ÉDITO SOMMAIRE MOTU Digital Performer 10 05 Eventide Instant Phaser & Flanger 15 Rob Papen Vecto 23 Audified MixChecker Pro 34 Boom Library Turbine 41 Spitfire Audio Studio Series 48 Arturia Analog Lab 4 56 Interview Yes Audio 65 Hackintosh: le côté obscur du Mac ? 74 Cheeze Machine 2 81 Kontakt 5 : créer un instrument 88 LPX : utiliser Alchemy comme Sampler 97 DP9 : fenêtres Soundibtes & Markers 104
IMPORTANT : compatibilité Sur Mac & PC avec Acrobat Reader uniquement
Sur Mac @ iOS avec l’app iBooks uniquement
Le numéro 5 de votre magazine numérique préféré (enfin nous l’espérons), est désormais disponible en téléchargement gratuit ! Ce mois-ci (une fois n’est pas coutume), nous allons vous proposer une sélection de produits de chez Spitfire Audio, Rob Papen, Audified, mais aussi MOTU, Eventide mais pas que ! En effet, nous avons quelque peu remanié les rubriques du magazine avec une toute nouvelle section dédiée aux interviews (en remplacement de celle des Applications mobiles sur iOS). Mais ça n’est pas tout ! En effet, nous accueillons une nouvelle guest-star ce mois-ci en la personne de Jean-Stephane Guitton alias «Sleepless» (si vous vous rendez régulièrement sur le site Audiofanzine, vous saurez de suite de qui je veux parler). Il a eu la gentillesse de nous honorer de sa présence en mettant ses talents incontestés de musicien / reviewer / etc, à la disposition des lecteurs de Planet Home-Studio. «Last but not Least» notre «René De Wael» national, a lui aussi accepté (pour notre plus grand plaisir), de faire de nouveau partie de «la bande» sur ce N°5. En espérant que vous prendrez autant de plaisir à lire ce magazine que nous en avons eu à vous le concocter ! Bonne lecture à toutes et tous, et à bientôt (ici ou ailleurs) !
Rédacteur / Testeur/ Illustrations sonores : Alexandre Charon. Nos remerciements à : Spitfire Audio, Rob Papen, Eventide, Arturia, Audified, et BOOM Library, pour nous avoir permis de tester leurs produits. Mentions spéciales à Laurent, Chrys, René de Wael, Jean-Stéphane Guitton, et Jonathan pour leur collaboration ainsi que leur soutien. N’hésitez pas à «liker» notre page facebook ou à nous laisser vos impressions / suggestions. Retrouverez ci-dessous les liens qui vous permettront d’être informés de notre actualité. Vous êtes annonceur ? Contactez-nous à l’adresse suivante: contact@planethomestudio.com pour plus d’informations.
> BANC DE TEST BANC DE TEST
BANC DE TEST Chaque mois, nous vous proposons une série de tests regroupant les dernières nouveautés du moment en terme d’instruments virtuels, et de plug-ins en tous genres. En lisant nos articles, vous pourrez y découvrir nos impressions, mais aussi et surtout, écouter des démos qui vous permettront d’appréhender un peu mieux les produits en question.
> LOGIC NATION « LE MAG » / N°1
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> BANC DE TEST / MOTU DP10
MOTU DIGITAL PERFORMER 10 C’est en grande pompe que MOTU a présenté lors du Namm 2019, la toute dernière version de sa station audio-numérique. Au menu des réjouissances, de nombreuses améliorations, mais aussi de nouvelles fonctionnalités qui ne manqueront pas d’attiser la curiosité de certains d’entre nous. Alors trêve de blabla, faisons un tour du propriétaire;-)
Quoi de neuf sous le capot ? DIGITAL PERFORMER 10
Spécifications : station de travail audio-numérique. Compatibilité : Mac & PC (32 et 64 Bits) supporte les formats Audio Units / VST2 / VST3 / MAS
Ne soyez pas trop pressés, nous allons prendre le temps de découvrir toutes les subtilités de cette version 10 ! Une fois n’est pas coutume, MOTU a pris soin de collecter l’ensemble des demandes de ses utilisateurs, afin d’en compiler la substantifique moelle. Outre de nombreuses améliorations qui viendront bonifier l’expérience utilisateur, MOTU a truffé son DAW de nouveautés en tous genres ! Alors c’est parti pour le tour du propriétaire !
Tarif : 399€. Mise à jour à partir d’une autre version de DP: 195$, 295$ à partir de Performer, et 395$ à partir d’Audiodesk
> PLANET HOME-STUDIO / N°5
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> BANC DE TEST / MOTU DP10
Zoom / interface / et grille à la loupe ! Il ne s’agit pas à proprement parler de véritables nouveautés, mais plutôt d’optimisations qui permettront un gain de productivité significatif. De nombreux utilisateurs (bien souvent les nouveaux arrivants), reprochaient à DP la relative petitesse de son interface. Sur de longues sessions, la fatigue oculaire pouvait être parfois laborieuse. En réponse à cette demande (mais aussi compte tenu des écrans hautes résolutions qui foisonnent désor-
mais), MOTU a réagit en conséquence. Désormais, vous pourrez bénéficier d’une interface entièrement redimensionnable ! La manipulation est simple comme « Bonjour » ! Il vous suffira de maintenir la touche Commande de votre clavier Mac (Ctrl sur PC) et d’utiliser conjointement les touches « + » et « - » afin de satisfaire vos besoins. Indéniablement, le confort de cette version 10 est nettement accru !
Autre petite option demandée par la communauté de DP : désormais les paramètres de Zoom ont été consolidées. Afin de simplifier l’accès à cette fonction, l’éditeur américain a regroupé les commandes de zoom pour toutes les fenêtres dans un même menu (menu « Afficher »). Autre amélioration : la grille. Les utilisateurs de DAWs savent à quel point la précision d’encrage des différents éléments qui s’y trouvent est importante. MOTU vous propose de déterminer vous-même la précision du placement de vos données audio et MIDI d’un point de vue relatif ou absolu. Cerise sur le gâteau, vous pourrez même via la fonction Auto Grid Snap, faire en sorte que DP définisse tout seul la résolution idéale de votre grille. Pas révolutionnaire mais plutôt pratique non ?
Outil primaire et alternatif au menu ! Les utilisateurs de Logic vont certainement crier au blasphème, mais DP propose également dans cette version 10, un dispositif similaire permettant de basculer d’un outil principal à un outil secondaire (baptisé ici alternatif). L’intérêt de cette fonction ? Une extrême praticité ! En effet, grâce à elle, vous gagnerez en rapidité mais aussi en confort lorsque vous serez en phase d’édition. L’accès à cette fonctionnalité se fera via la touche de raccourci « X ». Simple et efficace ! > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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> BANC DE TEST / MOTU DP10
Du nouveau du côté des presets de région aussi ! Encore une demande satisfaite par MOTU, et émanant de ses fidèles clients. On sait à l’usage, combien ce genre de presets peuvent être d’une utilité indéniable. En effet, pourquoi ne pas enregistrer ses propres réglages / paramètres sous la forme de presets de région, afin de les rappeler ultérieurement et ainsi, gagner un temps précieux ? C’est justement le but dans DP 10 ! En m’amusant avec, j’y ai pris rapidement goût, surtout qu’en assignant des touches en particulier, c’est d’une simplicité évidente !
Justement, parlons de la fenêtre « RUN Command » ! Je vous disais à l’instant qu’il était possible via de simples touches de votre clavier, rappeler les presets de région de votre choix. Et bien sachez que la chose est aussi envisageable via la fenêtre RUN Command ! D’ailleurs cette fenêtre ne se limite pas aux presets de région, mais plus globalement à toutes les fonctions de Digital Performer. Que vous soyez débutant ou encore un utilisateur confirmé, cette fenêtre sera en quelques sortes votre assistant personnel. Il vous suffira pour la faire apparaître d’utiliser la combinaison de touches « Shift + Barre d’espace », puis de commencer à taper le nom d’une fonction en particulier. Instantanément, tous les éléments correspondants s’afficheront. Cela n’a l’air de rien, mais ce Spotlight à la sauce MOTU s’avère très utile, et quelque soit son niveau de compétence avec DP.
Des filtres rapides dans la liste d’évènements La liste des événements propose désormais plusieurs boutons de filtrage (ces derniers sont positionnés juste au-dessus de la liste ellemême), ce qui vous permet d’afficher et de masquer rapidement les données dont vous aurez besoin. Pas une fonctionnalité transcendante, mais comme dit le célèbre adage : « ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières ! » ;-) > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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Du nouveau aussi du côté de l’éditeur MIDI ! Ici encore, MOTU améliore l’expérience utilisateur avec certes de petites choses, mais qui dans la globalité, vont apporter un gain de temps substantiel aux utilisateurs de DP 10 ! Désormais, lorsque vous vous rendrez dans l’éditeur MIDI, vous remarquerez que vos notes (matérialisées par des éléments rectangulaires plus ou moins longs), seront juxtaposées non seulement le nom de la note, mais aussi le niveau de vélocité qui correspond grâce à une couleur distincte.
Groove Quantize & Quantize améliorés ! Lorsque vous appliquerez une quantisation (quantize) ou utiliserez les fonctions «Groove Quantize» ou «Input Quantize», DP10 ajustera automatiquement les données CC (contrôle continu) aux notes respectives ce qui vous permettra de préserver la performance originale ;-)
Enregistrement en Overdub amélioré ! Lors d’enregistrement en Overdub de données de contrôleur continues, DP10 remplacera automatiquement toutes les données existantes. Très pratique donc pour prévenir l’entrée en conflit de flux de données.
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Pistes VCA Encore une demande utilisateur qui a été satisfaite avec l’ajout des faders VCA. Alors pour que tout le monde puisse comprendre de quoi il s’agit, sachez que les VCAs sont des faders qui contrôlent d’autres faders. Pour faire dans le concret, imaginez que vous ayez une section de cuivres. Chaque élément possède son propre gain dans la fenêtre « Mixing Board » (table de mixage). Pour conserver les ajustements déjà réalisés tout en ayant le loisir de pouvoir les modifier par un simple fader, MOTU a ajouté la fonction « VCA Track ». Pour la créer rien de plus simple : vous sélectionnez les différentes pistes de votre section de cuivres, puis en faisant un clic droit dessus, vous sélectionnerez l’option « Add Track » puis « VCA Track ». Une
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fenêtre baptisée « Add VCA Track and Group » apparaît à l’écran et vous propose de nommer votre piste et groupe. Donnez-lui un nom puis validez en cliquant sur « OK ». En retournant dans votre « mixing board », vous constaterez qu’un nouveau fader a fait son apparition et qu’en le faisant bouger, tous les faders de votre section de cuivres bougeront simultanément tout en conservant leurs écarts de proportion. Mais ça n’est pas terminé, puisque si la chose fonctionne à merveille sur des pistes audio, il en est de même sur des pistes MIDI ! Autant dire que faire des automations sur un groupe de pistes n’aura jamais été aussi simple dans DP !:)
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Du nouveau aussi du côté de la fonction « Bite Gain » Ici rien de révolutionnaire, mais une fois de plus, MOTU a pensé « Workflow » afin d’améliorer la prise en main de certaines fonctions dans DP10. C’est le cas avec la fonction « Bite Gain ». Pour info, c’est grâce à elle que vous pourrez, après avoir isolé une portion d’un élément audio de votre forme d’onde, en modifier le gain. Jusqu’à présent, il vous fallait vous rendre dans le menu « Audio » puis « Bite Volume and Gain » et sélectionner les
options « Adjust Bite Volume + 5 dB » ou « Adjust Bite Volume – 5 dB ». Aujourd’hui MOTU simplifie encore plus les choses en ajoutant un fader, lequel apparaîtra lorsque vous aurez cliqué sur la petite flèche tout en bas à l’extrémité gauche de votre soundbite. Ainsi vous pourrez ajuster avec une plus grande précision (et plus rapidement), le gain de votre élément audio. Même si ça n’est pas révolutionnaire, le workflow s’en trouve amélioré.
Streamlined Waveform Editor L’éditeur de formes d’onde intégré à Digital Performer est depuis toujours une sorte d’environnement tout-en-un, dédié à l’édition chirurgicale de formes d’ondes, à l’édition de battements, au time-stretching de votre matériel audio, mais aussi à bien d’autres choses. Pour l’utiliser, il vous suffira de sélectionner l’onglet en question ; et tous les menus et autres outils suivront! Sur DP10, MOTU a encore amélioré la précision et la clarté de ce dernier, mais aussi sa productivité.
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Le navigateur de contenu Dans le menu « Project », vous noterez la présence d’une toute nouvelle option dans le menu déroulant baptisée « Content Browser ». Cette fonctionnalité a pour but premier de vous offrir un outil organisationnel. Quand on créé de la musique, personne n’a envie de se poser la question de savoir où se trouve tel ou tel élément par exemple. Par défaut, une certaine organisation a été mise en place. On retrouvera sous « Project », les répertoires « Audio Files », « Bounces », et « Clipping ». La section « Places » vous permettra d’ajouter autant d’emplacements que vous le souhaiterez, et aux endroits qui vous conviendront le mieux. Pour le reste, le « Content Browser » pourra servir aussi de point de départ pour que vous puissiez faire glisser des éléments s’y trouvant, dans le projet votre projet actuel par exemple. Vous l’aurez compris, le Content Browser va devenir un outil essentiel à votre workflow !
Un format VST up to date ! C’est avec bonheur que les utilisateurs de DP avaient accueilli cette nouvelle (en plus de la compatibilité avec la plateforme PC) ! En effet, jusqu’alors, MOTU se limitait au support des formats Audio Units et MAS (ce dernier étant un format propriétaire). Mais comme je dis toujours : « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! ». MOTU a eu finalement raison d’ouvrir son logiciel au format VST, permettant ainsi d’offrir à ses clients, une plus grande interaction avec des produits tiers. Mais avec cette version 10, MOTU va encore plus loin et propose la compatibilité avec la toute dernière version du célèbre format développé par Steinberg : le VST 3. Ainsi vous pourrez dès que possible, bénéficier des dernières avancées de ce format qui reste incontournable dans le monde de la MAO.
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Pour les amoureux du Stretching ! Rien à voir avec de quelconques exercices sensés vous faire retrouver la forme, vous l’aurez compris ! En revanche, pour ce qui est de manipuler la matière sonore, la fonction Stretch Audio devrait être votre plus fidèle partenaire. Que vous ayez besoins d’intervenir de façon chirurgicale sur des battements individuels on globalement, l’opération se fera en deux temps trois mouvements ! Comme si cela ne suffisait pas, MOTU a adjoint une option supplémentaire baptisée « Stretch Edit » ! Cette dernière vous permettra de vous focaliser sur les points d’ancrage de votre matériel audio. Dans les faits, et malgré la littérature utilisée par MOTU (c’est peut-être un reproche que l’on pourrait lui faire), cette profusion d’options ne vous empêchera jamais d’arriver rapidement à vos fins. Pour faire simple, si vous souhaitez influer de façon globale sur le tempo de votre piste audio, le mode « Stretch » suffira pour y parvenir (merci à la technologie ZTX PRO de Zynaptiq au passage, car c’est grâce à elle que l’intégrité de votre matériel audio sera préservée).
MOTU Instruments Soundbank is in the place ! C’est ce que de nombreux utilisateurs (qu’ils soient déjà utilisateurs de DP ou non), reprochent assez régulièrement à Digital Performer. Différents arguments peuvent l’expliquer, mais force est de constater que l’éditeur américain semble privilégier l’usage d’instruments virtuels externes. Non pas que MOTU ne soit pas en capacité de produire des instruments virtuels dignes de ce nom, mais plutôt pour des raisons strictement pécuniaires. En effet, pourquoi charger la mule et proposer un choix pléthorique d’instruments / Effets, si ce n’est pour les utiliser uniquement 2 à 3 fois par an ? Le prix n’en serait que plus élevé non ? De plus nombreux sont ceux à se fournir chez des éditeurs tiers pour différentes raisons (stylistiques, etc). Alors de notre propre point de vue, la démarche se tient. Néanmoins, l’éditeur américain a souhaité ajouter à sa dernière réalisation, un tout nouvel instrument baptisé MOTU Soundbank. De vocation plutôt généraliste, les moins fortunés d’entre nous y trouveront leur bonheur avec une belle variété d’instruments. On notera que le « Player » utilisé n’est autre que celui développé par UVI (l’UVI Workstation), et que très probablement, la banque proposée soit une sorte de « best-of » émanant de la même crèmerie (Cocorico donc!). Sans être bouleversante (certain y trouveront certainement à redire), cette librairie nous a paru plutôt de bonne qualité. Encore un bon point pour DP ! ;-)
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Un pied dans le monde du live ! C’est certainement la fonctionnalité à laquelle personne ne pouvait s’attendre (et pour cause) ! En effet, cette version 10 inaugure la fenêtre « Clip Windows » ! Bien que son nom soit assez peu évocateur, elle offre néanmoins à DP l’opportunité de mettre un pied dans le monde du live. Le lien de parenté avec un soft comme Ableton Live ne pourrait être nié, mais j’aurais envie de dire : « quitte à s’inspirer, autant prendre le meilleur exemple dans ce domaine ! ». Sans concurrencer les cadors du secteur, DP 10 vous propose ici une toute nouvelle approche de travail. En effet, vous pourrez très simplement configurer votre fenêtre en déterminant le nombre de mesures ( de 2 jusqu’à 32) puis glisser / déposer des clips audio ou MIDI, à partir du tout nouveau navigateur de contenu intégré dans cette version 10. Tout se passe en temps réel et fonctionne particulièrement bien (c’est d’une transparence telle que l’on en oublie le logiciel pour finalement se focaliser exclusivement sur la partie créative de son projet). Ensuite il suffit de lancer la lectrue des éléments qui vous intéressent puis de les agencer comme vous le sou-
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haitez (élément par élément ou scène par scène par exemple). Une fois le playback lancé, chaque élément sera interprété dans son intégralité puis disparaîtra de la section « Now Playing ». Ceux qui souhaiteront tirer partie de Digital Performer lors de prestations live pour improviser ou tout simplement pour expérimenter certains agencements dans leurs projets, y trouveront forcément leur compte ! Une autre fonction plutôt intéressante elle aussi se trouve dans le mini menu de la fenêtre « Clips » : l’option « Midi Learn Mode ». Une fois sélectionnée, votre fenêtre changera subitement de couleur (elle s’assombrira pour être précis). Tous les éléments qui seront restés en surbrillance vous permettront d’identifier visuellement tout ce qui sera contrôlable via MIDI. Pour assigner par exemple une scène à une note de votre clavier de commande, rien de plus simple : vous cliquez sur la scène de votre choix, puis vous appuyez sur la note choisie de votre clavier. On peut imaginer que vous utilisiez également un pad externe, ce qui vous ouvrirait de nouvelles possibilités pour des performances Live riche en contenus.
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MKII UNE FOIS N’EST PAS COUTUME, LA MARQUE EVENTIDE NOUS A PROPOSÉ DE TESTER DEUX DE SES DERNIÈRES RÉALISATIONS EN TERME DE PLUGIN AVEC L’INSTANT PHASER ET L’INSTANT FLANGER, TOUS DEUX EN VERSION MK II. VERSIONS VIRTUELLES DE MATÉRIELS HARDWARES VINTAGES, QUE VALENT-ILS RÉELLEMENT ? SONT-ILS DANS LA LIGNÉE DE LEURS VALEUREUX ANCÊTRES ?
Article : René De Wael
Vive le hardware à la sauce virtuelle ? EVENTIDE INSTANT PHASER MK II/ INSTANT FLANGER MK II
Spécifications : plug-ins dédiés aux effets Flanger et Phaser. Compatibilité : Mac et PC, dans les formats les plus courants (Audio Unit / VST / AAX natif). Nécessite un compte iLok. Tarif : 129$ pièce.
