Inspiration du Jour by Torah-Box

Inspiration du jour 126 réflexions spirituelles pour éclairer sa journée Rav Its'hak Fanger

AUTEUR Rav Its’hak FANGER • TRADUCTION Miriam LICHTENAUER • RELECTURE Tamara ELMALEH • COUVERTURE Mendel TOUBOUL • MISE EN PAGE Dafna UZAN • COORDINATION Moshé Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU Publié et distribué par les

EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.91.62.91 Israël Tél.: 077.466.03.32

• Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.

Note de l’éditeur Les Editions Torah-Box sont heureuses de vous présenter le livre « Inspiration du jour » du Rav Its’hak Fanger. Qui n’a pas déjà vécu de ces journées où tout va mal ? Le réveil qui ne sonne pas, les embouteillages interminables, les contrariétés qui s’enchaînent… Pourtant, ce qui fait la différence entre une journée grise et une autre ensoleillée, c’est parfois de simples petites phrases à même de nous donner l’inspiration pour écarter les nuages de la routine. Le Rav Its’hak Fanger, conférencier en Torah de renom et thérapeute holistique, nous livre ici de quoi éclairer notre quotidien grâce à des réflexions pleines de finesse et d’humour. Découvrez au fil des pages les enseignements inspirés du Ba'al Chem Tov et d’autres Maîtres de la ‘Hassidout : - Comment bénéficier de miracles ? - Comment gérer les contrariétés ? - Que faire en cas d’échec ? - Est-il possible de maîtriser ses émotions ? « La lumière, c’est la Torah » affirment nos Sages dans le Talmud (Méguila 16b). Puissions-nous réussir à illuminer notre existence à la lumière des enseignements millénaires de la Torah ! Rav Its’hak Fanger n’est plus à présenter. Son humour et la profondeur de ses idées font de lui l’un des conférenciers en Torah les plus populaires d’Israël. Auteur de plusieurs ouvrages de développement personnel, il est spécialiste des relations humaines et de Chalom Bayit. Nos félicitations à Mme Miriam Lichtenauer pour son travail de traduction et à Mme Tamara Elmaleh pour la qualité de sa relecture.

‫להגדיל תורה ולהאדירה‬ L’équipe Torah-Box

Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Vayizra’ Itshak »

Centre d’étude de Torah pour Francophones à Jerusalem

sous l’enseignement du rav Eliezer FALK à la mémoire de M. & Mme Jacques -Itshak- BENHAMOU au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK aux Rabbanim : Rav Tséma’h ELBAZ Rav ‘Haïm BENMOCHÉ Rav Tsvi BREISACHER Rav Eliahou UZAN

et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Michael ABITBOL Rabbi Yaakov ADLER Rabbi Moché AVIDAN Rabbi Binyamin BENHAMOU Rabbi David BRAHAMI Rabbi Yaron COHEN Rabbi Yossef COHEN Rabbi Anthony COOPMANS Rabbi M. Moché GOLDBERGER

Rabbi Binyamin JAMI Rabbi Moché KRAKOVITCH Rabbi Yonathan LUMBROSO Rabbi Nethanel OUALID Rabbi Mikhael RIMOKH Rabbi Nathan SABBAH Rabbi Raphael SABBAH Rabbi Franck SAYADA Rabbi David SITBON Rabbi Itshak ZAFRAN

Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Torat Yé’hia »

Centre d’étude de Halakha pour francophones à la mémoire de M. & Mme Yé’hia TEBOUL au Roch-Collel : Rav ‘Haïm BENMOCHÉ

et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shlomo AFLALO Rabbi Gamliel LEVY Rabbi Mikhaël MATÉ Rabbi Lionel SELLEM Rabbi Ye’hezkel TAIEB

Qu’ils puissent grandir ensemble dans la Torah et la Crainte du Ciel.

