Cone beam et sinusites odontogenes

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63 | IMAGERIE

CONE BEAM ET SINUSITES ODONTOGENES Dr Norbert Bellaiche, Radiologue, Paris

Fig.1 Anatomie cone beam des sinus de la face : Noter la densitĂ© aĂ©rique des sinus (noirs) et la muqueuse sinusienne peu ou pas visible. 1. Reconstruction frontale : a. sinus maxillaire, b. infundibulum et ostium, c : fosse nasale. 2. Reconstruction axiale : d. cellules ethmoĂŻdales, e. sinus sphĂ©noĂŻdal. 3. Reconstruction sagittale : f. sinus frontal Les sinusites odontogĂšnes ou d’origine dentaire sont une cause

perméabilité de ce plancher, mettant en quasi communication

fréquente

les alvéoles antrales et les cavités sinusiennes maxillaires et

de

sinusite

chronique

antérieure,

c’est-à-dire

typiquement limitée à un sinus maxillaire et aux cellules

responsable de la frĂ©quence des sinusites d’origine dentaire.

ethmoĂŻdales antĂ©rieures et frontales homolatĂ©rales (15 Ă  30 % selon les sĂ©ries). La proximitĂ© des sinus maxillaires (ou antres d’Highmore) et des apex des dents antrales (surtout 2 Ăšres

prémolaires et 1

molaires, mais parfois 1

Ăšres

I RAPPEL ANATOMIQUE.

Ăšmes

Développés à partir des fosses nasales, les sinus de la face

prémolaires et

sont un ensemble de cavités pneumatiques (sinus maxillaires,

2Ăšmes ou 3Ăšmes molaires, voire canines) associĂ©e Ă  l’absence de

ethmoïdaux, frontaux et sphénoïdaux [Fig.1]) toutes reliées

réelle corticale du plancher sinusien explique la grande

entre elles et aux fosses nasales par l’intermĂ©diaire de mĂ©ats

LS 72 – novembre 2016


64 | IMAGERIE ou ostia, et tapissĂ©es d’une muqueuse ciliĂ©e (membrane de

2. LA TDM et L’IRM Ă©taient et restent les techniques de

Schneider) proche de la muqueuse nasale.

rĂ©fĂ©rence en ORL, surtout pour les rochers, le pharyngo-larynx, les glandes salivaires et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale pour l’étude des parties molles, y compris de la face et des sinus. Cependant, la

II. CLINIQUE

Elle Ă©voque une pathologie nasosinusienne

et/ou dentaire.  ●

CBCT s’impose comme supĂ©rieur Ă  ces deux techniques dans les domaines dento-maxillaire et des sinus inflammatoires.

SYMPTOMATOLOGIE NASO-SINUSIENNE SymptĂŽmes Ă©vocateurs de dysfonctionnement naso-

3.

LE CBCT est effet devenu la technique de référence en

sinusien chronique (DNSC) Ils associent variablement :

imagerie tridimensionnelle dentomaxillaire, du fait, par rapport

obstruction nasale volontiers unilatérale, rhinorrhée unilatérale,

au scanner (TDM): de sa meilleure résolution spatiale, de sa

purulente et souvent fétide, écoulement pharyngé postérieur,

moindre dosimétrie, de sa moindre susceptibilité aux artéfacts

troubles de l’odorat, syndrome de Fernand Widal, toux rebelle,

mĂ©talliques et de son moindre coĂ»t. Concernant les sinus, c’est

Ă©pistaxis, otalgie baro-traumatique


en pathologie inflammatoire, de loin la plus fréquente, que le

● Sinusite

connue

souvent

unilatérale,

rebelle

au

traitement mĂ©dical. ● DĂ©couverte

CBCT

est

recommandé.

Les

pathologies

tumorale

et

traumatique grave restent des indications de la TDM et de

radiologique

fortuite,

souvent

sur

un

l’IRM.

panoramique dentaire, parfois un scanner, une IRM ou des clichĂ©s du crĂąne, d’une opacitĂ© sinusienne maxillaire, volontiers unilatĂ©rale.



