Mon bébé joue bien by Jacob-Duvernet

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Edwige Antier

Mon bébé joue bien Nouvelle édition

ÉDITIONS JACOB-DUVERNET

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Préface N’est-ce pas le meilleur moyen d’appréhender l’action, que ce soit dans ses loisirs, mais aussi au travail ? Savoir rendre l’effort ludique, n’est-ce pas le meilleur talent des pédagogues ? Ainsi a-t-on réhabilité le jeu : oui, on peut jouer sérieusement, et même travailler comme on joue… avec plaisir. N’est-ce pas le cas des acteurs qui, sur scène, « jouent » alors que personne n’ignore qu’ils travaillent. Il est vrai que quelques activités échappent à cette approche, oublions-les ici. En latin, jouer vient de jocare, qui signifie « plaisanter, badiner ». Ses dérivés ont donné naissance au « jongleur » et en bas latin, jocare a supplanté ludere en lui volant son sens : « jouer à un jeu », « se livrer à un exercice physique », ou encore « jouer un rôle »… Nous sommes là aux antipodes de l’étymologie du mot « travailler » empruntée au latin trepalum apparenté à « torture ». Heureusement, dés l’éveil, le bébé, comme le petit animal, perçoit ses premières relations comme un jeu. Et c’est ainsi le meilleur moyen pour les mamans et papas de créer des liens, des habitudes, et d’importer de la connaissance dans leurs petits cerveaux curieux de tout. Manger, changer de couches, apprendre à marcher, c’est jouer. Ils sont encore libres nos bébés ! Le temps des contraintes les rattrapera bien assez vite ! Le jeu occupe une place si essentielle dans l’ouverture au monde que les jouets – le pendant du jeu – ne se contentent pas de reproduire les objets des adultes pour les adapter à l’échelle des enfants, mais deviennent les créations d’une science pédagogique qui fait appel à de multiples spécialistes ou improvisateurs brillants : artistes, musiciens, maestros de technologies nouvelles… Tant et si bien que les jouets de bébé sont d’une efficacité considérable. Chariot pour marcher puis se « lâcher », livres d’images animés, livres de sons, tissus et étoffes, jusqu’aux personnages qui évoluent avec le temps, des peluches aux « télétubies » à la mode aujourd’hui : l’éventail mis à la disposition des parents est large. Alors l’ancien amoureux de ses nounours puis de ses trains électriques et Meccano vous le dit : il faut tout faire pour que l’apprentissage, puis le travail, soient perçus comme des jeux, le meilleur moyen de rester jeune toute sa vie. Bonne lecture de ce merveilleux livre d’Edwige Antier, célèbre voix de France Info que vous connaissez tous bien. La radio qui parle aux parents, aux anciens enfants, et qui donc regarde déjà avec tendresse ses futurs auditeurs !

Michel Polacco Directeur de France Info

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Jouer aujourd’hui Progrès et nostalgie Avant même que bébé soit né, vous rêvez des jouets dont vous allez garnir sa chambre. Jouer avec votre petit vous permet de retrouver une part de votre propre enfance. Ne vous en privez pas, ce plaisir nostalgique du papa rêvant au train électrique qu’il n’a jamais pu avoir, de la maman qui imagine la maison de poupées dont elle avait toujours rêvé, vous permet de vous ressourcer dans votre monde imaginaire enfantin. Votre propre plaisir est une grande source de bonheur pour votre enfant. Mais bien sûr, vous allez trouver aujourd'hui des jouets tout à fait différents de ceux de votre enfance. Votre petit disposera d’un matériel ludique aux possibilités infinies. Savoir choisir les bons jouets, savoir se servir des jouets pour communiquer avec votre enfant, pour l’épanouir, savoir se diriger dans ce labyrinthe de choix devient de plus en plus passionnant. Les jouets permettent à votre enfant de développer le monde de ses sens, de découvrir ses capacités, d’exercer la coordination de ses mouvements, d’enrichir son monde intérieur. Mais ils sont surtout un compagnon dès les premiers stades de la vie. Propriété de l’enfant, le jouet est son confident, le témoin de ses joies et de ses peines, il console du chagrin et donne du plaisir. Imprégné des échanges avec vous, il pénètre dans un monde inaccessible, son jardin secret... Edwige Antier

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Table des matières Jouer aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4

Chapitre 1 Le jeu pour mieux le comprendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7

Chapitre 2 Le jeu selon les âges. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 27

Chapitre 3 Des outils pour grandir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 78

Chapitre 4 Les fêtes avec votre bébé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 93

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 109

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Chapitre 1 Le jeu pour mieux le comprendre

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Le jeu pour mieux le comprendre