Table des matières Avant-propos �� 11 1. Attendez la fin �� 13 2. Qui est intelligent ? �� 15 3. Tout dépend du regard �� 16 4. La recette de la joie �� 18 5. Comment mériter des miracles �� 20 6. Quand on ne sait plus que faire �� 22 7. Volonté de l’homme réalisation d’Hachem �� 24 8. Je vous ai bien eus ! �� 26 9. Prenez la vie avec du recul �� 28 10. Entrepreneur sur le chantier de la vie �� 29 11. Avant l’honneur, la modestie �� 31 12. L’échec qui s’avère salutaire �� 34 13. Les ravages de l’orgueil �� 35 14. Quand vos pieds ne touchent plus terre �� 36 15. La voie de la réussite �� 38 16. Retrousser ses manches �� 40 17. Tout est-il perdu ? �� 42 18. Ne te compare pas aux autres �� 44 19. Difficultés ou moteur de la vie ? �� 46 20. Quelles sont vos références ? �� 48 21. Toujours quelque chose à redire �� 51 22. Privé, entrée interdite ! �� 53 23. Concentrez-vous sur le bien �� 55 24. Est-ce vraiment si terrible ? �� 56 25. Les ténèbres, cause de la lumière �� 58 26. Mieux vaut se débattre que de sombrer �� 59 27. Une surprise glacée �� 62 28. Vouloir s’aider soi-même �� 65

29. À qui le mérite ? �� 66 30. Comment sortir de l’abîme �� 68 31. Du temps perdu �� 69 32. Ne regarde pas en arrière, vers le précipice �� 70 33. Quelques pas de danse contre de durs décrets �� 73 34. Qui nous fait avaler des bêtises ? �� 75 35. Ce qui est fait est fait �� 77 36. Copié-collé �� 79 37. La jalousie : une maladie maligne �� 81 38. Les conférences dont on se passerait �� 83 39. Le secret des progrès �� 85 40. Noyer ses soucis ? �� 87 41. Que dans la joie �� 88 42. Commence à bouger �� 89 43. Le défaut parfait �� 91 44. Il n’y a pas que les murs qui ont des oreilles �� 93 45. Pour ne plus penser à l’éléphant rose �� 95 46. Ne tentons pas le Satan �� 97 47. Méfiance �� 98 48. Les atours de la tentation �� 100 49. Qui est l’homme ? �� 102 50. Aspirer n’est pas convoiter �� 105 51. Miroir, mon beau miroir �� 108 52. Être l’avocat de nos frères �� 110 53. Quand on s’habitue à nos bêtises �� 113 54. Une overdose de Yétser Hara ? �� 115 55. Je vais bien, tout va bien �� 117 56. Tout dépend des lunettes �� 119 57. L’autre, ton reflet �� 121 58. Ce qui est bon pour l’un �� 123 59. Restons calmes �� 124 60. Le pouvoir des larmes �� 126 61. Comment en sommes-nous arrivés là ? �� 127

62. Avant de passer à l’acte �� 129 63. Un peu de considération �� 131 64. De Roi et de princes �� 133 65. De près, c’est autre chose ! �� 135 66. Un fils à Papa ? �� 136 67. Je suis un proche du roi �� 138 68. Libre de choisir ? �� 140 69. Inscrivez-vous à la Yéchiva d’Aharon Hacohen �� 142 70. Ce qui est vraiment important �� 144 71. Prière et Zivoug �� 147 72. Le beurre et l’argent du beurre �� 150 73. Comment savoir si c’est bon pour moi ? �� 152 74. Être créatif �� 154 75. Quel est le prix ? �� 156 76. Des peurs �� 158 77. Ça commence ! �� 160 78. Face à la tentation �� 162 79. Comprendre sans juger �� 164 80. Les amis sont là pour ça ! �� 165 81. Comment faire de son ennemi un ami ? �� 167 82. Chasse gardée ? �� 169 83. Paix et unité �� 170 84. On nous retrouvera �� 172 85. Besoin de vacances �� 174 86. Ne restez pas les bras croisés �� 176 87. Le secret de l’herbe verte �� 177 88. On t’a attaqué ? Tu as été blessé ? �� 179 89. Mettons les choses au clair �� 181 90. La chasse au trésor �� 183 91. Âgé ou expérimenté ? �� 185 92. Celui qui s’abaisse, Hachem l’élève �� 188 93. Quelle est la vraie réalité ? �� 189 94. Comme on fait son lit �� 190