TECHNIQUE DU CONE BEAM

‱

Un champ moyen (8x8 cm) est suffisant en rĂšgle pour

l’exploration  ‱

-

complĂšte

des

sinus

maxillaires,

ostia

infundibulaires compris. En cas de pathologie sinusienne,

SYMPTOMATOLOGIE DENTO-MAXILLAIRE Douleurs maxillodentaires,

notamment inflammatoire, pouvant s’étendre aux autres sinus

évocatrices si elles sont unilatérales ou associées à des

signes de DNSC;

(cellules ethmoïdales, frontales et sphénoïdales) une étude exhaustive du nez et des sinus sera utile : grand champ,

-

mais volontiers atypiques ou mal systématisées.

supérieur à 10x12 cm, de définition moyenne, à voxels de 150

‱

Pathologie endo-parodontale connue intéressant les

Ă  250 ”m ; il est maintenant admis qu’une exploration

dents antrales, souvent connue et traitée, mais récidivante ou

sinusienne, par cone beam ou scanner, doit englober le

chronique.

maxillaire

‱

DĂ©couverte radiologique fortuite, la pathologie endo-

parodontale

pouvant

ĂȘtre

peu

ou

pas

symptomatique.

LE DIAGNOSTIC

REPOSE

SUR

DES PATHOLOGIE SINUSIENNES

LA TRIADE

CLINIQUE,

ENDOSCOPIE,

afin

de

ne

pas

méconnaßtre

la

dans une sinusite ; ‱



supérieur

responsabilitĂ© Ă©ventuelle d’une pathologie endoparodontale Des reconstructions secondaires localisĂ©es en haute

dĂ©finition (Ă  voxels de 75 Ă  125”m), permettent l’étude fine des dents antrales pouvant ĂȘtre en cause dans la sinusite.

IMAGERIE. ‱

L’examen clinique peut retrouver une douleur à la pression



INTERET DU CONE BEAM DANS LE DIAGNOSTIC DES

d’un sinus maxillaire (au niveau sous-orbitaire), un Ă©tat bucco-

SINUSITES D’ORIGINE DENTAIRE.

dentaire plus ou moins pathologique, pouvant associer carie,



douleur à la percussion, mobilité, voussure vestibulaire,

POSER LE DIAGNOSTIC DE SINUSITE.

gingivite, fistule en regard d’une dent antrale


L’imagerie tridimensionnelle permet de distinguer deux tableaux

‱

L’endoscopie nasale peut retrouver une suppuration au

niveau du méat moyen et sur la queue du cornet inférieur.

radiologiques distincts, parfois associĂ©s : ➱ en faveur d’une sinusite chronique, cas le plus frĂ©quent

et

III. IMAGERIE 1. LA

RADIOLOGIE

LE CONE BEAM, COMME LA TDM, PERMET DE

définie

cliniquement

par

une

atteinte

inflammatoire

nasosinusienne de plus de 12 semaines (Fig.2b): STANDARD,

pouvant

inclure

‱

épaississement muqueux régulier, linéaire ou légÚrement

panoramique (Fig.10.2a), rétroalvéolaires (RA) ou clichés

mamelonné, partiel ou en cadre ; un ou des kystes sous-

des sinus, est reconnue comme insuffisante pour le bilan pré-

muqueux, bĂ©nins, peuvent s’y associer, sans modifications du

thĂ©rapeutique d’une sinusite d’origine dentaire ou d’une

pronostic (Fig.2c);

pathologie endoparodontale. Le panoramique

‱

et les RA

possibles calcifications linéaires para-pariétales, dites

peuvent ignorer la lĂ©sion, la sous-estimer ou ĂȘtre imprĂ©cis sur

mĂ©taplasiques, tĂ©moignant d’une Ă©volution lente et souvent

l’identification de la ou des racines en cause


ancienne (Fig.2d) ;

LS 72 – novembre 2016


65 | IMAGERIE ‱

assez

tardivement,

Ă©paississement

des

parois

sinusiennes ;