1. Montre-moi à quoi tu joues... 2. Le choix d’un jouet pour votre enfant 3. Comment jouer avec bébé ? 4. Quand bébé joue seul 5. Jouer avec ses frères et sœurs 6. Salle de jeux et chambre d’enfant

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Montre-moi à quoi tu joues... ... et je te dirai comment tu vas Ses premiers jouets accompagneront votre enfant sans doute plus longtemps que vous ne l’imaginez, et à un âge plus avancé que les professionnels ne l’indiquent sur les emballages. N’hésitez donc pas à vous montrer conservatrice…

os salles d’attente comme nos cabinets de consultation se sont considérablement enrichis et sont devenus ludiques : par le jeu, nous pouvons observer le développement psychomoteur de l’enfant. L’espace de jeu est un véritable laboratoire d’étude, car le choix du jouet que fait l’enfant nous montre bien, âge par âge, quel est le hochet qui console vite après une vaccination, la poupée qui permet à la petite fille de bavarder et d’oublier complètement notre présence, l’épée pour laquelle les garçons vont se battre, qu’ils ne vont plus quitter, exigeant même de l’emporter en partant.

L’observation des enfants dans le jeu permet d’étudier leur habilité, leur force de concentration, leur équilibre dans la marche, dans la course... Pendant que les parents

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nous font part de leurs interrogations, notre regard suit l’enfant qui joue… révélateur ! L’observation du jeu est ainsi un merveilleux test psychologique. Tel petit garçon qui attrape mon pauvre lion en peluche, le bourre de coups, le jette par terre, le triture et le projette au mur, malgré les injonctions au calme de sa maman, a forcément un compte à régler. Dès que le comportement se révèle, nous savons comment orienter notre consultation. Le jeu est donc, surtout pour les toutpetits, le meilleur moyen de comprendre l’enfant et d’entrer immédiatement en communication avec lui. Je suis d’ailleurs souvent étonnée de voir que les petits expriment violemment leurs sentiments devant le pédiatre. « Il fait rarement ça à la maison ! », me disent les mamans lorsqu’ils ont un comportement extrême. J’ai alors vraiment l’impression que l’enfant a voulu me dire ce qui n’allait pas. Et je crois que les enfants comprennent très vite le rôle des pédiatres. Le jeu a de nombreuses fonctions pour l’enfant. Comme l’a si bien montré le pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott, votre enfant peut jouer : ● par plaisir ● pour exprimer son agressivité ● pour maîtriser son angoisse ● pour accroître son expérience ● pour établir des contacts sociaux ● pour communiquer avec les autres ● pour aboutir à l’intégration générale de sa personnalité. Voilà pourquoi jouer est indispensable au développement de votre enfant. ■

60 % des parents considèrent que les jeux et les jouets sont des éléments essentiels à l’éveil de leur enfant*. Ils pensent aussi que le jeu est plus important que le jouet lui-même, ce qui montre bien que les parents ont maintenant compris que leur bébé est « une personne » ! * Enquête Louis Harris du 22 août 2005.

Transmettre vos propres jouets ? Vestiges de votre enfance, les jouets sont des repères de votre propre histoire. Transmettre des jouets que vous avez pu soigneusement

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mettre de côté est, en un sens, la preuve que votre enfant représente la continuité générationnelle. Il s’inscrit dans votre filiation.

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Le choix d’un jouet pour votre enfant Un moment de bonheur réciproque Les enfants de sexe masculin se taillent la part du lion, généralement plus « gâtés » que leurs homologues féminins : 53,2 % des parents dépensent plus de 45 euros pour leur garçon en jouets de toutes sortes, contre 46,8 % pour leur fille !

l est donc tout à fait passionnant de trouver le jouet qui conviendra le mieux à votre enfant selon son âge et de savoir comment les échanges entre l’enfant et vous, grâce aux jeux, enrichiront le monde de sa pensée.

Nous allons voir comment bien choisir ses jouets et comment jouer avec lui. Petit à petit, vous découvrirez comment favoriser son autonomie et développer son activité créatrice. Pour son bonheur... et pour le vôtre ! Il n’y a pas de plus grande joie pour les parents et pour les grands-parents que de chercher le jouet merveilleux qui va faire longtemps plaisir au jeune enfant et lui permettre d’exercer sa curiosité incessante. Mais vous êtes parfois tout à fait étonnée de le voir plus occupé par l’emballage de certains jouets que par les jeux eux-mêmes, sans intérêt ou trop complexes pour son âge. ■

Quelques principes de base ● Offrir un jouet, c’est aussi savoir s’en servir pour jouer avec l’enfant. ● Les jouets ne vous dispensent pas d’être le plus disponible possible pour votre enfant. ● Certains jeux vont vous rendre très heureux ensemble.

