Mars Avril 2015
Place Publique
les numéros hors-série 5 €
Place #50 Publique NANTES/SAINT-NAZAIRE
LA REVUE URBAINE | Mars-Avril 2015
Numéro spécial
Numéro spécial # 50
Place Publique
#50
10€ 9 782848 092430
* Place publique et moi : 50 témoignages * Deux siècles de revues à Nantes * L’état du débat public dans la métropole * L’index de tous les sujets traités * Une rencontre entre revues urbaines
Place 6 numéros 50 € Publique
À paraître le 20 mars en librairie
www.revue-placepublique.fr
LA REVUE URBAINE NANTES / SAINT-NAZAIRE D’hier à aujourd’hui, quelles sont les spécificités du métier de lissier ? Quelle place la tapisserie occupet-elle dans la création actuelle ? épuisé
Ce numéro de la revue 303 propose d’explorer l’histoire de la tapisserie, depuis les richesses patrimoniales des Pays de la Loire jusqu’aux œuvres les plus contemporaines d’une technique pluriséculaire.
épuisé
épuisé
Tapisseries et tentures Trimestriel n° 135 - mars 2015 15 e - 96 pages ISBN : 979-1-0935-7206-2
DERNIÈRES PARUTIONS
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
Images de Jules Verne Hors-série n° 134 - nov. 2014 28 e - 200 pages ISBN : 979-1-0935-7204-8
Cartes et cartographie Trimestriel n° 133 - nov. 2014 15 e - 96 pages ISBN : 979-1-0935-7203-1
revue303.com
Performance, happening, art corporel... Trimestriel n° 132 - sept. 2014 15 e - 96 pages ISBN : 979-1-0935-7202-4
| SOMMAIRE ÉDITO
PLACE PUBLIQUE
Nantes/Saint-Nazaire. La revue urbaine Tour Bretagne Place Bretagne BP 72423 - 44047 Nantes Cedex 1 www.revue-placepublique.fr
2 Place publique
LE DOSSIER Spécial n° 50
Directeur de la publication : Jean-Claude Murgalé
6 Place publique et moi :
50 témoignages
Directeur : Thierry Guidet thierryguidet@wanadoo.fr
23 Quelques notes sur le débat public,
ses formes, ses acteurs, ses lieux, ses limites
Chargée de diffusion :
Marine Jaffrézic diffusion@revue-placepublique.fr Tél. 06 75 06 32 67
27 Place publique, mode d’emploi 30 Revues urbaines : faire vivre le débat
sur la ville 43 Xavier Debontride Rennes aussi a son
Place publique… 47 Didier Guyvarc’h Nantes en revues :
deux siècles d’histoire 54 Index des 50 premiers numéros
Comité de rédaction :
Jean-Paul Barbe, Pierre-Arnaud Barthel, Philippe Bataille, Goulven Boudic, Paul Cloutour, Alain Croix, Laurent Devisme, Benoît Ferrandon, Didier Guyvarc’h, Marie-Hélène Jouzeau, Martine Mespoulet, Jean-Claude Pinson, Franck Renaud, Laurent Théry, Jean-Louis Violeau, Gabriel Vitré.
Ont participé à ce numéro :
Dominique Amouroux, Cécile Arnoux, Philippe Audic, Jean-Marc Ayrault, Frédéric Barbe, Brigitte Bariol, Joël Batteux, Jean Blaise, Michelle Bureau, Marion Chaigne, Éric Chalmel, Jean-Luc Charles, Hubert Chémereau, Alexandre Chemetoff, Pascale Chiron, Olivier Chupin, Christophe Clergeau, Jean-Yves Cochais, Daniel Coutant, Alain Croix, Christian Dautel, Laurent Davezies, Xavier Debontride, Laure Després, Patrick Deville, Laurent Devisme, Luc Douillard, Marc Dumont, Renaud Epstein, Benoît Ferrandon, Philippe Forest, Pascale Fougère, Laurence Garnier, JeanFrançois Gendron, Olivier Grenouilleau, Philippe Grosvalet, Thierry Guidet, Aurélie Guitton, Didier Guyvarc’h, Bruno Hug de Larauze, Marie-Christine Jaillet, Valérie Jousseaume, Sophie Jozan, Nicolas de La Casinière, Renzo Lecardane, Rémi Lefebvre, Antoine Loubière, Franck Louvrier, Dominique Luneau, Philippe Madec, Agnès Marcetteau, Liza Martial-Kerivel, Jean-Clément Martin, Jean-Yves Martin, Isabelle Mercier, Olivier Mongin, Denis Moreau, Daniel Morvan, Jean-Marc Offner, Philippe Panerai, Gaëlle Péneau, Marion Pineau, Gilles Pinson, Jean-Claude Pinson, Adrien Pogetti, Patrick Rimbert, Johanna Rolland, David Samzun, Franck Savage, Alain Supiot, Éric Thouzeau, Michel Verret, Jean-Louis Violeau, Charlotte Vorms. Place publique est une revue éditée par l’association Mémoire et débats.
Administrateurs :
LA CARTE & LE TERRITOIRE 86 Olivier Chupin Les territoires
128 La chronique d’architecture
de Dominique Amouroux 133 Courrier des lecteurs
ont-ils un sexe ?
CONTRIBUTIONS PATRIMOINE 91 Nicolas de La Casinière Nez de la
dernière pluie 92 Marion Chaigne Bibliothèque municipale de Nantes : de remarquables photos d’écrivains 104 Maurice Digo, un Nantais dans la guerre
SIGNES DES TEMPS 108 110 122 124
Bloc-notes Critiques de livres Les expositions La chronique de Cécile Arnoux
135 Éric Thouzeau Air Pays de la Loire,
la vigie de l’air 140 Benoît Ferrandon Nantes et Saint-
Nazaire, si loin, si proches 142 Frédéric Barbe Dans la friche
urbaine, fleurissent les paroles de l’envers 146 Liza Martial-Kerivel Étalement urbain : une histoire de familles 150 Michelle Bureau La ville, un espace d’éducation pour les adolescents
INITIATIVES URBAINES 155 Marc Dumont Projets urbains
Concept graphique : Rampazzo et associés, Paris/Milan. Impression : Offset 5, La Mothe-Achard (85)
Soizick Angomard, Philippe Audic, Jo Deniaud, Suzy Garnier, Jean-Luc Huet, Jean-Claude Murgalé, Bernard Remaud, Françoise Rubellin.
ISSN 1955-6020
Direction artistique : Bernard Martin éditions joca seria, Nantes. info@jocaseria.fr
Place publique bénéficie du soutien de La Poste et de RTE Diffusion presse Nantes et Saint-Nazaire : SAD Diffusion librairie : Joca Seria/Pollen
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 1
ÉDITO |
Pour une fois, c’est de Place publique que nous parlons dans ce dossier. Parce que parler de cette revue, c’est porter un regard informé et exigeant sur Nantes/Saint-Nazaire.
N
ombrilisme ? Pas forcément. Nous avons, à l’occasion, de ce numéro 50, décidé de parler de nous. Mais parler de cette revue c’est poser la question de l’état du débat public à Nantes/Saint-Nazaire. C’est jeter un regard sur deux siècles d’histoire des revues dans cette ville. C’est examiner ce qui se fait de comparable à Lyon, Bordeaux ou Paris. C’est récapituler le contenu de 8 000 pages qui font de cette revue une encyclopédie en marche. Bref, parler de Place publique, c’est parler de Nantes/Saint-Nazaire, « de cette ville qui se
Cinquante numéros plus tard fait et se défait sous nos yeux », comme nous l’écrivions il y a un peu plus de huit ans dans l’éditorial du premier numéro. Pour ouvrir ce dossier, c’est à d’autres que nous avions confié la plume. Numéro 50 oblige, nous avons demandé à cinquante personnalités de nous livrer le témoignage le plus subjectif, le moins convenu possible sur le rapport qu’elles entretiennent avec la revue. Le choix de ces cinquante-là a quelque chose d’arbitraire. Bien d’autres auraient pu être sollicités. Nous avons cherché à exprimer la diversité de ceux dont la route a croisé la nôtre. Certains sont illustres, d’autres moins connus. Certains sont des lecteurs assidus, d’autres plus occasionnels. Certains sont
2 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
nantais ou nazairiens, d’autres vivent loin de nos rivages. On compte parmi eux des architectes et des écrivains, des militants associatifs et des élus, des syndicalistes et des philosophes, des chefs d’entreprise et des sociologues, des historiens, des journalistes, des chercheurs en science politique, des géographes, des cadres territoriaux… La voix de chacun est singulière. On peut tout de même relever quelques convergences. La première est une reconnaissance du poids des villes aujourd’hui, y compris sur la scène intellectuelle. « Il n’y a pas qu’à Paris qu’on réfléchit », lance Joël Batteux, l’ancien maire de Saint-Nazaire. » Comme en écho, Alain Supiot, fondateur de l’Institut d’études avancées et professeur au Collège de France, voit dans cette revue « un pas de côté par rapport à la centralisation française » et Olivier Mongin, le directeur de la publication d’Esprit, « une revanche des villes ». Deuxième convergence sur la nécessité du débat. « Un poil à gratter salutaire » pour le maire de Saint-Nazaire David Samzun ; une façon « d’agiter le microcosme » pour l’élue écologiste Pascale Chiron ; un lieu de rencontre et de confrontation « entre le monde de la recherche et celui de l’action » pour le politiste lillois Rémi Lefebvre. Troisième trait commun, les remarques sur le périmètre territorial de la revue. Elle « n’est pas qu’urbaine », souligne Philippe Grosvalet, le président du Conseil général. Elle « donne du sens à la dynamique Nantes/ Saint-Nazaire », insiste Jean-François Gendron, le président de la Chambre de commerce quand l’économiste Laurent Davezies juge qu’elle offre « un reflet fidèle du terri-
toire. » Certains, comme Christophe Clergeau, le premier vice-président du Conseil régional attirent l’attention sur l’existence d’une édition rennaise ébauchant « un territoire Loire-Bretagne ». Quatrième similitude, l’accent mis sur la fonction d’approfondissement de la revue. Le pari que nous avons fait, dès le premier numéro, de « privilégier la raison à l’émotion, la durée à l’instant » est compris. Y compris par Adrien Pogetti, qui dirige la Cantine numérique ou par l’aménageur Franck Savage : les 140 signes d’un tweet, « c’est souvent un peu court ! » Dès lors, il n’est pas étonnant que Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, au moment du lancement de la revue, la juge « in-dis-pensable ». Que Franck Louvrier, ancien conseiller de la communication de Nicolas Sarkozy, et abonné fidèle, appelle de ses vœux « les cinquante prochains numéros » tout comme Johanna Rolland et Patrick Rimbert, actuel et ancien maire de Nantes… Place ensuite à un texte collectif du comité de rédaction sur le débat public dans la métropole, ses formes, ses acteurs, ses lieux, ses limites. L’actualité lui donne un caractère de gravité insoupçonné au moment où nous avions lancé ce projet. Suit un mode d’emploi de Place publique. Par ordre alphabétique, il donne des informations sur notre fonctionnement, nos ambitions, nos résultats. On commence par Architecture, on finit par Sœur en passant par Chiffres, Débats publics, Écrivains, Histoire ou Liberté. Les réponses à quelques questions que vous vous posiez peut-être sur cette revue… Nantes/Saint-Nazaire n’est pas une île. Quelques années après le lancement de Place
publique, d’autres grandes villes ont éprouvé le besoin de se doter elles aussi d’un outil de réflexion et de débat : CamBo à Bordeaux, M 3 à Lyon. La revue Urbanisme, née en 1932, est notre grande ancêtre. Tous urbains, créé récemment par un petit groupe d’intellectuels, pense en dehors des sentiers battus. Métropolitiques, une revue en ligne animée par de jeunes universitaires, joue d’ores et déjà un rôle remarquable à l’intersection de la recherche et de la réflexion politique. Nous avons réuni l’ensemble des animateurs de ses publications pour un riche débat qui a mis en évidence nos convergences et nos différences. Coup de projecteur ensuite sur notre édition rennaise créée en 2009. Son rédacteur en chef Xavier Debontride nous relate son histoire et expose ses projets. Histoire encore, mais plus ancienne puisqu’elle remonte au 19e siècle avec l’étude de Didier Guyvarc’h sur deux siècles de revues à Nantes. Très différentes les unes des autres, parfois éphémères, parfois durables, elles ont en commun de promouvoir la vie des idées dans une grande ville de province, une tradition dans laquelle, bien sûr, nous nous inscrivons pleinement. Ce dossier se clôt sur un outil de travail qui rendra de précieux services aux lecteurs, aux étudiants, aux enseignants, aux journalistes, aux chercheurs… L’historien Alain Croix, qui ne rechigne pas aux tâches de bénédictin, a dépouillé les 8 000 pages de nos cinquante premiers numéros pour en dresser un triple index. D’abord, par mots-clés – pas moins de 674 – tous les sujets traités dans la revue. Une lecture savante, ou rêveuse, nous conduit de Abstention à Zola (quartier) en passant par Anne de Bretagne, Beurre blanc, Chantiers navals, Eurocités, Hellfest, Loire, New York,
Registres paroissiaux, Syndicalisme agricole, Transports urbains, Vache nantaise… Tout, ou presque, sur Nantes/Saint-Nazaire… Second mode d’entrée dans notre collection : toux ceux dont Place publique a rendu compte du travail de création qu’il s’agisse de beaux-arts, d’écriture, de musique, d’architecture… Dans cette liste de 1 288 noms, voisinent l’architecte Michel Bertreux et le pianiste Boris Berezovsky, le romancier Pierre Michon et la poète Hélène Cadou, le photographe Raymond Depardon, la chanteuse Liz Cherhal, le dramaturge Wadji Mouawad, le groupe Pony Pony Run Run, la philosophe Chris Younès… Cette ville est une planète. Enfin, la liste de tous ceux – de toutes celles – qui ont écrit dans cette revue où qui s’y sont exprimés à l’occasion d’entretiens ou de débats. On renonce à les citer. Ils sont 742. Joli gage de diversité, de pluralisme, de rassemblement des savoirs et des talents. n
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 3
LE DOSSIER
LE DOSSIER Spécial n° 50
6 Place publique et moi :
50 témoignages 23 Quelques notes sur le débat public,
27 30 43 47 54
ses formes, ses acteurs, ses lieux, ses limites Place publique, mode d’emploi Revues urbaines : faire vivre le débat sur la ville Xavier Debontride Rennes aussi a son Place publique… Didier Guyvarc’h Nantes en revues : deux siècles d’histoire Index des 50 premiers numéros
Place publique et moi : 50 témoignages Nous avons demandé à cinquante lecteurs de Place publique, réguliers ou plus occasionnels, connus ou plus obscurs, de livrer un texte, le plus personnel, le plus subjectif possible où ils disent, chacun à leur manière, le rapport qu’ils entretiennent avec la revue. Des textes brefs : c’était la règle.
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
PHILIPPE AUDIC « PRODUIRE DE LA PENSÉE » « Les lieux de débats sereins dans notre société sont rares et c’est sans doute une des raisons premières des dysfonctionnements de notre démocratie représentative. L’ambition de Place publique, comme celle du Conseil de Développement de Nantes Métropole est de proposer des espaces pour le débat et la réflexion, autour de ce qui fait territoire et société, y compris en traitant les questions qui fâchent, avec finalement un objectif partagé, celui de produire de la pensée. Dépasser les diagnostics, chercher des décalages, détecter les nouveaux comportements des habitants et des acteurs d’un territoire pour ouvrir des perspectives et éclairer l’avenir, c’est ce que fait Place publique “sans emmerder le lecteur qui ne lui a rien fait” comme disait Lucien Jerphagnon. Et, au final, pour citer à nouveau ce philosophe, pourfendeur des certitudes, les lecteurs de Place publique font ainsi partie de ceux “qui se couchent le soir plus intelligents qu’ils ne se sont levés le matin.” En cela, Place publique fait vraiment œuvre utile. » Philippe Audic préside le Conseil de développement de Nantes Métropole. Il est le rapporteur du budget du Conseil économique, social, environnemental de la Région. Il est le viceprésident de l’association Mémoire et débats, éditrice de Place publique.
JEAN-MARC AYRAULT « IN-DIS-PEN-SA-BLE ! » « Je l’ai durement éprouvé à Matignon, mais c’est vrai aussi à l’échelle d’une ville : les décideurs sont de plus en plus soumis à la tyrannie de l’instant. Et pourtant, dans une société qui vit une crise de confiance, il leur faut plus que jamais prendre du recul, approfondir les questions, débattre non seulement avec d’autres politiques mais aussi avec des historiens, des géographes, des philosophes, des économistes, des sociologues… C’est justement l’objet de Place publique. Cette revue tient son rang et je souhaite vraiment qu’elle dure. Elle a l’intérêt de partir du local pour déboucher sur des dimensions plus vastes, nationales et internationales. C’est ce qui permet de voir plus loin et de donner du sens à l’action. Bref, Place publique est in-dispen-sa-ble ! Je me souviens par exemple du débat que la revue avait organisé sur le tournant politique de 1977 dans l’Ouest. Entre acteurs 6 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
de cette époque, on aurait eu tendance à s’auto-congratuler, mais avec l’apport des chercheurs, on a réellement débattu, sans complaisance. Il y a beaucoup de choses que je ne garde pas, mais chez moi, j’ai la collection complète. Et je me ressource de temps à autre en lisant un numéro ancien… » Ancien Premier ministre (2012-2014), Jean-Marc Ayrault est député (PS) de Loire-Atlantique. Il a été maire de Saint-Herblain (1977-1989), puis de Nantes (1989-2012) et président de Nantes Métropole.
BRIGITTE BARIOL « UN ESPRIT PLACE PUBLIQUE, NOUS EN AVONS BESOIN PARTOUT… » « Les événements de début 2015 avec le massacre sanglant de journalistes de Charlie Hebdo et de membres de la communauté juive, mais aussi l’incroyable mobilisation citoyenne pour les libertés qui a suivi, rassemblé les Français dans leur diversité et fait vibrer la planète, ont démontré que le « faire société » est une construction culturelle et sociale permanente, un travail d’explicitation qui réclame un travail sans relâche de tous les acteurs pour questionner les mutations, les rendre intelligibles et pour faire du territoire un « bien commun » qui permette le respect mutuel et le vivre ensemble. Et Place publique dans tout cela ? Ce double visage du début 2015 éclaire tout l’enjeu du travail fait par Place publique pour décrypter de manière approfondie l’histoire, les mouvements culturels, sociaux, économiques, visibles ou imperceptibles, qui animent cet écosystème humain qu’est un territoire métropolitain, pour comprendre comment s’inscrit ce territoire dans le monde et pour donner des coups de projecteur sur ce que peut être le futur de ses habitants. La presse a une vraie responsabilité de « passeur », détachée de la seule immédiateté de l’information, pour sonder par le texte, par l’image, par les représentations, les mouvements de fond qui créent un territoire. Un esprit Place publique, nous en avons besoin partout. » Brigitte Bariol-Mathais est déléguée générale de la Fédération nationale des agences d’urbanisme
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
JOËL BATTEUX « IL N’Y A PAS QU’À PARIS QU’ON RÉFLÉCHIT » « Le grand mérite de Place publique, c’est de montrer, par le haut niveau intellectuel des contributions, qu’il n’y a pas qu’à Paris qu’on réfléchit. Il n’existe en effet pas beaucoup de revues de ce niveau qui parlent d’un territoire qui s’organise et réfléchit avec tous les acteurs locaux. Ce travail sur un espace large et dans la durée sont deux dimensions propres à Place publique qui en font une revue unique. Evidemment, je ne lis pas tout car chaque numéro offre une matière dense. Je privilégie les articles sur les questions urbaines et en particulier ceux qui traitent de Saint-Nazaire. Si, d’ailleurs, Place publique y rencontrait peu d’écho à sa création, elle y a depuis acquis toute sa place dans le débat intellectuel. Un autre aspect que j’apprécie particulièrement dans la revue, c’est la sobriété des propos : il n’y a pas d’effets de manche. Place publique combine un haut niveau de réflexion et un langage accessible : une vraie gageure. Il faut que cela dure ! » Joël Batteux est membre du Conseil économique, social et environnemental, ancien maire de Saint-Nazaire (1983-2014).
JEAN BLAISE « C’EST PLANÈTE-NANTES ! » « Place publique, c’est Planète-Nantes, son histoire, sa chronique, son futur. En ouvrant cette revue plutôt classe, on la feuillette d’abord rapidement pour découvrir des photos en noir et blanc qui suscitent toujours notre curiosité et puis on s’arrête sur un titre, on va jusqu’au bout de l’article en général très bien écrit, sans trop de parti pris, avec la distance qui sied à ceux qui disent des choses après les avoir vérifiées. On s’étonne d’autant d’événements, d’autant de personnages, d’autant de personnalités vivant et s’activant dans notre microcosme. La revue s’intéresse beaucoup à la forme de la ville – on y croise et recroise Julien Gracq – mais surtout à son intelligence. Elle est un microscope qui nous regarde nous agiter, nous les personnages de la cité, mais juge rarement. Les propriétaires de la collection complète, les nantophiles agrégés, ont le sourire en coin de ceux à qui on ne la fait pas.
La revue ressemble à son directeur qui est imposant, arborant ce fameux sourire et en même temps prêt à s’intéresser à tout, avec un petit côté universitaire mais affectionnant le réel. Moi qui ne suis pas grand, j’ai toujours l’impression de me trouver devant un immense personnage de Folon qui pourrait m’écraser par inadvertance. Place publique, c’est une bonne idée qui dure. Bon anniversaire ! Ne changez rien. » Directeur du Voyage à Nantes, Jean Blaise est une personnalité culturelle marquante à Nantes et en d’autres lieux. On lui doit notamment le festival des Allumées, le Lieu Unique et la biennale d’art contemporain Estuaire.
MICHELLE BUREAU « NOURRIR LA RÉFLEXION DES ACTEURS DE L’ÉDUCATION » « Octobre 2007 alors que sort le cinquième numéro de Place publique, les Francas en lien avec la Ville de Nantes, le Conseil régional, le Conseil général et la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports organisent la première édition de la biennale de l’éducation. C’est à l’occasion de ces deux jours de réflexion prospective, consacrés à la place des adolescents dans la ville que les relations se sont nouées avec Place publique : participation au comité de pilotage de la biennale, animation de tables rondes, stand de présentation de la revue, article dans un numéro suivant. Depuis les relations se sont prolongées au gré des événements et des numéros. Les responsables éducatifs et politiques territoriaux sont confrontés à plusieurs défis : la construction d’une société qui ouvre des perspectives d’avenir pour tous les jeunes ; la création des conditions nécessaires à la participation des jeunes dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques pour construire leur avenir. Par ses entrées multiples Place publique nourrit, au fil des numéros, la réflexion des acteurs de l’éducation sur la place des jeunes dans la ville et dans l’espace public. Mars 2015, le cinquantième numéro de Place publique. Avril 2015, une biennale sur le thème de la ville comme espace d’éducation pour s’orienter, exercer sa citoyenneté et lutter contre les discriminations. Alors, une aventure à poursuivre dans les cinquante prochains numéros… » Militante de l’éducation populaire, Michelle Bureau est déléguée Francas chargée de la région Pays de la Loire et représentante du Comité régional des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Crajep) au Conseil économique social environnemental des Pays de la Loire. MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 7
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
ÉRIC CHALMEL « IL Y A AUSSI LUI ET VALEURS ACTUELLES… »
elle a fait la preuve de son caractère indispensable pour Nantes/SaintNazaire. Et puis, nous autres sur l’Île de Nantes, nous avons un destin lié à celui de Place publique au fil des Chroniques de l’Île, ces hors-série qui, année après année, donnent à voir et à comprendre une étonnante mutation urbaine au cœur de la métropole. »
« Le poids de Place publique dans la région n’est pas du tout en rapport avec son poids réel. Mesurez vous-même, cette publication ne dépasse pas les 700 grammes, bien pesés. Le tout pour 10 euros ! Cela dit, 700 grammes c’est beaucoup plus que bien d’autres revues, dont certaines d’ailleurs n’ont aucun poids local. Je trouve, par exemple, beaucoup plus d’intérêt à lire Place publique que Lui (250 g) ou Valeurs actuelles (199 g), du point de vue régional s’entend. Du point de vue affriolant, Lui est infiniment plus performant que Place publique, c’est indéniable. (Il faudrait être sacrément pervers pour s’exciter sur Place publique). Du point de vue proximité avec les thèses du Front national, Place publique ne vaut pas le coup, en tout cas serait bien en peine d’en remontrer à Valeurs actuelles. Alors autant dire que lorsque je ressens le besoin d’approfondir ma connaissance de Nantes et de Saint-Nazaire, de creuser l’estuaire, d’en comprendre les enjeux, je n’hésite pas une seconde… »
Jean-Luc Charles est le directeur général de la Samoa, la Société d’aménagement de l’Ouest atlantique, en charge notamment de l’aménagement de l’Île de Nantes et de l’animation économique du Quartier de la création.
