Israël Actualités n°560

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GRATUIT - Numéro 560 - Edition du 13 au 19 Mai 2020

Journal israélien en langue française

Haïm Korsia : « Nous devrons être solidaires pour affronter ce qui nous attend »

«La passivité vis-à-vis de l’antisémitisme est tellement puissante qu’elle est coupable»

Israël: la ministre de la Culture annonce la réouverture des théâtres à partir du 14 juin



ÉDITO

Edition du 13 au 19 Mai 2020

Comprendre la force et la préciosité du lien…

Chers lecteurs, chers amis, C’est avec un plaisir non dissimulé que nous vous retrouvons en édition papier ! Bien sûr, entre vous et nous, le lien ne fut jamais rompu. Vous avez d’ailleurs été nombreux à venir sur notre site, découvrir et lire nos éditions digitales, depuis le 30 mars dernier. Depuis sa création, notre titre est dédié à l’actualité concernant Israël et le peuple juif. Malgré la conjoncture, notre équipe rédactionnelle a fait le maximum pour continuer à vous informer, vous divertir, et garder vivant le lien qui nous unit. Si les retrouvailles en version papier sont une réjouissance, elles se font néanmoins sous le signe de la prudence. C’est le message, en tout cas, que délivre le Président du consistoire National et du consistoire de Paris, Joël Mergui. Homme de terrain et d’action plus que de paroles, il a toujours été sur tous les fronts. Un militantisme qui lui a valu une épreuve difficile, puisqu’il a passé de longues semaines hospitalisé, victime de la COVID-19. Une épreuve qui lui a permis de mesurer l’importance du lien, et de la solidarité, au sein de notre communauté. Dans un entretien exclusif et exhaustif, il revient sur son expérience, dresse le bilan des difficultés affrontées par l’institution consistoriale au cours du confinement et évoque les défis à relever. A commencer par celui, infiniment douloureux du deuil. Humain, empathique, médecin de profession, Joël Mergui ne peut se résoudre à évoquer nos coreligionnaires emportés par

Directeurs de la publication Rédacteur en chef Eliahou Ben Yoshua Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France

l’épidémie comme de simples statistiques. « J’ai failli y passer », dit-il humblement. Alors il ne les oubliera pas, veut leur dédier un mémorial virtuel, une trace et veut que chacun soit recensé. Parce que chaque vie que cette infection a prise est une histoire qui se finit en drame, pas un chiffre. Il nous donne néanmoins un aperçu de cette réalité : à ce jour, il semblerait que plus de 600 personnes de notre communauté en aient été victimes, même si le décompte n’est, hélas, pas définitif. Il veut aussi délivrer un message fort : si la communauté juive a besoin de l’institution consistoriale, elle a, en retour, besoin que nous la soutenions, pour qu’ensemble, nous puissions affronter et construire l’avenir. Le monde que nous avons connu s’est effacé, emporté par la tourmente sanitaire. Reste un futur qu’il nous faut rendre meilleur en retrouvant le sens de l’essentiel, en considérant comme précieux, ce qui, il y a quelques mois encore, nous semblait évident, comme la liberté de circuler, de nous déplacer, de nous retrouver. Notre vie religieuse, communautaire, reprendra bientôt, si nous faisons preuve de discipline et de rigueur. Mais aussi et surtout de solidarité et d’unité. « Une flamme s’est allumée durant le confinement », nous dit Joël Mergui. A nous de la garder vivace, précieuse et de la faire briller. Qu’Hachem nous offre enfin, après la tempête, le beau temps. Je vous le souhaite, je nous le souhaite. Am Israël Haï Alain Sayada

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Editeur 2SCOM Limited 50 Rehov Dizengoff Tel Aviv Journaliste Gary Bensoussan

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Joël Mergui, Président du Consistoire National et du Consistoire de Paris : « Au cœur de la tourmente, une flamme s’est allumée... » Le Président du Consistoire le dit lui-même, il en a conscience : il revient de loin. Sur tous les fronts entre février et mars, entre les festivités de Pourim et les élections municipales, il a multiplié les réunions, les participations à des événements impliquant de nombreuses personnes et les déplacements. Autant d’occasions de rencontrer le virus pour lui, même s’il est médecin. Au cours du mois de mars, nous apprenions que lui-même, ainsi que son épouse, étaient hospitalisés. Après plusieurs semaines difficiles, Joël Mergui est de retour parmi nous. Ému autant par le dévouement des soignants que par l’élan de solidarité qui s’est créé autour de lui, il livre, pour Israël Actualités, sa vision du monde d’après et dresse le bilan des heures de tourmente écoulées. Entretien exclusif…

L’annonce de votre hospitalisation a suscité beaucoup d’émoi au sein de la communauté juive… Tous ceux qui l’ont vécu le savent, c’était un moment très difficile à passer. Je voudrais d’ailleurs débuter cet entretien par des remerciements, adressés à tous ceux qui se sont inquiétés de notre état de santé. La solidarité, l’intérêt, l’empathie que nous avons ressentis, mon épouse et moimême nous ont touchés à l’extrême. Cette union, ce sentiment que nous étions tous là les uns pour les autres et que le sort de chacun concernait tout le monde furent des constantes, au sein de la communauté juive, au cœur de ce tsunami. Prières, tehilim, vœux, échanges de nouvelles… Amplifiée par les réseaux sociaux, cette union sacrée au sein de notre communauté m’a ému aux larmes autant qu’elle me rend fier. Triste aussi, car elle fut, hélas, le corollaire de nombreuses douleurs : au sein des différentes communautés juives de France, de nombreuses pertes sont à déplorer, de nombreuses personnes sont encore hospitalisées. J’espère du fond du cœur que, pour ces derniers, ce cauchemar aura une fin heureuse. Je souhaite à tous les malades de France et du monde un rétablissement rapide et complet : refoua chelema ... Vous avez tenu à souligner, l’ayant vécu au plus près, l’investissement des équipes soignantes au chevet des malades… Tous font un travail extraordinaire et leur

dévouement, leur engagement m’a frappé. Il y a eu, au sein du corps médical dans son ensemble, une cohésion d’équipe et un investissement extrêmement impressionnant. Toutes les personnes qui sont venues à mon secours, brancardier, réanimateurs, infirmières, médecins, aides-soignants, personnel technique… Tous ont été d’un courage exceptionnel. On parle des soignants tous les jours, on les remercie. C’est justifié et je l’ai fait moi-même, avec émotion, en sortant de l’hôpital. Mais je veux aussi dire mon admiration aux personnels techniques, en particulier aux équipes de nettoyage. Plus que quiconque, ces personnes sont exposées au virus. Tous les jours, elles prennent le risque d’être infectées pour assurer notre propre santé et sécurité. Je veux leur rendre ici hommage. Cette expérience vous a-t-elle changé, à titre personnel ? Sans doute. C’est dans les moments de crise que l’on se remet en question. En tant qu’être humain, que professionnel. En tant que responsable communautaire également. On ne traverse pas ce genre d’épreuves sans besoin de réflexion ni remise en cause. « Il est trop tôt pour rouvrir les lieux de culte » Justement, en tant que responsable communautaire, comment voyez-vous la reprise de la vie religieuse, et en particulier l’ouverture des lieux de culte.

Elle est, selon les autorités sanitaires, envisagée pour le 29 mai prochain. Cela vous semble-t-il possible ? J’aimerais d’abord dire que la date du 11 mai, jour du début du déconfinement, a circulé, concernant les lieux de culte. Or, c’est faux. A aucun moment le gouvernement n’a prévu de rouvrir les lieux de culte le 11, et encore moins le consistoire… J’ai tout de suite exprimé qu’il serait irresponsable, compte tenu de la situation sanitaire, de rouvrir les lieux de rassemblements. Je suis en contact avec le Président de la République, le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur, le comité scientifique à ce sujet. J’ai mis en place avec les présidents de communautés, avec plusieurs rabbins, des Administrateurs, l’AMIF, les Aumôneries, un groupe de réflexion pour travailler sur le sujet du déconfinement. Le confinement avait fait l’objet d’un énorme consensus dans le monde juif et non juif. Toutes les sensibilités rabbiniques ont adhéré à la décision de fermer synagogues, centres communautaires et mikvaot et je tiens, en particulier, à rendre hommage aux Grands Rabbins d’avoir eu ce bon sens et ce courage. Or, ce consensus doit se maintenir et surtout prendre en compte le défi sanitaire du moment : rouvrir le 11 mai, cela voulait dire, inviter implicitement les fidèles à se rendre à la synagogue au moment de la Hilloula de Rabbi Shimon Bar Yohaï. Lag Baomer est un temps fort de la vie religieuse. Un temps de rassemblement et l’affluence au sein des lieux de culte aurait été inévitable. Or, déconfinement ne veut pas dire fin de l’épidémie. Il faut être très prudent ! Quid, dès lors, de la date du 29 mai ? Comme n’importe quel fidèle, la fermeture des lieux de culte me peine énormément. Je serai le premier à me réjouir le jour où nous pourrons ouvrir, mais pour moi l’heure n’est pas encore venue. Le Président avait parlé de mi-Juin, le Premier Ministre, lui, avait annoncé le 2 Juin. Je pense qu’il y a eu une forte pression afin d’ouvrir les lieux de cultes pour Pentecôte, qui se déroulera le même weekend que Chavouot. J’ai exprimé mes réserves concernant cette date, à plus d’un titre. Ainsi, Chavouot et Pentecôte tombent peu après la fête de l’Aïd. Cela risque d’exacerber les tensions entre les différentes communautés religieuses, avec l’idée qu’on ouvrirait les lieux pour les juifs et les chrétiens, pas pour les musulmans. Par ailleurs, à ce stade, alors que le problème

de masques et des dispositifs de protection n’est toujours pas réglé, il est trop tôt ! Il faut protéger les fidèles, garantir leur sécurité et avoir des données qui permettent une appréciation censée des risques. Nous mettons donc en place aujourd’hui les conditions d’ouverture et la capacité de nos synagogues à les appliquer mais aussi à les maintenir dans le temps. Par ailleurs, s’il y a une deuxième vague d’infection, elle se produira sans doute au mois de juin. Je pense qu’il faut attendre de voir si le nombre de malades repart à la hausse dans les semaines qui suivent le début du déconfinement. Il faut une reprise sereine et progressive de la vie religieuse dans les lieux de culte et pas dans un moment de grande affluence. Avec les données dont nous disposons à ce jour, qui seront de plus réévaluées fin mai, l’ouverture pour Chavouot me paraît prématurée. En attendant, il est important de continuer à prier et chanter chez nous ! Vous abordez ici le sujet de la vie religieuse et communautaire hors des lieux de culte. Il a fallu, durant le confinement, maintenir la solidarité, comme par exemple la distribution de « paniers de Pessah » aux plus démunis. Comment le consistoire est-il parvenu à organiser ce type de dispositifs durant cette période ? Grâce au Secours juif et aux différentes instances communautaires, nous avons pu, à travers la France, aider les plus fragiles et maintenir, notamment, les livraisons de colis alimentaires pour Pessah. Je voudrais d’ailleurs rendre hommage à tous les leaders communautaires et rabbins qui ont fait l’impossible pour, à la fois récolter des dons alors que les synagogues étaient fermées et organiser ces achats et leur distribution. Il y a eu aussi un investissement inouï des jeunes. Rien n’aurait pu se faire sans l’extrême investissement du tissu associatif, de ses bénévoles et des initiatives individuelles. Dans cette épreuve, notre communauté a su se montrer unie, plus encore que d’habitude. « Mikvaot et brit milot doivent reprendre sans délai » Durant le confinement, l’ouverture puis la fermeture des mikvaot a suscité nombre de débats et de questions. Envisagez-vous leur réouverture prochaine ? Cette question a fait l’objet d’intenses réflexions, au sein d’une cellule de travail incluant dayanim, rabbins, médecins de


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Joël Mergui, Président du Consistoire National et du Consistoire de Paris : « Au cœur de la tourmente, une flamme s’est allumée... »

l’AMIF et représentants de mikvaot, ainsi que, bien sûr, le Grand Rabbin de France et le Grand Rabbin de Paris. Nous savons quelles sont les difficultés quotidiennes des femmes confrontées à l’impossibilité d’aller au mikve et s’il a fallu fermer pour les protéger, il faut aujourd’hui pouvoir leur ouvrir les portes des mikvaot en garantissant leur sécurité. Nous avons ainsi établi un cahier des charges sanitaires avec formation des balaniot. Certains mikvaot ayant mis en place ces procédures sanitaires extrêmement rigoureuses et contrôlées vont pouvoir rouvrir. Les balaniot devront avoir reçu une formation sanitaire additionnelle, adaptée à la situation épidémique. Nous allons aussi mettre en place, pour chaque mikve, un référent sanitaire afin de proposer un réel encadrement médical à tous les établissements. Même si la reprise d’activité et l’affluence seront progressives, c’est important, pour protéger le personnel comme le public. Qu’en est-il des circoncisions, qui n’ont pu se faire au cours des deux derniers mois ? Le consistoire a la responsabilité d’orienter les grandes lignes de la vie juive au quotidien comme pour les temps forts de la vie familiale. Les brit milot n’ont pu se faire et le même comité scientifique travaille à l’heure actuelle sur la reprise des circoncisions, en partenariat avec l’association française des mohalim. Cela pourra se faire, mais uniquement dans un cadre familial restreint : le père, la mère et le mohel, et selon un cahier des charges sanitaires précis et rigoureux. J’en profite pour dire aux familles ayant accueilli un nouveau-né durant le confinement que nous serons là pour les accompagner afin que sa brit mila puisse se faire dans les conditions de sécurité sanitaire maximales. Nous travaillons avec les Mohalim de tout le pays pour que les choses se passent au mieux. Vous voyez, autant le mikve et les circoncisions pourront reprendre, car ce sont des fondamentaux de la vie juive qui s’accommodent mal de délais, autant nous ne prendrons pas de risques pour les synagogues. Le prix de la vie, le respect de la vie, priment sur tout y compris la reprise des offices. Je voudrais revenir sur la circoncision, puisque des lecteurs nous ont posé cette question. Qu’en est-il de la nomination de l’enfant ? C’est aux rabbins de répondre plus précisément. Normalement, la nomination se fait le jour de la circoncision, même si elle est décalée, ce qui peut arriver, lorsque l’enfant n’a pas le bon poids ou fait une jaunisse à la naissance. Pour la COVID-19, on entre dans le même cadre me semble-t-il, mais je laisserai, comme je vous l’ai dit, les rabbins statuer sur ce sujet.

Parlons des Mariages… Effectivement, c’est aussi un temps fort de la vie juive fondamental pour lequel le consistoire reste un interlocuteur important. Cela me donne d’ailleurs l’occasion d’une mise au point. En France, il est interdit de célébrer un mariage religieux avant qu’ait lieu le mariage civil. C’est une loi à laquelle nous ne pouvons déroger et ce depuis près de 210 ans, soit depuis la création des consistoires ! J’engage tous les jeunes couples qui ont envie de se marier et toutes les instances religieuses à rester dans le respect de cette règle. Je rappelle que la Ketouba est un acte religieux essentiel qui demeure dans les archives du consistoire de manière pérenne. Je sais qu’un nombre important de mariages étaient prévus, en France, comme en Israël. Ils ont dû être repoussés et c’est douloureux, pour les couples comme pour les familles. Je remercie d’ailleurs les services du consistoire en charge de ces questions d’avoir su être aux côtés des familles pour les aider à trouver des solutions. Nous sommes en relation constante avec le ministère de l’Intérieur pour savoir à quelle date les mairies rouvriront. Dès lors que les unions civiles auront lieu, il sera possible d’organiser les cérémonies religieuses, en tout petit comité. Notre principal objectif est de ne pas laisser les jeunes couples dans l’expectative trop longtemps… « La vie et la santé des fidèles n’ont pas de prix ! » Pour pouvoir continuer à fonctionner, les consistoires ont besoin de fonds. Or en fermant les lieux de culte, c’est une source importante de financement, par le biais du don qui s’est éteinte. Dans quelle mesure l’institution est-elle impactée ? Nous avons privilégié la vie et la santé des fidèles à la santé économique de notre institution. Vous avez raison : les dons sont notre source essentielle de financement puisque le consistoire ne reçoit aucune aide de l’État. L’institution parisienne et les différentes émanations locales ne vivent que de la générosité des donateurs. Nous comptons d’ailleurs sur cette générosité pour que la solidarité via le don ne s’éteigne pas. La perte des dons durant les offices de Shabbat et des fêtes est, de fait, un facteur extrêmement impactant. En fermant les synagogues, en décidant de ne pas les ouvrir tant que le risque sanitaire ne sera pas levé, nous savons que nous mettons en péril notre institution sur le plan économique. Mais la vie et la santé des fidèles n’ont pas de prix ! Quels sont les dispositifs qui vous ont permis de fonctionner malgré l’absence de rentrées d’argent ?

