Il est naturellement délié et souple. De nombreux essais de toucher standard ont confirmés que la gamme Nomex MHP (avec une étiquette rouge ou orange selon le niveau de protection) bénéficie d’un rendu confortable et doux par rapport à du coton ignifugé. Il absorbe l’humidité et sèche plus vite. Il garde ses propriétés tout au long de son cycle de vie. Fournisseur DuPont Personal Protection

Les unités de mesure système internAtionAL A A/m Bq °C C cd cd/m2 F h H Hz J K kg lm lx m m2 m3 m/s m/s2 min N nm Pa rad s ps T V VA W Wb Ω

ampère ampère par mètre becquerel degré Celsius coulomb candela cd par mètre carré farad heure henry hertz joule kelvin kilogramme lumen lux mètre mètre carré mètre cube mètre par seconde m/s par seconde minute newton nanomètre pascal radian seconde picoseconde tesla volt voltampère watt weber ohm

Autres abréviations Å angström atm atmosphère bar bar dB décibel dpi point par pouce g gramme cal calorie ch cheval vapeur c/s cycle par seconde eV électronvolt Go giga-octet gr grade Kbit kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h kilomètre par heure Ko kilo-octet kWh kilowattheure l litre Mo méga-octet Mx maxwell Po poise t tonne tr tour tr/min tour par minute

DéCEMBRE 2015ccN°982-983

55


un service gratuit de

SOS Fournisseurs

VOUS CHERCHEZ UN PRODUIT / éQUIPEMENT Pour VoTre ProJeT L’expo Permanente sélectionne pour vous des fournisseurs de qualité.

Déposez votre demande sur www.expo-permanente.fr ou au 01 77 92 99 79

Décrivez votre besoin

EXPO_SOS_220 x 285_a.indd 1

>

nous sélectionnons les fournisseurs adaptés à vos critères

>

Vous recevez directement vos devis dans votre boite mail

24/11/2015 15:56


cahier technique La filière hydrogène ccréalisé par

ccLaurent Catoire

professeur des universités en Chimie physique appliquée à la Combustion à l’ensta paristeCh

Il y dirige l’UER chimie et procédés (UCP). Il est aussi membre du conseil d’administration du Groupement français de combustion (GFC).

ccJohnny DesChamps et patriCe pariCauD enseignants-CherCheurs hdr à l’ensta paristeCh

Réa ; D. R.

Le premier mène des recherches en thermophysique expérimentale et théorique. Le second se consacre à la modélisation et à la simulation moléculaire des propriétés physiques des fluides, appliquées à l’énergie.

l’heure où les combustibles fossiles se raréfient et voient leur utilisation soumise à des contraintes environnementales toujours plus strictes, l’hydrogène fait figure d’alternative intéressante. Encore faut-il bien appréhender l’ensemble de la filière, de la production à l’utilisation finale en passant par le stockage. Chacune de ces étapes comporte de nombreux défis techniques qu’il convient de relever de façon écologique et économique, pour garder tout son intérêt à l’hydrogène. De plus, utiliser ce gaz comporte une prise de risques qu’il faut bien maîtriser, notamment en se plaçant dans des configurations évitant le risque de détonation (flammes supersoniques). L’utilisation envisagée sur des véhicules pose aussi la question du ratio entre la quantité d’énergie stockée et le poids de l’équipement. cm

À

décembre 2015ccN°982-983

57


cahier technique

Fig. 1 Le

cycle de l’hydrogène

Utilisé initialement dans le gaz de ville, puis abandonné à cause de sa dangerosité, l’hydrogène revient sur le devant de la scène. Virtuellement inépuisable très énergétique et non polluante, cette source d’énergie est envisageable comme alternative aux combustibles fossiles pour nos véhicules dont il éliminerait les rejets de CO2 et limiterait fortement les rejets de NOx.

ctuellement, la production d’électricité, de chaleur et d’énergie pour la propulsion est dominée par la mise en œuvre des énergies fossiles. Cette situation qui a des incidences sur l’environnement, est préoccupante du fait de l’épuisement des ressources fossiles conventionnelles (pétrole, gaz naturel, charbon) faciles d’exploitation et donc relativement peu chères. Les ressources en énergies fossiles non conventionnelles (hydrates de méthane en fond marin, gaz de schistes, sables bitumineux) sont importantes, mais pour des raisons environnementales, politiques et économiques cette exploitation n’est pas souvent envisagée par les Etats notamment la France et l’Allemagne. L’hydrogène, ou plus exactement le biohydrogène, apparaît alors comme une alternative sérieuse. Cette substance n’existant pas naturellement sur la planète doit donc être produite. Elle peut remplacer les énergies fossiles dans tous les usages. Dans le cadre du développement durable, l’hydrogène est virtuellement inépuisable, très énergétique et non polluant. La filière doit être examinée avec attention. Toutefois, avant que «l’économie de l’hydrogène» ne se substitue à l’existant, des progrès doivent être faits à chaque étape, à savoir la production, le stockage et l’utilisation finale (Fig. 1).

