Israël Actualités n°557

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GRATUIT - Numéro 557 - Edition du 22 au 29 Avril 2020

Journal israélien en langue française

Israël: les sirènes retentissent à travers le pays pour commémorer les victimes de la Shoah

France/Traçage des données mobiles: le débat à l’Assemblée sera suivi d’un vote



ÉDITO

Edition du 22 au 29 Avril 2020

A l’horizon, la liberté ou la mort ? de morts alors que la France, qui se dit démocratie occidentale « avancée », affiche plus de 20000 morts et oblige ses soignants à se protéger avec des blouses et des visières prêtées par les grandes enseignes de bricolage, tandis que la population fait usage du système débrouille pour se garder elle-même en sécurité. Bien sûr, il y a les effets de manche, les annonces ronflantes sur l’air du Cocorico, comme celle qui nous affirme crânement que le pays pourra bientôt produire 17 millions de masques par semaine. Sachant que la population française dépasse les 66 millions d’habitants et que la durée de vie d’un masque est de 3 à 4 heures, trouver le nombre de gens qui ne seront pas ou peu protégés. Vous avez 4 heures…

En Israël, le déconfinement a été décidé, le gouvernement autorise les Israéliens à sortir, en ville, bien évidemment en respectant les règles de distanciations sociales et les mesures sanitaires : se tenir à plus d’un mètre les uns des autres, porter gants et masques dans l’espace public et autres gestes barrières. Une éclaircie qui aurait pu être possible dès maintenant en France si notre gouvernement avait pris les mesures nécessaires pour approvisionner hôpitaux, soignants et populations en produits médicaux nécessaires : masques, gel hydro-alcooliques, blouses et autres. Autant, en Israël, l’embellie que préfigure le déconfinement peut enthousiasmer, autant nous sommes, nous Français dans l’angoisse : la France manque de tout,

Directeurs de la publication Rédacteur en chef Eliahou Ben Yoshua Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France

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les promesses sont pour l’instant, restées lettre morte et les fournitures nécessaires n’arrivent pas ou arrivent au comptegoutte. Pourquoi cette pénurie ? Pourquoi dure-t-elle autant ? Serons-nous prêts à libérer les gens de leur prison domestique le 11 mai prochain ? Nul ne sait et les populations balancent entre envie de reprendre une vie « normale » ou du moins une activité et angoisse de rejoindre les rangs des malades sévères, voire des morts. S’il n’est pas question de faire un procès à chaud à nos gouvernants, il est certain que les questions que nous nous posons devront trouver réponse et qu’il faudra comprendre pourquoi, dans une crise sanitaire comme celle que nous connaissons, des pays comme le Vietnam ou le Maroc s’en sortent mieux à contenir le nombre d’infectés, limiter drastiquement le nombre

Régie publicitaire exclusive Agence Key Web 112 avenue de Paris 94300 Vincennes Crédits photo Alain Azria : 06 21 56 22 13 Abonnement : 06 67 44 3000

Cette pointe d’ironie mise à part, sachez, chers lecteurs que tout cela, loin de me faire rire, m’inquiète autant que cela me chagrine. Notre communauté a payé un lourd tribut au COVID-19, parce que nous n’avons pas su, à temps l’ampleur de la tragédie que nous allions affronter. Alors quand j’entends le grand rabbin de France, annoncer fièrement, sur l’antenne de Radio Shalom, la réouverture des lieux de culte pour le 11 mai, je m’inquiète. Et je ne suis pas le seul. Nos dernières prises de position, sur son manque de visibilité au cœur de la tourmente nous ont valu quelques reproches. Mais aussi beaucoup de félicitations : nos lecteurs ont eu le sentiment d’être entendus, soutenus, et qu’on exprimait enfin tout haut, ce qu’eux-mêmes pensaient tout bas. Nous avons d’ailleurs sans relâche sollicité son service de presse pour obtenir des réponses. Il nous accordera prochainement une interview. J’ose espérer qu’elle se fera sans langue de bois, mais surtout qu’elle nous révèlera com-

Directeur commercial Israel: Sigalit Siksik Sitbon 06 67 78 40 00 Directeur commercial France: Yohann Azoulay 06 68 75 46 26 Commerciaux : Patrick Haddad : 01 43 63 26 02

ment les lieux de culte pourront ouvrir leurs portes sans risquer une deuxième vague meurtrière. Comment respecter les règles de distanciation sociale à l’intérieur d’une synagogue. Faudra-t-il trier les gens à l’entrée ? Autoriser certains à rentrer et en laisser d’autres à la porte ? Et quid des colères, des disputes et autre mouvement d’agitation qui pourrait en résulter ? Ne serait-il pas plus sage d’attendre, pour le bien, la santé et la sécurité de tous ? Face à toutes ces questions, la seule certitude est la volonté farouche qui semble animer le Grand rabbin de France de se poser en soutien du pouvoir en place. Nous, juifs de France, voulons un leader qui se place en défenseur de nos intérêts, pas en courtisan du Président. Un grand rabbin qui prenne soin de nous, pas de sa réputation. J’espère que sur ces points, il saura nous donner des assurances. Rendez-vous, donc, la semaine prochaine dans nos pages… Am Israël Haï Alain Sayada

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Editeur 2SCOM Limited 50 Rehov Dizengoff Tel Aviv Journaliste Gary Bensoussan

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À LA UNE

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Israël: les sirènes retentissent à Yom Hashoah à la Knesset: Benny Gantz évoque le souvenir travers le pays pour commémorer les victimes de la Shoah de sa mère, rescapée des camps

«Ma mère n’avait alors que 16 ou 17 ans, et elle était l’ombre d’une femme qui ne pesait plus que 28 kilos» Les commémorations annuelles de la Knesset pour le jour du Souvenir de la Shoah ont été entamées par un discours de Benny Gantz, chef de file de la liste centriste Bleu Blanc, dont les parents étaient des survivants. Celui-ci a parlé de son enfance à Kfar Ahim (centre-sud), où, bien que de nombreux habitants aient survécu à l’Holocauste, le sujet était très peu évoqué. «Ce n’est que plus tard que mes parents se sont permis de raconter l’histoire», a-t-il confié depuis son siège de président de la Knesset. «Je me souviens du moment où ma mère a

raconté à ma fille Noga les derniers jours et les dernières heures à Bergen Belsen, avant la libération. Elle avait alors 16 ou 17 ans et n’était que l’ombre d’une femme qui ne pesait plus que 28 kilos», a-t-il raconté. Alors que sa petite-fille lui demandait comment elle avait tenu, la mère de Benny Gantz avait répondu : «Je voulais voir comment cela se terminerait». «Après avoir survécu, elle a participé à la création de l’Etat d’Israël», a précisé l’ancien chef d’état-major. «Israël a l’obligation de protéger et d’assister les survivants de la Shoah, particulièrement en cette période», a souligné M. Gantz, en marge de l’épidémie de coronavirus, qui frappe majoritairement les personnes âgées.

Cette année, de nombreuses personnes ont observé ce recueillement depuis leur domicile ou leur balcon Une sirène de deux minutes a retenti dans tout le pays appelant les Israéliens à se figer pour commémorer les victimes de la Shoah, lors de la Journée du souvenir, Yom Hashoah. Cette année, de nombreuses personnes ont observé ce recueillement depuis leur domicile ou leur balcon, en raison des restrictions liées à l’épidémie de coronavirus. Les commémorations annuelles de la Knesset ont commencé par un discours de Benny Gantz, chef de file de la liste centriste Bleu Blanc, dont les parents étaient

des survivants. Il se souvient de son enfance à Kfar Ahim (centre-sud), où de nombreux habitants ont survécu à la Shoah, mais peu en ont parlé. Lundi soir, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est exprimé en direct du mémorial de la Shoah de Yad Vashem à Jérusalem. «Nous présentons nos condoléances aux familles des survivants de la Shoah qui sont décédés du coronavirus ces derniers jours, nous partageons leur souffrance en ce jour de commémoration,» a déclaré le Premier ministre.

Yom Hashoah: des militants anti-israéliens perturbent une vidéoconférence organisée par l’ambassade d’Israël à Berlin «Déshonorer la mémoire de l’Holocauste se situe au-delà de la honte» Lors d’une réunion organisée en visioconférence via zoom à la veille de la Journée du souvenir, Yom Hashoah, par l’ambassade d’Israël à Berlin, des militants anti-israéliens ont perturbé le discours d’un survivant en publiant des photos d’Hitler et en criant des slogans antisémites, a indiqué l’ambassadeur israélien en Allemagne. «Après une courte pause, l’événement a repris sans les militants et a été mené de manière appropriée et respectueuse. Déshonorer la mémoire de l’Holocauste et

la dignité du survivant (Zvi Herschel) va au-delà de la honte et montre la nature antisémite flagrante des militants», a-t-il écrit sur Twitter. Le gouvernement allemand s’est inquiété le mois dernier d’une poussée d’antisémitisme dans le pays liée à la crise du coronavirus, alors que des «théories du complot» fleurissent sur les réseaux sociaux. Les délits à l’encontre des personnes de confession juive ont connu une forte augmentation ces dernières années en Allemagne. En 2018, ils ont bondi de près de 20% à 1.799 cas, dont 69 attaques violentes, selon les dernières données du gou-

vernement. La journée du souvenir de Yom Hashoah, le «jour de la Shoah», a commencé cette année lundi soir au coucher du soleil et doit se terminer aujourd’hui à la tombée de la nuit. Une sirène de deux minutes a retenti mardi matin dans tout le pays appelant les Israéliens à se figer pour commémorer les victimes de la Shoah.


