cycle d’une vie juive
BAR-MITSVA
AUTEUR Rav Aharon ZAKAÏ • TRADUCTION Noa DAHAN • RELECTURE José COHEN • COUVERTURE Zelda LEOTARDI • MISE EN PAGE Jérémie ARGAMAN • COORDINATION Moshé Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU Publié et distribué par les
EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.91.62.91 Israël Tél.: 077.466.03.32 contact@torah-box.com www.torah-box.com © Copyright 2018 / Torah-Box
• Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.
Note de l’éditeur Les Editions Torah-Box sont heureuses de vous présenter ce livre sur la Bar-Mitsva dans la collection "Cycle d’une vie juive", dont l’objectif est de proposer des guides clairs et profonds qui vous accompagneront dans toutes les étapes d’une vie juive. Le présent ouvrage traite de façon exhaustive des lois et coutumes de cette étape essentielle de la vie du jeune garçon, qui inaugure officiellement son entrée dans le service divin : • • • •
Comment célébrer une Bar-Mitsva conformément à la loi juive ? Quelles Mitsvot le jeune Bar-Mitsva doit désormais accomplir ? Comment se procurer des Téfilines de vraie bonne qualité ? Quel cadeau offrir au Bar-Mitsva ?
Outre plusieurs discours type du Bar-Mitsva, cet ouvrage clair et détaillé, regorge de récits édifiants sur la conduite des Sages du peuple juif et de la manière dont eux-mêmes célébrèrent la BarMitsva. Il vous invite à découvrir la véritable dimension de cet évènement et vous insuffle la volonté de le fêter de la manière la plus grandiose qu’il soit : en pleine conscience et conformément à la Volonté de D.ieu ! "Et Je te fiancerai à Moi" (Hochéa 2,21), dit D.ieu à l’assemblée d’Israël au sujet de la Mitsva des Téfilines. Puisse la Bar-Mitsva que vous vous apprêtez à célébrer, marquer le début d’une belle et longue relation d’amour avec le Créateur ! Nos félicitations à Mme Noa Dahan pour son travail de traduction et à M. José Cohen pour la qualité de sa relecture. להגדיל תורה ולהאדירה L’équipe Torah-Box
RAV MÉNACHÉ KLEIN PRÉSIDENT DU BETH-DIN OUNGVAR ET ROCH YÉCHIVA BETH CHÉARIM (NEW YORK) AUTEUR DU RESPONSA MICHNÉ HALAKHOT (18 VOLUMES)
APPROBATION En lisant le livre « Bar-Mitsva » du Rav Aharon Zakaï, Roch Yéchivat « Or Yom Tov » à Jérusalem et auteur de « Habayit Hayéhoudi » ainsi que de nombreux autres livres, j’ai pu réaliser l’ampleur de son labeur. En l’étudiant quelque peu, j’y ai découvert des enseignements d’une justesse et d’une exactitude dignes de louanges. Je vois véritablement dans ce recueil une aide précieuse aux enfants d’Israël. Aussi je lui donne mon approbation pour qu’il puisse imprimer son livre, comme il me l’a demandé. Que ce soit la volonté du Créateur de lui permettre de faire partie de ceux qui rapprochent les enfants d’Israël à leur Père et que son livre soit reçu par le public avec l’accueil qu’il mérite. Son ami dans le cœur et dans l’âme, Ménaché Klein
RAV YOSSEF ADÈS ENSEIGNANT À LA YÉCHIVAT PORAT YOSSEF
