Sauge et Romarin, Beltaine 2013

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Sau ge et Romarin Beltaine (30 avril-1er mai) Petit mot aux adultes Ce premier numéro de Sauge et Romarin est consacré à une des quatre grandes fêtes païennes : Beltaine. Grande fête celtique marquant la fin de l'hiver et le début de l'été (les Celtes divisaient l'année en deux saisons), Beltaine est une fête du feu. Autrefois les Celtes allumaient de grands feux entre lesquels ils faisaient passer les troupeaux pour les purifier et leur ôter toute leur vermine accumulée pendant l'hiver. Dans l'histoire suivante, La fête de Beltaine de Sauge et Romarin, les jumeaux entre dans l'Autre Monde alors qu'ils vont cueillir du muguet. Bien entendu, le muguet n'est pas une plante sacrée chez les Celtes et la coutume de s'en offrir le 1er mai est récente. Cependant, c'est une jolie fleur avec un parfum si doux que je n'ai pas pu résister à l'intégrer dans cette histoire.


La fête de Beltaine de Sauge et Romarin

Par une belle journée du mois d'avril, deux enfants qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau cheminaient sur un chemin dans la forêt derrière la maison. La petite fille portait un panier d'osier au bras droit pour mettre les fleurs de muguets qu'elle allait cueillir avec son frère. Le petit garçon marchait devant et écartaient les buissons, les longues herbes ou les fougères avec son bâton. Ils finirent par arriver à un endroit, sous les bouleaux, où les muguets formaient un tapis de clochettes blanches. Ils y coururent et se baissèrent pour les cueillir. A ce moment-là, quelque chose d'étrange se passa. Les petites fleurs se mirent à bouger et à tintinnabuler comme de véritables clochettes, puis des esprits des fleurs s'en échappèrent, tels de la brume nacrée s'enroulant autour des feuilles des arbres. Sauge et Romarin admirèrent la danse des esprits du muguet sous la voûte des bouleaux. Ebahis, les jumeaux restaient bouche bée devant la beauté du spectacle. Les esprits produisaient des lumières bleues, roses, vertes, corail et dorées. Quand le spectacle se termina, ils s'aperçurent que le paysage avait changé. Devant eux, une colline se dressait au beau milieu d'une prairie fleurie de pâquerettes et de pissenlits. Autour des enfants, des buissons de roses embaumaient l'air. Des gens dansaient sur la colline. Ils dansaient une ronde autour d'un grand mât


planté à son sommet. Le mât était décoré de fleurs et de guirlandes. Des rubans étaient attachés au sommet du mât et les gens s'y tenaient d'une main. Sauge les contemplait, fascinée par la grâce de leurs mouvements, tandis que Romarin préférait regarder des enfants cueillir des fleurs et en tresser des longues cordes avec lesquelles ils s'amusaient à sauter. A gauche de la colline, des hommes empilaient des bûches. Un peu plus haut, des jeunes filles tressaient des couronnes de fleurs des champs. La plus belle et la plus charmante, vêtue d'une longue robe verte brodées de petites fleurs, brodait une grande couverture en lin avec les fleurs. Ses longues boucles cascadaient sur son dos jusqu'à sa taille et une couronne de muguet, de fleurs d'aubépine et de roses ceignait son front. La jeune fille couronnée se leva, descendit la colline et s'approcha des jumeaux. Elle leur prit la main à chacun et les entraîna avec elle sur la colline. – Venez, leur dit-elle d'une voix mélodieuse. Venez danser avec nous, partager notre joie, cueillir des fleurs et en tresser des couronnes avec nous. Venez, car aujourd'hui est un jour de fête. Aujourd'hui, nous célébrons Beltaine. Je suis la Dame de Beltaine, Creiddylad, et j'ai décidé que tout le monde ici doit danser et s'amuser. Les jumeaux suivirent Creiddylad et dansèrent autour du mât avec les autres. Lorsqu'ils furent hors d'haleine, ils s'assirent avec les autres jeunes filles pour tresser des couronnes de fleurs. Ils ne se reposèrent pas longtemps car les autres jeunes gens et jeunes filles les entraînèrent avec eux pour sauter à la corde, cueillir des fleurs et jouer aux divers jeux présents un peu partout. Le crépuscule peignit le ciel de couleurs flamboyantes. Pendant que le ciel se couvrait de bleu marine et de violet foncé, les bûchers furent allumés et des quatre coins de la région les paysans emmenèrent leurs troupeaux pour les faire passer entre les feux. – Pourquoi font-ils cela ? demanda Romarin, curieux. – Les paysans font passer leur bétail entre les feux pour les débarrasser de leur vermine et leur éviter les maladies car Belenos, le dieu qui a donné le nom à cette fête, est un dieu solaire mais aussi un dieu médecin et ses feux sont réputés pour guérir les maladies, lui expliqua Creiddylad. Venez, les enfants, nous allons maintenant danser la ronde autour des feux. Toute à leur joie, les célébrants chantaient et dansaient à en perdre haleine. Soudain, un vacarme assourdissant les pétrifia tous. Deux cavaliers surgirent sur la colline et celui qui avait un habit recouvert de feuilles de houx s'empara de Creiddylad et l'obligea à monter en croupe sur son cheval ! Cela se déroula si vite qu'aucune des personnes présentes eut le temps de réagir. L'autre cavalier, revêtu de feuilles de chêne, le visage caché par un masque de ces mêmes feuilles, se lança aussitôt à leur poursuite. Il les rattrapa plus loin et engagea un duel contre le cavalier-houx. L'assistance regardait le combat, fascinée. Les jumeaux tremblaient de peur, ce qu'une jeune femme remarqua. Elle les rassura : – Ne vous inquiétez pas, Creiddylad ne court aucun danger. Ce simulacre de combat a lieu deux fois par an, dont une fois à Beltaine. Le cavalier-chêne, aussi