a

i. PrODuctiOn De multiples filières L’hydrogène peut-être produit à partir de ressources renouvelables (biomasse, eau, vent, soleil) ou non renouvelables (nucléaire, charbon, gaz naturel). Plusieurs paramètres comme la pureté et la quantité souhaitées, mais aussi la disponibilité de la ressource mise en œuvre, interviennent

58

N°982-983ccdécembre 2015

F. RobERt

L’hydrogène, un atout pour la transition énergétique Les trois grandes phases du cycle de l’hydrogène montrent qu’il est quasiment inépuisable bien que n’existant pas à l’état naturel. Il doit donc être produit avant d’être stocké et utilisé.

dans le choix du procédé de production. On distingue la production thermochimique, la production par dissociation de l’eau, la production à partir du nucléaire et la production photolytique, entre autres. Les techniques de production au moyen des procédés thermochimiques et par dissociation de l’eau sont illustrées succinctement (Fig. 2). Au sein des technologies thermochimiques, on distingue: le vaporeformage du gaz naturel, la production à partir de la biomasse, l’oxydation partielle du gaz naturel, le reformage autotherme du gaz naturel et la gazéification du charbon. La production d’hydrogène par transformation thermochimique de la biomasse non alimentaire (bois), de la biomasse agricole non-spécifique (paille) ou de la biomasse agricole dédiée peut être réalisée, par exemple, par gazéification, terme qui désigne le passage à l’état gazeux de tout ou partie de la substance solide (Fig. 3). Le gaz obtenu contient essentiellement de l’hydrogène, du dioxyde de carbone, de l’eau, un peu de monoxyde de carbone et du méthane (CH4). Ce mélange gazeux est alors purifié soit par adsorption sélective sur tamis moléculaires (matériaux poreux) grâce à un procédé dit de Pressure Swing Adsorption (PSA), qui fournit de l’hydrogène pur à 99,9%, soit par des procédés de distillation cryogénique qui permettent d’obtenir une pureté de gaz d’environ 98%.

2. StOcKaGe Liquide, gazeux ou solide Pour que l’hydrogène devienne le vecteur énergétique du futur, il faudra d’abord développer des modes de stockage efficaces et concevoir des réservoirs à la fois peu coûteux, sûrs, légers et compacts. L’hydrogène peut


la Filière hyDrOGène

Fig. 2

Les modes de production de l’hydrogène

F. RobERt

Il existe de multiples modes de production de l’hydrogène en fonction des matières de base disponibles et des procédés thermochimiques adoptés.

Fig. 3

La production du bio-hydrogène

F. RobERt

La production de biohydrogène dépend de la biomasse disponible et des procédés qu’on lui applique en fonction des sous-produits que l’on désire obtenir et du niveau de pureté souhaité.

être stocké sous trois formes à savoir sous forme liquide à basse température, sous forme gazeuse à haute pression et sous forme solide.

a) Stockage liquide : les thermos géants

L’hydrogène liquide est très énergétique. L’énergie correspondant à un litre d’hydrogène liquide est comparable à celle d’un mètre cube d’hydrogène gazeux. Cependant, descendre à sa température normale de liquéfaction, soit 20,3 K (– 253 °C), nécessite beaucoup d’énergie, ce qui est très coûteux. La première liquéfaction de l’hydrogène a été effectuée en 1898 par James Dewar et améliorée par le procédé de Georges Claude (cycle de Claude), fondateur d’Air liquide. Le cycle de Claude ainsi que le cycle de cc Ce qu’il faut retenir

cIl existe de multiples façons de produire de l’hydrogène suivant les quantités et la pureté souhaitées. cLes moyens de stockage devront faire des progrès importants pour répondre aux besoins des véhicules. cL’hydrogène est utilisable pour une combustion propre. Il faut éviter la détonation en jouant sur les pourcentages des composants du mélange ternaire hydrogène/air/ vapeur d’eau.

Brayton sont actuellement les deux procédés utilisés pour liquéfier l’hydrogène. Ils reposent sur un principe de compression/détente associé à un refroidissement par un réfrigérant. Dans le cycle de Claude, ce réfrigérant est de l’azote liquide. Dans le cycle de Brayton, le refroidissement s’opère au moyen d’un mélange hélium-néon. À l’état liquide, l’hydrogène est stocké comme tous les fluides cryogéniques dans un « cryostat », c’est-à-dire un récipient à doubles parois. Un vide entre les deux parois assure une isolation thermique contre les apports de chaleur par conduction et un feuilletage métallique réfléchissant disposé dans l’espace interpariétal prévient des apports de chaleur par rayonnement. Ces «cryostats» étaient autrefois en verre. Ils sont aujourd’hui en acier inoxydable, avec une capacité allant de quelques litres à plusieurs milliers de mètres cubes. Malheureusement, une légère ébullition de l’hydrogène subsiste. Cette ébullition est due aux apports de chaleur relatifs aux imperfections d’isolation, à la forme du réservoir, ainsi qu’à sa taille. La forme idéale d’un réservoir est sphérique, car la contrainte mécanique et la pression sont réparties uniformément sur la surface. Bien que l’évaporation soit proportionnelle au rapport volume/surface et que le taux d’évaporation diminue lorsque la taille du réservoir augmente, de grands réservoirs sphériques sont difficiles à mettre en œuvre et onéreux. En termes de décembre 2015ccN°982-983