À LA UNE

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Washington se félicite de l’accord conclu entre B. Netanyahou et B. Gantz

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Maïmonide en deuil : Nissim Azogui (z’l) s’en est allé Il connaissait toutes les classes, il a vite orienté ses recherches vers la plus turbulente et il n’a pas mis longtemps à coups d’analyses des appels dans les portables et d’interrogatoires, à obliger les coupables à se dénoncer. » Pour cette petite blague, le plaisantin et son complice écopent alors de deux jours de renvoi et d’une obligation d’aller rembourser les pizzas gâchées. « A notre retour, une boîte-cagnotte circulait pour nous aider à payer la facture. Même les professeurs avaient participé ! », sourit le jeune père de famille qui a tenu à scolariser ses enfants au sein de l’établissement. « Un grand amour de la Torah, doublé d’une profonde humilité »

Les États-Unis «attendaient avec impatience de travailler en étroite collaboration» avec le gouvernement Washington se félicite de l’accord de gouvernement d’union conclu entre le Premier ministre Benyamin Netanyahou, et Benny Gantz, a déclaré lundi l’envoyé américain en Israël David Friedman. «Les États-Unis attendaient avec impatience de travailler en étroite collaboration avec le nouveau gouvernement pour faire avancer nos valeurs et intérêts communs au niveau bilatéral et dans le monde», a affirmé l’ambassadeur sur Twitter. Un accord pour la formation d’un gouvernement national d’urgence a été signé lundi par B. Netanyahou et B. Gantz. Leur pacte, d’une durée de trois ans, pré-

voit la formation d’un gouvernement «bipartisan» avec comme Premier ministre B. Netanyahou pour les 18 premiers mois, tandis que le parti de B. Gantz héritera du ministère de la Défense. Après cette période, ce sera au tour du leader de la liste Bleu Blanc de diriger le gouvernement. L’accord de gouvernement d’union permettra entre autres à Israël d’initier une législation pour annexer de grandes parties de la Cisjordanie à partir du début du mois de juillet. Le projet de l’administration américaine de Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien prévoit l’annexion de la vallée du Jourdain, comptant pour environ 30% de la Cisjordanie, et la création d’un Etat palestinien aux frontières réduites.

Israël/Coronavirus: 181 décès, 13.883 cas confirmés (ministère de la Santé) 142 patients sont dans un état grave, un chiffre en baisse de près de 6% depuis lundi Le ministère israélien de la Santé a annoncé mardi matin 170 nouveaux cas de coronavirus, portant le bilan total en Israël à 13.883 personnes contaminées. 142 patients sont dans un état grave, un chiffre en baisse de près de 6% depuis lundi, et parmi eux, 113 sont placés sous respirateurs. A cette date, 181 personnes en Israël atteintes du COVID-19 sont décédées. Le gouvernement israélien envisage d’instaurer le confinement total pour le jour de

l’Indépendance (Yom Hatzmaout) la semaine prochaine, alors que les mesures restrictives pour enrayer la pandémie de coronavirus ont été allégées dimanche. Cette initiative viserait à empêcher la population de se rassembler dans les parcs et d’organiser des fêtes qui entraîneraient une propagation massive du virus. Si elle est adoptée, il s’agira du 3e confinement général depuis le début de la crise du coronavirus. Le pays a été soumis à cette restriction à deux reprises la semaine dernière pendant la Pâque juive (Pessah), pour éviter tout déplacement de population et ralentir les contaminations.

Figure incontournable de l’école, pilier du groupe scolaire Rambam, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Nissim Azogui œuvrait depuis des décennies. Sévère mais juste, exigeant mais bienveillant, il a su, par passion autant que par vocation, emmener des générations d’enfants vers la réussite, tout en leur donnant l’amour d’Israël et le sens de l’engagement. Il s’est éteint samedi 18 avril, emporté par le COVID-19. Des milliers d’élèves de tous âges, comme tous ceux qui l’ont côtoyé en tant que collègues, lui rendent hommage sur les réseaux sociaux. Témoignages croisés… « C’est un choc. Je n’arrive pas à y croire ». « Il ne peut pas être parti, c’est irréel. » « Il nous a tellement marqués… » Les phrases, lapidaires, de tous ceux qui pleurent monsieur Azogui sont, en substance, toutes les mêmes : peu de mots, beaucoup d’émotion… Passionné par l’éducation, Nissim Azogui était un pilier incontournable de l’école. Surveillant général, devenu CPE, responsable de l’enseignement du Khol, il incarnait, au sein de l’établissement scolaire francilien, la permanence : celui qui reste, quand les directeurs changent, que les professeurs passent et que les élèves grandissent. De 40 à 10 ans, pas un seul élève ou ancien élève de l’école Maïmonide, à Boulogne-Billancourt ne peut prétendre qu’il n’a pas marqué sa scolarité : « Des meilleurs aux pires élèves, il connaissait chacun d’entre nous », se souvient Mickaël Chouraqui, 35 ans. Pourtant, ce jeune cadre a joué quelques tours à monsieur Azogui lorsqu’il était élève. « Lorsque j’étais en Terminale, j’ai, avec un copain, fait livrer 20 pizzas non casher à la directrice de l’école. Un canular qu’elle a peu goûté sur le moment ! » Pour monsieur Azogui, il était impensable de ne pas démasquer les coupables. «

Né en 1953, l’homme aurait pu prendre sa retraite. Mais pas question d’abandonner l’éducation. « C’était un homme investi : donner aux jeunes l’amour d’Israël et l’envie d’un avenir était sa mission, se souvient le rav David Mamou. Passé par l’école durant trois ans, de 1994 à 1996, celui qui fut responsable de l’enseignement en kodesh et chaliah de l’école décrit sa mission à Maïmonide comme aussi marquante que fondatrice. « Nissim était plus qu’un ancien collègue. C’était un frère. J’ai perdu un membre de ma famille, dit-il tristement. Lorsque Corinne Lafitte, la directrice, m’a appelé pour m’annoncer son décès, nous avons pleuré ensemble au téléphone. » Aujourd’hui installé en Israël, le rav Mamou a des milliers de souvenirs et d’anecdotes en stock sur celui qui, lors de cette mission parisienne, il y a près de 30 ans, lui a offert confiance, bienveillance et soutien. Il en retient une : « son amour de la torah : il entrait parfois sans un bruit durant mes cours de kodesh, s’asseyait discrètement au fond de la classe et prenait des notes. Le soir venu, nous débattions sur les notions et les concepts qui l’avaient interpellés. Il était tellement humble ! » Son décès, aujourd’hui, fait figure de coup de tonnerre pour la communauté juive de l’Ouest parisien. Retransmis sur Torah-Box, son enterrement a fait verser des milliers de larmes à tous ceux qui l’ont connu et aimé. « Nous passons notre temps sur les groupes Facebook des anciens de Maïmonide, à échanger des anecdotes. Chacun de nous a, à cette occasion, repris contact avec les autres élèves, recréé des liens et s’est promis de ne plus les rompre. Même disparu, Nissim Azogui nous laisse une leçon, conclut Mickaël Chouraqui : Maïmonide, c’est une famille. Il en était l’âme, la colonne vertébrale, mais elle existe et il faut la faire vivre. » Pour être digne des valeurs et des enseignements que Nissim Azogui laisse…


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Italie/Coronavirus: levée progressive Hommages intimes, confinés du confinement à partir du 4 mai ou en ligne aux héros du ghetto contagion de façon incontrôlée et rendrait vains tous les efforts que nous avons faits jusqu’à présent». L’Italie, pays d’Europe le plus touché par le coronavirus, est en quarantaine depuis le 9 mars, certaines régions du Nord ayant imposé un confinement encore plus tôt. La période de quarantaine, qui a été prolongée à deux reprises, doit s’achever le 3 mai.

«J’aimerais pouvoir dire +rouvrons tout+. Tout de suite. On redémarre demain matin» Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a confirmé mardi que l’Italie devrait entamer un déconfinement à partir du 4 mai, tout en étouffant tout espoir d’un assouplissement total des mesures de restriction. «J’aimerais pouvoir dire +rouvrons tout+. Tout de suite. On redémarre demain matin», écrit M. Conte dans un long message sur son compte Facebook. «Mais une telle décision serait irresponsable. Elle ferait monter la courbe de

Il expose dans son message les difficultés liées à la «phase 2» de redémarrage du pays, en précisant qu’il en communiquerait les détails à ses concitoyens «avant la fin de cette semaine». «Nous pouvons raisonnablement penser que nous l’appliquerons à partir du 4 mai». Le nord de l’Italie, moteur économique du pays, s’efforce de redémarrer l’industrie après un arrêt de la fabrication non essentielle le 26 mars - même si certains ont reçu la permission de rouvrir avec une main-d’œuvre très réduite ces derniers jours. «Arrêtons d’être sévères avec notre pays. Le monde entier est en difficulté. Nous pouvons être fiers de la façon dont nous faisons face à cette épreuve très difficile», a souligné le Premier ministre.

de Varsovie

A Varsovie, comme chaque année, les sirènes ont retenti, en hommage aux insurgés Une multitude d’hommages intimes, sur place ou depuis les lieux de confinement, ainsi que des initiatives en ligne ont remplacé cette année les cérémonies anniversaires habituelles aux héros du soulèvement du ghetto de Varsovie de 1943, remodelées à cause de la pandémie. Le 19 avril 1943, quelques centaines de combattants juifs attaquèrent les nazis dans la capitale polonaise, préférant mourir l’arme à la main plutôt que prendre le chemin des chambres à gaz du camp d’extermination de Treblinka (Est de la Pologne), où l’occupant allemand avait envoyé plus de 300.000 Juifs de Varsovie enfermés dans le ghetto dans des conditions inhumaines. A Varsovie, comme chaque année, les sirènes ont retenti à dimanche midi, en hommage aux insurgés. Le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, masque de protection sur le visage, a récité une prière au pied du monu-

ment aux héros du ghetto, devant quelque dizaines de personnes rassemblées sur l’esplanade, qui ont observé les distances recommandées avant d’aller une à une déposer une gerbe. Signe des temps d’épidémie, cette année dans les rues, pas de distribution traditionnelle de jonquilles, que les Varsoviens épinglent massivement à leurs vêtements, une tradition héritée du dernier commandant de l’insurrection, Marek Edelman, décédé en 2009, qui allait chaque année déposer un bouquet de jonquilles au monument aux Héros du ghetto. Par la couleur et la forme, les jonquilles rappellent l’étoile jaune dont le port était imposée aux Juifs par les Nazis. Faute de distribution de jonquilles, le musée Polin de l’Histoire des juifs de Pologne a publié en ligne un patron permettant de fabriquer la fleur jaune dans du carton et demandé à chacun de publier sur les réseaux sociaux son portrait à la jonquille, un appel largement suivi.


