VISUEL #8 magazine d'actualité des B2 journalisme de l'ISCPA LYON

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Films patrimoniaux- Révolution chilienne - Antoine de Maximy - Décès de Irrfan Khan

Gaël Caron - Commémoration du 8 mai - Les Stones - Trump/Chine

VISUEL L’actualité exposée

Composition 7 : Mercredi 6 mai 2020


L’édito... de l’artiste

Mais à quoi joue Donald ? On pourrait l’appeler le virus de la discorde. Outre le fait d’avoir impacté et ralenti l’économie mondiale, en forçant notamment la planète à se confiner pendant près de deux mois, le coronavirus aura réussi à raviver les tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Des tensions déjà très palpables ces dernières années, surtout depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, qui ne cesse de faire des lois commerciales en défaveur de la Chine. Mais depuis l’apparition du virus c’est désormais dans les médias, dans ses discours ou lors de ses conférences de presse, que le président américain s’en prend à l’empire du milieu. Ainsi, il a récemment déclaré avoir des « preuves » que le virus provenait d’un laboratoire de Wuhan et qu’il aurait pu être « contenu facilement », menaçant au passage la Chine de « taxe douanière » comme si cette dernière allait soigner les malades américains. Oui Donald, ton pays va mal ! Mais avoue-le, tu as du mal à l’admettre. Les 26 millions de nouveaux chômeurs en cinq semaines cela ne t’intéresse guère, ni les potentiels 100 000 victimes du virus d’ici Juin. Non, de toute façon il suffit de quelques UV et d’injections de désinfectant pour venir à bout de ce dernier, c’est bien connu. N’essayerais-tu pas de détourner l’attention du monde en attaquant la Chine, pour que l’on ne s’intéresse pas à la gestion « catastrophique » de la crise dans ton pays ? Et oui, il y a une élection présidentielle en Novembre prochain et nous le savons tous, la seule chose à laquelle tu penses actuellement : c’est ta réélection.

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Entrée

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04 France

Les commémorations pour le 8 mai

05 En direct de Chine avec Gaël Caron

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La Galerie

Le Chili se réveille

Tableaux du Monde Le Musée du Louvre Irrfan Khan Travis Scott Conflit entre Trump et la Chine

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Arrêt sur Image

Soignants à l’honneur Trump / Chine Les Rolling Stones Anoine de Maximy

L’art du média

Les films patrimoniaux à la télévision

REDACTION Rédacteur en chef : Tristan Chalvet Redacteurs : Rémi Calais- Paul Bourret - Clémence Varaine - Corentin Richard Anthony Comberousse - Gressy Benatir - Gaël Traub -Coline Michel Maquettiste : Anouck Bedel 47 Rue du Sergent Michel Berthet, 69009 Lyon Twitter : @Visuel_

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FRANCE

Distanciation plus que sociale pour commémorer les anciens combattants Ce 8 mai, l’Armistice de la Seconde Guerre Mondiale ne pourra pas célébrer son 75e anniversaire comme il se doit. Malgré la crise sanitaire, la population française donne du crédit à cet évènement. Un acte qui en dit long sur sa symbolique.

Pour un 75e anniversaire, l’Armistice n’est pas à la fête. Le nombre de participants à la cérémonie avait certes déjà connu une décrue ces cinq dernières années, mais cette fois ce sera une déchéance. Rien d’accablant envers les Français dont le mépris de leur Histoire s’était déjà illustré avec le désir de rassembler le terme des deux guerres dans une même commémoration, en 2012. Mais c’est au niveau des hommes du combat que l’implication est sans faille, ou du moins qu’elle essaie de l’être en toutes circonstances. Si la courbe de victimes explose pour les individus, la commémoration est apparue comme un moteur d’une tranche de population, la plus touchée par la mortalité de la maladie.