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Déjà bien connue pour ses nombreux racks d’effets particulièrement prisés des studios d’enregistrement des années 70, la société américaine décline ici deux de ses produits phares aux formats plug-ins. Les versions physiques bénéficieront donc d’une «deuxième vie» avec leurs versions virtuelles, et perpétueront ainsi l’énorme engouement qu’elles suscitaient en leur temps (époque ou l’on ne rechignait pas à expérimenter dans le domaine de l’enregistrement sur bande).
Un peu d’histoire ... Le Flanger et le Phaser sont des effets issus du principe de signal retardé, et mixé avec leur signal d’origine. A l’époque, il s’agissait du seul procédé permettant d’obtenir le résultat escompté, mais il ne fallait pas hésiter à y passer du temps, ce qui à l’époque, pouvait couter pas mal d’argent (les séances de studio coutaient cher aux maisons de production).
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
Pour les plus curieux, détaillons un peu le processus. Il fallait dans un premier temps, démarrer simultanément les magnétophones sur lesquels se trouvaient le même enregistrement, puis l’ingénieur devait appuyer de façon calculée (ou au pif c’est selon) sur la bande du second, de manière à en retarder le signal par rapport au premier. Puis, il répétait le même processus avec le premier magnéto pour rattraper le second et ainsi de suite. Notez que le tout était enregistré sur un troisème enregistreur. C’est d’ailleurs en apprenant cela que j’ai fini par comprendre comment avait été réalisé le son du fameux solo de batterie d’Iron Butterfly
baptisé « In A Gadda Da Vida », truc incroyable à l’époque pour mes oreilles de gamin ;-) C’est en se penchant sur la question que la société Eventide va mettre au point sa toute première unité hardware, et ainsi changer la vie de bon nombre de musiciens et autres ingénieurs du son. En plus d’être beaucoup moins fastidieux à obtenir, l’effet obtenu permettait aussi de réaliser de substantielles économies. C’est ainsi finalement que l’Eventide Clockworks Instant Phaser vit le jour en 1971, et que 5 ans plus tard, son petit frère (l’Eventide Clockworks Instant Flanger) verra le jour.
Les deux effets fonctionnent à la base sur le même principe, mais avec quelques différences que nous ne manquerons pas de détailler plus tard dans cet article. Sachez toutefois qu’un signal est, soit réinjecté à partir de sa sortie vers son entrée (avec un léger retard), soit dédoublé et mixé, là aussi avec un certain décalage temporel. Certaines fréquences vont s’en trouver accentuées, alors que d’autres seront en revanche atténuées, voir totalement supprimées. Le Phaser effectue un filtrage en peigne, l’affichage du spectre du signal alterne entre les pics (fréquences en phase), et les creux ( fréquences hors phase), à la manière d’un peigne. Le Flanger marque sa différence par le fait qu’il produise des pics et des creux fréquentiels de dimensions et d’intervalles réguliers. Avec le Phaser, l’espacement, la profondeur, et la largeur des creux et des pics peuvent ne pas être semblables. L’annotation « MkII » désigne donc la version logiciel avec néanmoins quelques améliorations apportées par rapport aux versions physiques.
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
Une installation aux petits oignons ! Les deux plug-ins sont proposés dans les formats les plus courants du marché: AAX / Audio Units / ou encore VST2, aussi bien en 32 qu’en 64-bit. Dès le lancement de l’installeur, vous pourrez à loisir sélectionner le format le plus approprié (AAX pour Protools, AU pour Logic Pro ou encore VST pour Cubase par exemple). Seul regret, le manuel de l’utilisateur n’est disponible qu’en anglais (exit donc les allergiques de la langue de Shakespeare !).
Instant Phaser MkII ! Contrairement à la plupart des Phaser dont la modulation est uniquement contrôlée par un LFO, celui-ci possède 4 sources au choix: ▪▪ « Manuel » : le gros potard au centre pilote le phasing, ce qui permet de le laisser bloqué sur une fréquence particulière (et donc un son). De plus, vous pourrez parfaitement en automatiser le règlage via votre DAW préféré. ▪▪ « Oscillator » : on retrouve ici un mode de fonctionnement «classique» avec un LFO à fréquence variable qui va driver le balayage. ▪▪ « Envelope » : ici le phasing est contrôlé par le niveau du signal entrant dont le threshold et le release sont ajustables. On retrouve également un switch destiné à du side-chain (le taux de phasing sera donc dépendant d’une source externe à la manière d’un compresseur. ▪▪ « Remote » : sur le rack original, on retrouvait une entrée jack 6,35 qui donnait à un signal entrant la possibilité de piloter l’ensemble. Ici ce remote (télécommande en français) vous servira à piloter le tout via MIDI.
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
C’est dans la partie inférieure de l’interface (laquelle est absente du périphérique original), que l’on retrouve quelques réglages supplementaires :
▪▪ Un niveau d’entrée avec limiteur. ▪▪ Un tempo synchronisable sur le LFO qui peut s’étendre sur 16 mesures et jusqu’à 1/64 ème de note. ▪▪ Le Retrig permettra de démarrer le LFO au début de sa course, ce qui permettra d’être certain d’obtenir le même son en fonction de différents playback d’un même morceau (habituellement un Phaser est «Free-running» c’est à dire indépendant des multiples star / stop d’un morceau en cours). ▪▪ « Age » : il s’agit là d’une fonction vraiment sympa. En effet, ce potentiomètre influera sur l’âge des composants électoniques simulés. On sait (c’est ce qui en fait tout l’intérêt), qu’un périphérique audio subira quelques modifications avec le temps en terme de restitution sonore (pour certains en mieux, pour d’autres en moins bien). 0% vous permettra de bénéficier d’une restitution sonore équivalente à celle d’un périphérique sortit d’usine (back in 1971). 25% représentera son âge actuel (2019). 100% on ne sait pas encore, mais disons que ça permet de se projeter ;-) ▪▪ « Feedback » : vous l’aurez compris, il s’agit du feedback de la section phasing. 0% aucun signal n’est renvoyé dans le circuit d’entrée de cette section, et 100% envoie le maximum du signal en entrée. ▪▪ « Side Chain » : nous en avons parlé un peu plus haut dans cet article. ▪▪ Un niveau de sortie ajustable (de -60 dB à +12 dB).
Des modes pour faire le job ! En haut à droite, une fonction «MODE» mérite que l’on s’y attarde un petit peu. La version hardware disposait de deux uniques sorties appelées MAIN et AUX. Ici sur la version plug-in, le bouton MODE vous permettra de choisir la sortie du signal et donc de changer votre son de façon drastique. Avec la version stéréo du plug-in, les options sont Shallow, Deep, et Wide. En version Mono, seules Shallow et Deep vous seront proposées. ▪▪ A vec l’option « Shallow », toutes les sorties du plug correspondront à la sortie AUX de la version hardware, laquelle bénéficiait de 6 sections de décalage de phase. ▪▪ « Deep » est le mode correspondant à la sortie Main qui elle profitait de 8 sections de décalage. ▪▪ « Wide » va quant à lui router la sortie Main sur le canal gauche, et la sortie Aux sur le canal droit. (dans ce mode, vous noterez une spacialisation du son bénéficiant d’une largeur accrue).
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
Instant Flanger MkII ! Eventide a conçu son FLanger sur des paramètres sensiblement identiques à son Phaser. Seuls quelques éléments distinguent l’instant Flanger de l’Instant Phaser en terme de réglages. Sur le Flanger vous retrouverez: ▪▪ La fonction « Bounce » imitera l’effet produit par le relâchement de la bande sur un magnéto après qu’il ait été ralenti à la main. 0% indique qu’il n’y a pas d’accélération, tandis qu’à 100%, l’effet sera à son maximum. ▪▪ « Depth » : ce dernier contrôlera le signal direct ainsi que celui qui aura été modifié. 0%, pas de signal retardé en sortie, alors qu’à 100% le signal retardé sera ajouté au signal entrant. En utilisant la valeur -100%, vous obtiendrez une addition du signal retardé et du signal inversé en entrée. ▪▪ « Feed Back Inv » : ce switch vous permettra d’inverser le signal renvoyé en entrée. ▪▪ « Low Cut » vous permettra d’appliquer le signal uniquement sur les hautes fréquences (il s’agit ici d’un filtre passe haut).
Sur les deux plug-ins vous disposerez d’un choix assez large de presets (toujours pratique pour maquetter rapidement), mais aussi créer les votres et les sauvegarder pour pouvoir y revenir ultérieurement.
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
CONCLUSION Eventide redonne une seconde jeunesse à ses deux gloires d’antan mais s’est même permis d’y apporter quelques fonctions supplémentaires qui donneront une seconde jeunesse à ces deux effets. Si vous n’avez pas forcément les moyens (ni le temps), de vous dégotter les version originales de ces deux périphériques mythiques, les versions virtuelles feront très largement leur job et dystilleront ce caractère sonore si particulier que seul Eventide pourra vous offrir. Côté tarifs, les deux plug-ins sont commercialisés à 129$ pièce, ce qui pourrait sembler un peu cher. Reste qu’à l’occasion d’un Black Friday ou d’une promo Flash, vous pourriez certainement faire une très bonne affaire et repartir avec les deux pour une fraction du prix ! ;-) Pour les fans absolus de plug-ins Eventide, je ne peux que vous conseiller d’investir dans le bundle Anthology XI (vous ferez de belles économies par rapport à l’achat de plusieurs plug-ins à l’unité).
Avantages : ▪▪ Le son ! ▪▪ Les différents modes ▪▪ La fonction Side-Chain
Inconvénients : ▪▪ Le prix hors promo ? ▪▪ pas de manuel en français :(
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
Démos Eventide Instant Phaser et Flanger MkII Cliquez sur l’image ci-dessous pour lancer la vidéo
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> BANC DE TEST / EVENTIDE INSTANT PHASER & FLANGER MK II
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> BANC DE TEST / ROB PAPEN VECTO
ROB PAPEN VECTO SI IL Y EN A UN À QUI ON NE LA FAIT PAS, C’EST BIEN ROB PAPEN ! JUSTEMENT, CE DERNIER NOUS PROPOSE DE TESTER UN INSTRUMENT VIRTUEL BAPTISÉ GO2, AFIN D’Y DÉCOUVRIR UN PRODUIT DOTÉ D’UN TRÈS FORT POTENTIEL CRÉATIF, MAIS SANS POUR AUTANT EN SACRIFIER L’ACCESSIBILITÉ. ESSAI TRANSFORMÉ ? C’EST CE QUE NOUS ALLONS VOIR !
article : Jean-Stéphane Guitton
Pas de polémique Vecto ROB PAPEN VECTO
Spécifications : Synthétiseur virtuel vectoriel disposant de 4 oscillateurs. Compatibilité : MAC/PC, (32 et 64 bits) Formats supportés : VST, Audio Unit, AAX, NKS Tarif : 99€.
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Le portage d’instruments ou d’effets virtuels VST, AU, AAX au format Rack Extension (RE) pour Reason de Propellerhead est devenu monnaie courante. Depuis que ce dernier logiciel supporte l’intégration des VST (depuis la version 9, sortie en 2017), les éditeurs de logiciels ont en effet très souvent décliné leurs produits pour la norme de l’éditeur suédois, à des conditions tarifaires souvent très intéressantes (sans parler des possibilités de commandes et modulations via les ressources de Reason) ; tout possesseur de Reason peut ainsi acheter une version RE et l’utiliser via ReWire dans son logiciel préféré, pour une fraction du prix de la version VST, par exemple, même si la différence de prix entre les formats commencent à se réduire, certainement à cause de cette possibilité avantageant grandement l’utilisateur…
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> BANC DE TEST / ROB PAPEN VECTO
En revanche, le passage d’un outil développé exclusivement pour le format RE vers le « monde extérieur », c’est-à-dire vers la compatibilité avec toutes les autres DAW, est plutôt rare. C’est pourquoi la démarche de Rob Papen avec Vecto, créé en 2015 pour Reason, est intéressante et n’a pas manqué d’attirer notre curiosité envers cet instrument, qui est donc maintenant disponible aux formats VST, AU et AAX, pour Mac (à partir de 10.8) et Windows (7, 8 et 10), 32 & 64 bits, avec protection par numéro de série/challenge/réponse. Bonne nouvelle, le synthé est compatible avec le protocole NKS de Native Instruments. La version ici testée est la 1.0.1.
Vecto you go L’offre proposée par Rob Papen est conséquente, et l’on peut se demander si Vecto ne vient pas faire double emploi avec d’autres produits de l’éditeur. La gamme, initiée en 2002 avec Albino, grâce à un partenariat avec LinPlug (firme dirigée par Peter Linsener, qui a cessé ses activités en 2017), s’est en effet progressivement enrichie, notamment depuis la création de RPCX, regroupant la société de Papen et celle du spécialiste du codage Jonathan Ayres, ConcreteFX. Le premier résultat fut Blue (sorti en 2005), synthé utilisant principalement la FM, enrichie avec de nombreuses fonctions non disponibles sur les références du genre (DX7, etc.), comme des filtres, ou d’autres formes de synthèse (distorsion de phase, waveshaping, etc.). Ont suivi de nombreux instruments et effets, et notamment pour les premiers, Predator, Go, Blade, SubBoomBass et d’autres, quasiment tous en version 2. À noter que l’éditeur présente tout ses produits au sein d’un bundle, eXplorer 5, pour la somme de 499 euros. Vecto peut être acquis seul pour la somme de 99 euros.
Air de famille Indéniablement, Vecto affiche des caractéristiques familières à tout connaisseur des produits RP. Ce qui semble naturel, vu la destination première de l’instrument : on peut penser que l’éditeur a voulu proposer aux utilisateurs des RE pour Reason, donc a priori étrangers au monde des instruments virtuels hors plateforme de Propellerhead, un condensé des points forts de sa gamme. La philosophie globale de l’instrument emprunte aussi au Prophet VS, ancêtre de la synthèse vectorielle, avec son joystick permettant le mélange/morphing/crossfade des formes d’ondes délivrées par quatre oscillateurs en temps réel.
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Au menu de Vecto, on trouve 4 oscillateurs, 2 filtres, 2 effets, 2 LFO, 2 générateurs de forme dynamique (Envelopes) plus un dédié à l’amplitude et un autre par filtre, une matrice de modulation, un arpégiateur et le pad X/Y vectoriel qui donne son nom au logiciel, équivalent du joystick du VS (et de ses descendants comme le Korg Wavestation ou le SY22 de Yamaha), ainsi que toute l’organisation de gestion de présets, de commandes Midi, et autres fonctions semblablement implémentées dans
d’autres synthés RP.Si l’on veut se rendre compte immédiatement du potentiel de l’instrument, il suffit d’aller piocher dans le navigateur de présets (Manager, qui affiche l’intégralité des préréglages, avec possibilités de filtrage), ou dans le menu en haut à gauche de l’interface (dont l’affichage présente des sous-menus de 50 sélections) : à son habitude, Rob Papen fournit de très nombreux sons, le simple fait de faire le tour de tous ces présets demanderait plusieurs jours…
Presets Menu
Presets Manager
On peut stocker 256 préréglages par dossier (Folder), le nombre de ces derniers étant illimité. Toutes les fonctions de sauvegarde, modifications, copie, effacement, classement par catégories, etc. sont bien entendu disponibles. Un petit mot aussi sur une fonction fort appréciable : l’ECS (figure 4), pour External Controller Setup. On assigne très simplement un contrôleur Midi à un paramètre (clic-droit et Latch To Midi et on bouge le contrôleur, (figure 5), ou on assigne directement le paramètre via les options proposées, (figure 6), en répétant l’opération autant de fois que nécessaire, et ensuite on peut sauvegarder cet ensemble d’assignations sous forme de préset que l’on peut rappeler à la demande. Figure 4
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Figure 5
Figure 6
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Ainsi, il est très simple de créer un ensemble de commandes spécifiques à un genre, un morceau (pour le live), un type ou un groupe de contrôleurs, un type de son (on n’utilisera pas forcément les mêmes contrôleurs ni paramètres visés selon que l’on joue un pad ou un lead mono). Très simple et très bien vu, on souhaiterait que d’autres éditeurs s’en inspirent.
Vecto a des secrets Les quatre oscillateurs sont identiques, et très richement dotés en fonctionnalités comme en formes d’ondes (figure 7). D’abord, le choix de ces dernières s’effectue parmi presque 350 formes différentes, réparties en 10 familles ! On dispose ainsi dans l’ordre de formes classiques (dites Analog, noises y compris), d’autres obtenues via synthèse additive, puis via synthèse spectrale (avec une faute dans le nom, épelé Spectal) et enfin sept familles de formes d’ondes échantillonnées, allant des sons de flûtes à des voix, en passant par tout un lot de sons percussifs, sans oublier les effets et une catégorie Big Samples, reFigure 7 Figure 8 groupant des sons multi-échantillonnés, avec différentes répartitions sur la tessiture Midi (des cordes et des voix, figure 8). Les réglages disponibles vont ensuite varier suivant le type de forme d’onde choisi. En plus des traditionnels réglages d’octave, d’accordage fin et grossier, on trouve Spread (rajout d’oscillos supplémentaires, afin d’obtenir un plus gros son, avec désaccord plus ou moins marqué, seulement disponibles pour les trois premières familles de formes d’ondes) ; suivent un réglage Sub pour le sub-oscillateur (avec choix de forme d’onde carrée ou sinus, merci), un Drift censé reproduire la dérive en hauteur des oscillos analogiques. Le bouton SMA correspond à la traditionnelle Pulse Width Modulation, ici renommée puisqu’elle s’applique aussi bien aux formes d’ondes Additive et Spectral, et Speed à la vitesse de cette modulation grâce au LFO dédié. Cette largeur d’impulsion sera modifiée, de façon fixe si l’on n’utilise pas SMA, grâce au bouton Symmetry. Enfin Pan et Volume font ce que leur nom indique. Voilà pour les rotatifs.
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Reste encore plusieurs réglages, dont un mode Free débrayable (ce qui permet à l’oscillateur de ne pas se resynchroniser au début de la forme d’onde à chaque note), une Sync (seulement sur les oscillateurs 2, 3 et 4, les forçant à se resynchroniser sur l’oscillo 1), un suivi de clavier, la possibilité d’inverser le sens de lecture d’un échantillon ainsi que son redéclenchement (suivant quantifications rythmiques), un réglage de modulation de volume (via le Pad, les générateurs de forme et les LFO, l’action pouvant être inversée) et un Delay dont l’action permet de retarder l’entrée en action de l’oscillo (pour créer des attaques multiples lors d’utilisation de plusieurs oscillos, par exemple). Enfin, on choisit le routing de l’oscillo, vers les filtres (1, 2, 1 et 2), les effets (1, 2, 1 et 2) ou l’un des trois Figure 9 autres oscillateurs, ce qui ouvre la porte à de la FM, avec la possibilité d’avoir un porteur et trois modulateurs en série, par exemple (4 vers 3 vers 2 vers 1) ou un porteur et trois modulateurs en parallèle (4 vers 1, 3 vers 1, 2 vers 1) et d’autres configurations (figure 9). Réglages pléthoriques, on reconnaît bien là le savoir-faire de l’éditeur ; toutes ces possibilités ajoutées au nombre de formes d’ondes, au fait de disposer de quatre oscillos et de puissantes fonctions de modulation (que nous verrons plus tard, et qui, de plus, offrent accès à des réglages non disponibles directement depuis l’interface des oscillos) garantissent d’un côté le gros son, de l’autre une richesse timbrale très intéressante. Si l’on parle de timbre (timbre harmonique), il faut bien évidemment associer à ces oscillos un filtrage ad hoc.
