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Avant-propos Le sommeil joue un rôle crucial dans l’équilibre des êtres vivants, et le bon sommeil de nos enfants conditionne le nôtre ! Notre sommeil de parent est indispensable et réparateur, mais il implique aussi un relâchement cyclique de la surveillance et de la protection que nous accordons à nos enfants… Quel jeune parent n’a pas veillé, ou ne s’est pas réveillé pendant les premières années de la vie de son bébé pour guetter anxieusement le son de sa respiration, pour l’aider à trouver ou à retrouver le sommeil, ou pour apaiser un cauchemar? Quel est celui qui n’a pas cédé au pleurs d’un bébé qui refusait d’attendre la fin de la nuit pour réclamer son biberon ? En répondant à leurs questions, en soulageant leurs angoisses, ce livre du docteur Edwige Antier devrait rendre un sommeil justement mérité, tant aux jeunes parents qu’aux grands-parents qui ont eu le temps d’oublier leurs expériences de parents… Il en va en fait du sommeil de nos progénitures comme de l’information. Jusqu’à quel point pouvonsnous nous permettre de nous accorder des moments de véritable décrochage sans passer pour des parents ou pour des citoyens indignes ou irresponsables ? L’information est devenue aujourd’hui une sorte de rampe, de point de repère permanent, de drogue quotidienne. L’homme du troisième millénaire n’aime pas en rompre le fil. Il a plus que jamais besoin de savoir en permanence où il est, d’où il vient, où il va. Et pourtant il lui faut bien aussi consentir parfois à « décrocher », à se déconnecter, à ne plus se tenir au courant des trépidations de sa planète, ne serait ce que pendant son sommeil, pendant certaines périodes d’intimité ou de vacances… À cet égard, France Info est un bon remède. Même lorsque nous ne l’écoutons pas, nous savons que nous pouvons l’écouter. Que grâce à elle, l’information est devenue un droit, une liberté fondamentale, disponible, accessible à tout moment. Le seul fait de savoir que nous pouvons savoir, que nous pouvons accéder à l’information « à la carte », que nous avons la liberté de nous informer à tout moment nous tranquillise. France Info est à sa manière une balise, un remède contre la peur de l’obscurité, contre l’angoisse de l’ignorance, et par voie de conséquence peut-être même contre certaines formes d’insomnies !
Michel Polacco Directeur de France Info
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Comprendre son sommeil Quand votre bébé dort, il apprend ! Dès la naissance, en regardant votre bébé les yeux fermés dans son berceau, vous êtes perplexe. Vous scrutez le moindre clignement de paupière, frémissement de la bouche, tressautement des doigts. Dort-il trop ? Ne dort-il pas assez ? Rêve-t-il ? Comment protéger son sommeil ? Quand va-t-il faire ses nuits ? Votre préoccupation essentielle est l’acquisition d’un bon rythme de sommeil dès ses premières semaines. Vers trois mois, les nuits deviennent de plus en plus paisibles. Mais le début de la deuxième année ouvre une nouvelle période délicate : les troubles du sommeil représentent le premier motif de consultation chez le pédiatre entre un et trois ans ! Vous voilà désemparée devant ses pleurs. Vos certitudes sont ébranlées et vous passez souvent des nuits dans le couloir... Or les découvertes récentes sur les cycles du sommeil et une connaissance plus approfondie de la psychologie du bébé permettent d’adapter votre comportement. Puisse ce livre vous aider à trouver la meilleure attitude pour chaque étape de l’existence de votre enfant : pendant les 100 premiers jours, de 3 à 9 mois et de 9 mois à 3 ans. Edwige Antier
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Table des matières Comprendre son sommeil
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Chapitre 1 Ce qu’il faut savoir
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Chapitre 2 Si votre enfant dort mal
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Chapitre 3 Mes conseils pratiques
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Chapitre 4 Dormir ailleurs
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Annexes
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Chapitre 1 Ce qu’il faut savoir
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Ce qu’il faut savoir
1. L’anarchie des 100 premiers jours 2. De retour à la maison 3. Le bébé doit être couché sur le dos 4. Est-il dangereux de laisser bébé dormir sur mon lit ? 5. Dormir en kangourou, quel effet pour son dos 6. Quand fera-t-il ses nuits ? 7. Pourquoi pleure-t-il le soir ? 8. La mort subite du nourrisson 9. Les coliques des trois premiers mois 10. Que faire face aux coliques ? 11. La tétée de nuit : un câlin sans fatigue 12. Quand supprimer la tétée de nuit ? 13. S’endormira-t-il en sécurité s’il n’a pas fait son rot ? 14. Sucette, pouce et doudou 15. De trois à neuf mois, le nirvana de vos nuits 16. De neuf mois à trois ans 17. Rêves et cauchemars 18. La propreté de nuit et pendant la sieste
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L’anarchie des 100 premiers jours Une progression tout en douceur e sommeil du fœtus : un rythme bien à lui. Imaginez le fœtus nourri en permanence par le cordon et bercé par vos mouvements maternels ; il perçoit les bruits extérieurs à travers le liquide amniotique, de façon déformée mais réelle.