Sous le nom de Frap, Éric Chalmel est un dessinateur de presse bien connu qui a œuvré autrefois à Ouest-France et aujourd’hui à Presse Océan. Sur Internet, il tient un blog très suivi, « Les États et Empires de la Lune ».
JEAN-LUC CHARLES « PENSER PAR SOI-MÊME » « Cette revue est un signe, le signe que Nantes est devenue une vraie métropole, certes de taille moyenne, mais capable d’avoir une pensée propre sur elle-même, pour elle-même, sans toujours recourir à Paris. N’ayons pas peur des mots : oui, Place publique est une revue intellectuelle, je dirais même une place forte intellectuelle. Elle tient la distance, elle oblige ses lecteurs à prendre du recul et le temps de la réflexion. Elle a le mérite d’envisager la ville sous ses deux aspects : l’urbs – la forme urbaine – et la civitas – le vivre-ensemble. Ceci est très singulier dans le paysage éditorial, très nantais, en somme… Bien sûr, cette revue n’est pas sans défaut. J’aimerais y voir une plus grande diversité de plumes ; je souhaiterais davantage de comparaisons internationales, même si je note des efforts sur ce point. Mais 8 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
ALEXANDRE CHEMETOFF « UNE INVITATION À REVENIR SUR LES LIEUX » « Nantes… où j’ai l’impression que peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine […], où un esprit d’aventure au-delà de toutes les aventures habite encore certains êtres, Nantes d’où peuvent encore me venir des amis… » Cette citation légèrement tronquée d’André Breton est tirée des premières pages de Nadja. Est-ce un récit, est-ce un roman ? C’est un écrit, une manière de faire le compte rendu de ce qui advient. Cette tentative de créer une situation d’écriture n’est pas tout le contraire de mon aventure nantaise sur l’île qui porte désormais le nom de la ville. Lorsque j’ai proposé comme méthode le Plan-guide, en m’inspirant du terme utilisé pour visiter les villes comme pour en concevoir les transformations, je voulais passer à l’action sans attendre, faire en sorte que la distance entre réflexion et réalisation soit réduite. Le plan n’est pas ici seulement une manière de prévoir mais une façon de mettre chacun des actes en relation avec le plan. C’est un exercice d’écriture à l’échelle 1 qui serait simultanément cartographié. Dans l’île, la carte était devenue territoire. La réalité modifiée représentée sur le plan, cartographiée, devient ainsi un nouvel état des lieux mêlé à celui qui était déjà là. Le paradoxe consiste à aller vite pour que la transformation comme projet soit un espace de dialogue. Il s’agit de rendre accessible ce que l’on fait comme un lieu de discussion. C’est au moment où les choses prennent une réalité que chacun peut avoir un avis, s’exprimer et être entendu, le dialogue a lieu au temps présent. Le projet devient en lui-même un processus démocratique, l’expression publique d’un point de vue. Les premières transformations annonçant d’autres changements. Écrire, dessiner, sur une page qui ne serait pas vierge, n’enlève rien à la nécessité absolue de faire
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
œuvre. La transformation de l’île est personnelle et publique à la fois ; imprimée sur le sol, elle lui appartient désormais comme ces chansons que l’on fredonne et dont on a oublié le nom de l’auteur. Il aura fallu qu’elle soit réinventée pour être rendue à tous, telle qu’en elle-même, révélée, que sa beauté devienne évidente à ceux qui ne la voyaient pas. Lorsque j’ai commencé à travailler, son appellation nouvelle paraissait usurpée. C’est parce que chaque projet exprime une singularité de situation qu’elle est devenue Île de Nantes. L’esthétique des années Plan-guide est devenue une évidence géographique. C’est le territoire lui-même qui est monument, lieu de mémoire, porteur du souvenir, lieu commun qui fonde le droit à la ville et le droit du sol. Le monument, c’est l’île, ce qui est entre les choses, ce qui les tient ensemble. Non pas l’expression d’une unité mais la possibilité de la diversité un manifeste pour notre temps. Les années Plan-guide ont précédé la crise, il faut comprendre comment elles auront préparé le territoire à être un lieu de résistance et de ressource pour habiter le monde et apprendre à profiter du temps présent ensemble en préservant notre environnement. Cette démarche initiée sur l’Île de Nantes nous invite à entreprendre autrement les projets grands ou petits, hôpitaux ou aéroports, en remettant le temps et l’économie au cœur de la démarche comme une esthétique de notre temps, un point de vue critique actif permettant de reformuler toutes les questions. En forme d’épilogue, je citerai le texte d’André Corboz dans son recueil de textes intitulé Le territoire comme palimpseste : “Le territoire, tout surchargé qu’il est de traces et de lectures passées en force, ressemble plutôt à un palimpseste. Pour mettre en place de nouveaux équipements, pour exploiter plus rationnellement certaines terres, il est souvent indispensable d’en modifier la substance de façon irréversible. Mais le territoire n’est pas un emballage perdu ni un produit de consommation qui se remplace. Chacun est unique, d’où la nécessité de recycler, de gratter une fois encore (mais si possible avec le plus grand soin) le vieux texte que les hommes ont inscrit sur l’irremplaçable matériau des sols, afin d’en déposer un nouveau qui réponde aux nécessités d’aujourd’hui avant d’être abrogé à son tour.” Place publique est une revue. Dans revue il y a revoir, une invitation à revenir sur les lieux, à entreprendre de nouvelles visites, de nouvelles critiques. C’est un espace public, un lieu ouvert avec ses règles du jeu que les auteurs de passage, invités, découvriront à la lecture des textes et des images rassemblés. Une revue, c’est aussi une correspondance. » Alexandre Chemetoff est urbaniste, paysagiste, architecte. Il a assuré la maîtrise d’œuvre du projet urbain de l’Île de Nantes de 2000 à 2010.
PASCALE CHIRON « AGITER LE MICROCOSME ! » « La revue Place publique est pour moi un outil de réflexion qui s’appuie à la fois sur des analyses et des témoignages d’acteurs. Dans ma pratique d’élue j’ai besoin d’appréhender d’autres points de vue pour nourrir les décisions. Le format de la revue est agréable et invite à y revenir. Place publique sait aussi regarder dans le rétroviseur et nous apporter l’éclairage des expériences passées avec des documents de qualité. J’apprécie le regard croisé entre le monde économique, les acteurs socio-culturels, les élu-e-s. Les débats organisés prolongent les propositions de la revue. Ils permettent d’agiter le microcosme. Je suggèrerais bien deux choses. Que Place publique souligne un peu plus encore l’engagement des femmes sur notre territoire et prenne des initiatives pour que les lecteurs soient plus jeunes. Peut-être l’idée d’un numéro spécial ? Enfin je garde précieusement le numéro de septembre 2013, le dossier sur la politique de la ville, que j’ai lu et relu. L’histoire de Villes et Banlieues, l’évolution des frontières communales ou encore la politique de la ville apportent une analyse fine de notre territoire, pour comprendre aujourd’hui et construire demain ! » Architecte de formation, Pascale Chiron est adjointe au maire de Nantes et vice-présidente de Nantes Métropole, en charge du logement social. Elle occupait la tête de la liste d’Europe Écologie-Les Verts au premier tour des dernières élections municipales.
CHRISTOPHE CLERGEAU « CONSTRUIRE UN ESPACE LOIRE - BRETAGNE » « Place publique a deux facettes, la nantaise et la rennaise. La revue est devenue un des acteurs importants de l’animation du débat public dans cet espace Loire - Bretagne que tant d’entre nous cherchons à construire. Il y a déjà trois ans j’avais voulu contribuer à ce débat en évoquant dans la revue l’avenir des projets universitaires communs après les premiers échecs à l’appel à projet des initiatives d’excellence (Idex). Pouvoir présenter les mêmes idées aux lecteurs des deux régions était MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 9
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
une formidable opportunité. Ces idées ont fait leur chemin et c’est bien aujourd’hui une université commune que les acteurs des deux régions ont choisi de construire. Interface, tiers lieu, aiguillon, Place publique est tout cela à mes yeux, un espace de liberté précieux à faire rayonner et prospérer. » Christophe Clergeau est le premier vice-président de la région Pays de la Loire.
JEAN-YVES COCHAIS « LA POSSIBILITÉ D’UN TERRITOIRE » « Place publique porte bien son nom : celui d’un espace ouvert à beaucoup, où se croise et se confronte – sans « localisme » ni nostalgie – toute la diversité d’une région. Cette agora rassemble des paroles qui étaient confinées dans des lieux corporatistes : des mondes souvent séparés s’y rencontrent donc – notamment ceux de l’université et des collectivités locales. Et cette aventure est guidée par un chef d’orchestre avisé qu’il faut saluer. Si la démocratie est un espace qui permet, valorise, protège et régule les opinions les plus diverses pour que se construise un intérêt aussi général que possible, Place publique est une parcelle de cet espace avec ses tirés-à-part, ses événements et ses colloques qui prolongent son influence. S’y expriment des idées, des talents, des disciplines et des savoirs qui forment ensemble la possibilité d’un territoire. » Jean-Yves Cochais est directeur général adjoint de la Ville de Rezé, dans l’agglomération nantaise.
DANIEL COUTANT « COMME UN CADEAU POUR MOI TOUT SEUL » « L’exercice demandé m’amène à réfléchir sur cette définition (wikipédia) du mot lecteur : « celui qui lit seul et silencieusement un ouvrage pour son plaisir ou pour s’instruire ». Recevoir Place publique périodiquement me procure déjà une sensation de plaisir, un peu comme un cadeau pour moi tout seul. Le plaisir se confirme avec le soin apporté à la présentation ; il se renforce à la lecture (sujets finalement variés, articles de qualité). Plaisir et instruction se conjuguent quand je suis amené à m’intéresser à des sujets qui me sont complètement étrangers. Ainsi, pour ce qui est des questions d’architecture, Place publique amène une réelle 10 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
information, quand bien souvent, ailleurs, il s’agit de « com’ ». L’instruction, c’est aussi pouvoir se servir des outils de réflexion fournis par le traitement différé et pertinent de l’actualité, notamment de la vie politique. Place publique, un ouvrage que je lis seul et silencieusement mais pas égoïstement puisque j’ai pris l’habitude de l’offrir à ceux que j’aime. Et puis, quel plaisir de pouvoir retrouver l’auteur du Blocnotes derrière son stand à l’occasion d’événements locaux ! » Daniel Coutant est médecin, chargé de mission à Harmonie Mutuelle. Il a notamment été l’un des initiateurs des Unités sanitaires de base de Saint-Nazaire.
CHRISTIAN DAUTEL « EN QUÊTE D’IMMORTALITÉ » « J’ai voulu pour écrire cette évocation réunir sur mon bureau les cinq derniers numéros de Place publique. Immédiatement deux idées me sont venues : La première est qu’il est impossible de classer chronologiquement les différentes parutions, chaque numéro est essentiel et propose son propre espace de débat ; en y regardant de plus près, l’actualité est présente mais se révèle comme autant d’anecdotes qui façonnent la grande histoire. Dans cette revue aucun sujet n’est anodin, l’effort d’élever les articles à la frontière du scientifique et du documentaire est manifeste. Place publique est un périodique transgenre. La deuxième est que Place publique est une « revue paysage », mettant en scène le décor d’un monde qui aurait son socle entre Nantes et Saint-Nazaire pour, à partir de cet avant-poste, poser un regard sur des problématiques contemporaines et souvent universelles : la ville et son fleuve, la ville en guerre, images du travail, images du peuple, la ville connectée, les villes et leur histoire… Tous ces thèmes constituent une trame implicite pour comprendre les interactions qui agissent dans la production d’une ville. Place publique est un magnifique miroir et outil de connaissance, qui donne accès à la granularité d’un territoire prédisposant à comprendre notre condition d’homme moderne Quand Hannah Arendt décrit dans La condition de l’homme moderne les principales activités humaines : l’activité contemplative, « vita comtemplativa » et les activités de travail, de l’œuvre et de l’action, « vita activa », elle insiste sur ce deuxième concept pour proposer une définition de l’espace public : l’espace où s’exerce l’action des hommes dans leur quête d’immortalité. Place publique traduit l’action du territoire Nantes/Saint-Nazaire en quête de son immortalité. Les domaines
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
abordés sont d’ordre matériel : les territoires physiques, et d’ordre immatériel : les hommes et leur histoire. La revue en soi est un espace sans hiérarchie où, simultanément, des niveaux de lecture et de thèmes s’exercent. Chaque lecteur peut extraire un fragment dans une pratique assez proche de celle qui s’applique au web : plus qu’un hyper-texte, on est en présence d’une sorte de palimpseste dont les liens en creux tissent un débat critique et politique de haut niveau. » Christian Dautel est le directeur de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes.
LAURENT DAVEZIES « UN REFLET FIDÈLE DU TERRITOIRE » « Dire que je lis régulièrement Place publique serait mentir, mais à chaque fois que j’ai croisé la revue, j’ai pu en mesurer la qualité. Qualité formelle du produit d’abord qui en fait un bel ouvrage agréable à la vue et au toucher. Ensuite, et surtout, un contenu de haute tenue pour une revue urbaine à diffusion locale. Place publique est un parfait reflet de la spécificité du territoire de la métropole Nantes/Saint-Nazaire, que j’ai eu l’occasion d’étudier au moment de l’élaboration du SCoT métropolitain, puis plus récemment avec le Département de Loire-Atlantique. En effet, la revue donne à voir un territoire de dialogue, équilibré, conscient de ses atouts et sachant se projeter pour anticiper les défis à venir pour préserver son attractivité, tout en ayant conscience de son histoire. » Laurent Davezies est économiste, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, titulaire de la chaire « Économie et développement des territoires ».
LAURE DESPRÉS « ENVISAGER LES SCÉNARIOS DU PIRE » « J’ai immédiatement adhéré au projet de Place publique : jeter un pont entre les recherches universitaires et le grand public. Et d’ailleurs, je suis abonnée depuis le début ! Le résultat est un succès. On lit dans cette revue des analyses pertinentes qui dépassent les discours convenus et atteignent des degrés de complexité remarquables. Un bon exemple nous en est fourni par un numéro récent sur le numérique et la ville intelligente. Voilà pour l’aspect positif, qui n’est pas mince. Mais il faut aussi attirer l’attention sur les limites de Place publique. Elles sont aussi celles de la société française qui peine à envisager lucidement les scénarios du
pire. Que va-t-il se passer si l’énergie devient un bien vraiment rare et cher, si les écarts entre classes sociales continuent de se creuser, si la crise des finances publiques s’approfondit, si notre société s’appauvrit durablement ? Je trouve que Place publique devrait faire davantage de place à ces hypothèses : dans un système économique qui marche sur la tête, elles n’ont malheureusement rien d’improbable. » Spécialiste de l’économie de l’environnement, Laure Després est professeure émérite de l’Institut d’économie et de management de l’université de Nantes. Elle a notamment coordonné un important ouvrage pluridisciplinaire, L’estuaire de la Loire, un territoire en développement durable ? (Presses universitaires de Rennes).
PATRICK DEVILLE « LES MULETS, LES SAUMONS ET LE SERPENT DE MER » « Parce que la MEET est là, à Saint-Nazaire, rien de ce qui se passe dans cette région ne m’est indifférent. Et je me réjouis que Place publique, qui a régulièrement fait écho à l’actualité de le MEET, fête son cinquantième numéro. Cela dit, il y a ce serpent de mer de la politique culturelle estuarienne qui ne fonctionne pas. Les projets culturels sont plutôt des mulets qui descendent d’amont en aval et jamais de magnifiques saumons qui remonteraient l’estuaire ! Alors que la MEET existe depuis bientôt trente ans à Saint-Nazaire, Meeting1 avait davantage vocation à se développer à Nantes plutôt qu’à Paris comme c’est aujourd’hui le cas. Mais la précédente municipalité a même brusquement dénoncé son co-financement du prix Laure-Bataillon, créé trente ans plus tôt par les deux villes portuaires de Nantes et Saint-Nazaire et qui chaque année récompense la meilleure œuvre de fiction traduite en français. J’ai récemment accepté de devenir membre d’honneur de l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire et, à cette occasion, j’ai rencontré Aymeric Seassau, nouvel adjoint au maire de Nantes en charge de la lecture, qui m’a semblé très ouvert. Peut-être, sait-on jamais, un jour, travaillerons-nous avec tous les acteurs de la vie littéraire à Nantes, comme la Maison de la poésie, pour un projet commun international que racontera Place publique ?» 1. Rencontres littéraires internationales qui se tiennent chaque année en novembre à Saint-Nazaire et à Paris.
Patrick Deville est écrivain et directeur littéraire de la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire. MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 11
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
ALAIN SUPIOT « UN PAS DE CÔTÉ PAR RAPPORT À LA CENTRALISATION FRANÇAISE » « Nantes est une terre de contrastes, à la fois accablante et stimulante. Place publique est conforme au meilleur de la tradition de cette ville, dont l’histoire et la géographie ont fait un creuset, un lieu d’ouverture et de rencontres. Elle rend optimiste sur notre capacité à prendre de la hauteur, à fédérer les intelligences, à créer un nouveau forum, où chaque citoyen est en mesure de se forger par lui-même une opinion éclairée. En attirant à Nantes des savants des cinq continents et en tendant des ponts entre les chercheurs et la Cité, la fondation en 2008 de l’Institut d’études avancées a procédé d’une démarche comparable. Un autre point commun est que Place publique opère un pas de côté par rapport à la centralisation française, dans un contexte où les grands médias nationaux sont devenus des lieux de prédication plus que d’information et sont contrôlés par ce que le Conseil national de la Résistance appelait des « puissances d’argent ». Dans la période de délabrement institutionnel où nous nous trouvons, nous avons plus que jamais besoin de lieux de débat authentiques où l’on prend au sérieux la parole de l’autre pour construire une vision partagée du monde ! Nous entrons, je le sais bien, dans une époque difficile financièrement pour les collectivités locales. Il faut espérer que la vision à long terme de certains élus l’emportera sur les féodalités bureaucratiques qui peuvent causer tant de dégâts si on les laisse s’exercer sans contrôle… » Alain Supiot est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « État social et mondialisation. Analyse juridique des solidarités ». À Nantes, il a fondé en 1993 la Maison des sciences de l’Homme Ange-Guépin, puis, en 2008, l’Institut d’études avancées.
MICHEL VERRET « L’AGORA CHEZ SOI » « Place publique, c’est Agora Agora, c’est Assemblée - Viens à l’Assemblée, vieux citoyen. - Trop vieux, ne puis. - Alors, la voilà chez toi. En autant d’assemblées en vérité, qu’il sera de Places Et il en est tant dans la chose publique que la République n’en aura jamais fini. Cela d’abord en cette revue : Dans le concert toujours renouvelé de voix attentives à leur diversité, le débat toujours repris des grands problèmes de la vie commune. Donné à voir en vérité autant qu’à entendre. Car l’image fait autre entrée que la parole : la confortant, la contredisant, la problématisant… Rappelant au présent son passé : n’oublie pas les négriers, n’oublie pas la guerre… Lui ouvrant son avenir : matin neuf, chose neuve, quel demain pour les enfants ? Nantes, au fil du temps, bien autre chose aussi, dans l’impalpable : Vent d’Ouest, Val de Loire, le poème du fleuve, qui unit la ville à elle-même, et puis de port en port, jusqu’à SaintNazaire et l’embouchure : grands navires, petites barques, pour revenir à la Bretagne par la mer. Un air d’océan dans les ambiances de la revue. Et l’esprit d’un sourire. Est-il plus bel édito qu’un sourire ? » Longtemps professeur de philosophie en terminale et en classes préparatoires au lycée Clemenceau, Michel Verret a été un pionnier de l’enseignement et de la recherche en sociologie à l’université de Nantes où il a fondé le Lersco (Laboratoire de recherches sociologiques sur la classe ouvrière).
22 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
SPÉCIAL VOYAGE N° 50 | DOSSIER
Quelques notes sur le débat public, ses formes, ses acteurs, ses lieux, ses limites AVERTISSEMENT > Pour une fois, cet article n’est pas signé. C’est qu’il résulte d’une discussion au sein de notre comité de rédaction, sous forme orale puis écrite, sur l’état du débat public à Nantes/Saint-Nazaire dont Place publique n’est, bien sûr, que l’un des acteurs. Il se présente délibérement, modestement, sous une forme fragmentaire, mêlant remarques, questions, hypothèses… Non comme une synthèse achevée, mais comme une invitation à poursuivre… le débat.
On éprouve parfois le sentiment d’une certaine atonie du débat local. Pourtant les lieux et les initiatives foisonnent. On y retrouve le bistrot dont les arrière-salles ont joué historiquement un grand rôle dans la formation d’une opinion publique : cafés philo, géo, histoire, théo, L’Huma-Café à Nantes, un Café citoyen à La Chapellesur-Erdre. Et tant de formes organisées, plus ou moins fortement, par des associations, comme Nantes-Histoire, qui fait échanger chaque semaine entre 300 et 400 personnes, après l’écoute d’un conférencier qui nourrit le débat de son expérience et de son savoir. C’est, à très peu près, la forme retenue aussi pour Questions publiques, le cycle de débats lancé par Place publique et le Conseil de développement de Nantes Métropole dans les locaux du CCO, à la tour Bretagne. Lieux de débat aussi que l’Université permanente et ses 7 000 adhérents, les ateliers de Tissé Métisse, les Rencontres de Sophie, le Labo utile du Lieu unique, un groupe de réflexion comme l’Institut Kervégan ou encore la semaine Place publique – eh oui, nous portons le même nom ! – organisée chaque année par la Ville de Saint-Herblain… Parfois, l’actualité invite immédiatement au débat.
Une certaine atonie du débat local ? Pourtant les lieux et les initiatives foisonnent…
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 23
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
Les partis politiques sont réduits pour l’essentiel à des outils de sélection des élites gouvernantes.
et son caractère éphémère au regard de nos institutions séculaires. Toutefois, la porosité entre les deux formes de débat est de plus en plus grande, sans doute totale pour les jeunes générations pour qui Internet n’est plus seulement un outil, mais un bain. Et que penser de ces conseils municipaux où les élus, sur Twitter, se font commentateurs en direct des échanges qui se déroulent en mairie ? L’un des animateurs de l’actuel débat sur Nantes et la Loire l’indique : « Le débat présentiel est désormais doublé et bousculé par le débat distanciel médié par les outils de communication. La difficulté est de mesurer le choc des deux, de l’organiser, de l’articuler. » Des blogs et des sites offrent des informations, des opinions et alimentent le débat local. Citons entre autres La Méforme d’une ville du mystérieux Sven Jelure ; Les États et empires de la Lune du caricaturiste Frap, alias Éric Chalmel ; L’Atelier du polygraphe du journaliste et écrivain Philippe Dossal ; À contrepied, le site de « géographie radicale critique et d’études lefebvriennes » de Jean-Yves Martin, ex-élu de Savenay ; le blog du militant breton Michel François… Autant d’exemples qui montrent que sur la Toile, la controverse n’est pas nécessairement sommaire. Internet offre en tout cas l’espoir de toucher la jeunesse, devenue la grande absente de la plupart des débats démocratiques *
Et si, sous la surface à peine ridée du débat officiel, des failles considérables travaillaient en silence ?
