Numéro 6

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N° 6

EUROPE ˜ AFRIQUE

SOCIÉTÉ - ENTREPRENARIAT - MANAGEMENT

DOSSIER

Les nouvelles négociations du commerce : quelles implications pour l'Afrique? INNOVER

La Clinton Global Initiative pour des solutions innovantes ENTREPRENDRE

Le renforcement des PME dans le Sud MANAGER

Les gouvernements et la crise d’Ébola AGIR

» L’école des leaders » Merveille Kakudji choisit la medecine DÉCOUVRIR

» AIDPROFEN Plaide la cause des femmes et enfants victimes des conflits armés » Entretien avec Nadège Manlan, activiste française et plein d'autres articles !

www.initiativmag.com

_ Yentyl Williams Relations publiques et communication


SAC VILSCO 219 €


ÉDITO

Par Liliane Kissimba, rédactrice en chef. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Liliane Kissimba Ont participé à ce numéro : RÉDACTEURS Nathalie Carlier Diplomatie belge Elisabeth Macbride Dane Carlson’s Ron Mutingwende Isabelle Ramdoo Yoann Seznec Tami Onianwah Taylor Arthurs Nyla Blessing ASSISTANT RÉDACTEUR Nathalie Carlier PHOTOS Coaches Clinton foundation Afrique progress Annuaire Journal du Cameroun Tureussiras Ala Gael Kakudji MDIC RESPONSABLES RELATIONS PUBLIQUES ET COMMUNICATION Nathalie Carlier Yoann Seznec DESIGN GRAPHIQUE Camille Oberlé ÉDITEUR Life Dignity asbl numéro d’entreprise 0836 006 772 IBAN BE38 3630 8875 8272 BIC BBRUBEBB _ Dépôt légal : janvier 2015

POUR NOUS CONTACTER : contact@initiativmag.com

« Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter. » BERNARD WERBER

Chers lecteurs, Nous sommes heureux de vous présenter le nouveau design de notre magazine virtuel compatible sur téléphone portable. Initiativ'mag se veut de plus en plus interactif et vous offre plusieurs options : un espace pour poster vos idées innovantes et notre espace vidéo sur l’entreprenariat et nos conférences. Nous attendons impatiemment de découvrir vos propositions. Bonne découverte !

www.initiativmag.com

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SOMMAIRE

MANAGER PAGE 6 Clinton Global Initiative

p. 4 à 5 Gigi

Butler a cru en son rêve ! De 33 dollars à 35 millions !

p. 6 à 7 La

Clinton Global Initiative pour des solutions innovantes Pour des solutions aux défis les plus urgents de la planète.

PAGE 8 PME Africaines

INNOVER

PAGE 14 Akinwumi Adesina p. 12 à 13 Comment

prendre des décisions comme Benjamin Franklin Personne ne peut décider à votre place !

p. 14 à 15 La

croissance de la population africaine et de l’investissement dans la recherche agricole Des nouvelles stratégies de production pour nourrir l’Afrique

p. 15 Ebola les faits choquants dont on ne parle pas !

ENTREPRENDRE renforcement des PME dans le Sud Aucun

2

p. 8 ​​Le

p. 9 L’entreprenariat

pays ne s’est développé grâce à l’aide au développement !

Naît-on entrepreneur ou le devienton ?

de la persévérance !

exige

PAGE 10 Mister sun p. 10 Patrick

Ngowi, Mister

Sun Le soleil d’Afrique et les

coupures d’électricité, une aubaine pour Helvetic Solar


DOSSIER Les nouvelles négociations du commerce : quelles implications pour l'Afrique ?

AGIR

p. 17 à 19 Les mégaaccords commerciaux : le point de vu d'Isabelle Ramdoo Une remise en

question du système commercial global.

p. 20 à 21 Knowdys

au service des États Africains

Le continent africain face aux défis du Partenariat de Commerce et d’Investissement Transatlantique ou TTIP.

p. 22 à 23 Rencontre avec Yentyl Williams Attention, énergie contagieuse !

PAGE 26 African Leadership Academy

n'abandonnez pas si vite ! Comment

PAGE 27 Merveille Kakudji

PAGE 28 Athanase Mapessa p. 28 à 29 La

diaspora congolaise de Belgique : quel héritage pour les générations futures ?

Le manque d’efficacité de la diaspora congolaise de Belgique

PAGE 20 Guy Gweth fondateur de Knowdys Consulting

p. 24 Attendez,

p. 26 à 27 African Leadership

approchez-vous de nouveaux obstacles et défis ?

leaders africains.

p. 25 Comment

l'endettement

sortir de

Academy Former des futurs

p. 27 La

médecine, tout un

Art... Rencontre avec Merveille Kakudji

DÉCOUVRIR p. 29 Le silence Le dernier livre de Nadine Eyongo

p. 30 à 31 AIDPROFEN Plaide la cause des femmes et enfants victimes des conflits armés

p. 32 Entretien avec Nadège

Manlan Activiste française

www.initiativmag.com

PAGE 29 Le silence 3


INNOVER

​​Gigi Butler a cru en son rêve ! —

PAR NATHALIE CARLIER PHOTO COACHES

Voici l'histoire d'une femme battante qui a réussi à ouvrir sa propre entreprise en partant de rien ! Gigi Butter, née dans l'Oklahoma grandit en Californie dans une ferme située dans une petite ville du désert. Il y a près de 7 ans, elle décida d'ouvrir sa première boutique de cupcakes à Nashville.

Gigi Butler est à la tête d’une grande entreprise.

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|

« Si vous avez rejeté vos rêves, il est peut être temps de les revisiter ! »

T

out commença à l’âge de 15 ans lorsqu'elle décida d'ouvrir sa propre entreprise de nettoyage, préférant son indépendance plutôt que travailler pour un patron. Bien déterminée mais sans ressources, elle acheta quelques chiffons et seaux et se constitua une clientèle en marchant des kilomètres à faire du porte à porte. Mais au départ, son rêve était de devenir chanteuse-compositeur. Elle entama alors des cours de chant, monta son groupe et organisa ses propres spectacles. Elle nettoya la journée et chanta le soir. En 1994, elle vendit sa petite entreprise de nettoyage. Toutes ses factures payées, il lui resta 500 dollars et s'installa à Nashville. Sans travail ni amis et logement mais elle avait foi en Dieu et savait qu'il prendrait soin d'elle. Ayant trouvé un travail comme serveuse à Red Lobster, elle continua donc à chanter la nuit et à servir. En même temps elle se constitua à nouveau une liste de clients pour le nettoyage et nettoya la journée. À ses 30 ans, combiner le chant et le nettoyage devint difficile et chanter jusque 3 h du matin lui parut moins attrayant. Cela fut un grand échec et décida alors de développer son entreprise de nettoyage et d'embaucher plusieurs employés. Elle se sentit heureuse et en paix dans sa vie. En septembre 2007, son frère qui était à New-York dans une des

célèbres boutiques de cupcakes la contacta tout en mangeant un de ces fameux "gâteaux de velours rouge". Il lui suggéra d'ouvrir une boutique de cupcakes à Nashville trouvant que ses gâteaux faits maison avec sa maman étaient bien meilleurs. Après mure réflexion, elle prit la décision d'ouvrir sa boutique. Nashville étant une ville très progressiste et qui encadre les entreprises locales, elle estima que ça valait la peine de tenter. De plus, venant d'une lignée de boulangers, mère, grand-mère et grande tante, c'était un atout non négligeable. Et surtout « Dieu prenait toujours soin d'elle ». Elle eut besoin d'un prêt. Ayant essuyé le refus de quatre banquiers qui lui rirent au nez « un magasin de petits gâteaux, vous plaisantez », elle trouva enfin un banquier merveilleux lui faisant confiance. Elle réussit à obtenir un prêt de quelques dollars pour sa trésorerie avec un taux d'intérêt bas. Elle annonça à ses amis qui étaient représentants pharmaceutiques le lancement de son magasin de petits gâteaux. Elle prit leur commande et commença la cuisson dans sa première maison. Pendant la journée, elle continua le nettoyage et la nuit s’occupa de la cuisson de douzaines de cupcakes. « Voilà d'où viennent la plupart de mes créations ». Un jour, avant l'ouverture de

son magasin, son entrepreneur lui présenta le projet de loi de "mur sec" qu'il omit de lui remettre. Elle dut payer 15 000 dollars. En présence de ses parents, occupés au rangement et nettoyage du magasin, elle hurla qu'elle n'y arriverait pas mais ses parents la rassurèrent. Quand tout fut réglé, il lui resta 33 dollars sur son compte courant et ne put payer la publicité de la journée. L'ouverture officielle fut le 21 Février 2008 et pour le 1er mars, elle dut payer le loyer de 4000 dollars ainsi que ses employés et ses factures. Il lui resta 300 dollars. Peu de temps après, Alan Thompson, dont le fond est en franchise lui proposa sans cesse de franchiser son concept. Son père et ce monsieur aidèrent à construire le magasin tandis qu'elle créa des recettes avec sa mère. Quant à son frère il dirigea les opérations. C'est ainsi qu'est née la franchise de la marque Les Cupcakes de Gigi. Actuellement, il existe 92 lieux de vente dans 23 états et ils continuent à se développer. Cette année elle prévoit 35 millions de vente annuelle. « Si je peux transmettre une seule idée à quelqu'un qui me lira, surtout croyez en vos rêves, marchez avec intégrité et faites confiance en Dieu ! Peut être que votre vie ne tourne pas comme vous le souhaitiez ou espériez , mais si vous avez rejeté vos rêves, il est peut être temps de les revisiter ? Persévérez ! »

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INNOVER

La « Clinton Global Initiative » pour des solutions innovantes —

PAR NATHALIE CARLIER PHOTO CLINTON FOUNDATION

La « Clinton Global Initiative » réunit des leaders mondiaux pour créer et mettre en œuvre des solutions innovantes aux défis les plus urgents de la planète.

Quelques participants à la Clinton Global Initiative.

