PRINTEMPS 2014
Europe ˜ Afrique
INNOVER • Le vélo en bambou de Rachel Hammond société - entreprenariat - management DOSSIER
L'entreprenariat & la microfinance dans le contexte économique actuel • Qu'est-ce que le microcrédit ? • Bilan et perspectives de la microfinance • MicroFinance Sans Frontières (MFSF)
• Valentin Agon innove dans la médecine dite “verte” ENTREPRENDRE • Networking ou réseautage MANAGER • Le président Obama et
la jeunesse africaine
• Sommet UE Afrique 2014
AGIR • Non à l’afrophobie • Élections européennes
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ÉDITO Printemps 2014 Par Liliane Kissimba, rédactrice en chef.
« Le secret de la sagesse, ce n’est pas la sagesse elle-même, c’est le chemin qui nous y conduit. Le chemin est long, les racines sont amères, mais le fruit est doux. » C Xuan Tong
e 1er trimestre 2014 a été très riche en événements, rencontres et échanges. Dans ce numéro de printemps vous découvrirez des innovations surprenantes, les réseaux de Networking et les actions des personnes intéressantes que nous vous proposons. Vous voulez vous lancer en affaires ? Lisez notre dossier sur l’entreprenariat et la microfinance, vous y découvrirez des articles d'experts en la matière. Vers quelle Europe approchons-nous en ce monde de crise tant morale qu’économique ? Demain il sera peut-être trop tard. Les élections européennes 2014 sont attendues avec impatience. Elles se dérouleront dans un contexte plus que difficile : la montée des partis extrêmes, l’immigration, le chômage de plus en plus menaçant, le rejet de l’autre... Prenons le temps de réfléchir aux conséquences de nos actes car un vote réfléchi vaut mieux qu’un vote blanc !
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Directeur de la rédaction Liliane Kissimba
SOMMAIRE
Printemps 2014
Ont participé à ce numéro :
Bamboo Bik ep .7
Rédacteurs Nathalie Carlier - Lilas Bopeya Olivier Francisca Fiore Yogo - Margaret Rouse Madison Oswald - Adrien Lippolis Céline Bouton - Maria Nowak Chantal Kamatari - Denis Hees - Alice Mignon Caroline Lentz - La fondation Jean Jaurès YALI (Young African Leaders Initiative) Godens KI - Virginie Sasson Géraldine Georges - Nathalie De Viaene Afrika film festival - Nathalie Yabili Yohali Assistants rédacteurs Nathalie De Viaene (Devna Services) Photos Bamboo bike - Thibautt Kruyts - Freepik Marketing Mélodie - Roots Events - GFAIA Natalie Hill - YALI - Godens KI - Christain Carleer - J de Tessières - Éric Guidicelli / I love Media - Kris Dewitte - Patrick Francois
P. 4 à 7
INNOVER
Valentin AGON innove dans la médecine dite "verte" p. 4 Valentin Agon et l’or vert de l'Afrique.
Responsable du projet Life Dignity asbl
Bamboo Bike une entreprise innovante p. 7
ADVISOR R. Frissen
Le vélo en bambou de Rachel Hammond.
Responsable RELATION PUBLIQUE et COMMUNICATION Lilas Bopeya DESIGN GRAPHIQUE Camille Oberlé ÉDITEUR Life Dignity asbl numéro d’entreprise 0836 006 772 IBAN BE38 3630 8875 8272 BIC BBRUBEBB Imprimeur HAYEZ SA NV Dépôt légal : mars 2014 ISSN : 2295-1229
P. 8 à 13
ENTREPRENDRE
Networking ou réseautage > Du virtuel à la réalité p. 8 > Soirée Internationale Afro’péro & GFAIA p. 9 > JAADA Network p. 11 Vers une Afrique de l’excellence.
5 règles pour un bon esprit d’entreprise. p. 12 L’importance du business plan p. 13 pour les petites entreprises.
P. 14 à 17
Manager
Pour nous contacter :
initiativmag@gmail.com ou
Avenue de Jette, 89 1090 Bruxelles Belgique 2
Le prÉsident Obama et la jeunesse africaine p. 14 Sommet UE – Afrique 2014 p. 15 Solange PITROIPA p. 16 Ses ambitions politiques et sociales.
GFAI Ap .9
P. 18 à 27
Dossier
L’entreprenariat et la microfinance dans le contexte économique actuel
adou Baldé sout Am en up Start cro Mi ar
p. 25
Qu’est-ce que le microcrédit ? p. 19 La microfinance en Europe p. 20 Principales caractéristiques et tendances.
La microfinance en Afrique de l’Ouest p. 20 Bilan et perspectives de la microfinance p. 21 MFSF ou Micro Finance Sans Frontières p. 22 MicroStart p. 24 L'impact social et économique du microcrédit p. 27
P. 28 à 33
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agir
tions européen Élec ne sp .
Non à l’afrophobie p. 28 élections européennes > les élections parlementaires p. 29 et la solidarité internationale
> Pourquoi aller voter ? p. 30 Élections européennes de 2014
Entre violence et espoir ! p. 31 Modi Tambwe p. 32 Le premier prix de l’Action féminine 2013
Memini BIBI KAKUDJI p. 33 ou le regard de la jeunesse sur le développement.
éco-quartiers p . 34 Les
P. 34 à 36
DÉcouverte
Les technologies de la Terre Crue 3/4 p. 34 Les écos-quartiers.
Lecture p. 35 Le marketing politique de Patrick Francois.
Cinéma p. 36 Cap sur le succès pour l'industrie du film en Afrique du Sud. 3
INNOVER
Valentin AGON innove
dans la médecine dite "verte" PAR liliane kissimba photo ThiBauLt Kruyts
Stop aux pillages des savoirs ancestraux !
Valentin Agon, prix entreprenariat Harubuntu, 2013. Nous l’avons rencontré lors de la remise des prix Harubuntu organisée par Éco Communication à Bruxelles, le 6 décembre 2013. Valentin Agon est le fondateur d’API Bénin International, il milite pour la valorisation des savoirs locaux et des richesses des plantes africaines. « En Afrique, la nature nous a tout donné pour la prise en charge de notre santé », déclare-t-il avec certitude. « Praticien de santé (spécialiste de médecine verte) diplômé de CMDQ-CANADA et formé à la faculté CALIXTO GRACIA de Cuba, je suis avant tout un cadre gestionnaire diplômé de CIESA-CANADA et chercheur en développement régional. Je poursuis mes études pour obtenir une expertise en développement durable à Maine en France et une spécialité en pédagogie du changement social et du développement à l’université d’Ouagadougou. Je suis le directeur général d’APIBénin International et président de l’ONG Initiatives et Stratégies pour le développement (ISD). » 4
Initiativ'mag Pouvez-vous nous présenter en quelques mots API-Bénin international ? Valentin Agon API-Bénin international est une organisation qui au départ s’est lancée pour valoriser les abeilles qui sont une ressource inexploitée, pour ne pas dire une richesse inexploitée. Après les abeilles, nous nous sommes intéressés aux plantes pour la simple raison qu’elles sont aussi une ressource inexploitée. Nous travaillons ainsi à mettre en valeur le capital végétal de l’Afrique que nous baptisons "l’or vert" de l’Afrique. ONG au départ, API-Bénin international, dans la dynamique de ses objectifs, a pris une autre dimension pour devenir une société avec un Conseil d’administration et des sections dans plusieurs pays d’Afrique. Nous avons une unité centrale de production avec 4 sousunités pour : la production botanique, la transformation intermédiaire, la transformation finale et enfin le conditionnement et l’expédition au plan national et international. Le siège d’APIBénin international est basé à Cana, à 110 km de Cotonou. Pourquoi avoir choisi l’utilisation des plantes et des produits des abeilles dans la fabrication de vos produits de santé ? Les abeilles et les plantes constituent des ressources non exploitées. Chaque région du monde essaie de mettre en valeur le potentiel de son environnement. Or, l’Afrique continue de considérer qu’elle n’a rien alors qu’elle dort sur des richesses inexploitées. Dans nos régions, nous avons les abeilles qui produisent du miel dans des troncs d’arbres mais en petite quantité. Par contre, si ces abeilles sont transpo-
« L’Afrique continue de considérer qu’elle n’a rien alors qu’elle dort sur des richesses inexploitées. » sées dans des ruches fabriquées, elles produisent beaucoup plus que dans la nature. Avec des ruches modernes, on peut donc imposer un autre rythme de travail aux abeilles pour mieux profiter de ce que la nature nous offre. C’est ainsi que nous conseillons aux paysans d’associer l’apiculture à l’agriculture afin qu’ils puissent se prendre en charge dans les périodes difficiles. À cela il faut ajouter que le miel entre dans la composition de plusieurs remèdes et autres produits bons pour la santé. Quant aux plantes, vous savez que depuis des millénaires nos grands-parents les utilisaient pour se soigner. Pourtant dès la colonisation, les colons ont choisi de décourager les Africains à les utiliser pour se soigner, prétendant que les plantes tuent. Ce qui, bien évidemment, est faux.
Si le feu s’éteint et que les conditions climatiques sont favorables, les herbes vont repousser. Si on diminue la charge virale, les CD4 se restaurent à condition que le malade se nourrisse bien. Pour vraiment apprécier l’efficacité de nos produits, il faut bien évidemment utiliser ces deux paramètres biologiques. Pour un malade infecté, il faut deux analyses : la première est la charge virale. Vous quantifiez le nombre de virus que le malade a à l’instant T et vous utilisez le produit, que nous avons baptisé API-Sida ou apivirine, pendant quelques semaines. Ensuite, vous allez refaire la même analyse pour apprécier la capacité antirétrovirale du produit deux à quatre mois plus tard. Vous pouvez aussi faire une autre analyse pour les CD4 afin de voir si l’immunodéficience qui était constatée est en cours de restauration.
Vous utilisez les plantes et les abeilles pour fabriquer des remèdes naturels. Parlez-nous de ce que vous avez pu faire dans le domaine du Sida ? Au regard de l’ampleur de la maladie et de ses conséquences pour notre société, nous avons fait plusieurs recherches qui ont abouti à un produit que nous avons breveté. Notre produit est une réponse africaine à la pandémie du Sida, car il est vraiment temps que l’Afrique puisse se prendre en charge dans le domaine de la santé. Le produit que nous avons trouvé est une substance que nous avons tirée d’une plante qui fait baisser les charges virales et restaure les CD4 du corps du malade. Nous comparons souvent l’infection du sida à un feu de brousse. L’amplitude du feu représente la charge virale et l’espace déjà brûlé représente les CD4 du corps éliminés par le virus.
Parlez-nous de votre remède contre le paludisme. Quels sont les résultats ? C’est un constat, chaque jour en Afrique le paludisme fait des ravages, surtout au niveau des enfants de 1 à 7 ans et les femmes enceintes. Nous sommes donc très touchés par cette maladie. Et nous avons décidé de la combattre, puisque personne n’est épargné et qu’un homme peut perdre sa vie en seulement 72 heures. C’est ainsi que nous avons commencé de nouvelles recherches, toujours avec les plantes. Nous avons commencé celles-ci en 2003 et deux ans plus tard, nous avons pu séparer un principe qui a un effet immédiat sur le paludisme. En deux ou trois jours, la densité parasitaire, le plasmodium, est vite éliminé. D’après nos recherches, une seule cuillère à soupe élimine au moins 300 plasmo-
diums. Nous appelons ce produit APIPalu. Il donne d’excellents résultats. Vous avez breveté votre API-Sida. Quelle est l’importance de ce brevet ? Vous savez que l’Afrique a toujours perdu ses ressources. Il y a une véritable campagne de piraterie des ressources en Afrique. Et aujourd’hui, c’est ce que nous appelons la "bio-piraterie". Je prends un exemple sud-africain. Il y a une plante que les chasseurs sudafricains utilisaient pour couper la soif et la faim. Le principe actif de cette plante est aujourd’hui pillé, breveté et commercialisé aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est un vol inqualifiable. Et c’est ainsi que tous les jours les ressources de l’Afrique sont pillées. Il faut que cela cesse.
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INNOVER
Quels sont vos partenaires sur le plan extérieur ? Au niveau extérieur, nous avons des Belges, des Français et des Canadiens qui coopèrent avec nous. Nous avons également des partenaires à Besançon (France) qui nous représentent et un laboratoire qui coopère avec nous pour la recherche sur des molécules. Vous avez dit un jour que l’Afrique ne doit plus continuer à confier sa santé à l’occident. Qu’est-ce que cela veut dire ? L’Afrique reste et demeure toujours dépendante. Une illustre personnalité burkinabée a dit : « Consommons ce que nous produisons, produisons ce que nous consommons ». Elle a ajouté : « ce que l’Homme peut penser, il peut le réaliser s’il le veut ». L’Afrique doit donc se libérer du joug occidental sur tous les plans. L’Afrique comme j’aime à le répéter, ressemble à un héritier dormant sur les richesses de son père décédé, il l’ignore et passe son temps à tendre la main. Vous constaterez que l’Afrique est malheureusement une chaîne de mains tendues. Les enfants tendent les mains aux parents, les parents tendent les mains à l’État et l’État tend les mains à l’extérieur, bailleurs de fonds et autres partenaires. Y a-t-il une différence entre un herboriste, un tradi-praticien et un spécialiste de la médecine verte ? La médecine verte est une nouvelle notion née à Cuba. Sous embargo américain, Cuba s’est retournée vers ses ressources naturelles, à savoir les plantes. Grâce à elles, Cuba fabrique aujourd’hui des médicaments pour ses populations. Les feuilles d’Eucalyptus que nous négligeons en Afrique sont une richesse à Cuba. Là-bas, à partir de 100 kg de feuilles d’eucalyptus, on a une quantité importante d’huile essentielle dont quelques gouttes dans 100 ml de miel suffisent pour fabriquer un médicament efficace contre la toux et les problèmes de bronchite. Cuba a inventé le concept de la médecine verte simplement parce que c’est la couleur des plantes. C’est une médecine améliorée qui cherche à extraire de manière scientifique, non pas une molécule de la plante mais toute une famille de molécules pour en faire des 6
médicaments. Une molécule séparée de sa famille n’a plus son effet naturel ou a un effet précaire. Alors qu’il nous faut développer une politique de santé durable, vous remarquez que la plupart des produits pharmaceutiques importés, surtout les antibiotiques, échouent. Les tradi-praticiens et les herboristes utilisent les plantes mais pas de manière scientifique. Ils s’arrêtent à la décoction ou à la macération non quantifiée. Avec la médecine verte, on sait de manière scientifique la quantité de famille de molécules utiles à extraire de la plante et comment les transformer en médicament. Comment vous y prenez-vous pour valoriser la présentation de vos produits (flacon, gélule...) ? C’est une question de moyens et d’évolution. Regardez au Burkina, vous avez des professeurs qui fabriquent des médicaments en gélules. C’est le cas de l’Institut de recherche en science de la santé du Pr Guissou. C’est vraiment très bien et c’est encourageant pour l’Afrique et les Africains. À Cuba, la médecine verte est totalement moderne. Chez nous, au Bénin, nous souffrons un peu du manque de moyens financiers et techniques, ce qui fait que nous avons une présentation semi-moderne, nous avons aussi des gélules. C’est pourquoi, nous voulons coopérer avec les chercheurs burkinabés pour une présentation plus moderne
de nos produits. Ceci dit, il n’y a aucune inquiétude à avoir sur la valeur de nos produits parce que la standardisation est parfaite. Mais en matière de produit c’est d’abord la présentation qui compte. Il faut que les gouvernements africains s’intéressent à la médecine verte et y mettent les moyens nécessaires. Quel est votre mot de la fin à ceux qui vont vous lire ? L’Afrique a beaucoup de valeurs. Son unique mal est qu’elle les ignore, les tue, les piétine et les méprise. Pourquoi cet état de choses ? Je crois que c’est parce que l’Afrique attend que le reste du monde lui reconnaisse ses valeurs. L’Afrique n’a pas foi en ellemême. Elle veut se voir à travers la vision et la valeur des autres. C’est le mauvais choix et le mauvais chemin. Sur cette terre commune, nul ne doit attendre à être reconnu par les autres avant de se reconnaître lui-même. Il faut absolument se reconnaître et s’inviter sur les scènes du monde. Osons renverser le cours de l’histoire de l’Afrique. Écrivons la nouvelle et la merveilleuse histoire de l’Afrique avec les valeurs africaines. Nos valeurs sont des valeurs sûres et universelles. Africaines, Africains, reconnaissons nos valeurs pour les promouvoir et les imposer au monde. Invitons-nous sur les podiums du monde pour briller au travers de nos valeurs et notre envol sera réel.