Mais d’autres – et c’est plus étonnant – jouent désormais, eux aussi, un rôle marginal dans le débat d’idées. C’est le cas des partis politiques réduits pour l’essentiel, localement comme nationalement, à des outils de sélection des élites gouvernantes. D’ailleurs, la faible expérience sociale et militante de bien des élus – pas tous – devenus très vite des professionnels de la gestion publique ne concourt guère à la vitalité des arènes démocratiques. C’est aussi le cas de l’Université, y compris dans une ville comme Rennes où, à la différence de Nantes, elle a occupé depuis la Libération une fonction centrale dans la vie politique locale. Les conditions actuelles de la carrière des enseignants et des chercheurs, les critères d’évaluation, l’évolution des valeurs et de la conception du service public : en dépit d’exceptions significatives, tout conspire au repli sur sa spécialité et à l’oubli de la fonction sociale
26 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
des universitaires. Ce qui justifie d’autant plus l’une de nos ambitions : injecter du savoir, notamment d’origine universitaire, dans le débat public. * Plus fondamentalement, on peut émettre l’hypothèse d’un malaise général dans le débat. Et si sous la surface à peine ridée (la plupart du temps) du débat officiel, des failles considérables travaillaient, en silence ? Un débat muet en quelque sorte, qui voit toutes sortes de déçus, de « refusants » et d’exclus du système prendre le large ou essayer de le faire pour lui échapper. Ceux-là (le peuple manquant, la jeunesse abonnée au précariat, les laissés pour compte, les sans place, les sans droit…) ne veulent plus débattre. Ils ont le sentiment que c’est inutile, que c’est cadré, cadenassé par le TINA (le fameux There Is Not Alternative de Margaret Thatcher) sourd à leurs attentes. Certains subissent, faute de mieux, faute aussi de relais politiques et syndicaux capables de porter leur demande. D’autres tâchent de se soustraire au système, bricolent dans ses interstices et ses marges des formes de vie plus ou moins alternatives. Tout un mouvement à bas bruit : l’envers du débat ? n
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
Place publique, mode d’emploi RÉSUMÉ > Par ordre alphabétique, les réponses à quelques questions que vous vous posiez peut-être sur cette revue. ARCHITECTURE. Une revue urbaine ne peut qu’accorder la plus vive attention à la forme de la ville où les architectes jouent un si grand rôle. C’est pourquoi, depuis le deuxième numéro, Place publique possède sa rubrique d’architecture, tenue par le critique Dominique Amouroux. De nombreux architectes et urbanistes ont par ailleurs été conviés à s’exprimer dans nos colonnes. Une série d’entretiens, menée par Jean-Louis Violeau, avec une vingtaine d’architectes œuvrant à la fois à Nantes et à Rennes a été reprise dans un livre, Nantes-Rennes sous le regard des architectes du 21e siècle, coédité par Joca seria et Place publique. La revue a été à plusieurs reprises associée à des initiatives de l’Ordre des architectes ou du Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’aménagement de Loire-Atlantique. Deux des membres de son comité de rédaction, Laurent Devisme et Jean-Louis Violeau, sont enseignants-chercheurs dans les Écoles nationales supérieures d’architecture de Nantes et de Paris-Malaquais. ASSOCIATION MÉMOIRE ET DÉBATS. Selon ses statuts, l’association Mémoire et débats se donne pour objet de « favoriser la réflexion et le débat sur l’histoire, l’identité et l’avenir du territoire identifié par l’estuaire de la Loire et le développement en son sein d’une métropole européenne par l’édition d’une revue favorisant cette réflexion et ce débat. » Elle a vu le jour en 2006 et a été contituée par JeanJoseph Régent, président ; Jean-Claude Murgalé, secrétaire ; Philippe Audic, trésorier ; Alain Mustière, membre. Jean-Joseph Régent
et Alain Mustière ont choisi de quitter l’association quelques mois plus tard. Jean-Claude Murgalé en est alors devenu le président et l’est encore aujourd’hui. Outre lui, le conseil d’administration est composé de Philippe Audic, vice-président ; Soizick Angomard, trésorière ; Bernard Remaud, secrétaire ; Joseph Deniaud, Suzy Garnier, Jean-Luc Huet, Françoise Rubellin, membres. BLOC-NOTES. Rédigé par le directeur de la revue, il s’agit d’un commentaire de l’actualité, libre et subjectif, parfois resserré autour d’un seul thème, parfois consacré à plusieurs sujets. Sa longueur varie de deux à cinq pages. CHIFFRES. On sait la vanité des chiffres. N’empêche : Place publique, ce sont 8 000 pages publiées, en 50 numéros, et donc, peut-on raisonnablement penser, quelques idées, quelques informations. 674 sujets abordés, environ : la notion de sujet est parfois discutable. 1 288 créatrices et créateurs, dans tous les domaines imaginables, dont le travail a été présenté, critiqué, valorisé souvent. 742 auteurs différents : peut-être le chiffre le plus remarquable. 16 membres du comité de rédaction – une vingtaine en réalité, au fil des années – qui proposent, conçoivent, discutent, critiquent chaque numéro publié : un lieu de débat exceptionnel. COLLECTIVITÉS LOCALES. Sans soutien financier des collectivités locales (sous forme de subventions votées à l’association Mémoire
et débats), Place publique n’aurait pu voir le jour ni se développer. Ces aides représentaient au départ 60% des recettes de la revue, une proportion tombée aujourd’hui à 40%. Elles proviennent de Nantes Métropole, de la Ville de Saint-Nazaire, du Département, de la Région. COMITÉ DE RÉDACTION. Il assure la conception collective de la revue et se réunit une fois par mois. Il est constitué d’acteurs de la ville et d’universitaires dont les travaux couvrent les principaux champs des sciences humaines et sociales. Tous ont en commun la volonté de sortir de leur spécialité pour porter des regards croisés sur les sujets traités. En dépit d’une grande stabilité, sa composition a évolué au fil des ans : quelques départs et d’assez nombreuses arrivées. Il est aujourd’hui composé de Pierre-Arnaud Barthel, Philippe Bataille, Goulven Boudic, Paul Cloutour, Alain Croix, Laurent Devisme, Benoît Ferrandon, Didier Guyvarc’h, Marie-Hélène Jouzeau, Martine Mespoulet, Jean-Claude Pinson, Franck Renaud, Laurent Théry, Jean-Louis Violeau, Gabriel Vitré. DÉBATS PUBLICS. « Revue de réflexion et de débat », telle qu’elle se définissait dès son premier numéro, Place publique organise tout naturellement de nombreux débats publics. Elle le fait parfois seule et à son initiative (au moment de la réouverture du château des ducs, du lancement de la biennale Estuaire ou bien sur le sujet des relations entre Nantes et SaintNazaire). En collaboration avec le Conseil de développement de Nantes Métropole et le Centre de communication de l’Ouest, elle a créé le cycle Questions publiques qui, depuis MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 27
La rencontre s’est déroulée à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais.
30 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
Revues urbaines : faire vivre le débat sur la ville CONTEXTE > À l’initiative de Place publique, les responsables de plusieurs revues se sont retrouvés pour comparer leurs projets et leurs réalisations. Étaient représentés Tous urbains, CamBo, M 3, Métropolitiques, Urbanisme et, bien sûr, Place publique, édition de Nantes/Saint-Nazaire. Cette réunion s’est déroulée le 15 janvier, en public, à l’École d’architecture de Paris-Malaquais. Elle était animée par Laurent Devisme et Jean-Louis Violeau, tous deux sociologues, enseignantschercheurs dans des écoles d’architecture (Nantes et Paris-Malaquais) et membres du comité de rédaction de Place publique. La discussion s’est organisée autour de quelques grands thèmes : l’urbain se réduit-il à l’urbanisme ? comment établir des liens entre local et global ? faut-il espérer peser sur la décision politique ? quelles relations entre les nouvelles revues et les publications académiques traditionnelles ?
JEAN-LOUIS VIOLEAU > Nous allons commencer en vous demandant de présenter chacune de vos revues.
Philippe Panerai, architecte et urbaniste (Grand Prix de l’urbanisme 1999), est membre du comité éditorial de Tous urbain
PHILIPPE PANERAI > Tous urbains est d’un format et d’un prix modestes. Nous avons publié le numéro 0 fin 2012. Nous sortons quatre numéros par an ; le tirage est de 1 200 exemplaires ; la diffusion est assurée par les Presses universitaires de France. Le comité éditorial composé de douze personnes se réunit tous les deux mois et demi. Notre intention de départ ? Faire une revue d’intervention urbaine, pas une revue académique, artistique ou culturelle ; donner des points de vue tranchants ; prendre position sur les questions qui nous paraissent importantes. Nous avons pris le parti de textes courts, d’environ 6 000 signes. Chaque numéro s’ouvre sur une série de sept ou huit éditoriaux rédigés par des membres du comité. Suivent un ou deux regards critiques sur un événement, un bâtiment, un projet urbain. Un invité est appelé à s’exprimer. Puis on a le plus souvent un entretien assez long et un dossier pris en charge par deux personnes du comité éditorial qui vont chercher des gens extérieurs à la revue. Le dernier portait sur la question des risques.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 31
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
des débats sur des sujets qui le méritent amplement : soit le débat est évité ; soit il est mal documenté. Nous voulons, sinon obliger, du moins inciter au débat. Le tirage varie entre 1 000 et 1 500 exemplaires. La revue est diffusée en kiosques à Bordeaux. Nous sortons deux fois par an. Un autre de nos objectifs est de travailler avec le milieu universitaire. Le comité de rédaction est d’ailleurs composé pour moitié de membres de l’Agence d’urbanisme et pour moitié d’universitaires. J’ajoute que CamBo n’est pas la revue de l’Agence, et que nous travaillons avec un éditeur, Le Festin, une très belle revue culturelle en Aquitaine.
Jean-Marc Offner, ingénieur-urbaniste et politiste, est le directeur général de l’a-urba (agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine). Il est le fondateur de CamBo.
JEAN-MARC OFFNER > CamBo, les Cahiers de la métropole bordelaise, est né début 2012. De ma seule volonté. J’arrive à la direction de l’Agence d’urbanisme en 2009 avec mon passé de chercheur, d’enseignant et d’amoureux des revues. J’ai eu cette envie dans un contexte porteur : Bordeaux et sa région croissent et embellissent. Je trouvais intéressant de faire passer l’idée qu’on commençait à devenir l’esquisse d’une grande ville dans un territoire qui n’est pas si urbain que cela. Ce mouvement de métropolisation valait le coup d’être accompagné par ce projet éditorial. Bordeaux méritait bien une revue ! Une ville, une revue, c’est une échelle intéressante. Bien sûr, on ne parle pas que de Bordeaux et sa région, mais c’est plutôt une publication faite pour les Bordelais et les Girondins. L’autre idée, c’est qu’il existe une culture architecturale assez forte à Bordeaux mais en revanche l’urbanisme, compris comme autre chose que l’architecture à une autre échelle, reste le trou noir, y compris chez les élus et les techniciens censés s’occuper de ces questions. Il y a un vrai problème de formation, d’acculturation aux questions urbaines tant dans leurs aspects techniques que sociétaux. Nous avons donc un vrai parti de vulgarisation pour que le milieu local puisse débattre en connaissance de cause, qu’il s’agisse du citoyen informé ou du technicien formé. Chaque dossier propose des matériaux de débat. Un de mes étonnements depuis mon arrivée à Bordeaux est la difficulté d’organiser 32 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
Antoine Loubière est journaliste. Il est le rédacteur en chef d’Urbanisme.
ANTOINE LOUBIÈRE > Ah ! je suis un peu écrasé par le poids de l’histoire… La revue Urbanisme est née en 1932. Pour ses 80 ans, nous avons d’ailleurs publié un fac similé du premier numéro. Contentons-nous de l’après-guerre… De la Libération aux années 1980, la revue accompagne l’urbanisme en France qui est avant tout un urbanisme d’État. Elle est la compagne de route des ministères, de la Caisse des dépôts et de ses filiales. Ce n’est pas un hasard si la revue entre en crise au début des années 1980 avec la décentralisation de l’urbanisme et la montée en puissance des collectivités locales. Elle est à l‘époque éditée par un éditeur privé qui publie en même temps Techniques et architecture, beaucoup plus rentable. Pilotée par des professionnels de l’urbanisme reconnus, la revue vivote. Le
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
propriétaire veut s’en débarrasser. Le milieu professionnel s’en émeut et c’est la Caisse des dépôts et consignations qui sauve Urbanisme. Depuis 1989, elle continue de soutenir financièrement la revue. Au milieu des années 1990 la Caisse des dépôts songe à jeter l’éponge. C’est alors que le philosophe Thierry Paquot entre en jeu et que se manifeste un souci de professionnalisation. J’arrive à l’automne 2000 comme rédacteur en chef pour travailler en binôme avec Thierry Paquot. On a mis au point une formule qui a tenu une vingtaine d’années. Je vous épargne les péripéties récentes, le départ de Thierry Paquot et d’une partie du comité de rédaction partie fonder Tous urbains… Tout le monde a écrit, écrit ou écrira dans la revue Urbanisme ! Elle a une vocation fédératrice. Ce n’est ni une revue technique ou intellectuelle ni un magazine professionnel. C’est une revue
hybride dont la vocation est justement de faire se rencontrer les pratiques professionnelles du champ de la ville, au sens large du mot, et des réflexions issues du monde de la recherche. Chaque numéro s’ouvre par une partie magazine avec des rubriques Projet, Planète… Après, on a un gros dossier, un invité, une rubrique de livres. On est passé récemment depuis 2012, à la demande de l’actionnaire, de six numéros par an plus quelques hors-série en fonction des opportunités à une formule trimestrielle plus quatre hors-série dans le cadre de partenariats avec des institutions : la fédération nationale des Agences d’urbanisme, la conférence des présidents d’université, la Région Île-de-France, la Communauté urbaine de Brest… Nous disposons d’une équipe permanente composée de trois journalistes. On remet en place un comité éditorial MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 33
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
Se tourner vers SaintMalo à l’image du couple Nantes/Saint-Nazaire.
d’encyclopédie urbaine sur la métropole rennaise. Cinq ans, dans la vie d’un titre de presse, ça compte ! Un tel parcours n’aurait évidemment pas été possible sans l’engagement des administrateurs de Place des Débats, l’association éditrice de la revue, et de son président Olaf Malgras, qui a succédé en juin 2013 à Jean Salaün. Il faut aussi saluer le soutien financier décisif apporté par Rennes Métropole. Cette subvention a pu être critiquée dans le passé, sur fond de polémique partisane. Comme mes prédécesseurs, et à l’image de la situation nantaise, je me porte garant de l’indépendance éditoriale de la revue. Mais le soutien de la collectivité nous engage à faire de Place publique une revue de qualité pour un lectorat curieux et exigeant. À cet égard, je me réjouis que nos articles contribuent à alimenter la réflexion autour des questions urbaines dans l’agglomération rennaise, suscitant débats et commentaires.
Partenariats
Imaginer une rubrique commune régulière sur la coopération concrète entre Nantes et Rennes.
À présent, nous souhaitons élargir notre lectorat en nous tournant vers Saint-Malo, à la manière de ce que réalise Place publique Nantes/Saint-Nazaire. Le lien singulier qui unit ces deux bassins de vie permet d’imaginer des passerelles et des initiatives communes. Des réflexions sont également en cours afin de contribuer au débat public autour des questions urbaines dans nos territoires, selon des formes qui restent à inventer. Par ailleurs, notre partenariat avec la Maison des Sciences de l’homme en Bretagne et la wikiradio de l’Université européenne de Bretagne (UEB) s’appuie désormais sur une collaboration avec la radio associative rennaise Canal B. L’émission mensuelle « Chercheurs en ville » nous permet de toucher un public plus large et plus jeune en abordant les thématiques qui nous sont chères. Et l’axe Rennes-Nantes, dans tout cela ? À plusieurs occasions, nos deux publications ont mutualisé leur contenu, à la faveur d’un dossier commun ou en échangeant des contributions. Sans doute pouvons-nous aller encore plus loin, en proposant à nos lecteurs une rubrique commune régulière consacrée à la réalité de la coopération concrète entre les deux métropoles. Pour l’heure, l’équipe rennaise de Place publique salue le travail et l’enthousiasme de ses homologues nantais. Et vous donne à son tour rendez-vous pour son numéro 50… en novembre 2017 ! n
44 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
Nantes en revues : deux siècles d’histoire RÉSUMÉ > Depuis deux siècles de nombreuses revues sont nées et sont mortes à Nantes. Chacune à leur manière, elles reflètent leur époque et les préoccupations de leurs concepteurs. Elles ont en commun une volonté de promouvoir la vie des idées dans une grande cité de province
TEXTE > DIDIER GUYVARC’H Le 6 octobre 1903 paraît le premier numéro de Nantes la Grise. Les Jeunes à Nantes. Revue littéraire, artistique et théâtrale. Dans l’éditorial, le rédacteur en chef, Gustave Guitton, définit l’objectif : « Non pas nous seuls, dans une chapelle close à tout profane […]. Non ! Plutôt sur la place publique où chacun vient écouter en passant une parole d’art et prendre un peu de nourriture pour son âme ». La revue se présente comme hebdomadaire, mais elle ne vit pas au-delà de la semaine de sa naissance. Évoquer une existence si brève peut sembler un simple clin d’œil à notre Place publique forte de ses huit années et de ses cinquante livraisons. En fait, Nantes la Grise concentre ou résume, y compris dans son échec, la vie des revues nantaises depuis presque deux siècles. Elle permet de mesurer l’affirmation d’un type de publication qu’Émile Littré peine encore à définir dans son Dictionnaire en 1877 : « Titre de certains écrits périodiques. Les revues paraissent à des intervalles plus ou moins réguliers ». Un siècle après Littré, les rédacteurs du Petit Robert disposent d’une masse documentaire qui leur permet de proposer une définition précise de ce genre apparu en Angleterre au 18e siècle : « Publication périodique, qui contient des essais, des comptes rendus, des articles scientifiques ». Cette identité donne aux revues un statut
DIDIER GUYVARC’H est historien. Il appartient au comité de rédaction de
Place publique.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 45
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
particulier. Elles sont, par leur périodicité qui assure une prise de distance sur le quotidien, des miroirs des idées et des préoccupations de leur temps. Elles participent aussi directement ou implicitement au jeu des acteurs dans la cité.
Histoire longue, vie brève
Partir à la recherche des revues éditées à Nantes et traitant de la « matière » nantaise, c’est d’emblée être confronté aux difficultés de la conservation et de l’utilisation d’un patrimoine fragile. La Bibliothèque nationale de France est la gardienne de ce temple de papier à la porte étroite : l’inventaire de la presse du département de la Loire-Atlantique est disponible jusqu’en 19441 seulement et la numérisation est encore incomplète. À Nantes, la médiathèque Jacques-Demy et les Archives municipales disposent de fonds importants, mais parfois lacunaires. Les inventaires, comme celui de la BnF, n’offrent pas toujours la possibilité de distinguer les revues de l’ensemble de la presse. L’état de la documentation accessible confère ainsi une marge d’inexactitude aux tentatives de classement et de périodisation. La lecture critériée du catalogue actuel de la médiathèque Jacques-Demy permet de repérer 132 revues que l’on peut qualifier de nantaises. La majorité de ces titres (80) a cessé de paraître, et certains depuis longtemps ; 28 d’entre eux n’ont pas dépassé leur première année, 15 seulement ont pu fêter leur cinquième anniversaire. Ce caractère éphémère des revues est confirmé par l’âge de celles qui sont en vie : en 2014, 14 des 52 revues reçues par la bibliothèque municipale ont moins de deux ans. En 1996, la moitié des 34 avait moins de dix ans. La faible espérance de vie semble ainsi constitutive de l’identité du genre. Cette fragilité apparente des titres fait contraste avec la volonté et les efforts réitérés depuis deux siècles pour créer ce moyen d’information et de réflexion. Quand Nantes la Grise paraît en 1903, cette double feuille est le 158e titre de presse publié dans la ville depuis 1823, l’année de naissance du Lycée armoricain, qui devient en 1831 La Revue de l’Ouest, considérée comme la première revue nantaise. Les dates de création des périodiques permettent de distinguer des périodes très fécondes : en 1848-1849, 18 titres apparaissent ; 18811892 est la décennie la plus prolifique avec 94 parutions nouvelles. Cette chronologie met en évidence les flux et
reflux de la démocratisation politique de la France au 19e siècle. L’éphémère Seconde République reconnaît la liberté de la presse, restreinte dès juillet 1849 par le parti de l’Ordre, puis par Napoléon III. La loi du 29 juillet 1881 explique largement la floraison des titres qui ne sont plus soumis aux entraves financières du cautionnement et du droit de timbre. La multiplication des revues après 1890 témoigne plus de l’émergence de nouvelles préoccupations (le tourisme, les sports), d’un moment culturel nantais intense que d’une opportunité politique. Les revues n’échappent pas complètement à cette contrainte politique au 20e siècle : aux nombreux titres éclos en 1936 s’oppose pour la période de l’Occupation l’unique Bulletin de la vie artistique nantaise, créé en 1941, qui disparaît en 1944. Depuis 1980, le mouvement de création semble correspondre à une nouvelle période marquée par la spécialisation, voire l’atomisation, des publications émanant de groupes particuliers, qu’ils soient formés de descendants de corsaires (1981), de Nantais originaires des DOM et TOM (1992), d’hospitaliers nantais (1992), d’amis du Muséum (1987), de cartophiles (1985), etc. Cette segmentation éditoriale traduit-elle une segmentation sociale ? La durée permet d’opérer un premier classement parmi ces publications périodiques. Les Annales de la Société académique de Nantes, devenues Neptuna au début du 21e siècle, sont la plus ancienne revue nantaise encore en vie. Elle a été créée en 1830 par les membres de la Société académique fondée en 1798. Le premier numéro dresse l’état de la société savante et de ses travaux : forte de ses 122 membres, dont 25 médecins, elle représente la « bourgeoisie des capacités » qui cherche à faire connaître l’avancement des connaissances mises au service du corps social. Les sept membres fondateurs écrivent en 1830 : « Les sociétés savantes répandent, surtout dans les classes inférieures, les lumières qu’elles recueillent, dans le but constant et unique de perfectionner les arts, les sciences et les mœurs ». Héritière des encyclopédistes du 18e siècle, elle conserve cette approche pluridisciplinaire et éclectique jusqu’à la Première Guerre mondiale, mais elle perd peu à peu les convictions progressistes de ses débuts.
On peut repérer 132 revues nantaises dont seulement 15 ont atteint leur cinquième anniversaire.
Depuis 1980, les nouvelles revues sont, pour la plupart, l’émanation de groupes particuliers, des descendants de corsaires aux cartophiles en passant par les hospitaliers nantais.
1. Philippe Vallas et Else Delaunay, préface de Thierry Guidet, Bibliographie de la presse française politique et d’information générale des origines à 1944 – LoireAtlantique (anciennement Loire-Inférieure), BnF, 2009.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 47
LE DOSSIER LE DOSSIER
INDEX
DOSSIER
UN MUSÉE D’HISTOIRE DE LA VILLE POUR QUOI FAIRE ?
6
Marie-Hélène Jouzeau En avant-première,
une visite du musée
23
Alain Croix et Didier Guyvarc’h Faire un
29
Didier Guyvarc’h L’histoire, la mémoire,
musée
le musée
33
Joyce Lee Cross Comment être hong-
kongais ?
34
Jordi Mallaguer À Barcelone la mer,
36
Bertrand Guillet Pointe-à-Caillère :
38
Édouard Pommier Considérations sur
les ruines, le football et la Catalogne
nos cousins de Montréal
l’origine des musées de province
47
Débat François Mairesse Yannick Guin
UN MUSÉE D’HISTOIRE DE LA VILLE POUR QUOI FAIRE ? CONTEXTE > Un musée d’histoire de la ville comme il n’en existe guère en France, et dont la plus belle pièce est son écrin même : le château des ducs de Bretagne. L’ouverture de ce musée est un événement bien au-delà des frontières de la métropole, par son importance, mais aussi par les questions qu’il soulève : à quoi sert à une ville d’interroger son passé ? Quels rapports entretiennent les mémoires sensibles et la démarche historique ? Le musée, forme culturelle née il y a deux bons siècles, n’est-il pas une institution périmée ? Quelles leçons tirer de musées équivalents à Hong-Kong ou Barcelone ?
Didier Guyvarc’h
63
Index
NANTES/SAINT-NAZAIRE MÉTROPOLE EUROPÉENNE ?
6
Thierry Guidet Eurocités : ce sont les villes
9
Jean Renard Nantes dans le classement
qui construisent l’Europe
des villes européennes
15
Pablo Otaola Dos au mur, Bilbao s’est
19
Michael Glotz-Richter Brême, la ville qui a
reconstruit un avenir
su apprivoiser la voiture
23
Antoine Vion La politique européenne
des villes est devenue une affaire de spécialistes
31
Carole Le Gall L’Agence européenne de la
sécurité maritime : les leçons d’un échec
34
Jean-Paul Barbe Jumelages, un modèle
39
Alain Croix Nantes, la ville la plus
qui s’essouffle ?
européenne de France
43
Jean-Paul Barbe Nantes tourneboulée
par l’Europe
Cet index des cinquante premiers numéros a été réalisé par Alain Croix
NANTES/SAINT-NAZAIRE MÉTROPOLE EUROPÉENNE ?
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
Place publique a traité le sujet… Cet index ne recense pas chaque mention d’un mot, mais seulement les mots faisant l’objet d’un traitement ou d’une réflexion. La pagination est celle du début du ou parfois des textes concernés, s’ils se suivent. La mention d’une page 2 indique que le sujet fait l’objet du « dossier » de ce numéro de la revue. Certains termes trop généraux, en particulier ceux qui font l’objet de rubriques régulières (Architecture, Livres, Musique, Expositions, Urbanisme), ne sont pas indexés… sauf s’ils font l’objet d’un article hors rubrique. Et bien sûr, Nantes, Saint-Nazaire et Ville ont été également écartés de l’index. Le mode de référence choisi ne mentionne que la première page du texte : 1/65 indique que le sujet est traité dans le numéro 1, page 65 ou à partir de la page 65.