La législation française et le dispositif mis en place pour protéger les travailleurs durant la crise sanitaire ont permis de mettre au chômage partiel les salariés de l’institution qui n’étaient pas en télétravail, car, comme n’importe quelle structure, les consistoires ont dû assurer une continuité de services. La situation est plus compliquée pour le personnel religieux. Du fait de la loi de 1905, le personnel religieux ne peut bénéficier du même dispositif et je ne vous cache pas que cela nous a mis en difficulté. Principalement à Paris, puisque le consistoire de Paris a la responsabilité directe de 80 communautés en Ile-de-France. Idem pour la province. Or les caisses des communautés sont globalement déficitaires et celles qui, dans les communes plus favorisées comme Neuilly-sur-Seine sont excédentaires ne suffisent pas à combler les déficits des autres, comme Sarcelles ou Créteil. C’est donc pour moi l’occasion d’appeler au soutien des synagogues et des lieux de culte par le biais du don. Quel que soit votre degré de pratique ou de fréquentation des synagogues, si vous tenez au maintien de la vie juive, il faut la soutenir financièrement, d’autant que les dons sont déductibles des impôts. Nous savons que nombreuses sont les familles qui affrontent de graves difficultés économiques et que le don n’est pas toujours possible, mais je tiens à attirer l’attention de vos lecteurs sur ce point. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’institutions fortes pour défendre la communauté juive et le judaïsme. Pour pouvoir soutenir les communautés juives, le consistoire a besoin d’être soutenu également ! Il ne peut y avoir de vie juive, même profane, sans la présence d’une synagogue. Selon Les décomptes effectués, il y a quelques semaines, par la Hevra Kadicha, pour le Grand Rabbin de France le nombre de défunts de la COVID était estimé à environ 250 morts au sein de notre communauté. Or, I24 news annonce un chiffre de 1300 morts. Pouvez-vous nous dire quel chiffre est le plus probable ? Il y a eu beaucoup trop de décès dans notre

communauté. Beaucoup d’informations ont circulé à ce sujet et de fait, le décompte exact est aussi sinistre que difficile à faire, car toutes les personnes décédées n’ont pas forcément eu affaires aux mêmes institutions : certains défunts ont été gérés par la Hevra Kadicha, d’autres par les pompes funèbres, les proches n’ont pas forcément pu ou voulu demander de cérémonie religieuse et certaines personnes, décédées seules, n’ont pas été prises en compte. Je voudrais d’abord dire que chaque vie compte, que chaque mort est une douleur. Réduire nos coreligionnaires décédés à un chiffre, à une statistique, est insupportable. Depuis une quinzaine de jours, nous avons entamé avec les hevra kadicha, les pompes funèbres, les cimetières et les communautés, ainsi que le consulat d’Israël, un travail de collecte de données minutieux. A ce jour, le chiffre de 600 morts est plus cohérent, essentiellement en région parisienne, puisqu’elle regroupe les deux tiers de la communauté juive. Nous poursuivons ce recueil d’informations et nous l’actualiserons régulièrement. Notre objectif principal, c’est d’abord de veiller à ce qu’il n’y ait pas de nouveaux décès qui viendraient allonger cette liste. Quels sont les défis qui se sont avérés difficiles à relever au cours du confinement pour le consistoire ? Il a fallu maintenir la vie juive virtuellement, grâce aux conférences, aux réunions en ligne. Le e-learning a permis de remplacer le talmud torah, et j’ai beaucoup d’admiration pour la façon dont les communautés ont su maintenir le lien digital avec leurs fidèles ! Il a fallu aussi veiller à la santé et à la protection de nos partenaires en fournissant des masques aux responsables communautaires. Rien n’aurait été possible sans l’intervention de JackYves Bohbot, vice-président du Consistoire, auprès de la Présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse qui nous a fourni les masques, durant la période de pénurie. Je dirais cependant que les batailles les plus difficiles furent celles de la cacherout et de l’accompagnement de la Hevra Kadicha, confrontée à la douleur des familles. Concernant la cacherout, il a


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Joël Mergui, Président du Consistoire National et du Consistoire de Paris : « Au cœur de la tourmente, une flamme s’est allumée... »

fallu envoyer des chohatim dans toute la France pour les abattages rituels. Certains sont âgés, d’autres sont tombés malades. Malgré ces soucis, il n’y a pas eu de pénurie, ni de viande casher, ni de matsot à Pessah. Concernant la Hevra Kadicha, je salue le travail de Serge Benhaïm, son directeur et du Rabbin Aimé Atlan, ainsi que leur dévouement. Ils ont dû se battre, notamment, pour que les défunts juifs ne soient pas incinérés, qu’ils soient inhumés rapidement. Il y a eu aussi un important travail effectué avec l’aide des autorités israéliennes, afin que les corps soient acheminés et enterrés en Terre Sainte. Au plus fort de ces heures difficiles, nous avons pu être au côté de nos coreligionnaires. Nombreuses sont les personnes qui n’ont pas été autorisées à assister aux enterrements… Effectivement et c’est douloureux de ne pas dire adieu. Nous allons, à ce titre, mettre en place un mémorial virtuel, sous l’égide du consistoire. Toutes les victimes de la COVID-19 seront nommées, afin d’offrir à leurs proches un « lieu » de recueillement. Selon nos sources, impossible désormais de faire enterrer un défunt en région parisienne. Le carré juif du cimetière de Pantin (Seine-Saint-Denis-NDLR) est complet. Quant à celui qui a été ouvert à Thiais (Val-de-Marne), il aurait également atteint sa capacité maximum ? Le carré juif de Thiais n’est pas complet, il reste de la place. C’est effectivement plus compliqué à Pantin…

« La question des masques, en tant que médecin, m’a interpellé » Sur la gestion de la crise sanitaire, vous qui avez été frappé de plein fouet par l’épidémie, pensez-vous que le gouvernement ait pris des décisions non pertinentes ou trop tardives ? Impossible de répondre à ces questions aujourd’hui. C’est après la crise qu’on dresse un bilan, pas pendant. Ce que je peux dire, c’est qu’en tant que médecin, le maintien du premier tour des élections municipales m’a interpellé, comme le fait qu’on réfute l’utilité du port du masque. Oui, le masque est efficace pour éviter la contamination entre individus et même si son efficacité n’est pas absolue, elle reste importante. De même, je m’interroge aujourd’hui, en phase de déconfinement, sur le fait que le port du masque ne soit pas rendu obligatoire tout le temps et pour tout le monde, à l’exception peut-être des jeunes enfants, dans l’espace public. Pour moi, c’est tout autant une question d’ordre sanitaire que de rigueur et de pédagogie. Si l’on habitue la population à l’idée que le masque n’est pas requis tout le temps, on court le risque qu’il soit mis de côté rapidement. Que pensez-vous de la gestion de la crise par le gouvernement israélien ? Tout le monde a admiré la rigueur avec laquelle Israël a géré cette crise, en fermant les frontières, en instaurant très rapidement le confinement, en testant au

maximum les malades ou porteurs potentiels. J’ai pris contact, il y a quelques semaines, avec l’Etat d’Israël et le conseil scientifique israélien pour bénéficier de leurs conseils concernant la réouverture des synagogues. Les échanges des communautés de diaspora avec le pays sont constants, c’est inscrit dans notre tradition. Aussi, dans cette crise sanitaire, bénéficier des connaissances israéliennes est fondamental. Ceux qui ont admiré la rigueur israélienne doivent d’ailleurs respecter la rigueur que nos institutions proposeront pour le déconfinement. J’aimerais que l’exemplarité israélienne en la matière nous inspire et nous permette de gérer au mieux la reprise de la vie consistoriale et la réouverture des lieux de culte… Les mois passés vous ont-ils changé ? Sans doute. Les heures que nous vivons sont cruciales à plus d’un titre : Lag Baomer s’achève et commémore, entre autres, la fin de l’épidémie qui a décimé les 24 000 élèves de Rabbi Akiva, mais aussi le mérite de Rabbi Shimon Bar Yohaï, qui en s’enfermant 12 ans durant dans une grotte, avec son fils, nous a offert le Zohar. A l’image de ces deux figures du judaïsme, et chacun à notre modeste niveau, nous avons changé, appris, eu envie d’autre chose pour après. Le temps s’est ralenti et l’épidémie nous a obligés à revenir à l’essentiel, au temps que nous passons avec nos conjoints, nos enfants, nos parents. Au fait qu’il est précieux. Nombreux sont ceux qui, parmi nous, ont mis à profit ce temps pour étancher leur soif de

connaissances, d’étude. Tous, nous avons grandi. Il nous faut désormais utiliser ce nouvel état d’esprit pour revivre et faire revivre le judaïsme. Le peuple juif sait, depuis des millénaires, qu’à chaque heure sombre succède le temps du bonheur. Pour le voir s’épanouir, il nous faut faire preuve de patience et de discipline. Comment voyez-vous, dès lors, le monde de demain ? C’est une question que se pose le monde entier ! On voudrait, par facilité, par naïveté aussi, croire qu’il ne ressemblera en rien à celui d’hier. Que nous saurons mieux déterminer nos priorités, respecter le vivant, revenir à l’essentiel. Réfléchir à la façon dont la course à la productivité et la mondialisation nous ont rendu vulnérables. La question revêt de multiples facettes : philosophique, politique, sociologique, économique… A l’échelle de la communauté juive, je dirais que le principal enseignement concerne les valeurs fondamentales du judaïsme : nous n’avons jamais autant prié qu’en ce moment, alors que les lieux de culte étaient clos. Ceux qui ne lisaient pas ont appris à lire, ceux qui ne croyaient en rien ont découvert la foi et se sont tournés vers Hachem. Tout cela, il ne faudra pas l’oublier. Loin de saborder notre unité, la distance et la séparation nous ont rendus plus solidaires. Dans l’adversité, nous avons redécouvert la fraternité et la spiritualité. Au cœur de la tourmente, une flamme s’est allumée. Il faudra tout faire pour la garder vivace…


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Haïm Korsia, Grand Rabbin de France : « Nous devrons être solidaires pour affronter ce qui nous attend »

Entretien exclusif et empreint de vérité du Grand Rabbin de France Haïm Korsia dans ce numéro d’Israël Actualités ! Nous revenons en édition papier avec une interview qui nous paraissait incontournable après le tsunami que vient de vivre le monde entier, la France, mais aussi et ce à plus d’un titre, la communauté juive. La pandémie est loin d’être endiguée, mais, alors que, dans de nombreux pays, on dessert l’étau du confinement, la reprise des activités sociales, scolaires, économiques, communautaires pose de multiples questions. A fortiori lorsque les morts se comptent par milliers et que les responsables, politiques, institutionnels, religieux semblent aussi perdus ou désemparés que nous le sommes. Sur tous ces sujets, il nous semblait primordial d’entendre la voix de Haïm Korsia, Grand Rabbin de France. Au cours des dernières semaines, nous nous sommes, à plusieurs reprises, fait l’écho de sa discrétion, voire de sa transparence, alors que les juifs de France avaient désespérément besoin de guides. Sur ces reproches, fréquemment formulés par nos lecteurs, comme sur l’ensemble des sujets concernant la crise sanitaire, Haïm Korsia a accepté de répondre à nos questions, même les plus virulentes. Sans langue de bois et avec humilité. « Je comprends, j’accepte, c’est la vie et je répondrai bien volontiers », a-t-il simplement indiqué. Haïm Korsia à l’heure du bilan… être présentes lorsqu’un de leurs membres était en fin de vie. Le Président a abondé dans ce sens lors de son dernier discours. Je ne fais pas de politique, mais je tiens à participer au débat lorsque le sujet revêt une dimension qui rejoint celle du spirituel ou de l’éthique. A chaque fois que j’ai soulevé un point important, j’ai pu être entendu, ce qui veut dire que rien n’est figé. Pour autant, il y aura, après la crise, une nécessaire réflexion sur la gestion. Pour savoir si et ce que l’on aurait pu mieux faire et identifier les éventuels dysfonctionnements. Le gouvernement devra en tirer une expérience. Pour l’heure, la polémique n’est pas de mise. Laissons nos gouvernants faire leur travail.

Il y a, à ce jour, plus de 21 000 morts en France. Que pensez-vous de la gestion de la crise sanitaire par le Président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Édouard Philippe, vous qui avez des contacts directs avec nos gouvernants ? Ce n’était pas prévisible : l’OMS, fin Décembre, déclarait que ce qui se passait en Chine n’était pas une pandémie mais une épidémie locale. Lorsque la présence du virus a été identifiée sur notre territoire, et que les malades se sont multipliés, le gouvernement a dû arbitrer entre préservation de l’économie et sécurité sanitaire… Le gouvernement a décidé de mettre à l’arrêt l’économie et a choisi le confinement, autrement dit il a choisi l’humain. Face à ce genre de crise aiguë, tout choix s’avère délicat. Que vous ayez tort ou raison, il y aura toujours des détracteurs pour dire qu’il aurait fallu faire ci ou ça. Le rétro-pédalage devient donc impossible. Sur la gestion des masques, par exemple, il y a une vraie interrogation, d’ordre politique. S’agissant de la sûreté sanitaire, je crois pouvoir dire que, dans les lieux de culte, nous avons toujours devancé les alertes : en imposant notamment les gestes barrières (ndlr : recommandations élaborées en collaboration avec l’AMIF), dès les célébrations de Pourim. Par la

suite, nous avons fermé les lieux de culte et les mikvaot et suspendu les circoncisions en lien avec l’association française des mohalim. Aurait-on pu, dû faire plus ou mieux ? Idem pour le gouvernement ? Il me semble que cela reviendrait à juger l’importance des décisions à court terme, au lieu d’attendre suffisamment pour pouvoir faire un bilan. En ce qui concerne les masques, leur utilité dans l’espace public, la pénurie, les approvisionnements, les Français auront effectivement besoin de réponses. Saluons cependant que notre système de santé ait tenu bon. Il y a eu une vraie et belle solidarité, entre les régions et même avec certains pays européens frontaliers. Il m’apparaît cependant fondamental de rappeler, qu’en tant que grand rabbin, mon rôle n’est pas tant de commenter la politique que de faire entendre ma voix, au nom de la communauté juive de France, lorsque je constate une incohérence. Et j’interviens dès lors que c’est le cas. Dans le Figaro, le 8 avril dernier, je me suis exprimé sur le fait qu’on ne pouvait pas, sous prétexte de protéger nos aînés, les enfermer sans lien aucun avec leurs proches, parce que ce lien est vital. On a d’ailleurs vu le gouvernement évoluer sur ce sujet. De même, j’ai dit publiquement qu’il était inacceptable que les familles ne puissent

Nombre de nos lecteurs, et notre rédaction s’en est d’ailleurs fait l’écho, ont déploré, au cours de cette crise, votre manque de prise de parole et de présence sur le terrain. Que répondez-vous à ceux qui vous disent inaudible dans la tourmente que nous traversons ? Cette appréciation – par essence subjective – « de présence sur le terrain » est en contradiction avec les consignes qui nous ont été données : je vous rappelle que nous sommes confinés, et en ce qui me concerne, je me suis imposé la même attitude que celle que j’ai demandé aux fidèles de respecter. Je n’ai pas voulu garder un petit myniane en cachette, par exemple et j’ai demandé à tous les présidents de communautés de fermer les synagogues et de prier chez eux, comme je l’ai fait chez moi. Je me suis appliqué la règle qui prévalait pour tous… il m’est toutefois arrivé de sortir quelques fois, pour des obsèques ou pour enregistrer des émissions… En ce qui concerne les prises de paroles, ce n’est qu’une question de vision : il y a ceux qui veulent voir et ceux qui font en sorte de mettre un foulard devant les yeux ou se boucher les oreilles : je suis particulièrement actif et réactif sur les réseaux sociaux et y ai diffusé des vidéos plusieurs fois par semaine. J’ai édicté seul, ou avec le président des consistoires Joël Mergui, avant qu’il ne tombe malade puis avec le Grand Rabbin de Paris Gugenheim et JackYves Bohbot, de nombreuses mesures par courrier ou communiqué. J’ai également pris part à des dizaines et des dizaines de réunions ou conférences Zoom, même des

bar-mitzwot ! Je suis investi dans la gestion de la crise et au service de la communauté et ce dans toute la France, palliant ainsi à mes déplacements en province prévus de longue date. Mon emploi du temps est bien rempli, mais encore une fois, je laisse cela à l’appréciation de chacun. Je sais que certaines attaques à ce sujet visent en réalité tout autre chose… Justement, la question de votre présence sur le terrain n’est-elle pas en lien avec les divergences et les tensions, apparues, semble-t-il, avec certains consistoires ? Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet. ? Cette tension entre le grand rabbinat et les consistoires est tout à fait inexacte : nous avançons main dans la main avec les principaux dirigeants des consistoires. Nous sommes tous mobilisés pour échanger avec les communautés et leurs dirigeants. Ma vision d’ailleurs est simple : les synagogues n’ouvriront pas le 11 mai, sans doute pas non plus fin mai. Le cadre que nous respectons, en priorité, est celui fixé par la loi. Si demain, le gouvernement nous donne la possibilité d’ouvrir les lieux de culte, alors nous gèrerons au cas par cas. Nous mettrons dès lors en place un protocole sanitaire : gestes barrière, distanciation physique, nombre de personnes à l’intérieur. Il faudra, cela dit, que les fidèles soient responsables de leur propre santé… C’est-à-dire ? Je vais vous raconter une anecdote : j’ai pris part récemment à un enterrement, au cours duquel un orateur faisait passer un micro de main en main sans aucune protection. J’ai refusé de le prendre, par précaution. Il y a la règle, mais aussi la responsabilité de chacun. Il nous appartient de nous adapter aux impératifs pratiques des synagogues : certains me demandent comment limiter la fréquentation des synagogues à 10, 20, 30 fidèles. Comment faire alors pour le 11ème, le 21ème, le 31ème ? Il nous faudra nécessairement nous s’adapter. Les synagogues n’ouvriront que lorsque la sécurité des fidèles sera absolue, et seulement dans ce cas-là ! Chacun, dans ce contexte, doit faire œuvre de responsabilité : j’ai le souvenir d’un merveilleux shabbat à Villeurbanne, à la


