GRATUIT - Numéro 580 - Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
Journal israélien en langue française
Biden-Israël : Il n’a pas toujours été de notre côté… - page 4
Terrorisme: E. Macron appelle à «une réponse rapide et coordonnée» pages 12
Y. Edelstein annule un projet de loi autorisant la réouverture des hôtels à Eilat et à la mer Morte - page 16
ÉDITO
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
Biden : bonne ou mauvaise pioche ? gendarme, l’Amérique désormais, s’en passerait volontiers pour se recentrer sur ses problèmes internes. Relance économique, coronavirus, accès aux soins des plus précaires, libertés fondamentales, etc. C’est, fondamentalement sur ces sujets que l’élection semble s’être jouée : la majorité des électeurs américains a choisi un homme qui, par son parcours politique comme son histoire personnelle, semble concerné par les problèmes de quotidien de ses citoyens. Si l’élection américaine s’est jouée sur un facteur et un seul, c’est bien sur le facteur humain. Ou plutôt humaniste. C’est l’humanisme de Biden, face au côté impulsif de Trump qui a sans doute fait la différence.
Les jeux sont faits, semble-t-il. Même si le clan Trump, Donald en tête, ne reconnaît pas encore la défaite, Joe Biden sera le 46ème Président des ÉtatsUnis. Si les Israéliens, eux, désiraient en grande majorité que Donald Trump entame un deuxième mandat, en France, c’est plutôt l’inverse. Les Français, en particulier, les Européens, en général, aspiraient à voir Joe Biden investir le bureau ovale. On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi le monde entier croit avoir son mot à dire dans une élection qui, non seulement, ne concerne que les électeurs américains, mais encore n’est jouée qu’au suffrage indirect. Il y a, indubitablement, dans la passion qu’ont mis les individus et les médias du monde entier à suivre l’élection présidentielle américaine, la conscience que l’Amérique est la première puissance mondiale et qu’elle joue un rôle fondamental dans la façon dont tourne le monde. Ou pas d’ailleurs car ce rôle de
Directeurs de la publication Alain SAYADA - alain@sayada.com
3
Pour autant, faut-il condamner Trump et son bilan ? Non, bien évidemment, car il est indéniable que si le personnage ne sait pas forcément faire preuve de suffisamment de rondeur dans ses interactions sociales, a fortiori dans le milieu feutré de la politique, il a, sur la scène internationale, signé quelques jolis coups de poker. La Corée du Nord, l’Iran, et bien sûr, les fameux accords d’Abraham ! Voir plusieurs nations arabes, dont le Soudan (où s’est tenue la conférence de Khartoum, il y a quelques décennies !), accepter l’idée d’une paix et d’une collaboration économique saines et durables avec Israël était inespéré. Et pourtant, il l’a fait. Déplacer l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, entraînant dans ce geste symbolique, bien d’autres pays, notamment d’Amérique Latine, il l’a fait aussi. Je crois que l’on peut dire sans crainte que si la place d’Israël dans le concert des Nations est en train de changer, c’est bien grâce à la volonté de Donald Trump et de son équipe de faire bouger les lignes.
Rédacteur en chef Alain Sayada Rédactrice adjointe Katy Sayada Israël Actualités est une marque déposée en France
Faut-il pour autant s’inquiéter du retour du clan démocrate aux commandes ? Je ne le pense pas. Benjamin Netanyahou l’a dit lui-même, en félicitant Joe Biden : « « Félicitations à Joe Biden et Kamala Harris. Joe, nous nous connaissons depuis près de 40 ans, notre relation est chaleureuse, et je sais que tu es un grand ami d’Israël », lui a-t-il dédié comme message sur Twitter. Volontairement familière, l’apostrophe est celle d’un ami de longue date, qui sait que peut-être, pour ses propres intérêts l’outsider de la politique aurait été plus indiqué à ce poste. Mais c’est un fait, le clan démocrate a souvent fait montre de soutien à l’égard de l’État hébreu. Plus d’ailleurs que le clan républicain. Quant aux accords d’Abraham, dont on aimerait qu’ils se poursuivent et convainquent d’autres nations arabes de rejoindre le chemin de la paix et de la collaboration économique, il y a fort à parier qu’ils n’en souffriront pas. Biden avait d’ailleurs salué cette initiative, au cours de la campagne électorale. Évidemment, il y a fort à parier que cette nouvelle équipe sera plus conciliante avec les simagrées des politiques palestiniens, qu’elle se laissera volontiers abuser par ses manœuvres pour éviter de négocier. Il semble clair, pour le monde arabe en tout cas, que les dirigeants palestiniens ne veulent ni paix ni négociation. Ils veulent continuer à faire la guerre, condamnant leur peuple au malheur, pour pouvoir conserver le statut de réfugiés et toucher, se faisant, des milliards d’euros d’aide humanitaire dont bien peu, hélas, servent au bien-être de la population. Mais en Europe et dans le clan démocrate américain, cet état de fait n’est pas encore une réalité.
Régie publicitaire exclusive AJP Communication 77 bi, rue Robespierre 93100 Montreuil Tel : 06 68 17 25 55
Il ne faudrait pas, non plus, que l’arrivée d’un Président démocrate donne à la Turquie, à l’Iran, de nouvelles ailes pour brouiller les cartes et pour promouvoir la diffusion de l’islam intégriste et du terrorisme. Le nucléaire iranien, en particulier, est un caillou dans la chaussure d’Israël, et il sera intéressant de voir comment le duo Biden-Harris considère le sujet. A Donald Trump, j’adresse également mes remerciements sincères, pour l’énergie investie à soutenir Israël. Aucun juif sur cette terre, je pense, n’oubliera ce qui fut réalisé, pour l’État d’Israël, sous son impulsion… Enfin, je voudrais, les bonnes nouvelles se faisant rares actuellement, conclure sur LA nouvelle qui agite les médias comme les bourses du monde entier à l’heure où j’écris ces lignes. D’autant que c’est aussi d’Amérique qu’elle nous vient, cette nouvelle : Pfizer, géant de l’industrie pharmaceutique américain, annonce des résultats satisfaisant à 90% sur un vaccin testé à grande échelle. Bien sûr, les injections ne seront pas disponibles dès demain dans votre pharmacie habituelle. Bien sûr, il y aura encore des étapes à passer pour que le grand public soit sûr d’être immunisé contre ce terrible virus. Il n’empêche, l’annonce donne l’impression que quelqu’un, D.ieu peut-être, a allumé la lumière au bout du tunnel. Ne la quittez jamais des yeux. Que le chemin soit long, compliqué, parfois incompréhensible ou source de frustration, il aura une fin… Et peut-être une destination : l’an prochain, à Jérusalem. Amen… Am Israël Haï Alain Sayada
Directeur commercial France: Patrick Haddad Tel : 07 49 05 81 11 Directeur commercial Israel: Yohann Azoulay Tel : 06 68 75 46 26
Responsable Logistique : Mickael lehiani Abonnements : Tel : 06 67 44 3000
Les annonceurs présents dans le journal sont seuls responsables du contenu de leurs publicités. Le journal ne saurait en être responsable.
À LA UNE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
4
Biden-Israël : Il n’a pas toujours été de notre côté…
Netanyahou a félicité Joe Biden en rappelant qu’il partageait, avec le nouveau Président américain, 40 ans d’amitié. Certes, mais une amitié faite de heurts et de désaccords. Si Biden est considéré comme un « ami de l’État hébreu », nombre de commentateurs politiques, en Israël, affirment avec pessimisme que rien ne sera comparable au soutien de l’administration Trump. Et il est vrai que sur certains sujets, les désaccords semblent déjà annoncés… « Il a un sentiment profond pour Israël ». La phrase est de Michael Oren, qui a été ambassadeur d’Israël aux ÉtatsUnis lorsque Joe Biden était vice-président. Pourtant, les désaccords furent nombreux : Michael Oren a dû s’opposer à presque toutes les politiques du Moyen-Orient défendues par le tandem Biden-Obama. En particulier sur l’Iran et la question israélo-palestinienne. Pourtant, il participe chaque année à la fête de Rosh Hashana que donne Joe Biden, et affirme que l’ancien sénateur du Delaware se préoccupe réellement du bien-être d’Israël. « Il a Israël dans son cœur. Il comprend Israël. » Elevé en Pennsylvanie, dans une famille chrétienne dont le soutien à la terre d’Israël n’est même pas une question, l’ancien sénateur du Delaware n’est pas que sioniste de naissance. Il l’est également par sa descendance, puisque deux de ses trois enfants ont épousé des juifs. Plusieurs de ses petits-enfants sont juifs. Par ailleurs, et même sans référence à son histoire familiale, Joe Biden a connu, discuté et dialogué avec la totalité des Premiers Ministres israéliens, et ce depuis Golda Meier, une rencontre qui l’a énormément marqué. Ce qui alimentera, néanmoins, pour les décennies à venir, la méfiance des juifs et des Israéliens à l’encontre de Joe Biden est sa rencontre, pleine de tensions, avec Menahem Begin, en 1982… Alors que le sénateur Biden soutient la guerre au Liban
que mène l’Etat hébreu, il se montre bien moins enthousiaste, selon les témoins de la rencontre, sur le sujet des implantations israéliennes en Judée-Samarie. Plusieurs versions existent, mais il semble que le calme Joe Biden aurait, à cette occasion, à plusieurs reprises fait montre de sa frustration et menacé de réduire l’aide financière à Israël. Gardant face à lui, un Menahem Begin imperturbable… « Je suis un juif fier. Trois mille ans de culture sont derrière moi, et vous ne me ferez pas peur avec des menaces ». Telle fut, selon les récits de la rencontre, la digne réponse du dirigeant israélien. Quoi qu’il en soit, il semblerait que, depuis cet épisode, Biden ait toujours été un fervent défenseur de l’aide à Israël, bien conscient que sans la présence d’Israël au sein de la poudrière qu’est le Proche-Orient, il aurait manqué un allié crucial aux États-Unis dans la défense de leurs intérêts locaux… Une histoire d’amour, souvent contrariée… Hélas, il y a des nuages dans l’histoire d’amour entre le Président américain de fraîche date et l’état israélien. Et bien évidemment, ils se nourrissent de la question palestinienne. Farouchement attaché à l’idée de deux états, Joe Biden est aussi et ce, depuis près de 40 ans, en totale désaccord avec la politique d’implantation israélienne au sein des Territoires. « Je crois fermement que les mesures prises par le gouverne-
ment israélien au cours des dernières années – l’expansion constante et systématique des implantations, la légalisation des avant-postes, les saisies de terres – font avancer Israël dans la mauvaise direction. Elles nous mènent vers une réalité d’un seul État, et cette réalité est dangereuse », déclare-t-il en 2016. Il faut dire que son auditoire ne peut qu’acquiescer, puisqu’il s’agit des membres d’un lobby pro-israélien de gauche : J Street. Plus récemment, il a fait savoir que le blanc-seing donné par l’administration Trump à l’annexion de certaines zones de Judée-Samarie n’entrait en aucune manière dans son projet politique. Il a même clairement indiqué qu’il ne permettrait pas que cela se fasse sous sa présidence. Remise à plus tard, afin de garantir la signature des accords de normalisation avec les Émirats Arabes Unis, cette perspective d’annexion semble désormais totalement enterrée… Il s’est en outre engagé à inverser la « coupure destructrice des liens diplomatiques avec l’Autorité palestinienne et l’annulation des programmes d’assistance qui soutiennent la coopération israélo-palestinienne en matière de sécurité, le développement économique et l’aide humanitaire pour le peuple palestinien en Cisjordanie et à Gaza ». En clair, il rouvre les vannes, ce que le gouvernement israélien voit d’un mauvais œil, car seule la contrainte semblait obliger la gouvernance palestinienne