● Ce n’est pas en lui offrant un grand nombre de jouets que vous ferez son bonheur. ● C’est en jouant vousmême avec votre enfant que vous lui donnez du goût pour son jouet ; il l’utilisera ensuite tout seul à sa manière.

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Comment jouer avec bébé ? Échanges et tendresse ès sa naissance, votre bébé est avant tout un être de communication. Si vous jouez bien avec lui, son premier mot sera souvent « encore ». Car, pour s’éveiller, l’enfant a besoin du regard encourageant et admiratif de sa mère, de sa complicité, de son amour. Il aime que vous jouiez avec lui. Lorsque le bébé grandit avec des parents particulièrement sensibles à ses besoins de tendresse et d’échanges sociaux, des parents qui savent trouver le temps de participer à ses jeux tout en respectant son repos nécessaire, il s’éveille et développe un caractère joyeux et communicant.

Les trois premières années de la vie représentent une période au cours de laquelle la formation du cerveau est puissamment influencée par les échanges et l’interaction pendant le jeu avec votre enfant. Les compétences intellectuelles, linguistiques et sociales sont développées par le jeu dès les premiers mois de la vie. Lorsque votre enfant cherche une approbation et qu’il la trouve en vous, en la nourrice qui s’en occupe, en son père, en sa grand-mère ou chez un public encourageant, il ressent alors un grand sentiment de sécurité, il est encouragé à recommencer ses découvertes et ses exploits. Si, en revanche, il joue toujours seul, son désir d’échange, son langage, son envie de bien faire et de comprendre progresseront beaucoup moins vite. J’ai souvent observé que le comportement des parents est variable dans l’aptitude à jouer. Certaines mères sont

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En jouant avec votre enfant, vous donnez du sens au jouet. Les jouets que vous lui offrez vont prendre leur valeur grâce aux jeux partagés avec lui.

C’est en participant à ses jeux avec tendresse que vous enrichissez ses liens sociaux, son langage, son expérience du monde environnant.

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capables de transformer n’importe quel objet de leur environnement en un jouet des plus passionnants.

Il est très important de se souvenir que la toute première fonction du jeu pour l’enfant est le plaisir.

Une maman voyageait dans le train avec sa petite fille de deux ans. Le trajet était long et la petite fille commençait à s’énerver. La maman avait seulement une couche en coton comme instrument de divertissement. Je la vis faire des nœuds de façon à transformer ce carré de coton en une sorte de lapin ; elle glissa ses doigts dans les oreilles et passa une bonne demi-heure à raconter les mille facéties que faisait le lapin à cette petite fille. Je restais aussi discrète que possible tant la scène était intime et belle. La petite fille était fascinée, riait, en redemandait, était persuadée d’avoir devant elle Jeannot Lapin en personne. Le regard de la maman était tellement dirigé vers la petite fille qu’elle s’était totalement abstraite des autres passagers du wagon. Puis l’enfant montra des signes de fatigue, prit la couche de coton avec ses nœuds et commença à dodeliner de la tête. Je l’entendis alors, tout en triturant les oreilles du lapin, se raconter une petite histoire sur le même ton qu’avait eu sa maman quelques minutes plus tôt. Puis elle s’endormit en blottissant sa tête contre le lange de coton. Dans ce jeu entre la maman et la petite fille, on voyait clairement, se développer à la fois la capacité à concevoir des idées (« le petit lapin n’est pas content », « le petit

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lapin pleure », « il se frotte les yeux »), la capacité à développer le langage (la petite fille était captivée par chaque mot de sa maman ; on sentait que la maman avait adopté un certain ton, un certain registre de mots, afin qu’ils soient adaptés à la compréhension de son enfant), et la capacité à capter l’amour de l’autre (le ton, les expressions, le choix des saynètes correspondant à l’intérêt de l’enfant étaient si bien trouvés par la maman qu’il en émanait une tendresse infinie). Par le jeu, le petit apaise ses craintes, cherche des satisfactions alternatives au plaisir que la relation avec l’autre peut lui apporter, il trouve la détente. Ainsi le jouet doitil avant tout être un compagnon.

Papa et maman jouent-ils différemment ? Deux formes de jeu complémentaires Il est très amusant d’observer – et cela a été vérifié par des études de films vidéo image par image –, que les parents, selon leur sexe, ont une façon très différente de jouer avec leur enfant :

Plus l’enfant est jeune, plus il capte l’univers par tous ses sens, qui sont particulièrement affûtés : pour découvrir les ondes qui l’entourent, il palpe, il regarde, il hume, il goûte en mâchant. Il joue sensoriellement. Il prend son doudou pour un morceau de vous, car il ignore qu’il est déjà un être à part entière.