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L

es réunions annuelles de la CGI ont rassemblé plus de 180 chefs d’État, 20 lauréats du Prix Nobel, des centaines de chefs d'entreprises, de fondation et d'ONG, de grands philanthropes et membres de médias. Les participants analysent les défis mondiaux urgents, discutent des solutions les plus efficaces, construisent des partenariats durables qui leur permettent de créer un changement social positif.   Jusqu'à ce jour, les membres de la CGI ont fait plus de 3,100 engagements, améliorant les vies de plus de 430 millions de personnes dans plus de 180 pays.


Organisée par le Président Bill Clinton, le Secrétaire Clinton et Chelsea Clinton, la 10ème conférence annuelle a rassemblée tous les membres de la CGI sous le thème de 2014 « Ré-imaginer l'impact » pour faciliter le développement des approches avant-gardistes qui redéfinissent la façon dont nous impacte le monde.   Voici quelques thèmes : Faire face au changement climatique est bon pour l'économie.   Lutter de front contre le changement climatique est la plus grande opportunité que nous ayons jamais eu à passer de l'économie mondiale vers une croissance durable et une stabilité à long terme. Pour devenir plus intelligents sur la gestion de la planète, le secteur privé, le secteur public et la société civile devraient doubler de vigilance sur des solutions prouvées qui fournissent des opportunités économiques et renforcent les écosystèmes vitaux. Dans cette session, les principaux dirigeants de tous les secteurs ré imaginent comment les membres de la CGI peuvent : • Mettre en œuvre des stratégies qui financent la conservation des forêts, renforcent la résilience des océans et supportent les petits exploitants agricoles.

• Aider les petits investisseurs dans leurs efforts pour débloquer le capital nécessaire à accélérer des investissements vers une économie faible en émission de carbone. •  Renforcer le rôle essentiel des femmes dans la promotion de moyens de subsistance durables et l'adaptation au changement climatique local et global. Réseau Action pour l'intensification des bâtiments durables   Établi en 2010, ce réseau réunit des membres de la CGI afin de collaborer sur un éventail de sujets comprenant les matériaux et bâtiments sains et écologiques, comme la construction des écoles et logements verts à prix abordables. Réseau Action engage diverses organisations dans des domaines tels que la construction, l'éducation, la santé publique afin d'assurer le suivi de solutions complètes, facilitées par le partage des meilleures pratiques, l'échange d'idées et la création de partenariats et coopérations dans les domaines concernés. Cette session a permis aux membres de la CGI de discuter de nouveaux engagements d'action au développement, partager les progrès sur les engagements existants, et identifier des opportunités pour de futures collaborations. Elle mettra l'accent particulièrement sur la technologie et le financement, l'efficacité énergétique, les bâtiments sains.

Comment les petits agriculteurs et pêcheurs augmentent leurs opportunités économiques ?   Plus de 80  % de la nourriture consommée dans les pays en développement provient des 500 millions petits exploitants agricoles et 60% de la pêche par les petits pêcheurs. Cependant, ceux-ci jouent un rôle important dans l'alimentation mondiale et parfois ont du mal à nourrir leurs propres familles et communautés. Le manque d'outils, de ressources et de possibilités empêchent les petits fermiers et pêcheurs de produire à grande échelle et d’augmenter leur revenu. Dans cette session, les membres de la CGI ce sont attardé à : • Soutenir les fermiers et pêcheurs à augmenter leur production tout en protégeant les forêts et océans. • Favoriser l'accès à des possibilités de financement, assistance technique et compétences professionnelles afin d'augmenter leur rendement. • Investir dans les femmes, principale main-d’œuvre dans l'agriculture et la pêche, casser les préjugés dans la profession, améliorer les moyens de subsistance

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La Réunion Annuelle de 2015 aura lieu à New-York du 19 au 22 Septembre.

Plus de 3100 engagements, améliorant les vies de plus de 430 millions de personnes dans plus de 180 pays. 7


ENTREPRENDRE

​​ renforcement des PME Le dans le Sud —

PAR DIPLOMATIE BELGE PHOTO AFRIQUE PROGRÈS

Le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au Développement, Alexander De Croo souhaite que la coopération accorde dans les prochaines années, une attention particulière au soutien du secteur privé local dans le Sud. C’est ce qu’il a déclaré, lors d'un séminaire organisé par la société belge d'investissements pour les pays en développement, BIO, qui portait sur le climat des investissements et des affaires en République Démocratique du Congo.

« Entreprendre n’est pas seulement un droit. C’est aussi une nécessité. »

A

lexander De Croo : « Entreprendre n’est pas seulement un droit. C’est aussi une nécessité. Aucun pays dans le monde ne s’est extrait de la pauvreté seulement grâce à l’aide au développement. Une croissance économique durable est également un catalyseur important du développement. Les entreprises privées fournissent des opportunités de travail. Les compagnies paient aussi des taxes grâce auxquelles les institutions locales acquièrent les moyens de construire des infrastructures telles des écoles, des hôpitaux et des routes. »  «  Le développement du secteur privé jouit depuis plusieurs années d’une place centrale dans l'agenda du développement international. Notre pays doit s'inscrire dans ce programme. Je souhaite dès lors vivement que dans les prochaines années, la Coopération belge au Développement s’engage dans le soutien du secteur privé local dans le Sud, et en particulier celui des petites et moyennes entreprises. »  «  Nous le ferons en premier lieu à travers BIO, la société belge d'investissement pour les pays en développement. Un secteur privé local dynamique avec de fortes PME est essentiel si les pays veulent se développer durablement. Nos efforts peuvent faire en sorte que les entreprises du Sud disposent de plus de possibilités de croître, d'investir, de développer leur capacité de production et de créer davantage d’opportunités à l’emploi. »

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PME en Afrique en deçà de son apport réel.

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^

Le commerce de détail a été pris pour modèle dans cette étude.

L’entreprenariat exige de la persévérance —

PAR ELIZABETH MACBRIDE PHOTO ANNUAIRE

Naît-on entrepreneur ou le devient-on  ? De nouvelles recherches effectuées par l'école supérieure de commerce de Stanford prouvent que l'on devient entrepreneur par la pratique et non pas par aptitude, études confirmées par le Professeur Katryn Shaw.

L

a recherche concernant les dossiers de 2,8 millions de petits détaillants a révélé que plus ils avaient entrepris dans le passé plus ils étaient susceptibles de réussir. L'entreprenariat semble donc être plus une implication qu'une aptitude. Concrètement un entrepreneur doit avant tout tirer les leçons de ses échecs précédents afin de minimiser ses risques futurs. Une entreprise non performante est vue comme une "expérience" et non comme une "défaillance". « Si vous êtes entrepreneur , continuez à acquérir de l'expérience » a déclaré le professeur Shaw. « C'est un engagement à long terme. Apprendre de cette expérience peut changer votre avenir. »   Le Professeur Shaw et Francine Lafontaine de l'université de Michigan ont examiné les succès et échecs de ces entrepreneurs de

détail sur une période de 22 ans. Durant cette période, 2,5 millions de commerces de détail ont ouvert et 2,2 millions ont fermé. La durée moyenne des commerces ouverts s'étendait de 24 mois à 40 mois. « L'échec est très récurrent » a déclaré le professeur Shaw, « il reste commun, pour les petites comme pour les grandes entreprises ».   Ce sont les entrepreneurs les plus expérimentés qui ont augmenté leurs chances de succès ajoutant leur longévité d'affaires à chaque nouvelle entreprise. Succès croissant après deux à trois, voire quatre nouvelles activités. Être entrepreneur s'apprend sur le tas ou par formation scolaire.   Une recherche antérieure a révélé que ces entrepreneurs en série avaient plus de chance de réussite que les nouveaux. À noter que ces recherches étaient axées sur le

secteur technologique — secteur influencé par le capital extérieur qui joue un rôle énorme dans le succès ou l'échec d'une entreprise — il a été plus difficile de dire dans quelle mesure l'expérience de l'entreprenariat a contribué au succès ou à l'échec de la deuxième ou troisième entreprise.   Cette nouvelle recherche a montré la nécessité de l'apprentissage. En effet les chercheurs ont développé une équation par laquelle les talents innés auraient le même taux de réussite dans le passé, le présent et l'avenir. La preuve de l'apprentissage s'est avérée être indispensable lors de la constatation du taux de réussite croissant dans l'avenir de tous ces entrepreneurs persistants.   Les chercheurs ont également constaté que l'entreprenariat en série a augmenté le taux de réussite pour toutes expériences variées — un exemple, un propriétaire d'atelier de réparations qui a ensuite ouvert un salon de coiffure a plus de chance de réussir dans ce secteur d'activité même si son expérience passée n'a rien à voir avec la coiffure.   Si l'histoire des petits entrepreneurs de détail est un flux et reflux constant, les personnes qui ont essayé et essayé encore ont une meilleure chance de s'élever au-dessus de la marée

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ENTREPRENDRE

Patrick Ngowi, Mister Sun —

PAR LE MONDE PHOTO LE MONDE

"Mister Sun" Patrick Ngowi rit de son surnom. À 30 ans, ce Tanzanien apporte la lumière où règne l’obscurité avec sa société de panneaux solaires Helvetic Solar. Il a choisi « Helvetic » en référence à la Suisse et à une qualité certaine de ses produits.

À

la fin du lycée, en 2003, il se lance, avec un prêt de sa mère, dans l’importation de téléphones portables. Il en vend 5 000 en un an ! Au cours d’un

énième séjour en Chine, il découvre les panneaux solaires. Cette nouvelle source d’énergie fait tilt chez le jeune Tanzanien qui y voit le moyen de combler la faiblesse du réseau national (moins de 10 % de la population est reliée à l’électricité). Mais ses parents lui disent non et lui demandent de reprendre ses études.   Patrick Ngowi n’en démord pas. Avec l’argent des ventes de mobiles, il part en Chine, à Dhezou, où il étudie les énergies renouvelables. Intermédiaire en affaires entre la Chine et la Tanzanie, il continue d’épargner et rentre au pays une fois ses études achevées avec plusieurs containers de panneaux solaires. Il démarre à Arusha dans le nord de la Tanzanie en installant lui-même les panneaux sur les toits.   De fil en aiguille, la demande augmente et il annonce, fin 2013, avoir installé plus de 6 000 panneaux en Afrique de l’Est depuis ses débuts. Son chiffre d’affaires s’élevait en 2013 à 7 millions de dollars. Outre le solaire, il propose d’autres sources d’énergies alternatives comme l’éolien ou l’hydroélectricité. Il a été nominé par l’Union africaine en 2013 avec 49 autres jeunes Africains pour son engagement auprès de la population du continent.