Se

réinventer pour tenir la tradition

Pour protéger ces anciens combattants, davantage susceptibles d’être contaminés, la manifestation s’annonce donc plus Les anciens combattants seront restreints pour pavoiser lors du 75 ème anniversaire de l’Armistice de 1945 @Ministère de la Défense

restreinte que d’habitude dans chaque ville de France. A Paris, la cérémonie sera tout de même présidée par le Président de la République, à l’Arc de Triomphe, en présence d’un nombre restreint d’autorités civiles et militaires. Elle ne sera en revanche pas diffusée à la télévision, comme il est de coutume. Le Comité Parisien de la Libération propose toutefois des initiatives, en mettant la culture en avant. Il demande notamment de façon individuelle d’aller déposer le 8 mai des dessins ou des poèmes sur les monuments au mort, au pied des plaques du souvenir de toutes les victimes du nazisme.

Une réinvention totale puisque, aux balcons, l’amertume a aussi laissé place à la réalisation. Drapeaux tricolores de sortie sur les balcons, façades ornées de couleurs et minute de silence, la panoplie habituelle sera déroulée depuis leur logis. Un devoir de mémoire qui sera exprimé à distance… en réponse aux restrictions préfectorales. Rémi Calais Le 26 avril dernier, les victimes de la déportation ont été célébrées uniquement par la seule présence de Geneviève Darrieussecq, la Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Armées. En France, le printemps commémoratif est restreint.


EN DIRECT de Chine, un mois après la fin du confinement de Wuhan

avec le journaliste Gaël Caron Gaël Caron : « Nous étions les seuls journalistes étrangers »

JRI en Chine depuis 2005, Gaël Caron parle Mandarin et travaille avec Arnauld Miguet, correspondant permanent de France Télévisions en Chine, comme ici dans les rues de Wuhan. @Gaël Caron

Alors que début mai marque le déconfinement de pays européens dont la France ; l’épicentre de la pandémie, la mégapole de Wuhan, est déconfinée depuis un mois. Retour avec Gaël Caron, journaliste reporter d’images, sur le confinement de Wuhan vécu avec le correspondant de France Télévisions en Chine, Arnauld Miguet. Racontez-nous le confinement à Wuhan. « Avec Arnauld Miguet, on décide d’aller à Wuhan le 22 janvier, sans savoir que c’était la veille du début du confinement. On savait que la ville était sous contrôle sanitaire, que les gens restaient beaucoup chez eux mais il n’y avait pas encore de confinement obligatoire. Le 23 janvier, les autorités locales annoncent la mise en quarantaine de la ville et le confinement de la population. Alors que les médias internationaux présents partent de la ville, nous qui venions d’arriver décidons de rester. À partir du 23 janvier, on est donc la seule équipe de journalistes étrangers présente, en plus de la CCTV, la télévision chinoise. On voulait rester pour faire notre travail, malgré ce confinement qui nous a surpris là-bas. Mais on ne s’attendait pas à rester confiné deux mois et demi à notre hôtel. En revanche on ne s’est pas ennuyé, on a réalisé presque chaque jour des reportages, dans les rues, les commerces, les hôpitaux, tout en réalisant des plateaux en direct, au milieu de la nuit, pour le JT du 20h de France 2. Finalement après ce silence, ce vide très dérangeant, la ville a rouvert le 8 avril, c’était une vraie libération. Les gens ont pu repartir en train, par la route, avec des masques de protection. Aujourd’hui je suis chez moi à Shanghai et la vie est presque normale, les gens font du shopping, se promènent. »

prend à rêver d’un embouteillage comme ça peut souvent être le cas dans une ville de 11 000 000 d’habitants. Autre image, notre hôtel avec le confinement, combiné à la période des fêtes, nous y étions seuls. Plus tard, des médecins réquisitionnés y sont venus, nous avions alors un étage chacun, moi le 22ème ! » Comment était la population pendant le confinement ? Avez-vous pu travailler sans problème ?