Prince à éduquer ou petit roi ? Nous verrons, tout au long de ce livre, en quoi le jouet offert signe la place que vous donnez à votre enfant : ● C’est un « prince à éduquer », un adulte en miniature qui commence très tôt sa « formation » ? Vous choisissez un jouet susceptible de développer

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son savoir et de favoriser sa socialisation. ● C’est un « petit roi » ? Le jouet est alors une source de plaisir direct pour lui. La famille est un lieu de protection, de détente. Heureusement, la plupart du temps, vous oscillez entre le plaisir et le sérieux…

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Les jouets que l’on garde sont en général ceux de notre prime enfance. Les premiers qui vous ont été donnés, correspondant à une époque archaïque de vos émotions. S’ils ont été dispersés par la vie, vous aurez souvent envie, maintenant que vous avez un bébé, d’en retrouver le souvenir avec votre mère…

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● La maman est enveloppante, sécurisante, logique Elle a une façon douce et raisonnable de jouer. Et surtout, elle parle beaucoup lorsqu’elle joue avec son enfant. C’est un être de communication, et ce n’est pas par hasard si l’on parle de « langue maternelle ». En jouant avec elle, votre enfant apprend à parler. ● Le père est beaucoup plus irrationnel

Son jeu est plein d’humour, il est tonique et même sa façon de langer bébé ressemble à une petite partie de football. Lorsque l’enfant grandit, il le prend sur les épaules, le jette en l’air, le rattrape ; la mère crie qu’il va le faire tomber, et l’enfant et le père éclatent de rire. Le père joue au ballon dans l’entrée de l’appartement en risquant de casser une vitre, il prend son enfant à califourchon sur son dos et fait des courses de vitesse dans le couloir, au risque de heurter la tête du petit. Bien sûr, tout cela n’est qu’un jeu et papa, en adulte, sait s’arrêter... Mais bien souvent, c’est la mère qui demande la fin de la séance. Ces deux comportements que j’ai quelque peu caricaturés – je l’avoue – sont indispensables au développement de l’enfant. Pour bébé : « maman est aux affaires, et papa

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est au jeu ». Comprenez : « maman est sûre et logique, papa est intrépide et drôle ». Le jeu avec papa est indispensable pour appréhender le monde extérieur avec ses fantaisies et parfois ses absurdités. Un enfant élevé par une mère seule, dans une logique permanente, avec des règles de vie toujours cohérentes, aurait bien du mal ensuite à s’adapter à la société.

Jouer développe le cerveau Les stimulations enrichissent les connexions cérébrales Le jeu commence avec le début de la vie, et même in utero (voir page 29)... En jouant, bébé s’éveille et son cerveau travaille. Il apprend plus qu’il n’apprendra ensuite dans sa vie entière. La possibilité de jouer est la condition primordiale à la possibilité d’apprendre. Chez l’être humain, le nombre des neurones est entièrement déterminé dès 20 semaines de grossesse. Mais les connexions entre les neurones, que l’on appelle les synapses, se développent tout au long de la croissance, particulièrement pendant les premières années de la vie. Or, les stimulations apportées par l’environnement – stimulations visuelles, auditives, olfactives, verbales – enrichissent les connexions cérébrales.

Le jouet peut être créé par l’enfant, ou sous votre impulsion : à partir d’une branche d’arbre cassée, il va inventer une épée ou une flûte ; un morceau de carton deviendra une maison ; vous découperez des objets dans un simple catalogue... Jusqu’à 3 ans, c’est le partage de l’histoire avec vous qui donne sens à l’objet.

Dès 5 mois, vous voyez bébé se concentrer en jouant ● Il immobilise ses jambes et ses bras lorsque vous lui parlez ; ● Il dirige rapidement son regard vers le hochet qui tinte ; ● Il vous observe plus long-

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temps qu’il ne scrute son portique ; ● Il cesse de babiller lorsque vous lui tendez un jouet ; ● Il recherche un jouet caché dont une partie reste visible.

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Expérience : les physiologistes ont comparé des ratons bénéficiant d’un environnement sensoriel riche, avec des ratons isolés dans des cages sans jeux. L’examen du cerveau des ratons joueurs a montré une augmentation du diamètre des neurones et une plus grande richesse de leurs connexions !

