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WEEKEND : londres

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Londres

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D ES QUARTIERS HISTORIQUES AU x NOUVEAU x CENTRES DE GRAVIT é à L ’ E ST , L ONDRES MAGN é TISE PAR SON AMBIANCE AVANT - GARDISTE ET CE PETIT GRAIN DE FOLIE QU ’ ELLE CULTIVE . L ONDON IS THE PLACE TO BE .

DISHOOM CAF é

Samedi. Londres s’éveille, enveloppée d’une brume évanescente. Comme dans un tableau de James Tuner. Depuis la fenêtre de ma chambre épurée de l’Hôtel St Martins Lane, designé par Philippe Starck, la ville offre un aspect surréaliste et poétique. Comme si le temps s’était arrêté. Ce n’est bien sûr qu’une impression. A peine sortie, les bruits de la ville me rattrapent et font écho à mes pas qui résonnent sur les pavés

Plus de 7000 pubs

Vous avez bien lu. Londres regorge de pubs à l’ambiance chaleureuse où la bière coule à flots. Impossible de quitter la ville sans en avoir fait l’expérience. Mes préférences : Cittie of York pour son bâtiment classé. Old Coffee House pour son côté vintage. Old Brewery pour son classique Fish and chips. The Driver pour sa terrasse sur le toit. St. Stephen’s Tavern en face du Parlement pour se mêler aux journalistes politiques. des rues du quartier de Covent Garden. Des odeurs de bacon, d’oeufs, de pancakes et de thé s’élèvent déjà de la Piazza, la place principale. Assise à la terrasse du Covent

Garden Kitchen devant un breakfast so british, je m’amuse du spectacle des artistes qui captent l’attention des touristes du monde entier avant qu’ils ne s’engouffrent dans le centre commercial chic et populaire, autrefois un marché de fruits et légumes.

Historique.

Cosmopolite, multiculturelle, excentrique, explosive, la ville captive entre modernité et tradition. Sa skyline de verre et d’acier ne ternit pas la splendeur des monuments emblématiques et des immeubles de style victorien qui la caractérisent. Bien au contraire ! A la pointe de l’art, de la mode, Londres affirme son avant-gardisme, le revendique même. Et, paradoxalement, les Londoniens restent attachés à la famille royale qui fait souvent la une des tabloïds, à l’indétrônable Reine Elisabeth II dont le jubilé de diamant a été fêté en 2012. Dans le cœur historique de la ville, devant la National Gallery sur Trafalgar Square, je ne résiste pas à admirer les œuvres de Klimt, de Léonard de Vinci ou les Tournesols de Van Gogh. Après cette parenthèse culturelle, je longe St James Park. Croisant l’abbaye de Westminster, mes pensées s’envolent vers la princesse Diana dont la mort tragique a endeuillé tout un peuple. Devant Buckingham Palace, la « maison » de la Reine, la relève de la garde offre l’une des attractions préférées des touristes. Regarder ces hommes droits comme des piquets marcher un grand chapeau en peau d’ours sur la tête me ramène vers une autre époque. Le rouge de leur uniforme qui claque et qui se décline sur les bus impériaux et les cabines téléphoniques renvoie aux images d’Epinal de la capitale.

Expos à ne pas rater

Audrey Hepburn. Portraits d’une icône. Du 2 juillet au 18 octobre 2015. A la National Portrait Gallery

Sonia Delaunay du 15 avril au 9 août 2015. A la Tate Modern.

Shopping time.

L’effervescence de Soho.

Londres est un trésor pour les fashionistas et les addicts du shopping. Direction le quartier de Knightsbridge qui abrite des boutiques de luxe, Chanel, Louboutin, Vuitton, Dior entre autres, et le célébrissime Harrods, où il n’est pas rare de croiser des beautiful people. Si vous êtes comme Carry Bradshaw qui disait « Shopping is my cardio », vous serez dans votre élément dans ces temples haut de gamme. A deux pas, c’est au Fifth Floor que je m’installe pour déjeuner. Situé au dernier étage du grand magasin Harvey Nichols, ce restaurant glamour offre depuis ses baies vitrées une vue magique sur Londres. Chouchoutée par une équipe attentionnée, dégustant un filet de rouget mariné d’une sauce au safran, je me laisse envahir par une douce paresse avant d’être happée par l’énergie de la cité. Je flâne dans Hyde Park, poumon vert de Londres et lieu de concerts mémorables, où des joggeurs dépassent des gentlemen, des familles pique-niquent. Un petit air de campagne revigorant près de Mayfair. Ce quartier carte postale, refuge du Londres d’hier, avec le légendaire Connaught Hotel, son architecture victorienne, ses galeries d’art, ses clubs intimistes, me séduit par son atmosphère surannée et sophistiquée. Tout comme dans un autre genre l’illustre rue d’Oxford Street avec ses 300 magasins. De quoi donner le tournis. Une foule compacte m’emporte. Des groupes de filles aux allures improbables perchées sur des talons vertigineux se ruent chez Primark, une institution, tandis que les touristes achètent un souvenir à l’effigie de la reine. Un vrai tourbillon !