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Lorsque sa mère se repose, le fœtus est éveillé et actif, en particulier entre 21 et 24 heures. Par contre, le matin, de 10 à 12 heures, le futur bébé est généralement très calme.
Vers vingt-huit semaines de grossesse apparaît le sommeil de rêve. Vers trente semaines, ce sommeil alterne avec des périodes de sommeil calme. Cette alternance devient régulière vers trente-six semaines. Cette périodicité in utero est identique aux cycles enregistrés après la naissance. Le fœtus vit à son rythme propre. Il n’attend pas que sa mère dorme pour dormir. Ce rythme de sommeil fœtal se retrouve chez le prématuré. Si votre bébé naît à vingt huit semaines (six mois de grossesse), l’organisation de son sommeil, pendant les trois mois suivants, sera la même que celle d’un fœtus dans le ventre de sa mère. Ce qui prouve une chose capitale : le rythme de sommeil du nouveau-né dépend de la maturation de ses neurones bien plus que des stimulations extérieures.
Quand le fœtus dort Plusieurs méthodes permettent aujourd’hui de savoir in utero si bébé est éveillé ou s’il est endormi : ● l’enregistrement des battements cardiaques fœtaux, ● l’échographie abdominale, qui permet de faire des
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observations de plus en plus fines du bébé dans la poche des eaux. Nous pouvons le voir cligner des paupières, bouger les yeux, les bras, les jambes... Ainsi savons-nous quand le fœtus dort et quand il ne dort pas.
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Bébé naît en dormant. Bébé dort pendant l’accouchement. Les tracés de son électroencéphalogramme le prouvent. Mieux se déroule l’accouchement et plus il dort. C’est au moment des ultimes contractions utérines, les plus fortes, et pendant l’expulsion, qu’il se réveille et déplie ses poumons. Son cri est le témoignage de la sortie de l’air alors inspiré. Ce n’est pas, contrairement à ce qu’on croit souvent, un cri de souffrance ; c’est plutôt un cri de victoire. Hourrah ! À la maternité, il semble beaucoup dormir. La question revient souvent, chez les jeunes mamans, durant les premiers jours : « Ne dort-il pas trop ? » Le nouveau-né rythme ses journées sur 25 heures, comme la lune et les marées. Sur ces 25 heures, il en consacre en moyenne 16 à dormir, durée variable qui peut aller, d’un bébé à l’autre, de 14 heures à 20 heures. Ses cycles d’éveil et de sommeil n’ont pas un rythme précis, leur alternance est très rapide. Une véritable organisation jour-nuit ne se fera qu’à partir du troisième mois.
Les cycles de sommeil du bébé sont beaucoup plus courts que ceux de l’adulte.
Apprenez à l’observer. Pendant ses premières semaines, il s’endort en « sommeil de rêve » : il a des mouvements oculaires, des grimaces, il sourit, il émet de petits bruits. Vous pouvez penser qu’il est éveillé et le prendre dans vos bras. Mais si vous le réveillez complètement, vous désorganisez son sommeil et nuisez à cette première phase en l’empêchant de passer en sommeil profond. Vous risquez alors de le rendre nerveux, car ses neurones sont très excitables. Le sommeil de rêve. Chaque cycle de sommeil chez le nouveauné est constitué par une phase de sommeil de rêve dite « sommeil paradoxal », suivie de sommeil calme. Chaque cycle
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Le sommeil calme du nouveau-né est sans doute l’équivalent du sommeil profond de l’adulte. Durant cette phase, le nouveau-né est immobile et ne fait aucun mouvement. Le sommeil agité, ou de rêves correspond au sommeil paradoxal de l’adulte.