à sortir du statu quo. Mais finalement, ce n’est pas tant sur ce dossier qu’Israël a vraiment de quoi s’inquiéter. Alors que l’Iran des Mollahs et la Turquie d’Erdogan ont accueilli la nouvelle de son élection avec joie, on se demande bien pourquoi les dictatures islamistes sont à ce point friandes d’avènement du clan démocrate à la Maison Blanche ? En ce qui concerne l’Iran, c’est bien simple : le retour de Biden aux affaires implique la remise sur le tapis du sujet de l’accord nucléaire iranien. Et sur ce point, il semblerait que Joe Biden n’ait pas tellement changé d’avis par rapport à la position qu’il tenait alors qu’il était vice-président d’Obama : « Il a été très clair sur le fait qu’il ne permettrait pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Mais nous avons découvert que la meilleure façon d’empêcher cela est de conclure un [accord nucléaire]. Et cela a fonctionné. », a déclaré son conseiller pour la politique étrangère au Times of Israel. Pourtant, la dictature iranienne s’est donnée beaucoup de mal, depuis, pour montrer à l’ensemble du monde y compris aux pays qui lui témoignaient de l’amitié, qu’elle n’entendait en faire qu’à sa tête sur ce sujet, multipliant les provocations et les effets d’annonce. Biden croit-il vraiment que ce qui n’a pas fonctionné il y a 5 ans peut aujourd’hui être couronné de succès ? Ou a-t-il simplement donné des gages à la frange la plus à gauche de son électorat ? A suivre, à partir de janvier 2021…
Israël: B. Netanyahou espère que L’opposant russe Alexeï Navalny félicite Joe Biden, avant Vladimir Poutine «les Etats-Unis continueront à suivre la voie» de Donald Trump Il a félicité les Américains pour avoir «choisi une nouvelle direction dans une élection libre et équitable»
L’accord de normalisation avec Bahreïn a été soumis aux votes de la Knesset mardi
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré mardi devant la Knesset qu’il espérait que «les Etats-Unis continueront à suivre la voie» de Donald Trump au Moyen-Orient, après que Joe Biden a été donné vainqueur de l’élection présidentielle américaine. «Les démarches historiques que nous avons menées au cours des dix dernières années tracent la voie qui est la bonne pour notre région. (...) Nous avons travaillé dur sur ces accords et les Etats-Unis ont largement contribué à leur réalisation. J’espère que les Etats-Unis continueront à suivre cette voie», a déclaré B. Netanyahou au
sujet des accords de normalisation avec les EAU et Bahreïn.
«Israël est fort et se rapproche d’autres pays arabes parmi lesquels des pays qui n’ont pas encore exprimé en public la normalisation qui est sur le point de s’accomplir», a-t-il ajouté. L’accord de normalisation avec Bahreïn, signé à Manama le mois dernier, a été soumis aux votes de la Knesset mardi pour ratification. Cet accord devrait être voté à une très large majorité par les députés israéliens, à l’instar du traité de paix signé avec les Emirats arabes unis, et qui avait été approuvé à 80 voix contre 13, lors d’une séance au Parlement le 15 octobre dernier.
Le principal opposant russe Alexeï Navalny a félicité dimanche le président élu des Etats-Unis Joe Biden, alors que le Kremlin n’avait toujours pas réagi aux résultats de l’élection américaine. Dans un tweet, M. Navalny a félicité M. Biden, la vice-présidente élue Kamala Harris et les Américains pour avoir «choisi une nouvelle direction dans une élection libre et équitable». «C’est un privilège qui n’est pas accordé dans tous les pays», a ajouté M. Navalny, en convalescence en Allemagne après une tentative d’empoisonnement. Le dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, a pour sa part dit espérer que
Joe Biden «normalise nos relations, rétablisse la confiance entre nos deux pays». «Je l’ai rencontré quelques fois, la dernière fois en mars 2009 (...) La discussion était approfondie, bienveillante. J’ai eu l’impression qu’il comprend l’importance des relations avec la Russie», a déclaré Mikhaïl Gorbatchev, 89 ans. Les messages de félicitation affluent du monde entier depuis l’annonce samedi par les médias américains de la victoire de Joe Biden, mais dimanche après-midi, le président russe Vladimir Poutine n’avait pas encore publié de communiqué. En novembre 2019, M. Biden avait fait état d’une «liste d’autocrates qui ne veulent pas que je devienne président», citant notamment Vladimir Poutine.
À LA UNE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
5
Pfizer et son vaccin miracle : les clés pour comprendre
Un vaccin efficace dans 90% des cas… Enfin, il semblerait que ce que le monde entier appelle de ses vœux depuis des mois devienne bientôt une réalité : à force de travail et d’acharnement, la firme Pfizer semble parvenue à produire un vaccin contre la COVID-19. Simple effet d’annonce, réel événement décisif dans l’issue de la lutte contre cette pandémie, ou encore fausse route ? Difficile à dire pour l’humain moyen, dépourvu de connaissances scientifiques précises. Pour Israël Actualités, Frédérique Andriot, docteur en pharmacie installée en région parisienne, nous aide à faire le point… Entretien Est-ce que c’est une bonne nouvelle ? Ou encore un effet d’annonce comme il y en a eu d’autres ? Oui, c’est une excellente nouvelle ! Pfizer n’est pas le genre de laboratoire à faire des annonces effet de manche. Compte tenu de sa réputation, des sommes en jeu, ses dirigeants et actionnaires ne peuvent se permettre l’échec. Pour moi, il est donc impossible qu’ils prennent le risque d’une annonce alors qu’il n’y aurait derrière rien de sûr ou de sérieux. Par ailleurs, si l’on se penche sur leur méthodologie, on peut voir que le travail mené pour élaborer le vaccin et évaluer son efficacité s’est appuyé sur un protocole extrêmement rigoureux : 43 000 individus ont été inclus dans l’étude et elle a été menée en double aveugle, ce qui veut dire que ni les patients, ni les médecins injectant le produit ne savaient s’ils délivraient le vaccin potentiel ou un placébo. Les résultats sont donc significatifs... Significatifs, certes, mais le vaccin, a-t-il fait réellement la preuve de son efficacité ? Oui. Sur l’échantillon testé, il y a eu 94 cas de COVID, dont moins de 10 dans le groupe de cobayes vaccinés. Entre 8 et 9 fois moins de malades chez les individus vaccinés qu’au sein du groupe où ils ne l’étaient pas. C’est beaucoup. A l’échelle d’un vaccin, ou d’un médicament, cela signifie une efficacité très importante. Pour vous donner un point de comparaison parlant, celui de la grippe n’est efficace qu’à 70 % et ce, en fonction de l’âge du patient, notamment. L’autre intérêt de cette annonce, c’est la méthode utilisée. Signe-t-elle l’avènement d’une nouvelle ère en matière de vaccination ? Effectivement, la méthode est extrêmement intéressante, c’est presque une révolution. Pour faire un vaccin, normalement, il faut mettre en culture l’agent infectieux, puis l’inactiver et injecter la solution ainsi obtenue à un individu. Ainsi, le patient se met à produire des anticorps. Pour ce vaccin, il n’a pas été question de manipuler ce virus, l’équipe de recherche n’a travaillé qu’avec un fragment de son génome. Pfizer a fabriqué de l’ARN qui reprend les caractéristiques du virus, mais dont on a inactivé la pathogénicité, c’est-à-dire la capacité à infecter. Pour faire simple,
disons qu’ils ont fabriqué un vaccin sans manipuler le virus et, comble de l’avantage, la méthode de fabrication permet de fabriquer très vite des millions de doses, contrairement aux vaccins classiques. On pourra donc avoir un vaccin rapidement et en grande quantité, si j’ai bien interprété les annonces du laboratoire. Y a-t-il un élément qui pourrait justement poser problème par la suite ? Effectivement et cela tient à la conservation : un vaccin pareil, fabriqué à partir d’ARN, doit être conservé à -80°C, pour ne pas se dégrader. Or, aucun pharmacien, aucun transporteur, ne dispose de structures permettant de stocker des vaccins en grande quantité dans des frigos à -80°C. C’est une réelle contrainte qui va nécessiter la mise en place d’un mode de production, de distribution et d’administration différent de celui que l’on connaît. Techniquement, il va falloir faire des choix pour apporter le vaccin jusqu’aux populations, en s’orientant d’abord vers les populations qui en ont le plus besoin, mais surtout qui se trouvent dans des endroits où la capacité de stockage dans des conditions optimales existe. En l’occurrence les hôpitaux. A mon sens, le personnel soignant sera le premier public à être vacciné. Pour les individus lambdas, les solutions restent à inventer… Peut-on émettre des hypothèses à ce sujet ? Pourquoi pas des centres de vaccination ou des camions itinérants, mais quoi qu’il en soit impossible, à l’heure actuelle, de lui faire traverser l’Atlantique, donc il faudra installer des sites de production locaux, mais impossible aussi de le distribuer via les pharmacies comme un vaccin classique… Qu’en est-il pour les autres laboratoires en course ? Cette annonce signe-t-elle la fin de la partie pour eux ? Pas forcément… D’abord, rien ne dit qu’ils ne sont pas sur la même piste. Par ailleurs, rien ne dit non plus que ce vaccin, efficace apparemment sur les sujets testés durant quelques mois, procure une immunité à long terme… L’annonce de Pfizer est une bonne nouvelle, car elle est porteuse d’espoir. Mais à mon sens, elle ne laisse rien présager de ce qu’il adviendra des autres laboratoires dans la course au
vaccin, ni même, si elle permettra, dans un délai relativement court, de permettre à l’humanité de se débarrasser définitivement de ce virus. Justement, qu’en est-il de la mise à disposition du vaccin à l’ensemble de l’humanité ? Cyniquement, je vous répondrai qu’il en sera de celui-ci, comme des autres vaccins, il sera disponible en plus grande quantité et plus rapidement là où on pourra le payer plus cher ou l’obtenir sans débourser de l’argent à titre personnel. Prenons le cas des États-Unis : La couverture vaccinale aux États-Unis, par exemple n’est pas bonne, car l’accès aux soins est difficile si l’on ne fait pas partie des classes les plus aisées. Elle est moins bonne qu’en Afrique d’ailleurs, parce que l’aide humanitaire a fait un gros travail d’apport de la vaccination en Afrique. Si la vaccination reste dépendante de la capacité d’accès aux soins des citoyens américains, alors, on peut supposer que l’immunité collective, au sein du pays, ne sera jamais atteinte. Si en revanche, l’Amérique prend la décision d’immuniser toute sa population, en subventionnant la vaccination des précaires, alors on l’atteindra. Les États-Unis sont à un tournant de leur histoire, et ce à plus d’un titre… Le problème se posera de la même manière dans tous les pays, à l’exception de ceux, en Europe notamment, dotés d’un système de santé efficace. En France, le vaccin sera pris en charge par l’Assurance maladie, le coût ne sera donc pas un frein.