Puissance filtre Là aussi, l’éditeur reste fidèle à ses habitudes : en effet, dès Albino, la section de filtrage a toujours présenté de très nombreux types d’outils. Ici, ce sont pas moins de 27 types de filtres qui sont proposés (28 si l’on compte le mode Bypass, qui permet de faire passer le signal des oscillos sans aucune modification, figure 10). Au menu, donc, des Hi Pass, Low Pass, Band Pass, Comb, Formant (deux et quatre bandes), Vox Filter, Notch et un Ring Modulator. Le tout de un pôle (6 dB/oct.) à six pôles (36 dB/oct.), avec réglages usuels, tels Cut Off, facteur Q (résonance), Volume et Pan (fonction intéressante, puisque l’on peut router les oscillos vers l’un et/ou l’autre des deux filtres, et donc obtenir des effets de filtrage variant dans l’image stéréo), plus un réglage supplémentaire pour répondre aux topologies des différents filtres, Vowel (qui règle le type de voyelle sur le Vox Filter et la séparation des bandes sur les Formant, figure 11).
Figure 10
Figure 11
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On dispose évidemment d’un suivi de clavier (bipolaire), et de réglages de modulation de la fréquence de coupure par la molette de modulation, le générateur de forme dynamique dédié et la vélocité. Concernant le générateur de forme, on retrouve là aussi la façon de Rob Papen : il s’agit d’un module à cinq segments, dont les classiques Attack, Decay, Sustain (qui, rappelons-le, est un réglage de niveau, et non de durée) et Release. Moins fréquent, le fader Fade, bipolaire, permet de redéclencher l’équivalent d’un segment Attack (valeurs positives) ou un second Decay (valeurs négatives) quand le premier Decay atteint le niveau du Sustain. Ce type de réglages, ADSFR, se retro-
uve sur tous les générateurs de forme dynamique implémentés, c’est-à-dire celui du module Amp (qui dispose d’un réglage de sensibilité à la vélocité, avec choix de courbe de réponse, d’un mode forçant la linéarité des segments et d’un Pan) et ceux dits libres, Env 1 et Env 2, puisque librement assignables, notamment par la matrice de modulation, qui offrent suivi de clavier et réponse à la vélocité (les temps d’action sont plus rapides ou plus courts suivant les réglages positifs et négatifs), ainsi qu’un mode Sync, qui force les comportements des générateurs à répondre au tempo de l’hôte.
Modulation galore Au rayon des modulations, généralement une autre des qualités des produits de l’éditeur, les générateurs déjà mentionnés, ainsi que deux LFO indépendants, pouvant être synchronisé au tempo de l’hôte (via Sync, et l’on choisit alors la division rythmique via le bouton Speed) et qui offre six formes d’ondes différentes (Sine, Triangle, Saw Up, Saw Down, Square et S&H), et trois modes de fonctionnement, Poly (chaque note jouée déclenche son propre LFO), Free (un seul LFO pour toutes les notes, qui ne se resynchronise donc pas) et Mono (un seul LFO, mais qui redémarre à chaque note jouée, figure 12).
Figure 12
On y ajoute un Arpeggiator 16 pas, libre ou synchrone, avec un mode maintien (Latch, l’arpégiateur continue à jouer le motif même si les notes sont relâchées), plusieurs types d’arpèges (combinaisons d’Up et Down, mode aléatoire, joués selon l’ordre ou inversés, jeu des notes en mode accord, et possibilité d’utiliser le module comme source de modulation dans la matrice) sur un ou plusieurs octaves (figure 13).
Figure 13
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On y ajoute un paramètre Swing, un de durée fixée (Length) et un de réponse à la vélocité, V/K, sachant que chaque pas dispose de son réglage de vélocité (la balance entre les deux sources est paramétrée par le bouton V/K). Un chouette petit outil, classique, mais très efficace, d’autant que son utilisation comme source de modulation est un véritable plus. Ensuite, la matrice, présente sur quasi tous les synthés de l’éditeur, offre huit slots de source et huit slots de destination (figure 14). 35 sources et 159 destinations au menu, de quoi faire ! Chaque ligne constituée d’une source et d’une destination dispose de son réglage de taux, bipolaire, qui affiche les valeurs correspondant au type de destination (hauteur, temps, etc.). Les sources peuvent être internes ou provenir d’un contrôleur Midi (figure 15), et les destinations sont trop nombreuses pour être énumérées ici (figure 16).
Figure 14
Figure 15
Figure 16
Ce qui est important, et bien vu de la part de l’éditeur, c’est que les destinations affichent plus de fonctions/paramètres que ceux disponibles directement sur l’interface ; à titre d’exemple, on peut ainsi modifier la courbe des segments temporels du générateur de forme dynamique dédié à l’amplitude (A, D, R), la Phase ou l’Offset de chacun des oscillos, la Phase, le délai, le lissage des LFO, etc. N’oublions pas les deux effets indépendants (figure 17), dotés de différents routages, offrant entre cinq et huit paramètres selon les effets, et proposant Chorus, Ensemble, Phaser, Flanger, élargisseur de stéréo (Stereo Widener, un effet que personnellement j’évite le plus possible…) pour le premier, Stereo Delay et Reverb pour le second. Figure 17
Ni la section Play Mode, qui permet de choisir entre fonctionnement Poly, Mono, Legato ou Arpeggiator, ainsi qu’un mode Chord (jusqu’à huit notes) pouvant émuler un arpège (mode Strum), et différents réglages de Portamento. Tout cela est décidément bien complet.
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Vecto est manuel, ou automatique Pour finir dans les modules, celui qui donne (presque, puisqu’il est nommé Vector) son nom au synthé, le pad X/Y automatisé (figure 18). Débrayable, il propose une fonction permettant de directement passer d’un oscillateur à l’autre, selon des formes prédéfinies (accessibles via un menu clic-droit, figure 19) ou selon un « dessin » pouvant être librement créé par l’utilisateur, voire retouché à partir d’une des formes offertes par l’éditeur. Premier constat : on pourrait regretter la fidélité de prime abord au concept disponible sur les Prophet VS ou Wavestation, c’est-à-dire une synthèse vectorielle strictement « limitée » au morphing entre oscillateurs. Ce serait oublier que les paramètres X-Y, et selon plusieurs variantes, sont disponibles en tant que sources dans la matrice. Et même en tant que destinations : ce qui permet de moduler X par exemple, et de répercuter la modulation de X sur un autre paramètre (on met X en destination, puis en-dessous X en source vers une destination, etc. Ce n’est pas infini, mais on peut
Figure 18
Figure 19
en jouer sept fois dans la matrice…). Donc on va bien plus loin qu’un simple crossfade entre oscillateurs, sans toutefois prétendre à l’implémentation et la puissance disponible dans Blade ou Predator.
Retour à notre Vector. Il faut d’abord l’activer… Ensuite, sélectionner une des figures disponibles, ou créer son propre mouvement, grâce à Record. On bouge la boule rouge suivant ses besoins (dommage, il faut passer en mode Edit pour voir le dessin résultant des mouvements), on choisit le mode (Poly, redéclenché à chaque note, Free ou Mono) le nombre de pas maximum (2, 4, 8, 16 ou 32), choisir le point de départ, la quantification (Time Q), la synchro (en tous les deux en divisions rythmiques), ajuster le paramètre Speed, et l’offset de commande de cette vitesse via un contrôleur (Midi ou interne) et le lissage. On peut mettre le « parcours » en boucle depuis n’importe quel pas (Loop Start) Ensuite, on laisse la magie opérer (voir vidéo), une fois le mode Replay enclenché.
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CONCLUSION S’il ne dispose pas de fonctions de modulations vectorielles aussi puissantes que sur d’autres produits de la marque, Vecto n’en est pas moins un synthé aussi à l’aise dans les sonorités classiques, façon VA ou numérique, grâce à la profusion de formes d’ondes, ses quatre oscillateurs, les filtres extrêmement puissants, que dans les sons évolutifs, que l’on obtient grâce aux nombreuses sources de modulation et au Vector, très complet quand on ajoute le morphing entre oscillateurs aux autres possibilités d’utiliser les sources X/Y via la matrice de modulation. Vecto était une très bonne introduction au monde de Rob Papen pour Reason avec sa version Rack Entension. La version instrument logiciel pour autres DAW n’a pas à rougir,
et si l’on cherche une solution complète, entre synthèse à base de soustractive et de vectorielle, son prix (99 euros), son ergonomie et ses possibilités en font un choix tout à fait intéressant. Il est moins « daté » que les diverses émulations des classiques (Prophet VS chez plusieurs éditeurs, Wavestation chez Korg et autres), en ce sens que ces derniers cherchent avant tout à reproduire ces synthés historiques, et dispose d’un potentiel créatif certain pour qui veut mettre les mains dans le cambouis. On peut tout juste souhaiter la possibilité d’importer ses propres échantillons pour peutêtre tenir là un synthé vectoriel incontournable. Portage réussi, Mr Papen !
Avantages: ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
Le son 4 oscillos très complets Nombre de formes d’ondes impressionnant 27 filtres différents pour deux filtres simultanés Morphing entre oscillos via Vector programmable Matrice de modulation Nombre de sources de modulation La compatibilité NKS
Inconvénients: ▪▪ Pas d’affichage du parcours vectoriel lors de sa réalisation en direct ▪▪ Pas de possibilités d’importer ses propres échantillons ▪▪ Pas de bugs constatés lors des tests
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> BANC DE TEST / AUDIFIED MIXCHECKER PRO
AUDIFIED MIXCHECKER PRO TESTÉ DANS LE TOUT PREMIER NUMÉRO DE PLANET HOME-STUDIO, L’ÉDITEUR TCHÈQUE AUDIFIED NOUS PRÉSENTE LA VERSION PRO DE SON DÉJÀ CÉLÈBRE PLUG-IN MIXCHECKER. LA PREMIÈRE MOUTURE NOUS AYANT DÉJÀ FAIT FORTE IMPRESSION, À QUOI POUVONS-NOUS NOUS ATTENDRE DE CE NOUVEAU PRODUIT ? C’EST CE QUE NOUS ALLONS VOIR DÈS MAINTENANT ! ;-)
MixChecker Pro: votre assurance tous risques ! AUDIFIED MIXCHECKER PRO
Spécifications : Plug-in offrant près de 12 pédales de guitare émulant des références de très grande marque comme (Ibanez, Boss, Dunlop, etc). Formats supportés : VST / Audio Unit / AAX Tarif : 69$
La première version de MixChecker s’attaquait à une problématique bien connue des ingé sons: comment anticiper les soucis de transferts entre différents systèmes d’écoutes ? La solution adoptée consistait à tester son mix dans des environnements et matériels très différents (autoradio, enceintes d’ordinateur, casque, chaîne Hi-Fi, etc), en implorant le ciel de ne pas devoir reprendre tout ou partie de son travail. C’est justement dans ce contexte qu’Audified a développé une solution palliative baptisée « MixChecker » (le vérificateur de Mix en anglais).
MixChecker Pro ? MixChecker à la puissance 10 ! Sans reprendre la totalité du test déjà réalisé dans le N°1 de Planet Home-Studio (toujours disponible gratuitement sur le site) concernant MixChecker « premier du nom » , nous allons nous pencher sur les changements, mais aussi les apports de la version « Pro ».
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D’un point de vue strictement cosmétique, les habitués noteront certains changements dont une réorganisation des différents éléments proposés, mais aussi l’ajout de nouvelles sections / fonctions que nous allons détailler. En premier lieu, Audified a ajusté une section supérieure à la précédente version. Vous y retrouverez la fonction « Zoom » qui vous permettra comme vous vous en doutez, d’agrandir / réduire la taille du plug-in à l’écran.
L’icône de la petite « clé à molette » vous permettra d’accéder à différentes options comme le manuel d’utilisation, une option de calibration, la possibilité de vérifier si votre plug-in est à jour, un accès direct au site web de l’éditeur, une option permettant d’ouvrir une demande de support en cas de souci, l’envoi de suggestions, et une fonction « Remonte Control » qui vous donnera l’opportunité de contrôler à distance votre plug-in.
Le paramètre suivant (par défaut sur « Default » mais aussi le bouton juste à sa droite) feront quant à eux référence à différents presets qui vous permettront d’adapter votre environnement en fonction de l’usage que vous en aurez (il vous sera d’ailleurs possible de créer les vôtres). Dernière options, le bouton « EDIT » (nous le détaillerons un peu plus tard dans cet article). Juste en dessous, on retrouve les 12 boutons déjà présents dans la version précédente de MixChecker. Mais du côté des environnements et dispositifs simulés, sachez qu’ils ont tous été revus en profondeur (de nouvelles mesures de leurs caractéristiques respectives ont été réalisés afin d’en accroître le réalisme). Près de 66 appareils et 14 environnements sont dores et déjà disponibles, mais ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas de simples réponses impulsionnelles ! Le moteur de traitement a lui aussi profité d’une refonte totale, et offre au passage une latence beaucoup plus basse ainsi qu’une meilleure linéarité de phase. On descend encore d’un cran pour retrouver 5 boutons que son « NOISE », « AUTO », « BYPASS », « MONO » et « DIST ».
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« NOISE » n’est autre qu’une simulation de bruit de fond. Mais à quoi cela pourra bien nous servir me direz-vous ? Et bien imaginez que vous souhaitiez simuler l’écoute de votre mix via de simples oreillettes de portable. Par expérience, vous savez qu’il subsiste à l’écoute la présence d’un bruit de fond résiduel comme par exemple la foule, le trafic routier, la rame du métro dans laquelle vous vous trouvez, etc... etc... C’est là qu’intervient la fonction « NOISE ». Vous allez pouvoir simuler l’écoute de votre musique par exemple dans des conditions bien particulières. Notez que 13 environnements différents vous sont proposés directement via la section se trouvant en dessous des 5 boutons dont nous parlons, et baptisée « Noise Type ». En cliquant dessus, un menu déroulant vous donnera la possibilité de sélectionner l’environnement de votre choix, mais aussi d’en ajuster le niveau.
Passons au bouton « AUTO » qui présente l’intérêt de pouvoir basculer d’une simulation à l’autre de façon automatique, en ajustant le temps d’écoute de chaque élément via le paramètre « Time ». En terme de workflow et de facilité de prise en main, le choix d’un code couleur en adéquation avec celui des boutons qui lui sont liés juste au dessus, est plutôt bien vu. Il fallait le souligner ! Je vous épargne la fonction du bouton « Bypass » qui comme chacun le sait, annulera l’action du plug-in pour vous permettre d’entendre votre mix hors traitements. « MONO » va vous permettre d’écouter votre mix sur un seul canal ce qui peut présenter quelques avantages. Notez que dans la partie inférieure du plug-in, le paramètre « Channel Mode » vous donnera la possibilité de switcher entre différents mode (mono from L, mono from R, Swapped). Le bouton « DIST » va quant à lui ajouter de la distorsion à l’environnement d’écoute que vous aurez sélectionné. Une fonction vraiment très pratique car vous allez pouvoir simuler le fait de monter le volume sur un iPad, un auto-radio, un casque ou n’importe quel autre environnement, et ainsi mieux appréhender la distorsion générée par les enceintes de ces différents éléments. Vous bénéficierez ainsi d’un meilleur réalisme sans pour autant devoir collectionner tous ces périphériques.
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Toujours plus loin dans l’édition ! Audified a poussé le bouchon encore plus loin en vous permettant d’éditer / paramétrer chaque simulation individuellement. Pour cela, il vous suffira de sélectionner l’environnement de votre choix, puis de cliquer sur le bouton « EDIT » qui se trouve dans la section en haut à droite de la fenêtre. En passant dans ce mode (EDIT), la fenêtre apparaîtra en noir et blanc, et vous donnera la possibilité de modifier différentes caractéristiques. Mais prenons un exemple. Imaginons que vous ayez sélectionné la première simulation (un enceinte de type Yamaha
NS-10). Et bien sachez que vous pourrez décider d’en modifier le HP en sélectionnant dans le menu déroulant « Assigned Simulation ». Vous pourrez également sauvegarder vos modifications sous la forme de presets afin que vous puissiez y accéder ultérieurement. Mais plus fort encore, trois autres paramètres (Stereo Base, Distortion, et Volume) vous sont également proposés. Le premier jouera sur la largeur stéréo de votre simulation, le second comme son nom l’indique sur le niveau de distorsion, et le dernier sur le volume.
Une application « connectée » ! L’avènement de nouveaux supports comme les smartphones et autres tablettes, poussent les éditeurs à offrir à leurs clients de « nouveaux usages ». MixChecker Pro n’échappe pas à cette règle, et propose en complément de son plug-in, une application de contrôle à distance compatible Android et iOS (cette dernière est encore en version Beta). Vous n’avez pas de smartphone ou de tablette ? Rien n’est perdu pour autant ! En effet, l’éditeur Tchèque vous permet d’accèder à son plug-in via un client léger (un simple navigateur Web). Vous profiterez ainsi plus librement de votre application, quel que soit l’endroit (devant la console, l’ordinateur, etc).
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CONCLUSION Loin de vous promettre d’obtenir un mix parfait, Audiefied vous propose en revanche de disposer d’un outil qui viendra vous conforter (vous rassurer même), sur la qualité de votre mix en fonction du contexte dans lequel un auditeur « consommera » votre musique. Si la version « Standard » offrait déjà un plug-in salvateur, la version « Pro » lui fait passer un stade supérieur avec de nouvelles fonctionnalités (Noise, Distortion), qui viendront épauler votre mix. Beaucoup d’entre nous passent des heures et des jours entiers à mixer leurs titres sur des enceintes X ou Y ou encore pour les moins fortunés, sur des casques de plus ou moins bonne qualité. Mais jusqu’alors, aucun outil ne vous permettait de compenser le fait que le résultat de votre travail soit écouté sur des supports de moindre qualité. C’est ici que MixChecker Pro fait toute la différence. Bien plus qu’un simple outil de vérification, ce dernier vous permettra de détecter tous les défauts de votre mix (trop / pas assez de bas, trop fort, etc), en fonction d’un environnement donné. Grâce à MixCheker Pro, vous pourrez obtenir un mix solide. Force est de constater qu’une fois que vous y aurez goûté, vous ne pourrez plus vous en passer ! Commercialisé au prix de 199$ (actuellement en promo à 145$, sachez que si vous êtes déjà en possession d’une version « Standard », vous pourrez profiter actuellement de la version « Pro » pour la modique somme de 79$ (durée limitée dans le temps). Pour finir, sachez qu’une version d’essai est dores et déjà téléchargeable sur le site de l’éditeur (toujours pratique de tester avant d’acheter) !
Avantages : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
la qualité des environnements / simulations. les fonctions Noise et Distortion très utiles. Les possibilités d’édition. Le prix.