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« Le panneau solaire est mon inspiration »

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Les sacs Marikikou

le tissu africain dans sa diversitĂŠ ! www.marikikou.com


MANAGER

Comment prendre des décisions comme Benjamin Franklin —

PAR DANE CARLSON'S

La vie est remplie de choix, certains sont permanents, comme par exemple le mariage. D'autres auront un impact à long terme comme quelle activité entreprendre ou l'endroit où vivre. Et certains sont si passagers que ça ne vaut pas la peine de s'y attarder, comme le choix d’un repas. Il y a longtemps, j'ai lu un livre dans lequel j'ai pris connaissance d'une lettre de Benjamin Franklin écrite à un jeune homme dans la même situation que moi. Ce jeune homme demanda conseil à Benjamin sur le choix de deux types d'étude. Franklin, donna son avis en décidant entre deux options. Le système qu'il a décrit s'est appelé le "Benjamin Franklin Close".

Préparez votre page

Sur une feuille de papier ou de calcul, faire la liste sur la colonne de gauche des facteurs qui pourraient influencer votre décision.

Estimer les facteurs

À la droite de chaque élément, inscrivez un nombre allant de 1 à 10. C'est ce qu'on appelle « le poids » du facteur. Si un facteur est très important pour vous, donnez lui un nombre élevé et pour celui qui est de moindre importance, un nombre plus petit.

Ajoutez vos options

À la droite des estimations, au dessus de la page, notez option 1. Allez sur la deuxième colonne et écrivez option 2. Si vous avez plus de 2 options, continuez avec une troisième colonne, etc...

Marquer le score de chaque option pour les différents facteurs

Maintenant dans la cellule à côté de chaque estimation et sous la colonne 1, mettez un nombre de 1 à 10. Ce chiffre représente le score qu'un facteur particulier pour cette option. Faites de même pour les autres colonnes.

Calculez

Pour chaque facteur, multipliez son nombre avec le score de chaque option. Additionnez tous les résultats pour chaque option. L'option avec le plus haut score gagne. Cela peut sembler complexe. Mais cela ne l'est pas.

Lettre originale de Benjamin Franklin à Joseph Priestley. ➡ Londres, 19 Septembre 1772

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Source : Mr. Franklin: A Selection from His Personal Letters. Contributors: Whitfield J. Bell Jr., editor, Franklin, author, Leonard W. Labaree, editor. Publisher: Yale University Press: New Haven, CT 1956.


Cher Monsieur, Dans l'affaire importante qui vous concerne, dans laquelle vous me demandez des conseils, je ne peux vous conseiller ce que vous déterminez, pour faute d'éléments suffisants. Lorsque ces cas difficiles surgissent, ils sont difficiles principalement parce que tandis que nous les étudions, les facteurs pour et contre ne sont pas présents à l'esprit en même temps ; mais parfois un élément se présente et à d'autres moments un autre, le premier étant hors de vue. Ainsi, les différents buts prévalent en alternance et c'est l' incertitude qui nous laisse perplexes. Pour surmonter ce problème, ma façon est de diviser une moitié de feuille de papier en deux colonnes, en écrivant sur une colonne les avantages et sur l’autre les inconvénients. Alors durant trois ou quatre jours, je note sous des en-têtes différents tous les divers éléments qui peuvent se produire à différents moments. Quand je les ai donc tous réunis en une seule vue, je tente d'estimer leurs valeurs respectives ; et quand je trouve que ces valeurs,une dans chaque colonne, me semblent égales, je les élimine toutes les deux. Si je trouve une raison "pour" égale à deux raisons "contre", j'élimine les trois. Si je juge deux raisons "contre" égalent à trois raisons "pour", j'élimine les cinq. En procédant de cette manière, je trouve où se situe la balance ; et si après un ou deux jours d'examen, rien de nouveau ne s'est produit de chaque côté, j'en viens à une conclusion. Et quoique le poids des raisons ne puisse être pris avec la précision des quantités algébriques, lorsque chacun est examiné séparément et comparativement et le tout se trouve devant moi, je pense que je peux mieux juger. Et en fait, j'ai trouvé un grand avantage de ce genre d'équation dans ce qu'on peut appeler "l'Algèbre Morale ou Prudentielle". Espérant sincèrement que vous pourrez en tirer le meilleur, je reste à jamais votre ami. Avec toute mon affection, B. Franklin

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MANAGER

La croissance de la population africaine et de l’investissement dans la recherche agricole —

PAR RON MUTINGWENDE PHOTO AFRIQUE PROGRÈS

De plus grands investissements dans la recherche agricole, la science et la technologie augmenteront la productivité alimentaire pour la population croissante d'Afrique. Sujet mis en lumière lors d'un dialogue politique de haut niveau « Recherche pour nourrir l'Afrique » à Addis Abeba, capitale de l’Éthiopie.

A

kinwumi Adesina, Ministre de l'agriculture, du Nigéria a souligné que la population croissante de l'Afrique augmentera la demande de produits alimentaires : « On estime le nombre d'habitants d'Afrique à 2,4 milliards d'ici 2050, avec cette population croissante, la demande en nourriture sera plus forte. L'objectif est de savoir comment augmenter la productivité agricole sans dégrader l'environnement. » Il ajouta que le continent a un potentiel agricole énorme et qu'il reste 65 % des terre arables non cultivées dans le monde entier, d'où la nécessité de niveaux plus élevés d'investissements dans la recherche.  La population mondiale sera d'environ 9 milliards d'habitants d'ici 2050, c’est pourquoi l'Afrique Subsaharienne a besoin d'augmenter sa production agricole étant donné qu’elle héberge la partie de la population la plus touchée par la famine. Des appels pour augmenter la production conformément à la Déclaration de Malabo pour une Transformation et Croissance Agricole Africaine Accélérée par laquelle les membres de l'Union Africaine s'engagent à éradiquer la faim d'ici 2025 et renforcer la résilience des moyens de subsistance et des systèmes de production face aux changements climatiques, parmi les objectifs principaux.   Rhoda Peace Tumisiime, Commissaire à l'Économie Rurale et l'Agriculture dans la Commission de l'Union Africaine souligne «  le 14

Le continent a un potentiel agricole énorme d'où la nécessité de niveaux plus élevés d'investissements dans la recherche.

^

Akinwumi Adesina, Ministre de l'agriculture, du Nigeria.

programme de transformation agricole dans lequel nous nous sommes engagés pour exploiter les meilleures technologies, construire l’infrastructure nécessaire, développer des institutions efficaces, élaborer des lignes de conduite appropriées a pour objectif d'exploiter tout le potentiel des systèmes agroalimentaires du continent pour contribuer à une large croissance économique et création d'emplois, et ce, pour une prospérité partagée et moyens de subsistance améliorés pour une population africaine croissante et florissante,

principalement des jeunes et femmes ».   Le centre de recherche pour le développement international du Canada soutien la recherche afin d’améliorer le niveau de vie et moyens de subsistance à travers l'Afrique. Il a financé des recherches pour le manioc et les bananes et a collaboré sur la recherche, l'adaptation du changement climatique et les stratégies de résilience. Il travaille également avec des organisations telles que the Food, Agriculture and Natural Policy Analysis Network (FANRPAN) afin


Ebola

les faits choquants dont on ne parle pas ! —

PAR SANTÉ NATURE INNOVATION PHOTO SANTÉ NATURE INNOVATION

Pénurie de kits de réhydratation dans toute l'Afrique Depuis l'apparition du virus Ebola, aucun traitement n'a été efficace pour guérir les malades infectés. Les soins d'hygiène de base sont la nourriture, la transfusion sanguine et la réhydratation. Or, dans le monde, principalement dans les pays sous-développés (Afrique, Asie), on recense, 2195 enfants morts par la diarrhée chaque jour. Ce qui fait plus de morts que l'épidémie d'Ebola. Le manque de vaccins, des kits de réhydratation sont vitaux pour ces enfants touchés par les maladies diarrhéiques. Pourtant, ces kits sont envoyés principalement vers les pays touchés par Ebola. Un accès à des sources d'eau potable et salubres serait une solution simple pour les réhydrater correctement.

d'encourager l'utilisation des résultats de la recherche pour élaborer des politiques qui peuvent améliorer les vies de millions d’Africains. « Il est clair que nous devons nous concentrer sur les technologies de pointe et tous récents développements pour nous guider vers des solutions dans les domaines les plus sensibles. Cependant, étant donné où nous travaillons, nous devons nous assurer que nous utilisons la technologie de pointe pour des raisons pratiques » a dit Jean Lebel, président de l'IDRC

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Médecins et matériel de soin ne peuvent arriver Médecins Sans Frontières s'est plaint des mesures prises par certains gouvernements de fermer leur frontière, supprimer des liaisons ariennes et réduire les transports afin d’endiguer l'épidémie. Ces mesures nuisent à l'acheminement des médecins et personnel ainsi qu'à l'envoi du matériel médical. La famine revient Par crainte du virus, les zones agricoles sont désertées et mises en quarantaine. Les zones les plus atteintes subissent une pénurie alimentaire. 50 millions de dollars de royalties sur un vaccin contre Ebola Le géant pharmaceutique Merck & Co a acheté les droits pour un vaccin expérimental contre Ebola pour 50 millions de dollars. Argent vite récupéré par la vente de millions de vaccins aux gouvernements occidentaux qui récupéreront leur argent via les citoyens ! Bien sur, les résultats de ces vaccins ne sont pas encore connus. Il est bon de se rappeler la campagne de la vaccination de la grippe H1N1 qui avait provoqué des milliers de cas de narcolepsie. Il semble que des leçons n'aient pas été tirées de cette tragique expérience

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MANAGER

Action contre Ebola : coordination belgo-américaine —

PAR MINISTÈRE DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT PHOTO LE SENAT BELGE

Le Vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block et la coordinatrice Ebola le docteur Erika Vlieghe ont rencontré le jeudi 30 octobre 2014 la représentante permanente des ÉtatsUnis, auprès des Nations Unies, Samantha Power.