95. Chez qui le problème ? �� 192 96. Voir le monde en couleurs �� 194 97. Comment mériter la royauté �� 196 98. La souffrance, un leurre ? �� 198 99. Le rôle de chaque création �� 200 100. L’importance de la préparation mentale �� 202 101. Prenez-en de la graine �� 204 102. Un lieu d’épreuves �� 205 103. Les dangers de la précipitation �� 207 104. Des espoirs à la réalité �� 208 105. Que faire dans les moments difficiles ? �� 210 106. Deux droites parallèles �� 212 107. Comment échapper aux soucis �� 213 108. Tout est pour le bien �� 215 109. L’épreuve – salvatrice �� 217 110. Le vrai Maître à bord �� 219 111. Pourquoi « Juif » ? �� 221 112. Encore un allumé �� 222 113. Ne faites pas les choses à moitié �� 223 114. Peut-on frapper dans le mille du premier coup ? �� 225 115. L’essentiel du travail, au moment de la chute �� 227 116. Patience �� 229 117. « Le livre des générations de l’homme » �� 231 118. L’importance de vider sa poubelle �� 232 119. Pourquoi pleurer ? �� 234 120. Difficile de changer d’habitudes �� 236 121. Partisans du moindre effort �� 238 122. La volonté, vecteur de miracles �� 240 123. Idéologie ou prétexte ? �� 242 124. Quand les honneurs remettent en question �� 243 125. Moi, un problème ? �� 245 126. Inconvénient ou avantage ? �� 247

Glossaire �� 249

Avant-propos Qui d’entre nous ne s’est jamais levé du pied gauche ? Qui n’a souvenir d’une journée ayant commencé de travers et s’étant poursuivie de manière guère plus brillante ? Qui n’a jamais éprouvé ce sentiment qui nous accompagne certains jours, cette impression que rien de bon ne va en sortir ? Qui n’a jamais ressenti cette sensation de pesanteur, de lassitude, nous empêchant parfois de nous détacher d’une existence terre-à-terre, monotone, et de décoller ? Parfois, la différence entre un jour fructueux, réussi, et un autre, grisâtre et languissant, se joue dans un instant de lumière, d’inspiration. Or, pour jouir de cette inspiration à même de nous propulser vers le Ciel, il n’est pas nécessaire de gagner au loto ni d’escalader l’Everest. Parfois, une seule petite phrase, placée ou entendue au bon moment, fera toute la différence. Dans le langage pur de nos Sages, cet éclair de lucidité furtif, mais qui nous marque durablement, est désigné par l’expression : « Les choses l’ont pénétré comme le venin d’un serpent ». Il peut s’agir de l’énoncé d’une phrase, d’un épisode, d’une perception ou d’une inspiration qui ne se contente pas d’entrer par une oreille pour ressortir par l’autre, mais pénètre le cœur et nous accompagne pendant des jours, des semaines… et parfois même tout au long d’une vie. Cet ouvrage vise à apporter à chacun d’entre nous des inspirations de cet ordre. De brèves sentences, sortes de petites « dégustations » ou d’éclairs de lumière, ayant la capacité d’éclairer les ténèbres dans lesquelles nous sommes tous plongés à un moment ou à un autre et de colorer la vie quotidienne d’une infinité de nuances magnifiques. Les connaisseurs pourront y trouver un éclairage et une inspiration à même de les tirer de la grisaille de la routine et de hisser leur quotidien vers de nouveaux sommets. Quatre leitmotive principaux occupent l’avant-scène de cet ouvrage, tous dotés du potentiel de hâter la Guéoula : 11

Inspiration du jour Le premier est la notion d’amour gratuit. On sait que le second Temple fut détruit du fait de la haine gratuite et qu’il sera rebâti par son antithèse. Les enseignements du Ba'al Chem Tov représentent le deuxième leitmotiv. On raconte qu’une fois, celui-ci demanda au Machia’h quand il viendrait. Quand l’étude de sa sagesse se répandrait en sources jaillissantes, lui promit le Libérateur, l’heure de la Délivrance sonnerait (Iguéret Habaal Chem Tov). La pensée du Zohar constitue le troisième leitmotiv. Dans la préface du Livre de la Splendeur, il est indiqué que c’est par le biais de son étude que les Bné Israël seront rappelés d’exil. Enfin, le quatrième axe est de développer le pouvoir de la joie. Sur le verset « Aussi, avec joie vous vous mettrez en marche, reconduits par un cortège pacifique ; devant vous, montagnes et collines éclateront en cris d’allégresse, et tous les arbres des champs battront des mains » (Yéchayahou 55, 12), nos Sages expliquent que par le biais de la joie, l’homme peut s’extraire de toutes les difficultés et de l’exil – tant physique que spirituel… Nous n’avons bien sûr pas la prétention d’avoir retranscrit dans ce livre ne serait-ce qu’une once de la Kédoucha du Zohar ou des enseignements du Ba'al Chem Tov. Cependant, si chacun d’entre nous parvient à trouver dans ces pages une source d’inspiration, de la joie, des forces et peut-être même une nouvelle piste de réflexion, nous nous estimerons récompensé. En espérant que ces propos contribueront humblement à rapprocher la Guéoula… Je voudrais, pour conclure, remercier le Maître du monde qui m’a permis de faire paraître cet ouvrage dont le but est de renforcer et d’encourager avec humour et optimisme ; j’espère de tout cœur qu’Il me donnera le mérite d’en publier d’autres. Et à vous, chers lecteurs, il ne me reste plus qu’à souhaiter bonne lecture.

