4 minute read

runway : PODIUMS D ’ AILLEURS

runway Par virginie # purple #

spécial hommes

Advertisement

Les nouveaux Explorateurs

Il y a longtemps que le vent n’avait pas soufflé aussi folk. Des jeunes musiciens aux blogueurs, des artistes aux passants dans la rue, toute la population masculine alternative n’a l’air de jurer que par cet état d’esprit et ce look aux influences ethniques, souffle de liberté et de confort, qui n’aura donc pas échappé aux créateurs pour la saison automne-hiver 2015-2016. Quelque part entre Corto Maltèse, Jack Sparrow et Marco Polo, ce nouvel explorateur est plus dandy, plus précieux que ses ancêtres mal rasés. Sur lui, la peau de bête et le poncho (les pièces à lui piquer) affirment toute leur virilité. On assiste à un joyeux patchwork d’imprimés, de vêtements qui semblent de seconde main, de gros lainages rassurants, de couvertures de mamie dans lesquelles on s’enroule et de bottines d’alpinisme en cuir vieillies. La peur du ridicule est totalement refoulée, les influences et les inspirations illimitées : un univers photographique, un lieu, une capitale, une expo, un café… L’important c’est de capter l’air ambiant, la température, le vent qu’il fait dehors : un esprit authentique, une soirée au coin du feu où l’on raconte ses anecdotes de voyage, au rythme de chansons acoustiques.

les matières La fourrure, le velours, le cuir et la laine. les couleurs Moutarde pétrole, rouille… des teintes « salies » les accessoires Le poncho, l’écharpe XXL, les médailles militaires.

Fashion Academy

peu connus du grand public, il existe dans la sphère fashion de nombreux concours qui permettent aux jeunes créateurs, aux étudiants des écoles de design, de se faire connaître, de gagner un peu d'argent, et pourquoi pas, d'entrer dans nos dressings. petit tour d'horizon du meilleur de la promotion 2015.

ximon lee H&M Design Awards

Cela fait maintenant quatre ans que la marque suédoise récompense les jeunes créateurs. Cette année, sur les 400 portfolios reçus, 8 seulement eurent la chance de présenter leurs créations devant un jury de créateurs à Londres. Un jury qui choisit d’innover cette année en distinguant pour la première fois un créateur de mode masculine : Ximon Lee. Originaire de Hong Kong mais installé à New York, il reçoit ainsi une dotation de 50 000 euros. Outre cette dotation, le lauréat de 24 ans aura également l’opportunité de développer certains modèles de sa collection pour les commercialiser chez H&M l’année prochaine.

Thomas Tait Le prix LVMH

Ce qui rend ce concours unique, c’est son jury, choisi parmis les directeurs artistiques des différentes marques du groupe, autant dire les meilleur du monde ! En novembre dernier, Karl Lagerfeld, Marc Jacobs, Nicolas Guesquières et Raf Simons (quelle consécration !) ont désigné Thomas Tait comme talent à suivre. Le jeune créateur canadien basé à Londres gagne ainsi la somme rondelette de 300 000 € et un an de mentorat assuré par une équipe dédiée chez LVMH. En effet le groupe offre un suivi personnalisé de douze mois dans des domaines d’expertise aussi variés que la propriété intellectuelle, le marketing ou encore la production et la distribution.

Iris Van Herpen ANDAM fashion award

Fondée par le Ministère de la Culture et de la Communication en 1989, l’ANDAM Fashion Award (Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode) récompense les jeunes créateurs, offrant soutien financier et logistique aux lauréats, pour le développement de leurs marques. Le jury prestigieux de sa 25ème édition, composé entre autres de Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France, Pierre Bergé, François-Henri Pinault, Renzo Rosso ou encore Ellen Von Unwerth, a désigné cette année Iris Van Herpen comme lauréate de son « Grand Prix », la dotant ainsi d’une bourse de 250 000 €. La créatrice hollandaise présentait en mars 2013 sa toute première collection.

flash Le retour de Galliano

Une centaine d’invités installés sur deux rangs de chaises blanches, dans une pièce immaculée simplement jalonnée de spots, au 4ème étage du 62, Buckingham Gate. Trois mois après sa nomination à la tête de la direction artistique de Maison Martin Margiela (MMM), annoncée le 6 octobre par le groupe OTB (Diesel, Marni, Viktor & Rolf...), John Galliano présentait le 13 janvier à Londres sa première collection « artisanale » (haute couture en langage MMM). Et il a fait sobre, apparaissant furtivement à la fin, dans une de ces blouses blanches qui habillent tout le personnel Margiela façon laborantins. Toute l’attention est donc bien allée au vêtement, comme le préconise depuis toujours MMM. Et là, l’affaire s’est avérée plutôt convaincante dans le registre prise de greffe. Si la première partie, à dominantes noir et rouge, était plutôt gallianesque, avec ces immenses et spectaculaires créatures comme sorties de mangas, à traines en tulle, strassées jusqu’au visage, la deuxième partie, immaculée et crème, regorgeait de codes margielesques : la déconstruction, les robes-patrons, en toiles d’atelier « work in progress », le blanc transparent, les coutures ostensibles... Sous les applaudissements d’un public conquis, qui comptait notamment les fidèles Kate Moss et Anna Wintour, le créateur Alber Elbaz (Lanvin) et le photographe Nick Knight, c’est près de quatre ans après avoir été mis au ban de la mode que le créateur britannique fait enfin un retour réussi. Rappelons la sortie de route antisémite du créateur en février 2011, qui avait entraîné son licenciement par la maison Christian Dior. John Galliano y œuvrait depuis 1996, soit quinze ans d’une collaboration à succès (la période Galliano a correspondu à un bond spectaculaire des ventes, passées de 200 à 826 millions d’euros.) u

This article is from: