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ItinĂŠraires Xavier de Luca Textes de Slaheddine Haddad


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Xavier de Luca Textes de Slaheddine Haddad



ItinĂŠraires Xavier de Luca Textes de Slaheddine Haddad


Nous remercions le soutien de la Coopération Espagnole en Tunisie, l’Institut Cervantes de Tunis et JISER Reflexions Mediterrànies et tous ceux qui ont rendu possible ce projet.

Itinéraires Conception: Guillem Cardona Edition: Publicacions de la URV A+C (UTE Arola Editors SL – Imatge 9 SL / Cossetània Edicions) Publicacions de la URV Avda. Catalunya 35 · 43002 Tarragona www.urv.cat/publicacions publicacions@urv.cat Arola Editors Cossetània Edicions © Photographies: Xavier De Luca © Textes: Slaheddine Haddad, Sergi Aguilar, Jesús Villalta-Lora et Mohamed Ben Soltane. Traductions: Mohamed Ghozzi, Anis Menzli et Hafsa Afailal (Français-Arabe). Patrick Da Costa (Catalan-Français). Impression: Gràfiques Arrels Tarragone, 2008 EAN: 978-84-8424-114-0 DL: T-978-2008




Les itinéraires visuels 1 Si à l’origine, la photographie servait pour représenter le monde, garder une trace des géographies, des personnes et des objets, l’évolution technique et conceptuelle qu’elle a vécue depuis son apparition jusqu’à nos jours a transformé la photographie en un instrument très expérimental. De cette manière, la photographie vue comme un objet faiseur, dépend en grande partie de qui met au point et finit par fermer l’obturateur. Si la reproductibilité technique de la photographie apporte plus de données, et modifie et amplifie la relation avec le public au niveau de l’information, il est aussi vrai que grâce à sa grande capacité de diffusion, elle fait désormais partie d’une technique supplémentaire dans le domaine de l’art. Les manières de voir, de regarder et de s’exprimer se sont élargies. Le document, le portrait, sont un moyen de communication et de manipulation immédiat. Si le document est nécessaire, l’utilisation de l’appareil photographique l’est aussi pour s’approcher et travailler l’imagination. Dans les deux cas, une photographie attractive sera celle qui nous apporte quelque chose de plus que ce que nous percevons d’un simple regard. 2 Xavier De Luca m’a dévoilé que les itinéraires tunisiens ont été réalisés par étapes. Ainsi, depuis la capitale il se déplaçait vers différentes villes, villages et paysages désertiques; il revenait à la capitale le même jour, et à partir de là, il recommençait jusqu’à compléter son voyage photographique. Ces déplacements à travers la Tunisie me paraissent fondamentaux pour comprendre ses photographies, leur mise en scène, le processus créatif et réflexif qui se cache derrière chaque image. L’attrait des itinéraires et de ces images réside dans les différents tempos des personnes, des lieux et objets représentés. John Berger, dans son livre Et nos visages, mon 10 > 11


cœur, fugaces comme des photos (1986:19), a écrit: “Ce petit coin de paysage, dans lequel je n’avais jamais rien remarqué, attira mon attention et m’a plu. J’ai aimé comment ce visage que tu croises dans la rue, inconnu, voire anodin, mais aussi agréable, peutêtre parce qu’il suggère une vie qui est en train d’être vécue.”1 L’appareil photographique utilisé par Xavier De Luca se transforme en une machine, un instrument à travers lequel se perçoivent, mais aussi se transmettent des sentiments. Le détail de l’objet, des relations avec les gens et les paysages, se révèle dans son côté le plus intime, le plus humain. Sergi Aguilar Sculpteur Président de l’AAVC (Associació d’Artistes Visuals de Catalunya) Directeur de la Fundació Suñol

1. Traduction de l’auteur «Este pequeño rincón de paisaje, en el que nunca antes había reparado, atrajo mi atención y me gustó. Me gustó como esa cara que te cruzas por la calle, desconocida, anodina incluso, pero también agradable, acaso por lo que sugiere de una vida que está siendo vivida.»