« Ce qui m’a le plus marqué c’est cette rigueur des habitants qui se protégeaient déjà avant le confinement. Avec l’habitude des masques, un précédent avec le Sras, la population était disposée à respecter toutes les consignes de sécurité, pourtant bien plus stricte qu’en France. Une seule personne par foyer pouvait sortir une fois par semaine. La popuD’un point de vue de réalisateur, quelles lation s’est encore plus tournée vers images retenez-vous de cette quarantaine la liberté d’internet, sur Instagram, Tik Tok ou Weibo. Je pouvais par ? exemple y lire des critiques contre le « Le confinement est survenu lors de la gouvernement. période des fêtes du nouvel an chinois. La ville était moins fréquentée qu’habituelle- D’un point de vue plus professionnel ment car c’est une des très grandes villes j’ai été agréablement surpris de notre industrielles. Beaucoup sont ici pour tra- liberté de reportage que je trouvais vailler et rentrent voir leur famille à cette plus simple que d’habitude. La cenpériode. Toutes les festivités publiques sure se concentrait je pense sur les ont été annulées et ce nouvel an s’est dé- médias nationaux et nous laissait roulé dans le silence… Bien sûr il y a aussi travailler. Cela a été bénéfique, des cette ambiance, post-apocalyptique, mais reportages comme celui dans l’hôles rues vides on s’en lasse vite, on se pital de Zhongnan, ont été revendu Allée 3

à trente pays. » Craignez-vous comme en France, une seconde vague ? On évoque un retour du côté de Harbin, au nord du pays. « Comme je l’évoquais, cette rigueur sanitaire voulue par le régime et aidée par les nouvelles technologies, est incroyable et cela a permis au reste de la Chine de finalement mieux se protéger du virus que l’étranger. Les chiffres officiels, certes remis en cause mais qui, de ce que j’ai vu me paraissent cohérent, sont de 4 643 morts en Chine, dont 4 500 dans la province du Hubei et 3629 dans sa grande ville Wuhan. Dans le reste de la Chine, à Pékin, Chongqing, Shanghai ou Canton il n’y a presque pas eu de cas. Avec la fermeture des frontières et la quarantaine obligatoire à l’arrivée sur le sol chinois, je suis peu inquiet pour Harbin malgré les quelques cas. » Propos recueillis par Gaël Traub

“Piégés à Wuhan”, le long format de leur confinement diffusé sur FranceInfo


La Galerie

Qui est Stefan Boness ?

Dossier réalisé par Clémence Varaine

Le Chili s’est réveillé

C’est grâce à cette photo que Stefan Boness a remporté le World Press Photo @Stefan Boness

« Chile despertó », c’est comme ça que le photographe allemand Stefan Boness a décidé de nommer sa nouvelle série de photo. Une série de photo prise par un simple iPhone qui révèle des œuvres de street art qui ont pour but de dénoncer le gouvernement chilien. Depuis le 18 octobre 2019, la révolution fait rage au Chili. Partant à l’origine d’une contestation de l’augmentation du prix du ticket de métro qui a fait 12 morts à Santiago, la révolte remet désormais en cause tout le système d’un pays qui, depuis la dictature de Pinochet, accroît les inégalités (système éducatif, retraites, système de santé, corruption). Le Chili qui pensait se rapprocher petit à petit de la démocratie, en ayant connu une croissance économique permettant à des millions de personnes de sortir de la pauvreté et qui est devenue un pays de classe moyenne, semble retomber dans la violence des répressions des émeutes. Tout au long de cette révolution, les Chiliens ont occupé aussi bien les rues que les murs des villes pour exprimer leurs revendications et s’opposer au président, Sebastián Piñera. Graffitis, peintures, slogans ou encore affiches, l’art prend différentes formes pour servir leurs causes. Le photographe Stefan Boness a capturé en image ses œuvres d’art temporaires dans les rues des villes de Santiago et de Valparaíso.

Stefan Boness est un photojournaliste basé à Berlin et à Manchester. Au cours de sa carrière, il reçoit de nombreux prix comme celui du World Press Photo pour un projet en Érythrée en 2002. Son travail est publié dans de nombreux journaux et magazines du monde entier et présenté dans des expositions de nombreuses villes comme à Berlin, Londres, Nottingham, Tel-Aviv ou encore Asmara. Stefan Boness publie aussi ses travaux sous forme de livre comme « Asmara - Africa’s Jewel of Modernity », écrit en 2016 où il montre l’héritage de l’architecture coloniale italienne d’avant-garde dans la capitale de l’Érythrée.