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Israël: les établissements d’enseignement spécialisé rouvrent leurs portes, 50.000 élèves de retour à l’école

Les enseignants sont autorisés à accueillir des classes de trois enfants maximum Les établissements d’enseignement spécialisé ont rouvert leurs portes mardi pour accueillir quelque 50.000 élèves, tout en respectant les restrictions imposées par le ministère israélien de la Santé. Conformément à la nouvelle réglementation en marge de l’épidémie de coronavirus, les enseignants sont autorisés à accueillir des classes de trois enfants maximum, avec des intervalles de 15 minutes entre les groupes alternés.

Les écoles ont par ailleurs été désinfectées en amont du retour des élèves, a rapporté lundi la chaîne N12. Selon cette source, les parents ont lourdement critiqué les nouvelles règles, notamment le port de masques et les mesures de distanciation sociale, estimant impossible pour les enfants de ne pas entrer en contact. Les parents seraient également frustrés par la durée limitée des cours, et la répartition des élèves en petits groupes.

Coronavirus: Merkel appelle Pékin à être le plus «transparent» possible «Plus la Chine rend compte de manière transparente de la genèse du virus, mieux ce sera pour tout le monde» Angela Merkel a appelé lundi le gouvernement chinois à être le plus transparent possible sur «la genèse» du nouveau coronavirus alors que Pékin est accusé d’avoir minimisé les effets de la pandémie sur son territoire. «Plus la Chine rend compte de manière transparente de la genèse du virus, mieux ce sera pour tout le monde sur cette planète» afin «d’en tirer les leçons», a estimé la chancelière allemande lors d’une conférence de presse. Les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés ont ces dernières semaines accusé la

Chine de ne pas avoir réagi de manière efficace dans les premières semaines de l’épidémie et d’avoir minimisé ses effets sur son territoire. Le laboratoire chinois de Wuhan, pointé du doigt par des médias américains comme possible source du nouveau coronavirus a catégoriquement démenti toute responsabilité dans la pandémie de Covid-19. La Chine a également rejeté lundi la demande de l’Australie d’enquêter sur la façon dont a été gérée la pandémie de coronavirus, en particulier par les autorités chinoises.

Coronavirus/Israël: le gouvernement envisage un couvre-feu pour le jour de l’Indépendance S’il est mis en place, il s’agirait du 3e couvre-feu en quelques semaines Le gouvernement israélien envisage de décréter le couvre-feu pour le jour de l’Indépendance (Yom Atsmaout) la semaine prochaine, alors que les mesures restrictives pour enrayer la pandémie de coronavirus ont été allégées dimanche. La mesure viserait à empêcher la population de se rassembler dans les parcs pour y faire des barbecues comme le veut la tradition et d’organiser des fêtes, qui entraîneraient une propagation massive du virus. Aucune célébration pour les 72 ans de l’Etat d’Israël n’est prévue cette année. Le ministère de la Santé et le Conseil de sécurité nationale doivent se réunir avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour discuter de l’éventuel couvre-feu qui serait instauré pour 24h, du mardi soir (jour du souvenir des soldats tombés au combat) au mercredi soir (Yom Atsmaout). S’il est décidé, il s’agira du 3e couvre-feu

depuis le début de la crise du coronavirus. Le pays a été soumis à un couvre-feu à deux reprises la semaine dernière pendant la Pâque juive (Pessah), pour éviter tout déplacement de population et ralentir les contaminations qui sont à ce jour au nombre de 13.713. 177 personnes sont décédées de la maladie dans le pays et 149 autres sont dans un état grave. Le gouvernement a annoncé dimanche un allègement des mesures restrictives, permettant ainsi de relancer l’activité économique tout en protégeant la population du risque d’infection. Un relâchement de la part de la population vis-à-vis des gestes barrières et une augmentation significative du nombre de cas équivaudraient à un «retour en arrière au confinement total», a toutefois averti le gouvernement. Le port du masque dans l’espace public est quant à lui obligatoire.


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Une crise peut en cacher une autre

Les relations sino-américaines semblent pâtir de la crise du Coronavirus, le président Trump déclarant que la Chine devra rendre des comptes sur l’apparition et la diffusion de ce virus. Les américains sont convaincus que la Chine a tenté de cacher la gravité du virus, avec la complicité de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Lorsqu’il s’adresse ce 17 mars à la presse, le discours préparé et dactylographié du président américain présente une seule et unique rature : l’expression « corona virus » a été remplacée par « virus chinois ». Pour la première fois, il pointe du doigt le géant chinois et sa responsabilité dans le déclenchement de la pandémie. Une semaine plus tôt, il parlait encore de grippe saisonnière… Il est incontestable que la Chine a cherché à masquer l’épidémie : personne n’a oublié le sacrifice de Li Wenliang, l’ophtalmologue de l’hôpital central de Wuhan, qui avait été arrêté par les autorités chinoises pour avoir lancé l’alerte sur le coronavirus à la fin du mois de décembre. Et ce n’est que le 20 janvier que le président Xi Jinping a souligné la nécessité de partager rapidement des informations avec le reste du monde... Trois mois plus, la face du monde est bouleversée : la Chine sort du confinement quand les Etats-Unis sont submergés par une vague d’infections et d’hospitalisations sans précédent, ni équivalent dans le monde. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, pointe désormais la responsabilité de la Chine mais aussi celle de l’OMS qui

déclarait le 10 janvier qu’« il n’y a pas de transmission interhumaine ou que celleci est limitée». Ce n’est que le 30 janvier que l’Organisation mondiale de la Santé officialise que « la flambée constitue une urgence de santé publique internationale ». Ce retard à l’allumage a fait perdre un mois de préparation et a surtout laissé entrer sur le territoire un demi-million de personnes en provenance de Chine durant le mois de janvier jusqu’à la fermeture de l’espace aérien avec la Chine le 31 janvier. Après la crise sanitaire, la crise sera économique mais aussi politique…

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Le debrief de la semaine par Jack-Yves Bohbot

Jack-Yves Bohbot

Israël débute le déconfinement Après cinq semaines de confinement strict, le gouvernement a lancé ce dimanche un déconfinement progressif et par étapes : retour partiel au travail, ouverture des petits magasins sur rue, port du masque, réouverture dans la semaine du système d’enseignement pour les enfants en situation de handicap, maintien des gestes barrière. Mais le confinement s’applique toujours aux plus âgés, aux centres commerciaux et aux marchés, aux coiffeurs, aux lieux touristiques. Benyamin Netanyahu, a évoqué la possibilité d’élargir le déconfinement dans quinze jours. Incidents à Mea Shearim I24 news rapporte que des affrontements ont eu lieu ce dimanche entre des policiers et des jeunes ultra-orthodoxes

qui lançaient des pierres dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem pour protester contre les restrictions imposées pour endiguer la pandémie de coronavirus. Cinq personnes ont été arrêtées. Escroquerie sur les masques à Netanya Deux françaises, suspectées d’escroquerie à la vente de masques FFP2 et de gel hydroalcoolique, ont été arrêtées à Netanya par la police israélienne. Selon le Parisien, elles adressaient des propositions de vente de masques à des organismes français en utilisant les adresses mail légèrement contrefaites de sociétés israéliennes spécialisées. Jérusalem : visite en réalité virtuelle des lieux saints En collaboration avec deux firmes de réalité virtuelle, le musée de la Tour de David a mis en place une expérience de visite des lieux saints intitulée « La Ville Sainte » qui sera gratuite jusqu’au 24 avril. La version en ligne est compatible avec des casques de réalité virtuelle ou des écrans d’ordinateurs. Test rapides et sûrs en Israël Euronews relève la mise en place en Israël d’une cabine de test Covid-19 permettant d’effectuer des tests rapides. Le personnel médical et les patients sont séparés par une vitre de protection et le soignant peut prélever un échantillon en utilisant des gants en caoutchouc épais, stérilisés après chaque usage. Manifestation à Tel Aviv Deux mille israéliens se sont rassemblés dimanche soir place Yitzhak-Rabin protestant contre les pourparlers en cours entre Benny Gantz et Benjamin Netanyahou pour constituer un gouvernement « d’union et d’urgence ». Ils ont dénoncé également les « mesures antidémocratiques » comme le traçage numérique des personnes, et la politique du gouvernement.


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Souvenirs. La Ghriba.

