Israël Actualités n°563

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GRATUIT - Numéro 563 - Edition du 3 au 9 Juin 2020

Journal israélien en langue française

Israël/Coronavirus: près de 100 nouveaux cas enregistrés en 24H - page 4

L’objectif du BDS est la fin du «régime sioniste» - page 9

«La civilisation juive dure parce qu’elle se protège» page 20



ÉDITO

Edition du 3 au 9 Juin 2020

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Claude Goasguen : adieu cher ami… Rares sont les hommes politiques dont le soutien est aussi indéfectible que sincère. Rares aussi, ceux qui ne pratiquent jamais de petits arrangements avec leur conscience pour ménager l’électeur moyen, quitte à ratisser large. Claude Goasguen était de ceux-là. De ces puristes amateurs de voyages, de cinéma, et de lettres classiques dont le goût pour le beau et le vrai n’auraient su s’embarrasser de considérations clientélistes. Homme fort de la droite française, figure du XVIème arrondissement de Paris dont il reste, pour les administrés, à tout jamais, monsieur le Maire, bien qu’il ait rendu son écharpe il y a déjà quelques années, Claude Goasguen nous a quittés… Décédé le 28 mai dernier au matin, d’un arrêt cardiaque, l’homme se battait depuis près d’un mois contre le coronavirus. Soigné à l’hôpital Corentin Celton, à Issy-les-Moulineaux, le député de Paris avait mené une bataille acharnée contre les effets dévastateurs de la COVID-19. Il semblait aller mieux, remarchait, envisageait déjà la sortie, quand soudain, les complications cardiaques liées au virus se sont annoncées. En quelques heures, Claude Goasguen a tiré sa révérence. Et laissé nombre de Parisiens et de Français orphelins… Amoureux des Belles Lettres autant qu’épris de justice, ce Toulonnais d’origine bretonne, monté à la capitale pour y faire des études, n’a jamais su hurler avec les loups. Et quand il fut de bon ton, à droite comme à gauche, de ne pas dire l’antisémitisme, de ne pas évoquer l’antisionisme afin de respecter l’omerta clientéliste, il se démarqua immédiatement de la meute en disant clairement sa pensée : la dérive antisémite sur le territoire française était inquiétante, la haine viscérale d’Israël était révoltante autant qu’absurde et tout cela ne laissait rien présager de bon pour la République. Les 15 dernières années lui don-

Directeurs de la publication Rédacteur en chef Eliahou Ben Yoshua Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France

nèrent, hélas, amplement raison… Pour autant, en vieux lion rugissant, Claude Goasguen n’a jamais considéré aucun combat comme perdu d’avance. Engagé contre l’islamisme, contre l’antisémitisme et l’antisionisme, pour la défense des Chrétiens d’Orient, l’ex-maire du 16ème arrondissement se tenait droit, kippa sur la tête, aux premiers rangs des manifestations dès qu’il fallait affirmer son soutien aux juifs de France et du Monde, ou à l’État d’Israël. Depuis l’annonce de son décès, les éloges pleuvent. En France, tous les leaders institutionnels et communautaires lui ont, bien sûr, rendu hommage : Joël Mergui, Haïm Korsia, Francis Kalifat… En Israël, le Premier ministre lui-même a dit son émotion, au même titre que l’ex-ambassadrice d’Israël en France, Aliza Bin Noun. Le député Meyer Habib, lui aussi a déploré le départ d’un homme dont il partageait les colères et les engagements. Quant aux institutions caritatives et communautaires, qui souvent ont bénéficié de l’hospitalité de la mairie du 16ème pour organiser leurs événements, elles ont dit leur tristesse de voir cet homme de conviction disparaître si brutalement… Farouche pourfendeur de l’antisémitisme, il eut autant de phrases chocs et courageuses que de démonstrations de soutien : En 2012, il fut l’un de ceux qui se rendirent en Israël pour rendre hommage aux victimes de l’école de Toulouse. En 2016, lorsqu’un dirigeant communautaire marseillais avait cru bien faire en appelant les juifs à retirer tout signe distinctif et surtout leur kippa, dans les rues de la ville, pour se rendre invisible, il s’était affiché, dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, kippa sur la tête, en invitant chaque Français à faire de même. Plus que les juifs et leur droit à porter tout signe d’appartenance communautaire sans mettre en jeu leur vie ou leur sécurité, ce qu’il défendait ainsi c’était une certaine idée de la

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France qui, sur son sol, ne devait pas tolérer qu’on trouve « normal » qu’un juif y soit en danger parce que juif… « Je suis totalement solidaire d’Israël, mon grand regret est de ne pas être juif moi-même », avait-il exprimé l’année dernière. Élu député en 2016, il avait déclaré que ce serait son dernier mandat. Il voulait vivre, après la politique. Voyager peut-être, profiter de sa bibliothèque, mais surtout de sa famille et de ses amis. L’épidémie ne lui en aura laissé ni

Directeur commercial Israel: Sigalit Siksik Sitbon 06 67 78 40 00 Directeur commercial France: Yohann Azoulay 06 68 75 46 26 Commerciaux : Patrick Haddad : 01 43 63 26 02

le temps, ni l’opportunité. Restent, à jamais inscrites en nos mémoires, la reconnaissance et la fierté qu’il sut nous inspirer, à vouloir ainsi, à tout prix, se compter parmi nos fidèles amis. L’ensemble de la rédaction de notre journal se joint à moi pour présenter à ses proches, à sa famille, nos plus sincères condoléances. Am Israël Haï Alain Sayada

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Editeur 2SCOM Limited 50 Rehov Dizengoff Tel Aviv Journaliste Gary Bensoussan

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Israël/Coronavirus: près de 100 Israël/coronavirus: le ministère de nouveaux cas enregistrés en 24H la Santé réfléchirait à la fermeture des établissements secondaires La fermeture des écoles primaires et des collèges n’est actuellement pas envisagée

Le ministère de la Santé a prévenu qu’il pourrait fermer les lycées s’il y avait une nouvelle flambée de cas de coronavirus dans les établissements du secondaire, a rapporté lundi Channel 12. Vingt et une écoles à travers le pays ont déjà envoyé certains, voire tous leurs élèves ainsi que leur personnel en quarantaine, en raison de la découverte de cas confirmés. Un employé du bureau du Premier ministre a été contaminé par le Covid-19

«en contact étroit» avec le chef du gouvernement samedi, lors d’une réunion.

La fermeture des écoles primaires et des collèges n’est actuellement pas envisagée.

Le dernier rapport du ministère de la Santé publié lundi soir fait état de 98 nouveaux cas de Covid-19 recensés dans les dernières 24 heures en Israël, soit 17.169 personnes diagnostiquées positives au total depuis le début de la pandémie.

Dans le passé, M. Netanyahou a déjà dû se placer en quarantaine à deux reprises, après avoir été en contact avec des personnes infectées, dont l’ancien ministre de la Santé Yaakov Litzman.

Deux établissements des villes de Givat Zeev (nord de Jérusalem) et Hadera près de Natanya ont fermé leurs portes ce lundi à la suite de nouveaux cas détectés.

Alors que le nombre de cas actifs s’élève à 2.006 personnes, 31 patients se trouvent toujours dans un état grave et 29 personnes sont sous respiration assistée. Dans le même temps, un employé du bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou aurait été contaminé par le coronavirus, a rapporté lundi Channel 13. La chaîne précise que cet employé a été

Alors que le pays a entamé son déconfinement avec la réouverture mercredi dernier des bars et des restaurants, une soudaine hausse de cas a été constatée ces derniers jours, faisant craindre une seconde vague de l’épidémie. Samedi, le nombre de nouvelles personnes testées positives au coronavirus en Israël a été multiplié par cinq, a indiqué le ministre de la Santé Yuli Edelstein.

Les autorités sanitaires ont par ailleurs confirmé qu’une enseignante d’un lycée de Rahat - une ville dans le sud d’Israël

majoritairement peuplée par la communauté bédouine - avait été diagnostiquée positive au coronavirus, a rapporté le site d’information arabe israélien Panet. 21 nouvelles infections ont été signalées dans les communautés arabes israéliennes depuis la semaine de la fête de l’Aïd alFitr, l’une des plus importantes fêtes du calendrier musulman, qui marque la fin du ramadan. De nouveaux cas de coronavirus parmi les élèves de trois écoles avaient également été détectés samedi soir, obligeant à l’envoi de nombreux enfants en quarantaine. Plusieurs classes d’établissements situés à Jérusalem, Holon et Kiryat Yearim ont ainsi été mises en isolement. Le ministère de l’Education a fait savoir lundi matin que 4.500 éléves du pays et 734 membres du personnel éducatif au total se trouvaient actuellement à l’isolement.

Allemagne/Coronavirus: des manifestants arborent des étoiles jaunes pour protester contre les restrictions

Coronavirus : plus de 175.000 morts en Europe Le Royaume-Uni (37.460) et l’Italie (33.072) sont les pays européens les plus atteints

taires lors des dernières 24 heures, selon les derniers chiffres officiels, qui montrent un recul des nouvelles contaminations.

La pandémie causée par le nouveau coronavirus a tué plus de 175.000 personnes en Europe, dont près des trois quarts au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne, selon un nouveau bilan officiel.

Le nombre de décès en Russie s’établit à 4.142 personnes, pour un total de 379.051 cas de coronavirus avérés, dont 150.993 guérisons. Epicentre de l’épidémie, Moscou recense près de la moitié des contaminations, avec 173.497 cas et 2.254 morts.

Avec un total de 175.011 morts (pour 2.084.058 cas), l’Europe est le continent le plus durement touché par la pandémie de Covid-19, qui a tué au moins 355.548 personnes dans le monde. Le Royaume-Uni (37.460) et l’Italie (33.072) sont les pays européens les plus atteints, suivis de la France (28.596) et de l’Espagne (27.118). Par ailleurs, la Russie a passé jeudi la barre des 4.000 personnes décédées du coronavirus, avec 174 morts supplémen-

La capitale russe a toutefois annoncé mercredi la levée le 1er juin de plusieurs restrictions imposées depuis deux mois à cause de l’épidémie du nouveau coronavirus, autorisant la réouverture de commerces et, sous condition, les sorties en promenade. Dans le même temps, le déconfinement se poursuit également à travers l’Europe.

D’autres manifestants ont brandi des pancartes affirmant «2020=1933» Des manifestants dans la ville de Nuremberg ont fait l’objet de virulentes critiques pour avoir arboré des étoiles jaunes afin d’exprimer leur mécontentement face aux restrictions liées à la pandémie de coronavirus, selon un quotidien régional. Le mot «Juif» inscrit sur les fameuses étoiles en vigueur sous le Troisième Reich avait été remplacé par l’inscription «La vaccination rend libre». D’après le journal, d’autres manifestants ont brandi des pancartes clamant «2020=1933», une date faisant référence à l’année de la montée au pouvoir d’Adolf Hitler et de son parti, et suggérant que les restrictions actuellement imposées à la population étaient similaires aux lois nazies.

Ces initiatives ne sont pas passées inaperçues parmi les autorités, et ont poussé le ministère bavarois de l’Intérieur à initier une circulaire appelant à interdire l’utilisation de symboles nazis. Georg Eisenreich, le directeur du ministère bavarois de la Justice, issu du parti chrétien CSU, a affirmé pour sa part que les mesures prises par le gouvernement fédéral et les Lander pour juguler la propagation du virus «ne pouvaient en aucun cas être comparées au nazisme ou à la Shoah», et a également martelé que «l’antisémitisme n’avait pas sa place en Bavière». L’Allemagne a enregistré en 2019 une augmentation notoire des actes antisémites, dont 300 dans la seule région bavaroise.


À LA UNE

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Cisjordanie/Annexion: B. Netanyahou s’est entretenu avec J. Kushner, les USA veulent «ralentir» le processus

L’administration US doit avant tout gérer les manifestations qui secouent le pays depuis la mort de G. Floyd Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’est entretenu lundi au téléphone avec Jared Kushner, le gendre et conseiller spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, concernant les projets d’annexion israéliens en Cisjordanie. Avi Berkowitz, l’envoyé spécial en charge du processus de paix israélo-palestinien, et David Friedman, l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, ont également pris part à cet échange téléphonique en présence de Ron Dermer, l’ambassadeur d’Israël à Washington. Selon un rapport de Channel 13, qui cite des sources anonymes, les responsables américains auraient cherché à savoir si Israël comptait réellement appliquer de manière unilatérale sa souveraineté sur certains pans de la Cisjordanie cet été.

Nous nous souvenons ! Il y a un an disparaissait notre amie Alexandra Leyris za’l décédée à l’âge de 42 ans , toute l’équipe éditoriale de notre journal a une pensée particulière, pour cette femme qui a milité toute sa vie pour la mémoire des déportés durant la seconde guerre mondiale.

Un responsable américain aurait également cherché à «calmer l’enthousiasme» des dirigeants israéliens, précise la chaîne, ajoutant que Washington souhaiterait «ralentir considérablement le processus» d’annexion. Parmi les raisons invoquées par la Maison-Blanche pour justifier un report, l’administration américaine cite avant tout les manifestations qui secouent le pays depuis la mort de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans décédé suite à une interpellation, mais aussi les conséquences économiques de la crise du Covid-19. Ce rapport intervient alors que Benny Gantz a demandé lundi après-midi au chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kochavi, de préparer l’armée à la possibilité qu’Israël applique sa souveraineté en Cisjordanie dès juillet, et de lui présenter divers scénarios et plans d’action quant aux éventuelles conséquences.

«Le plan de Donald Trump pourrait provoquer un désastre» (N. Bennett) «Nous voulons un maximum de terres avec un minimum d’Arabes»

difiée», et que si elle était «bonne», son parti la soutiendrait.

Le chef de Yamina, Naftali Bennett, a déclaré mercredi après-midi que la mise en œuvre du plan de paix du président américain Donald Trump «pourrait être un désastre».

M. Bennett a en outre affirmé lors de sa conférence de presse qu’il était clair dès le début que le Premier ministre Benyamin Netanyahou ne voulait pas de Yamina dans la coalition.

S’exprimant lors d’une conférence de presse sur Facebook, il a affirmé que «la carte actuelle du plan n’était pas bonne», car elle donnerait la citoyenneté israélienne à quelque 250.000 Palestiniens.

«Il a décidé de ne pas être fidèle aux électeurs de droite», a-t-il rétorqué.