appelé le Roi-Chêne, et le cavalier-houx ou Roi-Houx représentent tous deux l'année. Le Roi-Chêne symbolise l'année croissante, du solstice d'hiver à Beltaine tandis que le Roi-Houx symbolise l'autre moitié de l'année, de Beltaine au solstice d'hiver et ils se combattent à Beltaine pour essayer de gagner la main de Creiddylad. Seulement, aucun d'eux ne pourra l'obtenir car c'est ainsi, personne ne peut gouverner vraiment sur la Nature. Me comprenez-vous ? – Je crois, répondit Sauge. Creiddylad symbolise la Nature et personne ne peut la posséder. – Bravo ! C'est exactement cela. Tu as tout compris, petite fille. A présent, vous devez rentrer chez vous et continuer cette fête avec votre famille. Les deux enfants affichèrent des mines déçues. La jeune femme s'en aperçut et les consola. – Vous devez rejoindre votre monde ce soir, mais vous pourrez revenir lors des autres fêtes de l'année. Alors, réjouissez-vous car nous nous disons au revoir. – Au revoir ! Au revoir ! crièrent les enfants, joyeux de nouveau. Ils se retrouvèrent instantanément dans le champs de muguet sous les bouleaux. Ils en cueillirent un panier entier et retournèrent à la maison. Dans le jardin, un mât décoré avait été dressé et du monde dansait joyeusement autour. Des tables chargées de nourriture et de boissons entouraient les arbres. La fête battait son plein et personne ne remarqua les jumeaux qui s'introduisaient discrètement dans la maison pour mettre leurs fleurs dans l'eau et les cacher jusqu'au lendemain. Une fois que cela fut fait, ils rejoignirent les autres dans le jardin et se mêlèrent à la foule joyeuse de leurs cousins.


Belenos Dans l'histoire de La fête de Beltaine de Sauge et Romarin, tu as lu que Beltaine est la fête consacrée au dieu Belenos. Tu ne sais peut-être pas qui est Belenos ou tu l'as oublié. Dans ces deux cas ou même si tu es juste curieux, lis ce petit article et tu en sauras plus sur cette divinité celtique. Belenos est un dieu présent dans toutes les civilisations celtiques. Il porte ainsi plusieurs noms : • • • •

Belenos en Gaule Belenus en Grande-Bretagne Bile en Irlande etc.