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Haïm Korsia, Grand Rabbin de France : « Nous devrons être solidaires pour affronter ce qui nous attend » - Suite ...

veille de Pourim, qui m’a profondément marqué. Nous avions communiqué sur le nécessaire respect des règles sanitaires : pas de contact physique et distance entre les fidèles. Pourtant j’ai vu des gens s’embrasser, se donner des accolades ou se serrer la main. J’ai interpellé moi-même un fidèle en lui disant, ‘mais pourquoi tu embrasses ce monsieur, tu pourrais le contaminer !’ ‘C’est mon oncle’ m’avait-t-il alors répondu, comme s’il ne pouvait pas exister de contamination intra-familiale… Justement, pourquoi avoir laissé passer autant de temps pour prendre les décisions de fermer les synagogues, les mikvaot ou encore de laisser se tenir la célébration de Pourim et des Michte (repas pris en commun lors de la célébration de Pourim-NDLR) ? Parce que les informations que nous avions étaient largement en deçà de la situation réelle et que nous avons suivi les directives gouvernementales. Dans la synagogue où je prie, nous avons annulé toutes les festivités. Nous avons demandé l’annulation des Michte importants au sein des grandes communautés : certaines nous ont écouté, elles ont d’ailleurs été moins touchées. D’autres, hélas, n’ont pas suivi nos recommandations et elles ont été durement impactées. Je pense, cela dit, qu’il ne faut pas jeter la pierre aux présidents de ces mêmes communautés. Personne, il y a deux mois, n’imaginait la tragédie que nous allions vivre. Pour rappel, Pourim a eu lieu le 10 mars, soit une semaine avant la décision présidentielle de procéder au confinement… Dans l’Est de la France, la transmission du virus n’est pas essentiellement due à Pourim, ce que personne ne peut démontrer, mais à d’autres manifestations qui ont rassemblé de nombreux membres de la communauté strasbourgeoise. C’est ensuite que l’épidémie s’est révélée. Comme ce fut le cas pour l’ensemble de la population du Grand-Est qui fut particulièrement touchée. Il est important de rappeler que, dès lors que nous avons pris la mesure de la gravité de la situation, nous avons fermé les synagogues, alors que juridiquement, les lieux de culte n’étaient pas contraints de fermer à cette période… Pourtant, la pandémie a été décrétée dans la 3ème semaine du mois de février 2020… Effectivement, mais cela n’est autre que l’arbitrage du gouvernement. Nul doute qu’il y a eu des erreurs individuelles et collectives dans les appréciations et les décisions, mais je crois, qu’à l’instant t, avec des connaissances peu étendues sur le virus, toutes les décisions étaient difficiles à prendre. Comme le maintien des élections municipales...beaucoup ont été contaminés dans les bureaux de vote…

« Il nous a fallu nous référer aux Textes pour apporter des réponses » Certes, mais l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avait annoncé qu’il s’agissait d’une pandémie aux alentours du 25 février. Or Pourim se tenait le 8 mars. Quel dommage de ne pas avoir pris de décisions plus fortes ! Nous avons pris des décisions importantes : les mesures sanitaires instaurées étaient plus strictes que celles édictées par le gouvernement : quand nous devions être 500, nous étions 100, et quand nous étions 100, nous passions à 30 fidèles. Nous avons limité de manière drastique l’affluence dans les synagogues. Je vous rappelle également que nous avions fait une déclaration précisant que toutes les personnes à risques, personnes âgées, personnes fragiles souffrant de pathologies chroniques ne devaient pas venir à la synagogue … Nous avions anticipé sur beaucoup de sujets et nous avons réagi du mieux possible aux circonstances et aux événements qui se présentaient… Ce qui est étonnant, voire troublant, c’est que ceux qui hurlaient au scandale, lorsque nous avons fermé les synagogues, sont les mêmes qui nous reprochent aujourd’hui de ne pas les avoir fermées avant. Or, c’était et c’est toujours une situation inédite que peu d’entre nous ont affrontée par le passé. En ce qui me concerne, je n’avais jamais entendu parler de confinement. Il a d’ailleurs fallu que nous, rabbins, cherchions dans les textes, dans les écrits de la Guemara, notamment des références à ce que nous étions en train de traverser. Effectivement, lorsqu’il y a une pandémie, il faut rester chez soi. Pendant un long moment, l’OMS n’a pas pris au sérieux le potentiel de diffusion à l’échelle du monde de cette épidémie. Fin février, on parlait encore trop souvent de « grippette ». Lorsqu’il fut clair que ce virus était mortel, nous avons pris des décisions très fermes, comme refuser aux anciens de prier dans les synagogues. J’ai la chance de pouvoir notamment compter, dans ma synagogue, sur la présence Grand Rabbin Guedj. Par précaution, je lui ai téléphoné et demandé de rester chez lui pour Pourim … De la même façon, lors du shabbat précédent le confinement, j’ai été témoin de la scène suivante : un homme âgé était venu prier au sein de la synagogue où je me trouvais. Un fidèle s’est levé et lui a demandé de rentrer chez lui en lui expliquant que c’était dangereux pour lui. Il est alors reparti. C’était la mesure dont j’avais demandé l’application et elle a été largement respectée. Ce qui me paraît important, dans ce que je viens de vous relater, c’est l’unité et la responsabilité des leaders communautaires, qui ont fait de leur mieux pour que les dispositions prises

soient appliquées. Bien évidemment, on peut toujours mieux faire… Avez-vous formé une cellule de crise ? La cellule de crise de la communauté juive est historiquement constituée autour du CRIF, des consistoires de France et de Paris du FSJU, du CASIP-COJASOR, de l’OSE, comprenant un pôle médicale et un pôle psychologique. Le Rabbin Moché Lewin qui est mon conseiller spécial, me représente en son sein. Nous échangeons après chaque réunion, donc quotidiennement. Cette cellule de crise inclut des associations compétentes dans leur domaine, qui effectuent un travail exceptionnel quel que soit le sujet : culte, action sociale, funérailles, transports des corps vers Israël avec un nouvel acheminement via Liège en Belgique. Elle a démontré le bon fonctionnement de nos institutions et je ne peux que me féliciter de cette collaboration. La communauté semblait être plongée dans un grand désarroi avant les fêtes de Pessah. Comment l’avez-vous vécu et avez-vous réagi ? Avant Pessah, notre objectif était de rassurer les gens, parce qu’il y a eu des manifestations d’inquiétude, effectivement. L’un des sujets récurrents était la possible pénurie alimentaire, notamment de viande casher. En réalité, grâce à D.ieu, nous n’avons manqué de rien. J’ai encore en mémoire, des messages de rabbins disant que nous pouvions garder du Hametz, dans le cas où on manquerait de denrées alimentaires à l’issue de Pessah. J’ai fait en sorte d’assurer, en collaboration avec tous les producteurs de viande, un approvisionnement permanent. Et j’ai bataillé, je peux vous le dire ! Le mot est faible, même : parfois c’était les préfets qui ne laissaient pas se faire les abattages. En général, c’était plutôt les abattoirs qui refusaient que les chohetim venant de Paris, puissent abattre les bêtes. Au quotidien, il a fallu lutter et négocier ou donner des assurances pour obtenir que personne ne manque de rien, y compris les plus démunis, qui ont un besoin vital de paniers de denrées à Pessah. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail incroyable effectué à cet égard par les associations, en particulier les jeunes de l’UEJF. Le désarroi venait aussi des souffrances, vécues alors que la vie synagogale, elle, s’est arrêtée. Je pense notamment aux personnes en deuil (nombreuses sont celles que j’ai appelées) qui ne pourront pas faire de Kaddish avec un myniane, au risque d’avoir l’impression de ne pas avoir tout fait pour leur proche disparu. La reprise des offices est nécessaire de ce point de vue, mais encore une fois, elle ne pourra se faire que lorsque nous serons en capacité d’assurer la sécurité sanitaire de

tous. Nous tentons de mettre en place des normes avec les présidents de communautés et je pense que lorsque les fidèles pourront revenir prier dans leur synagogue, la sérénité reviendra progressivement, même s’il faudra s’adapter aux règles sanitaires… « Il nous faudra repenser notre rapport au temps, intégrer la fragilité des choses. » Le monde d’hier ne sera plus celui que nous connaîtrons dans le futur ? Non, évidemment. Ce que nous faisions hier, ces grandes fêtes, les danses, la joie, tout cela sera différent pendant un temps qu’il nous est pour l’heure impossible à définir. Il faudra organiser les offices, peut-être, avec plus de discipline, respecter les distances sanitaires que nous imposera la situation du moment… Il faudra aussi intégrer la nécessaire capacité à réagir très vite. La Torah nous l’apprend dans le psaume 68 « Yom Yom » : « Quelle est notre projection dans le futur, jour après jour ? ». A ce jour, aucune ; qui sera à même de prévoir ce qu’il se passera demain, dans un an ou deux ? Nous repoussons les célébrations, mais nous ne savons rien de ce qu’il adviendra alors. Nous aurons donc à définir un rapport au temps différent, avec une prise de décision à plus court terme que celle dont nous avions l’habitude. Il nous faut aussi réapprivoiser le temps court et ce qu’il nous donne : nous sommes privés de nos libertés : des choses simples comme boire un coca ou un café sur une terrasse de café ensoleillée sont devenues précieuses. Presque tout ce que nous faisions au quotidien sans y penser est aujourd’hui précieux. Cette fragilité des choses, des gestes, des habitudes auxquelles on tient, deviendra sans doute permanente. Pouvez-vous dire aujourd’hui, combien de personnes sont décédées du COVID-19, au sein de la communauté juive ? Nous avons fait il y a deux semaines, un décompte de ceux qui sont décédés de mort naturelle, d’une longue maladie, ou du COVID-19, avec le responsable de la Hevra Kadicha et d’après lui, il serait de 1 % des décès à l’échelle du pays. Si nous prenons en compte le fait que le nombre de décès en France dus au COVID est de plus 23 000 morts à ce jour (cet entretien a été réalisé le jeudi 30 avril-NDLR) cela ferait environ 250 décès. Mais réduire le nombre de personnes défuntes au sein de notre communauté à un chiffre qui rentre dans les statistiques est insupportable. Nous avons tous, dans notre entourage, proche ou moins proche, connu des personnes qui, hélas, ont fait partie des victimes. Pour les familles, les amis, la perte


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d’un être cher ne se réduit pas à un chiffre. Je me suis récemment entretenu avec les dirigeants de pompes funèbres. Grâce à D.ieu, et même si nous ne disposons pas encore de chiffres exacts, nous pouvons dire qu’aujourd’hui, le nombre de décès est en baisse : il y a encore quelques semaines, il y avait entre 6 et 15 convois par jour… Pourtant, des informations ont couru concernant un nombre de décès avoisinant les 2000 morts ? Non, nous avons fait un calcul très précis, région par région pour connaître l’ampleur et l’impact de cette tragédie sur notre communauté. Connaissez- vous le nombre de nos coreligionnaires encore hospitalisés ou en réanimation ? Nous avons des chiffres globaux par région et nous prenons évidemment des nouvelles des personnes que nous connaissons personnellement, comme notre ami le rabbin Schlomo Malka (décédé quelques jours après cet entretien, z’l). Parfois les décès sont très brutaux, la personne allait mieux et soudain tout s’emballe, comme cela est malheureusement arrivé à mon ami Claude Barouch z’l, Président de l’UPJF (Union des patrons juifs de France). Le plus terrible est de ne pas disposer d’informations et nous avons pris en compte la détresse que cela induit. Nous avons donc mis en place un numéro vert pour la communauté juive, afin que les personnes qui ont des interrogations puissent avoir des réponses : 09 70 68 34 30. Cinq rabbins se relaient pour tenir cette permanence téléphonique. Nous avons eu à affronter des situations hors-normes : Pouvions-nous imaginer, il y a à peine quelques mois, de faire enterrer son père ou sa mère sans pouvoir être présent ? Non, et pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé parfois. Lorsque les corps ont été acheminés vers Israël, les enfants des défunts, eux, n’ont pas pu suivre. C’est très dur, très lourd à accepter… Justement, vous évoquez Claude Barouch et l’un de nos lecteurs a une question en lien avec ce sujet. Nombre de personnalités lui ont rendu hommage, vous en étiez. Nous aussi avons évoqué son action, et sa disparition. Notre lecteur, lui, s’interroge sur votre proximité avec les simples fidèles. Vous faites l’effet, nous écrit-il, d’un rabbin VIP, surtout concerné par la France d’en haut, et par ceux qui, au sein de notre communauté, ont une position sociale. Que répondez-vous à cela ? Si je n’avais pas été présent à l’enterrement de Claude Barouch Z’l, on me l’aurait très certainement reproché ! Claude était un ami et un homme investi que j’ai accompagné dans nombre de ses combats. Il était un militant communautaire infati-

gable, et je ne pouvais l’ignorer. Pour les enterrements, il m’est arrivé de remplacer des rabbins, car beaucoup d’entre eux étaient malades. J’en ai fait quatre, jusqu’ici. Je connaissais personnellement deux des défunts. Le troisième était un rescapé de la Shoah, et quant au 4ème, je ne le connaissais pas. Il n’y avait personne pour l’accompagner vers sa dernière demeure. Il n’est guère dans mes habitudes de lister si précisément tout ce que je fais ou toutes les personnes que j’assiste. Je ne suis pas dans mon rôle, si je communique sur ce sujet. J’assume donc le fait que chacun puisse penser ce qu’il veut de moi. C’est écrit dans les psaumes… Je ne dirai jamais ce que je fais. J’aimerais donc répondre à votre lecteur par un exemple issu de la Meguila d’Esther, dans le dernier chapitre : « Mordehaï est aimé de tous ». Mais lorsqu’il prend ses responsabilités et assume d’être l’homme qui remplace Amane, il perd une partie de ses soutiens. Il y a eu et il y aura toujours des gens contre vous, des gens qui nous disent qu’il aurait fallu être ou faire autrement. C’est ainsi… Parlons des Ehpad : à l’échelon du pays, ils ont connu un nombre de décès effrayant. Qu’en est-il des Ehpad communautaires, au sein desquels, selon nos informations, la situation serait tout aussi catastrophique ? A Créteil (Val-de-Marne), 22 résidents sont décédés dans un Ehpad, il est vrai. Je n’en connais pas la raison, mais je connais très bien cet établissement. Je crois que personne n’avait malheureusement pris la mesure du risque pour nos anciens. En ce qui concerne cet établissement, ce sont les conditions d’accueil générales qui sont en cause. D’un point de vue général, tous les résidents défunts, au sein des Ehpad communautaires, ne sont pas forcément des victimes du COVID-19. Certains ont péri du fait de leur grand âge, d’autres effectivement sont des victimes indirectes : c’est par exemple, l’isolement, l’absence de lien avec leurs proches qui les a atteints. Il faut protéger nos aînés en prenant en compte certaines particularités, mais nous l’avons sans doute compris trop tard… « Nous devrons compter sur la solidarité communautaire » Justement, au plus fort de l’épidémie, nous avons posé des questions aux différents aumôniers militaires, pénitentiaires et des hôpitaux israélites : nombreux sont ceux qui ont ressenti, de votre part, un manque de soutien et constaté un manque de présence sur le terrain. Je pense avoir fait mon travail. Être sur le terrain, je vous l’ai déjà dit, c’est une notion très subjective : devais-je faire ce que j’ai fait en étant plus visible ou être plus