Fig.2a. Panoramique dentaire : opacité relative du sinus

Fig.2d. Sinusite chronique avec calcifications

maxillaire gauche (flĂšche).

mĂ©taplasiques Ă  droite (flĂšche rouge) et kyste sous muqueux Ă  gauche (flĂšche bleue). ➱ En faveur d’une sinusite aigĂŒe (Fig.3) (d’emblĂ©e ou par accutisation d’une sinusite chronique) : 

épaississement muqueux irrégulier, volontiers festonné

et/ou bulleux 

niveau liquide en cas de suppuration liquidienne, une

suppuration épaisse, volontiers ancienne pouvant ne pas se traduire par un niveau linéaire ;

Fig.2b. (MĂȘme patient) Sinusite avec obstruction ostiale bilatĂ©rale.

Fig.3. Sinusite maxillaire chronique obstructive Ă  droite et sinusite en poussĂ©e aigĂŒe suppurĂ©e Ă  gauche : Ă©paississement muqueux irrĂ©gulier, festonnĂ©, bulleux, niveau liquide (flĂšches rouges) obstruction ostiale bilatĂ©rale (flĂšches jaunes). Fig.2c. Kyste sous muqueux maxillaire droit

➱ Une obstruction du comple xe ostio-mĂ©atal n’est pas

(flĂšche rouge).

systématique mais signe une sinusite de confinement. Ses

RĂ©trĂ©cissement relatif de l’ostium homolatĂ©ral (flĂšche jaune).

causes possibles sont multiples  

épaississement muqueux infundibulaire obstructif ; variante anatomique locale (Fig.4): déviation septale

avec Ă©peron osseux, concha bullosa, cellules de Haller Ă©thmoĂŻdo-maxillaires, inversion de la courbure d’un cornet moyen, bulle ethmoĂŻdale volumineuse, pneumatisation du processus uncinĂ©, ostium accessoire 


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66 | IMAGERIE le plus souvent, au besoin par histologie ; ➱ des opacitĂ©s sinusiennes asymptomatiques peuvent ĂȘtre pathologiques (polype proprement dit, aspergillome, voire mucocĂšle ou tumeur maligne), diagnostics parfois Ă©voquĂ©s par la sĂ©miologie radiologique et confirmĂ©s par l’endoscopie, voire l’histologie ; ➱ les opacitĂ©s sinusiennes peuvent ĂȘtre sans rapport avec les signes fonctionnels ; ➱ des opacitĂ©s sinusiennes pathologiques peuvent disparaĂźtre

sous traitement corticoĂŻde (polypose naso-sinusienne, les polypes n’étant pas diffĂ©rentiables de simples kystes au cone beam, le diagnostic Ă©tant endoscopique [Fig.5]), d’oĂč l’intĂ©rĂȘt Fig.4a. Causes d’obstruction ostiale : Sinusite unilatĂ©rale

d’un interrogatoire portant sur les thĂ©rapeutiques prĂ©cĂ©dant

gauche par obstruction ostiale : concha bullosa du cornet

l’examen ;

moyen gauche (flÚche rouge) et déviation septale (flÚche

➱ une difficultĂ© principale est de rapporter Ă  des opacitĂ©s

bleue).

sinusiennes la survenue de cĂ©phalĂ©es et des douleurs faciales, alors qu’elles ne sont pas forcĂ©ment liĂ©es. Ceci peut conduire Ă  un diagnostic erronĂ© et Ă  un traitement inadaptĂ©, parfois chirurgical, irrĂ©versible.

Fig.4b. Causes d’obstruction ostiale : Cellules de Haller Ă©thmoĂŻdo-maxillaire bilatĂ©rales (flĂšche), rĂ©duisant le dĂ©filĂ© Fig. 5a. Polypose nasosinusienne typique : pansinusite (flĂšches rouges)

ostio-méatal gauche.

et polypes nasaux bilatĂ©raux (flĂšches jaunes). 