Bien à vous,

Its’hak Fanger

Attendez la fin

—— Daniel tend à son professeur sa copie de dictée. —— Pour le moment, précise le maître après l’avoir examinée un moment, je n’ai trouvé que 5 fautes. —— Super ! Daniel ne se sent plus de joie. —— Maintenant, je vais passer à la deuxième ligne… ajoute alors l’enseignant. Parfois, les gens se réjouissent trop tôt… Mais qu’est-ce qui est pire : se réjouir trop tôt ou se désoler trop tôt ? Il faudrait en fait formuler les choses différemment : il est toujours bon et juste de se réjouir, en considérant tous les aspects positifs de notre existence. Jouir de chaque instant, savoir remercier Hachem pour toutes les bontés, petites et grandes, qu’Il nous prodigue à tout moment. Il n’est ni bon ni souhaitable de vivre dans la peur de l’échec ou de futurs soucis. Chaque homme traverse dans sa vie différents moments – parfois bons et agréables, et parfois plus difficiles.

Inspiration du jour Il faut vivre de manière équilibrée : savoir qu’il n’y a aucune certitude que la situation reste telle qu’elle est à l’heure actuelle. Des changements peuvent survenir, en bien comme en mal : problèmes de santé, difficultés financières, etc. Celui qui vit dans une euphorie constante risque de s’effondrer dès que pointent les premiers signes avant-coureurs de problèmes. Aussi faut-il être conscient que rien n’est définitif. Dans les moments plus difficiles, par contre, il est important de garder patience. Peut-être cette période « difficile » va-t-elle se conclure sur une note tout à fait joyeuse ! Quoi qu’il en soit, le plus important est la Émouna qui doit nous accompagner en permanence : rien n’arrive par hasard et chaque incident, du plus insignifiant à l’évènement de grande ampleur, fait partie d’un plan précis, parfaitement juste. Plus encore, Gam Zou Létova – tout ce qui nous arrive est pour notre bien.

Qui est intelligent ?

Si vous me demandiez de qui il est bon de s’inspirer, je vous dirais, à première vue, qu’il faut apprendre des gens intelligents. La Michna, dans Avot, propose une tout autre réponse : « Qui est intelligent ? Celui qui apprend de tout homme ». Chaque personne, dans le monde, a quelque chose à m’apprendre, dans le domaine où elle est meilleure ou plus expérimentée que moi. Le Ba'al Chem Tov va encore plus loin, puisqu’il affirme que l’on peut même apprendre des défauts d’autrui. Voici ce qu’il écrit dans son commentaire sur la Parachat Bo : « Qui est intelligent ? Celui qui apprend de tout homme. » Car en voyant le défaut de l’autre, on se sent poussé à corriger son propre vice, comme il est dit : « On ne verra pas chez toi de ’Hamets. » Le ’Hamets évoque le Yétser Hara. « Ne vois pas de ’Hamets, de mauvaises choses, chez l’autre, explique le Ba'al Chem Tov. Et si tu les vois, tires-en leçon pour toi-même, et travaille-toi sur ce trait de caractère. Tu seras alors tel ce sage qui apprend de tout homme. » Il n’est pas seulement possible d’apprendre de la sagesse ou des qualités des autres, mais l’on peut même avancer en tirant leçon de leurs lacunes et manquements. 15

