Torah-Box Magazine n°292 Israël - Yom Kippour

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n°292 9 octobre 2024 I 7 Tichri 5785 I Yom Kippour

L'ÉDITO DE LA SEMAINE

Une rencontre inattendue

Un vendredi de ce mois d’Eloul, je me trouvais dans un marché de la région parisienne à faire mes courses pour Chabbath. Au milieu des cris des vendeurs, j’ai soudain prêté attention à une clameur distincte qui se faisait de plus en plus proche de là où j’étais, et j’ai aperçu une femme originaire des îles françaises qui exprimait tout en marchant un sermon de remontrances : “La vie passe vite, très vite. Au lieu de la meubler de futilités, arrangez votre conduite, éloignez-vous du chemin des fauteurs, D.ieu vous aime et ne cherche que votre bien…”, disait-elle. Surpris d’entendre un tel discours dans un cadre qui ne s’y prêtait pas vraiment, cette rencontre inattendue m’a marqué. Il n’y avait aucune référence à un culte étranger dans ces paroles, et j’ai finalement écouté de manière pour le moins imprévisible, un discours de Moussar en plein mois d’Eloul.

Un message vrai reste vrai quelle que soit la personne qui le véhicule, et parfois le destin nous lance ce message de manière originale, pour justement créer un effet de surprise qui accapare nos sens. Cette petite expérience vient illustrer un moyen qui nous a été donné pour parvenir à provoquer un réveil spirituel : si de façon générale, il est nécessaire de rester dans un même cadre dans notre quotidien pour conserver nos repères, parfois un changement ponctuel apporte une dynamique qui a pu s’effriter avec la routine. Par exemple, on conseille de toujours prier dans la même synagogue et assis à la même place, afin de pouvoir se concentrer convenablement. Mais de temps à autre, découvrir une synagogue différente, nous apporte de la fraîcheur dans la prière. Il est tout aussi bien de s’isoler dans la nature pour parler à D.ieu afin d’établir un relationnel, difficile à obtenir dans un cadre communautaire.

Le renouvellement est un besoin de l’homme, et cela même pour un grand Rav

comme le ‘Hafets Haïm. En effet, son fils rapportait qu’un jour de Roch Hachana, le Rav - alors bien âgé - s’éloigna de la ville vers les champs avoisinants. Intrigué, il le suivit et lui demanda une explication à sa conduite. Le ‘Hafets Haïm lui répondit : “Aujourd’hui, c’est un jour de Jugement, et je me demande combien sont ancrés en moi les sentiments de crainte et d’amour de D.ieu ! Sans réflexion sur Sa grandeur, comment peut-on parvenir à ces niveaux ? C’est pourquoi, je suis parti dans la nature pour la rechercher !”

Nous sommes à la veille de Yom Kippour. Si l’on vous demande quelle est la caractéristique de ce saint jour, vous répondrez naturellement que l’on doit jeûner, se mortifier, s’abstenir de faire des travaux interdits ; on y prie 5 prières, séparées par les Séli’hot, que l’on conclut en sonnant du Chofar. Pourtant dans toute cette énumération, il manque le principal, le but de cette fête : la Téchouva. Comme le rapporte le Rambam, il est un devoir pour chacun, individuellement et collectivement, de faire Téchouva en ce jour, de confesser ses fautes et les regretter. Le problème, c’est que l’on est tellement pris par les Téfilot qui se succèdent, les chants, la faim, les enchères, les coings au clou de girofle, que l’on risque d’en oublier la Téchouva.

C’est pourquoi, il sera parfois nécessaire de sortir du cadre habituel pour opérer un examen intérieur afin d’essayer de déceler ses défaillances et rechercher les moyens d’y remédier. Un petit isolement, un changement de synagogue pour l’une des prières, une lecture intéressante de Moussar permettront de bonifier ce grand jour de l’année.

Nous souhaitons de bonnes nouvelles pour tout le Klal Israël, et que chacun d’entre nous soit signé dans le livre des Tsadikim, Amen !

Rav Daniel Scemama

SOMMAIRE

Rav Daniel Scemama

L'Édito - Une rencontre inattendue

Guide de Yom Kippour

- Lois et Coutumes

- Horaires

Halakha

Questions-Réponses spécial Yom Kippour

Rav Moché Boyer

La puissance incroyable de la Né’ila de Kippour

Analyse

Téchouva : Se relever sans se perdre dans les ruines du passé

Rav Zecharia Wallerstein

La chute, moteur de la Téchouva

Binyamin Benhamou

Yom Kippour ne nettoie pas ceux qui attendent la fin du jeûne

Rav Yehonathan Gefen

Yom Kippour - Le concept de ‘Ivri Anokhi "

Je suis Hébreu"

Avot Oubanim

Vidouy traduit et expliqué

Histoire

Le châtelain renégat avant Kippour

Flash Chabbath

Prières

Prière de Moussaf de Kippour : comprenez le Séder

Ha’Avoda

Vie Juive

Discours historique du Rav Dov Landau devant 6000

Juifs français

Réflexion

Heureux comme un Juif à Kippour...

Pénsée Juive

Responsable publication

David Choukroun

Rédacteurs

Rav Daniel Scemama, Rav Moché Boyer, Rav Zecharia Wallerstein, Binyamin Benhamou , Rav Yehonathan Gefen, Alexandre Rosemblum, Rav Nathaniel Mimoun, Rav Dov Landau, Jocelyne Scemama, David E. Avraham, Rabbanite ‘Hava Chmilovitz, Rav Aharon Sabbah, Rav Gabriel Dayan, Rav Avraham Garcia, Esther Sitbon

Mise en page Dafna Uzan

Couverture rami_cohen

Secrétariat 02.37.41.515

Publicité

Daniel Peretz daniel26mag@gmail.com 054-24-34-306

Distribution diffusion@torah-box.com

Remarques & commentaires magazine@torah-box.com

Abonnement torah-box.com/magazine

La Téchouva dans la joie : retrouver le chemin de la réparation spirituelle

Femmes

5 bonnes résolutions pour une Chana Tova

Questions au Rav

La Paracha pour les enfants

Dans la joie et la bonne humeur !

Recette

Recette spéciale post-Kippour : le boulou tunisien !

 Les annonces publicitaires sont sous la responsabilité de leurs annonceurs

 Ne pas lire pendant la prière

 Ce magazine contient des enseignements de Torah, ne pas le jeter dans une poubelle

CALENDRIER DE LA SEMAINE

Daf Yomi Baba Batra 106

Michna Yomi Baba Metsi'a

Daf Yomi Baba Batra 107

Michna Yomi Baba Metsi'a 5-5

Daf Yomi Baba Batra 108

Michna Yomi Baba Metsi'a 5-7

Yom Kippour

Daf Yomi Baba Batra 109

Michna Yomi Baba Metsi'a 5-9

Daf Yomi Baba Batra 110

Michna Yomi Baba Metsi'a 5-11

Daf Yomi Baba Batra 111

Michna Yomi Baba Metsi'a 6-2

Daf Yomi Baba Batra 112

Michna Yomi Baba Metsi'a 6-4

Mercredi 9 Octobre

Rav Ya'akov Anatbe

Zévouloun

Rav Yossef Barrebi

Vendredi 11 Octobre

Rav Its'hak Zeev Halévi Soloveitchik

Samedi 12 Octobre

Rabbi Akiva

Horaires du Chabbath Yom kippour

Jéru.

Zmanim du 12 Octobre

Jéru.

Obtenons le pardon avec les

Kaparot du Vaad Harabanim

Par le mérite de la Tsedaka au Vaad Harabanim, soyez inscrits, vous et toute votre famille, dans le livre de la vie, de la paix, de la réussite, de la Parnassa, des enfants, de bon parti, et du Nah'at dans la santé et la tranquilité

Envoyez vos noms

Yom Kippour

Yom Kippour est le jour où l’homme procède à une introspection personnelle approfondie. Il reconnaît ses erreurs et s’engage à ne plus les répéter à l’avenir. Pour que cette démarche soit efficace, il s’efforce de faire un bilan vraiment complet...

Mais bien souvent, nous avons du mal à voir nos propres défauts. Nous avons parfois tendance à légitimer nos failles par les circonstances extérieures ou par la faute d’autrui… sans blâmer notre propre conduite.

Et le jour de Kippour nous oblige à affronter la réalité !

Nous avons tous en nous le potentiel pour y parvenir! Yom Kippour est le jour le plus exceptionnel de l’année, car notre repentir complet et sincère nous apportera quelque chose d’unique : le pardon de D.ieu et Sa miséricorde !

Grâce à la Téchouva (repentir) nous avons la possibilité de tout reprendre de zéro !

Puissions-nous tous mériter de revenir vers Hachem en toute sincérité et de bénéficier de ce cadeau exceptionnel...

Signification

Le jour de Kippour marque la fin des 10 jours de pénitence (Téchouva). Pendant cette période, notre jugement est comme “suspendu, en attente...”, entre les mains de D.ieu. Nous devons redoubler d’efforts sur nos comportements, pour Lui montrer la sincérité des résolutions que nous avons prises à Roch Hachana. Pendant ces 10 jours de Téchouva, D.ieu est particulièrement proche de nous, comme nous l’enseigne ce verset : “Recherchez D.ieu lorsqu’Il est

accessible, appelez-Le tandis qu’Il est proche”, nos Maîtres nous précisent : ce sont les 10 jours de pénitence de Roch Hachana à Yom Kippour ! Yom Kippour est célébré le 10 Tichri, jour où Hachem pardonna aux Bné Israël la faute du veau d’or.

Moché Rabbénou reçut ce même jour de nouvelles tables de la Loi (en remplacement de celles qu’il avait brisées à la découverte du Veau d’or). Ce jour deviendra alors le jour du pardon annuel.

YOM KIPPOUR : signifie ‘le jour du (grand) pardon’. Jour décisif, le plus saint de l’année, il apporte la sentence définitive du jugement prononcé à Roch Hachana.

Lois & coutumes

Du Dimanche 6 au Samedi 12 Octobre 2024

Ajout de prières spécifiques

On ajoute dans la prière du matin "Hachem Hou Haé-lokim" avant "Hachem Mélèkh..." ainsi que le Psaume 130 après Yichtaba’h. On récite la prière "Avinou Malkénou" dans les prières de Cha'harit et Min'ha. Dans la ’Amida, certains passages sont ajoutés, et la formule "Hael Hakadoch" est remplacée par "Hamélèkh Hakadoch".

Téchouva

Pendant ces jours, on devra intensifier notre repentir, notre étude de la Torah, nos prières et actes de charité. On s’efforcera, par exemple, de toujours prier en présence de 10 hommes à la synagogue, consommer des aliments bénéficiant d'une meilleure cacheroute, consommer du pain dont le four a été allumé par un juif et réciter le Birkat Hamazone mot à mot.

Vendredi 11 Octobre 2024 - Veille de Yom Kippour

Séli’hot (supplications) + Annulation des vœux

On se rend à la synagogue pour les dernières Séli’hot jeudi soir ou vendredi matin très tôt et pour annuler nos voeux en récitant le texte “Hatarat Nedarim”

Récitation du Vidouï

Exprimer verbalement nos fautes est une condition sine qua non pour se faire pardonner. Ainsi, pendant l’office de Min’ha, nous énumérons et avouons nos fautes dans le Vidouï.

Dons à la Tsédaka

La charité envers nos frères démunis est un grand mérite qui nous protège et nous sauve de mauvais décrets. La veille de Kippour, il est essentiel de continuer à intensifier cette Mitsva. Faites vos dons sur : torah-box.com/kippour

Kapparot

Cette coutume vise à expier symboliquement nos fautes et celles de nos proches. On fait tourner 3 fois autour de nos têtes un poulet en récitant le texte approprié. Certains ont l’habitude de remplacer le poulet par du poisson ou de l’argent. Réservez vos Kapparot en ligne sur : torah-box.com/kapparot

Vendredi 11 Octobre 2024 (Veille de Yom Kippour) - suite

Demander pardon

Dans le tribunal céleste, les fautes envers les proches et les amis ne sont pardonnées que si l’on obtient leur pardon. On s’adressera à eux obligatoirement avant Kippour, de manière sincère : les parents, le conjoint, les enfants, les amis, etc.

Manger copieusement

C’est une Mitsva de manger copieusement, pendant la journée. Nous montrons ainsi notre joie et notre implication à l’approche de la fête.

Mikvé avant Yom Kippour

Les hommes vont au Mikvé se purifier, pour la sainteté de la fête, et la famille revêt de beaux habits.

Sé'ouda Hamafsékèt

Pour ce dernier repas avant le jeûne, on a l’habitude de manger du pain, du poisson et de la volaille, afin de prendre un maximum de forces pour le lendemain.

Allumage des bougies

Les femmes séfarades récitent les bénédictions suivantes avant d'allumer des bougies ou des veilleuses (cf. horaires page suivante).

Les femmes ashkénazes allument les bougies avant de réciter les bénédictions ci-dessous.

ATTENTION ! La bénédiction de Chéhé'héyanou ne doit être récitée qu'après avoir ôté ses chaussures en cuir.

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Baroukh Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Ha'olam Acher Kidéchanou Bemitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Chabbath Véchel Yom Hakippourim

Baroukh Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Ha’olam Chéhé’héyanou Vékiyémanou Véhigui’anou Lazemane Hazé.

Du Vendredi 11 au soir au Samedi 12 Octobre 2024

Jeûne de Kippour

Cette obligation de la Torah nous permet de réaliser notre dépendance envers Hachem, renforcer notre repentir et se recentrer sur nos prières.

Les interdits de Kippour

Les 5 principaux sont : travailler, manger et boire, se laver, porter des chaussures en cuir et l’intimité conjugale. Par ailleurs, les autres interdictions sont les mêmes que celles du Chabbath, comme porter dans un endroit public, cuisiner, allumer une lumière ou un feu etc.

Repentir et prières

On passe ce jour à la synagogue, en priant et demandant à D.ieu de nous pardonner. L’essentiel dans la prière à Yom Kippour est d’exprimer verbalement ses fautes, les regretter sincèrement et s’engager à ne plus les faire afin de mériter le meilleur. C’est uniquement ainsi que l’on peut espérer une bonne et heureuse année !

Jeûne de la parole

Afin d’éviter toute mauvaise parole pendant ce jour, certains préfèrent s’abstenir de parler depuis la veille au soir jusqu’à la fin de Yom Kippour.

Fin de Yom Kippour

On fait la Havdala, en récitant les bénédictions sur le vin et sur (ou à partir d’) une flamme restée allumée depuis la veille de Yom Kippour, de préférence.

Dates & horaires

ISRAËL

Ven 11/10

Sam 12/10

Allumage avant Havdala après

Jérusalem 17h31 18h47

Tel Aviv 17h54 18h49

AUTRES PAYS

Paris 18h50 19h54

Lyon 18h43 19h44

Marseille 18h43 19h43

Nice 18h35 19h35

Strasbourg 18h28 19h32

AUTRES PAYS

Ven 11/10

Sam 12/10

Allumage avant Havdala après

Toulouse 18h59 19h58

Bruxelles 18h39 19h45

Montréal 17h56 18h58

Genève 18h37 19h39

Casablanca 18h43 19h37

Los Angeles 18h04 18h59

Miami 18h38 19h30

New York 18h03 19h01

Veille de Yom Kippour
Fin de Yom Kippour
Veille de Yom Kippour
Fin de Yom Kippour

HALAKHA - SPÉCIAL YOM KIPPOUR

VEILLE DE YOM KIPPOUR

Que faire si une personne n’accorde pas son pardon ?

Comment faire les Kapparot ?

Toute faute ou tout préjudice, financier ou moral, que l’on aurait commis envers son prochain, même non juif, n’est pardonné par Hachem que si l’on a obtenu le pardon de la personne envers qui nous avons fauté.

Que faire si une personne n’accorde pas son pardon ? On amènera, à trois reprises si nécessaire, trois personnes qui demanderont à la personne lésée de pardonner.

Si elle persiste à ne pas accorder son pardon, on devra amener trois nouvelles personnes, qui feront de même.

Si elle refuse toujours, on la laissera ainsi c’est elle qui deviendra, dorénavant, le fauteur.

Enceinte, dois-je jeûner à Kippour ?

Certains réalisent la coutume des Kaparot avec un poulet, d’autres un poisson, voire de l’argent. On a la coutume de donner la valeur d'un poulet par personne (20 shékels en Israël, 10 euros en France), voire d'arrondir à des beaux chiffres : 26 shékels, 18 ou 26 euros…

On fait tourner le poulet, le poisson ou l'argent au-dessus de sa tête en disant 3 fois le texte figurant dans le rituel de prières.

Est il obligatoire de faire plusieurs repas la veille de Kippour ?

Nous avons une Mitsva de bien manger la veille de Kippour. Il y a une coutume de faire 7 "repas"soit deux repas à base de pain et les autres composés de gâteaux ou de fruits.

