www.industrie-technologies.com REVIVEZ
VINGT ANS D’HISTOIRE DU NET EN VIDÉOS HORS-SÉRIEccDÉCEMBRE 2009 - 11
Hors-série
FOLLE HISTOIRE DU WEB LA
1989-2009
www.industrie-technologies.com
EDITO
Puissance Web
B. LEVY POUR IT
Toujours plus loin, toujours plus rapide, toujours plus sophistiqué… Internet n’en finit pas d’accélérer nos vies. Avec l’avènement du Web il y a vingt ans (seulement !), nous sommes passés du mode course de fond au mode sprint. Une étude récente démontrait, par exemple, que les managers n’arrivaient pas à se concentrer plus de quatre minutes d’affilée sur une seule et même tâche sans être dérangés… le plus souvent par un e-mail. Les « Cc », les « Transférer » et les « Répondre (à tous) » – accessibles en un clic de souris – ont permis de démultiplier le nombre d’informations reçues par tout un chacun. Au point que cela en devient indigeste, parfois. ccTHIBAUT DE JAEGHER RÉDACTEUR EN CHEF Cette abondance de biens immatériels influe sur tous tdejaegher@industrie-technologies.com les secteurs de la société. Les politiques doivent répondre à chaque « buzz » de la Toile, en inventant parfois une nouvelle loi. Les journalistes s’échinent à courir après le scoop, même s’il ne tient que Avec Internet, quelques heures. Quant aux entreprises, elles tout va plus vite, doivent revoir leur façon d’innover. tout est plus fort… Le rapport direct qu’ont institué avec les surtout la voix internautes des (ex-)start-up comme Google, du client. Facebook ou plus récemment Twitter, impose aux industriels de changer complètement leur manière de créer de nouveaux produits et services. Hier, les ingénieurs concevaient et proposaient la meilleure solution possible au client. Aujourd’hui – et plus encore demain –, ce sont les utilisateurs qui exposent leurs besoins et proposent leurs solutions. À charge pour les concepteurs d’y répondre. Avec le Web, le client a pris le pouvoir… et il n’est pas prêt de le lâcher. cm
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Antony Parc II 10, place du général de Gaulle 92160 Antony Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50
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SOMMAIRE
Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.
Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Paul Boursier RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (9483) Conseil éditorial Fabrice Frossard (9452) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (9424) Rédacteurs en chef adjoints Ridha Loukil (9480) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électronique, propriété industrielle, informatique) Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre web) Rédacteurs Muriel Royer de Véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) Thomas Blosseville (9481) (Energie, environnement) Charles Foucault (9443) (Technologies de la production) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits)
1989cccccc1997
A Web is born : tout le monde se lève pour le Net LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION cc PAGE 6
1989 À 1992
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Aurélie Barbaux, Philippe Pélaprat et Éric Bruckner (SR) RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (9472) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (9359) Directeur de clientèle Éric Talley (9578) Chef de publicité Farah El Makki (9361) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) États-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision.
cc page 13
Tim Berners-Lee invente le Web cc page 14
LA PHOTO-TECH Web profond
1991 À 1994
Netscape vogue sur la Toile cc page 16
cc PAGE 8
1995 À 1997
Yahoo! guide les pas des premiers internautes cc page 18
MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) Responsable marketing Damien Delhomme (9786) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (9403) Assistante Catherine Bénézit (9412) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (9290)
Fibre optique : dans les coulisses des filatures du Web
ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Service juridique (9744) Directeur des ressources humaines Frédéric Sibille (9444) Fabrication Benoit Carlier (responsable) (9314)
cc page 20
TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (01-46-99-24-37) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (9416)
CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 51.
DIFFUSION-ABONNEMENTS-EDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) Directrice des abonnements Patricia Rosso (9788)Directrice des éditions Annie Zaratti (9774) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Service Clients (9292) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Nanterre 309.395.820. 10, place de Général de Gaulle 92160 Antony. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka
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HORS-SÉRIEccDÉCEMBRE 2009
cc 2020
Les trois challenges de l’Internet du futur cc page 46
SOMMAIRE
1998cccccc2003
2004cccccc2009
L’ère Google : plus Web la vie !
Le Web 2.0 : les internautes ont la parole
cc Page 25
cc page 37
1998 À 1999
Deux étudiants révolutionnent la recherche sur le Net
cc page 26
2000
Flash se propage à la vitesse de l’éclair cc page 28
Napster, musique gratuite pour tous cc page 30
2004 À 2005
Facebook, le réseau social pour les masses
cc page 38
2006 À 2007
iPhone : raz de marée
cc page 40
2008 À 2009
L’informatique dans les nuages
cc page 42
2001 À 2003
Wikipédia inaugure la collaboration universelle
cc page 32
Les neuf mois de gestation des box Internet cc page 45
Datacenters : les secrets des entrepôts du Net cc page 34
CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE ET SOMMAIRE : GETTY ; RÉA ; D.R.
MISE À NU
UN NAVIGATEUR LIBRE SUR L’OCÉAN DU NET cc PAGE 51
INDEX
Les entreprises et les établissements cités
ccA Adobe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Agence spatiale européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Alcatel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Alcatel-Lucent Bell Labs France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Amazon . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 34, 42 AOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Apple. . .15, 19, 27, 32, 40, 42 Asus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 ccB Barnes & Nobles. . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Bewan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Brézillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ccC Copains d’avant. . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Corning . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 ccD Dailymotion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Darty . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Deezer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Draka Cable Solution. . . . . . . . 20 Draka Comteq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 ccE eBay . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 32 École nationale supérieure des télécommunications . . . . . . . . 46 EdF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Equinix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ETDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ccF Facebook. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Flickr. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 France Télécom . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 France Télécom Marine . . . . . 8 Free. . . . . . . . . . . 27, 39, 41, 43, 44 Friendster . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 ccG Global Switch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Google . . . . . .25, 26, 33, 34, 38, 41, 42 Google Earth . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 41 ccH Heraeus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 HP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 HTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 ccI IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15, 28, 34, 42 IGN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Inria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Institut Fraunhofer . . . . . . . . . . . 15 Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 43 Internet FR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Interxion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Ipercast . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
ccJ-K Jiwa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Kelkoo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ccL LG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Linden Lab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Lip 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ccM Meetic. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Microsoft . . . . . . . 15, 17, 18, 34, 38, 41, 42 MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Motorola. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 19 Mozilla . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17, 27, 51 MySpace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 ccN Netscape. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Netvibes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Nexans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Nokia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Numéricable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 ccO Orange . . . . 39, 40, 43, 44, 46 Orange Labs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ccP Palm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Panasonic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Picasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 ccR RealNetworks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Rim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 27 ccS Sagem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 SalesForce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 43 SFR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39, 43, 44 Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 43 Sun Microsystems . . . . . . . . . . . . . 19 ccT T-Mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 TelecityGroup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Telehouse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Thomson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Twitter. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 ccV Viadeo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 VideoLAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 VocalTec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 ccW Wikipédia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25, 32 ccY Yahoo! . . . . . . . . . . . . . 18, 41, 42, 43 YouTube . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
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Retrouvez nos coups de cœur techno sur le blog de la rédaction
LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION CASHPHONE. C’est sûrement l’un des meilleurs business-modèles de l’ère Internet. L’iPhone d’Apple
CARTON
ROUGE
À LA 3G…
qui met des limites à l’illimité ! Certains abonnés aux formules d’Internet mobile ont eu la mauvaise surprise de découvrir le nouveau sens de ce mot… en recevant des factures dépassant parfois les 150 000 euros par mois ! En fait, les forfaits 3G vendus comme « illimités » offre bien un temps de connexion au réseau sans limite mais bride le téléchargement de données à 1 Go par mois. Si en plus la connexion se fait à l’étranger, l’usager doit payer des frais élevés d’itinérance internationale. Autant de pièges rarement perçus par les utilisateurs.
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GAZOUILLIS.
Le mot le plus cité de l’année 2009 par les médias en ligne et papier confondus est « Twitter ».
En référence au fameux site de microblogging qui permet d’envoyer de brefs messages, auxquels a été donné le doux nom de « tweets », en français « gazouillis ». Cette statistique, on la doit à la très sérieuse étude menée chaque année par l’institut américain Global Language Monitor. Elle place Barack Obama et le virus H1N1 respectivement en 2e et 3e position de ce palmarès sémantique. Surprise, le LHC, le grand accélérateur de particules du Cern, se classe en 8e position avec le mot Hadron. cm
P@$$W0RD. Fuyez les mots de passe trop passe-partout !
C’est le message du centre de sécurité de Microsoft. Pour confondre les crocheteurs de serrure de nos comptes protégés, la firme a concocté un tour de passe-passe : recenser les attaques dirigées contre un faux serveur FTP, créé pour l’occasion. Résultat, les mots de passe « password », « 123456 », « fuckyou » et « abc123 » sont à éviter : ils figurent parmi ceux que les pirates testent le plus souvent. Pour leur barrer la route, pensez à utiliser des caractères spéciaux. Et de deux mots, ne choisissez pas le plus court : sans être une garantie, la longueur d’un mot de passe peut contribuer à sa robustesse. cm
RÉA ; D.R.
et ses milliers d’applications à télécharger ont démontré brillamment que l’on pouvait faire beaucoup d’argent sur la Toile à partir d’un simple gadget technologique. Grâce à son interface intuitive (et à sa communauté de développeurs), ce smartphone a convaincu 14 millions d’utilisateurs de télécharger 1,5 milliard d’applications sur l’App Store depuis L’outil idéal pour suivre son lancement. Pour, le cours de la Bourse et le plus souvent, une trouver les toilettes publiques. fraction d’euro, les petits logiciels proposés promettent de vous simplifier la vie pour des activités aussi essentielles que trouver les toilettes publiques les plus proches, choisir un vin, suivre les cours de la Bourse, lire un livre, accorder votre piano… Jusqu’à récemment prioritairement destiné au grand public, la console entame maintenant un virage professionnel. SalesForces ou Microsoft proposent des applications de CRM. NetSuite un ERP. Dassault Systèmes y offre une version de 3DVia et Total Immersion y vend de la réalité augmentée. cm
LA PENSÉE DU MOIS Quiconque a essayé un jour d’entrer dans Internet sait qu’il ne faudrait pas parler “d’autoroutes” de l’information mais plutôt de labyrinthes. Jacques Attali, dans un entretien au journal Le Monde
WEB
REVUE ADDICTIF. Le site Cliic.com
revisite la fièvre acheteuse en mixant les enchères style eBay avec le côté aléatoire du poker.
Stressant, prenant, ludique, Cliic.com Centime par centime… propose la vente aux enchères au centime c’est le début de la fortune. sur deux minutes. Concrètement, tous les objets mis en vente sur le site sont neufs et mis à prix à 0 €. Chaque clic permet d’enchérir de 0,01 €. Pour pouvoir acheter l’objet au prix indiqué (souvent dérisoire) il faut simplement que deux minutes s’écoulent… sans que personne ne clique après vous. Il y a là moyen de faire des affaires sur de nombreux produits high-tech. Mais attention: pour jouer il faut acheter des clics à 1 € en moyenne. Joueurs pathologiques, écartezvous de l’écran, vous deviendriez accrocs… et finiriez ruinés! cm
JOUJOU. Connaissez-vous Spykee,
le robot à tout faire qui lit même vos mails ? Commercialisé par SFR en partenariat
avec Meccano, il peut vous conter des histoires puisées dans les livres Nathan, réagir en présence d’autres contenus, par exemple un code-barres, à l’aide de sa Webcam et même vous lire à haute voix vos mails, flux RSS et autres actualités agrégées par SFR. Si vous êtes absent toute la journée, Spykee vous tient même au courant des évènements de votre domicile grâce aux images et alertes qu’il vous envoie sur votre portable. cm
D.R.
GRIPPÉ. Google traque les virus… biologiques !
Le moteur de recherche propose de repérer tous les chats dans la gorge du monde grâce à sa souris en cliquant sur l’adresse www.google.org/flutrends. Lancée en novembre 2008, cette application propose désormais de suivre le virus dans 20 pays, grâce à une information mise à jour au quotidien. Comment ? Grâce à une corrélation établie entre les mots clés relatifs à la grippe tapés par les internautes d’une zone géographique donnée et la transmission de la maladie dans la région. Une technique que des chercheurs de Google et un scientifique des centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) ont détaillée dans la prestigieuse revue scientifique Nature le 19 février 2009. Le moteur de recherche précise Bon Dyu ! Ils ont pas la grippe que le comptage des requêtes se fait en Auvergne, y a du bon air ! de façon anonyme. cm
cc FABRICE FROSSARD
Chronique du temps réel
Le Web a deux décennies, déjà. Hésitant entre la nostalgie et l’intérêt pour l’avenir, j’opte pour la seconde solution. J’aurais pu vous raconter comment, avec d’autres journalistes, nous avons réussi à imposer, entre autres acronymes, FAI (fournisseur d’accès à Internet) au lieu d’ISP (Internet Service Provider) dans la langue française. Traduction trouvée après un intense brainstorming – autrement dit un « remue-méninges »! – autour de moult bières. Mais vous échapperez à ce pensum d’ancien combattant au profit des tendances du Web pour 2010. À commencer par le temps réel. Les prémices de ce phénomène se sont appelées cette année Facebook, Twitter ou encore Google Maps. L’année 2010 verra l’explosion des services associés au temps réel, par exemple la localisation d’une boutique ou d’un restaurant depuis un mobile. Cela existe déjà, mais les progrès des terminaux devraient singulièrement contribuer à étoffer les propositions marchandes grâce à la réalité augmentée. Arme fatale de la géolocalisation, cette technique est déjà utilisée par Bouygues Telecom dans le cadre de son service « Ici Info ». Pour accompagner cet essor, le paiement par mobile trouvera sans doute son public en 2010 et ouvrira de nouvelles perspectives dans les usages. Dont peut être une personnalisation accrue de l’information, tendance esquissée en 2009 avec Google – encore et toujours – qui propose d’affiner les recherches selon vos propres critères, mais aussi avec la pléthore de moteurs toujours plus verticaux, personnalisables et communautaires, à l’instar de Zakta nouvellement apparu sur la Toile. Rajoutons un peu de télévision, là aussi communautaire (voir Techtoc.tv), de télé tout court et l’usage toujours plus intensif par les professionnels du cloud computing, à quoi on peut ajouter le développement de ce que l’on appelait autrefois ASP devenu SaaS, et, avec une probabilité assez forte d’erreur, on peut dire que le paysage du Web en 2010 se dessine… avec un mobile. ffrossard@industrie-technologies.fr
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PHOTO-TECH
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PHOTO-TECH
Web profond
Réa
La liaison Internet entre les continents se fait essentiellement via des câbles sous-marins contenant des fibres optiques. Nous sommes ici dans l’une des cuves du René Descartes, l’un des quatre navires câbliers de France Télécom Marine. Il peut emporter plus de 4 000 km de câbles équipés de répéteurs et les enfouir à 3 m dans la croûte terrestre par plus de 2 000 m de fond.