Violences sexuelles et sexistes au coeur de cette affiche @Stefan Boness

Des blessures aux yeux, symbole de la répression policière @Stefan Boness

Durant les émeutes de nombreux chiliens ont été gravement blessés aux yeux par les balles en caoutchouc tirées par la police. Par la suite, les yeux bandés et saignants sont devenus un symbole puissant de protestation contre le gouvernement chilien. Les blessures aux yeux, ici représentées sur des collages à Valparaíso, représentent ce symbole de répression policière. Selon l’Institut national des droits humains chilien, après seulement quatre mois et demi de crise, le bilan était de 31 morts et d’au moins 3 765 blessé, dont 445 personnes atteintes aux yeux

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Les Chiliens protestent contre leurs systèmes et en particulier dans les domaines économiques, politiques et pour la cause féministe. Cette affiche a pour but de dénoncer les abus de pouvoir. On peut reconnaître le visage de Camilo Catrillanca, un Mapuche de 25 ans, tué d’une balle dans la nuque lors d’une opération policière le 14 novembre 2018. L’affiche montre aussi des photos de féministes militantes torse nu qui lutte depuis des années contre les violences sexuelles et sexistes dans le pays.


Dans les rues de la capitale, à Santiago, on trouve aussi des graffitis représentant le président du Chili, Sebastián Piñera, en Joker, aussi connu sous le nom du « prince du crime ».

Le Joker est représenté sur certains graffitis dans les rues de Santiago @Stefan Boness

Des chiens sont sur cette affiche. Depuis 2011, ils participent aux revendications. @Stefan Boness

“Bats-toi comme un clébard” peut-on lire sur cette affiche. L’artiste Jebarvi a représenté des chiens sur le monument du Général Baquedano sur la Plaza Italia à Santiago, devenu le lieu emblématique de la contestation chilienne. Depuis 2011, les chiens errants de Santiago prennent part à des manifestations, où ils protègent les protestataires contre la police. On peut d’ailleurs voir le « Negro Matapacos » (Néron le tueur de flics en français), un chien noir avec un foulard rouge devenu célèbre pour avoir participé à des manifestations d’étudiants en 2011, où il s’en est souvent pris à des membres des forces de police.

Un personnage emblématique qui est devenu le symbole de contestation dans de nombreux pays. Mais contrairement au reste du monde, ce n’est pas les manifestants qui s’approprient l’image du joker pour aller manifester, mais les représentants du gouvernement et, sur cet exemple, le président chilien. Le joker comme représentation d’un tueur psychopathe.

Des concerts de casserole ont résonné dans les rues de Santiago pendant le couvre-feu, en octobre dernier. @Stefan Boness

Sur cette affiche intitulée « Le Chili s’est réveillé » nous pouvons voire trois personnes taper sur leurs casseroles. Les concerts de casseroles sont devenus au fil du temps l’un des grands symboles populaires de protestation dans le pays et plus largement en Amérique latine. Le son des casseroles a résonné pour la première fois au début des années 1970. Ce sont les partisans de la droite, pour marquer leur opposition au président socialiste Salvador Allende, qui ont inauguré cette tradition, connue dans plusieurs pays. On pouvait notamment entendre ces concerts en France, au début de la monarchie de Juillet, dès 1830. Les casseroles ont été depuis utilisées dans de nombreuses manifestations. Au Chili les casserolades ont notamment résonné dans les rues de Santiago lors du couvre-feu imposé par l’armée du 20 au 26 octobre 2019.

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TABLEAUX DU MONDE Gressy Benatir

Mise à jour pour le Musée du Louvre ! Qui a osé prétendre que la culture ne résisterait pas au confinement ? Fermé depuis la pandémie de Covid-19, le musée du Louvre a décidé de se réinventer par le biais de la technologie. C’est via son site que le musée du Louvre propose désormais de multiples offres, souvent ludiques. En effet, il est maintenant possible de voir des conférences filmées, des dessins animés, des vidéos, des podcasts, pour le jeune public qui est particulièrement mis en avant avec des contenus qui leur permettent de découvrir la richesse du musée et de ses œuvres. Pour la première fois de toute son histoire, le musée du Louvre propose au public une expérience en VR (réalité virtuelle) avec l’œuvre iconique de Léonard de Vinci, La Joconde. Une expérience inédite qui s’avère mieux qu’en vrai selon certains habitués !