Inconvénients : ▪▪ Nécessite un compte iLok
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Démo Audified Mixchecker Pro Cliquez sur l’image ci-dessous pour lancer la vidéo
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> BANC DE TEST / BOOM LIBRARY TURBINE
BOOM LIBRARY TURBINE UN TOUT NOUVEL ÉDITEUR VENU D’OUTRE-RHIN, (BOOM LIBRARY), NOUS A FAIT LE PLAISIR DE NOUS PROPOSER DE TESTER UN DE SES DERNIERS BÉBÉS : « TURBINE ». DERRIÈRE UN PATRONYME AUSSI ÉTRANGE SE CACHE FINALEMENT UN PLUG-IN ULTRA-SPÉCIALISÉ, DÉDIÉ AUX SONORITÉS DE MOTEURS. LE PRODUIT NOUS EST VENDU COMME LE SAINT GRAAL EN LA MATIÈRE (RIEN QUE ÇA). MAIS QUE PEUT BIEN NOUS RÉSERVER CE PLUG-IN DE SI PARTICULIER ME DIREZ-VOUS ? ET BIEN METTONS LE CONTACT, ET VOYONS TOUT CELA D’UN PEU PLUS PRÈS ! ;-)
BOOM Library ? BOOM LIBRARY TURBINE
Spécifications : plug-in dédié aux simulations de moteurs d’avions (très vaste choix proposé). Compatibilité : Audio Units / VST 2.4 / et AAX. Pas de version standalone. Le format NKS est également pris en charge. Tarif : 179€
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cet éditeur (qui est loin d’être un petit nouveau), évolue depuis un certain temps sur le marché du sound-design. Son domaine d’activité est donc ultra-spécialisé, et orienté effets sonores de haute qualité. « Boom Library » a été fondée en 2010 par l’équipe maintes fois récompensée de Dynamedion (le plus gros studio dédié au monde de l’audio dans le jeu vidéo), basée à Mainz en Allemagne. Vous imaginerez sans peine que leurs librairies aient pu voyager de part le monde, et ainsi contribuer au succès de très nombreux films du box-office comme « The Hobbit – The Desolation Of Smaug », « The Wolverine », « The Dark Knight Rises », « Prometheus », « Life Of Pi » pour ne citer qu’eux ! Bref, ça ne plaisante pas du tout chez nos amis Allemands, et autant dire qu’ils savent de quoi ils parlent ! ;-)
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> BANC DE TEST / BOOM LIBRARY TURBINE
Une simple librairie ? Non, c’est un vrai plug-in ! C’est après plus de 4 années de recherche et de développement que toute l’équipe de Boom Library est parvenue à ses fins. Ne vous y trompez pas, il s’agit bien d’un plug-in à part entière, et non une librairie ou quantité d’échantillons auraient été enregistrés puis ensuite compilés. C’est d’ailleurs ce qui témoigne d’une démarche plutôt révolutionnaire dans son domaine d’application. Ce plug-in de sound design unique va vous permettre d’accéder à un vaste choix de « moteurs virtuels ». Vous constaterez rapidement qu’il vous sera possible également de modifier en temps réel tout ou partie des paramètres proposés sur l’interface de Turbine. À ce jour, ce produit se positionne sur un segment ou la concurrence n’existe tout simplement pas !
Devenez ingénieur motoriste ! L’onglet « Engine » matérialise le coeur même du plug-in. C’est ici que vous pourrez modifier / triturer le son de votre moteur. 8 paramètres (communs à l’onglet « Simulation ») apparaissent en bas de page. Vous pourrez modifier des options telles que l’angle, le caractère, les harmoniques, le Drive, la post-combustion, etc. À gauche de l’interface, vous influerez sur le régime moteur en jouant avec le slider « THRUST » (autrement dit, la manette de poussée). Mais ça n’est pas tout ! En effet, le plug-in vous permet également d’activer ou non deux paramètres (N1 et N2), lesquels font référence à la turbine par elle-même, mais également les ventilateurs internes au moteur et ainsi mixer comme bon vous semble les sons séparés de ces deux éléments. En modifiant les valeurs de ces deux paramètres de façon extrême, vous obtiendrez également des résultats du même ordre ce qui en terne de sound design pourrait présenter un intérêt certain.
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> BANC DE TEST / BOOM LIBRARY TURBINE
Simulation embarquée ! Bien plus qu’une parfaite émulation d’éléments dédié à l’aviation, l’onglet « Simulation » va vous donner la possibilité d’ajouter un complément de réalisme à votre son. Un avion n’est pas fait pour rester au sol, et son évolution dans un environnement donné, donnera des résultats très différents si ce dernier décolle, atterrit, passe en post-combustion, etc. C’est là que la partie « Simulation » prendra tout son sens. Vous allez pouvoir positionner dans l’espace votre moteur ainsi que son comportement. Plusieurs axes sont proposés (A, B, C et D), et se retrouvent matérialisés sur une sorte de Radar du plus bel effet.
Ces éléments vont vous permettre d’interagir avec le comportement de votre moteur, mais aussi par rapport à la position d’écoute de l’auditeur. Les développeurs ont poussé le bouchon si loin, que d’autres options vous permettront de modifier 8 paramètres différents: ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
« Burn » « Angle » « Bass » « Character » « Harmonics » « Drive » « Life » « Spread »
Une option baptisée « Wind » (vent), vous donnera également l’occasion d’ajouter un élément complémentaire au rendu final. Le niveau de détails est si impressionnant que vous vous y croirez !
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> BANC DE TEST / BOOM LIBRARY TURBINE
Des presets intégrés ! 50 presets ont été intégrés au sein même de l’application. Boom Library a eu l’excellente idée de pourvoir Turbine d’un bon vieux browser capable de gérer les différents éléments proposés. Sur la partie gauche, on retrouve un classement par catégories. Trois conteneurs distincts y figurent : Civil, Military, et Other. La partie centrale est réservée quant à elle à la section « Preset ». À vous les avions de chasse américains, russes, français, suédois, mais aussi des machines de l’aviation civile comme les Airbus pour ne citer qu’eux. La partie droite vous permettra d’obtenir non seulement des informations spécifiques sur l’avion sélectionné, mais aussi, de ne charger que tout ou partie du Preset en question. Par exemple vous pourriez ne pas souhaiter bénéficier de la partie « Simulation » ou des paramètres « ER ». Ça ne semble pas utile au premier abord, mais encore une fois, la possibilité de ne charger que ce qui vous sera utile, pourrait bien préserver de précieuses ressources sur votre machine.
Sinon ça sonne comment ? N’y allons pas par Quatre Chemins: ça sonne d’enfer ! La qualité sonore est simplement diabolique, et les nombreux paramètres disponibles via les deux panneaux « Engine » et « Simulation » sont d’une efficacité redoutable ! Certes, certains vont me dire: « Oui mais il existe déjà des librairies échantillonnées qui permettent d’avoir le même genre de sonorités et même gratuitement ! ». Et bien je vous répondrais: « Surement pas ! ». L’utilisation d’un échantillon reste figée, et sa capture a été faite dans des conditions où la marge de manoeuvre pour personnaliser ce dernier est nettement inférieure à ce que propose « Turbine ». Encore une fois, il ne s’agit pas d’une banque sons lambda, mais bel et bien d’un plug-in à part entière ne faisant pas appel à des samples. Mon seul regret (mais ça fera certainement l’objet d’ajouts complémentaires), c’est que « Turbine » soit « limitée » aux moteurs d’avions (même si la catégorie « Other » propose quelques bonus qui sortent de ce cadre). À en voir le catalogue de l’éditeur allemand, autant vous dire que rien n’est figé et que d’autres plug-ins évoluant sur le même créneau pourraient bien voir eux aussi le jour sur d’autres segments. Reste qu’après quelques minutes d’utilisation, « Turbine » impressionne. Les résultats sont au dessus de tout ce qui a été fait à ce jour, et gageons que le produit trouvera sans l’ombre d’un doute, une place toute particulière chez ceux dont la musique à l’image est le secteur de prédilection. > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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> BANC DE TEST / BOOM LIBRARY TURBINE
CONCLUSION Ceux dont le métier est de travailler sur de la musique à l’image verront dans ce plug-in un outil (n’ayons pas peur des mots), INDISPENSABLE ! Vous l’aurez compris, rien de comparable avec des librairies d’échantillons limités à leur plus simple expression. Ici vous ferez de la matière ce que vous voulez jusqu’à pouvoir en ressortir les résultats les plus improbables ! C’est un peu comme si vous aviez sous les yeux le plus bel achalandage d’avions au monde, et que l’on vous laisse faire « mumuse » avec tous les « jouets » qui s’y trouvent. La grande variété de presets permet de couvrir absolument tous vos besoins et même plus ! L’onglet simulation vous fera passer à un niveau de contrôle nettement supérieur à ce que vous avez pu connaître jusqu’alors. Et quand bien même le matériel sonore que vous auriez à votre disposition vous permettrait d’atteindre un tel résultat, vous n’y arriverez jamais aussi facilement ni aussi rapidement. Comme disent ceux qui vivent de ce métier: « Time is money ». De ce point de vue là, les 99€ de Turbine vous feront croire que c’est déjà noël ! ;-)
Avantages : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
Qualité sonore et réalisme incroyables ! Variété des presets proposés Le browser intégré La fenêtre de simulation Le prix !
Inconvénients : ▪▪ Nécessite une clé iLok2 (dommage) ▪▪ Réservé aux moteurs d’avions
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Démos BOOM Library TURBINE (Cliquez sur l’image ci-dessous pour lancer la vidéo)
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> BANC DE TEST / SPITFIRE AUDIO STUDIO SERIES
SPITFIRE AUDIO STUDIO SERIES SPITFIRE AUDIO NOUS DONNE UNE FOIS DE PLUS L’OPPORTUNITÉ DE TESTER UNE DE SES TOUTES DERNIÈRES SÉRIES DE BANQUES CLASSIQUES : SPITFIRE STUDIO. COMPOSÉ DE DIFFÉRENTES LIBRAIRIES (TOUTES DÉDIÉES À DES CATÉGORIES D’INSTRUMENTS EN PARTICULIER), PROFITERA-T-ELLE DE L’ADN DU CÉLÈBRE ÉDITEUR ANGLAIS ? C’EST CE QUE NOUS ALLONS CHERCHER À SAVOIR DANS CET ARTICLE !
Remettons les pendules à l’heure ! SPITFIRE AUDIO STUDIO SERIES
Spécifications : Librairies dédiées aux instruments orchestraux: * Studio Strings * Studio Brass * Studio Woodwinds Lecteurs supportés : Kontakt version complète ou Player gratuite. Tarif : en fonction du / des produit(s) sélectionné(s)
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Il est important d’écarter de suite toute ambiguïté concernant les séries Spitfire Studio et Spitfire Symphony. En effet, la confusion serait permise si nous n’apportions pas quelques éclaircissements. Vous devez certainement vous en douter, il existe bien des différences très significatives entres les deux. Tout d’abord, les lieux de captation ne sont pas les mêmes ! En effet, la série Spitfire Symphony a été enregistrée au Lyndhurst Hall (Studios Air à Londres), tandis que la série Studio propose des enregistrements plus secs réalisés au Studio One. Les sonorités proposées par cette série sont plus « naturelles » (nous détaillerons la chose un peu plus tard dans cet article). Les « Legatos Performances » sont plus détaillés et auront tendance à se comporter de façon plus « intuitive » comparés à ceux dores et déjà disponibles dans la série Spitfire Studio. Sur la série Symphony, certaines sections d’instruments seront plus complètes. Vous ne profiterez pas, par exemple, de Trumpet Solo, a2 et a6 sur la série Studio (seulement une Trumpet Solo x2 et a2). Les bibliothèques Symphonic Core offrent 3 positions de micro (une seule sur la série Studio Orchestra).
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> BANC DE TEST / SPITFIRE AUDIO STUDIO SERIES
Vous êtes déjà déçus ? Ne le soyez pas justement, car la série Studio apporte elle aussi sa propre complémentarité dans l’éventualité où vous seriez déjà en possession d’une ou plusieurs librairies de la série Symphony. Pour être plus précis, et pour vous donner quelques exemples, Studio Strings bénéficie par exemple d’une sélection d’articulations dans des sections Divisi plus petites ainsi qu’un ensemble plus grand dans les versions « Professional ». De même que la variété d’articulations individuelles est plus importante sur Studio Strings que sur Symphonic Strings. Mais à mon sens, la grosse différence se
situe au niveau du rendu sonore. En effet, la série Studio offre un caractère beaucoup plus sec, ce qui permettra à ses utilisateurs d’avoir un contrôle beaucoup plus grand lors de l’application d’un quelconque traitement. En ce qui concerne Studio Brass et Studio Woodwinds, ces dernières bénéficient d’articulations « swell » introuvables dans la série Symphony. Studio Brass offre également des instruments tels que l’Euphonium et la trompette piccolo que vous ne retrouverez pas dans Symphony Brass.
Kontakt mon amour ! Vous n’y échapperez pas, cette série Studio est motorisée par le célèbre Kontakt de Native Instruments. Petit détail d’importance, vous pourrez profiter de toutes les librairies de cette série par le biais d’une version gratuite (Player) de Kontakt. Autant dire qu’il y en aura pour tout le monde, ce qui reste un effort de la part de l’éditeur anglais. Alors qu’un certain nombre de librairies Spitfire Audio sont dores et déjà motorisées par le player maison (comme sur Hans Zimmer Strings ou encore la série LABS), c’est le format Kontakt qui a été privilégié. Mystère et boule de gomme sur la question donc, mais reconnaissez qu’il y a de quoi en perdre son latin. Développer sa propre solution afin de se désolidariser du logiciel phare de Native pour finalement n’en profiter que de façon très sporadique, c’est une démarche qui a de quoi dérouter. Reste que les possesseurs de périphériques compatibles NKS ( je pense aux utilisateurs de claviers maîtres Komplete Kontrol par exemple), se régaleront de pouvoir bénéficier pleinement de leur achat avec les librairies de la série Studio. > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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> BANC DE TEST / SPITFIRE AUDIO STUDIO SERIES
La Série Studio ? Une vision différente! Constituée de 3 opus différents, la série Studio s’appuie sur la volonté de proposer des librairies très polyvalentes et qui permettront aux plus pointilleux, de pouvoir y apporter tous les traitements de leur choix. Ici il ne s’agit pas d’un ensemble symphonique de 80 pupitres, mais belle et bien d’un « petit symphonique » (ou un ensemble de chambre de taille moyenne si vous préférez). Pour parvenir à ses fins, l’éditeur anglais a opté pour un espace de prise de son plus petit et plus dynamique (Studio One), plutôt que le monumental Lyndhurst Hall. Chaque librairie est déclinée en 2 versions que nous détaillerons un peu plus loin dans cet article. Cela présente 2 avantages : ▪▪ L e premier, permettre à ceux dont les besoins ne sont pas aussi conséquents que ceux de la version « Professional », de réaliser de substantielles économies.
▪▪ L e second, vous éviter de devoir remettre la main au portefeuille en achetant un nouveau disque dur (exit les disques à plateaux traditionnels, ici c’est du SSD sinon rien!).
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> BANC DE TEST / SPITFIRE AUDIO STUDIO SERIES
Une interface unifiée Ce qui est appréciable d’une librairie à l’autre, c’est que l’on a toujours l’impression d’être en terrain connu. En effet, et à l’exception d’une couleur différente en fonction de la librairie que vous utiliserez, vous retrouverez toujours vos petits. Spitfire Audio a judicieusement pensé son interface, laquelle se décompose en plusieurs volets accessibles sur la partie gauche de la fenêtre. La première est l’interface que nous qualifierons de « Globale ». On y retrouve les fonctions essentielles (la section « Easy Mix » qui nous permettra d’ajuster la position de l’auditeur par rapport aux instruments, les traditionnels éléments de contrôle que sont « Dynamics », « Vibrato », « Reverb » et « Expression », ainsi que toutes les articulations disponibles de l’instrument sélectionné. La partie « Controls » va quant à elle vous permettre d’aller beaucoup plus loin dans le détail. Vous aurez le loisir d’influer sur la ou les positions de micro (suivant la version que vous aurez sous la main), une section « Options » pour par exemple, purger vos articulations afin de récupérer de la mémoire RAM, et ainsi soulager votre machine, ajuster le niveau de round robin pour plus de réalisme, influencer sur différents paramètres comme le release, la réverbe, l’expression, la dynamique, etc.
Le dernier volet concerne une fonction développée par Spitfire Audio et que l’on retrouve sur un grand nombre de ses créations : l’Ostinatum. C’est d’ailleurs grâce à lui que vous pourrez créer un ostinato plus vrai que nature, et que vous mettriez beaucoup plus de temps à obtenir par des moyens conventionnels (ne pas avoir à passer un temps fou à programmer c’est un gain de sueur mais aussi de créativité à consacrer à autre chose).
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Version Standard ou Professional : mon cœur balance ! En version « standard », l’offre est déjà très interessante. En effet, la librairie dispose d’une sélection d’instruments assez large, mais aussi de sections standards (6, 6, 6, 6, 4), et d’une seule et unique position de micro (Tree). Niveau articulations, les plus essentielles sont partie intégrante de l’offre (Short, Long, Legato, Marcato, Pizzicato, Staccato, Spiccato, Sul Pont, Sul Tasto, trills, Falls, des Runs, etc...etc…). Au total ce sont plusieurs dizaines d’articulations différentes ! Avec les versions « Professional », vous basculerez dans un tout autre monde ! Niveau espace de stockage, il ne faudra pas être « monté fin » (c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, si par exemple Studio Strings vous offrait en version « basique » pas moins de 13,2 Go de données, en version Professional, il faudra faire de la place pour accueillir les quelques 210 Go nécessaires ! Concernant Studio Brass et Studio Woodwinds en version « Professional », il faudra tabler sur un espace de stockage en mesure d’accueillir les 113 Go des cuivres (Brass), et 102 Go des bois et vents (Woodwinds). Cette embonpoint se justifie très facilement quand on sait que vous pourrez profiter de toutes les articulations de la version Standard, mais aussi de plusieurs dizaines d’autres en bonus, de sections instrumentales plus larges (16, 12, 12, 12, 4), mais aussi de deux sections Divisi (4, 3, 3, 3). Vous aurez ainsi la possibilité de créer une section de chambre ou de superposer ses sections Divisi à des sections plus grandes. Notez que l’offre en terme d’instrument est elle aussi plus large. Si l’on rajoute à cela les 7 positions de micro (C1, C2, T1, T2, A, et O), et les différents Mix (Mix1 et Mix2) proposés, vous comprendrez qu’il s’agit là d’un produit de haute volée ! Revers de la médaille, si comme moi vous n’avez pas la chance de bénéficier d’une connexion internet très rapide (idéalement la fibre), je vous souhaite d’avance bon courage car vos nerfs seront mis à rude épreuve ! ;-)
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CONCLUSION Si vous pensiez que les séries Symphony et Studio étaient concurrentes … Et bien c’est loupé ! En effet, (et vous l’aurez certainement compris dans cet article), ces dernières sont finalement plutôt complémentaires. Complémentaires par rapport à l’offre disponible (articulations, nombres de micros, instruments, etc), mais aussi et surtout grâce au caractère qu’elles distillent. La série Studio trouvera évidemment sa place dans toutes les créations classiques, mais pourra également s’insérer avec brio dans les productions musicales plus modernes (j’aurais envie même de dire « populaires »). L’acquisition d’une librairie de la série Studio sera certainement conditionnée à l’usage que vous en ferez. Reste qu’avec une offre particulièrement bien étudiée (versions standards mais aussi professionnelles), Spitfire Audio n’a laissé personne
sur le bas côté de la route. Les bourses les plus serrées pourront commencer avec une version standard puis ultérieurement, upgrader vers une version Pro si le besoin s’en fait sentir. Notez qu’il est également possible d’acquérir les bundles « Studio Orchestra » et « Studio Orchestra Professional » avec une belle remise à la clé. Au lieu de payer respectivement 647€ et 1297€ (ce que chaque élément individuellement cumulés vous en couterait), vous bénéficierez de remises allant de 15 à 22% (ce qui n’est jamais négligeable). Au final vous ne débourserez plus que 549€ et 999€. Bref, que vous soyez déjà l’heureux détenteur d’une ou plusieurs librairies de la série Symphony, vous trouverez forcément un intérêt à profiter des librairies de la série Studio.