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dure en moyenne 50 minutes. Le bébé passe ainsi par 18 à 20 cycles de sommeil par jour, plus ou moins longs, sans véritable régularité. Le sommeil de rêve représente la moitié de son sommeil total. Il est important de savoir qu’il contribue à la construction cérébrale chez le tout-petit. Votre nouveau-né a les paupières fermées, mais ses yeux bougent, de petites mimiques et des tressaillements montrent qu’il capte les messages internes de son corps : son état de satiété, de respiration, ses mouvements digestifs et les informations de l’environnement ; un claquement de porte, la voix de son père, vos petites caresses sur sa joue, l’arrivée de son grand frère. Les paupières fermées, il apprend. Ce sommeil agité est donc extrêmement constructif. Il ne « fera pas ses nuits » avant trois mois. D’un jour à l’autre, le rythme de sommeil du nouveau-né est très variable. D’où, pour vous, cette impression d’être désorganisée, de ne pouvoir trouver vos marques. Si vous savez d’emblée qu’avant l’âge de trois mois, votre enfant ne peut pas faire ses nuits, vous ne serez pas déçue. Même si la puéricultrice de la maternité vous assure qu’il ne se réveille pas et ne pleure pas la nuit, cela peut changer au retour à la maison, sans que ce soit le signe d’une mauvaise organisation, ni d’un manque de savoir-faire de votre part. Simplement, les rythmes ne sont pas installés avant l’âge de trois mois. Il en va de même d’ailleurs pour les tétées : le bébé demande de nombreux petits repas fractionnés et vous avez l’impression qu’il veut très souvent téter. Il faudra 6 mois pour que le sommeil s’organise progressivement en jours et nuits.
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À la maternité, dois-je le garder la nuit près de moi? La nurserie de maternité n’est pas un lieu calme Certaines maternités proposent de prendre le bébé en nurserie la nuit pour que vous puissiez vous reposer. Cette formule, qui paraît confortable, est de moins en moins recommandée. Votre bébé n’a pas de jour ni de nuit ; il capte les messages de son environnement pendant la moitié de ses courtes périodes de sommeil, c’est-à-dire pendant son sommeil paradoxal. En nurserie, il entend les autres bébés s’agiter ou pleurer, la puéricultrice leur parler, faire du bruit avec les biberons : autant de sons qui ne sont pas naturels pour lui. À l’inverse, s’il est dans votre chambre, il ressent votre présence, votre odeur, votre intimité. Elles lui apportent sécurité et bien-être, tout en vous permettant une meilleure connaissance réciproque. N’ayez donc pas peur de garder votre bébé, et sachez qu’un nouveau-né n’a pas besoin d’être changé la nuit. S’il pleure, ce n’est pas d’avoir souillé sa couche : dans votre ventre, il baignait dans le liquide. Ses selles ne le dérangent pas, vous le trouverez bien souvent endormi dans sa couche souillée. Donnez-lui la tétée et profitez de la nuit pour vous reposer avec lui.
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Les lits de maternité sont hauts et étroits pour faciliter les soins, le bébé pourrait tomber.Vous devez donc demander une barrière de protection.
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Puis-je donner le sein à mon bébé dans mon lit? Oui, en adaptant votre installation Vous pouvez parfaitement mettre bébé au sein dans votre lit, toute lumière éteinte, en disposant son petit lit tout contre le vôtre pour l’installer après la tétée. Prenez quelques précautions. En trente ans de pratique, je n’ai jamais vu une maman étouffer son bébé en dormant, sans doute parce que les parents que j’ai suivis étaient attentifs à l’absence d’oreiller, de couvertures, et suivaient mes conseils (voir page 26). S’il tète et s’endort sans faire de rot, ne soyez pas inquiète et ne vous obligez pas à vous lever en pleine nuit pour tapoter son dos : bébé n’est pas obligé de faire un rot après chaque tétée ; s’il est paisible, c’est que tout va bien. Les mamans se sentent beaucoup plus sereines depuis qu’on conseille de mettre le berceau de bébé dans la chambre des parents. En faisant chambre à part, vous êtes envahie de mille craintes. L’installation d’un système d’écoute n’est pas idéal. N’hésitez pas à en parler avec votre pédiatre qui vous aidera à vous organiser pour la nuit selon les besoins de votre bébé. ■
La formule side-car « Mon petit-dernier est né en Allemagne ; là, la maternité mettait à disposition des mamans un arc de cercle qu’on attachait au lit. De cette manière, bébé pouvait dormir à côté de sa maman sans risque de tomber ou d’être étouffé. C’est tellement plus
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pratique de pouvoir ainsi l’allaiter couchée, et si rassurant pour lui d’entendre ma respiration, de sentir mon odeur. J’ai ainsi compris que dès la naissance, en Allemagne, on encourageait les mamans à allaiter sans se fatiguer grâce à ce lit appelé side-car. »
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De retour à la maison Connaître et respecter ses rythmes de sommeil la maison : harmonisez votre rythme et le sien. Le rythme de sommeil, pendant les premières semaines, est réglé à la fois par la sensation de faim, de satiété et par l’horloge du cerveau fœtal.