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« Africaines, Africains, reconnaissons nos valeurs pour les promouvoir et les imposer au monde. » NDLR Le leadership en entrepreunariat de Valentin Agon est reconnu une fois de plus au plan international. Il a reçu le prix Harubuntu, le 6 décembre 2013 en Belgique, initié par l’ONG Éco-Communication en partenariat avec la coopération belge au développement. De retour au pays, Valentin Agon a présenté ce trophée au peuple béninois lors d’une conférence de presse : « Je salue cette reconnaissance des valeurs africaines au plan international. Une chose est certaine : une valeur aussi minime soit-elle ou aussi cachée soit-elle, brille toujours ».
Bamboo Bike
une entreprise innovante PAR Nathalie Carlier photo bamboo bike
Le bambou et la fabrication de vélo.
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Les vélos en bambou sont devenus tendance.
Une bicyclette en bambou offre une sensation très douce et confortable.
amboo Bike est une entreprise en pleine expansion offrant des vélos et des accessoires fabriqués à partir de matériaux naturels de haute performance. « Ayant une vaste expérience de l'entreprise dans le secteur de l’humanitaire et des entreprises privées, je gère désormais ma propre entreprise. Celle-ci va continuer à proposer de nouveaux produits passionnants, ainsi que plus de services en matière de développement. Nos champs d’action : développement commercial, négociation, relation à la clientèle, recherche et développement de produits, développement de systèmes de travail et de procédures » explique Rachel Hammond de Bamboo Bike. La première bicyclette en bambou a été présentée le 26 Avril 1894. De nos jours, plusieurs fabricants de référence de ces produits sont sur le marché : Flavio Deslandes, Calfee conception et Biomega. Un des leaders du projet de vélo en bambou propose même des ateliers permettant aux participants de construire leurs propres cadres de bicyclette en bambou. En effet, une bicyclette en bambou est un vélo avec un cadre réalisé en bambou. Les vélos en bambou sont devenus tendance, avec des producteurs aux États-Unis, en Asie et en Afrique. Les principales caractéristiques pour la conception de vélos en bambou sont l'amortissement des vibrations, la tolérance face à la panne et son aspect naturel. L’amortissement des vibrations est l'une des caractéristiques les plus séduisantes de ces vélos. En effet, une bicyclette en bambou offre une sensation très douce et confortable. Par conséquence, le bambou est utilisé tant pour les vélos de terrain que pour les vélos de montagne ou les vélos de course. Le bambou est aussi considéré par certains comme un matériau plus écologique que les autres matériaux plus classiques. Il existe différentes méthodes pour traiter le bambou afin de le rendre durable. Celles-ci visent à durcir le matériau afin d'améliorer la durabilité. Il peut être recouvert avec un produit étanche tel que le polyuréthane. Les tiges de bambou peuvent également être assemblées de différentes manières. Une de celles-ci est l’utilisation de joints métalliques appliqués autour des tiges. Une autre consiste à envelopper les assemblages avec des fibres saturées de résine.
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rachel@bamboobike.co 7
ENTREPRENDRE
networking ou réseautage
du VirtueL à La réaLité
PAR margaret rouse
Le réseautage social consiste à augmenter la capacité de son entreprise et/ou des contacts sociaux par des connexions entre individus. alors que le réseautage social est connu depuis aussi longtemps que les sociétés existent, le potentiel sans précédent de l'internet de promouvoir de telles connexions vient seulement d’être pleinement reconnu et exploité, à travers des groupes basés sur le web et créés à cet effet.
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asé sur le concept des six degrés de séparation (qui veut que deux personnes sur la planète peuvent entrer en contact avec n’importe quelle autre à travers une chaîne de maximum cinq intermédiaires), les réseaux sociaux établissent des communautés Internet interconnectées (parfois appelés « réseaux personnels ») qui aident leurs membres à augmenter le nombre de leurs contacts. En général, voici comment cela fonctionne : vous rejoignez un des sites et invitez les gens que vous connaissez à le rejoindre. À leur tour, ces personnes invitent leurs contacts, et ainsi de suite ; le processus se répétant pour chaque membre. Les sites Web dédiés aux réseaux sociaux sont entre autres Friendster, LinkedIn, Spoke et la tribu Networks. IBM et Microsoft sont parmi les premières organisations ayant déclaré envisager d’exploiter ce marché. Échanger régulièrement auprès de vos contacts et les aider à trouver des opportunités permet de renforcer votre réseau. En agissant de la sorte, vous construisez les fondations d’une entraide mutuelle, sur laquelle vous pourrez compter lorsque vous aurez besoin d’un soutien pour atteindre vos objectifs. 8
Le Networking donnera une nouvelle dimension à votre profil et vous aidera peut être à vous faire identifier. Assister régulièrement à des événements professionnels ou sociaux est un moyen astucieux pour vous faire remarquer. Étoffer votre carnet d’adresses peut être un tremplin vers de nouvelles opportunités et vers un nouvel emploi, peut vous aider à progresser dans votre carrière, vous enrichir d’un point de vue personnel ou tout simplement vous permettre d'acquérir de nouvelles connaissances.
de vos rêves. Le Networking est l’occasion de partager des « best practices » (pratiques émérites), d’apprendre sur les techniques professionnelles de vos pairs et de vous tenir informé(e) des dernières tendances du secteur. Un large réseau de contacts, informés et interconnectés, vous permettra d’accéder plus facilement à de nouvelles et précieuses informations. L’un des principaux avantages du Networking consiste à bénéficier des conseils de personnes ou de collègues
Le networking fait appel à des notions de partage, de confiance et d’entraide mutuelle dans l’atteinte d’objectifs. Grâce à un Networking actif, vous pourrez vous positionner de façon à ce qu’un recruteur pense spontanément à vous lorsque des opportunités se présenteront. De plus, vous aurez plus de chances de rencontrer des personnes qui pourraient potentiellement vous intéresser ou vous aider à trouver le job
expérimentés. Aborder des défis et des opportunités partagés par d’autres personnes, vous permettra de profiter de suggestions ou de conseils précieux. Le réseautage n'est pas un exercice périlleux. Contrairement à la croyance, vous n'avez pas besoin d'être un(e) orateur (trice) né(e) pour être efficace.
Voici un processus d’étapes simples et pratiques qui vous permettront de démarrer votre réseautage en établissant vos premières relations : Élaborer votre approche Créer un lien : ne commencez pas votre introduction par « je cherche du travail ». Les employeurs entendent constamment cette phrase et elle a le don de les exaspérer. Au contraire, cherchez à créer de l'intérêt par l'intermédiaire d'une connaissance, d'une information ou d’un intérêt commun qui vous fait contacter cet interlocuteur-là et pas un autre. De cette manière, vous l’incitez à s'intéresser à vous et à ce que vous avez à dire. Conclusion : préparez votre introduction par une recherche sur la société ou sur la personne visée et conservez toujours une approche indirecte en mettant en évidence votre expertise. Établir un objectif Pourquoi contactez-vous cette personne ? Est-ce pour demander des informations, un mail, un rendez-vous ? Chaque approche est différente des autres. Vous ne pouvez pas aborder quelqu’un de la même manière si vous désirez un renseignement ou si vous voulez le rencontrer. Et souvenez vous que vous devez obtenir l’information désirée (mail, téléphone, rendez-vous, être recontacté(e), …). Connaître vos forces et vos faiblesses Dans ce type d’approche (cold call ou Networking), il est important d’avoir un discours préparé de votre parcours et de vos forces et faiblesses. Vous êtes votre propre produit et vous devez vous vendre vous-même. Vous devez être capable de dévoiler suffisamment d’informations pour donner envie à votre interlocuteur d’aller plus loin. Être à l’écoute que vous soyez au téléphone ou en face à face, être à l’écoute est IN-DIS-PEN-SABLE ! Vous devez être capable d’écouter sans interrompre et de rebondir sur les informations importantes. Même si l’interlocuteur ne semble pas intéressé, ne tirez pas la couverture à vous, car il ne fera que se désintéresser davantage. Conclure votre approche Cette avant-dernière étape peut sembler étrange, mais grand nombre de networkers oublient de conclure et de résumer ce qui s’est dit au cours de l’échange. Confirmez votre rendez-vous, votre remise en contact ou votre besoin d’assistance. N’hésitez pas à limiter les choix de votre interlocuteur : « Donc, quand êtes-vous disponible pour notre rencontre ? Mercredi ou jeudi ? ». Entretenir votre réseau Ce n’est pas uniquement quand vous cherchez du travail que vous devez entretenir votre réseau mais aussi avant et pendant vos périodes fastes. De plus, entretenir votre réseau ne signifie pas simplement rencontrer des professionnels, il s’agit également de rendre service, de partager des informations et de vous intéresser aux autres.
Soirée Internationale par liliane kissimba photo Marketing Mélodie
Malgré ses multiples et importantes fonctions, Frank Schwalba Hoth organise mensuellement depuis 1989 des dîners de Networking « Soirée Internationale » qui ont pour objectif de rassembler et de faire se rencontrer des participants issus d’horizons divers tant au niveau culturel, professionnel qu’international. Le respect de l’heure et du programme tout au long de la soirée est de rigueur. Tenue une fois par mois non loin des institutions européennes, cette rencontre a pour but de rassembler des personnes de profils divers afin qu’ils puissent tisser des liens en fonction de leurs attentes. Frank Schwalba Hoth est très chaleureux, il s’intéresse avec aisance à ses convives et les met en valeur. Également très actif, on peut lire dans son regard de la détermination et un charisme inné. Lorsqu’il parle de « Soirée Internationale » c’est dans ces termes : « Malgré le fait que Bruxelles soit un melting-pot international clé avec une fluctuation élevée de personnes intéressantes, nous sommes souvent tentés de rester avec ceux que nous connaissons déjà. C’est pour contrer ce fait que j'ai commencé il y a des années la « Soirée Internationale » – un dîner mensuel informel avec pour but de mélanger les gens qui (en général) ne se sont jamais rencontrés avant. Une fois que les participants (environ 50), de plus de 25 nationalités différentes sont arrivés, je présente concisément chaque participant. Après avoir rempli leur assiette au buffet chaud (à volonté), chaque participant est convié à circuler à plusieurs tables afin de donner au plus grand nombre le plaisir de sa compagnie. À chaque soirée, un invité spécial présente un sujet, suivi de questions et réponses. En fin de soirée, les participants sont invités à contribuer au coût du repas. » Pour y avoir assisté, nous vous confirmons que nous y avons fait des rencontres intéressantes et comme le but du Networking est aussi d’entretenir les contacts, nous sommes aujourd’hui connectés aux personnes avec qui nous avons partagé soit un verre à l’arrivée ou une table lors de la séance d’échange. À découvrir absolument ! 9
ENTREPRENDRE
Les participants aux activités de Networking cherchent des rencontres répondant à leurs besoins, pour des contacts gagnant-gagnant. Afro’péro Par Lilas BOPEYA olivier photo roots event
Les Afro’péros sont des rencontres de réseautage dans la sphère des entrepreneurs afro-caribéens, organisées par l’ASBL Roots Event. C e rendez-vous qui se veut mensuel, a pour vocation d’encourager les synergies entre les membres de la diaspora afro-caribéenne et s’adresse à toutes les personnes désireuses de renforcer ses contacts et partageant cette même philosophie. Pour les organisateurs, le Networking constitue un faire valoir non négligeable ! Inspiré des pays anglo-saxons, l’Afro’péro est à mi-chemin entre l’apéro et les réunions de Networking. En effet, bien souvent le manque de contacts entre les différentes composantes constitue un frein à la réalisation de certaines entreprises. L’objectif ici est donc double : d’une part il s’agit de permettre à des personnes d’horizons différents d’accroître leur réseau professionnel dans le cadre convivial de l’hôtel Thon à Rogier (Bruxelles), et d’autre part de donner une meilleure visibilité aux forces vives et talents issus du monde afro-caribéen. D’autres réseaux de connexion à finalité internationale, nationale ou locale existent un peu partout dans le monde, organisés sous différentes formes et à finalité diverses allant du breakfast connexion aux soirées en passant par les apéros et les activités sportives. À vous, chers lecteurs, de vous orienter vers la formule qui vous convient le mieux et surtout d’oser aller vers de nouvelles rencontres !
THE WAN Par Lilas BOPEYA olivier photo Gfaia
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Facebook Afro’pero & GFAIA 10
L’asbl GFAIA (Groupement des Femmes Africaines Intégrées et Actives) en association avec Afrikavision, présente l’évènement The Wan. The Wan est une plateforme qui organise plusieurs fois par an des rencontres de réseautage à l’hôtel Métropole de Bruxelles. Lors de ces rencontres plusieurs femmes actives et engagées interviennent pour présenter leurs actions, projets, produits et services tout en faisant part de leur parcours suivi d’un échange de cartes de visites. Le projet vise à mettre en avant la femme entrepreneure en favorisant sa promotion et sa visibilité, et à l'aider dans sa démarche, via un réseautage bien ciblé. L’asbl GFAIA est une association qui désire assurer la promotion sociale, culturelle et professionnelle de la femme africaine au sein de la société dans laquelle elle évolue. L'association souhaite aussi mettre en œuvre une série d'actions autour de certaines thématiques comme : l'émancipation, l'égalité des chances, la violence, la sécurité, la solidarité, le racisme, l'exclusion et l'inclusion. Elle veut aussi rehausser l'estime et l'image de la femme africaine, afin qu'elle puisse se voir comme une femme dotée d'opportunités, de savoir-faire et de buts pour l'avenir.
Networking ou réseautage
JAADA Network Vers une Afrique de l’excellence
PAR Francisca Fiore-Yogo photo Éric Guidicelli de I love Media
plier une fondation privée pour qu’elle vienne en aide à son pays d’origine dont la population se meurt, délaissée par son leadership et surtout – selon lui – par les Occidentaux. Celui-là refuse d’être soigné, défendu ou formé par un compatriote noir. Et cet autre préfère engager sans période d’essai, pour son commerce en Afrique, un blanc sans compétences, sans références et sans diplôme pour l’emploi vacant plutôt qu’un noir diplômé, compétent et qui lui a été recommandé. Manque de savoir-faire ? Les Africains ne sauraient-ils donc rien faire par eux-mêmes pour leur développement économique et social en Afrique mais également au sein de la diaspora worldwide ? N’ont-ils aucune compétence, aucun savoir-faire, aucune estime de soi, culture ou pensée propre ? Pour certains, la réponse se trouve dans la question.
Le continent africain doit croire en lui, d'autres ont déjà commencé à le faire ! Francisca Fiore-Yogo, avocate en droit des affaires au Barreau de Bruxelles & Présidente / fondatrice de JAADA Network.