«Nous voulons un maximum de terres avec un minimum d’Arabes», a-t-il souligné, ajoutant que «la carte devait être mo-

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Pour la première fois de leur carrière politique, Naftali Bennett, Ayelet Shaked et Bezalel Smotrich, têtes de liste du parti sioniste, se retrouvent dans le camp de l’opposition dans l’échiquier politique israélien.

Annexion: «Le plan de D. Trump est une occasion de fixer définitivement les frontières d’Israël»

M. Gantz a également demandé à Tsahal de présenter un plan d’action concernant l’annexion Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a indiqué lundi lors d’une réunion avec les membres de son parti Bleu Blanc, être prêt à aller de l’avant concernant les projets d’annexion de pans de la Cisjordanie par Israël. «Le plan de paix pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump est une occasion de fixer de manière permanente les frontières de l’Etat d’Israël et de les conforter», a-t-il défendu. Le Premier ministre par alternance a par ailleurs souligné la nécessité de maintenir les traités de paix entre Jérusalem et Amman, mais aussi avec Le Caire. «Nous mettons tout en œuvre ces derniers

jours pour promouvoir le plan de paix de M. Trump, tout en protégeant nos intérêts stratégiques et en maintenant la coopération avec les Etats [voisins]», a-t-il précisé. «Bien sûr, nous veillerons à la sécurité des citoyens d’Israël», a-t-il conclu. M. Gantz a par ailleurs demandé au chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kochavi, de préparer l’armée à la possibilité qu’Israël applique sa souveraineté en Cisjordanie dès juillet, et de lui présenter divers scénarios et plans d’action quant aux éventuelles conséquences. Cette annonce intervient alors que les dirigeants de certains Etats arabes, comme la Jordanie, l’Egypte, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe, auraient accepté les projets d’annexion de certains pans de la Cisjordanie par Israël cet été.


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USA: Donald Trump menace USA: une autopsie indépendante conclut que George Floyd est de déployer l’armée si les mort asphyxié violences continuent

Le couvre-feu, instauré à New York de 23h à 5h lundi, commencera dès 20h mardi

Le président américain Donald Trump a promis lundi de restaurer l’ordre dans une Amérique en proie à des manifestations de plus en plus violentes depuis la mort de George Floyd, menaçant de déployer l’armée. A New York, plusieurs grands magasins de la célèbre 5e Avenue ont été pillés lundi soir. Le couvre-feu, instauré dans la ville de 23h à 5h lundi, commencera dès 20h mardi, a annoncé le maire Bill de Blasio. Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour «dominer les rues» et briser la spirale des violences, le président leur a lancé une mise en garde. «Si une ville ou un Etat refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l’armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place», a-t-il

lancé, dénonçant des actes de «terrorisme intérieur».

De Boston à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, le mouvement de protestation s’est exprimé jusqu’ici de façon majoritairement pacifique le jour, mais a aussi donné lieu à des embrasements nocturnes et des destructions. L’agent Derek Chauvin, qui a été inculpé d’homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal, un jour avant les obsèques de George Floyd, qui auront lieu à Houston, sa ville d’origine où vit toujours sa famille. L’émotion a dépassé les frontières des Etats-Unis. Des manifestations contre les brutalités policières et le racisme aux Etats-Unis ont aussi eu lieu ces derniers jours en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, au Canada et en Nouvelle-Zélande.

Donald Trump précipité dans le bunker de la Maison Blanche vendredi soir

Un couvre-feu a été décrété à Washington après de nouvelles manifestations près de la Maison Blanche Des agents des services secrets ont précipité le président américain Donald Trump vendredi soir dans un bunker souterrain, alors que des centaines de manifestants se rassemblaient devant la Maison Blanche, certains jetant des pierres et tirant sur les barricades de la police, selon le New York Times. Le président américain a passé près d’une heure à cet endroit, conçu pour être utilisé dans des situations d’urgence comme des attaques terroristes, selon un républicain proche de la Maison Blanche qui s’exprimait sous couvert d’anonymat. Cette décision a mis en évidence l’inquiétude au sein de la Maison Blanche, où des

chants depuis le parc Lafayette pouvaient être entendus tout le week-end tandis que les agents des services secrets et des forces de l’ordre contenaient difficilement la foule, a rapporté dimanche l’agence de presse AP. Ces manifestations, qui se poursuivent depuis la mort de George Floyd, ont déclenché l’une des alertes les plus élevées à la Maison Blanche depuis les attentats du 11 septembre 2001. La sécurité du complexe présidentiel a été renforcée notamment par la Garde nationale. Dimanche, un couvre-feu a été décrété à Washington après de nouvelles manifestations près de la Maison Blanche, a annoncé la maire de la capitale des Etats-Unis, Muriel Bowser, au lendemain d’une nuit marquée par des émeutes dans plusieurs villes du pays.

La ville de New York va être placée sous couvre-feu à compter de ce lundi

Une autopsie indépendante a conclu que George Floyd était mort asphyxié en raison «d’une pression forte et prolongée», a affirmé lundi l’avocat de la famille de la victime, contredisant les résultats de l’autopsie officielle. «Des médecins indépendants ayant mené une autopsie sur M. Floyd dimanche ont conclu que le décès avait résulté d’une asphyxie par pression prolongée», a déclaré l’avocat, Ben Crump. Il y a une semaine George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, a suffoqué, menotté, sous le genou d’un policier blanc de Minneapolis lors de son interpellation. De New York à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, des dizaines voire des centaines de milliers d’Américains ont manifesté samedi et dimanche contre les brutalités policières, le racisme et les iné-

galités sociales.

En outre, la ville de New York va être, en raison des émeutes provoquées par la mort de George Floyd aux mains de la police, placée sous couvre-feu à compter de ce lundi, a annoncé le maire Bill de Blasio dans un tweet. «J’ai parlé au gouverneur (de New York) Andrew Cuomo et pour la sécurité de tous, nous avons décidé de mettre en place un couvre-feu pour la ville de New York ce soir: il entrera en vigueur à 23h et sera levé à 5h du matin», a indiqué dans un tweet le maire de la capitale économique, emboîtant le pas à une quarantaine d’autres villes ayant déjà pris cette mesure. La police a tiré des gaz lacrymogènes dimanche devant la Maison Blanche pour disperser une manifestation contre les violences policières et le racisme, alors que de violents affrontements avaient lieu dans Washington.

Mort de George Floyd: les manifestations se propagent à l’Europe

Des milliers de protestataires se sont rassemblés à Londres et Berlin

nique, puis jusqu’au 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre.

Les violentes manifestations consécutives à la mort de George Floyd se propagent à l’Europe.

Les protestataires ont terminé leur marche devant l’ambassade américaine, portant des pancartes avec les mots «Je ne peux pas respirer» et «Black Lives Matter», nom du mouvement militant afro-américain qui lutte contre le racisme et la discrimination envers la population noire aux Etats-Unis.

Des milliers de personnes ont battu le pavé dimanche et lundi à Berlin et Londres pour exprimer leur indignation suite au décès de cet Afro-Américain de 46 ans, étouffé par un policier. Dans la capitale allemande, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade américaine hurlant «Justice pour George Floyd», et brandissant des pancartes proclamant «Arrêtez de nous tuer», ou bien «Qui appeler quand le meurtrier est un policier ?». Un portrait de la victime portant l’inscription «Je ne peux pas respirer», en référence aux derniers mots prononcés par George Floyd, a également été dessiné sur un vestige du mur de Berlin. A Londres, des milliers de manifestants se sont rendus jusqu’au Parlement britan-

Les manifestations se sont déroulées sous une surveillance policière renforcée afin d’éviter des débordements similaires à ceux observés aux Etats-Unis. C’est dans ce contexte qu’un autre rassemblement est prévu mardi soir à Paris en hommage à Adama Traoré, un jeune homme noir décédé en 2016 suite à son interpellation par les forces de l’ordre. Les manifestants entendent «réclamer justice» pour ce dernier, alors qu’une nouvelle expertise médicale rendue publique vendredi dernier a écarté la responsabilité des gendarmes dans son décès.


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Interview exclusive de Patricia Sitruk, Directrice Générale de l’OSE soutien psychologiques et aussi des lieux de convivialité de partage et de culture comme au Café des Psaumes dans le Marais et dans les Graines de Psaumes en Ile de France et même à Lyon. Et nous n’oublions pas la nécessité de soutenir la volonté d‘engagement des jeunes en organisant le Service civique volontaires pour près de 100 français dans des ONG en Israël.

Pour commencer pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement de l’Ose ? L’OSE est souvent plus connue pour son histoire héroïque de sauvetage des enfants juifs pendant la Shoah que pour son action de secours aujourd’hui auprès des personnes fragiles à tous les âges de la vie. Et c’est en effet important de rappeler que l’OSE est aujourd’hui la plus grande organisation sociale de la communauté juive. Ce sont plus de 1000 intervenants médicaux et sociaux (salariés et bénévoles) qui agissent au quotidien auprès de 2000 enfants et des familles en souffrance dans des maisons d’enfants des familles d’accueil ou dans les centres éducatifs, auprès des personnes handicapées enfants et adultes dont certains porteurs de handicaps rares, des personnes âgées dépendantes. Et bien entendu nous sommes fidèles à notre histoire et nous agissons auprès des Survivants de la Shoah pour leur apporter des soins lorsque nécessaires ou des lieux de

Comment avez-vous vécu la période du confinement dans les différents sites que gère l’Osé ? Comme pour tous cette crise sanitaire a bouleversé l’organisation de l’OSE. Beaucoup de nos services sont restés ouverts car notre mission de secours ne pouvait s’interrompre comme au Centre de Santé où nous avons ouvert une consultation spécialisé COVID, dans les Maisons d’enfants pour protéger les enfants, ou dans les internats pour enfants et adultes polyhandicapés dont les soins spécialisés devaient être maintenus. Pour nos ainés les plus âgés, nous avons accompagné le confinement de plusieurs façons particulièrement en organisant des chaines de solidarité en veillant à qu’ils ne restent isolés à aucun moment. Ce sont près de 1500 personnes âgées que nous avons appelés plusieurs fois par semaine, à qui nous avons organisé la livraison de repas, l’achat de courses, ou encore des consultations médicales ou de soutien psychologique par téléconsultation. Nous avons été très touchés par la reconnaissance qu’ils nous ont exprimée si cha-

leureusement Vous faites une campagne orientée sur l’IFI, comment ceux qui veulent faire un don à l’Osé doivent si prendre ? Je veux tout d’abord rappeler combien la générosité de nos donateurs nous est précieuse pour renforcer nos actions. La crise sanitaire a touché notre communauté et hélas nous savons que la crise économique touche déjà et va toucher notre communauté et nous avons besoin du soutien de tous. Pour faire un don deux possibilités toutes simples soit envoyer un chèque à l’ordre de Fondation OSE/MES à l’adresse OSE 117 rue du Faubourg du Temple à Paris 10ème, ou bien un don en ligne en allant sur Fondation OSE- MES. Quels sont vos objectifs ? Notre objectif principal est de permettre aux plus fragiles surmonter cette période terrible de crise sanitaire qui va se poursuivre avec une crise économique. Il nous faut être plus présents encore auprès des personnes âgées. L’OSE a été pionnière en France en créant le 1er Accueil de jour thérapeutique, un lieu destiné aux personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et aujourd’hui 5 fonctionnent en France. Et l’OSE est allée plus loin en imaginant un lieu où chacun peut se retrouver : le Café des Psaumes. Un lieu unique dont nous souhaitons favoriser l’essaimage en régions, afin de lutter contre la solitude des aînés de la communauté qui ont durement été affectés par la situation de confinement.

Il est également indispensable que nous puissions renforcer notre aide aux familles les plus précaires. Nous avons ouvert à Paris le premier dispositif d’accueil enfant – parent hors les murs, un espace dans lequel les familles peuvent se retrouver pour des moments de pause. Un projet allant à la rencontre de tous ceux qui souffrent, là où ils sont. La période qui s’ouvre est un véritable défi collectif, et nous devons aller au devant des plus fragiles qui souvent n’osent pas faire part de leur souffrance. Nous avons besoin de soutien pour développer des dispositifs souples, mobiles, adaptables, innovants. Car c’est bien ainsi que nous gagnerons à la fois la bataille de la crise sanitaire et de la crise économique. Quel est le message que vous voulez faire passer à la communauté juive de France ? La période que nous venons de vivre a révélé certaines faiblesses de notre société mais également ses formidables forces. Et en cela l’élan de générosité en est la plus belle expression : bénévolat, don en nature ou en argent, attention et bienveillance envers les autres. Et aussi pour notre communauté une belle unité. Alors mon message est : Conservons et faisons fructifier ce bel élan collectif ! Un dernier message la crise sanitaire n’est pas derrière nous, elle est toujours présente. Alors prenez soin de vous, prenez soins de tous et particulièrement de nos ainés. Alain Azria


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Avec la Fondation Casip-Cojasor, la solidarité nous rassemble 144 nouvelles familles aidées entre le 1er avril et le 7 mai 2020 de crise communautaire permet à celles qui le souhaitent d’être écoutées et soutenues par des psychiatres et psychologues spécialisés dans le traumatisme. Et lorsque des familles s’adressent directement à la plateforme psychologique, les équipes de psychologues nous orientent les situations qu’il faut aider sur le plan social.