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des fidèles-des vieillards aux barbes patriarcales, chantent les psaumes, pendant que la foule, sans cesse renouvelée, écoute avec recueillement. Cette foule est composée d’individus de toutes les religions. Juifs, mais aussi musulmans, qui sont parfois plus nombreux. Pour eux aussi la GHRIBA est vénérable et mérite le respect. Ils sont souvent, les plus empressés à faire des dons. NOTE DE BERNARD LEVERT En 1997, j’animais une partie d’une grande soirée, HILLOULA DES « 7 fils de SBERRO)a SAFI au Maroc. 2 potiers (la poterie est l’activité principale de SAFI, comme à Nabeul, avec la pêche) se sont affrontés pour des milliers de dirhams, lors d’une vente aux enchères.

J’aimerai vous parler de quelques figures qui ont fait de la Tunisie, une terre accueillante et agréable à vivre. La première figure que je souhaite mettre à l’honneur est FELIX ALLOUCHE. Né à Sfax en1901. Décès à côté de TelAviv en 1978. Grand journaliste, fondateur de la dépêche sfaxienne. Vous trouverez sur Wikipedia un portrait très complet. J’ai retrouvé’ dans mes archives, un texte de Felix ALLOUCHE, qui raconte le pèlerinage de La GHRIBA. Voici ce texte, reproduit fidèlement, mot à mot. A LA GHRIBA, Avec les pèlerins. Par la GHRIBA. Ce serment, qui en Tunisie ne l’a pas entendu au moins une fois? Serment terrible qui cloue la bouche aux plus discuteurs... Car, en vérité, il ne peut venir à l’esprit de nos braves juifs, qu’on soit assez fou pour le prendre en vain. Les conséquences d’un tel blasphème seraient d’ailleurs terribles. Pensez donc, la GHRIBA de Djerba est si aimée de D.ieu. Ses miracles ne se comptent plus. Que de malades y sont allés prier qui sont revenus guéris, que de femmes sans enfants ont eu un garçon l’année même qu’elle l’ont visitée... Une des plus vieilles synagogues, sinon la plus vieille de Tunisie, la Ghriba jouit d’une réputation indiscutée. Chaque année, des milliers de pèlerins se rendent à sa fête qui a lieu à l’occasion de Lag-Baomer, soirée dédiée à Rabbi Shimon Bar-Yohay. De Tripolitaine, d’Egypte, d’Algerie et du Maroc, on vient à cette fête.

Les plus riches abordent Djerba par le détroit qui sépare cette île du continent. D’immenses bacs les prennent avec leurs automobiles et les amènent de l’autre côté.

Aussi quelle joie quand le soleil rougeâtre de l’aube leur permit de voir au loin les côtes de Djerba. Ils se levaient en tumulte, poussant des cris, se bousculant.

C’est un va-et-vient ininterrompu durant toute la semaine qui précède la fête. Les bateliers font des affaires d’or à transporter les luxueuses limousines et les taxis de louage.

Ils allaient tous, du même côté du bateau, ce qui faisait râler le propriétaire Kerkenien. Chacun avait lavé près de lui ses bagages. La marée était basse et malgré son faible tirant, la m’abonne ne pouvait atteindre la terre.

Pendant ce temps, à l’autre bout de l’île, débarquent ceux qui, par économie ont préféré risquer la traversée par mer. Le coup d’œil le plus pittoresques est de ce côté. Embarques à Sfax à la nuit tombante, entassés comme du bétail sur le pont, avec le marchandises les plus diverses, le pèlerin arrivent souvent après un voyage très dur, exténués mais heureux. Dans les pires tempêtes, ils ne désespèrent pas, certains que la Ghriba veille. J’ai fait la traversée avec eux. Ah! Le singulier voyage. Sous le beau ciel étoilé, notre mahonne (bateau) roulait comme un homme ivre. La mer était pourtant calme et une légère brise gonflait les voiles. Dans la nuit, sur le pont, on ne distinguait que des formes imprécises. Silence complet. Les matelots étaient dans un coin à’ jouer à la Skoubba sans parier, éclairés par une lanterne en fer blanc, toute cabossée. Les pèlerins ne bougeaient pas. De temps en temps un enfant pleurait et sa mère le consolait. Pour ces juifs, le voyage si court futil, était toute une affaire. Serres les uns contre les autres, ils attendaient angoissés, malgré leur confiance en la Ghriba tout puissante.

Des canots vinrent de l’île prendre les passagers, un à un, moyennant quelques francs. Enfin nous voilà à Houmt-Souk. Des autobus nous conduisent au caravansérail de la Ghriba.

Ils ont été battus par une tierce personne, mais ont donné les sommes annoncées lors des enchères. (Fin de la note) La fête dure jusqu’au matin et se conclue par la prière. La veille, dans l’après midi, une procession, composée de milliers de personnes, est allée chercher à la HARA SHHIRA la MENORAH d’or et d’argent qui n’est sortie qu’une fois l’an.

C’est un immense bâtiment, entouré de petites chambres, où l’on tient à peine à 4 debout.

Sous le chaud soleil, tout le monde crie, chante, s’interpelle. Pour avoir l’honneur de porter la MENORAH sur 10 mètres, on paie 200 francs, souvent plus. A travers la foule bigarrée, où les soies des vêtements féminins, l’or des coiffes djerbiennes, mettent des tâches claires, rutilantes, des quêteurs passent, agitent des tirelires. Chacun donne, ce qu’il peut.

Le comité de la GHRIBA les loue pour la durée du pèlerinage.

J’ai vu des mendiants recevoir d’un côté et donner de l’autre.

Elles sont tellement demandées que, souvent ils y mettent 2 et même 3 familles.

Enfin, c’est le retour. La fête est terminée.

Le caravansérail est fourni en tout. Restaurant, café, pâtissier, bazar, librairie. On y trouve ce que l’on désire. Et pas cher, il faut le reconnaître. Chaque soir, dans la grande cour intérieure, un concert est donné par les pèlerins, sans aucune rétribution.

Les barques et les autos ont ramené chez eux, tous ceux qui sont venus fêter la GHRIBA. Le caravansérail, qui résonnait depuis plusieurs jours d’une vie si intense, est maintenant désert.

Mais ce n’est la, qu’un apéritif, si j’ose dire! Une entrée en matière.

Seule, dans la synagogue, la voix chevrotantes des vieillards, liseurs de psaumes, rompt le lourd silence de la campagne environnante.

La véritable fête a lieu à la synagogue même, le soir de Rabbi Shimon et la journée qui précède.

Une année durant, la GHRIBA ne connaîtra pas d’autre liesse, une année jusqu’au prochain LAG- BAOMER.

Dans le temple, magnifiquement illuminé, tout tendu de tapis et d’étoffes précieuses, constellé de lampes d’or et d’argent,-d’on

René seror


À LA UNE

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Chine ! Va-t’on oser leur demander des comptes ?

C’est un principe chez les chinois. Ils mangent tout et n’importe quoi. Il est courant d’entendre: «On mange ce qui a 4 pattes, sauf les tables. On mange tout ce qui possède 2 ailes, sauf les avions.» Aujourd’hui, les chinois se donnent le beau rôle. Ils donnent des leçons, envoient des masques et du matériel et réécrivent l’histoire de la pandémie. C’EST PAS POSSIBLE! ON VA SE RÉVEILLER. En Israël, le fête se terminait mercredi soir. La majorité de mes amis vit en dehors d’Israel. Aussi, je ronge mon frein. J’attends vendredi. Pas de nouvelles: bonnes nouvelles. Enfin ce matin vers 7 heures, j’ouvre un œil paresseux. Merveille. Mon fils Olivier nous gratifie d’un nouveau clip, déjà salué par des commentaires élogieux. Ablutions, prière préparatoire et café. Tout ça pendant que je cherche une radio sur mon téléphone portable. Premier choc. Heureusement qu’il reste les disques, YouTube et autres plateformes. On ne l’entendra plus. Quand il crie Aline, j’ai 18 ans. La même année, je fréquente une discothèque du côté de l’opéra: Le trou dans le mur. Et les marionnettes de Christophe nous font tanguer un slow langoureux. Été 1968, à Trouville, Christophe est installé au volant d’une Rolls noire. Les copains chuchotent son nom mais n’osent pas s’approcher. A 20 ans, on ose tout! Je me penche vers la Rolls, je le hèle, impressionné! A la surprise générale, il répond «salut» échange quelques mots, avec chacun et paye nos consommations. En 1974, il peint les mots en bleu. Le dandy

du Rock chantera pour les anges. Ce maudit virus banalise tout. Des grands Rabbins nous quittent, nous laissant dans un désert spirituel. Des chanteurs, des acteurs qui avaient encore des projets ne les réaliseront jamais. Mais que l’épidémie banalise le départ de nos intimes, c’est inacceptable. Pour me changer les idées, je transfère le clip d’Olivier à mes contacts. Alors que ce clip se transmet sans problème à mes amis, il me revient rouge à 3 reprises à mon ami Serge. Bizarrement, il ne passe pas. J’insiste, et quand enfin la chanson lui parvient, immédiatement, la réponse me glace d’effroi. «Mon frère Marc nous a quitté à l’instant.» Ceux qui ont connu Marc Cohen diront quel homme il était. Bon, généreux, gentil, hors normes. Prêt à tout pour accomplir une Mitsva. Prêt à tout pour aider ses semblables. Il y a 50 ans, son père nous avait aidé pour ouvrir notre petite synagogue. Tous les hommages qu’on pourrait rendre à cet homme seraient creux et tomberaient à plat. Souhaiter oublier la douleur causée de la perte d’un être cher c’est courir après cette même douleur. Une personne chère ne nous quitte jamais. Elle vit au plus profond de notre cœur. Pour la revoir, il suffit de fermer les yeux. René Seror


À LA UNE

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Le billet d’humeur de Bernard Korn Brzoza