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l y a quelques jours, j’assistais à une assemblée informelle, et c’est là que je l’ai rencontré. Cet homme d’un certain âge aux manières très raffinées et à la diction parfaite. Et soudain, je l’ai vu complètement défiguré, presqu’en transe, et vociférant contre un haut fonctionnaire international noir, lui aussi très raffiné et érudit. Malaise dans l’auditoire à majorité blanche. Son comportement a interloqué beaucoup d’invités. Que s’était-il passé pour qu’il se mette dans un tel état ? Il était simplement outré par le raisonnement que l’expert africain lui avait tenu en réponse à sa question sur l’Afrique. Cette réponse, bien articulée, refusait d’appliquer purement et simplement le modèle européen à l’Afrique et soulignait l’importance de prendre en compte la spécificité de chacun, comme cela se fait partout ailleurs dans le monde. Le même jour, j’entendais un Africain de la diaspora sup-
L'excellence comme levier Mais heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux, toutes races, classes et secteurs d’activités confondus, à penser et à prouver chaque jour que l’Afrique doit avoir confiance en elle et que l’Africain doit être au centre des processus de prises de décisions et d’actions le concernant. Il faut cependant rester réalistes, c’est surtout par la base que cet idéal deviendra réalité. Pour asseoir notre crédibilité de manière durable, nous, Africains, devons développer l'excellence à tous les niveaux. Il ne s'agit pas d'un discours polémiste ou d'un repli identitaire, ethnique ou géographique. Le continent africain doit croire en lui, d'autres ont déjà commencé à le faire ! JAADA Network C'est dans cet esprit que nous avons constitué notre association JAADA Network qui s’interdit de poursuivre des objectifs de nature idéologique, politique, religieuse ou raciale. Elle poursuit deux objectifs principaux, sur une base non lucrative et dans le respect de l’autre. Elle vise premièrement à contribuer au développement économique et social de l'Afrique en favorisant – par ses actions – le développement du secteur privé africain, dont les coopératives. C’est par cette voie que JAADA compte faciliter la généralisation d'une classe moyenne en Afrique mais également au sein de la diaspora d'origine africaine. En second lieu, le but poursuivi par JAADA est le développement d’un tissu entrepreneurial solide, valorisant l’entrepreneuriat africain par la technique du réseautage ou networking mais aussi par l’éducation au développement des particuliers comme des entreprises. Par cette voie, JAADA vise notamment à provoquer des changements de valeurs, d’attitudes et de comportements sur les plans individuels et collectifs dans les relations des Africains entre eux, mais aussi dans leurs relations avec les autres. 11
ENTREPRENDRE
5 règles
pour un bon esprit d’entreprise
Par Madison Oswald
L'expertise africaine existe et se développe Le réseau JAADA a pour caractéristiques d’être globalisé, pluridisciplinaire et multisectoriel. Il vise clairement la promotion, la vulgarisation et la visibilité d’une expertise africaine ou d’origine africaine d’excellence, locale ou issue de la diaspora, mais sans exclusivité quant à ses membres. Ses fondateurs sont d’ailleurs d’origines et de secteurs d’activités différents, issus de la diversité ou non, du monde de la finance, du droit, des nouvelles technologies et des médias, de l’architecture et/ou notamment du monde académique et culturel. Pour atteindre ses objectifs, JAADA articule ses activités autour de dix axes qui lui semblent essentiels pour le développement économique et social de l’Afrique, comme entre autres : l’axe financier et les échanges commerciaux intra-africains mais aussi à l’international ; la coopération et/ ou l’intégration régionale africaine ; et notamment le droit communautaire africain, dont le droit de l’OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), la bonne gouvernance au profit des populations locales, concernant notamment la sécurité alimentaire et sanitaire, la redistribution du produit des ressources naturelles, la problématique des titres fonciers et des terres agricoles, les infrastructures, le transport mais aussi les marchés publics, l’habitat, l’éducation et la formation de la jeunesse africaine ainsi que la création d’emplois innovants, décents et productifs, le rôle de la femme notamment en ce qui concerne son autonomie professionnelle et/ou son autonomisation économique, la pêcherie, la pisciculture, l’agriculture et l’agropastoral. Les dix axes retenus par JAADA ont été mûrement réfléchis afin que nos activités, éventuellement en synergie avec d’autres associations ou organisations, aient un réel impact sur le développement économique et social de l’Afrique, en Afrique ou au sein de sa diaspora. Le secteur privé et la généralisation de la classe moyenne Au sein de JAADA nous soutenons le secteur privé, qui est pour nous un outil efficace pour la relance économique, un moteur de la réduction de la pauvreté et un vecteur d’une justice sociale. À ce titre, nous mettrons tout en œuvre pour fédérer un maximum de talents et d’entrepreneurs et/ou d’investisseurs autour de nos objectifs afin de favoriser l’émergence d’une classe moyenne et le partage plus harmonieux du produit de la croissance économique folle que connaît l’Afrique.
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Être entrepreneur signifie avoir des avantages mais aussi rencontrer des problèmes et des complications. Il y a beaucoup de choses dont vous devrez tenir compte avant de vous lancer dans les affaires, tant pour vous que pour votre entourage. Un point crucial pour débuter une affaire est d’avoir un esprit d’entreprise fonctionnel, efficace et axé sur les points vers lesquels vous devrez vous focaliser en permanence. Il existe cinq règles principales à garder en tête lorsque vous développez un esprit d’entreprise :
1 Soyez créatif(ve) et innovant(e). Une bonne entreprise
doit se baser sur votre capacité à voir les solutions sous un jour différent et à sortir des sentiers battus. Sans créativité, vos affaires peuvent se développer gentiment mais ne prospèreront pas comme elles l’auraient pu si vous vous étiez concentré(e) sur ce principe.
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Focalisez-vous. Vous devez être capable de cerner rapidement vos affaires et ses besoins et de voir la situation dans son ensemble. Vous ne pouvez pas réussir dans les affaires si vos pensées vont dans tous les sens, voulant faire dix choses différentes en même temps.
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Soyez disposé(e) à prendre des risques. Si vous ne le faites pas, il est possible que vous passiez à côté des nombreuses récompenses que vos affaires méritent. Vous devez être résolu(e) à prendre autant de risques que nécessaire pour faire grandir vos affaires et les mener à la réussite.
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Voyez grand. Ne vous accablez pas avec des pensées et des idées dépassées. Au contraire, voyez la situation dans son ensemble, consacrez-vous à de grandes idées et à tout ce qui concerne vos affaires. Etre entrepreneur(e) exige aussi d’être un(e) grand(e) penseur(euse).
5 Soyez déterminé(e). Si vous êtes impliqué(e) et canalisé(e)
sur la réussite de vos affaires, vous aurez peu d’autres choses à faire que d’embrasser ces idéaux.
Peu importe le type d’affaires que vous menez, comment vous les voyez et comment vous voulez qu’elles réussissent, il y a des choses à dire sur le bon esprit d’entreprise. Si vous prenez le temps d’entraîner votre esprit à penser comme un(e) parfait(e) homme (femme) d’affaires, vous rencontrerez le succès dans toutes vos entreprises, peu importe lesquelles. Si vous gardez bien ces règles à l’esprit lorsque vous vous apprêtez à adopter un esprit d’entreprise, tout devrait bien se passer pour vous.
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L’importance du business plan
pour les petites entreprises Par Fish Sharee photo ICENDO
Peu importe la taille de l’entreprise, l'importance du business plan ne devrait jamais être négligée. Fixer un but pour votre entreprise est une chose, définir le chemin pour réaliser ce but en est une autre. Le plan d'action est un ensemble de règles et des directives qui vous assurent que vous êtes sur la bonne voie et en accord avec vos buts à long terme. En effet, vos activités et résultats pourraient ne jamais atteindre la stabilité faute d’un business plan correctement pensé et analysé. Cet article est particulièrement focalisé sur le fait qu’un business plan est essentiel pour les objectifs à long terme de n'importe quelle société. Calculer, prévoir et déterminer les bénéfices La principale raison d’être de la plupart des entreprises est de réaliser des bénéficies, sauf s’il s’agit d’une organisation à but non lucratif. Il n’y a pas que vous qui êtes intéressé par vos bénéfices. En effet, le jour où vous aurez besoin de fonds et que vous chercherez un investisseur, c’est lui qui sera le plus intéressé par vos chiffres. Votre business plan est essentiel pour calculer les profits en prenant en considération votre actif, votre passif, vos dépenses et le coût des marchandises vendues. La planification aide aussi à prédire les futurs bénéfices, plus connus sous le terme de prévisions.
permettra de trouver des investisseurs dignes de confiance.
Coût de démarrage et d’expansion Si vous débutez une nouvelle entreprise, un business plan vous aidera à calculer la quantité de capital exigée pour mettre sur pied votre société. Si vous souhaitez augmenter vos affaires et avoir accès à des fonds, il doit pouvoir vous renseigner sur la quantité de capital supplémentaire nécessaire. Les prêteurs seront, eux aussi, intéressés par votre business plan avant d’investir dans votre entreprise ou d'approuver un prêt.
Fusions Le business plan n’est pas seulement utile pour les nouvelles sociétés. Pour de plus grands organismes, il inclut la méthode de fusions et comment les deux sociétés vont gérer les opérations.
Marketing Un business plan idéal inclut votre stratégie marketing et comment vous comptez faire la publicité de votre produit. Lancer une entreprise sur le marché est habituellement considéré comme coûteux et exige souvent des finances supplémentaires. Un business plan démontrant les objectifs principaux de votre stratégie marketing vous
Équipe de gestion Une entreprise est menée par ses directeurs. Les parties prenantes sont toujours intéressées par l'équipe de gestion qui gère les opérations jour après jour. Le plan d'action doit inclure une brève introduction de chacun des membres de l'équipe de gestion reprenant leurs accomplissements passés, leurs formations et leur domaine de spécialisation. Cette partie du business plan présente une vue intérieure de l'opération des affaires aux investisseurs potentiels et autres parties prenantes.
Comme vous le voyez, la planification est extrêmement importante pour vos affaires et devrait être établie après l’étude complète du marché et des concurrents. Beaucoup de professionnels proposent leurs services pour vous aider à créer un business plan solide. Pour terminer, il est bon de rappeler que votre plan d'action doit être suffisamment flexible pour palier à tous les changements positifs exigés dans le cadre de vos affaires. Idéalement, le business plan devrait être mis à jour et révisé après la fin de chaque exercice budgétaire.
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MANAGER
Le président Obama et la jeunesse africaine Communiqué de presse de la Maison-Blanche Bureau du secrétaire de presse photo YALI
Fin 2013, le Président Obama a lancé le Washington Fellowship for Young African Leaders (bourse en faveur de jeunes leaders africains), un nouveau programme phare de la Young African Leaders Initiative (YALI). Le président des États-Unis s’adressant aux jeunes leaders africains.
De quoi s'agit-il ?
Le Washington Fellowship for Young African Leaders est un programme phare de la Young African Leaders Initiative (YALI) lancée en 2010 par le Président Obama. À partir de cette année, il permet à 500 jeunes leaders (par an) d’aller aux États-Unis pour suivre des cours universitaires et une formation en leadership. Ce programme crée des possibilités uniques et permet aux boursiers de mettre en pratique leurs nouvelles compétences au sein d'entreprises de premier plan, des collectivités et dans leurs pays dès leur retour en Afrique. Les bénéficiaires du programme Washington Fellowship fréquenteront des établissements universitaires et des instituts spécialisés en leadership qui mettent l'accent sur trois formations : affaires et entreprenariat, vie civique et gestion publique. En plus des cours, 14
un Sommet présidentiel à Washington, donne aux boursiers l'occasion de rencontrer le Président Obama et les dirigeants des secteurs publics, privés et à but non lucratif. Les boursiers auront l'occasion d'interagir avec les autres boursiers de tous les secteurs, pays et régions. De même, certains boursiers sélectionnés resteront aux États-Unis pour huit semaines supplémentaires après leur programme d'études universitaire, afin de participer à des stages dans les secteurs public, privé et à but non lucratif.
la conduite et la promotion de changements positifs dans leurs organisations, institutions et les collectivités. Les candidats éligibles doivent de plus : être citoyens et résidants d’un pays d’Afrique sub-saharienne, parler et écrire l’anglais et avoir entre 25 et 35 ans au moment du dépôt de candidature. Une fois sélectionnés, les boursiers passeront six semaines aux États-Unis et, selon leur choix de secteur, prendront part à un programme académique dans l'un des trois domaines d'études et participeront à divers séminaires.
À qui s'adresse le programme
Et après ?
Les individus qui ont déjà fait preuve de leadership dans le secteur public, privé ou à but non lucratif constituent les candidats idéaux pour ce programme. Les candidats doivent avoir une expérience professionnelle significative et une expérience avérée dans
De retour en Afrique, les bénéficiaires de la bourse continueront à développer les compétences qu'ils auront acquises au cours de leur cursus américain. Les boursiers disposeront de plusieurs outils pour soutenir leur travail et leurs prises de contacts.
Activités en Afrique
Networking La première promotion des boursiers constituera la base d'un réseau de jeunes leaders à l'échelle continentale. Une large gamme d'événements et une plate-forme en ligne innovante de collaboration sociale sera mise en place afin d’encourager et renforcer les relations entre les boursiers et les dirigeants africains. Perfectionnement professionnel Les boursiers pourront faire des demandes pour des stages professionnels, et il y aura des possibilités de mentorat dans tous les secteurs. Des webinaires et discussions sur Skype fourniront un lieu de rencontre virtuel pour les anciens du programme afin de discuter des opportunités et des défis communs. Financement de démarrage Les boursiers pourront demander des subventions pour lancer ou développer les petites entreprises ou les entreprises sociales. Du coaching et du mentorat seront également disponibles. Service à la communauté À la base, le programme YALI vise à soutenir les jeunes leaders de l'Afrique là où ils assument leur responsabilité à façonner l'avenir de leur pays et de leur continent. Les anciens boursiers seront habilités à utiliser les compétences qu'ils ont acquises au cours de leur bourse pour encadrer d'autres jeunes leaders dans leurs communautés, afin de construire un cadre de jeunes désireux et en mesure de définir le prochain chapitre de l'Afrique. Les candidatures pour l’année 2014 ont été clôturées fin janvier. Mais n’hésitez pas à déjà vous renseigner pour postuler en 2015 ! Le programme vise à accroître le nombre de participants à 1 000 chaque année au cours d’une période de cinq ans. « Quel que soit l’âge jusqu’auquel vous vivrez, je vous le dis à tous aujourd’hui, ne perdez jamais les qualités de la jeunesse — votre imagination, votre optimisme, votre idéalisme. Car l’avenir de ce continent est entre vos mains », Barack Obama, en Afrique du Sud, juin 2013.
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http://youngafricanleaders.state.gov
Sommet UE-Afrique 2014
Par liliane kissimba
Au moment où nous clôturons ce numéro, nous tenons à vous informer des réunions importantes des prochains jours.
L
e 4ème Sommet entre l'UE et l'Afrique aura lieu à Bruxelles les 2 et 3 avril 2014. Il réunira les dirigeants africains et les dirigeants de l'UE, ainsi que les hauts responsables des institutions de l'UE et de l'Union africaine. Rassemblés autour du thème « Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix », les participants discuteront de différents sujets, dont la paix, la sécurité, les investissements, les changements climatiques et les migrations. Les sommets précédents se sont tenus au Caire (en 2000), à Lisbonne (en 2007) et à Tripoli (en 2010). Les relations entre l'UE et l'Afrique sont en grande partie fondées sur la stratégie commune UE-Afrique, qui a été adoptée en 2007. Parallèlement à cette stratégie, un plan d'action pour la période 2011-2013 avait été approuvé lors du dernier sommet UE-Afrique en 2010. Celui-ci fixait des objectifs concrets dans des domaines de coopération précis, tels que la paix et la sécurité, la gouvernance démocratique et les droits de l'Homme. Le sommet de 2014 sera l'occasion de jeter un nouveau regard sur le partenariat UE - Afrique, de mettre en avant certains des résultats obtenus et d'étudier de nouveaux domaines de coopération future. Les débats qui seront organisés dans le cadre du sommet seront donc axés sur le thème. Parmi les sujets qui seront abordés figureront notamment : 1) l'éducation et la formation, 2) les femmes et les jeunes, 3) les flux migratoires légaux et clandestins entre les deux continents, 4) les moyens de stimuler la croissance et de créer de l'emploi, 5) l'investissement en faveur de la paix, 6) les différentes manières de renforcer l'aide apportée par l'UE afin de développer les capacités dont dispose le continent africain pour gérer la sécurité sur son territoire.
Dans le même élan se tiendra juste avant le 3ème Sommet Afrique des jeunes leaders, toujours à Bruxelles, les 31 mars et 1er avril 2014, à l'Hôtel Renaissance. L’évènement sera co-présidé par Peter Matjasic, Président du Forum européen de la Jeunesse et Yershen Pillay, Président de l'Union Panafricaine de la Jeunesse. 70 participants sont attendus (35 d'Afrique et 35 d'Europe).
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Le thème des débats : « Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix ».
