SPÉCIAL 1 AN
Europe ˜ Afrique
INNOVER • Jean Baptiste Bokoto et les Éco-Villages en Afrique société - entreprenariat - management
ENTREPRENDRE
DOSSIER
• Maxence Peniguet de RNW Afrique
CAPITALISME OU POST-CAPITALISME, le choix d’une société qui change • Post capitalisme et marketing : couple maudit ? • Les flux financiers illégaux • Le prix du capitalisme sur la démocratie • Le surgissement d’un nouveau monde
• Initiativ’mag
1 an
de publications • • Nouveau magazine, tentez l'expérience ! •
MANAGER • Le savoir faire
informatique de l’inde
• L'interculturel dans les affaires
AGIR • L’impact des pesticides sur la vie des agriculteurs et des consommateurs
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ÉDITO
Par Liliane Kissimba, rédactrice en chef.
• Initiativ’mag
1 an de publications
« L’expérience n’est une lumière qui n’éclaire que soi-même. »
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LAO TSEU
C
hers lecteurs, il y a un an nous vous invitions à découvrir Initiativ'Mag votre magazine des initiatives qui est une plate–forme pour les personnes entreprenantes, innovantes, des artistes et des acteurs ayant une vision du progrès afin de pouvoir encourager d’autres personnes. Veuillez découvrir dans cette édition spéciale, notre dossier sur le capitalisme et le post-capitalisme, ainsi que nos rubriques, nous vous souhaitons une bonne lecture ! Toute l’équipe vous remercie pour votre fidélité, et longue vie à Initiativ'Mag !
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DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Liliane Kissimba
SOMMAIRE
Ont participé à ce numéro :
Rachid
aA ziz
p
.4
RÉDACTEURS Nathalie Carlier - Elisabeth Blessing Initiativ’mag Team - Grace Milton Lilas Bopeya Olivier - Pascale Sztum Rosette Van Rossem - ECDPM Ophelie Robineau - Aza Mudahemuka Nathalie Yabili Yohali - Angelo Borgogni Marc Luyckx ASSISTANT RÉDACTEUR Nathalie De Viaene (Devna Services) PHOTOS Sarah Zrampieu - Angelo Borgogni Nadine Eyonga - Olivier Picard Beauagency Ecolo - Aza Mudahemuka Leen Van Eeckhout - Javier Pereira Spire resaerch - 401kcalculator.org Jocelin Morisson - ASI - RNW - CAE RESPONSABLE RELATION PUBLIQUE ET COMMUNICATION Lilas Bopeya Olivier DESIGN GRAPHIQUE Camille Oberlé ÉDITEUR Life Dignity asbl numéro d’entreprise 0836 006 772 IBAN BE38 3630 8875 8272 BIC BBRUBEBB IMPRIMEUR SIMONIS 2.42 SPRL
INNOVER
RACHIDA AZIZ INNOVE DANS LA MODE ÉTHIQUE p. 4 LES ÉCO-VILLAGES DURABLES p. 4 EN AFRIQUE pour booster le développement.
P. 6 à 12
ENTREPRENDRE
LA RADIO AU SERVICE DES DROITS DE L’HOMME p. 6 Rencontre avec Maxence Peniguet.
MIROYE KIZAMIE p. 7 Afro-européenne et citoyenne du monde.
UNE RÉVOLUTION ENTREPRENEURIALE p. 10 au Sénégal, entraîne toute l'Afrique de l'Ouest
MARIE STORMS p. 11 ses bijoux et ses conférences au château d’Oorbeek.
TROIS RESSOURCES À EXPLOITER POUR FINANCER VOS AFFAIRES p. 12
P. 13 à 15 POUR NOUS CONTACTER :
MANAGER
L’INTERCULTUREL p. 13
initiativmag@gmail.com
Au service du commerce international.
OU
LE SAVOIR FAIRE INFORMATIQUE DE L’INDE p. 14
367 avenue Louise 1050 Bruxelles Belgique
Un modèle économique de croissance.
Maxence Pe nig ue t
6 p.
Dépôt légal : juillet 2014 ISSN : 2295-1229
P. 4 à 5
P. 16 à 25
DOSSIER CAPITALISME OU POST-CAPITALISME,le choix d’une société qui change
Dossie r p.
16
DÉFINITION DES CONCEPTS CAPITALISME ET POST-CAPITALISME p. 17 POST-CAPITALISME ET MARKETING : COUPLE MAUDIT ? p. 18 Principales caractéristiques et tendances.
LES FLUX FINANCIERS ILLÉGAUX p. 20 LES PARADIS FISCAUX : LE PRIX DU CAPITALISME SUR LA DÉMOCRATIE p. 22 Entre optimalisation et fraude fiscale.
LE POST-CAPITALISME OU LE SURGISSEMENT p. 24 D'UN NOUVEAU MONDE Le monde change, n’ayez pas peur !
allonie fête l'A La W friq ue
28 p.
P. 26 à 29
AGIR
LA MORT EST DANS LE PRÉ p. 26 L’impact des pesticides sur la vie des agriculteurs et des consommateurs.
QUAND L’AFRIQUE S’INVITE EN WALLONIE p. 28 Entre joie et nostalgie.
P. 30 à 35
DÉCOUVERTE
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Le patrimoine Égyptien philosophique de la civilisation grecque p. 30
ouple terre arbr Le c ep .3
Les technologies de la Terre Crue 4/4 p. 32 Le couple terre - arbre.
Sarah Zrampieu guitariste-chanteuse p. 34 Artiste et candidate au doctorat en Science économique.
Kuuma piment p. 35 une sauce piquante africaine de haute qualité !
Nicole Katanga, coordinatrice d’Info Santé Plus p. 35 Santé Info Plus, magazine de sensibilisation. 3
INNOVER
RACHIDA AZIZ
innove dans la mode éthique PAR ÉLISABETH BLESSING PHOTO AZIRA
Rachida Aziz est activiste et fondatrice d’Azira. Elle fait la promotion d’un modèle d’entreprise inclusif et durable et crée des vêtements éthiques.
N
ée à Anvers elle fait la promotion d’un modèle d’entreprise inclusif et durable elle décide de contribuer activement au changement de la société. Azira est devenu l’instrument de cette mission. La première collection de Rachida s’est rapidement épuisée dans son salon. C’est ainsi qu’en 2009, la boutique Azira voit le jour à Bruxelles. Sa ligne de vêtements modulables destinés à ces débuts aux femmes musulmanes actives. Elle a implanté sa boutique entre le quartier Dansaert, et Molenbeek. Ses valeurs et son engagement ont rapidement fait d’elle une figure incontournable. Elle créée quelques mois plus tard, l’association Art@Azira qui porte les valeurs d’Azira aux travers d’évènements culturels.
Art@Azira invite les artistes qui partagent les valeurs d’égalité de droits, respect de la diversité et des libertés individuelles. Désignée Femme de l’année par les Diwan Awards en 2012. Initiatrice en 2013 de la campagne My choice not yours pour rassembler un large éventail d’organisations autour des libertés individuelles, en particulier pour l’émancipation de la femme. « Nous nous soulevons pour un respect inconditionnel du droit que chacun(e) puisse faire ses propres choix dans la vie : sa profession, son mariage, le respect des traditions culturelles et religieuses, l’expression de sa foi — mais surtout quelle partie de son corps une femme peut montrer ou cacher. Personne et aucun gouvernement ne peut interférer avec chacun de ces choix ».
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Une des créations d'Azira.
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Jean-Baptiste Bokoto, concepteur du projet et Fondateur du Réseau Africa Synergies International.
À
l'heure où, à travers le monde, on alerte de plus en plus l’opinion sur le changement climatique, une expérience pilote menée en RDC apporte la preuve que mettre en pratique le développement durable à l'échelle d'une cité est possible. Depuis décembre 2013, un projet de village écologique modèle, comprenant 82 logements écologiques, une station solaire, 3 fermes écologiques, 2 biodigesteurs, un éco-Lodge et un puits carbone, a vu le jour dans la cité de Kisonga, dans la province du Bas-Congo. Surnommé Éco-village Durable, ce projet novateur, unique en son genre, veut démontrer que le développement peut être pensé et construit sur un territoire donné sans dégrader l'environnement. Pour atteindre cet objectif, les concepteurs du projet semblent avoir réalisé une gigantesque analyse de cycle de vie (ACV), qui consiste à évaluer l'impact environnemental de la vie du projet, depuis son démarrage jusqu'à sa maturation en vue d’évaluer le bilan carbone. C’est toute la vie d'un village (construction des logements, besoins en ressources énergétiques, production agricole, déplacements, activités professionnelles, vie sociale, gestion des déchets, etc.) qui sera pensé et évalué au regard de l'impact environnemental, économique et social.
LES ÉCO-VILLAGES DURABLES
pour booster le développement en Afrique PAR NATHALIE CARLIER PHOTO ASI
Des promoteurs engagés dans le développement durable, sous l'impulsion du Réseau ASI (Africa Synergies International), ont pour la première fois créé un village écologique pilote, sans recours aux énergies fossiles et sans rejet de CO2. Une expérience passionnante qui, de l'Afrique centrale, sert déjà de modèle. Le premier principe durable appliqué à l’éco-village de Kisonga est celui de Zeri : avoir recours au maximum aux ressources locales, à la réutilisation et au recyclage (pas d’utilisation des engrais chimiques, recours à des procédés écologiques, aux savoirs endogènes, etc.). Le recours aux énergies renouvelables et l'optimisation des ressources naturelles fait du projet éco-village un formidable exemple grandeur réelle de ce que peut être l'usage raisonné en matière de ressources : récupération des eaux de pluie, énergie électrique et thermique fournie par la biomasse (bois de récupération), et les panneaux photovoltaïques. Cette électricité produite permet d’éclairer des maisons, de recharger des téléphones portables, d’alimenter des moulins etc. Au final, l’alimentation en énergie va ainsi booster l’économie locale, générer des emplois, freiner l’exode rural, préserver l’environnement. Le projet Éco-village Durable a été conçu par le Réseau Africa Synergies International, la plus importante plateforme de business angels dédiée à l’Afrique, en collaboration avec l’entreprise Euro Global Consultants et Station Energy, société spécialisée dans les panneaux photovoltaïques et, réputée pour son intérêt dans les solutions d’électrification des zones isolées. Comme l'explique Jean-Baptiste Bokoto, concepteur du projet et Fondateur du Réseau Africa Synergies International : « (...) L'objectif global du projet est de revitaliser la production agricole, animale, piscicole en RDC, essaimer des richesses, permettre aux gens de vivre d'une manière efficiente et ce, sans pour autant sacrifier l’environnement et les générations futures. C'est là que nous pour-
rons avoir les retombées les plus importantes sur la population car si le secteur agricole enregistre une croissance moyenne de 6 % à partir de 2014, la RD Congo pourrait réduire de moitié son taux de pauvreté, atteignant ainsi l'un des Objectifs du millénaire pour le développement, d'ici à 2025 (au lieu de 2015, échéance prévue par les Nations Unies) ». C’est ici l’occasion de lancer un appel pressant aux investisseurs potentiels car la plupart des projets implémentés dans les éco-villages (agri-business, énergies renouvelables, éco-tourisme, bioénergies, pharmacopée, etc.) sont à très fort potentiel et ont un retour sur investissement très significatif. Un pari qui peut facilement être gagné car avec l’implication des communautés, une gouvernance participative, des moyens rationnellement affectés, des technologies améliorées, et un appui incitatif des pouvoirs publics, le projet peut être pérénnisable et duplicable. Le projet bénéficie de l’assistance technique du cabinet américain Beamdesign pour le prototype des habitations (logements écologiques), la Fondation Schneider pour l’accès des familles à faibles revenus en énergie, la coopérative Edkis pour la gestion des services d’électricité, le Réseau Africain des forêts modèles, etc. Les habitations seront vendues à des familles à faibles revenus à un prix extrêmement faible grâce au micro crédits, le surcoût de certaines installations communautaires sera comblé par les revenus fournis par les activités de vente des produits et services développés dans l’éco-village et géré par le comité local de développement. Le village sera par ailleurs doté de lieux de vie communautaires : centre de santé
moderne, centre d’apprentissage professionnel, club sportif, terrain de jeux, centre culturel, marchés artisanaux, cafés, restaurants, etc. Le tout, c’est d’arriver à concilier confort de vie et vécu traditionnel. Afin de mobiliser les investisseurs, en particulier privés, les promoteurs du projet ont pensé créer un fonds, dénommé Ecovillage Micro Invest Fund, une société coopérative européenne qui va lever des fonds auprès des particuliers, grâce au fundraising (financement participatif) ainsi que les bailleurs de fonds. Le Projet Éco-village Durable a été primé en Mai 2014 par le Centre Québécois de Développement Durable et va servir d'inspiration au programme test de modernisation des villages et d’épicentre de séquestration de CO2 et d’évaluation de bilan carbone en RDC. Onze sites devant abriter les éco-villages pilotes ont été retenu par les promoteurs du projet et si la phase test aboutit, l’expérience sera dupliquée à travers toute l’étendue de l'Afrique. L’objectif est d’arriver à 1 100 éco-villages d’ici 2020.