BÉNÉDICTION Je ne peux qu’exprimer toute ma reconnaissance et mon estime en découvrant le livre « Bar-Mitsva », œuvre d’un sage reconnu et d’ascendance pure, dont l’enseignement est droit et limpide, j’ai nommé Rav Aharon Zakaï, petitfils du Mékoubal Rabbi Yom Tov Yédid Halévi et fils de mon très cher beau-frère, apprécié et vénéré des sages, Rabbi Chmouel Zakaï. La renommée qu’il a acquise par le biais de ses livres, entre autres « Habayit Hayéhoudi », n’est plus à faire. Je n’ai pu que m’émerveiller, en parcourant son présent livre, de sa large connaissance et du travail colossal qu’il a effectué. Son œuvre est un véritable recueil de perles, alliant les lois de la Bar-Mitsva et les innombrables enseignements qui en découlent et procurant au jeune Bar-Mitsva un outil pour accomplir son devoir avec l’amour et l’investissement nécessaires. Je finirai par bénir l’auteur, que ce soit la volonté du Créateur qu’il réussisse dans sa sainte tâche et que sa source de savoir s’étende dans la sérénité. Pour l’honneur de la Torah, Yossef Adès
Que ce livre contribue à la réussite du
Collel « Vayizra’ Itshak »
Centre d’étude de Torah pour Francophones à Jerusalem
sous l’enseignement du rav Eliezer FALK à la mémoire de M. & Mme Jacques -Itshak- BENHAMOU au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK aux Rabbanim : Rav Tséma’h ELBAZ Rav ‘Haïm BENMOCHÉ Rav Tsvi BREISACHER Rav Eliahou UZAN
et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Michael ABITBOL Rabbi Yaakov ADLER Rabbi Moché AVIDAN Rabbi Binyamin BENHAMOU Rabbi David BRAHAMI Rabbi Yaron COHEN Rabbi Yossef COHEN Rabbi Anthony COOPMANS Rabbi M. Moché GOLDBERGER
Rabbi Binyamin JAMI Rabbi Moché KRAKOVITCH Rabbi Yonathan LUMBROSO Rabbi Nethanel OUALID Rabbi Mikhael RIMOKH Rabbi Nathan SABBAH Rabbi Raphael SABBAH Rabbi Franck SAYADA Rabbi David SITBON Rabbi Itshak ZAFRAN
Que ce livre contribue à la réussite du
Collel « Torat Yé’hia »
Centre d’étude de Halakha pour francophones à la mémoire de M. & Mme Yé’hia TEBOUL au Roch-Collel : Rav ‘Haïm BENMOCHÉ
et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shlomo AFLALO Rabbi Gamliel LEVY Rabbi Mikhaël MATÉ Rabbi Lionel SELLEM Rabbi Ye’hezkel TAIEB
Qu’ils puissent grandir ensemble dans la Torah et la Crainte du Ciel.
TABLE DES MATIÈRES PREMIÈRE PARTIE
LOIS • Chapitre 1 : Quand devient-on Bar-Mitsva ? À quel moment le jeune homme devient-il Bar-Mitsva ? p.21 La fête et le repas de la Bar-Mitsva
p.24
La montée à la Torah
p.31
La bénédiction de « Baroukh chépatarani »
p.34
Devenir Bar-Mitsva à différentes périodes
p.36
• Chapitre 2 : Les lois du Talit et des Tsitsit Les vêtements nécessitant des Tsitsit
p.41
Les lois concernant les coins des habits
p.44
Les lois concernant les fils des Tsitsit
p.46
Comment doit-on nouer les Téfilines sur le Talit ?
p.48
Lorsque les Talit et les fils de Tsitsit se déchirent
p.52
Les lois du Talit Katan et sa bénédiction
p.54
Qui est soumis aux Tsitsit et qui en est dispensé ?
p.57
Quand mettre les Tsitsit ?
p.59
Lois concernant le Talit à des moments spécifiques
p.60
Lois concernant le Talit pendant Chabbath
p.61
Le Talit pendant la semaine de Ticha Béav
p.62
Le respect dû au Talit et aux Tsitsit
p.63
La pose du Talit et sa bénédiction
p.65
Tenir et embrasser les Tsitsit pendant le Chéma
p.71
• Chapitre 3 : Les Téfilines Téfilines : récompense et punition
p.77
La procédure de la pose des Téfilines et leur bénédiction p.79 Les lois concernant le gaucher
p.86
La ’Hatsitsa durant la pose des Téfilines
p.89
Le moment adapté à la pose des Téfilines
p.90
Qui a l’obligation de porter les Téfilines ?