Je t'invite à chercher les autres noms de ce dieu et leur signification. Belenos est un dieu solaire. Les rayons du soleil qui descendent vers la Terre le symbolisent. C'est aussi un dieu médecin qui guérit grâce à la méditation. Autrefois à Beltaine, les paysans faisaient passer leurs troupeaux entre deux grands feux consacrés à Belenos pour débarrasser les animaux de leur vermine et leur éviter les maladies. En plus d'être un dieu solaire et un dieu médecin, Belenos est aussi un dieu de la beauté, de l'harmonie, de l'intuition et du raisonnement. Il patronne aussi bien la médecine que les arts. Des lieux célèbres en France et en Europe étaient consacrés à Belenos. Essaie d'en trouver au moins trois et cite le lieu où ils se trouvent et leur nom actuel. Tu peux aussi t'amuser à trouver des descriptions physiques du dieu et le dessiner.


Flore, Faune et Créatures Magiques de Beltaine L'abeille Depuis que le printemps fait reverdir et refleurir la nature, tu as peut-être remarqué des abeilles butinant un peu partout. Elles en récoltent le pollen qu'elles ramèneront ensuite à la ruche pour que les abeilles-ouvrières puissent le transformer en miel. Les abeilles sont nécessaires à la vie car en butinant les fleurs, elles pollinisent les plantes et les arbres et permettent leur renouvellement. Elles nous fournissent du miel mais aussi de la propolis, de la cire et de la gelée royale. • Propolis : c'est une sorte de gomme utilisée par les abeilles pour boucher les trous de la ruche et en protéger l'entrée afin d'empêcher les insectes prédateurs d'y pénétrer. Elle a de nombreuses vertus médicinales : anti-infectieuse, anesthésique, cicatrisante, antiinflammatoire... On l'utilise notamment pour soulager les maux de dents. • la cire d'abeille : substance sécrétée par les abeilles pour colmater les alvéoles des rayons à miel. Son utilisation est multiple : cirage pour e parquet, bougie, pâte à modeler... • Gelée royale : substance produite par les abeilles-ouvrières pour nourrir les larves des abeilles. Elle possède de nombreuses vertus : elle est antiobiotique, stimule le corps et régule les intestins. Dans la mythologie celtique, l'abeille sert de messagère entre notre monde et le monde des esprits. Elle symbolise aussi la sagesse. Je t'invite maintenant à chercher une description de l'abeille, d'une ruche et d'un essaim. Ensuite répond à ces questions : 1. Comment se compose un essaim ou colonie ? 2. Quel est le rôle de la reine ? 3. Combien de kilos de miel une ruche peut-elle produire ? 4. Qu'est-ce que l'essaimage ?


Les fées des fleurs Deux fois par an, le voile entre notre monde et le monde des esprits s'affine et il est possible de voir danser les lutins, les fées et les elfes. Voici quelques fées des fleurs de mai. La fée de l'aubépine L'aubépine, un arbre aux fleurs blanches, fait partie des trois arbres fées avec le chêne et le frêne. L'aubépine est même l'arbre-fée par excellence, une porte vers l'Autre Monde, le monde des esprits et des fées. Ce bel arbre détient aussi une magie puissante. C'est l'arbre sacré de la déesse Olwen. Il symbolise la purification, le mariage sacré et l'unité mêle-femelle. Son tronc est utilisé traditionnellement pour fabriquer le Mât de Mai. La fée de l'aubépine nous permet d'entrer dans l'Autre Monde et protège les imprudents. Elle enchante notre vie, apportant partout la vie et la fertilité, la pureté et l'épanouissement. La fée du saule Cet arbre qui pousse près des cours d'eau nous permet aussi de pénétrer dans l'Autre Monde. Arbre des enchantements et de la magie, il est facilement reconnaissable à ses longues branches qui tombent à terre. Il symbolise la réflexion et l'harmonie. La fée du saule connaît les vertus de son arbre pour nous soigner. Elle sait que son écorce contient un ingrédient utilisé pour fabriquer de l'aspirine et que des infusions de son écorce soignent les rhumatismes ou de la fièvre. Si tu as de l'acné ou des pellicules dans les cheveux, la petite fée du saule te