Tout dépend du regard…

Un psychiatre emmène un jour les patients internés dans son service à un concert de ’Hazanout. Fascinés, ils remarquent, à côté du ’Hazan, le chef d’orchestre dirigeant, baguette en main, ses musiciens. —— Docteur, lui glisse l’un de ses patients, pourquoi le monsieur menace le chanteur avec un bâton ? —— Il ne le menace pas, lui explique calmement le praticien. C’est le chef d’orchestre. —— Vous me prenez pour un fou ?! s’insurge le malade mental. S’il ne le menace pas, pourquoi l’autre n’arrête-t-il pas de crier ? Il ne faut pas formuler trop vite des conclusions. Toute situation donnée est en soi neutre ; pourtant, les réactions émotionnelles ne se basent pas sur les faits objectifs, mais sur notre perception subjective. Lorsque nous considérons tel incident ou évènement comme négatif, dramatique ou tragique, nous nous sentons tristes et tendus. Par contre, si nous estimons que, de tous points de vue, un certain incident n’a pas tellement d’importance pour nous, nous parvenons à rester imperturbables, « neutres ». Et, dans le

Tout dépend du regard… cas où nous pensons qu’une situation est bonne pour nous, la joie et le bonheur nous envahissent. Imaginons à présent que quelqu’un nous propose un million d’euros à condition que nous acceptions qu’un tiers nous humilie et nous injurie pendant une heure. Nous ne ressentirions sans aucun doute pas la moindre douleur ou peine à l’écoute de ce flot d’insultes qu’il nous cracherait à la figure. Mieux encore, au lieu d’en souffrir, nous peinerions à réprimer notre sourire à la pensée que nous nous rapprochons à chaque instant du million promis. Voilà donc une idée qu’il faut intérioriser : les évènements influent sur nous en fonction de notre jugement personnel. Dès lors, si nous acquérons d’autres « lunettes » pour voir les choses sous un angle positif, nous aurons la force de maîtriser nos sentiments. Il est tout à fait possible de modifier son approche des faits et évènements, sa perception de soi et des autres. Plus on domine ses pensées, plus on dompte ses émotions. Ainsi, au final, ce ne sont pas les paroles qui influent sur nous, mais la façon dont nous percevons les choses.

La recette de la joie

La joie. Cette qualité vient à l’homme du fait de la grande sérénité qu’il ressent loin de tout préjudice. [C’est le propre de l’]homme [qui] obtient l’objet de ses désirs et n’est pas en proie à la moindre contrariété. Dans ce cas, il sera constamment joyeux, souriant et le visage rayonnant, en bonne santé physique. La vieillesse tarde à laisser ses marques sur une telle personne. (Or’hot Tsadikim1, Cha'ar Hasim’ha)

L’auteur du Or’hot Tsadikim rapporte deux conditions à la joie : 1. Ne pas prendre à cœur – sentir que l’on tient le gouvernail ! « La grande sérénité qu’il ressent loin de tout préjudice ». Chacun d’entre nous traverse dans sa vie des moments difficiles, des situations qui sont loin d’être plaisantes. Mais même si nous ne les avons pas choisis, il nous reste la liberté de décider comment les appréhender et l’influence qu’ils vont avoir sur nous. Allons-nous laisser les évènements douloureux, les situations désagréables pénétrer notre cœur ? Vont-ils nous marquer de manière indélébile ? 1. Ouvrage anonyme rédigé il y a plus de 550 ans, traitant du travail sur soi et de la Avodat Hachem. 18

La recette de la joie Il faut protéger notre cœur en empêchant les sentiments négatifs de s’y introduire. Plus encore, cela vaut la peine de « vider » son cœur des pensées et des émotions préjudiciables qui s’y seraient infiltrées. Le cœur n’est pas un dépotoir… Faisons donc le choix de nous libérer des boulets du passé et restons concentrés sur l’essentiel. 2. Ce qu’il y a, c’est bien ! « [C’est le propre de l’]homme [qui] obtient l’objet de ses désirs et n’est pas en proie à la moindre contrariété. » L’un des principaux obstacles au bonheur de l’homme est l’insatisfaction, le fait de constamment vouloir des choses qu’il ne possède pas. Ce qu’il a ne lui suffit pas. Il vit constamment avec le sentiment de « passer à côté ». Notre propos, ici, n’est pas de rejeter le fait d’aspirer à davantage, mais tout en cherchant à atteindre de nouveaux objectifs, il convient de se réjouir de ce que l’on a déjà. Plutôt que de se concentrer sur ce qui manque, il convient d’apprécier ce dont nous bénéficions.

