4 minute read
Santé
Dr Stéphanie Dangel
LE SOLEIL OUI, MAIS SOUS PROTECTION
Mars annonce le printemps et le retour du soleil. Ses bienfaits sont multiples, il nous redonne vitalité et bonne humeur et favorise les échanges sociaux. Pour n’en conserver que les bénéfices, la protection reste de mise.
DE NOMBREUX BIENFAITS
Notre peau, sous l’effet des rayons du soleil (principalement les UVB) est capable de synthétiser de la vitamine D, essentielle pour la consolidation de nos os, en favorisant l’absorption du calcium. En été, de l’ordre de 15 minutes d’exposition suffisent à couvrir ces besoins. En s’exposant plus, on ne synthétise pas plus de vitamine D! De plus, la vitamine D joue un rôle dans la bonne régulation des mécanismes immunitaires. Le réchauffement, induit par les infrarouges, a une action positive sur la pression artérielle en l’abaissant et sur la circulation sanguine du cuir chevelu ce qui favorise la croissance des cheveux. Certaines affections cutanées comme l’eczéma, le psoriasis connaissent des améliorations avec le soleil, en raison de ses vertus anti-inflammatoires, avec des durées d’exposition toutefois modérées. Le soleil a aussi le pouvoir de doper notre moral, en favorisant la synthèse de neurotransmetteurs et d’endorphines qui boostent notre bien-être. Les femmes y sont plus volontiers sensibles ce qui explique a contrario leur plus grande susceptibilité à la dépression saisonnière, induite par la baisse de l’ensoleillement à l’automne. Enfin, arborer un joli teint hâlé donne bonne mine tout simplement!
LES MÉFAITS
Notre peau non protégée subit les rayonnements infra rouges, UVA et UVB et en subit des conséquences néfastes • Le vieillissement cutané Ce sont les UVA principalement, avec un effet cumulatif qui vont donner à la peau, rides, taches brunes, aspect épaissi.
• Les cancers cutanés Les carcinomes touchent les zones exposées, de façon répétée et sans protection suffisante (visage, avant-bras, buste, cuir chevelu dégarni). Les mélanomes, beaucoup plus graves, peuvent siéger sur des zones non exposées, toucher les muqueuses, et résultent le plus souvent d’exposition intense sans protection dans l’enfance et l’adolescence avec phototype à risque. • Les photosensibilisations et photodermatoses Les photosensibilisations résultent d’une intolérance cutanée au soleil consécutive ou concomitante à l’utilisation de cosmétique, parfum, ou certains médicaments pris par voie orale ou cutanée. Les photodermatoses sont des maladies cutanées associées à une sensibilité anormale ou aggravée au soleil, la plus connue est le lupus.
• La lucite Nommée allergie au soleil, elle touche plus souvent les femmes et se caractérise le plus fréquemment par de petites papules, plus ou moins étendues avec prurit intense. Elle siège volontiers sur les zones exposées du haut du corps, apparaissant à la 2ème exposition aux premiers rayons. Bénigne, la lucite peut s’accentuer au fil des années, pour des durées d’exposition de moins en moins longues. Une fois installée, des crèmes à base de cortisone et des antihistaminiques peuvent être prescrits si besoin. Elle peut être prévenue ou atténuée par la prise de compléments
alimentaires ou mieux d’une alimentation riche en fruits et légumes (carotenoïdes, selenium) bien avant les premiers soleils, et surtout par la photoprotection.
LA PHOTOPROTECTION
Pour contrer les risques, il faut se protéger et connaître son phototype permet d’adapter le degré de protection. Le nombre de grains de beauté est à prendre en compte, au-delà de 50, prudence pour tous les phototypes et une consultation annuelle chez le dermatologue est recommandée. La photoprotection vestimentaire avec le port d’un chapeau qui protège le visage, les oreilles et les épaules, et de vêtements (coton, soie et polyester sont les plus protecteurs), les couleurs foncées étant les plus efficaces. Elle reste essentielle chez les enfants et les plus jeunes, pour diminuer la survenue de coup de soleil qui augmente le risque de mélanome. La phototection par filtres solaires est importante pour tous. Un indice 50 doit être utilisé sur les phototypes les plus à risque, ou en cas de lucite, appliqué en quantité suffisante et réappliqué toutes les 2 heures. Pour les phototypes moins à risque, il reste prudent d’utiliser un indice 50 pour limiter le vieillissement cutané, ou l’apparition d’une lucite. Le hâle sera plus progressif et les rayons moins nocifs sur les peaux encore pâles après l’hiver.
Les différents phototypes
Il existe 6 phototypes qui caractérisent la vulnérabilité de la peau au soleil: Phototype 1: peau très claire ou blanche, cheveux blonds ou roux, yeux bleus ou verts, la peau ne bronze jamais Phototype 2: peau très claire, cheveux blonds ou châtains, bronze à peine Phototype 3: peau modérément claire, cheveux blonds ou châtains, la peau bronze graduellement Phototype 4: peau mate, cheveux châtains ou bruns, la peau bronze bien Phototype 5: peau brune naturelle, cheveux et yeux bruns, bronze beaucoup Phototype 6: peau noire (pas de coup de soleil patent mais conséquences néfastes identiques)