GRATUIT - Numéro 1 - Edition du 9 Mai 2018 au 15 Mai 2018
Journal israélien en langue française
ÉDITO
Edition du 9 Mai 2018 au 15 Mai 2018
Israël-Iran : vers l’affrontement final ?
Les services de sécurité israéliens ont annoncé que l’Iran s’apprêtait à tirer des missiles sur Israël. Les signes avant-coureurs sont clairs, selon les experts : l’Iran et ses alliés déploient des missiles en Syrie pour répondre au bombardement qu’aurait effectués Tsahal en Syrie, contre la base militaire T4 à Homs le 9 avril dernier. Au moins 14 personnes, dont sept Iraniens ont été tués lors de cette intervention. Puis le 14 avril, nouveau bombardement contre une usine chimique, encore une fois imputé à Israël. C’est la conférence de presse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, révélant le tour de force du Mossad, le service de renseignement israélien, qui a achevé de faire baver de rage les mollahs iraniens : en dévoilant au monde entier les mensonges répétés du régime iranien, l’hypocrisie féroce et le cynisme avec lesquels les gardiens de la Révolution islamique empochent les aides internationales et promettent la main sur le cœur de ne pas se lancer dans la course au nucléaire autre que civil tout en enrichissant de l’uranium en cachette, Israël les a ridiculisés. Et pas seulement hors de leurs frontières : à l’intérieur aussi, le peuple dit assez. Depuis plusieurs mois, des manifestations de rébellion naissent çà et là. Femmes qui jettent leur hijab aux orties, citoyens dans la rue, les Iraniens veulent vivre, aimer, travailler, et le faire sans qu’un fou d’Allah les menace de tout et n’importe quoi à chaque fois qu’ils respirent. Certes, ces rébellions sporadiques sont matées par les gardiens de la Révolution en Directeurs de la publication Rédacteur en chef Alain Sayada Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France
moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Mais le ferment du changement est là et bien là : selon plusieurs spécialistes, les jours du régime des ayatollahs sont comptés. Leur seule solution, pour rester en place, serait donc de focaliser l’attention sur l’ennemi de toujours : le diable sioniste. Cela suffira-t-il pour permettre aux Mollahs de répandre la terreur à l’intérieur de leurs frontières comme à l’extérieur encore longtemps ? je ne le pense pas. La question qui se pose maintenant est de savoir si l’Etat hébreu attendra les premières salves de missiles ou prendra les devants de l’affrontement direct. Je conclurai sur ce qui m’inquiète le plus : le manque total de réalisme de l’Europe et des instances internationales, à commencer par l’ONU : pourvoyeur de fonds du terrorisme islamique, l’Iran sème la mort et la désolation de manière indirecte à Paris, Berlin, Londres, au Liban, « grâce » à son alliance avec le Hezbollah, à Gaza, en soutenant le Hamas, et le Djihad islamique et Cosa Nostra en Syrie. Le Qatar, lui, s’occupe d’alimenter Daesh. Voilà la configuration géopolitique de la région. Mais devinez qui l’on condamne, à qui l’on demande des efforts ? Si ce n’était aussi triste, si le résultat de toutes ces alliances de la haine, cachées sous le manteau d’Allah, n’était aussi tragique, on pourrait en rire… On se contentera de veiller. Et de rappeler à nos ennemis, cette parole de vérité : Jamais ne dort, ni ne sommeille, le gardien d’Israël. Amen ve Amen. Am Israël Haï Alain Sayada Régie publicitaire exclusive Israël Sayada.com LTD N° 515801744 Tel : 058 755 81 02 Crédits photo Alain Azria : 06 21 56 22 13 Abonnement : 06 67 44 3000
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À LA UNE
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En Israël, le mois de mai de tous les dangers Amos Yadlin, général israélien de réserve, directeur de l’Institut d’études pour la sécurité nationale (INSS) Le 10 février dernier, l’armée de l’air israélienne a visé un poste de commande iranien sur la base T-4 en réponse à l’interception d’un drone apparemment muni d’explosifs au-dessus de Beït Shéan. «Les Iraniens préparent la riposte, assure Amos Harel, le correspondant militaire du quotidien Haaretz, et l’armée israélienne est en état d’alerte.» Amos Yadlin, le directeur de l’INSS, met en garde: «La détermination de part et d’autre est telle qu’un affrontement à la frontière nord peut désormais survenir à tout moment – demain, dans une semaine ou dans un mois.»
Menace de confrontation avec l’Iran et le Hezbollah, nucléaire iranien, inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, manifestations à Gaza… La première quinzaine de mai est une succession de rendez-vous à haut risque pour l’État hébreu, qui redoute une escalade sur plusieurs fronts. Le général de réserve Amos Yadlin n’est pas connu pour son goût des formules à l’emporte-pièce. Cet ancien pilote de chasse, qui commanda les renseignements militaires et dirige aujourd’hui l’Institut d’études pour la sécurité nationale (INSS), est l’un des experts israéliens les plus influents dans le champ des affaires stratégiques. Il y a une dizaine de jours, il a provoqué un petit électrochoc en déclarant au quotidien Yedioth Ahronoth: «Quand je regarde la séquence qui s’annonce, je me dis que l’État d’Israël n’a pas connu de mois de mai aussi dangereux depuis 1967 et 1973.» La comparaison n’est pas innocente. À la veille de la guerre des Six Jours, la population et ses dirigeants succombèrent à une profonde crise d’angoisse tandis que l’ennemi mobilisait sur tous les fronts. Fallait-il craindre une invasion égyptienne? Ou bien un raid de la Syrie sur la Galilée? Un demi-siècle plus tard, l’État hébreu a bien sûr considérablement renforcé sa supériorité militaire. Mais son complexe d’encerclement a tout récemment été réactivé par la multiplication des tensions à ses frontières. «Nous ne sommes pas en guerre, a précisé lundi le général Yadlin lors d’un échange avec la presse étrangère, mais nous devons nous préparer à plusieurs événements qui sont susceptibles de conduire à une escalade entre le 12 et le 15 mai prochain.»
base T-4 Le plus spectaculaire fut l’attaque, dimanche soir, d’une base proche de Hama sur laquelle les Iraniens venaient apparemment de réceptionner plusieurs dizaines de missiles. Selon des sources citées par la chaîne américaine NBC News, le raid a été conduit par des F-35 israéliens. Il a provoqué une immense explosion, dans laquelle au moins vingt-six militaires, dont une majorité d’Iraniens, auraient trouvé la mort. Allaeddine Boroujerdi, le président de la commission parlementaire des affaires étrangères, a promis que son pays «répliquerait en temps et en lieu à cette agression». Des menaces plus claires encore avaient été formulées après les frappes israéliennes contre la base T-4, près de Palmyre, le 9 avril dernier. Quatorze combattants, dont au moins sept Iraniens, avaient alors été tués. Hassan Nasrallah, le chef de la milice libanaise chiite Hezbollah, avait prévenu: «Cette attaque, la première depuis sept ans à viser délibérément des gardiens de la révolution, constitue un tournant qui ne peut être ignoré. Vous venez de commettre une erreur historique, une folie qui vous entraîne dans une confrontation directe avec l’Iran.»
Le front iranien est à première vue le plus volatil. L’État hébreu, dont les dirigeants disent vouloir empêcher «à tout prix» une implantation durable des «gardiens de la révolution» en Syrie, leur a récemment porté plusieurs coups durs.
Certains experts israéliens, impressionnés par cette escalade militaire et verbale, estiment qu’il sera difficile d’éviter une conflagration entre deux puissances aux objectifs si manifestement contradictoires. La République islamique, dont les gardiens de la révolution et les milices affidées ont joué un rôle clé dans le sauvetage de Bachar el-Assad, semble résolue à pousser son avantage. Les stratèges israéliens affirment qu’elle cherche à acheminer des systèmes de défense antiaérienne sophistiqués, des missiles balistiques et des drones de combat sur le territoire syrien. «Tout site sur lequel nous constatons une tentative iranienne de s’y implanter militairement sera attaqué», a prévenu Avigdor Lieberman, le ministre de la Défense.