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Un appel pressant est lancé aux investisseurs potentiels car les éco-villages (…) ont un retour sur investissement très significatif. + Jean Baptiste Bokoto asynergies@gmail.com 5
ENTREPRENDRE
LA RADIO AU SERVICE DES DROITS DE L’HOMME
Rencontre avec Maxence Peniguet PAR INITIATIV'MAG PHOTO RNW
Initiativ'mag En quoi consiste votre travail d'éditeur à RNW (Radio Netherlands Worldwide) Afrique ? Maxence Peniguet Je gère les sites internet RNW Afrique et Regards sur Gbagbo afin qu’ils soient alimentés d’articles concernant la liberté d'expression et les droits de l'Homme à destination des jeunes africains. Je commande les articles aux correspondants sur le continent avec l’assistance des autres éditeurs, nous les corrigeons, les mettons en forme et nous les postons sur nos sites internet. J’organise également des événements ponctuels en Afrique, des conférences et des formations. Depuis combien de temps exercez-vous cette fonction ? Depuis deux ans. Avant RNW, j'étais basé à Bruxelles où je couvrais les affaires belges et européennes. Quel est l’impact de RNW Afrique sur le continent africain ? RNW Afrique travaille principalement dans huit pays : la Côte d'Ivoire, le Nigeria, la RDC, le Zimbabwe, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda et le Soudan du Sud. Nous produisons des photos, des articles, des vidéos, des émissions de radio en rapport avec la liberté d'expression et les droits de l'homme diffusé par nos partenaires et mis en ligne sur les réseaux sociaux et nos sites internet. Mesurer l'impact de productions journalistiques est quelque chose d'assez difficile. On peut parler de chiffres, bien sûr (nos pages sur Facebook cumulent environ 600 000 "j'aime", nos sites web ont reçu plus de 100 000 visites en avril, et c'est sans compter les dizaines de milliers de visite sur YouTube du vidéoblog What's up Africa? et du programme My Song), mais le plus important dans tout ça c'est que des gens en Afrique nous consultent et réalisent que la liberté d'expression et les droits de l'homme sont des choses qui comptent et qu'il 6
faut respecter. Notre impact se voit aussi dans nos activités de formation. Par exemple, nous venons de lancer WazaBlogs, un programme qui va aider douze jeunes habitants de la région des Grands Lacs au blogging. Que pensez-vous de la place et du rôle des afro-européens en politique ? Qu’importe où ils se trouvent, ils doivent se battre pour faire accepter ce qu'ils sont. Ils ont souvent un rôle double que je trouve difficile à exercer. D'un côté, dans notre société européenne encore trop souvent raciste, ils doivent se battre pour se faire respecter ; de l'autre côté, ils ont souvent un rôle d'activiste qui consiste à vouloir un certain standard de démocratie en Afrique.
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« Qu’importe où ils se trouvent, les afro-européens doivent se battre pour faire accepter ce qu'ils sont. »
+ Site web www.rnw.nl/afrique Twitter @RNWAfrique Facebook Facebook.com/RNWAfrique
Maxence Peniguet éditeur Radio Netherlands Worldwide.
MIROYE KIZAMIE
Afro-européenne et citoyenne du monde PAR NATHALIE CARLIER PHOTO CAE
Favoriser le développement de la connaissance et du savoir, voir au-delà des compétences et capacités des afro-européens à se mettre en action et à participer à l’évolution économique de la cité.
B
elge d’origine congolaise, Miroye Kizamie vit en Belgique depuis 36 ans. Elle se définit elle-même comme afro-européenne et citoyenne du monde. En tant qu’agent de concertation locale pour la commune de Couvin dans le sud de la Province de Namur, son travail consiste à accompagner les personnes qui vivent de manière permanente en zone à vocation touristique et de loisirs, en l’occurrence dans un camping ou un parc résidentiel
voir sur un terrain qui n’est pas prévu pour accueillir des résidents. Sa principale mission est de faciliter les relations entre ceux-ci et les différents acteurs locaux concernés par la question de l’habitat permanent (avec les politiques communales et régionales). Elle exerce cette mission de manière neutre et indépendante mais veille cependant à informer les autres acteurs locaux sur les actions qu’elle entreprend, et ce, en concertation avec eux. 7
ENTREPRENDRE
Active bénévolement au sein de diverses associations et structures que ce soit dans le secteur d’aide à la jeunesse et de l’éducation permanente ou dans le secteur de la santé en faisant de l’accompagnement de fin de vie, elle a finalement souhaité s’investir dans le socioculturel et s’impliquer dans la diaspora africaine. Elle a d’abord commencé par des soutiens aux primo-arrivants en étant à leur écoute et en les orientant vers une intégration, en se basant sur sa propre vie en Belgique. Ensuite, elle a embrassé la sensibilisation et la prévention au VIH dans la communauté africaine subsaharienne via le service Coordination Sida et Assuétude. Après diverses expériences, elle s’est impliquée dans une structure qu’elle a ellemême créée en 2007, à savoir l’ASBL Comité Afro-Européen (CAE). L’une de ses fiertés a été qu’un artiste invité à la soirée pour la 45ème année de commémoration de la création de l’Union Africaine a ensuite été convié à participer à l’émission Les Belges du bout du monde. Grâce à cette émission, il a reçu une proposition de contrat pour une prestation dans son pays d’origine. Favoriser le développement de la connaissance et du savoir Le CAE part du principe que « se connaître est une porte ouverte vers l’autre ». À travers les activités qu’il développe, il accompagne son public cible dans une démarche créative, critique et réflexive par rapport à l’estime de soi, au respect de soi et de l’autre. Leur souhait étant de les amener à prendre conscience de l’impact que leurs actions peuvent avoir sur la société. Dans les actions développées par le CAE, il est important de souligner l’importance de s’inscrire dans des formations continues afin de rester en alerte sur l’évolution de la société en générale et la société africaine en particulier. Un bon exemple est celui du projet d’organisation d’une Université de 8
Printemps qui proposerait la création d’espace de rencontre permettant aux jeunes universitaires et demandeurs d’emploi universitaires d’entrer en contact avec des responsables de ressources humaines nationaux et internationaux, des chasseurs de têtes, et de mettre en avant leurs compétences professionnelles. Ceci leur permet d’être face à leurs responsabilités et de se mesurer aux objectifs que l’individu se crée.
Les objectifs du CAE (Comité Afro-Européen)
Un soutien aux associations d’origine afro-africaines dans leur recherche de fonds Le CAE pousse les primo-associations afro-européennes à être créatives dans la recherche de financements, à se diversifier et à avoir une attitude proactive à long terme, sans oublier celles qui se sont lancées dans l’aventure et sont restées au même niveau d’action. Par leur mode de fonctionnement, la majorité des associations afro-européennes ne développent que très peu d’emplois stables. La raison est qu’elles vont à la recherche de financements pour les projets mais pas suffisamment de manière globale, en y incluant notamment des postes d’emploi et de fonctionnement. Alors que les démarches officielles sont bien réalisées, telles que la parution de leur statuts au Moniteur Belge, la remise des rapports d’activité, des bilans et comptes au Tribunal de Commerce, la réalisation des budgets prévisionnels et le suivi par des réviseurs ne vont pas plus loin dans la réactivité. Qu’est-ce qui les en empêche donc ? Le législateur n’a-t-il pas voulu professionnaliser le secteur du bénévolat ? C’est un fait. Le CAE, en tant qu’association afro-européenne, peut par contre se permettre de tendre vers la création d’emplois au sein de ses structures et donner une plus grande visibilité d’action et de mouvement. Ils sont, sans le vouloir et le savoir, des acteurs de changement exceptionnel. Le CAE joint ainsi l’utile à l’agréable, concilie vie privée et professionnelle dans un domaine
Lutter contre toutes formes de discrimination,
Promouvoir la culture africaine dans toute sa dimension socioéconomique, Rechercher, créer, développer, promouvoir et sauvegarder le patrimoine culturel et traditionnel des peuples, en respectant leurs spécificités,
Favoriser le développement de la connaissance et du savoir et assurer la promotion des compétences, Créer des structures, cadres et moyens d’information, de formation et de communication entre les différentes cultures, Favoriser l’entraide, la solidarité et l’insertion sociale, Soutenir les associations d’origine afro-africaines dans leurs recherches de fonds, dans la rédaction des projets, etc. Soutenir et orienter les natifs afroafricains en couple mixte dans leur démarche d’intégration dans le pays d’accueil. où ils ont développé une expertise. Voilà quelques-unes des questions que le CAE met sur la table de discussion. Qui ne tente rien n’a rien ! Si l’on va encore plus loin, on se rend compte que sur 466 associations en Fédération Wallonie-Bruxelles qui ont introduit un dossier de reconnaissance en tant qu’association ou mouvement d’éducation permanente en Communauté française suite au décret de 2003, moins de 5 gérées par des afro-européens ont obtenues la reconnaissance ou sont en passe de l’être ! Le CAE s’étonne qu’il n’y en ait pas plus.
Le propos du CAE n’est pas de dissuader les personnes à s’engager bénévolement au sein de leur structure, il suggère simplement de se poser un instant et de voir au-delà des compétences et capacités des afro-européens à se mettre en action et à participer à l’évolution économique de la cité. Promouvoir les richesses naturelles du pays d’origine par des actions citoyennes Le CAE a été choisi par le Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC) afin d’organiser la cérémonie officielle de lancement du compte à rebours de la 1ère Journée Mondiale de la Culture Africaine qui se déroulera le 25 janvier 2015 à Lomé au Togo. Les 24 et 25 janvier 2014, plusieurs associations afro-européennes bruxelloises ont représentés les multiples richesses dont regorge l’Afrique par le biais de musiques, contes, teintures de tissus, expositions et débats divers. Enfin, N’Faly Kouyaté, artiste mondialement connu, a accepté d’être le parrain de l’association. Son regard sur la migration en Europe aujourd’hui Le regard de Miroye Kizamie sur la migration en Europe rejoint celui de beaucoup de nos lecteurs. Elle souligne que la migration n’est jamais présentée comme une opportunité ou une richesse, qui profite non seulement à celui qui migre, mais aussi au pays de départ et à celui qui l’accueille. Elle constate qu’au moment des élections, l’étranger tient le rôle du bouc émissaire, tour à tour responsable du déficit social, profiteur du système, éloigné de la culture et des valeurs européennes. La situation de la migration est plus complexe qu’un titre racoleur dans les journaux ou une déclaration politique de circonstance. Elle pense qu’il ne s’agit pas d’être pour ou contre et retient simplement que les faits sont là : des vies tragiques, des histoires humaines et des impasses. Mais il y a tout autant de solidarités assumées,
Cet étranger aspirant à la liberté et à une vie meilleure fait peur car il pointe l’incapacité de la société à se dépasser. parfois revendiquées ainsi que des arbitrages économiques et des réalités géopolitiques. Elle aime à se dire qu’elle ne doit jamais oublier qu’elle est elle-même une émigrée, qui n’a pas quitté son pays par plaisir. Ses parents sont venus ici pour que leurs enfants bénéficient de meilleures études, pour les empêcher de tomber dans le vol et pour vivre mieux, tout simplement. Toutes les autres histoires racontent la même chose, ils ont tous migrés pour survivre, sortir de la pauvreté, trouver un poste inaccessible, acquérir une formation ou offrir un avenir à leurs enfants. Tous l’ont fait dans l’espoir d’une vie meilleure, le plus souvent pour retrouver leur pays en étant fiers de leur réussite. Elle s’interroge sur le fait que les millions d’Européens qui travaillent ou étudient à l’étranger sont considérés comme des expatriés modèles (et non des immigrés !) et que, tout au contraire, les millions d’immigrés vivant en Europe (en situation régulière dans la majorité des cas) sont considérés comme de simples abuseurs de dispositifs sociaux. Si l’Europe est riche, elle le doit en partie à cette immigration, qu’elle soit imposée ou choisie. Il ne faut jamais l’oublier. Il est triste de constater que depuis que le monde est devenu un espace de libre circulation des hommes et des biens, la société européenne est incapable de proposer une position cohérente et innovante sur l’immigration. Il est facile de brandir les chiffres de reconduite aux frontières chaque année par les Ministères de l’Intérieur,
comme témoins de l’efficacité d’une politique de contrôle des flux migratoires. Cela n’a aucun sens ! Non seulement c’est inefficace mais c’est aussi couteux. Elle trouve qu’il est dommage que les politiques soient incapables de voir l’autre, le migrant, comme légitime dans ses aspirations. À ce sujet, ses recommandations sont les suivantes : en tant que citoyenne lambda, elle pense qu’il est préférable d’accompagner et d’intégrer le migrant dans nos sociétés européennes sans nier la culture, les us et coutumes du pays d’origine. De son point de vue, l’establishment doit comprendre que les contributions des migrants dans la société européenne vieillissante sont aussi utiles que multiples, sociales et financières, humaines et culturelles. Cet étranger aspirant à la liberté et à une vie meilleure fait peur car il pointe l’incapacité de la société à se dépasser. L’Europe se doit de changer de regard sur la migration et les migrants en les acceptant comme autant de chances pour sa société et en l’envisageant comme une opportunité et non comme un danger. L’Europe se doit de refuser le choix du repli et oser la rencontre et le risque de la complexité. Les Européens ont la capacité de cultiver et de nourrir cette espérance, cette confiance raisonnable loin du communautarisme. Elle conclut en soulignant que sa responsabilité en tant qu’afro-européenne est de rester en alerte, d’attirer l’attention sur ce migrant qui incarne au plus près le personnage que l’Europe appelle de ses vœux : le citoyen du monde.
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ENTREPRENDRE
UNE RÉVOLUTION ENTREPRENEURIALE
au Sénégal, entraîne toute l'Afrique de l'Ouest
PAR SAMIR ABDELKRIM CONSULTANT & FONDATEUR STARTUPBRICS PHOTO JOKKOLABS DAKAR
Lors de mon passage à Dakar, un entrepreneur du web m'expliquait qu'au Sénégal, « l'on créé une startup d'abord pour se prendre en main, ensuite pour résoudre les problèmes du quotidien et donc au final aider son pays ». Car au pays de la Teranga, les problèmes ne manquent pas, à commencer par le défi du chômage qui pèse fortement sur l'ensemble de la société : un phénomène qui frappe officiellement 13 % des jeunes sénégalais et qui pousse à l'exil les talents les mieux formés. Multiplier la création de startups pour inverser la tendance ? Un défi ambitieux que l'écosystème sénégalais dans son ensemble a décidé de relever, en l'inscrivant dans une vision globale : faire du Sénégal le premier hub technologique d'Afrique francophone.
Un écosystème en pleine expansion et qui s'internationalise malgré les obstacles Depuis quelques années, un vent entrepreneurial puissant souffle sur Dakar et fait pousser des ailes à de plus en plus de jeunes sénégalais. Dakar est ainsi officiellement la première capitale d'Afrique francophone à avoir organisé un Startup Weekend en 2012, permettant à des centaines de jeunes sénégalais de découvrir l'univers de l'entrepreneuriat et de l'innovation technologique. Deux années plus tôt en 2010, l'espace de co-working Jokkolabs ouvrait ses portes à Dakar pour fédérer de nombreuses communautés sénégalaises passionnées par le numérique et l'open innovation. Le succès sera immédiat et dépassera rapidement les frontières du pays : Jokkolabs est aujourd'hui présent dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et dispose même d'une antenne en région parisienne, à Nanterre. Un nouveau coup d'accélérateur sera donné en 2011 avec la création du CTIC Dakar, le premier incubateur technologique sénégalais, qui verra le jour avec le soutien des autorités publiques 10
et du secteur privé. L'objectif du CTIC Dakar ? Aider les jeunes pousses locales à devenir des champions numériques régionaux. Une quinzaine de startups sont aujourd'hui accompagnées par le CTIC Dakar. L'incubateur organise également des dizaines d'événements consacrés au numérique et à l'entrepreneuriat à Dakar, Saint Louis ou encore Ziguinchor, en Casamance. Un modèle pour l'Afrique francophone : en 2014, le Niger a fait sortir de terre un incubateur TIC s'inspirant directement de l'expérience du CTIC Dakar tandis que le Mali serait prêt à suivre. La multiplication de ces acteurs amplifie l'attractivité économique du pays vis-à-vis des investisseurs internationaux : Google, Microsoft ou encore IBM n'ont pas tardé à ouvrir leurs centres régionaux à Dakar. Aujourd'hui, la pénétration mobile au Sénégal dépasse les 100 % tandis que l'Internet contribue à hauteur de 3,3 % de la richesse nationale produite en 2013 selon McKinsey. Mais si l'écosystème est en ébullition, l'un des principaux obstacles demeure le manque de financement. La culture du capital-risque est encore inexistante
au Sénégal et il demeure très difficile pour une jeune pousse technologique de trouver des fonds pour décoller. Une montée en puissance facilitée par le retour de la Diaspora Tech sénégalaise Autre obstacle important, l'insuffisance des talents. Si les universités sénégalaises comptent parmi les plus réputées d'Afrique, les compétences manquent comme me l'expliquait Jimmy Kumako, un startupeur spécialisé dans les applications mobiles avec sa société sénégalaise Dev Engine Labs. « Aujourd'hui le Sénégal ne possède pas suffisamment de développeurs et de designers, en particulier dans le mobile. Mais cela peut changer dans les prochaines années. Bientôt il sera possible de développer au Sénégal et en Afrique des solutions mobiles de qualité équivalente à ce qui se fait en Asie ou en Europe ». Le retour des talents de la diaspora technique et entrepreneuriale sénégalaise devrait rapidement donner raison à cet entrepreneur. Car en apportant expertise, connaissance des marchés internationaux et financement, ces talents expatriés peuvent bouleverser
MARIE STORMS,
ses bijoux et ses conférences au château d’Oorbeek PAR LILIANE KISSIMBA
Jokkolabs, une innovation pour l’emploi des jeunes.
espace de co-working Jokkolabs (...) à Dakar pour fédérer de nombreuses communautés sénégalaises passionnées par le numérique la donne. À l'image de Baobab entrepreneurship, une startup créé par des compétences de la diaspora et qui travaille à améliorer l'écosystème entrepreneurial sénégalais par du coaching et de l'incubation en ligne. Dernier étage de la fusée, la diaspora sénégalaise est aujourd'hui prête à faire décoller les jeunes pousses « Made in Senegal ».
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Lorsque j’ai rencontrée Marie de Storms lors d’une conférence au parlement européen en avril 2014, j’étais loin de me douter que cette charmante dame qui s’était avancé vers moi pour me tendre une invitation était non seulement créatrice de bijoux haut de gamme mais aussi philosophe et historienne.
M
arie Storms fait ses études à l’Université de Louvain avec une brillante thèse sur le grand philosophe Italien Giambattista Visco. Diplôme en poche, elle suit son mari architecte, restaurateur de monuments historiques à Rome qui veut y poursuivre des études approfondies. C’est là qu’elle fait une rencontre décisive avec la célèbre créatrice de bijoux : la Princesse Heliette Caracciolo, et la philosophe devient artiste ! Revenue en belgique, elle crée en 1980, sa propre entreprise avec comme thème : « Les bijoux Haute Couture inspirés de la Renaissance Italienne et surtout Vénitiennes ». Marie Storms devient officiellement « Fournisseur Breveté de la Cour de Belgique » en 1987. Elle crée beaucoup de bijoux pour Sa Majesté la Reine Fabiola, Sa Majesté la Reine Paola et ensuite la Princesse Mathilde.
Elle part ensuite pour Londres où elle crée la Venetian Gallery of London près de Harrod’s, Walton street. Pendant douze années, ses créations font le bonheur de l’élite cosmopolite. Ensuite, après une carrière bien remplie, Marie décide de revenir en Belgique vivre au château familial d’Oorbeek et où elle peut s’adonner à sa troisième passion : L’Histoire de Venise et donne des conférences à ce sujet. Pour plus d’information contacter le château d’Oorbeek.
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+ castleoorbeek@gmail.com Boutique sur rendez-vous : +32 (0)475 95 88 99 11
ENTREPRENDRE
TROIS RESSOURCES
à exploiter pour financer vos affaires PAR GRACE MILTON PHOTO MINDA ZETLIN
Une des raisons qui empêche les entrepreneurs de dormir semble être la question des fonds pour financer leurs affaires. Parfois les entrepreneurs peuvent avoir de bonnes idées, un plan d’expansion et d’autres Projets qui augmenteront sans aucun doute la rentabilité de leurs affaires. Cependant, le manque de fonds peut être un frein majeur.
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maginez que l’on vous a promis un million d’euros sous forme de prêt pour financer vos affaires. Je suis certaine que vous aller prendre la mesure de ce que vous pourriez faire de cet argent comme levier pour votre entreprise. C’est pourquoi je vais partager avec vous trois ressources que vous pouvez exploiter. Chacune des ressources suivantes possède des forces et des faiblesses ainsi que ses propres procédures et processus. Mais, j’en viens aux faits, de quoi s’agit-il ? 1. La famille et les amis Il s’agit toujours de la première solution pour tout entrepreneur cherchant des fonds. Il en est ainsi car la famille et les amis seront toujours prêts à aider ceux avec qui ils ont des relations personnelles. La famille et les amis vous donneront toujours de l’argent aveuglément si vous êtes digne de confiance. 2. Les investisseurs privés Approcher des investisseurs privés, parfois aussi appelés « anges », est une option que vous devriez considérer lorsque vous cherchez des fonds pour vos affaires. Il s’agit de personnes aisées qui emploient leur richesse afin d’encourager des jeunes entrepreneurs ayant des idées viables dans leur communauté. Si vous en connaissez, vous devriez envisager de leur proposer votre idée d’affaire. Un exemple est Bill Gates qui encourage les jeunes entrepreneurs de Seattle. 12
Le manque de fonds peut être un frein majeur.
Le manque de fonds ne devrait pas être un obstacle à votre rêve de création d’une entreprise florissante. 3. Les prêts subventionnés par l’état Dans quelques états et pays du monde, le gouvernement met à disposition une certaine somme d’argent pour encourager les petites et moyennes entreprises. Cet argent est proposé sous forme de prêt subventionné à ceux qui sont concernés. Ces prêts subventionnés peuvent être une ressource pour vous si vous êtes citoyen d’un état ou pays qui le propose et que vous remplissez les conditions. Renseignez-vous.
En conclusion, j’affirme catégoriquement que le manque de fonds ne devrait pas être un obstacle pour réaliser votre rêve de créer une entreprise florissante. Vous savez désormais que vous pouvez utiliser un ou plusieurs moyens cités dans cet article pour vous y aider.
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MANAGER
L’INTERCULTUREL
Au service du commerce international PAR PASCALE SZTUM
L’ouverture des marchés et la croissance des économies africaines attirent de plus en plus de partenaires commerciaux et d’investisseurs en Afrique. Ceci signifie que les nationaux des pays africains sont amenés à développer des relations commerciales, négocier, régler des problèmes, s’engager avec des acteurs de pays nouveaux dont ils savent très peu.
Biographie En 1992, Pascale Sztum a quitté la Belgique, sa terre natale, pour partir vivre et travailler dans divers pays africains. Elle y a travaillé dans des milieux académiques, fait de la consultance en management ainsi qu’elle a entrepris un long travail de recherche sur les différences culturelles dans le domaine des organisations en Afrique. De retour en Belgique en 2008, Pascale forme les cadres de multinationales et les experts internationaux affectés à l’étranger. Parmi ses clients, on compte Coca Cola, Unilever, Heineken, Pfizer, Siemens, Total, BP, BASF, Nations Unies, Délégation de l’Union Européenne, Save the Children… Elle réside à Bruxelles mais délivre ses formations dans divers pays européens. Diplômée en sciences politiques et relations internationales de l’Université Libre de Bruxelles, elle possède également un master en droit maritime et aérien de la même université. Enfin Pascale Sztum est détentrice d’un master in business administration (MBA) de l’université de Durham en Angleterre. Auteure de plusieurs articles et elle a été invitée à parler de l’interculturel dans divers congrès et réunions. Pascale Sztum est membre de la Society For Intercultural Education Training and Research (SIETAR) et consultante chez World Growth Projects Inc.
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ombreux sont les Africains qui n’ont pas encore eu la chance de voyager et de travailler à l’étranger. Ils ont par conséquent tendance à se comporter et interagir avec ces nouveaux acteurs de la même manière que ce qu’ils feraient avec leurs partenaires habituels. Souvent les Africains ne font pas de différence entre la culture de leur ancienne puissance coloniale et celle d’autres acteurs européens, sud-américains ou encore asiatiques. Or l’expérience gagnée par les grands acteurs du commerce mondial a prouvé que ce qui est acceptable, respectable, intéressant, convainquant ou encore professionnel dans un pays peut ne pas apparaître de la même manière ailleurs. Les multiples échecs, souvent rencontrés dans des situations où des différences culturelles étaient invisibles, ont amené ces grands acteurs du commerce mondial à préparer leurs activités en intégrant la culture tant sociale que professionnelle des pays avec lesquels ils souhaitent faire des affaires. Souvent les intéressés s’attendent à aborder exclusivement les règles du protocole et de l’étiquette. Mais ce serait bien réducteur. En effet, des différences culturelles génèrent des attentes différentes dans de multiples situations : la présentation de soi et de ses produits/ services, l’établissement d’une relation de confiance, le style de communication, le style de négociation, l’interprétation des contrats, la gestion des équipes, l’approche des problèmes, le règlement des conflits, le leadership personnel, la gestion du changement, le style de formation… pour n’en citer que quelques-unes. En outre, le marketing est également un domaine où les candidats au commerce international vont devoir revoir leur stratégie pour aborder les marchés étrangers. Concrètement comment devient-on compétent à gérer ces différences ? Les participants s’inscrivent à une formation ou peuvent obtenir des recommandations sur base d’une étude de leurs futurs échanges.