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PHOTO-TECH
La Toile vue du ciel
D.R.
Internet est une architecture si décentralisée, distribuée et aménagée localement, qu’elle a toutes les caractéristiques d’un système complexe évolutif, qui s’auto-organise. Plus proche de la cellule organique que de l’informatique classique ! Difficile dans ces conditions de la cartographier. Cette représentation met en avant les stars qui la composent, les sites les plus visités, et les interconnexions les plus significatives.
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HORS-SéRIeccDéceMBRe 2009
Découvrez notre diaporama sur les mille et une manières de visualiser le Web
PHOTO-TECH
Infrastructure vitale
CisCo
Entité virtuelle par excellence, le Web s’appuie sur d’énormes moyens informatiques pour mettre à disposition du public des milliards de données. La Toile s’appuie notamment sur des centres de calcul, aussi vastes que des terrains de football, qui contiennent de longues rangées de serveurs dont le clignotement des Led témoigne que le réseau est bien vivant.
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1989 1997 97 A Web is born: tout le monde se lève pour le Net Alors qu’Internet étend sa couverture géographique et que les ordinateurs hôtes connectés se multiplient, une invention va révolutionner son usage: le World Wide Web. Le Net devient une sorte de toile mondiale qu’on explore, sans contrainte de distance, par de simples clics. L’apparition du navigateur Netscape, le corollaire de ce développement, rend la tâche si aisée qu’on parle désormais de surf. À l’explosion de l’information sur le réseau répond la mise en ligne des moteurs de recherche Yahoo!, Altavista et Lycos. Ils défricheront le terrain labouré par la suite par Google et Microsoft. Les sites d’e-commerce poussent comme des champignons. Amazon et eBay en sont les deux figures emblématiques. L’accès à Internet par la ligne téléphonique s’accélère jusqu’à culminer à 56 Kbit/s. Au-delà du microordinateur en mode fixe, le réseau s’étend aux PC portables, à la télévision et aux mobiles communicants, ancêtres des smartphones. Non content de transporter des données informatiques Internet s’attaque aux autres types de trafic: voix, téléphone, télécopies, images, etc. Une convergence sous la bannière du protocole de communication IP qui va bouleverser comme jamais l’industrie des télécoms.
COUVERTURE En s’appuyant sur les liens hypertextes, le Web simplifie la navigation sur le réseau.
1989-1998
La chronologie
ccPAGES 14-19
L’ENQUÊTE
Fibre optique : dans les coulisses des filatures du Web ccPAGE 20
ccRIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
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1989 cccccccccccccccccc 1992
Le Web de demain vu et décrypté, en vidéo, par Tim Berner-Lee.
Tim Berners-Lee invente le Web
LE BUZZ DE L’ANNÉE
OFF-LINE L’Arpanet, à l’origine du Net avec l’interconnexion en 1969 de quatre sites (universités de Columbia, de Californie et d’Utah, et de l’institut de recherche de Stanford), disparaît définitivement en 1990. Le mot Internet, apparu en 1984, devient la seule dénomination du réseau mondial.
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sur la planète en leur donnant accès aux résultats qu’ils publient sur le Net. Plus tard, il déclarera : « Je n’ai eu qu’à reprendre le principe de l’hypertexte et à le relier au protocole de communication TCP et au mode de nommage DNS d’Internet, et – voilà ! – le World Wide Web fut. » cc Le
World Wide Web fut et Internet devint une toile
En effet, l’hypertexte est une technique de liens entre fichiers connue depuis 1945. En l’exploitant, il devient possible, par de simples clics, de passer d’un serveur, situé à Genève, à un autre, implanté en Californie, et ainsi de suite de parcourir les sites interconnectés par Internet
indépendamment de leur implantation géographique. Internet devient une toile. Pour mettre en œuvre cette idée, Tim Berners-Lee crée trois technologies : URL pour l’identification des sites Web, HTML pour la construction des pages et HTTP pour le transfert des données. Et au lieu de les breveter, il les met gratuitement à la disposition de tout le monde. Porté par la célébrité, il rejoint en 1994 le MIT et fonde la même année le World Wide Web Consortium (W3C), un réseau d’experts qui définit les technologies d’Internet et qu’il préside jusqu’à ce jour. Marié et père de deux enfants, il vit, depuis son déménagement outre-Atlantique, à Boston, aux États-Unis. cm
Compuserve et AOL L’Amérique se met en ligne
Après Compuserve, America Online lance à son tour un service en ligne. Outre la messagerie électronique, il donne accès à une sélection de services d’information en mode dial-up (numérotation téléphonique). America Online arrive en France en 1991, suivi par Compuserve en 1993. Au départ fermés, ces services s’ouvriront plus tard sur Internet et le Web. cm
D.R.
c Alors que la science des ordinateurs s’est développée au fin fond de quelques garages américains, c’est un Britannique qui a bouleversé l’usage d’Internet en inventant le World Wide Web. Né en 1955 à Londres, Tim Berners-Lee a l’informatique dans le sang. Pendant ses études de physique à l’université d’Oxford, de 1974 à 1976, il crée déjà son ordinateur à partir d’un microprocesseur M68000 de Motorola et de composants récupérés sur un vieux téléviseur. Entré en 1989 au Cern, le laboratoire européen de recherche en physique nucléaire, à Genève, il imagine un outil de partage d’informations via Internet. L’idée est de faciliter la collaboration entre les chercheurs dispersés
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QuickTime Il sait tout lire
Apple développe QuickTime, un logiciel de lecture de fichiers multimédias lancé d’abord sur Mac OS en décembre 1991 puis, en 1992, sur Windows. Il sera concurrencé plus tard par les lecteurs Windows Media Player de Microsoft, RealPlayer de RealNetworks et VLC de VideoLAN. cm
Le modem câble Le coaxial s’offre Internet
La ligne téléphonique en cuivre n’a plus le monopole des modems. Le câble coaxial, prévu à l’origine pour le transport de la vidéo, a aussi son modem. Il est présenté pour la première fois en 1990 par la société américaine Hybrid Networks. cm
Lotus Notes Échange de messages entre pros
Lotus introduit la première version de sa messagerie professionnelle Lotus Notes. La société est rachetée en 1995 par IBM. Aujourd’hui, plus qu’une simple messagerie électronique, c’est une suite complète de travail collaboratif à l’heure d’Internet. Elle constitue la seule solution de rechange en entreprise à la suite bureautique Office de Microsoft. cm
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L’amplificateur optique Un composant de la mondialisation
Des chercheurs des Bell Labs, aux États-Unis, et de l’université Southampton, en Angleterre, inventent l’amplificateur optique. En amplifiant le signal lumineux sans conversion à l’électronique, ce composant favorise l’installation de liaisons transatlantiques à haut débit et le développement d’Internet en dehors des États-Unis. cm
L’ouverture aux sociétés commerciales Le Net est une marchandise
Les services de messagerie électronique MCI Mail, OnTyme, Telemail et Compuserve, aux États-Unis, s’interconnectent via Internet. Le réseau des réseaux, réservé jusqu’ici à la communication au sein du monde universitaire, s’ouvre au transport de trafic commercial. cm
Mbit/s
C’est le débit de la technologie FDDI d’anneau à fibre optique destiné à l’interconnexion de réseaux locaux. Les produits apparaissent à la première édition du salon Interop, à Las Vegas, consacré aux réseaux et télécoms.
D.R.
Le format MP 3 dématérialise la musique
Karlheinz Brandenburg (deuxième à partir de la droite), l’inventeur du format MP 3, entouré de son équipe, à l’institut Fraunhofer.
c Quand des chercheurs européens déposent en 1989 les premiers brevets de ce qui deviendra en 1995 Mpeg Audio Layer 3 ou MP 3, ils n’imaginent pas la révolution qu’ils vont provoquer dans l’industrie de la musique. Ce format de codage et de compression de la musique, né du projet de recherche Eureka EU147 de 1987 à 1994, va en effet bouleverser, dès le début des années 2000, la façon de consommer de la musique. En compressant les données par un facteur atteignant 12, il rend possible la diffusion et l’échange de fichiers musicaux numériques sur Internet. Une bande passante de 128 kbit/s suffit pour écouter en ligne des morceaux encodés en
MP 3, d’une qualité acceptable avec un système de reproduction sonore standard, et ce malgré la perte d’informations (réduction du spectre des fréquences). D’autres formats de compression musicale, plus efficaces et plus performants, verront plus tard le jour. Mais le MP 3 restera le format le plus répandu sur Internet. Son développement sera vécu comme un cauchemar par l’industrie du disque. Mais pour Philips, TdF, France Télécom, Thomson et l’institut Fraunhofer, les détenteurs des brevets, c’est le gros lot. Ils récoltent des redevances à chaque implémentation du format sur un serveur ou un lecteur. cm
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1991cccccccccccccccccc 1994
L’interview en vidéo de Jeff Bezos réalisée par le Wall Street Journal
Première La french connexion
Linus Torvalds, informaticien à l’université d’Helsinki, en Finlande, crée le noyau Linux, une version du système d’exploitation Unix qu’il publie en 1991 sur le réseau Usenet puis sur le Web. N’importe qui peut le reprendre pour l’enrichir, le modifier, etc. L’ère du logiciel libre est lancée. cm
Rafi Haladjian
Information Le journal se presse en ligne
Le Massachusetts Institute of Technology publie en ligne The Tech, premier journal sur le Web. cm
Jeff Bezos
Amazon pose les fondements du commerce en ligne c Amazon.com est le site emblématique du commerce en ligne. La société est créée par Jeff Bezos en 1994 à Seattle. Le site ouvre en juillet 1995. Objectif de départ : vendre moins cher, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, des livres partout dans le monde. Pour cela, il s’appuie sur une chaîne logistique particulièrement efficace. Diplômé de l’université de Princeton, le fondateur fait preuve de flair et de patience. À 30 ans, il n’hésite pas à abandonner son métier fort lucratif d’analyste financier à Wall Street pour faire du Web son fonds de commerce. Beaucoup d’autres l’imiteront. Mais rares sont ceux qui survivront à l’implosion de la bulle Internet. Malgré d’énormes pertes, Amazon tient le coup et devient bénéficiaire à partir de 2004. Le site marchand, qui a ouvert sa section française en 2000, se diversifie dans la vente d’autres produits culturels (notamment les disques), de matériels électroniques et même de services informatiques. Amazon compte aujourd’hui près de 17 000 salariés dans le monde et a réalisé, en 2008, un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars. Jeff Bezos possède également le site IMDB, base de données universelle du cinéma, Alexa, fournisseur de statistiques sur le trafic du Web et A9, moteur de recherche pour l’e-commerce, ainsi que la société Blue Origin de vente de voyages spatiaux. cm
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C’est le nombre d’ordinateurs hôtes connectés à Internet fin 1991 dans le monde.
SIPA ; D.R.
Linux Libération du logiciel
Premiers pas d’Internet en France avec l’introduction en 1992 par French Data Network et Altern de solutions pour se connecter au Net via le Minitel. Les services accessibles se limitent à l’e-mail, aux newsgroups et au réseau Usenet. Début 1994, Rafi Haladjian lance FranceNet, premier véritable fournisseur d’accès à Internet en France, suivi par WorldNet. cm
L’interview en vidéo de Marc Andreessen sur les technologies mobiles
1991 cccccccccccccccccc 1994
Netscape vogue sur la Toile Adressage Le protocole IP décuple ses forces
Sortie en 1994 du protocole IPv6 (Internet Protocol version 6), destiné à succéder au protocole d’origine IPv4. En codant les adresses IP (qui identifient les ordinateurs connectés au Net) sur 16 octets, au lieu de 4 octets en IPv4, il étend la capacité d’adressage IP presque à l’infini. cm
LE BUZZ DE L’ANNÉE
Numérique La photo se pixelise
Marc Andreessen
c Alors que le World Wide Web est tout juste naissant, des étudiants au National Center for Supercomputing Application (NCSA) de l’université de l’Illinois élaborent le navigateur NCSA Mosaic. À l’aide de ce logiciel, il devient possible d’explorer, d’une façon graphique, la Toile. Il n’est pourtant pas le premier navigateur Web. Tim Berners-Lee, l’inventeur du World Wide Web, en a déjà créé un, spécifique au Cern. Le génie de Marc Andreessen, un des créateurs du NCSA Mosaic, est de savoir transformer cette innovation en entreprise. À 23 ans, il fonde avec Jim Clark la société Netscape Communications. La version commerciale de NCSA Mosaic prend le nom de Netscape Navigator. Elle fonctionne sur Mac OS, Unix et Windows. Le succès est fulgurant. La société, perçue alors comme la grande star d’Internet, entre en Bourse en 1995. Mais face au rouleau compresseur de Microsoft et son navigateur Internet Explorer, le déclin se révèle inévitable. En grande difficulté, Netscape est rachetée en 1998 par AOL avant de disparaître en 2004. Mais l’héritage de Netscape se perpétue à travers la fondation de logiciels libres Mozilla et le navigateur Firefox. Battu par Bill Gates, Marc Andreessen n’abandonne pas pour autant la partie. En 2009, il se lance dans le développement d’un nouveau navigateur, RockMelt. À suivre… cm
GETTY ; D.R.