59


cahier technique

Principe de fonctionnement d’une turbine à vapeur

Fig.5

F. RobERt

F. RobERt

Fig.4 Performances comparées de différents types de réservoirs

En fonction de leur nature et du type de renfort appliqué, la pression supportée par les réservoirs varie dans des proportions importantes.

matériaux, les polymères types polytétrafluoroéthylène (PTFE) et chlorotrifluoroéthylène (Kel-F), l’aluminium ou l’acier inoxydable (AISI 304L et 316L) sont utilisés.

b) Stockage gazeux : avantage des composites

Le stockage de l’hydrogène dans des cylindres en acier sous 20 ou 25 MPa (200/250 bar) est devenu une pratique standard. Cependant, les inconvénients majeurs de ce type de stockage sont la masse élevée (utilisation d’aciers à bas niveaux de contrainte mécanique pour éviter la fragilisation par l’hydrogène) et l’encombrement important. Pour pallier ces problèmes, des réservoirs communément appelés type III et IV ont vu le jour. Ces réservoirs, dont les structures sont en matériaux composites (carbone, aramide ou fibres de verre associées à une résine thermodurcissable ou thermoplastique) permettent de travailler à des pressions très élevées, tout en réduisant les risques de rupture (Fig. 4). Grâce à ces structures composites, les pressions standard sont passées à 35 MPa, puis à 70 MPa. Même si les lois de la compressibilité disent le contraire, cette pression de 70 MPa ne constitue pas une limite et des réservoirs à pression nominale supérieure ou égale à 100 MPa ont déjà été réalisés à titre expérimental.

c) Stockage solide : absorption ou adsorption

Le stockage solide illustre la séquestration de l’hydrogène au sein d’un matériau solide et peut se présenter sous deux formes distinctes: le stockage par combinaison chimique sous forme d’hydrures métalliques ou le stockage sous forme adsorbée dans un matériau poreux. La méthode de stockage par combinaison chimique dite «d’absorption» est basée sur la formation d’hydrures

60

N°982-983ccdécembre 2015

Le générateur de vapeur produit de la vapeur sous pression qui est détendue dans une turbine entraînant un alternateur. Une circulation d’eau froide permet de condenser la vapeur en sortie de turbine. L’eau ainsi formée est réintroduite dans le ballon par une pompe. L’eau de refroidissement est elle-même refroidie dans une tour aéroréfrigérante.

métalliques solides qui résultent de la combinaison chimique réversible de l’hydrogène avec les atomes d’une grande variété de métaux. La formation de l’hydrure (hydruration) est fortement exothermique et nécessite une évacuation de la chaleur alors que la restitution du gaz (réaction de déhydruration) est endothermique et nécessite un apport de chaleur. Dans le cadre d’applications mobiles, les hydrures de magnésium et les alanates (hydrures d’aluminium) sont mis en œuvre, alors que dans le cadre d’applications stationnaires, l’utilisation d’hydrure à base d’alliages (fer-titane, calcium-nickel) est préconisée. L’adsorption de l’hydrogène par un solide se caractérise par une augmentation de la densité du gaz à la surface du solide. Cette augmentation est due aux interactions moléculaires de type «forces de Van der Waals» entre l’adsorbat (gaz) et l’adsorbant (solide). L’interaction gaz-solide se compose d’un terme attractif et d’un terme répulsif, qui dépendent de la distance gaz-solide. Le terme attractif est dû aux interactions à longues distances produites par la fluctuation de la distribution de charges entre les molécules de gaz et la surface, alors que le terme répulsif est dû au recouvrement à courte distance entre le nuage électronique des molécules de gaz et du substrat. Ces forces d’interactions sont très faibles et le phénomène d’adsorption physique, ou physisorption, se déroule en général à basse température. Typiquement, il n’y a pas de barrière d’énergie qui empêche la molécule de gaz d’être adsorbée et le phénomène d’adsorption augmente d’autant plus que la pression augmente. L’adsorption est réversible et l’hydrogène ainsi stocké peut être déstockée par augmentation de la température ou diminution de la pression. L’utilisation de ce phénomène de surface pour stocker un gaz ne peut se faire qu’avec un solide à grande surface spécifique (m2g-1), c’est-à-dire un matériau à la fois très


la Filière hyDrOGène

Principe de fonctionnement d’une turbine à gaz de combustion

F. RobERt

Fig.6

L’air ambiant est comprimé par un compresseur entraîné par la turbine à gaz de combustion puis réchauffé dans le régénérateur avant d’être mélangé avec le combustible dans la chambre de combustion. Les gaz produits à haute pression sont détendus dans la turbine qui entraîne l’alternateur. En sortie les gaz chauds servent à réchauffer l’air comprimé, ce qui les refroidit avant leur mise à l’air libre.