C

es derniers jours, l’Ambassadeur Samantha Power a effectué une visite de terrain dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest lourdement touchés par Ebola : la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Elle a échangé ses expériences avec les deux ministres belges. L’ambassadeur Power a également salué et remercié la Belgique pour ses efforts en matière d’aide humanitaire dans les pays touchés et pour les mesures de prévention prises contre le virus Ebola en Belgique. La rencontre s’est déroulée à la Résidence de l’ambassadeur américaine à Bruxelles.   Ces derniers mois et ces dernières semaines, notre pays a débloqué plus de 35 millions d’euros pour l’aide humanitaire nécessaire. « La crise Ebola n’est pas seulement une crise sanitaire mais aussi humanitaire. L’épidémie décime des communautés entières en Afrique de l’Ouest. L’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies

nous l’a également confirmé lors de notre échange. Les personnes contaminées ont peu de chance de survie, les hôpitaux ne savent plus faire face à l’afflux de patients, les écoles sont fermées et une crise alimentaire menace. Nous ne pouvons pas fermer les yeux face à ce drame humanitaire», a déclaré le Vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo. « Dans le cadre de la coopération au développement belge, nous accordons un soutien important aux organismes d’aide qui peuvent directement agir sur le terrain et disposent de l’expertise et de l’expérience de terrain dans les pays touchés. Notre pays a libéré des moyens supplémentaires la semaine dernière, ce qui porte notre engagement à plus de 35 millions d’euros. Cet effort est manifestement aussi apprécié au niveau international », a-t-il poursuivi.   En Belgique, ces derniers mois, nous avons pris toute une série de mesures préventives, diffusé des recommandations et instauré des procédures dans les entreprises et services qui peuvent être en contact avec des personnes en provenance des trois pays touchés. Depuis le printemps 2014, le Service public fédéral Santé publique fournit des informations et mène des concertations avec l’ensemble des secteurs concernés, notamment les Affaires étrangères, la Défense, l’Institut scientifique de Santé publique, les Communautés et les Régions, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, SN Brussels Airlines, Brussels Airport, le port d’Anvers, les hôpitaux et les médecins (généralistes), etc. « Le risque qu’une personne contaminée arrive dans notre pays est ténu, mais nous devons prendre toutes les mesures possibles pour que nos spécialistes et nos équipes spécialisées puissent prodiguer les correctes et meilleurs soins au patient, sans que cela n’affecte le fonctionnement quotidien des hôpitaux et de l’ensemble du secteur de la santé », a indiqué Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique.   Le 17 octobre 2014, Maggie De Block, a désigné le docteur-infectiologue Erika Vlieghe comme coordinatrice Ebola et le Dr Daniel Reynders comme son adjoint pour accompagner l’ensemble des initiatives en la matière, les évaluer, et là où c’est nécessaire les adapter et les compléter. Depuis le 20 octobre, Brussels Airport impose des contrôles de température aux passagers en provenance des trois pays à risque par mesure de sécurité supplémentaire et pour dissiper les nombreuses craintes du personnel de l’aéroport. Ces contrôles font partie du plan Ebola beaucoup plus vaste en dix mesures de Brussels Airport et s’ajoutent aux contrôles de température effectués dans les pays d’origine

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Alexander de Croo Ministre de la coopération au développement.

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DOSSIER

Les nouvelles négociations du commerce : quelles implications pour l'Afrique ? Les méga-accords commerciaux : le point de vu d'Isabelle Ramdoo —

PAR ISABELLE RAMDOO

Si les négociations aboutissent, ces méga-accords devraient impacter significativement l’économie mondiale, notamment par une redéfinition des règles du jeu. Les enjeux sont considérables et il est important d’évaluer leurs répercussions sur le commerce mondial en général et sur les économies africaines en particulier. Pour l'Afrique, ces accords conduiront probablement à des alliances stratégiques afin d’éviter une certaine marginalisation.

L

es deux dernières décennies ont vu la prolifération d'accords commerciaux bilatéraux et régionaux, et plus récemment des projets de méga-accords commerciaux transnationaux. Ces accords commerciaux interviennent dans le contexte d’un relatif blocage de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ; obstacles qu’ils visent à contourner.   Ces méga-accords commerciaux auront d’abord un impact sur les flux commerciaux (qu’ils veulent augmenter ou valoriser), sur la direction et l'intensité de l'investissement, sur les structures locales et mondiales et redéfiniront les règles du jeu.

Pour l'Afrique, les méga-accords commerciaux conduiront probablement à une érosion de la position préférentielle dont le continent bénéficie actuellement et à l’affaiblissement de son indépendance économique. Les décideurs africains doivent penser plus globalement afin d’élaborer des réponses et des alliances stratégiques afin d’éviter une certaine marginalisation.   La nature changeante du commerce au cours des dernières décennies appelle à une remise en question du système commercial global. Aujourd'hui, on estime que les intermédiaires représentent environ 60 % du commerce mondial des marchandises et que la

part du commerce des services est devenue plus importante que le commerce des marchandises luimême. Il semble donc que l'architecture du commerce mondial actuel, symbolisée par les règles de l'OMC, ne reflète plus la réalité du commerce mondial d'aujourd'hui. Et cette incapacité à reconnaître les difficultés actuelles complique d’autant la résolution de nouvelles problématiques.   En réaction, le monde a vu la prolifération d’accords bilatéraux ou régionaux, non seulement entre pays développés et ceux en voie de développement, mais de plus en plus entre les pays développés eux-mêmes.  Cette nouvelle génération de méga-accords commerciaux entre pays développés et principaux pays émergents est stratégique par nature : il ne s’agit pas seulement d’un moyen de consolider des liens commerciaux et d’intensifier une intégration économique. Ces accords ont l’ambition de redéfinir les règles et de les adapter aux réalités du 21ème siècle.   Voici les principaux accords : 1. Le partenariat trans-Pacific : 12 pays (Etats-Unis, Japon, Canada, Australie, Singapour, Mexique, Chili, Nouvelle-Zélande, Brunei, Pérou, Vietnam et Malaisie). Mais les réels poids-lourds de cet accord sont les États-Unis et le Japon. 17


DOSSIER

2. Le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement : entre l’Union Européenne et les États-Unis. La principale raison est géopolitique: le premier accord à poser les règles du système commercial du 21ème siècle et faire pression sur l’agenda de l’OMC. 3. Une tendance similaire est également observée de certains pays émergents avec une Entente Globale de Partenariat Economique, dont les négociations lancées en 2012 concernent 16 pays (dont 10 membres de l’Association des Pays du Sudest Asiatique – APSEA)  : Brunei, Myanmar, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, les Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) – et six États avec lesquels l’APSEA a des accords de libre-échanges : Australie, Chine, Inde, Japon, Corée du Sud et Nouvelle-Zélande. 4. L’Accord de Libre Échanges de la zone Asie-Pacifique (FTAAP en Anglais), une association potentielle de 21 économies dont la Chine, la Russie, le Japon, les ÉtatsUnis, le Canada et la Corée du Sud. Sous l’impulsion de la Chine, laissée de coté dans le cadre du partenariat transatlantique de commerce 18

et d’investissement (TTIP), l’autre grand traité trans-pacifique, cet accord de libre échanges voudrait donner les moyens aux pays signataires d’accélérer les accords commerciaux. Mais les négociations doivent encore débuter et il est peu probable que les États-Unis négligent le TTIP au profit du FTAAP.   Si les négociations aboutissent, ces méga-accords devraient impacter significativement l’économie mondiale, notamment par une redéfinition des règles du jeu. Les enjeux sont donc considérables et il est important d’évaluer leurs répercussions sur le commerce mondial en général et sur les économies africaines en particulier.   Les principaux enjeux sont : 1. Ces méga-accords commerciaux réussiront-ils l’où l’OMC a échoué? 2. Dans quelle mesure ces accords créeront-ils de nouvelles règles commerciales et ces règles seront-elles acceptées ou imposées globalement? 3. Les pays non-concernés par ces accords seront-ils marginalisés de fait? Quel recours auraient-ils alors?   Les méga-accords commerciaux auront forcément des impacts important,

notamment par le fait de remettre en cause certaines règles l’OMC.   En premier lieu, ils pourraient durablement détourner l’attention de l’OMC et donc mètre à mal les efforts qui visent à sortir de l’impasse actuelle. Il est à craindre que les problématiques (pourtant majeures pour les pays en voie de développement) telles que la sécurité alimentaire, les subventions agricoles, les changements climatiques etc., seront mis de côté sans faire l’objet de négociations.   En second lieu, le fait d’exclure des négociations des pays tels que la Chine, l’Inde et le Brésil aura certainement des effets pervers. Comme déjà observé lors de tentatives par les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) de créer leur propre Banque de Développement afin de contrer la Banque Mondiale, il n’est pas impossible d’imaginer un scénario similaire sur le front commercial des nations éminentes verraient d’un bon œil la création d’un système économique parallèle. De ce point de vue, il faudra observer attentivement les réactions du RCEP (qui inclut l’Inde et la Chine) face au TTP et au TTIP. Une telle “libéralisation concurrentielle” (pourrait


LES NOUVELLES NÉGOCIATIONS DU COMMERCE : QUELLES IMPLICATIONS POUR L'AFRIQUE ?

faire dérailler le système dans son ensemble.   Troisième point, en cas de succès des négociations, il est à craindre que les problématiques de ces "OMC bis" trouvent une oreille attentive du coté de l’OMC, dans une tentative de “multilatéralisation” de certaines dispositions-clés de ces méga-accords. Par contre, d’une manière plus positive cette fois, il est admis (Baldwdin, 2014) que ces méga-accords de libre échanges devraient permettre de répondre au problème de prolifération des accords commerciaux régionaux et les complications liées à l’enchevêtrement et la superposition de leurs règlementations.   Certaines analyses (Baldwin, 2014) soulignent l’effet potentiellement bénéfique d’une convergence règlementaire, y compris pour des pays tiers: les membres de ces zones commerciales devraient effectivement voir une baisse des coûts de mise en conformité aux nouvelles règlementations de leurs produits. Quand ces nouvelles règlementations seront mises en place, les entreprises de nations non-membres bénéficieront également de cette harmonisation du marché. Cependant, il est à craindre que la reconnaissance mutuelle de nouvelles normes ne s’applique qu’aux membres signataires. > Références (en Anglais) Baldwin R. 2014. The Impact of MegaTrade Deals: The Economic Impact and the Systemic Impact, published in World Economic Forum (2014). Mega-regional Trade Agreements: Game-Changers or Costly Distraction for the World Trading System. Bergsten, C. F. 1995. Competitive liberalization and Global Free Trade: A Vision for the early 21st Century, Institute for International Economics, working paper 9615, Washington D.C. Draper, P., S. Lacey and Y. Ramkolowan. 2014. Mega-regional Trade Agreements: Implications for the African, Caribbean, and Pacific Countries, a report submitted to the ACP MTS programme. Draper, P. and S. Ismail. 2014. The Potential Impact of Mega-regionals on Sub-Saharan Africa and LDCs in the region. Published in World Economic Forum (2014). Megaregional Trade Agreements: Game-Changers or Costly Distraction for the World Trading System.