LE JEÛNE

Une femme qui allaite a t elle l'obligation de jeuner ?

Une femme enceinte est soumise à l’obligation de jeûner durant Yom Kippour. Si votre médecin constate un réel danger, il faut alors s’adresser à un Rav compétent avec les indications détaillées du médecin. En cas de doute, appelez un Rav au 02.37.41.515.

Malade, diabetique, anorexique, doisje jeûner à Kippour ?

Les malades que le jeûne pourrait mettre en danger doivent manger par petites quantités voire être dispensés du jeûne. Il faut demander conseil à son médecin puis s’adresser à un Rav compétent. Voici les quantités en cas de permission rabbinique :

Les solides : 25 grammes de solide toutes les 9 minutes. Si cela n’est pas suffisant, toutes les 8 minutes. Sinon: 7, 6, 5, 4, 3 minutes.

Les liquides : 4 cl de boisson nourrissante toutes les 9 minutes. Si cela n’est pas suffisant, n’attendre que 8 minutes. Si cela n’est pas suffisant : 7, 6, 5, 4, 3, minutes. Si cela ne suffit pas, des doses de 4 cl avec quelques secondes entre chaque consommation.

Une femme qui allaite a l’obligation de jeûner. Si la maman n’a pas suffisamment de lait, le bébé consommera des compléments en biberon. Si la lactation va s’arrêter suite au jeûne et que le bebe ne prend pas de lait maternisé, durant Yom Kippour, boire ce qui est nécessaire : 4 cl de boisson nourrissante toutes les 9 minutes. Si vous pensez qu’il vous manquera du lait, diminuez les pauses à 8 minutes, etc.

Suppositoire contre les maux de tête à Kippour ?

Si vous souffrez beaucoup du mal de tête, vous pouvez utiliser un suppositoire.

Je dois manger à Kippour, faire Kiddouch ?

On ne récite pas le Kiddouch même si Kippour tombe un Chabbath. Par contre, on fera Nétilat Yadaïm comme d’habitude et verser de l’eau sur toute la main. Dans le Birkat Hamazone, on dira Rétsé [si Kippour tombe Chabbath] et Ya’alé Véyavo [Béyom Hakippourim Hazé, Béyom Séli’hat Hé’avone Hazé].

LES INTERDITS

Est il interdit de porter un manteau en cuir à Kippour ?

Il est interdit de porter des chaussures en cuir ou en daim. Certaines modèles de Converse sont partiellement en cuir, il est interdit de les porter durant Yom Kippour. Le faux cuir est permis. Les chaussures en plastique, toile, caoutchouc sont permises. L’interdiction de porter du cuir à Kippour ne concerne que les chaussures et non les ceintures ou manteaux en cuir.

Est il permis de porter à Kippour ?

Il est strictement interdit de porter dans le domaine public durant Yom Kippour, que ce soit la nuit ou le jour, et ce, dès l’heure de l’allumage des bougies figurant dans les calendriers, pareillement à Chabbath.

Doit on enlever ses bijoux à Kippour ?

Certains de nos maîtres permettent les bijoux

Comment prier seul à Kippour ?

discrets tels que les "simples" bagues et boucles d’oreilles et n’adoptent une attitude rigoureuse que pour les bijoux qu’il est habituel de porter durant le Chabbath, les fêtes et les grandes occasions.

Se maquiller avant Kippour ?

Il est absolument permis de se maquiller ou de se parfumer la veille de Kippour, même si le maquillage restera durant 24 heures. Se maquiller sera par contre interdit durant tout Kippour

Quels sont les lois d’éloignement entre mari et femme à Kippour ?

Durant Yom Kippour, il est, non seulement, interdit d’avoir des rapports conjugaux, mais il est, également, interdit de dormir dans un même lit ou de se toucher et, à plus forte raison, de s’étreindre.

Ceci est valable, aussi bien, durant la nuit que durant la journée.

LES PRIÈRES

Si le jour de Kippour, vous priez sans Minyan, il est possible de réciter toutes les prières sauf les différents Kaddich, la Kedoucha et Barékhou. Si l’on se trouve seul à la maison, on ne récite pas les "treize Midot Chel Ra’hamim", qui necessitent dix hommes. On pourra les reciter sur l’air de la lecture du Séfer Torah. A l’heure de fin du jeûne,il est absolument permis de manger après la Havdala, même si l’on a pas écouté la sonnerie du Chofar.

Ecouter le Chofar à la fin de Kippour, obligatoire ?

A la sortie de Yom Kippour, c’est une bonne chose d’écouter du Chofar. Néanmoins, le jeûne de celui qui ne l’a pas écouté est absolument valable.

Quelles sont les prières obligatoires pour une femme ayant des enfants en bas âge ?

Il est important de dire le Moussaf de Roch Hachana et Yom Kippour. En cas de besoin, elle

en sera dispensée mais il serait bien qu’elle récite au moins le Vidouy et les quelques mots qu’elle a pu réciter montent directement jusqu’au Trône de Gloire.

Moussaf de Kippour : se prosterner comme un musulman ?

Pendant le service de la 'Avoda, on fléchit les genoux puis on pose ses mains ainsi que la face de sa tête à terre sans prosterner sur un sol de pierres (ou dalles) mais bien sur une serviette (prévue pour l’occasion), tapis ou bout de Talith que vous aurez étendu sur le sol, afin de se prosterner dessus.

Comment faire la Havdala à la fin de Kippour ?

On fait la Havdala sur un verre de vin, mais sans les Béssamim même si Kippour tombe Chabbath. On dira "Boré Méoré Haèch" uniquement sur une flamme allumée avant l’entrée du jeûne. Cette année ou Kippour tombe Chabbath, a posteriori on pourra réciter "Boré Méoré Haèch" sur une nouvelle flamme.

La puissance incroyable de la Né’ila de Kippour

Lors de la Né’ila, les portes du Ciel sont ouvertes, tout est accessible à l’homme. Quel est le secret de ce moment ?

Le Midrach Béréchit Rabba indique à propos de Kippour : "Des jours furent créés et Il en garda un pour Lui." Kippour, appelé "le jour d’Hachem", est le jour qu’Il a gardé pour Lui.

Une discussion talmudique bien connue oppose Rabbi Yéhouda Hanassi aux Sages sur la question suivante : Kippour apportet-il uniquement l’expiation à ceux qui font Téchouva, ou même à ceux qui ne se repentent pas ? Rabbi indique que Kippour peut apporter l’expiation même à ceux qui ne se repentent pas. (Yoma 85b) Bien que la Halakha suive à l’opinion des Sages selon laquelle Kippour n’apporte l’expiation qu’aux repentis, il faut comprendre comment, selon Rabbi, Kippour peut expier les fautes de celui qui ne s’est pas repenti. Quelle est la spécificité de ce grand jour redoutable, durant lequel le Satan ne peut porter d’accusations, où Hachem accepte la Téchouva du peuple d’Israël et pardonne leurs fautes ?

Plus particulièrement au moment de la prière de Né’ila, si unique par sa grandeur, un juif peut atteindre le niveau d’Adam avant le péché originel, comme le disait Rav Pinkous au nom du Ram’hal. Les portes du Ciel sont alors ouvertes, tout devient accessible à l’homme. Quel est le secret de ce jour ?

L’épée flamboyante s’arrête de tournoyer

Lorsque Adam fauta en consommant le fruit de l’arbre de la connaissance, le jour de Roch Hachana, Hachem le chassa du Gan ‘Eden. D.ieu "craignait" qu’après avoir mangé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et avoir été condamné à mort, il n’en vienne à manger de l’arbre de la vie "et vive à jamais". Rabbénou Bé’hayé et le Ramban expliquent qu’Hachem n’annula pas son décret, car il souhaitait qu’Adam soit renvoyé vers notre monde pour le réparer. Il plaça alors une épée flamboyante et tournoyante aux abords de l’arbre de vie, empêchant quiconque de s’en approcher. Après avoir traversé le mois d’Eloul, les Séli’hot, les sonneries du Chofar, les dix jours de pénitence, Tachlikh, les Kapparot, la Téchouva et la Tsédaka, la prière, le jeûne ; après que le Juif ait fait tout ce qui était en son pouvoir et atteint le niveau qu’il pouvait, Hachem lui accorde une occasion supplémentaire. Le jour de Kippour, en particulier au moment de la Né’ila, l’épée flamboyante s’arrête de tournoyer, l’accès au Gan ‘Eden devient libre et chacun peut alors manger de l’arbre de vie. "Il vivra à jamais, et Mon décret sera annulé."

La Né’ila n’a aucun lien avec les jours de jugement qui l’ont précédée. L’homme entre dans une autre dimension. En fonction du travail accompli jusque-là, Hachem lui offre une occasion en or de goûter à l’arbre de vie. Lorsqu’un homme mange ce fruit, les décrets qui pèsent sur lui sont annulés. Mais que signifie "manger de l’arbre de vie" ? A quoi cela correspond-il ?

Recherche de la proximité divine et annulation des mauvais décrets

revenions par groupes entiers du travail dans l’obscurité. Soudain, un homme s’exclama : ‘Ce soir, c’est Kippour ! Nous devons dire Kol Nidré.’ Que faire ? Moi, je savais réciter Kol Nidré par cœur, et ton père se souvenait de Yachmiénou Sala’hti.

"
Au moment de la Né’ila, l’épée flamboyante s’arrête de tournoyer, l’accès

À Kippour, après une journée de jeûne, nous sommes semblables à des anges. Nous atteignons la Né’ila où nous nous en remettons totalement à Hachem, qui réalise alors que nous n’avons rien d’autre que la dimension spirituelle, au plus profond de notre âme. Nous connectons notre âme au Créateur et nous clamons : "Hachem est notre souverain !" Rien d’autre ne nous intéresse : ni la maison, ni la Parnassa, ni la réussite, ni même la santé ou la vie. La seule chose à laquelle nous aspirons à ce moment-là, c’est de nous attacher à Hachem.

au Gan ‘Eden est libre et chacun
peut alors manger de l’arbre de vie

Nous nous sommes arrangés ainsi : je devais réciter Kol Nidré et les autres répétaient après moi, puis ton père devait dire Yachmiénou Sala’hti et les autres répéteraient ensuite. Cette scène est restée gravée dans nos mémoires. Nous avons ressenti que nous n’étions plus en exil : nos corps l'étaient, mais pas notre Néchama. Nous avons tous eu l’impression de marcher sur les chemins du Gan ‘Eden. Par le mérite de ces précieux instants, nous avons eu la sensation de vivre des moments que nos ennemis ne pouvaient contrôler. Ils dominaient nos corps mais pas nos âmes. Nous nous sommes élevés, et ces moments nous ont accompagnés durant toute la guerre. Grâce à D.ieu, tout notre groupe a survécu, nous avons construit une nouvelle vie, et nous sommes venus en Israël."

C’est un sentiment par lequel l’homme a l’impression de dépasser les limites de ce monde pour s'unir pleinement au Maître du monde. À cet instant se crée un lien entre l’homme et l’arbre de vie, et tous les décrets s’annulent.

L’arbre de vie au cœur de la Shoah

Un jour, mon père rencontra un Juif nonagénaire qui avait connu son propre père – mon grandpère – pendant la Shoah. Très ému, il lui raconta l’histoire suivante. "Nous étions dans les camps de travail en Transnistrie [région actuellement en Moldavie]. Nous marchions tous les jours 6 km à pied. Une nuit, alors que nous rentrions, nos pantalons étaient déchirés, nos chaussures usées, nous étions affamés et apeurés. Nous

Nous voyons ces juifs qui ont tant souffert, mais lorsqu’ils ont atteint l’arbre de vie : "L’illumination du visage du Roi est un gage de vie." (Michlé 16, 15) D.ieu merci, nous ne vivons pas la Shoah, nous sommes à la synagogue, et nous devons, dans ces grands moments, nous relier à l’arbre de vie, nous jeter dans les "bras" d’Hachem et dire : "Rien n’existe en dehors de Lui !"

Si Hachem nous demandait ce que vous souhaitons, nous devrions répondre : "Rien ! Je veux juste être proche de Toi." C’est cela l’arbre de vie, là où Ses décrets s’annulent, et où l’on vit éternellement.

Rav Moché Boyer

Téchouva : Se relever sans se perdre dans les ruines du passé

Pendant les "Jours Redoutables", l'introspection est cruciale. Cependant, se replonger dans nos erreurs passées peut nous piéger. Découvrez, à travers l'enseignement du Rav Yossefi, comment pratiquer une Téchouva qui mène à la reconstruction et à la joie.

Nous sommes au milieu des jours que nos Sages ont nommés "redoutables".

Selon notre tradition, l’humanité, collectivement et individuellement, est jugée par l’Éternel en ces jours là ; c’est pourquoi le Klal Israël s’affaire à l’introspection et à la Téchouva durant toute cette période.

Cependant, nos Maîtres nous mettent en garde sur la manière d’aborder l’analyse de nos actions et de notre passé, car il existe un risque, au lieu d’améliorer notre conduite, de s’embourber et de s’enfoncer encore plus profondément dans nos échecs, comme nous allons l’expliquer.

3 raisons. La première, pour ne pas éveiller de soupçons qu’on y rencontrerait une femme de mauvaise vie. La deuxième, car il y a toujours un risque d’éboulement pouvant mettre en danger la vie de celui qui y entre ; et enfin, à cause des mauvais esprits qui pourraient y résider.)

Je lui ai répondu : “J’y suis entré afin de prier.” Ma réponse ne le satisfit pas et il me dit : “Tu aurais dû prier en chemin (et ne pas entrer dans un endroit dangereux).”

Je me justifiai en argumentant : “Je craignais d’être dérangé par des passants.” À cela, il m'enseigna que, dans un tel cas, j’aurais dû prier une prière écourtée qui n’aurait pas pris beaucoup de temps."

Le Rav Yossefi interprète ainsi le texte :

Pour cela, nous allons rapporter l’interprétation du Rav Yossefi - conférencier bien connu du public israélien - sur un texte magnifique du Talmud (Brakhot 3a) :

"Rabbi Yossi raconte : Un jour, alors que j’étais en chemin, je suis rentré dans une ruine, l’une des maisons détruites de Jérusalem (après la destruction du Temple et de la ville) afin d’y prier. Entre temps, est arrivé Eliyahou (le prophète) de mémoire bénie et m’a attendu au seuil de cette bâtisse jusqu’à ce que je finisse ma prière.

Lorsque j’ai terminé, il m’a salué par un “Chalom” et je lui ai répondu. Il m’a alors questionné : “Pour quelle raison es-tu rentré dans cette ruine ?”

(En effet, comme le texte le rapporte plus loin, on doit éviter de se rendre dans une ruine pour

Rabbi Yossi voulait s’approcher de D.ieu (la prière étant la communion entre le fidèle et son Créateur), c’est pourquoi il est entré dans “une ruine”, qui représente ce qu’on aurait détruit par ses actes et ses pensées dans le passé symbolisant ce qui aurait été détruit par ses actes et ses pensées passées. Il adopte donc une attitude d’introspection explorant ce qu’il aurait démoli, les ruines de son passé, en quelque sorte.

Cependant, il y a trois dangers dans cette attitude de retour sur soi :

1

En s’isolant dans son passé, on peut arriver à soupçonner son entourage d’être son ennemi, car, embourbé dans son introspection, on croit voir en l'autre celui qui tente essaye de freiner sa démarche. C’est presque une pathologie.

2

Il risque de provoquer encore plus de dégâts, lorsqu’il se rend compte qu’il n’arrive pas à rebâtir ce qu’il a démoli.

3

Les mauvais esprits sont présents dans ces ruines : tristesse, abattement, dépression.

Pourquoi cette démarche est-elle fausse ? Car celui qui décide de se déconnecter, de se détacher du monde pour se concentrer sur ce qu’il a détruit, sans projection vers un avenir constructif, est voué à l’échec.

Eliyahou Hanavi qui va, à la fin des temps, annoncer la Délivrance, refuse de pénétrer dans cet endroit dangereux, car on risque d’y rester cloîtré. Il propose à Rabbi Yossi de prier en chemin, même au prix d’être dérangé par les passants et d’effectuer une prière courte, car le chemin, à l’opposé de la ruine, représente un élan, une dynamique, un engagement vers une construction positive. Il indique qu’il faut continuer à vivre en société et non pas

en solitaire, même si cela peut freiner nos ambitions spirituelles “très élevées”.

Le message de Rav Yossefi est clair : la Téchouva est admirable quand elle est vécue dans la normalité, en se fixant des objectifs réalisables, qui permettent de progresser sereinement et sûrement.

Il faut absolument éviter de plonger dans les “égouts” du passé, en mortifiant sa conscience et en ruminant les dégâts que l’on aurait occasionnés. Car cette attitude est celle du Yétser Hara’ (mauvais penchant), qui utilise notre inclination naturelle au regret pour nous détruire.