Les responsables du Programme jeunesse Afrique-Europe seront présents aux : > Forum européen de la Jeunesse EYF, > Conseil consultatif de la jeunesse du Conseil de l'Europe, > Union de la jeunesse panafricaine PYU, > Réseau des organisations internationales de la jeunesse de l'Afrique NIYOA, > Réseau africain de la jeunesse de la diaspora en Europe ADYNE. 15
MANAGER
Solange PITROIPA
ses Ambitions politiques et sociales
coup trop tard. Depuis lors, nous avons eu à vivre des massacres terribles : l’Algérie, les Balkans, la RDC, le Rwanda, le Darfour, le Mali et l’Afrique Centrale plus particulièrement. Nous sommes toujours dépendants de cette actualité : le racisme est présent dans de nombreuses sociétés, l’intolérance entraîne des actions de répression. Les politiciens doivent donner cet exemple d’intégration, et nous, membres de la société évoluée et tolérante, devons défendre les politiciens attaqués sur des sujets tellement médiocres !
Initiativ'mag Les mots "sourire" et "intégrité" vous définissent souvent dans les medias. Comment vous définissez vous vous-même ? Solange Pitroipa Je me définis comme une force souriante, une femme intègre (eh oui ! mes origines burkinabées sont bien présentes), honnête, entière, travailleuse, humaine, aimant la vie, solidaire, sportive, persévérante et très attachée aux valeurs de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’État de droit. J'ai également un sens de l'humour assez développé car, comme G. Wolinsky, je pense que « l'humour est le plus court chemin d'un homme à un autre ! ». Élue au Conseil communal d’Ixelles depuis 2006, je suis une femme de terrain qui veut faire entendre la voix des citoyens au Conseil communal et pourquoi pas au Parlement bruxellois.
également très importante pour moi. Je veux continuer à défendre une justice sociale, le droit au travail et à la formation, l’écoute des gens et de leurs besoins, le bien-être dans une ville comme la nôtre, capitale de l’Europe, où la précarité ne devrait pas exister !
Nous avons fait des recherches sur vous et avons découvert une femme très active et déterminée ! Quelles sont précisément vos ambitions politiques et sociales ? Je vous remercie pour cette belle attention (rires). J’ambitionne dans un premier temps d’entrer au Parlement bruxellois au soir des élections régionales du 25 mai 2014 sur la liste MR (Mouvement Réformateur). J’appartiens à une génération qui croit fermement en la célèbre formule utilisée par le candidat Barak Obama au cours de sa campagne électorale « Yes, we can! ». Il faut oser croire en sa capacité à changer le monde. Quant à mes ambitions au niveau social, c’est de pouvoir participer au bienêtre de tous les citoyens sans distinction. Je considère qu’il faut toujours être disponible pour les citoyens. Une simple écoute peut aider quelqu’un à surmonter son désarroi. La capacité de garantir plusieurs activités en même temps (le multitasking) est
« Je ferai entendre la voix de ceux qui partagent les idéaux de paix, de sécurité et d’épanouissement de chaque être humain ! »
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Nous assistons ces derniers temps à la montée du racisme en politique dans quelques pays européens. Nous pensons notamment à Cécile Kyenge en Italie et Christiane Taubira en France. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà vécu pareille circonstance ? Je trouve profondément déplorable ce qu’elles ont vécu. J’espère que justice sera rendue et de la belle manière contre les responsables d’actes racistes. Pour ma part, je crois que ce qui rassemble les hommes et les
femmes est toujours plus important que ce qui les divise. On oublie quelquefois de beaux exemples de luttes multiraciales qui font avancer le monde. J’évoquerai tout simplement la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Sécession aux Etats-Unis et la lutte pour l’abolition de l’esclavage… Noirs et Blancs ont lutté ensemble par le passé et continuent de le faire de nos jours pour la fin de l’ostracisme. Nous pensions qu’après la Seconde Guerre mondiale, les peuples allaient enfin pouvoir vivre en harmonie, librement et ce malgré leur race. L’Amérique a montré la voie, mais trop tard, beau-
Les élections européennes sont de plus en plus à la une, quelle Europe souhaiteriez-vous ? Nous avons une chance énorme de vivre en Europe. L’Europe, c’est pouvoir vivre en paix, c’est pouvoir être
soigné bien et rapidement, c’est être protégé socialement, c’est pouvoir donner un avenir à ses enfants. C’est aussi toutes les politiques positives liées à l’emploi, l’économie, l’environnement, la sécurité alimentaire, la libre circulation, etc. Mais il y a encore beaucoup de choses à faire ! L’Europe dont on parle n’existe que depuis 1957, même si les éléments de base d’une Europe possible existaient avant. Cependant, il faut avouer qu’en 57 ans, nous avons fait d’énormes progrès. Des peuples nous envient, des pays nous admirent et nous devons les aider. L'Europe a toutes les raisons
Solange PITROIPA, conseillère communale d’Ixelles (MR) et conseillère de Police de la Zone Bruxelles-Capitale / Ixelles. objectives de s'allier à l’Afrique pour tirer un grand avantage dans cette recomposition inévitable du monde, la même motivation devant animer le continent africain. Le seul défi que la coopération euro-africaine doit relever est de parvenir à un dialogue davantage approfondi autour des intérêts réciproques des deux continents par une meilleure connaissance de l'autre et par une volonté de passer
d'une coopération de l'assistanat à un véritable partenariat. En clair, cette coopération est condamnée à se développer, à se bonifier et à se renforcer puisqu'il y va de la survie de l'Afrique et du renforcement de l'Europe sur l'échiquier mondial. L’Europe doit être responsable en Afrique, continent qu’elle connait très bien. Les Africains attendent beaucoup de nous et ils ont aussi beaucoup à nous offrir.
Nous arrivons à l’issue de cet entretien et vous laissons le mot de la fin. Pour terminer, j’ai deux points importants à souligner : je veux d’abord remercier Initiativ'mag car vous faites un travail remarquable. J’invite les Africains où qu’ils se trouvent à quantifier au mieux leurs performances pour le salut de ce continent qui a déjà beaucoup apporté au monde et qui a encore tant à lui donner. Je souhaite ensuite vous inviter à « écouter » Bruxelles, vous y entendrez parler un nombre incroyable de langues ! C’est une grande richesse et ça fonctionne ! Nous sommes 1.100.000 habitants, nous vivons en harmonie et il n’y a pas d’HLM ou des lieux qui ne soient partagés par plusieurs communautés. Cette capitale de l’Europe, lieu d'ouverture et de tolérance, est un exemple de métissage culturel et de civilisation de l'universel. Cependant, le combat contre l’intolérance et les dérives populistes est permanent : je m'y investirai sans compter afin de porter encore plus haut le flambeau de la liberté, de la démocratie et de l'enrichissement mutuel. Je ferai entendre les voix de ceux qui partagent les idéaux de paix, de sécurité et d'épanouissement de chaque être humain. C’est la synthèse des valeurs de mes origines et de celles acquises dans mon cher pays, la Belgique, qui me donne l'ambition et les capacités de faire triompher de tels idéaux ! Mon objectif est d'œuvrer à ce que la Belgique et surtout, Bruxelles, reste la citadelle des valeurs de solidarité et d'humanisme pour un monde prospère, plus juste et qui donne à ses jeunes de réelles perspectives d’avenir !
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+ Twitter @PitroipaSolange Facebook www.facebook.com/solange.pitroipa Courriel pitroipasolange@gmail.com 17
DOSSIER
> qu’est-ce que Le microcrédit ? ..........................................................................................................19 > La microfinance en europe .....................................................................................................................20 > en afrique de L’ouest.......................................................................................................................................20 > BiLan et perspectiVes ........................................................................................................................................21 > mfsf par chantaL kamatari ....................................................................................................................22 > microstart .....................................................................................................................................................................24 > L'impact sociaL et économique du microcrédit ....................................................27
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L'entreprenariat et la microfinance dans le contexte économique actuel
qu’est-ce que Le microcrédit ?
PAR adrien LippoLis CONSEILLER EN MICROCRÉDIT PHOTO nataLie hiLL
Bien qu’il regroupe aujourd’hui des réalités multiples, le microcrédit peut être défini comme l’octroi d’un prêt d’un montant limité à des personnes désirant entreprendre ou développer une activité, et n’ayant pas accès au crédit bancaire classique.
d
es outils similaires au microcrédit ont existé bien avant l’apparition de celui-ci. Citons par exemple les tontines, les mutuelles de crédit agricole ou encore les banques populaires dont la création date de plusieurs siècles. Mais ce n’est qu’en 1976, avec la création de la Grameen Bank, que le microcrédit a été développé et répandu. Cet organisme est le fruit du professeur Mohammed Yunus, qui s’est rendu compte de l’importance que pouvait avoir un crédit d’un montant très faible sur le développement de l’activité d’entrepreneurs locaux. L’histoire veut que ce soit durant un cours de travaux pratiques avec ses étudiants, qu’il ait pu mesurer l’impact d’un prêt de 27 $ sur une activité artisanale du Bangladesh1. Avec ce montant, il a ainsi pu financer 42 femmes exclues a priori du système traditionnel car considérées comme étant non rentables et insolvables. La réussite de ce projet, qui a amené à la création de plusieurs emplois et au remboursement total du crédit, l’a conduit à créer la Grameen Bank, préalablement citée. Près de 30 ans plus tard, et l’obtention d’un prix Nobel de la paix en 2006, la banque qu’il a fondée compte plus de 8 millions de membres pour un total de crédit avoisinant les 10 milliards de dollars 2. Depuis lors, les institutions de microfinance se sont multipliées dans le monde et on estime aujourd’hui leur nombre à 10.000. On y retrouve une grande diversité d’organisations, qui se différencient par leur degré de structuration, leur taille ou encore leur statut juridique (ONG, association, mutuelle/ coopérative d’épargne et de crédit, société anonyme, banque, établissement > Hélène et Denis microcrédit et développement d’une activité économique.
financier etc.) 3. Celles-ci, encourageant des petits projets au niveau local, développent une autre approche de l’individu, lui accordant une confiance et un potentiel, et permettant ainsi aux plus démunis de devenir des agents économiques du changement. Malgré la réussite et le bien-fondé du microcrédit, des critiques quant à son fonctionnement et son impact ont souvent été émises. Parmi celles-ci, on peut notamment citer le taux d’intérêt, souvent plus élevé que celui des banques traditionnelles, parfois de façon abusive, et qui, pour certains, ferait des organismes de microcrédit de « nouveaux usuriers qui exploitent l'incapacité des plus pauvres à résister à la tentation de l'emprunt » 4. Les effets à long terme des programmes de microcrédit sont éga-
rencontre avec le professeur Yunus, transpose le modèle de la Grameen Bank en France en créant l’ADIE, Association pour le Droit à l’Initiative Économique, afin de « donner une chance aux exclus » 5. Le questionnement sur le microcrédit est également débattu et soutenu au niveau des institutions européennes, pour lesquelles « augmenter l'offre de microcrédit6 est important pour favoriser le développement de nouvelles entreprises, stimuler la croissance économique (conformément à la stratégie de l'UE en matière de croissance et d'emploi) et ouvrir des portes à des personnes qui, autrement, n'auraient pas de telles possibilités (politique de l'UE en matière d'intégration sociale). » 7 Dans ce cadre, l’Europe a développé toute une série de programmes de soutien destinés aux divers organismes de microcrédit existants. En Belgique, MicroStart en est un des bénéficiaires, et se place aujourd’hui comme un des moteurs du microcrédit sur l’ensemble du plat pays.
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si les clients principaux ont toujours été les pays dit "en développement", le microcrédit est aujourd’hui également une réalité des pays occidentaux. lement critiqués, et des études ont démontré que la grande majorité des projets soutenus sont des projets à faible croissance, qui permettent à ses bénéficiaires de survivre, mais qui ont de grandes difficultés à se développer davantage. Si les clients principaux ont toujours été les pays dit " en développement ", le microcrédit est aujourd’hui également une réalité des pays occidentaux, où il permet de lutter efficacement contre l’exclusion bancaire. C’est à la fin des années 80 que Maria Nowak, après une
1. M.Yunus, Vers un monde sans pauvreté, Alain Jolis, 2006. 2. Site de la Grameen Bank http://www.grameeninfo.org 3. Site portail de la microfinance https://www.lamicrofinance.org/section/faq 4. Article d’Esther Duflo sur le monde.fr : Microcrédit, miracle ou désastre ? 5. Anne Hirsch et Maria Nowak, La Place des invisibles, Jean-Claude Lattès, 2004. 6. Au niveau européen, le microcrédit se limite aux prêts d’un maximum de 25.000 €. 7. Site de la Commission Européenne : http://ec.europa.eu/enterprise/policies/finance/ borrowing/microcredit/index_fr.htm
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dossier
La microfinance en Europe
Principales caractéristiques et tendances
L
e Réseau Européen de la Microfinance (REM) promeut la microfinance au sein de l'Union Européenne, en tant qu'outil de lutte contre l'exclusion sociale et financière. Le REM agit en faveur des micro-entreprises et du travail indépendant, à travers ses membres, de même qu'il réalise des actions de plaidoyer au niveau européen, et sensibilise sur les questions de régulations et de législation, ainsi que sur la nécessité de construire un marché européen de la microfinance stable et juste. Le REM fut créé grâce au soutien financier de l’UE et de la Caisse des Dépôts et Consignations (France). L’organisation a été créée en 2003 à Paris, mais depuis 2012, le REM opère depuis la Belgique en tant qu’Association Internationale Sans But Lucratif. Il s’agit donc d’une member-based organization, dont les membres sont des organisations intéressées par les enjeux de la microfinance sur le continent européen. Aujourd’hui le REM compte 78 membres dans 22 pays. Ses activités principales sont : 1) Le plaidoyer au niveau européen ; 2) Le renforcement des capacités de ses membres, à travers des débats, des ateliers et des formations ; 3) L'organisation d'événements d'échange, d'information et de Networking, tels que les visites d’échange entre membres ; 4) Les groupes de travail et la conférence annuelle ; 5) L'édition et la diffusion de nombreuses publications et études ; 6) L’exécution de projets sur la microfinance. La microfinance européenne est un secteur jeune et hétérogène, particulièrement en contemplant la diversité des modèles institutionnels, les approches de prêt et des cadres réglementaires. Elle se caractérise par un large éventail de types d’institutions actives dans le marché : les formes organisationnelles les plus répandues sont les ONG, les Fondations, ou même les Institutions Financières Non Bancaires (IFNB) et les associations de microfinance. Au sein de l'Union Européenne, le microcrédit est défini comme un prêt jusqu'à 25 000 € qui vise à soutenir le 20
par Caroline Lentz du REM
développement de l'auto-emploi ou des micro-entreprises. Selon notre étude biannuelle sur le secteur, en 2011, les Institutions de Microfinance (IMF) européennes ont déboursé un total de 204 080 microcrédits (y compris des prêts à des fins personnelles) pour un volume total d'environ 1 047 millions d'euros. Le montant moyen des prêts décaissés en 2011 s'élève à 5 135 € pour toute la région couverte et 7 129 € pour les États membres de l'UE seuls. L'enquête montre que le modèle de prêt le plus répandu en Europe est le prêt dit social, qui fait référence aux prêts destinés aux clients à faible revenu. Ces prêts se caractérisent par des montants (relativement) bas, et visent à soutenir des activités génératrices de revenus. Cependant, les services non-financiers ou d’accompagnement (services visant à donner un coup de main aux micro-entrepreneurs tout le long du démarrage du projet et audelà) restent un aspect important dans les modèles de fonctionnement des IMF en Europe. Les taux d’intérêts varient fortement entre l'Europe occidentale et l’Europe de l'Est : le taux d'intérêt moyen est de 11 %, tout en allant de 4 % à plus de 30 % dans certains pays des Balkans. La durée du prêt moyen est de 35 mois, allant de 14 jusqu'à 60 mois. L'attention et le support politique et public à la microfinance européenne a été relativement élevée au cours des dernières années, particulièrement en Europe occidentale, où la microfinance s’est positionnée comme un instrument important pour contrer les effets de la crise sur la création d'emplois et l'accès au financement. Pour plus d'informations visitez notre site web.