Comment mériter des miracles

Le Zohar nous raconte l’histoire d’un homme ayant bénéficié de deux miracles qui lui sauvèrent la vie à son insu, et ce, par le mérite d’un comportement particulier dont nous fait part le Zohar (201b) : Rabbi Aba était assis à l’entrée de Lod lorsqu’il vit un homme s’asseoir sur une saillie rocheuse de la montagne. Visiblement épuisé par son voyage, notre homme s’endormit, assis sur son promontoire de fortune. Mais voilà qu’un serpent venimeux s’approcha soudain du dormeur, sous les yeux de Rabbi Aba. Le reptile n’était plus qu’à deux doigts de cet homme lorsque la branche d’un arbre qui se trouvait au-dessus de lui céda soudain, tuant dans sa chute l’animal. À son réveil, notre homme aperçut tout près de lui le serpent mort et se leva rapidement. À cet instant, le rocher sur lequel il s’était reposé se détacha brusquement de la montagne et se mit à dévaler la pente à vive allure. Témoin de ce double miracle, Rabbi Aba aborda le voyageur : « Quels actes de votre part ont-ils pu vous valoir de tels miracles ? Il doit bien y avoir une raison… » « Il n’y a pas une seule personne qui m’ait nui avec laquelle je ne me sois réconcilié, répondit l’autre. De plus, s’il ne m’était pas possible de lui manifester mon pardon [dans le cas où il était décédé ou introuvable], je ne suis jamais allé me coucher le soir avant de lui avoir pardonné du fond du cœur. Et à chaque fois qu’on me faisait du tort, je m’efforçais de ne pas y penser de la 20

Comment mériter des miracles journée. Non seulement je ne ressassais pas les faits et ne cherchais pas à tirer vengeance de ceux qui m’avaient fait du tort, mais je m’efforçais, à compter de ce moment, de ne leur faire que du bien. » Il est difficile de briser sa nature, de pardonner à celui qui nous a causé du tort, d’oublier ce qu’il nous a fait. Pourtant, nous apprend le Zohar, celui qui s’efforce de dépasser sa nature et de pardonner mérite, mesure pour mesure, des miracles manifestes, défiant toute logique. Prenons donc exemple sur cet homme qui n’allait jamais se coucher avant d’avoir pardonné du fond du cœur ceux qui l’avaient fait souffrir. Avant d’aller dormir, accordons notre pardon à ceux qui nous ont lésés, blessés ou déçus. Qui sait ? Peut-être mériterons-nous également des miracles…

L’opiniâtre réussira. (Gaon de Vilna)

Quand on ne sait plus que faire…

Deux amis d’enfance, Yossi et David, se retrouvent après des années de séparation. —— Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? s’enquiert le premier. —— Je travaille, répond l’autre, laconique. —— Dans quel domaine ? —— Je travaille… du chapeau à force de ne pas savoir quoi faire. Que faire quand on ne sait plus que faire ? Comment réagir en cas de dilemme ? Vous êtes perplexes ? Parfois, le mieux est justement de ne rien faire. Les bons côtés de l’attentisme Cette « solution » ne s’applique évidemment qu’à des situations spécifiques, dans lesquelles il n’y a rien à faire pour résoudre le problème. Dans ce cas, autant en détourner son esprit, se focaliser sur d’autres choses. Lorsque l’on reste actif tout en évitant de penser à ses soucis, ceux-ci dérangent moins et s’amenuisent en quelque sorte.

Quand on ne sait plus que faire… Inutile de préciser que face à tout problème, la démarche la plus importante est de prier. Prier pour se sortir de cette situation le plus vite possible. Même au plus fort de la difficulté, n’oublions pas que demain est un jour nouveau, avec son lot de bonnes nouvelles, d’idées originales et d’occasions spéciales.