présent ? Nous étions confinés, nous devions être confinés mais j’aurais dû faire ce que j’interdisais de faire aux fidèles ? J’ai assumé ma tâche dans le respect des règles : lorsque les familles m’appelaient, j’ai transmis aux aumôniers. Les demandes que je pouvais gérer seul, je les ai gérées. Concernant l’armée ou les prisons, j’ai suivi de près les problématiques rencontrées, comme l’acheminement des colis de Pessah au sein des établissements pénitentiaires. La circulaire permettant la livraison des colis aux détenus juifs ayant tardé, j’ai personnellement appelé le directeur pénitentiaire pour qu’elle soit diffusée. Deux heures plus tard, l’affaire était réglée. Quant aux hôpitaux, je suis intervenu auprès des personnels des chambres mortuaires de l’APHP notamment pour qu’ils puissent accompagner au mieux les familles, qui dans le désarroi et la souffrance, devaient en sus faire face, en raison des impératifs sanitaires, à la suspension de la toilette rituelle à laquelle nous attachons tant d’importance. J’ai également notifié les personnels soignants des dates de fêtes de Pessah (ndlr : 2 jours de Yom Tov successifs suivis de Chabbat), période pendant laquelle toute démarche administrative concernant un fidèle défunt ne pouvait être entreprise, en l’absence de l’accord de ses proches. Si les rabbins ont ressenti un manque de soutien de ma part, alors encore une fois, j’en suis désolé, mais ils ne me l’ont pas dit. Pourquoi ? Qu’attendaient-ils comme type de soutien de ma part ? Car je peux vous dire que chaque appel, chaque demande qui m’a été formulée a reçu réponse. Alors, soit c’est une impression basée sur de mauvaises informations, soit c’est de la diffamation… Parlons de l’avenir et notamment de ce qui s’annonce, en commençant par un sujet qui préoccupe nombre de familles : l’école juive. Familles et établissements se retrouvent aujourd’hui confrontés à des difficultés insondables : faute de moyens, les familles ne peuvent plus avancer les frais de scolarité. Faute de rentrées d’argent, les écoles, elles, courent le risque de devoir fermer leurs portes. Y a-t-il une cellule de crise qui prend en compte cette problématique car elle va prendre de plus en plus d’ampleur, à l’heure où l’on parle de rouvrir les établissements scolaires ? Il faut d’abord remarquer que le dispositif mis en place par le gouvernement est assez incroyable. Pour traverser la crise sanitaire, l’État s’est montré très protecteur. Bien sûr, cela ne suffira pas à éviter les lignes de fracture et les fragilités, notamment dans les entreprises. A ce titre, je le dis, nous compterons aussi sur la solidarité communautaire et les dons. Il y a, au sein de notre communauté, une entraide formidable. Par ailleurs, l’une des demandes

de Joël Mergui à l’État a été entendue : il s’agit de passer la défiscalisation des dons des entreprises de 66% à 75 %. Cela a l’air minime, mais c’est, au contraire, primordial, car cela permettra aux associations de bénéficier de dons de professionnels plus nombreux et plus importants. Nous allons vers des jours difficiles. Il faudra donc avoir une attention particulière pour les plus fragiles. Concernant les écoles, je pense que dans l’ensemble elles ont pu assumer la gestion de leurs frais fixes. J’en profite ici pour saluer le travail et l’effort des équipes pédagogiques, qui ont maintenu la scolarité de nos enfants grâce à l’enseignement à distance. J’espère qu’elles pourront être à l’écoute des familles les plus démunies ou les plus touchées par cette crise. J’ai aussi sur ce sujet, sollicité Marc Eisenberg (Président de l’AIU, entrepreneur et philanthrope, fils du grand rabbin Josy Eisenberg-NDLR), afin qu’il tente de mettre en place des bourses pour les élèves précaires. Il s’est engagé à aider les familles… Les réseaux scolaires, eux, ont conscience des problèmes. Les écoles seront aidées par les institutions communautaires et les familles qui s’en sortaient difficilement avant cette crise, pourront être accompagnées afin qu’elles ne sombrent pas. La cellule de crise et les systèmes d’alerte que nous avons mis en place jouent leur rôle à plein. Toute la question repose désormais sur la façon dont l’économie repartira. Cet élément sera déterminant. Dans un an auront lieu de nouvelles élections pour choisir le prochain Grand Rabbin de France. Avez-vous déjà envisagé de vous représenter ? Comme je vous l’ai déjà dit, je me repose sur le psaume 68 Yom Yom… C’est, ce que m’a enseigné mon maître, le Grand Rabbin Chouchena z’l. Je ne me projette pas pour l’instant et je n’ai rien fait jusqu’à présent qui puisse laisser penser que je m’occupe de cela... Dernière question, monsieur le Grand rabbin. Quel est, selon vous, l’avenir des juifs en France ? Nous avons une place au sein de la société française, elle n’est pas en question. Nous l’avons vu lorsque le Président a réuni les cultes. Nous sommes l’une des facettes de la société française. Nous avons su montrer que nous étions respectueux des Lois de la République, et il est évident que nous avons à prendre part à la reconstruction de la France. Indiscutablement. Je conclurai en vous disant que l’Eternel renouvelle tous les jours la création du Monde. Il nous revient aujourd’hui de renouveler notre engagement pour la République… Merci au Grand Rabbin de France, Haïm Korsia…


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Entretien avec Paul Fitoussi, chef d’établissement de Yavné Marseille Alors que se profile une fin de confinement, les écoles sont appelées à réouvrir. Réaction avec Paul Fitoussi ment à distance depuis bien longtemps. Ils utilisent ces outils au quotidien. Et pour ce qui est des élèves, ils sont équipés d’IPAD de la 6ième à la Terminale, donc globalement pas de problèmes d’accessibilités.

1- Tout d’abord, il semblerait que la continuité pédagogique se passe bien du côté de votre école ? Effectivement, il y a 3 ans, avec l’aide de mon Conseil d’Administration, nous nous sommes lancés dans l’aventure du numérique, et cela s’est avéré encore plus payant avec cette crise. Et je tiens à rendre un hommage particulier aux enseignants qui se sont montrés à la hauteur. 2- Que veut dire « l’aventure du numérique » ? Nous avons énormément investi quant aux infrastructures numériques, et tous nos enseignants disposent d’un IPAD et des programmes nécessaires pour l’enseigne-

3-Comment se passe la diffusion des cours ? Depuis le début du confinement, nous avons établi un emploi du temps identique, et de ce fait nos élèves ont leur repaire de semaine en semaine … Nous faisons de la télé enseignement en directe, et si des enfants ne sont pas présents, nous les contactons par sms en temps réel … en fait, pour nous, il ne s’agit pas d’envoyer des rendez-vous zoom désorganisés, mais faire en sorte que l’enfant se sente suivi, cela permet d’éviter au maximum les décrochages.

fera le 12 mai. Nous disposons dans notre école d’un espace d’accueil très favorable, avec des grandes classes, avec une très grande cour. Deuxièmement, nous n’accueillons pas la totalité des élèves … A partir de ces éléments, nous pensons effectivement réouvrir l’établissement en appliquant un certain nombre de mesures de protections. La priorité, c’est la santé de nos enseignants et notre personnel. Toutefois, il faut dire que le cahier des charges du plan sanitaire est très complexe … mais pour l’heure il semble applicable dans notre établissement.

4-Du coup, vous n’êtes pas pressé pour la reprise ? L’enseignement à distance est un avantage, en même temps rien ne vaut le lien social. L’enfant a besoin de son contact avec l’enseignant et vice-versa.

6-Avez-vous pris d’autres mesures ? Comme je suppose d’autres établissements, nous avons achetés, du gel hydroalcoolique, des masques, des visières, nous mettons en place des marquages au sol … L’accueil des parents et des enfants ne se fera pas comme avant. Enfin, nous avons mis en place un drive pour tester les membres du personnel ou les parents qui le souhaitent.

5-Allez-vous réouvrir le 11 mai ? Plus exactement, l’accueil des élèves se

7- A la manière du Professeur RAOULT ? Il me semble que c’est une mesure impor-

tante, qui au-delà des gestes barrières et autres achats, permet d’ajouter à la prévention de ce virus… En même temps, nous sommes partis d’un constat, tous les endroits ou des tests ont eu lieu, les évènements ont été moins dramatiques. 8-Comment voyez-vous l’avenir proche des écoles juives ? Il est évident qu’il faudra apprendre à vivre avec ce risque, comme il en existe d’autres. Ça ne sera pas facile, mais il faudra bien s’y adapter, que le virus revienne ou pas. Maintenant, on sait que ce type de fléau peut arriver. Il faudra aussi se relever et accompagner les personnes qui ont vécu de drames ! Dans notre profession, des personnes ont été touchées et je pense particulièrement à deux d’entre elles, André TOUBOUL zal et Nissim AZOGUI zal, que j’ai bien connu. 9- On vous sent pessimiste ? Triste plutôt pour ceux qui nous ont quitté, en particulier pour leurs familles ! pessimiste je ne le suis jamais, nous saurons trouver des solutions, prendre des décisions fortes et relever le défi.

UCJ 95 : Un président en action face à la crise du Covid19 Chers présidents, Chers Rabbins, Cher(es) Ami(es), Comme vous le savez la crise sanitaire du covid-19 a interrompu les activités communautaires et de culte. Les consignes des autorités ont imposé de respecter la période de confinement pour protéger la santé de tous. Il a donc fallu s’organiser au sein de chaque communauté, association, écoles,... Soyez-en remerciés. Toute mon équipe, Thierry Ghenassia, Josiane Sberro, Paul Aïss, Serge Vestin, Richard Bouaniche et moI, tenons d’abord à exprimer nos sincères condoléances aux familles qui ont perdu un proche lors de cette terrible pandémie et nous souhaitons un prompt rétablissement à ceux qui sont encore souffrants. Tous nos vœux de guérison rapide et complète ainsi que nos prières les accompagnent. Chacun se sent solidaire également de ceux qui luttent contre la maladie, en leur adressant un grand MERCI pour l’énorme travail accompli. Face à cette situation exceptionnelle de crise sanitaire actuelle sans précédent, l’Union des Collectivités Juives de 95 (UCJ95) s’est pleinement mobilisée pour apporter un soutien complémentaire aux plus défavorisés. Ceci a été rendu possible grâce à notre partenariat avec le président F. Kalifat (CRIF), et le président A. Gold-

mann (FSJU), ces deux institutions ayant été réactives car habituées au terrain, mais surtout présentes à nos côtés pour ne laisser personne sur le bas côté de la route. Un grand merci au Docteur Marc Djebali qui a su nous accompagner à chaque appel, et répondre présent en donnant un avis médical circonstancié. Et à toutes les autres associations, écoles du département mais également de quelques donateurs, que nous remercions de nous avoir alerter aux débuts de chaque souci familiale. Merci au député F. Pupponi pour sa présence sur le terrain depuis deux mois, allant vers les plus démunis, les commerçants, jusqu’aux inhumations. Sa présence a procuré un grand réconfort aux nombreuses familles . Nos actions ont été menées dans plusieurs domaines et en même temps, surtout sans distinction de lieu de communauté, de degré de religiosité ou d’appartenance à une tendance (Consistoriale, Loubavitch ou autres). Notre objectif a toujours été de défendre le Judaïsme dans son entité entière: • Distribution nominative de bons alimentaires à plus de 120 familles avant les fêtes de Pessah sur le département, sur Sarcelles principalement, mais aussi Saint-Brice, Enghien, Montmagny, Groslay… Nous remercions le professionnalisme, de tous les commerçants qui ont gentiment participés à cette action. • Attribution d’un budget spécial à l’as-

sociation MAZONE ainsi qu’à certains commerçants pour des paniers alimentaires de qualité • Distribution de masques achetés par l’UCJ95 et distribué à des familles en réelles difficultés, ou aux personnes fragiles • Accompagnement de quelques familles endeuillées dans les procédures d’inhumation. • Nous recensons actuellement les personnes isolées dans les EHPAD pour créer une chaine de solidarité. Le constat est terrible. • Sans oublier les enfants, a qui nous avons distribuer des cahiers de coloriage, et quelques cadeaux pour animer leur journée • Mise en place prochaine d’une cellule psychologique pour le «jour d’après» Tant que la situation ne sera pas stabilisée, l’équipe de l’UCJ95 reste mobilisée. Remerciements envers les représentants de l’Etat dans notre département, pour leur réactivité et assistance permanente. Grâce à des échanges permanents, nous avons pu comprendre l’évolution par ville du virus, en essayant d’y apporter notre contribution. Nous resterons toujours à vos côtés pour vous apporter l’aide dont vous auriez besoin. C’est le sens de nos actions depuis plus de huit ans maintenant. D’autres actions seront menées auprès des

particuliers pour le «jour d’après» (endeuillés, scolarité, …) et des entreprises, et souhaiterions associer l’ensemble des acteurs de la vie juive et au-delà, pour réaliser ces réflexions. Que toutes ses larmes déversées par de si nombreuses familles puissent se transformer en larmes de joie et de bonheur dans chaque famille. La vie depuis 2 mois est dure, mais rien ne vaut la Vie, et nous sommes persuadé que nous allons tous ensemble, trouver la force de réussir ce combat pour la vie et renaitre après ce cauchemar dans de meilleurs dispositions, d’amour, d’unité et de bienveillance entre tous. Nous veillerons au quotidien de chacun, pour que chaque famille puisse trouver du réconfort, et la force de rebondir pour continuer à vivre tout simplement. Dans l’attente de vous retrouver tous bientôt et en bonne santé. Amen. René TAIEB - Président de l’UCJ 95


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GB: Boris Johnson s’apprête à annoncer une stratégie progressive de déconfinement

La pandémie a fait plus de 31.000 morts dans le pays, le deuxième plus endeuillé au monde Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’apprête à dévoiler dimanche une prudente et très progressive stratégie de déconfinement, face à la pandémie qui a fait plus de 31.000 morts dans le pays, le deuxième plus endeuillé au monde. Cette stratégie s’appuiera sur un système d’alerte, sur le modèle de ce qui existe pour la menace terroriste, qui va être mis en place pour informer les Britanniques du niveau de danger de la pandémie, a déclaré le ministre chargé des Communautés, Robert Jenrick, sur Sky News, dimanche. «Pour le moment, nous pensons que le pays se trouve à quatre sur une échelle de

cinq, cinq étant le (niveau le) plus préoccupant et nous voulons le ramener aussi rapidement que possible à trois», a décrit le ministre. «Et à chaque étape, nous serons en mesure d’ouvrir et de redémarrer davantage d’aspects de l’économie et de nos vies», a-t-il expliqué. Le ministre a expliqué qu’un centre de biosécurité compilera les données et surveillera les progrès de la lutte contre le virus, ce qui déterminera la réponse du gouvernement. Des mesures spécifiques pourront être mises en place localement, selon l’évolution de la pandémie. Tandis que les autorités ont répété depuis des semaines qu’il fallait «rester à la maison», le message va désormais être de «rester vigilant», un slogan jugé confus par l’opposition travailliste.

USA: la Cour suprême examine Craintes autour de l’instauration le refus de D. Trump de livrer ses d’une quarantaine au Royaume-Uni documents financiers au Congrès

Les représentants du secteur aérien se sont alarmés des possibles répercussions d’une telle décision

Le gouvernement britannique envisage d’introduire une quarantaine obligatoire de quatorze jours pour les voyageurs entrant au Royaume-Uni, rapporte la presse samedi, suscitant l’inquiétude du secteur aérien déjà fortement déstabilisé par la pandémie. Hormis les voyageurs qui entrent dans le pays depuis l’Irlande voisine, les îles anglo-normandes ou l’Ile de Man, et les chauffeurs routiers apportant des produits essentiels, tous les voyageurs entrant dans le pays devront s’isoler pendant deux semaines, rapporte le Times. Des vérifications ponctuelles de l’adresse donnée par les voyageurs seront effectuées, avec des sanctions possibles allant

de l’amende de 1.000 livres (1.100 euros) à l’expulsion, ajoute le quotidien, qui précise que le Premier ministre Boris Johnson doit annoncer cette mesure dimanche. La BBC de son côté avance que la mesure doit entrer en vigueur fin mai. La mise en place d’une quarantaine «est une question que nous examinons», avait déclaré le porte-parole de Downing Street vendredi. Même si le gouvernement n’a pas confirmé l’introduction de cette mesure, des représentants du secteur aérien se sont alarmés de ses possibles répercussions. «Cela aurait vraiment un gros impact sur notre secteur», a déclaré à la BBC la dirigeante de l’association des opérateurs d’aéroports (AOA), Karen Dee.

Trump a fait de sa fortune un argument de campagne, mais son manque de transparence alimente les spéculations

La Cour suprême des Etats-Unis examine mardi le refus de Donald Trump de livrer ses documents financiers au Congrès et à un procureur new-yorkais au nom de son immunité présidentielle.

Lundi, le président des Etats-Unis a accusé son prédécesseur du «pire crime politique» de l’Histoire du pays. Selon lui et ses partisans, l’ancien président des ÉtatsUnis aurait passé ses dernières semaines en fonction à saboter les fondations de l’administration suivante.

Les neuf sages de la haute cour interrogeront les parties à partir de 10H00 (14H00 GMT) lors d’une audience téléphonique qui sera retransmise en direct.

D. Trump a fait de sa fortune un argument de campagne, mais son manque de transparence alimente les spéculations sur l’étendue de sa richesse, sur ses relations avec le fisc ou sur de potentiels conflits d’intérêt.

Leur décision, attendue d’ici fin juin, permettra de lever le voile avant l’élection présidentielle de novembre sur les affaires de Donald Trump, qui contrairement à tous ses prédécesseurs depuis les années 1970 refuse de publier ses déclarations d’impôts.