Sécurité Échanges codés
Développement par Netscape Communications du protocole SSL (Secure Sockets Layer). Basé sur le chiffrement pour la sécurisation des échanges de données entre serveurs et navigateurs, il est encore aujourd’hui à l’œuvre sur la plupart des sites Web. cm
Fuji, Sony et Kodak (boîtier Nikon) présentent les premiers appareils de photographie numérique. Dans un premier temps, la technologie se limite aux professionnels. Mais Internet en accélérera la migration dans le grand public en offrant des services de partage en ligne, de publication, de stockage, de tirage papier, etc. cm
OFF-LINE Gopher, le service de consultation d’informations sur Internet créé à l’université de Minnesota, entame son déclin au profit du Web. Il en sera de même pour les autres services similaires, Archie et WAIS.
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C’est le montant total en dollars déboursé par Microsoft en 1997 pour racheter Hotmail et WebTV Networks.
825 000 000
1995cccccccccccccccccc 1997
Présentation en vidéo des dessous de Yahoo! par David Filo
Yahoo! guide les pas des premiers internautes c Le développement du Web rend les services traditionnels de consultation de l’information sur Internet comme Gopher inadaptés. Jerry Yang et David Filo sont les premiers à ressentir le besoin d’un outil plus efficace. Pendant qu’ils terminent leurs études d’ingénieurs en informatique à l’université de Stanford, ils développent en 1994 Yahoo!, une application pensée au départ comme un guide à la navigation sur la Toile fournissant une sorte d’annuaire des sites Web intéressants. En 1995, ils fondent à Santa Clara, en Californie, leur société et feront plus tard évoluer leur outil en un moteur de recherche Web. La même année, des chercheurs de Digital Equipment Corp mettent en ligne Altavista, qui s’imposera rapidement comme le moteur de recherche textuelle de référence jusqu’à l’avènement de Google. Sa version française arrive en 2000. Il déclinera ensuite et finira en 2004 dans l’escarcelle de Yahoo!. Toujours en 1995, le professeur Michael Mauldin de l’université Carnegie Mellon, à Pittsburg, crée la société Lycos pour exploiter le moteur de recherche éponyme qu’il a mis au point. Il connaîtra aussi le déclin et finira comme un portail Internet. Ces pionniers de la recherche sur le Web ont le mérite d’avoir défriché le terrain. Seul Yahoo! survivra en devenant plus tard le numéro 2 du secteur derrière Google. Mais saura-t-il résister au Bing de Microsoft ? cm Jerry Yang et David Filo
Panasonic présente en 1997 le Panafax, le premier télécopieur capable d’envoyer des fax à l’autre bout du monde pour le prix d’une communication locale en transmettant les documents par Internet. Sagem reprendra cette fonction sur l’ensemble de sa gamme de télécopieurs. cm
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Microsoft contre-attaque c Après avoir ignoré l’émergence d’Internet, Microsoft change soudainement de stratégie. En 1995, son patron-fondateur Bill Gates lui impose de mettre le cap sur le réseau mondial. Et pour relever le défi, il mobilise des moyens gigantesques. L’effort porte ses fruits avec le lancement la même année de son navigateur Web Internet Explorer en option de son système d’exploitation Windows 95. L’offensive s’amplifie avec le perfectionnement de ce navigateur, puis son intégration d’office dans Windows, jusqu’à prendre le dessus sur Netscape en 1998. Microsoft se diversifie dans la messagerie sur le Web en rachetant Hotmail et dans l’Internet sur le téléviseur en prenant le contrôle la même année de WebTV Networks (qui a pris le nom par la suite de MSN TV). cm
D.R.
Fax Le télécopieur le plus branché
1995 cccccccccccccccccc 1997
Débit d’accès La ligne téléphonique bondit à 56 Kbit/s
Communication Bavardage sur Internet
Le modem téléphonique, limité alors à 33,6 Kbit/s, bondit à 56 Kbit/s. Trois technologies sont en compétition: X2 de 3Com et US Robotics, K56flex de Rockwell Semiconductor et Lucent Technologies, et celle de Motorola. Le modem sera normalisé en 1998 par l’Union internationale des télécoms. cm
LE BUZZ DE L’ANNÉE
e-Commerce eBay met les enchères en ligne
Réseaux électriques Le haut débit à l’heure du CPL
Nortel et Norweb annoncent en 1997 une transmission de données à 1 Mbit/s sur les ligne électriques. La technologie des courants porteurs en lignes (CPL), limitée jusqu’alors à des applications de signalisation, devient envisageable pour la fourniture d’Internet à haut débit. cm
Mobilité Le téléphone portable devient smart
Pierre c Il s’est imposé comme le site de référence dans les Omidyar
enchères en ligne : créé en 1995 par Pierre Omidyar, un informaticien d’origine iranienne, eBay affiche aujourd’hui un effectif de 15 500 personnes dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 8,5 milliards de dollars en 2008. Né en 1967 à Paris, Pierre Omidyar est élevé à Washington, aux États-Unis, à partir de l’âge de six ans. Diplôme d’informatique de l’université de Tufts en poche, il rejoint en 1988 Apple avant de cofonder en 1991 eShop, une société de commerce électronique. À 28 ans, il se lance dans le développement d’un site d’enchères en ligne, Auction Web, qui deviendra plus tard eBay. cm
La société israélienne Mirabilis propose en 1996 la première application de chat (messagerie instantanée). Les internautes peuvent s’adonner au bavardage sur Internet, sans se ruiner. La société est rachetée en 1998 par AOL pour 400 millions de dollars. cm
Téléphonie Le Net transporte la voix
Dix ans avant Skype, la société israélienne VocalTec lance l’InternetPhone, la première application de téléphonie sur Internet. La communication vocale s’effectue d’ordinateur à ordinateur à l’aide d’un logiciel dédié. C’est le point de départ de la téléphonie sur IP, la grande révolution des télécoms. cm
D.R.
OFF-LINE
Motorola et Nokia fusionnent le PDA et le téléphone portable en présentant en 1996 les premiers terminaux hybrides baptisés aujourd’hui smartphones. Internet entre alors dans la poche. Le Communicator 9000 de Nokia restera la référence avant l’arrivée du Treo de Palm Computing, du BlackBerry de RIM et, plus récemment, de l’iPhone d’Apple. cm
Des sociétés comme WebTV Networks aux États-Unis ou Netgem en France voient le jour pour proposer l’accès à Internet via le téléviseur. Des téléviseurs intégrant cette fonction seront introduits par Sanyo, Sharp, Mitsubishi, etc. Échec sur toute la ligne. France Télécom, en coopération avec Alcatel, Matra Communication et Philips, tente de trouver un successeur au Minitel en imaginant un terminal « léger » offrant un accès simplifié au Net dans les foyers. Le concept sera vite oublié. Oracle lance, à grand renfort de communication, le Network Computer, une solution de rechange au PC qui puise ses ressources dans le réseau pour fonctionner. L’initiative, soutenue par Apple, IBM et Sun, fera long feu.
Interactivité Le Web joue la Java
Développement par Sun Microsystems et Netscape Communications de JavaScript, une technologie d’interactivité issue du langage informatique Java de Sun Microsystems. Elle constitue les prémisses du Web 2.0. cm
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1989 cccccccccccccccccc 1997
Fibre optique Dans les coulisses des filatures du Web Aucune de vos requêtes sur la Toile ne lui échappe ! La fibre de verre s’est en effet rendue indispensable pour équiper toutes les infrastructures de télécommunications qui permettent l’accès au Web. Depuis les câbles sous-marins transocéaniques jusqu’aux raccordements d’abonnés des fournisseurs d’accès à Internet, elle assure le transfert des données. Plongée dans les secrets de fabrication du numéro 2 mondial de la fibre optique, Draka Comteq.
L
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Tout commence par la fabrication de la préforme. On introduit dans un tube de silice pure, placé sur un tour rotatif, des produits gazeux chauffés à 1 000 °C.
cc Une
minutieuse opération de dopage de la silice
La préforme initiale réalisée, vient la phase de grossissement. Elle s’effectue sur un tour verrier juqu’à ce que la préforme atteigne un diamètre de 10 cm.
Concrètement, le filage de la fibre de verre commence toujours par l’achat d’un tube de silice pure – la préforme initiale – fourni par un verrier comme l’allemand Heraeus. D’un diamètre de 5 centimètres et d’une longueur de 2 mètres, cette brique de base est placée dans un premier temps sur un tour rotatif autour duquel se déplace un four annulaire. Dans la méthode de production la plus répandue, la technique de dépôt par vaporisation (ou FCVD pour Furnace Chemical Vapor Deposition), des produits gazeux sont introduits dans le tube et chauffés à 1 000 °C par un chalumeau pour provoquer leur dépôt uniforme sur les parois internes. Ces produits – de l’aluminium notamment – ont la propriété de modifier les caractéristiques optiques du verre. Les couches successives déposées sont
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es autoroutes de l’information, c’est elle. Elle ? La fibre optique. Ce matériau est devenu le support incontournable des transferts de données sur Internet. Il a supplanté depuis longtemps le bon vieux fil de cuivre sur les dorsales nationales ou internationales qui véhiculent nos requêtes ou nos e-mails. « La hausse continue du trafic IP et la fréquentation exponentielle des sites Web aux États-Unis et dans le reste du monde n’auraient pas été possibles sans la multiplication des artères optiques sous-marines et interurbaines », constate JeanMichel Laveissière, le PDG fondateur d’IPercast, une entreprise spécialisée dans la gestion des contenus et services vidéo sur Internet. Et même si les volumes de requêtes se sont un peu stabilisés des deux côtés de l’Atlantique, il n’en demeure pas moins que la multiplication des abonnés à la fibre optique (+ 39 % dans le monde en 2008 selon l’Idate), poussée par l’essor de la vidéo haute définition et des usages simultanés sur une même ligne, devrait encore pousser le marché dans les prochaines décennies. Ces prévisions sont partagées par les producteurs de fibre optique et notamment le champion européen Draka Comteq. Ce groupe néerlandais, numéro 2 mondial derrière l’américain Corning, s’est notamment installé à Douvrin (Pasde-Calais), à une trentaine de kilomètres de Lille, pour fabriquer ce composant. L’unité de production ultramoderne, créée en 1991 par Alcatel, fait figure de filature d’un nouveau genre. S’étalant sur 122 000 m2, elle intrigue particulière-
ment par la hauteur inusitée de certains de ses bâtiments, une architecture monumentale, dictée par la fonction puisque la fibre est étirée sur des constructions métalliques hautes d’une trentaine de mètres. L’endroit, qui fait vivre 375 salariés, est aussi consacré à la production des préformes, ces longs cylindres de verre qui seront ensuite étirés pour former la fibre de verre. Douvrin est d’ailleurs devenu le centre de compétences mondial de cette technique pour l’ensemble des usines Draka. Bien que le néerlandais ne soit pas verrier comme son concurrent américain Corning qui produit ses propres éléments primaires, les ateliers de fabrication des préformes de Draka ressemblent à des laboratoires et répondent aux spécifications des salles blanches. La pureté de la silice utilisée est en effet la règle de base et les opérations de chauffe qui se succèdent seraient autant d’occasions de polluer la pâte de verre si l’air ambiant n’était pas contrôlé.
