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LES 50 QUI FONT L’INNOVATION EN FRANCE

N°985ccMARS 2016 - 16,50

www.industrie-techno.com

PRODUIRE AGILE ccPAGE 24

UN HOMME, UNE TECHNO ccPAGE 4

Il industrialise les containers virtuels Solomon Hykes, fondateur de Docker

CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

La chimie du végétal

Des produits chimiques issus de la biomasse


LA MULTIPHYSIQUE POUR TOUS L’évolution des outils de simulation numérique vient de franchir un cap majeur. Des applis spécialisées sont désormais développées par les spécialistes en simulation avec l’application Builder de COMSOL Multiphysics®. Une installation locale de COMSOL Server™, permet de diffuser les applis dans votre organisme et dans le monde entier.

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www.industrie-techno.com

EDITO

Étrangement humain

ccMURIEL DE VERICOURT RÉDACTRICE EN CHEF

THOMAS GOGNY POUR IT

mdevericourt@industrie-technologies.com

Et si la « vallée de l’étrange » ne concernait pas seulement les robots humanoïdes ? Ce concept énoncé dans les années 1970 par le roboticien Masahiro Mori désigne le passage d’un phénomène d’attraction à un sentiment de malaise et d’angoisse face à des créatures qui nous imitent, selon qu’elles nous ressemblent un peu, beaucoup ou… à la folie. Il est au centre d’une belle exposition qui se tient en ce moment au musée du quai Branly, à Paris, Persona, étrangement humain. Particulièrement patente dans le secteur de la robotique humanoïde, cette question de la limite d’acceptabilité des technologies s’étend en fait à bien d’autres domaines. Ce qui est valable sur le plan physique l’est par exemple aussi sur le plan intellectuel : les intelligences artificielles nous fascinent, mais si les machines qui en sont dotées s’approchent trop de nos propres capacités, elles deviennent sources d’inquiétude… D’une manière générale, c’est Selon l’image souvent, ce que les technologies nous ren- de nous-mêmes voient comme image de nous-mêmes qui qu’elles nous renvoient, nous fait basculer vers l’adhésion ou la répulsion. Mark Zuckerberg a eu l’occasion d’en les technologies faire l’expérience dernièrement. Une photo nous semblent qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux le ou non acceptables. montre en marche vers une estrade pour une allocution de présentation d’un partenariat avec Samsung. On le voit regardant droit devant lui tandis qu’autour de lui, tous les membres de l’auditoire, assis, ne le voient pas encore car ils ont tous un casque de réalité virtuelle devant les yeux. Une image qui a ravivé des peurs sur une technologie risquant de nous enfermer, en nous coupant du monde et de nos propres sensations. On pourrait moquer ces peurs : les concepteurs de nouvelles technologies ont plutôt intérêt à les prendre en compte pour assurer l’acceptabilité de leurs produits. cm

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UN HOMME, UNE TECHNO

Il industrialise les containers virtuels Formé à l’école Epitech, Solomon Hykes est le fondateur de la start-up Docker. Désormais basée à San Francisco, elle propose une technologie Open Source de containers virtuels. La solution a rapidement été adoptée par tous les géants du cloud.

uand j’étais petit, je voulais être inventeur, se souvient Solomon Hykes en buvant son thé pour tenter d’effacer les traces du «jetlag». Assis à une terrasse de café en face du Carreau du temple, nous rencontrons enfin le fondateur de la start-up Docker, nouvelle coqueluche de la Silicon Valley. Le jeune entrepreneur, qui vit désormais à San Francisco, est de passage à Paris pour intervenir à la conférence France Digitale Day. Si Solomon Hykes est si sollicité, c’est que son entreprise connaît une croissance exponentielle. Après une levée de fonds de 95 millions de dollars, elle a rejoint le club des start-up valorisées plus d’un milliard de dollars. Les fameuses licornes. Tout comme les développeurs et les géants du cloud, les investisseurs ont été séduits par sa technologie, qui permet d’embarquer du code informatique dans un container virtuel pour l’exécuter ensuite sur n’importe quel serveur. Cette innovation devrait avoir un impact profond sur toute l’industrie infor-

Q

matique puisqu’elle permet d’automatiser le développement d’applications dans différents langages. cc à

la poursuite de la fameuse Killer app

Derrière ce succès fulgurant se cache une aventure bien plus laborieuse qui trouve ses origines dans une cave de banlieue parisienne, à Montrouge. « C’est la version parisienne du garage californien », plaisante l’entrepreneur. En 2008, alors assistant professeur à Epitech, Solomon Hykes recrute ses meilleurs élèves pour créer sa première entreprise : Dotcloud SARL. « Nous faisions de la prestation de service informatique », raconte-il. En parallèle, la bande d’amis planche sur un projet open source pour automatiser le packaging et la distribution de logiciel dans le cloud. « C’était vraiment de la R&D pure et dure » se souvient ce féru de technologie. Seul hic : la prestation de services est chronophage et Solomon manque de temps pour innover.

cc Les trois composants de docker Open source, la technologie Docker repose sur trois éléments : des fonctionnalités bas niveau appelées cgroups, namespaces et du stockage dit copy-on-write. Les premières permettent de limiter la consommation de ressources et les deuxièmes de fournir un environnement isolé au programme s’exécutant à l’intérieur du container. Le troisième élément offre quant à lui des temps de démarrage ultracourts (quelques millisecondes). Ces trois composants sont utilisés par le Docker Engine, lui-même développé en langage Go, pour créer les containers qui constituent un moyen et non une fin. Le programme lancé dans un container peut être écrit dans n’importe quel langage. Tout programme s’exécutant sur une machine Linux peut être placé dans un container.

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Un coup du hasard donne une nouvelle impulsion à Dotcloud. « Sur un malentendu, nous avons été sélectionnés pour rejoindre le Y Combinator (incubateur de start-up californien, ndlr). Nous nous sommes retrouvés propulsés au cœur de la Silicon Valley», raconte-t-il. Dotcloud SARL devient Dotcloud Inc. Fin 2010, l’équipe parvient à transformer sa technologie en produit mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous. «Ça marchait pas mal, mais ça marchait juste pas mal. On n’a pas réussi à passer en orbite». La start-up s’efforce alors de trouver la fameuse Killer app. «C’était fatiguant cette course au produit parfait. Le cœur n’y était pas, admet-il. De fil en aiguille, nous sommes revenus au projet open source qui nous passionnait au départ.» L’équipe décide alors d’extraire la technologie du produit et de l’ouvrir à tous. «Alors que nous faisions des voitures, nous nous sommes mis à proposer uniquement le moteur», explique l’entrepreneur, qui compare Docker à une brique de Lego. La technologie Docker permet à des applications de coexister, à l’image de nos applications sur iPhone, où aucune ne sait que l’autre existe. Elle se différencie de la virtualisation qui permet, quant à elle, de simuler un ordinateur en entier. «La virtualisation et les containers de Docker sont des approches très complémentaires», tient à préciser Solomon Hykes. Cette méthode par containers permet d’utiliser le meilleur outil pour chaque problème. Une infrastructure cloud sera plus appropriée pour une application e-commerce alors qu’un serveur physique sera retenu pour des applications plus critiques, comme le sys-

D.R.

Solomon Hykes, fondateur de Docker


SOLOMON HYKES

T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

Titulaire d’un Master de l’école d’informatique Epitech, cet ingénieur démarre son parcours en travaillant pour les entreprises CEIS et SmartJog. Il fonde sa première entreprise, Dotcloud, en 2008. Elle est rebaptisée Dotcloud Inc, puis Docker. En 2013, Solomon Hykes quitte son poste de PDG, pour conserver uniquement la casquette de directeur technique.

tème de gestion de comptes d’une banque. Grâce à leur légèreté, les containers peuvent aussi migrer très facilement d’un cloud à l’autre. «Cette standardisation oblige les fournisseurs de cloud à innover et à baisser leurs prix», note l’entrepreneur. L’approche Docker, basée sur des chaînes logistiques très automatisées où l’erreur humaine est limitée, permet aussi d’accélérer significativement les phases de déploiement. On passe alors d’un événement mensuel à des mises à jour quotidiennes. Les entreprises utilisatrices peuvent sortir plus de logiciels, de meilleure qualité et plus vite. Le site de vente privée américain Gilt, adepte de Docker, affirme, par exemple, être capable « d’innover 100 fois par jour ». En fait, il effectue quotidiennement une centaine de micro-améliorations. La technologie est particulièrement appréciée des développeurs car elle leur permet

d’utiliser le meilleur langage informatique et le meilleur outil de développement pour concevoir chacun des micro-services qui composent un site. L’approche automatisée de Docker permet, in fine, de passer dans une logique de développement en continu. En France, Docker a déjà séduit de nombreuses start-up et pure players «et dans chaque entreprise du CAC 40, une équipe teste Docker», assure l’innovateur, qui mise avant tout sur les développeurs pour déployer sa solution. cc Aujourd’hui,

la start-up atteint une valorisation mirobolante

Nous sommes en 2013 quand Solomon Hykes présente cette technologie. Le besoin de standardisation est énorme. C’est le bon time to market. Solomon Hykes recrute alors Ben Golud en tant que directeur général. «Cela m’a permis de me concentrer sur la techno», explique celui qui se décrit encore

aujourd’hui comme un «bidouilleur». Peu de temps après son arrivée, Ben Golud rebaptise Dotcloud en Docker. Depuis, les chiffres ne cessent de grimper. La start-up compte plus de 200 collaborateurs, revendique plus de 700 millions de containers téléchargés et atteint une valorisation mirobolante. «Cela me stresse énormément. Les attentes sont très fortes », confie Hykes. Pour tenir le coup, le jeune trentenaire –il est né en 1983– pratique régulièrement les arts martiaux et s’impose une certaine discipline. «Je me force à ne pas aller au bureau et à consacrer du temps à ma famille ». Jeans, baskets et sac à dos, Solomon Hykes a bien gardé la tête sur les épaules. Il reste à la fois prudent et déterminé: «Nous sommes en tête de la course, mais il faut continuer à courir. » cm cc juliette raynal jraynal@industrie-technologies.com

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SOMMAIRE

EN COUVERTURE

TENDANCES

ÉLECTRONIQUE

Les Mems font leur révolution industrielle

cc PAGE 8

PRODUCTION

Une quatrième dimension pour l’impression

cc PAGE 11

ENVIRONNEMENT

Des ballons pour capter l’énergie solaire

cc PAGE 12 ÉNERGIE

Valoriser l’hydrogène naturel

cc PAGE 13

DESIGN

Des concept cars inspirés

cc PAGE 14

INFORMATIQUE

Les data centers prennent le large

cc PAGE 16 MATÉRIAUX

La cheville murale devient intelligente

cc PAGE 18

C’EST PAS NOUVEAU, QUOIQUE…

Polystyrène expansé : du hasard aux produits techniques

cc PAGE 20

INDUSTRIE-TECHNO.COM

DOSSIER Les 50 qui font l’innovation en France cc PAGE 22

PRODUCTION

OPTEZ POUR L’AGILITÉ Pour faire face à une évolution des marchés où la personnalisation des produits devient la règle et les cycles de vie sont toujours plus courts, il faut adapter les moyens de production. Une évolution rendue possible grâce à la numérisation grandissante de l’industrie et à la montée en puissance des équipements « intelligents ». ccPAGE 24 ORGANISATION

ÉQUIPEMENT

EN PRATIQUE

Pourquoi travailler sa souplesse

La boîte à outils de l’usine agile

Les stratégies pour gagner en adaptabilité

INTERVIEW

ROBOTIQUE

Thierry Weil, délégué général de La fabrique de l’industrie

Des collègues d’ateliers plein d’adresse

cc PAGE 26

cc PAGE 30

cc PAGE 38

«Optimiser une production en perpétuelle évolution» cc PAGE 29

cc PAGE 32

AUTOMOBILE

Les secrets de Bosch pour doper sa production cc PAGE 34

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SALM

Automatisation réussie des meubles sur mesure

cc PAGE 40


SOMMAIRE

Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50 Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général Julien Elmaleh Directeur général délégué Paul Boursier Directeur du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas

PRODUITS

CYBERSÉCURITÉ

Les réseaux industriels sous contrôle cc PAGE 42

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 7 secteurs de référence cc PAGE 46 à 55

RÉDACTION Directrice des rédactions Chritine Kerdellant (9483) Directrice adjointe des rédactions Anne Debray (9251) Rédactrice en chef Muriel de Vericourt (9957) Assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) Rédacteur en chef adjoint Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Juliette Raynal (9421) (Numérique, électronique, informatique), Philippe Passebon (9481)(Énergie, environnement, électrotechnique et sécurité) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Sophie Eustache et Philippe Richard RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Direction artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Infographie Florent Robert (9495)

CAHIER TECHNIQUE

La chimie du végétal Des produits chimiques issus de la biomasse

COMMERCIAL Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directrice de clientèle Flora Morel (9361) Directeur de clientèle Piero Tomassi (9578) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Allemagne/Suisse/Autriche : Thomas Hugues (9536) Benelux : Huson International Media (Rodric Leerling) +31 (0) 229 841 882 Grande-Bretagne : Huson International Media (Stuart Payne) +44 (0) 1932 564 999 États-Unis : Huson International Media +1 212 268 3344 Espagne : B2B Communication (Juan Jose Bellod) +34 91 319 8177 Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Flora Morel (9361) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier sa décision. CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directrice fabrication et achats Fabienne Couderc (9314)

cc PAGE 57

MARKETING, DIFFUSION-ABONNEMENTS Directeur Guillaume de Corbière Directrice Marketing direct et diffusion Laurence Vassor Marketing direct abonnements Carole Hardy Gestion abonnements Nadia Clément TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an : 220 euros TTC Etudiant 51 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) Annuaires (TVA 5,5 % incluse) «L’Atlas des usines»: 230 euros TTC (papier) 650 euros (format xls)

LA MÉCANIQUE DES RÊVES

ARTS DE LA SCÈNE Les robots font leur show cc PAGE 66

CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : GETTY ; T. GOGNY. SOMMAIRE : P. GUITTET ; F. ROBERT ; D.R.

Numéro de commission paritaire : 0617 T 81775. Numéro ISSN: 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info SAS au capital de 38628352 euros. Siège social: 10 place du général de Gaulle 92160 Antony. RCS Nanterre 442.233.417. 10. Siret: 442 233 417 00041. TVA: FR29442233417. Principal actionnaire ETAI. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info SAS. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

10-31-1668 / Certifié PEFC / pefc-france.org

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TENDANCES

Ils sont quasiment invisibles, et pourtant omniprésents. Après s’être immiscés dans nos voitures et nos smartphones, les capteurs Mems inertiels se faufilent dans tous les objets connectés. Cette technologie, de plus en plus performante, séduit également les industriels pour des applications de navigation dans l’avionique, le spatial ou encore les véhicules autonomes. ronics, Sagem, Airbus DS, Thales, Ixblue, le CEA Leti, l’Onera… Tous se sont réunis, le 27 novembre dernier, au centre de recherche et technologie Safran Tech sur le plateau de Saclay. Objectif de cette journée? Présenter les dernières avancées technologiques et tendances autour des capteurs Mems pour l’inertiel. Ces microsystèmes électromécaniques, constitués d’un capteur de mesure et de capacités de calcul, sont apparus en 1984. Cette année-là, le CEA Leti invente le premier accéléromètre Mems à deux peignes situés face à face et interdigités. Le premier est fixé sur le composant tandis que le second est mobile. Lorsqu’il y a un mou-

T

vement, les deux peignes se rapprochent, ce qui induit une variation de capacité entre les deux parties. Celle-ci peut être détectée de manière électronique. Dix ans plus tard, le MIT présente le premier gyromètre. Puis, dès les années 90, les capteurs Mems se généralisent dans l’électronique automobile. cc Une

baisse spectaculaire des coûts des capteurs Mems

Si la technologie n’est pas nouvelle, le marché, lui, connaît un véritable engouement. Selon les prévisions du cabinet français Yole Développement, 30 milliards de capteurs Mems devraient être vendus en 2020. Parmi eux, 7,3 milliards seront dédiés à l’inertiel (accéléromètres

ccglossaire

MeMs Microsystème électromécanique constitué d’un capteur de mesure et de capacités de calcul. Les Mems mesurent l’accélération, la pression, le champ magnétique ou la température, entre autres. MaGNÉtoMètre Capteur mesurant la direction et l’intensité d’un champ magnétique.

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M&NeMs Système qui combine une structure micrométrique pour la partie mécanique et une structure nanométrique pour la partie détection. accÉLÉroMètre Capteur mesurant l’accélération linéaire d’un objet. GyroMètre Un accéléromètre 3 axes Capteur mesure cette accélération de vitesse sur trois translations : angulaire permettant de détecter longitudinale, la vitesse de rotation sans point transversale de référence fixe, grâce à la force et verticale. de Coriolis.

+ gyroscopes + systèmes combinant différents capteurs inertiels, dits « combos inertiels »). Des ventes essentiellement soutenues par des usages grand public. « Aujourd’hui, on trouve entre cinq et dix capteurs Mems dans un smartphone. Et un milliard d’unités sont produites dans le monde chaque année. Ce sont bien les applications grand public qui tirent le marché », note Philippe Robert, chef du département Mems et packaging au CEA Leti. L’essor de ces applications est lié à une baisse spectaculaire des coûts. « Au milieu des années 90, un accéléromètre un axe coûtait environ 10 dollars. Aujourd’hui un accéléromètre trois axes, avec son packaging, coûte environ 30 centimes ». Plusieurs leviers ont permis cette évolution. Le premier repose sur la miniaturisation. Plus on produit de capteurs sur une même surface, plus le coût de production va diminuer. C’est cette logique qui a donné naissance à un autre concept : les M&Nems. Développée par le CEA Leti, cette technologie consiste à combiner des Nems (nanoelectromechanical systems) aux Mems. Ici, la masse reste à l’échelle micrométrique pour générer un signal suffisamment fort tandis qu’un nanofil de silicium piézorésistif est utilisé pour mesurer l’effort appliqué sur la masse (sous l’effet d’une accélération par exemple), qui se traduit par une variation de sa résistance. Plus la section du nanofil est petite, plus sa sensibilité augmente. Un autre levier consiste à combiner différents axes et différents capteurs sur une même puce. On parle de «combo sensors». Là encore, le CEA Leti se distingue. Le laboratoire de recherche est parvenu en 2015 à réaliser un combo sensors 6 axes, regroupant 3 accéléromètres et 3 gyromètres, sur une puce de seulement 4 mm2. Le capteur a d’ores et déjà été transféré chez Tronics Microsystems, PME iséroise spécialisée

D.R.

Électronique Les Mems font leur révolution industrielle


TENDANCES

Du braceLet De fitNess au LaNceur spatiaL Les accéléromètres et gyromètres sont déjà présents dans de nombreux objets du quotidien, comme les smartphones et les objets connectés à porter sur soi. Dans un avenir proche, ils seront également utilisés

pour des applications de navigation dans le spatial, l’aéronautique ou les véhicules autonomes. Ces capteurs devront toutefois être 10 000 fois plus précis que ceux utilisés pour les applications dédiées au grand public.

GraND pubLic

iNDustrie

thales compte intégrer des Mems de Tronics pour des applications clés de l’avionique, comme le système d’horizon artificiel et l’intégration d’une centrale inertielle Mems de secours.

fitbit intègre dans son bracelet de fitness Flex un accéléromètre 3 axes. Le capteur permet ainsi de détecter et mesurer les mouvements de l’utilisateur lors d’un effort physique.

apple a utilisé dans l’iPhone 6 un gyroscope trois axes et un accéléromètre. Ce dernier permet de déterminer l’inclinaison du téléphone pour afficher les images en mode paysage ou portrait.

dans la fabrication de capteurs Mems à hautes performances. Plus récemment, le CEA Leti a mis au point un combo sensors 9 axes, en ajoutant 3 magnétomètres au 6 axes, sur une puce de 5 mm2. « Le transfert est actuellement en cours », précise Philippe Robert.

des applications à hautes performances

D.R.

cc Vers

Dernier axe de travail : partir sur des substrats plus grands. En novembre dernier, le laboratoire de recherche est parvenu à produire des accéléromètres de type M&Nems sur des tranches de silicium de 300 mm de diamètre. Il s’agit d’une première mon-

en partenariat avec Valeo, Safran développe une nouvelle génération de systèmes de navigation à partir de micro-senseurs inertiels et de guidage à base de technologie Mems pour les véhicules autonomes.

diale, la production s’effectuant habituellement sur des tranches de 200 mm. « Ici, il n’y a pas de grands défis technologiques mais encore faut-il avoir les bons procédés et les bons équipements» explique le chercheur. D’après lui, ce transfert pourrait générer automatiquement une baisse des coûts de fabrication de l’ordre de 30 %. Cette solution pourrait intéresser le marché, en pleine expansion, des objets connectés, qui ne pourraient exister sans ces microsystèmes. Mais les capteurs Mems inertiels ne visent pas uniquement des marchés grand public. Ils séduisent également de plus en plus d’industriels pour des applications dites de hau-

airbus Ds étudie sérieusement la possibilité d’intégrer des accéléromètres pour la navigation dans les futurs lanceurs, comme au travers du démonstrateur Adeline. Ils contribueront à faire baisser le coût du kilo mis en orbite.

tes performances dans le spatial, l’avionique ou encore les véhicules autonomes. Les avancées technologiques réalisées sur les Mems ont effectivement permis de se rapprocher, voire d’atteindre, les niveaux de précision recherchés pour ce type d’applications. Dans le monde de la haute performance, les capteurs Mems doivent, en effet, être 10000 fois plus précis que les capteurs grand public. «Depuis deux ans, on sent une véritable émergence, confirme Nacim Hachelef, ingénieur chaîne de navigation chez Airbus Defence & Space. Avant, nous n’avions pas envisagé la technologie Mems pour la navigation. Aujourd’hui, on commence à entre-

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TENDANCES

c «Le projet de recherche

Magrit, piloté par l’Onera, vise à créer un nouveau type de magnétomètre Mems fondé sur la mesure de la variation de fréquence d’un microrésonateur sur lequel est déposée une couche mince de matériau magnétique. «Il peut servir pour la navigation de drones

en intérieur mais aussi pour la surveillance de zone via le déploiement d’un réseau de capteurs», précise Raphaël Levy, expert en capteurs inertiels à l’Onera. Objectif: transférer ces nouveaux capteurs à la start-up Sysnav, qui utilise des magnétomètres et des algorithmes

spécifiques pour calculer une vitesse en 3D, donnée impossible à obtenir avec des accéléromètres et gyromètres grand public du fait de leur dérive. Cette approche est utile dans les lieux où le GPS ne passe pas, et permet d’atteindre un haut niveau de précision et d’intégrité à moindre coût.

prototype de magnétomètre vibrant du projet Magrit. Sa consommation est inférieure au milliwatt et sa résolution est inférieure à 10 nanoteslas (nT).

résonateur en quartz sur lequel est déposée la couche mince magnétique. Son épaisseur correspond à une dizaine de micromètres.

voir la possibilité d’intégrer des accéléromètres dans un lanceur». Depuis plusieurs mois, l’industriel teste ainsi la technologie en interne sur des pots vibrants. Dans le spatial, l’utilisation des Mems inertiels contribuerait à relever un défi crucial: réduire drastiquement le coût du kilo mis en orbite pour rester compétitif. D’une part, la technologie Mems est moins chère que les technologies traditionnelles, (un accéléromètre de hautes performances coûte environ 1 000 euros). D’autre part, la miniaturisation des capteurs permettrait de réduire le volume du cœur inertiel et donc de diminuer la masse sèche, au profit de la masse satellite. Les acteurs de l’aéronautique, eux aussi, planchent sur l’utilisation des Mems pour des applications de navigation. En juillet

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section de la couche mince magnétique (alliage cobalt-nickel). Son épaisseur est 1 000 fois plus petite que celle du résonateur.

dernier, Thales a noué un partenariat avec Tronics pour intégrer des gyromètres de hautes performances dans certaines applications clés de l’avionique civile. « Il s’agit notamment du système d’horizon artificiel qui permet de voir l’assiette de l’avion et de mettre au point des centrales inertielles de secours », précise Pascal Langlois, directeur général de Tronics. Outre l’avionique, la fonderie vise également le marché des véhicules autonomes et les applications de robotique. cc Les

véhicules autonomes, un marché porteur

De son côté, Sagem n’a pas hésité, il y a trois ans, à racheter l’entreprise suisse Colibrys pour maîtriser l’ensemble de la filière industrielle des Mems. Grâce à des

travaux menés sur le pendule et le traitement du signal, Sagem et Colibrys ont réussi à mettre au point un prototype d’accéléromètre à hautes performances, capable de mesurer un phénomène physique avec 0,0001 de précision relative. « À termes, l’objectif est de faire des Mems le système principal de navigation des avions » assure Jean-Vincent Legrand, directeur R&T de la division avionique de Sagem. Du côté des gyromètres, de nombreux défis doivent encore être relevés au niveau du résonateur et du traitement du signal. «Actuellement, il n’y a aucun gyromètre capable d’atteindre la classe inertielle nécessaire. En termes de précision, nous avons encore un facteur 100 à rattraper», estime Jean-Vincent Legrand. En attendant, Sagem a mis au point une technologie intermédiaire baptisée GRH, pour gyroscope résonnant hémisphérique. Elle permet à n’importe quel moyen de transport de se positionner en s’affranchissant du GPS. «Ce capteur ne pèse que quelques dizaines de grammes contre quelques kilos pour un gyrolaser. De plus, il prépare très bien la phase des Mems car c’est également une technologie vibrante» explique le directeur R&T. Lors du dernier salon du Bourget, la filiale du groupe Safran a ainsi présenté Skynaute, un nouveau système de navigation composé de trois GRH et de trois accéléromètres. Le dispositif n’a pas encore été intégré chez un client mais pourrait particulièrement intéresser les compagnies aériennes grâce à sa grande fiabilité permettant de limiter les interventions de maintenance. Les avionneurs, eux, y verront un moyen d’augmenter la charge utile. Comme Tronics, Sagem ne compte pas se limiter à l’avionique. L’industriel entend également se positionner sur le marché des véhicules autonomes, plus intéressant que l’aéronautique en termes de volume. Dans cette optique, le groupe Safran a d’ores et déjà noué un partenariat technologique avec l’équipementier Valeo pour créer la voiture de demain. La déferlante Mems pourrait n’en être qu’à ses débuts… cm ccjuliette raynal jraynal@industrie-technologies.com D.R.