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La Tunisie comme expérience photographique Deux mains robustes, sillonnées de rides, touchées par le regard ardent du désert, embrunies par l’haleine rugueuse de la terre (les ongles sont un contour dentelé de bois), peuplées par des poils en fil de fer... s’entrelacent pensives (comme l’embrassade de deux grues chargées avec du béton armé) sur la tête d’un gamin duquel nous devinons ses cheveux noirs et rasés, et ses doigts délicats et doux de sa main gauche, lesquels se dirigent vers des lèvres imaginaires. Le contraste entre les mains géantes, punies de l’hypothétique père du gamin, et la main et la tête minuscule de celui-ci, c’est à dire, le poids de l’expérience et la fatigue sur l’innocence et la pensée ailée, s’équilibre par le biais du tendre objectif du photographe qui s’implique dans la scène, qui s’injecte dans les veines d’acier du père et les fait devenir légères, qui joue avec les idées du gamin en coloriant un peu plus sa fantaisie... Autour du vide voilé des paumes de ces mains cyclopéennes, tout au long de ses profondes gerçures, se lit la lumière éblouissante d’un futur incertain... Cette photographie résume l’attitude poétique de Xavier De Luca: la conversion de réalités apparemment escarpées en réalités fructueuses: la révélation de l’esprit palpitant de l’aridité. De cette façon, les photographies de cet artiste catalan ne sont pas une anecdote en noir et blanc qui reproduisent des cartes postales, mais plutôt une approche tendre vers un espace d’aspérités. En effet, le regard de De Luca lance une innocente esthétique qu’il nous introduit dans une atmosphère d’affection, mais d’où se respire l’effort. On observe par exemple, des ustensiles de travail, des paysages désertiques, des rides qui sillonnent le visage puni d’un campagnard... Tout se regarde à travers d’un oeil qui caresse le manche cassé d’un marteau, le soleil brûlant du désert, le visage desséché d’un fellah... Dans d’autres photographies, le regard de l’artiste devient l’embrassade maternelle qui berce le geste frais des enfants. Cependant, la complicité de ces images naît dans un environnement épuisé, de sorte qu’à nouveau on souligne le contraste entre l’objectif proche du photographe et l’espace aride dans lequel il se trouve. 14 > 15


Ces photographies, qui ont été exposées il y a trois ans à l’Institut Cervantes de Tunis, sont une approximation poétique et sincère de ce pays de l’Afrique du Nord, grâce à laquelle nous nous sentons unis à celui-ci sans aucun des préjugés humains. Je voudrais conclure cette préface soulignant les textes du célèbre poète Tunisien Slaheddine Haddad (1943), lesquels apportent encore plus de lyrisme aux photographies de De Luca. En effet, ces textes sont plutôt des poèmes entre huit et neuf vers de caractère prosaïque, philosophique qui frisent la qualité d’aphorisme. Structurés généralement en 3 strophes, le poète Tunisien alterne cette division en trois parties changeant le nombre de vers de chaque strophe. Ainsi, le rythme de chaque poème alterne avec constance 3-2-4, 2-2-4, 4-1-3, 2-3-5, 3-3-3, 2-4-2, 3-4-2, 2-3-3. Ceux-ci sont quelques exemples de comment Haddad multiple les possibilités rythmiques de ses poèmes. Autrement dit: Haddad nous montre les différentes dimensions du paysage tunisien photographié par De Luca. Pour cette raison, la thématique des poèmes est selon moi bidimensionnelle: le poème commence son itinéraire depuis la photographie publiée; ceci est une sorte de trampoline ou première dimension qui le lance vers une seconde dimension où il réfléchit sur le cours du temps, le sens raisonné philosophique de la vie, l’enfance, les souvenirs. Tout à partir d’un endroit particulier et bien défini: La Tunisie. C’est pourquoi, les poèmes de Haddad ne caractérisent pas ou ne reproduisent pas la forme/image de l’œuvre de l’artiste catalan. Bien qu’il y ait des cas où le lecteur pourra relier légèrement le texte avec les images, l’objectif du poète Nord-Africain est de décrire le contenu essentiel de son pays depuis le silence de la pensée, la solitude de la réflexion, l’obscurité d’une imagination anxieuse d’infinité, d’une identité éternelle.