Le service social a fonctionné durant toute la période de confinement. Outre les 7 000 familles aidées toute l’année, ce sont 144 nouvelles familles qui se sont trouvées en grande difficulté sociale. Les personnes âgées : 98 sont des personnes âgées n’ayant pas les moyens de financer des repas et pour lesquelles le confinement a entraîné une perte d’autonomie. Nous les avons écouté, avons évalué leur situation globale et avons mis en place des aides financières aux repas, des aides à domicile. Nous avons aussi sollicité des associations de bénévoles telles que Yad Alev pour confectionner et livrer des colis alimentaires pour les personnes en capacité de préparer les repas. Les familles : 34 sont des familles qui n’avaient jusqu’à présent pas besoin d’aides sociales. Ces familles se sont trouvées sans emploi, ne pouvant bénéficier des aides de l’état. Certaines ont vécu un deuil, la perte d’un des parents du au Covid 19. Nous les avons soutenues en leur versant des aides financières pour payer des courses, aider au paiement des loyers ou pour compléter leur budget. Les personnes à la rue : 12 personnes se sont trouvées privées d’un domicile suite à des violences conjugales ou d’autres problèmes. Nous avons pris en charge les frais d’hôtel et les avons soutenues financièrement par des aides alimentaires, des vêtements. Une collaboration à double sens pour mieux repérer les situations les plus fragiles. Toutes ces familles, en plus d’être confrontées à des difficultés matérielles et financières se trouvent fragilisées sur le plan psychologique. La collaboration efficace avec la plateforme psychologique «Chezmapsy», mise en place par la cellule

LA FISCALITE AU SERVICE DE VOTRE GENEROSITE La Fondation CASIP COJASOR, principale fondation d’action sociale de la communauté juive de France, œuvre chaque année auprès de 20 000 personnes vulnérables, en situation de dépendance ou de grande précarité, qui sollicitent notre aide. Or, cette aide ne peut exister sans votre précieux soutien. Grâce aux déductions d’impôts, vous profitez d’une opportunité fiscale unique en Europe pour renforcer votre générosité et contribuer à sortir de la précarité un grand nombre de bénéficiaires de nos services. Pour les familles, la précarité s’installe. La perte de son emploi, la baisse de revenus due au chômage partiel ou encore le décès d’un des parents laissent des familles, parfois nombreuses, sans ressources. Les familles que nous aidions à maintenir la tête hors de l’eau voient leurs besoins en augmentation et de nouvelles familles issues de quartiers populaires nous sont adressées. Nous avons réorganisé nos services sociaux pour répondre de façon plus large aux nouveaux besoins émergeant. Nos moyens sont redéployés sur ces priorités mais les évaluations réalisées font apparaître des besoins plus importants et sur une durée qui sera beaucoup plus longue. Nous estimons que ces nouvelles aides seront à pérenniser sur toute l’année 2020 au moins. LA FISCALITE CHANGE, VOTRE GENEROSITE PERDURE L’évolution depuis 2018 de l’ISF en Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) est susceptible de changer l’assiette de votre imposition. Afin que votre générosité continue à bénéficier de cette évolution et pour que vous puissiez pleinement poursuivre votre engagement, vous trouverez ci-dessous quelques règles à appliquer. L’IFI ouvre deux opportunités : - La possibilité d’accroître pour certains votre capacité de don grâce à un allègement notable de la charge fiscale ; - Le maintien de réductions fiscales permettant d’attribuer librement son impôt à la cause de son choix. Le montant minimum de patrimoine taxable détenu au 1er janvier 2020 pour payer l’IFI est de 1,3 million d’euros. Bien que seuls les foyers fiscaux dont le patrimoine immobilier est supérieur à 1,3 M€

soient assujettis à l’IFI, c’est le patrimoine immobilier dès 800 000€ qui est imposé. Un mécanisme de décote permet de lisser l’impôt pour les foyers fiscaux dont le patrimoine immobilier est inférieur à 1,4M€. L’IFI est calculé sur la valeur de votre patrimoine net taxable en appliquant le barème suivant : Pour diminuer votre IFI ou le supprimer, vous pouvez adresser un don à la Fondation Casip-Cojasor jusqu’à la date limite de déclaration des revenus.

POUR FAIRE UN DON - Sur le site internet sécurisé : www.casip.fr (toutes cartes de crédit – reçu cerfa envoyé par email). Calculez le montant de votre don et de votre déduction fiscale (IFI ou IR) - Par téléphone, contactez Rivka Vadnaï au 01.49.23.71.40

- Par chèque libellé au nom du Casip-Cojasor : Fondation Casip-Cojasor : 8 rue de Pali-Kao 75020 Paris

Après réception de votre don, nous vous ferons parvenir votre reçu fiscal dans les meilleurs délais. La crise sociale et économique durera bien au-delà de l’état d’urgence sanitaire. Votre soutien est plus que jamais nécessaire pour subvenir aux besoins créés par cette pandémie et nous vous en remercions. Laurent Dorf Directeur de la communication et du fundraising


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Edition du 3 au 9 Juin 2020

L’objectif du BDS est la fin du «régime sioniste» ront chez eux, comme le demande le mouvement BDS, quand nous mettrons fin au régime d’apartheid d’Israël et à l’occupation des territoires palestiniens, dont Jérusalem, il ne restera plus rien du régime sioniste.» «Il n’y aura plus d’Etat sioniste en tant que tel, comme celui qui existe actuellement», a mis en garde M. Barghouti.

«Quand nous mettrons fin au régime d’apartheid d’Israël, il ne restera plus rien du régime sioniste» Omar Barghouti, fondateur du mouvement anti-Israël Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), a déclaré lundi dans une interview au Gazan Voice que ses objectifs seraient atteints lorsqu’Israël cesserait d’exister. «Quand les réfugiés palestiniens retourne-

«La minorité palestinienne deviendra la majorité palestinienne, les Palestiniens vivront dans le pays qu’on appelle aujourd’hui ‘Israël’», a ajouté le fondateur du mouvement BDS. Début avril, M. Barghouti avait toutefois affirmé «que les boycotteurs (partisans du BDS, ndlr) pourraient bénéficier d’un vaccin contre le Covid-19 si Israël réussissait à en trouver un». «Si vous utilisez du matériel médical israélien, ce n’est pas un problème. Coopérer avec Israël contre le coronavirus n’est pas considéré comme une normalisation des relations», avait-il alors expliqué.

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La pauvreté pourrait doubler en Cisjordanie en raison du coronavirus, selon la Banque mondiale «Le nombre de foyers touchés par la pauvreté devrait passer à 30% en Cisjordanie et 64% à Gaza» Le nombre de familles touchées par la pauvreté pourrait doubler cette année en Cisjordanie en raison de la pandémie de Covid-19, qui menace les finances publiques et l’emploi dans les Territoires, a alerté lundi la Banque mondiale. «Avant même la pandémie, le quart des Palestiniens environ vivait sous le seuil de pauvreté, soit 53% à Gaza et 14% en Cisjordanie. Selon des estimations préliminaires, le nombre de foyers souffrant de la précarité devrait passer à 30% en Cisjordanie et 64% à Gaza», note la Banque mondiale dans un document publié lundi. Dans un rapport publié dimanche, l’ONU a appelé de son côté à «la mise en place de mesures plus audacieuses et originales pour éviter l’effondrement économique» des territoires palestiniens. Comme presque partout ailleurs, l’activité économique de Cisjordanie et de la bande

de Gaza a été plombée par la crise du coronavirus, les autorités locales étant tiraillées entre le renforcement des mesures sanitaires et la relance économique. La Banque mondiale s’attend en outre à ce que l’impact de la crise économique soit plus important en Cisjordanie du fait que des dizaines de milliers de Palestiniens qui y vivent travaillent en Israël, où les salaires sont certes plus élevés mais où la crise a également de fortes retombées. Après des semaines d’interdiction d’entrer en Israël, des milliers de travailleurs de Cisjordanie ont été autorisés début mai à y revenir dans le cadre d’une politique de redémarrage progressif de l’économie locale. Après un accord passé entre Israël et l’Autorité palestinienne, 40.000 travailleurs palestiniens sur les quelque 100.000 qui sont employés en Israël ont pu reprendre leur activité. Ce nombre est passé dimanche à un peu plus de 60.000, selon les autorités israéliennes.


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Iran/Coronavirus: 3.000 nouveaux Pans de la Cisjordanie: les Émirats cas en 24h, la plus forte hausse arabes unis appellent Israël à revenir sur sa décision d’annexion enregistrée depuis deux mois «Les discussions israéliennes sur l’annexion des terres palestiniennes doivent cesser»

«Nous avons imploré les gens de ne pas organiser de mariages ou des funérailles mais ils n’ont pas écouté» L’Iran a annoncé lundi près de 3.000 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus au cours des dernières 24 heures, soit la plus forte hausse enregistrée depuis deux mois dans le pays. «Les gens semblent penser que le coronavirus est terminé» mais il est «loin de l’être» et «nous pourrions assister à tout moment à un (autre) pic dangereux», a mis en garde le ministre de la Santé Saïd Namaki, dans une interview télévisée. D’après le porte-parole du ministère, Kianouche Jahanpour, 2.979 nouveaux cas ont été enregistrés, ce qui porte le bilan total des malades du Covid-19 à 154.445. Le virus a en outre fait 7.878 morts dans

la République islamique, dont 81 ces dernières 24 heures. La moitié des victimes enregistrées ces dernières 24h ont été localisées dans trois provinces, a-t-il ajouté, sans les nommer. «Si cela continue, le nombre de morts pourra revenir à trois chiffres (...) Nous avons imploré les gens de ne pas organiser de mariages ou des funérailles mais ils n’ont pas écouté.» Le nombre de nouveaux cas enregistrés en Iran a connu une hausse quasi-constante depuis le 2 mai, date à laquelle le pays avait annoncé avoir atteint un plus bas en deux mois. D’après certains experts étrangers, mais aussi plusieurs responsables iraniens, les chiffres du gouvernement sont largement sous-estimés.

Afrique/Coronavirus: des millions de personnes menacées de pauvreté extrême «Jusqu’à présent, le nombre de cas signalés est plus faible que ce que l’on craignait» Des millions de personnes «pourraient basculer dans la pauvreté extrême» en Afrique avec la pandémie de Covid-19, a souligné mercredi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, appelant à «une solidarité internationale» accrue avec ce continent. «La pandémie menace les progrès accomplis en Afrique. Elle aggravera les inégalités existantes et accentuera la faim, la malnutrition et la vulnérabilité face à la maladie», ajoute-t-il dans un communiqué accompagnant une étude de l’ONU couplée avec des recommandations pour le continent africain. En se félicitant que l’Afrique ait «rapidement réagi face à la pandémie», le chef de l’ONU relève que «jusqu’à présent, le nombre de cas signalés est plus faible que ce que l’on craignait».

Un haut responsable des Émirats arabes unis a déclaré lundi que toute décision unilatérale d’Israël d’annexer des parties de la Cisjordanie constituerait un sérieux revers pour le processus de paix au Moyen-Orient. «Les discussions israéliennes sur l’annexion des terres palestiniennes doivent cesser», a déclaré le ministre d’État aux Affaires étrangères Anwar Gargash dans un message sur Twitter. «Toute initiative israélienne unilatérale constituera un sérieux revers pour le processus de paix, sapera l’autodétermination palestinienne et représentera un rejet du consensus international et arabe vers la stabilité et la paix», a-t-il ajouté. Le gouvernement israélien doit présenter à partir du 1er juillet ses initiatives pour

traduire dans les faits le plan du président américain Donald Trump pour le ProcheOrient, qui prévoit notamment l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie. Israël projette l’annexion de plus de 130 implantations juives en Cisjordanie et de la vallée du Jourdain, langue de terre s’étirant entre le lac de Tibériade et la mer Morte, qui serait intégrée à sa frontière orientale avec la Jordanie. Il y a deux semaines, le Premier ministre jordanien Omar Razzaz a menacé de reconsidérer les relations du royaume avec Israël si l’Etat hébreu menait à bien ses plans d’annexion. Peu avant, plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie avaient affirmé préparer une «action commune» pour tenter de relancer des «négociations» entre Israël et les Palestiniens, et ne pas exclure une «riposte» en cas d’annexion de certains territoires en Cisjordanie.

Coronavirus: un document de l’ONU met en garde contre l’effondrement économique palestinien clarée d’Israël d’annexer des parties de la Cisjordanie.

«Le virus a fait plus de 2.500 morts en Afrique», note-t-il néanmoins.

Le rapport a été préparé en amont de la prochaine réunion semestrielle du Comité spécial de liaison, chargé de coordonner l’acheminement de l’aide internationale aux Palestiniens, prévue le 2 juin.

Selon lui, «les pays d’Afrique doivent bénéficier du même accès rapide, équitable et abordable à tout vaccin et traitement à venir, qui doivent être considérés comme des biens publics mondiaux».

L’urgence de l’épidémie «souligne l’insuffisance des structures régissant les relations économiques et administratives entre Israël et la Palestine», a déclaré l’UNSCO dans un communiqué.

Car la pandémie n’en est «qu’à ses débuts» en Afrique, où «les perturbations pourraient s’intensifier rapidement». «Il faut impérativement faire preuve de solidarité mondiale avec l’Afrique – dès aujourd’hui et pour mieux se redresser. Il est indispensable de mettre fin à la pandémie en Afrique, pour y mettre fin dans le monde entier», insiste-t-il. Dans ses recommandations, Antonio Guterres demande «une mobilisation internationale pour renforcer les systèmes sanitaires en Afrique, maintenir les chaînes d’approvisionnement alimentaire, éviter une crise financière.»

Le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’aide internationale aux Palestiniens se réunit mardi Les Nations Unies ont appelé dimanche à une action immédiate pour empêcher l’effondrement économique palestinien sous le poids de l’épidémie de coronavirus. Elles ont également mis en garde Israël et les Palestiniens contre toute action unilatérale, affirmant qu’ils risquaient de déclencher un nouveau conflit. Un document préparé par le bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au MoyenOrient (UNSCO) a passé en revue l’impact du coronavirus sur les finances de l’Autorité palestinienne, et examiné les retombées potentielles de l’intention dé-

«L’impact socio-économique lié à l’épidémie sur le peuple palestinien est déjà immense», a-t-il noté, ajoutant que «l’Autorité palestinienne avait besoin d’une aide financière accrue pour répondre à ses besoins en matière de santé publique et fournir des services essentiels». Concernant l’intention israélienne d’annexion, l’UNSCO a averti que «toute décision d’Israël d’annexer des parties de la Cisjordanie occupée ou que tout retrait palestinien des accords bilatéraux modifieraient considérablement la dynamique locale, et déclencheraient très probablement un conflit et une instabilité en Cisjordanie occupée ainsi que dans la bande de Gaza».


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OMS: la Chine dénonce l’«égoïsme» des Etats-Unis

Donald Trump a dénoncé «l’échec» de l’OMS dans la lutte contre l’actuelle pandémie La Chine a accusé lundi les Etats-Unis de faire preuve d’»égoïsme» en rompant leurs liens avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «La communauté internationale désapprouve généralement ces démonstrations américaines d’égoïsme, de fuite des responsabilités et de travail de sape de la coopération internationale contre l’épidémie» de nouveau coronavirus, a déclaré lundi Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse. L’OMS «ne peut en aucun cas servir un seul pays et n’a pas à se soumettre à la volonté du pays qui lui verse le plus» d’argent, a-t-il ajouté. Washington et Pékin s’affrontent verba-

lement de façon répétée sur divers sujets et vendredi le président américain Donald Trump a annoncé la rupture des relations entre Washington et l’organisme spécialisé de l’ONU, qu’il accuse d’être trop complaisant envers la Chine. D. Trump a dénoncé «l’échec» de l’OMS dans la lutte contre l’actuelle pandémie et l’a qualifiée de «marionnette de la Chine». Il a par ailleurs exigé «des réponses de la Chine sur le virus», mais Pékin nie fermement les accusations américaines affirmant que le pays avait minimisé la menace représentée par le nouveau coronavirus quand il est apparu fin 2019 dans la localité de Wuhan. «Face à l’épidémie, toute rétorsion ou même chantage à l’égard de l’OMS constitue un mépris de la vie, un défi aux principes humanitaires et une véritable destruction de la coopération internationale», a estimé lundi M. Zhao.