L’onera et sysnav parient sur des magnétomètres innovants


TENDANCES

Production Une quatrième dimension pour l’impression Le+ Obtention de formes complexes

Plongé dans l’eau, l’objet prend une forme, programmée dans ses fibres de cellulose .

Un matériau imprimé en 3D, qui change de forme au contact de l’eau. C’est ce qu’a ima-

giné une équipe de l’institut Wyss d’Harvard et du SEAS en s’inspirant de la façon dont les plantes changent de forme en fonction des stimuli de leur environnement. On parle d’impression 4D pour évoquer cette intégration de la dimension temporelle au cours de laquelle le matériau continue à évoluer. L’équipe a formulé une encre composée d’hydrogel et de fibrilles de cellulose issues du bois, qui ont pour particularité d’être anisotropes, c’est-à-dire de présenter différentes propriétés physiques selon leur orientation. Les chercheurs

ont également développé un modèle mathématique propriétaire afin de contrôler très précisément la façon dont les fibrilles sont imprimées (alignement et espacement) et de prédire la manière dont le matériau gonfle et se transforme avec le temps, une fois qu’il est plongé dans l’eau. Une première démonstration de la complexité des structures qui peuvent être obtenues par cette technique a été réalisée avec une orchidée imprimée en 4D. Cette technique pourrait être utilisée pour la bio-impression qui, à terme, doit permettre de développer des greffons sur mesure et, pourquoi pas, des petits modules d’organe. ccJ. R.

Énergie Comprendre les gaz de schiste pour mieux les exploiter + La fracturation

cc EN BREF

Électronique Supercondensateurs pour supports flexibles Le+ Adaptable Un supercondensateur miniature et adaptable aux supports flexibles a été mis au point par une équipe de chercheurs. Ils ont traité au chlore une couche de carbure de titane placée sur une puce de silicium, formant une couche de carbone poreuse. Le titane a fini par disparaître, et la couche de carbone poreuse s’est décollée du silicium. Reste un film de carbone autosupporté, déposable sur tout type de supports. cm

Architecture Un bâtiment imprimé en 3D en bioplastique Le+ Recyclable

Le

D.R.

Le kérogène, issu de la décomposition de matière organique et dont la dégradation engendre le pétrole et le gaz, a été étudié de près par des chercheurs. Des scientifiques du CNRS et de

mieux comprise

l’Institut de sciences des matériaux de Mulhouse se sont penchés, avec l’appui de Schlumberger, sur les poches micrométriques de kérogène qui se forment au sein des roches schisteuses. Le processus de maturation transforme cette « éponge » de kérogène en gaz et huiles de schistes. La structure du kérogène est différente de celle qui conduit à la formation de pétrole et de gaz conventionnels, et les poches sont bien plus petites, isolées et dispersées. Il n’est possible d’extraire le gaz qui s’y est formé que dans les poches comprises dans la section du forage. Pour récupérer le gaz des poches alentours, les industriels recourent à la fracturation, qui consiste à fissurer les roches pour pouvoir accéder aux « poches » et en récupérer le gaz. Ces travaux pourraient améliorer la compréhension de la fracturation et perfectionner la technique. ccP. P.

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La façade du bâtiment Europe building aux Pays-Bas.

Modèle moléculaire d’un échantillon de kérogène.

Conçu pour abriter la présidence de l’Union européenne des Pays-Bas, de janvier à juin 2016, le bâtiment Europe building, imaginé par l’agence DUS, a une spécificité. Sa façade est constituée d’éléments en bioplastique recyclable imprimés en 3D. L’imprimante 3D utilisée est une Kamer Maker, comme pour la maison à treize pièces que l’agence DUS construit également à Amsterdam. cm

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TENDANCES

Électronique Place au more than Moore Le+ Davantage

Environnement Des ballons pour capter l’énergie solaire Le+ Production en continu

de fonctionnalités

Finie, la loi de Moore. La nouvelle feuille de route de l’industrie des semi-conducteurs, qui coordonne les efforts des acteurs du secteur, acte la fin de cette prédiction selon laquelle le nombre de transistors sur une puce doublerait tous les deux ans, pour se concentrer sur l’approche dite « more than Moore », basée sur la multiplication des fonctionnalités plutôt que sur la poursuite de la miniaturisation. cm

4nm

C’est la taille du plus petit transistor du monde, développé par des chercheurs taïwanais. Il est composé de disulfure de molybdène, un semi-conducteur qui commence à être combiné au silicium. Le laboratoire a aussi développé une technique de fabrication qui pourrait doubler la vitesse de conduction. Pour cela, ils ont intégré un quatrième canal couvert de germanium, un semi-conducteur plus rapide que le silicium.

Ballons solaires stratosphériques imaginés par une équipe du CNRS.

Pour assurer une production d’énergie solaire quel que soit le temps, il faut peut-être prendre de la hauteur. L’idée

est celle, très sérieuse, de Jean-François Guillemoles, directeur de recherche au CNRS. L’homme a imaginé des ballons stratosphériques susceptibles de porter les panneaux solaires au-dessus des nuages, à une altitude de 20 km, où le soleil brille en permanence et où la concentration solaire permet des schémas de conversion, et donc des rendements, beaucoup plus efficaces. Aucune réalisation n’a été faite pour le moment, mais le chercheur, qui a publié

Aéronautique Easyjet teste une pile à combustible Le+ Économies de carburant

Easyjet imagine un avion hybride dont les trajets au sol seraient alimentés par une pile à combustible. Un projet mené en partenariat avec l’université de Cranfield.

Le système vise à utiliser l’énergie utilisée lors de l’atterrissage pour faire ensuite rouler l’avion. Une partie de l’énergie cinétique générée par le freinage est récupérée. Une sorte de dynamo convertit l’énergie mécanique en énergie électrique, qui est ensuite stockée sous forme d’hydrogène grâce à un électrolyseur situé dans la soute. Lors du roulage, le processus inverse recon-

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vertit l’hydrogène en électricité avec une pile à combustible. L’avion serait équipé de moteurs dans chaque roue, tandis que des dispositifs d’électronique de puissance et des systèmes de commande assureraient aux pilotes une parfaite maîtrise de la vitesse, de la direction et du freinage de l’appareil durant les manœuvres. L’eau produite lors de la génération d’électricité serait aussi réutilisable pour remplir le système d’alimentation en eau de l’appareil. Selon l’avionneur, le système permettra de réduire de 50 000 tonnes par an la consommation de carburant et les émissions de CO2 associées. cc P. P.

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dans Le Journal du CNRS, cite plusieurs études prouvant la faisabilité du projet et rappelle, par ailleurs, que des initiatives, comme Google Loon, ont déjà démontré qu’il était possible de placer des ballons dans la stratosphère. Preuve que le projet n’est pas si utopique : il est actuellement étudié par le laboratoire franco-japonais NextPV, qui est en train de mettre en place un consortium international afin d’étudier la question plus en détail et de réaliser un premier démonstrateur. Celui-ci pourrait voir le jour d’ici deux ans. cc J. R.

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cc EN BREF


TENDANCES

Énergie Valoriser l’hydrogène naturel Contrairement à ce que l’on croyait, de l’hydrogène naturel peut se former dans les sous-sols et être émis au niveau des continents. C’est ce qu’affir-

ment deux chercheurs de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen), Alain Prinzhofer et Éric Deville. D’abord sceptiques, sachant que seules des émanations océaniques d’hydrogène étaient jusque-là connues, les deux scientifiques sont arrivés à cette certitude en visitant un site russe où 40 000 m3 de Le+ Renouvelable

dihydrogène sont émis par jour. Une découverte extrêmement intéressante pour l’industrie, puisqu’elle pourrait représenter une alternative aux deux procédés industriels de production d’hydrogène utilisés aujourd’hui, le vaporeformage et l’électrolyse de l’eau. Au Mali, un forage de 200 mètres de profondeur permet d’ailleurs déjà de produire du dihydrogène pur à 98 % depuis 2011. Dixhuit autres forages pourraient être mis en service dans la région l’année prochaine. Pour faire avancer les connaissances sur le sujet, Alain Prinzhofer a intégré comme directeur scientifique la jeune entreprise brésilienne de consulting GEO4U, qui fait du service et de la recherche pour l’exploration de l’hydrogène naturel. cc P. P. Des émissions de gaz constitués de méthane et d’hydrogène, brûlent en permanence sur le mont Chimère en Turquie.

cc EN BREF

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Électronique Un micro-écran LED pour la réalité augmentée Le+ Luminosité DiamonDisplay : c’est le nom d’un micro-afficheur LED mis au point au CEA-Leti. Il comporte pas moins de 70 000 LED au nitrure de gallium, que les chercheurs ont réussi à miniaturiser. Il est ainsi adapté à la réalité augmentée qui nécessite des écrans particulièrement lumineux. cm

Ce micro-afficheur du CEA-Leti fournit une luminosité 100 à 1 000 fois plus élevée que celle des micro-afficheurs actuels.

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TENDANCES

cc EN BREF

Maintenance Bague connectée pour réparations Le+ Discret La Bluetooth Ring présentée par le japonais Fujitsu permet de réaliser des opérations de maintenance et de réparation dans des environnements très bruyants. Cette bague se porte sur l’index et permet d’écrire sans aucun support. Une application pour smartphone, ou pour lunettes connectées, sert à reconnaître instantanément les lettres ou chiffres écrits avec la bague, avec une précision d’environ 95%. La bague peut aussi être utilisée pour sélectionner des éléments dans un menu affiché sur un écran mural connecté et récupérer des informations inscrites sur des étiquettes NFC, comme des schémas ou des instructions sur des pièces de rechange. cm

Design Des concept cars inspirés Comme chaque année, le Festival automobile international, qui s’est récemment tenu à Paris, a été l’occasion de retrouver de spectaculaires concept cars présentés en 2015. Sélection. cc J.-F. P. FRACTAL

Soigné de l’intérieur

Déjà vu au salon de Francfort, le Fractal de PSA Peugeot Citroën abrite une réflexion autour du son et de l’ouïe. L’intérieur utilise des matériaux dignes des auditoriums : chêne noir et cuivre pour la planche de bord, maille textile imprimée en 3D et cuir blanc pour les sièges, panneaux de portes et moquette imprimée en 3D avec des motifs anéchoïques.

VISION GRAN TURISMO Créé pour les gamers

La Bugatti Vision Gran Turismo, déjà présentée à Francfort, reprend les lignes de la Veyron en plus affinées. Le concept a pour origine un partenariat avec Polyphony Digital, l’auteur du jeu Gran Turismo sur Playstation. On y retrouve un aileron central qui fait référence au légendaire Type 57 SC Atlantic. Elle a obtenu le Grand prix de la créativité.

MISSION E Bardée de technos

La Mission E totalement électrique de Porsche, déjà vue à Francfort en septembre dernier, est notamment équipée d’un système de « eye-tracking » et de reconnaissance gestuelle. Des caméras remplacent les rétroviseurs et leurs images sont restituées dans les angles bas du pare-brise grâce à des écrans souples semi-transparents.

RX-VISION Japonais jusqu’au bout des lignes

La Mazda RX-Vision, dévoilée au salon de Tokyo en octobre dernier, est animée par un moteur rotatif de nouvelle génération baptisé SkyActiv-R. Elle est représentative du design Kodo (âme du mouvement) dont les lignes sensuelles expriment l’esprit artistique de l’esthétique japonaise.

CONCEPT IAA Ne prend pas le vent

C’est le poids de l’exosquelette Phoenix développé par la start-up SuitX, contre 23 kg pour les produits du marché. Un dispositif inspiré de la biomécanique dans une démarche frugale.

3.0 CSL HOMMAGE R Hybride

La BMW 3.0 CSL Hommage R déjà vue à Pebble Beach l’été dernier rend hommage au célèbre coupé sportif des années 70, la BMW 3.0 CSL (Coupe super light). Un système hybride « e-boost », composé d’une batterie et d’un bloc électrique de faible puissance devrait booster les reprises du véhicule.

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L’Intelligent aerodynamic automobile (IAA) de Mercedes dévoilé au salon de Francfort en septembre 2015 fait évoluer son aérodynamique en fonction de la vitesse pour améliorer son CX qui ne dépasse pas 0,19. Une « mutation corporelle » qui s’opère dès 80 km/h.


TENDANCES

Robotique Les humanoĂŻdes arrivent chez Airbus Group

Le+ PrĂŠcision

Les robots humanoïdes du Joint robotics laboratory en phase d’apprentissage.

La  cobolution  continue chez Airbus Group. L’avionneur multi-

plie depuis quelques annĂŠes les programmes visant Ă robotiser ses lignes de production. Depuis fĂŠvrier, il s’attaque Ă la robotique humanoĂŻde avec le Joint robotics laboratory, nĂŠ en 2004 du partenariat entre l’institut AIST et le CNRS. Le cĹ“ur du projet consiste Ă dĂŠvelopper de nouveaux algorithmes de planiďŹ cation et de contrĂ´le des mouvements prĂŠcis pour permettre au robot de rĂŠaliser des tâches complexes et de se mouvoir dans des environnements exigus pensĂŠs pour les humains, comme le fuselage d’un avion. Pour se dĂŠplacer, le robot humanoĂŻde devra adopter une approche dite ÂŤ multicontacts Âť : il utilisera ses mains, ses genoux, ses coudes pour se maintenir en ĂŠquilibre ou se pencher. Ou encore, face Ă une colonne, choisir s’il est plus pertinent de placer son bras Ă gauche ou Ă droite. Une première gĂŠnĂŠration de tels robots pourrait ĂŞtre dĂŠployĂŠe d’ici dix Ă quinze ans. cc J. R.

cc EN BREF

Neurochirurgie OpĂŠrĂŠ sous rĂŠalitĂŠ virtuelle Le+ SĂŠcuritĂŠ du patient

Un patient atteint d’une tumeur au cerveau a ĂŠtĂŠ opĂŠrĂŠ tout en ĂŠtant plongĂŠ dans la rĂŠalitĂŠ virtuelle au CHU d’Angers. Grâce aux lunettes 3D Occulus Rift, des points lumineux sont envoyĂŠs dans son champ visuel. Selon qu’il voit ces points, il indique au chirurgien comment ĂŠvolue son champ visuel suivant les zones stimulĂŠes. Une première mondiale effectuĂŠe dans le cadre du projet Cervo (Chirurgie ĂŠveillĂŠe sous rĂŠalitĂŠ virtuelle dans le bloc opĂŠratoire) lancĂŠ en 2014. cm

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Le patient ĂŠveillĂŠ est ĂŠquipĂŠ de lunettes 3D pour guider le chirurgien qui l’opère du cerveau.


TENDANCES

Informatique Les data centers prennent le large Microsoft étudie sérieusement la possibilité de déployer des centres de données dans les fonds marins.

Développer des systèmes sousmarins permettrait de garder facilement les serveurs au frais, mais aussi de rapprocher les infrastructures des utilisateurs, et donc d’améliorer les temps de latence, explique Microsoft, qui rappelle que plus de la moitié de la population mondiale vit à moins de 200 kilomètres d’un océan. Par ailleurs, la firme de Redmond estime qu’il serait possible de les déployer en seulement 90 jours, un délai bien plus

court que les deux années nécessaires à la construction sur la terre ferme de data centers traditionnels. Enfin, ces data centers pourraient un jour être autonomes grâce, entre autres, à l’énergie marémotrice, issue des mouvements de l’eau créés par les marées. Un premier prototype, Leona Philpot, une capsule d’acier d’environ 2,4 mètres de diamètre, a été testé en août dernier au large des côtes de Californie. Une deuxième vague d’expérimentations devrait débuter au cours de cette année avec un prototype trois fois plus grand. cc J. R.

Le+ Déploiement rapide

En août 2015, Microsoft a immergé le premier prototype à une dizaine de mètres de profondeur durant 105 jours.

cc EN BREF

de la technologie Frogans pour les développeurs ressuscite son intérêt. Présentée comme une alternative au Web, elle a été imaginée par deux Français, Amaury Grimbert et Alexis Tamas. Frogans permet de créer grâce au Frogans Slide Description Language (FSDL) des sites graphiques et créatifs, rendus au pixel près sur tous les terminaux fixes et mobiles. Ils sont accessibles avec peu de bande passante. cm

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Internet Frogans, un nouvel écosystème de publication Le+ Open source La diffusion des premiers composants


TENDANCES

Énergie La microcogénération pour les particuliers sur place pour les besoins domestiques. L’énergie est ainsi utilisée de manière décentralisée pour un haut rendement, quand les solutions actuelles de centrales ment au Japon, la microcogénération est cycle combinés gaz, les centrales électril’application pour le ques fonctionnant au Le+ Efficacité énergétique secteur résidentiel du gaz naturel, convertisprincipe de la cogénérasent 60 % de l’énergie tion. De l’hydrogène est en électricité mais laisconverti avec une pile à sent 40 % de la chaleur combustible en électricogénérée se perdre cité, laquelle produit dans la nature. Mille aussi de la chaleur lors à deux mille de de l’opération. Chaleur ces systèmes sont en et électricité sont « codémonstration en Allemagne. Partenaire du générés », à raison d’environ 40 % de l’énergie projet, Engie y voit en entrée convertie en notamment un débouélectricité et 55 % en ché pour son gaz naturel Le système permet de générer qui peut être transformé chaleur, toutes les deux chez soi de l’électricité utilisées directement et de la chaleur à partir du gaz naturel. en hydrogène. cc P. P.

D.R.

Dans le cadre du projet Ene.field, mille systèmes de microcogénération vont être testés chez des particuliers dans onze pays durant trois ans. Déjà en déploie-

cc EN BREF

Télécoms Des drones solaires pour un réseau 5G Le+ Haut débit

Le projet repose sur des ondes millimétriques distribuées et relayées par des drones.

Alphabet (ex-Google) souhaite déployer un réseau 5G à l’aide des drones solaires de l’entreprise Titan Aerospace, rachetée en avril 2014. Pour mettre au point ce réseau, Alphabet planche sur une technologie d’Internet à très haut débit qui repose sur des ondes millimétriques. Elles offriraient un débit potentiellement 40 fois plus rapide que la 4G actuelle, mais font l’objet de nombreux challenges techniques car très sensibles aux perturbations météorologiques. cm


TENDANCES

Matériaux La cheville murale devient intelligente Le+ Polyvalente

Sa composition bi-matière offre à cette cheville une expansion optimale quel que soit le mur.

Fischer, a développé une cheville qui s’adapte au support dans lequel on l’implante quel que soit le matériau qui compose le mur. L’entreprise avait commercia-

lisé en 1958 la première cheville en plastique. Sa dernière création, la DuoPower, combine un matériau souple en polyéthylène (rouge) et un matériau rigide en nylon (gris). Dans un matériau plein (béton, pierre…), la vis fait s’expanser la cheville pour la bloquer par adhérence

dans la longueur du trou. Dans un matériau alvéolaire type brique monomur, la vis ramène l’extrémité toujours maintenue par une des parois et provoque la déformation des ailettes d’expansion latérales rouges ainsi que celles du corps en nylon, qui se bloquent derrière la paroi. Dans un matériau creux type plaque de plâtre, l’extrémité restant libre, elle est entraînée en rotation par la vis et forme un « nœud » derrière la paroi… À vous de jouer ! cc J.-F. P.

Électronique Une puce RFID inattaquable Le+ Sécurité

Cette puce RFID ultrasécurisée a été élaborée pour éviter le piratage.

pour l’élaboration d’un Internet industriel sûr et robuste, selon le directeur technique de Texas Instruments. Une puce RFID (identification par radiofréquence) est particulièrement sensible aux attaques dites « Power Glitch ». Son alimentation fournie à distance par le lecteur, est alors perturbée et la puce RFID ne peut génèrer de nouvelle clé de chiffrement qui protège les informations. Deux dispositifs ont été imaginés : d’une part l’intégration d’une alimentation sur la puce elle-même lui permet de rester autonome et de générer les clés de chiffrement quoi qu’il arrive. D’autre part l’ajout de mémoires non volatiles rend les puces capables de stocker l’information même en l’absence de courant électrique. Pour réaliser ces deux éléments, les chercheurs se sont appuyés sur des matériaux ferroélectriques. Notamment ceux utilisés pour la conception des memristors. cc J. R.

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Des chercheurs du MIT et de Texas Instruments ont conçu une puce RFID qu’ils qualifient d’inattaquable. Une étape majeure


TENDANCES

Automobile Audi imprime un rover lunaire + Robuste et léger

D.R.