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en Afrique de l’Ouest
par Denis HEES
À
travers le monde, il existe de multiples formes d’institutions de microfinance (IMF). Celles-ci se développent souvent en fonction du contexte socio-économique et réglementaire en vigueur. Parmi les différents types d’IMF, les coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) constituent une forme originale présentant de nombreux avantages. En Afrique de l’Ouest, les COOPEC constituent de loin la forme d’institution de microfinance la plus répandue. Parmi les atouts des coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC), on note leur fonctionnement participatif qui leur permet de couvrir des zones rurales reculées, souvent trop coûteuses pour des IMF classiques. Dans ces zones reculées, les COOPEC constituent bien souvent l’unique accès possible à des services financiers. Les services d’épargne y jouent un rôle tout aussi important, si pas davantage, que les microcrédits. Les Caisses Villageoises d’Épargne et de Crédit Autogérées, présentes notamment au Mali et au Burkina Faso, sont une belle illustration de cette forme de microfinance rurale. Un autre intérêt des COOPEC est leur mode de gestion démocratique. Pour utiliser les services d’une COOPEC, les "clients" doivent préalablement en devenir membres avec à la clef le droit de vote à l’assemblée générale et la possibilité de se présenter comme candidat aux différents organes de gestion de l’institution. Ce mode de fonctionnement fait des COOPEC de véritables lieux de démocraties locales et leur permet d’être particulièrement adaptées et à l’écoute des besoins de leurs membres. Les membres peuvent ainsi décider du type de projets qui seront financés grâce à l’épargne collectée. Ils peuvent ainsi influencer le développement de leur communauté. L’essor des COOPEC en Afrique de l’Ouest est ainsi le reflet de la vitalité des initiatives citoyennes dans cette région du monde.
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L'entreprenariat et la microfinance dans le contexte économique actuel
Bilan et perspectives
de la microfinance photo Natalie Hill
Diplômée de l’IEP de Paris et de la London School of Economics, Maria Nowak a consacré l’essentiel de sa carrière au développement des pays pauvres. En créant l’ADIE en 1989, elle a souhaité appliquer à la France les techniques de microcrédit de la Grameen Bank du Bangladesh. Inlassablement, elle a étendu ses théories à d’autres pays occidentaux, et a fondé le Réseau Européen de la Microfinance en 2003. Auteure de plusieurs ouvrages, dont La Banquière de l’espoir et On ne prête (pas) qu’aux riches, elle a reçu de nombreux prix au titre de son action et a été faite Officier de la Légion d’Honneur en 2008.
D « L’esprit d’entreprise est la chose du monde la mieux partagée : chacun peut réussir dans le domaine qui est le sien » Maria Nowak, présidente d’ADIE International (Association pour le Droit à l’Initiative Économique).
epuis les années 1970, la mallette des outils du développement s’est enrichie d’un instrument nouveau : la microfinance qui est, tout simplement, l’extension à ceux qui n’ont pas accès aux services bancaires, du crédit, de la possibilité de déposer leur épargne dans un lieu sûr et, le cas échéant, de transférer l’argent dans un autre pays ou de bénéficier des assurances. Le microcrédit, qui s’est développé le premier, a visé d’abord les pays du Sud en privilégiant la création et le développement des petites activités économiques, génératrices de revenus. En effet, dans la plupart de ces pays, qu’il s’agisse d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique Latine, les petits paysans et les travailleurs indépendants du secteur informel étaient la proie des usuriers, qui achetaient leur récolte sur pied ou finançaient un petit fonds de roulement pour leur commerce ambulant, en pratiquant des taux dépassant 200 %. La spirale de l’endettement se mettait alors en marche et les petits acteurs économiques ne travaillaient plus que pour rembourser leurs prêts. Aujourd’hui, le microcrédit couvre une population de 200 millions de personnes, qui ne représente encore qu’une petite part du marché. Au-delà des pays du Sud, il a été introduit en
Europe. L’institution pionnière, qu’est l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE), en France, fête cette année ses 25 ans. De France, le microcrédit a essaimé en Belgique à travers MicroStart, en se basant sur les mêmes principes : • Pour créer de la richesse, il faut à la fois du travail et du capital, qui peut être mobilisé auprès des institutions de microcrédit. • L’esprit d’entreprise est la chose du monde la mieux partagée : chacun peut réussir dans le domaine qui est le sien, même si ses ressources financières sont limitées et son niveau d’éducation peu élevé. • Les personnes à bas revenu remboursent les prêts mieux que les autres, car elles ont besoin, plus que les autres, d’avoir accès au crédit. Aujourd’hui, avec la crise et la montée des services, le travail indépendant se développe rapidement en Europe et le microcrédit, qui s’adresse à des petites unités de production, est reconnu par la Commission européenne comme un moyen efficace en faveur de la croissance et de l’emploi. Il reste à adapter le cadre légal, conçu davantage pour le travail salarié que pour la création d’entreprise et le travail indépendant. Nous y travaillons.
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MFSF : Microfinance Sans Frontières
par Chantal Kamatari
En soutenant le secteur de la microfinance et de l’entreprenariat social, MFSF a, depuis son origine, cette double ambition de faire fonctionner ensemble un engagement social et un modèle économique.
Chantal Kamatari Corporate Social Responsability Manager et Coordinatrice de Microfinance Sans Frontières Belgique.
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La microfinance a, depuis longtemps, été identifiée comme un élément clé pour réduire la pauvreté et créer de l’emploi, ce qui explique l’orientation que nous avons choisie. Toute association, ONG ou fondation ayant des activités à fort impact social peut faire appel à nous » introduit Chantal Kamatari. Microfinance Sans Frontières fournit de l'assistance technique à des institutions de microfinance (IMF) et autres organisations internationales du secteur de l’économie sociale et solidaire. Elle fait appel à des compétences professionnelles avec, dans certains cas, un engagement sur le terrain ou à distance, adapté aux disponibilités de chacun. MFSF offre l’opportunité à celles et ceux qui le souhaitent, de mettre bénévolement leurs compétences au service d’IMF (Institution de Microfinance) et d’ONG internationales dédiées à des projets à fort impact social et économique. « Pour être bénévole, il ne faut pas forcément être ou avoir été employé à la 22
banque, même si ce réseau est aussi une manière stimulante pour nos collègues de mettre à profit leurs compétences différemment ». En ligne avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies, la stratégie d’encourager la microfinance représente ici une occasion pour la banque de s’engager durablement dans une démarche de RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise), tout en permettant à ses collaborateurs de s’impliquer dans un projet porteur hors du cadre strict de leur fonction. En Belgique, le chapitre local de MFSF a été inauguré en 2010. L’antenne belge compte aujourd’hui une réserve de près de 120 bénévoles actifs et retraités de BNP Paribas Fortis. Depuis sa création, dix missions internationales ont été effectuées. Si les missions se déroulent dans les pays émergents, tous les bénévoles ne partent pas pour autant. Certains aident à la préparation des missions en amont. Avec près de 450 bénévoles issus de tous les métiers du groupe BNP Paribas ou d’autres horizons, MFSF a permis la réalisation de plus d’une centaine de missions d’assistance technique dans 30 pays : au Maghreb, en Afrique, en Amérique Latine et en Asie. Depuis 2007, MFSF est passé du stade de projet à une réalité mesurable en termes d’engagement et d’expertises reconnues. MFSF qui compte désormais, parmi sa dizaine de partenaires, des réseaux d’IMF, des ONG et de Fondations, accélère son développement avec les acteurs de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire. Dans les pays du Sud, l’élargissement de la couverture géographique de MFSF, via le déploiement de nouvelles antennes, devrait permettre d’accroître le nombre de ses missions et de son impact au plus près des besoins.
En soutenant le secteur de la microfinance et de l’entreprenariat social, MFSF a, depuis son origine, cette double ambition de faire fonctionner ensemble un engagement social et un modèle économique. Au cœur du dispositif MFSF : ses bénévoles. Ce sont eux les acteurs. Toutes expertises confondues (financière, comptable, juridique, informatique, ressources humaines, communication, etc.), les bénévoles MFSF qui comptent 90 % d’actifs, sont dotés d’une forte capacité d’adaptation à tout type d’environnement économique, social et culturel. À cela s’ajoute leur potentiel pédagogique, indispensable à la nature des missions qu’ils couvrent. En résumé, ce sont leurs compétences ajoutées à leurs qualités personnelles qui leur permettent d’appréhender les problématiques, d’imaginer et de fournir des solutions adaptées au double contexte économique et social. Il en résulte un esprit et un savoir-faire MFSF nourrit par l’envie de transmettre des compétences, de partager les expertises, de contribuer ensemble à des projets éthiques. Une nouvelle plateforme en ligne permet de croiser offre et demande de missions. L’équipe de MFSF fait un premier tri avant de publier les propositions. Chantal Kamatari, elle-même partie en mission au Mali, poursuit : « nous examinons avant tout si la demande est de qualité et les objectifs réalistes, même si c’est très rare que nous refusions une demande d’assistance. Certaines requêtes sont très ciblées, comme, par exemple, effectuer une formation sur l’organisation d’un conseil d’administration, d’autres beaucoup moins. » Pour passer à la vitesse supérieure et affiner son action afin de répondre plus directement aux besoins du terrain, le réseau travaille de concert avec diffé-
L'entreprenariat et la microfinance dans le contexte économique actuel
> Entretien avec Alice Mignon au Kirghizistan avec OXUS, août 2013.
Cher Francis, La mission que nous t'avons confiée au Burundi s’est récemment terminée. Nous avons apprécié la qualité de ton rapport et reçu d’excellents échos de la part du chef de projet et du demandeur. Ton intervention a d’évidence été très utile et appréciée par le promoteur. Nous savons que ces missions ne sont pas de tout repos et qu’elles exigent compétence, sens de la relation, patience… Au nom d’Ex-Change-Expertise, permets-moi de t'exprimer notre reconnaissance pour ton temps et pour ton engagement. Plus tard, peut-être, pourrais-tu être tenté de renouveler l’expérience avec nous ! N’hésite pas à parcourir de temps en temps la rubrique Wanted de notre site Internet, nous serions ravis de te confier un nouveau dossier. rents partenaires tels qu’Ex-Change et Ex-Change Expertise. La dernière mission a eu lieu au Burundi, chez DIFO s.a (Development Inter people Finance Operations), une entreprise de microfinance. Francis Daix, nouveau bénévole, a réalisé la mission, qui était sa première mission pour MFSF, mais une de ses multiples missions en Afrique, réalisées lorsqu’il était auditeur. La mission a duré deux semaines sur le terrain, et avait notamment pour objectif, l’optimisation des systèmes de gouvernance, de la gestion de risque et du contrôle interne de l'IMF. La mission a abouti à un rapport contenant un plan de travail avec constatations et actions à entreprendre ainsi qu'un planning de réalisations, à la plus grande satisfaction des bénéficiaires (voir encadré ci-dessus).
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www.microfinancessansfrontieres.org
MFSF com Qu’est-ce qui motive votre intérêt pour le bénévolat de compétences ? Alice Mignon J’ai rejoint MFSF car je souhaitais mieux comprendre l’impact régional et les enjeux de la microfinance. MFSF m’a parlé de cette mission proposée par son partenaire OXUS en Asie Centrale, région qui me passionne. Et voilà, grâce à MFSF et avec OXUS au Kirghizistan, le bénévolat de compétences m’a permis de réaliser cet objectif et bien davantage encore. Je pense que la technicité de nos métiers est telle que certaines de nos compétences ne sont pas toujours utilisées. Alors, autant qu’elles profitent à d’autres ! Le bénévolat de compétences permet justement cette transmission de savoir-faire. Il y a aussi le plaisir d’être utile. Je n’en suis pas à sauver le monde… mais à ma modeste échelle, à travers une mission, j’ai pu apporter une pierre qui, je l’espère, contribuera à consolider l’édifice d’une microfinance responsable. Et puis, le bénévolat de compétences, c’est une alternative au don financier, c’est un don de soi ! Dans un monde perpétuellement en mouvement, il est important de pouvoir faire une pause et d’offrir son expertise dans le cadre d’une aventure humaine et professionnelle. En clair, quel a été le contenu de votre mission ? OXUS est un réseau d’institutions de microfinance très dynamiques en Asie Centrale (Tadjikistan, Afghanistan, Kirghizistan) et en Afrique (RDC). Pour poursuivre son développement, le groupe OXUS a besoin d’anticiper les risques auxquels il se trouve confronté pour en limiter les impacts et assurer ainsi la réalisation de sa mission durablement et dans des environnements parfois complexes. Localisée à Bichkek durant un mois, ma mission a principalement consisté à développer des outils de gestion des risques adaptés au profil du groupe : d’une part, les risques financiers (crédit, liquidité, taux) et, d’autre part, les risques opérationnels et stratégiques. J’ai également eu l’occasion de partager des “bonnes pratiques” en entreprise avec mes collègues du moment notamment en matière de culture des risques et de culture d’entreprise. Il s’agit d’une première étape nécessaire mais non suffisante, qui n’aura de sens que si les nouveaux responsables des risques s’approprient et implémentent ces outils. L’objet d’une mission de suivi pour s’en assurer ? Finalement, j’ai apporté un regard extérieur critique sur cette organisation à taille humaine, en la confrontant aux structures de grandes entreprises connues et bien établies. Que vous a apporté cette mission aux plans personnel et professionnel ? Cette mission m’a permis de comprendre les difficultés opérationnelles auxquelles sont confrontées les institutions de microfinance. À travers cette expérience professionnelle, j’ai vécu une fabuleuse aventure humaine grâce aux personnes avec qui j’ai collaboré à Bichkek et avec qui j’ai partagé des visions parfois contraires. J’ai eu la chance de travailler au sein d’une équipe multiculturelle aux profils et origines variés : Kirghizistan, Russie, Ukraine, Afghanistan, Pakistan… Ma mission a aussi été l’occasion d’une intéressante ouverture sur le monde des ONG et notamment d’ACTED, principal actionnaire du groupe OXUS. Finalement, il n’y a rien de tel qu’une immersion professionnelle pour s’imprégner d’une région et de sa culture. En vivant et en travaillant au rythme kirghize, j’ai rencontré des personnes formidables qui m’ont beaucoup appris sur leur pays. Le bénévolat de compétences ou comment s’enrichir en donnant !
MicroStart recherche des bénévoles pour diverses missions : coaching, formations, recherche, développement d’outils, administratif… Actuellement une petite centaine de bénévoles travaillent avec les porteurs de projet et les créateurs d’entreprise. C’est un véritable travail en réseau qui a été mis en place et qui agit de manière très concrète. Si vous êtes intéressés par le fait de devenir bénévole, n’hésitez pas à contacter MicroStart.
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MicroStart
par la Direction MicroStart photos Nathalie Hill
Lauréat du Prix Fédéral de Lutte contre la pauvreté 2012, MicroStart est une coopérative à finalité sociale et une ASBL de microcrédit travaillant en Belgique. Pour sa troisième année d’existence, MicroStart est parvenue à devenir un acteur incontournable de la création d’emploi, ceci à travers ses deux principales missions : le financement et l’accompagnement des créateurs d’entreprise. Céline Bouton, manager de l’agence de Saint-Gilles, nous explique les raisons de ce succès. ment pour se lancer. C’est là que nous répondons présents. La proximité avec les porteurs de projets et la réactivité demeurent des éléments moteurs dans le travail des équipes MicroStart. Qui plus est, notre coopérative est devenue un véritable acteur de l’accompagnement des créateurs d’entreprise, à tous les niveaux et sous toutes les formes (formations, coaching et rendez-vous avec des experts). Chez MicroStart, on trouve donc une oreille attentive, une personne qui nous fait confiance. Et du financement pour se lancer ou se développer ainsi que tous les outils pour mener à bien son projet.