Abstention : 5/104, 47/11. Action catholique : 2/107, 6/119. Aéronautique : 6/54, 17/77. Aéroport : 17/49, 21/2, 23/90, 29/98, 37/2, 37/87, 39/131. Voir aussi Notre-Dame-desLandes. Afrique du sud : 43/105. Agence européenne de sécurité maritime : 2/31. Agriculture périurbaine : 22/150, 49/98. Air (qualité de l’) : 50/135. Aires urbaines : 5/5, 7/7. Algérie, Algériens : 23/82. Algérie (guerre d’) : 18/90. Allumées (Les) : 23/84. Alstom (halles) : 27/45. Amazonie (Petite) : 6/56. Américains (à Nantes et SaintNazaire) : 6/58, 23/84, 40/84. Amieux : 6/58. Amsterdam : 29/130. Angers : 43/124, 49/29. Anglais : 40/139. Angola : 13/93. Anne de Bretagne : 3/123, 5/106, 6/81, 17/66, 19/89, 46/87. Anticléricalisme : 6/63. Arbre : 14/27. Archéologie : 8/93, 10/45, 30/86. Architectes : 13/2, 16/99. Voir aussi au nom de chaque architecte et, dans la revue, la rubrique Architecture.
Architecture (École nationale supérieure d’) : 1/139, 13/48, 13/114, 16/102, 22/128, 24/100, 44/106, 49/65. Archives : 29/77. Archives départementales : 7/104, 12/65, 18/101. Archives diplomatiques : 26/98, 35/94. Archives municipales : 29/104, 38/119. Argos (galerie) : 27/57. Armée : 11/85, 43/85. Art contemporain : 3/110, 4/79, 5/98, 10/92, 10/144, 11/96, 13/113, 14/98, 14/141, 16/122, 17/95, 18/133, 19/102, 21/101, 25/108, 27/57, 31/106, 40/116. Arts plastiques : 5/98, 38/38. Asseray (Daniel) : 12/83, 12/112. Alantide (festival) : 39/6. Atlantique (Nantes et l’océan) : 1/65, 40/151. Austria : 35/124. Autogestion : 9/51. Avocats : 8/98. Ayrault (Jean-Marc) : 34/109, 36/97, 36/109, 38/29. Bacs (de Loire) : 5/68, 13/110. Bains publics : 29/71. Balcons : 29/72. Baleines : 5/70. Bananes : 5/71, 40/85.
Banlieue : 1/153, 3/109, 3/155, 5/2, 11/88, 23/6, 29/101, 36/98, 41/7, 42/97. Baraquements : 17/70, 18/89. Barcelone : 1/35, 16/160, 48/45. Baroque (musique) : 3/133. Base de sous-marins : 5/72, 46/47. Basket-ball : 12/129. Basse-Goulaine : 35/132. Bateau-lavoir : 5/73. Batignolles (quartier) : 13/126. Batteux (Joël) : 5/125. Bayonne : 42/158. Beaulieu (quartier) : 9/115. Béghin-Say : 13/68. Bellamy (Paul) : 43/42. Bellevue (quartier de) : 6/152. Berlin : 2/75. Berry (duchesse de) : 16/106. Beurre blanc : 5/74. Beyrouth : 38/158. Bibliothèque : voir Médiathèques. Bicloo : voir Vélo. Bilbao : 2/15. Billault (Adolphe) : 5/73. Biodiversité : 34/114. Biscuiterie nantaise : 5/76. Blancho (François) : 24/66. Blancs : 28/15. Bleus : 28/15. Bobos [bourgeois bohèmes] : 4/7, 13/91. Bocage : 11/93. Bombardements : 13/91, 47/90.
Bonnets rouges : 43/148. Bordeaux : 5/99, 11/32, 13/29, 21/159, 26/45, 35/110, 38/125, 46/31. Bottière-Chénaie : 21/104, 41/125. Bouguenais : 6/40, 31/84. Bouvron (34/128. Brême : 2/19. Brest : 17/31, 46/37. Bretagne (Nantes et la) : 1/9, 10/65, 11/73, 12/114, 14/114, 15/94, 15/135, 17/125, 18/137, 42/96, 46/98, 47/141, 49/108. Breton (langue) : 10/70. Briand (Aristide) : 36/98, 37/111. Brière : 17/154, 39/70. Bruit : 25/130. Brustlein (Gilbert) : 15/132, 29/73. Bruxelles : 25/158. Building (le, immeuble) : 40/21. Bureau (Léon) : 29/75. Bus : 1/83, 43/98. Cadres : 41/68. Caen : 13/29, 46/57. Cafés : 31/93, 42/143. Cailliaud (Frédéric) : 28/92. Cambronne (cours) : 1/70. Camélia : 1/71. Campagnes (la ville et ses) : 5/18, 8/43, 22/150, 35/111, 40/76, 46/105, 50/15.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 55
Un meeting devant le blockhaus voisin aujourd’hui des Nefs des Machines, sur l’île de Nantes. La photo permet de mesurer les mutations de la ville en quelques décennies. Manifestations « Sauver la navale » à Nantes (mars, avril et mai 1965). Crédit : « CHT, Coll. UD CGT 44 ».
de chaque sport. Statistique : 25/127. Strasbourg : 26/48. Stratigraphie : 2/65. Sucre : 13/68, 14/61. Suisse : 19/43. Surréalisme : 9/33, 14/62, 16/2, 19/46, 19/59, 19/99, 20/79, 21/97, 44/118. Symbolisme : 19/70. Syndicalisme agricole : 2/76, 2/117, 9/55, 34/43, 43/121. Syndicalisme : 9/40, 14/89, 18/61, 26/102, 40/82, 43/127, 43/140. Voir aussi Mai 1968, et au nom de chaque syndicat. Talensac : 38/74. Technopole : 3/129. Telem : 45/27. Téléphérique : 46/37. Temple du Goût : 19/73. Temps libre : 2/125, 7/41. Territoires : 21/53, 21/84, 25/2, 34/113, 34/149, 45/134, 47/147. TGV : 38/27. Théâtre : 5/133, 23/119, 35/139, 36/137, 48/2. Tillion (Germaine) : 21/121. Tintin : 13/70. Tirant le Blanc : 15/116. Tokyo : 12/160. Tolérance : 50/108. Toulouse : 17/149, 46/11, 50/14. Tour à plomb : 3/90, 46/84.
Tour Bretagne : 5/76, 40/17, 41/139, 48/150. Tourisme : 10/5, 15/143, 22/147, 28/88, 31/2, 34/63, 35/107, 46/57. Tours (immeubles) : 14/137. Traite négrière : 3/100, 4/131, 5/129, 13/72, 18/116, 19/7, 23/91, 28/85, 29/2, 33/111, 33/119, 34/116, 38/125, 46/101. Tram-train : 44/143, 45/97. Tramway : 2/135, 5/79, 13/73, 31/95. Transbordeur (pont) : 10/80, 15/139, 16/116, 36/133. Transports urbains : 2/134, 5/79, 6/123, 42/61, 43/98, 46/149, 47/82. Voir aussi : Bus, Tramway, Vélo. Travail (valeur) : 25/121, 37/100. Treillières : 12/133, 33/120. Tremblements de terre : 20/121, 21/103. Trémissinière (la, quartier) : 13/73. Trempolino : 14/106. Trentemoult : 13/75. Tribune (La) : 36/80. Trignac : 6/52, 18/47, 24/51, 47/103. Tumulus : 38/75. Université : 4/153, 6/82, 17/28, 20/145, 25/2, 26/97, 27/72, 28/109, 31/127, 32/123, 34/113, 38/53, 42/119, 46/11,
62 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
LE DOSSIER
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50 NANTES ET LE SURRÉALISME : LE RÊVE ET LES RÉALITÉS
7
Agnès Marcetteau-Paul, Patrice Allain
Nantes et le surréalisme à la Bibliothèque municipale
11
Agnès Marcetteau-Paul Nourrir le rêve
15
Didier Guyvarc’h La construction d’un
19
Alain Virmaux Lycéens en révolte: les Sârs
23
Patrice Allain Deux lettres inconnues
27
Dominique Rabourdin André Breton
d’une ville mythe de Nantes, les Simplistes de Reims d’André Breton et Julien Gracq: « Ensemble et séparément… »
31
François Leperlier À 13 ans, dans une
école anglaise, Claude Cahun devient écrivain
35
Jean-Claude Pinson Fantômes paysans
41
Patrice Allain Nantes et le surréalisme:
dans la ville chronologie
48/97. Urbanisme : 8/63, 8/129, 11/147, 12/139, 18/144, 19/141, 20/85, 20/149, 21/141, 22/79, 22/110, 22/137, 23/2, 23/143, 24/143, 25/149, 26/53, 26/147, 27/143, 28/145, 29/139, 30/39, 35/47, 36/76, 39/87, 44/65, 49/65, 50/18, 50/110.
NANTES ET LE SURRÉALISME: LE RÊVE ET LES RÉALITÉS Portrait photographique de Julien Gracq dit « au masque » provenant de la succession de l’écrivain. Tirage argentique 18x24 cm (BMN ms. 3558).
Voltaire : 5/129. Voruz : 1/89. Vote : 5/35, 7/13, 35/26. Vote catholique : 2/107, 30/20, 36/106, 45/107. Voyage à Nantes (Le) : 31/34, 35/107, 47/111. Voyageurs : 31/2. Voyer : 9/90. Xénophobie : 1/112.
Vache nantaise : 3/31, 49/98. Vapeur (bateaux à) : 9/87. Vélo : 8/147, 8/151, 11/129, 48/99. Vendée, Vendéens : 11/76, 47/115. Venise et Venise de l’Ouest : 4/69. Vertes (villes) : 9/89, 14/2, 37/35. Vertou : 7/102. Verts (formation politique) : 18/25, 30/50. Vidéosurveillance : 17/141. Vieillesse : 19/151, 27/98, 28/122. Vietnamiens : 45/79. Vigie (la) : 17/135. Vikings : 19/7. Villagexpo : 41/100. Ville de Saint-Nazaire : 9/89. Ville et Banlieue : 41/7. Ville Port : 4/33, 16/150. Villepelet (Jean-Joseph) : 2/79. Villes-monde : 3/137. Vin : 14/88, 34/2, 36/103. Violences urbaines : 1/93. Viticulture : 23/80, 27/62, 34/2.
Yaoundé : 40/158. Zénith : 33/73. Zola (quartier) : 41/107.
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
Place publique a rendu compte de leur travail de création : beaux-arts, écriture, musique, architecture… Les ouvrages sans mention de nom d’auteur sont indexés par leur titre.
Abbé Mase (L’) : 18/111. Abdelouahab (Farid) : 14/90. Abraham (Jean-Pierre) : 11/86, 34/120. Accordone : 25/119. Acerra (Martine) : 32/90. Adam (Philippe) : 27/88. Aeris : 42/110. A few my nephew : 28/105. Affaire Dreyfus (L’). Nouveaux regards, nouveaux problèmes : 7/94. After the bees : 50/125. Agnès (Yves) : 22/118. Aguiar (Raúl) : 12/91. AIA (agence) : 21/107. Akeikoi : 20/109. Alaire (Philippe) : 27/107. Allain (Patrice) : 40/109. a/LTA (agence) : 34/141. Ameller (Philippe) : 41/125. Am Lily Andorphin : 26/122. Ammour (Karim) : 19/108. Amouroux (Dominique) : 16/102, 21/87, 37/94. Amouroux (Louis) : 6/59. Amselle (Jean-Loup) : 21/93. Amyot d’Inville (Jean) : 44/109. Anda : 26/120. Andi (Giulia) : 13/62. Andrade Tudela (Armando) : 42/107. André (Marcel) : 13/58. Andréas et Nicolas : 27/104. Andreu (Guillemette) : 17/111. Andrieux (Jean-Yves) : 31/93, 43/107, 43/112, 49/111. Ané (Dominique) : voir Dominique A.
Annales de la Société académique de Nantes : 50/47. Anneix (Joël) : 18/89. Apatow (Judd) : 25/102. Appel d’air : 20/110. Arbatz (Michel) : 13/105. Arbedétorne : 32/117. Archimède : 17/123, 20/108. Ardenne (Paul) : 14/87. Argondico (Sylvie) : 7/87. Arlab (agence) : 40/122. Arnaud (Michèle) : 19/85. Arretche (Louis) : 21/87, 42/119. Arsénian (Sophie) : 27/107. Arte Charpentier : 43/134. Arthuis (Grégoire) : 48/150. Arts quand ils se rencontrent (Les) : 18/97. Ascher (François) : 20/86. Ashberry (John) : 39/103. Astoria Dogs : 43/131. Arassi (Farah) : 48/130. Atelier Tordu : 27/104. Aubert (Gauthier) : 46/103. Augus : 3/119. AUP (agence) : 49/139. Aurèle : 16/127. Aussel (Roberto) : 1/104, 10/105. Auxiette (Jacques) : 3/111. Avdeeva(Yulianna) : 48/128. Avignon (Benjamin) : 10/96, 21/88, 41/124, 49/139. Babel Quartet : 31/109. Bach (Jean-Sébastien) : 13/143. Bahain (Marie-Hélène) : 43/112. Bah Moody : 45/116. Bailly (Jean-Louis) : 18/95, 24/105,
39/106, 42/103, 46/108. Bajka : 43/132. Bak (Bertille) : 46/116. Balade en Loire-Atlantique : 14/95. Bambaldi (Simone) : 32/90. Bande des cinq (La) : 24/116. Bantam Lyons : 46/113. Bantegnie (Gaëlle) : 24/104, 29/102, 35/116. Baragouineurs (Les) : 3/119, 16/127. Barbara : 4/63, 7/87. Barbarie : 5/113. Barbe (Jean-Paul) : 15/115, 38/105. Barbéris (Dominique) : 6/88, 16/112. Barbier (Yves) : 15/122. Barbier (Patrick) : 19/91, 37/97. Bardet (Philippe) : 11/93. Baron (Henri) : 2/78. Baron (Jacques) : 19/99. Barouh (Pierre) : 2/90, 10/102. Barré (Philippe) : 35/147, 42/118, 49/139. Barreau (Cathie) : 44/117. Barreau (Joël) : 13/110. Bar-Shaï (Ido) : 13/121. Barthel (Pierre-Arnaud) : 28/90. Barto (Bernard) : 13/55, 34/129. Bascher (Anne de) : 12/90. Batteux (Joël) : 37/91. Baudelle (Guy) : 32/88. Baudry (Jean-Louis) : 19/94. Baul (Patrick) : 37/95. Beaud (Stéphane) : 1/93. Beaulieu (François de) : 31/92. Beck (Philippe) : 1/86, 4/109,
7/117, 9/103, 45/110. Bégaudeau (François) : 44/117. Belin (Bertrand) : 40/118. Bellanger (Antoine) : 50/126. Belle Bleue (La) : 22/133. Belles de jour : 30/113. Bellocq (Éric) : 29/117. Bell Œil (Christophe) : 23/109, 26/121. Belone Quartet : 1/102, 14/109. Bensoussan (David) : 3/106. Berceuses des Fées : 21/111. Berceuses des Fées et petites Sorcières : 31/111. Berceuses et légendes de Brocéliande : 25/115. Bérengère : 7/108. Berezovsky (Boris) : 2/95, 20/112, 26/124. Bergounioux (Pierre) : 18/94. Berkson (Bill) : 27/91. Bermond (Michaël) : 46/105. Bernard (Michel) : 31/103. Bernicot (André) : 37/94. Bernier (Francisco) : 29/117. Bernstein (Charles) : 33/121. Bernstein (Michel) : 21/113. Berrigan (Ted) : 39/102. Berthomé (Jean-Pierre) : 13/122. Bertin (Jacques) : 7/106, 17/110, 22/132, 31/108. Bertoncello (Brigitte) : 24/101. Bertreux (Michel) : 2/89. Bertucci (Anne-Élisabeth) : 32/89. Beutler (Michael) : 39/129. Bidou (Dominique) : 39/100. Biette (Jean-Marie) : 36/109. Billard (Gérald) : 27/82.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 63
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
LE DOSSIER
-RENNES-NANTES : LE GRAND RAPPROCHEMENT ?
7 14
David Bensoussan Rennes et Nantes dans l’histoire: une vieille rivalité
19
Alain Croix et Thierry Guidet Deux ou trois choses que nous savons d’elles
25
Projets Daniel Delaveau : « Le contexte est favorable »
28
Jean-Marc Ayrault : « Le traumatisme du
31
François Cuillandre : « Chacun doit
À SAIN À BORD D
RENNES-NANTES : LE GRAND RAPPROCHEMENT ?
État des lieux Bernard Boudic Le tournant de 1989
L’HORREUR ORDINAIRE > La Marie-S cle, a déporté d’Afrique aux Antil trimoine, directeur adjoint du M livre combien la traite était alors plongée dans les archives lui per vers mental d’un ar temps un « beau liv avons choisi de pré
plan Campus » rayonner sur son territoire »
35
Alain Lalau Keraly, Ronan Viel Mettre en réseau des métropoles pour s’adapter à la globalisation
43
« Le 16 décembre l’armateur, la capa ment être aux Ant sion. Celle-ci semb les derniers jours. dérablement, com même au paiement des « grande 312 captifs ont finalement été ach captifs de sexe masculin et 69 de s palement réservés aux travaux des bre est destiné à devenir esclaves de comporte également son lot de fem ment durant la seconde moitié du y sont moins épuisants. La domestic L’âge moyen d’un captif se situe en lons de jeunes esclaves, a priori doc plus doués deviendront « les nègre en général des nations Montéqué, sont très appréciés des planteurs an vite créole, bons ouvriers et serveu Au soir de la clôture de la traite, ce 1 l’entrepont, une cale mesurant 16 m
Thierry Violland Nantes-Rennes: l’Ouest en grand
49
Débat Dominique Luneau Un aéroport pour une ou pour deux villes?
54
Régis Guignard La nationale 137 : un jardin extraordinaire
57
Alain Bénesteau, Yves Morvan, Jean Renard, Laurent Théry Concurrentes et complémentaires
Binidu : 40/118. Biondi (Fabio) : 29/116. Birdfood : 31/110. Birds are alive : 31/110, 41/118. Bisserié (Pierre) : 50/96. Bivoac : 9/119, 46/112. Black Cherry Circus : 40/119. Blais (Dominique) : 21/101. Blaise (Jean) : 1/84, 8/94. Blanchard (Margaux) : 48/127. Blanchard (Pascal) : 14/90. Blas de Roblès (Jean-Marie) : 47/118 Blassel (Sylvain) : 30/117. Block (agence) : 2/88, 3/117, 34/129, 50/130. Blondiaux (Luc) : 9/98. Blowing Thrill : 38/109. Bloyet (Dominique) : 37/97. Blue Mango : 41/119. Bocage : 18/110, 37/114. Bodiguel (Maryvonne) : 5/102. Bodinier (Jean-Louis) : 2/80. Bodlore-Penlaez (Mikael) : 49/112 Boespflug (Pierre) : 9/120. Boffard (Florent) : 40/120. Boileau (Roger) : 40/124. Boino (Paul) : 24/101. Bois (Jean-Pierre) : 41/109. Boislève (Jacques) : 1/87, 31/92. Boisneau (René) : 35/90. Boîte à ooTi (La) : 30/112. Boixel (Marc) : 49/135. Boldyreff (Olga) : 48/130. Bon (François) : 42/100. Bonnaffé (Benoît) : 43/123. Bonnaud (François) : 14/89.
116 | PLACE PUBLIQUE | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009
Bonnet (Frédéric) : 8/94. Bonnet (Philippe) : 30/106, 35/118. Bonnier (Thomas) : 8/111. Bonobo Trio : 30/115. Boomshine Drinkers : 3/120. Borel (Frédéric) : 4/114. Bossé (Anne) : 41/100. Botton (Alain de) : 7/105. Bouchain (Patrick) : 2/85, 13/57, 27/143. Bougeard (Christian) : 10/87, 16/104, 36/108. Boullier (Dominique) : 26/100, 36/101. Bourgeon (Jean) : 2/80, 33/120, 43/122. Bourlet (Michaël) : 41/107. Bourrigaud (René) : 7/89, 43/121. Bouskidou : 8/112, 25/115. Boust (Guillaume) : 40/119. Bouton (Solène) : 28/88. Bouvet (Patrick) : 25/100. Bouyer (Murielle) : 15/116. Boy and The Echo Choir : 37/115. Boyer (André-Michel) : 7/82. Braconnier (Céline) : 5/105. Brainard (Joe) : 39/103. Branchereau (Jean-Pierre) : 19/88, 38/100. Branchet (Jean) : 20/100, 23/103. Brancion (Paul de) : 13/106. Brassaï : 18/102. Brass Dance Orchestra : 48/125. Brebel (Sébastien) : 19/92, 40/109. Brégeon (Jean-Joël) : 16/106, 28/92, 33/116.
64 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
Brenac (Thierry) : 43/110. Bresner (Lisa) : 5/96, 9/102, 43/128. Breson (Sabrina) : 1/95. Bretesché (Delphine) : 45/113. Breton (André) : 16/23. Voir aussi Surréalisme. Breton (Claudine) : 38/116. Bretonnière (Bernard) : 13/111, 18/95, 44/119. Breut (Françoiz) : 13/119, 33/45, 36/116. Brome : 37/114, 43/131. Brossard (Olivier) : 22/114, 27/91. Broyer (Anne-Lise) : 35/117. Brugère (Fabienne) : 23/89. Bryen (Camille) : 6/92, 7/85. Burdeau (Emmanuel) : 25/102, 27/90. Buron (Emmanuel) : 16/105. Buron (Gildas) : 49/110. Butler (Rémy) : 9/115. Butor (Michel) : 23/98. Cabadzi : 47/128. Cadou (Hélène) : 37/105, 47/125. Cadou (René Guy) : 6/87, 19/91, 20/94, 50/97. Cahiers de la métropole (Les) : 29/99. Cahiers nantais (Les) : 11/92, 29/106, 43/110. Cahun (Claude) : 16/31, 29/103, 50/98. Caillaud (François) : 48/103. Calbour (Christian) : 15/118. CamBo : 35/110, 50/32.
Caméléons (Les) : 18/109. Camus (Renaud) : 5/101, 20/88. Capricci : 26/112. Cap Roots : 4/119. Caraminot (Annick) : 21/91, 26/101. Carfantan (Gwenaëlle) : 39/100. Caroff (Vonnick) : 43/118. Caron (Jean) : 9/99. Cartier (Marie) : 11/88, 42/98. Carvalho (Stéphane de) : 9/116. Casimir (Daniel) : 26/123. Cassard (Jean-Christophe) : 12/94. Cassayre (Aude) : 43/115. Castiglione (Agnès) : 16/110. Catala (Michel) : 33/117. Cayeux (Hélène) : 36/86. C2C : 33/46. Ce qui secret : 21/94. Chaillou (Michel) : 4/110, 15/113, 27/92, 34/119, 43/139. Challe (Daniel) : 19/86. Chalmeau (Stéphane) : 34/129. Chappuis (Marie-Claude) : 38/112. Chapuis (Jean-Yves) : 28/145, 39/99, 50/110. Charbonneau (André) : 29/114. Charles-Le Bihan (Danielle) : 21/89. Charrier (Charles-Éric) : 36/114, 47/129. Chaslin (François) : 15/125. Chasseloup (Philippe) : 2/91, 16/124, 21/109. Chausse trappe : 45/116. Chauvel (Louis) : 1/94.
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
7
Jean-Christophe Cassard Les Vikings ont inventé le commerce triangulaire
15
Gwenaël Guillaume 1572, les Nantais cèdent au vertige du massacre
19
Philippe Hamon Nantes, capitale de la région Bretagne-et-Loire
23
Alain Croix Nantes a préféré la Chine aux Antilles
29
Yannick Guin 1793, Nantes tombe aux mains des Vendéens
38
André Péron Et Paimbœuf l’emporta sur Saint-Nazaire…
43
Didier Guyvarc’h Nantes devient le port de la Suisse
46
Daniel Morvan Mais non, Jacques Vaché n’est pas mort
53
Jean-Pierre Peyon Nantes est toujours la Venise de l’Ouest
Chédemois (Angélique) : 40/126, 49/136. Chel : 5/115, 28/106. Chemetoff (Alexandre) : 4/36, 18/144, 23/107, 24/98. Chérel (Emmanuelle) : 34/116. Cherhal (Jeanne) : 1/100, 21/108, 33/44. Cherhal (Liz) : 31/108. Cheval (Jérémy) : 35/110. Chevalier (Jacques) : 27/82. Chevillard (Éric) : 13/102. Chevrier (Stéphane) : 31/101. Choay (Françoise) : 29/100. Chomette (Henri) : 41/120. Choochooshoeshoot : 35/129. Chopier (Louïse) : 17/114. Chopin (Frédéric) : 19/137. Christiane F : 31/109. Cigale, l’étonnante (La) : 8/103. 5 000 doigts du docteur K (Les) : 23/111. Cintré (René) : 29/105. Clergeau (Christophe) : 49/113. Clergeau (Philippe) : 34/114. Cliff (William) : 4/108. Clouet (Saweta) : 10/96, 21/88, 41/124, 49/139. Cloup (Michel) : 43/130. Coadic (Ronan) : 21/89. Coatrieux (Jean-Louis) : 31/101. Cognée (Philippe) : 12/48, 18/97, 38/106, 40/72. Coher (Sylvain) : 10/84, 30/102, 45/111. Combarnous (Pierre) : 23/82. Comment (Bernard) : 9/101.