À l’occasion du salon de l’automobile de Détroit, Audi a présenté un rover lunaire presque entièrement imprimé en 3D. Il a

cc EN BREF

Intelligence artificielle La machine plus forte que l’humain au Go Le+ Un apprentissage

Le

été développé dans le cadre du concours orchestré par Google, le Lunar XPrize Challenge. Fabriqué à partir d’aluminium et de titane et doté de panneaux solaires, le rover est à la fois robuste et léger. Les roues imprimées en 3D permettent d’alléger le véhicule de 200 grammes. Pour l’instant, les quatre roues ont chacune leur moteur et peuvent pivoter sur 360 degrés, mais elles fonctionnent avec la même puissance, ce qui pose problème quand une roue patine. Les ingénieurs travaillent donc sur l’optimisation de la transmission du rover pour rendre le contrôle des quatre roues intelligent et mieux distribuer la puissance nécessaire à chaque roue. Il devrait être envoyé dans l’espace en 2017. La zone d’atterrissage est au nord de l’équateur de la Lune, à proximité du site d’atterrissage d’Apollo 17 en 1972, dernière mission habitée de la Nasa sur la Lune. cc S. E.

par renforcement

Fabriqué à partir d’aluminium et de titane et doté de panneaux solaires, le rover est entièrement imprimé en 3D.

Un logiciel de Google DeepMind, basé sur une combinaison de réseaux de neurones associée à un algorithme plus classique, est parvenu à battre Fan Hui, le champion européen du jeu de Go, considéré comme l’un des jeux de stratégie les plus complexes du monde. Les chercheurs ont notamment adopté une méthode d’apprentissage par renforcement. Prochain challenge pour l’équipe de Google DeepMind ? Affronter Lee Sedol, l’un des meilleurs joueurs du monde au jeu de Go, lors d’un tournoi qui se déroulera ce mois-ci à Séoul. cm


TENDANCES

cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

Polystyrène expansé: du hasard aux produits techniques e polystyrène expansé est le deuxième isolant utilisé dans le bâtiment en France. Peu cher, doté d’une bonne résistance thermique, il ne cesse d’innover tant dans le domaine des performances que de la mise en œuvre. Pourtant son histoire remonte à 1835 lorsque le pharmacien berlinois Eduard Simon eut l’idée de distiller la résine d’un arbre poussant au Proche-Orient, le liquidambar orientalis. Cette résine étant appelée Styrax du Levant, il appela le distillat Styrène. En chauffant celui-ci, il obtint une réaction de polymérisation qui généra des macromolécules, le polystyrène. La fabrication du styrène s’est développée dans les années 30 lorsqu’on a su le séparer lors du raffinage du pétrole et plusieurs procédés ont aussi été développés pour industrialiser la fabrication du polystyrène. En 1944, le chimiste Ray Mc Intire, de Dow Chemical, découvre par hasard le polystyrène expansé. Il voulait co-polymériser du styrène et de l’isobutène sous pression. Le styrène s’est alors polymérisé seul et l’isobutène s’est vaporisé, s’immisçant dans la matrice du Le polystyrène polymère. Le polystyrène expansé expansé, inventé par Eduard Simon, est utilisé pour l’isolation thermique. (PSE) était inventé. Ce matériau blanc, rigide et de faible densité a été rapidement utilisé comme isolant pour le bâtiment, puis comme emballage absorbeur de chocs. Le PSE a connu récemment une véritable rupture technologique avec le développement du PSE gris obtenu par l’adjonction de graphite ou d’autres dérivés du carbone. Ces molécules réfléchissent et absorbent une partie du rayonnement infrarouge, améliorant ainsi les performances thermiques des PSE d’au moins 20%. Utilisé d’abord pour l’isolation thermique des murs par l’intérieur, le PSE gris se généralise à d’autres applications comme l’isolation des murs par l’extérieur. Et ça, c’est nouveau ! cm

L

Retrouvez chaque mardi la chronique de Jean-François Prevéraud en vous abonnant à notre newsletter www.industrie-techno.com

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Logiciel Des drones pour inspecter les réseaux Le+ Coopération

Un drone contrôle une infrastructure, en altitude, sans risque humain.

Faire coopérer des drones de différentes natures pour réaliser des missions complexes de manière récurrente. C’est l’objectif du projet de R&D Airmes, piloté

par le Toulousain Eurogiciel, chargé de développer une intelligence embarquée distribuée pour conférer aux drones une certaine autonomie de décision. L’approche intéresse particulièrement la SNCF et EDF pour l’inspection de leurs infrastructures linéaires. Exemple de scénario possible : mener une opération d’inspection entre deux trains. Un drone éclaireur surveillerait alors l’arrivée du train suivant pour alerter le premier drone. Les deux industriels souhaiteraient déployer ce genre d’opérations dès 2020. Une première démonstration du projet Airmes est prévue pour l’été 2016. Elle consistera à prouver la capacité de deux drones à se remplacer automatiquement. À terme, l’objectif est de faire coopérer des engins aériens, terrestres, marins et sousmarins. cc J. R.

cc EN BREF

Le+ Maintenance facilitée

Énergie Immersion de la première hydrolienne du site de Bréhat

Mise à l’eau DCNS/OpenHydro de la première a procédé, fin janvier, hydrolienne à la mise à l’eau au large de sa première hydrolienne de Paimpol-Bréhat. du parc démonstrateur hydrolien de Paimpol-Bréhat d’EDF. Une fois la barge stabilisée, l’hydrolienne a pu être posée au fond de l’eau grâce à un système de treuils et de câblage, équipé de moteurs hydrauliques. Ce système unique au monde permet de sécuriser et de faciliter les opérations d’installation et de maintenance, tout en assurant un niveau de précision optimal. cm

DCNS ; D.R.

QUOIQUE…


TENDANCES

Énergie Des centrales nuclÊaires ottantes en Chine + Mobiles

cc EN BREF

Erratum

Le

Le projet de bateau centrale dĂŠveloppĂŠ par China General Nuclear devrait voir le jour en 2020.

D.R.

Deux projets concurrents de centrales nuclÊaires ottantes sont dÊveloppÊs par CGN (China General Nuclear) et CNNC (China National Nuclear Corporation), deux gÊants du nuclÊaire chinois. Selon les entreprises, ces

navires ĂŠquipĂŠs de petits rĂŠacteurs sont conçus pour alimenter en ĂŠlectricitĂŠ les plateformes de forage gazières et pĂŠtrolières, mais aussi des ĂŽles et zones cĂ´tières, en fournissant, par exemple, l’Ênergie nĂŠcessaire Ă des opĂŠrations de

dÊsalinisation de l’eau. CGN et CNNC travaillent tous les deux avec la sociÊtÊ de construction navale CSIC. Il ne s’agit pas du premier projet de centrale nuclÊaire flottante mobile. La Russie est dÊjà engagÊe dans la construction de sa propre centrale nuclÊaire flottante, dont le lancement est officiellement prÊvu pour octobre 2016 dans les rÊgions NordEst du pays, qui souffrent d’un manque d’Ênergie rÊcurrent. cc P. P.

Contrairement Ă ce que nous indiquions dans le dossier consacrĂŠ aux ĂŠnergies marines de notre dernier numĂŠro, le diamètre de l’hydrolienne D10 de l’entreprise Sabella est de 10 mètres, et non 10 centimètres. Des erreurs se sont ĂŠgalement glissĂŠes dans le portrait de Laurent LĂŠvy: les deux autres cofondateurs de Nanobiotix sont Paras Parad, directeur du laboratoire de biophotonique Ă l’UniversitĂŠ Suny situĂŠe Ă Buffalo (État de New York, États-Unis) et Kader Boussaha, collaborateur chez Altran. cm

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Sur notre site Internet, le meilleur de la R&D en temps réel Dossier Les 50 qui font l’innovation en France

Portrait chinois

Yann Lecun, Navi Radjou, Rand Hindi, Louis Gallois, Emmanuelle Charpentier, José-Alain Sahel, Monica Beltrametti, Fabien Guillemot, Antoine Hubert…Toutes ces personnalités font partie de notre sélection 2016 des 50 qui font l’innovation en France. Ces innovateurs, dont nous avons tiré le portrait, ont des profils variés : ils sont stratèges, agitateurs d’idées, start-upers, scientifiques ou inventeurs et œuvrent au quotidien pour inventer, transformer, adapter ou diffuser les technologies de demain, ou faciliter leur émergence. cm

L’innovation dans la peau

c André-Luc Allanic,

pionnier de l’impression 3D et à la tête du département R&D de Prodways, nous livre sa vision de l’innovation. Allanic

50 innovateurs

Vidéo Un nouveau robot pour Fukushima

Classement Les meilleures écoles d’ingénieurs

La rédaction d’Industrie & Technologies a publié la 20e édition de son classement annuel des écoles d’ingénieurs. Ce nouveau cru est particulièrement marqué par la montée en puissance des INP. Cette année, le top 10 en compte trois, dont deux en tête. Lorraine INP et Grenoble INP, arrivent respectivement en première et deuxième position. Preuve que le regroupement permet de s’imposer face aux leaders historiques et de peser dans les politiques de recherche. Cette stratégie est aussi le moyen d’échanger Ecoles d’ingénieurs sur les bonnes pratiques pédagogiques. cm

c Toshiba a créé un robot

pour le démantèlement de Fukushima. Doté de trois bras, il se chargera de retirer 566 barres de combustibles radioactifs. Toshiba

Start-up 10 technos pour dessiner le monde de demain

Avis d’expert Pas de géant pour l’informatique quantique

Barry Bolding, responsable de la stratégie et vice-président chez Cray, décrypte les principales tendances qui marqueront le secteur du supercalcul en 2016. Dans ce domaine, l’informatique quantique devrait s’imposer comme une des technologies phares de l’année. Google ayant à présent confirmé que son système développé par D-Wave effectue le recuit quantique, ce domaine devrait revenir à la une. « C’est indéniablement une nouvelle technologie passionnante et l’intérêt qu’elle suscite profite à toute l’industrie. Mais, pour autant, ne comptons pas sur un système quantique réellement opérationnel avant 2020, voire 2025 », nuance le spécialiste. cm

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a effectué une veille internationale et détecté dix innovations qui pourraient bouleverser notre société. Netexplo

Réseaux @IT_technologies La communauté de l’innovation hub Industrie & Technologies IndustrieTechno

d’Intelligence Technologique Une peau artificielle a été développée par une équipe de chercheurs de l’université technologique de Nanyang. Elle s’inspire du fonctionnement de la mémoire haptique et permettrait aux robots d’interagir et de s’adapter à leur environnement.

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ABONNÉS

Supercalcul

c L’observatoire Netexplo


Un faisceau radar qui focalise presque aussi bien qu’un laser ! L’avenir avec 80 GHz : la nouvelle génération de mesure de niveau radar

Nous sommes leader mondial en mesure de niveau radar et nous le prouvons avec l’exceptionnelle focalisation qui caractérise le VEGAPULS 64 ! En effet, le faisceau radar de ce capteur peut être orienté quasiment point par point sur le liquide à mesurer, avantage considérable lorsque la cuve est encombrée de serpentins de chauffe ou d’agitateurs. Cette nouvelle génération de capteurs de mesure de niveau continue est insensible aux condensats et aux colmatages. De plus, elle est équipée de la plus petite antenne de sa catégorie : c’est simplement la nouvelle référence mondiale ! www.vega.com/radar


organisation

Pourquoi travailler sa souplesse

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interview

Thierry Weil,

délégué général de La fabrique de l’industrie

«Optimiser une production en perpétuelle évolution»

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Équipement

La boîte à outils de l’usine agile

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robotique

Des collègues d’ateliers plein d’adresse

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automobile

Les secrets de Bosch pour doper sa production

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en pratique

Les stratégies pour gagner en adaptabilité

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salm

Automatisation réussie des meubles sur mesure

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EN COUVERTURE

ProDuction

optez pour l’agilité Pour faire face à une évolution des marchés où la personnalisation des produits devient la règle et les cycles de vie toujours plus courts, il faut adapter les moyens de production. Une évolution rendue possible grâce à la numérisation de l’industrie et à la montée en puissance des équipements « intelligents ».

es consommateurs sont de plus plète. Une montagne d’informations qu’il en plus versatiles dans leurs devient possible d’exploiter avec des approchoix et souhaitent pouvoir ches de traitement informatique de type big personnaliser les produits data et de présenter sous forme de tableaux qu’ils achètent sans être prêts de bord aidant à la prise de décisions par les à payer plus cher. Pour répondre à leurs responsables de la production. besoins, les industriels doivent adapter leurs Plus qu’une révolution, comme le suggère moyens de production pour leur donner la l’engouement autour des concepts d’usine souplesse nécessaire indispensable à leur du Futur, d’industrie 4.0 ou de Brillant Factory, il s’agit d’une évolution naturelle des réactivité. Une adaptation qui suppose en premier moyens de production qui doit se faire de lieu d’avoir une bonne vision stratégique de manière graduée, en fonction de ce que l’enl’existant et des évolutions treprise, grand groupe ou auxquelles les process La TENdaNCE PME, et son marché sont actuels vont devoir faire EsT à dEs LigNEs capables d’accepter. pROdUCTiON face. Cette évolution passera dE Une évolution qui doit mOdULaiREs, par des choix technologi- RapidEmENT aussi se faire autour de ques, organisationnels et RECONfigURabLEs l’homme, ce qui suppose de le former à de nouveaux humains, allant d’une auto- EN fONCTiON dEs bEsOiNs. matisation plus souple à une métiers. Ainsi, les robots robotisation « intelligente », vont prendre en charge une voire à la conception de bonne part des tâches répélignes de production modulaires pouvant titives à faible valeur ajoutée. Qu’ils soient être rapidement reconfigurées en fonction fixes ou mobiles, voire collaboratifs, ils disposeront de suffisamment d’intelligence des besoins. Si l’idée n’est pas nouvelle, sa mise en prati- embarquée pour apprendre rapidement à que devient beaucoup plus facile grâce à la réaliser une tâche sous la direction d’un numérisation grandissante des usines. « coach humain ». Un peu à la manière de ce Aujourd’hui grâce à l’Internet des objets (IoT), qui s’est fait dans le domaine de l’usinage, tous les équipements deviennent communi- où l’ouvrier a cédé la place au programmeur cants, du moindre capteur à la machine com- de machines-outils. cm

À Rodez (Aveyron), Bosch a mis en place une organisation agile capable de s’adapter à tous les cycles de production.

P. GUittet PoUr indUstrie et technoloGies

L

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Organisation Pourquoi travailler sa souplesse

L

’usine agile : le concept est suffisamment vaste pour que tous les industriels s’y retrouvent, depuis les tenants de l’atelier flexible dans les années 80, jusqu’aux promoteurs actuels de l’usine du futur, de l’industrie 4.0 allemande ou de la Brillant factory américaine. Mais ne nous y trompons pas, il s’agit d’une évolution profonde de l’industrie manufacturière, ren-

due possible par l’arrivée massive du numérique, qui va révolutionner les moyens de production, ainsi que les relations entre les clients et les fournisseurs. Elle va aussi profondément modifier le rôle de l’homme dans la production en le replaçant au cœur de l’action. « Les industriels se doivent d’avoir une production de plus en plus flexible, agile pour employer le terme à la mode »,

Quand l’uberisation touche les usines

Heliatek est partenaire du projet Manucloud. Ce fabricant de films photovoltaiques souples met à disposition via la plateforme ses capacités de production en mode Maas. cDans l’approche Manufacturing as

a service (Maas), les entreprises disposant d’un modèle numérique de leur système de production vont pouvoir louer leurs capacités de production (chaînes, machines outils…) inutilisées ou faire appel aux moyens partenaires qu’ils piloteront, via des plateformes d’intermédiation spécialisées.

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Dans le cadre du 7e PCRD de la Commission européenne, l’Institut Fraunhofer IPA (Manufacturing Engineering & Automation) pilote le projet Manucloud qui vise à la création d’un environnement Maas en Europe. Le démonstrateur est en cours d’évaluation dans les secteurs du photovoltaïque, de l’éclairage organique et des équipementiers automobiles.

constate Éric Gautier, directeur Europe pour le développement de l’offre manufacturing de Siemens PLM Software. Ce besoin est lié à la mondialisation de l’économie, qui impose de fabriquer au plus près des marchés, entraînant un fractionnement de la production et une plus grande pression concurrentielle entre les entreprises. Autre facteur important, la versatilité des consommateurs qui changent beaucoup plus facilement de produit et de fournisseur que leurs aînés. Conséquence : les entreprises doivent innover, diversifier et segmenter leur offre, ce qui entraîne une très grande complexité en production. Le tout sans déroger au triptyque temps/coût/qualité et en étant toujours plus respectueux de l’environnement. cc L’agilité

des entreprises repose sur plusieurs axes

« Pour cela, l’agilité des entreprises doit relever cinq défis : sociétal, managérial, personnel, organisationnel et stratégique et enfin technologique », estime PierreMarie Gaillot, responsable projet Usine du futur au Centre technique des industries mécaniques (Cetim). Le sociétal, c’est optimiser le bien commun, c’est-àdire utiliser au mieux les ressources mises à disposition, en ouvrant l’entreprise vers l’extérieur et en respectant l’environnement. Le managérial, c’est redéfinir la place de l’homme dans l’usine en lien avec le numérique qui bouleverse complètement les équations traditionnelles d’organisation. « On va passer d’une organisation en silos où l’on fait dialoguer les processus les uns avec les autres, à une logique de poupées russes où tout va être intégré, la désintermédiation. » Du côté du personnel, le numérique apporte l’accès à l’information à tous, alors que jusqu’à maintenant celle-ci descendait progressivement dans les organigrammes.

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Pour faire face à l’évolution des modes de consommation, qui impose de diversifier les gammes de produit, les industriels doivent rendre leurs moyens de production beaucoup plus flexibles. Ils sont aidés en cela par la vague de la numérisation de l’industrie. Une kyrielle d’outils technologiques peut aider à repenser du tout au tout l’organisation de la production.


PRODUCTION

Une plateforme technologique aux Arts et métiers A Lille, le campus d’Arts et Métiers accompagne les entreprises dans leur plan d’industrie du futur grâce à sa plateforme technologique de robotique.

centre Arts et métiers ParisTech de Lille (Nord) s’est doté d’une plateforme technologique usine agile afin d’assurer ses missions de formation, de recherche et de transfert dans ce domaine et d’être un acteur majeur de la conduite du changement vers l’industrie du futur. « Pour cela nous avons intégré des moyens expérimentaux

D. R.

c Le

L’opérateur finira par en savoir autant si ce n’est plus que son chef, ce qui entraînera un changement dans le management, notamment au niveau des décisions techniques. Côté organisationnel, l’usine va devoir s’insérer dans des alliances et des chaînes de valeur plus complexes grâce à la chute des barrières géographiques que permet le numérique. L’entreprise va aussi pouvoir faire évoluer virtuellement sa configuration en fonction des marchés visés. « Côté technologique l’automatisation et la robotisation vont permettre de mettre en œuvre deux équations clés : 1 = 100, c’est-à-dire comment produire à l’unité des produits personnalisés au prix de la grande série (mass customisation) ; 35 = 120, c’est-à-dire comment faire en sorte

et des démonstrateurs instrumentés, notamment des robots, pour faire des essais et développer des moyens en collaboration avec des industriels », explique Olivier Gibaru, directeur scientifique de la plateforme. Cette dernière est adossée à la formation de troisième année de l’école en mécatronique et gestion industrielle,

que dans le même temps de présence de l’opérateur, on augmente le temps d’ouverture des machines en les faisant travailler de plus en plus seules, afin de retrouver sur notre territoire avec notre environnement social, des prix de marché compétitifs. » cc Remettre

au centre

l’humain

Mais ce qui reste le plus agile dans l’usine, c’est l’être humain. « Lui seul peut apporter de la créativité et s’adapter très rapidement aux aléas et autres changements de décisions. C’est d’ailleurs le discours de l’Alliance pour l’industrie du futur en France, qui s’oppose au discours allemand d’Industrie 4.0 qui mise plus sur des auto-

ainsi qu’à un master Advanced Production Systems (APS) développé en collaboration avec deux universités suédoises (KTH et Linköpings). Elle fonctionne en partenariat avec des industriels tels que Valeo, Faurecia, EADS ou Bombardier sur ces thématiques de systèmes de production agile où l’humain est intégré totalement dans la réflexion.

matismes de haut niveau pour rendre l’usine agile », décrypte Hadrien Szigeti, directeur du développement stratégique de Delmia. On va donc aller vers une automatisation des couches basses qui libère l’humain des tâches répétitives et lui offre une montée en gamme de son travail. Dominique Foucard, directeur de la performance industrielle de Michelin, a, par exemple, retiré le middle management des usines pour davantage responsabiliser les ouvriers. Il note des progrès importants en termes de motivation. « Une approche qui, liée à l’utilisation de technologies novatrices comme la simulation ou la réalité augmentée, va redonner de l’intérêt au poste d’opéraMARS 2016ccN°985

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c L’aciériste

chinois Baosteel, qui produit des tôles d’acier à haute limite élastique (HLE) pour l’emboutissage automobile, s’est doté d’une usine ultramoderne où l’agilité a guidé la conception. Un jumeau numérique des installations, intégrant un modèle comportemental propriétaire, lui sert à valider en quelques

heures la faisabilité d’une commande en termes de largeur et d’épaisseur, mais aussi de caractéristiques mécaniques et métallurgiques, en jouant sur les réglages des cylindres, des vitesses, ainsi que des températures de chauffe et de refroidissement entre les passes. Des données qui servent ensuite au réglage rapide de la ligne.

teur et attirer de nouveau les jeunes vers les emplois industriels », estime Michel Dancette, directeur de l’innovation et de la prospective chez l’ingénieriste Fives. Une attente bien comprise par l’Éducation nationale qui, après deux ans de travaux avec les industriels, vient d’annoncer une refonte du BTS contrôle industriel et régulation automatique (Cira), afin de tenir compte de l’arrivée des «usines numérisées» tant au niveau de l’exploitation, que de l’optimisation de leur fonctionnement en amont (modélisation/simulation) ou de la formation des opérateurs en réalité augmentée. cc Les

atouts du numérique

La numérisation va aussi avoir un impact fort sur les technologies de fabrication employées. Ainsi la fabrication additive métallique, qui ne cesse de progresser, s’invite de plus en plus en bord de chaîne. «On peut même envisager à terme d’avoir des chaînes très modulaires sur lesquelles on

pourra connecter les imprimantes 3D de partenaires qui viendront réaliser en local une partie de votre produit, avec leur savoirfaire et leur valeur ajoutée», estime PierreMarie Gaillot. C’est ce que l’on appelle le manufacturing as a service (Maas). La numérisation permet de passer d’une logique de fabrication de pièces identiques par lots à une logique de fabrication beaucoup plus continue de pièces différentes. Une approche qui peut se heurter à l’automatisation déjà en place si elle n’est pas assez souple pour être évolutive, car elle fixe une capacité de production difficile à modifier. C’est pourquoi la robotique peut permettre une nouvelle forme de polyvalence, si l’on passe de systèmes programmés à des robots qui ont des facultés d’apprentissage. « Les programmes de robotique sont aujourd’hui une suite d’instructions déterministes qui font que le robot s’attend à toujours trouver la même pièce dans la même position au même endroit. Ce que l’on est AkeoPlus est spécialisé dans l’integration de vision et d’intelligence artificielle sur des robots multi-axes pour augmenter la valeur des chaînes de montage.

en train d’imaginer avec les constructeurs de robots, c’est un langage permettant de donner une instruction de type: va prendre la pièce bleue dans le bac de gauche et assemble-là dans le trou n°3 de la base », explique Hadrien Szigeti. On arrive aujourd’hui au premier prototype fonctionnel développé en collaboration avec le CEA List et la jeune pousse française AkeoPlus. Le numérique va aussi être un gros atout pour la supervision de l’usine et son pilotage en temps réel. Grâce à des routeurs réseau sécurisés, le Edge Computing, on est enfin capable de concentrer les flux de données qui remontent des capteurs des machines, d’avoir des applicatifs qui tournent dans l’usine pour les synchroniser et de prendre les décisions en local. De plus, cette « box » connectée au cloud de manière sécurisée n’y fait remonter que les informations dont on a besoin à distance, limitant ainsi les risques de piratage. « On ne peut pas tout faire communiquer avec le cloud, comme le propose l’Internet des objets (IoT). Ce n’est pas réaliste d’un point de vue bande passante, puissance de calcul et sécurité. Il faut concentrer les flux là où les décisions sont prises. C’est l’approche poussée par l’Industrial Internet consortium (IIC) qui regroupe des constructeurs américains (Cisco, Dell…) et quelques asiatiques) », constate Hadrien Szigeti. cc Une

démarche graduée

Toutes ces évolutions se feront de manière progressive. «L’usine agile est avant tout une démarche graduée en fonction de la maturité de l’entreprise et de son marché. Il n’y a pas de démarche universelle imposée vers l’Usine du futur, mais autant de parcours que d’entreprises», estime PierreMarie Gaillot. On peut attaquer par n’importe quelle brique (machine connectée, robot, supervision…), mais il ne faut pas installer une machine de plus dans l’atelier, il faut saisir cette opportunité pour mettre en place les fondamentaux d’agilité (prise en compte de l’humain, organisation, modèle économique, image extérieure, management, territoire, etc.) en pensant ce que sera l’usine de demain. cm cc Jean-François Prevéraud jfpreveraud@industrie-technologies.com

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D. R.