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+ pascalesztum@gmail.com info@worldgrowthprojects.com 13
MANAGER
LE SAVOIR FAIRE INFORMATIQUE DE L’INDE
Un modèle économique de croissance PAR LILAS BOPEYA OLIVIER PHOTO VOANEWS
E n début d’année, le groupe informatique français Capgemini a publié les résultats de son activité pour 2013. Il a enregistré un chiffre d'affaires de 10,09 milliards d'euros, en hausse de 0,9 % par rapport à 2012. Capgemini parvient à maintenir son chiffre d'affaires grâce à son positionnement sur des activités en forte croissance comme l'informatique dans les nuages (le cloud) et à ses activités offshore — à savoir la délocalisation de services informatiques, majoritairement vers l'Inde — qui lui permettent de proposer des services à moindre coût à des clients qui, en temps de crise, doivent se serrer la ceinture.
Un nouveau modèle Les activités offshore tirent la croissance du secteur. Depuis 2009, le nombre d'employés de Capgemini en Inde a plus que doublé, passant de 20 000 à 50 000, soit le tiers des effectifs du groupe. Et le rythme des embauches va s'accélérer, avec le recrutement prévu de 23 000 ingénieurs en Inde d'ici trois ans. La proportion d'ingénieurs indiens chez Capgemini reste toutefois inférieure à celle de ses concurrents, comme Accenture ou IBM. Le groupe français a dû rattraper son retard au cours de la dernière décennie. Ce n'est qu'au début des années 2000 qu'il s'est lancé en Inde, avant de s'y renforcer par l'acquisition, en 2006, de la société Kanbay, spécialisée dans le secteur de la finance. En 2011, deux Indiens ont été nommés au comité exécutif de Capgemini, dont la PDG de la filiale en Inde, Aruna Jayanthi, âgée de 50 ans, seule femme parmi les dix-sept membres. « Il fallait rompre avec le modèle selon lequel l'Inde n'est qu'un back-office, et impliquer davantage les Indiens dans la relation avec les clients. Mme Jayanthi était la mieux qualifiée pour relever ce défi », dit Paul Hermelin, le PDG du groupe. Expertise technique et relation client En réunissant deux compétences cruciales, elle incarne le nouveau cap fixé à l'Inde. L'expertise technique, d'abord, après une première expérience professionnelle chez l'Indien Tata 14
Consulting Services, et l'expérience de la relation client, lorsqu'elle fut consultante chez Ernst & Young. Même si l'Inde est pour Capgemini le plus grand centre mondial de production de services informatiques, ses ingénieurs ne se contentent plus de travailler retranchés derrière leurs ordinateurs, pour gagner moins de dix dollars de l'heure. Leurs salaires ont augmenté, au même rythme que leurs qualifications et leur expertise. Ils participent à la rédaction des propositions commerciales et doivent « partir au front » chez les clients, pour les convaincre de se lancer dans l'aventure de la soustraitance informatique offshore. Mme Jayanthi se rend ainsi tous les mois en Suède pour superviser des projets et vanter les mérites de l'offshore. « L'Europe continentale est notre prochaine destination. Là-bas, les services informatiques offshore ont encore du potentiel de croissance. Le marché y est moins saturé qu'aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni », prédit-elle. Capgemini tire encore 70 % de ses revenus du vieux continent. Révolution technologique La patronne de Capgemini en Inde a aussi la lourde tâche d'adapter l'entreprise aux nouveaux besoins des clients. « Les sociétés rentrent dans un nouvel âge concurrentiel. Ce n'est plus la possession de informatique qui donne un avantage compétitif mais plutôt la manière dont on interagit avec les clients », explique
Frédéric Giron, directeur de recherche, basé à Singapour, au cabinet Forrester Research. Les clients cherchent de meilleures solutions pour interagir avec leur propre clientèle à travers divers canaux — smartphones ou centres d'appels. Ces nouveaux services (rassemblés sous l'acronyme SMAC pour Social Mobility Analytics Cloud), à savoir les réseaux sociaux, les outils de mobilité, la capacité d'analyser les données et la gestion de l'information, constituent une révolution technologique. Dans la nouvelle guerre concurrentielle qui se prépare, le critère de différenciation n'est plus le coût mais la capacité à innover. Les investissements en main-d'œuvre informatique sont d'ailleurs moindres pour développer ces nouveaux outils, contrairement aux coûts d'infrastructures qui augmentent. Le développement de programmes informatiques classiques comme un progiciel de gestion ERP peut coûter des millions d'euros alors que des dizaines, voire de centaines de milliers d'euros suffisent à développer une application pour mobiles. « L'avantage concurrentiel lié aux coûts va progressivement disparaître », prédit Frédéric Giron. Encourager l'innovation D'où l'importance, pour Capgemini d'encourager l'innovation en Inde afin de renforcer ses positions sur ces nouvelles activités de marché, à forte crois-
La recherche des meilleures solutions pour les clients.
Capgemini parvient à maintenir son chiffre d'affaires grâce à son positionnement sur des activités en forte croissance.
sance. Le groupe français possède un avantage de taille sur ses concurrents indiens. Il dispose d'équipes proches du client, capables de comprendre ses besoins, et d'ingénieurs à l'autre bout du monde pour développer des outils à moindres coûts. C'est le concept du nearshore, c'està-dire la meilleure combinaison possible entre le offshore et le onshore pour répondre aux besoins du client tout en réduisant les coûts. Cette collaboration entre les ingénieurs en Inde et en Europe pourrait bientôt se transformer en une coopération entre les spécialistes des métiers du client — les interlocuteurs des sociétés de services informatiques ne sont plus seulement les directions des systèmes d'information mais tous les dirigeants de l'entreprise — et ceux de la technologie. En Inde, Capgemini a mis en place des centres d'excellence spécialisés dans chaque secteur d'activité, comme la distribution, les télécommunications ou encore les sciences de la vie, pour développer de nouveaux outils technologiques. La montée en puissance de l'Inde
dans l'activité de Capgemini se heurte toutefois à une contrainte : celle des ressources humaines. Mme Jayanthi avoue y consacrer la moitié de son temps. L'arrivée sur le marché du travail de jeunes diplômés ne suffit pas à répondre aux besoins des entreprises qui se livrent entre elles une rude bataille pour recruter les meilleurs talents. « Mon autre mission consiste à bâtir la marque Capgemini en Inde pour recruter les meilleurs », explique Mme Jayanthi. Ainsi, pour accroître sa popularité en Inde, Capgemini est allé jusqu'à organiser… un jeu de téléréalité où un jury élit le meilleur ingénieur informatique. Enfin les hausses annuelles de salaires, qui dépassaient 20 % il y a trois ans et sont redescendues en dessous de 10 %, réduisent peu à peu l'avantage comparatif de l'Inde en matière de coûts. Pour certaines de ses activités, le groupe français est désormais obligé de s'éloigner des grandes mégapoles pour ouvrir des bureaux dans les villes moyennes du sud, comme Salem ou Trichy (État du Tamil Nadu), où les salaires et les niveaux de vie sont moins élevés.
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DOSSIER
CAPITALISME OU POST-CAPITALISME,
le choix d’une société qui change
> DÉFINITION DES CONCEPTS CAPITALISME ET POST-CAPITALISME.........................P.17 > POST-CAPITALISME ET MARKETING : COUPLE MAUDIT ?..................................................P.18 > LES FLUX FINANCIERS ILLÉGAUX..................................................................................................................P.20 > LES PARADIS FISCAUX : LE PRIX DU CAPITALISME SUR LA DÉMOCRATIE...........P.22 > LE POST-CAPITALISME OU LE SURGISSEMENT D'UN NOUVEAU MONDE..........P.24
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Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.
DÉFINITION DES CONCEPTS : capitalisme et post-capitalisme PAR INITIATIV'MAG PHOTOS SPIRE RESAERCH & SMU ED
Le capitalisme est un concept à la fois économique, sociologique et politique. Caractérisant un système s'appuyant sur la propriété privée des moyens de production, sa définition donne lieu à des variations dans l'espace et dans le temps. l'une de ses composantes de base est, via la recherche du profit, l'accumulation du capital, qu'elle s'accompagne de « l'exploitation de l'homme par l'homme » selon Karl Marx, ou qu'elle résulte de l'éthique des premiers entrepreneurs refusant le luxe et la consommation selon Max Weber. Le terme capitalisme provient du mot latin caput, qui signifie « la tête », à l'origine la tête de bétail (le cheptel). Le mot apparaît postérieurement à ceux de capital, de capitaliste, ou de « mode de production capitaliste » qui sont au XIXème siècle les termes régulièrement utilisés par Marx. Le mot capital apparaît au XIIème siècle dans le sens de fonds, d'avance, de masse d'argent à faire fructifier. Le mot capitaliste désigne peu après un « détenteur de richesses » pour ensuite désigner l'entrepreneur, « celui qui engage une masse d'argent dans le processus de production ». Le mot capitalisme apparait en Allemagne au XIXème siècle, employé par les socialistes allemands comme Friedrich Engels, puis des sociologueshistoriens comme Max Weber et Werner Sombart. Il ressort que l'étymologie du terme capitalisme renvoie en permanence à ses deux caractéristiques fondamentales : le capital comme masse d'argent, génératrice de revenus et le capitaliste comme agent opérationnel ou comme vecteur social. Comme le dit l'historien Fernand Braudel : « Le capitalisme doit être mis et perçu entre capital et capitaliste ».
Le post-capitalisme, parfois nommée nouvelle économie, est le type d'économie et de société actuel des pays développés, reposant beaucoup moins sur la production industrielle et agricole que dans les siècles précédents. L'expression a été créée par Alvin Toffler, ou par Daniel Bell. L'économie post-industrielle comporte plusieurs caractéristiques essentielles : Les productions physiques (agriculture et industrie) y perdent leur prééminence au profit du secteur tertiaire (les services). Le développement est de plus en plus basé sur la connaissance, la créativité et l'information, devenues les nouvelles matières premières de l'économie moderne (économie du savoir) et la forme de capital la plus recherchée (capital-savoir). On pourrait y ajouter comme troisième caractéristique la constitution d'une économie sur des bases mondiales (mondialisation économique) sans pour autant supprimer les avantages compétitifs locaux reposant de plus en plus sur la notion de pôle de compétence ayant une compétitivité, voire un leadership au niveau mondial dans un domaine économique précis.
Une quatrième caractéristique est la contrainte de développement durable, qui, au niveau des entreprises, se traduit par la responsabilité sociétale. Le philosophe Michel Foucault pense que le passage à l'économie post-industrielle correspond à un changement de conception du monde. Il appelle la période post-industrielle l'hyper modernité. Jean-François Chantaraud analyse l'identité de la société post-industrielle dans L'état social de la France. Une opinion couramment répandue est que l'économie post-industrielle serait devenue immatérielle, avec le remplacement massif de l'information papier par de l'information sur support électronique, particulièrement dans le secteur des services. Pourtant, force est de constater que les productions de biens matériels ont continué à augmenter en volume dans les pays développés. D'autre part, les produits électroniques sont eux-mêmes matériels. On a donc complexifié l'économie, constaté l'émergence de nouvelles propriétés du système, on ne l'a pas rendue immatérielle. Des études montrent que l'économie dématérialisée continue d'avoir des effets importants sur l'environnement.