Les avocats du président soutiennent quant à eux qu’il jouit, pendant l’exercice de son mandat, d’une immunité totale et que celle-ci est nécessaire pour qu’il puisse se concentrer sur son travail sans être «harcelé» par des procureurs ou des parlementaires.


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Un responsable de la police «Fermeture définitive»: la Grande-Bretagne révèle le ukrainienne demande la liste des Juifs de la ville de Kolomyia dernier message nazi décodé

«Les troupes britanniques sont entrées à Cuxhaven à 14 heures le 6 mai - à présent le trafic radio va cesser»

Le Royaume-Uni a révélé vendredi les derniers messages décodés envoyés à partir du réseau de communication militaire de l’Allemagne nazie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à l’occasion du 75e anniversaire du jour de la victoire, le 8 mai. Les messages secrets, envoyés le 7 mai 1945, avaient été interceptés à Bletchley Park, le principal site de décryptage du Royaume-Uni. Ils ont été rendus publics pour la première fois vendredi. Le siège des communications du gouvernement britannique (GCHQ) a publié les informations, montrant comment les scientifiques de Bletchley Park faisaient face au vaste réseau allemand, retiré dans la ville de Cuxhaven, au nord de l’Allemagne.

«Alors que les Alliés se rapprochaient, le dernier des messagers allemands toujours à son poste, le lieutenant Kunkel a envoyé le dernier message enregistré du réseau», est-il expliqué. «Les troupes britanniques sont entrées à Cuxhaven à 14 heures le 6 mai - à partir de maintenant, tout le trafic radio cessera vous souhaitant tout le meilleur. Lt Kunkel «, disait un message, suivi d’un dernier: «Fermeture définitive- tout le meilleur - au revoir». Le décryptage de messages codés allemands fut un facteur des succès alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été estimé que le conflit en Europe a été écourté d’au moins deux ans grâce à la cryptanalyse de la machine à coder allemande Enigma.

La lettre a été signée par Myhaylo Bank, un officier supérieur de la police nationale

dication de leurs coordonnées, de leurs numéros de téléphone portable et de leurs lieux de résidence», indique la missive.

Un groupe ukrainien de confession juive a accusé les forces de police du pays d’antisémitisme après qu’un haut fonctionnaire de la police a demandé la liste de tous les Juifs de la ville de Kolomyia dans le cadre d’une enquête sur un crime organisé, a rapporté le Jewish Telegraphic Agency.

La lettre qui a été signée par Myhaylo Bank, officier supérieur de la police nationale qui s’occupe du crime organisé, n’explique pas l’intérêt particulier de son unité pour les Juifs de Kolomyia.

La demande officielle adressée au chef de la communauté juive de Kolomyia est datée du 18 février 2020, selon une photographie du document qu’Eduard Dolinsky, directeur du Comité juif ukrainien, a tweeté dimanche soir. «Veuillez nous fournir les informations suivantes concernant la communauté religieuse juive orthodoxe de Kolomyia, à savoir: la charte de l’organisation, la liste des membres de la communauté avec in-

Le chef de la communauté juive de la ville, Jacob Zalichker, a refusé le 25 février de fournir les informations demandées, ajoutant qu’il ne satisferait à cette requête qu’après avoir reçu un mandat de justice. «C’est une honte totale et du pur antisémitisme», a déclaré M. Dolinsky au Jewish Telegraphic Agency. Kolomyia et ses environs, au sud-ouest de Kiev, comptent plusieurs centaines de personnes de confession juive.

Trois pays du Golfe cherchent à Commémorations de 1945: unie, monter des partenariats avec Israël la Russie est «invincible» pour lutter contre le coronavirus

nous pouvons créer un vaccin et un remède’. Ils voient cette pandémie comme une opportunité de coopération entre eux et Israël», a déclaré le rabbin Marc Schneier, président de l’organisation interconfessionnelle «Fondation pour une compréhension éthique».

Vladimir Poutine a rendu hommage aux quelque 27 millions de morts Soviétiques de la Seconde guerre mondiale Unie, la Russie est «invincible», a proclamé Vladimir Poutine samedi lors des commémorations des 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. «Nous avons la conviction d’être invincibles lorsque nous sommes unis», a dit le président russe, dans un bref discours prononcé devant la flamme du soldat inconnu, à l’ombre du Kremlin, pour marquer la défaite de l’Allemagne nazie, un jour «sacré» pour les Russes. Conséquence de la pandémie de coronavirus, le chef de l’Etat a été contraint cette année à renoncer à la grande parade militaire qui devait avoir lieu ce samedi de-

vant un parterre de dirigeants étrangers. Des dizaines d’avions de chasse, de reconnaissance, de ravitaillement et des hélicoptères ont cependant survolé Moscou. Au-dessus de la Place Rouge, une escadrille a dessiné avec ses fumigènes le drapeau russe -blanc bleu rouge- dans le ciel de la capitale. M. Poutine a rendu hommage aux quelque 27 millions de morts Soviétiques de la Seconde guerre mondiale et aux vétérans de celle-ci. «Nos vétérans ont combattu pour la vie contre la mort, leur solidarité et leur détermination resteront à jamais un modèle pour nous», a-t-il dit, avant de respecter une minute de silence.

Dubaï a déclaré publiquement être disposé à travailler sur un vaccin avec l’Etat hébreu Trois États du Golfe ont contacté Israël ces dernières semaines pour recevoir des informations et une assistance dans la lutte contre le COVID-19, a rapporté dimanche le Jerusalem Post. Bahreïn et un autre État du Golfe ont appelé le centre médical Sheba de l’hôpital Tel Hashomer, faisant part de leur intérêt pour la réponse que l’hôpital a apporté à la pandémie, tandis que l’ambassadeur des Émirats arabes unis auprès des Nations Unies a déclaré publiquement que son gouvernement serait disposé à travailler avec Israël sur un vaccin. «J’ai entendu à maintes reprises des dirigeants du Golfe dire ‘avec nos ressources, notre richesse et l’innovation israélienne,

Le directeur de la division internationale du centre Sheba, Yoel Hareven, a quant à lui affirmé que le Bahreïn et un autre État du Golfe, qu’il a refusé de nommer, se sont intéressés aux innovations israéliennes dans le domaine de la médecine et à la façon dont l’État hébreu a réagi au coronavirus. «Nous leur avons offert toute l’aide dont ils avaient besoin, avec même l’envoi d’équipes chez eux pour partager des connaissances logistiques», a déclaré Hareven. «Quelle que soit l’aide que nous puissions apporter à nos voisins, nous le ferons avec bonheur», a-t-il ajouté. Hareven a noté que les gouvernements de cette région sont très centralisés, suggérant que les contacts avec Sheba ont eu lieu avec l’approbation des dirigeants. «Ils croient très fermement au lien avec la médecine israélienne et Israël en général», s’est-il réjoui.


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Coronavirus: l’Iran met en garde contre un «retour en arrière»

Les autorités ont refermé les services administratifs, banques et commerces non-essentiels au Khouzestan

a-t-il ajouté, déclarant que des restrictions seraient réimposées dans d’autres endroits si nécessaire.

L’Iran a mis en garde lundi contre un «retour en arrière» dans ses efforts contre le Covid-19 en cas de non-respect des consignes sanitaires, et annoncé 45 décès supplémentaires liés à la maladie.

Les autorités ont refermé les services administratifs, banques et commerces non-essentiels dans neuf comtés du Khouzestan.

Les autorités ont rétabli les restrictions de déplacement dans la province du Khouzestan (sud-ouest), où la situation est jugée particulièrement inquiétante par le gouvernement. «Nous avons connu un retour en arrière au Khouzestan en raison de la hausse du nombre des personnes hospitalisées et du non-respect des protocoles» sanitaires, a indiqué le vice-ministre de la Santé, Aliréza Raïsi, à la télévision d’Etat. «Cela peut arriver pour toute autre province si nous ne faisons pas attention»,

Le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, a estimé que «moins de 50%» des habitants de cette province avaient respecté les consignes. Le ministère de la Santé a cessé de publier le bilan de la pandémie par provinces depuis près d’un mois, notamment pour limiter les déplacements entre régions. Le bilan national des décès s’élève désormais à 6.685, et compte 109.286. cas de contamination, selon le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour.

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Un ambassadeur maltais compare Angela Merkel à Hitler avant de démissionner

«Elle a réalisé le rêve d’Hitler! Contrôler l’Europe»

a écrit Michael Zammit Tabona dans un post par la suite supprimé.

L’ambassadeur de Malte en Finlande a comparé dans un post Facebook la chancelière allemande Angela Merkel à Adolf Hitler, avant de démissionner selon le quotidien Times of Malta.

Selon le Times of Malta, le ministère des Affaires étrangères lui a demandé de retirer immédiatement son message et le diplomate, en poste depuis 2014, a démissionné.

«Il y a 75 ans, nous avons arrêté Hitler. Qui arrêtera Angela Merkel? Elle a réalisé le rêve d’Hitler! Contrôler l’Europe»,

Zammit Tabona, homme d’affaires et représentant politique n’a pas encore réagi aux faits.

La France appelle à une «réponse Israël: le nouveau gouvernement ferme» de l’UE en cas d’annexion israélienne de la Cisjordanie prêtera serment jeudi

L’évènement a été reporté d’un jour en raison de la visite mercredi du Secrétaire d’État américain Le président de la Knesset et chef de file de la liste centriste Bleu Blanc a annoncé lundi que la prestation de serment du gouvernement aurait lieu jeudi à 13H00 (10H00 GMT), a indiqué le porte-parole du Parlement israélien. Selon le communiqué, Benny Gantz a dans le même temps appelé le président du comité de régulation à convoquer une réunion pour déterminer un calendrier parlementaire en conséquence. L’événement a été reporté d’un jour en raison de la visite mercredi du Secrétaire

d’État américain, Mike Pompeo. Le chef de la diplomatie américaine rencontrera le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le président de la Knesset Benny Gantz à Jérusalem «pour évoquer les efforts américains et israéliens visant à combattre la pandémie de Covid-19 ainsi que les questions de sécurité régionale liées à l’influence néfaste de l’Iran», a annoncé vendredi le département d’Etat américain dans un communiqué. Le plan de paix américain pour un règlement du conflit israélo-palestinien, qui prévoit notamment l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie, sera également à l’ordre du jour.

«Si l’annexion se poursuit, l’UE agira en conséquence» (porte-parole de l’UE) La France a appelé ses partenaires de l’Union européenne (UE) à adopter une «réponse ferme» à l’encontre d’Israël si Jérusalem venait à annexer des pans de la Cisjordanie, a rapporté lundi l’agence de presse Reuters, citant des diplomates européens. La Belgique, l’Irlande et le Luxembourg souhaitent également discuter de la possibilité d’adopter des mesures économiques punitives, ont déclaré les diplomates, ajoutant que les 27 États membres devaient s’accorder afin d’entreprendre une action collective contre Israël. En termes de procédure, l’ensemble des

gouvernements européens devront demander à la division de la politique étrangère de l’UE, d’établir une liste d’options envisageables à adopter contre l’Etat hébreu en cas d’annexion. Un porte-parole de l’UE a refusé de commenter ces discussions internes, mais a déclaré sous couvert d’anonymat que «l’annexion est contraire au droit international», et que «si l’annexion se poursuit, l’UE agira en conséquence». L’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, a déclaré mardi dernier que son pays pourrait reconnaître la souveraineté israélienne sur certaines parties de la Cisjordanie dans les semaines à venir si l’Etat hébreu venait à les annexer.


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Union nationale

Mais pas en France où elle est pourtant réclamée par sept français sur dix, mais bien en Israël où Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz sont parvenus à présenter devant le Parlement, la Knesset, un gouvernement « d’urgence nationale ».

Rien ne s’oppose plus à ce que Benjamin Netanyahyu entame un cinquième mandat ce mercredi. Un mandat quand même réduit puisqu’il devra – théoriquement – passer les rênes du pouvoir dans dix-huit mois à son – désormais – vice-premier ministre, Benny Gantz.

Chacun le sait, la démocratie israélienne est exigeante et le débat politique, épuisant. Trois élections législatives en onze mois – en avril puis en octobre 2019, et en mars 2020 – n’avaient pas permis de dégager une majorité stable dans un pays où le système électoral – la proportionnelle intégrale – oblige à former des coalitions.

En mettant fin à la plus longue crise politique qu’ait connue le pays, la démocratie israélienne nous donne encore une belle leçon de sa vitalité et de sa capacité à sortir des crises les plus inextricables.

C’est l’opposant Benny Gantz qui a le premier ouvert la porte à une solution politique en pleine pandémie de coronavirus. Il s’était pourtant interdit de tout accord avec Benyamin Netanyahou tant que ses démêlés avec la justice n’auraient pas été réglés. Pourtant le lundi 20 avril, un gouvernement « d’urgence nationale » se dessinait pour faire face à l’urgence sanitaire et économique. Car si le pays a gagné son combat contre le virus, le chômage explose. Et le million de sans emploi ne connait pas le chômage partiel. Il restait à obtenir le feu vert de la Cour suprême saisie par différentes organisations remettant en cause la légalité de l’accord. Les onze juges de la plus haute juridiction du pays donnaient la semaine dernière son feu vert, sans toutefois dédouaner le premier ministre, inculpé dans une affaire de corruption et dont le procès doit s’ouvrir à la fin du mois.

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Le debrief de la semaine par Jack-Yves Bohbot

Jack-Yves Bohbot

Cnews pointe la réussite d’Israël dans sa lutte contre le coronavirus Lors de l’émission «Face à l’info» sur la chaîne d’informations en continu, l’analyste Harold Hyman a présenté les outils de l’Etat hébreu face à l’épidémie mondiale, tels que le port du masque obligatoire ou le traçage des personnes contaminées. Cela n’a pas échappé au premier ministre israélien qui s’en est félicité dans un tweet : « La France le sait : Israël est le leader mondial de la lutte contre l’épidémie du coronavirus. Bravo à vous ! ». Echange de prisonniers entre Israël et le Hamas ? Selon l’AFP, Yahya Sinouar, chef du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, s’est dit prêt à négocier un accord avec Israël pour que les prisonniers palestiniens âgés et malades soient libérés lors d’un échange. Le mouvement islamiste détient toujours deux Israéliens qui

s’étaient infiltrés en 2014 et 2015 dans l’enclave palestinienne et les dépouilles de deux soldats israéliens tués en 2014 lors de la dernière guerre avec l’Etat hébreu. Eichmann était enlevé, il y a soixante ans C’est le 11 mai 1960 que le criminel de guerre nazi était enlevé à Buenos Aires par des agents du Mossad. Il fut pendant la deuxième guerre mondiale un des principaux organisateurs de la « solution finale », sous les ordres directs d’Heinrich Himmler. Jugé à Jérusalem, il fut pendu le 31 mai 1962. Les israéliens satisfaits de la gestion de la crise Des sondages nous apprennent que les Israéliens sont satisfaits de la gestion de la crise sanitaire par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, et estiment que le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman Tov, avait fait « du bon travail ». En revanche, ils sont une large majorité (67% ) à considérer que le ministre de la Santé Yaakov Litzman (et futur ministre du Logement) n’avait pas été à la hauteur de la crise. Lag Baomer sous surveillance en Israël… Les traditionnels feux de joie et rassemblements qui marquent habituellement les festivités de Lag Baomer ont été strictement interdits. A cette occasion, la police renforce ses contrôles et des patrouilles aériennes sont chargés de repérer les éventuels feux ou rassemblements prohibés. Une amende d’un montant de 130 euros est même prévue pour les contrevenants. …et virtuel en France Le Consistoire organise avec des centaines de synagogues un exceptionnel « Lag Baomer à distance » qui a permis à la communauté juive française de suivre les prières traditionnelles par Zoom et d’allumer des bougies en l’honneur d’illustres rabbins en mémoire de nos disparus. Une première dans notre pays !


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Edition du 13 au 19 Mai 2020

Le yoyo de Joe Biden !