L’acier chinois Baosteel numérise ses installations


PRODUCTION

Thierry Weil Professeur à Mines ParisTech, fondateur et délégué général de La fabrique de l’industrie

Optimiser une production en perpétuelle évolution L’agilité est-elle un concept nouveau pour la production ? T. W. : Ce n’est pas une nouveauté en soit,

les industriels ont toujours essayé de répondre plus vite et mieux aux demandes de leurs clients. J’en veux pour preuve la méthode Smed (Single minute exchange of dies), qui permettait à Toyota au début des années 80 de réduire le temps nécessaire pour changer et régler ses matrices d’emboutissage, autorisant des séries de pièces plus petites pour mieux répondre aux commandes. D’ailleurs les constructeurs automobiles japonais ont toujours été à la pointe des outils de gestion de production avec des méthodes comme le Kanban apparu dans les années 50, qui évite la création d’un stock tampon entre deux postes de travail. La gestion de production en flux tendu ou en juste à temps ne sont ni plus ni moins que de l’agilité pilotée par les besoins de l’aval. La demande est simplement devenue plus pressante dans tous les secteurs, car on ne produit plus pour alimenter un stock, mais pour satisfaire la commande précise d’un client.

B. DES GAyETS

Quel est son impact sur les moyens de production ? T. W. : Déjà, on ne conçoit pas un outillage

ou un équipement devant être changé fréquemment et rapidement de la même manière qu’un outillage restant en place très longtemps. De même, on est passé des automatismes rigides dédiés à une opération faite en très grande série à des automates programmables, voire à des robots grâce auxquels on peut changer rapidement de type de production. Il ne s’agit plus d’optimiser une production pour un régime per-

ccParcours

X-Mines, licencié en philosophie et docteur en physique, Thierry Weil a occupé différents postes dans l’industrie (Cogema, PSA, Thomson…), avant de devenir en 1991 directeur adjoint de l’école des mines de Paris. Conseiller du Premier ministre de 2000 à 2002, il est aujourd’hui professeur au Cerna de Mines ParisTech et délégué général de La fabrique de l’industrie.

manent, mais d’optimiser une production en perpétuelle évolution. Par ailleurs, la numérisation permet au produit en cours de fabrication de «demander» au poste de travail de lui installer telle ou telle option en fonction de la commande du client. Cela change l’architecture des systèmes d’information industriels, sans toutefois remettre en cause l’existence des systèmes en place. Les conséquences pour l’entreprise? T. W. : L’agilité commence au bureau d’étu-

des qui doit prévoir des architectures de produits suffisamment modulaires pour être configurables en fonction des désirs des clients par simple changement de modules. C’est ce qu’a fait Clextral en transformant ses extrudeuses de matières plastiques en extrudeuses de papier monnaie pour la Banque de France. Tous les services contribuent à l’agilité, chacun dans son domaine de compétence, afin d’avoir une agilité d’entreprise.

L’agilité est-elle seulement l’affaire des techniciens ? T. W. : Non, cela doit avant tout être dans

l’esprit des dirigeants car cela impose des choix d’entreprise. Les crises et les cycles économiques plus accusés font que les industriels doivent s’adapter pour survivre. Par exemple, un fournisseur de pièces pour l’automobile va ainsi s’intéresser aux pièces pour l’aéronautique. Ses processus de production doivent donc être beaucoup plus reconfigurables pour pouvoir répondre aux demandes de clients de secteurs différents. Dans l’entreprise on doit alors être capable de faire des arbitrages, pour choisir entre continuer à faire très bien ce que l’on fait de manière courante ou être un petit peu moins performant pour être en mesure de changer d’activité rapidement. cm ccProPos recueillis Par Jean-François Prevéraud

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Équipement La boîte à outils de l’usine agile L’omniprésence du numérique dans tous les matériels et équipements de l’usine, ainsi que le pilotage par logiciels de tous les process de production est une fantastique opportunité pour les industriels qui veulent donner de l’agilité à leurs lignes de production. Encore faut-il pouvoir capturer les bonnes données, les stocker, les traiter, puis les utiliser pour agir sur la production. Voici quelques exemples de matériels et de logiciels qui le permettent. cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

c Les régulateurs proportionnels de pression et les distributeurs proportionnels de débit ouvrent de nouveaux potentiels aux automatismes pneumatiques fonctionnant jusque-là en tout ou rien. La vanne trois voies à commande directe proportionnelle Sentronic HD d’Asco Numatics combine haute précision dans la régulation de pression (< 0,25 % hystérésis) et la commande numérique grâce au logiciel DaS HD.

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Le jumeau numérique Afin de faire face à la complexité grandissante des moyens de production, cAfin l’outil Process Simulate de Siemens PLM Software crée leur double numérique. Il permet de valider les concepts et les améliorations, d’optimiser d’affiner des trajectoires de robots, de tester des matériels des opérations, d’affiner et des logiciels réels, avant que la ligne ne soit opérationnelle. Cela permet de garantir des lancements de production sans défaut.

Les chariots à guidage automatisé - AGV cBeaucoup plus flexibles que les convoyeurs ou les chariots de manutention avec conducteur, les AGV contribuent à la souplesse de l’usine. D’autant plus que Balyo propose des kits MoveBox de conversion de chariots conventionnels permettant de les utiliser avec son système de pilotage géoguidage qui n’impose aucun balisage spécifique du site.

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La pneumatique proportionnelle


PRODUCTION

Le Logiciel d’agrégation de contenus industriels La fabrication métallique additive cL’impression métallique 3D bouleverse les habitudes de conception et de production, en offrant une répartition optimisée de la matière dans les pièces. La ProX DMP 320, que 3D Systems a présentée au CES 2016, imprime directement en métal (titane, inox, superalliages à base de nickel) à grand débit avec une haute précision (± 50 µm).

cPTC entend profiter de la montée en puissance de l’Internet des objets (IoT) dans le domaine industriel (capteurs et instrumentation connectés…) et de la communication accrue des systèmes de commande et de contrôle des process, pour proposer avec ThingWorx une plateforme d’Industrial IoT (IIoT) sur laquelle des applications de traitement de données permettront, sans développement spécifique de contrôler, de faire évoluer et d’optimiser la production en temps réel en fonction des événements (modifications, aléas…).

Le logiciel d’optimisation du mix-produit cFives a développé Cameio, un logiciel de pilotage et d’optimisation du mix-produit des sucreries (sucre, éthanol, électricité produite par cogénération). Outil d’aide à la décision et de gestion d’une usine, il permet de maximiser la productivité en fonction par exemple des cours des matières et énergies produites, et en phase de conception de dimensionner les équipements.

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Les machines-outils multifonctions cLes machines-outils multifonctions exécutent plusieurs types d’usinages (fraisage, tournage, perçage…) sans avoir à démonter la pièce. Le centre d’usinage à broche verticale 5 axes UMC-750 de Haas Automation dispose d’une broche de 22,4 kW à commande vectorielle tournant à 8 100 tr/min, ainsi que d’une table rotative sur tourillons 2 axes et d’un changeur d’outils 40 positions. Proposé à partir de 122 000 euros, il offre un excellent rapport performances/prix.

Les variateurs de fréquence cCes équipements permettent d’ajuster en continu la vitesse de rotation et le couple d’un moteur entraînant un appareil (pompe, ventilateur…) aux besoins d’un process. La gamme Altivar Process ATV900 de Schneider Electric peut piloter des moteurs de 0,75 à 800 kW. Toutes les fonctions de sécurité telles que la vitesse, l’arrêt, le sens de rotation, la commande de freinage peuvent être implémentées directement dans le variateur, qui dispose de tous les types de communication utilisés dans l’industrie.

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Robotique Des collègues d’ateliers pleins d’adresse Dépassés les robots industriels emprisonnés dans leur cage ? Une nouvelle génération de robots, les robots collaboratifs, se mélange aux opérateurs. Reprogrammables, déplaçables selon les besoins et à même d’assister directement les opérateurs, ces robots, de plus en plus intelligents, sont un nouvel outil précieux pour apporter plus de flexibilité dans les usines.

F

utur annoncé de l’industrie, la robotique collaborative fait l’objet de développements chez tous les fabricants de robots. ABB et son robot Yumi, Kuka et son robot Iiwa, Rethink Robotics et Sawyer… Plus flexibles que leurs camarades en cages, ces nouveaux robots constituent un atout majeur pour apporter plus de flexibilité aux solutions d’automatisation. «Le robot collaboratif répond à plusieurs besoins, détaille Cyril Jacquelin, ingénieur au Centre technique des industries méca-

niques (Cetim). Il n’est plus encagé, ses fonctions de programmation sont plus facilement appréhendables par l’opérateur, et il est plus facilement déplaçable. » La première qualité qu’on lui demande est évidemment d’être sans danger pour l’homme. Contrôleurs «intelligents», formes, matériaux, et caractéristiques mécaniques des robots prennent aujourd’hui en compte cette contrainte, tandis que les normes vont peu à peu permettre le déploiement plus large de ce type de robots. Plus polyvalents, ils peuvent alors s’adapter à plusieurs pos-

tes différents grâce à des modes de préhension génériques et un apprentissage rapide. Ils permettent d’apporter de la progressivité dans l’automatisation d’une ligne, de manière à s’adapter aux besoins de production selon les fluctuations du carnet de commandes. cc Une

programmation simplifiée au maximum

Les robots collaboratifs se définissent d’abord par leur facilité de reprogrammation. Un enjeu qu’a pris en compte Staubli, qui fait évoluer l’ensemble de sa gamme standard d’environ 80 robots dans ce sens. « Pour améliorer la prise en main de l’opérateur, nous simplifions et rendons conviviale la console de programmation, qui utilise le langage « métier » du poste,

Des condisciples ultra-serviables

c Légers,

ils sont faciles à transporter. Certains sont mobiles, pour acheminer des pièces dans l’usine, sans guide au sol, mais en se repérant par eux-mêmes. Ici, une plateforme mobile dotée d’un bras Kuka conçue pour travailler directement sur des lignes d’assemblage aéronautique (projet Valeri).

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ADAPTÉS À L’HOMME

c Par

définition, les robots collaboratifs peuvent sortir de leurs cages sans souci de sécurité pour les opérateurs. Ils peuvent alors travailler à côté, ou même avec l’opérateur, pour que celui-ci se concentre sur la partie nécessitant toute la dextérité – et l’agilité – humaine. Avec Mines ParisTech, PSA étudie la collaboration homme-robot grâce à la réalité virtuelle.

PROGRAMMABLES PAR TOUS

c Ils

sont facilement reprogrammables à l’aide d’une interface graphique intuitive. Le Graal ? La capacité à être reprogrammés en reproduisant les gestes montrés par un opérateur. Dans le cas d’UR10 (Universal Robot), l’utilisateur doit simplement saisir le bras pour lui montrer le geste à effectuer.

PSA ; KUKA ; UNIVERSAL ROBOT

DÉPLAÇABLES À SOUHAIT


PRODUCTION

D. R.

dĂŠtaille Jacques Dupenloup, Responsable des ventes France Stäubli Robotics. CĂ´tĂŠ utilisateurs, PSA, s’attache Ă ĂŠtudier les gestes des robots quand il assiste un opĂŠrateur. ÂŤ Avant, on voulait que le robot prenne ou pose avec prĂŠcision un objet. On opte Ă prĂŠsent pour des robots Ă taille humaine, faciles Ă intĂŠgrer, qui peuvent se permettre de faire imparfaitement, ou commencer une tâche et laisser la partie plus complexe Ă l’opĂŠrateur Âť, prĂŠcise Nahid Armand, experte en robotique chez PSA. Un soudeur, VidĂŠo par exemple, ne perdra plus 70 % de son temps Ă prĂŠparer son matĂŠriel, et son mĂŠtier deviendra celui de roboticien-soudeur. Les plateformes mobiles pour la logistique L’Êlectronique jouĂŠe arrivent ĂŠgalement Ă quatre mains dans l’usine. C’est le cas par exemple du robot Grâce Ă ses mains exibles Lynx d’Adept Technoou sa capacitĂŠ d’apprentissage par logy, commercialisĂŠ un dispositif de commande manuelle, depuis 2013. Une preYumi, - you and me - conçu par ABB, mière ĂŠtape de quels’adapte Ă tout type d’assemblage ques heures est nĂŠcesde petites pièces. EnveloppĂŠ saire Ă l’opĂŠrateur, d’un matĂŠriau mou, il travaille aussi joystick en main, pour sans danger pour les hommes. que le robot cartograYumi phie l’usine, et assimile les règles de circulation. Ă€ la suite de quoi Lynx est parĂŠ pour circuler du magasin aux opĂŠrateurs avec les pièces et les outils demandĂŠs. ÂŤDans certains types de production très courte de deux ou trois heures, les opĂŠrateurs passent leur temps Ă se dĂŠplacer. Via un ĂŠcran tactile, ils peuvent envoyer le robot Lynx faire cette opĂŠration Ă leur place oĂš ils le souhaitentÂť, fait valoir Jean-Michel Lombard, responsable d’Adept Technology France. Le robot peut, en outre, ĂŞtre reliĂŠ par Wi-Fi au système informatique de production, lequel peut intĂŠgrer un gestionnaire de otte dans le cas oĂš plusieurs robots sont prĂŠsents dans l’usine. Car Ă l’avenir, ils devront savoir communiquer entre eux pour faire tourner la production! cm ccPHILIPPE PASSEBON ppassebon@industrie-technologies.com

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Automobile Les secrets de Bosch pour doper sa production Chaque jour, l’usine Bosch de Rodez (Aveyron), spécialisée dans les accessoires pour les moteurs Diesel, produit plus de 100000 pièces, dont 70000 bougies de préchauffage. Robotique collaborative, maintenance prédictive, traçabilité… depuis 18 mois, le plus grand site français de l’équipementier mène une batterie d’initiatives afin de gagner en agilité et de doper ses capacités de production.

L

’industrie 4.0 n’est pas un concept abstrait mais une réalité. La preuve dans l’usine de Bosch à Rodez. Créé en 1955, le site est aujourd’hui le plus important que possède l’équipementier en France. Les bâtiments de 50000 mètres carrés accueillent quelque 1700 collaborateurs, ce qui en fait le plus gros employeur privé du département de l’Aveyron. Sa spécialité ? Les accessoires pour les moteurs Diesel. Chaque jour, 115 000 pièces sont produites sur place, dont 70 000 bougies de préchauffage, 30000 buses et 15000 injecteurs. Des capacités de production XXL que l’industriel allemand tient encore à doper. Une accélération qui passe inévitablement par une plus grande agilité. Dans cette optique, le site expérimente et déploie depuis dix-huit mois une batterie de projets. cc Maintenance

et traçabilité: ni pannes, ni ruptures de stock

En déambulant sur le site, on aperçoit très rapidement un cobot. Il s’agit du bras robotisé mobile Apas, développé par la branche Atmo du groupe. Monté sur roulettes, il est doté d’une peau hypersensible sous laquelle sont placés une centaine de capteurs pour éviter toute collision avec l’opérateur. «Rodez est le premier site hors d’Allemagne où ce cobot a été installé» précise Patrick Meillaud, directeur économique de l’usine. Le cobot a été déployé en novembre 2014 sur la ligne de production des bougies de préchauffage. «L’objectif était de remplacer un bol vibrant qui générait des chocs sur la pièce, puis des problèmes fonctionnels sur le produit», expose-t-il.

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contrôle. Le dispositif permet de connaître presqu’en temps réel la quantité de pièces produites et de rebuts par station. Le tout est connecté à un écran tactile où l’on peut visualiser les données. « Cette surveillance nous permet d’être beaucoup plus réactifs en cas de dérive » assure Le recours à cet outil présente plusieurs Patrick Meillaud. avantages: il a fallu seulement trois jours Enfin, pour limiter le nombre d’erreurs pour que le cobot soit opérationnel et son et optimiser ses stocks, l’usine mise sur petit volume lui a permis d’être inséré faci- la traçabilité. Le système de stockage Karlement sur la ligne de production. Enfin, le dex a été connecté au système SAP grâce robot est reprogrammable. «L’objectif est à des QR codes positionnés sur les cartes de pouvoir le déplacer au gré des besoins Kanban. Lorsque le magasinier passe la pour effectuer des tâches à faible valeur carte sous un lecteur optique, le bon tiroir ajoutée. Aujourd’hui, nous avons réglé le s’ouvre automatiquement. Lorsque le problème du bol vibrant grâce à une nou- consommable est retiré, l’unité est direcvelle conception plus robuste. Le cobot va tement déduite dans le système SAP. Le désormais être testé sur une magasinier n’a plus qu’à pièce de l’injecteur », relate valider le nombre d’unités Bruno Martin, le directeur restantes. « Outre la réductechnique du site, qui espère, tion des erreurs de saisie, ce cC’est le nomBRe dispositif nous a permis de à terme, pouvoir s’équiper de De pièCes supprimer l’inventaire plusieurs unités. pRoDuites Moins visible que le cobot, annuel », précise le direcChAque jouR la maintenance 4.0 occupe teur économique. DAns l’usine également une place préMais en termes de traçabiDe RoDez pondérante. Ici, plusieurs lité, c’est bien la RFID que initiatives sont menées en parallèle. privilégie le site. Robuste, cette technolo« Nous avons mis en place sur plusieurs gie sans contact est notamment utilisée machines des capteurs (vibrations, tem- pour l’approvisionnement des compopérature, pression, etc.) pour collecter et sants sur les lignes d’assemblage et, de analyser de l’information. En amont, manière générale, pour avoir une nous avons défini des seuils d’interven- meilleure visibilité des flux des pièces à tion, et nous sommes alertés dès que les l’intérieur de l’usine. Objectif : limiter le données dépassent ces seuils », explique nombre d’erreurs et éviter toute rupture Patrick Meillaud. L’objectif est d’interve- de stock. « Depuis 2012, nous avons, chanir avant la panne, mais aussi de réaliser que année, multiplié par trois le nombre une maintenance à la fois nécessaire et d’événements RFID » assure Patrick suffisante. « Cela nous évite de changer Meillaud. À l’avenir, l’objectif est de de façon inutile des pièces sur certaines déployer la RFID à tous les étages, chez machines », explique-t-il. les fournisseurs et les clients, afin d’optiUne nouvelle ligne de production, inau- miser toute la chaîne logistique. cm gurée en mai 2015, est également dotée d’un système de collecte automatique de cc juliette raynal l’information issue de la machine de jraynal@industrie-technologies.com

115000


pROdUCTiON

Chacune des 30 000 buses fabriquées par jour est unique c L’usine Bosch de Rodez produit 30 000 buses d’injecteur quotidiennement. Chacune subit une trentaine d’opérations de rectification qui s’effectuent à l’échelle du micron.

c Malgré l’industrialisation du process, deux buses ne sont jamais identiques. un premier code data matrix (DmC) est gravé provisoirement pour y inscrire ses caractéristiques et ses paramètres de process.

c Un second est inscrit sur une surface définitive, le premier code est quant à lui effacé. il permettra de paramétrer le calculateur du moteur de façon unique selon les caractéristiques de chaque buse.

p. Guittet pouR inDustRie et teChnoloGies

1. Un cobot reprogrammable au gré des besoins

c Le robot est doté d’une peau sensible, de capteurs d’efforts et de trois caméras pour pouvoir collaborer en toute sécurité avec les opérateurs et travailler sans abîmer les pièces.

c Dès novembre 2014, l’usine a testé un robot collaboratif sur la chaîne des bougies de préchauffage pour remplacer un bol vibrant qui provoquait des chocs sur les pièces.

c Grâce à une console intégrée, le robot peut facilement être reprogrammé pour répondre à d’autres besoins de l’usine. il sera bientôt inséré sur la ligne des injecteurs afin d’effectuer une tâche de pick and place.

MARS 2016ccN°985

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EN COUVERTURE

c L’usine a noué un partenariat avec un laboratoire de recherche pour développer de nouveaux algorithmes de machine learning afin d’anticiper les pannes de certaines machines dotées de différents capteurs. le site compte environ 9 000 points de mesure.

3. La traçabilité pour optimiser les stocks

c Quand le magasinier place la carte Kanban dotée d’un qR code sous le lecteur, le bon tiroir s’ouvre automatiquement. l’unité est directement retirée des stocks. une validation permet de réaliser un inventaire tournant.

36

N°985ccMARS 2016

c Un système de collecte automatique de l’information permet de connaître presqu’en temps réel la quantité de pièces produites, et de rebuts. les opérateurs sont ainsi plus réactifs en cas de dérive.

c Avec sa tablette, l’opérateur scanne le qR code de la machine pour accéder à son historique d’interventions et commander des pièces de rechange. C’est un projet pilote, l’outil doit encore être adapté à l’environnement industriel.

c La RFID offre une meilleure visibilité du flux des pièces sur le site. l’usine compte 56 lecteurs RFiD et enregistre un événement RFiD toutes les 90 secondes. elle ambitionne de passer à un événement toutes les 20 secondes d’ici 12 mois.

c Ici, la puce RFID a été encapsulée pour être directement intégrée au contenant (un plateau en métal destiné à passer en machine). habituellement, elle est simplement fixée à une carte Kanban, ellemême accrochée à un contenant.

p. Guittet pouR inDustRie et teChnoloGies

2. La collecte de données pour une maintenance 4.0


P u b l i R E P O RTA G E

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EN COUVERTURE

En pratique Les stratégies pour gagner en adaptabilité En exploitant au mieux les potentialités du matériel et en assurant sa fusion avec le numérique, les entreprises vont gagner en agilité. Une manière de rebondir face à la concurrence internationale et de conserver savoir-faire et emplois sur notre territoire. Et à ce jeu, il n’y a pas une solution miracle, mais autant de cas que d’entreprises.

L

e besoin d’agilité recouvre des réalités bien différentes d’une entreprise à l’autre, allant de l’implantation d’un robot alimentant une machine à la création d’une usine complète. On peut déjà mieux contrôler les moyens en place en ajoutant facilement des capteurs, grâce aux communications sans fil et à l’alimentation via Ethernet (PoE), et utiliser de nouveaux types d’actionneurs (pneumatique proportionnelle, variateur de vitesse…) pour aligner capacités et besoins. Parfois il suffit de simplifier la tâche des utilisateurs. « Afin de permettre aux opérateurs-machines de définir les trajectoires des robots, nous développons des interpréteurs utilisant le code ISO des machines-outils, au lieu des langages propriétaires des roboticiens », détaille Stéphane Thierry, responsable du pôle procédés du Centre technique des industries mécaniques (Cetim).