NEUF RÉCITS D’HISTOIREFICTION
Conche (Marcel) : 8/101. Confravreux (Joseph) : 1/93. Conte (Giuseppe) : 3/104. Coppalle (Christian) : 2/92. Corbel (Cécile) : 28/104. Corboz (Michel) : 2/94, 14/110, 20/112. Corde oblique : 28/105. Cormier (Michel) : 38/116. Cornette (Joël) : 13/108. Cosson (Yves) : 1/89, 33/130, 44/118. Coudroy de Lille (Laurent) : 24/99. Courcoult (Jean-Luc) : 1/88, 31/94. Coutant (Delphine) : 15/128, 29/112, 32/116. Coutant (Isabelle) : 11/88. Cozic (Jean-Charles) : 10/89, 13/110, 18/93, 41/106, 48/109. Cras (David) : 36/143. Creston (René-Yves) : 11/52. Croix (Alain) : 3/108, 10/88, 12/94, 19/88, 30/98, 38/100. Croix (Nicole) : 11/94. Cros (Christine) : 28/88. Crouïgneau (Clarisse) : 24/100. Cube (Le) : 38/110. Cueto (Helena) : 31/113. Cuiller (Bertrand) : 24/118. Cuiller (Daniel) : 25/116, 45/117. Cuiller (Jocelyne) : 32/118. Cussonneau (Christian) : 49/110 Dagognet (René) : 9/120. Daguin (Alain-Pierre) : 43/115.
CES CITOYENS VENUS D’AILLEURS
CES CITOYENS VENUS D’AILLEURS
LE DOSSIER
LE DOSSIER
NEUF RÉCITS D’HISTOIRE-FICTION
7
Philippe Rigollier Comment accueillir à Nantes des étrangers de plus en plus nombreux
12
Delphine Bouffenie : «Je suis l’adjointe à l’égalité!»
15
Sophie Jozan : «Ce n’est pas un thème partisan»
17
Anne-Marie Giffo-Levasseur et Bernard Vrignon La Maison des citoyens du monde : le proche et le lointain
23
Élisabeth Pasquier De l’islam invisible à l’islam visible
29
Alain Croix Communautés étrangères : Nantes est-elle une exception ?
33
Jean-Claude Pinson Nantais, évasivement
39
Jean-Paul Barbe L’intégration des migrants : trois exemples européens
43
John Tolan Le chiffon rouge du communautarisme
47
Laurent Bouvet Communautés, diversité, égalité
Dallet (Jean-Marie) : 40/111. Damny : 20/110. Damon (Julien) : 13/101, 27/83. DAN : 39/117, 48/124. Danet (Jean) : 27/94. Daniel (Didier) : 13/111. Darche (Alban) : 2/93, 11/107, 12/111, 39/118, 48/124. Darin (Mickaël) : 21/90. Darmon (Olivier) : 6/90. Davezies (Laurent) : 8/95, 37/92. Daviaud (André) : 15/115. Davis (Mike) : 7/97, 13/100, 19/82. Davy (Luc) : 49/139. Debray (Régis) : 31/102. De Bruyn Kops (Henriette) : 14/88. Decker (Simone) : 28/96. Decours (Catherine) : 1/91, 9/101, 19/100. Defois (Serge) : 8/98. Defossé (Alain) : 26/105, 32/94,
36/125. Delabrosse (David) : 1/101, 32/116. Delahaye (Daniel) : 38/101. Delarozière (François) : 5/98. Delaume (Chloé) : 16/113. Delaunay (Else) : 21/92. Delettre (Olivier) : 38/104. Deleuze (Gilles) : 6/88. Delfes (Les) : 31/109. Délires d’Initiés : 24/117. Delorme (Guy) : 18/91. Del Pino : 13/119. Delpire (Laurent) : 49/110. Delplanque (Mathias) : 20/111, 21/111, 39/116, 46/112. Deltas : 40/119. Demarquette (Henri) : 29/118. Demian Clav : 29/113. Demy (Jacques) : 7/58, 13/124, 23/44, 24/96, 25/104, 28/93. Denèfle (Sylvette) : 1/95, 14/87.
COMMENT NAÎT UN ROMAN-PHOTO | PATRIMOINE
PATRIMOINE | PHOTO
Comment naît un roman-photo…
TEXTE > ALAIN CROIX
Nous étions le lundi 2 juin 2014, autour de 9 heures 50. Une revue d’histoire qui accorde une grande place à une illustration de qualité, Bretagne Magazine Histoire, était curieuse de savoir quelles retombées iconographiques pouvait avoir eues le Dictionnaire de Nantes au bénéfice des collectivités publiques. J’accompagnais donc Véronique Guitton, la conservatrice des Archives municipales, et Patrick Jean, son photographe attitré, dans une de leurs missions de numérisation de la collection de Jean-Claude Potet1. Toujours aussi généreux, Jean-Claude Potet avait en effet accepté que sa collection, déjà bien utilisée pour illustrer le dictionnaire, soit entièrement numérisée puis, après le travail scientifique de Véronique Guitton, mise gratuitement à la disposition du public.
Il était donc 9 heures 50, et Jean-Claude Potet brandissait le numéro 44 de Place publique dont il avait été jusqu’à surligner plusieurs passages de l’article dans lequel Bertrand Guillet évoquait les plus anciens photographes de Nantes, des daguerréotypistes donc2. « Oh mais, il y en a bien d’autres ! ». Et de m’entraîner vers une de ses armoires aux trésors. La suite se raconte, en partie au moins, en photographies. 1. Les lecteurs de Place publique ont découvert Jean-Claude Potet en janvierfévrier 2013 (n° 37), et le travail personnel du photographe Patrick Jean en juillet-août 2014 (n° 46). Le récit de « l’aventure Potet » au profit des Nantais est publié dans Bretagne Magazine Histoire de ce mois de janvier. 2. « Quatre images uniques de Nantes : elles datent de l’invention de la photographie », Place publique n° 44, mars-avril 2014, p. 78-87.
Le beau jeune homme La plupart des daguerréotypes sont des photographies comme cellesci, bien différentes des exceptionnelles vues de Nantes acquises par le Musée d’histoire de la ville et présentées par Bertrand Guillet. Des portraits donc : rien qu’à Paris, on en estime le nombre à 100 000 pour l’année 1849, et à plusieurs milliers chaque année pour un atelier dans une grande ville de province. Ils ne sont pas datés, sinon d’un hypothétique « années 1840-1850 », pas localisés, sinon grâce, parfois, à l’étiquette apposée par l’auteur au verso du cadre : ici, Jean-Ambroise Duval, installé au plus tard en 1864, nous disent les almanachs de Nantes, 21 rue Contrescarpe. Et surtout, on ne sait absolument pas qui est photographié,
84 | PLACE PUBLIQUE | JANVIER-FÉVRIER 2015
à l’exemple du « beau jeune homme » ici représenté. Ce document est pourtant un bel exemple de la passion qui s’empare des classes aisées, désireuses de faire réaliser des portraits à relatif bon compte – meilleur évidemment qu’en recourant à un peintre –, même si c’est au prix d’un certain effort : les temps de pose atteignent couramment dix à quinze minutes, si bien qu’au cours des années 1840 se diffuse un modèle de siège comportant un appui-tête destiné à soulager les victimes ! On comprend mieux pourquoi les sujets appuient un bras sur une table ou un guéridon et pourquoi, sur trop de daguerréotypes, les yeux sont flous : le sujet ne doit pas cligner des yeux pendant la pose… JANVIER-FÉVRIER 2015 | PLACE PUBLIQUE | 85
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 65
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
7 14
L’AÉROPORT, LE SAVOIR ET LA CROYANCE
Jean-Yves Cochais L’aéroport dans l’œil de la presse locale Quarante-cinq ans d’histoire
15
André Péron Ce que nous apprend un siècle et demi d’aménagement de l’estuaire
27
Jean-Claude Hélin Quelle place pour le public dans les décisions relatives aux grands projets?
33
Michel Carrard Au crible de la théorie des jeux
37
Les raisons des choix l’ACIPA, Jacques Auxiette, Joël Batteux, Bruno Hug de Larauze, Jean-Yves Le Drian, Jacques Lemaître, Claude Naud
44
VILLES SENSIBLES VILLES SENSUELLES
Scénarios pour le futur Patrick Mareschal La fin du Far West François de Rugy Et l’appel d’offres fut déclaré infructueux…
Denis (Michel) : 24/108. Dennis (Kingsley) : 34/114. Depardon (Raymond) : 19/68. Depaule (Jean-Charles) : 24/99. Depeau (Sandrine) : 31/99. Depth Affect : 30/115. Der Schueren (Éric van) : 19/86. Descombes (Vincent) : 2/76. Descout (Guy) : 26/101. Désert (Claire) : 4/120, 6/102, 26/124, 38/112. Desnos (Philippe) : 38/101. Després (Laure) : 19/83. Des Roses : 49/123. Detroit (agence) : 37/125. Devals (Christophe) : 49/110. Deville (Patrick) : 14/91, 30/101, 35/115, 39/43, 47/119, 48/116. Devillers (Christian) : 26/147. Devisme (Laurent) : 14/86. Devorsine (André) : 13/58. Dhoquois (Anne) : 3/109. Dickow (Alexander) : 12/88. Diluka (Shani) : 44/124. Dispositif (Le) : 8/112. Djazafaz Combo : 28/106. DLW (agence) : 35/132. Dodier (Rodolphe) : 35/110. Dollé (Nathalie) : 7/98. Dominique A : 7/88, 15/128, 33/44, 33/122, 37/117. Dommée (Charles) : 13/61. Dormagen (Jean-Yves) : 5/105. Dossal (Philippe) : 7/86, 20/89, 26/104, 29/99, 36/102. Douillard (Alain) : 6/98. Doulce mémoire : 30/116.
Downtao : 20/111. Drouet (Dominique) : 7/96. Drouet (Marie) : 24/109, 30/108. Dtwice : 43/132. Dubitatif : 26/122. Dubois (Jacques) : 41/125. Dubois (Jérôme) : 24/101. Dub Orchestra : 22/134. Dubosc (Éric) : 11/102. Dubost (Jean-Pascal) : 7/82, 17/109, 22/110, 34/119. Dubreuil (Vincent) : 38/101. Duffau (Hélène) : 19/96. Dumay (Augustin) : 42/113. Dumont (Marc) : 25/95. Dunkerque : 50/125. Duo (Duo) : 12/88. Dupont (Gabriel) : 46/114. Durand (Benjamin) : 30/113. Durand (Guillaume) : 2/76, 10/91, 32/92, 41/111. Durand-Ménard-Thibault (agence) : 12/100, 16/117. Durandière (Ronan) : 49/110. Dussuet (Annie) : 1/95. Duthilleul (Jean-Marie) : 37/123. Echenoz (Jean) : 37/106. Efoui (Kossi) : 12/92, 27/89. EL : 13/119, 35/129. Elder (Marc) : 25/78. Electrod : 14/109. Electronics Freemen : 3/121. Elephanz : 41/118. Elmer Food Beat : 26/121, 33/45. El Royce : 15/129. Engerer (Brigitte) : 2/95, 37/118.
66 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
LE DOSSIER
LE DOSSIER
L’AÉROPORT, LE SAVOIR ET LA CROYANCE
7 15 20 23 29 35 39 43 47 53 57 61 65 71 79 87 97
Morceaux choisis
Alcools, carnaval, érotisme… Morceaux choisis sur les cinq sens Le tourbillon des sens Alain Croix Les odeurs de Nantes Nicolas de la Casinière Quelques points biens sentis Anthony Lorgeau L’architecture prend des couleurs Paul Louis Rossi Simplement la lumière Sylvain Girault La ville est peuplée de fredonnements Gaëtan Bourdin Les paysages sonores et visuels de Malakoff Didier Guyvarc’h La mort en spectacle Jean-Paul Barbe Non-voyants, mal-voyants, mieux-voyants Jean Breteau Nantes, la ville aux pleins sens Dominique Loiseau La rue, la nuit, les femmes Jean-Claude Pinson Saint-Nazaire sous le ciel et sur mer Thierry Guidet Le goût de Nantes Marc Grangiens Du carnaval à Royal de Luxe Urbanisme des sens Olivier Mongin Pour un urbanisme des sens Michel Ragon De la ville réelle à la ville imaginaire Carte blanche Christian Leray
Ensemble Aurora : 24/119. Éponyme : 3/103. Epstein (Renaud) : 40/103. Eradicate : 10/102. Erdas (Paola) : 1/104. Erwan Co : 16/127, 29/113. Esprit : 13/100, 50/120. Esprit des villes (L’) : 46/100. Esquisse : 21/110. Estève (Christine) : 35/110. Eugène Plaisir : 4/119. European-TV-Brass-Trio : 16/126. Évano (Georges) : 13/54, 25/113, 26/116. Éveno (Patrick) : 22/118. Exercices d’architecture : 31/99. Fabiani (Henri) : 50/121. Fakambi (Sika) : 48/118. Fairy world : 11/106, 17/120. Falc’her-Poyroux (Erick) : 15/118. Faligot (Roger) : 37/94. Farows : 39/119. Farron (Ivan) : 27/93. Faucompré (Quentin) : 25/100. Faugeron (Jean) : 39/124. Faune : 40/119. Fedorenko (Nicolas) : 44/132. Femme à Berlin (Une) : 2/75. Fermetures de boîtes… et après ? : 7/93. Fernandez (Carlos) : 23/102. Ferré (Paul) : 39/122. Ferrier (Jacques) : 14/87, 21/141, 50/112. Ferrier (Michaël) : 19/94. Feu (Le) : 45/114.
VILLES SENSIBLES VILLES SENSUELLES
Fialaire (Jacques) : 17/105. Finch (Spencer) : 21/101. Finkielkraut (Alain) : 7/91. Fleury (Didier) : 2/80. Floch (Jacques) : 18/90, 33/114. Flonneau (Mathieu) : 20/84. Fonky nyko : 35/128. Fonteneau (Éric) : 10/108, 45/119. Forabandit : 36/117. Fordamage : 15/129, 35/128. Forest (Philippe) : 2/73, 6/84, 12/86, 22/113, 23/94, 30/100, 37/101, 47/111. Forge (Sylvain) : 45/108. Forks (The) : 27/105. Forma 6 : 7/102, 12/105. Fouché (Pascal) : 29/104. Foulon (Philippe) : 12/111. Fouquet (Xavier) : 39/126. Framix : 15/129, 37/115. France Nouvelle-France. Naissance d’un peuple français en Amérique : 3/112. Francis et ses peintres : 10/103, 42/109. Francœur (François) : 10/106. François (Michel) : 33/114. François Morellet. Ma Musée : 7/98. French Cowboy : 8/113, 11/106, 20/109, 39/117. Fréour (Jean) : 31/71. Frères Casquette (Les) : 36/117. Frères Léon (Les) : 29/113. Froger (Thierry) : 39/104. Fromanger (Gérard) : 9/104. Fruchaud (Hubert) : 15/118.
Gallicé (Alain) : 5/103, 49/110. Gare Maritime 2008 : 11/96, 48/115. Garnier (Daniel) : 10/89, 13/110, 18/93. Garo (Nicole) : 49/135. Gaubert (Joël) : 4/112, 8/101. Gaudin (Bruno) : 7/104. Gautier (Benoît) : 28/104. Gautier (Robert) : 35/119. Gaxie (Jean-Pierre) : 9/99. Gazeau (Philippe) : 14/87. Geipel (Finn) : 13/62. Gelas (Bruno) : 6/88. Gellé (Albane) : 19/93, 37/104. Genevoix (Maurice) : 31/103. Genie (Sharif) : 43/120. Germaix (Karine) : 44/122. Geslin (Claude) : 24/108. Gheorghiu (Virgil) : 2/70. Gibello (Emmanuelle) : 26/123. Gilabert (Teodoro) : 11/95, 21/95, 35/117, 39/106. Gilbert (Thomas) : 42/105. Gilet (Bertrand) : 28/94. Gillet (Clément) : 32/147. Gilli (Frédéric) : 45/100. Giquel (Pierre) : 5/98. Girard (Alain) : 32/82. Girard (Victor) : 43/48. Girault-Guillard Quartet : 17/123. Giro (Sylvain) : 30/112, 43/132, 49/123. Givone (Daniel) : 44/123. Glacière (La) : 11/87. Gloaguen (Alexis) : 21/95.
PROSPECTIVE
JACQUES DEMY
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
Photo Agnès Varda.
Glück : 29/115. GLV (agence) : 40/127. Godin (Christian) : 3/105. Godin (Lucien) : 38/116. Gokan : 19/110. Gorin (Jean) : 9/107. Goudemare (Sylvain) : 19/97. Goudron : 23/111. Goulaine (Robert de) : 12/91. Gourlay (Patrick) : 24/108. Gouyette (Émile) : 47/90 Gracq (Julien) : 1/87, 4/62, 7/82, 8/5, 14/93, 16/27, 16/110, 20/115, 27/86, 48/104, 50/101. Graines de berceuses : 37/117. Grandet (Magali) : 20/87. Grandjean (Antoine) : 16/115. Grandjouan (Jules) : 19/75. Grandmaison(Hubert de) : 18/87. Grangiens (Marc) : 13/126. Gras (Jacques) : 48/97. Gras (Pierre) : 50/111. Gratton (Maude) : 16/129. Gratuit : 38/110. Gravelaine (Frédérique de) : 47/112 Grenier (Alex) : 18/110, 25/114. Grenouilleau (Olivier) : 34/116, 46/101. Voir aussi Pétré-Grenouilleau. Grether (François) : 24/143, 38/94. Grigri Blue : 6/100, 27/104. Gros Cube (Le) : 7/108, 11/107. Grupetto : 37/117. Guaitoli (Maria Theresa) : 32/90.
Gualdé (Krystel) : 18/90. Guennoc (Marie-Laure) : 41/100. Guérard (Michel) : 32/95. Guervilly (Jean) : 49/137. Guezengar (Claire) : 5/99. Guibert (Gérôme) : 20/87. Guicheteau (Samuel) : 14/90. Guide indigène de (dé)tourisme de Nantes et Saint-Nazaire : 18/86. Guidet (Thierry) : 2/80, 3/110, 44/108. Guiffan (Jean) : 7/94, 13/110, 15/118, 33/118. Guigot (André) : 34/121, 45/112. Guigueno (Vincent) : 20/84. Guilbaud (Justine) : 37/97. Guilbaud (Sarah) : 39/74. Guilbaud (Yannick) : 22/116. Guillaume (Émile) : 19/76. Guillaume (Jacques) : 4/111. Guillaume Hazebrouck Sextet : 17/121. Guillet (Béatrix) : 26/101. Guillet (Bertrand) : 16/108, 18/90, 20/90. Guillet (Noël) : 19/84. Guillon (Damien) : 29/117. Guillot (Hélène) : 48/115. Guillotel (Hubert) : 49/106. Guin (Yannick) : 3/111, 31/103, 33/116, 37/99. Guinée (Anne-Flore) : 50/130. Guitet (James) : 26/72. Gurval : 7/108. Gury (Christian) : 44/118. Guthrie (Will) : 35/128, 44/122.
Guy (Catherine) : 32/88. Guyot (Laurent) : 14/97. Guyot (Romain) : 40/120. Guyvarc’h (Didier) : 19/88, 30/98, 38/100, 43/119. Haëntjens (Jean) : 9/96, 22/110, 31/96, 44/110. Halbert (Roland) : 42/102. Halgand (Marie-Paule) : 4/111. Hamon (Kristian) : 32/92. Hamon Martin Quintet : 49/122. Hamoury (Maud) : 26/102. Hantaï (Pierre) : 1/104, 6/102, 36/119, 48/128. Hap Hip Hop : 48/124. Haudebourg (Guy) : 49/103. Healthy Boy (The) : 15/129, 22/134, 30/114, 38/108. Hein (Jeppe) : 46/117. Heisser (Jean-François) : 36/118. Hellier (Emmanuelle) : 25/95. Hellman (Monte) : 27/90. Herman (Karine) : 49/136. Hernandez (Frédérique) : 43/110. Hersant (Yves) : 19/86. Hervouët (Philippe) : 28/87. Hervy (Olivier) : 35/116. Herzog (Lise) : 28/88. Heuzé (Philippe) : 19/86. Hidoux-Roussel (Martine) : 32/91. Hint : 43/130. Hirose (Etsuko) : 36/118. Hocus Pocus : 22/132, 33/46. Hoffmann (Stéphane) : 3/104, 10/85, 45/111. Holy Mushroom : 9/119.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 67
Comme S a changé !
RÉSUMÉ > Les r urbains d’enverg transformé Saint-N mographique ret composition socia prolongent cette m fait de la ville es C’est un autre Sa
TEXTE > NICOLAS TER
« Saint-Nazaire ch zaire », « je n’avais d’arriver »… comb à quel point la ville nières années, est nelles qui lui étai ville ouvrière, d’un C’est le résulta bien connue, en œ binaison d’une ingé tié en 1983 fixant l suivre au premier le port »; un plan loppement durabl cours de chaque m projets urbains dep leur mise en œuv paux, communaut Cette transform bains d’envergure de natures culture espaces publics fo pour conforter l’id
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
Elles, ils ont contribué à Place publique Un chiffre en italiques indique qu’il s’agit d’une contribution orale (entretien, participation à un débat…). Thierry Guidet n’est mentionné que pour des articles personnels, à l’exclusion des contributions régulières comme l’éditorial, le bloc-notes ou la rubrique « Livres ».