Certaines rĂšgles d’interprĂ©tation du cone beam des

sinus sont Ă  garder en mĂ©moire (selon R. Jankowski) : ➱ les

sinusites

chroniques

sont

le

plus

souvent

asymptomatiques ; ➱ les poussĂ©es infectieuses aigĂŒes sur sinusite chronique et les sinusites aigĂŒes d’emblĂ©e sont souvent symptomatiques, douloureuses et/ou fĂ©briles ; ➱ des

opacités

sinusiennes

asymptomatiques,

non

pathologiques, se voient dans 20 % de la population ; il s’agit volontiers de simples kystes sous-muqueux, d’étiologie mal Ă©lucidĂ©e, retrouvĂ©s volontiers en cas de trouble de la ventilation sinusienne par rĂ©trĂ©cissement ou obstruction ostiale et/ou en cas de pathologie dentaire sous-jacente; leur

contenu est

muqueux ou séreux (Fig.2c) et ils sont souvent faussement

Fig.5b. Polypose nasosinusienne traitée : ne persistent sous

décrit comme des « polypes », le cone beam comme le scanner

corticothérapie que deux petits polypes maxillaires droits et une

ne pouvant les distinguer; dans le doute, l’endoscopie tranche

polypose nasale bilatérale.

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67 | IMAGERIE  En cas d’opacitĂ© unilatĂ©rale d’un sinus maxillaire, le cone

et du plancher sinusien, ou au contraire fine, Ă  la limite de la

beam permet de prĂ©ciser l’origine dentoalvĂ©olaire de la

visibilité, par destruction inflammatoire (kystes « évanescents »

sinusite

de Hodez) peut conduire à l’envahissement plus ou moins

,

montrant

une

lésion

apicodentaire

antrale,

granulomateuse ou kystique, l’anatomie radiculo-canalaire et

complet du sinus (Fig.7).

apicale et leurs rapports au plancher sinusien : dĂšs qu’une lĂ©sion pĂ©ri-apicale soulĂšve un tant soit peu ce plancher, des micro-communications Ă©paississement

apparaissent

muqueux

sinusien,

et

(Fig.6a) souvent

un

mamelonné,

localisĂ© d’abord puis plus ou moins Ă©tendu, est visible en cone beam. Une lĂ©sion pĂ©riapicale plus volumineuse lyse franchement le plancher (Fig.6b) ainsi parfois qu’une ou l’autre corticale, le plus souvent vestibulaire (Fig.6c), se traduisant cliniquement par une voussure.

Fig.7a. Kyste apical expansif intrasinusien (flĂšches) et sinusite maxillaire obstructive.

a. Fig.6a. Granulome apicodentaire mésiovestibulaire de 26, soulevant le plancher sinusien, en micro-communication avec le sinus (flÚches).

Fig.7b. Kyste pĂ©ricoronaire expansif intrasinusien et calcifications Ă©vocatrices de tumeur odontogĂšne associĂ©e. Le diagnostic est Ă  prĂ©ciser par l’histologie obligatoire de la piĂšce opĂ©ratoire (flĂšche rouge). Sinusite maxillaire suppurĂ©e (flĂšche jaune). L’inflammation muqueuse d’origine dentaire commence donc toujours Ă  partir du plancher sinusien. Elle s’étend typiquement par contiguĂŻtĂ© le long des voies de drainage vers le complexe ostio-mĂ©atal, pouvant envahir les cellules ethmoĂŻdiennes

Fig.6c. LĂ©sion endoparodontale soulevant le plancher sinusien, et lysant la corticale vestibulaire (flĂšche)

Fig.6b. Granulome en communication franche avec le sinus.

antĂ©rieures et frontales homolatĂ©rales, respectant les cellules ethmoĂŻdales postĂ©rieures et les sinus sphĂ©noĂŻdaux, rĂ©alisant une pansinusite chronique antĂ©rieure unilatĂ©rale (Fig.8). L’atteinte peut ĂȘtre bilatĂ©rale, surtout en cas de trĂšs mauvais

Le

développement

intra-sinusien

d’un

granulome

plus

volumineux, voire d’un kyste « expansif », dont la paroi peut apparaĂźtre nette, associant les Ă©paisseurs de la paroi kystique

LS 72 – novembre 2016

Ă©tat dentaire.