A l’échelle des individus, quand peut-on espérer, lorsqu’un laboratoire fait une telle annonce, être soi-même vacciné ? Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Si l’on garde le système d’autorisation de mise sur le marché que l’on a en France, alors il faut compter 4-5 ans. Cela dit, pour la grippe H1N1, le politique, en l’occurrence Roselyne Bachelot à l’époque, a su accélérer les choses pour que le vaccin soit disponible rapidement. Du point de vue de l’approvisionnement, le laboratoire dit pouvoir produire un nombre de doses pharamineux d’ici l’été 2021, soit 1,3 milliards de doses. Mais à l’échelle de la population mondiale, c’est finalement peu. On peut donc imaginer soit que Pfizer a des sites de production aux quatre coins de la planète, soit qu’il signe des accords de production avec d’autres laboratoires du monde, moyennant réversion de royalties, par exemple. Cela veut-il dire que l’on pourrait être vacciné courant 2021 ? En 2021, grâce à Pfizer, on pourrait vacciner un dixième de la population mondiale. Idem pour chaque année suivante. Ça ne suffit pas pour endiguer la circulation du virus. Par ailleurs, cela pose aussi la question de la durée de l’immunité. Si, comme pour la grippe, il faut renouveler la vaccination chaque année, alors on ne s’en sortira pas. Il faudra donc trouver des relais de production si l’on veut rapidement immuniser la population mondiale… Propos recueillis par Alain Sayada pour Israël Actualités
À LA UNE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
La gauche britannique dans la tourmente
Tremblement de terre au RoyaumeUni. Le Parti travailliste britannique, le parti d’opposition à Boris Johnson, a reconnu ce jeudi 29 octobre un « jour de honte » et suspendu son ancien chef, Jérémy Corbyn l’écartant de la nouvelle direction politique.
Harcèlement, discrimination et manque de volonté de lutter contre l’antisémitisme, le réquisitoire est lourd contre l’ancien patron de la gauche britannique étrillé dans un rapport accablant de cent trente pages sur son échec à lutter contre ces fléaux. Pour mémoire, le député Jérémy Corbyn a dirigé le parti travailliste de 2015 à 2020 ; il était candidat au poste de premier ministre mais avait été défait par Boris Johnson lors des élections législatives de décembre 2019, il y a moins d’un an. Sa campagne avait été minée par les problèmes d’antisémitisme que traversait le parti. En 2016, le Board of Deputies of British Jews et le Jewish Leadership Council, deux organisations représentant la communauté juive, avaient écrit une virulente lettre à Jérémy Corbyn, accusant l’élu de se retrouver régulièrement « du côté des antisémites ». En 2018, un journal, le Daily Mail, publiait un cliché sur lequel on voyait Jérémy Corbyn dans un cimetière de Tunis, se recueillir sur la tombe des membres de Septembre noir, le groupe terroriste palestinien qui avait pris en otage des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich, en 1972. D’autres dérives antisémites avaient été constatés depuis et des
députés travaillistes avaient démissionné.
6
Le debrief de la semaine par Jack-Yves Bohbot
La nouvelle direction du parti travailliste s’est engagée à mettre en œuvre toutes les mesures pour lutter contre toute forme d’antisémitisme dans son organisation. Mais cette triste affaire montre combien l’antisémitisme alimenté par la haine d’Israël a pu gangrener un parti d’un pays dont les habitants aiment à rappeler qu’elle est la plus ancienne démocratie dans le monde. Jack-Yves Bohbot
Netanyahou félicite Biden Benyamin Netanyahou a félicité dimanche, dans un tweet, Joe Biden en qualifiant le leader démocrate de « grand ami d’Israël », et a remercié Donald Trump pour avoir porté la relation entre Israël et les Etats-Unis à des « sommets inégalés ». Le premier ministre espérait pourtant comme une large majorité d’israéliens la victoire de l’ancien président. L’Arménie dénonce l’attitude israélienne Dans un entretien accordé au Jérusalem Post, le premier ministre arménien s’est élévé contre la position du gouvernement israélien accusé d’avoir armé l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabagh : « Israël s’est aligné avec la Turquie, les terroristes et les mercenaires syriens pour soutenir l’Azerbaïdjan dans le conflit actuel avec Erevan et finira par souffrir des
conséquences de cette alliance ». Israël est en discussion avec Pfizer Le directeur général du ministère israélien de la Santé, Hezi Levy, a confirmé qu’Israël était en négociation avec le laboratoire américain Pfizer et avec son partenaire allemand BioNTech pour acheter le nouveau vaccin . De son côté, l’Institut israélien de recherche biologique, un laboratoire supervisé par le bureau du Premier ministre « progresse également » dans les essais cliniques du vaccin israélien, a indiqué Benyamin Netanyahou. Tests rapides à l’aéroport Ben Gourion Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a inauguré lundi un centre de dépistage rapide du coronavirus avec son propre laboratoire au sein du principal aéroport du pays, destiné à faciliter les départs et arrivées de voyageurs. Le premier ministre a indiqué que ce dispositif innovant aiderait « le transport aérien à revenir plus rapidement, mieux et plus efficacement à la normale ». Amazon se renforce en Israël Le géant californien aurait acheté pour cinquante à soixante millions de dollars, une société israélienne, E8 Storage, basée à Tel Aviv et à Haïfa, pour développer son activité IT (Intelligence et technologies). En janvier dernier, Amazon avait déjà racheté une autre start up - CloudEndure - pour deux cents cinquante millions de dollars. Roman graphique sur l’histoire des Juifs à Varsovie Après cinq années de recherche historique, la création de milliers de dessins, et des visites à Varsovie, deux angevins, Jacek Rewerski, président de l’association Anjou Pologne et Christophe Mahieu, mathématicien passionné d’histoire, publient à la fin du mois de novembre un roman intitulé « Anna – une histoire polonaise » qui redonne vie aux Juifs de Pologne, à travers dessins et textes.
À LA UNE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
7
Stop à la tentative de Génocide
Alors que l’actualité est toute entière focalisée sur les élections américaines qui n’en finissent pas de finir, j’aimerais revenir sur un conflit qui depuis plusieurs semaines fait des centaines de victimes et réveille de sombres souvenirs. Je veux parler de la guerre que se font l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la région du Haut-Karabakh. Depuis des semaines, les Azéris soutenus par la Turquie de Erdogan bombardent la population de cette petite enclave arménienne. La Turquie renouant avec sa triste histoire. Erdogan, qui montre chaque jour de plus en plus son désir dément de devenir calife, a décidé de finir l’œuvre diabolique commencée il y a plus d’un siècle. Il cherche à achever le Génocide Arménien !
gique de l’empire ottoman ? Nous n’avons pas le droit de nous taire ! Au nom des valeurs humanistes auxquelles nous croyons et au nom de notre Histoire, celle du peuple juif victime il y a peu de la Shoah, ne laissons pas l’actualité spectacle étouffer les cris et les larmes qui viennent d’Arménie. Soyons aux côtés de ce peuple qui se bat et exigeons de tous, la reconnaissance du génocide passé et soyons à la pointe du combat contre celui qui se dessine aujourd’hui. Tirons les leçons de l’Histoire, même si aujourd’hui ces leçons d’histoire sont souvent oubliées ou empêchées d’être enseignées. Gil Taieb
Sous nos yeux et dans une absence honteuse et complice de réactions, une nouvelle page sombre de l’humanité est en train de s’écrire. Aujourd’hui, nul ne peut dire qu’il ne sait pas ! Les témoignages et images réelles sont nombreuses et les déclarations du tyran d’Ankara ne laissent aucun doute.
Le clin d’oeil de Gilles Fiszenson
La résistance du peuple arménien est exemplaire mais il est bien seul. Combien de morts faudra-t-il pour faire stopper cette nouvelle tentative de Génocide ? Combien de victimes directes et indirectes du nazislamique Erdogan faudra-t-il pour que L’Humanité réagisse et libère la planète et le grand peuple turc de ce nostal-
Hommage à Nicky Nous avons perdu un militant, un ami et un frère. Nicky fait partie de ces Hommes qui ne laissent pas indifférents tant il est présent même lorsqu’il est loin. Il a fait partie de tous nos combats pour la defense d’israël et pour l’humanisme. Sa perte est un véritable choc. Nous pensons très fort à sa famille et leurs présentons toutes nos condoléances. Il faudra beaucoup de courage à sa femme et ses enfants. Qu’ils sachent qu’il ne sera jamais loin même si physiquement il ne sera plus là. Nicky était un Mench. Gil Taïeb
Je vous propose pour ce numéro de découvrir un joli événement de la vie juive du faubourg Montmartre. Dans ce quartier, il y a une synagogue de rite tunisien qui a une coutume particulière : la cérémonie de Kayimen el Sefarim. Comme dans toutes les communautés, lors de la fête de Simhat Torah, les Sifré Torah sont sortis. Dans la synagogue du Rav Berdah, ils ne sont pas rentrés le soir même après les danses de la fête. Ils vont rester ainsi posés sur une table jusqu’à l’arrivée du mois de Hechvan. A ce moment-là, la communauté décidera d’un jour dans le mois pour rentrer les Sifré Torah dans l’armoire sainte. Ce sera alors l’occasion de faire une jolie fête avec orchestre et repas et danses pour accompagner la rentrée des Sifré Torah.