Malgré le confinement, il est possible d’admirer la Jocone en réalité virtuelle @ILe Louvre

Travis Scott aux commandes de Fortnite !

Le monde du cinéma pleure le décès d’Irrfan Khan @(Vittorio Zunino Celotto/ Getty Images for DIFF)

Disparition tragique d’Irrfan Khan, l’acteur iconique de “Slumdog Millionaire” Mercredi 29 avril. Le monde du cinéma apprend la disparition tragique d’Irrfan Khan, l’acteur de « Slumdog Millionaire » et « L’odyssée de Pi », à l’âge de 53 ans. C’est en 2018 que l’acteur d’origine indienne apprenait être atteint d’un cancer neuroendocrinien très rare (cancer des cellules nerveuses présentes dans le cerveau). Il débute sa profession d’acteur dans Salaam Bombay ! en 1988 et apparaîtra plus tard dans des films reconnus du grand public tels que L’odyssée de Pi d’Ang Lee, mais aussi dans la peau du docteur Rajit Ratha dans The Amazing Spider Man en 2012, ou encore dans des productions hollywoodiennes comme Jurassic World. Mais ce succès, Irrfan Khan le doit essentiellement à la comédie dramatique de Danny Boyle au succès planétaire, Slumdog Millionaire. C’est donc en 2008 qu’il atteindra la célébrité avec son rôle d’inspecteur de police sadique. Un succès qui lui aura permis de conquérir le cinéma bollywoodien mais également hollywoodien.

Depuis le début du confinement, c’est le jeu vidéo phénomène Fortnite qui propose de plus en plus d’évènements virtuels ayant pour cadre sa propre plateforme de jeu. Travis Scott, rappeur américain, a notamment décidé de réaliser cinq concerts virtuels sur cette même plateforme du 23 au 25 avril 2020. Il a ainsi réussi à démontrer l’immensité que peut apporter un concert en ligne avec des effets spéciaux, des personnages géants et des éléments de décor hors du commun. Un évènement réunissant près de 27,7 millions de joueurs uniques. Un chiffre astronomique. C’est un nouveau record de « fréquentation » pour le jeu issu du studio Epic Games. Un réel coup marketing pour Travis Scott qui a vu ses trois albums revenir dans le top 100 Apple Music après l’événement. Alonzo, un rappeur français, a quant à lui donné un concert virtuel sur Twitch dans le jeu « GTA V » afin de lever les fonds pour la Fondation de Marseille à l’aide de dons. 2 000 € ont pu être récoltés.

@Allociné

Travis Scott a réuni 27 millions de personnes sur Fortnite grâce à des concerts virtuels @AstroFusions

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Malgré la poignée de main entre Donald Trump et Xi Jinping, en juin 2019, les tensions sont palpables à cause du coronavirus. @Kevin Lamarque / Reuters

Le virus et les frères ennemis « La Chine fera tout ce qui est en son pouvoir pour me faire perdre », telle est la phrase prononcée par Trump ces derniers jours. En ajoutant des critiques envers la Chine qui, selon lui, est responsable de la pandémie qui a provoqué la mort de 70 000 américains. Epidémie entraînant une crise économique dans laquelle sont plongés les Etats-Unis, qui elle, conséquemment, assombrit sérieusement l’horizon du président américain pour un second mandat. La tension est palpable entre la Chine et les États-Unis après que Donald Trump a affirmé que le coronavirus venait d’un laboratoire chinois, n’excluant pas la possibilité de demander des dédommagements à l’empire du milieu. Xi Jinping a dénoncé « des mensonges éhontés » de la part des Etats-Unis. (Voir aussi allée 8). Surtout après que certains ont avancé que le virus aurait été sorti volontairement du laboratoire où il était étudié dans le but de nuire en particulier à leur concurrent sur le plan économique et mondial. Les statistiques officielles, probablement sous-évaluées, trouble une communication toujours aussi mystérieuse du pays. Beaucoup en sont sûrs : la Chine n’a pas pu recenser 4.650 décès liés à l’épidémie quand la France, l’Espagne, ou