68 | IMAGERIE érosion du plancher sinusien due à une ostéite ou une parodontite

(Fig.10)

ou

bien

d’une

cause

iatrogĂšne

endodontique, responsable d’un passage intra-sinusien de matĂ©riau de comblement et parfois d’instrument endodontique (Fig.11).

Fig.10. Sinusite d’origine parodontale : effraction du plancher sinusien par l’alvĂ©olyse (flĂšche rouge), sinusite Fig.8. Sinusite antĂ©rieure et granulome palatin de 16

maxillaire gauche chronique Ă  paroi relativement Ă©paisse

(flĂšche rouge): sinusite maxillaire obstructive (flĂšche

(flĂšche verte) Ă  comparer Ă  la paroi maxillaire externe

jaune), ethmoĂŻdale (flĂšches bleues) et frontale (flĂšches

controlatérale (flÚche jaune).

vertes) homolatĂ©rales, respectant les cellules sphĂ©noĂŻdales et ethmoĂŻdales postĂ©rieures (flĂšches orange). Le passage Ă  la chronicitĂ© de l’inflammation apicale et du plancher sinusien Ă©paissi en regard se traduit parfois par un aspect d’ « ostĂ©ome pĂ©diculĂ© du sinus maxillaire, rappelant Ă©tonnamment celui d’une molaire dĂ©ciduale » (CavĂ©zian et Pasquet) (Fig.9).

Fig.11a. Cone de gutta intrasinusien et réaction muqueuse locale.

Fig.9. Pseudo «ostĂ©ome pĂ©diculé» du sinus maxillaire (CavĂ©zian et Pasquet). L’effraction du plancher sinusien est donc une cause principale de sinusite d’origine dentaire. Son origine est multiple : il peut s’agir d’une pathologie inflammatoire pĂ©riapicale comme nous

Fig.11b. Matériau de comblement intrasinusien bloqué

l’avons vu plus haut, d’une fistule inflammatoire ou d’une

dans l’infundibulum.

LS 72 – novembre 2016


69 | IMAGERIE 

La communication bucco-sinusienne (CBS) proprement

dite rĂ©alise une brĂšche entre les cavitĂ©s buccale et sinusienne. Elle est d’origine variable, parfois traumatique, le plus souvent iatrogĂšne, par extraction d’une dent antrale (Fig.12a), surtout d’une dent de sagesse, ou consĂ©cutive Ă  une greffe soussinusienne avec persistance de la brĂšche pariĂ©tale sinusienne (Fig.12b), ou bien due Ă  la mise en place trop profonde d’un implant fuyant dans le sinus . L’implant peut alors rester Ă  proximitĂ© de la brĂšche, plus ou moins entourĂ© d’épaississement muqueux (Fig.12c), ĂȘtre situĂ© au sein de la cavitĂ©, associĂ© Ă  un Ă©paississement muqueux et/ou une suppuration (Fig.12d), ou bien, entraĂźnĂ© par les mouvements ciliaires de la muqueuse, migrer vers l’ostium oĂč il reste volontiers bloquĂ©. De mĂȘme, toute projection intrasinusienne de matĂ©riau de comblement ou d’obturation

endodontique

voire

de

fragment

radiculaire

(Fig.12e) ou de germe de sagesse peut aboutir par obstruction

Fig.12c Implant intrasinusien, restĂ© Ă  proximitĂ© du plancher, entourĂ© d’épaississement muqueux (flĂšches). Implant extrait par voie crestale.

ostiale à une sinusite de confinement. Si la communication est de diamÚtre suffisant, un liquide ingéré, passant

par

l’ostium,

peut

ĂȘtre

rejeté

par

la

narine

homolatĂ©rale, objectivant la brĂšche bucco-sinusienne. Le cone beam localise la communication, prĂ©cise sa cause, Ă©value sont diamĂštre et l’état sinusien sus-jacent, montrant en cas de brĂšche rĂ©cente ou de sinusite purulente un niveau hydro-aĂ©rique.