Cette coutume tunisienne prend sa source dans le fait que le mois de Hechvan est vide de fêtes. Cette année, cette belle coutume n’a pas pu avoir lieu du fait de la situation sanitaire. Les Sifré Torah ont été rentrés sans accompagnement festif. Depuis la crise du coronavirus, cette synagogue fonctionne en mode dégradé et a besoin du soutien des fidèles pour poursuivre ses activités. La campagne SynaDons a bien pris la mesure de l’enjeu et est lancée depuis le dimanche 8 novembre. Les synagogues occupent une place centrale de la vie juive. SynaDons est l’occasion pour chacun de montrer son attachement à nos lieux de culte.
À LA UNE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
8
Le billet de Bernard Korn Brzoza : « La liberté est elle encore une fin en soi ? »
La France est le pays des LETTRES, elle en a acquit ses titres de Noblesse, devenue une monarchie du savoir et de la pensée, les valeurs universalistes sont le cœur de nos discours, c’est dire que nos racines du bien parler, du bien penser sont profondes et exemplaires dans le monde. Qui les entend ?
Je veux parler des « MOTS », dans leur ensemble, un vocabulaire dense guère facile à maitriser pour ceux qui l’apprennent. Débuter mon OPUS par cette thématique sur la valeur des « MOTS », n’est pas évidente, un challenge personnel notre société nous nourrit de MOTS, de phrases laborieuses avec la prétention de nous rassurer, de générer en nous une énergie positive faite de promesses et d’espoir : dans l’ensemble, nous voulons y croire : il y a souvent un MAIS : rien ne le définit mieux que l’impuissance, la fatuité qu’il en résulte. La force des MOTS, si dignes, si intransigeants, si forts, si puissants, la liste est longue de tous ces qualificatifs, ils cachent notre faiblesse, à défaut d’avoir une action politique nous l’enrobons dans un discours qui ressemble aux précédents dont l’insatisfaction s’ajoute à notre déception. Le pourquoi ? On attend des MOTS, la formulation d’actes, l’action immédiate, des idées développées et suivies destinées à motiver, tel un choc qui réveille les consciences à défaut des devoirs. Nous parlons, les belles phrases comme un jeu littéraire, d’un prestige désuet, un théâtre d’ombre dont nous serions le public, vous avez le droit de me contredire, soyons réalistes, les MOTS d’aujourd’hui ont-ils fait avancer notre République ? Comme si les MOTS cachaient notre impéritie sur l’importance des sujets sociétaux vécus ces derniers mois. Tant sur la crise sanitaire que les attentats terroristes. Ils s’expriment bien tous ces élus, politiques, tous les intelligents narcissiques heureux de s’entendre, entre propositions confuses et contradictoires nos scientifiques dépriment, ils avouent ne pas comprendre ce qu’ils nous arrivent avec la COVID 19 ? Et nous, citoyens, balançant nos espoirs, à l’écoute de ceux qui ne savent pas, ceux qui savent un peu, ceux qui savent tout et nous promettent le remède à plus tard se défaussant de leur responsabilité immédiate. « A PLUS TARD », le temps est long, il se transforme en temps psychologique frustrant et délétère. Ils ont dit « pic épidémiologique en novembre », en vérité ils l’ont envisagé quand elle était là et ne faisait plus aucun doute, le pire dans les 15 jours à venir prédisent ils, et à l’instant on souffle un froid glacial en subodorant l’arrivée d’une « troisième vague » c’est de pis en pis. On nous calme avec des MOTS , couvre feu, confinement, on ne parle pas de chaos mais c’est tout comme. Olivier Veran clash à l’Assemblée national, un moment de colère
comme un affront aux élus, critiques sévères et unanimes semblent ils, en attendant des excuses à l’égard de ses pairs : mais il nous rassure « Noël aura évidemment lieu et se fera dans la joie ». Prémices positives mais conditionnelles. La tension économique est telle que l’on se dresse sur l’injustice commerciale faites aux petits commerces sans comprendre que les grandes surfaces ont tuées notre ruralité, et ne seront satisfait que de la mort de la misérable concurrence des commerces de centre ville. Eux et les GAFA sont les grands gagnants. Est-ce une mort programmée par le pouvoir ? Est ce une circonstance particulière des crises successives que nous subissons depuis novembre 2018 ? Terrible destin que notre France, toujours le réconfort par les MOTS, « du jamais plus », « nous ne céderons pas », un abime, d’un pouvoir dont la lucidité ne semble pas être sa première qualité.
Alors, quand on a écrit tout cela, que reste-t-il ? Des MOTS, des artifices glorifiant le verbe, celui qui parle le dernier a raison, celui qui parle le plus fort est écouté, celui qui bâtardise ses propos en critiques fumeuses, insanes, se croie le censeur de la République par ses outrances, les alliances douteuses suivies par une masse endoctrinée d’individus sans rapport avec la réalité, une malveillance à l’encontre de l’Etat, un coup de poignard dans le dos, celui là convainc. Notre éthique est pitoyable, les expressions ne convergent pas toutes dans le bon sens, elles s’interprètent, deux points de vues qui s’expriment à partir du même mot, SEPARATISME pour la séparation de la RELIGION d’avec la LAICITE, à l’analyse « le séparatisme désignerait le mécanisme politique d’un peuple qui cherche l’indépendance, « en fait « indépendance se conjuguerait avec soumission » ou la séparation de ceux qui nuisent à la République et devraient être recadré dans un esprit démocratique, voire rejetés, pour qui les termes assimilation, intégration sont une offense , encore des mots pour de grandes idées qui ne veulent plus rien dire, on les tait, car ils sont difficilement exécutoires, notre Etat de droit en a pratiquement fait une MISSION IMPOSSIBLE. Ils ne sont plus en harmonie avec l’air du temps, désuets et obsolètes. « Il y a un temps pour tout » tout au long des années amères vécues nous les avons dénis, oubliés par soucis d’une paix sociale outrageusement trahie, qu’importe, fuir la réalité, abandonner des banlieues au triste destin, le laisser faire au nom, parfois, d’une collusion clientéliste avec les élus, la standardisation de nos discours sans effet d’annonce vue comme un renoncement à nos propres valeurs. Le cursus de haine a voulu éviter un amalgame qui a détruit une idée de la France ? Cherchons nos vérités à travers nos lâchetés. Les mots sont cruels quand on leur fait dire ce
que le pouvoir et les idiots utiles, ceux là, nous les fabriquons, à croire que nous les instrumentalisons, ne sommes pas les spécialistes du dévoiement politique de nos chers élus ? Ils sont si nombreux, ils se balancent d’un pied à l’autre et n’aiment surtout pas qu’on leur rappelle leur insignificiance. Un monde à eux seuls et crient « MOI, je suis LA REPUBLIQUE ». Quel gâchis et quelle honte !
La loi des séries, l’hommage à Samuel Paty, les MOTS, la gestuelle académique, les invités dont certains, complices d’une rhétorique qui pousse au crime étaient présents, bonne conscience, les médias n’ont pas tant de scrupules à défendre le bon du mauvais, pourvu que l’audience surchauffe l’écoute. Puis, dans les écoles, lycées, collèges, la minute de silence, une sourde menace du ministre de l’Education « Nous n’accepterons pas que la minute de silence ne soit pas respectée : » et il s’enferme dans la sémantique républicaine « On ne reculera sur rien qui constitue les valeurs de la République, à commencer par la liberté d’expression qui doit être pleine et entière en France » ! Des mots, bizarre, j’ai lu que les mots sans effets sont la conséquence d’une « République molle qui ne croit plus au bien et au mal», qui a du mal à régénérer le patriotisme, « la fierté de la France » comme l’a souligné le premier ministre Jean Castex, c’est tout un contexte républicain à redéfinir, reste ce simulacre de pensée « entre ce qu’on peut faire, ce que l’on ne peut pas faire, ce que l’on ne veut pas faire, alors, on ne fait rien ». Cela fait plus de 30 ans que l’on ne veut pas voir les choses, pris dans un engrenage politique à plusieurs vitesses, d’une versatilité démente confondant notre logique citoyenne. Zemmour écrit « Seule la France est la France, c’est parce que la classe politique a voulu se débarrasser de la France qu’elle a fait de la République, une République réduite à des valeurs abstraites et à une laïcité limitée ». Quand on reprend une réflexion de Zemmour, « cela suscite de l’indignation des uns et l »intérêt des autres. Pas plus que BHL, Finkielkraut, Bruckner et les autres n’en sont pas moins identitaires mais leurs morales restent dans l’intonation institutionnelle, en fait l’arbitre d’une notoriété est d’être moins critiqué dans un rapport équilibré se rapprochant du consensus national que de celui brisant le tabou d’une bienséance autorisée. Ils parlent de la même voix, le texte, l’argumentaire, le discours, les MOTS comme un enchainement diversifié de tolérance ou d’intolérance selon ce qui est acceptable par la bien pensance, alors que face, à une nouvelle sphère du politiquement incorrect, l’islamo gauchisme comme tâche pitoyable à notre République, c’est par notre absence du débat, notre apathie, « par l’autorité de l’Etat mis en doute », notre fuite face à des affrontements identitaires, notre résilience coupable des
temps anciens, d’avoir laisser se gangrener au vu et au su de tous la complaisance d’élus de toute une frange mortifère dans le cœur des territoires. Chaque vide politique de la République est immédiatement repris par des partisans dont le cœur de l’action est d’achever la République ou la France ? En attendant, des hommages rendus aux victimes de la guerre engagée par l’Islam radical, la menace se précise, est cette réponse aux caricatures de Mahomet ? Le président Macron interviewé par la chaine AL JEZZIRA a cherché à apaiser la situation : mais a refusé de transiger sur « la liberté d’expression, les caricatures font parties de notre patrimoine démocratique. S.PATY, les trois victimes de NICE, les quatre victimes de VIENNE, la réponse à ces épisodes sanglants encore les MOTS, si forts soient ils « sont des oraisons funèbres » tel du virtuel, sont ils réels, peuvent ils avoir une résonnance sur notre engagement ? Il va falloir changer de discours, le CORONAVIRUS constitue l’essentiel de l’actualité, il serait temps d’en désamorcer la charge, cette prégnance à la peur permanente, anxiogène terrifie les plus braves jusqu’à freiner les volontaires soignants, le temps apportera une réponse, enfin nous l’espérons mais il nous reste un autre défi bien plus dangereux, le terrorisme d’un Islam radical qui se repait de notre désagrégation civile. Nous nous trouvons dans un instantané ambigu face à ces dangers présents et invisibles, ce n’est pas la GUERRE, une guerre dont la terminologie serait la soumission, une situation exogène, un épisode censuré par le pouvoir, bien que le problème du « virus islamique » comme le développe Philippe de Villiers, un long plaidoyer qu’il a tenu lors d’une interview est d’un réalisme criant de vérité, si évident que nos précédentes autorités ont refusé de commenter de peur d’un amalgame insensé de racisme structurel de notre société, il l’est devenue faute de mesures appropriées. Nous côtoyons nos ennemis, ceux qui prônent la compassion coupable, l’humanisme dévoyé et victimaire, la nouvelle sphère de l’islamo gauchisme, le bouillon de culture de toutes les haines, de tous les mensonges, de toutes les supputations historiques, de toutes les détestations, aux pulsions mortifères, l’intox virulente du néant comme raison d’être, sans dissimuler sa haine de l’homme blanc vu comme le prédateur cynique de l’injustice coloniale, et cela passe en boucle sur les réseaux sociaux et leur compromission avec ceux là même qui veulent nous détruire, ils s’en prennent à nos intérêts, à notre moralité, à notre éthique, à nos valeurs et maintenant à « CE QUE NOUS SOMMES » et cela est inacceptable. Bernard Korn Brzoza
À LA UNE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
9
Pour apaiser, faut-il s’abaisser ?