l’Italie en sont déjà bien au-dessus. Il est certain que la communication de Xi Jinping n’est pas celle que les démocraties peuvent espérer . Les premiers cas de maladies liées au virus n’ont pas été signalés suffisamment tôt pour déclencher l’alerte, l’information a même été freinée par le pouvoir. Un mandat menacé ? Ainsi après l’Ukraine, la Russie et le processus de destitution, c’est cette épidémie qui tourmente le mandat actuel de Trump depuis plus de deux mois. La récente conférence de presse qui s’est déroulée de manière catastrophique ne fait qu’alimenter cette menace. L’idée d’étudier l’injection de désinfectants comme

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On peut également comparer cette situation au livre le plus lu du moment, à savoir « La Peste » d’Albert Camus. Ce roman symbolisait en 1947 l’invasion nazie de 1940 (la peste brune) par la maladie contagieuse avec ses résistants, ses profiteurs, ses manipulateurs etc. Actuellement au premier degré, le coronavirus remplace la peste mais d’après le président américain, au 2ème degré, il est le résultat d’une volonté chinoise de nuire à ses intérêts personnels ainsi qu’à ceux de son pays comme le fascisme voulait dominer le reste du monde. Paul Bourret

@Amazon

Depuis quelques semaines, Donald Trump se montre véhément envers la Chine. @Evan Vucci / Associated Press

remède au coronavirus, a vite fait le tour du monde… Ces « ratés » oratoires n’ont fait qu’aggraver sa mauvaise image actuelle.


ARRET SUR IMAGE Coline Michel

Soignants, héros de la vraie vie

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Rendre hommage aux soignants n’était pas le but premier de la campagne commerciale lancée ce mois-ci par l’agence publicitaire McCann Belgrade. C’est pourtant le message que l’on retiendra de cette série de portraits sobres d’hommes et de femmes, aux traits tirés et marqués par de longues heures de travail à l’hôpital. Si dans les villes françaises on applaudit pour remercier le personnel soignant de son dévouement en ces temps troublés par le Covid-19, c’est une toute autre initiative qui a été prise ici. Ces photos, prises de face, montrent infirmiers, aides-soignants et médecins, aux visages démasqués pour mieux dévoiler les marques laissés par leurs équipements de travail. On devine ainsi la forme des masques qu’ils portaient, avec de discrètes références aux super-héros de fiction connus de tous : Batman, Spiderman et Ironman. Ces effets, créés numériquement à l’aide de retouche photo, tendent à montrer l’héroïsme de ceux qui restent au front. L’ensemble des portraits sera affiché dans les rues de Belgrade, capitale de la Serbie.

@Agence McCann

Trump demande à la Chine de passer à la caisse C’est une curieuse peinture qui orne une rue berlinoise. Réalisée par le street-artist Eme Freethinker, elle représente Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, tous deux protégés de masques, se donnant un baiser. Or comme chacun le sait, c’est loin d’être le grand amour entre les deux dirigeants, d’autant plus que la situation actuelle est un prétexte tout trouvé pour continuer les hostilités. Cette semaine, c’est Donald Trump qui a reposé la question d’un paiement de « réparations » de la part de la Chine pour la pandémie du coronavirus. Une facture que le président américain prévient comme étant lourde : « nous parlons de beaucoup d’argent », a-t-il ainsi annoncé. D’ailleurs, c’est l’état (républicain) du Missouri qui a d’ores et déjà porté plainte contre le gouvernement chinois, l’accusant d’avoir dissimulé la gravité de l’épidémie en causant des dégâts jugés « irréparables ». Evidemment, la réaction ne s’est pas faite attendre côté chinois : Cette soi-disant plainte, qui ne se fonde sur aucun fait ni aucune preuve, est complètement absurde», a réagi mercredi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Certains se demandent en revanche si ce ne serait pas là une tentative de Trump de détourner l’attention de ses propres ratés à propos de la pandémie…