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Les deux spécialités de Draka La fibre monomode
La fibre multimode
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Ce matériau est doté d’un cœur de très faible diamètre (moins de 10 microns) qui l’assimile à un guide d’onde, puisque la propagation de la lumière est rectiligne et s’érode peu. Elle autorise de très hauts débits et convient aux réseaux d’infrastructure qui se déploient d’un pays à l’autre, notamment par câbles sousmarins. « En liaison longue distance, on peut désormais couvrir 80 kilomètres sans réamplification du signal par un dispositif optoélectronique que l’on appelle répéteur », indique Laurent Gasca, responsable des lignes de produits, en charge des spécifications techniques.
vitrifiées par les allers et retours du four externe, ce qui conduit progressivement à l’obturation du tube qui forme à ce stade un lourd barreau cylindrique. « L’opération de dopage de la silice est minutieuse puisque déterminante pour la qualité de la fibre et le niveau de performances voulu en termes d’indice de réfraction, commente Laurent Gasca, responsable des lignes de produits en charge des spécifications techniques chez Draka. Elle dure entre dix et quinze heures selon les caractéristiques programmées, mais de nouvelles machines tournantes, conçues en interne, permettent désormais de diviser ce temps par deux. » L’industriel met également en œuvre une seconde technique de préformage, qui a été initialement développée par Philips, la méthode PCVD (Plasma-Activated Chemical Vapor Deposition). Cette fois, il s’agit d’utiliser un four à microondes annulaire pour traiter les éléments gazeux introduits dans le tube. Le procédé offre plusieurs avantages bien qu’imposant un plus grand nombre de va-et-vient
Elle est réservée aux réseaux locaux. Son cœur, de diamètre supérieur à 50 microns, induit une propagation de l’information par plusieurs trajets lumineux, ou modes. Ils se réfléchissent sur les parois de la gaine de fibre, entraînant un phénomène de dispersion chromatique, ce qui impose à la longue une régénération. « On peut modérer l’usure du signal en réalisant un gradient d’indice pour la longueur d’onde utilisée, commente Laurent Gasca. C’est l’un des avantages de notre technologie plasma PCVD qui nous permet de maîtriser précisément les profils d’indice désirés. »
du four sur le tube de verre : « Par rapport à la solution FCVD, le plasma permet un contrôle cent fois plus précis de l’indice de réfraction que l’on veut donner à la fibre, explique Laurent Gasca. Le nombre de couches fines déposées peut se compter par centaines et non plus par quelques dizaines avec le mode FCVD, pour un temps de fabrication équivalent. Enfin, les quantités de gaz nécessaires sont moindres, ce qui réduit d’autant les opérations de récupération des résidus. » cc Un
Le processus de fibrage utilise le principe de gravité. Au sommet, un four annulaire entraîne la fonte à 2 000 °C de l’extrémité de la préforme, une goutte se forme et son poids étire le verre sur toute la hauteur de la tour.
enrobage de quartz très pur
Une fois le traitement de la préforme réalisé, il faut la faire croître en diamètre : c’est l’opération de manchonnage, qui consiste à ajouter une couche de silice autour de la barre de verre initiale, futur cœur de la fibre, en faisant fondre des grains de quartz très purs, additionnés de composants fluorés ou chlorés à l’aide d’un chalumeau à plasma inductif. Draka utilise la méthode APVD (Advanced Plasma Vapor Deposition) mise au point originellement par décembre 2009cchors-série
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cc 1 000
km de fibres produites grâce à une préforme de 2 m
La production de la fibre elle-même se passe dans des ateliers très particuliers qui abritent des tours de fibrage, des bâtis métalliques relativement étroits mais d’une hauteur variant entre 25 et 35 mètres, traversant plusieurs étages du bâtiment. Ce dispositif s’explique par le fait que le processus de fibrage utilise tout simplement le principe de gravité: au sommet, un four annulaire entraîne la fonte à 2 000 °C de l’extrémité de la préforme installée en son centre, une goutte se forme et son poids étire le verre sur toute la hauteur de la tour. Arrivée en bas, la goutte est sectionnée par un opérateur et le mince fil de 125 microns s’embobine des heures durant sur un touret, pour une longueur de 800 à 1 000 kilomètres. Le processus s’effectue à l’air libre, sans intervention mécanique et à la vitesse d’un kilomètre par minute. Seuls des capteurs optiques vérifient, en divers points du parcours, le calibre de la fibre. Celui-ci n’est déterminé que par le réglage minutieux du four par rapport au diamètre de la préforme. En fin de parcours, la fibre est recouverte de
La qualité du verre au cœur de la transmission Le prix Nobel de physique 2009, décerné à Charles Kuen Kao*, chercheur chez Standard Telephones and Cables (STC) dans les années 1960, récompense les travaux de cet ingénieur sur le couplage laser-fibre optique. Il a notamment mis en évidence que la performance en transmission d’information dépendait étroitement de la pureté du verre utilisé. Après avoir publié les conclusions de ses études, il réalisa en 1966, avec son confrère George Hockman, CHARLES KUEN KAO une expérimentation probante dans le laboratoire Prix Nobel de STC en transmettant la lumière d’un laser de physique 2009 sur plusieurs kilomètres d’une fibre dont le verre constituant le cœur était particulièrement pur. Cette démonstration mobilisa toutes les équipes de R&D et trois ans plus tard, Robert Maurer, Peter Schultz et Donald Keck parvenaient à mettre au point une méthode de production chez Corning Glass Works. Il faudra attendre encore sept années pour que la première liaison optique opérationnelle soit installée à Chicago en 1977. Aujourd’hui, plus de 80% des communications longue distance transitent par des câbles à fibres optiques. *PRIX NOBEL PARTAGÉ AVEC WILLARD STERLING BOYLE ET GEORGE ELWOOD SMITH POUR LA RÉALISATION DES PREMIERS CAPTEURS D’IMAGES CCD.
deux couches : la première est une résine protectrice évitant notamment la pollution de la fibre par l’eau, ce qui la rendrait cassante. La seconde est un vernis coloré – ColorLock, décliné en douze teintes –
qui permettra d’identifier une fibre parmi les dizaines qui seront enserrées dans les gaines composant un câble. « Draka est le seul industriel qui effectue ces deux phases d’enrobage directement sur la tour de
DES PERFORMANCES EXPONENTIELLES 1977
44,7 Mbit/s Le premier système de communication téléphonique optique est installé par ATT dans le centre-ville de Chicago (États-Unis). Les fibres permettent de transporter 672 conversations sur un seul canal.
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La fibre n’a cessé d’évoluer pour accroître sa bande passante et son débit. En bénéficiant des progrès réalisés par les équipements optoélectroniques, elle a multiplié par près de 2 000 la quantité de données véhiculées.
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2000
1 000 Mbit/s En atteignant un tel débit, la fibre permet le lancement d’Internet haut débit à grande échelle.
2005
10 000 Mbit/s Les offres « triple play » (Internet, téléphone et TV) font leur apparition. La voix sur IP se développe.
AFP ; D.R.
Alcatel. Cette phase de grossissement s’effectue sur un « tour verrier », jusqu’à ce que le diamètre de la préforme atteigne une dizaine de centimètres.
Suivez le processus de fabrication des fibres de verre en vidéo
fibrage, explique Laurent Gasca. Cela raccourcit le temps de production et évite des manipulations supplémentaires qui peuvent être la cause de détérioration. » Une fois bobinée, la fibre subit des tests complets de caractérisation qui permettent de confirmer les spécifications programmées au départ. Un technicien raccorde une extrémité sur un banc d’émission laser et analyse les résultats collectés à l’autre bout du cheveu de verre. Une épreuve de résistance aux tensions mécaniques est également faite sur toutes les fibres sortant de l’usine. Les bobines de fibre fabriquées par Draka sont destinées aux câbliers, comme la propre filiale du groupe, Draka Cable Solution, mais aussi des acteurs majeurs de la spécialité tel Nexans. Selon les besoins, les câbles contiennent quelques fils de verre ou plusieurs dizaines, qui sont lovés dans les rainures de joncs en plastique, remplis de gel hydrofuge, dans lesquels ils glissent librement pour offrir plus de souplesse. Draka fabrique 750 000 kilomètres de fibres multimodes par an (soit le quart des 3 millions de kilomètres produits sur la planète) et 19 millions de kilomètres de fibres monomodes (sur 150 millions). cm ccPHILIPPE PÉLAPRAT redaction@industrie-technologies.com
2009
100 000 Mbit/s L’amélioration des débits permet d’envisager le développement de la télévision HD et du marché de la domotique.
DEMAIN
15 000 000 Mbit/s Encore en développement dans les laboratoires, de tels débits permettront d’envoyer en une seconde l’équivalent de 400 DVD entre Paris et Chicago, soit dix fois la capacité des câbles sous-marins commerciaux les plus performants d’aujourd’hui.
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1998 2003 03 L’ère Google: plus Web la vie! Le Web n’a pas encore atteint l’âge de maturité mais, en six années, il connaît une croissance fulgurante… Jusqu’alors réservée à une poignée d’initiés, la Toile conquiert entreprises et grand public. Elle accouche aussi de l’une de ses plus belles pépites : Google. Le moteur de recherche devient le compagnon incontournable de toute recherche sur le réseau des réseaux. En plein boom, Internet connaît aussi sa première crise. En 2000, le marché dévisse brutalement après avoir pris soudainement conscience des niveaux déraisonnables atteints par les cotations en Bourse des entreprises en ligne. Fin d’une période d’euphorie… On aurait pu croire que cette retentissante claque freinerait pour longtemps l’essor de l’économie numérique. Il n’en a rien été. Pendant les restructurations qui suivent l’éclatement de la bulle, particuliers et professionnels continuent à s’intéresser de plus en plus près aux potentialités d’Internet. Et commencent doucement à mettre en place les fondements du Web collaboratif, comme en témoignent par exemple la création de Wikipédia et l’émergence des premiers réseaux sociaux.
PUISSANCE Une recherche Google passe par la résolution d’un système de plusieurs milliards d’équations à autant de variables.
1998-2003
La chronologie
ccPAGES 26-31
L’ENQUÊTE
Datacenters : les secrets des entrepôts du Net ccPAGE 34
cc MURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com
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Pacourez l’histoire de Google en vidéo en deux minutes chrono
Deux étudiants révolutionnent la recherche sur le Net c C’est l’histoire de deux étudiants qui abandonnent leurs études avant l’obtention de leur diplôme, un PhD de computer sciences qu’ils préparaient à l’université de Stanford. Leur nom ? Sergey Brin (à droite) et Larry Page. La raison de leur renoncement? La création d’un moteur de recherche sur Internet, Google. La réussite époustouflante de leur créature devra tout au bouche-à-oreille… et à d’arides recherches menées par les deux jeunes gens sur la théorie des graphes. Clé de voûte de ces travaux, le concept d’indice de popularité (le pagerank) améliore considérablement le traitement des requêtes des internautes. Un mot clé saisi suffit pour afficher des réponses pertinentes en moins de 0,3 seconde. cc Un
système de sondage planétaire en continu
Musique Les premiers baladeurs puissance MP3
Le MPMan, de Saehan, et le Rio, de Digital Cast, ouvrent le bal des lecteurs MP3, le format musical inventé en 1994… tandis que le format MP4 voit le jour. cm
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table système de sondage planétaire en continu, qui présente l’avantage de compiler quasiment en temps réel l’expertise de millions d’internautes ! La satisfaction par Google d’une requête passe par la résolution d’un système linéaire de plusieurs milliards d’équations à autant de variables… Un exploit rendu possible par un algorithme qui mène à cette résolution en quelques itérations.
Virus Melissa s’immisce dans les messageries
« Important message from… »: le titre de cet e-mail, qui a circulé à partir de 1999, incitait à ouvrir le fichier joint. Erreur! Cette action déclenchait l’envoi du même message à 50 contacts de la messagerie. Contagieux mais peu dangereux, le virus Melissa a pourtant été nuisible, provoquant l’engorgement de nombreuses messageries. cm
Sans surprise, cette stratégie a suscité de multiples tentatives des spécialistes du référencement visant à surcoter leur indice de popularité pour apparaître aussi haut que possible en réponse à une requête donnée. Obligeant ainsi Google à s’adapter en permanence et à modifier ses algorithmes pour préserver la pertinence des réponses obtenues. Avec succès, tant sa popularité semble, dix ans après, incontestée… cm
Commerce Kelkoo compare les prix
Le site de commerce en ligne Kelkoo, basé sur une technologie française mise au point en collaboration avec l’Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria), naît en 1999. Il s’affirmera en trois ans comme l’un des grands succès d’Internet européen. cm D.R.
Avant Google, les moteurs de recherche fonctionnaient sur des occurrences lexicales – présence des mots clés dans toutes les pages du Web, grâce à une préindexation. Un principe toujours utilisé, mais qui se conjugue désormais avec une mesure de la « popularité » des pages. Celle-ci est d’ailleurs devenue depuis la mesure presque universelle de l’audience et de la notoriété d’un site. Mais comment mesure-t-on la popularité ? La réponse de Google passe par le décompte du nombre de liens pointant vers une page, lui-même pondéré par la popularité des pages appelantes. Un véri-
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1 Mbit/s C’est le débit théorique proposé par France Télécom lors de la commercialisation du premier service ADSL à Paris, en septembre 1999.
Free Internet illimité sans abonnement
Free, filiale du groupe Iliad, propose un accès illimité à Internet sans abonnement. Le groupe indique qu’il pense rentabiliser son service grâce à la publicité en ligne, au développement du commerce électronique et à des partenariats. cm
Et le Wi-Fi débrancha l’ordi c Devinette : qu’est-ce que le protocole 802.11b ? Il s’agit tout simplement de la première norme Wi-Fi (ou Wi-Fi « b »), mise au point en 1998, utilisant la fréquence de 2,4 GHz pour des vitesses de transmission maximales théoriques de 11 Mbit/s. Le nom de Wi-Fi, plus vendeur, est adopté en 1999. Apple réagit vite : dès 1999, la marque à la pomme met sur le marché son premier ordinateur portable iBook, équipé d’une carte réseau Airport, permettant de bénéficier de connexions sans fil. cm
Jeux en ligne La planète entière joue
Avec Everquest, lancé en mars 1999, le monde des jeux en ligne massivement multijoueurs est né. Il permet à un très grand nombre d’individus de participer à la même partie d’un jeu vidéo, via un ordinateur connecté à Internet. cm
OFF-LINE Les journaux intimes papier cèdent leur place aux blogs. L’ancêtre des plates-formes d’hébergement de ces sites personnels, Open Diary, ouvre en 1998.
LE BUZZ DE L’ANNÉE
D.R.
