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Les jeunes aides-soi gnants sous pression

Les jeunes aide-soignants sous pression

©DR

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Depuis quelques semaines en région lyonnaise, les admissions se multiplient au sein des hôpitaux publics, où règne une ambiance de crise constante. À peine sa deuxième année de soins infirmiers entamée, Margo a dû être appelée en renfort au service Covid du centre hospitalier de Mâcon.

Après deux jours de repos, c’est reparti. Pas de confinement, mais toujours plus de travail. Masque sur le nez, lunettes de protection sur le front et blouse doublée, rien ne semble être oublié. Malgré le peu d’expérience professionnelle qu’elle a, Margo est consciente de l’importance de son rôle et celui de ses collègues dans cette crise. «On n’a pas beaucoup d’expérience dans les doigts, on est obligé d’apprendre le métier sur le tas, et gérer la pression en même temps. C’est pour ça qu’il faut rester un maximum actif», laisse-t-elle échapper.

Présente depuis la première vague, l’étudiante sent davantage de pression au travail, alors que les hôpitaux publics de la région lyonnaise enregistrent des augmentations constantes d’admissions. Ajouté à cela l’encadrement moyen des stagiaires, les conditions de travail s’avèrent délicates au moment où la cohésion de groupe devrait primer.

«Un rôle à tenir»

Les cernes sous les yeux, les cheveux à moitié coiffés et le teint pâle, Margo ne peut pas cacher son épuisement. Bien qu’enthousiaste à l’idée de pouvoir exercer le métier de ses rêves, la réalité l’a vite rattrapée. La fatigue et le Les stagiaires en soins infirmiers du Centre Hospitalier de Mâcon, déplorent les conditions de travail, considérées trop pesantes sur leur santé physique et mentale

stress ont pris le dessus. Elle a une vingtaine de patients à voir avant midi, une «tournée moyenne habituelle». Pour la plupart, ce sont des personnes âgées de plus de 60 ans. «Nous sommes très fatigués depuis la première vague. C’est énormément de travail. Et puis vu le nombre d’admissions qui augmente chaque jour, on a moins de temps à leur consacrer», explique-t-elle.

Margo enchaîne là sa cinquième semaine de travail. Elle se rend compte que les mauvaises conditions de travail pèsent sur son moral et donc sa capacité à travailler correctement. À l’instar de ses collègues, la prise en charge des patients se fait partiellement. Les traitements sont davantage voués à la limitation plutôt qu’à la thérapie, et les décès s’enchaînent. Difficile de ne pas compatir à l’angoisse de l’étudiante. «Moralement c’est dur à gérer, mais on a des rôles à tenir jusqu’à ce que la situation se calme», finit-elle avec l’air optimiste.

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