«Vous venez de commettre une erreur historique, une folie qui vous entraîne dans une confrontation directe avec l’Iran» Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, après les frappes israéliennes contre la
«La détermination de part et d’autre est telle qu’un affrontement entre Israël et l’Iran à la frontière nord peut désormais survenir à tout moment – demain, dans une semaine ou dans un mois»
Les signaux contradictoires envoyés par Donald Trump La première quinzaine du mois de mai se présente comme une succession de rendez-vous à haut risque. Dans l’hypothèse où l’Iran choisirait de répliquer par l’intermédiaire du Hezbollah, le parti-milice se sentira vraisemblablement plus libre de ses mouvements après les élections législatives libanaises auxquelles il participe dimanche 6 mai. Mais la plupart des experts estiment que la République islamique ne passera pas à l’action avant le samedi 12. Le président des États-Unis, Donald Trump, doit en effet décider à cette date s’il proroge l’accord sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015, ou s’il choisit au contraire de rétablir les sanctions contre le régime. «Les Iraniens hésiteront probablement à frapper d’ici là. À défaut d’espérer convaincre Washington, ils ont tout intérêt à ne pas braquer les capitales européennes. En cas de rétablissement des sanctions américaines, ceux-ci auront après tout leur mot à dire sur leur applicabilité par les groupes européens qui opèrent en Iran», observe Ofer Zalzberg, analyste au centre de réflexion International Crisis Group. Le 14 mai, 70e anniversaire de la déclaration d’indépendance de l’État hébreu, est une autre date à surveiller. La nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem doit être inaugurée ce jour-là en présence des autorités israéliennes ainsi que de hauts responsables américains, dont la fille de Donald Trump, Ivanka, ainsi que son mari Jared Kushner. Le président américain, visiblement désireux d’entretenir le suspense, n’en a pas moins laissé entendre ces derniers jours qu’il pourrait faire le voyage. Le transfert de l’ambassade, annoncé le 6 janvier dernier, a été reçu comme un coup de poignard par les Palestiniens. Cette décision constitue à leurs yeux un revirement inacceptable par rapport aux positions traditionnelles des États-Unis sur le statut de la ville. Donald Trump a depuis lors envoyé des signaux contradictoires, indiquant tantôt que «Jérusalem a été retiré de la table des négociations» et assurant le lendemain que les frontières de la souveraineté israélienne seront définies par des négociations. Les principales factions ont d’ores et déjà appelé la population à manifester sa colère à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, mais le ni-
veau de mobilisation est difficile à anticiper. «On peut aussi imaginer que les groupes armés cherchent à gâcher la fête en tirant des roquettes ou en commettant des attaques contre des Israéliens», complète Ofer Zalzberg. Signe d’une fébrilité inhabituelle, les députés israéliens ont accepté d’assouplir la procédure de déclaration de guerre Point d’orgue annoncé de cette séquence délicate, d’importants rassemblements doivent être organisés le 15 mai dans la bande de Gaza. Les Palestiniens commémoreront alors le 70e anniversaire de la «catastrophe» (nakba, en arabe) que constitua pour eux la création d’Israël. Les «marches du retour», qui se déroulent dans cette perspective chaque vendredi depuis le 30 mars le long de la frontière avec l’État hébreu, ont jusqu’à présent réuni des milliers, voire des dizaines de milliers de participants, dont la plupart ont protesté dans le calme. L’armée, résolue à dissuader les plus déterminés de franchir la frontière, a ouvert le feu. Une quarantaine d’entre eux ont été tués et près de 1.900 autres ont été blessés par balle. Ce lourd bilan a conduit l’ONU et plusieurs pays européens à dénoncer «un usage excessif de la force», «des tirs indiscriminés» ainsi qu’à réclamer une enquête indépendante. Beaucoup craignent que les manifestations du 15 mai, auxquelles le Hamas et les autres factions palestiniennes appellent d’ores et déjà à se rendre en masse, ne se terminent mal. «L’armée n’a pas de bonne solution, admet le journaliste Amos Harel, car elle ne voudra pas prendre le risque de laisser des milliers de Palestiniens accéder aux localités israéliennes situées de l’autre côté de la frontière.» Amos Yadlin, qui accuse le Hamas d’«utiliser des civils pour détruire la frontière», prévient: «Si l’armée se laisse déborder, il y aura un bain de sang.» Accusé par certains de dramatiser à l’excès ce «mois de mai explosif», l’ancien chef des renseignements militaires a depuis lors précisé qu’il faisait confiance aux généraux israéliens pour gérer le délicat alignement d’étoiles. «Je ne serais pas surpris qu’un ou plusieurs de ces fronts ne s’embrase, dit-il, mais l’armée est préparée à faire face.» Le journaliste Amos Harel et l’analyste Ofer Zalzberg relativisent aussi les risques de guerre à court terme. «Ni l’Iran, ni le Hezbollah, ni le Hamas ne souhaitent s’engager dans une confrontation totale avec Israël», explique ce dernier, tout en reconnaissant que les tensions actuelles accroissent les risques d’incident imprévu. Signe d’une fébrilité inhabituelle, les députés israéliens ont accepté lundi d’assouplir la procédure de déclaration de guerre. Le premier ministre, qui devait jusqu’à présent recueillir une majorité des voix au sein de son gouvernement pour prendre une telle décision, pourra désormais se contenter du soutien de son ministre de la Défense en cas de «situation extrême». le Figaro
À LA UNE
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Nucléaire iranien : Israël applaudit, l’Europe se veut constructive
La décision du président américain Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 plonge la communauté internationale dans l’incertitude. En annonçant mardi lors d’une allocution télévisée depuis la Maison Blanche le retrait pur et simple des États-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (JPCoA), Donald Trump ouvre une période d’incertitude quant aux ambitions atomiques de Téhéran et de vives tensions avec ses alliés européens. Une option radicale dénoncée avec force par Téhéran et ouvertement regrettée par Paris, Londres et Berlin, qui ont promis de sauver le compromis de 2015. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni se sont dits mardi «déterminés» à continuer à appliquer l’accord nucléaire iranien, tout en travaillant à en négocier un nouveau, plus large. «Nous resterons parties au JCPoA» déclarent dans un communiqué commun Emmanuel Macron, Theresa May et Angela Merkel. «Nos gouvernements restent déterminés à assurer la mise en œuvre de l’accord et travailleront à cet effet avec les autres parties qui resteront engagées», disent-ils, en «maintenant les bénéfices économiques» au profit de la population iranienne. «Nous exhortons les États-Unis à faire en sorte que les structures du JCPoA soient gardées intactes et à éviter toute mesure qui empêcherait sa pleine mise en œuvre par les autres parties», insistent les trois pays européens, alors que Donald Trump a laissé entendre que les États-Unis sanctionneraient désormais tout pays commerçant avec l’Iran. Les trois dirigeants expriment aussi «regret et préoccupation» après la décision de Donald Trump de se retirer d’un accord qui «revêt une importance particulière pour notre sécurité partagée», estiment-ils. Téhéran dénonce une «guerre psychologique» L’Union européenne est «déterminée à préserver» l’accord nucléaire iranien, a déclaré dans la soirée la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. L’accord de Vienne de 2015 «répond à son objectif qui est de garantir que l’Iran ne développe pas des armes nucléaires, l’Union européenne est déterminée à le préserver», a-t-elle insisté lors d’une brève déclaration à la représentation de la Commission européenne à Rome, en se disant «particulièrement inquiète» de l’annonce de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran. Le président iranien Hassan Rohani a dit mardi soir vouloir discuter avec les Européens, les Russes et les Chinois afin de voir si son pays a intérêt à rester dans l’accord
sur le nucléaire iranien après l’annonce du retrait des États-Unis. «À partir de cet instant, l’accord nucléaire est entre l’Iran et cinq pays», a déclaré Rohani à la télévision publique iranienne peu après l’allocution de Donald Trump. Si ces négociations permettent que «les intérêts du peuple iranien soient assurés [...] l’accord nucléaire restera et nous pourrons agir pour l’intérêt de la paix et de la sécurité de la région et du monde», a-t-il ajouté, accusant le président américain de livrer une «guerre psychologique» contre l’Iran. Dans le même temps, Rohani a mis en garde: «J’ai ordonné à l’Organisation iranienne de l’énergie atomique de prendre les mesures nécessaires [...] pour qu’en cas de nécessité nous reprenions l’enrichissement industriel sans limite», a-t-il prévenu. Barack Obama dénonce «une grave erreur» Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a dit soutenir «totalement» la décision «courageuse» de Trump. «Israël soutient totalement la décision courageuse prise aujourd’hui par le président Trump de rejeter le désastreux accord nucléaire» avec la République islamique, a-t-il déclaré en direct sur la télévision publique. L’ancien président américain Barack Obama a, fait rare, jugé mardi soir sur les réseaux sociaux que la décision de son successeur constituait une «grave erreur», plaçant le monde face à une alternative désastreuse: un Iran doté de l’arme atomique ou le risque d’une guerre au Moyen-Orient.
Le Général de réserve Amos Yadlin n’annonce pas encore l’apocalypse
«J’estime que la décision de mettre l’accord en péril sans qu’il y ait eu violation de la part de l’Iran est une grave erreur», a-t-il déclaré. La Russie s’est dite «profondément déçue» par la voix de son ministère des Affaires étrangères, qui a dénoncé «une violation grossière du droit international». «Nous sommes profondément déçus par la décision du président américain de sortir unilatéralement» de l’accord et «rétablir les sanctions américaines envers l’Iran», selon un communiqué. «Nous sommes extrêmement inquiets que les États-Unis agissent contre l’avis de la plupart des États (...) en violant grossièrement les normes du droit international», selon le texte. lefigaro.fr
Le général de réserve Amos Yadlin n’est pas connu pour son goût des formules à l’emporte-pièce. Cet ancien pilote de chasse, qui commanda les renseignements militaires et dirige aujourd’hui l’Institut d’études pour la sécurité nationale (INSS), est l’un des experts israéliens les plus influents dans le champ des affaires stratégiques. Il y a une dizaine de jours, il a provoqué un petit électrochoc en déclarant au quotidien Yedioth Ahronoth: «Quand je regarde la séquence qui s’annonce, je me dis que l’État d’Israël n’a pas connu de mois de mai aussi dangereux depuis 1967 et 1973.» La comparaison n’est pas innocente. À la veille de la guerre des Six Jours, la population et ses dirigeants succombèrent à une
profonde crise d’angoisse tandis que l’ennemi mobilisait sur tous les fronts. Fallait-il craindre une invasion égyptienne? Ou bien un raid de la Syrie sur la Galilée? Un demi-siècle plus tard, l’État hébreu a bien sûr considérablement renforcé sa supériorité militaire. Mais son complexe d’encerclement a tout récemment été réactivé par la multiplication des tensions à ses frontières. «Nous ne sommes pas en guerre, a précisé lundi le général Yadlin lors d’un échange avec la presse étrangère, mais nous devons nous préparer à plusieurs événements qui sont susceptibles de conduire à une escalade entre le 12 et le 15 mai prochain.» Source : http://www.lefigaro.fr
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Projets d’infrastructure, en agriculture, eau et énergie d’Israël en Ethiopie
Le président Reuven Rivlin a voyagé ce lundi en Ethiopie après l’invitation de son homologue Mulatu Teshome. La visite, considérée comme historique dans les deux pays se termine ce 3 mai. « Je suis très heureux d’être le premier président d’Israël à visiter l’Ethiopie », avait-il déclaré avant son départ. « Au cours de ma visite, nous travaillerons afin d’approfondir notre amitié et notre coopération. Nous allons investir pour un avenir meilleur pour nos deux peuples » avait-il affirmé. « Il y a deux semaines, nous avons célébré 70 ans d’indépendance et nous sommes fiers de tout ce que nous avons accompli. Nous devons travailler ensemble pour vaincre le fléau du terrorisme, » a ajouté le président de l’Etat hébreu. M. Rivlin a rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed et a prononcé une allocution lors d’une conférence d’affaires à laquelle en participé de hauts dirigeants éthiopiens et israéliens. La délégation d’affaires israélienne est diri-
gée par Shraga Brosh, le président de l’Association des producteurs d’Israël. « L’Éthiopie est un pays qui connaît une croissance fulgurante et nous voulons faire partie de cette grande dynamique. Nous désirons également renforcer les liens politiques importants entre les deux pays, » a déclaré Shraga Brosh. « Les entreprises israéliennes peuvent aider l’Ethiopie à construire et diriger des projets d’infrastructure, d’agriculture, d’eau et d’énergie qui amélioreront considérablement la qualité de vie des résidents et contribueront à la croissance et à la prospérité de cet important pays, » a-t-il souligné. Source : i24News
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Un choix crucial pour Israël et l’Arabie saoudite
Le Moyen-Orient est une poudrière où toute étincelle peut déclencher un nouveau conflit régional et de nouvelles tensions entre grandes puissances.