@Capture d’écran Youtube

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@John Macdougall / AFP

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Living in a Ghost Town, la nouvelle chanson des Rolling Stones

Une chanson dans l’air du temps, à fredonner dans les rues d’une ville déserte. Le nouvel opus des mythiques Rolling Stones a tiré la langue au confinement et est sorti dans la soirée du 23 avril. Commencé à être écrit par Keith Richard et Mick Jagger avant le confinement, c’est la première composition originale du groupe depuis huit ans. Dans une interview, ils ont confié en avoir par la suite modifié les paroles pour que le morceau résonne davantage dans l’actualité. En plus des paroles et de son titre, Living in a Ghost Town (littéralement vivre dans une ville fantôme), le clip de la chanson est aussi très évocateur de la situation actuelle. Des images tournées de villes vides de ses habitants côtoient des prises des trois membres du groupe, parfois rassemblés en studio, mais aussi, confinement oblige, chacun travaillant le morceau chez soi.

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Dans ses vidéos, Antoine de Maximy nous montre ses différents voyages réalisés pendant sa jeunesse. @Capture d’écran Youtube

Voyage dans le temps avec Antoine de Maximy Corentin Richard Antoine de Maximy, grand reporter et routard bien connu des Français, lance une web-série sur la plateforme YouTube. L’occasion pour lui, comme pour le spectateur, de voyager un peu dans le monde, mais aussi dans le temps. Nul n’a besoin de rappeler la situation actuelle. Et c’est donc pour cela qu’Antoine de Maximy commence son documentaire sur ces quelques mots : « il faut quand même remarquer que même quand c’est rigolo, ça parle encore de confinement, donc moi ça me saoule ». Comme vous l’aurez compris, le « routard » français revient pour de nouvelles aventures sur les petits écrans. Mais cette fois, pas question de prendre un avion, un bateau, de faire du stop ou même se balader à dos de chameau. Pour cette nouvelle aventure, Antoine de Maximy a souhaité faire un voyage dans le temps. Le titre de cette nouvelle petite websérie ; « J’irai rajeunir chez vous ». Puisque comme il le souligne, il avait déjà 43 ans lorsqu’il a commencé la fameuse émission « J’irai dormir chez vous ». Elle connaît d’ailleurs un incroyable succès depuis juillet 2005, date de la première diffusion. L’émission a si bien marché qu’elle compte aujourd’hui plus de 10 saisons à travers 60 pays différents. Mais là n’est pas le sujet de cette

nouvelle entrevue. « Les expéditions que j’ai faites avant de faire j’irai dormir chez vous, étaient plus exceptionnelles. Des gouffres de glaces au Groenland, dans des falaises au Mexique, j’ai fait du reportage de guerre, plein d’expéditions scientifiques, des films animaliers.» C’est donc pour cela que cette nouvelle websérie traite uniquement de la jeunesse du grand reporter. Il y raconte sa vie d’étudiant qui s’est fait renvoyer du lycée à l’âge de 17 ans. Pour finalement rejoindre l’armée en tant qu’ingénieur du son et enfin devenir grand reporter à Beyrouth pour CBS News. Bagage dont il se sert pour faire croire qu’il sait parfaitement se servir d’une caméra, afin d’embarquer dans une expédition de 4 mois sur les Sommets de la Cordillère des Andes et les fleuves d’Amérique latine. Voyage pour lequel il est réalisateur pour Antenne 2. La machine est en marche et la grande aventure commence. Une vie de voyage, d’aventure et de rencontres, que de multiples anecdotes viennent retracer dans ces petits face à face faits maison. Parmi elles, la fois où, en plein raid dans la forêt amazonienne, Antoine de Maximy tombe nez à nez avec un indien qui tend son arc et sa flèche droits vers lui. Mais arrivé à ce stade, mieux vaut l’écouter en parler. Alors bon voyage !