Le Rav Na’hman de Breslev (“Likouté Moharan”) écrit qu’il ne peut y avoir de retour qu’en état de Sim’ha, la joie étant l’expression d’une confiance véritable et totale en D.ieu et en Sa bonté infinie.

PENSÉE JUIVE

La chute, moteur de la Téchouva

Le seul moyen d’une vraie progression consiste à échouer puis à se dépasser : c’est seulement ainsi que vous savez que vous pouvez vous dépasser. Sans échecs, pas de dépassement.

Le secret pour progresser n’est pas de jamais échouer. L’échec est normal et humain. Avant de marcher, combien de fois un bébé se cognet-il ? Avant de dire un mot en entier, combien de syllabes sans aucun sens babille-t-il, jusqu’à être capable de les assembler correctement ? À la naissance, un nourrisson ne peut ni parler, ni marcher, ni résoudre des exercices : tout ce qu’il sait faire, c’est remplir sa couche… Et en plus, c’est vous qui le changez.

Tout ce qu’un être humain fait lui prend beaucoup de temps : mathématiques, anglais, rédaction de textes… Rien ne vient tout seul. Hachem nous a créés pour échouer puis progresser. Il n’attend pas la perfection de notre part. Mais le seul moyen de grandir, c’est d’être capable de se relever et de progresser à partir de ses échecs.

Échec, dépassement de soi et réussite

Le seul moyen d’une vraie progression consiste à échouer puis à se dépasser : c’est seulement ainsi que vous savez que vous pouvez vous dépasser. Sans échecs, pas de dépassement. Cela ne veut pas dire que vous devez chercher vous-même des épreuves ! Vous en avez assez sans devoir aller en chercher. Hachem a tout prévu, vous ne devez rien chercher.

Je dis cela à partir de ma propre expérience et de tout ce que j’ai arrêté. Lorsque j’étais jeune, je regardais la télévision, j’allais au cinéma et j’écoutais du rock ‘n’ roll. Comment ai-je réussi à arrêter tout cela ? Je me suis levé un matin et j’ai dit : "D.ieu, ça y est, j’arrête tout !" Sauf que tout arrêter d’un seul coup est pratiquement impossible, et même si l’on réussit, cela risque de ne pas tenir sur la durée.

J’ai donc commencé par une chose : arrêter de regarder la télévision. C’était très difficile pour moi. J’ai échoué, allant même jusqu’à me dire qu’Hachem ne devait pas se préoccuper tellement du fait que je regarde ou non la télévision. J’ai de nouveau essayé, puis j’ai

échoué, et ce à de maintes reprises. Puis un jour, j’ai réussi à ne plus regarder la télévision.

Je me suis dit que j’étais fou d’arrêter, car la télévision faisait partie de ma vie. J’étais habitué à la regarder jusqu’à 2h du matin, j’en avais besoin et j’avais toutes sortes de prétextes pour me justifier : me détendre, et même le fait que la regarder le soir me permettrait de mieux étudier le lendemain matin.

Capitaliser sur ses épreuves passées

Lorsque je réussis enfin à abandonner la télé, je me suis dis que je devrais peut-être essayer d’arrêter le cinéma. La télévision et les films, c’est pareil, mais la difficulté est que, dans la mesure où mes amis vont au cinéma, que feraisje Motsé Chabbath ? Déjà qu’ils ne savaient pas que j’ai renoncé à la télévision – je l’avais gardé pour moi –, devrais-je leur avouer que je ne vais plus au cinéma ?! Ils allaient certainement me dire : "Que s’est-il passé, tu es devenu Froum ? Tu crois que tu es mieux que nous ?" Je ne voulais pas subir tout ça, mais ce fut le cas… Et le processus fut le même que pour la télévision : réussites, échecs, arrêter certains types de films… et enfin, grâce à mon expérience passée de la télévision, je réussis à arrêter le cinéma. Puis vint le tour du rock ‘n’ roll. Pour moi qui suis musicien, tous les prétextes étaient bons pour ne pas arrêter : écouter du rock ne m’affecte pas négativement, ce n’est que de la musique, qui se soucie de l’auteur ? Je me disais que je pouvais très bien étudier la Guémara et écouter de la musique non-juive. Pourquoi devrais-je abandonner ? La plus grande épreuve, c’est qu’à l’époque – contrairement à aujourd’hui –, les mots utilisés dans la musique étaient corrects, et même le plus vulgaire qui pouvait être utilisé alors – le mot "Hell" (enfer) –, fut retiré un certain temps, pour vous dire ! C’était un très grand combat contre mon Yétser Hara’ qui me suggérait qu’il n’y avait rien de mal à écouter cette musique qui n’était pas vulgaire à l’époque.

Je songeai à l’épreuve de la télévision puis à celle des films et cela me donna la force de tout arrêter.

L’épreuve d’hier, ma force d’aujourd’hui

Quelle musique écouter maintenant ? Je commençais avec de la musique juive, et ce fut un grand vide car le Yétser Hara’ joue très bien son rôle. Il me suggérait que la musique non-juive aurait un meilleur rythme, de meilleures paroles etc. Je réussis à surmonter cette épreuve grâce au fait que je m’étais débarrassé auparavant de la télévision et du cinéma : ma lutte dans ces deux domaines devint mon antivenin. Ce qui vous sauve est paradoxalement ce qui vous a "mordu".

Vous progressez à partir de vos combats et de vos échecs. Voici le véritable progrès : si vous êtes capables de dire non à quelque chose, vous pouvez passer à l’étape suivante et dire non à autre chose. C’est ce que Hachem dit dans la Parachat ‘Houkat Israël, mais s’ils peuvent se dépasser et faire

Téchouva, regarder au-delà du serpent, dans Ma direction, ils guériront. Moché Rabbénou ne fixa pas un Séfer Torah mais un serpent d’airain sur la perche vers laquelle les Bné Israël mordus par les serpents devaient regarder pour guérir. Le Séfer Torah ne les aurait pas aidés car ce n’est pas lui qui les mordit : c’est le serpent, comme pour moi le cinéma et la télévision. Pour guérir de la morsure, les Bné Israël devaient donc regarder le serpent, comme s’ils disaient : "Tu m’as mordu, mais maintenant, c’est moi qui te mord, tu es mon antivenin, ma force." (Bamidbar 21, 6-9)

Tout cela fait partie de la vie et du progrès. Personne n’est parfait, tout le monde doit passer par là : faites appel à vos combats pour progresser. Qu’Hachem donne au peuple d’Israël la force de faire Téchouva, de se rapprocher de Lui ; puissions-nous voir le Machia’h, la fin du et du Satan, qu’aucun membre du peuple juif ne soit coupé de son peuple et que chaque membre du peuple juif soit connecté. Je vous souhaite beaucoup de réussite.

Rav Zecharia Wallerstein

Le billet de Binyamin Benhamou

Yom Kippour ne nettoie pas ceux qui attendent la fin du jeûne

Yom Kippour est le jour le plus heureux de l’année juive malgré le jeûne et la prière intense. C’est une opportunité pour purifier l’âme, qui est l’essence de notre être. Pourquoi le nettoyage de nos fautes est la meilleure chose à se souhaiter ? Pourquoi avons-nous intérêt à pardonner ceux qui nous ont blessés avant Kippour ? Quelles sont les 2 conditions pratiques pour mériter le nettoyage des souillures de notre âme ? Pourquoi le roi David avait peur de ses fautes plus que de ses ennemis ?

Le Talmud nous enseigne : "Il n’y a pas de meilleur jour pour le peuple d’Israël que [...] Yom Kippour." (Ta’anit 30b). Yom Kippour n’est pas un jour simple : nous jeûnons pendant 25 heures, nous prions toute la journée à la synagogue, presque tout le temps en position debout, mais cela reste le jour le plus chanceux. Pourquoi ?

D.ieu nous dit : "Car en ce jour, on fera expier vos fautes." (Vayikra 16, 30)

Cela ne veut pas dire que D.ieu nous accorde une nouvelle année de vie de qualité dans ce monde. L’objectif de la Kappara, de l’expiation, vise bien plus que l’année à venir, et bien plus que les 70, 90 ou 120 ans de notre vie terrestre. Le mot Yékhaper – expier ou nettoyer – vient du mot Kaf, la paume de la main. À l’époque, pour éliminer la saleté, nous utilisions la paume de la main et un peu d’eau. C’est ce que fait D.ieu à Kippour : il nettoie notre âme, mais cela ne veut pas dire qu’il fait table rase du passé et que nous passerons une bonne année sous prétexte que Kippour est passé.

"
Yom Kippour est le jour le plus heureux de l’année car il est notre meilleure occasion pour nous défaire de nos fautes.

Nous sommes toutes et tous une Néchama qui va durer pour l’éternité jusqu’à la résurrection des morts, où nous serons à nouveau habillés d’un corps. Dans ce monde, nous pouvons faire un déni de la réalité de notre âme, la dissimuler, mais lorsque nous arriverons au monde futur, elle sera nue, exposée à tous, pleine de souillures dues au fautes. Le prophète Jérémie dit : "Quand même tu le laverais avec du nitrate [...] ton crime resterait ineffaçable." (Yirméyahou 2, 22) La faute est une souillure sur l’âme.

Nous ne devons surtout pas les ignorer : les souillures de notre âme sont le plus grand problème de notre vie car "ce monde n’est qu’un couloir qui précède le monde à venir" (Pirké Avot 4, 16) et nous ne pourrons pas profiter du monde à venir tant que notre âme est entachée.

L’âme, notre seule et unique possession

D.ieu métamorphose notre âme et il n’y a rien de meilleur que cela. En effet, l’âme est la seule chose qui nous appartient réellement. Notre corps est semblable à un vêtement prêté pour une durée limitée, le temps de notre passage sur Terre. À la fin, nous le restituons, nous l’enterrons dans un cimetière ; par conséquent, le corps ne nous définit pas.

Nous ne réalisons pas à quel point une âme salie est embarrassante. Imaginez que vous entrez dans une salle de mariage avec une tache de boue sur le nez... sauf que les taches sur l’âme ne sont pas superficielles : elles sont douloureuses comme des abcès ou des ulcères à l’estomac. Quand on vous servira à manger, il vous sera impossible de mâcher un aliment avec des dents en mauvais état, vous ne profiterez de rien. C’est une image, bien sûr. Dans le monde à venir, les délices seront purement intellectuels et spirituels, mais si on vous laissait entrer avec vos fautes, vous souffrirez le martyr dans le monde futur. Cela

signifie que si l’on ne se prépare pas au monde futur avec une "dentition spirituelle" en bon état et un "estomac spirituel" sain, on devra passer par le Guéhinam, l’Enfer, avant de pouvoir revenir au monde futur...

Craindre la faute

Tout cela est logique. Nous savons bien que tout se paie et qu’il faut bien rectifier à un moment donné. Le Guéhinam est infiniment plus grave et dur que ce que nous pouvons exprimer par des mots dans nos textes. Son objectif est d’éliminer les souillures de nos fautes qui sont profondément infiltrées en nous, comme des abcès. Pour cela, il faut opérer, les chirurgiens d’en-haut n’ont aucun anesthésiant mais, à la fin de la terrible expérience, cela vaut le coup : nous nous débarrassons de nos taches profondes et nous sommes délivrés.

Nous devons craindre la faute bien plus que l’effondrement de la Bourse, la famine ou, de nos jours, une panne d’Internet. Alors qu’il était poursuivi par ses ennemis, le roi David dit : "Pourquoi m’exposerais-je à avoir peur aux jours de l’adversité ?" (Téhilim 49, 6). Il avait surtout peur de ses fautes. David Hamélekh avait une conscience permanente, en prévision du monde futur, de s’asseoir parmi les personnes vertueuses de ce monde : Avraham, Its’hak, Ya’akov… Cela surpasse toutes les formes de bonheur de ce monde terrestre.

Voilà pourquoi Yom Kippour est le jour le plus heureux de l’année : il est notre meilleure occasion pour nous défaire de nos fautes. C’est ce que Rabbi ‘Akiva a dit dans le Talmud (Traité Yoma 85b) : "Sois heureux, peuple d’Israël ! Qui va t’inspecter et te nettoyer ? Ton Père dans le Ciel !" Et il n’y a personne de meilleur que L’expert en blanchiment de l’âme.

Pour y arriver, Rav Avigdor Miller enseigne qu’il faut passer par deux étapes.

1ÈRE ÉTAPE

coopérer avec D.ieu

Quand un dermatologue veut vous nettoyer, ne détournez pas le visage. Faites-lui confiance. Il faut croire à la promesse que Yom Kippour élimine les fautes. Pour que le "nettoyage" prenne, ne vous contentez pas de vous asseoir à la synagogue, chanter quelques Piyoutim en pensant à ce qui vous attend dans le réfrigérateur. Réfléchissez à la signification de Kippour pour votre âme, à quel point c’est un cadeau ; et plus nous en prenons conscience –mesure pour mesure –, plus Yom Kippour agira… Chaque seconde est précieuse. Nous devons nous dire : "Ah, si Kippour durait un mois, ça serait extraordinaire pour notre âme !" Nous aurions certes très faim, mais quel nettoyage !

Réfléchissons bien pendant les Seli’hot à l’année écoulée, et détaillons : toutes les fois où nous n’avons pas récité le Chéma’ Israël avec concentration ;

• toutes les fois où nous avons dépassé l’heure limite pour le réciter ;

• toutes ces bénédictions du matin que nous avons récitées machinalement sans prendre conscience des bienfaits que D.ieu nous donne au réveil ;

• le ‘Hamets que nous aurions mangé à Pessa’h ;

• toutes les fautes entre nous et notre prochain ;

• toutes les fois où nous avons raté la bénédiction de la lune qui se récite une fois par mois ;

• toutes ces coutumes que nous avons piétinées ;

• nos paroles négatives ;

• la flatterie par intérêt ;

• les mauvais conseils que nous aurions donnés intentionnellement…

Le billet de Binyamin Benhamou

Il faut tout énumérer à voix haute. Si nous y croyons fermement, nous pouvons expier tous ces moments de stupidité. Rester passif à Kippour, c’est vivre des moments difficiles dans le futur.

Avant de quitter la maison le soir de Kippour, demandez pardon à votre femme. Si elle est intelligente, elle vous pardonnera et elle vous demandera également pardon. Un conjoint qui ne fait pas cela est mal parti après un an de vie commune depuis le dernier Kippour. Nous enseignons dans le Talmud : "À qui Hachem pardonne ? À ceux qui pardonnent aux autres." (Roch Hachana 17a) Il faut travailler sur ce point, penser à ceux qui nous ont insulté, qui nous ont raccroché au nez, qui nous ont lâché d’une manière ou d’une autre et dire : "Je pardonne à tout le monde, entièrement." D’ailleurs, dites-le pendant que vous lisez ce billet : "Je pardonne à ceux qui m’ont causé du tort : ma femme/mon mari, mes voisins, mon patron/mes employés, mon banquier... Tout le monde, même si c’est douloureux, même si l’offense est dans mon

esprit, je leur pardonne de tout cœur. Je ne veux que personne ne soit puni à cause de moi." Si vous faites cela, Hachem va orchestrer les choses de sorte à ce que ceux que vous avez offensé vous pardonnent aussi.

2ÈME ÉTAPE

décider de vivre en pleine conscience, d’apprécier ce que D.ieu nous donne

Aujourd’hui, nous réclamons une nouvelle année de vie, pleine de santé, mais D.ieu aimerait savoir si, cette fois, nous allons enfin apprécier la vie ? Il nous offre des jours de vie et nous les engloutissons sans éprouver beaucoup de joie. Il pourrait être réticent à nous offrir d’autres cadeaux précieux.

Je suis en vie !

Nous sommes déjà une semaine après le début de l’année juive. Nous sommes-nous déjà arrêtés pour réfléchir au fait que nous les avons passés normalement, en parfaite santé ?

Le billet de Binyamin Benhamou

Non, parce que nous attendons toujours plus : "Hachem, si tu me donnes telle chose, alors je sourirai à la vie." Nous devons aborder Yom Kippour différemment. Comment D.ieu ne va pas penser que c’est du gâchis de nous accorder de bons jours et de belles années si nous ne Le remercions pas déjà ? Les Romains disaient Carpe diem "saisissez la journée", nous, on la saisit... en remerciant D.ieu !

Vous vous êtes réveillés ce matin ? Vous faites partie des gens chanceux. Beaucoup de personnes ne se sont pas réveillées ce matin. Le scénario suivant se déroule dans de nombreuses maisons : une femme tente de lever son mari qui est déjà en retard, silence radio. Elle le secoue, il ne bouge pas. C’est une urgence, elle appelle l’ambulance, mais c’est trop tard… Que D.ieu nous en préserve ! Nous avons ouvert les yeux ce matin, bonne nouvelle ! Pratiquez cette conscience demain matin aussi. Être vivant n’a pas de prix.