poreux avec de petits pores (de l’ordre du nanomètre) et divisé sous forme de poudre fine. Les solides poreux les plus couramment rencontrés sont de type «Metal Organic Framework» (MOF). Ces matériaux ont des structures tridimensionnelles où les sommets sont des ions métalliques reliés entre eux via des ligands organiques. Très poreux ils offrent des surfaces spécifiques pouvant atteindre plusieurs milliers de mètres carrés par gramme.

d) Stockage pour les applications embarquées type voiture

Bien que la recherche concernant le stockage embarqué de l’hydrogène soit en progrès constant, aucune des techni-

Fig.7

ques énoncées ci-dessus ne permet de réaliser les objectifs fixés par le ministère de l’énergie des états-Unis pour 2017 d’un stockage massique de 5,5%, d’un stockage volumétrique de 4%, d’un taux de fuite inférieur à 0,05 g.h-1 par kilogramme d’hydrogène stocké, d’un temps de remplissage inférieur à 3,3 minutes (pour 5 kg de gaz), d’une température de travail entre – 40 et +60 °C et une pression maximale de 100 bar. À cela s’ajoutent des contraintes matérielles (masse et volume) et pécuniaires. Sous sa forme liquide à 20 K sous 10 bar, l’hydrogène offre le meilleur rapport quantité stockée/volume et pourrait être adapté au stockage à bord de véhicules particuliers. Cependant, la faible ébullition du liquide due aux inévitables pertes thermiques, aussi réduites soient-elles, entraîne un dégagement permanent d’hydrogène. Celuici crée une perte de masse et empêche l’utilisateur de laisser plusieurs jours son véhicule dans un lieu confiné. Le stockage sous forme comprimée permet d’atteindre une densité massique satisfaisante sous 350 bar avec des réservoirs composites, mais la densité volumique de stockage est trop faible. Il est donc nécessaire d’augmenter la pression jusqu’à 700 bar. Toutefois, cette technologie est très répandue et relativement facile à mettre en œuvre. De plus, même si un réservoir cryogénique est moins cher qu’un réservoir hyperbare, le coût de liquéfaction du gaz est plus élevé que celui de sa compression, même à 700 bar. C’est d’ailleurs pour cela que plusieurs constructeurs ont retenu ce procédé de stockage dans le cadre d’une autonomie de 400 à 500 km (environ 5 kg d’hydrogène stocké). Le stockage de l’hydrogène sous forme d’hydrures métalliques ou stockage par absorption, offre un rapport quantité stockée/volume du réservoir, trois fois supérieur à celui du gaz comprimé. Cependant, en raison de la masse élevée des hydrures métalliques, le pourcentage massique

Principe de fonctionnement d’une centrale thermique à cycle combiné

F. RobERt

Les gaz chauds sortant de la turbine à combustion sont utilisés dans une chaudière de récupération pour chauffer de l’eau et la transformer en vapeur. Celle-ci est surchauffée avant d’être détendue dans une turbine à vapeur entraînant un second alternateur, puis d’être condensée avant d’être réintroduite dans le ballon. Ce double cyclé combiné permet de récupérer l’énergie contenue dans les gaz d’échappement de la turbine à combustion et ainsi d’augmenter significativement le rendement de l’ensemble de l’installation.

décembre 2015ccN°982-983

61


cahier technique la Filière hyDrOGène

3. cOMBuStiOn Une réaction sans production de CO2 Le principal avantage de la combustion de l’hydrogène est qu’elle ne produit principalement que de l’eau. À l’heure actuelle, tous les dispositifs de combustion hydrogène/air ou hydrogène/oxygène proposés reposent sur le contrôle du mode de propagation subsonique d’une flamme appelée déflagration. Il s’avère que l’hydrogène, avec l’air ou avec l’oxygène, est susceptible de détoner, c’est-à-dire, de donner naissance, à des flammes supersoniques.

airbus a mené au début des années 2000 un projet de recherche CryoPlane sur un avion utilisant l’hydrogène dans des piles à combustible. Ce projet était doté d’un énorme réservoir placé sur le dos de l’appareil ce qui augmentait le poids de l’avion de 25 % et sa traînée de 10 %. Certains constructeurs automobiles premium ont présenté des démonstrateurs de véhicule bi-carburation essence/hydrogène telle cette bMW Hydrogen 7 en 2006.