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Une occasion de garder l’esprit ouvert L’occasion est de rappeler que ces temps inouïs peuvent laisser de lourdes traces sur le futur. Puisque si le Coronavirus est un fléau, l’isolationnisme, la peur et le rejet de l’autre sont encore plus redoutables et tout aussi vicieux. Il faut noter que les extrêmes ont le vent en poupe ces derniers mois, Boris Jonhson garde une forte popularité au Royaume-Uni. Il aurait d’ailleurs passé la barre des 66% d’approbation de sa politique selon une étude menée par YouGov. Quant à Trump, le taux d’approbation est au plus haut avec 49% au 6 avril 2020 selon l’Institut Gallup. Si les temps qui courent veulent mener au protectionnisme et à l’isolationnisme, il est alors important de se rappeler que les frontières peuvent parfois être plus mentales que physiques. Et c’est en gardant l’esprit ouvert, même en temps de confinement, que l’on peut stopper ce virus plus contagieux encore que le Covid-19.

Antoine de Maximy à ses débuts @Capture d’écran Youtube


L’ART DU MEDIA Diffusé le jeudi 30 avril en prime-time sur TF1, Les Visiteurs ont conquis 7.8 millions de téléspectateurs pour 29.3% de part d’audience. 27 ans après sa sortie, le film reste toujours populaire. @Allociné

Les films patrimoniaux de nouveau à la mode Habituellement diffusés en période de fête, les films patrimoniaux ont envahi les écrans de télévision depuis le début du confinement. Mais pourquoi en voit-on autant en ce moment ? Explications. Confinement oblige, plus de monde sont actuellement devant leur télévision (+20% sur un an). Les audiences sont donc excellentes mais les chaînes connaissent toutefois des difficultés financières puisqu’elles doivent faire face à une baisse des revenus publicitaires. De nombreux annonceurs ont en effet décidé d’annuler certaines de leurs campagnes. Les pertes sont importantes et le chiffre d’affaires en recettes publicitaires a par exemple chuté de 8.5% sur le premier trimestre pour le groupe M6 selon leur dernier bilan trimestriel. Pour tenter de passer au mieux cette crise, toutes les chaînes font des économies. Leur stratégie : diffuser des programmes qui ne leur coûtent pas cher. C’est le cas des films patrimoniaux comme Les Visiteurs, Le Corniaud, Le Père Noël est une Ordure ou encore la série des films Le Gendarme. « Si M6 a rediffusé Le gendarme de Saint-Tropez, c’est que cela ne lui coûte pas cher, les droits de diffusion du film appartenant à SND, sa filiale de distribution », explique un cadre d’une régie d’une grande chaîne privée. Les chaînes n’hésitent également pas à déprogrammer certaines émissions, séries ou films pour mettre ces oeuvres emblématiques. TF1 a ainsi supprimé Profilage afin de garder la série au chaud, le temps que les prix des tarifs publicitaires remontent. A la place, les téléspectateurs ont pu redécouvrir les aventures du Sergent-Chef Chaudard, Tassin et Pithivier dans les trois films de La 7ème Compagnie. Des audiences au top ! Ce qui les pousse aussi à diffuser ces œuvres du XXème siècle sont évidemment les audiences. Ces films connaissent toujours des succès retentissants, à l’image de La Grande Vadrouille. Le célèbre film de Gérard Oury a su réunir 5.14 millions de personnes, un dimanche après-midi sur France 2, alors qu’il s’agissait pourtant d’une 27ème diffusion sur une grande chaîne. Des scores encore jamais atteints cette année sur la chaîne en milieu d’après-midi en dehors des compétitions sportives comme le Tournoi des VI Nations. Et de manière générale, ce sont les films avec Louis de Funès qui font des cartons d’audience. Depuis le début du confinement, l’acteur emblématique a attiré plus de 50 millions de téléspectateurs cumulés ! Cette stratégie à succès va se poursuivre dans les semaines à venir, et ce, malgré la fin du confinement. France 3 a déjà annoncé qu’ils allaient diffuser des films patrimoniaux chaque après-midi après le 11 mai, au contraire de France 2 qui retrouvera sa programmation habituelle les jours de semaine. En revanche, la deuxième chaîne continuera à les mettre à l’antenne durant les week-ends. Anthony Comberousse Sortie


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