Après « l’axe du mal » avec l’Irak de Saddam Hussein, l’Iran et la Corée du Nord, voici peut-être « l’axe de la résistance », selon Moscou, qui pourrait consacrer le rapprochement entre l’Iran et la Russie face à l’Amérique. La décision du président Donald Trump sur l’accord visant à limiter les capacités nucléaires iraniennes à des fins militaires en échange d’une levée progressive des sanctions, intervient dans une région devenue une poudrière prête à exploser à la moindre étincelle. Quelle que soit sa tonalité - abandon pur et simple par les Etats-Unis du « plan d’action global conjoint » de juillet 2015, ou suspension de cet accord dans l’attente de nouveaux engagements de Téhéran - l’annonce du président Trump aura de toutes façons des conséquences importantes dans le jeu des alliances à l’échelle régionale et aussi mondiale. Un axe renforcé avec Israël et l’Arabie saoudite A court terme, elle devrait renforcer les liens avec les deux alliés locaux des Etats-Unis : Israël et l’Arabie saoudite. Israël, d’abord. Quelques jours avant le transfert de l’Am-
bassade américaine, le 14 mai, de Tel Aviv à Jérusalem et dans un climat d’affrontement entre Israéliens et Palestiniens le long de la frontière avec Gaza, nul doute qu’un durcissement américain contre Téhéran satisfera le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui a pesé de tout son poids sur ce dossier. La semaine dernière, « Bibi » est allé jusqu’à présenter, dans une mise en scène dont il a le secret, des documents sur le programme nucléaire iranien, obtenus lors d’une audacieuse opération du Mossad en Iran, sans apporter d’ailleurs la preuve du non-respect par Téhéran de l’accord de 2015. Un zèle qui s’explique notamment par l’influence croissante de l’Iran au Liban à travers le Hezbollah. La victoire du mouvement chiite libanais lors des élections de dimanche dernier (lire par ailleurs) en a apporté une nouvelle preuve. L’annonce de Donald Trump devrait aussi affermir les liens entre Washington et Riyad, où on redoute plus que tout l’affirmation de l’Iran comme puissance régionale. Depuis l’invasion de l’Irak en 2003 par les EtatsUnis, Téhéran a mené une politique expansionniste dans la région que ce soit en Irak ou au Yémen, provoquant une forte inquiétude de Riyad. Au point que le royaume wahhabite s’est engagé militairement dans ce dernier pays. Mais le champ d’affrontement régional le plus dur est aujourd’hui la Syrie, où Téhéran a déployé des Pasdarans des brigades al-Qods et fait appel au Hezbollah libanais. Des forces qui ont permis au président Bachar al-Assad de se maintenir au pouvoir à Damas, avant l’intervention militaire en 2015 de la Russie. Une gifle pour les Européens De manière plus globale, toute décision de Trump affaiblissant l’accord de 2015 constitue une véritable gifle diplomatique pour les Européens qui, Emmanuel Macron en tête, n’ont cessé de plaider pour son maintien. Quitte à y ajouter des clauses prenant en compte les inquiétudes américaines. Tout espoir n’est toutefois pas perdu pour le Vieux Continent. Ils peuvent encore sauver une partie de l’accord de Vienne. Mais cela dépend en grande partie de la réaction de Téhéran et plus particulièrement de ses faucons. S’ils décident de maintenir l’Iran dans « le plan d’action global », le pire pourrait être évité. Sinon, le risque d’une nouvelle flambée du pétrole ne pourra être écarté à court terme. Ni, à plus long terme, celui, effrayant, d’une prolifération nucléaire dans toute la région. Jacques Hubert-Rodier lesechos.fr
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Israël tire des missiles sur des positions iraniennes en Syrie, après l’annonce de Donald Trump
Résidence fiscale France ou Israël ?
Depuis quelques temps, les banques étrangères et israéliennes demandent un certificat de résidence fiscal à leurs clients détenteurs de comptes, document obtenu auprès des autorités concernées, il certifie fiscalement que le détenteur du compte est considéré comme résident de ce pays. En général, les banques fixent tout simplement le «pays de résidence» d’après l’adresse de résidence du détenteur de compte.
Par ailleurs, certaines banques se contentent d’un certificat alternatif, obtenu chez un expert-comptable inscrit à l’ordre des experts-comptables du pays de résidence du client, et attestant la déclaration effective de ce compte aux autorités fiscales du pays de résidence.
Au moins neuf combattants pro-régime ont été tués mardi 8 mai au soir dans le tir de missiles israéliens visant un secteur proche de Damas, a indiqué une ONG, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). De son côté, l’agence de presse officielle syrienne Sana a fait état de la mort de deux civils dans la province de Deraa, proche de Damas, causée par le tir de missiles. «Neuf combattants appartenant aux Gardiens de la Révolution iraniens ou aux milices chiites pro-iraniennes ont été tués» dans le secteur de Kiswa, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les missiles ont visé un «dépôt d’armes appartenant aux Gardiens de la révolution iraniens», qui combattent aux côtés des forces gouvernementales dans la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011, a-til ajouté. Israël n’a pas fait de commentaires, mais mardi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit «soutenir totalement» le retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran, tandis que la partie du Golan occupée par Israël était placée en état d’alerte élevé devant l’éventualité d’une attaque iranienne venue de Syrie. Deux autres missiles neutralisés L’agence Sana, citant une source médicale, a indiqué qu’»un homme et sa femme ont été tués à Cheikh Miskine, dans la province de Deraa, à la suite de l’explosion liée à l’agression israélienne près de Kiswa sur l’autoroute reliant Damas à Deraa». Sana a indiqué plus tôt que l’armée syrienne avait intercepté mardi soir deux missiles israéliens visant un secteur proche de la capitale Damas. «La défense anti-aérienne a intercepté deux missiles israéliens lancés contre (le secteur de) Kiswé et les a détruits», selon l’agence Sana. L’agence a fait état d’»explosions» dans ce
secteur, tandis que la télévision syrienne a retransmis des images de flammes qui selon elle se dégageaient d’un incendie provoqué par la destruction des deux missiles. Israël a effectué ces dernières années, et particulièrement depuis 2017, de nombreuses frappes en Syrie contre des positions du régime du président Bachar al-Assad ou de son allié, le Hezbollah libanais. De nombreux bombardements au compteur Ce n’est pas la première fois que ce secteur au sud-ouest de Damas est visé. Israël y avait déjà bombardé des positions militaires, notamment un dépôt d’armes en décembre Le 9 avril, des missiles ont été tirés contre la base militaire T-4, dans la province centrale de Homs, tuant jusqu’à 14 combattants, dont sept Iraniens, au surlendemain d’une attaque chimique présumée imputée au régime syrien. Cette base avait déjà été visée par l’armée israélienne en février. Le 26 avril, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a affirmé que son pays s’en prendrait à toute tentative d’»implantation militaire» iranienne en Syrie, notamment dans la région du Golan limitrophe d’Israël. Trois jours plus tard, au moins 26 combattants en «majorité» iraniens ont été tués dans des tirs de missiles contre des positions militaires du régime, selon l’OSDH. Un aéroport militaire d’Alep (nord) et la Brigade 47 à Hama (centre), où sont stationnées des forces iraniennes, ont été visés par ces bombardements «probablement israéliens», selon l’ONG. Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Les relations sont d’autant plus tendues que trois ennemis d’Israël opèrent sur le théâtre syrien: le régime lui-même et deux de ses grands alliés, l’Iran et le Hezbollah libanais pro-iranien. Le HuffPost
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C’est pourquoi nous avons dans notre cabinet de nombreuses demandes de particuliers qui, ayant fait leur Alyah, souhaitent recevoir une attestation concernant leur nouvelle résidence fiscale, attestation rédigée par un expert-comptable. Il faut préciser qu’une personne ayant fait son Alyah et ayant reçu une carte d’identité israélienne (Teudat Zeut) ainsi qu’une carte de nouvel immigrant (Teudat Olé), n’est pas automatiquement considérée comme résident israélien du point de vue fiscal. Selon le droit interne israélien, deux critères principaux déterminent le lieu de résidence fiscal: - Le premier: le lieu de résidence principal et réel de la personne, c’est-à-dire son lieu de vie effectif, défini par plusieurs critères, familial, économique et social. Est retenue la notion de «foyer d’habitation permanent» de la personne et de ses proches, de son lieu d’activité professionnelle, ainsi que ses lieux d’activités sociales diverses. - Le second: la présence de la personne en Israël pour une durée minimum de 183 jours par an. Globalement, nous pouvons qu’une personne vivant en Israël plus de 183 jours par an, y possédant son foyer d’habitation permanent, et y vivant avec son conjoint et ses enfants (mineurs), sera considéré comme résident israélien. Par contre, les autorités fiscales israéliennes ne considèrent pas une «Alyah administrative», donc avec papiers en règle mais non suivie d’une vie quotidienne effective de la personne et de ses proches en Israël, comme une démarche pouvant valider un statut fiscal. L’attestation citée ci-dessus ne pourra donc pas être délivrée à une personne étant dans ce cas de figure.