Emanuel Macron a accordé un entretien à Al Djazrira. Il a dénoncé la campagne anti française qui agite une partie du monde arabe. Est-ce que ça va entraîner une escalade ou une tentative d’apaisement? Cette intervention, pour autant habile qu’elle soit, par le choix de la chaîne, ce qui lui a permis de parler directement à l’opinion arabe, bien que le message soit déterminé, bien que voulant marquer une position ferme, face aux injures et aux menaces, toute cette vindicte partie d’Erdogan et qui présente la France comme l’ennemie des musulmans, parce qu’on y combat l’islamisme, Reconnaissez que ce n’est pas souvent, mais je viens de distribuer au Predident français un bon nombre de satisfécits, pourtant tous ces bons points ne m’empêchent pas de penser, Et je suis loin d’être seul, que Monsieur Macron s’est aplati. Bien sûr, les affirmations du Président turc sont une manipulation grossière qu’il faut dénoncer, parce qu’elle ne vise qu’à attiser la haine et qu’elle revient à confondre chaque musulman avec un fanatique. La quasi totalité d’entres eux vivent en paix et ne sont, évidemment pas, persécutés comme le prétend Erdogan. Tout est parti des caricatures, aussi, il importe de ne pas laisser cet événement devenir caricatural. Quand Macron défend le modèle de la laïcité à la française, il dit qu’elle donne lieu à tant de malentendus. Croit-il que c’est, ce que visent les terroristes? Croit-il que les terroristes se préoccupent de ce pilier de modèle d’une société démo-
cratique? Président, ces gens là ignorent tout de vos principes de laïcité. Ils sont incultes et endoctrinés. Nous comprenons bien qu’en défendant les caricatures, ce n’est pas le blasphème que vous défendez, c’est la liberté. Aussi, quand on entend dire, ici et la, «droit au blasphème» cela relève d’une inculture populaire inacceptable. La laïcité, ce n’est ni le mépris, ni le rejet des religions! AU CONTRAIRE! C’est la protection de toutes les croyances, à condition que personne ne considère que des règles religieuses s’imposent aux lois de la République. De fait, vos déclarations et votre position vous sont inspirées par la peur. Ce qui prouve que le terrorisme serait en train de gagner. Résultat inquiétant: le Premier Ministre canadien a déclaré que la liberté d’expression n’est pas sans limite. Justin Trudeau ne veut déplaire à personne. Aussi, il critique de la France. Et la France pense avoir le droit de déplaire à tout le monde. Si le chef d’un gouvernement démocratique, mais également des personnalités religieuses, des élus commencent à tenir ce discours, Considérant que les caricaturistes seraient responsables des violences, Si on en arrive là, Alors le terrorisme gagne du terrain, La peur gagne les exécutifs, Et que l’interview accordée par Macron qui se voulait apaisante aura été abaissante. René Seror
Trump a gagné ! Même s’il a perdu le scrutin
Cette incertitude ne doit pas nous empêcher de réfléchir. Donald TRUMP a perdu l’Arizona, le Michigan et le Wisconsin. Mais il résiste. Il est blindé. Washington a voté démocrate à 90%, ça veut dire que le Président américain campe dans sa capitale, comme un cowboy solitaire en terre apache. Du reste, on a dressé ce matin des Palissades devant la Maison Blanche pour la
protéger des émeutes. Depuis 4 ans, l’homme a résisté à l’expulsion, malgré le mépris de l’Establishment, une enquête du FBI, le harcèlement des médias, une procédure en destitution et contre tous ceux qui l’ont dénoncé avec indignation d’être: un tricheur, un menteur, un voleur, un jouisseur et même un agent du KGB. Cette élection aura bien été un référendum
POUR ou CONTRE Donald Trump.
messe de politicien.
Il l’a gagnée! Même s’il perd le scrutin! Ce que je veux dire, c’est que Trump n’a pas subit de désaveu. Il rassemble 4 millions de voix de plus qu’en 2016. A savoir, les déplorables, les ratés, les pèquenots du Mid-West, les retraites, les ouvriers...
Du genre qu’on oublie, aussitôt prononcée. C’est vrai qu’il connaît la musique. Il a commencé sa carrière de sénateur en 1970. Il atteint le sommet 50 ans après. C’est rarissime en politique. Reconnaissons que le contraste entre les deux hommes était frappant.
Tous en redemandaient 4 ans de plus. Pendant 4 ans, il a tenu toutes ses promesses. N’était là Covid, avec sa politique économique, sa lutte contre le chômage, il y aurait eu, un raz de marée en sa faveur. Camouflet pour les sondeurs qui donnaient entre 7 et 12 points d’avance à Biden. Gigantesque claque à tous ceux qui l’ont considéré comme un Président indigne. Il y a une armée d’avocats qui ont commencé à ferrailler. Et ça va durer. C’est certes humiliant de ne pas être réélu. Depuis 50 ans, il n’y a que Carter et Bush père qui ne l’ont pas été. Hier soir, Joe Biden a promis d’être le Président de tous les américains. Ça sonne comme une pro-
L’un, pourtant atteint du coronavirus et cependant doté d’une énergie incroyable, increvable. Et la lassitude de l’autre, qui, s’il est élu, devra se battre, coincé entre un Sénat Républicain et la Cour Suprême. Sans compter que du coin de l’œil, sa Vice-Présidente guettera l’instant propice. Si Donald Trump était Philosophe, il dirait «MISSION ACCOMPLIE» et Il prendrait sa retraite dans un paradis fiscal. Mais si Donald était philosophe, ça se saurait. Et il n’aurait jamais été Président! Donald est un guerrier. Il s’est battu jusqu’au bout. René seror
SÉCURITÉ
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
10
Les Etats-Unis approuvent la vente Israël: Tsahal neutralise un drone de chasseurs F-35 aux Emirats appartenant au Hezbollah ayant arabes unis tenté de s’infiltrer depuis le Liban «Le Commandement du front nord ne tolérera aucune violation de la souveraineté israélienne»
L’armée israélienne a neutralisé un drone appartenant au groupe terroriste Hezbollah ayant tenté de s’infiltrer depuis le Liban, a indiqué mardi un porte-parole de Tsahal dans un communiqué. «Les troupes de Tsahal ont abattu un drone appartenant au Hezbollah et qui a tenté de s’infiltrer dans l’espace aérien israélien depuis le Liban», a-t-il expliqué.
«J’ai ordonné au département d’Etat de notifier au Congrès de notre intention d’autoriser cette vente» Les Etats-Unis ont officiellement approuvé la vente aux Emirats arabes unis d’armement de dernière génération, notamment 50 chasseurs furtifs F-35, pour un total de 23 milliards de dollars (19,4 milliards d’euros), a annoncé mardi le chef de
la diplomatie Mike Pompeo. «Aujourd’hui, j’ai ordonné au département d’Etat de notifier formellement au Congrès de notre intention d’autoriser la vente de plusieurs équipements avancés d’une valeur de 23,37 milliards de dollars», a indiqué M. Pompeo dans un communiqué.
Cet incident ne représente «aucun danger pour les communautés frontalières, ni pour les forces de Tsahal», a précise le porte-parole. «Le Commandement du front nord ne tolérera aucune violation de la souveraineté israélienne», a-t-il mis en garde. En août dernier, les forces de Tsahal avaient également intercepté «un autre drone qui s’était infiltré dans l’espace aérien israélien dans la région du mont Hermon, le long de la ligne bleue», frontière entre l’Etat hébreu et le pays du Cèdre.
Nagorny Karabakh: E. Macron demande «un règlement politique durable»
Israël: «Le coronavirus n’empêchera pas Tsahal de se préparer à la guerre»
«Dans ce moment difficile, la France se tient au côté de l’Arménie»
«Notre travail consiste à renforcer notre pouvoir de dissuasion et défendre le pays sur tous les fronts»
guerres, peu importe les circonstances, tout en maintenant son organisation, ses valeurs, et son exemplarité».
«Tsahal sera prêt pour toutes les éventualités de guerre, quels que soient les défis exceptionnels posés par le coronavirus», a déclaré mardi le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Aviv Kochavi, lors de sa première apparition publique à la commission des Affaires étrangères et de la défense de la Knesset.
Le président du comité, Zvi Hauser, a soutenu que le rôle de la Knesset était d’»exercer un contrôle» pour s’assurer que M. Kochavi et la branche exécutive du gouvernement fassent «tout leur possible» pour atteindre ces objectifs.
«Notre travail consiste à renforcer notre pouvoir de dissuasion et de défendre le pays sur tous les fronts pour frapper l’ennemi autant que nous le pouvons», a-t-il affirmé. M. Kochavi a ajouté que l’armée israélienne devait «se préparer à toutes les
Le président de la commission a par ailleurs déclaré qu’il comprenait tout à fait les défis que le chef d’état-major doit endurer pendant le coronavirus et cette période d’instabilité politique sans précédent, ajoutant qu’il était inacceptable que la Knesset n’ait pas encore adopté de budget pour l’armée israélienne depuis près de trois ans.