Lorsque nous arrivons à Yom Kippour et que nous récitons le Vidouï, l’énumération de nos fautes

(Achamnou, Bagadnou...), certains se demandent encore quelles fautes ont-ils pu faire. "Ça va, j’ai tué personne, j’ai pas conduit Chabbath, j’ai pas mangé de crustacés, je suis Froum !" Mais avez-vous remercié D.ieu de tout votre cœur pour le bonheur quotidien qu’Il vous prodigue ? Avez-vous été content de la dernière bonne nuit de sommeil que vous avez passé ? Est-ce que vous avez été content de ne pas avoir eu d’incendie dans votre maison ? De ne pas avoir été agressé ? De ne pas souffrir de diabète ? D’avoir deux narines et pas une seule ?

Pour bien exploiter Kippour et en faire le jour le plus heureux du calendrier, pour en sortir purifié, nous devons réfléchir à la puissance de ce jour, en quoi il nettoie notre âme, coopérer avec D.ieu tout au long du jeûne et décider d’apprécier la vie qu’Il nous offre.

Binyamin Benhamou (d’après les enseignements du Rav Avigdor Miller)

Pour retrouver ce cours en version intégrale et en vidéo : www.torah-box.com/kitsour

Le pianiste concertiste franco israélien Gérard Gahnassia a eu l'idée cet été de mettre en place un stage de piano à Givat Shmuel, destiné aux nouveaux Olim et plus particulièrement à leurs enfants.

Le succès fut tel qu'il décide de créer une école de musique à la rentrée car la demande devenait de plus en plus forte.

Un concert de fin de stage devant des parents conquis a ponctué son stage et c'est probablement ce qui a motivé un très grand nombre de parents à franchir le pas , afin d'initier leur progéniture à la musique .

Gérard Gahnassia se produira à son tour en récital le jeudi 31 octobre à 20h au Matnas de Givat Shmuel cledor@wanadoo.fr

Supplément spécial Chabbath MAGAZINE

Pour en profiter, veuillez le détacher avant Chabbath...

Yom Kippour - Le concept de ‘Ivri Anokhi "Je suis Hébreu"

Peu importe les activités de la personne, elles ne sont pas sa raison d’être, son objectif dans la vie. Notre but doit être de craindre Hachem et d’accomplir Sa volonté.

À l’approche du moment culminant de Yom Kippour, durant la prière de Min’ha, nous lisons le livre de Yona. L’évocation de la Téchouva dans ce récit est certainement le lien le plus marqué que l’on peut trouver entre ce livre et cette journée. Mais en plus de l’accent mis sur le repentir, on peut tirer d’autres leçons importantes du comportement de Yona, qui pourront approfondir notre compréhension de la Torah en général et de la Téchouva en particulier.

Le Rav de Brisk discutait de la situation difficile que traversait le peuple juif en Erets Israël à son époque. Son interlocuteur mit la faute sur les juifs non-pratiquants du pays. Le Rav de Brisk réprouva cette attitude, basant son argument sur un incident du livre de Yona et soulignant que le fait qu’on le lise à Yom Kippour n’est pas une coïncidence.

Balayer devant sa porte

Yona quitta Erets Israël et prit le large, pour éviter d’avoir à avertir les habitants de Ninvé de se repentir. Lors de son voyage, une terrible tempête fit rage et les marins idolâtres demandèrent à Yona quoi faire. Il leur répondit

qu’ils devaient le jeter par-dessus bord, "car je reconnais que c’est à cause de moi que cette tempête s’abat sur vous." (Yona 1, 12)

Yona était prophète. Certes, il commit l’erreur de penser pouvoir échapper à sa mission, mais il était tout de même un grand Tsadik. Tous les autres étaient idolâtres. Dans sa situation, il aurait facilement pu blâmer les marins de la catastrophe qui survenait. Mais telle ne fut pas sa réaction. Il comprit qu’il était en faute et il en assuma la responsabilité. Le Rav de Brisk ajouta : "C’est la raison pour laquelle nous lisons l’histoire de Yona pendant Kippour. Nous sommes entourés de gens que nous pouvons accuser d’être à l’origine de la tempête et ce serait très facile de le faire. Mais Yona nous apprend qu’il convient de reconnaitre notre rôle dans cette histoire, de se concentrer sur ce que nous pouvons améliorer." (Rapporté dans Téchouva 256-257, Rav Bernstein)

La leçon est claire. Quand les choses ne se passent pas bien autour de nous, il est toujours plus simple d’imputer la faute aux autres, et il se peut qu’ils en soient un peu responsables, à

un certain niveau. Mais le Rav de Brisk nous montre que ce n’est pas notre ‘Avoda. Nous devons nous focaliser sur notre part de responsabilité dans la situation donnée, plutôt que sur la critique à formuler sur notre entourage. C’est un élément primordial de la Téchouva, car si on ne tire pas leçon des événements qui surviennent, on ne comprendra jamais les messages qu’Hachem nous transmet.

Juif et fier de craindre Hachem

On raconte qu’un jour, le Rav de Brisk demanda à quelqu’un : "Que fais-tu ?" Pensant que le Rav lui demandait quelle était son activité professionnelle, l’homme l’en informa. Mais le Rav reposa la même question. Pensant qu’il avait du mal à entendre, l’homme réitéra sa réponse. Quand le Rav l’interrogea pour la troisième fois, l’homme comprit qu’il ne s’agissait pas d’un problème auditif. Le Rav expliqua qu’il ne demandait pas quel était le métier de l’homme, mais ce pour quoi il vivait. Il précisa que la vraie réponse est celle du prophète Yona. Quand on lui demanda quel était son métier, il répondit : "Je suis Hébreu et je crains Hachem." (Yona 1, 9) Peu importe les activités de la personne, elles ne sont pas sa raison d’être, son objectif dans la vie. Notre but doit être de craindre Hachem et d’accomplir Sa volonté.

Rav Immanouel Bernstein ajoute une note intéressante. Il précise que Yona devait répondre à plusieurs questions posées par les marins : "Dis-nous, à cause de qui ce malheur nous frappe-t-il ? Quelle est ta profession et d’où viens-tu ? Quel est ton pays et à quel peuple appartienstu ? (Ibid. 1, 8) Alors, comment la réponse de Yona suffitelle à résoudre toutes leurs demandes ?

Identité nationale

Rav Bernstein explique : "Nous apprenons d’ici un enseignement fondamental : la réponse à la plupart des questions dans la vie, concernant notre façon de réagir à une situation donnée, est l’affirmation de notre identité. Une fois qu’elle est claire et précise, les autres réponses découlent naturellement."

C’est un concept central durant le jour de Kippour. Tout d’abord, nous devons savoir qui nous sommes et quelles actions effectuées dans le passé marquent notre identité. Cela aura un effet notoire sur notre façon d’agir à l’avenir, même une fois que l’inspiration des jours redoutables déclinera. Si nous nous souvenons de l’idée du ‘Ivri Anokhi "Je suis Hébreu", quand nous sommes confrontés aux nombreuses difficultés de la vie, il nous sera beaucoup plus facile d’être clair et ferme et de réagir correctement face aux défis qui se présenteront.

Résumé de la Haftara de Yona

1 D.ieu ordonne à Yona d’aller prêcher à Ninive, une grande ville connue pour ses mauvaises actions.

2 Au lieu d’obéir, Yona tente de fuir en embarquant sur un bateau dans la direction opposée.

3 En mer, une tempête se lève et menace de faire chavirer le navire. Les marins réalisent que la tempête est causée par la désobéissance de Yona, le jettent par-dessus bord.

4 Yona est avalé par un grand poisson, où il passe trois jours et trois nuits. À l’intérieur du poisson, il prie D.ieu, se repent et promet d'obtempérer.

5 D.ieu ordonne au poisson de le rejeter sur la terre ferme. Yona se rend alors à Ninive et proclame le message de repentance de D.ieu.

6 Surpris par la gravité de ses paroles, les habitants de Ninive se repentent sincèrement et, en retour, D.ieu épargne la ville de la destruction annoncée.

Kippour 5785

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Ce Passouk dit : “Et ce sera pour vous une loi éternelle, de pardonner aux enfants d’Israël toutes leurs fautes une fois par an.”

Au sujet de l’expression “une fois par an”, le Gaon Rabbi Ya’akov Yossef de Vilna (qui, en raison de son esprit “piquant”, vif, était surnommé le ‘Harif de Vilna) expliquait : parfois, un malade doit être transporté d’urgence vers un grand hôpital où les meilleurs médecins vont s’occuper de lui ; mais il lui faut, pour y arriver, faire un voyage de plusieurs dizaines de kilomètres. On l’y transporte donc rapidement en ambulance. Parfois, cependant, ce voyage serait trop dangereux, car la maladie est si grave que le malade risquerait de mourir avant d’arriver à l’hôpital.

Dans ce cas, on fait plusieurs haltes pour pouvoir, à chaque fois, l’ausculter dans différents centres médicaux ; et le médecin local lui donne des médicaments pour qu’il puisse poursuivre son voyage.

De même, lorsqu’un Juif vit correctement la Torah et les Mitsvot mais qu’il lui arrive malheureusement de fauter (et d’illustrer, par conséquent, le Passouk qui dit : “Il n’y a pas de Tsadik sur terre qui ne fasse que le bien sans jamais

fauter”), la maladie de son âme n’est pas mortelle. Il peut donc attendre Yom Kippour, dont il ressortira guéri, grâce à la Téchouva qu’il aura faite en ce jour.

Par contre, s’il a commis des fautes plus graves (et qu’il est donc, spirituellement, tellement malade qu’il risque de mourir dans l’année), on ne peut pas attendre le Kippour suivant pour le soigner par la Téchouva. On est donc obligé de “s’arrêter en chemin” ; de lui envoyer, pendant l’année, d’autres occasions de faire Téchouva : une contrariété, une maladie, un accident…

Et si la maladie concerne une grande partie du peuple juif, il y aura, ‘Has Véchalom, la mort de Tsadikim (qui, comme le jour de Kippour, expie les fautes).

En disant “Et ce sera pour vous une loi éternelle, de pardonner aux enfants d’Israël toutes leurs fautes une fois par an”, le Passouk mentionné ci-dessus nous indique donc qu’il serait dommage d’avoir besoin de plusieurs Kippour dans l’année…

Chapitre 16, verset 34

Le Vidouï détaillé

L’équipe Torah-Box vous o re la signi cation exacte des mots prononcés lors du Vidouï prononcé 10 fois durant Yom Kippour, ce texte pour lequel D.ieu a dit “à chaque fois qu’ils mentionneront (le Vidouï), Je leur pardonnerai et leur répondrai”.

NOUS AVONS TRAHI

Je n’étais pas concentré(e) pendant la prière.

J’ai récité des bénédictions sans me concentrer.

J’ai perdu mon temps avec des pensées futiles.

Je n’ai pas respecté la synagogue.

NOUS AVONS PRONONCÉ DE LA MÉDISANCE

J’ai utilisé un langage inapproprié.

J’ai parlé de façon malhonnête.

Je n’ai pas jugé les autres favorablement.

NOUS AVONS ACCABLÉ LE JUSTE

NOUS AVONS FAUTÉ

J’ai mangé de la nourriture non Cachère.

J’ai mangé sans réciter de bénédictions.

Je n’ai pas répondu Amen après une bénédiction.

Je n’ai pas essayé de renforcer ma Émouna.

NOUS AVONS VOLÉ

J’ai été hautain et j’ai cherché les compliments.

J’ai révélé le secret d’autrui.

J’ai causé du mal à autrui.

Je n’ai pas fait attention si je causais du ‘Hiloul Hachem.

Je n’ai pas été prudent avec la propriété des autres.

J’ai dit le Vidouï mais je n’ai pas vraiment essayé de changer.

Je me suis impliqué(e) dans des conflits.

NOUS NOUS SOMMES EMPARÉS DU

J’ai flaté des mauvaises personnes.

J’ai eu des soupçons injustifiés sur des bonnes personnes.

J’ai promis de payer quelqu’un et je ne l’ai pas fait.

J’ai envié les biens des autres.

NOUS AVONS DONNÉ DES MAUVAIS CONSEILS

J’ai transgressé les lois de Yi’houd.

J’ai passé mon temps avec des gens moqueurs.

Je connaissais la loi, mais je l’ai transgressée.

J’ai donné intentionnellement de mauvais conseils.

Je n’ai pas craint Hachem comme il le fallait.

J’ai dit du Lachone Hara’

NOUS NOUS SOMMES DÉTOURNÉS DE CE QUI ÉTAIT DROIT .וניִוֱעֶה

Je pensais à d’autres choses pendant ma prière.

J’ai dérangé les autres.

J’étais fier(e) en voyant les autres embarrassés.

J’ai tranché la Halakha au lieu de la vérifier.

NOUS AVONS FAUTÉ AVEC

J’ai transgressé les lois de rapprochements interdits.

À imprimer et mettre dans son Ma’hzor de Kippour pour avoir les pensées adéquates. 1 5 9 2 6

Je n’ai pas été assez stricte concernant l’ablution des mains.

Je me suis moqué(e) de mes parents.

J’ai regardé ou écouté des choses inappropriées.

J’ai jeté et/ou gaspillé de la nourriture.

NOUS AVONS DIT DES MENSONGES ET TROMPERI E

J’ai propagé des mensonges et tromperies.

J’ai fermé mon cœur à la Kédoucha.

J’ai choisi le mal au lieu de choisir le bien.

Je n’ai pas toujours eu des pensées pures.

NOUS NOUS SOMMES MOQUÉS

Je n’ai pas vérifié mes vêtements pour le Cha’atnez.

Je n’ai pas fait du ‘Hessed au meilleur de mes capacités.

Je n’ai pas prié quotidiennement pour la venue du Machia’h.

Je n’ai pas porté de vêtements Tsni’out.

NOUS NOUS SOMMES DÉPRAVÉS ET MIS EN COLÈRE

J’ai provoqué la colère d’Hachem par mes fautes.

J’ai juré en vain.

J’ai affirmé un mensonge.

J’ai profité de la beauté et de la voix d’une femme.

J’ai fait semblant d’être humble.

Je me suis impliqué(e) dans des futilités.

Je n’ai pas respecté les orphelins.

J’ai transgressé des interdictions et des coutumes.

NOUS AVONS ACCABLÉ

NOUS AVONS AFFLIGÉ PÈRE ET MÈRE

J’ai causé de la peine aux autres.

J’ai causé de la peine aux membres de ma famille.

J’ai causé de la peine à mes employés et amis.

J’ai mis en priorité mes besoins avant ceux d’Hachem.

J’ai déçu mes amis.

J’ai cherché à être impliqué(e) dans des disputes.

J’ai couru après les honneurs.

J’ai couru après mon Yétser Hara’.

NOUS AVONS TROMPÉ AUTRUI ET NOUS NOUS SOMMES MIS EN COLÈRE

J’ai mis Hachem en colère.

J’ai été ingrat(e).

J’ai blessé intentionnellement mon ami.

J’ai gaspillé mon temps.

J’ai donné des surnoms inappropriés à mon ami.

NOUS NOUS SOMMES RÉVOLTÉS

J’ai empêché les autres de faire de bonnes actions.

Je n’étais pas honnête dans mes affaires.

J’ai rabaissé les autres.

Je me suis rebellé(e) contre l’empire d’Hachem.

NOUS NOUS SOMMES DÉTOURNÉS

Je me suis détourné(e) du bon chemin.

J’ai tourné le dos au droit chemin des Mitsvot.

J’ai contredit les paroles de ceux qui sont plus sages que moi.

J’ai pardonné les gens superficiellement mais pas avec le cœur.

Je n’ai pas réprimandé ceux qui ont fauté.

J’ai ouvert le courrier d’autres sans permission.

Je me suis séparé(e) de la communauté.

Je n’ai pas eu peur du péché.

NOUS AVONS ENDURCI NOTRE NUQUE

J’étais jaloux(se) des autres.

J’ai été trop égoïste pour donner de la Tsédaka.

J’ai maudit mes amis.

J’ai lu des ouvrages/livres inappropriés

J’ai désiré le péché.

Je n’ai pas honoré les Rabbanim.

J’ai dénigré la Torah.

Je ne me suis pas repenti(e) après avoir fauté.

J’ai parlé faussement et mal interprété la vérité.

Je suis resté(e) silencieux(se) devant du ‘Hilloul Hachem.

J’étais heureux(se) de voir mon ami(e) tomber.

J’ai détesté les autres sans raison.