Tous les critères cités plus haut doivent être impérativement réunis (présence effective de 183 jours par an minimum, foyer installé et vie quotidienne réelle) pour qu’une personne puisse être considérée comme «résident israélien», statut devenant valide rétroactivement depuis le jour de son arrivée en Israël. Il est important de souligner que le gouvernement israélien a signé des conventions avec de nombreux pays dont la France, accords tenant à éviter les doubles impositions, à prévenir la fraude et l’évasion fiscale en matière d’ISF et d’IR (impôt sur le revenu). Dans ces conventions, d’autres critères permettent de définir la résidence d’une personne vivant à la fois en Israël et dans un pays soumis à une convention de ce type. Malgré l’établissement de ces conventions, il peut arriver que les avis divergent sur le statut de résident d’une personne, et que de ce fait, son statut fiscal ne soit pas clairement établi. Dans l’éventualité d’une telle situation, nous vous conseillons de veiller à bien conserver tous les papiers attestant de votre résidence en Israël. Nous vous conseillons également de vous rendre chaque fin d’année au ministère de l’Intérieur (Misrad Apnim), afin de vous procurer la liste des entrées et sorties du pays, pour vous, votre conjoint et vos enfants. Dans le cas où vous résidez dans un appartement en location, nous vous conseillons de veiller à garder le contrat de location et de vous assurer d’être bien enregistré à la mairie ainsi qu’à la Hevrat Hechmal (électricité d’Israël), sous votre nom. Si vous vivez dans votre propre appartement, il faut également conserver le contrat d’achat. Si vos enfants sont scolarisés, veillez à demander les certificats de scolarité. Pour l’expert-comptable, tous ces documents seront autant de preuves et de pièces justificatives de votre résidence effective en Israël, et indispensables à l’obtention d’un certificat de résidence fiscal. Cet article ne remplace pas une consultation professionnelle sur le sujet. Ilana Koskas Expert-comptable Commissaire au compte Responsable du département francophone au sein du cabinet Gesser-Rishpi. ilana@gesser-rishpi.co.il Tel :054-7963729 Adresse du cabinet: Ahuza 142 Raanana
À LA UNE
Edition du 9 Mai 2018 au 15 Mai 2018
Le Giro s’exporte en Israël. Le rôle clé d’un milliardaire canadien Le Giro s’exporte au Proche-Orient. Toujours à la recherche de nouveaux revenus, le Tour d’Italie, qui s’élancera le 4 mai, a saisi avec enthousiasme les millions d’euros proposés par Israël et l’occasion de prendre le départ en dehors de l’Union européenne, initiative inédite pour un grand tour cycliste. La puissance invitante n’est pas, pour une fois, une ville ou une région. Derrière le détour en Israël se cache un immigré récent venu du Canada, milliardaire et passionné de cyclisme : Sylvan Adams. C’est lui qui finance une grande partie de ce séjour de trois jours dans l’Etat hébreu, estimé par la presse locale à 120 millions de shekels (27,5 millions d’euros). Sylvan Adams, 59 ans, est le fils de Marcel Adams, rescapé roumain de la Shoah et fondateur de l’un des plus grands groupes immobiliers au Québec à la fin des années 1950. Iberville Developments s’est fait un nom en construisant des centres commerciaux et en achetant avec flair de grands terrains.
Le Giro peut changer la face du tourisme israélien
ment pour ses démêlés avec le fisc : la famille Adams bataille depuis neuf ans pour récupérer 101 millions de dollars canadiens (65 millions d’euros) que le fisc québécois lui a réclamés pour une manœuvre « d’évitement fiscal abusif ». Elle était aussi détentrice en toute légalité d’un compte colossal à la HSBC en Suisse. Ce compte était au nom d’une banque créée par la famille Adams à la Barbade, un paradis fiscal ayant un accord avec le fisc canadien.
Une première montée sur l’avenue du Roi-David, un plat au début de la route de Bethléem et une arrivée rue du Roi-Salomon, devant les murailles de la vieille ville de Jérusalem : le premier contre-lamontre du Giro baignera cet après-midi en pleine atmosphère biblique. « J’attends ce moment depuis un an », s’enthousiasme Richard Elkaim, un retraité français installé à Jérusalem depuis une dizaine d’années.
Les coureurs, des « ambassadeurs »Si ses attaches fiscales sont internationales et ses racines roumaines, l’entrepreneur, qui a confié la gestion du groupe à son fils, est lié par le cœur à Israël, où il a « fait [son] alya » il y a deux ans. « J’ai rencontré ma femme ici il y a trente-quatre ans dans un kibboutz [ferme collective]. Mes parents sont passés par Israël avant de déménager au Canada », explique-t-il au Monde.
« Je suis un mordu de vélo. J’ai suivi tous les Giro depuis mon adolescence. Mais jamais je n’aurais imaginé que la compétition débute un jour à Jérusalem. Et devant les murailles en plus. Je vais faire des photos fantastiques ! » L’image d’une course aussi prestigieuse prenant le départ dans la capitale contestée d’Israël, voilà précisément ce que recherchent les Israéliens. L’événement a été préparé de longue date et les organisateurs ont dû surmonter une série d’obstacles, à commencer par l’opposition des militants du BDS, un mouvement prônant le boycott économique, culturel et sportif d’Israël. « Mon premier objectif c’est de promouvoir l’image d’Israël dans le monde », reconnaît sans détour Sylvan Adams, un mil-
Source : www.lemonde.fr
Le groupe s’est fait connaître plus récem-
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liardaire juif canadien qui a investi plus de 15 millions d’euros dans l’organisation des étapes israéliennes. « Exactement comme la France s’est servi du Tour pour attirer des touristes ». Jamais Israël n’avait accueilli un événement sportif d’une telle envergure. L’Etat juif, qui s’apprête à fêter ses soixante-dix ans d’existence, a donc veillé à ce que le Giro mette en valeur les principales vitrines du pays. Après la très sainte Jérusalem, la deuxième étape reliera samedi Haïfa, le grand port industriel de Galilée, à Tel-Aviv, la capitale économique du pays. Puis dimanche, les coureurs traverseront le désert du Néguev, depuis Beer Shéva, jusqu’à la station balnéaire d’Eilat, au bord de la mer Rouge. Les images de la course seront regardées par plus d’un milliard de téléspectateurs à travers le monde. Une exposition inespérée pour un pays surtout médiatisé à cause du conflit territorial qui l’oppose depuis des décennies aux Palestiniens. « Le Giro peut changer la face du tourisme israélien », affirme Gabriela Davidovich-Weisberg, journaliste au quotidien Haaretz. Source : leparisien.fr
Un succès incroyable du Giro à Tel-Aviv. « Israël Cycling Academy »
le Giro à Tel-Aviv, avenue Rothschild. Des milliers d’israéliens et de nombreux touristes n’en revenaient pas de voir ce tour au coeur de la capitale économique du pays. De très nombreux israéliens ont attendu des heures, un drapeau israélien dans la main, pour saluer les coureurs. Elia Viviani (Quick Step) a remporté samedi au sprint la première étape en ligne de ce 101e Giro. Le sprinteur italien devance Jakub Mareczko et Sam Bennett pour remporter la deuxième étape de sa carrière sur le Tour d’Italie. Pour son premier Grand Tour, le Français Clément Venturini (AG2R La Mondiale) Venturini prend la sixième place du sprint massif. La troisième et dernière étape israélienne de la course cycliste italienne se tiendra quant
à elle dimanche. Le top départ sera donné à Beer Sheva, où les sportifs prendront la direction de la pointe sud de l’Etat hébreu. Les coureurs traverseront notamment la région de Mitzpé Ramon et Sdé Boker avant leur arrivée à Eilat. Le Giro d’Italia 2018 se poursuivra ensuite en Italie pour les 18 étapes supplémentaires de la course. L’arrivée finale est prévue le 27 mai, à Rome. LE MONDE. Curieux objet que cette « Israël Cycling Academy ». Une équipe de vélo ? Un outil diplomatique ? Un agent culturel ? Un centre de formation ? Ces trois prochaines semaines, on lui prêtera le premier rôle, puisqu’elle est engagée sur le Tour d’Italie. C’est à son invitation qu’était conditionné le Grand départ du Giro à Jérusalem, vendredi 4 mai. Une épreuve plus
haut que son rang mais où elle devrait faire bonne figure, portée par un grimpeur belge.