Acipa : 21/37. Adam (Philippe) : 26/158. Aguila (Jésus) : 1/143. Allain (Patrice) : 9/32, 16/7, 16/23, 16/41, 19/59. Allain (Yves-Marie) : 37/29. Allaire (Bernard) : 11/138. Allio (Gérard) : 7/149. Amato (Massimo) : 33/107. Amouroux (Dominique) : 13/43, 32/57, 35/7. Voir aussi sa chronique d’architecture, depuis le n° 2. Amphoux (Pascal) : 25/131. Andreu-Boussut (Vincent) : 10/33. Andrieu (Dominique) : 18/128. Archambeaud (Hugues) : 44/60. Arnoux (Cécile) : 33/23. Voir aussi sa chronique musicale, depuis le n° 35. Arrondel (Luc) : 32/7. Arthuis (Grégoire) : 48/150. Aubert (Gauthier) : 35/122. Aubin (Samuel) : 3/15. Aubineau (Gabriella) : 33/91. Audic (Philippe) : 6/115, 21/151, 27/153, 37/80, 44/137, 45/41, 49/43, 50/6. Audouin (Jean) : 12/141. Audubert (Philippe) : 33/57. Aumont (Yves) : 2/77. Auxiette (Jacques) : 13/79, 21/39. Avon (Dominique) : 47/66. Ayrault (Jean-Marc) : 11/7, 17/28, 26/7, 28/112, 50/6. Babonneau (Sandrine) : 17/154. Bacqué (Marie-Hélène) : 41/43. Bailly (Jean-Louis) : 13/102, 14/91, 17/108, 20/96, 25/100,
32/95, 35/116, 46/107. Balducchi (Jean-François) : 28/111. Balzac (Honoré de) : 12/68. Barbara (Augustin) : 21/121. Barbe (Frédéric) : 50/142. Barbe (Jean-Paul) : 2/34, 2/43, 9/134, 10/41, 16/131, 20/39, 22/47, 37/17, 37/108, 47/114. Barbereau (Yoann) : 3/101, 5/122, 6/84, 6/88, 7/84, 7/98, 8/96, 8/104, 9/99, 9/104, 9/107, 10/83, 10/91, 11/98, 12/86, 12/88, 12/98, 14/93, 14/95, 14/97, 15/120, 16/115, 18/94, 18/98, 19/63, 19/94, 19/102, 20/93, 20/100, 21/93, 21/97, 21/101, 22/112, 22/114, 22/122, 24/109, 25/100, 25/102, 25/108, 26/81, 26/110, 27/76, 27/88, 27/90, 27/95, 28/96, 30/100, 30/108, 31/106. Barbéris (Dominique) : 20/115. Barbier (Patrick) : 19/137, 33/7. Bariol (Brigitte) : 11/28, 50/6. Barrau (Franck) : 10/125. Barré (Philippe) : 35/147, 38/137. Barreau (Joël) : 5/129, 8/39, 9/86, 19/59, 47/125. Barthel (Pierre-Arnaud) : 4/46, 7/141, 8/147, 9/148, 10/7, 13/17, 15/149, 23/31, 27/117, 35/72, 38/53. Barthon (Céline) : 10/33. Baslé (Maurice) : 25/23, 47/31, 47/147. Bataille (Philippe) : 2/85, 6/90, 13/51. Batard (Perrine) : 38/67. Batteux (Joël) : 11/7, 15/25, 21/40,
74 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
25/141, 33/141, 38/149, 50/7. Baubérot (Jean) : 47/76. Baudelle (Guy) : 29/131, 32/133, 34/113, 37/99, 49/141. Baudelot (Christian) : 7/69. Baupin (Denis) : 8/151. Bazin (Jean-Pierre) : 9/19. Béal (Vincent) : 37/23. Bearzatto (Aldo) : 20/136. Beck (Philippe) : 7/113. Beckmann (Aldric) : 38/137. Beillevaire (Vincent) : 44/33. Bellanger (Jérôme) : 38/139. Bénesteau (Alain) : 17/57. Bensoussan (David) : 17/14, 32/92, 35/121, 36/108, 43/119, 49/108. Bergerat (Alain) : 6/129, 13/76, 29/127. Berque (Augustin) : 27/133. Berthiau (Maurice) : 25/135. Bertina (Arno) : 19/159. Bertreux (Michel) : 33/145. Besson (Alain) : 6/40, 6/104. Bienvenu (Gilles) : 1/70, 2/57, 3/85, 4/6, 4/64, 4/69, 5/76, 6/59, 9/90, 10/58, 11/64, 12/53, 12/119, 13/73, 14/59, 15/70, 16/56, 17/71, 18/56, 19/73, 20/58, 21/75, 23/86, 24/92, 25/79, 26/53, 26/77, 27/68, 28/76, 29/70, 30/77, 31/64, 32/69, 34/94, 35/86, 36/76, 38/74, 39/68, 39/87, 40/26, 40/88. Biffe (Yann-Yves) : 12/33. Bigorgne (Joël) : 8/139. Bigotti (Jean-Noël) : 33/21. Biscay (Élisabeth) : 40/21. Blaise (Jean) : 4/79, 15/85, 22/147,
38/43, 40/29, 50/7. Blanchet (Mickaël) : 28/122. Blondeau (Catherine) : 48/32. Blondiaux (Loïc) : 6/28. Body (Henrich) : 35/135. Boeswillwald (Alain) : 5/79. Boichot (Claude) : 12/71. Boislève (Jacques) : 2/49, 8/55, 16/68, 22/87, 31/7. Boli (Claude) : 28/23. Bolo (Pascal) : 28/138. Bompol (Maryvonne) : 17/101. Bon (François) : 20/159. Bonnand (Gaby) : 36/27, 36/43. Bonneau (Jacques) : 17/125, 18/137. Bonnefoy (Serge) : 22/150. Bonnet (Loïc) : 5/147, 12/133, 27/97, 28/87, 29/121, 33/120. Bordier (Hervé) : 33/91. Boret (Charles-Marie) : 12/37. Bossé (Anne) : 13/23, 31/53, 35/21. Bouchain (Patrick) : 27/143. Boudic (Bernard) : 12/139, 15/77, 15/107, 17/7, 25/7. Boudic (Goulven) : 1/127, 2/135, 3/147, 4/6, 4/112, 4/145, 5/104, 6/6, 6/28, 7/91, 7/93, 7/119, 8/95, 8/100, 9/98, 9/127, 10/86, 11/88, 11/123, 13/84, 15/19, 15/106, 16/80, 18/25, 21/88, 21/130, 25/141, 27/94, 27/109, 27/127, 30/50, 34/134, 35/26, 35/67, 40/103, 41/131, 42/37, 45/138, 47/21, 49/59. Bouffenie (Delphine) : 20/14. Bougeard (Christian) : 30/7, 42/11.
LE DOSSIER Nantes, capitale verte de l’Europe
Politiques
7 Ronan Dantec : la récompense gâchée par la querelle ?
13 Paul Cloutour La reconnaissance du service public « à la nantaise »
17 Jean-Paul Barbe Les leçons de
NANTES,
CAPITALE VERTE DE L’EUROPE
Hambourg
21 Vincent Béal Comment l’écologie a saisi les villes Paysages
29 Yves-Marie Allain Paysages urbains: la ville est faite pour les hommes 35 Olivier Rialland Des siècles de tradition verte 39 Claire Lelong Paysages : le monde s’invite à Nantes
Bougon (Hervé) : 20/136. Bouillé (Marie-Odile) : 3/59. Bouquard (James) : 38/138. Bourdet (Gildas) : 14/71. Bourdin (Gaëtan) : 22/39. Bourgeon (Jean) : 11/108. Bourgoin (Gérard) : 28/141. Bourrigaud (René) : 9/55, 25/83, 34/43. Boutaleb (Aïcha) : 48/147. Bouvet (Laurent) : 20/47. Boyer (Alain-Michel) : 8/49. Branchereau (Jean-Pierre) : 14/127, 17/97, 40/30. Branco (José) : 46/31. Breteau (Jean) : 22/53. Briantais (Claude) : 24/80. Bromberger (Christian) : 28/7. Brovelli (Gérard) : 5/35. Brucy (Guy) : 26/143. Brugère (Fabienne) : 26/26. Bulting (Patrice) : 33/49. Bureau (Michelle) : 13/133, 24/33, 50/7, 50/150. Buron (Gildas) : 9/84. Cabanas (Éric) : 40/90. Cabantous (Alain) : 44/15. Cadou (René Guy) : 11/69. Calet (Henri) : 14/64. Cantal-Dupart (Michel) : 41/7. Caraës (Jean-François) : 34/103. Carayon (Françoise) : 37/77. Cardon (Dominique) : 45/55. Careil (Yves) : 6/148. Carrard (Michel) : 21/33. Cassard (Jean-Christophe) : 19/7.
Cassourret (Céline) : 42/143. Cervera (Gilles) : 36/39. Chaigne (Marion) : 50/92. Chaillou (Michel) : 8/77. Chalmel (Éric) : 50/8. Champy (Florent) : 13/6. Chapuis (Jean-Yves) : 28/145. Charbonneau (Jean-Pierre) : 8/153. Chardon (Cédric) : 40/76. Charles (Alain) : 19/76. Charles (Jean-Luc) : 27/19, 40/32, 50/8. Charmes (Éric) : 41/47. Charon (Philippe) : 12/65. Chauveau (Cathy) : 41/68. Chémereau (Hubert) : 6/91, 7/95, 11/52, 15/62, 18/47, 24/92, 25/69, 25/99, 27/67, 29/75, 31/71, 32/91, 33/135, 35/88, 37/64, 39/70, 40/139, 43/123, 44/92, 46/127, 49/92, 49/102, 50/121. Chemetoff (Alexandre) : 4/37, 14/23, 18/144, 38/107, 50/8. Chemin (Jean-Claude) : 13/70. Chénard (Alain) : 2/135, 30/33. Chérel (Emmanuelle) : 16/70, 23/132, 29/41. Chereul (Hugo) : 35/31. Chesnel (Solène) : 27/11. Chevrel (Anne) : 44/139. Chiron (Pascale) : 47/45, 50/9. Choblet (Claire) : 3/35. Chupin (Olivier) : 34/49, 40/61, 44/54, 47/82, 50/84. Claro : 25/158.
LE DOSSIER
LE DOSSIER
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
LE DOSSIER Nantes-Paris Je t’aime… moi non plus
Analyses
7 Alain Croix et Didier Guyvarc’h Du duché de Bretagne à Notre-Damedes-Landes…
13 Dominique Luneau Notre économie dépend autant du monde que de Paris
17 Jean-Pascal Hébrard et Cécile Michaut Vivre sa vie, à deux heures d’une capitale de rang mondial
27 Christophe Martin L’effet TGV… 29 Michel Urvoy « Le Premier ministre ne s’excuse pas d’avoir été maire de Nantes »
NANTES-PARIS : JE T’AIME… MOI NON PLUS
31 Jean-Louis Violeau Lorsque les architectes parisiens descendent à Nantes…
35 Jean-Claude Pinson Arts
43 47 50 53 55 59
plastiques : mondialisés comme tout le monde Témoignages Jean Blaise « Ce paradoxal désir de Paris » Philippe Cognée « C’est à Paris qu’il faut être montré » Philippe Forest « Nantes jouit d’une vraie vie littéraire » Pierre-Arnaud Barthel et Laurent Devisme Turbo-profs : ces nomades du savoir Michel Verret : retour à Nantes Thierry Guidet Une soirée sur les rives du monde
Claus (Baladine) : 4/63, 15/71, 33/17, 40/87. Cléach (Anne-Gaëlle) : 39/139. Clémot (Hugo) : 2/76. Clergeau (Christophe) : 28/112, 31/127, 50/9. Clergeau (Marie-Françoise) : 28/57. Cloutour (Paul) : 14/86, 25/141, 34/113, 35/15, 37/13, 37/92, 42/29, 49/47. Coativy (Yves) : 36/107. Cochais (Jean-Yves) : 21/7, 40/115, 46/131, 50/10. Cognée (Philippe) : 38/47, 40/72. Coher (Sulvain) : 30/158. Coignard (Julianne) : 31/123. Collectif 3011 : 28/41. Combarnous (Pierre) : 10/113. Combes (Pierre) : 29/51. Comment (Bernard) : 11/160. Cosnay (Marie) : 42/158.
Coste (Adèle) : 18/31. Couëdel (Marie-Bertille) : 30/129. Cousquer (Céline) : 3/88. Coutant (Daniel) : 36/35, 50/10. Coutant (Philippe) : 5/133, 10/113, 23/119. Cozic (Jean-Charles) : 3/88, 9/121. Cras (David) : 36/143. Croix (Alain) : 1/23, 1/33, 1/65, 1/89, 1/98, 2/39, 2/62, 2/80, 3/75, 3/112, 4/111, 4/113, 5/70, 5/103, 7/58, 7/62, 8/99, 9/105, 10/29, 10/59, 10/65, 11/73, 11/95, 12/57, 13/108, 13/112, 13/126, 14/88, 14/90, 15/76, 15/133, 16/59, 16/103, 16/108, 16/123, 17/19, 17/76, 17/97, 18/58, 18/101, 18/125, 19/23, 19/65, 19/75, 19/79, 20/31, 20/59, 20/90, 21/79, 21/92, 22/15, 23/82, 23/102, 24/88, 24/107, 25/78, 25/98,
Le port et son activité maritime aux alentours de 1840 vus depuis la pointe de la Petite-Hollande. Rappelons, comme l’indique Bertrand Guillet p. 79, que l’impression des daguerréotypes est toujours à l’envers.
82 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2014
MARS-AVRIL 2014 | PLACE PUBLIQUE | 83
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 75
DOSSIER | SPÉCIAL N° 50
LE DOSSIER La livre est-il le parent pauvre de la culture ?
7 Thierry Guidet Le festival qui fera le 11 15 19 23 27 29 35 43 45
printemps ? Bernard Martin Un tour de France des festivals Alain Croix Historiquement, Nantes n’est pas une ville du livre Jean-Louis Violeau Promenade au pays des médiathèques Audrey Daniel Un Nantais sur deux aime lire Jean-François Tallio « Lecture publique: oser la gratuité » Alain Girard-Daudon Voyage en terre de librairies D’Académie à Vie littéraire Franck Renaud Patrick Deville, perceur de sarcophages à Hanoi Alberto Manguel « Tant qu’il y aura des hommes, ils liront »
25/103, 26/67, 28/37, 28/86, 28/88, 28/93, 29/77, 29/104, 30/79, 31/41, 31/74, 33/117, 35/110, 35/120, 37/68, 38/7, 38/119, 39/15, 40/11, 40/85, 41/76, 41/106, 41/143, 43/29, 43/49, 43/91, 43/116, 43/120, 43/140, 43/148, 45/145, 46/70, 46/105, 47/115, 48/109, 49/7, 49/84, 49/103, 49/105, 49/110, 50/54. Croix (Nicole) : 2/56, 9/96, 9/106, 15/72, 34/17, 34/115, 35/111, 38/95. Cuillandre (François) : 17/31. Cytermann (Jean-Richard) : 25/17. Daboust (Véronique) : 21/77. Daguin (Alain-Pierre) : 7/58. Danet (Jean) : 42/91. Daniel (André) : 9/63. Daniel (Audrey) : 39/23. Daniel (Karine) : 29/124. Daniel (Yves) : 21/53. Dantec (Ronan) : 37/7. Daubas-Letourneux (Véronique) : 36/51. Daudet (Alphonse) : 4/76. Dautel (Christian) : 50/10. Davezies (Laurent) : 15/53, 41/37, 49/76, 50/11. Davois (Jean-Paul) : 35/41. Debontride (Xavier) : 39/99, 43/107, 43/151, 45/101, 50/42. Dèbre (Célia) : 4/46. Defossé (Alain) : 31/158.
L’affiche du festival Atlantide
Delamarre (Jean-François) : 44/88. Delavaud (Laura) : 16/73. Delaveau (Daniel) : 9/154, 19/25. Deleforge (Agnès) : 20/94. Delevoye (Jean-Paul) : 37/83. Delpont (André) : 26/45. Demangeau (Valérie) : 31/34. Demy (Mathieu) : 23/72. Desage (Fabien) : 11/25. Deschamps (Juliette) : 47/82. Després (Laure) : 3/35, 11/43, 50/11. Desrosières (Alain) : 25/127. Destais (Nathalie) : 36/27. Devenyns (Patrick) : 35/38. Deville (Patrick) : 13/93, 48/116, 50/11. Devillers (Christian) : 26/147. Devisme (Laurent) : 4/6, 4/27, 12/112, 15/117, 18/21, 18/84, 23/21, 28/90, 35/59, 35/113,
76 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
Un photographe de l’échelle ! Le petit ouvrier confronté au bulbe géant, nous venons de le voir. Ces ouvriers de la Navale encore, dont la tête est plus petite que les manilles qu’ils manipulent. Mais c’est bien l’homme qui fait la photographie, quitte à en jouer, comme avec ce soudeur isolé tout d’un clic comparable à l’immense portique de l’arrière-plan. Les « techniciens « de la photo s’offusqueraient sans doute du rapprochement, mais l’œil est ici très proche
76 | PLACE PUBLIQUE | JANVIER-FÉVRIER 2012
la ville à elle-même
11 Alain Croix Vue du fleuve, vue du ciel…
17 Catherine Séron-Pierre Le seul 21 26 29 30 32 35 37 39 42 45 47 49 52 54 55 57 61 72
immeuble de grande hauteur à Nantes Saint-Nazaire depuis le Building Gilles Bienvenu Le nid et le poulailler Jean Blaise On s’est tout de même bien débrouillés avec notre ville Jean-Pierre Branchereau Lire le paysage Jean-Luc Charles La métropole à venir Marcel Freydefont Le dialogue des belvédères Sarah Guilbaud Comme un géant qui voit tout en petit Des lycéens On se sent tout petits Stéphane Pajot La grâce de l’homme araignée Élisabeth Pasquier Up/down André PéronComme l’empereur du Japon Jean-Claude Pinson Terraquée Marie-Hélène Prouteau La croisière immobile Jean-François Revert Cette ville à recoudre Danielle Robert-Guédon Chatouiller les nuages Paul Louis Rossi Conduire la romance vers l’horizon Olivier Chupin Vu du ciel : le meilleur point de vue sur la géographie des territoires Philippe Cognée Nantes après Shanghai et New York
37/92, 38/53, 39/98, 40/7, 43/108, 44/106, 46/7, 46/100, 48/59, 49/33, 49/65, 50/31. D’Haene (Laurence) : 29/29, 34/131. Diallo (Philippe) : 28/27. Dolez (Bernard) : 6/25. Donzelot (Jacques) : 1/155. Dossal (Philippe) : 7/137, 9/143, 10/151, 11/147, 13/149, 14/153, 15/7, 16/156, 17/147, 19/151, 20/145, 23/6, 25/57, 31/29, 41/33. Douillard (Luc) : 9/76, 27/31, 28/65, 35/91, 50/12. Du Crest (Arnaud) : 6/137, 7/92, 15/11, 26/106. Dumont (Marc) : 5/43, 18/85, 18/128, 19/84, 19/121, 21/90, 24/101, 25/96, 28/89, 29/100, 31/135, 32/87, 32/90, 46/23, 46/149. Voir aussi sa chro-
SAINT-NAZAIRE SOUS LE REGARD D’HERVÉ RONNÉ | PATRIMOINE
PATRIMOINE | SAINT-NAZAIRE SOUS LE REGARD D’HERVÉ RONNÉ
Les salariés s’apprêtent à accrocher câbles et manilles sous le portique, Saint-Nazaire, chantiers STX-Europe, 24 septembre 2009.
de celui d’un autre photographe venu saisir le travail des Nazairiens, au tout début des années 1930. Le Tchèque François Kollar saisissait « La France au travail », et plus précisément le rivetage des tôles de l’Île-de-France, en noir et blanc bien sûr ; le même rapport de l’homme au métal, le même homme seul sujet réel de la photographie. Rassurant : l’œil du photographe, sa sensibilité, comptent plus que la technique…
NANTES
Nantes et Saint-Nazaire, les villes vues d’en haut
7 Laurent Devisme Rendre visible
LE DOSSIER
LE DOSSIER
LE DOSSIER
LE LIVRE EST-IL LE PARENT PAUVRE DE LA CULTURE ?
Soudeur à la découpe devant le portique, Saint-Nazaire, chantiers STX-Europe, 24 septembre 2009.
JANVIER-FÉVRIER 2012 | PLACE PUBLIQUE | 77
SAINT-NAZAIRE, LES VILLES VUES
ET
D’EN HAUT
nique Initiatives urbaines, depuis le n° 30. Dumont (Thérèse) : 38/78. Durand (Guillaume) : 8/123, 26/88, 48/139. Durand-G (Murielle) : 14/112, 15/119, 16/122, 18/102, 19/103. Durand (Robert) : 10/57, 11/63, 12/52. Duron (Philippe) : 40/151. Dutercq (Yves) : 12/71. Dutitre (Yoann) : 35/135. Duval (Gilbert) : 20/133, 26/133, 30/123. Émin (Sandrine) : 27/45. Énard (Mathias) : 16/160. Epstein (Renaud) : 15/57, 35/78, 41/37, 50/12. Even (Alain) : 44/147. Évin (Claude) : 36/57. Fabre (Xavier) : 48/41. Fakambi (Sika) : 48/118. Faure (Jean-Michel) : 28/43. Ferrandon (Benoît) : 37/54, 39/50, 45/74, 48/76, 49/76, 50/140. Ferrier (Jacques) : 21/141. Ferrucci (Roberto) : 13/160. Fillon (François) : 13/82. Floch (Jacques) : 5/49, 7/69, 41/7. Flux (Vincent) : 7/144, 9/146, 11/153. Forest (Philippe) : 12/160, 38/50, 50/12. Fortin (Christian) : 18/43, 34/131.
SPÉCIAL N° 50 | DOSSIER
LE DOSSIER
La politique de la ville, un chantier à reprendre
7 Jean-Louis Violeau Comment Ville 13 21 29 33 37 43 47 51 55
et Banlieue naquit à Rezé Jean Renard Une histoire des banlieues nantaises Hervé Guéry Les inégalités se creusent entre les quartiers sensibles et les autres Clotilde Ligeard Vingt ans de journaux de quartier à Nantes Philippe Dossal Orvault: qu’elle était douce ma banlieue! Laurent Davezies-Renaud Epstein: « La politique de la ville est en souffrance » Marie-Hélène Bacqué La politique de la ville ne se fera plus sans les habitants Éric Charmes Les périurbains aussi ont droit à la ville Gilles Retière: « C’est aux métropoles de mener la politique de la ville » Olivier Mongin Scénarios pour des villes émiettées
Fouasson (Gildas) : 36/67, 46/64. Fougère (Pascale) : 50/31. Fouquet (Xavier) : 49/29. François (Michel) : 37/131. Frébault (Jean) : 37/77. Freydefont (Marcel) : 8/129, 40/35, 48/7, 48/37. Fritsch (Bernard) : 5/79, 6/123, 13/137, 28/141. Gabilleau (Clémence) : 48/9. Gaboriau (Anne) : 36/127. Galdin (Pierre-Jean) : 4/43. Gallon (Claire) : 45/30. Gangloff (Emmanuelle) : 48/51. Garat (Isabelle) : 7/41. Garcin (Christian) : 17/160, 39/158. Garnier (Daniel) : 3/88, 9/121. Garnier (Laurence) : 47/42, 50/13. Gaubert (Joël) : 20/129, 26/88. Gautier (Daniel) : 1/131. Gautier (Robert) : 24/57, 36/77. Gendron (Jean-François) : 15/29, 50/13. Geslin (Claude) : 18/67. Giboire (Claude) : 38/141. Giflo-Levasseur (Anne-Marie) : 20/19. Gilabert (Teodoro) : 14/141. Gilbert (Pierre) : 48/142. Gillardin (Delphine) : 50/103. Gillet (Clément) : 32/147. Girard-Daudon (Alain) : 5/117, 8/72, 24/105, 33/130, 39/29, 43/139. Giraud (Brigitte) : 14/160.
LA POLITIQUE DE LA VILLE, UN CHANTIER À REPRENDRE
Girault (Sylvain) : 6/31, 7/132, 22/35, 33/91. Givord (Laurent) : 23/153. Gloaguen (Alexis) : 23/158. Glotz-Richter (Michael) : 2/19. Gobeaut (Florence) : 43/98. Godin (Léa) : 18/31. Goureaux (Guy) : 9/45. Goureaux (Marinette) : 33/139. Gourgues (Guillaume) : 42/64. Gourlay (Florence) : 46/47. Gourvennec (Estelle) : 39/139. Gracia (Sylvie) : 33/156. Graells (Antoni Ramon) : 48/45. Granger (Alexandre) : 47/103. Grangiens (Marc) : 22/71. Gras (Pierre) : 49/21. Grasset (Thibault) : 11/149. Gravouil (Jean-Michel) : 1/71, 2/57, 14/7. Grenouilleau (Olivier) : 32/17, 41/91, 50/13. Voir aussi PétréGrenouilleau. Grether (François) : 24/143. Grosvalet (Philippe) : 50/14 Gualdé (Krystel) : 2/60, 5/66, 15/66, 20/60, 43/36. Guénard (Florent) : 32/13. Guennoc (Marie-Laure) : 13/23. Guéranger (David) : 42/31. Guérin (Marie-Laure) : 14/52. Guerlais (Anne) : 17/99. Guéry (Hervé) : 41/20. Guibert (Christophe) : 33/67. Guibert (Gérôme) : 33/53. Guidet (Gwenaël) : 24/153. Guidet (Thierry) : 2/6, 2/62, 4/62,
LE DOSSIER Les véritables enjeux des élections municipales
LE DOSSIER
LE DOSSIER
La campagne et les candidats
7 Thierry Guidet Six clés pour 11 18 23 29 31 34 37
43 51 56 61 64
comprendre Christian Bougeard 1977-2008 Les leçons de six scrutins dans l’Ouest Jean Guiffan Élections municipales et vote sanction Didier Guyvarc’h L’empire des signes, le choc des symboles Où est le pouvoir ? Paul Cloutour Des communes à l’intercommunalité: le grand transfert David Guéranger Intercommunalité: de petits arrangements entre amis? Jean-Marie Tassëel Pendant vingtcinq ans conseiller du prince Goulven Boudic Nous ne voterons pas pour eux, et pourtant… L’efficacité des politiques municipales Gilles Pinson Que vaut encore le clivage entre la gauche et la droite? Christian Le Bart Et voici pourquoi les maires restent des élus populaires… Jean-Michel Roux Logement: ce qu’on peut faire localement André Herbreteau Déplacements: 35 ans de continuité! Guillaume Gourgues La démocratie participative en quête d’un second souffle
5/74, 6/23, 6/56, 7/65, 8/13, 9/88, 10/155, 12/61, 13/73, 14/62, 17/19, 18/7, 18/115, 22/65, 23/46, 23/84, 25/79, 27/7, 29/66, 30/74, 32/25, 32/68, 32/71, 33/23, 34/13, 36/80, 38/59, 39/6, 42/7, 47/6, 48/23, 49/47, 50/31. Guiffan (Jean) : 2/107, 6/63, 6/64, 7/60, 8/19, 11/110, 20/124, 24/7, 42/18, 44/108. Guignard (Régis) : 17/54. Guihéneuf (Claire) : 46/37. Guiho (Christophe) : 21/125. Guilbaud (Sarah) : 9/11, 33/79, 34/96, 39/75, 40/37, 44/41. Guillard (Émilie) : 6/92. Guillaudeux (Vincent) : 37/127. Guillaume (Gwenaël) : 19/15, 26/11. Guillaume (Jacques) : 18/11. Guillet (Bertrand) : 1/36, 11/62, 18/117, 44/78. Guillotreau (Patrice) : 3/35. Guimard (Paul) : 7/49. Guin (Yannick) : 1/47, 3/86, 9/11, 19/29, 27/16, 28/112, 42/131. Guitton (Aurélie) : 50/14. Guitton (Georges) : 15/112, 17/112, 20/85, 26/100, 29/105, 30/27, 31/93, 31/98, 31/100, 32/89, 32/93, 34/114, 35/110, 36/21, 36/45, 37/90, 37/101, 38/97, 38/100, 38/103, 39/111, 44/111, 45/105, 46/103, 48/110, 49/104, 49/106, 49/111.