Afrique

Quelques réponses possibles : 1. Au niveau national, les pays Africains pourraient prendre des initiatives unilatérales pour calibrer leurs propres environnements réglementaires de manière à respecter les normes les plus exigeantes. Ne pas le faire reviendrait à appliquer des règles dictées par d’autres. 2. De la même manière, un agenda commercial régional ou continental pourrait mettre en œuvre une convergence réglementaire visant, a minima, la réduction des coûts aux frontières pour les entreprises internationales. Au-delà de ce premier effort, et puisque les méga-accords commerciaux visent à approfondir encore les réglementations communes de leurs membres, il serait opportun pour les pays africains de travailler ensemble à l’établissement d’une réglementation convergente pour éviter un nouveau frein à leurs développements. Dans ce sens, il peut s’agir d’une occasion pour les économies africaines de simplifier leurs règles commerciales. Cela permettrait de faire baisser les coûts commerciaux avec des pays tiers. 3. Au niveau des pays africains on observe nettement une tendance à favoriser leurs propres marchés régionaux. Les APE illustrent parfaitement cette tendance. Les États-Unis ont également exprimé leur intérêt pour le développement de partenariats économiques avec des pays ou des régions d’Afrique. Dans ce cadre, il apparaît très important de respecter l’agenda régional et continental en cherchant à abattre rapidement les barrières tarifaires et douanières. Cela permettra d’éviter que l’Europe et les USA ne concluent directement des accords avec des pays d’Afrique, accords qui risqueraient alors de vider de leurs contenus ceux existants entre pays africains. 4. Il serait également intéressant d’initier un dialogue avec l’Europe et les ÉtatsUnis visant à une certaine harmonisation des règles d’échange avec l’Afrique dans le cadre du TTIP (voir Draper, 2014). Par exemple, actuellement, les pays d’Afrique doivent se plier à différentes exigences réglementaires en fonction de leur appartenance à telle ou telle région ou à tel ou tel accord régional. Cela conduit systématiquement à une hausse des coûts pour les entreprises exportatrices. Cela rend également complexe l’échange d’informations ou d’expertises entre entreprises d’une même région qui chercheraient à exporter des produits transformés vers l’Europe ou les États-Unis. 5. En accord avec ce qui a été énoncé plus haut, il serait aussi opportun de rechercher une sorte de reconnaissance "élargie" au niveau des normes et règles commerciales. Par exemple, toujours dans le cadre du TTIP, si des produits africains remplissent les normes européennes, il serait bon que ces produits soient directement et automatiquement acceptés aussi au niveau des ÉtatsUnis. Dans l’esprit, il s’agit d’une autre version de la “clause de la nation la plus favorisée” que l’Europe avait imposée aux signataires des APE.   Créer des alliances stratégiques Une fois les méga-accords conclus, on a le sentiment que la prochaine étape pour les grandes puissances économiques pourrait bien de chercher à "multi-latéraliser" certaines dispositions au niveau de l’OMC. C’est pourquoi il est essentiel, pour les africains, d’avoir une stratégie globale commune au sein de l’OMC afin de faire en sorte que le système multilatéral continue de bénéficier aux pays en voie de développement, tout en continuant à s’adapter au système commercial global. C’est un équilibre qui va être difficile à trouver, d’autant que la tendance à fixer des règles en dehors du cadre de l’OMC est une tendance lourde. Cependant, si on considère que l’OMC devrait perdurer, voire même jouer le rôle qui est le sien, les décisions se prennent par consensus, il est important que les pays africains y expriment leurs voix haut et fort pour ne pas être marginalisés. On le voit, les alliances entre pays attachés aux mêmes valeurs et avec des interdits similaires seront cruciales

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Knowdys au service des États Africains —

PAR YOANN SEZNEC PHOTO JOURNAL DU CAMEROUN

Guy Gweth, fondateur du cabinet de consulting Knowdys, a donné le mardi 14 octobre 2014 au Parlement Européen, une présentation remarquée, tant sur le fond (une synthèse documentée et pertinente) que sur la forme (une intervention vivante et sans langue de bois). Il intervenait en tant qu’expert en intelligence stratégique et diplomatie européenne. La conférence, organisée à l’initiative de Meridia Partners, portait sur le Partenariat de commerce et d’investissement transatlantique et son impact sur le continent africain. Initiativ’mag y était et vous propose ici de faire mieux connaissance avec le TTIP et ses diverses implications.

Qu’est-ce que le TTIP ?

Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI ou TTIP en anglais), est également connu sous le nom de traité de libre-échange transatlantique (TAFTA en anglais).   Voici la définition que la Commission Européenne nous en donne : Le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) est un accord commercial en cours de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis. Il vise à éliminer les barrières commerciales dans de nombreux secteurs économiques afin de faciliter l'achat et la vente de biens et de services entre l'UE et les États-Unis. En plus de réduire les droits de douane dans divers secteurs, l'UE et les États-Unis veulent s'attaquer aux obstacles existant derrière les frontières - comme les différences de règlements techniques, normes et procédures d'approbation. Ceux-ci coûtent souvent inutilement du temps et de l’argent pour les entreprises qui veulent vendre leurs produits sur les deux marchés. Par exemple, quand une voiture est déclarée sûre dans l'Union européenne, elle doit se soumettre à une nouvelle procédure d'homologation aux États-Unis, même si les normes de sécurité sont similaires. Ces négociations se penchent également sur l'ouverture des deux marchés pour les services, l'investissement et les marchés publics. Elles pourraient également mener à l’établissement de règles mondiales sur le commerce.   Si le projet aboutit, il instituera la zone de libre-échange la plus importante de l'Histoire, couvrant 45,5 % du PIB mondial. Ses défenseurs affirment que l'accord conduira à une croissance économique pour les deux parties tandis que les critiques soutiennent notamment qu'il augmentera le pouvoir des entreprises face aux États et compliquera la régulation des marchés. 20

Quelles implications pour l’Afrique ?

Knowdys, par l’intermédiaire de son fondateur et porte-parole Guy Gweth, met son expertise au service des États et des entreprises africaines pour les aider à se préparer aux inévitables bouleversements que le TTIP ou le PTCI induira au niveau des échanges commerciaux. En se plaçant au service de l’émergence et de l’indépendance du continent africain, Knowdys nous met déjà en garde sur deux conséquences possibles.  Une conséquence réglementaire d’abord, ou comment l’Afrique va-telle réussir à s’arrimer à cette nouvelle réglementation, et comment cette nouvelle réglementation va-telle coexister avec les normes en vigueur, celles de l’OMC essentiellement (Organisation Mondiale du Commerce). En effet, il faut savoir que le TTIP ou le PTCI donnera la possibilité aux entreprises des États-Unis et d’Europe de poursuivre en justice des États africains qui ne respecteraient


LES NOUVELLES NÉGOCIATIONS DU COMMERCE : QUELLES IMPLICATIONS POUR L'AFRIQUE ?

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Guy Gweth fondateur de Knowdys Consulting pas ces nouvelles normes. D’où l’intérêt pour les États africains de bien se préparer à ces nouvelles règles à venir.   Guy Gweth voit également des conséquences géopolitiques. Car si le premier partenaire économique de l’Afrique est la Chine (200 milliards d’échanges commerciaux en 2013), les États-Unis et l’Europe entendent bien rééquilibrer la balance. Et selon l’ancien Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le traité transatlantique va «  fixer la norme non seulement pour le

commerce et les investissements transatlantiques, mais aussi pour le développement du commerce à travers le monde ».   Knowdys met donc en garde l’ensemble des États Africains, qui doivent d’urgence s’unir et travailler ensemble afin de ne pas subir le TTIP ou le PTCI, mais au contraire s’en approprier les règles fondamentales et ainsi profiter des opportunités de croissance qui s’offrent à l’ensemble du continent. Le défi est de taille mais il est réalisable. D’ailleurs le FMI prévoit une croissance moyenne de 5 %

en 2014 pour l’ensemble du continent africain, croissance qui devrait être encore meilleur en 2015 (de l’ordre de 5,75  %). Et même si cette belle perspective va certainement souffrir des dégâts provoqués par le virus Ebola en Afrique de l’ouest notamment, ces chiffres restent bien supérieurs au taux de croissance mondial (3,3 % en 2014, toujours selon le FMI). L’Afrique a de nombreux atouts à faire valoir. Les États Africains doivent s’unir et s’organiser pour faire exister leurs voix plus efficacement dans le concert (économique) mondial

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DOSSIER

Rencontre avec Yentyl Williams —

PAR YOANN SEZNEC PHOTO INITIATIV'MAG

Y

entyl Williams, l’une des intervenantes à la conférence du 14 octobre dernier au Parlement Européen de Bruxelles. Le thème de cette conférence était : TTIP : What implications for Africa ? Afin de nous aider à mieux cerner les véritables enjeux pour le continent africain qu’impliquent les négociations actuelles du marché transatlantique, les spécialistes présents revenaient sur les différents aspects de ces négociations (NDLR : lire notre article dans ce même numéro consacré à Guy Gweth, pour une définition détaillée). Sollicités par la société Meridia Partners, les différents intervenants, sous la bienveillante tutelle de Madame

Doreen Walsweer-Sore, Chercheuse à l’Ambassade du Bostwana, ont éclairé l’assemblée présente de leurs expertises diverses. Et puisque l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, l’organisateur Meridia Partners avait également recruté l’une de ces jeunes collaboratrices : Yentyl Williams. À l’issue de cette conférence, rendez-vous était pris avec mademoiselle Williams pour une interview complète, afin de présenter à nos lecteurs un exemple de parcours déjà éloquent ; celui d’une jeune femme qui incarne à elle toute seule une solution d'avenir métissée, ambitieuse et décomplexée.