Netscape passe au logiciel libre c En 1998, le logiciel libre n’est pas une nouveauté : Richard Stallman, créateur de la Free Software Foundation, a travaillé dès 1983 sur le projet GNU, visant à remplacer le système d’exploitation Unix, et Linus Torvalds a inventé Linux en 1991. Mais Netscape crée l’événement en annonçant son intention de mettre à libre disposition le code source de son navigateur. Et lance autour de lui une communauté ouverte pour travailler sur la prochaine génération de ce navigateur. Ce sera Mozilla Firefox, dont la version 1.0 sera disponible six ans plus tard. En 1999, un autre événement marque le rôle du Web, grâce à la facilitation des échanges qu’il permet, dans l’essor de l’open source. Il s’agit de l’ouverture d’une plate-forme de dépôt de codes open source, SourceForge, appelée à devenir le plus important lieu d’échanges entre développeurs et centre de stockage de logiciels dont le code source est mis à disposition des utilisateurs. cm
Communications Le BlackBerry arrive
La société Rim (Research In Motion) lance le premier BlackBerry. La possibilité d’accéder à ses mails à tout moment et en toute simplicité rendra cet objet incontournable pour les managers du monde entier. cm
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Flash se propage à la vitesse de l’éclair
c 2000, c’est l’année Flash ! Cette technologie, qui permet de réaliser des sites Web dynamiques, se répand rapidement. Cette annéelà, il est distribué avec l’ensemble des navigateurs du marché, notamment Netscape, Internet Explorer et AOL. Ce qui évite aux utilisateurs potentiels d’avoir à télécharger le plug-in sur le site de la société Macromedia, éditrice du logiciel. L’essor de Flash (créé en 1996) s’accentuera encore à partir du moment où la technologie sera fournie avec toutes les versions de Windows XP. Elle deviendra ensuite un standard à part entière de la Toile. Adobe Systems, qui a racheté Macromedia quelques années plus tard, estime aujourd’hui que Flash est installé sur 99 % des ordinateurs connectés à Internet ! cm
Adieu la disquette, vive l’USB !
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c IBM et le singapourien Trek Technology commercialisent en 2000 les premières clés USB. Basées sur des puces à mémoire flash (à ne pas confondre avec le logiciel Flash évoqué cidessus), elles offrent une capacité de 8 Mo. Ce n’est que des années plus tard que ces clés, devenues entre-temps indispensables au transport de données, se métamorphoseront. Et, sous un aspect inchangé, rempliront une fonction toute différente: donner accès à Internet 3G depuis un ordinateur portable. cm
D.R.
C’est le nombre de pages Web que Google indique avoir indexées, en juin 2000. En octobre, le moteur de recherche présente adWords, service d’insertion de publicités en réponse à un mot-clé.
1 060 000 000
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Visionnez le Roman de la bulle, un documentaire de la chaîne 13ème Rue
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OFF-LINE
Épidémie Je t’aime, moi non plus
Les fournisseurs d’accès à Internet Liberty Surf, World Online, Infonie, Freesbee n’ont pas résisté à l’éclatement de la bulle.
Elle court, elle court, la maladie d’amour… En 2000, le virus I Love You se propage via les messageries et les forums IRC (Internet Relay Chat). Il détruit les fichiers images et sons, provoquant la panique dans les entreprises équipées de PC sous Windows. L’infection épargne les Mac et le système d’exploitation Linux. cm
Dégriftour, le pionnier des tours opérateurs, qui avait migré du Minitel sur Internet, est racheté par Last Minute.
Et craque la bulle c On attendait un bug apocalyptique, c’est finalement un tonitruant « crac ! » qui retentit en 2000 lors de l’explosion de la bulle Internet. À partir du mois de mars, tout se passe comme si la frénésie d’investissement qui s’est emparée de la nouvelle économie numérique retombait brusquement. Après cinq ans de fièvre, d’introductions en Bourse fracassantes comme celle de Netscape en 1995, de rachats à des prix faramineux de jeunes sociétés détentrices de savoir-faire technologiques innovants, de foisonnement de start-up qui n’avaient, pour réaliser des levées de fonds astronomiques, qu’à proposer de vagues business plans, et de distributions tous azimuts de stock-options, le marché redevient brusquement rationnel en réalisant que les entreprises d’Internet sont surcotées. La suite est connue : un krach monumental. Et une facture salée : 148 milliards de dollars partis en fumée ! cm
AOL-Time Warner Mégafusion à l’américaine
Triomphe de la nouvelle économie numérique, la fusion du fournisseur d’accès Internet America On Line (AOL) avec le géant des médias Time Warner en janvier 2000 marque les esprits… juste avant l’explosion de la bulle Internet. cm
AFP ; RÉA ; D.R.
www.industrie-technologies.com Industrie & Technologies débarque sur le Web Le premier site de votre magazine est mis en ligne en 2000.
Hacker Pirate à 15 ans
À 15 ans à peine, il fait trembler CNN, eBay, Amazon ou encore Yahoo!. Celui qui se fait appeler « Mafiaboy » a lancé en février 2000 une cyberattaque massive. Ayant affirmé sur IRC (Internet Relay Chat) être l’auteur de cette attaque, il est arrêté, jugé et condamné à huit mois de détention dans un centre pour mineurs délinquants. Neuf ans après, il fait encore la une des magazines. cm
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Napster, musique gratuite pour tous LE BUZZ DE L’ANNÉE c Créé en 1999 par un étudiant de Boston, âgé de 19 ans à peine, Napster a révolutionné en un clin d’œil la diffusion de la musique sur Internet. Loin des modèles de distribution de type VPC qui, comme les sites d’Amazon ou de la Fnac, proposent de payer en ligne un CD que l’on recevra par la Poste, Napster s’appuie sur une technologie innovante, le peer to peer. cc Une
discothèque presque illimitée
Shawn Fanning
Son principe ? Recenser l’ensemble des fichiers musicaux enregistrés au format MP 3 des utilisateurs (38 millions en 2000) du service connectés et pro-
Éducation nationale Internet se voit décerner un brevet
poser à chacun, contre la mise à disposition de ses propres fichiers, d’accéder à ceux de tous les autres. Soit une discothèque presque illimitée, en accès gratuit. Mais qui viole les lois du copyright, estime l’association de l’industrie musicale américaine, la RIAA, qui poursuit Napster en justice dès la fin 1999. Fin 2000, l’annonce d’un partenariat entre Bertelsmann et Napster semble indiquer un règlement du conflit à l’amiable, avec passage à un modèle payant. Mais la société sera finalement condamnée et le site contraint de fermer en juillet 2001. Sa résurrection en version payante ne lui a jamais permis de redécoller. cm
Petites annonces Paru-vendu par mail
L’Éducation nationale prend acte du développement du Web en instaurant en 2000 un brevet en informatique et Internet. Introduit d’abord dans les collèges, il sera ensuite généralisé à l’ensemble des écoles. cm
E-commerce Occases en ligne
20 000 000
C’est à peu près le nombre de noms de domaine en août 2000, selon les analystes de la société Netcraft. En d’autres termes, la quantité de sites présents sur la Toile est en augmentation constante. En sachant que le nombre de sites véritablement actifs est environ deux fois moins important.
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Depuis 1995 et sa liste d’événements à venir dans la ville de San Francisco établie pour le plaisir par Craig Newmark, Craigslist a déjà évolué pour devenir un site Web recensant des petites annonces, sans publicité. En 2000, Craigslist, promis à un beau succès, est créé en société et essaime hors de San Francisco. cm D.R.
PriceMinister est né. Destiné à mettre en relation vendeurs et acheteurs de biens culturels d’occasion à prix réduit, le groupe cofondé par Pierre Kosciusko-Morizet, Pierre Krings, Olivier Mathiot, Justin Ziegler et Nathalie Maurin ouvre les portes de son site Internet en janvier 2001. cm
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2001 cccccccccccccccccc 2003
Wikipédia inaugure la collaboration universelle
Larry Sanger
Rendez-vous ludiques de participants qui ne se connaissent pas et n’apprennent le nom du lieu du rassemblement qu’au dernier moment par Internet, les flash mobs sont nés à New York en 2003. Une fois réunie, la foule exécute brièvement une action absurde (pousser des cris d’oiseau, se coucher à terre, se figer tout d’un coup…) avant de se disperser. cm
Apple L’iPod plus fort que le Walkman
Design attractif, interface novatrice: rapidement après sa sortie en octobre 2001, le baladeur musical numérique d’Apple rencontre le succès foudroyant. Et supplante en la matière Sony, père du Walkman. Lancé avec une capacité de 5 Go, l’iPod est accompagné du logiciel de gestion de bibliothèque multimédia iTunes, qui plus tard, sous le nom de iTunes Store, inaugurera de surcroît la vente de fichiers musicaux sur le Web. cm
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Jimmy Wales
c Ce sont les bus d’Honolulu, les wiki wiki (« rapide rapide » en hawaïen) qui ont donné leur nom à l’un des systèmes de gestion de contenus les plus intuitifs du Web : les wikis. Notamment au plus célèbre d’entre eux, l’encyclopédie en ligne Wikipédia, créée en 2001 par les Américains Larry Sanger et Jimmy Wales. Née en 1994, la technologie wiki, utilisable sur tout navigateur, permet à tout un chacun de partager ses connaissances en annotant, amendant, voire en s’opposant aux contributions faites par d’autres. Fait remarquable, Wikipédia n’était au départ conçue que pour alimenter une « vraie » encyclopédie numérique, Nupédia, fondée en 2000 sur le « libre » mais validée par des experts. Une idée abandonnée devant le raz-de-marée du wiki. Quelque peu dépassés par le phénomène, les fondateurs ont finalement accepté que Wikipédia, projet utopiste, vive sa vie propre et devienne la vitrine de l’état des connaissances humaines à un instant donné, assemblées et accessibles à tous. cm OFF-LINE Les téléviseurs TAK de Thomson, capables d’accéder à Internet et à des services dédiés en ligne, sont un échec commercial. Parce qu’ils ne font pas le café ? Le site français d’enchères en ligne iBazar est racheté en 2001 par son concurrent eBay. Le groupe Vivendi Universal, qui s’est lancé à un rythme effréné dans les nouvelles technologies, est au bord de la faillite en 2002. Le très médiatique Jean-Marie Messier est poussé à la démission.
Âme sœur Le Minitel rose passe au Web
Out les agences matrimoniales! Les âmes seules èrent désormais sur le Net... grâce à Marc Simoncini. L’entrepreneur, co-fondateur d’iFrance, lance en 2002, pour ses amis divorcés, le premier site français de rencontres en ligne: Meetic. Sept ans plus tard, il s’affiche comme le leader européen avec un million d’abonnés. cm
WIRED ; D.R.
Les flash mobs Bouche-à-oreille
L’histoire des avatars de Second Life en vidéo
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3G Génération mobile
Les amis de mes amis sont mes amis c L’émergence des sites de rencontres et d’échanges en ligne marque les prémisses du Web 2.0. En France, le site Copains d’avant, lancé en 2001 par L’Internaute Magazine (Benchmark Group), propose de retrouver ses amis perdus de vue. Chaque membre y dispose d’un espace personnel où il peut tenir son journal, publier ses photos et communiquer avec d’autres membres. Premier réseau social de très grande envergure, Friendster est créé en 2002 aux États-Unis par Jonathan Abrams. Il popularise un concept simple, qui sera à la base du succès des autres réseaux sociaux récréatifs ou professionnels: les amis de mes amis sont mes amis. Loin d’être une simple agence de rencontres transplantée en ligne, Friendster offre donc la possibilité de se créer un réseau amical ou professionnel. En 2003, naît le concurrent qui supplantera Friendster : MySpace. Très axé sur la musique, MySpace permet notamment aux groupes de poster leurs dates de tournées et des échantillons de leurs albums, et d’échanger avec leurs fans par messagerie. Puis, en 2006, viendra Facebook… cm
Lancée pour la première fois au Japon en 2001, la téléphonie mobile 3G débarque en Europe en 2003, deux ans après le GPRS. Ce dernier inaugurait la transmission des données par paquets, améliorant l’accès aux services Web sur le portable. Mais c’est la 3G, fondée sur la technologie UMTS, qui a véritablement généralisé l’accès à Internet depuis un portable. cm
Wimax Le sans-fil turbo
Approuvée en 2003, la norme Wimax promet des merveilles: une transmission des données avec un débit allant jusqu’à 70 Mb/s au maximum, dans un rayon de près de 50 kilomètres. Une solution qui pourrait notamment s’avérer utile pour couvrir les zones blanches, où Internet à haut débit n’est pas accessible. cm
Picasa Des photos « Net »
Organiser et partager avec qui l’on veut ses photos en ligne: c’est ce que propose la technologie Picasa, initialement lancée en version payante. Acquise en 2004 par Google, elle est désormais disponible en téléchargement gratuit et associée au site Picasa Web Albums. cm
LE BUZZ DE L’ANNÉE
D.R.
Vis ta vie d’avatar c Bienvenue sur Second Life ! Un monde en trois dimensions et en ligne, créé et modifié en permanence par ceux qui le visitent et où chaque joueur existe à travers un « avatar » – un petit personnage qui le représente. Lancé en 2003 par la société Linden Lab, ce service attire non seulement les particuliers, mais aussi les entreprises désireuses d’avoir une vitrine dans cet autre monde. cm DÉCEMBRE 2009ccHORS-SÉRIE
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Pénétrez dans le datacenter Interxion 3 en vidéo
datacenters Les secrets des entrepôts du net Les datacenters constituent les nœuds névralgiques de la Toile. Google, Microsoft, IBM ou amazon en possèdent des centaines dans le monde. Ils sont conçus pour accueillir les équipements informatiques et télécoms dans des conditions idéales de température, hygrométrie, alimentation électrique et sécurité. au côté des datacenters propriétaires comme ceux de Google, il en existe d’autres, mutualisés, gérés par des hébergeurs indépendants. En France, cinq acteurs proposent ce service : Interxion, TelecityGroup, Global Switch, Telehouse et Equinix. Entrée dans les coulisses d’Interxion 5, le dernier centre de données du groupe ouvert en novembre 2009 à Saint-Denis, près de Paris. cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
Le bâtiment a été construit par Brézillon et l’équipement technique réalisé par ETDE. interXion 5 en cHiffres c 4 000 m2 utiles aux clients (900 m2 au rez-de-chaussée et 3 100 m2 au niveau 1). c 52 millions d’euros d’investissement dont deux tiers destinés à l’équipement technique. c 7 personnes d’Interxion dans le bâtiment. c 25 techniciens de maintenance mobilisés sur place par des prestataires extérieurs. c 250 euros/m2 : coût de location mensuel hors consommation électrique.