Séance d'accompagnement - Raisa Kaze, Dieudo Sow et Claire Oldenhove employés chez MicroStart - Paul Grosjean, accompagnateur bénévole. Initiativ’mag À la fin janvier 2014, vous aviez rencontré 3 500 porteurs de projets et octroyés plus de 800 microcrédits. Comment expliquer un tel engouement ? Céline Bouton, manager MicroStart s’attache à travailler avec les personnes exclues du système bancaire et ne pouvant pas prétendre à un crédit classique. Nous rencontrons énormément de personnes désireuses de travailler, avec des projets intéressants, mais ne trouvant pas l’aide ou le finance24
Pourtant c’est la crise, alors comment est-ce possible ? En période de crise (au moment même où MicroStart a été lancée), on réfléchit souvent plus à créer son propre emploi plutôt que d’espérer trouver un emploi salarié. La plupart des personnes que nous recevons ont déjà eu des activités indépendantes, dans leur pays d’origine ou en Belgique, et nous valorisons cette expérience. Nous accordons beaucoup d’importance aux critères humains et nous nous adaptons à chacun. De plus, avec un accompagnement gratuit, et ce dans différents domaines (finance, gestion, juridique, comptable…), les créateurs sont bien entourés. Votre public, concrètement, quel est-il ? La porte des agences MicroStart est ouverte à tous ! La diversité des porteurs de projet et de leur parcours est d’ailleurs une des richesses de la coopérative. Hormis la difficulté commune d’accès au crédit bancaire, les bénéficiaires ont des situations socioprofessionnelles diverses, des idées plein la tête, dans tous les secteurs d’activité et sont nés aux quatre coins du monde. 80 % des porteurs de projets sont nés à
l’étranger, avec des niveaux de compétences et d’études très variés. La méthodologie d’analyse et de traitement des dossiers est adaptée aux niveaux de compétences. La parité homme-femme est presque de mise : 60 % d’hommes et 40 % de femmes. Près de la moitié des personnes financées étaient au chômage ou au CPAS avant de se lancer. Nous sommes très heureux d’être les porteurs de toute cette diversité. Quels secteurs financez-vous ? Tous ! Les secteurs d’activité chez MicroStart sont très diversifiés, avec une majorité de demandes à 44 % dans le commerce et 19 % dans les services, 13 % dans le domaine du transport, 11 % dans l’hôtellerie, restauration et café, et le reste dans les domaines artistiques, de l’artisanat, de l’agriculture et du bâtiment. Nous finançons par exemple des commerçants, des graphistes, des couturières, des électriciens, des restaurateurs, des musiciens, des marchands ambulants, des livreurs, des traiteurs, etc. Quelles sont vos conditions ? Nous finançons des projets entre 500 et 10 000 € et nous avons une moyenne de crédit de 4 700 €. Les remboursements peuvent s’échelonner sur une période de 6 à 36 mois. Ceci permet aux entrepreneurs de s’endetter à petite échelle et sur le court terme. Ce microcrédit peut permettre d'acheter un véhicule professionnel, du matériel, un stock, mais aussi de constituer une trésorerie ou une garantie locative pour un commerce. Nous appliquons des frais de dossier de 5 % et un taux d’intérêt de 8,95 %. Enfin, nous demandons de trouver une caution pour 50 % du montant prêté. Je pense que beaucoup de lecteurs seront intéressés et prendront contact avec vous : comment peuvent-il faire ? Il suffit d’appeler l’agence la plus proche (Bruxelles, Liège, Gand, Charleroi ou Anvers) et de prendre rendez-vous avec un conseiller ou de nous contacter via notre site internet. Vous êtes assurés d'avoir une réponse rapide.
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L'entreprenariat et la microfinance dans le contexte économique actuel
Quelques projets Candidats du dreamStart programme.
« MicroStart est un excellent support pour dynamiser la vie professionnelle. Ça m’a donné la force de relever des défis, d’avoir une vision à long terme. » Amadou Baldé, transporteur indépendant.
Amadou Baldé, 31 ans, originaire de Guinée, est d’une nature battante ! Arrivé en Belgique à l’âge de 24 ans, il s’attaque aux cours de néerlandais pour mettre toutes les chances de son côté dans ses recherches d’emploi. Amadou fait les choses par étapes pour « monter les échelons ». Il passe d’abord quelque temps au CPAS, obtenant des emplois salariés précaires ou employé sous contrat article 60, puis enfin au chômage. Découvrant le secteur du transport / courrier express grâce à des amis, il comprend vite qu’il s’agit de son domaine, et qu’il y a du potentiel. Il parvient à convaincre le directeur d’une société de transport qu’il est quelqu’un de confiance. La condition pour obtenir un contrat : avoir un numéro d’entreprise. N’ayant pas l’accès à la gestion, il commence par s’associer à une SPRL existante, mais un an et demi d’expérience lui suffisent pour avoir l’ambition de devenir son propre patron. Il rencontre alors MicroStart, grâce aux conseils de son comptable. Pierre, coach, chez MicroStart, l’accompagne alors individuellement dans la préparation à son examen de gestion de base, qu’il réussit haut la main. Amadou a bénéficié de deux microcrédits chez MicroStart, pour acheter son propre véhicule, le remettre en état, et avoir une trésorerie de départ pour l’essence, l’assurance, etc. Depuis janvier 2013, Amadou est indépendant, et ça lui plaît ! Alain Bitton est un indépendant d’origine franco-australienne. Il est professeur d’anglais et passionné de cuisine. Il gère actuellement Mémé Café, un établissement de produits sans gluten et faits maison dans le centre-ville de Bruxelles. Alain est un chef de talent spécialisé dans la connaissance de la nutrition et l’alimentation saine et bio. Il est capable de proposer des menus équilibrés pour les personnes allergiques, suivant un régime diététique particulier, ou toute autre personne voulant simplement manger sainement. Son parcours est pour le moins atypique : né à Paris, il quitte la France en 1990 pour s’installer en Australie où il réside pendant 20 ans. Il travaille pour des institutions bancaires, gère un restaurant bio, développe son business de vente de gâteaux sur les marchés de Sydney, tout en enseignant parallèlement l’anglais et le français dans des écoles privées. Grâce à des amis et un coup de pouce de MicroStart, c’est en décembre 2013, au 17 de la petite rue des Riches Claires, que voit le jour Mémé Café, un projet auquel il pense depuis 15 ans. Cet endroit chaleureux propose des mets sucrés 25
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> Alain Bitton, gérant du Mémé Café. > Marie Aszenger, gérante d’un magasin d’alimentation polonaise. > Eric De Rudder, gérant du café/bar éthiopien Azeb Café. (muffins, gâteaux, gaufres, …) et salés (délicieux sandwichs toastés, soupes onctueuses, sélection de verrines et muffins) pour tous les moments de la journée. Les produits sont faits maison, biologiques et, pour la plupart, sans gluten ni produits laitiers. La restauration est ouverte du mardi au samedi de 9h à 18h. N’hésitez donc pas à vous y arrêter si vous vous baladez dans le centre-ville de Bruxelles et qu’un petit creux vous tenaille ! Il vous dira toute l’aide qu’il a trouvée auprès de sa conseillère en microcrédit pour monter son projet. Marie Aszenger, 37 ans, mère d’un enfant, est aide ménagère et indépendante complémentaire. Polonaise d’origine, elle avait envie de lancer un magasin polonais dès son arrivée en Belgique, mais les finances ne suivaient pas. « Après plusieurs mois de recherche d’informations et de financements pour mon projet de magasin polonais auprès des banques où l’on me proposait +/- 7 000 €, j’ai entendu parler de MicroStart. Je ne savais pas que le microcrédit existait en Belgique. J’ai pris rendez-vous pour présenter mon projet et voir ce que la structure pouvait faire pour moi. Après 2 mois de coaching sur la préparation de mon projet, j’ai pu obtenir un microcrédit de 9 000 € et un prêt d’honneur de 2 500 €. Cela m’a permis de mettre en place le magasin et de créer un emploi pour mon mari qui était au chômage. » Depuis janvier, le magasin est fonctionnel à Schaerbeek à l’adresse : Place Princesse Elisabeth, 139 et son mari a enfin pu bénéficier d’un emploi salarié. Éric De Rudder a une longue expérience de l’horeca (hôtellerie, restauration et café) derrière lui. Mais il n’avait pas encore eu son propre établissement. C’est désormais chose faite depuis l’ouverture en décembre dernier du café/bar éthiopien : Azeb Café. Le concept de son café a été développé en tandem avec son épouse qui est originaire d’Éthiopie. Ils ont une réelle envie de mettre la diversité culturelle en avant et de créer des liens entre les cultures. Situé rue du Gouvernement provisoire, entre Madou et Botanique, l’Azeb Café est tel qu’Eric le voulait : un endroit où l’on peut prendre un verre et discuter tranquillement, mais aussi écouter des concerts les soirs de week-end. Son expérience dans l’Horeca, tant en Belgique qu’à l’étranger, lui a permis de mener ce projet à bien. Mais pour en arriver là, Eric a dû surmonter plus d’un obstacle : longue recherche de local, difficultés de trouver un financement, … Les refus essuyés auprès des banques ne l’ont pas découragé et il a finalement fait appel à MicroStart pour trouver les fonds indispensables au lancement de l’activité. Des idées, Éric en a encore et il continuera à apporter des nouveautés pour dynamiser le quartier et promouvoir l’échange culturel ! Un endroit à tester !
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www.microstart.be
L'entreprenariat La nourriture et la microfinance et ses impactsdans culturel, le contexte physique économique & mental actuel
L'impact social et économique du microcrédit par Céline BOUTON Manager MicroStart (en photo) photo Natalie Hill
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ujourd’hui, un cinquième de la population mondiale vit sous le seuil de pauvreté, et 2,5 milliards de personnes dans le monde n’ont pas de compte bancaire. L’impact social et économique du microcrédit se fait sentir à plusieurs niveaux. Il convient déjà de dire que 90 millions de personnes bénéficient d’un microcrédit dans le monde. Dans les pays du Sud, la microfinance, par l’activité économique qu’elle génère dans les foyers, améliore les revenus, la consommation mais également l’épargne, au bénéfice des enfants en particulier notamment par l’éducation. Outil destiné à l’origine exclusivement et encore maintenant majoritairement aux femmes, il contribue à leur empowerment, c’est-à-dire au renforcement de leur position sociale dans la communauté. La solidarité intergénérationnelle est également renforcée puisque ces femmes travaillent aussi souvent pour subvenir aux besoins de leurs enfants mais aussi à ceux de leurs parents. De nombreux organismes de microcrédit proposent des formations et des conseils techniques aux emprunteurs pour les aider à accroître leurs revenus. Il s'agit notamment de programmes d'alphabétisation, de formation à la gestion d'entreprises et d'éducation. Ces programmes visent à accroître les compétences et les capacités des emprunteurs. Dans les pays développés, la microfinance est de plus en plus perçue comme un outil potentiellement efficace pour lutter contre les effets de la crise éco-
nomique et sociale. Les gouvernements et l’Union Européenne l’identifient clairement comme un outil de lutte contre la pauvreté et contre le chômage ; et la plupart des études montrent que le microcrédit contribue de façon significative à l’auto-entrepreneuriat et à la création d’emploi en Europe.
Les gouvernements et l’Union Européenne l’identifient clairement comme un outil de lutte contre la pauvreté et le chômage. La plupart des bénéficiaires sortent très souvent du système d’assistanat (CPAS, chômage…) pour créer leur emploi, réaliser leur rêve, vivre de leur passion. À titre d’exemple, le microcrédit aide à créer près de 60 000 emplois chaque année en France. Les effets sont donc multiples, au Nord comme au Sud : 1) amélioration des revenus, du patrimoine, du niveau d’épargne des clients ; 2) amélioration des conditions de vie (santé, éducation, etc.) ; 3) participation accrue à la vie de la communauté ; 4) création d’emplois … C’est pour cette raison que les pouvoirs publics et les banques s’intéressent au microcrédit. Dans une palette d’outils de lutte contre la pauvreté et contre le chômage, les programmes de microfinance sont une réponse parmi d’autres, mais ont un impact certain.
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AGIR
Non à l’afrophobie
par Virginie Sassoon docteure en sciences de l’information et de la communication
La visibilité médiatique est devenue un enjeu de lutte sociale pour les groupes minoritaires. Cette visibilité ne doit pas être envisagée uniquement d’un point de vue quantitatif mais aussi qualitatif, seul garant d’une reconnaissance. Si la présence des noir-e-s dans les médias et la publicité est variable d’un pays à l’autre, il existe des points de convergences autour de certains stéréotypes. Cet article passe en revue quelques exemples significatifs.
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a surreprésentation médiatique des Noir-e-s dans le sport tend à les réduire à un corps dans l’imaginaire collectif. La visibilité de leur performance physique met en exergue leur relative invisibilité dans le champ intellectuel mais aussi politique et économique. Dans les reportages couvrant l’actualité ou la vie quotidienne, les Noir-e-s sont souvent rattachés à des sujets liés à l’immigration (travailleurs sans papiers, migrants, réfugiés…), inclus des situations dramatiques comme des émeutes (Londres 2011, France 2005, etc.), des faits divers ou des questions d’insécurité. Ils sont ainsi régulièrement associés à une menace pour l’ordre social, et perçus comme pauvres, étrangers et/ou assistés. Deux visuels ci-contre montrent que certains médias portent les traces d’un "racisme biologique", héritage nauséabond de théories scientifiques du XIXème siècle dont l’objectif était la déshumanisation et l’assignation des Noir-e-s à l’animalité (en les comparant notamment à des singes). En 2013, la Une du journal français d’extrême droite Minute titre Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane, suite aux insultes racistes reçues par la ministre de la justice. En 2012, en Italie, le joueur de football Mario Balotelli était représenté dans un dessin de presse comme King Kong, dans la Gazzetta dello Sport. Dans la publicité, les personnes noires ont été mises en scène de manière caricaturale dès le XIXème siècle (noirceur accentuée, traits déformés) pour vendre des produits liés à la couleur de leur peau ou en contraste (riz, farine, lessive…). Aujourd’hui encore, les femmes à la peau foncée apparaissent souvent 28
dans des publicités pour des produits "exotiques", d'origine africaine ou caribéenne (vanille, rhum, chocolat...), qui restent associés à un imaginaire colonial. Le visuel ci-contre issu d’une campagne publicitaire pour les glaces Magnum (2010), met en scène la fusion totale entre le corps féminin et le produit chocolaté, une mécanique classique du sexisme publicitaire. Le visuel au-dessous est issu d’une campagne publicitaire pour la marque de chocolat Cadbury (Royaume-Uni 2011). Il est écrit « Dégage Naomi, il y a une nouvelle diva en ville ». Naomi Campbell, à qui le message était adressé, a porté plainte et l’affiche a été retirée. Les théories du racisme scientifique du XIXème siècle visaient à légitimer la supériorité des Blancs sur les Noirs ont systématiquement associé ces derniers à la laideur : que ce soit les cheveux, la peau, le nez, la bouche, les yeux. Dans les représentations médiatiques contemporaines relatives à l’univers de la beauté et de la mode, la blancheur demeure le critère hégémonique. Ainsi la chanteuse africaine américaine Beyoncé apparaît avec les cheveux lisses et blonds dans une publicité pour un shampoing de la marque l'Oréal (2008). La marque a été accusée de l'avoir blanchie. Le standard de beauté dominant, qui valorise avant tout les beautés métissées, encourage de manière explicite les femmes noires à transformer radicalement la nature de leurs cheveux, en les défrisant, ou en portant des perruques ou des tissages. Les hommes ne sont pas non plus épargnés. En août 2011, la marque Nivea invitait par exemple les hommes noirs à se "re-civiliser". On voyait sur cette publicité, un homme, le crâne et les joues rasées, s'apprêtant à jeter, tel un lanceur
(...) la déshumanisation et l’assignation des Noir-e-s à l’animalité (en les comparant notamment à des singes).