À
Ce n’est pas un rythme jour-nuit : ce rythme ne s’installera qu’entre la huitième et la douzième semaine. Il y a donc une période de transition entre le retour à la maison et la reprise d’une vie sociale normale. Pendant quelques semaines, vous saurez abréger les visites, vous faire aider pour les courses et le ménage, vous offrir des siestes détendues avec votre bébé. Ne luttez pas contre la fatigue, reposez-vous en adaptant votre rythme au sien, et non pas l’inverse. Pour aider votre nouveauné à acquérir son rythme de sommeil, il faut tout d’abord l’observer : c’est en respectant ses pleurs de faim, ses besoins de repos, en apprenant à reconnaître ses moments d’éveil, de sommeil profond, de sommeil de rêve, que vous pourrez découvrir ses rythmes.
Durant les premières semaines, il est important que la jeune maman puisse vivre au rythme du bébé. Le rôle du père est de l’y aider et de la protéger.
C’est son horloge intérieure qui règlera alimentation et sommeil. Au fur et à mesure que le nourrisson se constitue des
Le sommeil du nouveau-né Au cours des premières semaines, le nouveau-né dort beaucoup (jusqu’à 20 heures par jour). La durée du cycle veillesommeil est de 3 à 4 heures et, dans un premier temps, rien ne peut la modifier. Son sommeil est le plus souvent agité, et c’est cette part de sommeil agité qui jouerait,selon les études menées, un rôle essentiel dans la construction cérébrale du bébé.
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Ayez confiance en votre jugement, plus que dans les recettes de la famille et des amis. Vous êtes l’unique maman de cet unique bébé.Votre observation vaut mieux que toutes les affirmations des conseilleurs. Avoir confiance en vous et en lui vous évitera beaucoup d’angoisses de votre part qui se répercuteraient sur lui.
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réserves alimentaires, il installe un rythme progressif de repas et de sommeil : il est normal qu’au début, ses besoins de lait soient totalement anarchiques. C’est sa maturation cérébrale qui organisera progressivement son horloge intérieure, et non pas votre intervention. Le rythme alimentaire va s’installer en trois mois environ, comme le rythme de sommeil. Il n’est pas question de laisser pleurer un bébé toute une nuit sous prétexte de le régler : le nouveau-né n’a pas une longue nuit de sommeil installée pendant ses premières semaines. Il est normal qu’il se réveille une ou deux fois par nuit pour téter. Il peut y avoir pendant cette période des temps d’équilibre, puis cela se désorganise à nouveau. Respectez son sommeil de rêve. Pendant les premières semaines, bébé s’endort en sommeil de rêve et non en sommeil lent, comme nous le verrons faire à la fin de sa première année. Or, il est important d’y revenir : ce sommeil de rêve, appelé paradoxal, est un sommeil pendant lequel il capte les messages extérieurs : il apprend. Son corps est totalement immobile, détendu, mou, sa tête tombe sur le côté, ses doigts sont maintenant étalés, ses mains ouvertes dans le vide. En revanche, ses yeux sont actifs, ils bougent dans les orbites sous les paupières fermées, son visage est agité de nombreuses mimiques. Pendant ce sommeil paradoxal, le nouveau-né peut même se mettre à pleurer un peu et ouvrir les yeux. L’erreur serait de prendre ces manifestations pour des signes d’appel ou de détresse. En vous précipitant pour le consoler, vous dérangeriez alors un sommeil de rêve. Après ce sommeil de rêve suit le sommeil profond. À l’inverse, le visage devient inexpressif, les yeux immobiles, tandis que le corps reprend son tonus, replié sur lui-même, c’est un sommeil calme à respiration lente.