On utilise le sport pour créer des liens et porter l’image du pays. »
Seize nationalités, six continents représentés sur sept (même si l’Erythréen Gebremedhin est devenu Suédois), ce sont un peu les Nations unies du vélo. Nuance : Israël y a meilleure presse qu’à l’ONU. Ne mêlez pas la politique à tout cela, nous a-t-on dit, encore moins la religion, cependant que l’on nous transmettait vendredi les images du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, encourageant l’équipe et celles de ses coureurs espagnol ou letton portant la kippah devant le mur des Lamentations.
Sylvan Adams, également à l’origine du départ du Giro en Israël, avait une idée : pouvoir faire d’un musulman un « ambassadeur d’Israël » à vélo, en mondovision, au départ du Giro. Le Turc Ahmet Örken, jeune sprinteur talentueux, devait être celui-là. L’homme d’affaires voulait faire de la politique, la politique l’a rattrapée : en décembre, après le regain de tension à la suite du déménagement à Jérusalem de l’ambassade américaine, Örken a demandé la rupture de son contrat, citant les pressions subies par sa famille. Dans son village de la région conservatrice de Konya, berceau de Recep Tayyip Erdogan, on comprenait mal que le fils cycliste puisse courir sous les couleurs israéliennes.
Dans le staff, une quinzaine de nationalités là encore, on trouve un gars de la Manche, l’affable Lionel Marie. Avec Israël Cycling Academy (ICA), il a découvert le kiddouch, le rituel qui précède le repas du shabbat, chez une riche famille juive qui accueillait les coureurs dans sa maison d’Adélaïde (Australie). Vertus insoupçonnées du cyclisme mondialisé. Il insiste : « C’est un projet sportif et humain. » C’était l’ambition de Ran Margaliot, ancien professionnel au parcours modeste, lorsqu’il a créé l’équipe, en 2014. Il faut interroger le bailleur de fonds de l’équipe, le milliardaire d’origine canadienne Sylvan Adams, pour comprendre qu’il y a, depuis, autre chose : « Les membres de l’équipe sont des ambassadeurs du pays d’Israël, qui est la base de l’équipe.
Hormis une faible contribution financière du ministère du tourisme, les liens entre l’équipe et le gouvernement de Benyamin Nétanyahou sont ténus, même si Sylvan Adams est un fervent défenseur du premier ministre conservateur. Comme ses alter ego du Golfe, Bahreïn-Merida et UAE Emirates, Israel Cycling Academy n’a que les oripeaux de l’équipe nationale. Hors sponsors techniques, le seul partenaire de l’équipe est le Centre Shimon Peres pour la paix, dont les dirigeants ne cachent pas leurs divergences de vue avec la politique étrangère du gouvernement. www.lemonde.fr
À LA UNE
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Israël pays “d’Apartheid” vient de nommer un Druze Israélien au titre de Général la frustration des Gazaouis vers la frontière avec Israël, sinon il se retrouvera en difficulté après une décennie de destruction et face à son incapacité à subvenir aux besoins de la bande de Gaza et de ses habitants », a-t-il affirmé, faisant référence aux récentes manifestations organisées le long de la frontière de Gaza.
Des défis « plus complexes que jamais », selon le nouveau chef du COGAT Kamil Abu Rokon remplace “l’atout national” qu’était le major-général Yoav Mordechai et affirme que les défis sont plus complexes que jamais Yoav Mordechai (à droite), coordinateur sortant des activités gouvernementales dans les Territoires, son successeur Kamil Abu Rokon (à gauche) et le chef d’état-major Gadi Eisenkot (au centre), lors d’une cérémonie de prestation de serment en Cisjordanie, le 1er mai 2018 NABI SAMUEL, Cisjordanie – Le général de division Kamil Abu Rokon a prêté serment en tant que nouveau responsable de la liaison militaire israélienne avec les Palestiniens dimanche dernier, affirmant que l’armée se trouvait confrontée à des défis « plus complexes que jamais ». Abu Rokon a remplacé le major-général Yoav « Poli » Mordechai, qui occupait ce poste officiellement connu sous le nom de
coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) depuis quatre ans et trois mois. Lors de sa cérémonie d’investiture, Abu Rokon a déclaré : « Les défis auxquels nous sommes confrontés sont plus complexes que jamais. Notre objectif est clair. Le COGAT fait partie du système de l’armée afin de renforcer la sécurité d’Israël. » « Si nous regardons vers le sud, il semble que Gaza représente un véritable défi. Nous comprenons l’importance de la détérioration humanitaire dans la bande de Gaza. Nous protégerons notre frontière et protégerons les citoyens d’Israël », a-t-il ajouté. Abu Rokon a déclaré « qu’il n’y aura aucun changement dans la politique israélienne envers Gaza » jusqu’à ce que les corps de Hadar Goldin et Oron Shaul, deux soldats israéliens tués dans la guerre de 2014 contre le groupe terroriste du Hamas qui dirige l’encave, ne soient rendus. « Le Hamas comprend qu’il doit détourner
Abu Rokon, qui dirigeait auparavant l’Autorité des frontières du ministère de la Défense, est le deuxième coordonnateur de la liaison militaire avec les Palestiniens d’origine druze et le deuxième général druze de Tsahal – le premier étant Yousef Mishleb, qui a occupé le même poste de 2003 à 2008. Résident de la ville d’Isfiya en Galilée, Abu Rokon était depuis longtemps en lice pour diriger l’unité COGAT du ministère de la Défense. Il a été commandant adjoint de l’unité en 2001 et son nom aurait déjà été considéré par le chef d’état-major de l’armée, Gabi Ashkenazi, pour occuper le poste en 2011 – qui a finalement été proposé au général Eitan Dangot. Mordechai met fin à sa carrière de 36 ans dans les forces de sécurité israéliennes, après avoir également servi dans les services de renseignement et comme porte-parole de l’armée. Il a pris la tête du COGAT en janvier 2014. « La vie des Palestiniens est étroitement liée à celle des Israéliens », a déclaré Mordechai lors de la cérémonie de mardi, ajoutant que « la dépendance était énorme et que nous pouvions même être définis comme des jumeaux siamois ».
« Je suis reconnaissant pour tous les postes que j’ai occupés, partout, en Israël et ailleurs. Mais plus que tout, je suis plein de respect pour les gens que j’ai rencontrés en cours de route. » Sous Mordechai, le rôle du COGAT s’est étendu à la collaboration avec la communauté internationale sur les questions palestiniennes et à la coopération avec les Palestiniens sur des questions allant au-delà de la coordination militaire. Le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, a salué Mordechai mardi « non seulement pour son poste au COGAT, mais aussi en tant que conseiller diplomatique et ambassadeur. Un tel atout national ne peut être abandonné et nous aurons besoin de vous pour de nouvelles missions et de nouveaux défis. » Le chef d’état-major Gadi Eisenkot, a également salué et remercié Mordechai pour ses efforts à son dernier poste et pour ses décennies de travail dans l’armée, affirmant : « Vous avez beaucoup contribué à l’accomplissement de l’armée, montrant une compréhension profonde et implacable et une détermination à promouvoir la sécurité de l’Etat d’Israël. » S’adressant à Abu Rokon, Eisenkot a déclaré que sa responsabilité était grande, « mais je ne doute pas que vous serez capable de gérer cela avec succès ». Par JACOB MAGID et MICHAEL BACHNER Articles de Médias BNVCA
SÉCURITÉ
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Plus 40%. Forte croissance de l’export d’armes d’Israël dans le monde Les exportations militaires israéliennes ont augmenté de 40% en 2017, avec 9,2 milliards de dollars de contrats, a annoncé mercredi la SIBAT (Direction de la coopération militaire internationale du ministère israélien de la Défense). Il s’agit de la troisième année consécutive d’augmentation des exportations dans le domaine de la défense. « C’est un accomplissement important pour l’exportation de la défense israélienne, qui atteste avant tout de l’estime et du prestige accordés aux industries de défense du pays dans le monde et de la demande pour leurs produits », a déclaré le directeur de SIBAT Michel Ben-Baruch.
spaciaux (1%). La plus grande distribution des exportations de défense israéliennes était destinée à la région de l’Asie-Pacifique avec 58%, suivie par l’Europe avec 21%, l’Amérique du Nord avec 14%, l’Afrique avec 5% et l’Amérique latine avec 2%. La majorité des nouveaux contrats a été signée dans la région Asie-Pacifique suite à un accroissement du terrorisme. Source : i24News
Le Fonds Européen de Défense, est-il important ? L’Union européenne de la Défense se concrétise financièrement avec une dotation conséquente de près de 20 milliards d’euros dans le projet de budget préparé par la Commission européenne pour la période 2021-2027. Les israéliens ont l’intention de devenir des partenaires essentiels de l’Europe de la défense qui se voit attribué des fonds énormes. Selon i24 News : « Sans surprise, le Fonds européen de Défense se taille la part du lion avec une dotation pour l’ensemble de la période de 7 milliards pour l’industrie de la défense et une autre de 3,5 milliards pour la recherche et le développement conjoints de technologies et d’équipements.
« Les industries de défense israéliennes sont hautement respectées et inspirent la confiance du monde, grâce à des technologies avancées et de haute qualité basées sur des solutions uniques de l’armée qui ont fait leurs preuves », a ajouté M. Ben-Baruch.
Une seconde enveloppe de 6,5 milliards d’euros est consacrée à la mobilité militaire en Europe. L’espace n’est pas en reste avec un financement programmé de 13 milliards d’euros pour les systèmes de navigation par satellites Galileo et EGNOS.
Selon SIBAT, en 2017, les compagnies israéliennes ont exporté des systèmes de défense aérienne de missiles (31%), de radars (17%), avioniques (14%), de munitions sèches (9%), des systèmes de communication (9%), d’observation et d’optique (8 %), des drones (2%), des systèmes marins (1%), et des satellites ou des équipements
« Cela correspond exactement à ce qui est annoncé depuis le lancement du Fonds de Défense avec une dotation de 1,5 milliard d’euros par an », a déclaré l’eurodéputé français Arnaud Danjean, spécialiste des questions militaires.