62

N°982-983ccdécembre 2015

a) Production d’électricité

L’hydrogène peut être mis en œuvre dans des centrales thermiques à flamme équipées de turbines à vapeur ou de turbines à gaz (ou turbines à combustion) pour la production d’électricité et, en cogénération, de chaleur. Des centrales thermiques à cycles combinés, dans lesquelles les gaz brûlés de la turbine à combustion chauffent le fluide d’une l’installation à vapeur, peuvent aussi être envisagées (Fig. 5-6-7). Il n’est pas forcément nécessaire de passer par l’étape hydrogène pour produire de l’électricité à partir de la biomasse. La biomasse peut en effet être gazéifiée dans des centrales thermiques dites avancées.

b) Hydrogène carburant

L’hydrogène peut être utilisé comme carburant dans les moteurs à allumage commandé pour lequel l’essence est généralement mise en œuvre. Ainsi BMW a commercialisé la Hydrogen 7 qui roule soit à l’essence soit à l’hydrogène. Des véhicules hybrides électricité et hydrogène sont aussi développés. Aujourd’hui, la motorisation hydrogène est bridée du fait du faible développement du réseau de distribution. On peut toutefois s’attendre à une activation de la filière hybride hydrogène ou bi-carburation essence et hydrogène. Si l’oxydant est l’oxygène de l’air, le principal polluant formé lors de la combustion est le monoxyde d’azote NO. Aujourd’hui, grâce à la mise en œuvre de modèles cinétiques détaillés, il est possible d’évaluer numériquement les quantités de monoxyde d’azote et de dioxyde d’azote NO2, aussi appelés NOx, formées pour respecter les normes d’émission Euro 6, en vigueur depuis 2014, qui s’imposent aux motoristes. Pour limiter la production des NOx il est possible de recourir à des stratégies appelées oxycombustion, qui consistent à brûler l’hydrogène avec de l’oxygène pur ou à brûler l’hydrogène avec un mélange O2/N2 contenant beaucoup moins de N2 que l’air (79% en volume). Cependant, ces dernières stratégies sont plus faciles à mettre en œuvre sur des dispositifs stationnaires que sur des dispositifs mobiles. L’alternative oxycombustion, en particulier celle à l’oxygène pur, implique toutefois de repenser les matériaux à mettre en œuvre, du fait des hautes températures générées. L’un des principaux avantages de l’utilisation de l’hydrogène est la non-production de CO2. À ce titre, l’hydrogène contribue aux efforts entrepris dans le cadre de la politique de transition énergétique. En ce qui concerne l’aéronautique, des avions à hydrogène ont été testés par le passé, et Airbus a conduit de la fin des années 1990 au début des années 2000 le programme d’avions à hydrogène Cryoplane. Si l’on se projette bien au-delà de 2040, on peut espérer que des engins volants reposant sur le contrôle d’un mode de propagation de flamme appelé détonation verront le jour. Ces engins portent actuellement le nom de PDE (Pulsed Detonation Engines) pour l’aéronautique et celui de PDRE (Pulsed Detonation Rocket Engines) pour le spatial.

D.R.

d’hydrogène stocké est faible et la restitution du gaz (déhydruration) nécessite une température d’environ 200 °C. Enfin, la recherche concernant le stockage d’hydrogène par adsorption dans des matériaux poreux a considérablement évolué ces dernières années et connaît un réel engouement et des matériaux très prometteurs, dits Metal Organic Framework, ou MOF, ont ainsi vu le jour. À titre d’exemple, des matériaux MOF dopés atteignent actuellement des capacités de stockage massique supérieures à 15 % à 77 K sous 100 bar. Les capacités de stockage à température proche de l’ambiante n’atteignent pas encore les critères énoncés par le ministère américain de l’énergie. Plusieurs équipes de recherche, dont l’UER chimie et process de l’Ensta ParisTech, développent de matériaux poreux capables d’approcher ces critères de performance.


F. RobERt

Fig. 8 Diagramme de Shapiro

Ce diagramme permet de situer les domaines de déflagration et de détonation des mélanges ternaires (hydrogène/air/vapeur d’eau) en fonction des pourcentages des différents éléments.