Le Choul’han ‘Aroukh dit que la veille de Kippour, il y a une Mitsva de manger et de multiplier les repas

Selon le Maguen Avraham, il s’agit d’une Mitsva de la Torah. Et lorsque nous l’accomplissons, Hachem considère cela comme si nous avions aussi jeûné en ce jour. C’est pourquoi, lorsque la Torah la formule, elle utilise un langage de jeûner. Car la récompense de celui qui fait une Mitsva avec effort est plus grande que celle de celui qui accomplit une Mitsva de manière agréable. Et la veille de Kippour, même s’il est agréable de manger, Hachem considère cela comme si nous avons jeûné, et nous récompense en conséquence.

Le Michna Beroura précise qu’un homme doit diminuer son étude la Torah la veille de Kippour, pour pouvoir manger en ce jour.

De nombreux témoignages attestent de Tsadikim qui mangeaient, la veille de Kippour, plus que d’habitude. Par exemple :

• - Rabbi ‘Haïm de Volozhin mangeait plus de fruits ;

• - le Maharil Diskin et le Saba de Kelem mangeaient des raisins secs tout au long de la veille de Kippour.

Globalement, on rapporte au nom du Arizal que la mesure, pour accomplir cette Mitsva, est de manger, la veille de Kippour, la quantité de nourriture de deux jours.

Le Kaf Ha’haïm ajoute aussi, au nom du Arizal, qu’il est bien de faire deux fois Motsi la veille de Kippour.

Quelle est la raison de cette Mitsva ?

Rachi, le Roch et le Tour expliquent que c’est une préparation au jeûne du lendemain. Rabbénou Yona explique que c’est une façon de montrer notre joie d’être enfin arrivé à ce moment du pardon.

Explication : D’autres expliquent aussi que Kippour est un jour de fête, lors duquel il faudrait logiquement faire un repas (comme pour tous les autres jours de fêtes). Mais puisqu’à Kippour, nous jeûnons (et nous ne pouvons donc pas faire de repas), les repas de Kippour sont avancés d’un jour (nous les mangeons la veille de Kippour).

Les femmes sont-elles aussi concernées par la

Mitsva de manger la veille de Kippour ?

Rabbi ‘Akiva Eiger a un doute. Car normalement, les femmes sont dispensées des Mitsvot positives liées au temps (et cette Mitsva en fait partie). Mais si nous disons que la raison de cette Mitsva est de se préparer au jeûne ou de faire le repas de fête de Kippour, les femmes sont aussi concernées par cette Mitsva. Par conséquent, globalement, il ressort des décisionnaires qu’il vaut mieux que les femmes multiplient aussi les repas la veille de Kippour.

Un malade qui ne jeûne pas à Kippour a-t-il quand même la Mitsva de manger la veille de Kippour ?

Selon la raison qui dit qu’on mange la veille de Kippour pour se préparer au jeûne, le malade en serait dispensé. Car puisqu’il ne jeûne pas, il n’a pas besoin de se préparer au jeûne.

Mais selon la raison qui dit qu’on mange la veille de Kippour pour exprimer notre joie d’arriver au jour du pardon ou pour faire le repas de fête de Kippour, le malade est aussi concerné par cette Mitsva. Car bien qu’il mange à Kippour, il ne va pas faire un grand repas en ce jour ; et il doit donc le faire la veille de Kippour.

Et ainsi tranche Rav Elyashiv : même celui qui mange à Kippour doit faire un grand repas la veille de Kippour, car ce repas remplace le repas de fête de Kippour.

Toutefois, le Nétsiv dit que vu que la Mitsva de manger la veille de Kippour est juxtaposée, dans la Torah, à celle de jeûner à Kippour, ces deux Mitsvot sont liées. Et, par conséquent, celui qui ne jeûne pas à Kippour est dispensé de manger un grand repas la veille de Kippour

Les décisionnaires ont demandé : pourquoi n’y a-t-il pas de Brakha particulière à faire sur la Mitsva de manger la veille de Kippour (puisque c’est une Mitsva de la Torah) ? Plusieurs réponses ont été données. Cela peut être une piste de recherche pour ceux qui ont envie d’approfondir le sujet.

Chabbath Chalom et Chana tova !

Choul’han ‘Aroukh, chapitre 604

Michna

Les enfants, nous savons qu’à Kippour, il est interdit de manger et boire.

Quelle quantité est-il interdit de manger et de boire ?

Il est interdit de manger même une miette, et de boire même une goutte.

Quelle est la sanction de celui qui a bu ou mangé à Kippour ?

S’il l’a fait Béchogueg (involontairement, c’est-à-dire qu’il ne savait pas que c’était interdit, ou qu’il a oublié que c’était Kippour), il devra amener un Korbane‘Hatat (un sacrifice). S’il l’a fait Bémézid (volontairement, c’est-à-dire en sachant que c’était Kippour et qu’il est interdit de boire ou manger en ce jour), il est ‘Hayav Karet (c’est-à-dire que son âme sera retranchée).

Nous allons maintenant parler des quantités de nourriture.

Quelle quantité de Matsa faut-il avoir mangée le soir de Pessa’h pour avoir accompli la Mitsva ?

Un Kazaït (le volume d’une olive). Tant qu’on a mangé moins que ce volume, on n’est pas considéré comme ayant mangé.

Quelle quantité de pain faut-il avoir mangée pour être obligé, d’après la Torah, de faire Birkat Hamazone ?

Un Kabétsa (le volume d’un œuf), qui est le double du Kazaït, et qui correspond au volume qu’il faut avoir mangé pour être rassasié (or, comme l’indiquent les mots Véssava’ta Ouvérakhta, il faut être rassasié pour pouvoir, d’après la Torah, faire le Birkat Hamazone).

Explication : Au sujet de Yom Kippour, la Torah n’emploie pas les mots “manger” ou “se rassasier”. Elle parle de ‘Inouy (souffrance). C’est-à-dire que, pour être passible des sanctions correspondant au fait d’avoir mangé à Kippour, il faut avoir mangé une quantité de nourriture suffisante pour ne plus ressentir la souffrance liée au fait de jeûner. Et les ‘Hakhamim savent que le fait de manger un Kazaït n’enlève pas cette souffrance.

Quelle est donc la quantité de nourriture qui enlève

la souffrance liée au jeûne ?

C’est ce que la Michna nous enseigne. Cette quantité correspond au volume d’une grosse datte avec son noyau.

A quoi correspond cette quantité ?

Elle est comprise entre un Kazaït et un Kabétsa, et correspond à environ quarante grammes.

Nous allons maintenant parler des quantités de boissons.

Quelle quantité de boisson doit-on verser au minimum dans chacun des quatre verres de Pessa’h ?

Un Révi’it

Quelle quantité de boisson faudrait-il boire à Kippour pour être sanctionné (c’est-à-dire pour devoir apporter un sacrifice si cela a été fait involontairement, ou être ‘Hayav Karèt si cela a été fait volontairement) ?

La Michna nous enseigne : une joue pleine. Cette quantité est inférieure à un Révi’it, et dépend de la taille de la joue de chaque individu.

La Michna continue en disant :

• “Tous les aliments s’associent pour former la quantité de la datte” : cela signifie que si une personne a mangé un peu de viande et un peu de légumes et que ca atteint le volume d’une datte, dans un temps assez restreint, elle est sanctionnable ;

• “Toutes les boissons s’associent pour former le volume d’une joue pleine” : cela signifie que si une personne boit, dans un temps restreint, plusieurs boissons dont la quantité, au total, correspond au volume d’une joue pleine, elle est sanctionnable ;

• “Mais la nourriture et la boisson ne s’associent pas” : cela signifie que si une personne a bu une quantité de boisson inférieure au volume d’une joue pleine et mangé une quantité de nourriture inférieure au volume d’une grosse datte, elle n’est pas coupable, même si la somme de ces quantités dépasse l’un ou l’autre volume.

Traité Yoma, chapitre 8, Michna 2

Yéchayahou

Prophètes

Yéchayahou, chapitre 57, verset 14 au chapitre 58, verset 14

Le matin de Kippour, nous lisons la célèbre Haftara qui commence par “Solou, Solou”. Par ces mots, Yéchayahou appelle tous les juifs à la Téchouva, chacun selon le niveau où il est.

“Solou” veut dire “Créez un nouveau chemin”. Même un juif très éloigné de la Torah et qui se trouve dans un environnement “boueux” doit, en effet, avoir la force de tracer un nouveau chemin.

Yéchayahou dit ensuite : Panou Darekh, “Déblayez le chemin”. Il s’adresse alors à ceux qui ont un chemin, une certaine fidélité à la Torah et aux Mitsvot mais qui, parfois, dévient, pour leur demander de corriger ces écarts À une troisième catégorie de gens, Yéchayahou dit : Harimou Mikhchol, “Enlevez les pierres du chemin”. Il parle alors à ceux qui n’ont pas oublié Hachem, mais qui se sont parfois laissés dominer par leurs tentations. Il leur demande d’enlever ces embûches de leur chemin, pour ne pas trébucher.

Hachem justifie cet appel à la Téchouva en disant : “Bien que Je sois très élevé, et que Je demeure dans des endroits très saints, Je suis quand même avec celui qui est brisé pour faire revivre son coeur, et avec celui qui est humble pour redonner de la vie à son esprit.”

Le Malbim explique que, pour trois raisons, la Téchouva ne devrait pas être acceptée par Hachem :

1. Hachem est plus élevé que tout ce qu’on peut imaginer

Comment une simple Téchouva pourrait-elle effacer le fait d’avoir osé fauter envers Lui ?

Chmirat

Halachone en histoire

Question

Réouven peutil croire ce propos ?

2. Comment la Téchouva pourrait-elle changer le comportement d’Hachem, alors qu’Hachem est parfait et ne doit donc pas changer ?

3. Hachem est tellement saint que l’impureté Le répugne Comment pourrait-Il donc rester lié à une personne qui s’est enfoncée dans les fautes ?

4. Hachem répond à ces trois arguments :

5. Personne ne peut être aussi élevé que Lui. S’Il n’effaçait pas les fautes commises contre Lui, le monde serait détruit. Or Il veut, malgré Sa grandeur, résider parmi les gens brisés et les gens humbles. Il faut donc qu’Il pardonne les fautes.

6. Ses pensées ne sont pas comme les nôtres. Hachem peut, à un moment, vouloir d’un individu ; et, à un autre moment, ne pas vouloir de Lui.

7. Il sait Se dominer, et accepter celui qui veut redevenir pur.

Certains reviennent vers Hachem après des “coups extérieurs” (une maladie, une perte d’argent…), qui touchent leur corps. Hachem fera revivre leur cœur. D’autres reviennent vers Hachem d’eux-mêmes (ils travaillent leur humilité, brisent leur orgueil etc…). Ils se “brisent” intérieurement. Hachem fera revivre leur esprit

La Haftara parle ensuite de l’immense amour qu’Hachem révèle à son peuple, pour que nous fassions tous Téchouva

Le Ramban (Na’hmanide) nous enseigne : “Je vais expliquer en quoi consiste agir avec humilité : tu dois toujours parler de manière douce. Considère tout le monde comme étant plus grand que toi.” (Iguéret Haramban)

Le Cas de la semaine

Réouven entend une parole médisante sur l’un de ses camarades, Gad, devant toute la classe et en présence de Gad, qui acquiesce d’un signe de tête

Réponse

Responsable de la publication : David Choukroun

Réouven n’a pas le droit de croire les propos dénigrants sur Gad, même en sa présence. Le fait que Gad acquiesce et ne nie pas cette médisance à son encontre ne retire rien à l’interdiction de croire du Lachon Hara’.

Rédaction : Rav Eliahou Uzan, Rav Elh’anan Moché Smietanski, Alexandre Rosemblum Retranscription : Léa Marciano

Le châtelain renégat avant Kippour

Kippour va commencer, rien ne peut faire obstacle au repentir en ce jour du grand pardon. Certains gagnent leur monde futur en un instant…

Nous sommes au 18e siècle dans une lointaine contrée en Europe de l’Est, quelques heures avant le début de Kippour. Rabbi Leib Sarah –un disciple du Ba’al Chem Tov, fondateur de la ‘Hassidout – se rend dans un hameau où les fidèles l’ont appelé pour conduire la prière.

Rabbi Leib Sarah s’est assuré au préalable qu’un Minyan serait bien réuni. Onze hommes seront présents : huit villageois et deux habitants de la forêt voisine, plus le Rav.

Arrivé à destination, le Rav s’immerge dans les eaux d’une rivière pour se purifier.

- Peut-être un juif converti de force, lui ou la lignée de sa mère, qui accepterait de se joindre à nous ?

Il prend un repas avant le jeûne avant de se rendre dans la petite synagogue en bois du village, où il récite des prières personnelles pour se préparer à la sainteté du jour. Un peu plus tard, les huit villageois rejoignent la synagogue.

La petite communauté est prête pour Kol Nidré, la prière solennelle d’annulation des vœux qui ouvre l’office de Kippour. Ils n’attendent plus qu’un fidèle pour commencer.

À la recherche du dixième homme

Le Rav demande où sont les deux habitants de la forêt qui devaient venir.

Un villageois répond : "Les deux forestiers ont été diffamés et jetés en prison."

Rabbi Leib Sarah sent le malaise des villageois et tente de les rassurer.

"Peut-être pourrions-nous trouver un autre juif qui vit ici ?

- Non, il n’y a personne.

- Oui, il y en a un : le châtelain, le seigneur du village. Mais attention, ce n’est pas un simple renégat. Il est plongé dans le péché depuis presque un demi-siècle. La fille non-juive de son prédécesseur voulait se marier avec lui. Son père promit au renégat que s’il abandonnait sa foi et épousait sa fille, il en ferait son unique héritier. L’apostat accepta l’offre sans aucun remords. Ils n’eurent pas d’enfants et sa femme est décédée il y a quelque temps. Il vit désormais seul dans son château."

Rabbi Leib demande avec une grande simplicité : "Qui va le chercher ?

- Rabbi, ne comptez pas sur lui ! C’est un maître cruel et il traite durement les Juifs de nos contrées.

- Montrez-moi sa demeure, que j’aille lui parler", dit le Rav.

L’heure est venue

Rabbi Leib se rend à vive allure au château. Il frappe à la porte, l’ouvre sans même attendre la réponse, et se retrouve face au châtelain.

Ce dernier, prêt à jeter l’intrus en prison, est tétanisé par le visage rayonnant et les yeux lumineux du Sage.

"Bonjour, seigneur des lieux, je m’appelle Leib Sarah. Je viens car c’est votre heure.

- Mon… mon heure ?!" Ses gardes retirent leur épée de leur fourreau, manœuvre qui n’impressionne nullement Reb Sarah.

"Maître des lieux, ma mère était une femme sainte. Un jour, le fils d’un noble non-juif voulut l’épouser. Il lui promit une richesse abondante si elle acceptait, mais elle refusa. Pour ne pas courir le risque d’un mariage forcé, elle se maria avec un juif âgé, veuf et sans le sou.

plus solennelle et, empli de crainte du Ciel, et entonne Kol Nidré.

"

Vous, seigneur, n’avez pas eu cette force. Vous avez trahi votre foi pour de l’argent et des honneurs. Mais c’est votre heure ! Oui, Kippour va commencer, rien ne peut faire obstacle au repentir en ce jour du grand pardon. Certains gagnent leur monde futur en un instant. Ce moment est arrivé, pas de temps à perdre, seigneur. Le soleil va bientôt se coucher. Il manque à la petite communauté juive de votre domaine un seul homme pour constituer un Minyan. Venez maintenant avec moi et soyez le dixième homme. La Torah nous dit : ‘Le dixième sera saint pour D.ieu’."

Nous déclarons qu’il est permis de prier avec ceux qui ont fauté.

En entendant à nouveau ces paroles pour la seconde fois de la journée, le châtelain éclate en sanglots, et les fidèles pleurent aussi. Ils comprennent que cet homme qui a renié son judaïsme et les a fait souffrir pendant tout ce temps est en train de se repentir. Pendant toute la prière de Kippour, le châtelain prie et supplie D.ieu de tout son cœur de lui pardonner ses fautes. Au moment du Vidouï, la confession des fautes, un frémissement indescriptible s’empare de la communauté.

Le châtelain ne bouge pas. Soudain, Rabbi Leib Sarah se met à prier : "Au nom de D.ieu, béni soit-Il, au nom de la sainte assemblée, nous déclarons qu’il est permis de prier avec ceux qui ont fauté."

Purification de l’âme

Le châtelain pâlit en entendant ces paroles, les premiers mots de la prière de Kol Nidré, prélude à l’office du soir de Kippour ; et pendant ce temps, les huit villageois attendent dans la synagogue, la peur au ventre. Le châtelain vat-il sanctionner la communauté à cause de la démarche du Rav ?