L’AP tente de se rapprocher de la Chine pour empêcher Israël d’annexer des pans de la Cisjordanie «Nous voulons voir la Chine jouer un rôle plus important dans la région», a déclaré un haut responsable palestinien au Jerusalem Post.

Maroc/Coronavirus: aide généreuse de la part de l’UE Les aides promises par l’UE s’élèvent à près de 600 millions d’euros L’Union européenne (UE) vient d’allouer 138 millions d’euros au Maroc pour l’aider à financer l’enseignement à distance sur fond de pandémie de coronavirus. Selon un communiqué émis par la délégation européenne qui s’est rendue dans le pays d’Afrique du nord pour signer l’accord avec les ministres marocains de l’Economie et de l’Education, le projet a pour but de resserrer les liens entre les parents et l’école, de façon à les impliquer dans l’instruction de leurs enfants. Les écoles et universités du pays sont fermées depuis le 16 mars. Comme dans de nombreux autres pays, les plateformes sociales et les chaînes de télévision édu-

«L’administration Trump s’est discréditée elle-même en prenant parti pour l’Etat hébreu dans le processus de paix israélo-palestinien», a-t-il fustigé. «La Chine a toujours soutenu les Palestiniens.»

catives ont pris le relais des enseignants. Cet investissement de Bruxelles s’inscrit dans un plan plus large d’assistance au Maroc afin de l’aider à surmonter les défis liés au coronavirus.

«L’administration Trump s’est discréditée elle-même en prenant parti pour Israël»

L’UE s’était déjà engagée le 27 mars dernier à verser 450 millions d’euros au fonds spécial créé par le roi Mohammed VI pour soutenir l’économie du pays.

L’Autorité palestinienne (AP) s’emploierait à renforcer ses liens avec la Chine afin d’empêcher Israël d’appliquer sa souveraineté à certains pans de la Cisjordanie cet été, selon des responsables palestiniens cités par le Jerusalem Post.

Les relations entre Rabat et Bruxelles reposent sur les accords de l’Union pour la Méditerranée ainsi que sur la politique européenne dite de voisinage, dont le Maroc est l’un des partenaires privilégiés. Le pays compte à ce jour 4.252 cas confirmés de coronavirus et 165 décès.

Selon eux, un rapprochement avec Pékin permettrait également de faire un pied de nez aux Etats-Unis, l’AP ayant rompu tout lien diplomatique avec Washington après le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem en 2017.

La semaine dernière, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a fait part au ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Malki, de «la profonde préoccupation de Pékin concernant le plan unilatéral d’annexion de parties des territoires en Cisjordanie». Par ailleurs, le ministre chinois a exhorté les États-Unis à «adopter une position responsable vis-à-vis de l’histoire et des intérêts à long terme des peuples palestinien et israélien». Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, a pour sa part salué la position de la Chine en faveur de «la liberté des Palestiniens et l’indépendance d’un Etat souverain, avec Jérusalem-Est pour capitale».


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Brexit: «pas d’accord» si le Royaume-Uni ne respecte pas ses engagements

Les pourparlers doivent reprendre mardi, après un précédent cycle de négociations mi-mai

En amont d’une semaine cruciale pour l’avancée du Brexit, le négociateur européen Michel Barnier a souligné dimanche dans une interview au journal britannique The Times que le «temps pressait», avertissant le Royaume-Uni qu’il n’y aurait «pas d’accord» si Londres revenait sur ses positions antérieures.

Le président vénézuélien annonce une prochaine visite en Iran en vue d’un accord de coopération

«Le Royaume-Uni a fait un pas en arrière, deux pas en arrière, trois pas en arrière par rapport aux engagements qu’il avait pris à l’origine», a reproché M. Barnier, peu avant la reprise des négociations mardi. «Nous nous souvenons très bien du texte que nous avons négocié avec Boris Johnson et nous voulons simplement qu’il soit respecté. A la lettre. Sinon, il n’y aura pas d’accord», a prévenu le négociateur euro-

péen.

Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne le 31 janvier, mais les règles européennes continuent de s’appliquer sur son sol durant une période transitoire qui court jusqu’à fin décembre, nécessaire pour trouver un accord commercial entre les deux parties. Les pourparlers doivent reprendre mardi, après un précédent cycle de négociations mi-mai, marqué par l’absence de progrès. «Le temps presse», a prévenu Michel Barnier, alors que toute prolongation de cette période transitoire doit être demandée avant le 1er juillet. Mais Londres s’est montré inflexible: pas question de prolonger les négociations au-delà de fin décembre, a affirmé mercredi dernier le négociateur britannique David Frost, au risque d’un «no deal» potentiellement dévastateur pour l’économie.

Berlin prévoit d’interdire la Journée d’Al-Qods en 2021

4 pétroliers envoyés par l’Iran ont déjà accosté provoquant de nouvelles tensions entre Caracas et Washington Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré lundi qu’il se rendrait prochainement en Iran pour signer des accords de coopération notamment dans le domaine de l’énergie, après l’envoi de cinq pétroliers iraniens dans le pays sud-américain qui connaît actuellement une grave pénurie de carburants. «Je suis obligé d’aller adresser personnellement mes remerciements», a déclaré M. Maduro dans un discours à la télévision d’État, sans préciser la date de sa visite. Le Venezuela appliquera à partir de lundi 1er juin des prix plus élevés de l’essence, a annoncé samedi le président, alors qu’elle était jusqu’ici presque gratuite dans ce pays pétrolier.

Bien que disposant d’énormes réserves, le Venezuela, dont la production s’est effondrée, souffre à présent d’une grave pénurie de carburants, encore accentuée par les conséquences de la pandémie de coronavirus sur la vie économique du pays. L’annonce des nouvelles dispositions sur les prix des carburants intervient quelques jours après l’arrivée au Venezuela de pétroliers iraniens venus livrer de l’essence et d’autres produits pétroliers au gouvernement socialiste de M. Maduro, dont Téhéran est l’un des alliés. Quatre des cinq pétroliers envoyés par l’Iran ont déjà accosté dans les trois principales raffineries du Venezuela. La venue de ces navires a provoqué un nouvel épisode de tension entre Caracas et Washington, qui dénonce le soutien de Téhéran à M. Maduro.

La journée d’Al-Qods appelle à l’éradication de l’État juif

blement de mai qui a lieu chaque année à Berlin depuis 1996.

L’adjoint à la sécurité du maire de Berlin, Andreas Geisel, a déclaré jeudi qu’il entamerait une procédure judiciaire pour interdire le rassemblement annuel d’al-Qods qui appelle régulièrement à la destruction d’Israël.

Le gouvernement actuel et le maire du parti social-démocrate Michael Müller ont été critiqués au fil des années pour ne pas avoir cherché à interdire légalement la marche.

Selon un rapport paru dans le journal berlinois Tagesspiegel, M. Geisel a déclaré au Parlement qu’il invoquerait une nouvelle loi allemande interdisant toute tentative du Hezbollah et des partisans du régime iranien de tenir la marche d’al-Qods en 2021. Après que le gouvernement fédéral allemand a classé le Hezbollah comme organisation terroriste en avril, les organisateurs d’al-Qods ont annulé le rassem-

La journée d’Al-Qods, fréquentée par des néonazis, des membres et sympathisants du Hezbollah ainsi que des militants de gauche de l’organisation terroriste palestinienne Front populaire pour la libération de la Palestine, appelle à l’éradication de l’État juif. Des militants du mouvement «Boycott, désinvestissement et sanctions» (BDS) sont également présents lors du rassemblement.


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Grandeur et décadence. L’étendue du désastre

Le 5 mai dernier, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a rendu un arrêt qui interpelle ! Elle demande à la Banque centrale européenne (BCE) de présenter dans un délai de trois mois une justification de sa politique d’achats de titres publics conduite depuis cinq ans. La Cour a pris la précaution de préciser qu’elle ne visait pas le refinancement des décisions liées à la pandémie. Était-ce utile ? L’argent est par définition fongible, et il est impossible d’assurer la traçabilité entre un rachat de titres publics et le paiement d’une dépense quelle que soit sa destination. Avec des médias complétement focalisés sur les masques, les tests, les vaccins, l’hydroxy chloroquine…, l’information est passée sous les radars alors qu’elle aurait dû soulever un tollé. Á quel titre la Cour constitutionnelle se permet-elle de « sommer » la BCE ? Comment une telle instance compétente pour dire le droit en Allemagne mais seulement outre Rhin, a-t-elle pu s’aventurer à adresser une injonction à la BCE ? Heureusement que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rappelé qu’elle était « seule » compétente à apprécier et juger les actes des institutions européennes dont la BCE. Tous les États de la zone euro auraient dû réagir. Accordons-leur le bénéfice du doute en considérant qu’ils n’ont pas voulu monter en épingle le sujet car il n’y a aucun risque d’interférence dans l’ordre juridique européen. Néanmoins le sujet n’est pas neutre car la Cour de Karlsruhe est récidiviste. Au-delà

du problème juridique, elle crée un problème politique car elle donne le sentiment que l’Europe actuelle est allemande. Cela a commencé au début des années quatre-vingt-dix au moment de la négociation du Traité de Maastricht, et l’opposition a été plus intense depuis la crise de 2008-2009. La Cour constitutionnelle ne s’autosaisit pas d’elle-même ; elle intervient sur la base de plaintes reçues de citoyens allemands. Certes, mais cela ne justifie pas pour autant qu’elle y donne suite. Elle devrait purement et simplement débouter les plaignants en se déclarant incompétente, ou alors saisir le gouvernement allemand ou la CJUE. Elle a déjà saisi la CJUE en 2014, mais sans succès. Cela ne l’empêche pas de poursuivre. Au-delà du sujet de la capacité de la Cour de Karlsruhe, et de l’opportunité d’une telle intervention, la politique d’assouplissement monétaire de la BCE soulève deux questions : - Un problème juridique. Le Traité de Maastricht interdit à toute banque centrale de la zone de participer au financement d’un État de la zone pour éviter toute création monétaire non directement liée à une augmentation de la production, conjurer la « planche à billets ». - Des inquiétudes économiques. La semaine dernière, j’écrivais : « La création monétaire par les banques centrales et le ralentissement, voire l’arrêt, des activités économiques devrait, selon la théorie conduire à l’hyperinflation. Selon la théorie monétariste … un excès de signes monétaires par rapport à la valeur nomi-

nale des biens entraine automatiquement, voire mathématiquement, un ajustement par les prix. Cela fait plus d’une vingtaine d’années que, de crise en crise, le Monde est submergé de liquidités sans aucune recrudescence de l’inflation ; bien au contraire, c’est le risque de déflation qui inquiétait les banquiers centraux. Merci à la mondialisation et à la concurrence exacerbée qui contrecarre tout mouvement inflationniste. » Au-delà de ce risque, un excès de liquidités favorise tous les excès de la finance et la constitution de bulles spéculatives qui conduisent à leur éclatement. Ces risques justifient toutes les interrogations, tous les questionnements des citoyens, des responsables… Elles peuvent venir de la Cour de Karlsruhe, à condition qu’elle ne perturbe pas l’ordre judicaire. N’oublions pas que les Allemands ont toujours en mémoire les deux catastrophes monétaires du XXème siècle : • La crise de 1923-24. L’Allemagne a du mal à se relever de la défaite ; baisse de la production industrielle, prélèvements belges et français au titre des réparations, hyperinflation… En six mois, de juillet 1922 à janvier 1923, le dollar passe de 420 à 49 000 marks ; nous avons tous en tête les photos des Allemands allant faire leurs courses avec des brouettes de billets. Cela a entrainé la paupérisation des classes moyennes, ce qui constitua le terreau du nazisme.

alors créé par les trois alliés occidentaux. - La gouvernance de la BCE. La démarche de la Cour constitutionnelle est, quelle que soit la pertinence de ses questions, dans une impasse. L’Allemagne a voulu un Banque centrale indépendante. Elle l’est. Cela ne pose aucun problème lorsque les décisions de la BCE déclinent un consensus. Mais, il peut y avoir divergence. Ce fut le cas à la fin du mandat de Mario DRAGHI ; des membres du Conseil des Gouverneurs n’avaient pas hésité à exprimer publiquement leur opposition. Que faire dans cette situation ? Cela laisse entier le sujet du contrôle de la BCE dans l’espace démocratique européen. Si la Cour constitutionnelle persiste dans cette démarche, elle ouvrirait un engrenage préjudiciable à la BCE, à la zone euro, à l’ordre judiciaire européen… La Cour ne peut indéfiniment remettre en cause de la primauté du droit européen sur les droits nationaux. Heureusement que le leadership franco-allemand nous a dernièrement offert de véritables perspectives pour le continent avec le plan de relance de 500 Md€. Dov Zerah

• La réforme monétaire de 1948. Au lendemain de la guerre, le pays est détruit ; il est divisé, et les Soviétiques finissent par faire bande à part. Le Deutsche mark est

L’ambassade d’Israël au Nigéria fait don de colis alimentaires aux musulmans nécessiteux avant l’Aïd el-Fitr dans le besoin en raison de la pandémie de coronavirus. Cette initiative a été lancée pour marquer l’Aïd al-Fitr, la fête musulmane qui marque la rupture du jeûne du mois de ramadan. Des distributions ont été effectuées dans des camps de déplacés, des orphelinats et des abris pour veuves, selon l’ambassade d’Israël au Nigéria.

L’initiative s’intitule «Aime ton prochain comme toi-même» L’ambassade d’Israël au Nigéria et plu-

sieurs associations ont fait don de centaines de colis contenant de la nourriture et des produits de première nécessité aux membres de la communauté musulmane

Pour la première fois, l’ambassadeur d’Israël au Nigéria Shimon Ben-Shoshan a effectué une visite historique à la mosquée nationale d’Abuja dans la capitale du pays, où le don a été fait. M. Ben-Shoshan et d’autres responsables

ont été chaleureusement accueillis par l’Imam Cheikh Dr. Kabir Muhammad Adam, qui a reconnu la contribution aux familles dans le besoin. L’initiative s’intitule «Aime ton prochain comme toi-même - De la communauté juive à la communauté musulmane au Nigéria». «Lors de la visite des camps de déplacés et de l’orphelinat, j’ai exprimé l’espoir que la lutte contre la pandémie de Covid-19 sera bientôt terminée», a écrit M. Ben-Shoshan sur le site Internet de l’ambassade. L’initiative faisait également partie d’une série d’événements pour marquer les 60 ans de relations diplomatiques entre Israël et le Nigéria.