p.93
L’attention dûe aux Téfilines en raison de leur sainteté
p.96
Les Téfilines de Rabbénou Tam
p.99
Le retrait des Téfilines
p.103
Approfondissement des lois concernant les Téfilines
p.107
DEUXIEME PARTIE
RÉCITS ET COMMENTAIRES • Chapitre 1 : La Bar-Mitsva Enseignements de nos Sages concernant la Bar-Mitsva p.115 Explications et histoires édifiantes sur la Bar-Mitsva
p.117
Les devoirs du Bar-Mitsva
p.119
Le Bar-Mitsva qui mit ses Téfilines
p.121
La Bar-Mitsva du fils du No’am Elimélekh
p.124
La Bar-Mitsva du petit-fils du Rabbi de Rougin
p.125
Le pardon d’un Bar-Mitsva
p.128
La bénédiction : «Béni sois-Tu de me dispenser de ses fautes» p .129 • Chapitre 2 : Discours type du Bar-Mitsva Premier discours
p.135
Deuxième discours
p.137
Troisième discours
p.140
Quatrième discours
p.144
Cinquième discours
p.149
• Chapitre 3 : Le Yétser Hatov et le Yétser Hara Enseignements de nos Sages sur le Yétser Hara
p.155
Explications et histoires édifiantes sur le Yétser Hara
p.158
Paroles d’encouragement pour vaincre le Yétser Hara
p.164
Paroles d’encouragement pour développer le Yétser Hatov p .167 Enseignements du Maguid de Douvno sur le Yétser Hara p.171 La guerre contre le Yétser Hara d’après le Or Ha’haïm p.174 Conseil pour vaincre le Yétser Hara
p.176
Conflit entre le Rav de Berditchov et le Yétser Hara
p.177
Le jeune homme qui surmonta son Yétser Hara
p.180
Le remède contre le Yétser Hara
p.184
• Chapitre 4 : Les Tsitsit Enseignements de nos Sages
p.187
Le châtiment de celui qui méprise la Mitsva des Tsitsit p.190 La racine de la Mitsva des Tsitsit
p.191
Les Tsitsit, une allusion à la fin des temps
p.194
Un Talit Katan coupé en deux…
p.196
« Le Juif des Tsitsit… »
p.196
Le Talit Katan salvateur
p.197
La valeur des Tsitsit dans ce monde
p.199
• Chapitre 5 : Les Téfilines Enseignements de nos Sages
p.203
Explications et approfondissement
p.207
Les boîtes des Téfilines
p.211
Pourquoi porte-t-on les Téfilines au bras gauche ?
p.212
L’achat de Téfilines Méhoudarot
p.215
Enseignements du ’Hafets ’Haïm
p.216
Par le mérite des Téfilines…
p.218
Le Or Ha’haïm porte ses Téfilines dans une fosse aux lions p.223 Un miracle de Baba Salé
p.227
Un miracle du ’Hazon Ich
p.229
Mettre les Téfilines même au fond d’une cave
p.230
Lorsque les Téfilines de la tête et du bras se retrouvent p.232
• Glossaire
L’homme qui avait méprisé les Téfilines
p.247
Dévouement pour la Mitsva des Téfilines
p.248
Vente des Téfilines et victoire sur la colère
p.250
L’interdiction de parler en portant les Téfilines
p.251
Les Téfilines du Or Ha’haïm Hakadoch
p.257
Les Téfilines du Gaon de Vilna
p.258
Des larmes versées dans des boîtes de Téfilines
p.259
Des Téfilines offertes en Tsédaka
p.260 p.265
Lettre adressée au Bar-Mitsva
Cher Bar-Mitsva, Le jour approche où tu vas atteindre l’âge de 13 ans, le grand jour où tu auras le mérite de pratiquer les Mitsvot. Sache que c’est une renaissance et qu’à partir de ce jour, tu deviendras véritablement une autre personne. Tes devoirs, tes mérites, tes pensées, tes paroles et tes actes revêtiront une nouvelle dimension dès ce jour sacré où tu seras soumis à toutes les lois de la Torah et de nos Sages. De tout temps, la Bar-Mitsva fut toujours l’événement phare auquel le peuple d’Israël accorda une importance de premier ordre. Même les Juifs dispersés à travers le monde, à n’importe quelle époque ou génération, fêtèrent l’événement unique de la Bar-Mitsva en l’honorant de gloire et d’allégresse. Le point culminant de ce merveilleux moment est la Mitsva des Téfilines. En effet, en s’ornant pour la première fois des Téfilines, le jeune homme ouvre une nouvelle page de sa vie et est désormais marqué du sceau sacré. Combien de larmes de joie et de bonheur furent versées par les parents qui eurent enfin le mérite de voir leur fils pratiquer cette précieuse Mitsva de placer sur son bras et sur sa tête les