Israël Actualités n°392

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GRATUIT - Numéro 392 - Edition du 24 Mai au 30 Mai 2016

Journal israélien en langue française



ÉDITO

Edition du 24 Mai au 30 Mai 2016

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A droite toute : un virage risqué mais nécessaire ?

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a décidé d’un remaniement au sein de son gouvernement. Et la nomination dont on parle le plus est inévitablement celle d’Avigdor Lieberman au poste de ministre de la Défense. Un choix qui a pris tout le monde par surprise car on disait le chef du gouvernement en pleine négociation avec les travaillistes. Mais Netanyahou, en vieux briscard de la politique, est souvent là où on ne l’attend pas. Disposant, après son élection de justesse, d’une majorité étriquée à la Knesset, il a fait le choix, en donnant ce coup de barre à droite, d’une plus large majorité en terme de sièges. Certes, il lui faudra composer avec les prises de position sans nuances des ultras, mais il a sans doute estimé que c’était chose moins ardue pour lui que de s’entendre avec la gauche. Chef de file du parti Israel Beitenou, Israël notre maison, Lieberman est tout sauf un tendre. Ses provocations, que ce soit à l’égard des députés arabes, des arabes israéliens qui ne seraient pas fidèles à Israël ou des auteurs d’attentats anti-israéliens, font régulièrement les gros titres. Opposé à toute négociation avec les Palestiniens, Lieberman prône également un refus catégorique de retrait des implantations. Autant dire qu’Israël, avec ce ministre de la Défense, sort les dents à l’encontre de la Communauté Internationale. Et montre que les condamnations, manœuvres à l’UNESCO et autres jeux tactiques de ceux qui veulent à tout prix obtenir la création d’un Etat palestinien ont eu l’effet inverse de celui escompté. En substance, le message délivré est : « à chacun de vos coups bas, nous répliquerons par un durcissement du ton. » Certes, c’est gonflé. Adieu gauchistes, mollassons, collabos des ONG et autres Betselem. Quant à Mahmoud Abbas, il serait en train d’en faire une jaunisse, selon les bruits qui courent à Ramallah. Irak, Iran, Syrie… Face à ces voisins aussi périlleux que troublés, Israël a fait le choix de l’offensive. La nomination de cet homme

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connu pour sa tendance à vouloir en découdre est un avertissement. Presque une menace, ne le nions pas. Pour les ennemis de l’Intérieur, ceux qui vomissent leur haine de l’Etat hébreu du haut de la Knesset, piétinent ou crachent sur le drapeau bleu et blanc, c’est aussi un message clair qui est délivré : fini la tolérance, l’heure de rentrer dans le rang a sonné. On se dit d’ailleurs que ce durcissement de ton sera peut-être salutaire. Car si Israël est un Etat conspué, mis au banc des Nations, et que le monde entier a des critiques à formuler, le mépris des ennemis de l’Intérieur, lui, est inadmissible et n’a que trop duré. Pourrait-on imaginer dans n’importe quel autre pays, que des députés crachent sur l’Etat qui les a vu naître, vivre, et jouir d’une vie plus que confortable ? Pourrait-on voir un député français cracher sur le drapeau bleu blanc rouge et vomir à la tribune sa haine de la République ? Non, et pourtant. Etat exemplaire en matière de liberté d’opinion, Israël pratique l’indulgence en excès. Mais en nommant un ultra à la Défense, en s’alliant à ceux qui manifestent la plus parfaite intransigeance à cet égard, le Premier Ministre adresse aux provocateurs du microcosme politique israélien un signal clair : le jeu est fini. Vis-à-vis des Palestiniens aussi, la teneur de ce choix est évidente. Continuez à manipuler l’opinion publique, à multiplier les coups bas en jouant les victimes à l’échelon international, à faire passer les terroristes et les escrocs qui vous gouvernent pour des brebis innocentes. Nous ne sommes pas dupes et surtout, nous n’en n’avons rien à cirer ! Idem d’ailleurs à l’intention de la communauté internationale, et notamment de la France, venue la tête basse, s’excuser d’avoir joué la duplicité à l’UNESCO. Certes le message, pour tous ceux à qui il était destiné, est d’une grande limpidité. Reste à savoir si le jeu en valait la chandelle. Notamment en terme de crédibilité. Car si Lieberman est un

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belliqueux affirmé, qui menace de prendre les armes pour un rien, ce n’est pas un militaire. Nommer un « pistonné » à la tête de la Défense, voilà qui risque de faire des remous au sein de l’armée. Et de la décrédibiliser. Même si Lieberman signe là un coup de maître en décrochant le poste dont il rêvait, il joue gros et en a conscience. Il ne pourra se répandre en propos sulfureux en tapant sur le gouvernement et son chef qu’il qualifiait de « menteur et d’es-

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croc » il y a quelques jours encore. Il devra aussi faire la preuve que la ligne de conduite qu’il défend est la bonne : montrer que l’on est fort, insubmersible et insensible aux pressions de toutes parts c’est bien. Isoler un peu plus l’Etat d’Israël l’est moins. A lui de trouver le bon ton et de faire ses preuves. Monsieur Lieberman, à vous de jouer… Am Israël Haï Alain Sayada

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François Heilbronn à Manuel Valls : «Vous êtes un vrai ami d’Israël»

«La France est un grand pays», martèle Manuel Vall en Israël Au premier jour de sa visite en Israël, Manuel Valls a été décoré de la médaille George Wise, la plus haute distinction décernée par l’université de Tel-Aviv. Un lieu où le Premier ministre français a été accueilli comme un ami d’Israël. En recevant la médaille George Wise à l’université de Tel-Aviv, Manuel Valls a pris un engagement : « je continuerai à me battre, car c’est le combat d’une vie, contre l’antisémitisme ».

Le Premier ministre français a visité dimanche 22 mai une centrale solaire et un incubateur de start-up à Tel-Aviv. Pendant ces quelques heures consacrées aux relations d’affaires, Manuel Valls a vanté le dynamisme économique de la France. C’est un des messages que Manuel Valls aime faire passer lors de ses déplacements à l’étranger : « La France est un grand pays », martèle-t-il. En Israël, le Premier ministre n’a pas dérogé à la règle : « Quand on va à l’étranger, quand on voit la capacité des entreprises français, des start-up, à créer, à conquérir des marchés… Oui, on se dit que la France est vue différemment ici qu’elle est vue, parfois, par les Français eux-mêmes ». L’image de la France n’est pas toujours aussi dynamique que Manuel Valls le souhaiterait, selon Patricia Lahy-Engel, dirigeante franco-israélienne d’un accélérateur de start-up à Tel-Aviv : « La France a beaucoup à travailler, non seulement sur son image, mais sur ce qu’il y a derrière au niveau de la bureaucratie et de

la difficulté et d’embaucher et de créer une société et de la développer… », explique la jeune femme. Noémie Alliel, elle aussi Franco-Israélienne, installée depuis trois ans à Tel-Aviv, a des recettes pour le Premier ministre français : « Je pense qu’il devrait pousser plus l’innovation en France et que l’innovation c’est ça, je pense : qui va sauver la France et réduire le chômage ». Le chômage, les tensions sociales, c’est le lot de la France actuellement. Bruno Le Maire, candidat à la primaire du mouvement Les Républicains, a d’ailleurs accusé Manuel Valls d’avoir commis une faute en partant de Paris dans un tel moment. Le Premier ministre évoque une vision datée et mesquine et lui répond : « Aujourd’hui la politique, l’économie ça se passe aussi à l’étranger, dans un monde ouvert et connecté ». Source: http://www.rfi.fr/

Un combat qui a mené Manuel Valls à tout faire pour interdire le spectacle de Dieudonné, et plus récemment, a regretté le vote par la France d’une résolution de l’Unesco, « Palestine occupée », critique à l’égard d’Israël, ou encore à s’opposer à l’octroi de la nationalité française à Tariq Ramadan. Tout cela, François Heilbronn, président des amis français de l’université de Tel-Aviv, l’a salué. « Vous êtes le Premier ministre de la France et le premier responsable français de haut rang à avoir déclaré à plusieurs reprises, et même à l’Assemblée nationale, que l’antisionisme est synonyme d’antisémitisme. Vous êtes un vrai ami d’Israël, a déclaré François Heilbronn. Vous n’êtes pas un de ces ministres, qui une fois devenue ministre, s’empresse d’oublier qu’il fut un ami d’Israël ». Un accueil que le Premier ministre français a apprécié avec une pirouette : « fort de cette médaille, quand je ne serai plus Premier ministre, je sais où je viendrai faire un long stage… ici, parmi vous », rapporte notre envoyée spéciale à Tel-Aviv, Valérie Gas. Mais Manuel Valls a aussi réaffirmé ses convictions très sérieusement en condamnant le boycott des produits israéliens. « Derrière ce boycott nous savons bien ce

qu’il y a. Pas seulement la contestation, mais aussi la détestation de l’Etat d’Israël, la détestation du foyer juif et donc des juifs dans son ensemble », a lâché Manuel Valls, qui assume d’être l’ami d’Israël et qui l’a répété dimanche soir lors d’un interview à la chaine israélienne francophone i24news. Le Premier ministre français compte en effet sur son image « d’ami d’Israël », pour amadouer Benyamin Netanyahu et le convaincre de participer à une conférence internationale pour relancer le processus de paix au Proche Orient, alors que les Israéliens disent préférer les négociations directes avec les Palestiniens. « Moi je suis un ami d’Israël, comme JeanMarc Ayrault, et nous parlons directement. Quelle est la force de la diplomatie française incarnée par le chef de l’Etat ? C’est de parler à tous les interlocuteurs avec le même langage et la même franchise. Donc moi je veux le convaincre que l’initiative que nous tiendrons de toute façon, elle vise à aider la paix, a-t-il soutenu. Et je l’écouterai bien sûr avec le respect que je dois au chef du gouvernement mais je suis un ami d’Israël et parce que je suis un ami d’Israël je veux la paix pour Israël et pour la Palestine. » Mais la visite de Manuel Valls tombe à un mauvais moment. Benyamin Netanyahu, qui ne s’est pas privé jusqu’ici de dire tout le mal qu’il pensait de l’initiative de paix française, est aussi en plein remaniement ministériel. Le gouvernement qui semble se dessiner en Israël pourrait être encore plus à droite que le précédent et hostile à toute concession envers les Palestiniens, rapporte note correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon. Source: http://www.rfi.fr/


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Bac, Brevet : les cours Elitis préparent les étudiants à la dernière ligne droite avant l’épreuve !

Gary Dahan, ingénieur de formation, a passé plusieurs années à donner des cours particuliers de mathématiques aux élèves de collège et de lycée, en particulier issus d’établissements communautaires. Fort de ses 10 années d’expérience, il a mis au point une méthodologie adaptée et spécifique. Son point fort : proposer des stages intensifs de révision une semaine avant l’examen afin de passer l’épreuve en toute sérénité ! En général, une semaine avant l’épreuve du baccalauréat et du brevet des collèges, le stress monte, l’angoisse d’échouer et la pression des parents deviennent plus que pesants. C’est pour restaurer le calme au sein des familles et surtout aider les élèves à appréhender l’examen que Gary Dahan leur propose des stages de révision intensifs à J-7 avant l’épreuve. « Notions-clés, chapitres fondamentaux du programme, pièges à éviter et exercices-types, c’est, en somme, le fil conducteur de ces stages », précise le fondateur des Cours Elitis. Inutile donc, de croire que le stage équivaut à une potion magique dispensant de réviser. Impossible également de se contenter de cette semaine en mode révision acharnée pour passer l’épreuve haut la main. En revanche, pour être sûrs d’avoir une note à la hauteur des efforts fournis pendant l’année, il n’y a pas mieux : « Nous allons nous concentrer, 3 ou 4 heures par jour, sur des points très importants du programme de mathématiques. Lorsque certaines notions sont floues ou incomprises, ce type de révision peut vraiment faire la différence », explique encore Gary Dahan. Comme d’habitude, les cours seront dispensés par petits groupes de 8 ou 10 au sein des locaux des Cours Elitis, à quelques pas de la Sorbonne en plein cœur de la Capitale. « Chaque élève du Cours Elitis est unique et fait l’objet d’un suivi spécifique. C’est la raison pour laquelle les groupes de niveaux ne comptent pas plus de 10 élèves

», affirme Gary Dahan. Pour 20 euros de l’heure pour les terminales S ou ES et 15 pour les troisièmes, chaque élève obtient une révision complète du programme, des exercices-types et une approches des pièges à éviter. Un tarif compétitif et surtout un investissement indispensable si l’on veut garantir la réussite de son enfant. Car Gary Dahan le martèle régulièrement : une mauvaise méthode de travail est souvent à l’origine des difficultés et c’est en l’accompagnant avec tous les outils nécessaires que l’élève progressera. Au fil des 20 heures de cours, réparties sur 5 jours pour les terminales et 15 heures pour les troisièmes, l’étudiant aura l’opportunité de réviser les notions abordées depuis le début de l’année et de combler les éventuelles lacunes ou notions qui n’auraient pas été acquises. Une semaine pour tout faire basculer, c’est la promesse des cours Elitis. Néanmoins, malgré un programme intensif, l’élève ne pourra pas réussir sans bonne volonté et investissement de sa part « L’intérêt de ces stages se vérifie immédiatement par la progression des élèves les ayant suivis » Ne ratez pas les dates, il n’y qu’une session ! Pour les terminales les cours auront lieu du 6 au 10 juin et pour les troisièmes, le stage débutera le 14 juin pour se terminer le 19. Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant. Attention, il y aura peu de places ! Renseignements, tarifs et réservations sur www.courselitis.com ou au 07 68 28 70 22

ISIS testerait des armes chimiques sur ses prisonniers

L’État islamique d’Irak et de Syrie (ISIS) procéderait à des essais de produits chimiques comme le chlorure et le gaz moutarde sur les prisonniers qu’ils détiennent dans une prison secrète du nord de l’Irak.

sons dans le quartier al-Mohandeseen – un quartier chrétien riche désormais contrôlé par ISIS – afin de réaliser des expériences chimiques. Des dizaines de lapins morts et des chiens ont été repérés dans les poubelles à proximité.

L’information viendrait des habitants résidant près de la prison présumée dans le district d’Al-Andalus, qui ont rapporté que leurs enfants souffraient de graves éruptions cutanées, en plus de difficultés respiratoires. Le groupe terroriste a également déménagé ses laboratoires d’armes chimiques dans des quartiers très peuplés à l’intérieur de son fief de Mossoul, dans le but d’éviter d’être ciblés par des frappes aériennes de la coalition. Les habitants révèlent que les combattants d’ISIS ont récemment utilisé des mai-

L’organisation ISIS s’est emparée des stocks de produits chimiques de Syrie et d’Irak et développe désormais ses propres armes chimiques pour attaquer ses ennemis. Il est également largement admis qu’il est fait usage de l’expertise d’un nombre considérable de scientifiques qui a travaillé pour le gouvernement irakien sous le règne de Saddam Hussein. Le groupe djihadiste a maintes fois lancé des attaques chimiques contre les combattants kurdes en Syrie et en Irak.


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Knesset : les dossiers économiques de la rentrée parlementaire

La session d’été de la Knesset s’ouvre cette semaine ; après la trêve de Pessah, plusieurs dossiers économiques attendent les 120 députés israéliens. La fin de la trêve de Pessah et de Yom Haatsmaout a sonné pour les 120 députés israéliens. La session parlementaire d’été s’ouvre à Jérusalem ce 23 mai 2016 et elle se prolongera jusqu’au 7 août. Cette session démarre alors que la coalition gouvernementale est dans la tourmente. L’entrée du parti d’Avigdor Lieberman au gouvernement a provoqué des remous : la députée Orly Levy-Abecassis a démissionné de son groupe parlementaire (Israël Beiteinou), alors que le ministre de la Défense Moshé Yaalon (Likoud) a quitté son poste ministériel et la Knesset, sans même attendre d’être démis de ses fonctions au profit de Lieberman. Dans ce contexte politique agité, les députés ont donc du pain sur la planche. Ils devront relever de nombreux défis économiques, comme la relance de la croissance, la reprise des exportations ou l’amélioration du niveau de vie. Les réformes inachevées devront être poursuivies dans des domaines variés comme la santé, l’immobilier ou le congé du dimanche. En particulier, deux dossiers économiques lourds les attendent : la préparation du prochain budget qui sera bisannuel (2017 et 2018) et la poursuite de l’exploitation du gaz. BUDGET BISANNUEL 2017-2018 Le prochain budget de l’Etat d’Israël sera bisannuel (on dit aussi biennal) c’est-à-dire qu’il s’étendra sur deux ans : 2017 et 2018. Ainsi en a convenu le Premier ministre avec son grand Argentier Moshé Kahlon, quelques jours avant l’ouverture de la nouvelle session parlementaire. Profitant de la trêve parlementaire, Benyamin Netanyahou est parvenu à surmonter l’opposition des experts su Trésor à un budget bisannuel. Les députés qui se retrouvent aujourd’hui pour la session d’été, ont donc été mis devant le fait accompli, sans qu’ils aient pu émettre leur avis sur l’opportunité d’un budget qui couvrira deux années consécutives. En prenant de court les députés, Netanyahou a réussi à faire taire les frondeurs du ministère des Finances avec, à leur tête,

le directeur du budget, Amir Lévy. Celui-ci s’oppose farouchement à un budget bisannuel pour deux raisons principales : primo, l’expérience du précédent budget bisannuel en Israël (2011-2012) a révélé les disfonctionnements des prévisions sur une si longue période ; secundo, le seul pays au monde qui utilise un budget bisannuel est Bahreïn, ce qui n’est pas la preuve d’un comportement démocratique ni de finances publiques saines. En revanche, le Premier ministre a réussi à obtenir le feu vert de la gouverneure de la Banque d’Israël, Karnit Flug. Celle-ci a levé son opposition à un budget bisannuel (« ce n’est pas un problème cardinal »), tout en soulignant qu’il pourrait rendre difficile toute réaction du gouvernement face à des changements imprévus. Pour limiter les inconvénients d’un budget bisannuel, la gouverneure demande au gouvernement d’accroître la réserve budgétaire, de limiter ses engagements financiers à long terme et de faire preuve d’une plus grande souplesse budgétaire. EXPLOITATION DU GAZ Le second dossier lourd qui attendait les députés a été, provisoirement, résolu hier : l’accord controversé sur l’extraction du gaz naturel des champs offshores Tamar et Léviathan. En faisant adopter par ses ministres une nouvelle version de l’accord gazier (sans la “clause de stabilité” rejetée par la Cour suprême), Netanyahou a évité de porter l’accord entier devant les députés. Autrement dit, le gouvernement israélien a enlevé aux députés une « épine du pied » : reste à savoir si la Cour suprême avalisera cet amendement adopté en Conseil des ministres ou si elle exigera encore un vote de la Knesset ; ce que Netanyahou a voulu éviter à tout prix, craignant de ne pas trouver une majorité de députés qui l’approuve. D’où la nécessité pour le Premier ministre israélien d’élargir son étroite majorité parlementaire ; ce qui sera chose faite avec l’entrée des 5 députés d’Israël Beiteinou dans la coalition. Fort de ses 66 députés (sur 120), le 35e gouvernement israélien disposera d’une marge de manœuvre sera plus large pour affronter les enjeux économiques et géopolitiques des deux années à venir. Jacques Bendelac (Jérusalem)


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L’ancien membre du Hamas Mosab Hassan Youssef: « Il faut s’unir contre l’Islam »

L’ancien membre du Hamas qui avait collaboré avec Israël avant de quitter pour les Etats-Unis et se convertir au christianisme lance aujourd’hui un appel pour s’unir contre l’Islam. Le « Prince vert » (titre de son autobiographie) participait à la conférence annuelle du Jerusalem Post à New York. Lors de son intervention très applaudie, il a rappelé qu’Israël représentait autrefois pour lui « l’ennemi de l’Humanité » mais que sa rencontre avec les services de sécurité israéliens lui avait fait découvrir la réalité israélienne qui est « la seule démocratie dans un océan d’obscurité et la seule lumière au ProcheOrient ». Il a également rappelé l’horreur qu’il avait en ressenti face à l’adoration de la mort au Hamas et notamment lorsqu’une mère arabe palestinienne envoyé cinq de ses fils se faire exploser parmi des Israéliens en les bénissant avant qu’ils ne partent en « mission » en leur demandant « d’aller tuer des juifs ». Rappelons que Mosab Hassan Youssef est le fils de Hassan Youssef , l’un des plus hauts dirigeants du Hamas à Gaza et en Judée-Samarie, qui a déjà effectué plusieurs séjours dans les prisons israéliennes. Son fils a rappelé une image qui en rappellent de la période la plus sombre de l’Histoire: « Sur le plan personnel, en famille, mon père est un homme aimant et attentionné, mais dès qu’il agit dans le cadre du Hamas c’est un monstre, il est quelqu’un d’autre ». Dans son discours, Mosab Hassan Youssef a pourfendu l’idée très commode répandue en Occident selon laquelle ce qui se passe aujourd’hui dans le monde serait le fait de « franges extrémistes de l’Islam » comme pour montrer que le problème ne se situerait pas dans cette religion même: « Ne nous faisons pas d’illusions. Il y a un problème avec l’Islam en tant que tel. Al-Qaïda, le Hamas, le Hezbollah, le Jihad Islamique, Daech, Boka Haram, toutes ces organisations et bien d’autres assassinent au nom de l’Islam et d’Allah et non pour autre chose ». Il a appelé l’Occident à s’unir contre ce danger comme il l’a fait contre le nazisme, « même s’il est déjà bien tard ». Il a toutefois précisé qu’il ne fallait pas viser les musulmans en tant qu’individus mais la religion musulmane en tant que croyance. Mosab Hassan Youssef a également dénoncé l’attitude du président américain Barack Obama qui déclarait récemment que « l’Islam est une religion de paix », l’accusant de donner un coup de pouce au terrorisme. Il fut singulier également d’entendre cet ancien membre actif du Hamas déclarer que Jérusalem est la capitale du peuple juif et accuser le gouvernement israélien de discriminer les juifs sur le Mont du Temple « au nom du ‘politically correct’ et pour ne pas froisser les musulmans ».