Étapes biographiques et scolaires de Yentyl Williams : Y.W. est née le 5 avril 1989 de parents eux-mêmes métisses, à Port d’Espagne, capitale de la République de Trinité-et-Tobago *. Elle déménage pour Londres dès l’âge de 4 ans mais conserve des liens très étroits avec son lieu de naissance vers lequel elle s’envole régulièrement. La puissante conscience d’appartenance à une diaspora se concrétise à 23 ans lors de la demande et l’obtention de la double nationalité (Trinité-et-Tobago / Britannique). En 2008 elle entre au King’s College of London et obtient son Bachelor en Études Européennes en 2012. Dans l’intervalle, Yentyl participe au programme d’échange Erasmus et choisit Sciences Po Paris. Enfin, en 2013, elle décroche un Master en Relations Internationales et Diplomatie de l’UE, au sein du Collège d’Europe de Bruges.

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LES NOUVELLES NÉGOCIATIONS DU COMMERCE : QUELLES IMPLICATIONS POUR L'AFRIQUE ?

Yentyl Williams, jeune diplômée pleine d’idée qui plaide et agit pour le réveil de la diaspora, elle incarne à elle toute seule une solution d'avenir métissée, ambitieuse et décomplexée. Un symbole dont Initiativ'mag voulait se faire l’écho.

La diaspora : une ressource largement sous-utilisée ! On s’en était déjà aperçu lors de la conférence au Parlement Européen et on le vérifie à nouveau durant l’interview : ces années d’études spécialisées ont contribuées à façonner un constat objectif et documenté sur la particularité de porter en soi, voire malgré soi, deux cultures différentes. D’une manière un peu naïve, on doit commencer par énoncer une évidence : le métissage, le mélange de deux (ou plus) couleurs de peau, pousse l’individu, peut-être plus directement qu’un autre, à s’interroger sur soi et sur ses origines. Et même s’il ne veut pas incarner ce double héritage, le regard des autres le fait à sa place. Le point de vue de Yentyl Williams est doublement intéressant puisque sa connaissance de Trinité-et-Tobago se confronte à la fréquentation d’institutions (King’s College of London, Sciences Po Paris, Commission Européenne) historiquement " blanches ". Cette double identité / expérience favorise le développement d’une vision élargie et permet, dans le meilleur des cas, de penser hors des sentiers battus. Alors quand Yentyl nous parle de diaspora, au sens large, nous l’écoutons attentivement. Et c’est un constat global de gâchis qui ressort de son analyse. « Les gouvernements ne permettent pas de mettre à profit les riches expériences et la double vision de la diaspora ». Les médias occidentaux ont une manière souvent stéréotypée de traiter de l’actualité des pays du Sud. On parle beaucoup de conflits et de pauvreté. On mentionne assez peu les

réussites. Yentyl délivre une mention spéciale à la chaîne CNN Africa qui, selon elle, présente l’Afrique d’une manière neuve et moins porteuse de réflexes idéologiques. De son côté, elle tente d’apporter sa pierre à l’édifice et de réfléchir à la construction d’une conscience collective, et surtout, ensuite, de s’intéresser à la question suivante : comment faire mieux entendre la voix de ce collectif, de cette force vitale sous-utilisée ? Ou encore, comment faire d’une diaspora, pour les personnes concernées, une expérience d’affirmation de soi qui pourrait permettre, à terme, d’aider la gouvernance de nombreux pays d’Afrique. À la suite de rencontres informelles mais fructueuses avec des femmes de la diaspora, Yentyl est en train maintenant de mettre en place un agenda bruxellois de rencontres régulières et formelles avec l’ensemble de la diaspora (hommes et femmes de l’Afrique, Caraïbes et Pacifiques qui souhaitent faire entendre leurs voix et contribuer à l’essor de leurs pays d’origine). En premier lieu, elle cherche à créer un réseau de personnes motivées et idéalement déjà présentent au sein des institutions européennes et des organisations internationales. À ce titre, elle pourra compter sur le réseau des anciens du Collège d’Europe qu’elle a elle-même créé. Ce réseau vise notamment la création d’une bourse qui permettrait aux étudiants d'ACP de venir étudier dans cette école réputée, afin de faciliter le dialogue et la diversité le plus tôt possible

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* Trinité-et-Tobago est un état insulaire des Caraïbes situé dans la mer des Antilles, au large du Vénézuela.

Vous souhaitez contacter Yentyl Williams ? Par E-mail y.k.w@hotmail.com VIA LinkedIn

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Attendez ! N’abandonnez pas si vite ! —

PAR TAMI ONIANWAH

Des recherches ont montré que le taux de divorce a augmenté, les gens renoncent facilement, les enfants se déscolarisent et sont en conflits familiaux, le taux de criminalité des jeunes a augmenté vu la conjoncture actuelle, le taux d'avortements a augmenté, l'espérance de vie a diminué etc. La volonté de réussir doit surpasser le découragement de soi-même.

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ans le monde actuel les enjeux sont plus grands, les défis ont augmenté, la compétition est rude, la seule manière de survivre est d'être fort. « Fort» ne signifie pas parler grossièrement, être hautain, en conflit. Être fort commence dans votre esprit.   Que vous dites-vous pendant vos moments de solitude ? Comment faites-vous face aux critiques ? Comment approchez-vous de nouveaux obstacles et défis ? Quelle décision prenez-vous contre toute attente, cédez-vous à la pression et à la défaite, ou avancez-vous ?  «  Être fort » est la détermination et la résistance de rester calme et en total contrôle de soi-même dans des cas de grande confrontation, provocation, critique, opposition, adversité, frustration, abandons, etc. Choisir de rester calme, même dans des moments de bouleversement est la chose la plus difficile à faire mais si vous trouvez la force en vous, vous obtiendrez de l'énergie positive ; dites-vous uniquement des choses positives et fermez votre esprit à des choses négatives, vous survivrez et aurez une histoire à raconter à quelqu'un d'autre qui est sur le point de tout laisser tomber. Tenez compte de ceci : 1. Restez mentalement calme. Ayez la force et la volonté de rester calme dans votre esprit. 2. Réfléchissez encore sur vos raisons de tout arrêter. 3. Éliminez toutes pensées négatives. 4. Dites vous que vous pouvez survivre, vous serez plus fort, tout ira mieux, vous aurez tout ce qu'il faut pour réussir dans les affaires, le mariage, la famille, les études, les finances, le travail etc... 5. Persévérez et consacrez tous vos efforts à votre projet en cours. Un esprit calme et une attitude positive avec cohérence vous permettra de voir en vous même un gagnant qu’un perdant. 6. Partagez votre réussite avec d'autres. Désirez votre zone de confort c'est bien, mais rien de bon n'y pousse

« Je peux accepter un échec, tout le monde peut échouer. Mais je ne peux pas accepter de ne pas essayer. »

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Michael Jordan

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Comment sortir de l'endettement au plus vite ? —

PAR TAYLOR ARTHURS PHOTO TUREUSSIRAS

Sortir de votre dette et simplifier votre vie.

Ne dépendez pas des crédits, créez votre propre richesse !

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i vous êtes dans une mauvaise situation financière, il y a des choses que vous pouvez faire pour vous aider à vous en sortir.   Premièrement assurez-vous d’être prêt à faire des changements. Si vous êtes endetté, c'est que vous n'avez pas vraiment un contrôle total de votre vie et de votre situation financière. Vous avez besoin d'une bonne gestion de vos finances et vous devez être capable de créer votre propre richesse et ne pas dépendre de crédits pour vous soutenir. C'est l'aspect le plus important pour se débarrasser de dettes.   Lorsque vos avez pris la décision de changer votre vie et vos finances, et avez décidé de ce que vous allez faire pour générer l'abondance et être libre de dettes pour le reste de votre vie, vos avez besoin de faire les choses suivantes : 1. Savoir quelles sont vos dettes.

Peut importe le montant de vos dettes du moment que vous savez que vous devez remboursez, ainsi vous pouvez tout contrôler avec un spécialiste. 2. Supprimer toute dépendance aux dettes et crédits. Assurez-vous d'établir un plan d'action pour garder toutes vos finances sous contrôle dans le futur. 3. Aussitôt les deux premiers points mis en œuvre, la prochaine chose à faire est de faire contrôler vos finances par une société de dettes qui vous aidera à réduire votre dette jusqu'à 60 %. Ils le font moyennant un accord avec vos débiteurs de rembourser sans les intérêts. Chaque mois, vous aurez un petit montant à payer car ils consolident vos dettes pour vous et vous font sortir du trou.   Et la leçon est d'apprendre de ne pas dépendre du crédit et de vous mettre sur la bonne voie vers l'abondance financière

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African Leadership Academy (ALA) —

La formation pour le progrès de l’Afrique.

PAR NATHALIE CARLIER PHOTO ALA

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L'African leadership Academy a la particularité de former des futurs leaders africains. Installé depuis 2004 à Johannesburg en Afrique du Sud, cet établissement scolaire accueille chaque année des étudiants âgés de 15 à 18 ans, après avoir passé des épreuves sélectives.