Emmanuel Macron a demandé mardi, après l’accord de cessez-le-feu conclu la veille au Nagorny Karabakh, de travailler à un «règlement politique durable» qui «préserve les intérêts de l’Arménie» et «demande fermement à la Turquie de mettre fin à ses provocations» dans ce conflit, a indiqué l’Elysée. «Un travail devra être mené sans tarder pour définir les paramètres d’un règlement politique durable du conflit, qui puisse assurer le maintien dans de bonnes conditions des populations arméniennes au Haut-Karabakh et le retour des dizaines de milliers de personnes qui ont fui leurs habitations», souligne l’Elysée. «Dans ce moment difficile, la France se tient au côté de l’Arménie» à laquelle elle renouvelle son «amitié historique», ajoute la présidence française qui dit vouloir analyser les paramètres de l’accord de cessez-
le-feu. Par ailleurs, la France «demande fermement à la Turquie de mettre fin à ses provocations au sujet du Haut-Karabakh, de faire preuve de retenue et de ne rien faire qui compromette la possibilité qu’un accord durable soit négocié entre les parties», ajoute le communiqué de la présidence. Dans le même temps, l’Iran a également salué mardi dans un communiqué l’accord de cessez-le-feu conclu, tout en réitérant son exigence de voir partir «tous les combattants étrangers» de cette région proche de sa frontière. Téhéran espère notamment que cette trêve «débouchera sur des mesures définitives permettant l’établissement d’une paix durable au Caucase de façon à faire advenir le calme et la prospérité pour les populations de tous les pays de la région, et à apaiser les inquiétudes actuelles», ajoute le texte.
FRANCE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
12
France: «Le système carcéral est un des lieux où les personnes se radicalisent le plus»
Cette semaine «Elie sans interdit» parle de l’extrémisme radical et du séparatisme en France
Deux avocates et une juriste, Maître Sonia Maktouf, Maître Isabelle Sulpicy et Mme Jeannette Bougrab, étaient les invitées d’Elie Chouraqui dimanche dans l’émission «Elie sans interdit» afin de parler de l’extrémisme radical et du séparatisme en France.
Terrorisme: E. Macron appelle à «une réponse rapide et coordonnée»
La question de la responsabilité des juges et des failles du système carcéral a notamment été abordée pendant le débat. «Le système carcéral est un des lieux où les personnes se radicalisent le plus (...) les gens ne sont pas formés, ils doivent décider si un détenu est en voie de radicalisation ou pas, mais ils ne savent pas, ils n’entretiennent pas la communication nécessaire avec la hiérarchie», a expliqué Maître Isabelle Sulpicy. «A partir du moment où les extrémistes radicaux essaient d’éliminer tout ce qu’ils
ont devant eux pour arriver à un but, leur but est très clair: c’est séparer la société, c’est terroriser. Il n’y a pas de parole, il n’y a pas de discussion, il n’y a pas d’échange, avec ces personnes-là», a expliqué Maître Samia Maktouf, au sujet de l’extrémisme radical. Afin de remédier à ce problème, Emmanuel Macron a présenté début octobre son plan d’action contre le «séparatisme islamiste» et son projet de «contre-société» à l’œuvre selon lui en France, en annonçant plusieurs mesures particulièrement dans le domaine de l’éducation ainsi que la réglementation des imams. «Je regrette qu’il soit arriver si tard, c’est cela que je reproche au président. Vous rendez-vous compte à quel point on a été aveugle ? (...) La France est responsable de quelque chose… On a donné l’asile à Khomeini, on a accueilli des gens du GIA (Groupe islamique armé, ndlr)… On s’est toujours trompés», a pour sa part déploré Mme Jeannette Bougrab.
Caricatures: la France possède un «profond respect de l’islam» «J’ai rappelé et je rappelle ici le profond respect que nous avons pour l’islam», a dit le ministre français au cours d’une conférence de presse.
Cette réponse doit porter sur «le développement de bases de données communes et les échanges d’information» Les pays européens ont «besoin d’une réponse coordonnée et rapide» pour faire face à la menace terroriste, a déclaré mardi Emmanuel Macron à l’issue d’un mini-sommet en visioconférence avec plusieurs dirigeants de l’UE, après les attentats en France et en Autriche. Pour le président français, cette réponse doit en particulier porter sur «le développement de bases de données communes, les échanges d’information ou le renforcement des politiques pénales», et une «mise en œuvre complète et rigoureuse de l’arsenal de mesures» dont l’Europe s’est déjà dotée. Cette réunion a notamment rassemblé le chancelier autrichien Sebastian Kurz, présent à l’Elysée avec Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel à Berlin, ainsi que le président du Conseil européen
«Ce que nous combattons c’est le terrorisme, c’est le détournement de la religion c’est l’extrémisme», a-t-il ajouté en assurant qu’il venait «expliquer, si besoin était, ce combat» ainsi que «le combat (pour le) respect de la liberté de croire».
Charles Michel. Ils ont évoqué «la lutte avec détermination contre la propagande terroriste et les discours de haine sur Internet», a précisé le chef de l’Etat français. «Internet est un espace de liberté, nos réseaux sociaux aussi, mais cette liberté n’existe que s’il y a une sécurité et si elle n’est pas le refuge de ceux qui bafouent nos valeurs ou cherchent à endoctriner avec des idéologies mortifères», selon lui. Le chancelier autrichien a pour sa part évoqué les «milliers de combattants terroristes étrangers qui ont soit survécu aux combats en Syrie, en Irak (...) et sont revenus, soit qui n’ont pas pu partir.» «Beaucoup d’entre eux sont en prison (...) Ce sont des bombes à retardement et si nous voulons protéger toute notre liberté, nous devons restreindre la liberté de ces personnes», a-t-il soutenu.
Le chef de la diplomatie française a rencontré au Caire le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi
Le dossier du conflit israélo-palestinien et les tensions en Méditerranée orientale a aussi été évoqué.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a assuré dimanche au Caire que la France avait un «profond respect de l’islam» lors d’une visite «d’apaisement» vis-à-vis du monde arabe au sujet des caricatures du prophète Mahomet.
M. Le Drian doit encore rencontrer le grand imam d’Al-Azhar Ahmed al-Tayeb qui avait vivement critiqué la France pour sa défense de la liberté d’expression.
M. Le Drian a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dans un entretien de deux heures. Il a ensuite tenu une réunion avec son homologue Sameh Choukry, dans le cadre de sa visite en vue d’un «travail d’apaisement», selon le ministère français des Affaires étrangères.
Fin octobre, M. Tayeb avait estimé que «le fait qu’insulter des religions et attaquer leurs symboles sacrés au nom de la liberté d’expression est un double standard intellectuel et un appel à la haine». Pour sa part, le président Sissi avait défendu, dans un discours à l’occasion de l’anniversaire du prophète Mahomet le 28 octobre «les valeurs religieuses» rejetant les «insultes au prophète».
FRANCE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
13
Tariq Ramadan face à une plaignante suisse devant le procureur genevois
«Les quatre jours à venir sont consacrés à l’audition de témoins, une étape importante» (avocat)
L’islamologue Tariq Ramadan, mis en examen en France pour viols sur cinq femmes, assiste mardi devant le procureur genevois, à l’audience d’une femme qui l’accuse de l’avoir violée en 2008 en Suisse. C’est la première fois que l’islamologue quitte la France depuis sa mise en examen à Paris le 2 février 2018, tandis qu’une interdiction de sortie de territoire lui était imposée. M. Ramadan et la plaignante, surnommée dans les médias «Brigitte», ont été confrontés à deux reprises, en septembre et octobre, dans le bureau des juges français. «Les quatre jours à venir sont consacrés à l’audition de témoins, deux par jour, et
évidemment c’est une étape importante que nous abordons avec toute la sérénité nécessaire parce que ma cliente a simplement toujours dit la vérité», a indiqué à son arrivée peu avant 9H00 au Palais de justice Me Robert Assael, l’un des avocats suisses de la plaignante. «Ces audiences vont confirmer la réalité des horribles agressions, en particulier sexuelles et de violence, subies par notre cliente», a-t-il ajouté. «Brigitte», âgée de 54 ans aujourd’hui, accuse l’islamologue de l’avoir entraînée dans une chambre d’hôtel, à Genève le soir du 28 octobre 2008, où il l’aurait soumise à des actes sexuels brutaux, accompagnés de coups et d’insultes. M. Ramadan, qui a déposé plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre «Brigitte», a reconnu l’avoir rencontrée mais a renoncé à la relation sexuelle après un échange de caresses, selon ses avocats.
Terrorisme: mini-sommet mardi sur une réponse européenne, S. Kurz à Paris
Maladresses à répétition ! Désordre dans la majorité
Le manque d’autorité du Premier ministre, s’illustre par les nombreux erreurs au sein de la majorité. Les députés vont devoir revoter sur l’état d’urgence sanitaire. L’objectif est de faire oublier un couac spectaculaire. Les députés de LREM ont commis une sacrée bourde en début de semaine. Ils ont laissé l’opposition imposer, contre l’avis du gouvernement, que l’état d’urgence sanitaire se termine à la mi-Décembre et non pas en Février prochain. Ce couac est imputable à Christophe Castaner, (encore) le nouveau patron du groupe parlementaire qui devait ramener de l’ordre parmi les soutiens d’Emmanuel Macron. Dans un moment aussi tendu, le gouvernement n’arrive même pas à donner une bonne image de la gestion de la crise. C’est un caillou de plus dans la chaussure de Jean Castex.
Elle sera suivie d’une conférence de presse commune
présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Bruxelles.
La France, l’Autriche, l’Allemagne et l’UE tiendront mardi un mini-sommet virtuel sur la réponse européenne à la menace terroriste, juste après une rencontre à Paris entre Emmanuel Macron et le chancelier autrichien Sebastian Kurz, a annoncé l’Elysée.
Elle sera suivie d’une conférence de presse commune, a précisé la présidence française.
Cette visioconférence, organisée une semaine après l’attentat jihadiste de Vienne et après celui de Nice et la décapitation de l’instituteur Samuel Paty en France en octobre, réunira Emmanuel Macron et Sebastian Kurz à Paris, la chancelière Angela Merkel à Berlin ainsi que le président du Conseil européen Charles Michel et la
Lundi dernier, un sympathisant du groupe jihadiste Etat islamique a ouvert le feu dans le centre de Vienne, faisant quatre morts, dans la première attaque de ce type depuis des décennies en Autriche. Elle s’inscrivait dans le contexte d’un regain de menaces jihadistes depuis la republication en France par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet.
à son équipe. C’est un fait, Jean Castex n’a jamais été ministre, ni eu de fonction d’envergure dans un parti politique. Les personnalités qu’il gère dans son gouvernement ont toutes, une exprtience. Le Maire, Blanquer, Véran ou Darmanin, ont leur propre agenda et leur partition à jouer. Difficile pour quelqu’un qui n’a jamais fait de musique à ce niveau-là d’apparaître comme un chef d’orchestre. Et difficile aussi d’empêcher les couacs. Comme la sortie de Gabriel Attal sur le couvre-feu que Matignon a tout de suite démenti. Un problème d’autorité dans les arbitrages, cette fois. Mais on pense aussi au dérapage d’Olivier Véran qui pique une énorme colère au Parlement et enjoint aux députés qui ne sont pas d’accord de sortir de l’hémicycle. Évidemment, ce n’est pas le Premier ministre qui a craqué comme ça sous la pression.