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On a constaté l’importance de la présence de jouets sur le développement des enfants, de même que chez les ratons (encadré ci-contre) : on a observé, dans les orphelinats anglais du début du siècle, que les enfants grandissant seuls dans leur berceau sans jouet étaient moins éveillés que ceux qui étaient placés exactement dans les mêmes conditions, mais avec des jouets. L’imagerie médicale par résonance magnétique nucléaire montre actuellement que le cerveau de l’enfant travaille : ● autant à 2 ans que celui d’un adulte ; ● deux fois plus à 4 ans que le cerveau adulte ! La période de la vie où l’activité cérébrale est la plus riche est aussi celle où l’enfant a le plus besoin de jouer... Cependant, la suralimentation en jouets, la suractivité, la surstimulation aboutiraient à un adulte mal construit. Trop de jouets, trop d’activités, trop d’informations apportées par l’environnement empêchent le cerveau de se spécialiser et de sélectionner les circuits les plus utiles. On ne peut pas apprendre quatorze langues dès le berceau, seulement deux, au maximum trois. De la même façon, jouer à tout en même temps ne permet pas à la pensée de s’organiser efficacement. Les jouets sont donc indispensables pour permettre à l’enfant de s’éveiller, de développer ses capacités motrices, son imagination, son intelligence. Voilà pourquoi on a pu dire : « Jouer est le métier de l’enfant. » ■

Jouer sans jouet ? On peut jouer sans jouets (à cache-cache, saute-mouton, chat perché...), mais le jouet, lui, n’existe pas sans

le jeu ; il n’a pas de sens sans le désir de l’enfant de s’amuser, par l’intermédiaire d’un objet créé à cet effet.

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Quand bébé joue seul Construire son monde es qualités essentielles que les enfants attendent des jouets sont, d’après des études en laboratoire, où les enfants sont observés en situation de jeu : ● la possibilité de transformation, ● la possibilité de simuler la vie des adultes, ● la possibilité de rêver de situations extrêmes.

Le rêve nécessaire « Le petit monde des jouets est un refuge que l’enfant établit pour pouvoir y retourner quand il a besoin de refaire son moi : c’est sa microsphère », dit le psychologue. Il est donc bon de laisser votre enfant jouer seul. C’est ainsi qu’il construira son monde imaginaire, ce monde qui lui est tellement indispensable.

Pour les petits, ce sont les qualités de contact avec la matière, de couleur et de simplicité d’usage qui priment.

Votre enfant détourne facilement son jouet de l’usage proposé : il y a toujours une part merveilleusement secrète entre l’enfant et son jouet. Mais en fait, un enfant bien entouré ne joue pas vraiment seul avec ses jouets. Le jouet est un média entre vous et lui. Vous avez vu la petite fille qui jouait dans le train (voir page 12) : lorsqu’elle

Le jeu qui le rassure N’oubliez pas que votre enfant est avant tout habité de craintes, celles du camarade de la crèche qui le bouscule, celles de vos

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gronderies lorsqu’il fait une bêtise. Le jeu lui permet de retrouver la paix avec luimême et de surmonter ces épreuves.

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manipulait son petit lapin, elle se souvenait de l’histoire racontée par sa mère. Dans le même ordre d’idées, votre fils ne veut plus lâcher telle petite voiture parce que c’est celle que son papa a fait dévaler tout au long de l’escalier. Ainsi, le jouet est plein du sens que vous lui avez donné. L’enfant rappelle à sa mémoire les mots que vous avez prononcés en jouant. Il y ajoute ses fantasmes personnels, ses rêves de puissance, ses craintes d’être méchant, et se raconte des histoires qui lui permettent d’évacuer bien des tourments. Il faut donc savoir laisser votre enfant jouer seul et créer son monde fictif. Et même si observer le jeu de votre enfant est un excellent moyen pour connaître sa pensée et pénétrer sa vie intérieure, mieux vaut respecter son intimité et le laisser jouer tranquille sans écouter aux portes...

Les enfants qui recherchent le plus la compagnie des parents pour jouer sont généralement des enfants précoces. Pourtant, beaucoup de mamans sont soucieuses lorsqu’elles ont l’impression que leur enfant n’est pas assez « autonome ».

S’il ne sait pas jouer tout seul ? Votre petit vous suit à quatre pattes dans chaque pièce où vous vous déplacez ? Il pleure dès que vous cessez de jouer avec lui ? Votre plus grand vous tire par la main, interrompt votre conversation, et ne s’intéresse pas trente secondes à ses jouets lorsque vous ne participez pas ? Rassurez-vous et n’écoutez pas ceux qui vous disent : « Mais il devrait jouer tout seul ! » Ce besoin de partage du jeu est bien légitime pendant les premières années. Il ne faut pas confondre le temps où l’enfant a envie d’être seul, qui est bénéfique pour son monde imaginaire, et le temps où l’enfant pleure pour ne pas jouer seul, une demande qui correspond à un besoin d’apprendre, en communiquant avec vous. En jouant, votre enfant apprend à s’exprimer, à communiquer, à interagir avec ses parents, à utiliser son imagination et

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à résoudre des problèmes. Ainsi les multiples facettes du jeu l’aident-elles et lui apprennent-elles à devenir grand. La recherche de votre compagnie pour jouer révèle l’immense appétit de découverte de votre enfant. Cette attente est bien légitime. Si vous ne contrecarrez pas votre petit en l’obligeant à jouer seul malgré sa soif de communiquer avec vous, vous permettrez à sa personnalité très riche de se développer.