Ministère de la Défense : les terroristes touchent 10 M de shekels de l’AP Les terroristes palestiniens responsables des meurtres d’Eitam et Naama Henkin ; de Yosef, Elad et Chaya Salomon ; de Raziel Shevach et d’Itamar Ben-Gal auront reçu chacun au moins 10 millions de shekels (2,77 millions de dollars) d’ici à leur 80e anniversaire, selon les statistiques du ministère de la Défense. Les chiffres ont été publiés avant un vote de la Knesset sur un projet de loi visant réduire les paiements à l’Autorité palestinienne jusqu’à ce qu’elle arrête de payer des terroristes. Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite ! Omar al-Abed, qui a été reconnu coupable du meurtre de trois membres de la famille Salomon, a jusqu’ici touché 12 200 shekels, avec un salaire mensuel de 1 400 shekels pour les trois premières années. Il devrait avoir touché 12 604 000 shekels d’ici l’âge de 80 ans. Karem Lufti Fatahi Razek, qui a été reconnu coupable des meurtres du couple Henkin en 2015 et qui a été condamné à 30 ans de
réclusion criminelle et deux peines de prison a perpétuité, a perçu 40 600 shekels et devrait avoir touché 11 232 000 shekels d’ici l’âge de 80 ans. Zaid Ziyad, qui a également été reconnu coupable des meurtres de Henkin et condamné à la prison à vie, a empoché 40 600 shekels et aura perçu 10 056 000 shekels d’ici l’âge de 80 ans. Asi Abed El-Hakim, accusé du meurtre du rabbin Itamar Ben Gal et arrêté il y a un mois, a déjà perçu 1 400 shekels. S’il est condamné à la réclusion à perpétuité, il devrait toucher 12 604 800 NIS d’icil’âge de 80 ans. A la lumière de ces chiffres, Liberman a exhorté les élus à soutenir le projet de loi visant à réduire le financement de l’AP du montant des paiements versés aux « terroristes », et ce jusqu’à l’arrêt des versements. « J’appelle tous les députés à se joindre à nous pour voter la loi et mettre un terme à ce théâtre de l’absurde », a déclaré Liberman. « Chaque shekel qui sera transféré aux meurtriers sera déduit des recettes fiscales de l’AP », a-t-il ajouté.
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Le Fonds doit permettre de financer des projets montés en coopération, a souligné M. Danjean. La dotation pour la mobilité vise pour sa part à renforcer les capacités logistiques avec des infrastructures routières et ferroviaires utilisables pour déplacer des unités et des équipements militaires de l’Italie à la Pologne, de la France à l’Estonie.
« Tout cela relève du symbole plus que d’une capacité crédible », a toutefois jugé sous couvert de l’anonymat un eurodéputé membre de la commission des budgets. L’objectif de l’Union européenne est de se renforcer en tant qu’acteur mondial, mais également de se préparer à un éventuel désengagement des Etats-Unis. L’effort financier demandé est aussi justifié par les économies potentielles. « En procédant à des acquisitions communes, nous pouvons économiser près d’un tiers des dépenses actuellement consacrées à la Défense », soutient le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « L’Union européenne compte actuellement 178 systèmes d’armes différents contre 30 seulement aux Etats-Unis », se plait-il à rappeler. « Lorsque les chefs d’Etat et de gouvernement déclarent que l’Europe doit à l’avenir se mobiliser encore plus fortement pour protéger la population et assurer sa sécurité, ils doivent traduire leurs paroles en actes, répondre aux questions par des moyens financiers concrets », a estimé M. Juncker en février. Compétence des Etats membres, la Défense est un poste budgétaire nouveau dans le budget européen. Aucun euro n’avait été budgétisé pour la mobilité militaire sur l’exercice 2014-2020 et la dotation du Fonds européen de Défense était de 590 millions d’euros ». Source : i24News
Les Espions d’Israël ne chôment pas. Un nouveau directeur de l’Aman Le Mossad et Aman se sont depuis longtemps adaptés à l’ère de la cyberguerre. D’ailleurs, les médias internationaux leur ont attribué de nombreuses opérations, comme l’attaque contre les réacteurs nucléaires iraniens utilisant le virus informatique Stuxnet.
veau chef des renseignements militaires le dit, mais c’est doublement vrai aujourd’hui, quand le rythme et la taille des changements sont sans précédent. Israël devait s’adapter aux changements en cours dans la région et faire face à des défis tels que l’Iran qui cherche à renforcer son statut en Syrie».
Pour éviter la guerre des egos et la guerre des chefs, le chef d’État-major a décidé de regrouper toutes les couches d’infrastructure de renseignements en une seule structure plus efficace. La situation sécuritaire est telle qu’Israël doit se préparer à affronter les dangers venus des quatre horizons.
Cette nomination est importante car Aman détient d’une part les clefs de la paix ou de la guerre grâce à son réseau exclusif et d’autre part, compte parmi la structure nationale la plus influente sur la politique israélienne de défense. Le nouveau nommé, Tamir Heiman, connaît les nouveaux défis auxquels il sera confronté puisqu’il a occupé le poste de chef militaire de la région nord, supervisant ainsi les activités de la Syrie et du Liban.
Le chef d’État-major a nommé le général de blindés Tamir Heiman comme nouveau directeur de l’Aman à compter du 1er mai 2018. Il a justifié son choix ainsi: «La réalité au Moyen-Orient est compliquée et en constante évolution. Bien sûr, chaque nou-
Source : Slate
SÉCURITÉ
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Israël libère un soldat condamné pour avoir achevé un Palestinien
L’affaire Azaria a dressé les Israéliens défendant le respect de valeurs morales par leur armée contre les tenants d’un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes. Membre d’une unité paramédicale, il avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant propalestinien alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah Al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie. Ce dernier venait d’attaquer des soldats israéliens au couteau et gisait au sol, apparemment hors d’état de nuire. La vidéo s’était propagée sur les réseaux sociaux. Dans un contexte d’occupation continue des territoires palestiniens et de violences persistantes, l’affaire Azaria a dressé les Israéliens défendant le respect de valeurs morales par leur armée contre les tenants d’un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.
Réduction de peine A l’issue d’un procès qui avait déchaîné les passions, le soldat, âgé de 19 ans au moment des faits, avait été condamné à dixhuit mois de prison. Le chef d’état-major des forces armées, Gadi Eisenkot, avait par la suite réduit cette peine de quatre mois, et, en mars, une commission a ordonné une nouvelle réduction de peine. L’armée avait dans un premier temps annoncé que le soldat serait libéré le 10 mai mais, selon les médias israéliens, sa libération a été avancée pour lui permettre d’assister au mariage de son frère. En Israël, les prisonniers voient souvent leurs peines réduites d’un tiers en cas de bonne conduite. Elor Azaria avait commencé à purger sa peine le 9 août 2017. http://www.lemonde.fr
La Syrie accuse Israël de l’avoir bombardée La Syrie accuse Israël d’avoir bombardé un secteur proche de Damas peu après l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien. Au moins 9 combattants pro-régime ont été tués selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
truction des deux missiles.
C’est un dépôt d’armes appartenant aux Gardiens de la révolution iraniens, combattant aux côtés des forces pro-régime depuis le début du conflit en 2011, qui aurait était visé par les missiles israéliens. Selon la version officielle, il n’y a pas eu de victime.
De fait, ce n’est pas la première fois que ce secteur situé au sud-ouest de Damas était visé. Israël y avait déjà bombardé des positions militaires, notamment un dépôt d’armes en décembre 2017.
Plus tôt, la défense syrienne a fait savoir qu’elle avait intercepté deux missiles israéliens. La télévision syrienne a retransmis des images de flammes qui ,selon elle, se dégageaient d’un incendie provoqué par la des-
Aman, la direction des renseignements militaires en Israël, change
Israël n’a pas souhaité commenter ces informations émanant de la Syrie. Tel Aviv a mis ses forces en état d’alerte élevé dans la partie du Golan occupée devant l’éventualité d’une attaque iranienne venue de Syrie.