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Claude Goasguen, le fidèle parmi les fidèles

Le cœur de mon ami Claude Goasguen s’est arrêté de battre dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a - lui aussi - comme des milliers de nos compatriotes succombé à la terrible épidémie qui a dévasté le monde ces dernières semaines. Qui aurait pu l’imaginer quand, quelques jours avant le premier tour, nous étions ensemble salle Gaveau pour soutenir la candidature de Rachida Dati. Mais c’est hélas la réalité. Une bien triste réalité. Claude était bien sûr une des figures de proue de la vie politique parisienne pour laquelle il avait mené tous les combats depuis quarante ans. Au-delà des étiquettes politiques et des engagements, s’éteint aujourd’hui une des grandes voix politiques françaises, amie de la communauté juive et depuis toujours, soutien indéfectible à l’Etat d’Israël. Faut-il rappeler qu’à l’Assemblée, on compte hélas sur le doigt d’une seule main, les parlementaires capables d’intervenir pour fustiger nos adversaires, comme le député du 16ème l’avait fait pour dénoncer l’abstention de la France lors d’un vote à l’UNESCO rejetant toute souveraineté israélienne sur Jérusalem. « Pour la troisième fois, la France s’illustre en étant la seule puissance européenne avec l’Espagne à s’abstenir dans ce vote qui, le jour même du 69e anniversaire de l’indépendance d’Israël, rejette toute souveraineté israélienne sur Jérusalem et tout particulièrement sur Jérusalem-Est

conquise depuis 1967 par Israël »

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Le debrief de la semaine par Jack-Yves Bohbot

J’ai encore en mémoire ce 13 janvier 2017 où, avant la séance de questions au gouvernement et avec Meyer Habib, Claude Goasguen était arrivé dans la salle des quatre colonnes coiffé d’une kippa pour manifester sa solidarité avec un enseignant marseillais agressé par un adolescent parce qu’il portait la kippa. Au début de l’année 2017 au Palais des Congrès, les organisations sionistes remettaient à Claude Goasguen le prestigieux prix Théodor Herzl qui récompense les personnalités de chaque pays qui font vivre l’amitié avec Israël. Aujourd’hui nous pleurons un ami. Un ami sincère et loyal qui a toujours été à nos côtés. Jack-Yves Bohbot

Netanyahu rend hommage à Claude Goasguen Le premier ministre a réagi au décès du député de Paris, Claude Goasguen, en saluant « un merveilleux ami d’Israël, qui a courageusement combattu l’antisionisme ». Il a rappelé son indéfectible soutien de l’Etat d’Israël « même dans les moments les plus difficiles ». « Je pleure le décès d’un grand ami de notre peuple et d’un ami personnel » a-t-il ajouté.

Les petits start-up israéliennes en danger Un sondage nous apprend que près de 65% des start-up israéliennes, comptant entre un et dix salariés, estiment ne pas avoir les ressources suffisantes pour maintenir leurs opérations dans les six prochains mois en raison de la crise du Covid-19. Le secteur des hautes technologies de la « start-up nation » compte pour 10% des emplois en Israël.

Coronavirus : Israël conseille la diaspora Israël a constaté que les communautés juives dans le monde , notamment en Ilede-France et à New-York, ont payé un lourd tribut à l’épidémie. L’Agence juive a suscité un partenariat avec l’Institut scientifique Weizmann et les services de santé Clalit, pour communiquer aux communautés juives de la diaspora les bonnes pratiques du modèle israélien en matière de lutte contre le virus.

Covid-19 : Israël multiplie les tests Estimant probable une éventuelle sconde vague, les autorités sanitaires israéliennes ont lancé la réalisation de 100.000 tests sérologiques. L’objectif est de mesurer l’immunité collective de la population israélienne et de déterminer les personnes les plus susceptibles d’être affectées en cas de nouvelle vague contamination. Parallèlement, les autorités réalisent des tests sur des groupes spécifiques dans les «zones à risque» --notamment dans des quartiers juifs orthodoxes et chez le personnel médical ayant soigné des personnes contaminées par le virus. Crise touristique en Israël L’inquiétude a gagné le secteur du tourisme en Israël après un confinement de plus de deux mois. Les professionnels du secteur estiment qu’un tiers des restaurants et cafés du pays fermeront définitivement d’ici la fin de l’année. La chaîne Dan, qui compte dix-sept hôtels à travers le pays, n’ouvrira que ses succursales d’Eilat et de Césarée qui accueillent principalement une clientèle israélienne. L’industrie hôtelière pourrait ainsi mettre deux à trois ans pour retrouver la même capacité d’activité qu’avant l’épidémie. Coronavirus : augmentation des cas en Israël Le nombre d’infections dépasse la barre des deux mille cas en Israël, avec une légère augmentation en début de semaine. Des cas de coronavirus ont été détectés dimanche chez les élèves de trois écoles israéliennes dont un grand nombre des élèves a été confiné en quatorzaine. Au 1er juin, Israël comptait 285 décès dus au coronavirus.


À LA UNE

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Faciès, antisémitisme, des combats différents !

En faisant son petit cinéma, Camelia Jordana a réussit son coup de promo. Nul doute que présenter son disque comme un produit lambda aurait eu l’impact d’une promotion classique. En s’attaquant à la police, il est évident qu’un professionnel du marketing a soufflé le scénario à la jeune femme.

J’ai été jeune à l’époque de l’OAS. J’étais très bronzé, frisé et portait le cheveu long. Je n’ai jamais souffert de racisme au faciès. On voit que les policiers, comme les pompiers, quand ils sont appelés dans certaines zones sont attaqués. On met le feu à leur voiture, on les tire à l’arme lourde et cela fait moins de bruit qu’une gamine qui profite de sa notoriété? Je n’ai jamais eu peur lors d’un contrôle de police. Tout simplement parce que je fais le nécessaire pour être en règle, je ne transporte pas d’armes, ni produits illicites. Par cette accusation infamante et mensongère, la jeune fille se soucie peu du tort

qu’elle provoque dans la vie d’un père ou d’une mère de famille. A l’heure qu’il est, elle comptabilise le retour des ventes de son disque. Réussir le buzz, ça fait vendre. Or, et c’est mon seul combat. Quand un dirigeant iranien annonce la destruction d’Israel, cela n’émeut que les juifs. La preuve: aussitôt après une telle déclaration, aussi odieuse et belliqueuse serait elle, il leur suffit de pleurnicher et on trouve, par enchantement, voire par miracle, des milliards qu’ils utiliseront pour financer le terrorisme. Idem pour l’AP, le FPLP, le HAMAS le HEZBOLLAH... En fait, Camélia Jordana a touché le ministre dans son EGO. Mais ISRAEL, c’est quoi? Un point sur une carte? Un détail de l’histoire? Méfiez vous! Ce n’est pas faute de vous avoir prévenus! René Seror

Space X : l’ère du tourisme spatial Ce mercredi 27 mai 2020, a 22h33, heure de Paris, le premier vol d’essai habité de la navette SPACE X va partir. Donald TRUMP sera présent. Il assistera à l’envol, car c’est un moment important pour l’Amérique, un vol historique qui ouvre une nouvelle ère dans la conquête spatiale. Pour 2 raisons: D’abord, c’est l’Amerique qui retourne dans l’espace. C’est le premier lancement depuis 2011 d’un vol habité, sur le sol américain, dans une navette américaine, avec une fusée américaine, un lanceur américain. En 2011, les navettes américaines Atlantis et Discovery ont été remisées à la retraite sans que la NASA n’ait eu le temps et surtout les moyens de développer une nouvelle génération. Vous vous souvenez sans doute des noms des navettes du programme lancé dans les années 70. Il y avait COLUMBIA, CHALLENGER, qui avait explosé quelques minutes après le décollage. Depuis que ce programme avait été arrêté en 2011, les américains dépendaient des russes. A l’époque, Obama, constatant le retard, décidait qu’il serait moins onéreux de confier le programme au secteur privé.

En 2014, la NASA choisissait les programmes de BOIENG et de SPACE X. C’est ainsi que la société d’Elon Musk est devenu un sous-traitant de la NASA. C’est donc un vol privé qui partira ce soir.

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Inacceptable : l’Europe encore absente Le conseil de sécurité des Nations Unies s’est penché vendredi matin sur la situation à Hong Kong. Jeudi dernier, la Chine a voté une nouvelle loi visant à réprimer encore plus fort toutes contestations dans la territoire de l’emprise de Pékin. Les États-Unis menacent de sanctions économiques. Ils ont provoqués cette réunion en visioconférence à l’ONU... L’Europe quant à elle, semble, comme toujours, aux abonnés absents. Pour les habitants de Hong Kong, la vie après le coronavirus c’est pire qu’avant. Cette semaine les démocrates chinois refusaient d’être jugés de l’autre côté de la frontière, par des magistrats à la botte du système communiste. Ils avaient un système différent. Ils manifestent pour le garder.

grand remplacement : -à l’ouvre au Tibet. -LR lavage des cerveaux et des cœurs des OUÏGOURS -le contrôle Orwelien des citadins. On préférait la route de la soie, lLe soft Power, le bon sourire du Président chinois à Davos. Lequel President chinois promettait, il y a 8 mois de respecter l’autonomie de Hong Kong. Pékin a menti, par omission sic, et du coup, impossible d’ignorer HK. C’est un défi! Donald Trump l’a relevé et dévoilé des mesures de représailles. Le Royaume Uni, l’Australie, le Canada ont signé un communiqué commun avec les américains pour dénoncer la Chine, qui viole ses obligations internationales. Est-ce que les européens seront solidaires, comme au temps de la guerre froide?

Depuis 24heures, au nom de la sécurité nationale, il n’y a plus qu’un système: Et celui-ci interdit de critiquer Pékin.

Ou alors, se contenteront ils de pleurnicher en renvoyant dos à dos les chinois et les américains.

Pour les européens, le monde d’après le coronavirus est un monde sans masques:il fait peur!

Un front des démocrates est la seule chance de sauver HK demain, Taïwan aussitôt après et l’Europe dans la foulée.

Auparavant, on ne voulait pas voir le

René Seror

Le naufrage lyonnais

Un vol commercial. La NASA va acheter des places au transporteur SPACE X. Ça veut donc dire, qu’on entre dans l’ère du tourisme spatial. Les plus riches pourront bientôt acheter une place dans cette navette. La première excursion spatiale est prévue pour fin 2021 et durera une dizaine de jours. En 2022 seront programmés des vols plus courts. Prix du billet: 55 millions de $. Et ce n’est que le début. Donald Trump a fixé à la NASA un objectif: retourner sur la lune avant 2024. Après 2024, des vols commerciaux sont envisagés, direction la lune. Mon ami Pierrot, finie la tranquillité au clair de la lune. Réserve ta plume aux milliardaires. Les pauvres garderont les pieds sur Terre. René Seror PS: le mauvais temps à troussé le départ de la fusée au 30/mai. Succès total.

Gérard Collomb a été le premier baron du macronisme avant de s’en éloigner. Son alliance avec la droite est une décision qui ne passe pas à LREM. Gérard Collomb, 40 ans de socialisme, à été le premier baron à soutenir Emmanuel Macron. Il a été son premier ministre de l’intérieur, et avait apporté au président la ville de Lyon et sa métropole. Apres avoir démissionné de la place Beauvau, Gérard Collomb, qui avait porté les premières critiques contre Emmanuel Macron, s’était replié dans sa ville. Sur place, il a été confronté à l’usure du pouvoir et à la rivalité d’un macroniste. Emmanuel Macron n’a pas réussi à les

mettre d’accord. RÉSULTAT : un premier tour catastrophique et Gérard Collomb fait alliance avec la la droite LR, adversaire de LREM afin de faire barrage aux écologistes en passe de prendre la ville. Des arrangements politiques qui ne sont pas nouveaux dans les élections locales, le problème est que ce sont justement ce type de comportements qu’Emmanuel Macron avait promis de changer. Un symbole de l’échec des municipales pour LREM. Le naufrage lyonnais marque un tournant pour le macronisme. René Seror


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Coronavirus: en Afrique, 200 millions de personnes pourraient être infectées en un an

88 % des personnes ne sauraient pas qu’elles sont porteuses du virus Plus de 200 millions de personnes en Afrique pourraient être infectées par le nouveau coronavirus au cours de la première année, la plupart avec peu ou pas de symptômes, mais jusqu’à 190.000 pourraient en mourir, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Ces chiffres s’appuient sur une modélisation, portant sur 47 pays de la région africaine de l’OMS, soit une population totale d’un milliard d’habitants. «Notre modèle montre l’ampleur du problème pour les systèmes de santé si les mesures de confinement échouent», déclarent les auteurs. Des mesures prises assez tôt sur le continent africain. Un communiqué de l’OMS, publié début mai et faisant déjà état de ces travaux, prévenait que «83.000 à 190.000 personnes

en Afrique pourraient mourir du Covid-19 et 29 à 44 millions pourraient être infectées au cours de la première année.» Ce chiffre de 29 à 44 millions ne comprenait pas les cas asymptomatiques de la maladie ou présentant peu de symptômes. Le rapport part de l’hypothèse que 88 % des personnes ne sauraient pas qu’elles sont porteuses du virus, tandis que 4 % souffriraient d’une forme grave ou mortelle. Au total, en intégrant les cas asymptomatiques ou peu symptomatiques, ce sont donc jusqu’à 231 millions de personnes (16 à 26 % du milliard d’habitants de la région) qui devraient être infectées au cours des 12 premiers mois. Quelque 4,6 millions de personnes devront être hospitalisées, 140.000 seront gravement infectées et 89.000 seront gravement malades.