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S’est-il bien alimenté ? Pas de bon sommeil s’il n’est pas repu Pour que le cycle de sommeil se déroule bien, il faut que les besoins fondamentaux de l’enfant soient satisfaits : il ne doit pas avoir faim. L’interaction biberon-sommeil est évidente pendant les premières semaines. Lorsque votre bébé s’éveille, vous le voyez s’agiter, ouvrir les yeux, attentif à ce qui l’entoure. Il remue, émet de petits cris, tend sa bouche, la déforme vers la droite, vers la gauche, agite ses jambes et commence à crier avec force : il a faim. ● Si vous lui donnez du lait, il se jette goulûment sur le sein ou la tétine, aspire avec vigueur, les doigts de pied tendus, les yeux fermés, tout le corps concentré sur la succion. Puis, petit à petit, les succions deviennent douces, les yeux commencent à s’ouvrir, les bras se détendent. Le voilà sécurisé, repu, à nouveau disponible pour vous regarder, scruter votre expression, écouter les bruits de la chambre. ● Mais si vous retirez la tétine de ses lèvres, croyant le repas fini, bébé cherche à nouveau avec avidité. Aussi êtes-vous souvent étonnée que la tétée, au biberon ou au sein, puisse durer jusqu’à une heure, la succion reprenant entre deux périodes paisibles. Téter, ce n’est pas seulement se nourrir, c’est se refusionner avec maman, c’est se rassurer. Une fois « rebranché » sur sa planète mère, il se sent en sécurité, comme le fœtus au bout de son cordon, et peut s’intéresser à son environnement. Il est donc erroné de décider arbitrairement qu’une tétée doit durer 10 minutes, et qu’ensuite, le nourrisson ne peut plus avoir faim.
Ce qu’il faut savoir
Pour dormir, bébé aime retrouver sa position in utero, dos arrondi, tête calée, l’oreille contre votre cœur, sentant les mouvements de votre thorax. Lorsqu’il dort contre vous, il éprouve calme et sérénité, il sent votre présence, il est en harmonie émotionnelle avec son environnement.
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Les cycles ne se mettront en place que progressivement au fil des semaines. Vous êtes en général peu préparée à des tétées si longues : aussi, lorsque votre bébé est au sein, vous inclinez à croire que vous n’avez pas assez de lait. Mais il est normal que l’enfant tète par petits coups longtemps ; cette façon de le nourrir est tout à fait bénéfique à son confort intérieur, à ses progrès et à son éveil.
Vers l’âge de trois mois, le rythme journuit s’installe vraiment, vous pouvez maintenant dormir de 22 heures à 6 heures sans interruption. Enfin… pour la plupart des bébés !
Quand l’enfant a vraiment fini de téter, il entre en sommeil de rêve. Progressivement, le nourrisson approche de la maturité cérébrale, il règle son horloge interne et tous ses cycles – variations de sa température, de son rythme cardiaque, de ses sécrétions hormonales – adoptent un rythme jour-nuit. Quand le bébé change ses habitudes. Vers trois mois, il inverse ses périodes de sommeil, s’endormant en sommeil lent, s’éveillant en sommeil de rêve. En même temps, vous allez voir les plages séparant les repas s’allonger, l’enfant rester éveillé des moments de plus en plus longs dans la journée. Ces acquis ne dépendent pas de vos interventions : l’horloge interne se règle, comme programmée génétiquement. Elle peut cependant être perturbée par une atmosphère familiale stressante, angoissée ou trop interventionniste. ■
À noter Un nouveau-né dort nuit et jour, sans repères, par période de trois à quatre heures. Il est alors calé sur 25 heures et met trois semaines à s’adapter à un rythme de 24 heures, basé sur l’alternance du jour et de la nuit. Vers six mois, en général, un
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nourrisson fait ses nuits et, entre trois et six mois, il apprend à ne plus avoir besoin d’alimentation nocturne. Jusqu’à douze mois, il a cependant besoin de 14 heures de sommeil quotidien.
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Le bébé doit être couché sur le dos Pensez d’abord à sa sécurité e bébé doit dormir sur le dos. Les études les plus récentes et les plus sérieuses sont formelles : votre bébé doit être couché sur le dos, en aucun cas sur le ventre. Il a été prouvé que la position ventrale augmentait le nombre de cas de mort subite. L’air qu’inspire le bébé couché sur le ventre est insuffisamment brassé, trop chaud et mal ventilé ; cette position diminue aussi l’ampliation thoracique et donc les facultés respiratoires. Les mamans qui couchaient leur bébé sur le ventre avaient peur qu’il s’étouffe en régurgitant. Mais les statistiques ont montré que c’était le confinement de l’air qui était responsable de l’arrêt subit de la respiration du nourrisson. Le bébé couché en position dorsale est donc plus en sécurité.
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Sur la prévention de la mort subite du nourrisson, reportezvous à mes conseils, pages 25 et suivantes.
Choisir son berceau. Les « berceaux » d’aujourd’hui bercent rarement. À la maternité, les bébés sont installés dans des lits-cuvettes en plastique transparent, qui ne manquent pas d’avantages : la nacelle peut être inclinée, la tête un peu surélevée, le lit est facile à désinfecter, et la transparence permet de garder un œil sur l’enfant. Si ces qualités sont importantes pour un suivi médical, elles n’ont pas le côté chaleureux et douillet nécessaire au bébé qui vient de sortir du ventre de sa mère. C’est pourquoi, lorsque vous êtes éveillée, vous ne devez pas hésiter à sortir votre nouveau-né du berceau pour le mettre
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Depuis toujours, nos aïeules connaissaient ce geste du bercement, si nécessaire au nourrisson. La plupart des berceaux actuels ne le permettent plus...