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Les éQUipements Hébergés Le client loue de la place pour y entreposer les équipements qui constituent le cœur de son système informatique et télécoms : serveurs (messagerie, Web, stockage de données, accès à Internet, applications ErP…) et matériel réseau (routeurs, commutateurs, accélérateurs de trafic…). Grâce aux connexions télécoms (50 opérateurs proposés par Interxion), tout se passe comme si ces équipements se trouvaient chez lui.
Les ondULeUrs Les serveurs et équipements télécoms réclament une alimentation électrique parfaite. Une chaîne redondante de trois onduleurs de 1,4 MVa chacun assure cette qualité en nettoyant le courant fourni par EdF de toutes ses imperfections (surtensions, creux de tension, microcoupures…). Les onduleurs ont aussi pour rôle de charger les batteries de secours.
réa ; D.r.
c 16 000 m2 sur trois niveaux.
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Le refroidissement L’énorme quantité d’énergie électrique absorbée par les baies électroniques se dégage sous forme de chaleur qu’il faut extraire et évacuer à l’extérieur du bâtiment de façon à maintenir la température intérieure à 21 °C. C’est le rôle de 16 systèmes de refroidissement à l’eau glacée et de 70 armoires de climatisation. Pour 1 kW englouti par les serveurs, il faut dépenser 1 kW en refroidissement et climatisation. L’importance de cette fonction fait que les équipements sont redondants.
Les batteries Un châssis de batteries étanches au plomb est en charge permanente. Il assure la fourniture d’une alimentation électrique de qualité aux baies électroniques. En cas de coupure des lignes EdF, il offre le premier niveau de secours pour la continuité de service pendant environ dix minutes.
réa ; D.r.
La consommation d’éLectricité Les datacenters sont voraces en énergie. Une baie électronique engloutit jusqu’à 25 kW. Interxion 5 dispose de deux arrivées d’électricité à haute tension (20 kV) offrant une puissance de 16 MW, l’équivalent de la puissance utilisée par une ville de 30 000 habitants. Quand l’une tombe, l’autre prend le relais. Pour des questions de sécurité, les deux lignes proviennent de deux branches distinctes du réseau d’EdF. Les groUpes éLectrogènes sept groupes électrogènes de 3 000 kVa chacun sont prêts à intervenir en cas de coupure de la fourniture de courant par EdF, ce qui arrive en moyenne deux fois par an. Ils sont également activés chaque fois que le courant fourni présente des creux importants de tension. Ils sont associés à trois citernes de fioul de 80 000 litres offrant une autonomie de soixante-douze heures. Ces monstres électromécaniques subissent un test mensuel et deux maintenances annuelles.
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2004 à nos jours Le Web 2.0: les internautes ont la parole Internet trouve un second souffle… Après l’éclatement de la bulle, le Web vit une nouvelle jeunesse et entre dans l’ère du 2.0. Fini les portails statiques, place à l’interactivité ! Désormais la Toile se développe autour de l’internaute, qui en devient le véritable animateur. Tandis que l’ascension de Google se poursuit, les nouvelles stars du Net connaissent des succès fulgurants. De Facebook à Twitter, la tendance est aux échanges instantanés, aux réseaux sociaux, au partage de documents, de commentaires, de photos, de vidéos… Il n’y a plus un Web, mais des Webs. La Toile se personnalise jusqu’à vous suivre dans la rue. L’Internet mobile se démocratise grâce aux réseaux cellulaires 3G, aux smartphones et aux netbooks. L’accès au Web devient un service de confort essentiel pour tous, (presque) au même titre que l’eau et l’électricité. Au point, avec l’apparition du cloud computing, de faire rêver à des ressources informatiques illimitées, accessibles de n’importe où, en modes fixe et mobile.
SUCCESS STORY Créé en 2004 à destination des étudiants de Harvard, le réseau social Facebook compte aujourd’hui près de 300 millions d’utilisateurs, dont 70 % hors des États-Unis.
2004 à nos jours
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L’ENQUÊTE
La box, de l’usine à votre maison ccPAGE 44
ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com
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Courrier électronique
Google joue les facteurs
À son lancement en 2004, Gmail n’est accessible que sur invitation. Ce n’est qu’en 2007 que Google rendra accessible à tout internaute français son service de messagerie. Un an plus tard, il lancera, en anglais, Gmail Labs pour permettre en quelques clics de tester les nouvelles fonctionnalités encore expérimentales. cm
Carrière Le carnet d’adresses virtuel
Collègues, clients, fournisseurs… Le réseau social en ligne est aussi professionnel. En 2004, la Toile voit apparaître viaduc.com, qui deviendra Viadeo en 2006. Le site français revendique aujourd’hui 25 millions de membres. cm
Interview en vidéo de Tim O’Reilly sur les usages du Web 2.0
Facebook, le réseau social pour les masses LE BUZZ DE L’ANNÉE Mark Zuckerberg
c C’est une vraie success story à l’américaine, commencée dans un dortoir de l’université Harvard. À 20 ans, Mark Zuckerberg, étudiant en informatique, n’imaginait pas l’ampleur que prendrait le phénomène Facebook. Quand il crée en février 2004 ce réseau social en ligne, il veut mettre en contact les étudiants de son école. Très vite, les compteurs s’emballent. À l’été 2004, une trentaine d’universités américaines sont en relation via Facebook. Après sa première année, le site réunit plus d’un million d’utilisateurs. En septembre 2006, le site s’ouvre au grand public du monde entier. Aujourd’hui, 300 millions de personnes sont enregistrées, dont 70 % hors des États-Unis. Derrière l’informaticien Mark Zuckerberg, se cachent trois autres cofondateurs, tous étudiants à Harvard à l’époque. Dustin Moskovitz et Eduardo Saverin en économie, Chris Hughes en histoire et littérature. Depuis, chacun a suivi son chemin. L’an passé, Chris Hughes a notamment organisé la campagne présidentielle de Barack Obama sur Internet. cm
Navigateur À l’assaut d’Explorer
Un rival apparaît pour le navigateur Internet Explorer de Microsoft. En novembre 2004, sort la première version de Firefox. Plus de cent millions de téléchargements en un an pour le logiciel libre de Mozilla. cm
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Lors de sa mise en ligne en 2005, le portail TEL (The European Library) propose l’accès aux collections de 34 bibliothèques européennes, soit 150 millions d’œuvres. C’est la première étape vers une bibliothèque numérique qui doit rassembler le patrimoine culturel (textes, images, sons) du Vieux Continent. cm
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Bibliothèque La culture à portée de clic
2004 cccccccccccccccccc 2005
L’Internet mobile met le turbo
Photos Souriez, vous êtes sur la Toile
Flickr, le site de partage de photos, est officiellement lancé en février 2004 par Ludicorp. L’entreprise canadienne avait été fondée pour ce projet deux ans plus tôt. Après un an d’existence, Flickr est racheté par Yahoo!, en mars 2005. cm
OFF-LINE La technologie ADSL, qui a permis la banalisation d’Internet à haut débit, laisse la place à son évolution, l’ADSL 2+. À la clé, des débits allant jusqu’à 28 Mbit/s, contre 8 Mbit/s auparavant. Free lance le premier un service de ce type en France en 2004.
c SFR donne en novembre 2004 le coup d’envoi en France du téléphone mobile de troisième génération (3G), qui correspond au standard UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). Il sera suivi par Orange quelques semaines plus tard. Le débit des données passe ainsi de 56 Kbit/s à 384 Kbit/s. Un an après, les spécialistes envisageront déjà la téléphonie 3G + (ou 3,5G) avec le standard HSDPA, qui mettra l’Internet mobile au niveau de l’Internet fixe à haut débit (jusqu’à 3,6 Mbit/s). cm
L’ère du Web 2.0 La seconde jeunesse du Net
La première conférence sur le Web 2.0 a lieu en octobre 2004 à San Francisco, organisée par l’activiste de l’open source et des standards d’Internet Tim O’Reilly. Celui-ci définit le renouveau du Web après l’éclatement de la bulle Internet. Son constat: les sites survivants permettent aux internautes d’interagir avec le contenu et la structure des pages, mais aussi entre eux. cm
Netvibes Le Web à la carte
J.D. DAVIDSON ; D.R.
En 2005, Tariq Krim lance Netvibes. Dans la jungle de la Toile, son site permet à l’internaute d’assembler, sur une seule page, l’ensemble de ses sources Internet: sites, blogs, webmails, réseaux sociaux, flux RSS… À chacun son Web personnalisé. cm
Vidéos en ligne, par tous, pour tous c Qui le premier a inventé le partage de vidéos sur Internet ? De part et d’autre de l’Atlantique, sont créés la même année, en 2005, YouTube et Dailymotion. Le premier est tombé dans l’escarcelle de Google en 2006, un an après sa naissance. Le second, fondé par deux Français, comptabilise aujourd’hui un milliard de vidéos vues par mois. En 2009, sur le site américain, plusieurs centaines de millions de vidéos sont visionnées par jour. YouTube recense, en moyenne, vingt heures de films déposés en ligne… chaque minute. cm DÉCEMBRE 2009ccHORS-SÉRIE
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iPhone Raz de marée LE BUZZ DE L’ANNÉE
c Apple débarque dans la téléphonie mobile et fait grand bruit. En 2007, avec l’iPhone, l’inventeur du Mac démocratise l’Internet nomade. Ce trois en un, qui associe téléphone portable, baladeur iPod et ordinateur de poche, fait disparaître la frontière entre téléphonie mobile et électronique de loisirs. Dès la sortie de son terminal, Apple laisse la possibilité aux développeurs de créer leurs propres applications compatibles. Mais la patte d’Apple – et l’une des raisons du succès de l’iPhone – se niche surtout dans le design de l’appareil. L’innovation la plus surprenante se situe au niveau de l’interface. L’écran tactile multicapteur analyse simultanément plusieurs points de contact et rend possible des manipulations comme l’agrandissement d’une image avec seulement deux doigts. C’est un vrai raz de marée commercial. En trois mois, le chiffre du million d’appareils vendus est déjà dépassé. En France, d’abord exclusivité d’Orange, l’iPhone est aujourd’hui ouvert à tous les opérateurs. La version 2 de l’iPhone arrive en 2008, notamment pour exploiter les réseaux 3G. cm
Voyage virtuel Aux confins du cosmos
Musique Un revenant sur le droit chemin
L’Agence spatiale européenne rend disponible sur Google Earth plus de 130 photos satellites pour observer la Terre depuis l’Espace. Google transformera l’essai en lançant Sky, qui permet aux internautes d’explorer le cosmos. Voyagez parmi des dizaines de millions d’étoiles et de galaxies… sur votre canapé. cm
HORS-SÉRIEccDÉCEMBRE 2009
Le site d’écoute en ligne blogmusik.net change de nom. Fermé en 2007 par la Sacem, qui gère les droits d’auteurs, il ressuscite sous le nom de Deezer. Au passage, il régularise son activité en rémunérant les artistes. cm D.R.
C’est le nombre de sites en ligne en 2006 dans le monde.
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2006 cccccccccccccccccc 2007
Cartographie De Pau à Calais en quelques clics
Un an après Google Earth, l’IGN met en ligne en juin 2006 son « géoportail » de cartographie et navigation. Limité à la France, ce service Web se veut plus complet et plus précis que celui de Google. D’abord en 2D, la navigation s’étend plus tard au relief. cm
OFF-LINE AOL France, en 2006, et Club Internet, l’année suivante, sont rachetés par Neuf Cegetel. L’offre du câbloopérateur Noos se fond dans celle de Numéricable. Wanadoo passe en juin 2006 à Orange, qui devient la marque ombrelle de France Télécom pour ses services Internet, mobile et télévision.
Et vous, twittez-vous ? c D’un bout à l’autre de la planète, c’est devenu l’outil d’information en temps réel incontournable. Twitter n’a pourtant que trois ans : il a connu un succès fulgurant. En 2006, Jack Dorsay s’interroge sur l’opportunité de connaître l’occupation de ses amis, où qu’ils se trouvent. En deux semaines, un premier prototype est conçu. Aujourd’hui, Twitter permet de suivre en direct le quotidien de vos proches… ou des manifestations en Iran. cm
Jack Dorsay
Bureautique Mes fichiers sont les vôtres
Les applications de bureautique deviennent collaboratives. Google lance le traitement de texte et le tableur sur la Toile. Cinquante personnes peuvent désormais travailler sur un même document. Microsoft réagit en rendant possible l’enregistrement en ligne de ses fichiers Word, Excel et PowerPoint. cm
Télé Jeu, set et HD
Quatre ans après son service “triple play”, qui délivre télévision, téléphonie et Internet via la ligne téléphonique ADSL, la Freebox passe à la TV HD en 2006. Free expérimente la télévision à haute définition lors du tournoi de tennis de Roland Garros, puis la Coupe du monde de football. cm
Mobilité Internet en balade
D.R.