Fig.12d. CBS (flÚche) due à deux implants ayant migré dans le sinus.

Fig. 12a. CBS (flĂšches) aprĂšs avulsion de 16.

Fig.12e. CBS (flÚches) et fragment radiculaire intrasinusien. Fig.12b. CBS persistante aprÚs « sinus lift» et sinusite réactionnelle.

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70 | IMAGERIE L’évolution naturelle d’une communication n’est pas univoque

volontiers par une cacosmie (inconstante) et au panoramique

et dĂ©pend essentiellement de l’état prĂ©alable du sinus. En cas

en cas d’opacitĂ© sinusienne de tonalitĂ© proche de celle de la

de sinus sain, Ă  l’ostium libre et de traitement prĂ©coce,

muqueuse englobant un fragment dense de pĂąte obturatrice.

l’évolution vers le comblement muqueux puis la rĂ©paration

 Le cone be am confirme le diagnostic, associant

osseuse est spontanée et obtenue en quelques mois (Fig.13a).

niveau du sinus maxillaire et de dedans en dehors (Fig.14a) :

En cas de sinusite chronique ancienne, obstructive ou

➱ un amas de taille variable de pĂąte d’obturation de densitĂ©

Ă©volutive, le comblement muqueux de la brĂšche peut ĂȘtre trĂšs

métallique, de siÚge plus ou moins central dans le sinus,

long Ă  obtenir et peut justifier une reprise chirurgicale. MĂȘme en

➱ entourĂ©

d’un

cas de fermeture de la CBS, la sinusite peut continuer d’évoluer

pelotonnés

de

pour son propre compte (Fig.13b).

calcifications fines et punctiformes, et parfois de calcifications

Le traitement prĂ©ventif d’une telle brĂšche consiste en la suture

nodulaires au sein d’une hyperplasie muqueuse englobant ces

systĂ©matique en cas d’extraction d’une dent antrale (dents de

Ă©lĂ©ments denses. La masse d’allure nodulaire, Ă  bords

sagesse par exemple).

convexes, s’étendant en haut et en dedans, lyse volontiers la

halo

hyperdense

calcifications

de

filaments

mycéliennes,

au

parfois

souvent

de

paroi interne et l’infundibulum, envahissant la fosse nasale et les cellules ethmoĂŻdales homolatĂ©rales, tableau caractĂ©ristique d’aspergillome Ă  type de « truffe » ou de « balle » aspergillaire, ➱ s’accompagnant volontiers d’un Ă©paississement pariĂ©tal externe signant son Ă©volution lente et chronique.

Fig.13a. CBS et comblement muqueux (flĂšche).

Fig.14a. Aspergillome typique : matĂ©riau de comblement (flĂšches rouges), calcifications aspergillaires (flĂšches jaunes), truffe aspergillaire (flĂšches bleues) lysant la paroi interne du sinus et l’infundibulum. ➱ Les formes cliniques concernent : ‱ le sinus sphĂ©noĂŻdal (19 % des cas d’une sĂ©rie).

‱ l’aspergillome bloquĂ© dans l’infundibulum, de taille Fig.13b. CBS comblĂ©e (flĂšches rouges), la sinusite

volontiers limitée (Fig.14b);

chronique Ă©volue pour son compte ; noter sa paroi

‱ la sinusite aspergillaire bilatĂ©rale (Fig.14c),

épaisse, traduisant son ancienneté (flÚches jaunes).