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contre votre poitrine, couché sur votre peau, écoutant vos battements cardiaques, bercé au rythme de votre respiration, sentant votre odeur, vos caresses. Autant de gestes favorables au développement de votre bébé comme à l’attachement entre lui et vous. La difficulté à trouver de vrais berceaux est la même pour la maison. Le berceau à l’ancienne était une nacelle d’osier qui balançait réellement au moindre geste de la maman. Les berceaux actuels le permettent rarement. Or votre bébé en a besoin. In utero, il était bercé au rythme de vos pas, de vos mouvements ; même pendant votre sommeil vous bougiez. Si après sa naissance, il passe toute la journée dans un lit sans mouvement, son trop-plein d’énergie risque de s’exprimer le soir en crises de pleurs difficiles à contrôler. C’est pourquoi je vous conseille de trouver un vrai berceau ou, à défaut, un petit hamac que vous installerez dans le lit d’enfant. N’ayez pas peur de rendre votre bébé capricieux en le berçant, il est normal qu’il ait besoin de mouvement. Le sécuriser ne le rendra pas plus demandeur, au contraire. Par contre,
Et le transat ? De nombreux parents se demandent si l’on peut laisser bébé s’endormir dans le transat. Oui, ne dérangez pas votre bébé s’il s’y est assoupi, car la position enveloppante de la coque est tout à fait adaptée à la courbe de sa colonne vertébrale et il n’y a aucun danger. Vous éviterez simplement de l’y laisser en permanence,même quand il est éveillé avec un arceau portant quelques jouets pendants, car il risquerait de passer beaucoup trop de temps dans cette position,surtout si,dans la même journée,bébé est installé dans son siège auto pour des trajets en voiture. Le transat n’est pas néfaste pour des périodes brèves pendant la journée, à condition que le bébé passe ensuite dans vos bras, qu’il soit installé sur vos genoux,dans le porte-bébé,puis allongé sur un matelas,etc.Ainsi,le changement régulier de position évite tout effet nocif sur son squelette. Certains transats offrent une toile souple et oblique et peuvent même osciller ;ils sont précieux pour le sommeil du bébé régurgiteur.
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bercer dans les bras est très fatigant et crée une crispation dans votre dos, dans vos muscles, que le nourrisson ressent. Vous êtes tendue nerveusement, car vous ne pouvez pas passer votre temps les mains retenues par le bébé sans pouvoir vaquer à vos occupations. Le berceau vous sera utile jusqu’à quatre mois. Alors votre petit saura se retourner et manquera de place dans un si petit habitacle. Il sera temps de l’installer dans un vrai lit d’enfant : nous verrons plus loin comment le choisir et le disposer. La présence d’un chat dans la maison ne comporte généralement pas de risque vital : d’instinct il évitera de se coucher sur le bébé. Restez cependant vigilante. En revanche, son poil est allergisant, aussi n’est-ce pas le moment d’acquérir un chat. Mais si c’est déjà votre fidèle compagnon, la complicité entre l’enfant et l’animal sera un élément d’éveil. ■
Confort et sécurité Respectez quelques consignes essentielles à la sécurité et au confort de l’enfant : ● Le matelas du berceau est en mousse synthétique, assez ferme, spécialement conçu pour bébé. Évitez les matelas anciens, en crin ou en laine, trop chauds et allergisants . ● La chambre doit être chauffée à 18-20°C, pas plus. ● Évitez toute sangle et courroie dans le lit, les chaînettes autour de son cou, les vêtements portant des cordons. ● Ni drap, ni couverture, ni oreiller. L’hiver, couvrez bébé d’un surpyjama (sorte de petit sac qui lui permet d’avoir chaud sans risque d’étouffement).
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● Inutile de surélever la tête
du berceau, sauf si votre pédiatre le prescrit, par exemple en cas d’importantes régurgitations. ● Ne multipliez pas les peluches dans le lit. Mais un mobile au-dessus de son lit, une boîte à musique, un petit objet aux couleurs vives posé près de sa tête, peuvent l’intéresser. ● La literie de votre lit doit être synthétique pour les occasions où vous posez bébé dessus. Évitez les matières allergisantes, provoquant asthme ou eczéma : pas de couette ou d’oreiller en plumes, ni de couverture en laine dans le lit des parents.