Avantages : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
Compatible Kontakt et Kontakt Player La variété des instruments disponibles Le choix en terme d’articulations Les différents micros (version Pro) Le prix compte tenu de la qualité proposée
Inconvénients : ▪▪ Prévoir un niveau de stockage en conséquence ▪▪ Pas de manuel en français:-(
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Démos Spitfire Studio Series (Cliquez sur les images ci-dessous pour lancer une vidéo)
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
ARTURIA ANALOG LAB 4 C’est en dégainant une toute nouvelle version de sa célèbre V-Collection (la 7ème du nom déjà), que la société Grenobloise en a profité pour upgrader aussi l’Analog Lab (lequel passe en version 4). Ce best-seller de la marque tiendra-t-il une fois de plus toutes ses promesses ? Sera-t-il le digne héritier de ses prédécesseurs ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans cet article ! ;-)
Le meilleur de l’ADN d’Arturia ! ARTURIA ANALOG LAB 4
Spécifications : Instruments virtuels dédiés aux synthétiseurs avec plus de 6500 sonorités. Compatibilité : AU / VST / VST3 / AAX / Autonome. Tarif : 99€ (jusqu’au 10 juin 2019), ensuite 199€.
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Pour ceux qui auraient craqué sur les produits de la petite société Grenobloise, autant dire que la Success Story se poursuit (ça ne sera surement pas pour nous déplaire). Si vous avez connu le célèbre Analog Factory, vous vous apercevrez sans peine qu’Analog Lab en est le digne héritier. Avec une offre toujours croissante en terme de presets, Analog Lab 4 pousse encore une fois le bouchon un peu plus loin en affirmant son offre, mais aussi en bénéficiant de technologies maison de premier ordre. Si vous pensiez qu’Analog Lab n’était finalement qu’un instrument virtuel au rabais, et bien désolé de vous le dire: vous vous trompez !
TAE + Phi = duo gagnant! Avec Analog Lab 4, Arturia en profite pour mettre en avant tout son savoir-faire. En effet, avec les deux technologies de modélisation maison que sont la “True Analog Emulation” (TAE), mais aussi “Phi”, la société grenobloise a de quoi faire parler la poudre !
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
Pour être précis, la technologie TAE sera plutôt tournée vers la modélisation de composants et de circuits électroniques, tandis que la seconde (Phi), ira plutôt “jardiner” du côté de la modélisation physique. Attention, “Phi” ne vous proposera pas une énième banque d’échantillons pour vous donner “l’illusion du vrai”. Il s’agit bel et bien ici de modèles physiques qui reproduiront à merveille certains comportements sonores comme la résonance et les vibrations du modèle original. L’alliance des deux donnera au bout du compte, un résultat époustouflant, repoussant encore un peu plus loin les limites jusqu’alors établies par l’outil informatique.
Une librairie qui en offre toujours plus ! Le gros avantage d’Analog Lab (toutes versions confondues), résidait principalement dans son offre sonore gargantuesque (plus de 6500 sonorités au total). En effet, le concept d’Arturia sur ce produit a toujours été simple: vous offrir un instrument virtuel immédiatement exploitable, sans pour autant vous proposer une édition aussi poussée que les instruments virtuels dont les sonorités sont issues. C’est d’ailleurs ce qui lui vaut encore aujourd’hui son succès (outre un prix particulièrement accessible). Mais depuis la version précédente, Arturia a mis en place un Sound Store accessible en ligne (littéralement, une boutique de sonorités), laquelle vous permettra d’acquérir de nouvelles librairies moyennant une somme plutôt raisonnable. Encore un très bon point pour ne pas figer dans le temps son logiciel, mais aussi lui permettre de profiter de sonorités au goût du jour.
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
La valse des effets ! C’est une des nouveautés de cette version 4, Arturia a intégré une bonne dizaine d’effets dans son célèbre logiciel! Vous y accèderez en cliquant tout simplement sur le bouton « Add FX ». Pour sélectionner un effet, il vous suffira de cliquer sur le signe « + » puis choisir celui de votre choix. Simple et efficace donc ! La liste est plutôt conséquente avec : MultiFilter, ParamEQ, Compressor, Distortion, Chorus, Flanger, Phaser, StereoPan, Delay et Reverb. De quoi faire donc ! Un vrai plus sur un logiciel qui en offre déjà beaucoup !
Clin d’oeil aux adeptes du Live ! C’est une des grandes nouveautés de cette version 4: Arturia intègre un mode baptisé «Concert», lequel vous permettra d’utiliser Analog Lab dans un contexte entièrement dédié au Live. Pour simplifier la chose, vous préparez votre set à l’avance pour vous permettre d’être opérationnel immédiatement. Pour ne pas vous laisser dans la panade, Arturia a eu l’excellente idée de vous proposer des templates d’entrée de jeu. Vous aurez donc tout le loisir d’en profiter mais aussi de les modifier, voir d’en créer de nouveaux pour les réutiliser ultérieurement. Bref, une nouveauté qui ne manquera pas d’intérêt auprès des fans de prestations Live;-)
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
Une intégration aux petits oignons ! Une fois n’est pas coutume, Arturia a soigné l’intégration de ses propres claviers de commandes avec Analog Lab 4. Certes il vous sera toujours possible via MIDI Learn, de mapper (assigner) vous-même les paramètres de votre logiciel aux éléments de contrôle d’un clavier lambda. Mais en utilisant par exemple un clavier de la série KeyLab, vous n’aurez jamais à vous soucier de quoi que ce soit. Vous installez, vous branchez, et c’est parti pour des heures de musique !
64 bit only ? En mettant à jour ma version d’Analog Lab, je me suis aperçu qu’au moment de l’installation, un message m’indiquait que la version 32 bit du logiciel qui était déjà installé, serait supprimée. Arturia, aura attendu finalement la version 7 de sa V-Collection pour tourner définitivement la page du 32 bit (ce qui est parfaitement compréhensible). Alors oui certains vont râler, mais c’est très certainement par obligation que l’éditeur a dû se résoudre à ce genre de décision. Donc n’hésitez pas à prendre ce détail en considération.
Quelques regrets néanmoins … Personne ne trouvera à redire concernant l’intégration de certains presets appartenant aux nouvelles machines incluses dans la V-Collection 7 (Mellotron V, CZ V, et le synthi V). Reste qu’à notre goût, la société grenobloise a été quelque peu « radine » (je m’explique) : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
4 presets pour le Mellotron V (seulement!) 20 presets pour le Synthi V 19 presets pour le CZ V 18 presets pour le Pigments
Comparé à la profusion proposée sur tous les autres instruments de l’Analog Lab, c’est vraiment dommage. Arturia nous incite peut-être de cette façon à visiter son Store ?
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
Autres petits détails : * au moment du chargement d’une sonorité, j’ai noté une certaine « latence ». En effet, malgré le fait d’avoir cliqué sur un preset quelconque, la sonorité en question n’est pas immédiatement chargée (Bug?). * En fin de liste de presets (et sur certains instruments comme les CZ, Mellotron, Pigments, ou Synthi), un petit cartouche bleu apparaît, vous signifiant qu’en cliquant dessus, vous pourriez obtenir plus de sonorités. Si l’idée est judicieuse, l’emplacement de ce cartouche est assez peu judicieux car il a tendance à masquer le dernier preset de la liste. Certes rien de très handicapant, mais ça vous obligera à jouer de l’ascenseur pour pourvoir cliquer dessus (ce petit désagrément sera certainement corrigé dans une future mise à jour).
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
CONCLUSION Arturia remet donc le couvert avec une version 4 qui ne manquera certainement pas d’intérêt. Si vous n’êtes pas du genre à passer des heures à triturer vos sonorités et que vous cherchez un instrument virtuel capable de vous proposer une offre pléthorique de sonorités, Analog Lab 4 est certainement un excellent choix. Si l’on ajoute à cela l’intégration aux claviers maison (Keylab), le Sound Store qui vous permettra de renouveler votre «garde-robe sonore», les effets intégrés, le mode «Concert» (Stage), afin de pouvoir faire face à n’importe quelle prestation Live, rien que pour tout cela, vous ne regretterez pas votre achat! Commercialisé normalement à 199€, sachez qu’à l’occasion de son lancement (et jusqu’au 10 Juin 2019 seulement), vous pourrez vous offrir ce précieux logiciel pour la somme très raisonnable de 99€.
Avantages : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
la qualité sonore la quantité phénoménale de sons ! la variété de machines proposées la mode « Concert » l’ajout d’effets plutôt sympa le prix imbattable ! La possibilité d’acheter de nouvelles sonorités
Inconvénients : ▪▪ la latence au chargement des sons ▪▪ peu de choix de presets sur les CZ, Mellotron et Synthi ▪▪ la compatibilité 64 bit seulement
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
Démo Arturia Analog Lab 4
Cliquez sur les images de votre choix pour lancer une vidéo
Démo librairie de l’Analog Lab 2 (sonorités disponibles dans la version 4 également)
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Démo librairie de l’Analog Lab 4
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> BANC DE TEST / ARTURIA ANALOG LAB 4
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> APPS / LES APPS DU MOIS
interview Cette nouvelle rubrique vous permettra de découvrir chaque mois (nous l’espérons), une personnalité du monde de l’audio. Nous vous proposeron ainsi l’espace d’un instant, de vous faire passer de l’autre côté du décor ;-)
> LOGIC NATION « LE MAG » / N°1
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> INTERVIEW / YES AUDIO
INTERVIEW : YES AUDIO C’EST À L’EXTRÊME OUEST DE LA FRANCE (PLUS PRÉCISÉMENT DANS LE FINISTÈRE), QUE YES AUDIO S’EST IMPLANTÉ. L’OPPORTUNITÉ S’EST PRÉSENTÉE DE POUVOIR NOUS ENTRETENIR AVEC YANN BEGAULT, AFIN QU’IL PUISSE NOUS PRÉSENTER SON ACTIVITÉ, MAIS AUSSI NOUS PARLER DU MARCHÉ DE LA MUSIQUE EN TANT QUE REVENDEUR MAIS AUSSI DISTRIBUTEUR !
Bonjour Yann et merci d’avoir accepté notre invitation. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, pourrais-tu nous en dire plus te concernant ? Pour être plus précis, qu’est-ce qui a fait que tu es tombé dans la marmite ? Pour me présenter un peu. Gamin, j’ai été bercé dans un environnement familial où il y avait toujours de la musique. «Nourri» aux Beatles, aux Stones, Pink Floyd, Franck Zappa et pleins d’autres artistes que j’ai apprécié en grandissant. Parce que Zappa à 7 ans c’est pas super digeste ! J’ai pratiqué le piano pendant de nombreuses années. J’avais une super prof dont je garde un souvenir fantastique. Un des éléments déclencheurs de ma passion pour l’audio a sûrement été mon frère. Plus vieux que moi, il est électronicien. J’ai passé mon enfance entre des Sinclair ZX81, des Revox, JBL, Sansui des années 70. A mes yeux, la magnéto à bande ou la platine vinyle étaient des choses magiques, dont j’examinais les entrailles avec jubilation. Gamin le magnéto à bande ou la platine vinyle étaient des choses magiques. Adolescent, j’ai appris les bases de l’électronique, mais aussi celles du démontage
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des produits Hi-Fi de la maison pour savoir ce qui se cachait dedans et cela pour le plus grand plaisir de mes parents ! A l’école j’étais cantonné en fond de classe, près du radiateur, avec mes copains. (Traduction je ne foutais rien). Mais il a bien fallu travailler. Je rêvais de bosser dans l’audio. Après pleins de petits jobs, Jean-Marie Roussel (Atech à Caen), un des premiers à travailler avec des consoles numériques, m’a embauché. J’étais multi postes, préposé au café, câblages, photocopies. Puis,petit à petit, il m’a donné des responsabilités et j’ai fini par avoir la charge de ses clients quand il était en déplacement à l’étranger. Une chance pour moi qui ne demandait qu’à travailler avec de vrais pros de l’audio. Je me suis donc retrouvé assez jeune à m’occuper de l’Opéra Bastille, d’Universal Music France, de Pierre Henry et pas mal d’autres. Super expérience tu t’en doutes.
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> INTERVIEW / YES AUDIO
Après j’ai créé avec mon cousin, musicien à Londres, une société de consulting destinée aux fabricants audio pro. On a eu des clients tels que Mackie US, Sony Japon, Nagra en Suisse, Soundscape etc. Nous faisions principalement des traductions, créations de docs techniques et beta test de machines de présérie avant leur commercialisation pour des clients tels que Mackie US, Sony Japon, Nagra Suisse, Soundscape, etc. Cela nous a permis de travailler avec les constructeurs et de créer des liens forts avec certains. Mon associé ayant été gravement malade, il a décidé de faire une pause. De mon côté, j’allais être papa pour la première fois et je voulais me lancer pour de bon ! C’était en
2007. En 2008 j’ai créé Yes, dont j’ai été à la tête jusqu’en 2013. En décembre 2014 je suis rentré à la boutique du spectacle comme commercial. Je m’occupais de toute la moitié Nord de la France et des Grands comptes Parisiens. Boulot passionnant, où j’ai pu acquérir des compétences en lumière, matériels scéniques et muséographiques. Par la suite je suis venu m’installer en Bretagne, j’ai travaillé pour un intégrateur basé à Brest. Ensuite je suis rentré chez Canford France puis chez JBK. En gros j’ai passé ma vie en formation, le truc qui me passionne dans l’audio c’est de toujours apprendre des autres et de ne jamais pouvoir tout savoir.
J’ai cru comprendre que tu avais fait un crochet assez long chez JBK Audio juste avant ? Oui, je viens de passer quelques mois chez JBK à m’occuper de sa communication et de la partie vente sur internet. Encore une fois, expérience passionnante. Philippe (le «boss» de JBK), a été directeur commercial de Cineco à l’époque où ces derniers distribuaient Shure. Il a été importateur Sound Devices pendant de nombreuses années . C’est lui qui a lancé cette marque, et qui a été leur premier client. Nous nous connaissons et nous apprécions depuis une quinzaine d’années. c’est un spécialiste hors normes de tout ce qui est micro et recorder. Et humainement c’est un mec super réglo et fiable. Il importe pour la France les fantastiques amplis Bryston pro, la marque Américaine Lectrosonics qui fabrique des systèmes HF de très haute qualité depuis les années 1970. Dans leur gamme tu peux trouver des émetteurs totalement étanches, des systèmes HF agréé par Smaart pour la mesure acoustique, des micros enregistreurs mono ou stéréo et quantité de produits plus passionnants les uns que les autres et quasi indestructibles. Bref encore une expérience enrichissante pour apprendre sur la HF. Le nom de «Yes Audio» pourrait ne pas parler à tout le monde, mais il me semble que dans le milieu Pro, «l’adresse» soit fort bien connue non ? C’est gentil. Oui effectivement, j’ai créé Yes audio en 2008, le concept était le même qu’aujourd’hui, de la vente avec du conseil. En beaucoup moins structuré. A vrai dire je ne savais absolument pas si ça allait marcher. Et en fait Yes a tout de suite bien marché. J’ai eu la chance, à cette époque, d’avoir des clients fantastiques, de très grands noms que je ne vais pas citer ici. Yes a été Partenaire officiel de la Semaine du son, partenaire de l’Afsi. On a exposé au Satis. D’où peut-être le nom qui est resté. Malheureusement l’aventure s’est arrêté en 2013, à la suite de problèmes personnels heureusement finis aujourd’hui. Yes avait effectivement une super image, je m’en suis aperçu en travaillant avec JBK. > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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> INTERVIEW / YES AUDIO
En parlant de cette époque avec de nombreux pros ou studios, je me suis rendu compte que le nom était toujours bien présent. Plusieurs ingés son ont achevé de me convaincre de relancer Yes Audio. J’ai donc décidé de remettre la machine en route mais de manière beaucoup plus structurée pour mieux répondre aux clients. . Vu le choix des marques que tu proposes (SSL, Neumann, Audient, Kerwax, Manley, Grace Design, SPL, Audio-Technica, RME, etc), on pourrait penser que tu t’adresses principalement à ceux qui ont plutôt les moyens. Proposeras-tu aux clients aux bourses « moins déliées », des produits plus «grand public» (je pense aux petites interfaces audio de chez Focusrite ou Presonus, par exemple) ? Les marques que tu cites sont les premières à avoir suivi le nouveau Yes. Oui ce sont des marques qui ont une image haut de gamme. Mais il ne faut pas oublier que dans ces 2 marques, tu as aussi des produits avec des rapports qualité / prix bluffant comme la Six chez SSL ou les séries KM chez Neumann. A l’heure actuelle, nous avons aussi Tascam, Sennheiser, Rode, Adam, Akg et même Boya. Le truc, c’est de pouvoir répondre à toutes les demandes avec quasi toutes les marques pour tous les budgets. Nous avons des critères très stricites sur les marques que nous proposons comme le rapport qualité prix, la fiabilité, le suivi de la distribution, les délais de SAV, etc. Je suis également très vigilant car la satisfaction du client est primordiale. Alors bien sûr, il y a certaines marques que j’ai décidé de ne pas proposer. En visitant le site internet de la société, j’ai été particulièrement surpris de ne pas voir de boutique en ligne. C’est un oubli ou c’est un acte délibéré ? J’ai oublié la boutique en ligne ? Plus sérieusement c’est totalement délibéré. J’ai décidé de m’en passer. Tout le concept de Yes repose sur l’inverse du «pousse cartons». Je préfère parler avec le client, le connaitre savoir ce qu’il fait, de quoi il a besoin, voir avec lui les autres éléments de sa chaîne. Le but de cette démarche est de pouvoir lui proposer le bon matos pour la bonne application tout en collant avec son budget. Par exemple : Je viens de vendre un Celemony Melodyne 4, j’ai vérifié au tél avec le client que son Mac était bien compatible. Avec un shop en ligne, tu ne peux pas faire ça et c’est, au final, le client qui en pâtit. Tu vois, j’ai des anciens clients qui me rappellent. Je les connais et je sais ce que je leur ai vendu en 2008 ou 2010, je sais comment ils bossent, ce qu’ils font. Et ça fait super plaisir ! Avec un shop en ligne, la majorité des clients seraient réduits à un code, une fiche et un historique de commande. L’autre avantage d’avoir un dialogue, c’est de pouvoir éviter aussi au client de se planter sur son achat. Tout seul sur un site avec des milliers de références, ce n’est pas évident de s’y retrouver quand par exemple, tu veux choisir les bons accessoires qui iront avec tes micros.
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> INTERVIEW / YES AUDIO
C’est juste un exemple parmi tant d’autres , mais il est très parlant. Le dialogue est essentiel pour ne pas se tromper dans une config. Parfois, sur des questions pointues, je n’ai pas la réponse. Et oui, même si c’est dur de l’avouer... Je ne suis pas omniscient ! Alors je me rapproche du fabricant ou de l’import et, une fois que j’ai l’info et que je suis certain de sa fiabilité, je rappelle le client. De quelle façon vas-tu te démarquer pour « faire la différence » ? As-tu un positionnement précis ? Les deux premiers paramètres sont les conseils et les prix. Tout est basé sur le relationnel, l’écoute et le conseil, en ce qui concerne les prix, dans 98% des cas nous serons alignés sur ceux des confrères comme Thomann et autres... et parfois, nous serons même mieux placés ! Troisième paramètre qui nous permet de nous démarquer: Le choix. Avec la multitude de marques et la diversité des produits que nous proposons, nous allons pouvoir répondre à quasiment toutes les demandes, de la plus basique à la plus complexe, avec les produits «Home Studio» mais aussi avec des références très haut de gamme, comme Manley, GML et autres belles choses. Et nous ne faisons aucune différence entre les «petits» et les «gros clients». Toute demande est traitée de la même manière, avec la même exigence, avec la même volonté de satisfaire le client . Enfin, nous vous proposons des services. La vente est la partie émergée de l’iceberg. Le client peut aussi s’adresser à nous pour des configurations complexes dans le cas d’un upgrade ou d’une création de studio. A propos de services, je ne suis pas seul dans Yes Audio. Pour le consulting des studios j’ai un partenaire, Pierre Jacquot. Pour la petite histoire, j’ai appelé Pierre que je connais depuis plus de 10 ans pour lui demander son avis
sur la renaissance de Yes. Pierre m’a dit, « j’aimerais bien faire un truc avec toi . « On se pose... On cogite... Et on se recause dans deux semaines ». Deux semaines après, nous devenions partenaires et complices. Pierre est consultant externe de Yes. Un artiste qui souhaite se créer son home-studio ? Une création ou une mise à niveau d’un studio ? C’est lui qui intervient pour l’ingénierie technique et le défrichage des choix de matos. Nous avons aussi un partenariat avec un SAV, TDM, un véritable Gepetto de l’audio, qui est en mesure de réparer quasiment toutes les marques, étant agréé par celles-ci. Il a donc accès aux schémas des constructeurs et aux pièces détachées. Il bosse super bien et les délais sont rapides. Nous avons également la possibilité d’intervenir sur du matériel vintage, comme des magnétos à bande ou des vieux micros. Yes propose à ses clients un service gratuit de petites annonces sur le site. Cela permet de revendre le matériel d’occasion... Pour racheter du neuf ! Ha Ha Ha ! Pour aller toujours plus loin dans la satisfaction du nos clients, nous leur mettons à disposition un service de personnalisation des produits : couleur sur-mesure et d’ici quelques semaines, la gravure laser sur les produits.