Sous une véritable ovation, il a conclu en disant: « J’aime Israël, j’aime ce que cet Etat représente, ses valeurs, sa moralité, sa démocratie et l’amour qui y règne. C’est une nation qui a réussi à surmonter la Shoah et qui, au lieu de se complaire dans une position victimaire et accuser le monde entier, a réussi à édifier un Etat démocratique jeune et développé en quelques décennies à peine. Il s’agit d’un merveilleux exemple ». Shraga Blum

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Avis de décès

Nous venons d’apprendre le décès de Mr Joseph Levy zal Père de notre ami Tsion Levy Ce dimanche 22 Mai 2016.

Nous tenons à présenter au nom de l’ensemble du Journal Israel Actualités toutes nos condoléances à sa famille. Qu’hm puisse l’accueillir au gan Eden.

Ilan Goldfajn (israélien) nommé N°1 de la Banque Centrale du Brésil Lors d’une conférence organisée en mai 2015 par la Chambre de commerce Brésil-Israël à Tel-Aviv, Goldfajn a déclaré que “le Brésil a beaucoup à apprendre d’Israël.”

“Le Brésil a beaucoup à apprendre d’Israël” a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée à Tel-Aviv Ilan Goldfajn, un économiste né en Israël avec une carrière reconnue tant dans le secteur public et privé, a été nommé mardi à la tête de la Banque centrale du Brésil. Goldfajn, âgé de 50 ans est originaire de Haïfa dans le nord d’Israël et a grandi à Rio de Janeiro, a rapporté le JTA. Il a travaillé en tant que chef économiste chez Itau, la plus grande banque privée du Brésil, en tant qu’adjoint au gouverneur de la banque du Brésil, et a été conseiller à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international . Il est un membre actif de la communauté juive brésilienne et a été scolarisé dans une école juive de Rio.

“La profonde crise économique qui affecte le Brésil provient d’un manque de responsabilité financière. Le Brésil doit stimuler les exportations et augmenter les impôts, réduire les dépenses publiques et augmenter l’âge de la retraite.” avait-il lancé lors de la soirée. Parlant couramment en hébreu, anglais, portugais et espagnol, Goldfajn a un doctorat de l’institut technologique du Massachusetts ainsi qu’une maîtrise de l’Université pontificale catholique de Rio de Janeiro. Il dédicace sa carrière à son père qui lui a toujours enseigné l’importance des études. “J’ai arrêté mes études à près de 30 ans” a affirmé Goldfajn. “Juste après avoir obtenu mon diplôme, je pensais au travail et mon père m’a montré que je pouvais davantage me faire confiance «a-t-il ajouté. Source: i24News(Copyrights)

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Shoah. 30.000 lycéens israéliens sur 120.000 se rendent en Pologne

Un article de Nathalie Hamou : «Le traditionnel voyage dans les camps de la mort en Pologne, organisé depuis 1988 et effectué chaque année par des milliers de lycées israéliens en classe de première ou de Terminale, va-t-il être remis en cause ? Lors d’une réunion du comité de l’Education de la Knesset plusieurs parlementaires ont tiré le signal d’alarme. « Il faut suspendre toutes les « Marches des vivants » jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour les élèves issus de milieux défavorisés », a proposé le député Yaakov Margi (du parti religieux Shaas), qui supervise le comité.

lycéens pour la visite des camps de concentration en Europe.

C’est un fait : comme l’a rappelé l’élu Itzik Shmuli, du Parti travailliste, seuls 30.000 lycéens israéliens sur un total de 120.000 se rendent en Pologne. Un voyage pédagogique de moins d’une semaine qui coûte en moyenne 7.000 shekels (1.985 euros) par participant, une dépense que toutes les familles ne peuvent se permettre. Bien que le Ministre de l’Education alloue un budget de 50 millions de shekels pour les élèves les moins nantis, la procédure de constitution d’un dossier de bourse mettrait dans l’embarras les candidats et seraient sous-utilisée.

Reste que les critiques autour des voyages en Pologne ne s’appuient pas seulement sur un argumentaire économique. C’est ainsi que la parlementaire du parti centriste Koulanou, Yifat Shasha-Biton, a appelé à reconsidérer la justification de ce voyage organisé le plus souvent pendant l’année scolaire. « Je ne suis pas sûre de l’incidence réelle de ce déplacement. Nous devrions nous demander si ce voyage est la seule façon d’enseigner l’Holocauste. Peut-être faudrait-il trouver une alternative, éventuellement dans un cadre lié à l’armée », a-t-elle suggéré.

Résultat : seul un quart des Israéliens effectuent ce parcours initiatique, pendant lequel ils prennent notamment part à Auschwitz aux “Martches des vivants”, aux côtés de responsables politiques et d’anciens déportés ; se réunissent ensuite autour du mémorial international de Birkenau, s’y recueillent et récitent le kaddish, la prière juive des morts, ainsi que les noms de victimes. « Nous ne pouvons plus cautionner le fait que ce voyage soit réservé aux plus nantis, ni soutenir l’industrie des voyages en Pologne », a fait encore valoir le comité de la Knesset. Parmi ceux qui assistaient aux débats, le lycéen Oded Friedman. Ce dernier a précisé que ses parents étaient en mesure de financer le voyage, mais qu’il a préféré y renoncer, en raison de sa formation de scout qui lui enseigne le devoir de solidarité. « Je n’allais pas m’occuper de moi et laisser mes amis moins bien lotis se morfondre à la maison. Lorsqu’un élève sollicite une bourse, tout le monde est au courant et c’est mal vu ». Ce débat intervient dans la foulée d’un récent scandale qui a fait la une des médias israéliens. A la mi-janvier, neuf cadres d’agences de voyages israéliennes ont été arrêtés par la police qui soupçonne une entente frauduleuse sur les prix demandés aux

La police israélienne soupçonne au moins six agences de voyages d’avoir violé les règles de la concurrence en s’entendant sur les tarifs avant de répondre aux appels d’offres, lancés par le ministère de l’Education pour emmener les lycéens sur les lieux de mémoire de la Shoah. Les agences, qui se seraient partagé le marché, auraient fait en sorte que les prix ne soient pas tirés vers le bas. Rite de passage obligé ?

Il y a quelques années, le documentariste israélien Yoav Shamir (auteur du long métrage Check Points en 2003) avait signé Diffamation, un film charge contre le voyage en Pologne. Soucieux de montrer la façon dont les jeunes Israéliens sont élevés « dans l’ombre oppressante de la Shoah », le réalisateur s’était fondu dans un groupe, des préparatifs jusqu’à la visite d’un camp d’extermination. Avant de filmer de jeunes adolescents s’empiffrant de biscuits apéritifs « bambas » et chantant à tue-tête dans le bus qui les conduisait à un camp de la mort ; ou de dénoncer « l’endoctrinement » des lycéens par leurs accompagnateurs qui les enjoignent de se méfier de la population locale qui « hait encore les Juifs ». « Le voyage en Pologne est un rite de passage obligé avant le service militaire. Et il est clair que ce périple autour de la souffrance juive pendant la Shoah insensibilise les jeunes Israéliens à la douleur des Arabes palestiniens », avait alors déclaré le réalisateur. Dans son film, il se contente d’une autre conclusion : « Il est peut-être temps (pour les Israéliens) de vivre dans le présent et de regarder en direction du futur ». Un avis qui est loin de faire l’unanimité». Source: http://www.cclj.be/


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Vers une coalition élargie en Israël : peu d’impact sur l’économie

L’entrée d’Israël Beteinou dans la coalition gouvernementale en Israël ne laisse pas envisager d’importants changements dans la politique économique. L’élargissement de la coalition gouvernementale au parti “Israël Beiteinou” d’Avigdor Lieberman a fait l’effet d’une mini-bombe politique. L’entrée du parti de la droite nationaliste dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou va peser sur les grands dossiers politiques, diplomatiques et sécuritaires ; sur les questions économiques en revanche, l’impact de l’élargissement de la coalition sur sa droite ne devrait pas être majeur. Concrètement, Avigdor Lieberman a conditionné sa participation au gouvernement à deux réformes économiques : la retraite des immigrants et les crédits à l’immobilier. De même, un retour aux commandes du ministère de l’Intégration des Immigrants serait de nature à satisfaire une bonne frange de son électorat russophone. DÉFENSE ET ALIYA Certes, les deux portefeuilles revendiqués par Lieberman disposent de confortables budgets et confèrent une grande influence sur les électeurs : la Défense et l’Intégration des Immigrants. Pour le parti russophone et nationaliste, ces deux portefeuilles donneront aussi à leurs détenteurs un prestige qui n’est pas à négliger. Par ailleurs, en acceptant le portefeuille de la Défense, Lieberman se retrouverait à la tête du plus gros budget de l’Etat : environ 60 milliards de shekels, soit 18% des dépenses publiques. Quand l’Immigration, le poste pourrait revenir à la députée Sofa Landver: elle avait déjà tenu ce poste durant les deux gouvernements précédents, de 2009 à 2015. Zeev Elkin (Likoud), qui détient aujourd’hui ce poste, pourrait se voir offrir, en échange, ce-

lui de l’Economie ou du Tourisme. RÉFORME DES RETRAITES Parmi les réformes que le parti Israël Beiteinou voudrait achever, figure celle des retraites des nouveaux immigrants. À la différence des émigrés originaires d’Europe, les émigrants de Russie et Europe centrale arrivent en Israël quasiment dépourvus de retraite. Ils doivent alors se contenter de la retraite minimale accordée par la sécurité sociale israélienne qui est bien maigre. L’actuel ministre de l’Intégration Zeev Elkin a déjà lancé une réforme, mais il peine à l’achever. Une commission a été mise en place pour propositions des solutions concrètes à ce dossier complexe. La présence d’Israël Beiteinou dans la coalition pourrait accélérer l’adoption d’une réforme qui améliorerait le niveau de vie de près de 400.000 petits retraités; son coût global est estimé entre 1 et 2 milliards de shekels par an (230-460 millions d’euros). RÉFORME DES CRÉDITS IMMOBILIERS Autre dossier qui tient à cœur les députés d’Israël Beiteinou: les conditions d’octroi d’’un prêt immobilier. Aujourd’hui, une banque exige d’un Israélien qui sollicite un crédit pour l’achat d’un appartement, un apport minimal équivalent à 25% de la valeur du logement ; le crédit bancaire ne dépassera donc pas les 75% de la valeur du logement. Lieberman va profiter de son entrée au gouvernement pour relancer sa proposition de réforme des crédits immobiliers. Il voudrait porter le financement bancaire à hauteur de 90% pour un jeune couple. Jusqu’à présent, le ministère des Finances s’est opposé à un relèvement des crédits immobiliers. Jacques Bendelac (Jérusalem)

L’industrie diamantaire israélienne, un rôle important au niveau mondial L’influence substantielle de la bulle Internet des années 90 sur l’économie israélienne illustre le rôle prépondérant joué par les technologies de pointe dans la croissance, suscitant un intérêt considérable à l’étranger. C’est en partie le résultat de la politique d’innovation, qui comporte notamment un système d’attribution d’aides à la R-D par concours et offre un soutien aux sociétés établies dans des parcs d’entreprises spéciaux (pépinières d’entreprises). Parmi les autres facteurs ayant contribué au profil impressionnant d’Israël dans la haute technologie et la R-D, on retiendra son secteur de la défense relativement important, la formation des appelés à l’utilisation de technologies complexes pendant le service militaire, son vaste vivier de chercheurs au sein de la diaspora juive et les compétences techniques et scientifiques apportées par la vague d’immigrants du début des années 90. Outre le secteur de la défense, les principaux secteurs de pointe sont la fabrication de composants informatiques, le génie logiciel, les technologies médicales et les produits pharmaceutiques. Ainsi, le premier

fabricant mondial de médicaments génériques, Teva, a son siège en Israël. En dehors des secteurs de haute technologie, l’industrie diamantaire israélienne joue un rôle important au niveau mondial, même si ce secteur ne représente qu’une faible part de l’économie. L’agriculture ne représente aujourd’hui qu’environ 2 % du PIB, mais l’expérience connexe acquise en matière de gestion de ressources hydriques rares est devenue un autre domaine de spécialisation technologique. Depuis un certain temps, des politiques favorables aux entreprises ont été menées pour attirer les investisseurs en Israël et les y retenir. Le pays présente toutefois des inconvénients directs pour certains d’entre eux : il est plus éloigné des principaux marchés que d’autres pays, et le contexte politique régional peut s’avérer dissuasif. Maintenir une réputation d’excellence dans les domaines des industries de pointe et de la recherche reste également difficile du fait de la mobilité internationale de ces activités. http://www.observateurocde.org/


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Le programme Massa : une immersion unique dans la société israélienne Promu et financé par le Keren Hayessod, institution de collecte pour Israël, le dispositif Massa propose des programmes d’études, de stages ou d’immersion dans la société israélienne à destination des jeunes de 18 à 21 ans ou de 21 à 30 ans. Si chaque formule inclut découverte d’Israël, apprentissage de l’hébreu et cursus scolaire ou professionnel, l’objectif de ce séjour de longue durée au sein du pays est surtout de permettre à la jeunesse de voir toutes les facettes de la société israélienne et de se reconnecter à son identité juive. Peu connu il y a quelques années, Massa remporte un succès désormais incontestable dans le monde entier et notamment en France. A raison : le programme est aussi ambitieux que divers et chaque jeune y trouve son compte ! Explications…

En Israël, Netanyahou est optimiste pour bâtir un accord avec Libermann

Netanyahou a indiqué qu’il envisageait de proposer au président du parti Israël Beiteinu (droite nationaliste) Avigdor Libierman de rejoindre la coalition gouvernementale, afin d’élargir sa majorité parlementaire de huit sièges, rapportent les médias israéliens dimanche. Lors de la réunion hebdomadaire du cabinet ministériel, Netanyahou a déclaré qu’il était optimiste concernant un accord avec Libierman, alors que les chances d’une collaboration avec l’Union sioniste (centre gauche), dirigée par Yitzhak Herzog semblent faibles, tout au moins pour le moment. “Je souhaite demander publiquement à Lieberman de rejoindre le gouvernement”, a-til déclaré. Le Premier ministre a par ailleurs affirmé qu’il serait prêt en retour à améliorer le régime des retraites des immigrés russophones. Cependant, les députés du Likoud (parti au pouvoir), et de Israël Beiteinou ont exprimé des doutes quant aux réelles intentions de Netanyahou, soupçonnant le chef d’Etat de tenter de faire pression sur le leader de l’opposition Herzog. “La probabilité d’obtenir une coopération de la part de Lieberman n’est pas très élevée, étant donné ses exigences”, selon un responsable du Likoud. “Nous n’avons en fait jamais cessé de tenter

d’élargir notre coalition en sollicitant Herzog et Lieberman depuis le début”, a déclaré une source proche de Netanyahou. “Dès les premiers mois, nous avons aussi proposé à Yair Lapid, (président du parti Yesh Atid (centre), mais nous avons réalisé qu’il y était catégoriquement opposé”, a indiqué cette source. Avigdor Lieberman a pour sa part nié sur sa page Facebook, toute intention de se joindre à la coalition . “Bibi (Netanyahou) veut Bouji (Herzog), et c’est tout”, a-t-il déclaré. “Netanyahou mène des négociations avec le parti qu’il a lui-même dénoncé comme étant non sioniste”, a-t-il accusé. Lieberman a par ailleurs vivement critiqué la politique menée par le chef d’Etat. “Le gouvernement de Netanyahou n’est pas un gouvernement de droite, il ne combat pas sérieusement le terrorisme, ne construit pas à Jérusalem ni même en Cisjordanie, et rend les corps des terroristes aux familles, en bref il n’y a aucun rapport entre le Likoud et notre parti”, a-t-il estimé. “Quand le Likoud se décidera à nous faire une propositon sérieuse, nous pourrons la considérer”, a-t-il conclu. Source: i24News(Copyrights)

Près de 200 formules différentes ! C’est ce que propose le dispositif Massa aux jeunes du monde entier ! Autant dire qu’il faudrait vraiment avoir un projet professionnel ou d’avenir très particulier pour ne pas y trouver son compte. Que l’on veuille être médecin, musicien, graphiste ou avocat, Massa a une opportunité à vous proposer ! C’est la force de Massa : un programme ciselé à souhait, quel que soit le cursus ou l’objectif du jeune qui souhaite y prendre part : « certains jeunes partent directement après le bac et n’ont pas forcément d’objectif précis en matière d’études. En revanche, ils sont souvent décidés à s’insérer dans la société israélienne, explique Sophie Atlan, du Keren Hayessod. D’autres plus âgés, sont à la recherche d’une opportunité professionnelle prestigieuse afin d’enrichir leur CV. Là encore, Massa peut répondre à leurs attentes puisque nous travaillons en partenariat avec les plus grandes et les plus innovantes entreprises du pays. » Enfin et surtout, Massa est une très belle initiative identitaire qui permet à chaque jeune juif de créer un lien indéfectible avec la terre d’Israël. « Inoubliable, l’expérience Massa offre à chaque jeune la possibilité de découvrir Israël selon l’angle qui l’intéresse, poursuit Sophie Atlan. Il peut, s’il le souhaite, se préparer aux grandes universités israéliennes, faire du bénévolat, ou se lancer dans des activités plus généralistes et tournées vers des centres d’intérêts plutôt que vers des matières en lien avec leur cursus scolaire. » Plus professionnel, car plus en prise avec les préoccupations de la tranche d’âge supérieure, le programme pour les 21-30 ans est à la carte mais inclut oulpan intensif, formations professionnelles, stages prestigieux en entreprises… Là encore, la variété des programmes proposés est impressionnante ! Les jeunes du monde entier ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : Massa connaît un succès sans cesse grandissant et les chiffres le prouvent. Massa, c’est, depuis 2005, 100 000 participants venus du monde entier, 12 300 jeunes inscrits pour l’année 2015-2016 dont 1700 Français. L’autre attrait de Massa, c’est son caractère unique. De fait, Massa transforme à jamais la vie de ceux qui ont choisi d’y participer. « Massa, c’est la promesse de vivre une expérience significative en Israël. Que ce vécu en Israël permette à chaque jeune de rester attaché à son identité juive et à Israël, qu’Israël soit un élément fondamental dans

sa vie d’adulte, dans son identité complexe », explique Daniel Benhaim, directeur de l’Agence juive à propos du dispositif et de son objectif premier. Fort de sa popularité, Massa est devenu un marqueur identitaire fort, aux conséquences insoupçonnées : aujourd’hui, on compte près de 100 000 jeunes ayant participé au programme Massa et grâce à eux, un réseau se forme. Une communauté « d’anciens », entre 22 et 25 ans, réfléchit à différents projets post-Massa. Un certain nombre d’entre eux a l’impression d’avoir reçu un cadeau extraordinaire et c’est à travers différentes activités comme les week-ends Post Massa qu’ils ont le sentiment de se rendre utiles en assurant la promotion du programme qui a révolutionné leur vie, leur scolarité et leur jeunesse. Ils se sentent aussi investis d’une mission d’information à l’égard des autres jeunes qu’ils encouragent à vivre la même expérience. Néanmoins la qualité de ce programme a un coût : entre 7000 et 10 000 euros, en moyenne, en fonction de la formule choisie. C’est là que le Keren Hayessod intervient pour donner une chance de vivre une telle expérience à tous les jeunes désireux de la vivre. Grâce à la générosité de ses donateurs, le Keren Hayessod est en mesure de proposer des bourses aux étudiants permettant de financer une part importante du coût du programme. Voire plus, en fonction des moyens de la famille ou du jeune désireux de tenter sa chance. Rappelons que Massa n’est pas un programme de préparation à l’alyah mais de sensibilisation au pays. Néanmoins il joue un rôle fondamental dans le choix de quitter la France pour les 18-21 ans : plus des deux tiers des participants à Massa de cette tranche d’âge décident de rester en Israël alors que les 21-30 ans ne sont qu’un tiers. Enfin, avantage indéniable dans un cursus scolaire : Massa permet aussi l’accès aux meilleures écoles et universités israéliennes, ainsi qu’aux grandes entreprises ou start-up qui font la fierté d’Israël. Des expériences plus que prestigieuses et extrêmement valorisantes lorsque détaillées sur un CV. Une chance qu’il faut savoir saisir, si l’on la chance d’avoir moins de 30 ans !