‱ les

sinusites

aspergillaires

sans

pĂąte

dentaire

intrasinusienne dĂ©celable (Fig.14d), Ă©vacuĂ©e par le mĂ©at  L’aspergillose sinusienne est une complication tardive

moyen, l’aspergillome Ă©voluant alors pour son propre compte ;

du

‱ les immunodĂ©primĂ©s : possibilitĂ© de sinusite fulminante,

passage

intrasinusien

de

matériau

d’obturation

endodontique.

envahissant l’orbite et les parties molles, avec lyse osseuse,

Il s’agit d’une greffe aspergillaire (surtout aspergillus fumigatus)

atteinte vasculaire et des sinus caverneux, atteintes cérébrales

sur de la pĂąte d’obturation qui serait favorisĂ©e par deux

par contiguĂŻtĂ© et par voie hĂ©matogĂšne. L’imagerie est alors

facteurs : d’une part la composition de la pñte, contenant de

assurée par TDM et IRM.

l’eugĂ©nol-oxyde de zinc,

➱ Le traitement est chirurgical dans les formes classiques:

et d’autre part l’obstruction ostiale

préalable. Elle est évoquée cliniquement devant une rhinorrhée

méatotomie moyenne pouvant

chronique unilatérale fétide, parfois noirùtre et sanglante et

méatotomie inférieure (Fig.15).

LS 72 – novembre 2016

ĂȘtre complĂ©tĂ©e par une


71 | IMAGERIE

Fig.15b. Méatotomie inférieure.

Fig.14b. Aspergillome dĂ©veloppĂ© dans l’infundibulum : matĂ©riau de comblement (flĂšches rouges), calcifications aspergillaires (flĂšches jaunes).



DIAGNOSTIC

DIFFERENTIEL

DES

SINUSITES

D’ORIGINE DENTAIRE ‱

Manifestations dentaires d’origine sinusienne.

‱

Sinusite d’autre cause que dentaire. Dans ces deux cas

l’examen clinique et le cone beam des dents antrales sont normaux. ‱

Opacité

d’origine

tumorale (carcinomes,

papillome

inversĂ©, lymphome [Fig.16]): surtout du fait de l’unilatĂ©ralitĂ© des lĂ©sions. La lyse osseuse peut orienter vers une tumeur, bien qu’un kyste expansif ainsi qu’un aspergillome, parfois sans pĂąte dentaire prĂ©sente, puissent ĂȘtre agressifs. Ici encore, l’aspect clinique et radiologique normal des dents antrales Fig.14c. Aspergillome bilatĂ©ral.

Ă©limine la sinusite dentaire. Au besoin, le scanner, l’IRM voire l’endoscopie tranchent.

Fig.14d. Aspergillome sans pĂąte dentaire, vraisemblablement expulsĂ©e par l’ostium : calcifications

Fig.16. Patient consultant pour une sinusite trainante.

aspergillaires (flĂšches jaunes).

Lymphome sinusien, ethmoĂŻdo-sphĂ©no-maxillaire et frontoorbitaire droit, lysant les parois sinusiennes et orbitaires. Diagnostic histologique (Il aurait pu s’agir d’un carcinome, d’un papillome inversĂ© ou d’une autre pathologie maligne). ‱

Polype antrochoanal de Kilian (Fig.17), en forme de

bissac, accouchĂ© par l’ostium dans la fosse nasale et se dĂ©veloppant vers la choane, de diagnostic radiologique, confirmĂ© par l’endoscopie. Fig.15a. MĂ©atotomie moyenne.

LS 72 – novembre 2016


72 | IMAGERIE Conclusion Le CBCT est une technique d’imagerie de rĂ©fĂ©rence des sinus inflammatoires, supplantant le plus souvent le scanner (sauf dans les cas de sinusite fulminante de l’immunodĂ©primĂ©) dans le diagnostic et le bilan des sinusites d’origine dentaire. Son usage devrait se gĂ©nĂ©raliser en imagerie de routine des sinus inflammatoires et se substituer, sauf indications particuliĂšres, Ă  celui de la tomodensitomĂ©trie. 

Fig.17. Polype de Kilian, d’origine sinusienne (flĂšches rouges) et accouchĂ© par l’ostium (flĂšches jaunes) dans la fosse nasale et la choane droites (flĂšches vertes).

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