11 mai, LAG BOMER, prédiction divine ou hasard de la science ? Il a dit « l’espoir renait, mais rien n’est acquis. »D’annonces en annonces, c’est le délire d’une information folle qui a une telle emprise sur notre pensée qu’elle s’est laissée déposséder de toute intelligence, de toute réflexion objective, retour à des réflexes d’antan : la DELATION, adieu le pragmatisme citoyen, adieu les convergences intellectuels et médicales, le gâchis d’une info à sensation qui ne cesse de ressasser les infortunes d’une pandémie mondiale, nous sommes à la merci d’une presse inique, de médias abrutissants et délétères, nous ne savons plus qui croire ? Quand le président parle, un discours particulièrement attendu, fut il apprécié, plus de 36 millions de téléspectateurs, 99 % de l’audimat ? L’angoisse était au rendez vous surtout de l’espoir, l’impatience collective, ce sentiment confus de fin du monde, un rayon de soleil heureux dans un confinement accepté plein de promesses salvatrices ou coexistent des égoïsmes délétères, rien d’absolu, rien de sur, la recherche du bien commun pour une France au seuil d’une déprime d’enfermement, au bord de l’asphyxie économique, le « MOI » remplacé par le « NOUS », modestie, une forme d’humilité à laquelle je crois, il ne peut y avoir de triomphalisme, le discours de l’amertume et de l’échec, la résilience d’un « JUPITER » blessé au plus profond de lui-même, orgueil en berne mais une volonté de réussir ce qu’il a entrepris. Que n’entend on pas, il n’a pas tout dit, « JUSTE », il n’a pas tout dit, que penser ? Un titre « Le président A BOTTE EN TOUCHE », qu’est ce que cela veut dire ? Ecrire pour écrire, vaines lectures de phraseurs papiers qui souhaiteraient qu’on leur donne les réponses avant la question ! Je ne crois plus à ces infatués du verbe creux et à la parole venimeuse, rien de concret, mais des critiques mesquines en faisant croire à la population qu’ils auraient été bluffée depuis l’élection de Macron. Je ne suis pas d’un soutien inconditionnel au président MACRON, critique, je le suis, il représente les valeurs de la République, je l’ai souvent manifesté dans mes précédents « billet d’humeur », cette crise touche au plus profond de nous, la fin de nos convictions, une certitude sans raison , l’histoire s’accélère dans un monde qui fut pour nous une source de bonheur et de paix, il se meurt ce monde, trahir les efforts d’un président à nous sortir d’une situation d’envergure mondiale ce serait renoncer à la France elle-même, avec ses défauts et ses qualités, déchoir dans notre intime pourrait s’associer à un crime, je défends l’avenir de la France en soutenant le président. Tout cela est une question d’homme ? Après, Macron ou un autre nous verrons, n’est il pas écrit dans KOHELET « il y a un temps pour tout » ! Des mots encore des mots, il n’y a pas de vrais réponses, sachons reconnaitre que les souhaits ne peuvent en aucun cas guérir, tout au plus

ils soulagent, s’offrent l’amplitude vers des temps meilleurs, certes il n’y a pas d’immédiateté dans les faits, mais ils responsabilisent les tenants de l’autorité. Il faut s’attacher à y croire ! Le confinement jusqu’à QUAND ? Le 11 mai, libération et contrainte, le début d’une convalescente nationale, nous allons revenir dans notre société, est elle peut en voie de disparition ? Nous le saurons bientôt. Les écoles, bien ou pas bien, OUI ou NON ? La peur n’évite pas le danger, le 100 % n’existe pas ! Il faut s’adapter ou refuser de vivre ? Ne pas en parler aurait été bien pire que toutes les malédictions qui pèsent sur ses propos, sur sa confiance, enfin que veut-on ? L’économie, le social, la fin de la pandémie, si les solutions étaient si faciles, notre monde, nos élites ou qu’elles se trouvent l’auraient trouvées et nous partagerions ce savoir ! Et bien non, notre société quand elle n’a pas de réponse qui lui convienne attaque le pouvoir, ils ont « merdé » c’est vrai, ils l’ont reconnu dans un temps acceptable, peut être pas dans une logique conceptuelle plaisant aux citoyens et aux journalistes qui aiment la controverse plus que l’excuse, l’impréparation à une pandémie dont bien des « scientifiques comme par hasard prétendent l’avoir prévue, « bizarre, bizarre » ce qui a provoqué la défiance, c’est le mensonge comme volonté de traduire une épidémie comme une « GRIPETTE » un peu plus importante qu’une grippe saisonnière et cela relayée à tous les niveaux de l’autorité, s’ajoute la colère de la grave impéritie des précédents ministères de la Santé qui aurait été ignoré. On ne revient pas en arrière, ce qui n’a pas été fait est un gâchis sans excuse. Qui dans cette crise aux dimensions d’un malheur planétaire voire apocalyptique dont la démesure nous prend à la gorge et aux tripes, qui étaient prêts ? Et après et après l’après, encore un après plus rugueux, plus dévastateur, puisqu’il s’agira de la remise en question des synergies du monde à appréhender l’avenir, comment sera t’il ? L’humeur syndicale constamment en éveil laisse poindre ses prochains rendez vous, le décor « la RUE », les services de renseignements dévoilent « une fête de 24 heures pour le 21 juin, couplée avec la » fête de la musique » ou prenant le pas sur elle, une succession de rébellion urbaine. Une dramaturgie antique, le jamais content se satisfait d’un après « la guerre » toujours en conflit social, après « le confinement » « après » la violence des propos de MEDEF » après « le travailler plus », une discordance babélienne de fin du monde, la fin d’un monde associalement déchainé d’une rancœur, d’une stupide vilénie, oui, le monde ne sera plus le même, ce n’est pas pour cela qu’il en sera meilleur ? Les Français ne pardonneront jamais au gouvernement la frayeur à laquelle ils ont été condamnés à vivre ? Impardonnable alors que l’imprévoyance, l’impéritie des scientifiques alimentée par le « mensonge » qui

n’était qu’en fait une stratégie de retarder cette peur invisible, prégnante quand le sujet n’a pas de forme, tenter de le cerner demande de la patience et une forte dose de HASARD. Ainsi fonctionne la SCIENCE. Bizarre, un monde d’adulte, dans l’impossibilité de se reprendre en main sans la parole rageuse et critique des oppositions, théoriciens vantards et obsolètes, comme s’ils étaient les héritiers de la 3 iéme république, maîtres débatteurs parfois talentueux jusqu’à l’absurde et exigeant de plus, ce qu’ils sont incapables de faire. De la décence, maîtres sans savoir, incultes mais phraseurs impitoyables de ce qu’ils ne connaissent et ne comprennent encore moins, tout est dans le ton, le verbe vengeur des médiocres de tout temps façonnent une société sans repère ou tout devient un conflit civilisationnel. Insupportable cette peur telle une agonie la veille d’une exécution constamment reportée, l’attente du masque salvateur que l’on ne peut avoir, le risque glaçant d’une infection par un tiers à peine croisé, les images dantesques des malades en réanimation, ces vidéos bouleversent mais plus encore comme une apocalypse pour les prochaines heures, le beurre et l’argent du beurre, le vaccin tueur du virus, demain, en étude, de l’optimisme, un grand espoir pour rester dans les mots simples, je meurs, nous mourrons de cette fraction d’individus qui jouent sur notre psychisme en distribuant le virus dans nos esprits confinés. Mais plus ravageur, la ou les rumeurs, les « je suis au courant » « j’ai un ami proche » « on m’a confié » « vous verrez » et après le désordre, la méfiance, ce qui est dépassé aujourd’hui, c’est cette crédulité aux prétendus ON DIT, on croit plus volontiers les »propos du café du commerce » que nos politiques, il faut avouer, ils l’ont mérités, une défiance dont les racines ont un long passé. On était infecté bien avant que la pandémie se déclare. Notre culture n’est pas empreinte du pardon comme apprise dans les évangiles, le pardon est grand quand il ne dépend pas de nous, quand la mort nous touche, l’homme seul, pour l’abandonné le pardon devient une guerre de religion, une guerre démente par la forfaiture d’état à qui on refuse l’absolution. Ni de fraternité, ni de solidarité, vains mots, encore moins de charité, la bonté est comme le pardon, ce ne sont plus des qualificatifs en pratique dans notre société, des sentiments abscons développés pour grandir les « soignants », gestes de temps de crise sans suite, on se les attache à nos égoïsmes , à bon escient pour nous faire pardonner nos mauvais élans de coeur, les actes sont répréhensibles au regard de la loi, elles se chevauchent, se superposent, se relaient, se développent dans un intime mesquin et revanchard. Haine ou colère, l’une se définissant par rapport à l’autre, se nourrissant de métastases mortelles jusqu’à en faire mourir les siens. La Nation, les citoyens, les scientifiques de-