Un flibustier venu du Nord c The Pirate Bay relance le débat du piratage sur Internet. Fondé en 2003 par une organisation suédoise opposée au copyright, le site défend l’échange libre de fichiers audio et vidéo entre internautes. À l’heure du tout numérique, il est au centre de tous les conflits sur les droits d’auteurs. Accusé, jugé, puis condamné, le pirate scandinave est-il vraiment mort ? cm
Moteur de recherche, puis e-mails… Yahoo! se déploie sur les smartphones sous Symbian et Windows Mobile. Gmail en fait autant pour les terminaux compatibles Java. Très vite, les deux géants du Web étendront leurs fonctionnalités PC au mobile, comme la localisation ou le partage de photos. cm
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2008 cccccccccccccccccc 2009
La lancinante question du téléchargement illégal sur Internet de musiques et de films reste un casse-tête. Le projet de loi Hadopi s’y est attaqué. Censuré par le Conseil constitutionnel, puis corrigé, il ne convainc toujours pas de son efficacité. Hadopi 1, Hadopi 2… jamais 2 sans 3? cm
eBook Des lecteurs branchés 3G
2009 a été l’année des eBooks, ces ardoises électroniques destinées au téléchargement en ligne et à la lecture de livres numériques. Alors que l’offre s’élargit avec des produits chez Samsung, Google, Barnes&Noble et bientôt Apple, Sony et Amazon les connectent aux réseaux mobiles 3G. cm
Musique Jiwa monte le son
Jiwa, qui signifie « l’âme » en sanscrit, ouvre en 2008 un service d’écoute de musique gratuit et illimité sur Internet. Le site français signe un accord avec Universal Music France pour la diffusion en ligne de tous les titres de la maison de disques. Les ayants droit sont rémunérés grâce à la publicité. cm
LE BUZZ DE L’ANNÉE c En 2008, l’expression « cloud computing » résonne dans le milieu de l’informatique. Amazon lance son service Elastic Compute Cloud, permettant à des développeurs d’utiliser ses serveurs pour faire tourner leurs applications Web. La même année, HP, Intel et Yahoo! annoncent la création d’un centre de données expérimental autour de ce concept émergent. IBM, Microsoft, Google, SalesForce… Tous les acteurs de l’informatique et d’Internet se positionnent sur ce créneau. Le cloud computing fait référence à l’utilisation, à distance, de serveurs informatiques répartis dans le monde entier. Les internautes peuvent stocker leurs données et utiliser des services en ligne sans avoir à gérer l’infrastructure informatique sous-jacente. Mais 2009 verra se produire le premier grand couac. Aux États-Unis, des milliers de détenteurs du mobile Sidekick, distribué par l’opérateur T-Mobile, perdent leurs données personnelles (contacts, calendrier…), à cause d’une panne matérielle sur les serveurs de Microsoft. L’histoire du cloud computing reste à écrire. cm
Navigateur Google sur les traces de Microsoft
c Google lance Chrome, un navigateur Web téléchargeable gratuitement. Ce rival d’Internet Explorer de Microsoft est d’abord conçu pour Windows. Mais des versions Mac et Linux sont attendues. Le célèbre moteur de recherche dévoile aussi Chromium OS, son système d’exploitation pour les netbooks. Petit à petit, Google construit un écosystème, véritable solution de rechange à celui de Microsoft. cm C’est le nombre d’abonnés français à Internet à la mi-2008, dont 16,7 millions en haut débit.
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Piratage Hadopi ou pas Hadopi ?
L’informatique dans les nuages
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Spatial Le Web descend du ciel
Fini les lignes téléphoniques. Après Orange fin 2008, SFR propose en 2009 l’accès à Internet par satellite. Pour rester connecté même dans les zones non couvertes par l’ADSL, il suffira de se munir d’un « kit satellite ». Comprenez: une parabole, son mât de fixation, une tête d’émission et de réception Internet, un modem… cm
OFF-LINE Le marché de l’accès à Internet se consolide. Après AOL France, Tele 2 et Club Internet, Alice et Neuf Cegetel sont à leur tour rachetés, le premier par Free, le second par SFR.
Politique Un président très Web
Un Android débarque en France c La France découvre le premier téléphone mobile sous Android, le nouveau système d’exploitation à base de Linux développé par Google. Fabriqué par le taïwanais HTC, ce smartphone débarque en deux versions : Dream chez Orange (ci-dessus à gauche) et Magic chez SFR (ci-dessus à droite). L’objectif de Google n’est pas de percer dans la vente de terminaux mais de déplacer la bataille de la téléphonie sur le front des services. Moteur de recherche, messagerie Gmail, cartographie Google Maps, YouTube… Pour le géant américain, c’est l’occasion d’étendre l’usage de ses services en ligne. cm
Widget TV Internet passe à la télé
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Dix ans après l’échec de l’alliance télé-Internet, le réseau revient sur la petite lucarne, mais à travers des widgets, des fenêtres affichant à l’écran des informations en provenance du Web: météo, Bourse, actualités, etc. Développé par Intel et Yahoo!, ce concept est présenté au salon CES 2009 à Las Vegas sur des téléviseurs de Sony, Samsung et LG. cm
L’élection de Barack Obama, le 4 novembre 2008, à la présidence américaine, marque un tournant dans la vie politique. Pour la première fois, un président est élu aussi grâce au Web. Pour promouvoir son image, le candidat n’a pas hésité à se servir de MySpace et de Facebook. cm
Netbook MiniPC, maximobilité
c Avec son EeePC, le taïwanais Asus lance la vague des netbooks, des miniPC portables optimisés en taille, poids et coût pour l’accès mobile à Internet. SFR le propose à seulement 199 euros avec une clé 3G. Tous les grands constructeurs lui emboîteront le pas et les netbooks s’imposeront comme le segment le plus dynamique du marché de la micro-informatique côté matériel. cm DÉCEMBRE 2009ccHORS-SÉRIE
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2004
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à nos jours
Les neuf mois de gestation des box Les offres de box “triple play” sont légion ! Impossible de se balader sans croiser une publicité vantant leurs mérites. Grâce à elles, les fournisseurs d’accès à Internet proposent à leurs abonnés, via un seul objet (parfois deux), le haut débit, la téléphonie par IP (VOIP) et la télévision par IP (IPTV). Ce qui caractérise avant tout ces boîtes magiques est leur simplicité d’utilisation dite “plug and play”. Une simplicité synonyme de développement complexe pour les fabricants. ccCHARLES FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
DÉFINIR L’OBJET cL’explosion du Web a vu se multiplier le nombre des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) qui, contrairement à celui des opérateurs de téléphonie mobile (concessionnaires d’un spectre de fréquences), n’est pas limité. Ces FAI développent leur réseau mais la plupart sous-traitent la fabrication des box qu’ils proposent. En général, les fabricants disposent d’une box générique. Après la signature du contrat, il s’agit pour le constructeur retenu de personnaliser la box pour qu’elle réponde aux spécificités du cahier des charges de l’opérateur.
Pour cela, FAI et fabricant commencent par caractériser ensemble l’objet final : le nombre de ports USB, ce qu’il sera possible de brancher dessus (imprimante, disque dur, clé 3G), le nombre de ports de téléphone, l’interface avec l’utilisateur… Au-delà des fonctionnalités, le packaging et l’esthétique sont aussi définis. Un infographiste est en charge des éléments visuels, tandis qu’un rédacteur réalise le mode d’emploi. Mais le plus gros challenge à relever pour le fabricant consiste à adapter la box au réseau reliant le FAI à ses abonnés.
DÉVELOPPER SON CENTRE NÉVRALGIQUE cLes réseaux des opérateurs Internet sont tous différents, ils ont chacun leur langage. Dans le développement d’une box, une équipe d’ingénieurs logiciels doit donc créer un firmware spécifique. Il s’agit du programme qui, intégré à la mémoire Flash de la box, la rendra capable de communiquer, autant avec l’abonné qu’avec le FAI. Permettre une utilisation simple des multiples fonctions, toutes complexes à programmer, est un défi : faire que chaque box puisse se connecter à la base de données du FAI pour que chaque client dispose de ses options : paramétrer le Wi-Fi ; gérer le(s) code(s) de sécurité à entrer pour pouvoir accéder au réseau ; construire l’interface d’accès à la télévision… Des tests sont effectués au fur et à mesure de l’avancée du développement sur le réseau du FAI. Une fois ces étapes validées, entre cinquante et quelques milliers de box sont produites. Elles sont utilisées en conditions réelles par des volontaires. Les testeurs remontent les problèmes au FAI qui les transmet au fabricant. Ils sont analysés, corrigés et une mise à jour est envoyée sur toutes les box.
st l’année 2002… C’e el et Rani Assaf,
où Xavier Ni ont inventé de la société Iliad, iple play” “tr x bo de t ep nc le co . ox eb Fre en lançant la
de fournisse box en France. qui ont sorti une i paru et aujourd’hu Cinq ont déjà dis u ten t marché es plus de 90 % du rs. ncipaux opérateu pri re at qu les r pa … C’est, depuis mestre 2009, tri e le troisièm foyers français le pourcentage de ADSL. x bo ne d’u équipés
50,8 %
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2002 Freebox V1
2005 2003
Alice Box
Neufbox D. R.
le nombre 18… C’est ur et s d’accès à Intern
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à nos jours
Internet ÉVITER LE RETOUR À L’ENVOYEUR cPour
CONSTRUIRE LA BOÎTE cLa
box fonctionne, la production à grande échelle peut être lancée. Bewan, entreprise basée à Courbevoie (Hauts-de-Seine), fournit des box à 12 opérateurs, dans 12 pays, dont la Darty Box V2 en France. Elle sous-traite la fabrication en Chine. De multiples fournisseurs livrent les boîtiers, les câbles, les cartes électroniques, les cartons et les CD-Rom à deux usines d’assemblage, l’une à côté de Shanghaï et l’autre proche de Hong kong. « Cet approvisionnement auprès de plusieurs sources à tous les niveaux permet de réduire les risques et d’exercer une certaine pression sur les prix », assure Éric Teissandier, le PDG de Bewan. Un employé est en permanence sur place. Il est épaulé par le responsable achat et le contrôleur de production qui font souvent le voyage entre la France et la Chine. Un responsable logistique les accompagne parfois, il fait le lien entre la chaîne de production et les transporteurs.
échapper à toute plainte de l’utilisateur et donc du FAI, toutes les fonctionnalités de chaque box sont testées en fin d’assemblage. Le test qualité développé par Bewan est intégré à la chaîne de production. « Tout cela a un coût, mais au final on y gagne en évitant de faire revenir les box à l’usine. Notre taux de retour est de 0,1 % et souvent nous ne sommes pas en cause, il s’agit par exemple d’un problème de foudre », affirme Éric Teissandier.
PERFECTIONNER DANS L’OMBRE c Il se passe en moyenne neuf mois entre l’appel d’offres d’un opérateur Internet et l’arrivée de la box chez l’utilisateur. Normalement, l’abonné n’a plus qu’à la brancher et à suivre les instructions pour disposer d’Internet à haut débit, de la télévision et du téléphone par IP. La collaboration entre le FAI et le fabricant ne s’arrête pas pour autant. Le constructeur fait évoluer le firmware pour offrir de nouvelles fonctionnalités et propose des développements et des mises à jour. Le FAI les envoie sur chaque box via son réseau, souvent pendant la nuit et sans même que l’utilisateur s’en rende compte.
SFR Box 2007 2009
D. R.
2008
Livebox 2 d’Orange
Darty Box V2
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2020
Les trois challenges de l’Internet du futur Individus, objets, services, données… Qu’est-ce qui, demain, sera connecté à Internet ? Quasiment tout, si l’on en croit les prévisions des acteurs concernés. Problème : le réseau des réseaux n’a pas été pensé au départ pour devenir une infrastructure universelle. Robuste mais peu fiable, ouvert mais non sécurisé, il va devoir corriger ses défauts pour assumer la montée en puissance annoncée.
TENDANCE LOURDE Les contenus vidéo – ceux qui prennent le plus de place – vont se multiplier. En 2015, 95 % du trafic seront constitués d’images.
L
e ciel ne va pas nous tomber sur la tête, mais il pourrait être plus haut ! C’est ainsi que le comité de pilotage du programme européen Future Internet Research and Experimentation (Fire) résume la situation d’Internet. Pas de risque, donc, que le réseau s’effondre : il est conçu pour résister. En revanche, ses qualités intrinsèques (simplicité des mécanismes d’adressage, absence d’administration et facilité d’interconnexion sans aucune autorisation préalable) constituent aussi ses talons d’Achille. Qui pourraient s’avérer rédhibitoires quand, demain, des dizaines de milliards d’objets communicants seront connectés et quand tous les rouages de la société (économie, santé, école, sécurité, ville, transport, énergie…) s’appuieront sur le réseau. « Le vrai risque, alors, n’est pas qu’Internet s’effondre, mais qu’il se dégrade », prévient Pascale Vicat-Blanc Primet, direc-
trice de recherche à l’Inria et responsable de l’équipe projet Reso, qui travaille sur l’optimisation des applications informatiques distribuées. ccL’Internet
actuel est peu fiable et n’a pas la notion du temps
Jusqu’ici pourtant, Internet a bien réussi à s’adapter. « Depuis sa création, le réseau a toujours réussi à dépasser ses propres limites », observe Dominique Morvan, le PDG d’Internet FR, une société d’hébergement de serveurs. Ce qui ne veut pas dire que cette prouesse est reproductible à l’infini… Internet n’a clairement pas été conçu pour servir d’infrastructure universelle mais pour faciliter le transfert de fichiers. Il n’a notamment pas la notion du temps et sa fiabilité laisse à désirer. Il perd régulièrement des paquets de données. Ouvert par principe à tous les développements, il n’est pas sécurisé. Enfin, « Internet repose sur un principe de best effort
(fonctionnement au mieux) », rappelle Christophe Diot, le directeur scientifique de Thomson. Ce qui signifie qu’il est incapable de garantir une qualité de service minimale. « Si le contrôle aérien passait par Internet, nul ne pourrait voler », souligne malicieusement Nick McKeown, professeur à l’université de Stanford (Californie), qui dirige le programme américain Clean Slate Design for the Internet, un projet qui prône une refondation du réseau en partant d’une feuille blanche. Cette marche approximative, acceptable avec 1 milliard d’internautes, va devenir ingérable avec plus de 100 milliards de points de contact (objets ou individus). Pour soutenir sa croissance, le réseau des réseaux va donc devoir se réformer. Réussir à démultiplier les connexions et à augmenter le nombre de données transmises tout en préservant une interopérabilité sur toute la chaîne, tels sont les défis majeurs pour assurer un avenir à Internet. cm
UNE VERTIGINEUSE MONTÉE EN PUISSANCE Aujourd’hui : 2009
1,68 milliard D’INTERNAUTES 700 000 noms de domaine.