L’agilité peut aussi passer par la standardisation. En passant de cinquante à vingt types de fraises et en adaptant ses gammes, une PME a réduit les temps improductifs de changement d’outils et augmenté la productivité de son parc. Des recherches sur l’enlèvement des copeaux permettent aussi de trouver le couple outil/matière et les conditions d’usinage idéals pour améliorer productivité et qualité. En passant du 3-5 axes à du 9 axes, certes plus cher et difficile à programmer, on gagne en souplesse. «Pour éviter les échecs, nous proposons aux industriels de tester sur leurs propres produits pendant deux ans de nouvelles technologies de fabrication (UGV 5 et 8 axes, fabrication additive, etc.), dans le cadre d’unités pilotes à dispositif partagé (UPDP), et de s’approprier ainsi de nouvelles compétences, tout en limitant les risques financiers», explique Stéphane Thierry. L’arrivée de nouvelles technologies dans les domaines de l’usinage conventionnel,

LEs TROis LEViERs dE L’agiLiTé

1

c Le matériel En optimisant les équipements existants, en optant pour des plus performants ou en changeant de technologies de production, on gagne à la fois en souplesse et en productivité. Mais il faudra que ces matériels soient connectés.

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2

c Le numérique Plus l’information circule plus une usine est agile. Qu’il s’agisse de l’Internet des objets ou de systèmes plus spécifiques, ils permettent une prise de décision locale rapide. Une attention particulière doit être portée à la sécurité.

3

c La formation L’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée permet aux opérateurs de monter en qualification. Il faut alors les former, notamment à de nouveaux métiers comme par exemple «coach pour robot intelligent».

tels le forage vibratoire ou le refroidissement cryogénique des outils, est aussi une voie explorée par les industriels en mal de productivité. À laquelle s’ajoute de la fabrication additive métallique aux applications encore insoupçonnées. L’instrumentation des machines-outils à commande numérique va permettre de suivre en permanence la qualité des pièces produites et de corriger automatiquement les réglages pour compenser les dérives dimensionnelles et d’états de surfaces. C’est ce que propose le système Usitronic développé par le Cetim et le CTDEC pour le tournage. Ces systèmes de monitoring mesureront aussi les efforts de coupe et la puissance absorbée, des informations utilisables dans un modèle multidimensionnel pour optimiser en temps réel productivité, qualité, énergie absorbée, durée de vie des outils, maintenance de la machine… cc Valoriser

toutes les données numériques

L’agilité, c’est aussi pouvoir changer rapidement de moyen de production en cas d’indisponibilité de la machine prévue. Il fallait jusque-là recréer le programme de commande numérique. Pour éviter cela, Spring Technologies a ajouté dans NCSimul CAM la capacité de changer un programme de machine cible en quelques clics, même si c’est un type de machine et une commande numérique totalement différents. Bien évidemment la simulation amont de tous les procédés de fabrication (usinage, emboutissage, forge, process continus…) va aussi permettre aux industriels de gagner en agilité en «faisant bon du premier coup» et en réutilisant ses données pour piloter les installations réelles. Des évolutions possibles grâce à la numérisation de l’industrie. «À terme, le déploiement de l’Internet des objets (IoT) dans les usines, va permettre d’arriver à une certaine forme de coordination décentralisée »,


PROdUCTiON

Comment Air liquide veut rendre ses usines flexibles SCAn 3d La numérisation en 3D permet de créer ou mettre à jour la maquette numérique des usines.

aIr LIQUIdE ; d. r.

tutorIELS vIdéo La maquette numérique 3D sera utilisée pour former les opérateurs à l’exploitation normale du site ainsi qu’aux éventuels incidents ou accidents.

c L’association Alliance Industrie

du Futur a labellisé trois vitrines technologiques, dont le projet Connect d’air liquide. Ce centre gérera et optimisera à distance la production, l’efficacité énergétique, la fiabilité et la maintenance prédictive d’une vingtaine de sites français, produisant et alimentant par canalisation des clients industriels en oxygène, azote, argon et hydrogène. Grâce à l’analyse de big data et au déploiement de technologies digitales dans le travail quotidien des équipes des sites, les flux de production de chaque site pourront être adaptés en temps réel au besoin de chaque client. Ce projet de 20 millions d’euros sera opérationnel en 2017.

BIg dAtA Les données issues de l’instrumentation seront utilisées pour piloter les usines et ajuster la production aux besoins.

réALIté AugmEntéE Cette technique servira à la fois à former les opérateurs et à guider les agents de maintenance in situ.

Jérôme Banuls, responsable Connected estime Éric Ballot, professeur en systèmes de production à Mines ParisTech. «C’est Manufaturing chez PTC. «Une approche déjà le cas pour les semi-conducteurs où qu’ils ont déployée sur dix autres sites en chaque wafer contient les informations 2015 et vont généraliser à tous leurs sites nécessaires aux différentes étapes de sa en 2016.» Un savoir-faire que GE Digital fabrication. Mais le développeenvisage de commercialiser. « POUR NOUs ment des QR Code et de la RFID Ce système nerveux doit être L’agiLiTé, va étendre ces pratiques à d’autres connecté au PLM. Jusqu’à mainteC’EsT POUVOiR secteurs.» nant la maquette numérique 3D, ChaNgER Tous les équipements collectent dE maChiNE-OUTiL «idéalisait» la future installation, EN qUELqUEs énormément d’informations. puis elle était «mise en dur» dans CLiCs. » Avec l’IoT, on est désormais capale système nerveux pour être utible de faire remonter ces données, lisée par l’exploitant. Toutes les de les centraliser et de les synthémodifications ultérieures étaient tiser dans des tableaux de bord faites dans le système sans revenir spécifiques. Le motoriste diesel à la maquette numérique. Pour Cummins, a ainsi synchronisé satisfaire le besoin d’agilité, grâce tous ses flux (logistique interne, à la connexion directe entre le sysqualité, maintenance), qui sont tème nerveux et le PLM, on va Olivier Véro recadencés en permanence en pouvoir modifier la maquette Fondateur de uF1, local pour piloter au plus juste numérique. Toute la valeur que sous-traitant d’usinage l’usine. Démarche identique chez l’on apportait au début du projet General Electric pour la producsera disponible durant toute la tion des locomotives. «Grâce au logiciel durée de vie de l’usine. Dans un premier temps en concevant la ligne ou en numériThingworx, qui agrège toutes les informations et facilite la création d’applications de sant en 3D un équipement existant, puis en pilotage, ils ont réduit de 20% les temps lui adjoignant son modèle comportemental mis à jour en permanence grâce aux remonmorts sur le site de Grove City», rapporte

tABLEttES tACtILES Les opérateurs les utiliseront pour accéder aux informations de process dans un contexte 3D.

tées d’informations via des logiciels comme ceux d’Apriso. Il est alors facile de faire de la réalité augmentée réaliste pour l’exploitation ou la maintenance en étant connecté au système de l’entreprise. Cette technologie est utilisée par le cartonnier West Rock qui fabrique des machines qu’il loue pour empaqueter des bouteilles. Quand un client veut un nouveau concept d’emballage, grâce aux modèles numériques des lignes, il est capable de dire en quelques heures s’il peut le faire juste en reprogrammant la ligne ou s’il faut changer certains modules, voire en développer d’autres. Ce qui économise des semaines de travail et permet de sortir beaucoup plus souvent de nouveaux packagings. Mais cela suppose que les lignes aient été conçues de manière modulaire pour être facilement évolutives. Des consultants tels le suédois Modular Management aident les industriels à rendre leurs équipements de production modulaires. La machine n’est alors plus un bien, mais le moyen d’apporter un service! cm cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

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EN COUVERTURE

Automatisation réussie des meubles sur mesure SALM

cc salm

le groupe salm (société alsacienne de meubles) vend des cuisines sous les marques Schmidt et Cuisinella ainsi que des meubles pour d’autres pièces. Créée en 1959, l’entreprise familiale possède quatre usines en France et une en Allemagne. Fin 2015, le groupe avait 704 magasins, dont 546 en France, pour un chiffre d’affaires dépassant 430 millions d’euros.

dans l’usine du groupe salm, à Sélestat (Bas-Rhin), l’automatisation permet de produire des cuisines sur mesure à la chaîne. ici collage des chants sur les différents panneaux en bois aggloméré.

40

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ccLe probLème

IndustrIAlIser le sur-mesure

Répondre au plus près aux envies des clients, tout en assurant une capacité de production quotidienne de 600 cuisines. C’est le difficile défi auquel répond chaque jour le groupe Salm. «Dans le métier du meuble, les champions du surmesure, ce sont les artisans. De l’autre côté, on trouve les champions de la série comme Ikea. Entre les deux, nous faisons à échelle industrielle des cuisines différentes les unes des autres», explique Franck Ostertag, le directeur organisation et système d’information du groupe. Un pari d’autant plus difficile à tenir que Salm a récemment élargi sa gamme de produits et

décidé d’augmenter de manière conséquente le volume de vente des pièces hors cuisines: rangements, bibliothèques, chambres, salles de bain… En outre, cuisines, pièces et meubles sont conçus et agencés très précisément pour plus de personnalisation. D’où de très nombreuses combinaisons possibles. Et une pression d’autant plus forte sur les vendeurs, qui doivent s’approprier toute l’offre et enregistrer les envies des clients. ccLa soLution

une chAîne numérIque Intégrée

L’entreprise alsacienne a lancé le programme Opéra il y a trois ans. Le système d’information a entièrement été revisité. La commande est toujours conçue de concert entre le client et le vendeur qui dispose désormais d’un logiciel 3D intuitif qui limite les risques d’erreurs et donc les besoins ultérieurs de contrôle. Les données sont envoyées au logiciel de production des cinq usines qui paramètre les outils à raison d’environ 30 000 données par meuble. «Les cuisines sont vraiment conçues en fonction de l’agencement de la pièce, souligne Franck Ostertag. Cela exige un système robotique plus complexe que dans l’automobile, où les gestes sont répétitifs une fois la série lancée. » Panneaux, façades, meubles, sont fabriqués en parallèle pour arriver simultanément sur la machine de montage. La fabrication de chaque élément est lancée, après commande,

dix jours avant la date de livraison. Le système en flux tendu permet à l’entreprise de réduire son besoin en fonds de roulement et d’autofinancer une grande partie de ses investissements. Mais le parcours des données ne s’arrête pas là. Salm entend être responsable de la satisfaction des clients d’un bout à l’autre de la chaîne. Transporteurs et plateformes logistiques sont équipés de terminaux informatiques. Et en cas de problème, une rayure par exemple, le poseur muni d’une tablette accède aux données de la cuisine, il peut enregistrer la nature de l’erreur et relancer la fabrication de la pièce. ccLe résuLtat

30 à 40 % de croIssAnce sur le hors cuIsIne

Pari tenu pour le numéro 1 français de la cuisine. «En plus des cuisines, nous faisons des meubles sur mesure pour chaque pièce de la maison avec la même qualité de prestation », résume Franck Ostertag. «Nous avons eu une croissance de 30 à 40% sur nos ventes hors cuisine. Cela représente 10 % de notre chiffre d’affaires. » Une réussite qui a valu à la direction du système d’information plusieurs prix ces deux dernières années. En 2016, Salm démarre la construction d’une usine destinée à tripler la capacité de production de meubles hors cuisine, qui devrait représenter 30% de l’activité en 2020. cm ccphilippe passebon ppassebon@industrie-technologies.com

P. GUittet

Le groupe Salm s’est équipé d’une chaîne numérique intégrée de bout en bout, depuis la demande du consommateur jusqu’à sa satisfaction. Une transformation numérique qui lui permet d’augmenter son catalogue tout en couplant personnalisation et production à échelle industrielle, dans des usines fortement automatisées.


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CyberséCurité

Les réseaux industriels sous contrôle Pendant de nombreuses années, les industriels et les fabricants de machines ne se sont pas souciés de la sécurité. Mais en devenant de plus en plus connectés, les automates deviennent vulnérables aux failles de sécurité ou à des actes de malveillance. Différentes procédures et solutions peuvent être déployées.

L

Ces deux derniers exemples prouvent que le piratage informatique ne touche pas que les OIV (Organismes d’importance vitale, considérés par l’État français comme indispensables ou dangereux pour la population: énergie, transports, télécoms, activités militaires de l’État…). Toutes les PME-PMI peuvent un jour ou l’autre tomber dans les mailles du filet de la pêche au gros lancée par des pirates. «Les automaticiens et autres spécialistes de l’informatique industrielle ont une forte culture en matière de sûreté de fonctionnement et de disponibilité, mais pas en matière de cybersécurité. La compromission du réseau de contrôle commande n’est pas une éventualité qu’ils envisagent. Dès lors, certains mécanismes de sécurité sont parfois désactivés, comme le chiffrement de données issues de télémesure, pour augmenter la productivité ou faciliter leur

accès à tout le monde, puisqu’il n’y a pas de mot de passe par exemple », souligne Jérôme Hennecart, spécialiste de la lutte anti-cybercriminalité et co-auteur du livre «Cyberdéfense: la sécurité de l’informatique industrielle» (Éditions ENI). Au-delà des offres traditionnelles, il existe des solutions adaptées aux nouveaux enjeux de protection des environnements industriels. cc La

cartographie dynamique pour les réseaux industriels

Connaître parfaitement son réseau et toutes les connexions est indispensable. C’est pour répondre à cette problématique que la start-up française Sentryo a développé avec des industriels sa solution ICS Cybervision. «Notre approche consiste à mettre en place une solution passive et non intrusive de cartographie du réseau et de détec-

D.R.

es industries sont devenues la cible des pirates. Au printemps 2012, plusieurs gazoducs américains ont ainsi été touchés par des attaques informatiques. L’approvisionnement de l’Amérique du Nord fut même menacé par la répétition de ces opérations. Toujours en 2012, des terminaux méthaniers du Qatar et plus de 30 000 postes informatiques d’une compagnie pétrolière d’Arabie Saoudite ont été touchés par le virus Shamoon. En décembre 2014, un rapport gouvernemental allemand révèle qu’un hautfourneau d’une usine métallurgique a été arrêté après une infection virale. En France, toute la chaîne de production d’une cimenterie a été arrêtée ; un code malveillant avait envoyé une mauvaise information à un automate, ce qui a déclenché des alertes.

SUrVEILLEr SoN rÉSEAU AVEC…

UNE GOOGLE MAP

UN CONTRÔLE DES ACCÈS

c Les es sondes de Sentryo, plug and play

c L’entreprise marseillaise Usercube propose le module IAG (Identity

et n’interférant pas avec le réseau, permettent d’établir un inventaire de tous les appareils connectés et une carte visuelle. Pour cela, elles écoutent et analysent tous les fl ux et notamment flux les protocoles spécifi ques au monde industriel spécifiques pour en extraire des métadonnées. Les comportements anormaux déclenchent des alertes.

42

N°985ccMARS 2016

and Access Governance) qui porte sur la maîtrise et le contrôle des accès au système d’information. Il oblige les entreprises qui s’en dotent à répondre à des questions essentielles : qui peut accéder à quelle ressource ? Quel a été le processus d’attribution de ce droit d’accès ? Un autre module, baptisé Usercube Compliance Management, permet de constituer un référentiel des identités et des droits d’accès aux applications.


Les salles de commande sous haute protection

c Un code malveillant, un virus ou tout autre acte de piratage

informatique peuvent mettre en péril toute une chaîne de production. Les automaticiens et informaticiens affectés au contrôle commande des usines doivent se prémunir et intégrer une forte culture en matière de cybersécurité pour protéger leur environnement industriel.

tion d’anomalies. Nous fournissons une visibilité précise à l’administrateur du réseau industriel, de façon à ce qu’il sache en permanence quels sont les composants connectés sur son réseau, où sont les points de vulnérabilité, qu’il repère quel équipement communique avec quel autre et ce qu’il pourrait faire pour améliorer sa protection et sa résilience», détaille Thierry Rouquet, cofondateur de Sentryo. Ces sondes sont placées sur le réseau en fonction de sa topologie et des risques spécifiques, généralement sur le réseau de

contrôle/commande derrière les stations Scada, derrière les connexions vers l’extérieur (pare-feu, Wi-Fi), devant certains automates… Elles permettent ainsi d’obtenir une cartographie du réseau. Cette représentation graphique répond ainsi à deux besoins. Premièrement, elle permet au responsable du système de contrôle commande de bénéficier d’une carte dynamique des équipements connectés à son réseau et des communications établies. Il peut ainsi détecter immédiatement les connexions qui ne sont pas autorisées

UNE DIODE RÉSEAU

D.R.

c ELIPS-SD de Thales est

une passerelle de sécurité unidirectionnelle qui a pour but de renforcer la sécurité des réseaux industriels des opérateurs d’importance vitale (OIV) et des industries sensibles. Intégrant le protocole ModBus TCP, elle permet d’interconnecter de façon sûre les systèmes industriels aux SI de gestion. Dans le cadre d’un partenariat signé en 2013 avec Thales, Schneider Electric a participé à la conception et devient le premier intégrateur du produit ELIPS-SD dans le monde industriel.

ou les canaux laissés ouverts pour des raisons de maintenance par exemple. Deuxièmement, le système établira un modèle de fonctionnement «normal», basé sur l’expérience, du réseau qui détectera les événements et comportements anormaux. «L’atout majeur de notre outil est d’être facile à utiliser. Nous l’avons développé de façon à ce que les automaticiens soient au cœur de la protection du réseau industriel. Il a en effet une place essentielle car c’est lui qui connaît le mieux le réseau industriel, qui sait où se trouvent les points critiques et donc les risques industriels. Lors du déclenchement d’une alarme, la collaboration entre le métier représenté par l’automaticien et l’expert en cybersécurité appartenant souvent à un SOC est essentielle, notamment dans la phase de levée de doute», insiste Laurent Hausermann, directeur général de Sentryo. cc La

sécurisation de la télémaintenance

Afin de réduire les coûts et les délais d’intervention, les fabricants de machines implémentent depuis plusieurs années des solutions de télémaintenance. «Cette tache est aussi devenue la bête noire des entrepri-

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ProDUITS

CybersĂŠCuritĂŠ Document ses après l’attaque dont a ĂŠtĂŠ victime TargetÂť, dĂŠclare Dominique Meurisse, directeur gĂŠnĂŠral de Wallix, un ĂŠditeur français de solutions de sĂŠcuritĂŠ informatique spĂŠcialisĂŠ dans la traçabilitĂŠ et la sĂŠcurisation des accès privilĂŠgiĂŠs aux systèmes d’informations des entreprises. Fin 2013, des pirates mettent la main sur environ 40 millions de donnĂŠes bancaires des clients de la troisième chaĂŽne de distribution aux États-Unis. Pour cela, ils ont proďŹ tĂŠ d’une faille de sĂŠcuritĂŠ dans le rĂŠseau de la climatisation pour accĂŠder aux caisses enregistreuses! Il est donc indispensable de contrĂ´ler parfaitement tous les accès liĂŠs notamment Ă la maintenance. ÂŤCela implique de dĂŠďŹ nir prĂŠcisĂŠment la zone de conďŹ ance, car il y a des risques d’usurpation d’identitĂŠ. Cela implique de supprimer tous les comptes gĂŠnĂŠriques et les remplacer par des comptes nominaux avec, pour chaque personne,

un guide contre les cyberattaques L’Anssi a Êtabli un guide recensant les conseils pour sÊcuriser un rÊseau industriel. Une lecture utile pour prÊvenir le risque de cyberattaques ! ANSSI

industrie-techno.com la liste des opÊrations autorisÊes, insiste Dominique Meurisse. C’est le rôle de WAB (Wallix adminbastion) qui peut être dÊployÊe en version logi-

cielle, dans le cloud ou en version matĂŠrielle. CertiďŹ ĂŠe par l’Agence nationale de la sĂŠcuritĂŠ des systèmes d’information (Anssi), cette solution centralise toutes les connexions et les autorisations d’accès internes et externes. Grâce Ă une interface intuitive, le responsable de la sĂŠcuritĂŠ peut limiter l’accès aux serveurs Scada Ă des utilisateurs dĂŠsignĂŠs, sur des serveurs parfaitement identiďŹ ĂŠs et sur des crĂŠneaux horaires prĂŠvus avec les habilitations idoines. Grâce Ă des règles simples, il est possible de contrĂ´ler l’ensemble des accès Ă des ĂŠquipements rĂŠseau. Ces règles sont dĂŠďŹ nies en fonction de critères prĂŠcis: l’adresse IP de l’utilisateur, son e-mail, son login, les plages horaires auxquelles il est autorisĂŠ Ă accĂŠder auxdits ĂŠquipements, le type de session (interactive, transfert de ďŹ chiers, etc.) ou le protocole. ÂŤIl y a une alarme et donc une coupure instantanĂŠe de l’accès dès qu’il y a

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ProDUITS

une dĂŠrivation d’action qui n’a pas ĂŠtĂŠ autorisĂŠe. La traçabilitĂŠ permet ensuite d’avoir la preuve et de l’opposer Ă un tiers en cas de dysfonctionnement ou d’attaqueÂť, prĂŠcise Dominique Meurisse. cc La

mise à jour des systèmes isolÊs

Mettre Ă jour un automate n’est pas aussi simple que d’installer des correctifs de sĂŠcuritĂŠ sur quelques ordinateurs de bureau. Pourtant, les industriels ont parfois besoin de mettre Ă jour des systèmes critiques ou des machines pour rectiďŹ er une erreur de programmation. Pour rĂŠduire les risques d’infection, des entrepri- ÂŤ La collaboration ses sont tentĂŠes par l’idĂŠe d’avoir entre des automates qui ne sont pas automaticiens connectĂŠs. Mais il est impossible et experts dans ce cas de bĂŠnĂŠďŹ cier d’une mise Ă jour très rapide (par Inter- en cybersĂŠcuritĂŠ net). Il faut attendre l’arrivĂŠe est essentielle. Âť d’un technicien. Cette option prĂŠsente un second dĂŠfaut: l’insertion par le technicien d’un support amovible pour installer un correctif peut ĂŞtre Ă l’origine d’une infection virale. C’est ce qui s’est passĂŠ avec les centrales iraniennes victimes du code x Laurent Hausermann gĂŠnĂŠral malveillant Stuxnet. C’est pour directeur de Sentryo rĂŠpondre Ă ces contraintes que la sociĂŠtĂŠ française Seclab (crĂŠĂŠe en 2011 Ă Montpellier) a dĂŠveloppĂŠ des solutions permettant l’Êchange d’informations entre deux rĂŠseaux avec une garantie de sĂŠcuritĂŠ assurĂŠe par des composants matĂŠriels. Elles se comportent comme un sas conservant l’isolation de chaque rĂŠseau tout en permettant des ĂŠchanges rĂŠpondant Ă une politique de sĂŠcuritĂŠ. C’est le cas du Denelis File Transfer Diode. Ce boĂŽtier isole strictement les zones. Pour faciliter l’intĂŠgration dans les architectures existantes, deux systèmes Linux sont embarquĂŠs de chaque cĂ´tĂŠ du système de sĂŠcuritĂŠ central. Les deux rĂŠseaux peuvent alors directement ĂŞtre connectĂŠs aux ports RJ45 du Denelis File Transfer Diode. cm

ccphilippe RichaRd redaction@industrie-technologies.com

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notre sélection de produits

classés en 7 secteurs de référence cc matériel informatique cc automatismes

équipements de production cc PAGE 48 logiciels cc PAGE 49 logistique emballage cc PAGE 50 électrotechnique cc PAGE 52 équipement général cc PAGE 53 mesure ccPAGE 54

et contrôle iHm tactiles

Offrant plus de fonctionnalités et une meilleure convivialité, ces IHM sont équipées d’un écran tactile TFT couleur de 3,5 à 10 pouces avec rétroéclairage LED longue durée et grand angle de vue. Elles conviennent aux machines petites et moyennes. Elles prennent en charge le contrôleur de sécurité programmable G9SP via le logiciel gratuit NB-Designer et s’y connectent directement via un port série, ce qui facilite le contrôle des états de fonctionnement et l’accès au détail des erreurs détectées par le contrôleur. Il est ainsi possible de réduire les temps d’arrêt des machines. Un schéma fournit l’emplacement exact où l’erreur de sécurité s’est produite : par exemple une porte laissée ouverte ou un commutateur cassé. Fournisseur omron electronic components