éLections européennes 2014
Les éLections parLementaires et La soLidarité internationaLe PAR La coordination sud
Les 24 et 25 mai 2014, les citoyens européens éliront leurs représentants au parlement européen pour 2014-2019. dans un contexte de crises et avec plusieurs processus de négociation en cours sur des enjeux mondiaux, il s’agit d’un moment charnière pour la politique de développement et d’aide humanitaire européenne. coordination sud et ses membres ont choisi de se mobiliser pour faire remonter ces thématiques dans l’agenda politique des futurs eurodéputés.
c’
est dans un contexte morose que s’organisent les prochaines élections parlementaires européennes. Après cinq ans de crises économique et financière, de politiques d’austérité et de crise de confiance des citoyens par rapport aux politiques, les extrêmes rivalisent avec les formations majoritaires dans les intentions de vote. L’Europe est perçue et vécue par de nombreux Européens comme une contrainte, et non comme un avenir choisi. Au travers d’un engagement fort dans cette campagne derrière les messages de solidarité, de développement durable et de justice sociale, les organisations de la société civile peuvent contribuer à remobiliser les citoyens autour de l’Europe.
de poids, une tête humaine, crépue et barbue. La "re-civilisation" impliquait ici le rejet de la barbe et du cheveu crépu. Après de multiples plaintes, cette affiche a été retirée. Ces exemples témoignent de manière éloquente de la permanence et du renouvellement des stéréotypes racistes. Les représentations médiatiques et publicitaires construisent des frontières symboliques entre un "nous" (majorité invisible) et un "eux" (minorités visibles). Elles participent à la construction d’un Autre, perçu comme étranger et inférieur. Ces représentations ont des effets psychologiques significatifs sur l’estime de soi pour les Noir-e-s et un impact sociopolitique majeur sur le vivre-ensemble. Un véritable travail de conscientisation et de responsabilisation des dirigeants et des producteurs de contenus médiatiques doit donc être engagé pour éviter la reproduction de représentations obsolètes, liée notamment à un entre soi professionnel blanc. Un des leviers d’action prioritaire doit être le recrutement d’équipes socialement, culturellement, ethniquement plurielles, à l’image des sociétés que les médias sont censés refléter.
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L’europe est perçue et vécue par de nombreux européens comme une contrainte, et non comme un avenir choisi. des enjeux importants pour la solidarité internationale Les innovations institutionnelles du Traité de Lisbonne ont donné de nouvelles prérogatives législatives au Parlement européen (procédure dite "de codécision"). L’avis du Parlement européen est ainsi contraignant sur les questions d’agriculture, de politiques énergétiques, d’immigration, etc. Les eurodéputés ont également un rôle clé dans l’adoption et le suivi du budget de l’Union et l’évaluation des politiques. Parmi les institutions qui élaborent la politique étrangère de l’Europe, le Parlement est le seul organe directement élu par les citoyens. Et pour la première fois en 2014, les principaux partis politiques européens présenteront, dans le cadre de la campagne, un candidat à la présidence de la Commission européenne. Ces élections guideront donc réellement l’orientation des politiques européennes pour les cinq prochaines années.
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@ sud@coordinationsud.org 29
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élections européennes 2014
Pourquoi aller voter
aux élections européennes de 2014 ? Par La Fondation Jean Jaurès
Votre voix compte pour faire avancer l’Europe !
En mai 2014, le Parlement européen jouera un rôle clé dans la nécessaire réorientation de l’Europe. C’est pourquoi votre voix compte. Elle est décisive pour faire avancer l’Europe à l’heure de choix majeurs concernant la démocratie, la croissance et la solidarité.
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epuis 1979, le Parlement européen est élu au suffrage universel direct. Il a acquis un rôle déterminant dans le triangle institutionnel avec la Commission, qui dispose du pouvoir d’initiative et le Conseil, c’est-à-dire la représentation des États membres, avec lequel il partage le pouvoir de légiférer (codécision). Il approuve la nomination du Président de la Commission européenne et de ses membres. En 2014, le Parlement européen désignera donc le successeur de José Manuel Barroso et l’ensemble du collège de la Commission. Il auditionnera longuement chacun des commissaires européens et pourra éventuellement en refuser. Le Parlement européen dispose aussi du pouvoir budgétaire (il approuve le budget) et du pouvoir de contrôle. Composé de 766 députés, le Parlement européen représente 500 millions de citoyens, soit le corps électoral le plus large après le Parlement indien. Le Parlement européen agit pour les citoyens. Ce sont, par exemple, les députés européens qui ont obtenu que les consommateurs payent des factures moins élevées pour leurs 30
appels téléphoniques au sein de l’Union, que les diplômes et qualifications professionnelles soient reconnus dans les États membres, que la sécurité des produits de consommation et leur étiquetage soient plus transparents, que les droits des passagers aériens et ferroviaires soient mieux respectés ou que l’égalité hommes/femmes devienne une priorité. En matière de gouvernance de la zone euro, le Parlement européen a exigé que le système financier soit mieux contrôlé, que les bonus des banquiers soient plafonnés, que la spéculation sur la dette des États membres soit interdite et qu’un contrôle démocratique soit effectué sur les décisions du Conseil et de la Commission. Le Parlement européen est aussi un acteur engagé contre le changement climatique et milite activement en faveur des droits de l’Homme. C’est souvent au travers des parlementaires européens que s’expriment les revendications de la société civile. C’est pourquoi votre voix compte, car elle permet l’exercice de la démocratie, c’est-à-dire le pouvoir de faire des choix : Le choix de la démocratie Les citoyens se plaignent d’une construction européenne déconnectée de leurs préoccupations et d’un déficit démocratique grandissant. Délaisser les urnes ne ferait qu’accroître ce sentiment. L’élection du Parlement européen au suffrage universel direct est une conquête politique à honorer. Le choix de ses législateurs Le Parlement européen (représentant les peuples) est aujourd’hui co-législateur avec les représentants des États membres (le Conseil). La place du droit européen dans les législations des États est devenue très importante, notamment en termes de normes et de standards. Afin d’orienter les lois européennes, l’électeur a le pouvoir de choisir sa majorité. Le choix du Président de la Commission européenne Selon le Traité de Lisbonne, le Conseil européen, tenant compte des résultats des élections européennes, propose un candidat que le Parlement européen doit confirmer par son vote. Ainsi, les députés européens auront le dernier mot sur le choix du (de la) Président(e) de la Commission. Il ne faut pas laisser passer cette occasion de choisir une personnalité d’envergure. Le choix de la croissance et de l’emploi Les partis européens vont définir leur programme. Éviter la politique d’austérité porteuse de régression économique et sociale, synonyme de sacrifice de toute une génération, c’est ce que les électeurs peuvent exprimer en soutenant cette approche. Le choix de la solidarité contre le repli sur soi La tendance nationaliste étroite l’emporte dans quasiment tous les États de l’Union. L’histoire du XXème siècle nous a pourtant enseigné que cette voie était vouée à l’échec. Afin d’éviter le paradoxe d’un Parlement européen accaparé par des intérêts strictement nationaux contradictoires, les électeurs pro-européens doivent faire entendre leur voix ! Alors, le 25 mai, allez voter !
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Entre violence et espoir ! PAR Géraldine Georges –Action politique & communication chez Solidarité Socialiste PHOTO J de Tessières
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iolences sexuelles, viols comme arme de guerre, crime contre l’humanité, … La question des violences faites aux femmes dans la région du Kivu en République Démocratique du Congo est largement décriée. Violences puissamment dénoncées par le Docteur Denis Mukwege, le directeur de l’hôpital de Panzi dans le Sud Kivu : « Beaucoup d'hommes ont l'impression que le viol n'est qu'un rapport sexuel non souhaité. Mais ce n'est pas ça ! C'est une destruction ! Et cela fait seize ans que cela dure au Congo ! Seize ans de destruction de plus de 500 000 femmes, seize ans de déstructuration de toute une société. Et cela ne fait que croître ! ». Bien que cette question soit largement relayée aussi dans les médias internationaux et autres rapports officiels des grandes agences, ONG et de l’ONU, les choses ne changent pas, ou très peu… En décembre 2013, moment de reddition de nombreux groupes armés – dont le plus connu au Nord Kivu est le M23 – et donc d’espoir de paix, nous avons donné la parole à ces femmes. Victimes de violences, militantes, juristes, journalistes, universitaires, toutes transmettent le même message, très dignement et avec humilité : « Il faut que cela cesse ! ». Nous avons essayé de comprendre comment elles vivent, se réinsèrent dans la société, élèvent leurs enfants. Quels sont leurs mécanismes de défenses ? Et si elles sont soutenues, de quelle manière ? Premier constat : le patriarcat dominant au Congo, empêche les femmes et leurs enfants de réintégrer la société. « Quand je suis revenue à la maison, mon mari m’a répudiée. Je suis allée dans la maison de mon papa, il m’a chassée ! Et mon petit garçon est orphelin puisqu’il n’a pas de père. Je n’ai plus rien ! », nous dit Francine, jeune femme de Burhiniy au Sud Kivu. Nombreuses sont celles qui quittent leurs villages pour survivre. Elles se retrouvent alors en ville et vivent du petit commerce et du soutien des associations. « Nous les appuyons en leur donnant des formations en agricul-
Réunion des "mères du viol" à l’est de la RDC. ture et coupe-couture et leur donnons 5 $ pour qu’elles puissent se lancer dans un petit commerce ou une autre activité qui leur permettra de se débrouiller un peu. », nous explique Odette Byumanine, coordinatrice d’ADEJEP, une organisation soutenue par le partenaire de Solidarité Socialiste, la plateforme Diobass au Kivu. Deuxième constat : les enfants nés des viols sont considérés comme un danger pour l’avenir. Tous les témoins entendus sur le terrain le confirment. « Les enfants ne sont, pour la majorité, pas déclarés au Congo, ils n’ont donc pas la nationalité congolaise. Certains vivent avec les milices, abandonnés dans les forêts, laissés pour compte, ils ne sont pas éduqués. D’autres, ont plus de chance, ils restent avec leur maman mais sont considérés comme des "enfants-serpents" , bannis par les autres. Que vont-ils devenir ? Comment vont-ils grandir ? Avec quels repères ? Ce sont de véritables bombes à retardement », selon Chouchou Namegabe, journaliste à Bukavu. Troisième constat : le viol se banalise. Reconnu comme arme de guerre quand
il est perpétré dans le cadre de conflits, le viol reste cependant impuni dans la majorité des cas. « La loi congolaise permet aux victimes de poursuivre leurs bourreaux devant les tribunaux, mais pour la plupart, soit elles ont honte et se cachent, donc ne portent pas plainte, soit même si le procès a lieu, la peine n’est pas appliquée. L’impunité est un énorme fléau au Congo. Les hommes se croient donc, de plus en plus, autorisés à forcer des femmes à avoir des relations sexuelles non consenties, quand ils en ont envie. » déclare Claudine Tsongo, avocate, Association des Femmes Juristes. Des constats assez difficiles donc. Malgré tout, ces femmes ont l’espoir ! L’espoir qu’un jour, elles et leurs enfants pourront vivre en paix dans leur région. Jamais fatalistes, elles croient au changement possible. Vous voulez en savoir plus ? Un webdocumentaire Entre violence et espoir ! mettant à l’honneur le témoignage de femmes victimes de violences au Kivu est disponible.
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http://webdoc.solsoc.be 31
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Modi Tambwe Le premier prix
de l’Action féminine 2013 PAR Nathalie Carlier photo Christain Carleer
Le prix de l’UFA est décerné par des femmes de la communauté à d’autres femmes.
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Le 14 Novembre dernier, j'ai eu l'honneur d'être primée par l'Union des Femmes Africaines de Belgique (UFA) du Premier Prix de l'Action Féminine 2013. Cela peut paraître cliché mais ce fût un moment d'intense émotion, d'infinie reconnaissance et de grande humilité aussi. C’est une reconnaissance d’un travail dont on ne voit pas forcément le résultat comme d’autres produits, mais plutôt des actions faites pour être portevoix des femmes. Souvent on me demande ce que je fais. Je suis une activiste, féministe africaine convaincue et lobbyiste aussi. Je pense qu’il est important que quand on a la chance comme moi de pouvoir s’exprimer, il faut tenter par tous les moyens de convaincre pour que les choses aillent mieux pour les plus faibles ou celles qui n’ont juste pas les moyens de se défendre. Le prix de l’UFA est encore plus important car il est nôtre dans le sens où ce sont les femmes de la communauté qui le décernent à d’autres femmes. Reconnaître ce que nous faisons de grand ou de petit est important pour donner un sens mais surtout assurer la continuité pour les générations à venir qui comme chacun(e) 32
d’entre nous ont besoin de se projeter au travers d'un(e) autre. C’est pour cela que je tiens à vraiment remercier et encourager l’UFA dans cette initiative qui a commencé il y a déjà sept ans. Mes attentes et mes aspirations dans une Europe de la diversité ? C’est tout un programme. Je ne parlerais pas d’attente mais d’actions, dans le sens ou plus que jamais, au travers des organisations au sein desquelles j’agis par exemple en Belgique le Réseau des Femmes Immigrées et d’origines étrangères (ReFI-oe), nous agissons en soutenant les initiatives concrètes de femmes, tant africaines que migrantes des autres communautés, dans ce qu’elles proposent comme solutions concrètes au non emploi, à la formation, … Au sein du Network of Migrant Women (ENoMW), nous faisons un plaidoyer au parlement pour un statut légal sûr, une plus grande reconnaissance des diplômes ou des savoir-faire des femmes, un meilleur accès aux finances lorsqu’elles veulent entreprendre ou simplement l’accès à de meilleurs emplois. Mais je pense aussi que leur permettre de continuer à agir dans leur pays d’origine est important. Par exemple, au sein de l’ONG CCAEB, il est question de relancer l’agriculture rurale, familiale mais aussi un autre moyen d’autonomiser les femmes au pays. L’Europe des diversités doit être une Europe qui reconnaît la valeur et l’apport de tous ses citoyens et citoyennes. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans la situation des années 70 mais le chemin est encore long pour que nous arrivions à la disparition des différentes formes de discrimination que subissent les femmes migrantes. Chacun de nous est une pièce clef dans l’action pour le changement. Dans mon cas, c’est d’être encore plus active et attentive aux lois et à leurs conséquences sur nos vies et d’en informer les migrants et les organisations. L’Europe plus diverse doit être une terre ou chacun d’entre nous a la possibilité d’agir et cela voudra dire, cette année, être électeur responsable. Nous sommes de nombreux africains ou afro-descendants en Europe à pouvoir voter et contrairement à ce que nous pensons, nous pourrions faire la différence par ce simple geste. »
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Parcours Bachelor en Sciences Juridiques, elle est active dans l’action communautaire depuis 1994, Secrétaire Générale de Trajet pour la Reconstruction du Kasaï asbl et présidente du Raad Van Afrikaanse Gemeenschappen in Europa afdeling Vlaanderen (RVDAGE/VL vzw). Depuis le forum AWID 2005 et en étroite collaboration avec l’association AFEBAF et WILKP-RDC, elle plaide sur les questions des violences faites aux femmes, des renforcements de capacités et de l’autonomisation économique des Africaines. Depuis la fin 2012, au sein du CA du Réseau Européen des Femmes Migrantes – ENoMW, elle plaide au niveau des instances Européennes pour un meilleur emploi, une meilleure reconnaissance de leurs diplômes et un accès plus équitable aux finances lorsqu’elles veulent entreprendre. www.ccaeb-fd-ong.org/ — http://trkasbl.blogspot.be/ www.facebook.com/RefiOe — http://rvdage.blogspot.be/
Memini BIBI KAKUDJI
ou le Regard de la jeunesse sur le développement Par Godens KI
J
e m'appelle Memini Bibi Kakudji, j'ai eu mes 20 ans le 25 janvier 2014. Je parle couramment le français, l'anglais et des langues de mon pays : le lingala et le swahili, mais j'aimerais parler plus de langues encore... Étudiante en 3ème année de Droit dans le département de Droit économique et social à l'université Protestante au Congo (UPC), je vis actuellement à Kinshasa, capitale de la RDC. Je suis la fille d'un homme qui a choisi de mettre en péril sa vie pour son pays et d'une femme qui ne se limite pas à être une mère mais qui est également une guide, une éducatrice... En bref, mes parents sont des modèles. Je suis la deuxième d’une famille de quatre enfants. J’ai deux frères : Yakin, le cadet et Champion, l'aîné, et une petite sœur, Merveille. J'ai suivi mes études primaires au TEI (The Elynd Institute), secondaires au Complexe Scolaire MAWETE et mon cursus universitaire à l'UPC. Après cela, j'aimerais me spécialiser dans d’autres domaines (droit bancaire, droit de l'environnement, droit des affaires, ...) afin d’être non seulement utile à mon pays mais également pour acquérir des notions dans d'autres domaines. Selon moi, un grand Homme ne doit pas seulement être limité à son domaine mais doit aussi avoir des notions dans d'autres domaines. Un Homme influent est censé être complet. J'aimerais être une femme influente, par là je ne vise pas seulement l'importance mais aussi la compétence et l'utilité pour la société. Petite nationaliste que je suis, j'ai un grand amour pour mon pays ! Nous vivons des choses que d'autres habitants, d'autres pays ne peuvent pas connaître ou vivre. La RDC est un pays béni et plein d'espoir. C'est un pays riche mais qui vit dans la pauvreté. Les richesses de la RDC ont contribués au développement d'autres pays et je crois qu'un jour cette bonté nous sera rendue. Je rêve d'un Congo nouveau, où la scolarité des enfants ne serait pas un calvaire pour le petit peuple, où il n’y aurait plus d’analphabètes, où les enfants seraient protégés des corvées et autres impositions. Car tout enfant a le droit à l'éducation qui favorise le développement d'un pays. Je rêve d'un Congo où les enfants des fonctionnaires bénéficieraient d'avantages au niveau de la scolarité, de l'alimentation, ... Je rêve d'une jeunesse optimiste, qui serait le développement de demain, et donc l'avenir du pays. Une jeunesse éveillée, qui ne se contenterait pas des choses futiles mais qui prendrait au sérieux son avenir, qui ne se satisferait pas du statut social, des relations ou des biens de ses parents mais qui voudrait se former par elle-même. Une jeunesse qui dirait non à tout moyen susceptible d'être la cause du sous-développement du pays. Une jeunesse congolaise qui n'aurait pas de difficulté sur le marché de l'emploi. Je rêve d'un pays où les habitants seraient respectés peu importe leur statut social, où un petit peuple congolais pourrait sans difficulté et sans crainte ester en justice en cas de préjudice subi.