Les problèmes s’accumulent et tout revient à une question d’autorité. Autorité de sa parole, comme dimanche soir, pour expliquer sa position sur le petit commerce et le confinement. Chacun retiendra un geste maladroit, involontaire certes, mais qui peut paraître déplacé. Les esprits affûtés, eux, retiennent que le Premier ministre a pris une position qui n’était pas en ligne avec celle du chef de l’État sur un sujet pourtant bouillant en ce moment : le rapport au colonialisme. Mais pour le reste de ses propos, peu de trace.
Mais tout ça donne une impression de fragilité là où, pendant ces crises terribles que traverse la France, elle aurait besoin du contraire. Et tout ça laisse le chef de l’État sans véritable protection, sans première ligne, ni parlementaire, ni gouvernementale, pour défendre sa politique.
Il faut dire que Bruno Le Maire avait dévoilé, un peu plus tôt dans la journée, la décision de fermer les rayons de grandes surfaces vendant des produits dits «non essentiels».
René Seror
C’est ce qui pose un problème d’autorité et qu’un Premier ministre devrait imposer
En se séparant d’Édouard Philippe, le président voulait ramener le pouvoir à lui. C’est fait, mais le voilà, très seul.
FRANCE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
14
Reconfinement difficile. La plus mauvaise option ! et leur permettre ainsi de survivre. Non, il a préféré interdire aux plus grands de vendre des livres, des vêtements, tout ce qui n’est pas de première nécessité.
Il pouvait encadrer la liberté mais il a choisi de la restreindre encore plus. Est-ce au nom de l’égalité ou de l’équité justement. C’est un problème classique, pour les pouvoirs publics, d’avoir à rechercher le bon réglage, le bon équilibre entre liberté et égalité. Sauf qu’avec les mesures annoncées par Jean Castex, l’égalité n’est pas davantage rétablie.
Décision du gouvernement français de fermer les commerces non-essentiels.
compris dans la plupart des très grandes villes de France.
Jean Castex a donné ce dimanche soir un tour de vis à l’encontre des grandes surfaces pour leur interdire, de vendre autre chose que des produits de première nécessité.
Tous dénonçaient une inégalité de traitement entre petits commerces et géants de la distribution et de l’Internet.
C’est la réponse qu’a choisie le gouvernement face à la fronde des petits commerçants, des organisations patronales et au soutien massif de centaines de maires, y
C’est cette inégalité que le Premier ministre a voulu corriger. Il avait pour cela deux options et il a pris la plus mauvaise. Il pouvait autoriser les petits commerces à accueillir au compte-goutte les clients
La Fnac ne vendra plus de livres mais Amazon aura le champ encore plus libre. Car bien sûr, le commerce sur Internet est impossible à interdire.. En tout cas, ce sont les libraires et les fleuristes qui sont les plus remontés. Ils servent d’étendard pour le reste du commerce parce que la culture, c’est l’argument qu’aucun gouvernement ne peut balayer d’un revers de main. Mais derrière eux, il y a la cohorte de tous ceux qui n’ont pour perspectives que de rater la période des achats de Noël, et de ne vivre ou survivre que grâce à des aides du gouvernement. Sauf qu’une économie
ne peut pas tenir comme ça, avec les seuls subsides de l’État. Bruno Le Maire et Elisabeth Borne, les ministres des Finances et du Travail, disent que si les commerces ouvrent, c’est qu’il n’y a plus de confinement. Et pourquoi ne disent-ils pas la même chose des services publics, des écoles, qui heureusement restent ouverts, ou de toutes les entreprises qui continuent à tourner parce qu’on ne peut pas mettre totalement à l’arrêt une deuxième fois le pays. Le gouvernement a laissé s’installer l’idée qu’il prenait une décision injuste, qu’il tordait sciemment l’égalité entre des business concurrents, et qu’en plus, il le faisait au détriment des plus faibles. Je ne discute pas les arguments sur la nécessité du reconfinement, On voit bien que les autres pays y viennent de plus en plus. Mais pour qu’une décision soit acceptée, surtout si elle est contraignante et qu’elle prive les gens de liberté, il faut qu’elle soit ressentie comme équitable et juste. Le gouvernement a raté ça. Le confinement n’en sera que plus difficile à faire respecter. René Seror
ISRAËL
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
16
Israël/Coronavirus: 709 nouveaux Israël/Coronavirus: Y. Edelstein annule cas en 24h, 2.682 décès au total un projet de loi autorisant la réouverture des hôtels à Eilat et à la mer Morte tut. En raison de cette décision, les hôtels d’Eilat et de la mer Morte ne pourront pour l’instant pas rouvrir, malgré les promesses du gouvernement.
Le ministre de la Santé s’oppose à un texte qui «pourrait entraîner un abandon des restrictions dans le pays» L’Etat hébreu dénombre un peu plus de 8.000 cas actifs de la maladie 709 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été recensés dans les dernières 24 heures en Israël, portant le bilan total à 320.515 personnes infectées depuis le début de la pandémie, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié mardi soir. A ce jour, 2.682 personnes sont décédées des suites du Covid-19. L’Etat hébreu dénombre par ailleurs 8.066 cas actifs de la maladie, parmi lesquels 306 patients se trouvent dans un état grave et 134 personnes ont été placées sous res-
pirateurs artificiels. Le ministère de la Santé a également indiqué avoir réalisé 35.210 tests de dépistage dans la journée de lunsi, soit un taux de contamination de 2,1%. 309.767 Israéliens sont aujourd’hui considérés comme étant guéris de la maladie. La publication de ce bilan intervient alors que le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Aviv Kochavi, a assuré mardi que «Tsahal serait prêt pour toutes les éventualités de guerre, quels que soient les défis exceptionnels posés par le coronavirus».
Israël livre à l’armée américaine le premier lot de radars MMR utilisés avec le Dôme de fer «Nous sommes fiers de fournir nos systèmes les plus avancés à nos alliés» Le ministère de la défense israélien a livré le premier lot de radars multi-missions (MMR) à l’armée américaine, lesquels seront utilisés avec deux batteries du système de défense Dôme de fer, a rapporté Globes. En août 2019, les États-Unis et Israël ont signé un accord pour l’achat de deux batteries - dont chacune comprend un réseau radar, un lanceur de missiles intercepteurs et un centre de commande et de contrôle. «Les radars MMR livrés dans le cadre de cet accord seront utilisés pour la défense des troupes américaines contre les menaces balistiques et aériennes», a indiqué Globes. Les radars MMR sont «largement déployés et intégrés par des partenaires du
monde entier» et ont évolué pour offrir désormais des capacités de «surveillance aérienne, de défense aérienne, de localisation d’artillerie hostile et de tir ami», a pour sa part précisé la défense israélienne. «Nous sommes fiers de fournir nos systèmes les plus avancés à nos alliés, l’armée américaine», a affirmé Yoav Tourgeman, vice-président de l’Israel Aerospace Industries (IAI) et PDG d’ELTA. Le système entièrement mobile peut intercepter les menaces aériennes de quatre à 70 km de distance, a par ailleurs rapporté le Jerusalem Post. Les États-Unis avaient reçu fin septembre la première des deux batteries Dôme de fer achetées à Israël, un peu plus d’un an après la signature d’un accord entre les deux pays.
Le ministre israélien de la Santé, Yuli Edelstein, a invalidé lundi un projet de loi autorisant l’ouverture des hôtels de la station balnéaire méridionale d’Eilat et de la mer Morte, «îles touristiques», exemptées de certaines restrictions relatives au coronavirus. M. Edelstein a retiré le texte au moment du vote pour son adoption au Parlement, s’opposant à un amendement permettant à d’autres lieux de bénéficier du même sta-
L’intervention de Yuli Edelstein a provoqué un tollé au sein de la coalition et de l’opposition, tandis que les restaurants et les attractions touristiques sont fermés depuis des mois dans cette région, dont l’économie repose largement sur le tourisme. «J’ai soumis le projet de loi pour sauver Eilat mais j’avais prévenu par avance que je ne l’utiliserais pas pour entraîner ailleurs un abandon des directives sanitaires», a déclaré le ministre dans un communiqué. Le ministre de la Défense et président de Bleu Blanc, Benny Gantz, a fait savoir qu’il avait chargé le responsable du parti, le député Eitan Ginzburg, de promouvoir un autre texte visant à relancer l’activité économique à Eilat et à la mer Morte.
82 ans de «la Nuit de Cristal»: «le fléau de l’antisémitisme existe toujours»
«Le virus de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie est plus résistant que le coronavirus»
Le président Reuven Rivlin a organisé un événement dans sa résidence officielle à Jérusalem marquant le 82e anniversaire de «la Nuit de Cristal», un pogrom soutenu par les nazis dans lequel près de 100 Allemands de confession juive ont été assassinés, et des dizaines de milliers ont été envoyés dans des camps de concentration. «Nous nous souvenons de ces victimes et nous rappelons comment la propagande haineuse extrémiste, lorsqu’elle atteint les sommets des divisions, peut briser les fondements mêmes de la société, de l’humanité et des droits de l’homme», a déclaré M. Rivlin dans un communiqué de son bureau. «Ces derniers mois, le monde entier a été confronté au coronavirus. Même face au nouveau virus, qui exige solidarité et collaboration, le vieux fléau de l’antisémitisme n’a pas disparu», a-t-il affirmé.
«Le virus de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie est plus résistant que le coronavirus. Il change de forme, se met à l’abri et menace de percer une fissure. Mais il peut, et il doit y avoir un vaccin pour cela aussi», a-t-il ajouté. Le président autrichien Alexander Van der Bellen et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeir ont également pris la parole lors de l’événement. S’il est heureux de voir que «la vie juive est à nouveau florissante en Allemagne», M. Steinmeir déplore toutefois la montée de l’antisémitisme dans le pays. «J’ai honte que les Juifs ne se sentent pas en sécurité en portant une kippa dans la rue. J’ai honte que les lieux de culte juifs aient besoin de protection. J’ai honte que seule une lourde porte en bois ait empêché une attaque meurtrière contre la synagogue de Halle à Yom Kippour l’année dernière», a-t-il lancé en faisant référence à l’attaque meurtrière.
ISRAËL
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
17
Israël: une commission de la Knesset va recommander une légalisation complète du cannabis
L’usage de cannabis récréatif en Israël est considéré comme illégal
continué à soutenir l’assouplissement des restrictions.
Une commission ministérielle de la Knesset devrait recommander la légalisation complète du cannabis dans un rapport qui doit être publié cette semaine, à la suite d’un examen des lois actuelles du pays sur cette drogue, a rapporté Ynet.