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Noémie « J’ai passé une année ISF : réduire ou effacer la charge exceptionnelle et je ne regrette fiscale en renforçant le lien entre les jeunes de France et Israël pas mon choix » sont multiples : d’abord je dirais par sionisme, ensuite pour les études afin d’intégrer le Technion, et suite aux récents événements, je ne me voyais pas faire ma vie en France, bien que je pense que la France est un très beau pays et la vie y est peut-être plus facile. En effet, mon but est de rester en Israël et comme tout Israélien je servirai mon pays l’année prochaine à l’armée et continuerai ensuite mes études pour m’établir en Israël.

« Je fais depuis le mois de novembre le programme Massa prépa Technion qui dure 9 mois. Ce programme permet aussi bien l’intégration en Israël au niveau social qu’au niveau universitaire. Le premier semestre est essentiellement centré sur l’examen de psychométriques et l’oulpan. Le deuxième semestre, nous commençons les cours au Technion. Ce programme est un programme académique qui nous permet aussi de découvrir Israël. Les raisons pour lesquelles je suis partie

Pour parler du programme en lui-même, ça a été une expérience unique, j’ai pu rencontrer de nouvelles personnes et tisser des liens forts avec eux. J’ai appris à m’intégrer dans une société qui était nouvelle pour moi et même si la distance avec la famille est difficile à gérer, j’ai passé une année exceptionnelle et je ne regrette pas mon choix. L’avantage des programmes Massa c’est qu’on est tous dans la même situation, et ça nous permet de nous soutenir dans des moments difficiles parce qu’ils y en a aussi, même s’ils ne sont pas nombreux. En somme, grâce à cette année j’ai pu profiter de mon indépendance tout en m’accomplissant au niveau universitaire et j’en suis très satisfaire ! »

D’un point de vue strictement fiscal, consentir un don à une Fondation reconnue d’utilité publique, vous permet de bénéficier, depuis 2008, d’une réduction d’ISF égale à 75% du montant du versement dans la limite de 50 000 euros. Le Keren Hayessod a donc créé un partenariat avec la Fondation France-Israël, reconnue d’utilité publique, pour permettre à ses donateurs de participer au financement de programmes éducatifs essentiels dont le programme Massa.

Chaque don est donc déductible de l’ISF à hauteur de 75 %. Ainsi, pour exemple, un don de 1500 euros ne reviendra en réalité que 375 euros. Par ailleurs, un donateur peut effacer son ISF : il suffit pour ce faire de s’acquitter d’un don égal à 4/3 du montant de l’impôt. Pour les échéances, il convient de se reporter au calendrier fiscal mais notons que la date limite, en fonction du foyer fiscal est fixée au plus tard au 15 juin 2016 !


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La croissance israélienne ralentit : Un million d’Israéliens ont des 0,8% au premier trimestre 2016 emplois qui seront informatisés

dans les 20 ans

2016 a démarré sur le pied gauche pour l’économie israélienne ; le rythme de croissance du PIB reste très inférieur aux prévisions officielles. L’économie d’Israël a du mal à démarrer l’année 2016 ; elle serait même au bord de la récession. Au premier trimestre 2016, le PIB israélien a augmenté d’un petit 0,8% en rythme annuel ; par tête d’habitant, il s’agit même d’une baisse de la production. À titre de comparaison, le PIB israélien a augmenté de 2,5% en 2015 et de 2,6% en 2014. Pour 2016, le rythme de croissance du PIB reste très en-dessous des prévisions officielles. À la Banque d’Israël comme au ministère des Finances, les économistes israéliens étaient optimistes en début d’année ; ils estimaient que le PIB israélien augmenterait de 3% en 2016 par rapport à l’année précédente. EXPORTATIONS EN PANNE Pourquoi donc la croissance israélienne estelle en panne en ce début 2016 ? La cause principale se trouve dans les chiffres du commerce extérieur : celui-ci continue de s’effondrer. Au premier trimestre 2016, les exportations de biens et services ont chuté de 12,9% en calcul annualisé. Les principaux postes d’exportations sont en baisse, depuis les exportations industrielles (- 12,2%) jusqu’aux exportations de services (- 14,2%). Fort heureusement, ces baisses ont été contrebalancées par des hausses, comme les exportations de services touristiques (+ 34%) et de diamants (+ 35%). RISQUE DE DÉFLATION Autre source d’inquiétude pour les économistes israéliens : la dépense publique qui se contracte. Au premier trimestre 2016, la dépense publique de consommation a reculé de 1,7% en rythme annuel ; en 2015, elle

avait augmenté de 3,1%. Il y a longtemps qu’en Israël, l’État n’avait pas réduit aussi fortement ses dépenses courantes. Un autre mauvais chiffre a été publié cette semaine : la baisse des prix à la consommation se poursuit. Au cours des quatre premiers mois de 2016, l’indice des prix a reculé de 0,8%. Sur les 12 derniers mois (avril 2016 par rapport à avril 2015), l’indice des prix a baissé de 0,9%. Le risque de voir l’économie israélienne s’enfoncer dans la déflation aggraverait le ralentissement de l’activité. LES MÉNAGES CONSOMMENT Sur quoi donc repose la faible croissance de l’économie d’Israël au début 2016 ? Sur la consommation des ménages. Au premier trimestre, les ménages israéliens ont dépensé pour leur consommation 4% de plus que l’an passé. Ce qui signifie une augmentation de la consommation privée de 2,1% par tête, avec une pointe de + 2,5% par les achats de biens semi-durables (comme habillement) et + 3,0% pour les achats de produits alimentaires. Pour les commentateurs économiques, le ralentissement économique du début 2016 était prévisible ; il ne constitue donc pas une surprise. Les experts de la maison d’investissement Psagot précisent que « il y a de nombreux signes qui confirment que la faiblesse de la croissance est temporaire ; durant les prochains trimestres, l’économie retrouvera son rythme de croisière qui l’a caractérisé les années précédentes ». L’optimiste des économistes israéliens repose donc sur la demande intérieure ; la baisse des exportations est contrebalancée par la demande des ménages, des entreprises et de l’État. Jacques Bendelac (Jérusalem)

Un rapport annuel du Taub Center for Social Policy Studies, un groupe de réflexion socio-économique donnant un aperçu de la vie en Israël a révélé lundi que les hommes gagnent toujours plus que les femmes, bien que les femmes soient plus instruites. Les salaires n’ont pas augmenté pour faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires, et les élèves s’éloignent des universités et des écoles religieuses. Le rapport intitulé “l’image de la Nation 2016”, est le quatrième rapport effectué par l’établissement. Les hommes gagnent toujours plus que les femmes dans toutes les catégories de la population, sauf dans les milieux ultra-orthodoxes et les communautés arabes. Parmi les ultra-orthodoxes, il y a un écart salarial important en faveur des femmes, qui sont beaucoup plus susceptibles d’avoir un diplôme, ce qui est également le cas chez les employées arabes, bien que dans cette communauté les hommes travaillent tous quelque soit leur niveau d’éducation. En général, les femmes sont mieux éduquées et obtiennent leur baccalauréat dans toutes les catégories sociales, bien que parmi la population arabe il y a un niveau particulièrement faible des personnes fréquentant l’université avec seulement 18% d’hommes et 20% des femmes qui réussissent l’examen. L’écart d’éducation entre les sexes est particulièrement grand parmi les ultra-orthodoxes, où environ 26% des femmes ont le baccalauréat, soit deux fois plus que pour les hommes, qui étudient traditionnellement dans des centres d’études juives (yeshivas). Il y a eu une augmentation constante du nombre d’étudiants inscrits dans les lycées plutôt que dans les universités. Bien que les lycées coûtent plus aux étudiants, ils sont plus faciles d’accès et donc plus attrayants. En 2014, la dernière année incluant l’étude, le nombre d’étudiants inscrits dans les lycées s’élevait à 90.000 et dans les universités, autour de 65.000. De plus, plus de lycéens juifs se désinté-

ressent de l’enseignement religieux en faveur des écoles laïques. Le taux le plus élevé de désertion a été trouvé dans le milieu éducatif orthodoxe. En 2006-2007, environ 12.700 étudiants issus des écoles religieuses de l’Etat ont finalement opté pour les écoles laïques, alors que dans les années 20142015, ce nombre a augmenté à 14,700. Selon le rapport, les salaires ont augmenté seulement en parallèle de l’inflation depuis 2000, ce qui signifie qu’il n’y a pas eu de véritable augmentation des gains mensuels. Cependant, les prix du logement et de location ont fortement augmenté depuis 2007 à un rythme plus rapide que le prix des produits alimentaires qui ont également augmenté. “La pénurie de logements abordables et à long terme sur le marché locatif permet aux prix des logements d’augmenter encore plus que dans un marché équilibré”, a déclaré le rapport. En 2005, les prix alimentaires en Israël étaient inférieurs à la moyenne pour la plupart des aliments parmi les pays de l’OCDE, alors qu’en 2011 la tendance a été renversée pour tous les produits alimentaires, sauf les fruits et légumes, avec une hausse des prix plus élevés que la moyenne de l’OCDE. Les taux d’emploi sont à la hausse, y compris parmi les juifs ultra-orthodoxes. Les chiffres récents montrent que, parmi les hommes ultra-orthodoxes de 25 à 51 ans, environ 52% sont employés, un changement de la vocation traditionnelle des études exclusivement religieuses. En ce qui concerne la main-d’œuvre, la participation des femmes en Israël a augmenté rapidement. En 1995, seulement 52% des femmes ayant des enfants âgés de 0-4 travaillaient, mais d’ici à 2015, ce nombre a grimpé à 75%. Cependant, à l’instar de tous les pays en développement, le progrès de la technologie menace l’avenir de la main-d’œuvre. Selon les estimations Taub, environ 1 million d’Israéliens occupent des emplois qui pourraient être informatisés dans les vingt prochaines années. Source: i24News(Copyrights)



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Jacques Julliard : « Aux sources de l’islamo-gauchisme » Pour l’historien, le goût de la violence et la haine du christianisme expliquent la fascination d’une partie de la gauche pour l’islam radical. L’essayiste médite aussi sur la disparition du silence dans la société contemporaine. Il y a un problème de l’islamo-gauchisme. Pourquoi et comment une poignée d’intellectuels d’extrême gauche, peu nombreux mais très influents dans les médias et dans la mouvance des droits de l’homme, ont-ils imposé une véritable sanctuarisation de l’islam dans l’espace politique français ? Oui, pourquoi ces intellectuels, pour la plupart agnostiques et libertaires, se sont-ils brusquement pris de passion pour la religion la plus fermée, la plus identitaire, et, dans sa version islamiste, la plus guerrière et la plus violente à la surface du globe ? Pourquoi cette étrange intimidation, parée des plumes de la morale ? Pourquoi ne peut-on plus parler de l’islam qu’en présence de son avocat ?

Un cinéaste israélien remporte le prix du meilleur film étudiant à Cannes

Or Sinaï, diplômé de l’école de cinéma et de télévision Sam Spiegel de Jérusalem, a remporté la première place dans la catégorie court-métrage étudiant à Cannes pour son court métrage « Anna ». « Anna », un court-métrage du réalisateur israélien Or Sinaï, a remporté la première place dans la compétition étudiante au Festival de Cannes vendredi. Le court-métrage de 24 minutes a été diffusé à la Cinéfondation, et a battu 17 autres finalistes. La victoire de Sinaï est une réalisation considérable, car il n’y avait pas moins de 2350 autres films d’étudiants de 277 écoles de cinéma du monde entier dans la compétition.

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Evgenia Dudina dans le rôle d’Anna, ce film est basé sur une femme qui a un peu de temps seul, sans son fils pour la première fois depuis longtemps. Alors qu’elle fait le tour de sa ville en solo, elle essaie de trouver un homme avec qui elle peut être, même si ce n’est que pour une courte période. Anna était le film de remise des diplômes de Sinaï, après avoir terminé ses études à l’école Sam Spiegel à Jérusalem. En récompense, Or Sinaï a reçu 15.000 € et une garantie que son premier long-métrage, une fois terminé, sera projeté au festival. La deuxième place a été attribué a un cinéaste iranien qui a étudié à la London Film School.

Le résultat est stupéfiant, aberrant. On vient en effet d’assister, en l’espace de deux ou trois ans, à la plus incroyable inversion de presque tous les signes distinctifs de la gauche, ceux dans lesquels traditionnellement elle se reconnaît et on la reconnaît. Au premier rang d’entre eux, la laïcité. Longtemps, elle fut pour elle le marqueur par excellence pour s’opposer à la droite. Or voici que brusquement, elle est devenue suspecte à une partie de l’extrême gauche intellectuelle, qui a repris sans vergogne à son compte les errances de Nicolas Sarkozy sur la prétendue « laïcité ouverte ». Car la laïcité de papa, dès lors qu’elle s’applique à l’islam, et non plus au seul catholicisme, apparaît soudain intolérante, voire réactionnaire. Pis que cela, elle charrierait avec elle de vagues relents de revanche catholique ! Depuis que l’Église s’y est ralliée, elle serait devenue infréquentable ! Or la République à son tour est devenue suspecte. N’a-t-elle pas une connotation presque identitaire, « souchienne » disent les plus exaltés, pour ne pas dire raciste ? N’est-elle pas le dernier rempart de l’universalisme occidental contre l’affirmation bruyante de toutes les minorités ? N’est-elle pas fondée sur ce qui rapproche les hommes plutôt que sur ce qui les distingue ? Un crime majeur aux yeux des communautaristes. Il ne reste plus qu’à faire entrer le dernier suspect : c’est le peuple lui-même ! N’estce pas Frédéric Lordon, un des porte-parole des Nuits debout (2 000 participants) qui attribue à son mouvement le mérite d’avoir « lavé » la place de la République de ses passions tristes, la commémoration officielle, la panique (un million de personnes) ? Tout est dit, tout est enfin avoué.

La récusation du peuple par les bobos, qu’ils soient modérés, façon Terra Nova, ou extrémistes, façon islamo-gauchiste, est un fait politique de grande importance, propre à transformer, selon le mot lumineux de Léon Blum, un parti de classe en parti de déclassés. Il y a quelque chose d’insolite dans le néocléricalisme musulman qui s’est emparé d’une frange de l’intelligentsia. Parce que l’islam est le parti des pauvres, comme ils le prétendent ? Je ne crois pas un instant à ce changement de prolétariat. Du reste, allez donc voir en Arabie saoudite si l’islam est la religion des pauvres. Je constate plutôt que l’islamo-gauchisme est né du jour où l’islamisme est devenu le vecteur du terrorisme aveugle et de l’égorgement. Pourquoi cette conversion ? Parce que l’intelligentsia est devenue, depuis le début du XXe siècle, le vrai parti de la violence. Si elle préfère la Révolution à la réforme, ce n’est pas en dépit mais à cause de la violence. Sartre déplorait que la Révolution française n’ait pas assez guillotiné. Et si je devais établir la liste des intellectuels français qui ont adhéré au XXe siècle, les uns à la violence fasciste, les autres à la violence communiste, cette page n’y suffirait pas. Je préfère citer les noms des quelques-uns qui ont toujours témoigné pour la démocratie et sauvé l’honneur de la profession : Camus, Mauriac, Aron. Il doit y en avoir quelques autres. Je laisse le soin aux psychologues et aux psychanalystes de rechercher, dans je ne sais quel réflexe de compensation, une explication de cette attirance des hommes de plume et de parole pour le sang, en un mot de leur préférence pour la violence. L’autre explication, je l’ai déjà suggéré, c’est ce qu’il faut bien appeler la haine du christianisme. Il est singulier de voir ces âmes sensibles s’angoisser des progrès de la prétendue « islamophobie », qui n’a jamais fait un mort, hormis les guerres que se font les musulmans entre eux, quand les persécutions dont sont victimes par milliers les chrétiens à travers le monde ne leur arrachent pas un soupir. Singulier que le geste prophétique du pape François, ramenant symboliquement de Lesbos trois familles de migrants musulmans, ne leur ait pas tiré un seul applaudissement. Ils ont abandonné la laïcité, mais ils ont conservé l’anticléricalisme. Pis, l’antichristianisme. Quant à moi, qui continue de croire plus que jamais à la République, au peuple, à la laïcité, au Sermon sur la montagne, je ne laisserai jamais dire que cette gauche-là représente la gauche. […] » Jacques Julliard



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« Dites non à la haine anti-flics »

Les forces de police françaises auront manifesté 4 fois, depuis 2013, dans les rues de Paris. Cette année, le 18 mai, près de 7 000 personnes (selon les syndicats) se seront rendues Place de la République, à l’initiative du Syndicat Alliance Police Nationale (et avec les syndicats CFE/CGC, Synergie Officiers, SICP, SNAPATSI, SAPC MI, UNSA Police FASMI et SCPN) pour faire part de leurs revendications. C’est dire leur malaise devant leurs conditions de travail. Pour autant, cette fois, il ne s’agissait pas tant de revendications matérielles, que d’exprimer leur exaspération devant la haine anti-flics croissante, qui dégrade encore plus leurs conditions de travail déjà très difficiles. « Nous ne sommes pas ici, debout, tous ensemble, pour réclamer une nouvelle fois des avancées corporatives et catégorielles : cela nous l’avons déjà fait … ni pour dénoncer un manque de moyens matériels et humains : nous le faisons régulièrement. Ni pour décrire, une nouvelle fois, la surcharge de travail qui est la nôtre, du fait de l’absence de recentrage sur le cœur de notre métier et une augmentation considérable du nombre de missions…Nous sommes venus vous dire à vous, mesdames et messieurs, élus, citoyens, combien nous comptons sur

votre soutien et votre reconnaissance combien nous souhaitons que vous vous exprimiez publiquement sur ce soutien qui transparaît dans tous les sondages d’opinion, qui comprenez notre exaspération, et notre ras le bol, vous qui savez ce que nous faisons au quotidien pour vous protéger. Chers citoyens, manifestez votre soutien par tous les moyens, faites-vous entendre comme vous le faites aujourd’hui …Et, tous ensemble, nous ferons taire ce discours haineux de ces extrémistes radicaux qui voudraient faire croire que tout le monde déteste la police : ceux qui sont détestés ce sont eux, ceux qui cassent les voitures, les biens publics… Dites non à la haine anti flics. » (JeanClaude Delage, Secrétaire Général du Syndicat Alliance) « Si nous sommes présents aujourd’hui, c’est parce que mes collègues, ils en ont marre : on est contraints à une suractivité et par là même on doit assurer des manifestations à répétition avec des individus qui veulent se faire du flic, des casseurs. Mes collègues sont épuisés, ils en ont marre, il va falloir que ça s’arrête car nous ce que l’on craint c’est qu’il y ait un mort d’un côté ou de l’autre. Ces manifs sont extrêmement violentes : on a affaire à des casseurs aguerris à la guérilla urbaine. Il va falloir que le

ministre, dont le discours a été très apprécié à Rennes, continue, que cela s’amplifie, que l’on prenne des mesures claires de fermeté vis-à-vis de ces individus qui sont interpellés, que les magistrats prononcent des peines significatives et que le Préfet de police puisse prononcer des interdictions de manifestations - car ce sont souvent les mêmes individus en face de nous- voire dans le cadre de l’état d’urgence des assignations à résidence » (Frédéric Lagache, Secrétaire Général Adjoint du Syndicat Alliance) Beaucoup de personnalités sont venues exprimer leur soutien. Ainsi, Gil Taieb, vice-président du C.R.I.F. a indiqué « c’est en tant que citoyen français juif que je suis venu exprimer mon soutien aux forces de l’ordre. Et en tant que responsable communautaire, il était également normal de venir exprimer notre reconnaissance à ceux qui depuis des mois protègent nos écoles et nos synagogues. Ma présence avec mon ami l’Imam Hassen Chalghoumi est le symbole du vivre ensemble dans le respect des valeurs républicaines. Il faut que ceux qui cherchent à mettre à bas nos valeurs trouvent en face d’eux des citoyens décidés. »

Et de nombreux politiques se sont déplacés, essentiellement à droite : les députés LR Michel Sordi (4ème circonscription du Haut-Rhin), Eric Straumann (1ère circonscription du Haut-Rhin), Eric Ciotti (Alpes-Maritimes),Yannick Moreau (3ème circonscription de la Vendée), Pierre Morel-A-L’Huissier (Lozère), Jean-Charles Taugourdeau (3ème circonscription de la Maine-et-Loire). Le conseiller régional d’Ile-de-France (LR) et candidat déclaré à la primaire de la droite Geoffroy Didier, Philippe Vigier président du groupe UDI de l’Assemblée nationale, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde. Nicolas Dupont-Aignan député « non-inscrit » et président de Debout la France. Et très peu à gauche : essentiellement le maire du XIème arrondissement (PS) François Vauglin et le député (DVG) Olivier Falorni. Tous sont venus rendre hommage au courage des policiers et des forces de sécurité, conscients que ceux-ci représentent un pilier essentiel de notre République, et du chaos dans lequel nous serons bientôt à force de trop tirer sur la corde. Susan Hofen/Crédits Photos Alain Azria