4. riSqueS éviter la détonation Depuis les accidents du Zeppelin von Hindenburg en 1937, ou celui de la navette spatiale Challenger en 1986, l’hydrogène a acquis la réputation d’une substance dangereuse. Comme tous les systèmes mis en œuvre pour la production d’énergie, l’activité ne va de fait pas sans risque, puisque la substance doit être produite, transportée, manipulée, stockée et finalement utilisée. Cependant, comme pour l’industrie nucléaire, la connaissance des risques permet la mise en œuvre de stratégies permettant de les juguler. La recherche dans le domaine de la combustion accidentelle de l’hydrogène est toujours très active pour permettre la prise en compte réaliste de tous les scénarios possibles. En effet, les déflagrations des mélanges à base d’hydrogène sont beaucoup plus violentes que celles des autres systèmes comme les hydrocarbures ou le gaz naturel. De plus, ainsi qu’il a déjà été précisé les mélanges hydrogène/air, hydrogène/oxygène/azote et hydrogène/oxygène sont susceptibles de détoner. Cette éventualité constitue l’accident à éviter en priorité, car l’explosion qui en résulte est beaucoup plus violente qu’une déflagration accidentelle. Le diagramme ternaire hydrogène/air/ vapeur d’eau illustre les domaines d’existence de la déflagration et de la détonation pour ces mélanges. Il permet de travailler en connaissance de cause (Fig. 8). Le gaz naturel étant déjà distribué dans les foyers, une solution pour l’utilisation au quotidien de l’hydrogène chez les particuliers consisterait à réaliser des mélanges, par exemple avec le méthane, si possible bio tel que le biogaz ou le biométhane, afin que le mélange hydrogène/ méthane soit comparable au méthane seul en termes de risques chimiques. cm décembre 2015ccN°982-983

63


cahier technique la Filière hyDrOGène

POUR ALLER PLUS LOIN Références La bibliothèque de l’hydrogène

De nombreux ouvrages traitent du futur rôle de l’hydrogène sur des aspects scientifiques et/ou économiques. Les principaux sont les suivants: cHydrogen as a Future Energy Carrier, éditeurs : A. Züttel, A. Borgshulte, L. Sclapbach, Wiley-VCH, 2008 Ce livre comble une lacune. Concis mais complet sur ce sujet interdisciplinaire impliquant défis chimiques, physiques, biologiques et d’ingénierie, il fournit une large couverture des domaines les plus importants de la technologie de l’hydrogène moderne. cL’économie Hydrogène, J. Rifkin, éditions La Découverte, 2002. Dans cet ouvrage visionnaire, Jeremy Rifkin explique qu’il existe une alternative aux combustibles fossiles, une ressource énergétique inépuisable et «propre» : l’hydrogène, utilisé dans les piles à combustible déjà introduites sur le marché américain pour les usages domestiques et industriels. L’ère du pétrole touche à sa fin, affirme Jeremy Rifkin, ouvrant la voie d’une extraordinaire révolution économique. Un nouveau régime énergétique apparaît, susceptible de reconstruire la civilisation sur d’autres fondements. cHydrogen Fuel: Production, Transport and Storage, Editeur: R.B. Gupta, CRC Press, 2008 Cet ouvrage décrit les divers aspects de l’hydrogène comme carburant, y compris la production à partir de sources à la fois renouvelables et non renouvelables, la purification, le stockage, le transport, la sécurité, les codes, et la séquestration du dioxyde de carbone.

cSolid State Hydrogen Storage : Materials and Chemistry, Editeur : G. Walker, CRC Press, 2008 Les piles à combustible sont en train de devenir une source d’énergie alternative majeure dans le transport et d’autres applications. au cœur de ce développement de l’économie de l’hydrogène se trouve le stockage. Cet ouvrage fait le point sur les derniers développements en la matière. cm

Vocabulaire professionnel c

ADSORPTION

c

DÉTONATION

c

DÉFLAGRATION

c

BIOMASSE

c

PRODUCTION PHOTOLYTIQUE

Propagation plus ou moins autonome d’une zone de combustion couplée à un complexe d’ondes de choc qui la précède, se faisant avec une vitesse supérieure à celle du son par rapport au milieu réactif. Mode de propagation autonome subsonique de la réaction dans un milieu combustible, grâce à son couplage avec les mécanismes de transport de chaleur et de matière. Matière vivante, animale ou végétale présente à la surface du globe, pouvant être utilisée pour la production d’énergie par combustion directe ou indirecte.

Procédé d’obtention de l’hydrogène par décomposition chimique, sous l’effet de la lumière c

CRYOSTAT

c

LIGAND

Vidéo

une explication qui tombe pile

Rétention, à la surface d’un solide dit adsorbant, des molécules d’un gaz ou d’une substance en solution ou en suspension.

Instrument physique permettant d’obtenir des températures cryogéniques par l’utilisation de l’inertie thermique d’un liquide très froid Corps tendant à se lier à un autre

Hydrogène

64

N°982-983ccdécembre 2015

industrie-techno.com

D.R.

Découvrez comment fonctionne une pile à combustible utilisant de l’hydrogène.


www.industrie-techno.com

ESPACE INDUSTRIE RÉSERVATION D’ESPACE - SERVICE PUBLICITÉ Tél. : 01 77 92 93 61 - Fax : 01 77 92 98 58 E-mail : fmorel@infopro-digital.com

La 1ère source d’information et de veille technologique pour l’industrie

MALLETTES AVEC CALAGES « SUR MESURE » Découpés ou usinés, en mousses PU ou PE De l’unité à la série