Faut-il l’obliger à jouer dans son parc ?

Le jeu s’étend à la fois au monde animal et au monde humain. C’est un phénomène universel, inhérent à tous les êtres vivants.

Le parc doit être un lieu d’éveil. Ce n’est pas une prison. En l’obligeant à rester seul dans son parc avec ses jouets alors qu’il vous appelle et veut partager, vous risquez de le rendre plus résigné, certes plus autonome, mais moins communicant. Je ne peux donc que vous encourager à jouer avec l’enfant qui le demande. Il est vrai qu’entre l’âge de 9-10 mois et jusqu’à 3 ans, jouer inlassablement avec un enfant peut être tout à fait épuisant. C’est pourquoi « il faut tout un village pour élever un enfant », dit le proverbe africain. Les grandsparents, les nounous, les papas, les grands frères et sœurs sont tous appelés en renfort. ■

Les animaux de compagnie Les animaux de compagnie jouent également avec les « jouets » que les humains leur donnent, et expérimentent ainsi les épreuves de la vie. « Le chat jouera avec sa souris en peluche, véritable simulacre de proie ; on peut l’observer à l’affût, immobile, puis le voir engager une pour-

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suite de sa souris, feindre de s’en désintéresser pour mieux sauter dessus, l’attraper, la mordiller, la secouer, la lancer en l’air comme une vraie proie. » Le Jouet, l’enfant et l’animal, du docteur Janine Cophignon, Paris, Ligue française des droits de l’animal, 1999.

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Jouer avec ses frères et sœurs Humour et complicité ès les premiers mois, bébé est très attiré par la voix de son frère qui rentre de l’école. À peine l’aîné s’approche-t-il que bébé se trémousse, à peine l’aîné commence-t-il à lui parler qu’il éclate de rire. Il y a une communication immédiate entre frères et sœurs dans laquelle l’humour, le rire sont beaucoup plus présents qu’avec nous, leurs parents.

D L’aîné détourne volontiers l’usage de tel hochet, de tel jouet pour en faire une marionnette beaucoup plus comique. L’imagination d’un grand enfant est irremplaçable pour un bébé.

Lorsque le petit arrive à l’âge d’un an, il entre dans une période d’imitation totale du grand, de véritable fascination. Elle lui permettra de grandir. C’est pourquoi les jeux entre frères et sœurs sont passionnants et irremplaçables. Ils partagent leurs mondes secrets, se construisent une cabane dans le salon avec vos oreillers et quelques draps, et s’inventent mille histoires de châteaux qui vous seront complètement obscures, à vous qui arrivez en hurlant contre ce désordre ! Mais ces fantastiques souvenirs d’enfance sont indispensables pour grandir, même si l’intervention des parents, rappelant

Seul ou à plusieurs ? C’est selon… Les parents d’enfants de petites fratries accordent beaucoup d’importance au plaisir individuel offert par le jouet, alors que dans les familles nombreuses ou avec la présence de camarades de jeux, on accorde plus d’im-

portance à l’imagination, dans la mesure où sont privilégiés les jeux partagés qui favorisent la création d’histoires. L’importance de l’achat pour un plaisir personnel diminue avec le nombre d’enfants dans la famille.

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quel est le territoire de chacun, est également bénéfique. L’équilibre de la vie familiale est une construction permanente.

Faut-il intervenir dans leurs disputes ? Des relations complexes Vous êtes souvent catastrophée par la dureté apparente des rapports entre frères et sœurs, ainsi que par les chamailleries incessantes que vous n’arrivez pas à apaiser. Vous les voudriez toujours amis. Mais si vous observez une portée de petits chatons, vous les verrez se courir après, se mordre la queue, piailler, l’un grimpant aux rideaux, l’autre grimpant derrière lui et le faisant tomber en lui mordant les fesses ; vous craignez qu’il ne se fasse mal en tombant, mais à peine ébroué, voilà le petit qui repart, poursuivi par son frère. Ainsi va la vie des enfants et tous les jouets seront bons pour faire enrager le frère ou la sœur. C’est tellement drôle ! Ne cherchez donc pas forcément à savoir qui a commencé. Sachez plutôt calmer le jeu quand vous êtes fatiguée en séparant les protagonistes ou en dérivant leur énergie vers une activité commune positive. Mais il ne faut en aucun cas penser que les frères et sœurs ne vont jamais se disputer ! Les difficultés relationnelles sont maximales si votre aîné a moins de 3 ans de plus que le nourrisson. L’aîné est jaloux du bébé surtout lorsqu’il commence à marcher à 4 pattes et à prendre sa place à la maison. Si le grand se montre agressif envers le nourrisson, celui-ci se laisse d’abord faire, mais au fil des mois il applique envers l’aîné les mêmes méthodes de coups et de cris. Vous ne

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Trop rudoyés par un frère ou une sœur aîné(e), les seconds deviennent souvent des enfants turbulents. Ils ont tendance à faire plus de bêtises que leur aîné.