LES VÉRITABLES ENJEUX DES ÉLECTIONS MUNICIPALES
Guitton (Véronique) : 32/72, 42/78, 43/43, 50/103. Guy (Catherine) : 48/101. Guyard (Stéphane) : 3/31. Guyvarc’h (Didier) : 1/23, 1/29, 1/47, 1/73, 2/79, 4/62, 5/76, 6/17, 6/58, 7/26, 8/33, 8/98, 9/11, 10/88, 12/58, 14/58, 14/89, 15/132, 16/15, 16/58, 17/97, 18/43, 18/90, 19/43, 19/75, 19/86, 22/43, 22/118, 24/91, 24/108, 26/67, 27/65, 28/74, 29/15, 29/73, 30/75, 30/111, 31/15, 32/17, 34/116, 37/96, 37/97, 37/106, 38/7, 38/98, 40/84, 41/107, 42/23, 43/7, 43/67, 43/91, 44/126, 47/90, 49/7, 49/128, 50/45, 50/122. Guyvarc’h (Michèle) : 34/17, 43/7. Guyvarc’h (Morgan) : 2/62. Gwiazdzinski (Luc) : 44/7. Haas (Sandrine) : 36/7. Haëntjens (Jean) : 4/33, 7/33, 7/129, 14/27, 23/17, 24/23. Hamery (Roxane) : 13/122. Hamman (Philippe) : 18/15. Hamon (Philippe) : 19/19, 26/102, 46/87. Hanna (Chérif) : 38/131. Harousseau (Jean-Luc) : 5/154, 36/57. Haydock (David) : 44/143. Hébrard (Jean-Pascal) : 23/9, 38/17.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 77
PATRIMOINE | PHOTO
Bibliothèque municipale de Nantes : de remarquables photos d’écrivains TEXTE > MARION CHAIGNE
MARION CHAIGNE est la responsable du service Patrimoine de la Bibliothèque municipale de Nantes.
La Bibliothèque municipale de Nantes conserve dans ses fonds patrimoniaux des documents anciens, rares et précieux, écrits ou imprimés du Moyen Âge à nos jours. Parmi ces collections, manuscrits, estampes, imprimés ou livres d’artistes côtoient des photographies ; en effet, si la Bibliothèque ne conserve pas de fonds photographiques à proprement parler, elle met en revanche à disposition du public quelques photographies particulièrement remarquables. Les fonds patrimoniaux de la Bibliothèque sont enrichis par des acquisitions régulières, onéreuses ou non, réalisées à l’occasion de ventes publiques, d’achats auprès de libraires spécialisés ou de particuliers, ou de dons ; depuis déjà plusieurs années a été définie une politique d’enrichissement des collections, qui tient compte de plusieurs axes : – d’abord, la constitution systématique et cohérente d’un fonds local, centré principalement sur la ville de Nantes et la Loire-Atlantique ; – ensuite, l’enrichissement du fonds Bermond-Boquié, fonds de référence en littérature jeunesse ; – enfin, le rôle de Nantes dans l’histoire artistique et culturelle de l’époque contemporaine, du 19e au 21e siècle. Ce dernier axe en particulier a permis d’acquérir plusieurs photographies d’écrivains ou de personnalités importantes de la vie artistique nantaise, qui, sans constituer un fonds en elles-mêmes, déroulent un fil rouge à travers les collections nantaises. Le surréalisme est ainsi représenté par des portraits du « Groupe de Nantes », un groupe de jeunes poètes
92 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
nantais du début du 20e siècle constitué de Jean Sarment, Eugène Hublet, Pierre Bisserié et Jacques Vaché : certains documents sont issus d’une donation effectuée par la famille de Jean Sarment, et deux portraits de Jacques Vaché ont pu être acquis en 2014 lors de ventes publiques. L’œuvre de Claude Cahun représente le fonds photographique le plus important, grâce à un achat réalisé auprès d’un libraire en 2010 et réparti entre le Musée des Beaux Arts de Nantes Métropole et la Bibliothèque municipale. Ces collections seront d’ailleurs présentées aux Nantais pour la première fois de manière exhaustive lors d’une exposition dans le cadre du Voyage à Nantes à partir du 3 juillet 2015, à la médiathèque Jacques-Demy. Le fonds René Guy Cadou, confié par son épouse Hélène Cadou à la Ville de Nantes, et constitué principalement de papiers et de correspondance des deux poètes, a également été enrichi en 2014 de photographies les représentant entourés de leurs amis de l’école de Rochefort. Enfin, le fonds consacré à Julien Gracq fait également la part belle aux portraits de l’écrivain, dont certains proviennent de la vente de la succession de Julien Gracq en 2008. n Crédits photo : Ville de Nantes - Bibliothèque municipale : Frank Pellois. Tous ces documents sont consultables par le public dans l’espace Patrimoine de la médiathèque Jacques Demy, les mardis et vendredis après-midis entre 13 heures et 19h, sous réserve de l’accord du conservateur et sur rendez-vous pour le fonds René Guy Cadou.
BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE NANTES : DE REMARQUABLES PHOTOS D’ÉCRIVAINS | PATRIMOINE
Jacques Vaché Le groupe des sârs ou « Groupe de Nantes » s’est rencontré au Grand Lycée de Nantes, actuel lycée Clemenceau, et s’est fait connaître entre autres par la publication des revues potaches En route, mauvaise troupe et Le canard sauvage, dans lesquelles il publie poèmes et essais satiriques et critique les valeurs de l’ancien monde. Les portraits de Jacques Vaché restent rares : celui-ci le représente en uniforme, peu après sa mobilisation, probablement début 1915 ; il a alors 19 ans. Il est blessé en septembre 1915 et renvoyé à Nantes pour y être soigné : il rencontre André Breton lors de son séjour à l’hôpital où celui-ci est infirmier (Ville de Nantes – Bibliothèque municipale : Ms 3614).
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 93
SIGNES DES TEMPS | BLOC-NOTES
LE BLOC-NOTES THIERRY GUIDET directeur de Place Publique
Voltaire n’était pas Charlie
M « ON PETIT-FILS s’était endormi, juché sur mes épaules. Au cœur de la foule, nous avions depuis longtemps perdu ses parents et sa poussette. Nous ne les avons retrouvés qu’à l’angle du cours des Cinquante-Otages et de la place du Port-Communeau. Encore trop jeune pour prendre la mesure de l’événement, ce samedi 10 janvier ; sa sœur, 4 ans, peut-être, mais c’est douteux… À moins que ses deux arrière-grands-mères, 80 ans pour l’une, 85 ans pour l’autre, ne trouvent l’occasion de lui raconter qu’elles battaient le pavé, elles aussi, au même moment dans une ville voisine. n DÈS LE SOIR DU 7 JANVIER, place Royale à Nantes, dans la nuit qui tombait sur une foule encore incrédule, le « Je suis Charlie », blanc sur fond noir, brandi par certains, m’avait un peu surpris, sans que je puisse mettre des mots sur mon étonnement. L’heure n’était pas encore à la réflexion, mais à l’effroi, à la compassion et même à la fierté partagée de se retrouver si vite, si nombreux. Le lendemain, 108 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
Dans la communion de la grande marche… »
j’ai reçu par le truchement d’un ami historien une page du quotidien québécois Le Nouvelliste où une photo du rassemblement de Nantes figurait aux côtés d’images prises dans des villes du monde entier. n CERTAINS, DANS LE FLOT du 10 janvier, évoquaient le Cabu de Récré A 2, l’émission de télé des années 1980. Ceux-là ont l’âge de mes enfants. D’autres, mes contemporains, se souvenaient du Grand Duduche du journal Pilote, de Hara Kiri, l’ancêtre de Charlie,
ou des caricatures publiées par Le Canard enchaîné. La longévité du dessinateur assassiné suffisait à provoquer les mécanismes d’identité projective dont parlent les psychologues : c’est un peu de moi qui meurt sous les balles des terroristes. n DANS LA COMMUNION de la grande marche m’est apparue la fausseté du « Je suis Charlie ». Quand je dis fausseté, je ne veux pas dire que le slogan était mensonger ; je veux dire qu’il sonnait faux, comme une fausse note, comme la voix forcée des bonimenteurs des chaînes d’information en continu qui dérape vers l’aigu quand ils nous parlent d’une « émotion palpable ». Avezvous jamais tenté de palper une émotion ? n JE SAIS BIEN que tout slogan dont s’emparent des millions de personnes a forcément quelque chose d’équivoque. Chacun y met ce qu’il veut. Mais on a vu très vite combien le « Je suis Charlie » provoquait nécessairement un « Je ne suis pas Charlie », pour de bonnes raisons, parfois ; pour d’exécrables
BLOC-NOTES | SIGNES DES TEMPS
motifs, souvent. La question n’était pas d’être Charlie, de partager son esthétique, sa ligne éditoriale, son sens de l’humour… La question était d’être avec Charlie. Et là, oui, cent fois oui, comment ne pas être inconditionnellement du côté de Charlie, du côté des victimes contre les assassins, de la liberté contre l’oppression, du sourire contre les hurlements de rage ? n ON A BEAUCOUP PARLÉ, ces temps-ci, de Voltaire. Pas seulement parce que le boulevard parisien qui porte son nom relie la place de la République à celle de la Nation. Il paraît que son Traité sur la tolérance s’est, pendant quelques jours, presque aussi bien vendu que les billevesées zemmouriennes. On a souvent cité cette phrase : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » On le sait, Voltaire n a jamais écrit cela. Ces mots sont ceux de l’Anglaise Evelyn Beatrice Hall, auteur de Les Amis de Voltaire, paru en 1906, tiens, un an après le vote de la grande loi française de séparation des Églises et de l’État. Mais qu’importe, l’expression résume bien la pensée du philosophe : nul besoin d’être d’accord pour se montrer solidaire ; c’est même la profondeur du désaccord qui manifeste l’étendue de la tolérance. Et Voltaire aurait haussé les épaules si on lui avait demandé s’il était ou non Charlie.
même conception simpliste de ce que serait un homme ou un peuple, à la manière dont un silex est un silex, dont un grès est un grès. Rien d’autre. Et pour toujours. Alors que nos identités à nous sont bariolées, mouvantes, historiques, qu’elles procèdent du discours que nous tenons sur nous-mêmes. Et les rassemblements de janvier furent une bien belle phrase du récit national. 34
n attentat au charlie hebdo
ÉMILE POULAT est mort à la fin du mois de novembre, à l’âge de 94 ans. C’était un historien et sociologue considérable, spécialiste des religions et de la laïcité. Il a légué à l’Institut d’études avancées de Nantes la totalité de sa bibliothèque personnelle et de ses archives (http:// www.iea-nantes.fr/en/headlines/actualite_532) : environ 350 mètres linéaires de documents dont l’inventaire ne fait que commencer. On me dira que cela n’a rien à voir avec ce qui précède. Peut-être bien, peut-être pas. n Le NouveLListe | LE JEUDI 8 JANvieR 2015
Vague de solidarité en france et àLetraVers le monde La page 34 de l’édition du 8 janvier 2015 du quotidien Nouvelliste d’aujourd’hui , à Trois-Rivières, au Québec.
new York, états-unis
stockholm, suède
nantes, france
Pristina, Kosovo
londres, royaume-uni
lyon, france
são Paulo, Brésil
Washington, états-unis
Buenos aires, argentine
n Bogota, colombie
CERTAINS ME REPROCHERONT de couper les cheveux en quatre. Peut-être bien, peut-être pas. Je ne peux pas m’empêcher d’établir un lien entre cette sommation binaire à être ou à ne pas être Charlie et le désastreux débat d’il y a quelques années sur l’identité nationale et l’immigration. À chaque fois, la
Berlin, allemagne
Bruxelles, Belgique
rome, italie
lima, Pérou
Paris, france
amsterdam, Pays-Bas
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 109
SIGNES DES TEMPS | LIVRES
QUESTIONS URBAINES
QUESTIONS URBAINES 110 111 112 113
Le plaidoyer de Jean-Yves Chapuis pour « un urbanisme du lien »
Jean-Yves Chapuis, Profession urbaniste Pierre Gras, New York factories
Belle Médi-terra-née. La métropole sensible, SCS (Sensual City Studio) Lieux communs (les cahiers du LAUA / ENSAN), dossier « Les mondes de l’architecture » coordonné par Anne Bossé et Élise Roy
LITTÉRATURE 114 115 116
Éric Pessan, Le démon avance toujours en ligne droite Georges Perros, L’ardoise magique Jean-Pierre Suaudeau, Femme à la nature morte
HISTOIRE 118
Émilienne Leroux, Histoire d’une ville et de ses habitants.
Nantes, tome 1, Des origines à 1914. Tome 2, De 1914 à 1939.
119
REVUES ET LIVRES REÇUS
110 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
Jean-Yves Chapuis possède une expérience urbanistique d’une richesse rare1. Comme praticien, comme consultant, comme enseignant mais surtout comme élu : d’abord responsable de la vie des quartiers dans la municipalité rennaise, il a été adjoint à l’Urbanisme de 1989 à 2001 puis vice-président de Rennes Métropole chargé des formes urbaines de 2001 à 2014. On comprend qu’il ait placé son livre sous le patronage de Montaigne, qui fut maire de Bordeaux et qui écrivait : « J’ai pu me mêler des charges publiques sans me départir de moi de la largeur d’un ongle, et me donner à autrui sans m’ôter à moi. » Plus qu’un bilan, ce Profession urbaniste a des allures de manifeste pour une nouvelle manière de faire la ville. Celle-ci n’est pas la chose des ingénieurs, des architectes, des urbanistes ; elle ne se résume pas aux logiques techniques, sociales, financières ou environnementales ; elle doit devenir « un objet de désir pour chaque citoyen ». Bref, renouant avec l’étymologie, Jean-Yves Chapuis le rappelle : « Il faut replacer le politique au cœur de la fabrique de la ville. » Et le politique doit se nourrir des sciences sociales comme des sciences de la vie, intégrer l’énorme part d’incertitude sur ce dont demain sera fait. L’élu(e) est l’homme (ou la femme) de la synthèse sur fond de complexité. L’auteur donne ensuite la parole à une vingtaine de contributeurs extrêmement divers, du paléoanthropologue Pascal Picq à l’ingénieur urbaniste Christian Lepetit en passant par le sociologue Alain Bourdin ou la paysagiste Marion Talagrand. Chacun, selon sa discipline ou
LIVRES | SIGNES DES TEMPS
L’autre New York
ses marottes, y va de son texte. C’est souvent intéressant, fatalement inégal. Cela confirme qu’il faut bien des savoirs et des compétences pour tricoter de l’urbain. Mais l’éclatement des contributions va, pour le lecteur, à l’encontre du projet unifiant affirmé par l’auteur. « Où est la synthèse de ces compétences ? » demande-t-il d’ailleurs au terme de son introduction. À cette énorme question, Jean-Yves Chapuis n’apporte pas vraiment de réponse, mais la redouble d’autres interrogations sur la place des chercheurs par rapport aux hommes d’action, sur l’organisation de travail des élus, sur la notion d’intérêt général… avant d’en appeler à un « urbanisme du lien » qui ferait tenir ensemble les dimensions fonctionnelle, sensorielle, esthétique et éthique de la ville. Ce plaidoyer en faveur d’une ville construite par les hommes et pour les hommes, qui n’y souscrirait ? On le trouvait déjà au cœur du précédent ouvrage de Jean-Yves Chapuis, un dialogue sur son expérience rennaise (Rennes, la ville archipel. Entretiens avec Jean Viard, éd. de l’Aube. 2013). Mais, cette fois, l’organisation du livre déconcerte. Tout comme son titre, décalé par rapport au propos de l’auteur qui, au fond, nous dit que la ville est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls urbanistes. n T.G. Jean-Yves Chapuis, Profession urbaniste, Éditions de l’Aube, 271 pages, 23,10 €
Spécialiste des villes portuaires – il a collaboré à notre dernier numéro sur la Loire – Pierre Gras ne pouvait que s’intéresser à New York. À la suite d’un séjour d’études effectué sur place et de travaux de recherches menées au sein de l’École d’architecture où il enseigne, il en donne un portrait inattendu. Big Apple n’a pas toujours été la ville globale high tech que l’on connaît. Elle a d’abord été un port maritime et fluvial, au débouché de l’Hudson, et une grande cité industrielle grâce à l’afflux de migrants européens au cours du 19e siècle. Après l’apogée des années 1950, la désindustrialisation frappe la ville dans la décennie suivante : fermeture du chantier naval de Navy Yard, déplacement du port de marchandises dans le New Jersey, transformation d’usines en lofts ou en agences d’architecture… L’industrie, notamment textile, perdure cependant. Et les ponts métalliques, les entrepôts, les docks, qui font mémoire de deux siècles d’activités, suscitent l’intérêt des autorités même si, dans la tradition américaine leur sauvegarde est avant tout le fait d’initiatives privées. Bref, conclut Pierre Gras, « New York nous étonnera toujours par sa capacité à se réinventer. Il faut donc l’observer avec une attention soutenue, comme une sorte de laboratoire du futur » dont les villes européennes ont des leçons à tirer. Les belles photos qui constituent l’essentiel de l’ouvrage sont une quête des traces de la Babel industrielle édifiée sur les rives du Nouveau Monde. n T.G. Pierre Gras, New York factories, Blurb, 96 pages.
1. Voir l’entretien avec Jean-Louis Violeau dans notre n° 28.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 111
SIGNES DES TEMPS | LA CHRONIQUE D’ARCHITECTURE DE DOMINIQUE AMOUROUX
Malakoff : un centre commercial s’ouvre à la lumière L’une des règles basiques du commerce de masse consiste à enfermer la clientèle dans une boîte aveugle, la plus anonyme possible, de sorte que rien ne vienne la distraire et que l’éclairage artificiel approprié puisse donner de l’éclat à n’importe quel poisson, faire rougir la viande ou luire la peau des fruits… Une règle complémentaire est de diffuser de la musique en continu, de façon à capter son attention et donc à amoindrir sa capacité à réfléchir à l’achat qu’elle s’apprête à effectuer. Ces deux invariants ont, par exemple, donné naissance à ces kilomètres de boîtes consternantes qui, à Nantes, encadrent la célèbre route de Rennes. Car ce qui vaut pour l’intérieur s’impose à l’extérieur : formes banalisées, murs aveugles, matériaux pauvres… Les supermarchés et hypermarchés alimentaires n’échappent pas à ces standards conceptuels, la réglementation y ayant récemment ajouté une réfrigération forcenée des rayons des produits laitiers, histoire d’illustrer les troubles d’une société qui demande à ses citoyens d’éteindre la lumière dès qu’ils sortent d’une pièce afin de contribuer à sauver la planète, mais déchaîne simultanément la production de frigories dans ses innombrables grandes surfaces…
Ah ! les grands magasins d’antan…
À l’opposé de la pratique commerciale de l’enfermement, surgit le souvenir des décors luxueux des grands magasins parisiens et de leurs grands volumes centraux ouvrant sur des coupoles ou des verrières magnifiques. Le Bon Marché entreprend de les restituer, le Printemps à fait de la sienne le décor enivrant d’un restaurant, alors que le sort de celles de La Samaritaine est toujours en suspens. La boîte commerciale close vivifie aussi le travail de deux grands architectes : Henri Sauvage et Dominique Perrault. Grâce à Émile Decré, le premier a donné à Nantes l’un des plus remarquables parmi les grands magasins édifiés en Europe au cours des années 1930. Une fine ossature métallique et d’immenses vitrages le caractérisaient jusqu’à ce que les bombardements de 1943 ne le détruisent comme 2 000 autres immeubles du centre-ville. Le chefd’œuvre de la modernité aérienne et épurée s’est définitivement tordu sous la chaleur des incendies. Le second a signé au tournant de ce siècle, pour la chaîne autrichienne Mpreis trois supermarchés dont celui de Zirl largement ouvert sur la promenade qui longe la rivière Inn et celui de Wattens que ses façades vitrées intègrent au centre-ville. Ainsi, l’environnement 128 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
devient attractif pour le regard de n’importe quel client et la vue de l’activité intérieure et des produits attire les clients. Ce n’est pourtant pas Dominique Perrault, privé de musée Dobrée par la fraction la plus traditionaliste de la population du centre-ville, qui signe le nouvel Intermarché de Malakoff, mais les architectes nantais Évelyne Rocheteau et Éric Saillard.
Une longue façade vitrée
Le socle de l’une de leurs dernières réalisations, un ensemble associant un parking souterrain, deux immeubles de 45 logements chacun et un immeuble de bureaux, domine le tout nouveau boulevard de Berlin qui relie le débouché du pont Éric-Tabarly au quartier Euronantes Gare. La partie inférieure de cet ensemble mixte de plus de 13 500 mètres carrés accueille le nouveau centre commercial de Malakoff. Il se présente comme une longue façade vitrée qui homogénéise les devantures d’un ensemble de commerces dont une pharmacie et le sas d’entrée d’un Intermarché, l’une des enseignes présentes dans les quartiers populaires. Pour pérenniser cette cohérence visuelle une large poutre métallique peinte en noir accueille le nom des différentes enseignes : de ce fait, elles jouent sobrement de leurs couleurs et de leurs graphismes spécifiques sans avoir à hausser la taille vers l’extrême ou le coloris vers le criard. Les mots sont ainsi visuellement posés dans un quartier qui se dit apaisé. Les deux architectes amplifient ici le dispositif qu’ils avaient proposé il y a une quinzaine d’années pour intégrer dans un signalement homogène un bureau des PTT et une nouvelle boulangerie Honoré, au pied de l’immeuble de couleur noir charbon qu’ils ont édifié sur le boulevard Carnot. On pénètre dans l’Intermarché par un sas, un peu complexe, comme si l’on souhaitait que nul n’entre ou ne sorte en courant. Cette transition dépassée, on se trouve classiquement à l’arrière d’un rang de caisses sagement alignées. À partir de là, l’œil glisse sur des linéaires flanquant des allées qui semblent larges, sans doute parce qu’elles ne sont pas encore obstruées par des présentoirs de produits en promotion. Le regard observe le dépouillement des murs, des robustes piliers et du plafond… Il perçoit surtout une luminosité inhabituelle qui provient de la partie gauche du volume. En quelques pas, on atteint le rayon des fruits et légumes, disposé selon des files de comptoirs perpendiculaires à la façade entièrement vitrée. Cet espace domine le nouveau boulevard et quelques places de stationnement, tutoie le talus de la voie ferrée qui part vers Pornic, constitue un écran panoramique sur l’une des bananes de Malakoff qui laisse apprécier son nouvel épiderme. En se tournant, on mesure la lutte qui se joue ici. Le client apprécie cette valorisation des produits par la lumière, le côté placette du mar-
LA CHRONIQUE D’ARCHITECTURE DE DOMINIQUE AMOUROUX | SIGNES DES TEMPS
ché que prennent ces quelques mètres carrés, la respiration offerte au regard et à l’esprit, la relation plus diffuse entre produits bio et lumière du jour. Le commerçant déteste la place perdue, le mur inoccupé. D’où le fait que sur toute sa largeur et sa hauteur, le retour vitré côté voie ferrée soit déjà occulté par les linéaires de lait… provoquant l’affaissement des jeux de la lumière naturelle.