Téfilines. C’est un jour marqué par un bonheur et une satisfaction authentiques : la joie de la Mitsva. Mais malheureusement, nombreux sont ceux qui par ignorance dissocient naïvement le principe fondamental du joug des Mitsvot, en l’occurrence la Mitsva des Téfilines de l’événement de la Bar-Mitsva. Ainsi, ce jour si particulier est relégué à une simple festivité destinée à épater la galerie, une cérémonie dénuée de sens. C’est le jour où le jeune homme met pour la première et dernière fois de sa vie les Téfilines ! Le seul souci est de trouver la salle de réception la plus prestigieuse, d’acheter au Bar-Mitsva le plus beau costume, etc.
C’est pourquoi, cher Bar-Mitsva, tu dois bien comprendre « l’essence profonde » de ce jour et réaliser qu’il est intimement lié au joug des Mitsvot en général et à la Mitsva des Téfilines en particulier. La dimension de sainteté et de splendeur de cette Mitsva n’est pas perceptible à notre compréhension humaine limitée, mais nous devons comprendre que cette Mitsva s’insère dans un tout. Pratiquer un judaïsme authentique ne peut se faire qu’en respectant les Mitsvot dans leur totalité. Tel est l’objectif principal de ce livre, t’apporter explications et éclaircissements sur le sens profond de la Bar-Mitsva et rendre chère à ton cœur la Mitsva des Téfilines. En plus des Halakhot qui te sont présentées dans ce livre, des enseignements, proverbes et histoires de nos Sages enracineront en toi l’importance du jour de la Bar-Mitsva, indissociable de la Mitsva de la pose des Téfilines. En effet, ce livre te permettra de comprendre le lien immuable entre les Téfilines et la Bar-Mitsva et te sensibilisera à la beauté et à la magie des lois de la Torah d’Israël. Il est fort possible que tes parents ne connaissent pas toutes ces valeurs et il est très clair que tu dois prendre garde à ne pas porter atteinte à leur honneur, d’autant plus que : « Les chemins de la Torah sont douceur et ses voies sont paix » et qu’en l’occurrence, tu es soumis à la Mitsva d’honorer ton père et ta mère. Cependant, il est de ton devoir de leur expliquer l’importance des valeurs précédemment exposées avec respect et de manière pondérée, car ton noble but est de perpétuer la chaîne de nos pères qui se sont voués corps et âme, non seulement à la Mitsva des Téfilines, mais aussi à toutes les autres Mitsvot. Il n’y a aucun doute que tu recevras l’aide divine et que ta précieuse initiative rapprochera toute ta famille de la Torah et du judaïsme. À l’attention des parents À présent, je m’adresse du fond du cœur à vous, chers parents, pour vous rappeler combien est grand votre mérite d’accompagner en ce jour si particulier votre cher fils qui fera désormais partie de la légion du Roi des rois Hakadoch Baroukh Hou. Je vous en prie, prenez bien soin de l’âme précieuse de votre fils qui a été déposée entre vos mains par Hakadoch Baroukh Hou, renforcez et encouragez votre fils à perpétuer la tradition
ancestrale de nos pères qui se sont dévoués pour les Mitsvot. Il est bien connu et c’est incontestable qu’une éducation basée sur les pratiques étrangères et tout ce qu’elles engendrent ne peut produire qu’un fruit abîmé étant donné que la terre est emplie d’immoralité et de corruption (qu’il n’y a pas lieu de détailler ici). C’est pourquoi, non seulement le devoir, mais aussi le mérite vous incombent d’encourager vivement votre fils à s’accrocher à l’arbre de vie, à ce qu’aucun jour ne passe sans qu’à D.ieu ne plaise, il n’ait mis ses Téfilines ni pratiqué d’ailleurs le reste des Mitsvot. Et là, vous vous émerveillerez de lui et il en sera de même pour lui à votre égard et le verset : « Ton fils ne sera qu’enseignements de D.ieu, ses voies ne seront que paix » s’appliquera pour vous. Celui qui verra votre fils saura qu’il est issu de la descendance bénie de D.ieu et vos jours ne seront que douceur.