préconisera d'appliquer un peu de sève de bouleau sur ta peau ou de faire une bonne décoction en faisant bouillir l'écorce et les feuilles dans de l'eau et de nettoyer le cuir chevelu avec. La fée du saule peut aussi te murmurer quelques-uns des secrets magiques du saule. Si tu sais l'écouter, elle te dira que le saule aide à la créativité, à trouver l'inspiration, qu'il protège et qu'il soigne. Cette petite fée a un caractère bien trempé. Parfois grincheuse, parfois taquine, elle n'est pas toujours gentille. La nuit, la fée du saule peut quitter son arbre et suivre les promeneurs en chuchotant et en marmonnant, ce qui peut être assez effrayant. Cependant, le saule a beaucoup de sagesse à nous communiquer car il est lié à toutes les eaux du monde. C'est un merveilleux professeur qui murmure à ceux qui savent l'écouter. Il faut rester calme et comprendre que nos sens humains sont superficiels. Imagine les racines du saule qui s'enfoncent profondément dans la terre jusqu'à un petit cours d'eau souterrain. Imagine ce cours d'eau rejoindre d'autres cours d'eau, une rivière, un fleuve et l'océan. Le meilleur moment pour communiquer avec la fée du saule et avoir des rêves, c'est en pleine nuit.


DEFINITIONS CELTIQUES:

Dans le druidisme, on peut classer les druides en trois catégories : - LES DRUIDES: Le mot « druides » vient de « dru-wid-es » qui signifie « très savants ». Le druide est considéré comme le personnage le plus important de la société celtique car il possède le savoir traditionnel. En effet, les druides sont à la fois prêtres, mages, médecins, poètes, philosophes, théologiens et astrologues. Les druides détiennent donc tous les pouvoirs et pouvaient même s'exprimer avant le Roi car ils parlent au nom des divinités. - LES BARDES : Les bardes, aussi appelés « filid » en Irlande viennent en second rang dans la hiérarchie celtique, juste après les druides. Les druides sont avant tout des théologiens, c'est à dire qu'ils se consacrent essentiellement à tout ce qui concerne l'enseignement religieux. Les bardes quant à eux sont spécialisés dans le domaine de la poésie et de la musique, il s'agit de leur fonction principale. Ils connaissent par cœurs les légendes et les épopées. D'autres fonctions leurs sont aussi attribuées, comme par exemple la louange, l'histoire et la généalogie. LES VATES : Les vates sont considérés au même titre que les bardes, c'est à dire qu'ils viennent en second rang après les druides. Ils sont avant tout des devins. Ils s'occupent principalement du culte, de la divination et de la médecine. Ils ont également une connaissance absolue des arbres, des plantes et des végétaux.


Divinités celtiques

De nombreuses divinités sont présentes dans le panthéon celtique. Ce mois mois-ci, nous nous intéresserons particulièrement à deux déesses, Cerridwen et Belisama, la première étant une déesse lunaire et la seconde une déesse solaire. CERRIDWEN : Cerridwen est une déesse galloise que l'on retrouve aussi écrit parfois Ceridwen ou Keridwen. Cerridwen est une déesse triple, c'est à dire qu'elle représente à la fois la jeune fille, la mère et la femme âgée. Elle est considérée comme la grande mère, la déesse de la nature et de la lune. Cerridwen est aussi connue pour être la déesse de la mort, de la fertilité, de la régénération, de la science, de l’astrologie, de la poésie, des sorts et de la connaissance. Elle est également la gardienne du savoir caché et elle est donc priée par ceux qui cherchent à découvrir les vérités serètes. Son symbole est une truie blanche et deux plantes lui sont associées, la verveine et les glands. BELISAMA : Belisama est une déesse gauloise parente de Belenos, qui est le dieu du soleil. Son nom est issu du proto-celtique belo (brillant) et samo (été). C'est une déesse solaire que l'on associe à l'été et à toutes sortes de feux : feu solaire, feu lunaire, foyer, etc... Elle est aussi une déesse de la sagesse et des forges. Les romains ont associé Belisama à leur déesse Minerve, aussi connue par les grecs sous le nom d'Athéna. Minerve étant une déesse liée à la sagesse et à l'artisanat, on peut donc estimer que les romains ont conclu que certains des attributs de Belisama sont la sagesse et l'artisanat.

Joyeux Beltaine et à la prochaine !


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