L’œuvre de Xavier De Luca inspire de telle manière à Slaheddine Haddad que, son regard va plus loin que l’image apparente de la photographie. Le poète parcourt ainsi l’organisme quotidien et culturel de son pays absent d’une part dans un présent de formes, présent d’autre part dans une autre réalité pleine de contenus qui bâtirent le souffle culturel de la Tunisie. Il semble que De Luca, qui est finalement étranger à l’Afrique du Nord, rappelle à Haddad son identité. Ou peut-être, l’itinéraire photographique de cet artiste Catalan est plutôt un voyage initiatique dans un monde extérieur, dans lequel, il s’est identifié, à travers les yeux de l’art, sans frontières de cœur. Ces vers de Haddad sont un bon exemple de l’attitude artistique du photographe de Barcelone: «J’aspire prudemment à toute cette grandeur qui m’entoure». Jesús Villalta-Lora Lecteur de catalan et espagnol King’s College, London

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Photographe de l’humain Si nous convenons que chaque oeuvre d’un artiste est une forme d’autoportrait alors il faut bien avouer que le travail photographique de Xavier De Luca transcende les attributs purement plastiques. En effet, les qualités artistiques et humaines se mêlent pour donner vie à un regard emprunt d’amour. Amour nous semble le mot le plus adapté pour parler de ses photographies et notamment celles dans les villages ruraux tunisiens. Dans un contexte mondial qui prône le Dialogue des Civilisations, la Coopération Nord-Sud et je ne sais quelles autres formules, l’artiste catalan nous montre à travers son art comment on peut transcender ces appellations qui, il faut bien le dire, colportent souvent avec elles des attitudes suspectes. Les oeuvres du photographe ne sentent pas la compassion ou l’assistanat, elles sentent l’amour et la capacité à accueillir l’Autre dans son coeur. Ce livre retrace un voyage au coeur de la Tunisie, dans des villages reculés où la vie semble plus naturelle, plus dure aussi et où les mains rudes des villageois, sur quoi le photographe s’attarde, contrastent avec la tendresse des rires d’enfants. Ce que nous donne à voir Xavier De Luca c’est avant tout son incroyable capacité à capter la vie à travers un sourire, un regard, une attitude. L’oeil du photographe joue le rôle de l’intermédiaire entre le spectateur et le personnage photographié. On se sent très proche de ces gens sans les avoir jamais vus et on comprend alors que le photographe, grâce au respect et à l’amour qu’il leur porte, a su capter une parcelle de leur âme. Mohamed Ben Soltane Artiste Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis 18 > 19



Xavier De Luca Né en 1980 à Barcelone. Diplômé en Histoire de l’Art à la Universitat de Lleida, il a obtenu le DEA en Études Culturelles Méditerranéennes à la Universitat Rovira i Virgili de Tarragone. Il a étudié photographie à l’Institut d’Estudis Fotogràfics de Catalunya. Depuis 2004, il travaille à la Fundació Suñol d’Art Contemporain de Barcelone. Comme photographe, il collabore dans plusieurs publications et il a surtout exposé en France, en Espagne et en Tunisie. Président et membre fondateur de JISER Reflexions Mediterrànies, l’association développe différentes activités artistiques parmi lesquelles, on souligne la rencontre de jeunes artistes tunisiens et espagnols Percepcions de la Ciutat, qui a eu lieu entre Barcelone, Saragosse et Tunis en 2006.