À LA UNE

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Le billet d’humeur de Bernard Korn Brzoza

Demain, un destin commun, de quel destin parlons nous, puisqu’il nous faut le réinventer ? Nouvelles espérances ? Quel message ? Quelle lumière illuminera notre quotidien ? Le CORONAVIRUS a mis à bas toutes nos certitudes. Sortirons-nous de ce gouffre sanitaire ? Un choc économique et social une impasse ? Réinventons-nous ? Est-ce encore possible ? Si oui, quand ? Rien de rassurant, le gouvernement a été si prudent, si prodigue de conseils, et négligeant, que le moindre de ses mots suggère le doute, une information sans solution si précautionneuse s’est métamorphosée en une colère rancunière qui créera des vagues sociales à la fin de la crise. Cela ne saurait tarder, une liberté de mouvement tardive, les 100 kms, les deuils mal évacués, il s’agit d’une force toute intériorisée qui a galvanisée tous les reproches du confinement et se libérera de ses frustrations, espérons le « sans violence » inutile. Rien de rassurant aussi, les impôts seraient gelés jusqu’à la fin du quinquennat, promesse du ministre de l’économie et des Finances, on laisse glisser quelques brides toxiques que des députés de « Gauche et des élus de la majorité estiment faire payer en partie la facture de la crise sanitaire aux ménages aisés ». Un éditorialiste écrit sous le titre « un autre virus », « La France, dernier pays à croire que tout se règle par l’impôt « Rappel de l’ISF, un regard primaire d’un fait économique inutile et mortifère pour l’économie française, une éducation à faire, et dans le secret des états major de l’Education Nationale, une loi pour l’apprentissage d’une langue étrangère comme une composante naturelle de notre multiculturalisme républicain. L’essentiel, un étrange besoin de le « confiner ». Sans commentaire ! Ne créons pas de polémique inutile, restons dans le concret , tant de non dit, tant d’avis contradictoires, de tergiversations scientifiques et la peur d’une poursuite judiciaire pour une responsabilité réfutée mais répréhensible par les faits, on joue dans la cours des « petits bras » .Déjà, 70 plaintes déposées devant la Cour de Justice de la République contre le gouvernement et des parties civiles, l’ire populaire suivra avec attention la nouvelle tragédie, il ne sera plus question de mystifier la vérité. Reste en mémoire la tragédie du « sang contaminé » qui hante les esprits en ces temps de crise sanitaire, longue procédure dont le dénouement fut tronqué selon les dires, je ne m’aventure pas dans une histoire qui me dépasse, qu’importe les querelles judiciaires elles se régleront si cela se peut par des procès retentissants et les présumés coupables seront dédouanés par ignorance d’un phénomène épidémiologique inconnu depuis, on exagérera la distanciation historique pour un événement imprévisible et serait sanctionné à minima, blâme avec

des circonstances atténuantes d’usage, tout au plus une loi d’auto-amnistie « si elle est encore envisageable après la crise du CORONAVIRUS ? Reconnaissons, nos scientifiques, nos conseilleurs n’ont guère fait mieux que l’OMS sujet à critiques et les Chinois trop silencieux pour être « CLEAN ». Le lynchage médiatique de « l’intrigant » professeur Raoult, comment l’expliquer ? Le premier ministre s’inquiète d’une seconde vague « sérieuse », le professeur Raoult lui pense que c’est de la « science fiction ». Raoult seul contre l’aristocratie victime de la bien pensanse médicale. Les autorités mis à bas, ces contradictions comme un signe de danger, la peur est un argument de poids à freiner les ardeurs populaires. Il nous faut sortir de la politique de la peur ! De la voyouterie en blouse blanche. Un carnage, les brebis galeuses hors du pré, et de plus, sans aucune gène, sans respect pour l’homme de science : oubliant qu’eux mêmes nous avaient induits dans une prospective sereine dite « réaliste,» en évoquant une probable « gripette » saisonnière et est devenue un drame national aux retombées démentes. Parfois, on imagine la réalité, on sent le mensonge mais on ne le cerne pas, on soupçonne le « quelque chose qui cloche » le « je ne pas quoi » qui « disturb » la pensée, le flair qui anticipe l’écueil fatal à venir, un surcroit d’adrénaline, sans nul doute. Je crois, que de tous les discours entendus, les marges contradictoires, les sous titres flous, ça sentait l’impéritie avant que ne vienne la décision du confinement et les milliers de victimes qui ont suivies. On sentait l’amateurisme, au nom de quoi ? L’inexplicable, ce sentiment de peur, plus les chiffres des victimes s’amplifiaient, l’inconscient pensait précarité : on apprenait que les données scientifiques étaient été basées sur des prospectives plus alarmantes en fait « des simulations informatiques ou l’introduction d’hypothèse majorant les risques réels » créant un climat anxiogène délirant, d’où cette panique. Le scandale des masques, les gants, le gel, les lits aux urgences, les réanimateurs une liste effrayante, il a manqué de tout, et ceux la même qui ont maintenus l’incertitude au plus fort d’une pandémie suffisamment forte pour affaiblir de manière significative la France, creusant un peu plus le fossé entre l’autorité et le peuple. Et, ces mêmes ministres viennent nous donner des leçons, porteurs des vindictes médicales, portant haut et fort la bonne parole, une surenchère de conseils drastiques et d’une discipline accrue, mettant en cause notre responsabilité collective à toute forme de déviance et du retour implacable du COVID 19. Et puis, les médias féroces, une course au chiffre d’affaire, nous avons eu droit à la totale, BFMTV tout à un unique sujet a

battu des records d’audience, il a entretenu la peur 24/24 et 7/7 : on s’endort avec le COVID 19, on se réveille avec le CORONAVIRUS, la grande messe de l’» l’hécatombe quotidienne » a donné le vertige à la Nation. Une réflexion cruelle voire cynique mais avérée depuis, par un journaliste en ces temps d’hystérie CORONAVIRUS « le ministère a permis l’euthanasie active et institutionnel des vieillards ». « On ne les a pas comptés car ils ne comptaient pas », une douloureuse et pathétique vérité, une confession. Rappel à la surmortalité due à la canicule de 2003. Les vrais chiffres ont été dévoilés récemment. On dit que dans ces périodes de troubles oppressants se développent un gène particulier, je vous l’écris comme je l’ai compris « l’allèle 4 du gène APOE est connu comme un facteur de risque accru de certaines formes de démence due à une vulnérabilité émotionnelle impossible à gérer». Victor Hugo, pour ne citer que le meilleur « dans ce moment de panique, je n’ai peur que de ceux qui ont peur ». Notre peur fut relayée par les ministres, le président, les intervenants si nombreux qu’on a fini par en avoir le tournis, pour les mêmes questions, les mêmes répétitions, les mêmes

prises de parole, les mêmes doutes, dans ce foyer d’épidémie les rancunes, les haines, les doctrines, les protocoles ont signés la « fin des théories scientifiques » et se dédouaner en final, une promesse, une de plus, un remord « le principe d’un Ségur de la Santé, initiative du ministre des Solidarités et de la Santé afin de réhabiliter les conditions de travail des professions de la Santé. Plus leur présence et leurs précieux conseils n’ont en fait d’accentuer les doutes de leur compétence à maitriser la crise sanitaire. Ce n’était pas de la mauvaise volonté, un mauvais départ, prisonnier d’un mensonge ou d’un jugement hâtif et optimisant : parfois si ce n’est trop souvent, le pouvoir donne les réponses que les citoyens veulent entendre, ainsi on perd la course à la confiance. Ce qui sera notable dans les mois à venir. Demeure un challenge « Le pays va devoir se battre contre l’impact d’une récession historique » A quel prix ? Edouard Philippe premier ministre. KADDISCH pour un ami d’ISRAEL et de notre COMMUNAUTE CLAUDE GOASGUEN Bernard Korn Brzoza


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L’entreprise israélienne Elbit a équipé Dixième anniversaire des incidents l’armée de l’air de Singapour en du navire turc Mavi Marmara Neuf militants turcs, qui avaient atta- Attaqués par des militants pro-palestisystème de reconnaissance qué les soldats israéliens venus arrai- niens à coup de couteau et de barres de fer sonner le navire, avaient été tués

Il y a 10 ans, jour pour jour, se sont déroulés les incidents du navire turc Mavi Marmara, au cours desquels neuf militants turcs ont été tués par des soldats israéliens, provoquant une grave crise diplomatique entre Israël et la Turquie.

Cette capacité à longue portée n’avait pas été annoncée jusqu’ici, et faisait défaut à l’armée depuis 2005 Des avions de combat F-16 de l’armée de l’air de Singapour ont été observés sur des clichés, transportant des pods de reconnaissance fabriqués par l’entreprise israélienne Elbit Systems, a rapporté jeudi le site d’informations DefenseNews. Selon cette source, cette capacité de surveillance aéroportée n’avait pas été annoncée jusqu’ici et faisait défaut à la force aérienne de la République de Singapour depuis 2005. D’après des images obtenues par le site depuis différentes sources, des avions de combats F-16D Block 52 fabriqués par l’entreprise américaine Lockheed Martin ont été aperçus équipés du système de photographie oblique à longue portée Elbit Condor 2. Les photos ont été prises tout au long de l’année 2019, mais selon DefenseNews, le système est déjà utilisé depuis quelques

années. Interrogés par le site, ni Elbit ni le ministère de la Défense de Singapour n’ont souhaité commenter les informations. En mars 2017, la société de défense israélienne Elbit Systems avait remporté un contrat d’une valeur d’environ 82 millions de dollars pour fournir des produits de défense à un pays anonyme de la région Asie-Pacifique. Après la découverte des nouveaux clichés, il n’a pas été possible toutefois de savoir si Singapour était le pays en question. Le Condor 2 est un système électro-optique / infrarouge qui, selon Elbit, fournit des images de reconnaissance visibles et infrarouges simultanées à haute résolution et à longue distance, couvrant de vastes zones dans un court laps de temps. Selon l’entreprise israélienne, le système peut également transmettre des images en temps réel à une station d’exploitation d’images au sol.

Cinq combattants pro-Iran tués dans un raid aérien en Syrie «Israël est probablement responsable» de ce raid, selon l’ONG Au moins cinq combattants non-Syriens soutenus par l’Iran ont été tués dimanche dans un raid aérien dans l’est de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Selon le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane, «Israël est probablement responsable» de ce raid. La frappe a visé trois véhicules militaires appartenant à des paramilitaires pro-Iran dans les environs de la ville de Boukamal, près de la frontière avec l’Irak, a précisé l’OSDH. L’Etat hébreu confirme rarement ses at-

taques en Syrie mais martèle régulièrement qu’il ne laissera pas celle-ci devenir la tête de pont de l’Iran, accusé de chercher à accroître sa présence militaire et son influence à la frontière israélienne, en s’enracinant dans le pays. Le 5 mai, 14 combattants iraniens et irakiens avaient été tués dans des raids dans le nord-est syrien, avait indiqué l’OSDH, estimant, là encore, que «les frappes avaient probablement été menées» par Israël. La veille, l’agence de presse d’Etat Sana avait rapporté que la défense aérienne syrienne avait été activée face à «une attaque israélienne» au-dessus de la ville d’Alep, située dans le nord-ouest du pays.

À l’aube du 31 mai 2010, les commandos israéliens ont abordé par hélicoptère et dans les eaux internationales le Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille internationale partie pour briser le blocus israélien de la bande de Gaza. Huit navires composaient la flottille, avec à leur bord plus de 700 personnes de 36 nationalités différentes. La flottille avait été affrétée par l’ONG turque IHH (la Fondation d’aide humanitaire), une organisation islamique proche du mouvement terroriste palestinien Hamas.

dès leur arrivée sur le bateau, les soldats israéliens avaient répondu par des tirs à balle réelle. Au cours de l’incident, neuf militants turcs avaient été tués et dix soldats israéliens blessés. La crise diplomatique qui a suivi entre les deux pays dura six ans, jusqu’à la signature d’un accord de normalisation en juin 2016. Dans le cadre de cet accord, l’Etat hébreu versa 20 millions de dollars (18 millions d’euros) à la Turquie à titre d’indemnités, au profit des familles des victimes. 
En échange, Ankara renonça à poursuivre en justice les soldats et officiers impliqués dans l’interception de la flottille. En novembre 2017, le procureur de la Cour pénale internationale ferma définitivement la porte aux allégations de crimes de guerre concernant le raid israélien.

Réunion entre responsables palestiniens et israéliens malgré la fin de la coopération sécuritaire L’AP craint qu’une nouvelle flambée de violence sur le terrain ne nuise à sa capacité de gouverner Des responsables palestiniens ont rencontré dans la semaine des officiers israéliens pour discuter de questions de sécurité, bien que l’Autorité palestinienne ait récemment annoncé qu’elle rompait tous ses liens avec Israël, a rapporté jeudi le site d’information Walla. Les réunions ont eu lieu à la demande de l’Autorité palestinienne, qui craint qu’une nouvelle flambée de violence sur le terrain ne nuise à sa capacité de gouverner. Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a annoncé le 19 mai que celle-ci rompait «tous les accords et ententes avec les gouvernements américain et israélien», y compris ceux relatifs à la sécurité, pour protester contre l’intention d’Israël d’annexer des territoires de Cisjordanie dès le 1er juillet. Le Premier ministre de l’AP, Mohammad Shtayyeh, a déclaré quelques jours plus tard que son gouvernement empêcherait le chaos généralisé et les troubles de l’ordre public en Cisjordanie, malgré la décision de Ramallah de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël.

De leur côté, les Israéliens ont mis en garde les Palestiniens contre une éventuelle flambée de violence en Cisjordanie. Selon Walla, Tsahal craint une résurgence des tensions qui pourrait conduire à une vague d’attaques terroristes de loups solitaires contre des cibles israéliennes. Le site d’information rapporte que les deux parties ont également discuté du retour au travail des 100.000 employés palestiniens occupant des postes en Israël et dans les implantations juives de Cisjordanie. La grande majorité de ces travailleurs, qui constituent l’une des principales sources de revenus pour l’économie palestinienne, sont pour la plupart sans emploi depuis deux mois en raison des restrictions imposées pour endiguer la propagation du coronavirus.


SÉCURITÉ

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Le Soudan s’apprête à criminaliser Les Etats peuvent être condamnés les mutilations génitales féminines pour des attaques menées par des «loups solitaires» pable d’avoir exécuté la procédure serait condamnée à une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans, selon une copie obtenue par l’Associated Press. La loi doit encore être ratifiée par une réunion conjointe du Cabinet et du Conseil souverain, qui a pris le pouvoir après le renversement l’année dernière du président Omar el-Béchir.