vraient se lier pour trouver un vaccin anti bêtises pour ceux qui subliment leurs intelligences comme une vertu rédemptrice pouvant sauver le monde, cela risque d’être plus long que de mettre au point le vaccin anti - COVID 19. Les questions de l’après, avant d’évacuer nos distorsions politiques, les maîtres à penser paramètrent leurs positions sur de vagues options sociales sans réel intérêt que de formuler des convictions peu rassurantes sur l’effondrement de l’ordre mondial, la CHINE demeure une préoccupation d’importance, suffisamment forte et prospère pour n’avoir pas à répondre de ses forfaitures sociales, de ses crimes, l’inexistence de la conception occidentale des droits de l’homme, de sa culpabilité dans la crise du CORONAVIRUS, sous le couvert discret diplomatique « si la maladie avait été traité dès qu’elle est apparue , il n’y aurait pas eu aujourd’hui de pandémie ». La mondialisation a créé un monstre économique lié à une dictature sans complaisance « du donnant-donnant », à quelles conditions ? L’Europe, l’Occident comment négocieront ils le retour à leur souveraineté industrielle ? La Chine gouverne le monde, plaçant ses hommes « phares » tampons de deux réalités en distanciation contrôlée mais pratiquant le même mensonge d’état. La Chine est en train de prendre lentement et sûrement le pouvoir à l’ONU, elle glisse ses tentacules dans les espaces laissés vacants et pousse ses candidats à des postes stratégiques. Indifférence ou impuissance de l’Occident ? La guerre froide qui oppose les USA et la CHINE a franchi une nouvelle étape en s’installant à la tête de l’OMS par le biais du pro chinois l’éthiopien Tedros Adhanom GHEBREYESUS. Il lui est reproché d’avoir « sous estimé l’importance de l’épidémie de s’être rendu « COMPLICE » de la flagrante opération de dissimulation du « COVID 19 » sous la pression de la Chine. « C’est l’une des pires opérations de camouflages de l’histoire de l’humanité » des soupçons cohérents abreuvent les infos « la Chine serait à l’origine de la pandémie, elle en aurait caché l’étendue, la défaillance du Parti Communiste Chinois a tué des milliers de personnes ».Qui peut attaquer la Chine, le secrétaire de l’ONU Antonio Gutteres exhorte Trump « de ne pas politiser le virus ». Pendant ces tractations de responsabilité qui s‘achèveront certainement par une condamnation à minima. La Chine érige son système en modèle de vertu et d’efficacité politique sur la scène internationale. En réponse, les USA ne financeront plus l’OMS. Paradoxe d’une pandémie, celle-ci n’a pas touché ni PEKIN ni SHANGAI ? « Aucun problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés ne sera résolu par un seul pays, les problèmes globaux réclament des solutions globales » Yuhal Noah Harari. Bernard Korn Brzoza


SÉCURITÉ

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«Israël sera tenu pour responsable Israël va prêter de l’argent à en cas de propagation du l’Autorité palestinienne pour coronavirus à Gaza» (Hamas) l’aider à endiguer le coronavirus Des responsables craignent une aggravation de l’épidémie en Cisjoranie et à Gaza Israël va prêter de l’argent à l’Autorité palestinienne afin de l’aider à éviter une crise économique et humanitaire liée à la propagation du coronavirus.

Le Hamas est intéressé par un accord d’échange de prisonniers avec Israël qui comprendrait une aide médicale Le groupe terroriste du Hamas a déclaré dimanche qu’Israël serait tenu pour responsable d’une éventuelle propagation de l’épidémie de coronavirus dans la bande de Gaza. Le Hamas a affirmé que l’Etat hébreu serait également responsable des conséquences engendrées par l’épidémie, à moins qu’il n’envoie encore plus de matériel médical pour traiter le coronavirus à Gaza. «Israël sera celui qui sera responsable d’une épidémie de coronavirus dans la bande de Gaza. Cela doit, par conséquent, favoriser l’envoi d’une aide médicale, et c’est à Israël de nous l’envoyer», a déclaré Khalil al-Hayya, le chef adjoint du Hamas à Gaza, cité par le site d’information Ynet.

Samedi, seulement 13 cas avaient été recensés depuis le début de l’épidémie dans le territoire palestinien. La semaine dernière, une source israélienne de haut niveau avait confié à la chaîne Channel 13 que le Hamas était profondément préoccupé par une potentielle propagation du coronavirus dans ce territoire densément peuplé, et était intéressé par un accord d’échange de prisonniers avec Israël qui comprendrait une aide médicale. Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré vendredi qu’il était optimiste quant à la conclusion d’un accord avec Israël, affirmant que le groupe terroriste était prêt pour des négociations indirectes et que la crise du coronavirus avait créé une «jonction historique» pour faire avancer ces pourparlers.

«La situation avec [le coronavirus] en Cisjordanie nous inquiète tous, et pourrait provoquer une crise humanitaire», a déclaré jeudi le ministre des Finances Moshe Khalon, après avoir rencontré, en compagnie du président Reuven Rivlin, le coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov. Selon l’OMS, 278 cas de Covid-19 ont été recensés chez les Palestiniens de Cisjordanie, avec deux décès, tandis que seulement 13 cas ont été signalés dans la bande de Gaza. Mais les responsables craignent une aggravation de l’épidémie et veulent s’as-

Le président américain Donald Trump a annoncé lundi qu’il allait «suspendre temporairement» l’immigration aux EtatsUnis pour «protéger les emplois» des Américains face à la crise économique provoquée par le coronavirus. «A la lumière de l’attaque de l’Ennemi Invisible, et face à la nécessité de protéger les emplois de nos GRANDS citoyens américains, je vais signer un décret présidentiel pour suspendre temporairement l’immigration aux Etats-Unis», a tweeté Donald Trump. Le coronavirus a déjà tué plus de 42.000 personnes aux Etats-Unis, où 766.660 cas ont été enregistrés. Quelque 22 millions d’Américains ont également perdu leur travail en raison des conséquences économiques de l’épidémie.

Donald Trump s’est depuis montré impatient face aux efforts déployés pour lutter contre l’épidémie, semblant encourager les manifestants en colère contre les mesures adptées dans certains Etats, et approuver la levée du confinement dans plusieurs régions du pays. Le président américain, candidat à sa réélection, avait fait campagne sur des mesures visant à limiter l’immigration.

Le ministre des Finances a déclaré au Jerusalem Post qu’Israël allait transférer une somme mensuelle à l’Autorité palestinienne, de laquelle sera déduite la somme correspondant à ce que Ramallah paie en frais mensuels aux terroristes et à leurs familles. Il a ajouté que des milliers de kits de dépistage du coronavirus et d’équipements de protection avaient été transférés aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, et a rappelé que des centaines de Palestiniens viennent chaque jour en Israël pour recevoir des soins vitaux.

c’est le dernier jour de cotation, dégringolait d’environ 38% à 11,04 dollars vers 11H55 GMT, soit son plus bas niveau depuis 1998. A titre de comparaison, il valait environ 114 dollars en 2011. De son côté, le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, était moins affecté, cédant 6,05%, à 26,38 dollars vers 12H05 GMT.

Le président américain n’a en revanche donné aucun détail sur la manière dont il entendait appliquer cette décision et pour combien de temps. Il avait dès le mois de janvier restreint les déplacements avec la Chine où le nouveau virus est apparu en décembre, avant d’interdire les voyages entre les Etats-Unis et la plupart des pays européens à la mimars.

”Le coronavirus ne fait pas de distinction entre les peuples et les zones géographiques. Une dégradation sanitaire au sein de l’Autorité palestinienne affecterait gravement Israël, et il est dans notre intérêt d’aider l’Autorité palestinienne dans cette situation complexe», a déclaré Moshe Kahlon.

Coronavirus: chute dramatique de 38% des prix du pétrole américain

D. Trump annonce la «suspension temporaire» de l’immigration

«A la lumière de l’attaque de l’Ennemi Invisible, je vais signer un décret présidentiel»

surer que les Palestiniens soient suffisamment équipés pour gérer la crise.

Les marchés du pétrole n’en finissent pas de plonger depuis des semaines, en raison des restrictions de déplacements dues au coronavirus qui paralysent de nombreuses économies, ce qui a pour effet de faire fondre la demande. Le baril américain West Texas Intermediate, à 114 dollars en 2011, ne vaut plus que 11,04 dollars aujourd’hui Le prix du baril de pétrole américain poursuivait sa chute libre lundi, perdant plus de 30% pour atteindre moins de 13 dollars, soit son plus bas tarif depuis plus de deux décennies, face à une chute vertigineuse de la demande et des réserves américaines proches de la saturation. Le baril américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mai, dont

Du côté de l’offre, le marché a été inondé de pétrole à bas coût après que l’Arabie Saoudite, membre éminent de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Les deux pays ont mis un terme à leur différend au début du mois en acceptant, avec d’autres pays, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, afin de stimuler les marchés touchés par le virus.


SÉCURITÉ

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Cisjordanie: des Juifs extrémistes mis en quarantaine prennent la fuite avec du matériel militaire dérobé

L’armée avait installé un camp près de la mer morte pour placer les jeunes en quarantaine

Un groupe d’extrémistes juifs a volé des tentes militaires et d’autres équipements d’une valeur de dizaines de milliers de shekels dans une installation de quarantaine que les militaires avaient établie pour eux dans le nord de la Cisjordanie, a révélé la police jeudi. Suite à une chasse à l’homme lancée par les forces de l’ordre, deux personnes ont été arrêtées en possession des équipe-

ments militaires volés.

Les deux individus sont membres du groupe de Juifs radicaux, soupçonné d’avoir attaqué mardi un groupe de Palestiniens avec des gaz lacrymogènes et des pierres, et d’avoir brûlé leurs voitures. La police a indiqué avoir arrêté les deux suspects alors qu’ils roulaient sur la route 90, et avoir trouvé le matériel militaire volé dans leur voiture. Le véhicule a été arrêté à une trentaine de kilomètres au nord du camp de quaran-

taine que les militaires ont installé près de Metzoke Dargot, en Cisjordanie, près de la mer Morte.

La semaine dernière, l’armée avait mis en place un camp pour ce groupe de jeunes, alors qu’ils avaient été placés en quarantaine, après qu’un de leurs amis avait contracté le coronavirus. Les jeunes devaient initialement être placés dans un hôtel de quarantaine à Jérusalem, mais ils se sont rebellés après avoir appris qu’ils seraient séparés.

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L’armée avait finalement accepté de mettre ce camp à leur disposition afin qu’ils puissent respecter les restrictions de quarantaine.