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ur 2500 candidatures annuelles, 400 sont retenues pour des week-ends de sélection qui se passent sur le continent africain. Et finalement 100 étudiants sont acceptés et suivront deux années d'enseignement préparatoire aux grandes universités américaines, britanniques... Ce 1er décembre 2014, s’est terminé une sélection. C'est la période pendant laquelle les candidats reçoivent toutes informations générales, préparent leur dossier et subissent un premier test. Entre février et mars 2015, on connaîtra les 400 finalistes pour les week-ends de sélection. En avril 2015, c'est la dernière épreuve de sélection : entretiens, examens d'entrée 26

dissertations, lettres de recommandation, derniers relevés de notes et enfin les résultats et assistance financière. En mai – juin 2015, parution des 100 étudiants sélectionnés. ALA reconnaît l'émergence de leaders africains « Nous sommes ravis de présenter le Médaillon d’African Leadership Academy pour exemplaire de citoyenneté qui reconnaît les étudiants exceptionnels présélectionnés pour l’IGCSE (International General Certificate of Secondary Education) des écoles africaines qui font preuve de leadership dans leurs communautés et au-delà ». En interaction avec leurs paires, les gagnants du Médaillon ALA ont

démontré leur potentiel à être agents d'un changement positif sur le continent africain et illustré une des valeurs de diversité, excellence, curiosité, humilité, compassion et intégrité. Les gagnants du Médaillon sont reconnus lors d’événements particuliers tenus par des représentants de l'African Leadership Academy dans leurs pays et sont attribués d'un badge distinctif, un certificat et d'une bourse de grand mérite pour assister au Global Scholars Program en 2015 (Programmes scolaires boursiers). Les gagnants d'un Médaillon joignent un réseau de jeunes entrepreneurs à travers l'Afrique prêts à des changements transformateurs dans leurs communautés et obtiendront l'accès exclusif aux événements ALA dans leur pays. Le Médaillon ALA lancé en Octobre 2014 a été conféré à 8 nominés du Nigeria et Zimbabwe. Les lauréats furent honorés lors d’événements


La médecine, tout un art... — spéciaux, respectivement à Ibadan et Harare. Au Nigéria, l’ALA Médaillon a été attribué au Collège Maverick pour son Exemplaire de Citoyenne à Ibadan, le 14 Octobre 20014. Plus tôt cette année, 4 étudiants de Maverick College ont été nominés pour recevoir le prix de modélisation des valeurs d'excellence, humilité, curiosité, diversité, intégrité et compassion dans leur communauté scolaire. Les gagnants ont été encouragés à continuer à travailler dur et de se distinguer en réalisant leur potentiel de leadership durant le reste de leurs études. Au Zimbabwe, le Médaillon ALA a été attribué au St Georges College, Harare, le 26 Septembre 2014 pour le leadership dans les Arts et pour la modelisation d'excellence envers leurs homologues. Les gagnants ont aussi participé à un atelier BUILD workshop avec 38 étudiants des partenaires de ALA au Zimbabwe. « ALA remercie ses partenaires au Nigeria et Zimbabwe pour aider à la découverte de nouveaux talents à travers le continent. L'Académie est ravie de recevoir encore plus d'étudiants avec un potentiel de leadership et qui concrétisent les valeurs d'intégrité, humilité, excellence compassion diversité et curiosité. »

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Pour nominer un étudiant de votre école pour l'African Leadership Academy Medaillon ou pour plus d'informations envoyez un E-mail : ymangwendeza@ africanleadershipacademy.org Notez que les étudiants de 14 à 16 ans à la date de la nomination sont acceptés. Adresse du campus info@africanleadershipacademy. org

PAR NYLA BLESSING PHOTO GAËL KAKUDJI

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e m'appelle Merveille Kakudji, fille de Madeleine et Bobo Kakudji.Née le 29 octobre 1996 en République Démocratique du Congo, j'ai deux frères et une sœur. En 2014, j'ai obtenu mon bac, section scientifique, options mathématique et physique. Je poursuis actuellement des études de médecine. J'ai choisi ces études car depuis toute petite, je voue une admiration à ces médecins qui exercent leur métier avec passion. Pouvoir aider les malades, les soigner et les guérir apporte une entière satisfaction. Jusqu'à nos jours, la médecine a connu de très grands progrès. Le domaine scientifique en constante évolution a pu répondre à plusieurs questions, ce qui s'avérait impossible dans le passé. Mais des recherches approfondies sont toujours nécessaires afin de pouvoir traiter des maladies incurables et des maladies encore inconnues actuellement. Et il y aura toujours des hésitations devant telle ou telle maladie, indécisions sur les diagnostiques, etc. On parle actuellement de la fièvre hémorragique ou virus Ebola, mais aussi d'autres maladies difficilement traitables, telles le sida, le cancer, les hépatites... La santé est un bien précieux mais parfois, il est plus facile de se détruire que de préserver sa santé. Notamment avec l'alcool et de la drogue qui sont un danger pour la société et touchent principalement la jeunesse. Les maladies mentales, comme la dépression, le stress affectent également une grande part de la population et toutes formes de maladies infectieuses et chroniques.

Maintenant, il est nécessaire d'avoir son médecin traitant et éviter l'automédication. La médecine est un art très complexe difficile à définir car elle n'a cessé d'osciller entre une vision naturelle, biologique et sociale de la maladie, et une vision métaphysique. Les maladies sont fléaux mais sont aussi des énigmes dont il faut sans cesse renouveler leur interprétation. Le domaine de la santé a un grand avenir, en constante évolution mais on s'attend toujours à des choses meilleures

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La diaspora congolaise de Belgique : quel héritage pour les générations futures ? —

PAR YOANN SEZNEC PHOTO MDIC

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ans cet article, M. Mapessa se propose de faire le point sur la situation de la diaspora congolaise en Belgique. Pour cela, il met d’abord l’accent sur la définition de la notion de diaspora et la nécessité de faire vivre les valeurs que ce terme implique. Car le terme diaspora, très souvent évoqué, ne décrit pas seulement un état de fait ; il ne suffit pas d’être loin de son pays d’origine pour faire parti d’une diaspora. Pour que cette communauté ait un sens, pour qu’elle existe, il faut parvenir à un sentiment d’appartenance. Les membres de cette communauté, conscients des valeurs communes qui les rassemblent et motivés par des objectifs supérieurs à atteindre, doivent agir de manière concertée et organisée.   M. Mapessa déplore ici le manque d’efficacité de la diaspora congolaise en Belgique. Car si les transferts d’argent vers le pays sont très importants et reconnus comme tels, la diaspora peine à se faire entendre et à contribuer de manière optimale à la construction du Congo.   Afin de cerner méthodiquement les spécificités de la diaspora congolaise en Belgique, M. Mapessa éclaire son propos par une analyse statistique quantitative et qualitative. Les chiffres qu’il expose dans son article proviennent d’une enquête conduite en juin 2010 par le Groupe d’étude de Démographie Appliquée de l’UCL (Université Catholique de Louvain) à la demande du centre pour l’égalité des chances et contre le racisme.  Quantitativement d’abord, ces chiffres illustrent essentiellement trois mouvements successifs. Les premiers mouvements d’immigration congolaise vers la Belgique naissent au lendemain de l’indépendance. Durant cette période (1960-1980), les Congolais séjournent en Belgique pour étudier puis, majoritairement, retournent au pays pour travailler. 28

A thanase Mapessa, Président du M.D.I.C.* et premier vice-président de Dynamik Congo, a récemment écrit un article très complet intitulé « La diaspora congolaise de Belgique : quel héritage pour les générations futures ? ». Iniativ'mag retranscrit ici les principaux éléments.

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Athanase Mapessa. Ensuite, à partir de la fin des années 1980, la migration congolaise a été dictée par une logique d’installation. On assiste ainsi logiquement à une diminution progressive du nombre d’émigrations (retour au pays). En janvier 1981, la population congolaise de Belgique comptait 8 575 ressortissants.   Enfin, à partir de 2001 et avec l’arrivée de Joseph Kabila au pouvoir, on observe un accroissement sans précédent de la population congolaise de

Belgique pour arriver à 45 822 personnes en janvier 2008.  «  Selon cette étude, les statistiques sur l’activité économique montrent que, entre 1990 et 2006, la proportion de ressortissants congolais au chômage n’a cessé d’augmenter. En effet, au début des années 1990, la population active était composée de plus ou moins 18 % de chômeurs congolais, alors qu’en 2005, c’est approximativement 42 % de cette même population qui est considérée comme chômeuse. »


Qualitativement ensuite, Athanase Mapessa s’appuie essentiellement sur une autre étude de l’U.L.B. et de la K.U.L. menée en janvier 2005 et portant sur les discriminations des étrangers et des personnes étrangères sur le marché du travail de la Région de Bruxelles-Capitale. Pour les auteurs de cette étude, « les personnes d’origine étrangère, sont victimes de diverses formes de discrimination sur le marché de l’emploi, notamment la discrimination à l’embauche. Étant donné que l’embauche constitue la première étape dans toute relation de travail, ce type de discrimination a souvent de lourdes conséquences dans tous les domaines la vie de l’étranger. » Or, par la suite, cette même étude établit clairement que la population congolaise de Belgique possède proportionnellement plus de diplômes d’études supérieures que les autres groupes de population belge. M. Mapessa se pose alors légitimement la question de la discrimination à l’embauche pour expliquer cette contradiction. Et reprend un titre du journal Le Soir daté du 11 août 2014 : « (…) la Belgique, terre hostile pour les travailleurs étranger ».   Au-delà de ce constat alarmant, étayé par des enquêtes du centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, la problématique posée est la suivante : dans un contexte de sous-emploi de la communauté congolaise de Belgique, et puisque l’emploi est un facteur déterminant du développement économique et du bien-être social de la population (rapport 2013 de la CNUCED) on peut alors questionner la capacité de la diaspora à se rassembler autour d’un projet commun. C’est encore ce manque de coordination et de maturité politique qu’a observé l’asbl Campus Congo dans le cadre des élections belges du 25 mai dernier. Sur 36 candidats d’origine congolaise (dont 21 pour le Parlement bruxellois) il y a eu 3 élus. Par comparaison, la communauté marocaine de Belgique compte 21 élus à tous les niveaux de pouvoir.   On le constate, il y a urgence à mobiliser la diaspora autour d’un idéal qui pourrait cristalliser une véritable force d’opposition face aux discriminations dans les pays d’adoption et un changement réel sur le terrain, à savoir une alternance politique démocratique en RDC. C’est cet intérêt général pour tous les Congolais, où qu’ils se trouvent, que vise M. Athanase Mapessa au sein des asbl M.D.I.C. et Dynamik Congo.   Dès maintenant et en vue des prochaines échéances électorales en RDC, Dynamik Congo se fait fort de capitaliser toutes les bonnes initiatives et de mieux organiser les mouvements, les associations, les partis congolais acquis au changement des conditions de vie de la communauté congolaise de la diaspora. Le but ultime, réaliste, à portée de mains étant la libération du Congo et la prospérité du peuple Congolais

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L’intégralité de cet article est disponible sur demande à l’adresse suivante : mdi.rdc@hotmail.fr * Mouvement pour le Développement Intégral du Congo, asbl.

