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MAIN-D’ŒUVRE D ANS LE GRAND MONTRÉAL Candidats recherchés

MAIN-D’ŒUVRE DANS LE GRAND MONTRÉAL

CANDIDATS RECHERCHÉS

DOSSIER PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

L’économie québécoise roule à plein régime, et tous les feux sont au vert. Résultat: la main-d’œuvre se fait rare dans la plupart des régions, et Montréal n’échappe pas à cette tendance.

vec des taux de chômage historiquement bas, le Québec est presque en situation de plein emploi. Même si ce taux est légèrement plus élevé à Montréal, il reste que de novembre 2018 à novembre 2019, il s’est créé 46 300 emplois dans l’agglomération, ce qui représente une augmentation de 4,3%. Au total, 1,1 million de personnes travaillent sur une population active qui en compte 1,2 million. Or, les candidats ne sont pas toujours au rendez-vous, et de plus en plus d’entreprises peinent à recruter les employés dont elles auraient besoin pour poursuivre leur croissance. Un « beau problème» qui cause bien des maux de tête aux recruteurs… A

DES BESOINS DANS TOUS LES SECTEURS Une réalité que confirme Suzanne Roy, présidente intérimaire de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et mairesse de Sainte-Julie. «Plusieurs entreprises doivent ralentir leur expansion, car elles n ’ont pas les ressources humaines nécessaires. On assiste aussi au phénomène où des commerces doivent

SUZANNE ROY Présidente intérimaire de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) Mairesse de Sainte-Julie

renoncer à ouvrir leurs portes durant certaines heures, parce qu’ils manquent de personnel pour fonctionner», illustre-t-elle. Denis Martin, président de la Commission sur le développement économique de l’UMQ et maire de Deux-Montagnes, ajoute qu’en 2018, on comptait 40000 postes vacants sur le territoire de la région métropolitaine de Montréal, soit deux fois plus qu’en 2014.

Tous les secteurs d’activité et les niveaux de postes sont concernés. Ainsi, les entreprises cherchent tant des détenteurs de diplômes universitaires, que des diplômés du collégial et même du secondaire. Même les personnes qui possèdent peu de qualification et qui n’ont pas suivi de formation diplômante sont dans la mire des employeurs, et leur taux d’emploi a augmenté de 4%, soutient M. Martin qui précise que 30 % des postes à combler actuellement ne nécessiteraient aucun diplôme. Cette situa tion crée aussi une pression à la hausse sur les salaires chez les non-diplômés.

UN BON BASSIN DE MAIN-D’ŒUVRE Dans ces conditions, les nouveaux arrivants constituent un bassin de main-d’œuvre inté ressant pour les entreprises. Afin d’attirer les candidats, plusieurs organismes n’hésitent pas à aller les solliciter sur place. Ainsi, en janvier 2019, l’UMQ a participé au Salon du travail et de la mobilité professionnelle à Paris. «N otre kiosque a été très achalandé, et nous avons reçu environ 1500 curriculum vitae», indique Suzanne Roy .

Denis Martin rappelle que la grande région de Montréal accueille, bon an, mal an, environ 86% des immigrants. «Ce grand centre urbain possède de nombreux attraits aux yeux des nouveaux arrivants», dit-il. Plusieurs communautés y sont déjà bien implantées, ce qui facilite l’acclimatation et l’intégration des gens venus d’ailleurs. «Une grande partie de l’intégration à une DENIS MARTIN Président de la Commission sur le développement économique de l’UMQ Maire de Deux-Montagnes

nouvelle culture passe également par l’emploi. À cet égard, Montréal offre donc de belles possibilités, même si les besoins en main-d’œuvre sont présents partout dans la province», constate M. Martin.

L’UMQ travaille aussi en collaboration avec le gouvernement pour simplifier les démarches administratives des personnes qui souhaiteraient immigrer au Québec, ainsi que celles des employeurs qui voudraient embaucher un travailleur étranger.

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