COFFRETS MALLETTES CONTENEURS B.P. 12 - 39210 DOMBLANS

Tél. 03 84 44 61 04 - Télécopie : 03 84 44 60 60

EXCLUSIF ABONNÉS

http://www.baudry-france.com - E-Mail : pack@baudry-france.com

Magazine + Web abonnés + Service de Veille

Abonnez-vous 1an - 199 €TTC Bulletin d’abonnement

Complétez et renvoyez par courrier, fax ou email à : INDUSTRIE & TECHNOLOGIES Service Abonnements - Antony Parc II - 10 Place du Général de Gaulle - BP 20156 92186 Antony Cedex • Fax : +33 (1) 77 92 98 15 • Email : abo@infopro-digital.com

Je m’abonne 1 an à Industrie & Technologiessau prix de 199 €TTC* Le service de veille Fil d’Intelligence Technologique + Le magazine en version print + numérique (feuilletable en ligne) + Les contenus web réservés aux abonnés

LÉGER ET DESIGN POUR UNE UTILISATION POLYVALENTE SECUNORM PROFI LIGHT N° 123 001

FIT1A01

Je m’abonne 1 an au Pack Innovation au prix de 399 €TTC*

Industrie & Technologies + L’Usine Nouvelle : L’hebdomadaire print + digital (iPad, Mac et PC) + Les contenus web réservés aux abonnés UNCIT01 + La base de données Industrie Explorer (en mode consultation**)

Je choisis de régler par :

N° Date d’expiration

Pour en savoir plus : www.martor.fr I T +33 (0)3 88 72 96 34

ITE1507

m Chèque bancaire ou postal joint à l’ordre d’Industrie & Technologies m Carte bancaire (Carte bleue - Visa - AMEX)

SECUNORM PROFI LIGHT, couteau à rétraction semi automatique de lame ne pèse que 44 g ! Sa conception et sa matière synthétique résistante lui confèrent sa solidité. Son changement de lame s’effectue aisément.

Cryptogramme* * Les 3 ou 4 derniers numéros au verso de votre carte bancaire. (obligatoire)

m Je préfère régler à réception de facture m Je souhaite recevoir une facture acquittée

appréciez la sécurité fabriquée à Solingen

Date et signature (obligatoire)

ENJOY SAFETY MADE IN SOLINGEN

m Mme m Mlle m M. Nom / Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Indispensable pour recevoir le Fil d’Intelligence Technologique, les codes d’accès au site web et la newsletter (MAJUSCULES OBLIGATOIRES)

N° Siret

Code Naf

*TVA 2,10%. Offre valable en France métropolitaine et réservée aux non abonnés jusqu’au 31/12/2015. ** Industrie Explorer en mode consultation et hors Indices & Cotations. L’imputation des frais d’abonnement au Crédit d’impôt recherche (CIR) pour une revue scientifique est applicable sous réserve des conditions édictées par le CGI, art. 244 quater B-II-j. Loi Informatique et Libertés du 06/01/78 et LCEN du 22/06/04 - les informations demandées sont indispensables au traitement de votre abonnement. Vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant au Service Abonnements : abo@infopro-digital.com. Pour consulter nos CGV : http://www.infopro-digital.com/pdf/CGV_abo_Groupe.pdf. Groupe Industrie Services Info - SAS au capital de 38 628 352 € - RCS Paris 442 233 417 - N° TVA FR 29442233417. © Jim - Fotolia.com

8x248 -ITE1507.indd 1

IT982-983_056.indd 65

08/07/2015 08:10:

www.industrie-techno.com

UNE ANIMATION POUR COMPRENDRE LA FABRICATION DU TEXTILE INTELLIGENT

30

LES TECHNOS DE L’ANNÉE

N°960-961ccDÉCEMBRE 2013 - 16,50

Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Service . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. Mobile E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La 1ère source d’information et de veille technologique pour l’industrie

ccPAGE 24

Découvrez toutes nos offres d’abonnement sur UN HOMME, UNE TECHNO ccPAGE 4

CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

Il a insufflé le vivant dans la chimie

La matière mise en lumière

Roger Guilard, professeur à l’université de Bourgogne

La simulation de l’optique physique

www.industrie-techno.com

décembre 2015ccN°982-983

65

24/11/15 09:34


LA MÉCANIQUE DES

RÊV

E

S

Sculpture cinétique Un artiste donne vie à un colibri en bois Spécialiste de l’art cinétique, Derek Hugger est à l’origine d’une série d’automates en bois. Sa dernière œuvre, baptisée Colibri, a nécessité plus de 700 heures de travail.

c LA DÉMARCHE Derek Hugger a créé

un colibri cinétique en bois qui fonctionne grâce à un système complexe composé de 400 rouages et pièces. L’artiste s’est inspiré de véritables vols de colibris, filmés en slow motion, afin de développer des animations 3D à partir desquelles les différents engrenages ont été conçus.