Selon les chiffres de l’ONU, neuf Soudanaises sur dix sont victimes de cette pratique Des responsables soudanais ont déclaré samedi qu’ils travaillaient à criminaliser la pratique répandue des mutilations génitales féminines après que le gouvernement de transition a approuvé un projet de loi historique. Selon l’amendement proposé au code pénal, toute personne reconnue cou-

La mutilation génitale féminine est une pratique profondément enracinée au Soudan et dans d’autres pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, où elle est traditionnellement considérée comme un moyen de freiner le désir sexuel féminin pour renforcer le comportement conservateur. Selon les chiffres de l’ONU, neuf Soudanaises sur dix sont victimes de cette pratique. Une «pratique de torture», ainsi que l’a qualifiée Faiza Mohamed, militante somalienne des droits des femmes et directrice régionale pour l’Afrique d’Egalité Maintenant (Equality Now), en saluant l’instauration longtemps attendue de ces «mesures punitives pour protéger les femmes».

De nombreuses condamnations pourraient être prononcées pour les crimes commis durant l’intifada des couteaux La cour fédérale du district de Washington aux Etats-Unis a statué que l’Iran, la Syrie, le Hamas et le Jihad islamique pouvaient être tenus pour responsables des meurtres et attaques commis par des assaillants considérés comme des «loups solitaires», selon un jugement publié ce mardi. Cette décision sans précédent signifie que les groupes et Etats qui soutiennent le terrorisme pourront être condamnés à payer des millions, voire des milliards de dollars de dommages et intérêts pour ces crimes, si leurs liens avec l’assaillant ou leur influence sur celui-ci sont avérés. Les multiples attaques menées par des individus isolés durant «l’intifada des couteaux» survenue en Israël en 2015-2016 pourraient notamment entrer dans ce cadre si les victimes possèdent la nationalité américaine.

Le jugement de la cour intervient au terme d’une procédure judiciaire entamée il y a cinq ans par l’ONG israélienne Shurat Hadin et 44 plaignants. Il ne constitue toutefois qu’une étape préliminaire, et plusieurs années pourraient encore s’écouler avant la condamnation effective de ces Etats ou groupes terroristes. Un ancien responsable au sein du COGAT (Coordonnateur des activités gouvernementales israéliennes dans les Territoires) ainsi qu’une experte israélienne en terrorisme avaient été mandatés par la cour, pour expliquer de quelle manière ces pays et organisations terroristes tirent les ficelles pour favoriser les attaques, tout en laissant croire qu’elles sont le fait de «loups solitaires».


FRANCE

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«La civilisation juive dure parce qu’elle se protège» «La démographie étant ce qu’elle est, il va falloir compter avec la communauté musulmane planétaire»

French Pro’s Celebration : les professionnels du spectacle vivant et de l’événementiel veulent renaître ! Dans notre numéro précédent, le collectif des professionnels du spectacle et de l’événementiel en Israël prenaient la parole pour exprimer leur désarroi, face à la désaffection malgré elle de leur clientèle francophone. Cette semaine, c’est leur équivalent français qui s’exprime : la démarche est la même, mais la problématique un peu différente. Explications avec Mickaël Zafran, organisateur d’événements musicaux et coordinateur de l’initiative hexagonale. « Nous sommes les dommages collatéraux de l’épidémie ! », exprime, avec inquiétude, Mickaël Zafran. Car si les professionnels israéliens francophones, eux, tentent de sauver leur cœur de métier et leurs activités respectives en misant sur la clientèle et les festivités qui reprennent sur le sol israélien, en France, la situation est plus floue. « Plus ambigüe, surtout, souligne Mickaël Zafran. En théorie, les autorités nous annoncent que nous sommes déconfinés et que plus rien ne nous empêche de travailler. En pratique, rien ne peut se faire ! » C’est même, pour dire les choses franchement, « une usine à gaz ! » Salles de concert et de spectacles incapables de caler des dates d’événements, artistes plongés dans le plus parfait désarroi, attendant qu’on leur propose un cachet imaginaire, clientèle empêchée d’organiser de grands événements d’un point de vue sanitaire, et parfois n’ayant plus, non plus, les moyens de le faire. « Parce que la lame de fond économique qui suit la vague épidémique est extrêmement violente ! » En somme, dans les faits, le spectacle vivant et l’événementiel n’existent plus : « J’organisais régulièrement des concerts d’artistes israéliens en France, indique M. Zafran. Aujourd’hui, plus un seul des chanteurs à succès de la scène israélienne n’envisagent de venir en Europe avant un an, un an et demi. Comment suisje censé organiser des spectacles sans artiste ? » Idem, pour les salles qui, selon les recommandations sanitaires, ne devraient accueillir, si elles ouvrent, qu’un faible pourcentage de clients. « Si l’on respecte les capacités d’accueil indiquées pour être dans le respect des protocoles sanitaires définis, on ouvre et on joue à perte. Autant mettre la clé sous la porte tout de suite ! » Un discours politique « niant la réalité

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du terrain » On l’aura compris, le désarroi est grand et les problématiques nombreuses, mais pour autant les professionnels de la fête n’ont pas l’intention de renoncer sans se battre. Les voici donc réunis sous la bannière d’un collectif pour offrir un front uni et porter un message combattif : « Nous craignons que derrière les discours niant les réalités du terrain, se cache tout simplement la fin des dispositifs de soutien économique. Si l’on dit aux artistes et aux entrepreneurs du secteur, ‘retournez travailler, plus rien ne s’y oppose’, et qu’on met fin au chômage partiel et autres mesures financières, on va se retrouver avec des faillites à la chaîne et un chômage explosif. Car rien, pour l’instant, n’a repris ni ne peut reprendre ! Les festivals et les tournées sont annulés, les concerts également, les spectacles, n’en parlons pas ! Quant aux fêtes des particuliers, si elles reprennent, elles seront désormais conçues sur un modèle bien plus intimiste : 20, 50 personnes, tout au plus. » Pas de quoi sauver la filière… En phase de constitution et d’organisation, ce collectif entend donc, une fois cette étape achevée, monter au filet pour défendre ses emplois autant que la culture. « Nous faisons ces métiers par passion, avec dévotion. Soutenir le spectacle vivant, c’est faire vivre la culture ! Je ne peux croire que la France et son gouvernement nous laissent dépérir sans agir ! », s’exclame avec emphase Mickaël Zafran. Et pour s’en assurer, il est prêt à prendre la tête de la bataille. « Chanson, clip, communiqué de presse, rencontre avec les médias comme avec les ministres… Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour être entendus… Et aidés ! » Nos vœux de succès les accompagnent…

«Les civilisations qui ne se préservent pas disparaissent», a affirmé dimanche le philosophe Michel Onfray auprès d’Elie Chouraqui dans Elie sans interdit. Pour illustrer cette idée, l’essayiste a pris l’exemple de la «civilisation juive qui dure parce qu’elle se protège». «Il y a des leçons à prendre de cette civilisation juive, c’est une civilisation qui s’aime, qui s’apprécie, et qui estime ne pas avoir à faire de génuflexions devant toutes les autres civilisations, ni présenter ses excuses pour pouvoir exister», a-t-il expliqué. «C’est une civilisation qui dispose d’une langue, qui fait savoir qu’il faut adhérer à un projet et que si on adhère à ce projet alors on peut faire une nation, un peuple. On peut constituer une identité, (une civilisation) qui ne craint pas de dire que tous ceux qui menacent son identité doivent être combattus par les mots, le verbe, et puis par la force, parce qu’il n’y a pas d’autres façons de faire en sorte qu’une civilisation dure», a-t-il insisté. «Nous sommes dans une situation inverse, nous nous détestons», a déploré M. Onfray, parlant du peuple français.

Michel Onfray, qui se définit comme gaulliste de gauche, s’est dit contre le libéralisme, mais pas contre l’Europe si elle était «solidaire et sociale». «J’ai défendu les gilets jaunes», a-t-il rappelé, tout en soulignant que le mouvement n’avait duré «que quatre ou cinq semaines, parce qu’ils ne savaient pas s’exprimer». «Ils ont été instrumentalisés. Puis est arrivée la réforme des retraites et enfin le coronavirus qui a renvoyé tout le monde à la maison», a-t-il souligné, avertissant cependant que «la colère des gilets jaunes n’était pour autant pas éteinte», et qu’ils pourraient être rejoints par d’autres, «quand on aura des faillites et du chômage en quantité». Le gouvernement français a promis des milliards d’euros pour sauver les entreprises, plongées dans la crise liée au coronavirus, alors qu’»on n’a même pas trouvé quelques centimes pour augmenter le Smic, qu’on ne restaure pas l’ISF, et qu’on laisse les très riches partir dans les paradis fiscaux», a dénoncé M. Onfray. «C’est le marché qui fait la loi», a lancé le philosophe, rappelant qu’»il devait faire la loi dans certains endroits mais pas à l’hôpital, ni en matière de culture, de défense, de renseignement ou d’éducation».

Rassemblement silencieux en hommage à George Floyd Plusieurs associations appellent au rassemblement ce lundi soir devant l’ambassade des États-Unis à Paris, en hommage à George Floyd. Elles dénoncent un «crime raciste» après la mort de cet Afro-américain de 46 ans, il y a une semaine à Minneapolis, lors de son arrestation par un policier blanc. Elles dénoncent un «crime raciste perpétré par la police, un crime malheureusement ordinaire aux États-Unis d’Amérique» : plusieurs associations, dont SOS Racisme, appellent au rassemblement en hommage à George Floyd ce lundi soir à 18h devant l’ambassade des États-Unis à Paris. Cet Afro-américain de 46 ans est mort il y a une semaine à Minneapolis dans l’État du Minnesota, lors de son arrestation par un policier blanc. Depuis, des centaines de milliers de personnes manifestent contre les violences policières et le racisme un peu partout dans le pays. Un couvre-feu a été imposé dans des villes comme Washington, Minneapolis, Los Angeles et Houston. Rassemblement qui respecte les

«consignes de distanciation sociale» Alors que les États-Unis s’embrasent après la mort de George Floyd, des associations comme SOS Racisme, Comité Marche du 23 Mai 1998, ou le Cifordom (Centre d’Information, Formation, Recherche et Développement pour les Originaires d’Outre-Mer) ont souhaité «s’associer pleinement au combat des citoyens d’Amérique et notamment des jeunes pour l’avènement d’une société enfin débarrassée du racisme». Dans un communiqué, elles appellent à «la plus grande fermeté en France, y compris au niveau de l’État, où des faits de racisme au sein de la police ont été tout récemment rapportés». Le rassemblement se veut «silencieux et symbolique», selon ses organisateurs qui précisent «qu’il respectera les consignes de distanciation sociale et n’a pas fait l’objet d’appels publics». Les organisateurs ont annoncé dans leur communiqué la présence de l’Union des Etudiants Juifs de France, d’Audrey Pulvar, de l’acteur Pascal Légitimus et du rappeur Mokobé.



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Décès de Claude Goasguen, figure de la droite française et ami d’Israël juive de France, de nombreux responsables de tout le spectre politique français lui ont également rendu hommage, et parmi eux Nicolas Sarkozy, Richard Ferrand, Christian Estrosi, François Bayrou, Agnes Buzyn, Thierry Mariani, Rachida Dati, François Pupponi, Christian Jacob, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Laetitia Avia, Jean Leonetti, Eric Ciotti, Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Franck Riester, Stanislas Guerini, Isabelle Balkany, Bruno Retailleau, Marine Le Pen, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Hugues Renson ou encore Jean-Luc Mélenchon.

Partisan d’une droite «décomplexée», le responsable politique parisien, qui s’est éteint à l’âge de 75 ans des suites du coronavirus, a longtemps manifesté son soutien à Israël Claude Goasguen, député Les Républicains et figure de la droite parisienne, est décédé jeudi matin à l’âge de 75 ans d’un « arrêt cardiaque » alors qu’il se remettait tout juste du coronavirus, ont annoncé sa famille et son entourage à l’AFP. En réanimation pendant « 22 jours » à cause du coronavirus, l’ancien maire du XVIe arrondissement de Paris « allait mieux » et « remarchait », mais il a connu par la suite des complications cardiaques et est décédé à 9H00 à l’hôpital Corentin-Celton d’Issy-Les-Moulineaux. Partisan d’une droite « décomplexée », le responsable politique a notamment été président du groupe parlementaire d’amitié France-Israël et a longtemps manifesté son soutien aux politiques israéliennes. En 2017, il avait appelé à transférer l’ambassade de France à Jérusalem, s’alignant sur les Etats-Unis. En 2016, avec le député Meyer Habib, M. Goasguen avait été filmé portant une kippa dans les couloirs de l’Assemblée nationale, après qu’un dirigeant de la communauté juive de Marseille avait appelé les Juifs à retirer leur kippa par mesure de sécurité, à la suite d’agressions antisémites dans la ville. M. Goasguen s’était rendu en Israël en 2012 avec une délégation qui a rendu hommage aux victimes de l’attaque de l’école juive Ozar HaTorah de Toulouse. Il a également exprimé à de nombreuses reprises son rejet de l’antisémitisme et a participé à de nombreux évènements de la communauté juive parisienne. « Je suis totalement solidaire d’Israël, mon grand regret est de ne pas être Juif moimême », avait-il exprimé l’année dernière.

Le maire du 16e arrondissement Claude Goasguen salue la foule lors d’une manifestation à Paris contre la conférence de paix au Moyen-Orient qui se déroule dans la capitale française, le 15 janvier 2017. (Crédit : Pierre CONSTANT / AFP) De nombreuses associations juives et responsables communautaires ont salué sa mémoire sur Twitter, et notamment le grand rabbin de France Haïm Korsia, le président du CRIF Francis Kalifat et l’UEJF (hommages à retrouver en fin d’article). « C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Claude Goasguen, un ami personnel et un fidèle des combats pour la justice, la paix et la vérité sur Israël », a écrit M. Korsia. « Son engagement sans commune mesure et sa détermination à être toujours présent dans les moments difficiles et douloureux sont le signe d’un homme vrai, qui va beaucoup nous manquer. » Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui salué un « merveilleux ami d’Israël, qui a courageusement combattu l’antisionisme ». « Je voudrais adresser mes sincères condoléances ainsi qu’au nom des citoyens d’Israël, à la famille du député français et ancien ministre Claude Goasguen décédé après être tombé malade du Coronavirus », a écrit le dirigeant israélien. « Claude était un merveilleux ami de l’État d’Israël qui s’est battu courageusement contre l’humeur antisioniste. Il nous a soutenus même dans les moments les plus difficiles. Je pleure le décès d’un grand ami de notre peuple et de mon ami personnel. Nous nous souviendrons toujours de lui », a-t-il ajouté. « Israël et moi avons perdu aujourd’hui un grand ami », a quant à elle écrit Aliza Bin Noun, ancienne ambassadrice d’Israël en France. Outre les réactions de dirigeants israéliens et de représentants de la communauté

L’Elysée a également réagi par un communiqué, le président de la République Emmanuel Macron saluant « une grande voix politique qui manquera au débat républicain ».

