Sauge et romarin beltaine 2014

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Sauge et Romarin

Beltaine

30 avril-1er mai 2014


Le Mariage Sacré par Gwladys Ithilindil

Un joyeux remue-ménage régnait dans le village de Sauge et de Romarin. A la maison, maman et grand-mère récuraient les casseroles en cuivre suspendues sur le mur en faïence de la cuisine, au-dessus de l'évier et du plan de travail. Les tontons et les taties étaient venus aider et ils avaient les cousins avec eux. Pendant que les tontons aidaient grand-père et papa à cuire les grosses miches de pain, les tourtes et les brioches dans le four à bois au fond du jardin, les taties préparaient le repas pour la fête du soir. Les neuf enfants étaient assis dans l'herbe, derrière la maison. Chacun avait une corbeille remplie de fleurs à côté de lui et un grand fil devant lui. Camma, une rouquine aux yeux verts de onze ans, avait proposé de faire des guirlandes et des couronnes de fleurs pour décorer l'Arbre de Mai. Tous ayant accepté, ils étaient partis dans les prairies et sur les chemins pour cueillir des fleurs. Grand-mère leur avait aussi donné des fleurs, du fil et des ciseaux ainsi que des aiguilles à tricoter. Lorsqu'ils avaient eu tout ce qu'il leur fallait, ils étaient revenus s'installer dans l'herbe constellée de pissenlits et de pâquerettes. Quand les couronnes et les guirlandes de fleurs furent toutes confectionnées, ils les mirent dans les paniers et les apportèrent à la cuisine. La grande table recouverte d'une nappe cirée était encombrée de casseroles et de plats. – Oh ! dit grand-mère en levant les yeux du verre en cristal qu'elle essuyait, vous avez fait du joli travail, les enfants ! – Emportez les corbeilles avec vous. Vous décorerez l'Arbre de Mai avec, ajouta maman. Restez là-bas, nous vous rejoindrons un peu plus tard.


Un pique-nique s'organisa spontanĂŠment autour de l'Arbre de Mai. Chacun


avait emporté avec lui un petit quelque chose à manger et toutes ces bricoles furent partagées entre tous les convives. Il y eut de la musique, des chants improvisés, des danses et des jeux. Après le dessert, des jeunes filles s'éparpillèrent dans les sous-bois suivies par les jeunes hommes un peu plus tard. Pendant ce temps, les enfants, trop jeunes pour cette sorte d'amusement, partirent en courant dans les prés alentours. Ils se retrouvèrent pour jouer à « trape-trape » et à colin-maillard. Leurs cris joyeux retentissaient sur les collines et les oiseaux leur répondaient en gazouillant. Adultes et enfants partirent cueillir des plantes protectrices et des plantes médicinales. Tous les enfants du village savaient reconnaître les bonnes herbes des mauvaises. Au bout d'un moment, une musique solennelle rappela tout le monde autour de l'Arbre de Mai. La cérémonie du mariage sacré allait commencer. Les enfants et les couples de nouveaux jeunes amoureux se hâtèrent. Tous désiraient voir la belle mariée. La plus belle jeune fille du village, Luerna, avait été choisie pour symboliser Belisama, et le plus beau jeune homme, Canaunos, avait été choisi pour jouer le rôle de Belenos. Tous les Celtisants ne fêtaient pas Beltaine de cette manière, cette façon de faire était particulière au village de Sauge et de Romarin. Le druide leva son bâton tordu, orné d'écriture en alphabet celtibère et lépontique et de clochettes, symbole de son savoir, et cela amena instantanément le silence. La veille au soir, c'était également lui qui avait ordonné à allumer les deux grands feux entre lesquels les paysans avaient fait passer leurs troupeaux. Un des feux représentait Belenos, l'autre Belisama.



Devant l'assemblée recueillie et joyeuse à la fois, il commença la cérémonie. Il l'ouvrit par une demande au Teutatès du village pour que celuici les aide et les soutiennent dans leur cérémonie. Des offrandes de pains et de viandes furent emmenées devant la statuette du dieu placée sur l'autel. La cérémonie continua avec une invocation et des offrandes à Aedis, le dieu du feu. Des vasques pleine d'amadou furent enflammées pour apporter les offrandes au dieu. Le Teutatès et Aedis invoqués, ce fut au tour de Belenos et Belisama d'être appelés. Les dieux semblèrent apprécier les offrandes et les invitations car chacun ressentit une profonde joie et une sérénité sans pareille. C'était une impression rare et précieuse qu'ils conserveraient toute leur vie. Le druide demanda à Belenos et à Belisama de protéger les maisons, les troupeaux, les gens et les cultures. Dès le lendemain, les troupeaux de vaches, de chèvres et de brebis seraient emmenés aux pâturages pour l'été et il fallait que les dieux les bénissent et les protègent. Enfin, la cérémonie du mariage sacré commença. Luerna-Belisama fit son apparition du côté du couchant. Sauge et les autres petites filles s'extasièrent devant la beauté de la jeune fille. Ses lourds cheveux noirs étaient entrelacés de fleurs et coiffés d'un diadème ailé surmonté d'un disque lunaire en argent filigrané, ils répandaient un parfum de rose à chaque mouvement qu'elle faisait. Le léger maquillage faisait ressembler son visage à une délicate fleur de pommier. Le plus beau, aux yeux des fillettes, était sa robe. Le corset d'un rose très doux épousait parfaitement sa taille fine et s'évasait en volutes et en plis jusqu'à ses pieds dont on ne voyait que la pointe dans des chaussures de satin. La robe était brodée de fleurs et de croissants de lune en tissu. De fines arabesques d'un rose très pâle étaient imprimées sur le tissu et ne se voyaient pleinement que lorsque Luerna bougeait. Du côté du levant, Canaunos-Belenos faisait son entrée. Les garçons le regardèrent bouche bée. Le jeune homme portait un pétase, un chapeau ailé, sur ses boucles châtain clair. Il portait une tunique et des braies harmonieusement colorées. Une cape drapait ses épaules et il tenait un caducée dans une main. Les deux jeunes gens s'approchèrent du druide et le mariage commença. La cérémonie finie, des danses et des libations s'organisèrent spontanément et durèrent jusqu'au crépuscule. A ce moment-là, tout le monde repartit chez lui pour finir en famille cette fantastique journée.


Animal Sacré de Beltaine Le Taureau

Le taureau personnifie la plénitude du printemps, lorsque la nature est bien verte et que les premiers fruits apparaissent. Il évoque un rythme lent ainsi que la terre nourricière et la Mère Nature féconde. Le taureau symbolise aussi bien la fécondité que l'Ordre Cosmique que les Celtes appelaient Dedma.



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