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DSK: Nafissatou Diallo riche rentière

Le 14 mai 2011, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol, faisant basculer le destin politique du directeur général du FMI. Cinq ans plus tard, la jeune femme est restée discrète. «On peut espérer que Mlle Diallo puisse désormais ouvrir un nouveau chapitre de sa vie», confiait au Figaro le juge Douglas McKeon le lendemain de l’accord financier intervenu entre Dominique Strauss-Kahn et la femme de chambre du Sofitel le 10 décembre 2012. Trois ans et demi plus tard, le souhait du magistrat à la courtoisie aussi constante que son port de bretelles est-il réalisé? La jeune femme est restée discrète. Un silence imposé par le «deal» intervenu avec l’ancien patron du FMI et qui a mis fin à la procédure aux États-Unis. Le chiffre de 1,5 million de dollars a été avancé par le Journal du Dimanche. Des investissements dans l’immobilier Ni confirmée, ni démentie, la somme a en tout cas permis à Nafissatou Diallo de changer de mode de vie. Selon le site Africaguinee.com, reprenant des médias africains, c’est à Dakar que la jeune femme guinéenne aurait récemment investi. «Elle a acheté un immeuble de trois étages avec des appartements luxueux» dans la capitale sénégalaise, assure le site, qui précise également: «Elle fait désormais la navette entre les États-Unis où vit sa fille et le Sénégal, sa nouvelle «destination d’affaires»». Avant ce capital dans la pierre, l’ancienne employée du Sofitel avait ouvert à New York, dans le Bronx, un restaurant «africain, américain et espagnol». «Chez Amina», on servait du riz-poisson comme des hamburgers, de 5 heures du matin à trois heures du matin. Les journalistes qui avaient poussé la porte découvraient une patronne souriante derrière le comptoir mais vite réfractaire à toute question. En mars 2015, un incendie avait endommagé l’établissement. Opprobe et rumeurs Au lendemain du scandale du Sofitel, le

14 mai 2011, Nafissatou Diallo et sa fille, adolescente, avaient quitté précipitamment leur petit appartement du Bronx. Celle qui accusait DSK d’agression sexuelle avait été placée sous protection policière dans un lieu tenu secret. Des mois durant, la vie de cette émigrée, arrivée de Guinée aux ÉtatsUnis en 2004, avait été décortiquée. Rien de notable dans ses états de service comme femme de chambre au Sofitel proche de Times Square. La routine du ménage dans les chambres de cet hôtel de luxe en plein Manhattan, dont sa désormais célèbre suite 28.06. «T’inquiète pas, ce type a beaucoup d’argent. Je sais ce que je fais» Rien d’extraordinaire dans sa vie privée non plus. Les Guinéens de New York ne connaissaient guère cette ressortissante qui ne fréquentait pas les lieux habituels de leur communauté. Opprobe et rumeurs s’étaient vite répandus. D’autant qu’un enregistrement d’une conversation téléphonique entre la femme de chambre et un homme emprisonné dans l’Arizona, présenté comme son petit ami, apparaissait dans la procédure. «T’inquiète pas, ce type a beaucoup d’argent. Je sais ce que je fais», aurait dit l’accusatrice de DSK, selon une traduction aussitôt contestée par sa défense. Le sort de la Guinéenne commençait de lui échapper. En juillet 2011, le procureur de New York renonçait aux poursuites pénales. Mais, déjà, nombreux étaient ceux qui voulaient transformer la jeune femme en étendard. «Le symbole des femmes violentées», pour ses avocats, le percutant Douglas Wigdor et le tempétueux Kenneth Thompson alors que des employées féminines brandissaient des pancartes «Shame on you («Honte sur vous») devant DSK à la sortie du tribunal . «La cause des femmes, des Noirs, des pauvres», ajoutait le sénateur démocrate de Harlem, Bill Perkins, qui tentait de mobiliser son électorat. Selon un de ses proches, Nafissatou Diallo avait, elle, une ambition: «Celle d’apprendre à lire et à écrire». Le Figaro.fr Nafissatou Arnaque DSK par kdieme7

Lieberman renoncerait à sa proposition de loi de peine de mort pour les terroristes Le leader du parti Israel Beytenou Avigdor Lieberman aurait renoncé samedi soir à sa proposition pour relancer le projet de loi autorisant la peine de mort pour les terroristes. Une demande qu’il avait déjà soulevé avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou dans le cadre d’un accord pour avoir droit à ses cinq sièges et rejoindre la coalition gouvernementale, rapporte le Time Of Israel. Une proposition de loi, présentée en juillet 2015 par Sharon Gal, avait été rejetée en première lecture à la Knesset à 94 voix contre 6 Le projet de loi proposait que les terroristes pourraient être condamnés à mort à la majorité des juges, plutôt que de la décision unanime requis en vertu de la loi actuelle. Netanyahou avait ordonné aux législateurs de son parti Likoud de opposer à ce projet de loi, en disant qu’il fallait un examen plus approfondi d’un point de vue juridique. Israël autorise actuellement les juges à rendre la peine capitale seulement par rap-

port à la Shoah. La peine de mort n’a été prononcée qu’une fois, lors du procès en 1962 du criminel de guerre nazi et haut fonctionnaire du Troisième Reich, Adolf Eichmann. Le projet de loi sur la peine de mort était une promesse électorale majeure de Lieberman avant les élections de mars 2015, après quoi il avait choisi de ne pas entrer dans la coalition dirigé par le Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou. En vertu de l’accord de la coalition qui devrait être finalisé dimanche, Lieberman deviendra ministre de la Défense. i24news


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Israël, «1ère puissance mondiale de l’eau» ?

“Nous avons soulagé la nation de ses préoccupations quant à l’eau. Il y a encore quelques années nous connaissions une crise de l’eau. Mais aujourd’hui un représentant de l’OCDE est en déplacement pour apprendre comment nous avons surpassé cette crise et comment nous gérons ce marché. La Banque Mondiale demande constamment comment nous avons réussi.” Nous devons ces mots à Alex Kushnir, qui quittera bientôt son poste de Directeur de l’Autorité de l’Eau, après cinq années de service. Israël consomme annuellement 2,2 milliards de mètres cubes d’eau, répartis entre 8 millions d’habitants, 14 000 fermes et plus d’un millier de centres industriels. Les besoins en eau et le traitement des eaux usées pèsent 10 milliards de shekels par an, comprenant les frais d’exploitation, le développement et l’approvisionnement d’eau désalinisée. Ce marché fonctionne grâce à une kyrielle de fournisseurs : 56 sociétés dont Mekorot, un millier de distributeurs locaux et une dizaine d’autorités locales. Alex Krushnir rappelle la situation antérieure et le fait qu’Israël ait du composer avec de fortes sécheresses sur les cent dernières années. Mais “grâce à une gestion appropriée du secteur de l’eau”, le pays est maintenant “considéré comme l’un des leader mondiaux, si ce n’est le leader dans la

gestion de l’industrie de l’eau”. Si le Directeur de l’Autorité de l’Eau est susceptible d’avoir un intérêt évident à faire l’éloge du secteur qu’il régule, l’industrie de l’eau israélienne bénéficie réellement d’une forte reconnaissance internationale. Lors d’une entrevue avec Seth Siegel publiée en octobre dernier par Globes, l’entrepreneur américain auteur de l’ouvrage “Qu’il y ait de l’eau : la solution d’Israël pour un monde assoiffé”, affirmait que le pays avait été capable de transformer un petit désert en ce que les experts appellent aujourd’hui “la première puissance mondiale de l’eau”. Seth Siegel estime qu’Israël bénéficie du système de gestion des ressources en eau le plus avancée et perfectionné du monde. Israël recycle ses eaux, désalinise l’eau de mer, utilise les eaux des crues, apprend à sa population des usages appropriés, rationalise son utilisation dans les domaines industriels et agricoles et investit dans la détection de fuites. Alex Kushnir rappelle également à ce propos les accomplissements d’Israël dans la récupération et la réutilisation des eaux usées, permettant d’éviter de puiser dans des ressources naturelles limités. Selon lui “Israël a été à l’origine de la mise à disposition de 4,5 milliards de mètres cube d’eau sur les cinq dernières années”. Les économies sur la consommation sont

elles aussi remarquables. La consommation moyenne par habitant est passée en quelques années de 102 à 87 mètres cubes annuels, une économie de 15%. “Ces économies permettent de limiter les besoins en eau désalinisée à la production annuelle des centrales” selon le Directeur de l’Autorité de l’Eau. C’est ainsi que sur les trois dernières années, les tarifs pour cette eau ont diminué de 18%. Pour Kushnir, ces prix “peuvent toujours être substantiellement réduits”. En effet selon lui, si les recettes étaient réinvesties dans le secteur de l’eau pour le rendre plus efficace, plutôt que d’être empoché par la Trésorerie, “les tarifs de l’eau pour la consommation domestique chuteraient encore de 14,5%”. Aussi, “la fin des subventions à destination du secteur agricole et de l’Autorité palestinienne permettrait une nouvelle chute de 10% du prix payé par le consommateur”. Le sujet de l’échec de la réforme visant à réduire le nombre de compagnies d’eau est sensible pour Alex Kushnir et l’Autorité. Cette réforme fut entamée en 2001 et aura été conduite sous l’égide du Ministère de l’Intérieur jusqu’en 2009. L’objectif était de passer de 57 à 10 société fournissant de l’eau. Cela n’est jamais arrivé, même après le transfert du dossier à l’Autorité de l’Eau. “Au moment où nous préparions la mise en oeuvre de cette réforme, les compagnies d’eau ont accentué leurs pressions et ont

réussi à bloquer les procédures pour deux ans. Pourtant, un nombre réduit de sociétés aurait rendu le marché plus efficient, et aurait diminué les prix pour les consommateurs.” Mais avant son départ, Alex Kushnir a tenu à avertir sur un sujet : la nécessité de conserver l’indépendance de l’Autorité de l’Eau. Un tel avertissement n’a rien d’un coup d’épée dans l’eau : l’Autorité de l’Electricité, autorité régulatrice indépendante il y a encore quelques mois, est aujourd’hui sous la tutelle du Ministre de l’Energie. “Je crains que le gouvernement soit soudainement tenté d’employer le même procédé pour le secteur de l’eau” admet Alex Kushnir. “L’Autorité de l’Eau existe pour assurer un prix équitable pour les consommateurs et une stabilité du marché sur le long terme. Il est toujours facile de déclarer ‘nous diminuerons les prix’, mais cela n’est pas toujours vrai. Les fournisseurs d’eau tels que Mekorot, les entreprises de récupération des eaux usées et les autorités locales opèrent à la manière d’un monopole. De ce fait ils ont une forte influence dans les sphères publiques et politiques”. Il suggère alors une extension de la représentation publique au sein du Conseil de l’Autorité de l’Eau. “Nous devons rester concentrés sur l’eau, juste sur l’eau et rien d’autre.”

Le traitement médiatique et politique ignoble subi par Israël famie dont elles n’auraient jamais du sortir.

l’être.

C’est un traitement qui, parce qu’il est honteux, ignoble, monstrueux, porteur d’impostures criminogènes, contamine tout ce qu’il touche, et la contamination se fait de plus en plus préoccupante.

J’ai voulu me placer au service de la vérité et de l’éthique, parce que je pense qu’il existe de la vérité séparable du mensonge et de l’éthique à même de permettre de distinguer le bien et le mal, et parce que je veux rester persuadé que la vérité et l’éthique finiront par triompher.

C’est un traitement qui prétend défendre ceux qu’on appelle « Palestiniens », mais ne les défend en rien et les condamne au contraire toujours plus à une vie de violence et de destruction qui ne peut laisser derrière elle que des morts et des ruines.

Israël, le pays juif, est plus que jamais traité dans les grands médias et par nombre de dirigeants politiques du monde occidental comme un pays entièrement à part bien davantage que comme un pays à part entière, et, de fait, comme le « Juif parmi les Etats », selon l’expression d’Alan Dershowitz, que je cite plus

loin dans ces pages. Le traitement médiatique et politique subi par Israël depuis des décennies est un traitement honteux, ignoble, monstrueux, et ce traitement s’aggrave. C’est un traitement porteur d’impostures qui doivent être dénoncées sans attendre, reconduites vers l’in-

C’est un traitement qui s’en prend à Israël et aux Juifs en Israël, et qui conduit à s’en prendre aux Juifs partout sur terre, mais qui entérine aussi le rôle sinistre dans lequel ceux qu’on appelle « Palestiniens » se trouvent enfermés, par les factions « palestiniennes », et qui entraîne toujours plus le viol des valeurs les plus essentielles de la Civilisation. En écrivant, j’ai voulu expliquer : parce que dans une atmosphère saturée toujours davantage par ce viol, il faut expliquer. J’ai voulu aussi dénoncer, précisément. Parce que ce qui doit être dénoncé doit

J’ai écrit en parlant de ce qui m’a conduit à penser qu’il existe de la vérité séparable du mensonge et de l’éthique à même de permettre de distinguer le bien et le mal, et en parlant aussi de ce qui m’a mené à me placer au service de la vérité et de l’éthique. Je l’ai fait sur un mode personnel, bien plus personnel que dans mes autres livres. Que sept décennies après Auschwitz, nous en soyons là où nous en sommes en Europe et ailleurs dans le monde occidental peut aisément donner la nausée, et me donne personnellement la nausée. Cela me semble aussi effroyablement significatif. © Guy Millière



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Ils sont partout ! Une avant-première prestigieuse pour un film malmené

Si les avis sur son film sont partagés, il est une qualité qu’on ne peut retirer à Yvan Attal, c’est la constance. La franchise aussi. A l’heure où de nombreux artistes et personnalités publiques choisissent de se taire, voire de ne pas dire leur judaïsme, de peur de voir leur cote de popularité dégringoler, lui l’évoque à grands cris et à cœur ouvert, manifestant, sur les grands médias nationaux, l’incrédulité teintée d’horreur que la situation lui inspire. Si son film ne restera pas forcément dans les mémoires pour ses qualités artistiques, il aura au moins eu le mérite d’ouvrir au grand jour, le débat sur le sujet : à quand un sursaut national sur les crispations racistes, communautaristes et violemment antisémites sur le sol français ? Le réalisateur multiplie les avant-premières afin d’assurer la promotion de son film et, partant, l’initiation d’une réaction de la société française à ce mal qui la ronge. Le Jeudi 19 mai dernier, c’est sous l’égide de l’ASI (Association de soutien à Israël) que se tenait la projection privée dans un grand cinéma parisien. Bondée, la salle comptait bon nombre de personnalités influentes. Preuve que le monde politique a compris qu’il fallait s’emparer du sujet. Trop tard ? n’ont pas toujours de raison d’être, les juifs, eux, sont un poil parano ! C’est d’ailleurs le principe même de ce film : se moquer des clichés tout en souscrivant au premier d’entre eux : le juif, torturé, obsédé par son identité qui tente de sortir de sa spirale dépressive à grands coups de consultations chez le psy, aussi cathartiques qu’inutiles.

Une queue tranquille, quelques familles un peu dissipées à la recherche du tonton ou du petit dernier qui n’a pas rejoint le groupe, une sécurité discrète. Autant le dire d’emblée, l’avant-première du film d’Yvan Attal réservait quelques surprises avant même l’entrée dans la salle. On s’attendait à une ambiance plus survoltée, plus tendue et à des gardes surarmés devant la porte. Preuve que si les clichés

L’acteur-réalisateur l’assume : il est parano. Mais de la poule ou de l’œuf, lequel était là le premier ? De l’antisémitisme ou de la paranoïa d’Yvan Attal, lequel a déclenché l’autre ? « « J’ai senti que l’antisémitisme grandissait dans ce pays il y a déjà une dizaine d’années, quand Dieudonné a commencé ses mauvaises blagues… », explique-t-il. Devant son malaise, sa dénonciation des rires gras sur le mode, ‘oh ça va, il rigole’, Yvan Attal voit, surpris, son entourage se moquer de sa réaction intransigeante à la dérive de l’humoriste : « je me faisais traiter de paranoïaque (…), se souvient-il. Puis il y a eu l’affaire Merah et l’hyper-cacher… ». Et le silence gêné a pris la place de la désinvolture un poil moqueuse chez ceux qui accusait Attal de voir de l’antisémitisme partout…

Le carnage causé par Mohamed Merah au sein de l’école juive de Toulouse, en 2012, lui donne un point de départ. Il débute alors l’écriture de ce film. Lorsque les frères Kouachi et Coulibaly mettent la France à feu et à sang, avec Charlie Hebdo et l’Hyper cacher, il a déjà bouclé le scénario, mais les attentats lui donnent une autre envergure. La comédie insolente qui met les pieds dans le plat sort, en France, en 2016, à un moment où plus personne, finalement, n’a vraiment envie de rire sur le sujet. Aussi le réalisateur est-il touché, projection privée après projection privée, de voir le public venir en masse et l’applaudir pour le remercier d’avoir osé dire tout haut et sur grand écran ceux que nous sommes nombreux à penser tout bas. Flanqué de sa co-auteure, la romancière Emilie Frèche, il a longuement remercié le public pour son soutien. Il a maintes fois évoqué, les petites mesquineries et autres coups tordus dont il s’est vu gratifier, dans la presse nationale, lorsqu’il a annoncé vouloir faire un film sur le sujet : « Depuis que j’ai dit que je m’attaquais aux clichés antisémites, je suis devenu un réalisateur franco-israélien », dénonce-t-il sur les plateaux télé. Preuve que le chemin vers la tolérance est

long et semé d’embûches. C’est d’ailleurs dans un cadre plus général de plaidoyer pour plus de fraternité et de paix social que s’inscrit ce film, intitulé Les Juifs, à l’origine. « Le titre du film a été modifié, mais une collection de livres sur le thème des préjugés sortira en septembre aux éditions La Martinière », indique Emilie Frèche. Juifs, noirs, homos, musulmans, femmes… Force est de constater qu’en France aujourd’hui, tout le monde en prend pour son grade ! Les politiques ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : Manuel Valls et Bernard Cazeneuve avaient fait l’honneur de leur présence au réalisateur ce soir-là. Des gestes symboliques, une parole forte sur le sujet, mais un grand absent toujours et encore : l’acte. A quand une vraie prise en mains, dans la sphère politique, de l’antisémitisme ? « Je suis pas un écrivain ni un homme politique, la seule manière que j’avais de parler d’un sujet qui me touche était d’en faire un film ». Charge, désormais, à ceux qui l’ont vu et ont le pouvoir d’influer sur les mentalités de s’emparer du problème… N’est-ce pas monsieur Valls ? Israël Actualités

Yvan Attal « obsédé » par les juifs dans Ils sont partout ! Le 1er juin au cinéma sort Ils sont partout ! Un film au titre volontairement provocateur, réalisé par Yvan Attal qui en signe également le scénario, co-écrit avec Emilie Frèche. Succession de saynètes portée par un casting quatre étoiles, le film dénonce les clichés antisémites nouveaux ou anciens, qui aujourd’hui prolifèrent joyeusement en France, en toute impunité ou presque. Bonne ou mauvaise idée ? Bon ou mauvais film ? Israël Actualités a fait le tour de la question ! Ils sont partout ! n’est ni une satire féroce ni une comédie folklorique. Le film est mieux que ça, il est vrai. Yvan Attal ne cesse de nous surprendre et là encore, il nous offre ce que la communauté juive attendait : un film respiration où les pieds sont dans le plat et les vérités sont dites. Yvan y joue son propre rôle en mode paranoïaque obsédé par son judaïsme, les juifs et les clichés antisémites. Chaque séance chez son psy lui donne alors l’occasion d’imaginer une anecdote sur la base de chacuns de ces clichés. Si l’idée est bonne et le propos salutaire, on regrettera, hélas, un mélange des genres qui nuit à la pertinence de la démonstration. Surjouées, traînant en longueur, à la limite du grotesque ou de l’absurde, les saynètes manquent d’autant de fil conducteur que de direction d’acteurs. Quel dommage, surtout lorsque l’on sait quelle somme d’attente et d’espoir ce film avait suscitée. Malmené par les médias et la critique, le film trouve, dans la communauté, une bienveillance quelque peu aveugle. Normal, d’autant que les bla-

gues qui tombent à plat, les lourdeurs et les longueurs n’enlèvent rien au propos pédagogique du film. Que l’on doive, en 2016, tordre le cou à quelques idées reçues venues du fond des âges sur les juifs montre bien qu’il est toujours très difficile, voire impossible de faire table rase du passé. Tenter l’aventure avec humour s’apparentait à un pari audacieux, très apprécié de la communauté, mais qui a suscité un certain malaise au sein des médias et du petit monde du cinéma. Boudé par le Festival de Cannes, Yvan Attal a donc multiplié les avant-premières parisiennes et bougonné à qui voulait l’entendre que son film dérangeait, n’était pas soutenu et que c’était nul. Dommage. On va encore dire que les juifs jouent les victimes. Un comble pour un film qui dénonce les clichés sur les juifs non ? Ils sont partout !, réalisé par Yvan Attal, scénario d’Yvan Attal et d’Emilie Frèche. Sortie en salles le 1er juin 2016.