Coupleurs et contrôleurs modbus

Vous trouverez en page 55 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

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Les coupleurs et contrôleurs programmables Modbus qui supportent les protocoles Modbus Ascii et Modbus RTU, existent en versions coupleurs d’E/S ou comme contrôleurs programmables RS232 ou RS485. Compatibles avec toutes les bornes d’E/S standards de la série 750, les contrôleurs sont programmables avec l’outil Codesys 2.3. En outre, le paramétrage est simplifié grâce aux différentes possibilités offertes telles que le réglage des paramètres de la liaison série via les roues codeuses en face avant, ou via l’interface de configuration. Sur les versions RS485, il est également possible de sélectionner le mode 2 fils/4 fils et

d’activer des résistances de terminaison via des micro-interrupteurs en face avant. Fournisseur Wago contact

cc Bureautique

Écrans ultra-Hd

Les deux écrans 4K (4000 pixels) et l’écran 5K (5000 pixels) optimisent la précision de l’affichage des images et peuvent être connectés à plusieurs appareils à la fois. Com-

parée à un modèle Full HD, la surface utile de l’écran est multipliée par 4, permettant d’afficher plus de données d’une feuille de calcul, d’ouvrir plusieurs fenêtres concomitantes ou de programmer un plus grand nombre de lignes de code. Les modèles HP Z27s et HP Z24s offrent une résolution de 3840 x 2160 pixels, une connectique complète, un panneau UHD 16:9 avec profils de couleurs sRGB ou AdobeRGB et de 1,07 milliard de couleurs. L’écran HP Z27q bénéficie d’une gamme de couleurs 5K, et se distingue par une grande qualité d’image avec 14,7 millions de pixels. Il permet un affichage PiP et PbP. Fournisseur hp (hewlett packard)

cc automatismes et contrôle

PC embarqué pour ethernet industriel temps réel Ce PC embarqué autonome pour l’Ethernet industriel en temps réel, vise de nombreuses applications, des petits équipements de manutention de matériel aux systèmes robotiques complexes employés dans le secteur médical. Econ 100 est une plateforme PC ARM à monter sur rail DIN, elle utilise Linux et prend en charge plusieurs protocoles. Elle configure et installe rapidement et facilement une passerelle et des solutions de contrôle spécifiques au client pour différentes normes de bus de terrain et Ethernet industriel. Une nouvelle carte d’extension est disponible pour Econ 100: en plus d’E/S analogiques et numériques, elle dispose d’un emplacement pour modules Anybus CompactCom, d’une interface série et de 512 Mo de NVRAM. Les modules CompactCom couvrent tous les réseaux de bus de terrain et Ethernet industriel courants. La carte d’extension fournit aussi 24 entrées et sorties. Grâce au courant de sortie numérique de 2 A maximum et à une résolution de 12 bit pour les canaux analogiques, Econ 100 est adapté à un grand nombre d’applications, et son interface RS232/RS485 permet d’établir une liaison aisée entre les réseaux Ethernet industriel en temps réel ou CAN et les applications série éprouvées. Fournisseur hms industrial networks cc dEscriPtion

référence Econ 100 Caractéristiques PC embarqué

autonome pour l’Ethernet industriel en temps réel. Cette plateforme PC ARM embarquée à monter sur rail DIN utilise Linux et prend en charge plusieurs protocoles.

cc Points forts

- La nouvelle carte d’extension offre en plus d’E/S analogiques et numériques, un emplacement pour modules HMS Anybus CompactCom et une interface série et de 512 Mo. - Un environnement de programmation intuitif.

D. R.

matériel informatique cc PAGE 46


Produits

Vidéoprojecteurs

D.R.

Destinés aux établissements scolaires, bureaux et salons de particuliers, ces vidéoprojecteurs offrent des résolutions SVGA, XGA et WXGA, avec un rapport de projection standard, court ou équivalent à la technologie 3LCD. La luminosité de 3200 lumens et les niveaux de contraste de 15 000 :1 garantissent des images claires et nettes dans les pièces où la lumière ambiante ne peut pas être contrôlée. La technologie propriétaire SuperColor utilise une conception spécifique de la roue chromatique, un traitement évolué de l’image numérique et des ajustements de la lampe pour produire une plus large gamme de couleurs authentiques. Les performances sonores (gain de 20 dB par rapport aux modèles concurrents) proviennent également d’une technologie propriétaire SonicExpert. Fournisseur Viewsonic

cc PériPhériques

affichage numérique compact

Destinée aux secteurs de la distribution, de l’hôtellerie-restauration, des hôpitaux, de l’éducation et du tertiaire, cette solution d’affichage dynamique de petite taille se compose d’écrans 10,1 pouces format tablette, 22 pouces tactiles ou non, et du logiciel MagicInfo d’administration à distance. Ces écrans intègrent une interface WiFi pour être pilotés depuis un mobile ou une tablette. La version 10,1 pouces (DB10D) convient à la grande distribution pour l’affichage des prix/promotions, et également à l’éducation et au tertiaire pour afficher le planning de réservation à l’entrée de classes, formations et salles de réunion. Fournisseur samsung electronics france

cc ordinateurs

tablettes durcies de 8 et 10 pouces

Cette tablette 10 pouces est conçue pour répondre aux usages intensifs dans les environnements difficiles. Affichant un poids de 1,36 kg, le Terra Pad 1 090 est équipé d’un processeur Intel Core i5-4300U pour un démarrage rapide. Il intègre un disque dur mSata de 128 Go et est doté d’une mémoire Sdram de 4 Go de type DDR3. Au niveau connectique, il dispose notamment d’un port USB 3.0, d’un port mini USB, d’un port micro HDMI ou encore d’un port RS 292 (DB9). En option un lecteur de codes-barres est disponible. Par ailleurs, une batterie est fournie afin de permettre l’échange «à chaud» sans arrêt de fonctionnement. Le Terra Pad 1090 est aussi décliné en une version 8 pouces. Animé par un processeur Intel Atom Z3745 Dual Core et fonctionnant sous Windows 8.1, le Terra Pad 885 embarque un disque dur SSD Sata de 64 Go et 2 Go de mémoire RAM DDR3. D’un poids de 550 g, elle dispose d’une autonomie d’une douzaine d’heures. Fournisseur terra computer france

Client léger haute performance

Avec l’infrastructure serveur appropriée, ce client léger offre la performance nécessaire pour la virtualisation des applications CAD, des communications unifiées, du montage vidéo ou du big data. Basé sur un processeur 4 cœurs cadencé jusqu’à 2,42 GHz, il dispose de 2 Go de Ram DDR3L, et de 2 Go à 8 Go de mémoire flash SSD Sata. Véritable client léger Universal Desktop, l’UD6 supporte tous les principaux protocoles de communication, incluant Citrix HDX, VMware PCoIP et Microsoft RDP, dont RemoteFX. Grâce à Citrix HDX 3D Pro et à la gestion unifiée, les entreprises utilisent des applications CAD tout en bénéficiant des avantages d’une infrastructure centralisée et sécurisée. L’UD6 offre une résolution de 2 560 x 1 600 pixels et dispose de nombreux ports périphériques. Fournisseur igel technology


Produits

cc équipements de production

Scanner galvanométrique de haute précision

L’AGV-HPO est un scanner galvanométrique de précision micrométrique, en châssis ouvert, ce qui réduit les coûts et donne plus de flexibilité au faisceau laser. Les capteurs de rétroaction hautement répétitifs utilisés peuvent être étalonnés avec une précision de moins de 10 µm. Thermiquement stables, ils autorisent une précision constante du placement tout au long de la durée du processus. La résolution du scanner est supérieure à 24 bit lors de l’utilisation du contrôleur CLS Nmark. La gamme AGV-HPO est proposée avec des ouvertures d’entrée de 10, 14, 20 et 30 mm. Elle peut être équipée de lentilles télécentriques ou F-Thêta. Elle est disponible avec des ouvertures d’entrée sur les côtés droit et gauche, pour des configurations de machine en miroir, ou pour un montage de deux machines côte à côte utilisant un faisceau laser unique. Fournisseur Aerotech

cc Robotique

Robots pour manutention et services de machine

Ce robot compact offre une enveloppe de travail maximisée et permet d’opérer au plus près de la pièce à traiter. Visant des applications de service de machines CNC ou de manutention dans l’industrie agroalimentaire, il est doté d’un design lisse facilitant son nettoyage. l’IRB 1200 est disponible en deux modèles : Le modèle doté d’un rayon d’action de 700 mm peut porter une charge utile maximale de 7kg, contre 5 kg pour celui offrant un rayon d’action de 900mm. Ces deux modèles peuvent être montés dans n’importe quelle position, et sont conformes

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de série à l’indice de protection IP 40 — La protection IP 67 est également proposée en option. Les raccordements électriques et d’air, (quatre alimentations en air comprimé), peuvent être réalisés sur le robot via les connecteurs latéraux ou sur la platine de connexion intégrée à l’embase. En outre, un port Ethernet facilite l’intégration avec d’autres équipements. Le câblage est réalisé à l’intérieur même du robot, de la bride du poignet jusqu’à l’embase, afin de garantir une plus grande compacité. l’IRB 1200 ne présente pas d’offset mécanique entre l’axe 1 et l’axe 2. Une particularité qui lui assure une course plus longue que celle des autres robots. Fournisseur ABB France - Division robotique

cc outils-outillages

Laser femtoseconde peu encombrant

cc Machines Scanner d’inspection automatique

Visant l’industrie agroalimentaire, ce scanner pour le contrôle qualité à rayons X, le « Dynamite X-fan » a été conçu pour la détection de contaminants de très faible densité (os, arêtes, aluminium, téflon, PVC…) pouvant s’introduire dans les principaux types de conditionnements agroalimentaires. Il est équipé d’une génération de détecteur multi-énergie très sensible, couplé à des générateurs plus puissants (1 000 W). Cette combinaison permet un gain de sensibilité de détection jusqu’à 40%. Le dynamite X-fan est muni d’une interface d’utilisation flexible et conviviale permettant une prise en main rapide et aisée. La taille du convoyeur est de 2100 m en standard (Sans installation du module de rejet), pour une vitesse jusqu’à 40 m/min. Le tunnel d’inspection mesure 600 mm en largeur, pour une hauteur de 150 mm. L’appareil mesurant 2100 x 1540 mm (LxP) est protégé IP 65 et dispose d’un châssis en acier inoxydable. En plus de la détection de corps étrangers de très faibles densités, il peut assurer la détection manque de produits et celle de produit non conforme. Fournisseur HTDS

cc description

- Ce produit permet un gain de sensibilité pouvant aller jusqu’à 40 %. - Pour l’inspection des produits carnés il détecte des corps étrangers types cartilage ou os.

ainsi que les plastiques renforcés par fibre de carbone (CRFP). La gamme en carbure monobloc JPD, fraise droite JPD880, fraise à bout sphérique JPD850 et fraise de type «compression» JPD840, est dotée d’inserts en diamant polycristallin (PCD) brasés pour une coupe efficace et une durée de vie de l’outil prolongée. Elles disposent de canaux d’arrosage par le centre. Les JPD880 et JPD840 sont disponibles dans des diamètres compris entre 6 et 16 mm, alors que le modèle JPD850 couvre entre 4 et 16 mm. Les deux longueurs d’inserts PCD, standards et versions longues, sont également disponibles pour les fraises JPD880. Dans la gamme en carbure monobloc JC, la détoureuse en carbure monobloc JC875, offre des états de surface de meilleure qualité grâce à un traitement spécial des arêtes permettant de prévenir l’usure.

Fraise à chanfreiner de précision

rayons-X pour des détections ultra haute sensibilité combine le détecteur multi-énergie Dylog à un générateur RX de 1 000 W.

Particulièrement compact, 631x324x167 mm, le laser femtoseconde Carbide est uniquement refroidi par air. Il se passe de refroidisseurs. Les diodes et l’électronique de contrôle sont incluses dans la tête laser. La source émet une puissance de 4 ou 6 W à 1028 nm et produit des impulsions atteignant 100 µJ. Le Carbide a un taux de répétition variable entre 50 et 1000 kHz. Pour une grande flexibilité d’utilisation, la durée des impulsions est ajustable de 300 fs à 10 ps. Elle est contrôlée entièrement par ordinateur. La qualité du faisceau et la stabilité de la source sont optimales avec un M2 < 1,2 et une stabilité pulse à pulse < 0,55% rms sur 24 heures. Fournisseur Rofin-Baseel France

Fraises monobloc pour composites

Ces quatre géométries de fraises sont destinées à des matières à usiner telles que les composites en carbone et en fibre de verre,

cc points forts

Référence Dynamite X-fan Caractéristique Ce scanner à

Fournisseur Seco Tools France

Cette fraise réalise des chanfreinages à 90° parfaitement ronds et sans irrégularité. Le pas différentiel des dents empêche la vibration de l’outil. De plus, il uniformise et réduit la charge et par conséquent augmente considérablement la durée de vie de l’outil. Le jeu de fraises revêtues TiAIN, comprend des têtes avec des diamètres 6,3mm, 10,4 mm, 16,5 mm, 20,5 mm et 25 mm. Grâce à la disposition des dents, les forces axiales sont réduites de 50 % et les radiales de 25 %. Cela restreint l’effort d’avance et de diminue la puissance de machine. Fournisseur Hoffmann France

D.R.

cc Machines


Produits

cc LoGicieLs cc logiciels

d’application Qualité et gestion des risques au travail

En matière d’hygiène, de santé et de sécurité au travail, les exigences et les obligations réglementaires ne cessent d’augmenter. Pour alléger la charge de travail qui en résulte, cet outil ERP intégré pilote et gère l’ensemble des sujets QHSSE des employés depuis leur embauche jusqu’à leur départ de l’entreprise. Adapté aux services des ressources humaines, le logiciel WinLassie gère les formations, la GPEC, l’administration des accidents du travail, les entretiens annuels individuels, en parfaite synchronisation avec les autres sujets QHSSE. Parmi les nouveautés de la version 15.0, citons l’interface plus ergonomique et les évolutions fonctionnelles. Fournisseur Gamma

L’outillage numérisé

La mise à disposition du bon outil avec le bon adaptateur dans la bonne situation: tel est le rôle de cette nouvelle application pour PC et tablette (Android, Apple et Windows Tablet). Novo numérise l’outil, les règles et les connaissances en matière d’applications pour refaire l’estimation, la planification, la production, les stocks, etc. Le « Tool Advisor » dispense des conseils en outils de coupe reposant sur les caractéristiques d’usinage (épaulement, logement, trou borgne, etc.), et leurs conditions (de géométrie, de matière, de tolérance, etc.) tout en envisageant les séquences d’usinage. Une fois l’outil recherché sélectionné, NOVO indique les options d’éléments à adapter qui conviennent à cette solution précise. Des filtres intelligents sélectionnent l’ensemble des composants des outils et le configurateur d’outils fournit tous les fichiers CAO et le support graphique nécessaires au montage de ces composants. Enfin l’option « Fonctionnalité de la tâche » de Novo est un référentiel basé sur le cloud lié à un utilisateur au moyen d’un identifiant unique, où les listes d’outils peuvent être stockées en vue d’une utilisation ultérieure. Fournisseur Widia

Planification de production

Contrôle de processus statistique

Conçue pour « planifier l’usine de demain », cette suite logicielle répond aux objectifs majeurs de planification des industriels en couvrant cinq domaines clés : plan industriel et commercial, plan directeur de production, ordonnancement détaillé, ré-ordonnancement et allocation des ressources (connectés aux solutions MES), et optimisation du design des lignes de fabrication avec le PLM. Plus ergonomique, Agile Manufacturing version 8 offre une meilleure visibilité et des analyses plus rapides. Elle apporte en outre l’utilisation d’écrans tactiles, une intégration avec les versions récentes des bases de données (Oracle, SQL Server, Firebird), et un déploiement simplifié. A noter également ses fonctions collaboratives et ses fonctions de communications et de navigation vers les systèmes ERP, MES et PLM, pour rechercher l’information en un seul clic à partir des vues Gantt.

Destiné aux professionnels de l’assurance qualité, ce logiciel fournit un retour d’information pertinent, exploitable et rapide en vue d’éliminer des goulots d’étranglements, de réduire le rebut et de rationaliser les processus de fabrication. Il est entièrement interopérable avec le logiciel de métrologie PC-DMIS. Datapage+ 5.0 offre de nombreux rapports : un diagramme de performances de montage qualifié, un diagramme d’écarts de mesure signalant les divergences tendancielles par des indicateurs de tolérance en couleur, et un diagramme de variables CII (indice d’amélioration continue) pour rendre compte des divergences tendancielles sur une année. L’option Windows Service permet d’exécuter DataImporter sur le serveur en tant que service « push ». Fournisseur Hexagon Metrology

Fournisseur Ortems

MARS 2016ccN°985

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Produits

cc Logistique embaLLage

Lecteurs RFID avec technologie intelligente

Par le recours à une technologie d’auto-calibrage, ces lecteurs de bureau RFID ajustent automatiquement leur sensibilité d’acquisition pour atteindre une bonne performance, indépendamment des variations d’étiquettes (nombre, taille et type). Ils peuvent selon le modèle mettre en avant leur robustesse et une surface de lecture 3D réelle de 43x30 cm ou l’encodage avec une surface de lecture unidirectionnelle. Ils lisent les étiquettes positionnées dans n’importe quelle orientation. Fournisseur Sato France

Barrière optique sans réflecteur

Ce capteur optique reflex avec suppression d’avant-plan (SAVP) offre la même fiabilité de fonctionnement qu’une barrière optique sans réflecteur. La fenêtre de commutation intégrée apporte un réglage précis de la zone de détection en excluant tout objet non désiré de cette zone. La mesure géométrique de distance (triangulation) donne une détection faible d’un objet. La gamme entière F25 propose un réel confort d’utilisation pour les applications de contrôle de présence des enveloppes, le tri de composants ou d’emballages. Il possède un boîtier hautement étanche (IP69K et IP67). Il est aussi facile à monter et à régler dans un espace exigu grâce à sa petite taille (34 x 20 x 12 mm). Fournisseur SensoPart

Imprimante portable thermique

Compactes et légères (680 g), ces imprimantes visent les secteurs du commerce et de la logistique. Protégées IP54 et résistant à des chutes de 1,2 à 1,8 m et aux vibrations, les RJ-3050 et la RJ-3150 peuvent supporter les projections d’eau et les environnements industriels et poussiéreux. Ces modèles permettent d’imprimer jusqu’à 127 mm/s. La

RJ-3150 dispose d’un écran couleur LCD de 8,4 cm pour faciliter la saisie et la lecture des données. Elle procure des étiquettes et des tickets jusqu’à 72 mm de largeur. Ergonomiques, elles sont compatibles Windows permettant ainsi d’imprimer depuis le PC via l’interface USB, mais également en Wi-Fi ou en Bluetooth. Pour un maximum de flexibilité, les kits de développements Brother (SDK) sont disponibles et fonctionnent sous iOS et Android afin de simplifier la vie des professionnels. Fournisseur Brother France

Imprimantes pour points de vente

Avec la technologie ePOS qui permet de communiquer au travers d’applications avec tout type de périphériques mobiles, ces imprimantes peuvent recevoir des commandes XML. Elles sont équipées d’un serveur Web pour accéder à

D.R.

cc Marquage


Produits

distance aux applications en mode SaaS. Elles sont compatibles avec les périphériques des points de vente tels que les lecteurs de codes à barre, afficheur client ou clavier. Les TM-iHib effectuent des sorties du ticket par le haut ou en frontal selon le modèle. Ils ont la faculté d’interagir avec plusieurs périphériques mobiles à la fois pour assurer une grande disponibilité et un échange de données en temps réel.

peut être doté d’une cabine, de portes battantes et d’un chauffage pour des conditions extérieures particulièrement difficiles.

cc Marquage Détecteur de couleurs

Fournisseur Jungheinrich France

Chariots à mât rétractable

Ces étiquettes d’identification sont conçues pour adhérer aux échantillons, même après avoir été en contact avec de l’azote liquide ou dans un autoclave. L’encre utilisée pour les imprimer résiste à la plupart des produits chimiques utilisés dans les laboratoires. Les formats d’étiquettes générées sont pratiques. Ils sont adaptés à l’identification des flacons, tubes, lamelles, pailles et autres cassettes. Fournisseur Brady

cc Logistique

Manutention Tracteur électrique polyvalent

Cette gamme de chariots à mât rétractable est une réponse à des opérations multitâches pilotées par des profils différents de caristes. Les hauteurs d’élévation peuvent atteindre jusqu’à 8,5 mètres. La capacité maximale de la batterie est de 650 Ah. Les commandes sont intuitives et accessibles rapidement sur le panneau de contrôle. La précision est obtenue à partir de mini-leviers et de la direction électronique. Les BT Reflex série B sont robustes et fiables. Le mât fixe avec l’inclinaison des fourches limite les mouvements de la charge en altitude et facilite son positionnement. Fournisseur Toyota Material Handling

D.R.

Chariot électrique 2 tonnes

Ce tracteur biplace est à la fois une plateforme supportant une charge jusqu’à 1,5 tonne et une capacité de remorquage de 3 tonnes. Il dispose d’une vitesse de translation jusqu’à 18 km/h et surtout d’une autonomie sur terrain plat de 25 km. La batterie, avec chargeur intéπgré en option, se recharge en 8 ou 12 heures. L’habitacle apporte un confort suffisant pour deux personnes. La direction électrohydraulique et le rayon de braquage minimum de 2,8 m assurent sa grande maniabilité. L’EZW 515 est disponible avec de nombreuses options. Il

Voilà un chariot à trois roues électrique qui peut atteindre une vitesse maximale de 20 km/h. Il est équipé de trois modes de conduite. Avec une pompe hydraulique, il a gagné en puissance pour des applications avec des fortes rotations et des levages fréquents. La vitesse de levée est de 0,45 m/s pour une charge de 2 tonnes. Le RX20 possède un changement latéral de batterie qui s’effectue sans grue ni palan. Pour le confort de conduite, l’amplitude de suspension a été augmentée de 80 mm. Fournisseur Still

Ce capteur détecteur de couleurs, proposé dans un boîtier miniaturisé, dispose d’un comportement amélioré sur les surfaces brillantes. Le petit détecteur de couleurs CSM est facile à paramétrer grâce à un processus d’apprentissage simple. Sa fonction IO-Link permet un diagnostic intelligent, la visualisation des données et un changement de format aisé. Grâce à sa fréquence de commutation atteignant 2 kHz, le CSM peut également s’utiliser sur les machines et process de fabrication rapides. Doté de trois LED monochromes (LED RVB) et d’une portée de 12,5 mm (± 3 mm), le CSM génère un faisceau de lumière blanche par synthèse additive. C’est ce faisceau qui est projeté sur l’objet à contrôler. À partir du rayonnement réfléchi, le capteur calcule les coordonnées chromatiques et les compare à des couleurs de référence préalablement mémorisées. Cette technique est utilisée dans diverses applications, par exemple la détection et le tri des éprouvettes dans l’industrie pharmaceutique, le contrôle des couleurs dans les filatures de fil à coudre, la détection d’emballages sans marques de repérage ou encore le contrôle de process dans l’imprimerie. Fournisseur Sick

cc description

Référence CSM Caractéristique Détecteur de

couleurs miniature doté de capacités d’apprentissage. cc points forts

- Intégration rapide et sans effort dans des applications existantes. - Distinction de 8 couleurs maximum en une seule fois.