Des changements organisationnels ont été effectués ce 1er mai 2018 au sein d’Aman, la direction des renseignements militaires en Israël, en prévision d’une situation qui se tend de plus en plus au Moyen-Orient. Ces réorganisations ont été planifiées de longue date pour tenir compte des conséquences des Printemps arabes et de la révolution technologique à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux. Aman est la branche du renseignement de l’armée israélienne qui travaille en collaboration avec le Mossad, responsable de la collecte de renseignements à l’extérieur de l’État d’Israël. Elle prend une importance capitale au moment où les troubles se développent en Syrie. Son rôle: alerter les dirigeants politiques et les forces de sécurité sur la possibilité de guerre, estimer les moyens de l’ennemi, et identifier des cibles potentielles en cas de conflit militaire. Hier, il s’agissait de détecter des signaux électroniques et de surveiller des réseaux de communication radio et des lignes téléphoniques. Aujourd’hui les techniques ont évolué avec le développement du cryptage. Israël a besoin d’informations sur les or-
ganisations djihadistes, sur les transferts d’armes et même sur les cibles ennemies à traiter en temps réel. Les violations récentes de l’espace aérien israélien ont montré qu’il devait suivre et surveiller les objets volants dans des espaces presque illimités. S’adapter aux changements radicaux du moment Pour plus d’efficacité, le chef d’État-major, Gadi Eizenkot, a mis en place une structure nouvelle pour les opérations spéciales en regroupant plusieurs unités d’élite, les plus connues étant Sayeret Maatkal (commandos dépendant uniquement de l’État-major) et Maglan (unité chargée des missions au-delà des frontières et au sein des lignes ennemies) ainsi que l’unité de recherche et développement technologique. La nouvelle structure a pour but d’adapter la direction des renseignements militaires de Tsahal aux changements radicaux intervenus dans le monde et de fournir des renseignements tactiques aux troupes engagées dans les combats au sol ou dans les missions au sein des lignes ennemies. Source : slate.fr
ISRAËL
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Les représentants de Walmart surveillent 20 startups en Israël
La chaîne de distribution américaine envoie une seconde délégation en Israël en juin pour rechercher des collaborations et des investissements. Une délégation de six représentants de la chaîne de magasins américaine Walmart s’est rendue en Israël la semaine dernière. La délégation comprenait un cadre supérieur de Sam’s Club, filiale de Walmart, responsable de la cybersécurité, des médias numériques et de la logistique. La délégation aurait été l’invitée de l’homme d’affaires israélien Ohad Finkelstein. La délégation a examiné une vingtaine de startups et a rencontré des hommes d’affaires israéliens de haut niveau, notamment le fondateur et PDG de la société Taboola, Adam Singolda. Le but de la visite, qui s’est terminée ven-
dredi, était d’enquêter sur des collaborations potentielles ou des investissements dans des start-up israéliennes de cybersécurité. Des sources informent qu’une deuxième délégation de Walmart se rendra en Israël en juin dans le cadre de la semaine de la cyber-israélienne. Les membres de la délégation ont souligné la semaine dernière que Walmart n’avait pas l’intention d’ouvrir des points de vente en Israël. Ce qui intéresse la plus grande chaîne de magasins au monde, ce sont les technologies innovantes et les startups d’Israël. Walmart a eu des activités informelles en Israël pendant neuf ans, le reliant aux entreprises israéliennes avec de nouvelles technologies à offrir. Globes
Le chiffre : Israël compte 250 000 employés travaillant dans la high tech Des données surprenantes concernant l’écosystème israélien : • Mis à part les États-Unis et la Chine, c’est le premier pays du monde, en termes d’entreprises cotées au Nasdaq. • C’est le premier pays du monde, en termes d’investissements dans des capitaux-risques par personne et en pourcentage de PIB. • C’est le premier pays du monde concernant la concentration en startups : il y a une startup pour 400 habitants et tous les 19kms². • C’est le premier écosystème de startups au monde, après l’écosystème américain, si l’on en croit les chiffres du classement mondial pour l’année 2015 des écosystèmes de startups fait par Compass. • C’est le premier pays du monde, en ce qui concerne la concentration des employés du domaine de la recherche et du développement : 140 pour 10000 (les États-Unis sont en deuxième position, avec 85 pour 10000). • C’est le pays n°1 en termes de concentration des employés du secteur de la high tech : Israël compte 250000 employés travaillant dans la high tech (ce qui représente près d’un employé sur 10).
• C’est le premier pays du monde, de par son volume de publications scientifiques. • C’est le premier pays sur une liste de 148, en termes de capacité d’innovation, deuxième pays, en termes d’esprit d’entreprise et numéro 3 mondial en termes d’innovation, selon l’indice 2016 de compétitivité mondiale utilisé par l’IMD. • C’est la première économie sur 60 économies développées dans le monde, en termes de capacités technologiques et scientifiques, selon l’Index de Dynamisme Mondial, actualisé tous les ans. • C’est le deuxième pays du Forum Économique Mondial. • C’est le deuxième pays du monde, en termes de niveau d’instruction, selon le Wall Street Journal. • C’est le quatrième pays du monde, de par sa capacité à attirer les investisseurs étrangers, selon Deloitte. • C’est le cinquième pays du monde, en termes de brevets par habitants. • C’est le dixième pays du monde, sur l’index Bloomberg. Source : www.maddyness.com
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Le premier bébé cloné verra t-il le jour en Israël ?
L’État d’Israël investit 4,3 % de son PIB dans la recherche et le développement – record mondial –, dont le tiers alloué à 1 350 sociétés se consacrant aux sciences de la vie et à la biotechnologie. Un secteur qui génère de spectaculaires profits, tel celui de la société Neuroderm (traitement de la maladie de Parkinson), récemment vendue au géant japonais de la pharmacie Mitsubishi Tanabe pour 1,1 milliard de dollars. Résultat : le congrès annuel Mixiii-Biomed (ex-Ilsi-Biomed) de Tel-Aviv est le second en importance après Bio, la grande manifestation organisée aux États-Unis. « Le premier bébé cloné verra le jour en Israël ou en Corée du Sud », prédit Étienne Lepicard. Ce docteur en médecine représente la sensibilité chrétienne au Comité national de bioéthique d’Israël. Cette instance est codirigée par la généticienne Ephrat Levy-Lahad et le médecin et rabbin Avraham Steinberg, qui vient aussi d’être nommé à l’Académie pontificale pour la vie. Israël est le premier à légiférer sur la GPA… « La société israélienne est largement sécularisée. Mais face au défi bioéthique, sa législation globalement très libérale, du moins en ce qui concerne le début de la vie, reflète aussi la dimension religieuse d’une tradition plurimillénaire », affirme Étienne Lepicard, qui s’en est expliqué devant la Conférence épiscopale catholique (2015), lors du 2e Synode sur la famille. Exemple de ce paradoxe : dès 1996, Israël a été le premier pays à légiférer sur la gestation pour autrui (GPA, interdite en France). Mais la loi sur le don d’ovules et la fécondation in vitro (FIV) n’est intervenue qu’en 2010. « Les Israéliens ne se sont pas demandé si l’embryon était ou non une personne au sens ontologique. Ils se sont référés aux textes du Talmud pour en fixer le statut juridique », explique Étienne Lepicard. Selon ces écrits, avant le 40e jour, l’embryon est assimilé à « de l’eau ».
Au ministère de la santé, une commission publique professionnelle interdisciplinaire sur le statut de l’embryon a pour mission de suivre l’évolution de la recherche en la matière. Dans la perspective de la philosophie juive, le plein statut d’humain s’acquiert non pas lors de la fécondation, mais à la naissance. Pragmatiquement, rabbins et juristes ont établi une jurisprudence qui a fixé des limites à la recherche. En tenant compte de la halakha (tradition religieuse juive), la Knesset (Parlement) a ainsi voté en 1999 une loi, reconductible tous les cinq ans, qui permet d’utiliser les embryons surnuméraires pour la recherche. La justification étant que ceux-ci n’ont aucune chance de survie s’ils ne sont pas implantés ultérieurement dans l’utérus d’une receveuse – ce qui est interdit. Est aussi autorisée l’expérimentation à partir des cellules souches issues d’embryons surnuméraires. Ce texte interdit en revanche le clonage reproductif humain, tout comme les interventions sur le génome transmissibles à la descendance (modification de la lignée germinale). Il a été reconduit en mai 2016 pour trois ans. Les équipes scientifiques et médicales israéliennes, en pointe dans ces domaines de recherche, sont déjà passées pour certaines à une étape ultérieure. Plutôt que de continuer à utiliser des cellules souches embryonnaires, elles cherchent à mettre au point des cellules de synthèse qui rempliraient le même office, à savoir : réparer des cellules malades, comme des cellules cancéreuses ou les cellules du pancréas chargées de produire de l’insuline. Ce qui permettrait de dépasser le problème éthique. En effet, certains rabbins s’opposent à la création délibérée de pré-embryons aux fins de destruction, considérant que cela dévalorise la vie humaine. Joël David, correspondant à Jérusalem Source : www.la-croix.com
ISRAËL
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La recherche sur la viande Accord Israël & Palestine : artificielle progresse en Israël 4 centrales électriques seront construites
Pékin a conclu un accord commercial avec Israël qui devrait lui permettre d’investir dans des sociétés spécialisées dans la recherche sur la viande artificielle, créée à partir de cellules animales. La Chine en est un marché potentiel considérable.
L’Etat d’Israël a signé un accord commercial d’une valeur de 300 millions de dollars avec la Chine. Il devrait permettre à cette dernière de coopérer avec des compagnies israéliennes dans le domaine de la recherche sur les technologies permettant de réduire son impact environnemental. Parmi les domaines concernés, on retrouverait notamment celui de la viande artificielle ou viande produite in vitro, selon le magazine Quartz. La production de cette viande, élaborée en laboratoire à partir de cellules animales, permettrait à terme de limiter l’impact environnemental de l’élevage intensif, responsable d’une part significative des émissions de gaz à effet de Par cet accord, la Chine, qui manifeste une volonté de plus en plus importante de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre, souhaite bénéficier en priorité de la re-
cherche sur ces technologies. Israël compte en effet trois des huit entreprises du monde spécialisées dans la recherche et le développement de la culture de viande in vitro : SuperMeat, Future Meat Technologies et Meat the Future.