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Gil Taieb, président de l’ASI « Il est impensable que le film ne soit pas soutenu par les médias »

Depuis plus d’une douzaine d’années, Gil Taieb multiplie les fonctions dirigeantes dans les trois principales organisations françaises juives : le FSJU (Fonds Social Juif Unifié), le CRIF (Conseil Représentatif des institutions Juives de France), et l’ASI (Association de Soutien à Israël). C’est sous sa houlette qu’était organisée l’avant-première de Ils sont partout !, nouveau long-métrage d’Yvan Attal, jeudi 19 mai dernier. Un événement fort qui a pour but de promouvoir le film et surtout le thème qu’il défend : la libération constante de la parole antisémite. Interview… Pourquoi avez-vous choisi de soutenir ce film ? Des fonds seront-il recueillis lors de cette avant-première ? L’objectif premier n’est pas de ramasser des fonds mais de donner un coup de main à ce film courageux porté par un réalisateur audacieux et très persévérant qu’est Yvan Attal. Ce soir, on organise cette rencontre pour mettre en avant son travail, aussi surprenant soit-il. Ils sont partout ! est un film politiquement incorrect et, à ce titre, il n’est pas facile pour Yvan d’être reçu sur les plateaux télé pour en faire la promotion. On se doit alors, de l’aider et de l’accompagner afin de faire connaître son travail. Il faut qu’on réussisse, tous ensemble, associations et membres de la communauté juive à faire vivre le film. Il est impensable aujourd’hui qu’un film comme celui-ci ne soit pas assez soutenu et assumé par les médias d’envergure nationale. Le film a suscité un certain malaise, il n’a pas était très bien accueilli et a provoqué

beaucoup de critiques. En organisant cette soirée au nom de l’ASI, n’avez-vous pas peur de donner de l’eau au moulin des antisémites ? Dans le monde du cinéma, il y a une seule considération qui compte pour qu’un film reste dans les salles : il faut qu’il fasse des entrées. Aujourd’hui, 700 billets ont été vendus, et d’autres soirées ont eu lieu et auront lieu avant la sortie officielle en salles. Cela permet de faire du chiffre et d’offrir au film du temps pour s’imposer, pour trouver son public. On espère que cette soirée permettra au gens d’en parler autour d’eux, ce qui donnera à Yvan de la visibilité et la possibilité d’être reçu par les grandes chaînes. C’est un vrai défi. Il y a quelques mois, vous avez apporté votre soutien à un concert Toi, mon frère en hommage au génocide Arméniens. Or, ce dernier à également suscité certaines critiques. Espérez vous un changement des mentalités aujourd’hui ?

Quand on fait Toi mon frère, l’objectif est de rapprocher les communautés et de faire passer un message. On essaye de montrer que la communauté juive n’est pas seule. Aujourd’hui, je le redis, c’est important, on donne la chance aux gens de regarder un film qui va les interpeller. On cherche donc aussi à délivrer un message en espérant que le film fera du bruit. Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Jack Lang ou encore Hassen Chalghoumi, imam de Drancy. La présence de ces personnalités est-elle importante pour vous ? Oui c’est très important, on est très content que ces personnalités soient présentes ce soir. C’est un élément essentiel pour la communauté juive. Leurs venues témoignent de leur attachement et de leur intérêt sur la question de l’antisémitisme… Israël Actualités


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Union Communauteire des Associations Juives de Fontenay «U.C.A.J.F»

PREFET DU VAL – DE – MARNE COURRIEL 80, Avenue Gal De Gaulle 94 000 CRETEIL Vincennes, le 19 Mai 2016 O B J E T : Violences urbaines Monsieur le Préfet, cher Ami, La Communauté juive de France est bouleversée depuis la 2de « Intifada « en 2002 par une recrudescence des actes antisémites ; profondément inquiète d’une dégénérescence des rapports humains et des valeurs citoyennes dans notre Pays. Les crimes terroristes en 2015, conjugués à des violences dites « urbaines « ces dernières semaines, confortent un sentiment où se mêlent angoisse et désespérance. Contrairement aux propos exprimés ou écrits ici et là, les Pouvoirs Publics ne

peuvent en aucun cas assumer une quelconque responsabilité, relevant de la stricte volonté, de l’inconscience, de la sauvagerie, de certains voyous sans scrupule et autres leaders tout aussi inconsistants que lâches ! Nous venons modestement mais avec véhémence exprimer un inconditionnel respect des principes républicains et un infaillible soutien aux Forces de l’Ordre, honteusement malmenées. Recevez, Monsieur le Préfet, nos salutations respectueuses. Franck SERFATI Président «U.C.A.J.F» Siège : Rue du Père Aubry, 94120 FONTENAY / BOIS Correspondance : c/o Franck SERFATI – 15, Avenue de Paris, 94300 VINCENNES Tél.: 01.43.65.85.98 – 06.13.25.13.96

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Bienvenue à Jerusalem Monsieur Valls est arrivé hier soir en Israël pour un voyage officiel qui le conduira après Israël dans les territoires sous autorité palestinienne. Ce déplacement attendu sera scruté par chacun tant le contexte général est complexe. En Israël, Monsieur Valls est considéré comme un ami. Ses prises de parole, ses déclarations fortes ont jusqu’à ce jour été appréciées. Nous ne pouvons oublier ses propos place du Trocadéro où il affirmait avec force que «l’antisionisme est l’antisémitisme des temps modernes». Il le faisait au grand jour et surtout en tant que ministre de l’intérieur en fonction. Depuis, il n’a cessé de le répéter provoquant même quelques gênes, voir plus dans un milieu politique jusque-là frileux de mélanger sionisme et judaïsme. Pendant de nombreuses années et jusqu’à aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ne manquent pas une occasion de faire la dichotomie entre Israël et son peuple. Trop souvent encore, certains se réfugient même derrière leur compassion pour les juifs morts attaqués ou menacer afin de pouvoir critiquer le seul pays juif Israël. C’est donc bien un ami qui arrive en Israël mais le contexte est complexe. La France par la voix de sa diplomatie poursuit inlassablement sa politique pro arabe faisant du Quai d’Orsay un État dans l’État qui nous donne l’impression d’être incontrôlable ! J’en veux pour preuve le lamentable et scandaleux vote à l’Unesco. Alors que la France depuis 1995 et l’inoubliable et historique déclaration de Mr Jacques Chirac a fait table rase de son passé collaborationniste, par son vote à l’Unesco elle renoue avec le négationnisme. Ainsi, le juif n’aurait plus de racines, il n’aurait plus

d’histoire. Déjà désigné par les nouveaux nazis et leur propagande comme étant un envahisseur, un usurpateur et même un falsificateur, le juif est à nouveau montré du doigt. Derrière ce vote à l’Unesco, c’est un nouveau révisionnisme qui a marqué des points. Monsieur Valls, c’est dans ce contexte que vous arrivez à Jérusalem ! C’est à Jérusalem, à son peuple, aux différentes religions ayant pris leur source dans le judaïsme et donc à toute notre civilisation judéo-chrétienne que vous allez vous adresser. Le monde vous regarde, Israël vous attend, les juifs du monde attendent que vous rétablissiez la vérité. Vouloir la paix ne peut passer par le sacrifice d’Israel et cela il est grand temps que tous l’entendent ! Le monde arabe, en pleine mutation, ne verra pas ses problèmes réglés par des votes répétés contre ISRAEL. Le terrorisme islamique qui frappe partout ne cessera pas sous les condamnations d’Israël. Monsieur Valls vous êtes un homme de conviction et courageux, Israël et la France ont les mêmes valeurs et vous le savez. Ne cédez pas ! Soyez donc le bienvenu à Jérusalem. Aimez la, respectez son histoire et son message universel, ne la séparez pas de ses enfants, car elle est le cœur du monde juif et l’âme du monde libre. Gil Taieb

Josiane et Jo Berrebi nouveaux lauréats du festival de CANNES : palme d’or du couple de l’année


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Cérémonie d’Allumage de la Flamme à l’Arc de Triomphe le mercredi 17 mai 2016, à l’initiative de la Fédération des Associations d’Anciens Combattants Engagés Volontaire et Résistants Juifs de l’Armée Française, au cours de laquelle la France a rendu hommage aux combattants Juifs engagés volontaires lors des deux dernières guerres mondiales.

AVEUGLEMENT CONTRE LUMIÈRE

(Inspiré pour la partie religieuse, par l’introduction au KUZARI. De Charles Touati Et «La Thra venue des cieux» de Rav Zamir Cohen. Peuples du Monde! Qu’espérez-vous? Qu’attendez-vous? Vous espérez me retrouver désespèré, au bord du précipice, n’attendant qu’une pichenette de votre part, pour finir, dans les profondeurs abyssales? Vous attendez, peut-être un suicide collectif? Allez, juifs du monde, donnons-nous la main et taillons nous les veines. Disparaissons dans un océan de sang. Désolé de vous décevoir. Mais ce juif la, n’existe plus. Pourquoi je parle de suicide collectif? Mais êtes vous conscients de l’absurdité de votre comportement? Vous soutenez 1,3 milliard de musulmans, contre moins de 20 millions de juifs. Est-ce là votre sens de l’équitable? Vous, peuples du monde, vous vous dites pour l’égalité, et vous acceptez de chipoter un bout de terre auquel, vous rêviez de nous renvoyer depuis 2 millénaires. Maintenant que nous y sommes, vous prétendez que nous sommes des voleurs? Vous nous désavouez face à des brigands qui ont envahi et occupé, de façon abusive et malhonnête, pour ne pas dire, avec violence, usurpé la moitié de toute région habitable du globe. Remarquez, nous avions été prévenus par un lointain Parent français, vigneron de son état. (NDLR: rachi de Troyes)

Pauvres peuples du monde. Vous avez choisi le mauvais camp. Certes, vous pensez avoir bien choisi, rapport au nombre, mais la est votre erreur. Nous dirons même votre faute. N’oubliez jamais: «si l’on élimine ISRAEL, on supprime le seul argument irrécusable qu’on puisse avancer en métaphysique. Aussi bien le christianisme et l’islam se servent-ils d’Israël, comme le seul argument qui démontre que D a parlé à l’homme. A l’époque du temple, ISRAEL vivait sur sa terre, les prophètes recevaient des messages divins, et la totalité des sciences authentiques, étaient cultivées par ce peuple. Mais l’exil nous en a dépouillé, tandis que les nations du monde se les appropriaient, les faisant passer pour leurs. Vous situez un peu mieux les voleurs? Peuples du monde, je vous accuse de vol, de meurtre, mais le pire, car voyez-vous, le temps qui passe permet l’oubli, mais le pire, vraiment le pire est cette mauvaise foi, que vous étalez au grand jour, sans vergogne. Après avoir vendu votre âme au diable, distribué vos biens à vos envahisseurs, tendu le cou à la décapitation, que restera-t-il? Et bien peuples du monde, il restera ces irréductibles petits FEUJS, que tant de peuples ont tenté de faire disparaître, toujours présents avec leurs lois si bizarres. Toujours présents avec leur Thora, leur Shabbat et leur cacherout. Allez-vous enfin réaliser que c’est de Ça que provient leur pérennité. Si la Majesté Divine semble s’être retirée loin d’eux, en réalité, la SHEKHINA manifeste

n’est plus la, mais la SHEKHINA cachée, continue à les assister. Alors, une fois de plus, vous vous demanderez, «Quel est donc ce secret qui rend les juifs pérennes?» Nous ne pouvons donner qu’un début de réponse. Une religion aspire à rapprocher l’homme de D Mais on ne s’attache a D que grâce aux moyens révélés par D lui même. Les préceptes de la loi mosaïque , correctement interprétée par la chaîne ininterrompue des docteurs qui se sont succédés depuis MOISE. A l’inverse le christianisme et l’islam ont prétendu imiter le judaïsme. Ils ont inventés la CONTREFAÇON. Prétendre que l’homme peut être sauvé par la prononciation d’un credo, ou d’une formule qui va le hisser du rang d’animal à celui d’être immortel! Quelle mascarade! Même s’il ne comprend pas ce qu’il dit! C’est sérieux, ça? Alors, avant de vous quitter, une preuve afin de situer le niveau de la connaissance. Demandez a un élève de 5ème ou de 4 eme un peu doué, ce qu’est la comète de Halley, il vous répondra avec justesse que la comète portant son nom, réapparaît tous les 70 ans. En tout cas, j’en entendais parler pour la première fois et mon fils en 6eme m’explique la chose avec force détails. Comment un enfant de 10 ou 11 ans, sait-il une chose pareille? Cela lui a été expliqué en cours de GMARA. (Talmud si vous préférez.)

Le Talmud a été écrit voici 1500 ans. On ne connaissait aucune sorte de télescope ou de matériel pour voir aussi loin. Et bien, dans le traité de HORAYOT. Page 10A, Rabbi Yéhoshoua dit: une certaine étoile n’apparaît que tous les 70 ans. Il s’agit bien sur de la comète de Halley. -Nos mois (lunaires) sont fixés depuis des années et encore pour des années. Les musulmans attendent de voir la lune dans le ciel pour se prononcer sur le début et la fin du Ramadan. Autre exemple. -La Thora fixe la circoncision a 8 jours. Ni 7, ni 9. Conclusion du corps médical. Étude du Dr Abramov, Parce que le 8eme jour les facteurs de coagulation s’activent les uns les autres le long d’une chaîne, jusqu’à l’obtention du facteur fixe nomme PEVARINE. -Des exemples de l’avancée scientifique de nos sages, le Talmud en est émaillé. Les hommes veulent se faire des idées sur tout, sans se donner la peine d’étudier. Si j’ai pu contribuer à vous expliquer la pérennité de Am ISRAEL, j’en serai ravi. En revanche cela m’a permis de calmer ma colère contre l’aveuglement du monde. Malheureusement la prophétie a déserté la terre. Il ne se trouvera pas de Jonas, pour parcourir le monde en appelant chacun à la Techouva. Cette démarche ne peut être qu’exclusivement personnelle. Il suffit de bien regarder autour de soi. Rene Seror


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Le billet d’humeur de Bernard korn brzoza

Dans les temps anciens, au temps des misères du schtetl, se murmuraient une espérance « Heureux comme un Juif en France « et suivait une mélodie comme un refrain qui nous rendait heureux rien qu’à l’écouter « France, doux pays de mon enfance ». Aujourd’hui, c’est avec une certaine inquiétude que ce rêve s’évapore au point de se poser la question : « France » que t’arrive-t-il ? « France tu ne nous aimes plus ? » Que se passe-t-il en France? Un jour, la France s’associe à notre destin, jusqu’à en faire son combat et nous rejette par le biais de cette motion qui venant d’un autre parti serait considéré comme du négationniste historique. Nous retirer le droit unique à notre patrimoine ancestral. Et, dans cette même compassion se laisse aller à un vote incompréhensible dans ce temple « du savoir et de l’intelligence » qu’est l’UNESCO .Une motion qui délégitime notre histoire, une aberration tragique, confusion aveugle, une injure à Israël et à notre communauté. Il n’y a rien de fortuit dans cette motion, on ne peut remettre en cause un exécutif politique certes aux abois mais la réflexion ne peut être innocente, il y a une raison bien précise que nous sera dévoilé par la suite. Une claque pour la représentation politique de notre communauté qui pensait avoir un semblant d’influence sur l’exécutif : ils sont effarés, soudain figés par cette option unilatérale surprenante liée à cette motion. C’est une remise en question de notre confiance donnée à la France depuis des décennies. Cela ne peut être innocent ? Que se passe-t-il, soudainement au cœur de cette France qui jure en continu « nous sommes des enfants de la

République » « notre destin est celui de la France » « une France sans les Juifs ne serait pas la France ». On parle, dans les couloirs ministériels, ça discute, ça parlemente, le pourquoi ? Comment cela est-il possible ? Aucune alerte prévisible à cette décision partiale de l’UNESCO. Pour quel message ? Et dans ce méli mélo d’un exécutif en fin de parcours, d’un exécutif en déroute, un exécutif prêt à vendre son âme pour écrire une nouvelle séquence de cinq ans à la grande histoire de France. Cette » solidarité » gravée sur tous les frontons des bâtiments officiels ne serait il qu’un leurre ? La vie politique est un puzzle d’outrance verbale, de promesses sans réalité, les discours s’adaptent en fonction des circonstances, la parole donnée n’est que l’expression d’un instant, l’illusoire s’associe au rêve. Il n’y a rien de fortuit, ce qui se dit, se réfléchit est une option à venir, les bruits de couloir, les indiscrétions, ces petites phrases dérangeantes dont on limite l’importance comme une erreur d’interprétation sont autant de mensonges, de malversations sémantiques, autant de tromperies soulignant la fragilité du direct et d’une vérité que l’on n’ose dire dans un meeting. Mais quand le texte fait la « une » de l’actualité, aucune dérobade n’est possible, les ministres soudain muets s’excusent mais leurs interventions millimétrées au contenu invariable ne remettent pas en cause la décision présidentielle « maladroits, malheureux, je ne suis pas le président de la République » disent ils et autres mots d’excuses, très dubitatifs, on peut le dire à se faire entendre puisque cela vient du sommet de la hiérarchie du pouvoir. Perplexité, telle l’expression d’une pensée maladive et d’une antipathie jalouse libérée. Sans retenue face à cette haine incontrôlée,

mystique, intégrée dans les gènes, une épidémie inoculée de génération en génération, bafouant toute raison, réflexion entêtée et une fixation primaire lamentable pour une civilisation aux racines « judéo chrétiennes » et reniée pour un sociétal correct. Alors, en réponse à toute cette actualité négative, funeste présage de ce que peut être notre avenir en France, des ministres délégués par une présidence en sursis vont en Israël, le ministre des Affaires Etrangères, que dit-il ? Qu’explique t-il au nom d’un gouvernement en mal de suffrage ? Peut-on croire à sa fidèle empathie pour Israël? Il dit « Jérusalem doit partager son espace aux trois religions monothéistes qui ont façonnées nos civilisations, elles ont des droits identiques, Israël n’a pas le pouvoir de s’accaparer pour lui seul ces lieux qui ont une valeur religieuse égale pour chacun. » Même si Israël en est le cœur et l’âme. Que dit il en plus ce ministre tout comme les ministres qui vont suivre « Nous défendons la sécurité d’Israël » Magnifique prétexte pour ingérence dans les affaires de l’état, aussi semonce amicale, « vous risquez le pire » « écoutez nos conseils, vous n’aurez rien à craindre ». Mais aussi une énième conférence pour la Paix entre Israéliens et Palestiniens prévue ce 31 mai qui était le grand espoir diplomatique de la France a été ajournée pour juillet, Août voire jamais, cela n’intéresse plus personne, un énième échec, cet acharnement est trouble, trop consciencieux pour être sincère, trop intéressé pour être amical. Les palestiniens existent, l’occident se charge de leur communication jusqu’à leur accorder « une relecture coranique » et leur suggérer des racines musulmanes sur le Mont du Temple. Ca ne suffit pas, théologiquement tout Jérusalem fait parti de

leur revendication, fantasme sublimé par la partialité occidentale et de nos intellectuels bien pensants qui au mépris de leur tradition vendent leurs âmes au diable et nous trahissent. Mahmoud Abbas, un président pathétique à la recherche d’une paix juste et durable, même esprit victimaire, même sanglot ou se mêle tragédie et spectacle, mais la diffusion de ces images par les médias sur ces milliards de téléspectateurs ont un effet diabolique, voir ce vieil homme au bord de la crise de nerf, et ça marche. Tout ce qui manifeste, tout ce qui se gauchise, tout ce qui se droitise, tout ce qui s’extrémise, tout ce qui s’internationalise, tout ce qui « Nuit Debout », tout ce qui est Zadiste, tout ce qui se décide, tout ce qui est France, tout ce qui fait grève, tout ce qui se radicalise, tout ce qui est conflit, tout ce qui est crise, tout ce qui est nouveau, tout ce qui est liberté, tout ce qui est changement, tout ce qui déracine, tout ce qui ridiculise, tous les fondamentaux d’un monde qui éclate est le fait de Jérusalem, le fait d’un sionisme assassin, d’un complot juif, d’un racisme juif, une constante criminelle qui s’amplifie sans que les lois dissuasives, contraignantes soient appliquées. Viennent ensuite, le premier ministre, un autre ministre, une délégation, que vont-ils dire ? Que vont-ils expliquer ? On est en droit en toute logique de douter de l’impartialité de ceux qui nous veulent tant de bien. Si la diplomatie française ne revient pas sur « cette motion parjure à caractère antisémite » une faute qui pèsera sur la France, elle sera comme le « doigt de D. sur le front de Caïn ». Bernard Korn Brzoza

Paracha Behar avec Lamed.fr Le préjudice qui lui est causé de la sorte est bien plus sérieux qu’une simple perte matérielle. Aussi la Torah a-t-elle ajouté (25, 17) : « Ne causez pas de tort l’un à l’autre et redoutez votre Dieu, car je suis l’Eternel, votre Dieu «. Ici, plus encore que pour le préjudice matériel, l’Eternel châtiera le coupable, même s’il est possible à celui-ci de se justifier en prétextant qu’en réalité il ne voulait pas de mal à son prochain.