première partie
LOIS a b
Chapitre 1 Quand devient-on Bar-Mitsva ?
À quel moment le jeune homme devient-il Bar-Mitsva ? La fête et le repas de la Bar-Mitsva La montée à la Torah La bénédiction de « Baroukh chépatarani » Devenir Bar-Mitsva à différentes périodes
quand devient-on bar-mitsva ?
À quel moment le jeune homme devient-il Bar-Mitsva ? 1. Un enfant ayant atteint l’âge de treize ans et un jour porte l’appellation d’homme et est soumis à toutes les Mitsvot et punitions de la Torah1. À la lumière de la Halakha précitée, il faut comprendre que le jeune homme n’a pas besoin d’attendre la fin du lendemain de son treizième anniversaire pour être appelé homme. En effet, dès lors qu’il rentre dans sa quatorzième année, même une minute, son nouveau statut lui est déjà conféré, car une partie de la journée est considérée comme la journée entière2. Il est évident que cette date est fixée par le calendrier juif et non civil. 2. Celui qui est né pendant Ben Hachemachot porte l’appellation d’homme que ce soit le jour d’avant ou le jour d’après, dans la mesure où il y a un doute réel. Ainsi, on se montre strict lorsqu’il s’agit d’une loi de la Torah3. 3. Celui qui est né au mois de Adar Beth d’une année bissextile ne célèbrera sa Bar-Mitsva que lors du deuxième Adar4. En effet, il faut qu’il atteigne treize ans révolus5. Celui qui est né en Adar Alef d’une année bissextile fêtera sa Bar-Mitsva en Adar Alef6. 4. Il existe un cas où un jeune homme est né avant son ami, mais ne célèbrera sa Bar-Mitsva qu’après lui. Par exemple, l’un est né le 29 Adar Alef et le deuxième, au début de Adar Beth. Si l’année de leur Bar-Mitsva n’est pas une année bissextile, celui qui est né au début de Adar Beth célèbrera
Rambam, Hilkhot Chvitat Assor chap. 2, Halakha 11 ; Choul’han Aroukh, Ora’h ’Haïm, chap. 55 par. 9. 1
2
Birké Yossef chap. 55 alinéa 7 ; Michna Broura alinéa 42.
3
Michna Broura chap. 55, par. 42.
4
Rama chap. 55 par.10 ; Michna Broura alinéa 45.
5
Michna Broura alinéa 45.
6
Min’hat Its’hak tome 6 chap. 8.
21
22
lois : bar-mitsva
sa Bar-Mitsva au début du mois de Adar et celui qui est né le 29 Adar la célèbrera donc à la fin du mois de Adar7. 5. Une jeune fille devient Bat-Mitsva à l’âge de douze ans révolus8. La raison pour laquelle la jeune fille atteint l’âge de sa Bat-Mitsva avant le jeune homme est qu’elle acquiert la sagesse plus rapidement que lui. Comme il est écrit dans la Guémara : « Hachem a donné plus de Bina Yétéra à la femme qu’à l’homme9 ». La femme a en effet reçu cette intuition avant l’homme10. 6. Même si un jeune homme atteint l’âge de treize ans et une jeune fille l’âge de douze ans, ils ne sont appelés grands que lorsque les signes de la puberté apparaissent11. Pour le garçon, ce sont les premiers poils de barbe qui sont considérés comme des signes de puberté12. 7. Quand un jeune homme et une fille atteignent respectivement les âges de treize ans et douze ans, même si l’on ne sait pas si les signes de puberté sont apparus chez eux, on considèrera tout de même qu’ils sont apparus. En effet, la règle est de considérer les âges de treize et douze ans comme des âges de puberté13. De toute façon, cette règle n’est valable que pour les Mitsvot fixées par nos Sages et non pour celles de la Torah14. 8. Un jeune homme qui a atteint l’âge de treize ans, mais ne sait pas si les signes de la puberté sont apparus chez lui ne pourra acquitter quiconque du Kiddouch (ni un homme ni une femme). Si les personnes présentes récitaient tout le texte du Kiddouch avec lui et regardaient le verre de vin 7
Choul’han Aroukh chap. 55 par. 10.