Quant à la Chine, qui a importé pour plus de 10 milliards de dollars de viande en 2016 selon le Centre du commerce international (une branche de l’Organisation mondiale du commerce), elle représente un marché potentiel considérable pour ce produit. «C’est une formidable opportunité commerciale», s’est ainsi félicité Bruce Friedrich, réalisateur du célèbre documentaire choc Meet Your Meat et dirigeant du lobby américain The Good Food Institute, qui fait la promotion du développement d’une production alimentaire alternative, et notamment de la viande in vitro. «Cet accord pourrait mettre la viande [in vitro] dans le radar des autorités chinoises qui ont la capacité d’investir des milliards de dollars dans ces technologies», a-t-il par ailleurs espéré. Source : francais.rt.com
Grosse délégation d’hommes d’affaires japonais en Israël Les exportations israéliennes au Japon ont atteint une valeur de 780 millions de dollars en 2017 Les Premiers ministres japonais Shinzo Abe et israélien Benyamin Netanyahou ont affirmé mercredi à Jérusalem vouloir intensifier les investissements bilatéraux. « J’espère que nous allons poursuivre le développement des investissements entre nos deux pays », a déclaré M. Abe, qui était venu accompagné d’une délégation d’homme d’affaires japonais. Evoquant « la formidable croissance des investissements japonais en Israël et les investissements israéliens au Japon », M. Netanyahou a estimé que le partenariat était « excellent mais ce n’est qu’un début ». Les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient en 2017 à 2,8 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros), selon l’Institut israélien de l’export et de la coopération internationale. Les exportations israéliennes au Japon ont atteint une valeur de 780 millions de dollars en 2017, et comportaient notamment du matériel médical et électronique, selon cet institut.
Les deux hommes ont convenu de progresser sur la mise en place de vols directs du Japon vers Israël, ce qui augmenterait le tourisme, les investissements et les affaires, selon un communiqué du bureau de M.Netanyahou. M. Abe avait rejeté mardi un transfert de l’ambassade de son pays à Jérusalem, refusant ainsi de suivre l’exemple des EtatsUnis. Il avait par ailleurs réaffirmé le soutien de son pays à la création d’un Etat palestinien indépendant dans le cadre d’une solution de deux Etats, lors d’une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Source : i24News
Israël a conclu un accord historique avec l’Autorité palestinienne (AP) visant à leur confier la pleine charge de l’approvisionnement en électricité de la Cisjordanie, ainsi que pour la construction de quatre centrales électriques. Selon cet accord, prévu sur 15 ans, l’AP devra rembourser une dette de 915 millions de shekels (plus de 211 millions d’euros) à l’entreprise publique israélienne d’électricité Israel Electric Corp (IEC), et prendre en charge la distribution d’électricité en Cisjordanie. L’IEC vendra l’électricité à la Palestinian Electricity Transmission Company (PETC) à travers quatre centrales électriques qui seront construites en collaboration avec l’AP. L’entreprise palestinienne sera propriétaire des centrales et sera en charge de l’alimentation électrique, a précisé l’agence de presse Reuters. Près de trois millions de Palestiniens résident en Cisjordanie et dépendent actuellement de l’Etat hébreu pour leur électricité, la Jordanie voisine fournissant quant à elle de l’énergie à la zone de Jéricho dans la vallée du Jourdain, a précisé le site.
Toutefois, l’accord ne s’applique pas à la bande de Gaza, victime de graves pénuries en raison d’un conflit persistant entre l’organisation terroriste Hamas au pouvoir dans cette zone, et l’Autorité palestinienne, en charge du paiement des factures d’électricité aux autorités israéliennes qui elles approvisionnent l’enclave. « L’accord libère le secteur de l’électricité palestinienne du plein contrôle israélien, qui dure depuis des décennies », a déclaré le ministre des Affaires civiles de l’AP Hussein al-Sheikh dans un communiqué. Pour sa part, le ministre israélien de l’Energie Yuval Steinitz, a salué cet accord qui selon lui ouvre la voie aux Palestiniens pour développer un réseau moderne. « L’accord réduit les restrictions en matière d’approvisionnement électrique, renforce la stabilité économique… et ouvre une nouvelle ère de relations économiques entre les deux parties », a affirmé le directeur général israélien du ministère des Finances, Shai Badad. Source : i24News
POLITIQUE
Combien de fois Jack Ma de Alibaba a t-il rencontré Bibi ?
Le fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba, Jack Ma, a rencontré mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahou dans son bureau à Jérusalem. La réunion a eu lieu peu après la visite d’Etat du Premier ministre japonais Shinzo Abe. « C’est merveilleux de vous accueillir en Israël, vous êtes un leader très prospère dans une entreprise très compétitive et dans un monde très compétitif, le monde appartient à ceux qui innovent et Israël est la nation de l’innovation, » a déclaré M. Netanyahou à M. Ma. « Nous avons reçu beaucoup de demandes, et nous avons vu beaucoup de monde. Je pense que grâce à votre leadership, nous découvrons que ce pays est beaucoup plus paisible que nous le pensions et que l’économie et la sécurité sont fortes », a affirmé l’homme d’affaires chinois au Premier ministre israélien.
« Le groupe Alibaba a d’excellentes raisons d’investir dans l’innovation israélienne », a confié M. Netanyahou à M. Ma. Ce dernier, qui est en visite en Israël depuis lundi avec un groupe de 28 jeunes présidents du groupe Alibaba, a indiqué qu’il était « impressionné par les opportunités d’affaires en Israël. » Il s’agit de la troisième rencontre entre M. Netanyahou et M. Ma. Les deux hommes s’étaient déjà croisés lors du déplacement du Premier ministre à Davos en janvier 2016 et au cours de la visite d’Etat de Benyamin Netanyahou en Chine en mars 2017. C’est au cours de ces réunions que le dirigeant israélien a invité M. Ma à se rendre en Israël. Source : i24News
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Iran: Netanyahu «soutient totalement» Trump, le Golan en état d’alerte Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit mardi «soutenir totalement» le retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran, tandis que la partie du Golan occupée par Israël était placée en état d’alerte élevé devant l’éventualité d’une attaque iranienne venue de Syrie.
Israël, réputé première puissance militaire et seule puissance nucléaire de la région, ne cesse de proclamer qu’il ne permettra pas à l’Iran de se servir de la Syrie comme tête de pont contre lui, et notamment d’y installer des sites de production ou de lancement de missiles à guidage de précision.
Au moment où le président américain Donald Trump annonçait sa décision jugée «courageuse» et «historique» par M. Netanyahu, l’armée israélienne a indiqué avoir demandé aux autorités locales du plateau du Golan occupé d’ouvrir et de préparer les abris antimissiles en raison «d’activités inhabituelles des forces iraniennes en Syrie», de l’autre côté de la ligne de démarcation.
L’Iran est, avec son allié libanais du Hezbollah, autre ennemi d’Israël, et avec la Russie, l’un des soutiens du régime syrien de Bachar al-Assad.
Israël a déployé des systèmes de défense et placé ses forces «en état d’alerte élevé face au risque d’une attaque», a dit l’armée israélienne, joignant à son communiqué une vidéo de batteries antimissiles en cours d’installation et d’appareils de guerre en phase de décollage et d’atterrissage, avec ce qui ressemble au Golan en toile de fond. Rien ne permettait de vérifier l’imminence ou non d’une menace alors qu’Israël dit depuis des semaines être prêt à une possible attaque iranienne venue de Syrie, probablement sous la forme de tirs de missiles, en représailles à des récentes frappes attribuées à Israël en Syrie, dans lesquelles des Iraniens ont été tués. «Riposte vigoureuse» La télévision a fait état du rappel de réservistes de l’armée de l’air, des renseignements et de membres de la protection civile. L’armée s’est contentée de confirmer un rappel partiel de réservistes. Les excursions d’élèves ont été annulées dans le Golan, dont Israël a annexé les 1.200 kilomètres carrés capturés en 1967. «L’armée israélienne est prête à faire face à différents scénarios et prévient que toute agression contre Israël appellera une riposte vigoureuse», a-t-elle mis en garde. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a indiqué sur Twitter s’être entretenu avec son homologue américain Jim Mattis et l’avoir informé de la situation. Le plateau du Golan est en proie depuis des semaines à de vives tensions avivées par les incertitudes autour du sort de l’accord nucléaire iranien. Deux opérations imputées à Israël en Syrie les 9 et 29 avril et dans lesquelles de nombreux Iraniens auraient été tués ont fait craindre une escalade autour du théâtre syrien. L’Iran a promis que ces attaques ne resteraient pas sans réponse.
C’est dans ce contexte que le président Trump a annoncé le désengagement de son pays de l’accord nucléaire signé en 2015 par les grandes puissances et la République islamique. «Recette d’un désastre» «Israël soutient totalement la décision courageuse prise aujourd’hui par le président Trump de rejeter le désastreux accord nucléaire avec le régime terroriste de Téhéran», a dit M. Netanyahu, apparaissant en direct sur la télévision publique quelques secondes seulement après la déclaration de M. Trump. Le Premier ministre israélien, dont le pays se voit comme la cible désignée d’un Iran doté de l’arme nucléaire, est l’un des plus ardents détracteurs de l’accord de 2015. M. Netanyahu a rappelé s’être opposé à l’accord «depuis le début» parce que «non seulement cet accord ne bloque pas la voie de l’Iran vers la bombe, mais il lui ouvre la voie vers un arsenal complet de bombes nucléaires, et ceci en l’espace de quelques années». «L’accord n’a pas fait reculer le risque de la guerre, il l’a rapproché, l’accord n’a pas limité les agissements agressifs de l’Iran, il les a formidablement augmentés» dans toute la région, et surtout en Syrie, a-t-il dit. L’accord de 2015 a produit des «résultats désastreux», l’Iran a développé ses capacités balistiques et a continué à dissimuler son programme secret d’armement nucléaire, a-t-il dit, parlant de «recette d’un désastre». M. Netanyahu s’était signalé en 2015 en défiant l’administration Obama et en allant plaider jusque devant le Congrès américain contre l’accord nucléaire. Il y a une semaine, il avait signé un nouveau coup d’éclat en dévoilant une centaine de milliers de documents saisis selon lui par les espions israéliens à Téhéran et prouvant que l’Iran avait un programme nucléaire secret. Son «ami» Trump a fait référence à ces éléments dans sa déclaration mardi soir. AFP