Sans Hachem, on ne peut pas passer le pas de sa porte, mais avec Hachem, on peut fendre la mer. (Rav Mordékhaï Malkovitch)

Volonté de l’homme réalisation d’Hachem

L’essentiel de la Hichtadlout de l’homme dans ce monde n’est que l’envie d’accomplir Sa volonté. Mais la conclusion vient d’Hachem, comme il est dit : « aussi bien tous les fruits de notre action sont Ton œuvre » (Yéchayahou 26, 12). C’est la raison pour laquelle on souligne particulièrement le ’Hessed d’Avraham Avinou envers les anges. Il courut leur préparer un repas et leur servit des langues à la moutarde – ce dont ils n’avaient nullement besoin, s’agissant de créatures spirituelles. Mais l’important, c’est l’intention et la bonne volonté du patriarche. Cela nous enseigne que l’essentiel de tous les actes que l’homme fait et entreprend est l’effort, indépendamment du résultat ou de l’aboutissement de sa démarche.(Divré Sofrim, Pri Tsadik de Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin2, p. 15)

Il arrive bien souvent que nous planifiions, entreprenions, mais qu’avec toute la meilleure volonté du monde, nous aboutissions à un échec. Parfois, c’est l’inverse qui est vrai : nous ignorons par où commencer, que faire et dans quel ordre. Hormis notre bonne 2. Décédé en 1900, il est l’un des grands Maîtres de la ’Hassidout. Son œuvre se caractérise par un mélange d’analyse traditionnelle du texte et d’idées profondes de la sagesse kabbalistique et de la ’Hassidout. 24

Volonté de l’homme réalisation d’Hachem volonté, nous tâtonnons complètement. Et soudain, les choses s’arrangent. Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin nous enseigne que notre rôle est essentiellement de vouloir, de tenter, de nous efforcer. Quant au résultat, « la conclusion vient d’Hachem ». Nos efforts seront-ils couronnés de succès ? Cela ne dépend pas de nous. Nous faisons notre part, et Hachem, la Sienne. Ce qui a été décrété s’accomplira, même si ce n’est pas forcément ce que nous prévoyions ou voulions. Aussi ne sert-il à rien d’être trop soucieux des résultats. Nous devons nous investir, faire des efforts, tout en renforçant notre foi.

Je vous ai bien eus !

Les services de renseignement de la police apprennent que dimanche à quatre heures, le membre d’un gang pratiquant la contrebande de diamants devrait passer sur la route 613 à bord d’une voiture rouge. Sa précieuse cargaison serait dissimulée dans le revêtement des sièges. Conformément aux informations recueillies, les policiers guettent le véhicule et le font arrêter sur le bas-côté. Le chauffeur en est tiré sans ménagement, et les agents lui lancent, menaçants : Nous allons tracer sur le trottoir un cercle et vous n’avez pas intérêt à en sortir un seul instant, c’est compris ? Le conducteur se soumet aux ordres et la fouille en règle commence : un à un, les revêtements des sièges sont déchirés dans l’espoir de trouver les gemmes. En vain. C’est alors que les policiers, consternés, entendent le suspect ricaner. Décidés de plus belle à retrouver la cargaison des contrebandiers, ils arrachent le volant du véhicule. Toujours rien. Ils s’en prennent alors au moteur, le désassemblent et fouillent la carrosserie dans ses moindres recoins. Les roues sont démontées, les pneus crevés. Le véhicule est devenu une épave, mais toujours aucune trace des diamants, tandis que l’autre continue de rire à gorge déployée. 26

Je vous ai bien eus ! Réalisant qu’ils n’ont plus aucune chance de trouver le plus petit diamant, les policiers se tournent vers le chauffeur : qu’y avait-il de si drôle ? —— Je vous ai bien eus ! exulte l’autre, triomphant. Quand vous n’y faisiez pas attention, je suis sorti du cercle à cinq reprises ! Les gens ont tendance à penser qu’ils peuvent tromper le monde, sans réaliser qu’au bout du compte, ils sont les plus gros perdants. Un homme peut s’en prendre à un autre par jalousie ou désir de vengeance, avec l’impression de tirer profit de ses méfaits, alors qu’en réalité, il perd beaucoup plus que sa victime. Parfois, quelqu’un garde rancune, il en veut à celui qui lui a nui ; en fait, il se cause ainsi du tort à lui-même. Du fait des sentiments négatifs qu’il développe et entretient dans son cœur, il est le principal perdant. N’oublions jamais la réalité suivante : personne ne vaut la peine que l’on se ruine l’existence à cause de lui… Par souci de sa propre santé, il ne faut pas trop prendre les choses à cœur. Le passé ne peut être changé et était pour le bien. Mais qu’en sera-t-il de l’avenir ? Il nous appartient seulement de faire les bons choix, dans les domaines où nous en avons la possibilité. Quant au résultat final, il réside entre les mains d’Hachem.