FRANCE

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«L’antisémitisme ne s’arrêtera pas, la recherche du bouc émissaire dure depuis 3.000 ans» (Elie Buzyn)

France/Traçage des données mobiles: le débat à l’Assemblée sera suivi d’un vote

«Les survivants ne seront bientôt plus là, nous devons transmettre l’histoire aux jeunes générations» «Malgré ce confinement, il ne faut pas oublier de rendre hommage à nos victimes, parce que les oublier c’est les faire disparaître une deuxième fois», a affirmé Elie Buzyn, survivant de la Shoah, lors d’une interview accordée lundi à i24NEWS. «Quelles que soient les circonstances, il faut parler des victimes», a-t-il insisté tandis que la pandémie de coronavirus touche plus particulièrement les personnes âgées. L’ancienne ministre des Solidarités et de la Santé française, Agnès Buzyn, fille d’Elie Buzyn, ainsi que d’autres personnalités juives de l’Hexagone ont récemment été les cibles de caricatures et de propos anti-

En Israël, nombre d’individus ont été contactés grâce à ce dispositif après avoir croisé une personne infectée Le gouvernement a indiqué mardi que les débats prévus à l’Assemblée nationale sur le traçage des données mobiles dans la lutte contre le coronavirus et le déconfinement progressif à partir du 11 mai seraient suivis de votes des députés, a-t-on appris de source parlementaire. Face à la demande répétée d’un vote sur le traçage faite par les camps de l’opposition, le Premier ministre Edouard Philippe n’avait pas fermé la porte lundi à un tel scrutin sur ce sujet sensible qui touche les libertés publiques. Des élus LR, PS, PCF, EELV ou LFI avaient tour à tour réclamé un vote sur ce projet, également critiqué par certains dans la majorité pour ses risques concer-

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nant la vie privée des utilisateurs, même s’il est présenté comme ne dérogeant pas à la réglementation sur les données personnelles. L’application envisagée par l’exécutif, «StopCovid», doit permettre à l’utilisateur d’être prévenu s’il a croisé une personne contaminée par le virus. Elle fonctionnerait sur la base du volontariat. En Israël, le service de renseignement a été autorisé le mois dernier à suivre la trace numérique des téléphones portables de tous les habitants du pays afin de «rendre la procédure d’enquête épidémiologique [sur le Covid-19] plus efficace, et de pouvoir plus facilement contacter les personnes exposées aux porteurs du virus». Depuis, plusieurs centaines d’individus ont déjà été avertis grâce à ce dispositif, selon le ministère de la Santé.

sémites largement relayés sur les réseaux. Mais «l’antisémitisme ne s’arrêtera pas», a estimé le chirurgien orthopédique français, d’origine polonaise. «La recherche du bouc émissaire dure depuis 3000 ans, quand ça ne va pas, on cherche le responsable», a-t-il déploré. M. Buzyn a par ailleurs souligné que «dans peu de temps tous les survivants auront disparu». «C’est pour ça qu’il est important de transmettre l’histoire aux jeunes générations, pour qu’ils sachent ce qui est arrivé et qu’elles soient armées pour que des choses similaires ne se répètent pas», a-t-il insisté.

Coronavirus: la France passe la barre des 20.000 morts avec 547 décès en 24 heures Le Covid-19 a tué «bien davantage que toutes les épidémies de grippe» La France a passé lundi la barre des 20.000 personnes décédées en raison du nouveau coronavirus, avec 547 nouveaux décès enregistrés depuis dimanche, mais le nombre de patients hospitalisés et admis en réanimation continue à diminuer lentement, a annoncé le directeur général de la Santé. «Ce soir, notre pays franchit un cap symbolique et particulièrement douloureux», a déclaré Jérôme Salomon. Au total, 20.265 personnes sont mortes depuis le début de l’épidémie début mars: 12.513 à l’hôpital (+ 444 en 24 heures) et 7.752 dans les maisons de retraites médicalisées et autres établissements médi-

co-sociaux (+103). Le Covid-19 a tué «bien davantage que toutes les épidémies de grippe, même les plus meurtrières, et davantage que la canicule de l’été 2003» qui avait fait 19.000 morts, a-t-il souligné. Pour le douzième jour consécutif, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation est en baisse: elles sont encore 5.863 lundi (-61), alors que la France ne comptait que 5.000 lits en réanimation avant le début de l’épidémie. «La baisse des besoins en réanimation se confirme, mais elle reste très légère», a commenté le Pr Salomon lors de son point presse quotidien.


FRANCE

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France/Plan de déconfinement: le gouvernement «a besoin de temps»

«Nous avons aujourd’hui tous les ministères qui travaillent d’arrache-pied» La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a réclamé lundi de la patience car le gouvernement a «besoin du temps» pour préparer son plan de déconfinement qui sera présenté avant la fin avril. «Je sais que c’est très frustrant de pas avoir ce lundi matin toutes les réponses pour savoir ce qui se passera le 11 mai mais nous avons besoin de temps pour travailler», a expliqué Mme Ndiaye sur Franceinfo, en répétant que le «plan n’est pas prêt». «Nous avons aujourd’hui tous les ministères qui travaillent d’arrache-pied, en lien avec la mission de Jean Castex, pour savoir, au fond, dans chacune des étapes de votre vie après le confinement qu’est-ce qui devra se passer», a-t-elle expliqué.

Notre planète, bleue pour les géographes, à toujours connu des guerres, des mouvements de populations, des épidémies ; « rien de nouveau sous le soleil » disaient déjà les philosophes de l’antiquité romaine ! La lèpre, la peste au bas et haut Moyen - Âge, le choléra, la grippe espagnole dans la 1ère partie du XXème siècle, aviaire « A » en 2009. Néanmoins, le COVID 19 présente la triste particularité d’avoir touché en quelques jours sans critère de saisonnalité, toute la planète - Terre, 162 pays sur 162, près de 4 Milliards d’êtres humains confinés. A ce titre il s’agit bien d’un fait unique dans l’Histoire de l’humanité ! Chacun ira de ses commentaires, analyses personnelles diffusées ici et là, mais force est de constater que des inconnues demeurent OBJECTIVEMENT,

«Ca nécessite un peu de temps, de travail et c’est pour ça que je ne peux pas vous apporter ce matin toutes les réponses que les Français sont en droit d’attendre», a-telle insisté. Sommé par Emmanuel Macron de présenter un plan de déconfinement avant la fin avril, Edouard Philippe en a dessiné dimanche les grands principes lors d’une conférence de presse aux côtés de son ministre de la Santé Olivier Véran, sans entrer dans les détails. Sur la réouverture progressive des écoles, «le rôle du gouvernement est de s’assurer que toutes les pratiques sanitaires seront mises en oeuvre pour rassurer les parents et le corps enseignant», «de manière à ce que personne n’ait peur de venir à l’école», a rappelé Mme Ndiaye.

Le retour à la «vie d’avant, probablement pas avant longtemps»

«Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire»

il insisté lors d’un point presse à l’hôtel Matignon.

Les Français ne retrouveront «pas tout de suite et probablement pas avant longtemps» leur «vie d’avant» la crise du coronavirus, a averti dimanche Edouard Philippe en présentant «les grandes règles» qui devraient conduire au déconfinement à partir du 11 mai.

L’épidémie a fait au moins 19.718 morts depuis début mars, soit 395 de plus en 24 heures, mais le nombre de patients hospitalisés et en réanimation poursuit sa lente décrue, a indiqué dimanche le directeur général de la Santé.

«Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire», a encore prévenu le Premier ministre, tout en admettant que la France marquait des points contre l’épidémie et que la situation s’améliorait «progressivement, lentement mais sûrement.» «Mais imaginer que parce la situation aurait cessé de s’aggraver et qu’elle commencerait à s’améliorer, l’épidémie serait derrière nous, ça, ce serait une erreur», a-t-

Et après le coronavirus ?

comme l’origine précise de ce virus meurtrier, la manière dont il s’est diffusé aussi rapidement et dramatiquement, les solutions médicales contredites au sein même du corps des scientifiques, les diverses politiques de santé publique mises en place par les États . . .

« y’a qua, on l’avait dit, ils auraient dû prévoir, il fallait, il aurait fallut, ils sont tous nuls et pourris », peut - être devrions - nous interpeller notre conscience collective pour tirer un intérêt, aussi modeste fût’ il, pour penser l’après COVID.

L’idée d’un complot « chinois » me semble tout simplement débile, tout comme la mise en cause de la responsabilité des Gouvernements, notamment français. Les femmes et hommes politiques ont payé un tribut suffisamment lourd pour éviter un acharnement devenu facile et systématique ! D’ailleurs qui pouvait prédire une telle tragédie, une telle évolution et des conséquences découvertes, en fait, au fil des mois de février et mars dernier ?

A ma petite échelle, je vois tout d’abord une économie internationale à remettre en marche, des perturbations sociales et surtout des conséquences inévitables sur le mental et le psychisme des citoyens du Monde, car à l’évidence des troubles psychologiques apparaîtront en masse.