La porte de la synagogue s’ouvre brusquement. Rabbi Leib Sarah entre… suivi du châtelain, le regard baissé et les yeux larmoyants. Rabbi Leib prend un Talith qu’il tend à l’apostat, puis se dirige vers le Hékhal d’où il sort deux Sifré Torah. Il en remet un au doyen de la communauté et l'autre au châtelain. Le Rav prend sa voix la

Au moment le plus intense de la prière de la Né’ila, alors que le châtelain ouvre les portes du Hékhal, il plonge sa tête dans l’arche sainte, embrasse les Sifré Torah et déclame le Chéma’ Israël d’une voix bouleversante. Puis il se redresse et crie : Hachem Hou Haélokim, et sa voix se brise de plus en plus à chaque répétition. À la septième, le châtelain s’effondre, raide mort. Son âme vient de le quitter, au paroxysme du pardon et de la reconnaissance d’Hachem. D.ieu vient de le rappeler à Lui, maintenant que son âme a été purifiée par la Téchouva.

Dans la nuit, la communauté et Rav Leib Sarah préparent l’enterrement du repenti. Le Rav effectue lui-même la toilette mortuaire du châtelain et prépare le corps pour l'inhumation. Chaque Yom Kippour, Rabbi Leib Sarah récite le Kaddich pour l’élévation de son âme.

Yom Kippour est l’occasion pour tout le monde de faire Téchouva, de revenir à D.ieu et de se rapprocher de Lui. Il n’y a pas de péché trop grand pour Lui, car il n’existe aucune faute qui ne puisse être pardonnée.

1. Porter une ceinture en cuir à Kippour, permis ?

> Oui, l’interdiction de porter du cuir ne concerne que les chaussures.

2. Ventoline à Kippour, permis ?

> Oui, il est permis aux asthmatiques d’utiliser cet appareil pour retrouver leur souffle. En cas de douleur, il est permis d’avaler des comprimés sans eau.

3. Prendre sa tension à Kippour, permis ?

> Non, si vous n’êtes pas en danger et que c’est uniquement pour prévenir un éventuel problème, il est préférable de le faire manuellement. Toutefois, si votre médecin estime que vous êtes en danger à ce moment-là, c’est permis. Il est préférable que cela soit fait par un non-Juif.

FLASH CHABBATH

Hiloula du jour

Ce vendredi 9 Tichri (11/10/2024) tombe dans le calendrier hébraïque la Hiloula de Rabbi Its’hak Zeev Halévi Soloveitchik. Il est le fils du célèbre Rav

‘Haïm Soloveitchik, petit-fils du Beth Halévi et arrière-petit-fils de Rabbi ‘Haïm de Volozhin.

Après la Seconde Guerre mondiale, il établit la Yéchiva de Brisk à Jérusalem, reconnue pour son étude du Talmud associant le Michné Torah du Rambam.

Une perle sur la Paracha

"Notre Père, notre Roi, inscris-nous dans le livre de la Parnassa." (Avinou Malkénou)

La discorde est comme le feu. Ce dernier a besoin de bois pour se développer, mais lorsqu’on retire le bois du feu, il s’éteint de lui-même. De même, lorsqu’un homme s’aperçoit qu’une querelle est sur le point de commencer, il doit s’en éloigner.

Il est écrit qu’une discorde repousse 100 possibilités de Parnassa (moyens de gagner son argent) ! C’est pourquoi nos Sages ont institué la formule suivante dans le Birkat Hamazon, juste après notre demande de recevoir une Parnassa de manière respectueuse et sans aucun soupçon de vol : "Hachem, D.ieu de miséricorde, installe la paix entre nous."

Avec la paix, la Parnassa sera acquise de manière honorable et sans effort.

N’oubliez pas d’allumer une bougie en son honneur afin qu’il prie pour vous !

Les lois du langage

Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne que, tout comme pour l’interdit de médisance, toute forme de Rékhilout (colportage), est prohibée, qu’elle soit exprimée oralement ou par écrit. En outre, il est interdit de colporter sur les biens d’autrui, comme rapporter à un commerçant qu’une personne n’a pas apprécié sa marchandise.

PRIÈRES

Prière de Moussaf de Kippour : comprenez le Séder Ha’Avoda

Chaque année, à Yom Kippour, nous revivons un moment sacré et méconnu : le service du Cohen Gadol dans le Saint des Saints. Derrière ce rituel se cache une quête spirituelle profonde, un processus de purification et de pardon divin. Plongez dans les détails fascinants du Séder Ha’avoda, cœur de la prière de Moussaf de ce jour, et laissez-vous transporter par cette cérémonie millénaire qui nous connecte à nos ancêtres et au jour le plus saint.

“Véhacohanim véha'am…. A'hat, A'hat véa'hat, A'hat Ouchhtaïm…”

L’un des moments les plus puissants de la journée de Kippour est peut-être le plus méconnu. Cet instant où nous revivons l’entrée de l’homme le plus saint, le Cohen Gadol, dans l’endroit le plus saint, le Saint des saints, durant le jour le plus saint, Yom Kippour, pour obtenir le sublime pardon divin, est devenu pour beaucoup un long, très long moment de solitude où beaucoup s’ennuient.

Torah-box vous propose de revivre cet instant magique, coeur de la journée de Kippour, de ressentir avec nos ancêtres l’intense sensation de libération et de légèreté suite au pardon, et d’enfin comprendre ce que l’on appelle le Séder Ha'avoda, lu pendant Moussaf, qui nous relate le service du Cohen Gadol au Temple, en ce jour que nous espérons revivre très bientôt avec la venue du Machia'h de nos jours !

Rabbi Yossi ben Yossi : L’Artiste derrière le Séder Ha’avoda

Le Séder Ha'avoda a été rédigé vers le Ve siècle par celui que l’on considère comme le premier Paytan, poète juif, Rabbi Yossi ben Yossi. Certains en concluent qu’il était orphelin car on ne porte pas le prénom de son père, Rabbi Yossi ben Yossi aurait donc perdu son père avant sa naissance…

Ce récit, écrit dans une poésie merveilleusement musicale, est introduit par la généalogie d’Israël et du Cohen Gadol depuis la création du monde. Ce peuple est le descendant d’hommes hors du commun, les patriarches, et a obtenu un statut spécial : nous avons été choisis par Hachem devant qui nous nous présentons aujourd’hui.

La Préparation Sacrée du Cohen Gadol pour Yom Kippour

Le Cohen Gadol se préparait pendant 7 jours au service de Kippour. Il se purifiait, entre autres, d’un possible contact avec un mort par l’aspersion d’eau lustrale mélangée aux cendres de la vache rousse. Il s’entraînait longuement pour être à la hauteur de sa tâche.

La veille de Kippour, les sages de Jérusalem faisaient jurer au Cohen Gadol d’accomplir le service avec une précision scrupuleuse dans chacun de ses détails, car le moindre changement pouvait lui coûter la vie.

Le Cohen ne fermait pas l’œil durant toute la nuit de Kippour pour ne pas risquer de contracter une impureté ; il enseignait ou étudiait la Torah jusqu’à l’aube.

Contrairement au reste de l’année, le Cohen Gadol réalisait seul l’essentiel du service de Kippour, en partie avec ses huit vêtements habituels, tissés d’or. Cependant, pour la partie spécifique à Kippour et en particulier pour son entrée dans le Saint des Saints, il revêtait des habits de lin blanc immaculé qu’il n’utilisait qu’une seule fois. En effet, pour obtenir le pardon divin, on ne pouvait se présenter avec des fils d’or rappelant la faute du veau d’or.

L’Immersion et les Vêtements du Cohen Gadol : Symboles de Pureté

Cette journée commence dès l’aube avec la première immersion dans un Mikvé, situé sur le toit de l'une des portes du Temple. Le Cohen Gadol enchaîne rapidement, vêtu de ses habits dorés, avec le sacrifice journalier, l'offrande de l’encens sur l’autel d’or, puis la préparation de la Ménora en or pur. Il offre ensuite les sacrifices de Kippour: un taureau et sept agneaux.

C’est alors que commence le travail du pardon de Kippour. Le Cohen Gadol se trempe à nouveau dans le Mikvé avant de revêtir ses habits blancs. Il s’approche du taureau du sacrifice et récite la première confession sur ses fautes et celles de sa famille, en mentionnant le Chem Hameforach, le nom ineffable de D’... qui n’est prononcé que dans l’enceinte du Temple.

Au son du nom d’Hachem, tout le peuple, rassemblé sur l’esplanade du Temple, se prosterne dans un geste plein de révérence. Et là, l’incroyable se produit. Malgré l’extrême densité humaine de l’instant précédent, chacun trouve la place nécessaire pour se prosterner, car le Temple est un lieu hors du temps et de l’espace. Ceci se reproduira à chaque fois que le nom d’Hachem est prononcé et que le peuple se prosterne.

l’endroit le plus saint du monde. Là, il dépose son encensoir entre les barres de l’Arche d’alliance, sur la pierre sur laquelle le monde a été fondé. Il déverse l’encens sur les braises et l’espace s’emplit d’une brume à l’odeur délicate.

Le Cohen ressort et, devant le Parokhet, récite une courte prière pour ne pas inquiéter le peuple par une attente trop longue. En effet, la moindre erreur pouvant être fatale, chacun tremble pour la vie du représentant de tout un peuple. Le Cohen prie pour la pluie, l’abondance de tous, la santé des embryons et la pérennité de la Royauté de la descendance de David.

Il franchit le Parokhet, le rideau multicolore représentant des chérubins et entre dans l’endroit le plus saint du monde "

Le Cohen Gadol se présente ensuite devant les deux boucs, exactement semblables, réservés à la réparation des fautes. Le Cohen tire au sort leur destination en plongeant ses mains dans une boîte dont il tire deux plaques, l’une portant le Nom divin et l’autre “LaAzazel”, destiné au plus dur des déserts… Le bouc sanctifié pour Hachem se voit attacher un tissu de laine rouge autour du cou tandis que celui destiné à être envoyé dans le désert, a le tissu entre les cornes.

Le Rituel des Boucs : Pardon et Réparation des Fautes

Le Cohen revient dire une seconde confession au nom de tous les Cohanim sur le premier taureau qu’il va sacrifier et dont il recueillera le sang.

Il se prépare maintenant à entrer dans le Saint des saints. Pour cela, il prend des braises de l’autel, ainsi qu’un encensoir empli d’un encens particulièrement fin.

Il franchit le Parokhet, le rideau multicolore représentant des chérubins et entre dans

Il prend le sang du taureau avant de retourner dans le Saint des Saints et de l’asperger face à l’Arche d’alliance: une goutte vers le haut et sept vers le bas, symbolisant l’unicité du Créateur face à la multiplicité apparente emplissant ce monde créé en sept jours.

Il ressort du bâtiment pour sacrifier le bouc désigné pour Hachem par le tirage au sort. Il en recueille le sang puis retourne l’asperger devant l’Arche d’alliance de façon identique, une goutte vers le haut et sept vers le bas. Il ressort pour se tenir devant le Parokhet, et asperge le sang du taureau puis du bouc devant le rideau.

Il mélange ensuite le sang du bouc et du taureau. Il enduit de ce mélange les quatre coins de l’autel d’or réservé à l’encens. Cette offrande répare toute atteinte faite au sanctuaire par un service inapproprié, conservant la pureté de ce canal, le Temple, nous reliant à Hachem et permettant de réparer nos fautes.

Le Cohen sort et se présente devant la porte Est du Temple où l’attend le bouc prêt à être envoyé vers le désert. Posant ses deux mains sur la tête de l’animal, le Cohen Gadol confesse par le nom d’Hachem les fautes de tout le Peuple d’Israël. En général, un Cohen accompagnait le bouc dans un périple de douze kilomètres dans le

désert de Judée, jusqu’au sommet d’une falaise d’où il sera précipité. A l’instant de la mort du bouc, la pièce de tissu écarlate conservée au Temple passait miraculeusement du rouge au blanc, symbolisant le pardon des fautes du Peuple d’Israel.

A cette annonce, le Cohen Gadol lisait du rouleau de la Torah, la section traitant du jour de Kippour.

Ensuite, après s’être trempé au Mikvé, il revêt ses habits dorés pour offrir un bouc, deux béliers ainsi que l’offrande journalière de l’après- midi.

Il se trempe à nouveau, puis revêt ses habits blancs, avant de retourner une dernière fois dans le Saint des saints, d’où il reprend son encensoir.

La Cérémonie de Clôture : La Joie d’un Jour de Purification et de Rédemption

Pour finir le service de la journée, le Cohen se trempe une dernière fois et revêt ses habits

dorés. Il offre l’encens de l’après-midi, allume la Ménora, avant de conclure avec les oblations. Son service accompli, le Cohen Gadol revêt ses propres habits et rentre chez lui accompagné par une foule immense, dans la joie du plus beau jour de l’année. Chacun ressent une nouvelle connexion au divin, une profonde sérénité créée par cette harmonie retrouvée entre le corps et l’âme.

Nous redescendons lentement vers notre monde et notre époque en nous exclamant: combien devaient être splendides le Cohen Gadol et son service dans le Temple. En nous rappelant tout ce qui nous manque, quel cœur n’aurait envie de demander la reconstruction du Temple qui nous permettrait un pardon absolu, et un nouveau départ ? C’est avec cet espoir que nous conclurons le récit, en ce jour de Kippour où tout peut être demandé… et exaucé!

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A 7 min de Beer Sheva

Discours historique du Rav Dov Landau devant 6000 Juifs français

"La seule chose qui a maintenu le peuple d’Israël pendant ses exils, et qui a uni le peuple d’Israël en un bloc, c’est le lien avec l’étude de la Torah."

Mercredi 18 septembre dernier à Paris, un rassemblement historique a eu lieu pour écouter les paroles du Gadol Hador, Roch Yéchivat Slabodka, le plus grand maître de notre génération, âgé de 93 ans.

Dans un geste rarissime, il a fait le déplacement pour délivrer un discours de 9 minutes, soigneusement rédigé mot à mot par ses soins, destiné aux Juifs de France.

"Très chers juifs de France,

Nous savons tous que le peuple d’Israël est en exil, et nous attendons, de tout cœur, le retour d’Hachem à Sion. Nous aspirons à la reconstruction du Temple, et nous attendons avec impatience la délivrance complète avec la venue du Machia’h très prochainement, Amen.

Tout au long de l’histoire, le peuple juif a traversé de nombreux exils parmi les nations, notamment en France, à l’époque de Rachi et des Tossafot, que leur mérite nous protège.

Lorsque le peuple d’Israël est en exil, nos Sages, les grands des générations, depuis Rabbi Yo’hanan ben Zakaï jusqu’aux générations contemporaines, nous ont enseigné la conduite appropriée que doit adopter le peuple d’Israël. Cette conduite comporte de nombreuses règles tant pour la communauté que

Le Gadol a insisté sur l’impérieuse nécessité de se consacrer à l’étude de la Torah en exil, rappelant qu’il s’agit du seul rempart à avoir toujours préservé l’unité et l’existence du peuple juif. Il a également mis en garde contre les dangers spirituels d’une Alya mal préparée, et souligné la responsabilité des rabbins d’orienter les familles dans leur montée en Israël, afin d’éviter les écueils spirituels auxquels tant de nouveaux arrivants se heurtent.

pour le particulier, pour trouver un juste équilibre dans les relations avec les autres nations. On ne doit les provoquer d’aucune manière, ni s’immiscer dans leurs conflits.

Torah tous les jours

La seule chose qui a maintenu le peuple d’Israël, pendant ses exils, et qui a uni le peuple d’Israël en un bloc, c’est le lien avec l’étude de la Torah. Le lien qu’entretient chaque juif avec l’étude de la Torah, est ce qui soude le peuple d’Israël malgré sa dispersion. Ainsi, chers juifs de France, ancrez l’étude de la Torah en vous, et consacrez-y le plus de temps possible, chacun selon ses capacités, en suivant des cours de Torah, et en étudiant tous les jours.

Chacun veillera à éduquer ses enfants dans cette voie, car au-delà de l’aspect spirituel de la Torah, qui accorde protection et délivrance, le bénéfice concret de l’étude de la Torah est inestimable en

tous points : le bonheur, la richesse également, la satisfaction personnelle, l’éducation des enfants, et dans tous les bienfaits.

Le joug de l’exil peut être lourd à porter, et parfois un peu moins. Même s’il y a une sensation de peur, des dangers qui proviennent de la haine des non-juifs envers les enfants d’Avraham, d’Its’hak et de Ya’akov, qui augmente malheureusement dans de nombreux endroits, que D.ieu nous en préserve, il faut également penser aux graves dangers spirituels.

Préparer spirituellement sa Alya

C’est pourquoi celui qui souhaite faire sa Alya et s’installer en Israël, après avoir pris conseil chez un Rav compétent, a le devoir de bien se renseigner sur le milieu dans lequel il compte vivre.

Il choisira un milieu qui le renforcera spirituellement, dans la Torah et

la crainte d’Hachem, une communauté religieuse dirigée par des Rabbanim compétents et reconnus.