Depuis que les langues se sont déliées, c’est à dire depuis l’affaire Harvey Weinstein, il n’est pas un jour, sans qu’une nouvelle accusation pour agression sexuelle n’enflamme les tabloïds. Valéry Giscard D’Estaing est accusé par une journaliste allemande de 33 ans, de lui avoir caressé les fesses par deux fois. L’ancien Président âgé de 94 ans, prétend n’avoir aucun souvenir d’avoir rencontré la jeune femme. A son âge, on peut se cacher derrière une perte de mémoire. C’est au tour du candidat à la présidence démocrate d’être accusé. Tara Reed accuse Joe Biden, de l’avoir violemment agressée en 1993. Cette ancienne collaboratrice de Biden a démissionné à l’époque. Tara Reed vient d’accorder une première interview. Elle dit que le candidat Biden doit retirer sa candidature, bien qu’elle soit certaine qu’il ne le fera pas. Or, le principal argument de Joe Biden est d’affirmer qu’il n’est pas TRUMP. Que lui, est plus respectable. Il répète sans cesse que c’est un combat pour l’âme de la nation américaine. Nombreux sont, ceux qui se demandent, s’il est le candidat «MORAL» s’il est accusé d’agression sexuelle. Tara Reed se dit prête à passer au détecteur de mensonges, si Biden fait de même. L’ancien Vice Président d’Obama nie catégoriquement cette accusation. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça

Twitter a de nouveau renforcé ses règles lundi pour lutter contre la désinformation sur la pandémie, en élargissant les types de messages qui pourront être signalés aux utilisateurs comme potentiellement «trompeurs» ou «controversés». «Désormais, nous utiliserons des étiquettes et des messages d’avertissement pour fournir des explications supplémentaires et des clarifications dans les situations où des tweets ont moins de risque de nuire mais peuvent tout de même semer la confusion ou tromper des personnes», a indiqué la plateforme dans un communiqué. En fonction du potentiel de danger des

Une triste prophétie

ne va pas l’aider. Pour l’instant les sondages lui donnent un léger avantage chez les femmes, alors que l’actuel Président est largement favori chez les hommes. Ce qui est gênant pour Biden, c’est que cette affaire le muselle et l’empêche de parler d’autre chose. Ironie du sort ou de la vie : Les femmes démocrates qui le soutiennent sont accusées pour leur hypocrisie. Pourquoi avoir répété depuis l’affaire Weinstein qu’il faut croire la parole des femmes et ne pas croire Tara Reed? En revanche, pour le camp Trump, c’est du pain béni. L’actuel Président est favori. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, autre catastrophe pour Biden, Tara Reed a choisi comme avocat, Douglas Vidor, qui fut celui de Nafissatou Diallo contre DSK et de plusieurs accusatrices d’Harvey Weinstein. Biden avait regagné un peu de terrain, quand il se déclarait favorable à Israël, qu’il maintiendrait l’ambassade à Jérusalem. Ces derniers jours, il a tenté un exercice de séduction auprès des arabes. Rétablissement de l’aide financière à l’OLP. Réouverture du bureau de l’OLP à Washington. Et la foudre est tombée sur l’état de Delaware. La, où il est confiné. René Seror

Twitter durcit ses règles contre la désinformation liée au coronavirus

Twitter compte s’appuyer sur des «partenaires de confiance» pour identifier les contenus douteux

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messages (modéré ou fort) et du type de problèmes qu’ils soulèvent (information non vérifiée, disputée ou trompeuse), les modérateurs du réseau répondront avec des mises en garde ou des avertissements, et iront jusqu’au retrait dans le pire des cas (information trompeuse et dangereuse). Twitter compte s’appuyer sur des «partenaires de confiance» pour identifier les contenus douteux pouvant nuire. Le réseau social a déjà supprimé en avril des messages «nuisibles», comme ceux appelant à détruire les antennes 5G (suivant des théories complotistes liant cette nouvelle technologie à la propagation du nouveau coronavirus).

Au moment où je tombe sur l’interview de l’ancien ministre de la santé, Monsieur Douste-Blazy. Au moment où je lis que depuis 2004 il prévoit ou prétend avoir prévenu Jacques Chirac des risques d’une épidémie, mon copain américain, Philippe, me raconte l’histoire suivante: Philippe Kahn est né le 5 décembre 1919.. Il vient de mourir du Covid 19. C’était un vétéran de la seconde guerre mondiale. Il était pilote pour l’US Air Force. Médaillé militaire. Après la guerre, il est contremaître dans une société d’électricité. Il a travaillé, entres autres sur les tours du World Trade Center. Et depuis plusieurs décennies, il profitait de sa retraite, près de News York. Toujours actif, il marchait 3 kilomètres par jour. Il est décédé le 18 avril dernier. Les règles de sécurité liées au virus, ont empêché sa famille d’organiser les funérailles militaires qu’il imaginait. Il y avait juste le fils d’un ancien compagnon des marin’s qui a joué du clairon, à l’écart des quelques membres de la famille, et un Rabbin. Il faut savoir que Philippe Kahn n’a pas été surpris quand la pandémie a rattrapé le monde. Il a compris très vite que ce virus venu de Chine allait se répandre à travers le monde et semer la desolation.

En réalité, cet homme de 101 ans a passé sa vie à prédire que ça allait arriver. C’était du reste, un sujet de plaisanterie dans sa famille. A chaque réunion, à chaque fête, il en parlait. Son petit fils raconte que son grand-pere lui disait qu’une épidémie aussi dévastatrice que la grippe espagnole, il y a 100 ans, allait nous tomber dessus. Que l’histoire allait se répéter! Pourquoi racontait-il cela? Parce qu’à sa naissance, le 5 décembre 1919, est né son frère jumeau. Ce dernier a été contaminé par la grippe espagnole. Il est mort quelques semaines après leur naissance. Bien entendu, Phillip Kahn ne l’a pas connu. Mais il s’est efforcé, tout au long de sa vie, de maintenir le souvenir de ce nourrisson mort, il y a un siècle dans une pandémie. Il n’imaginait pas être rattrapé, 100 ans plus tard par une autre grande pandémie. Son petit fils raconte que la seule consolation de cette disparition, c’est que son grand-père va enfin pouvoir rencontrer son frère, 100 ans plus tard. René Seror


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Le billet de Gil Taieb

Ce vendredi 8 mai 2020 est un vendredi particulier, fort en symboles.

une vie presque normale à laquelle nous aspirons tous.

Il est évidemment tout d’abord celui du 75e anniversaire de la Victoire des alliés sur l’Allemagne nazie et de la fin de la seconde Guerre Mondiale. Une guerre qui laissera derrière elle près de 60 millions de morts parmi lesquels 6 millions de juifs exterminés parce que Juifs et souvent dans l’indifférence de tous.

Ce vendredi 8 mai 2020 doit être pour chacun de nous un moment de réflexion sur ces événements qui ont marqué l’Humanité et que trop souvent nous connaissons, dont nous avons entendu parler souvent mais que nous banalisons trop souvent. L’Histoire est notre richesse et un guide pour notre Présent.

Ce vendredi est aussi celui qui précède la date du 10 mai qui est La Journée Commémorative de l’Abolition de l’Esclavage en France métropolitaine. C’est le Président Chirac qui avait décidé de faire de ce jour, le jour du souvenir afin d’honorer la mémoire des esclaves victimes pendant des siècles d’une traite qui a fait, de millions d’hommes, femmes et enfants une marchandise, déplacée, vendue, exploitée et torturée dans l’indifférence et au nom d’un racisme honteux accepté par tous. Ce ne sera que le 27 avril 1848, presque deux siècles après l’ordonnance connue sous le triste nom du « code noir » de Colbert en 1645, que la France promulguera le Décret d’Abolition de l’Esclavage. Ce vendredi 8 mai 2020 est également celui qui précède le début du processus de déconfinement. Un pas essentiel à franchir ensemble avec intelligence, discipline et rigueur afin de réussir ce retour progressif à

Ce vendredi 8 mai, confinés encore, nous avons plus de temps pour réfléchir sur la notion de Liberté. Celle d’être des Hommes et des Femmes libres et égaux, celle de pouvoir aspirer et œuvrer pour la Paix et celle de pouvoir simplement se déplacer, respirer, nous réunir et serrer dans nos bras ceux que l’on aime. Soyons tous conscients de cette chance et de ces bonheurs, au nom des millions d’esclaves, au nom des millions de victimes de la barbarie et au nom de notre envie de vivre. Ça et là, en notre 21ème siècle, trop nombreuses sont encore celles et ceux qui souffrent de la Haine, des jeunes femmes sont prises en otages et de nombreux enfants sont victimes d’un esclavage dit moderne. Le combat n’est pas terminé. Et si nous faisions de ce vendredi 8 mai 2020 : le vendredi de la Liberté. Sabbat shalom et bonne fête à tous de Lag Ba Omer Gil Taïeb

Coronavirus: les États-Unis franchissent la barre des 80.000 morts

Le pays pourrait atteindre 103.000 morts d’ici le 30 mai, selon une moyenne de 20 modèles épidémiologiques

Les Etats-Unis ont franchi lundi la barre des 80.000 décès selon les derniers chiffres publiés par l’université Johns Hopkins, de loin le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas recensés (sans tenir compte de la taille de leur population). C’est toutefois le deuxième jour consécutif d’un bilan journalier inférieur à 900 morts du coronavirus, mais il est trop tôt pour dire si ce ralentissement dénote une réelle tendance. Les Etats-Unis pourraient atteindre 103.000 morts d’ici le 30 mai, selon une moyenne de 20 modèles épidémiologiques

réalisée par des chercheurs de l’université du Massachusetts. La ville de New York compte à elle seule le quart des morts déplorées, avec près de 20.000 décès, mais de nouveaux foyers sont apparus ailleurs, comme dans la région de la capitale Washington. Les Etats-Unis recensent par ailleurs plus de 1,34 million de cas diagnostiqués de Covid-19, selon l’université Johns Hopkins. «Nous avons développé une capacité de tests (de dépistage) inégalée dans le monde», a déclaré lundi Donald Trump depuis la Maison Blanche, soulignant que «9 millions» de tests avaient été réalisés dans le pays.


À LA UNE

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Le billet d’humeur de Bernard Korn Brzoza : « Nous retrouverons des jours heureux » Macron du pouvoir, ou dûment influencée par une opposition délétère qui de manière tonitruante fait croire que s’ils étaient au pouvoir ils résoudraient les problèmes actuels, il n’y aurait pas de crise et celles à venir, des magiciens vous dis je ? En fait un leurre et un mensonge éhonté pour qui réfléchit à notre destin FRANCE. Ils ont changé de stratégie, J L Mélenchon calquant quelque peu son adversaire la plus redoutable annonce « qu’il abandonne l’attaque frontale contre le gouvernement : objectif : attirer des électeurs modérés ».

La polémique va jusqu’au cafouillage, le déconfinement pose plus de problème que le confinement, la question enfin n’est pas tant la question elle-même que le risque encouru par les Français à l’angoisse d’une probable contamination, une incertitude paralysante qui se poursuit avec un Monsieur déconfinement Jean Castex, il prévoit sa fin mais anticipe déjà la possibilité d’un reconfinement à des conditions bien précises, nous voila rassurés et en sursis, la prudence demeure une stratégie drastique , faut elle encore qu’elle soit suivie. C’est en cela que l’information gouvernementale trouble, elle ne se décide pas à couvrir ses risques nous mettant la pression de responsabilité individuelle même à minima, soufflant le chaud et le froid en déclarations régulières dans les médias devenues routinières. Il n’y a pas de formule miracle, le masque n’est qu’une protection transitoire au COVID 19, elle fait partie des « gestes barrières » je ne dis pas illusoire, mais le principe sécuritaire aidant ne vaut selon sa conviction. Bizarre, je dis bizarre, on a pleuré, on a crié à l’indignité de l’Etat à ne pouvoir nous fournir les masques en temps et en heure, nous protéger même partiellement, la moindre des choses en fonction de ce que nous vivions, il y eut des colères homériques, des passes d’armes, des débats animées comme si toutes les forces du mal foudroyaient l’hémicycle, au motif de l’impéritie due au manque de masques, cela aurait pu faire chuter le gouvernement, une situation qui lui a fait perdre en partie la confiance des Français, cette méfiance pèse désormais sur les épaules de Macron, bien entendu seul fautif en la circonstance, qui de mensonge liés à des rumeurs et aux atermoiements de nos scientifiques et je veux bien croire, nous jouait une partie de ping pong bavard, oui - non - peut être. Maintenant les masques sont disponibles à la vente dans la grande distribution, chez les pharmaciens, soyons objectifs, regardons autour de nous lorsque nous sortons faire nos courses, une balade autour du pâté de maison, un jogging, combien de nos citoyens râleurs portent ils un masque

? Aussi indispensables fussent ils, vaincre notre peur à l’approche du 11 mai, fera t’il que nous limiterons nos sorties juste quand nous allons retrouver la possibilité de le faire. « Le cocon du confiné ».Le pouvoir nous enjoint à une solidarité nationale, une rigueur qui a un nom « responsabilité collective » ou est elle ? Qu’en fait-on ? La respecte t’on ? Bien entendu, ces orientations morales du « vivre ensemble » n’est en final qu’un leurre ? En conclusion, les masques valaient ils tout ce « ramdam » à l’Assemblée Nationale ? Et ses conséquences sur le mental, sur cette crise sanitaire dont on ne connait encore rien de précis, une énigme quant à son devenir. Des signes positifs venant d’ISRAEL. Bien décevant cette unité nationale tant souhaitée par l’exécutif, le problème est identique avec une opposition totalement déconnectée des réalités qui sur joue, seul compte son rôle de prédateur tricolore, casser la Nation, en finir avec le président, en fait, la vraie question quel leader souhaite t’on après Macron ? Ceux dont on entend la voix, les J L Mélenchon, les M Le Pen peuvent ils décemment cohabités avec le pouvoir ou prendre le pouvoir, à l’échéance de 2022 ? Leurs métiers « POLITICIENS » vendre des FAKE NEWS à qui veulent les entendre, J L Mélenchon prédit, le doigt vengeur sur le premier ministre « la deuxième vague de l’épidémie est inéluctable » le voila devenu épidémiologiste, nul ne sait ce que sera demain, mais lui le sait ? Maitrisant l’économie, il faut rétablir l’ISF et toute une litanie d’abrogations au prétexte qu’elles profitent aux riches d’un infantilisme délirant, il n’est pas le seul, une prix Nobel d’économie 2019 Esther Duflo préconise le retour de l’ISF, charmante perspective, alors que la France est le seul pays de la zone européenne à l’imposer, ou allons nous ? Très actifs ces démiurges de l’intolérance cumulant la bêtise et le sur EGO XXXL. « Rien ne va, jamais content, jamais satisfait, l’exigence n’a pas de fin, aucune souplesse » ceux dont la parole détruisent la Nation, il y a en fait un affaiblissement de la pensée politique nationale , il n’y a plus ce sentiment fort d’identité, comme si la politique devait être une détestation

Les bons sentiments ne font pas une politique, outrageant une démocratie qui se veut exemplaire, non, les « tabous » insurmontables d’une France qui en est restée à 1789 ? Mécontente, donnant des conseils au pouvoir, la rue tortueuse victime de ses insurrections sans raison, « peut on relever la France » dans un cadre classique et rédempteur, il n’y a pas d’issu, c’est une fuite constante à toute réalité sociétale, un fardeau « la France est elle devenue l’homme malade de l’EUROPE ?» Le premier ministre E. Philippe présentant son plan de déconfinement au SENAT, hontes à ses sénateurs qui le rejettent par un score humiliant 88 contre, 81 en sa faveur, la dramatique se joue sur les abstentionnistes, ils étaient 174 sénateurs à ne pouvoir trancher pour le OUI ou le NON, un nombre dément, qu’est cette REPUBLIQUE où ses principaux acteurs craignent d’engager leurs responsabilités ? Mais que font-ils ? Sont-ils si utiles au fonctionnement de l’Etat ? La France est tombée bien bas, tout pouvoir a un prix, nous le payons, pourquoi ? Prendre la bonne décision, ou tout se joue sur tout et ses contraires, l’économie au seuil de la faillite indispensable au retour à une normalité sociale, rassurer, un redémarrage laborieux sur lequel s’ajoute le problème des transports en commun, recréer le lien avec l’école sujet délicat, nos enfants, la peur d’une contamination si probable soit elle existe, est ce raisonnable ? Certains voulaient remettre cette entrée scolaire début septembre, reculer pour mieux sauter, la peur n’épargne pas le danger ? De reculade en reculade, on stagne la peur s’enracine et nous végétons. Autant de doutes, pour chaque enfant, quel seuil de responsabilité induit à chacun du corps enseignant, des maires de communes, les dés sont dans les mains de l’Etat, une régulation à grand risque dont la décision peut être téméraire, mais on ne peut pas rester confinés indéfiniment, facile à dire mais la constance c’est cette sombre incertitude de ce un virus insaisissable qui nous inocule une peur difficile à maitriser. Sa lutte mobilise les laboratoires du monde, des scientifiques acharnés à le vaincre, les médias du 24/24 et 7/7 ont tenu les Français dans un halo de bonnes et de mau-

vaises interprétations, suivi par le gouvernement essayant de se convaincre que cette outrance médicale n’était que provisoire, qu’une réelle opportunité viendrait à bout de la crise sanitaire. Nous sommes proches et loin du scénario idéal, le désespoir n’est pas une condition de survie et rien en soi n’est condamnable, question de tempérament. Ce n’était pas de la mauvaise communication, l’absolue nécessité de maintenir informer l’opinion publique, de la garantie que l’Etat agissait pour le meilleur, une synergie démesurée compte tenue de l’impatience des Français auquel il fallait répondre d’où cette impression tumultueuse de cafouillage au niveau le plus haut de l’Etat. Honnêtement, durant cette crise, on ne doit pas en faire un sujet continu, une rengaine ressassée, cela ne conforte aucun des acteurs et ne grandit pas les accusateurs. Il y a eut des erreurs de communication, ça suffit mais cela peut s’expliquer ! Certains n’ont pas tort, une information tragique liée à des circonstances si imprévues et totalement inédites, un VIRUS inconnu, extrêmement dangereux, bravant notre savoir, ridiculisant nos intelligences, notre cartésianisme national pris à défaut, notre pragmatisme dépassé par une réalité échappant à tout ce que le monde a connu depuis plus de 100 ans. Pour l’anecdote, l’agression d’Eric Zemmour par un individu qui lui a craché dessus, le délinquant a justifié son geste, sa raison « c’est impossible de lui parler, il est super fort », la vidéo devenue virale a provoqué un « tollé » sur les réseaux sociaux « gros fils de PUTE, NIKE bien ta mère » l’individu s’est félicité d’avoir « craché un gros mollard sur sa tête », cela est l’agression vécue : mais l’attitude du journaliste CLAUDE ASKOLOVITCH, il a publié une tribune au vitriol contre l’essayiste et justifie à demi mot « l’homme qui crache sur Zemmour n’est autre qu’un autre Zemmour », Zemmour n’est détestable tout autant que celui qui le brime » « Zemmour et son cracheur s’emboitent, leurs prétextes se rencontrent » « Zemmour est la preuve et l’excuse du fasciste au crachat, je déteste à part égale le cracheur et Zemmour ». De nombreux internautes se sont insurgés du texte du journaliste, « les crachats d’ASKOLOVITCH ne pèse pas un mollard ». Quelques réactions sur ses propos « ASKOLOVITCH le nouveau visage de la « bête immonde » « il nous démontre que prétendre penser ne suffit pas pour être intelligent ». » Ainsi Claude ASKOLOVITCH pourrait justifier les chambres à gaz en appliquant son même raisonnement. » « Une maison divisée contre elle-même ne peut pas tenir ». LINCOLN Bernard Korn Brzoza


SÉCURITÉ

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L’armée israélienne démolit Pologne: quatre Tadjiks interpellés la maison d’un des terroristes pour recrutement de musulmans à des fins terroristes qui a tué Rina Shnerb

Des dizaines de Palestiniens ont brûlé des pneus et lancé des pierres au cours de l’opération L’armée israélienne a démoli tôt lundi matin la maison de Kassam Shibli, l’un des terroristes qui a perpétré l’attaque qui a tué l’adolescente israélienne de 17 ans, Rina Shnerb, en août 2019. Des dizaines de Palestiniens ont brûlé des pneus et lancé des pierres sur les soldats de l’armée israélienne au cours de l’opération. «La destruction de maisons est un outil important pour dissuader les terroristes. Nous continuerons à faire payer un lourd tribut à quiconque lève la main sur un citoyen israélien. Le sang juif n’est pas à vendre», a réagi le ministre de la Défense Naftali Bennett.