Plutôt que de se cantonner à des invectives ciblées, des lapidations organisées, des

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Pour autant, gageons qu’une force collective aura raison de ces perturbations, car nous avons pu constater en cette période si singulière, de belles initiatives citoyennes, des actions innovantes, le mérite illimité des personnels médicaux et des capacités à créer, nonobstant une

Un total de 12.069 décès a été enregistré dans les hôpitaux (+227) et 7.648 (+168) dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad) et autres établissements médico-sociaux, a précisé Jérôme Salomon lors d’une conférence de presse à Matignon. Depuis le début du confinement, les forces de l’ordre ont réalisé «13,5 millions de contrôles et plus de 800.000 infractions ont été constatées», a également déclaré Edouard Philippe.

distanciation physique un vrai lien social, voire une pertinente solidarité. Le Monde, si durement touché, pourra grandir si les superstructures étatiques ainsi que les individus, puisent une sagesse minima imposée par ce d’aucuns pourraient légitimement appeler. l´issue d’un état de guerre. Un engouement vraisemblablement systématique à recouvrer une LIBERTÉ de circulation dont on était convaincu qu’elle était un droit acquis ; nécessité du travail avec pour chacun un plaisir hors norme à le reprendre ; besoin compréhensible de moments de détente et sorties à répétition ; retour à une consommation normalisée ; sans oublier une croissance à venir après récession dramatiquement inévitable pour nombre d’entreprises ! Un nouveau combat nous attend TOUS, soyons à la hauteur de ce challenge !


ISRAËL

Edition du 22 au 29 Avril 2020

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Israël: Benyamin Netanyahou Israël a un gouvernement: et Benny Gantz ont signé un Lieberman prêt à le soutenir, accord pour un gouvernement Lapid dénonce l’accord d’union nationale

«Gantz a accepté d’autoriser un accusé à nommer les juges qui seront chargés de ses affaires» (Lapid) Le président du parti Israel Beiteinou, Avigdor Lieberman, a déclaré lundi souhaiter soutenir le nouveau gouvernement «s’il agit correctement». «À cet instant, un accord a été signé pour former un gouvernement national d’urgence» Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le leader de la liste centriste Bleu Blanc ont signé lundi soir un accord pour un gouvernement d’union nationale. «À cet instant, un accord a été signé pour établir un gouvernement national d’urgence entre le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le président de la liste Bleu Blanc, Benny Gantz», a-t-il été déclaré dans un communiqué conjoint. Après 16 mois de gouvernement de transition, trois élections législatives et des rebondissements les plus improbables, MM. Netanyahou et Gantz se sont retrou-

vés en soirée juste avant le début de Yom Hashoah, le «jour de la Shoah», qui se tient du coucher du soleil lundi à la tombée de la nuit mardi en Israël. Leur pacte, d’une durée de trois ans, vise la formation d’un gouvernement «bipartisan» avec pour Premier ministre M. Netanyahou pour les 18 premiers mois et M. Gantz pour les 18 mois suivant. Il prévoit aussi un nombre égal de ministres pour les deux camps et la possibilité pour des partis de se joindre à eux afin de sortir le pays de la crise. Le négociateur en chef de M. Netanyahou, Yariv Levin, a lui indiqué que ce gouvernement avait aussi pour objectif d’appliquer la «souveraineté» d’Israël dans les «implantations en Judée et Samarie».

«Mais nous n’hésiterons pas à critiquer les mauvaises décisions politiques, les lois sur la religion et la liberté de l’Etat», a-til précisé dans un communiqué, peu après la signature d’un accord pour un gouvernement d’union nationale entre Benyamin Netanyahou et Benny Gantz. Le leader de Yesh Atid, Yair Lapid, ancien collaborateur de Benny Gantz à la tête de Bleu Blanc a de son côté, dénoncé l’ac-

cord signé entre le Likoud et la liste centriste. «Gantz et (Gabi) Ashkenazi ont accepté d’autoriser un accusé à nommer les juges qui seront chargés d’examiner ses affaires», a tweeté M. Lapid, faisant référence à l’acte d’accusation dont fait l’objet le Premier ministre. Le chef de file du parti de gauche Meretz, Nitzan Horowitz a lui, déploré un gouvernement formé de 34 ministres en pleine crise économique. «C’est le plus large gouvernement de l’histoire du pays. 34 ministres et autres adjoints, dans des bureaux qui n’ont pas lieu d’être», a-t-il lancé dans un communiqué.

New York: le défilé annuel en l’honneur d’Israël annulé en raison du coronavirus

«Nous sommes attristés par la nécessité d’annuler ce défilé» Le défilé annuel en l’honneur d’Israël, la «Celebrate Israel Parade», qui rassemble traditionnellement des dizaines de milliers de sympathisants sur la Cinquième Avenue de New York, a été annulé en raison de la pandémie de coronavirus. Le Conseil des relations avec la communauté juive de New York, qui organise habituellement le défilé, a confirmé lundi que celui de cette année, prévu le 7 juin, n’aurait pas lieu, selon JTA. À sa place, un événement virtuel sera organisé, a déclaré Michael Miller, le vice-président exécutif et chef de la direction du conseil.

«Nous sommes attristés par la nécessité d’annuler ce défilé», a déclaré M. Miller. «Son absence sur la Cinquième Avenue sera notable, mais dans le cœur des New Yorkais, juifs et non juifs, qui soutiennent Israël, cette absence sera inestimable», a-t-il ajouté. Quelque 40.000 personnes participent au défilé chaque année, dont la première édition a eu lieu en 1965. Le maire de New York, Bill de Blasio, a également annoncé que tous les événements non essentiels prévus en juin seraient annulés, parmi lesquels le «Pride Parade», Marche des Fiertés pour les droits des homosexuels et le «Puerto Rican Day Parade», la fête de la plus importante communauté immigrée de la ville.



POLITIQUE

Edition du 22 au 29 Avril 2020

Israël: l’UE demande à B. Gantz de refuser l’annexion de parties de la Cisjordanie dans les négociations de coalition

Bruxelles a averti le chef du parti Bleu Blanc qu’une telle décision susciterait une réponse ferme de sa part

Israël: l’accord entre B. Netanyahou et B. Gantz permettra d’annexer des parties de la Cisjordanie à partir de juillet

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L’Union européenne a appelé le chef du parti Bleu Blanc, Benny Gantz, à ne pas accepter l’annexion de parties de la Cisjordanie dans les négociations de coalition avec le Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a indiqué samedi soir la chaîne Channel 13. L’annexion de la vallée du Jourdain et des implantations juives en Cisjordanie est une promesse électorale de B. Netanyahou, et B. Gantz a envoyé des messages mitigés sur la question. Le chef de Bleu Blanc a exprimé, par le passé, son soutien à l’annexion de la vallée du Jourdain, à condition qu’elle soit menée en coordination avec la communauté internationale. Or, celle-ci est opposée à un tel projet. L’annexion pourrait cependant être approuvée par Washington dans le cadre du

plan de paix israélo-palestinien concocté par l’administration Trump. Dans le cadre des négociations de coalition, Benny Gantz a retiré sa demande de droit de veto sur l’annexion des implantations de Cisjordanie dans le cadre du plan de paix américain, ouvrant la voie à sa réalisation si elle était approuvée par Washington. Selon Channel 13, qui cite des diplomates européens, des responsables de l’UE se sont entretenus ces dernières semaines avec la conseillère aux Affaires étrangères de Benny Gantz, Melody Sucharewicz, et lui ont dit que Bruxelles s’opposait fermement à toute décision unilatérale d’étendre la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie. Les responsables l’ont averti que toute décision de ce type d’un possible gouvernement d’union nuirait aux relations entre Israël avec l’UE, et susciterait une réponse ferme.

Le nouveau gouvernement israélien est une «menace» pour le Moyen-Orient

Un accord pour la formation d’un gouvernement national d’urgence a été signé lundi L’accord de gouvernement d’union signé lundi par le Premier ministre Benyamin Netanyahou et Benny Gantz permettra à Israël d’initier une législation pour annexer de grandes parties de la Cisjordanie à partir du début du mois de juillet. Le négociateur en chef de B. Netanyahou, Yariv Levin, a indiqué que ce gouvernement avait entre autres pour objectif d’appliquer la «souveraineté d’Israël dans les implantations en Judée et Samarie». Le projet de l’administration américaine de Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien prévoit l’annexion de la vallée du Jourdain, comptant pour environ 30% de la Cisjordanie, et la création d’un Etat palestinien aux frontières réduites.

Selon l’accord sur le gouvernement israélien, le plan américain pourra être présenté au cabinet et aux parlementaires à partir du 1er juillet prochain. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammed Shtayyeh a fustigé ce plan, et qualifié le gouvernement d’union israélien de «gouvernement d’annexion» mettant, selon lui, en péril la solution à deux Etats. Un accord pour la formation d’un gouvernement national d’urgence a été signé lundi par B. Netanyahu et B. Gantz. Leur pacte, d’une durée de trois ans, prévoit la formation d’un gouvernement «bipartisan» avec comme Premier ministre B. Netanyahou pour les 18 premiers mois tandis que le parti de B. Gantz héritera du ministère de la Défense. Après cette période, ce sera au tour du leader de la liste Bleu Blanc de diriger le gouvernement.

«L’annexion (de territoires palestiniens) signifie la fin de toute possibilité de solution négociée» Le secrétaire-général de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), Saëb Erakat, a condamné lundi le nouveau gouvernement israélien formé par Benyamin Netanyahou et Benny Gantz estimant que cette coalition menaçait «la stabilité de tout le Moyen-Orient». «Une coalition gouvernementale fondée sur l’engagement d’annexer des territoires palestiniens occupés est une menace pour l’ordre mondial, pour la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient», a-t-il affirmé dans un communiqué. «L’annexion signifie la fin de toute possi-

bilité de solution négociée», a-t-il insisté. Le responsable palestinien a appelé la communauté internationale à «exiger d’Israël la pleine mise en œuvre de ses obligations en vertu du droit international et des accords signés». Selon M. Erakat, le nouveau gouvernement israélien a deux options. «Ouvrir les portes d’un véritable processus de paix, ou compromettre davantage tout espoir de paix. Poursuivre la voie de la coopération, honorer ses obligations en vertu du droit international, ou poursuivre l’expansion de ses colonies illégales, l’annexion et d’autres violations israéliennes», a-t-il conclu.




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