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Demain : 2012
3 milliards
D’INTERNAUTES
dont 50 % en mobilité. Au total, 0,5 zettaoctet (1 Zo = 270 octets) de trafic annuel de données.
Après-demain : 2020
100 milliards
DE POINTS DE CONTACT
Individus et objets. En particulier, 80 % des médias (TV, radio, presse) seront numériques.
2020 cccccccccccccccccccccccccc
Quatre dimensions à concilier LES CONTENUS Quatre-vingts pour cent des médias seront numériques. L’échange d’informations, objectif premier d’Internet, deviendra omniprésent, multimédia et, surtout, totalement interactif en temps réel.
LES OBJETS Cent milliards de puces et capteurs interconnectés. Domotique, route intelligente, efficacité énergétique… Internet permettra les échanges de données d’équipements désormais capables de s’autoréguler en fonction des conditions extérieures.
Représentation topologique hyperbolique d’Internet en 2001. Demain, le réseau présentera un tout autre visage.
LES SERVICES Cent pour cent des systèmes d’information seront en nuage. Toute la puissance de calcul disponible dans le monde sera optimisée et utilisée à la demande, en temps réel, en toute sécurité.
LES INDIVIDUS Trois milliards d’humains seront connectés en mobilité. Contrôle des données personnelles, liberté d’expression, éthique, confiance, Internet replacera demain l’individu au cœur de la technologie.
U.C. REGENTS
1. Démultiplier les réseaux c L’approche incrémentale utilisée jusqu’ici pour améliorer les fonctionnalités du réseau semble avoir atteint ses limites. « Mais comment changer les fondations d’une maison lorsque le bâtiment est occupé ? », s’interroge Pascale VicatBlanc Primet, de l’Inria. Pour ne pas tout remettre en cause (et repartir d’une feuille blanche), la plupart des équipes de recherche tentent d’explorer une autre voie dite des overlays (littéralement surcouches). « L’idée est que le réseau physique soit capable d’héberger plusieurs architectures virtuelles adaptées aux dif-
férents types de besoins », explique Serge Fdida, le directeur de l’équipe recherche en réseau du laboratoire d’informatique mixte de l’université Paris 6 et du CNRS (LIP 6). Concrètement, cela voudrait dire que l’on déclinerait le réseau en plusieurs réseaux. Un Internet des contenus, un Internet des objets, un Internet des services et même un Internet des sujets pourraient ainsi cohabiter. La difficulté sera de s’assurer que l’ensemble fonctionne à l’échelle mondiale. À cet égard, des solutions existent. Prenons l’exemple des objets (capteurs, éti-
quettes RFID, terminaux divers…). Le réseau pourrait en fait assez facilement s’accommoder de milliards de machines communicantes. « L’avènement d’un Internet des objets ne devrait pas poser de problème d’adressage. Il n’y a pas encore pénurie d’adresses IP [qui permettent de retrouver et caractériser un équipement connecté, ndlr] et, de toute façon, il n’y aura pas besoin d’identifier chaque capteur avec une adresse précise », assure Daniel Kofman, professeur à l’École nationale supérieure des télécommunications et président du réseau d’excellence euroDÉCEMBRE 2009ccHORS-SÉRIE
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péen Euro-NGI. Le constat est rassurant car la migration des équipements de routage de la génération actuelle, dite IPv4, vers la version 6 (dite IPv6), est loin d’être simple. « Pour accroître considérablement le nombre d’adresses IP disponibles, on ne va pas remplacer les routeurs IPv4. On ajoute au réseau IPv4 des réseaux IPv6 avec des systèmes de traduction d’adresse réseau ou NAT (Network Address Translation) entre les deux », explique Christophe Diot, de Thomson. Cette solution du doublon est certainement plus simple à mettre en œuvre mais elle ajoute de la complexité à Internet. La démultiplication des réseaux ne devrait pas arranger cette tendance. cm
2. Doper la transmission de données c Un autre défi pour Internet demain sera d’absorber l’inflation de contenus vidéo circulant sur le réseau (télévision sur mobile, communications audiovisuelles…). « En 2015, 95% du trafic seront constitués d’images », annonce Vincent Marcatté, le directeur d’Orange Labs et président du pôle Images et réseaux. Conséquence: « Si le très haut débit se généralise, il va falloir basculer sur la commutation optique, qui présente l’avantage d’avoir une consommation électrique indépendante du trafic, ce qui n’est pas le cas des équipements électroniques, qui chauffent. L’inconvénient, c’est sa faiblesse en capacité de mémoire, qui va obliger à allonger la taille des paquets échangés et à revoir le protocole de base d’Internet », explique Thierry Houdoin, le responsable du pôle stratégie, prospective et planification R&D d’Orange. cc Des
solutions pour élargir les bandes disponibles
Des équipements plus performants permettront sans doute de faire face à l’augmentation du trafic. Mais ce sont des méthodes de transmission radicalement nouvelles qu’il faudra mettre en œuvre
pour pallier un grand handicap d’Internet: sa faible capacité à faire communiquer des machines mobiles. En effet, le protocole IP (Internet Protocol) est prévu pour échanger des paquets de données sans coupure entre deux objets ayant une adresse IP fixe. Or, lorsque l’on se déplace, dès que l’on change de point d’accroche, une nouvelle adresse IP est attribuée et la connexion reprend tout depuis le début. Du coup, les performances chutent. Acceptable pour faire passer de la voix. Problématique lorsqu’il s’agira de vidéo en temps réel. Passer au LTE (Long Term Evolution), le nouveau protocole de communication numérique sans fil à très haut débit, ne sera pas suffisant. « Il faut trouver des solutions pour élargir les bandes disponibles. Une piste consiste à mettre en place l’allocation dynamique des fréquences en fonction des besoins et des disponibilités. On parle de “radio cognitive”, car l’allocation serait liée à la mesure de l’activité sur la bande », explique Serge Fdida, du LIP6. Une autre piste, explorée chez Orange, consisterait à essayer de repasser sur le réseau fixe à chaque fois que cela est possible. cm
CINQ IDÉES DE RUPTURE POUR RELEVER LES NOUVEAUX DÉFIS
La virtualisation
La fédération
La radio cognitive
Pour déployer des applications temps réel
Pour assurer la stabilité du réseau
Pour améliorer les performances en mobilité
c Dans le futur, Internet pourrait être administré comme une fédération de réseaux virtualisés ayant leur propre gouvernance, mais avec des règles d’échange communes. Un changement radical par rapport à l’Internet d’aujourd’hui – dont l’administration est quasi inexistante – qui conférera au réseau la stabilité nécessaire à des applications comme l’e-santé.
c Associée à la future norme de réseau mobile de quatrième génération (LTE pour Long Term Evolution), la radio cognitive permettrait l’allocation dynamique des fréquences radio. Alors que le protocole actuel d’échanges de données par paquets (TCP/IP) s’accommode mal des réattributions d’adresses imposées par la mobilité, ce virage technologique garantira des débits élevés sur les terminaux mobiles.
c Demain, Internet ne sera plus qu’un réseau support d’autres réseaux, virtuels, qui embarqueront une horloge et fixeront des priorités pour s’adapter à différents besoins (temps réel, mobilité…). Une mutation essentielle pour les applications critiques comme le contrôle aérien, étant donné qu’Internet actuellement n’a pas la notion du temps.
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L’information centralisée
Le routage sémantique
Pour instaurer plus de sécurité
Pour garantir la qualité de service
c Le fonctionnement du futur réseau serait centré sur l’information publiée plutôt que sur les serveurs de données. Un niveau de sécurité serait alors attribué à une information ainsi qu’à son chemin d’accès, et non plus à un serveur. Un renversement complet qui permettrait de remédier à la vulnérabilité intrinsèque d’Internet d’aujourd’hui.
c Le routage sémantique permettra au réseau d’identifier la nature du trafic et de s’y adapter pour choisir le meilleur chemin, isoler des contenus sensibles, libérer de la bande passante… Et ce, dans le but de garantir la qualité de service. Impossible aujourd’hui puisqu’Internet transmet les données sans se préoccuper des contenus.
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Plongez dans les mille et une manières de cartographier le Web
Cartes topologiques de l’Internet fonctionnant avec les protocoles IPv4, d’une part, IPv6, d’autre part. D’environ 4x109 adresses disponibles, on passe à environ 3,4x1038.
c Multiplier les infrastructures virtuelles est une approche séduisante qui permet de garder l’architecture de base actuelle. Reste qu’il faut les faire cohabiter. C’est le mode de la fédération qui pourrait être retenu. Chaque réseau virtuel aurait sa propre gouvernance, mais avec des règles communes pour organiser les échanges. Dans le domaine, tout reste à faire. « À terme, Internet ne serait plus qu’un monde cohabitant avec d’autres », anticipe Serge Fdida, du LIP6. Mais attention à ne pas créer un réseau qui s’éloignerait de la règle d’équité entre utilisateurs, qui prévaut aujourd’hui. cc Les
données multimédias contrôlées sur tout le réseau
La gouvernance n’est pas le seul enjeu éthique du réseau de demain. « Plus que jamais, l’individu sera au centre d’Internet du futur. Il faudra donc veiller au respect de la vie privé et à la protection des données », prévient Jean-Luc Beylat, le président d’Alcatel-Lucent Bell Labs France. La cryptographie pourrait pro-
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téger les individus, dont la vie privée est menacée par l’invasion d’objets communicants dotés de puces radiofréquences (RFID), grâce à une clé numérique qui permettra de verrouiller leurs informations. Et pour les données multimédias, aujourd’hui publiées sur Internet sans possibilité de contrôle, l’Inria travaille sur une nouvelle architecture : « Elle permettrait de centraliser toutes ses données dans un même endroit et de n’envoyer que des liens vers les sites ou services sur lesquels on souhaite les publier, afin de garder la possibilité de les modifier ou de les supprimer », raconte Claude Castelluccia, directeur de recherches à l’Inria. Mais attention, prévient la Fondation Internet nouvelle génération (Fing), toutes ces technologies pourraient avoir un coût caché : un Internet moins accessible et, surtout, moins ouvert à l’innovation. Un débat que les chercheurs ne pourront pas évacuer très longtemps. cm cc AURÉLIE BARBAUX redaction@industrie-technologies.com
Trois manières de réformer Internet 1. La refondation à partir de la feuille blanche ou clean slate design, pour imaginer de nouveaux réseaux et de nouveaux protocoles corrigeant les défauts actuels d’Internet. 2. Les améliorations incrémentales ou patches, qui ont permis jusqu’ici de faire évoluer le réseau, mais qui l’ont considérablement complexifié. 3. Des réseaux au-dessus du réseau ou overlays, l’Internet actuel servant de socle pour interconnecter des réseaux répondant aux différents besoins. U.C. REGENTS
3. Préserver le côté participatif
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MISE À NU Le petit panda roux lové contre une planète bleue est parti à la conquête du monde virtuel! De plus en plus d’internautes sont séduits par Firefox, le navigateur libre développé par la fondation à but non lucratif Mozilla. Découvrez les coulisses du concurrent numéro 1 de Microsoft Internet Explorer.
UN NAVIGATEUR LIBRE SUR L’OCÉAN DU NET ccFICHE TECHNIQUE
Nom Mozilla Firefox Lancement du projet 2002 Sortie de la version 1.0 9 novembre 2004 Dernière version 3.5.5 Durée de vie moyenne d’une version 6 mois Part de marché mondiale 25 %* Nombre d’utilisateurs 330 millions Prix Gratuit Statut Open source *Source : http://marketshare.hitslink.com/
DES RAMEURS BÉNÉVOLES Firefox fait partie de la famille des logiciels libres. Il est donc gratuit et son code source est totalement ouvert. Huit cents contributeurs réalisent ainsi bénévolement 40 % de la programmation de Firefox. Mais, en plus, la fondation Mozilla rémunère 200 personnes, réparties dans le monde, pour le développement de son navigateur.
UN SONAR PERFORMANT La barre d’adresse intelligente permet d’accéder rapidement à un site que l’on a précédemment visité sans avoir à taper l’adresse précise. Firefox ne recherche pas uniquement le texte entré par l’utilisateur dans les adresses des sites déjà visités mais aussi dans leurs contenus.
D. R.
LES ONGLETS COMME BOUSSOLE Firefox a été le premier navigateur à proposer la navigation par onglets, dès sa version 1.0 en 2004. Ce système permet la gestion de plusieurs pages simultanément et le passage rapide de l’une à l’autre, sans avoir à ouvrir une nouvelle fenêtre.
DES BALISES EN TOUT GENRE Plus de 6 000 « modules complémentaires » sont téléchargeables gratuitement. Ces petites applications ajoutent des fonctionnalités à Firefox. Exemple, SimilarWeb propose des pages similaires à celle ouverte et ColorfulTabs applique différentes couleurs aux onglets pour les rendre plus distinguables.
LE VENT DANS LES VOILES La majeure partie du projet est financée grâce aux moteurs de recherche accessibles par défaut dans la barre de recherche. À chaque requête, Google, Yahoo! et autres payent une commission à Mozilla. Indexées par le nombre de requêtes, les sommes se sont élevées à 77,6 millions de dollars en 2008.
DÉCEMBRE 2009ccHORS-SÉRIE
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