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savez plus qui a commencé et, lorsque vous êtes épuisée, il vous est difficile de rester calme et positive. Je ne dirai jamais assez combien nous devons aider les mamans qui ont des enfants de naissances rapprochées, et combien la participation de plus en plus grande du père est bénéfique. Ne soyez donc pas étonnés si, en tant que parents, vous êtes fatigués dans cette période. Je vous conseille de savoir vous faire aider, de savoir dissocier les deux enfants dans leurs activités et de sortir de temps en temps en couple pour vous régénérer. Vous pourrez alors favoriser l’évolution psychologique du petit comme du grand. Rien n’est plus passionnant que de voir se développer une belle fratrie, mais il est vrai que l’âge de 1 à 3 ans est, pour les couples, l’âge de tous les dangers, tant les enfants ont d’activités et de désir de tout voir, de partager leurs jeux, de tout explorer, et tant l’importance de votre présence éducative pendant les toutes premières années de l’existence est importante.

Chez les mammifères, jeux de chasse, de combat, de fuite, de cachecache, sont indispensables pour l’apprentissage des règles de la vie en société.

Son sens de la propriété Jusqu’à 3 ans, l’enfant n’a aucun sens de la propriété Vous êtes souvent étonnée de voir votre enfant adopter deux attitudes extrêmes lorsqu’il joue avec d’autres. Vous me dites : ● « Je voudrais lui apprendre à prêter, mais il ne veut pas donner ses jouets. Cet égoïsme n’est pas dans les valeurs de ma famille » ; ● ou, à l’inverse : « Il donne tous ses jouets, les autres viennent les lui prendre, il ne sait pas se défendre. » Jusqu’à l’âge de 3 ans, rassurez-vous, l’enfant n’a aucun

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sens de la propriété. Le jouet qu’il trouve fait partie de lui-même. Il pourra le donner sans sentiment d’être dépossédé ; ou s’y cramponner, selon ses humeurs, selon les périodes. Cela ne présume en aucun cas de son tempérament futur d’égoïste ou de généreux. Le gronder, le culpabiliser lorsqu’il a pris le jouet d’un copain est inutile. Vous risquez de lui faire perdre son estime de soi parce qu’il sent qu’il vous déçoit. Mais il ne comprend pas vraiment pourquoi et recommencera. Lorsqu’il a pris le jouet d’un autre enfant, mieux vaut aller le rendre avec lui, sans le culpabiliser. Étant donné que la motivation était de se distraire avec quelque chose de nouveau, il faut aussitôt compenser la perte par un autre jeu très divertissant. Sinon, bien sûr, c’est le drame. Car ce qui manque à votre enfant à cet instant n’est pas tant ce jouet-là que le merveilleux monde imaginaire qu’il se construisait avec. Il faut donc trouver une occupation équivalente. Vous pouvez par exemple, lorsqu’il prend la voiture que le petit ami faisait rouler au bord du bac à sable, rendre la voiture, en sortant aussitôt votre vieux pain pour aller donner à manger aux canards. Il faut trouver un plaisir de substitution.

« Je serais, tu serais... » Quand l’enfant joue avec ses jouets, il s’attribue un rôle à l’intérieur de son jeu ; et en même temps, il peut à tout moment sortir de son rôle ;

Le jeu pour mieux le comprendre

la conscience de sa double existence, dans son jeu et dans le réel, ne l’abandonne pas. Ce dédoublement est intrinsèque à la nature du jeu.

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Quand le deuxième enfant paraît Donner l’envie à l’aîné de montrer l’exemple Protégez votre aîné dès lors que le deuxième sait se déplacer et fait intrusion dans ses jeux, dans ses dessins. Une table haute, véritable « atelier » inaccessible au petit est la première étape.