J’ai cru comprendre que tu proposais une année supplémentaire de garantie (soit 3 ans). C’est aussi un gage de confiance que tu souhaites prendre envers tes clients ? C’est vrai. Nous garantissons 99% de nos produits sur 3 ans. Dans le domaine de l’audio, c’est devenu la norme. Mais on propose aussi sur certaines machines des extensions à 5 ans de garantie en option payante.
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> INTERVIEW / YES AUDIO
Vas-tu pouvoir faire face aux clients qui auront le réflexe de te dire : «J’ai vu le même produit chez Thomann» ? Mis à part la marque propre à Thomann, les clients pourront obtenir le même produit chez nous, et au même prix. Mais chez Thomann, il n’y aura pas le conseil et l’écoute qui se trouvent au coeur de notre démarche. De plus nous avons dans notre catalogue, des marques qui ne sont pas chez Thomann. J’ai pu constater que tu cherchais aussi à promouvoir le «Made in France» avec la marque Kerwax. Pourrais-tu nous en dire plus à ce sujet ? C’est super important pour nous. On est Français... et même pire... Bretons ! Nous distribuons le Replica mais on va aussi travailler main dans la main avec Kerwax sur des futurs produits qui vont faire pas mal de bruit. On propose aussi les produits Feichter Audio, qui est un fabricant spécialisé dans la reproduction et la captation binaurale. Pascal Rueff, qui est «LE Monsieur Binaural» en France, travaille étroitement avec Feichter dans le développement de solutions de captation et de reproduction binaurale de très haute technologie. N’hésitez pas à visiter son site www.binaural.fr Est-il encore envisageable de nos jours pour une toute jeune marque comme Kerwax (outre les indéniables qualités de son Replica), de survivre sur un secteur qui finalement s’avère ultra concurrentiel à partir d’un certain tarif, et où les «grands noms» draftent la quasi-totalité du marché ? Dans le Replica, tout est bluffant. Le produit en lui même, son look, le son et même son packaging en jette un max ! Aucun autre produit n’est comparable à celui-là. On n’est pas sur un marché concurrentiel avec le replica et Kerwax. On est sur un marché de niche de produits qui apportent un vrai plus à son utilisateur. Je suis persuadé que Kerwax, qui est déjà devenue une marque à part entière, est promis à un bel avenir. Leur premier produit, le Replica a déjà conquis de grands artistes US ou Anglais. Et vu les nouveaux produits Kerwax qui vont sortir dans quelques semaines (mois), je pense franchement que le « Made in France » va rayonner dans l’audio pro pour de longues années. C’est en tous cas le but de notre partenariat. Envisages-tu de nouveaux partenariats avec de nouvelles marques sous la bannière Yes Audio (sauf si c’est top secret) ? Bien sûr mais je ne peux rien dire. Il faut ménager le suspense et les susceptibilités ! Je pense que c’est essentiel de promouvoir le made in France et de faire bosser des compatriotes, surtout s’ils ont de bons produits. Et crois moi dans les projets il y a des petites pépites.
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> INTERVIEW / YES AUDIO
A l’heure de la mondialisation et des ravages qu’elle apporte avec elle, on pourrait se demander si il ne faut pas être «fou comme un lapin» pour décider de se lancer sur le créneau de la distribution / vente de matériel audio. Quel est ton regard sur la question ? Peut-on encore tirer son épingle du jeu à l’heure ou un certain Thomann cannibalise une bonne partie des ventes nationales ? Si il faut être fou comme un lapin, alors je suis Alice aux pays des merveilles. Et Alice est passionnée par ce qu’elle fait... et le client aussi. Et puis ça tombe bien ! Le gros vendeur en ligne, ne travaille pas ou plus à la passion, mais à la rentabilité. Estce que le vendeur en ligne va passer 2 heures au téléphone avec toi pour te conseiller sur une carte son à 300 Euros ? Pas certain. Ce sont des sociétés énormes, avec beaucoup d’inertie imposée par leur taille. On est pas du tout sur les mêmes critères avec notre côté artisanal, on a moins de charges donc moins d’impératifs financiers. Mais soyons claires, on ne bosse pas pour des clopinettes ! On propose des services et une proximité
que les très gros ne possèdent pas. C’est le côté humain qui va faire pencher la balance de notre côté. Le client ne s’y trompe pas et je constate que beaucoup de gens sont pour un retour au contact humain. Donc décrocher le téléphone ou envoyer un mail pour choisir son matos, avec les mêmes prix et des délais, je pense que le client apprécie. Si certains se posent la question de la facilité de commander chez Yes, je dis YES... C’est super simple: pour chaque demande, le client reçoit un devis par mail. Il peut payer par virement ou par carte bancaire via un lien sécurisé dans le devis. Le paiement est traité par la BNP, livraison en 24 à 72 heures par UPS ou relais colis au choix.
Quelle est la politique des marques aujourd’hui pour donner encore un peu d’espoir à leurs revendeurs ? Certains fabricants cherchent justement à ce que leurs produits soient bien vendus avec du conseil et du service. Ils font tout pour que des « artisans » comme moi puissent s’aligner niveau prix avec les plus gros. De plus, l’arrivée de nouvelles technologies comme l’Ambisonic, le binaural, le Dante, l’intelligence artificielle permet d’ouvrir de nouveaux horizons dans le monde de l’audio, grâce aux fabriquants. Tout ça ouvre la voie à pleins de nouveaux produits. Perso, je trouve ça passionnant... Comme tu peux le voir, je suis plutôt optimiste pour l’avenir. Je fais confiance aux gens et à leur bon sens... Ils feront le bon choix.
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> INTERVIEW / YES AUDIO
L’avenir de la vente d’instruments et de matériel audio n’est-il pas en grand danger, surtout quand on sait qu’un certain Thomann vient de lancer une antenne aux USA ? Je sais que ça commence à inquiéter certains fabricants. Le vrai danger serait un monopole où celui qui en sera à la tête fera ce qu’il veut avec les prix. Imagine un KM184 à 2500 € et un U87 à 5000. Ce jourlà les studios et les musiciens vont pleurer mais on pourra plus revenir en arrière. Comme je te le disais juste à la question du dessus, je suis certain que les gens sauront d’instinct ce qui est bon pour eux. Ils préféreront revenir dans les points de vente de leur pays respectif qui proposent de la qualité et une vraie proximité. Je ne suis pas vendeur de guitare, mais je pense que c’est mieux d’aller à sa boutique pour essayer. Le client aura des conseils, il ne paiera sûrement pas plus cher que sur Internet et quand il aura besoin d’un SAV ce sera plus performant qu’un aller-retour Allemagne. Comment peut-on encore aujourd’hui faire évoluer les mentalités, et parvenir à faire passer le message qu’un achat en dehors de nos frontières, c’est quelque part du boulot que l’on retire à nos compatriotes (surtout que les prix sont les mêmes que de l’autre côté du Rhin) ? Et bien justement qu’on leur dise tout ça... et qu’on leur prouve que rien ne peux remplacer l’humain. Même prix, mêmes garanties, mêmes délais, services, c’est au client de faire le bon choix et de revenir en France. Merci à toi pour nous avoir consacré de ton temps et nous espérons te revoir très bientôt dans les colonnes de Planet Home-Studio ! Longue vie à Yes Audio ! ;-) Merci Alex, de m’avoir permis d’expliquer la philosophie de Yes. Dans un proche avenir, et spécialement pour tes lecteurs, je t’annonce des opés spéciales et des possibilités d’achat groupé.
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> INTERVIEW / YES AUDIO
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> MATOS / HARDWARE
MATOS Parce que l’actualité de la MAO ne se limite pas au monde du logiciel, mais aussi afin de ne rien laisser au hasard, nous vous présentons dans chaque numéro, un ou plusieurs dossiers qui traiteront de différents sujets, tous en rapport avec des périphériques hardware. L’occasion peut-être d’en apprendre un peu plus sur certains sujets ?
> LOGIC NATION « LE MAG » / N°1
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> DOSSIER / HACKINTOSH: LE CÔTÉ OBSCUR?
HACKINTOSH: LE CÔTÉ OBSCUR ? VOILA UN DÉBAT QUI RISQUE BIEN D’ENFLAMMER LES «PRO MAC» ET LES «PRO HACKINTOSH». LOIN DE NOUS LA VOLONTÉ DE TRANCHER SUR UN SUJET AUSSI «PÉRILLEUX», MAIS PROFITONS-EN EN REVANCHE, POUR FAIRE UN PETIT ÉTAT DES LIEUX DES «FORCES EN PRÉSENCE», HISTOIRE D’AVOIR LES IDÉES CLAIRES SUR LE SUJET ! ;-)
Commençons par le commencent ! Pour être précis sur la définition de ce terme qui pourrait échapper à certains d’entre nous, un hackintosh est une machine sur laquelle on a installé un système d’exploitation d’origine Apple (en l’occurence ici Mac OSX ou MacOS). Si l’exercice relevait à l’origine plus du défi qu’à autre chose, force est de constater qu’autre fois réservé à un public averti, l’acte d’installation s’est considérablement simplifié.
Un hackintosh = un Mac ? D’un point de vue strictement physique (si l’on prend en compte les composants qui constituent les deux machines), on pourrait sans trop se mouiller, dire que les deux partagent une grande partie de leur ADN. En effet, et depuis le passage sous bannière INTEL, PC et Mac partagent le mêmes moteurs (i5, i7, i9 et même Xeon). SI l’on ajoute à cela d’autres éléments comme la mémoire, les cartes graphiques, etc), on peut légitimement penser que les deux «frères ennemis» font finalement partis de la même famille :) Reste que l’infime partie qui permettra de différencier les deux plateformes se situe au niveau du système d’exploitation. En effet, de base, un système Apple n’est pas autorisé à s’installer sur une carte-mère dédiée au monde PC. C’est d’ailleurs sur ce point que les efforts des pionniers du hackintosh se sont penchés, afin de tromper / détourner cette «sécurité». C’est ici que le Bootloader entre en jeu (mais nous en reparlerons ultérieurement dans cet article).
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> DOSSIER / HACKINTOSH: LE CÔTÉ OBSCUR?
« Un hackintosh ? Ok mais pour qui ? » Si la configuration d’un hackintosh relevait au départ du simple challenge, il faut bien reconnaître qu’un bon nombre d’utilisateurs ont flairé le filon. En effet, des légions d’utilisateurs se sont tournés vers cette solution faute de moyens suffisants, mais aussi parce que pour une somme relativement raisonnable, il était possible d’aller taquiner certaines références du catalogue de la pomme qui vous auraient couté un rein (voir les deux!). L’utilisateur lambda qui n’aura pas de besoins spécifiques (pas de montage vidéo, pas de MAO, etc,etc), n’auront aucun intérêt à se construire un hackintosh. Cette
machine reste en effet principalement destinée aux professionnels qui s’orienteront vers des machines très performantes, et dons les tarifs frôlent ou dépassent allègrement les 3000€ sur le catalogue d’Apple. Outre le budget et les performances intrinsèques de la machine, le hackintosh présente également un autre avantage: les capacités d’évolution. En effet, les machines de Cupertino (principalement à cause de leur Form Factor), imposent certains usages et par conséquent, vous écartent de certaines possibilités.
Exemple: prenons le valeureux Mac Pro «camion». En son temps, cette machine était la référence absolue des professionnels de l’audio et de la vidéo. Proposée au format Tour, elle offrait une grande modularité avec plusieurs slots prêts à accueillir des disques durs, mais aussi l’intégration de cartes PCIe diverses et variées. De nombreux fabricants tels que RME, MOTU, ou encore AVID ont longtemps proposé des produits basés sur ce genre de solution (les propriétaires de Pro Tools HD ou HDX savent de quoi je parle). Mais depuis fin 2013, le Mac Pro version «poubelle de l’espace», à troqué son côté modulaire, au bénéfice d’une plastique qui encore aujourd’hui, ne fait pas vraiment l’unanimité (sauf chez les fans de Stars Wars). Apple a rétorqué que l’arrivée du Thunderbolt offrait une solution palliative, mais elle imposait parfois de gros investissements supplémentaires pour remplacer un Pro Tools HD qui devenait inopérant sur le dernier Mac Pro. Sur un Hackintosh, il est par exemple possible de multiplier non seulement le nombre de disques internes (HDs, SSDs), d’augmenter très facilement et simplement sa RAM, mais aussi de profiter de plusieurs slots PCIe. Ce sont finalement ces petits détails qui ont fait basculer bon nombre de professionnels «du côté obscure de la force !».
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> DOSSIER / HACKINTOSH: LE CÔTÉ OBSCUR?
Petit incnvénient en revanche: cette solution n’est que très difficilement envisageable sur des portables. même si vous lirez par-ci par-là que des internautes ont pu trouver des solutions alternatives à certaines embûches, à notre humble avis, ce genre d’exercice se réserve à des personnes ayant un niveau de compétence en informatique supérieur à la moyenne.
Une recette à suivre à la lettre ! Comme je le disais précédemment, n’allez pas vous imaginer qu’il soit possible d’installer Mac OSX ou MacOS sur n’importe quelle machine (ce serait une grave erreur de votre part). En effet, comme toute bonne recette de cuisine, pour obtenir les mêmes saveurs, il va falloir sélectionner méticuleusement vos ingrédients ! Heureusement, depuis de nombreuses années, le site américain TonyMacX86 fait office de référence sur le sujet. Je m’explique, en plus de vous fournir toutes les informations nécessaires (certes en anglais), la célèbre adresse vous propose également une sélection des composants entrant dans la composition d’un hackintosh (et tous testés), afin de vous garantir une compatibilité parfaite. Pour faire simple, le coeur du système est représenté par la carte-mère. Sans avoir pris le soin de sélectionner le bon modèle, la fête s’arrêtera là pour vous (ou alors bonjour les nuits blanches) !
En seconde position arrive le processeur. En effet, Apple valide son système d’exploitation uniquement sur certains modèles de CPU. Autrement dit, oubliez la possibilité de vous offrir un processeur qui ne serait pas proposé sur des machines ‘Apple, car vous jetteriez votre argent par les fenêtres. Pour éviter le moindre problème, restez dans les clous, afin de vous garantir une compatibilité totale, et ce quelque soit le «système d’exploitation pommé». Je vais me répéter mais n’oubliez pas, il est indispensable de bien choisir ses composants, car Apple ne permet l’utilisation que d’un nombre limité de composants hardwares (tout le contraire du monde PC) ! C’est aussi certainement ce qui lui vaut une stabilité quelque peu accrue (avec une compatibilité plus restreinte, on arrive finalement plus facilement à stabiliser une config).
Et au niveau performances ? Beaucoup vous diront (sans pouvoir argumenter sur ce qu’ils avancent), qu’un Hackintosh est moins performant qu’un vrai Mac. Balivernes ! Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’à CPUs et systèmes d’exploitation identiques, rien ne différencie le vrai Mac du Hackintosh ! Les détracteurs du Hackintosh devront donc trouver autre chose pour enterrer ce qu’ils considèrent comme un usurpateur !;-)
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> DOSSIER / HACKINTOSH: LE CÔTÉ OBSCUR?
« J’ai sorti la caisse à outils Patron ! » Une fois que vous aurez patiemment sélectionné les ingrédients de votre Hackintosh (les mêmes que ceux classifiés sur le guide d’achat de TonyMacX86, il ne vous restera plus qu’à vous armer de patience et d’un tournevis cruciforme pour monter votre « bécane ». Pour les plus récalcitrants (jouer avec un tournevis pourrait en rebuter plus d’un), sachez qu’il vous est toujours possible (moyennant un petit billet en plus), de laisser faire un spécialiste dans le magasin ou vous aurez acheté vos composants). L’option « faire appel à un ami Pciste» reste toujours possible (et ne vous coutera pas un sous à l’exception d’une petite bière ou d’une bonne pizza) ! ;)
Passons à l’installation ! Maintenant que le montage de votre machine est achevé, il ne vous reste plus qu’à passer à la phase suivante : l’installation ! Petite aparté, différents processus pour réaliser un hackintosh sont proposés sur la toile. TonyMac propose ses fameux Unibeast / Multibeast, Hackintosh Montreal une solution quelque peu différente, etc. Ces deux processus sont parmi les plus utilisés et vous permettront de mener à bien votre projet. Dans les faits, une petite phase préparatoire sera nécessaire. En effet, il vous faudra dans un premier temps collecter les éléments suivant : ▪▪ une clé USB d’au moins 8 Go (je vous conseille une 16 Go ou plus). ▪▪ L’image disque du système que vous souhaitez installer. ▪▪ En parallèle le guide d’installation fourni par la solution sélectionnée. Si vous optez pour la solution de TonyMacX86, un utilitaire vous permettra de créer en deux temps trois mouvements votre clé bootable, et ainsi vous permettre d’installer votre OS sur votre disque dur. Pour finaliser votre installation, il vous faudra utiliser l’autre utilitaire (Multibeast), afin d’installer quelques pilotes (Kexts), mais aussi rendre bootable votre disque dur. Ensuite, à vous les joies du monde Apple pour une fraction du prix ! ;-)
« Un Hackintosh ça ne se met pas à jour! » Parfois la méconnaissance de certains les poussent à dire tout et n’importe quoi ! Evidemment qu’il est possible de mettre à jour votre Hackintosh (encore heureux d’ailleurs!). Cependant, là aussi il faut prendre quelques dispositions pour ne pas se faire « surprendre ». Si les « petites mises à jour de service » (celles qui concernent les logiciels comme Logic ou autres) passent sans encombres, il est possible que vous rencontriez quelques soucis avec des patches de sécurité ou des update système.
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> DOSSIER / HACKINTOSH: LE CÔTÉ OBSCUR?
