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INTERVIEW : romain arguence

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viEW Romain Arguence

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Pas de limites au processus de création, pas de limites non plus à l ’ utilisation des techniques et des supports, débarqué sur le Caillou il y a 5 ans, Romain Arguence a déjà fait parler de lui l ’ année dernière, avec sa 4 ème exposition de peintures qui avait lieu chez Bô. Un artiste talentueux qui s'épanouit autant avec la peinture qu ’ avec la sculpture, dans la repro de portrait ou dans l ’ expression plastique. Toujours en recherche de nouvelles expériences. Rencontre.

Must : Quelles sont tes qualités en tant qu'artiste ?

romain arguence : Grâce à mes études, j’ai vite cerné et adopté certaines des qualités indispensables à un artiste pour développer son art et savoir le mettre en valeur, comme la recherche et l’observation qui font partie intégrante de ma façon de travailler. Je puise mes inspirations dans tout ce que je trouve, une affiche publicitaire déchirée, une fissure sur un mur qui créé une forme, des matériaux trouvés au bord d’un trottoir… Je trouve très intéressante l’idée de récupération, qui peut apporter nombres d’avantage à un artiste, un intérêt financier dans un premier temps puisque il est possible de trouver tous les matériaux plutôt que de les acheter, et puis la richesse de supports qui s’offrent à moi à tous les coins de rue. La notion de récupération sur le caillou reste encore méconnue, contrairement à la métropole où beaucoup d’artistes, d’artisans, ou même de commerces, se sont spécialisés et proposent des œuvres, des objets décoratifs ou fonctionnels provenant exclusivement de récupération. Je dirais donc sans prétention que mes qualités seraient mon côté observateur et ma capacité à m’approprier tout ce que j’ai sous la main, trouvé ou récupéré.

Tu es un artiste « touche à tout » , pein -

ture, sculpture, expression plastique.

Est - ce que tu n'as pas l'impression de

te disperser ?

Sans aucun doute je me disperse ! Mais je ne vois pas vraiment ça comme un point négatif. J’essaie des choses, certaines me plaisent, d’autres moins, mais je pars du principe que toute expérience est acquise. Le monde de l’art évolue très rapidement, les artistes émergeants ne cessent de créer de nouveaux styles, de nouvelles techniques. En tant qu’artiste pas encore reconnu sur le territoire, il m’est assez difficile de proposer un style de peinture bien défini, et le fait de savoir s’adapter à la demande du client est très important si je veux travailler de façon régulière. J’ai, aujourd’hui, la possibilité de proposer du surmesure, un portrait de famille, un tableau moderne, un graff pour une chambre d’ado, ou même un trophée pour un concours, et j’aime cette idée d’aller explorer toujours plus loin pour être de plus en plus polyvalent. La maturité et l’expérience me pousseront certainement à approfondir certaines choses mais pour le moment, j’aime m’essayer à toutes sortes d’expériences et de demandes venant de gens qui suivent mon travail.

Qu'est - ce qui t'a poussée à venir en Nouvelle - Calédonie ? Je suis parti de Paris avec la simple envie de voyager, découvrir un peu ce qu’il se passait ailleurs, poussé par une certaine saturation de ma ville d’origine et de son train de vie. Il m’était difficile de me projeter professionnellement, surtout dans mon domaine, je savais très bien qu’il serait dur de vivre de ma passion, et me contraindre à faire quelque chose qui ne me plaisait pas ne faisait pas partie de mon idéologie. L’idée de recommencer quelque chose ailleurs, de devoir séduire un nouveau public ne m’était pas désagréable, j’ai donc entrepris un voyage qui m’a amené ici, ou j’ai trouvé mon idéal de vie.

Quels sont tes projets?

Je participe activement au développement de l’événement « TRANSIT », une activité qui me plait beaucoup. Mes centres d’intérêts sont basés là-dessus et sur l’évolution de mon parcours artistique. Je prépare une nouvelle exposition pour cette fin d’année, on pourra y trouver mes nouvelles créations mais aussi une exposition de tableaux décoratifs de Rich Gallery. Je m’investis un max dans le domaine artistique pour me faire un nom sur le territoire. De plus en plus d’opportunités se présentent à moi, c’est encourageant et motivant.

Quelles sont tes origines ?

Je viens d’une famille parisienne constituée principalement d’artisans créateurs, reconnus pour leur savoir-faire. J’ai grandi dans les ateliers d’un oncle luthier, un autre bronzier, une maman peintre, je sais donc d’où me vient cette sensibilité artistique à l’origine de mon parcours. Je me suis rapidement tourné vers des études d’arts appliqués qui m’ont amené à un BTS design d’espace que je n’ai jamais terminé, parce que je passais le plus clair de mon temps à faire de l’art dans les rue de Paris et que j’avais une envie pressante de me confronter au monde du travail pour devenir indépendant. J’ai ensuite travaillé comme maquettiste dans un cabinet d’architecte-scénographe tout en continuant à m’investir de plus en plus dans l’art urbain, j’ai suivi une formation de tatoueur, différentes expériences et formations dans l’artisanat, notamment avec mes oncles, et puis c’est la peinture qui a eu raison de moi et que j’ai développé pour en faire mon activité principale.

Ton artiste préféré ?

Il m’est difficile de citer un artiste puisque depuis tout jeune je m’intéresse à différentes formes d’art et dans chacune d’elle j’apprécie le travail de plusieurs artistes. Néanmoins pour parler de la peinture abstraite, j’affectionne particulièrement le travail de Pierre Soulage qui rassemble, dans son travail, tous les éléments que j’adore : des grands formats, de la matière, du relief, du clair-obscur, le tout en n’utilisant que du noir, travail hallucinant qui a fait de lui un des premiers artistes « mono-pigmentaires » reconnu.

Ton fantasme ?

Je suppose que le fantasme de tout artiste est d’avoir un jour une renommée. Pour moi, ce serait d’ouvrir une « Galerie ARGUENCE » dans le quartier de Chelsea à côté des plus grandes galeries internationales ou d’avoir une de mes œuvres exposée au MOMA.

Si tu avais fait un autre métier ?

J’ai beaucoup aimé mon expérience dans le cabinet d’architecte-scénographe en tant que maquettiste et je pense que cela m’aurait plu.

En bref …

Ton signe astrologique : Poisson Date de naissance: 25 février 1984 Ton in sur le Caillou: Les rencontres

Ton out sur le Caillou : Le non - respect de l ’ environnement Ton plat préféré : Le Hachis - Parmentier

au confit de canard et sa crème de parmesan Tu adores : ma collection de baskets Tu détestes : La couleur verte Qualité : Ambitieux Défaut : Pas assez organisé

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