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L'étymologie du terme capitalisme renvoie à ses deux caractéristiques fondamentales : le capital comme masse d'argent, génératrice de revenus et le capitaliste comme agent opérationnel ou vecteur social. 17
DOSSIER
POST-CAPITALISME ET MARKETING : COUPLE MAUDIT ? PAR ROSETTE VAN ROSSEM PHOTO LEEN VAN EECKHOUT
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l est vrai que pendant la période qui a succédé à la seconde guerre mondiale, marquée par une croissance qui semblait ne pas connaître de limites, le marketing a souvent (pas toujours) été caractérisé par la volonté de faire consommer toujours plus sans se préoccuper réellement des besoins fondamentaux du consommateur et avec comme objectif unique les bénéfices des entreprises. Mais aujourd’hui les choses changent. Nous voyons de grandes entreprises, ayant connu le succès depuis des décennies, avec des recettes qui se situent toujours dans l’ancienne logique perdre leur emprise sur leurs marchés. Leurs bénéfices s’écrasent et parfois elles en meurent rapidement. À côté de cela, nous voyons des entreprises jeunes ou moins jeunes se mettre à opérer sur un mode totalement différent qui leur apporte une réussite aussi rapide qu’intrigante. Tout simplement, les dirigeants de ces entreprises fonctionnent avec des valeurs nouvelles. Ils le font parce que le principal sujet de leur préoccupation, le consommateur, change très vite et très fort. Les responsables marketing qui ne suivent pas le consommateur dans son évolution ne seront tout simplement pas capables à l’avenir de développer les stratégies et plans de marketing qui feront le succès des entreprises qui les emploient. Pourquoi le consommateur change très vite et très fort De nombreux auteurs s’intéressent au phénomène et les raisons qu’ils évoquent à ce changement sont, en gros, les suivantes. L’explosion de l’internet Rien n’a eu un impact aussi fort sur l’environnement dans lequel travaillent les entreprises en si peu de temps et avec une telle magnitude que l’internet, parce qu’elles ont perdu le pouvoir de cadenasser l’information qui les concerne. Les consommateurs ne dépendent 18
plus des départements marketing et communication des entreprises pour s’informer concernant les produits, les services et les entreprises qui les proposent. Ils exigent de plus en plus de transparence. Au travers des media sociaux les consommateurs ont pris le pouvoir de vérifier la manière dont les entreprises fonctionnent et quelles sont leurs vraies valeurs. Et ils ne se privent pas de réagir lorsqu’ils jugent le comportement d’une entreprise inacceptable sur le plan des produits offerts, sur celui de l’environnement ou du développement durable dans toute son acceptation, tel que par exemple les processus de production non respectueux des droits des travailleurs. Au travers de cette arme, les consommateurs influencent l’image des entreprises, un élément qui de plus en plus impacte leurs cotations et donc les décisions des investisseurs. La planète Pour la toute première fois, l’humanité a pris conscience de la possibilité de la destruction de sa propre planète, des impacts multiples du changement climatique sur l’économie et généralement les conditions de vie de nos enfants et petits-enfants. Très logiquement, ils se montrent de plus en plus exigeants et critiques vis-à-vis des entreprises qui se comportant mal sur ce plan. Et les études nous montrent que les consommateurs ne sont pas prêts à faire un choix entre qualité, prix et respect environnemental. Ils s’attendent à ce que les entreprises leur donnent les trois. Les personnes Le travail des enfants, la sécurité des travailleurs, leur possibilité de se défendre au sein de syndicats, l’égalité des salaires, etc. Toutes ces préoccupations sont vécues aujourd’hui bien au-delà de la sphère de vie proche pour embrasser les conditions de vie de la population mondiale. Un consommateur européen peut aujourd’hui s’infor-
mer des conditions de vie et de travail d’enfants ou de travailleurs adultes que ce soit en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique ou toute partie du monde. Il peut — en conséquence — y réagir en faisant pression sur les entreprises, que ce soit en arrêtant de consommer ou — au contraire — en privilégiant les produits respectueux du bien-être des personnes. Le phénomène de croissance de la maturité collective Eh oui, le vieillissement de la population n’a pas que des coûts. Après les années consacrées à la carrière et à faire grandir la famille, il semble que de plus en plus de seniors se demandent ce qu’ils vont pouvoir rendre à la société pendant le reste de leur vie. Les auteurs voient poindre la possibilité d’une société plus gentille et concernée par les autres. Comment évolue le consommateur S’il est évident que pour une partie des consommateurs le principal souci est et restera de consommer le plus possible au prix le plus bas, pour une partie d’entre eux, déjà importante et en croissance, ce n’est ou ne sera plus le cas. Ils considèrent les entreprises au travers de nouvelles valeurs. Ils cherchent le sens plutôt que la quantité. Ils tiennent les entreprises responsables aussi bien pour leur approche humaniste qu’économique. Voyons à ce sujet quelques éléments d’une étude d’un chercheur du nom de Paul Ray. Il décrit un groupe de personnes appelé « créatifs culturels ». Ce groupe serait présent au niveau mondial, il pourrait représenter approximativement 30 % de la population. Il donne un signal prédictif de ce que seront demain de grands groupes de consommateurs et ce qu’ils rechercheront. Il est intéressant d’évoquer quelques-unes de leurs caractéristiques : - ils recherchent l’authenticité, la transparence, la vérité,
Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.
« Pas si sur » répond Rosette Van Rossem. Cette professionnelle du marketing, présidente du jury du prix Marketer de l’année organisé par STIMA, partage ses observations quant aux évolutions que connaît ce métier finalement peu et mal connu du grand public.
Rosette Van Rossem, présidente du jury du prix Marketer de l’année. - ils cherchent à se reconnecter à la nature et au respect de l’environnement, - ils sont des consommateurs critiques qui attendent des informations précises et exactes concernant les produits, les services et les entreprises qui les proposent, - ils se méfient de la croissance à tout prix, des pollueurs industriels, du monde du big business en général, - ils montrent de l’ouverture et sont
curieux de découvrir le monde, - ils sont humanistes et acteurs de leur vie, ils ne la subiront pas, - il est estimé que 66 % sont des femmes, et les responsables de marketing adorent les femmes car elles sont dans la plupart des cas les PRA (personnes responsables des achats). De plus en plus les responsables marketing sont informés de tout ceci et cherchent à l’intégrer dans leur tra-
vail, que ce soit par nécessité pour par conviction. Il ne faut pas oublier qu’ils font, eux aussi, partie de la société et que beaucoup d’entre eux sont également déjà dans le mode changement dans leur vie privée. Toutefois, intégrer ces nouvelles valeurs dans le fonctionnement des entreprises est une tâche complexe qui ne peut réussir que si l’ensemble de l’entreprise y adhère. Pour y arriver, les équipes analysent les façons de faire d’entreprises qui vivent déjà les nouvelles valeurs, organisent des discussions, conférences et séminaires. Les murs des salles de réunions s’étonnent de termes jamais entendus auparavant : vérité, âme, transparence, loyauté, joie, authenticité, etc. Je suis convaincue que nous allons au devant d’une toute nouvelle génération de managers au profil personnel et professionnel dont la principale caractéristique sera l’humanisme : comprendre que pour être un bon professionnel il faut avant tout être une bonne personne. Les départements de marketing auront besoin de personnes capables d’empathie profonde et véritable avec les consommateurs. Les écoles de management devront pouvoir former les managers à être humanistes et efficaces en même temps… Ne nous voilons pas la face, il faudra franchir des obstacles importants tels que l’ignorance ou le manque de compréhension des nouvelles valeurs, la peur de l’inconnu et de lâcher les anciennes recettes, ou — en temps de crise — la conviction qu’il suffirait d’appliquer les anciennes recettes avec plus de vigueur encore… Ce qui mènera à l’échec. Mais cela ne m’empêche pas de croire à l’intelligence, la sensibilité, le talent et l’humanisme de nombreux jeunes responsables de marketing que je vois autour de moi et dont je pense qu’ils peuvent être un accélérateur vers une meilleure société post-capitaliste.
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+ Contact Rosette Van Rossem rosettevanrossem@gmail.com 19
DOSSIER
LES FLUX FINANCIERS ILLÉGAUX Des fonds africains pour le développement de l’Afrique PAR ECDPM (EUROPEAN CENTER FOR DEVELOPMENT POLICY MANAGEMENT) TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR NATHALIE CARLIER PHOTO JAVIER PEREIRA DE ACTIONAID BRUSSELS
L es flux financiers illicites représentent un potentiel important de ressources inexploitées. Ses efforts à puiser dans ces ressources sont un réel défi et les partenaires continentaux et internationaux doivent être engagés dans le processus avec de réels encouragements pour relever ce défi.
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n rapport de 2010 établi par le Global Financial Integrity, Flux Financiers Illicites d'Afrique : les ressources cachées pour le développement, a estimé le montant phénoménal à 1.8 trillions de dollars entre 1970 et 2008. Ces fonds sont essentiels au progrès et développement de l'Afrique et le rapport dévoile le fait troublant que les flux financiers illicites croissaient d'un taux moyen de 12,1 % par année durant cette période, privant le continent de 50 à 60 milliards de dollars chaque année. L'impact des flux financiers illicites sur le capital Africain et leur perte pour le continent sont maintenant sous les feux de la rampe de l'attention internationale. Des forums de haut niveau, que ce soit au Siège des Nations Unies à New York ou sur le sol Africain sont organisés afin de les enrayer. Le forum tel que le 3rd Tana Forum ou des slogans comme « Stop it, Tack it and Get it » par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique. Réflexions sur le financement du développement du continent Renforcé par le lancement de l'Agenda 2063, la mobilisation de ressources alternatives et inexploitées pour le développement du continent a attiré l'attention du public. Des initiatives ont été lancées pour proposer des réflexions sur la manière dont l'Afrique pourrait financer son propre développement. 20
Sous la direction de Madame Dlamini Zuma, La commission de l'Union Africaine s'est tournée sur la responsabilité de l'Afrique pour contribuer à son propre développement. L'agenda 2063 propose un cadre stratégique global pour les cinquante prochaines années et tente d’encourager les pays Africains à exploiter toutes les possibilités s'offrant à eux afin d'assurer une transformation socio-économique positive dans l'immédiat, le moyen et long terme. Dans cet Agenda 2063 des projets rédigés clairement demandent quelles stratégies l'Afrique pourrait suivre pour encourager la mobilisation des ressources domestiques. De telles questions ont menées à des recherches et discussions et des propositions dont le but était une utilisation efficace des ressources Africaines qui inclurait une réduction des flux financiers illicites. Le potentiel inexploité de l'Afrique L'Agence de Planification et de mise en œuvre de L'Union Africaine, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et la Banque de Développement Africaine ont tous souligné l'importance des ressources domestiques inexploitées tout en proposant des instruments qui pourraient être ou déjà être mis en place pour atteindre efficacement les aspirations africaines du développement, les fonds nationaux et les programmes régionaux.
Une étude récente sur la mobilisation domestique des ressources financières montre quelques faits marquants de la capacité financière de l'Afrique :
520 milliards de dollars générés en taxes intérieures par l'Afrique.
168 milliards de dollars gagnés tous les ans grâce aux minéraux et combustibles minéraux par l'Afrique.
1.2 milliards de dollars La capitalisation boursière est montée de 300 millions dollars en 1996 à 1.2 milliards de dollars en 2007.
157 millions de dollars
de « Fonds Souverains » établis par une quinzaine de pays Africains.
64 millions dollars
de fonds envoyé par la diaspora du continent en 2013. Un haut potentiel de la part de la diaspora non négligeable est une part active dans l'émission de titres financiers que ce soit en forme de créances ou de titres qui génèrent plus de 20 millions de dollars chaque année.
Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.
Réunion de la banque africaine de développement.
Les flux financiers illicites surpassent actuellement l'aide publique au développement. À la lumière de tous ces éléments (cf. encadré), la capacité de l'Afrique à financer son propre développement ne semble plus discutable. Cette capacité est soutenue par des recherches qui mettent en perspective l'aide financière étrangère en démontrant que les flux financiers illicites surpassent actuellement l'aide publique au développement. Maintenant la question est comment accéder à ces fonds ?
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DOSSIER
LES PARADIS FISCAUX le prix du capitalisme sur la démocratie PAR JANE ODHIAMBO ÉTUDIANTE ISCPA LYON PHOTO NLY PHOTO
Des Caraïbes à Jersey en passant par le Ghana, Frédéric Brunquell a mené l'enquête sur cette « Grande évasion » et découvert le pot au rose: alors que l'ONU réclame 50 milliards pour éradiquer la pauvreté, plus de 10 000 milliards de dollars sommeillent à l'abri des regards dans les paradis fiscaux. Mais au fait, c'est quoi au juste un paradis fiscal ?