Il est 16h, l’heure du tea time ! C’est dans le quartier de Soho au Camellia’s Tea House, caché dans une cour intérieure, que je m’abandonne délicieusement à cette tradition sacrée. Les scones sont divins ! J’en profite pour me perdre quelques heures dans ce quartier en ébullition au passé sulfureux avec ses sex shop, aujourd’hui devenu très hype où les bars huppés, les clubs, les salles de concert se sont multipliés. Plongée nostalgique dans les années 60 en arpentant Carnaby Street, tout près de Piccadilly Circus, ce centre névralgique entouré de panneaux publicitaires flashy pour une ambiance très américaine autour de la symbolique statue d’Eros. Dans Carnaby Street, les Beatles, les Rolling Stones, The Who ont laissé leur empreinte et leur légende. Un must ! Des années 1960, je passe sans transition au XIXe siècle. C’est au restaurant Kettners, fondé en 1860 par Auguste Kettners, chef de Napoléon III, que je jette mon dévolu. J’aime sa déco old fashion, sa cuisine raffinée et son bar à champagne ! Par-dessus tout l’idée que le génial Oscar Wilde et la romancière Agatha Christie étaient des habitués de l’établissement. Londres est une capitale insomniaque. Les oiseaux de nuit fileront au Maddox club, un des lieux les plus courus de la ville. Mais sans moi qui tombe de sommeil !

EAST END

GALLERY AT SKETCH

Dimanche. Le temps s’est enfin adouci. Je suis tentée par le marché de Notting Hill ou les puces de Camden mais c’est l’East End qui me fait de l’œil. Le nouveau centre de gravité de Londres s’étend à l’est de la City et au nord de la Tamise. Ses quartiers ouvriers en pleine mutation, décrits par Charles Dickens et théâtre des crimes de Jack l’éventreur, affichent désormais une image populaire et branchée. Symbole de cette renaissance à Stratford, le centre commercial de Westfield avec son dôme en verre qui trône avec ses 175 000 mètres carrés. Signe également de cette « branchitude », le Great Eastern Hotel signé Terence Conran, aux briques rouges de style victorien. Au coeur de Brick Lane, les boutiques de design, les concept stores, les enseignes bio, les commerces de fripes vintage font florès, faisant la joie des Londoniens férus de déco, des jeunes créateurs, des hipsters et des bobos. Old truman brewery, une ancienne brasserie datant du XVIIIe siècle reconvertie en sanctuaire du design, regorge de bureaux, de restaurants, de boutiques, de galeries et accueille des marchés de « second hand ». Une foule bigarrée y arpente ses allées dans un esprit village convivial. Dans les quartiers plus au nord de Hoxton et Shoreditch, l’architecture alterne entre anciennes manufactures, immeubles en béton et maisons victoriennes. Des entrepôts reconvertis en lofts design donnent à l’ensemble un côté très new-yorkais. Le milieu arty se donne désormais rendez-vous à l’est entre vernissages et happenings. Dans une ancienne fabrique de pianos des années 1920, le marchand d’art Jay Jopling a ouvert en 2000 la White Cube Gallery. Ce lieu avant-gardiste expose la crème de l’art contemporain anglais. L’enfant terrible Damien Hirst mais aussi le duo star Gilbert et George en font sa renommée. Avant-gardiste aussi le restaurant Tramshed qui sert des viandes et des poulets fermiers dans un décor signé justement de Damien Hirst. Dans l’immense salle, une œuvre de l’artiste : dans un caisson transparent rempli de formol bleu turquoise, une vache et un coq. Subversif à souhait.

Sur la Tamise.

L’après-midi me donne envie de voguer sur la Tamise, le fleuve mythique de Londres. Rêvasser sur ses eaux tout en admirant le paysage conclut en douceur ce week-end. Mon regard glisse vers les buildings hallucinants de la City, la Cathédrale SaintPaul, s’arrête sur l’architecture majestueuse du parlement britannique et sur Big Ben, la grande cloche de 13,5 tonnes installée dans la Tour Elizabeth, symbole de Londres. L’autre rive affiche un lifting réussi. Une métamorphose qui témoigne d’une ville en constante mutation. Défilent sous mes yeux, le London Eye, une roue de 135m de hauteur, construite dans le cadre des célébrations de l’an 2000, la Tate Modern aménagée dans une ancienne usine électrique qui concentre une collection d’art moderne et contemporain qui fait des envieux. Londres a aussi la folie des hauteurs. The Shard, signé Renzo Piano, avec sa silhouette profilée et sa spectaculaire flèche de verre de 310 m, est le plus grand gratte-ciel d’Europe. Depuis sa plate-forme à 360° au 72e étage, Londres est visible à plus de 60 mètres à la ronde. Vertigineux et magique lorsque les lumières enflamment la ville à la tombée de la nuit. u

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