En mars 2020, l’armée avait déjà procédé à la destruction des maisons des autres terroristes ayant perpétré l’attentat. La Cour suprême avait approuvé ces démolitions début février, rejetant la pétition déposée par les familles des accusés. La Cour avait fait valoir que ces destructions «étaient essentielles pour dissuader les futures attaques terroristes.» Rina Shnerb, 17 ans, a été tuée en août dernier lors d’une randonnée en famille, par une bombe artisanale près de Dolev en Cisjordanie. «Nous continuerons à renforcer les implantations et frapperons les terroristes», avait alors réagi le Premier ministre Benyamin Netanyahou dans un communiqué.

«Les USA et Israël discuteront du retrait des forces de maintien de la paix dans le Sinaï» Le retrait interviendrait alors que l’Égypte combat plusieurs organisations terroristes dans le Sinaï Israël a déclaré vendredi qu’il discuterait avec son allié le plus proche, les ÉtatsUnis, d’un article de presse selon lequel la force de maintien de la paix dirigée par les États-Unis dans le Sinaï égyptien pourrait être réduite. Le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, fait pression pour retirer certaines troupes américaines de la force internationale de maintien de la paix qu’il dirige dans la péninsule du Sinaï, a rapporté jeudi le Wall Street Journal, citant des actuels et anciens responsables américains. Ce retrait interviendrait alors que l’Égypte combat plusieurs organisations terroristes dans la péninsule, où se trouve la Force Multinationale d’Observateurs (MFO) dirigée par les États-Unis depuis le début des années 1980, à la suite de l’accord de

paix entre Le Caire et Jérusalem en 1979. Invité à commenter le rapport dans une interview accordée à la station de radio de Tel-Aviv 102 FM, le ministre israélien de l’Énergie Yuval Steinitz a déclaré que «la force internationale au Sinaï était importante et que la participation américaine l’était tout autant». «Certes, la question sera soulevée entre nous et les Américains», a précisé M. Steinitz, membre du cabinet de sécurité du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Les ambassades américaine et égyptienne en Israël n’ont pas encore commenté l’information. Selon son site Internet, la Force Multinationale d’Observateurs au Sinaï compte 1.156 militaires américains et quelque 454 membres du personnel provenant également des Etats-Unis.

«Les convertis à l’islam étaient recrutés pour mener des activités à caractère terroriste» Quatre Tadjiks accusés de recruter des convertis à l’islam à des fins terroristes et de soutenir l’Etat islamique ont été interpellés par les services spéciaux polonais, selon un communiqué de ces derniers publié lundi. «Les convertis à l’islam étaient recrutés pour mener des activités à caractère terroriste», selon le communiqué, et «les matériaux recueillis prouvent que les personnes interpellées sympathisent et soutiennent

les activités de l’organisation terroriste du nom d’Etat islamique». Les Tadjiks interpellés ont été placés dans un centre de détention des gardes-frontières pour être ensuite expulsés. En avril, la Pologne a interpellé un citoyen libanais, soupçonné de préparation d’attentats en Europe de l’Ouest, et de liens avec le groupe Etat islamique. Selon les estimations, quelque 20.000 musulmans vivent en Pologne, pays de 38 millions d’habitants.

Echange de prisonniers avec le Hamas: le nouveau gouvernement israélien pourrait accélérer les pourparlers Plusieurs médias soutiennent qu’Israël et le Hamas sont sur le point de conclure un accord

mas détient les corps des soldats israéliens Oron Shaul et Hadar Goldin, bien qu’il n’ait jamais confirmé leur mort.

Les négociations au point mort sur un échange de prisonniers entre Israël et le groupe terroriste palestinien Hamas pourraient être relancées avec la formation du nouveau gouvernement israélien, ont indiqué des analystes cités par le Times of Israel.

Le groupe terroriste détiendrait également deux citoyens israéliens - Avera Mengistu et Hisham al-Sayed - qui sont entrés à Gaza de leur propre gré, alors que leurs familles affirment qu’ils ont des problèmes de santé mentale.

Bien qu’aucun accord n’ait encore été conclu, des avancées importantes ont été enregistrées ces dernières semaines, a déclaré un responsable du Hamas sous couvert d’anonymat. Israël n’a confirmé aucune discussion avec le Hamas, mais plusieurs médias israéliens soutiennent que les deux parties sont sur le point de conclure un accord. L’Allemagne, la Suisse et la Russie auraient participé aux pourparlers, tout comme l’Égypte, médiateur traditionnel. Depuis la guerre de Gaza en 2014, le Ha-

Israël, de son côté, détient plus de 5.000 Palestiniens dans ses prisons. Début avril, le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a affirmé qu’il était préoccupé par les conditions sanitaires des prisons israéliennes à la lumière du coronavirus, et qu’il était prêt à négocier. Plusieurs analystes estiment que l’arrivée de Benny Gantz au poste de ministre de la Défense pourrait aider à accélérer les pourparlers. B. Gantz va succéder à Naftali Bennett (Yemina, droite religieuse) qui s’était opposé aux négociations avec le Hamas.



FRANCE

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«La passivité vis-à-vis de l’antisémitisme est tellement puissante qu’elle est coupable»

France: le déconfinement a débuté ce lundi Il a appelé à la poursuite du respect des gestes barrières dans les entreprises et les usines. Avec le déconfinement qui débute ce lundi, la France rentre dans «un monde nouveau» où il faudra concilier la relance de l’activité économique et la poursuite de l’endiguement de l’épidémie de Covid-19, a estimé lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. «Nous rentrons dans un monde qui est nouveau, dans lequel il faut que nous apprenions à conjuguer activité économique, travail et circulation du virus, et le succès de ce défi que nous avons à relever, il dépendra de chacun d’entre nous», a affirmé le ministre sur BFM Business. «Ce n’est pas uniquement les chefs d’entreprise, ce n’est pas uniquement les responsables politiques, c’est chaque citoyen qui doit se sentir personnellement concer-

né», a-t-il insisté, tout en souhaitant «une reprise importante du travail». Ce retour au travail et le redémarrage de nombreuses entreprises doit permettre de «remettre la France en état de marche», mais «dans des conditions de sécurité sanitaire qui doivent être maximales», a encore précisé M. Le Maire. Une «nouvelle culture du travail» doit «se mettre en place partout dans l’économie française», a précisé le ministre plus tard dans la matinée au micro de BFM TV, lors de la visite d’un chantier à Saint-Germainen-Laye (Yvelines). «Ici, sur ce chantier, tout est nouveau et demande d’avoir une nouvelle culture du risque», a-t-il dit. Il a appelé à la poursuite du respect des gestes barrières dans les entreprises et les usines.

Au moins 1.300 Français de confession juive sont morts du coronavirus Le service funéraire juif du pays avait d’abord refusé de divulguer les chiffres Au moins 1.300 membres de la communauté juive de France sont morts du coronavirus, a indiqué le service funéraire juif du pays. Le service funéraire français a communiqué les chiffres cette semaine, pour la première fois depuis le début de la pandémie dans le pays en mars, après avoir refusé de les divulguer, a rapporté vendredi le quotidien israélien Makor Rishon. Des centaines de défunts ont été transportés par avion pour être enterrés en Israël, selon le rapport, alors que certaines estimations font état de 2.000 morts au sein de la communauté juive de France.

Les chiffres montrent que la communauté française a été de loin la plus touchée d’Europe. Le Royaume-Uni a quant à lui enregistré 372 décès au sein de sa communauté juive. Au total, la France compte environ 500.000 Juifs, soit le double de la communauté britannique. En France et au Royaume-Uni, le nombre de victimes du Covid-19 prend en compte les personnes de confession juive qui ont été enterrées. En revanche, celles qui n’ont pas été inhumées selon les traditions juives ne sont pas prises en compte. D’après les chiffres transmis, les Juifs représentent environ 5% des 25.897 décès enregistrés en France.

Selon l’ancien Premier ministre, la France doit opter pour «une bataille renforcée contre l’islamisme radical»

et il faut les combattre comme telles. Le combat contre l’islam politique doit être davantage présent», a-t-il affirmé.

Elie Chouraqui a reçu dimanche soir l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin (2002 à 2005) dans un nouveau volet d’»Elie sans interdit» consacré, entre autres, à l’islam radical, à la lutte contre l’antisémitisme et au coronavirus.

Concernant l’impact du coronavirus sur le débat politique, Jean-Pierre Raffarin a mis en garde contre le fait que certaines causes soient mises au second plan au profit de l’actualité.

En France, la lutte contre l’antisémitisme est-elle un échec? a questionné Elie Chouraqui. «C’est un combat qui doit être permanent car il y a une partie sombre dans la nature humaine et le combat n’est jamais fini. L’antisémitisme est un mal qui ronge, il est toujours là, de manière plus ou moins importante», a déclaré Jean-Pierre Raffarin. L’ancien Premier ministre a dénoncé la passivité vis-à-vis de l’antisémitisme et de l’expression de la haine. Une passivité «tellement puissante qu’elle en est coupable et dangereuse.» «De nouvelles formes d’antisémitisme sont apparues dans la société française, il y a plusieurs couches d’antisémitisme, et il faut être très prudent pour les traiter les unes après les autres. Mais au fond, le combat est toujours le même: c’est la haine et les stratégies d’amalgame», a-t-il ajouté. Jean-Pierre Raffarin a alerté sur l’évolution de l’islamisme radical en France qui «s’est largement répandu.» La France doit, selon lui, opter pour «une bataille renforcée contre l’islamisme radical.» «Il est question d’ambitions politiques

«Il faut que la parole politique puisse reprendre le dessus, mais c’est difficile, car on n’est plus dans une forme de pluralisme de débat. On est dévorés par les informations et certains profitent de ce silence pour avancer leur prosélytisme,» a-t-il regretté. Interrogé sur une éventuelle responsabilité de la Chine dans la crise du coronavirus, M. Raffarin a rappelé que «la vérité serait bientôt transparente et que nous finirons par savoir si la Chine a fait quelque chose de mal.» Il a toutefois regretté qu’il n’y ait pas davantage de solidarité. «Nous vivons une pandémie mondiale mais nous recherchons une éradication nationale. Nous sommes dans un combat national pour un problème mondial, et il y a très peu de prise de conscience à ce sujet,» a-t-il analysé. Selon lui, «nous sommes rentrés dans la seconde Guerre froide entre la Chine et les Etats-Unis, avec l’Europe au milieu.» «La Chine et les USA vont dessiner le 21e siècle de manière conflictuelle et durable, plutôt que d’établir une coopération», a-til estimé. Il a toutefois soutenu le fait «qu’on a besoin de la Chine pour porter une partie de la croissance du monde, et qu’il faut revenir à un multilatéralisme tout en surmontant les égos.»


FRANCE

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Il y a 30 ans, la profanation du cimetière juif de Carpentras indigne la France

La profanation du cimetière juif de Carpentras, dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, reste l’un des actes antisémites les plus marquants de l’après-guerre en France. Il avait suscité une mobilisation historique, jusqu’au sommet de l’Etat. Trente ans après, la profanation du cimetière juif de Carpentras reste un des actes antisémites les plus marquants de l’aprèsguerre en France : il avait suscité une mobilisation historique, jusqu’au sommet de l’Etat où la responsabilité de l’extrême droite avait été pointée du doigt.

Un cadavre exhumé et empalé L’affaire, qui a marqué le deuxième septennat du président François Mitterrand, démarre dans la nuit du 8 au 9 mai 1990. Cinq néonazis âgés de moins de 25 ans, armés de pelles, pioches et pieds-de-biche saccagent 34 sépultures dans le carré juif du cimetière de cette cité du Vaucluse. Comble de l’horreur, le cadavre d’un homme, Félix Germon, 81 ans, décédé 15 jours plus tôt, a été exhumé, son linceul ouvert et son empalement simulé avec un pied de parasol. «Horreur et consternation» Les jours suivants, la profanation fera la une des médias et de «Sud Ouest». «Horreur et consternation», titre en page intérieure le 11 mai le journal, en se faisant l’écho de la vague unanime de réprobation et de condamnation qui soulève le pays et la région. L’onde de choc s’étend au pays tout entier «Racisme, antisémitisme, xénophobie, intolérance et exclusion» Dans la communauté juive de Carpentras, implantée dans la ville depuis au moins le XIIIe siècle, c’est la consternation et l’incompréhension : comment a-t-on pu s’en prendre à un des plus anciens cimetières israélites de France ? Partie de la cité du Vaucluse où les Juifs ont été protégés depuis le Moyen-Âge et pendant des siècles par la Papauté, et où se trouve la plus ancienne synagogue de France, l’onde de choc s’étend au pays tout entier. Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur, se rend sur place le jour même de la découverte des faits et parle de «racisme, antisémitisme, xénophobie, intolérance et exclusion». Il met en cause les idées véhiculées par Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national (FN), devenu depuis le Rassemblement national (RN) dirigé par sa fille Marine. Les politiques de tous les autres bords condamnent, la société s’indigne. C’est le début d’une mobilisation qui fera date

contre l’antisémitisme et culminera le 14 mai avec une manifestation à Paris rassemblant plus de 200.000 personnes, dont François Mitterrand. Il s’agit d’une première pour un président de la République depuis 1945, et le restera jusqu’à la manifestation de 2015 après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, à laquelle participera François Hollande. L’affaire marquera durablement la famille Le Pen et le FN Le Front national, lui, se dit victime d’une «manipulation ignoble» et récuse tout lien entre ses discours xénophobes, les sorties antisémites ou négationnistes de Jean-Marie Le Pen et les passages à l’acte des profanateurs, que la justice mettra des années à identifier. L’affaire marquera durablement la famille Le Pen et le FN. Trente ans après, rebaptisé RN, il s’est très profondément implanté dans la région, devenue l’un de ses bastions. C’est dans l’une des circonscriptions de Carpentras qu’est élue en 2012, à 22 ans, Marion Maréchal, la petite fille de Jean-Marie Le Pen. Un symbole qui a permis de «laver l’affront» fait au nom des Le Pen, s’enorgueillira le patriarche. La ville, elle, tente d’oublier, alors que pour beaucoup son nom reste associé à la profanation. Aucune commémoration n’est prévue cette année, pas plus que les précédentes, précise le maire divers gauche Serge Andrieu. Une longue et laborieuse enquête judiciaire Quant à l’enquête judiciaire sur la profanation, longue et laborieuse, de rumeurs en fausses pistes, dont certaines jettent injustement l’opprobre sur des familles de notables de Carpentras, elle durera sept ans. S’y illustre notamment Gilbert Collard, aujourd’hui député européen du RN. A l’époque avocat, il s’offre en 1990 un coup d’éclat médiatique en brandissant, dans une émission de TF1 relayant ces pistes sans fondement, une enveloppe censée contenir les noms des coupables. Le dénouement intervient le 30 juillet 1996. Yannick Garnier, un ancien skinhead devenu agent de sécurité, se présente spontanément à la police et avoue être l’auteur, avec quatre complices, de la profanation de Carpentras, permettant à la justice d’aboutir. Lors de son procès, six mois plus tard, en avril 1997, il raconte être devenu «antisémite par conformité» à la fin des années 1980. Il sera condamné en avril 1997, avec trois autres complices, admirateurs d’Hitler mais sans lien avéré avec le FN, à des peines allant de 20 mois

à deux ans d’emprisonnement ferme. Visant à célébrer Hitler, la profanation avait été longuement préméditée et orchestrée par Jean-Claude Gos, un ancien militant du Parti nationaliste français européen (PNFE), un groupuscule nationaliste dont le slogan était «France d’abord, blanche toujours», et Olivier Fimbry, qui effectuait à l’époque son service militaire. Mort en 1993 dans un accident de moto, Gos ne sera jamais jugé. Les profanations se répètent Depuis, les profanations se répètent au fil

des ans. En décembre 2019, plus d’une centaine de tombes du cimetière juif de Westhoffen, à l’ouest de Strasbourg, ont été maculées de croix gammées, une profanation découverte mardi qui a semé la «consternation» en Alsace où une série d’actions similaires ont été perpétrées ces derniers mois. «L’antisémitisme est un crime et nous le combattrons, à Westhoffen comme partout, jusqu’à ce que nos morts puissent dormir en paix», a tweeté le président Emmanuel Macron dans la soirée du 3 décembre 2019.


ISRAËL

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Deux séismes légers ont secoué le nord Israël: manifestation de Druzes et de d’Israël en un peu plus d’une heure Circassiens contre «les promesses

non tenues du gouvernement»

Ces incidents interviennent près d’un mois après un séisme de magnitude 4,3 ressenti à Eilat Deux tremblements de terre légers ont été ressentis lundi matin dans le nord d’Israël en un peu plus d’une heure. A 5h38 (2H38 GMT), un premier séisme a secoué la ville de Beït Shéan dans la vallée du Jourdain sans provoquer de dégâts selon les premières constatations. L’épicentre de la secousse d’une magnitude estimée à 3,3 a été repéré en Jordanie, à environ 14 kilomètres au nord de la ville israélienne, selon l’Institut de géophysique d’Israël. Plus tard, à 6h53 (3H53 GMT), une autre secousse de magnitude 2,7 a frappé la ré-

gion de la ville de Haïfa, au nord du pays. Ces incidents interviennent près d’un mois après un séisme de magnitude 4,3 ressenti à Eilat, au sud de l’Etat hébreu secoué ces dernières années par plusieurs tremblements de terre mineurs. Israël est situé le long de la faille syro-africaine, dans la vallée du Grand Rift, une déchirure dans la croûte terrestre le long de la frontière séparant Israël et la Jordanie, et qui s’étend du nord de la Syrie au Mozambique. Le dernier tremblement de terre majeur ayant frappé la région a eu lieu en 1927 un séisme de magnitude 6,2 qui a entraîné la mort de 500 personnes et fait 700 blessés.

Israël: le ministre de l’économie appelle à la réouverture des restaurants avant le 31 mai «À la lumière des données positives, nous voulons aller de l’avant et ramener les gens au travail» Le ministre de l’Economie a demandé lundi à ce que les restaurants soient autorisés à rouvrir 10 jours avant la date du 31 mai fixée par le gouvernement. Eli Cohen estime qu’à la lumière de la baisse continue des nouveaux cas de coronavirus en Israël, le calendrier de la reprise des activités économiques doit être modifié. «Maintenant que nous constatons un taux d’infection de seulement 30 à 40 personnes par jour, nous voulons aller de l’avant et ramener les gens au travail», a-t-il déclaré lundi à Channel 12. «À la lumière de ces données positives, nous devons nous efforcer d’accélérer la relance de l’économie», a-t-il souligné, précisant : «Nous maîtrisons la situation

sanitaire et en cas de nouvelle vague d’épidémie, le système de santé sera prêt». Dimanche, les écoles maternelles et les crèches ont fait leur rentrée une semaine après les cours préparatoires et élémentaires. Les autres classes pourraient aussi reprendre dès la semaine prochaine. Jeudi, les centres commerciaux et les salles de sport ont également repris leur activité, après l’ouverture de nombreux magasins et de salons de coiffure. Selon le Premier ministre Benyamin Netanyahou, toutes les mesures de confinement pourraient être levées d’ici la mijuin, mais il a dans le même temps averti qu’Israël pourrait reconsidérer l’application de ces mesures, s’il y avait plus de 100 nouveaux cas de coronavirus par jour, un doublement des cas en 10 jours, ou plus de 250 personnes présentant des symptômes graves dans les hôpitaux.

Les protestataires réclament la mise en œuvre d’un plan de soutien financier promis en 2015 Des centaines de citoyens druzes et circassiens ont manifesté hier à Tel-Aviv pour protester contre ce qu’ils considèrent comme «des promesses non tenues de la part du gouvernement». Au centre de leurs griefs, le blocage du transfert de 200 millions de shekels correspondant à un plan de soutien financier sur cinq ans, promis à ces communautés en 2015. Les protestataires exprimaient leur colère après que le gouvernement a décidé de suspendre l’allocation des sommes promises, en raison de la crise économique provoquée par l’épidémie de coronavirus. Bloquant l’une des artères principales de Tel-Aviv, les manifestants ont brandi des drapeaux israéliens et druzes, ainsi que

des pancartes adressées à Benyamin Netanyahou portant les slogans «Tu m’as pris mon honneur, tu m’as trahi mon frère» et «Nous sommes sans travail, tu nous as trahis». «De la même manière que nous défendons ce pays et que nous nous battons pour lui, nous nous battrons pour nos droits», a déclaré pour sa part le président du forum des autorités druzes et circassiennes, Jabar Hamoud. Rappelant également à Benny Gantz son engagement de campagne à modifier le texte de loi sur l’Etat-nation, qui lui avait valu le vote de 25.000 Druzes et Circassiens, les protestataires ont exigé du nouveau gouvernement qu’il tienne sa parole. Cette loi promulguée en 2018 et déclarant qu’Israël est l’Etat-nation du peuple juif, est jugée «insultante» par les minorités du pays, qui se sentent reléguées au rang de «citoyens de seconde zone».



ISRAËL

Edition du 13 au 19 Mai 2020

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Israël: la ministre de la Culture Israël envisage la reprise de annonce la réouverture des l’école pour tous les élèves théâtres à partir du 14 juin dès la semaine prochaine L’obligation pour toute personne entrant en Israël d’être mise en quarantaine dans un hôtel va être annulée Le ministère israélien de l’Éducation souhaite que tous les élèves retournent à l’école dès la semaine prochaine, a indiqué dimanche la chaîne Channel 12. Les élèves du CM1 à la seconde retourneront dans leurs établissements la semaine prochaine, alors que l’épidémie de coronavirus en Israël connaît une forte diminution. Le ministère, qui a autorisé la reprise cette semaine des cours pour les élèves du CP au CE2, et les adolescents de première et de terminale, n’a cependant pas confirmé l’information de Channel 12. «Nous devons accueillir au moins 60 % de notre public pour pouvoir couvrir les frais des représentations» La ministre de la Culture et des Sports, Miri Regev, a annoncé lundi que les théâtres seront autorisés à rouvrir pour de nouvelles représentations, à parti de la mijuin, sous certaines conditions. «Les théâtres et les centres culturels à travers le pays reprendront progressivement leurs activités à partir du 14 juin», a déclaré Mme Regev dans un communiqué.

«Selon les accords conclus, le public occupera des places dans l’auditorium tout en préservant deux chaises entre chaque personne», a-t-elle précisé. «Nous devons accueillir au moins 60 % de notre public pour pouvoir couvrir les frais des représentations», a réagi le théâtre national Habima dans un communiqué. «Sinon, les pertes financières entraînées par des spectacles auxquels assisteraient aussi peu de personnes, tel que le projet du ministère le propose, seront énormes «, a-t-il été ajouté.

Selon la proposition, les élèves de CM1 et CM2 ne se rendraient à l’école qu’un ou deux jours par semaine, le vendredi et éventuellement le jeudi. Ils continueront à étudier à distance le reste de la semaine. Les élèves de la seconde à la terminale

iraient à l’école trois jours par semaine et étudieraient en ligne le reste de la semaine. Le gouvernement devrait également approuver un assouplissement supplémentaire des restrictions dimanche soir, notamment la réouverture des parcs. Les ministres devraient notamment annuler l’obligation pour toute personne entrant dans le pays d’être mise en quarantaine dans un hôtel. Les arrivants devraient de nouveau avoir la possibilité de rester confinés chez eux pendant 14 jours, tandis que 250 policiers effectueront des visites afin de s’assurer qu’ils sont bien à l’isolement. Les ministres ont déclaré que leur proposition était basée sur le fait que seulement 1% des arrivants avaient été testés positifs au COVID-19. Ceux qui se trouvent déjà dans des hôtels de quarantaine auront la possibilité de terminer leur confinement chez eux ou dans un autre endroit disponible.

Israël: le gouvernement propose une garantie de prêt de 400 millions de dollars à El Al

dans l’entreprise et à la poursuite de la restructuration pour réduire les coûts annuels d’au moins 50 millions de dollars. La compagnie aérienne devra également rembourser le gouvernement dès que sa valeur augmentera après la crise économique entraînée par l’épidémie de coronavirus.

Le prêt sera cependant subordonné à une série de réformes, et El Al n’a pas encore rendu sa décision Le ministre des Finances, Moshe Kahlon, a décidé dimanche d’offrir une bouée de sauvetage à El Al via une garantie de prêt de 400 millions de dollars à condition que la compagnie aérienne nationale accepte de mener une série de réformes, a rapporté Channel 12. Selon cette source, le prêt est subordonné à l’apport par les propriétaires de 100 millions de shekels (28,5 millions de dollars)

Le syndicat des employés, susceptible de subir les conséquences de la restructuration, devra également approuver les conditions. L’offre a été envoyée à El Al dimanche soir et le ministère des Finances attend une réponse. Les banques considèrent les prêts à la compagnie aérienne comme étant trop risqués, selon Channel 13, El Al ayant vu sa part de marché sur les vols vers l’Europe rongée par les opérateurs à bas prix, la plaçant sur un terrain financier fragile avant même le déclenchement de la crise économique.



POLITIQUE

Le parti de droite Yamina dans l’opposition

«Yamina a décidé de rester dans l’opposition et de se battre pour le camp national» Le parti de droite Yamina, mené par Naftali Bennett et Ayelet Shaked, ne participera pas au nouveau gouvernement de Benyamin Netanyahou, a indiqué dimanche le groupe dans un communiqué. «Compte tenu de la composition du gouvernement et de sa politique de gauche sous la direction de Netanyahou, et à la lumière du mépris flagrant du Premier ministre pour notre parti et nos électeurs, Yamina a décidé de rester dans l’opposition et de se battre pour le camp national», a-t-il été expliqué. Selon le communiqué, la décision a été prise après des tentatives répétées de négociations afin d’aboutir à une entente avec le Likoud et le Premier ministre, «qui

a choisi de démanteler le bloc de droite et le partenariat avec la droite». «Nous organiserons un véritable camp de droite depuis l’opposition, une droite qui ne confie pas le système juridique aux mains de la gauche, pour sa survie personnelle, qui ne remet pas l’économie entre les mains d’Amir Peretz (chef de file du Parti travailliste), une droite qui ne fléchit pas devant le Hamas ni l’Autorité palestinienne, et qui est engagée dans l’intérêt des implantations», a-t-il été détaillé. Yamina affirme cependant que le parti «soutiendra le gouvernement dans ses décisions positives, telle que l’application de la souveraineté israélienne sur des pans de la Cisjordanie, à condition que la loi ne reconnaisse en aucun cas, explicitement ou implicitement, la création d’un État palestinien».

Edition du 13 au 19 Mai 2020

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A. Mandelblit estime que la Cour suprême n’a «aucune raison» d’intervenir dans l’accord Netanyahou/Gantz

«L’intervention de la Cour suprême est honorable, mais doit être réservée aux cas rares et exceptionnels» Le procureur Avichaï Mandelblit a affirmé mardi que la Cour suprême n’avait «aucune raison» d’intervenir ou d’annuler l’accord d’unité signé par le parti Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahou et le leader centriste Bleu Blanc de Benny Gantz. «L’intervention de la Cour suprême est honorable, mais doit être réservée aux cas rares et exceptionnels», a estimé le procureur. Par ailleurs, suite aux critiques des juges la Cour suprême la veille, le Likoud et Bleu Blanc ont accepté de revoir un certain nombre de clauses de leur accord.

liée au coronavirus, aurait finalement été ramenée à 100 jours. La deuxième clause, concernant le gel de la nomination des responsables de la fonction publique, aurait également été limitée à 100 jours. Les juges ont par ailleurs rejeté «la loi norvégienne», estimant qu’elle allait à l’encontre de la volonté des électeurs. «La loi norvégienne» permettrait aux futurs ministres de démissionner temporairement, et de laisser leur poste à d’autres députés sans respecter leur place dans la liste des partis. Cette mesure pourrait ainsi autoriser Benny Gantz à élire de nouvelles personnes de sa liste, sans avoir à nommer de députés du parti Yesh Atid, mené par Yaïr Lapid.

La première clause selon laquelle aucune loi ne pourra être votée pendant une période de 6 mois, à moins qu’elle ne soit

Mardi matin, le site d’information Walla affirmait que Bleu Blanc pourrait renoncer à adopter une version élargie de la «loi norvégienne».

«Je lui souhaite beaucoup de succès dans ce rôle» (B. Netanyahou)

à la pandémie du Covid-19. «Je lui souhaite beaucoup de succès dans ce rôle.»

Yuli Edelstein, membre du Likoud et ancien président de la Knesset, a été nommé mardi soir ministre de la Santé au sein du nouveau gouvernement d’unité, a annoncé le Premier ministre Benyamin Netanyahou dans un communiqué.

L’ancien président de la Knesset s’est dit pour sa part «enthousiasmé» à l’idée de «relever de nouveaux défis».

Israël: le Likoud fustige le parti de Naftali Bennett qui a Israël: Yuli Edelstein nommé choisi l’opposition ministre de la Santé

«Le choix de Yamina de rejoindre l’opposition de gauche aux côtés de Lapid et de Heba Yazbak est regrettable»

Le Likoud a déclaré lundi soir que Yamina dirigé par Naftali Bennett et Ayelet Shaked était déterminé à «ne pas se joindre au camp de droite». «Tout d’abord ils ont refusé de recommander Benyamin Netanyahou comme Premier ministre auprès du président contrairement au choix de leurs électeurs», a-t-il été indiqué dans un communiqué. «Puis (Naftali) Bennett a refusé la proposition généreuse du Premier ministre d’accepter notamment le portefeuille de l’Education, et des Affaires de Jérusalem, des postes d’une importance capitale pour le sionisme religieux», a dénoncé le Likoud tandis que Yamina clame son adhésion à cette idéologie. Le parti, qui a décroché six sièges à la

Knesset lors des dernières élections, «a exigé quatre portefeuilles qui n’ont rien à voir avec le sionisme religieux», est-il affirmé dans le communiqué. «Le refus de (Naftali) Bennett d’accepter une offre qui lui permet de détenir tous les dossiers liés au sionisme religieux révèle que ses motivations ne sont pas idéologiques mais intéressées», a accusé le Likoud, estimant «regrettable», le choix de Yamina de rejoindre «l’opposition de gauche aux côtés de Yair Lapid et de Heba Yazbak». Ces déclarations interviennent deux jours après un communiqué de Yamina annonçant sa décision de rester dans l’opposition, «compte tenu de la composition du gouvernement et de sa politique de gauche sous la direction de Netanyahou». Jeudi, le gouvernement prêtera serment, et la bataille des portefeuilles n’est pas encore terminée.

«Je suis heureux d’annoncer ce soir que l’ancien président de la Knesset, Yuli Edelstein, a accepté de relever le défi. Parmi les options qui se présentaient entre les mains du Likoud, il a choisit le portefeuille de la Santé», s’est félicité le Premier ministre. «Je remercie Yuli Edelstein d’avoir choisi un ministère de premier ordre, actuellement confronté à un défi majeur», a poursuivi M. Netanyahou, en faisant référence

«Après avoir servi les citoyens d’Israël pendant sept ans en tant que président de la Knesset, j’ai choisi de répondre à ce défi primordial, la lutte contre le coronavirus. Nous devons adapter notre système de santé afin de relever de nouveaux défis.» Plus tôt ce mardi, le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman-Tov, l’une des figures les plus importantes de la réponse du gouvernement israélien à l’épidémie de coronavirus, a annoncé qu’il quitterait son poste après la prise de fonction jeudi du nouveau ministre de la Santé.




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