Pour se prémunir d’éventuelles disgrâces, il est conseillé de prendre les mesures suivantes: ▪▪ Toujours cloner votre disque système avec un logiciel type Super Duper ou Carbon Copy Cloner. ▪▪ Rester à l’écoute des forums spécialisés afin de bénéficier des retours d’autres utilisateurs au sujet de certaines mises à jour. Pour le reste, tout se passera via l’application « Clover Configurator ». Il vous faudra mettre à jour votre partition « EFI » (une partition cachée) via cet utilitaire. Une vidéo particulièrement bien faite, vous montrera pas à pas comment procéder. Certes la manipulation n’est pas aussi rapide que d’aller dans le menu pomme, mais les économies réalisés méritent bien quelques petites différences non ? De plus, les mises à jour ne sont pas quotidiennes, ce qui fait qu’en définitive, vous ne ferez cette procédure que très rarement. Petite vidéo détaillée concernant l’étape de mise à jour ci-dessous:
« Et après le règne d’INTEL, on fera comment? » C’est en effet une question qui mérite toute notre attention. On sait depuis un certain temps, qu’Apple envisage (elle y travaille depuis un moment), de basculer sur la plateforme ARM (une architecture de processeur très différente de celle utilisé par INTEL). Petit à petit, la marque à la pomme a avancé ses pions pour finalement être en capacité de switcher le moment venu. Alors faut-il se lancer dans le Hackintosh me direz-vous ? Si la firme Cupertino franchit le pas (ce qui est une certitude à court ou moyen terme), sachez qu’une période tampon sera nécessaire afin que tous les acteurs évoluant sur MacOS puissent s’organiser et upgrader leurs propres solutions. Rappelez vous l’époque où Steve avait annoncé le basculement des PowerPCs sur processeurs INTEL. Pendant un certain > PLANET HOME-STUDIO / N°5
temps, Apple fournissait un émulateur (Rosetta), afin de garantir une parfaite compatibilité de son système avec les éléments de tierces parties. On peut (sans trop prendre de risques), penser qu’il en sera de même. Dans l’éventualité d’un passage sur ARM dès 2020, gageons qu’une période transitoire de quelques années sera nécessaire (3 ou 4 années environ d’après les spécialistes). Autrement dit, vous auriez quelques belles années devant vous pour profiter de votre Hackintosh! Une fois Apple définitivement passée sur ARM, deux possibilités s’offriront à vous: conserver votre configuration telle qu’elle est, ou alors reconfigurer votre machine en y installant un OS PC ;-) Dans tous les cas, vous ne serez jamais perdant(e)s!
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> FREEWARE / FREEWARE DU MOIS
FREEWARE Dans chaque numéro nous allons vous proposer un produit (instrument virtuel, plug-in audio / Midi, etc) disponible gratuitement sur la toile. Attention aux préjugés concernant les freewares car vous pourriez être agréablement surpris! Certains d’entre eux mériteraient largement d’être payants ;)
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> FREEWARE / CHEEZE MACHINE 2
CHEEZE MACHINE 2 (INSTRUMENT VIRTUEL) UNE FOIS DE PLUS, NOUS VOUS PROPOSONS DE DÉCOUVRIR UNE TOUTE NOUVELLE PÉPITE ! IL S’AGIT DA LA CÉLÈBRE CHEEZE MACHINE PROPOSÉE ICI EN VERSION 2, ET ÉDITÉE PAR 2GETHERAUDIO. CE «PETIT SYNTHÉTISEUR VIRTUEL» QUI NE PAYE PAS DE MINE, VOUS PERMETTRA DE PROFITER DE BIEN BELLES SAVEURS ANALOGIQUES ! VOUS EN DOUTEZ ? ET BIEN JUGEZ-EN PAR VOUS-MÊME !
2GETHERAUDIO CHEEZE MACHINE 2
Spécifications : instrument virtuel dédié aux cordes vintage (mais pas que!). Compatibilité : MAC / PC (Audio Unit / VST / AAX / et Standalone). 64 bits uniquement.
Une très longue histoire ... Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut savoir que la Cheeze Machine version 2 aurait pu ne jamais voir le jour ! En effet, si la communauté de fans de la toute première version, (laquelle a vu pour la première fois le jour en 2007), n’avait pas plébiscité son éditeur pour une version 2, l’aventure de ce freeware en serait resté là ! Fort heureusement, 2getheraudio a remis le couvert pour le plus grand bonheur de ses utilisateurs ! ;-)
Tarif : gratuit.
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> FREEWARE / CHEEZE MACHINE 2
Pour les fans de cordes vintage ! Cheeze Machine 2 est présenté comme un instrument virtuel dédié aux cordes vintages, (dans la droite ligne de certaines grandes références du genre). Vous retrouverez pour l’occasion 2 sections offrant deux oscillateurs analogiques étendues, un sous-oscillateur pour profiter de sonorités «bien épaisses», mais aussi d’une belle brochette d’effets intégrés. Au menu : ▪▪ U ne réverbe à convolution disposant de 4 options (Room, Plate, Small Hall, Medium Hall, et Large Hall). ▪▪ Un chorus aux couleurs vintage ▪▪ Un Phaser qui vous permettra de profiter d’un mouvement de balayage de fréquence caractéristique, et qui apportera un vrai plus à votre matière sonore. ▪▪ Un Vibrato qui donnera un vrai plus à vos instruments solo. Vous bénéficierez également d’un peu plus de finesse mais aussi de mouvement (ce qui n’est jamais négligeable). ▪▪ Une modulation baptisée «Ensemble Vintage» qui n’est autre qu’un mix classique de LFO à modulation de pitch.
On retrouve également 2 boutons (Wide et Mono), qui apporteront pour le premier plus de largeur, et pour le second, la possibilité de transformer n’importe quelle sonorité en son lead (conjointement au potard «Porto»). La section «Envelope» propose 2 boutons dédiés au «Volume» et au filtre «Filter», en plus des traditionnels faders ADSR (un grand classique). La partie «Oscillators» se découpe en trois sections : la première vous permettra de jouer sur la forme, la fréquence, ainsi que la largeur d’impulsion. La seconde juste en dessous sera dévolue au contrôle du pitch et du filtre, tandis que la > PLANET HOME-STUDIO / N°5
troisième (via 3 boutons individuels), vous permettra de choisir d’influer sur l’épaisseur ou la finesse de votre matière sonore. Pour terminer, à côté des traditionnelles molettes de pitch-bend et modulation, vous retrouverez 2 potards. «MP» (pour Mono Pressure), vous donnera le loisir d’ajuster la sensibilité de votre filtre (mais aussi d’autres effets), au moment du playback, alors que le second («Touch» pour Velocity Touch), contrôlera votre filtre ainsi que le volume, en fonction de la force avec laquelle vous jouerez sur votre clavier. 82
> FREEWARE / CHEEZE MACHINE 2
Plusieurs dizaines de presets intégrés ! Bien que dédié aux cordes vintage, Cheeze Machine 2 offre une palette sonore plus large qu’il n’y parait ! Au total, l’éditeur a inclus plus de 60 patchs de cordes / cordes synthétiques, mais aussi de basses, de cuivres, de leads, et de pads. Il vous sera même possible de sauvegarder vos propres réglages si vous le souhaitez, ce qui est toujours très utile !
Pour que tout le monde en profite ! La compatibilité de la Cheeze Machine 2 est assurée, que vous soyez sur Mac comme sur PC. Les formats supportés sont VST / Audio Units / et AAX. Attention néanmoins à bien prendre en considération le fait que cet instrument virtuel ne soit compatible 64 bits uniquement. Petit détail qui aura certainement son importance pour certains utilisateurs : en plus des formats plug-ins, vous porurez également profiter d’une version autonome (Standalone).
Une version Pro à venir ! C’est une annonce qui a été faite par 2getheraudio : une version «Pro» serait en préparation et devrait vous permettre de bénéficier d’ajouts particulièrement intéressants comme de nouveaux filtres, de nouvelles enveloppes de pitch, ainsi que des éléments de contrôle de performance en sus (rien que ça!).
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> FREEWARE / CHEEZE MACHINE 2
CONCLUSION Pour un freeware qui ne paye pas de mine, Cheeze Machine 2 est loin d’être un instrument virtuel au rabais ! Assez peu gourmand en ressources, et doté d’une interface particulièrement réussie (aussi bien en terme de look qu’en terme d’efficacité / prise en main), 2getheraudio nous fait ici un joli petit cadeau ! Les plus «bricoleurs» n’auront aucun mal à en tirer la quintessence, tandis que les autres profiteront des nombreux presets déjà disponibles pour agrémenter leurs réalisations ! Bref, pour du gratos, cette Cheeze Machine en version 2 est un bien bel outil ;-)
Avantages : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
Belle qualité sonore La variété des presets disponibles Les effets intégrés l’empreinte CPU réduite
Inconvénients : ▪▪ Ne gère pas les multi-sorties :(
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> FREEWARE / CHEEZE MACHINE 2
Démo Cheeze Machine 2 Cliquez sur l’image ci-dessous pour lancer la vidéo
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> FREEWARE / CHEEZE MACHINE 2
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> MATOS / HARDWARE
TUTORIELS Posséder des outils c’est bien, mais les maîtriser c’est mieux ! D’où l’intérêt d’une rubrique dédiée qui vous permettra d’être accompagnés sur différents logiciels. Nous essayerons au fur et à mesure des publications, de vous offrir un panel assez large afin que le contenu de ce magazine puisse s’adresser au plus grand nombre.
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> TUTORIELS / KONTAKT 5: COMMENT CRÉER SON PREMIER INSTRUMENT
COMMENT CRÉER SON PREMIER INSTRUMENT NOUS VOUS PROPOSONS CE MOIS-CI DE VOUS LANCER DANS LA CRÉATION DE VOTRE TOUT PREMIER INSTRUMENT KONTAKT. SI VOUS NE VOUS ÉTIEZ PAS LANCÉS DANS L’AVENTURE PAR PEUR DE MAL FAIRE, C’EST LE MOMENT OU JAMAIS AVEC CE TUTORIEL QUI SERA DÉCOMPOSÉ EN PLUSIEURS VOLETS. C’EST PARTI !
Un instrument ? Mais pour quoi faire ? Si vous êtes déjà un utilisateur invétéré de Kontakt, vous n’êtes pas sans savoir que Native Instruments utilise un format propriétaire pour les différents éléments que vous utiliserez dans son célèbre logiciel. En effet, un instrument Kontakt se présentera toujours avec l’extension .nki, ce qui vous permettra d’un simple coup d’oeil de le repérer ! Mais attention, il ne s’agit pas d’un fichier lambda (loin de là) ! Ce dernier fera le lien avec les différents éléments que vous aurez utilisé pour construire votre instrument (échantillons, etc). Donc préparez-vous parce que nous allons nous plonger avec ce tout premier volet, dans l’élaboration d’un instrument de A à Z !
Les 4 secrets de la réussite ! L’élaboration d’un instrument, (et plus largement d’une librairie complète), peut prendre de quelques dizaines de minutes à plusieurs semaines (en fonction de l’objectif que vous vous serez fixé). Pour simplifier les choses il vous faudra:
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▪▪ Enregistrer si besoin vos propres samples (échantillons), ou réutiliser ceux que vous aurez déjà en votre possession. Si vous souhaitez enregistrer votre propre instrument, pensez à vous munir du ou des micros adéquats, de bien choisir leur emplacement, mais aussi de le faire dans un environnement le plus neutre acoustiquement parlant (vous vous éviterez bien des tracas). ▪▪ Si vous avez préalablement réalisé une captation de vos échantillons, les mixer de façon à ce que vous ayez la matière sonore la plus propre possible. Dans la très grande majorité des cas, les outils disponibles dans votre DAW préférés suffiront amplement. ▪▪ « Scripter » votre instrument (c’est la langage utilisé en général), ce qui signifie tout simplement mettre en oeuvre les différentes actions qui consisteront à assigner vos échantillons à différentes zones / groupes afin de pouvoir les exploiter dans Kontakt. ▪▪ La dernière étape concerne l’interface graphique. Certes ici nous nous pencherons sur le côté « cosmétique », afin d’obtenir quelque chose d’agréable à utiliser, mais qui vous permettra aussi, d’intégrer au mieux les différents éléments que vous pourriez coder (insérer des effets, etc..). Pour parvenir à nos fins, il nous faudra un outil de retouche de type Photoshop, mais de nombreux outils gratuits comme GIMP vous permettront de « faire le job » sans débourser le moindre Euro ! ;-)
C’est parti, on se lance ! Maintenant que nous avons quelque peu défriché certaines spécificités, passons à l’action ! Notez que pour l’exemple, nous utiliserons la version complète de Kontakt 5 (exit hélas la version Player qui ne permet pas la création d’instrument). Nous allons volontairement occulter la partie captation / mixage, et nous focaliser essentiellement sur le scripting (nous verrons la partie interface graphique de notre futur instrument dans un prochain numéro). Ceci suppose donc que vous ayez dores et déjà en votre possession, tous les échantillons nécessaires à l’élaboration de votre futur instrument. Pour l’exemple, nous allons travailler sur la construction d’un instrument dédié au piano électrique (un bon vieux Rhodes des familles), que vous pourrez ultérieurement, télécharger gratuitement (quand c’est pour la famille, pas d’hésitation possible !) ;-)
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Pour travailler sur notre futur instrument Kontakt, il va nous falloir créer une sorte de « contenant », baptisé tout simplement « instrument ». Nous allons donc cliquer sur l’icône de la petite disquette dans la barre d’icônes en haut de la fenêtre, puis sélectionner l’option « New Instrument ».
Ensuite, nous allons renommer de façon explicite notre instrument en lui donnant un nom. Pour cela, double cliquez dans le champ réservé à cet effet (à l’endroit même où vous pouvez lire « New (default) »). Pour l’exemple, et parce qu’il s’agit d’un Rhodes, nous l’avons renommé « Rhodes ».
Maintenant que nous avons créé notre « contenant », il va falloir sortir la caisse à outils ! Et ça tombe bien justement, car il va falloir cliquer sur l’icône de la « clé » pour passer en « mode édition ».
Immédiatement, vous constaterez que de nouveaux outils feront leur apparition, avec à disposition, une large batterie de fonctionnalités (à utiliser ou non).
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La prochaine manipulation va consister à importer nos échantillons dans notre nouvel instrument. Pour cela, cliquez sur le bouton « Mapping Editor ». C’est ici que nous allons glisser / déposer nos échantillons afin de pouvoir les utiliser dans Kontakt. Pour les moins anglophones d’entre vous, sachez que le mot mapping correspond à l’action d’assigner (ici à une note de votre clavier), un ou plusieurs échantillons. C’est ainsi que vous pourrez profiter pleinement de votre matériel sonore ! ;-) Comme vous pourrez le constater, la fenêtre dédiée au mapping de nos échantillons propose une sorte de grille sur laquelle vont se positionner nos différents éléments. En dessous de celle-ci, vous noterez la présence d’un clavier virtuel (avec repères), via lequel on pourra positionner avec une plus grande précision nos échantillons. J’attire votre attention sur l’importance du nommage de vos fichiers audio. Par expérience, je vous conseille de respecter une sorte de petite convention qui consiste à indiquer le numéro de l’élément suivi d’un tiret bas « _ », de lui donner un nom, puis d’ajouter de nouveau un tiret bas « _ », et de conclure par le nom de la note concernée. Par exemple: 1_Rhodes_C1.wav. Ça n’a l’air de rien, mais cette petit précaution pourrait vous éviter pas mal de noeuds au cerveau (il n’y a rien de plus ennuyeux que d’aller à la pêche sans savoir ce que l’on cherche à attraper) ;-) ! Pour importer nos échantillons c’est très simple: cliquez sur l’onglet « Files » de la fenêtre de Kontakt (en haut à gauche), naviguez jusqu’à l’endroit où se trouvent vos samples, sélectionnez celui de votre choix, puis tout en maintenant votre clic de souris, glissez-le puis positionnez-le sur votre grille à l’emplacement souhaité en relâchant le bouton de votre souris. L’opération devra être répétée autant de fois que nécessaire, en fonction du nombre d’échantillons dont aura besoin votre instrument.
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Une fois positionné, votre échantillon apparaîtra sous la forme d’un rectangle de couleur jaune prenant toute la hauteur de la grille. Naturellement, vous pourrez également le déplacer sur la grille comme bon vous semble (par exemple si vous vous êtes trompé lors du positionnement de ce dernier au moment de l’import).
Dans l’éventualité où vous n’auriez pas la possibilité d’utiliser un échantillon par note, sachez que Kontakt vous offre la possibilité d’étendre un simple échantillon à plusieurs notes. Pour cela, positionnez le curseur de votre souris sur le bord droit du rectangle jaune pour étendre l’étendue de votre sample sur les notes supérieures (sur le bord gauche pour obtenir l’effet inverse). Kontakt pitchera automatiquement votre échantillon afin qu’il soit conforme à la note sur laquelle il se trouve. Petite astuce: en maintenant le clic de votre souris au moment de l’import de votre / vos échantillon(s), en glissant verticalement vers le haut ou vers le bas, vous pourrez en modifier l’étendue.
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Une petite option vous donnera également la possibilité de sélectionner une zone au lieu d’utiliser votre souris. Pour cela, cliquez sur le bouton « Select Zone via Midi » afin d’activer cette fonction.
Notez qu’en mettant le curseur de votre souris sur la partie supérieure ou inférieur du rectangle jaune, vous pourrez modifier l’étendue du niveau de vélocité de votre échantillon (pratique si vous souhaitez réaliser un instrument disposant de plusieurs couches de vélocité). D’autres options sont également disponibles en haut de la grille, et vous offriront la possibilité de modifier la vélocité, l’étendue, mais aussi le volume, le pan, la note root (celle sur laquelle l’échantillon se trouve) et l’accordage.
J’en vois déjà qui se disent: « mais il a complètement craqué ! C’est un boulot de titan que d’importer un par un les samples ! ». Pas de panique, vous pourrez bien évidemment aussi les importer « en masse » via un simple glisser / déposer, mais attention, comme je vous le disais précédemment, à la façon dont vous allez nommer vos fichiers (sinon vous allez vous retrouver avec un beau bordel !).
Plus loin dans l’édition des échantillons … Bien qu’il soit tout à fait possible d’éditer vos samples dans un DAW lambda, sachez qu’il vous pourrez aussi le faire au sein même de Kontakt. Un outil dédié baptisé « Wave Editor » vous donnera la possibilité d’en modifier différents aspects comme le fade automatique, la longueur d’une zone, le point de mapping, le bouclage, etc. Nous ne rentrons pas dans les détails car ce volet est particulièrement bien expliqué dans le manuel fourni avec le logiciel.
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Comprendre le concept de Groups et de Zones ! Vous l’aurez certainement déjà compris, une zone correspond à un échantillon affecté à une ou plusieurs notes. Mais la notion de « Group » est quant à elle très interessante parce qu’elle va vous permettre d’éditer vos zones bien plus facilement. Je m’explique: Par défaut, toutes vos zones seront affectées au Group 1. Par défaut, Kontakt affectera à vos zones le même cheminement du signal, mais vous permettront l’affectation globale de paramètres très utiles pour ne pas à avoir à modifier une par une vos zones. C’est d’ailleurs pour cela que l’éditeur allemand a intégré un bouton dédié baptisé tout simplement « Group Editor ». Pour assigner une ou plusieurs zones à un groupe, il vous suffira de:
Sélectionner la ou les zones de votre choix, puis rendez-vous dans le « Mapping Editor » et sélectionnez dans le menu « Edit » l’option « Move Zone to New Empty Group ». En double cliquant sur le nom du groupe, vous pourrez le renommer comme bon vous semble. Répétez l’opération autant de fois que nécessaire en fonction de vos besoins. Désormais vous vous apercevrez qu’en cliquant sur vos différentes zones, le groupe auquel elles appartiennent sera en sur-brillance.
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En sélectionnant un groupe distinct, vous pourrez modifier les paramètres de votre choix, ce qui affectera automatiquement toutes les zones de ce dernier.Par exemple, si vous souhaitez ajouter un compresseur, un EQ, ou n’importe quel autre type de traitement, cliquez sur le petit signe « + » dans la fenêtre « InsertEffects » puis choisissez l’effet souhaité (n’oubliez pas d’y faire quelques ajustements pour que le résultat soit le plus proche de ce que vous désirez). Ainsi, votre groupe (et donc toutes les zones qu’il contient), sera affecté par l’effet que vous aurez choisi.