« J’ai 20 ans et j’ai des rêves pour mon pays. » Je rêve d'un peuple chercheur et laborieux et non d’un peuple qui attend que le bateau chavire pour se réveiller. Je rêve de Congolais qui s'assisteraient et s'aideraient mutuellement pour que la RDC aille de l'avant. Je rêve d'un pays où la justice serait transparente, où la droiture, la raison et le respect des normes ne seraient pas autant de prétextes à la haine mais autant de raisons d'applaudir. Je rêve d’un pays où le gérant et le géré, l’employeur et l’employé, le dirigeant et le dirigé, l’agriculteur, la couturière, le marchand, l’étudiant, le professeur, le fonctionnaire de l'état (même élevé) contribueraient toutes et tous à l'émergence du pays. Certes, rien n'est parfait, mais il serait nettement mieux que le petit peuple, les riches et la population moyenne favorisent tous ensemble le développement et la modernisation de la RDC. Que Dieu bénisse la RDC !!!
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DÉcouverte Boîte à idées
Construire en Terre Crue 3/4
Au-delà de la Terre Crue : les éco-quartiers PAR Nathalie Yabili alias i-grec-carré-y2 Yohali Y2 Photo ERA-Architects – South Africa
Les deux articles précédents ont démontré que la terre crue répond aux besoins de développement durable du XXIème siècle. Dans le secteur de la construction, développer durablement signifie : innover des matériaux et des processus de réalisation qui protègent les individus et l’environnement naturel de la planète. Ces objectifs de durabilité se matérialisent en un concept urbain appelé écoquartier ou éco-village.
Une ruelle de l’éco-quartier VAUBAN où les automobiles roulent au pas et les enfants jouent en toute liberté.
Qu’est-ce qu’un éco-quartier ?
Conçu, organisé et géré dans une démarche de développement durable, un écoquartier doit avoir un potentiel de développement socio-économique. À côté des atouts technologiques tels que : récupération d’eau de pluie, recyclage des déchets, usage d’énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes, …), etc., l’éco-quartier optimise la gestion des transports, des équipements publics, des logements, des commerces, de la faune et de la flore ; tout en assurant l’intégration sociale des habitants. Découvrons un éco-quartier d’Europe et un éco-village d’Afrique.
L’éco-quartier VAUBAN (Allemagne)
Par sa précocité et son ampleur, le quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne du Sud Ouest – frontière française) est une figure de référence européenne. En 1992, l’armée française quitte la caserne militaire qu’elle occupait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quel avenir pour ce site au sud du centre-ville de Fribourg ? En 1996, les autorités publiques démarrent le programme de réaffectation du site. Cette première européenne permet de pallier au manque de logements à Fribourg en répondant aux critères les plus avancés du développement durable : limitation des transports motorisés, maîtrise de l’énergie, réduction de la consommation d’eau potable, mixité sociale, etc.Deux points font l’originalité de Vauban : 1) la conservation et la rénovation des bâtiments de l’ancienne caserne militaire et 2) la forte participation des citoyens à la construction de leurs nouveaux logements.
L’éco-village ECO CITY à Ivory Park (Afrique du Sud)
Centre Communautaire de l’éco-village ECO CITY à Ivory Park (Afrique du Sud). La Terre Crue, matière première locale, reste une actrice incontournable dans le développement durable. 34
Lors du Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, l’Afrique du Sud présente une démarche exemplaire d’écologie socio-urbaine africaine. Le township Ivory Park se niche au Nord de Johannesburg, dans la zone d’expansion économique la plus rapide du pays. Les combustibles pour la cuisine et le chauffage sont de médiocre qualité et
enlisent ce bidonville surpeuplé dans une atmosphère extrêmement polluée. Les maladies respiratoires y sont cinq fois plus fréquentes qu’ailleurs. C’est l’incendie d’un entrepôt de Rhône-Poulenc, en 1994, qui a amené les habitants à se mobiliser. Avec l’aide de la municipalité et d’une organisation non-gouvernementale, ils ont lancé le projet Eco City at Ivory Park. Rechercher systématiquement des solutions écologiques-économiques à tous les grands problèmes du township ; développer d’autres modes de cuisson et de chauffage pour baisser la pollution de l’air ; créer des emplois locaux à travers des coopératives afin d’éradiquer le chômage et la criminalité…, tels sont les socles de cette belle initiative de développement durable en Afrique. D’un côté, l’écologie prend forme à travers le chantier de construction de l’éco-village : des maisons aux matériaux sains et locaux comme la terre crue, un Centre communautaire "zéro énergie", un marché et un potager "bio". D’un autre côté, l’économie sociale se déploie grâce aux talentueux réparateurs de toutes sortes d’objets encombrants venus d’Europe. Une coopérative de recyclage a vu le jour et emploie une main d’œuvre habile pour le tri des déchets et la fabrication de papier recyclé. La population se prend en charge et avance vers une autonomie de plus en plus croissante. En 2013, l’éco-village abriterait environ 180 000 personnes, 5 cliniques et 8 écoles.
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Prochainement dans ce magazine : La terre crue concrètement : idées et conseils (Été 2014) @ nathalieyabiliyohali@gmail.com
Événement littéraire
Le marketing politique de Patrick Francois par Elisabeth Blessing
Le livre de Patrick François, Le marketing politique : stratégies d'élection et de réélection, paru aux éditions l’Harmattan, en 2013.
L
Patrick François a successivement vécu en Haïti, en Belgique et au Mexique.
e marketing politique est souvent réduit à sa dimension purement électorale. En sept parties, le livre Le marketing politique : stratégies d'élection et de réélection, démontre la complexité du marketing politique et met en garde contre l’erreur qui consiste à occulter ses dimensions permanente, interne et globale. Ainsi, après avoir présenté sa genèse américaine, Patrick François décrit les subtilités de la phase stratégique du marketing politique. Une étape au cours de laquelle le parti ou l’homme politique, sur base d’informations pertinentes relatives au marché d’électeurs, se positionne sur l’échiquier tout en s’assurant d’une différenciation par rapport aux concurrents. Une fois la base stratégique posée, l’offre politique émise permet au public de prendre connaissance du programme, du style, de la personnalité du candidat, de son charisme, et de sa capacité à porter par les discours des idées et des projets politiques. À ce stade, le looking (ou culture de l’apparence) prend toute son importance. En témoigne une tendance à la généralisation du phénomène de "métrosexualité politique". Il n’est donc pas exclu que certains hommes politiques fassent appel à un relooker pour repositionner leur image. L’ouvrage pose également le rôle du système électoral dans lequel intervient la stratégie de marketing politique. De ce système dépendra la manière d’orienter la stratégie du parti ou du candidat en question. Mais, c’est le plan de communication, parce qu’il permet
de rendre l’offre politique disponible à l’opinion publique, qui assure le succès du candidat ou du parti. Ainsi, tour à tour, l’ouvrage analyse chaque facette du mix de communication : le plan de communication politique, le débat télévisé, les spots publicitaires, l’affichage électoral, le marketing direct, le télémarketing, l’e-marketing, les meetings politiques, le plan de campagne électorale par étapes. Généralement, les penseurs s’arrêtent là. Or, Patrick François nous démontre que le marketing en interne (vis-à-vis des adhérents, des militants, des sympathisants et des bailleurs de fonds du parti) est tout à fait crucial pour le succès politique. En effet, il s’adresse à l’entité qui constitue la base du parti, à savoir les militants, afin de s’assurer leur soutien inconditionnel. Enfin, le marketing politique passe par une prise en considération de l’action au gouvernement et du respect des promesses de campagne dans l’optique d’une réélection. Ainsi, le marketing politique est plus qu’un phénomène conjoncturel. Il est permanent, interne et externe ; a fortiori structurel. Ce livre représente une base pour les enseignants du marketing politique. Les chercheurs trouveront également des bases solides d’analyse politique. Enfin, ceux qui visent une carrière politique peuvent en faire un outil fondamental de construction d’un projet politique concret et trouver les outils permettant de préparer une campagne électorale à petite ou à grande échelle.
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Biographie Patrick François est né le 2 février 1974 à Port-au-Prince, Haïti. Licencié en Sciences politiques (orientation en Relations internationales) Licencié spécial en E-business et management Expérience professionnelle en Logistique, Télécommunications, Enseignement, etc. 35
DÉcOuVERTE
événement cinéma
cap sur Le succès pour L'industrie du fiLm en afrique du sud PAR eLisaBeth BLessing
L'engouement des producteurs et réalisateurs venus du monde entier pour la pointe de l'afrique n'a rien de bien surprenant. Voilà des décennies que photographes de mode et publicitaires viennent profiter d'une lumière sans pareille et de paysages idylliques et variés ; le cinéma ne pouvait pas se soustraire à ce courant.
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epuis le milieu des années 2000, le territoire sud-africain a accueilli les tournages de plusieurs grands succès hollywoodiens, parmi lesquels Lord of War (2005), Blood Diamond (2006) et Invictus (2009). Fin 2012, ce sont les équipes de Mad Max 4, fin 2013 le film Mandela, un long chemin vers la liberté du britanique Justin Chadwick. Le pays est encore loin d'égaler le dynamisme dont fait preuve l'industrie du film au Nigeria, laquelle a, pour cette vivacité, gagné le surnom de « Nollywood ». Le gouvernement sud-africain a cependant pris la juste mesure de ce que peut signifier le développement de
l'activité cinématographique en termes économiques et, notamment, pour l’emploi, un enjeu de taille pour un pays marqué depuis longtemps par le chômage de masse, visant à attirer davantage encore les grosses productions étrangères. L'arsenal offre notamment une réduction fiscale de 20 % aux productions étrangères décidant de tourner en Afrique du Sud, à laquelle peut s'ajouter un rabais supplémentaire de 22,5 % si la postproduction est elle aussi assurée sur le sol sud-africain. Autre atout de taille – et indispensable – pour gagner le cœur des producteurs venus de l'extérieur : le développement de studios et d'infrastructures techniques de qualité. Le Cap
a vu s'ouvrir, il y a moins de trois ans, un immense complexe couvrant toutes les étapes de production et postproduction, dont le coût de construction s'élève à plusieurs millions de dollars. Cette machine de production bien huilée n'est pas un terrain réservé aux projets venus de l'extérieur : la production nationale profite elle aussi des infrastructures développées au Cap. Les effets positifs de l'investissement dans des structures riches en possibilités n'ont pas tardé à se faire sentir. Le festival du film africain 2014 de Louvain met en ce moment aussi à l’honneur le film sud-africain riche en voie de développement. Bonne découverte !
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28 juin 2014 > 20h
AFROBAL
Plateforme d’expressions culturelles et artistiques
AfroBal est un événement culturel organisé sous forme de bal, né de l’initiative d’un groupe de jeunes Africains (résidant pour la plupart à Mons) en quête d’épanouissement à travers la promotion de leur culture. Il s’agit d’une plateforme d’expressions culturelles et artistiques qui veut inciter chacun à prendre conscience qu'il y a un réel besoin de connaître nos valeurs et nos traditions pour un meilleur positionnement dans le monde actuel, qui interpelle chacun sur la méconnaissance profonde de notre culture, de nos valeurs et de la richesse et la beauté de ces dernières. Sur l’unicité et la mixité (qui font le charme et la force de nos traditions).
C’est l’occasion pour chaque personne de se poser la question : « Que puisje apporter à ma terre ? » Nous nous sommes posé cette question et, partant de l’adage « un peuple qui ne connaît pas son histoire, sa culture, court à sa perte », nous avons mis en place AfroBal au travers duquel nous travaillons à la création d’un réseau solide et uni, afin de devenir de vrais acteurs de l’expression du message culturel à travers l’art. Cet événement est donc une occasion pour beaucoup de recevoir et d’entretenir une image positive de l’Afrique et de sa jeunesse qui, très loin de fermer ses portes, apporte un visage de l’Africain nouveau mais également traditionaliste communément appelé «Afropéen» ou «Diasporéen». Pour cette 2ème édition, le thème est : « L’hiver africain ». Il s’agit d’un contraste assez saisissant entre le froid que renvoie le mot hiver et la chaleur que représente le mot Afrique. Avec un lien entre
les deux : les flocons. Dans ce cadre, nous avons choisis les cauris (ndlr : coquillages) qui peuvent symboliquement représenter des flocons de neige. Nous mettrons donc à l’honneur durant la soirée le wax (pagne africain) et bien évidemment les cauris. À travers quelques histoires, nous verrons comment le cauris est passé de monnaie d’échange à objet de décoration. Cette soirée se déroulera en deux parties. Durant la première partie, nous aurons la chance de présenter deux défilés de mode dont les modèles sont dessinés par deux jeunes stylistes africaines, une exposition de tableaux, des prestations musicale et humoristique et un repas (cuisine africaine). La seconde partie est une soirée dansante. Nous vous y attendons avec impatience ! Avenue Roi Albert, 641 7012 Jemappes - Salle CALVA
Du 24 au 27 avril au SQUARE BRUSSELS MEETING CENTER
L'Afro Expressionnisme s'invite à Bruxelles !
Organisé par BeautifulArt, agence de promotion d'œuvres d'arts d'artistes africains plasticiens, installée en France depuis 2009. Sa particularité est de faire découvrir ses artistes sur la scène européenne et à travers le monde. Son but est de donner la parole aux artistes, aux organisateurs qui œuvrent pour le développement de l'art contemporain en le rendant accessible à tous : grand public, acheteurs et collectionneurs. Contact Anthony MILTONI Responsable commercial Beautiful@rt BE +32 494 10 60 28 FR +33 6 38 86 69 51 anthonymiltoni@beautiful-art.fr http://africanartfair.org/
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Du 24 au 27 avril au SQUARE BRUSSELS MEETING CENTER
L'Afro Expressionnisme s'invite à Bruxelles !
Organisé par BeautifulArt, agence de promotion d'œuvres d'arts d'artistes africains plasticiens, installée en France depuis 2009. Sa particularité est de faire découvrir ces artistes sur la scène européenne et à travers le monde. Son but est de donner la parole aux artistes, aux organisateurs qui œuvrent pour le développement de l'art contemporain en le rendant accessible à tous : grand public, acheteurs et collectionneurs. Contact Anthony MILTONI Responsable commercial Beautiful@rt BE +32 494 10 60 28 FR +33 6 38 86 69 51 anthonymiltoni@beautiful-art.fr http://africanartfair.org/