«Pourtant même alors, quand ils se trouveront dans le pays de leurs ennemis, je ne les dédaignerai ni les repousserai au point de les anéantir et d’annuler mon alliance avec eux, car je suis l’Eternel leur Dieu. « (Lévitique, 26, 44)

C’est qu’en vérité il y a deux façons bien différentes de léser son prochain. On peut le faire matériellement -en lui occasionnant une perte d’argent -ou moralement - en le blessant au plus profond de lui-même.

La défense de causer du tort à son prochain se trouve exprimée à deux reprises dans notre SIDRA dans l’espace de quelques versets.

Matériellement, soit le vendeur, soit l’acheteur peut essayer d’abuser de l’ignorance de l’autre, de son incompétence, de la nécessité dans laquelle il se trouve d’acheter ou de vendre suivant le cas. La faiblesse de l’autre

Les deux lésions sont strictement interdites.

dans un domaine quelconque peut nous inciter à le tromper, aussi bien sur le prix que sur la qualité ou la quantité, bref à lui causer un préjudice matériel plus ou moins grand. C’est là un grand péché vis-à-vis de notre prochain, mais en même temps aussi une faute grave vis-à-vis de Dieu. On peut causer du tort encore d’une autre manière. On peut blesser son prochain moralement.

C’est que l’abus d’ordre moral est des deux de beaucoup le plus grave. On peut, en effet, toujours et facilement, réparer la perte matérielle causée si l’on regrette d’avoir mal agi. On peut bien plus difficilement réparer une blessure morale, car on ne peut pas l’estimer à sa juste valeur, ignorant la profondeur et l’étendue du mal causé. Aussi est-il indiqué d’être très prudent et très regardant dans ce domaine; de ne jamais blesser son prochain par une remarque fâcheuse, de ne jamais lui faire honte, bref de ne pas lui causer la moindre blessure ni le moindre préjudice moral ou matériel. LE RABBIN JEAN SCHWARZ



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La Cybersécurité israélienne génère un demi-milliard de $ par an

UN 1ER BILAN SUR LA CYBERSECURITE. Israël est l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la cybersécurité. Un tel essor a notamment été permis par une coopération entre l’armée, le gouvernement, le secteur privé et le monde éducatif d’un niveau “inégalé dans le monde occidental” rapporte le Washington Post.

Magnifique ! Coopération entre Pompiers israéliens et français

L’Association Sapeurs-Pompiers France Israël (ASPI), en liaison avec l’Etat-Major des Pompiers en Israël, organise un stage du 29 mai au 5 juin pour 21 pompiers israéliens. Ainsi ces pompiers, sélectionnés dans tout l’Etat d’Israël, se rendent dans le Sud de la France pour une formation de sauvetage en eaux vives en cas d’inondations. Le stage dure une semaine avec respect du shabbat hebdomadaire et des règles de casherout. Les pompiers logeront dans un

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camping. L’association ASPI, fondée en 2007, oeuvre dans le cadre des échanges entre les pompiers des deux pays afin notamment de proposer des formations et des techniques de sauvetage aux pompiers israéliens. En 2008, 21 pompiers ont ainsi été formés, en 2009, 45 et en 2010, 34. Les formations concernent le sauvetage en eaux vives et les techniques sur grues de chantiers. Times of Israel

La cybersécurité israélienne génère annuellement un demi-milliard de dollars, se plaçant au deuxième rang mondial derrière les États-Unis. Les investissements privés et publics dans ce domaine ne peuvent pas être exclusivement expliqués par les tentatives de piratage récurrentes que connaît le pays. Il est primordial de prendre également en compte une réelle volonté de s’appuyer sur ce savoir-faire pour stimuler l’économie globale. Pour le Washington Post, “différents secteurs de la société – qui traditionnellement ne collaborent pas aux ÉtatsUnis- affichent leur volonté de travailler en étroite relation sous l’égide d’une autorité centrale”. “Ce niveau de collaboration est naît d’une nécessité” explique Eviatar Matania, chef du National Cyber Bureau. “Premièrement nous avons plus d’ennemis que les autres. Nous comprenons que la menace cybernétiques est ici, maintenant. Deuxièmement, une grande partie de la culture de l’innovation israélienne relève de la cybernétique. C’est un domaine dans lequel nous pouvons bénéficier d’un avantage sur les autres pays. De plus, nous ne voyons pas la cybernétique que comme une menace à modérer, mais aussi comme l’un des moteurs de notre économie.” A cette fin, une nouvelle “cyber-city” se construit à Bersheeva. Elle sera un moyen de concentration des plus grands experts de l’informatique et accueillera le National Cyber Bureau et son équipe de riposte, tout comme les sièges de plusieurs multinationales majeures dont PayPal, Lockheed Martin et Deutsche Telekom. L’unité 8200 de Tsahal et sa division du renseignement s’installeront également dans cette zone, de

même pour le Shin Beth. C’est également aux alentours qu’est située l’Université Ben-Gourion, désignée par les institutions de “meilleure école de cybersécurité de la nation”. Nadav Zafrir, anciennement à la tête de l’Unité 8200, aujourd’hui investisseur dans des start-up de cybersécurité explique : “Ce que l’on obtient de tout cela : le potentiel de recherche du monde académique, l’expérience pratique apportée par les firmes technologiques, la connaissance du terrain de l’armée, et les capacités entrepreneuriales des start-up. On réunit tous ces éléments et la magie opère.” Les niveaux de collaboration ne seront pas limités à Beersheva. Le Shin Bet est responsable de la cybersécurité de la Compagnie Electrique Israélienne, de la Banque d’Israël, et d’autres sociétés et institutions critiques. Si les libertariens et entrepreneurs aux États-Unis seraient susceptibles de rejeter de tels engagements, en Israël cela est perçu comme nécessaire.” Le Shin Bet ne contrôle pas directement les réseaux informatiques des groupes qu’il protège, mais fait reposer son analyse sur des capteurs installés dans les réseaux internes de ces entreprises. De plus, le Mossad et l’Unité 8200 partagent leurs informations sur les attaques cybernétiques avec le Shin Bet. En comparaison, cela a pris des années aux États-Unis pour adopter une loi encourageant seulement les sociétés à partager leurs données avec le gouvernement. L’Unité 8200 est possiblement le moteur de la croissance du secteur de la cybersécurité, guettant les meilleurs talents des mathématiques et de l’informatique dès le lycée et les recrutant dès leurs diplômes obtenus. Un programme de deux ans réunit chaque année des officiers experts et 800 étudiants de quatre lycées reconnus pour la qualité de leurs enseignements en informatique et mathématiques. Pour Nadav Zafrir “le plus grand secret de la high-tech israélienne, c’est la capacité de l’armée à détecter les lycéens”.


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Pourquoi le Ministre israélien de la défense vire à gauche ?

Il est indéniable que le ministre de la Défense déçoit de plus en plus les électeurs de droite et notamment ceux qui voyaient en lui un possible successeur un jour à Binyamin Netanyahou à la tête du Likoud. Ses déclarations successives controversées au sein de son parti, son attitude lors de l’affaire du soldat El-Or Azaria et surtout son dernier appel aux officiers de Tsahal « à s’exprimer librement » semblent indiquer une nouvelle métamorphose politique du ministre. Evolution idéologique ou posture opportuniste? Le journaliste Ariel Cahana, de Makor Rishon et Maariv, pense avoir une réponse. Il y voit un phénomène de « déjà vu » avec des hommes politiques de droite qui ont « viré de bord » afin de s’attirer les grâces des médias et de la gauche. Ariel Cahana cite la prochaine publication du rapport du Contrôleur de l’Etat sur l’Opération Tsouk Eitan. La perspective d’une critique sévère sur la question des tunnels souterrains ferait craindre le pire au ministre de la Défense car c’est lui qui est le principal responsable du fait que cette menace ait été minimisée avant Tsouk Eitan. Des journalistes croient savoir que le danger que constituent ces tunnels terroristes a été presque caché aux membres du cabinet de sécurité par Moshé Yaalon durant les deux ans qui ont précédé l’opération de Tsahal. Les éléments qui ont déjà filtré du rapport indiquent même que le ministre a empêché les officiers de l’Etat-major – Benny Gantz

inclua – de parler de cette menace aux ministres du cabinet restreint. Et contrairement au chef d’Etat-major, à son adjoint et au commandant de la région sud, qui souhaitaient une action préventive, le ministre y était totalement opposée. C’est là qu’intervient aussi l’exigence de Naftali Benett de prendre ce problème à bras le corps de manière urgente, ainsi que le veto de Binyamin Netanyahou et Moshé Yaalon. Selon Ariel Cahana, tous ces éléments et d’autres encore sont la seule explication rationnelle au virage effectué par le ministre de la Défense. Il précise: « Lorsque le rapport du Contrôleur sera rendu public, la boîte de Pandore s’ouvrira et les flammes mettront le feu aux habits de Moshé Yaalon. Il risquera de perdre son plus grand atout jusqu’à présent: son image de M. Sécurité. Ainsi, pour prendre les devants, il incite contre le camp politique auquel il appartient afin, comme il l’espère, d’être soutenu (« etroguisé » dans le texte) par la gauche et les médias ». Ariel Cahana va très loin en imaginant même Moshé Yaalon revenir à ses premières amours travaillistes en briguant la direction du Camp Sioniste, voyant qu’il a de moins en moins de chance de s’attirer les faveurs des adhérents du Likoud. « Mais ce qui est grave », conclut le journaliste, « c’est qu’il prend Tsahal en otage pour ses besoins politiques ». Par Shraga Blum – LPH

Pakistan : la mort du mollah Akhtar Mansour a été confirmée par les talibans afghans

Les États-Unis ont annoncé samedi qu’ils avaient tué dans une frappe aérienne au Pakistan le chef des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour. Sa mort a été confirmée à l’agence AP par un commandant taliban, le Mollah Abdul Rauf, et par les services de renseignement afghan. «Le mollah Akhtar Mansour était surveillé depuis un certain temps, indiquent les services afghans. Il a été tué dans une frappe de drone hier (ndlr. samedi) au Baloutchistan», province du sud-ouest du Pakistan.

Selon le porte-parole du Pentagone Peter Cook, le mollah Mansour a été visé par une frappe de drone dont on a appris, un peu plus tard, de source anonyme, qu’elle a été autorisée par Barack Obama lui-même. Depuis la fin de la mission de combat de l’Otan en Afghanistan, en 2014, les forces américaines n’ont plus théoriquement qu’un rôle de conseil et d’assistance auprès des forces afghanes. «Mansour était (…) une menace imminente pour le personnel américain, les civils afghans et les forces de sécurité afghanes», a déclaré le secrétaire d’Etat américain John Kerry à la presse depuis Naypyidaw, la capitale birmane, ajoutant qu’«il était également directement opposé aux négociations de paix». Un raid des forces spéciales américaines Le bombardement a été mené par plusieurs

drones des forces spéciales américaines dans une zone éloignée à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan, « au sud-ouest de la ville d’Ahmad Wal », située en territoire pakistanais, a précisé le responsable américain. « Il était un obstacle à la paix et à la réconciliation entre le gouvernement d’Afghanistan et les talibans, interdisant aux chefs talibans de participer aux négociations de paix avec le gouvernement afghan », a justifié Cook. Selon des responsables pakistanais, l’homme présenté comme le chef des talibans voyageait sous une identité pakistanaise et un nom d’emprunt. Il arrivait d’Iran dans une voiture de location. Le raid a «totalement détruit» le véhicule dans lequel circulaient deux individus dont les dépouilles sont «méconnaissables», a indiqué un membre des services de sécurité pakistanais. Les deux cadavres ont été transférés vers un hôpital de Quetta, le chef-lieu de la province du Baloutchistan. leparisien.fr


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Attentats du 13 novembre : des parents de victimes refusent de payer leurs impôts qui serviront à défendre les terroristes

Arrivée de Manuel Valls en Israël pour porter une initiative de paix française

Le Premier ministre français Manuel Valls est arrivé samedi soir en Israël en amont d’une visite de trois jours dans l’Etat hébreu et dans les Territoires palestiniens, où il doit notamment défendre l’initiative française de relance du processus de paix, a indiqué son cabinet. L’avion gouvernemental transportant M. Valls s’est posé peu avant 19H45 locales (17H45 GMT) à l’aéroport international de Tel-Aviv, a indiqué une conseillère. Le Premier ministre était accompagné d’une délégation d’invités dans laquelle figurent notamment Latifa Ibn Ziaten et Samuel et Armande Sandler, des proches des victimes des attentats perpétrés par Mohammed Merah à Toulouse (sud-ouest de la France) en 2012. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Roger Cukierman, son frère Henri Cukierman, président de la chambre de commerce France-Israël, les défenseurs de la mémoire de la Shoah Serge et Beate Klarsfeld, le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, le cinéaste Alexandre Arcady, la chanteuse Keren Ann, le réalisateur Rani Massalha et l’anthropologue Marion Slitine sont également du voyage. La visite officielle du chef du gouvernement commence dimanche matin à Tel-Aviv,

après un dîner privé samedi soir. Elle vise notamment à sauvegarder les chances d’une initiative française de relance de processus de paix israélo-palestinien, fraîchement accueillie par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Les deux hommes doivent se rencontrer lundi midi à Jérusalem, une semaine après la visite du chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, devant lequel le Premier ministre de l’Etat hébreu avait émis des de Publié sur « l’impartialité française ». Il visait le vote de la France en soutien d’une résolution controversée de l’Unesco sur Jérusalem. L’initiative française intervient alors que le processus de paix est au point mort depuis l’échec en avril 2014 d’une initiative américaine et alors qu’Israël et les Territoires palestiniens sont secoués par une vague de violences depuis le mois d’octobre. La France a annoncé la tenue le 3 juin d’une réunion internationale sur le processus de paix, en présence des grandes puissances et de pays riverains mais sans les Israéliens ni les Palestiniens. L’objectif est de mettre en place une conférence à l’automne, cette fois avec les deux parties, selon Paris. par Victor Perez

Des parents qui ont perdu leurs deux enfants lors des attaques terroristes du 13 novembre ont adressé une lettre au président de la République la semaine dernière.

individus de cette espèce sur le sol Français, notre patrie!». Ils ont donc prévenu leur centre des impôts et placé les fonds sur un compte bloqué. «Vous leur avez amené la mort»

Ils fustigent la prise en charge des frais d’avocats des terroristes présumés par la collectivité.

Ces parents, qui ne souhaitent pas apparaître publiquement, déplorent en effet «des criminels entretenus, qui n’auraient jamais dû être libres et tuer en pleine rue en toute opportunité». Enfin, selon eux, leurs enfants «sont morts en victime en raison de votre laxisme et ingérence», écrivent-ils à François Hollande. In fine, c’est le rétablissement de la peine de mort qui est demandé en creux dans cette missive. Et cette volonté de revenir sur la loi votée en 1981 est partagée par les parents d’une autre victime française d’attentat perpétré à l’étranger. De même que par ce père de deux enfants qui a perdu sa femme au Bataclan.

La colère. Comment survivre après la mort d’un enfant? Pire, de ses deux enfants? La colère est nécessaire, nous dit Aristote. «On ne triomphe de rien sans elle, si elle ne remplit l’âme, si elle n’échauffe le cœur ; elle doit donc nous servir, non comme chef, mais comme soldat». Forts de ce combat, les parents de deux enfants assassinés le 13 novembre ont adressé une lettre au président de la République dont Le Figaro a eu copie. À François Hollande, ils expliquent que si leurs enfants ont perdu la vie, c’est par la faute de ses «amis djihadistes». Par conséquent, ils refusent désormais de payer leurs impôts «qui serviront à défendre les assassins de nos enfants par l’intermédiaire des fonds de garanties alloués à leurs avocats, et à les entretenir ainsi que tous les

La lettre ouverte se termine avec la «honte» d’être dirigés par François Hollande. «Nos enfants avaient voté pour vous nous leur avions dit… cet homme vous amènera le mal! Nous ne croyons pas si bien dire! Vous leur avez amené la mort», peut-on enfin lire. lefigaro.fr


SÉCURITÉ

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L’armée égyptienne annonce avoir trouvé des débris de l’Airbus d’EgyptAir

L’armée égyptienne a annoncé avoir trouvé vendredi des débris et des effets personnels des passagers du vol Paris-Le Caire d’EgyptAir qui s’est abîmé la veille en mer Méditerranée avec 66 personnes à bord. « Des avions et des navires de l’armée ont trouvé des effets personnels des passagers et des débris de l’appareil à 290 km au nord d’Alexandrie », précise l’armée dans un communiqué. Les opérations de recherches de l’Airbus A320 d’EgyptAir reliant Paris au Caire qui s’est abîmé jeudi au large d’une île grecque avec à bord 66 personnes se poursuivaient,

alors que les autorités égyptiennes ont évoqué un possible acte terroriste. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé à « tous les appareils de l’Etat concernés, y compris le ministère de l’Aviation civile (…) la marine et l’armée de l’air d’intensifier les opérations de recherches » pour « retrouver les débris de l’avion ». Le président du Comité grec de sécurité aérienne Athanassios Binos a affirmé à l’AFP que les débris retrouvés jusque-là dans la zone proche du point de chute présumé du vol d’Egyptair « ne proviennent pas d’un avion ».

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Minute de silence

Les sénateurs ont observé jeudi une minute de silence à la mémoire des 66 personnes à bord de l’avion. « Toute la lumière doit être faite sur les causes de ce drame », a déclaré auparavant Jean-Pierre Caffet (PS), qui préside la séance. L’appareil d’Egyptair a « effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en tombant de 37.000 à 15.000 pieds » avant de disparaître des radars, a indiqué

le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos. « L’image que nous avons est qu’à 00H37 GMT, l’avion, qui se trouvait à peu près de 10-15 miles dans l’espace aérien égyptien a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds où son image a été perdue, environ à 10.000 pieds d’altitude », a déclaré M. Kammenos dans une conférence de presse, précisant s’être entretenu avec son homologue égyptien.

Aucun message de détresse

La France assurera la sécurité pendant l’Euro Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a voulu rassurer jeudi sur la sécurité pendant l’Euro-2016 de football en juin, que la France assurera avec « toutes ses forces », après le crash encore inexpliqué d’un avion d’Egyptair reliant Paris au Caire. « Nous sommes engagés avec toutes nos

forces (…) pour assurer la sécurité de tous ceux qui vivent et qui viennent en France et qui viendront notamment en France à l’occasion de l’Euro-2016″, a déclaré M. Ayrault à Bruxelles, tout en appelant à « éviter toute spéculation » sur les causes du crash après que les autorités égyptiennes ont évoqué un possible acte terroriste.

« Une possible attaque terroriste » Le ministre égyptien de l’Aviation civile a estimé que l’hypothèse d’une « attaque terroriste » était « plus probable » que celle d’une défaillance technique pour expliquer le crash de l’avion avec 66 personnes à bord. « La situation peut, et je dis bien +peut+ car

je ne veux pas spéculer (…), laisser penser que la probabilité, la possibilité, d’une action à bord, d’une attaque terroriste, est plus élevée que celle d’une défaillance technique », a souligné le ministre Chérif Fathy lors d’une conférence de presse. « Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives », a-til précisé à l’AFP.

Des débris retrouvés Des débris qui pourraient être ceux de l’avion d’Egyptair ont été découverts au large de l’île grecque de Crète par un avion égyptien, a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’armée grecque, Vassilis Beletsiotis. « Des objets ont été localisés dans le sud-

est de la Crète par un C-130 egyptien, dans une zone qui du point de vue aérien dépend de l’Egypte. Des bateaux seront envoyés sur place » pour vérifier de quoi il s’agit, a indiqué M. Beletsiotis. La télévision publique grecque ERT1 a indiqué de son côté que « des débris ont été découverts à 230 milles marin de la Crète ».

Aucun message de détresse n’a été émis selon l’armée égyptienne et une source de l’aviation civile grecque, ce qui laisse supposer qu’un incident brutal et soudain est survenu. L’appareil s’est écrasé au large de l’île grecque de Karpathos, entre Rhodes et la Crète, « alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien égyptien », a indiqué à l’AFP une source de l’aviation civile grecque. Il a disparu des radars grecs « vers 00H29 GMT (03H29 locales) », a-t-elle ajouté. « Pour l’heure, nous ne savons pas pourquoi l’avion a disparu », a déclaré un porte-parole d’EgyptAir en milieu de matinée. « Aucune hypothèse ne peut être écartée sur les causes de cette disparition », a de son côté indiqué le Premier ministre français Manuel Valls.

Un petit garçon et deux bébés se trouvaient à bord ainsi que sept membres d’équipage et trois officiers de sécurité, selon la compagnie nationale égyptienne. 30 Egyptiens, 15 Français, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien se trouvaient aussi à bord. L’Airbus avait décollé de l’aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris à 22H45 et devait atterrir au Caire à 03H05 (01H05 GMT). Il volait à 37.000 pieds d’altitude (11.277 mètres) lorsqu’il est sorti des radars, a indiqué Egyptair. L’Egypte et la Grèce ont dépêché en mer Méditerranée des avions et des navires pour tenter de trouver l’appareil, selon l’armée égyptienne.