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e monde n'a jamais porté autant de richesses. La vente de produits de luxe bat tous les records, le nombre de milliardaires augmente sans cesse... Pourtant les caisses des États sont désespérément vides. Des milliards sont engloutis chaque année par les paradis fiscaux Aujourd’hui, on dénombre plus ou moins 96 centres de services financiers, appellation officielle des paradis fiscaux. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), quatre critères les définissent : imposition faible voire nulle, opacité totale, absence d’échanges internationaux, et tolérance envers les sociétésécran. Mais il n’existe aucune définition législative du phénomène. En l’absence d’harmonisation fiscale entre les États, comment déterminer un niveau d’imposition de référence, en-dessous duquel se situerait un paradis fiscal ? Cette confusion autorise pléthore de nuances, avec lesquelles jouent finement gestionnaires financiers, profitant des vides juridiques. Paradis fiscal ou bancaire, zones franches, captives d’assurance, trusts offshore, pavillons de complaisance… En 2009, l’OCDE établissait une liste noire des États fiscalement non coopératifs, liste aujourd’hui vide. Et la liste 22
grise, recensant ceux ayant promis de se conformer aux règles internationales, s’est considérablement allégée. Car des territoires comme Singapour ou Monaco ont réussi à se glisser dans la liste blanche, celle des bons élèves de l’OCDE. L’ONG Tax Justice Network a ainsi répertorié les paradis fiscaux, sur la base du degré d’opacité d’une place financière, comparé à son poids dans l’économie mondiale. En tête, le Delaware (États-Unis) qui ne pratique ni TVA, ni impôt sur les bénéfices, ni identification des ayants-droit lors de la création d’un trust. La City de Londres se voit également épinglée pour son secret bancaire exacerbé, son absence de taxes et de réglementations. Le Royaume-Uni dispose en effet d’une fiscalité très avantageuse pour les non-résidents. C’est d’ailleurs dans le riche district de Kensington que le géant de l’acier Lakshmi Mittal, a établi son palais d’été. D’une main, David Cameron signe un accord d’échange de données avec la Suisse ; de l’autre, il encourage Hongkong et Dubaï à fournir des liquidités à la première place financière mondiale. L’Hexagone n’est pas en reste. En Polynésie française, aucune trace d’impôt sur le revenu, sur la fortune, ou sur la succession. Chaque pays développé possède ainsi ses satellites à fiscalisation privilégiée : l’île britannique de Jersey, l’Andorre ou encore Chypre, récemment sauvée par l’Union européenne. Ils se réjouissent d’avoir près d’eux des territoires qui évitent l’exportation massive de capitaux nationaux, attirent les investissements, et favorisent les alliances commerciales. Et quand sonne l’heure de la dénonciation des dérives fiscales, la complaisance politicienne laisse un goût amer.
Entre optimalisation et fraude fiscale Pourtant, c’est bien ces dérives qui sont pointées du doigt. Ce maquis d’activités à la limite de la légalité, entre optimisation et fraude fiscale, pousse le capitalisme dans ses retranchements. L’opacité des centres offshore rend caduc nombre d’analyses économiques, et enfreint la sacro-sainte règle de la concurrence pure et parfaite. Sous les palmiers, intermédiaires et hommes de paille permettent de dissimuler facilement fonds spéculatifs et blanchiment d’argent. Impossible alors de retracer l’origine de ces sommes exorbitantes. Corruption, trafics, commissions occultes… L’entreprise de services financiers Commonwealth Trust Limited, aux îles Vierges britanniques, a été plusieurs fois condamnée pour infraction à la législation sur le blanchiment d’argent. Les banques se retrouvent mêlées au scandale Offshore Leaks, alimentant la colère populaire. Depuis la crise des « subprime », les banques symbolisent les causes de l’austérité grandissante. L’argent manquant dans les caisses de l’état doit être retrouvé ailleurs Les démarches timides des pays de l’OCDE pour mettre un terme à ces pratiques restent sans résultat. Le Luxembourg et l’Autriche se disent aujourd’hui prêts à lever en partie le secret bancaire, mais faut-il les croire ? Malgré l’accord d’échange d’informations franco-suisse signé en 2009, les banquiers helvètes continuent d’avertir leurs clients dès qu’ils sont visés par une enquête. Pendant ce temps, l’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’État doit être retrouvé ailleurs. Hausse des impôts, politiques sociales négligées, services publics amoindris… La redistribution promise par le cercle vertueux de l’économie capitaliste n’est
Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.
Les démarches timides des pays de l’OCDE pour mettre un terme à l’évasion fiscale restent sans résultat.
La révolte de la société contre le capitalisme.
plus, depuis longtemps. Et la morale en prend un sacré coup, comme en témoigne la montée du populisme. François Hollande avait promis 10 ans d’inéligibilité pour les coupables de fraude fiscale. Mais l’opération transparence n’empêche pas 77 % des Français d’estimer que les élus sont corrompus, selon OpinionWay. Moraliser la vie politique semble possible, sur le papier. Mais dans un monde où politique et économie s’enchevêtrent autant, les avocats de la haute finance trouveront pour sûr, la parade idoine. L’impact des lois nationales demeure minime à l’international. Le Offshore Leaks a ouvert la boîte de Pandore du capitalisme, et l’étendue des répercussions politiques reste à découvrir.
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DOSSIER
LE POST-CAPITALISME ou le surgissement d'un nouveau monde PAR MARC LUYCKX GHISI PHOTO JOCELIN MORISSON
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a société civile mondiale cherche déjà ailleurs, même si les pouvoirs s'évertuent à la convaincre qu'il n'y a pas d'alternative. Certains sont d'ailleurs en train d'expérimenter un profond réenchantement, une réconciliation corps-cœur-âme. Dans ce groupe de 25 % de citoyens européens et américains, 66 % sont des femmes. Ces changements en cours touchent aux aspects les plus profonds de nos vies comme la relation hommefemme, le sacré, la vérité, le statut de la raison et de la science, mais aussi de la conscience du temps, de l'espace et du bonheur. Et en même temps, c'est l'architecture souterraine de la manière de vivre "moderne" qui est en crise. Notre manière de penser trop analytique, mentale et rationnelle ne nous satisfait plus. Il est normal que les citoyens ressentent de l'angoisse car ils sentent bouger les plaques tectoniques sous eux. À un niveau moins profond, mais tout aussi important, la société et l'économie de la connaissance sont comme un turbo qui accélère et approfondit ces changements. En modifiant le cœur même de la logique capitaliste et communiste, elle les dépasse, et nous fait entrer dans une logique qui s'avère chaque jour plus différente et où les avantages et les dangers ne seront pas nécessairement ceux que nous percevons aujourd'hui. Les statistiques montrent que 100 millions de citoyens européens et nord-américains changent de valeurs en silence. Ils sont plus concernés par l'écologie, la solidarité sociale, la croissance intérieure et le dialogue des cultures. Pouvez-vous imaginer une cité où la plupart des citoyens que vous rencon-
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Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.
Le changement de civilisation que nous sommes en train de vivre est rapide et profond, car la rationalité moderne, l'approche patriarcale, et le capitalisme industriel ne sont plus capables de formuler une réponse satisfaisante ni au problème de notre survie collective et de celle de l'environnement, ni aux problèmes sociaux et démographiques de notre monde en ce début de XXIème siècle.
trez dans les rues, après un court moment de contact, peut vous parler de la nécessité de prendre de la distance vis à vis de son ego afin d'aller vers son soi le plus profond où une lueur du divin doit être découverte ? Est-il possible d'imaginer une cité, qui est déjà depuis trente ans dans le processus d'être bâtie autour du dessein d'élever le niveau de conscience de l'Humanité ? Vous diriez probablement que ce n'est que pure utopie. Et vous avez entièrement raison. J'irais même plus loin en disant que c'est radicalement impossible. Et j'ajouterai une citation du philosophe français Pascal (17ème siècle) : « L'homme n'est ni un ange ni un animal. Cependant l'ironie est que, quand il tente de devenir un ange, il se conduit comme un animal. » Parce que le réel projet d'élever le niveau de conscience de l'Humanité aspire fondamentalement à transformer la nature humaine, à élever la nature humaine à un autre niveau. Tous les gens de bon sens seront d'accord pour dire que ce projet est fou, totalement impossible et pourtant il suffit de visiter Auroville. Auroville (« la ville de Sri Aurobindo » mais aussi « la ville de l'Aurore »1) est une ville expérimentale située à une dizaine de kilomètres au nord de Pondichéry dans l'État du Tamil Nadu en Inde. Elle fut créée en 1968 par une Française, Mirra Alfassa (Mirra Richard), Auroville a pour vocation d'être, selon les termes de sa conceptrice, « le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités »
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Les statistiques montrent que 100 millions de citoyens européens et nord américains changent de valeurs en silence !
Éléments biographiques Marc Luyckx Ghisi a eu trois vies. Il a d'abord étudié les mathématiques, la philosophie et la théologie (doctorat) et a été prêtre catholique... jusqu'à son mariage. Il a ensuite été pendant dix ans membre de la fameuse Cellule de Prospective de la Commission européenne. Il contribue maintenant à créer de nouvelles structures d'enseignement et est aussi vice-président du groupe des conseillers d'Auroville, au sud de l'Inde. Il vit avec son épouse Isabelle dans les environs de Bruxelles.
+ Contact Marc LUYCKX GHISI marcluyckxghisi66@gmail.com 25
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LA MORT EST DANS LE PRÉ
L’impact des pesticides sur la vie des agriculteurs et des consommateurs PAR OPHÉLIE ROBINEAU PHOTOS OLIVIER PICARD & BEAUAGENCY ECOLO
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es pesticides ont permis de maintenir les capacités de production et de procurer un confort de travail. Les façons de travailler ont changé, une agriculture intensive s’est mise en place, bien souvent basée sur l’utilisation massive de pesticides1. Mais ce mode de production n’est pas sans conséquences. En effet, il n’existe pas de pesticide totalement spécifique et les produits utilisés, loin d’être anodins, ont un impact sur l’environnement : faune, flore... y compris les êtres humains ! L’exposition à certains pesti-
1. Le terme pesticide, dérivé du mot anglais pest (ravageurs) désigne les substances actives ou les préparations commerciales (ou produits commerciaux) utilisés pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes cibles jugés indésirables (ou nuisibles), qu’il s’agisse de plantes, de champignons, d’insectes, de bactéries ou d’animaux — ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ).
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cides peut entrainer des troubles de la santé à court ou moyen termes (intoxication aigue), mais aussi à long terme (intoxication chronique). Ce sont ces effets à longs termes qui sont aujourd’hui les moins connus. Les professionnels du monde agricole sont particulièrement exposés aux pesticides, que ce soit avant leur utilisation, pendant la préparation et l’application, ou après leur utilisation. Il est donc important d’étudier les effets des pesticides sur cette population, tout en n’oubliant pas que les pesticides sont présents dans tout l’environnement, et que la population générale est elle aussi exposée et impactée. L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié en 2013 une expertise collective intitulée Pesticides-Effets sur la santé et qui réalise un bilan de la littérature scientifique. Cette expertise
met en évidence le fait que « D’après les données de la littérature scientifique internationale publiées au cours des 30 dernières années et analysées par ces experts, il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples). Par ailleurs, les expositions aux pesticides intervenant au cours des périodes prénatales et périnatale ainsi que lors la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant. » Un tableau de maladie professionnelle a d’ailleurs été créé en avril 2012, faisant le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides. Cette création fait suite à une rencontre en 2011 entre les membres de l’association PhytoVictimes et Monsieur Bruno LeMaire, alors ministre de l’agriculture, lors de laquelle celui-ci s’était engagé appuyer cette création. Mais les pesticides ont de nombreux effets, notamment cancérogènes, génotoxiques (modification de l’ADN), et repro toxiques (effets sur la fertilité et le développement fœtal), et tous n’ont pas été étudiés. Aussi, dans ses recommandations, l’Inserm indique « la nécessité d’une meilleure connaissance des données d’exposition anciennes et actuelles de la population professionnelle exposée aux pesticides directement ou indirectement. », et précise que « Des recherches pluri- et transdisciplinaires doivent être soutenues pour permettre une caractérisation plus rapide des dangers potentiels des substances actives de pesticides. ». Ces études sont d’autant plus nécessaires que la communication faite par les fabricants se veut rassurante et minimise le danger que représente l’utilisation des pesticides. Pourtant, le rapport de la mis-
L’agriculture occupe en France une place importante. En 2011, sur les 55 millions d’hectares que compte le territoire français métropolitain (550 000 km2), un peu plus de 28 millions d’hectares sont occupés par des activités agricoles. Pourtant, le monde agricole a connu au XXème siècle un exode massif, divisant par dix le nombre d’agriculteurs. La France a donc dû relever le défi d’atteindre l’autosuffisance alimentaire avec moins de personnes y contribuant. Ce déficit a pu être comblé par l’arrivée de nouvelles technologies et de la chimie au travers des pesticides.
sion sénatoriale commune d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé, intitulé Pesticides : vers le risque zéro a pour premier constat : « Les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalué » ! Ce rapport recommande lui aussi le développement de « la recherche pluridisciplinaire sur les liens de causalité entre exposition aux pesticides et maladie ». S’il est difficile pour un agriculteur malade de se dire que sa pathologie est liée à son activité professionnelle — qui a envie de percevoir son métier comme un danger pour soi ou pour son entourage ? — certains ont le courage de demander une reconnaissance en maladie professionnelle et se voient alors engagés dans un autre combat : celui de faire reconnaitre leurs pathologies et leurs droits en tant que malades des suites d’une exposition aux pesticides. Pour venir en aide à ses personnes, l’association Phyto-Victimes a été créée en 2011, elle regroupe des professionnels ou leurs proches dont la santé a été affectée par l'utilisation des pesticides dans le cadre de leurs métiers, ainsi que toutes les personnes qui se sentent concernées par cette problématique. Elle est présidée par Paul François, agriculteur reconnu en maladie professionnelle.
