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Monument 486
en guerre allongé sur le sol aux pieds de Çiva, près de son trône vide. 2. Petite pièce – Sur un bassin parementé de gradins voguent deux barques entourées de poissons, parmi lesquels on en distingue deux à tête humaine. Des plongeurs semblent à la recherche d’un objet précieux – peut-être le bloc informe que l’on voit au-dessus porté à l’épaule sur une sorte de trône. Un vol d’apsaras et d’oiseaux couronne le tout. À gauche en retour, on voit généralement dans le sujet traité la représentation d’un acte de vandalisme : des iconoclastes semblent vouloir renverser et briser une statue de femme, entourée de cordes sur lesquelles tirent à la fois des hommes et des éléphants. Le docteur Bosch donne une interprétation qui nous semble préférable : « Bien loin de s’efforcer de renverser ou de détruire quelque chose, des gens sont occupés à rendre à une prisonnière le grand service de la délivrer de sa prison. Au-dessus de sa tête, on ouvre le rocher avec des pioches ; les éléphants l’écartent ; en bas, on applique l’ancienne méthode pour fendre la pierre dure : on la chauffe avec du feu, puis on l’arrose avec de l’eau ou plutôt avec du vinaigre. Il semble que la scène se rapporte à une légende d’un type très répandu, racontant qu’un roi ou un prince passe devant une montagne et entend une voix féminine qui chante ou pousse des gémissements ; il fait ouvrir le rocher et délivre la femme (princesse, nâgî, source) qu’il épouse ». Ainsi expliquée, la scène pourrait être en relation avec la précédente, qui représenterait alors la source libérée devenant un objet d’adoration en tant que source curative ; certains même y verraient la suite de la légende du Roi Lépreux, fi gurée dans l’élément de galerie voisin, et le Çiva du dernier panneau de la galerie basse deviendrait un simple rishi guérisseur, devant lequel se prosternerait le souverain sauvé par lui. Simples hypothèses… 3. Entre deux tours – C’est la « Légende du Roi Lépreux » identifi ée par M. Goloubew, et qui doit se lire de gauche à droite. Un roi trône dans son palais, près de son épouse, entouré de sa cour et de danseuses. Il lutte contre un serpent, tandis qu’au-dessous, la foule commente l’événement. Le monstre l’ayant souillé de son venin, il contracte la lèpre ; assis dans son palais, il donne des ordres à ses serviteurs qui descendent un escalier et semblent se précipiter pour aller consulter dans la forêt des ascètes guérisseurs. Des femmes entourant le souverain malade examinent sur ses mains les progrès du mal ; on le voit enfi n couché, avec un ascète debout à ses côtés. On remarquera sous la scène de la lutte contre le serpent une pierre mobile servant à boucher l’orifi ce d’une canalisation intérieure d’évacuation des eaux.
146 Les abords du Bayon
Le quadrilatère de routes qui contourne le Bayon se signale à l’attention, outre les deux énormes statues de Bouddha dorées de très basse époque qui se trouvent au nord et au sud, par deux monuments commémoratifs modernes ; l’un à l’angle sud-ouest est la tombe de Commaille, premier conservateur d’Angkor, assassiné en 1916 par des pirates ; l’autre, à l’angle nord-ouest, est la stèle érigée en l’honneur de Ch. Carpeaux, mort à la tâche en 1904. Si l’on prend d’autre part la route Carpeaux, on trouve à mi-chemin entre le Bayon et la porte ouest d’Angkor Thom, à 200 m au sud de la route, un petit monument non dénommé, classé sous le numéro 486.
MONUMENT 486
Date : basse époque, avec éléments de la fi n du Xe siècle Culte : brahmanique, puis bouddhique Dégagement par H. Marchal en 1918
Une terrasse en latérite garnie de lions précède une plateforme à usage de terrasse bouddhique, entourée de stèles ou « sema », à l’extrémité de laquelle se voit encore le piédestal qui supportait l’idole. Immédiatement derrière, surélevé sur un triple soubassement mouluré en grès en grande partie démoli, se trouve le sanctuaire principal. Celui-ci, très ruiné, est une construction tardive consacrée au Bouddha, que l’on voit assis sous l’arbre de la Bodhi sur le fronton oriental ; elle semble avoir pris la place d’un ancien prasat brahmanique dont le soubassement initial en latérite a été revêtu de grès dans la hauteur des deux gradins supérieurs. Les colonnettes et linteaux en grès rose, du style de Bantéay Srei (fi n du Xe siècle) ont été conservés, plus ou moins retaillés : on reconnaît à l’est Çiva sur Nandin (taureau sacré) et au nord Indra sur éléphant ; ils sont en parfait état et d’une grande fi nesse d’exécution. La cella, de 2 m sur 2,30 m au centre, est ouverte aux quatre axes et de plan cruciforme. Deux autres sanctuaires d’époque tardive ouvrant à l’est s’alignent sur la tour principale de part et d’autre de celleci, reposant sur le même gradin de base, donc fortement en contrebas : il n’en subsiste, surtout au sud, que quelques pans de murs croulants. Au nord on voit encore en place, au-dessus de la fausse porte occidentale sculptée d’un Bouddha debout à « usnisha » fl ammée, l’assise de base d’un fronton à Bouddha assis, la fausse porte sud est également restée à peu près intacte. Alentour, plusieurs frontons ont été reconstitués au sol ; ils sont ornés de motifs assez particuliers, notamment