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Valls: «aucune raison» d’accorder la nationalité française à Tariq Ramadan

Inévitable : Bataille frontale entre Blablacar (France) et Waze (Google Israël)

Le Premier ministre Manuel Valls affirme dans une interview à Radio J qu’il n’y a «aucune raison» pour que Tariq Ramadan, l’islamologue controversé de nationalité suisse, obtienne la nationalité française comme il l’a demandé. «Il n’y a aucune raison pour que M. Tariq Ramadan obtienne la nationalité française. Quand on aspire à être Français, c’est qu’on aspire à partager des valeurs». Or, le message de M. Ramadan est «contradictoire» avec les valeurs de la France, insiste M. Valls dans cet entretien enregistré samedi à Matignon avant son départ pour un déplacement en Israël et dans les Territoires

palestiniens, et qui sera diffusé dimanche après-midi. Le Premier ministre dénonce également «l’islamo-gauchisme», une expression que «je reprends de Jean-Marie Le Guen», secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, précise-t-il. Selon lui, «il y a toujours ces capitulations, ces ambiguïtés, avec Les Indigènes de la République, les discussions avec Mme Clémentine Autain (NDLR porte-parole d’Ensemble) et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation».

L’Ambassade de France en Israël se met au vert Blablacar a du souci à se faire : l’application de GPS collaboratif Waze, rachetée par Google, se lance dans le covoiturage. Un programme pilote a été lancé ce lundi dans la région de la baie de San Francisco. Pour le moment, seuls les employés d’une série d’entreprises sélectionnées – soit environ 25.000 personnes – vont pouvoir profiter de ce nouveau service, baptisé “Waze Rider”. L’appli Waze Rider s’appuie sur les fonctionnalités de sa grande soeur Waze : son système de navigation enregistre les trajets empruntés le plus souvent par les conducteurs, puis recherche d’autres personnes empruntant ce trajet afin de les mettre en relation et les inviter à “covoiturer” ensemble. Un service gratuit, mais qui ne génère pas de profit Ce service est réservé aux trajets de moyenne et longue distance, dans le but de réduire les embouteillages aux heures de pointe dans la Silicon Valley. Mais pas de

faire gagner de l’argent aux conducteurs. Ceux-ci reçoivent seulement un petit défraiement pour les frais de carburant (54 centimes par mile aux Etats-Unis). Les passagers n’ont, eux, rien à débourser et Waze ne prélève aucune taxe sur les transactions. Par ailleurs, le système est limité à deux courses par jour : un aller et retour, afin de se rendre au travail. Le programme est similaire à “RideWith”, un service lancé en juillet 2015 à Tel Aviv en Israël. Pourquoi Tel Aviv ? Si elle est aujourd’hui la propriété de Google, l’application était au départ une invention d’une start-up israélienne . Rachetée pour 1,1 milliard de dollars par le géant américain en 2014, Waze compte aujourd’hui plus de 50 millions d’utilisateurs à travers le monde dont 1,2 million en région parisienne, première métropole en Europe. http://www.lesechos.fr/

Aux côtés d’une trentaine de restaurants, cafés et bars télaviviens, la Maison de France, résidence de l’ambassadeur de France à Jaffa, a participé pendant près d’un an à un projet pilote de l’Autorité de Protection de l’environnement de la mairie de Tel Aviv en vue d’obtenir le Label Vert de la municipalité pour son respect de l’environnement. Ce jeudi 19 mai 2016, l’ambassadeur Patrick Maisonnave a participé à une cérémonie organisée sur le site de The Council for a Beautiful Israel lors de laquelle le maire de Tel Aviv Ron Huldaï et un représentant du ministère de l’Environnement lui ont décerné le Label Vert. Dans l’esprit de la conférence de Paris sur le climat, l’ambassade de France en Israël a

pris une part active à ce projet pilote mené par la mairie de Tel Aviv en coopération avec l’Association israélienne de Normalisation et The Council for a Beautiful Israel, et a transformé la Maison de France en résidence verte, la première parmi les résidences d’ambassadeurs étrangers en Israël. Afin de respecter les critères exigés par la mairie de Tel Aviv, la Maison de France a pris plusieurs mesures vertueuses en matière d’environnement : 1. Energie : Pose de stores dans le local des réfrigérateurs afin de réduire la température ambiante. 2. Eau : Achat d’un robinet à forte pression et d’une machine à glaçons respectueuse de l’environnement : réduction de la consommation d’eau à hauteur d’un million de litres par an. 3. Recyclage des déchets : Installation de deux composteurs dans le jardin : réduction de 200 kg de déchets par an.

4. Achats : Utilisation de vaisselle biodégradable – réduction de 1000 plats jetables par an.


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La Ministre Audrey Azoulay prépare «l’Année France-Israël» de 2018 Elle est conseillère du président de la République François Hollande, chargée de la culture et de la communication de 2014 à 2016, puis ministre de la Culture dans le second gouvernement de Manuel Valls.

Le Premier ministre part ce jour au Proche-Orient pour un voyage officiel de quatre jours et parmi ses invités, il y a quelques artistes dont la chanteuse Keren Ann. Samedi soir, Manuel Valls entamera un voyage de quatre jours en Israël et dans les Territoires palestiniens. Dans la délégation qui accompagne le Premier ministre, il n’y aura pas sa femme, la violoniste Anne Gravoin, mais la chanteuse Keren Ann, le comédien et réalisateur Yvan Attal ou encore le cinéaste Alexandre Arcady. La ministre de la Culture, Audrey Azoulay, qui fait elle aussi partie du voyage, prépare déjà l’année France-Israël. Audrey Azoulay s’attelle aux préparatifs de ces échanges culturels croisés entre les deux pays qui s’étaleront sur toute l’année en 2018. http://www.franceinfo.fr/ LE PLUS. Audrey Azoulay, née le 4 août 1972 à Paris, est une haute fonctionnaire et femme politique française.

Audrey Azoulay naît le 4 août 1972 à Paris dans une famille juive marocaine originaire d’Essaouira. Elle est la fille du journaliste, banquier et homme politique André Azoulay, conseiller du roi du Maroc Hassan II à partir de 19915, puis de Mohammed VI, et de la femme de lettres Katia Brami. Sa tante, Éliane Azoulay, est journaliste à Télérama. Elle indique avoir « grandi dans un milieu très à gauche », « politisé sur le conflit israélo-palestinien », dans le quartier de Beaugrenelle à Paris avec ses deux sœurs aînées : Judith, qui a travaillé au sein de l’Association française d’action artistique (AFAA)8, et Sabrina qui est productrice. Elle n’a pas la nationalité marocaine, contrairement à ses parents. Elle a un fils et une fille avec son époux François-Xavier Labarraque, haut fonctionnaire, enseignant et consultant. Audrey Azoulay est titulaire d’une maîtrise de sciences de gestion de l’université Paris-Dauphine (1994) et d’une maîtrise en administration des affaires (MBA) de l’université de Lancaster (Royaume-Uni). Elle travaille durant ses études dans une banque, ce qu’elle indique avoir « détesté ». Élève de Sciences Po, où elle rencontre son futur époux, elle entre ensuite à l’École nationale d’administration (ENA) en 2000 (promotion Averroès). Elle dit y « découv[rir] […] l’antisémitisme vieille France ».

Arrivée de Manuel Valls en Israël avec les Klarsfeld, Jean-Pierre Elkabbach, Arcady, Keren Ann Manuel Valls est arrivé samedi soir en Israël en amont d’une visite de trois jours dans l’Etat hébreu et dans les Territoires palestiniens, où il doit notamment défendre l’initiative française de relance du processus de paix, a indiqué son cabinet. L’avion gouvernemental transportant M. Valls s’est posé peu avant 19H45 locales (17H45 GMT) à l’aéroport international de Tel-Aviv, a indiqué une conseillère à l’AFP. Le Premier ministre était accompagné d’une délégation d’invités dans laquelle figurent notamment Latifa Ibn Ziaten et Samuel et Armande Sandler, des proches des victimes

des attentats perpétrés par Mohammed Merah à Toulouse (sud-ouest de la France) en 2012. Les défenseurs de la mémoire de la Shoah Serge et Beate Klarsfeld, le journaliste JeanPierre Elkabbach, le cinéaste Alexandre Arcady, la chanteuse Keren Ann, le réalisateur Rani Massalha et l’anthropologue Marion Slitine sont également du voyage. La visite officielle du chef du gouvernement commence dimanche matin à Tel-Aviv, après un dîner privé samedi soir.

Le «French Business Show» de Valls, Lemaire, Mandon en Israël à la conférence internationale du 30 mai.

Nathalie Hamou, Les Echos (Correspondante à Jérusalem) : «Vu de Tel-Aviv, le contraste est saisissant. D’un côté, la France a toutes les peines du monde à convaincre Jérusalem du bien-fondé de son initiative censée relancer le processus de paix israélo-palestinien. De l’autre, la diplomatie économique entre les deux pays se porte bien, voire même très bien… Au point que les visites officielles des dirigeants français en Terre sainte ces jours-ci se succèdent et ne se ressemblent pas. Sur le front diplomatique, dans la foulée du passage éclair dimanche à Jérusalem et à Ramallah du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et, avant, celui de Manuel Valls en Israël et dans les Territoires palestiniens prévu du 22 au 24 mai, François Hollande a tranché. Soucieux de calmer le jeu, le chef de l’Etat a annoncé, mardi, « le report à l’été » de la conférence de Paris sur le Proche-Orient prévue initialement à la fin du mois. Vives objections de Netanyahu Un rétropédalage qui s’explique notamment par les vives objections que cette initiative a soulevées de la part de Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien a remis en question ce week-end « l’impartialité » de Paris, à la suite du récent vote français pour une résolution de l’Unesco visant à protéger le patrimoine de Jérusalem-Est, qui selon lui « ignore le lien historique entre le judaïsme et le mont du Temple ». Paris a surtout pris en compte le fait que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, n’était pas en mesure de confirmer sa participation

Sur le terrain économique, en revanche, les relations franco-israéliennes sont au beau fixe. Par un hasard du calendrier, le numéro un du Medef, Pierre Gattaz, a entamé, lundi 16 mai, une visite de trois jours dans l’Etat hébreu, les Territoires palestiniens et la Jordanie, à la tête d’une délégation de 30 entreprises. Dans les milieux d’affaires israéliens, son passage est d’autant moins passé inaperçu que le dernier déplacement d’un président du Medef en Israël remonte à 2008, lors du voyage officiel de Nicolas Sarkozy. « Quand la situation politique est bonne, cela favorise certainement les choses. Mais l’économie et le business doivent rester apolitiques. Et je suis fier d’être le premier président du Medef à venir de façon autonome en Israël », a expliqué Pierre Gattaz, qui signera deux protocoles d’entente avec ses homologues du patronat israélien et palestinien. Il a par ailleurs affirmé sa volonté de développer le flux d’affaires avec Israël, « un petit pays de 8 millions d’habitants, mais dont le poids est énorme au niveau technologique ». Pour ce faire, il a officialisé la création d’un conseil de chefs d’entreprises France-Israël du Medef International, présidé par Philippe Guez, vice-président pour Israël de Rothschild & Cie Pour sa part, Manuel Valls a indiqué que sa visite dans la région vise « un objectif politique d’abord », dans le contexte de relance des efforts de la France « pour parvenir à un accord de paix fondé sur une solution à deux Etats ». Pour autant, deux délégations d’entreprises, soit au total une centaine de décideurs économiques, se grefferont sur le déplacement du Premier ministre, qui sera notamment accompagné de Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et d’Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique». Nathalie Hamou Source: Copyrights (Les Echos)


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La France gagnante en Israël sur le projet du métro léger de Tel-Aviv?

De nombreuses firmes françaises vontelles se lancer dans ce nouveau projet en Israël? Très certainement. La société publique NTA Metropolitan Mass Transit System, en charge de la mise en place du métro léger de Tel-Aviv, a publié l’appel d’offre relatif à l’exploitation et la maintenance de la “ligne rouge”. Celle-ci reliera Bat Yam à Petah Tikva en traversant le cœur de Tel-Aviv. L’entreprise attributaire pourra alors exploiter cette ligne pour une durée de 10 ans, avec 6 ans en option, et recevra les recettes de la vente de tickets.

Haïm Korsia, grand rabbin de France, rejoint les lauréats du Prix Scopus la même année à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, « il ne veut pas se contenter d’être le chef de file spirituel de la communauté juive. C’est à la communauté française toute entière qu’il entend communiquer une espérance juive, française et spirituelle ».

L’entrée en service de cette ligne est prévue pour 2021. Elle devrait drainer près de 70 millions de passagers par an sur un tracé de 24 kilomètres (dont 12 en souterrain) pour un nombre identique de stations (10 d’entre elles seront souterraines).

Il y a quelques mois, Haim Korsia s’est donc rendu à l’Université de Jérusalem, fondée en 1918 par Albert Einstein pour y découvrir le Centre ELSC « Edmond et Lily Safra Center for Brain Sciences », l’un des centres les plus performants du monde sur les sciences du cerveau et au profit duquel était organisée cette soirée de prestige au Pavillon Vendôme à Paris.

La société explique que l’accord avec l’opérateur inclura également des objectifs de qualité de service définis à l’avance et concernant quatre domaines : le plan opérationnel de la ligne, le service aux clients, la validation des tickets et la disponibilité du système. L’accord prendra aussi en compte une convention de gestion et de contrôle des nombreux prestataires de maintenance, de mise en oeuvre des procédures opérationnelles, et comprenant la coordination avec les autorités en cas d’urgence. Le ministre israélien des transports, Yisarel Katz a annoncé : “Le projet de métro léger progresse à pleine vitesse. D’ici 2021 nous aurons un moyen de transport souterrain qui prendra en charge 70 millions de personnes dès la première année. A la fin de cette année, les lignes vertes et pourpres commenceront également à se concrétiser de Rishon LeZion et Holon à Herzlia et de Yehud et Kiryat Ono jusqu’à Tel-Aviv”. Le Président de la NTA Yehuda Bar-On a quant à lui déclaré : “La publication de l’appel d’offre est un nouvel élément significatif dans notre mission auprès des habitants du Grand TelAviv.”

Succédant à Patrick Drahi , Robert Badinter, Philippe Labro, Jean d’Ormesson ou Charles Aznavour, le Grand Rabbin Haïm Korsia vient de recevoir le prestigieux Prix Scopus 2016 des Amis français de l’Université de Jérusalem. Martine Dassault, Yossi Gal, Vice-Président de l’Université et Luc Ferry ont rendu hommage mercredi soir à l’homme qui œuvre pour le dialogue interreligieux. Le choix d’un Grand Rabbin pourrait pourtant intriguer : pourquoi une université, par essence laïque, a voulu distinguer un homme de foi ? La réponse se trouve dans la présen-

tation du lauréat : « le Prix est toujours attribué à une personnalité engagée dans des actions éducatives, culturelles ou sociales ayant marqué la société de son empreinte. Cette année, le Prix honore l’engagement d’un Grand Rabbin « dont la vision universelle du savoir et les valeurs humanistes en résonance avec la Torah, porte le combat permanent pour rassembler et transmettre ». En effet, Haïm Korsia a la conviction qu’une société doit reposer sur un socle commun, chaque culture cheminant côte à côte, au lieu de se dresser face à face. Elu Grand-Rabbin de France en 2014, puis élu

Les recherches dans le centre ELSC ont la particularité d’être interdisciplinaires, associant des neuroscientifiques, des mathématiciens, des biologistes, des psychologues et des cliniciens afin de réussir des percées majeures dans la compréhension et le traitement de maladies neurologiques comme l’autisme, Parkinson ou l’Alzheimer et même des pathologies de la vision et de l’audition. La soirée du Prix Scopus a été introduite par l’acteur Richard Berry et présentée par l’animateur Ariel Wizman. La statuette remise au Grand Rabbin est le dernier des exemplaires de l’œuvre originale du sculpteur Gérard Garouste, créée en 2010. Fin mai, Patrick Drahi, déjà lauréat du Prix Scopus en 2015, recevra quant à lui un doctorat honoris causa à l’Université de Jérusalem, en présence du Président Reuven Rivlin.


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Les Juifs de France et leur impact sur la vente de viande de Porc en Israël soucie du bien être de ses animaux domestiques. Le porc est généralement considéré comme davantage interdit que la crevette ou le crabe (qui ne sont pas non plus casher) car depuis des millénaires, de nombreuses populations ont persécuté les Juifs en utilisant ce tabou pour les humilier et les punir.

En Israël, le trend est de plus en plus visible : les meilleurs restaurants non casher du pays vendent des plats à base de crustacés (bien évidemment non cashers!) mais suppriment des plats à base de viande de porc car les meilleurs clients (dont des Français) refusent d’y mettre les pieds. LE PORC EN ISRAËL. L’histoire contemporaine de l’industrie du porc en Israël est vieille de cinquante ans et date du moment où la Knesset a passé une loi interdisant l’élevage de porc sur le territoire de l’Etat hébreux. Cette loi (une des plus controversées de l’histoire d’Israël) a été conçue avec un vide juridique permettant l’élevage de porcs dans les régions majoritairement chrétiennes du nord, comme une forme de concession à l’égard des minorités religieuses du nouvel Etat d’Israël.

Les Grecs ont ainsi humilié les Juifs en les obligeant à manger du porc, contre leur volonté, lors de la prise de Jérusalem en 167 avant J.-C.; les Espagnols ont également obligé les Juifs à manger du porc afin qu’ils prouvent leur nouvelle allégeance à l’Eglise catholique durant la période de l’inquisition. Le porc est donc bien plus qu’un interdit alimentaire en Israël; il est symbolique d’un grand conflit qui agite la société israélienne, reflétant des questions d’habitudes alimentaire, mais surtout la question de l’équilibre entre les intérêts religieux et laïcs en Israël. Voilà des années que les religieux et les laïcs israéliens se divisent et les tensions autour des restrictions religieuses imposées à la société sont des sources constantes de disputes politiques. Le porc est une question particulièrement épineuse à cet égard: de nombreux Israéliens laïcs en consomment ouvertement, tandis que de nombreux ultra-orthodoxes tentent de le faire purement et simplement interdire – et tentent de le faire depuis des décennies – tout comme ils ont tenté de faire interdire la circulation des bus le samedi ou de montrer du doigt les femmes qui s’habillent de manière inconvenante.

Voilà pourquoi les villes majoritairement peuplées d’Arabes chrétiens sont devenues des zones de production porcine. Si les politiciens ultra-orthodoxes ont, à plusieurs reprises, tenté de faire interdire l’élevage de porc en Israël, la loi limite l’expansion de cette industrie tout en protégeant les intérêts des producteurs chrétiens.

Jusqu’aux années 1990, l’industrie israélienne du porc était presque clandestine, mais avec un afflux d’émigrants venus de l’ex-union soviétique et avec une Cour suprême plus progressiste, le porc est devenu plus répandu en Israël. Le pays étant repassé à droite avec l’élection de Benjamin Netanyahu, certains consommateurs de porcs ont de bonnes raisons de craindre que les membres religieux du gouvernement ne tentent –comme ils l’ont déjà fait à maintes reprises par le passé– de limiter la production porcine en Israël.