« Les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués.»
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Paul François, agriculteur reconnu en maladie professionnelle et Président de l’association Phyto-Victimes.
+ Contact : Ophélie Robineau Chargée de mission Phyto-Victimes contact@phyto-victimes.fr +33 (0)6.74.78.88.27 www.phyto-victimes.fr 27
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QUAND L’AFRIQUE S’INVITE EN WALLONIE
PAR AZA MUDAHEMUKA PHOTOS AZA MUDAHEMUKA
« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Antoine de Saint-Exupéry.
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e nos jours, qui peut prétendre ne pas détenir un vêtement marqué de l’étiquette « Made in China » ou bien plus encore, ne pas utiliser d’épices orientales afin d'agrémenter ces plats ? C’est donc bien vrai, nous vivons sans nul doute dans l’ère de la mondialisation et de la libre circulation où les frontières tendent peu à peu à s’effacer. À l’heure actuelle, nous pouvons aisément rencontrer dans une même rue, des individus originaires des quatre coins du monde et cela nous apporte un enrichissement certes, personnel mais également culturel. Tel est le dessein poursuivi par l’ASBL GIRB (Groupe d'Information au immigrés et Réfugiers en Belgique) en mettant sur pied, en partenariat avec le Cercle Étudiant Africains de Mons (C.E.A.M) et Subawa, un évènement culturel dans la cité carolo : « L’Afrique fête la Wallonie ». Cet évènement met à l’honneur un pays africain en offrant aux autochtones un aperçu de la beauté des contrées africaines. Par sa musique enjouée, sa gastronomie, et son art, le public sera transporté à des milliers de kilomètres, sur les terres inconnues des premiers êtres humains. Pour l’année 2014-2015, quelle autre ville serait plus à même d’accueillir cet évènement si ce n’est la ville de Mons. En effet, mondialement réputée pour son folklore qualifié de chefd'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'Humanité par l’UNESCO et qui plus est, aspirant à devenir la capitale européenne de la culture en 2015, la cité montoise semble être de taille à relever ce défi. C’est durant les fêtes de Wallonie, le 4 et 5 octobre prochains à Imagix Mons que pour sa 9ème édition la Tunisie sera mis en haut de l’affiche. Une aubaine pour son public qui y fera une escale, et sillonnera la nation qui a été pendant près de 3000 ans le carrefour de civili28
sations et de cultures et où aujourd’hui, le jasmin embaume les rues. Au fil de la journée, après la Tunisie, le voyage se poursuit, en pénétrant progressivement au cœur de l’Afrique : l’Egypte, le Tchad, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie n’auront plus de secrets. Autant dire que ce voyage se déroulera sous les meilleurs auspices, au programme de ces deux jours d’expédition hauts en couleurs : animations, conférences, concerts, peintures et défilés de mode à en faire rougir les Fashions-Week de Paris ou New-York, il y en aura donc pour tous les goûts. « Veux-tu vivre heureux ? Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir. » disait Goethe. C’est ce à quoi aspire le GIRB avec L’Afrique fête la Wallonie en redistribuant les bénéfices aux plus démunis de l’autre côté de la Mer méditerranée. En effet, les fonds récoltés lors de ces deux jours serviront à soutenir un projet : celui de l’as-
sistance à la scolarisation des enfants orphelins, délinquants et abandonnés qui sont encadrés en République Démocratique du Congo par l’ONG Jadis. En plus d’être un événement fédérateur, il se veut être un lieu de ralliement et de sensibilisation en luttant contre l’analphabétisme en RDC. Nul ne peut méconnaître que le savoir est une arme, c’est pourquoi, par cette action, il est possible de donner à ces enfants les clés nécessaires afin qu’ils puissent ouvrir la porte d’un avenir plus prometteur. Solidarité, mixité, découverte, voyage, tels sont les leitmotivs de l’évènement L’Afrique fête la Wallonie offrant par son décor, ses rencontres et son atmosphère un réel dépaysement. C’est une odyssée hors du commun qui nous est offerte lors de cet évènement. De quoi rentrer chez soi des étoiles plein les yeux, de nouvelles saveurs plein les papilles et des souvenirs plein la tête.
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Avec l’Afrique fête la Wallonie, dépassez les frontières… de l’imagination.
+ Mudahemuka Aza Plus d’infos sur les comptes Facebook de : > L'Afrique fête la Wallonie > Asbl GIRB > CEAM : Cercle Etudiant Africain de Mons 29
DÉCOUVERTE
LE PATRIMOINE ÉGYPTIEN PHILOSOPHIQUE DE LA CIVILISATION GRECQUE PAR ANGELO BORGOGNI
Dans beaucoup de domaines, ce que nous apprenons à l'école ou à l'université est seulement une partie de l'histoire et souvent l’autre partie, ou simplement ce qui n'a pas été dit pourrait inverser le discours officiel de l'histoire.
É
tonnamment, ce qui a été trouvé dans les discours officiels de l'histoire concerne peu l'influence de la civilisation égyptienne sur la Grèce antique.La plupart des livres écrits par des académiciens ou auteurs d'essais mentionnent le voyage de beaucoup de philosophes Grecs vers l'Égypte. Cependant, l'impact de leurs voyages pour la création de la civilisation Grecque soit n'est pas mentionné ou est stigmatisé en tant qu'influence empirique qui a été concrètement développé par des esprits brillants tels que Thalès, Pythagore, Platon et d'autres... Il semble que le débat académique concernant la transmission de la philosophie africaine vers la culture Indo-européenne reste un forum relativement fermé parmi quelques révisionnistes et « Africanistes » qui tendent de débattre plus sur l'existence de la philosophie africaine plutôt que sur sa contribution originale à la culture occidentale. Ce qui est aussi remarquable c'est que ces spécialistes qui reconnaissent l'existence d'une philosophie africaine originale ont tendance à se maintenir dans une discussion ethnocentrique sub-saharienne et abordent rarement les liens de leur propre héritage philosophique à la culture occidentale. Je me réfère par exemple aux excellentes études sur la culture bantoue. Il apparaît que l’histoire officielle a réduit, l'influence directe de l'ancienne civilisation égyptienne dans la Grèce archaïque. La philosophie grecque, en particulier celle de la période classique a été comprise comme jaillissant du génie des Grecs et jusqu'à présent est considéré comme un miracle grec. L'héliocentrisme fut et est encore une 30
vue puissante, soulignant la supériorité intellectuelle des Grecques et donc de toutes les cultures immédiatement liées avec cet héritage Gréco-romain, tels que le Judaïsme, le Christianisme mais aussi l'Islam. Il y a peu, et grâce à l'approche historique critique, des chercheurs ont reconsidéré la Grèce antique, pour découvrir l'autre côté de son « esprit », avec les mystères de la doctrine orphique et dionysienne, les écoles mystiques (par exemple Pythagore). Dans l'Égypte ancienne, et durant la période présocratique, l'art de la philosophie était intrinsèquement mélangé aux « arts de l’alchimie » qui comprenait la médecine. Nous devrions considérer de nombreux personnages historiques afin de mieux comprendre ce que signifie être un guérisseur et comment ils pratiquaient l'art de soigner. Comme un bon exemple, un éminent chercheur, Sir William Osler recommandait que nous « devons venir sur la terre du Nil pour l'origine de beaucoup de croyances les plus distinctives et hautement chéries de l'homme ». Osler nous exhorte à accorder une attention aux contributions de Imhotep. Imhotep qui vécut au 27ème siècle avant J.-C. était un grand penseur égyptien considéré être le premier architecte, ingénieur et physicien dans l'histoire. Il a également été considéré comme un philosophe et l'un des seuls quelques citoyens ordinaires jamais reconnu par le peuple égyptien comme ayant un statut divin après sa mort. Imhotep fut aussi divinisé par les Grecs comme Asclépios, le dieu de la guérison. Selon des égyptologues, Imhotep conçut la première pyramide à degrés,
alors nous pourrions nous demander comment est-il possible que Pythagore inventa le théorème de Pythagore, la formule du triangle, lorsqu'il vécut en 540 avant J.-C., 2100 ans après la construction de la pyramide. La civilisation de l'Égypte ancienne fut forte et imposante et son impact sur les Grecs fut énorme. Afin d'essayer de comprendre ce qui s'est passé quand ces deux cultures se sont rencontrées, il y a un répertoire abondant de témoignages d’historiens Grecs. Herodotus (484-425 avant J.-C.) dans ses « histoires » et d'autres philosophes Grecs du 5ème siècle avant J.-C. reconnurent que l'Égypte était différente que d'autres « pays barbares ». Mais l'Égypte avait plus à offrir, était pleine de sagesse ancienne et vénérable. Dans son Timée (21-23), Platon (428/427 – 348/347) écrivit que les prêtres Égyptiens de Sais du Pharaon Amasis (570-526 avant J.-C.) voyaient les Grecs comme des « jeunes âmes », « des enfants » qui n'avaient reçu le langage seulement récemment et qui n'ont pas gardé des documents écrits de quelques de leurs vénérées traditions. Dans le même passage du Timée, Platon reconnut parler de mythes, « bien qu'il y ait du vrai ». Selon une histoire racontée par Diogenius Laertius « Les vies des philosophes » (il écrivit probablement durant la première moitié du 3ème siècle de notre ère), Platon acheta un livre d'un Pythagoricien appelé Philoaus lorsqu'il visita la Sicile. De ce livre, il copia le contenu de la Timée ! Plus tard, l'influence de Ptolémée d'Alexandrie sur toutes les traditions méditerranéennes seraient devenues fallacieuses. Sur ce point, voir Martin
Bernal dans son Black Athena (1987). Selon Bernal, nous trouvons la survie de la religion égyptienne tant à l'intérieur du Christianisme qu’à l'extérieur dans les sectes hérétiques comme celle des Gnostiques et dans la tradition Hermétique qui était franchement païenne. Bien plus répandue que ces suites directes, cependant, c'était l'admiration générale pour l'Égypte Ancienne parmi les élites cultivés. L'Égypte, bien que subordonnée aux traditions chrétiennes et bibliques sur les questions de religion et de morale, fut clairement placée comme la source de toute sagesse « gentille » ou laïque. Ainsi, pas un penseur avant 1600 de notre ère n'a sérieusement remis en question soit que la croyance de la civilisation grecque et la philosophie proviennent de l'Égypte ou que les principes dans lesquels elles étaient transmises furent à travers les colonisations égyptiennes de la Grèce et plus tard l'étude grecque en Égypte. Bernal et beaucoup d'autres chercheurs comme Cheikh Anta Diop ont préconisé un « Modèle Ancien Révisé ». Selon ce Modèle, la « gloire qui est la Grèce », le miracle grecque est le produit d'un mélange. La culture de la Grèce est en quelque sorte l'issue de l'influence extérieure répétée. Beaucoup de chercheurs révisionnistes soutiennent qu'il serait nécessaire de revoir « l'ancien modèle ».Et selon lequel, la Grèce aurait reçu à plusieurs reprises une influence extérieure à la fois de l'Orient-Méditerranée et des Balkans. C'est ce mélange qui a produit cette culture attractive et fructueuse qui a fait la gloire de la Grèce. Donc ce qui s'est passé après les siècles du « moyen âge grec » (1200 – 800 avant J.-C.) aurait pu être les « résultats d'un mélange extravagant » et spécialement la linéarisation d’une de plus grandes cultures qui a vu le jour en Égypte. En fait, il n'y a pas de preuve que les anciens Grecs avaient écrit les traditions ou la connaissance rationnelle efficace durant les siècles du moyen âge grec. Ils n'avaient non plus à cette époque des bibliothèques comme les Égyptiens. Après la mystérieuse disparition de la civilisation Minoenne et Mycénienne, la littérature a chuté de façon spectaculaire et seulement en Ionie et à Athènes des pièces de la culture minoenne et mycénienne ont été détectées et l'écriture ancienne fut perdu.