Rambam, Hilkhot Ichout chap. 2, Halakha 1 ; Choul’han Aroukh, Ora’h ’Haïm, chap. 616 par. 2. 8
9
Nidda 45b.
10
Ibid. (Tossefot Haroch).
Choul’han Aroukh chap. 55 par. 9. ; Choul’han Aroukh, ’Hochen Michpat, chap. 35 par. 1 et 2. 11
12
Choul’han Aroukh ’Hochen Michpat chap. 35 par. 1.
13
Rama, Ora’h ’Haïm chap. 55 par. 5.
14
Michna Broura alinéas 31 et 40.
quand devient-on bar-mitsva ?
dans sa main, elles pourraient être acquittées. Elles n’auraient pas besoin de tenir le verre de vin en main, car a fortiori, il suffirait de voir le verre dans la main d’autrui pour être acquitté15. 9. On croira un père témoignant que son fils est Bar-Mitsva si c’est pour faciliter l’accomplissement d’une Mitsva, par exemple, cautionner des Téfilines écrites par le fils16. On croira également un père témoignant que son fils est Bar-Mitsva, pour compléter le Minyan ou pour être officiant ’Hazan17. 10. On ne peut croire sur parole un enfant qui assure avoir atteint l’âge de treize ans et un jour. Cette information ne pourra être crue que si elle a été dite par le père ou par des personnes ayant entendu le père. Dans le but de compléter un Minyan, on pourra accepter de croire l’enfant assurant être âgé de treize ans s’il n’est pas possible d’en obtenir la confirmation. Cependant, si l’enfant était appelé à être Chalia’h Tsibour, même exceptionnellement, on aurait besoin que son père assure qu’il a bien 13 ans et qu’il confirme les apparitions des signes de puberté et on ne pourrait se contenter du témoignage de l’enfant18. 11. Un jeune homme qui a atteint l’âge de treize ans et une jeune fille l’âge de douze ans doivent effectuer les quatre jeûnes publics, même s’il demeurait un doute sur l’apparition des signes de puberté. Dans le cas où ces signes ne seraient pas apparus, une personne faible ayant du mal à jeûner (à Yom Kippour) pourrait se baser sur certains décisionnaires pour ne pas jeûner19. 12. Dans le cas où un jeune homme naît dans un pays, voyage dans un autre pays avant sa Bar-Mitsva, et passe la ligne de changement de date pendant le voyage, ce qui fait avancer ou reculer la date d’un jour : par exemple, pour celui qui est né aux États-Unis le 10 Nissan, il s’agit du 11 15
Rav Péalim tome 1, Ora’h ‘Haïm chap.10.
16
Ktav Sofer, Ora’h ’Haïm chap. 8.
17
Michna Broura chap. 55 alinéa 41 ; Kaf Ha’haïm alinéa 57.
18
Yabia Omer tome 4 chap. 10.
19
Béèr Moché tome 8 chap. 96.
23
24
lois : bar-mitsva
Nissan en Australie. S’il se trouve en Australie le jour de sa Bar-Mitsva, il ne calculera pas sa date en fonction de l’Australie, mais des États-Unis, car le critère déterminant n’est pas la date du jour de la Bar-Mitsva mais le fait que treize années et un jour se soient écoulés depuis sa naissance. Ainsi, dans ce cas précis, il célèbrera sa Bar-Mitsva le 11 Nissan en Australie20.