MARS 2016ccN°985

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Étiquettes ultrarésistantes d’identification

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Fournisseur Epson France


Produits

cc ÉLECTROTECHNIQUE

et appareillages Condensateur ĂŠlectrolytique

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Acceptant une tension nomi­ nale de 550 V continus, ces condensateurs ĂŠlectrolytiques Ă l’aluminium enfichables suppor­ tent de fortes ondulations et sur­ tensions et offrent une durĂŠe de vie de 18 000 heures Ă 85 °C. Les valeurs vont de 35 Ă 550 V pour les tensions de service et, pour les capacitĂŠs, de 33 000 Ă 82 000 ÂľF (40 V) et 56 Ă 1 500 ÂľF (550 V). DestinĂŠs aux applications de conversion d’Ênergie, les conden­ sateurs de la sĂŠrie ALC10 se prÊ­ sentent sous boĂŽtiers cylindriques de 25 Ă 50 mm de diamètre et 30 Ă 105 mm de long et peuvent se monter sur carte imprimĂŠe. Fournisseur Kemet Electronics

ƒ &RPSDFW HW FRQYLYLDO LQWpJUDWLRQ VLPSOH GDQV OHV HVSDFHV GÂśLQVWDOODWLRQ UpGXLWV

Fusible pour montage en surface

ƒ &RQFHSWLRQ UREXVWH GH ORQJpYLWp ƒ 5HSURGXFWLELOLWp j SDUWLU GH —P ƒ 6SRW GH OXPLqUH UpGXLW

ƒ 3UHVHWV SRXU OHV VXUIDFHV GLIIpUHQWHV

DestinĂŠs Ă la gestion des sec­ tionneurs et disjoncteurs de haute tension dans la gestion d’Ênergie, ces relais bistables se commandent localement par deux boutons ou Ă distance. DotĂŠs de deux ou quatre contacts 8 A, ils peuvent ĂŞtre modulaires ou embrochables sur support et s’alimentent sous diverses ten­ sions continues (24 Ă 250 V DC). Fournisseur Finder France

Relais et optocoupleurs au pas de 6 mm

Sous une forme carrĂŠe compacte de 10,1 x 3 x 3 mm et sans halo­ gène, ces fusibles UMF250 rapides pour montage en surface couvrent dĂŠsormais la gamme de 500 mA Ă 10 A en 14 valeurs d’intensitĂŠ nominale. Alternative aux cartou­ ches de 5 x 20 mm, ils sont prĂŠvus pour des tensions maximales de 125 V continus et 250 VAC et leur pouvoir de coupure atteint 200 A. DestinĂŠs Ă la protection des cartes montĂŠes en surface, ils sont com­ patibles avec le brasage sans plomb et sont homologuĂŠs VDE et curus, et prĂŠsentent une fusion conforme Ă la norme CEI 60127­4. Fournisseur Schurter

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N°985ccMARS 2015

moteurs jusqu’à 15 litres. Ils se prĂŠsentent dans un boĂŽtier au for­ mat BCI Group 31. Contrairement aux batteries qui stockent l’Ênergie par le biais d’une rĂŠaction chimique, qui prend du temps et dĂŠpend de la tempĂŠrature, les condensateurs stockent l’Ênergie par un mĂŠca­ nisme ĂŠlectrostatique (champ ĂŠlectrique), quasiment immĂŠdiat. Les ultracondensateurs se char­ gent et se dĂŠchargent en une fraction de seconde et fonction­ nent normalement dans une plage de tempĂŠrature de ­40 Ă +65 °C. Ils supportent plus d’un million de cycles de charge/ dĂŠcharge et rĂŠsistent aux chocs et vibrations. Les cellules Ă ultra­ condensateurs ont une capacitĂŠ comprise entre 1 et 3 400 F. Des modules Ă plusieurs cellules sont disponibles de 12 Ă 160 V. Fournisseur Maxwell Technologies

DestinĂŠs Ă l’Êquipement d’ar­ moires ĂŠlectriques, ces modules relais et optocoupleurs au pas de 6 mm se montent sur rail DIN 35 et disposent de connexions Ă res­ sort. Ils sont montĂŠs rapidement et n’ont pas besoin de mainte­ nance. Des peignes de pontage ĂŠvitent les erreurs de connexion. Des versions Ă contacts plaquĂŠs or sont disponibles. Les dernières additions Ă la gamme de modu­ les au pas de 6 mm ĂŠlargissent les applications avec des tensions continues ou alternatives. Fournisseur Wago Contact

ƒ 6RUWLHV DQDORJLTXHV HW QXPpULTXHV ƒ &RQFHSW GH FRPPDQGH XQLTXH YLD QDYLJDWHXU ZHE

Relais bistables

cc entraĂŽnements

Module de dĂŠmarrage pour moteurs diesel

DestinĂŠ Ă supprimer les alĂŠas dus aux batteries acide­plomb, en particulier aux très basses tempĂŠratures, ce module 24 V Ă ultracondensateurs permet le dĂŠmarrage des moteurs diesel des vĂŠhicules industriels et matÊ­ riels de travaux publics, mĂŞme par temps très froid et après une longue pĂŠriode sans utilisation. Ils protègent ainsi les compo­ sants ĂŠlectroniques sensibles. Deux modèles sont disponibles, l’ULTRA 31/300/24V pour les moteurs de 12,5 litres maximum et l’ULTRA 31/1 100/24 V pour les

cc ĂŠnergie

Alimentation triphasĂŠe

Offrant un rendement typique de 95,5 % Ă mi­charge, cette ali­ mentation refroidie par ventila­ teur dispose d’une entrĂŠe tripha­ sĂŠe trois fils vraie, sans connexion de neutre, et accepte des ten­ sions d’entrĂŠe de 180 Ă 264 V alternatifs pour une sortie de 3500 W et 320 Ă 525 V pour 7 000 W. La sortie est de 54 V avec une sortie auxiliaire en 3,3 V ou 5 V. L’alimentation D2U5T­H3­ 7000 est en boĂŽtier standard industriel 2 U. Elle prĂŠsente un facteur de puissance de 0,99 et moins de 10 % d’harmoniques de ballast. On peut connecter jus­ qu’à trois unitĂŠs en parallèle pour partager le courant et assurer une redondance N+1. L’alimen­ tation inclut des protections, des LED de signalisation et peut se contrĂ´ler Ă distance via une inter­ face I2C. Fournisseur Murata Electronique

D.R.

cc Composants


Produits

cc ÉQUIpEmENT gÉNÉRaL cc séCurité

D.R.

Caméras de vidéosurveillance pour très faible luminosité

Cette caméra haut de gamme réseau PTZ (panoramique­incli­ naison­zoom) capte des images en couleur ou monochromes, même dans des conditions de très faible luminosité (seulement 0,002 lux). Elle possède une fonc­ tion WDR (Wide Dynamic Range) de 120 dB et la technologie 3D DNR (Digital Noise Reduction) pour obtenir une excellente qua­ lité d’images dans un contexte

difficile d’éclairage. Avec la fonc­ tion IR, il est possible d’ajuster la puissance de l’éclairage IR pour une meilleure visibilité dans un environnement sombre jusqu’à 200 mètres. La DarkFighter PTZ DS­2DF8223I­ AEL, en boîtier IP66, délivre une qualité vidéo de 1920x1080 en streaming avec une fréquence d’image maximale. Elle possède également un éventail de fonc­ tionnalités de détection intelligente exploitable directement sur le mar­ ché de la vidéosurveillance. Elle est équipée d’un zoom optique rapide et puissant de 23x. Elle tourne à 360° degrés et offre une inclinai­ son de ­20 à 90 degrés. Avec 32 préréglages et 300 positions pré­ réglées, elle peut réaliser jusqu’à 8 patrouilles de surveillance et pren­ dre en charge jusqu’à 24 zones. Fournisseur Hikvision Europe

Chaussures de sécurité sans métal

Garantis sans métal, ces modè­ les de chaussures combinent du confort et une grande légèreté tout en conservant de la souplesse et une bonne isolation thermique. Conformes à la norme ESD, elles sont utilisables dans les environne­ ments à fortes charges électrosta­ tiques. Elles conviennent à la fois aux hommes ou aux femmes. Les New Mille sont proposées du 39 au 47 et pèsent entre 0,9 kg et 1,2 kg. Elles sont 100% cuir et une doublure antibactérien garantit une parfaite hygiène du pied. Fournisseur Gaston Mille

Clé intelligente pour le contrôle d’accès

Cette clé innovante permet d’at­ tribuer des droits d’accès, de transmettre des rapports d’acti­ vité en temps réel et de coordon­ ner l’ensemble des opérations réalisées sur les sites d’adminis­ tration d’accès. Avec son module Wi­Fi, elle assure une communi­ cation avec le système central de gestion sans passer par une infras­ tructure informatique spécifique. La clé Wi­Fi Locken s’articule autour de trois éléments : une clé intelligente, des cylindres électro­ niques passifs et des distributeurs de droits d’accès. La solution est pilotée par une suite logicielle, conviviale et sécurisée. Les cylin­ dres s’installent sans câblage, sans modification de portes et sans action de maintenance. Fournisseur Locken Services


Produits

cc MESURE

et traiteMent CamĂŠras thermiques ultramax

et 2 000 °C, de la focalisation automatique continue et de l’enregistrement de fichiers vidĂŠo radiomĂŠtriques en temps rĂŠel. Les donnĂŠes peuvent ainsi ĂŞtre relues et analysĂŠes pour ĂŠtudier en dĂŠtail les variations thermiques dans le temps. Fournisseur Flir Systems

Ces camĂŠras thermiques sĂŠrie T bĂŠnĂŠficient maintenant d’UltraMax, un traitement d’image exclusif du fabricant qui amĂŠliore de manière significative la rĂŠsolution IR et la sensibilitĂŠ. Les images UltraMax comptent quatre fois plus de pixels thermiques, possèdent une rĂŠsolution double [76,800 (320 Ă— 240)] et une sensibilitĂŠ 50 % supĂŠrieure aux images non traitĂŠes. Ces images sont visualisĂŠes et traitĂŠes avec le logiciel Flir Tools, Ă installer sur ordinateur. Les images UltraMax permettent de zoomer sur les petites anomalies thermiques, d’obtenir des mesures plus exactes et de voir plus de dĂŠtails qu’avec les images non traitĂŠes. Les nouvelles T460 et T660 sont dotĂŠes d’une sensibilitĂŠ amĂŠliorĂŠe, de 20 mK Ă peine (entre 0,04 °C et 0,02 °C), ce qui autorise une perception des motifs thermiques les plus fins, et une plus grande exactitude des mesures de tempĂŠrature (Âą 2 °C).Les nouvelles T460 et T660 disposent d’une gamme de tempĂŠratures atteignant respectivement 1 500

6

$'237e6 3$5 /(6 3/8 *5$1'6 1206 '( /¡,1'8675,( (8523e(11(

+600 °C) et azote liquide (de 150 à +600 °C). Le capteur LVDT offre une rÊsolution infÊrieure au nanomètre. Fournisseur Mettler Toledo

Scanner 2D Ă faisceau laser

Système analyse thermomÊcanique

L’analyse thermomĂŠcanique dĂŠtermine le coefficient de dilatation thermique (CTE) d’un matĂŠriau en mesurant ses variations de dimensions avec la tempĂŠrature. Ce système analyse des ĂŠchantillons en couches minces, cylindres, fibres, films, plaques, polymères durs ou mous, monocristaux, etc. La gamme de – 150 Ă +1 600 °C est couverte en quatre modèles. La gamme d’analyse thermomĂŠcanique TMA/SDTA se dĂŠcline en quatre modèles: ÂŤhautes tempĂŠratures Âť de l’ambiante jusqu’à 1600 °C, ÂŤstandardÂť de l’ambiante jusqu’à 1 100 °C, ÂŤ intracooler Âť, avec un refroidissement mĂŠcanique sans azote liquide (de -80 °C Ă

Ce scanner est destinĂŠ aux applications de contrĂ´le de terrain difficiles et aux systèmes d’assistance. Il dĂŠtecte facilement les emplacements vides, reconnaĂŽt les ĂŠcarts et les produits en saillie et parasites dans les process et dans les applications de vĂŠhicules de manutention autoguidĂŠs. Il s’appuie sur la technologie PRT (tĂŠlĂŠmĂŠtrie par impulsions), une technologie de temps de vol. Il utilise une tĂŞte de mesure rotative exclusive Ă la place d’un système de miroir rotatif complexe, lui procurant un plan de balayage sans oscillation et un champ de vision Ă 360°. Il est dotĂŠ d’une rĂŠsolution angulaire de 0,071°, la plus ĂŠlevĂŠe du marchĂŠ et d’un taux de mesure interne de 54 000 points de donnĂŠes par seconde. Fournisseur Pepperl+Fuchs

Radiogoniomètre portatif

Pesant moins de 3 kg, ce radiogoniomètre dĂŠdiĂŠ Ă la dĂŠtection et la localisation des interfĂŠrences sur site intègre des fonctions de spectre de persistance. En affichant simultanĂŠment les signaux utiles et les interfĂŠrences sousjacentes, il met en ĂŠvidence les interfĂŠrences cachĂŠes avec une couleur et une apparence diffĂŠrente. Sa batterie peut s’Êchanger sans interrompre la mesure. L’analyseur IDA2 capture les spectres persistants avec une bande passante de 22 MHz et peut ĂŞtre dĂŠclenchĂŠ de manière Ă dĂŠtecter des ĂŠvĂŠnements fugitifs. Sa rĂŠsolution atteint 0,1 H. dans le domaine temporel et jusqu’à 32 ns pour l’affichage temporel. La localisation des sources d’interfĂŠrence exploite un rĂŠcepteur GPS intĂŠgrĂŠ. Fournisseur Narda safety tests Solutions

Couplemètre à bride

DestinĂŠ Ă la mesure des couples, vitesses de rotation et angles avec une rĂŠsolution ajustable jusqu’à 8192 impulsions/tour, ce couplemètre comprend un rotor (capteur) qui communique sans contact avec un stator. La transmission numĂŠrique assure une prĂŠcision dynamique de 0,05 % et une rĂŠponse en frĂŠquence atteignant 10 kHz. La conception du couplemètre Ă bride KiTorq 4551A permet d’associer un stator Ă plusieurs rotors. La valeur zĂŠro absolue per-

68332576 $0257,66(856 68332576 $0257,66(856 $872 6&(//$176 *5,362/Š 3RXU SUpVHUYHU OHV KRPPHV HW OHXUV RXWLOV GH SURGXFWLRQ :DWWHOH] O¡pODVWRPqUH LQGXVWULHO SURSRVH OHV VXSSRUWV DPRUWLVVHXUV DXWR VFHOODQWV *5,362/Š 8QH ODUJH JDPPH GH *5,362/Š GpYHORSSpV SRXU UpGXLUH OHV YLEUDWLRQV 3RXU FKDTXH DSSOLFDWLRQ LO H[LVWH XQ VXSSRUW *5,362/Š VSpFLDOHPHQW DGDSWp /H VXSSRUW DPRUWLVVHXU DXWR VFHOODQW *5,362/ $(52 IDLW SDUWLH GH OD JDPPH $17,9,%5$72,5( E\ :$77(/(= ::: :$77(/(= &20 7HFKQRSDUF UXH &KDUOHV (GRXDUG -HDQQHUHW 3RLVV\ ‡ )UDQFH 7pO '(38,6

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D.R.

cc instruMentation


Produits

met de dÊterminer des valeurs de position angulaire absolues. Des plages de mesure de 50 à 5000 Nm peuvent être rÊalisÊes. Le paramÊtrage s’effectue par logiciel via une interface USB ou directement par un automate reliÊ sur un port FieldBus ou Ethernet. Fournisseur Kistler

D.R.

Micromètre laser industriel compact

DestinĂŠ au contrĂ´le qualitĂŠ et Ă la production, le micromètre optique optocontrol2520 dĂŠtecte les diamètres (Ă partir de 0,5 mm), l’arĂŞte et la fente de l’objet Ă mesurer. Il peut transmettre jusqu’à huit segments sĂŠparĂŠment.

Grâce Ă une distance de montage variable entre 100 mm et 2 m, l’Êmetteur et le rĂŠcepteur, très compacts, peuvent s’installer de manière souple dans les lignes de production, et la mesure peut s’effectuer Ă grande distance ou concerner de grands objets. On peut masquer les composants de machine qui dĂŠborderaient dans le rideau de mesure. La distance de l’objet Ă mesurer au rĂŠcepteur peut ĂŞtre dĂŠfinie, ce qui permet de placer l’objet en toute libertĂŠ dans le rideau lumineux. La plage de mesure s’Êlève Ă 46 mm. Les interfaces Ethernet/EtherCAT et RS422 sont disponibles. Un diagramme signal vidĂŠo facilite l’alignement et l’ajustage de la mesure. La configuration est simplifiĂŠe par l’interface web intuitive et l’affichage convivial du diagramme des mesures en temps rĂŠel. Fournisseur Micro-Epsilon

Les unitÊs de mesure système internAtionAL A A/m °C C cd cd/m2 F h H Hz J K kg lm lx m m2 m3 m/s m/s2 min N nm Pa

ampère ampère par mètre degrÊ Celsius coulomb candela cd par mètre carrÊ farad heure henry hertz joule kelvin kilogramme lumen lux mètre mètre carrÊ mètre cube mètre par seconde m/s par seconde minute newton nanomètre pascal

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s seconde ps picoseconde T tesla V volt VA voltampère W watt Wb weber â„Ś ohm Autres abrĂŠviations bar bar dB dĂŠcibel dpi point par pouce g gramme cal calorie Go giga-octet Kbit kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h kilomètre par heure Ko kilo-octet kWh kilowattheure l litre Mo mĂŠga-octet t tonne tr tour tr/min tour par minute

03

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Il a insufflĂŠ le vivant dans la chimie

Roger Guilard, professeur à l’universitÊ de Bourgogne

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CAHIER TECHNIQUE ccPAGE 57

La matière mise en lumière La simulation de l’optique physique

N°985ccMARS 2016

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SociĂŠtĂŠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ActivitĂŠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction / Service . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TĂŠl. Mobile E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Indispensable pour recevoir le Fil d’Intelligence Technologique, les codes d’accès au site web et la newsletter (MAJUSCULES OBLIGATOIRES)

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cahier technique La chimie du végétal

ccréalisé par

ccJacky VaNDEPUTTE

Coordinateur Projets r&d Chef de Projets biomoléCules - Chimie du végétal au Pôle iar

D. R.

Titulaire d’une maîtrise de biochimie et d’un DESS Gestion de la qualité nutritionnelle et marketing des produits alimentaires, Jacky Vandeputte a intégré le Pôle industrie et agro-ressources (IAR) en 2005. Il avait commencé sa carrière au sein de la société Kerr France, spécialisée en négoce de produits et d’ingrédients laitiers, en tant que responsable qualité puis trader. Il a ensuite été chargé de mission au cluster Arras Technopole et ingénieur agroalimentaire à l’Union interprofessionnelle des jus de fruits (Unijus).

emplacer les dérivés du pétrole par des produits issus des végétaux ? L’idée est de plus en plus séduisante, dans un contexte d’épuisement des ressources pétrolières et de lutte contre les molécules chimiques dangereuses pour l’environnement ou la santé. Autant de raisons qui poussent les industriels à s’intéresser à la biomasse végétale. Celle-ci contient des glucides, des lipides ou des lignines qui peuvent être exploités pour leurs caractéristiques propres afin de produire autrement, voire pour donner des fonctionnalités innovantes aux produits. À quels enjeux industriels répond la chimie verte ? Comment les industriels peuvent-ils tirer profit des différentes composantes du végétal ? Petit tour d’horizon technique d’une filière en pleine expansion. cm

R

MARS 2016ccN°985

57


cahieR technique

Des produits chimiques issus de la biomasse

Fig. 1

Le procédé de pré-traitement organosolv (CIMV)

Dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles, et d’attention accrue à l’empreinte environnementale des activités industrielles et à la toxicité de certains produits, la fabrication de molécules variées à partir de matière première végétale semble une voie prometteuse. La filière est de fait en plein essor, et profite d’une réglementation avantageuse.

a chimie du végétal vise à obtenir des produits chimiques en partant de la biomasse végétale plutôt que du pétrole. Prometteuse dans la double optique d’une économie des ressources fossiles et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, elle est déjà très utilisée dans la détergence, la cosmétique ou encore la peinture. On estime que 8 % des matières premières de l’industrie chimique française sont d’origine renouvelable. Trois approches complémentaires sont possibles en chimie du végétal. Les produits biosourcés peuvent reproduire à l’identique des molécules d’origine pétrochimique. Ils peuvent être originaux, mais présenter des fonctionnalités ou des usages similaires à ces dernières. Il s’agit alors d’une innovation de substitution. Enfin, il est possible d’élaborer des molécules dotées de nouvelles fonctionnalités permettant de valoriser les caractéristiques propres des matières premières végétales. L’innovation est alors dite « de rupture ». Pour autant, la chimie du végétal ne remplacera jamais toute la chimie du pétrole, plus compétitive. Cependant, elle peut constituer une alternative intéressante pour des marchés de niche dans lesquels les propriétés

F. RObERT

L

Le procédé innovant Organosol, mis au point par la Compagnie industrielle de la matière végétale (CIMV) repose sur un mélange d’acide acétique et d’acide formique. Il est particulièrement respectueux des composants de la matière. L’acide acétique constitue le solvant et l’acide formique permet la rupture des liaisons ethers et esters des polysaccharides liés à la lignine.

des molécules biosourcées et leur moindre toxicité constituent des atouts. Les investissements en recherche et développement dans le domaine de la chimie du

Les différents intérêts des industriels pour la chimie verte cSubstituer les molécules jugées préoccupantes

pour la santé

Les phtalates, (toxicité)

cSubstituer les molécules jugées préoccupantes

Les solvants (émissions de COV dans l’atmosphère).

cFaire face à la baisse des ressources pétrolières

Le butadiène ( triplement du prix en 4 ans)

cTrouver de nouvelles fonctionnalités

Les tubes en polyamides 11 (flexibilité des canalisations de transport).

pour l’environnement

58

Exemple de molécules concernées

N°985ccMARS 2016

Domaines d’applications ● Matériaux PVC : revêtements de sols, tuyaux,

peintures, câbles

● Peintures, détergents, revêtements, pharmacie ● Caoutchouc synthétique, vernis, nylon,

peintures

● Câbles, tuyaux, emballages, fixations

D. R.

Les incitations pour les industriels


chiMie veRte

Fig. 2

Fonctionnalisation des composants du végétal

cc Ce qu’il faut retenir

cLe contexte réglementaire, la pression sur les ressources pétrolières, et la recherche de nouvelles fonctionnalités poussent les industriels à s’intéresser à la chimie du végétal. cLes procédés de traitement de la biomasse sont critiques. Qu’ils soient physicochimiques, thermiques, biotechnologiques, ou hybrides, la qualité des constituants dépend de leur qualité.

F. RObERT

cLes différents composants de la biomasse : glucides, lignines, ou lipides, présentent chacun des intérêts spécifiques pour les industriels.

Les composants du végétal peuvent être valorisés pour la chimie. Ils subissent d’abord une étape d’hydrolyse au cours de laquelle les chaînes polymères sont coupées en chaînes plus courtes par des enzymes. Ils sont ensuite fonctionnalisés par l’ajout de groupements chimiques. Puis ils peuvent, par exemple, être intégrés comme additifs chimiques dans des plastiques pour leur donner de nouvelles fonctionnalités.

végétal se sont accélérés depuis ces dix dernières années. Ils devraient encore s’accroître avec le soutien de grands programmes européens tels que BIC JU Biobased Industrie Consortium Joint Undertaking, qui consacre à l’horizon 2020 près d’un milliard d’euros au développement de la recherche et de l’innovation, et surtout à la montée en puissance des procédés jusqu’à la première usine commerciale. Peu à peu, une filière chimie du végétal se structure, accélérée par les évolutions des cadres réglementaires, la mise en place d’une fiscalité plus avantageuse (bonus vert), ou encore l’accès privilégié aux marchés publics pour les produits biosourcés.