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Slaheddine Haddad Né en 1943 à Menzel Bourguiba (Tunisie). Slaheddine Haddad a été collaborateur aux quotidiens La Presse de Tunisie, le Renouveau et Le Temps. Membre permanent à la revue canadienne, Le Maghreb Littérature, il a publié une dizaine de recueils de poésie: Les Soutes à langage (J.C.B / comme ça et Autrement, 1998) pour lequel il obtient en 1999 le Prix International de la poésie francophone Yvan GOLL, Ecorces maltaises (L’épi de seigle, 2001), Limaille (Wigwam, 2001), Un pas enchevêtré dans les ronces (Gros-Textes / Alpes Vagabondes, 2001), TGM La Goulette (Encres Vives, 2002), Paroles dans l’ocre et le bleu (Cérès Editions, 2002), Carnets Ichkeuliens (Mediacom, 2003), Rituels de chaleur et de ruissellement (Polder, 2003), Les auto-stoppeurs (Contraste Editions, 2005), Petites initiations au doute (Encres Vives, 2005) et La retraite du sel suivi de Lieux-dits, lieux-tus (Sahar Editions, 2006).

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À trop refléter l’effort et le rêve, une palmeraie peut nous mener vers des chemins d’isolement. C’est une alerte qui continue à s’écouler des replis du désert. Ici et devant cette flaque d’eau, la précarité des palmes, ne peut m’empêcher de penser à toutes ces “joies non préparées”.


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Sur le sable encore tiède des vacances, tout, semble me rappeler tout. En attendant, l’imagination suggère tant d’autres images. En cette fin de saison qui est là, une ossature d’arêtes comme un poème inachevé, porte en elle une frustration qui paralyse.


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La rectitude de la nouvelle palmeraie ne peut empêcher la palabre. Le silence végétal est désormais régi par des mots. Le monde des justifications s’impose. Homme dans l’humain, j’aspire prudemment à toute cette grandeur qui m’entoure. Alors que faire?


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L’éclat d’une mie de pain dans sa blancheur neigeuse peut parfois dissiper un sirocco intransigeant qui colle à la peau. À quoi rêve ce gosse qui grignote son morceau de pain? C’est cette perplexité du regard, qu’une photo peut nous aider à comprendre.


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Un rêve s’accroche à des pierres qui partent comme un vent inutile. En haut d’une pente, la vie se raconte, la maison reste fixée à des nuages, s’accommode mal du changement Le ciel prend soin ou essaie.


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À trop rester dans le malheur, on finit par ne plus se retrouver. L’adaptation est ce lourd processus où l’homme n’en finit pas d’apprendre à refuser la mort. Ce sont certains endroits de vie qui nous rendent plus méritants. Cela m’a rappelé le séchage de toutes ces figues que ma grand-mère emmagasinait en pensant à l’hiver.


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Souvent il est difficile de nier l’étrange mélange du jeu et du travail. Tout porte à croire que c’est un tout. Il y a toujours de la prétention à vouloir tout vivre. Seule l’enfance est là pour nous le rappeler? Et que dire aussi de tous ces morceaux de vie qui nous quittent sans qu’on se rende compte?


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Alors que j’avance inlassable, je perçois mal ce qui peut me mesurer à cette vastitude. Je sais en abordant cette image que la curiosité et la crainte animales peuvent subtilement, se transformer en démarche artistique. Je m’aperçois que même au bout d’un champ, le monde n’en finit pas de reculer.


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Une porte s’ouvre et soudain ce sont deux mondes étranges qui se révèlent l’un à l’autre. Les portes fermées demeurent une suggestion parmi tant d’autres. Un simulacre de portes ne peut mener que vers des pensées. Il y a aussi ce qui reste de certains rêves qu’on croit avoir vécu.


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Certains plaisirs ne conviennent qu’aux enfants. Faudrait retrouver une complicité avec l’enfance pour pouvoir prendre une photo qui parle de l’enfance. Chacun de nous pense avoir découvert un jour un bonheur (qu’un moment après il est incapable de décrire).