La fête et le repas de la Bar-Mitsva 1. Il existait une belle coutume à Jérusalem : lorsqu’un jeune homme atteignait l’âge de treize ans, son père l’emmenait chez chaque Sage afin d’obtenir une bénédiction et de le renforcer pour qu’il grandisse dans la Torah et les bonnes actions. Ceci vient nous enseigner combien ces personnes cherchaient à trouver grâce aux yeux d’Hachem et combien leurs cœurs étaient tournés vers Lui. Les pères ne laissaient pas leurs jeunes enfants derrière eux, mais au contraire, les emmenaient à la synagogue afin de les éveiller aux Mitsvot21. 2. Il est bon que le Bar-Mitsva porte un nouvel habit ou mange un nouveau fruit et récite la bénédiction de Chéhé’héyanou en pensant à s’acquitter de rentrer dans le monde des Mitsvot22. L’habitude en Égypte était que le jeune homme mette pour la première fois ses Téfilines à la synagogue dans la joie et les chants. La coutume était également d’allumer des bougies comme pour des mariés23. 3. Un Bar-Mitsva qui porte un Talit neuf récitera la bénédiction de Chéhé’héyanou même après la Chkia, et cela même s’il ne le porte que pour son discours ou pour les séances photos24.
20
Bétsèl Ha’hokhma tome 1 chap. 75.
21
Massékhet Sofrim, chap. 18, Halakha 5, selon le Gaon de Vilna.
22
Ben Ich ’Haï, Réé, par. 17 ; Kaf Ha’haïm, chap. 225, alinéa 12.
23
Nahar Mitsraïm, Hilkhot Néfilat Hapaïm/3.
24
Nétsa’h Yossef, tome 1, chap. 21.
quand devient-on bar-mitsva ?
4. Selon certains décisionnaires, un Bar-Mitsva qui met les Téfilines pour la première fois doit réciter la bénédiction de Chéhé’héyanou. D’autres décisionnaires ne partagent pas cet avis. Du fait que le Choul’han Aroukh et la plupart des décisionnaires sont d’avis de ne pas réciter de bénédiction, le jeune homme s’en abstiendra. Cependant, il sera tout de même recommandé qu’il porte un vêtement neuf et récite la bénédiction de Chéhé’héyanou, qui acquittera également les Téfilines pour se conformer à tous les décisionnaires25. Ou encore, en récitant Chéhé’héyanou sur le Talit, il s’acquittera des Téfilines26. 5. C’est une Mitsva qui incombe au père d’organiser un repas de fête le jour de la Bar-Mitsva de son fils comme s’il s’agissait d’un mariage27. La première raison est qu’à partir de sa Bar-Mitsva, le jeune homme devient un homme soumis aux Mitsvot de la Torah. Il existe une autre raison : la récompense de celui qui est soumis aux Mitsvot est plus grande que celle de celui qui accomplit la Mitsva sans y être soumis. Cela est en soi une raison d’organiser un repas de fête28. 6. Le père invitera au repas de fête des érudits en Torah et multipliera les mets et la joie selon les moyens qu’Hachem lui a octroyés. En effet, ce repas sera une véritable protection pour Israël, tel un ange défenseur et les anges diront à Hachem : « Maître du monde, vois comment Tes enfants sont heureux lorsqu’ils rentrent dans le monde des Mitsvot ! » C’est pourquoi ce repas porte le nom de Séoudat Mitsva. Si l’enfant est capable de dire des Divré Torah, il le fera, sinon son père le fera à sa place et si cela n’est pas possible non plus, un érudit en Torah le fera29. 7. Parfois, par manque de moyens financiers pour organiser le repas de fête, certains parents retardent la pose des Téfilines de leur fils de treize ans. Ils attendent le jour où ils auront les moyens d’organiser la fête. Il 25
Kaf Ha’haïm, chap. 22, alinéa 2; Michné Halakhot, tome 6, par. 6.
26
Assé Lékha Rav, tome 6, page 318/3.
27
Maguen Avraham, chap. 225, alinéa 4 ; Touv Taam Vadaat, tome 3, chap. 86.
28
Michna Broura, chap. 225, alinéa 6 ; Kaf Ha’haïm, alinéa 11.
29
Ben Ich ’Haï, Réé, par. 17.
25