D. R.

1. tRaiteMentS À chaque végétal, son procédé Les ressources qui peuvent trouver des débouchés au sein de la filière chimie du végétal sont de natures très hétérogènes : ressources agricoles, ressources forestières, déchets, coproduits industriels, ressources aquatiques… Parmi les ressources agricoles, on peut citer les

plantes amidonnières, (blé, maïs, pommes de terre) et sucrières (betteraves) pour la chimie des sucres basée sur le glucose, les plantes oléagineuses comme le colza, pour l’oléo-chimie, et les plantes protéagineuses comme le pois, pour les peptides actifs et acides aminés. Quelle que soit son origine, cette biomasse offre une large gamme de structures moléculaires. Il s’agit d’en valoriser la complexité et les propriétés intrinsèques afin de répondre aux attentes de chacun des marchés spécifiques et de substituer des produits pétrochimiques très techniques qui ont fait la démonstration de leur performance depuis des années. La transformation de la biomasse fait appel à différentes technologies de prétraitement et de transformation dans lesquels les procédés physicochimiques et thermiques classiques (voie catalytique) se distinguent des procédés de biotechnologies industrielles (voie enzymatique). La catalyse et les procédés de purification doivent être adaptés à la spécificité des matières premières végétales (Fig. 1). Celles-ci se distinguent par la variabilité de la composition, la présence d’inhibiteurs potentiels et d’impuretés et par leurs nombreux atomes d’oxygène, contrairement aux hydrocarbures fossiles utilisés habituellement. Autant de facteurs qui peuvent limiter l’efficacité des catalyseurs chimiques et des fermentations. Une voie de recherche majeure est le développement de procédés hybrides couplant les procédés chimiques et biotechnologiques. Pour les applications matériaux, une autre approche innovante consiste à concevoir des procédés permettant de valoriser directement les associations complexes de molécules dans le végétal, plutôt que de séparer ses molécules pour ensuite les recombiner. Le végétal est en effet déjà un matériel « composite » en soit. L’intégration des procédés au sein des bioraffineries est un enjeu fort. La montée en puissance des procédés, MARS 2016ccN°985

59


cahieR technique

le passage du laboratoire au stade industriel via des étapes de démonstrateur et de pilotes industriels sont nécessaires pour valider les paramètres de viabilité économiques et techniques des procédés. Cette mise en situation quasi réelle permet de tester les marchés et de préparer l’intégration dans des bioraffineries. Quelle que soit son origine, la biomasse est composée de grandes familles de molécules : les glucides ou carbohydrates, les lipides, les protéines, la lignine, les hémicelluloses et autres dérivés métabolites secondaires, comme les terpénoïdes, phénols, tanins… La composition de la biomasse lignocellulosique varie beaucoup selon son origine et son humidité. On pourra cependant retenir des valeurs voisines de 75 % de carbohydrates Cn(H2O)m divisés en cellulose (C6H10O5) et en hemicellulose (sucres en C6) et de 25 % de lignine (C40H44O6).

2. vaLORiSatiOn Transformer les briques de base Les industriels transforment et fonctionnalisent depuis des années les sucres en C6 (Fig. 2). À partir de ceux-ci, ils développent des amidons modifiés, des amyloses, des amylopectines et des dérivés du glucose, tels que le sorbitol ou le mannitol, et enfin des celluloses de spécialités : éthers de cellulose, nitro-cellulose, acétates de cellulose, cellulose microcristalline, et les dérivés issus du raffinage de la pâte de bois de résineux. Bien qu’elle soit pratiquée depuis longtemps, la valorisation des glucides fait aussi l’objet de travaux de R&D. Ils visent à mettre au point des intermédiaires chimiques à partir des glucides de base, comme l’isosorbide dérivé du sorbitol, ou encore le FDCA (furane dicarboxylique acide), une alternative aux phtaliques pour le développement

de résines. D’autres travaux de R&D se consacrent à la réalisation de biomolécules spécifiques. En particulier à la synthèse d’agro-tensioactifs spécifiques par le greffage sélectif d’acides gras et dérivés sur les fonctions hydroxyles de chaînes de sucres. Ils ont aussi pour but de mettre au point la fonctionnalisation de nouvelles « cyclodextrines », molécules cages pour le transport et la livraison ciblée de molécules actives, pour des applications cosmétiques ou pharmacologiques. Enfin, l’approche de la biocatalyse en synthèse est à l’étude. Les hémicelluloses sont les deuxièmes constituants en poids de la biomasse. Les pentoses (C5) peuvent représenter jusqu’à 35 % de la biomasse mais en constituent plus généralement 15 à 25 %. Le son de blé, la bagasse, les pulpes de betteraves issues d’amidonneries, de sucreries, et d’éthanoleries et aussi certains produits forestiers, sont des coproduits riches en hémicelluloses. Le fractionnement, la purification et la valorisation des hémicelluloses et des sucres en C5 constitue un axe majeur dans le développement de la bioraffinerie. Les débouchés des sucres en C5 sont divers : furfural et dérivés comme le FDCA, xylitol. Des biomolécules à base de sucres en C5, surfactant doux (alkylpolypentosides) sont déjà commercialisés. Des travaux portent sur la synthèse chimio-enzymatique de molécules à bases de pentoses. Les verrous associés sont les rendements d’extraction et les puretés des fractions de C5, ou encore le développement de catalyseurs adaptés. La lignine constitue la principale source potentielle d’aromatiques pour la chimie. Néanmoins, elle présente une structure complexe et variable, selon la source de la biomasse et le procédé d’extraction, ce qui la rend difficile à valoriser. Sur les 70 millions de tonnes de lignines produites par an et dans le monde, essentiellement issues de procédés papetiers, 95 % sont dédiées à une valorisation énergétique. Le reste est utilisé dans

Principaux domaines d’application

Les produits Refine d’APM destinés à la réalisation de pièces automobiles sont renforcés de fibres de chanvre.

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N°985ccMARS 2016

Les bioCarburanTs

Les peinTures, CoLLes, vernis

Le superéthanol 85 contient entre 65 % et 85 % de bioéthanol et est compatible avec les véhicules adaptés dits Flexfuel.

Les résines d’alkydes végétales intégrées dans les peintures Tollens unissent leurs composants et en améliorent l’adhérence.

La CosméTique L’Elixir 7.9 d’Yves Rocher est biosourcé à 98 %. Il combine sept ingrédients biosourcés à un gel émulsif végétal.

Les ThermopLasTiques Bio-PET, PLA, bio-PE, polyesters biodégradables, mélange amidon, PHA & PA., sont des thermoplastiques biosourcés

D.R.

Les ComposiTes


chiMie veRte

Fig. 3

Retardateurs de flamme biosourcés

F. RObERT

« EMHV » (Esters méthyliques d’huiles végétales, ou « diesters »), la formulation destinée aux solvants, biolubrifants, agro-tensioactifs, ou encore bioplastifiants et les résines biosourcées comme les polyamides à base d’huile de ricin ou les résines alkyde pour des applications dans la peinture. La substitution des huiles de palme utilisées en agroalimentaire mais aussi en chimie est également un défi. Elle suppose l’obtention de coupes particulières d’acide gras à chaînes courtes. Les voies levuriennes ou Sous l’effet d’une intense chaleur, le matériau se dépolymérise et émet des COV algales ouvrent la porte aux acides (composés organiques volatils), qui s’enflamment au contact de la flamme. gras longues chaînes et aux acides Les lignines ont des bonnes propriétés contre le feu notamment car elles absorbent l’oxygène dont elles empêchent la combustion. Les lignines se condensent entre elles en croûte, gras particuliers aux nombreuses formant ainsi un bouclier là où le feu se propage et bloquant l’émission des COV. perspectives. Les travaux en R&D portent aujourd’hui notamment sur des secteurs à basse valeur ajoutée : additif dans le la synthèse de monomères pour le développement de ciment, dans l’asphalte, ou liant dans les aliments pour matériaux lipidiques originaux. Les voies de métathèse animaux. Les industriels prennent peu à peu conscience et de synthèse chimio-enzymatiques des acides gras de leur potentiel pour des applications de plus haute conduisent à de nouveaux synthons, qui peuvent servir de base à la fabrication de nouveaux matériaux comme valeur ajoutée (Fig. 3). Transformer la structure complexe et variable des les élastomères. lignines en dérivés aromatiques est un challenge à long Les voies de valorisation du glycérol sont aussi importerme. Celui-ci empruntera deux voies. La première tantes, en acide acrylique, épichlorydrine, polyglycerol. Certaines ont déjà atteint le stade de la commercialisas’attaque à la dépolymérisation agressive et non sélective de la lignine conduisant au benzène, toluène et tion. Le carbonate de glycérol constitue plus spécifiquexylène et leurs dérivés. La seconde passe par une dépoment une molécule plateforme d’intérêt. lymérisation sélective. L’enjeu est d’obtenir des lignines à façon… Plusieurs dérivés phénoliques peuvent résul3. SuBStitutiOn ter de la dégradation de la lignine. Les plus importants sont la vanilline et les acides vanilliques et syringiques. remplacer les molécules Les deux derniers peuvent servir à la fabrication de existantes polyesters, en particulier l’acide vanillique qui peut conduire à des polyesters totalement aromatiques souLe règlement Reach, entré en vigueur en 2007 au sein ples et solubles. Les recherches portent sur la modifide l’Union européenne, a conduit au cours des derniècation des voies de biosynthèse des lignines par biores années à l’identification, parmi un premier portetechnologie, l’ajustement des paramètres technologiques feuille de plus de 30 000 substances chimiques produide délignification et la transformation chimique ou tes ou importées à plus d’une tonne, d’un certain biotechnologique des lignines. Elles devront s’appuyer nombre de molécules jugées très préoccupantes (SVHC : sur une meilleure connaissance de base des lignines et substance of very high concern), à l’instar des CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique), PBT (persistant, prendre en compte leur diversité biologique. bioaccumulable, toxique), VPVB (très persistant, très Les huiles végétales sont issues de la trituration des graines des plantes oléagineuses (colza ou tournesol) bioaccumulable), ou ayant un niveau de préoccupation mais aussi de plantes importées (ricin, palme, palmiste, équivalent (les perturbateurs endocriniens, par exemsoja, coco). Elles peuvent être extraites et raffinées pour ple). Le classement de substances dans une liste candidate à l’interdiction a déclenché des travaux de recherdes usages en chimie. La fonctionnalisation chimique ou enzymatique des acides gras issus des huiles peut che sur leur substitution. L’alternative végétale aux conduire à de multiples dérivés tels que les esters, amisubstances s’est avérée une option évidente pour remdes, époxy, carbonate, hydroxyl, standolies, thiolène et placer les phtalates, parabènes, bisphenol A, isocyanate, savons. Ces dérivés trouvent déjà des débouchés dans silicones… Il s’avère cependant difficile de des marchés aussi variés que les biocarburants dits substituer des molécules dont les propriéMARS 2016ccN°985

61


cahieR technique chiMie veRte

Fig. 5

tés fonctionnelles très techniques ont été acquises au cours de décennies de recherche et développement. Les phtalates sont les premières catégories de substances jugées préoccupantes qui ont été identifiées et surtout révélées dans la presse. Ils sont utilisés comme plastifiants dans les matériaux PVC pour leur donner leur souplesse, leur extensibilité et leur élasticité. Des solutions de substitution pétrochimiques ou végétales (esters d’isosorbide ou d’acides succiniques, et autres esters d’acides gras issus de colza, de ricin…) ont vu ou revu le jour mais se sont vite confrontées à de nombreuses difficultés : au départ souvent trop chères, ces alternatives devaient être introduites à des quantités plus élevées que les phtalates pour obtenir des flexibilités identiques. Ils étaient beaucoup moins généralistes que le phtalate dit « DEHP », d’influence parfois néfaste et d’une toxicité encore non évaluée… Une première génération de plastifiants végétaux s’est toutefois aujourd’hui imposée, notamment sur des marchés sensibles, comme les revêtements de sols en milieu hospitalier. D’autres substances bénéficient de recherches pour les remplacer, à l’instar du bisphénol A, finalement jugé non dangereux par l’EFSA en 2015, des parabènes, des biocides naturels ou encore des retardateurs de flamme. Au-delà de l’impact de Reach sur le secteur industriel, le durcissement général de la réglementation sur l’environnement, l’étiquetage ou les installations industrielles favorise le développement de la filière végétale. C’est le cas dans le domaine des solvants, qui sont utilisés dans de très nombreuses applications industrielles –peintures, détergents, revêtements, produits phytosanitaires, pharmacie, imprimerie, etc.– et représentent 20 % des COV émis dans l’atmosphère. Le développement d’agro-solvants passe par le développe-

F. RObERT

Synthèse du polyamide 11 (Rilsan) à partir d’huile de ricin

Le polyamide 11 (Rilsan) d’Arkema allie la résistance chimique, thermique, et mécanique à la flexibilité et peut ainsi se substituer au métal ou au caoutchouc pour la conduite de gaz, ou des pièces dans les moteurs. L’acide ricinoléique fournit l’acide undécélynique qui comporte une double liaison permettant d’intégrer facilement la fonction amine, et possède déjà des oxygènes, au contraire des molécules pétrosourcées, à partir desquelles cette synthèse serait beaucoup plus complexe.

ment de nouveaux synthons et des formulations plus complexes, associant plusieurs agrosolvants pour répondre aux besoins sectoriels. Le projet ANR Inbiosynsolv sur «La formulation inverse de solvants issus de ressources renouvelables», piloté par le laboratoire Génie chimique de Toulouse, a axé la recherche des molécules avant leur synthèse (Fig. 4). Les propriétés désirées sont fixées dès le départ. Partant d’un building block, le glycérol, de sept coréactants et d’une soixantaine de réactions chimiques potentielles de base, le logiciel construit systématiquement des molécules candidates, et retient celles qui satis-

Fig. 4

F. RObERT

Formulation inverse de solvants biosourcés

En opposition avec la stratégie habituelle de synthèse de nouvelles molécules, qui part de la matière première et cherche à améliorer les produits ou à trouver des applications, la démarche du projet Inbiosynsolv fixe d’abord le cahier des charges, à partir duquel les molécules idéales sont calculées. Puis les voies de synthèse « propres » des molécules candidates sont explorées à partir de synthons issus de filières de matières premières renouvelables.

62

N°985ccMARS 2016


font les propriĂŠtĂŠs cibles. L’utilisation des huiles vĂŠgĂŠtales comme lubrifiants de hautes performances est aussi un exemple caractĂŠristique de la volontĂŠ de s’inscrire dans une industrie plus respectueuse de l’environnement. Ces lubrifiants trouvent toute leur utilitĂŠ dans les applications oĂš la rĂŠcupĂŠration des lubrifiants est quasi-impossible ou bien sujette Ă des pertes accidentelles dans le sol ou les eaux. Il s’agit, par exemple, des huiles perdues de dĂŠcoffrage ou de tronçonneuse, des huiles pour moteur deux temps, des fluides hydrauliques ou des huiles pour le travail des mĂŠtaux‌ Ils sont facilement biodĂŠgradables par les micro-organismes, ne sont nocifs ni pour l’homme ni pour les organismes environnants et ne sont pas inflammables. En outre, ils permettent de limiter Ă 50% les ĂŠmissions de gaz Ă effet de serre (ĂŠquivalent CO2) et de rĂŠduire la consommation d’Ênergie de 65%. L’appauvrissement des ressources pĂŠtrolières conduit aussi les acteurs Ă se tourner vers la chimie du vĂŠgĂŠtal, la seule source alternative disponible. Ă€ chaque choc pĂŠtrolier, les travaux de recherche et dĂŠveloppement sur la chimie du vĂŠgĂŠtal se sont intensifiĂŠs. Actuellement, le changement d’alimentation des crackers pĂŠtrochimiques en AmĂŠrique de Nord en gaz de schiste, prĂŠfĂŠrĂŠ aux naphta, provoque des tensions sur les prix des molĂŠcules Ă chaĂŽnes courtes. Le prix du butadiène (C4), l’un des intermĂŠdiaires chimiques indispensables Ă la production de caoutchouc synthĂŠtique (55 % du marchĂŠ du caoutchouc) a ainsi plus que triplĂŠ en moins de dix ans, alors que la demande en caoutchouc ne cesse de croĂŽtre. En 2013, Michelin en collaboration avec l’IFP ĂŠnergies nouvelles (Ifpen) Axens a lancĂŠ le projet AMI Chimie du vĂŠgĂŠtal Biobutterfly qui vise Ă dĂŠvelopper et commercialiser une technologie de production de butadiène Ă partir d’intermĂŠdiaires alcools biosourcĂŠs, pour remplacer le procĂŠdĂŠ de Lebedev utilisĂŠ depuis la seconde guerre mondiale avec des alcools pĂŠtrosourcĂŠs.

4. innOvatiOn valoriser les caractĂŠristiques originales du vĂŠgĂŠtal La chimie du vĂŠgĂŠtal peut enfin conduire Ă des molĂŠcules avec de nouvelles fonctionnalitĂŠs ou des matĂŠriaux avec de nouvelles performances. C’est le cas par exemple des tubes de polyamides 11 (Fig. 5) pour le transport du gaz, qui ont reportĂŠ le prix pierre Potier 2013. La sociĂŠtĂŠ Arkema a rĂŠussi Ă rĂŠaliser des tubes en polyamide 11 issu de l’huile de ricin supprimant tout risque de corrosion, pour remplacer les tubes en polyĂŠthylène. Les qualitĂŠs de ces tubes sont telles que le gaz peut ĂŞtre transportĂŠ Ă une pression deux fois plus ĂŠlevĂŠe qu’avec les autres matĂŠriaux, les fuites de mĂŠthane ĂŠtant fortement diminuĂŠes en raison de la faible permĂŠabilitĂŠ du polyamide 11. cm MARS 2016ccN°985

63

Ć‘Ć” Ć?Ć?Ć? 7omm;†uv 7Ä˝ou7u;v Ć”Ć? CŃ´bŕŁ?u;v u;ruŕŁ?v;m|ŕŁ?;v

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cahieR technique chiMie veRte

POUR ALLER PLUS LOIN Ressources La vitrine des bioproduits

L’agrobiobase est une base de données internationale sur les produits biosourcés hébergée et tenue à jour par le pôle de compétitivité IAR (Industrie & Agroressources). Elle sert à la mise en contact entre fournisseurs et industriels spécialisés dans le cadre d’une recherche de solutions techniques innovantes. Le site Internet réunit plus de 200 produits d’origine végétale, et génère près de 30 000 consultations annuelles. Les fiches techniques incluent une description du produit, ses avantages environnementaux, son origine végétale ainsi que des données techniques et les coordonnées du fournisseur. Les dossiers thématiques apportent des compléments d’information sur les bioproduits, les marchés applicatifs et les familles de produits : données de marché, gains d’utilisation, applications, caractéristiques techniques … rendez-vous sur www.agrobiobase.com. cm

Vocabulaire professionnel c

REACH Règlement européen

c

BIOMASSE LIGNOCELLULOSIQUE

matière végétale constituée d’une matrice de cellulose, d’hémicellulose et de lignine, qui constitue presque 70 % de la biomasse végétale. Elle est extraite du bois, de la bagasse, de la paille ou encore du miscanthus.

Bibliographie La chimie verte

L’ouvrage de paul Colonna « La chimie verte » est une référence en la matière. Loin de se limiter aux biocarburants, cet ouvrage passe en revue les applications de la chimie verte dans les multiples filières industrielles concernées. Paul Colonna, expert reconnu de la chimie verte, est délégué scientifique développement durable à l’Inra et responsable de l’institut Carnot 3BCAR. Il est entré au Collège de France en 2012. cm

c

Rencontres Une conférence sur la filière biomasse

C’est la plus grande rencontre de scientifiques, industriels, responsables politiques ou étudiants cherchant des alternatives durables par la chimie et l’ingénierie verte. Lors de la Green chemistry and engineering conference, plus de 25 conférences techniques se tiennent pendant plus de trois jours, réalisées par des experts dans leur domaine. Une large place y est accordée aux innovations émergentes et aux stratégies correspondantes. L’édition 2016, la vingtième du genre, se tiendra du 14 au 16 juin à Portland, dans l’Oregon. cm

N°985ccMARS 2016

c

PROCÉDÉS ENZYMATIQUES Techniques

Ajout d’une fonction chimique à un substrat, pour lui donner des propriétés définies.

de traitement de la biomasse faisant intervenir des organismes vivants, dans des bioraffineries.

PROCÉDÉS CATALYTIQUES

industrie-techno.com

D.R.

Le cabinet d’études Xerfi dresse le portrait de la filière et présente les défis qu’elle doit relever en France.

64

FONCTIONNALISATION

Technique de traitement de la biomasse reposant sur des procédés physicochimiques et thermiques.

La chimie verte en France

Chimie verte

FORMULATION

Opération industrielle consistant à fabriquer un matériau aux propriétés définies et répondant à un cahier des charges précis en mélangeant des substances diverses.

c

c

Vidéo

dont l’objectif est d’améliorer la protection de la santé humaine et de l’environnement grâce à une meilleure identification des propriétés des substances chimiques. Le règlement exige la substitution progressive des substances les plus dangereuses lorsque des solutions de remplacement ont été identifiées.


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LA MÉCANIQUE DES

RÊV

E

S

c L’OUTIL TECHNO

Des robots humanoïdes Myon, Nao, Poppy, Robothespian ou un bras robotisé. c LA DÉMARCHE Une collaboration entre metteurs en scène et roboticiens pour faire cohabiter hommes et machines sur scène. c L’ACTU School of moon est en tournée en France et en Allemagne, Robot sera présenté le 24 mai à Mâcon et Sans objet le 18 mars à Turnhout, en Belgique.

Vidéo

Arts de la scène Les robots font leur show Théâtre, danse opéra… les robots brûlent les planches dans des spectacles qui mettent en scène leurs relations avec les humains.

I

ls sortent des usines pour monter sur les planches. Les robots sont mis à contribution par de nombreux metteurs en scène. Ainsi, dans School of moon, du chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing, Nao côtoie l’humanoïde Poppy de l’Inria et des danseurs, enfants et adultes. Spillikin, a love story, de la compagnie Pipeline Theater met en scène un Robothespian de la société Engineered Arts. Dans Robot, la chorégraphe Bianca Li met en scène sept humanoïdes Nao aux côtés de huit danseurs et de «machines musicales» composant un véritable orchestre d’automates qui jouent sur scène. Présenté en 2015 à l’Opéra comique de Berlin, My square Lady du collectif Gob squad, va plus loin puisque le robot n’a pas été programmé pour jouer son texte mais réagit sur scène à son environnement grâce à ses capteurs. Cet humanoïde du nom de Myon a été mis au point au sein du laboratoire de recherche neurorobotique (NRL) de Berlin. Enfin, Sans objet, mis en scène par Aurélien Bory, est la rencontre entre un bras robotisé, programmé par Tristan Baudoin, et deux humains. cm

Découvrez sur notre site des extraits de ces différents spectacles. Show

Retrouvez chaque semaine notre rubrique « La mécanique des rêves » sur notre site web

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N°985ccMARS 2016

www.industrie-techno.com

D.R.

cc MURIEL DE VÉRICOURT, GÉRARD QUÉVRIN redaction@industrie-technologies.com


Mardi 31 MAI 2016 Paris

tre date ! o v z e v r e s é R

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