« Tout au long de l'histoire, une partie récurrente de la rhétorique officielle a été, dans une certaine mesure déformée, ce qui selon moi, a besoin d'être décodé ou découvert afin d'être plus proche de la réalité ». Au début de la période dite archaïque (débute aux environs de 700 avant J.-C.), les Grecques ne pouvaient pas construire des temples, avaient un nouvel alphabet adapté par les Phéniciens, pas de littérature et probablement pas de culture orale, contenant des légendes, des histoires sur les divinités et les grands actes héroïques (d'après Homer & Hésiode, environ 750 avant J.-C.). Lorsque les jeunes esprits grecs eurent hâtent de prendre connaissance avec la vieille activité culturelle des Égyptiens, leur rencontre fut très fertile, ce qui a permis aux Grecs de développer leurs capacités intellectuelles et technologiques et ont surpassé le patrimoine Égyptien. De plus, les riches cosmogonies du mythe Égyptien, les qualités transcendantes du pharaon, la profondeur morale de discours sapiens de l'Égypte et l’importance de la verbalisation dans les écoles égyptiennes furent réadaptées et incorporées dans ce que fut considérée après Pythagore, la philosophie grecque. L’interaction complexe entre les Grecs et Égyptiens sous la dynastie des Ptoléméens permis à Alexandrie de devenir un centre intellectuel majeur, maison des Égyptiens indigènes, des prêtres et scientifiques Grecs, chercheurs Juifs, de même Esséniens et Hermétiques. Elle a continué à avoir une influence jusqu'à ce que le rideau final soit tombé en 642 avant notre ère, quand le général Amr lbn As conquit l'Égypte pour le calife Omar, le second des quatre califes de l'Islam. Après cette courte « excursion » dans la Grèce archaïque, nous avions vu que la civilisation hellénique a vécu dans une sorte de moyen-âge juste après avoir vécu la richesse de la période Minoenne et My-
cénienne. J'aime comparer cette période à celle du moyen-âge occidental, qui commença 1500 ans plus tard parce que revisité ce moyen-âge pourrait apporter des éléments nouveaux par rapport à ce que nous connaissons de l'histoire officielle. Par exemple, nous pourrions dire que durant cette période, la lumière indirecte des civilisations précédentes étaient déjà entrain d'éclairer la Grèce. Homère, qui a été toujours considéré comme le premier érudit était déjà entrain de voyager vers l’Égypte, pourrait être considéré comme le premier pas vers une fusion entre la mythologie Minoenne et Mycénienne précédente avec une mythologie égyptienne plus ancienne. Les Grecs ont fait un grand effort de linéarisation de ce qu'était l'état d'esprit de l'Égypte ancienne. L'absorption de l'Égypte ancienne amena la civilisation humaine vers l'Hermétisme Alexandrin qui était un mélange hellénistique de tradition Égyptienne, Juive, et Grecque, la plupart du temps de Platon. Pour conclure, on pourrait dire qu'une perception différente de l'histoire grecque n'est pas seulement une question d'avoir accès aux sources alternatives d’informations, mais spécialement avoir la latitude et l’ouverture pour mettre en discussion des idées qui sont devenus comme des faits universellement acceptés, non pas après une analyse transparente de toutes les sources et hypothèses, mais plutôt après des siècles où des faits sont devenus mythologie et parfois, la mythologie est devenue une vraie histoire.
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+ angelo.borgogni.007@gmail.com 31
DÉCOUVERTE Boîte à idées
CONSTRUIRE EN TERRE CRUE 4/4
LA TERRE CRUE CONCRÈTEMENT : LE COUPLE TERRE-ARBRE
PAR NATHALIE YABILI ALIAS I-GREC-CARRÉ-Y2 YOHALI Y2 PHOTO ERA-ARCHITECTS – SOUTH AFRICA
Autrefois pauvre et fragile, la terre crue bénéficie aujourd’hui du statut de matériau durable rivalisant avec la terre cuite et le béton. Il en est de même pour le bois de construction. Cependant, si la terre crue est une matière première intarissable, le bois provoque malheureusement la déforestation. Seul un reboisement associé à une gestion responsable des forêts1 permet d’aligner le bois dans la catégorie des matériaux de construction inépuisables.
Le schéma décrit un cycle socioéconomique s’articulant autour du couple terre-arbre.
À
l’heure actuelle, l’entreprenariat se tourne radicalement vers le développement durable. Dans le domaine immobilier, les nouveautés concernent les matériaux, les structures urbaines mais aussi et surtout : le cycle socio-économique. Terre crue et bois de construction s’appliquent à toutes ces nombreuses innovations parce qu’ils enclenchent des solutions durables pour : • la construction de bâtiments ; • l’amenée de l’eau, son stockage et sa 32
potabilisation ; • l’évacuation de l’eau usée, son traitement et son recyclage ; • la consommation d’énergies, leur fourniture et leur acheminement ; • la gestion et l’organisation des retombées économiques. Concrètement une briqueterie terre cuite au feu de bois abat des arbres pour le fonctionnement de ses fours. Dans la plupart des cas, elle déclenche la déforestation sans planification de reboisement. Cette activité pourrait se recon-
vertir en briqueterie terre crue couplée à une exploitation forestière. Ces deux créneaux de la construction s’uniraient pour garantir le reboisement associé à la gestion responsable des forêts. D’un côté, la terre crue compressée permettrait d’obtenir des briques solides sans consommation de bois de chauffage. Des toitures réalisées en terre crue (technologie Voûte Nubienne) diminueraient considérablement cette consommation. Et de l’autre côté, les quantités d’arbres libérées seraient
Bâtiment en Terre Crue à Auroville.
Le couple terre-arbre est un garant de stabilité, d’autonomie et de diversité de la vie socio-économique. destinées à la fabrication de menuiseries portant le Label FSC. Une bonne opportunité à saisir par les entrepreneurs qui enrichiraient leur business et stimuleraient un cycle socio-économique autour de la terre et de l’arbre.
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1. Une gestion responsable des forêts doit répondre à dix principes et critères généraux qui donnent droit au Label FSC (Forest Stewardship Council).
+ Après cette série de quatre articles vous faisant découvrir la construction en terre crue, vous êtes invités à réagir par des questions, des critiques et faire part de vos expériences auprès de l’auteur. Nathalie Yabili Yohali est ingénieur civil architecte elle propose des services : > Consulting Accompagnement personnalisé pour les particuliers à Liège et environs. > Networking Initiatrice de projets pour les associations sous les Tropiques. Contact : nathalieyabiliyohali@gmail.com 33
DÉCOUVERTE
SARAH ZRAMPIEU
guitariste-chanteuse PAR ELISABETH BLESSING PHOTO SARAH ZRAMPIEU
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uitariste-chanteuse ivoirienne, Sarah Zrampieu chante depuis l'âge de 7 ans. Elle a étudié au Conservatoire National de Musique de Côte-d'Ivoire pendant 4 ans (2002-2006) durant lesquels elle apprendra le solfège et la pratique de la guitare. Parallèlement à ses études universitaires en sciences économiques, Zrampieu Sarah
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BA de son nom à l’état civil, accroît son expérience musicale en chantant dans des orchestres de piano bars, cafés, restaurants, hôtels en Côte-d’Ivoire. Elle a également été choriste auprès d'artistes connus comme Jacob Desvarieux du mythique groupe antillais Kassav. Depuis son arrivée en Europe en 2010, elle aura participé à des festivals en Bel-
gique dont Mano Mundo, Nuit Africaine, Welcome Spring et offert de nombreux concerts organisés dans le cadre d’évènements comme le World African Day. Candidate au doctorat en Sciences économiques à l’Université de Lille (France), elle prépare son premier album dont la sortie est prévue pour début 2015.
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NICOLE KATANGA
coordinatrice d’Info Santé Plus PAR LILIANE KISSIMBA PHOTO RADIO M’BOTE
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nfos santé plus magazine, est une publication de ASBL Afro Info Plus, qui bénéficie du soutien technique de l’Organisation Mondiale de la Santé et de différents partenaires. Afro Info Plus, est une ASBL internationale, composée d’individus bénévoles et dans le but ultime de devenir une plate forme de communications des différentes organisations représentant les pays d’Afriques francophones en matière d’informations, sensibilisations, vulgarisations et plaidoyer dans le domaine socioculturel (santé, social, éducation, humanitaire, etc.) L’organisation a un secrétariat international basé à Genève (suisse), un bureau régional à Kinshasa (RDC CONGO), et un bureau de liaison à Bruxelles (Belgique).
Contribuer au développement socioculturel de notre continent africain, en proposant des informations indépendantes, fiables et rigoureuses. 1. Mobiliser l'opinion autour des questions sanitaires; 2. Livrer les informations sanitaires de qualité; 3. Contribuer à l'amélioration de la santé de la population Congolaise; 4. Rechercher un bien-être et une meilleure qualité de la vie des Congolais. 5. S’associer à des grands événements organisés en Afrique francophone, constitue une priorité afin de contribuer au développement du continent.
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Contact nicolekatanga@yahoo.com
KUUMA PIMENT
une sauce piquante africaine de haute qualité ! PAR LILIANE KISSIMBA PHOTO BRAINPUNT INT ASBL
Valentine Adidigue internationalise la sauce piment, son produit artisanal s’arrache dans les supermarchés européens.
L’
innovation dans la recette de la sauce piment africaine commercialisable, (car faut-il le souligner les recettes traditionnelles de la sauce piment africaine à consommer immédiatement ne sont pas viables pour la commercialisation). L’innovation dans la beauté du conditionnement. L’innovation dans le positionnement des produits alimentaires africains sur le marché occidental.
Importance de ces innovations : • La création d’une filière stable du producteur africain au consommateur final en Europe, • Plusieurs centaines de cultivateurs, de manutentionnaires en Afrique et des personnes à temps plein ici en Belgique, sans compter les bénévoles. • De nombreuses participations à des évènements socioculturels, • Près de dix mille pots de piments fabriqués artisanalement chaque année à Bruxelles, • Plus de 15 points de ventes à Bruxelles • De nombreux autres points de ventes à Anvers, à Liège, à Louvain, à Malines, et à Paris.
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+ Contact Valentine Adidigue kuumapiment@gmail.com Tél : +32/488.042.959 35
SPÉCIAL 1 AN
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JEUX CONCOURS SPÉCIAL AN JEUX1 CONCOURS SPÉCIAL 1 AN : Nous avons le plaisir d’offrir un abonnement gratuit au lecteur qui répondra aux questions suivantes avant le 16 septembre 2014 : > Quel a été le fil conducteur de notre rubrique Découverte : boite à idée ? > Quels sont les noms et prénoms de l'infographe, du chargé de communication et de l'assistant à la rédaction ?
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World Growth Projects Inc. est une société opérant au niveau mondial dont le but est de réaliser des projets rentables dans différents territoires, en apportant des solutions aux besoins non satisfaits pour le bien être des personnes et entreprises. Nos projets actuels se concentrent sur trois domaines : > Médias > Consultance internationale en performance d’entreprise > Distributeur officiel des purificateurs d’eau innovants
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M. Filip Vujanovic, Président du Monténégro
M. Bakir Izetbegović, Président du Collège Présidentiel, Bosnie-Herzégovine
HOMELAND & GLOBAL SECURITY FORUM 16ème Session Annuelle
M. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso
Mme Judith Amaechi, Première Dame de l’Etat de Rivers au Nigéria
Mme Marie Louise Coleiro-Preca, Président de la République de Malte
M. Abbas Al Naqi, Secrétaire Général de l’Organisation arabe des pays exportateurs de pétrole
M. José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne
Mme Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO
M. Salaheddine Mezouar, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Maroc
M. Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi
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Genève (Suisse) du 15 au 17 octobre 2014 Mme Mary Robinson, Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Présidente d’Irlande (1990-1997)
LA SÉCURITÉ GLOBALE MONDIALE ET LA SITUATION EN AFRIQUE, AU SAHARA, EN IRAK ET AU MOYEN ORIENT AVEC UN FOCUS SUR LES BALKANS
M. Ayad Allawi, Ancien Premier Ministre, Irak
ET UNE JOURNEE SPECIALE DEDIEE A LA SECURITE GLOBALE ET L’EDUCATION, CONDITION D’UNE MEILLEURE CITOYENNETE Affaires internationales, Gestion des Risques, Lutte contre la corruption, Energie et Mines, Banque et Finance, Transport Maritime et Piraterie, les nouvelles destinations d’Affaires et rôle de la Jeunesse, Sécurité et Education, de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat, etc. Le Forum de Crans Montana est une Organisation Internationale visant à encourager la Coopération Internationale, le Dialogue, la Croissance, la Stabilité, la Paix et la Sécurité dans le Monde. Depuis 1986, cet événement rassemble Chefs d’Etat et de Gouvernement, Ministres, Organisations Internationales, Parlementaires, Administrations de la Justice et de la Police, Agences de Renseignement, Femmes et Hommes d’affaires du Monde entier.
M. Jean-Louis Bruguière, Haut Représentant de l’Union Européenne, Expert en Terrorisme auprès de l’Union Européenne
General Richard Shirreff, Adjoint Commandant suprême allié de l’Europe, OTAN
M. Jianhua Zhong, Représentant spécial pour les affaires africaines, Ministère des Affaires Etrangères, r.p. Chine
Plus de 150 Pays représentés. La référence par excellence pour le Continent Africain ! Inscrivez-vous dès maintenant. Information et inscription info@montana30.org www.cmf.ch
M. Lahcen Haddad, Ministre du Tourisme, Maroc
Mme Margareta Wahlström, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la réduction des risques liés aux catastrophes, The United Nations Office for Disaster Risk Reduction