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Difficile de se concentrer sur un moment qui n’existe plus. À trop vouloir fixer des souvenirs que veut démontrer une photo? On dirait que le photographe est là pour construire et détruire des mythes (ça ressemble à une démarche d’instituteur)?


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Soudain, un regard engendre de l’émoi et c’est un énorme muscle qui en nous s’affole. C’est un peu comme pour nous rappeler, que nous sommes vivants, d’entre les «vivants» et que la curiosité demeure un vice irréprochable.


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Cette route dans la mer laisse croire que l’homme a partout tracé des chemins, élevé des piliers pour contenir ses fantasmes. Á la «Koubbat El Hawa» soutenue par ces édifices, devant une table, tant de clients ont souvent pensé à des choses insignifiantes qui se sont terminées dans un essoufflement inutile.


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Je me suis toujours demandé à quoi pouvait penser un homme debout face à la mer? Peut-être qu’en pareille circonstance, personne ne pense à penser? Je sais aussi sans y avoir pensé, qu’après une belle journée la nuit redevient orpheline.


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Une main parle, explique et puis soudain cela peut suffire à remplir une absence. Rien ne m’empêchera de croire que la présence d’une main ne puisse pas être au cœur d’une histoire.


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Aller à la rencontre d’un soleil naissant, c’est ce que nous essayons de faire à travers toute opportunité. Nous avons besoin d’être sans cesse accompagné dans ce que nous entreprenons même si nos gestes restent incantatoires. Ne sommes-nous pas au centre d’une cérémonie de magie dont nous prétendons être les instigateurs silencieux et discrets?


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Parce que l’imagination manque, chacun de nous se perd dans des gestes périmés. Ce qui en nous étonne, est-il toujours traduisible? Peut-on reprocher à des parents de trop aimer leurs enfants? Faudrait toujours continuer à aimer loin de toute contingence?


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Prendre en photo des hommes en flagrant délit d’activité, est encore une façon de trahir. Je suis impatient de découvrir l’issue de ce voyage commencé dans la campagne espagnole.


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Les jeux d’enfants n’ont aucune difficulté à s’impro-viser. Même, les rochers d’une mer douteuse peuvent abriter de tendres fictions. J’ai toujours été fasciné par ces côtes inhospitalières où mon imagination s’est trouvée en perte d’élan. Cela me rappelle que la mer est souvent belle, hostile et inattendue.


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Tout mouvement porte son indifférence. Peu importe si le terrain est accidenté... Avec une douce insolence, une femme utilise toute son aisance pour justifier la marche dont elle est issue. Rien de sérieux ne viendra dans son entourage gêner cette avancée.


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On souligne le passage de l’Histoire dans un petit port, site devenu depuis si célèbre puis, On se rappelle la présence foisonnante d’enfants qui s’énonce dans la démesure partout, là où on passe.


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On ne répare plus rien. Ce qui s’use doit disparaître. Le sentiment de richesse matérielle, consiste à croire, que tout est jetable. Silencieux, je découvre, combien est ardue l’édification d’une «mémoire».


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Qu’est ce qui se dessèche en plus dans le paysage? Dans une histoire entre un homme et un paysage qui porte l’empreinte de l’autre? Sûr que rien ne vient raviver le souvenir, car le détail n’a pas son importance.


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Fortuitement, j’apprends qu’un homme est atteint et je comprends que le chaos, l’incohérence, ça se partage souvent avec les autres. Alors, pourquoi me suis-je imaginé à tort et sans raison que tout dialogue pouvait cesser?


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L’attitude d’un corps détermine-t-elle le sens d’une vie? Certain que de nombreux symboles viendront dire l’immensité de notre amour sans pouvoir l’expliquer. Cela sera suffisant.


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Nourrir des animaux en les tenant en pâture est un travail de patience et d’initiation continue. Dans la sécheresse ou les intempéries, nous éprouvons du soulagement à nous rapprocher des autres même si dans nos gestes il y a de l’incompréhension.




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