En août dernier, le ministre de la Santé Yuli Edelstein a publié une nouvelle réglementation visant à réduire le prix du cannabis médical d’environ 50%, tout en facilitant la délivrance d’ordonnances aux patients par les médecins.
Des représentants de la police israélienne, du ministère de la Sécurité publique et du ministère de la Santé auraient approuvé les recommandations, suite aux délibérations d’une commission interministérielle chargée d’examiner la future législation prévue sur le cannabis.
Si la nouvelle loi est approuvée, le cannabis sera alors légalement vendu au public israélien de plus de 21 ans dans des magasins autorisés. Cependant, sa culture restera probablement illégale.
L’usage de cannabis récréatif en Israël est considéré comme illégal, mais le ministère de la Sécurité publique a partiellement dépénalisé cette drogue en 2017 et a
Les experts estiment par ailleurs que si le cannabis récréatif est légalisé, l’État juif pourrait devenir un exportateur majeur, ce qui représenterait des milliards de dollars sur les marchés internationaux et nationaux.
Vaccin Pfizer: B. Netanyahou Israël: Y. Lapid se considère salue «un jour important» comme «l’interlocuteur idéal» de J. Biden
Le chef du gouvernement a annoncé «voir la lumière au bout du tunnel» et promet d’apporter les vaccins
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a salué lundi «un jour important dans la lutte mondiale contre le Covid-19», suite à l’annonce du laboratoire Pfizer selon laquelle son vaccin est «efficace à 90%», promettant par ailleurs d’apporter des vaccins en Israël. «C’est un jour très important dans la lutte mondiale contre le coronavirus. Pfizer a annoncé que son vaccin était efficace à 90%», a-t-il expliqué. «D’autres entreprises avancent elles aussi vers cet objectif. Le développement de notre vaccin progresse, mais cela prendra du temps», a ajouté le chef du gouvernement, rappelant avoir annoncé il y a quelques jours «voir la lumière au bout du
tunnel».
«Une chose est sûre (...) ce n’est plus une question d’années mais de mois avant que les vaccins ne puissent être accessibles aux populations du monde entier. Je n’ai qu’un seul objectif pour le moment : apporter ces vaccins en Israël, et nous le ferons», a-t-il promis. Enfin, M. Netanyahou a appelé les citoyens à «coopérer, afin de garder le taux de morbidité au plus bas, et à travailler ensemble afin de maintenir la santé des Israéliens et préserver l’économie du pays jusqu’à ce que les vaccins arrivent» en Israël. Ses propos interviennent alors que le directeur général du ministère de la Santé, le professeur Chezi Levy, a confirmé lundi qu’Israël était en discussions avec Pfizer pour l’achat de son vaccin.
«Ils trouveront en moi une personne qui partage leur attachement aux valeurs américaines»
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, s’est présenté ce lundi comme «l’interlocuteur idéal» du président élu américain Joe Biden, dans une déclaration à la presse au début de la réunion de la faction Yesh Atid à la Knesset. M. Lapid a tenu à s’exprimer en anglais pour féliciter M. Biden et la vice-présidente élue Kamala Harris lors des élections. «Je sais qu’ils se soucient tous deux profondément d’Israël et du peuple juif, de notre sécurité et de notre avenir», a-t-il déclaré.
«J’ai hâte de travailler avec eux et avec nos amis des deux partis pour reconstruire une relation américano-israélienne solide», a-t-il affirmé. Le chef de l’opposition a souligné que la relation entre les États-Unis et Israël a toujours été basée non seulement sur des intérêts communs, mais aussi sur des valeurs plus profondes. «Le président élu Joe Biden et la vice-présidente trouveront en moi quelqu’un qui partage leur attachement aux valeurs américaines de démocratie, de liberté, d’intégrité, d’égalité des chances, de liberté de la presse, de liberté de culte, de droits des LGBTQ, et un leadership solide qui place les intérêts du peuple au premier plan», a-t-il assuré.
POLITIQUE
Edition du 11 Novembre au 17 novembre 2020
18
Trump is fire ! Biden, c’est de Coronavirus: le secrétaire général de l’OLP, Saëb Erekat, est décédé l’eau ... Plate ...
Plus de suspens. Mais tant que Joe Biden ne sera pas installé à la Maison Blanche, Donald Trump peut encore faire le Show, en lançant des actions judiciaires. Mais Joe Biden! Quelle histoire! Le 46e de Predident des États-Unis, le plus âgé de l’histoire politique américaine. Sa première déclaration fut: Il est temps de nous rassembler! Plus facile à dire qu’à faire. Notre Donald est blessé. Il rêve de revanche. Vaincu? Il ne va pas disparaitre du paysage américain qu’il a refaçonné. Ses partisans qui lui vouent un véritable culte, sont persuadés que les démocrates lui volent sa victoire. Ils croyaient en lui, parce qu’un homme comme lui, ne pouvait pas perdre. Il gagnait partout, même sur ce satané virus qu’il a vaincu en quelques jours. Et qu’il en est sorti, encore plus vigoureux et même rajeuni. C’était pas une mauviette, Trump! Un chef insubmersible, donc admiré.
remous causés par ses gaffes et ses lapsus à répétitions. Au point que parfois, on s’inquiète!
Seraient-ce des courts-circuits dans son crâne? Qui croyait en lui au début des primaires chez les démocrates? Pas grand monde. On le jugeait trop vieux, mauvais orateur, mièvre... Il faut croire que le monde en général et l’Amérique en particulier a besoin, aujourd’hui d’un homme de compromis. D’un Joe l’endormi, comme dit Donald. Se doute-t’il que la tâche qui l’attend, est un pic, hors normes de difficultés? Tout d’abord, d’ici fin janvier, le bilan du Covid pourrait dépasser 350.000 morts. Il a bien promis un plan d’action. Mais à cette crise sanitaire, s’ajoutent les crises, économique, sociale, raciale et morale! Et celle-ci est sans doute la plus grave. La société américaine est coupée en deux. Pendant la campagne, c’était la haine. On peut craindre les violences. Au sein des familles, on ne se parle plus. Pour Croire que Biden sera un magicien! Il faut la hotte du père Noël, chargée d’illusions. Pas sûr que ça suffira.
M. Erekat, contaminé par le nouveau coronavirus, était dans un «état critique» depuis près d’un mois
Le secrétaire général de l’OLP, Saëb Erekat, contaminé par le coronavirus, est décédé mardi à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem, a indiqué la porte-parole du centre médical dans un communiqué. Le haut responsable palestinien, 65 ans, avait été soigné à son domicile en Cisjordanie, avant d’être transféré en Israël le 18 octobre à la demande de l’Autorité palestinienne.
«Malheureusement, son état ne s’est pas amélioré», a-t-elle indiqué, ajoutant que «l’équipe Hadassah partage le chagrin de sa famille, de ses proches, de ses amis et du peuple palestinien». Ce proche du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait fait partie de toutes les équipes de négociateurs avec Israël depuis 1991, à l’exception notable de celle qui discuta secrètement des accords d’Oslo en 1993.
Atteint de fibrose pulmonaire et ayant subi en 2017 une greffe de poumon dans un hôpital américain, il se trouvait dans un «état critique» avait indiqué l’hôpital.
Ces derniers mois, il avait multiplié les déclarations contre le projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordanie, et contre la normalisation des relations entre Israël et des pays du Golfe ces dernières semaines.
«Lors de son hospitalisation, un traitement intensif lui a été dispensé ainsi que des traitements médicamenteux par les meilleurs spécialistes de Hadassah», a précisé la porte-parole.
Il était un interlocuteur incontournable des émissaires étrangers, et l’un des responsables palestiniens les plus loquaces sur Twitter, publiant quasi quotidiennement des messages en arabe et en anglais.
Israël: le Parlement approuve l’accord de normalisation Normalisation: une délégation avec Bahreïn israélienne va se rendre au Soudan ce dimanche
TRUMP, c’était le feu, la foudre, l’embrasement permanent, JOE BIDEN c’est de l’eau...plate, sans vague! Juste quelques
René Seror
Ce développement intervient alors que le chef de la diplomatie israélienne, Gabi Ashkenazi, a affirmé plus tôt dans la journée que son homologue bahreïni, Abdullatif ben Rashid al-Zayani, se rendrait en Israël très prochainement.
mentaire n’a été fait de la part du bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, ni de la part de responsables soudanais.
La Maison Blanche a annoncé fin octobre la normalisation des relations entre les deux pays L’Etat hébreu s’apprête à envoyer une délégation officielle au Soudan ce dimanche afin de finaliser les derniers détails de l’accord qui prévoit la normalisation des relations entre les deux pays, a rapporté mardi l’agence de presse Reuters, citant «une source informée» avec laquelle elle s’est entretenue. Reuters indique toutefois qu’aucun com-
Un porte-parole de la Maison Blanche a annoncé le 23 octobre dernier que Khartoum et Jérusalem ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques, un mois après la signature des accords d’Abraham entre l’Etat hébreu, les Emirats arabes unis et Bahreïn.
62 députés ont voté en faveur de cet accord tandis que 14 élus se sont prononcés contre
Fin octobre, le Soudan a affirmé prévoir «dans les semaines à venir (...) la signature d’accords de coopération dans les domaines agricole, commercial, économique, de l’aviation et des migrations» avec Israël.
La Knesset a approuvé mardi à une très large majorité l’accord de normalisation entre l’Etat hébreu et le royaume du Bahreïn, qui prévoit la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le chef du gouvernement israélien avait alors promis dans la foulée d’envoyer pour 5 millions de dollars (4,21 millions d’euros) de blé à Khartoum, en signe de sa volonté d’»assister le pays dans sa transition».
62 députés ont voté en faveur de cet accord tandis que 14 élus - tous issus de la Liste arabe unifiée - se sont prononcés contre. L’accord doit désormais être ratifié par le cabinet ministériel.
Le ministre israélien des Affaires étrangères a ainsi remercié l’administration Trump pour avoir négocié cet accord, mais également «le roi de Bahreïn, le prince héritier Salman ben Hamad et mon homologue al-Zayani, qui se rendront bientôt en Israël». «Une nouvelle ère est devant nous, une ère de paix et de coopération», s’est enthousiasmé M. Ashkenazi, évoquant «de nouvelles connexions entre les pays du Moyen-Orient», notamment dans les domaines du commerce, du tourisme ou bien encore du transport. Nous nous dirigeons vers «une paix chaleureuse», a-t-il ajouté, invitant par ailleurs «les Palestiniens à se joindre à ce dialogue et à ce chemin que nous commençons à tracer». «C’est le moment d’un dialogue d’unité, afin de créer une paix véritable sans conditions préalables», a-t-il conclu.