En Israël, lorsque les cochons sont au cœur de l’actualité, c’est que la situation politique est très tendue. Pour des observateurs occasionnels de la politique israélienne, il pourrait apparaître que le gouvernement se

Cet été, tandis que je me trouvais à tel Aviv pour enquêter sur cette industrie, le spécialiste des questions d’alimentation de Haaretz, Ronit Vered, m’a expliqué que le ministre de l’Agriculture ne se soucie guère

des porcs. Les porcheries sont bien moins contrôlées que les fermes l’élevage de bovins et les discours sur la santé ou le bienêtre des animaux sont quasi-inexistants: «Il n’existe aucun département spécifique consacré aux porcs au ministère et il n’y a pas non plus de groupes de lobbying de cette filière, contrairement aux autres industries.» L’intérêt récent que porte le Ministère de l’agriculture à l’élevage des porcs est donc censé porter avant toute chose sur les mauvaises conditions environnementales et d’hygiène. Il est certain que les fermes du Nord, dans les villes d’Ibilin, de Mailya, de Kafr Yasif et de Nazareth sont aussi surpeuplées que peu salubres, un fait que je ne puis que confirmer au vu de ma visite, il y a quatre ans, de la ville d’Ibilin. Je n’étais alors pas parvenu, malgré mes efforts, à échapper à l’odeur pestilentielle du lisier, même en roulant avec ma voiture toutes fenêtres fermées. «Les fermes d’ibilin sont construites les unes à côté des autres» m’a déclaré Tzachi Lipka, cofondateur de Tiv Ta’am, le plus gros producteur et vendeur de viande de porc d’Israël. «Si un porc est malade, tous les porcs sont malades. Israël a un marché ouvert, qui permet pourtant à ces fermes d’exister.» Le récent rapport du gouvernement recommande qu’Israël déplace ses porcheries dans le sud ou les cochons auront davantage d’espace et qu’Israël adopte «la directive de l’Union Européenne sur la question des droits des animaux.» Israël pourrait imposer des conditions d’exploitation plus strictes aux fermes existantes plutôt que de relocaliser 26 exploitations, mais, contacté sur ce sujet, le Ministère de l’agriculture n’a pas souhaité répondre à ma question. Vered acquiesce: «il y a un problème écologique, mais la plupart des éleveurs chrétiens arabes ont le sentiment que l’on utilise ce problème pour les attaquer es-qualité d’éleveurs de porcs, et pas pour des questions concrètes d’écologie.» Des répercussions économiques

Si cette initiative se concrétise, les répercussions économiques pour les Arabes chrétiens seront graves, surtout dans une région qui voit le nombre de Chrétiens diminuer. Les Arabes chrétiens ne seront certainement pas prêts à abandonner des villages qu’ils occupent depuis des générations pour déménager dans un désert aride. L’Egypte a connu un précédent fâcheux il y a trois ans de cela lorsque sous couvert d’une «mesure de santé publique» l’ancien président Hosni Moubarak a fait abattre les 300 000 porcs du pays lors d’une éruption de grippe porcine. Les Coptes d’Egypte, principaux éleveurs de porcs, ont subi cette mesure de plein fouet, une mesure considérée par beaucoup comme une attaque déguisée contre cette minorité religieuse vulnérable. Le risque existe que les consommateurs de porcs en Israël y perdent tout autant que les chrétiens d’Israël. En l’état actuel, le Ministre de l’intérieur doit examiner les recommandations du panel et décider ou non de leur acceptation, entamant ainsi la réforme des lois israéliennes sur le porc. Eli Yishai, Ministre de l’intérieur, est le chef du parti Shas, ultra-orthodoxe, dont les membres militent sans relâche pour l’interdiction du porc et qui critiquent les Israéliens d’origines russes qui en consomment. Si la loi change et que l’élevage de porcs n’est plus autorisé dans les zones chrétiennes, l’interdiction des porcheries pourrait suivre. Le rapport déjà évoqué demandait à Yishai de «ne pas hésiter à prendre cette question à bras le corps, les porcs étant considérés comme l’exemple même de l’animal non-casher», ce qui montre la coloration religieuse du panel. Mais ce n’est pas la première fois que les porcs attirent l’attention dans la région. Dans le récit de la Bible du voyage de Jésus au pays des Géraséniens, il y rencontre un homme accablé par des démons. Jésus le soigne en faisant entrer les démons dans un troupeau de porcs qu’il envoie ensuite à la mort en les faisant se noyer en Mer de Galilée. Au vu de cette histoire, le fait que les cochons finissent dans le désert du sud serait finalement un moindre mal. Jeffrey Yoskowitz Traduit par Antoine Bourguilleau


ISRAËL

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Yarkon Park : Elton John en concert à Tel Aviv le Jeudi 26 Mai

Une étude sur la maîtrise de l’arabe parmi les Juifs israéliens

Elton John sera en Israël jeudi prochain pour un quatrième concert. Sir Elton Hercules John, né Reginald Kenneth Dwight le 25 mars 1947 à Pinner, dans le Middlesex, est un chanteur, pianiste et compositeur pop-rock anglais.

the stars en duo avec Lean Rimes pour sa comédie musicale Aïda).

En plus de quarante ans de carrière, Elton John a vendu plus de 300 millions d’albums et 100 millions de singles soit 400 millions de disques.

En 2008, il est classé comme l’artiste solo masculin ayant eu le plus de succès dans le classement du magazine Billboard depuis sa création : Hot 100 Top All-Time Artists (3e derrière The Beatles et Madonna) avec 56 singles inscrits au Top 40, 27 au Top 10, quatre no 2, et neuf no 15.

En 1993, il bat le record d’Elvis Presley en installant un nouveau single au top 40 US pour la 24e année consécutive (record maintenu jusqu’en 1999, 30e année consécutive avec un single au top 40 US avec Written in

Un article de Nathalie Hamou : «Une étude présentée par le sociologue Yehuda Shenhav de l’Université de Tel-Aviv s’est attachée à évaluer la maîtrise de l’arabe parmi les Juifs israéliens. Menée auprès d’un échantillon de 761 personnes, elle révèle que la seconde langue « officielle » du pays n’est « écrite, lue, parlée ou comprise » que par une minorité infime de Juifs israéliens : respectivement 2,5%, 1,5%, 10% et 17% d’entre eux. Si les Juifs orientaux affichent des résultats supérieurs à leurs coreligionnaires ashkénazes, les écarts tendent à s’effacer lorsque l’on observe les jeunes générations. C’est ainsi que les Juifs ashkénazes sont désormais quatre fois plus nombreux à étudier l’arabe à l’université et trois fois plus nombreux à le faire pendant leur service militaire que les Juifs originaires des pays arabes. De fait, les Juifs orientaux de la 3e génération maîtrisent de moins en moins souvent la langue de leurs parents sous l’effet d’un long processus d’israélisation. Autre paradoxe : alors que moins de 2% des Juifs israéliens interrogés sont capables de lire un document en arabe, 57,8% d’entre eux estiment que l’arabe joue un rôle clé

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dans la vie de leur pays. Certes, 65,4% considèrent que l’apprentissage de l’arabe est important pour « connaître son ennemi ». Mais 65,4% jugent que sa maîtrise est essentielle pour qu’Israël s’intègre au Moyen-Orient, et 33% pensent qu’elle est vitale pour la sauvegarde de l’héritage des Juifs orientaux. Enfin, 46% pensent que la langue arabe devrait être enseignée dans le cadre d’une éducation bilingue dès le cours préparatoire. Le débat est d’actualité. Fin octobre, un projet de loi porté par un député du Likoud a été approuvé par le Comité ministériel pour la législation. Cette proposition vise à rendre obligatoire pour tous les élèves juifs en Israël l’apprentissage de l’arabe à partir de six ans. « En ces jours où le terrorisme règne et la coexistence est compromise, il est important d’éteindre les flammes et de créer un pont constitué par la langue, la compréhension culturelle et le rapprochement entre les citoyens de l’Etat », avait fait valoir Oren Hazan. Une proposition encore à un stade très préliminaire d’adoption que les intervenants du colloque ont préféré ignorer. Source: http://www.cclj.be/

En 1998, il est présenté comme le 2e plus gros vendeur d’albums solo de tous les temps selon Billboard.

Le 8 octobre 2011, il franchit le cap des 3000 concerts publics à travers le monde.

Espérance de Vie. Israël, bien classé par l’OMS Avec une espérance de vie globale à la hausse, les Israéliens nés en 2015 devraient avoir des vies parmi les plus longues en moyenne sur la planète, selon les statistiques publiées jeudi par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’espérance de vie globale a augmenté de cinq ans entre le début du millénaire et 2015, la plus forte augmentation depuis les années 1960. Il reste d’importantes disparités entre les pays les plus riches et les plus pauvres, avec 29 États à revenus élevés obtenant une moyenne de plus de 80 ans et 22 pays d’Afrique sub-saharienne obtenant moins de 60 ans, a déclaré la branche de l’ONU. Israël s’est classé au huitième rang avec 82,5 ans en moyenne, juste derrière l’Italie et l’Islande. Le Japon est classé à la première place avec une espérance de vie moyenne de 83,7 ans. Les États-Unis ont une moyenne globale de 79,3 ans. Les hommes israéliens nés en 2015 devraient être cinquièmes au classement mondial de l’espérance de vie, avec 80,6 ans, et les femmes israéliennes au neuvième rang avec 84,3 ans.

L’OMS n’a pas fourni de statistiques pour les Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les femmes japonaises devraient avoir la vie la plus longue de la planète, avec une espérance moyenne de 86,8 ans. Les hommes suisses devraient devancer leurs homologues avec une moyenne à 81,3 ans. Le Sierra Leone, en Afrique de l’Ouest, s’est placé à l’autre extrémité du spectre pour les deux sexes, avec un simple 50,8 ans pour les femmes et 49,3 pour les hommes. « Le monde a fait de grands progrès dans la réduction des souffrances inutiles et des décès prématurés découlant de maladies évitables et traitables, » a déclaré Margaret Chan, directrice général de l’OMS, dans un communiqué. « Mais les gains sont inégaux. Aider les pays à avancer vers une couverture de santé universelle basée sur des soins primaires forts est la meilleure chose que nous pouvons faire pour nous assurer que personne ne soit laissé derrière ».



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Énergie : le gouvernement israélien entérine un nouvel accord gazier

Philippins et Thaïlandais : trois quarts de la main-d’œuvre non-israélienne

Après l’annulation de la “clause de stabilité” par la Cour Suprême, le gouvernement israélien et les sociétés gazières ont concocté un nouvel accord.

Si les ressources substantielles affectées à l’armée et aux services de sécurité ont des retombées positives sur le développement économique civil, elles représentent un coût considérable. Les dépenses publiques de personnel et d’équipement consacrées à la défense sont aujourd’hui nettement inférieures aux pics atteints précédemment, mais elles demeurent relativement élevées, atteignant environ 8 % du PIB, dont 1,5 point de PIB issu de l’aide militaire américaine. Le budget de défense d’Israël représente malgré tout une lourde charge et affecte les ressources humaines. Le service militaire obligatoire (trois ans pour les hommes, deux ans pour les femmes, suivis d’obligations de service de réserve) a des répercussions sur l’enseignement et le marché du travail, tout en accentuant les divisions sociales. En outre, il ne fait guère de doute qu’une plus forte proportion des ressources est consacrée aux dispositifs de sécurité civile en Israël que dans la plupart des pays de l’OCDE. Les contrôles à l’entrée des bâtiments officiels sont très stricts ; on trouve fréquemment des agents de sécurité privés dans les réseaux de transport, les bureaux, les commerces, les restaurants et les bars ; et les lieux plus vastes sont souvent équipés de dispositifs de détection similaires à ceux

des aéroports. L’histoire d’Israël et les caractéristiques géopolitiques de la région influent sur plusieurs aspects de l’économie. Certains évoquent une « économie insulaire ». Bien que les flux d’échanges et d’investissement entre Israël et le reste du monde soient considérables, ils sont relativement modestes avec les économies voisines du Moyen- Orient, et les mouvements transfrontaliers de maind’oeuvre sont également limités. Cela a élargi l’accès aux travailleurs temporaires de régions plus lointaines (comme les Philippines ou la Thaïlande), qui représentent aujourd’hui environ trois quarts de la main-d’œuvre non-israélienne. Les liens économiques, en particulier avec les États-Unis et l’Europe, vont au-delà du commerce et de l’investissement. Israël affiche un ample excédent des transferts courants, incluant non seulement les transactions entre administrations publiques (notamment au titre de l’aide militaire des États-Unis) mais aussi les transferts entre ménages (y compris les envois de fonds) et les transferts aux ONG qui soutiennent un large éventail de groupes et de causes. Ces transferts courants représentent 2 % du PIB, ce qui est élevé pour un pays de l’OCDE. http://www.observateurocde.org/

Nouvel (et dernier ?) épisode dans la saga du gaz israélien : le Conseil des ministres hebdomadaire avalise la nouvelle version de l’accord gazier. Réuni à Jérusalem ce dimanche matin, le gouvernement israélien vote l’amendement à l’accord gazier qui a été rédigé avec les compagnies exploitantes, Noble Energy et Delek. EXIT LA CLAUSE DE STABILITÉ Rappel de l’épisode précédent : il y a deux mois, la Cour suprême avait donné un an au gouvernement israélien pour modifier une clause de l’accord gazier conclu, en décembre dernier, avec le consortium américano-israélien Noble-Delek. Ce n’est pas l’accord entier que les juges ont remis en cause, mais seulement un article problématique : celui de la régulation de l’État. En effet, l’État d’Israël s’était engagé à ne pas modifier l’accord-cadre jusqu’en 2025 ; cette clause garantissait donc aux compagnies une stabilité de la régulation étatique au cours des dix prochaines années. Autrement dit, l’État s’engageait à ne rien modifier de sa politique énergétique, et même de s’opposer à toute proposition de loi qui serait présentée à la Knesset en ce sens. Les cinq juges ont estimé abusive cette clause de stabilité ; ils ont renvoyé le gouvernement revoir sa copie. Deux possibilités s’offraient au gouvernement israélien : faire adopter l’accord par la Knesset, ce qui donnerait au texte une valeur législative qui a plus de poids qu’une décision gouvernementale ; ou alors, convaincre le consortium Noble Energy-Delek de re-

noncer à cette clause qui lui promettait dix belles années de stabilité. PLACE À UNE CLAUSE DE RÉGULATION C’est la seconde solution que le gouvernement a adopté : une nouvelle version de la clause a été concoctée avec le consentement des compagnies exploitantes, Noble Energy et Delek. La nouvelle clause permettra aux gouvernements actuels et futurs de modifier, en cas de besoin, leur politique énergétique en matière de gaz naturel. La nouvelle version indique toujours que le gouvernement « reconnaît la nécessité de créer un environnement régulateur favorable aux investissements des sociétés étrangères et nationales, depuis la recherche du gaz naturel et jusqu’à son exploitation ». En revanche, le nouvel accord laissera au gouvernement la possibilité de modifier la législation gazière si nécessaire, notamment en ce qui concerne la répartition des royalties entre l’État et les investisseurs. Ainsi, le gouvernement reconnait la nécessité éventuelle de modifier la politique fiscale pour l’adapter aux exigences de l’exploitation. De même, l’État se donne le droit de revoir les contrats d’exportation du gaz en fonction de l’évolution des quantités extraites et du marché international. Cet accord amendé devrait relancer et accélérer l’exploitation des champs gaziers découverts au large des côtes israéliennes : le gisement Tamar, qui contient environ 240 milliards de mètres cubes de gaz naturel, le champ Léviathan qui possède 450 milliards de mètres cubes, ainsi que des champs plus petits comme Karish et Tanine. Jacques Bendelac (Jérusalem)


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Jérusalem : l’Unesco trahit l’Histoire caractérise ni par le philosémitisme, ni par une empathie particulière pour le sionisme, s’illustre à nouveau. Mais cette politique, généralement cauteleuse, ne saurait expliquer, à elle seule, cette fuite en avant insensée. Jamais la France n’avait autant encouragé, avant cette résolution, l’antique fantasme islamo-palestinien qui aime à craindre que les juifs, et avant eux les chrétiens, complotent pour détruire les mosquées de Jérusalem. Ils croient, à bon marché, abandonner Israël. Les pauvres ne voient pas qu’ils s’abandonnent eux-mêmes

L’avocat Gilles-William Goldnadel ne comprend pas pourquoi la France a voté en faveur de la résolution de l’organisation internationale qui rebaptise les lieux symboliques du peuple juif de noms arabes. Pour apporter la démonstration que la question juive et aujourd’hui le conflit israélo-palestinien rendent fous les hommes qui les touchent, la dernière résolution adoptée par l’Unesco atteint l’absolue perfection. Le 15 avril, sur proposition de six États arabes (Algérie, Égypte, Liban, Oman, Qatar et Soudan), l’organisation «culturelle» internationale a conféré à tous les lieux hautement symboliques du peuple juif (Mont du temple, caveau des Patriarches, tombe de Rachel) des appellations arabes. C’est ainsi qu’il n’est fait mention nulle part du lien ancien des Juifs avec Jérusalem et que le mur des Lamentations est dénommé «Al Buraq plaza» en référence à Mahomet. Pour faire bonne mesure, la motion, rédigée par les experts de l’Autorité palestinienne, accuse (point 14) les Juifs perfides d’avoir fabriqué des fausses tombes pour s’emparer des cimetières de la ville sainte ! Certes, l’ONU et les autres organisations internationales, dominées depuis long-

temps par des potentats despotiques, sont coutumières d’adopter des résolutions extravagantes concernant Israël. Un jour, le sionisme est raciste, un autre, l’État juif est le pays qui opprime le plus les femmes, et nous savons que ce juif des États collectionne à lui tout seul plus de condamnations que tous les États de la planète réunis. La résolution de l’Unesco du 15 avril franchit un degré supplémentaire dans l’aberration tragique : le révisionnisme historique dément Mais la résolution de l’Unesco du 15 avril franchit un degré supplémentaire dans l’aberration tragique. Il ne s’agit plus de spéculations intellectuelles ou de condamnations morales, mais de révisionnisme historique dément : le Mur occidental, vestige du temple d’Hérode, a été érigé selon tous les historiens cent ans avant la naissance du Christ, alors que l’islam est apparu 600 ans après sa mort ! L’organisation culturelle a donc commis un crime contre l’histoire équivalent dans sa stupidité à affirmer que la Terre serait plate. Mais le pire, c’est maintenant : la France, au rebours des grands pays occidentaux qui ont voté contre la motion insensée (RoyaumeUni, Allemagne, Pays-Bas, États-Unis, etc.) ou se sont abstenus, a voté en faveur de

celle-ci ! Dès lors, il convient d’essayer de comprendre pour quelle déraison aveugle, notre pays – ou du moins ses représentants – a pu voter les yeux fermés que la terre était plate. Car après tout, que les pays islamiques ou l’Autorité palestinienne continuent de nier obstinément, pour des raisons théologiques autant que politiques, l’évidence de l’enracinement quadrimillénaire du judaïsme dans sa terre ancestrale, n’a rien de très nouveau. Cette constante réalité de cet irréalisme devrait seulement être de nature, dans un monde politique et médiatique rationnel, à tempérer l’ardeur à ne condamner unilatéralement qu’une real politique israélienne réduite à une résignation méfiante et désespérée. Mais que la France épouse servilement le négationnisme historique de la partie islamique, voilà qui oblige à tenter d’expliquer l’inexplicable. À dire le vrai, plusieurs strates de raisons et de déraisons recouvrent les vestiges d’une politique proche-orientale devenue folle. La fameuse et ancienne «politique arabe de la France», motivée avant tout par des intérêts particuliers prosaïques et qui ne se

Plus profondément, la fuite en avant française ne peut s’expliquer que par la soumission accélérée des fausses élites au pouvoir à la radicalité islamique. Soumission facilitée par des acteurs politiques hors-sol, indifférents sinon hostiles à l’Histoire, déracinés autant qu’acculturés. En niant le lien entre le peuple juif et sa terre, ils ne voient pas qu’ils trahissent tout autant les racines chrétiennes de la France en soumettant l’Histoire à une relecture coranique. Ils croient, à bon marché, abandonner Israël. Les pauvres ne voient pas qu’ils s’abandonnent euxmêmes. On hésite, à ce niveau, à caractériser l’attitude gouvernementale : duplicité politique ou schizophrénie intellectuelle ? Voilà un pouvoir qui, au lendemain des massacres de 2015, expliquait urbi et orbi que la détestation d’Israël était à l’origine de l’antisémitisme criminel. Et c’est ce même pouvoir, qui valide un négationnisme historique délirant n’ayant pour but que de priver la nation juive de toute légitimité territoriale. Voilà un gouvernement qui aspirait à retrouver un sérieux minimal. Il ambitionnait aussi, à la fin de ce mois, d’organiser à Paris une conférence destinée à faciliter le règlement de la question palestinienne. Pour ce faire, on aurait pu penser qu’il souhaiterait harmoniser les positions européennes et se donner au moins l’apparence de l’honnêteté. Monumental et historique raté. Gilles William Goldnadel, Président d’Avocats sans frontières


POLITIQUE

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Yehuda Glick, un rabbin nationaliste, bientôt au Parlement

La démission vendredi en Israël de Moshe Yaalon de son poste de ministre de la Défense et de député a ouvert la voie du Parlement au nationaliste religieux Yehuda Glick, qui milite pour que les juifs soient autorisés à prier surle mont du Temple, à Jérusalem. Yehuda Glick, un Israélo-américain âgé de 50 ans, est le premier sur la liste du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour intégrer la Knesset en cas de décès ou de démission d’un député du parti.

La tuile au Likoud : un ministre soupçoné de délit d’initié

La Deuxième chaîne a annoncé que le ministre des Affaires sociales Haim Katz (Likud) faisait l’objet d’une enquête pour irrégularités financières. Selon la Dixième chaîne, l’Autorité des titres israélienne enquête sur le ministre pour

des présomptions de délit d’initié. La publication du nom du ministre faisait auparavant l’objet d’un ordre de silence. Times of Israel

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M. Glick, qui a immigré avec sa famille en Israël, est la figure la plus connue de la revendication de certains juifs qui réclament le droit à prier sur le mont du Temple. Cette revendication est une source de tensions majeure avec les musulmans palestiniens. Située à Jérusalem-Est, la Moquée Al Aqsa situé sur le mont du Temple est le troisième lieu saint de l’islam. Elle est aussi le site le plus sacré pour les juifs, qui la révèrent comme le mont du Temple, là où se dressait le second temple juif détruit par les Ro-

mains en 70. Les juifs y ont le droit de visite, mais le culte est ouvert seulement aux musulmans. En octobre 2014, Yehuda Glick avait été blessé par balles par un Palestinien et avait échappé de peu à la mort. La police avait abattu son assaillant présumé le lendemain. En mars dernier, il s’était rendu sur l’e mont du temple pour la première fois depuis la tentative d’assassinat. Il ne sera toutefois pas autorisé à visiter le site une fois député, M. Netanyahu ayant interdit aux membres du Parlement de s’y rendre pour éviter les tensions. Vendredi, M. Glick a affirmé aux médias israéliens qu’il respecterait la loi. «Avec mon entrée en politique, je suis membre d’une équipe et non un individu», a-t-il déclaré. Un tribunal a récemment acquitté Yehuda Glick de la charge d’avoir agressé une Palestinienne.




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