Autre détail qui aura son importance: le canal MIDI qui sera utilisé par votre instrument. Dans Kontakt vous avez la possibilité d’utiliser le logiciel de Native sous différents modes (multi-canaux, multi-timbral, etc). N’oubliez donc pas de configurer votre instrument afin qu’il réponde au comportement souhaité. Dans notre cas (et afin d’illustrer jusqu’au bout notre exemple), nous allons configurer notre instrument afin qu’il réponde à tous les ports / canaux MIDI. Pour cela, nous allons nous rendre dans le menu « MIDI Ch: », puis sélectionner l’option « Omni ».
Pour terminer, n’oubliez surtout pas de sauvegarder votre instrument en cliquant sur l’icône de la petite disquette, et en choisissant l’option « Save Edited Instrument « nom de l’instrument (default)… as ».
Voila, j’en ai terminé avec ce tout premier volet, lequel vous aura (je l’espère), éclairé sur la façon dont on échafaude un instrument Kontakt. Le principe de base exposé ici est évidemment réplicable quelque soit le contexte (le mode opératoire restant le même). Que vous ayez dans l’idée de vous faire vos propres instruments Kontakt ou pourquoi pas, d’élaborer des librairies complètes que vous pourriez monétiser, Kontakt reste un logiciel incontournable du monde de la MAO. La suite dans le prochain magazine ! ;-) > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
LOGIC PRO X : UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER SI VOUS NE POSSÉDEZ PAS KONTAKT EN VERSION COMPLÈTE, MAIS QUE VOUS DISPOSEZ D’UN BON VIEUX LOGIC DES FAMILLES, CE PETIT TUTORIEL DÉDIÉ À LOGIC PRO X DEVRAIT ATTIRER TOUTE VOTRE ATTENTION ! EN EFFET, NOUS ALLONS VOIR COMMENT UTILISER ALCHEMY EN TANT QUE VÉRITABLE SAMPLEUR ! PASSONS AUX EXPLICATIONS ! ;-)
Un peu d’histoire ... Avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un petit retour en arrière au sujet de ce formidable instrument virtuel qu’est Alchemy. Si vous pensiez qu’il était le fruit des équipes de développement d’Apple ... Et bien c’est loupé ! En effet, suite au rachat de «feu» Camel Audio, Apple a eu la très bonne idée de nous offrir dans la version 10.2 de son logiciel, le bien nommé Alchemy ! Autrefois commercialisé sous le même nom par Camel Audio, la pomme l’a remis quelque peu «au goût du jour» (tout du moins au niveau de l’interface). Mais l’ADN a elle été préservée, ce qui en fait (à mon humble avis), l’instrument le plus puissant de l’offre de plug-ins de Logic Pro X.
Une utilisation assez méconnue ... Si la grande majorité des utilisateurs d’Alchemy profiteront à raison de l’offre pléthorique de presets disponibles, j’ai pu constater à regret qu’une infime partie seulement, poussait le bouchon un peu plus loin, afin de profiter de fonctionnalités plus à même d’apporter un supplément de créativité à leurs travaux musicaux. Ceci étant dit, Alchemy pourrait au même titre qu’un EXS24 plutôt vieillissant, vous servir de sampleur, mais aussi ajouter quantités d’options très interessantes. Ici nous allons justement nous pencher sur la partie sampleur et vous montrer comment vous servir d’Alchemy pour arriver à vos fins ! C’est parti !
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
Préparez vos ingrédients ! Dans ce tutoriel, nous allons voir dans un premier temps, comment importer nos échantillons dans le logiciel. Pour ceux qui auraient déjà eu l’occasion de faire de même avec l’EXS24, vous n’allez certes pas être surpris par le mode opératoire qui reste quant à lui très similaire (à quelques bricoles près !). Qui dit Sampleur dit forcément échantillons, et c’est de cette matière sonore dont nous allons avoir besoin en premier lieu ! Pour cela plusieurs possibilités s’offrent à vous. Si vous ne pourrez pas directement échantillonner votre matière à partir d’Alchemy, vous pourrez parfaitement l’envisager en passant par Logic ou encore Quicktime. ici le but étant de récupérer suffisamment de matière pour pouvoir l’exploiter dans Alchemy ! Pour l’exemple, nous allons travailler à partir de Logic. Je vais en profiter pour échantillonner chaque note d’une des sonorités de mon clavier..
▪▪ Je vais dans un premier temps créer différentes notes Midi de mêmes longueurs sur un octave seulement, puis les dupliquer afin de pouvoir les positionner aux octaves supérieurs.
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
▪▪ Une fois que j’ai terminé, et si je suis satisfait du résultat (vérifiez toujours avant de passer à l’étape qui va suivre), je vais bouncer la région afin d’obtenir de l’audio (un bounce en place ou un export suffisent), puis créer une piste audio vierge pour l’y insérer.
▪▪ Ensuite je vais devoir découper mon fichier audio. Mais préalablement, n’oubliez pas d’afficher le mode « FLEX » en cliquant sur l’icône de l’illustration suivante :
▪▪ J’active le mode « FLEX » sur la piste audio qui contient votre bounce en cliquant sur l’icône « FLEX » (voir illustration ci-dessous).
▪▪ En faisant un clique droit dessus et en choisissant l’option « Découper aux marqueurs d’él. transitoires », ce qui va se passer ici est tout simple: Logic va découper à chaque transitoire mon fichier audio afin d’avoir au final, chaque note découpée proprement.
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
▪▪ Maintenant que notre fichier audio a été saucissonné par Logic, je vais convertir mes morceaux de fichiers en les sélectionnant tous, puis faisant encore une fois un clique droit dessus, et en choisissant l’option « Convertir » -> « Convertir en nouveau(x) fichier(s) audio ».
Place à Alchemy ! Maintenant que nous en avons terminé avec le travail de préparation de nos échantillons dans Logic Pro X, nous allons passer au nerf de la guerre ! ;-) Ouvrez l’instrument Alchemy sur une piste instrument logiciel préalablement créée. Par défaut, la fenêtre d’Alchemy s’ouvre sur le browser, mais ici nous allons cliquer sur l’onglet « Advanced » pour pouvoir importer nos échantillons. Par précaution, nous allons initialiser Alchemy afin d’être certain de ne rien avoir dans l’instrument et bien partir de zéro. Pour cela, cliquez sur le bouton « File » puis sur « Initialize preset ».
▪▪ Cliquez dans le champ de la source A (la seule activée sur votre preset), puis choisissez l’option « Import Audio ».
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
La fenêtre ci-dessous devrait apparaître à l’écran. Les éléments listés dans la partie gauche de la fenêtre font référence à différentes localisations (disques durs, bureau, documents, etc). Immédiatement à droite de cette section s’affichera le contenu de l’emplacement choisi préalablement. C’est ici que vous allez «faire votre marché», c’est à dire sélectionner le ou les fichiers audio de votre choix pour les faire glisser sur l’icône de la DROPZONE.
Une fois que vous aurez terminé vos emplettes, il vous faudra non seulement choisir un mode d’analyse parmi 5 choix possibles (Additive, Spectral, Add-Spec, Granular, et Sampler); mais aussi spécifier un type de mapping à appliquer. Concernant notre exemple, le mode d’analyse devra être « Sampler », et le type de « Mapping » sur « Drum ».
En effet, comme nous utiliserons une multitude d’échantillons différents faisant référence à une note spécifique, le mode « Pitch » est exclu. L’utilité de ce mode résidera dans le fait que si vous n’aviez qu’un seul échantillon à disposition, ce dernier serait « pitché » chromatiquement sur l’ensemble de votre clavier.
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
▪▪ indiquer à Alchemy la façon de procéder, pour qu’il puisse assigner vos échantillons aux notes de votre clavier. Une fois importé, vous devriez revenir sur l’onglet « Advanced ». Désormais vos sonorités sont toutes assignées, et vous pourrez donc immédiatement les jouer sur votre clavier de commande MIDI. Notez qu’il vous est également possible d’éditer vos échantillons en passant en mode « Edition ». Pour se faire, il vous suffira de cliquer sur l’encart « A » qui se trouve sur le bord gauche de la fenêtre d’Alchemy (voir illustration).
Notez que l’intérêt d’utiliser Alchemy est aussi de pouvoir traiter nos échantillons via les différentes possibilités offertes par l’instrument virtuel. N’hésitez pas à profiter des nombreux filtres et autres capacités de modulations dont bénéficie Alchemy car vous pourriez être surpris du potentiel de cet instrument ! Voila tout pour ce tutoriel ! J’espère qu’il vous aura permis d’en apprendre un peu plus sur Alchemy, et je vous dis à un prochain numéro pour un nouveau Tuto;-)
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> TUTORIELS / UTILISER ALCHEMY COMME SAMPLER
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> TUTORIELS / DP9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS
DP 9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS MALGRÉ LA SORTIED’UNE TOUTE NOUVELLE VERSION DE DIGITAL PERFORMER (LA VERSION 10), NE PERDONS PAS LES BONNES HABITUDES ET CONTINUONS NOS PÉRÉGRINATIONS DANS LA DÉCOUVERTE NON PAS D’UNE, MAIS DE DEUX NOUVELLES FENÊTRES DÉDIÉES AUX SOUNDBITES ET AUX MARQUEURS. NE PERDONS PAS UN INSTANT, SORTEZ VOS CAHIERS ! ;-)
Après un tour d’horizon de la palette d’outils plutôt fournie de DP, jetons un petit coup d’oeil sur deux fenêtres qui deviendront très rapidement essentielles dans votre workflow. Commençons par celle des soundbites. Petit rappel, dans la « grammaire » de MOTU, un fichier audio est appelé « Soundbite », et la fenêtre qui lui est consacrée, servira non seulement de « catalogue » mais vous permettra aussi d’accéder à différentes informations comme : ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪ ▪▪
le nom du soundbite le nom du fichier sa durée son format sa date de création son tempo etc.
Pour accéder à cette dernière, il vous suffira de l’ouvrir via votre fenêtre consolidée en cliquant sur le petit icône représentant un triangle inversé, puis en cliquant de nouveau sur l’option « Soundbites ». En cliquant sur le mini-menu en haut à droite de cette fenêtre, vous remarquerez que différentes options s’offrent à vous :
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> TUTORIELS / DP9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS
▪▪ « New Audio File » : permet de créer un nouveau fichier audio (Mono, Stéréo, 5.1, 7.1 ; etc). ▪▪ « New Audio File From Selected Soundbites » : permettra comme son nom l’indique, de créer un nouveau fichier à partir de celui que vous aurez sélectionné ▪▪ « Import Audio » : comme son nom l’indique, vous pourrez importer de nouveaux fichiers audio (des boucles, etc). Une fenêtre dédiée apparaîtra à l’écran et vous permettra de sélectionner et même d’écouter vos éléments audio avant de les intégrer dans DP). ▪▪ « Export Selected Soundbites... » : Qui dit fonction d’import dit aussi l’inverse ! Il vous sera donc possible d’envisager d’exporter vos fichiers audio dans différents formats (AIFF, WAV, MP3, CAF, etc). ▪▪ « Edit Audio Export Formats... » : ici vous allez pouvoir éditer (renommer . Supprimer) les différents formats d’export que vous aurez sauvegardé. ▪▪ « Columns Setup... » : vous permettra d’afficher / masquer les éléments de votre choix (très pratique pour ne pas se retrouver avec une fenêtre de 3 kilomètres de large). ▪▪ « Select Unused Soundbites » : fonction au demeurant très pratique elle aussi, cette dernière va vous permettre de « faire du ménage » parmi les fichiers non utilisés. Utile donc sur de très grosses sessions, mais aussi au moment de la sauvegarde pour ne pas alourdir inutilement vos projets. ▪▪ « Compact... » : cette fonction permet de compacter vos fichiers audio tout en préservant leur qualité. Un champ dédié vous permettra de déterminer une « marge » exprimée en millisecondes autour de ces derniers. ▪▪ « Convert Audio File... » : ici vous pourrez déterminer les préférences de conversion de vos soundbites. De nombreuses options sont disponibles comme la fréquence d’échantillonnage, le format (16, 24, 32 bit flottant), le format de fichier (AIFF, WAV), si vous désirez que vos fichiers soient au format entrelacé ou non, si vous souhaitez que l’intégralité du fichier audio soit converti, si vous souhaitez que le fichier original soit remplacé par le fichier converti puis mis dans la corbeille, etc.
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> TUTORIELS / DP9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS
▪▪ « Automatic Conversions Settings... » : en cliquant sur cette option, la fenêtre des préférences de DP ouvrira automatiquement la section ciblée. Différentes options de conversion automatique sont disponibles et vous permettront d’automatiser la conversion des fichiers audio importés dans Digital Performer. ▪▪ « Remove from List » : encore une fois, l’intitulé parle de lui-même ! En sélectionnant un ou plusieurs soundbites dans la fenêtre du même nom, vous pourrez les supprimer de votre liste (attention les fichiers en question ne seront pas physiquement supprimés, ces derniers resteront à l’emplacement initial ou ils étaient localisés). Notez qu’en utilisant la touche « Suppr » de votre clavier, l’action sera similaire. « Delete Soundbite » : ici il s’agit de supprimer l’élément en question mais attention : non seulement l’élément sera supprimé de la liste des soundbites, mais si il est le dernier à être supprimé du fichier parent, Digital Performer vous demandera expressément si vous souhaitez effacer également ce dernier. Vous retrouverez également deux éléments très pratiques dans la fenêtre des soundbites :
un menu déroulant qui vous permettra d’afficher spécifiquement certains détails concernant vos soundbites (tempo, durée, nom, format, etc). Un champ de saisi qui vous donnera la possibilité moyennant par exemple les premières lettres d’un soundbite, de n’afficher que ce dernier. Une fonction de tri très pratique surtout quand on a déjà une tartine d’éléments audio à disposition dans cette fenêtre.
Les marqueurs (Markers). C’est la deuxième fonctions dont je voulais vous parler dans ce nouvel article dédié à Digital Performer. Il s’agit d’un outil des plus utile, et qui vous permettra de vous déplacer très rapidement au sein même de votre projet.
Commençons par le commencement ! Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, qu’est-ce qu’un marqueur ? Un peu à la façon du « petit poucet », ce dernier va permettre d’indiquer un endroit spécifique dans votre séquence. Il pourra se placer comme bon vous semble, et ne sera jamais limité en nombre. Grâce à lui vous pourrez vous déplacer dans votre projet à la vitesse de l’éclair. Petit détail qui aura son importance : vous pourrez le couper, le déplacer et même le copier dans la piste conductrice (Conductor) de DP.
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> TUTORIELS / DP9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS
Comment insérer un marqueur ? La manipulation est très simple ! Le moyen le plus « naturel » sera peut-être d’utiliser le bouton dédié à cet effet et que vous pouvez voir sur l’illustration suivante :
Si vous ne voyez pas cet outil apparaître sur la fenêtre de DP, allez dans les préférences du logiciel (menu Digital Performer -> Preferences) puis rendez-vous dans la section « Display » puis « Control Panel » pour cocher la case « Shortcuts Buttons ».
Reste qu’il est également envisageable de procéder d’une manière différente. Comment ? Et bien comme vous pouvez le voir sur l’illustration suivante, on remarque un petit icône de couleur jaune (ici entouré en rouge pour que vous puissiez bien le repérer). Et bien pour insérer un marqueur, il vous suffit de cliquer dessus puis tout en maintenant enfoncé le bouton de votre souris, de le faire glisser à l’endroit souhaité. On ne peut pas faire plus simple non ? ;-) Pour que cela soit visuellement plus parlant, je vous invite à lui donner un nom. Pour se faire, un double clic dessus et une fois en surbrillance, vous pourrez le « rebaptiser » de l’intitulé souhaité.
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> TUTORIELS / DP9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS
Vous vous êtes aperçu que finalement votre marqueur n’était pas à la bonne place ? Qu’à cela ne tienne, cliquez dessus et maintenez votre clic pour le déplacer !
Comment passer d’un marqueur à l’autre ? Ici deux possibilités s’offrent à vous : la première consiste à cliquer sur le marqueur de votre choix pour être automatiquement positionné à l’emplacement spécifié par ce dernier.
La seconde consiste à ouvrir la fenêtre des marqueurs (via le menu Project -> Markers). Cette même fenêtre est également accessible via la « fenêtre consolidée » (comme nous avons pu le voir pour la fenêtre des soundbites). Notez que le raccourci « Shift + k » permet lui aussi d’ouvrir la fenêtre en question ;-) Dans cette fenêtre, en début de ligne, vous noterez la présence d’un icone de couleur jaune. Un simple clic sur la case de la colonne correspondante vous fera passer d’un marqueur à un autre.
Rentrons un peu dans le détail … On ne va pas se contenter d’explications sommaires ! En effet, je vais tenter de vous apporter quelques précisions concernant les infos que vous aurez à votre disposition dans la fenêtre des marqueurs.
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> TUTORIELS / DP9 : LES FENÊTRES SOUNDBITES & MARKERS
Si la première colonne sera celle dévolue aux différentes positions de marqueurs, la seconde (Measure), vous donnera sa localisation précise. La colonne suivante intitulée « Lock » ne servira pas à proprement parler à verrouiller la position du marqueur en question afin que vous n’ayez pas la maladresse de le déplacer. En cliquant sur une case de cette dernière, vous verrouillerez uniquement sa Frame SMPTE (ainsi le ou les marqueurs verrouillés ne seront pas affectés aux changements de tempo). Pour déverrouiller un ou plusieurs marqueurs, cliquez de nouveau dessus, ou cliquez puis maintenez le clic de votre souris tout en glissant verticalement. Comme son nom l’indique, la colonne « Name » vous permettra de visualiser mais aussi de nommer / renommer votre marqueur. La colonne « NUM » vous indiquera le numéro de marqueur correspondant. Toutes les autres colonnes que sont « Find », « Weight », « Hit Range before » et « Hit Range After », feront référence aux « paramètres de recherche de tempo ». En d’autres termes, vous pourrez configurer chaque marqueur à inclure dans les puissantes fonctionnalités de recherche de tempo de Digital Performer. D’autres options (je vous propose ici de passer en revue les plus essentielles), sont également accessibles via le mini menu et vous proposeront de choisir parmi les actions suivantes :
▪▪ « New Marker » : permet de créer un nouveau marqueur dans la fenêtre « Markers ». ▪▪ « New Marker with Options » : vous permettra d’insérer un nouveau marqueur à l’endroit même ou se trouve votre tête de lecture (tout comme l’option précédente me direz-vous), mais à la différence que cette fois-ci, une petite fenêtre apparaîtra à l’écran, vous proposant de modifier les paramètres des marqueurs. ▪▪ « Lock » et « Unlock » : ces deux options reprennent les mêmes comportements expliqués précédemment dans cet article. ▪▪ « Records Hits » : il s’agit d’une fonction que j’affectionne tout particulièrement. Pourquoi ? Parce que vous allez pouvoir insérer des marqueurs à la volée. Par exemple vous devez composer la musique d’un film. DP va faire une sorte de « derushage », et insérer des marqueurs à l’endroit même où la tête de lecture sera plaée. > PLANET HOME-STUDIO / N°5
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« Find Tempo for Locked Markers » : permet d’ouvrir la fenêtre « Find Tempo ». « Delete » : vous permettra de supprimer tous les marqueurs en surbrillance (autrement dit ceux qui seront sélectionnés). Voilà pour ce tour d’horizon rapide des fenêtres « Soundbites » et « Markers » ! Dans de prochains numéros nous ne manquerons pas d’aller encore un peu plus loin dans l’exploration de Digital Performer ! En attendant travaillez bien, et je vous dis à très bientôt ! ;-)
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