« Notre fils, bientôt âgé de deux mois, dort dans notre chambre, dans un lit placé à côté du nôtre. Cela nous a été recommandé car notre fils est prématuré de deux mois et une semaine. Je n’arrive pas à convaincre ma femme que j’aimerais que l’on cesse de dormir tous les trois ensemble et que bébé aille dans sa chambre. Elle trouve cela saugrenu. Mais il me semble que le bébé n’a pas sa place dans la chambre des parents. Comment puis-je la convaincre ? » Je remarque que ce bébé ne devrait même pas être né. Il devrait être encore dans le ventre de sa maman, qui serait bien sûr dans le lit des parents. C’est dire à quel point les principes doivent être adaptés au terme et à la situation particulière de chaque bébé.
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Est-il dangereux de laisser bébé dormir sur mon lit ? Avec certaines précautions, c’est même bénéfique ébé doit dormir dans votre chambre jusqu’à l’âge de six mois. Les mamans occidentales croient souvent qu’il faut très tôt habituer bébé à dormir dans une autre chambre. Si elles ont envie de garder leur enfant près d’elles, elles s’estiment fautives, pensent qu’elles lui donnent une mauvaise éducation. Si leur cœur parle plus fort que la raison, l’environnement familial fait souvent pression pour que le bébé soit d’emblée installé dans sa chambre. Or il est tout à fait naturel que vos bras forment une enveloppe autour de votre enfant sorti de votre ventre. Cette enveloppe doit s’ouvrir progressivement, votre bébé est sécurisé pendant ses premières semaines par la proximité de votre corps, de votre odeur. Je n’ai jamais vu une maman ou un papa précautionneux gêner son bébé en le gardant dans leur lit lorsqu’ils sont eux-mêmes éveillés.
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Dans la plupart des civilisations, les mères dorment avec leur bébé pendant les premiers mois : dans la case africaine, dans la paillote asiatique ou dans nos fermes au siècle dernier.
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Vous veillerez à poser délicatement bébé sur le matelas de son berceau avant de vous endormir, en le gardant dans votre chambre jusqu’à six mois. Des études récentes ont démontré que le risque de mort subite est bien moindre dans les familles où les bébés dorment dans la chambre des parents pendant les premiers mois... Le problème se posera autrement à la fin de la première année, nous aurons plus loin l’occasion d’en parler. ■
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Dormir en kangourou, quel effet pour son dos ? C’est pour lui une position très naturelle a poche kangourou est très utile dès la sortie de la maternité. Bébé s’y retrouve pelotonné comme dans l’utérus et bercé par votre pas, par le rythme de votre respiration, votre voix parvient à ses oreilles. Il se sent accompagné, suit votre cadence.
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Son dos ne risque absolument pas d’en souffrir. Pensez que, fœtus, il avait cette position dans votre ventre. Pensez que, lorsque vous l’avez dans vos bras ou sur votre épaule, son dos n’est pas raide. Les femmes africaines qui portent pendant toute la première année leur bébé dans un linge noué sur leur dos, ou sur leur côté, n’ont pas d’enfants plus scoliotiques que les autres. Il n’y a donc aucune relation entre la position du bébé dans sa poche kangourou et une quelconque déformation du dos. Il s’endort la tête dodelinante, ce sommeil bercé est très bénéfique pour ses fonctions respiratoires et digestives, ainsi que pour son éveil. ■
Laissez dormir bébé… Ne contrariez pas le sommeil de votre bébé sous prétexte de le régler. On a mis en évidence la sécrétion d’une hormone de croissance qui n’a lieu pratiquement que pendant certains stades de sommeil profond. Si ces stades sont contrariés, l’hormone de croissance n’est pas sécrétée. Et c’est également durant le sommeil profond qu’est fabriquée la prolactine, qui pourrait stimuler le système immunitaire. De plus,le sommeil sert à la mise en place et au développement des circuits nerveux durant les premiers mois de la vie. Il favorise les fonctions mentales et psychiques comme la mémorisation et l’organisation des informations acquises dans la journée. C’est dire comme il faut le respecter !
Ce qu’il faut savoir
« Mon bébé de 7 semaines dort dans son berceau,dans ma chambre. Son frère aîné de 3 ans entre le matin dans ma chambre et me voit toujours en train de donner le sein au bébé. L’aîné ne risque-til pas d’être jaloux ? » Un enfant de 3 ans sait bien que la place d’un bébé à l’état si larvaire est tout contre sa mère pour têter son sein. Cela risque bien sûr d’entraîner chez l’aîné l’envie de se revivre lui-même à l’état de bébé. Son père doit lui expliquer que les bébés, c’est pour les mamans,et que les grands,eux,ont la chance de faire des promenades ou de jouer avec leur papa.C’est un moment où le père est très précieux.