Le Silence

N

adine Eyongo est une jeune NéerlandoCongolaise, inspirée par sa foi imperturbable en Dieu. Elle est active dans plusieurs domaines. Prédicatrice, écrivaine, organisatrice de divers événements, assistante sociale. Nadine est une inspiration pour beaucoup.  Dans Le Silence, Nadine Eyongo manifeste ses sentiments pour le pays qu’elle a quitté depuis des années. L'incompréhension, la colère, la fierté, la douleur, l’envie de combattre et l'espoir sont seulement quelques uns des nombreux sentiments qu’elle décrit d’une manière profonde. Mais avant tout, ces poèmes expriment l'amour qu’elle ressent pour son Congo.   Elle est également l'auteur de Jeune et précieux : Un livre d’encouragement pour la jeunesse. Son prochain livre sur la prière est prévu pour l'été 2015

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AIDPROFEN plaide la cause des femmes et enfants victimes des conflits armés —

PHOTO AIDPROFEN

AIDPROFEN travaille directement avec les communautés et utilise des approches innovantes pour amener les femmes congolaises et les enfants à jouir pleinement de leurs droits. AIDPROFEN plaide pour la cause des femmes en faisant entendre leurs voix au niveau local, national et international.

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quotidien. Ces conflits dans l’est du Congo n’ont pas épargné des milliers d’enfants qui ont vécu des situations très difficiles. Beaucoup sont ceux qui ont perdu la trace de leurs parents et/ ou familles pendant qu’ils fuyaient les affrontements, d’autres ont simplement vu mourir leurs parents dans des conflits armés dans la région et ont été livrés à leur propre sort.  Pendants plusieurs années, la femme congolaise a été présentée aux yeux du monde comme une victime, ce qui est indéniable. Pourtant Passy Mubalama croit aux potentiels de la femme et au rôle que peut jouer celleci dans le développement durable de son pays. AIDPROFEN, à travers ses

différentes activités, apprend aux femmes congolaises à connaître leurs droits, à se prendre elles-même en charge à travers différentes activités génératrices de revenus, des microentreprises mais aussi à occuper des postes décisionnels dans le pays, ce qui n’est pas du tout facile. Certaines coutumes et traditions rétrogrades discriminent encore la femme.   Depuis le début de l’année 2012, la rébellion du Mouvement du 23 Mars et d’autres groupes armés tel que les ADF-Nalu, les Mai-Mai ont déclenché une nouvelle phase de conflits dans l’Est du Congo et qui a été à la base de plusieurs atrocités commises sur des populations civiles. Le nombre

Encadrement des enfants en situations difficiles.

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assy Mubalama est une jeune femme Congolaise activiste et défenseur des Droits de l'Homme vivant à Goma au NordKivu dans l’Est de la RDC. Dans un pays déchiré par la guerre et les conflits armés, cette jeune femme simplement armée par son courage et l’amour de son pays s’est engagée à défendre les droits des femmes et des enfants victimes de conflits armés. Son expérience douloureuse en vivant dans une région caractérisée depuis des décennies par la présence de multiples groupes armés rebelles ainsi que les conflits armés et interethniques, l’a poussé en 2009 à créer Actions et Initiatives de Développement pour la Protection de la Femme et de l’Enfant (AIDPROFEN asbl). Une association sans but lucratif qui milite pour la promotion des droits des femmes et des enfants. Depuis sa petite enfance, Passy a été témoin de situations difficiles que des enfants de son âge ne pourraient s'imaginer et ne devraient pas vivre, des cas de violences sexuelles, des tueries, des cas d’esclavage sexuel, des enlèvements, des tortures et autres formes d’abus et violations des Droits Humains.   Les groupes armés dans la région ont utilisé les violences sexuelles comme une arme de guerre et une arme politique et ont présenté la femme Congolaise comme une victime, en plus des discriminations et préjugés dont elle fait face au


Hommages à Charles Kyona —

PAR NATHALIE CARLIER

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Soutien des femmes et des enfants. d’enfants victimes des conflits armés a triplé. AIDPROFEN a mis sur pied un centre d’encadrement qui héberge et prend en charge des enfants qui avaient perdu la trace de leurs parents pendant la guerre, des enfants issus des violences sexuelles et des orphelins. Pendant qu’AIDPROFEN prend en charge ces enfants et assure leur education, AIDPROFEN recherche en même temps la trace de leurs parents et/ou membres de famille pour les remettre ensemble.  Passy Mubalama, à travers AIDPROFEN, croit que la femme congolaise n’est pas seulement victime, comme cela a été présenté aux yeux du monde, elle un potentiel qui doit être exploité en contribuant au développement durable de son pays. Les difficultés sont nombreuses, surtout en travaillant dans un environnement insécurisé tel que le NordKivu, dans l’est du Congo. Pourtant AIDPROFEN a une grande mission : aider les femmes et enfants victimes de toutes ces atrocités. Étant une jeune organisation, AIDPROFEN a des moyens financiers très limités qui ne lui permettent pas réaliser au mieux sa mission. Malheureusement, les donateurs et grands bailleurs de fonds n’octroient que des subventions et financements aux grandes organisations qui ont déjà assez de moyens, tout en oubliant des petites initiatives telles qu’AIDPROFEN qui pourtant ont un impact important sur la vie

quotidienne des populations vulnérables, dont les femmes et les enfants.   L'action d'AIDPROFEN aide à régénérer la société au sein des communautés, des familles. L'action d'AIDPROFEN aide des femmes et des enfants à se reconstruire, à faire ou refaire une vie. L'action d'AIDPROFEN agit à la base de la Communauté, de la Province, de la République: la femme et l'enfant !

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AIDPROFEN fait appel à toute personne de bonne volonté, à toute organisation, à tout gouvernement, à soutenir cette initiative qui ne vise rien d’autre que l’amélioration des conditions de vie des populations, ceci à long terme et de façon durable . AIDPROFEN asbl 22 Goma - Karisimbi, République Démocratique du Congo N° JUST .2 / 191/GS /CA/ DP-NK/2011 Tel : +243 81 14 41 591 Email : aidprofen@gmail.com Site : www.aidprofen.com

Monsieur Charles Kyona, décédé le 27 janvier 2015 à Kinshasa à l’âge de 32 ans, a été le pionnier de Life Dignity asbl RDC. J’ai eu la chance de le connaître lors de mon séjour à Lubumbashi. Charles, exceptionnel à tout point de vue, brillant dans ses études, dans son travail, il était également l’homme de confiance de l’asbl, toujours dévoué à rendre service.   J’ai connu en ce jeune homme un être toujours souriant, très attachant. Moi la petite européenne, j’ai été éblouie par son accueil, sa gentillesse, son dynamisme. Charles est parti trop tôt et n’a pas eu le temps de réaliser tous ses rêves et de voir l'expansion de Life Dignity RDC à laquelle il croyait. Je souhaite qu’il repose en paix.

« Ressentir de la gratitude et ne pas l'exprimer c'est comme envelopper un cadeau et ne pas l'offrir. » William A. Ward

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Entretien avec l’activiste française Nadège Manlan —

INTERVIEW PAR LILIANE KISSIMBA

« les connaissances sont la clé de toute liberté ! » Liliane Kissimba Parallèlement à votre

activité salariée depuis 1999 au sein d’une compagnie aérienne française, vous exercez dans le milieu associatif spécifiquement dans le domaine de l’aide aux victimes. Quels types de dossiers traitez-vous principalement ? Nadège Manlan Les derniers dossiers traitent de discrimination.

L.K. Vous étiez entre autre, juriste de la

Fédération des Juifs Noirs en France puis responsable de pôle départementale pour 32

des associations telles SOS racisme et Ni Putes Ni Soumises. La typologie de vos victimes étant différente, vos stratégies de défense sont-elles aussi différentes ? N.M. En effet, la typologie des victimes est différente. Néanmoins une victime qu'elle soit de confession juive, qu'elle soit noire, arabe ou qu'elle soit une femme connaît les mêmes intimidations de l'auteur du délit avant de signaler les faits et/ou porter plainte. Plus il y'aura des personnes qui oseront parler, montrer ce qu’ils ou elles endurent plus les personnes qui commettent ces infractions auront peur de la justice. Nous sommes dans une société où il n’y a plus de respect avec une augmentation des violences verbales et physiques. Les victimes sont souvent menacées et/ou discréditées afin de les dissuader d'aller au bout de leurs procédures. Les associations que je gère apportent un conseil juridique et un soutien psychologique aux victimes. Grâce à notre réseau, nous arrivons à rassembler des éléments concordants qui œuvrent à apporter à la victime des preuves complémentaires.

L.K. Nadège vous avez aussi effectué des

collaborations dans le milieu de l’audiovisuel en qualité de chroniqueuse sur la radio française génération 88.2 pour l’émission Destination Afrique en compagnie de l'animateur Bob Djani et dans le film afro-antillais Jeux de couples du réalisateur Max Cadevall. Que nous préparezvous d'autres ? N.M. L'essentiel de mon activité consiste à informer. J'ai animé ainsi des conférences et des réunions-débats. Outre mes diverses collaborations dans le milieu de l'audiovisuel, je prépare des émissions à but pédagogique qui intéressent des diffuseurs. Les moyens de communication actuels, internet et télévision, sont des vecteurs à exploiter afin d’accroître les connaissances qui sont la clé de toute liberté !

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