Et cette obligation est encore plus grande pour celui qui souhaite monter en Israël, de bien se renseigner sur les institutions scolaires qui accueilleront ses enfants. Ces établissements doivent respecter un esprit de Torah authentique et adapté, dirigé par des Rabbanim compétents animés de la crainte d’Hachem.

Je voudrais ajouter et m’adresser aux Rabbanim des communautés du judaïsme français, qui veillent au respect de la Torah et de la Halakha, chacun selon ses fonctions. Sachez, chers Rabbanim, que la responsabilité à ce sujet vous revient. Orienter et guider ceux qui souhaitent faire leur Alya est une lourde responsabilité. Il est de votre devoir d’expliquer clairement, à celui qui se tient face à vous que, de même qu’il est évident pour chacun qu’on ne peut

déménager sans s’assurer de pouvoir subvenir aux besoins familiaux, et il ne prendra pas cela à la légère, il est tout aussi important de vérifier consciencieusement l’aspect spirituel de l’endroit où il va s’installer, et la nature des établissements scolaires qui accueilleront ses enfants afin de ne pas regretter le passé. Celui qui ne parvient pas à s’informer sur le contexte spirituel qu’il va intégrer et celui de sa famille selon ce que l’on a expliqué, ne devra en aucun cas faire sa Alya !

L’étude de la Torah en Israël attaquée

Je voudrais ajouter autre chose, qui est une des raisons de notre voyage ici. il n’y a aucun doute que la sainteté de la terre d’Israël, la Torah d’Israël et ses Mitsvot, ont une importance particulière qui n’a pas d’égale et qui influence le monde entier. Mais malheureusement, même en Israël nous sommes en exil, comme l’a dit le maître de la diaspora Rav ‘Haïm Ozer, qu’il existe un exil même entre juifs.

Certes, aux cours de ces dernières années, les gouvernements israéliens, bien qu’ils soient laïcs, ont permis au public religieux et aux Yéchivot de se maintenir et de multiplier l’étude de la Torah en offrant une subvention pour ses élèves. Mais dernièrement, les instances judiciaires et les médias laïcs, dans leur animosité envers le monde de la Torah, harcèlent durement les Yéchivot

La Justice a décidé de cesser de verser les subventions aux Yéchivot et aux Collelim. Certaines Yéchivot sont au bord de l’effondrement, et certains Kollel ont dû fermer leurs portes à cause des restrictions budgétaires. Certains donateurs Tsadikim ont pris sur eux de fonder le Keren ‘Olam Hatorah en commun accord avec d’éminents Rabbanim.

Nous nous sommes rendus aux États-Unis et au Canada, puis en Angleterre. Certains Rabbanim ont voyagé pour cette cause dans d’autres endroits. À présent, nous sommes en France, pour faire entendre le cri de la Torah d’Israël : sauvez la Torah d’Israël et ceux qui l’étudient afin que les Yéchivot ne diminuent pas, mais au contraire, que les centres d’étude se

multiplient ainsi que ses étudiants, et que la justice israélienne ne parvienne pas à concrétiser son projet.

"Tout instrument forgé contre toi ne réussira pas, toute langue qui s’élèvera contre toi tu la réfuteras avec justice." (Yéchayahou 54, 17) Celui qui soutient ce fonds en faveur de la Torah d’Israël sera béni par Hachem de tous les bienfaits.

Puisse Hachem nous bénir d’une Ketiva et ‘Hatima Tova, d’une bonne vie heureuse, d’une bonne santé, d’un bon Zivoug, d’un Zéra chel Kayama, d’une sérénité et d’une satisfaction de tous nos enfants. Que nos Téfilot soient agréées et que l’on soit sauvé de tous nos ennemis. Qu’on ait le mérite de servir Hachem de tout cœur, et de se lier à la Torah et aux Mitsvot tous les jours. Qu’Hachem nous rachète de notre exil et nous conduise à notre terre, avec une délivrance complète, très prochainement, Amen."

Rav Dov Landau

RÉFLEXION par Jocelyne Scemama

Heureux comme un Juif à Kippour...

Ce n’est pas uniquement la solennité du Jour qui attire le Juif à la synagogue chaque 10 Tichri, mais bien plus, l’intuition profonde, inexplicable, qu’il est impensable de rater un tel rendez-vous…

Il y a longtemps de cela, presque une décennie, un de mes enfants, qui avait à l’époque 9 ans, m’apporta tout ému un cadeau de Yom Houlédèt, - d’anniversaire. Sa maman, en l’occurrence moi, avait accumulé tant et tant d’années, et le petit ange voulait marquer la date. Il me tendit son petit présent emballé à la va-vite, et en l’ouvrant, je découvris un aimant pour frigidaire sur lequel il était écrit : "Les sondages le prouvent : les personnes qui ont le plus de jours d’anniversaire sont celles qui vivent le plus longtemps".

Quel amour !

Mais parallèlement à cette délicate attention, je compris - je ne sais plus comment - que le cadeau avait dû, hmmm, disons…, que le petit n’était pas passé à la caisse pour régler son achat.

Dilemme parental des plus aigus ! Que faire ? Le prendre dans mes bras et le serrer fort même si l’aimant n’avait pas été acquis selon les lois habituelles des transactions commerciales ? Ou alors, lui dire "combien j’étais touchée", mais que la prochaine fois, "il faudra payer ce qu’on achète ", ou encore, 3ème possibilité, refuser le présent en expliquant que je ne pouvais l’accepter, car il avait été acquis de façon inadéquate.

Dans le premier cas, si je ne disais rien, je me faisais complice d’un acte répréhensible ; dans le deuxième cas, même si je le remerciais, j’insérais dans ce moment précieux une remarque

moralisante et accusatrice, et dans le troisième cas, je montais sur la chaise du juge, en Javert de service, condamnant par un verdict sans appel.

J’ai lu bien plus tard un conseil que Rav Steinmann de mémoire bénie, donnait à un enseignant un peu dépassé par les problèmes de discipline dans sa classe :" Une fois qu’on a vu, bien sûr qu’il faut sévir… Mais on n’a pas besoin de montrer qu’on sait… Pourquoi montres-tu que tu as vu (les espiègleries des élèves) ?!!! "

Est-ce que dans mon cas, le Rav aurait tranché ainsi ?

En tous les cas, spontanément, je pris mon petit poussin dans les bras, je l’embrassai fort et je le remerciai avec effusion. Sans montrer que je savais. Mon attitude fut-elle amorale ? En tous les cas, je choisis intuitivement l’étreinte, pensant que j’aurais bien d’autres occasions de lui expliquer, sans y paraître, au détour d’une histoire, qu’il faut faire attention à ne pas prendre sans payer.

Mais gâcher cet instant avec une remontrance...

En attendant, je courus au magasin pour régler la petite dette de mon coco.

Première ébauche

Au début, fut le Din. Le Très-Haut "planifia" tout d’abord, disent nos Sages, un monde qui tiendrait

sur les piliers d’une justice parfaite, rigoureuse mais sans recours. Le Saint Béni Soit-Il finit par détruire cette ébauche, car la nature faillible de l’humain n’était pas adaptée à la loi stricte. D.ieu fit donc revenir au néant ce premier monde, et en créa un nouveau, auquel Il joignit le ‘Hessed, c’est-à-dire l’attribut de compassion et l’indulgence. Et cette fois, le processus de Création put se mettre en place, et tenir bon. Si nos Maîtres disent "‘Olam ‘Hessed Yibané" - le monde a été créé à partir de la compassion -, ils s’appuient sans aucun doute sur l’exégèse de ce Midrach

Dôme protecteur

Le nom donné à la fête la plus symbolique du calendrier hébraïque, celle pour laquelle même le Juif le plus éloigné se déplacera encore à la synagogue, qui est noté en gras dans son agenda, pour laquelle il fermera exceptionnellement son négoce, n’est pas celui de Yom Hatéchouva, comme on aurait pu penser, mais de Yom Hakippourim. Le Jour des… "Recouvrements" !?

Un objet se casse, on perd une somme d’argent, on a raté une bonne affaire :"Kappara !!" On demande que le dommage qui a eu lieu et la perte pécuniaire qui s'ensuit, puissent couvrir un dégât moral, physique, qui aurait pu être autrement plus sérieux. Kippour, étymologiquement, vient de la racine -K-P-R- (ר פ כ) qui contient cette idée de couverture, de couvercle. Ainsi la Kaporet, ornée des deux chérubins, chapeautait l’Arche de l’Alliance, l’objet le plus saint du Temple. Et c’est à cet endroit précis, que l’intensité de la Présence Divine sur terre, se révélait dans toute sa splendeur.

Bien total

"Il n’y a pas eu pour Israël de jours meilleurs que Tou Béav et Yom Kippour". Une fois par an, le 10 Tichri, même 3000 ans après le premier

Kippour de l’histoire, et plus de 2000 ans après la disparition de l’Arche Sainte lors de la destruction du Temple, le Saint Béni Soit-Il, D.ieu d'Israël étend toujours une bâche protectrice sur Son peuple, sorte de Talith invisible et enveloppant, et demande que l’on vienne se blottir dessous. C’est le jour du ‘Hessed Neto, où l’on quitte la notion mondaine du partenariat entre Rigueur et Clémence, pour décoller dans une dimension de Bien total, réservée en général à la fin des Temps. À Kippour, Le Saint Béni Soit-Il quitte le Trône du Roi pour s’asseoir sur celui du Père, et va nous dire : "Habillez vous de blanc, ne mangez pas, ne buvez pas, priez Mes enfants, car vous devenez Mes anges. Je vous couvre Peuple Chéri, Je vous couvre et vous protège des retombées de vos propres fautes. "

Pour en revenir à mon dilemme éducatif, si j’avais condamné sèchement mon enfant pour son geste, j’aurais fait ressusciter ce monde primaire, aux angles acérés, autrefois englouti par l’Architecte Lui-Même, parce que non viable. Si je l’avais remercié en lui faisant remarquer toutefois que son cadeau avait un défaut, je m’alignais sur les fondations de notre monde présent, ou les règles de justice et de compassion sont les colocataires d’un même lieu, qu’ils gèrent ensemble.

Mais en fermant un œil, en le "couvrant" de bienveillance, en faisant comme si je n’avais pas vu, je rentrais, sans le savoir, dans une tout autre dimension.

Celle du Kippour.

Ce n’est pas uniquement la solennité du Jour qui attire le Juif à la synagogue chaque 10 Tichri, mais bien plus, l’intuition profonde, inexplicable, transgénérationnelle, qu’il est impensable de rater un tel rendez-vous…

La Téchouva dans la joie : retrouver le chemin de la réparation spirituelle

La Téchouva n’est pas simplement une confession de ses fautes, mais plutôt un engagement à changer son comportement et à réparer les relations brisées, que ce soit avec D.ieu ou avec autrui.

La Téchouva, un terme hébreu qui signifie littéralement "retour", est un concept central dans le judaïsme. Il désigne le processus de repentance et de retour à D.ieu, accompagné d’une profonde transformation intérieure.

Traditionnellement associée à la période allant du mois de Eloul jusqu’à Yom Kippour, la Téchouva est souvent perçue comme un acte sérieux et introspectif. Cependant, il est important de reconnaître que la Téchouva peut aussi être vécue dans la joie. Cet article explore comment la joie peut accompagner ce processus de retour spirituel et comment elle enrichit l’expérience de la Téchouva

La nature de la Téchouva

La Téchouva n’est pas simplement une confession de ses fautes, mais plutôt un engagement à changer son comportement et à réparer les relations brisées, que ce soit avec D.ieu ou avec autrui. Elle implique la prise de conscience de ses erreurs, le regret sincère et la décision de ne plus les répéter.

Dans le contexte spirituel, cela signifie également renouer avec une connexion plus profonde avec D.ieu et redécouvrir son propre potentiel spirituel. Le Rambam enseigne : "La Téchouva est si grande qu’elle rapproche une personne de D.ieu. Hier, elle était détestée et éloignée de D.ieu, mais aujourd’hui, elle est aimée, chérie, proche et meilleure amie. Hier,

elle était séparée de D.ieu, elle priait mais n’était pas exaucée ; aujourd’hui [suite à sa Téchouva], elle est attachée à D.ieu, elle prie et est exaucée immédiatement. D.ieu accepte ses Mitsvot avec joie et désire qu’elle les accomplisse."

Le processus de la Téchouva

La Téchouva comprend plusieurs étapes importantes :

Le regret (‘Harata) : éprouver un sentiment sincère de remords pour ses actes passés est essentiel. Ce n’est pas seulement le regret d’avoir été pris en flagrant délit, mais plutôt le regret de s’être éloigné de ses valeurs et de sa connexion spirituelle ;

L’abandon de la faute (Azivat Ha’het) : il ne suffit pas de regretter ses actions, il faut aussi abandonner les comportements correspondants. Cela demande une volonté réelle de changer et de ne plus se laisser entraîner dans les mêmes erreurs ;

La confession (Vidouï) : s’exprimer verbalement sur ses fautes devant D.ieu est un

acte cathartique. Cela implique de prendre la responsabilité de ses actions et de demander pardon ;

Le renouveau (Kabbalat Ha’atid) : enfin, la Téchouva implique un engagement envers un changement durable. C’est un renouveau spirituel, un réalignement avec ses valeurs et un effort continu pour rester sur le bon chemin. Le Rav Tsadok Hacohen enseigne que grâce à la Téchouva, tout peut être réparé, et davantage de lumière peut briller du milieu des ténèbres (Pri Tsadik, Kédochim 12).

La joie dans la Téchouva

Bien que la Téchouva implique des aspects sérieux et introspectifs, la joie peut également y jouer un rôle crucial. Il ne faut surtout pas sombrer dans la tristesse. Rabbi Na’hman de Breslev enseigne : "Lorsque le Yétser Hara’ séduit une personne pour qu’elle commette une faute, il ne se concentre pas uniquement sur la faute, mais plutôt sur la dépression et le découragement que le Juif ressentira après la faute ; car à cause de cette amertume, il tombera

ÉDUCATION

dans de nombreux autres péchés et ira de mal en pis. C’est pourquoi une personne doit faire très attention à ne pas tomber dans le désespoir, quoi qu’il arrive !" (Si’ah Sarfé Kodech 5)

Voici comment la joie peut s’intégrer harmonieusement dans ce processus de retour spirituel :

La joie de la réconciliation : se réconcilier avec D.ieu et avec soi-même apporte une profonde satisfaction intérieure. La joie découle de la perspective de se libérer du fardeau de ses fautes passées et de se tourner vers un avenir meilleur ;

La joie de la transformation : le sentiment de joie peut découler du potentiel de transformation inhérent à la Téchouva. Savoir qu’on a la capacité de changer et de devenir une meilleure version de soi-même peut être une source de motivation et de réjouissance ;

La joie de la connexion spirituelle : la Téchouva est une occasion de renouer avec sa spiritualité et sa relation avec D.ieu. Cette reconnexion peut apporter un sentiment profond de joie et de plénitude spirituelle ;

La joie de la responsabilité personnelle : assumer la responsabilité de ses actions, tout en étant difficile, peut aussi apporter de la joie. Cela signifie qu’on prend le contrôle de sa vie et qu’on agit activement pour se corriger ;

La joie de la clarté : la Téchouva apporte souvent une clarté mentale et émotionnelle. La résolution de ses fautes peut éliminer le sentiment de culpabilité et de honte, permettant ainsi à la joie naturelle de s’épanouir.

En conclusion, la Téchouva est un processus puissant de retour spirituel et de transformation intérieure dans le judaïsme. Bien qu’il puisse sembler sérieux et introspectif, il peut aussi être vécu dans la joie. La joie découle de la réconciliation, de la transformation, de la reconnexion spirituelle et de l’assomption de la responsabilité personnelle. Célébrer la Téchouva dans la joie permet de fusionner la profondeur spirituelle avec le bonheur intérieur, créant ainsi une expérience holistique et enrichissante.

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5 bonnes résolutions pour une Chana Tova

Il s’agit d’une période particulièrement propice pour prendre sur nous de bonnes résolutions, car elle bénéficie d’une grande aide divine sur le plan spirituel. Alors, par où commencer ?

Les 10 jours de Téchouva sont bel et bien là et il va s’agir de prouver notre bonne volonté devant le Maître du monde. Vous avez décidé de prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir ? Pour qu’elles tiennent sur le long terme, suivez notre guide !

Dix jours décisifs

Le Rav Chimchon Pinkous enseigne que l’impact sur l’homme des dix jours de repentance est colossal. En effet, explique-t-il, ces jours ont le pouvoir de nous transformer complètement, pour peu que nous le voulions et prenions ce projet à cœur.

