DECRYPT'AGE HORS-SERIE dernier numéro ISCPA Lyon juin 2020

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CONFLIT

LE DOS Grandiose

Dans la nuit du 13 juin 323 avant Jésus Christ, l répand comme une traînée de poudre ; Alexandr table mythe dont les vestiges culturels, politiques tem

Alexandre Le Grand s’est éteint à l’âge de 32 ans, laissant derrière lui un empire instable © Karl von Piloty

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é à Pella dans le royaume de Macédoine en 356 av J.C, Alexandre est le fils de Philippe II. Sa mère dit de lui qu’il est le fils de Zeus. Son nom est annonciateur de la gloire qu’il connut. Alk (Alex) dans les noms grecques est un terme guerrier ambivalent qui peut désigner soit l’attaque ou la défensive. Andros (Andre), se traduit par Homme (masculin) qui veut protéger l’Homme. Un prénom glorieux qui ne réussit pas à ses prédécesseurs ; Alexandre I est un traître et Alexandre II a eu règne éphémère et sans grands succès. Avant de prendre la tête de troupes militaires dès ses 18 ans, Alexandre est éduqué par Aristote, son maître à penser qu’il considère comme un second père. Avec lui, le futur souverain apprend la morale, la philosophie, et la politique. Les textes racontent que c’est ce maître qui donna à son apprenti les livres de L’Illiade et de l’Odyssée, qui le suivront partout jusqu’en Inde. Les paroles d’Aristote sur la bravoure, le courage et l’amitié résonnent chez le futur roi et l’accompagneront jusqu’à sa mort. Malgré quelques « écartades » notoires provoquées par le vin et sa folie de fin de vie, Alexandre régnera d’une main de fer sur le monde connu de son temps, étendant ses territoires de l’Égypte à l’Asie (moyen orient à l’époque). Si ses conquêtes font de lui l’un des chefs militaires les plus glorieux de l’histoire humaine, Alexandre se démarque par sa volonté d’établir un seul et même état et de fédérer tout ses sujets en un seul et même peuple.

La volonté d’une mondialisation avant l’heure Depuis son accession au pouvoir après son père, Alexandre poursuit la volonté de ce dernier : conquérir le monde connu et l’unir en une seule et même culture helléniste (grecque). Il va malgré tout au delà des projets de son paternel, qui a, selon Gilles Courtieu professeur d’histoire antique à l’université

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DECRYPT’ÂGE

Jean moulin de Lyon, « bien préparé le terrain. » Il conquit ainsi la majorité du monde connu et bâtit une civilisation hellénistique. Dans ses conquêtes, Alexandre trouve ce qui fera de lui le précurseur d’une « première mondialisation » d’après l’universitaire. Mélanger et unir les cultures et les peuples (par la force très souvent) c’est la solution qu’adopte le jeune roi de macédoine. Unir les peuples perses, grecs et « asiatiques ». Une volonté nouvelle qui trouve son accomplissement dans les noces de Suse en Iran actuel. Après avoir conquis la ville et vaincu le roi Perse Darius III, Alexandre organise une cérémonie nuptiale grandiose. Il marie ses généraux, proches amis et 10 000 de ses hommes à des femmes perses et mèdes et épouse lui même Stateira, femme de Darius désormais décédé. Cette fusion des élites irano-macédonniennes, c’est le symbole d’une fusion entre les peuples gouvernés par le souverain. Une unité qui permet également de faire fluctuer les échanges et de répandre une culture macédonienne dans le monde connu. Une sorte de première « mondialisation » décrite par Gilles Courtieu comme l’accomplissement de la volonté d’Alexandre « d’unifier tous les peuples ». © Musée archéologique de Naples

A la mort de Darius III (à droite), Alexandre épousa sa femme

L’un des aspects novateurs du souverain, c’est la communication. Il a presque des conseillers dans ce domaine. « C’est le premier à avoir l’idée de payer des gens à des fins de propagandes. Ces gens étaient là uniquement pour vanter la gloire du roi. Il était


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