Successivement UDF, puis Démocratie libérale (Alain Madelin), il avait été membre du conseil des fondateurs de l’UMP en 2002. L’an dernier, pour la présidence de LR, il avait soutenu Julien Aubert, l’un des représentants de la branche souverainiste, face notamment à Christian Jacob. Conseiller de Paris à partir de 1983, Claude Goasguen avait été adjoint de la municipalité sous les mandats de Jacques Chirac et Jean Tiberi, aux Relations internationales, puis à la vie scolaire et universitaire. Au moment du décès de Jacques Chirac en septembre, il avait salué « un modèle », qui lui avait « tout appris de la politique ».

Claude Goasguen était devenu en novembre le conseiller politique de Rachida Dati dans la campagne des municipales à Paris, après avoir entretenu des relations tendues avec la candidate LR.

Né le 12 mars 1945 à Toulon, cet avocat de profession a notamment été doyen de la Faculté de droit et sciences politiques de Paris XIII (de 1982 à 1986) et chargé de conférences à HEC.

Il avait auparavant prôné une alliance entre son parti et LREM dans l’objectif de « battre Anne Hidalgo », la maire socialiste.

Il avait été président de la Corpo d’Assas, syndicat étudiant proche d’Occident, mais avait démenti avoir appartenu au mouvement d’extrême droite, contrairement à Gérard Longuet, Alain Madelin ou Patrick Devedjian.

Orateur pugnace, le député de Paris fut aussi un éphémère ministre de la Réforme de l’Etat dans le premier gouvernement d’Alain Juppé en 1995. Outre ce passage au gouvernement, il siégeait à l’Assemblée quasiment sans discontinuité depuis 1993. Il avait été maire du XVIe arrondissement de Paris de 2008 à 2017, avant de choisir son mandat de député, en raison de l’interdiction du cumul des mandats. Il s’était notamment illustré en 2016 en se faisant le fer de lance de l’opposition virulente de certains habitants du très chic arrondissement parisien contre un centre pour SDF installé en lisière du Bois de Boulogne. Il avait comparé le projet à « Sangatte », en référence à l’ancien centre pour migrants de Calais, donnant un an plus tard son aval à l’ouverture d’un deuxième centre.

Fier de ses origines provinciales, il ne manquait pas de rappeler qu’il était venu à Paris pour un parcours universitaire « d’excellence ». Il a été inspecteur général de l’Education nationale (1987-2003) ainsi que recteur d’académie, directeur du CNED (19871991). Il était membre de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée et membre de plusieurs groupes d’études notamment sur les chrétiens d’Orient, l’antisémitisme ou les Kurdes. Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur et de l’ordre national du mérite, M. Goasguen était marié et père de deux enfants.


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Claude Goasguen en photos © Crédit photos - Alain Azria

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Israël/Coronavirus: réouverture Israël: découverte d’une fontaine de plusieurs musées ce mardi vieille de 1.800 ans en Galilée

Le port du masque sera obligatoire à l’intérieur des salles des musées Alors qu’Israël a entamé son déconfinement il y a plusieurs semaines, certains musées vont rouvrir leurs portes au grand public à partir de ce mardi, après des mois de fermeture. Le Musée d’Art de Tel-Aviv a ouvert ses portes «en avant-première» lundi, en organisant un événement en honneur au personnel médical, en première ligne face à la crise du Covid-19. La réouverture au grand public se fera, elle, ce mardi, et le musée proposera notamment une nouvelle exposition du plasticien américain Jeff Koons. Conformément aux directives du ministère de la Santé, le musée imposera le port du masque dans toutes ses salles, où seul

un certain nombre de personnes pourront accéder. Les billets seront, quant à eux, vendus en ligne, et les visiteurs seront tenus de respecter la distanciation sociale. Le Musée du Design de Holon inaugurera le 10 juin une nouvelle exposition intitulée «Face: Safe», consacrée au post du masque. «Comme le port du masque est devenu la règle, il était clair qu’ils captureraient l’imagination des créateurs, des maisons de mode et des artistes», a commenté le commissaire du musée, Rafi Vazana. Alors que les musées de Jérusalem ne comptent pas rouvrir leurs portes prochainement, le Musée d’Art de Bat Yam accueillera lui ses premiers visiteurs à partir du 6 juin.

Tourisme: les Israéliens pourront se rendre en Grèce à partir du 15 juin «Des protocoles de santé stricts seront mis en place afin de protéger à la fois le personnel et les touristes» Athènes a énuméré vendredi une liste de 29 pays - parmi lesquels Israël - dont les ressortissants pourront à nouveau se rendre en Grèce pour des voyages touristiques à partir du 15 juin. Le ministre du Tourisme, Harry Theoharis, a expliqué lors d’un discours télévisé que les voyageurs pourront entrer en Grèce via les aéroports d’Athènes et de Thessalonique. Cette première liste de pays sera par ailleurs élargie à partir du 1er juillet. «Notre objectif est de pouvoir accueillir tous les touristes qui ont surmonté leur peur [du Covid-19] et qui ont la possibilité de voyager dans notre pays», a-t-il déclaré. Les visiteurs pourront être soumis à des

tests de dépistage du coronavirus à leur arrivée, a toutefois souligné le ministère. «Nous rouvrons notre pays, mais nous suivons en même temps de très près l’évolution de la situation sanitaire», a précisé M. Theoharis. «Des protocoles de santé stricts seront mis en place afin de protéger à la fois le personnel et les touristes», a-t-il ajouté. Les 28 autres pays autorisés à reprendre leurs vols vers la Grèce sont l’Albanie, l’Australie, l’Autriche, la Macédoine du Nord, la Bulgarie, l’Allemagne, le Danemark, la Suisse, l’Estonie, le Japon, la Chine, la Croatie, Chypre, la Lettonie, le Liban, la Nouvelle-Zélande, la Lituanie, Malte, le Monténégro, la Norvège, la Corée du Sud, la Hongrie, la Roumanie, la Serbie, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Finlande.

«Le parc ne cesse de surprendre par les découvertes archéologiques que l’on y fait» Une fontaine en forme de visage, vieille de 1.800 ans, a été découverte par hasard par un visiteur dans le parc national Tzipori, situé en Galilée, a annoncé lundi l’Autorité nationale de la nature et des parcs. «Le parc Tzipori, du nom de l’ancienne capitale de la Galilée, et qui abrite de nombreux vestiges, ne cesse de surprendre par les découvertes archéologiques que l’on y fait», s’est enthousiasmé le Dr Yossi Bordovich, responsable du patrimoine, dans un communiqué de presse. «Les vestiges d’une dizaine de belles mosaïques romaines et byzantines ont fait de Tzipori un site de renommée internatio-

nale», poursuit-il. «Ces dernières années, des fouilles supplémentaires ont permis de découvrir, entre autres, un ancien pressoir à vin, une petite figurine en forme de taureau ainsi qu’un bassin rituel, peut-être utilisé par le rabbin Yehuda Hanasi», ajoute-t-il. La fontaine a été découverte par David Goren, un habitant de la région, qui a vu «une forme ayant la tête d’un lion avec des traits humains» dépasser du sol. Elle mesure environ 15 centimètres de diamètre et est composée de marbre, originaire probablement de Turquie. La fontaine devrait être remise prochainement à l’Autorité nationale des antiquités et sera exposée par la suite dans le parc national Tzipori.

Israël: le gouvernement approuve une série de coupes budgétaires afin de créer de nouveaux ministères Cette résolution entraînera une réduction de 1,5% des budgets au sein de tous les bureaux du gouvernement Le conseil des ministres a approuvé dimanche une réduction budgétaire générale afin de permettre la création de six nouveaux ministères. Cette résolution entraînera une réduction de 1,5% des budgets au sein de tous les bureaux du gouvernement, et notamment la suppression de 300 postes afin de libérer quelque 100 millions de shekels (près de 26 millions d’euros). Le nouveau gouvernement israélien qui a prêté serment il y a deux semaines prévoit, selon l’accord conclu entre Benyamin

Netanyahou et Benny Gantz, un partage équitable des ministères avec pas moins de 36 ministres, le gouvernement le plus large de l’histoire du pays. Les nouveaux bureaux en cours de création sont notamment celui des Ressources en eau et de l’Enseignement supérieur sous la direction de Zeev Elkin, des Droits des communautés dirigé par Orly Levy-Abekasis, et celui des Implantations entre les mains de Tzipi Hotovely. Un autre ministère nouvellement créé est celui qui sera occupé par Benny Gantz jusqu’en novembre 2021, actuellement ministre de la Défense, mais aussi Premier ministre d’alternance.



POLITIQUE

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Israël: B. Netanyahou dément les Benyamin Netanyahou discute des relations bilatérales avec les mesures de perquisitions du projet dirigeants du Congo et de la Géorgie de «loi sur le coronavirus» Les deux hommes l’ont notamment félicité pour la récente formation de son nouveau gouvernement

«Nous ne permettrons pas à la police de pénétrer par effraction dans les domiciles des citoyens israéliens» La police ne pourra pas pénétrer par effraction dans des domiciles privés et des micropuces ne seront pas placées sur les enfants, a précisé lundi le Premier ministre Benyamin Netanyahou lors d’une réunion de faction au Likoud. Selon un mémorandum sur un projet de «loi sur le coronavirus» publié dimanche soir, le gouvernement serait investi de pouvoirs spéciaux pour lutter contre le coronavirus. «Il est important de dissiper certaines des fake news qui ont été publiées dans les médias», a déclaré le chef du gouvernement. «Je me suis entretenu avec le ministre de la Sécurité publique et nous avons convenu sans équivoque que nous ne permettrons pas à la police de pénétrer par effraction

dans les domiciles des citoyens israéliens sans mandat», a-t-il précisé. Les critiques voient dans ce projet une atteinte aux droits individuels, notamment en accordant aux forces de police une autorité illimitée et en interdisant les manifestations. «Nous trouverons un bon équilibre entre la nécessité de faire respecter les directives d’isolement et la nécessité de protéger les droits des individus et les libertés civiles des citoyens israéliens», a encore dit Benyamin Netanyahou. Par ailleurs, il a tenu à «dissiper une légende urbaine selon laquelle nous avons l’intention d’implanter des micropuces sous la peau des enfants».

Yaïr Lapid, le chef du parti Yesh Atid, a accusé lundi le nouveau gouvernement de «gaspiller l’argent public alors que les Israéliens souffrent» de la crise du coronavirus, suite à l’annonce la veille du Conseil des ministres de réduire son budget afin de permettre la création de six nouveaux ministères. «Il n’y a jamais eu de gouvernement aussi mauvais envers ses citoyens [que celui-ci]», a-t-il fustigé, accusant celui-ci de «dénigrer les bons citoyens qui travaillent et paient des impôts.» «Tandis que les gens sont bloqués chez eux et que les travailleurs indépendants

MM. Netanyahou et Tshisekedi ont discuté de la coopération économique et agricole entre les deux pays ainsi que de la lutte contre le coronavirus. M. Netanyahu a également invité le couple Tshisekedi à visiter Israël à la fin de la crise du Covid-19.

Le Premier ministre israélien et son homologue géorgien Gakharia ont également discuté de l’approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays, de la promotion de l’accord de zone de libreéchange et de l’éventuelle reprise des vols entre les deux pays. Les dirigeants ont également évoqué la promotion de l’ouverture d’un centre culturel géorgien à Jérusalem. M.Gakharia a invité M. Netanyahou à effectuer une visite diplomatique en Géorgie une fois la pandémie terminée.

Sommet du G7: D. Trump explique son projet à V. Poutine, J. Trudeau exclut une participation de la Russie

Début mai, le site Ynet avait rapporté que le Premier ministre avait proposé de mettre en place ce système au moment de la réouverture des écoles maternelles et des garderies.

Y. Lapid accuse le gouvernement de «gaspiller l’argent public» pour créer des ministères

«Les leaders de ce gouvernement, détachés de la réalité, continuent de créer des emplois pour leurs amis»

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’est entretenu mardi avec le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, et le premier ministre géorgien Giorgi Gakharia, qui l’ont tous deux félicité pour la formation de son nouveau gouvernement.

À ce jour, la République démocratique du Congo a enregistré 2.296 cas de coronavirus, avec 67 décès.

sont privés d’activité, les leaders de ce gouvernement, détachés de la réalité, continuent de créer des emplois pour leurs amis», a dénoncé M. Lapid. «C’est un manque total de considération dans ce contexte de crise.» «Au lieu d’utiliser l’argent des contribuables pour les aider, vous le dépensez pour créer des centaines d’emplois inutiles au sein du gouvernement le plus grotesque qu’Israël n’ait jamais connu», a-t-il encore ajouté. Dimanche, le conseil des ministres a approuvé une réduction de 1,5% des budgets au sein de tous les bureaux du gouvernement, et notamment la suppression de 300 postes afin de libérer quelque 100 millions de shekels (près de 26 millions d’euros) afin de créer six nouveaux ministères.

«La Russie reste hors du G7 et cela ne va pas changer», a déclaré Justin Trudeau Vladimir Poutine et Donald Trump ont discuté lundi par téléphone de la proposition du dirigeant américain d’élargir le format du G7, a annoncé le Kremlin dans un communiqué. Lors d’un entretien téléphonique qui a eu lieu «à l’initiative américaine», selon le communiqué, M. Trump a «informé» M. Poutine de son projet d’inviter la Russie et d’autres pays à la prochaine réunion du G7, reportée à une date ultérieure en raison de la pandémie du coronavirus. C’était un entretien «constructif» et «substantiel», a souligné le Kremlin.

Le meme jour, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a exclu toute participation de la Russie au prochain sommet du G7, comme l’a souhaité le président américain Donald Trump en annonçant le report sine die de la réunion. «La Russie a été exclue du G7 après l’invasion de la Crimée il y a quelques années de ça et elle a continué de manquer de respect et de faire fi des normes et des règles internationales, et c’est pourquoi la Russie reste hors du G7 et cela ne va pas changer», a déclaré M. Trudeau lors de sa conférence de presse quotidienne à Ottawa. En effet, la Russie a été exclu de ce qui était alors le G8 en 2014, après l’annexion de la Crimée ukrainienne, dénoncée comme «illégale» par les Occidentaux.




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