Or, celui qui prend la peine de fournir les efforts nécessaires pour s’améliorer sur un certain point durant cette période reçoit une

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aide divine particulière pour s’améliorer dans les autres domaines durant toute l’année à venir ! D.ieu nous offre à cette période les outils nécessaires pour détruire l’édifice de nos péchés.

L’auteur du Chorech Véyessod Ha’avoda conseille quant à lui, d’éviter pendant ces jours de trop s’occuper de matérialité pour prendre le temps de procéder à une introspection.

Il s’agit d’une période particulièrement propice pour prendre sur nous des résolutions, car elle bénéficie d’une grande aide divine sur le plan spirituel. Alors, par où commencer ?

Les 5 commandements d’une année réussie

Prenez une feuille et notez-y tous les points que vous aimeriez améliorer.

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Cela peut concerner différents domaines : l’entente dans le couple, l’éducation des enfants, la Tsni’out, recevoir Chabbath plus tôt, etc. Passez attentivement en revue votre liste et sélectionnez le point qui vous tient le plus à cœur, celui sur lequel vous ressentez le plus de motivation à changer. Veillez à choisir un point sur lequel vous êtes certaine de pouvoir tenir, même dans les moments de stress ou de difficulté.

Prenez une ou deux résolutions à la fois, pas plus.

Le Rav Pinkous explique que, dès lors que nous prenons la ferme décision de nous améliorer sur un point spécifique, D.ieu promet de nous aider dans les autres domaines ! Inutile donc de vouloir tout transformer d’un seul coup. Au contraire, en cherchant à tout réparer en même temps, on ne bénéficie pas de cette aide divine spécifique et on finit par se décourager.

Il est bon de travailler sur deux points en parallèle : un d’ordre technique et un d’ordre moral.

Vous pouvez par exemple décider de prendre sur vous une loi de Tsni’out (couvre-chef, longueur des manches...) et en parallèle de travailler sur un trait de caractère tel que la patience, la joie, le respect etc.

Le domaine technique exige généralement moins d’efforts que le domaine moral, qui implique un travail de longue haleine au quotidien. Avec de la détermination et l’aide du Ciel, vous parviendrez à tenir vos résolutions !

L’heure la plus propice pour formuler vos résolutions : entre Min’ha et la Né’ila de Yom Kippour.

Cet instant du jour le plus saint de l’année est

notre volonté sincère de nous améliorer. N’oubliez pas : Hachem nous juge en fonction de notre degré de sincérité ! Si nous n’y parvenons pas, prions Hachem de nous donner l’inspiration nécessaire.

Étudier la Halakha : indispensable !

"L’ignorant ne peut être pieux", disent nos Sages (Michna Avot 2, 5). Quelles que soient les résolutions que vous avez prises, sachez que le secret pour les tenir à long terme est l’étude régulière des lois qui leur sont relatives !

En plus de vous permettre de découvrir les détails que vous ignorez peut-être, une telle étude vous conférera la motivation de vous élever encore davantage.

Votre avocat en Israel

Acquitté de Sé'ouda Chlichit avec un verre d'eau ?

Est-ce vrai que l'on est acquitté de la Sé'ouda Chlichit en ne buvant qu'un verre d'eau ?

Réponse de Rav Aharon Sabbah

L’eau ne fait pas partie des aliments pour lequel il est possible de s’acquitter pour la Sé'ouda Chlichit. A priori, il faut consommer du pain lors du troisième repas de Chabbath [Choul'han Aroukh Ora'h 'Haïm 291, 1 & 5]. Par contre, celui qui ressent que s'il en mangera, il en souffrira, pourra manger d'autres aliments, et, ce, selon cet ordre préférentiel :

1) Des pâtisseries salées ou sucrées et autres gâteaux sur lesquels on récite la bénédiction "Mézonot" (Kaf Ha'haim, Siman 274-24).

2) Un plat cuit à base d'une des 5 céréales comme des pâtes, du couscous, etc. [Choul'han 'Aroukh 291-2 et Halikhot Chabbath II p.70)

3) Des choses qui se mangent habituellement avec du pain comme la viande ou le poisson.

4) Des fruits parmi les "7 fruits d’Israël", comme le raisin, etc.

5) Les autres fruits.

6) Au sujet de s’acquitter par un verre de vin (Révi'it), l’avis du Iguérot Moché (tome 4, chap. 63) et et du Divré Yatsiv (tome 1, chap. 133) est d’interdire, et à plus forte raison donc au sujet d’un simple verre d’eau !

A noter que si l’on consomme des aliments autres que le pain, il faut s’arrêter de manger à la Chki’a, et, ce, à cause de l’interdit de manger avant la Havdala [voir Choul’han Aroukh 299, 1].

Lachon Hara’ sur WhatsApp, comment réagir ?

Comment réagir quand du Lachon Hara’ est fait sur un groupe WhatsApp d’amis ? Doiton ignorer les messages et laisser la conversation se poursuivre ou tenter d’y mettre un terme en prenant le risque que ce soit mal pris ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Il faut faire une remarque en privé et exiger de l’auteur du message qu’il retire ce qu’il a écrit afin de stopper le processus risquant d’entraîner des conséquences indésirables. Il faut tout faire pour essayer de corriger le tir avant que les flèches n’atteignent leur proie et n’entraînent des dégâts irréparables.

Prier en chaussons à Kippour ou Ticha’ Béav

Normalement, on ne fait pas de Téfila en pantoufles, mais est-ce permis le jour de Kippour et Ticha’ Béav, ou est-il préférable de mettre des baskets ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Bonne question ! Durant Yom Kippour et le jeûne du 9 Av, il est permis de prier en pantoufles. Ce n’est pas un manque de respect envers Hachem étant donné que c’est la Halakha qui nous l’exige. (Yalkout Yossef, Arba’ Ta’aniot 5779, 393, 6) Il est à noter que durant le jeûne du 9 Av, certains ont l’habitude de rester en chaussettes afin de ressentir pleinement le deuil, même durant les prières.

Étant jeune maman, pendant Kippour, m’est-il permis de porter mon enfant dans les bras pour aller à la synagogue n’ayant personne pour le faire garder ? Dois-je renoncer à venir à la synagogue pour cette raison ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Même si l’enfant sait marcher, il ne faut pas le porter dans les bras, que ce soit durant Yom Kippour ou durant Chabbath. (Choul’han ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm 308, 41 ; Piské Techouvot 5781, 308, 56). Yom Kippour est, certes, un grand jour, mais en cas de force majeure, on est dispensé de se rendre à la synagogue. Vos prières seront encore mieux écoutées en étant à la maison vu que vous ressentez une profonde peine ! N’oubliez pas que vous pouvez éventuellement louer les services d’une jeune fille qui gardera votre bébé durant quelques heures afin que vous puissiez participer aux belles prières. Bien entendu, après la sortie de Kippour, vous pourrez lui offrir un cadeau.

Médicament contre la tension à Kippour

Ma mère fait de la tension et doit prendre son médicament contre la tension tous les matins. Est-ce qu’elle aura le droit de prendre ce médicament le jour du jeûne de Kippour ou est-ce interdit ?

Réponse de Rav Aharon Sabbah

Si, d’après le médecin, il est OBLIGATOIRE de prendre ce médicament même le jour de Kippour, cela est possible. Dans ce cas, elle avalera le médicament sans eau. Si elle a obligatoirement besoin d’eau pour l’avaler, il faudra avant Kippour tremper trois sachets de thé nature dans un verre d’eau bouillante et, pendant Kippour, avaler le médicament à l›aide de 4 cl de cette essence.

Sentir de l’alcool de menthe pendant Yom Kippour

Peut-on sentir l’alcool de menthe pendant Yom Kippour ?

Réponse de Rav Avraham Garcia

Il y a une grande discussion entre les décisionnaires à savoir s’il est permis de sentir une odeur qui nous procure un bien être. Le Kaf Ha’haïm (612, 33) recommande de s’en abstenir, alors que le Michna Beroura (612, 18) le permet, et telle est la coutume.

LA PARACHA POUR LES ENFANTS

Dans la joie et la bonne humeur !

Les enfants, cette semaine, essayons de mettre plein de joie dans nos actions du quotidien : dans la prière, dans nos devoirs, avec nos parents et nos amis…

L'HISTOIRE

Tous les lundis, maman part très tôt au travail et rentre tard le soir, quand il dort déjà. Aujourd’hui, il s’est réveillé en retard et il ne l’a pas vue ! Il est en colère contre luimême et assez triste : aujourd’hui, il ne verra pas maman.

‘Haïm devrait quand même être content qu’elle ait eu le temps de lui préparer le sandwich qu’il aime, mais cela ne le console pas. La tristesse ne le quitte pas, il a le cœur tellement gros !

D’un coup, il voit son copain Réouven sous sa table qui soupire. ‘Haïm lui demande ce qui se passe. Réouven lui montre son casier, qui s’est cassé sous le poids de ses livres de classe.

"Oh là là", s’écrie ‘Haïm en regardant les clous tordus, puis il dit à Réouven : "Viens, on va faire par étapes. D’abord, ramassons les livres de Kodech, il ne faut pas qu’ils restent par terre. Ensuite, on ira demander à monsieur Its’hak, l’agent d’entretien, s’il peut réparer ton casier."

L'ENSEIGNEMENT

Une fois les livres ramassés, monsieur Its’hak leur dit qu’il passera bientôt pour faire la réparation.

‘Haïm dit à Réouven :

"En attendant, tu pourras mettre une partie de tes livres dans mon casier. Le maître ne dira rien si on lui explique ce qui s’est passé. Et puis, monsieur Its’hak répare facilement ce genre de choses ! Avec un peu de chance, tout sera déjà rentré dans l’ordre avant la fin de la récréation."

‘Haïm a réussi à remonter le moral de Réouven ! Il se rend compte qu’il a épaulé son ami et l’a réconforté. Par la même occasion, il réalise que sa propre tristesse a disparu !

Les enfants, posons-nous les bonnes questions !

Est-ce que vous essayez, vous aussi, de réjouir les autres ?

Comment ?

Quand vous faites plaisir à quelqu’un, est-ce que cela vous fait du bien ?

Hachem a proposé la Torah à toutes les nations du monde, sans qu’aucune ne l’accepte. Il a donc contraint les Bné Israël à l’accepter, ce qu’ils ont fait. A priori, ils l’ont donc acceptée sous la contrainte, sans connaître ses bienfaits. Ils n’ont pas eu le temps de découvrir ce qu’elle contenait.

Par la suite, ils ont pu estimer la valeur de la Torah, apprendre à l’apprécier et à s'y attacher.

À Sim’hat Torah, nous allons achever la lecture du ‘Houmach, et notre joie est encore plus grande que lors du don de la Torah,

car nous avons eu le temps de la lire et de l’apprécier.

"Servez Hachem dans la joie" (Téhilim 100, 2). Certains maîtres estiment que se réjouir de la Torah est une Mitsva à part entière.

Deux chemins existent pour atteindre la joie :

- les actes concrets : réjouir les autres, chanter…

- les pensées joyeuses : comprendre qu’Hachem est proche de nous réfléchir au bien qu’Il nous prodigue et au sens des Mitsvot...

Nos maîtres montrent l’exemple

Le Gaon de Vilna demanda un jour au Maguid de Douvno pourquoi la fête de Sim’hat Torah a lieu durant le mois de Tichri et non en Sivan ?

Le Maguid lui répondit par une parabole.

Un duc qui n’avait pas d’enfants s’adressa aux médecins et aux magiciens, mais sans résultat : il n’arrivait toujours pas à en avoir. Ses amis lui conseillèrent de s’adresser à l’un des grands d’Israël, un Tsadik qui avait la réputation de faire des prodiges.

Le duc acquiesça et rencontra le Tsadik. Il lui exposa son désir d’avoir un enfant et le supplia de prier pour lui. Il lui promit que si un enfant naissait dans son foyer, il ferait beaucoup de bienfaits aux Juifs.

Le bébé grandit, devint une grande fille, puis une jeune fille en âge de se marier. Le duc s’adressa alors à un de ses amis, en proposant la main de sa fille pour qu’elle épouse son fils. Le père du garçon répondit qu’il voulait tout d’abord rencontrer la jeune fille.

Le duc expliqua qu’il ne pouvait pas accéder à sa demande. Mais rien n’y fit... Le père du garçon ne donna pas son accord pour le mariage. Le duc proposa la main de sa fille à d’autres jeunes hommes, mais l’histoire se reproduisit. Personne ne voulait épouser la jeune fille sans l’avoir vue au préalable.

Le Tsadik pria pour le duc. Quelques jours passèrent et le Tsadik lui fit savoir que sa femme mettrait au monde une fille. Il ajouta cependant une condition : sa fille ne devait voir aucun homme jusqu’à son mariage, sinon elle en mourrait. Cette condition était difficile, mais le duc n’avait pas le choix...

Une fille naquit effectivement dans le foyer du duc. Elle fut élevée par sa mère et par des servantes qui s'occupaient d’elle, à l’autre bout du palais. Elle ne voyait jamais son père ni aucun autre homme. Chaque jour, la mère rendait visite au duc et lui racontait comment grandissait leur fille. Cependant, le duc ne vit jamais le visage de sa fille !

Essayons de réjouir notre entourage

Enfin, se présenta un prince ruiné qui accepta de se marier sans voir la jeune fille. En contrepartie, il recevrait du duc une dot conséquente, composée de plusieurs pierres précieuses. Après le mariage, le prince fut agréablement surpris par la grande beauté et les qualités de cœur de celle qu’il avait épousée. Il ne tarda pas à aller voir son beau-père, le duc, pour le remercier de la bonne épouse qu’il lui avait donnée.

L'exercice de la semaine

Les enfants, essayons cette semaine de servir Hachem dans la joie. Quand nos parents nous demandent quelque chose, répondons-leur que nous le ferons avec joie.

Accueillons chacun avec un sourire, traitons tout le monde avec respect, demandons à nos amis de leurs nouvelles...

Recette spéciale post-Kippour : le boulou tunisien !

Pour nos amis Tunisiens, cette recette est ce qu’on appelle un "must have" ! Qui peut imaginer une enfance tunisienne sans boulou ? Même si l’on n’est pas tunisien, tout le monde appréciera le côté croquant et le goût de noisettes et chocolat de cette délicieuse recette. Vos enfants, votre mari et vos amies en seront, j’en suis sûre, ravis ! Et vous aussi !

Ingrédients

 800g de farine tamisée

 5 œufs vérifiés

 ¼ verre d’huile végétale

 400g de noisettes en poudre (ou amandes)

 200g de sucre

 1 verre de jus d’orange

 le zeste d’une orange

 2 bouchons d’eau de fleur d’oranger

 1 pincée de sel

 2 sachets de levure chimique

 1 poignée de noisettes concassées

 1 poignée de pépites de chocolat pour la décoration

 1 tablette de chocolat noir à cuire

Pour 6 portions

Temps de préparation : 40min

Temps de cuisson : 20min

Difficulté : Facile

Réalisation

- Dans un grand bol, mettez les œufs déjà vérifiés, et, tout en ajoutant le sucre, fouettez jusqu'à obtenir un mélange légèrement mousseux et jaune clair.

- Ajoutez ensuite le sel, l’huile, la fleur d’oranger, le jus d’orange, le zeste d’orange, et incorporez peu à peu la farine tamisée, la levure, ainsi que la poudre de noisettes.

- Malaxez la pâte et ajoutez-y les noisettes concassées.

- Formez une boule et enveloppez-la de film plastique. Réservez-la au réfrigérateur pendant 1h.

- Préchauffez votre four à une température de 180° et couvrez de papier sulfurisé une plaque à pâtisserie.

- Sortez la boule de pâte, enlevez le film, et mouillez vos mains afin de manipuler la pâte plus aisément. Formez 5 boules de dimensions égales puis placez-y une ou des barres de chocolat. Donnez à la pâte une forme oblongue, et décorez de quelques pépites.

- Dorez les boulous avec un jaune d’œuf et enfournez pour 20-25min. Laissez-les refroidir avant de les emballer dans du papier aluminium.

Bon appétit !

Esther Sitbon

Dans quelques jours, c’est Yom Kippour. Le jour le plus saint, difficile mais décisif de l’année.

Pendant 25 heures, on se tiendra seul devant D.ieu, démuni, entre jeûne, prières et repentir.

C’est le moment ultime pour obtenir un bon jugement, annuler nos mauvais décrets et mériter une année de qualité et de réussite totale.

Le meilleur conseil : donner la Tsédaka aux familles nécessiteuses car de la même façon que le donateur a pitié du pauvre, Hachem dans Sa grande bonté prend en pitié le bienfaiteur (Taharat Hakodech).

Des centaines de familles nous appellent à l’aide et la liste s’allonge de jour en jour suite au contexte de guerre actuelle.

Pour les aider en l’honneur de la fête :

torah-box.com/kippour

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Perle de la semaine par

"La pensée est le début de tout. Et la pensée est dirigée par le cœur." (Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi)

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