Les parents d’aujourd’hui sont conscients de la problématique lorsqu’ils attendent un bébé. Si votre aîné a moins de 4 ans, qu’il soit garçon ou fille, il vous dit bien souvent que lui – ou elle – aussi attend un bébé ; mais curieusement, à la naissance, l’aîné ne cherche pas son nouveauné. C’était le vôtre qu’il portait, tant il est encore en fusion avec vous. Et, bien sûr, lorsque le nouveau venu est là dans son berceau, l’impression est étrange et votre enfant a peur de perdre une part de votre amour. Lui offrir une poupée à langer, nourrir et bercer l’aidera à comprendre les fonctions que remplit sa maman auprès du nouveauné. Soulignez bien que « le bébé ne sait rien faire, ni prendre un jouet, ni habiller une poupée, ni taper dans une balle. Le pauvre petit ne peut pas aller au square, jouer auprès des autres… » Alors votre aîné ne se sentira pas en rivalité et, fier de ses nombreux acquis, il aura envie de donner l’exemple. ■

Existe-t-il une façon d’offrir qui évite la jalousie ? La rivalité est inéluctable, je dirais même qu’elle est nécessaire pour se préparer à vivre en dehors du cocon familial. Si vous cherchez à épargner tout conflit aux enfants, vous risquez de freiner le grand, de bousculer le petit, d’en pousser un à régresser : il n’osera pas exister pleinement et inhibera ses potentialités. Favorisez plutôt l’identité naissante de vos enfants. Par exemple, ne faites pas d’an-

niversaires groupés. Évitez de donner des cadeaux aux deux pour l’anniversaire de l’un : les enfants ont alors l’impression qu’on leur vole leur anniversaire. Il faut plutôt leur apprendre à se réjouir que l’un reçoive des cadeaux. L’école maternelle en donne bien l’exemple : quand la classe fête l’anniversaire d’Anthonin, il n’y a pas de bougies pour tout le monde ! Chacun son tour, ce sera ainsi dans la vie...

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Salle de jeux et chambre d’enfant Respecter l’espace de chacun uelle est la meilleure organisation pour le rangement des jouets de votre enfant ? Inutile de transformer tout votre appartement en immense salle de jeux où vous n’auriez pas vous-même un espace d’adulte avec le plaisir de recevoir vos amis. Même si, à certains moments, il est légitime que les jeux envahissent un peu le salon, ils doivent retourner à leur place. Cette règle permet à votre enfant de construire son idée de l’espace.

Le coffre à jouets Vous aurez donc un coin de jeux, de préférence dans la chambre du petit. Le coffre à jouets est pratique, mais souvent les jouets s’y emmêlent, s’y confondent, s’y embrouillent. Le rêve serait évidemment d’avoir une maison à l’ancienne avec un grenier où l’on pourrait redécouvrir en grandissant les jouets de son premier âge. En pratique, vous disposerez plus souvent de tiroirs à jeux, qui roulent sous le sommier, comme le proposent certains lits d’enfant. Vous pouvez aussi acheter des caisses à jeux en plastique. Choisissez-les solides car l’enfant est très vite tenté d’y monter, de les transformer en camions à tirer. Lorsque le jeu comporte des accessoires complexes, comme la dînette, les animaux de la ferme, les pièces de puzzles, essayez d’avoir des boîtes type Tupperware qui vous permettent de les ranger et de les disposer dans une armoire.

Le jeu pour mieux le comprendre

Apprendre à l’enfant à classer ses jouets, c’est déjà mettre de l’ordre dans sa pensée et le préparer pour l’avenir à ranger son bureau et ses affaires de travail.

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Quand saura-t-il ranger ? Sachez que l’enfant acquiert cette faculté tardivement Un enfant est incapable de ranger tout seul jusqu’à un âge très avancé (9-10 ans). Seul, il a tendance à se remettre à jouer. Il repart dans son monde imaginaire dès qu’il redécouvre un jouet qu’il avait oublié sous son lit ; et vous viendrez le houspiller et le gronder parce que la chambre n’est pas rangée, ce qui ne crée pas de bons rapports. Essayez donc de ranger avec lui, et sans dépasser ses possibilités de concentration.

Une grande chambre ou deux petites ? L’enfant a besoin de son propre territoire N’idéalisez pas le jeu en commun : un garçon de 2 ans ne pourra que perturber une grande fille de 7 ans jouant avec une maison de poupées.

Les parents me demandent souvent, lorsqu’ils ont deux pièces pour deux enfants, s’il vaut mieux qu’ils soient dans la même chambre en disposant d’une salle de jeux, ou qu’ils aient chacun leur chambre. L’expérience nous montre qu’il vaut mieux qu’ils aient chacun leur chambre. Car chaque enfant a besoin de son territoire, et le moment du jeu est aussi souvent un moment de confrontation des volontés. Pouvoir les séparer lorsque l’un empiète sur le territoire de l’autre vous permettra de leur apprendre à maîtriser leurs pulsions s’ils veulent pouvoir jouer ensemble. D’autre part, comme les âges sont différents, au fur et à mesure que l’aîné grandit, il est dérangé par le trouble que le petit ne manquera pas de mettre dans ses constructions et ses rangements. Il faut donc que chacun ait son espace, même s’ils ont beaucoup de plaisir à se suivre et à jouer ensemble. ■

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