Vidéo

D

erek Hugger est un sculpteur atypique. Au lieu de concevoir des œuvres figées, cet artiste américain s’attache à créer des pépites de l’ingénierie cinétique. Sa dernière œuvre est un colibri en bois capable de reproduire les moindres mouvements du vol de l’oiseau grâce à un système complexe, composé de plus de 400 rouages et pièces. Le dispositif a été conçu à partir de véritables vols de colibris, filmés en slow motion. Une simple rotation, un petit tour de manivelle, permet de mettre toute la sculpture en mouvements afin qu’elle prenne vie. On peut alors observer le colibri s’approcher d’une fleur, en boire le nectar, et s’en aller. L’œuvre, dont les plans sont disponibles sur Internet, aurait nécessité plus de 700 heures de travail. cm

Découvrez sur notre site la vidéo de ce colibri cinétique. Colibri

Retrouvez notre rubrique « La mécanique des rêves » sur notre site web

66

N°982-983ccDÉCEMBRE 2015

www.industrie-techno.com

DEREK HUGGER

cc JULIETTE RAYNAL, GÉRARD QUÉVRIN redaction@industrie-technologies.com


Le 1er quotidien web d’information et de veille environnementale

Le Fil Juridique quotidien

Le Journal en ligne

L’ensemble des modifications réglementaires HSE françaises

50 nouveaux articles / semaine + Les archives depuis 2004

La newsletter quotidienne L’actualité réglementaire

Le Journal de l’environnement vous apporte : 3 La qualité de ses sources, grâce à une équipe de spécialistes dédiés 3 Une réactivité dans le traitement de l’information avec son Fil Juridique quotidien 3 L’accessibilité des analyses destinées à des non juristes

ABONNEZ-VOUS ! 1 an - 320 €HT

BULLETIN D’ABONNEMENT

À renvoyer par courrier, fax ou email à : Le Journal de l’environnement Service Abonnements - Antony Parc II - 10, place du Général de Gaulle - BP 20156 - 92186 Antony Cedex • Fax : +33 (1) 77 92 98 15 • email : abo@infopro-digital.fr

m OUI, je m’abonne pour 1 an au P Journal de l’environnement

Le Journal en ligne + Le Fil Juridique + La newsletter au prix de 320 € HT (soit 326,72 € TTC*) JDE1ADL1AB

Nom ...................................................................................................................................... Prénom ................................................................................................................................. Société ................................................................................................................................. Fonction ................................................................. Activité ...............................................

Je choisis de régler par : m Chèque bancaire ou postal joint à l’ordre du Journal de l’environnement m Carte bancaire (Carte bleue - Visa - AMEX) N°

Adresse : ............................................................................................................................... Code Postal

Ville .................................................................................

E-mail .................................................................... @ ..........................................................

Date d’expiration

Cryptogramme* * Les 3 ou 4 derniers numéros au verso de votre carte bancaire. (obligatoire)

m Je souhaite recevoir une facture acquittée m Je préfère régler à réception de facture

2-JDE1501 220x285.indd 1

JDE1501

Mes coordonnées : m Mme m Mlle m M.

Date et signature (obligatoires)

(INDISPENSABLE POUR RECEVOIR MES CODES D’ACCÈS WEB - MAJUSCULES OBLIGATOIRES)

Tél. Siret

Mobile Code Naf

* TVA 2,10 % - Offre valable jusqu’au 31/12/2015, réservée aux nouveaux abonnés et limitée en France métropolitaine. Les informations demandées sont indispensables au traitement de votre abonnement. Conformément aux lois du 6/1/1978 et LCEN du 22/6/04, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant au Service Abonnements. Groupe Industrie Services Info - SAS au capital de 38 628 352 € - 442 233 417 RCS Nanterre - N° TVA FR 29 442 233 417 -Pour consulter nos CGV : http://www.infopro-digital.com/pdf/CGV_abo_Groupe.pdf

08/07/2015 10:46:55


DISPONIBLE DÈS MAINTENANT

MODÉLISEZ AVEC COMSOL MULTIPHYSICS ®

CONSTRUISEZ VOTRE APPLICATION

PARTAGEZ- LA AVEC COMSOL SERVER™

Du Modèle à l’Application, vers le Serveur

PARTAGEZ VOTRE EXPERTISE EN SIMULATION COMSOL Multiphysics® et son Application Builder fournissent des outils pour concevoir facilement des interfaces personnalisées pour vos applications en multiphysique. Utilisez ensuite COMSOL Server™ pour partager vos applications avec vos collègues et vos clients dans le monde entier. Pour en savoir plus sur vos applications en simulation, rendez-vous sur comsol.fr.

© Copyright 2015 COMSOL. COMSOL, COMSOL Multiphysics, Capture the Concept, COMSOL Desktop, COMSOL Server , LiveLink, and Simulation for Everyone are either registered trademarks or trademarks of COMSOL AB. All other trademarks are the property of their respective owners, and COMSOL AB and its subsidiaries and products are not affiliated with, endorsed by, sponsored by, or supported by those trademark owners. For a list of such trademark owners, see www.comsol.com/trademarks


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.