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Quand fera-t-il ses nuits ? Son horloge biologique en décidera, non pas vous n bébé ne commence à ébaucher un cycle jour-nuit que vers l’âge de trois mois, comme on l’a vu. Il est donc tout à fait illusoire de penser que le fait de le laisser pleurer les premières nuits, les premières semaines, sans tétée ni biberon, pourra ainsi le régler.
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Les tétées de nuit correspondent à un véritable besoin ; laisser pleurer bébé est donc tout à fait nocif. Depuis que les mamans nourrissent leur nourrisson à la demande, la nuit comme le jour, au sein comme au biberon, on a constaté qu’ils se réglaient et commençaient leurs nuits absolument dans les mêmes délais qu’autrefois.
Combien de grands-mères me disent qu’on leur interdisait de nourrir leur bébé la nuit... Une mode dure pour le cœur des mamans et inutile pour les nourrissons.
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Le rythme de sommeil de votre bébé est conditionné par la maturation de son système nerveux, bien plus que par son environnement ; il est indépendant de vos tentatives de réglage. En revanche, ses besoins vitaux en éléments nutritifs doivent être comblés. Depuis qu’on alimente ainsi les bébés à la demande, les enfants ont une taille moyenne de 6 cm supérieure à celle de la génération précédente. Exceptionnellement, peut-être une fois sur cent, nous rencontrons un bébé qui, dès le retour de la maternité, ne réclame pas de tétée de nuit. ■
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Pourquoi pleure-t-il le soir ? Aidez-le à éliminer son stress… et le vôtre eaucoup de bébés ont des pleurs difficiles à consoler, les premières semaines, entre 18 heures et minuit. C’est justement l’heure où votre compagnon rentre à la maison, où vous rêvez d’un moment idyllique, maman-papa-bébé.
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Nous appelons ces crises de pleurs « dysrythmie du soir ». Pourquoi pleure-t-il à ces heures-là ? Il est peut-être resté beaucoup trop immobile toute la journée, si vous n’avez pas de berceau qui berce ou de poche type kangourou. Il a donc un sucroît d’énergie à éliminer. Et vous-mêmes, ses parents, êtes peut-être fatigués : vous, la maman, par cette nouvelle émotion, la solitude de la garde du bébé toute la journée ; et le papa par le stress de cette nouvelle responsabilité. Vous avez tous deux de nouveaux rythmes à prendre, c’est un grand chambardement dans votre vie. Votre bébé perçoit ces tensions nerveuses et ces attentes.
In utero, le bébé était excité justement entre 21 heures et minuit. Ce rythme s’observe tout naturellement après la naissance. Mais il y a maintenant pour lui d’autres motifs d’énervement ou de stress.
Essayez de le laisser au sein. Si la tétée ou un biberon supplémentaire le calme, il pouvait s’agir d’une petite faim. Mais il arrive souvent que même après avoir tété longtemps ou bu jusqu’à laisser du lait dans son biberon, le bébé continue de pleurer. Alors, le bercer est certainement la meilleure solution. Mieux vaut le
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porte-bébé ou le hamac que vos bras tendus et crispés. Dans tous les cas, restez sereins. Pensez qu’il s’agit pour l’enfant d’adapter sa propre horloge intérieure. Il n’arrive plus à se calmer parce que son système d’éveil s’est emballé. Vous n’y êtes pour rien, simplement vous devez accompagner votre bébé dans sa recherche, et pour cela rester calme, installer un climat apaisant autour de lui, garder confiance : il va trouver petit à petit la solution à ses crises.
L’habitude de la sucette entraîne dépendance et problèmes multiples (voir pages 38 à 43).
En tous cas, évitez l’usage de la sucette. Ce n’est qu’une solution à court terme : certes, bébé peut se calmer ainsi, mais ensuite il ne pourra plus s’endormir sans elle. Vous avez vu que, pendant la nuit, il traverse plusieurs cycles de sommeil. S’il ne sait pas replonger dans le cycle suivant sans sa sucette, il vous réveillera à chaque fois. Ce n’est une solution, ni pour lui, ni pour vous. Si vous savez que cette crise d’endormissement, fréquente chez les bébés, ne dure que quelques semaines et que votre savoir-faire de parents n’est pas en cause, votre sérénité aidera votre enfant ; il apprendra à ramasser son énergie pour trouver le sommeil. ■
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