Effets de matière
ture, les deux immeubles jouent l’harmonie avec leur voisin, conçu par Christian Devillers, qui constitue la tête du pont Tabarly. Ce denier, baptisé le Sémaphore, pose la question des incontournables balcons qui s’accrochent aux façades. Ils sont ici suspendus au-dessus de l’un des giratoires les plus fréquentés de la ville, soumis à la pollution qui accompagne le trafic de cette pénétrante de Nantes, placés en plein vent remontant ou descendant la Loire. Cela ne relève-t-il pas du tic à la mode, d’un prêt à penser qui s’exonère du contexte ou d’une perception de la vie en ville qui s’affranchit des hommes pour lesquels elle est censée réfléchir. Vus du pont Tabarly, ces quelques signes dorés qui se veulent une ode à la vie d’extérieur semblent faire écho aux panneaux lumineux enjoignant les Parisiens de respirer à pleins poumons en pratiquant le vélo les jours d’alerte à la pollution atmosphérique ou les joggeurs épris de leur santé courant dans des rues saturées de voitures aux heures de pointe… n
Au-dessus de ce socle se hissent trois immeubles. Celui consacré à des bureaux est pourvu d’une façade noire, mise en vibration par une zébrure bleue. Cette vêture constitue une sorte de clin d’œil aussi élégant que souriant aux vigoureuses lignes disposées par l’architecte rennais Clément Gillet sur la Perle Noire, l’immeuble de logements porté par de puissantes poutres biaises peintes en rouge, situé sur l’autre rive de la Loire. C’est ici étonnamment mat et luisant, placide et vibrant, sobre et actuel. Un autre effet de matière marque les deux immeubles bicolores de Voir l’Intermarché : boulevard de Berlin à Nantes, quartier de Malakoff logement. On y retrouve les écailles de zinc en losange que les architectes ont précédemment mises en œuvre pour caractériser d’un gris soutenu L’Échappée Belle, un îlot résidentiel construit Le nouveau centre commercial de Malakoff : une longue façade vitrée au-dessus de laquelle se dressent trois immeubles. sur l’Île de Nantes. Ils les ont aussi utilisées, patinées de vert, pour caparaçonner les façades des multiples volumes de chambres de l’hôpital Loire et Sillon de Savenay. Elles sont ici d’un noir profond qui, par le jeu de deux volumes emboîtés, domine sur la façade sur boulevard mais cède cette primauté au blanc, sur la façade opposée, tournée vers le cœur de Malakoff. Elles contribuent, avec des loggias accentuées aux vues légèrement filtrées par des bardages verticaux de bois plus suggérés que déployés, et une vêture blanche aux horizontales discrètes, à affirmer la puissance singulière de ces deux volumes bâtis. Par leur couleur et leur vêMARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 129
CONTRIBUTIONS
135 ÉRIC THOUZEAU CONSEILLER RÉGIONAL AIR PAYS DE LA LOIRE, LA VIGIE DE L’AIR
140 BENOÎT FERRANDON ÉCONOMISTE NANTES ET SAINT-NAZAIRE SI LOIN, SI PROCHES
142 FRÉDÉRIC BARBE GÉOGRAPHE DANS LA FRICHE URBAINE FLEURISSENT LES PAROLES À L’ENVERS
146 LIZA MARTIAL-KERIVEL SOCIOLOGUE ÉTALEMENT URBAIN : UNE HISTOIRE DE FAMILLES
150 MICHELLE BUREAU MILITANTE DE L’ÉDUCATION POPULAIRE LA VILLE, UN ESPACE D’ÉDUCATION POUR LES ADOLESCENTS
C
O
N
T
R
I
B
U
T
I
O
N
Air Pays de la Loire, la vigie de l’air ÉRIC THOUZEAU > CONSEILLER RÉGIONAL
RÉSUMÉ > Air Pays de la Loire vient d’emménager dans de nouveaux locaux (Europarc de la Chantrerie à Nantes) en ce début d’année. C’est l’occasion de faire le point sur le rôle de cet organisme dans la surveillance de la qualité de l’air mais aussi sur l’aide qu’elle apporte aux collectivités sur les questions du climat et de l’énergie.
C’est la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie du 30 décembre 1996 qui a précisé et élargi le rôle des associations agréées de la surveillance de la qualité de l’air aujourd’hui regroupées nationalement au sein d’une fédération, ATMO France. Dotées du statut d’association à but non lucratif, agréées par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, ces associations régionales sont constituées de représentants de quatre groupes de partenaires : État, collectivités locales, industriels locaux émetteurs de pollution atmosphérique, associations et personnalités qualifiées. Cette composition tripartite et équilibrée garantit depuis plus de trente ans objectivité et indépendance à Air Pays de la Loire, et lui confère une forte crédibilité auprès des citoyens et des décideurs locaux. Près de 25 salariés, principalement ingénieurs et techniciens, exercent cette activité de surveillance de l’air que nous respirons dans notre région.
Des mesures permanentes des polluants
Air Pays de la Loire a disposé des appareils de mesure sur 31 sites répartis sur l’ensemble de la région. Sur ces sites (urbains, périurbains, de trafic, industriels et ruraux), Air Pays de la Loire effectue 70 mesures 24 heures sur 24.
Pour compléter ces informations, des campagnes de mesure sont également organisées, notamment pour évaluer la pollution à proximité de voies de circulation, la surveillance ou l’impact de zones industrielles. Les polluants réglementés sont suivis et comparés aux valeurs limites s’appliquant aux oxydes d’azote (produits principalement par le trafic routier et les installations industrielles de combustion), aux particules fines (émises par les véhicules ou poids lourds diesel, la combustion du bois, les activités industrielles ou énergétiques, les épandages agricoles), au dioxyde de soufre (principalement d’origine industrielle), au monoxyde de carbone (présent notamment dans les gaz d’échappement des véhicules à moteur essence), au benzène (issus des véhicules essence et de diverses activités industrielles) et à l’ozone (lié par transformation photochimique aux automobiles et aux industries). La pollution de l’air est bien sûr un enjeu de santé publique. Elle a été classée cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé pour plusieurs polluants. L’être humain respirant 15 000 litres d’air par jour, l’exposition
ÉRIC THOUZEAU est président d’Air-Pays de la Loire. Il est conseiller régional des Pays de la Loire, vice-président de la commission Aménagement du territoire et Environnement.
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 135
C
O
N
T
R
I
B
U
T
I
O
N
Nantes et Saint-Nazaire, si loin, si proches BENOÎT FERRANDON > ÉCONOMISTE
RÉSUMÉ > Du haut de la tour Bretagne, à Nantes, on peut, par beau temps, voir SaintNazaire. Tout un symbole de l’écart et de la proximité à la fois entre les deux villes.
BENOÎT FERRANDON est chef du service Innovation de la direction prospective du Département de LoireAtlantique et membre du comité de rédaction de Place publique.
Depuis son ouverture tout en haut de la Tour Bretagne, le Nid attire les curieux. La vue sur Nantes est en effet unique et il est plaisant de pouvoir y contempler la ville dans son intégralité. Mais la perspective offerte ne s’arrête pas aux limites de la métropole nantaise. Cette photo en témoigne. Si, à l’œil nu, on peut difficilement distinguer au-delà de la ceinture verte qui semble entourer l’agglomération, le zoom d’un petit appareil reflex peut nous transporter à près de 70 km et faire apparaître la skyline de Saint-Nazaire. Le nouveau grand portique des chantiers STX, les grues du Grand Port maritime et le pont de Saint-Nazaire se dessinent nettement, ils sont les limites de ce que la vue peut embrasser ; comme la frontière de l’espace métropolitain ; comme l’horizon maritime et por-
140 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
tuaire de Nantes, qui a quitté depuis longtemps ses quais. L’écrasement de la perspective renforce le sentiment que les deux villes sont proches, juste séparées symboliquement par un vaste espace boisé et Saint-Herblain (dont on distingue nettement le centre commercial Atlantis), l’autre commune qui aimante activités et emplois au sein de la Loire-Atlantique. Elle donne également à voir la spécificité de cette métropole bicéphale, qui n’est pas un continuum urbain, mais un vaste territoire aux espaces variés. Mais la photo peut être trompeuse. Si le chemin parcouru en vingt-cinq ans pour tracer un destin commun entre Nantes et Saint-Nazaire est remarquable, il reste encore de nombreux défis à relever pour que tous les habitants de ces deux villes ressentent le sentiment d’appartenir à un même et unique territoire. n
NANTES ET SAINT-NAZAIRE, SI LOIN, SI PROCHES | CONTRIBUTION
À 70 km de distance, on discerne le portique des chantiers navals, les grues du port et le pont de Saint-Nazaire. Crédit photo : Benoît Ferrandon
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 141
C
O
N
T
R
I
B
U
T
I
O
N
La ville, un espace d’éducation pour les adolescents MICHELLE BUREAU > MILITANTE DE L’ÉDUCATION POPULAIRE
RÉSUMÉ > Pour bien des jeunes, se déplacer en ville et profiter des ressources qu’elle offre ne va pas de soi. La ville est à la fois un espace et un objet d’éducation. Mais il faut aller plus loin en conviant les adolescents à la réflexion collective sur la fabrique de la ville. Le débat sur la Loire peut en offrir l’occasion.
MICHELLE BUREAU est déléguée Francas chargée de la région Pays de la Loire et représentante du Comité régional des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Crajep) au Conseil économique social environnemental des Pays de la Loire.
Pour un adolescent la ville, c’est avant tout le centre-ville : attractif, commercial, lumineux, les pratiques artistiques, culturelles et de loisirs y sont souvent concentrées. L’ensemble de ces activités traduit le dynamisme de la ville ; c’est là que, le plus souvent, les adolescents aiment à se retrouver sur les places, dans les rues, aux terrasses, dans des espaces qu’ils se sont appropriés. Naturellement la ville est éducatrice. Elle représente un espace d’émancipation pour les jeunes qui, à la fois, en usent et contribuent à la faire. Accéder au centre-ville, seul ou en groupe, témoigne d’une d’autonomie qui se traduit par la mobilité.
Quitter Vilvoorde…
Brel disait : « Ce qui est difficile pour quelqu’un qui habite Vilvoorde et qui veut aller à Hong Kong, ce n’est pas d’aller à Hong Kong, c’est de quitter Vilvoorde ». Parfois il est tout aussi difficile de quitter son immeuble, sa rue, son quartier pour aller au centre-ville ou pour se déplacer dans la ville. La mobilité suppose, au-delà de l’accès économique et technique aux moyens de trans150 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
ports, la maîtrise de savoirs : reconnaître les lignes de tram, de bus ; lire les horaires, les plans ; se repérer dans l’espace. Se déplacer dans la ville implique une capacité à s’adapter à un environnement nouveau, parfois différent, parfois inconnu, avec des codes, des règles qui lui sont spécifiques. Les innovations techniques qui se succèdent depuis le 19e siècle améliorent les capacités de chacun à se déplacer, tout comme elles facilitent l’accès aux informations. Mais quelle que soit la nature du déplacement, ponctuel, provisoire, définitif, réel ou virtuel, il implique un changement de rapport au quotidien. Pour les adolescents, se déplacer dans la ville nécessite de fait, une autonomie affective et cognitive, qui permet d’assumer ces changements. Partir à la conquête d’environnements nouveaux, prendre des repères dans des lieux inconnus, assumer des rencontres, des découvertes agréables et d’autres qui le sont moins, autant d’aventures qui marquent ceux qui les vivent, et tout particulièrement les adolescents. L’appropriation progressive du territoire est un élément constitutif du développement de l’enfant, du jeune et plus globalement de la personne humaine. La maison, l’école, le quartier, la ville deviennent des territoires de vie
LA VILLE, UN ESPACE D’ÉDUCATION POUR LES ADOLESCENTS | CONTRIBUTION
au fur et à mesure que les capacités physiques et cognitives se développent. Mais cet élargissement est directement en lien avec la confiance que la personne a en elle-même. Cette confiance, elle a pris racine (ou pas) dans la toute petite enfance, dans l’attachement aux personnes qui se sont occupées de nous. Cet attachement affectif, cette sécurité acquise permettent d’explorer de nouveaux horizons tout en ayant conscience que l’on peut revenir vers des lieux sécurisants. Plus un adolescent a confiance en lui et dans son environnement, plus il partira aisément vers de nouveaux horizons, d’autres territoires. Encore faut-il que ces territoires paraissent accueillants, et que la présence des plus jeunes ait été pensée par les décideurs et les aménageurs. C’est généralement à partir du collège que cette mobilité se développe.
Apprendre à s’orienter
Les territoires sont plus ou moins intégrateurs, et chacun construit un sentiment d’appartenance à partir d’un ensemble de repères et de l’expérience pratique du territoire : cheminements, parcours, pratiques sociales, fréquentations des mêmes lieux ; c’est par la répétition de gestes apparemment insignifiants que se vit le territoire au quotidien. Mais, suivant l’âge, la situation sociale, les expériences vécues, les loisirs pratiqués, la capacité de chacun à se détacher de son quartier varie. Les expériences données à vivre à travers les pratiques collectives scolaires, de loisirs, sportives, culturelles contribuent au développement de la confiance en soi, et donc à la capacité de se détacher de son environnement immédiat et quotidien. Si la ville est un lieu de vie pour les adolescents, si son côté attractif est incontestable, apprendre à s’y orienter est une condition nécessaire pour développer son autonomie. Créer les conditions de déplacements et permettre les apprentissages nécessaires pour que tous les adolescents puissent apprendre à s’orienter en confiance est une responsabilité des politiques publiques et de l’ensemble de la communauté éducative. Cette confiance est une construction permanente ; les occasions de la faire grandir doivent être multiples. En effet, l’orientation à travers la construction de parcours scolaires et professionnels est devenue une injonction, mais les savoirs nécessaires pour y parvenir relèvent bien souvent d’acquis culturels et ne sont que rarement l’objet d’apprentissages formalisés dans
le temps scolaire ou de loisirs. Cette absence de formalisation participe du sentiment d’injustice si fortement ressenti par un certain nombre d’adolescents. S’orienter, aller d’un point à un autre, suppose d’avoir développé les capacités à s’informer, à analyser les informations, à user des ressources physiques et numériques disponibles pour faire des choix et réaliser son projet. S’orienter suppose une autonomie : il faut arbitrer, prendre des décisions, pour se projeter dans son avenir ou, plus simplement, pour se déplacer en ville. Apprendre à cheminer, en confiance, dans la ville permet aux enfants et aux adolescents de renforcer leur autonomie et de développer des compétences. Ces apprentissages leur seront indispensables dans la construction de leurs itinéraires scolaires, professionnels, et plus globalement dans leur parcours de vie (santé, logement, relations sociales et affectives). La nouvelle organisation des rythmes éducatifs offre sans doute une opportunité pour que les apprentissages nécessaires puissent être proposés dès l’école primaire et poursuivis au collège. Nous sommes toujours de « quelque part » ; chacun s’identifie à un territoire, à ses caractéristiques physiques à ses composantes culturelles : son architecture, son patrimoine urbain, son fleuve… L’adolescence est un passage dans la construction de l’identité de la personne humaine. C’est une période de la vie où les émotions jouent un rôle important et où le jeune ressent avec acuité sa place dans l’environnement ; les ressources offertes par la ville conditionnent cette appropriation. L’accès à l’offre culturelle, de loisirs, éducative, sportive dépend des ressources économiques et culturelles ; des handicaps physiques, psychologiques, cognitifs, sociaux ou économiques peuvent limiter cet accès. L’existence de l’offre ne suffit pas à la rendre accessible, il y a là un véritable objet de travail éducatif, dans une logique de médiation culturelle.
Plus un adolescent a confiance en lui et plus il partira aisément vers de nouveaux horizons.
Apprendre à cheminer en confiance dans la ville permet aux enfants et aux adolescents de renforcer leur autonomie et de développer des compétences.
Un espace aussi de discriminations
La ville peut favoriser le développement des compétences et des sentiments d’appartenance, mais elle peut aussi être un espace discriminant. Constituée d’espaces où l’on se sent bien – le centre-ville pour les uns, tel ou tel quartier pour les autres – elle est vécue de manière différente en fonction des personnes, des groupes. La MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 151
INITIATIVES URBAINES
155 Marc Dumont Projets urbains
INITIATIVES URBAINES
Ocean Spiral
la gare Sud de Nice
PROJETS URBAINS > MARC DUMONT MARC DUMONT est professeur en urbanisme et aménagement urbain à l’université Lille I Sciences et technologies. Il est membre du comité de rédaction de Place Publique Rennes. À travers ces projets urbains d’ici et d’ailleurs, il partage sa veille des innovations insolites, surprenantes et toujours instructives.
Des villes imaginaires mais parfois bien réelles Créer une ville ex nihilo dans un lieu mystérieux est un thème omniprésent dans la science-fiction. Dans le Pacifique, la firme japonaise Shimizu songe à renouer avec le mythe de l’Atlantide. Avec Ocean Spiral, un projet fascinant, elle vient remettre au goût du jour l’idée de cités sous-marines dans un pays exposé à des risques naturels majeurs. Ce projet pourrait accueillir au moins 5 000 personnes dans une gigantesque sphère, en exploitant toutes les ressources présentes au fond des océans. La sphère serait reliée au continent par une grande spirale. On y trouverait des hôtels, des commerces, des bureaux, des espaces de sport et même des parcs plantés. Quand on a visité quelques bunkers souterrains anti-nucléaire en Suisse, Ocean Spiral apparaît moins absurde, mais tout de même fort coûteuse (20 milliards d’euros). Moins futuriste, mais également à l’est lointain de l’Europe, une ville durable franco-chinoise prend forme en ce moment dans la province centrale de Hubei. Conçu sur le modèle des villes nouvelles françaises, ce projet vise à accueillir 100 000 habitants en périphérie de la grande capitale régionale, Wuhan, comparée parfois à Chicago. Elle est le fruit d’un partenariat entre la France et la Chine. Tout le savoir-faire français y sera représenté par Arep, l’agence des gares de la SNCF, et d’un bureau d’études spécialisé, Burgeap, qui seront rejoints plus tard par des grandes entreprises comme Veolia ou Suez. Près de neuf mois seront nécessaire pour réaliser les études environnementales requises, le défi étant colossal à relever dans ce pays dont on connaît les contributions faramineuses à la dégradation de l’atmosphère. Les autorités françaises comptent beaucoup sur ce prototype géant pour en faire une vitrine des nouvelles approches environnementales de l’urbanisme « à la française ». MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 155
L’AGENDA
QUESTIONS PUBLIQUES LAURENT BOUVET : SORTIR DU MALAISE IDENTITAIRE FRANÇAIS
Laurent Bouvet est professeur de science politique à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines et directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-Jaurès. Il vient de publier L’Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français (Fayard), un livre auquel l’actualité récente donne un relief tout particulier. L’auteur s’y essaie à une lecture culturelle et identitaire de la société au-delà de l’analyse économique et sociale. Elle est, à ses yeux, indispensable pour comprendre les mutations de l’électorat populaire et les crispations identitaires. Questions publiques est un cycle de rencontres co-organisées par le Conseil de développement de Nantes Métropole, le CCO et Place publique. > Mardi 10 mars à 18 h au CCO, tour Bretagne à Nantes. Entrée libre
25 ANS DE CINÉMA ESPAGNOL À NANTES
Nantes accueille la vingt-cinquième édition du Festival du cinéma espagnol de Nantes, un événement devenu incontournable dans la diffusion de la cinématographie espagnole en France. Le Festival propose des cycles thématiques, des débats, des expositions, quatre sections de compétition et six prix. En tout, soixante films inédits (fictions, documentaires, longs-métrages, courts-métrages) sont projetés en version originale sous-titrée et accompagnés en salle par près d’une centaine d’invités. À noter un cycle La ville : pouvoirs, marges et exils comportant une journée d’étude le lundi 23 mars avec une conférence de Andrea RodriguezNovoa : Projet Concave-Convexe. Architecture culturelle en Espagne : la façade comme vecteur, ainsi que des projections et des rencontres avec les réalisateurs Achero Mañas (El bola), Mikel Rueda (A escondidas), Icíar Bollaín (En tierra extraña), Jaime Rosales (La belle jeunesse), 10 000 km Carlos Marques-Marcet (10 000 km.) > Du 20 au 31 mars au Katorza, au théâtre Graslin, à Cosmopolis et à Stereolux www.cinespagnol-nantes.com
158 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
RENCONTRES DE SOPHIE : LES NOURRITURES TERRESTRES
24 HEURES POUR REFAIRE L’HISTOIRE DU MONDE
Les prochaines Rencontres de Sophie auront pour thème Les nourritures terrestres. Avec Paul Ariès, Edwige Chirouter, Michaël Foessel, JeanMarie Frey, Chantal Jaquet, Michel Malherbe, Scarlett Marton, Yves Michaud, Denis Moreau, Véronique NahoumGrappe, Christian Prigent, Pascal Taranto, Patrick Viveret . Jouir sans entraves, ici et maintenant, des fruits de la terre ! Mais les nourritures terrestres sont-elles nécessaires et suffisantes à notre bonheur ici-bas et n’y a-t-il, au-delà, rien qui soit plus désirable que le plaisir sensible ? L’hédonisme contemporain, naïf et individualiste, ne signe-t-il pas l’échec du projet politique moderne d’un progrès général visant à une juste répartition des nourritures terrestres entre tous les hommes ? N’y a-t-il pas, alors, un aveuglement coupable à vouloir jouir pour soi-même d’un surplus qui fait manquer du nécessaire les affamés du monde ?
C’est une première : le Grand T, le Musée d’histoire de Nantes et l’historien Patrick Boucheron se sont associés pour une manifestation intitulée « Nous autres. 24 heures pour refaire l’histoire du monde ou presque ». La directrice du Grand T Catherine Blondeau la présente en ces termes : « Le médiéviste Patrick Boucheron s’est entouré d’un petit groupe d’auteurs-chercheurs, comme lui soucieux dr’écrire l’histoire autrement, pour imaginer cette journée marathon où historiens et poètes s’emploieront à nous raconter l’histoire du monde, en déjouant les pièges de l’épopée nationale pour approcher la part sensible des vies individuelles. » > Le 7 mars, de 9 h 30 à 23 heures au Grand T et au Château des ducs de Bretagne. Renseignements et réservations au 02 51 88 25 25.
> Du 4 au 8 mars au Lieu Unique. http://www.lelieuunique.com/site/index.php/2015/03/06/les-rencontresde-sophie-3
MARS-AVRIL 2015 | PLACE PUBLIQUE | 159
PROCHAIN NUMÉRO
PLACE PUBLIQUE # 51 PARUTION LE 2 MAI 2015
DOSSIER
La laïcité aujourd’hui Les attentats de janvier et le sursaut républicain qu’ils ont provoqué ont relancé les débats sur les principes de la laïcité et ses modalités d’application. Ce dossier rappellera l’histoire de la loi de 1905 où des hommes de la région ont joué un grand rôle : Briand, Waldeck-Rousseau, Clemenceau… Il reviendra sur le dualisme scolaire et la guerre des deux France qui a durablement structuré les comportements politiques dans l’Ouest. Nous donnerons aussi la parole à des théoriciens de la laïcité pour confronter leurs points de vue. Surtout, nous éclairerons la diversité des pratiques : menus dans les cantines, tenue des accompagnatrices des sorties scolaires, formation des enseignants…
HISTOIRE
La poche de Saint-Nazaire Il y a soixante-dix ans, longtemps après la libération de la plupart du territoire national, la poche de Saint-Nazaire cédait enfin. L’historien Christian Bougeard plante le décor. Béatrix Guillet commente les carnets de son père qui participa aux combats.
D’ici là, suivez l’actualité de Place publique sur Twitter et sur Facebook @revPlacePubliqu
160 | PLACE PUBLIQUE | MARS-AVRIL 2015
Place 6 numéros 50 € Publique
À paraître le 20 mars en librairie
www.revue-placepublique.fr
LA REVUE URBAINE NANTES / SAINT-NAZAIRE D’hier à aujourd’hui, quelles sont les spécificités du métier de lissier ? Quelle place la tapisserie occupet-elle dans la création actuelle ? épuisé
Ce numéro de la revue 303 propose d’explorer l’histoire de la tapisserie, depuis les richesses patrimoniales des Pays de la Loire jusqu’aux œuvres les plus contemporaines d’une technique pluriséculaire.
épuisé
épuisé
Tapisseries et tentures Trimestriel n° 135 - mars 2015 15 e - 96 pages ISBN : 979-1-0935-7206-2
DERNIÈRES PARUTIONS
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
épuisé
Images de Jules Verne Hors-série n° 134 - nov. 2014 28 e - 200 pages ISBN : 979-1-0935-7204-8
Cartes et cartographie Trimestriel n° 133 - nov. 2014 15 e - 96 pages ISBN : 979-1-0935-7203-1
revue303.com
Performance, happening, art corporel... Trimestriel n° 132 - sept. 2014 15 e - 96 pages ISBN : 979-1-0935-7202-4
Mars Avril 2015
Place Publique
les numéros hors-série 5 €
Place #50 Publique NANTES/SAINT-NAZAIRE
LA REVUE URBAINE | Mars-Avril 2015
Numéro spécial
Numéro spécial # 50
Place Publique
#50
10€ 9 782848 092430
* Place publique et moi : 50 témoignages * Deux siècles de revues à Nantes * L’état du débat public dans la métropole * L’index de tous les sujets traités * Une rencontre entre revues urbaines